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UNIVERSITÉ LUMIËRE œ LYON 2 UNIVERSITÄT LEIPZIG Faculté des Lettres, Sciences du Langage et des Arts Philologische Fakultät Département de Lettres Modernes Faculté des Langues Département d‘Études Allemandes et Scandinaves Wissenschaftliche Arbeit für das Lehramt Gymnasium / Mémoire de MASTER 2 Habiter une langue qui n‘était pas la vôtre : l‘exemple de la nouvelle en France et en Allemagne œ comparaison entre Die Sehnsucht fährt schwarz , Gesammelte Olivenkerne de Rafik Schami et Le Maboul , de Fouad Laroui Présenté par / Erstellt von : Marie-Cécile FOUCARD Lehramt für Gymnasium Deutsch / Französisch im Rahmen des Integrierten Studienganges Matrikelnummer: Strasse des 18. Oktober 33 / 605, 04103 Leipzig Année universitaire 2005-2006 Directeurs de recherche / Gutachter : Université Lumière œ Lyon 2 Universität Leipzig Département de Lettres Modernes : Frau Prof. Dr. Felten Monsieur Charles BONN Département d‘Études Allemandes : Monsieur Wolfgang FINK TABLE DES MATIERES INTRODUCTION .......................................................................................................................... 4 I. LA NOUVELLE MISE EN PRATIQUE ........................................................................ 12 1. Pour une définition en contexte........................................................................... 12 1. Le statut problématique de la nouvelle.................................................................. 12 2. La nouvelle, un récit qui tourne court ?................................................................. 14 3. Une « marge littéraire »......................................................................................... 15 4. Divergences de conceptualisation pour un genre qui relève de traditions différentes en allemand et en français................................................................ 17 2. Le statut de la nouvelle dans le monde de l‘édition ............................................ 21 II. ECRIRE DANS L ‘ENTRE -DEUX : LA PART DE L ‘INTERTEXTUALITE ...................... 23 1. Des sources d‘inspiration variées ........................................................................ 23 1. Les modèles arabes : formes courtes et oralité...................................................... 23 2. Les modèles appartenant au « patrimoine religieux »........................................... 37 3. Les références littéraires véhiculées par la langue de l‘autre................................ 49 4. Modèles internes et transferts culturels liés à d‘autres langues............................. 54 2. Réécrire la langue de l‘Autre............................................................................... 58 1. Un joyeux carrefour de langues............................................................................. 58 2. Inscrire l‘étranger dans la langue .......................................................................... 62 3. Contester la langue comme instrument de pouvoir............................................... 65 4. Au-delà de l‘antagonisme langue(s) maternelle(s) / langue(s) étrangère(s).......... 69 III. L‘ APPORT DE LA NOUVELLE POUR LES LITTERATURES DE L ‘IMMIGRATION ...... 72 1. Poétique du recueil............................................................................................... 72 1. Facteurs de cohésion ............................................................................................. 72 2. Fonction et enjeux du titre..................................................................................... 75 2. Un genre limite pour une plus grande marge de liberté ..................................... 76 1. Le conte et ses variantes parodiques ..................................................................... 76 2. Une orientation vers l‘irréel scientifique ?............................................................ 78 3. Nouvelle et identité(s)........................................................................................... 79 1. Un aveu d‘échec de la maîtrise du Moi et du monde ............................................ 79 2. La fragmentation, fille de l‘exil............................................................................. 80 3. Un monde à l‘étrangeté exacerbée ........................................................................ 82 IV. HABITER L ‘ECRITURE ........................................................................................... 84 1. L‘écriture comme remède à l‘exil intérieur......................................................... 84 1. Mise à distance de la vie par le rire littéraire ........................................................ 84 2. Une arme pour la critique...................................................................................... 86 2. Un nouveau lieu : évoluer dans son propre espace imaginaire.......................... 87 3. L‘écriture met en scène ses limites ...................................................................... 89 CONCLUSION ............................................................................................................................ 93 RÉSUMÉ / Z USAMMENFASSUNG ............................................................................................... 97 4IBLIOGRAPHIE ..................................................................................................................... 118 ANNEXES ............................................................................................................................. 121 1. Traductions de textes écrits par Rafik Schami.................................................. 121 1. ‚Au commencement était le séjour—, in La nostalgie ne prend pas de billet œ Histoires de l‘étranger...................................................................................... 121 2. « Confusion », in Noyaux d‘olives tirés du journal de l‘étranger ....................... 131 2. Texte de Khalil Gibran : « DIEU LE VERBE DIEU » .................................... 132 3. Texte de Kurt Tucholsky : « Affenkäfig » ......................................................... 134 Introduction Il y a dans la tradition française une certaine sacralisation de l‘introduction, morceau de bravoure qui doit aller chercher le lecteur, l‘amener, où qu‘il se trouve, vers un autre lieu, ne serait-ce que parce que la littérature se situe ailleurs, dans un champ qui n‘est ni tout à fait matériel, ni tout à fait idéel, un hors-champ pourtant si proche de l‘homme qui vit entouré par l‘écrit. A l‘heure de la mondialisation, la question du lieu de la littérature, de sa « localisation » se pose de façon accrue. Localisation… un terme d‘origine géographique qui peut sembler curieux dans un tel contexte. Pourtant, il revêt au moins deux significations éclairantes : d‘une part, la littérature d‘aujourd‘hui germe dans un contexte multiculturel que nous ne pouvons pas ignorer. La notion de dialogisme mise en évidence par Bakhtine s‘applique plus que jamais, nous pourrions même parler de « plurilogisme » autant que de plurilinguisme. La multiplicité des langues, des cultures et des modes d‘appréhension du réel nous amène à revoir les cadres littéraires institués. Les catégories fixes, établissant une distinction nette entre les pays comme le suggèrent les appellations littérature allemande et littérature française, sont brouillées, elles se dédoublent, se multiplient, sont susceptibles de recoupement. Il faudrait au minimum parler de littérature « francophone » ou « germanophone ». Bien souvent, cet élargissement s‘avère insuffisant et les précisions géographiques semblent fastidieuses, voire inutiles : il faudrait parler d‘un auteur de langue turque vivant à Paris à propos de Nedim Gürsel ; d‘un écrivain de nationalité marocaine s‘exprimant en français et installé en Hollande pour Fouad Laroui dont le livre occupe cette étude… Qui se soucie encore de pouvoir localiser précisément l‘auteur d‘une Œuvre littéraire, quel rapport cette localisation a-t-elle avec la notion de littérarité ? Il serait envisageable de considérer que l‘origine du « manuscrit » importe peu à l‘ère des nouvelles technologies de l‘information et d‘Internet, où l´écrivain peut s‘adonner à son travail n‘importe où, du moment qu‘il est équipé d‘un ordinateur portable. Le lieu d‘émission de l‘Œuvre joue donc un rôle négligeable et ce n‘est pas le pays où elle a été composée, c‘est-à-dire conçue sur support informatique, qui sert d‘argument, de porte-drapeau. La littérature ne se revendique plus comme originaire 4 d‘une région géographique particulière, le besoin de légitimer ses écrits de la sorte ne se fait pas sentir 1. L‘auteur d‘une oeuvre n‘affirme pas qu‘elle provient de tel ou tel pays, il laisse au documentaire et au guide de voyage le soin de nourrir les envies d‘« exotisme », sans s‘interdire formellement d‘emprunter à ce genre, par exemple en transformant son discours. Cependant, il faut remarquer que pour beaucoup d´Œuvres, on continue à signaler les origines des auteurs. L‘exemple des noms aux consonances arabes dans la littérature contemporaine est représentatif. Il est possible que deux éditeurs se soient choisi un faux nom aux sonorités maghrébines pour faire vendre le livre qu‘ils avaient écrit, profitant de la mode qui accroche le regard de l‘acheteur potentiel sensibilisé à la « littérature de l‘immigration ». Ce type de patronyme serait ainsi une invention dans le cas de Lila dit ça , soit-disant composé par un certain Chimo. D‘autre part, un auteur allemand de romans policiers et de nouvelles, Jakob Arjouni, a reconnu avoir adopté