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REVIEWS

Benjamin R. FOSTER, in the Sargonic Period. Memoirs of the Connecticut Academy of Arts and Sciences, Volume XX, April 1982. Archon Books, Hamden, Connecticut, 228 pp. (incl. 42 pl.).

B. R. Foster analyse dans ce volume une sorte de tablettes, dat6es par des nume- ros pour 1'annee, le mois et c.q. le jour (dites: tablettes m u - i t i), et des tablettes connexes pour des raisons diverses. Toutes ces tablettes sont de provenance de Djokha, le site de 1'ancienne ville d'Umma, dans le Sud de la Mesopotamie et peu- vent etre datees de 1'epoque de la dynastie d' (Agade) (24e et 23' siecles av. J.Chr.). Par son analyse systematique, 1'auteur a reussi a distinguer trois groupes parmi ces tablettes, le premier datant du d6but de la periode d'Akkad, le troisieme, moins coherent que les autres, de la fin de cette p6riode, le second entre ces deux. Quel- ques conclusions de 1'auteur ont ete contestees, entre temps, par Aage Westenholz dans son compte rendu du livre dans l'Archiv für Orieniforschung XXXI (1984), pp. 76-81 (cf. aussi le compte rendu de Petr Charvat, Bibliotheca Orientalis XLI, 1984, 136-141). Le premier groupe de tablettes concerne le travail dans le pays de Sabum, loin au Nord-est d'Umma, vers les regions montagneuses a l'Est du Tigre, travail qui consiste dans la taille de pierres de construction. Ce travail est conduit et adminis- tre par les bureaux de 1'e n s i d'Umma, le representant du roi dans la ville. Selon 1'auteur, il s'agit de travail force par des habitants d'Umma et d'autres villes apres une revolte contre le roi , mais selon Westenholz il ne s'agit pas de travail force, mais de travail organise a partir d'Umma, et le lot de tablettes date plutot du regne de Sargon, qui commanda le travail en relation avec ses campagnes contre l'. Les ouvriers sont souvent qualifies de g u r u s, ouvriers, ou i r11e n s i - k a, esclaves de 1'e n s i, des termes generaux pour des ouvriers. Des prisonniers de guerre, n'auraient-ils pas ete qualifies d'autre facon? Quoiqu'il en soit, ce groupe de textes est du plus grand int6r?t pour la connaissance de l'organisation du travail pour 1'6tat dans le royaume d'Akkad. Le second groupe constitue les archives d'un couple, -Sara et Ama-e, s'occu- pant d'affaires privees. Ur-Sara s'occupait principalement de l'elevage, sa femme tenait des terres etendues, probablement destinees a l'agriculture. Leurs archives concernent des transactions avec une grande institution, probablement I'Etat. Dans le dernier groupe de tablettes, Foster distingue deux sortes d'archives, les unes trouvees dans un batiment, appele 1'E - g i d r i, les autres a un autre endroit du site. Le premier groupe concerne une exploitation, principalement agricole, caracterisee par 1'auteur comme une "oikos" ou "household economy", dont l'administration 6tait sous les ordres de 1'e n s i, qui devait rendre compte au roi d'Akkad. Mais il ressort des textes que les terres et les bien meubles, que 1'adminis- tration concerne, n'appartenaient pas tous au roi, bien que tout fut administre par 1'ensi. Parfois, le roi visita le pays de et plusieurs tablettes concernent des fourni- tures a l'occasion de ces visites. Un document 6num?re, selon 1'auteur (pp. 106- 107), des distributions a l'occasion d'une ceremonie, appelee "le nom du roi"; ou 111 faut-il simplement traduire "au nom du roi"? Suivent, entre autres, des distribu- tions ? un batelier du roi, a l'emblème du roi (s u n i r 1 u g a 1), a un haut fonc- tionnaire (s u k k a 1) du roi et pour des moutons du roi. Aupr?s de l'embleme s u n i r des serments furent jures, mais la supposition de 1'auteur que, dans ce cas, l'embleme avait ete apport6 dans un sanctuaire par les fonctionnaires du roi pendant quatre jours pour jurer des serments ne semble pas bien fond6e. 11 n'y a nulle allusion dans le texte a des actes de droit, et on peut supposer de meme que l'embleme fut apport6 pour representer le roi dans une ceremonie reli- gieuse (cf. aussi p. 107). C'est un exemple des difficultes qu'on rencontre dans l'interpr6tation de ces documents. Le grand merite de 1'auteur est qu'il presente pour la premiere fois une analyse detaillee et une synthese d'un groupe de documents de 1'epoque Sargonique, de documents qui interessent, en premier lieu, 1'histoire economique de cette periode. Malgre les critiques de Westenholz et de Charvat, le livre sans doute gardera une valeur exemplaire pour l'interpr6tation d'archives de la seconde moitié du 3e mil- 16naire. W. F. LEEMANS

Rainer Michael BOEHMERet Heinz-Werner DÄMMER Imlihiye, Tell Zubeidi, Tell Abbas, avec des contributions de Karlheinz Kessler. Baghdader Forschungen 7 = Hamrin Report 13. Mainz am Rhein, 1985. 84 + 145 (ar.) pp. 176 pl. 280 DM.

Les fouilles aux sites mentionnes dans le titre sont dues a la construction d'un barrage, par lequel le bassin de Hamrin (a l'Est de ) fut inond6. La trou- vaille d'un lot de tablettes avec des textes cuneiformes du temps des pen- dant la construction de canaux d'irrigation occasionna une expedition de 1'Institut allemand d'archaeologie pour faire des fouilles au Tell Imlihiye en 1978 et 1979. L'histoire de 1'habitation a l'epoque kassite dans la vallee du Diyala 6tait inconnue et les fouilles de necessite d'autres expeditions 6talent plutot orientees vers d'autres periodes et cela promit des resultats interessants pour 1'expedition allemande. Apres avoir constate que la plus grande partie du tell n'avait pas ete habit6e dans 1`Antiquite, on trouva une zone, de mesures assez reduites, qui avait ete habit6e durant quelque temps dans la basse periode kassite (p. 5). Les tablettes mention- n6es d6jh, trouvees dans une cruche et publiees par K. Kessler dans les Baghdader Mitteilungen 13 (1982), pp. 51-116, concernent une seule famille, un certain Apil- Nergal et ses deux fils, et sont dat6es a partir du regne du roi Kadasman-Ellil II (1263-1255) jusqu'a la 6ème ann6e du roi Kaštiliašu (1232-1225), et s'etendent donc sur une periode de trente ans environ. Du point de vue de 1'histoire 6conomi- que, il est interessant d'avoir le temoignage d'un site habit6 et exploite par une seule famille de moyens modestes, donc probablement une ferme. L'agriculteur re?ut plusieurs fois des prets en cereales, entre autres d'un certain Kilamdu, 6vi- demment un capitaliste (pp. 18-19, nos 27 et 28). Par manque de tablettes, on ignore si 1'habitation du site fut continuee apres 1'expedition militaire du roi assy- rien Tukulti- I en 1225 av. J.Chr. Sur l'indication du chef des fouilles japonaises dans le bassin de Hamrin, 1'expe-