Étienne Dolet

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Étienne Dolet #-^^ c t I i :5^"" ff 'SPi. «•«.W l»l« V!»r ETIENNE DOLET Vie - Œuvre - Caractère - Croyances Statue d'Htienne Dolet OotaV© GAL.TIER Docteur ès-scitnccs politiques Etienne DOLET Vie - Œuvre Caractère - Croyances PARIS ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR 26, RUE RACINE, Droits de traduction et de reproductii y compris la Suède /^ùi AVANT-PROPOS La vie d'Etienne Dolet offre un double in- térêt : elle est remplie d'incidents dramatiques et reflète fidèlement une époque. Elle s'écoule dans la première moitié du xvi'^ siècle, si féconde et si troublée. L'admirable invention de l'imprimerie révolutionne le monde. La découverte des trésors de la pensée antique correspond à un magnifique mouve- ment dans les lettres, les sciences et les arts. Les règles d'Aristote apparaissent enfin suran- nées ; on examine, on réfléchit, et la scolas- tique chancelle. L'émancipation intellectuelle préparait rémancipation physique. II AVANT-PROPOS Étonnés et ravis, des hommes d'élite entre- voient la dignité de l'esprit humain endormi dans une tutelle archi-séculaire. Leur voix s'élève contre la tradition et la routine, pour la libre recherche contre le principe d'auto- rité. Ce n'est pas un balbutiement, mais une haute et courageuse protestation. Elle peut sembler vaine, à n'envisager que les résultats immé- diats ; mais elle constituait alors une hardiesse si périlleuse, une nouveauté si grande, qu'elle mérita en partie le beau nom de Renaissance. La vie de Dolet, qui constitue un épisode important de cette époque où le grandiose se mêle sans cesse à l'exécrable, mérite que l'on s'y arrête. J'ai essayé de reconstituer avec bonne foi la physionomie d'un auteur dont la mémoire n'a eu que des juges passionnés, excessifs dans la louange comme dans le blâme. Puisse mon étude, résultat d'un patient travail, être lue avec le même attachement que j'ai mis à l'écrire. AVANT-PROPOS JII J'ai consulté tous les documents que la cri- tiqué possède sur Dolet, et lu, sinon analysé, ses nombreux ouvrages. Plusieurs sont étendus, de pure érudition et écrits en latin, défauts peu pardonnes aujourd'hui et qui nuisent étrange- ment à la popularité d'un écrivain. Ayant médité sans parti pris la vie et l'œuvre de Dolet, j'ai tâché, dans le même esprit, d'écrire mon sentiment sur Vhomme et syr Vécrivain. Il y a des incertitudes dans quelques é.véne- ments de son existence. Je me suis efforcé de les lever, sans y avoir chaque fois réussi. Du moins, j'ai toujours évité d'affirmer sans preuves suffisantes. Il n'est pas possible, notamment, d'élucider jusqu'au bout son affaire avec le peintre lyonnais Compaing, ni de rapporter d'une manière certaine les paroles qu'il a pro- férées avant de monter sur le bûcher. Les pièces décisives ont disparu. Mais s'il est difficile de se prononcer, dans certains cas, avec une entière assurance, je crois cependant avoir réuni assez de documents inédits pour présenter une image IV AVANT-PROPOS à la fois nouvelle et précise de la vie de Dolet, et pouvoir apprécier, avec de grandes chances de vérité, sa personnalité morale. Quant à son talent, l'étude de ses œuvres nous en donnera la mesure. J'ose dire que per- sonne, jusqu'ici, n'en avait fait une critique désintéressée et quelque peu approfondie. On n'adoptera peut-être pas unanimement mes conclusions, mais je croirai n'avoir pas écrit en vain les pages qui suivent, si elles fortifient quelques esprits dans l'amour de la tolérance. 0. G. •"WW? '*'"'*{ «rr'«*iTu.'''»r***«T:'^^'T~-^'^ ^ PREMIERE PARTIE La Vie "' »5H:T.* ' •ni-'T''^-^' •--;•" •;~7:- ETIENNE DOLET LES DÉBUTS Au pied de la montagne Sainte-Geneviève, non loin de Notre-Dame de Paris, se dresse la statue d'Etienne Dolet. Le monument a été élevé sur la place Maubert, à l'endroit où l'écrivain fut suspendu au gibet et brûlé (1). Dolet montre un visage sévère, presque farouche. Son attitude humilie et brave ses accusateurs. Tandis qu'il tend ses mains enchaînées vers le bourreau, son front résolu décèle la fermeté d'un cœur inébranlable devant la mort. (1) L^ statne* œuvre 4u sculpteur Guilbert, a été inaugurée le 19 mai 1889. ETIENNE DOLET Hautain, le condamné cède à la force. Il livre son corps, mais garde sa pensée. On sent bien qu'il ne se répandra pas en lamentations conire la barbarie de ses juges; il préfère leur montrer l'inanité de leur œuvre : « Ma chair vous appartient, mais la pensée inviolable vous échappe. Entre nous la postérité décidera ». L'étude que l'on va lire est précisément des- tinée à faciliter en toute impartialité le juge- ment du public dans cette pénible affaire. Etienne Dolet naquit à Orléans en 1509, et probablement le 3 août (1). Nous n'avons pas de renseignements sur ses parents qui étaient sans doute peu fortunés et qu'il perdit de bonne heure. Une légende que nous ne nous attarderons pas à réfuter, le représente comme fils naturel de François P', et d'une Orléanaise du nom de Cureau. Il suffit de faire observer qu'en août 1509, François P' n'avait pas encore 15 ans, puisqu'il était né le 12 septembre 1494. Dolet quitta très jeune sa ville natale, où il y avait, dit Rabelais « force rustres d'écoliers passés maîtres au jeu de paume ». (1) Le Laboureur : Additions aux mémoires de messire Michel de Castelnau (1569), t. I, p. 356. LES DEBUTS 5 Vers l'âge de douze ans il étudiait à Paris (1). Attiré par les lettres, on le voit suivre à seize ans les cours de rhétorique de Nicolas Bérauld (2). Puis, il va achever son éducation en Italie, dans la célèbre université de Padoue, où il écoute tout spécialement les leçons de lit- térature latine d'un maître chéri dont il parlera souvent, Simon de Villeneuve (3). Il demeure trois ans dans cette faculté et ne tarde pas à se faire remarquer par son intelligence, sa fié- vreuse ardeur au travail et ses progrès en élo- quence latine. Il fréquente les poètes et les artistes, fastueusement accueillis par le Mécène de l'endroit, Bembo, qui devint, en dépit de ses théories épicuriennes, co-secrétaire avec Sadolet, du pape Léon X. Il est à peu près certain que l'étudiant connut Michel de l'Hô- pital, arrivé en 1525 à Padoue, où il suivit les cours de droit pendant six ans. S'étant arrêté dans cette ville, Jean de Lan- geac (4), évêque de Limoges, chargé en 1529 (1) LettredeDoletà BaAé.OralionesduœinTholosam, pp. 103 à 107, (2/ Nicolas Bérauld (1473-1550), fui le précepteur des trois frè- res, le cardinal Odel de Coligny, l'amiral Gaspard de Coligny et le général François d'Andelot. Ses ouvrages sont tombés dans 1 oubli: (3) 11 se taisait appeler Villanovanus. C'était une mode générale chez les humanistes de latiniser leur nom. (4) Jean de Langeac occupa d'abord l'évèché d'Avranches, puis I. ETIENNE DOLET d'une ambassade auprès de la puissante et somptueuse république de Venise, fut séduit par la jeune réputation de Dolet et le prit comme secrétaire. C'était pour l'étudiant une bonne fortune. A peine âgé de vingt-et-un ans, pauvre, roturier et sans protecteurs, il occupe d'emblée des fonctions délicates et recherchées, les mêmes que Jean-Jacques Rousseau devait rem- plir également à Venise deux siècles plus tard. Dolet s'acquitte bien de son emploi, que le prestige de son nom seul lui avait valu. Mais les lentes négociations, les manœuvres de la politique, la dissimulation et les feintes lui déplaisent. Cet adolescent a d'ailleurs d'autres projets : il rêve déjà de gloire littéraire, et les honneurs officiels ne l'éblouissent pas. N'a-i-il pas, depuis plusieurs mois, ébauché l'œuvre énorme qui, publiée plus tard à Lyon, établira sa renommée? Aussi emploie-t-il les loisirs de sa charge à entendre et à méditer les leçons de Baptiste Egnazio (1) sur Lucrèce et Cicéron (2). de Limoges. Très en faveur à la cour, il davint grand-anmônier du roi et ambassadeur, il mourut en 1541. (1) Jean Baplisle Cipclli, dit Egnazio (Egnatius) — 1473-1553, porta riiabil ecclésiastique et enseigna l'éloquence latine avec suc- cès. Il a laissé des ouvrages aujourd'hui sans intérêt. (2) Voir Commenlaria linguœ latines. T. I, colonne 1156. pni^j Ji ^T LES DEBUTS La mission de Jean de Langeac prend fîn au bout d'une année. Dolet rentre en France et se livre sans partage à des recherches d'érudition que la mort seule viendra interrompre. Il réu- nit les matériaux de son œuvre principale : Les Commentaires de la langue latine. Selon le témoignage de ses contemporains, il est labo- rieux jusqu'à l'épuisement. Mais il n'a pas assez compté que de tels tra- vaux sont peu lucratifs et le voilà bientôt aux prises avec la nécessité. Il doit songer à pren- dre un état. Sur les conseils de Tévêque et am- bassadeur Jean de Langeac, qui lui a gardé une excellente amitié, il se décide à suivre la carrière du droit. II TOULOUSE PREMIER EMPRISONNEMENT Vers le commencement de 1532 (1), il se fait inscrire à l'Université de Toulouse. Grâce aux largesses du prélat-diplomate Jean de Langeac, il résidera plus de deux années dans cette ville. (1) Nous employons le nouveau style pour les dates; nous les rétablissons lorsqu'il y a lieu, selon le calendrier grégorien. Il faut se souvenir, en efiet, que, jusqu'en 1564, l'année ne commençait pas au 1" janvier, mais à Pâques.
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