Les Botanistes Récolteurs En Nouvelle-Calédonie De 1774 À 2005
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Les botanistes récolteurs en Nouvelle-Calédonie de 1774 à 2005 Philippe MORAT Muséum national d’Histoire naturelle, Département Systématique et Évolution, case postale 39, 57 rue Cuvier, F-75231 Paris cedex 05 (France) [email protected] Morat P. 2010. — Les botanistes récolteurs en Nouvelle-Calédonie de 1774 à 2005. Adansonia, sér. 3, 32 (2) : 159-216. RÉSUMÉ Une liste récapitulative des récolteurs botaniques en Nouvelle-Calédonie est présentée pour la première fois depuis 1911. Elle est accompagnée de rensei- MOTS CLÉS gnements concernant leurs origines, les fonctions qu’ils ont exercées, l’époque récolteurs botaniques, herbiers, de leur activité, la nature de leurs récoltes et des lieux de dépôt de celles-ci dans Nouvelle-Calédonie. les diff érents herbiers du monde. ABSTRACT Th e plant collectors in New Caledonia from 1774 to 2005. For the fi rst time since 1911, a recapitulative list of plant collectors for New KEY WORDS Caledonia is established. It is accompanied by information concerning their plant collectors, herbaria, nationalities, functions, period of active collecting, nature of their collections and New Caledonia. where the collections are now housed in the diff erent herbaria of the world. ADANSONIA, sér. 3 • 2010 • 32 (2) © Publications Scientifi ques du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris. www.adansonia.com 159 Morat P. INTRODUCTION Pendant les 50 années suivantes, la Nouvelle- Calédonie fût délaissée sur le plan des recherches Toute étude de botanique systématique d’une région botaniques et les récoltes ne reprirent qu’avec l’ar- donnée est basée sur un inventaire aussi exhaustif que rivée des missionnaires (Montrouzier), médecins possible des plantes qui y sont représentées, inven- militaires (Vieillard, Deplanche), marins, naturalis- taire matérialisé par des récoltes d’échantillons mis tes (Balansa), colons, anciens bagnards, etc., avant en herbier. La Nouvelle-Calédonie n’a pas échappé d’être relayées par des expéditions scientifi ques de à cette règle et, dès sa découverte par les premiers diverses nationalités, et par l’installation sur place européens, elle a été l’objet de prospections et de d’instituts de recherches spécialisées (IFO, CTFT, récoltes intensives par les naturalistes présents à bord IEMVT, CNRS, etc.), des services administratifs du premier navire qui l’a abordée puis de toutes offi ciels gestionnaires des forêts et de l’environne- les expéditions et missions scientifi ques suivantes. ment, aidés par de nombreux amateurs passionnés Le présent travail a été élaboré dans le but d’aider (Guillaumin 1911h, 1967 ; MacKee 1966, 1972 ; tous ceux qui étudient la fl ore et la phytodiversité MacKee & MacKee 1981). exceptionnelle de ce territoire. Il leur permettra de Moins de vingt ans après la publication de la pre- faire le point sur toutes les collections actuellement mière « Flore analytique et synoptique de la Nouvelle- existantes, disséminées de par le monde, qui sont à Calédonie » par A. Guillaumin en 1948, la mise en l’origine de toutes les études fl oristiques passées et chantier en 1967 de la « Flore de la Nouvelle-Calédonie présentes du Territoire, de localiser leurs lieux de et Dépendances » par le Muséum national d’Histoire dépôt dans les herbiers appartenant aux diff érentes naturelle relança vigoureusement les prospections institutions et d’en connaître leur histoire ainsi que et récoltes botaniques, en particulier avec le recru- celle de tous ceux qui les ont eff ectuées. tement par le CNRS de H. S. MacKee. Les herborisations se poursuivent encore très activement de nos jours, car l’inventaire de la fl ore BREF HISTORIQUE de cet archipel est loin d’être achevé, même en ce qui concerne les plantes vasculaires. Les premières récoltes botaniques en Nouvelle- Calédonie datent de sa découverte par James Cook lors de son deuxième voyage sur le H.M.S. Resolution, MATÉRIEL ET MÉTHODES le 4 septembre 1774. Elles ont principalement été eff ectuées par les naturalistes et botanistes offi ciels Les sources de ce travail proviennent essentiellement de l’expédition, les Forster, père et fi ls, et concernent de plusieurs publications dont les principales sont la région de Balade, située sur la côte nord-est de la celles de Guillaumin (1911h, 1967) et de MacKee grande Terre, et quelques jours plus tard un petit (1966, 1972), traitant de l’histoire et des étapes de îlot calcaire, « Botany Island » ou îlot Améré. la connaissance et des explorations botaniques en Il est presque certain que l’expédition confi ée à Nouvelle-Calédonie. Elles ont été complétées par La Pérouse (1785-1788) sur les vaisseaux L’Astrolabe toutes les informations disséminées dans un nombre et La Boussole a visité la Nouvelle-Calédonie après considérable d’articles, de courriers et question- sa dernière escale en 1788 à Botany Bay (Sydney). naires échangés entre diff érents correspondants, Les récoltes inévitablement amassées par les bota- et augmentées des données fournies par les sites et nistes de l’expédition, Collignon, Prévost et de la encyclopédies présents sur Internet, sans oublier les Martinière, ont évidement disparu dans le naufrage éléments rassemblés par H. S. MacKee pendant de de Vanikoro (Ferloni 2005). nombreuses années et qui m’ont été communiqués Les herborisations suivantes sont dues à La Billar- avant sa mort en 1995. D’autre part, les copies des dière et au jardinier Lahaie qui, sur L’Espérance et La autorisations de récoltes, accordées aux botanistes Recherche, accompagnent l’expédition d’Entrecas- qui en faisaient la demande par les autorités com- teaux (1791-1793) à la recherche de La Pérouse. pétentes des Province Nord et Province Sud, qui 160 ADANSONIA, sér. 3 • 2010 • 32 (2) Les botanistes récolteurs en Nouvelle-Calédonie 160°E Vaté 170°E Récifs d’Entrecasteaux VANUATUPort-Vila Erromango Mer de Corail Aniwa Îles Chesterfield Îles Belep Récifs de l’Astrolabe Tanna Futuna 20°S Ouvéa Anatom Grande Terre Lifou Îles Loyauté Tiga Récifs Bellona NOUVELLE-CALÉDONIE Maré Îlot Améré Matthew Nouméa Hunter Île des Pins Walpole Tropique du Capricorne FIG. 1 – Nouvelle-Calédonie et ses dépendances (soulignées). m’étaient directement adressées via le Muséum diffi cile, depuis quelques années, de distinguer sur national d’Histoire naturelle jusqu’en 2004, l’examen les étiquettes d’herbiers les vrais collecteurs de ceux des nombreux spécimens des herbiers de Paris et qui ne font que les accompagner, porteurs, guides, de Nouméa ainsi que d’autres institutions, envoyés amis, curieux d’un jour, etc. dont les noms sont en prêt lors des révisions taxonomiques eff ectuées inscrits par gentillesse, courtoisie ou politesse. à Paris dans le cadre de l’élaboration de la Flore de Bien qu’il se veuille aussi exhaustif et rigoureux la Nouvelle-Calédonie, m’ont fourni de précieuses que possible, cet inventaire de plus de 700 noms, informations complémentaires. n’a pas la prétention d’être aussi encyclopédique que Ce travail représente la première tentative réca- le remarquable ouvrage de Lawrence J. Dorr, paru pitulative de ce genre depuis celle, beaucoup plus en 1997 sur les récolteurs de Madagascar, et qui a réduite, de A. Guillaumin en 1911 (Guillaumin servi de modèle à ce plus modeste travail, lequel a 1911h). aussi profi té des nombreux renseignements contenus La liste ci-dessous (complétée par l’Annexe 1) dans le premier ouvrage cité quand ils concernaient mentionnne les récolteurs (ou présumés tels), de des collecteurs communs aux deux territoires. l’ensemble du monde végétal (fossiles exclus), ayant Malgré toutes les précautions prises, il comporte œuvré à un moment de leur vie, sur un ou plusieurs obligatoirement quelques omissions et erreurs. endroits du territoire de la Nouvelle-Calédonie D’abord parce que certains documents s’avèrent regroupant la Grande Terre, l’Île des Pins, les Îles parfois être peu accessibles, incomplets, contradic- Belep et l’ensemble des îles longtemps rassemblées toires et de ce fait diffi cilement vérifi ables, et que sous le nom de « Dépendances » : Loyauté, Walpole, d’autre part quelques questionnaires, envoyés aux Matthew, Hunter et Chesterfi eld (Fig. 1). Même individus concernés, sont restés sans réponse à ce s’ils n’ont ramassé qu’un seul échantillon, dans la jour. Mais je remercie chaleureusement tous ceux, mesure où ce dernier est référencé et localisé dans de loin les plus nombreux, qui ont apporté leur un herbier connu, ils fi gurent dans ce répertoire qui concours à des degrés divers et leurs encouragements s’arrête à l’année 2005 incluse. D’abord parce qu’il (leurs noms sont signalés en fi n de document) pour faut bien fi xer une limite à un inventaire qui ne cesse la réalisation de ce travail encore imparfait méritant de s’accroître et ensuite, qu’il est de plus en plus d’être amélioré. ADANSONIA, sér. 3 • 2010 • 32 (2) 161 Morat P. Les paragraphes accompagnant les noms cités REMARQUES sont d’importance inégale. Si les récolteurs ont Selon les auteurs, les îles Loyauté s’écrivent aussi travaillé dans d’autres pays, leurs activités en Loyautés ou Loyalty. C’est la première orthographe Nouvelle- Calédonie sont ici prioritairement, voire qui a été retenue ici, sauf dans le cas de textes cités exclusivement, présentées. Quand cela était possi- (publications, références) où la graphie originale a ble, grâce aux informations disponibles, un déve- été respectée. loppement biographique plus complet a été donné A. Guillaumin a commis quelques erreurs dans pour les plus actifs d’entre eux et pour ceux qui la numérotation de ses Contributions à la fl ore de la ont joué un rôle important dans la connaissance Nouvelle-Calédonie. Certains numéros sont répétés de la fl ore de ce territoire. tandis que la chronologie de leur publication n’est pas Les récolteurs douteux sont signalés comme toujours exacte. Les données ci-dessous respectent tels. D’autres personnes, dont les patronymes celles fournies par A. Guillaumin, à l’exception de fi gurent pourtant sur les étiquettes d’herbiers, ne certains noms de collecteurs mal orthographiés qui sont jamais allés en Nouvelle-Calédonie.