UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE

DEPARTEMENT ECONOMIE

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OPTION «ECONOMIE PUBLIQUE ET SOCIALE»

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES

IMPACTS SOCIO ECONOMIQUES DE LA MIGRATION INTERNE CAS DU DISTRICT DE

Par : Mademoiselle RAHELINIAINA Hasimalala Sydonie

Président de jury : Madame MAHAVELO Justine Gentillini

Examinateur : Monsieur JAONASY ANIVOSOA

Encadreur : Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza

Date de soutenance : Jeudi 26 Mars 2O15

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier ici : Dieu tout puissant car sans lui, je n’aurais jamais réussi tout ce que j’ai entrepris jusqu’ici. « LOUEZ l’Eternel, car il est bon, car sa miséricorde dure toujours ! Du sein de la détresse, j’ai invoqué l’Eternel : l’Eternel m’a exaucé, m’a mis au large ». PSAUME 118 : 1,5 La réalisation du présent mémoire n’aurait pas été possible sans la contribution de nombreuses personnes, à qui je témoigne ma profonde reconnaissance. Mes remerciements vont à l’endroit de :  Mes parents qui m’ont soutenue moralement et financièrement  Monsieur le Doyen de la faculté de Droit, d’Economie et de Gestion pour m’avoir donné le privilège de m’exprimer à partir de mon ouvrage  Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza mon encadreur pour m’avoir dirigé dans mes travaux de recherche et de rédaction  Tous les professeurs qui m’ont enseignée et transmies leur connaissance  Chaque entité qui a apporté sa contribution  Et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce mémoire

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

BIT : Bureau International de Travail. BFV : Banque Fampandrosoana ny Varotra BOA : Banque Of Africa. CHD : Centre Hospitalier de District. CSB : Centre de Santé de Base. COTRASMA : Coopérative de Transport Malagasy. DSM: Direction des Statistiques des Ménages. EPM: Enquête Périodique auprès des Ménages. FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). FIMPIM : Fitaovam-pitanterana Malagasy. INSTAT: Institut National de la Statistique. IOM (OIM): Organisation internationale pour les migrations. KOFIFI : Koperativa Fitanterana Fiherena. MADATRANS : Transport. MINPOP: Ministère de la Population. ONG : Organisation Non Gouvernementale. PCD : Plan communal de développement. PIB : Produit Intérieur Brut. PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement. RN : Route Nationale. RNM : Radio Nationale Malagasy. SONATRA : Société Nationale de Transport. TIAVO : Tahiry Fampandrosoana ny Varotra TRANSFI : Transport Fianarantsoa. TVM : Télévision Malagasy.

GLOSSAIRE

1- Dahalo: des voleurs de zébus. 2-Dina manavozo : peine de mort 3- Fafy : mariage traditionnel. 4- Harana : dépouilles mortelles ou cadavre. 5-Insécurité alimentaire: situation d’un individu caractérisée par un manque d’accès à une alimentation adéquate lui permettant d’être en bonne santé et de mener une vie active. Situation qui peut être chronique, temporaire ou saisonnière. 6- Mamanga : signifie émigrer. 7- Mikombo : conquête de nouvelle culture . 8-Mpamanga : désigne les émigrants. 9- Ménage : ensemble des personnes qui ont un foyer commun. 10- Migration : déplacement d’une population passant d’une région dans un autre pour s’y établir. 11-Mikola: migration temporaire. 12- Rupture de stocks de denrées alimentaires: inexistence ponctuelle des aliments de base et des aliments de substitution sur les marchés. 13- Sandratra mpanjaka : intronisation de roi. 14- Sareky : honneur des vœux. 15- Soro ou hazolahy : demander grâce aux ancêtres. 16-Tavolo : tubercules qui poussent généralement sur les anciennes parcelles de manioc : préparées, elles donnent de la fécule pour faire des galettes. 17- Velatry : festivité pour marquer la construction de tombeau ou une exhumation. 18- Viha : plantes semi-aquatiques qu’on retrouve le long des berges. 19- Zozoro : Végétation de marais. 20-Vulnérabilité: caractéristiques et circonstances d’une communauté qui la rendent susceptible de subir les effets d’insécurité alimentaire ou de sous-alimentation.

SOMMAIRE

INTRODUCTION...... 1

PARTIE I : GENERALITES SUR LA MIGRATION INTERNE ET LA ZONE D’ETUDE...... 4

CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE LA MIGRATION ET DE LA MONOGRAPHIE DE LA ZONE D’ETUDE………………………………………………...... 5

Section I : Définition et différents types de migration interne………………...... 5

Section II : Présentation de la zone d’étude…………………………………...... 10

CHAPITRE II : MOTIF DE LA MIGRATION INTERNE………………………...... 17

Section I : Raisons économiques...... 18

Section II : Raisons sociales...... 20

Section III : Raisons politiques...... 23

PARTIE II : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA MIGRATION INTERNE...... 25

CHAPITRE I : IMPACTS ECONOMIQUES...... 25

Section I : Répartition du revenu et du transfert d’argent...... 26

Section II : Le niveau de vie et l’emploi...... 34

CHAPITRE II : IMPACTS SOCIAUX...... 50

Section I : Stabilité et instabilité sociale...... 50

Section II : Répartition du peuple...... 57

CONCLUSION...... 61

INTRODUCTION

Les migrations sont au cœur du processus de développement dans tous les pays du monde. Dans les pays en développement, la crise a sévèrement affecté la contribution de la migration aux objectifs de développement. Le peuplement de Madagascar est issu de migrations successives aux origines diverses. Elles sont définies comme des déplacements effectués par des groupes ethniques ou des groupes d’individus d’un lieu déterminé pour aller vivre dans un autre. Le régime colonial français contribua à effacer certaines anomalies liées à l'histoire du peuplement des diverses régions de Madagascar ; par conséquent au cours du XXème siècle, les migrations intérieures des populations sont réparties dans tout le pays jusqu’à aujourd'hui. On dit que la migration est interne s’il est intra-pays et externe s’il est inter-pays. En effet, de tous temps, les migrants ont été impliqués de gré ou de force dans la production des biens et services marchands. Et ces mobilisations, nécessaires à l'activité économique, peuvent également favoriser les échanges d'informations, le transfert de technologies et les ressources intellectuelles ; et ces dernières suscitent par ailleurs de l'innovation. La globalisation, le développement des transports à moindre coût, l'accès facile aux moyens de communication et la pauvreté permettent aux groupes d’individus concernés de se déplacer dans un endroit préféré ou vivable. Ainsi, ces migrations influent fortement sur les secteurs sociaux (éducation, santé, etc…) et économiques (emploi, commerce, agriculture, etc…). Et ces phénomènes sont apparus depuis que le monde existe, mais chaque pays a sa cause et son évolution selon son histoire. Pour ce faire, nous avons pris le cas du district de Vangaindrano. Il y a longtemps que les Antesaka ont migré et à cause de l’expédition merina en 1852, la révolution Zafimananga de 1894 et l’occupation française organisant l’ile ouvrant des routes, et développant les plantations, les exploitations minières, les chantiers de travaux publics qui ont favorisé l’émigration Antesaka. Mais depuis les années 1930 à 1939, les Antesaka rejoignent progressivement leur lieu d’origine pour cultiver le café, ils sont encouragés par l’administration qui distribuait des plants pour aller supprimer l’émigration. En effet, si en 1936, quarante-cinq mille (45000) personnes par an ont émigré ; ce taux a considérablement diminué en 1956 (3000 personnes par an). De nos jours, la

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potentialité et les activités économiques de Vangaindrano attirent de plus en plus les migrants.1 Lorsqu’on parle de la migration interne dans le district de vangaindrano, les enjeux sont importants et s’intègrent entièrement dans les questions plus larges de développement économique et social. Elle peut être un levier majeur de la politique nationale de développement, un élément moteur ou un frein pour tous les secteurs de l'économie du district. Par contre, elle provoque la manifestation la plus visible des inégalités de développement et des déséquilibres régionaux. Tous ces faits nous ont amenés à choisir la présente étude qui vise le district de Vangaindrano, d’où le thème : « Impacts socio- économique de la migration interne. Cas du district de Vangaindrano ». Le choix de ce thème repose essentiellement sur la base d’un intérêt personnel aux problèmes d’ordre social et économique qui présente un caractère essentiel dans le développement du district de Vangaindrano. Par ailleurs nous voulons aussi connaître les problèmes éventuels des migrations. La problématique centrale du thème tourne donc autour de la question suivante: Qu’apporte la migration dans le district de Vangaindrano ? A travers ce travail, nous chercherons à répondre à ces questions. Notre objectif est de chercher à savoir quel est son apport au développement de district de Vangaindrano. D’ailleurs, à travers ce mémoire nous avons cherché à appréhender les raisons de la migration interne, leur rôle économique et leur place dans la société. Ce mémoire est réalisé à partir des acquis de toutes les années de la formation académique. La méthodologie adoptée est une analyse quantitative aussi bien que qualitative des données. Pour la réalisation des travaux, plusieurs étapes ont été franchies dont voici les principales :  Etude de tous les documents disponibles. Une des premières tâches réalisées a consisté à rassembler et à étudier un certain nombre de documents écrits portant sur la migration ainsi que ceux portant sur le district de Vangaindrano et la région Atsimo Atsinanana de Madagascar. Un travail de consultation des documents via Internet a été effectué en vue d’étoffer davantage nos recherches.  Descente sur terrain. Une connaissance et une compréhension des espaces étudiés ont été jugées fondamentales lors de la descente sur terrain.

1 DESCHAMPS H., « Les migrations intérieures passées et présentes à Madagascar », Édition Berger-Levrault, Paris, 1959, pages 30,31

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 Des enquêtes et interviews ont été réalisées avec les personnes migrantes et autochtones, avec les autorités de la commune urbaine ainsi que la commune rurale de Vangaindrano. Les enquêtes ont été axées sur les motifs de leur installation, les avantages et inconvénients de la migration. Après la transcription des interviews, nous avons classifié les informations récoltées selon les thèmes correspondant à nos questions de départ. Les concepts définis et les hypothèses que nous avons émises nous ont guidés en tant que cadre de références pour effectuer le filtrage des informations et par la suite pour interpréter ces dernières. Ce que nous avons à expliquer dans le contenu aura pour issu la forte concentration. Et cet écrit n’est autre que le fruit de ces recherches. Pour une meilleure compréhension et pour un plus ample approfondissement du thème, deux parties seront développées,  La première partie se chargera de généralités sur la migration et la zone d’étude. Cette étude nous a paru nécessaire pour permettre d’analyser et d’avoir une vue d’ensemble de la migration. Pour faciliter la compréhension de ce phénomène, il est indispensable de préciser la signification de certains termes employés tout au long de notre étude sur la migration. Après la compréhension des termes, nous nous intéresserons notamment aux présentations de la zone d’étude qui influe sur le processus de décision des migrants. Enfin, les motifs de la migration interne dans le district de Vangaindrano a pour motif de la recherche d’un meilleur niveau de vie. Une fois les causes évoquées nous pouvons nous interroger dans une deuxième partie, sur les impacts de la migration.  Cette partie a pour objet l’analyse des impacts socio- économiques de la migration interne à Vangaindrano. Voyons d’abord dans le chapitre 1 les impacts économiques : les migrations modifient à court à long terme le revenu des ménages. Ensuite, les transferts d’argent permettent aux récipiendaires d’effectuer des investissements productifs d’où des impacts directs et indirects possibles sur le revenu des ménages. Après les impacts économiques, voyons dans le chapitre 2 les impacts sociaux. La migration peut favoriser autant la stabilité que l’instabilité sociale. De plus, elles provoquent la répartition de la population en zone surpeuplée et en zone sous-peuplé et puis les migrants peuvent subir une mauvaise intégration sociale.

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PARTIE I : GENERALITES SUR LA MIGRATION INTERNE ET LA ZONE D’ETUDE

Cette première partie comprend deux chapitres dans lesquels on traitera en premier lieu les caractéristiques de la migration et de la monographie de la zone d’étude. Par ailleurs dans le second chapitre, nous essaierons de voir les facteurs explicatifs liés au phénomène migratoire dans la zone concernée, c’est-à-dire du district de Vangaindrano. Dans cette partie, on a une étude descriptive permettant de collecter un aperçu général sur la migration et sur la zone d’étude. Le district de Vangaindrano étant propice à des activités agricoles diversifiées, offre des atouts. Les échanges internationaux favorisent le circuit du travail, du commerce et de la population. A Vangaindrano, le mouvement migratoire interne se distingue de la migration externe, souvent agricole et liée au travail. La migration peut susciter quelques réflexions. L’analyse d’Hubert Deschamps 2suggère ce motif d’émigration à savoir.  l’établissement définitif de la sécurité et l’achèvement de l’unité politique et rendant possible la circulation dans tous l’île ;  la création des voies de communication, chemin de fer et surtout des routes ;  le développement économique, création de plantations, de mines, d’industries… appelant la main-d’œuvre ;  les obligations administratives (l’impôt qui donne l’habitude du salariat) ;  les progrès de l’économie monétaire (habitude de l’argent et des produits d’origine extérieure d’où la nécessité d’aller travailler pour les avoir) ;  la dissolution sociale et le progrès de l’individualisme ;  l’accroissement de la population. La migration s’explique par divers facteurs ; ce qui est l’objet du second chapitre qui insistera particulièrement sur les causes du phénomène dans le district de Vangaindrano.

2 DESCHAMPS H., « Les migrations intérieures passées et présentes à Madagascar » Edition Berger-Levrault, Paris, 1959.

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Chapitre I : Caractéristiques de la migration et de la monographie de la zone d’étude

Ce premier chapitre se divise en deux sections ; d’abord la définition et les différents types de migration interne ; ensuite la présentation de la zone d’étude. Le district de Vangaindrano dispose d’un milieu naturel qui offre bien des atouts comme le milieu forestier et produit annuellement des tubercules (manioc, patate douce…) et du riz. Il accueille des plantations de café, de girofle, de poivre… Les forêts sont denses et riches en bois précieux et en matières premières qui favorisent l’art artisanal comme les vanneries, la menuiserie. Le fleuve de Menagnara offre un potentiel de poissons d’eau douce et constituent un moyen d’intensifier l’agriculture par l’irrigation. Les vastes côtes portent des ressources halieutiques, plus précisément des langoustes et des crevettes.

Section I: Définitions et différents types de migration interne

Dans cette section, nous verrons dans le premier paragraphe, quelques définitions qui permettent de délimiter le champ de l’étude et qui sont : la définition de la migration, de l’émigration, de l’immigration et de l’exode rural. Dans le deuxième paragraphe, les différents types de migrations internes, à savoir d’un côté, la durée de déplacement et de l’autre côté la distance de parcours. Dans ces définitions, la migration est le déplacement des gens qui partent de la zone d’origine à la zone d’accueil, qui peut être définitive ou temporaire.

§ 1- Définitions Plusieurs notions sont associées au terme de la migration. Donc pour pouvoir cerner la logique de ce travail, il convient de mieux connaître quelques définitions sur la migration, l’émigration, l’immigration et l’exode rural.

A-Migration Etymologiquement, le terme migration vient du mot latin « migra » qui signifie « se déplacer ». Au sens large du terme, il y a migration lorsqu’un être vivant se déplace cycliquement d’un endroit à un autre.3 Trois paramètres de fondement méritent d’être

3 UNIVERSITE D’ANTANANARIVO, 2007, « Le développement rural et la migration », mémoire de maîtrise ès sciences économiques, Randriamianjaharison F.Jimmy, page 13

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examinés pour définir la migration : un changement de résidence, un changement d’emploi et un changement de relations sociales.

En général, la migration est définie essentiellement selon le premier critère, à savoir le changement de résidence .La migration est un phénomène difficile à saisir tant du point de vue théorique que pratique ; en effet, toute définition de ce phénomène prend en compte des dimensions spatio-temporelles ; d’où une diversité de méthodes d’approche. D’une façon générale, la migration ou mouvement migratoire peut être définie comme le changement du lieu de résidence habituelle pour une durée minimale conventionnelle. Pour ce qui est du temps, l’on considère généralement une durée d’au moins six mois effectifs ou avec l’intention de passer au moins six mois hors de sa localité de résidence habituelle. Quant au critère d’espace, il s’agit du franchissement de frontières administratives (villages, communes, départements, pays, etc.). La présente étude aura pour objet le processus du déplacement d’un individu, d’un entité administrative vers une autre pour un délai d’au moins six mois. Selon Louis Henry (1981 ; 105) la migration est « un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence des intéressés d’un certain lieu d’origine ou lieu de départ, à un certain lieu de destination ou lieu d’arrivée …».

B- L’émigration : D’après le sens étymologique du terme : « émigration » vient du mot latin : « émigrare, migrer = hors de » émigration, dérivé du verbe émigrer qui signifie quitter son pays pour s’établir dans un autre. Dans un sens plus large, il s’agit de l’action de quitter son pays pour aller s’installer dans un autre, momentanément ou pour toujours4, définitivement. Emigrer se dit de l’action de quitter son pays pour aller s’établir dans un autre. A noter que la personne qui effectue ce mouvement est appelée ≪ émigrée ≫. Le substantif ≪ émigrant ≫ a donc un sens légèrement différent. Il est en effet celui qui quitte l’endroit où il se trouve au moment où il le fait. Dans le langage Antesaka, le mot de mamanga (<< vendre) qui signifie émigrer, et celui de pamanga ou mpamanga (<< ceux qui vendent, sous-entendu leurs services) qui désigne les émigrants. En outre, le fil de l’histoire nous apprend l’existence de plusieurs types d’émigrations.

4 Dans le contexte historique, il désigne tout particulièrement l’exil des adversaires de la révolution hors de France sous l’ancien régime.

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D’abord, l’émigration civile des couches populaires qui est à l’époque esclavagiste, une émigration forcée mais il y a aussi un déplacement plutôt volontaire pour différentes causes. Ensuite, l’époque coloniale nous a montré l’importance de l’émigration militaire c'est-à- dire le recrutement de soldat à la solde d’une puissance étrangère (mercenaires). A l’époque actuelle, on voit des émigrés de la noblesse, ceux qui font une émigration de la formation et de l’acquisition de savoir-faire, l’émigration des gens d’Eglise ; l’émigration dans le secteur de la construction ...

C- L’immigration : Contrairement à l’émigration, l’immigration désigne l’entrée, dans un pays, de personnes étrangères qui y viennent pour y séjourner et y travailler. L’immigration vient toujours du mot latin ≪immigrare≫ qui signifie ≪ passer dans≫. Elle est une migration vue du côté du pays de destination. Et vue du côté du pays de départ, elle correspond à l’émigration. Aujourd’hui, les flux migratoires sont orientés aussi bien dans les pays en voie de développement vers les pays développés que dans le sens inverse. Une controverse existe sur le sens à donner au mot immigration : s’agit-il simplement de changer de lieu (une immigration temporaire) ou bien de changer d’histoire (d’où le cas d’une immigration durable, avec un désir d’intégration de ses enfants à la communauté nationale.

 Un immigrant (ou migrant) est celui qui est en train d'immigrer ou qui vient d'immigrer.  Un immigré est une personne qui est établie dans un pays par voie d'immigration.  L'immigration est l'action d'immigrer, de séjourner de manière durable ou définitive dans un pays étranger.

L'immigration est aussi le phénomène d'entrée dans un pays d'accueil d'individu ou d'une population d'individus non autochtones, en général pour y trouver un emploi ou avec l'intention de s'y établir dans la perspective d'une meilleure qualité de vie. L'immigration brute est le nombre total des immigrés. L'immigration nette est l'immigration brute diminuée du nombre des émigrés. L'immigration interne ou régionale est le déplacement de la population à l'intérieur d'un même pays.

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D- L’exode rural : Le terme exode rural « Rural Exodus » est apparu en 1892 par l’anglais Graham. Parler d’exode rural, c’est donner une charge dramatique à la mobilité des populations rurales. En fait, si les contemporains_ notamment les milieux conservateurs ont déploré, dans le second XIXème siècle, l’abandon des campagnes par les paysans, la notion elle-même, est apparue tardivement. Mobilité locale ou régionale des ruraux (à l’occasion d’un changement d’exploitation, de la recherche d’une nouvelle place pour les salariés agricoles) qui n’explique pas du tout une rupture avec le milieu rural ou agricole, et départ définitif à la ville, le seul mouvement visé par ceux qui usent et abusent de la notion d’exode rural. La relation qui conduit au milieu rural vers le milieu urbain est le mouvement de personnes quittant les campagnes pour s’installer en ville. A Vangaindrano, l’exode rural est le principal facteur d’accélération de cette Urbanisation de la population. La population urbaine croît à un rythme tellement rapide que, d’une proportion de 7% par rapport à la population totale en 2009, et un doublement de proportion en 4ans, elle représente en 2013 près de 14%.

§2- Différents types des migrations internes Selon Boyle, «une migration implique le mouvement d’une personne (un migrant) entre deux endroits pour une certaine période de temps » (BOYLE 1998: 34). Ainsi que l’auteur le relève, tout le problème de la définition d’une migration consiste à préciser à quelle distance et pour combien de temps une personne se déplace5- t- elle Ici, on entend par migration, le déplacement d’une population dans une perspective spatio-temporelle 6.

Dans cette sous-section, pour une meilleure approche de différents types de migrations, nous allons procéder à deux classifications : elle peut tenir compte de la durée qui sont la migration temporaire ou saisonnière, la migration définitive ou à long terme et la migration pendulaire ou alternante ; et puis de la distance parcourue ou du milieu de destination des migrants qui sont les déplacements interprovinciaux, inter districts et intercommunaux.

5 Boyle, P. 1998: Exploring contemporary migration. Harlow : Longman. 6 Logiciel Encyclopédie ENCARTA 2004.

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A- Durée de déplacement Pour ce qui est de la durée de déplacement de la migration, on peut en citer trois: la migration temporaire, la migration définitive et la migration pendulaire.

a-Migration temporaire ou saisonnière Quoique de durée limitée et de caractère cyclique, les migrations saisonnières ou temporaires sont des phénomènes qu’on retrouve dans certaines régions de Madagascar surtout en période de soudure. Les migrants se déplacent pour travailler dans quelques lopins de temps pour gagner un peu d’argent. Les migrations temporaires recouvrent notamment les migrations saisonnières. Ces déplacements temporaires permettent à cette population de survivre sur la base de son économie, d’où la nécessité d’augmenter les revenus, soit sur place, dans la mesure du possible, soit dans d’autres régions, d’où alors la pratique de la migration. Nous examinerons le but poursuivi par les migrants dans leur déplacement, c’est-à-dire les biens recherchés et leur utilisation. Qui dit migration temporaire, dit migration limitée. Elle est caractérisée par le partage de l’existence de migrants entre deux espaces géographiques différents.

b- Migration définitive ou à long terme C’est la migration effectuée par un individu dont la durée d'expatriation se confond avec l'espérance de vie au moment où il choisit d'émigrer.7 Il s’agit de migration de longue durée. Parmi les migrations définitives, certaines ne s'inscrivent pas dans l'idée de pénétration, lorsqu'il s'agit de populations qui quittent définitivement leur pays d'origine pour choisir d’aller vivre ailleurs.8

c- Migration pendulaire ou alternante L’expression désigne les déplacements quotidiens des personnes de leur domicile à leur lieu de travail et inversement. Le qualificatif pendulaire provient du va-et-vient continuel, au cours d'une même journée, entre deux destinations lointaines, caractéristique principale de ces déplacements. C’est un phénomène caractéristique des grandes villes et de leurs zones périurbaines dû à l'étalement urbain. En effet, certains ont l’habitude de venir en ville le matin pour ne rentrer dans leur village natal que le soir soit à pied, soit en vélo, soit en bus. Les migrations pendulaires sont liées le plus souvent à une activité économique.

7 (Gérard-François Dumont, Les migrations internationales, Les nouvelles logiques migratoires, Collection mobilité spatiale, Suèdes, Paris, 1995, p.49) 8 (Gérard-François Dumont, Les migrations internationales, Les nouvelles logiques migratoires, Collection Mobilité spatiale, Suèdes, Paris, 1995, p.51) 9

B-Milieu de destination des migrants. En tenant compte de la distance parcourue (petite, moyenne ou grande distance), on reconnaît les déplacements interprovinciaux au niveau national, la migration inter districts au niveau provincial et on peut également considérer la migration inter commune à l’intérieur de district, ce qui conduit aux migrations intra-provinciale ou intercommunales. Il s’agit de tous les déplacements s’effectuant entre entités administratives. Notons d’abord la diversité des régions : d’une part, il y a des zones à forte potentialité telles les régions dotées d’importantes activités agro-pastorales, produits d’exportation (café, girofle…) ainsi que les ressources minières permettant l’implantation de plusieurs usines de transformation ; d’autre part, l’existence de zones en difficulté dûe à l’insuffisance de terre, au problème de l’eau, à la saturation de la demande de main d’œuvre. Ensuite l’enclavement de district entraîne des soldes migratoires déficitaires, d’où la possibilité d’un échange.

Section II : Présentation de la zone d’étude

Dans cette section, puisque nous avons choisi un cas pour rendre plus pragmatique ce travail, nous allons donner une brève monographie de la zone d’étude qui est le district de Vangaindrano. Nous tenterons de décrire successivement le cadre historique, géographique, économique et culturel de ce district. Cela permettra également de constater le fort potentiel et les richesses de cette zone.

§1-Historique du district de Vangaindrano La connaissance de l’histoire du district de Vangaindrano est très importante pour ce travail. Donc dans cette sous-section, il serait mieux de connaître en premier lieu l’origine du district de Vangaindrano et puis en second lieu l’historique de la migration à Vangaindrano.

A-Origine du district Historiquement, le peuplement de la région s’est fait à partir du nord et du sud. Les Antesaka se sont installés dans la partie inférieure de la vallée de la Mananara. Leur croissance a été favorisée par la transformation des marais en rizières. Vangaindrano tire son nom d’Analambotaky ainsi appelé à cause de la densité de ses forêts. Au temps des petits royaumes, l’enlèvement de femmes ou d’hommes esclaves était une pratique courante. Afin de se protéger les femmes qui cherchaient de l’eau sur la rivière de Mananara, elles étaient toujours : « avangan’aina rehefa maka rano »qui a donné naissance au nom Vangaindrano. Ce nom signifie l’importance de l’eau pour la population : en effet l’eau est la source de survie

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des ressources halieutiques. Le riz est la principale production de la sous-région. Cependant, cette eau menace en permanence les habitants de sous-région dans la mesure où elle engendre souvent des inondations occasionnant annuellement des pertes matérielles et des pertes humaines.

B- Migration Selon l’histoire, l’arrivée des premiers occupants de la zone daterait de l’année 1125 ; C’étaient des rois déchus de la région Sakalava, à la recherche d’un territoire pour fonder un royaume. Trois frères ont fondé les rois dans Antesaka ( Zafimananga, Zafimahavaly, Rabehava) tous descendants d’Andriamandresy, de la grande dynastie de Maroserasera (Nord de Mangoky). Le cadet était le premier arrivé, suivi de ses deux aînés. Ils sont d’origines diverses (Sakalava, Sahafatra, Bara).

Après la colonisation, d’autres émigrants originaires des Hautes terres centrales sont arrivés dans la zone et se sont implantés surtout dans le chef-lieu de la commune.

La population de la commune et de la sous zone est majoritairement Antesaka, suivie des Betsileo qui sont des « mpiziva ». La partie Nord de la sous-région enregistre une évolution du brassage ethnique à cause de la facilité de communication et d’échanges.

A l’intérieur de la commune, le phénomène de migration est dû principalement à la forte concentration de population dans les zones d’occupations anciennes. Ce mouvement interne de la population est connu sous l’appellation « mokombo » ou conquête de nouveaux terrains de la culture. Les Antesaka sont réputés aussi pour les migrations intercommunales à courte durée appelées « mikola » c’est la migration temporaire. Ce phénomène s’est ralenti depuis les vingt dernières années. Et il y a aussi la migration hors du district appelée « Mamanga » qui peut être définitif ou temporaire. Après leur décès, les dépouilles sont toujours ramenées dans leur terre d’origine.

Les migrations remontent au XIXème siècle et se sont particulièrement accentuées sous le régime colonial, mettant fin aux guerres locales et développant les communications, les villes et les plantations.

Les traditions culturelles à Vangaindrano encouragent la migration des jeunes hommes, elles exigent qu’ils migrent avant de pouvoir se marier. On pense également que cette période passée à l’étranger (mamanga) permettra aux jeunes Antesaka de se valoriser. Pendant son séjour à l’étranger, l’homme doit être capable d’économiser suffisamment pour

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pouvoir rentrer et s’installer à Vangaindrano ; ce qui contraint beaucoup d’entre eux à rester à l’étranger jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à une certaine stabilité économique.

§2- Localisation géographique Le district de Vangaindrano est situé dans la région d'Atsimo-Atsinanana, dans la province de Fianarantsoa, dans le sud-est de Madagascar. Le district de Vangaindrano s’étend suivant une bande de 250 kilomètres de long environ et sur une largeur de 70 à 100 kilomètres au Sud de la côte Est de Madagascar. I1 est limité au Nord par le district de , au Sud par le district de Fort-Dauphin, à l’Ouest par le district de Midongy du Sud. 9 Il est composé d’une commune urbaine, 28 communes rurales et 301 Fokotany ; La commune urbaine de Vangaindrano est le chef-lieu du district de Vangaindrano.

Il est délimité entre 51°94’26’’16 de longitude Est et 30°71’1543’’25 de latitude sud. Il se trouve à 70Km au Sud du chef-lieu de région (Farafangana) sur la route 12 (RN12). Elle est desservie par une route goudronnée en très bon état qui favorise le développement du transport commun vers Farafangana. C’est aussi un passage incontournable de l’ouverture de la région Atsimo Atsinanana vers la région d’Anosy. Il s’étend sur une superficie de 5.337km², soit 29,50 % de la superficie totale de la région Atsimo Atsinanana. Le district de Vangaindrano a une forte densité de la population (54,86hab/km) ; ce qui démontre la supériorité en nombre de population.

§3- Ressource du district Afin d’appréhender la situation générale du district, il nous est nécessaire d’exhiber ses atouts sur tous les plans car le district de Vangaindrano dispose de plusieurs ressources. Nous verrons successivement les ressources naturelles, les ressources des activités économiques et les ressources socioculturelles.

A-Ressources naturelles Il s’agit d’essayer de voir les différentes ressources naturelles à Vangaindrano comme le climat, le relief et l’hydrologie.

a-Climat : Le régime climatique de Vangaindrano est typique de la région Atsimo Atsinanana avec un régime d’Alizé véhiculant un vent humide. La saison est chaude et humide surtout du

9 Institution scientifique de Madagascar ; « Etude des culicidés de la région de Vangaindrano » ; Dr J.Douget, 1951, page 2.

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mois de novembre au mois de mai. Vangaindrano est une zone cyclonique ; de fortes pluies sont enregistrées pendant les mois de février et mars. En saison chaud, la température est toujours supérieure à 25°C tandis qu’en hiver elle oscille autour de 20°C. La saison pluvieuse se situe de décembre à avril, période pendant laquelle les précipitations mensuelles descendent rarement au-dessous de 250mm. Le mois arrosé est celui de septembre (presque 101mm…).

b-Relief et superficie forestière : Vangaindrano se trouve au niveau d’une altitude inférieure à 50m; son territoire est à 65% constitué d’une plaine marécageuse inondable. Le reste est occupé par des monticules entrecoupés par des vallées rizicoles. La commune dispose de 7km de côtes avec des plages aménageables. Vangaindrano forme un grand bassin versant avec les communes d’, , Tsionofana. Les forêts primaires et secondaires couvrent une superficie totale de 210.720 ha soit 15% des domaines forestiers du faritany de Fianarantsoa. Elles sont concentrées principalement dans les zones ouest de Vangaindrano. Les forêts secondaires à ravinala et à bambou couvrent les moyennes collines de la partie centrale de la région. Les végétations de marais à viha (typhonodorum lindleyanum), à zozoro (cyperus madagascariensis), etc…, recouvrent souvent de larges embouchures et font des incursions plus ou moins importantes à l’intérieur des terres.

c-Hydrologie : Le territoire de Vangaindrano est traversé par le fleuve de Menagnara venant du Nord et les rivières d’Ampanjokoatra et Manampanihy à l’est qui se déversent vers et Bekaraoky. Il y a aussi le lac du . En général, fleuves et rivières se distinguent par des pentes très fortes dans les cours supérieurs et très faibles dans les cours inférieurs.

B-Ressources des activités économiques En ce qui concerne les ressources économiques, Vangaindrano dispose de diverses richesses tant pour l’agriculture, l’élevage, que la pêche et l’artisanat.

a-Agriculture Vangaindrano bénéficie d’un climat propice à différentes productions comme les produits vivriers, les produits de rente et les fruits. Voici le tableau qui montre les différents produits :

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Tableau I : Les différents produits agricoles

Produits Tonnages Produits de Tonnages Produits Tonnages Vivrières en t rentes en t fruitiers en t -Riz 11.200 -Café 2.446,218 -Litchi 1.169,606 -Manioc 2.990 -Girofle 850 -Orange ND -Patate douce 2.915 -Poivre 645,585 -Mandarine ND -Haricot 5 -Vanille ND -Mangue ND - Arachide 10 -Cannelle 208,940 -Avocat ND -Raphia 281,521 -Banane ND -Canne à 8.385 sucre Source: Recensement région Atsimo Atsinanana, 2007

b-Elevage Vangaindrano a une forte concentration du cheptel bovin, du cheptel porcin et du cheptel volaille. Il assure la production de 60% des porcs, 50% des volailles au niveau du district et 38,8% du cheptel avicole au niveau de la Région.

c- Pêche En matière de production de pêche, avec la présence de nombreux cours d’eau et sa situation côtière, la région offre toutes les conditions favorables pour le développement de la pêche aussi bien continentale que marine. Le district de Vangaindrano assure 5% de la production de langouste au niveau du district. Elle dispose de 7 km de côte soit 2.8% du littoral de la Région. La rivière de Menanara offre également des poissons d’eau douce de qualité qui approvisionnent le marché local. Trois communes à savoir Ampasimalemy, Tsianofana, Tsiantely exploitent ce fleuve avec la commune de Vangaindrano. Vangaindrano est non seulement productrice de ressources halieutiques, elle est aussi le lieu de transit des langoustes et des crevettes venant de et . Les produits de pêche à destination de Farafangana ou hors Région passent dans le chef-lieu. 90% de la production de langoustes et de crevettes sont exportés hors de la Région. Voici le tableau de la production des autres produits dérivés de la pêche de la commune.

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Tableau II: Les différents produits de pêche

EAU DOUCE TONAGES MARINE TONAGES

123,548 -Crevette ND -Langouste ND -Tout Venant ND -Ton 1,259 -Tilapia ND -Crevette ND -Carpe ND -Requin

-Fibata ND -Bichique ND -Anguille ND -Civelle 1,218

-Patsa ND -Tout Venant 2,398

Source : Service Régionale de la Pêche et Ressources Halieutiques – Région Atsimo Atsinanana, 2005 d-Artisanat L’artisanat constitue une source de revenu la plus importante pour les ménages au niveau de la commune de Vangaindrano, d’où les artisanats des tissages, des vanneries, des bois; des fers.

C-Ressources socioculturelles Les Antesaka disposent d’un patrimoine culturel spécifique qui marque leur histoire :

 Circoncision : l’évènement vise l’intégration des garçons dans la société. Elle s’organise individuellement par enfant ou en groupe. On abat des zébus lors de la festivité.  « Fafy » mariage traditionnel: il s’agit d’une bénédiction d’une belle femme pour témoigner que le mari a respecté la tradition et la coutume du mariage. Les « fafy » sont précédés d’une offrande de zébus aux parents de la femme.  « Sareky » : des festivités sont organisées pour honorer des vœux.  « Sandratra mpanjaka » : il s’agit d’une intronisation d’un nouveau roi en cas de décès du prédécesseur.  « Velatry » : est une festivité pour marquer la construction d’un tombeau ou une exhumation.  « Soro na Hazolahy » : il s’agit de demander grâce aux ancêtres.  Funérailles : en cas de décès au sein du village, tous les villageois cessent de travailler pendant au moins trois jours. La mort doit être marquée par le sacrifice d’un zébu, la

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famille doit acheter des zébus si elle n’en dispose pas. Quelques clans ont déjà règlementé cette pratique en ne procèdant à l’abattage de zébu que tous les huit ans.  « Harana » : il s’agit de transporter les dépouilles mortelles d’un membre de famille décédé en dehors de la région et de l’enterrer dans la terre d’origine. Les habitants de la sous-région ont les mêmes us et coutumes, sur lesquels repose leur cohésion en cas de décès ou de festivité.

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Chapitre II : Motifs de la migration interne

La migration interne est une migration qui s’effectue à l’intérieur des frontières d’un pays ou d’un territoire. Le choix de la destination des individus qui effectuent une activité migratoire dépend de la raison qui les a poussés à migrer. Dans le cas de Madagascar, la migration interne peut s’effectuer entre régions du pays. Dans le district de Vangaindrano, au moins 1.500 passagers par semaine circulent (venant et partant) dont 10% sont des commerçants ambulants et 90% des gens « hamanga ». Il y a deux types de migrations : la migration volontaire, si c'est le migrant qui a « décidé » délibérément de partir ; et la migration forcée dans le cas où la décision « lui a été imposée par une autorité supérieure » ou « des forces naturelles majeures ». Elles sont des phénomènes visibles à Madagascar tout au long de son histoire mais leur cause et leur évolution sont différentes. Pourquoi les gens migrent-ils ? Du point de vue des individus, on parle des raisons ou des motifs qui suscitent la décision de migrer ; d’un point de vue plus global, on recherche plutôt les facteurs sociaux et économiques qui poussent les gens soit à migrer, soit à rester sur place. Donc les motifs qui les ont poussés à quitter leur localité sont multiples et variables. Et leurs mobilités humaines sont la résultante d'une variété de facteurs économiques et sociaux. Ravenstein mentionne de nombreux facteurs comme "produisant ou ayant produit des migrations": de "mauvaises" lois ou des lois oppressives, un environnement social défavorable ("uncongenial social surroundings"), des événements forçant à migrer ("compulsion"), un climat peu attractif, etc. Selon lui, le facteur le plus important tient cependant aux motivations économiques des acteurs (Ravenstein, 1889: 286). 10 Selon l’approche néoclassique issue de ces prémisses, la migration est une action rationnelle qui amène à maximiser l' "utilité". Les acteurs comparent la satisfaction qu'ils retirent de leur localisation actuelle avec celle qu'ils pourraient retirer d'un déplacement et une insatisfaction résidentielle engendre un mouvement (Rossi, 1955). Les acteurs sont considérés comme accordant principalement une "utilité" aux biens et services qu'ils peuvent acquérir et les facteurs explicatifs d’une migration sont dès lors les différentiels de salaires. L'agrégation des décisions individuelles explique ensuite les mouvements migratoires. Une propriété centrale du modèle néoclassique est qu'il considère la migration comme un facteur d'équilibrage des différences géographiques puisque les migrants vont se diriger en

10 RAVENSTEIN E.G. 1889, “The laws of migration (revised)”, Journal of the Royal Statistical Society, 52, p. 241-301.

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partant des zones à bas salaires vers les zones à haut salaires et vont dès lors modifier l'offre et la demande de travail. Dans ce chapitre, nous allons identifier les motifs de la migration interne. Nous les cernerons à partir de trois sections : voyions successivement les raisons économiques ; ensuite les raisons sociales et enfin les raisons politiques. Donc dans ce chapitre, le souci d’une certaine qualité de vie est la source de cette migration interne. Alors que la migration à Vangaindrano est essentiellement déclenchée par des pressions économiques et sociales interdépendantes et par les insécurités dans la commune.

Section I: Raisons économiques

Les motifs économiques sont souvent présentés comme prédominants dans l’amorce d’un parcours migratoire, d’où la recherche d'une situation économique plus favorable et de sources de revenus qui constitue l'une des premières variables influençant actuellement les décisions de mobilité. Les besoins économiques des communautés et des familles d'origine comme les faibles capacités d'absorption de la main d'œuvre par les économies locales (rurales ou urbaines) peuvent entraîner la mobilité de certains de leurs membres (sex-ratio) Les migrations rurales-urbaines constituent en l'état actuel de l'environnement des phénomènes structurels, tendanciels et dynamiques. En parallèle, la faiblesse du développement des pôles urbains secondaires favorise, dans certains cas, les déséquilibres territoriaux, pouvant influencer l'orientation des migrations internes et les rythmes de croissance des pôles urbains principaux.

§ 1- Economie plus favorable La recherche de l’économie plus favorable est l’un des facteurs ou variables influençant les décisions de mobilité. La cause de départ la plus fréquemment évoquée est l’absence d’activités économiques au sein du village. La population active doit chercher du travail dans des zones économiquement plus dynamiques compte tenu de l’isolement économique de sa commune. La région ne possède ni site touristique ni richesse minière. Par ailleurs, l’agriculture, pilier de l’économie est confrontée à de graves problèmes structurels. Green Wood (1975), Hicks (1932, p76) résume clairement la position de la vie théorie économique orthodoxe sur la question des migrations internes en indiquant que « les

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différences dans les avantages économiques nets, principalement les différences de salaire, sont les principales causes des migrations. » 11

§ 2- Source de revenus Les revenus sont la contrepartie de la valeur de la production nationale perçue par les agents économiques, et aussi les revenus ce que perçoivent une personne physique ou morale au titre de son activité ou de ses biens au titre d’une période donnée.12 La migration peut être une des stratégies qui s'offre au ménage afin de diversifier ses sources de revenus. Les migrations permettent par conséquent d'augmenter les revenus ou de favoriser une diversification des activités, limitant ainsi les risques de baisse brutale des ressources d’une famille, par exemple en cas de risque climatique (UN DESA, 2008; IOM, 2009). Dans un contexte économique et écologique d’incertitude, la migration s’inscrit alors dans un processus stratégique de diversification des sources de revenus. « Ceci se fait en déployant une gamme d’activités différentes et/ou en envoyant certains membres de la famille dans d’autres lieux, de préférence là où les risques ne sont pas les mêmes que dans la zone de départ » (Guilmoto et al. 2000, p.114). Les migrations entrent dans les processus familiaux de diversification des activités, et par là même des sources de revenus. Toutefois, les stratégies de diversification des revenus s’inscrivent dans un champ des possibles limité par les caractéristiques du ménage (main- d'œuvre disponible, appartenance à des réseaux sociaux de connaissance, etc.) et par le contexte socioéconomique local et extérieur (marché du travail, droit du travail, etc.). Dans les zones rurales où les possibilités de diversifier les activités rémunératrices sont souvent limitées, l’émigration des jeunes adultes actifs ou les déplacements saisonniers des chefs de ménage visent à répondre au manque d’emploi salarial local à certaines saisons (durant l’hivernage, entre les mois d’avril à octobre) d’une part, et à l’offre de travail dans d’autres régions à d’autres périodes de l’année d’autre part. Les chefs de ménage combinent leurs activités économiques au niveau local et à l’extérieur de la commune, en vue de maximiser leurs revenus non seulement monétaires en migration mais aussi agricoles dans leur région d’origine.

11 GREENWOOD M. J,1975 “ Research on Internal Migration in the united states a survey”, journal of economic literature, vol.13 , pages 397-433 HICKS J.R , 1932,The theory of wages, London: Macmillan, page 76 12 ALAIN BRUNO, « dictionnaire d’économie et de sciences sociales

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Les revenus des migrations saisonnières sont exogènes (Barham et al., 1998, p.308) car le départ en migration des chefs de ménage ne résulte pas d’un abandon des activités économiques et sociales familiales, mais au contraire d’une juxtaposition des activités. Il assure une certaine sécurité alimentaire à leur famille qui leur permet, à court terme, de répondre à des besoins en terme de scolarisation, de santé ou de transport par exemple, et offre la possibilité de rembourser les emprunts. Les revenus issus de la migration temporaire peuvent aussi être épargnés. Ainsi, les paysans peuvent effectuer des investissements à moyen terme dans des intrants ou dans la constitution d’un petit cheptel par exemple, ou à plus long terme en investissant dans l’achat de matériels agricoles ou encore en effectuant des travaux de réfection de leur habitat.

§ 3- Niveau de vie Le niveau de vie est une quantité de biens et services qu’un revenu disponible permet d’acheter. Il correspond au niveau de consommation d’un ménage, d’une catégorie sociale ou d’un pays et dépend aussi de l’accès aux services publics.13 A Madagascar, la migration interne est presque toujours une migration pour la recherche d’une meilleure qualité de niveau de vie qui dépend du revenu venant des différentes régions de l’île. Les individus espèrent améliorer leur situation personnelle en termes de niveau de vie. Les raisons liées à la recherche d’une meilleure condition de vie et de migration par souci d’infrastructures sociales tiennent également une place importante. Les villes, ou toutes zones offrant services de base, éducation, santé, infrastructures, télécommunications, services économiques et entreprenariat, exercent une force attractive importante (UN DESA, 2008).

Section II: Raisons sociales

La prise de décision migratoire peut également intervenir en interaction avec un certain nombre d'autres vecteurs tant sociaux, qu'éducatifs et culturels. Dans un premier temps, rappelons le rôle joué par les conflits sur la stabilité sociale et les déplacements forcés de population au niveau national ou transfrontalier. Il existe aujourd'hui 42 millions de réfugiés dans le monde, déplacés notamment en raison de situations de conflits ou de facteurs politiques et ethniques. (HCR, 2009). La première cause de la migration sur le

13 ALAIN BRUNO, « Dictionnaire d’économie et de sciences sociales

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plan social est due à l’héritage. Beaucoup de cas montrent que le cadet d’une famille est toujours désavantagé face à l’aîné, les filles face aux garçons. Il se trouve même que les filles soient déshéritées. Ce genre de discrimination sexuelle ou/et ce conflit de génération incitent les victimes à chercher ailleurs ce qu’il y a de meilleur. Ils recherchent un nouvel enracinement, une nouvelle identité et veulent repartir à zéro. Autre phénomène influençant les mobilités, notamment internes : les villes sont aujourd'hui perçues comme le lieu d'accès à la modernité, d’émancipation pour des jeunes, hommes ou femmes, pour lesquels les modes de vie ruraux sont en décalage de plus en plus important avec les images renvoyées par les médias nationaux. L'existence de réseaux sociaux dans d'autres lieux géographiques exerce par ailleurs une influence sur le choix des lieux de destination de ces humains en mobilité. Donc, cette section, peut se subdiviser en deux axes : au niveau de l’emploi et au niveau de l’éducation.

§ 1- Emploi L’emploi désigne l’ensemble de la population active occupée et il désigne aussi l’ensemble des normes juridiques et sociales institutionnalisant la participation des individus à l’activité productive.14 La migration interne est motivée par des raisons sociales comme la recherche d’un meilleur emploi ou la recherche de plus de gain. Les individus souhaitant augmenter leur salaire ou trouver un emploi sont ainsi amenés à migrer vers les territoires les plus productifs. Ainsi, la migration a été perçue comme les lieux où trouver des opportunités d’emplois. Le secteur traditionnel reste l’unique activité économique du village mais ne couvre plus le revenu familial des ménages. Bjork (1970) a montré que l’emploi pouvait constituer un facteur de migration. Et selon Ravenstein, ces déplacements de population sont fortement liés aux opportunités de salaire et d’emploi : « Dans la plupart de cas, il est observé qu’ils agissent ainsi (quitter leur domicile) afin de retrouver un emploi ou de trouver un emploi plus rémunérateur ou attractif que ceux qui sont disponibles dans leur lieu de naissance ». Le district de Vangaindrano draine une importante main d’ouvre durant la période de riziculture et de la mousson. Un certain nombre d’ouvriers arrivent au quotidien dans le territoire pour assurer les travaux rizicoles.

14 ALAIN BRUNO, « Dictionnaire d’économie et de sciences sociales

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Dans la commune de , un tiers de la main d’œuvre émigre pendant la période de soudure, mais elle quitte également la commune à la recherche d’un emploi. Les travailleurs de la commune émigrent saisonnièrement pour travailler dans les plantations de girofle à Mantagy et la culture de riz à Vangaindrano. La migration saisonnière a été considérée comme une stratégie d’adaptation positive à la période de soudure.

§ 2- Education L’accès à l’éducation constitue un droit et non un luxe pour tout individu, quel que soit son genre et son milieu d’origine. De ce point de vue, Madagascar a œuvré pour réduire les inégalités d’accès à l’éducation selon le genre, notamment au niveau du premier cycle fondamental .Des disparités transparaissent néanmoins entre les zones. Le milieu rural est en effet défavorisé par rapport au milieu urbain, la durée de la scolarité s’avérant plus longue dans les villes, l’éloignement des établissements scolaires lié aux situations d’enclavement aussi que l’indisponibilité d’infrastructures. Le milieu rural accuse de nombreux retards en matière de développement surtout pour ce qui est de l’infrastructure sociale comme l’éducation. Par conséquent, pour poursuivre des études supérieures, une partie des étudiants est amenée à s’inscrire dans une autre région que celle de la résidence de leurs parents. Ce choix les conduit soit à effectuer des trajets de façon quotidienne ou quasi quotidienne entre leur région d’origine et leur région d’études, soit à quitter leur région d’origine pour aller habiter dans leur région d’études. L’étude de Julien, Laganier et Pougnard (2001) a ainsi montré que les études constituaient un motif de migration. L’éducation est une solution pour l’avenir des enfants et les conduits à la logique de l’émigré.

§ 3- Insécurité Les vols des cultures sur pied et les vols de bovidés menés par les Dahalo constituent le principal acte d’insécurité qui afflige les populations rurales. Les zones rouges sont essentiellement localisées dans la partie Nord, notamment dans les communes de Vohitrambo et , ainsi que dans la partie Sud à l’instar des communes d’ et . Les bandits ont profité du nombre insuffisant du personnel de la gendarmerie pour accomplir leurs méfaits. Par ailleurs, les forces de l’ordre ayant été mobilisées essentiellement pour le maintien de l’ordre urbain, la sécurisation en milieu rural a été délaissée. Les forces de l’ordre se sont donc trouvées dans une situation où elles n’étaient plus en mesure de répondre aux demandes de la population en matière de protection des biens et des personnes. C’est la raison pour laquelle les personnes ont décidé d’immigrer.

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Section III: Raisons politiques La personne qui migre peut le faire pour plusieurs raisons, entre autres politiques. Dans cette section, nous essaierons de voir la raison politique des personnes migrantes entre autres le système de l’administration et aussi le conflit politique.

§ 1- Système de l’administration Le territoire malgache est également caractérisé par une densité de peuplement déséquilibrée : les Hautes Terres centrales sont très peuplées, alors que le Moyen Ouest reste quasiment inoccupé. Face à cette situation, l’Etat malgache a mis en place, depuis les années 1970, des projets migratoires visant à désengorger les Hautes Terres. Des associations ont également tenté l’expérience migratoire. Et l’agriculture est un secteur clé de l’économie malgache et reste à ce titre une priorité pour l’Etat, pour les associations et les bailleurs de fonds. Face au manque de terres à cultiver, la migration apparaît alors comme étant une solution pour les paysans souhaitant augmenter leurs surfaces à cultiver afin de vivre décemment de leur métier.

§ 2- Conflit social et politique En dehors des causes que nous avons citées ci-dessus, il existe d’autres facteurs contraignant une partie de la population à s’éloigner, plus ou moins définitivement, de son lieu d’origine. En effet, dans la famille il est d’usage, au décès du père, de partager ses biens entre tous les enfants, il y a un partage inégal entre les parts de chaque enfant en avantageant quelque peu les aînés sur les cadets, et les garçons sur les filles. Pour ne parler que des immeubles, on accorde au fils aîné le droit de propriété de la case principale et les terrains cultivables, les champs et rizières les plus proches du village, ainsi que le pâturage familial. Les autres terrains sont partagés entre les autres enfants. Par conséquent, le partage inégal entraîne un conflit au sein de la famille. Donc pour éviter ce conflit, il décide d’émigrer.

Les événements politiques lors des élections, où il y a contestation des résultats officiellement publiés, engendrent des réfugiés politiques, liés généralement aux anciens tenants du pouvoir et de leurs familles et aussi le candidat non élu afin d’éviter toutes sortes de persécutions morales, économiques ou par ambition personnelle.

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A L’issue de notre enquête, nous avons collecté quelques réponses des personnes interrogées sur les motifs de leur départ ou de l’abandon de leurs communes ou des leurs régions d’origines. Alors que les motifs de départs des migrants sont différents : la faible source de revenu prend le premier rang 22% suivit de la difficulté de trouver un emploi (15%) et la difficulté de la vie (12%), ensuite le problème financier (11%) et le salaire bas (10%). Et les restes sont de conflit social et politique, insécurité, le manque de l’infrastructure…

Tableau III: Motifs de départs de migrants

MOTIFS DE DEPART REPONSES en % Conflit social et politique 8 Difficultés de la vie 12 Faible source de revenus 22 Problème financier 11 Difficulté à trouver un emploi 15 Surface cultivable reste insuffisante 3 Activités agricoles en déclin 2 Pauvreté foncière 2 Insécurité 7 Salaire bas 10 Manque de l’infrastructure 6 Envie de changer 2 TOTAL 100 Source : Enquête personnelle, décembre 2013

La plupart des personnes interrogées invoquent l’incapacité de répondre aux besoins et aux désirs comme la motivation à quitter la commune ou la région d’origine.

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PARTIE II : IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUE DE LA MIGRATION INTERNE

Dans cette deuxième partie, nous allons présenter deux chapitres : le premier évoquera l’étude des impacts économiques et le second nous permettra de parler des impacts sociaux. La migration se résume souvent aux difficultés de subsistance de la population et la pression économique et sociale. Les personnes émigrées espèrent avoir une vie meilleure et ont pour objectif la redynamisation du développement économique et social. Car le développement de niveau de vie dépend en grande partie de la migration. Et les impacts de la migration sont d’ailleurs vérifiables au niveau des ménages, au niveau de la commune de départ et à la commune d’accueil. Parmi eux les ménages dans la commune de départ bénéficient beaucoup de biens matériels comme la possession de bœufs, de terre agricole …à cause des transferts effectués par le migrant. De l’autre côté, il y a l’existence des divers investissements implantés dans la commune d’accueil.

CHAPITRE I : IMPACTS ECONOMIQUES

L’impact économique de ces migrations est plus ou moins important selon le travail effectué. Les conséquences économiques sont d’ailleurs vérifiables au niveau des ménages et au niveau de la commune. On peut mesurer les impacts économiques par rapport aux apports (monétaires, humains) des migrants. Il faut comprendre que les migrations dites «économiques» concernent très souvent le revenu selon les fonctions et le niveau de vie des individus et des ménages. Donc, dans les relations économiques, la migration interne exerce deux effets sur le développement général de ce chapitre : dans la première section, on parlera de la répartition du revenu et du transfert d’argent. Et dans la seconde section, on parlera du niveau de vie et de l’emploi. Ces effets ont leurs avantages et leurs inconvénients. Ces facteurs économiques sont à l’origine de la migration interne dans le district de Vangaindrano, et les impacts sont les rapatriements de fonds. Ces rapatriements contribuent à soutenir les économies locales, à satisfaire les besoins des familles et parfois à fournir le capital nécessaire à la création de petites entreprises.

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Section1 : Répartition du revenu et du transfert d’argent.

Cette section désigne successivement la répartition du revenu et le transfert d’argent. Un migrant qualifié peut également transférer des fonds pour optimiser son revenu dans le pays d’accueil.

§1-Répartition du revenu Les migrations favorisent une répartition des revenus entre individus et zones économiques inégales. Nous allons voir en premier lieu les sources des revenus et les revenus mensuels des migrants, ensuite en deuxième lieu les sources des revenus et les revenus mensuels des autochtones.

A-Du point de vue des migrants a-Source des revenus des migrants Les migrants exercent diverses activités au moment de leur arrivée pour avoir des sources des revenus plus importants. A part les travailleurs tels que les ouvriers agricoles dans les plantations des autochtones, certains ont à travailler comme commerçants, pêcheurs, éleveurs, fonctionnaires. Voici le tableau qui représente la répartition des activités des migrants dans la commune urbaine de Vangaindrano.

Tableau IV : Répartition en % des activités (fonctions)

FONCTIONS Réponses en% Agriculteurs 45 Commerçants 40 Pêcheurs 5 Éleveurs 3 Fonctionnaires 7 TOTAL 100 Source : Enquête personnelle, décembre 2013

Les migrants sont composés de gens de différentes fonctions. D’abord, les agriculteurs représentent 45% d’individus suivis des 40% des commerçants. Le reste des migrants est composé de personnes effectuant d’autres activités à savoir des pêcheurs, des éleveurs, des fonctionnaires tels que médecins et instituteurs. Plusieurs migrants venant de la commune

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rurale sont des ouvriers agricoles afin de gagner de l’argent. Et ces ouvriers agricoles doivent effectuer de travail journalier, les salaires ont évolué car en 1993, le salaire journalier étant de 500Ar et en 2013, il a augmenté jusqu’à 3.000Ar. Cette somme est importante par rapport au pays d’origine. Il y a aussi d’autres sources des revenus comme le commerce. Le revenu dépend de la période et du marché ; pendant la période de campagne de girofle et de café, les activités comme la confection, le PPN, la gargote (riz, pâtes, ...) s’avèrent très avantageux. En moyenne, un commerçant gagne 20.000 Ar de bénéfice par jour. Durant cette période, les ménages autochtones disposent de revenus monétaires leur permettant d’acquisition de nouveaux équipements ménagers ou effets vestimentaires. L’activité de pêche bien que traditionnelle est aussi un moyen de gagner de l’argent. Une famille qui la pratique gagne 6.000 ariary par jour en moyenne (soit 150.000 ariary en un mois). La filière élevage a une place avantageuse dans l’économie familiale. Les éleveurs vendent leurs produits et tirent des bénéfices qui varient entre 20.000 ariary à 200.000 ariary par mois selon le type de production. Pour certains ménages, le chef de famille est un fonctionnaire. Il gagne en moyen 150.000Ar de salaire mensuel.

b-Revenu mensuel des ménages migrants D’après les réponses des migrants enquêtés, nous avons pu dégager six fourchettes de valeur des revenus mensuels des ménages migrants en fonction du total de leurs revenus mensuels suivant leur évolution chaque année. D’après ce tableau, en 1960, les revenus mensuels des migrants étaient très bas car environ 40% des ménages avaient des revenus inférieurs à 10.000Ar, c’est-à-dire classés parmi les familles pauvres. Mais en 2013, on assiste à une diminution jusqu’au 26% du nombre des ménages migrants pauvres et une augmentation de 16% de ménages ayant une situation économique favorable.

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Tableau V: Revenu mensuel des ménages migrants en pourcentage

Année

1960 1970 1980 1990 2000 2010 2013 Montant (en Ariary) Inférieur à 10.000Ar 40 38 36 33 30 28 26 [10.000 à 50.000Ar [ 20 18 15 12 12 10 08 [50.000 à 100.000Ar [ 15 13 11 10 07 05 03 [100.000 à 150.000Ar [ 10 13 16 20 21 25 27 [150.000 à 200.000Ar [ 09 11 13 14 16 18 20 Plus de 200.000Ar 05 07 09 11 12 14 16 Qui ne sont prononcés 01 - - - 02 - - Total 100 100 100 100 100 100 100

Source : Enquête personnelle, décembre 2013

B- Au point de vue des autochtones a-Source de revenu En ce qui concerne les ressources économiques, les paysans ont diversifié leurs activités, et ont ainsi augmenté leurs sources de revenus. Ils permettent donc de toujours avoir une source plus ou moins stable de revenus. En conséquence, le secteur primaire représente le premier pourvoyeur d’activités principales. Nous voyons sur le tableau ci- dessous les différentes sources des revenus des indigènes.

Tableau VI: Répartition en pourcentage des sources de revenus des autochtones.

SOURCES DE REVENUS Réponse en% Produits agricoles 65 Elevage 15 Pêche 2 Salariat agricole 5 Petit commerce 2 Utilisation de ressource naturelle 8 Travail manuel 3 TOTAL 100 Source : Enquête personnelle, décembre 2013

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La diversification des sources de revenus est une stratégie existante adoptée au niveau des ménages afin d’atténuer les risques. Le district de Vangaindrano est par essence à vocation agricole. Au moins 87% des ménages s’articulent l’agriculture, notamment les salariats agricoles, les produits agricoles et l’élevage. Sur la base des activités principales, rares sont ceux qui s’intéressent aux secteurs secondaires dans le district de Vangaindrano qui n’est pas une ville industrielle comme Antsirabe. Soixante-quinze pourcent (75%) des ressources des ménages proviennent de la production agricole. Ils cultivent principalement en premier lieu le riz en tant qu’aliment de base. Ils cultivent ensuite d’autres produits vivriers pour compléter le riz, notamment le manioc, la patate douce et les plantes de cueillette comme la banane, le fruit à pain, l’ampalibe. En second lieu, ils cultivent des produits d’exportation, en particulier le café surtout dans la commune de Vohitrambo et d’Anilobe ; à partir des années trente, le girofle dans la partie de Matanga, la poivre, et la canne à sucre, dans le but d’assurer les besoins d’être rémunérés. Cette association est adoptée dans le but d’une autosuffisance alimentaire au niveau des ménages. La vente du café et du girofle permet aux ménages d’acquérir un certain niveau de revenu mais en même temps, la production de cultures vivrières leur permet aussi de faire face à une partie de la période de soudure , de pallier aux aléas climatiques (en termes de complémentarité entre les cultures vivrières et de rente) et ainsi de limiter les risques en cas de mauvaises récoltes ou de chute des prix sur l’une des cultures et entre autres, d’optimiser la gestion des surfaces. En termes de force de travail, durant la période de récolte, il y a un déficit de main d’œuvre qu’elle a compensé par une force de travail car le salariat agricole prend les 10% des indigènes. L’arrivée de main d’œuvre migrante est plus importante. La production agricole est suivie par l’élevage : 15% (bovin, porcin, volailler); ensuite l’utilisation des ressources naturelles comme le bois de chauffe, le charbon, les aliments sauvage, le miel…prend les 8% des ressources des ménages, alors que l’arrivée massive des migrants entraînent une augmentation de la demande sur le marché de ces ressources naturelles. Par conséquent, ils augmentent les sources de revenus des autochtones vivant dans cette activité. Il reste le petit commerce comme l’épicerie et le travail manuel comme l’artisanat. Après l’arrivée des migrants dans la commune, les sources de revenus des autochtones sont répartis aux migrants. Donc voici le tableau montrant la variation du revenu mensuel des ménages autochtones.

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Tableau VII: Revenu mensuel des ménages autochtones

Année 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2013 Montant (en Ariary) Inférieur à 10.000Ar 2 6 10 13 17 21 25 [10.000 à 50.000Ar [ 10 12 14 16 18 20 22 [50.000 à 100.000Ar [ 13 15 17 20 22 24 26 [10.0000 à 150.000Ar [ 25 13 11 09 07 05 03 [150.000 à 200.000Ar [ 35 30 27 23 19 15 11 Plus de 200.000Ar 25 23 21 19 17 15 13 Qui ne sont prononcés - 01 - - - - - Total 100 100 100 100 100 100 100 . Source : enquête personnelle, décembre 2013

D’après ce tableau, le revenu des ménages était très intéressant en 1960 car presque la plupart des ménages gagnaient plus de 150.000Ar, ces avantages sont répartis aux autres nouveaux venant. Mais la conséquence est très grave car il y a une chute de revenus de ménage aux revenus inférieurs de 100.000Ar actuellement. A travers l’analyse des revenus d’activités et de leur évolution, il est possible d’apprécier le niveau de tension sur le marché du travail, les conditions d’activités, et la productivité effective de la main-d’œuvre. Lors de cette enquête, l’on s’est aperçu que les revenus d’activités ne sont plus limités uniquement aux salariés, mais concernent les revenus des emplois non-salariés, notamment, indépendants. Donc la courbe suivante explique la répartition de revenus entre les migrants et les autochtones depuis l’année 1960 jusqu’ en 2013.

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Courbe I : Différences entre les revenus des migrants et ceux des autochtones en 1960

45 40 35 30 25 20 15 Migrants 10 Autochtones 5 0

Source : enquête personnelle, décembre 2013

Courbe II: Différences entre les revenus des migrants et ceux des autochtones en 2013

30

25

20

15

10 Migrants Autochtone 5

0

Source : enquête personnelle, décembre 2013

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D’après ces deux courbes, on ne constate pas l’éloignement d’écart entre les revenus des ménages migrants et les revenus des ménages autochtones en 1960, mais en 2013 cet écart est très faible vis-à-vis de la situation de la répartition de revenus au niveau de la commune.

§2-Transfert d’argent Les envois d’argent des migrants constituent une importante source de financement des économies et devaient entraîner une amélioration de la situation économique des communes émettrices en développement et des populations récipiendaires. Ils bénéficient en particulier aux larges couches de la société qui, sans ces ressources, vivraient dans une pauvreté extrême. De ce fait, même en situation de crise économique et financière (période de soudure) les communes de résidence des migrants, les flux d’argent de ces derniers tendent à rester stables et à être moins liés à la conjoncture économique. Les migrants sont obligés de faire des épargnes dans le but de les transférer à leur famille. D’après le résultat de l’enquête, la plupart des migrants faisaient des transferts.

Tableau VIII: Transfert d’argent en pourcentage.

Transfert d’argent Pourcentage Oui 91 Non 6 Non réponse 3 TOTAL 100 Source : Enquête personnelle, Décembre 2013

Dans ces réponses, on peut estimer la faiblesse du nombre de migrants ayant choisi la migration définitive. En effet 6% seulement n’ont pas fait de transfert. Par contre, les migrants semi permanents, envoient régulièrement de l’argent liquide aux membres de la famille. Donc, les migrants saisonniers rapportent beaucoup d’argent pour les ménages. Est-ce le reflet de la philosophie malagasy basée sur l’entraide en cas de situation difficile, ou en période de crise ? La migration est une stratégie familiale destinée à améliorer, non seulement les perspectives de celui qui s’en va, mais également celles de la famille élargie. En approuvant le départ d’un des siens, la famille peut espérer bénéficier des revenus que le migrant percevra lorsqu’il sera établi – des transferts de fonds.

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Les migrations humaines ont également un effet sur les économies en question, étant donné que les transferts financiers organisés par les migrants peuvent être de grande importance car ces transferts peuvent à leur tour être utilisés pour financer des investissements, ainsi que les besoins des consommations immédiates. En guise d’exemple, prenons le cas d’une famille où deux des membres ont migré, si le premier migrant est un salarié agricole, le second est un actif indépendant (commerçant de confection ou jouant le rôle des opérateurs économiques). Les deux migrent durant la campagne de girofle à Mantanga. La campagne de cueillette de girofle peut durer jusqu’à trois mois par an, du mois de Septembre au mois de novembre. Concernant le migrant en salarié agricole dans la zone des plantations avec un salaire journalier de 3.000ar, un salarié peut obtenir 90.000ar par mois. Ce qui totalise un salaire en trois mois de 270.000ar. Soixante-dix-mille (70.000ar) de cette somme sont en grande partie, rapatriés à la commune d’origine. Pour le migrant, en commerçant, la participation financière est relativement élevée, car pendant la période de campagne, il gagne en moyenne 600.000ar par mois, il contribue 400.000ar par mois. La totalité des envois de ces deux migrants se chiffrent à 470.000ar en un mois. Donc, la famille restante a bénéficié de 5.640.000ar par an. Cette somme permet à ce ménage d’assurer les dépenses pendant les travaux agricoles, d’assurer une partie des besoins et de faire un petit investissement sur l’activité économique. Chacun a son objectif en ce qui concerne le transfert d’argent à sa famille et ces transferts sont parfois idéalisés au regard de leurs montants. Voici quelques motifs de transfert des migrants.

Tableau IX: Motifs de transfert d’argent

Motifs de transfert d’argent Pourcentage Assurer les dépenses pendant les travaux agricoles 10 L’achat des rizières 15 L’achat des terrains 20 L’achat des Bœuf s 25 La construction des maisons 30 Total 100 Sources : enquête personnelle, décembre 2013

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D’après les résultats du le tableau ci-dessus, la construction des maisons prend 30% de transfert, la maison est très utilisée et très importante car le produit de la location augmente la ressource financière de ménage. Ensuite, l’achat des bœufs à 25% est plus important en dehors des travaux de champs. Il est destiné à honorer les évènements familiaux. Et puis, l’achat d’un terrain à 20%, dans le but d’élargir la surface cultivable car la famille migrée possède en moyenne 10ares après plusieurs années, il augmente jusqu’à 30 ares pendant cinq ans (enquête). Donc la famille augmente son activité agricole. Enfin, l’achat d’une rizière à 15% suivi de l’assurance pour les dépenses pendant les travaux agricoles (10%) dans le but essentiel d’augmenter la production en améliorant la vie sur le bien-être, la nutrition, l’alimentation. Par conséquent, les transferts des fonds sont essentiels pour améliorer les conditions de vie des ménages dans les pays d’origine. C’est pour cela que la migration est un atout pour le développement économique de la population d’origine des migrants. Les conséquences économiques sont d’ailleurs vérifiables au niveau des ménages et au niveau de la communale. Les migrants contribuent à améliorer les budgets des ménages dans la commune d’origine. Donc, les transferts des fonds sont considérés comme des outils importants pour stimuler la croissance économique car les transferts d'argent des migrants sont à présent intégrés au débat sur les sources potentielles de financement du développement : ils constituent certainement l'apport le plus visible des migrants pour le développement de leurs familles et de la commune d’origine. Souvent, assimilés à des financements « innovants », il importe de rappeler que les transferts d'argent des migrants constituent des ressources de financements pour les communes d'origine des migrants et leurs bénéficiaires depuis que les mobilités existent et ces ressources restent du ressort de l'épargne privée.

Section II : Le niveau de vie et l’emploi

Dans cette section, nous exposerons le niveau de vie et l’emploi ; en indiquant au niveau des migrants et le niveau des autochtones. Cette section comporte les informations sur le niveau de vie qui sont les dépenses, les revenus du ménage et les conditions de vie. Cette dernière comprend les besoins essentiels et l’accès aux services de base comme l’éducation, la santé, le logement, l’eau et l’assainissement. Et enfin l’emploi qui s’accorde avec le niveau de vie, s’intéresse directement aux branches d’activités de chaque individu, de chaque ménage.

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§1- Le niveau de vie Dans cette analyse, le niveau de vie est mesuré par le PIB réel par le revenu et le dépense par habitant. Et on peut mesurer aussi par l’élément essentiel de niveau de vie comme : l’accès au logement, à l’éducation, à la santé, à l’eau potable et à l’assainissement. En général, l’analyse sur le niveau de vie des ménages à Vangaindrano est la raison du poids des dépenses alimentaires dans le budget des ménages. Et les autres besoins jugés prioritaires devraient être sujets à des restrictions. Néanmoins, l’éducation et la santé ne sont pas minimisées en cas de besoin. La diversification des sources de revenus constitue une stratégie courante pour couvrir les dépenses et les autres besoins.

A-Au niveau des migrants Au début, le niveau de vie des migrants est faible par rapport à celui des autochtones à cause de la préparation des installations mais après quelques années il évolue. Pour la plupart des migrants, les dépenses sont très limitées et maximise les sources des revenus. D’une manière générale, les migrants limitent leurs dépenses.

a-Dépenses D’après le tableau qui suit, le bien de catégorie 1 comme les dépenses alimentaires interviennent pour 52% des dépenses globales dans la consommation des ménages. Cela veut dire que la plus grande partie du revenu des ménages migrants est affectée à la consommation alimentaire. Et les restes sont divisés en les deux catégories : les biens de la catégorie 2 qui comprend l’habillement, le logement, les dépenses des ménages à 25% et les biens de la catégorie 3, c’est-à-dire les biens et services de santé, éducation à 23%. Ces chiffres montrent que les dépenses des migrants sont très limitées pour constituer une épargne. Voici les dépenses et revenus moyen mensuels d’une ménage migrant.

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Tableau X: Dépenses moyennes d’un ménage

Indicateur des dépenses Montant en Ar Aliments 84.000 Transport 5.000 Combustible 3.000 Téléphone et crédit 5.000 Savon et produits d’hygiène 2.000 Habilement 10.000 Obligations sociales 1.000 Tabac, alcool 2.500 Eclairage 3.000 Santé 5.000 Education 20.000 Loyer 20.000 Total 160.500 Source : Enquête personnelle, Décembre 2013

b-Revenu Quant au revenu, la migration a eu un effet vital sur l'économie familiale des groupes à faible revenu en fournissant à certaines familles le complément de ressources nécessaire à amélioration de sa situation et à la satisfaction de leurs besoins de base. D’après ce tableau, les revenus des migrants couvrent les dépenses avec quelques épargnes pour faire autre chose dans la région d’origine, comme par exemple un ménage qui comprend quatre personnes. Par conséquent le chef de famille travaille en tant qu’ouvrier commercial et reçoit 90.000Ar par mois, et sa femme travaille en tant que salariée agricole et reçoit 90.000Ar ; en totalité le revenu mensuel de ce ménage est 180.000Ar .Si on fait la soustraction des dépenses mensuelles, ce ménage a une épargne de 19.500ar par mois et dans une année, on a 234.000ar par ans. Le niveau de vie de ce ménage est acceptable.

Les migrants font des efforts pour travailler et diversifier leurs activités. Voici le tableau montrant le revenu moyen d’un ménage migrant.

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Tableau XI: Revenu moyen mensuel des ménages pour chaque activité.

Indicateurs des revenus Montant en Ar

Salaire agricole 90.000

Petit commerce 600.000

Pêcheur 150.000

Eleveur 200.000

Artisanat (broderie, vannerie) 125.000

Ouvrier commercial 90.000

Transporteur 375.000

Fonctionnaire 300.000

Charpentier, maçon 125.000

Cultivateur 400.000

Source : Enquête personnelle, Décembre 2013

c-Santé Dans le domaine de la santé, malgré l’impécuniosité des ménages et la modicité de leur pouvoir d’achat, les gens sont généralement aptes et prêts à payer les soins médicaux au près des centres de soins pour améliorer la santé. L’enquête révèle que 75% des individus interrogés s’orientent vers un centre de soins et 25% pratiquent le traitement traditionnel et l’auto médicament.

d-Education L’accès à l’éducation constitue un droit et non un luxe pour tout individu. Malgré la hausse des frais de scolarité, en général, les ménages n’ont pas eu de problème à payer les charges liées à la scolarisation. Et dans le domaine de l’éducation, on note une proportion élevée au niveau primaire 90%, au niveau secondaire 85% et au niveau lycée 78%.

e-Logement L’accès au logement dans le district de Vangaindrano est abordable pour les migrants. Car le coût d’allocation de chambre est moins cher par rapport à celui d’autres communes ou région dont la plupart des migrants sont locataires tandis que moins des propriétaires. Au niveau des habitants, dans l’ensemble des migrants 5% sont propriétaires de leur logement, les locateurs représentent 92% et ceux qui occupent les logements de fonctions à 3%. Ces

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chiffres s’expliquent par le fait de la tradition de la population autochtone. En effet les autochtones vendent rarement « le terre des ancêtres aux étrangers » Ils le font uniquement en cas de force majeure et à ce moment-là ils le font à des prix très élevés. Donc, l’accès au foncier devient de moins en moins communautaire et de plus en plus familiale. Et le passage de la gestion coutumière à la gestion moderne devient alors difficile à négocier. Mais d’une manière générale, l’héritage reste toujours le moyen habituel d’accès au foncier.

f-Eau et assainissement En ce qui concerne l’accès à l’eau et à l’assainissement, la majorité des ménages qui vivent en pleine ville s’approvisionnent en eau potable tant pour la boisson que pour le lavage mais pour quelques migrants en quartier sous urbain, ils s’approvisionnent en eau auprès d’une source non améliorée. En termes d’assainissement, presque la pluparts des ménages utilisent des latrines et possèdent des douches.

D’après les résultats des enquêtes auprès des ménages migrants, les réponses sont à classer par rapport à quatre situations types : ménage vivant difficilement, ménage vivant assez bien, ménage vivant plus ou moins bien et ménage estimant bien vivre.

Tableau XII: Situation des ménages migrants

Situation des ménages Proportion par an 2000 2005 2010 2013 Vivant difficilement 33,5% 31% 29% 25% Vivant assez bien 22% 22,5% 23% 22% Vivant plus ou moins bien 25,5% 26,5% 27% 29,5% Bien vivre 19% 20% 21% 23,5% Total 100% 100% 100 100 Source : enquête personnelle, Décembre 2013 D’après le tableau de la répartition des ménages selon le niveau de vie:  Une faible proportion des ménages estime bien vivre 19% en 2.000 tandis qu’en 2013, il y a une augmentation jusqu’à 23,5%,  Une grande partie des ménages se regroupe dans les typologies de vie difficile, 33,5% des ménages en 2.000 mais en 2013 il y a une diminution jusqu’à 25%.

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Donc en totalité, la proportion des ménages migrants se regroupe dans la vie difficile en 2013, et inférieur à la proportion des ménages migrants se regroupant dans la vie favorable et de meilleure qualité de niveau de vie.

B- Au niveau des autochtones

Avant l’arrivée massive des migrants, le niveau de vie des autochtones est très favorable à cause des diverses ressources naturelles et de la potentialité économique. Mais de nos jours, la plupart des niveaux de vie des indigènes sont très faibles tant au niveau du revenu, qu’au niveau de la consommation et surtout au niveau de l’infrastructure. Les principaux problèmes à affronter sont liés au déséquilibre entre les populations et les ressources naturelles de base qui commencent à se raréfier du fait de la dégradation.

a-Dépenses En ce qui concerne les dépenses des ménages, le bien de la catégorie 1 comme les dépenses alimentaires augmente à 70% par rapport aux dépenses des ménages globales. Ces chiffres expliquent par exemple la hausse des prix du riz jusqu’en 5.00Ar le gobelet en 2013 tandis que 200Ar le gobelet en 2002 (enquête) ; ces variations s’expliquent par le déséquilibre entre l’offre et la demande sur les marchés. Depuis longtemps, le riz est consommé presque tous les jours comme aliment de base. Mais de nos jours, en raison de la forte demande en riz, on assiste à l’insuffisance de quantités disponibles et de stocks qui tendent à l’épuisement d’où une élévation inévitable du prix. Vu que le manioc constitue le principal aliment amortisseur, il représente la culture autre que le riz surtout à Ampataka ; d’où les besoins alimentaires jugés prioritaires de nos jours. Les biens de la catégorie 2 comme l’habillement, l’équipement de maison prennent une seconde place avec des taux de réponses de 25% ; l’achat de ces catégories 2 est occasionnel pendant la période de fête et durant la campagne de café et de girofle. En ce qui concerne les biens de la catégorie 3, c’est à dire les biens et services de santé, l’éducation et les loisirs, ils prennent les 5% des dépenses.

b-Revenu Sur le revenu courant, il se démarque par des niveaux de revenu nettement moins élevés. En revanche, du fait des potentialités en matière de culture de rente, 53% des ménages disposent d’un revenu courant dépassant 100.000Ar à l’issue de la récolte de café et de girofle. Mais les exploitations agricoles, étant tributaires de conditions climatiques, elles demeurent instables.

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L’Impact est tellement important ou manifeste qu’avec une croissance urbaine rapide, qui peut être en partie attribuable à la migration interne, il peut poser de sérieux problèmes. Certains peuvent être attirés par les plus nombreux débouchés qu’’offrent les communes, il est vrai que les services et équipements locaux peuvent avoir à supporter une forte pression.

c-Education Dans ces conditions, l’instruction des populations témoigne aussi de leur niveau de vie. Vangaindrano est plus lésée en termes d’éducation des enfants, la contrainte réside intrinsèquement en insuffisance des infrastructures, aux ménages ayant des difficultés à honorer les frais de scolarité à 35, 3% et au ménage ayant été confrontés à une augmentation des frais de scolarité à 32,9%. La proportion des enfants de 6 à 17ans non scolarisés qui travaillent sans être nécessairement rémunérés pourrait être plus élevée à Vangaindrano, affichant des taux 30%. Ces enfants sont principalement impliqués soit dans les exploitations agricoles familiales soit dans des activités domestiques. Le résultat d’enquête sur l’éducation et la scolarisation s’affiche comme suit : au primaire 86,2%, au premier cycle 11,5%, au second cycle 2%, à l’enseignement supérieur 0,3%.

d-Santé Dans le domaine de la santé, vu la croissance démographique et l’arrivée des migrants, la population subit comme conséquence l’insuffisance de l’infrastructure, le risque d’arrivée de différentes maladies et la faiblesse du niveau de vie des ménages. Tous les districts de Vangaindrano disposent de 17 CSB1, 29 CSB2, 2 CHD. Ces centres de santé ne fonctionnent pas normalement faute de personnel sanitaire. Mais la diversification des entrants peut être la source de propagation de maladies transmissibles et la maladie de la main sale comme la typhoïde, la diarrhée qui sont les principales maladies qui ont frappé les membres des ménages ayant ainsi constitué 57% des maladies. Ce qui oblige, les 8% des ménages à subir la consultation auprès du CSB. Cependant, la plupart des gens pratiquent l’auto médication ou recourent aux moyens traditionnels pour des raisons principalement financières.

e-Eau et assainissement Pour l’eau et l’assainissement, la majorité des ménages s’approvisionnent en eau auprès de la source non améliorée tant pour la boisson que pour le lavage, un constat essentiellement imputable à l’indisponibilité des infrastructures. Pour la boisson, la proportion des ménages qui utilisent de l’eau de mauvaise qualité est de 98%, surtout pendant la période de l’inondation et des cyclones. Le quartier de Tanandava, Ampasindava, Andranodaro,

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Ambohipinoana et Mangarivotra en sont victimes. Environ 68% des ménages n’utilisent pas de latrine pour des raisons d’ordre culturel. Les membres des ménages font presque toujours leurs besoins dans la nature. Et sur le plan d’hygiène, les membres des ménages prennent le plus souvent une douche au niveau des cours d’eau avec des taux de réponses de 89%.

f-Logement Au niveau des habitants du pays d’accueil, l’impact est important et se manifeste avec une croissance urbaine rapide. Les locations sont très avantageuse car l’offre est insuffisante alors que la demande augmente ; d’où a une possibilité de hausse élevée des loyers. Mais la plupart des autochtones subissent la hausse rapide des disparités de revenus donc 84,2 % des leurs maisons d’habitation sont presque construites avec des écorces, des feuilles et des tiges, et les 15,8% sont en dur et semi dur.

D’après le résultat des enquêtes auprès des ménages autochtones les réponses sont amenées à se classer par rapport à quatre situations types: ménage vivant difficilement, ménage vivant assez bien mais avec précarité, ménage vivant plus ou moins bien et ménage estimant bien vivre.

Tableau XIII: Situation des ménages autochtones

Situation des ménages Proportion par an 2000 2005 2010 2013 Vivant difficilement 26% 28% 31,5% 32,5% Vivant assez bien 21% 22% 22,5% 25,5% Vivant plus ou moins bien 28% 26% 23% 19% Bien vivre 25% 24% 23% 22% Total 100 100 100 100 Source : Enquête personnelle, Décembre 2013

D’après le tableau de la répartition des ménages selon le niveau de vie:  Une forte proportion des ménages estime bien vivre, 25% en 2000, tandis qu’en 2013, il y a une diminution jusqu’à 22%.  Une grande partie des ménages se regroupe dans les typologies de vie difficile, 32,5 % des ménages en 2013, tandis qu’en 2000 il y a 25% seulement.

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Donc en totalité, il y a une augmentation de 6,5% de la proportion des ménages autochtones dans la vie difficile dans 13ans.

§2- Emploi L’impact de la migration de l’emploi est diversifié tant au niveau des migrants qu’au niveau des autochtones ; il y a des effets négatifs et aussi des effets positifs pour l’arrivée et l’accueil.

A-Impacts au niveau des migrants Les mouvements migratoires se caractérisent par les migrations qui se font vers un emploi pour sortir de leur mauvaise situation financière ; presque 80% des migrants arrivent dans le district de Vangaindrano et exercent la migration de l’emploi. La recommandation du BIT définit l’âge de travail entre 15 et 64 ans. Pour tenir compte des spécificités socio- économiques sur le marché du travail, cette recommandation laisse des possibilités à chaque pays de définir une tranche d’âge permettant une analyse complète et réaliste, tout en veillant à la comparaison internationale des données. Pour le cas de la commune urbaine de Vangaindrano, compte tenu de la forte participation des enfants dans les activités familiales et de l’importance du secteur informel ; l’âge minimum retenu est de 6 ans (enquête). Presque les 65% des migrants travaillent dans le secteur informel pour améliorer rapidement le niveau de vie. Mais, les migrants font d’importants apports financiers à la caisse communale par le biais des impôts. Il en est de même pour les activités économiques formelles (35%) qu’ils exercent. L’emploi des migrants reste fortement concerné dans le secteur primaire. Plus de 53% des actifs occupés exercent à titre principal des activités agricoles (agriculture, pêche, chasse, sylviculture) et des activités dans les industries extractives. Les emplois non agricoles sont largement dominés par les activités commerciales (40% de l’emploi total).Les fonctionnaires et les employés de l’administration publique pèsent plus de 7%. En outre, nous avons constaté l’existence d’activités spécifiques à certains groupes ethniques. D’après l’analyse et les résultats d’enquête, les migrants exercent différents emplois comme suit :

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Tableau XIV: Activités de chaque groupe de migrants.

Activités Groupe de migrants Agricole (plantation, main Antesaka de la commune voisine, d’œuvre) Zafisoro, Antefasy Elevage Antesaka de la commune voisine, Bara, Sahafatra.

Pêche Antesaka de la commune voisine, Antemoro, Vezo Petit commerce (confection, PPN, Betsileo, Merina médicament) Commerçant (grossiste PPN, Chinois, karana collecteur café, girofle, poivre…) Transport Chinois, karana, Betsileo, Merina, Antasaka. Source : Enquête personnelle, Décembre 2013 Les migrants exercent également une influence sur les branches d’activités privilégiées, des spécialisations et techniques développées dans les régions de provenance ; ils sont repris à Vangaindrano. D’où, les secteurs d’activités diversifiés. Les étrangers, Indopakistanais et Chinois ont le contrôle du secteur économique à Vangaindrano. Nombreux d’entre eux investissent :  dans le grossiste en commerce de PPN (80% des grossistes),  au transport, (presque le 60% des transports urbain, régional, national leur appartiennent).  au collecteur de produits d’exportation (presque la famille de Thuzaun (chinois) et la famille de Nazare (pakistanais) dominent tant au niveau de la commune urbaine qu’au niveau de la commune rurale).  à la station-service : comme la station Shell implantée dans la ville et gérée aussi par les Chinois. Ces investissements ont créé des emplois salariés comme les dockers de marchandises, les chauffeurs, les agents de collecte, les pompistes etc… En outre, les Betsileo et les Merina dominent dans le petit commerce comme la vente de l’habillement importé (confection), de PPN, de légumes, dont une partie de marché

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nommé Analakely car cette partie est dominée et occupée par le petit commerce de Betsileo et de Merina. Les migrants profitent de cette opportunité et quelques années plus tard, beaucoup d’entre eux s’enrichissent. Pour tout dire, les migrants ont le contrôle du secteur privé, mais la mainmise de ces migrants est incontournable. Cette domination des migrants ne s’arrête pas au niveau du secteur privé ; elle concerne aussi la tête de l’administration publique. Ils occupent des fonctions dans diverses boîtes activités publiques comme par exemple le Chef de district est Tsimihety, le médecin chef est Merina, le chef du centre fiscal est Betsimisaraka, et plusieurs migrants sont instituteurs, infirmiers, gendarmes… En résumé, il est indiscutable que les migrants sont présents dans tous les secteurs d’activité à Vangaindrano. Mais vu sous d’autres angles, il convient de dire que les migrants sont des agents économiques actifs qui s’impliquent et qui s’investissent autant qu’ils peuvent dans les domaines les plus divers. Leurs bagages intellectuels, leur savoir-faire et surtout leurs moyens financiers leur permettent également de réussir dans ce qu’ils entreprennent. Par exemple, les produits transformés offrent des emplois pour les jeunes, même si seuls 2% des matières premières sont transformés localement. Voici le tableau montrant les types de petites entreprises qui transforment les matières premières et les nombres d’emplois créés.

Tableau XV : Les petites transformations des matières premières et le nombre d’emplois créés. Types NB des emplois créent Matières premières utilisés Abattoir 100 Zébus, porcs Briqueterie 45 Argile Décortiqueriez 23 Paddy Extraction d’huile essentielle 17 Feuille de girofle, niaouli Fabricant artisanal des yaourts 21 Lait frais Menuiserie 130 Bois d’œuvre Vannerie 500 Rambo, herana, harefo Taille de pierre 55 TOTAL 905 Source : PCD- Vangaindrano, 2005 et enquête personnelle, 2013

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L’arrivée des migrants commence à développer les petites transformations. Et les plus importants sont la vannerie et la transformation du bois car ils créent beaucoup plus d’emplois pour les migrants et surtout pour les autochtones.

B-Impact au niveau de la commune d’accueil a-Agriculture En général, l’agriculture reste l’activité principale des ménages ; elle concerne les 65% des ménages. Ils ont accès à des emplois salariés dans les structures de l’agriculture. Par exemple : repiquage et récolte du riz.

Photo I : Repiquage et récolte de riz

Source : Personnelle, 2013

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b-Elevage L’élevage tient une place prépondérante dans la société Antesaka, dans l’économie villageoise et dans la production agricole. La place du zébu dans la vie socio-économique y est certainement pour quelque chose car le zébu représente à la fois une force de travail non négligeable et un prestige social. D’ailleurs les migrations sont souvent motivées par l’existence, dans d’autres communes, de vastes rizières, mais aussi par l’espoir de pouvoir constituer un cheptel important. Malgré cette importance, l’élevage reste une activité peu développée pour des raisons d’insécurité et pour des raisons techniques... Cependant, l’importance de l’élevage diminue ; aujourd’hui, les éleveurs ne représentent plus que 15% de la population totale. Cependant, on note aussi une forte proportion d’exploitations pratiquant l’élevage porcin, qui peut être localement plus important que l’élevage bovin.

Photo II : Elevage bovin

Source : Personnelle, 2013

c-Pêche Dans la Commune, la pêche est une activité pratiquée par quelques ménages. Mais certains hommes et femmes s’adonnent à la pêche au filet dans la rivière de Menagnara et sur la rizière pour chercher de l’argent. Ils représentent le 2% de la population totale. Vangaindrano est non seulement productrice de ressources halieutiques, elle est aussi le lieu de transit des langoustes et de crevettes venant de Manambondro et Sandravinany. Les produits de pêche à destination de Farafangana ou hors Région passent dans le chef-lieu. 90% de la production de langoustes et de crevettes sont exportés hors de la Région. La commune et la sous-région exportent peu de poissons, la majorité de la production est consommée sur place. La disponibilité des poissons varie en fonction de la pluviométrie ; en cas d’intempérie, les pêcheurs ne peuvent pas pêcher, leur revenu se voit ainsi diminué voir nul. Ils contractent ainsi des avances sur produit auprès des collecteurs. Vangaindrano et la sous-région

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produisent également des crevettes d’eau douce, 30kg par jour sont vendus au niveau du Bazar.

Photo II : Pêche

Source : personnelle, 2013

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d- Commerce Il y a aussi d’autres types d’activités commerciales. Le commerce est la principale activité qui crée de l’emploi pour la population. Il y a les marchands des divers articles et matériaux, des effets vestimentaires fabriqués localement ou importés. Les épicières au niveau des communes s’approvisionnent auprès des grossistes siégeant à Vangaindrano. Mais l’arrivée des migrants peut avoir un impact positif et négatif sur le marché des emplois. Pour l’impact positif, les investissements des migrants demandent de main d’œuvre et créent des emplois directs pour les autochtones car 5% des indigènes travaillent comme dockers de marchandises, chauffeurs, agents de collecte, pompistes etc… aux migrants étrangers et nationaux. Et pour l’impact négatif, il y a un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail et des salaires car la plupart des nouveaux arrivés tentent leur chance pour travailler. L’emploi pour l’autochtone se répartit et peut être gagné par des migrants s’ils sont qualifiés par rapport aux indigènes. Cela entraîne une concurrence au niveau du marché et cette concurrence entraîne une augmentation des demandes et une diminution des offres au travail. Par conséquent, la migration entraîne une saturation au niveau du marché de travail. Voici quelques acteurs du commerce au niveau du district et les nombres des emplois créent.

Tableau XVI: Les acteurs du commerce au niveau du district. Type de commerce NB Emplois crées Pharmacie 2 16 Dépôt de médicament 15 60 Vendeur de confection 76 163 Marchands ambulant 81 106 Cafétéria 56 80 Grossiste 06 48 Détaillant 166 238 Garage 02 12 Vulcan 18 30 Réparation de radio 14 20 Coiffure 3 12 Photographie 8 14 Espace bureautique 6 18 Vendeur de pièce détachée 27 41 TOTAL 734 Source : Pcd- Vangaindrano 2005 ; enquête personnelle 2013.

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En tout cas, l’informel fait vivre de très nombreuses familles à Vangaindrano. Les difficultés de la vie obligent les actifs à s’adapter aux conditions difficiles des emplois indépendants et illégaux. Les activités informelles se manifestent sous différents aspects : petites activités de services, d’artisanat, de manufacture. Mais notons que ce sont les activités liées au commerce qui jouent un rôle prépondérant. Voici les résultats de l’enquête sur l’emploi auprès des ménages autochtones.

Tableau XVII: Situation d’emploi des ménages autochtones

Situation Réponse en% Emploi légal 15 Emploi illégal 72 Chômeur 10 Incapable de travailler 1 Autre 2 Total 100 Source : Enquête personnelle, Décembre 2013

D’après ce tableau, 87% de la totalité des ménages ont l’emploi légal et illégal. Ils incluent le plein emploi et le sous-emploi. Par ailleurs, le taux de chômage est de 10%, la plupart de chômeurs sont des jeunes. Ces chiffres expliquent que la création d’emplois n’arrive pas à suivre l’accroissement démographique.

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CHAPITRE II: IMPACTS SOCIAUX

La mobilité peut avoir de profondes répercussions sur les hiérarchies sociales des communautés d’origine si les groupes de statut inférieur parviennent à accéder à des sources de revenus substantiellement plus importantes. Pour bien cerner ce travail, nous divisions ce chapitre en deux sections: la première section traitera la stabilité et l’instabilité sociale, la deuxième consiste à présenter la répartition du peuple.

Section I : Stabilité et instabilité sociale

Ceci étant, l’objet de la première section consiste à examiner la situation de la population. Ainsi cette partie sera divisée en deux sous-sections qui analyseront respectivement la stabilité sociale et l’instabilité sociale.

§1- Stabilité Avec l’aide active des autochtones dans lesquelles de nombreux migrants sont déjà installés, le processus d’installation des migrants est amorcé. Les migrants entretiennent des relations avec les autochtones environnants ou se marient avec eux (cas des 6% des personnes enquêtées); à partir de cette intégration, une nouvelle relation est née et l’intégration à partir des relations matrimoniales reste importante afin de pouvoir s’installer définitivement et avoir des terrains. Les conditions d’accueil sont favorables car les rapports entre les autochtones et les migrants ne posent pas trop de problèmes et les conflits restent rares. Aussi les immigrants obtiennent des droits sociaux égaux à ceux des autochtones, c’est-à-dire que les modalités sont les même que celles appliquées à l’ensemble de la population de la commune, par exemple à l’accessibilité, notamment dans le domaine de services publics ; A Vangaindrano, il n’y a ni école ni hôpital ou de logement spécial pour les autochtones. Mais dans le cas contraire, presque les 2/3 de ces services publics sont dominés par les migrants. Il y a la stabilité sociale étant donné qu’on a :  l’emploi bien rémunéré : la plupart des migrants ont des emplois avec des salaires satisfaisants et la diversité des activités déployées dans la commune garantit la stabilité des migrants.

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 L’environnement social est très attractif car il y a des unités dans la diversité dans cette commune où la population a mise en place l’importance du Fihavanana sans discrimination sociale et les migrants aussi s’adaptent à toute situation existante.  L’institutionnel attirant (écoles, services de santé, sécurité, transport, banque, voies de communication) ; dans le district de Vangaindrano il y a plusieurs infrastructures:

A-Au niveau de l’éducation Tous sont convaincus du rôle important de l’éducation et de la formation dans la vie économique du pays, le gouvernement malgache a fait de l’investissement en éducation, une de ses priorités. C’est pour cela que l’école primaire et secondaire existe dans les 29 communes rurales, le lycée existe dans deux communes : Matangy (lycée d’enseignement général) et Vangaindrano ville (lycée d’enseignement général et enseignement technique). En ce qui concerne le nombre d’établissement scolaire, ils donnent une idée sur le niveau d’instruction de la population et par conséquent sur la capacité à internaliser les innovations et à accepter une intensification de processus de production. Les standards internationaux en matière d’éducation sont certes difficiles à atteindre mais il faut reconnaître que les pouvoirs publics ont fait des efforts louables dans le domaine de l’éducation.

B- Au niveau de la santé Et puis pour le service de la santé, l’effort de l’Etat est centré sur l’accès aux soins de la population non seulement en créant des établissements de santé au niveau de chaque commune, mais aussi en dotant ces établissements des équipements nécessaires et de personnels qualifiés ; il a pour but d’assurer la qualité de soins à la population et à garantir l’accès aux soins. Par conséquent, on a 2 CHD, 31 CSB2 et 14 CSB1 pour assurer la santé publique.

C- Au niveau de la sécurité Ensuite pour le service sécurité, il assure la stabilité économique dans une commune. Car tous les gens espèrent une vie calme pour produire et faire des activités quotidiennes. Et pour répondre à cette condition le district de Vangaindrano a été doté de 4 postes de Gendarmerie qui se situent à Anilobe, Matanga, Ranomena et Vangaindrano ville ; et une poste de police à Vangaindrano ville pour sécuriser les biens et les personnes. Par rapport aux autres districts dans la région Atsimo Atsinanana, le district de Vangaindrano bénéficie de plus d’infrastructures de service de sécurité publique.

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D- Au niveau du transport En ce qui concerne les transports, ils sont libres dans tous les circuits de la commune rurale, régionale ou nationale, même si la plupart des routes sont des routes secondaires et la route nationale (RN 12) est une route goudronnée. L’importance des mouvements migratoires favorise la multiplication des différentes coopératives des transports qui sont aujourd’hui au nombre de 14. Deux types de transport sont identifiés au niveau du district de Vangaindrano : le transport terrestre (voiture, charrette, vélo), le transport fluvial et maritime essentiellement des pirogues. Voici quelques types des transports terrestres, leur localité et la destination.

Tableau XVIII: Les différents types des coopératives du transport terrestre. Type des transports terrestres Localisation Destination Ligne nationale SONATRA COTISSE Antananarivo ; Mahajjanga ; MADATRANS Bezar à Vangaindrano Diègo ; Toliara ; Marondava FIMPIMA KOFIFI CONTRASMA Ligne régionale SONATRA Fianarantsoa ; Ilakaka ; BUXI-FI Bezara à Vangaindrano Ihosy ; Farafangana ; TRANS-FI Manakara MAMI Ligne suburbaine Vers Ranomena Ampasy Ranomena Vers Masianaka Magnolosoa Masianaka, Manambondro Vers Matangy Magnolosoa Mantangy Vers Vohitrambo Vohitramo ; Iara ;

Source : Enquête personnelle, 2013 Avec l’augmentation du trafic régional et national, l’aire de stationnement est saturée et gène la circulation en ville, surtout pendant les jours de marché.

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Carte I: Flux de voyageurs partant et arrivant au niveau du stationnement de

Vangaindrano.

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E- Au niveau du secteur financier Et pour le secteur financier, on a une institution de micro finance comme TIAVO qui couvre la commune urbaine et rurale ; on a aussi de la Banque comme BOA et BFV.

F- Au niveau de l’accès à l’information Enfin, pour l’accès à l’information, on a les radios RNM, FANILO et Feon’i menagnara ; la télévision TVM ; Et aussi la télécommunication comme le téléphone est assurée par les opérateurs Orange, Telma et Airtel, car le téléphone portable devient un phénomène social. Ces différentes infrastructures montrent que le district de Vangaindrano répond aux besoins et aux services des migrants et surtout des autochtones.

§2- Instabilité Pour une zone d’accueil, les migrations tiennent une part importante dans l’essor démographique, d’où l’accroissement de la population sous l’effet des immigrations. Cela provoque de l’instabilité et cause des problèmes majeurs telle l’insuffisance des aliments de base, l’insuffisance de l’infrastructure comme l’habitat, la dégradation de l’environnement et l’augmentation de l’insécurité. En premier lieu, la production des aliments de base ne couvre pas l’accroissement de la population dont il y a une faible disponibilité en stock de riz dans le district de Vangaindrano surtout durant la période de soudure du mois de janvier au mois d’avril. Donc chaque commune a la combinaison de diverses stratégies de survie ; la commune de approvisionne le manioc, le tavolo pour la commune de Lopary, la consommation de Kandrotsy dans la commune de Soamanove, Vohitrambo et Anilobe, le viha est consommé par la population de , Manambondro,Matanga, qui a pour point commun la faible disponibilité en aliment de base. En raison de l’insuffisance en aliment de base, certains ménages se déplacent pour s’approvisionner en riz et manioc, et le taux de migrations temporaires est relativement élevé. Le circuit de va-et-vient de la population est incontrôlable ; il est l’amplification des vols mineurs et est renforcé par le passage des dahalo. Donc, les migrations favorisent l’insécurité surtout dans la partie de Mantanga, Manambondro et Vohitrambo. Elles ont détérioré et perturbé la vie socio-économique de la population à cause des attaques des dahalo (voleurs de bétail). Le problème de l’insécurité n’est pas encore résolu car la fréquence des vols mineurs reste élevée dans ces communes, la plus touchée avec 30 à 50 vols signalés par semaine. Les habitants de cette commune ont adopté la convention « dina menavozo » parce que les forces de l’ordre n’arrivent plus à

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assurer leur sécurité. Ces sanctions existent encore aujourd’hui dans la commune de Vohitrambo. Cette peine de mort est due à l’application d’un pacte villageois de sécurité baptise, et autorise la décapitation d’un délinquant ou d’un criminel, après délibération de la collectivité locale. Le tableau suivant indique la situation de l’insécurité au niveau du district.

Tableau XIX : La situation de l’insécurité au niveau du district de Vangaindrano.

Actes Nombre par semaine Vols sur pieds 103 Cambriolages 24

Viols 30 Coups et blessures 10 Vols des bœufs 8 TOTAL 167

Source : Auprès du commissariat de police et enquête personnelle, 2013

Ce sont les vols sur pied qui prédominent suivie des viols et les vols des bœufs sont très importants si les nombres sont inférieurs par rapport aux autres actes, mais au niveau de revenu et du patrimoine, ils sont très graves. Le flux de la migration entraîne aussi la dégradation de l’environnement car l’accroissement de la population augmente les besoins à la consommation, à l’utilisation et à l’exploitation des forêts. Les gens exploitent les forêts pour l’extension des surfaces cultivées, la commercialisation des forêts pour construire de la maison et presque toute la population urbaine et rurale exploite les forêts comme bois de chauffe. D’après les résultats des enquêtes, la population de Vangaindrano utilise les forêts pour l’usage quotidien et faire des abus à la surexploitation des forêts. Par conséquent, le district de Vangaindrano figure parmi les victimes des changements climatiques, donc il a été affecté à la fois la ville vulnérable aux inondations graves surtout le quartier bas.

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Photo IV : Le quartier en inondation à Vangaindrano

Source : Personnelle, 201 3

Au niveau des migrants, ils subissent la conséquence de l’insuffisance de l’habitat. A cause de la défaillance des logements, les migrants qui paient des loyers élevés font la colocation et l’absence de logement décent oblige les familles à vivre dans des maisons mal construites comme celle montrée par la photo.

Photo V: Les maisons construites par des écorces, des feuilles et des tiges à Vangaindrano

Source : Personnelle, 2013 Et aussi la forte pression sociale liée à l’acquisition de terrain entraîne un blocage pour le démarrage de projet et une menace pour le développement des investissements comme le cas de projet Mail lande pour l’exploitation de « fasy mainty ».

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Section II : Répartition du peuple

La répartition de la population est plutôt inégale dans les communes respectives. Parmi certaines zones, il en est qui sont densément peuplées et d’autres sous peuplées. Les zones peuplées couvrent l’extrême Nord et le centre-ville du district et les zones sous peuplées du Sud. Selon le tableau ci-dessous, les hameaux les plus peuplés sont la commune de Vohitrambo et Vangaindrano ; par contre les moins peuplés ne sont autres que celle d’Anilobe. Cette répartition spatiale de la population s’explique d’ailleurs par des facteurs d’origines diverses, notamment naturelles, historiques, sociales et économiques. Pour la forte densité qu’est la commune de Vohitrambo, ces zones densément peuplées sont expliquées historiquement et économiquement. Historiquement, la commune urbaine de Vohitrambo est le village ancien de Rabehava et Zafimananga et après ils s’insurrection en 1895 contre l’ordre royal des Rabehava, les Rabehava se sont enfuis vers le centre-ville de Vangaindrano. Le 1/3 des Rabehava est resté dans ces villages et ce groupe d’augmenter en nombre. Et sur le plan économique, la commune de Vohitrambo est une partie fertile et se prête parfaitement à l’agriculture. Il est le grenier du district de Vangaindrano ; vu sa potentialité, beaucoup de migrants choisissent cette commune pour s’y installer depuis 1930, et durant l’année 1993 à 1999 la période de l’accroissement du prix de café, l’arrivée des migrants comme les Betsileo, les Mérina et les autres migrants ne s’arrête pas. Leur nombre a augmenté car cette commune est riche en produits de rente comme le café. L’arrivée pacifique des migrants a été toujours souhaitée, car elle élargit les perspectives d’alliances. Mais depuis la chute du prix du café sur le marché international et l’augmentation du prix du girofle, les migrants se dirigent vers les sud à Mantanga, c’est le commencement des migrations vers le sud pour répartir la saturation de la population du nord. En tenant compte de la commune de Vangaindrano, elle fait partie des zones à une forte concentration de la population, cela s’escplique historiquement. Vangaindrano est le chef-lieu de district ; donc le roi du « Telo Troky » se représente dans la ville à Mahazoarivo le Zafimananga, à Ampahatelo le Rabehava et à Vangaindranobe le Zafimahavaly ; ils sont suivis de leurs troupes. Alors presque toutes les opportunités profitent à la ville comme par exemple les grandes infrastructures. La condition favorable aux besoins des populations attire des personnes ; d’où l’augmentation de la population.

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Donc, la mobilité humaine peut favoriser une répartition de la population entre zone surpeuplée et zone sous peuplée.

Tableau XX : Nombre de populations par commune.

commune population commune population commune population 2001 2013 2001 2013 2001 2013 10.000 6.942 Iara 9.000 9.288 Ranomena 19.000 22.305 18.000 8.206 10.000 5.177 11.000 12.633 Amparihy Est 14.000 6.144 Isandravinany 10.000 3.652 Tsianofana 5.000 11.084 Ampasimalemy 8.000 14.130 Karimbary 4.000 5.479 Tsiately 13.000 15.832 Ampataka 19.000 10.362 10.000 6.821 Vangaindrano 28.000 56.757 Anilobe 2.000 9.406 Lopary 24.000 27.131 Vatanato 9.000 7.002 Bemaha ND 7.443 Manambondro 15.000 11.933 7.000 9.213 3.000 3.008 3.000 9.135 27.000 13.209 Bevata 11.000 7.569 Masianaka 18.000 19.787 Vohitrambo 33.000 16.301 7.000 6.153 Matanga ND 20.873 TOTAL 347.000 362.975 Source : INSTAT, 2001 et DRS Atsimo Atsinanana, 2013 Pour bien examiner cette section, nous verrons voir successivement la désintégration sociale et l’absence d’une capacité locale. Car la mobilité humaine a aussi des impacts sociaux par le mixage de circulation.

§1- Désintégration sociale Les migrations internes peuvent être ainsi, dans certaines situations particulières, une accélération du phénomène de désintégration sociale. Du point de vue général, la disparité sociale s’inscrit dans la migration, on l’a notamment montrée par :  la disposition des habitants dans la hiérarchie socioprofessionnelle, par ordre d’importance, les caractéristiques qui rendent compte de la différenciation des quartiers au sein de la ville. Dans la commune urbaine de Vangaindrano, il y a le quartier résidentiel spécial pour les autorités publiques comme le chef district, le médecin chef, le percepteur, la caserne de la gendarmerie … ; il y a aussi le quartier des rois comme Vangaindrano be, Ampahatelo et Mahazoarvo et enfin le quartier pour tous.  les caractéristiques sont constituées par les habitants qui exercent leurs activités, selon qu’elles sont comprises dans la production individuelle ou dans la prestation

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de service. Dans le centre-ville de Vangaindrano, précisément dans la partie devant le bazar se situe les commerçants, la pharmacie, le studio, le labo photo et le service informatique ; au quartier d’Antaninarenina, Manolosoa et Atalakimaso les gens exercent des activités du petit commerce comme la vente de confections, de PPN, de gargotes ; au quartier d’Amboanio, Tanandava, Magnasoa, Betoafo, Ampatsinako les habitants sont des pêcheurs ; et dans les communes rurales la plupart des habitants sont des agriculteurs et des éleveurs. De plus, on remarque des caractéristiques ethniques des habitants.

Tableau XXI : Les différentes ethnies par quartier.

Quartiers Ethnies Manolosoa,Antaninarenina,Talakimaso Betsileo, Merina Ampatsinakoho Antemoro, Antefasy Antanandava, mandoky Zafisoro, Autre Antesaka et ethnies divers Source : Enquête personnelle, décembre 2013

Les ménages originaires d'une même région ont tendance à se regrouper dans un même village ou dans un même hameau .Ce regroupement ethnique met en considération une répartition de la population entre chaque individu dans la commune et est possible de favoriser la manifestation spatiale des inégalités entre les quartiers pauvres et les quartiers aisés et la discrimination demeure également une possibilité.

§2-Absence d’une capacité locale La migration provoque l’apparition soudaine d’un écart entre les conditions d’un nouvel environnement et les conditions auxquelles correspondent les habitudes acquises avant la migration. Dans l’ensemble du district de Vangaindrano, on assiste à une influence de nouvelles cultures, notamment dans le centre-ville. Vu la juxtaposition de la population, les zones d’accueil sont des zones de confusion ethnique et culturelle. il se produit un phénomène différent entre l’ethnie locale et les migrants : il s’établit une sorte de coutume adoptée d’une part et imposée d’autre part. Le district s’effrite alors qu’elle devient de plus en plus hétérogène ; donc ces multiples changements entraînent un procès d’acculturation comme par exemple le changement de langage, d’us et coutumes, la musique etc…

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A-Langage Cela est le résultat des différents migrants. En effet, on peut noter qu’il y a eu une influence du langage des migrants sur les indigènes. Il paraît que la domination du dialecte est très importante. A Vangaindrano, les migrants parlent leur dialecte et en commun, ils utilisent le dialecte de leur région d’origine pour la communication. Donc la conversation de certains d’entre eux est mélangée à la langue commune et à la leur ; ou bien ils essaient de parler la langue de leur interlocuteur (mais pas correcte) en changeant la syntaxe et la phonétique. En général, leur vocabulaire et leur parler sont mélangés et ne correspondent plus au dialecte original Antesaka. Les autochtones utilisent le vocabulaire de leurs interlocuteurs mais avec une intonation Antesaka et il y a aussi l’inverse comme le vocabulaire autochtone et l’intonation de son interlocuteur.

B- Les us et coutumes Les us et coutumes subissent une acculturation et risquent de provoquer l’extinction de la culture Antesaka ; nous pouvons mentionner la pratique de différentes coutumes :  la cérémonie de mariage a subi une acculturation tandis que le mariage traditionnel (pour la famille et le lignage seulement) est associé au mariage moderne et exige le recours à trois institutions c’est-à-dire la famille, la mairie et l’église. Et la célébration est mélangée à d’autres coutumes.  Les funérailles : parmi les rites, les funérailles sont les plus importantes et spécifiques aux peuples Antesaka ; Auparavant, elles exprimaient le prestige des différents groupes sociaux, les visiteurs des familles en deuil sont servis en nourritures de riz et de viande pour les remercier. De nos jours, elles sont simplifiées, ces visiteurs ne sont plus servis par ces nourritures.

C- La musique La culture musicale reçoit une exploitation moderne. Les musiques sont un mélange de musiques de malagasy et étrangère comme le RAP GASY, le RNB ; il y a aussi les deux styles malagasy comme le rythme kilalaky, kaoitry …Mais le rythme traditionnel comme le Balitiky, le dregodro, le kaotsa est délaissé. Donc, ces acculturations sont provoquées par la présence de nouveaux facteurs culturels appartenant à un ou à plusieurs groupes déterminants, mais aussi plus directement par le contexte général qui les produit.

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CONCLUSION

Les migrations internes à Vangaindrano remontent loin dans l’histoire et ne cessent de continuer. Elles varient selon le temps et ils en résultent des formes de domination sur les plans économique et social. La migration est considérée comme une chance de survie au niveau de la population. Lors de l’augmentation des prix des produits de rente comme le café et le girofle, on constate une arrivée massive des migrants mais d’une manière saisonnière et temporaire et non pas définitive. Mais elle tient un rôle non négligeable dans le développement de district. L’étude que nous venons de réaliser, c’est-à-dire, « Impacts socio-économiques de la migration interne. Cas de district de Vangaindrano », nous a permis de voir les aspects social et économique des mouvements migratoires. Elle nous a permis également d’expliquer : En premier lieu, dans notre travail, les différentes notions et les caractéristiques de la migration ; ensuite les potentialités économique et sociale du district de Vangaindrano ; enfin les raisons économiques qui poussent à immigrer telle :  La recherche de situation économique plus favorable ;  la recherche d’une source de revenu pour augmenter les revenus par la diversification des activités ;  la recherche de besoins économiques pour les communautés et pour la famille ;  la faiblesse du développement de la région ou de la commune d’origine ;  la recherche de niveau de vie de meilleure qualité et des conditions de vie liées à l’existence d’infrastructures (école, hôpital…) Et les raisons sociales qui poussent à immigrer sont :  la déstabilisation des sociétés comme le conflit dans la communauté ;  la poursuite des études et le choix des études ;  la recherche d’emploi avec un gain motivant car son pays d’origine est à faible capacité d’absorption de la main d’œuvre et à salaire bas.  et enfin la restructuration économique pousse davantage de personnes hors de leurs communautés d’origine et les amène à chercher du travail ailleurs. En conclusion, la faible performance économique et sociale a contribué au développement des mouvements migratoires. Donc, la compréhension du motif de migration passe par l’analyse des impacts.

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Et en second lieu, l’impact socio-économique par la région d’origine, la région d’accueil. D’une part les impacts économiques :  la mobilité favorise la répartition des revenus des autochtones aux migrants car les migrants ont des revenus favorables et les autochtones ont une chute de revenus.  l’amélioration des conditions de vie de la famille et de la commune d’arrivée car l’envoi de fonds assure les dépenses, les besoins et permet d’investir ; donc il est la source potentielle de financement du développement.  la majorité des migrants arrive dans le district de Vangaindrano et y mène une vie relativement confortable.  la mobilité entraîne la forte concurrence au niveau du marché de travail, une forte pression des infrastructures et est une source de propagation de maladies. Et d’autre part, les impacts sociaux :  avoir une stabilité sociale car la condition d’accueil est favorable ; l’environnement social est très attractif ; tous les migrants obtiennent des droits sociaux égaux à ceux des autochtones ; avoir des emplois bien rémunérés et institutions attrayantes.  malheureusement, l’accroissement de la population provoque des insuffisances des habitats, la dégradation de l’environnement et l’insuffisance des aliments de base.  la mobilité humaine favorise aussi la répartition de la population entre zone surpeuplée et zone sous peuplée suivant les opportunités économiques et sociales existant dans ces zones.  il y a aussi quelque désintégration sociale caractérisée par la différenciation des quartiers au sein de la ville par catégorie professionnelle ; par son activité et par ethnie.  enfin la mobilité favorise l’acculturation par la confusion ethnique et culturelle car il y a des coutumes adoptées d’une part et imposées d’autre part. La migration recèle un potentiel important pour le développement des régions de destination et d’origine (les migrants gardent presque toujours des relations étroites avec leur région d’origine) à travers les contributions à la fois financières, économiques, sociales des migrants. Les migrations sont en général positives pour la région d’accueil et les régions de départ tant sur le plan économique que social. Toutefois, elles ont aussi des aspects négatifs et présentent des effets pervers sur le plan socioculturel et intra ou interethnique. A travers ces analyses, il est à noter que les migrants dans le district de Vangaindrano ne font qu’explorer la potentialité économique dans ce milieu quand bien même, ils rencontreraient des difficultés en matière de sécurité.

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Elles tiennent donc une place importante dans l’économie familiale. L’existence d’un ou de plusieurs migrants dans un ménage est un point fort pour cette famille. Un ménage de migrants est plus avantagé que celui qui ne migre pas. Au point de vue des revenus, un ménage migré obtient un revenu plus important ou élevé par rapport à l’autre. En ce qui concerne les conséquences des migrations sur le développement :  au sein de la région d’origine : il y a les transferts de fonds, d’idée et de technologie, la fuite des cerveaux et des bras, la désintégration familiale et le trafic des migrants.  pour les personnes réfugiées ou déplacées : il existe les déracinements et l’acquisition de nouveaux droits.  au sein de la région d’accueil : le district de Vangaindrano se trouve au cœur des changements rapides des sociétés et des espaces et l’arrivée des migrants accroît le nombre de sa population, composée essentiellement par les différentes ethnies. Cela entraîne une pression sur les ressources, l’exploitation, l’enrichissement culturel lié à la présence des migrants. Nous avons rencontré beaucoup de difficultés lors de la collecte d’informations portant sur l’étude des migrations dans le district de Vangaindrano. Les sources écrites sont insuffisantes et rares car notre travail étudie le mouvement du peuplement dans le district et son évolution. Les informations sur le district et sur les déplacements des gens sont insuffisantes et parfois douteuses. Les données économiques concernant les différentes communes sont rares et parfois non précises et les informations qui concernent la population et l’économie ne sont pas très claires et sont difficiles à trouver. Cette situation est due à la distance éloignée de cette zone par rapport à l’administration centrale qui se trouvait à Antananarivo, et le manque de correspondance permanente et périodique de l’administration. Nous ne savons pas où se trouvent la plupart des archives. Ce sont des problèmes fondamentaux, mais qui n’ont pas empêché la réalisation de ce mémoire. Si les sources écrites et les informations jusqu’à nos jours restent insuffisantes, elles nous permettent de découvrir et d’élargir l’étude économique, dans le district de Vangaindrano. Si un jour, nous avons les moyens, nous poursuivrons et nous approfondirons nos recherches dans cette localité.

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TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 1 PARTIE I : GENERALITES SUR LA MIGRATION INTERNE ET LA ZONE D’ETUDE...... 4

CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE LA MIGRATION ET DE LA MONOGRAPHIE DE LA ZONE D’ETUDE ...... 5 Section I: Définition et différents types de migration interne ...... 5 § 1- Définition ...... 5 A-Migration ...... 5 B- L’émigration : ...... 6 C- L’immigration : ...... 7 D- L’exode rural : ...... 8 §2- Différents types des migrations internes ...... 8 A- Durée de déplacement ...... 9 a-Migration temporaire ou saisonnière ...... 9 b- Migration définitive ou à long terme ...... 9 c- Migration pendulaire ou alternante ...... 9 B-Milieu de destination des migrants...... 10 Section II : Présentation de la zone d’étude ...... 10 §1-Historique du district de Vangaindrano ...... 10 A-Origine du district...... 10 B- Migration ...... 11 §2- Localisation géographique ...... 12 §3- Ressource du district ...... 12 A-Ressources naturelles...... 12 a-Climat : ...... 12 b-Relief et superficie forestière : ...... 13 c-Hydrologie : ...... 13 B-Ressources des activités économiques...... 13 a-Agriculture...... 13 b-Elevage ...... 14 c- Pêche ...... 14 d-Artisanat ...... 15 C-Ressources socioculturelles...... 15 CHAPITRE II : MOTIF DE LA MIGRATION INTERNE ...... 17 Section I: Raisons économiques ...... 18 § 1- Economie plus favorable ...... 18 § 2- Source de revenus ...... 19 § 3- Niveau de vie ...... 20 Section II: Raisons sociales ...... 20 § 1- Emploi ...... 21 § 2- Education ...... 22

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§ 3- Insécurité ...... 22 Section III: Raisons politiques...... 23 § 1- Système de l’administration...... 23 § 2- Conflit social et politique ...... 23 PARTIE II : IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUE DE LA MIGRATION INTERNE ... 25

CHAPITRE I : IMPACTS ECONOMIQUES ...... 25 Section I : Répartition du revenu et du transfert d’argent...... 26 §1-Répartition du revenu...... 26 A-Au point de vue des migrants...... 26 a-Source des revenus des migrants ...... 26 b-Revenu mensuel des ménages migrants ...... 27 B- Au point de vue des autochtones ...... 28 a-Source de revenu...... 28 §2-Transfert d’argent ...... 32 Section II : Le niveau de vie et l’emploi ...... 34 §1- Le niveau de vie ...... 35 A-Au niveau des migrants ...... 35 a-Dépenses...... 35 b-Revenu ...... 36 c-Santé ...... 37 d-Education ...... 37 e-Logement ...... 37 f-Eau et assainissement ...... 38 B- Au niveau des autochtones ...... 39 a-Dépenses...... 39 b-Revenu ...... 39 c-Education ...... 40 d-Santé ...... 40 e-Eau et assainissement ...... 40 f-Logement ...... 41 §2- Emploi ...... 42 A-Impacts au niveau des migrants ...... 42 B-Impact au niveau de la commune d’accueil ...... 45 a-Agriculture...... 45 b-Elevage ...... 46 c-Pêche ...... 46 d- Commerce ...... 48 CHAPITRE II: IMPACTS SOCIAUX ...... 50 Section I : Stabilité et Instabilité sociale ...... 50 §1- Stabilité ...... 50 A-Au niveau de l’éducation ...... 51 B- Au niveau de la santé ...... 51 C- Au niveau de la sécurité ...... 51

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D- Au niveau du transport ...... 52 E- Au niveau du secteur financier ...... 54 F- Au niveau de l’accès à l’information ...... 54 §2- Instabilité ...... 54 Section II : Répartition du peuple ...... 57 §1- Désintégration sociale ...... 58 §2-Absence d’une capacité locale ...... 59 A-Langage ...... 60 B- Les us et coutumes ...... 60 C- La musique ...... 60 CONCLUSION ...... 61 TABLES DES MATIERES ...... 64 BIBLIOGRAPHIE ...... 64 ANNEXES ...... 71

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Les différents produits agricoles ...... 14 Tableau II: Les différents produits de pêche ...... 15 Tableau III: Motifs de départs de migrants ...... 24 Tableau IV : Répartition en % des activités (fonctions)...... 26 Tableau V: Revenu mensuel des ménages migrants en pourcentage ...... 28 Tableau VI: Répartition en pourcentage des sources de revenus des autochtones...... 28 Tableau VII: Revenu mensuel des ménages autochtones ...... 30 Tableau VIII: Transfert d’argent en pourcentage...... 32 Tableau IX: Motifs de transfert d’argent ...... 33 Tableau X: Dépense moyennes d’un ménage ...... 36 Tableau XI: Revenu moyenne mensuel des ménages pour chaque activité...... 37 Tableau XII: Situation des ménages migrants ...... 38 Tableau XIII: Situation des ménages autochtones ...... 41 Tableau XIV: Activités de chaque groupe de migrants...... 43 Tableau XV : Les petites transformations des matières premières et les nombres des emplois créés. 44 Tableau XVI: Les acteurs du commerce au niveau du district...... 48 Tableau XVII: Situation d’emploi des ménages autochtones ...... 49 Tableau XVIII: Les différents types des coopératives du transport terrestre...... 52 Tableau XIX : La situation de l’insécurité au niveau du district de Vangaindrano...... 55 Tableau XX : Nombre de population par commune...... 58 Tableau XXI : Les différentes ethnies par quartier...... 59 Tableau XXII: Pourcentage des autochtones et migrants par commune dans le district de Vangaindrano...... 75 Tableau XXIII: Evolution de la population dans le district de Vangaindrano ...... 79 Tableau XXIV: Liste des communes et des fokotany dans le district de Vangaindrano ...... 77

LISTE DES COURBES

Courbe I : Différences entre les revenus des migrants et ceux des autochtones en 1960 ...... 31 Courbe II: Différences entre les revenus des migrants et ceux des autochtones en 2013 ...... 31

LISTE DES CARTES

Carte I: Flux de voyageurs partant et arrivant au niveau du stationnement de Vangaindrano...... 53 Carte II: Carte de la région Atsimo atsinanana ...... 80

LISTE DES PHOTOS

Photo I : Repiquage et récolte de riz…………………………………………...... 50

Photo II : Elevage bovin………………………………………………………………………51

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Photo III : Pêche………………………………………………………………………………52 Photo IV : Le quartier en inondation à Vangaindrano ………………………...... 60 Photo V : La maison à utiliser les écorces, les feuilles et tiges à Vangaindrano……………..61

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BIBLIOGRAPHIE

I-OUVRAGES ET MANUELS

 ALAIN BRUNO, « Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, 592pages.  DECARY R., CASTEL R., 1941, « Modalités et conséquences des migrations intérieures récentes des populations malgaches », Tananarive, Imprimerie Officielle.  DESCHAMPS H., « Les migrations intérieures passées et présentes à Madagascar », Édition Berger-Levrault, Paris, 1959, 283 pages.  DUMONT G-F., « Les migrations internationales », Paris, 1975.  GERARD- FRANCOIS DUMONT, « Les migrations internationales, les nouvelles logiques migratoires », collection Mobilité spatiale, Suède, paris, 1995.  GUILMOTO C. et SANDRON F. ; « migration et développement » ; La documentation Française ; Paris ; 2003 ; 142p.  JESSUA CLAUDE, « Dictionnaire des sciences économiques », Puf, France, 2001, 1064p.  P.VILLIEU, « Macroéconomie – L’investissement », La découverte, France, 2000, 125 p.  RAVENSTEIN E.G., “The laws of migration (revised)”, Journal of the Royal Statistical Society, 1889, p. 241-301  T.SCHULTZ, « Investment in human capital », American economic review, New York, 1961, 136p.

II-REVUES, PUBLICATIONS ET AUTRES

 AGENCE FRANÇAIS DE DEVELOPPEMENT, CADRE D’INTERVENTION TRANSVERSAL (CIT), « Migration internes et internationale », 2010, 54pages.  AGENCE FRANÇAIS DE DEVELOPPEMENT Mai 2011 « l’action de la fédération d’organisation paysannes VFTV dans le domaine de la migration capitalisation des acquis », Ando Ralandison Elsa Lauge, ,60pages.  BANQUE MONDIAL 29 Mai 2O12, « Madagascar après trois ans de crise : évaluation de la vulnérabilité et des politiques sociale et perspectives d’avenir », 98 pages.

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 BANQUE MONDIAL 2012, « Madagascar après trois ans de crise évaluation de la vulnérabilité et des politiques sociales et perspectives d’avenir », Rapport principal volume I, Unité de Protection Sociale Développement Humain, 98 PAGES.  EXPLORING CONTEMPORARY MIGRATION, by P.Boyle, K.Halfacree and V.Robinson.ISBN0582251613. Longman, Harlow, 1998, page: XIV +282.  INTERNATIONAL MIGRATION REVIEW, « Migration et développement : une perspective théorique », Hein de Haas, 2010 ,44pages.  INSTAT /DSM/EPM 2002, 2OO4 ,2005 ,2010.  INSTITUTION SCIENTIFIQUE DE MADAGASCAR, « Etude des culicidés de la région de Vangaindrano », Dr J. Douget, 1951.  PNUD ET OIM 2012, « Intégrer la migration dans la planification du développement », FMMD, 16 pages.  RESEARCH ON INTERNAL MIGRATION IN THE UNITED STATES A SURVEY, « Journal of economic literature », GreenWood M. J, 1975, vol. 13, pages 397-433.

 RESEARCH ON INTERNAL MIGRATION IN THE UNITED STATES A SURVEY, « The theory of wages”, Hicks J.R.1932, London: Macmillon, pages 76.  SYSTEME DES NATIONS UNIES, UN MULTICLUSTER RAPID ASSESSMENT MENCHANISME (MCRAM), « situation socio-économique de ménages des communes urbaines d’Antananarivo et de Toliara et impact de la crise sociopolitique au niveau de ménages », Mc RAM-Mai/juin 2010 ,16PAGES.  UNESCO, « Migration », 1984.  UNIVERSITE D’ANTANANARIVO, « Le développement rural et la migration », Mémoire de maitrise ès science économique, Randriamianjaharison F. Jimmy, 2007.  UNIVERSITE DE NEUCHATEL, MAPS (MAISON D’ANALYSE DES PROCESSUS SOCIAUX) ; « La circulation des personnes, La volonté de migrer état des lieux théorique » ; Etienne Piquet et Giada De Coulon, 2010, 17 pages. III-WEBOGRAPHIE

 www.erudit.org\intégration et désintégration  www.wikipedia.com\ migration humaine  Logiciel Encyclopédie ENCARTA 2009

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ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaire

QUESTIONNAIRE POUR MIEUX VOUS CONNAITRE

1-Votre nom ?

2. Votre prénom (s)?

3. Quel est votre âge ?

4- Sexe ?

5. Quelle est votre situation matrimoniale ? 1. Célibataire 2. Marié(e) 3. Concubinage

4. Veuf (ve) 5. Divorcé(e) 6.Séparé(e)

6. Quel est votre niveau d'études ?

1. Lycéen 2.Secondaire 3. Primaire

4. Non scolarisé 5. Ne veut pas répondre

7. Avez-vous des enfants ? 1. Oui 2.Non

Si (1) pourquoi vous n’avez pas étudié ?

8. Nombre d'enfants ?

La question n'est pertinente que si ENFANTS = "Oui" 9-Vos enfants fréquent-ils l’école ?

1. Oui 2.Non La question n'est pertinente que si ENFANTS = "Oui

10. Nombre d'enfants qui vont encore à l'école ?

La question n'est pertinente que si ENF ECOLE = "Oui

11-Eté- vous originaire de cette commune ? 1. Oui 2.Non

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QUESTIONNAIRES POUR LES MIGRANTS

12-D’où venez-vous ? Si l’originaire= « non »……………………………………………… 13-Dites à peu près en quelle année vous êtes arrivé dans le district de vangaindrano ? - Année d’arrivée:…………………………………………………………………… ……… 14- Pour quel motif avez-vous quitté votre espace de départ ? - Raison du choix:………………………………………………………………...... 15-Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à quitter votre région et à aller vous installer dans le district de Vangaindrano ? Raison du choix:…………………………………………………………………………… 16-Pourquoi avez-vous choisi le district de Vangaindrano au lieu d’autres district ? Raison du choix:……………………………………………………………...... 17-Arrivé dans un endroit où vous avez choisi de demeurer, comment caractériser vous vos relations avec les autochtones : dans la vie courante en général ? 1-Bonne 2- Mauvaise 3-Inexistante 18- Et comment caractériser vous vos relations avec les migrants comme vous ? 1-Bonne 2-Mauvaise 3- Inexistante 19-Quelle sont vos problèmes rencontrés à l’arrivé ? Problème :……………………………………………………………………………….. 20-Quelle sont vos problèmes rencontrés à actuelle ? Problème :……………………………………………………………………………….. 21- Pensez-vous encore retourner dans votre milieu d’origine ? 1-OUI 2-NON 22- Quelles sont vos principales activités économiques? Activité :………………………………………………………………………………….. 23- Vous habitez où ? J’habite………………………………………………………………………………….. 24-Vous louez des maisons ? 1-Oui 2-Non 25- Combien coute vos loyers ?...... 25- Combien êtes – vous dans la maison?...... 26- Quels sont vos matériels de construction?...... 27-Vous dépensez combien par jour ?...... 28- Dans quel type d’entreprise travaillait-il ?......

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29-Dans quel secteur travaillait-il ?...... 30-Quel est le montant de votre rémunération ? 31- En plus de votre emploi principal, avez-vous exercé d’autres emplois, de quelle type que ce soit (salarié, indépendant, non rémunéré, etc.) ?...... 32-Votre activité est inscrite à l’enregistrement de l’Etat ?...... 33- Combien êtes-vous les revenus mensuels ?...... 34-Est-ce que vos salaires sont satisfaisants ?...... 35-Comment trouvez-vous le travail que vous effectuez et votre vie quotidienne à Vangaindrano comparés à ceux que vous avez vécus dans votre commune d’origine ? 36-Est-ce que vous épargnez votre argent ?...... 37-Est-ce que vous faite de transfert d’argent ?...... 38-Est-ce que vous avez pu conserver vos us et coutumes depuis que vous êtes installé définitivement dans le district de vangaindrano ?...... 39-A votre arrivée, comment trouvez-vous les coutumes de district de Vangaindrano ? Sont-elles semblables ou différentes de celles qui existent dans la région d’origine ? Exemple : le mariage, le funéraille, etc. …………………………………………………. 40- est ce que vous abonnéé ou non ?

-Dans eau :…………………………1-Abonnée 2-non abonnée

- Dans électricité :…………………1-Abonnée, 2-non abonnée

-Dans douche : ……………………1-extérieur, 2- intérieur, 3-inexistante

- Dans latrine :…………………….1- extérieur, 2-intérieur, 3-inexistante

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QUESTIONNAIRE POUR LES AUTOCHTONE

12- Et comment caractériser vous vos relations avec les migrants comme vous ? 1-Bonne 2-Mauvaise 3- Inexistante 19-Quelle sont vos problèmes rencontrés à l’arrivé des migrants ? Problème :……………………………………………………………………………….. 22- Quelles sont vos principales activités économiques? Activité :…………………………………………………………………………….. 23- Vous habitez où ? J’habite………………………………………………………………………………….. 24-Vous louez des maisons ? 1-Oui 2-Non 25- Combien coute vos loyers ?...... 25- Combien êtes – vous dans la maison?...... 26- Quels sont vos matériels de construction?...... 27-Vous dépensez combien par jour ?...... 28- Dans quel type d’entreprise travaillait-il ?...... 29-Dans quel secteur travaillait-il ?...... 30-Quel est le montant de votre rémunération ? 31- En plus de votre emploi principal, avez-vous exercé d’autres emplois, de quelle type que ce soit (salarié, indépendant, non rémunéré, etc.) ?...... 32-Votre activité est inscrite à l’enregistrement de l’Etat ?...... 33- Combien êtes-vous les revenus mensuels ?...... 34-Est-ce que vos salaires sont satisfaisants ?...... 35-Comment trouvez-vous le travail que vous effectuez et votre vie quotidienne à Vangaindrano comparés à ceux que vous avez vécus dans votre commune d’origine ? 36-Est-ce que vous épargnez votre argent ?...... 39- Comment trouvez-vous vos coutumes à nos jours ? i 40- est ce que vous abonnée ou non ?

-Dans eau :…………………………1-Abonnée 2-non abonnée

- Dans électricité :…………………1-Abonnée, 2-non abonnée

-Dans douche : ……………………1-extérieur, 2- intérieur, 3-inexistante

- Dans latrine :…………………….1- extérieur, 2-intérieur, 3-inexistante

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ANNEXE 2 : Tableaux

Tableau XXII: Pourcentage des autochtones et migrants par commune dans le district de Vangaindrano. Commune AUTOCHTONE MIGRANTS TOTAL En% En% Ambatolava 75 25 100 Ambongo 84 16 100 Amparihy Est 62 38 100 Ampasimalemy 70 30 100 Ampataka 58 42 100 Anilobe 45 55 100 Bekaraoky 62 38 100 Bemaha 77 23 100 Bevata 60 40 100 Fenoambany 84 16 100 Iara 53 47 100 Isahara 91 9 100 Karimbary 78 22 100 Lohafary 67 33 100 Lopary 61 39 100 Manambondro 72 28 100 Marokibo 87 13 100 Masianaka 51 49 100 Matanga 52 48 100 Ranomena 59 41 100 Sandravinany 63 37 100 Soamanova 76 24 100 Tsianofa 84 16 100 Tsiately 65 35 100 Vangaindrano 46 54 100 Vatanato 71 29 100 Vohimalaza 86 14 100 Vohipaho 79 21 100 Vohitrambo 62 38 100

Source : Enquête personnelle avec collaboration des autorités locales, décembre 2013

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ANNEXE 3 : DETAILLE DE LA METHODOLOGIE

METHODOLOGIE DETAILLE

L’étude visait donc à recenser et caractériser ainsi qu’à évaluer les impacts de migration interne sur l’environnement social et économique sur les ménages ruraux et urbain du district de Vangaindrano. Cette étude a été réalisé au cours de l’année 2013, dans l’objectif de recenser les impacts issus de la migration dans ce district. La collecte des données a consisté à trois étape : le recueil de données au niveau des administrations ; des enquêtes sur la base d’un questionnaire au niveau d’un échantillon total de 290 ménage pré- identifiés ; la validation des résultats à partir de focus groups à l’échelle des villages et ou de districts.

La collecte a été réalisée dans une centaine des ménages sélectionnés au sein de 29 communes du district de Vangaindrano. Ces ménages n’ont cependant pas vocation à une représentativité du district, mais ont été choisis afin d’apporter une éclairage sur les diverses formes d’impacts de la migration dans ce district. Dans l’ensemble des résultats qui seront présentés, la désignation des zones relève du nom de la commune à laquelle appartiennent les zones d’enquête. (cf. Tableau ci- dessous).

L’approche choisie a consisté à identifier tout d’abord, les zones et observatoires ruraux où les principaux effets attendus risquaient d’avoir le plus de portée. Ensuite, une priorité a été donnée à des zones de passages ou d’anciens passages, d’enquêtes et ce afin d’obtenir une vision dynamique au- delà de l’enquête purement photographique. Enfin, un certain nombre des zones ont été identifiés sur la base de monographie, de rapport d’analyses et d’expertises afin de circonscrire les zones le plus représentatifs des problématique sensibles aux effets de ce type en milieu rural ou urbain (les zones identifiées est le district de Vangaindrano). Compte tenu des objectifs de l’étude, plusieurs impératifs ont délimité les champs des enquêtes et le choix des méthodes :

- la nécessité de comparer la situation avant et après la migration. -un échantillonnage des ménages assez grand pour permettre d’analyse statistique, mais conforme aux ressources humaines, financières et temporelles.

-la prise en compte de tous les secteurs susceptibles d’être affectés par les récentes migrations.

Les données recherchées sont multisectorielles, de natures qualitative et qualitative et comportent un volet rétrospectif et u volet prospectif. D’où, trois types d’investigations ont

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été définis pour chaque zone : des enquêtes par secteur au niveau des administrations : recensement des effets de la migration ; des focus groupes : diagnostic, bilan, validation des éléments recueillis sur le terrain à l’échelle des sites d’enquêtes (Fokotany ou commune) et au niveau des districts.

Nous avons utilisé des méthodes probabilistes par le tirage aléatoire et le sondage. Et les cibles sont les chefs des ménages. Voici quelque tableau montre la distribution par âge de migrants et autochtones enquêtés.

Migrants Autochtones Moins de 15ans 6 6 15à 35 34 34 35à55 48 48 55 et plus 57 57

Total 145 145 Source : Enquête personnelle, 2013

Tableau XXIII: Liste des communes et des fokotany dans le district de Vangaindrano COMMUNE FOKOTANY Ambatolava Ambatolava; Imambe; Manararoba ; Morafeno; Tsaralera. Ambongo Ambongo; Mandrosoa; Ambalakondro; Mahatsara ; Mahamany ; Anapotry Amparihy Est Amparihy est ; Besavoa ; Amboatsila ; Andemobe ;Amboangy ; Ambalarano ; Sahafatra ; Mavorano. Ampasimalemy Fenoarivo ; Ambalahoraka ; Mariany ; Ampasimalemy ; Ampasindava ; Iambomary ; Ampivangoa ; Vapaky ; Amboanjokibo; Tsararano Ampataka Ampataka ; MahelaII ; Tanambao II ; Ankarefo ; Nosy ambo. Anilobe Anilobe ; Vohimalaza ; Mararano ; Miarinarivo ; Rorobe ; Ambohimahasoa ; Morafeno II. Bekaraoky Analatsaka ; Bekaraoky.

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Bevata Bevata ; Amboangimamy ; Mahabo ; Mahaly ; Manambaro ; Voronabo ; Anatamby. Fenoambany Fenoambany ; Isatra ; Somisiky ; Ankazomasy ; Ambatosarotra. Iara Iara ; Lovaela ; Mahabo ; Befotaky ;Vohibola ; Ambohipeno ; Amboloabo ; Ampefivato ; Berentry ; Fenoarivo; Tararano. Isahara Isahara ; Marosalala ; Ambalasavoa ; Andrarezo ; Sahavia ; Ampasitsiriry ; Tanambao. Isandravinany IsandravinanyI ; IsandravinanyII ; Fenoarivo ; Tsihary ; Befasy ; Mahavoroky. Karimbary Karimbary ; Mahafasa ; Anandretry ; Anezandava ; Ranomena. Lohafary Lohafary ; Fotsiravo Nord ; Vohimangidy ; Ambadikala ; Ambohipeno ; Ambalavandriky ; Manambarivo. Lopary Lopary ; Amboangibe ; Anarabe ; AnandrotryI ; Marolambo ; Miarinarivo ; Morafeno ; Maroangaty ; Soatsiragna ; Iabomora ; Betsiraha ; Mahabe ; Mahazoarivo ; Soarano. Bemaha Bemaha, Ambohimary ; Sariaka ; AnandrotryII ; Anakoho ; Ambalavolo ; Manasity. Manambondro Manambondro ; Ambanihampy ; Vohindava ; Ambatovanda ; Mamatsinjoriaky ; Mahabe ; Kidilanitra ; Befeno. Marokibo Marokibo ; Ambanato ; Karinarivo ; Manarivo ; Vasia ; VohimaryII. Masianaka Akatafa ; Antavimalahay ; Nosibe Masianaka ; Behovitry ; Besavoa ; Foromia ; Mahatsinjo ; Manasara ; Nosy Omby ; Tanamboro ; Vodivolo. Matanga Matanga ; Anezandava ; Ambatsipaky ; Tavivola ; Mandritsara ; Vohitsiriky ; Vohimena ; Marofototra ; Mahavelo ; Ambalengo ; Tanatana ;

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Vohimary II ; Ifapira ; Vohitrapaly ; Ambatomitio. Ranomene Ranomena ; Ambalateny ; Tanambao Matirano ; B/roa ; Lalangy ; Tsahalana ; Matavay ; Hazomena ; Vohitrapanefy ; Vohinato ; Fandria. Soamanova Maroroky ; Etagny ; Mahela ; Madioandro ; Sanasemba ; Maronosy. Tsianofana Tsianofana ; Tatamo ; Sahavia ; Vohitsoa. Tsiately AnambotakaII ; Editsaky ; Anapatra ; Mahamamy ; Tsararano ; Andranovato ; Besakay ; Tsiately. Vangaindrano Ampasy ; Ampahatelo ; Vohitrarivo ; Sahafero ;Manasoa ; Nanasana; Ditona; Vangaindranobe; Taratasy; Tanimena ; Voipanany ; Vohitrambo ; Morafeno ; Manombo ; Betoafo ; Mahabe ; Tanibe ; Tsipanga. Vatanato Vatanato ( Tsararano ) ; Marondonaky ; Fenoarivo ; Ambalafoly ; Iabolaly. Vohimalaza Vohimalaza ; Sarilasy ; Saharoanga ; Bezavo ; Nosoa ; Lavay ; Sarilasy. Vohipaho Vohipaho ; MahatsinjoI ; Mahazoarivo ; Lavalanga ; Menaretry ; Sahakondro ; Anezandava ; Volosy ; MahatsinjoII ; Vohitrambo Vohitrambo ; Ambatomiraviravy ; Fonilaza ; Morabe ; Manilo ; AmbohimaryI ; Fitary ; Tsamoro ; Sahavoangy ; Vohitraomby ; Menagnaranavony. Source : DRS Atsimo Atsinanana, 2013.

Tableau XXIV: Evolution de la population dans le district de Vangaindrano Année 1905 1933 1957 1959 1993 1998 2001 2009 2012 District de 91510 98842 107030 107441 159110 274504 368194 416926 443717 Vangaindrano Sources : Instant, population RGPH 1993, Inventaire des Fivondronana 200

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ANNEXE 3 : carte Carte II: Carte de la région Atsimo atsinanana

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Nom : RAHELINIAINA Prénom : Hasimalala Sydonie Titre : Impacts socio-économiques de la migration interne cas du district de Vangaindrano. Nombre de Pages : 63 Tableaux : 24 Photo: 5 Carte: 2 Courbe: 2

RESUME

La population Malagasy rencontre de plus en plus de problèmes aussi bien au niveau de leur vie quotidienne qu’au niveau de leur activité économique et sociale. Leur revenu tant monétaire que non monétaire ne leur suffit plus pour subvenir à leurs besoins, surtout que le nombre de la population ne cesse de progresser. C’est la raison pour laquelle à Vangaindrano, beaucoup de gens se déplacent. Cette migration-là a ses avantages et ses inconvénients non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan social. Elle est un levier pour le développement économique; au niveau microéconomique, les créations d’emplois et les revenus générés par ces activités des migrants ont des effets directs, voire positifs, sur les conditions de vie des ménages, et aussi les transferts de fonds de la migration. Toutefois, les principaux problèmes que ces migrants rencontrent sont la saturation du logement, les dilemmes sanitaires et l’insuffisance du niveau d’emploi dans ces zones d’arrivée.

Mots clés : Migration interne, développement, Vangaindrano Directeur de mémoire : Mr RAKOTOARISON Rado Zoherilaza ; Maître de Conférences Adresse de l’auteur : Bloc 12 porte 5 CU AnkatsoII ANTANANARIVO101