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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT D’ETUDES FRANCAISES ET FRANCOPHONES

Parcours : Médiation et Management Culturel

Mémoire de maîtrise

Analyse des impacts de la sensibilisation à

l’usage des latrines : Cas du fokontany Besely, Commune Rurale Belobaka,

région .

Présenté par : RAKOTOARISOA Marie Annecy

Membre du jury :

- Président : RAMAMBAZAFY Ralainony Jacques, Professeur titulaire - Juge : RODIN Serge Henri, Docteur ès lettres - Rapporteur : RABARIJAONA Bernardin Victor, Maître de conférences

Date de soutenance : 6 novembre 2014

Année Universitaire : 2013- 2014

Analyse des impacts de la sensibilisation à l’usage des latrines : Cas du fokontany Besely, Commune Rurale Belobaka, région Boeny.

TABLE DES MATIERES

PRELIMINAIRE ...... 6

REMERCIEMENTS ...... 7

TABLE DES LISTES ...... 9

I- LISTE DES ABREVIATIONS ...... 9

II- LISTE DES TABLEAUX ...... 10

III- LISTE DES SCHEMAS ...... 11

IV- LISTE DES PHOTOS ...... 11

RESUME ...... 12

FAMINTINANA ...... 13

SUMMARY ...... 14

INTRODUCTION GENERALE ...... 20

PREMIERE PARTIE

1. LA MONOGRAPHIE ANALYTIQUE DU TERRAIN ET LA METHODOLOGIE DE NOTRE RECHERCHE ...... 24

1.1 ETUDE MONOGRAPHIQUE DU TERRAIN ...... 24 1.1.1 GENERALITES SUR LA REGION BOENY ...... 24 1.1.1.1 Localisation de la région ...... 24 1.1.1.2 Hydrographie ...... 24 1.1.1.3 Pédologie...... 25 1.1.1.4 Formations végétales ...... 25 1.1.1.5 Climat et pluviométrie...... 25 1.1.1.6 Présentation de la population régionale ...... 25 1.1.1.6.1 La composition par âge et par sexe ...... 26 1.1.1.6.2 La répartition géographique ...... 26 1.1.1.6.3 Les conditions féminines ...... 27 1.1.1.6.4 La répartition ethnique ...... 27 1.1.1.7 Accès de la population aux soins et à la santé ...... 28

~ 1 ~ 1.1.1.8 Les Pathologies dominantes ...... 28 1.1.1.9 Santé de la mère et de l’enfant ...... 29 1.1.2. PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE RURALE BELOBAKA ...... 30 1.1.1.1 Historique ...... 30 1.1.1.2 Situation géographique ...... 30 1.1.1.3 Démographie ...... 30 1.1.1.4 Ressources humaines ...... 31 1.1.1.5 Ressources financières : ...... 31 1.1.1.6 Infrastructures : ...... 31 1.1.1.7 Caractéristiques de la population: ...... 32 1.2.1 LES APPROCHES THEORIQUES SUR LA COMMUNICATION ...... 32 1.2.1.1 Définition de la communication ...... 32 1.2.1.2 Caractéristiques de la communication ...... 33 1.2.1.3 Fonctions de la communication ...... 33 1.2.1.4 Principaux types de communication ...... 34 1.2.1.4.1 La communication de masse ...... 34 1.2.1.4.2 La communication interpersonnelle...... 35 1.2.1.4.3 La communication directe ...... 35 1.2.1.5 Modèles de communication ...... 35 1.2.1.5.1 Modèle de Lasswell ...... 35 1.2.1.5.2 Modèle de Riley et Riley ...... 36 1.2.2 L'APPROCHE DE LA COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT ...... 37 1.2.2.1 Définitions ...... 38 1.2.2.2 Principe de la CCC ...... 39 1.2.2.3 Rôles et objectifs de la CCC ...... 39 1.2.2.4 La théorie de Prochaska et Di Clemente ...... 40

1.3 METHODOLOGIE DE RECHERCHE ...... 42 1.3.1 PHASE EXPLORATOIRE ...... 42 1.3.2 PHASE DE RECUEIL ...... 43 1.3.2.1 Technique d’échantillonnage ...... 44 1.3.2.2 Technique de questionnaire : ...... 44 1.3.3 Le dépouillement ou l’analyse des données ...... 45

~ 2 ~ DEUXIEME PARTIE

2. LA DESCRIPTION DE L’OBJET D’ETUDE ...... 49

2.1 DESCRIPTION ANTHROPOLOCIQUE DU FOKONTANY BESELY ...... 49 2.1.1 CARACTERISTIQUES SOCIALES DE BESELY ...... 49 2.1.1.1 Etat du lieu social ...... 49 2.1.1.2 Infrastructures ...... 49 2.1.1.3 Activités ...... 50 2.1.1.4 Caractéristique de la population ...... 50 2.1.2 CARACTERISTIQUES D’HYGIENES ...... 50 2.1.2.1 Moyen d’accès à l’eau ...... 51 2.1.2.2 Habitude de défécation des villageois ...... 51 2.1.2.3 Hygiène de vie de la population ...... 52 2.1.2.3.1 Evacuation des ordures ménagères ...... 52 2.1.2.3.2 Elimination des excréments humains ...... 52 2.1.3 CARACTERISTIQUES SANITAIRES ...... 52

2.2 LES PRATIQUES SOCIOCULTURELLES DES VILLLAGEOIS ...... 53 2.2.1 ASPECT MYTHIQUE ...... 53 2.2.2 LA RELIGION ...... 54 2.2.3 LE GENRE ET/OU DOMINATION MASCULINE ...... 54 2.2.3.1 Sur le plan socioculturel ...... 54 2.2.3.2 Sur le plan psychologique ...... 55 2.2.3.3 Sur le plan religieux et culturel ...... 55 2.2.4 CULTURES DE LA POPULATION DE BESELY ...... 55 2.2.5 PRATIQUES SOCIALES VIS-A-VIS DES LATRINES ...... 56

2.2 LES ELEMENTS VEHICULES ...... 56 2.3.1 LE CONCEPT DE CONSTRUCTION DE LATRINE ...... 56 2.3.1.1 Définition de latrine ...... 56 2.3.2 IMPORTANCE DE LA MEDIATION CULTURELLE ...... 58 2.3.2.1 Définitions de la médiation et du médiateur ...... 58 2.3.2.2 Profil et rôle du médiateur culturel dans un projet de développement ...... 59 2.3.3 SENSIBILISATION A L’USAGE DES LATRINES ET LES RESULTATS ATTENDUS ………………………………………………………………………………………………………59 2.3.3.1 Assainissement Total Piloté par la Communauté ...... 60 2.3.3.1.1 Le pré déclenchement : ...... 60 2.3.3.1.2 Le déclenchement ...... 60 2.3.3.1.3 Le suivi ...... 64 2.3.3.2 Renforcement des acquis ...... 64

~ 3 ~ 2.3.3.2.1 Identification ...... 64 2.3.3.2.2 Concertations locales ...... 64 2.3.3.2.3 Le second suivi ...... 65 2.3.4 PRESENTATION DES ENQUETES ET RESULTAT DU TRAVAIL SUR TERRAIN . 65 2.3.5 ANALYSE DE LA FREQUENCE D’UTILISATION ET DE LA NON UTILISATION DE LATRINES ...... 69

TROISIEME PARTIE

3 DES EVALUATIONS DE LA SENSIBILISATION ET DES SUGGESTIONS POUR LA SENSIBILISATION A VENIR ...... 74

3.1 IMPACTS DE LA SENSIBILISATION ...... 74 3.1.1 IMPACTS POSITIFS ...... 74 3.1.1.1 Proportion des individus connaissant la latrine ...... 74 3.1.1.2 La nécessité de l’utilisation de latrines pour les enquêtés ...... 74 3.1.1.3 Concernant la sensibilisation ...... 74 3.1.1.4 En matière de santé ...... 75 3.1.2 IMPACTS NEGATIFS ...... 75 3.1.2.1 La nécessité d’utilisation de latrine ...... 75 3.1.2.2 En matière d’hygiène ...... 76 3.1.2.3 Concernant la sensibilisation ...... 77 3.1.2.4 Prévalence d’utilisation future de latrine ...... 77

3.2 RECOMMANDATIONS ...... 78 3.2.1 SUGGESTIONS PROPOSEES POUR TOUS LES RESPONSABLES ...... 78 3.2.1.1 Pour l’Etat ...... 78 3.2.1.1.1 Les mesures proposées ...... 79 3.2.1.1.2 Projets et activités prioritaires ...... 80 3.2.1.1.3 Politique de l’Etat ...... 80 3.2.1.1.4 Communication ...... 80 3.2.1.1.5 Accès ...... 81 3.2.1.1.6 Leadership et administration ...... 81 3.2.1.1.7 Communications : organisme-médiateur-communauté ...... 81 3.2.1.2 Pour les organismes et les acteurs de développement ...... 82 3.2.1.2.1 Approches et techniques proposées ...... 82 3.2.1.2.1.1 La communication sous forme d’image lors d’une communication de masse .. 83 3.2.1.2.1.2 La technique d’animation : Buzz Groupes ...... 84 3.2.1.2.1.3 Formation concernant le système d’évacuation des excrétas ...... 85

~ 4 ~ 3.2.1.2.1.4 L’approche participative : La participation de la communauté ...... 86

ANNEXES ...... 94

I- QUESTIONNAIRE ...... 94

II- ARTICLES DE JOURNAUX ...... 96

III- PHOTOS PRIS LORS DE LA DESCENTE SUR TERRAIN : ...... 104

IV- FICHE SIGNALETIQUE ...... 105

~ 5 ~ PRELIMINAIRE

De grands efforts sont encore nécessaires pour que chaque famille malgache puisse avoir chez elle des latrines suivant la norme. Selon les dernières statistiques, cinq Malgaches sur 10 effectuent encore la défécation à l’air libre si dans le monde environ 2,5 milliards de personnes n’utilisent pas de latrines en 2011, soit 36 % de la population mondiale. Malgré la sensibilisation et l’existence des maladies liées à la défécation à l’air libre, nombreux sont les Malgaches qui refusent d’en avoir. Ce sont surtout ceux qui habitent les côtes qui sont les principaux concernés. En effet, dans certains endroits, les gens respectent encore les «fady » et ne veulent pas que l’on construise des latrines chez eux. Ils préfèrent faire leurs besoins au bord de la mer.

A , différents ONG œuvrent actuellement dans le domaine de l’assainissement et de l’hygiène afin que les Malgaches puissent jouir d’une bonne santé. En effet, 51% des enfants malgaches n’ont pas une croissance régulière à cause de la saleté au milieu de laquelle leurs maisons d’habitation sont installées. Par ailleurs, à cause de la défécation à l’air libre, les maladies comme la diarrhée les affectent également et tuent des milliers d’entre eux. Les conséquences économiques de ces maladies aggravent la pauvreté dans laquelle vit la majorité des Malgaches. Selon l’Unicef, les problèmes de l’eau et de l’assainissement sont nombreux: moins de deux personnes sur dix (14%) ont accès à des infrastructures d’assainissement améliorées, près de 8 millions personnes font encore leurs besoins dans la nature (39%)1. Chaque année, en raison de ce faible accès des ménages à des installations sanitaires adéquates, 500 000 tonnes d’excréments sont rejetées dans la nature et constituent une source importante de contamination et de maladies liées à l’eau,

Le défi reste à relever pour parvenir aux normes internationales d’une latrine. Le changement de comportement est encore difficile. L’utilisation de latrine n’est pas encore une priorité des ménages. A Madagascar en général et à en particulier, les excrétas sont majoritairement recueillis dans des dispositifs d’assainissement à la parcelle (latrine traditionnelle, fosse ), installés au niveau même des habitations. Les latrines traditionnelles sont le type de toilette le plus utilisé par les ménages malgaches (47%). La Commune Urbaine de Mahajanga (CUM) admet que qu’il y a encore beaucoup à faire pour atteindre les normes internationales quant à l’utilisation des latrines.

11Express de Madagascar du 19 novembre 2013

~ 6 ~ REMERCIEMENTS

La sagesse de la pensée sociale malgache stipule le fait qu’aucun « Homme », en tant que tel, ne se suffit à lui-même. Dans l’accomplissement de ce travail de mémoire de maîtrise : l’aide, la contribution ainsi que le concours de nombreuses entités et personnalités se sont avérés cruciales.

En ce sens : Merci, à notre tendre Père Céleste pour sa miséricorde et son amour Merci, à nos parents pour l’amour, le soutien et un grand dévouement à notre égard Merci, à notre encadreur pédagogique : Docteur RABARIJAONA Bernardin Victor ayant été notre guide et lumière tout au long de ce parcours. Merci, à tous les professeurs, envers lesquels ma dette est la plus grande, non seulement pour m’avoir suggéré l’idée d’écrire cet ouvrage mais également pour le soutien indéfectible et les conseils éclairés qu’ils m’ont partagé. Merci à tout le personnel de l’Etat et aux responsables hiérarchiques qui nous ont aidé dans la conception et l’objectivité de cette recherche. Merci à tous nos enquêtés pour la réflexion et le temps accordé à cette étude. Merci, à la famille, aux amis ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’accomplissement de ce mémoire. Ma dette est également lourde envers l’équipe de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université d’Antananarivo et notamment le responsable de parcours Médiation et Management Culturel : Docteur Rodin Serge Henri, qui m’a assuré de son soutien et de ses conseils.

Nos vifs remerciements à tous !

~ 7 ~ GLOSSAIRE

Assainissement ; Un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain.

Conatif : faire agir

Fosse septique : Dispositif d’assainissement, le plus souvent compartimenté, assurant le traitement primaire des eaux vannes ou des eaux usées, avant leur rejet à l’autre extrémité de la fosse. Ce dispositif favorise la décantation, la liquéfaction et la digestion des matières solides par l’action de bactéries anaérobies. Les matières solides décantées forment des boues qu’il convient d’évacuer régulièrement.

Hygiène : La partie de la médecine s’intéressant aux moyens individuels et collectifs, aux principes et pratiques visant à préserver et favoriser la santé.

Latrine ; Un endroit aménagé de tel sorte qu’un être humain puisse s’y soulager de ses déjections corporelles, notamment par la défécation.

Latrine Traditionnelle : Dispositif d’assainissement constitué d’une fosse creusée dans le sol où les excrétas et les matériaux de nettoyage anal (eau ou matières solides) sont déposés. Les liquides s’infiltrent dans le sol par le fond et les parois latérales de la fosse. Les matières solides (boues) s’accumulent et sont digérées. Lorsque la fosse est pleine, elle est vidangée (vidange motorisée ou manuelle) ou elle est condamnée au profit de la construction d’une nouvelle latrine.

Maladies diarrhéiques ; Maladies résultants des eaux insalubres, d'un assainissement inadéquat et du manque d'hygiène » (HIP).

~ 8 ~ TABLE DES LISTES

I- LISTE DES ABREVIATIONS

ATPC : Assainissement Total Piloté par la Communauté

CCC : Communication pour le changement de Comportement.

CEG : Collège d’Enseignement Générale.

CSB : Centre de Santé de Base.

EPP : Ecole Primaire Publique

FJKM : Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara

IEC : Information Education et Communication.

INSTAT : Institut National des Statistiques

IST : Infection Sexuellement Transmissible.

MPL : Ménages Possédant de Latrines

MST : Maladie sexuellement transmissible

NGO : No Government Organization

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCD : Plan Communal de Développement.

PRD : Plan Régionale de Développement

RN4 : Route Nationale numéro 4

SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquise

URL : Utilisateurs Réguliers de Latrines

~ 9 ~ VIH : Virus Immuno Humain

ZDAL : Zone de la Défécation à l’Air Libre

II- LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Nombre de population de chaque fokontany ...... 31

Tableau n°2 : Répartition des enquêtés par leur tranche d’âge et par sexe ...... 65

Tableau n°3 : Répartition par sexe et par situation matrimoniale des enquêtés...... 66

Tableau n°4: Répartition des enquêtés par sexe et par leurs activités socioprofessionnelles : ...... 67

Tableau n°5 : Répartition des enquêtés par sexe et par leur niveau d’étude : ...... 67

Tableau n° 6: Répartition des enquêtés par sexe et par leur appartenance religieuse: ...... 68

Tableau n°7 : Répartition des enquêtés par sexe et par leur groupe ethnique ...... 68

Tableau n°8 : Répartition des enquêtés selon leur nombre d’enfants à charge: ...... 69

Tableau n°9: Répartition des utilisateurs réguliers de latrines (U.R.L.) par rapport aux ménages possédant de latrines (M.P.L.) ...... 69

Tableau n°10 : Types de latrines utilisées par les enquêtés (54 ménages) ...... 70

Tableau n°11 : Répartition des utilisateurs réguliers de latrines selon leur niveau d’étude...... 70

Tableau n°12 : Répartition des utilisateurs réguliers de latrines selon la confession ...... 70

Tableau n°13 : Répartition des utilisateurs réguliers de latrines selon le nombre d’enfants à charge ...... 71

Tableau n°14 : Motifs du non utilisation de latrines ...... 76

Tableau n°15 : Utilisation future de latrine ...... 78

~ 10 ~ III- LISTE DES SCHEMAS

Schéma n°1 : Modèle de Lasswell ...... 35

Schéma n°2 : Modèle relationnel ...... 36

Schéma n° 3 : Modèle de Riley et Riley ...... 37

Schéma n°4 : Les étapes de changement de comportement ...... 40

Schéma n°5 : Latrine hygiénique ...... 61

IV- LISTE DES PHOTOS

Photo n°1 : WC « gasy » ou fosse perdue, mars 2014………………………………………...... 51 Photo n°2 : pratique de défécation à l’air libre, mars 2014……………………………………..51 Photo n°3 : latrines des ménages construites après l’ATPC, mars 2013………………………..75 Photo n°4 : latrines de nos enquêtés, quelques mois après l’ATPC…………………………….77

~ 11 ~ RESUME

La population de la petite communauté du fokontany Besely a besoin d’accompagnement dans sa quête d’évolution. Elle a soif de connaissance, de modernisation et de développement. Son problème primordial est son enclavement à mille lieux de toute évolution, coupé de tout contact avec le monde et avec tout développement. Par ailleurs nous ne pouvons pas nier que les gens sont très perceptifs, attentifs et dotés d’une très grande intelligence. Ces qualités pourraient amener à espérer une meilleure perspective d’avenir. Cependant, elles sont loin de suffire. En effet, compte tenu de son environnement malsain et de l’augmentation massive du taux de la diarrhée entraînant la morbidité intensive des enfants, une communication pour le changement de comportement sur la construction et/ou utilisation de latrines leurs sont indispensables dans le but d’une meilleure condition de vie. L’intervention du réseau WASH dans le village a pu conscientiser les habitants sur certains points primordiaux dans l’acquisition d’une vie quotidienne plus épanouie et saine mais la religion traditionnelle, la valeur culturelle des ancêtres et les normes sociales imposées les poussent à continuer de pratiquer la défécation à l’air libre. Ainsi, la sensibilisation n’était pas très convaincante pour les villageois. Une approche participative entre la communauté et l’ONG dans l’assainissement et la construction de latrines; et l’adoption d’une communication d’image et des techniques d’animations seront les recommandations efficaces pour l’atteinte des objectifs du projet.

~ 12 ~ FAMINTINANA

Mila fanampiana ny mponin’ny fokontany Besely raha eo amin’ny lafiny fivoarana no asian-teny. Mangeteheta fahalalana sy fanovana ary fandrosoana izy ireo. Ny olana fotsiny dia ny fahalaviran’ny fandrosoana sy ny fahatapahan’ny fifandraisana amin’ny tanàna hafa. Etsy an-danin’izany dia tsy azo lavina fa manana talenta amin’ny fahaiza- mihaino sy mandray zavatra izy ireo ka azo antenaina fa mitondra voka-tsoa eo amin’ny fiainan-koavy izany. Tsy ampy anefa ireo noho ny fahalotoan’ny tontolo iainany sy ny fiakaran’ny tahan’ny valan’aretina ao aminy izay mahatonga fahafatesan’ny zaza maro. Zava-dehibe noho izany ny fanaovana fanentanana arahina fanovana fomba fanao mahakasika ny fanamboarana sy fampiasana kabone mba hahazoan’izy ireo miaina tsara kokoa. Tokony nitondra fahatongavan-tsaina ny hetsika fanentanana nataon’ny Wash mba hananan’izy ireo fiainana mivoatra sy madio, fa nohon’ny fivavahana nentim-paharazana sy ny fanomezan-danjan’ny kolotsaina napetrak’ireo razambe ary ny fisian’ ny lalàna mifehy ny fiaraha-monina no manosika ireo mponina hanoy ny jangoany. Araka izany dia azo ambara fa tsy tena naharesy lahatra ny mponina ny fanentanana natao. Ny fiaraha- mientan’ny mponina sy ny ONG amin’ny fanadiovana sy ny fanamboarana kabone, ny fampiharana ny fomba fanentanana an-tsary sy ireo tetika maro hafa no soso-kevita mahomby hahatrarana ny tanjon’ity tetikasa ity.

~ 13 ~ SUMMARY

The population of the small community of the Fokontany Besely needs assistance in its search of evolution. The population has thirst of knowledge, modernization, and development. Their main problem is enslavement, very far from any evolution, cut off all contact with the world and with development. On the other hand, we cannot deny that people are very receptive, careful and are extremely intelligent. Those qualitative would lead to hope for a better view of the future. However, those qualities are far to be enough. In fact, due to their unhealthy environment and an important raise of diarrhea rate leading to intensive morbidities among children, communication to change behavior in constructive and using latrines is essential to them, aiming at better life conditions. The network WASH intervention in the village has made the inhabitants conscious of some essential points in acquisition of more healthy and developed daily life; but traditional religion, ancestors’ cultural value and imposed social norms still push them to practice defecation everywhere in the air. Therefore the sensitization was not very convincing for the villagers. A participative approach between the community and the NGO in cleaning- hygiene and constructive latrines, adoption of image communication and sensitization techniques will be the efficient recommendations to reach the objectives of the project.

~ 14 ~ CARTE DE MADAGASCAR

Source : Plan Régional de Développement, 2013

~ 15 ~ CARTE DE LA REGION BOENY

Source : Plan Régional de Développement, 2013

~ 16 ~

Source : Plan Régional de Développement, 2013

~ 17 ~

BUREAU DE LA COMMUNE RURALE BELOBAKA

Photo pris par un agent communautaire, 12 mars 2014

~ 18 ~

PLAN DU FOKONTANY BESELY

P

P

P

N

O E

S

pompe

école primaire bureau du fokontany Route Nationale N° 4

maison

égliseJesosyMamonjy

Source : ONG ECOLES DU MONDE, mars 2014

~ 19 ~

INTRODUCTION GENERALE

La culture est un ensemble de savoir acquis, transmis de génération en génération. C’est aussi une manière d’agir, de penser, de vivre appartenant à un peuple ou à une collectivité. La culture est aussi un ensemble de signification que tout individu doit assimiler durant son existence. Elle doit être recréée pour parvenir à une transformation des modes de vie. Un peuple s’identifie par sa culture. Les valeurs cardinales du « fihavanana » singularisent le peuple malgache, toujours en quête d’harmonie sociale. Ainsi, tout ce qui est vie mérite le respect. Les rites ancestraux étaient sacrés. La plupart des projets de développement se terminent souvent, à l’échec à cause de la méconnaissance de la valeur culturelle de la localité. De ce fait, il est primordial de savoir la culture d’une localité dans un projet de développement. Dans le monde où nous vivons actuellement, beaucoup de pratiques culturelles se sont évoluées. Prenons le cas de la défécation à l’air libre. Avant elle n’était pas considérée comme sale pour certaines populations mais c’est l’évolution occidentales qui a corrigé cette mauvaise manière. C’est la raison pour laquelle nous étudierons le cas du projet WASH qui est la construction et/ou l’utilisation des latrines. En effet, 10 400 Malgaches, par an, meurent de la diarrhée. Pour Madagascar, la célébration de la journée mondiale des toilettes a été célébrée dans la commune rurale d’Ambatomanga. Le Water Aid avec d’autres collaborateurs, mettent en vente des techniques de marketing visant à permettre à tous les Malgaches d’avoir accès aux latrines. Environ 10 400 Malgaches, dont 6 900 d’enfants de moins de 5 ans, meurent de la diarrhée tous les ans2. C’est même la deuxième cause de la mortalité infantile dans le pays. C’est ce qui a été enregistré lors de la célébration de la Journée Mondiale des toilettes dans la Commune Rurale d’Ambatomanga. Tout ceci est effectivement causé par l’impureté de l’eau et au manque d’assainissement et d’hygiène selon les explications. En fait, l’utilisation de latrines est interdite ou considérée comme « fady » pour bon nombre de la population malgache surtout dans le milieu rural. Ils préfèrent évacuer dans la nature. Or, un pays pauvre comme Madagascar fait face à divers facteurs qui engendrent diverses maladies à l’exemple de la maladie diarrhéique, principale tueuse d’enfants au niveau mondial.

2Diorano-WASH, journée mondiale des latrines à Ambohimanga, 19 novembre 2013.

~ 20 ~

La vision contradictoire entre la vision traditionnelle et celle de l’occidentale nous emmène à poser cette question : « Quels seraient les impacts de la sensibilisation effectuée par le réseau WASH Mahajanga ? Il convient donc de se demander également : Pourquoi cette situation déplorable ne suscite-t- elle pas une prise de conscience d’un changement de comportement radical ? Quels sont les apports et les suggestions d'un médiateur culturel pour appuyer les efforts pour trouver des stratégies en vue de changer le comportement du people dans le cadre de l'approche WASH à Madagascar ? ». Nous avons choisi comme thème de notre mémoire : « Analyse des impacts de la sensibilisation à l’usage des latrines ». Nous allons essayer de faire une analyse approfondie de la technique de communication utilisée lors de la sensibilisation, de connaître la culture des villageois, d’identifier les techniques de communication effectuées et d’étudier leurs efficacités par rapport à la culture. La construction de latrines et la lutte contre la défécation en plein air, projet réalisé par WASH, est encadré par Consortium GREEN - Famonjena, Mahajanga. « Le fokontany Besely de la Commune Rurale Belobaka » est le terrain d’étude choisi car : D’abord, c’est l’un des territoires cibles lors de la sensibilisation. De plus, c’est l’une des zones d’intervention la plus proche qui répond aux critères de notre objet d’étude. Nous avons deux hypothèses logiques sur les comportements du peuple dus aux impacts de la sensibilisation à la construction et/ou à l’utilisation des latrines, à savoir : (1) Sur le plan culturel, le poids des rites ancestraux influe sur le non utilisation des latrines. De là, nous concluons à l’impossibilité de cette construction par les villageois ; (2) Sur le plan communicationnel, les techniques de médiation et/ou de la communication établie(s) ont eu leurs fruits. Donc, nous supposons qu’il y a des changements de comportement.

Nous allons nous fonder sur deux théories : Les théories de la communication suivies des modèles de Lasswell et Riley-Riley, puis l’approche de la communication pour le changement de comportement avec la théorie de Prochaska et Di Clemente sur les étapes de changement de comportement.

~ 21 ~

Le travail sera présenté selon le plan ci-dessous : Dans la première partie, nous allons présenter la monographie analytique du terrain et la méthodologie de notre recherche ; Dans la deuxième partie, nous allons voir la description de l’objet d’étude ; Et enfin, dans la troisième partie, nous allons faire des évaluations de la sensibilisation, suivie de suggestions pour la sensibilisation à venir.

~ 22 ~

PREMIERE PARTIE : LA MONOGRAPHIE ANALYTIQUE DU TERRAIN ET LA METHODOLOGIE DE NOTRE RECHERCHE

Avant de procéder à l’analyse approfondie de notre recherche, nous allons, d’abord, étudier la monographique du terrain. Dans cette première partie, nous verrons successivement la monographie de la région Boeny, de la Commune Rurale Belobaka et notre terrain d’étude qui est le Fokontany Besely. Elles nous apportent de plus en plus d’informations sur tout le domaine d’étude. A la fin de cette partie, nous présentons également les méthodes et les techniques effectuées pendant la réalisation de ce présent travail.

~ 23 ~

1. LA MONOGRAPHIE ANALYTIQUE DU TERRAIN ET LA METHODOLOGIE DE NOTRE RECHERCHE

1.1 ETUDE MONOGRAPHIQUE DU TERRAIN

Nous commençons ce premier chapitre par les généralités de la région Boeny ; ensuite dans le second point, nous présentons la population de cette région ; et en dernier point, nous discutons sur l’accès de la population dans les services sociaux de base.

1.1.1 GENERALITES SUR LA REGION BOENY

1.1.1.1 Localisation de la région

La région Boeny est située sur la partie Nord-Ouest de l’île. Elle est composée de six Districts dont Mahajanga I comme chef lieu de région, Mahajanga II au nord, à l’extrême sud-ouest, à l’ouest, au centre-sud et Ambato-Boeny à l’est. La région occupe une superficie totale de 29.830 km2.

Elle est délimitée par :

La Région de Sofia au Nord ; La région de à l’Est ; La région de au Sud.

Donnant sur la mer, du côté du canal de Mozambique, la Région Boeny possède un relief varié. Sur la région littorale, de vastes plaines fertiles qui longent les grands fleuves et la côte maritime (plaines de , d’Anjijia, d’Ambato Boeny, grande plaine rizicole de Marovoay, plaines de Mitsinjo,…). Des zones sablo-grésieux : transition entre plateau et baiboho.

1.1.1.2 Hydrographie

La région est largement drainée par un réseau hydrocarbure particulièrement dense qui met à sa disposition une capitale d’eau estimable, susceptible de dynamiser les activités liées au transport fluvial et maritime, à l’alimentation en eau et à l’énergie hydroélectrique. Les principaux fleuves sont : la Betsiboka, la Mahavavy et la Mahajamba. Ce réseau est

~ 24 ~

complété par la présence de grands lacs, tarissables ou permanents avec des plans d’eau favorables à la pêche continentale et au transport fluvial.

1.1.1.3 Pédologie

En matière de pédologie, les sols de la région sont composés de trois grands types de sols, d’origines ferrugineux tropicaux :

Les sols des tanety latéritiques rouges, qui dominent en petite partie sur Ambato Boeny, Soalala, Mitsinjo, Marovoay et Mahajanga II ; Les sols hydro morphes des bas –fonds ou de plaines, qui occupent en général les parties amonts où commencement les mangroves, à quelques kilomètres des embouchures des grands fleuves : Mahavavy, Betsiboka et Mahajamba ; Les baiboho, qui se trouvent sur les bourrelets de chaque berge des grands fleuves précédents.

1.1.1.4 Formations végétales

Les formations végétales, quant à elles, sont diversifiées grâce aux conditions naturelles de la région : des mangroves, des forêts denses sèches réputées pour leurs essences nobles, des forêts ombrophiles, des formations marécageuses qui constituent autant de ressources en matière de potentialités.

1.1.1.5 Climat et pluviométrie

Le climat de la région est de type tropical sec, chaud pendant 7 mois, et 5 mois de saison pluvieuse. Il est rythmé par l’alternance d’une saison pluvieuse qui s’étale généralement du mois d’octobre au mois d’avril avec une moyenne annuelle de 1000 à 1500 mm d’eau, et d’une saison sèche du mois d’avril au mois d’octobre. La température moyenne annuelle est de 27,64° C. Par ailleurs, la région est régulièrement visitée par les cyclones.

1.1.1.6 Présentation de la population régionale

Il y a environ 570.000 habitants dans la région Boeny, avec un taux de croissance annuel de 3,1%, devançant de quelques points le taux national qui affiche 2,9%. La population urbaine représente 40,30% de la population totale.

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1.1.1.6.1 La composition par âge et par sexe

La réparation entre le sexe masculin et féminin est quasi-équitable. Sur la totalité de la population régionale, 50,14% sont de sexe masculin, 17,54% sont des enfants moins de 4ans, 18% sont des enfants scolarisables, 23% sont de femmes en âge de procréer. La population active représente environ 52,90% de la population totale.3

1.1.1.6.2 La répartition géographique

La densité moyenne est de 17.5 habitants/km2 mais une analyse spatiale a mis en exergue des pressions démographiques inquiétantes, particulièrement à :

Mahajanga I, dont la population représente les 35,08% de la population régionale avec un nombre avoisinant les 200.000 personnes, pour une surface de 53km2. La pression démographique est essentiellement due à un exode rural très important. Parfois, les riverains de la route nationale RN4 émigrent également vers Mahajanga I, en quête de travail temporaire ou définitif dans les unités industrielles, plus spécialement dans les pêcheries et le port pendant la saison morte agricole. Or, la capacité d’accueil de la ville est limitée. L’urbanisation des périphéries est devenue une gageure. D’ailleurs, ces dernières décades ont vu l’émergence de quartiers spontanés et populaires, occupant une surface étendue, caractérisés par l’absence de lotissement, d’infrastructures et d’équipements collectifs de base.

Marovoay ville et , deux communes voisines, comptent à elles seules 66 172 habitants, sont 11,60% de la population régionale. Le courant de la migration a été amorcé vers les années 1910-1920 par le mouvement de colonisation rizicole des plaines alluviales de Marovoay, plus particulièrement, avec les grands travaux de drainage et d’assainissement. Actuellement, pour le cas particulier de Marovoay, la pression démographique a généré des problèmes tels que l’assainissement, l’habitat, l’accès à l’eau potable et l’insécurité. La ville a peu évolué en tant que centre urbain en termes d’aménagement et de fonctionnement.

3 INSTAT régional réf. Carte population.

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Soalala, une commune qui figure les peuples de la région .Elle présente une population d’une trentaine de mille. Les activités de pêche et d’élevage y ont promu le peuplement. L’enclavement quasi-permanent, soit 6 mois sur 12, ainsi que l’insuffisance en infrastructures de base, cela freine son accession vers le plein développement, s’alignant sur ce point avec plusieurs communes.

D’autres Communes commencent également à subir des pressions démographiques même si l’ampleur est moindre par rapport aux trois communes susmentionnées. Citons les cas de :

- dont la migration était surtout motivée par la valorisation des zones de Baiboho pour les cultures industrielles et de rente ; - ; - Andranovavy. 1.1.1.6.3 Les conditions féminines

Les conditions féminines sont déplorables, avec la persistance de certaines mœurs et pratiques, comme l’union libre, la polygamie et de l’endogamie dans certaines ethnies. En outre, citons la nuptialité précoce chez les jeunes filles et la faible valorisation du travail de la femme, qui est souvent reléguée aux travaux d’appoints.

Comme partout à Madagascar, l’analphabétisme est un problème majeur qui freine le développement régional : les femmes sont majoritairement analphabètes avec un taux de 69%, contre 61% pour les hommes.

Pour les femmes en âge de procréer, le cas de la région Boeny se révèle alarmant en matière de taux de couverture en Planning Familial. Les statistiques de 2004, issues de la Direction Provinciale de la Santé, donnent un taux ne dépassant pas les 20% pour toutes les communes, à l’exception de Mahajanga ville. Pour 25 communes d’entre elles, ce taux n’atteint même pas 10%.

1.1.1.6.4 La répartition ethnique

La population de la région est composée d’ethnies et de races disparates notamment dans les grands centres urbains telle que Mahajanga ville et Marovoay. Toutefois la prédominance de l’ethnie sakalava sur les zones côtières est plus marquée

~ 27 ~

ainsi que celle des immigrations de hautes terres dans la partie centrale de Marovoay et d’Ambato-Boeny.

1.1.1.7 Accès de la population aux soins et à la santé  Les infrastructures sanitaires

Toutes Communes sont couvertes par des centres de santé de base niveau I, gérés par des paramédicaux. La région dispose d’un grand Centre Hospitalier Universitaire comprenant divers services spécifiques.

Pour les catégories intermédiaires, 31 communes sur 43 disposent de centre de santé de base de niveau II, publics et privés confondus. Autrement dit, dans 12 communes au moins, les soins ne sont pas encore dispensés par des médecins.

Sur les six (06) districts, Mitsinjo et Mahajanga II ne disposent pas de centre hospitalier. Pour les quatre restants, Marovoay est le seul à être doté d’un centre de niveau II apte à effectuer chirurgies, en dehors de Mahajanga I. Le centre hospitalier niveau I de Soalala ne dispose pas de dépôt de médicament.

A propos du sida, Mahajanga I s’est vu doter tout récemment de 05 centres de dépistage dont 03 sont des centres de dépistage Anonyme Volontaire et 02 centres de Prévention Transmission Mère-Enfant. Le taux moyen d’utilisation de consultation externe est de 50,6%, mais ce chiffre varie beaucoup d’une Commune à une autre pour le monde rural. Le cas de Soalala ville, de et d’ méritent l’attention car le taux n’y dépasse pas 20%. La médicine traditionnelle y est encore un recours de prédilection dans la région, par rapport à là médecine classique.

1.1.1.8 Les Pathologies dominantes

Les trois pathologies dominantes sont identiques dans les 06 districts, avec en tête le paludisme, l’infection respiratoire aigue et la diarrhée. D’autres maladies d’origine infectieuse, suivent telles que l’infection de l’œil, affectant surtout la population de plus de 5 ans, l’infection respiratoire, l’hypertension qui touche essentiellement, les personnes âgées. A priori, ce sont des maladies liées :

A l’environnement du milieu ; A l’accès à l’eau potable ; Aux conditions climatiques ;

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A certains us et coutumes hygiéniques.

Pour les maladies transmissibles, particulièrement pour les IST, on doit tirer la sonnette d’alarme pour le cas de Soalala, avec un taux de prévalence culminant à 9,4% de Mitsinjo avec un taux de prévalence de 3,6% et, Mahajanga I, avec un taux de 3%. . Pour le Sida, la situation est tout aussi préoccupante, étant donné qu’à , Commune Rurale d’Ambato-Boeny, le taux de prévalence atteint 7,3%. Tandis que Marovoay ville affiche 2,67% et Mahajanga I, 1,49%. Indéniablement, la vigilance s’impose.

1.1.1.9 Santé de la mère et de l’enfant

Sur 61.770 enfants de moins de 3 ans, 25.840 sont surveillés nutritionnellement, soit 41,83%. Pour la couverture vaccinale, sur 22 132 enfants moins de 11 mois, 56,84% sont vaccinés en BCG, 46,71% en polio, 47,20% en DTCoq. Pour la rougeole, une amélioration a été enregistrée grâce à la campagne HIAKA, avec un taux de réussite pas loin de 100%.

Les Communes, en termes de santé infantile, se trouvent en majorité dans la sous- préfecture de Mahajanga II, de Soalala et dans la partie très pauvre de Mitsinjo dont Soalala, , , Andranoboka, , , ,Ambarimaninga et Bekipay.

La majorité de ces Communes font partie des Communes les plus pauvres, enclavées au moins pendant six (06) mois toute l’année. Betsako, Ambalakida et Boanamaro sont des cas exceptionnels à suivre de près, compte tenu du fait que, malgré une accessibilité quasi-permanente, une proximité avec la ville de Mahajanga I, elles affichent un taux de couverture vaccinale très faible.

Pour les femmes enceintes, le taux moyen de consultations prénatales est de 62,3% même si, dans quatre communes rurales cela est encore en dessous de 20%. Toutefois, sur les accouchements attendus, 31,1% sont assistés médicalement dans les centres de santé de base. Ce taux est au plus bas est dans la commune rurale d’Ambalakida, Commune rurale de Mahajanga II, à trente minutes de route en provenance de Mahajanga Ville.

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1.1.2. PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE RURALE BELOBAKA

1.1.1.1 Historique

« Belobaka » vient du nom de la feuille de tabac que les habitants appelaient : « lobaka ». Pendant la colonisation, la Commune Rurale de Belobaka était un lieu spécialisé pour la culture de tabac. Les colonisateurs lui avaient donné ce nom (Belobaka) parce que c’était le meilleur des tabacs produits dans la région à cette époque. La Commune Rurale de Belobaka est née en 1996. Actuellement, elle est dirigée par le maire nommé : BAZAZA MAHATRATRA Johnson Philibert.

1.1.1.2 Situation géographique

La Commune Rurale Belobaka, district Mahajanga II de la région Boeny se situe à 7km de la ville de Mahajanga en traversant la Route Nationale numéro 4 (RN4), et plus précisément le bureau de la commune se trouve à 1km au Nord-est de la RN4 en prenant la route secondaire. Elle a une superficie de 208 km2.

1.1.1.3 Démographie

La commune rurale Belobaka (CRB) est composée de 9 fokontany. Selon le dernier recensement (année 2013) le nombre de population est de 15132 dont 6085 hommes et 9047 femmes.

Le tableau suivant nous montre le nombre de population de chaque fokontany.

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Tableau n°1 : Nombre de population de chaque fokontany

Noms des fokontany Nombre de Hommes Femmes population Belobaka 4900 1585 3315 Amparemahitsy 1700 650 1050 Besely 500 212 282 Ampitolova 3000 1382 1618 Ampazony 1232 519 713 Ankazomenavony 1300 534 766 Antsaboka 1200 580 620 Antsanitia 700 337 362 La digue 600 280 320 Totaux 15132 6085 9047 Source : Bureau de la CRB, mars 2014

1.1.1.4 Ressources humaines

La Commune Rurale Belobaka est composée de 10 personnels de bureau :

- Maire : BAZAZA MAHATRATRA Johnson Philibert; - 2 Adjoint-maire (responsable technique et de l’état civil); - 2 Chef de service technique; - 1 Chef de service personnel; - 1 Délégué d’arrondissement; - 1 Chef de service percepteur (chef de police); - 1 Trésorier; - 1 Secrétaire. 1.1.1.5 Ressources financières :

A part la subvention donnée par l’Etat, la Commune Rurale Belobaka obtient de l’argent à partir des impôts fonciers et de la « Ristournes » ou « tamberim-bidy ».

1.1.1.6 Infrastructures :

Les infrastructures religieuses (églises chrétiennes et musulmanes), sanitaires (CSB I, CSB II) et scolaires (EPP, CEG) sont presque trouvées partout dans les fokontany sauf pour celui du fokontanyBesely, il n’y existe qu’une église protestante FJKM.

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1.1.1.7 Caractéristiques de la population:

1.1.1.7.1 Activités socioprofessionnelles

La population est en majorité jeune. En général, les villageois n’ont pas eu la peine de poursuivre des études universitaires.

Les activités se répartissent en trois groupes selon le fokontany. D’abord, les villages des fokontany Belobaka et Paremahitsy travaillent habituellement la carrière ; ensuite, pour le fokontany Antsanitia, comme il se trouve à coté bord de la mer, les habitants gagnent leur vie par la pèche ; et les six autres fokontany vivent généralement de l’agriculture. L’élevage bovin fait également parti de l’activité principale des villageois.

1.1.1.7.2 Culture

La population de la Commune Rurale Belobaka est généralement des Sakalava mais nous pouvons percevoir tous les 18 ethnies malgaches. De ce fait, la culture devient hétérogène : toutes les cultures pratiquées dans les autres régions de Madagascar sont rencontrées dans le lieu. Les jours « fady » (mardi et jeudi) imposés par les ancêtres sont toujours respectés par les villageois car à chaque fois que ces jours arrivent ils ne se mettent pas à travailler. Comme c’est une Commune de brousse, le développement de la mentalité héritée de par les ancêtres est encore très lent.

1.2 LES DIFFERENTES THEORIES SCIENTIFIQUES EN RAPPORT A NOTRE THEME 1.2.1 LES APPROCHES THEORIQUES SUR LA COMMUNICATION 1.2.1.1 Définition de la communication

Etymologiquement, le verbe « communiquer » vient du latin « comunicare » qui signifie ; en commun ou être en relation avec ou établir une relation ou participer à. A partir du XIVème siècle, le mot communiquer signifie transmettre quelque chose à quelqu’un. Par ailleurs, le terme communication se décompose en « cum » qui signifie ; mettre en relation avec quelqu’un et en « munus » qui est un substantif désignant le produit ou l’œuvre. Ainsi, l’association ; cum + munus donne « cummunis » qui signifie commun c'est-à-dire qui appartient à plusieurs ou à nous.

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Le mot communication est un terme spéculatif car il est utilisé dans différentes disciplines comme la linguistique, la télécommunication ou le transport et il peut revêtir différents sens selon la discipline concernée. Nous retiendrons la définition suivante : « La communication est une activité d’échange incessante pourtant improbable - entre deux ou plusieurs unités (individuelles, organisationnelles, sociales) qui cherche à modifier leur comportement mutuelle pour réduire l’incertitude inhérente au fait que ces unités sont et resteront différentes les unes des autres ».4

1.2.1.2 Caractéristiques de la communication

La communication est caractérisée par cinq points distincts qui sont :

Un émetteur (celui qui transmit le message) et un récepteur (celui qui reçoit l’information) ; Un message à transmettre ; Un canal de transmission ; Une codification ; Effet retour (feed-back ou retro action).

1.2.1.3 Fonctions de la communication

Roman Jacobson, inspiré par le modèle mathématicien de Shannon et Weaver, a relevé six facteurs « de la situation canonique » de la communication en attachant une finalité sociale à chacune de ces composantes. Chacun de ces six facteurs correspond à une fonction linguistique5 différente à savoir :;

(1) Fonction expressive ou émotive : centrée sur l’émetteur ; (2) fonction conative : centrée sur le récepteur ; (3) fonction référentielle : axée sur le contexte de la communication ; (4) fonction phatique : axée sur le canal de transmission ou le contact ; (5) fonction métalinguistique : axée sur la codification et les signes utilisés ;

4Isabelle GORGOGOZO, Les paradoxes de la communication : A l’écoute de différences, Paris, Organisation, 1988, p. 15 5Essai de linguistique générale, p. 214

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(6) fonction poétique : axée sur l’esthétique de la communication ou message.

1.2.1.4 Principaux types de communication

Il y a trois types de communication :

La communication interpersonnelle : un échange entre un émetteur et un récepteur ; la communication de masse : un émetteur transmet des informations a plusieurs récepteurs ; la communication de groupe : transmission d’information à l’encontre d’une certaine catégorie de personnes.

1.2.1.4.1 La communication de masse

Elle se définit généralement comme un échange d'information entre un grand nombre de personnes et à travers les mass média. Les mass media sont les instruments de ce que l'on nomme « la communication de masse ».

Selon Alex Mucchielli, « elle est un ensemble de communications qui font usage de ses outils. Par ailleurs, dans la communication de masse, on fait allusion à une masse hétérogène, anonyme en terme d'audience »6.

Les deux caractéristiques qui se dégagent de la communication de masse sont :

- Elle est publique : Il n’y a aucun secret, toutes les informations sont débattues devant tout le monde sans restriction. Tous sont mis au parfum de nouvelle ; se partagent des idées sur les questions communes.

- Elle est actuelle et immédiate : cela revient à son caractère d’actualité et surtout l'immédiateté du moment de l'information qui n'est intéressante que lorsqu'elle est offerte directement.

6MUCCHIELLI, A., Les sciences de l'information et de la communication, Paris, Hachette, 2001, p. 38.

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1.2.1.4.2 La communication interpersonnelle

La communication interpersonnelle est celle qui met en jeu des individus dans leurs relations singulières et spontanées. Elle est donc un échange d'information entre deux ou plusieurs personnes : dans le cas d'une causerie d'amis par exemple, elle se base sur un principe de gratuité : Parler pour parler sur le fond de la sympathie ou doit au moins le besoin de communiquer ou le désir de communiquer.

1.2.1.4.3 La communication directe

La communication directe regroupe toute les actions de communication qui permettent d'attendre directement les individus cibles. Elle renvoie des messages personnalisés au travers de différents canaux.

1.2.1.5 Modèles de communication 1.2.1.5.1 Modèle de Lasswell

A la même époque, en 1948, d’autres modèles ont également eu un certain retentissement ; c’est le cas de celui de Lasswell qui a été l’un des premiers à s’intéresser à la communication de masse. Son modèle se présente sous la forme d’une série de question correspondant chacune à un élément de la communication : « Qui, dit quoi, par quel canal, à qui, avec quels effets ? ». Il s’occupe plutôt de l’influence et de la persuasion.

Schéma n°1 : modèle de Lasswell

Source : www.fcasset.fr › Cours › Communication

Ces cinq éléments renvoient à cinq niveaux de processus de communication, et chacune d’elle requiert un mode d’analyse spécifique : - Au niveau de l’émission, on s’intéresse aux motivations de l’acte de communiquer ; - Celui du message fait appel à l’analyse du contenu ou à l’analyse des discours ; - Celui du canal suppose une analyse du fonctionnement des média ;

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- Celui du récepteur entraîne une analyse des variables qui composent un auditoire ; - Celui de l’effet implique la question de l’influence sociale, de son mécanisme et de ses techniques. En mettant l’accent sur la finalité de la communication, Lasswell a montré que la communication était un processus d’influence.

Comme le modèle mathématicien, le modèle de Lasswell présente des éléments de communication dégagée de tout contexte. A cet effet, l’individu, en présence des entités plus ou moins abstraites, est coupé de son environnement physique et de son milieu socioculturel. Par ailleurs, les relations y sont essentiellement régies par un rapport de cause à effet et le comportement y est répertorié en termes de « stimulus » et de « réponse ». La communication y est donc orientée dans un seul sens.7

Schéma n°2 : modèle relationnel : Existence d’un modèle relationnel entre les interlocuteurs.

Source : www.fcasset.fr › Cours › Communication

1.2.1.5.2 Modèle de Riley et Riley

Le modèle de Riley replace les participants à la communication dans leur lien à des groupes primaires auxquels l’individu appartient (famille, milieu professionnel, …) et dont il a intériorisé les valeurs et les normes. Ces groupes évoluent eux-mêmes dans un « contexte social » dont ils dépendent.

Le principal intérêt de ce modèle est d’avoir montré la prégnance du social dans le processus de communication. On constate aussi l’apparition d’une « boucle de rétroaction » entre le communicateur et le récepteur montrant l’existence d’un phénomène de réciprocité, d’une interrelation entre les individus en présence. Notons au passage que les termes « communicateur » et « récepteur » doivent être pris dans le sens de participant dans la mesure où les deux entités peuvent jouer à la fois les rôles d’émetteurs et de

7 Ibid. p. 25-27.

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récepteurs. Matilda et John Riley ont démontré l’importance de la relation interpersonnelle dans le processus de la communication de masse. Même si le terme n’apparait pas dans le schéma lui-même, c’est bien la notion de « feed-back » qui a permis cette évolution8.

Schéma n° 3 : modèle de Riley et Riley

Source : La science de la communication, page 114

C : Communicateur R : Récepteur

PROMARY GROUP : groupe primaire

TARGER SOCIAL STRUCTURE : contexte social

1.2.2 L'APPROCHE DE LA COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT

Parler de changement de comportement suppose une vue nette de l'amélioration d'un comportement considéré comme déviant, mal éduqué... C'est une volonté affichée d'une vision d'amélioration des conditions dans un domaine donné. Tout de même, il faut reconnaître que des récentes études et travaux dans le domaine de changement de comportement s'inscrit alors une logique d'un processus long et même difficile. Il sera inopportun de s'attendre à un changement dans l'immédiat, ou à chercher à saisir les étapes rigoureuses du changement de comportement des individus.

L’'approche de la communication pour le changement de comportement (CCC) offre des stratégies et des perspectives prometteuses. Elles jouent effectivement ce rôle

8Denis BENOIT, Introduction aux sciences de l’information et de la communication, Paris, Organisation, 1995, p.28- 29.

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crucial en vue d'atténuer l'ampleur du désastre du moment où cette perspective va bien au delà du modèle basé sur la simple diffusion des informations. Cette dernière ne peut amener le changement sans connaître, ce qu’on appelle changement d'attitude et/ou de comportements.

La CCC constitue donc un élément plutôt incontournable et même moteur pour le développement d'une société. Elle intègre donc sa stratégie sur toute la dynamique du comportement souhaité en plus de l'implication de la participation active et affective des individus concernés.

1.2.2.1 Définitions

La communication pour le changement de comportement se défini « comme un processus intégré dans un programme global, qui fait appel à la participation de la communauté, et produit des messages et approches personnalisés en utilisant une variété de moyen de communication directe afin de définir des comportements positifs favorisant un changement durable de comportement ».9Autrement dit, la communication pour le changement de comportement, s'inscrit dans un processus d'interactivité et intégration s'intéressant à plusieurs niveaux. Cela peut permettre sa vulgarisation et peut atteindre toutes les couches de la communauté cible. Elle aide à créer un climat propice dans un esprit de responsabilité et de solidarité des individus.

Selon Awa Seck, « La communication pour le changement de comportement permet :

- -une amélioration des connaissances ; - une stimulation des dialogues au sein des communautés ; - une promotion de changement d'attitude indispensable ; - une diminution de la stigmatisation et de la discrimination ; - une sensibilisation des pouvoirs publics à la nécessité des politiques de réglementation adaptée à la société ; - un développement de compétence et de l'auto efficacité ».10

9AWA SECK, Module de formation en Communication pour le Changement de Comportement, 2008.

10Ib.

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1.2.2.2 Principe de la CCC

Nous allons retenir quelques principes pour bien mener un processus de changement de comportement. Selon Awa Seck, elle est présentée par six principes :

- Etre faite par des biais d'un travail de proximité ; - cibler des périodes bien définies, c'est-à-dire propice pour joindre les groupes ciblés liés aux facteurs de risque/ou incitant à changer le comportement ; - chaque information doit avoir des objectifs spécifiques bien définis ; - être mené par des pairs pour favoriser une meilleure participation aux sujets des discussions dans des groupes homogènes ; - faire appel à la participation active des groupes cibles et des personnes influencées de la communauté en général ; - prévoir la rechute.

1.2.2.3 Rôles et objectifs de la CCC

La CCC a pour objectifs d'une part :

- D’accompagner les personnes et les groupes vulnérable en vue d'aboutir à une modification de comportement ; - de susciter un changement de comportement et de le maintenir, - créer une demande pour des informations et des services, - accroître les connaissances chez les groupes cibles.

Et d'autre part, les objectifs de la CCC peuvent être :

- La promotion de la vie sociale et le développement durable ; - la modification des pratiques sociales ; - l'appropriation par la communauté du suivi pour des intérêts publics.*

~ 39 ~

1.2.2.4 La théorie de Prochaska et Di Clemente

Schéma n°4 : Les étapes de changement de comportement

Source : www.editionshelpmedical.com

Entre l’arrêt du tabac, la perte de poids, la reprise de l’activité sportive…, nous pensons tous les jours à modifier nos comportements ; mais cela est difficile à mettre en œuvre.

C’est vers la fin des années 80 que Prochaska et Di Clemente ont proposé une théorie dénombrant plusieurs stades dans lesquels chacun se situe lorsqu’il veut changer de comportement. Cette classification permet d’utiliser des arguments adaptés pour inciter les personnes à modifier leur comportement. La théorie des stades de Prochaska est souvent utilisé pour le sevrage tabagique et permet de donner des conseils adaptés aux fumeurs en repérant à quel stade se situe la personne.

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Le cycle de Prochaska définit en 6 étapes le changement de comportement11:

(1) La pré-intention ou stade pré contemplatif : la personne n’envisage pas de changer son comportement dans les six prochains mois. Il existe de nombreuses raisons, qu’il faut essayer d’analyser : autres priorités, crainte de l’échec, manque d’information …

(2) L’intention ou stade contemplatif: la personne envisage de modifier ses habitudes dans un avenir relativement proche. Elle pèse le « pour et le contre ». Le problème est défini, mais il faut passer à l’action !

(3) La préparation ou la détermination. La décision est prise et la personne se prépare au changement. Les modalités pratiques du changement sont définies.

(4) L’action : période au cours de laquelle la personne modifie effectivement ses habitudes. C’est un moment important qui demande beaucoup d’énergie et d’attention.

(5) Le maintien : le changement est désormais effectif. Il s’agit alors d’éviter les rechutes et de pérenniser le changement.

(6) La rechute ou la résolution. La rechute est possible, et elle fait partie du cycle et elle ne doit pas être considérée comme un échec, mais au contraire comme une étape supplémentaire vers la voie du changement qui a déjà été effectif. En cas de résolution, c’est un succès définitif. Le comportement antérieur a disparu, y compris dans des situations de danger comme le stress, la dépression ou la colère. Le risque de rechute est très faible.

Toutes ces étapes du cycle peuvent être parcourues dans des délais très variables, améliorées par la motivation du sujet et du soutien qu’il trouve autour de lui. Essayer de vous situer par rapport aux changements que vous souhaitez ou que vous ne souhaitez pas entreprendre (tabac, nutrition, activité physique) pour modifier votre mode de vie et envisager de progresser vers la résolution….

11www.editionshelpmedical.com

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1.3 METHODOLOGIE DE RECHERCHE

La méthodologie est l’ensemble des méthodes et des techniques utilisées dans une recherche en vue d’atteindre le résultat escompté. Elle est également la réflexion préalable sur la méthode à mettre au point pour conduire une recherche. Elle se traduit par une démarche structurée en différentes étapes à entreprendre afin d’aboutir à une représentationnelle une explication d’un phénomène complexe correspondant ici à notre sujet de mémoire.

En ce sens, la rédaction d’un travail scientifique implique inévitablement une perspective méthodologique pour l’analyse de la réalité sociale observée. Elle implique une démarche intellectuelle, une méthode au sens élevé du terme. Ses techniques sont diverses suivant l’objet auquel elles s’appliquent et elles ne s’excluent pas. D’une part, il faut savoir choisir la plus adéquate et d’autre part l’utiliser convenablement.

Par définition, la méthode est l’ordre à imposer aux différentes démarches intellectuelles pour arriver à une fin donnée. Pour GRAWITZ, « la méthode est un ensemble concerté d’opérations mise en œuvre pour atteindre un ou plusieurs objectifs. Un ensemble des normes qui permettent de faire la sélection des données. »12Pour nous et au regard de ce qui précède, la méthode peut se définir comme un ensemble de procédés nécessaires qui permettent aux chercheurs de saisir une réalité sociale donnée. Elle dépend essentiellement du but poursuivi par la recherche mais aussi dans une certaine mesure des préférences du chercheur.

La démarche de recherche que nous avons adoptée comprend trois phases : - Phase exploratoire ; - Phase de recueil ; - Analyse des données.

1.3.1 PHASE EXPLORATOIRE Dans la phase exploratoire, nous avons d’abord définit notre univers d’étude qui s’est fixé sur la sensibilisation à la construction de latrines. Ensuite, nous avons préconisé

12 GRAWITZ (M), Méthodes des sciences sociales, 10ème édition, Dalloz, Paris, 1995.

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la méthode d’observation directe sur le terrain qui est ici représenté par le fokontany Besely de la Commune Rurale Belobaka, région Boeny. La documentation doit être fournie dès le début de l’étude. Elle nous a fourni des éclaircissements et des informations sur notre thème. Le recours à la documentation est alors primordial en ce sens que notre lecture et notre analyse du phénomène ne sont pas suffisantes. Vu que notre étude est axée sur un sujet placé au cœur des problèmes de santé publique et surtout sur un sujet d’actualité, nous avons procédé à des recoupements et des synthèses documentaires basées sur l’exploration et analyse des ouvrages. Parmi ces ouvrages, nous avons consulté des ouvrages de base concernant la santé, l’hygiène et assainissement dans des différents lieux de publication et des ouvrages scientifiques permettant de cadrer notre recherche dans les bibliothèques de la ville. Nous nous sommes renseignés aussi sur quelques données statistiques au niveau des institutions comme la Commune, le fokontany, l’ONG Green et l’INSTAT. C’est une approche qui nous permet de comprendre la situation générale de la population dans la Commune Rurale. La presse écrite figure également parmi les documents écrits utilisés mais elle a une portée limitée en ce sens que les articles parus ne relatent que des faits événementiels. Les brochures, les dépliants, les notes des services et la consultation de différents sites à l’internet relatif aux théories de la communication appliquée dans la lutte contre la défécation à l’air libre, ont également été notre principale source d’informations. Tout ceci nous a permis de circonscrire notre thème qui a été limité sur l’impact de la sensibilisation afin de dégager les techniques efficaces par une démarche scientifique.

1.3.2 PHASE DE RECUEIL

Une fois le thème défini et le projet de recherche bien établi, l’orientation des recherches a été plus facile. Pour recueillir les informations nécessaires à notre travail, nous avons fait une descente sur terrain qui est le fokontany Besely, Commune Rurale Belobaka dans la région Boeny. Cette descente a durée 5 semaines pendant le mois de mars et avril 2014. Les techniques utilisées étaient des techniques d’enquête en sciences sociales car elles nous permettent de rechercher des informations autres que les ouvrages et documents officiels. Ce sont les techniques vivantes (observations simples et participantes), les techniques d’échantillonnage et les techniques de questionnaire.

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1.3.2.1 Technique d’échantillonnage

En ce qui concerne l’échantillonnage, la technique utilisée à été probabiliste ou au hasard. Nous avons eu recours à un individu par ménage. La population d’enquête fait un total de 62 individus d’âge et de sexe confondus sachant que le fokontany Besely est composé de 150 ménages au total.

1.3.2.2 Technique de questionnaire :

L’enquête est une démarche déterminante et instrumentale utilisée par les psychologues sociaux et les sociologues au cours de leur carrière. Le but est de cerner à l’aide des informations obtenues par son biais l’homme et la société de manière partielle ou en totalité. « L’enquête, (…), peut être définie come une interrogation particulière portée sur une situation comprenant des individus, et ce, dans un but de généralisation».13 Il est d’usage de réserver les termes d’entretien ou d’interview pour les techniques les moins directives, et d’appeler questionnaire les formes d’interrogation où les questions sont formulées à l’avance.

La réalisation de notre enquête sociologique suppose l’utilisation d’un questionnaire. Le questionnaire est élaboré en vue d’une démarche tant qualitative que quantitative. Son application à l’échantillon permet ainsi une vérification des hypothèses élaborées au cours de la première phase de ce travail tout en les complétant par des renseignements chiffrés. Sur le terrain, nous faisons appel à un entretien directif et non à un entretien libre. Nous avons établi un questionnaire dont le contenu est composé des questions relatives aux différents paramètres retenus. L’enquêté est tenu de répondre à 5 questions durant l’entretien.

Le contenu du questionnaire préalablement structuré est composé de 3 parties essentielles à savoir : les renseignements sur l’enquêté, les questions concernant la latrine et son usage et la sensibilisation pour sa construction. Quant à la forme du questionnaire, nous avons procédé à la fois à :

13 Source : GHIGLIONE R. et MATALON R., Les Enquêtes Sociologiques. Théories et pratiques, Paris, Collins ,1978.

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- des questions fermées pour obtenir certaines types d’informations ; - des questions préformées auxquelles l’enquêté est tenu de choisir entre les réponses préalablement préparées ; - des questions ouvertes auxquelles l’enquêté dispose d’une certaine liberté dans la réponse dans le but d’avoir toute une gamme de réponses et d’informations.

Il est important de noter que le questionnaire entier figure dans le document annexe de notre travail.

Nous nous sommes entretenues avec les animateurs du projet au « consortium GREEN - Famonjena » afin de connaître leurs stratégies dans la lutte contre la défécation ; avec les autorités locaux et les leaders locaux ou « sojabe » pour comprendre et savoir les contextes socioéconomiques et culturels des villageois avant et après la sensibilisation. Afin d’avoir des données précises et chiffrés sur les impacts de la sensibilisation à la construction de latrines, nous avons élaboré un questionnaire qui est présenté en annexe.

1.3.3 Le dépouillement ou l’analyse des données

Enfin, dans l’analyse des données, nous avons traité et analysé qualitativement et quantitativement toutes les informations que nous avons collectées en les regroupant avec les théories et les concepts relatifs à notre objet d’étude. Parmi les informations, nous avons les données statistiques sur la santé, l’hygiène et l’assainissement ou plus précisément sur l’utilisation des latrines au sein du fokontany Besely. Elles sont recueillies à partir des ateliers de sensibilisation et de la lecture des articles de journaux. Les résultats de notre analyse nous ont permis de faire une petite évaluation du projet et d’émettre quelques recommandations pour améliorer la réussite du projet WASH qui est la lutte contre la défécation. Les différentes étapes que nous avons poursuivies dans notre recherche sont résumées dans le tableau suivant :

 Problèmes rencontrés et limites

En général, les gens nous ont accueillis à bras ouverts mais il y a une attitude de réticence et une méfiance de certains enquêtés à répondre ouvertement aux questions se rapportant aux excréments qui sont toujours considérés comme sale. Mais grâce aux

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stratégies que nous avons employées et par l’explication de notre but, nous avons pu avoir les confiances des gens à sonder et ils nous ont donné toutes les données et informations pour l’accomplissement de ce présent travail.

De plus, nous avons connu quelques difficultés au sein de la Commune Rurale Belobaka et du fokontany Besely car les données statistiques ne sont pas complètes et certaines d’entre elles sont dépassées par le temps. Néanmoins, les données acquises sont raisonnablement crédibles afin de permettre une analyse objective.

Lors de la formulation du questionnaire : en veillant à la standardisation, il n’a pas été facile de le formuler. Au niveau de la forme et du sens, il fallait que la question soit claire et sans ambiguïté pour toutes catégories d’enquêtés, ce qui a suggéré plus de bon sens de notre part. Il fallait également veiller à l’enchaînement, « le naturel » dans l’enquête ce qui n’a pas été forcément facile.

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En conclusion, la région Boeny est située sur la partie Nord-Ouest de l’île. Elle a une ressource très importante du point de vue économique et démographique. Sa population est jeune et active avec environ 570.000 habitants répartis dans les districts. La population de la région est composée d’ethnies et de races disparates notamment dans les grands centres urbains telle que Mahajanga ville et Marovoay. Toutes ses Communes sont couvertes de centres de santé de base niveau I, gérés par des paramédicaux. La région dispose d’un grand Centre Hospitalier Universitaire mais la majorité de ses Communes font partie des Communes les plus pauvres. Le problème de santé reste encore un problème à remédier. La population de la Commune Rurale Belobaka a besoin d’accompagnement dans sa quête d’évolution. Son problème primordial c’est qu’il se trouve à mille lieux de toute évolution, coupé de tout contact avec le monde et avec tout développement. Les pratiques culturelles sont encore très fortes.

La communication pour le changement de comportement est la théorie adéquate dans la sensibilisation en vue d’utiliser des latrines dont le changement de comportement est expliqué par la théorie de Prochaska et Di Clemente à partir des 6 étapes de comportement, à savoir : La pré-intention ou stade pré contemplatif, l’intention ou stade contemplatif, la préparation ou la détermination, l’action, le maintien et la rechute ou la résolution.

La recherche est basée sur des méthodes qui s'appuient sur la collecte d'informations, par des recherches documentaires et d'analyse pratique sur terrain. Aussi, nous avons utilisé l'approche par les questionnaires, l'entretien libre et l'observation participante. D`une manière brève, l`approche méthodologique comportera les principales composantes suivantes : La Phase exploratoire par la collecte d`informations, de recherche documentaire et d`élaboration des outils ; la phase de réalisation par la descente sur le terrain (entretien et enquête) ; et la phase finale consacrée sur le dépouillement et traitement des données, de synthèse et de recommandation ; C`est également la phase de rédaction du travail de recherche. Ces diverses techniques s'avèrent utiles pour obtenir une connaissance très large à la recherche et à la compréhension du sujet (thème de recherche).

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DEUXIEME PARTIE : LA DESCRIPTION DE L’OBJET D’ETUDE

L'eau, l'assainissement et l'hygiène sont essentiels à la santé, au bien être et à la dignité de toute personne humaine. Ces trois éléments conjugués forment le socle sur lequel se construisent les autres aspects du développement. Ils constituent par conséquent une clé de la réduction de la pauvreté.

Après avoir décrit le cadre d’étude dans la première partie, nous allons maintenant faire la description de notre objet d’étude et donner les résultats de notre enquête centrée sur l’utilisation de latrines par les ménages du fokontany Besely.

Cette deuxième partie consistera à faire :

- En premier lieu, la description anthropologique du Fokontany Besely ; - En second lieu, les pratiques sociales de la population malgache voire les habitants du Fokontany Besely; - En dernier lieu, la présentation des enquêtés et les résultats obtenus.

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2. LA DESCRIPTION DE L’OBJET D’ETUDE

2.1 DESCRIPTION ANTHROPOLOCIQUE DU FOKONTANY BESELY

Le fokontany Besely est le plus éloigné des fokontany de la Commune Rurale de Belobaka. Il se trouve à 34 km de la ville de Mahajanga et à 27 km Du fokontany Belobaka. La route qui y mène est une route nationale numéro 4. Ce fait explique la situation du non développement du village. Il est composé de 150 toits et 500 habitants dont 212 hommes et 282 femmes.

2.1.1 CARACTERISTIQUES SOCIALES DE BESELY

2.1.1.1 Etat du lieu social Le fokontany est dirigé par Monsieur Filgence MAHASOA mais comme le fokontany est divisé en 4 secteurs, le président du fokontany a choisi 4 leaders ou chefs secteurs pour travailler avec lui. Le village Besely a aussi un Sojabe qui a beaucoup d’influence sur la vie des villageois.

2.1.1.2 Infrastructures

Dans le fokontany, il n’existe pas d’école et les enfants n’ont accès ni à une éducation ni à une initiation convenable. Ce grand lacune en connaissance et savoir va jusqu’à l’an alphabétisation des enfants et même des parents car il est vrai que seul 10% de la population ont une petite notion pour lire et écrire. Pour avoir accès à l’EPP, les enfants doivent se déplacer dans d’autres fokontany voisins alors bon nombre de parents préfèrent que ces derniers restent avec eux, effectuant les tâches ménagères ou assistant pour l’agriculture et l’élevage. Le domaine de la santé fait partie des problèmes principaux du fokontany. En effet, il n’existe pas de centre médical, de CSB ou hôpital dans le fokontany. Les gens se sont alors contenter de s’adapter aux traitements traditionnels. Par contre, la majorité d’entre eux se sont plaints de la situation des femmes pendant l’accouchement.

Il n’y existe qu’une seule infrastructure qui est l’église protestante. Face à cela, le niveau de vie est très bas. Surtout en cas de maladie et pendant la saison de pluie, les gens ont de grands problèmes.

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2.1.1.3 Activités

Dans le petit village de Besely, l’agriculture est l’activité principale des villageois. La culture des maniocs, des maïs et des papayers sont de très bonnes qualités. En effet, Besely est le fokontany le plus pauvre de la Commune Rurale Belobaka.

Le quotidien des villageois consiste à refaire les mêmes tâches journalières. Les hommes s’adonnent à l’agriculture et à l’élevage et d’autres rejoignent la ville pour être des tireurs de « posiposy ».Quant aux femmes, elles restent dans le village pour accomplir les tâches ménagères, garder les enfants et veiller leurs maisons.

Sur le plan social, Le fokontany aussi a collaboré déjà avec d’autres organismes tels que l’ONG ECOLES DU MONDE et l’ONG GREEN. Leurs missions sont basées sur l’assainissement du village. Actuellement, il ne reste que de l’ONG ECOLES DU MONDE qui travaille avec le fokontany dans la réalisation de la construction d’une école primaire. Le fokontany Besely effectue deux (2) Assemblées Générales par an (annuelle). Mais on peut réaliser cette AG tant qu’il y a un événement concernant la totalité des habitants (assainissement général du secteur, proposition d’un nouvel projet de développement dirigé par un ONG …).

2.1.1.4 Caractéristique de la population

La population est composée de « Sakalava » et de « Antandroy ». C’est une population jeune car, 50% représentent des enfants âgés de 0 à 17 ans. Le niveau d’instruction de ces derniers est très bas, compte tenue de l’inexistence d’école et de l’éloignement de l’EPP dans les autre fokontany voisins. Ils sont donc former dès leur plus jeune âge dans le travail des champs.

2.1.2 CARACTERISTIQUES D’HYGIENES

L'hygiène et l'assainissement sont parmi les principaux facteurs qui favorisent l'apparition et la propagation des maladies infectieuses, notamment diarrhéiques, selon l'OMS. Ces deux facteurs se joignent aux difficiles conditions d'accès à l'eau potable qui prévalent généralement dans certaines zones irrégulières pour exacerber les risques liés aux maladies. Il importe donc d'analyser les pratiques des populations en la matière.

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2.1.2.1 Moyen d’accès à l’eau

Avant l’intervention de l’ONG ECOLES DU MO NDE, les habitants de Besely utilisaient les eaux de rivière se trouvant sur le côté Sud du fokontany. Actuellement, il existe déjà une pompe offerte par cet ONG. Cette pompe se situe dans le secteur1. C’est le moyen facile pour l’accès à l’eau potable surtout pour les gens qui n’habitent pas loin de celle-ci. Parfois, on y trouve des gens qui possèdent leurs propres eaux de puits.

2.1.2.2 Habitude de défécation des villageois

La plupart des gens surtout dans le secteur 1 font leurs besoins dans leurs propres latrines. « WC gasy » qui sont des latrines en fosse perdue ou inconfortable (débordée, pleine, en état d’amélioration etc.).

Photo n°1 : WC « gasy » ou fosse perdue, mars 2014.

La majorité des familles se trouvant dans les secteurs 2,3 et 4 ne disposent pas de latrine. Ces familles font leurs besoins dans le pot, dans le sachet plastic, en plein air ou dans la nature par la pratique de « jangoany »

Photo n°2 : pratique de défécation en plein air, mars 2014

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2.1.2.3 Hygiène de vie de la population

2.1.2.3.1 Evacuation des ordures ménagères

L'évacuation des ordures ménagères et des déchets des rues constitue des éléments essentiels à la salubrité d'un quartier. La majorité des ménages balayent leur concession au moins deux fois par jour. Les ordures produites au cours des diverses activités domestiques sont collectées et gérées de manières diverses. Le recours à la rue pour l'évacuation des ordures demeure la pratique la plus répandue. Les ordures sont généralement stockées dans un angle de la concession avant d'être évacuées dans la rue. Les espaces vacants dans le quartier sont considérés comme lieux naturels d'évacuation.

2.1.2.3.2 Elimination des excréments humains

Du point de vue sanitaire, l'évacuation hygiénique des selles est probablement l'aspect le plus important au niveau domestique. D’habitude, les déchets et les eaux usées sont rejetés dans la rue en l'absence de système de gestion adéquat. La salubrité de la protection des latrines n'est pas assurée car celles-ci servent également de douche où les latrines sont maintenues en parfaite état de propreté. Ces mêmes latrines sont proches du lieu de consommation. En effet, les selles sont généralement recouvertes avec des cendres ou du sable avant d'être évacuées au cours du balayage. Cette méthode s'avère facile puisque l'enfant peut aller où il veut quand il veut, ce qui n'implique pas de travail supplémentaire à la mère qui n'a alors rien à laver.

2.1.3 CARACTERISTIQUES SANITAIRES

La défécation dans la nature est une source importante de maladies diarrhéiques et de gêne dans la vie quotidienne. L'exposition aux risques de contracter les maladies diarrhéiques est d'autant plus importante que les enfants en bas âge défèquent dans la concession ou dans la rue. La proximité des concessions avec les selles, au delà des désagréments liés aux odeurs pestilentielles, peut constituer un risque de diarrhées à travers les mouches

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également. Les insectes sont susceptibles d'emporter les agents pathogènes sur leurs pattes, leurs tubes digestifs et les rejeter ensuite sur l'eau ou les aliments. La propreté revendiquée par les villageois en termes de santé publique ne se traduit donc pas dans les actes. Le quartier est dans une situation de pollution permanente et les conditions d'hygiène qui y prévalent sont très préoccupantes. La manque d’éducation entraine la méconnaissance des règles minimales d’hygiène et favorise la résistance des souches de maladies et leur propagation. L’insalubrité des lieux de vie dans certaines zones, en raison de l’inexistence de latrines et de systèmes corrects d’évacuation des eaux usées, et la non-conformité des puits aux normes sanitaires entrainent la multiplication de maladies diarrhéiques et le non éradication du paludisme.

2.2 LES PRATIQUES SOCIOCULTURELLES DES VILLLAGEOIS

La famille est, aux termes de la Sociologie, un groupe social uni par les liens de parenté ou de mariage, présent dans toutes les sociétés humaines. Idéalement, la famille fournit une protection, une sécurité et socialisation à ses membres .Par conséquent, les normes sociales et culturelles, le rôle des hommes et des femmes, les réseaux sociaux, la religion et les croyances locales exercent une influence sur les choix. Dans une large mesure, ces normes communicatives déterminent les préférences individuelles d’utiliser une latrine. Tout comportement, tout acte entrepris par les individus doivent être dictés par des causes. Autrement dit, plusieurs facteurs peuvent avoir des influences et expliquer les problèmes qui ont des répercussions sur l'état de santé des individus.

2.2.1 ASPECT MYTHIQUE

Selon le psychologue et psychiatre Suisse Carl Cristav Jung14, les mythes se fondent sur les rêves et l’imagination qui expriment concrètement des processus psychologiques inconscient et des « archétypes » de l’humanité. Il avait, en outre, l’imagination que ces processus inconscients façonnaient le développement mental et spirituel des individus, et que c’est la raison pour laquelle les images mythologiques et leur représentation dans le rituel sont une forme de sagesse pour diriger la vie. Ainsi, pour les Malgaches, le culte des ancêtres, gardiens des règles de la société, joue un rôle de

14 Carl Cristav Jung., Un mythe moderne. Paris, Gallimard, 1994. p. 108-207.

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régulation sociale car « le Malgache » doit agir dans le respect de la mémoire de ces ancêtres et doit être digne de la droiture et de la valeur qu’ils incarnent. Un mauvais comportement aurait en effet pour conséquence de ternir l’image de la famille entière, et donc celle des générations passées.

2.2.2 LA RELIGION

L’originalité des malgaches repose surtout sur la religion comme étant la religion traditionnelle basée sur la croyance en « Zanahary » dont l’étymologie découle du mot « Zay » égale à celui et « Nahary » : qui a créé, en tout celui qui a créé le monde, qui a donné la vie à toute créature ; et en « razana ». Ils accordent beaucoup d’importance pour tout ce qui touche à ce « Zanahary » et ce « razana », y accordant même une certaine vénération ; ceci est visible lors des « fangataham-pitahiana » ou quête de bénédiction, effectivement accompagné de plusieurs rituels, des incantations et des gestes hérités des ancêtres et qui se transmet de génération en génération. Le rôle d’une religion est de garantir tout système conventionnel, ou les règles de pensée, de langage et de conduite. Depuis des gens de certaines autorités ont pour tâche de veiller au respect et à l’application de ces règles et sanctions. Ceux qui se placent au- dessus de ces règles étaient posés entre les mains des aînés ou « Zokiolona » ou « Sojabe ».

La valeur culturelle des ancêtres, les normes culturelles et sociales peuvent ainsi pousser les individus à ne pas utiliser une latrine.

2.2.3 LE GENRE ET/OU DOMINATION MASCULINE

2.2.3.1 Sur le plan socioculturel

Les femmes malgaches ont toujours été considérées comme inférieures aux hommes, comme leurs subordonnées. La place de la femme a été négligée, dévouée aux tâches ménagères et domestiques. Les femmes sont faites pour s’occuper seulement de leur foyer, de leur famille et les hommes comme le chef de famille. Elles sont concentrées sur la vie quotidienne et veillent à ce que sa famille puisse survivre. De ce fait, les prises de décisions politiques restant une affaire des hommes et ce sont eux qui sont vivement encouragés dans ce domaine. Les femmes, par conséquent, préfèrent s’occuper de leur famille.

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2.2.3.2 Sur le plan psychologique

Cette domination subsiste encore car la loi Malgache affirme que c’est l’homme qui est le chef de la famille et celui qui choisit la demeure. Et sur cette idée, l’homme a une autorité sur la femme et les enfants. En plus le discours masculin est plus important que celui des femmes».15

2.2.3.3 Sur le plan religieux et culturel

Sur ce domaine, les rituels masculins avaient pour fonction de maintenir la domination des hommes sur les femmes16. Et cela se voit dans la réalité, il n’y a jamais eu des femmes prêtres et la prière commence même par « Au nom du Père». Face à cela, le recours à la construction de latrines est impossible dans un ménage tant qu’il n’y a pas un consentement de la part des chefs de famille. Or, dans la famille, les individus se communiquent, s’évoluent et s’épanouissent tout en exerçant leurs responsabilités donc la discussion sur le sujet sera très utile.

2.2.4 CULTURES DE LA POPULATION DE BESELY

Vu que la majorité de la population sont des Sakalava et des Antandroy, le mélange de culture de ces deux différentes ethnies occupe une grande place dans le fokontany. Le respect des « fady » et la croyance au culte des ancêtres sont très dominants.

Les villageois ont l’habitude de suivre les éducations laissées par les ancêtres et de vivre avec. Il y a également l’existence de « douane » dans la région dont le culte de celui-ci impose aux croyants de mener une vie pleine d’interdiction.

En voici quelques uns :

- Il est interdit de siffler pendant la nuit ;

- de porter ou d’allumer une torche la nuit ;

- de travailler pendant les jours « fady » qui est le mardi et le jeudi ;

15M. GODELIER. La production des grands hommes. Pouvoir et domination masculine chez les Baruya de Nouvelle guinée. L’espace du politique 1982. 370 Pages. 16 BOURDIEU O, Domination masculine, Le Seuil 1998, coll. Liber, 134 pages.

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- de construire un mûr ou une maison d’évacuation des déchets fécaux car les excrétas sont mauvais et sales, et le non respect de ceci pourra porter malheur au foyer qui ose en construire.

2.2.5 PRATIQUES SOCIALES VIS-A-VIS DES LATRINES

Avant la sensibilisation, les villageois avaient l’habitude de chercher de l’eau de rivière et de faire des défécations ou le « jangoany » car d’après l’enquête, quatre (4) ménages seulement avaient et utilisaient des latrines.

2.2 LES ELEMENTS VEHICULES

Avant d’entamer le vif du sujet qui est la sensibilisation à la construction de latrine, nous devrons tout d’abord, savoir ce qu’est une latrine.

2.3.1 LE CONCEPT DE CONSTRUCTION DE LATRINE

Dans cette section, nous allons parler du vif du sujet. Nous allons apporter quelques explications jugées indispensables si l’on parle de construction de latrine. Ainsi, nous allons voir successivement : le concept latrine, construction de latrine proprement dite et enfin, le problème dans la construction de latrine à Madagascar.

2.3.1.1 Définition de latrine

Une latrine est un endroit aménagé pour qu’un être humain puisse se soulager de ses besoins corporels, notamment par la défécation.

Les aspects à considérer Par rapport à une toilette, une latrine possède une technologie moindre. La latrine est le mode d’assainissement de base le plus utilisé dans le monde. Le but d’une latrine est à la fois d’assurer la santé de ses usagers en contenant ou en évacuant les excréments, et de protéger l’environnement. Une latrine a deux fonctions principales tels qu’assurer la santé de ses utilisateurs en permettant l’évacuation des excréments de manière hygiénique et d’assurer la protection de l’environnement en contenant les germes pathogènes excrétés.

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Elle est composée de plusieurs éléments : - Une fosse, dans le cas d’une latrine sèche, ou un système d’évacuation des excrétas. Elle est renforcée ou non, en béton ou en maçonnerie ; - Une dalle, en béton ou en bois, percée d’un trou et éventuellement recouverte d’un siège. Quand les personnes s’accroupissent, des emplacements sont prévus pour poser les pieds et il ne faut pas les salir ; - Une superstructure, qui dans sa forme la plus simple est constituée de branchages et de bâches, mais peut aussi prendre l’allure d’une maisonnette en bois ou en briques. La superstructure est recouverte d’un toit et peut comprendre divers éléments tels qu’une porte, un conduit de ventilation menant à la fosse, parfois une arrivée d’eau à l’extérieur ; - En plus de ces attributs, une latrine aura des éléments supplémentaires selon son type, par exemple : siphon hydraulique, parfois une chasse d’eau quand c’est possible, un emplacement de douche ainsi que les systèmes d’évacuation des excrétas.

Les maladies liées au latrine

Ce sont des maladies causées par l’ingestion contaminée par des bactéries ou des virus : diarrhée, choléra, typhoïde,… . Elles causent chaque jour la mort de 6000 personnes dans le monde, en majorité des enfants de moins de cinq ans.

Les principales maladies hydriques sont le choléra, la diarrhée, le paludisme, la bilharziose, la gale, les infections de l’œil, la fièvre typhoïde etc. Aujourd’hui, ces maladies hydriques sont à l’origine de la mortalité très élevée des populations des pays en voie de développement. Dans le monde, environ 260 millions d’individus sont atteints de bilharziose, 2 à 3 millions17 de décès sont observés chaque année parmi les 700 et 800 millions de sujets impaludés. La raison principale de cette situation catastrophique est la pauvreté. Nombre de population ne dispose pas de latrine et d’eau potable. Les aménagements indispensables aux traitements des eaux usées et les infrastructures médicales ne sont pas suffisantes…

17 OMS 2001 16

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Contexte sanitaire

La latrine est le mode d’assainissement de base le plus utilisé dans le monde. C’est un endroit aménagé de telle sorte qu’un être humain puisse se soulager de ses besoins corporels, notamment par la défécation. Par rapport à une toilette, une latrine possède une technologie moindre. Le but d’une latrine est à la fois d’assurer la santé de ses usagers en contenant ou en évacuant les excréments, et de protéger l’environnement. La latrine a deux fonctions principales tels que : assurer la santé de ses utilisateurs en permettant l’évacuation des excréments de manière hygiénique et assurer la protection de l’environnement en contenant les germes pathogènes excrétés.

2.3.2 IMPORTANCE DE LA MEDIATION CULTURELLE

La médiation culturelle est la notion de médiation culturelle désigne, en sciences de l'information et de la communication, l'espace de relations entre le public et la culture.

2.3.2.1 Définitions de la médiation et du médiateur

Selon le dictionnaire, la médiation est de « servir d’intermédiaire entre une ou plusieurs choses ». Ainsi le travail de médiation consiste à établir un dialogue avec le public. Il est ici question de lien à tisser. La médiation s’opère dans tous les milieux dans des situations très différentes.

Un anthropologue nommé Etiènne Leroy, dit de la médiation : « La médiation valorise la recherche de l’adhésion de l’acteur à une solution la plus consensuelle possible, limitant en cela considérablement, l’intervention de la tierce partie. Au moins dans sa forme de base, tout parait négociable dès lors que le choix des parties sont déterminés par le maintien ou l’approfondissement de leurs relations dans le futur. » La notion de « médiateur » est présente depuis très longtemps vers le XVIIIème siècle et son sens n’a que peu évolué depuis. En 1314, il est définit comme, « ce qui sert d’intermédiaire entre deux choses, il est celui qui s’entremet pour créer un accord ». En 1473, Beautemp-Beaupré, dans son ouvrage : « Coutumes et institutions de l’Anjou et du Main », définit le médiateur comme « celui qui intervient pour procurer un traité, une paix ». Tout au long de l’histoire et de nos jours, le médiateur est défini comme une personne de dialogue entre des parties, un lien de communication, tendant vers une action de recherche d’entente pour trouver un accord entre des opinions divergentes.

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Il est indépendant de toute autorité, impartial et neutre, garantissant discrétion et confidentialité. Ils doivent savoir mettre en œuvre les moyens effectifs pour proposer et maintenir la qualité du cadre de la médiation.

2.3.2.2 Profil et rôle du médiateur culturel dans un projet de développement

Des qualités et des capacités essentielles sont requises pour pouvoir assumer la fonction de médiateur face à la sensibilisation sur la construction des latrines.

Il doit avant tout savoir écouter, ce qui signifie instaure une relation de confiance. La reconnaissance de valeurs et des capacités locales est déterminante pour instaurer un climat de confiance nécessaire aux interventions au niveau des communautés locales. Pour ce faire, une bonne connaissance de la zone est nécessaire. Il peut également jouer le rôle de catalyseur : capable d’exprimer l’évidence des non dit possibles et devenir interprète qui permet aux uns et aux autres de mieux se comprendre. Le médiateur est un facilitateur. Il facilite les négociations entre des partenaires différents, le rapprochement des antagonistes, aide les communautés à expliciter leurs projets mais il doit surtout être un réconciliateur. Dans un processus de négociation, il ne pourra jamais être juge ni faire partie à aucune entité dans le projet. Il doit plutôt être capable d’aide les acteurs et les communautés à dépasser leurs contradictions et à trouver des solutions acceptables par tous. Son intervention sera un facteur de la redynamisation des communautés locales. Il est alors censé animer et faciliter le développement d’un processus de négociation et d’échanges d’idées. Enfin, il peut être aussi un communicateur, c'est-à-dire celui qui transmet les informations brèves et claires aux communautés.

2.3.3 SENSIBILISATION A L’USAGE DES LATRINES ET LES RESULTATS ATTENDUS

Il s’agit de la méthodologie de travail lors de la sensibilisation à la construction des latrines et/ou l’utilisation de latrines au sein du fokontany Besely qui sont l’Assainissement Total Pilote par la Communauté (ATPC) et le renforcement des acquis.

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2.3.3.1 Assainissement Total Piloté par la Communauté

La réalisation de l’action ATPC est expliquée par trois étapes successives. Ce sont : le pré déclenchement, le déclenchement et le suivi.

2.3.3.1.1 Le pré déclenchement :

C’est une étape de mobilisation des responsables. Il s’agit d’un entretien avec les leaders locaux qui sont les autorités (Maire, Chefs des fokontany), les Sojabe, les chefs secteurs etc. C’est dans cette phase que la médiation commence. Les objectifs étaient de convaincre, de persuader ces autorités locales à changer de comportement vis-à-vis de non construction et non utilisation des latrines. Les résultats attendus sont de fixer un rendez-vous (date) pour les déclenchements dans chaque village.

Le technicien joue donc ici le rôle d’un médiateur, il fait un lien entre les deux partis et établi un dialogue entre les autorités locales. Il recherche l’adhésion de ces acteurs à une solution consensuelle avec l’ONG parce que l’objectif de l’ONG (l’utilisation et/ou la construction de latrines et la lutte contre la défécation à l’air libre) est contradictoire à la culture ou aux habitudes de ces habitants. La communication est ici un courant unilatéral de transfert d’information qui comprend tous les moyens mis en œuvre pour faire passer l’information. En effet, cette action demandait la collaboration et l’accord de ces derniers.

Après plusieurs heures de discussion et d’échange, il a été convenu donc que l’action se fera. De suite, il fallait alors se mettre à la planification, à la répartition des tâches et à la fixation de la date de la réunion. Une fois, que le message est transmis, les deux parties faisaient des accords et fixa une date pour la prochaine étape (le déclenchement).

2.3.3.1.2 Le déclenchement

Tous les leaders locaux sont identifiés à l’issue de cette étape. Elle est marquée par une réunion organisée par ces acteurs avec les habitants. Pour le cas du village Besely, la réunion s’est déroulée le lundi à 9h du matin. Pendant la réunion, c’est au tour des leaders locaux de passer le message ou l’information qu’ils ont retenu par les techniciens du projet. Pendant la réunion, ils provoquent une discussion et des débats entre les villageois sur la question « eau, hygiène et assainissement ».

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Des sensibilisations et des animations de masses ont été réalisées. Un bon nombre de gens a répondu à l’appel. Durant cette intervention, ils expliquent à la population l’importance de l’utilisation de latrines en faisant quelques démonstrations sur le trajet des déchets fécaux vers la bouche et expliquer les trois messages clés WASH (eau, hygiène et assainissement).

Les résultats attendus étaient de conscientiser les villageois à changer de comportement et de permettre aux villageois de savoir les diverses techniques de constructions de latrines ( une petite maison à 4 mûrs composée d’un toit et une porte, une dalle de trou de 10 cm de large avec son couverture, une cave de 3 m de haut, existence d’eau et du savon ou de la carbone à l’extérieur pour le lavage des mains après la défécation).

Schéma n°5 : latrine hygiénique

Source : Consortium GREEN - Famonjena, mars 2014.

En effet, comme nous l’avons dit précédemment, bons nombres de ménages n’utilisent pas de latrines mais évacuent dans la nature pour des raisons diverses telles les us et coutumes, les mauvaises habitudes et la méconnaissance en matière d’hygiène.

Il existe plusieurs techniques utilisées dans la persuasion de la population sur la construction et/ou l’utilisation de latrines. Nous pouvons en citer :

- le trajet des excréments par le vecteur mouches ou « diaben’ny rikoriko »;

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- la quantité des excréments en plein air et les dépenses s’y afférentes ou « kajin’ny tay miparitaka sy ny vola lany vokatr’izany »; - le verre d’eau ou « rano anaty vera » ; - et la cartographie ou « saritanin’ny faritra fangerezana »

Toutes ces techniques ont le même principe : « pratique de la technique d’animation appelée Quescussinet » et le même objectif qui est la conscientisation des villageois sur l’importance de l’utilisation de latrines. Mais leurs différences se situent au niveau des questions posées.

 L’utilisation de la Technique d’animation : QUESCUSSION

Une quescussion est un type de discussion qui est conduite entièrement sous forme de questions. Elle s'est avérée très utile en explorant une série de sujets, particulièrement les controversés, et en exécutant des travaux dans des groupes plus ou moins nombreux. Dans des groupes élargis, elle est particulièrement utile parce qu'elle permet à beaucoup de participants d'apporter de brèves contributions sans l’intervention de l’animateur, et parce que l'exercice peut être utilisé à plusieurs fins. Ses buts sont : - Fournir une situation qui permet aux participants de poser des questions sur les choses qu’ils comprennent mal - Aborder des sujets d'une manière non-linéaire, en associant des idées à travers plusieurs matières et en mettant en évidence des avancées questionnables et des idées de fond - Stimuler la formulation et l'examen consciencieux des concepts avant de les exprimer - Prévoir des occasions pour les participants de clarifier et développer leurs idées sans devoir affronter le jugement des autres. Les règles du quescussion sont : - Tout ce qui est dit doit être sous forme de question. - Les participants doivent attendre jusqu'à ce que quatre (ce nombre peut varier avec la taille du groupe) autres personnes aient parlé avant qu'elles puissent parler encore. - Pas d’énoncé déguisé (par exemple : Tous les animateurs portent du polyester, n’est-ce-pas?)

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- L'instructeur ou l’animateur présente le sujet pour le quescussion. Cela peut être : - un problème (quelque chose relativement complexe, mais évidemment ceci doit être adapté au groupe) à résoudre ou à confronter, qui pourrait être moral, philosophique, social, psychologique, littéraire, mathématique, ou scientifique ; - - une question ou un énoncé provocateur soigneusement formulé - - un texte de difficulté et de longueur appropriées à analyser ou à discuter. La durée de la quescussion elle-même variera avec la tâche qui a été imposée. Elle durera rarement au delà de dix minutes voire même moins. Les groupes doivent apprendre comment bien faire la quescussion, et on peut attendre à quelques silences entre les questions quand on utilise cette technique pour la première fois.

Pour le cas du fokontany Besely, la technique de communication utilisée était la CARTOGRAPHIE ou « saritanin’ny faritra fangerezana » :

Comme le technicien (celui qui a joué le rôle de médiateur) connaissait déjà les contextes socioéconomiques et culturels de ce village, il va démontrer aux autorités locales l’efficacité de la construction et de l’utilisation des latrines par le traçage du territoire et des foyers des individus présents tout en les posant des questions telles :

« Avez-vous des latrines ? Où faîtes-vous vos besoins ? Comme vous vivez sur une colline, si la pluie tombera et que vos excréments se trouvent partout, qu’arrivera t- il ? L’écoulement de l’eau de pluie et des excrétas vont se diriger vers où ? Où cherchez-vous de l’eau ? Qu’est-ce que vous buvez alors ?».

Ces différentes questions sont posées alternativement après avoir reçu des réponses à chacune des questions. Le technicien ne devrait jamais juger ni répondre à ces différentes questions à leur place. Mais, en tant que médiateur, il les aidait à deviner le trajet des déchets fécaux vers la bouche et à comprendre le message qui est : « l’importance de la construction et l’utilisation de latrines dans la vie ».

Une fois que les habitants auront approuvé ces messages et décident de changer de comportement, on termine la réunion par le montage du plan d’action pour l’hygiène et l’assainissement du village (la construction de latrines, le nettoyage des zones de défécation à l'air libre, le règlement intérieur et organisation).

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2.3.3.1.3 Le suivi

Le suivi est la dernière étape de l’ATPC. Il consiste à suivre l’avancement des travaux de constructions des latrines par les villageois et résoudre les éventuels problèmes rencontrés.

Ici, l’ONG attend comme résultats :

- L’utilisation des latrines par les villageois; - la diminution de la zone de défécation à l’air libre (ZDAL) ; - l’application du règlement intérieur dans chaque village ; - une bonne organisation des activités.

Pour le cas du fokontany Besely, ces activités ont eu des impacts positifs sur les comportements des habitants. Avant cet assainissement, il n’y avait que 4 ménages qui ont et utilisent les latrines ; tandis qu’après la sensibilisation, tous les villageois de Besely se sont mis à les construire et les utiliser régulièrement.

2.3.3.2 Renforcement des acquis

Cette deuxième méthode se répartit en trois étapes également.

D’abord, la phase d’identification ; ensuite, la phase de concertations locales ; et enfin, un second suivi.

2.3.3.2.1 Identification

Pendant cette phase, on fait un recensement sur le nombre des latrines utilisées et les zones de défécation à l’air libre. On identifie les leaders locaux (autorités, sojabe,…) et réexplique les trois messages-clés WASH (eau, hygiène et assainissement).Le but est de mobiliser les responsables à continuer les actions sur l’hygiène et l’assainissement.

2.3.3.2.2 Concertations locales

Les superviseurs vont établir des discussions avec les leaders locaux pour l’organisation d’une deuxième réunion avec les habitants et le montage de nouveaux plans d’actions de chacun des villages: les constructions des latrines, le nettoyage des ZDAL, le règlement intérieur et organisation. C’est une étape de recherche d’idées afin

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d’améliorer les techniques de constructions, augmenter le taux d’utilisation des latrines, diminuer les ZDAL,… .

2.3.3.2.3 Le second suivi

Ce suivi consiste à voir l’avancement des travaux de constructions des latrines par les villageois et de résoudre les éventuels problèmes existants. Les superviseurs observent le nombre des latrines construits et des ZDAL, le dynamisme et la motivation des habitants dans l’application des règlements intérieurs en matière d’hygiène et assainissement.

2.3.4 PRESENTATION DES ENQUETES ET RESULTAT DU TRAVAIL SUR TERRAIN

Dans cette section, nous allons voir la répartition des enquêtés par rapport aux variables qui sont : les tranches d’âge, les situations matrimoniales, sexes, activités socioprofessionnelles, niveau d’étude, appartenance religieuse, groupe ethnique d’appartenance, nombre d’enfant à charge et les utilisateurs réguliers de latrine. Ensuite la fréquence d’utilisation de latrines par nos enquêtés.

 La présentation des enquêtés

Tableau n°2 : Répartition des enquêtés par leur tranche d’âge et par sexe

Tranche d’âge Hommes Femmes Total Proportion(%) ] 15-20[ 1 3 4 6,45 ] 20-25[ 4 5 9 14,51 ] 25-30[ 8 10 18 29,03 ] 30-35[ 7 8 15 24,19 ] 35-40[ 4 4 8 13 ] 40-45[ 2 3 5 8,06 ] 45-50[ 1 2 3 4,83 Total 27 35 62 100 Source : enquête personnelle, mars 2014.

Avant toute chose, nous affirmons que les 62 personnes enquêtées sont des personnes qui n’ont aucun lien familial. D’après ce tableau, nous voyons que les 62

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enquêtés sont de sexe masculin et féminin et que l’effectif total des femmes est supérieur à celui des hommes dont les sommes respectives sont de 35 et 27 âgés de 15 à 50 ans.

Nous avons choisi de faire nos enquêtes auprès d’eux car la question « hygiène et assainissement » touche tout le monde et aussi pour avoir une richesse d’information sur leur connaissance en la matière et leurs points de vue sur l’utilisation de latrine. Ensuite, ce tableau nous montre que notre population d’enquête est une population jeune. La plupart d’entre elle est entre l’âge de 25 et 35 ans, l’âge mature. La plupart a déjà fondé une famille. Sa proportion est de 53,22% comprenant la moitié de la population d’enquête. Nous avons aussi enquêtés 9 jeunes de 20 à 25 ans avec un pourcentage de 14,51 % et il y en est de même pour les personnes de tranche d’âge] 35-40[ans dont la proportion est de 13%. Et enfin, pour les trois autres tranches d’âge c'est-à-dire les tranches d’âge de] 15-20 [ ;] 40-45 [et] 45-50 [, nous n’avons pris que quelques unités d’individu dont leurs pourcentages respectifs sont de 6,45% ; 8,06%et 4,83%.

Tableau n°3 : Répartition par sexe et par situation matrimoniale des enquêtés.

Situation matrimoniale Hommes Femmes Total Proportion(%) Célibataire 3 9 12 19,35 Marié 19 20 39 63 Union libre 5 5 10 16,12 Divorce 0 0 0 0 Veuf 0 1 1 1,61 Total 27 35 62 100 Source : Enquête personnelle, mars 2014

D’après ce tableau, nous constatons que pour les 27 hommes enquêtés, 19 d’entre eux ont mariés, 5 en union libre et 3 célibataires, tandis que pour les 35 femmes enquêtées, 20 sont mariées, 5 en union libre, 9 célibataires et une veuve. Cette répartition nous permet de voir que parmi les 62 enquêtés, 39 sont mariés, les célibataires et les individus en union libre n’atteignent qu’une dizaine pour chacun, un seul veuf et nul divorcé. Leurs pourcentages respectifs sont 63%, 19,35%, 16,12%, 1,61% et 0%.

Donc, la plupart de nos enquêtés sont mariés, quelques quinzaines de proportion sont célibataires et en union libre ; et une très faible proportion est veuf.

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Tableau n°4 : Répartition des enquêtés par sexe et par leurs activités socio professionnelles :

Proportion CSP Hommes Femmes Total (%) Agriculteurs 9 16 31 50 Commerçants 0 6 6 9.67 Transporteurs 3 0 3 4.84 Artisans 7 13 20 32.25 Eleveurs 2 0 2 3.22 Total 27 35 62 100 Source : Enquête personnelle, mars 2014.

Ce tableau nous montre que 50% de nos enquêtés sont des agriculteurs, 32.25% des artisans, 3.22% des « éleveurs, 9.67% des commerçants et 4.84% des transporteurs. Ceci nous permet de dire que beaucoup des enquêtés sont des agriculteurs (31 individus dont 9 hommes et 16 femmes), quelques dizaines sont des artisans, peu de commerçants (6 individus dont 6 femmes) et une valeur médiocre de transporteurs (3 individus) car il n’y avait pas de femmes transporteuses.

Tableau n°5 : Répartition des enquêtés par sexe et par leur niveau d’étude

Niveau d’étude Hommes Femmes Total Proportion(%) Niveau primaire 23 23 56 90.32 Niveau secondaire 4 2 6 9.67

Niveau supérieur 0 0 0 0

Total 27 35 62 100 Source : Enquête personnelle, mars 2014.

D’après ce tableau, nous constatons que la plupart de nos enquêtés a effectué des études primaires avec un pourcentage de 90.32 % d’où 56 individus dont 23 femmes et 23 hommes. Seul 9.67% ont atteint le niveau secondaire et négatif pour le niveau supérieur. Ceci nous permet de dire que les enquêtés ont un faible niveau d’instruction surtout pour celui des femmes car seules 2 d’entre elles ont atteint le niveau secondaire.

Pour les hommes ,4 individus ont effectué l’étude secondaire, ce qui n’est pas du tout différent de celui des femmes.

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Tableau n°6 : Répartition des enquêtés par sexe et par leur appartenance religieuse

Sexe Hommes Femmes Total Proportion (%) Appartenance Religieuse

Catholiques 0 0 0 0

Protestants 15 22 37 59,7

Religion traditionnelle 12 13 25 40.32

Total 27 35 62 100

Source : Enquête personnelle, mars 2014.

D’après ce tableau, nous pouvons voir que parmi nos 62 enquêtés la confession protestante est la plus pratiquée avec une proportion de 59,7%. Elle est supérieure à celui des autres croyances traditionnelles qui est de 40,32%. Nous n’avons pas eu des enquêtés appartenant à la confession catholique.

Tableau n°7 : Répartition des enquêtés par sexe et par leur groupe ethnique

Groupes Hommes Femmes Total Proportion (%) ethniques Sakalava 22 15 37 59.7 Antandroy 15 12 25 40.32 Total 27 35 62 100 Source : Enquête personnelle, mars 2014.

Les individus enquêtés appartiennent aux ethnies Sakalava et Antandroy. Mais nous avons eu recours à faire plus d’enquête auprès des Sakalava qu’aux Antandroy car ces derniers sont moins nombreux que les Sakalava avec une proportion de 40.32% sur 59.7%.

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Tableau n°8 : Répartition des enquêtés selon leur nombre d’enfants à charge:

Avec les 62 enquêtés, nous avons eu 45 ménages qui ont eu des enfants à charge.

Le tableau suivant nous aide à connaître la répartition de ces 45 ménages.

Nombre d’enfants à charge Effectifs des ménages Proportion (%) Moins de 3 ans 8 17,77 4- 5 ans 20 44,44 Plus de 5 ans 17 37 ,77 Total 45 100 Source : Enquête personnelle, mars 2014.

D’après ce tableau, nous pouvons dire qu’avec les 45 ménages, il y a 44,44% ménages ayant en charge 4 à 5 enfants ; 37,77% des ménages prenant en charge plus de 5 enfants. Seul 17,77% des ménages ont de nombre d’enfants inferieur ou égal à 3.

Cela veut dire que le nombre d’enfants de nos enquêtés sont très nombreux car plus de la moitié de nos 45 ménages enquêtés ont eu un nombre d’enfant supérieur ou égal à 4 enfants. (20 ménages + 17 ménages = 37 ménages d’où 82,22%).

2.3.5 ANALYSE DE LA FREQUENCE D’UTILISATION ET DE LA NON UTILISATION DE LATRINES

Tableau n°9 : Répartition des utilisateurs réguliers de latrines (U.R.L.) par rapport aux ménages possédant de latrines (M.P.L.)

Ménages Effectifs Proportion (%) M.P.L. 54 87.09 U.R.L. 31 57.40 Source : Enquête Personnelle, mars 2014.

D’après ce tableau, nous remarquons que 87.09% c'est-à-dire 54 individus sur les 62 enquêtés ont de latrines. Ce qui veut dire que parmi nos 62 ménages, 8 foyers seulement ne possèdent pas de latrines. Or, parmi les ménages possédant de latrines, seul 57,40% l’utilisent régulièrement.

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Tableau n°10 : Types de latrines utilisées par les enquêtés (54 ménages)

Type de latrines Effectifs Proportion(%) Fosse perdue 54 100

Autres 0 0

Total 54 100

Source : Enquête personnelle, mars 2014.

La latrine de type fosse perdue est généralement utilisée par les habitants de Besely. En fait, c’est le type de latrine proposée par l’ONG lors de la sensibilisation.

Tableau n°11 : Répartition des utilisateurs réguliers de latrines selon leur niveau d’étude

Niveau d’étude Effectifs U.R.L. Proportion (%) Niveau primaire 56 25 44.64

Niveau secondaire 6 6 100

Total 62 31 48,38 Source : Enquêtes personnelle, mars 2014. Pour les enquêtés ayant atteint le niveau d’étude secondaire, la fréquence d’utilisation de latrines est de 100% /et il est de 44.64% pour les niveaux, primaires

Tableau n°12 : Répartition des utilisateurs réguliers de latrines selon la confession

Confession U.R.L. Proportion (%)

protestants 8 25.80

Religion traditionnelle 23 74.19 Total 31 100 Source : Enquête personnelle, mars 201

D’après ce tableau, nous constatons que la religion traditionnelle est plutôt contre la construction ou l’utilisation de latrines. En effet avec les 31 enquêtés qui n’ont et

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n’utilisent pas régulièrement de latrines, 74.19% pratiquent le culte des ancêtres et 25.80% protestants adoptent la défécation à l’air libre.

Tableau n°13 : Répartition des utilisateurs réguliers de latrines selon le nombre d’enfants à charge

Nombre d’enfants à charge Effectifs des ménages U.R.L Proportion (%) Moins de 3 8 3 9.67

Entre 4 et 5 20 12 38.70

Plus de 5 17 16 51.61

Total 45 31 100 Source : Enquête personnelle, mars 2014

Comme nous l’avions déjà noté dans le tableau n°9, il y a 45 ménages qui ont des enfants à charge. Parmi ces 45 ménages, nous voyons sur ce tableau que la fréquence d’utilisation de latrines augmente en fonction du nombre d’enfants dans le ménage. Plus le nombre d’enfant dans le foyer est nombreux, plus le ménage fait recours à la construction et utilisation de latrines.

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En guise de conclusion, nous disons que par rapport à l’ensemble du quartier, le fokontany Besely est classifié dans un quartier le plus défavorisé. C’est un quartier cosmopolite mais dominé par le « zanatany ». Nous voyons ainsi à travers cette partie quelques éléments d’enquête montrant que les conditions de vie en matière sanitaire des villageois ne sont pas globalement satisfaisantes surtout en matière d’hygiène et assainissement voire la pratique de la défécation à l’air libre ou « jangoany ». Pendant la réalisation de diagnostic sur terrain, la majorité des gens sont tous intéressés sur l’assainissement du quartier et même la construction de latrine dans son propre terrain. Nous pouvons en tirer que la technique de communication effectuée par les animateurs ou médiateurs lors de la sensibilisation a bien eu des effets positifs sur les ménages de Besely car sur les 62 individus que nos avons enquêté, 54 ménages ont fini par construire de latrines après la sensibilisation et 31 parmi eux les utilisent régulièrement. De ce fait, seuls 8 ménages n’ont pas de latrines et continuent leurs mauvaises habitudes. D’un part, l’aspect mythico-religieux c'est-à-dire la valeur culturelle des ancêtres, les normes culturelles et sociales peuvent ainsi pousser les individus à ne pas utiliser une latrine. D’autre part, la mauvaise habitude, le problème de genre et/ou domination masculine sur le plan social, psychologique et culturel est aussi considéré comme cause du non recours à l’utilisation de latrines.

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TROISIEME PARTIE : DES EVALUATIONS DE LA SENSIBILISATION ET DES SUGGESTIONS POUR LA SENSIBILISATION A VENIR

La défécation dans la nature ou en plein air qui est encore largement pratiquée, doit peu à peu disparaître pour des raisons d’hygiène et de dignité. De plus, cela conduit à la contamination du sol et des sources d’approvisionnement en eau. Les excréments risquent en outre de constituer des foyers d’infestation où les insectes vont proliférer et propager l’infection. Il est donc indispensable de créer des latrines pour les communautés ne disposant pas de latrines familiales.

Cette troisième partie consistera à donner les réponses à notre problématique : impacts de la sensibilisation. En premier lieu, nous allons voir les impacts positifs de la sensibilisation ; en deuxième lieu, les impacts négatifs; et en dernier lieu, une dimension constructive à ce travail : suggestion personnelle émanant de nos enquêtes et des solutions proposées relatives à l’utilisation de latrines.

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3 DES EVALUATIONS DE LA SENSIBILISATION ET DES SUGGESTIONS POUR LA SENSIBILISATION A VENIR

3.1 IMPACTS DE LA SENSIBILISATION Pour bien comprendre les impacts de la sensibilisation vis-à-vis de la construction et/ou l’utilisation de latrines, nous allons discuter sur les points suivants : la connaissance en latrine, l’évaluation sur l’assainissement et la prévalence d’utilisation future de latrine.

3.1.1 IMPACTS POSITIFS 3.1.1.1 Proportion des individus connaissant la latrine

Lors de notre enquête, nous avons demandé aux villageois la définition et la nécessité de latrine. D’après le résultat, nous avons tiré que 100% de nos enquêtés ont su et compris l’objectif et l’utilité de celle-ci. En effet, ils ont obtenu les informations relatives à la nécessité de latrines grâce à la sensibilisation qui a été effectuée par l’ONG GREEN. Les villageois ont donc compris les trois messages WASH : eau, hygiène et assainissement.

3.1.1.2 La nécessité de l’utilisation de latrines pour les enquêtés

Comme nous avons vu dans la deuxième partie, la moitié de nos enquêtés ont et utilisent régulièrement la latrine. Pour eux, ils les utilisent pour évacuer dans un lieu les excréments, éviter leurs expansions aux alentours et pour se protéger des maladies infectieuses comme la diarrhée, la typhoïde, le choléra, etc.

3.1.1.3 Concernant la sensibilisation

La sensibilisation concernant l’assainissement et l’utilisation de latrines effectuée dans le fokontany Besely a vraiment été une tâche la plus difficile et la plus complexe à réaliser. En effet, casser les mauvaises habitudes dans lesquelles cette communauté s’est prise n’est pas une chose facile.

Ainsi après l’évaluation faite, nous avons constaté que l’intervention a quand même touché certains nombres de population.

Si l'on se réfère aux 62 enquêtés, la majorité a construit de latrines. La moitié les utilise régulièrement. Donc nous avons remarqué une amélioration importante de propreté dans certaines parties où les gens avaient l’habitude d’y faire leurs besoins.

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. La sensibilisation accrue sur l’usage de latrines est assez optimiste dans la mesure où les habitudes comme raison de non utilisation de latrines peuvent être changées par une bonne éducation. Voici quelques photos prises après la sensibilisation :

Photos n°3 : latrines des ménages construites après l’ATPC, mars 2013.

3.1.1.4 En matière de santé

Après avoir effectué des enquêtes auprès des 62 ménages, le taux de la diarrhée a connu une petite diminution après la sensibilisation. Ce sont les enfants qui sont le plus atteints de cette maladie. Avec les 62 ménages, 11 enfants âgés de 6 à 12 ans ont été attaqués par la maladie diarrhéique dans les deux dernières semaines de l’enquête sachant que l’enquête a eu lieu le 12 mars 2014. Devant cette situation, ils ont fait une cure d’eau, et si l’état de la victime ne s’améliorait pas, ils les ont emmenés au CSB II à Belobaka qui està27km du fokontany Besely.

3.1.2 IMPACTS NEGATIFS 3.1.2.1 La nécessité d’utilisation de latrine

Pour les 31 ménages qui n’utilisent pas de latrine sont de même avis que les utilisateurs réguliers. Mais ils ont donné quelques facteurs qui leurs poussent à continuer la défécation à l’air libre que nous allons présenter à l’aide du tableau suivant :

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Tableau n°14: Motifs de non utilisation de latrines

Motifs Effectifs Unité (%) Problème de force 2 6.45

Problème d’argent 0 0

Interdiction par la croyance 9 29.03

Peur de malheur 12 38.70

habitude 8 25.80

Source : Enquête personnelle, mars 2014

A partir de ces réponses que nos enquêtés nous ont dévoilés, nous pouvons justifier que la non utilisation de latrines est causée par quatre raisons dont la raison la plus fréquente est la peur de malheur suite à son utilisation. La deuxième est l’interdiction imposée par la croyance, ensuite, la mauvaise habitude, et en dernier point, le problème de force pour la construire.

3.1.2.2 En matière d’hygiène

Après maintes observations des alentours, nous avons remarqué que les gens ne font aucun effort pour entretenir la propreté et le respect d’autrui. Mais chacun laisse ses excrétas partout sans se faire des soucis. Vivre dans cette situation est devenue une habitude. Nous avons fini par comprendre que les villageois ont bien reçu les trois messages (eau, hygiène et assainissement), mais il y a un problème au niveau de son application. Il y en est de même pour ceux qui ont et utilisent de latrines : l’observation que nous avons effectuée nous montre que l’utilisation de latrines n’est pas compatible à ce que les enquêtés nous ont dévoilés.

Les photos suivants montrent l’état des latrines de nos enquêtés trois mois après la sensibilisation :

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Photos n°4 : latrines de nos enquêtés, quelques mois après l’ATPC.

3.1.2.3 Concernant la sensibilisation

Après les différentes étapes ou démarches de communication pour le changement de comportement, le travail est encore loin de son acheminement. En effet, bons nombres de la population ont une croyance qu’utiliser un WC convenable et qui suit les normes ne fait pas partie de leurs coutumes traditionnelles et que cela va porter malheur dans le village. Cela est aussi dû à cause de la crainte des autres à savoir le jugement et la colère d’autrui si on surprend tel ou tel individu brisé la croyance. Ce qui signifiait que si un malheur survient au village, ce serait de sa faute à lui et il sera tenu comme responsable et en payera les conséquences.

3.1.2.4 Prévalence d’utilisation future de latrine

Parmi les 31 autres enquêtés qui ont mais n’utilisent pas de latrine, nous avons posé la question si `à l’avenir ils pourront décider d’en construire et d’en utiliser. Et comme réponses, nous avons obtenu les résultats suivants montrés à l’aide d’un tableau.

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Tableau n°15 : Utilisation future de latrine

Avis Ménages Unité (%)

A l’intention d’utiliser 9 29.03 Incertains 3 9.67 N’a pas l’intention d’utiliser 14 45.16 Non déclarant 5 16.12 Total 31 100 Source : Enquête personnelle, mars 2014.

D’après ce résultat, nous voyons que les personnes qui ont l’intention d’utiliser la latrine sont faibles (29.03% d’où 9 ménages sur 31) alors que ceux qui n’ont pas l’intention d’en utiliser sont très nombreux 45.16% d’où 14 ménages. Les autres enquêtés qui n’ont pas déclaré et/ou ceux qui sont incertains sont encore nombreux car leurs pourcentages respectifs sont : 16.12% et 9.67% (25.79%). Nous pouvons considérer leurs réponses comme étant une réponse négative : Ils n’ont pas l’intention d’utiliser ou de construire une latrine.

3.2 RECOMMANDATIONS

Dans ce dernier point, nous allons voir les solutions adéquates proposées à tous les responsables hiérarchiques reliés à ce projet et les perspectives d’avenir.

3.2.1 SUGGESTIONS PROPOSEES POUR TOUS LES RESPONSABLES 3.2.1.1 Pour l’Etat

L’Etat reconnaît et donne à tout individu le droit à la protection de sa santé dès la conception. Il assure aussi la protection de la famille pour son libre épanouissement ainsi que celle de la mère et de l’enfant par une législation et par des institutions sociales appropriées. L’approvisionnement en eau potable et la généralisation des pratiques hygiéniques et sanitaires sont dans ses obligations. Plusieurs mesures ont déjà été prises. Citons : la sensibilisation de divers organismes par le biais de l’information, de l’éducation et de la Communication (IEC) pour le Changement de Comportement (CCC). L’engagement relatif aux latrines est prévu pour mettre en œuvre une stratégie efficace en vue de réduire le taux de mortalité infantile et les maladies diarrhéiques afin que la population puisse s’épanouir dans un environnement plus sain.

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3.2.1.1.1 Les mesures proposées

Si l’Etat veut résoudre les problèmes de santé il serait préférable de :

Mobiliser son peuple à protéger leur santé. Informer davantage la population en matière de santé ; Faire une bonne IEC, fixer des objectifs, mettre en place des programmes d’IEC puis convaincre la population et ceci par les biais de la radio et de la télévision car elles restent jusqu'à maintenant les canaux de communications les plus efficaces parce qu’on lit de moins en moins, mais on regarde et écoute davantage. Nous ne nous contentons plus de savoir, mais nous voulons voir ; Assister financièrement et matériellement les centres de santé de base ; Faire un IEC/CCC pour la santé conforme aux problèmes majeurs qui menacent la population ; Créer des formations sanitaires et des associations pour que les membres puissent s’entraider et trouver des solutions aux problèmes ; Accorder une haute place au rôle des médias en matière d’IEC pour la santé ; Ne jamais employer l’IEC pour la santé comme un moyen politique, de semer du désordre au sein de la population dans le but d’un intérêt quelconque ; Eveiller le désir des Malgaches à la nécessite d’utiliser une latrine hygiénique ; Développer le domaine de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement puis procéder à la sensibilisation nationale ; Aiguiser le savoir-faire des animateurs sociaux ou des médiateurs ; Faire connaitre la nécessité de latrines ; Augmenter les mesures de sensibilisation dans les milieux ruraux. Mais cela ne peut être précis, aussi nous ajoutons que ; Créer un programme scolaire dans les enseignements de bases où l’éducation sur la nécessité de latrines peut avoir sa place car c’est le manque de communication qui conduit à ces problèmes ; les sensibilisations ne doivent pas se faire non seulement au niveau de la Commune, mais partout et surtout dans les bas quartiers ou les fokontany ; L’Etat doit faire preuve de sévérité envers la formation et la transmission des informations sur la construction et/ou utilisation de latrines telle l’intervention des

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ONG ou créer un centre de formation où les parents peuvent apprendre pour éduquer leurs enfants.

3.2.1.1.2 Projets et activités prioritaires

Accélérer la mise en œuvre d’un plan sectoriel en assainissement et mener une campagne nationale ; Renforcer la compétence des acteurs de développement (animateurs sociaux ou médiateurs culturels) ; Promouvoir la méthodologie de la communication ; Identifier une stratégie innovatrice de financement pour une pérennisation des programmes et activités d’assainissement ; Veiller à l’application des normes et procédures pour une disponibilité des services de qualité à tous les niveaux ; Etendre les services d’assainissement pour la communauté ; Intégrer le volet eau, hygiène et assainissement dans le programme scolaire.

3.2.1.1.3 Politique de l’Etat

Un financement suffisant, des politiques favorables, et le soutien de la population sont des éléments importants dans la réussite des programmes d’hygiène et assainissement. Ces programmes ont besoin d’être soutenus non seulement par les organismes, mais aussi par le grand public et tout particulièrement, par le Ministère de la Santé Publique et le Ministère de la population, les décideurs, les organismes de financement, les médias, les employeurs, les dispensateurs de soins de santé, les associations et les dirigeants religieux et communautaires. C’est pourquoi, avec un appui suffisant, les programmes d’hygiène et assainissement pourraient faire davantage pour assurer le bien être de l’individu et son épanouissement dans un environnement sain.

3.2.1.1.4 Communication

Les programmes de communication pour le changement de comportement fournissent des informations qui sont essentielles pour la prise de décision sur l’utilisation de latrines, et encouragent le soutien apporté par le public au choix éclairé.

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Aujourd’hui, les campagnes de communication et de marketing social doivent mettre souvent l’accent sur les latrines, surtout pour son utilisation (ex : La propagande du latrine hygiénique, et la dalle san plate que beaucoup de ménages préfèrent parce qu’elle est pratique et peut être lavé).

3.2.1.1.5 Accès

L’offre d’une série de dalle San plate accessible dans tout le fokontany multiplie le recours à l’utilisation de latrines. Pour répondre aux besoins de latrines hygiéniques, il est indispensable qu’il y ait une coopération entre gouvernement malgache, les secteurs commerciaux, les organismes internationaux, et les organisations non gouvernementales afin que la latrine hygiénique soit accessible à tous ceux qui souhaitent s’en servir.

3.2.1.1.6 Leadership et administration

La direction du programme et l’efficacité de son administration aident à assurer des services qui soutiennent le choix éclairé. Quand les programmes encouragent l’utilisation de latrines et le lavage des mains après la selle qui est un comportement favorable à la santé. Ils réalisent des économies de traitement et conservent des ressources qui peuvent alors être consacrées à d’autres fins.

3.2.1.1.7 Communications : organisme-médiateur-communauté

La communication pour un changement de comportement est un partenariat entre trois experts : le fournisseur de services à titre d’expert en latrine (organisme), le médiateur à titre d’expert à la médiation et la communauté à titre d’expert de son contexte socioculturel et de ses propres besoins. Ils doivent être informés au sujet de la maladie diarrhéique et de la cause de celle-ci par un agent de santé qui peut fournir des renseignements et des conseils adéquats pour les animateurs sociaux et autos dispensateurs d’informations. Ces derniers doivent être des modèles de bon comportement. Le programme du volet hygiène et assainissement peuvent surmonter les nombreux obstacles qui empêchent les hommes d’utiliser la latrine si on agit dans ce chemin.

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3.2.1.2 Pour les organismes et les acteurs de développement

Les agents prestataires (animateurs/ médiateurs) doivent être bien formés avant toute sorte de sensibilisation pour qu’ils soient capables de mener correctement des séances d’IEC/CCC en vue d’une intensification de la mobilisation sociale en matière d’hygiène et assainissement. Il faut renforcer la supervision qui doit être régulière et améliorer l’évaluation des activités à savoir la sensibilisation intensives. Les animateurs devront disposer des moyens audio-visuels pour les activités de CCC en matière d’hygiène et assainissement. L’ONG doit organiser une séance d’interview directe entre les émetteurs et les téléspectateurs pour savoir les opinions publiques afin d’entreprendre une IEC/CCC plus parallèle à la réalité et à la mentalité de la population. L’adduction d’eau potable et la construction d’un WC publique dans tout le village devront se figurer dans le projet. Eduquer la population en commençant à la base avec les petits enfants, en passant par les jeunes et en terminant par les adultes. Il serait mieux d’utiliser des méthodes simples, mais attirantes comme les petits théâtres, les sketches.... Les organismes œuvrant à l’assainissement doivent s’entraider et collaborer avec l’Etat et les centres de santé pour atteindre facilement les objectifs et les résultats attendus pour le projet. N’oublions pas les responsables d’églises et les autorités locales et les agents de santé qui doivent les éduquer et les former en matière d’hygiène et assainissement pour qu’ils puissent conscientiser leurs communautés sur l’importance de l’utilisation de latrines. Il est important de sensibiliser la communauté concernant l’utilisation de latrine et ses avantages. Ces informations ne seront jamais acquises sans l’entraide et la collaboration de tous : individuel, familial, communautaire et gouvernemental.

3.2.1.2.1 Approches et techniques proposées

Chaque année, des dizaines de milliers de Malgaches, notamment des enfants de moins de 5 ans, meurent de la diarrhée, pour la plupart des cas, par l'impureté de l'eau et le manque d'assainissement et d'hygiène. Nous proposons les approches et les techniques ci- dessus :

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3.2.1.2.1.1 La communication sous forme d’image lors d’une communication de masse

La communication sous forme d’image peut atteindre grand nombre d’individus à caractères sociales très divers : âge, sexe, milieu économique, milieu socioculturel….

L’image est très importante dans une approche de la communication pour le changement de comportement car on préfère voir que lire. Maurice Mourier donne une définition suivante : « L’image est une imitation abstraite du réel en visualisant dans la tête, en quelque sorte, le trajet et les étapes de la pensée (création d’image subjectif et mentale). Elle est aussi tout ce que l’on voit, la forme des choses, qu’elles soient matérielles ou spirituelles. Cet auteur dit également/ : N’est pas image tout ce que nous voyons ni même tout ce qui séduit l’œil. L’image est, ce qui conjure l’extrémité et du monde. L’image est aussi la reproduction mentale d’une perception ou impression antérieur ». 18 On peut donc définir l’image comme la représentation physique et mentale de la perception d’un objet ou d’un évènement, susceptible de subsister à travers l’espace et le temps, et qu’on peut recréer mentalement par le souvenir. La communication en image est une technique efficace dans une sensibilisation comme celle-ci car elle favorise une tentative d’influence. Un auteur nommé Alex MUCCHIELLI dit : « Toute communication constitue une tentative d’influence ».19 L’influence ici se définit comme la modification de la perception initiale de la chose ou d’une culture. L’image vise donc à modifier ou à renforcer la perception d’une personne ou d’un groupe de personnes concernant l’image acquise d’une chose ou d’une culture. La séduction et la persuasion sont à la base de ce processus d’influence. Elle établit une véritable relation entre l’émetteur et le récepteur du message. Ainsi, La communication sous forme d’image peut générer une image pragmatique de la chose en image concret et figuratif des choses émises. Face à ce problème de la non utilisation de latrines par le village Besely, nous suggérons au responsable de la médiation ou de la communication d’appliquer cette théorie (communication en image) en projetant publiquement par le biais d’un vidéo projecteur le film qui montre les réalités du village en matière d’hygiène et assainissement, pris récemment pendant la réunion générale avec la communauté villageoise. Cette séance va influencer le public et peut aboutir à un débat. Mais le but de cette discussion c’est de

18 Maurice MOURIER, Comment vivre avec l’image ?, Paris, PUF, 1989, p5-6. 19 Alex MUCCHIELLI, L’artd’influence, Colin, 2000, p. 159.

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mobiliser la population à utiliser la latrine hygiénique pour le bien être de toute la communauté. En cas de conflit d’idée, le médiateur l’aide à discuter d’une manière positive. Les accusations doivent être évitées. Mais il doit toujours les faire parler. Les tâches spécifiques du médiateur sont d’ :

- Etablir l’agenda des réunions ; - présider les réunions ; - préparer les premières versions des accords ; - rencontrer chaque partie.

Il est de sa responsabilité de se faire écouter chaque partie. Il peut parfois être bon de leur demander de résumer ce que l’autre partie a dit. Laissez du temps pour les silences pendant les discussions. Ceci aidera les parties à s’écouter. Très souvent, on n’écoute pas parce qu’on est occupé à préparer ce que l’on va dire quand l’autre partie aura terminé.

Un aspect important du rôle de médiateur est de laisser les parties trouver leurs propres solutions sans leur dire quoi faire. Si elles trouvent leurs propres solutions plutôt que nous ne les imposions, il est plus probable qu’elles s’accordent, et qu’elles pensent que la solution est juste.

3.2.1.2.1.2 La technique d’animation : Buzz Groupes

Les « groupes de bourdonnement » sont un moyen de former des mini-groupes de discussion pour l’exploration orale d'une matière, d'un objet, d'un concept ou d'une expérience. Tous les participants ont besoin des situations fréquentes pour présenter et pour partager leurs questions et idées, soit dans de grands ou de petits groupes.

Cette technique a pour but d’ : - Aider des participants à intégrer et organiser le nouveau contenu ; - Stimuler la pensée, l'explication, la réflexion et le rappel ; - Présenter aux participants des moyens de clarifier et accroître leurs idées et celles des autres - Favoriser l'interaction et les échanges positifs entre groupes - Démontrer des techniques de questionnement

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- Permettre à des participants de vérifier leur compréhension ou leurs conclusions avec leurs pairs. Pour se faire, il suffit de lancer la : Discussion ouverte par groupe de bourdonnement :

- Les discussions ouvertes commencent par une question précise (à laquelle il n'y a pas une seule réponse correcte, concise ou simple) posée par l’animateur ou un participant.

- Incorporez des pauses après les interventions des participants pour encourager des réponses prolongées ou différentes. - Clarifiez les réponses si nécessaire. - Favorisez les dialogues de participant- participant pendant la discussion autant que possible. - Respectez les questions et réponses des participants.

Discussion guidée par groupe de bourdonnement :

- Les discussions guidées commencent par les questions posées par l’animateur qui favorisent l'exploration d'un thème, d'une matière ou d’une problématique particulière.

- Par la discussion, les participants devraient réaliser une compréhension plus approfondie de la matière. - Après un certain temps consacré aux questions de l’animateur, les participants devraient être encouragés à faciliter le prolongement des discussions en formulant des questions appropriées à la matière de l'étude.

3.2.1.2.1.3 Formation concernant le système d’évacuation des excrétas

Compte tenue de la situation culturelle qui empêche la population d’utiliser de latrines, éradiquer les coutumes et usages perpétrés depuis des générations n’est pas évident du tout.

De ce faite, nous proposons d’inciter les habitants du village Besely d’utiliser le « hady lavaka » pour le traitement des excrétas. C’est un système qui a fait preuve de son efficacité dans la région de Tuléar Cette méthode consiste à préserver la propreté de l’environnement. Pour cela, il suffit de trouer dans un coin à chaque besoin. Une fois que le besoin est fait, il faut mettre, soi de la terre, soi du sable dessus pour éviter l’expansion des microbes entraînant des maladies diarrhéiques.

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3.2.1.2.1.4 L’approche participative : La participation de la communauté La participation de la communauté est l’une de ces expressions utilisées à tort et à travers qui risque de devenir ambiguë. La communauté est un groupe de gens vivant dans un même village ou quartier. Et en tant que tel, elle est organisée en une entité municipale et sociale. La participation désigne l’engagement, sur le plan collectif, de personnes dans diverses activités ayant un intérêt pour la communauté.20 C’est un moyen d’améliorer les prestations de services de base. En amenant, sur le plan local, les gens à exécuter des activités prédéfinies. Du point de vue milieux sociaux, la participation de la communauté est considérée comme un processus dans lesquels les populations travaillent ensembles pour surmonter leurs problèmes et mieux contrôler leur vie. La première conception de la participation de la communauté est axée sur des valeurs partagées et sur la coopération entre les gens à tous les niveaux de la société. La seconde conception connaît l’existence des conflits d’intérêts. Le dialogue et la recherche-action sont utilisés afin de sensibiliser les gens, d’augmenter leur confiance en soi et de stimuler une prise en charge autonome. Susan Rifkin affirme « un concept tel que celui de la participation de la communauté ne va pas de soi. On ne peut déterminer ce qui est entendu par participation de la communauté qu’en se posant les trois questions suivantes : Pourquoi la participation ? Qui participe ? Comment les populations participent-ils ? »21 McCall distingue trois niveaux de participation : - Comme instrument facilitant la mise en place d’interventions externes ; - Comme instrument permettait d’intervenir dans le processus de décision et dans l’élaboration de politiques d’interventions externes ; - Comme fin en soi (objectif), elle constitue la prise en charge autonome des groupes sociaux pour accéder aux ressources et aux processus de décision et de contrôle. Cela sous entend que les populations peuvent en grande partie identifier et modifier leurs propres solutions en fonction de leurs besoins.22

20Katzenellenbogen J.M., Pick W.M., Hoffman M., Weir G., Community Participation in the Mamre Community Health Project, South Afr :Med.J., 1988, pp335-338.

21LAMMERIAK (M) et WOLFFERS (J), Approches participatives pour un développement durable, KARTHALA- IFD, Pp.17-18.. 22 McCall M., Indigenous knowledge systems as the basis for participation: East African Potentaials, 1987, UniversitéEnschede.

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- La campagne contre la diarrhée réalisée par l’UNICEF, offre un exemple concret de divergence dans les approches.23 Les femmes sont informer des objectifs du programme (le traitement de la déshydratation constatée chez les enfants souffrant de diarrhée, afin de réduire les taux de mortalité infantile) est motivées en vue de coopérer. Il s’agit d’un programme de thérapie de réhydratation orale, conçu au siège de l’UNICEF à New York, introduit auprès des populations rurales concernées par vente subventionnées et qui vise à former les mères afin qu’elles s’encouragent mutuellement et préparent la thérapie de réhydratation orale.24 Il s’agit là d’un programme vertical qui n’est pas fondé sur les priorités des populations, mais quand les gens (protagonistes) analysent leur propre solution, définissent leurs priorités et collaborent avec une ONG ou une organisation gouvernementale afin de changer la situation. Dans ce cas il s’agit d’un programme participatif horizontal. Selon ABRIC (J.C.) :« Toutes les sociétés sont caractérisées par des formes diverses de solidarité et de pratiques sociales liées à des logiques qui leurs sont propres et sous-tendues par des savoirs »25. La prise de participation à la conception du changement permet d'accroître la motivation et de combattre en parallèle le phénomène de résistance ; principalement dû à une frustration. Le changement doit donc être formalisé par étape à travers de multiples processus. C’est à travers ces idées que nous voulons suggérer au responsable du projet « hygiène et assainissement » de laisser à la communauté de trouver leur propre solution face au problème d’assainissement parce qu’on ne peut pas forcer des gens à construire et utiliser une latrine. L’essentiel c’est qu’elle parvienne à comprendre la situation et de savoir trouver la solution appropriée. Par exemple, pour ceux qui ont accepté d’utiliser une latrine, s’entraident dans la construction de latrines des ménages dépourvues de latrines. De même, pour ceux qui ne sont pas convaincus sur l’utilisation de latrines, vont adopter la technique proposée ci-dessus : le « hady lavaka ». Chacun prend sa part de responsabilité pour conserver la propreté de l’environnement.

23 Taylor C., Jolly R., The strawmen of Primary Health Care, Soc. Sci. Med. 1988, p.971- 977. 24Wollffers I. Netson D., Primary Health Care and Diarrhoea, Amsterdam, VU-University Press, 1991.

25 ABRIC (J C), Pratiques sociales et représentations, Paris, PUF, 1994 45p.

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Bref, 100% de nos enquêtés ont su et compris l’objectif et l’utilité de latrines. L’interdiction religieuse et la peur de malheur peuvent surgir après l’utilisation de celle-ci sont les motifs de la non utilisation de latrine pour les ménages Besely. Par contre, la majorité de nos enquêté ont fini par utiliser la latrine. Suite à cela, il y a une petite diminution sur le taux de la diarrhée au sein du village. Notre intervention a convaincu neuf (9) ménages à utiliser de latrines. En tant que médiateur culturel, nous suggérons aux responsables de projet d’adopter une méthode ou technique de communication et d’animation plus simples et faciles à comprendre comme la communication en image et la participation de la communauté. Pour les autres qui refusent d’en utiliser, nous suggérons la pratique du « hady lavaka ».

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CONCLUSION GENERALE

A Madagascar, l’équipement en latrines est très insuffisant voire inexistant en zone rurale. Seuls 11% des ménages ont accès à des installations sanitaires adéquates. Nous estimons que près d’un tiers de la population font leurs besoins dans la nature. Ceux-ci ont de nombreuses conséquences sanitaires ou même économiques. L’Unicef et ses partenaires ont donc lancé le mardi 4 octobre un programme visant à ramener à 1% le taux de défécation à l’air libre d’ici 2018. Un budget de 11,5 millions de dollars sera ainsi consacré pour cette sensibilisation. L’Unicef ne prévoit pas de construire des latrines pour chaque foyer. L’argent sera utilisé pour conscientiser les populations sur l’intérêt concret de ne plus faire leurs besoins dans un champ ou sur la plage. « Le fait de déféquer à l’air libre peut avoir des impacts sur l’économie du pays, sur le tourisme, sur le revenu des ménages et aussi sur les maladies », affirme Evariste Kouassi, membre de l'Unicef. Or, la question d’utilisation de latrines est un problème pour la population malgache surtout dans les milieux ruraux.

En effet, la société malgache d’antan vivait sous des règles strictes consistant à uniformiser les membres dans leur comportement au sein de la société dans laquelle ils vivent. Le but est de maintenir la cohésion et l’harmonie de la relation sociale. Par conséquent, plusieurs règles ont été mises en place, Donc les gens se conforment à des mêmes modèles qui sont propres à leur communauté. Ils doivent agir dans le respect de la mémoire de leurs ancêtres et doivent être dignes de la droiture et de la valeur qu’ils incarnent. Un mauvais comportement aurait comme conséquence de ternir l’image de la famille entière, et donc celle des générations passées. Les ONG ou les acteurs de développements ne peuvent pas donc se passer de ce contexte socioculturel pendant les exercices de leurs fonctions dans les villages. L’ONG WASH sensibilise pour la construction et/ou l’utilisation des latrines partout dans le fokontany Besely, Commune Rurale Belobaka. L’analyse des impacts de cette action fut l’objet de notre travail et va de paire avec. Sur ce, nous avons vu les techniques de médiation et/ou de communication établies pour le changement de comportement des villageois vis-à-vis de latrines. Nous avons situé notre travail dans le sens des impacts de la sensibilisation en vue d’une construction et/ou l’utilisation de latrines. C’est dans cette perspective que nous avons déduit après maintes observations, expérimentations et enquêtes menées sur notre

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terrain d’étude, que dans le fokontany Besely, nos propositions hypothétiques peuvent être confirmées et que notre problématique a atteint un certain niveau d’effectivité. Toutefois, malgré les efforts d’objectivisation de la démarche de notre recherche, nous ne pourrions nous vanter d’une totale véracité et d’une infaillible exactitude de nos acquis. Ainsi nos hypothèses ne sont pas atteintes à 100%. Ce qui importe de souligner, c’est que depuis l’entrée des projets de développements étrangers à Madagascar, les malgaches ont tant bien que mal mélangé ce qui est typiquement malgache avec les apports étrangers. De ce fait, nous assistons à une transformation en bien ou en mal, de la culture malgache. Par ailleurs, la famille est le milieu voire un microenvironnement social où chacun prend vie, se développe et s’épanouit. Elle offre dans la mesure du possible une atmosphère d’appartenance, d’acceptation et de sécurité. Elle incarne ce lieu d’où l’on provient, où l’on réside, un foyer permanent où l’on apprend. On commet parfois des erreurs, on transgresse les lois sociales et morales. Mais quoi qu’il en soit c’est toujours la famille. La famille constitue, en effet, le produit du système social et reflétera ainsi son état de culture. De plus, avec la progression du monde actuel, la mondialisation est le premier garant de l’homogénéité des êtres humains du monde entier. Les malgaches sont orientés peu à peu vers une nouvelle vision vis à vis de l’utilisation de latrine car au fur et à mesure que l’utilisation de la latrine se répand, celle-ci est devenue de plus en plus acceptable par les malgaches. Le changement de comportement évolue avec le temps. Mais il est dans l’obligation des médiateurs culturels de trouver des solutions consensuelles possibles aux problèmes qui sévirent dans la nation ou dans la communauté afin que tout le monde puissent s’épanouir à la vie. Ainsi est-il possible de trouver une solution consensuelle à tous les problèmes ?

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BIBLIOGRAPHIE

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ARTICLES/ LOIS/ DICTIONNAIRE

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WEBIOGRAPHIES

- http//www.communiquance.com/stratégie/image - omprendrechoisir.com/comprendre/techniques-de-négociation - www.constellation-business.com › Dépêches - www.editionshelpmedical.com › Editions Help Médical › Conseils santé - www.memoireonline.com › Arts, Philosophie et Sociologie › Sociologie - www.wikiwater.fr › Assainir et préserver › Collecter les effluents

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ANNEXES

I- QUESTIONNAIRE

A- ETATT CIVIL DE L’ENQUETE

1- A quelle tranche d’âge vous vous appartenez ? ] 15- 205[;] 20- 25[;] 25- 30[;] 30-35[;] 35-40[;] 40- 45[

2- Etes vous maries ou célibataire? » 3- En quel niveau d’étude vous êtes arrêtés ? Primaire Secondaire Supérieur

4- Pouvais-je savoir votre confession? 5- Quel est votre activité principale? 6- A quel groupe ethnique appartenez-vous ? 7- Avez-vous des enfants? Si oui, combien ?

B- QUESTIONS SUR LE MENAGE

1- Combien de personnes vivent habituellement dans le ménage ? 2- Y a-t-il des enfants moins de 5 ans chez vous ? Si oui, où jetez-vous ses excréments ? 3- D’habitudes, où est-ce que les adultes vont pour faire ses besoins ?

C- QUESTIONS SUR LA LATRINE

1- Utilisez vous et votre famille de latrine ?

 SI OUI Quel type de latrine avez-vous ? En quelle année votre latrine a été construite ?

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L’utilisez-vous effectivement ? Pourquoi ? Qui a pris la décision d’en construire ? Y a-t- il d’autres ménages qui la partage avec vous ?

 SI NON Pouvons nous en savoir pourquoi ?

2- Pour vous une latrine c’est quoi ? 3- Quel est votre source d’information habituelle relative au latrine ? 4- Avez-vous été déjà sensibilisé pour la construction et/ou utilisation de latrine ? Si oui, quand a été la dernière fois ? 5- Qu’est ce que vous pouvez nous donner comme information sur la raison de cette sensibilisation ?

D- QUESTIONS SUR LA SANTE

1- Est-ce qu’il y a des moments où les membres de la famille ont eu la diarrhée au cours de ces deux dernières semaines ? 2- Si oui, combien et qu’avez-vous fait ? 3- Pour vous quelles peuvent être la cause de la d’arrhée ? 4- Pour la prévention de cette maladie, quelles masures prenez-vous ? 5- Est-ce que l’utilisation de latrine fat partie de la prévention de cette maladie ? Si oui, avez-vous l’intention d’en utilisé ?

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II- ARTICLES DE JOURNAUX

. 52% des Malgaches n’ont pas de latrines

Avec ce rythme, Madagascar ne pourra jamais atteindre le 7ème objectif du millénaire, celui de réduire de moitié le pourcentage de la population qui n’a pas accès à un approvisionnement en eau potable ni à des services d’assainissement de base. Selon le rapport provisoire de l’Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dressé par l’Union Européenne, seuls 45% de la population ont accès à l’eau potable. Le taux de pauvreté des Malgaches s’est accru durant cette crise. L’inexistence des services d’assainissement de base, comme les toilettes ainsi que des latrines sont le reflet indéniable de cette pauvreté. Selon le rapport provisoire des Nations Unies, 52% des Malgaches ne disposent pas de toilettes ni de latrine et 45% seulement de la population ont accès à l’eau potable. De ce fait, Madagascar rencontrera des difficultés pour atteindre l’OMD 2015.

Le nombre des sans-abris a connu une augmentation considérable durant cette crise et en raison de l’absence d’une maison décente où s’abriter, ils n’ont le choix que de déféquer dans tous les coins de rue. On ne s’étonne plus de voir cette pratique au beau milieu de l’avenue de l’Indépendance et en plein jour. Toujours à Analakely, mais derrières les pavillons du coté de l’ex Somacodis, les besoins des commerçants du lieu sont déversés dans un canal qui sert également à certains pour se laver ou pour laver leurs habits. Menace de déforestation.

Ce 7ème objectif du millénaire fixe également le but de réduire la perte de la biodiversité et d’atteindre d’ici à 2015, une diminution significative du taux de perte. A Madagascar, 21,6% de nos terres sont menacés de déforestation. Les richesses forestières tendent à disparaitre petit à petit. Depuis quelques temps, des entreprises étrangères se dressent en maître du territoire malgache. Quelques unes accaparent les terres et détruisent

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les forets qui pourraient entraver leurs exploitations. La destruction prend une certaine ampleur et ces entreprises d’exploitation minière s’en prennent au grand sud-est de Madagascar après la conquête de l’Est. Le pouvoir actuel laisse perpétrer le massacre malgré les tapages médiatiques relatifs à la lutte contre la déforestation.

Hade'nah

. Accès à l’eau potable et aux latrines : le taux de 44 % est encore faible

Écrit par Courrier Mardi, 01 Avril 2014 09:31

Selon les dernières statistiques de l’Institut national de la statistique (Instat) en matière d’adduction d’eau potable en milieu rural, des résultats probants ont déjà été obtenus. Toutefois, le taux d’accès de 44 % reste faible malgré l’abondance des ressources en eau à Madagascar. En effet, le secteur de l’assainissement est indissociable à celui de l’eau. Le taux d’accès aux infrastructures d’assainissement au niveau rural est actuellement à 46 %. Ce manque présente ainsi une triple catastrophe à la fois sanitaire, économique et écologique. De ce fait, afin que le pays puisse atteindre les objectifs du millénaire pour le développement dans ce secteur, une politique accordée au secteur assainissement et hygiène doit être adoptée par les dirigeants. Des répercussions sociales Outre cela, les répercussions sociales du manque en eau potable et en assainissement entraînent des conséquences graves pour la population, si l’on ne cite que les risques sanitaires et l’entrave à l’éducation des enfants.

Dans le secteur économique, les conséquences résident essentiellement dans la perte

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de temps pour aller chercher de l’eau, les dépenses élevées en eau et le coût de traitement des maladies. Il est indéniable que l’eau est essentielle à la vie et indispensable à tout domaine de développement, entre autres l’agriculture, les industries, l’énergie hydroélectrique, l’élevage, le tourisme, mais elle assure également l’intégrité des écosystèmes vitaux. A noter que le mode d’approvisionnement en eau est la source améliorée englobant l’eau courante ou branchement particulier, les bornes-fontaines ou pompes publiques ainsi que les puits aménagés. L’observatoire de l’Itasy se démarque Aussi, l’évolution de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les observatoires ruraux a-t- elle été présentée la semaine dernière.

Selon l’enquête menée par le réseau d’observatoires ruraux, l’observatoire de l’Itasy se démarque par la grande disponibilité de la source améliorée grâce à la mise en place de bornes-fontaines par le programme Saha. Il s’agit en effet du seul observatoire qui ait surpassé l’OMD en matière d’accès à l’eau potable. Contrairement à cela, les observatoires de Toliara, de Marovoay et de Fenerive-Est sont les plus lésés en raison de l’indisponibilité d’infrastructures adéquates. Les ménages qui utilisent de l’eau en provenance de la source améliorée y sont respectivement de 1 %, 5 % et 9 % en 2012.

Dans le domaine de l’assainissement, plus précisément dans l’utilisation de latrines, des attentions particulières sont vivement sollicitées pour les observatoires de Marovoay et de Toliara. Ces derniers ont renoncé aux installations sanitaires d’aisance pour des raisons d’ordre culturel. De même, l’utilisation de latrines est quasi inexistante dans l’observatoire de Farafangana. En revanche, l’observatoire de Fenerive-Est se trouve en tête suite aux sensibilisations axées sur l’eau et l’assainissement.

Dimisoa

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. Hygiène et assainissement : la moitié des Malgaches défèquent encore à l’air libre

Écrit par Courrier, Mercredi, 20 Novembre 2013 12:58

De grands efforts sont encore nécessaires pour que chaque famille malgache puisse avoir chez elle des latrines suivant la norme. Selon les derniers statistiques, cinq Malgaches sur 10 effectuent encore la défécation à l’air libre si dans le monde environ 2,5 milliards de personnes n’utilisent pas de latrines en 2011, soit 36 % de la population mondiale. Malgré la sensibilisation et l’existence des maladies liées à la défécation à l’air libre, nombreux sont les Malgaches qui refusent d’en avoir. Ce sont surtout ceux qui habitent les côtes qui sont les principaux concernés. En effet, dans certains endroits, les gens respectent encore les « fady » et ne veulent pas que l’on construise des latrines chez eux. Ils préfèrent faire leurs besoins au bord de la mer, Pour la commune urbaine d’Antananarivo, c’est dans le fokontany Anosibe Mandrangobato qu’a été effectuée une sensibilisation concernant l’assainissement et l’hygiène.

A Madagascar, différents ONG œuvrent actuellement dans le domaine de l’assainissement et de l’hygiène afin que les Malgaches puissent jouir d’une bonne santé. En effet, 51% des enfants malgaches n’ont pas une croissance régulière à cause de la saleté au milieu de laquelle leurs maisons d’habitation sont installées. Par ailleurs, à cause de la défécation à l’air libre, les maladies comme la diarrhée les affectent également et tue des milliers d’entre eux. Les conséquences économiques de ces maladies aggravent la pauvreté dans laquelle vit la majorité des Malgaches.

Selon l’Unicef, les problèmes de l’eau et de l’assainissement sont nombreux: moins de deux personnes sur dix (14%) ont accès à des infrastructures d’assainissement améliorées, près de 8 millions personnes font encore leurs besoins dans la nature (39%). Chaque année, en raison de ce faible accès des ménages à des installations sanitaires adéquates, 500 000 tonnes d’excréments sont rejetées dans la nature et constituent une source importante de contamination et de maladies liées à l’eau, dont notamment les maladies diarrhéiques. Madagascar figure parmi les 19 pays au monde qui célèbrent

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chaque année la journée mondiale des latrines et cette fois-ci, la célébration nationale a été effectuée hier dans la commune Alarobia Ambatomanga.

Dimisoa

. Dépêche du 20/11/2013 – Hygiène &

Assainissement : Les latrines demeurent un luxe

Le défi reste à relever pour parvenir aux normes internationales d’une latrine. Le changement de comportement est encore difficile. L’utilisation de latrine n’est pas encore une priorité des ménages. En plein centre ville, l’odeur de la défécation à l’air libre est insupportable. La prolifération de constructions illicites aggrave la situation, dans la mesure où les fondations des maisons se font sur une buse d’évacuation. Dans les quartiers proches du canal Andriantany, les habitants se cachent derrière les conditions géographiques, humides des quartiers pour ne pas construire de latrines et versent ainsi leurs déchets fécaux dans le canal.

La commune urbaine d’Antananarivo (CUA) admet que qu’il y a encore beaucoup à faire pour atteindre les normes internationales quant à l’utilisation des latrines. « L’octroi d’un permis de construire est conditionné par la mention construction de latrine. Toutefois, plus de la moitié des Tananariviens n’en ont pas et ils font leur besoin n’importe où (…) Il nous est difficile d’atteindre les normes internationales sur l’utilisation des latrines, c’est pourquoi la mairie a mis en place des latrines publiques. Celles-ci sont au nombre de dix sept depuis le début de l’année », a noté Olga Rasamimanana, secrétaire général de la CUA, hier, à l’occasion de la Journée mondiale des latrines.

Le fond du problème réside dans la mentalité et la volonté des gens d’utiliser des latrines. Lovy Rasolofomanana, représentant résident de Water Aid l’a souligné, hier à Ambatomanga. « L’assainissement est négligé sur le plan budgétaire, étatique et individuel. Pourquoi des gens peuvent-ils construire une maison même en bois et pas des latrines dont la dalle coûte 10 000 ariary », a t-il demandé. Il fait appel ainsi à chaque individu, à toute les autorités compétentes dont l’État, les ONG et associations œuvrant dans le secteur Wash, s’entraider et à coordonner leurs actions pour accroître le taux

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d’utilisation des latrines qui est de 48% dans l’ensemble du pays. Pour sa part, Water aid effectue une promotion de dalles San plate, pour que les latrines soient à la portée de tous. La non-utilisation de latrines affecte également la santé, surtout des enfants de moins de cinq ans. La principale maladie liée à l’insalubrité est la diarrhée. Selon la dernière enquête démographique et de santé, la diarrhée est la deuxième cause de mortalité infantile, elle enregistre un million de consultations médicales par an.

Source : L’Express de Madagascar

. WSUP : 42.000 personnes ont accès à l’assainissement amélioré

Un succès ! Le projet Water sanitation for the urban poor (Wsup) a permis d’améliorer l’accès aux produits et services d’assainissement améliorés à 42.000 personnes, et a sensibilisé 193.000 personnes à l’adoption des bons comportements en termes d’hygiène. Il a également favorisé l’amélioration du service en eau de 230.000 personnes dans les six arrondissements de la commune urbaine d’Antananarivo et de la population de 10 communes périurbaines. Un tel bilan encourageant a été communiqué hier par le directeur des opérations de l’association Miarintsoa, Domoina Randriamiarana à la commune Ampitatafika. Cette commune a accueilli une manifestation d’envergure qui entre dans le cadre de la journée mondiale des latrines, célébrée chaque année le 19 novembre.

Les initiateurs de ce projet et leurs partenaires dont Care International et WaterAid ne comptent pas s’arrêter là. D’ici 2015, WSUP vise à améliorer l’accès de 93.000 personnes additionnelles à l’assainissement et à sensibiliser près de 200.000 personnes aux bonnes pratiques d’hygiène. Dans la foulée, WSUP compte également renforcer ses approches afin de responsabiliser les parties prenantes locales et les bénéficiaires dans la poursuite des actions, ce pour assurer sa pérennité.

Une foire de latrines hygiéniques

Pour en revenir à la célébration de la Journée mondiale des latrines, WSUP et ses partenaires ont choisi d’appuyer leurs communes d’intervention ainsi que les comités Wash dans le renforcement des activités de sensibilisation. Une foire des latrines

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hygiéniques se tient hier et ce jour au marché d’Ampitatafika. A cette occasion, les acteurs locaux dans l’assainissement (maçons, quincailleries, associations…) exposent leurs produits et services en la matière.

Pour la commune Ampitatafika, cette initiative est d’une importance capitale dans la mesure où 30% de la population de cette localité n’ont pas de toilette si on se réfère à l’information émanant de l’adjoint au maire, Jean-Raymond Rasolonjatovo. En outre, presque la moitié des toilettes utilisées par la communauté ne correspond pas aux normes requises.

L’absence de toilette chez certains ménages s’explique généralement par le manque de moyen financier, mais l’exigüité de leur terrain ne leur permet pas de prévoir d’éventuelles constructions. Face à cette situation la commune projette de construire un bloc sanitaire et des toilettes publiques pour pallier l’insuffisance d’infrastructures d’assainissement et combler les besoins de ses 60.000 âmes, reparties dans 13 fokontany.

Source : newsmada.com

. Défécation à l’air libre : 10 400 Malgaches par an meurent de la diarrhée

Pour Madagascar, la célébration de la journée mondiale des toilettes a été célébrée dans la commune rurale d’Ambatomanga. Le Water Aid avec d’autres collaborateurs, mettent en vente des techniques de marketing visant à permettre à tous les Malgaches d’avoir accès aux latrines. Le Water Aid avec d’autres collaborateurs, mettent en vente des techniques de marketing visant à permettre à tous les Malgaches d’avoir accès aux latrines.

Environ 10 400 Malgaches, dont 6 900 d’enfants de moins de 5 ans, meurent de la diarrhée tous les ans. C’est même la deuxième cause de la mortalité infantile dans le pays. C’est ce qui a été enregistré lors de la célébration de la Journée Mondiale des toilettes, dans la commune rurale d’Ambatomanga hier. Des chiffres alarmants. Tout ceci est effectivement causé par l’impureté de l’eau et au manque d’assainissement et d’hygiène, selon les explications. En effet, l’on sait qu’il n’y a même pas trois ans de cela, 12 millions de Malgaches ont encore déféqué à l’air libre, soit 60% de la population. Et c’est seulement 39,5% de cette population qui a accès à des latrines munies de dalles. Le

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mauvais assainissement, un problème qui fait perdre des sommes énormes au pays car selon toujours les explications, « le pays perd 201 milliards d’Ariary par une somme équivalente à 15 115 Ar par personne, soit 1% du PIB ».

En d’autres termes, « tous les ans, Madagascar perd 0,8 milliard de dollars à cause des pertes en productivité pendant la maladie, le temps d’absentéisme au travail et à l’école engendré par la non-utilisation de latrines». Des problèmes évitables, selon les dires, si tous les Malgaches utilisent une latrine et évitent de déféquer à l’air libre. En effet, le thème choisi pour la célébration de cette journée mondiale des toilettes, est : « Ataontsika laharam-pahamehana ny Fahadiovana », la traduction libre de « priorisons les questions d’hygiène ». Pourtant, selon les constatations du Représentant Résident du Water Aid, Lovy Rasolofonamana, hier à Ambatomanga, lors de cette journée, la réalité en est autrement, malgré les conséquences graves que pourrait engendrer ce manque d’assainissement et d’hygiène. Ainsi, à l’occasion de cette journée, cette Ong internationale, par le biais d’un nouveau rapport co-publié par le Conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement (WSSCC), de lancer un appel à l’endroit des gouvernements, de la société civile, et les entreprises que « nous ne pouvons plus attendre».

Source : Midi Madagasikara

. Les Objectifs du Millénaire pour le développement Huit objectifs pour 2015 :

1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim 2. Assurer l’éducation primaire pour tous 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes 4. Réduire la mortalité infantile 5. Améliorer la santé maternelle 6. Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies 7. Préserver l’environnement 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Source : PNUD, septembre 2014

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III- PHOTOS PRIS LORS DE LA DESCENTE SUR TERRAIN :

1 : Entretien avec les leaders locaux

2 : Lavage des mais après la selle

4 : Latrine d’une de nos enquêtés

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IV- FICHE SIGNALETIQUE

Nom : RAKOTOARISOA Prénoms : Marie Annecy Née le : 02 octobre 1989 à Mahajanga Situation familiale : Célibataire Sexe : Féminin

Adresse actuelle et contact : Bloc I3 Cité universitaire Ambolokandrina, Tel : 033 20 439 23/ 034 74 628 70 Etudiante du Département d’Etudes Françaises et Francophones (DEFF) Parcours : Médiation et Management Culturel (MMC)

Thème global : « Analyse des impacts de la sensibilisation à l’usage des latrines : Cas dufokontanyBesely, Commune Rurale Belobaka, Mahajanga ».

Rubrique épistémologique : 3 Pagination : 105 Tableaux : 15 Schémas : 5 Photos : 4 Référence bibliographique : 29 Articles/ loi/ dictionnaire : 13 Site Web : 6 Mots clés : Eau, hygiène, assainissement, latrine hygiénique, WC, défécation, culture, mythe, communication, changement, comportement, sensibilisation, médiation, participation, santé, diarrhée.

Directeur du mémoire : Docteur RABARIJAONA Bernardin Victor

Auteur du mémoire : RAKOTOARISOA Marie Annecy

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