------PROCESSUS D’URBANISATION ET ENJEUX FONCIERS

CAS DE LA COMMUNE RURALE D’ANOSIALA DISTRICT D’ REGION

Mémoire pour l’obtention du diplôme de MASTER en GEOGRAPHIE

Présenté par : RAKOTONIRINA Rova Andoniaina, M2 P2 Sous la direction de : Mme RAMAMONJISOA Joselyne, Professeur Emérite

Le 08 Février 2017

Année Universitaire : 2015 - 2016 Université d’ Arts, lettres et sciences humaines Mention géographie ------

PROCESSUS D’URBANISATION ET ENJEUX FONCIERS CAS DE LA COMMUNE RURALE D’ANOSIALA DISTRICT D’AMBOHIDRATRIMO REGION ANALAMANGA

Mémoire pour l’obtention du diplôme de MASTER en GEOGRAPHIE

Présenté par : RAKOTONIRINA Rova Andoniaina, M2 P2

Sous la direction de : Mme RAMAMONJISOA Joselyne, Professeur Emérite

Président : M. James RAVALISON, Professeur

Juge : Mme Felana OLISOA, Maître de Conférences

Année Universitaire : 2015 – 2016

REMERCIEMENTS

Avant tout, je tiens à remercier Dieu de m’avoir guidé tout au long de ma vie et mes études, de m’avoir donné la force et tout le temps nécessaire pour réaliser ce présent dossier. A ma famille et ma compagne pour leur soutien moral et financier qui m’ont été d’une très grande aide.

Ensuite nous exprimons notre très profonde gratitude et reconnaissance

à toutes les personnes qui s’identifient à travers ce dossier de mémoire et surtout à:

 Madame Joselyne RAMAMONJISOA, qui, malgré ses nombreuses responsabilités, nous fait l’honneur de diriger et d’encadrer ce dossier de mémoire.

 Madame Felana Raharisoa OLISOA, avec son appui et sa convivialité, nous a reçu et encadré professionnellement dans la Direction des villes, et de la planification territoriale au sein du Ministère auprès de la

Présidence en charge des Projets Présidentiels, de l’Aménagement du

Territoire et de l’Equipement.

 Madame Soamihanta Vololoniaina RAKOTOBE, Deuxième

Adjointe au Maire de la Commune Rurale d’Anosiala, qui nous a reçu et aidé sans hésitation dans la collecte des informations concernant la Commune.

 Aux Chefs de Fokontany de la commune d’Anosiala, malgré toutes leurs responsabilités quotidiennes, nous a accordé du temps pour la collecte des données dans leurs Fokontany.

 Aux membres du jury qui ont bien voulus évaluer ce dossier de mémoire.

Nous sommes aussi très redevable à l’égard de tous les Enseignants chercheurs du Département de Géographie qui ont contribué à notre formation, et tous les amis, les collègues qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire.

A toutes et à tous, j’accorde mes remerciements les plus sincères.

I

SOMMAIRE

Page

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………... 1 Première partie – Situation démographique et économique de la G commune rurale…………………………………………………………………………... l3 Chapitre I - Saturation de la ville d’Antananarivo et périurbanisation de la commune o rurale d’Anosiala…………………………………………………………………………………………………………. s6

Chapitre II - Démographie d’Anosiala : une croissance remarquable…………………………….. 13s

Chapitre III – Les sources de revenu de la population de la Commune: diversifiées mais a prédominance du secteur primaire……………………………………………………………………………… 18i

Deuxième partie – Evolution de l’occupation de l’espace et problèmes r fonciers dans la commune…………………………………………………………… 26e

Chapitre IV - Interaction du foncier et de l’urbanisme : atouts et contraintes……………….. 27

Chapitre V - Pression des espaces ruraux face à l’urbanisation……………………………………… 34A m Chapitre VI - Conflits fonciers : blocage au processus d’urbanisation……………………………. 38 é Troisième partie – Les enjeux de la dynamique foncière dans la n commune face à l’urbanisation……………………………………………………... 44 a

Chapitre VII - Importance d’une stratégie foncière et d’un plan d’urbanisme……………….. 45 g e Chapitre VIII – Polymorphisme des constructions face aux enjeux fonciers…………………… 49 m Chapitre IX - Sécurisation foncière et devenir des habitats traditionnels et résidences e secondaires…………………………………………………………………………………………………………………. 55 n

CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………………………………………… 58 t f

o n c i e

rII

Résumé

Remarquant la saturation des activités et de la population dans la ville d’Antananarivo d’un côté, la situation administrative, géographique et stratégique de la Commune rurale d’Anosiala d’une autre, ce dossier de mémoire vise à analyser et comprendre le processus d’urbanisation et les enjeux fonciers engagés dans la commune d’Anosiala.

La démarche de notre recherche repose sur la confrontation entre l’urbanisation et le dynamisme foncier en passant par les conflits fonciers et leurs résolutions pour ne pas freiner la positivité de l’urbanisation. Ainsi, l’importance de la maîtrise de l’étalement urbain vis-à-vis de l’occupation du sol devient la priorité de la politique urbaine locale. La maîtrise foncière se place alors au cœur de l’enjeu foncier face à la consommation incessante de l’espace. En conséquence, cette recherche consiste à trouver le juste équilibre entre l’urbanisation et l’importance des réserves foncières pour un développement urbain durable.

Mots clés : Urbanisation - Périurbanisation - Enjeux fonciers - Développement urbain durable - Anosiala.

Abstract

Noticing the saturation of the activities and population in the town of Antananarivo on a side, the administrative and geographical situation and also the strategic status of the rural District of Anosiala in another, this file of memory want to analyse and understand the process of urbanisation and the land challenges engaged in the Commune of Anosiala.

The approach of our research rests on confrontation between urbanisation and land dynamism via the land conflicts and their resolutions not to slow down the positivity of the urbanisation. Thus, the importance of the control of the urban sprawl with respect to the occupation of the ground becomes the priority of local urban policy. The land mastership is placed in the middle of the land challenges about the ceaseless consumption of space. This research consists in finding right balance between the urbanization and the importance of land concerning a durable urban development.

Keywords: Urbanization - Suburbanisation - land Challenges - Urban Sustainable Development – Anosiala

III TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CARTES Page Carte n°1 : Localisation de la zone d’étude…………………………………………………………………………… 4 Carte n°2 : Réprésentation du nombre de population et de sa densité dans chaque Fokontany…….. 17 Carte n°3 : Vue aérienne de l’évolution de l’occupation du sol de la commune d’Anosiala….. 35

LISTE DE FIGURE Figure n°1 : Courbe d’évolution de la population...... …………………….. .14 Figure n°2 : Histogramme du nombre de population et courbe de densité dans chaque Fokontany………………………………………………………………………………………………………………………….. 16 Figure n°3 : Barre groupé du nombre de tête d’animaux d’élevages…………………………………... 24 Figure n°4 : Représentation de l’interaction entre foncier et urbanisme……………………………. 31 Figure n°5 : Interdépendance entre l’aménagement et le foncier………………………………………. 32 Figure n°6 : Les ventes de parcelles avec plusieurs acheteurs…………………………………………….. 39 Figure n°7 : Les stratégies d’après conflits………………………………………………………………………….. 42 Figure n°8 : Schéma de la relation entre plan d’urbanisme et stratégie foncière………………… 48

LISTE DE TABLEAU Tableau n°1 : Nombre d’habitants dans les 17 Fokontany de la commune………………….………. 15

LISTE DES PHOTOS Photo n°1 : Site d’emprunt d’Ambavarano…………………………………………………………………………. 12 Photo n°2 : Commerce informel de légume et fruit au bord de la RN 4 (A Alakamisy)………… 19 Photo n°3 : Le marché d’Alakamisy…………………………………………………………………………………….. 20 Photo n°4 : Les employés de l’entreprise franche MKLEN (heure de pause)……………………….. 21 Photo n°5 : La Société de Construction et de Bâtiment ou SCB en activité………………………….. 22 Photo n°6 : Exemple d’exploitation de granite par des particuliers…………………………………….. 22 Photo n°7 : Exemple de ménage rural éleveur……………………………………………………………………. 24 Photo n°8 : Zone agricole sous pression de l’occupation du sol par l’urbanisation………………. 36 Photo n°9 et n°10 : Habitat individuel sous pression des logements sociaux à caractères urbaines…………………………………………………………………………………………………………………………….. 37

IV Photo n°11 : La cité du Ministère de la Justice – Cour des Comptes…………………………………… 39 Photo n°12 : L’Hôpital Universitaire de Santé Mentale d’Anjanamasina…………………………….. 40 Photo n°13 : Maison traditionnelle Malagasy (Imerina)……………………………………………………… 50 Photo n°14 : Les villas de hauts standings – Résidence secondaire des citadins d’Antananarivo………………………………………………………………………………………………………………….. 51 Photo n°15 : Maison de type urbaine au bord de la RN 4 – Snack / service d’entretien de véhicule……………………………………………………………………………………………………………………………… 51 Photo n°16 : Les habitats à étages……………………………………………………………………………………… 52

Photo n°17 et n°18 : Les habitats pavillonnaires. (Logements sociaux : Trano mora et Cité des fonctionnaires)………………………………………………………………………………………………………………….. 53

V Glossaire

Aménagement foncier : Il désigne les travaux à vocation de transformer l’aspect physique et les conditions d’utilisation du sol en vue d’une exploitation.

Aménagement du territoire : Ensemble des dispositions mise en place pour organiser l’occupation et l’exploitation d’une étendue de terre sur laquelle vivent un groupe humain, une collectivité politique en vue de satisfaire ses besoins.

Commune centre : Anciennement désigné « centre-ville », elle englobe les principales activités économiques et sociales d’une agglomération et se place au centre ou en pôle de plusieurs Communes périphériques.

Etalement urbain : Phénomène de développement des surfaces urbanisées en périphérie des villes. On peut ainsi parler de périurbanisation.

Fokontany : Structure administrative de base instaurée depuis 1976 et maintenue jusqu’à aujourd’hui. Il comprend plusieurs villages ou hameaux.

Foncier : Il peut être traduit comme substantif, dans le cas où il recouvre l’ensemble des relations entre l’Homme et la terre, ou comme qualificatif, dans le cas où il renvoie à l’ensemble des règles qui sont relatives à l’appropriation privative des terres.

Guichet foncier : Un bureau qui délivre les certificats fonciers aux usagers qui en font la demande. Les certificats fonciers ont une valeur juridique quasiment égale à celle des titres.

Immatriculation : Régime juridique applicable à la propriété foncière garantissant à celle-ci un caractère définitif et inattaquable.

Mpanera : Personne qui joue le rôle d’intermédiaire dans les transactions.

Périmètre de sauvegarde : Périmètre destiné à sécuriser des zones vulnérables ou stratégiques qui sont sensible à plusieurs phénomènes consommant de l’espace, notamment l’urbanisation.

Politique foncière : La manière de conduire et d’envisager le foncier. Le choix de politique foncière détermine le projet de société que l’on entend mettre en œuvre.

VI Portefeuille foncière : Politique d’intervention foncière qui vise à gérer la capitale foncière composée des ventes, des achats et toutes activités liées au foncier.

Réforme foncière : Elle modifie la nature des titres et des droits détenus sur l’espace. Cette réforme pose donc toujours le problème de la nature des droits sur la terre, et par opposition à la réforme agraire, ne vise pas une redistribution des terres, mais plutôt une exploitation meilleure de celle-ci sans modifier la titularisation de leur propriétaire.

Régulation foncière : Ensemble des mesures prises pour garantir le fonctionnement des systèmes fonciers ou pour contrôler ou corriger ce fonctionnement.

Réserve foncière : Espace érigée par arrêté du Ministre chargé des Domaines en zone à statut spécifique dont la destination est de promouvoir une activité économique telle que le tourisme, l’agriculture, l’industrie.

Stratégies foncières : La façon dont un acteur réalise ses divers objectifs en fonction des contraintes auxquelles il est soumis et des moyens dont il dispose.

Sécurisation foncière : Ensemble de mesures et d’outils qui permet aux détenteurs de droits fonciers de jouir de ces droits et d’être protégés contre d’éventuelles contestations.

Trano mora : Se traduit littéralement par « Logement à moindre coût », terme donné aux logements sociaux de la cité FITIAVANA sis à Anosiala et aussi à Mahajanga.

Urbanisation : L’urbanisation est l'action d’urbaniser, c'est-à-dire de favoriser, de promouvoir le développement des villes par la transformation de l'espace rural en espace urbain.

Urbanisme : l'art de construire, de transformer, d’aménager les villes au mieux de la commodité, suivant les règles de L'esthétique et de l'hygiène. En tant que discipline et domaine professionnels, l'urbanisme recouvre l'étude du phénomène urbain, l'action d'urbanisation et l'organisation de la ville et de ses territoires.

Vary mitsangana : Gargote où l’on consomme debout les repas proposés, principalement à base de riz.

Ville nouvelle : Une ville, ou un ensemble de communes, qui naît généralement d’une volonté politique, et qui se construit en peu de temps sur un emplacement auparavant peu ou pas habité.

VII

ACRONYMES

AMDP : Arindra ny Malagasy ho Dingam-Pandrosoana

ANALOGH : Agence Nationale d’Appui au Logement et l’Habitat

AR : Ariary

BD : Base de Données

BIF : Birao Ifoton’ny Fananan-tany

CHEC : China Harbour Engineering Company

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CNaPS : Caisse Nationale de Prévoyance de

COS : Coefficient d’Occupation du Sol

CRA : Commune Rurale d’Anosiala

CSB : Centre de Santé de Base

CTD : Collectivité Territoriale Décentralisée

CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo

FNU : Forum National Urbain

FTM : Foiben-taotsaritanin’i Madagasikara

JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy

PCD : Plan Communal de Développement

PPP : Partenariat Public Privé

PUDé : Plan d’Urbanisme de Détail

PUDi : Plan d’Urbanisme Directeur

RN : Route Nationale

SCB : Société de Construction et Bâtiment

SONAPAR : Société Nationale de Participation

SRAT : Service Régional d’Aménagement du Territoire

VIII INTRODUCTION

Le sol, une des principales richesses et patrimoines des Malagasy, se matérialise au niveau de chaque échelle administrative à Madagascar. Au degré communal, le sol permet à la population de s’investir et de s’épanouir dans l’agriculture, l’élevage ou encore le logement. Toutefois, l’extension des zones d’habitat dans chaque emplacement que ce soit approprié ou non, conduit parfois à divers conflits d’usages depuis toujours à Madagascar et place ainsi la question foncière à l’origine des contraintes ou blocage à la mise en œuvre des politiques d’aménagement du territoire. Pourtant, le marché foncier devrait être le berceau et un apport de fond de financement économique pour chaque action d’aménagement de territoire.

La Commune Rurale d’Anosiala (CRA), dans la Région d’Analamanga, constitue à la fois une collectivité territoriale décentralisée à proximité de la ville d’Antananarivo et une Commune qui attire de nombreuses activités économique et sociale. Par conséquent, la Commune se place au cœur de plusieurs projets d’aménagement depuis le début du XXIème siècle et qui tendent surtout vers l’urbanisation de la Commune ou plus précisément vers sa périurbanisation compte tenu de sa position centre/périphérie avec la Commune Urbaine d’Antananarivo.

Sachant l’importance de la terre et des biens immobiliers pour la population Malgache, le foncier intervient en amont et au centre d’un projet d’aménagement urbain et toutes les échelles de gouvernance et de gestion du pays. Il est donc impossible de dissocier le foncier de l’urbanisme ou de l’aménagement urbain. D’où notre attirance en tant que géographe apprenant dans le domaine de la société et de l’aménagement pour ce sujet intitulé « Processus d’urbanisation et enjeux fonciers ». De ce fait, notre recherche se focalise dans le cadre de la continuité de l’étalement urbain de la ville d’Antananarivo dans les communes périphériques. Les travaux de recherche sont basés sur la question principale suivante : En quoi la périurbanisation engage-t-elle des enjeux fonciers à Anosiala ? Et les questions sous- jacentes suivantes : Le domaine foncier peut-il interagir positivement dans une Commune Rurale face à une évolution de l’occupation du sol qui tend vers une urbanisation ? Quels sont alors ces outils de planification ou politiques ayant le pouvoir de contenir un dynamisme positif du foncier face à l’urbanisation dans la commune ? Ce dossier de mémoire entend répondre à ces problématiques tout en tenant compte de la continuité des recherches et des résultats obtenus dans le dossier de Master I précédent

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 1 et en analysant les faits constatés dans la Commune entre l’année 2014 à aujourd’hui ainsi que la vision de la Commune dans les prochaines années.

Le présent mémoire, sera subdivisé en trois parties distinctes pour mieux aborder ce sujet et ainsi disséquer de manière successive les enjeux fonciers dans le processus d’urbanisation et le développement de la Commune d’Anosiala. La première partie fera une synthèse du dossier de Master I et présente la situation démographique et économique de la Commune Rurale d’Anosiala. La deuxième partie décrit l’évolution de l’espace et les problèmes fonciers de la Commune qui peuvent constituer un blocage aux processus d’aménagement urbain. Et la troisième partie traite les enjeux de la dynamique foncière de la Commune face à l’urbanisation pour ainsi insister sur l’importance de la mise en œuvre des outils de planifications territoriales à l’échelle communale et l’application d’une stratégie et/ou d’une politique foncière crédible en tant que géographe urbain.

Concernant notre technique de recherche, elle s’est déroulée en quatre phases bien distinctes :  La phase de documentation : Entamé dès la fin du 9ème semestre après l’élargissement du sujet qui a été faite de manière systématique tout au long des phases de recherches.  La phase de recherche sur terrain : Elle s’est surtout focalisé sur la progression des faits apparus dans la commune entre 2014 et 2016 avec la collaboration de la Commune Rurale d’Anosiala et des quelques Fokontany parmi les 17 dans la commune.  La phase de dépouillement et d’analyse des données : Elle consistait à regrouper, synthétiser et à traiter de manière minutieuse les données acquises et récoltées lors des descentes sur le terrain.  La phase de rédaction : Elle s’est généralement faite autour des analyses, des commentaires et des descriptions de diverses données déjà compilés en plusieurs croquis et/ou en plusieurs tableaux.

Constatant la diversification des données au fur et à mesure de la phase de documentation, et la progression de la recherche sur terrain, on a opté pour une approche systémique, toujours en prenant compte du dossier de Master I précédent, des recherches et des circonstances rencontrés sur le terrain et les différentes concepts concernant l’urbanisme et le foncier. Nous partirons alors des faits généraux et ferons par la suite une analyse particulière concernant les processus d’urbanisation et ses divers enjeux fonciers qui se manifestent dans la Commune Rurale d’Anosiala dans le cadre de la création de ville nouvelle.

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Première Partie : situation démographique et

économique de la commune d’anosiala

Tout d’abord, une brève présentation est nécessaire pour entamer ce dossier de mémoire, et pour une approche plus pertinente, il est plus qu’essentiel de localiser la zone d’étude et de donner un premier aperçu de la situation géographique et administrative de la commune.

En tant que géographe, il est primordiale de se situé dans l’espace pour faciliter la compréhension du sujet. Géographiquement, la commune d’Anosiala se situe au centre de Madagascar, dans l’ancienne province d’Antananarivo avec les coordonnées géographiques suivantes : 18°47’34.60’’ Sud et 47°25’18.99’’ Est. Administrativement, La Commune Rurale d’Anosiala se trouve dans la région d’Analamanga, dans le district d’Ambohidratrimo. Elle se situe à 20 km au Nord-Ouest du centre- ville d’Antananarivo, et à 5.83 km de la Commune d’Ambohidratrimo au Sud qui est le chef-lieu du District d’Ambohidratrimo. La Commune d’Anosiala est traversée par la Route National n°4 reliant Antananarivo à Mahajanga. La Commune d’Anosiala est entourée par 8 autres communes limitrophes qui sont respectivement au Nord, à l’Est par , Ambatolampy, et , à l’Ouest par et au Sud par Ambohidratrimo et . Anosiala englobe 17 Fokontany qui sont les suivants : Anjanamasina, Tsaramandroso Namontana plus communément appelée Alakamisy, Ivoanjo Tsarahoneneana, Mandrosoa, Ankazo Andriampianianana, Ambohitrinibe, Ambohitsiroa, Manjakazafy, Ambohipiara, Lavahitsiny, Ambatomena, Ambohitsimeloka, Andrakaja, Fiakarana, Avarabohitra, Ambohipanasina et Soamanandray qui est un fokontany mitoyen à l’aéroport d’Ivato. Aussi, quelques autres localités présentent une dynamique très remarquable dans la commune comme le cas d’Ambavarano et Andakana. La carte n°1 nous donne plus de détails concernant la Commune d’Anosiala et ses Fokontany :

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Carte n°1 : Localisation de la zone d’étude

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En effet, La commune s’étend sur 13km d’Est en Ouest avec des distances de la mairie aux Fokontany qui varient entre 1 et 10km ce qui reparti les Fokontany dans tous le territoire de la Commune.

Concernant le milieu naturel, la Commune d’Anosiala possède plusieurs atouts naturels si l’on ne cite que sa superficie très vaste d’où son aptitude à recevoir un exode urbain intense avec des infrastructures urbaines qui peuvent satisfaire tant la population locale que la nouvelle société urbaine et avec un plan d’aménagement urbain réfléchi qui contribue à la fois au développement et à l’embellissement de la Commune. De plus, en matière de végétation, la Commune est aussi touchée par la diminution de la superficie couverte en forêt primaire comme le cas de toute la Région d’Analamanga car la dégradation est tellement rapide et intense qu’il ne reste que quelques lambeaux de forêt. Ainsi, on ne voit généralement que des zones de boisement en Eucalyptus qui fournissent la Commune en bois de chauffe ; et une grande partie de la Commune est constituée d’une zone de savane et de steppe à Aristida utilisée principalement comme pâturage. Concernant la pédologie, elle est composée de sols ferralitiques rouges et une zone de sols volcaniques ; le sous-sol de la Commune est généralement constitué par de l’infra-graphite de par sa situation au niveau de l’axe central de Madagascar. Cette zone de l’Imerina Centrale qui touche la Commune d’Anosiala se caractérise par l’escarpement de faille de l’Angavo et le paysage de collines de l’Imerina de l’Est. A l’Ouest, il y a les plaines d’Antananarivo, dont l’aménagement commençait au temps de la royauté Merina. De ce fait, la Commune présente une succession de collines escarpées et de plaines inondables allant de l’Ouest vers l’Est

Enfin, La commune d’Anosiala est constituée de de plusieurs hameaux, de rizières et de collines recouvertes de chaume ou bozaka, les terres cultivées sont en faibles proportions par rapport à la superficie qui peut être beaucoup plus exploitée en matière d’agriculture, de ce fait, les rizières représentent environ 20%, les collines sont recouvertes de plus de 40% de chaumes et de quelques espèces d’eucalyptus. Il y a aussi la présence du lac d’Andranonandriana qui pourrait très bien accueillir à la fois des infrastructures touristiques que des infrastructures de production d’énergie renouvelable.

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Chapitre I – Saturation de la ville d’Antananarivo et périurbanisation de la commune rurale périphérique d’anosiala

Pour commencer, il est important de comprendre l’origine de la périurbanisation de la commune d’Anosiala. Ce phénomène de périurbanisation est constitué en amont par une recherche d’espace disponible en dehors de la ville d’Antananarivo, se traduit souvent par un étalement urbain qui entraine logiquement une mutation des zones rurales avoisinantes en zone urbaine.

I.1 – La ville d’Antananarivo : cœur de la périurbanisation des communes périphériques

I.1.a - Historique de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme d’Antananarivo

Avant les année 70, l’Aménagement du Territoire était restreint à la gestion des villes au moyen d’un plan d’urbanisme et de la réalisation de quelques projets de développement d’aménagement à vocation agricole. Il s’agit d’opérations de mise en valeur à travers l’exploitation des grands périmètres et des grands aménagements agricoles, ayant principalement pour objectifs la sécurité alimentaire, l’exportation et la fourniture d’intrants aux nouvelles industries. Les années suivantes ont permis à la ville de se focaliser vers d’autre conception en utilisant les divers outils de planification dont le SNAT ou Schéma National d’Aménagement du Territoire qui constitue une indication définissant les grands axes de développement spatial du pays dans l’avenir. À propos du SRAT ou Schéma Régional de l’Aménagement du territoire, dont parmi les 22 régions, seul 07 régions en possèdent depuis 2013 (SRAT Analamanga en cours d’élaboration). Ces outils de la planification ont souvent été développés de manière continue en suivant les projets bénéficiant de l’appui des partenaires extérieurs. Le caractère opérationnel limité de ces outils minimise leur portée et leur contribution à la mise en œuvre d’une politique publique volontariste notamment dans le domaine rural qui a toujours bénéficié de la priorité de l’Etat. Le code sur le plan d’urbanisme a été établi à partir de 1963. La traduction de cette réglementation s’est faite par le code d’urbanisme et de l’habitat selon le décret n° 63 - 192 du 27 mars 1963.

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En 2004, on a lancé le projet de PUDi ou Plan d’Urbanisme Directeur et il a été agréé en 2006. Cet outil de planification urbaine s’applique principalement auprès de communes ayant plus de 10 000 habitants et ayant des caractères spécifiques. Dans son ensemble, 14 PUDi ont été finalisés.

Concernant l’urbanisation de la ville d’Antananarivo, elle s’est initiée au temps des royautés. Au XVIIème siècle, le Roi Andrianjaka choisit de s’établir à Analamanga et c’est ainsi que s’est formé le village d’Antananarivo. Cette période a été marquée par l’implantation en hauteur par le royaume Merina qui a été motivée par la double protection naturelle offerte par le site : la protection contre les invasions ennemies et contre les crues périodiques des cours d’eau environnants. Le Rova est le principal siège de l’autorité et du pouvoir royal, ainsi la cité est structurée autour du palais. Le principe était basé sur l’urbanisme collinaire qui consiste à implanter les constructions le long des courbes de niveaux de la colline. Durant Le règne de Radama I (1810-1828), commença la véritable extension d’Antananarivo et James Cameron prévoyaient déjà en 1836 une occupation de la plaine dans le plan d’Antananarivo qu’il a établi. La période coloniale a été marquée par sa mission de mise en valeur économique et la mission civilisatrice introduisant de nouveaux concepts, de nouveaux repères paysagers et de nouvelles règles. L’urbanisme est devenu un nouveau défi politique. C’est dans cette époque que se concrétisait en 1917 la naissance du premier plan d’urbanisme de la ville d’Antananarivo établi par l’architecte CASSAIGNE (Plan Géo CASSAIGNE). De telles sortes qu’avec les années, on remarque la première initiative d’étendre la ville dans les zones basses au pied des collines de la vieille ville de façon que la capitale soit composée d’une haute ville et d’une basse ville. De ce fait, l’on note la création et l’apparition des quartiers populaires : quartiers de l’ouest à Isotry, Andohatapenaka, Manarintsoa et Antohomadinika. Cette distinction correspondrait plus tard à des différences de catégorie sociale, d’infrastructures et d’influence politique. La haute ville est considérée comme le domaine des familles de la classe supérieure dont le prix de la terre et du logement était élevé et ceux de la basse ville où la majorité des migrants qui viennent à Antananarivo se sont installés. La jeune République a hérité des séquelles de l’inondation de 1959 qui a engendré de nombreux sans abri et ainsi la prolifération des habitats irréfléchis et illicites dans la plaine. La cité des 67ha a été créée pour loger les sinistrés de cette grande inondation. Les projets de constructions de logements sociaux se sont développés durant cette période. Entre 1960 et 1975, ces projets fournissaient seulement 4857 logements tandis que les besoins

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étaient surévalués. Le développement de la construction à Antananarivo dans les années 60 et 70 a ainsi pris deux formes celle des logements autorisés et des logements non autorisés. La cause de ce phénomène est d’ordre politique car après l’indépendance, âge d’or du libéralisme économique, les nouveaux tenants du pouvoir ont pour obligation de ne pas décevoir les attentes du peuple. Ainsi on a favorisé la politique du « laisser faire » dont l’auto construction précaire dans des zones ouvertes. Le but est la recherche de la paix sociale et de calmer la classe moyenne en leur offrant la possibilité de faire de l’auto construction des logements précaires sur des terrains publics. Par conséquent, cette option accentue les mauvaises conditions de logement des couches populaires des grandes villes et les bidonvilles se développent sans aucune préoccupation des problèmes de voiries. Enfin, les années 80 sont marquées par la baisse de l’épargne intérieure du pays aboutissant au manque d’investissement dans le logement. Le logement précaire reflète l’appauvrissement général de la population. Dans les années 90, l’Etat décide de mettre en vente une partie de ces cités pour financer les fameux 35 000 logements sociaux/an. Mais le projet n’a pas abouti jusqu’à la fin. Quand bien même, cette période a était marquée par l’initiative de l’Etat, et appuyer par le Partenariat Public Privé (PPP) comme le financement du PNUD pour la révision du Plan d’Urbanisme Directeur d’Antananarivo.

I.1.b - Situation actuelle de la ville d’Antananarivo

Devenue une ville millionnaire au début du XXIème siècle, la ville d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, est contrainte d’adopter une démarche spécifique dans la gestion et l’organisation de son espace. Avec une densité moyenne de 12.000 habitants au Km² et face à un accroissement incessant de sa population qui s’est presque dédoublée en une décennie (1993 – 2003), la capitale s’étend peu à peu vers les Communes périphériques pour un meilleur arrangement des espaces résidentiels, industriels et commerciaux.

Ainsi, dans un premier temps, l’agglomération d’Antananarivo joue un rôle de déclencheur de prise de décision dans le cadre du recherche de solution pour atténuer l’étouffement et la saturation démographique du ville centre qu’est Antananarivo en tenant compte des communes périphériques.

Dans un deuxième temps, la Commune d’Anosiala qui connait un remarquable accroissement de la population ces 20 dernières années fait l’objet d’une zone d’attraction tant pour une résidence primaire que secondaire pour les citadins, ainsi que pour l’offre d’emploi destinée à

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 8 la population locale et les populations originaires de la Commune vu le nombre d’infrastructure implanté dans la commune. Par conséquent, les grandes situations abordées précédemment sont à l’origine du processus d’urbanisation et de la mise en place d’un projet d’aménagement urbain dans la commune et catégorise cette dernière en une commune stratégique située à proximité du centre-ville.

A ces deux grandes situations s’ajoutent trois (3) hypothèses pour une approche plus pertinente dans le cadre du processus d’urbanisation en cours de la Commune : Hypothèse 1 : L’étalement urbain s’accélère de plus en plus vers le Nord de la ville d’Antananarivo même si sa vitesse est encore plus faible que celle du Sud. Hypothèse 2 : La Commune d’Anosiala entretient une liaison de plus en plus forte avec la ville centre via les infrastructures et les entreprises d’origine urbaine d’Antananarivo qui engendrent une interdépendance économique et sociale entre les deux communes. Hypothèse 3 : La Commune d’Anosiala se rend peu à peu compte de ses capacités spatiales qui pourraient être un atout très fort pour le développement durable de la commune.

I.2 – La périurbanisation de la commune d’Anosiala : une démarche déjà enclenchée et en cours

La Commune d’Anosiala compte parmi les trente et une (31) Communes Rurales périphériques de l’agglomération d’Antananarivo donc dans la région Analamanga. Elle se situe à 20km de la ville d’Antananarivo, mais a aussi une superficie très vaste de 5.141ha, soit 51,41 km² ce qui donne une densité de population de 770 habitants au km².

I.2.a - Les infrastructures déjà installées dans la commune

Les logements sociaux prennent encore une place importante dans la commune avec les trois principaux sites offrant des résidences à plusieurs catégories qui sont :  Site de logement de fonctionnaire : de type individuel avec des villas basses de type F31 construit par l’ANALOGH et dénommé Cité LOVASOA.

1 Villa de type F : Habitat de type individuel. Peut comprendre plusieurs pièces selon leur indicatif (F3, F4, etc.)

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 Site de logement des cadres du CNAPS : de type collectif avec un immeuble comprenant des appartements de type T2 appelé « Fitahiantsoa » et plusieurs villas basses de type F4 et F5.  Site de logement destiné à la population plus jeune et travailleur de la région : de type individuel avec des villas basses de type F3 appelé « Cité FITIAVANA » ou « Trano mora » construit par la SONAPAR.

Par contre, on a constaté une mauvaise installation du cadre sanitaire y compris l’eau et l’électricité dans l’enceinte de ces logements sociaux. Les nouveaux propriétaires sont contraints de faire face à de nouveaux travaux de réhabilitation. Aussi, une forme de sous- location s’est développée suivant des arrangements officieux entre le propriétaire et le locataire qui sont des ménages provenant des communes voisines et mêmes d’autres régions, ce qui accentue l’insécurité au sein de la Commune tel que dans le Fokontany d’Anjanamasina.

L’ouverture du CHU d’Anosiala depuis 2015, facilite l’accès au soin de la population locale et même des populations des communes voisines avec pour seul bémol le coût des soins qui est plus ou moins onéreux. De plus, le Centre de Santé de Base de niveau II sis près du bureau de la commune contribue avec ses moyens au renforcement de l’accès aux soins de base pour la population locale. La présence de l’Hôpital psychiatrique ou l’Asile placé à Anjanamasina contribue fortement à la réputation de la Commune d’Anosiala, ainsi, une amélioration des conditions de soins est plus qu’indispensable vue l’ancienneté des matériels et du cadre de vie des patients. De ce fait, de nouveaux matelas ont été récemment distribués à l’Hôpital psychiatrique par les étudiants de l’INSCAE. Au sujet de l’accès à l’eau potable et à l’électricité, vu le coût et la difficulté des installations de la JIRAMA, seuls les foyers avec de fort revenu et à revenu moyen peuvent jouir des bienfaits de l’adduction d’eau et de l’énergie électrique. Toutefois, la plupart des ménages avec un pourcentage de 75% utilisent des puits dans la commune ; aussi, des projets d’aménagement de centrale hydroélectrique ont été proposés par le GLW International pour faciliter l’accès à l’électricité dans la commune. L’éducation et l’enseignement connaissent toujours quelques problèmes d’infrastructures et d’équipements au sein des 13 établissements publics installés dans la commune. Ce domaine

2 Appartement de type T : Habitat de type collectif. Peut comprendre plusieurs pièces selon leur indicatif (T2, T3, etc.)

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 10 de l’éducation ressemble de ce point de vue à des zones rurales. Aussi, la présence du centre de rééducation des mineurs établi à Mandrosoa qui est l’un des sites réputé de la commune, nécessite plusieurs réaménagements. Enfin, concernant les voies de communication et les transports, la commune présente des infrastructures satisfaisantes avec la présence de la route principale qu’est la Route Nationale numéro 4. La connexion entre les Fokontany de la commune se fait généralement avec des routes bitumées ou en pavé, des routes secondaires et des pistes cyclables et la voie Communale d’Anosiala a une longueur de 136 km.

I.2.b - Les nouvelles infrastructures dans la Commune Plusieurs entreprises, sociétés et centres de loisir et de formation se sont installés dans la Commune et éparpillés dans les Fokontany et les autres localités entre la période 2014 – 2016, et ils contribuent logiquement à la création d’emploi pour les habitants de la commune. Ces entreprises et ces diverses sociétés s’étendent sur plusieurs domaines que l’on peut classer comme suit :  Le logement : Promotion immobilière de villa de type F4 et F5 avec la Résidence Antsahasoa produit par l’entreprise AHRE, qui s’ajoute aux diverses offres immobilières déjà installées dans la commune. Ce nouveau projet de promotion immobilière accentue davantage l’importance du logement dans une commune en plein processus d’urbanisation comme Anosiala.  La construction : avec l’entreprise Bonnet & Fils et l’entreprise MANDAMINA construct, tous deux installés dans la localité d’Ambavarano. Ces deux entreprises sont des professionnels de la construction  Les salles de réceptions et centre de formation et de loisirs : avec l’Hôtel CARDIA qui vend aussi des produits pour la peinture ; Le petit PARADIS et le SUNRISE VALLEY installés dans la localité d’Andakana ; Le Golf et le centre équestre de MARLIX aussi à Andakana.  L’élevage : Aviculture RANDRIANOELINA  Banque : Banque CEFOR près du VITOGAZ  L’éducation : Ecole catholique privée ou Sekoly katolika vaovao, et plusieurs autres écoles privée au bord de la RN 4 et dans les Fokontany les plus avancées.  La santé : La société SALAMA qui est un grossiste pharmaceutique qui s’installera près de la station-service TOTAL.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 11

 La broderie : avec l’entreprise ANNY.  L’alimentaire : avec l’usine JAZZ compagnie qui se spécialise dans la production de Saké3 fait à base de maïs.

En outre, les zones franches prennent une place très importante dans le cadre de la création d’emploi pour la population locale car ces entreprises franches font l’objet de source de revenu pour la plupart de la population d’Anosiala qui propose des mains d’œuvres abondants avec une population très jeunes.

Il faut également mentionner que plusieurs autres projets sont en cours dans la commune dont l’exploitation du site d’emprunt des montagnes d’Ambavarano pour le remblaiement des routes qui relient la route digue au boulevard de l’Europe à Ankasina qui est un projet présidentiel. Photo n°1 : Site d’emprunt d’Ambavarano

Dans le même cas, la carrière de granite dans le Fokontany de Fiakarana est exploitée par une entreprise chinoise dénommée CHEC ou China Harbour Engineering Company pour le renforcement de la route reliant Ivato et Tsarasaotra. Il y a finalement le plan du marché qui consiste en une formation hôtelière initié par l’INTH pour réaliser un « Vary mitsangana » avec des aliments sains et nutritifs dans le cadre du projet

3 Vin japonais fermenté comme de la bière.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 12

A.M.D.P ou « Arindra ny Malagasy ho Dingam-Pandrosoana » pour le développement des collectivités territoriales décentralisés. Ce projet a été réalisé en deux temps avec une sensibilisation de la population en Août dernier et a été inauguré le 16 Novembre 2016 avec la réception des 23 étudiants ayant été formés par un chef cuisinier de renoms avec les spécialités Malagasy. Anosiala est ainsi la première commune à avoir appliqué ce projet de développement A.M.D.P.

Ainsi, la Commune possède divers atouts et potentiels pour le développement de son espace et sa population. De plus, elle est située au Nord d’Antananarivo entre les Communes à vocations résidentielles au Sud (Ivato et Talatamaty) et des communes en voie d’urbanisation au Nord (Mahitsy et la zone agglomérée du District d’).

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 13

Chapitre II – DEMOGRAPHIE d’anosiala : une croissance remarquable

Pour la commune d’Anosiala, les principaux potentiels se concentrent surtout dans sa population qui s’accroît d’année en année et dans son espace naturel très riche et abondant d’une superficie de 51,41 km².

II.1 - Potentiel humain : une croissance remarquable mais inégalement répartie

Tout d’abord, il est encore nécessaire de rappeler que la population de la commune d’Anosiala n’a jamais cessé de s’accroître durant ces 20 dernières années. Cela est sans aucun doute dû à la recherche d’espace de vie plus plaisant de la population de la Commune centre qu’est Antananarivo vers les communes périphériques dont Anosiala. Mais cet accroissement de la population peut aussi s’expliquer par une très forte attraction de la commune à travers l’espace et le cadre de vie convenable à l’installation de nouvelles demeures pour les gens qui veulent s’éloigner de la pollution et du stress quotidien du centre- ville. Figure n°1 : Courbe d’évolution de la population

COURBE DE L'EVOLUTION DE LA POPULATION 40000

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016

Source : Monographie de la commune, 2016

Comme le démontre le rythme de croissance de la Commune qui n’a cessé de s’accroître depuis ces 20 dernières années avec 17.250 habitants en 1996, 21.300 habitants en 2000, 29.713 habitants en 2010 et 39.618 habitants en 2016. La courbe représente l’accroissement du nombre de population dans la commune d’Anosiala entre 1996 et 2006. Le nombre d’habitants de la commune d’Anosiala n’a jamais cessé d’augmenter et s’est même multiplié

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 14 par deux en 20 ans parce qu’il est passé de 17.250 en 1996 à 39.618 en 2016 ce qui donne un taux de croissance annuel moyen de 4,22% chaque année durant 20 ans4. On constate aussi que la courbe indique une forte ascension entre l’année 2010 et 2016 avec une augmentation de 10.000 habitants, cela peut s’expliquer par la présence de la crise de 2009 qui a accentué l’insécurité dans la ville d’Antananarivo, par conséquent, la population recherche des espaces qui inspirent plus de paix et de tranquillité comme à Anosiala.

Concernant la répartition des 39.618 habitants de la commune dans les 17 Fokontany, on peut dire qu’elle est inégalement distribuée car le Fokontany de Soamanandray qui est le plus peuplé compte 6.408 habitants, alors que le Fokontany d’Avarabohitra le moins peuplé ne compte que 409 habitants ; il y a alors un écart très remarquable de 6.000 habitants entre les ces deux Fokontany. Plusieurs facteurs entre en jeu lorsqu’il s’agit de répartition de la population, mais pour mieux comprendre ce fait, il est avant tout nécessaire d’analyser les chiffres exacts de recensement de la population de la commune. Le tableau n°1 ci-après indique le nombre d’habitant dans chaque Fokontany de la commune : Tableau n°1 : Nombre d’habitants dans les 17 Fokontany de la commune

Fokontany Nombre Densité (hab/km²) d’habitants Soamanandray 6 408 29 Tsaramandroso Namontana 5 771 51 Ankazo 5 318 4 Ambatomena 3 861 11 Ivoanjo 3 250 12 Ambohipanasina 2 700 5 Mandrosoa 1 823 5 Ambohitrinibe 1 810 6 Ambohitsimeloka 1 541 5 Andrakaja 1 250 3 Fiakarana 1 123 8 Manjakazafy 1 012 2 Lavahitsiny 894 4 Ambohipiara 852 4 Anjanamasina 840 9 Ambohitsiroa 756 3 Avarabohitra 409 1 Source : Monographie de la commune, Nov. 2016

4 Taux de croissance annuel moyen = [puissance (valeur finale/valeur initiale;1/nombre d’année) – 1] x 100

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 15

La Commune Rurale d’Anosiala comptait 25.989 habitants5 d’après les chiffres de l’Indicateur Urbain en 2015. Par contre, d’après les chiffres de la monographie de la commune, on compte 39.618 habitants6. Il y a donc eu incohérence dans les recensements de la population de la Commune mais dans tous les cas, la croissance démographique à Anosiala se ressent dans le quotidien de la Commune et peut se traduire en un dynamisme en activité et en plein essor.

Toutefois, cette croissance démographique doit être maîtrisée à bon escient pour ne pas mettre en désordre l’installation de cette population en multiplication. Cette dernière peut se traduire en une urbanisation en cours de la commune, vu la recherche d’activité de la société qui s’exprime par l’installation de nouvelle infrastructure à caractère urbain dans la commune. Ainsi, la demande et l’offre doivent se compenser d’une manière progressive, ce qui est en train de se faire d’après les nouvelles infrastructures installées dans la commune entre 2014 et 2016.

Si l’on projette ces données sur un histogramme qui est représenté par la figure n°2, on constate immédiatement que les barres qui indiquent le nombre d’habitant sont très inégales et avec une flagrante différence entre la plus peuplé et la moins peuplé. Figure n°2 : Histogramme du nombre de population et courbe de densité dans chaque Fokontany

Nombre de population et Densité par Fokontany 7 000 60 6 000 50 5 000 40 4 000 30 3 000 20 Densité 2 000

1 000 10 Nombre population Nombre de 0 0

Nombre d'habitants Densité (hab/km²)

Source : Monographie de la commune d’Anosiala + Arrangement de l’auteur, Nov. 2016.

Cette figure peut être appuyé par une carte (carte n°2) qui illustre la concentration de la population à travers la position de chaque Fokontany.

5 Source : Indicateur Urbain National - oct. 2015. 6 Source : Monographie de la Commune rurale d’Anosiala - Nov. 2016.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 16

Carte n°2 : Représentation du nombre de population et de sa densité dans chaque Fokontany

D’après cette carte de représentation de la population, on constate immédiatement l’importance de la RN4 et des autres routes sur l’installation de la population ainsi que sa répartition à travers les 17 Fokontany de la Commune.

Cette inégalité de répartition de la population de la Commune est aussi due à la position de chaque Fokontany dans l’espace communal, et détérmine ainsi fortement l’installation de la

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 17 population. Par contre, le nombre de population dans chaque Fokontany ne correspond pas toujours à la superficie du Fokontany lui-même car avec une superficie très vaste par rapport au nombre de population, la densité devient très faible, à l’exemple du Fokontany d’Ankazo et le cas contraire avec le Fokontany de Tsaramandroso Namontana.

Cette carte n°2 illustre et représente le nombre d’habitant dans chaque Fokontany, elle met en évidence les différences de taille des cercles qui représentent le nombre d’habitant. Dans un premier temps, le Fokontany de Soamanandray est le plus peuplé avec 6.408 habitants, ceci s’explique par la position du Fokontany qui est mitoyen à la commune d’Ivato qui est reclassée en commune urbaine vu le nombre de sa population et de ses diverses infrastructures et activités économiques.

Par contre, les Fokontany comme Avarabohitra, Ambohitsiroa, Ambohipiara, Manjakazafy et Lavahitsiny ne dépassent pas les 900 habitants, ceci est probablement dû à l’insuffisance d’accès dans ces Fokontany. Pourtant, les Fokontany se trouvant le long de l’axe de la Nationale 4 et des autres routes sont assez peuplés comme Ankazo avec 5.318 habitants et Tsaramandroso Namontana avec 5.771 habitants. Les routes sont alors indispensables pour une dynamique positive et équilibrée de la population et ainsi répartir la population équitablement dans les 17 Fokontany.

Il est donc très important d’exploiter ce potentiel humain énorme qui commence à se ressentir dans la commune, ceci au moyen de diverse stratégies de logements, de création d’emploi et de cadre de vie agréable et participe au bien-être de la population qui se convertit peu à peu en une nouvelle société périurbaine voire urbaine.

Pour le développement économique de la Commune d’Anosiala, il se dévoile avec une démarche participative multilatérale à travers les nouvelles entreprises, les espaces de loisirs, l’agriculture paysanne, et récemment avec des élevages intensifs qui fournissent de l’emploi à la population locale et produit en même temps des revenus à la commune. Nous allons voir dans le chapitre suivant les principales sources de revenus de la population de la commune d’Anosiala.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 18

Chapitre III – les Sources de revenu de la population de la commune : diversifiées mais à prédominance du secteur primaire

Avec un statut de Commune Rurale, Anosiala présente encore en majorité des activités économiques du secteur primaire. Néanmoins, avec la périurbanisation qui prend peu à peu de terrain dans la commune, les entreprises à vocation tertiaire et secondaire commencent à trouver leurs places et leurs importances dans la commune.

III.1 - Le commerce : prédominé par les épiceries informelles

Comme dans toutes les villes de Madagascar, le secteur informel dans le domaine du commerce connaît souvent un succès indéniable dans la recherche de moyens de vivre dans les foyers Malgaches. De ce fait, la commune d’Anosiala, même avec un statut rural présente plusieurs aspects du commerce informel et touche de nombreuses marchandises.

De nombreuses épiceries informelles s’éparpillent le long des routes secondaires à Anosiala et surtout en bordure de la Route Nationale 4 dans la localité d’Alakamisy comme l’illustre l’image (Photo n°2) suivante :

Photo n°2 : Commerce informel de légumes et fruits au bord de la RN 4 (A Alakamisy)

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 19

Ces commerçants informels n’ont pas encore été enregistrés par la Mairie mais il est prévu prochainement de les répertorier et de leurs trouver une place près de la Station Total à Alakamisy.

Cependant, la proportion des commerçants déclarés, surtout des détaillants, varie de 0% dans le Fokontany de Mandrosoa et de 15% à Anjanamasina7. Par contre, ce faible pourcentage ne colle pas avec le nombre de commerçant qui se sont installés le long de la RN 4 dans la localité d’Alakamisy. Cette contradiction des chiffres peut s’expliquer par le manque de suivi des installations des commerçants qui élargissent le périmètre leur emplacement selon la quantité de marchandise. De plus, plusieurs commerçants informels s’incrustent entre les stands des commerçants déclarés. De ce fait, la place du marché s’étend le long de la RN 4 comme l’illustre l’image (Photo n°3) suivante :

Photo n°3 : Le marché d’Alakamisy

La présence du secteur informel dans le domaine du commerce à Anosiala fausse de manière importante la concurrence normale entre les activités commerciales puisqu’il est très dommageable aux finances de la commune. Malheureusement, beaucoup d’habitants de la commune n’ont que le commerce comme seule source de revenus.

7 Source : Monographie 2016.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 20

III.2 – Les emplois d’usines, et de zones franches : changeante selon les Fokontany

La proportion des habitants qui travaille en zone franche est variable en fonction de la distance du lieu de travail et la position des Fokontany. Ambohipanasina présente le pourcentage le plus élevé des habitants travaillant dans les zones franches avec 70%, Soamanandray avec 50%, Andrakaja 35% et Ambohitrinibe 10%. Ces chiffres montrent une forte attractivité face à la recherche d’emploi de la population locale et développe en même temps les infrastructures et les revenus de ces zones franches. Dans le même schéma, les principales entreprises sur la commune influence un nombre considérable d’habitant local car ces entreprises sont très nombreux et touchent plusieurs domaines. Ces principales entreprises sont : Le LFL, MKLEN, VITOGAZ, PAGES, La Ferme d’Ivato, CROCFARM, ANNY. Photo n°4 : Les employés de l’entreprise franche MKLEN (heure de pause)

Par contre, les fonctionnaires sont proportionnellement peu nombreux par rapport aux emplois cités précédemment. Ce sont généralement des enseignants, des militaires, des policiers, des employés du Domaine, de l’Aéroport International d’Ivato mais aussi des fonctionnaires d’Etat qui travaillent à Antananarivo et qui résident dans la cité des fonctionnaires à Anjanamasina à la bordure de la RN 4.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 21

III.3 – Les exploitations de carrières de granites

Les mines de carrières fournissent des revenus considérables à ceux qui les exploitent comme le cas du Fokontany de Mandrosoa avec la SCB ou Société de Construction et de Bâtiment et de Fiakarana avec le CHEC ou China Harbour Engineering Company. Photo n°5 : La Société de Construction et de Bâtiment ou SCB en activité.

Aussi, les mines de carrières sont exploitées par des particuliers avec des outils rudimentaires comme les marteaux et les burins. Photo n°6 : Exemple d’exploitation de granite par des particuliers.

De ce fait, la population attirée par les revenus considérables issus de ces exploitations se rue pour y travailler. Cependant, le manque d’expérience dans l’exploitation de mine engendre divers accidents avec les risques de glissement de terrain ou d’éboulement. De plus, les

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 22 professionnels dans ce domaine ne peuvent pas toujours éviter les dégâts causés par les explosions aux alentours des sites d’exploitations. Néanmoins, sachant les bénéfices dans les carrières de granite, les habitants de la commune d’Anosiala ne s’abstiennent en aucun cas de travailler pour gagner de l’argent. En tous cas, les exploitations de carrière détenus par les Fokonolona sont utilisés pour les aménagements du Fokontany sauf si il y a des négociations avec d’autres Fokontany voisins et cela se fait selon leurs propres négociations.

III.4 – L’agriculture et l’élevage

Avec une classification rurale, la population de la Commune d’Anosiala est généralement « Agriculteurs » mais beaucoup d’entre eux ne pratique qu’une agriculture de subsistance comme le riz, le manioc ainsi que des cultures maraichères en saison sèche qui se pratiques surtout sur les rizières non-exploitées. Très peu d’agriculteur utilisent des matériels agricoles modernes comme les tracteurs ou les engins agricoles mécanisés. Les outils rudimentaires et traditionnels prédominent encore avec l’emploi de pelles et de zébus pour travailler la terre. De plus, peu de paysans possèdent de parcelle de culture, de ce fait, ils empruntent, louent ou travaillent la parcelle d’autres propriétaires contre une partie de la production.

A propos de l’élevage, le zébu se place toujours en première place des animaux d’élevage comme dans tout Madagascar. La Commune d’Anosiala compte 1.817 bêtes8 dont 10% des vaches laitières ce qui correspond à peu près à 180 vaches dont la majorité sont des bêtes de trait.

L’élevage des porcs est généralement dispersé et individuel, avec un à trois têtes mais rarement plus dans chaque foyer de la commune. Aussi, le manque de formation des éleveurs conduit à l’utilisation de produit inadapté pour les animaux ainsi que les conditions d’hygiènes non compatibles avec une commercialisation.

Pareillement, le paysan malgache possède toujours dans sa cour des poules et coqs appelés « akoho gasy » qui sont faciles à nourrir et à entretenir mais dans ce cas, la productivité est très faible et la consommation est réservée au cercle familial. Comme l’illustre l’image suivante :

8 Source : Monographie 2016.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 23

Photo n°7 : Exemple de ménage rural éleveur.

En général, les éleveurs de la Commune d’Anosiala élèvent plusieurs sortes d’animaux que l’on peut classer dans la figure suivante :

Figure n°3 : Barre groupé du nombre de tête d’animaux d’élevages

Nombre de têtes d'animaux d'élevage

Mouton 10 Lapin 624 Porc 1180 Oie 1722 Zébu et vache 1817 Canard 3179 Akoho gasy 11227 Poule pondeuse 21100 Poulet de chair 39750

0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000 40000 45000

Source : Monographie 2016 de la commune.

Dans la figure précédente, le nombre de poulet de chair est très frappant avec 39.750 têtes et de poule pondeuse avec 21.100 têtes. Cela s’explique dans un premier temps par les revenus très encourageants que procure cette activité, par la vente de viandes de poulet et des œufs. Cet élevage de poulet est devenu très intense dans la commune comme dans toutes les grandes villes de Madagascar.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 24

Deuxième Partie : évolution de l’occupation

de l’espace et problèmes fonciers dans la

commune d’anosiala

Toujours en relation avec la partie précédente, la consommation de l’espace reste un phénomène fondamental dans le cadre d’une périurbanisation. Cette deuxième partie insistera donc sur l’évolution de l’occupation de l’espace à Anosiala et les divers faits qui se présentent face à cette consommation presque abusive d’espace de la commune rurale.

Dans la première partie, on a pu constater une croissance démographique remarquable de la commune, ceci peut être traduit par une évolution de l’occupation du sol et donc une éventuelle urbanisation.

Par conséquent, la gestion de cet étalement urbain est primordiale pour une installation en ordre et en se souciant des ressources naturelles ainsi que le développement de la commune. Le domaine foncier intervient alors pour gérer les différentes actions qui touchent le sol et l’immobilier.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 25

Chapitre IV – interaction du foncier et de l’urbanisme : atouts et contraintes

Tout d’abord, une politique vise normalement à traiter, gérer, discuter sur les affaires publiques initiées par le gouvernement d’un Etat ou par les Représentants de l’Etat à des fins positives pour le développement de tout un chacun. Elle est synonyme de structure fonctionnelle méthodique adoptée par une communauté ou une société. A l’échelle communale, la question foncière conçoit une politique visant à développer la Commune dans un projet d’urbanisation. De plus, le foncier offre des opportunités et fait face à des limites dans le développement de la Commune par rapport aux aménagements urbains.

IV.1 – Historique de la politique foncière à Madagascar

Durant les règnes d’Andrianampoinimerina, le régime foncier était basé sur le principe du domaine du souverain, ainsi toutes les terres étaient sous la jouissance des souverains et les sujet n’en avaient aucun droit. De plus, comme dans plupart des pays d’Afrique avant la période coloniale, la possession de terre n’était pas documentée ou écrite à Madagascar. Pendant la période coloniale, tout comme la loi d’annexion de 1896, les terres étaient imposées à être immatriculées pour ainsi devenir la possession des colons. Alors, le régime foncier malagasy devait se soumettre à celui imposé par la France. Des textes régissant la propriété foncière avaient donc été adoptés de manière à protéger l’intérêt des Français et les malgaches n’étaient que des simples usufruitiers des Terres. Le 04 Février 1911, un décret réorganisant le régime de la propriété foncière à Madagascar a été adopté avec l’Acte Torrens en instituant les titres de propriétés enregistrés dans les livres fonciers.

Après la colonisation, l’Etat malgache à malgré tout maintenu ce système de présomption de domanialité qui considérait que toutes les terres appartenaient à l’Etat. Le seul moyen reconnu légalement pour affirmer le droit sur une parcelle de terre était l’acquisition d’un titre foncier. Depuis l’Indépendance jusqu’en 2005, la lenteur dans le traitement des dossiers a perpétué et les coûts sont excessifs car il valait 500 dollar en moyenne selon les experts. La communication entre les services fonciers et les usagers posait des problèmes en raison des services éloignés et les usagers semblent négliger ou ignorer la Loi. Par contre, les riches peuvent se préoccuper des terrains et la plupart auront la tentation d’accaparer les terrains des

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 26 plus vulnérables. D’ailleurs, les éventuels litiges sont réglés à l’amiable au niveau des communautés concernées. Etant donné que l’accès à la terre se basait sur le droit coutumier et favorisant ainsi les petits papiers réalisés à l’amiable avec aucun acte légal, une réforme foncière a aboli la présomption de domanialité pour ainsi instaurer une présomption de propriété. Ainsi, cette réforme a apporté plusieurs points importants dans l’appropriation de terre comme les divers statuts de terrains qui sont les domaines publics et les domaines privés, les propriétés privés titrés et non titrés et les terrains avec un statut spécifique. L’apport la plus importante dans la réforme foncière de 2005 à Madagascar était la décentralisation de la gestion foncière au niveau des Communes via la création de guichet foncier qui délivre les certificats fonciers plus accessibles par leurs coûts et leurs délais par rapport au titre foncier. Pour améliorer la sécurisation et la gestion foncière à Madagascar, la nouvelle Réforme Foncière a été lancée en 2005, et a apporté des innovations importantes. De ce fait, L’année 2005 a été marquée par l’existence de la lettre de politique foncière qui est une étape de la réforme foncière. En effet, les quatre axes stratégiques dont la restructuration, modernisation et informatisation des conservations foncières et topographique, l’amélioration et la décentralisation de la gestion foncière, la rénovation de la réglementation foncière et domaniale et un programme national de formation aux métiers du foncier, mentionnés dans cette dernière, ont permis de mieux cadrer la question foncière à Madagascar. L’objectif était de répondre à la demande massive en sécurisation foncière, dans de brefs délais et à des coûts ajustés au contexte économique, par la formalisation des droits fonciers non écrits et par la sauvegarde et la régularisation des droits fonciers écrits. Malheureusement, lors de la crise politique de 2009, la réalisation de cette décentralisation a été interrompue et seules quelques 500 communes ont été dotées de guichet foncier.

Néanmoins, une continuité de cette réforme a été initiée après le régime de la transition et après 10 ans de mise en œuvre de la politique foncière en 2005, elle a néanmoins permis de véritables innovations dans le domaine foncier à Madagascar. Cependant afin d’apporter d’autres visions dans ce secteur pour avoir des résultats efficaces, l’administration foncière a sorti une lettre de politique foncière acte2 validée le 05 août 2015 dernier.

L‘objectif est de faire du foncier un levier de développement grâce à la sécurisation de la diversité des droits, à une gestion foncière concertée et à la conciliation des besoins actuels et futurs en terre. Elle est axée sur cinq orientations à savoir sécuriser les droits dans leur diversité, gérer et planifier de façon concertée les usages du foncier, faciliter l’accès et la valorisation du foncier urbain et rural, améliorer et mettre en synergie la décentralisation

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 27 et la déconcentration de la gestion foncière et enfin s’engager sur la transparence et la redevabilité.

IV.2 – La complexité des procédures de règlementation des propriétés : principale contrainte du secteur foncier

Les acteurs publics font référence à une multiplication des conflits sur la question foncière, et notamment sur les règlements d’urbanisme et la question des zonages. Ils mettent en exergue le pouvoir des propriétaires fonciers et la complexification croissante de la question foncière. Deux causes principales sont à l’origine de cette complexification :

 L’appropriation foncière est compliquée  L’appropriation foncière est inéquitable

La figure du propriétaire privé représente donc une difficulté pour tous les acteurs, mais leur perception est différente. Pour certains, c’est un facteur de blocage pour leurs choix politiques envisagés sur leur Commune et pour d’autres, c’est perçu comme un élément compliquant, peu ou beaucoup, les procédures prévues. De ce fait, la complexité de la question foncière se lit à plusieurs niveaux :  Au niveau du droit, de nouveaux règlements s’ajoutent aux anciens ce qui engendre une idée d’empilement de règlements qui oblige une révision des documents existants ou à élaborer de nouveaux documents.  Au niveau des attentes, la demande de logements, et en particulier de logement sociaux est une préoccupation constante dans chaque Commune. De ce fait, le développement de projet de logement est une priorité, et s’inscrit dans un contexte de préservation de l’environnement, d’où la nécessité de mettre en place des réserves foncières.  L’empilement des échelles administratives sur la question foncière peut favoriser l’impression de technocratisation et de bureaucratisation du traitement du foncier. Les changements d’échelles font émerger de nouveaux acteurs et de nouveaux territoires d’actions, sans qu’il y ait une lecture claire de l’articulation des avantages de chacun.  Les moyens financiers disponibles sont un réel problème pour affirmer des choix politiques. Ainsi, les moyens donnés ne permettent pas d’accomplir ce que l’on demande de faire. De plus, la mise en relation directe le marché foncier et le financement est souvent perçu comme extrêmement tendu par la population. Pour autant, les besoins financiers sont peu mis en avant par les acteurs, ou de façon détournée.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 28

 Un manque de connaissance du territoire dépassant le cadre de la Commune : si le territoire communal apparaît comme espace connu, ce n’est pas le cas en matière de données. La polyvalence du Maire est un vrai problème notamment sur la situation foncière de la cohérence des aménagements et la gestion de l’espace en perpétuelle urbanisation.

Un des handicaps majeurs perçus sur le territoire des Communes de Madagascar et notamment les Communes autour de la CUA est l’absence ou le faible taux de financement (entreprises, promoteurs, aménageurs, bailleurs sociaux). Ces Communes inspirent souvent une vision de territoire instable et peu attractif. Cependant, les projets existent mais par faute d’appui financière, ils restent au stade de plan à réaliser.

IV.3 - Les outils, une proximité, une identité : Les avantages de la gestion foncière

Logiquement, la mutualisation et la maîtrise des outils de planification et des outils fonciers semblent ne pas poser de problèmes particuliers pour les élus et les techniciens car ils contrôlent ceux qu’ils utilisent régulièrement. Toutefois, ces élus ainsi que leurs techniciens ont conscience des limites dans la maîtrise et la connaissance des outils fonciers existants. Les interventions entre les acteurs fonciers des territoires sont peu puissantes dans les discours, ainsi, le niveau de l’intercommunalité (ville-centre/périphérie) apparait comme relais dans la connaissance foncière. Ces outils se traduisent souvent comme des documents de règlementation qui s’exercent dans tous les territoires, sauf en cas d’exception comme les projets présidentiels. A Anosiala, il existe une échelle de décentralisation du secteur foncier qui est désignée « Birao Ifoton’ny Fananan-tany (BIF) » qui se traduit littéralement par Bureau foncier local et se traduit techniquement par « Guichet foncier ». Cette entité a pour mission de réguler les transactions et les appropriations dans le marché foncier et n’intervient que dans les affaires administratives après une reconnaissance sur le terrain donné. La mise en place de ce système de décentralisation de la gestion foncière facilite les procédures de sécurisation foncière.

La proximité des administrés est perçue soit comme un handicap aux choix politiques de la commune, soit comme un avantage pour établir des négociations entre le propriétaire privé et la commune. De ce fait, le facteur identitaire intervient sur l’espace d’étude car l’identité de la Commune est importante notamment lors de prise de décision de s’affirmer vis-à-vis de l’extérieur. Cette identité se démarque au niveau des intercommunalités. Il existe donc une cohérence entre l’échelle, le politique, l’institutionnel et l’identitaire.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 29

IV.4 – Analyse de l’interaction entre le dynamisme foncier et la périurbanisation

Concernant le processus d’urbanisation dans la Commune d’Anosiala, ce qui inclut dans tous les cas l’évolution de l’utilisation du sol, la question foncière demeure toujours au centre de chaque plan d’urbanisme. Ce dernier permet une optimisation de l’utilisation du sol et de préserver de façon réfléchie le paysage naturel et prend déjà en compte la prévention des risques de catastrophes naturels.

Dans ce contexte d’interdépendance entre le foncier et l’urbanisme, se place aussi la notion d’aménagement. Soulignons que tout aménagement sollicite un minimum de dépense et de soutien financier et l’aménagement urbain est aussi coûteux dans le cadre du développement d’une Commune.

Par conséquent, une politique foncière doit-être capable de garantir un certain fonds de financement pour pouvoir accomplir convenablement le développement souhaité. Dans le cas contraire, une urbanisation sauvage serait la conséquence du laisser-faire et sans prise en compte de la gestion du territoire.

La figure ci-après fait une représentation simplifiée de la relation entre un projet urbain et l’enjeu foncier dans le cadre du développement d’une commune :

Figure n°4 : Représentation de l’interaction entre foncier et urbanisme

 ENJEU FONCIER DEVELOPPEMENT ET PROJET URBAIN  TAXE FONCIERE TRANSFORMATION EN Aménagement  REVENU ESPACE URBAIN DE LA toujours FONCIER COMMUNE coûteux Source : Arrangement de l’auteur, novembre 2016.

Ce schéma simplifié nous donne un aperçu sur quelques moyens de l’aménagement urbain, plus précisément dans les moyens financiers où les ressources fiscales foncières contribuent au renforcement des budgets destinés aux projets urbains avec le budget de l’Etat.

Ainsi, la fiscalité dans le domaine foncier est essentielle pour un financement durable des projets d’Aménagements urbains ; ce qui devient par la suite une des ressources pour les collectivités territoriales décentralisées (CTD).

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 30

Il est donc indéniable qu’une interdépendance s’installe entre l’aménagement ou un projet de planification urbain et le domaine foncier. Ce qui nous conduit à un processus que l’on peut représenter comme suit :

Figure n°5 : Interdépendance entre l’aménagement et le foncier

Pas de politique foncière Insécurité dans Désordre dans l’occupation une Commune/ Conflits fonciers du sol Fokontany et Litiges entre populations Manque d’espace de construction/ Difficulté Urbanisation Logement d’aménagement sauvage

Source : Arrangement de l’auteur, novembre 2016.

Dans le contexte de l’étalement inévitable de la ville d’Antananarivo, énoncé précédemment, la Commune d’Anosiala est donc confrontée à l’obligation d’accueillir les populations migrantes dans de bonnes conditions et de produire des logements plus accessible à tous. Pour cela, l’absence ou l’incohérence dans la politique foncière peut engendrer dans un premier temps le désordre dans l’occupation du sol et instaurer des conflits ainsi que l’insécurité au niveau de la population et de la Commune ; dans un deuxième temps cette absence peut aussi compromettre l’installation d’une urbanisation en bonne condition et durable avec le manque d’espace et la difficulté d’aménagement qui résultent des conflits et de l’insécurité.

L’agglomération d’Antananarivo représente ainsi une bonne échelle pour gérer la politique foncière, et touche logiquement les communes périphériques. Ce qui renvoie directement à la question foncière et à une planification urbaine de la commune d’Anosiala que l’on peut baser sur les quatre (4) principes suivants9:

9 MESQUIDA (J-M), 2011, « INTRODUCTION A LA TABLE RONDES : LES ENJEUX FONCIER SUR L’AIRE URBAINE », article de synthèse in Détours prospectifs, 7 pages.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 31

 Polariser le développement autour d’un certain nombre de quartier ou de village que l’on peut traduire comme les Fokontany pour casser la logique de développement « en tâche d’huile ».  Instaurer l’équilibre « habitat-emploi » pour rendre l’ensemble de la commune suffisamment autonome.  Déterminer une limite franche urbain-rural pour contenir le développement et le maîtriser.  Installer un modèle de déplacement multimodal en accord avec la situation géographique et stratégique de la commune et l’enjeu du développement urbain.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 32

Chapitre V – pression des espaces ruraux face à l’urbanisation

D’une manière générale, les terres qui subissent le plus de pression face à un phénomène d’urbanisation sont les terres agricoles. En effet, avec une consommation de l’espace qu’exerce la périurbanisation, les terres qui se situent dans un périmètre précis d’un plan d’urbanisme sont fortement convoités à l’exemple des terrains qui pourraient être aménagés pour accueillir des projets ou infrastructures urbains.

V.1 – Valeurs des parcelles : variable selon leur situation

L’espace en mutation est dans une situation intermédiaire, entre la protection du milieu rural et l’extension urbaine. La pression est moins forte dans les zones les plus reculées de la ville mais l’agriculture moins spécialisée est plus vulnérable face à la concurrence d’usage des sols. De ce fait, les prix des terres varient selon les Fokontany, et selon la situation et la valeur économique de la parcelle. Aujourd’hui, le marché foncier devient de plus en plus dynamique dans la Commune Rurale d’Anosiala. Les prix fonciers varient de 70.000 Ar à 90.000 Ar le m² pour les terrains en premier plan dans les Fokontany plus avancés en urbanisation, et de 10.000 Ar le m² dans les Fokontany moins avancés ou difficilement accessible. Ces barèmes ne sont pas fixes dans tout le territoire de la Commune mais nous donnent déjà un ordre de grandeur des prix. La différence de prix est en effet énorme entre les parcelles de terres qui existent dans la Commune10.

Si telles sont aujourd’hui les prix fonciers, les ménages s’investissent quand même dans l’achat d’un terrain pour plusieurs raisons. La principale est pour la construction de logement, d’habitat secondaire, de locaux commerciaux, etc. La seconde consiste en la revente des terres pour y gagner des bénéfices. Et la troisième qui est devenue plus en vogue dans la commune, qui est l’achat de parcelle de terre pour y engager son argent afin de le sécuriser pour ne pas payer des frais bancaires.

10 Source : Intermédiaire de vente de terrain à Anosiala (Mpanera). Déc.2016.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 33

V.2 – Pression morale sur les ruraux face à la périurbanisation

La pression morale envers les ruraux s’exerce en premier lieu dans le domaine intellectuel, dans le sens où les paysans possèdant des terres ne connaîssent pas la valeur réelle de leurs terres. Par conséquent, les investisseurs à la recherche de terrain moins cher venant de l’extérieur de la commune convoitent ces terres.

De ce fait, les paysans ignorant la vraie valeur de leur terres se laissent séduire par de médiocre prix. Il est alors plus facile pour les acheteurs de se procurer des terres en essayant de s’entendre avec les paysans que de vouloir chercher des terrains appartenant à des propriétaires plus informés sur le marché.

Aussi, les dynamiques démographiques sont consommatrices d’espace et l’urbanisation gagne progressivement du terrain. Les surfaces agricoles productives ont peu à peu diminué dans la Commune. La concurrence entre les différents usages du sol est particulièrement forte à proximité de l’axe RN 4. De plus, les nombreux reliefs, espaces remarquables et zones à risques, inconstructibles, laissent s’éxercer la pression urbaine sur les espaces naturels ou agricoles.

La pression de l’urbanisation dans les périphéries comme la commune d’Anosiala s’exerce prioritairement sur deux groupes : situés à proximité du pôle (Antananarivo) fortement urbanisé et autour du chef-lieu de la Commune (Axe RN 4 et les Fokontany en bordure comme Tsaramandroso Namontana et la localité d’Alakamisy) présentant un très fort dynamisme qui pourrait renforcer cette concentration.

Proches des axes majeurs de communication, la croissance démographique est rapide, essentiellement grâce à la facilitation migratoire provoquée par les offres d’emploi et de logement. En outre, une condition naturelle positive renforce cette dynamique, avec les vastes plaines intra-collinaires. Les nouveaux arrivants proviennent essentiellement des nouveaux pôles urbains à proximité de la commune comme Ivato et Talatamaty.

Les familles avec enfants, les cadres et les professions intermédiaires renforcent ainsi les caractéristiques de la population déjà présente. Or, ces ménages ont tendance à rechercher des logements individuels et donc consommateurs d’espace. Et cela pourrait mettre en danger l’identité de la population locale vis-à-vis des migrants, et installer un atmosphère de conflit culturel et identitaire.

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V.3 – Pression sur l’occupation du sol face au processus d’urbanisation

Pour mieux visualiser l’évolution de la Commune face au processus d’urbanisation de son espace, notamment avec les nouveaux grandes infrastructures et les aménagements qui ont été opérés, une image de synthèse avec une vue aérienne de la commune en deux dates différentes mettrait en évidence le changement de la commune en 10ans (2006-2016).

Carte n°3 : Vue aérienne de l’évolution de l’occupation du sol de la commune d’Anosiala.

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D’après les explications précédentes, les paysans et la population locale étaient les plus soumis à la pression de l’urbanisation. Cette pression se traduit par la consommation de l’espace, notament les espaces agricoles sur lesquels l’urbanisation gagne peu à peu du terrain. En effet, les zones agricoles destinées à subvenir aux besoins alimentaires de la population de la Commune sont envahies progressivement par les habitations qui gagne de plus en plus les vallées et les zone agricole, notament les rizières en contre-bas. Comme le montre l’image suivante :

Photo n°8 : Zone agricole sous pression de l’occupation du sol par l’urbanisation

Aussi, les propriétaires des terres à proximité des terrains domaniaux (terrains sur lesquels sont installés : le cité LOVASOA et le cité FITIAVANA) qui n’ont pas cédé à la pression urbaine sont contraints de bâtir leurs logements sur des terrains en contre-bas des collines presque inconstructibles et difficiles d’accès, donc très difficiles à aménager. En fait, la vaste superficie de la commune n’est pas prise en compte par la population. Cette dernière est attirée par le dynamisme des activités à proximité de la RN 4 et cherche à s’y installer malgrè l’absence d’espace adéquat pour la construction d’habitat. Par contre, les logements sociaux construis et initiés par l’Etat Malagasy dans la Commune sont implantés sur des terrains vastes et aménagés pour recevoir plusieurs logements et divers équipements.

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Il y a alors ainsi désorganisation de l’espace destiné à l’aménagement avec la présence au sommet des collines aménagés les logements sociaux et en contre-bas les habitats individuels qui sont construits dans des conditions mal planifiés, comme l’illustrent les images suivantes : Photo n°9 et Photo n°10 : Habitat individuel côtoyant les logements sociaux typiquements urbains et bien planifiés

Ces images mettent en évidence d’une part les logements sociaux des fonctionnaires (photo n°9) et le Trano mora (photo n°10) d’autre part, en contre bas du relief les habitats individuels en construction et difficile d’accès.

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Chapitre VI – Conflits fonciers : blocage au processus d’urbanisation

Les conflits surviennent lorsque plusieurs groupes cherchent à défendre des intérêts qu’ils estiment injustes. Ils constituent ainsi un phénomène négatif souvent accompagné de violence, le conflit devient un problème sociétal voire politique selon leur ampleur mais prennent très souvent des tournures plus violentes qui s’expriment en litiges fonciers avec des actions et procédures qui créent des dysfonctionnements dans un processus d’urbanisation.

VI.1 - Les conflits : problèmes d’analyse et d’interprétation

Les conflits prennent une tournure dangereuse à partir du moment où les mécanismes sociaux et les institutions nécessaires à leur résolution deviennent inopérants, ouvrant la voie à la violence. Les sociétés dans lesquelles les institutions sont peu solides, les systèmes politiques sont fragiles et les dissensions internes sont vives s’exposent au risque de conflit et de violence prolongée.

Dans la Commune d’Anosiala, trois (3) principales sources de conflits surviennent le plus souvent :

 Le premier fait comprend principalement les titres juridiques inexistants ou qui datent de la période postcoloniale et n’ayant alors aucun document d’appropriation de terres. Dans ces cas, plusieurs héritiers des terres se disputent du droit d’appropriation des terres et les escrocs ne s’y abstiennent pas. La commune se place alors dans ces cas comme des médiateurs pour régler de façon consensuelle les conflits.  Le second fait illustre la vente de parcelles qui engagent deux acheteurs : le propriétaire de terrain (A) vend ses biens à l’acheteur n°1 (B) et une mutation est alors en cours pour finaliser la transaction. Par contre, l’acheteur n°1 (B) sachant que la transaction n’est pas encore finie, revend tout de suite les terres qu’il vient d’acheter à l’acheteur n°2 (C). Ainsi, constatant la revente des terres encore en cours de mutation, les autorités de la Commune annulent les procédures de la mutation entre A et B et organise ainsi une vente directe avec un enregistrement au centre fiscal entre A et C. La figure suivante illustre le cas le plus fréquent de conflit que la Commune d’Anosiala rencontre :

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Figure n°6 : Les ventes de parcelles avec plusieurs acheteurs

a

Vendeur

c b

VENTE Acheteur n°2 Acheteur n°1

Source : Enquêtes auprès des agents communaux + Arrangement de l’auteur. Déc.2016.

 Il y aussi les cas qui concernent les terrains domaniaux de l’Etat Malagasy. Comme dans le Fokontany de Mandrosoa où se situent les logements des fonctionnaires du Ministère de la justice. En fait, plusieurs personnes se déclarent anciens propriétaires de ces terres et réclament leurs droits de préemption. Ces personnes sont en effet les anciens propriétaires des terres, qui voudraient regagner leurs terrains pour les revendre et ainsi en obtenir des bénéfices. Photo n°11 : La cité du Ministère de la Justice – Cour des Comptes

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 39

Ce cas de conflit est perçu comme anormal mais il devient fréquent dans la Commune en ce qui concerne les terrains domaniaux, car c’est aussi le cas de l’Hôpital Universitaire de la santé mentale d’Anjanamasina. En fait, l’emplacement de l’hôpital doit logiquement être un terrain domanial du Ministère de la Santé ; cependant, les anciens propriétaires réclament encore ces terres pour les revendre et ainsi y gagner des bénéfices.

Photos n°12 : L’Hôpital Universitaire de Santé Mentale d’Anjanamasina

Les conflits fonciers qui sont traités au niveau de la Commune d’Anosiala sont très diversifiés. Toutefois, les plus fréquents concernent les conflits familiaux à propos de l’héritage en utilisant des faux documents et qui sont passibles de prison. Il y a aussi les escroqueries de tous genres relatifs aux ventes de terrains utilisant aussi de faux documents. En général, ces escroqueries dans le domaine foncier touchent toutes les communes de Madagascar.

VI.2 – Les effets des conflits fonciers sur le processus d’urbanisation

Le conflit foncier est un litige ou une incompatibilité causé(e) par l’opposition de besoins, de valeurs et d’intérêts sur une ou plusieurs parcelles de terre. Le conflit peut donc ainsi varier entre forme (violence directe ou violence structurelle), intensité (faible intensité ou bien véritable guerre civile ou internationale), fonction du lieu (confiné à des régions géographiques spécifiques ou bien généralisée), en fonction des acteurs (certains groupes

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 40 peuvent être impliqués dans le combat, alors que d’autres sont déplacés à cause de ce combat), et au fil du temps (notamment dans le cas de conflits prolongés).

En effet, un conflit qui dure au fil des années peut aboutir au refus d’accès qui peut être physique, c’est-à-dire en ayant recours à des clôtures ou des barrières ou à des menaces d’utilisation de la force, ou bien causé par des discriminations politiques ou ethniques. Il peut également trouver son origine dans le passé et les relations antérieures entre les protagonistes impliqués, y compris les conflits familiaux, l’attribution discriminatoire de terres aux enfants ; sinon, le refus d’accès peut résulter d’un changement politique, tel que l’attribution de concessions agricoles, forestières ou minières.

Tout ceci provoque des nuisances dans la paix et la stabilité entre les populations. De ce fait, le principal effet des conflits fonciers réside dans la paix et l’entente entre la population locale et les migrants. Ainsi, le choc des cultures entre la population urbaine et la population rurale pourrait aussi intervenir dans les conflits fonciers et instaure une atteinte à la sécurité et à la paix de la commune.

Par conséquent, avec des désordres, l’insécurité, une ambiance négative et violente dans la commune, il est impossible de prétendre à une urbanisation prospère et durable. L’unité de la population locale avec les migrants est donc fortement recommandée.

VI.3 – Les stratégies de gestion des conflits : moyen de restaurer la paix entre les populations

Les problèmes fonciers débouchent facilement sur des conflits. La terre représente un actif économique et un moyen de subsistance importante pour chaque Malagasy. Elle est étroitement liée à l’identité, l’histoire et la culture communautaires et en milieu urbain, elle est surtout liée à la vie économique.

Les communautés peuvent donc facilement se mobiliser lorsque des problèmes fonciers surgissent, faisant de la terre un élément central du conflit. Les tensions foncières peuvent également être étroitement liées aux intérêts politiques, ou manipulées par ces derniers.

En période d’insécurité, les litiges fonciers peuvent devenir de plus en plus violents et entraîner un déplacement d’une partie de la population. Les doléances foncières peuvent être liées aux problèmes plus généraux de sécurité, de moyen de subsistance, de politique et d’identité. À ce

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 41 stade, le leadership des institutions foncières et la qualité de la gouvernance des terres auront un impact significatif sur la transformation on non des litiges en conflit violent.

Les gouvernements et les partenaires au développement doivent réconcilier croissance économique et garantie des priorités d’occupation. L’examen des concessions précédentes, l’adéquation entre sécurité d’occupation et promotion des investissements et les accords de partage des richesses constituent certaines des mesures pratiques à considérer.

En guise de suggestion, il est possible de garantir des droits fonciers dans les établissements informels par les moyens suivants : lois et déclarations anti-expulsion ; octroi de droits de bail à court terme sans compromettre les droits de développement à long terme du gouvernement ; atténuation du risque d’embourgeoisement par le biais d’occupations foncières collectives ; et divers partages des terres et de programmes de réajustement foncier. Par contre, ces moyens ne peuvent pas être pris en compte par rapport au droit malgache sur l’urbanisme et le foncier.

Des réformes politiques, juridiques et institutionnelles devraient être mises en œuvre par le biais d’une approche progressive, coordonnée et sensible aux conflits. Il peut s’avérer nécessaire d’abroger les lois discriminatoires, de développer des politiques et des lois ad hoc visant à résoudre des difficultés spécifiques, par exemple les retours des populations, les installations informelles, les concessions, etc., avant de mettre en œuvre des réformes plus profondes telles que le développement d’une politique foncière exhaustive ou l’élaboration du futur système d’administration foncière.

Figure n°7 : Les stratégies d’après conflits

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 42

D’après ce modèle, la gestion des conflits engage plusieurs entités et plusieurs idées pour parvenir à l’instauration de la paix. En fait, un conflit se manifeste généralement après une mésentente entre deux ou plusieurs groupes de personnes ; cette mésentente doit être rapidement relevée pour pouvoir concilier humainement les protagonistes du conflit. Ensuite vient l’apaisement à travers une stratégie de stabilisation (à l’exemple des règlements et/ou les acquisitions à l’amiable) pour consolider la paix afin d’aspirer à un développement future. Enfin, l’intervention sur terrain de l’Etat ou du Représentant de l’Etat est sollicitée pour installer et renforcer la paix au sein de la zone de conflit. Dans le cas contraire, la paix déjà installer dans une communauté peut être touché par des conflits mal gérés et par le manque de suivi des mésententes.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 43

Troisième Partie : les enjeux de la dynamique

foncière dans la commune face à

l’urbanisation

Face à la situation de la commune, aux faits et actions entrepris avec l’interaction du domaine foncier et la périurbanisation, les enjeux fonciers dans la commune rurale d’Anosiala présente un dynamisme en cours de réalisation et nécessite subséquemment un suivi plus qu’intense pour prétendre à un développement de la commune en une ville prospère.

De ce fait, une anticipation des probabilités de changement dans la commune doit être effectuée pour éviter tout désordre et incompatibilité dans le processus d’urbanisation. Des outils de planification ont été élaborés pour pouvoir appliquer les bonnes décisions en suivant les lois en vigueur dans le pays pour les villes.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 44

Chapitre VII – importance d’une stratégie foncière et d’un plan d’urbanisme

L’absence de maîtrise foncière se ressent immédiatement dans la mise en œuvre de tout projet d’aménagement et plus encore en milieu urbain. Le besoin d’infrastructures économiques ou sociales met en accord la question foncière sur les territoires et le rôle primordial de la propriété (privée ou publique). Les négociations apparaissent comme un moyen d’action favorisé pour l’obtention de la propriété foncière. L’absence de consensus révèle la capacité d’adaptabilité des acteurs politiques et techniques par rapport au devenir de leurs territoires.

VII.1 - Politique foncière : une nécessité pour un projet d’aménagement et pour le développement des villes

La commune est une échelle structurelle et administrative adéquate pour gérer les divers phénomènes qui touchent le sol et l’espace. Ensuite, le domaine du foncier entre en jeu lorsqu’il y a aménagement de l’espace. Ainsi, élaborer une stratégie foncière adaptée à chaque situation de commune est une base fondamentale pour bien structurer un projet d’aménagement quelconque. Aussi, l’urbanisme offre une organisation réfléchie et responsable des espaces naturels. L’aménagement de l’espace est logiquement succédé par une occupation du sol d’où une appropriation ou une vente, donc une négociation du parcellaire ce qui implique normalement une politique foncière. Ainsi, la prise en compte d’une politique foncière devient une exigence dans la gestion des biens fonciers c’est-à-dire la propriété non-bâtie ou bâtie. Des législations foncières s’imposent avec la loi du marché qu’est la loi de l’offre et de la demande pour placer des bénéfices pour l’un comme pour l’autre que l’on appelle revenu foncier. Le revenu foncier est le revenu du patrimoine immobilier. De plus, l’élaboration d’une politique foncière concerne tout citoyen présent dans un territoire qu’il soit acteur ou spectateur dans un projet d’aménagement. Cependant, il est clair que seuls les techniciens déjà qualifiés dans le domaine foncier peuvent intervenir directement dans la conception d’une politique foncière. Mais cela n’écarte en aucun cas les suggestions et les

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 45 propositions provenant des acteurs communaux qui ont certainement des opinions positives concernant le développement de leurs propres territoires.

Par conséquent, l’élaboration d’une politique foncière est une étape très importante au début de chaque aménagement pour en faire une étude réfléchie de la situation de chaque parcelle de terre ou de bien immobilier et ainsi éviter toute mauvaise transformation ou construction des infrastructures à installer dans un espace donné.

VII.2 – Perspectives foncières à Madagascar Concernant les perspectives du foncier à Madagascar, elles sont surtout initiées par les autorités. Après les élections législatives et les présidentielles de Décembre 2013, l’acte 2 de la réforme foncière a été mise en œuvre en juin 2014. Ainsi, les techniciens et experts dans le domaine foncier sont très actifs face aux prises de décisions concernant le développement de la question foncière à Madagascar.

En 2015, lors de la publication de la version n°1 de la lettre foncière, après le Forum National sur le foncier, les techniciens des services du domaine ont organisé un « sit-in » d’avertissement. Puis au fil des jours, différentes revendications liées à la Lettre de Politique Foncière version du 23 février 2015 apparaissent : les syndicats se plaignent notamment de ne pas avoir été consultés, demandent la révision de la nouvelle lettre de politique foncière, adoptée lors des assises du CCI d'Ivato, expriment le souhait que les services fonciers de l'Etat continuent à « gérer ses domaines privés » et « désapprouvent toute idée d'affectation de la gestion des domaines privés de l'Etat à la Commune ». Par la suite, les syndicats ont exprimé leurs mécontentements concernant l’extension des compétences dans les communes car ils craignent la dégradation de leurs supériorités envers les agents communaux. Malgré tout cela, la grève a été suspendue après une entrevue entre la délégation des syndicats et des émissaires du Président de la République.

La lettre de politique foncière adoptée a alors instauré une répartition des tâches claire entre les services fonciers et les communes pour pouvoir gérer de manière consensuelle toutes les opérations et transactions concernant le foncier et ainsi diminuer le coût et le temps pour le citoyen.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 46

VII.3 – Plan d’urbanisme et stratégie foncière : une complémentarité indissociable dans l’aménagement du territoire

D’une manière générale, le plan d’urbanisme et les stratégies foncières sont chacun prescrits dans des documents officiels. Cependant, les idées et les réglementations stipulées dans ces documents ne conviennent pas toujours avec la situation et l’évolution des styles de vie sur le terrain. Ainsi, des reformes et des corrections doivent être entreprises dans chaque changement de situation pour adapter ces documents à une époque donnée.

Toutefois, l’urbanisme et le foncier sont deux domaines qui s’appliquent dans l’aménagement du territoire mais agissent dans l’espace avec différentes démarches. C’est-à-dire que souvent, les réglementations dans le plan d’urbanisme ne tiennent pas compte des réglementations dans les documents fonciers et vice-versa.

Afin de porter une analyse pertinente et critique sur la place des espaces urbains et ruraux d’un territoire, la phase d’analyse est incontournable. Celle-ci peut être réalisée à différentes échelles via une diversité d’outils d’appréhension des territoires comme les outils de planification tels que le plan d’urbanisme. Permettant une approche mêlant écologie du paysage, dynamiques économiques et sociales, ces analyses ont pour objectif de définir les enjeux (préservation, aménagement et mise en valeur) avec les acteurs locaux. Ces éléments de diagnostic permettent d’alimenter la réflexion sur les articulations possibles entre espaces ruraux et espaces urbains.

En effet, le domaine foncier peut couvrir des étapes dans les procédures d’urbanisme et règlemente en partie l’occupation du sol dans le territoire à urbaniser. Ce domaine foncier concerne :  La gestion du Droit de Préemption Urbain (Déclaration d'Intention d'aliéner, procédure de préemption)  Mise en œuvre des acquisitions amiables ou forcées  Gestion des alignements, définition des emplacements réservés  Gestion du statut des voies et espaces publics De ce fait, il y a plusieurs liens entre le plan d’urbanisme et la stratégie foncière. Malgré ceci, ces deux règlementations d’aménagement ne peuvent pas se chevaucher dans la réalisation d’un projet d’aménagement.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 47

On peut alors schématiser l’interdépendance entre un plan d’urbanisme et une stratégie foncière comme suit : Figure n°8 : Schéma de la relation entre plan d’urbanisme et stratégie foncière

Stratégie foncière :  Gestion des

interactions Projet de Equilibre et Plan  Densification Planification durabilité d’urbanisme urbaine urbaine  Développement du territoire urbain  Préservation des espaces naturels et agricoles

Source : Arrangement de l’auteur. Décembre 2016.

En fait, un projet de planification urbaine est logiquement accompagné de plan d’urbanisme (PUDi et PUdé à Madagascar). Ce plan doit comprendre dans son élaboration une stratégie foncière capable de gérer l’interaction entre le foncier et l’urbanisme, de densifier le caractère urbain dans l’espace à aménager, de développer l’urbanisme et tenir compte de la préservation des espaces naturels et agricoles. Ainsi, l’urbanisme et le foncier interagissent pour installer un équilibre et une durabilité du territoire.

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 48

Chapitre VIII – polymorphisme des constructions face aux enjeux fonciers

Pour une image future plus agréable de la Commune d’Anosiala, et avec cette opportunité de périurbanisation, les nouveaux habitats et les constructions divers doivent correspondre à la distribution et l’occupation du sol. Ainsi, un polymorphisme des constructions s’installe dans chaque situation de parcelle par rapport à sa position géographique, sa valeur économique et son identité.

VIII.1 – Les formes urbaines possibles dans la commune d’Anosiala

Notons tout d’abord que la commune d’Anosiala se situe dans la région Analamanga, donc encore en pleine Hautes Terres Centrales. Avec des altitudes comprises entre 600 et 1300 m, cette zone où se situe la Commune est aussi dénommée Imerina Central. En fait, la commune d’Anosiala présente des paysages collinaires granitiques qui sont aussi la caractéristique des Hautes Terres Centrale. Sous un climat de type tropical d’altitude avec 4 à 5 mois secs dans l’année, la moyenne des précipitations annuelles est de 1364 mm et se produisant en 120 jours.

En tenant compte de ces conditions géographiques physiques, les formes urbaines possibles dans la commune d’Anosiala dépendent de l’aménagement et de la gestion des ressources naturelles. Ainsi, plusieurs formes urbaines peuvent être jumelées dans la Commune ou peuvent être adaptées à la situation de la commune comme les propositions suivantes :

 Construction à partir de l’axe de la RN 4. Cet axe traverse en effet la commune du Sud-Est vers le Nord-Ouest en coupant quasiment la commune en deux. On pourrait l’utiliser comme ossature de l’urbanisation qui relierait la totalité des Fokontany en y construisant davantage de voies publiques pour aérer et désenclaver les quartiers de la commune. Ainsi, l’occupation du sol et la répartition de la population seraient beaucoup plus égales.  Comme la commune est pratiquement constituée de colline, et dont plus souvent composée de granite, les constructions au-dessus de ses collines seraient un défi de taille pour la population locale. Il est donc suggéré d’aménager le contre-bas de ces collines tout en évitant de construire immédiatement sous les grands rochers afin de prévenir tous dégâts provoqués par les fissures ou même le glissement de ces grands rochers.

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 En tenant de la grande superficie de la commune et la faible densité de la population, la morphologie urbaine basée sur une occupation horizontale serait plus adéquate pour compenser le vide dans certains Fokontany. Toutefois, les bâtiments destinés à des entreprises pourraient bien évidement être construit en étage pour ne pas accaparer trop d’espace.

VIII.2 – Les types d’habitats existant dans la commune

Depuis quelques années, les types d’habitats dans la commune d’Anosiala étaient devenus très diversifiés allant des habitats traditionnels Malagasy aux villas de haut standing qui sert de résidence secondaire aux citadins d’Antananarivo.

. Concernant les habitats traditionnels, elles reflètent l’identité Malagasy des hautes terres dans la commune d’Anosiala. Ces habitats traditionnels deviennent de moins en moins présents dans le territoire de la commune car on ne les aperçoit que dans les petits villages de certains Fokontany. Néanmoins, ils subsistent des maisons traditionnelles entourées des nouvelles maisons modernes à caractère urbain.

Photo n°13 : Maison traditionnelle Malagasy (Imerina)

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. Les résidences secondaires comme les villas de haut standing ont trouvé leur place depuis quelques années dans les Fokontany de la commune. Elles illustrent la recherche d’espace de vie plus agréable des migrants urbains au niveau de vie élevé. Photo n°14 : Les villas de hauts standings – Résidence secondaire des citadins d’Antananarivo.

. Les habitats à caractère urbain se placent très souvent au bord de la RN 4 et sont pour la plupart composés de garage. Ces maisons de type urbain expriment le plus le phénomène de mutation urbaine de la commune. De plus, plusieurs activités urbaines accentuent la mutation urbaine de la Commune avec la présence de garage d’entretien de véhicule, deux stations-services dont JOVENNA à l’entrée Sud de la Commune et TOTAL à Alakamisy. Photo n°15 : Maison de type urbain au bord de la RN 4 – Snack / service d’entretien de véhicule

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VIII.3 – Les types d’habitats adaptés à la commune d’Anosiala

En général, tous les types d’habitats pourraient être construits dans la commune d’Anosiala. Mais compte tenu de la morphologie et de la géographie de la commune, certains styles architecturaux pourraient plus s’adapter à la commune que d’autres.

. Le style de maison à étage séduit peu à peu les populations de la Commune à cause du manque de parcelle de terre en leur possession. Ainsi, elle opte ainsi pour des constructions verticales qui pourraient contenir plus de personnes avec le nombre d’étage. En effet, le paysage collinaire de la commune amplifie le manque de surface plane pour des constructions horizontales d’où la présence de plusieurs habitats individuels qui s’installent sur des petits espaces et qui diversifient les types d’habitats que l’on aperçoit dans la commune.

Photo n°16 : Les constructions à étages.

. Toujours dans le contexte d’urbanisation de la commune d’Anosiala, plusieurs projets de construction de logements sociaux ont été réalisés. Ces logements ont été construits sur des terrains domaniaux aménagés spécialement pour y recevoir des habitats en forme de pavillons. De ce fait, ces logements contribuent à l’attraction de la commune d’Anosiala pour la population urbaine d’Antananarivo afin d’accueillir l’exode urbain.

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Les images suivantes illustrent les habitats pavillonnaires des logements du Trano mora et de la Cité FITIAVANA pour les fonctionnaires.

Photo n°17 et n°18 : Les habitats pavillonnaires. (Logements sociaux : Trano mora et Cité des fonctionnaires)

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VIII.4 – Analyses de la morphologie urbaine de la Commune d’Anosiala

Une nouvelle ville est un espace constitué par le rattachement de formes urbaines variées produit par la mutation du milieu rural via la périurbanisation. Ces variations traduisent chacune la conception de la ville et de la vie en commun en tenant compte du temps et de l’évolution de la technologie. Chaque grande idéologie politique a produit une forme urbaine originale dans le monde pour accentuer la diversité et les possibilités d’aménagements dans chaque pays, régions ou autres échelles de territoire. Cette forme intègre les fonctions urbaines qui lui sont associées : l’habitat, les activités économiques, culturelles et de loisirs, etc. On parle alors de mixité fonctionnelle lorsque sont représentées dans un quartier ou Fokontany au moins deux de ces fonctions.

Une autre manière de qualifier les formes urbaines est la densité. Elle est caractérisée par le coefficient d’occupation des sols (C.O.S) qui calcule la densité de construction sur une parcelle. Il faut distinguer la densité réelle et la densité perçue. En effet, les Fokontany ou les grands ensembles ressentis comme très denses, sont moins denses que certains quartiers constitués de maisons de ville : les immeubles sont largement séparés pour éviter les phénomènes d’ombre-portée et entourés de très vastes espaces publics comme le cas des logements sociaux à Anosiala. Néanmoins, l’habitat individuel est en général moins dense que l’habitat collectif. On trouve sur le territoire de la commune des espaces aux densités très variables qui participent à l’inégalité de répartition de la population et freine ainsi le développement des régions à faible densité.

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Chapitre IX – sécurisation foncière et devenir des habitats traditionnels et résidences secondaires

Comme solution, et pour contenir et maîtriser le processus d’urbanisation dans la Commune d’Anosiala, plusieurs pistes d’action s’offrent à la Commune pour éviter une urbanisation sauvage. Les solutions que nous allons proposer concernent en premier lieu la sécurisation et la préservation des espaces naturels face à l’urbanisation et en second lieu les schémas d’habitats et de constructions qui seraient les plus adaptés à la situation de la commune.

IX.1 – Réserves foncières : piliers du développement urbain durable

D’après ces différents enjeux fonciers qui se présentent à travers un aménagement urbain, il est aujourd’hui plus important que jamais de prendre en compte les espaces naturels dans la création ou la transformation d’un milieu rural en milieu urbain.

Ces espaces naturels à préserver peuvent-être classés comme « réserves foncières » dans le cadre de la redistribution foncière et de la mise en place d’un plan d’aménagement urbain, c’est-à-dire dans une collectivité territoriale décentralisée qui n’est pas encore dotée de plan d’urbanisme. Les réserves foncières constitueront à la fois un espace de vie et un espace d’activité sain qui feront office de pilier au développement urbain durable.

Face à la dégradation incessante du milieu de vie urbain existant avec un très fort taux de pollution, il est aujourd’hui plus facile de créer de villes nouvelles respectueuses de l’environnement et moins productrice de gaz carbonique que de nettoyer la pollution persistante dans les anciennes villes qui prendrait plus de temps et des sensibilisations très fermes.

Dans ce contexte, l’étalement urbain de la ville d’Antananarivo engendrera une mauvaise image de la consommation de l’espace dans les communes périphériques rurales si l’on n’accompagne pas ces communes dans les actions de renforcement, de financement et de consultation de la population locale.

Pour cela, l’Etat ou le Représentant de l’Etat doit se positionner en appui direct aux collectivités pour la mise en place de politique et de stratégie visant à mieux planifier une ville qui se

Processus d’urbanisation et enjeux fonciers 55 préoccupe de l’environnement et de sa préservation. Cet appui peut se faire avec deux approches :

 La première privilégie le financement des programmes ayant un impact direct sur l’environnement.  La seconde vise un accompagnement en amont de la conception de stratégie d’aménagement durable dans les collectivités territoriales avec l’élaboration d’un plan réfléchi et adapté à chaque échelle administrative, à l’exemple d’un Plan d’Urbanisme de Détail ou PUDé. Aussi, avec la hausse des prix fonciers et immobiliers ainsi que la complexité des programmes d’aménagement dans un milieu urbain, il est aujourd’hui indispensable de faire une anticipation foncière dans la création de nouvelles villes. Le concept de réserve foncière est notamment défini par le droit qui encadre précisément le champ d’intervention. Plusieurs outils sont à disposition des collectivités locales pour leurs permettre de constituer des réserves foncières et ainsi maîtriser leur projet d’urbanisation. Ainsi, à chaque commune de mettre en place la valorisation de ses réserves foncières pour une gestion écologique fiable et adéquate dans le territoire communal et pour prévenir une éventuelle urbanisation sauvage. Par conséquent, les acquisitions foncières mûrement réfléchies par les techniciens et les agents communaux permettent la maîtrise de l’urbanisation par la collectivité publique et l’Etat.

Ainsi, même dans une échelle où il n’y a pas de projet avancé d’urbanisation, la maîtrise foncière peut conduire à réfléchir sur les limites de l’urbanisation. Par contre, avec un projet d’aménagement urbain déjà établi, les acquisitions foncières doivent être ciblées en fonction du projet d’où une forte interaction entre le foncier et l’urbanisme.

IX.2 – La gestion des réserves foncières

IX.2.a – Les intérêts

La création de réserves foncières permet la maîtrise de l’urbanisation par la collectivité publique. Même dans les secteurs où elle n’a pas de projet avancé, la maîtrise foncière ou uniquement de quelques parcelles clefs permet de prévoir et de contenir l’urbanisation. Dans ce cas, les prescriptions de la Commune doivent être mentionnées dans un cahier des charges (techniques, architecturales et environnementales) afin de classer les zones constructibles et les zones inconstructibles.

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La constitution d’un portefeuille foncier, sur le long terme, peut être un bon moyen de jouer un rôle de régulation des prix dans les phases de hausse des prix de terrains comme ce serait le cas avec cette périurbanisation en cours de la Commune, de limiter la plus-value liée à l’ouverture et à l’urbanisation de nouveaux terrains ou à l’augmentation des droits à construire. La disponibilité de terrain doit aussi permettre à la Commune où à l’Etat de mener une action continue sur le long terme en matière de production de logements.

En matière de financement des équipements, elle permet également de mieux répartir et négocier le coût des investissements publics avec les équipements de superstructure et d’infrastructure et de bénéficier directement des plus-values d’urbanisation ainsi générées lors de la revente des terrains une fois équipés.

Concernant la protection des espaces agricoles et naturels, la propriété constitue une garantie plus forte que la réglementation, souvent passagère car elle change lors des révisions des documents d’urbanisme. Ainsi, la protection est particulièrement efficace lorsque les terrains tombent dans le domaine public.

IX.2.b – Préventions et mises en garde

Une politique de réserve foncière coûte chère ou en tout cas demande d’investir à moyen ou long terme. Il ne s’agit pas d’économiser de l’argent ou d’en gagner mais de se donner les moyens de mener dans de bonnes conditions des politiques d’aménagement du territoire et de logement.

En outre, le coût d’achat doit prendre en compte :

- le coût financier de l’opération (coût des emprunts…) ;

- les coûts de gestion (sécurisation des terrains acquis, entretien des sols, clôtures…) ;

- le risque d’avoir à vendre les terrains à un prix inférieur à celui auquel la collectivité les a acquis, en raison des cycles des marchés.

Aussi, le recours à une ingénierie foncière (en interne, via les établissements publics fonciers ou des experts immobiliers) est à ce titre déterminant avant toute acquisition : pour en mesurer l’intérêt et le risque, pour évaluer les conditions de valorisation et le juste prix d’achat. Une politique de réserves foncières doit nécessairement répondre à une stratégie de développement de la collectivité publique et doit obligatoirement s’articuler avec les orientations des documents de planification territoriale.

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CONCLUSION GENERALE

Les espaces urbains et les espaces ruraux ont une identité et des logiques de fonctionnement différentes. De ce fait, ensemble, ils forment une entité globale qui permet d’appréhender les enjeux du territoire.

Pour le cas de la Commune d’Anosiala, sa position est plus qu’avantageuse dans la mesure où elle est face à une périurbanisation en cours par rapport à Antananarivo. Ainsi, la Commune Rurale d’Anosiala subit une pression considérable face à cette périurbanisation. Mais cette dernière est enclenchée sur une base peu solide et met par la suite en doute le processus de développement urbain durable de la Commune.

La pression urbaine se ressent surtout dans le quotidien de la commune par rapport aux attentes de la population qui demande de plus en plus des services à vocation urbaine même si la majeure partie de la population vit encore dans des conditions de vie rurales.

Néanmoins, la commune d’Anosiala connaît déjà depuis dix ans une croissance démographique plus que remarquable, cela est dû à un l’étalement urbain qui gagne du terrain dans les Communes périphériques de la ville d’Antananarivo, mais aussi, à cause d’une migration centrifuge ou exode urbain qui est la conséquence logique de la saturation de l’espace de vie dans la Commune centre d’Antananarivo.

En même temps, cet accroissement démographique spectaculaire se fait aussi grâce à une très forte attraction émise par la Commune d’Anosiala elle-même. Elle se traduit par la présence de plusieurs infrastructures à caractère urbain tels que les cités de logements sociaux, les infrastructures sanitaires modernes, les diverses entreprises franches et les sociétés nationales de renoms ainsi que les espaces de détentes et de loisirs comme les salles de réceptions, le terrain de Golf, etc.

Par conséquent, une nouvelle société issue d’une mixité entre population urbaine et population rurale qui commence à s’établir dans la Commune d’Anosiala.

Subséquemment, la maîtrise de l’étalement urbain de la Commune d’Antananarivo dans les Communes périphériques est essentielle dans l’évolution du statut administratif de la Commune. Cette maîtrise ne peut alors se faire que par le biais d’une politique foncière réfléchie et adaptée à la situation de la commune en voie de transformation paysagique.

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Premièrement, réfléchie dans le cadre de la société, pour éviter tous conflits fonciers liés à la valeur et à l’importance d’une possession de terre qui peut être traduit comme patrimoine pour les Malagasy dont la paix et l’insécurité de la Commune seraient en danger. Deuxièmement, adaptée dans le cadre de l’aménagement, pour empêcher tout mauvais projet d’aménagement pouvant engager l’instabilité de l’environnement naturel de la Commune qui est l’un des piliers du bien être et de la survie de la population.

Dans ce contexte d’urbanisation de la Commune d’Anosiala, un dynamisme foncier se trouve au cœur du territoire de la Commune. Tout d’abord, la Route Nationale 4 tient un rôle très importants de « fil conducteur » dans le dynamisme de l’aménagement et le dynamisme de l’occupation du sol et donc une place essentielle dans le dynamisme foncier de la Commune d’Anosiala. La RN 4 aurait alors besoin de plusieurs ambranchements pour améliorer la connéctivité entre les Fokontany.

Ensuite, les enjeux fonciers dans la commune d’Anosiala face à l’urbanisation, se situent surtout comme suit :

 Dans la mobilité des migants en provenance d’Antananarivo pour la recherche de nouveaux espaces, donc dans la création d’infrastructure d’accueil (Logement, Travail, Santé, etc.).  Dans la morphologie urbaine à instaurer dans la Commune en tenant compte de la situation géographique ; incluant la morphologie des habitats pour contenir la population et maîtriser l’étalement urbain pour éviter tout désordre et toute forme d’urbanisation sauvage.  Et dans la sécurisation des domaines fonciers stratégiques, la gestion des parcelles constructibles ou inconstructibles et les résolutions des conflits fonciers qui seraient les piliers du développement urbain durable de la commune.

Il est donc plus qu’évident que la commune rurale d’Anosiala subit des diverses pressions face à l’etalement urbain de la ville d’Antananarivo via la périurbanisation. Aussi, la Commune est consciente de la nécéssité de maîtrise de ce phénomène. Cependant, elle déplore encore le manque d’action du pouvoir central et propose plusieurs solutions concernant l’amélioration de nombreux domaines tels que l’éducation, l’accès à l’éléctricité et à l’eau potable, la sécurité, la sensibilisation et la formation des paysans dans le domaine de l’agricutlure, etc.

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Avec du courage, de la détermination et surtout beaucoup d’unité, la Commune d’Anosiala pourrait accomplir un développement exemplaire et ainsi mettre en place une autonomie sur le plan fiscal et spatial car la commune possède les atouts nécéssaires pour cela.

Enfin, le présent mémoire nécessiterait un approfondissement plus méticuleux afin d’affiner les resultats et ainsi constituer un document de recherche plus abouti qui pourraient contribuer à développer chaque Commune en voie d’urbanisation car les enjeux fonciers dans chaque Commune périphérique de la ville d’Antananarivo sont fluctuants par rapport à sa situation.

De plus, notre démarche inductive nous a mené à apprendre et à acquerir un esprit de synthèse pour pouvoir analyser en particulier le cas de la Commune Rurale d’Anosiala face à l’étalement urbain d’Antananarivo. En conséquence, nous ne pouvons pas exclure tous les resultats obtenus lors de la recherche concernant ce processus d’urbanisation et enjeux fonciers pour installer une hypothèse principale dans le cadre de l’urbanisation des Communes périphériques d’Antananarivo.

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages Généraux :

 ANDRINIRINA – RATSIALONANA (R) – ANDRIANIRINA (N) – RAMAROJOHN (L), Septembre 2012, « ANALYSE DES LITIGES FONCIERS AU NIVEAU DES TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE DE MADAGASCAR ENTRE 2005 ET 2010 », Observatoire du foncier, 35 p.  AQUACHAR-CHARPENTIER (M), Mai 1997, « LE PERI-URBAIN », note de synthèse et bibliographie, 110 p.  BANQUE MONDIALE, 2011, « L’URBANISATION OU LE NOUVEAU DEFI MALGACHE », 203 p, pp 166 – 191.  CAMARA (B), 2008, « ANIMER DES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENU DANS LA COMMUNE RURALE D’ANOSIALA – CAS DU GROUPE MATOTRA », rapport d’activités professionnelles, Ecoles de Service Social, 44 p.  COURADE (G) & BRUNEAU (M), 1983, « DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET PROCESSUS D’URBANISATION », essai de synthèse, 91 p, pp 61 – 75.  FANOMEZANTSOA (F), 2008, « LA COMMUNE RURALE D’ANOSIALA », rapport de stage communal, département de sociologie, 22 p.  MANAMBISOA TAHIRIMAMPIONONA (B), 2016, « PROJET DE REGULATION DU SYSTEME D’AMENAGEMENT ET SECURISATION FONCIERE A GRANDE ECHELLE A MADAGASCAR : CAS DU PROJET EXODE URBAIN DE L’ASSOCIATION HAFARI MALAGASY », Projet de fin d’étude, 162 p.  MESQUIDA (J-M), 2011, « INTRODUCTION A LA TABLE RONDE : LES ENJEUX FONCIER SUR L’AIRE URBAINE », article de synthèse in Détours prospectifs, 7 pages.  OLISOA (F), 2012, « MUTATION DES ESPACES PERIURBAINS D’ANTANANARIVO : POPULATION, HABITAT ET OCCUPATION DU SOL », thèse de doctorat, 359p, pp. 30 – 31 / pp. 60 – 64 / pp. 208 – 212.  RAMAMONJISOA (J), 1994, « LE PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT DANS LE VAKINANKARATRA – HAUTES TERRES MALGACHES », thèse de doctorat d’Etat, 340p. pp. 5 – 8.  RAMANANARIVO (R), RADIMILAHY (C), RAMAMONJISOA (J), 2013, « La terre : à qui, pour qui, pourquoi ? », Ouvrage de synthèse, 195 p.  RAMAROJAONA (H), 2011, « L’ACCES A L’EAU POTABLE, COMMUNE ANOSIALA – FOKONTANY AMBATOMENA », rapport d’enquête, Institut de Formation Technique, 18 p.  RAYNAL (C), 2011, « DETOURS PROSPECTIFS : L’ENJEU FONCIER DANS LA CONSTRUCTION D’UNE VILLE DURABLE ET ACCESSIBLE », rapport de thèses, 7p.

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Articles et ouvrages:  INDICATEUR DES VILLES DE MADAGASCAR, 131 p, pp. 22 – 23.  MONOGRAPHIE DE LA REGION D’ANTANANARIVO, 139 p, pp. 13 – 17.  MADAGASCAR-REVUE DE GEOGRAPHIE, Volume 47, Décembre 2010-Juin 2011, p 44.  Urbanisme : LE FONCIER, CLE DE VOUTE DES PROJETS D’URBANISME, 2012, 16 p.  GUIDE PRATIQUE POUR LA PRÉVENTION ET LA GESTION DES CONFLITS LIÉS A LA TERRE ET AUX RESSOURCES NATURELLES, « Terre et conflit », 96 p.  ANALYSE DE LA MORPHOLOGIE URBAINE : Agence d’études d’urbanisme de Caen-Métropole, 29 p.  PLAN COMMUNAL DE DEVELOPPEMENT : Commune Anosiala 2015 – 2019.

Documentaire Vidéo :

 Urbanisme : pour une ville désirable à Mordelles (Rennes Métropoles)  L’invité : interview de Roland CASTRO (Architecte urbaniste) – La ville de demain, urbanisme et écologie.  L’urbanisation dans le monde : magazine interactif.  FORUM FONCIER Malagasy 2015 au CCI Ivato : Reportage.  Accès des femmes à la propriété foncière.

Webographie :  www.observatoire-foncier.mg  www.contextefoncier.mg  www.adeus.org  www.insee.fr

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ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaires sur Le Processus d’Urbanisation et enjeux foncier Cas de la commune rurale d’Anosiala District d’Ambohidratrimo (2014-2016)

1. Pouvez-vous nous donner des chiffres exacts ou approximatifs sur le nombre de population inscrits dans les communes en 2014 et en 2016 ?  Le pourcentage de population travaillant dans des bureaux, des entreprises, des services publics,… :

 Le pourcentage de population attirée par les activités urbaines dans la commune (sans être assurer d’y trouver du travail) :

 Le pourcentage de population allant à Tanà ville pour le travail (par jour) :

2. a - Les chiffres sur le mouvement naturel : - taux de natalité : - taux de mortalité :

b - Les chiffres sur le mouvement migratoire (ethnies,..) :

3. Comment se manifeste la satisfaction des besoins de la vie collective ? a - Transport public (qualité et quantité) : b - Voirie et circulation (qualité et quantité) : c - Service public (qualité et quantité) : - Santé : - Borne fontaine : - Accès é l’eau et l’électricité : - Education :

4. Les divers projets en cours ou déjà effectués : a - HOPITAL (comment ? pourquoi ? Par qui ? Pour qui ?) : b - Projet de Logement social et établissement scolaires: c - Autres : 5. Quels sont les impacts directs et indirects pour la population locale avec l’implantation de ces infrastructures et de ces projets ?

6. Comment se manifeste les relations avec les communes environnantes à travers les fokontany ?

7. Croyez-vous que le statut de commune rurale peut-il être permuter en commune urbaine dans le cas d’Anosiala dans un avenir proche ?

8. Que savez-vous des procédures foncières de base employés à Madagascar ?

9. Comment se présente les demandes et les permis de construire dans la commune et dans les fokontany ?

10. Avez-vous des stratégies/politiques foncières stables dans la commune ? a – Concernant les projets des divers ONG ou entreprise étrangères. b – Concernant les projets présidentiels.

c – Concernant les constructions et les aménagements des particuliers et les habitants de la Commune.

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Annexe 2 : Renseignement d’ordres administratifs et hiérarchique de la Commune Rurale d’Anosiala Les Responsables de la commune

Maire : RAZANATSALAMA Samuel Frederic Responsable financier : Ordonnateur : Le Maire Comptable Public Principal (CPP) : RAHARIVOLOLONIAINA Eglantine Ninah Responsable administratif : 1er Adjointe : RASOAVOLOLONANOMENJANAHARY Esther Responsable technique : 2eme Adjointe : RAKOTOBE Soamihanta Vololoniaina

Les conseillers communaux Président : RANDRIAMIHAJA Efaharintsoa Olivier Vice-Président : RANAIVOSON Jean Baptiste Rapporteur : RANDRIAMANANTENA Jean Blaise Membres du conseil : RAKOTONINDRINA Albert, HERINORO Rosemonde, RABENORO Tania, RAKOTONDRAZAO Vololoniaina.

Le chef d’arrondissement administratif : Représentant de l’Etat : RASOAMANASATRA Bakonirina

Les services dans la commune : Accueil : 2 personnes Secrétaire administratif : 1 personne Etat civil : 3 personnes Service technique : 3 personnes Service législation et certification : 2 personnes Caisse et comptable : 2 personnes Voirie : 4 personnes Dispensateur : 1 personne Entretient : 1 personne Police municipale : 2 pesronnes

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Annexe 3 : Les documents de ventes de terrain

Deux types d’actes de vente :

1. Actes authentiques : - Inscription dans le livre de l’arrondissement par le délégué avec sa signature. - Enregistrement au centre fiscal - Pièce justificatif : Document juridique de 3 mois (droit de vente), Si décès du propriétaire : acte de décès ou/et acte de notoriété, Plan de la parcelle avec coordonnée Laborde. 2. Sous Seing Privée (SSP) : - Documents des conditions de vente des deux parties - Légalisation au centre fiscal - Notification et enregistrement dans le livre de la commune.

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Annexe 4 : Evolution du Bureau de la commune rurale d’Anosiala.

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Annexe 5 : Le Centre Hospitalier Universitaire d’Anosiala.

Depuis Avril 2015, le Centre Hospitalier Universitaire d’Anosiala situé dans le Fokontany d’Anjanamasina a été inauguré et est totalement fonctionnel avec des équipements sanitaires de haute technologie et de dernier cri. Le gouvernement chinois, dans le cadre du don prévu par les Accords de coopération économique et technique avec Madagascar, a offert un hôpital à la hauteur de son ambition, sur le plan mondial, dans la Commune d’Anosiala, district d’Ambohidratrimo. Le premier bâtiment destiné à hospitaliser les patients, comprend deux catégories, des salles communes et des chambres pour les VIP. Ces dernières sont équipées de climatiseur et de toilettes. Les autres dont 150 lits de l’hôpital, ont aussi été équipées d’infrastructures adaptées aux enfants, par exemple d’un lavabo spécial. La technologie chinoise est par contre, dévoilée dans le second bâtiment destiné aux soins. Les 30 milliards d’Ariary investis dans ce nouveau centre hospitalier, semblent être justifiés par les équipements dans les deux blocs opératoires comme nous le montrent ces images

Le Centre Hospitalier Universitaire d’Anosiala

Source : Cliché de l’auteur + photo de la Présidence. Septembre 2015

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Annexe 6 : Tableaux des proportions à savoir dans la Commune.

Il est à préciser que ces chiffres datent de 2006 et 2011. Cependant, ils reflètent le caractère rural de la Commune au cours de ces années à travers le manque d’infrastructure de base, notamment avec l’accès à l’eau potable au sein des ménages et le très faible effectif des enfants scolarisés.

Répartition des moyens d’adduction d’eau selon le type de ménage

REVENU FORT REVENU MOYEN REVENU FAIBLE

POMPE Privée 75% 60% 0% BORNE FONTAINE 0% 35% 10% PUITS 65% 75% 55% EAU DE SOURCE 0% 45% 70% Source : Monographie de la Commune. 2011

Répartition des enfants scolarisés Enseignement Primaire Etablissement Nombre Nombre de salle Nombre Effectif des enfants d’établissement d’enseignants scolarisés Public 13 54 61 2741 Privé 19 84 42 1310 Total 32 138 103 4051 Source : Fiche Monographique de la Commune. 2006 Enseignement Secondaire Etablissement Nombre Nombre de salle Nombre Effectif des enfants d’établissement d’enseignants scolarisés Public 01 07 27 523 Privé 02 08 11 211 Total 03 15 38 734 Source : Fiche Monographique de la Commune. 2006

Néanmoins, en 2015, les proportions obtenus par les enquêtes en mis en évidence la diversité des activités des ménages dans la Commune avec principalement le commerce et la réparation des véhicules qui sont des activités habituellement urbaines.

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Les proportions suivantes nous donnent alors des indices sur l’évolution urbaine de la Commune d’Anosiala :

Répartition des activités des ménages dans la Commune (2015) Pourcentage Activité Professionnelles 39.87% Commerce de gros et de détails, réparation de véhicules automobiles 29.24% Transport et entreposage 6.64% Hébergement et restauration 4.98% Fabrication 4.32% Agriculture, Sylviculture, Elevage, Pêche et Aquaculture 2.66% Construction 2.33% Services administratifs et d’appui 1.99% Professionnelles, Scientifiques et Techniques 1.66% Arts, Spectacles et Loisirs 1.33% Immobilières 1% Activités Extractives 1% Autres activité de service 1% Informations et communications 1% Santé et action sociale 0.33% Financières et Assurances 0.33% Education 0.33% Production, vente et distribution d’eau, réseaux d’assainissement

Source : Indicateur Urbain National – Etats des villes de Madagascar – Forum National Urbain. 2015

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TABLE DES MATIERES

N° Page

Remerciement……………………………………………………………………………………………………………………….I

Sommaire……………………………………………………………………………………………………………………………..II

Résumé………………………………………………………………………………………………………………………………...III

Glossaire……………………………………………………………………………………………………………………………….IV

Acronymes…………………...... VI

Table des Illustrations……………………………………………………………………………………………………………V

INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………………………..1

Première partie – Situation démographique et économique de la commune rurale……………………………………………………………………………... 3

Chapitre I - Saturation de la ville d’Antananarivo et périurbanisation de la commune rurale périphérique d’Anosiala…………………………………………………………………………………………………………6

I.1 – La ville d’Antananarivo : cœur de la périurbanisation des communes périphériques …….6 I.2 – La périurbanisation de la Commune d’Anosiala : une démarche déjà enclenchée et en cours ………………………………………………………………………………………………………………………………….…9 Chapitre II - Population d’Anosiala : croissance remarquable……………………………………………….13

II.1 - Potentiel humain : une croissance remarquable mais inégalement répartie………………………………14

Chapitre III - Source de revenu de la commune : diversifié à prédominance du secteur primaire………………………………………………………………………………………………………………………………18

III.1 - Le commerce : prédominé par les épiceries informelles……………………………………………..19

III.2 – Les emplois d’usines, et de zones franches : changeante selon les Fokontany……………21

III.3 – Les exploitations de carrières de granites…………………………………………………………………..22

III.4 – L’agriculture et l’élevage……………………………………………………………………………………………23

Deuxième partie – Evolution de l’occupation de l’espace et problèmes fonciers dans la commune…………………………………………... 26

Chapitre IV - Interaction du foncier et de l’urbanisme : atouts et contraintes……………………….27

IV.1 – Historique de la politique foncière à Madagascar……………………………………………………….27

IV.2 – La complexité des procédures de règlementation des propriétés : principale contrainte du secteur foncier…………………………………………………………………………………………………………………29

IV.3 - Les outils, une proximité, une identité : Les avantages de la gestion foncière……………..30

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IV.4 – Analyse de l’interaction entre le dynamisme foncier et la périurbanisation……………….31

Chapitre V - Pression sur les espaces ruraux face à l’urbanisation………………………………………..34 V.1 – Valeurs des parcelles : variable selon leur situation……………………………………………………..34

V.2 – Pression morale sur les ruraux face à la périurbanisation…………………………………………….35

V.3 – Pression sur l’occupation du sol face au processus d’urbanisation………………………………36

Chapitre VI - Conflits fonciers : blocage au processus d’urbanisation…………………………………..38

VI.1 - Les conflits : problèmes d’analyse et d’interprétation…………………………………………………38

VI.2 – Les effets des conflits fonciers sur le processus d’urbanisation…………………………………..40

VI.3 – Les stratégies de gestion des conflits : moyen de restaurer la paix entre les populations…………………………………………………………………………………………………………………………..41

Troisième partie – Les enjeux de la dynamique foncière dans la commune face à l’urbanisation…………………………………………………… 44

Chapitre VII - Importance d’une stratégie foncière et d’un plan d’urbanisme………………………45

VII.1 - Politique foncière : une nécessité pour un projet d’aménagement et pour le développement des villes…………………………………………………………………………………………………….45

VII.2 – Perspectives foncières à Madagascar………………………………………………………………………..46 VII.3 – Plan d’urbanisme et stratégie foncière : une complémentarité indissociable dans l’aménagement du territoire ………………………………………………………………………………………………47

Chapitre VIII – Polymorphisme des constructions face aux enjeux fonciers…………………………49

VIII.1 – Les formes urbaines possibles dans la commune d’Anosiala……………………………………49

VIII.2 – Les types d’habitats existant dans la commune……………………………………………………….50

VIII.3 – Les types d’habitats adaptés à la commune d’Anosiala……………………………………………52

VIII.4 – Analyses de la morphologie urbaine de la Commune d’Anosiala………………………………54

Chapitre IX - Sécurisation foncière et devenir des habitats traditionnels et résidence secondaire…………………………………………………………………………………………………………………………..55

IX.1 – Réserves foncières : piliers du développement urbain durable…………………………………..55

IX.2 – La gestion des réserves foncières………………………………………………………………………………..56

CONCLUSION GENERALE...... 58

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………………………..61 Annexe………………………………………………………………………………………………………………………………….63

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