No 38/2015, 25 SEPTEMBRE 2015 ÉDITION FRANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

FEYENOORD ROTTERDAM TOUT POUR LA JEUNESSE AZERBAÏDJAN RUSSIE BOLIVIE QABALA LE DOUBLE ENTRAÎNEUR LES TIGRES PRENNENT VEUT SAVOIR LEONID SLUTSKY LA PREMIÈRE PLACE

WWW.FIFA.COM/THEWEEKLY LA SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Feyenoord Academy Amérique du Nord Amérique du Sud Lors de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, et Centrale 10 membres 11 joueurs de la sélection néerlandaise étaient 35 membres www.conmebol.com passés par le centre de formation du Feyenoord www.concacaf.com Rotterdam. Qu’est-ce qui fait la spécificité de l’école de football de cette ville portuaire ? 6 Sarah Steiner s’est rendue sur place. Bolivie 16 Face à The Strongest, les Sport Boys ont manqué d’un meneur de jeu de qualité. Cette défaite leur a également fait perdre leur place de leader du classement.

Sepp Blatter 23 Dans sa tribune hebdomadaire, le Président Blatter appelle les administrateurs du football du monde entier à soutenir sans réserve les réformes de gouvernance qui devront être entreprises l’année prochaine, afin de restaurer la confiance à l’égard de la FIFA .

Jorge Luis Pinto 37 Le nouveau sélectionneur du Honduras souhaite 18 Mathieu Valbuena poser de nouvelles bases. L’international français revient sur son parcours semé d’embûches.

Tout pour la jeunesse Notre image de couverture montre deux jeunes espoirs du Feyenoord Rotterdam River Plate avant leur entrée en jeu. 28 Antonio Alzamendi estime que Luc Schol l’équipe est capable de remporter la Coupe du Monde des Clubs qui se déroulera au Japon.

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Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre Coupe du Monde U-17 de la FIFA Coupe du Monde des Clubs de la FIFA

smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 17 octobre – 8 novembre 2015, Chili 10 – 20 décembre 2015, Japon Aflosport / imago, Dean Mouhtaropoulos / Getty Images Belga / imago, Vladimir Pesnya / RIA Novosti / AFP

2 THE FIFA WEEKLY LA SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe Afrique Asie Océanie 54 membres 54 membres 46 membres 11 membres www.uefa.com www.cafonline.com www.the-afc.com www.oceaniafootball.com

24 Leonid Slutsky Le nouveau sélectionneur de l’équipe de Russie vise la qualifi- cation pour l’Euro.

15 Belgique Après huit journées disputées, Ostende est en tête du championnat. (en photo : Gohi Bi Cyriac) Aflosport / imago, Dean Mouhtaropoulos / Getty Images Belga / imago, Vladimir Pesnya / RIA Novosti / AFP

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ls sont curieux, ils scrutent le terrain avec intérêt et ils ne se séparent jamais de leurs petits carnets. Ils prennent des photos et des notes en abondance. En I cette journée pluvieuse, rien n’échappe aux trois visiteurs de Varkenoord, où s’entrainent les jeunes du Feyenoord Rotterdam. La qualité du travail réalisé par la Feyenoord Academy est reconnue bien au-delà des frontières néerlandaises. Les trois visiteurs en question sont des entraîneurs de MLS qui n’ont pas hésité à traverser l’Atlantique pour s’initier aux méthodes et à la philosophie dispensées aux Pays-Bas. Quelles sont les particularités de ce fameux centre de formation, qui ali- mente depuis des années l’équipe nationale en joueurs de talent ? Notre rédac- trice Sarah Steiner s’est rendue sur place pour en savoir plus. Découvrez les ­résultats de son enquête dès la page 6. Å

Annette Braun 2Agenten / Mario Mario Wagner

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Tout donner pour son rêve Les jeunes de la Feyenoord Academy lors de leur entraînement quotidien à Varkenoord.

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l pleut sur Rotterdam. La ville s’affiche en nuances de gris. Le vent qui s’en- gouffre dans les rues ne parvient pas à chasser les nuages bas. Le temps est maussade. C’est l’automne aux Pays- MAIN DANS LA Bas. La cité est à l’image de son climat. Grande ville industrielle néerlandaise, Rotterdam est connue pour son austéri- té. Nous sommes dans l’agglomération ouvrière par excellence. On dit qu’ici, les chemises sont vendues avec les manches déjà retroussées. Plus que tout autre, le MAIN AU quartier du port illustre parfaitement cet état d’esprit. Les artères très fréquentées qui Imènent à la mer débouchent sur l’un des plus grands ports d’Europe : 180 000 emplois, 450 millions de tonnes de marchandises traitées par an, 12 500 hectares de superficie. On peine FEYENOORD à prendre la mesure de tels chiffres.­ Les habitants de Rotterdam sont fiers de leur ville. Ils sont également très fiers de leur Près de la moitié de l’effectif néerlandais convoqué club. Grand rival de l’Ajax Amsterdam et du PSV Eindhoven, le Feyenoord est l’un des trois pour la Coupe du Monde de la FIFA 2014 au Brésil a géants du football néerlandais. Avec 14 titres de fait ses gammes sur les pelouses de Rotterdam. champion, 11 Coupes des Pays-Bas, une Coupe d’Europe des Clubs Champions (1970) suivie Sarah Steiner est partie enquêter sur les méthodes d’une Coupe Intercontinentale et de deux Coupes UEFA (1974 et 2002), le Feyenoord pos- de la Feyenoord Academy. Photos : Luc Schol sède un palmarès fourni. Pour assister à un match au stade De Kuip, il faut avoir le cœur bien accroché. Le public est bruyant et fana- tique ; l’atmosphère souvent enfiévrée. Les sup- porters sont exigeants. Ces dernières années, le club a dû faire face à une grave crise financière qui l’a contraint à se montrer plus discret sur le marché des trans- ferts. Aujourd’hui, le Feyenoord semble avoir retrouvé une certaine stabilité financière. À défaut d’obtenir des résultats éblouissants, le club comble lentement mais sûrement l’écart qui le sépare encore des meilleures formations sur la scène nationale et internationale. Le soleil brille à Brasilia. La ville se pare de ses plus beaux atours. La douce brise qui souffle dans la région contribue à rendre la tempéra- ture particulièrement agréable. Le temps idéal pour une partie de football. C’est l’hiver au Bré- sil. C’est aujourd’hui que doit avoir lieu le match pour la troisième place de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™, qui oppose le pays hôte aux Pays-Bas. Sur les 23 membres de l’effectif oran- je, 11 ont un lien direct avec le Feyenoord.

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Tout en un Du repos aux repas en passant par l’état de forme idéal – les jeunes talents bénéficient d’une préparation complète pour écrire un jour l’histoire du Feyenoord.

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Séance collective Même les plus petits doivent se plier aux règles du centre de formation.

Cinq d’entre eux, tous âgés de moins de 24 voie”, répond Raymond van Meenen, manager sa tranche d’âge. Ses joueurs ont atteint le der- ans, sont encore au club : Jordy Clasie, Bruno de la Feyenoord Academy. Selon lui, il n’est pas nier échelon. À partir de là, il ne reste que deux Martins Indi, Terence Kongolo, Daryl Janmaat question de savoir si son école est meilleure ou issues possibles : trouver un autre club ou tra- et Stefan de Vrij. Tous ont appris le métier de moins bonne que les autres. “De toute façon, les verser la rue. Littéralement. C’est là que se footballeur au centre de formation du Feye- résultats de notre travail parlent d’eux-mêmes.” trouve leur rêve, à portée de main. Depuis le noord, la Feyenoord Academy. Au-delà des onze hommes qui ont contribué terrain d’entraînement, on devine les projec- Quatre autres internationaux ont fait leurs à mener les Pays-Bas sur la troisième marche du teurs du stade du Feyenoord, communément gammes dans ce centre de formation. Puis ils podium au Brésil, la saison dernière a globale- appelé De Kuip, au milieu des cimes des arbres. se sont imposés en équipe première, avant de ment souri aux stars de demain. Il y a deux se- Les murs du stade se dressent à l’horizon. poursuivre leurs carrières sous d’autres cieux : maines, les équipes de jeunes sacrées dans leurs L’équipe professionnelle n’existe plus seulement Leroy Fer (parti ensuite au FC Twente), Georgi- championnats respectifs ont été récompensées dans l’imagination de ces footballeurs en herbe. nio Wijnaldum (au PSV Eindhoven), Jonathan à l’occasion du match d’Eredivisie entre le Feye- Elle n’a jamais été aussi proche, aussi réelle. de Guzmán (à Villarreal) et Robin van Persie noord et Willem II à De Kuip. Le moins que l’on “Nous sommes en contact étroit avec le (capitaine de l’équipe nationale, parti à Arse- puisse dire, c’est qu’il y avait foule sur le ter- groupe professionnel et les entraîneurs de nal). À cette liste, il faut ajouter les noms de Ron rain : les U-16, U-14, U-13, U-10 et U-9 ont été l’équipe première”, poursuit Marcel Koning. Vlaar et Dirk Kuyt, qui ont porté le maillot du chaleureusement applaudis par le public. Giovanni van Bronckhorst, ancien pension- Feyenoord au début de leur carrière. Au total, Tous les enfants qui s’entraînent à la Feye- naire de la Feyenoord Academy, et son assis- près de la moitié de l’équipe a fait escale dans noord Academy rêvent évidemment de dé- tant Jean-Paul van Gastel, ancien entraîneur le grand port néerlandais. Le chiffre a de quoi fendre un jour les couleurs de l’équipe pre- de l’équipe U-19, assistent souvent aux matches laisser songeur. mière. Mais le chemin qui mène à l’élite est long des équipes de jeunes. Ils savent très précisé- et semé d’obstacles. Ici, tout le monde en est ment sur quels joueurs ils pourront compter Il était une fois dans la rue conscient. “Nous expliquons dès le début aux dans un avenir proche. “Par le passé, nous Visiblement, les formateurs du Feyenoord ont garçons qu’à peine un ou deux pour cent d’entre avons souvent cherché à l’étranger et dans découvert la recette du succès. Mais quelle eux intègreront un jour le groupe profession- d’autres clubs au moment de nous renforcer. est-elle ? Comment expliquer que le club de nel”, reconnaît Marcel Koning. Aujourd’hui, tous les chemins mènent à Rotterdam réussisse mieux que les autres dans L’entraîneur de l’équipe U-19 sait que la pro- Varkenoord, notre complexe sportif”, déclare ce domaine ? “Nous avons trouvé notre propre portion sera légèrement supérieure au sein de Damien Hertog.

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Le pays de Johan Cruyff et du “totaalvoetbal” risque fort de manquer à l’appel de l’Euro en France. Qu’est-ce qui ne va pas aux Pays-Bas ?

Les géants orange ont terminé deuxièmes de la Coupe du Monde classe mondiale. Le Turc Oğuzhan Özyakup, buteur face aux Pays- de la FIFA 2010™ et troisièmes de l’édition 2014 organisée au Bré- Bas il y a deux semaines, est en fait… un ancien international junior sil. Aujourd’hui, ils se languissent à la quatrième place de leur néerlandais, passé par le centre de formation de l’AZ Alkmaar. groupe de qualification pour l’Euro. Ne serait-ce que pour atteindre les barrages, les Pays-Bas doivent maintenant battre le Kazakhstan Pris entre deux générations et la République tchèque, en espérant que la Turquie perde l’un de Tout le monde paraît aujourd’hui convaincu que l’équipe des Pays- ses deux derniers matches. Rares sont les supporters à y croire Bas n’est pas aussi forte que ses résultats des cinq dernières années encore. La campagne de qualification néerlandaise n’a été qu’une le laissaient à penser. En 2010 et 2014, Bert van Marwijk puis Louis succession de mauvais choix stratégiques, d’occasions manquées van Gaal ont eu la bonne idée d’abandonner le style traditionnelle- et d’incroyables erreurs défensives. Cette semaine, la rumeur pré- ment offensif des Pays-Bas pour construire d’excellentes machines à tendait même que Danny Blind, qui n’a remplacé Guus Hiddink que contrer. En misant sur les chevauchées d’Arjen Robben et la justesse depuis onze semaines (avant de perdre deux matches décisifs des passes de Wesley Sneijder, les Néerlandais sont passés à un ta- contre l’Islande et la Turquie), pourrait être limogé au profit de lon (celui du gardien espagnol) de remporter l’épreuve suprême en l’ancien entraîneur de Dortmund, Jürgen Klopp. Afrique du Sud. Quatre ans plus tard, ils ont écrasé les champions du monde 5:1 au Brésil, en s’appuyant sur une défense à cinq. On Des idées copiées et améliorées oublie trop souvent qu’entre ces deux Coupes du Monde, les Pays-Bas Malheureusement pour eux, les Pays-Bas ne produisent plus suffisam- ont réalisé un Euro 2012 catastrophique, ponctué de trois défaites. ment de footballeurs de très haut niveau. Les Néerlandais ont inven- L’époque des grands stratèges néerlandais est elle aussi révolue. té la plupart des bases du football moderne, mais semblent avoir Cruyff n’exerce plus depuis 1996. Hiddink a 68 ans et ses meilleures aujourd’hui perdu leur sens de l’innovation. L’habileté technique et années sont visiblement derrière lui. Van Gaal prendra sa retaite la liberté tactique des premiers adeptes du football total dans les dans deux ans. Le célèbre centre de formation du club le plus impor- années 70 étaient révolutionnaires. Aujourd’hui, tout le monde peut tant dans l’histoire du pays, l’Ajax Amsterdam, n’a plus produit le en faire autant. Les méthodes de formation mises au point à l’Ajax moindre joueur de renommée mondiale depuis plus d’une décennie se sont démocratisées, au point de devenir monnaie courante. (l’Uruguayen Luis Suarez et le Suédois Zlatan Ibrahimovic étaient Les Britanniques, qui avaient pourtant inventé le chemin de fer, déjà adultes à leur arrivée chez les Lanciers). Les changements mis ont vu d’autres nations créer des trains et des réseaux ferrés beau- en place depuis la prise de pouvoir de Johan Cruyff en 2011 n’ont coup plus performants au fil des ans. Comme eux, les Néerlandais produit aucune amélioration visible. L’équipe nationale se retrouve, ont vu leurs idées copiées, améliorées ou empruntées. La France, quant à elle, prise entre deux générations. On considère générale- l’Allemagne et la Belgique produisent davantage de joueurs de ment que les footballeurs atteignent leur meilleur niveau vers la fin de la vingtaine. Pourtant, les Pays-Bas n’ont aligné aucun joueur entre 27 et 31 ans lors de la défaite contre la Turquie (3:0) en début de mois. À un bout du spectre, on trouve des stars vieillissantes comme Sneijder, Robben ou Robin van Persie ; à l’autre, des jeunes comme Daley Blind ou Memphis Depay. Entre les deux, rien. Henk Spaan, rédacteur en chef du journal Hard gras, estime que son pays doit se guérir de sa nostalgie chronique et commencer à apprendre des pays qui l’ont dépassé. Si la formation délivrée aux Pays-Bas entre 10 et 18 reste “incroyablement” bonne, “quelque chose ne va pas entre 18 et 21 ans. Nos entraîneurs ne parviennent pas à transformer de jeunes espoirs pleins de talent en footballeurs de métier”. Le championnat national souffre également de l’exode de plus en plus précoce de ses meilleurs éléments. (Dans les années 80 et 90, les jeunes les plus prometteurs comme Ruud Gullit et Den- nis Bergkamp ne partaient pas avant 24 ans. Aujourd’hui, les jeunes prodiges quittent le nid dès 20 ans.) Pour ne rien arranger, les schémas privilégiés par les stratèges néerlandais sont devenus obsolètes. “Cruyff dit toujours qu’il faut jouer avec des ailiers très haut pour bloquer les latéraux adverses. Mais les joueurs de couloir sont plus rapides. On ne peut plus jouer comme ça. Le football se modernise. Les Pays-Bas doivent se réin- venter, comme l’Allemagne l’a fait après ses difficultés du début des imago années 2000”, conclut Spaan. / La référence Johan Cruyff dans les années 70. David Winner VI VI Images

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Le directeur du centre de formation a, lui aussi, appris les bases du métier au Feyenoord, comme beaucoup de ses collègues. “C’est un privilège de travailler pour ce club”, estime-t-il.

L’équipe au cœur du jeu Cet amour du Feyenoord est omniprésent. Ici, tout le monde travaille main dans la main. À aucun moment, cet état d’esprit ne paraît factice. Du garçon de huit ans qui pénètre sur le terrain le torse bombé au responsable des relations internationales, tous les acteurs semblent liés. “J’ai grandi ici. Le Feyenoord est mon club. Je ne me vois pas travailler ailleurs”, assure ce dernier. En ville, le Feye- noord est partout. On ne trouve pas un mur sans graffiti à sa gloire ; pas un bar sans écharpe blanche et rouge. Même en cette journée pluvieuse, personne ne se plaint à Varkenoord lorsque les entraîneurs convoquent les joueurs sur le terrain d’entraînement. L’ambiance est bon enfant ; l’équipe est au centre de toutes les préoccu- pations. C’est précisément l’état d’esprit que veulent en- courager les dirigeants du centre de formation. “Qu’est-ce que ça peut faire que tu aies réussi un bon match si ton équipe a perdu 2:0 ?”, demande Damien Hertog. Les jeunes espoirs doivent se donner à fond pour répondre aux exigences de leurs éducateurs. La vie d’apprenti foot- balleur n’a décidément rien d’une sinécure. Pourtant, les responsables ne souhaitent pas priver leurs pensionnaires de leur enfance. Afin de bien coordon- ner les entraînements et le temps consacré à l’étude, des partenariats sont établis avec les écoles. Les membres de la Feyenoord Academy enfilent les crampons tous les ma- tins et retournent s’asseoir sur les bancs de leurs classes dans l’après-midi. Les cours se terminent relativement tôt, afin de leur permettre de profiter de leurs amis et de leur famille en fin de journée. L’aspect social tient donc une place très importante. La relève Aujourd’hui à Varkenoord, prochainement au stade De Kuip. Le directeur du centre de formation est en contact perma- nent avec 220 joueurs et leurs parents. La vie ne s’arrête pas aux lignes de touche. “Il nous est déjà arrivé de trouver une place à un père ou de faciliter des démarches adminis- tratives”, raconte Raymon van Meeren. L’exemplarité est une notion essentielle pour cet ancien arbitre profession- nel. “Nous ne travaillons pas avec des footballeurs, mais Détecteurs avec des êtres humains”, aime-t-il à répéter. de talents Glenn van der Communication et diététique Kraan, entraîneur de l’équipe U-10 Au fur et à mesure de leur développement, les joueurs sont (en haut à droite) aussi mis face à leurs responsabilités. Il leur revient no- et Marcel Koning, tamment de prendre en charge leur développement per- entraîneur des U-19 sonnel. L’entraîneur de l’équipe U-19 Marcel Koning dé- (en bas à droite). taille l’organisation du club : “Au début de la saison, je m’entretiens avec chacun individuellement. Nous parlons ensemble de ses progrès, de ses objectifs, de ses forces et de ses faiblesses. Ensemble, nous définissons trois do- maines dans lesquels le joueur doit travailler et s’amélio- rer.” Cette méthode, baptisée "Entretien de Plan de Déve- loppement Personnel", est pratiquée dès les U-13. Organisateurs Les pensionnaires du centre de formation disposent Damien Hertog, de nombreux outils pour optimiser leur plan de dévelop- directeur de la pement, à commencer par les outils d’analyse vidéo. Tous Feyenoord Academy imago

/ (en haut à gauche) les matches sont filmés, ainsi que de nombreux entraîne- et Raymond van ments. Chaque joueur est suivi individuellement. Nos Meenen, manager

VI VI Images footballeurs en herbe peuvent ensuite se connecter à une (en bas à gauche)

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Des jeunes pousses aux grands chênes Beaucoup d’anciens pensionnaires de la Feyenoord Academy ont été sélectionnés en équipe des Pays-Bas.

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plateforme en ligne pour évaluer leur perfor- les voir sur le terrain. Ils ont deux temps ensemble ; ce club est notre trait d’union”, dit mance. De leur côté, les éducateurs savent d’avance sur nous. Ils voient beaucoup mieux Leroy Fer. Sa photo est là aussi. Il est arrivé au quand et combien de temps leurs élèves sont le jeu et savent tout de suite où il faut mettre centre de formation à dix ans. “Le Feyenoord connectés. En milieu de saison, chacun doit le ballon.” sera toujours dans mon cœur. C’est mon club !” mettre en avant les progrès réalisés à l’occasion Il garde visiblement un bon souvenir de son d’une présentation faite devant les entraî- passage à Varkenoord, de cette époque où il neurs. “Ça nous permet de savoir où il en est, rêvait encore de disputer un match au stade De mais – c’est le plus important – ça permet aus- “C’est la meilleure Kuip. Il a depuis réalisé ses ambitions et porte si au joueur de se situer lui-même”, précise aujourd’hui les couleurs des Queens Park Marcel Koning. académie en Europe, Rangers. Il a également participé à la Coupe du L’enseignement dispensé à Varkenoord ne Monde. “C’était le plus beau moment de ma se limite pas aux dribbles et à l’art du place- si ce n’est au monde” vie”, raconte-t-il. ment. “Pour devenir professionnel, le talent ne Leroy Fer, footballeur professionnel Lorsqu’on lui demande si l’équipe des Pays- suffit pas”, prévient Raymond van Meeren. De Bas doit une fière chandelle au centre de for- ce fait, les joueurs bénéficient de formations mation du Feyenoord, la réponse ne se fait pas dans de nombreux domaines, comme la com- attendre : “C’est la meilleure académie en Eu- munication par exemple. Devant les caméras de Pour développer ces qualités, les respon- rope, si ce n’est au monde. Une partie du mérite la chaîne du club, les jeunes espoirs sont invités sables du centre de formation ont recours à des de notre succès lui revient, naturellement !” à discourir ou à répondre à toutes sortes de moyens simples. Glenn van der Kraan interdit Les Pays-Bas traversent actuellement une questions, même les plus délicates. Les tensions par exemple à ses joueurs de porter des dos- passe difficile dans les qualifications pour avec l’entraîneur ou les coéquipiers sont ainsi sards. Il empêche ainsi ses protégés de se l’Euro 2016 en France. Les Oranje ne sont plus régulièrement évoquées. Après coup, chaque concentrer uniquement sur les couleurs. Sur le maîtres de leur destin. Ils dépendent de la prestation fait l’objet d’une analyse lors d’une terrain, il faut se souvenir des visages de ses Turquie. Comment expliquer ce revers de for- session spéciale, avant d’être discutée au sein coéquipiers. Contrairement à d’autres clubs qui tune ? “Il n’y a pas assez de joueurs du Feye- du groupe. Les stars de demain peuvent égale- organisent des matches à quatre contre quatre noord en équipe nationale”, lâche Raymond ment obtenir les conseils d’un préparateur ou cinq contre cinq, la Feyenoord Academy fait van Meenen en riant. L’essence de l’humour, mental ou d’une nutritionniste. Enfin, un assis- jouer très tôt ses pensionnaires à neuf contre c’est de continuer à rire malgré tout. Å tant social est à leur disposition pour des neuf. “Au bout du compte, ils finiront par jouer conversations plus personnelles. à onze contre onze. C’est un fait. Ils doivent donc apprendre à visualiser très vite l’ensemble “C’est à eux de faire le travail” du terrain. À quoi bon attendre ?” L’organisation de la Feyenoord Academy est Parallèlement, l’entraîneur affiche une réglée au millimètre. Dans ces conditions, il grande confiance dans ses élèves. Chacun n’est pas toujours facile de conserver une vue d’entre eux possède le potentiel pour accéder un d’ensemble. C’est la raison pour laquelle le club jour à l’équipe première. Il en est convaincu. FEYENOORD a choisi de mettre en place un système de ges- “Nous sommes là pour leur montrer le chemin. ROTTERDAM tion numérique. Cette grande base de données Nous les aidons, nous organisons leur emploi du réunit toutes les informations sur les joueurs. temps, nous les entraînons. Mais c’est à eux de Faits et chiffres “De cette façon, nous pouvons rassembler tous faire le travail”, conclut Glenn van der Kraan. Fondation : 19 juillet 1908 les domaines dans un seul et même système”, Stade : stade de Feyenoord, explique Glenn van der Kraan. Entraîneur des Feyenoord un jour, Feyenoord toujours De Kuip, 51 577 places U-10 et chef de projet, notre interlocuteur Beaucoup sont allés jusqu’au bout de ce che- Entraîneur : Giovanni van Bronckhorst mesure parfaitement l’importance d’un tel min. Certains ont même réussi à intégrer le Président : Gerard Hoetmer outil. “Quand un enfant de cinq ans arrive chez groupe professionnel. Leurs noms et leurs pho- Palmarès du club : nous et commence à s’entraîner, nous créons tos sont affichés sur les murs de l’entrée du Championnat des Pays-Bas : 1924, 1928, immédiatement un dossier. Au fil des ans, nous centre de formation. On peut y voir le visage 1936, 1938, 1940, 1961, 1962, 1965, 1969, ajoutons tous les renseignements possibles : de Terence Kongolo, aujourd’hui titulaire au 1971, 1974, 1984, 1993, 1999 performances, résultats scolaires, informations Feyenoord. Jean-Paul Boëtius a, quant à lui, Coupe des Pays-Bas : 1930, 1935, 1965, 1969, médicales… Ces données sont accessibles à tout émigré au FC Bâle. Luc Castaignos, la nouvelle 1980, 1984, 1991, 1992, 1994, 1995, 2008 le monde au sein du club. Ainsi, son entraîneur recrue de l’Eintracht Francfort, est là lui aussi. Succès internationaux : peut retracer simplement et rapidement son La dernière image de la rangée montre seule- Coupe des clubs champions européens : 1970 parcours.” ment une silhouette. Un point d’interrogation Coupe Intercontinentale : 1970 Cet expert du monde du sport consacre remplace le nom. Tous les pensionnaires du Coupe de l’UEFA : 1974, 2002 toute son énergie à son club. “Je suis supporter centre de formation ont compris le message : il du Feyenoord, toute ma famille l’est aussi. Il ne tient qu’à eux de s’approprier cet espace. Feyenoord Academy en a toujours été ainsi. En venant travailler ici, Sur le mur opposé, on retrouve les visages Directeur : Damien Hertog j’ai réalisé mon rêve”, poursuit notre interlo- des internationaux néerlandais passés par ici. Manager : Raymond van Meenen cuteur. Grâce à son père, ancien journaliste Tous ces footballeurs ont fait les gros titres Stade : complexe sportif Varkenoord, sportif, Glenn van der Kraan a eu la chance de pendant la Coupe du Monde au Brésil. Au 3 600 places côtoyer très jeune ses idoles au stade De Kuip. premier rang d’entre eux se trouve évidem- Distinctions : Rinus Michels Award : Aujourd’hui, il entraîne les U-10, ce qui semble ment le capitaine Robin van Persie. Un lien 2010, 2011, 2012,2013, 2014 lui convenir parfaitement. “C’est incroyable de particulier les unit tous. “Nous avons grandi

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Pro League belge Anderlecht. Le seul but de la partie a été inscrit 90 minutes et deux cartons rouges plus tard à la 66e minute par Gohi Bi Cyriac. Ce joueur de (Dino Arslanagic, 45e minute, Damien Dus- Ostende conserve 25 ans est arrivé cet été à Ostende en prove- saut, 64e), la cinquième défaite de la saison nance d’Anderlecht. Après avoir terminé à une était scellée. Sven Kums (42e), Danijel Milice- la première place modeste dixième place lors du précédent vic (45e) ainsi que Thomas Matton par deux exercice, le leader est l’une des bonnes sur- fois (62e et 90e) ont permis au tenant du titre Annette Braun est membre de prises de cette nouvelle édition de Pro League. de retourner la situation. Avec 14 points, Gant l’équipe de rédaction de FIFA occupe actuellement la sixième place du Weekly. Le Standard de Liège a, quant à lui, signé un classement. début de saison nettement moins réussi. Alors La saison passée, Ostende que l’équipe avait terminé quatrième à l’issue Ce match a sans aucun doute rappelé de bons s’était incliné 7:1 face à de l'exercice 2014/15, elle pointe actuellement souvenirs aux supporters de La Gantoise Courtrai. À l’époque, l’entraîneur Yves Vande- à l’avant-dernière place du classement. Après puisqu’en mai dernier, le Standard de Liège lui rhaeghe se tenait sur la ligne de touche de avoir pris une douche froide contre Bruges avait “offert” le premier titre de son histoire Courtrai. Lors de la huitième journée de lors de la sixième journée (7:1), le club liégeois en s’inclinant 2:0. l’actuel championnat, les équipes ont de s’est de nouveau incliné à domicile 4:1 face à nouveau croisé le fer. Cette fois-ci, la ren- La Gantoise, alors qu’il avait pourtant pris En plus de cet honneur national, ce triomphe contre s’est soldée par la victoire d’Ostende l’avantage dès la deuxième minute de jeu à la historique a également permis au club de se (1:0). Un visage connu se trouvait sur le banc faveur d’un but signé Anthony Knockaert. qualifier directement pour la Ligue des du vainqueur puisque Yves Vanderhaeghe a, Champions de l’UEFA. Sa première sortie à ce cet été, décidé de changer de club. niveau s’est conclue sur un nul 1:1 contre Lyon. Le prochain adversaire à l’échelle Le succès que rencontre Ostende cette saison Les Buffalos semblent bien continentale sera le Zénith Saint-Pétersbourg est-il à mettre sur le compte de son nouvel tandis qu’en championnat, le club de Gand entraîneur ? Grâce à sa victoire sur Courtrai, décidés à continuer sur la lancée affrontera Waasland-Beveren. Les Buffalos l’équipe a conservé la tête du classement avec semblent en tout cas bien décidés à continuer 19 points au compteur, quatre longueurs devant de leur premier titre national. sur la lancée de leur premier titre national. Å

D’agréables retrouvailles L’entraîneur Yves Vander­ haeghe est heureux de la

imago victoire 1:0 de son équipe, / Ostende, sur son ancien club,

Belga Courtrai.

THE FIFA WEEKLY 15 Vachement bon Rodrigo Ramallo (m. ; The Strongest) célèbre un but.

Liga de Fútbol Profesional bolivienne ne s’attendait sérieusement à ce que le chef donc jamais autant brillé que depuis le début d’État de 55 ans foule un jour les terrains de de cette Apertura. Mais dans le choc face aux Les Tigres football sous les couleurs des Sport Boys. Tigres, les Taureaux se sont d’emblée montrés trop sages et pacifiques dans leur pré. Après détrônent les Aujourd’hui, c’est le maillot d’Anderson cinq minutes et un dégagement manqué, Gonzaga qui arbore le numéro 10. Lors de la Rodrigo Ramallo s’est retrouvé seul devant le Taureaux huitième journée d’Apertura, les Sport Boys, but des Sport Boys et a ouvert la marque en leader provisoire et encore invaincu, ont faveur des visiteurs. Peu avant la mi-temps, Sven Goldmann est spécialiste du pénétré fièrement dans le stade Samuel Vaca les locaux ont retrouvé l’espoir quand la football au “Tagesspiegel” de Jiménez. Mais pendant la rencontre, le milieu spectaculaire volée de Leonel Morales a filé Berlin. offensif brésilien s’est fait beaucoup plus dans la lucarne (1:1). discret. Les bleus se sont inclinés 2:1 et ont Les Sport Boys auraient bien perdu la tête du classement. La première place Toutefois, The Strongest a repris le contrôle eu besoin d’un bon numéro est désormais occupée par les Tigres, surnom de la partie après la pause, même si la 10, d’un meneur capable de jouer des coudes donné à The Strongest en raison de son décision est intervenue sur une action pleine quand il le faut. C’est ce qui leur a manqué équipement rayé noir et jaune. Il serait grand de réussite. Le Paraguayen Ernesto Cristaldo lors du match au sommet de Liga de Fútbol temps pour ce club traditionnel de La Paz de était parfaitement placé pour effectuer Profesional Boliviano contre The Strongest, décrocher un nouveau titre, le douzième après une tête vers la cage adverse, mais Helmut leur plus proche poursuivant. Il y a un peu celui de l’Apertura 2013. Gutiérrez (Sport Boys) s’est interposé. plus d’un an, à l’occasion de festivités, les Malheureusement pour ce dernier, il a envoyé Sport Boys avaient dédicacé leur prestigieux La saison dernière, les deux tournois sont le cuir dans ses propres filets. Ensuite, les maillot numéro 10 au premier serviteur de tombés dans l’escarcelle du rival de la capitale Tigres ont continué à dominer et n’ont plus l’État de Bolivie. Au mois de mai, le Président administrative et formation la plus titrée du jamais été mis en difficulté. Les Taureaux Evo Morales avait en effet signé un contrat pays avec 20 couronnes, le Club Bolívar. ont manqué de créativité et de détermination. professionnel avec cette formation de la Un véritable meneur capable de jouer des ville de Warnes dans la plaine bolivienne, Dans les Andes, les Sport Boys sont appelés coudes quand il le faut leur a cruellement qui lui garantissait un salaire minimum de les Taureaux. L’équipe a rejoint l’élite il y a fait défaut. Mais ce jour-là, Evo Morales

213 dollars. Une belle publicité pour le club, deux ans à peine, après avoir été sacrée se mobilisait dans la lutte contre la drogue imago / mais aussi pour Morales, alors en campagne vice-championne de Nacional B. L’an passé, et n’avait pas de temps à consacrer au

pour les élections présidentielles. Personne elle a évité la relégation de justesse. Elle n’a football. Å Xinhua ZUMA Press / imago

16 THE FIFA WEEKLY Supreme League azerbaïdjanaise pionnat également nommé Supreme League, passé, Qarabag était passé tout près de la précisément sur le terrain de Qabala. Les deux qualification pour le tour suivant. Qabala lutte pour équipes s’étaient neutralisées sur le score de 2:2. Les locaux avaient pris l’avantage par le Dans l’un des championnats européens où la son premier titre biais de l’Estonien Zenjov, avant de se faire moyenne de spectateurs est la moins élevée rejoindre puis dépasser sur un doublé du (environ 1 600 par match), le troisième sérieux Emanuele Giulianelli écrit sur le Brésilien Richard, qui effectue sa quatrième prétendant au titre n’est autre que l’Inter Bakou, football en indépendant et vit à Milan. saison au club. Finalement, Samir Zargarov dont la dernière couronne remonte à 2010. avait définitivement remis les pendules à Pour fêter son dixième anniver- l’heure à trois minutes du terme. Les trois équipes de tête se tiennent donc en saire, le Qabala FK a l’intention trois points et sont talonnées par le Zira FK, de poursuivre sur sa lancée. Qabala occupe actuellement la deuxième place quatrième avec 9 unités au compteur. Fondé il Après deux troisièmes places consécutives, du classement, à égalité de points (10) avec y a 13 mois seulement, ce club avait bouclé sa chaque fois derrière Qarabag et l’Inter Bakou, l’Inter Bakou. Les deux équipes ne se sont saison inaugurale à une étonnante cinquième l’équipe de la ville la plus ancienne d’Azerbaïd- inclinées qu’une seule fois. place et s’est fixé comme objectif de faire jan compte bien lutter jusqu’au bout pour mieux lors du présent exercice. Invaincu au conquérir son premier titre national. Qarabag et Qabala sont également les seuls cours des cinq premières journées, Zira a représentants du football azéri encore en lice même réussi à tenir en échec l’Inter (0:0). Après cinq journées, c’est Qarabag Agdam, dans les coupes européennes. Pour sa deuxième double champion en titre, qui pointe en tête de participation à l’Europa Ligue, Qabala a obtenu Tout en bas de ce tableau de la première la Premier League avec 13 points au compteur, un nul vierge chez lui contre les Grecs du PAOK division azérie, qui comprend 10 équipes, on fruit de quatre victoires et un nul. L’actuel Salonique à l’occasion de la première journée. trouve l’AZAL, qui n’a toujours pas marqué le leader est obligé de disputer ses matches "à Qarabag, de son côté, est l’équipe azérie la plus moindre point ni le moindre but depuis le coup domicile" dans la capitale, en raison du conflit expérimentée sur la scène européenne. Lors de d’envoi de la saison. Ses déplacements à venir, qui n’est toujours pas résolu au Haut-Karaba- la journée inaugurale de son groupe, elle a été au mois d’octobre, pour affronter Qarabag et gh. Qarabag a laissé échapper ses deux seuls battue 3:1 à Tottenham, après avoir pourtant Qabala, nous en apprendront un peu plus sur points lors de la première journée d’un cham- mené au score et réalisé une bonne partie. L’an les réelles possibilités de cette équipe. Å

Sur la scène européenne Sergei Zenjov (à g.) a obtenu le point du imago

/ nul (0:0) avec Qabala contre le PAOK en

Xinhua ZUMA Press / imago Ligue Europa.

THE FIFA WEEKLY 17 L’INTERVIEW “Quand on travaille, on est récompensé”

Mathieu Valbuena est un travailleur acharné, un battant et un milieu offensif redouté des défenses adverses. À l'occasion d'un entretien, l'international français de 30 ans évoque ses débuts difficiles à Bordeaux et la ténacité dont il a dû faire preuve, mais aussi la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™.

Mathieu Valbuena, quels joueurs vous ont le ­Libourne, où ça a aussi été compliqué de Ligue des Champions, c’était à Liverpool, où plus marqué quand vous étiez enfant ? m’imposer, mais j’ai toujours su arriver à mes j’ai marqué. Pour ma première sélection aussi. Mathieu Valbuena : Mon idole a toujours fins. Ma force, ça a été ma capacité à m’accro- Pour moi, c’est une pression positive. J’essaie été Ronaldo, Il Fenomeno, qui faisait des cher alors que je n’ai jamais rien eu dans la d’en profiter un maximum pour ne pas avoir choses incroyables avec le ballon. Il y avait facilité, que ce soit pour signer pro, pour faire de regrets quand j’arrêterai ma carrière. aussi Romario et Rivaldo qui me faisaient ma place à chaque nouveau club ou en sélec- rêver et qui ont fait le bonheur du Barça. Ils tion. A force de travail et d’abnégation, des En quoi votre expérience à la Coupe du Monde ne jouaient pas comme les autres et c’étaient vertus qui ont toujours fait ma force, j’ai 2014 vous a-t-elle transformé ? des génies du football. Quand on est enfant, toujours réussi à inverser les situations. Sur le plan personnel, ça a été une aven- ce sont des joueurs qui font rêver, qui font ture humaine comme je n’en ai jamais vécue. qu’on se dit que le football est beau et qui En quoi ce parcours difficile vous a-t-il Au-delà du fait que nous avons été tous suscitent de la passion pour ce sport. ­renforcé ? performants, la cohésion de groupe a été Ça a été un mal pour un bien. On ne m’a extraordinaire, tout comme l’ambiance, les Vous concernant, on a cette image d’un joueur pas tout donné. Aujourd’hui, on voit beaucoup stades … Le fait que ça se passe au Brésil qui dû se battre plus que les autres pour y de joueurs qui signent pro très jeunes et qui ajoutait quelque chose de très spécial. arriver. Pourquoi ? sont tout de suite dans le confort. Si j’avais Ça a été un grand moment et ce but marqué Ça n’a jamais été évident pour moi, de par signé avec Bordeaux, peut-être que je n’aurais contre la Suisse est le plus grand souvenir ma corpulence sur laquelle beaucoup de gens jamais eu cette carrière et que je ne serais pas de ma carrière. ont émis des doutes. J’ai été formé à Bordeaux devenu international. Le fait d’être évincé a où je suis arrivé à l’âge de huit ans. J’y ai fait provoqué une prise de conscience. Vous qui avez connu la Russie pendant une toute ma formation et à l’âge de 18 ans, au saison, comment voyez-vous la Coupe du moment de passer de la réserve à l’équipe pro, Qu’est-ce qui, dans votre personnalité, a fait Monde 2018 ? ça a été un frein pour le club. C’était dû à mon que vous avez su traverser ces épreuves ? Je peux dire qu’ils y pensent beaucoup gabarit, ou peut-être au fait que je n’étais pas Je pense que c’est une certaine forme là-bas ! Nous aussi, on y pense, mais c’est prêt à ce moment-là pour affronter le défi d’insouciance. J’avais cette valeur de travail quand même loin car il y a l’Euro qui arrive en physique. Je suis parti et j’ai dû terminer inculquée par mes parents, mais aussi cette France. Mais pour avoir vu les stades et ce qui ma formation ailleurs, dans des clubs moins passion du football. C’est toute ma vie et je est en construction, je peux dire qu’ils ont de huppés et plus amateurs. Ça a été dur, parce prends énormément de plaisir en faisant très belles infrastructures et que ce sera une que quand on passe d’un entraînement des matches ou des parties entre amis. très grande Coupe du Monde. quotidien à des séances deux fois par ­Aujourd’hui on ne trouve pas tant de pas­ ­semaine, il faut s’entraîner tout seul pour sionnés que ça dans le football. Je suis tout Que pensez-vous du groupe de la France, qui continuer à croire en son rêve. Quand on se simplement heureux quand je m’entraîne et sera opposée aux Pays-Bas, à la Suède, à la fait virer à 18 ans, on n’a pas un moral d’acier, que je tape dans un ballon, et quand je joue, Bulgarie, à la Biélorussie et au Luxembourg ? mais j’ai cravaché et je n’ai rien lâché. Ce sont je ne pense à rien d’autre. C’est ce qui fait Il n’y a pas de groupe facile, de toute des choses qui m’ont endurci. ma force. façon. On a perdu contre l’Albanie en fin de saison dernière. Il n’y a plus de petites Comment avez-vous réagi sur le moment ? Est-ce cette qualité qui vous permet d’être équipes, c’est fini l’époque où on mettait J’ai pleuré. Ça m’a beaucoup attristé parce performant dans les grands matches ? 10:0 à l’Azerbaïdjan. Il faudra se battre, que j’ai eu le sentiment que tout s’écroulait en Pour moi, jouer un grand match, c’est comme à chaque qualification. On a dû un instant. J’ai eu mes parents, et particuliè- avant tout du bonheur. Il faut le prendre passer par les barrages à la dernière Coupe rement mon père, comme éléments moteurs positivement, avec plaisir. Quand on travaille, du Monde, j’espère que cette fois on qui m’ont poussé à y croire. Ils m’ont dit que on est toujours récompensé. C’est vrai qu’à terminera premiers. Å j’étais encore jeune et qu’il fallait que je Marseille, j’ai su marquer dans des moments travaille et que je passe par d’autres étapes importants. Mes grandes premières ont aussi Mathieu Valbuena s’est entretenu avec

pour me former. Il y a eu Langon puis été des réussites. Mon premier match de Pascal de Miramon pressesports

18 THE FIFA WEEKLY Nom Mathieu Valbuena Date et lieu de naissance 28 septembre 1984, Bruges (France) Poste Milieu de terrain Parcours de joueur 2001-2003 Jeunes Girondins de Bordeaux 2003-2004 Langon Castets FC 2004-2006 FC Libourne-Saint-Seurin 2006-2014 Olympique de Marseille 2014-2015 FK Dynamo Moscou Depuis 2015 Olympique lyonnais Équipe de France 50 sélections, 8 buts pressesports

THE FIFA WEEKLY 19 First Love

Lieu : Grand-Bassam, Côte d’Ivoire Date : 6 avril 2014 Heure : 16h43 Photographe : Malte Jaeger

20 THE FIFA WEEKLY laif THE FIFA WEEKLY 21 Football breaks down barriers

Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality. FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football. Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism.

For more information visit FIFA.com MUSÉE DU FOOTBALL MONDIAL LE BILLET DU PRÉSIDENT Le Musée du Football mondial de la FIFA touche au but

La réforme doit être globale

es réformes de la FIFA en 2011 nous ont permis d’établir une ­fondation plus forte pour la gouvernance du football à travers le L monde. Toutefois, les événements très regrettables survenus cette année nous ont douloureusement montré que ces changements n’étaient pas suffisants. Si la plupart des réformes recommandées en 2011 ont été approu- Inspection Alessandro Del Piero (à g.) et Marta se sont rendus sur le chantier. vées par un vote global du Congrès de la FIFA, elles n’ont pas rempor- té l’adhésion totale dans l’ensemble du cadre responsable du contrôle au quotidien du football, partout dans le monde. Nous devons y re- epuis mars 2014, la société FIFA Museum AG entreprend la médier une fois pour toutes, grâce à des réformes inattaquables et à construction du Musée du Football mondial de la FIFA en plein l’engagement sincère de tous les administrateurs du football. Nous D cœur de Zurich. Le travail à l’intérieur du musée a commencé en devons montrer que nous comprenons la gravité de la situation et septembre, avec notamment des travaux d’aménagement sur les trois que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour la étages ­d’exposition afin d’installer la complexe technologie d’ar- corriger. rière-plan qui accompagnera les 1 000 pièces exclusives. Le musée Mais la FIFA ne peut pas changer le football toute seule. Nous proposera une vaste gamme d’expériences interactives grâce à sa avons besoin de la coopération entière des six confédérations, de nos soixantaine d’écrans, mais l’installation du flipper géant (Pinball) – associations membres et des autorités nationales. La FIFA soutient une exclusivité du musée – se révèle particulièrement complexe. les actions des autorités américaines et suisses et nous continuerons “Je suis impatient à l’idée de voir le Musée du Football mondial à le faire, même si ces investigations approchent le seuil de notre de la FIFA. Nous allons créer un lieu de rencontre particulier, car le porte. C’est le chemin difficile que nous devons emprunter si nous musée permettra de donner vie à des émotions et souvenirs partagés, voulons vraiment le changement. et donc de rapprocher la famille du football international dans son Je suis convaincu que le docteur François Carrard et la Commis- ensemble”, a déclaré le Président de la FIFA, Joseph S. Blatter. sion des Réformes 2016 proposeront une série de réformes fiables Le lancement de la phase d’aménagement intérieur signifie que dont la matière nous aidera à rétablir notre crédibilité et à retrouver le musée entre dans la dernière ligne droite. “C’est formidable de voir la confiance. Le président indépendant de la Commission d’Audit et que les travaux ont enfin débuté à l’intérieur du musée”, a déclaré de Conformité de la FIFA Domenico Scala a présenté une liste de Stefan Jost, directeur général de FIFA Museum AG. “Tout ce que nous propositions fortes à la FIFA, lesquelles ont contribué à donner le ton avions connu uniquement sur des plans commence à prendre forme.” et le cap de cette nouvelle phase de réformes. Le directeur artistique du musée, David Ausseil, est lui aussi J’attends de toutes les associations membres qu’elles soutiennent particulièrement sollicité ces derniers temps : “Il reste encore beau- pleinement ce processus de réforme lors du Congrès extraordinaire coup à faire. En dehors de la technologie complexe, nous devons en février. Le cas contraire reviendrait à trahir notre institution, le aussi vérifier que tout le contenu du musée ne comporte pas d’er- football et les millions de supporters à travers le monde qui nour- reurs, examiner toutes les traductions et finaliser tout le matériel rissent à juste titre les plus grandes exigences vis-à-vis de ceux qui vidéo”. Les travaux d’aménagement intérieur du musée devraient gèrent le jeu. être terminés fin octobre, puis il sera temps de débuter une phase Notre objectif doit être de donner à la FIFA, l’institution, l’oppor- intensive de tests de tous les espaces du musée. De son côté, Stefan tunité d’avancer l’année prochaine et de consolider les progrès Jost reste confiant : “Nous pourrons comme prévu ouvrir le musée ­accomplis dans l’organisation de compétitions et le développement au cours du premier trimestre 2016”. du football partout dans le monde depuis 1904. Si nous n’agissons pas Une fois terminé, le musée revendiquera un espace d’exposition maintenant, nous mettrons en péril tout ce travail. de plus de 3 000 m² répartis sur trois niveaux et qui mettra à l’hon- neur toutes les facettes du monde du football. Un tout nouvel univers d’expériences interactives et multimédias permettra aux visiteurs de contempler les émotions que le football suscite quotidiennement partout dans le monde, exaltant les foules et influençant des vies.Å

Olivier Morin / AFP tfw Votre Sepp Blatter

THE FIFA WEEKLY 23 RUSSIE

Nom Leonid Viktorovich Slutsky Date et lieu de naissance 4 mai 1971, Volgograd (Russie) Parcours de joueur 1989 FC Zvezda Gorodishche Équipes entraînées 2000 FC Olympia Volgograd 2003-2004 FC Elista 2005-2007 FC Moscou 2008-2009 Krylia Sovetov Samara Depuis 2009 CSKA Moscou Depuis 2015 Équipe nationale de Russie

Trois ballons, deux postes d’entraîneur Leonid Slutsky porte un double chapeau, mais ce n’est pas un problème pour lui. Alexander Vilf / RIA Novosti / AFP

24 THE FIFA WEEKLY RUSSIE Deux fois plus d’attentes Leonid Slutsky est à la fois entraîneur du CSKA Moscou et de l’équipe nationale de Russie, qu’il va diriger durant la dernière phase des qualifications pour l’Euro 2016. Pour ce techni- cien expérimenté, il n’y a là aucun conflit d’intérêt, comme il l’a expliqué à Ivan Tarasenko.

lors que la Russie se prépare à accueil- Certains remettent néanmoins en cause un pourcentage incroyablement haut, quasi- lir la Coupe du Monde de la FIFA cet emploi du temps partagé, y voyant un ment impossible à atteindre. J’en suis très 2018™, son équipe nationale débute un conflit d’intérêt potentiel. Un sélectionneur fier.” nouveau chapitre sous les ordres de travaillant également en club pourrait en Contrairement à la grande majorité des Leonid Slutsky. Après avoir fait ­effet avoir du mal à rester objectif vis-à-vis entraîneurs russes, Slutsky n’a lui-même confiance aux Néerlandais Guus Hid- de joueurs qu’il connaît bien. ­jamais eu la chance d’évoluer chez les pros. Adink et Dick Advocaat puis à l’Italien Fabio Sa carrière a tourné court à l’âge de 19 ans Capello, la Fédération russe a, pour la pre- seulement, après avoir chuté d’un arbre sur mière fois depuis 2006, confié les clés de la lequel il avait grimpé afin de secourir le chat sélection à un Russe. Ce choix peut sur- d’une voisine. Résultat : fracture ouverte de prendre, puisque Slutsky a accepté d’endos- “N’importe quel entraî- la rotule gauche. ser le costume de sélectionneur jusqu’à la fin “C’est le genre de blessure qui vous enlève des qualifications pour l’Euro 2016 tout en tout espoir de rejouer un jour au football, mais conservant sa place sur le banc du CSKA neur dans ma position qui bouleverse également votre quotidien”, Moscou, club avec lequel il a remporté deux ­raconte-t-il. “J’ai passé un an à l’hôpital. J’ai éditions de la Premier League russe et deux effectué un gros travail de rééducation sur ma Coupes de Russie au cours des six dernières aurait accepté l’offre de jambe et j’ai essayé plus tard de rejouer au foot- années. ball, sans succès. Mais en tant qu’entraîneur, “Avoir un sélectionneur à mi-temps est je peux dire avec le recul que ce n’est pas une plutôt inhabituel de nos jours, mais ce n’est la fédération afin d’aider grande perte pour le football russe de ne pas pas la première fois que ça arrive en Russie m’avoir eu comme joueur !” ou dans le football mondial”, témoigne-t-il. “Nous avons discuté d’emblée avec la fédéra- l’équipe nationale.” Le Mourinho russe tion d’une période assez courte, quatre à six Lorsqu’il a commencé à entraîner en Premier matches de qualification pour l’Euro 2016. Leonid Slutsky League, la presse locale l’a surnommé le Mou- C’est une mesure exceptionnelle. La Russie rinho russe pour n’avoir, comme le Portugais, était en difficulté dans son groupe, j’ai donc aucune expérience de joueur pro. “Lorsque le accepté l’offre qui m’a été faite. N’importe président du FC Moscou, Yuri Belous, m’a of- quel entraîneur dans ma position aurait fait fert le poste, on lui a demandé pourquoi il la même chose afin d’aider l’équipe natio- “Je suis là pour obtenir des résultats”, faisait appel à quelqu’un qui n’avait pas joué nale.” ­rétorque Slutsky. “Si nous y parvenons, je me au plus haut niveau”, relève Slutsky. “Il a moque de ce que les gens peuvent me repro- ­répondu que c’était également le cas de Deux missions ? Aucun problème cher. Si ce n’est pas le cas, on pourra sans ­Mourinho. C’est de là qu’est partie cette L’agenda de Slutsky sera donc chargé cet doute m’accuser de favoritisme, mais ce ne ­comparaison très flatteuse.” ­automne. Actuellement en tête du champion- sera que l’un des points qui me seront repro- Même s’il a effectué la majorité de sa car- nat, le CSKA luttera pour le titre et sera éga- chés, donc ça ne m’inquiète pas du tout”. rière à Moscou, le sélectionneur russe nour- lement en course en Ligue des Champions rit des liens étroits avec d’autres régions du de l’UEFA dans un groupe comprenant Un an à l’hôpital pays. Né à Volgograd, il a également travaillé Manchester United, le PSV Eindhoven et Slutsky a de bonnes raisons d’être confiant. pendant un an à Samara – deux villes hôtes Wolfsbourg. À ce calendrier bien rempli, il Il est l’un des entraîneurs les plus titrés de de Russie 2018. faut ajouter des matches de qualification dé- ces dernières années en Russie. Il est notam- “Les Russes, et plus particulièrement en cisifs pour l’Euro. ment devenu en 2009 le premier technicien province, attendent la Coupe du Monde avec “Ce n’est pas un problème”, assure le tech- à conduire un club russe en quart de finale impatience”, affirme-t-il. “Ces villes auront la nicien de 44 ans. “Dans le football moderne, de la Ligue des Champions, après avoir déjà chance de voir les meilleurs joueurs, dans les un entraîneur doit surtout se concentrer sur présidé avec succès aux destinées du Krylia plus beaux stades. Le tournoi va leur per- le match à venir. Cela fait des années que je Sovetov de Samara et du FC Moscou. Il faut mettre d’améliorer leurs infrastructures et fonctionne de cette façon, il n’y a rien de nou- cependant remonter au tout début de sa car- d’intégrer la communauté internationale. Les veau pour moi. Je connais quasiment tous les rière, sur le banc de l’équipe de jeunes d’Olim- gens qui y habitent n’ont pas tous l’oppor­ joueurs de la sélection, qui évoluent pour la pia, à Volgograd, pour retrouver sa plus tunité de voyager à l’étranger. Je veux dire à plupart en Premier League russe. La seule ex- grande fierté. “Je travaillais avec des garçons tous les supporters qui ont l’intention de ception est Denis Cheryshev, du Real Madrid, nés autour de 1982 et 17 d’entre eux sont ­venir en Russie qu’ils seront ravis de l’accueil

Alexander Vilf / RIA Novosti / AFP mais nous avons échangé à plusieurs reprises.” ­passés professionnels”, explique-t-il. “C’est qu’ils vont recevoir.”

THE FIFA WEEKLY 25 RUSSIE UN VISAGE PERSONNEL

Dans toute la Russie, des événements ont été organisés pour lancer le compte à rebours des 1 000 jours qui nous séparent du Match d’ouverture de la Coupe du Monde 2018. Le Programme des bénévoles qui a pour but de donner une touche individuelle au tournoi a lui aussi été au centre des manifestations.

e 18 septembre, le compte à rebours des mille jours qui nous séparent du Match d’ouverture de la Coupe du Monde de la L FIFA, Russie 2018™, au Stade Luzhniki de Moscou a été lancé. Pour marquer ce jalon important, plus de 45 000 personnes dans 33 villes de Russie ont pris part à une série d’événements organisés par le Comité Organisateur Local (COL) de Russie 2018, avec le soutien de l’Association des centres de bénévoles et de l’Association russe des clubs étudiants. Le principal objectif est d’attirer les bénévoles pour le tournoi en lui-même. Un processus de candidature débutera au deuxième tri- mestre 2016. “Pour nous, la communauté des bénévoles joue un rôle impor- tant dans la promotion d’une image positive de la Coupe du Monde Coup d’envoi Sur la place Rouge de Moscou, le compte à rebours a commencé de la FIFA, Russie 2018”, a déclaré Alexey Sorokin, Directeur général à défiler. du COL de Russie 2018. “L’opportunité de prendre part au Pro- gramme des bénévoles a suscité autant d’intérêt dans tout le pays. Le compte à rebours des 1 000 jours en a été une claire illustration. À ce jour, des centres de bénévoles du COL de Russie 2018 ont déjà été sélectionnés dans chacune des onze villes hôtes, mais nous al- lons faire fonctionner le programme des bénévoles comme une seule équipe. Les candidats bénévoles vont pouvoir poser leur can- didature à partir du deuxième trimestre 2016.” Parmi les autres événements pour fêter le compte à rebours des 1 000 jours, des matches de football et des conférences ont été organisés un peu partout dans le pays. Les écoles et les universités ont pris part aux festivités tandis que les bénévoles à Arkhangelsk et Tambov ont aidé des jeunes qui ont grandi dans des orphelinats à développer leur technique footballistique. À Vladivostok, l’équipe L’excitation monte Plus que 1 000 jours d’ici le Match d’ouverture de la Coupe du Monde 2018. de première division russe de Luch Energiya a accueilli un tournoi de mini-football. Le Ministre russe des Sports et Président du COL de Russie 2018, Vitaly Mutko, a souligné les bénéfices de la pratique du football sur le plan physique. “Il est important pour nous que le sport et les modes de vie sains gagnent en popularité chez les jeunes”, a-t-il déclaré. “Pour ce qui est des préparations pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018, nous construisons une multitude d’équipements sportifs dans pratiquement toute la partie euro- péenne de la Russie. Il ne s’agit pas seulement de nouveaux stades, mais également de terrains d’entraînement et de camps de base pour les équipes. Cela va poser les fondations d’un riche héritage que le tournoi va laisser derrière lui. Nous sommes certains que cela va améliorer la santé de la nation.” Å

Représentant Lothar Matthäus, champion du monde en 1990. tfw Sefa Karacan / Anadolu Agency / AFP, Pavel Lisitsyn / RIA Novosti / AFP, Golovanov + Kivrin / imago Grigoriy Sisoev / RIA Novosti / AFP

26 THE FIFA WEEKLY RUSSIE

Débuts réussis Le nouveau sélectionneur de la Russie Leonid Slutsky (à d.) a enregistré deux victoires après son entrée en fonction.

Se verrait-il bien à la tête de la Russie pour et nous aimerions bien qu’il ait plus de temps cette Coupe du Monde à domicile ? “Je n’y de jeu. Mais à mes yeux, le championnat de La Russie dans les pense pas vraiment”, répond l’intéressé. “Je Russie ne jouit pas de la reconnaissance qu’il ne me projette pas trop loin. Mais ce serait mériterait. Je crois que l’équipe nationale qualifications pour l’Euro évidemment un grand honneur et une grande dispose de très bons joueurs qui sont tout à Deux matches, deux victoires - Leonid Slutsky émotion, pour n’importe quel entraîneur, de fait à la hauteur du défi qu’ils doivent relever a pris début septembre un bon départ au conduire son équipe nationale lors d’une actuellement : décrocher une place pour poste de sélectionneur de la Russie. Son Coupe du Monde à la maison.” ­l’Euro 2016.” Å équipe s’est imposée face à ses concurrents directs, la Suède (1:0) et le Liechtenstein (7:0), Trop peu de reconnaissance dans les qualifications pour l’Euro 2016, ce qui Pour l’heure, Slutsky se concentre sur les a permis à la Russie d’atteindre la deuxième ­rencontres de qualification pour l’Euro 2016 place du Groupe G. Si les Autrichiens sont qui attendent son équipe. Ses détracteurs déjà qualifiés pour la phase finale du tournoi ­reprochent à celle-ci de manquer de stars. Le avec 22 points au compteur, les Russes, eux, affichent actuellement 14 points, suivis des technicien, lui, voit les choses différemment : Suédois, qui comptent 12 unités. La Russie a “Si le mot ‘stars’ signifie qu’il s’agit forcément son avenir entre ses mains. Elle tentera de de joueurs évoluant dans les meilleurs clubs ­décrocher une qualification directe pour des grands championnats, alors c’est vrai, ­l’Euro lors des deux dernières journées, face à nous n’en avons pas”, concède-t-il. “Ceci dit, la Moldavie et au Monténégro.

Sefa Karacan / Anadolu Agency / AFP, Pavel Lisitsyn / RIA Novosti / AFP, Golovanov + Kivrin / imago Grigoriy Sisoev / RIA Novosti / AFP Cheryshev est tout de même au Real Madrid

THE FIFA WEEKLY 27 RIVER PLATE

Troisième triomphe River Plate est d’humeur festive après sa victoire en Copa Libertadores, en août dernier. River Plate n’a pas peur du Barça

En 1986, Antonio Alzamendi a signé un but en finale de la Coupe Intercontinentale, offrant un titre mondial à River Plate, qui venait de remporter la Copa Libertadores pour la première fois. Il croit l’équipe actuelle capable de triompher à son tour en Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2015™ au Japon.

uand j’entends le public chanter ‘uruguayo, uruguayo!’, ça me Copa Libertadores ni la Coupe Intercontinentale. Ce que nous avons donne la chair de poule. C’est plus fort que tout.” Antonio fait est proprement historique pour l’une des équipes les plus impor- Alzamendi ne porte plus depuis longtemps le maillot rayé de tantes du monde.” River Plate. À 59 ans, les cheveux ont gagné en blancheur et River était maudit en Libertadores, mais en 1986, les Alzamendi, l’homme en sensibilité. Le 3 août dernier, il a fait le voyage Norberto Beto Alonso, Oscar Ruggeri, Héctor Enrique, Nery Pumpido, de son Uruguay natal jusqu’à Buenos Aires pour voir River Américo Gallego et autres Juan Gilberto Funes ont vaincu le mauvais “QPlate remporter sa dernière Copa Libertadores en date. Les fans l’ont sort. Deux semaines après avoir remporté la compétition suprême des accueilli comme ils le faisaient à l’époque où il portait encore les cram- clubs en Amérique du Sud, les Millonarios s’étaient rendus au Japon, où

pons et où un but de la tête l’avait fait entrer dans la légende du club. River disputera la Coupe du Monde des Clubs en décembre prochain. imago /

“Le fait d’avoir marqué le but le plus important de l’histoire de En finale de la Coupe Intercontinentale face au Steaua Bucarest, Anto- imago / River me suit jusqu’aujourd’hui”, explique-t-il. “Nous sommes l’équipe nio avait inscrit de la tête le seul but de la partie et offert à la Banda

qui a mis fin à la malédiction du club, qui n’arrivait pas à gagner la Sangre son seul titre mondial à ce jour. Xinhua AFLOSPORT

28 THE FIFA WEEKLY RIVER PLATE

“Nous n’étions pas les premiers venus et nous étions courageux.” Antonio Alzamendi

En à peine 46 jours, River venait de tourner le dos à une malédiction parce que River peut le faire”, avertit Alzamendi. “Barcelone a dans ses qui durait depuis 26 ans, en s’adjugeant coup sur coup deux trophées rangs Suárez, Messi, Neymar et Iniesta, mais c’est la même chose que internationaux. “Il y avait de la pression dans l’air à chaque match, mais lorsque nous avons joué contre les Roumains. Ils sont Goliath et nous nous formions une équipe qui n’avait peur de rien”, se souvient-il. “Nous David. Mais comme dans la légende, une petite pierre peut faire beau- étions prêts à tout et nous ne redoutions aucun adversaire. Nous avions coup de mal...” confiance en nous et nous savions que nous étions capables de battre Pour bien faire passer son message, Alzamendi raconte un épisode n’importe qui. Cette équipe n’avait rien à voir avec l’histoire de River. provenant d’une autre bible, celle du football uruguayen : “Roque Nous ne pratiquions pas un football spectaculaire. Nous cherchions Máspoli, le gardien de l’Uruguay qui avait battu le Brésil dans le match avant tout à être efficaces. C’était une équipe qui avait beaucoup de décisif de la Coupe du Monde 1950, répétait toujours qu’avant ce match, personnalité.” les gens disaient souvent que le Brésil battrait l’Uruguay 99 fois sur Les capacités de motivation de l’entraîneur Héctor Veira ont été 100. ‘Gagnons ce match, et que le Brésil gagne les 99 suivants’, avaient fondamentales. “El Bambino avait réussi à nous convaincre que nous décidé les Uruguayens avant la rencontre. Je crois que River peut réus- étions capables de marquer l’histoire de River. Après ses causeries, vous sir à faire la même chose. Sur 10 confrontations, Barcelone en gagnerait vous sentiez aussi fort que King Kong”, assure Alzamendi en souriant. probablement 9. À nous de gagner l’autre.” Å Il fallait l’être pour gagner la Libertadores et ensuite prendre le meilleur sur un Steaua qui avait surpris Barcelone en finale de la Coupe d’Europe Eduardo Barassi des Clubs Champions, avec dans ses rangs des stars du football roumain comme Lacatus, Belodedici, Bumbescu et Balint. Les deux équipes se sont croisées pour la première fois dès leur arrivée au Japon. La réaction des Argentins en disait long sur leur état d’esprit. “Nous avons débarqué quasiment en même temps. Ils portaient tous le costume et nous, nous avions des survêtements moulés qui nous faisaient ressembler à des danseuses. Mais nous étions pleins de dé- fiance”, assure celui qui allait devenir un héros. “Nous disions entre nous qu’ils avaient un air barbare mais que peu importe, on les mange- rait quand même. On allait les battre. C’est exactement ce qui s’est passé. La modestie n’était pas notre point fort mais en même temps, ça peut se comprendre. Nous avions quatre champions du monde dans notre équipe et cinq internationaux uruguayens. Nous n’étions pas les premiers venus et en plus, nous étions vraiment courageux.”

Demi-finale le 16 décembre Beaucoup de supporters millonarios qui ont assisté aux trois sacres de leur équipe en Copa Libertadores – River a également remporté l’édi- tion 1996, mais a été battu en Coupe Intercontinentale au Japon par la Juventus – trouvent beaucoup de similitudes entre la génération 1986 et la génération actuelle. Alzamendi, qui a suivi tous les matches de River dans la Libertadores 2015 à la télévision, sauf la finale, où il était au stade, partage cette opinion : “Les joueurs sont évidemment très différents sur le plan de la technique, mais ils sont pareils que nous au niveau de la mentalité. C’est un groupe qui a appris à se serrer les coudes pour gagner les matches importants, les matches durs. Quand ils ont battu les Brésiliens 3:0 à Belo Horizonte, après avoir perdu le match aller 1:0 à domicile, on a pu voir à quel point cette équipe était forte. Elle a fait preuve d’une personnalité incroyable, à l’image de son

imago entraîneur Marcelo Gallardo.” /

imago Le rêve de tout River est de passer la demi-finale du 16 décembre / pour s’inviter en finale, le 20 à Yokohama, si possible contre Barcelone. Auteur du but victorieux Antonio Alzamendi (au centre) en finale de la Coupe Intercontinentale 1986.

Xinhua AFLOSPORT Impossible ? “Si je rencontre Luis Enrique, je lui dirai de faire attention,

THE FIFA WEEKLY 29 FOOTBALL FOR HOPE

Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afi n d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent.

Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus. TRIBUNE COUP DE PROJECTEUR

INFORMATIONS GÉNÉRALES Pays : Sri Lanka Trigramme FIFA : SRI Confédération : AFC Continent : Asie Capitale : Colombo

INFORMATIONS GÉOGRAPHIQUES Superficie : 65 610 km² Point culminant : Pidurutalagala 2 524 m Héros Façade maritime : Océan Indien Annette Braun

eux titres de Bundesliga allemande, 13 ans favorite toutes les semaines, ils ont de moins FOOTBALL MASCULIN et un total de 399 apparitions en jaune et en moins la possibilité de faire corps avec l’un Classement FIFA : D noir, dont 322 en première division et 47 sur de leurs joueurs. 184e position la scène internationale. Tel est le bilan de Dedê Dedê, lui, était un footballeur modèle. Il Coupe du Monde : au Borussia Dortmund. Le Brésilien a joué pour était “l’un d’eux”, ce qui explique qu’il reste aucune participation le BVB de 1998 à 2011 et conquis le cœur des adulé aujourd’hui, bien qu’il ait quitté l’Alle- fans. magne et travaille depuis quatre ans comme Début septembre, la planète football a pu entraîneur adjoint d’un club turc. mesurer toute l’importance que Dedê avait Lorsque les supporters ont trouvé leur hé- FOOTBALL FÉMININ pour son club et ses supporters, à l’occasion de ros, leur admiration et leurs témoignages d’af- Classement FIFA : son match d’adieu qui a rassemblé bon nombre fection ne connaissent pas de limites. Dedê a 124e position de ses compagnons de route et de stars mon- ainsi pu, à l’occasion de la rencontre opposant Coupe du Monde : diales, ainsi que 80 000 spectateurs. Cette une sélection internationale et un onze qu’il aucune participation affluence impressionnante prouve que l’an- avait lui-même composé, remplir un stade et cien numéro 17 a marqué le Borussia de son organiser le match d’adieu qui a fait le plus empreinte. Il est resté fidèle à la formation de d’entrées en Europe. Å la Ruhr dans les bons comme dans les mauvais DERNIERS RÉSULTATS moments. Hommes : Ils ont triomphé ensemble mais ils ont éga- Bhoutan - Sri Lanka 2:1 lement fait face ensemble à la débâcle finan- 17 mars 2015 cière. La relation qui liait Dedê au BVB n’en a Femmes : été que renforcée. Le Brésilien n’a pas cédé aux Inde - Sri Lanka 4:0 tentations pécuniaires ; il est toujours resté. Il 13 mars 2015 affirme d’ailleurs que Dortmund est sa ville. Aujourd’hui, dans un univers footballis- 2Agenten / tique agité, les joueurs fidèles se font telle- ment rares qu’ils sont adorés et vénérés. Le INVESTISSEMENTS DE LA FIFA cœur des fans est aussi grand que leur désir Depuis 2001 :

Mario Mario Wagner d’identification. S’ils soutiennent leur équipe La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly 4 189 220 USD

THE FIFA WEEKLY 31 LE MIROIR DU TEMPS THEN

Westminster, Angleterre

1958

Le linge sèche lentement dans le froid humide de la campagne anglaise. Sven Torfinn / laif images mauritius

32 THE FIFA WEEKLY LE MIROIR DU TEMPS NOW

Elmina, Ghana

2012

L’opération est plus rapide sous l’action de la brise maritime. Sven Torfinn / laif images mauritius

THE FIFA WEEKLY 33 0731 �� �� 1P 215x289.indd 3 15. 8. 6. �� 8:49 L’ART DU FOOTBALL LES DÉCLARATIONS DE LA SEMAINE

“Nous avons gagné le droit d’être dans le top 10 du Classement mondial et Tactique et hasard nous sommes sur le point de réussir Ronald Düker quelque chose de très spécial.” Chris Coleman, sélectionneur du Pays de Galles

“C’est le jour le plus triste de ma vie. J’étais avec lui quand il est né. J’ai partagé une expérience incomparable pendant sept ans et je l’ai embrassé une dernière fois avant la fin. Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant pleuré et je ne suis pas le seul à être triste. La vie ne sera plus pareille sans toi.” Michael Owen après le décès de son cheval Brown Panther, mortellement blessé à l’Irish St Leger, où il défendait sa couronne

ujourd’hui plus que jamais, les forma- mieux visualiser les schémas tactiques. Le “Il y a beaucoup d’étoiles [stars en tions tactiques qui conditionnent les terrain est représenté sous la forme d’un ­anglais] dans cette équipe de Paris, A déplacements des joueurs sur le terrain rectangle abstrait et chaque joueur est un sont au cœur des discussions sur le football. point raccordé à une ligne pas toujours très presque autant que dans le ciel !” Un peu comme si ces systèmes étaient des droite. Il arrive en effet qu’un point soit Age Hareide, entraîneur de Malmö, numéros de téléphone, on parle ainsi du 4-4- ­décalé vers l’avant ou l’arrière selon que le au sujet du Paris Saint-Germain 2, du 5-3-2, du 4-3-3 ou encore du 4-2-3-1. joueur est plutôt offensif ou défensif. La Cette pensée systématique avait pourtant dynamique des mouvements a beau n’être bien failli disparaître dans les années 70 qu’esquissée, ces images ont la prétention de “Mon équipe joue à 100 à l’heure ! J’adore avec l’invention du “football total” par Rinus préfigurer l’ensemble du jeu d’une équipe ça. Quand vous voulez construire quelque Michels, entraîneur entré depuis dans la lé- avant même le début du match. gende. Il avait alors autorisé ses joueurs à Peut-on se permettre, pour un instant chose, il faut d’abord penser au club. créer le chaos sur le terrain ou du moins à seulement, de comparer à une table de rou- La tête du poisson. C’est le secret. adopter une vision flexible du jeu en modi- lette ces diagrammes représentant les sché- ­Maintenant, je veux que nous arrêtions fiant sans cesse leur positionnement dans mas tactiques des équipes ? Imaginons alors l’espace. Lors de la Coupe du Monde de la que le terrain corresponde à la table de jeu d’encaisser des buts. Si nous y arrivons au FIFA 1974™, les Oranjes ont donné le vertige verte numérotée de un à 36, le zéro se trou- prochain match, je paie une pizza… peut- à leurs adversaires en ayant recours à cette vant au niveau du but. Le long des lignes tactique révolutionnaire, du moins jusqu’en latérales, des tactiques de jeu supplémen- être même accompagnée d’un hot dog.” demi-finale. Il n’en demeure pas moins que taires sont signalées par les cases Passe et Claudio Ranieri à propos de Leicester City ce style de jeu était lui aussi soumis à une Manque, Pair et Impair et enfin Rouge et structure permettant ensuite de s’en écar- Noir. Quant aux jetons qui sont sur le tapis ter. Les joueurs entraient en effet sur le ter- de jeu, ils représentent les footballeurs du “C’est un type très direct. Il était rain en position de 4-3-3. diagramme tactique. Il manque toutefois un capable de vous humilier un jour et Certains systèmes de jeu se sont vus élément pour que la métaphore soit réelle- ­affubler de noms dont on ne se souvient pas ment complète, à savoir le cylindre sur le- de vous dire le lendemain que vous toujours aujourd’hui. Au 19e siècle, le jeu quel la bille tournoie et qui, obéissant aux étiez meilleur que Zidane.” très offensif en 2-3-5 où les attaquants lois du hasard ou du destin, détermine le Xavi évoque Louis van Gaal étaient majoritaires sur le terrain était par- cours de la partie. ticulièrement en vogue. On parlait alors de Mais cet instant est absent de tous les “pyramide”. De son côté, le 1-4-3-2, système diagrammes. Le schéma tactique a beau être de jeu extrêmement défensif qui, plus d’un préparé avec la plus grande minutie, le posi- “La lutte a eu un impact sur mes siècle plus tard, permettra aux Italiens de tionnement des joueurs sur le terrain a beau qualités physiques, mon agilité et la causer bien du souci aux équipes adverses, paraître le plus coercitif possible, c’est une façon dont je contrôle mon corps. Elle est surnommé catenaccio, mot italien signi- autre force qui décide de l’issue de la partie. fiant verrou. Cette force est parfois équitable, mais pas m’a aidée à me considérer moi-même imago / Au-delà de ces chiffres et de ces appella- toujours. Elle est surtout incalculable. C’est individuellement. En lutte, vous êtes tions, nous sommes surtout habitués à voir ce qui fait toute la beauté du football, cette depuis plusieurs années ces graphiques dif- discipline qui, à nos yeux, reste le plus beau seule responsable de vous-même.”

Imagebroker fusés à la télévision qui nous permettent de sport du monde. Å L’internationale finlandaise Emmi Alanen

THE FIFA WEEKLY 35 FIFA PARTNER HONDURAS

Pinto renouvelle ses voeux

Une crise peut ouvrir la porte sur une grande opportunité. C’est ce qui est arrivé à Jorge Luis Pinto dans sa mission à la tête du Honduras.

e parcours peu convaincant des Ca- trachos dans la Gold Cup de la CONCA- CAF a mis en évidence les points faibles de l’équipe et l’amplitude de la tâche à entreprendre. “Le changement de géné- ration est toujours un processus doulou- Lreux, mais en même temps, cela m’a permis de chercher un style différent de celui habituel- lement pratiqué par le Honduras”, explique le technicien colombien dix mois après avoir pris les commandes de la sélection. La période comprise entre 2009 et 2014 est l’une des plus fastes de l’histoire du football hondurien. Jamais auparavant le pays ne s’était qualifié pour deux éditions consécu- tives de la Coupe du Monde de la FIFA™, le tout sans avoir à passer par les barrages. Cette gé- nération talentueuse et couronnée de succès a déjà l’expérience de l’étranger et du niveau in- nous nous sommes fait avoir sur des erreurs de cependant abordé Brésil 2014 avec la deuxième ternational. C’est très important et il faudra débutants. Ça n’a pas été facile, mais je reste moyenne d’âge la plus élevée de la compéti- en tirer parti”, poursuit Pinto. quand même sur une bonne impression d’en- tion : 28,56 ans. Son élimination dès la phase semble.” de groupes a montré qu’il était temps de pen- Des résultats qui commencent à venir Quand on a mené une équipe comme le ser au renouvellement. La transition est toutefois difficile. Les résul- Costa Rica en quarts de finale de Coupe du Rajeunir la H, Pinto en a fait sa priorité dès tats se font attendre. Depuis l’élimination à Monde à Brésil 2014, on sait qu’il faut de la la signature de son contrat. “En analysant le Brésil 2014, les Catrachos ont disputé 20 ­patience pour introduire de nouveaux concepts passé récent de l’équipe, je me suis rendu matches, avec un bilan de 11 défaites, 5 victoires et insuffler une dynamique de reconquête. compte qu’il fallait se concentrer là-dessus. et 4 nuls. En outre, ils ont terminé la Coupe ­Pinto sait aussi que cela passera par du travail, C’était obligatoire”, estime-t-il. “Mais ça ne Centraméricaine 2014 à la cinquième place et beaucoup de travail. “Je veux que cette équipe peut pas se faire n’importe comment. L’idée ont quitté la dernière édition de la Gold Cup de produise plus de jeu avec le ballon, qu’elle joue est de faire ça de façon progressive, pour qu’il la CONCACAF dès la phase de groupes, après plus vite qu’elle ne le fait traditionnellement.” n’y ait pas de vide, pour que le manque d’expé- avoir été battus par les États-Unis et Haïti, et Le succès convaincant au Venezuela (3:0), rience ne soit pas trop pénalisant.” avoir partagé les points avec le Panama. ­récemment, a commencé à valider le travail de Le processus est en marche. Sur les 23 Malgré cela, le technicien a des raisons Pinto et donne encore plus de crédit aux Getty Images

/ joueurs convoqués pour les rencontres ami- d’être optimiste. “Nous avons beaucoup appris ­paroles de l’entraîneur de 62 ans : “Il y a du cales face à l’Équateur et au Venezuela il y a pendant ces matches, surtout contre le Brésil talent. Il faut maintenant l’exploiter. Ces quelques jours, on comptait seulement sept et le Mexique. Je suis convaincu que nos résul- joueurs ont un grand avenir”. Å rescapés de Brésil 2014. “La nouvelle généra- tats en Gold Cup ne reflètent pas notre vrai

Laurence Laurence Griffiths tion est pétrie de talent. Quelques joueurs ont niveau”, juge-t-il. “Nous avons bien joué, mais Martin Langer

THE FIFA WEEKLY 37 CLASSEMENT MONDIAL FÉMININ

Leader États-Unis Entrées dans le Top 10 aucune Sorties du Top 10 aucune Nombre total de matches disputés 98 Équipes avec le plus grand nombre de matches Nigeria (7) Plus grande progression en termes de places Jamaïque (67e, plus 7) Plus grand recul en termes de places Nigeria (38e, moins 9) Nouvelles entrées dans le classement 6 (Fidji, Guyana, Nouvelle-Calédonie, Îles Salomon, Samoa et Grenade) Dernière mise à jour : Sorties du classement aucune 25 septembre 2015

Position Équipe +/- Points Position Équipe +/- Points Position Équipe +/- Points Position Équipe +/- Points 1 États-Unis 0 2189 51 Belarus -2 1476 101 Mali -2 1196 Singapour ** 1177 2 Allemagne 0 2115 52 Ghana 0 1475 102 Palestine -2 1192 Vanuatu ** 1139 3 France 0 2083 53 Paraguay -2 1459 103 République dominicaine -6 1191 Angola ** 1134 4 Japon 0 2052 54 Équateur 0 1451 104 Îles Cook 1 1185 Sierra Leone ** 1132 5 Angleterre 0 2038 55 Croatie 5 1436 105 Salvador -4 1184 RD Congo ** 1132 6 RDP Corée 2 1993 56 Inde 0 1425 106 Moldavie -4 1180 Arménie ** 1104 7 Brésil -1 1973 57 Israël 0 1424 107 Zimbabwe -3 1174 Samoa américaines ** 1075 8 Suède -1 1970 58 Jordanie -5 1423 107 Lettonie -5 1174 Guinée ** 1063 9 Australie 0 1968 59 Iran -1 1418 109 Éthiopie -3 1154 Érythrée ** 1060 10 Norvège 0 1933 60 Pérou 1 1412 110 Suriname -3 1152 Burkina Faso ** 1038 11 Canada 0 1924 61 Afrique du Sud -2 1408 110 Honduras -3 1152 Ouganda ** 965 12 Pays-Bas 0 1908 62 Turquie 0 1395 112 Malte -3 1145 Guinée-Bissau ** 927 13 Italie 0 1874 62 Côte d’Ivoire 5 1395 113 Îles Salomon 1144 Syrie ** 927 14 Danemark 1 1856 64 Slovénie 0 1390 114 Samoa 1138 Irak ** 882 15 RP Chine -1 1840 65 Venezuela 0 1380 115 Porto Rico 0 1137 Liberia ** 877 16 Nouvelle-Zélande 0 1839 66 Irlande du Nord 0 1376 116 Kirghizistan -6 1134 Mozambique ** 873 17 République de Corée 0 1838 67 Jamaïque 7 1374 116 Luxembourg -6 1134 Koweït ** 870 18 Espagne 1 1824 68 Haïti -5 1372 118 Géorgie -6 1116 Malawi ** 840 19 Islande -1 1818 69 Grèce -1 1364 119 Népal -7 1115 Lesotho ** 836 20 Écosse 0 1791 70 Panamá -1 1363 120 Nicaragua -6 1111 Curaçao ** 831 21 Suisse 0 1781 71 Uruguay -1 1361 121 Chypre -6 1108 Rwanda * 996 22 Russie 0 1779 72 Bosnie-et-Herzégovine -1 1360 122 ARY Macédoine -5 1079 Barbade * 979 23 Ukraine 0 1770 73 Kazakhstan -1 1351 123 Gabon -5 1052 Macao * 922 24 Finlande 0 1754 74 Émirats arabes unis -1 1348 124 Namibie -5 1039 Îles Vierges britanniques * 867 25 Colombie 0 1747 75 Hong Kong 0 1347 125 Zambie -5 1015 Îles Vierges américaines * 852 26 Mexique 0 1736 76 Bulgarie 0 1343 126 St-Vincent-et-les-Grenadines -5 1000 Andorre * 763 27 Autriche 0 1722 77 Estonie 0 1329 127 Sainte-Lucie -5 991 Comores * 761 28 Belgique 0 1712 78 Albanie 0 1322 128 Bangladesh -5 987 Madagascar * 714 29 Thaïlande 1 1666 79 Indonésie 0 1321 129 Sri Lanka -5 968 Turks et Caicos * 704 30 République tchèque 0 1654 79 Algérie 0 1321 130 Liban -4 949 31 République d’Irlande 2 1653 81 Maroc 0 1320 131 Bermudes -4 943 32 Pologne -2 1639 82 Tunisie 0 1314 132 Saint-Kitts-et-Nevis -7 942 ** Les équipes n’ayant pas joué depuis plus d’un an et demi n’apparaissent pas dans 33 Vietnam 2 1629 83 Philippines 0 1312 133 Maldives -5 938 le classement. 34 Costa Rica 0 1627 84 Guatemala 0 1300 134 Tanzanie -5 937 * Équipes provisoirement déclassées pour 35 Argentine 1 1621 85 Fidji 1292 135 Pakistan -5 926 ne pas avoir joué plus de cinq matches contre des équipes officiellement 36 Pays de Galles 1 1620 86 Bahreïn 0 1289 136 Grenade 914 classées. 37 Chinese Taipei 2 1608 87 Guam 0 1287 137 Dominique -6 900 38 Nigeria -9 1602 88 Îles Féroé 0 1286 138 Afghanistan -6 889 39 Portugal -1 1580 89 Égypte 0 1278 139 Qatar -6 864 40 Hongrie 0 1565 90 Laos 0 1273 140 Îles Caïmans -6 849 41 Roumanie 0 1562 91 Malaisie 0 1260 141 Swaziland -6 836 42 Chili 0 1559 92 Guyana 1259 142 Belize -6 825 43 Ouzbékistan 2 1540 93 Tonga -8 1258 143 Kenya -6 796 43 Serbie 3 1540 94 Nouvelle-Calédonie 1252 144 Bhoutan -6 778 45 Cameroun -2 1530 94 Sénégal -2 1252 145 Antigua-et-Barbuda -6 767 46 Slovaquie 1 1525 96 Monténégro -3 1241 146 Aruba -6 745 47 Myanmar -4 1515 97 Lituanie -3 1238 147 Botswana -6 730 48 Trinité-et-Tobago 0 1489 98 Bolivie -2 1217 Azerbaïdjan ** 1341 49 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1 1480 98 Cuba 0 1217 Tahiti ** 1238 50 Guinée équatoriale 5 1477 100 Congo -5 1206 Bénin ** 1187

http://fr.fifa.com/fifa-world-ranking/ranking-table/women

38 THE FIFA WEEKLY PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent Fédération Internationale de Football Association (FIFA) jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878 1 5 4 8 3 FACILE Président Joseph S. Blatter 9 1 2 8

Secrétaire Général par intérim 7 6 Markus Kattner 3 9 1 6 2 Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (p. i.)

Rédacteur en chef 1 7 5 4 9 Perikles Monioudis

Rédaction 6 3 Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner 2 3 5 4

Conception artistique Catharina Clajus 1 3 7 2

Service photo Peggy Knotz, Christiane Ludena (suppléance 13 Photo) 2 8 4 Mise en page MOYEN Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli 1 9

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach 6 5 8 3 7

Collaborateurs réguliers 9 5 2 1 Ronald Düker, Matt Falloon, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn 5 6 4 7 Ont contribué à ce numéro Eduardo Barassi, Pascal de Miramon, Emanuele Giulianelli, 3 1 7 5 Martin Langer, Luc Schol, Ivan Tarasenko 8 4 7 3 9 Assistante de rédaction Alissa Rosskopf 6 9 Production Hans-Peter Frei 3 8 Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub 3 8 4 6 Traduction www.sportstranslations.com DIFFICILE 9 1 2 Impression Zofinger Tagblatt AG 6 3 4

Contact [email protected] 1 7 8

Internet 6 4 5 2 3 1 www.fifa.com/theweekly

La reproduction des photos et des articles, y compris sous 8 9 7 forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. 8 5 1 La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse. 9 3 4

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly 2 8 9

ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA. Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

THE FIFA WEEKLY 39 GRASSROOTS

FIFA inspiring girls and boys to play football

FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play.

For more information visit FIFA.com