Les Cahiers De L'école Du Louvre, 11
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Les Cahiers de l’École du Louvre Recherches en histoire de l’art, histoire des civilisations, archéologie, anthropologie et muséologie 11 | 2017 Cahiers 11 Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/cel/669 DOI : 10.4000/cel.669 ISSN : 2262-208X Éditeur École du Louvre Référence électronique Les Cahiers de l’École du Louvre, 11 | 2017, « Cahiers 11 » [En ligne], mis en ligne le 26 octobre 2017, consulté le 04 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/cel/669 ; DOI : https://doi.org/ 10.4000/cel.669 Ce document a été généré automatiquement le 4 octobre 2020. Les Cahiers de l'École du Louvre sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. 1 SOMMAIRE S’approprier le Louvre : deux siècles de relations muséales en France et en Europe Cecilia Hurley-Griener La constitution des collections du Muséum par l’appropriation : du rassemblement du mobilier de la Couronne dans la Grande Galerie aux saisies en Europe, à travers les actions d’Henri Reboul (1763-1839) Gianmarco Raffaelli L’appropriation du modèle du Louvre par les musées de province au tournant du XIXe siècle Camille Doutremépuich Un Louvre pour les artistes vivants ? Modalités d’appropriation du musée par et pour les artistes du XIXe siècle Claire Dupin de Beyssat Le Musée européen des copies de Charles Blanc comme « pendant » du Louvre Elisa Rodríguez Castresana Des antiquités égyptiennes au musée. Modèles, appropriations et constitution du champ de l’égyptologie dans la première moitié du XIXe siècle, à travers l’exemple croisé du Louvre et du British Museum Juliette Tanré-Szewczyk L’antiquaire Georges Joseph Demotte, le Louvre et les musées américains. S’approprier le discours sur le patrimoine médiéval de la France au sortir de la Première Guerre mondiale Christine Vivet-Peclet La collection Campana au musée Napoléon III et la question de l’appropriation des modèles pour les musées d’art industriel Isaline Deléderray-Oguey S’approprier un modèle français en Iran ? L’architecte André Godard (1881-1965) et la conception des musées iraniens Sarah Piram Un Américain au Louvre ? L’architecte William Welles Bosworth et le réaménagement du musée du Louvre dans le cadre du « plan Verne » (1925-1939) Églantine Pasquier Les Cahiers de l’École du Louvre, 11 | 2017 2 S’approprier le Louvre : deux siècles de relations muséales en France et en Europe Cecilia Hurley-Griener 1 Les neuf contributions rassemblées ici ont été présentées dans le cadre du premier atelier de troisième cycle organisé par l’École du Louvre, en collaboration avec le centre Dominique-Vivant-Denon au musée du Louvre. L’atelier était ouvert aux étudiants de troisième cycle de l’École du Louvre, ainsi qu’aux doctorants des établissements partenaires. Nous avons accueilli des participants inscrits à l’École du Louvre et aux universités de Lille 3, Neuchâtel, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris Nanterre, Poitiers et enfin François-Rabelais de Tours. 2 En définissant le titre « S’approprier le Louvre » – qui renvoie également à l’axe de recherche en troisième cycle défini pour la période 2015-2018, Appropriation – nous avons espéré inciter une série de réflexions sur le musée du Louvre, et plus particulièrement sur le rôle qu’il a joué au titre de modèle. D’un point de vue architectural, de l’histoire des collections, de la mise en espace des objets, de l’organisation des départements, le Louvre constitue une référence importante, voire incontournable dans le monde muséal, en France, en Europe et outre-Atlantique. Cependant, le terme « appropriation » montre bien que l’enjeu consiste à étudier la manière dont un modèle est perçu, transformé, adapté et parfois nié par ceux et celles qui s’en inspirent. Les études de cas présentées ici proposent quelques pistes d’analyse de ces rapports complexes. 3 Le séminaire a dû son succès à la qualité des débats tout au long des séances ; de grands spécialistes ont accepté de participer activement aux discussions. Que soient remerciés ici : Alain Bonnet, Geneviève Bresc-Bautier, Marie-Claude Chaudonneret, Dominique de Font-Réaulx, Jean-Philippe Garric, Chantal Georgel, Sylvie Guichard, Laurent Haumesser, Sophie Jugie, Odile Nouvel, Sophie Picot-Bocquillon, Dominique Poulot, Rocco Rante, Alice Thomine-Berrada et Christine Walter. Les Cahiers de l’École du Louvre, 11 | 2017 3 Cecilia Hurley-Griener, au nom des organisatrices et collaboratrices de l’atelier : Claire Barbillon, Anne Krebs, Marie-Claire Le Bourdellès, Françoise Mardrus, Néguine Mathieux, Anne-Solène Rolland. AUTEUR CECILIA HURLEY-GRIENER Membre de l’équipe de recherche HDR et chercheuse rattachée aux collections spéciales à l’université de Neuchâtel en Suisse, Cecilia Hurley-Griener a soutenu au sein de cette dernière une thèse consacrée aux Antiquités nationales d’Aubin-Louis Millin et leur place dans les cultures antiquaires et patrimoniales en France à la fin du XVIIIe siècle (Monuments for people, Brepols, 2013). Elle a ensuite défendu son HDR, intitulée Le musée comme livre à l’université Lumière- Lyon II, avec un mémoire inédit sur les salles de chefs-d’œuvre dans la culture muséale en Europe au cours du XIXe siècle. À l’École du Louvre, elle enseigne l’histoire des dispositifs muséographiques. Elle travaille aussi sur des catalogues, ayant co-édité avec Claire Barbillon Le Catalogue dans tous ses états (École du Louvre / Documentation française, 2015). Elle s’intéresse également à l’histoire de la peinture au XIXe siècle et a assuré le commissariat scientifique d’une exposition consacrée à Maximilien de Meuron et l’art de son temps au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel en 2016. *** Member of the Research group at the École du Louvre and head of special collections at the University of Neuchâtel, Cecilia Hurley-Griener wrote her PhD thesis at the University of Neuchâtel on Aubin-Louis Millin and his Antiquités nationales [1790-1798] (Monuments for the people, Brepols, 2013). She recently completed her HDR at Lyon II University, with a study on masterpiece rooms in European museums during the nineteenth and twentieth centuries. At the École du Louvre she teaches the history of museum display. She has co-edited, with Claire Barbillon, a conference on catalogue Le Catalogue dans tous ses états (École du Louvre / Documentation française, 2015). She was the scientific curator for an exhibition on Maximilien de Meuron at the Musée d’Art et d’Histoire in Neuchâtel in 2016. Les Cahiers de l’École du Louvre, 11 | 2017 4 La constitution des collections du Muséum par l’appropriation : du rassemblement du mobilier de la Couronne dans la Grande Galerie aux saisies en Europe, à travers les actions d’Henri Reboul (1763-1839) The constitution of the collections of the Muséum by appropriation: from the assembly of the Mobilier de la Couronne in the Grande Galerie to the confiscations in Europe, through the prism of the acts of Henri Reboul (1763– 1839) Gianmarco Raffaelli 1 Malgré ses accomplissements considérables dans des domaines divers tels que la politique, les sciences et les arts, Henri Reboul demeure aujourd’hui une figure mal connue, ayant sombré dans un oubli presque total après sa mort en 18391. Né à Pézenas (Hérault) en 1763, il se forme aux oratoires de Lyon et de Paris, puis débute un cursus universitaire de droit à Toulouse. Cette ville était alors le foyer scientifique le plus important du midi de la France. Reboul s’intéresse aussitôt à la chimie et, parallèlement à ses études, se consacre à des travaux de laboratoire de plus en plus ambitieux. Ses expérimentations ne tardent pas à rencontrer un certain intérêt dans le milieu toulousain et lui permettent ensuite d’entrer en contact avec Antoine Lavoisier (1743-1794), ou encore Jean-Antoine Chaptal (1756-1832). Devenu membre de l’Académie des sciences de Toulouse en 1786, il sera également nommé, six ans plus tard, correspondant de l’Académie des sciences de Paris, avant d’être élu membre correspondant pour la section de minéralogie de l’Institut en 1804. C’est ainsi qu’il est portraituré par Pierre-Jean David, dit David d’Angers (1788-1856), dans les dernières années de sa vie, dans un médaillon (fig. 1) témoignant de la place qu’il avait acquise Les Cahiers de l’École du Louvre, 11 | 2017 5 parmi les personnalités de son temps. Depuis sa jeunesse, Reboul développe une passion remarquable pour les Pyrénées, qu’il arpente pour la première fois au milieu des années 1780 et qui deviendront, au cours des décennies suivantes, l’un de ses objets d’études privilégiés. Le pic Reboul-Vidal porte actuellement son nom tout comme celui de son collègue Jean Vidal (1747-1819) et rend compte de l’importance de l’apport du Piscénois, à travers ses études géologiques des hauteurs pyrénéennes2. Fig. 1 Pierre-Jean David dit David d’Angers (1788-1856), Henri Reboul, [s. d.], bronze, diam. 17,6 cm, ép. 2,1 cm, collection famille Reboul (à droite : « Henry Reboul / MEMBRE DE / L'INSTITUT » ; sous la tranche du cou : « David »). Photo © Famille Reboul La Commission du mobilier et la création du Muséum central des Arts 2 À l’heure de la Révolution, Reboul décide de s’impliquer dans la vie politique de Pézenas. Sa renommée étant déjà solide, il se voit confier des postes éminents : secrétaire des États généraux du Languedoc en 1789, il devient, la même année, officier municipal et député à l’assemblée du Tiers État de Pézenas et contribue en cette qualité à la rédaction des cahiers de doléances du Languedoc ; en 1790, il est nommé administrateur de l’Hérault et est enfin élu député de ce même département à l’Assemblée législative, dont les travaux se déroulent à Paris du 1er octobre 1791 au 21 septembre 1792.