La Mini-Gazette Jean Eustache 467 DU MERCREDI 11 AVRIL AU MARDI 8 MAI 2018 Pessac 2 Les Cartes D'abonnement
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Place publique D'AGNÈS JAOUI La Mini-Gazette Jean Eustache 467 DU MERCREDI 11 AVRIL AU MARDI 8 MAI 2018 Pessac WWW.WEBEUSTACHE.COM 2 Les cartes d'abonnement La carte passe-gazette La carte 36 chandelles 50€ = 10 ENTRÉES 156,60€ = 36 ENTRÉES SOIT 5€ L’ENTRÉE SOIT 4,35€ L’ENTRÉE Valable à toutes les séances, Valable à toutes les séances, hors Festival du film hors Festival du film d’Histoire d’Histoire. Carte rechargeable, non nominative Carte rechargeable, non nominative Validité : 2 ans à compter de la date d'achat Validité : 2 ans à compter Possibilité d'un paiement en 3 fois – de la date d'achat renseignements à la caisse du cinéma. Toutes nos cartes sont utilisables sur webeustache.com et à la borne à billets située dans l'entrée du cinéma. THE RIDER « S’il est bien le protagoniste de The Rider, deu- xième film de Chloé Zhao, déjà réalisatrice des Chansons que mes frères m’ont apprises, Brady n’est pas un personnage de fiction, et pas davan- tage la famille – un père et une soeur, atteinte du syndrome d'Asperger – qui l’entoure. Chacun joue son propre rôle dans ce scénario que la vie lui écrit au jour le jour, un script fait de tours et de détours où se frottent les uns contre les autres les hommes et les bêtes, la solitude et le silence de la plaine, la vie devenue difficile et la mort qui ne l’est pas moins. Où les questions tournent en boucle, comme sur la piste désormais interdite à Brady : comment vivre avec nos blessures, comment en finir avec la vie, les autres, les nôtres…? Toutes ces questions que nous posent la tendresse et GENRE : LES INDOMPTABLES | DE CHLOÉ ZHAO l’indifférence du monde. Reste le mystère Chloé ÉTATS-UNIS · 2017 · 1H45 · VOSTF · AVEC BRADY Zhao. Chinoise d’origine, émigrée aux États-Unis JANDREAU, TIM JANDREAU… où elle a suivi ses études, elle fait preuve à travers Le jeune cowboy Brady, étoile montante du ses deux premiers films d’une porosité sensible à rodéo, apprend qu’après son tragique acci- l’Amérique des origines, d’une étonnante compré- dent de cheval, les compétitions lui sont dé- hension de ce que peut signifier “être américain” sormais interdites. De retour chez lui, Brady doit trouver une nouvelle raison de vivre, à qui, tout en n’étant pas le moindre de ses talents, présent qu’il ne peut plus s’adonner à l’équi- laisse définitivement rêveur. » – Fiches du Ciné- p. 27 tation et la compétition qui donnaient tout ma son sens à sa vie… 3 Coup de cœur ! [THE ISLE OF DOGS] DÈS 9/10 ANS GENRE : FILM AU POIL ! L'ÎLE AUX CHIENS DE WES ANDERSON Pour son 9e long métrage, Wes Anderson choisit l’animation en volume, ÉTATS-UNIS · 2017 · 1H41 AVEC LES VOIX DE comme pour Fantastic Mr Fox réalisé en 2009. On retrouve des figu- VINCENT LINDON, rines filiformes, une animation extrêmement minutieuse et réussie qui HIPPOLYTE GIRARDOT… nous fait ressentir le travail artisanal de haute volée des animateurs. Ce (VF) ; DE BRYAN qui frappe émotionnellement dans , c’est la profusion CRANSTON, EDWARD L’Île aux chiens NORTON… (VO) des décors et des détails, le foisonnement des idées et des références. VF & VOSTF · ANIMATION L’histoire se passe au Japon et les quatre scénaristes, Wes Anderson, Suite à une épidémie Roman Coppola, Kunichi Nomura et Jason Schwartzman, ont choisi de de grippe canine, mettre en avant ce qu’ils aiment de ce pays : les estampes, les sushis, les chiens de Megasaki sont mis les haïkus, les sumos, les films (ils ont beaucoup regardé Kurosawa et en quarantaine et Miyazaki), la langue et la musique… envoyés sur une île- Le film démarre par la puissance et le rythme envoûtant des taiko, tam- poubelle qui devient bours traditionnels japonais qui nous entraînent dans l’épopée d’un l’Ile aux Chiens. Le jeune adolescent explorateur et téméraire à la recherche de son chien. jeune Atari, 12 ans, Personnages centraux du film, les chiens, empreints de réflexion sur vole un avion et se rend sur l’île pour leur condition, doués de valeurs de solidarité et d’amitié, sont incarnés rechercher son fidèle par un casting de choix que ce soit dans la version originale ou dans la compagnon, Spots… version française, supervisée par Wes Anderson. À travers cette histoire, ponctuée de nombreux traits d’humour, se des- Ciné-club VEN 27 AVRIL – 18H sine une critique de la société de consommation, du totalitarisme, de l’exclusion, du conspirationnisme et des « fake news »… Film suivi d’une discussion dans le hall Avec L’Île aux chiens, Wes Anderson nous livre un film d’une grande du cinéma pour inventivité, extrêmement riche et subtil à l’attention des adultes et des pp. 25 › 31 les 14-20 ans. Prochain grands enfants à partir de 9–10 ans ! – Raphaëlle Ringeade rdv : VEN 25 MAI 4 Coup de cœur ! GENRE : FABLE ANTIGUERRE FOXTROT DE SAMUEL MAOZ En 2010, avec Lebanon, Samuel Maoz avait signé un huis clos éprou- FRANCE/ISRAËL/ vant (la première guerre du Liban vue depuis l’intérieur d’un char) au- ALLEMAGNE/SUISSE quel le Lion d’Or à Venise avait apporté un retentissement mondial. Titu- 2017 · 1H53 · VOSTF AVEC LIOR ASHKENAZI, laire du Grand Prix lors de la dernière édition vénitienne, Foxtrot devrait SARAH ADLER, connaître un destin similaire, tandis que la vindicte de la ministre de la YONATON SHIRAY… Culture israélienne à son encontre n’a fait qu’affermir son succès com- mercial. Dans Foxtrot, il est question de hasard, de destin, et de person- nages piégés par leur aveuglement : le film est bien architecturé en un triptyque similaire à celui de la tragédie grecque, même si la mécanique de son récit ménage de fausses pistes. S’ouvrant par une scène qualifiée par le réalisateur de « mythique, presque banale, de l’existence israé- lienne (l’annonce de la perte d’un soldat) », Foxtrot est d’abord froid et symétrique, scrutant les réactions ambivalentes du père, dans son vaste appartement chic de Tel Aviv. Très vite, les atours de sa réussite sociale ne résistent pas aux prises de vue plongeantes qui semblent Tel Aviv. Un matin, assujettir le personnage au sens du sacrifice ambiant et à la culpabili- des soldats sonnent té quasiment érigée en hymne national. À la fin, le récit s’attardera da- à la porte du foyer vantage sur le personnage de la mère, dans un clair obscur chargé de de Michael et Dafna, mariés depuis 30 ans non-dits émouvants. Entre les deux, Foxtrot revient en plein désert, à et dont le fils aîné, ce check-point où Yonatan fût posté avec d’autres jeunes soldats. Dans Yonatan, effectue son cette sorte de lieu refoulé qui sera le théâtre d’une bavure de l’armée, service militaire sur entre les prises de vues surréalistes et le ton onirique, le film prend toute un poste frontière, sa dimension allégorique et hypnotise. Non sans drôlerie parfois, son en plein désert. Le esthétique scénique révèle l’absurde artificialité d’un système enfermé choc de l’annonce va dans un cercle vicieux. À l’image du fox-trot et de ses pas de danse gi- réveiller chez Michael ratoires. Politiquement dense, Foxtrot permet au réalisateur de livrer une blessure profonde, enfouie depuis une vision embarrassante – et pessimiste – de la société israélienne, toujours. Le couple instrumentalisant la mémoire de la Shoah pour servir une politique sé- est bouleversé. Les curitaire et répressive. Et si Foxtrot était d’abord un film sur le cynisme ? pp. 29 › 31 masques tombent… – Nicolas Milesi Nouveauté 5 PLACE PUBLIQUE 35 minutes de Paris ! – Oui, enfin, à vol d’oi- GENRE : COMÉDIE DE MŒURS AVEC SELFIES seau… ») au sein desquels les drames intimes D'AGNÈS JAOUI · FRANCE · 2017 · 1H38 · AVEC plus ou moins importants et les perfidies se AGNÈS JAOUI, JEAN-PIERRE BACRI… succèdent en un ballet réjouissant pour le Castro est un animateur télé sur le déclin. À spectateur. Le talent de dialoguistes des deux l'occasion d'une fête donnée par sa produc- auteurs est intact, véhiculant, au-delà de l’hu- trice, il retrouve Hélène, son ex-femme. Alors mour requis, un amour des mots jubilatoire que le succès a rendu Castro cynique, Hélène est restée fidèle à ses convictions… (« Vous aussi vous êtes connus ? – Ah non, moi je suis kiné »). Comme toujours, la célé- Affectueusement, Alain Resnais les avait sur- brité et le pouvoir qu’elle procure sont passés nommés les Jabac. L’acronyme trahit la puis- au crible d’une écriture corrosive, avec – nou- sance créatrice apportée depuis longtemps veauté dans la filmographie du tandem plus au cinéma français par le tandem Jaoui- tout jeune ! – le vieillissement et le temps qui Bacri. Auteurs prolifiques de scénarios pour passe. La place publique du titre est une al- les autres (Resnais, Klapisch) ou pour eux- lusion à ces moments privés livrés en pâture mêmes (Le Goût des autres, Comme une sur les réseaux sociaux, nouveau terrain d’une image, Au bout du conte… autant de films lutte des classes jamais bien loin. Le résul- réalisés par Agnès Jaoui), les deux artistes tat est une chorégraphie de saynètes sardo- savent croquer leurs semblables dans des niques servies par des comédiens tous sa- comédies douces-amères à la cruauté bien voureux (mention spéciale à Sarah Suco – la dosée. Place publique n’échappe pas à leur serveuse, Samantha – à la présence très sin- acuité pour moquer les dérives des (en)jeux gulière) et parfaitement utilisés (un poil trop, sociaux. (Pour ce film, entre autres références même…).