Parlement européen 2019-2024

Commission des affaires étrangères Commission du développement Sous-commission «Droits de l’homme»

23.9.2020

COMMUNICATION AUX MEMBRES

Objet: PRIX SAKHAROV POUR LA LIBERTÉ DE L’ESPRIT 2020

Les députés trouveront en annexe la liste (alphabétique) des candidats au prix Sakharov pour la liberté de l’esprit 2020, lesquels, conformément au statut du prix Sakharov, ont été proposés par au moins quarante députés au Parlement européen ou par un groupe politique, ainsi que les justifications et les biographies reçues par l’unité «Actions droits de l’homme».

DIRECTION GÉNÉRALE DES POLITIQUES EXTERNES DE L’UNION

CM\1213925FR.docx PE658.278v02-00

FR Unie dans la diversité FR PRIX SAKHAROV POUR LA LIBERTÉ DE L’ESPRIT 2020 Candidats, classés par ordre alphabétique, proposés par des groupes politiques et des députés à titre individuel

Candidat Activité Proposé par Les militants LGBTI polonais Jakub Gawron, Paulina Pajak et Paweł Preneta ont créé l’«Atlas de la haine», un projet recensant les nombreuses municipalités polonaises qui ont adopté, rejeté ou qui examinent des «résolutions anti-LGBTI». Kamil Maczuga a joué un rôle important en suivant les débats sur cette question au sein des gouvernements 4 militants LGBTI – locaux et en diffusant des informations aux Malin Björk, Terry Jakub Gawron, Paulina militants, aux médias et aux responsables Reintke, Marc 1 Pajak, Paweł Preneta et Angel, Rasmus politiques en Pologne et au-delà. Au Kamil Maczuga, Andresen et Pologne printemps 2020, Jakub Gawron, Paulina Pajak 39 autres députés and Paweł Preneta ont été poursuivis en justice par cinq des gouvernements locaux qui avaient adopté de telles déclarations. Ces derniers réclament des excuses publiques, en Pologne et au Parlement européen, ainsi qu’une indemnisation financière au profit des «organisations en faveur de la famille» dans les cinq régions.

PE658.278v02-00 2/21 CM\1213925FR.docx FR L’opposition L’opposition démocratique en Biélorussie est à démocratique la tête d’une mobilisation sans précédent de la en Biélorussie, société biélorusse, sous la forme de représentée par le manifestations pacifiques à grande échelle en Conseil de faveur de la démocratie qui se poursuivent coordination, une depuis plusieurs semaines à la suite des initiative lancée par des élections présidentielles truquées. L’opposition femmes courageuses a créé un Conseil de coordination afin de (Svetlana faciliter un transfert pacifique du pouvoir. Des Parti populaire Tikhanovskaïa, femmes courageuses, notamment Svetlana européen, Alliance Svetlana Alexievitch, Tikhanovskaïa, Svetlana Alexievitch, progressiste des 2 Maria Kolesnikova, Maria Kolesnikova, Volha Kavalkova et socialistes et Volha Kavalkova, Veronika Tsepkalo, membres du Conseil de démocrates, Renew Veronika Tsepkalo) et coordination, sont devenues le symbole de Europe des personnalités l’opposition et l’espoir des Biélorusses. Elles politiques et de la sont soutenues par des dissidents, des militants société civile (Sergueï politiques, des défenseurs des droits de Tikhanovski, Ales l’homme, des responsables politiques de Bialiatski, l’opposition et des jeunes, notamment Sergueï Sergueï Dylevski, Tikhanovski, , Stepan Putilo et Nikolaï Sergueï Dylevski, Stepan Putilo et Nikolaï Statkevitch), Statkevitch. Biélorussie Des milliers de Biélorusses protestent à travers le pays à la suite des élections truquée du 9 août 2020. Le soutien de la population reflète l’incroyable solidarité de la société biélorusse, une renaissance de l’identité nationale susceptible de modifier l’histoire du pays. Svetlana Tikhanovskaïa, dirigeante du L’opposition Conseil de coordination et principale Conservateurs et démocratique au 3 adversaire de Loukachenko pendant les réformistes représentée par élections, est la mieux placée pour représenter européens Svetlana Tikhanovskaïa l’opposition démocratique en Biélorussie. L’attribution du prix Sakharov à l’opposition démocratique représentée par Svetlana Tikhanoskaïa récompenserait le courage et la détermination de la société biélorusse et enverrait un message de soutien et de solidarité au peuple de Biélorussie.

CM\1213925FR.docx 3/21 PE658.278v02-00 FR Les défenseurs environnementaux de Guapinol sont membres du comité municipal pour la défense des biens communs et publics de Tocoa. Ils sont en détention préventive depuis un an en raison de leur participation à un campement de protestation pacifique contre une société minière dont les activités ont entraîné la contamination des rivières Guapinol et San Pedro. Dans le contexte de la pandémie Verts/Alliance libre Les militants de de Covid-19, ils sont clairement en danger dans européenne, 4 Guapinol et Berta les prisons surpeuplées. Cofondatrice du Gauche unitaire Cáceres, Honduras COPINH (Conseil citoyen des organisations européenne/Gauche des peuples amérindiens du Honduras), Berta verte nordique Cáceres était une écologiste courageuse et militante de premier plan pour les droits fonciers de la communauté autochtone lenca. Pendant plus de vingt ans, elle a lutté contre l’accaparement des terres, l’abattage illégal et les projets de grande ampleur tels que la centrale hydroélectrique d’Agua Zarca. Elle a été assassinée à son domicile en 2016. Mgr Najib Mikhael Moussa a aidé les chrétiens syriaques et chaldéens à fuir Mossoul vers le Kurdistan iraquien lors de la prise de la ville par l’État islamique, le 6 août 2014. Il a également apporté de l’aide aux réfugiés chrétiens de la plaine de Ninive et à la communauté yézidie dont il est un spécialiste de renom. En plus d’aider les Najib Mikhael Moussa, minorités persécutées, il a directement Identité et 5 archevêque de Mossoul, sauvegardé et numérisé un très grand nombre démocratie Iraq de documents historiques écrits en araméen, en syriaque, en arabe et en arménien, qui constituent une source inestimable de connaissances sur les cultures et les religions du Moyen-Orient. Mgr Najib s’emploie à préserver ce patrimoine culturel tout en partageant les rudes conditions de vie des réfugiés et en les aidant comme il le peut.

PE658.278v02-00 4/21 CM\1213925FR.docx FR Biographies

4 militants LGBTI – Jakub Gawron, Paulina Pajak, Paweł Preneta et Kamil Maczuga, Pologne

Présentés par Malin Björk, Terry Reintke, Marc Angel, Rasmus Andresen et 39 autres députés

Kamil, Jakub, Paulina et Paweł.

À l’automne 2019, les militants polonais LGBTI Jakub Gawron, Paulina Pajak et Paweł Preneta ont créé l’«Atlas de la haine» (https://atlasnienawisci.pl), un projet recensant les nombreuses municipalités polonaises qui avaient adopté, rejeté ou qui examinaient des «résolutions anti-LGBTI». Le site web comprend également une base de données en ligne contenant des liens vers des documents officiels et des études statistiques. Un quatrième militant, Kamil Maczuga a joué un rôle important en suivant les débats sur cette question au sein des gouvernements locaux et en diffusant des informations, en Pologne et à l’étranger, auprès des militants, des médias et des responsables politiques sur la multiplication des

CM\1213925FR.docx 5/21 PE658.278v02-00 FR «déclarations anti-LGBTI».

L’Atlas est né en réaction à l’augmentation du nombre de municipalités ou d’autorités locales polonaises qui avaient adopté des «déclarations anti-LGBTI». À l’heure actuelle, plus de 100 municipalités ou autorités locales polonaises se sont déclarées «zones sans LGBT» ou ont adopté des «chartes régionales des valeurs familiales».

En octobre 2019, avant l’adoption de la résolution du Parlement condamnant les «zones sans LGBTI» en Pologne, les militants ont été invités au Parlement européen à Strasbourg où ils ont tenu une conférence de presse sur la gravité et la détérioration de la situation des personnes LGBTI dans leur pays.

Au printemps 2020, Jakub Gawron, Paulina Pajak and Paweł Preneta ont été poursuivis en justice par cinq des gouvernements locaux qui avaient adopté de telles déclarations. Ces administrations locales, représentées par l’organisation conservatrice Ordu Iouris (également à l’origine des «chartes régionales des valeurs familiales»), affirment que les militants, avec leur Atlas de la haine, portent atteinte à leur réputation. Ils réclament maintenant des excuses publiques, en Pologne et au Parlement européen, ainsi qu’une indemnisation financière au profit des «organisations en faveur de la famille» dans les cinq régions.

La nomination de Jakub Gawron, Paulina Pajak, Paweł Preneta et Kamil Maczuga au Prix Sakharov est un témoignage de soutien et de reconnaissance envers leur travail créatif, courageux et difficile en faveur des droits fondamentaux des personnes LGBTI, non seulement en Pologne mais partout où ces droits sont menacés.

PE658.278v02-00 6/21 CM\1213925FR.docx FR L’opposition démocratique en Biélorussie, représentée par le Conseil de coordination, une initiative lancée par des femmes courageuses (Svetlana Tikhanovskaïa, Svetlana Alexievitch, Maria Kolesnikova, Volha Kavalkova, Veronika Tsepkalo) et des personnalités politiques et de la société civile (Sergueï Tikhanovski, Ales Bialiatski, Sergueï Dylevski, Stepan Putilo et Nikolaï Statkevitch), Biélorussie

Présentée par le Parti populaire européen, l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates, et Renew Europe

Justification présentée par le groupe PPE:

Une révolution pacifique est en cours en Biélorussie, aux portes de l’Union européenne. Après plusieurs décennies de silence, une nouvelle nation biélorusse a vu le jour et elle réclame des changements démocratiques dans le pays. Comme l’a indiqué Svetlana Tikhanovskaïa dans son allocution devant la commission des affaires étrangères du Parlement européen, c’est une révolution démocratique, une nation qui lutte pour décider en toute indépendance, élire ses dirigeants librement et équitablement, et prendre en main son propre destin.

Il est clairement établi que Svetlana Tikhanovskaïa a remporté les élections du 9 août, avec 60 à 80 % des voix, mais que le régime de Loukachenko a falsifié les résultats du scrutin. Les Biélorusses sont descendus massivement dans la rue pour défendre la victoire de leur révolution démocratique.

Malgré la violence, les intimidations et la torture infligées aux manifestants pacifiques par le régime de Loukachenko, le peuple biélorusse n’a pas peur. De par ses prises de position courageuses en faveur de la démocratie et sa capacité à unir toute l’opposition contre le régime de Loukachenko avant et après les élections, Svetlana Tikhanovskaïa représente pour le peuple biélorusse un encouragement à rester fort dans sa lutte pour la démocratie. Svetlana Tikhanovskaïa et les Biélorusses sont devenus, grâce à leur courage, une source d’inspiration pour de nombreux défenseurs de la démocratie dans le monde.

Svetlana Tikhanovskaïa est aujourd’hui le symbole de cette révolution pacifique et la figure de proue de la Biélorussie. Son rôle exceptionnel exige un courage et une détermination sans précédent. Pourtant dépourvue d’expérience politique, elle est devenue la candidate

CM\1213925FR.docx 7/21 PE658.278v02-00 FR indépendante à la présidence à la place de son mari, le blogueur et dissident Sergueï Tikhanovski, qui avait été arrêté à la suite de fausses accusations et qui est toujours emprisonné par Lukashenko. Sa campagne électorale a été marquée par une unité sans précédent, tous les principaux acteurs et forces d’opposition s’étant unis pour soutenir sa candidature. Ces trois femmes, Svetlana Tikhanovskaïa, Maria Kolesnikova et Veronika Tsepkalo, sont devenues une manifestation éloquente de l’unité nationale. Svetlana Tikhanovskaïa a remporté les élections mais, deux jours plus tard, elle a été contrainte par le régime de Loukachenko de fuir la Biélorussie. Aujourd’hui en exil, réunie avec ses enfants en Lituanie, pays voisin, tandis que son mari est retenu en otage par Loukachenko, elle reste la porte-parole de la nation biélorusse qui réclame un changement démocratique.

Le Conseil de coordination, qui représente les citoyens de Biélorussie, a été créé par Svetlana Tikhanovskaïa le 18 août, neuf jours après les élections, dans l’objectif de trouver une résolution pacifique de la crise. Au lieu d’engager un dialogue constructif avec le Conseil de coordination, Loukachenko et ses autorités intimident et détiennent illégalement ses membres.

......

PE658.278v02-00 8/21 CM\1213925FR.docx FR Justification présentée par le groupe S&D:

Svetlana Tikhanovskaïa est enseignante, militante des droits de l’homme et la principale candidate de l’opposition aux élections présidentielles biélorusses de 2020. C’est l’épouse du militant et blogueur populaire Sergueï Tikhanovski, qui était candidat à la même élection jusqu’à son arrestation en mai; après quoi, elle a annoncé son intention de se présenter à sa place. Maria Kolesnikova est musicienne, militante politique et membre du présidium du Conseil de transition. C’était la directrice de campagne de Viktor Babariko pour les élections présidentielles. À la suite du rejet de la candidature de Babariko et de son arrestation, elle a soutenu la campagne de Svetlana Tikhanovskaïa. Veronika Tsepkalo est une femme d’affaires et une militante politique. Son mari, , s’est vu refuser l’inscription en tant que candidat à la présidence en Biélorussie. Après que Valery et leurs enfants ont quitté le pays, Veronika est devenue la représentante de son mari lors des rassemblements de campagne de Tikhanovskaïa.

Avant les élections présidentielles de 2020, Alexandre Loukachenko avait insisté sur le fait que la Biélorussie n’était pas prête à avoir une femme comme présidente, mais le trio Tikhanovskaïa, Kolesnikova et Tsepkalo montre qu’il avait tort.

Le 17 juillet dernier, les trois femmes représentant les principaux candidats de l’opposition ont fusionné leurs campagnes, opposant leur «solidarité féminine» à Loukachenko.

Ensemble, elles sont parvenues à déclencher une activation et une mobilisation sans précédent de la société biélorusse et sont devenues le principal symbole de l’opposition, s’élevant contre un dictateur au pouvoir depuis 26 ans. Elles ont incarné la lutte contre le régime en sensibilisant les citoyens biélorusses ordinaires et en leur donnant espoir, tandis que leurs rassemblements dans tout le pays ont attiré des milliers de partisans.

Après qu’Alexandre Loukachenko a été officiellement déclaré le candidat victorieux d’une compétition entachée d’allégations de fraude électorale généralisée, l’opposition unie a revendiqué la victoire décisive au premier tour de Tikhanovskaïa, avec au moins 60 % des voix, et a demandé à Loukachenko de commencer à négocier le transfert du pouvoir.

En réaction aux résultats largement reconnus comme frauduleux des élections, de grandes manifestations pacifiques ont éclaté dans tout le pays. Le régime a réagi par un niveau sans précédent de violence et de répression, mais la société biélorusse ne baisse pas les bras.

CM\1213925FR.docx 9/21 PE658.278v02-00 FR Entre-temps, l’équipe de campagne de Tikhanovskaïa a créé un Conseil de coordination afin de faciliter un transfert pacifique du pouvoir. Svetlana Tikhanovskaïa soutient activement depuis l’étranger la révolution biélorusse et les droits fondamentaux de l’homme, tandis que Maria Kolesnikova est devenue la présidente du Conseil de transition à . Veronika Tsepkalo a fui la Biélorussie pour la Pologne voisine après avoir reçu des menaces d’arrestation du gouvernement.

Les trois femmes poursuivent leur combat pour la liberté dans leur pays, tout en restant une source d’inspiration pour leur société et pour les défenseurs des droits de l’homme dans le monde entier. Leur décerner le prix Sakharov serait un symbole fort de soutien de la démocratie et des mouvements de femmes luttant pour la liberté.

Svetlana Alexievitch, membre du Conseil national de coordination de Biélorussie

Lauréate du prix Nobel en 2015, Svetlana Alexievitch ne ménage pas ses critiques à l’égard d’Alexandre Loukachenko. Après la création du Conseil national de coordination de Biélorussie par Svetlana Tikhanovskaïa pour faciliter un transfert pacifique du pouvoir, Svetlana Alexievitch est devenue membre de son présidium. Une procédure pénale a été rapidement ouverte contre le Conseil, au motif que sa création serait illégale, porterait atteinte à la sécurité nationale et constituerait une tentative de prendre le pouvoir. Malgré les intimidations et interrogations de la commission d’enquête biélorusse et l’emprisonnement ou l’expulsion forcée du pays de tous les membres du Conseil, sauf elle, Svetlana Alexievitch reste attachée à sa mission.

Olga Kovalkova également connue sous le nom de Volha Kavalkova est une militante biélorusse et membre du présidium du Conseil de coordinationde Biélorussie, lequel a été créé par la candidate à l’élection présidentielle, Svetlana Tikhanovskaïa, afin de coordonner la transition du pouvoir politique en Biélorussie à la suite des manifestations de 2020 en Biélorussie et de l’élection présidentielle biélorusse contestée de 2020. En novembre 2019, a annoncé son intention de se présenter au poste de président de Biélorussie lors des prochaines élections. Elle a déclaré: «Les autorités devraient voir qu’il y a plus de personnes qui veulent le changement que de personnes qui sont de l’autre côté du système. L’opposition devrait avoir pour mission d’unir les citoyens au sein d’un front tangible uni, afin que les autorités sachent qu’il y a des personnes capables de dicter leurs conditions.» En août 2020, Olga Kovalkova a rejoint le présidium du Conseil de coordination, qui vise à coordonner la transition du pouvoir politique du président Alexandre Loukachenko, qui prétend avoir remporté une victoire écrasante à l’élection présidentielle biélorusse de 2020. Olga Kovalkova a représenté Svetlana Tikhanovskaïa lors de la formation du Conseil. Le 20 août dernier, Alexandre Koniouk, le procureur général de Biélorussie, a engagé une procédure pénale contre les membres du Conseil de coordination en vertu de l’article 361 du code pénal biélorusse, au motif que celui-ci tenterait de s’emparer du pouvoir de l’État et porterait atteinte à la sécurité nationale. Le 24 août 2020, Olga Kovalkova et son homologue au présidium du Conseil, Sergueï Dilevski,

PE658.278v02-00 10/21 CM\1213925FR.docx FR ont été emprisonnés par les services de sécurité alors qu’ils tentaient de soutenir les travailleurs en grève de l’usine de tracteurs de Minsk. Le jour suivant, Olga Kovalkova a été condamnée à 10 jours d’emprisonnement. Le 5 septembre dernier, Olga Kovalkova s’est enfuie à Varsovie (Pologne) après sa libération de prison. Elle a indiqué que les autorités l’ont mise en garde contre de nouvelles arrestations si elle ne quittait pas le pays. Le même jour, dans la nuit, elle a été contrainte de quitter le pays par les autorités qui l’ont expulsée de force de Biélorussie.

Sergueï Tikhanovski, prisonnier politique, blogueur vidéo, dissident, militant pour la démocratie

Sergueï Tikhanovski est un candidat de l’opposition biélorusse qui a été exclu des élections présidentielles de 2020 et arrêté; il est reconnu comme prisonnier politique par les organisations de défense des droits de l’homme. C’est un Youtubeur, un blogueur vidéo, un dissident et un militant pour la démocratie. Sa chaîne YouTube «Country for Life», consacrée à des histoires de Biélorusses ordinaires et critiques à l’égard du régime de Loukachenko, a été lancée en 2019 et a réussi à attirer 243 000 abonnés. L’emprisonnement de Sergueï Tikhanovski a conduit son épouse, Svetlana Tikhanovskaïa, à rejoindre la course présidentielle et a donné le coup d’envoi aux manifestations pacifiques auxquelles nous assistons aujourd’hui en Biélorussie.

Ales Bialiatski, fondateur du Centre des droits de l’homme «Viasna» Ales Bialiatski est l’un des défenseurs des droits de l’homme les plus reconnus en Biélorussie. En 1996, il a fondé le Centre des droits de l’homme «Viasna». Son travail est constamment pris pour cible par le régime de Loukachenko et, entre novembre 2011 et juin 2014, Ales Bialiatski a été soumis à un régime de détention rigoureux sur de fausses accusations et a été reconnu prisonnier d’opinion. Après les élections du 9 août dernier, Ales Bialiatski a rejoint le présidium du Conseil national de coordination de Biélorussie, où il a dirigé la mise en place du groupe de travail sur les droits de l’homme. Ales Bialiatski a été proposé à deux reprises pour le prix Nobel de la paix ainsi que pour le prix Sakharov.

Sergueï A. Dilevski est un ingénieur biélorusse, membre depuis le 22 août 2020 du présidium du Conseil de coordination de Biélorussie, lequel vise à coordonner la transition du pouvoir politique en Biélorussie à la suite des manifestations de 2020 en Biélorussie et de l’élection présidentielle biélorusse de 2020. Sergueï Dilevski est né le 1er septembre 1989 à Minsk de parents issus de la classe ouvrière qui, à la date du 21 août 2020, étaient employés à l’usine de tracteurs de Minsk (MTZ). Il a étudié la construction mécanique dans une école professionnelle spécialisée de Minsk et a choisi de devenir trempeur d’acier. À la suite de l’élection présidentielle biélorusse de 2020 et des manifestations de 2020 en Biélorussie, au début du mois d’août dernier, Sergueï Dilevski est pris d’un sentiment de colère face à la répression violente exercée par les forces de sécurité à l’encontre des manifestants. Il conduit plusieurs manifestants à l’hôpital et appelle à la grève à l’usine de tracteurs de Minsk

CM\1213925FR.docx 11/21 PE658.278v02-00 FR (MTZ). Son mouvement de grève est rejoint par des travailleurs demandant la libération des prisonniers politiques et de nouvelles élections; il mène un groupe de 1 000 travailleurs lors d’une marche vers le centre de Minsk. Le 17 août, il mène une marche de 5 000 travailleurs en grève de l’usine de tracteurs de Minsk (MTZ). Le 18 août, Sergueï Dilevski signale que 50 personnes qui avaient manifesté en face de l’usine pour soutenir les travailleurs ont été détenues durant une courte période. Le 19 août, Sergueï Dilevski est choisi comme l’un des membres du présidium du Conseil de coordination de Biélorussie, lequel vise à coordonner la transition du pouvoir politique du président Alexandre Loukachenko, qui prétend avoir remporté l’élection présidentielle biélorusse du 9 août 2020. Le 20 août dernier, Alexandre Koniouk, le procureur général de Biélorussie, a engagé une procédure pénale contre les membres du Conseil de coordination en vertu de l’article 361 du code pénal biélorusse, au motif que celui-ci tenterait de s’emparer du pouvoir de l’État et porterait atteinte à la sécurité nationale. Le 21 août, Sergueï Dilevski était devenu une «étoile politique» selon le New York Times. Sergueï Dilevski a déclaré qu’il considérait que le système industriel biélorusse était inefficace et que l’absence d’oligarques en Biélorussie était «loin d’être une réussite», car cela signifiait que des hommes d’affaires «sensés» ne souhaitaient pas investir en Biélorussie. Sergueï Dilevski a affirmé que la politique serait «la dernière chose [qu’il] souhaiterait faire» et a ensuite fait part de son intention d’écarter Loukachenko du pouvoir. Il estime que Svetlana Tikhanovskaïa est la présidente légitime de Biélorussie. Il fait valoir que «plus que tout, Loukachenko a peur des protestations des ouvriers de l’usine; c’est pourquoi il essaie d’effrayer les organisateurs des grèves et d’arrêter ces dernières». Le 21 août 2020, Sergueï Dilevski et , son collègue au sein du présidium, se sont rendus dans les locaux de la commission d’enquête de la commission de la sécurité nationale de la République de Biélorussie (KGB) pour y être interrogés; ils ont ensuite été relâchés. Le 24 août 2020, Sergueï Dilevski a été placé en détention par les services de sécurité aux côtés d’Olga Kovalkova, elle aussi membre du présidium, alors qu’ils tentaient tous deux d’apporter leur soutien aux travailleurs en grève de l’usine de tracteurs de Minsk. Le lendemain, il a été condamné à dix jours d’emprisonnement. Le 27 août 2020, l’avocat de Sergueï Dilevski n’avait pas encore pu lui rendre visite et son lieu de détention était inconnu.

Stepan Putilo, fondateur de

À 22 ans, Stepan Putilo représente la plus jeune génération d’opposants à Loukachenko. En 2015, alors qu’il est encore étudiant, il fonde NEXTA, une chaîne Telegram qui compte environ 3 millions d’abonnés. Grâce à l’application Telegram, NEXTA parvient à contourner les perturbations de l’internet provoquées par les autorités biélorusses et joue un rôle fondamental dans la mobilisation de la société civile et le partage d’informations ainsi que de photos et de vidéos des manifestations pacifiques en Biélorussie et des violences perpétrées à l’encontre des manifestants par les services répressifs. Une procédure pénale a été engagée contre NEXTA. Stepan Putilo risque jusqu’à 15 années de prison pour l’organisation d’«émeutes de masse». Il réside actuellement en Pologne.

PE658.278v02-00 12/21 CM\1213925FR.docx FR Nikolaï Statkevitch, prisonnier politique

Nikolaï Statkevitch est un important responsable politique biélorusse et un opposant de longue date à Loukachenko. Il a été emprisonné à plusieurs reprises pour dissidence et est largement considéré comme un prisonnier d’opinion. En 2010, il est l’un des candidats de l’opposition démocratique à l’élection présidentielle face à Loukachenko. En mai 2020, il est à nouveau arrêté alors qu’il assiste à une collecte de signatures pour la candidature de Svetlana Tikhanovskaïa aux élections présidentielles. Il compte parmi les personnes, plus de 40 au total, actuellement emprisonnées pour des raisons politiques en Biélorussie.

......

CM\1213925FR.docx 13/21 PE658.278v02-00 FR Justification présentée par le groupe RE:

Le groupe Renew Europe nomine pour le prix Sakharov 2020 l’opposition démocratique en Biélorussie, représentée – parmi bien d’autres – par Svetlana Tikhanovskaïa, présidente élue de la Biélorussie, Sergueï Tikhanovski, blogueur vidéo et prisonnier politique, Ales Bialiatski, fondateur de l’organisation biélorusse de défense des droits de l’homme «Viasna», Stepan Putilo, fondateur de la chaîne Telegram NEXTA, Nikolaï Statkevitch, prisonnier politique et candidat à l’élection présidentielle de 2010, et Svetlana Alexievitch, membre du Conseil national de coordination de Biélorussie et lauréate du prix Nobel.

Le 25 août, Svetlana Tikhanovskaïa a participé à une réunion de la commission AFET. Elle a fait la déclaration suivante devant les députés: «La Biélorussie s’est réveillée. Nous ne sommes plus l’opposition. Nous sommes désormais la majorité. Une révolution pacifique est en marche.»

Cette révolution de la société civile est menée par des femmes d’exception de la scène politique biélorusse. Celles-ci ont contribué à faire naître l’une des plus ardentes expressions de liberté dans l’histoire récente du pays. Au cours du mois dernier, des manifestations record ont eu lieu chaque jour dans les rues de Minsk, rassemblant des foules de plus de 200 000 personnes. Nous assistons à un mouvement du peuple biélorusse, qui s’élève contre le régime criminel d’Alexandre Loukachenko, en place depuis 26 ans. Nous assistons à son combat pour la liberté et l’espoir.

Cette nomination vise dès lors à donner de l’élan à la société civile biélorusse et à manifester clairement le soutien du Parlement européen face au défi important qui l’attend dans sa lutte pour une transition démocratique. Il est important de rappeler que le pays traverse une période unique et que la société civile s’expose à des risques énormes, alors même que la peine de mort est toujours en vigueur.

Les récents événements en Biélorussie ont choqué le monde. Mais les violations des droits de l’homme ne sont malheureusement pas un phénomène nouveau dans la «dernière dictature d’Europe».

La société civile biélorusse a fait preuve de courage, de force et de résilience à de nombreuses occasions malgré la répression, les arrestations arbitraires, la censure et la restriction des libertés individuelles et politiques. Les dernières élections présidentielles, qui ont eu lieu le 9 août, ont néanmoins eu raison de la patience de milliers de citoyens, qui sont descendus en nombre dans les rues de Minsk et d’autres municipalités pour manifester pacifiquement. Les citoyens protestent contre le manque de légitimité des élections, qui n’ont été ni équitables ni libres, et expriment ainsi leur profond mécontentement à l’égard du régime de Loukachenko ainsi que leur désir de liberté.

L’opposition démocratique biélorusse est inévitablement un concept très vaste. Cette nomination s’appuie sur une vision globale qui reflète la diversité de l’opposition et soutient clairement le courage et l’héroïsme de la société civile. La nomination que nous proposons est portée par la personne qui symbolise aujourd’hui le changement politique dans le pays, Svetlana Tikhanovskaïa. Elle est entourée par des défenseurs chevronnés des droits de l’homme et par des jeunes qui luttent eux aussi pour la démocratie dans le cadre d’une mobilisation sociale sans précédent.

PE658.278v02-00 14/21 CM\1213925FR.docx FR Nous sommes témoins d’un moment historique, d’une renaissance de l’identité nationale biélorusse qui pourrait bien changer l’histoire de la Biélorussie, voire d’une partie de l’Europe. Ce prix nous offre la possibilité d’adresser un message de soutien clair au peuple biélorusse. Un message de solidarité et d’espoir. Un message de liberté.

Svetlana Tikhanovskaïa, présidente de la Biélorussie élue par le peuple

Svetlana Tikhanovskaïa est à la tête de l’opposition politique biélorusse. Elle a été élue présidente de la Biélorussie par le peuple. Son programme électoral s’appuyait sur un simple pari commun, celui du changement. Le point clé de sa campagne, qui en est aussi le slogan: la tenue d’élections libres et équitables. Au lendemain des élections, elle s’est rendue à la Commission électorale centrale de Biélorussie afin de présenter une demande officielle de recomptage des voix; elle y a été retenue pendant plusieurs heures et a fait l’objet d’intimidations. Elle a ensuite été directement escortée à la frontière lituanienne par des fonctionnaires biélorusses. Elle poursuit son combat pour la démocratie depuis Vilnius.

Svetlana Alexievitch, membre du Conseil national de coordination de Biélorussie

Lauréate du prix Nobel en 2015, Svetlana Alexievitch ne ménage pas ses critiques à l’égard d’Alexandre Loukachenko. Après la création du Conseil national de coordination de Biélorussie par Svetlana Tikhanovskaïa pour faciliter un transfert pacifique du pouvoir, Svetlana Alexievitch est devenue membre de son présidium. Une procédure pénale a été rapidement ouverte contre le Conseil, au motif que sa création serait illégale, porterait atteinte à la sécurité nationale et constituerait une tentative de prendre le pouvoir. Malgré les intimidations et interrogations de la commission d’enquête biélorusse et l’emprisonnement ou l’expulsion forcée du pays de tous les membres du Conseil, sauf elle, Svetlana Alexievitch reste attachée à sa mission.

Sergueï Tikhanovski, prisonnier politique, blogueur vidéo, dissident, militant pour la démocratie

Sergueï Tikhanovski est un candidat de l’opposition biélorusse qui a été écarté et arrêté pour les élections présidentielles de 2020, reconnu comme prisonnier politique par les organisations de défense des droits de l’homme. Il est Youtubeur, blogueur vidéo, dissident et militant pour la démocratie. Sa chaîne YouTube «Country for Life», consacrée à des histoires de Biélorusses ordinaires et critique à l’égard du régime de Loukachenko, a été lancée en 2019 et a réussi à attirer 243 000 abonnés. L’emprisonnement de Sergueï Tikhanovski a conduit son épouse, Svetlana Tikhanovskaïa, à rejoindre la course présidentielle et a donné le coup d’envoi aux manifestations pacifiques auxquelles nous assistons aujourd’hui en Biélorussie.

CM\1213925FR.docx 15/21 PE658.278v02-00 FR Stepan Putilo, fondateur de NEXTA

À 22 ans, Stepan Putilo représente la plus jeune génération d’opposants à Loukachenko. En 2015, alors qu’il est encore étudiant, il fonde NEXTA, une chaîne Telegram qui compte environ 3 millions d’abonnés. Grâce à l’application Telegram, NEXTA parvient à contourner les perturbations de l’internet provoquées par les autorités biélorusses et joue un rôle fondamental dans la mobilisation de la société civile et le partage d’informations ainsi que de photos et de vidéos des manifestations pacifiques en Biélorussie et des violences perpétrées à l’encontre des manifestants par les services répressifs. Une procédure pénale a été engagée contre NEXTA. Stepan Putilo risque jusqu’à 15 années de prison pour l’organisation d’«émeutes de masse». Il réside actuellement en Pologne.

Ales Bialiatski, fondateur du Centre des droits de l’homme «Viasna»

Ales Bialiatski est l’un des défenseurs des droits de l’homme les plus reconnus en Biélorussie. En 1996, il a fondé le Centre des droits de l’homme «Viasna». Son travail est constamment pris pour cible par le régime de Loukachenko et, entre novembre 2011 et juin 2014, Ales Bialiatski a été soumis à un régime de détention rigoureux sur de fausses accusations et a été reconnu prisonnier d’opinion. Après les élections du 9 août dernier, Ales Bialiatski a rejoint le présidium du Conseil national de coordination de Biélorussie, où il a dirigé la mise en place du groupe de travail sur les droits de l’homme. La candidature d’Ales Bialiatski a été proposée à deux reprises pour le prix Nobel de la paix ainsi que pour le prix Sakharov.

Mikalaï Statkiévitch, prisonnier politique

Mikalaï Statkiévitch, également appelé Nikolaï Statkevitch, est un important responsable politique biélorusse et un opposant de longue date à Loukachenko. Il a été emprisonné à plusieurs reprises pour dissidence et est largement considéré comme un prisonnier d’opinion. En 2010, il est l’un des candidats de l’opposition démocratique à l’élection présidentielle face à Loukachenko. En mai 2020, il est nouveau été arrêté alors qu’il assiste à une collecte de signatures pour la candidature de Svetlana Tikhanovskaïa à l’élection présidentielle. Il compte parmi les personnes, plus de 40 au total, actuellement emprisonnées pour des raisons politiques en Biélorussie.

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PE658.278v02-00 16/21 CM\1213925FR.docx FR L’opposition démocratique en Biélorussie représentée par Svetlana Tikhanovskaïa

Présentée par les Conservateurs et Réformistes européens

Photo: Наша Ніва, nn.by

Depuis maintenant un mois, des milliers de Biélorusses manifestent dans tout le pays contre les élections falsifiées du 9 août, à la suite desquelles Alexandre Loukachenko a revendiqué un sixième mandat de président. Les manifestants, issus de tous les horizons et de toutes les catégories professionnelles, y compris des ouvriers d’usines, des représentants des médias, des étudiants et même d’anciens policiers, réclament la démission du président. Les manifestations et le soutien du public aux manifestants et l’attitude de la société envers les manifestations témoignent de l’incroyable solidarité de la société biélorusse. Nous assistons, en ce moment historique, à une renaissance de l’identité nationale biélorusse qui est susceptible de modifier l’histoire du pays, et, partant, de cette région de l’Europe. Les jours du «dernier dictateur d’Europe» sont comptés après 26 ans au pouvoir; sa chute viendra aussi symboliquement mettre un terme à l’effondrement de l’Union soviétique, dissoute en vertu des accords signés en Biélorussie en 1991. Nous estimons que le prix Sakharov pour l’opposition démocratique, représentée par Svetlana Tikhanovskaïa, enverrait un message clair de soutien et de solidarité du Parlement européen au

CM\1213925FR.docx 17/21 PE658.278v02-00 FR peuple biélorusse, qui a manifesté pacifiquement dans les rues de Minsk, mais aussi des petites villes et municipalités dans tout le pays. Les Biélorusses font preuve d’un courage, d’une force et d’une détermination hors du commun, alors qu’ils sont soumis à la répression, à la torture, qu’ils risquent de perdre leur emploi ou d’être renvoyés de l’université. Comme l’a déclaré le peuple biélorusse lui-même, ces manifestations n’ont pas de meneurs. Nous voyons dans les rues des femmes et des hommes courageux, des jeunes et des plus âgées, des étudiants et des ouvriers. Nous avons été témoins de nombreux exemples de solidarité dans tous les pans de la société. Et ce sentiment de solidarité, la lutte commune pour les droits du peuple biélorusse, toutes ces émotions, personne ne peut les leur voler ni se les approprier. C’est pourquoi nous voudrions proposer la candidature au prix Sakharov de l’opposition démocratique en Biélorussie, représentée par Svetlana Tikhanovskaïa. Il s’agit d’un mouvement aux visages multiples: journalistes et représentants des médias indépendants victimes de la répression, familles des manifestants tués, personnes torturées dans les prisons, ouvriers, organisateurs de manifestations de solidarité des femmes ou dirigeants de l’opposition. Nous pensons que Svetlana Tikhanovskaïa, en tant que dirigeante du Conseil de coordination et principale adversaire de Loukachenko lors des élections, est la personne qui incarne le mieux l’opposition démocratique en Biélorussie. Nous sommes convaincus qu’un geste d’une telle symbolique est la meilleure manière de rendre hommage au courage, à l’unité, à la force et à la détermination de la société biélorusse.

PE658.278v02-00 18/21 CM\1213925FR.docx FR Les militants de Guapinol et Berta Cáceres (à titre posthume), Honduras

Présentés par les Verts/Alliance libre européenne, la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique

Les défenseurs de l’environnement de Guapinol sont membres du comité municipal pour la défense des biens communs et publics de Tocoa, au Honduras: Porfirio Sorto Cedillo, José Avelino Cedillo, Orbin Naún Hernández, Kevin Alejandro Romero, Arnold Javier Aleman, Ever Alexander Cedillo, Daniel Marquez et Jeremías Martínez Díaz.

Ils sont en détention provisoire depuis maintenant un an, sans aucune justification d’ordre juridique en lien avec leur participation à un campement de protestation pacifique contre les activités de l’entreprise minière Inversiones Los Pinares, dont les activités avaient entraîné la contamination des eaux des rivières Guapinol et San Pedro par de lourds sédiments, rendant l’eau inutilisable pour les communautés qui en dépendent. L’Amérique centrale étant actuellement au centre de la pandémie de Covid-19, ces défenseurs de l’environnement sont clairement exposés à un danger dans des prisons surpeuplées.

Leur procès a été entaché d’une série d’irrégularités judiciaires et jalonné de campagnes de diffamation contre les défenseurs de l’environnement. L’accusation n’a pas non plus présenté de preuves solides pour justifier cette détention prolongée. Berta Cáceres était une écologiste courageuse et une éminente militante des droit à la terre de la communauté indigène lenca au Honduras. Elle a été assassinée à son domicile le 3 septembre 2016. Pendant plus de vingt ans, elle a lutté contre l’accaparement des terres, l’abattage illégal et les projets de grande ampleur tels que la centrale hydroélectrique d’Agua Zarca.

Le 30 novembre 2018, sept hommes ont été condamnés pour son assassinat. Le tribunal a estimé que les hommes avaient été engagés par des cadres de Desa, l’entreprise qui construit un barrage sur le territoire du peuple lenca. Le procès contre Roberto David Castillo Mejía, président de Desa, accusé d’être le commanditaire et la «tête» intellectuelle de l’assassinat, vient de commencer en septembre 2020.

Selon Global Witness, l’année 2019 a connu un record d’assassinats à l’encontre de défenseurs de la terre et de l’environnement. Les défenseurs de l’environnement qui s’élèvent contre les projets miniers sont plus particulièrement visés. En outre, le Honduras est le pays qui compte le plus haut taux de meurtres par habitant au monde. Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire d’attirer l’attention sur les violences et les attaques auxquelles sont constamment

CM\1213925FR.docx 19/21 PE658.278v02-00 FR confrontés les défenseurs de l’environnement, et de souligner qu’il ne saurait être question de recourir à des mesures extraordinaires pour limiter les droits fondamentaux de manière permanente ou arbitraire, ni pour réduire au silence les citoyens et les groupes qui œuvrent en faveur de la défense des droits de l’homme.

PE658.278v02-00 20/21 CM\1213925FR.docx FR Mgr Najib Mikhael Moussa, archevêque de Mossoul, Iraq

Présenté par le groupe «Identité et démocratie»

Né en 1955, Najib Mikhael Moussa grandit dans une famille chaldéenne à Mossoul. Il ressort diplômé de l’Institut supérieur du pétrole de Bagdad et devient ingénieur. Il entre dans l’ordre des Dominicains et effectue son noviciat à Lille et Strasbourg, en France. Il professe ses vœux en décembre 1981 et est ordonné prêtre en mai 1987 par Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran (Algérie). Il obtient un diplôme de théologie pratique et de communication, ainsi qu’une maîtrise de théologie catholique. En janvier 1988, il devient archiviste au couvent des dominicains de Mossoul, en Iraq. En septembre 1990, il devient directeur-fondateur du Centre numérique des manuscrits orientaux de Mossoul. En mars 2001, il rejoint la commission œcuménique des évêques de Ninive. Plus tard, il étudie la théologie pastorale et la communication à Babel College à Bagdad. En 2007, il se réfugie à Qaraqoch, dans la plaine de Ninive, en raison de la persécution de chrétiens à Mossoul. Lors de l’arrivée de l’État islamique à Mossoul dans la nuit du 6 au 7 août 2014, Najib Mikhael Moussa assure l’évacuation des chrétiens, des Syriaques et des Chaldéens vers le Kurdistan irakien, en emportant avec lui quelque 800 manuscrits datés du XIIIe au XIXe siècle, qu’il transportait de Qaraqoch vers Mossoul. Durant sa période de refuge, il numérise ces manuscrits et vient en aide aux chrétiens réfugiés dans la plaine de Ninive. Les documents sauvés sont plus tard exposés aux Archives nationales et à l’Institut du monde arabe à Paris, ainsi qu’en Italie. Parmi ces manuscrits se trouvaient des textes de spiritualité chrétienne et musulmane écrits en araméen, syriaque, arabe et arménien. Par ailleurs, depuis 1990, Najib Mikhael Moussa contribue à la sauvegarde de 8 000 autres manuscrits et 35 000 documents de l’Église d’Orient. Monseigneur Najib œuvre à la préservation et à la diffusion de ce patrimoine unique, malgré des conditions de vie extrêmement difficiles, qu’il partage avec les réfugiés, les aidant du mieux qu’il peut. Il n’a eu de cesse d’aider la communauté Yezidi, dont il est l’un des spécialistes les plus renommés au monde, et dont les réfugiés affluent au Kurdistan irakien. Le synode des évêques catholiques chaldéens élit Najib Mikhael Moussa archevêque chaldéen de Mossoul, un poste de facto vacant depuis l’arrivée de l’État islamique en 2014. Le pape François confirme cette élection le 22 décembre 2018.

CM\1213925FR.docx 21/21 PE658.278v02-00 FR