ACTES

RENCONTRES ARTS ET AMÉNAGEMENT dans les territoires du Grand Paris

29I09I16 Friche industrielle Babcock, La Courneuve 2 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 OUVERTURE 4 ARTISTIQUES INTÉGRÉES AVEC DESDYNAMIQUES FAIRE MÉTROPOLE 7 DES TERRITOIRES » « ARTS ETAMENAGEMENT PRÉSENTATION DUPLANGUIDE 6 la Communication auprès delaministreCultureet d’Urbanisme deParis Martin Vanier Pierre Stéphane Marie-Pierre Patrick Hortense Directrice dupOlau–Pôledesartsurbains ANIMÉE PARMAUDLEFLOC’H TABLE RONDE Pascal Nicole DaCosta Gilles Poux, Patrick des Affairesculturellesd’Île-de- Pôle desartsurbains de PlaineCommune études, CommissariatGénéralàl’Égalité desTerritoires Mansat sommaire Ferren Braouezec Braouezec Archambault Cordobes maire deLaCourneuve,vice-président Bouchaudy , géographe,professeur àl’École , directeur-adjointdupOlau– , conseillerdelaMaire,VilleParis , directriceRégionale , présidentdePlaineCommune , , responsabledelaprospectiveetdes président dePlaineCommune , directricedelaMC93 , chargéedemission D’UN LIEUTEMPORAIREMENTINOCCUPÉ VINCENT-DE-PAUL, PARIS :INVESTISSEMENT « LES GRANDSVOISINS »,HÔPITALSAINT- ET PRÉFIGURATION OCCUPATIONS TEMPORAIRES DYNAMIQUES ARTISTIQUES, 12 DE LARÉGIONÎLE-DE-FRANCE URBANISME TRANSITOIRE PRÉSENTATION DUDISPOSITIF MÉTIERS DELACONCEPTIONURBAINE D’INTÉRÊT, :DÉCLOISONNERLES « PLAY GROUES »APPELÀMANIFESTATIONS 10 Métropolitaines, Conseilrégionald’Île-de-France de laPlanification,l’AménagementetdesStratégies directrice del’aménagementurbain,EPADESA Nicolas Architecte, Bellastock ANIMÉE PARPAULCHANTEREAU TABLE RONDE Élodie Lachaud Céline Crestin Laurence Geneviève Marion Simon Laisney au cabinetdeJeanLouisMissika,VilleParis directrice del’aménagement,VilleNanterre directrice dudéveloppementculturel,Ville deNanterre Waller Detrie Dupouy-Veyrier Bernanos , conseillèreurbanismeetattractivité , , directeur,Yeswecamp , directeurgénéral,PlateauUrbain , chargéedemissionàlaDirection , , FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 3 , président de Plaine Commune , directeur général adjoint, , directrice du pOlau – , vice-présidente au Développement , chargée de mission Territoire de la , chargée de mission Territoire , directrice générale adjointe en charge , metteur en scène, Friches théâtre urbain , architecte, Président du 6B Roy Chum Premel Braouezec Harper Cocheton Le Floc’h Culturel de la Métropole du Grand Paris du développement urbain et social, Plaine Commune Plaine Commune Développement Patrick Danièle Sarah David Maud TABLE RONDE , directeur ANIMÉE PAR PASCAL FERREN des arts urbains Adjoint du pOlau – Pôle Valentine Damaly Julien Beller Pôle des arts urbains culture et de la création, Plaine Commune 20 23 MOTS DE CLÔTURE PLAINE COMMUNE, DYNAMIQUES DYNAMIQUES PLAINE COMMUNE, ET PRODUCTION ARTISTIQUES URBAINE D’INNOVATION LA DÉMARCHE « TERRITOIRE DE LA CULTURE LA DÉMARCHE « TERRITOIRE PLAINE COMMUNE – ET DE LA CRÉATION » UNE EXPÉRIENCE PILOTE , responsable de la culture Bécherand , chargée de projets, mission , maitre de conférences en géographie, , directeur de la culture, du patrimoine, Billot Guinard

Raynal

et de la création, Société du Grand Paris ENS Paris Pauline Françoise David Pierre-Emmanuel DIALOGUE ANIMÉ PAR STÉPHANE LEMOINE 5 Urbaniste Architecte, AP du sport et des loisirs, Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis de coopération territoriale, Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis L’ART ET LA CULTURE DANS L’ESPACE PUBLIC, L’ART ET LA CULTURE DANS L’ESPACE PUBLIC, DES CHANTIERS STRATÉGIQUES POUR LE TERRITOIRE

19 ÉTAT DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE : DE L’ART DE FABRIQUER ET DE PENSER LA VILLE 16 DYNAMIQUES ARTISTIQUES, MOBILITÉ ET MAILLAGE DU TERRITOIRE LE SCHÉMA DIRECTEUR DES ACTIONS CULTURELLES DE LA SOCIÉTÉ DU GRAND PARIS (SGP), CONNECTER LA CULTURE ET L’INFRASTRUCTURE 4 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 5

” Nicole Da Costa CULTURELLES D’ÎLE-DE-FRANCE D’ÎLE-DE-FRANCE CULTURELLES DIRECTRICE RÉGIONALE DES AFFAIRES DES AFFAIRES RÉGIONALE DIRECTRICE

Gilles Poux DANS LES TERRITOIRES DU GRAND PARIS ». GRAND DU LES TERRITOIRES DANS L’ambition est de positionner la culture comme fil rouge comme fil la culture positionner est de L’ambition du développement urbain, économique et social du territoire. étude préopératoire dans laquelle ils développent l’idée d’un projet-processus. Ils cherchent à identifier des opportunités, des porteurs potentiels de projets idée temporaires et pérennes pour ce site. Nait alors une : donner carte blanche à la MC93, maison de la culture de Bobigny alors en travaux, pour tester de nouveaux usages sur le site en friche. La MC93 associée à la scène conventionnée Houdremont et la Maison des Jonglages, a alors imaginé différents temps culturels dans l’objectif de réactiver le site, de le donner à voir et de tester son potentiel artistique et culturel. Le choix de ce site pour accueillir la rencontre Arts et Aménagement a donc semblé évident. Aujourd’hui, les recherches autour des relations qui existent entre art, culture et aménagement se développent. Le ministère de la Culture a commandé au pOlau le Plan Guide Arts et Aménagement des territoires, pour documenter l’actualité de cette question et l’illustrer par des exemples concrets. Ce travail est envisagé comme un outil pour développer les échanges entre aménagement et culture au sein du développement territorial. Cette démarche repose sur une conviction, qui rejoint celle de Plaine Commune, celle que l’art et la culture sont au cœur des problématiques liées au vivre- ensemble et qu’ils sont une des modalités de la relation entre la ville en mutation et ses habitants. DANS LES TERRITOIRES DU GRAND PARIS DANS LES TERRITOIRES MAIRE DE LA COURNEUVE, MAIRE DE LA COURNEUVE, ARTS ET AMÉNAGEMENT ET ARTS VICE-PRÉSIDENT DE PLAINE COMMUNE VICE-PRÉSIDENT

OUVERTURE DES RENCONTRES OUVERTURE PRÉSIDENT Patrick Braouezec Patrick DE PLAINE COMMUNE

LE JEUDI 29 SEPTEMBRE 2016, PLAINE COMMUNE ET LE POLAU – PÔLE DES ARTS URBAINS – – PÔLE DES ARTS ET LE POLAU PLAINE COMMUNE 2016, LE JEUDI 29 SEPTEMBRE

ONT CO-ORGANISÉ UNE JOURNÉE DE RENCONTRES SUR LE THÈME « ARTS ET AMÉNAGEMENT ET AMÉNAGEMENT THÈME « ARTS SUR LE UNE JOURNÉE DE RENCONTRES ONT CO-ORGANISÉ Le site de Babcock est un projet emblématique de la démarche Territoire de culture et de création. Aujourd’hui en friche, ce site a accueilli par le passé et jusqu’en 1978 l’activité de l’entreprise Babcock & Wilcox. En 2014, Mathieu Poitevin, Fabrice Lextrait et Marie-Pierre Bouchaudy se voient confier une Cette orientation se traduit en une démarche-projet Cette orientation se traduit en une démarche-projet à Territoire de la culture et de la création, qui consiste imprégner d’une démarche culturelle l’ensemble des politiques publiques portées par Plaine Commune (transport, aménagement, rénovation urbaine, habitat, environnement, économie). Plaine Commune n’exerçant pas la compétence culture, ce travail se fait en articulation avec les politiques culturelles des villes. Cela se traduit par une meilleure attention donnée au patrimoine dans la ville, par des démarches d’accompagnement culturel des mutations urbaines impliquant les habitants, par la promotion de l’art dans la ville, par un accompagnement des artistes et acteurs culturels pour le développement de leurs activités. Plaine Commune est identifiée comme Territoire de la Plaine Commune est identifiée comme Territoire le culture et de la création au sein du Grand Paris, dans en cadre du contrat de développement territorial signé janvier 2014 avec l’État. L’ambition est de positionner la culture comme fil rouge du développement urbain, économique et social du territoire. Plaine Commune, et les neuf villes qui la composent, participent ainsi de l’affirmation que la culture est un moteur de développement urbain, économique et social et un la levier de participation des habitants à la fabrique de ville. C’est cette vision intégrée de la culture que Plaine Commune entend porter à l’échelle métropolitaine. P 6 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 L et desincertitudesambiantes : Elle s’inspireetsenourritdecesnouveauxenjeux d’aménagement : mobilité,écologie,cohésionsociale… La créationartistiqueœuvredésormaisaveclesenjeux dans lesdynamiquesde(re)qualificationurbaine… transformation urbaine,réponsesartistiquesetculturelles intégration destratégiesculturellesauxprojets urbaine, maiségalementautitred’urbanisteculturel : qu’accompagnateur delacréationdanssoninscription producteur deprojetsartistiquesliésàlaville,entant urbaniste, lepOlauinterviententant qu’incubateurou urbains. Crééen2007àl’initiativedeMaudLeFloc’h, le champdelacréationartistiqueetceluidesmondes Le pOlau–Pôledesartsurbainsobserveetagitentre PÔLE DESARTS URBAINS DIRECTEUR-ADJOINT DU POLAU – Pascal Ferren DES TERRITOIRES » « ARTS ETAMÉNAGEMENT PRÉSENTATION DUPLANGUIDE > > qui s’ouvreàdenouvelles commandes. territoriale comme pour lesecteurdelaculture courant structurel,nouvelleopportunité pourl’action initiatives croisantArtsetTerritoire.Elle identifieun objectif derepéreretd’analyserplus 300deces la créationartistiqueduministèrede Culture,apour réalisée pourlecomptedelaDirection généralede des Territoires»estl’uned’elles.Cette étudenationale initiatives. LePlan-Guide«ArtsetAménagement De cesnouveauxenjeuxnaissentdenombreuses   l’obligent àconvoquerdesapprochesinventives. budgétaires, lesquestionsdetransitionécologique, aéroports, zonesdeloisirs,etc.),lesrestrictions contestation deprojetsd’aménagement(barrages, de transformation.Lesmouvementsrécents et desterritoiresestenquêted’outilsdynamiques De l’autre,ledomainedelaproductionville « valeurd’usage»del’art. poindre desdémarchescontextuellesquiprivilégientla D’un côté,ledomainedelacréationartistiquevoit Cette étudemetenexerguedeuxphénomènes : > > de coopération,d’identitéetmédiation. la compétenceculturelleintervientcomme possibleoutil de l’aménagementetl’organisationdesterritoires: les réformesterritorialesinvitentàrepenserlaquestion de l’empowerment–participationcitoyenne.Parailleurs, liées audéveloppementdurable,auxcultures Territoires, encouragéparlespréoccupationsactuelles de lacréationd’un«marché»ArtsetAménagementdes artistique, decettenouvelledemandeterritoriale,etainsi Le Plan-Guidefaitl’étatdecettenouvelleoffre de coopération, d’identitéetdemédiation. compétence culturelle intervient commepossibleoutil de l’aménagementetl’organisation desterritoires :la Les réformesterritoriales invitentàrepenser laquestion   publics, structuresprivées,etc. des institutions,collectivitéslocales,établissements et développementterritorial,sontdésormaisémispar et marchéspublics,croisantapprochesartistiques de nouveauxoutils.Denombreuxappelsàprojets ou l’aménagementréversible,amènentàpenser flexibles ettactiques.Desquestionstellesquel’usage projets, sontrattrapéspardenouvellesapprochesplus à longterme,lestraditionnellesméthodologiesde contemporains. Letout-planification,l’investissement outils classiquesnesontplusadaptésauxenjeux Du côtédel’aménagementdesterritoires,les avec l’espacesocial,lespublicsetterritoires. privilégiant lesprocessusauxformes,eninteragissant production, enconvoquantlatransdisciplinarité, modèles d’actions:eninventantdesde Le mondedelacréationetcultureréviseses

” FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 7

DE PARIS Martin Vanier Vanier Martin Pierre Mansat Mansat Pierre ” VILLE DE PARIS VILLE DE PARIS À L’ÉCOLE D’URBANISME D’URBANISME À L’ÉCOLE CONSEILLER DE LA MAIRE, DE LA MAIRE, CONSEILLER GÉOGRAPHE, PROFESSEUR PROFESSEUR GÉOGRAPHE,

INTÉGRÉES Directrice du pOlau – Pôle des arts urbains – Pôle du pOlau Directrice Archambault LE FLOC’H MAUD ANIMÉE PAR RONDE TABLE Stéphane Cordobes Marie-Pierre Bouchaudy Marie-Pierre ET DE LA COMMUNICATION ET DE LA COMMUNICATION La question qui se pose aujourd’hui à l’art La question qui se pose aujourd’hui à l’art et la culture est : « comment l’art et la culture contemporaine de l’espace de la fabrication participent le territoire sans une nostalgie inutile pour ? et son affirmation CHARGÉE DE MISSION AUPRÈS DE MISSION AUPRÈS CHARGÉE Hortense L’ouverture de saison de la MC93 sur le site des anciennes usines Babcock, ainsi que la journée de cirque portes ouvertes, ont permis de réactiver ce site en friche, et de le faire découvrir aux habitants de La Courneuve des communes environnantes et de le faire redécouvrir aux anciens ouvriers sous un nouveau jour. L’association le de partenaires différents a permis à ce projet de voir son jour et a contribué à mettre en valeur l’esprit du lieu, à voir histoire populaire, ouvrière. Ces actions ont donné les liens qui existent entre développement culturel et développement urbain. Un enjeu important du travail de la MC93 est de penser le territoire avec les artistes. Chaque artiste en résidence a une liberté totale. Il développe quelque chose qui comptera dans son parcours d’artiste mais aussi pour l’espace sur lequel il travaille, les gens qu’il rencontre. La relation que la MC93 a avec eux n’est pas institutionnelle. Elle estime qu’il s’agit de donner à l’artiste les moyens (financiers mais aussi humains) de réaliser un projet. Il lui semble que c’est autant le processus que le résultat final qui compte. L’artiste doit constituer une entité qui déplace les perceptions de manière récurrente. DE LA MINISTRE DE LA CULTURE DE LA MINISTRE DE LA CULTURE ET DES ÉTUDES AU COMMISSARIAT COMMISSARIAT ET DES ÉTUDES AU RESPONSABLE DE LA PROSPECTIVE DE LA PROSPECTIVE RESPONSABLE

GÉNÉRAL À L’ÉGALITÉ DES TERRITOIRES DES TERRITOIRES GÉNÉRAL À L’ÉGALITÉ

PRÉSIDENT DE LA MC93 DIRECTRICE DIRECTRICE AVEC DES DES AVEC MÉTROPOLE FAIRE Patrick Braouezec Patrick DE PLAINE COMMUNE DE PLAINE COMMUNE Hortense Archambault Hortense DYNAMIQUES ARTISTIQUES ARTISTIQUES DYNAMIQUES Finalement, la question qui se pose aujourd’hui à l’art et la culture est : « comment l’art et la culture participent de la fabrication contemporaine de l’espace sans une nostalgie inutile pour le territoire et son affirmation ? » Le concept de territoire renferme la notion de que « vivre-ensemble ». Aujourd’hui, nous affirmons la société contemporaine est défaillante dans le une « vivre-ensemble ». Mais il faut veiller à ne pas avoir le approche nostalgique de la question qui s’appuie sur fantasme de liens sociaux passés qui n’ont jamais existé. Nous expérimentons aujourd’hui une façon différente, ni pire, ni meilleure, de vivre ensemble. La question est alors plutôt de savoir quel « vivre-ensemble » nous voulons : « Est-ce un vivre entre nous ? Entre citoyens du monde ? Entre Européens ? Entre Français ? Entre Franciliens ? Entre habitants de quoi ? ». Le concept de territoire, parce qu’il enferme ce « vivre-ensemble », semble constituer un piège de la pensée collective sur ce qui peut faire société. Nous aurions moins besoin de nous attacher à un territoire que de reconnaître ce qui fait société dans la mobilité et le réseau. La société française est en train de fabriquer une multitude de territoires mais pas de « vivre-ensemble ». Martin Vanier Le concept de « territoire » est épuisé dans sa fonction sociale, collective et culturelle actuelle. Le terme dans « aménagement » renvoie à un vocabulaire employé les années 1960 pour décrire une réalité de cette époque. Aucun de ces deux termes ne permet donc de discuter des phénomènes et des espaces contemporains. 8 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 de viedeshabitantsetusagers. artistique danslavilleservel’améliorationdequalité Les conditionssontdéjàréuniespourquelacréation des conditionsinconfortables.Leprojetestencours. à franchirdemanièrequotidienne,etsouventdans pour denombreusespersonnes,unobjetetsymbole et labanlieueestfondamentalcarlepériphériqueest, Dans laquestionmétropolitaine,lerapportentreParis de leursloisirs... construction deleursespacesvie,mobilités, et d’ancrerlaplacedescitoyensdansleprocessusde car cesdernierspermettentd’investircebouillonnement s’exprime àtraverslacultureetl’artdansl’espacepublic a enviededonnersonavis,participer.C’estcequi au regarddel’effervescencelasociétéfrançaisequi sociale notamment.Orcescrisessontàreconsidérer de crises :politique,environnementale,économiqueet politique singulierdanslequelnoustrouvons,celui La réflexionmenéenepeutfaireabstractiondutemps « Grand Paris ». l’ouverture estcomplète.C’estcequ’exprimeleterme dans sadéfinitiongéographique.Qu’onleveuilleounon, s’enfermer dansunenotiondeterritoirequiseraitstable particulier danssonlienaumonde.Onnepeutpas administratives ouconceptuelles,leGrandParisest le faitqu’ilestdifficiledel’enfermerdansdesfrontières aujourd’hui, alorsquelamétropoleestdéjàlà.Outre Le terme« fairemétropole »estbeaucouputilisé Pierre cohésion sociale.C’estunequestionimportante àse une autreauservicedudéveloppement localetdela cultures distinctes :uneauservicedela métropoleet Le secondécueilseraitdeconsidérerqu’ilyadeux métropolisation « parlebas »àunrangsecondaire. de fait,àrepousserlaconstructionculturelle uniquement parlegrandévénement.Celacontribuerait, Paris, celavoudraitdireinvestirladimensionculturelle majeur, delasociétéduspectacle.DanslecasGrand tout cequitourneautourdelacompétitivité,dugeste Le premierc’estceluidevoirdanslefaitmétropolitain deux écueils. culture, sont-ilsintimementliés ?Àcetteidée,ilexiste On peuts’interrogersurlelienentremétropoleet Stéphane de prendre encompteleshabitants. publiques mais,leplus important, c’estqu’elle permet Une démarche culturelle peuttransformer lespolitiques Mansat Cordobes

du projetcommun. spatiale, ausensd’unembrayeurquipermetdeconstruire qui n’estpassimplementesthétique,maisaussisociale, possible d’allerversunusagedel’artdansunelogique le franchissementettravailenréseau.Ensuite,ilsemble même, l’artrevendiquelecosmopolitisme, principalement dedeuxmanières.D’abord,parsanature un mondecommun.L’artistepeutalorscontribuer mondes estpossible.Ilexistebien,d’oresetdéjà, Guide, onvoitqu’unecommunicationentrecesdeux Au traversdesexpériencesréférencéesdanslePlan- mondes estdépassée. possible quesicettefrontièreinvisibleentrecesdeux qui doitfonctionnerpourseshabitants,etcelan’est poser, notammentdanslaconstructionduGrandParis, les moyenssontrarement àlahauteurdesambitions. avancée pourfaire tomber certainesrésistances,mais on arecoursàdeséquipesd’artistes.C’est unegrande faire delaconcertationmanièreun peu différente, très peudocumentées.Aujourd’hui,quand onveut qu’il fautrecommencerparcequeces expériences sont qu’est initiéeunedémarchedecetype, onal’impression type ontdéjàeulieuetpourtant,partout, àchaquefois qu’elles commandent.Descentainesd’expériences dece intégrer desdémarchesartistiquesauseinprocessus projet. » Lespolitiquespubliquesontdoncintérêtà l’aménageur oulesociologueauseindeladémarche « L’artiste peutavoirlamêmeimportancequel’architecte, reproduite dansdesquestionssociétalespluslarges. ainsi insuffléeparlacréationartistiquepeutensuiteêtre stimulant laparticipationdeshabitants.Ladynamique niveau localenreliantdenombreuxacteurset artistiques permettentdetravaillerladémocratieau de prendreencompteleshabitants.Lesprocessus publiques mais,leplusimportant,c’estqu’ellepermet Une démarcheculturellepeuttransformerlespolitiques et lesréseauxquederelier. des lieux.Ils’agittoutautantdepenserlesflux des politiquesculturellesjusqu’alorsorganiséesautour mobilités plusqued’espacesfixes.Celaremetencause c’est lanécessitédepenserunesociétéquiestfaite générer desprojets.Cequisembleaujourd’huichanger, rendu comptequ’enéprouvantlesespaces,onpouvait un changementdeparadigmeimportant,quandons’est ont permisdesecouerlesreprésentations.Celaa capitalisé, alorsquedenombreusesinitiativesartistiques périmètres. Onaapprisbeaucoupmaisonn’apasassez les politiquesculturelles.Trèsvite,onapoussé C’est surtoutlapolitiquedevillequiafaitbouger envisagée commeunpilierdudéveloppementlocal. Ce n’estqu’àpartirdesannées1980quelacultureest Marie-Pierre Bouchaudy FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 9

Bouchaudy L’enjeu est de construire un maillage métropolitain un maillage métropolitain est de construire L’enjeu identités et des singularités des à partir des territoires. Marie-Pierre Le risque d’instrumentalisation des artistes est très limité quand ils ont des projets forts. En revanche, on peut les craindre une instrumentalisation des populations dans processus de concertation. Les artistes sont en capacité de développer de nouveaux outils de participation des populations pour éviter cet écueil. Mais il y a des besoins, des attentes, des situations Mais il y a des besoins, des des périmètres inégales, des circulations impossibles, L’enjeu est de construire fermés les uns aux autres... à partir des identités un maillage métropolitain et des singularités des territoires. événementielle, mais bien d’un destin commun pour une événementielle, mais bien La culture doit régénérer approche sensible de la ville. les politiques publiques. de centralités et de La métropole est une somme a des lieux, des pratiques, particularités. Partout, il y ou individuelles. des initiatives culturelles, instituées

Braouezec LE FLOC’H MAUD TEMPS DE QUESTIONS / RÉPONSES ANIMÉ PAR des arts urbains – Pôle du pOlau Directrice Plusieurs questions sont posées sur le risque de l’instrumentalisation des artistes dans les processus d’aménagement. C’est pourquoi la culture doit être constitutive au projet C’est pourquoi la culture doit donc pas ici d’une logique métropolitain. Nous ne parlons de gestion ou d’équipements, ni d’une seule approche Patrick revoir nos politiques publiques « Ca n’a pas été évident de et de la culture ! » Nous au travers du prisme de l’art sur des chercheurs, des nous sommes toujours appuyés pour avancer. Certains artistes, pour être interpellés, citoyenne ont montré moments forts de participation à faire de l’« en-commun » que l’art et la fête contribuent autre manière. durable et à faire la ville d’une Le risque alors, c’est de tomber dans l’anecdotique, alors c’est de tomber dans l’anecdotique, Le risque alors, très important. est vraiment que l’enjeu démocratique particulière risque, une attention toute Pour pallier ce moment clé à la commande publique, doit être portée joue. lequel sa réussite se du projet pendant 10 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 ” La culture doitrégénérer lespolitiquespubliques. FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 11

” Élodie Lachaud CHARGÉE DE MISSION À LA DIRECTION DE MISSION À LA DIRECTION CHARGÉE ET DES STRATÉGIES MÉTROPOLITAINES MÉTROPOLITAINES ET DES STRATÉGIES AU CONSEIL RÉGIONAL D’ÎLE-DE-FRANCE RÉGIONAL CONSEIL AU DE LA PLANIFICATION, DE L’AMÉNAGEMENT DE L’AMÉNAGEMENT DE LA PLANIFICATION, DE LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE Le dispositif a pour objectif d’encourager et de valoriser valoriser et de objectif d’encourager Le dispositif a pour et méthodologies innovantes dans des pratiques le champ de l’aménagement urbain. Le dispositif a pour objectif d’encourager et de valoriser des pratiques et méthodologies innovantes dans le champ de l’aménagement urbain. Les projets soutenus encouragent les acteurs de l’aménagement à réfléchir à des temporalités nouvelles et à prendre conscience des potentialités de leur territoire via l’émergence, l’expérimentation urbaine et architecturale, la préfiguration ou l’activation d’espaces publics, l’occupation artistique et culturelle éphémère, l’expérimentation de nouveaux usages, l’animation et l’activation de chantiers, les actions de participation citoyenne… TRANSITOIRE TRANSITOIRE URBANISME

DISPOSITIF DISPOSITIF DU PRÉSENTATION

Il s’agit d’accélérer la réalisation de projets d’aménagements, d’en favoriser l’appropriation sociale et d’optimiser l’usage du foncier disponible, dans l’espace lieux et dans le temps, redonnant ainsi de la valeur à des délaissés. Ce dispositif s’adresse aux communes et aménageurs ainsi qu’aux associations œuvrant dans le champ économique. Afin de favoriser les actions permettant de transformer le Afin de favoriser les actions permettant de transformer vivant temps long de l’aménagement urbain en un temps et fertile, la Région Île-de-France propose, via un appel à manifestation d’intérêt intitulé « soutien aux initiatives d’urbanisme transitoire », d’aider des démarches d’innovation urbaine tournées vers l’urbanisme temporaire. A 12 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 E Nicolas Detrie investissement d’unlieutemporairementinoccupé « Les grandsvoisins»,hôpitalsaint-vincent-de-paul,paris: Bellastock TABLE RONDE ANIMÉEPAR PAUL CHANTEREAU ET PRÉFIGURATION OCCUPATIONS TEMPORAIRES DYNAMIQUES ARTISTIQUES, par l’aménagementspatialetlacréation d’unespace cohabitation decesdifférentsusages est renduepossible dédié àl’hébergementd’urgenceetun endroitfestif.La 500 personnesytravaillent.Lelieuest àlafoisunespace sont engrandedifficulté,hébergement d’urgence)et en foyerdetravailleursmigrantset350personnesqui 600 personnesysonthébergéesquotidiennement(250 L’ancien hôpitalsetransformeenunvéritablequartier : occupations. contribuer àanimeretactiverlesiteaveclesfutures en yinstallantdesactivitésquipuissentvéritablement solidaire. Lebutétantdepréfigurerlequartieràvenir acteurs culturels,associatifs,etdel’économie sociale charge delamiseà dispositiond’espacespourdes des équipementstemporaires,etPlateauUrbain,en Yes WeCamp,enchargedesaménagementset le tempsdelatransitionavecdeuxautresassociations : alors d’investirl’ancienhôpitaletdelefairevivrependant commenceront qu’en2017.L’associationAurorepropose projet denouveauquartiersurcesite,maislestravauxne l’accueil depersonnesvulnérables.LavilleParisaun Aurore, spécialiséedansl’hébergementd’urgenceet le sitedel’hôpitalSaint-Vincent-de-Paulàl’association En 2012,l’AssistancePublique-HôpitauxdeParisconfie YES WECAMP DIRECTEUR, PLATEAU URBAIN DIRECTEUR GÉNÉRAL, Simon Laisney AU CABINETDEJEANLOUIS VILLEDEPARIS MISSIKA, CONSEILLÈRE URBANISMEETATTRACTIVITÉ Marion Waller pour d’autresquartiersdansParis». (MarionWaller). la Ville,c’esttoutàfaitnouveauetçadevraitnousinspirer projet urbain:« c’estuneexpérienceassezfondatricepour les habitantssemblentplusconfiantsconcernantlefutur nuisances. Finalementlacohabitationsepassebienet animations festivesquipeuventêtreunesourcede un centred’hébergementd’urgence,ainsiquedes ne seréjouissaientpasforcémentdevoirs’implanter place dansunquartieraisédelacapitaleetlesriverains La réussiteduprojetn’étaitpasgarantie,carilprend dans lelieu. une égalelégitimitédesdifférentspublicsàcohabiter codes urbainsdesusagers,etpermettentainsidecréer les aménagementsontpourobjectifdebrouiller « autorisant ». Lesinstallationsartistiqueset différents publicsàcohabiter danslelieu. et permettentainsidecréer uneégalelégitimitédes pour objectifdebrouiller lescodesurbainsdesusagers, Les installations artistiques etlesaménagementsont

” FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 13

Céline Crestin Céline Crestin L’AMÉNAGEMENT URBAIN, DIRECTRICE DE SEINE ARCHE EPA LA DÉFENSE (qui peuvent être Yes We Camp, Plateau Urbain l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul permet de se projeter l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul permet de se projeter et de l’imaginer en un quartier. Même s’il n’est pas possible de complétement bouleverser la programmation initiale, la démarche nourrit tout le monde, que ce soit l’administration ou les politiques. En ce sens, c’est déjà une forme de préfiguration parce que cela change le processus urbain. Afin de prolonger cette question de gouvernance et pour commencer à aborder le modèle économique : il semble que les opérateurs de la préfiguration Un troisième projet a été lancé par l’EPADESA : le projet Un troisième projet a été des Groues va connaître des « Play Groues ». Le quartier Dans ce cadre, l’aménageur et transformations majeures. les futurs aménagements. la ville ont décidé de préfigurer pour imaginer des lieux Un appel à projet a été diffusé favorisant le développement d’animation, des lieux de vie site pour impulser et de nouveaux usages sur le urbaine : « Les grandes lignes, accompagner la transition les grandes intentions du projet sont définies à l’avance mais on ne peut pas tout cadrer et c’est justement ça l’intérêt : laisser de la place pour des initiatives que l’on n’avait pas prévues. Ne pas faire table rase mais s’appuyer dans sur l’existant. Cela permet alors de réinventer le projet le contexte particulier dans lequel il se trouve, et de mieux s’appuyer sur l’existant ». (Céline Crestin). Ces exemples témoignent d’un changement dans la manière de faire : de nouveaux acteurs sont intégrés des dans le processus de construction de la ville. Ils sont nouveaux interlocuteurs pour les habitants et préparent les transitions urbaines.

Laurence Dupouy-Veyrier Dupouy-Veyrier Laurence DÉVELOPPEMENT DU DIRECTRICE VILLE DE NANTERRE CULTUREL, Walter

CHANTEREAU PAUL TEMPS DE QUESTIONS / RÉPONSES ANIMÉ PAR Bellastock Ville de Paris Le fait de moins planifier ce n’est pas un désengagement de la collectivité. Cela revient simplement à faire plus confiance aux acteurs de terrain. C’est donc une manière d’apprendre à travailler plus collectivement. Cela apporte beaucoup à la collectivité. L’occupation temporaire de Marion Comment parvient-on à intégrer de nouveaux acteurs intermédiaires au projet urbain sans complexifier le mode de gouvernance et sans que cela ne paraisse constituer un désengagement de la part de la collectivité ? Sur le chantier du projet d’aménagement « Cœur de Quartier », le laboratoire artistique « Cœur de Chantier » a permis, par une action artistique, « d’embarquer les gens dans la transformation de leur quartier et de les amener à regarder différemment ce qu’est un chantier – d’abord perçu comme source de nuisances » (Céline Crestin). Au total, plus de 40 centres de loisirs et des classes du quartier ont participé à la conception d’œuvres sur le chantier, ce qui représente 900 personnes sur une durée d’environ 3 mois. Les résultats sont positifs : Dans le pavillon du Docteur Pierre, le projet de « Souk Dans le pavillon du Docteur de repenser la programmation Machine » permet à la fois locales et les habitants urbaine, d’intégrer les associations du patrimoine au projet urbain et la réappropriation industriel. Cette expérience a conduit la ville à renouveler la démarche sur d’autres terrains. « On a senti un changement de perspective. La préparation et l’appropriation du futur projet étaient vécues différemment. La participation a permis une meilleure prise en compte de chacun ». (Céline Crestin). Il y a actuellement de nombreux projets d’occupation Il y a actuellement de nombreux par les aménageurs ou temporaire à Nanterre, initiés par les acteurs de la culture. Geneviève Bernanos Geneviève Bernanos L’AMÉNAGEMENT, DIRECTRICE DE VILLE DE NANTERRE » APPEL À MANIFESTATIONS D’INTÉRÊT, NANTERRE : MANIFESTATIONS D’INTÉRÊT, » APPEL À « PLAY GROUES LA CONCEPTION URBAINE LES MÉTIERS DE DÉCLOISONNER I 14 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 soit unestructurecomme Aurorepourluipermettre collectif citoyendans lemontaged’unprojetviable, Notre expertiseportesurcela :accompagner soitun préférons penserdesespacesplusrespirants. une logiquederentabilité,pourfaire du profit.Nous à tropoptimiserl’occupationdesbâtiments dans garantie financière.Nousnecherchons paspourautant avoir àfrappertouteslesportesetd’avoir unecertaine au moyend’unoutilnumériquepermettantdenepas défini uncadrepourgérerlarentréedesredevances dans uneposturedelocataires.Enoutre,nousavons un projetcollectif,plutôtquedespersonnesquisont à sélectionnerdespersonnesquiontenviedepartager s’installer ontcettepossibilité.Etnousfaisonsattention pour faireunecafétéria.Lespersonnesquivontvenir Cela pourradevenirunesallederéunion,unespace Plateau Urbainparexemple,unespaceestlaissélibre. ce quel’onvalaisservivre.Surchaqueétagegérépar espaces généreux,cequiestgratuitdansleprojetet fait quenousparvenionsàdéfinirquelsvontêtreles projet. Lemodèleéconomiquetientsurcela,le personnes quiviennent,permettentlaréussitedu Vincent-de-Paul, cesontvraimentlesusagers, Aurore d’assurerlagestionglobaledusite.À complémentaires quipermettraientàl’association la capacitédusiteàpouvoiraccueillirdesactivités Nous avonseffectuéuneétude,afindeconnaitre d’urgence nesuffisaientpasàcouvrirtouscesfrais. subventions allouéespourlamissiond’hébergement du lieus’élevaientàplusd’unmilliond’eurosetles à payerl’occupationdusite,carlescoûtsdegestion diversifie sesactivités.Ilfallaitégalementqu’ellearrive du XIV davantage ressembléàunghettoenpleinmilieu le site,aurisquedeformerquelquechosequiaurait plus étendrelazoned’hébergementd’urgencesur l’association Aurore.Commenepouvait projet des« GrandsVoisins »aétéd’accompagner chances deréussited’unprojet.Notrerôledansle diffusant notreméthodologieafind’augmenterles quelque sorte« contaminer »lesprojetscitoyensen des centrespartout.Néanmoins,noussouhaitonsen des lieux,àouvrirunemarquePlateauUrbain, temporaires. Nousn’avonspasvocationàlabelliser les territoirespouraideràassemblercesoccupations Nous nouspositionnonsvraimentcommeunoutilpour Plateau urbain Simon Laisney à lagouvernanceentrelesservicesd’unecollectivité? terrain peuventetdoiventdevenirdesoutilspouraider préfiguration urbaine ?Est-cequelesopérateursde développer, dansdesphasesdetransition, précaires. Quelstypesdemodèleséconomiques autant, ilscontinuentàtravaillerdansdesconditions ou Bellastock)développentdevraiesexpertises.Pour e arrondissement,ilétaitnécessairequ’elle

Saint- Le resteestunservicegratuitpourleporteurdeprojet. rémunérons surlesterritoiresoupropriétaires. de territoiresoupropriétairesimmobiliersetnous Nous sommesenquelquesortedesaccompagnateurs de diversifiersonactivitéd’hébergementd’urgence. plupart architectesouurbanisteschezYesWeCamp) ? votre prestationd’étude(puisquevousêtespourla aménageur ouunecollectivitévousrémunèrepour préfiguration duprojeturbain ?Est-cequ’un Est-ce quevoustravaillezdansdesphasesde ces outilscommerciauxetl’autremoitiépourlecommun. environ lamoitiédenotretempstravailàfairetourner d’hébergement etdelocationsalle.Nouspassons la plus-valuedégagéeparlesservicesderestauration, recettes commercialesd’unsite,c’est-à-diregrâceà très maletpeu.Nousnousrémunéronsgrâceaux sommes àl’équilibre,parcequenouspayonstous projet decapitalelacultureàMarseilleen2013.Nous lorsque nousavonsfaitunevilleéphémèrepourle artisans denotrepropreéconomie.C’étaitdéjàlecas Concernant lemodèleéconomique,noussommes prises deresponsabilités. ne demandaitpasdeloyeretcelaapermiscertaines se sontmisenplacesimplementparcequelepropriétaire développement économique.Cesprocessusvertueux contre l’exclusionetenmêmetempspermetd’assurerun exemple qu’uneopérationd’urbanismepermetdelutter sur lequartierdeSaintVincentPaul,nousvoyonspar se metenplace.Enmettantœuvrecettedynamique ensemble. Etalorslamécaniquehumainedecoopération souvent leplussimplecartoutessontàl’épreuveduréel s’agit delesréunirsurlagestionduprésent,cequiest forces quinesontpasd’accordentreelles.D’abord,il nous mettonsenœuvre,c’estdéjàdefairecohabiterces opération immobilièredansunquartierfutur.Ceque chacun souhaitedéfendrecequ’ilespèreobtenird’une parce qu’ellesnevisentpaslesmêmesobjectifsetque présence nesontpasd’accordlorsquel’onparledufutur, un soutienmoral.Souvent,lesdifférentespartiesen Sur lesquestionsdepréfiguration,nousapportonsaussi Yes wecamp Nicolas le sitedeSaint-Vincent-de-Paul. Cettehyperprésence, animateurs… Nous sommes 30personnesaujourd’huisur métiers, desconstructeurs,programmateurs, des des architecteseturbanistesmaisaussi d’autres à cetitre.Nousavonseneffetdansnotre équipe Aujourd’hui, non,nousnesommespas rémunérés Yes wecamp Nicolas Detrie Detrie

FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 15

à un pas vers d’autres cultures dans la ville. cultures à un pas vers d’autres Tout l’enjeu se situe dans le dialogue entre le l’enjeu se situe dans le dialogue entre Tout que l’intervention Il faut et le pérenne. temporaire pas un mirage, mais corresponde ne reste temporaire à devenir pérenne. Il semble qu’on ne peut pas non plus affirmer que ce qui Il semble qu’on ne peut pas non plus affirmer que va être mis en place pendant l’occupation temporaire va toujours être pérennisé dans le temps. Ce n’est pas pas la volonté de départ de la collectivité, qui, il ne faut l’oublier, a des objectifs de construction de logements. Cela ne correspond pas non plus au modèle économique de l’aménagement. Si aucune dynamique ne se crée autour du projet, on ne peut le pérenniser. De plus, certains élus sont inquiets face à l’occupation temporaire, inquiets de ne pas pouvoir revenir en arrière sur certaines occupations. Il faut trouver un équilibre. Le temporaire est donc une nouvelle démarche pour que les citoyens se lancent et participent, mais n’a pas forcément vocation Réponse collective Réponse collective Réponse collective Groues du projet Play des membres le temporaire situe dans le dialogue entre Tout l’enjeu se temporaire ne Il faut que l’intervention et le pérenne. à un pas vers mais corresponde reste pas un mirage, se situe dans la ville. La réponse d’autres cultures la ville et leurs acteurs. dans le tissage entre le projet, La question de la temporalité : J’identifie deux enjeux. doivent s’inscrire à la fois les interventions artistiques également à long terme. dans le temps du projet mais de l’articulation entre ce Un second enjeu est celui qu’on y amène, entre la qui vient du territoire et ce émerge. Sans ces deux stratégie du projet et ce qui est sinon de rester dans préoccupations, le risque Comment définir l’anecdotique et l’animation. une méthodologie qui dépasse ce risque ? des membres du projet Play Groues à Paris. Nous irons à Paris. Nous e

des membres du projet les Grands voisins Réponse collective Notre objectif, c’est que l’occupation temporaire ait un impact dans le temps, donc nous travaillons sur la pérennisation des rapports entre artistes et habitants. En voyant ce qui se passait à Saint-Vincent-de-Paul, nous avions le sentiment qu’un ADN très particulier était en train de se créer. C’est pour cela que nous allons demander à l’aménageur de réserver une partie de l’espace pour conserver certaines des activités, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire par exemple. Pour cela, il faut trouver un équilibre avec certaines des activités développées, de sorte que les loyers restent bas, pour permettre leur maintien. En ce qui concerne l’aspect palliatif, l’objectif n’est pas de calmer les riverains, mais de créer de la mixité sociale, entre les riverains et les migrants. Avant les riverains n’avaient jamais rencontré de migrants… maintenant chacun dit que la cohabitation se passe bien. diffusée à chaque endroit à la fois, permet de donner endroit à la fois, permet diffusée à chaque collaboration d’usage, et engendre une une coloration pas le même pour économique n’est globale. Le modèle projet dans les Nous avons un grand tous nos projets. nous savons déjà à pour lequel quartiers Nord comme pourrons pas nous autofinancer que nous ne le faire dans le XIV nous pouvons Depuis ce matin nous parlons de la relation entre arts Depuis ce matin nous parlons de la relation entre et aménagement. N’y-a-t-il pas un risque que l’art ne devienne qu’un palliatif dans l’accompagnement des chantiers, quelque chose qui permette de calmer le voisinage en minimisant les nuisances ? Peut-on espérer que cette relation soit plus pérenne, par exemple que certains des artistes ayant participé à la phase transitoire puissent rester une fois que celle-ci est terminée ? Cela demande probablement une politique et un modèle économique un peu a plus volontariste. La Fédération des arts de la rue but. notamment impulsé le 1% travaux publics dans ce chercher des subventions ailleurs. Dans tous les cas, nous chercher des subventions dotation de départ, que ce avons toujours besoin d’une de la collectivité. Notre idée soit un don, ou un soutien participer également aujourd’hui, c’est de faire contribuer à l’amorçage le privé, les promoteurs, pour Ils ont déjà compris que la de l’occupation temporaire. à l’occupation temporaire mécanique d’attractivité liée sur leur futur temps leur sera bénéfique, par exemple de vente. 16 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 ” et préparent lestransitionsurbaines. de laville.Ilssontdesnouveauxinterlocuteurspour leshabitants de nouveauxacteurssontintégrésdansleprocessus deconstruction Ces exemplestémoignentd’unchangementdanslamanière de faire :

FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 17

Françoise Billot DE LA SEINE-SAINT-DENIS DE LA SEINE-SAINT-DENIS CONSEIL DÉPARTEMENTAL DÉPARTEMENTAL CONSEIL Urbaniste Architecte – AP 5 Architecte Urbaniste CHARGÉE DE PROJETS, MISSION DE PROJETS, CHARGÉE DE COOPÉRATION TERRITORIALE, TERRITORIALE, DE COOPÉRATION Bécherand DU TERRITOIRE DIALOGUE ANIMÉ PAR STÉPHANE LEMOINE ANIMÉ PAR DIALOGUE David Raynal Pierre-Emmanuel La Société du Grand Paris est en charge du plus grand projet d’aménagement de transport en Europe à ce jour : le projet du « Grand Paris Express ». Ce dernier prendra la forme d’un nouveau métro parcourant plus de 200 kilomètres, comptant plus de 68 nouvelles gares et 4 nouvelles lignes. La mise en service de ce projet s’échelonnera entre 2022 et 2030. Des équipes pluridisciplinaires travaillent sur cette nouvelle infrastructure. Elles regroupent des artistes, des aménageurs, des architectes, des ingénieurs et des professionnels des grands travaux. La Société du Grand Paris a lancé depuis quatre ans une réflexion sur le rôle de l’art et de la culture au sein d’un projet de transport tel que le Grand Paris Express. Un premier constat est fait : dans toutes les métropoles a du monde, la construction de grandes infrastructures toujours été accompagnée d’une ambition de création et de artistique. La réflexion autour des questions d’art projet. culture est aussi liée à la particularité de ce type de En effet, c’est un chantier de très grande ampleur « Tous les 800 mètres, des trous seront creusés ». Cela va donc avoir un impact pour les riverains : les chantiers seront nombreux, denses et les nuisances importantes. Ainsi, l’art et la culture ont été envisagés comme une façon d’implanter cette infrastructure de manière douce, fine et concertée sur les territoires. DE LA SEINE-SAINT-DENIS

PATRIMOINE, DU SPORT ET DES ET SPORT DU PATRIMOINE, DIRECTEUR DE LA CULTURE, DU DU DE LA CULTURE, DIRECTEUR DÉPARTEMENTAL CONSEIL LOISIRS,

” ET MAILLAGE ET DE LA CRÉATION, ET DE LA CRÉATION, SOCIÉTÉ DU GRAND PARIS GRAND PARIS DU SOCIÉTÉ Pierre-Emmanuel Bécherand Pierre-Emmanuel RESPONSABLE DE LA CULTURE CULTURE LA DE RESPONSABLE Billot MOBILITÉ ARTISTIQUES, DYNAMIQUES Dans toutes les métropoles du monde, la construction Dans toutes les métropoles a toujours été accompagnée de grandes infrastructures artistique. d’une ambition de création Françoise Compte tenu des dynamiques, notamment celle de Plaine Commune, le Département a souhaité engager un travail sur la relation arts et aménagement, et plus précisément arts et espaces publics. Dans le cadre de avec la coopération territoriale, le Département travaille un certain nombre de territoires pour réaliser et soutenir Le département a également engagé un projet d’accompagnement artistique et culturel du chantier du prolongement du T1 de Bobigny à Noisy le Sec. Ce projet n’a pas pour objectif de créer des œuvres dans l’espace public, mais bien d’accompagner le chantier en profitant de la diversité des ressources artistiques et culturelles du département et des territoires traversés par le tramway. des projets innovants en matière d’arts et d’aménagement. L’ambition de la collectivité est aujourd’hui de soutenir et d’accompagner d’autres territoires du département dans l’introduction de la dimension artistique dans leurs projets d’aménagement. 18 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 phase deconceptionduprojet. Nous souhaitonsintégrerlesartistesenamontdèsla parachutés dansleschantiersoul’espacepublic. des objetsartistiquesouœuvresquiseraientcomme active desacteurslocaux.L’enjeuestdenepasimposer étant d’avoiruneco-constructionetparticipation du territoireàlaprogrammationartistique.L’ambition habitants, lesacteurslocauxetdesrichessesculturelles la commandedeprojets.Nousavonsvouluassocierles seul typed’art.Nousneresteronspasseulementdans pluridisciplinarité etnousnesommespascantonnésàun artistique ? Nousavonsdécidédejouerlacarte de notreprojet?Commentdépasserlecadredu1% la commandepublique auregarddespécificité comment repense-t-onau Cette questionrenvoieàunedefond : Pierre-Emmanuel effectuez-vous lechoix desartistes? construisent surcetempsprécisduprojet?Comment des charges pourlesinterventionsartistiquesquise du chantier :commentavez-vousprécisélecahier Vous avezparléd’interventionspendantletemps Urbaniste Architecte –AP5 TEMPS DEQUESTIONS/RÉPONSESANIMÉPAR STÉPHANELEMOINE Bécherand xxi e sièclelapolitiquede exactement qu’ellecorrespondàvosattentes ? l’action del’artistesedéploiecorrectement,ouplus dans lechoixdesartistesparexemple ?Quijugeque Qui assureladirectionartistiquedansvosstructures, en revanche,uneexigencedeprojet. nous positionnercommedirecteurartistique,avons, Au niveaududépartement,nousn’avonspasvocationà David esthétique surleprojet. publique maiségalementenémettantunjugement à lafoisd’indicateursd’évaluationcommejauge portons unregardcritiquesurcequiestfaitenseservant de sonimpactestunequestiontrèsimportante.Nous La questiondel’évaluationd’unprojetartistiqueet Pierre-Emmanuel des acteurslocaux. une co-constructionetparticipation active à laprogrammation artistique. L’ambition étantd’avoir locaux etdesrichessesculturelles duterritoire Nous avonsvouluassocier leshabitants,acteurs

Raynal Bécherand ”

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Pauline Guinard Pauline Guinard MAITRE DE CONFÉRENCES MAITRE DE CONFÉRENCES EN GÉOGRAPHIE, ENS PARIS EN GÉOGRAPHIE,

On s’interroge notamment sur les « effets pervers » de On s’interroge notamment sur les « effets pervers » cette mise en art des villes : l’art ne serait-il pas parfois une manière de faire accepter des processus d’exclusion socio-spatiales (cf. Cameron Stuart, Coaffee Jon, Deutsche Rosalyn, Miles Malcolm) ? En confiant une partie de leurs prérogatives à l’art et aux artistes, les acteurs publics ne se désengageraient-il pas de certaines de leurs missions, notamment sur le plan social ? Outre un attrait des chercheurs pour l’art comme objet de recherche, on observe aussi chez ces derniers un engouement pour les méthodes artistiques. L’art est alors envisagé comme un outil ou un prisme pour ses appréhender autrement l’espace, notamment dans dimensions plus sensibles (cf. Sarah Mekdjian, Élise Olmedo, Marie-Kenza Bouhaddou, etc). Certaines démarches s’apparentent à de véritables « recherches- créations ». Les chercheurs s’inspirent des méthodes des artistes pour appréhender la dimension esthétique, émotionnelle, sensible de l’espace qu’ils avaient jusque-là plus de mal à appréhender. Cela repositionne alors plus l’action du chercheur du côté de la pratique et non seulement de la théorie et, réciproquement, cela permet savoir de reconnaitre à l’artiste une capacité à produire un sur l’espace. Notons enfin que les acteurs de la fabrique de la ville ne se contentent plus d’intégrer des artistes à leur projet mais qu’ils financent également des recherches sur ce sujet (cf. thèse CIFRE en géographie et aménagement de Clotilde Kullmann « La valorisation du projet urbain par la dimension culturelle. Quelles perspectives ? » co-financée par la SEMAPA).

ET DE PENSER LA VILLE ET DE PENSER DE L’ART DE FABRIQUER DE L’ART RECHERCHE SCIENTIFIQUE : SCIENTIFIQUE RECHERCHE

ÉTAT DE LA ÉTAT Les chercheurs s’intéressent donc à l’art comme objet Les chercheurs s’intéressent donc à l’art comme objet de recherche à part entière. L’enjeu est souvent de en comprendre pourquoi l’art est de plus en plus présent ville et dans les projets urbains et, surtout, de réfléchir aux implications sociales et spatiales de la redéfinition du rôle de l’art et des artistes en ville. La question est ville d’autant plus importante que la « mise en art » de la est souvent présentée de manière consensuelle voire acritique : l’art permettrait de développer du lien social, un sens du lieu, des changements sociaux, de lutter contre l’exclusion sociale, de promouvoir l’éducation, etc. Mais ces « fonctions urbaines ou sociales de l’art » sont rarement évaluées et il semble nécessaire à de nombreux chercheurs (cf. Elsa Vivant, Tatiana Debroux, Pauline Guinard, etc.) d’examiner, au-delà de ces discours consensuels, les effets réels de ces stratégies de promotion de l’art en ville. Cette évolution s’est doublée d’un « tournant spatial » Cette évolution s’est doublée d’un « tournant spatial » en art (cf. Anne Volvey) qui contribue à faire de des l’espace non plus un simple support des pratiques et interventions artistiques, mais un matériau à part entière de celles-ci. On fait le constat aujourd’hui que les manifestations On fait le constat aujourd’hui que les manifestations de l’art sont de plus en plus présentes en ville. Cela s’explique tout d’abord par le fait que l’art tend à occuper une place et un espace de plus en plus importants dans les sociétés contemporaines. Etant désormais un élément à part entière des économies et des stratégies urbaines, l’art apparaît comme un possible objet d’analyse – parfois convoqué au milieu d’autres considérations, parfois envisagé en lui-même – en particulier pour les études urbaines. On peut parler à cet égard d’un « tournant culturel » en sciences humaines et sociales. O 20 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 ” territorialisée etimplicative ». au projet deterritoire aumoyend’uneapproche transversale,pleinement L’enjeu estdefaire lavilleautrement : «pour cela,laculture estintégrée FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 21

Sarah Harper David Cocheton METTEUR EN SCÈNE, METTEUR EN SCÈNE, FRICHES THÉÂTRE URBAIN FRICHES THÉÂTRE DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT, GÉNÉRAL ADJOINT, DIRECTEUR PASCAL FERREN PASCAL ANIMÉ PAR PLAINE COMMUNE DÉVELOPPEMENT PLAINE COMMUNE

Directeur Adjoint du pOlau – Pôle des arts urbains des Adjoint – Pôle du pOlau Directeur Julien Beller Julien Beller Damaly Chum Julien Beller Le 6B est un lieu de travail, de culture et d’échanges, autogéré, ouvert depuis 2010, situé à Saint-Denis. L’association a rénové un bâtiment pour l’occuper. L’objectif de départ était de construire un lieu de l’« en commun », pour accompagner le développement joue du nouveau quartier Néaucité à Saint-Denis. Cela se notamment par des événements et des temps festifs, créer comme la « Fabrique à rêves » dont l’objectif est de des moments communs pendant l’été, dans l’espace extérieur aux abords du 6B. Le côté expérimental, assumé, a sa place dans le projet urbain à partir du moment où l’intervention est légitimée. L’artiste a autant sa place dans les équipes de maitrise d’œuvre que dans les équipes de maîtrise d’ouvrage, car il change la fonction de certains bâtiments, de certains espaces publics. La question de « l’après » est difficile : « est-ce que l’artiste reste ? Est-ce que l’on crée les conditions pour que le 6B se transforme en une société collective ? » L’enjeu est de faire la ville autrement : « pour cela, la culture est intégrée au projet de territoire au moyen d’une approche transversale, pleinement territorialisée et implicative ». PLAINE COMMUNE, COMMUNE, PLAINE ET SOCIAL, PLAINE COMMUNE PLAINE COMMUNE ET SOCIAL, ARCHITECTE, PRÉSIDENT DU 6B PRÉSIDENT DU ARCHITECTE, DIRECTRICE GÉNÉRALE ADJOINTE GÉNÉRALE ADJOINTE DIRECTRICE EN CHARGE DU DÉVELOPPEMENT URBAIN DÉVELOPPEMENT DU EN CHARGE DYNAMIQUES ARTISTIQUES ARTISTIQUES DYNAMIQUES Valentine Roy Valentine PLAINE COMMUNE

Roy CHARGÉE DE MISSION TERRITOIRE DE MISSION TERRITOIRE CHARGÉE

DE LA CULTURE ET DE LA CRÉATION, ET DE LA CRÉATION, DE LA CULTURE ET PRODUCTION D’INNOVATION URBAINE D’INNOVATION ET PRODUCTION Plaine Commune porte une attention particulière à la Plaine Commune porte une attention particulière à qualité de la commande, à la fois à la manière d’énoncer à les éléments de contexte, et à la précision apportée d’une définir ses attentes et ses objectifs. Il ne s’agit pas direction artistique, l’artiste peut construire sa propre proposition à partir de ses propres cheminements. Tous les artistes ne se reconnaissent pas dans une telle approche. Elle est donc complémentaire d’une politique culturelle plus large. Cette démarche vient nourrir, interroger, impulser autrement tout projet urbain ou conception dans l’espace public : « nous veillons à ce que cette question soit intégrée dans le budget des projets urbains ». Cela correspond à une volonté d’avoir un cadre renouvelé de dialogue, d’implication des habitants dans la fabrique de la ville. La démarche repose sur la capacité collective de tous, la collectivité, les artistes, les habitants, à s’efforcer de partager une vision culturelle territoriale : nous faisons le pari que c’est le plus pertinent, bien que le bien-être de son quartier, le commun, soient des idées difficiles à évaluer. Plaine Commune considère l’art et la culture comme un Plaine Commune considère l’art et la culture comme axe transversal de sa politique territoriale avec plusieurs enjeux : « la préservation et la valorisation du patrimoine, l’accompagnement artistique et culturel de la mutation l’art urbaine en impliquant les habitants, la promotion de dans la ville, l’accompagnement des acteurs culturels dans les enjeux liés au travail, son ADN est marqué par la culture ». Valentine 22 # FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 ne parlepas. cette démarche.C’estuntravaildifficile,cedonton laisse pascetempsàl’artisteetonleseuldans est untravailquiprenddutemps.Or,souvent,onne S’immiscer danslequartieretlaviedeseshabitants animateur local ? profonds ? Nefaudrait-ilpasaccompagnerl’artisted’un Et commentrendrecomptedestémoignageslesplus dehors despetitsmomentsévènementielsderestitution ? » accumulée surlesquartiersdanslesquelsjeréside,en Mais alors, « quefairedetoutecetteconnaissance conventionnelles. sujets, souventplusintimesquelorsdeconcertations récits devie,cequipermetfaireémergerdifférents de concertationclassiques.SarahHarpers’appuiesurdes s’agit d’unautretypedecollecte,différentdesprocessus de personnesquinevontpasvenird’elles-mêmes[…].»Il cherche àrecueillirdestémoignages.Jevaislarencontre ville. J’installemacaravaneetjelaisselaporteouverte.Je plus clairdemontempsàglanerdesinformationsdansla Et monoutilprincipal,c’estlethé.Audébut,jepasse départ entantqu’artiste,cesontlesgens,habitants. dont deuxansenSeineSaintDenis.« Monpointde Sarah Harpertravailledepuis8ansdanslesbanlieues, Sarah dans lemodèle ». sont nombreuseset« nousnevoulonssurtoutpastomber un questionnementpermanentcarles façons defaire ceux quineviennentpluss’exprimer».Ceprocessusest qui permetdetoucherleplusgrandnombre etnotamment qu’il ailledanslebonsens,aveclesbonnes personnes,ce projet quel’onmènecontribueàfaireévoluer lessociétés, telle, maislecheminement,« pourfaireensorteque L’objectif n’estpaslaproductiond’uneœuvreentantque va améliorerlecadredeviedeshabitantsetusagers. Il s’agitdemieuxpercevoircequiestattendu, de l’aménagement(etdonclacommande). cette autrefaçondefairedanslapratique la programmationdanslebonsens.Peuàpeu,oninstille habitants, peuventcontribueràfaireévoluerleprojetet de faire,enimaginantquelesartistes,ainsi Il estnécessairederé-abordernosmétiersetfaçons seulement d’apporterdelapoésie,ré-enchanter. quel quesoitsondomained’intervention ».Ilnes’agitpas saut depensée :« aucunacteurn’alasolutiontoutseul, l’« en-commun ». » Pourcela,ilestnécessairedefaireun et laculturepermettraientd’allerversl’autre,defaire territoire : « lepolitiqueadécidéàunmomentquel’art dans lafaçondetravaillerville,sonprojet Plaine Communeadécidéd’intégrerl’artetlaculture Damaly Harper Chum celle d’associercesdemandesissuesd’acteursmultiples. culturelle permetderépondreàunecertaineambition, Le faitdemettreenplaceunedémarcheartistiqueet que sontleshabitants ? ».Laréponsen’estjamaissimple. administrations, lescollectivitésoupourutilisateurs qui est :« Pourtravaillez-vous ? Pourlesservices, à unequestiondefond,souventposéeauxaménageurs, transformations misesenœuvre.Celarenvoie aussi auxhabitantsdemieuxsereconnaitredansles re-questionner lespratiquesactuelles,maiscelapermet enrichit ladémarchedesaménageursetpermetde projeter etparticiperàlaconstructionduprojet.Cela de positiveretfaireensortequelesgenspuissentse démarche participative(parlebiaisdesartistes)permet les habitudesdechacun.Lefaitmettreenplaceune venir. Carunetransformationperturbelesrepèreset d’un site,afindemieuxappréhenderlechangementà termes d’appropriationd’espacepublic, Cela permetdedonnerdesréponsesefficacesen afin dedéfinirunprogrammeetcahierdescharges. compétences culturellesdéveloppéesparlesvilles, compétences. Ilfautnotamments’appuyersurles Cela demandeuntravailàplusieursacteurset à trouver,etdanslesphasesdetransitionenparticulier. cette succession,l’interventionartistiqueaunevraieplace composée d’unesuccessiondedifférentesphases.Dans Les projetsurbainssefontdansunetemporalitélongue, David le bonsens. évoluer leprojetetlaprogrammationdans ainsi queleshabitants,peuventcontribueràfaire façons defaire,enimaginantquelesartistes, Il estnécessairederé-abordernosmétierset Cocheton

FRICHE INDUSTRIELLE BABCOCK # ACTES 2017 # 23

” Danièle Premel Danièle Premel DE LA MÉTROPOLE DU GRAND PARIS DU DE LA MÉTROPOLE VICE-PRÉSIDENTE AU DÉVELOPPEMENT CULTUREL CULTUREL DÉVELOPPEMENT AU VICE-PRÉSIDENTE

MOTS DE CLÔTURE MOTS Il faut veiller à ce que la culture ne contribue pas à ce que la culture Il faut veiller à ce que ségrégative, une métropole à construire ne se transforme pas en un spectacle, « la culture de show permanent, qui ne s’accrocherait une sorte locale plus à la population Il faut construire une métropole coopérative, équilibrée et Il faut construire une métropole coopérative, équilibrée non pas quelques pôles attractifs, cela passe notamment par la co-construction avec les citoyens : « nous avons une grande responsabilité dans la naissance de la métropole. Il faut faire attention à ne pas gommer certains territoires, mais au contraire à prendre appui sur ce qui existe déjà, pour que chacun puisse se retrouver dans cette métropole et s’ouvrir à l’autre » (Danièle Premel). C’est en ce sens que l’art et la culture peuvent jouer un rôle dans la construction métropolitaine : « je suis être intimement convaincu que l’art et la culture peuvent le ciment du « vivre-ensemble ». Sinon, notre métropole ressemblera à toutes les autres, ce sera une métropole financière » (Patrick Braouezec). PRÉSIDENT

Patrick Braouezec Patrick DE PLAINE COMMUNE

Maud Le Floc’h DIRECTRICE DU POLAU – POLAU DU DIRECTRICE PÔLE DES ARTS URBAINS PÔLE DES ARTS

SI VOUS SOUHAITEZ RECEVOIR UN EXEMPLAIRE, CONTACTEZ-NOUS : [email protected] PLAINE COMMUNE A PUBLIÉ EN 2014 UN OUVRAGE INTITULÉ NOUS SOMMES ICI. CET OUVRAGE RÉDIGÉ SUR LE PAR NICOLAS FRIZE, DRESSE UN ÉTAT DES LIEUX DES LIENS ENTRE ART ET ESPACES PUBLICS TERRITOIRE DE PLAINE COMMUNE. Il semble aujourd’hui nécessaire de retrouver du sens, Il semble aujourd’hui nécessaire de retrouver du sens, de l’émotion, de l’humain dans la production de la ville Il faut donc rester attentif et vigilant. Il faut veiller à ce que la culture ne contribue pas à construire une métropole ségrégative, à ce que « la culture ne se transforme pas en un spectacle, une sorte de show permanent, qui ne s’accrocherait plus à la population locale » (Patrick Braouezec). L’art bouscule le système : « on sort des schémas L’art bouscule le système : s’interroger sur les actions classiques, on est obligé de que nous menons, y compris dans les processus d’aménagement » (Patrick Braouezec). L’acteur culturel peut trouver des réponses aux problèmes actuels que pose la production de l’urbain, Il notamment sur le dialogue à créer avec le citoyen. faut cependant être prudent dans ces échanges. Cela peut très bien fonctionner mais « la relation arts- aménagement peut aussi parfois créer de la ségrégation, de la gentrification et avoir alors l’effet inverse du but Floc’h). Le initialement visé » (Maud « pour cela, il faut que l’art pénètre toutes les politiques et « pour cela, il faut que l’art pénètre toutes les politiques de la ville » (Patrick Braouezec). L’ Plainecommune.fr