Multiplication Des Critères De Discrimination — Enjeux, Effets Et Perspectives
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discrimination discrimination liée à l’origine discrimination liée au handicap discrimination liée au lieu de résidence discrimination liée au sexe discrimination liée à l’apparence physique discrimination liée à la perte d’autonomie discrimination liée à l’orientation sexuelle ACTES DU COLLOQUE Multiplication des critères de discrimination — Enjeux, effets et perspectives Face au droit, nous sommes tous égaux © 01-2019 | Défenseur des droits ACTES DU COLLOQUE Multiplication des critères de discrimination — Enjeux, effets et perspectives Actes | Multiplication des Critères de Discrimination | 2018 SOMMAIRE — AVANT-PROPOS Avant-propos du Défenseur des droits - Jacques Toubon 4 Avant-propos de la Directrice du GIP 10 —Mission de recherche Droit et Justice - Sandrine Zientara-Logeay INTRODUCTION L’essor du droit de la non-discrimination en France : regards croisés entre 14 —droit et sciences sociales - Nathalie Bajos et Stéphanie Hennette-Vauchez CADRAGE THÉORIQUE Multiplication of Discrimination Criteria: 20 A View from the United States - Robin Stryker Le droit européen de la non-discrimination mis au tempo 32 —de critères singuliers - Isabelle Rorive PARTIE 1 - ORIGINE ET EXTENSION DES LISTES DE CRITÈRES PROHIBÉS DE DISCRIMINATION L’égalité réelle et la multiplication 44 de critères de discrimination - Julie C. Suk La définition jurisprudentielle 54 des motifs discriminatoires - Morgan Sweeney L’inégale multiplication des critères de discrimination : conséquences 68 et modalités d’harmonisation éventuelle - Robin Medard Inghilterra Égalité des droits et droit de l’égalité, 84 —un cheminement politique - Daniel Goldberg 2 Actes | Multiplication des Critères de Discrimination | 2018 PARTIE 2 - LA VIE SOCIALE ET JUDICIAIRE DES CRITÈRES DE DISCRIMINATION Les discriminations syndicales saisies par le droit : 96 la reconnaissance problématique des parcours syndicaux à Peugeot Citroën - Vincent-Arnaud Chappe Pérégrination des critères de non-discrimination 114 dans le prétoire du juge administratif - Philippe Icard Multiplication des critères de discrimination : 130 de l’écoute de la personne à la qualification des faits —et à la stratégie judiciaire - Emmanuelle Boussard-Verrecchia PARTIE 3 - LA LISTE DES CRITÈRES PROHIBÉS, ENTRE DISCRIMINATIONS MULTIPLES ET DISCRIMINATIONS INTERSECTIONNELLES The anti-stigma principle-centralising intersectionality 142 in the theory of anti-discrimination law - Iyiola Solanke L’inflation législative des motifs illicites de discrimination : 152 essai d’analyse fonctionnelle - Gwénaële Calvès Confluence des critères discriminatoires en Europe, 164 révélatrice de discriminations systémiques ? - Marie Mercat-Bruns L’articulation des critères de discrimination : 184 quels enjeux pour le traitement des réclamations —par le Défenseur des droits ? - Marc Loiselle CONCLUSION 198 de Françoise Tulkens, Professeure extraordinaire en droit, ancienne juge à la CEDH - Université Catholique de Louvain, —Belgique NOTICES BIOGRAPHIQUES 204 ET PRINCIPALES PUBLICATIONS DES AUTEURS — 3 Actes | Multiplication des Critères de Discrimination | 2018 AVANT-PROPOS — 4 Actes | Multiplication des Critères de Discrimination | 2018 AVANT-PROPOS Jacques TOUBON Défenseur des droits — Nous sommes heureux de pouvoir vous présenter les actes du colloque « Multiplication des critères de discriminations. Enjeux, effets et perspectives ». Ce colloque international et pluridisciplinaire, qui a eu lieu les 18 et 19 janvier 2018 à Paris, a été organisé par le Défenseur des droits avec le soutien de la Mission de recherche Droit et Justice de la chancellerie. e remercie donc sincèrement sa Directrice, Madame Sandrine Zientara-Logeay, et ses équipes, pour leur implication. Je tiens également à remercier Madame JFrançoise Tulkens, ancienne juge et Vice-Présidente de la Cour européenne des droits de l’Homme, qui nous a fait l’honneur de conclure ce colloque et ces actes. Je remercie Monsieur Jean-Marc Sauvé, Vice-Président du Conseil d’État et Madame Christine Lazerges, Présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme d’avoir suivi nos travaux. Ma reconnaissance va spécialement au conseil scientifique du colloque, à sa Présidente, Madame Stéphanie Hennette-Vauchez et à l’ensemble de ses membres. Je remercie enfin tous les contributeurs et contributrices, grâce à l’investissement desquels ces actes ont pu voir le jour. 5 Actes | Multiplication des Critères de Discrimination | 2018 AVANT-PROPOS Ce colloque a été l’occasion de rappeler que lutter contre les discriminations est une action que je place au cœur de mon mandat et qui demande une attention soutenue dans un contexte où elle peine à se maintenir durablement à l’agenda politique. A cet égard, ma vigilance est double. Tout d’abord, mon rôle, en tant que Défenseur des droits, est de répondre aux réclamations que je reçois mais également de faire progresser le nombre des personnes qui s’adressent à moi pour faire valoir leurs droits. Or, en matière de discrimination, le non-recours est encore trop important. Les chiffres sont éloquents. Sur près de 100 000 dossiers que nous recevons chaque année – presque 20 000 dossiers traités au siège et un peu plus de 68 500 traités par les 475 délégués répartis sur l’ensemble du territoire –, la part des réclamations pour discrimination reste beaucoup trop faible. Elles concernent moins de 16 % des dossiers reçus au siège, soit environ 5 000 par an, et cette proportion est bien moindre parmi les réclamations instruites par les délégués, soit environ 3,5% des dossiers qu’ils traitent. Dans un contexte où le champ de compétences du Défenseur des droits, en matière de droits de l’enfant, de déontologie de la sécurité et d’accès aux services publics, devrait nous permettre d’appuyer l’accès au droit des populations discriminées, et ce au-delà du régime juridique du droit de la non-discrimination, ces données sont préoccupantes. La répartition statistique des saisines selon les motifs de discrimination révèle qu’elles concernent, pour l’année 2017, en premier lieu le critère du handicap (22%). Il est suivi par l’origine (17,4 %), la santé (10%), la nationalité (8 %), le sexe et l’état de grossesse (8%), l’âge (5%), la religion (5 %), l’orientation sexuelle (1,4 %). Quant aux critères les plus récents, le lieu de résidence concerne 3 % des saisines, la particulière vulnérabilité économique 2,5%, et l’apparence physique 2%. Ensuite, ma vigilance porte sur la dimension systémique des discriminations qui nécessite, au-delà des réponses individuelles, la mobilisation d’une stratégie d’ensemble et la prise en considération des contextes et des mécanismes de production des inégalités de traitement entre groupes sociaux protégés par le droit de la non- discrimination. En ce sens, l’activité du Défenseur des droits en matière de promotion des droits et de l’égalité est essentielle. En contribuant au soutien de la recherche et à la production d’une connaissance renouvelée sur ces enjeux, cette approche nous permet de disposer de données objectives et actualisées sur la prévalence des situations de discriminations en population générale et d’identifier aussi bien les groupes sociaux qui y sont davantage exposés, les différents domaines de la vie sociale où elles sévissent que la faiblesse des recours engagés. Ces éléments contribuent également à forger des grilles de lecture critiques et interrogent les modalités de traitement des discriminations. 6 Actes | Multiplication des Critères de Discrimination | 2018 AVANT-PROPOS L’approche des discriminations se doit donc d’être globale et le droit de la non- discrimination mérite d’être saisi à travers des questionnements transversaux. La multiplication des critères de discrimination prohibés en fait partie et il était primordial pour moi de permettre que nous nous donnions le temps d’y réfléchir ensemble, en mobilisant des contributions internationales et pluridisciplinaires. L’idée même de ce colloque doit beaucoup aux travaux réalisés dans le cadre de l’appel à projets « Le principe de non-discrimination à l’épreuve du droit et des institutions chargées de sa mise en œuvre » que nous avions porté conjointement avec la mission de recherche Droit et Justice en 2014. Ces premières analyses de l’intégration du principe de non-discrimination aux modes de raisonnement du droit français et les nécessaires ajustements et redéfinitions induites tant sur le plan juridique qu’institutionnel questionnaient déjà l’opérationnalité du développement croissant des motifs de discrimination. Ce colloque intervient également deux ans après celui consacré aux « 10 ans de droit de la non-discrimination » organisé le 5 octobre 2015 par le Défenseur des droits, le Conseil d’État, la Cour de cassation et le Conseil national des barreaux. Celui-ci avait permis aux participants de mesurer le chemin parcouru et de souligner l’irrésistible ascension du droit de la non-discrimination ainsi que le rôle prééminent des cours européennes et communautaires comme des juridictions suprêmes dans cette évolution. Ces actes permettent de consigner les interrogations et les éclairages qui ont été donnés par les chercheurs et les praticiens du droit au cours de ces deux journées de travaux et d’échanges. Ces réflexions sur les conséquences de l’évolution du droit de la non-discrimination, saisi à travers la multiplication des motifs prohibés, sont d’autant plus importantes qu’elles renvoient à des défis qui doivent être relevés quotidiennement par les services instructeurs du Défenseur des droits. En 2004, lors de la création de la