Schéma Directeur De La Recherche En Sciences Humaines 2005-2008
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SCHÉMA DIRECTEUR DE LA RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES DANS LES MUSÉES NATIONAUX 2005-2008 février 2005 SOMMAIRE I. SCHÉMA DIRECTEUR DE LA RECHERCHE 3 1.Les musées et la recherche 3 2. Le schéma directeur 14 3. Perspectives 2005-2008 27 4. Annexes (7) 56 II. BILAN DE LA RECHERCHE 2002-2004-PERSPECTIVES 2005-2008 71 Introduction 71 Préhistoire et Antiquités nationales 1- Musée des Antiquités nationales, Saint-Germain-en-Laye 73 2- Musée national de Préhistoire, les Eyzies-de-Tayac 86 Musées de civilisation 3- Musée national des Arts asiatiques–Guimet 93 4- Musée du quai Branly (les arts premiers) 99 5- Musée national des Arts et traditions populaires, MCEM 109 Musée du Louvre 6- Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines 120 7- Département des Antiquités égyptiennes 129 8- Département des Antiquités orientales 144 9- Département des Arts de l'Islam 152 10- Département des Peintures 156 11- Département des Sculptures 167 12- Département des Objets d’art 178 13- Département des Arts graphiques 192 14- Musée national du Moyen Age, thermes et hôtel de Cluny 213 15- Musée national de la Renaissance, château d’Ecouen 218 16- Les Arts décoratifs 221 Musées-châteaux, musées d'histoire 17- Musée national du château de Versailles et de Trianon 233 18- Musée national des Granges de Port-Royal, Magny-Les-Hameaux 241 19- Musée et domaine nationaux du château de Fontainebleau 245 20- Musées et domaine nationaux de Compiègne 248 21- Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau 255 1 22- Musée national du château de Pau 260 23- Musée national de la Coopération franco-américaine, Blérancourt 266 24- Musée national des Deux Victoires Clemenceau–de Lattre, Mouilleron-en-Pareds 268 Céramique 25- Musée national de Céramique, Sèvres 270 26- Musée national Adrien Dubouché, Limoges 273 Le musée d’une collection 27- Musée national Magnin, Dijon 276 XIXe siècle 28- Musée national Eugène Delacroix 278 29- Musée d’Orsay 282 30- Musée Rodin 289 31- Musée national Gustave Moreau 294 32- Musée national Ernest Hébert 296 33- Musée national Jean-Jacques Henner 298 XXe siècle 34- Musée national de l’Orangerie des Tuileries 300 35- Musée national Picasso 303 36- Musées nationaux des Alpes-Maritimes : Chagall / Léger / Picasso 309 37- Musée national d'art moderne 314 38- Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) 319 Bilan des soutiens à la recherche existants 331 2 SCHÉMA DIRECTEUR DE LA RECHERCHE DANS LES MUSÉES NATIONAUX La recherche reste mal identifiée comme l’une des activités majeures des musées. Deux raisons principales sont à l'origine de ce constat : d’un côté la recherche est intimement liée au travaux menés par les conservations, l’afficher comme telle revient donc pour certains à une évidence. D’autres veulent croire que l’activité des musées consiste essentiellement dans la conservation et la mise en valeur des collections auxquelles s’ajoute, d’une façon plus récente, la direction d’entreprise culturelle. Or la connaissance des œuvres, que ce soit pour leur bonne conservation, l’extension des collections ou leur mise en valeur, signifie une intense activité de recherche. Identifier et mieux soutenir la recherche constitue donc un enjeu stratégique pour l’avenir des musées. I-LES MUSEES ET LA RECHERCHE I.1 La dialectique du public et de la recherche Les rapports qui s’établissent dans un musée entre les œuvres et un public dépendent étroitement de la manière dont ce dernier est préparé. La qualité et le succès d’une exposition permanente ou temporaire s’expliquent non seulement par la qualité des œuvres, l’originalité de la thématique, la pédagogie du propos, l’œil et les connaissances des commissaires, mais aussi par ce qu’elle apporte de nouveau au public, notamment sur le plan du savoir. A cet égard de nombreux paramètres entrent en ligne de compte parmi lesquels les connaissances des conservateurs, intellectuelles et sensibles, jouent un rôle majeur. Au XIXe et au début du XXe siècle, le conservateur était souvent perçu comme un chercheur ou un administrateur isolé, parfois uniquement préoccupé par ses inventaires ou ses réserves. De nos jours les conservations connaissent les nouveaux moyens informatiques de gestion, de documentation et de communication, tandis que les chiffres de fréquentation leur paraissent être un curseur révélateur du succès. Parfois même l’on tombe dans les excès inverses : les affichages médiatiques peuvent ainsi se substituer à une véritable politique. Toutefois affirmer qu’un musée est une entreprise culturelle, que la fonction de chef d’établissement est proche de celle d’un chef d’entreprise traditionnel ne signifie pas que l’on assigne à un musée les mêmes finalités qu’à une société commerciale ou industrielle. La transmission des connaissances, y compris l'apprentissage des façons d'aborder l'œuvre d'art, est bien l'une des missions essentielles des musées et mérite une attention soutenue des pouvoirs publics, 3 alors même qu’il est quasiment impossible de quantifier la somme et la qualité des connaissances et des émotions qu'un visiteur retire de ses contacts avec les œuvres. La muséologie et la muséographie sont des disciplines qui ont émergé lentement, en France comme dans les autres pays industrialisés, à partir du débat sur l’éclairage et les modes d’accrochage des tableaux au 19ème siècle jusqu’aux utilisations des techniques sophistiquées de la communication. Les musées français ont joué un rôle essentiel à la période cruciale de l’après-guerre avec Georges-Henri Rivière, dont l’action novatrice a été démultipliée par son rôle de direction, durant de longues années, du conseil international des musées (ICOM). Son enseignement a contribué à former une école féconde qui a dépassé le monde des musées pour irriguer celui de l’université et du CNRS. I.2. Les obligations des professionnels des musées L'apport irremplaçable et le caractère spécifique de la recherche dans les musées imposent une meilleure identification du pôle recherche de l’activité des conservateurs. Des progrès fondamentaux en histoire de l’art et en archéologie sont venus dans le passé et viendront encore dans le futur de l’étude des œuvres et des collections, qui se fait avant tout dans les musées. Accorder à la recherche une place éminente dans le travail des conservateurs et des professionnels qui leur sont étroitement associés, ceux de la filière de la documentation et ceux des corps de recherche du ministère de la culture notamment, c’est viser une efficacité professionnelle accrue, un accès élargi aux collections pour le public français et étranger et un rayonnement des musées français encore plus large et plus authentique. Les conservateurs, dans leur majorité, ont remarquablement su s'adapter aux mutations profondes vécues par les musées ces dernières décennies. Le management, la médiation culturelle, la communication, leur sont devenus familiers, ils y consacrent une grande partie de leur temps. Pour autant ces nouvelles fonctions ne doivent pas entraîner un manque de visibilité sur les priorités, voire sur une hiérarchie de valeurs : leur compétence première tient d'abord à leur connaissance des biens culturels qu’ils ont à conserver et à présenter au public, faute de quoi les actions de médiation et de mise en valeur ne seraient pas solidement étayées. Les études de public des musées démontrent que ce dernier ne s’y trompe pas et fait clairement la différence entre les lieux de pure distraction et les lieux d’enrichissement culturel que sont les musées de France. 4 Enfin la question peut se poser de savoir si l’élargissement du champ de compétence et de responsabilité des conservations tient assez compte de cette nécessité d’intensifier les recherches sur les œuvres. Dans le cadre de ses fonctions le conservateur est-il suffisamment encouragé à mener des recherches ? Certaines disciplines ne pâtissent- elles pas d’une conjoncture somme toute peu favorable à la recherche et à la spécialisation ? I.3. Le rôle primordial des expositions et des catalogues Les musées sont pour la connaissance des œuvres des institutions incontournables qui ont forgé pour leur étude des outils privilégiés, les grandes documentations et photothèques, devenues des modèles et des passages obligés pour les chercheurs du monde entier, au premier rang desquels la documentation du département des peintures, fondée avant la dernière guerre par René Huyghe et dirigée ensuite par Jacques Foucart. Ils ont mis au point quelques-uns des plus prestigieux débouchés de la recherche : l'exposition, qui permet à la fois la confrontation des œuvres, des idées et des historiens, et le catalogue, de collection ou d'exposition, souvent devenu ouvrage de référence. Depuis un siècle, les musées ont ainsi favorisé le travail collectif d’équipes souvent internationales, comme en attestent de célèbres manifestations, de l’exposition d’Henri Bouchot sur les Primitifs français en 1904 à celle réalisée sur Le XVIe siècle européen par Michel Laclotte et André Chastel en 1965, en passant par Les peintres de la réalité par Charles Sterling en 1936 ou The age of Neo-classicism, co-organisée à Londres en 1972. En effet, les expositions organisées par les musées, la plupart du temps prolongement naturel de travaux sur des sujets inédits, français ou étranger, internationalement reconnues, ont donné lieu à la publication de véritables sommes. Des expositions comme Georges de La Tour, « triomphe de l’histoire de l’art » (1972) ont été des modèles encore opératoires aujourd’hui par leur rigueur et leur exigence scientifique. Elles ont aussi ouvert des voies extrêmement novatrices : De David à Delacroix (1974), Le musée du Luxembourg en 1874 (1984) ou La Sculpture française au XIXe siècle (1986) ont été pour l’ensemble de la communauté scientifique des révélations, pour les chercheurs le début d’un vaste mouvement de redécouverte du XIXe siècle et pour les universitaires l’origine d’une vague sans précédent de travaux et de mémoires.