GUIDE DU CHAMBLY - QUÉBEC

FORT CHAMBLY 1842

LÀ FURENT LES GERMES SACRÉS D'OU SORTIRENT NOS DESTINÉES. MALGRÉ LA TRACE DES ANNÉES, QU'ILS SOIENT À JAMAIS VÉNÉRÉS! QUE L'ARDENTE FOI DE NOS PÈRES, LEUR COURAGE AU SEIN DU DANGER, DANS LA PAIX, LES CRISES, LES GUERRES, SUBSISTENT POUR NOUS PROTÉGER! BENJAMIN SULTE GUIDE DU FORT CHAMBLY Chambly - - Québec

Bref historique du fameux fort de Chambly, deuxième poste de défense de la rivière Richelieu, bâti d'abord en bois en 1665 par le capitaine , officier du régiment de Carignan, pour servir de défense contre les sauvages . et rebâti en pierre en 1709 povr faire obstacle à l'avance des troupes anglaises.

MINISTÈRE DES MINES ET DES RESSOURCES L'HON. T. A. CRBRAR, Minisire CHARLES CAMSELL, Sous-Ministre DIVISION DES TERRES. PARCS ET FORÊTS R. A. GIBSON. Directeur BUREAU DES PARCS NATIONAUX F. H. H. WILLIAMSON, Contrôleur OTTAWA. a»4: .

VUE AÉRIENNE DU FORT CHAMBLY. CHAMBLY CANTON. QUÉBEC FORT CHAMBLY

O! mon vieux fort, reste debout, Bravant l'abandon et l'orage! Dernier vestige d'un autre âge, Résiste au temps qui détruit tout! — Benjamin Suite.

VŒUX du poète sont parfois le prélude de l'action. Le fort de Chambly ne sera plus négligé. L'appel C muet de cette magnifique relique qui voulait être pro- tégée a été entendu. On va commander à l'esprit bien- veillant du Temps, à cet esprit qui orne de couleurs har- monieuses les vestiges du passé et les recouvre de tendre verdure, de travailler de son mieux pour le fort de Cham- bly. Et l'on va opposer une résistance à cet autre esprit du Temps, à cet Ahnman qui détruit et anéantit les ou- vrages des hommes. Ce génie du mal a déjà trop fait pour réduire en poussière et en cendre ce vieux gardien inflexible de la rivière Richelieu. Le 10 janvier 1921, le fort de Chambly a été confié aux soins de la division des Parcs Nationaux du ministère de l'Intérieur, devenue aujourd'hui le Service des Parcs Na- tionaux de la division des Terres, Parcs et Forêts au minis- tère des Mines et Ressources, pour être à jamais administré et conservé comme une précieuse relique historique des débuts de l'épopée militaire canadienne. On a pris des mesures pour faire cesser la désagrégation des massives murailles et pour arracher le cimetière à l'abandon et au délabrement. Aperçu historique Le fort de Chambly est situé à environ vingt milles au sud-est de Montréal, sur une pointe de la rivière Richelieu, d'où 1 on a une vue magnifique du bassin de Chambly. Les deux imposantes montagnes de Saint-Hilaire et de Saint- Bruno semblent le protéger. Cet aperçu historique est Page trois partiellement tiré d'une histoire complète du fort publiée par Benjamin Suite et Gérard Malchelosse, envers lesquels tous ceux qui écriront dorénavant sur le fort de Chambly auront une dette de reconnaissance. L'histoire du fort de Chambly remonte à plus de deux siècles et demi. Durant les trois quarts de siècle qui sui- virent les voyages de Cartier, la France, toute à ses dissen- sions intestines, ne porta guère d'intérêt aux terres nou- velles dont ses hardis explorateurs avaient en son nom réclamé la souveraineté. En 1603, la tâche de Cartier fut reprise par Champlain, qui à cause des services qu'il a rendus comme explorateur et comme pionnier de la nouvelle colonie, a mérité le titre de "Père de la Nouvelle-France". En 1609, Champlain s'arrêta à Chambly en remontant pour la première fois la rivière Richelieu jusqu'à sa source, alors qu'il découvrit le lac qui porte aujourd'hui son nom. Avec vingt-quatre canots, outre le sien, il remonta le cours de la rivière et, aux rapides de Chambly, il portagea les embarcations à travers la forêt touffue où un canal offre maintenant un passage facile. En 1663, le gouvernement français avait décidé de faire du nouveau pays une colonie de la couronne et de lui donner au moins un semblant de gouvernement régional. Pendant trente ans, la Compagnie des Cent Associés s'était essayée à la tâche d'administrer le pays, mais elle n'avait pas réussi à remplir les engagements qu'elle avait pris envers la couronne. En dehors de Montréal, de Québec et des Trois- Rivières, personne ne pouvait chasser, pêcher, cultiver la terre ou défricher la forêt sans s'exposer à se faire scalper par les maraudeurs indiens qui exerçaient leurs dépréda- tions à partir du lac Saint-Pierre jusqu'à Québec. Quand un homme quittait son foyer le matin, son épouse ne savait jamais si elle le reverrait vivant.

Le premier fort de Chambly, 1665 En 1661, Pierre Boucher, des Trois-Rivières, se rendit en France pour demander des secours en vue de paralyser les incursions des Iroquois. Il vit le ministre Colbert, et lui demanda trois cents hommes pour une expédition de repré- Page quatre sailles contre les villages indiens. Colbert voulut faire quelque chose de grand, remarquent sèchement les his- toriens. "Il fit trop et avec maladresse," c'est-à-dire qu'il repoussa l'avis de ceux qui connaissaient les lieux; il fit une autre chose qui paraissait beaucoup mieux, mais qui n'a- boutit qu'à vn gaspillage d'argent et à des pertes de vies. Il envoya douze cents hommes de troupe des Antilles et de France, parmi lesquels se trouvaient vingt compagnies du fameux régiment de Carignan. Avec les trois cents Cana- diens recrutés à Québec en 1665, cela composait un effectif de quinze cents hommes, soit près d'un soldat pour chaque personne de la colonie! A cette époque, il n'y avait pas plus de 2,000 colons dans la Nouvelle-France.

Fig. A.—Fort Saint-Louis de Chambly, formé d'une palissade de quinze pieds de hauteur, construit en 1665 par M. de Chambly. capitaine d'une compagnie du régiment de Carignan. Incendié en 1702 par les Iroquois, il fut reconstruit en pierre sur le même emplacement en I 709. Fig. B.—-Plan du premier fort de Chambly. C'était un carré de 144 pieds de côté. Fig. C.—Plan du fort de Richelieu ou de Sorel. construit en 1665 par M. de Sorel. Fig. D.—Plan du fort Sainte-Thérèse, construit en 1665 par M. de Salière». Page cinq On décida alors de construire une chaîne de forts dont ces soldats formeraient les garnisons, et ainsi furent établis les forts de Chambly, de Sorel et de Sainte-Thérèse. Le fort de Chambly fut construit par Jacques de Chambly, capi- taine au régiment de Carignan, et le fort de Sorel, par Pierre de Sorel, également capitaine au même régiment. C'est parce que la construction du fort de Chambly fut commencée le jour de la fête de saint Louis et sous la direc- tion de M. de Chambly qu'on lui donna le nom de Saint- Louis de Chambly. Il était construit en bois avec une palissade de quinze pieds de hauteur formant un carré de cent quarante-quatre pieds de côté. A l'intérieur des murs, on aménagea des casernes pour les soldats, ainsi qu'une chapelle et une maison où le commandant avait son loge- ment et son bureau. On construisit un entrepôt pour y déposer les provisions, les armes et les munitions. Le fort devait aussi servir de refuge aux colons en cas d'attaque de la part des Indiens. A l'époque de la construction du fort, aucun blanc n'était établi le long de la rivière Richelieu, alors appelée rivière des Iroquois, ni à l'endroit qui fut plus tard appelé Sorel. Cependant, les officiers ayant reçu de vastes concessions de terres, le défrichement de la forêt commença et le sol fut cultivé tout d'abord par les soldats des garnisons. Les noms des localités des environs du Richelieu—Chambly, Sorel, Verchères, Varennes, Saint-Ours et Contrecœur— nous rappellent les noms de ces officiers. Les expéditions contre les Iroquois étaient parfois mal préparées et mal dirigées par les officiers, qui ne connais- saient pas les méthodes de guerre des Sauvages; cependant, après quelque temps, les Indiens commencèrent à com- prendre qu'une pareille force dirigée contre eux devait nécessairement finir par triompher, et ils demandèrent la paix. La meilleure politique à suivre eût été de détruire entièrement les villages des Iroquois, les forçant ainsi à rester tranquilles ou à s'éloigner. Les forts semblaient dire: "Approchez! Vous serez chaudement reçus!" Mais les Sauvages s'en moquaient; ils se tenaient hors de la portée des canons et choisissaient le moment propice pour con- tinuer leurs méfaits. Page six Une paix relative dura toutefois jusqu'en 1684 mais des actes de cruauté se commettaient dans l'ombre, souvent provoqués par les coureurs des bois qui faisaient à leur compte la traite des pelleteries et dont la plupart n'avaient aucun souci des intérêts de la colonie. En 1684, les Sau- vages reprirent les hostilités. Ils attaquaient les colons

FORT CHAMBLY, 1842 dans les villages, brûlaient leurs maisons et leurs récoltes et emmenaient leurs femmes et leurs enfants qu'ils faisaient périr par le feu après leur avoir fait subir les plus abomi- nables tortures. Quand la guerre éclata entre la France et l'Angleterre, en 1688, les Iroquois se rangèrent du côté des Anglais et répandirent plus de terreur que jamais le long de la rivière Richelieu et du fleuve Saint-Laurent. En 1702, le fort fut temporairement abandonné par les autorités militaires, et les Indiens en profitèrent pour le livrer aux flammes. Partiellement détruit, il fut reconstruit peu après, mais on en réduisit les dimensions. Page sept I r» ^ ^_> ^ £v* i ! i l H i $•/* '

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JW l(V ^ÇN r<^ Le fort actuel de Chambly, 1709 Les vicissitudes subies par le fort de Chambly et son efficacité comme moyen permanent de défense portèrent les autorités militaires de Québec, en 1709, à décider de l'abandonner définitivement, et le gouvernement de Mont- réal reçut l'ordre de faire transporter à Laprairie ou à Montréal les provisions qu'il contenait. Mais Montréal n'était pas de cet avis. Chambly était la clef de défense de la ville. Les ennemis, les Anglais, étaient de l'autre côté de la frontière. Une grande réunion fut convoquée au Séminaire de Montréal et l'on s'y prononça en faveur de la construction d'une imposante forteresse capable de défen- dre convenablement les environs du Richelieu. Le gou- vernement de Montréal obtint à cette fin le concours du Conseil Supérieur de Québec. On fit des démarches en France où l'on insista sur la nécessité de construire une forteresse en pierre. Le gouvernement de Versailles mit trois ans à se décider. L'ordre de commencer les travaux arriva en 1711, mais les colons impatients avaient déjà érigé la solide construction dont les murs subsistent encore aujourd'hui. Le 16 novem- bre 1709, une ordonnance émanant de Québec donnait instruction au gouvernement de Montréal de transporter à Chambly les matériaux nécessaires et d'organiser des corvées parmi les de la région. Pendant l'hiver, des ouvriers furents occupés à tailler la pierre et à fabriquer les portes et les fenêtres. Au printemps de 1710, les fonda- tions furent posées; l'automne suivant, les murs avaient atteint une hauteur de 12 pieds. Les soldats du poste furent appelés à la tâche. La forteresse s'éleva comme par enchantement, grâce à l'enthousiaste activité des habitants et des soldats. Au printemps de 1711, on prévoyait une attaque immi- nente des Anglais par terre et par eau. D'autres ouvriers furent envoyés de Québec et de Montréal pour hâter la construction. En septembre 1711, la forteresse était ter- minée. Dans l'attente de l'ennemi, on avait posté des détachements de troupes à la frontière. Le gouverneur et l'intendant déclarèrent que les ouvrages étaient "bons et Page neuf solides comme devant durer toujours". Le zèle déployé pour la construction des fortifications de Québec et de Chambly fut agréable au roi. Le nouveau fort fut appelé Pontchartram, en l'honneur du ministre français de ce nom, mais l'ancien nom subsista et c'est ce dernier qui a survécu. Pendant vingt-trois ans, le fort de Chambly servit à ses fins militaires sans manifester aucun signe de détérioration. En 1733, le mur entre les bastions, du côté des rapides, menaçait de s'écrouler et il fallut le réparer. En 1752, l'ingénieur français Franquet inspecta le fort, qu'il déclara "inattaquable". Une de ses réflexions revêt aujourd'hui encore une singulière actualité. Il déclara qu'on ne devait pas abandonner le fort. "Il faut bien s'en garder", disait-il. Il proposa certaines améliorations, prépara un rapport et dessina de la forteresse le plan que l'on peut voir à la page huit. En 1740, la guerre avec l'Angleterre paraissait immi- nente. Le gouverneur de la colonie ordonna de mettre le fort de Chambly en bon état de défense. La crise dura vingt ans. En 1 760, lors de la capitulation de Montréal, le fort fut livré aux Anglais qui, jusqu'en 1 775, y maintinrent une faible garnison. En 1 775, les Américains, sous le com- mandement de Montgomery, attaquèrent le fort et l'occu- pèrent après une résistance presque nulle de la part du major Stopford, commandant anglais. Les Américains évacuèrent le fort en juin 1776, mais brûlèrent tout ce qu'ils purent, ne laissant debout que les quatre murs. Ils laissèrent derrière eux le corps du général John Thomas, qui avait succombé le 2 juin à la petite vérole et qui fut inhumé dans le cimetière. Le général Thomas, qui avait fait des études médicales, s'était dévoué héroïquement jus- qu'à la mort pour soigner les soldats atteints de cette terrible maladie. L'année suivante, le fort fut réparé et le gouverneur Carleton y plaça une garnison. Le guerre se poursuivait, mais le théâtre des hostilités s'était transporté sur la rivière Hudson et le lac Champlain. De 1 780 à I 784, par ordre de sir John Johnson, quelques Américains furent emprisonnés dans le fort. Page dix Pendant la guerre de 1812-1814, le fort de Chambly a joué un rôle important et l'histoire du Canada ne doit pas passer sous silence les services qu'il a rendus. Dès le com- mencement de cette guerre, le fort "devint un solide point d'appui"; il fut complètement réparé et servit de base d'opération du côté du lac Champlam. On érigea aussi

LE MUR OUEST ET L'ENTRÉE PRINCIPALE plusieurs autres constructions le long de la rivière. En 18H, c'est de Chambly que partit l'expédition dirigée sur Plattsburg. Là où passe actuellement le canal, six mille soldats campaient sous des tentes. Des prisonniers améri- cains furent incarcérés dans les cachots de la partie ouest du fort. Le village ou canton comptait alors de 92 à 100 habitations. Après les hostilités, les soldats du régiment du duc de Wellington vinrent s'y reposer de la guerre d'Espagne. Le fort entra alors dans une période d'activité mondaine. "On s'amusait ferme", remarquent les historiens. "Ce furent Page onze des années de plaisir; beaucoup de militaires, mais point ou peu de travail". A Chambly et le long de la rivière Riche- lieu vivaient quelques-unes des meilleures familles de la province, tant sous le rapport de leurs origines que sous celui de leurs talents. Leur liberté d'allure et leurs fêtes continuelles, leurs banquets copieux où ils chantaient, dan- saient et se réjouissaient de leur mieux, sont encore dans la mémoire des plus vieux habitants de la région. "Ah! quelle vie joyeuse!" Plus tard, la région de Chambly fut fort bouleversée par la malheureuse rébellion de 1837. Quelques insurgés furent internés dans le fort, entre autres le docteur Alexis Rollin et François Collin. On peut voir encore aujourd'hui, à l'angle donnant sur la grève du bassin, en bas des rapides, le cachot où ils furent incarcérés. Ce "donjon", dont les fondations croulaient, a été réparé en 1921. Pendant les quelques années qui suivirent ces événements émouvants, l'effectif des troupes formant la garnison du fort de Cham- bly fut graduellement réduit jusqu'en 1851, alors que le fort fut complètement abandonné comme poste militaire.

LE MUR SUD VU DE L'INTÉRIEUR Page douze Il manifestait alors de nombreux signes de décrépitude. En 1856, les autorités impériales en cédèrent la propriété au gouvernement canadien. En 1882, le gouvernement fédéral fit apposer au mur du côté sud, faisant face au village de Chambly, une plaque commémorative en marbre surmontée de la couronne des rois de France et des armes de Jacques de Chambly, et portant l'inscription suivante:

Chambly, A.D. 1665, Courage et loyauté! Sous le règne de Louis XIV, Roi de France et Navarre, le marquis de Vaudreuil étant gouverneur de la Nouvelle- France, ce fort a été érigé en 1710. incendié en 1776, restauré par Guy Carleton en Mil, abandonné en 1847. Il fut réparé en 1882-83 sous le règne de Victoria, Reine de la Grande-Bretagne, le marquis de Lorne étant gou- verneur général du Canada, Théodore Robitaille, lieute- nant-gouverneur de Québec, par ordre de sir Hector Langevin, C. B., ministre des Travaux publics. Thomas Fuller, architecte, J. O. Dion, directeur.

Il y a près du fort un vieux cimetière qui avait été long- temps négligé et qui tombait en ruines. On l'a restauré, les pierres tumulaires ont été relevées et les tertres ont été nettoyés. Parmi les pierres tumulaires et les inscriptions que l'on peut encore reconnaître se trouvent celles de Madame de Thauvenet, épouse de François Hertel, sieur de Lafrenière, de Jean Besset, soldat dans la compagnie de Jacques de Chambly, et d'autres personnages qui sont venus féconder de leur sang le sol où germait déjà la civili- sation du nouveau monde. On a érigé dans le cimetière un monument à la mémoire de ceux qui y sont enterrés. On a clôturé le cimetière, tracé des allées et nettoyé le sol. Le chapitre Saranac des "Daughters of thé American Révolution" a fait placer une plaquette à la mémoire du général John Thomas, qui est enterré dans le cimetière. A ceux qui voulaient voir démolir le fort de Chambly, M. Suite a répondu dans des termes dont on devrait tou- Page treize LE MUSÉE ET LE BASTION NORD-OUEST jours se souvenir: "II y a un vandalisme plus dangereux que le vandalisme du temps: c'est celui des hommes, et il faut s'en défier. Les pierres du fort n'ont pas de nom, mais les tombes qui s'abritent à l'ombre de ses murs gardent des souvenirs respectés que les Canadiens français chérissent et que l'histoire conserve." La carrière de Jacques de Chambly Chambly vint au Canada en 1665 comme capitaine dans le régiment de Carignan, qui avait été formé en 1644 par Thomas-François de Savoie, prince de Carignan. Avec trois cents soldats, il construisit le premier fort de Cham- bly. Quand le régiment de Carignan rentra en France, en 1668, quelques-uns de ses officiers acceptèrent de rester au Canada. Jacques de Chambly, qui était du nombre, demeura à Chambly jusqu'en 1673; la seigneurie lui fut concédée en 1672. Il fut nommé commandant de l'Acadie en 1673, transféré aux Antilles en 1677, nommé gouverneur de Grenade en 1679, puis gouverneur de la Martinique

LE MUR NORD ABOUTISSANT AU BASTION NORD-EST Page quinze en 1680. C'est là qu'il fut tué en 1687 et qu'il fut inhumé. Jacques de Chambly et François Hertel, sieur de la Fre- nière, avaient épousé les deux sœurs. Chambly mourut sans postérité et son beau-frère hérita de la seigneurie. René, fils d'Hertel, perpétua le nom de Chambly en l'adop- tant. Pendant plus d'un siècle, le nom d'Hertel de Cham- bly fut bien connu dans la région.

Le fort, à l'extérieur et à l'intérieur C'est une forteresse de forme quadrilatérale maçonnée en moellons et dont les angles et le contour des ouvertures sont en pierre taillée. Il y avait originairement quatre bas- tions distants de 168 pieds, d'angle à angle. Les bastions ont 35 pieds de hauteur et les courtines ont 30 pieds de hauteur et 106 pieds de longueur. Les murailles ont une épaisseur de quatre pieds et sont percées de meutrières à mousquetene. Il ne reste debout que trois des murailles extérieures; celle qui longeait la rivière a été minée et démolie, il y a plusieurs années, par l'eau et les glaces. Les autres ont été réparées. On s'est servi des pierres de la muraille écroulée pour construire un ouvrage de soutènement des- tiné à empêcher d'autres érosions. L'entrée du fort se trouve sur la façade ouest, où l'on se rend compte mieux que partout ailleurs de la formidable solidité de la construction. De ce côté, le fort a l'aspect d'un colosse sévère dont les yeux auraient été aveuglés par quelque infortune, mais dont la vigueur, le courage et l'énergie seraient restés intacts. On y voit le fort comme le virent, il y a deux siècles, les officiers du roi quand ils déclarèrent qu'il était bon et solide comme devant durer toujours. Entre les bastions, les massives courtines se dressent à 30 pieds de hauteur. Les meutrières ont été obturées avec de la maçonnerie afin de prévenir toute désagrégation nouvelle. Sur le linteau et les côtés de la porte principale d'entrée, dont nous reproduisons ici la gravure, on peut voir, ciselés dans les pierres taillées, les grands noms qui se rattachent à l'histoire du fort de Chambly et des débuts de la colonie. Page seize Au nord de l'entrée se trouve le musée qu'on a construit en 1935 et qui contient un grand nombre de reliques inté- ressantes du fort ainsi que des spécimens des arts domes- tiques canadiens-français. Au sud de l'entrée se trouve une construction agréablement recouverte de vignes et ombra- gée d'arbres. C'est là que demeure le gardien du fort.

FORT CHAMBLY

S.—Mur Sud: Hôpital, chapelle et résidence de l'aumônier. E.—Mur Est: Poudrière, quartiers des sous-officiers et des soldats, arsenal et cuisine. N.—Mur Nord: Voûtes, cellules et magasins. O.—Mur Ouest: Donjon, quartiers du commandant et des officiers et bureaux de l'administration. Page dix-sept L'ENTRÉE PRINCIPALE DU FORT Page dix-huit Ruines d'une partie du mur du coté est du Bastion nord-est Le long du mur du côté sud à l'intérieur, on aperçoit des vestiges bien reconnaissables de deux larges âtres. C'est tout ce qui reste de la chapelle, de l'hôpital et de la demeure de l'aumônier. D'autres vestiges de 'a maçonnerie de l'in- térieur des murs indiquent des divisions dont on ne peut que conjecturer la nature. Dans le bastion nord-est, on voit le magasin ou entrepôt, qui est assez bien conservé, ainsi que des donjons et des cellules. La muraille du côté nord a été complètement détruite. Deux éperons en ma- çonnerie marquent l'endroit où se trouvaient autrefois des constructions dont on n'a pu retracer la destination. Dans le bastion nord-ouest se trouve le vieux "donjon", recon- naissable à sa maçonnerie cintrée. Les terrains des environs Les terrains des environs comprennent le cimetière, qui a une superficie d'environ un acre, ainsi qu'une bande de

L'ENTREE DU DONJON DANS LE BASTION NORD-OUEST Page dix-neuf terre d'une superficie à peu près égale entre le cimetière et le fort; propriété de l'Etat, elle a été placée sous le contrôle du Service des Parcs Nationaux. Le drapeau Au mât du fort de Chambly ont flotté tour à tour le drapeau fleurdelisé de la France, le "Union Jack" de la Grande-Bretagne, le drapeau étoile des Etats-Unis et, de nouveau, depuis plus d'un siècle et demi, le drapeau de l'empire britannique. Le mât actuel a été érigé en 1937 par le Service des Parcs Nationaux.

Lieu de pèlerinage ftour les touristes Ainsi enveloppé de souvenirs historiques et offrant par lui-même aux et aux promeneurs un rendez-vous pittoresque, le fort de Chambly est devenu un lieu de pèlerinage pour le touriste qui sera grandement récompensé de s'être détourné de son chemin pour s'y rendre. Moyens d'accès De Montréal, on peut se rendre au fort de Chambly par le chemin de fer électrique de la Montréal Southern Counties Electric Railway Company. On monte en wagon au pied de la rue McGill et l'on traverse le Saint-Laurent sur le pont Victoria. On peut descendre du wagon à l'une ou l'autre de deux stations, Chambly-Bassin ou Chambly-Canton, d'où l'on peut aisément se rendre au fort. La station de Chambly- Bassin se présente la première, et de là le visiteur peut se rendre à pied ou en voiture au fort en suivant la rue prin- cipale. La distance à parcourir est d'un mille. La première chose intéressante que le visiteur aperçoit sur son chemin est le monument de Salaberry, qui se dresse au milieu d'un petit parc. Il a été élevé à la mémoire du lieutenant-colonel C.-M. de Salaberry, qui commandait les troupes britanniques en 1813 à Châteauguay, où la défaite des envahisseurs américains sauva Montréal et le Canada. C'est en 1881 qu'il fut élevé grâce à des souscriptions pu- bliques, et le gouverneur général de l'époque, le marquis Page vingt de Lorne, présida à son dévoilement. Œuvre de Philippe Hébert, ce fut le premier monument public exécuté par un artiste canadien. Le corps de de Salaberry repose non loin de là, dans le cimetière catholique du village. Le visiteur passe ensuite devant le cairn orné d'une plaque, qu'on a érigé près du canal pour commémorer la construction du canal Chambly, qui fait communiquer le lac Champlain avec le Saint-Laurent et qui fut ouvert à la navigation en 1843. Bientôt le fameux fort apparaît dans sa calme majesté au visiteur captivé par le chant des rapides et par le splendide panorama qui se déroule par delà la nappe d'eau qu'on ap- pelle le bassin de Chambly. De l'autre côté de la rivière, la montagne de Saint-Hilaire dresse sa cime audacieuse, et dans le lointain se dessine la montagne de Saint-Bruno. De la seconde station, Chambly Canton, on se rend au fort à pied ou en voiture en traversant ce charmant village dont l'emplacement fut naguère le théâtre de sanglants con- flits entre les bandes des Iroquois et les colons européens. De Montréal, ceux qui voyagent au automobile peuvent se rendre au fort par le chemin de Chambly. C'est un trajet agréable d'une vingtaine de milles.

Des Etats-Unis Au sortir de Rouses Point, l'automobiliste peut prendre la route No. 14. Au bout de quatre milles, on atteint le pont de Lacolle, qui traverse le ruisseau de ce nom. On y aperçoit les fondations du célèbre moulin de Lacolle, où se produisit un engagement important entre Anglais et Amé- ricains au cours de la guerre de l'Indépendance. Le moulin s'élevait à environ cent verges du pont, à l'endroit où un monument a été érigé, en 1927. Juste vis-à-vis, se trouve le blockhaus de Lacolle. A cinq milles au delà, on arrive à Saint-Paul-de-1'Ile-aux-Noix. De là on peut visiter le Fort Lennox en se dirigeant vers la rivière Richelieu, un quart de mille à l'est. La ville de Saint-Jean est à peu près à quatorze milles au nord de Saint-Paul sur la route N° 14. En continuant vers le nord, par la route N° 47, on atteint le Fort Chambly. Page vingt et un LISTE DES SITES HISTORIQUES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC

(Dotés de plaques commémoratives par les soins du Bureau des Parcs Nationaux à la demande de la Commission des sites et des monuments historiques du Canada)

Parc Logan, à Percé.—Parc commémoratif doté d'une tablette à la mémoire de sir William Logan, fondateur et premier directeur du services des levés géologiques. Jacques Cartier, à Gaspé.—Grande croix et tablette en bordure de la grand'route pour commémorer le quatre centième anniversaire du débarquement de Jacques Cartier, le 24 juillet 1534. Portage Témiscouata, à un mille au nord de Cabano.—Cairn et tablette en bordure du chemin Caldwell pour marquer le portage Témiscouata, le plus long et plus difficile de tous les portages uti- lisés sur la route terrestre de l'Acadie à Québec. Sir John A. Macdonald, à St. Patrick.—Tablette sur fer réglemen- taire en bordure de la route N° 2 pour marquer l'endroit où le premier des premiers ministres du Canada a passé plusieurs étés entre 1873 et 1890. Tadoussac.—Cairn et deux tablettes en bordure de la rue Front pour marquer l'emplacement du plus ancien établissement français et du plus ancien poste de missions chrétiennes au Canada. Jacques Cartier est arrivé ici le 1er septembre 1535, et en 1600 Pierre Chauvin y construisit la première maison d'habitation au Canada. Ile-aux-Coudres, en face de Baie-Saint-Paul.—Croix de pierre et tablette pour marquer l'endroit où Jacques Cartier atterrit le 6 septembre 1535. Il explora l'île et lui donna son nom puis partit le lendemain après avoir entendu la messe. Louis Fréchette, à Lévis.—Tablette sur fer réglementaire au N° 230 de la rue Saint-Laurent pour marquer l'endroit où Louis Fréchette, poète canadien, naquit le 16 novembre 1839. Lieutenant-Colonel Charles de Salaberry, à Beauport.—Tablette posée sur une maison de l'avenue Royale où de Salaberry naquit le 19 novembre 1778. Premier brevet d'invention au Canada, ville de Québec.—Ta- blette posée sur un mur de pierre à l'entrée du parc Laval-Mont- morency, rue de la Côte-de-la-Montagne, pour commémorer les événements qui ont marqué l'émission du premier brevet d'inven- tion par la province du Bas-Canada en faveur de Noah Cushing, de Québec. Page vingt-deux LISTE DES SITES HISTORIQUES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC—(suite)

Premier hôpital canadien, ville de Québec.—Tablette apposée au frontispice de l'Hôtel-Dieu, rue Charlevoix, pour marquer l'em- placement du premier hôpital fondé en Amérique, au nord du Mexique, le 16 août 1637. Séminaire de Québec, à Québec.—Tablette apposée sur le mur de l'université Laval pour marquer l'emplacement du premier éta- blissement d'éducation pour garçons au Canada fondé en 1663 par Mgr de Laval. Ouverture du fleuve Saint-Laurent à toutes les nations, à Québec.—Tablette apposée au mur de la salle d'attente des écluses Princesse-Louise pour commémorer l'ouverture du fleuve Saint-Laurent à toutes les nations. Ce privilège, accordé à partir du 1 er janvier 1850, avait été octroyé par le parlement britannique. Fort Charlesbourg-Royal, à Cap-Rouge.—Cairn et tablette à proxi- mité du pont de chemin de fer pour marquer l'emplacement du fort construit par Cartier et où il passa l'hiver de 1541-1542. Le fondateur des Bois-Francs, 1825-1925, à Blandford.— Monu- ment et tablette en l'honneur de Charles Héon né à Bécancour le 19 mars 1799 et qui s'établit à proximité de Blandford le 14 mars 1825. Ce pionnier ouvrit une voie suivie par plusieurs. Benjamin Suite, à Trois-Rivières.—Tablette sur l'édifice de l'Hôtel-de-ville pour commémorer les services publics rendus par Benjamin Suite, historien et poète, de 1841 à 1923. Fort des Trois-Rivières, à Trois-Rivières.—Pierre et tablette à proximité de l'édifice de la douane pour marquer l'emplacement du fort français construit en 1634 et qui devint le berceau de Trois- Rivières et un centre pour la traite des fourrures avec les Indiens. Bataille des Trois-Rivières, à Trois-Rivières.—Pierre et tablette en bordure de la rue Lejeune pour commémorer l'engagement du 8 juin 1776, où les troupes britanniques repoussèrent une colonne américaine commandée par le général Thompson, en lui infligeant de lourdes pertes. Forges du Saint-Maurice, Les Vieilles Forges.—Cairn et tablette au carrefour des chemins Trois-Rivières-Saint-Etienne et Rivière Saint-Maurice—Les Vieilles Forges pour marquer l'emplacement des vieilles forges établies en I 730 par Poulin de Francheville. Fort Crevier, à Notre-Dame de Pierreville.—Cairn et tablette en bordure de la grand'route qui traverse le village pour marquer l'emplacement du fort construit en 1687 et commémorer les ba- tailles qui se livrèrent en cet endroit en 1689 et 1693. Page vingt-trois LISTE DES SITES HISTORIQUES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC—(suite)

Fort Richelieu, à Sorel.—Cairn et tablette à proximité du quai de la Canadian Steamship Lines pour marquer l'emplacement du fort construit en cet endroit en 1665 par Pierre de Saurel. Ce fort constitua un poste important de défense contre les Iroquois. Bataille de Eccles-Hill, à 5 milles au Sud-Ouest de Frelighsburg. —Monument en bordure de la grand'route conduisant à Franklin, Vermont. pour commémorer l'engagement du 25 mai 1870 entre les envahisseurs féniens et les volontaires canadiens. Madeleine de Verchères, à Verchères.—Monument et tablette en bordure de la grand'route conduisant au quai, en l'honneur de Madeleine de Verchères, jeune fille de quatorze ans, qui en 1692 prit le commandement du poste et le défendit victorieusement pendant huit jours contre un parti d'Iroquois. Fort Chambly, à Chambly-Canton.—Le premier fort fut construit en bois en 1665 par le capitaine Jacques de Chambly, officier au régiment de Carignan, pour servir de défense contre les Iroquois. On le reconstruisit en pierre de 1709 à 1711 pour résister à l'avance des armées britanniques. On a fait subir aux murs des travaux considérables de réfection, élevé un monument et une tablette au cimetière. Canal de Chambly, à Chambly-Canton.—Cairn et tablette en bordure de la grand'route à la réserve du canal pour commémorer le creusage du canal de Chambly reliant le lac Champlain au fleuve Saint-Laurent. Il fut ouvert à la navigation en 1843. Fort Sainte-Thérèse, à 5 milles au sud de Chambly-Canton.— Pierre et tablette en bordure de la route Chambly-Saint-Jean pour marquer l'emplacement du fort construit en 1665 par le régiment de Carignan pour servir de défense contre les Iroquois. Fort Saint-Jean, à Saint-Jean.—Pierre et tablette du côté ouest de la rue Champlain pour marquer l'emplacement du fort construit par les Français en 1748 et reconstruit par les Anglais en 1775, année au cours de laquelle il subit un siège de 45 jours de la part des troupes américaines. Premier chemin de fer au Canada, à Saint-Jean.—Tablette ap- posée à la gare du chemin de fer National-Canadien afin de marquer le terminus du premier chemin de fer construit au Canada de Saint-Jean à Laprairie pour réunir le lac Champlain au fleuve Saint-Laurent. Il fut ouvert à la circulation le 21 juillet 1836 par lord Gosford. Bataille du 6 septembre 1775, à 7 milles au sud de Saint-Jean.— Cairn et tablette sur la propriété du club de golf de Saint-Jean, en bordure de la grand'route Saint-Jean-Lacolle, pour commémorer Page vingt-quatre LISTE DES SITES HISTORIQUES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC—(suite)

l'engagement qui eut lieu le 6 septembre 1775 à la Crique Mont- gomery, alors qu'un détachement de la milice canadienne et des Indiens repoussèrent les troupes américaines commandées par le général Montgomery. Fort Lennox, à l'Ile-aux-Noix.—Situé à 13 milles environ de Saint- Jean, ce vieux fort servit de porte du Canada en même temps que de poste avancé contre les Iroquois et les autres envahisseurs. L'île fut fortifiée par les Français avant 1 759. Les Américains y ajoutèrent en 1 775. Les autorités impériales le firent reconstruire en entier de 1812 à 1827; il est encore en bon état de conservation. Bataille de l'Ile-aux-Noix, à Fort Lennox.—Tablette apposée à l'entrée sud du Fort Lennox pour commémorer l'engagement naval qui se déroula à proximité de l'île le 3 juin 1813 et qui aboutit à la capture des corvettes américaines Eagle et Crowler. Marine royale, à Fort Lennox, Ile-aux-Noix.—Tablette apposée à la porte nord du Fort Lennox en mémoire des officiers, marins et soldats de la marine royale, de la marine provinciale et des ma- rins royaux qui combattirent sur le lac Champlain pour défendre le Canada en 1 776-1777 et de 1812 à 1814. Bataille de Lacolle, à 2 milles à l'est de Lacolle.— Cairn et tablette au carrefour des routes 14 et 52 pour commémorer l'engagement du 30 mars 1814 et perpétuer la mémoire des officiers et soldats qui y participèrent. Chemin Chambly, à Saint-Hubert.—Cairn et tablette en bordure de la route Montréal-Chambly, à proximité de l'entrée de l'aéro- port de Saint-Hubert pour marquer l'emplacement de la première route importante au Canada. Celle-ci fut construite pour relier Montréal à la chaîne de forts servant de protection contre les Iroquois le long de la rivière Richelieu; ouverte en 1665. Fort Laprairie, à Laprairie.—Cairn et tablette au parc Foch pour marquer l'emplacement du fort construit en 1687 et qui servit de refuge aux colons pendant un quart de siècle de guerres, soit de 1687 à 1713. Les troupes de la Nouvelle-Angleterre l'attaquèrent le 11 août 1691 et tuèrent nombre de ses défenseurs. Bataille d'Odelltown, à Odelltown.—Cairn et tablette à proximité de l'église méthodiste pour perpétuer la mémoire des officiers et soldats de la milice loyale du Canada qui participèrent à l'en- gagement des 7 et 9 novembre 1838. La Seconde bataille de Laprairie, à la Bataille.— Cairn et tablette au carrefour de la route Chambly-Saint-Philippe et de la route Laprairie-Saint-Jean pour commémorer l'engagement qui eut lieu à cet endroit le 1 1 août 1691. Page eingl-cino LISTE DES SITES HISTORIQUES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC—(suite)

Fort Longueuil, à Longueuil.—Tablette apposée sur l'église Saint- Antoine de Longueuil, rue Saint-Charles, pour marquer l'emplace- ment du fort de pierre construit pai Charles Le IVIoyne de Lon- gueuil de 1685 à 1690. Bataille de la Coulée Grou, à 4 milles au nord-est de la Rivière- des-Prairies.—Cairn et tablette en bordure de la grand'route pour commémorer la bataille qui eut lieu en cet endroit le 2 juillet 1690 entre les Français et les Iroquois. Sir Wilfrid Laurier, à Saint-Lin-des-Laurentides.— Cairn et ta- blette en face de l'hôtel-de-ville à la mémoire de sir Wilfrid Laurier qui vécut de 1841 à 1919. Le premier bateau à vapeur canadien, à Montréal.—Tablette apposée sur l'immeuble de la brasserie Molson, rue Notre-Dame- est, pour commémorer la construction de l'Accommodation, pre- mier bateau à vapeur construit au Canada par l'honorable John Molson en 1809. Emplacement de la fondation de Montréal, à Montréal.—Ta- blette apposée sur l'édifice de la douane, au parc Youville, pour marquer l'emplacement où le sieur de Maisonneuve jeta les fonda- tions de Montréal le 18 mai 1642. Le village indien d'Hochelaga, à Montréal.—Pierre et tablette sur le terrain de l'université McGill, face à la rue Sherbrooke, pour marquer l'emplacement du village indien fortifié visité par Jacques Cartier en 1535 et abandonné par la suite avant 1600. Pierre Le Moyne, sieur d'Iberville, à Montréal.—Tablette apposée sur un immeuble à l'angle nord-ouest des rues Saint-Paul et Saint- Sulpice pour marquer le lieu de naissance du sieur d'Iberville, le 20 juillet 1661. Bataille du lac des Deux-Montagnes, à Senneville.—Cairn et tablette en bordure du boulevard Goum pour commémorer l'en- gagement qui eut heu au lac des Deux-Montagnes en 1689 et au cours duquel une bande d'Iroquois fut repoussée par les Français. Canal Lachine, à Lachine.—Cairn et tablette au carrefour de la route Ottawa-Montréal et du chemin qui conduit à Ville-la-salle pour commémorer la construction du canal Lachine. Massacre de Lachine, à Lachine.—Monument en pierre de taille et tablette en bordure de la rue Saint-Joseph pour commémorer les événements survenus au cours du massacre des habitants de cet endroit par les Indiens dans la nuit du 4 au 5 août 1689. Robert Cavelier de la Salle, à Lachine.— Monument et tablette en face de l'Hôtel-de-ville au pied de la Dix-huitième avenue, pour Page uingl-six LISTE DES SITES HISTORIQUES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC (suite)

commémorer les services rendus par La Salle qui fonda Lachine en 1667. Robert Cavelier de la Salle, à Ville-La-Salle.— Cairn et tablette en bordure du Boulevard La-Salle en face du Noviciat pour marquer l'emplacement du fief octroyé à La Salle en 1669 et d'où il partit pour ses expéditions lointaines. Fort Saint-Louis, à Caughnawaga.—Tablette apposée au mur-est du fort pour commémorer les événements reliés à sa construction en 1725. La Défense du gué de Châteauguay, à un mille à l'est d'Allan's Corners.—Cairn et tablette en bordure de la route Montréal- Malone pour commémorer l'engagement du 26 octobre 1813, où les troupes commandées par le capitaine Daly et envoyées à la défense du gué de Châteauguay arrêtèrent courageusement l'a- vance de forces américaines très supérieures. Bataille de Châteauguay, à un quart de mille à l'ouest d'Allan's Corners. -Monument et tablette pour commémorer l'engagement du 26 octobre 1813 où quelques centaines de soldats canadiens et une petite bande d'Indiens se sont immortalisés en repoussant l'attaque d'une grosse armée américaine qui cherchait à envahir la province. La Bataille des Cèdres, à un mille à l'est des Cèdres.—Cairn et tablette en bordure du chemin de la Pointe-Cascades des Cèdres pour commémorer l'engagement qui eut lieu à cet endroit en mai 1776 entre des troupes canadiennes et une armée américaine d'in- vasion. Canal de Soulanges, à Pointe-Cascades.—Cairn et tablette en bor- dure de la grand'route pour commémorer les événements rattachés à la construction du canal de Soulanges de 1892 à 1900 en vue de contourner les Cascades et les rapides des Cèdres et du Coteau. Coteau-du-Lac. -Cairn et tablette à proximité du point clé jonction de la rivière Dehsle et du fleuve Saint-Laurent pour marquer l'emplacement du blockaus et du fort érigé pour la protection du canal construit en 1779-1780. Ces travaux rendirent de précieux services au cours des guerres de la Révolution américaine et de celle de 1812. Le premier moulin à papier au Canada, à Saint-André-Est.— Cairn et tablettejà proximité de l'I ïôtel-de-ville pour marquer l'emplacement du*premier moulin à papier au Canada construit de 1803 à 1805 par un groupe de citoyens de la Nouvelle-Angleterre et exploité plus tard par James Brown, libraire, de Montréal. Page uingl-scpl LISTE DES SITES HISTORIQUES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC (fin)

Le canal de Carillon, à Carillon.—Cairn et tablette sur le terrain du canal et en bordure de la grand'route pour commémorer la construction du canal de C'arillon. Le canal de Grenville, à Grenville.—Cairn et tablette en bordure du chemin qui conduit au pont tournant pour commémorer la construction du canal de Grenville. Portages des Chaudières, à Hull.—Cairn et tablette au parc Eddy, en bordure du chemin d'Aylmer, pour commémorer les événe- ments qui se rattachent au premier des trois portages des Chau- dières, traversé par Champlain en 1613 et par les explorateurs, les missionnaires et les trafiquants de fourrures jusqu'au milieu du siècle dernier. Le premier poste de levés géodésiques, près de Kingsmere.— Cairn et tablette au sommet du mont King pour marquer l'em- placement du premier poste de levés géodésiques fixé en 1905 par le Dr. W. F. King. A cet endroit fut inauguré le système de triangulation des levés géodésiques au Canada qui a servi de base à tous les levés subséquents.

Les personnes désireuses de se procurer des sommaires sur les sites histo- riques canadiens, sont priées de s'adresser au Service des parcs nationaux du ministère des Mines et des Ressources, à Ottawa.

Page vingt-huit J.-O. PATENAUDE, O.S.I. IMPRIMEUR DE SA TRÈS EXCELLENTE MAJESTÉ LE ROI OTTAWA, CANADA 1938