Sax & Compagnie Autour De Dave Liebman
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SAMEDI 14 MARS 2009, 11H Salle des concerts Sax & Compagnie Autour de Dave Liebman JEU POUR LES JEUNES SPECTATEURS Extraits des œuvres suivantes, composées à partir de The Tree et Colors de Dave Liebman : Riccardo Del Fra Sky Changes Combien de petits saxophones noirs trouvez-vous dans Tree Thrills cette note de programme ? Comptez-les, et envoyez-nous votre réponse avec votre nom et adresse avant le mercredi Christophe Dal Sasso 18 mars à [email protected] Couleur L’Arbre Timo Hietala Les cinq premières réponses gagneront une entrée PlayPlayPlay pour la réouverture du Musée de la musique ! Dave Liebman, saxophone Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Toutes ces œuvres sont des commandes de l’Ensemble intercontemporain – créations. Coproduction Cité de la musique, Ensemble intercontemporain Durée du concert : 1h © DR Les notes de programme des spectacles et concerts jeune public sont consultables sur le site internet www.citedelamusique.fr deux jours avant la représentation. 3 L’histoire du projet Le saxophone Ce projet a été imaginé alors que je jouais dans le Nonette de Christophe Dal Sasso pour Histoire de l’instrument... en quelques dates deux concerts au Duc des Lombards. Lors de la première soirée, j’avais été totalement séduit par le jeu de saxophones, soprano et ténor, de Dave Liebman et par la pertinence Pur produit du XIXe siècle, riche en inventions et expérimentations, le saxophone a su de ses improvisations, qui dépassent de loin le cadre du solo de jazz… Imaginez un s’imposer dans le paysage instrumental. Il a séduit un large public, s’est emparé de tous mélange de John Coltrane, Miles Davis avec lequel il a travaillé, et l’influence de l’École les styles de musique et a bénéficié des avancées technologiques, notamment de la de Vienne dont il a repris les principes de base dans son langage personnel. norme MIDI. C’est désormais l’un des instruments les plus pratiqués par les amateurs, notamment en jazz. Son créateur Adolphe Sax, qui commence ses premières recherches J’ai donc demandé à Dave Liebman s’il serait intéressé par une collaboration avec entre 1838 et 1840, sans doute en essayant de perfectionner la clarinette basse, n’avait l’Ensemble intercontemporain en imaginant une sorte de « Chemin » à la manière de pas imaginé un tel succès. Il faudra cependant attendre 1942 pour que soit ouverte la Luciano Berio, avec pour « Sequenza » les improvisations de David Liebman. Berio avait première classe de saxophone au Conservatoire de musique de Paris. en effet composé, à partir de sa série de pièces solistes intitulées « Sequenze » plusieurs « Chemins », pour ces mêmes instruments solistes mais cette fois entourés d’un ensemble L’invention du saxophone instrumental. Dave Liebman m’a alors répondu qu’il serait ravi de participer à un tel projet, et quand s’est posée la question de savoir qui pourrait être le dénominateur commun Pour ne rien divulguer de l’invention dont il déposera le brevet le 21 mars 1846, c’est entre les deux parties, il a tout de suite pensé à Christophe Dal Sasso, qui a réalisé de derrière un rideau qu’elle est présentée en 1841 au jury de l’Exposition de l’industrie magnifiques arrangements des compositions de Dave Liebman. belge : le saxophon, ainsi appelé au début, est né. Susanna Mälkki, directrice artistique de l’Ensemble intercontemporain, a alors eu l’idée L’année suivante, à Paris, il présente son instrument au compositeur Hector Berlioz qui de proposer à deux autres compositeurs, Riccardo Del Fra, responsable du département loue sa sonorité dans le Journal des Débats du 12 juin 1842 : « Elle est de telle nature que Jazz et Musiques improvisées du Conservatoire de Paris, et Timo Hietala, compositeur, je ne connais pas un instrument actuellement en usage qui puisse, sous ce rapport, lui être arrangeur et interprète finlandais, de participer à ce projet afin de faire découvrir au comparé. C’est plein, moelleux, vibrant, d’une force énorme, et susceptible d’être adouci ». public trois regards différents sur la musique de Dave Liebman. Grâce à cet éloge et à celui de François Antoine Habeneck, chef d’orchestre de l’Opéra de Paris, Sax est propulsé dans le monde musical parisien. C’est à Paris, où il établit une Arnaud Boukhitine fabrique d’instruments de musique en juillet 1843, qu’il va mettre au point la famille complète des saxophones : le sopranino, le soprano, l’alto, le ténor, le baryton, la basse et la contrebasse. Quelques membres de la famille : © Thierry Ollivier/Cité de la musique Ollivier/Cité © Thierry de la musique Giordan/Cité © Albergt Saxophone soprano Saxophone ténor, Prestreau, Paris, fin XIXe, E.981.5.3. Adolphe Sax, Paris, 1849, E.714 Saxophone alto en mi bémol, Adolphe Sax, Paris, fin XIXe, E.1685 4 5 Les instruments ainsi construits sont d’une facture assez complexe et non une simple adaptation d’un bec de clarinette sur un tube de perce conique. Ils appartiennent comme la clarinette à la famille des bois bien qu’ils soient fabriqués en alliage souvent nickelé, argenté ou doré. Le saxophone, instrument de perce conique, est composé de trois parties soudées, le corps, la culasse et le pavillon, sur lesquelles viennent se fixer le bocal et le bec, ce dernier supportant l’anche simple. Des clefs, au nombre de 19 à 22 selon les membres de la famille, commandent l’ouverture et la fermeture des trous latéraux percés sur le corps. Le doigté du saxophone est une combinaison de ceux de la flûte et de la clarinette. La famille de saxophones était divisée en deux branches distinctes : les saxophones accordés en mi bémol et en si bémol destinés aux orchestres militaires, et ceux en fa et en do pour intégrer l’orchestre symphonique. Ces derniers déclinent au profit des premiers. La famille reste donc composée de sept membres, dont deux ont un corps droit © Jean-Marc Anglès/Cité de la musique Anglès/Cité © Jean-Marc Saxophone baryton en mi bémol (sopranino et soprano), les autres ayant un pavillon recourbé vers le haut et un bocal Adolphe Sax, Paris, 1861, E.996.18.1 coudé. Sax retient l’idée du système de production des vibrations de la clarinette qu’il adapte à un instrument en cuivre, au départ de perce parabolique, muni d’un « bec à anche simple Dave Liebman jouera aujourd’hui du saxophone soprano et ténor. dont l’intérieur très évasé va en se rétrécissant à la partie qui vient s’adapter au corps de l’instrument ». • le sopranino mi bémol : le plus aigu, rarement utilisé et uniquement dans les orchestres d’harmonie. Il a la tessiture de la petite clarinette. 1 • le soprano si bémol : il sonne comme une clarinette, une quarte en dessous. 2 Il tient le rôle du premier violon dans le quatuor. 1. Bocal : Tube de métal recourbé dans lequel • le saxophone alto mi bémol : le plus utilisé dans l’orchestre, il sonne une quinte en vient se fixer l’anche, l’embouchure ou le bec dessous. Il tient le rôle du second violon dans le quatuor. de certains instruments à vent. 2. Bec : Embouchure en forme de bec de • le saxophone ténor si bémol : une quarte en dessous, il sonne comme une clarinette certains instruments à vent. basse. Il a le rôle de l’alto dans le quatuor. 3 3. Corps : Partie de l’instrument percé sur toute sa longueur de trous de différents • le saxophone baryton mi bémol : il sonne une quinte en dessous. 4 diamètres, surmontés de cheminées sur lesquelles reposent les plateaux. • le saxophone basse si bémol : il sonne une quarte en dessous. 4. Pavillon : Extrémité évasée du tube de certains instruments à vent. • le saxophone contrebasse mi bémol : il sonne une quinte en dessous. Il est rarement 5. Culasse : Partie inférieure et coudée de utilisé. l’instrument, absente sur les saxophones 5 soprano et sopranino puisqu’ils sont droits. Source : http://wiki.nikkojazz.fr 6 7 Le saxophone en musique L’histoire du jazz en bref Rapidement, les harmonies et les fanfares militaires adoptent le saxophone qui donne une Le jazz, né dans le sud des Etats-Unis d’Amérique au début du XXe siècle, est une musique plénitude et une puissance de son et crée une homogénéité de timbres entre les bois et où l’on retrouve des éléments de la musique européenne et de la musique africaine. les cuivres. Au XIXe siècle, quelque 300 « solos » sont composés pour saxophone et Les éléments européens ont été apportés par les colons anglais, espagnols, portugais destinés à être joués au Jardin d’Hiver, salle Sax, rue Saint-Georges ou sous les kiosques et français, qui se sont installés en Amérique à la fin du XVe siècle. Les éléments africains à musique. proviennent des esclaves noirs africains amenés malgré eux en Amérique au début du XVIIe siècle (commerce triangulaire). Les influences africaines sont d’abord vocales et rythmiques. En effet, les esclaves ne possédant rien ne pouvaient s’exprimer Il faut attendre le début du XXe siècle avec la Rhapsodie pour orchestre et saxophone musicalement qu’avec leur corps, c’est-à-dire leurs mains, leurs pieds et leur voix. de Claude Debussy (1903) et le Choral varié op. 55 de Vincent d’Indy (1903) pour que le saxophone trouve véritablement sa place au sein de l’orchestre symphonique. Un peu Différentes situations ont créé des types de chants. Par exemple : les worksongs (chants plus tard, Maurice Ravel dans le Boléro (1928) et Serge Prokofiev dans le Lieutenant Kijé de travail), les gospels ou les negro-spirituals de la vie religieuse mais aussi le blues du (1934-1937) offrent des solos au saxophone ténor.