Prix d’interprétation La Quinzaine masculine des réalisateurs Prix FIPRESCI Chicago Cannes Venise

un film de

1969 – – 1h45 – Drame – Titre original : Gaav – DCP

un film de DARIUSH MEHRJUI

« [...] Consigné à un cinéma de fermiers bâillonnés, l’exploit de Mehrjui et condisciples fait parti des belles histoires du cinéma en étant le fer de lance d’une région qui, dans les années qui suivront, verront l’avènement de cinéastes tel , Yilmaz Güney, Youssef Chahine chez qui l’influence de La Vache sera longtemps ressentie et dont la carrière (par divers chemin bien entendus) suivront la quête d’une même reconnaissance à l’échelle du cinéma mondial. En dehors de toutes ces considérations anecdotiques, il n’en demeure pas moins que La Vache de Dariush Mehrjui est l’un des plus beaux films du monde et un des films les plus pertinents qui se soit donné de voir sur le sort de la condition humaine. » Mathieu Li-Goyette, Panorama-Cinema

« La Vache se passe entièrement dans un village de boue séchée ; l’histoire pourrait être tournée par Glauber Rocha ou Idrissa Ouédraogo, tellement le monde extérieur reste invisible. Cette fable atroce mais Le chef d’œuvre du cinéma iranien aussi très drôle est une réussite totale : au cinéma le 4 juin la vie de village, l’interaction entre les en version restaurée habitants, le vacher qui préfère jouer la vache plutôt que de reconnaître sa mort, Mehrjui GAAV avec EZZATOLAH ENTEZAMI MAHIN SHAHABI ALI NASSIRIAN JAMSHID MASHAYEKHI Produit et réalisé par DARIUSH MEHRJUI Écrit par DARIUSH MEHRJUI d’après une pièce de GHOLAM-HOSSEIN SAEDI n’approchera plus jamais pareil sans-faute. » Photographie de FEREYDON GHOVANLOU Montage de ZARI KHALADJ Musique de HORMOUZ FARHAT www.splendor-films.com Philippe Garnier, Libération La place de LA VACHE dans l’histoire du cinéma iranien

Réalisateur Bien que le cinéma iranien soit présent sur la scène internationale depuis 1985, il reste encore mal connu Né à Téhéran en 1939, Dariush Mehrjui s’intéresse rapidement à l’art. En 1959, à l’étranger. il part pour la Californie étudier le cinéma. Il réalise son premier film en 1966, Certes, les œuvres de metteurs en scène comme Abbas Diamond 33 (1966), une parodie des James Bond. Son second film, La Vache lui Kiarostami ou Mohsen Makhmalbaf, Jafar Panahi, Bahman permet d’être reconnu nationalement et internationalement. Par la suite, Ghobadi, Asghar Farhadi, etc. ont été souvent primées et The Cycle (Dayereh Mina, 1978), resté dans les cartons durant quatre ans à cause diffusées à l’étranger et ont permis de faire connaître ce cinéma de la censure lui permet d’asseoir sa réputation. Il réalise ensuite The Lodger aux critiques et au public de nombreux pays, mais l’histoire de (Ejareh Neshinha, 1986), qui est aujourd’hui encore considéré comme ce cinéma et l’essentiel de sa production demeurent méconnus la meilleure comédie du cinéma iranien. Hamoon (1990) est le film et peu diffusés. Pourtant son existence date de 1900. le plus controversé de l’année 1990. Il marque le déplacement des De rares cinéphiles occidentaux curieux ont pu en avoir thèmes de Mehrjui : de sujets portés principalement sur des problèmes un aperçu en 1958 au festival de Berlin où était présentée sociaux, le réalisateur passe à un cinéma plus personnel. Une Soirée en enfer de Samuel Khatchikian et Moshegh A partir de 1992, alors que la femme est encore un sujet tabou en Iran, il réalise 4 films Sarvari, ou en 1971 au festival de Venise où La Vache de montrant des personnages de femmes en prise avec leurs obsessions de sociétés Dariush Mahrjui a été primé. Par la suite, ont été remarqués urbaines. Leila, son troisième film de la période, sort en 1997, avec dans le rôle et primés dans d’autres festivals des œuvres comme celles principal . Dariush Mehrjui est, pour la critique iranienne, un représentant de Faroukh Gaffary, , Dariush Mehrjui, de la génération des réalisateurs qui a développé le cinéma iranien. Les films de Sohrab Shahid Saless, Bahram Beyzaï, Masoud Kimiaï, Dariush Mehrjui ont déjà reçu 49 récompenses nationales et internationales. Parviz Kimiavi, Amir Naderi, Nasser Taghvai… et après la révolution (1979), ces succès se sont largement multipliés. La France a été le premier pays à distribuer des films iraniens sur les écrans et, depuis la révolution, plus Auteur de 110 long-métrages de ce pays ont été achetés par Né en 1936, après des études de psychologie, Gholam Hossein Saedi commence les distributeurs français, à commencer par Pour la à écrire entre autres de nombreuses pièces de théâtre, des nouvelles et un roman. défense du Peuple de Rafigh Pooya et La Recherche En 1964, son recueil de nouvelles Azadaran-e Bayal est publié. Il y décrit la vie d’Amir Naderi, Les films du Marais (Jacques Robert). d’un village pauvre et reculé Bayal. On y découvre les superstitions et les craintes C’est aussi Paris qui a été la première capitale mondiale de ses habitants. Saedi décrit le monde rural en tentant de montrer comment la à organiser un festival annuel de cinéma iranien pauvreté influence la corruption de la société et la santé mentale des hommes. pour le faire connaître aux cinéphiles. Il a été créé et C’est également dans ce recueil que se trouve la nouvelle qui inspirera quelques dirigé par Mamad Haghighat de 1983 à 2000. années plus tard le film La Vache de Dariush Mehrjui. Gholam Hossein Saedi s’exile Si on distingue l’histoire du cinéma de ce pays en trois puis meurt à Paris en 1985, laissant derrière lui une œuvre riche de plus de 40 livres. période essentielles, on peut les déterminer de la manière suivante : depuis le premier film jusqu’au « Cinéma différent » en 1969 (inauguré avec les films La Vache de Dariush Mehrjui et Gheyssar de Massoud Kimiai) puis, Acteur – Mashdi Hassan de cette période jusqu’à la Révolution (1979) et ensuite, « le cinéma post-révolutionnaire », jusqu’à aujourd’hui. Né en 1924, Ezzatolah Entezami est attiré par le théâtre dès son enfance. La Vache a une place indiscutable et primordiale Il commence une carrière sur les planches dans les années 40 et joue dans au sein du cinéma d’auteur iranien et a sûrement plusieurs pièces avant de décider de partir pour l’Allemagne en 1953. Il a joué donné le courage et l’envie aux jeunes réalisateurs dans plus de 400 pièces au théâtre et à la télévision iranienne, lorsqu’il débute de son époque d’oser faire des films d’auteurs. sa carrière cinématographique à l’âge de 45 ans avec La Vache de Dariush Mehrjui La Vache a toujours été l’objet d’une grande injustice. On a en 1969. La Vache lui permet d’obtenir l’Hugo d’argent du Meilleur Acteur au toujours négligé de faire connaître la grande valeur de ce chef 7ème Festival de Chicago en 1971 et lui vaut une reconnaissance internationale. d’œuvre de Dariush Mehrjui par sa diffusion sur les écrans Une collaboration étroite entre Dariush Mehrjui et Ezzatolah Entezami commence internationaux ! Grâce à l’effort de Splendor Films, cette injustice alors et se poursuit sur une dizaine de films. Il travaille aussi avec d’autres est réparée et on peut enfin voir ce film sur les écrans français. grands réalisateurs tels que avec qui il collabora dès 1972 pour Cette sortie française est la première internationale. » Sataar Khan, ou encore Masoud Jafari Jozani avec Le Lion de pierre (1986). Mamad Haghighat