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Le sacre des rois de France La liturgie du sacre Le sacre a normalement lieu à Reims un dimanche ou le jour de la célébration d'une grande fête liturgique de l'Église chrétienne. Certaines circonstances exceptionnelles du moment ont fait que certains sacres se sont déroulés un autre jour de la semaine et dans un autre lieu. Henri IV n'a pu être sacré à Reims, qui était entre les mains des ligueurs : la cérémonie a donc été célébrée à Chartres, par Nicolas de Thou, l'évêque de la ville. Étant donné que l'onction d'Henri IV ne put se faire avec la même huile contenue dans la sainte ampoule qui avait été utilisée par l'évêque Remi de Reims, Nicolas de Thou se servit de celle qui était conservée en l'abbaye de Marmoutier, et à laquelle était attribuée la guérison miraculeuse de saint Martin de Tours. Le roi prête serment Le contenu du serment prêté par le roi est assez vague, en résumé il promet d'assurer la protection de l'Église et de ses biens. Il promet également de procurer la paix à l'Église et aux peuples chrétiens, et de combattre les hérétiques. Par paix on entend que le roi s'engage à préserver l'ordre social voulu par Dieu et de rendre la justice. Ce serment était au départ une limite au pouvoir royal : le roi était obligé de respecter et de faire respecter la justice (comme Saint-Louis). Ensuite, cette obligation est devenue une augmentation du caractère sacré du roi : le roi était nécessairement toujours juste, et ses décisions ne pouvaient donc pas être injustes. À l'époque moderne, les serments prêtés sont les suivants : • Le serment ecclésiastique, promettant au clergé français de conserver et défendre leurs privilèges. • Le serment au royaume : o Conserver la paix. o Empêcher l'iniquité. o Observer la justice et la miséricorde. o Exterminer (c'est-à-dire bannir) les hérétiques. L'adoubement royal L'adoubement est surtout réalisé par l'Église. L'abbé de Saint-Denis apporte les insignes de chevalerie, qu'on va remettre solennellement au roi. Le grand chambrier (plus tard le grand chambellan) remet les souliers, le duc de Bourgogne (plus tard un grand seigneur) l'éperon d'or et l'archevêque de Reims lui remet l'épée qui est portée par le sénéchal pendant la cérémonie. Depuis la fin du XIIIe siècle, on utilise Joyeuse, l'épée de Charlemagne. L'onction avec l'huile de la sainte ampoule La sainte ampoule conservée à Reims contient une huile miraculeuse qui, selon la légende, aurait été apportée par une colombe descendue du ciel le jour du baptême de Clovis par l'évêque Remi. C'est l'abbé de l'abbaye Saint-Remi de Reims qui a la charge de veiller sur cette ampoule considérée comme une grande relique. L'onction, faite au cours de la cérémonie avec cette huile miraculeuse, donne un très grand prestige au roi de France. La bataille de Saint-Aubin-du-Cormier et le rattachement de la Bretagne au royaume de France. Incontestablement, le 28 juillet 1488 s’inscrit parmi les dates les plus marquantes de l’histoire de la fin du XVe siècle : une journée placée sous le signe de la terrible bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, à l’issue de laquelle la Bretagne – écrasée sur son propre terrain et à bout de forces – doit s’incliner devant le verdict des armes et renoncer à son indépendance, face au royaume de France. Ainsi s’opère le dénouement tragique de ce qu’il est convenu d’appeler « la question bretonne », telle qu’elle se met en œuvre à partir du règne de Louis XI (1461- 1483). 1461 : Ouverture de la question bretonne Avec l’arrivée de Louis XI sur le trône de France en 1461, s’ouvre une longue période de tension entre la Bretagne et la France…. Mais Louis XI meurt avant d’avoir réglé cette question bretonne. De fait, celle-ci rebondit de plus belle sous le règne de Charles VIII, pour se prolonger jusqu’au début des années 1490. Le duc de Bretagne François II pour affaiblir le roi de France Charles VIII a soutenu ses vassaux soulevés contre lui lors de son arrivée au pouvoir lors de la « guerre folle ». Une première grande offensive contre lui est lancée en mai 1487, à l’issue de laquelle les forces françaises s’assurent le contrôle durable de plusieurs places d’importance stratégique, telles Dol, Saint- Aubin-du-Cormier, Vitré, La Guerche et Clisson... mais échouent devant Nantes. 1488 : la très écrasante supériorité française La campagne de 1488 s’avère beaucoup plus déterminante, avec d’énormes moyens côté français rassemblés à Angers : pas moins de 12 000 combattants – dont plusieurs milliers de soldats suisses comptés parmi « les plus beaux hommes du monde » – commandés par Louis de la Trémoïlle, considéré comme l’un des meilleurs capitaines du moment. Partant de Pouancé, les Français s’emparent de Châteaubriant (littéralement foudroyée par les engins de l’artillerie royale) et d’Ancenis (de même entièrement rasée)... puis de Fougères (qui succombe le 19 juillet). C’est alors que les Bretons se mettent en marche. Le contact entre les deux armées se produit le 28 juillet, près de Saint-Aubin-du-Cormier, en un lieu appelé depuis ce jour « la Lande de la Rencontre ». La bataille commence vers les 2 heures de l’après-midi, et dure environ quatre heures. Elle se déroule de la manière la plus classique qui soit. D’abord le combat s’engage par une décharge générale de l’artillerie royale. Ensuite c’est la ruée des hommes les uns contre les autres, aux cris de « Saint Sanson ! Saint Sanson ! » lancés par les Bretons invoquant le saint du jour, ancien évêque de Dol et l’un des plus vénérés protecteurs du duché. Le choc est d’une extrême violence, à telle enseigne que les rangs – très disparates et complètement paniqués – de l’armée bretonne s’en trouvent brisés du premier coup. S’ensuit une mêlée particulièrement sanglante, au terme de laquelle périssent plus de 6 000 combattants, rien que du côté breton. Tandis que chez les Français, les pertes atteignent environ 1 400 tués. Soit en tout, près de 8 000 morts, qu’on s’empresse d’ensevelir sur place en un immense charnier ! Le monument érigé par le Souvenir Breton le 28 juillet 1988, à l’occasion du 500ème anniversaire de la bataille - Maryvonne Cadiou Après la bataille Après la bataille, l’armée française s’enfonce à l’intérieur du pays. Pendant ce temps, François II se consume en mobilisant ses dernières forces. Puis, prenant conscience de l’ampleur du désastre, il se résigne à demander la paix. Celle-ci est signée au château du Verger (en Anjou) le 19 août 1488. Comme clause principale, il s’engage à ne pas marier ses filles sans le consentement du roi. Usé par trente ans de règne, « résigné en tout et chargé de tristesse », il s’éteint à Couëron (près de Nantes), le 9 septembre de cette même année 1488. Désormais le sort de la Bretagne repose tout entier sur les épaules de la très jeune duchesse Anne, en passe de devenir la princesse la plus convoitée d’Europe... en attendant d’épouser Charles VIII, le 6 décembre 1491. Trois ans plus tard, après la reprise d'une guerre entre la France et la Bretagne, à l'issue de laquelle Anne sera défaite, a lieu à Langeais le mariage entre Anne de Bretagne et Charles de VIII, roi de France. Cette union est conclue pour assurer la paix entre le duché de Bretagne et le royaume de France. Conséquence logique : Anne est sacrée et couronnée reine de France à Saint-Denis. Charles VIII interdit à son épouse de porter le titre de duchesse de Bretagne. Mariage décisif Mais en 1498, lorsqu'il meurt, la reine reprend l'administration du duché. Anne détient les droits des rois de France sur la Bretagne et compte bien en profiter : lorsqu'elle épouse Louis XII, son successeur elle pose des conditions quant à l'intégrité de la Bretagne. De cette union sont nées deux filles : Claude et Renée. Anne meurt en 1514 et, quelques mois plus tard, sa fille Claude épouse le futur François Ier, à qui elle fait don de la Bretagne. En 1532, les états généraux de Vannes approuvent, sous l'impulsion de François Ier le rattachement du duché au royaume de France. Ils préservent toutefois des droits, qui seront progressivement supprimés par la suite, notamment à la Révolution française. Source : Article de René Cintré, ancien professeur agrégé, docteur es lettres, spécialisé dans l'histoire de la frontière et des marches de Bretagne. Auteur de l'ouvrage Les Marches de Bretagne. Une frontière du Moyen Âge à découvrir, OF, 2001. Proposé par : Bretagne Culture Diversité 1er août 1589 Un moine poignarde le roi Henri III Le 1er août 1589, tandis que l'armée royale assiège Paris, aux mains de la Sainte Ligue catholique et de ses alliés espagnols, un moine dominicain, Jacques Clément (22 ans), sollicite une audience auprès du roi Henri III (38 ans). Celui-ci le reçoit dans sa chambre, au premier étage du château de Saint-Cloud, alors qu'il se tient sur sa chaise percée. Le moine sort de sa manche non un message mais un poignard et le plante dans le flanc du roi. « Ah ! le méchant moine, il m'a tué », gémit le roi. Il a la force de retirer l'arme et de blesser son assassin. Celui-ci est tué sur le champ par les gardes de service et défenestré..