PDF Hosted at the Radboud Repository of the Radboud University Nijmegen
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
PDF hosted at the Radboud Repository of the Radboud University Nijmegen The following full text is a publisher's version. For additional information about this publication click this link. http://hdl.handle.net/2066/147835 Please be advised that this information was generated on 2021-10-09 and may be subject to change. CORRESPONDANCE DE JACQUES DUPUY ET DE NICOLAS HEINSIUS (1646-1656) J. A. BOTS CORRESPONDANCE DE JACQUES DUPUY ET DE NICOLAS HEINSIUS (1646-1656) CORRESPONDANCE DE JACQUES DUPUY ET DE NICOLAS HEINSIUS (1646—1656) PROEFSCHRIFT TER VERKRIJGING VAN DE GRAAD VAN DOCTOR IN DE LETTEREN AAN DE KATHOLIEKE UNIVERSITEIT TE NIJMEGEN OP GEZAG VAN DE RECTOR MAGNIFICUS, PROF. DR. CH. M. A. KUYPER HOOGLERAAR IN DE FACULTEIT DER WIS-EN NATUURKUNDE VOLGENS BESLUIT VAN DE SENAAT IN HET OPENBAAR TE VERDEDIGEN OP VRIJDAG 12 FEBRUARI 1971 DES NAMIDDAGS TE 2 UUR DOOR JOHANNES ALPHONSUS HENRICUS BOTS GEBOREN TE JUTPHAAS MARTINUS NIJHOFF / LA HAYE / 1971 Promotor: PROF. DR. P. A. G. DIBON Deze studie kwam mede tot stand met steun van de Nederlandse Organisatie voor zuiver-wetenschappelijk onderzoek. Aan mijn moeder, ter nagedachtenis aan mijn vader. TABLE DE MATIÈRES INTRODUCTION IX Les frères Pierre et Jacques Dupuy χ ν Les frères Dupuy et leurs amis de Hollande xxv Nicolas Heinsius: ses voyages, ses relations avec le Cabinet Dupuy de 1646 à 1656 xxxvi AVERTISSEMENT LUI CORRESPONDANCE DE JACQUES DUPUY ET DE NICOLAS HEINSIUS 1 BIBLIOGRAPHIE 219 INDEX DES NOMS DE PERSONNES 225 INDEX CHRONOLOGIQUE DES LETTRES 233 INTRODUCTION La présente édition de la correspondance échangée, de 1646 à 1656, entre Jacques Dupuy et Nicolas Heinsius comporte quatre-vingt-une lettres iné dites, provenant de différents fonds. Ce sont en premier lieu les scixante- trois lettres autographes de Jacques Dupuy à Nicolas Heinsius, déposées depuis 1908 à la Bibliothèque universitaire de Leyde.1 Viennent ensuite treize lettres autographes de N. Heinsius à J. Dupuy, qui ont été recueillies dans les volumes 663,675 et 668 de la Collection Dupuy de la Bibliothèque nationale de Paris. Cinq autres lettres enfin de N. Heinsius à J. Dupuy se trouvent à la Bibliothèque universitaire de Leyde: une lettre minute du fonds B.P.L. 1923, deux lettres minutes du fonds Burm.F.8 et deux lettres incomplètes, l'une dans le fonds Burm.F.8, l'autre dans le fonds B.P.L. 246. La correspondance reconstituée à partir de ces vestiges ne nous permet malheureusement pas de suivre dans son intégralité le dialogue épistolaire qui se poursuivit dix années durant, d'août 1646 à octobre 1656, entre les deux érudits. Nous ne pouvons le faire que du 4 janvier 1647 (lettre ni) au 5 janvier 1649 (lettre xxi). A partir de cette date, nous ne possédons plus pour cinquante-cinq lettres de J. Dupuy que cinq lettres de N. Hein sius. Il convient de relever que la missive initiale de notre correspondance n'est pas la première que N. Heinsius ait adressée aux Dupuy. On trouve en effet dans la Collection Dupuy une lettre de N. Heinsius, alors à Leyde, à Pierre Dupuy, en date du 12 décembre 1639.2 La même remarque s'ap plique à la première lettre de J. Dupuy à N .Heinsius, du 4 janvier 1647 (lettre m), puisque, d'entrée de jeu, le Français déplore que son corres pondant n'ait pas reçu les lettres qu'il lui avait envoyées à Florence. Les deux premières lettres de N. Heinsius (lettres ι et n) sont adressées aux frères Dupuy, toutes les autres à Jacques Dupuy, qui est aussi le seul signataire des respomoriae à ces deux premières. N. Heinsius écrit toujours en latin. J. Dupuy, quant à lui, n'use que du français; il s'en explique dans sa première lettre, en arguant de l'excellente connaissance de r«idiome françois» qu'a son correspondant mais aussi du fait qu'il ne 1 Le Journal manuscrit de cette bibliothèque mentionne que le fonds B.P.L. 1923 est un «Codex olim bibliothecae trajectensis, (Catal. Tiele n° 1408) mense julio 1908 in leidensem bibliothecam translatus». 2 Coll. Dupuy, vol. 583, f. 123r. χ INTRODUCTION saurait lui-même atteindre à «l'élégance et facilité d'escrire en la langue Latine», qui sont l'apanage de N. Heinsius. A deux reprises toutefois, J. Dupuy passera du français au latin, sans raison apparente: dans la se conde moitié de la lettre vu et le dernier tiers de la lettre xi. Notons encore que les lettres sont, pour la plupart, pourvues d'un cachet et portent l'adresse. J. Dupuy écrit en général sur des feuillets doubles, dont il n'utilise que trois pages. Heinsius se sert tantôt d'une seule feuille, écrite au recto et au verso, tantôt d'un feuillet double. Le format du papier est très irrégulier.3 Les feuillets sont en très bon état, à quelques rares ex ceptions près, entre autres le feuillet de la Lettre xxvi où manquent quel ques fins de ligne. Pour incomplet qu'il soit, ce dialogue épistolaire présente, à nos yeux, une valeur d'exemple. En raison de la qualité des interlocuteurs, de la disparité même des conditions dans lesquelles ils se trouvent placés, il nous offre un cas privilégié de cette communication dont vit la République littéraire. D'un côté le sédentaire Jacques Dupuy (1591-1656), qui, près de son frère Pierre, préside aux destinées du fameux «Cabinet», cénacle d'une remarquable élite intellectuelle; de l'autre un jeune Hollandais itinérant, héritier d'un nom célèbre dans toute l'Europe et pèlerin de l'érudition, Nicolas Heinsius (1620-1681), qui, à trente-quatre ans, représentera son pays à la Cour de Suède. Instrument primordial de communication (avant d'être supplanté par le Journal à la fin du XVIIe siècle), la correspon dance s'impose comme une obligation majeure à quiconque se veut citoyen de la République des Lettres. Par elle s'établit ce commerce durable d'ami tié, fondé sur une estime et un respect mutuels, qui pourrait bien être l'essence même de Vhumanitas. «Je n'oublie iamais mes amis», écrit le 5 avril 1652 J. Dupuy (lettre xxxin), «et quoi qu'esloignez ie les ay tousiours presens dans mon esprit, et m'estimerois tres heureux si ie vous pouvois rendre des preuves de mon affection et de l'estime que iai pour vostre merite et rare sçavoir». La correspondance requiert fidélité et ponc tualité. A N. Heinsius, qui de Padoue se plaint d'être sans nouvelles, J. Dupuy écrit: «Je m'estime trop honoré de l'honneur de vostre amitié pour ne tascher pas en mesme temps a m'en rendre digne; Jai respondu a vos deux premieres et fait l'adresse de mes pacquets a Venise aux Mar chands Flamands que vous m'avez adressez et i'y ai ioint dans l'un des deux pacquets la lettre de Mr. Mesnage qui respondoit a la vostre que ie lui avois rendue» (lettre xn). Dans sa lettre du 7 mai 1650, venant d'ap prendre l'arrivée de N. Heinsius à Stockholm, Dupuy s'excuse de son 8 Voici quelques formats, à titre d'exemples: 150mm X 200; 175 χ 225; 165 X 218. INTRODUCTION XI silence auprès de son correspondant qui l'avait laissé sans adresse et re marque: «Vous n'ignorez pas qu'auparavant vostre voiage i'estois assez punctuel a respondre a toutes vos lettres et ie fais trop de cas de vostre amitié pour la ménager si mal» (lettre xxiv). Il redemandera encore à Heinsius la lettre que celui-ci lui déclare avoir écrite d'Italie sur la mort de Mascambruni et qui s'est perdue. Le Hollandais ayant satisfait à cette requête, Dupuy lui confie: «L'elegance et la politesse avec laquelle elle est escrite merite bien qu'elle soit conservée, ce que ie ferai soigneusement comme tout ce qui vient de vostre part» (lettre XLVII). Le 28 juillet 1656, Dupuy redit toute son inquiétude. Depuis de longues semaines il n'a reçu aucune missive. Ce long silence peut s'expliquer par une raison de santé, mais il redoute que son ami ne l'ait oublié, d'autant plus que Chapelain a reçu de Heinsius lui-même une lettre, il y a quelques jours: «Je vous ex pose mes plaintes que je n'ay pu dissimuler», écrit-il, «nostre amitié entre tenue depuis si long temps par lettres et continuée de pere en fils m'obli- geant a cela; Et le remede est entre vos mains si vostre indisposition ne l'empesche» (lettre LXXVIII). A une autre occasion, pour excuser son propre silence, il déplorera «les fréquentes visites et distractions de la grande ville» qui sont en partie cause du retard dans son courrier (Lettre LXXVI). Mais ce retard peut encore se justifier — et le trait vaut la peine d'être relevé - par la sollicitude à l'égard de l'ami malade. Qu'on en juge plutôt: «Comme ie ne voiois point encore vostre santé bien affermie ie différai de vous faire sçavoir de mes nouvelles pour ne vous point obliger a une response qui eust pu vous inquiéter» (lettre LXXVII). L'acheminement des lettres reste d'ailleurs la préoccupation constante des correspondants. Il exige des messagers sûrs et des relais bien établis. Il dépend trop souvent des hasards de la guerre (voire de la peste, lettre XLII), et on comprend tout l'intérêt que l'on porte aux opérations militaires, la hantise que l'on a de la guerre, de cette «guerre estrangere qui nous travaille et consomme depuis dix sept ans», écrira Dupuy le 10 juin 1650 (lettre xxv) de cette guerre civile, qui entrave le progrès des Lettres (lettre xxvn).