Perpétuer L'instant ?
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PERPÉTUER L’INSTANT ? ou quelle conservation-restauration pour les œuvres impermanentes et/ou performatives? Mémoire de fin d’études, Anita Durand Département des Histoires Perdues Direction de recherche : Jacques DEFERT, Jean-Marc FERRARI, Marc MAIRE, Nicolas GRUPPO (images et sons) Rapporteur extérieur : Frederika HUYS, conservatrice-restauratrice en chef du S.M.A.K. de Gand (Stedelijk Museum voor Actuele Kunst) Etudes de cas proposées pour partie par le S.M.A.K. de Gand et le FRAC PACA Diplôme Supérieur en Conservation-Restauration d'œuvres peintes Ecole Supérieure d’Art d’Avignon. Session 2006 À Henryk Gòrecki Anita DURAND - Perpétuer l’instant ? - E.S.A.A. - département conservation-restauration d’œuvres peintes - diplôme 2006 Anita DURAND - Perpétuer l’instant ? - E.S.A.A. - département conservation-restauration d’œuvres peintes - diplôme 2006 REMERCIEMENTS La rédaction du présent mémoire n’aurait pu se faire sans le concours d’une assistance précieuse et encourageante que je dois à un ensemble de personnes qui a su enrichir mes recherches et atti- ser ma motivation. Je souhaite en particulier remercier l’Ecole Supérieure d’Art d’Avignon et son directeur, Jean-Marc Ferrari, mes directeurs de mémoire Marc Maire (conservateur-restaurateur, enseignant et coordina- teur du pôle conservation-restauration de l’E.S.A.A.), Jacques Defert (enseignant d’anthropologie culturelle à l’E.S.A.A.) et Nicolas Gruppo (vidéaste et assistant d’enseignement du pôle multimédia de l’E.S.A.A.) ; ainsi que Thierry Martel (conservateur-restaurateur et enseignant à l’E.S.A.A. en section conservation-restauration), Mylène Malberti (photographe et enseignante à l’E.S.A.A. au sein du pôle multimédia) pour leurs compétences, leur confiance, leur soutien et leur patience. Je voudrais également citer tous ceux qui ont su enrichir la matière de ce mémoire et étayer ma réflexion de leurs points de vue, critiques, et conseils. -Dans le cadre du projet Culture 2000, Karen Baldock (coordinatrice du groupe I.N.C.C.A. et conservatrice au Netherlands Institute for Cultural Heritage), et plus spécifiquement au S.M.A.K. de Gand, Frederika Huys (conservatrice-restauratrice en chef du S.M.A.K. et rapporteur extérieur), Anne De Bück (conservatrice-restauratrice au S.M.A.K.) et Philipp Van Cauteren (directeur du S.M.A.K.); -au FRAC PACA, Éric Mangion (ancien directeur du FRAC), Pascal Neveux (actuel directeur) et Pascal Prompt (régisseur) ; -au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Genève, Christian Bernard (directeur du MAMCO) et Sophie Costes (chargée de collection) ; -Mesdames Elodie Baquié, Geneviève Escudier et Axelle Galtier pour leur précieuse contribution dans le cadre de l’étude de l’œuvre de Richard Baquié ; -Messieurs Ross, Siche, et Duchemin du Centre Météorologique de Nîmes ; et, par ordre alphabétique : Marina Abramovic (artiste), Artur Barriò (artiste), Nicolas Bourriaud (écrivain, critique d’art et ancien directeur du Palais de Tokyo), Erik Bullot (écrivain et enseignant à l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges), Jocelyne Cayron (professeur de droit à l’Université Paul Cézanne d’Aix-en-Provence), Blandine Chavanne (conservatrice au Musée des Beaux-Arts de Poitiers), Maxine Christensen (assis- tante d’enseignement à l’E.S.A.A.), François Dezeuze (artiste et enseignant à l’E.S.A.A.), Eric Fabre (galeriste), Michel Giroud (artiste), Pierre-Antoine Héritier (conservateur-restaurateur d’art contem- porain), Teching Hsieh (artiste), Arnaud Labelle-Rojoux (artiste et écrivain), Alain Leonesi (artiste et enseignant à l’E.S.A.A.), Pierre Leveau (enseignant de philosophie), Astrid Lorenzen (conserva- trice-restauratrice au Centre Georges Pompidou), Ghislain Mollet-Viéville (collectionneur, agent d’art), Sylvie Nayral (artiste intervenante de l’E.S.A.A.), Pascale Samuel (consultante en conserva- tion préventive et régisseur indépendant) , Marc Sanchez (directeur de la programmation du Palais de Tokyo), Sarkis (artiste), Barbro Schultz (cinéaste), Didier Semin (historien d’art), Maryline Terrier (conservatrice-restauratrice, diplômée de La Cambre), Maître Edouard Treppoz (avocat), Doreen Uhlig (artiste) et l’ensemble du groupe I.P.G., Ben Vautier (artiste), Hans-Christoph Von Imhoff (conservateur-restaurateur et intervenant du pôle conservation-restauration de l’E.S.A.A.), Claude Wrobel (conservateur-restaurateur d’art contemporain) et tous les artistes qui ont bien voulu répondre à mes questionnaires. Leur aide et la richesse de nos discussions m’ont été d’un précieux secours. Je témoigne enfin ici de ma plus vive reconnaissance à mes parents, à Pascal, à Aurélia, à Delphine et à Séverine qui m’ont chaleureusement entourée et vivement épaulée tout au long de mes recherches. Anita DURAND - Perpétuer l’instant ? - E.S.A.A. - département conservation-restauration d’œuvres peintes - diplôme 2006 AVANT PROPOS J’en suis venue à m’intéresser à la conservation-restauration des œuvres impermanentes, éphémères, contextualisées, voire performatives, à la lecture des actes du colloque sur la conservation et la restauration des œuvres d’art contemporain, organisé par l’I.N.P. en 1992 à Paris. C’est notamment un article consacré à l’œuvre de Nam June PAIK et au débat qu’elle a suscité qui a attiré mon attention. Buddha’s Catacomb date de 1974, elle appartient au Musée de l’abbaye de Sainte Croix des Sables d’Olonnes qui l’a acquise en 1986. L’installation est constituée d’une statue de Bouddha faisant face à un écran de télévision qui lui renvoie sa propre image alors qu’elle est filmée par une caméra. L’artiste confronte à travers cette œuvre la tradition orientale et le monde moderne occidental. L’histoire de cette pièce est ponctuée par les change- ments d’aspect du poste de télévision. Tombé en panne une première fois, on lui substitua, sur autorisation de l’artiste, un dispositif plus moder- ne ; celui-ci participait d’ailleurs du concept artis- tique, en cela qu’il accentuait la distance temporelle 1- Nam June PAIK, TV Buddha, 1974 qui le séparait de la statuette ; cet écran fut ensuite échangé avec le poste original réparé qui fut dérobé peu de temps après avant d’être remplacé par un simulacre du dispositif initial, à savoir un moniteur moderne enserré dans une coque imitant l’habillage original. Il semble qu’à l’issue de ce col- loque, David CUECO ait trouvé sur un marché aux puces, un poste de télévision identique à celui d’origine qui aura tôt fait d’intégrer l’installa- tion… Mr Didier OTTINGER, alors conservateur du musée, rapporta, par le menu, la chronologie de ces interventions; son exposé fut suivi par une discussion animée au sujet de la ré-interprétation de certaines œuvres d’art contemporain et de la place à accorder au point de vue de l’artiste, -6- Anita DURAND - Perpétuer l’instant ? - E.S.A.A. - département conservation-restauration d’œuvres peintes - diplôme 2006 face aux décisions des conservateurs et des conservateurs-restaurateurs. La notion d’évolution physique et conceptuelle de l’œuvre, mise ici en évidence, m’a amenée à m’interroger sur les limites de notre métier lors- qu’il s’agit de productions contemporaines qui semblent inviter à repen- ser, au moins en partie, les approches, les pratiques et les techniques de notre profession. Ma curiosité et mes interrogations m’ont alors conduite à me pencher sur le cas des œuvres impermanentes et performatives et sur l’idée de l’é- mergence de ce nouveau métier, si cher à SARKIS, qu’est celui de l’inter- prète. Les lectures et les rencontres effectuées par la suite n’ont fait que me conforter dans l’idée que ce sujet m’ouvrait un an et demi de recher- ches passionnantes : j’espère pouvoir en témoigner dans les pages sui- vantes. -7- Anita DURAND - Perpétuer l’instant ? - E.S.A.A. - département conservation-restauration d’œuvres peintes - diplôme 2006 CONSIDÉRER L’ŒUVRE 1 A1/ POSTULATS DE DÉPART 1. Présentation des cas étudiés p.17 2. S’accorder sur les termes p.20 a-épingler l’éphémère p.20 b-manifester l’immatériel p.24 3. Notes sur l’installation comme pratique artistique p.30 4. Petite histoire de l'art-action p.39 B1/ DE L’ACQUISITION DES INSTALLATIONS ET DES ŒUVRES D’ART-ACTION 1. Ce qu'acquiert véritablement l'institution ou le collectionneur p.50 2. Du non-sens de certaines œuvres au sein de l’institution? p.55 3. De la jurisprudence en matière d’œuvres immatérielles et impermanentes p.59 C1/ À PARTIR DE QUEL MOMENT L'ŒUVRE EST-ELLE CONSIDÉRÉE COMME TELLE ? 1. De la pertinence de la conservation-restauration vis-à-vis des installations et des œuvres d’art-action p.67 2. De l’aura de l'œuvre à celle de l’artiste p.73 3. De l’importance du commentaire et de la médiation p.78 -8- Anita DURAND - Perpétuer l’instant ? - E.S.A.A. - département conservation-restauration d’œuvres peintes - diplôme 2006 ENVISAGER LA CONSERVATION-RESTAURATION DES ŒUVRES IMPERMANENTES 2 ET PERFORMATIVES A2/ CONSERVER ET RESTAURER: POURQUOI ? 1. La mission de l'institution p.85 2. Les insuffisances de la documentation p.91 3. Un parallèle possible avec la musique, le théâtre et la danse p.95 B2/ VERS UNE ÉVOLUTION DE LA CONSERVATION-RESTAURATION ? 1. Revisiter les théories existantes p.100 2. La question de la légitimation de la re-présentation de ces œuvres p.106 a- une question éthique p.107 b- une question déontologique p.112 C2/ D’UNE ÉVOLUTION TERMINOLOGIQUE À UNE REDÉFINITION DU CADRE JURIDIQUE ? 1. Une question de terminologie p.118 2. Le problème de l'authenticité p.126 3. De la paternité de l'œuvre re-présentée par le restaurateur p.132 -9- Anita DURAND - Perpétuer l’instant ? - E.S.A.A. - département conservation-restauration d’œuvres peintes - diplôme 2006 RÉ-INSTAURER LES ŒUVRES IMPERMANENTES 3 ET PERFORMATIVES A3/ REPOUSSER LES LIMITES DE LA CONSERVATION -RESTAURATION ? 1.