note n° 06/12

Valérie Niquet Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique

La réunion de l’APN et les turbulences politiques : évaluation de la stabilité du régime chinois (3 juillet 2012) Big power is big money and big power gets used wrong. It’s the system. Adapté de Raymond Chandler, The Long Good Bye1

La réunion annuelle de l’Assemblée populaire – c’est le moins que l’on puisse dire – s’avère nationale (APN) s’est tenue du 5 au 15 mars 2012 moins « harmonieuse » qu’annoncée. Les consé- dans un climat de crise, sans doute la plus grave quences de cette crise sont difficiles à prévoir : que la Chine ait connue depuis l’élimination du entre accélération des réformes et choix du repli dauphin proclamé de Mao Zedong, Lin Biao, en deux écoles continuent de s’exprimer. Le régime 1971. Le premier résultat de cette crise – comme a fait preuve jusqu’à aujourd’hui d’une capacité dans le cas de l’affaire Lin Biao – a été de fractu- de redressement et d’adaptation remarquable, rer l’image idéal – d’idéalisme et de pureté révo- toutefois, alors que les défis auxquels la Chine lutionnaire il y quarante ans, d’efficacité et de fait face s’intensifient, la marge de manœuvre normalisation aujourd’hui – que la RPC et le ré- tend à se réduire. gime chinois avaient réussi à imposer aux yeux Par le seul effet de masse de son économie, la du monde, mais aussi, bien que dans une moin- Chine pèse d’un poids majeur sur la scène inter- dre mesure, aux yeux du peuple chinois. nationale, mais le fonctionnement de pans en- La crise que la Chine traverse aujourd’hui se dé- tiers de cette économie : course aux matières roule par ailleurs dans un climat d’incertitude premières, croissance massive du marché du renforcé à la veille d’une transition politique qui luxe, prédominance du secteur des infrastructu-

res et de la construction, surconsommation éner- chés traditionnels (UE-US-Japon) et conquérir gétique, dépendent de la survie d’un modèle de de nouveaux marchés, préserver et développer plus en plus menacé y compris – comme le dé- les industries de main-d’œuvre et augmenter le voile aujourd’hui l’affaire Bo Xilai - par ses crises niveau qualitatif du made in . internes. Comme le démontre ce document, en dépit des discours à usage externe, la Chine n’a pas les Une session pour rien ? moyens d’une croissance trop ralentie et la remi- se en cause radicale du modèle de développe- Dans ce contexte mêlant attentisme à la veille du ment – tiré par les grandes régions exportatrices XVIIIème congrès du PCC censé entériner l’arri- comme le , le Jiangsu et le Zhejiang, vée au pouvoir d’une « cinquième génération de qui à elles seules représentent plus de 30 % du dirigeants », et tensions, la session annuelle de PIB de la RPC, pourrait avoir des conséquences l’APN qui s’est tenue au mois de mars 2012 n’a dramatiques sur une stabilité sociale déjà fragile. pas été l’occasion d’annonces majeures en de- hors d’une révision de la loi de procédure crimi- Si l’expression des mécontentements demeure nelle, censée mieux contrôler les arrestations sporadique et dispersée il n’est pas sans signifi- arbitraires. Les progrès en la matière, en l’absen- cation qu’en 2011 plus de 180 000 ce de bouleversements plus profonds, seront « mouvements sociaux » aient été recensés. Les sans doute limités comme le démontre la gestion désillusions à l’égard du pouvoir renforcent les actuelle des affaires par les instances du parti, attentes en matière économique, imposant aux hors de tout système légal au niveau local com- autorités une « tyrannie de la croissance » qui ne me au niveau national2. peut que limiter leur marge de manœuvre en matière de rééquilibrage des échanges. Ceci au L’APN a également adopté le XIIème plan quin- risque de renforcer les tensions avec des parte- quennal qui, comme son prédécesseur, insiste naires économiques devenus plus intransigeants sur la nécessité de rééquilibrer le modèle de face à la puissance chinoise. croissance, et défini les « tâches principales » pour 2012. La priorité, en période de crise éco- Comme le soulignait une conférence sur l’écono- nomique mondiale et de tensions sociales, est mie qui s’est tenue à Pékin au mois de décembre donc de poursuivre « un développement écono- 2011, qui reprenait elle-même l’un des thèmes mique stable », entre récession et surchauffe, principaux du rapport de la Banque mondiale lutter contre l’inflation tout en évitant les risques sur la Chine en 20305, il s’agit en effet pour Pé- d’un trop fort ralentissement de la croissance, kin d’éviter le « middle income trap » (piège du « accélérer le développement des campagnes » revenu moyen), où plus précisément de redeve- en élargissant le système du revenu minimum3. nir très pauvre avant de s’être véritablement en- Dans le même temps, Pékin doit également accé- richie. Ceci d’autant plus que le revenu moyen lérer la réforme du modèle de développement, mentionné dans ce rapport est très inégalement renforcer les « bases scientifiques » du pays et réparti. « élever le niveau de vie des gens par la mise en place d’un système social réaliste ». La priorité est également à l’amélioration de l’offre culturel- Un contexte difficile qui nourrit le le, qui tient à la capacité de soft power du régime débat sur les réformes chinois et s’apparente plutôt au renforcement du Depuis la crise de 2008, et même si la RPC a travail de propagande prôné par les organes cen- poursuivi une croissance remarquable comme traux du parti communiste lors d’une réunion d’ailleurs l’ensemble des pays émergents, les op- qui s’est tenue à l’automne 2011. tions qui s’offrent au régime chinois tendent à se réduire alors que les tentations protectionnistes Il s’agit également de poursuivre une politique se renforcent à l’échelle mondiale, particulière- d’ouverture « de qualité » et – point essentiel – ment dans les grands marchés matures euro- de préserver le commerce extérieur4. Loin du péens et américains, et que dans le même temps discours officiel sur le rééquilibrage des échan- les attentes de la population chinoise – et no- ges très répandu à l’étranger, le rapport – en chi- tamment la population rurale qui s’élève à plus nois - précise que, « si l’on insiste sur la deman- de 800 millions de personnes - se font plus pres- de intérieure, il ne faut pas oublier l’importance santes face aux inégalités croissantes6. vitale de la demande extérieure pour notre déve- loppement ». Le rapport appelle donc à lutter Dans son discours d’introduction prononcé à contre « toutes les formes de protectionnisme l’APN, le Premier ministre Wen Jiabao, a men- tout en consolidant les outils d’aide à l’export tionné une croissance de 7,5 % pour l’année pour les entreprises chinoises ». Il faut « tenir 20127. Un chiffre qui sera certainement dépassé les deux bouts » : à la fois « consolider les mar- à la fin de l’année mais qui se rapproche dange-

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reusement du plancher de 7 % un temps men- quiété pour sa proximité avec Bo Xilai dénonçait tionné par l’ancien président Jiang Zemin com- également la « pourriture interne de la corrup- me limite à ne pas franchir pour préserver les tion »11. équilibres sociaux. En effet, si la population chi- Pour lutter contre ces dérives, les réformateurs noise vieillit, elle doit toujours intégrer annuelle- prônent, reprenant ainsi les conclusions du rap- ment des cohortes massives de nouveaux travail- port de la Banque mondiale, une amélioration leurs, dont le nombre dépasserait 15 millions globale de la gouvernance : gouvernance politi- annuellement. que avec une réforme des institutions et des or- Par ailleurs, si certains continuent de mettre en ganes de l’Etat et du parti, mais également réfor- avant l’amélioration remarquable de la situation me de la gouvernance économique qui touche- de la population chinoise lorsqu’on la compare rait d’abord les grandes entreprises d’Etat ou aux périodes du Grand bond en avant et de la publiques. Un article récent du Quotidien du Révolution culturelle dans les facteurs de légiti- peuple, en en niant la réalité, reconnaissait im- mité du pouvoir, des générations entières n’ont plicitement la réalité d’un « capitalisme d’Etat » aujourd’hui pas connu ces périodes dramatiques très défavorable aux intérêts des PME et des en- et nourrissent au contraire des frustrations face treprises étrangères12. aux inégalités croissantes. Ce sentiment d’insa- Dans un mouvement de « dé-bureaucrati- tisfaction et d’injustice social, explique le succès sation », il s’agit pour les organes du Parti et de indéniable des courants néo-maoïstes dont s’est l’Etat de se retirer de la vie des entreprises et de inspiré le chef du parti de Chongqing et son l’organisation de la société pour se concentrer mouvement de reprise des « chants rou- sur la mise en œuvre d’un environnement plus ges » (chang hong) directement inspirés des épi- favorable au développement en renforçant le sodes les plus exaltés de la geste maoïste. Ce sen- système légal et la réglementation, en améliorant timent explique aussi le soutien que Bo Xilai la qualité de la recherche et en libéralisant des continue de recevoir dans les couches les plus secteurs clefs comme ceux de la finance. La défavorisées de la population de Chongqing qui a condamnation à mort récente de Wu Ying, une pu bénéficier de son programme dynamique de femme entrepreneur de la région de Wen Zhou, 8 construction de logements sociaux . dont le principal crime était d'avoir mis en place Mais pour le Premier ministre Wen Jiabao, alors à grande échelle un système de crédit que l’année 2012 sera à la fois « la plus difficile « officieux » au service des petites et moyennes et la plus prometteuse » pour le pouvoir en pla- entreprises privées, particulièrement dynami- ce, c’est en relançant la dynamique des réformes ques dans la région, démontre les difficultés de que « la Chine sera capable de dépasser un mo- ces réformes13. dèle de développement déséquilibré, mal coor- Mais l’unanimité récente du discours sur les ré- donné et qui ne peut durer ». Le débat sur les formes résulte aussi de la crise gravissime que le réformes politiques, dont Wen Jiabao semble régime chinois vient de traverser avec l’affaire s’être fait le champion, s’est en effet intensifié Bo Xilai, qui semble condenser et éclairer d’un dans les semaines qui ont précédé et suivi la ses- jour particulièrement cru l’ensemble des maux sion annuelle de l’APN. Le Premier ministre a dont souffre le régime chinois. renouvelé ses appels en faveur des réformes poli- tiques, sous peine pour le parti communiste de « perdre tous les résultats obtenus grâce à la L’affaire Bo Xilai, une crise majeu- stratégie de réforme et d’ouverture suivie depuis re pour le régime 9 plus de trente ans » . L’Affaire Bo Xilai, qui couvait semble-t-il depuis En proclamant qu’« il ne faut pas avoir peur des plusieurs mois, a été publiquement révélée à la réformes politiques » Wen Jiabao rappelle égale- suite de la tentative de défection du chef des or- ment l’urgence de « lutter contre la corruption et ganes de sécurité de Chongqing, Wang Lijun, agir pour le peuple avec honnêteté (fanfu chan- qui, le 5 mars 2012, alors que s’ouvrait la session gliang) » en prônant un renforcement du annuelle de l’APN, a cherché refuge au consulat contrôle des masses et du respect de la loi10. Sur des Etats-Unis de Chengdu. Wang Lijun, qui ce thème, un consensus semble se dessiner avec craignait pour sa vie à Chongqing en raison des les éléments les plus conservateurs, qui parta- informations qu’il détenait, a été remis directe- gent la même inquiétude quant au mécontente- ment aux autorités de Pékin mais sa fuite a été ment populaire et à la capacité de survie du régi- suivie des rumeurs les plus folles de coups d’Etat me. Zhou Yongkang, l’un des neuf membres du au sein de Zhongnanhai, au cœur du pouvoir chi- comité permanent du bureau politique en charge nois à Pékin, comme aux plus beaux jours de la des affaires législatives et politiques et de la sé- révolution culturelle. curité, chef de file des « conservateurs » et in- 3

Directement mis en cause, Bo Xilai, le flam- L’importance des tensions internes boyant chef du parti de Chongqing a été dans un Loin de l’unité de façade longtemps affichée en- premier temps démis de ses fonctions, arrêté et tre les neuf membres du comité permanent du placé au secret sous le contrôle direct de la garde bureau politique du parti communiste qui dirige centrale du comité central, une unité d’élite de le pays, le règlement de l’affaire Bo Xilai n’a pas l’APL chargée de protéger le cœur du pouvoir, fait l’objet d’un consensus immédiat. Des divi- puis enfin exclu du bureau politique. Dans le mê- sions sont apparues entre d’un côté , me temps, son épouse Gu Kailai était également Wen Jiabao et – dans une moindre mesure sem- arrêtée pour le meurtre par empoisonnement ble-t-il – et Zhou Yongkang, prési- d’un citoyen britannique dont le corps avait été dent de la commission centrale législative et po- retrouvé dans la chambre d’un hôtel de Chong- litique du parti – et des organes de sécurité – qing au mois de novembre 201114. Bo est égale- hostile à l’étalage des tensions et à l’éviction de ment accusé de corruption, de complicité pour ce Bo Xilai17. meurtre mais également de la torture et de l’as- Dévoilant les tréfonds d’un pouvoir toujours se- sassinat de policiers dont les enquêtes auraient cret, accentuant ainsi dans la population le senti- menacé son pouvoir à Dalian, son précédent fief, ment d’éloignement des autorités, des dirigeants et à Chongqing. officiellement retirés depuis de longues années L’affaire Bo Xilai a surtout mis en évidence des de la marche des affaires ont été mobilisés. Pour phénomènes préoccupants tels que les liens de obtenir l’éviction de Bo Xilai, il aura en effet fallu corruption très étroits entre les élites politiques mobiliser et obtenir l’accord de l’ancien Prési- et les entreprises publiques, au travers par exem- dent Jiang Zemin, de son allié Zeng Qinghong ple du financement des études des enfants de proche de Xi Jinping et ancien vice-président de dirigeants à l’étranger, comme cela a semble-t-il la République, mais également, remontant enco- été le cas avec Bo Guagua, dont Shide Dalian, re plus loin, de Qiao Shi, membre permanent du entreprise publique de l’industrie chimique, au- bureau politique et responsable du département rait financé les études à Harrow puis Oxford et de l’organisation et de la sécurité du comité cen- Harvard15. Ces liens faussent un peu plus le jeu tral en 1989 et de Li Ruihuan, membre perma- pour les entreprises étrangères qui tentent de nent du bureau politique de 1993 à 2003 ainsi s’imposer sur le marché chinois, particulière- que des anciens premiers ministres Zhu Rongji ment dans les grands secteurs monopolistiques et Li Peng. C’est la complexité du système de pri- contrôlés majoritairement par les SOE. se de décision au sein du pouvoir chinois et la Autre phénomène mis en lumière, l’achat de fragilité des équilibres en dépit de l’institution- charges – pour des sommes considérables – qui, nalisation officiellement mise en œuvre qui ont loin des discours sur la qualification des élites, ainsi été mises à jour. permet de contrôler les postes les plus lucratifs à La carte des divisions qui opposent les différents tous les échelons de l’administration du parti et clans est extrêmement complexe. Des logiques de l’Etat. Ainsi, à Chongqing, le « complice » de diverses s’opposent qui peuvent aussi parfois se Gu Kailai, Xia Deling, aurait versé l’équivalent de superposer et coïncider en fonction des intérêts cinq millions de dollars pour être nommé maire du moment ; bien loin toutefois de l’idéologie et adjoint de la ville et, selon certaines sources, la des « quatre principes du socialisme aux cou- vente de charges aurait rapporté plus de 200 leurs de la Chine » qui constituent officiellement millions de dollars au clan Bo16. le fondement du régime. Mais au-delà du cas Bo Xilai, cette affaire a révé- Parmi les factions, on retrouve les « fils de Prin- lé, outre des pratiques que chacun en Chine dé- ces » (taizi dang) - dont le vice-président Xi Jin- nonçait comme communément répandues et qui ping, successeur désigné de Hu Jintao, est le re- font intégralement partie du système, au risque présentant - et le groupe de l’Ecole du parti me- de réduire encore le fond de légitimité morale du né par Hu Jintao et son protégé . Ce parti communiste, des conflits internes au Parti sont aussi deux modes de sélection des élites qui d’une grande virulence. Ces tensions brutale- s’opposent, entre une sélection aristocratique ment dévoilées viennent un peu plus délégitimer « par le haut » et une sélection à la base, même les discours officiels sur la « société harmonieu- si l’on sait un peu mieux aujourd’hui que la pro- se » et le « point de vue scientifique du dévelop- gression dans les rangs du parti communiste pement », marques de fabrique du Président Hu. passe aussi par la compromission et l’achat de L’affaire Bo Xilai démontre au contraire le carac- charges. tère dramatique et en partie irrationnel des ten- Autre grille de lecture qui peut recouvrir en par- sions et des luttes internes qui opposent des tie la première, on trouve également des réfor- groupes d’intérêt aux frontières floues. mistes, menés par le Premier ministre Wen Jia-

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bao, et des conservateurs dont l’un des leaders ton « libéral », peut également être opposé aux serait Zhou Yongkang, membre de comité per- stratégies de rééquilibrage du modèle de déve- manent du bureau politique responsable du dé- loppement en faveur du marché intérieur moins partement politique et législatif et de la sécurité favorables aux industries de main-d’œuvre forte- du comité central. A ses côtés, on peut également ment exportatrices. Cette opposition enfin re- classer Wu Bangguo, Président du comité per- prend des divisions géographiques, sociales et manent de l’APN, dont les discours s’opposent politiques anciennes – auxquelles Mao Zedong, quasiment mot pout mot à ceux du Premier mi- homme de « l’intérieur », avait tenté de s’oppo- nistre, et surtout Li Changchun, secrétaire du ser avec brutalité – dont la Chine, de l’époque département de la propagande. Mais les cartes se des réformes impériales en 1899 à celle des ré- brouillent un peu plus puisque Bo Xilai, aujour- formes lancées par Deng Xiaoping en 1979, n’est d’hui évincé est aussi un fils de Prince, ou que pas sortie. Zhou Yongkang, conservateur ossu des rangs du Mais l’affaire Bo a également révélé des lignes de parti soutient également le « gauchiste » Bo Xi- fractures encore plus complexes qui – au sein lai. d’un réseau de relations très restreint – trouvent Une autre matrice de lecture, qui fait écho au leur origine dans l’histoire du parti, de la période vocabulaire en vigueur des années 1950 aux an- révolutionnaire à la révolution culturelle. Ainsi, nées 1970, reprend en effet les divisions entre les si les pères de Bo Xilai et de Xi Jinping, an- « gauchistes » (zoupai) qui, derrière Bo Xilai, ciens « héros révolutionnaires », ont tous deux cultivent la nostalgie du folklore maoïste, et les été persécutés pendant la Révolution culturelle, « droitiers » (youpai) qui, avec Wang Yang, chef on accuse Bo Xilai d’avoir dénoncé le sien et d’a- du parti de la province de Guangdong, défendent voir fait partie de l’une des factions de garde- un modèle d’évolution plus « libéral » de la so- rouges les plus violentes. De retour aux affaires ciété. Comme à l’époque maoïste, des campagnes après la mort de Mao, Bo Yibo, le père de Bo Xi- de mobilisation sont lancées par éditoriaux in- lai, s’était fortement opposé au secrétaire général terposés pour soutenir l’une ou l’autre des fac- du parti communiste Hu Yaobang, limogé en tions qui s’opposent. Au mois de mars, on lançait 1987 pour réformisme, alors que le père de Xi un mouvement pour « étudier » le soldat héros Jinping avait été au contraire l’un des seuls à le Lei Feng, symbole des grandes campagnes politi- soutenir. ques lancées sous Mao Zedong. En pleine session Dans ce contexte de conflits larvés auxquels se de l’APN, le Premier ministre Wen Jiabao dé- greffent aujourd’hui des intérêts financiers nonçait à l’inverse le « risque de retour à la révo- considérables, la volonté commune de préserver lution culturelle ». Puis on a pu lire une « contre le régime dont tous bénéficient constituait le -dénonciation » cryptique de ceux qui – tragédie principal ciment unissant l’ensemble des fac- pour tragédie – « comme à l’époque du Grand tions. bond en avant » dissimulent « sans contrôle » la réalité et qui pourrait cette fois être l’œuvre de Mais si les tensions se sont accentuées et appa- ceux qui veulent dénoncer la campagne massive raissent désormais au grand jour, c’est aussi par- lancée contre Bo Xilai et ses soutiens au sommet ce que les moyens qui devront être mis en œuvre du parti18. pour garantir la survie du régime apparaissent comme de plus en plus clivants au risque de re- Jusqu’à la chute de ce dernier, ces grilles de lec- mettre en cause les intérêts acquis des clans au ture s’étaient structurées autour de deux modè- pouvoir et de leurs clientèles. les symboliques. Le modèle de Chongqing, met- tant l’accent sur le rôle de l’Etat et des grandes entreprises et les réformes sociales. Modèle dont L’impossible remise en cause des on découvre aujourd’hui qu’il était gangrené par intérêts acquis et le jeu des forces la corruption en dépit des campagnes officielles centrifuges pour « battre les noirs » (da hei) et « chanter le Par delà les divergences, chacun s’accorde offi- rouge » (chang hong) selon une terminologie ciellement en Chine – alors que les attentes et les directement héritée de la révolution culturelle. A pressions de la communauté internationale se l’opposé, on trouve le modèle de Canton – qui renforcent – sur la nécessité de réformer un mo- est aussi celui des grandes régions côtières forte- dèle de développement fondé sur une main- ment exportatrices - qui s’appuie sur les PME d’œuvre bon marché, un capital abondant et extrêmement dynamiques mais très désavanta- l’appui d’un monde occidental longtemps sou- gées par rapport aux entreprises publiques, par- cieux de s’accorder les bonnes grâces de la puis- ticulièrement pour l’obtention de crédits, et les sance chinoise tout en créant de nouvelles syner- classes moyennes émergentes et tournées vers gies économiques par l’ouverture de ses marchés un monde chinois élargi. Mais ce modèle de Can- 5

et d’importants transferts de technologie. des du régime et à l’absence de véritables garan- Mais si le diagnostic est posé depuis de nom- ties légales. breuses années et les appels au « rééquilibrage » L’affaire Bo Xilai, dans sa crudité, comme celle constamment réitérés, l’ensemble des réformes des chemins de fer qui s’était traduite par l’arres- décrites comme indispensables à la survie à long tation du ministre des Chemins de fer en charge terme du régime touchent directement au fonc- du programme de TGV, accusé d’avoir détourné tionnement du cœur du système lui-même et aux plus de 150 millions d’Euros et entretenu « dix intérêts qui en bénéficient le plus directement. huit maîtresses » (sic), a révélé le caractère par- En matière de gouvernance administrative, la ticulièrement « énorme » et presque primitif de mise en œuvre d’un mode de sélection plus ou- la corruption. Ces révélations remettent par ail- vert et plus transparent se heurte aux positions leurs en cause l’image de sophistication et d’effi- acquises dont l’intérêt – nous l’avons vu – ne se cacité que le régime chinois avait su imposer à 21 mesure pas uniquement en termes politiques ou l’extérieur . de prestige mais aussi en termes financiers en De ce fait, la remise en cause des monopoles en raison de possibilités d’enrichissement offertes matière énergétique, dans le secteur des télécom, par ces positions. de l’eau ou des matières premières s’avère tout Le rééquilibrage du système financier en faveur aussi complexe. Au-delà des discours officiels des entreprises privées indépendantes, prôné sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et par certains, menace directement les réseaux de les ambitions environnementales, l’émergence clientèles qui ont pu se mettre en place au niveau de nouveaux secteurs – notamment ceux qui ou- central comme au niveau local, dont les familles vrent la voix à des aides internationales - semble des grands dirigeants qui contrôlent des pans également être l’occasion de nouvelles prében- entiers de l’économie sont les premiers bénéfi- des. C’est le cas dans le secteur des énergies ver- ciaires dans des proportions très considérables. tes où le frère de Bo Xilai, Bo Xiyong, occupait Dans ce domaine aussi, l’affaire Bo Xilai a révélé une place centrale à la tête d’Everbright Interna- l’étendue des blocages et des compromissions. tional (Guangda guoji). Les règles qui imposent une coopération étroite entre entreprises étran- Si la presse tente d’établir une distinction entre gères et entreprises chinoises, y compris en ma- les « bons » princes, comme Xi Jinping et les tière de transfert de technologie et de « mauvais » princes comme Bo Xilai, accusé de « préférence nationale », répondent aussi à ces corruption massive, personne n’est véritable- logiques d’intérêt non transparentes. ment dupe. Ceci d’autant plus qu’internet, en dépit de la censure, permet aujourd’hui de dévoi- Autre défi : au cœur de la problématique des ré- ler le train de vie des dirigeants et de leurs en- équilibrages sociaux qui seuls permettraient à fants, totalement disproportionné par rapport à une nouvelle classe de consommateurs d’émer- celui de la population19. Si les études extrême- ger à grande échelle, la réforme de la propriété ment coûteuses de Bo Guagua, le fils de Bo Xilai, de la terre et du passeport intérieur (Hukou) en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ont été mettrait directement en péril les revenus des au- dénoncées, on découvre aussi que c’est l’ensem- torités locales et celles des grandes entreprises ble des fils de dirigeants qui ont, parfois sous un dans le secteur de la construction et des infras- faux nom comme en Corée du Nord, un mode de tructures. vie ultra-privilégié à l’étranger. C’est le cas no- Enfin, l’ensemble de ces réformes et la tamment de Xi Mingze, la fille de Xi Jinping à « normalisation » de la société et de l’économie Harvard ou de Chen Xiaodan, petite fille de chinoises passent aussi par la mise en place d’un Chen Yun et fille de Chen Yuan, Président de la véritable système légal auquel serait soumis le banque de construction, également aux Etats- parti communiste comme l’ensemble de la socié- Unis20. té, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui22. Aux yeux du public, c’est donc l’ensemble des Le dernier élément – particulièrement préoccu- dirigeants qui sont touchés par ces phénomènes pant pour le système – mis en lumière par l’af- d’enrichissement personnel et de népotisme de faire Bo Xilai, est l’importance du phénomène Wen Jiabao (diamants et pierres précieuses) à d’éclatement géographique – qui ne concerne Hu Jintao (télécom) en passant par Li Peng pas que les zones de minorités nationales – qui (hydroélectricité), Chen Yun (secteur bancaire) ne va pas sans rappeler celui des seigneurs de la ou Zhou Yongkang (secteur pétrolier). Surtout, guerre qui a accompagné l’effondrement du pou- les « fils de prince » sont devenus des intermé- voir central après la chute de l’Empire. A Chong- diaires obligés qui monnaient leurs réseaux de qing, Bo Xilai, à la tête du parti local, avait pu relations – dans un système opaque – auprès constituer un véritable fief disposant d’une base d’entreprises étrangères soumises aux incertitu- économique à ses ordres, nommant sans en réfé-

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rer à Pékin l’ensemble des fonctionnaires locaux 2012 n’a finalement pas été remise en cause, les et contrôlant l’ensemble des organes de sécurité prolongements de l’affaire Bo Xilai sont loin d’ê- paramilitarisés fonctionnant hors de tout systè- tre terminés et l’éventail possible des conséquen- me légal23. ces est très large. Ce sont également les liens tissés avec certaines Dans la population, l’affaire Bo Xilai et ses révé- unités de l’APL et le rôle majeur joué par l’ar- lations risque de remettre un peu plus en cause mée, dont la loyauté semble avoir été garantie le pacte de « stabilité » ou plus exactement par l’ancien président Jiang Zemin en dépit des « d’indifférence » passé entre un pouvoir chargé liens tissés entre Bo Xilai et d’autres « fils de de gérer le pays au mieux des intérêts de tous et princes » militaires tels que Liu Yuan, le fils de une société civile repliée sur ses intérêts privés, Liu Shaoqi, qui a également été mis en lumière au risque de fragiliser un peu plus le système. 24 par cette affaire . Au-delà, si les incertitudes sont grandes on peut considérer que les conséquences seront de plu- Des réponses limitées, des consé- sieurs ordres. quences potentiellement graves Au niveau politique, la chute de Bo Xilai et les pour le régime révélations qui se sont multipliées à son sujet – même si elles mettent en cause le fonctionne- Face à ces divisions et aux blocages du système, ment de l’ensemble de la classe politique – pour- le régime a réagi par une mobilisation massive rait jouer, au moins pour un temps, en faveur de l’appareil de propagande, qui – par son am- d’un clan réformateur mené par le Premier mi- pleur même – donne la mesure de la gravité de nistre Wen Jiabao longtemps accusé d’impuis- l’affaire et de l’étendue des dissensions. L’en- sance. Il sera à ce propos intéressant de suivre semble de la presse officielle a multiplié les édi- l’évolution de la carrière de Wang Yang, le chef toriaux appelant à « l’unité » et au soutien de la province de Guangdong dont le modèle « ferme » des décisions du comité central. Le était opposé à celui contrôlé par Bo Xilai à Quotidien du peuple répétant que « la Chine est Chongqing. un pays socialiste régi par la loi » et appelant la population à « se focaliser sur la prospérité tout Le 24 avril 2012, les trois organes centraux du en maintenant une forte unité »25. parti communiste, le Quotidien du peuple (Renmin ribao), l’agence Xinhua et le Quotidien Plus significatif encore, le Quotidien de l’armée de la jeunesse (Qingnian) ont publié des articles (Jiefangjun bao) insiste sur « l’autorité absolue appelant à la mise en œuvre des réformes politi- du parti communiste sur les forces armées » ain- ques en se lançant « à l’assaut des forteresses ». si que sur « le combat nécessaire contre la cor- Autre signe de cette montée en puissance du clan ruption et la dégénérescence morale » au sein réformateur, le sort du conservateur Zhou Yong- des forces armées26. kang semble aujourd’hui plus incertain. Mais Surtout, les autorités – au premier rang desquel- cette « victoire » au moins provisoire des réfor- les le département de la propagande mais égale- mistes ne peut s’interpréter en termes de vérita- ment le ministère des Technologies et de l’infor- ble bouleversement politique. Comme nous l’a- mation - ont lancé une offensive contre les ru- vons vu, l’importance des intérêts acquis, dont meurs, de plus en plus difficiles à contrôler mê- profite l’ensemble du personnel dirigeant à tous me si les sites de micro-bloggings ont été fermés les échelons, ne joue pas en faveur de réformes pendant trois jours au mois d’avril et si les obli- fondamentales qui assècheraient les sources gations d’enregistrement se renforcent alors que d’enrichissement liées au pouvoir. plus de 500 millions de Chinois utilisent réguliè- Si Bo Xilai est personnellement dénoncé par rement internet. l’ensemble des organes, les appels à l’unité se En réponse à de nouvelles directives, les analys- sont également multipliés et la volonté de repri- tes chinois multiplient également les dénoncia- se en main des réseaux internet est manifeste. tions de « l’étranger », l’écho donné à l’affaire Bo Personne ne sait aujourd’hui quelle sera la stra- Xilai étant dénoncé comme une stratégie de dés- tégie suivie par Xi Jinping si ce dernier arrive tabilisation du régime menée par les Etats-Unis, sans encombre aux fonctions suprêmes. Il est la presse taïwanaise et la secte Falungong. On certain en revanche que sa marge de manœuvre peut y voir selon les analyses publiées à Pékin sera sans doute très fortement limitée par le sys- une volonté concertée de « salir » l’image de la tème « d’équilibres des forces » entre factions et « Chine » et l’élément d’une offensive destinée à groupes d’intérêts qui domine au sommet du obtenir, comme dans les pays arabes, un effon- pouvoir. Ce système joue en faveur de l’immobi- drement du régime chinois27. lisme et du statu quo, ceci d’autant plus que, Si la tenue du XVIIIème Congrès à l’automne comme le souligne le Renmin ribao, les réformes 7

politiques ne doivent en aucun cas être confon- dans le même temps, on voit que, en dépit de la dues avec « un affaiblissement de la direction du crise que le pays vient de traverser, les tensions parti »28. Au niveau économique enfin, il n’est sont loin d’avoir diminué au niveau régional, no- pas certain que le régime chinois – dont la légiti- tamment sur mer face au Japon et plus récem- mité interne et externe continue de reposer sur ment face aux Philippines. L’armée voit son rôle sa capacité à assurer une croissance forte – dis- d’arbitre renforcé, comme cela a été le cas à plu- pose du temps nécessaire à la mise en œuvre sieurs reprises au cours de l’histoire chinoise, et d’un véritable rééquilibrage du modèle de crois- les tentations nationalistes qui s’expriment assez sance. librement en son sein et dans les médias, pour- Sur la scène internationale, les options sont éga- raient d’autant plus s’accentuer qu’elles servent lement ouvertes. Si le consensus en faveur d’une aussi d’exutoire au mécontentement populaire. « voie moyenne » et du statu quo devrait l’em- Si on peut prédire une relative stabilisation porter au cœur du pouvoir pour mieux préserver avant la tenue du XVIIIème congrès, les défis ré- les intérêts de chacun et éviter l’éclatement, ce vélés par la crise de Chongqing et la permanence statu quo pourrait s’accompagner d’un double des interrogations quant à la capacité du régime mouvement d’affirmation d’un nationalisme à se réformer sont loin d’être résolus. La seule « compensateur » à l’extérieur et de refus de certitude concernant l’avenir du régime chinois l’engagement sur les grands enjeux dans lesquels au lendemain de la session annuelle de l’APN le monde attend que la puissance chinoise s’im- demeure donc bien celle de l’incertitude et de plique, de l’environnement à la gouvernance l’instabilité. C’est cet élément d’incertitude sur mondiale. l’avenir du régime et sa nature future qui doit Comme le déclarait le Premier ministre Wen Jia- être pris en compte par l’ensemble des partenai- bao lors de la session de l’APN, « la Chine doit res de Pékin et des décideurs dans le domaine d’abord s’occuper correctement de ses propres politico-stratégique comme dans le domaine affaires au milieu d’une crise globale ». Mais économique.◊

Les opinions exprimées ici Valérie Niquet n’engagent que la responsabilité [email protected] de leur auteur.

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Notes 1. J’ai légèrement inversé les termes de la cita- 17. Jonathan Ansfield, Ian Johnson, op. cit. tion appliquée à la situation des Etats-Unis dans les an- 18. « Meiti tan guanyuan zhenhua kunjing », (les médias nées 1930 : Big money is big power…. parlent des difficultés des cadres avec la vérité), http:// 2. Par nature, les plus de 80 millions de membres du Parti www.xinhuanet.com, 19-04-2012 communiste sont d’abord « jugés » par les instances disci- 19. Eric X. Li, « Most of china’s communist Party’s Princel- plinaires du parti, hors de tout cadre juridique, avant d’ê- ings are not like Bo Xilai », http://www.csmonitor.com, 26- tre éventuellement remis à la justice pénale après avoir 04-2012. été destitués de leurs fonctions. 20. Qui était également l’une des invités d’honneur du Bal 3. En 2010, selon les chiffres officiels, le revenu annuel de Crillon en 2006, soulignant les liens étroit – mais à ter- moyen dans les campagnes aurait été légèrement supé- me structurellement fragiles - avec une industrie internatio- rieur à 5000 yuan (600 euros). nale du luxe très (trop ?) dépendante de ses marchés les 4. « Wo guo zhengfu gongzuo » (Le travail du gouverne- plus dynamiques qui se situent justement dans les Etats les ment dans notre pays), Xinhua wan, 15-03-2012. moins vertueux. Marchés où le caractère récent des fortu- 5. China 2030: Building a Modern, Harmonious and nes acquises, les revenus de la corruption et l’absence de Creative High Income Society, The World Bank and De- sécurité des placements traditionnels nourrissent un type velopment Research Center of the State Council, http:// de consommation particulièrement ostentatoire. www.worldbank.org, 2011. 21. Les entreprises étrangères dans les secteurs les plus 6. Selon les chiffres officiels, l’indice Gini, qui mesure de 0 contrôlés sont particulièrement vulnérables à ces jeux d’in- à 1 les inégalités, le coefficient atteignait pour la Chine térêts qui imposent un « droit d’entrée » pour l’obtention 0,55 en 2011, l’un des plus élevés au monde. « The Family des autorisations ou des marchés, la seule « clef » étant and Corruption », Caixin online, 02-05-2012. bien souvent la « bonne volonté » d’un membre de l’appa- reil du parti ou de l’Etat. Par ailleurs, l’achat de charge tou- 7. http://sina.com, NPC and CPPCC Annual Session che l’ensemble des fonctions, y compris celle de chercheurs 2012. de haut niveau ou de professeurs d’université. Dans ce der- 8. Le programme social mis en place à Chongqing a été nier cas, c’est l’octroi de diplômes et de notes favorables, où accompli au prix d’un endettement considérable qui pla- la sélection d’étudiants proposés pour étudier à l’étranger, cerait le taux d’endettement de la ville à 100 % du PIB de qui fait l’objet de « commissions ». Ce système impose de la municipalité. Si le taux officiel d’endettement en Chine relativiser l’image de qualité des élites actuelles ou futures, ne dépasse officiellement pas 22 % du PIB, il est à crain- ainsi que celle de l’ensemble des interlocuteurs auxquels les dre que le « modèle » de Chongqing en la matière soit loin entreprises et les décideurs peuvent être confrontés. d’être unique. 22. C’est ce que dénonce Tao Ran, professeur d’économie à 9. « Wen Says China needs Political reform », http:// la Renmin daxue, dans sa critique du rapport de la banque www.sina.com, 14-03-2012 mondiale consacré à la Chine en 2030. 10. « Zhenggai mou weinan » (Il ne faut pas avoir peur 23. Selon une rumeur crédible, Bo Xilai aurait commandé des réformes politiques), http://magazine.caixin.com et plusieurs milliers de fusils aux arsenaux de Chong Qing « Qiu Shi fabiao Wen Jiabao wenzhang : rang quanli zai pour équiper une police locale à ses ordres. De même, lors yangguang xia yunxing » (Qiao Shi publie un article de de la fuite de Wang Lijun à Chengdu, des unités de cette Wen Jiabao : que le pouvoir agisse en pleine lumière), police locale semblent s’être directement opposées aux uni- http://politics.caijing.com.cn, 15-04-2012. tés envoyées par Pékin pour récupérer le fugitif. 11. Jonathan Ansfield, Ian Johnson, « China’s Hierarchy 24. Quelques jours après la fuite de Wang Lijun, et alors Strives to Regain Unity after Chongqing’s Leader que son statut était menacé, Bo Xilai se serait rendu auprès Ouster », http://www.nytimes.com, 29-03-212. d’une unité de l’APL historiquement fidèle à son père et à sa famille, au Yunnan. 12. Zhong Sheng, « No Such Things as State Capitalism in China », People’s Daily Online, 28-04-2012. 25. Xinhua, 10-04-2012 13. La cour suprême a suspendu la condamnation au mois 26. China Military Online, 09-04-2012. de mai 2012. 27. L’évasion récente d’un dissident, l’avocat aveugle Chen 14. Xinhua.com, 10-04-2012. Guangcheng, qui a trouvé refuge à l’Ambassade des Etats- Unis à Pékin est venu un peu plus confirmer à Pékin cette 15. Xu Ming, président de Shide Dalian a disparu après thèse du « complot international ». l’arrestation de Bo Xilai. 28. http://www.chinanews.com, 23-04-2012. 16. « Official Report on Bo Xilai », http:// www.wantchinatimes.com , 11-04-2012.

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