L'amour Inconnu Lady Hester Stanhope
^^^•^"^^^^"^^^^^^^rf^^** L'AMOUR INCONNU DE LADY HESTER STANHOPE Il y a des noms dont la puissance d'évocation est extrême, tel celui de Lady Hester Stanhope, qui, à peine prononcé, fait surgir devant nous l'ombre romantique d'une grande dame anglaise partie pour l'Orient au début du xixe siècle. Ce nom, nous l'associons à d'étranges rêves de domination, à de folles chevauchées par les cités et les déserts, de Constantinople à Alexandrie, à l'audacieuse expédition de Palmyre ; il s'identifie avec une geste de bravoure, une équipée étincelante, une fin misérable, — le tout drapé de mystère et fleurant la légende. C'est que, si de nombreux auteurs se sont intéressés à cette singulière destinée — Lamartine dans son Voyage en Orient, et Balzac dans Le Lys dans la vallée, et Musset, et Gérard de Nerval, et Barrés, et Pierre Benoit, et tant d'autres, étrangers ou français, aucun n'en a fourni l'explication. En un tel cas, le mystère est l'ami et la légende l'alliée du narrateur, à qui tous les enjolivements sont permis. N'a-t-on pas été jusqu'à émettre l'hypothèse que l'existence, d'abord si fastueuse, en ces régions lointaines, de Lady Hester Stanhope, avait été financée par les ser vices secrets britanniques, devanciers de l'Intelligence Service ? Et si Mme Paule Henry-Bordeaux, dans La Circé du Désert et La Sorcière de Djoun, a fait une enquête des plus approfondies sur cette authentique châtelaine du Liban, elle n'a pas, elle non plus, dévoilé le secret de la vie qu'elle a si méritoirement contée, — car elle a ignoré la cause qui, eh 1810, a déterminé la carrière de Lady Hester Stanhope, faute d'avoir eu accès à des sources que le hasard a récemment mis à jour.
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