Notes du mont Royal www.notesdumontroyal.com 쐰 Cette œuvre est hébergée sur « No­ tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres D’ALEXANDRE Îj 52,575ng 1:5 875: G- hR ’ A;NÊ? D”: ESCRITÉ PAR géants»: I Choualicr Romain.

Traduo’îion N cuvelle, i dz

:hez IEA’N”BE RTI-ÏEL 1 N , dan» Court du Palais. 7,6 129: les

essesaêgsaàsaësæëseèæ: - A D ’VI s ’ LECTEVJL s. * Î EVS.SIEVRS, * ’* .. ,, Qu’au: miu,Œjnte Cur- ’ * ,. Ï U fe,.ætlmed:r,Alexarâdre;Pbl-. li put ,Philippegbes in eus eshom- . l nies (ont differens , &gcîlelpy fait vue i grande entreprife qui entreprend de con. tenter tous les efptits. Si ie couchois tous les noms propres des Grecs a: des Ro- mains en leur langue naturelle , il y a des Ereilles qu’alieurémentjie mefconrentes rois: parce qu’il e!!! des hommes qui les r font tous François, fi curieufement,qu’ils ’ n’en voudroient pas lanier vnYeul en leur langue , Si ie les faifois tous François, ce feroit mes propres oreilles que i’efcorch e- rois: Car il el’t de ces anciens noms qui onrà mon oreille la grange fi mammite, quand on les force à prendre lalpronon» dation Françoife, que ie ne m’y crois ac»- coufiumer , -& i’ay tout plein de gens,

dansEffort: monque pour opinion. côrenter 8: les ivia v i a”i l . r ’4. . , D à j’ i5. , les autresp ,a rag; leader: [ni-parti Parfait p ,l 8: ç en ay. tranflaté aucuns qui fe’mbloie tu nuoit bonne grace ainfi châgez: antres que i’ay laiffez parler leur langue uaturelle,parcc qu’ils ni: panifiaient defguifez , vcflus à la Françoife, autres que i’ay couchez tan-- tofi en vnc langue, ramoit en l’autre. En? quoyie croiroisvauoir- fait vne’bizarrerie, fi ie niauois pour mon modelle les très digues efcrîts de feu monfieur’du Vaît,& d’autres quipn ont ainfi vfe’. Ce qui me fafche en ces tranflat’ions CR, que nous n’obferuons qu’vne methodg nous effeminons tous les noms Latins se Grecs r,’ 8: croyons des malles François, qu’ils ont fort heureufement tranflaté vu nom Romain en leur langue , quand ils ont effeminé la prononciation. ’ le le païenne bien. aux Poètes à qui r tout efl permis 2 ô: parce que le champ d’honneur de la Poëlîe efl l’amour a nos Poètes François ont raifon de marier leurs vers ronfleurs vu mafculin auec vn femînin, pour engendrer la bonne gracea cela s’entend , plus pour obferue’r la rime (que la miton. Or ces effeminatiôns font bonnes pour ’ - Poètes a Mais moy quiles tolere pour , .i l p - 24.511» barrir; vîure aueç les vinans , comme on dit 5 8c me monflrer dans lafociete’ 8c dans les opinions communes , veux faire icy la nette guais douce guerre)à certains qui [ont orcez ( 8c ont fait imprimer des , liures pour ce fujet ) de tranflatertous les’ noms des anciens Grecs 8c Romains , en des terminaifons Françoifes 3 86 toutes, terminaifons feminines : Parce que la p mauuaife grace qui cit toute apparente en p celte gefne fait plaindre à rand droiél: ces anciens , les fait crier à l’âiufiice , 8: - leur fait dire auec raifon a qu’à chacun le fieu n’efc pas trop. - ’ Et pour en venir aux lances bailler auec le plus vaillant de ceux qui. tiennent cet- te opinion. I’ay pris pour mon fecond vu Empereur Romain , qui efi tres-refolu de ne fouifrir iamais cette iniufiiæ ,.qn’on dcucfie (on nom de fou p accoufiremenc Romain,pour leveftir à la Françoifc,d’vo ne prononciation feminine z C’efi Pabin Plein:Mais parce que Mus. tout ce combat , vn’eff A qu’vne’pgüerre de theatre : 8: vue variete’ y ’opinions , où il cil permis à. chacun d’a- t bonder en (on feus , quittant le criminel » W’pafier.w si: Yeux [apspofencer . a) V* performe . iodais ,entrer 3e. en vn-iufleeoncertà tracer; p , 8: p refpeéiant ronfleurs le iugement des plus habilles: Iedis’pour mes tairons. i v . c (Mme. raifon fans plus , tefmoignec l’irnpertinence de vouloir tranflater, tous les 110m5 propres des Latins &des Grecs, enfançon a (Tell qu’il n’y a point de re- gle certaine de terminer tels mots en tel- le forte , 8c passm de ceux qui en vient, A n’efi d’acord de la façon de les tranflater. D’Anrhouin on rire Anthoine, 86 de site." renias, Su ne 5 pour sans" , ils difent Gelle 5 8c Caille , pour enfin". Il y a en l’vn ou en l’autre de l’iniufiice : Car ils C 1 1 marnent son Candi»: par Corneille. Le mayen.d’acCorder ces Huiles. Si pour Ia- - 4 lins 671 lusin , on ditlule 8: Luce. Il fan-i cira, par. la maline rejgle, : pour 4a’idius Cufs’in:,dirt. Auide Carlin-Alors Dieu fçait , les plàîfans equiuoques. I ’ . 4 Q1331 fera bon oüir prononcer Luce file Vere , quand on voudra parler de lutin: Ælim Vous : Il ne femblera iamaîs quece foit le nom de-ce vieil Empereur x qu’on prononce , mais que ce foientdes mots de charmes , ou des connu-arions, pour maleficier fa memoire. Sçauoir , fi pournarius, nous dirons’Datie, ou Date.

üdfli’ il! [fleura ou D’alre , Car on le lit en toutes ces fa. gens , sa chacun le dit à (a guife. Si pour «urbains; on dit Anthoine,chacun void que la mefme regle nous afiraindroit. à dire Scriboine , Suetoine , Ragoine ,Ce- laine, A poloine,& vous trouuetez que le caprice des efcriuains de cette opinion, fera d’autant de mots autant de regles, 86 ne feront difficulté de dire , Anthoine, -Suetone ,Scribon , Ceionie , Apolone, Ragoüin. Et .qu’eft -ce - la -, Voila vue ’efirange methode. Et ne fa t pas que ces mellieurs nous alleguent l’v age , 8: qu’il s’yïaut accommoder: Car il y a bien plus de nouueauté que d’vfage en Cette hu- meur , qui vient de prendre aux hommes d’ail’ubiettir par exem le , la langue Ro- maine à la Françoife, ur le ponâille d’v- ne terminaifon , lalangue Romaine à la Françoife a fubmettre au ca pliice des Ad- . uocars François , a: à leur commodité de parler ,’ l’ornement des beaux noms du ’ grand Senat Romain. Il y a trois ou qua... ne terminaifons des Grecques 8: Ro- , maints , qui (ont plus attaquées queles. autres, detendons les vn peu,nous ferons

pour.Pourquoy toutes. le me; de Carat. ’ , cil-il plus’

â’liîj

maisfamilier au à 1:67:10:la langue Françoife qtie le mot.L de Strtorius , l’vn en et 8: l’autre en us. Les noms en us , les noms en et , les noms " en es,font-ils fi fortinconipatîblcs enl’ a teille d’vn François. I’ay oüy parler en France d’un monfieur de Mus , dharmas, de Petimus [de Ttribus , 8c le Comte de - Charlus,8c plufieurs autres,non point plus doux que Pompius,.Aunlim,.ddrimus : 8: les noms de Glander, Alexander. 8c L1,?»- der, ne mvefemblent point plus (aunages,- pour (e finir . cr , que les noms de Mer-r cier, Panier ,, .Berruier , 8c mille autres que noflre languendmet fans horreur. le ne trouue point plus de peine à dire, Thes- gents, Chameau, Demoficms,qu’a prenois. cet le Duc de Res, le Duc d’V zes, le Capi. p raine Ioannes:& le nô de Plato,n’cfi point plus fauuags que Sainâ Malo , Moulieur d’0 , 86 le B ton de Paluo. (hip veulent. ils dôc dire?A quoy s’attachent-ils? Nous femmes bien contraints de receuoir’ les noms de Ncmbmb , Mifibofeth , lob, 10th, Ï. Nabuchodonofiar , Tiglar, Flml , AI)?" a Tl"- .pn’r, Curhlu , [ans les fureter de la douceur de nofire prononciation. Seroitce point que ces meilleurs rom m, gîtoientexercer le mon du vainqueur fut;

l

l’Bmpire Romainaidais , 86 par arefieâion hardi: fur Y l’Empire des Grecs. Nous en dirons tan. toit mitre penfée , &aux rogrés de ce difepurs le nuage s’e’fclaircrra. Mais venez-ça mellieurs,faut-il pas que vous m’auoüiez que vous auez quelque animalité particuliere contre Epnminou’o du, trouilles,Androcliduæelopidu, quand l vous chichefacez leur memoire des noms d’Epaminonde,Leonide,Androclide,Pe- lopide; 8c vous n’auez pas odieufe la pro- nonciation en as comme en*monfieur d’Andras ,IGondras , Sandras , 8; la ville de Pezenas , qui font de France. Ell-ce l’humeur feditieufe de estima! qui veus le fait nommer Catiline , ou bien auez- vous querelles auec Parfum: , Cairn, annela , pour les denigrer auec des Per- pennes 5 des Cecinnes L; des Metules , 8c vous (çauez que voûte France porte des noms en a , que l’on prononce en bonne compagnie fans rougir ,Poncena, Arca- na , 8: beaucoup d’autres: cil-ce Cheikh

iufieMoins oudonc fol. faut-il ’ encore .’ . que ces mell lieurs ayenr recours , [ pour couurir la grande contrarieté de tranflater vn mer- 17 z * me mon: ] au iugement de l’oreillç du

gâchis il bang . Tran flateur, Car il en; malçayfé qu’vn (et I . ne porte de fortes oreilles. Cette raifou ne vangera pas ces panures noms citro- piez , contre l’impertinence de tans ceux ’ qui les voudront tourner diffetemment chacurl’en fon- barragoin , &n’accorde- ra pas mais leurs vielles , parce que de plufieun- gens qui difent , il n’y ,en a pas vn qui ne peule auoir confiants le , mieux dit 5 qui Daire , qui Darie , qui ’ rDate. Et quand ils tomberont. - - furI certainsV. L autres mots, vous les verrez bien empel- ehez. Qq’ils me rendent François N44 par ,1 Set-ordo: me Mac-cr : Comment di- romoils Nepot ,. ou bien Ncpaut , Sacch q dotou Sacerdaut. lui eltle plus Erançois des trois? Il faut bien qu’ils auoiientqu’il y a certains noms Latins qui ne fçau. . raient ramais porter l’accoufirement

François.Et donc de s’y forcer ’ , c’cfi donner la ’ q geline aux deux langues, v8: afpirer à l’im- poliible : Car ils tombent fur certains - mots , que ne pouuans accommoder à la terminaifon Françoife,ils font contraints de les prendre ,. ou par leur etymologie, ou par leurfens appellatif (C’en: à ditefi

. admît a basin; que ne ’pouuans s’accommoder du mot e Sourde: , n’y’ de (kendo: , ny de tuera d’un, il fautqu’ils ayent recours à dire, le Pœflr’e,8c puis ie vous bille à penfer quel- le capricieuferegle , 8l aquelles libera, rez elle ouure la porte. Marc le Gros, V Bebe le Maigre , lolos le Prefire , Plc. toîre le Neueu , Suetoine le paifibl’e , 6c cent autres’rencontres auiii capables de faire rire le monde, que les farces les Satyres les plus plaifantes. Doneques les nations enfilas noms propres , ont certaines prononciations particuliers ,, que vous ne leur pourrez ofier fansiniuliice , ny vous en ajuller fans mauuaife ce. Le Turc , l’Arabe, l’Efclauond’A eman Je François, l’Efpa- gnol, le Grec,le Romain,l’I-ndien. Il me fêble que li ce n’efl arnrefpeét gnou moins que c’eii par bien. cance , que nousde- nous à chaque nom laitier fa bône grace. Mais ie trouue bien plus pour les noms proges- z C’elt que fi vous les peule: de. pal , pour moy ie (bullions , que ce n’en plus eux dont vous parlez. Et nom- mant Pletoire-Neueu, ou Repoine Clair, le ne treuue point que ce oit leriqs ’ l "maori Regain: anus,àqni vous parles

in . ’41.- 1240i: il! une; Ces deux hommes citoient Romains , 83 en quelque lieu du monde qu’ils fuirent de leur vinant , en Syrie ou en Perle , en Gaule ou en Allemagne, ils auoient tou- q jours nom Plastic» Nepos ,, (à. flagorna: Citrus.Guy , mais chaque Ian" e .1a (on ’priui-, lege , 6c l’vne n’eft point nietreà l’autre. Mais ie demande aces meflieurs. Q13nd; vu Anglais en arlant d’eux , barragoüi- - nera leur nom Ion la façon de parler de fou pais z mon pas vray qu’il luy par. donneront pluliol’t,qu’il n’auoüeront que ce (oit leur droit nom dont l’Anglois . parle P Il cil certain que chafque langue a: fou priuilege .pour la prolation : C’en: - pourquoy ie veux bien qu’aux mots com-p Inn-us qui (ont d’extraction" Latine , cha- cune langue en s’en apprbpriantdes velte . âfon .vfage. ’Le Latin dira homo , le Fran- ’ çois dira l’homme , l’Italien brama , l’Ef- pagnol hombre o, car il ,y a par tout des Î hommes : 8c l’Efpagnol a autant de droit Fu’vn Romain fur la conception vniuer- elle de l’homme pour l’exprimer ar vn terme du cru de fou pais 8c à (a gui e. . , Mais fur Regain: dans , 8: fur Piste- ur; mon ün’y a 20.5.41: «le. un; a .03! se ’

Allais du 1:61:10; ’ deux hummes citoient Romains ,"8: non point Efpagnols,François,ny Efclauons. C’eit pourquoy la tailbn n’efi pas cigao le , caril n’y a pas deces perfonnages là par tout , 8c en tout temps , comme il y . a des hommes, des tables, 8c des fouliers, pour que toutes les nations les nomment àleurDe plus : c’el’t qu’enguife. tournant les noms - v r de certaines langues en des prononcia- tions eflrangeres , ie nonne qu’on leur fait grand tort , leur citant ,Tpar exem- ’ pie a la’majcfié de la prononciation Ro- maine , pour les raplatir :’ Nous, auec no- fire balle , rampante 8c defcharnée pro- nonciation au pris de la Romaine , Ra- boinelc Clair peut Ragonius dans : Scri- boincProcle pour Scribonius Proclus : 8: Planaire le Neueu , pour imam Ne- .

’Confeflons ingenuëment , que nofire langue,3 marche . .aufli b bas au’ dellous de la Romaine ,’ ne nofire Efiar au dellous de l’Empire Romain. Sebaflicn , Martin, l Clair , Prix , Mefrnin , Gelle 5 pour Selma [finies , ’Mcrritm’ , dans , Puisant: ,- Mc- . aluminas, Gelius. ’ ’ ’ fi "RQDEEPOY a à; sur and! latins, En!

sedan» hâtai. u I "in"; vinoit, 86 lingeries dans: , 8: Bu?- , lai»: Mac" l , ils feroient adjourncr en tee pat-arion d’honneur vn clerc François qui les yroit appellcr Luce Æle Vere , ou Ra- goüin Clair , ou Bebe :Macres :Car de le battre en duel pour les injures particulier res , ce n’elloit point la couilumc des ge- nereux 8: guerriers Romains : On laif- foit les duels pour les ’efclaues 8: les con- damnez 5 ou croiroient infailliblement d’eflrc po le moins enforcelez, tant ces ’ mots font trauagans 8c rudes. A -.- l’attens qu’on me vadire :. quques la vous auez mufioursvdifputé , mais vous n’auez rien refolu. Vousprouuez bien af- fez que fans-mauuaife grace on ne le l’eau- rôit pas alfubjettir à terminer à la Fran- çoife tous les noms propres des andens Grecs owEomains: Et cependant vous n: fçaurîcz’ defauoüer. que nous en mon; . quantité qui fe rendent à nous François 8: beaucoup fort bousculement. . Et ’feront’donc ceux que nous feront Fran. çais,& ceux queno’us n’y ferons pasîcar ils me vont combatte de ma propre rai. fou :- Et comme ie leur demande me re- gle certaine 8a generale5pouratraduire les noms propres des hommes Grecs a; Re.

Sushis au 1:51th mains en aoûte langue Françoife -, ils me vontdemander vue regle certaine pour ne les point traduire ,’& vu moyen gene- . ral pour rec’ognoifire ceux que l’on ne doit point changer ,vcu-qu’alleurément l’on en change a: traduit. A r le n’ay iniques icy difputé controient - humeur , que comme contre vn certain caprice. Et pour toute iraifon , ie ne me’ » defendray que de mon propre caprice, en n’alleguant que mon humeur. C’en que fi pour ce (nier , ie voulois paner en l’vne des deux extremitez 3 i’ aymeroigbeau- coup mieux m’all’ubjert’ira prononcer à la Grecque 8: à la Romaine tous les noms Romains a: les Grecs , qu’en prononcer la m’oiriélfeulement à la Fraœ

Premierementie ne ferois-albu- a pet; t formegaille. ,’ appellant chacun , par l fou .nom, 8c puis ie m’imagine que 6mm Pompeius, l Marcus Aubertin: , relias Colin , carma- mu , Demçflbue’: (9 Àldbiddes , veflusà A la mode de leurs pais, auroient bien aulfi bonne grace que Gnée Pompée, Marc Anthoine , Caie au: , Traim , Demo- Rhene 5: Alcibiade , pour bien vel’tus qu’ils [oient a. la fiancent. Et oepcn:

évidais au" Latran dantcle tous ces noms , voila de ceux qui fe rendent François le plus heureufc-

Mais il-y en a quantité( me vont-ils dia tement. ) qui n’ont pas feulement- * fies-bonne’ grace à la Françoife2Car il y en a nom- bre tellement naturalifez en France ,’ que fi nous les anions reprononcez en leurs ’ languesnaturelles, on nous tiendroit im- pertinens ,18: ne le pourroit on iamais ’ ’fouffrir. Martin , Nicolas , lean , Pierre, Anthoine ,"8: autres infinis "-, i’en demeu’» I re d’accord. V - l - ’ ’ - Donc pour efuiter le content, aifné fils de l’inciuilité, 8c ennemy de lafocicté,ie quitteray les deux extremitcz : 84 fans autre raifon plus forte- La. que rë-s-a mon humeur 85 mon caprice. , ’- a ’ le diraytg que pour les noms communs j ne nousappellons nos noms propres,ils il l fefont rendus li communs 8: familier-5,8: l fe font tellemët domefliqu’ez aucc nous, l que iamais le ne leur voudrois être fi cruel que les renuOy-er en leur pais. lls’ont par long tuage acquislè droit de ’Bourgeoific en tout pais;Së’b’lables à ces gens qui s’ha- ’ ’ bituent en desv’illes eflra-nges , quife (loi: sa acsosâmtràlëlâsutôïaux mœurs l . l . 4 l desa lieuxdrink dont ilsa deuiennent1:82". Bourgeois. Nicole»; , Frmifius , (et lacunes. Cela fe. : * roit fauuage à dire , ô: nous nous appel. Ions Nicolas ,François,Iean. D’aulli mau- uaife grace que ces graues Efpagpols qui pour garder par tout l’Alt’eil’e imaginaire de leur impericufe nation , ne changent iamais leur habit parmi, les autres na- tions , 8: fe rendent auKi-eflranges qu’ils trayeur fe faire admiœrnefmoignans par là , plus de vanité que «confiance ,’ 8e acheptansle vent d’une apparence auec la haine , a: le dcgoufl: de tous les hom- mes qui les connerfent.’ ’ ’ ’ Ces: noms ne font plus des noms pro- pres , a proprement parler , ils font aulli communsque le nom de Ville , Village, ô: de montagne. - ’ Q1; voulez-vous donc dire,me diront- îls E le disque ces noms la fe- font rendus communs par l’vfage , 8: vrais Bourgeois de toutes langues , de nolire langue. - Attendez donc [me vêt-ils dire encore] t que BelbcMacre par fa vicillel’fe ait acquis la force adolcfcente d’entre en credir dans .nos oreilles.le ne veux rienartendre,8z fi t i’attendray to t : Q13nd quatre millions 4 d’hommes François auranlporté le nous

l l . r - - ’ i de Bob: Marre,9M: comme du. ils ont [cama filerie Ni. I ’ a , colas, d’Anthoine 8c, de Denis,.il fera à mes oreilles , 8c panera figurons profan-

t:1Ce n’iell’pasnote. donc p de cesh monts-là j t i que . w nous parlons , nous parlons, des hifioires 8: des difcours communs, morauxsouau- tres, ou entre les noms des anciens Grecs 0 du’ROmains, à tous lefquels il y acertains efcriuains , qui ferveulent forcerde don; I ne’r (vue. Ecrminaifon Françoife , fans prendre garde à la mauuaifc gr ce de quelques-Vnsqlui font fi outrageufîment tirez par les c eueux,,qu’ils tontfeulçg ment peut à ceux qui les entenden t4 A, Beaucoup (ages efcriuains (en .vfent autrement 3’ a: fontceuir agui le m’attend che , 8c ue ie voudrois imiter. Moutiers: Amyotfpere. auoüé’ de la langue w Frane goife , en fou-maure majefizueufeadu Plu- tarque François , lail’fe chaque nom en fa langue , fansen dcualifer pas vn de la ” "gloire de fa prononciation. il dit tou- jours Arîflides’, Ljfindtr (sa Dtmgflbnus, Pompeiu: (a «lutheries. - ’ L’inimitable Montagne en vfe ainfi, 85 s’y. aflraint curoitement, bien qu’en fou œuure pluslpopulaire ,en prononçait;

à M e I 93h13 tu 1:87am . l e a Pçuipéce, Alexandçe a: Marc Antimoine; l flauroit’eu vn fauorable accueil de tout --1leknonde : Mais le refpeét de ces vieux 88: vencrables peres Romains 8L Grecs, les a. poffede’s fi ausnt,qu’ils les ont tous voulu. "nommer en leur langue , 8c laitier à leurs noms l’orncmcntde leur proqonciatiom Le commun des bonseefcriuaîus , 8: qui n’ont pas l’efprit mauuais, fe licentîêt vn peu de cette rcgle’, 8: fâs mauuaife gram. Tel dit Pompée 8: Alexâdre,’ ui ne vou- droit pas dire Macte,Lcnc,C are 8c Ruf- fe:Hs vfent hardiment de Marc Antoine, &ferbîent Cenfeience de dire , Scriboîne Prçclc,ou Subtoiùe Lene: Iules Cefar-,&: r fe garderoient biende dire,Luce Ælch- te. Tel dît Augufie,VeÎpafiâ, Domician, quîeflîmcroit rude de dire;Probe 84 De; cegBref, ie fais vn tel Choix(c;eËm011 hu- meur 8c mon captiCe )que ie dis libreméc Cîceron , Neron 8c Tibete , Confiantin, . Alexandre 8: Demofihenc : 84 fautois peine à dire , Panfanîc , Caïd: Cleome- ne Cecinne 85 Catilin , Sylle 5: Marie. Et c’efl pourquoy ie donne ma parole à ces vieux Empereurs de ne iamais maf- facrcr leurs beaux nôs de nos iniufles pro- nonciations.» Bicn formatais-j: gnon hu-

.Adùis qu biface; l . a, A. - . meut , piufioit que (un toute autre , fur Îe «ù fiche modelle de dire 8L dîefcrire de l’e- laquent Monficur du VairÇCar inclinat- que dans (es œuures vn mefmc nom pro- noncé à la Grecque,& aufii tofi à la Fra a: jçOifC heureufement , mutoit quflnm sa cancofii Demoflcue.Cat ie nefeindgay , .îpoiut ide dir’eï, icy Pomfçim , (in Auro- aima; 8: là Pompée,& AntpninEt la rai- fon . , c’ei’c mon humeur. Tous deux f: palment, dite heureufemeift. Le fil du dif- i cours peut monsebligertantofl à l’yn’,tan- 1 toit à l’autre. Les’ deux (ont indiffcreus. i Le choix en peut: rendrevne periddeplus nombreufe 8; mieux cardeuse. Q1: [gais-

».1el’entends moy. toufieurs pour5 certains. - . moins à chçix iquifont plus fameux &pluè en .vfagc , 1 qui purent par mut fans ergot. . :cher l’oreille , 8: fans iamais. donner vne nase: vicieufe. Car iedîray concerna fie. Mazarin: N tf0: , Marat: Craflîn, Cari»: Se- cü’dus, 8:4de Luis, Velius moflas, Ali:- au: Cachan , ligotai»: dans , lutin: sèmer- e rdo: 3:12:34: Man, scribonius Proclus. Et îao mais ne me tefoudray à pouuoir dire,Ple-’ Juin Nepqur, Marque Gaffe, Ragouin Clan, tafia: finaud , (au: harda: , Sunna: Le",

- Àdfliî du lugeur. Baba Mien , Val]: flaflï ,’ Sfliboine Puck; aliem’Cecinue. Moins encore me reloue p dray-je à dire PletOire le. neueu ’, Marc le . gras,Bebe’ le maigre , Ragoüin le Clair, Nzuire deuxiefme , lules le Frein-e , Suea toine leDoux , Antoinele premier. . I ’ "’ Doncques de tranflater ainfiles noms feroit fi ridiCuleêz capricieux qu’ il n’y au- ’ roit’iamais. de En. pour Graffiti diroit A le Gras,vn autre le gros. Pour Rufisgl’vn « diroit le Roux , vn ancre le Roulieau. Et auroient même dernifom Eva comme l’autre. iParticulierement-on fonderoit des mots fur certaines etym°logies imao ’ inaires que iamais homme vinant ne gantoit: defchifïrer. * v i V Si bien que s’il falloit donner quelque aduantàgeà me langue fur vn autre , ie Je donnerois à la Romaine furia Françoi- lfc. A le prendre pourtant à la rigueur, veu les profondesraeines que nofire lan- gue Françoife a deformais’ jerréesv,& bien . que la Larine foie fa mere apparemment, i in): pourtant peine à voir donner ivneior- me Latine à nos furnoms François , 86 . l n’en ’vpy gueré tranflater "fans iniufiice r en fans impertinence. ’ ’ l ’ . Geai qui sen-France portenrle nom de - I - a a; «Merle , 1toute sakis l’antique Rome in pourroit reuiure , qu’ils n’aimaient iamais nom g Marius. Maries , ce feroit vni vray mot ( à faire rire, dont l’on leur fierbit iniufiicc ’ de les nommer Merlu: , ainfi de phifieurs autres. Latinifer nos fui-noms François; cela efi bon aux Ilefuifies l, ailliez fils de la prudence -, a; de la iufie methode ,1 dans leurs Colleges , où ilsvculcnt apprendre , à la jeunefie fansplus la pratiquerle Ian; gageRomain: Car ils (in: raifon pour ce fujet de finet à tous les noms qu’ils mettêt en age vue terminaîfon Romai- ne , afiud’accouilumer ronfleurs les leu;- gues des leur jeuneffe ,- à ne rien pronom i cet que de Romaiu,ainfi du Grec,mefmee tirer les mots par les cheueux ,ipour-trai. nos fumoms en-langage Romain; Mais hardie là,ie trouue efirâge que l’on, le faire , au moins qu’on s’y aifujsertill’e. Donc pour ne me tefmoi net pas de? rigoureux , ie aveux bien t0 erer en quel- que for-te [pont-mu qu’on nem’efcorehe point l’oreille ] cette équitable commu- n ’ muté de blés martela fille, mere, 8c ayeuv- ’le,les" ligues Françoife,Remaiue & Grec. que , par laquelle ils prefle ne leurs termip. .ndfons mon dgl’vnà l’autre un:

À i . ÈRE;ï . wallonau Infini: ,l Nicolas, Danafihcmgnrë mollhene , Pompeiu , Pompée. . Montreur-de Thou;do&e& dernier Ef- criuainde l’Hifioirede Pr: nce,eu fou La- rin,a&nhque tout fait Latin,& ’ur paf- fe: entieremem: on modede la aderne France eml’antique Rome; parlant du nô ’ duaux; d’fintraguesks nomme l’imam. uaVruyernent par l’ethnologie du mot, il y, æquelqueanalogi’ed’vn nô à l’autre: ’ mmfinifie-emrqmaisdetgmiàmmfil y Mi loin 5 (parcequ’en rode: rigueur le macqua; croit plus proche de agnus) que l pour qu’vn Romain "quim’en fçait pas le mot ponnrire,vinr à interpreter hmm. amarrages à le croy. pour-moy,qu3il. fau- I- droit qu’il fufiMagicien 8c croy bilé qu’A- fluctuas buroîcpeu deuiner, ’on auroit pas fairVarron ouiÆLintiliana .Etd’icyè trois cens ans, vn Frâçois qui voudra tra- duire l’hifiohedu Prefidentde Thon 5 le ’ aux qu’on me (lône le uort,s’il ne tourne voeu tout-entier autour du pot, 65 ne de- uinera iamais (s’il n’en (gaie le (cerce) qu’tamms,fignifie Estragon-4 8c il y au- radequoy rire 2 l’vn dira , Mr. . d’Entre- curium autre EncreEMgswn’autre En. Magne fgay-ie moyîcléiaguna [a ’

L l I Il!) . ï l 941M:imagination à part au 8c ils1:qu auront mimi: . , de raifon l’vn que’l’autre. . ’ " Les tranflations par’ethimologxes fe- roient vue continuelle foutais-Ïc robin”. quets. Suppofons vu homme Grec qui e, nomme fihz’loteosfln François qui If m , . lacera en fa langue" croira d’avion” . rencontré , ou f: donnera larlieence de 1° nommer Aime-Dieu,auflî irrite qu’ont’ea a ceux qui ont tourné,Theodoros:Dicu-4°nf ; ’- ne’ , (vu de nos Rois a porte ce nom 11:13 « i - ’Roy Philippe Augufie. : ) Vn autre Grec , viendra pour retraduireee nom d’Aymfi a Dieu, ô: s’il n’errfçait le mot pour rire,3ü lieu de Philatée, il dira Thcofile, :86 il atl- ra raifon t Vn autre diraErOrhée,v& aura luflice , 82 iamais le traduâeur de tels mots ne rencontrera le droit nom de ce- s luy-couchfldans Primaire ,fi caïeu par hazard: le ne croy pas que iamais homme deuine Entraguespar Murmures. . ’ - le l’outil-irois déc bien pluflofi me 5m. v ple terminaifon changée en. faueur’de la langue en laquelle on efcrit, que «sans. bus se ces rencontres.’ . v s ’ ’Et fouffriray plul’coft cér aduantage , à. vn-Rom’ain ouavn Grec , fur la langue a financeur, qu’à vu François futile. langue l . .4413: licitant; ’ ï s

F Romaineîôzfirecquea Car la verité îe i donne vn priuilegeà ces deux langues fur ’ les nonces modernes. , comme auxmeres dans leurs filles, 8c commeaux mers fur lesriuieres , 8c mets tres abfolument l’a. crantage de leur-collé. . ’v a I - 3 :Premierement , la Grecque a pris cet amarrage fur lalRomaine , qu’il a fallu le femir d’elle à Romefiu plufiofi s’alÎeruir, ’ à elle,de tellew[orte,que contre infinis ter- mes Grecs,iamaisl les Latins n’en ont (au "nonnet- d’equiualents z 8: les Grecs ont confiourspour’cela ., "gente Rome (au: mamelle. Etl’Empereur Tybere lailTa à, pafl’erVD Edit.e’n-.vn chef d’importance, . parce qu’il dédaignoit d’employer le me: Grec d’embleme’, 8e que fa nation ne luy au! feeu sfournirid’vn terme de pareille pasifl’ance : Mais quand à moy; , ie trouue que tandis qu’il defdaigne I la langue Grecque , il quitte lapanie 8L la’pert. ; Secondernent , toute noltre langue cil Lutine ,cTara "(faire liuguefi Mimi : Et rapprochant toufiours de fa foute: , elle a ne rabat rien de fou-mente. Il luy aduient v pluflofifi. mon aduis, coque ditla fable,à Andrée , en touchant à (a, mer: elle res , :iprendnouuelles forci-353 4 v

s ŒùiŒ-üvlaedeh: Frêne: en va membre ,- «plain Roll m des kentias de -lÎEmpir’e 4R0;- L main. Ellea file edéœn les droits t, en (à fnbmettant aï lainât-en les marina. [es coulhames. Elle: s’efl faire citoyenne de Rome; 8: en a eu le droit de bourgeoi-I fie en (on Roy Clouis , lors qu’il noceur. [de-41a main de l’Empereur Anàllafe , leur l marquas: la dignité de PatrieeRomainr i Elle en a pris les armes en fan Charles le. Grand , 8c en porte comme le nom yen ’ ayant prix lelangage Romain , 8e ficelai)! changé contre fa langue-flanque à. in; tutelle. L’Empeeeur Claude peina du? droit de «bourgeofie Illumine», vn ï o Lycienfiait iléja c’ito 6 Romain, Ambaf’a : fadeur vers lui pourgnïpaisfilautât-qu’il ; parloit mal [on Romain 5 Gaulln’ellïpas’» iufie,dit-ilflqu3ill’oir bourgeois deROme, 8: qu’il n’e’n fçache pas la langue. Naine Françoife , ne peut quafi tomber en ce re- i procnmeat elle imite la Romaine au’plus l prés qu’il luy cit - omble , 85 le va rantlpartout en es difcours accules ha; tan ucsde les termes , de les inuentions, de (à belles figures 85 de l’es fleurs. Ien’ay donc pasan ellrangequ’Aua V gulün de "rima, ait relent (camelin; le.

, ,JJ’A’ alois. in 1:86:02. t 4 , pied -ellal magnifique du langage Re; main, pour en faire vu dogmes Thym»; l 8c Clair Bonart , pour enfaire vn. dans nom,&CefarBaron,pour en faire vu Carat Baratin: Soumis. Il y a là de l’Em- pereur , a: de la majelté aulang e,.aulii bien qu’aux perfonnesL Cestme leurs ne perdent rien au change -, ces noms po. . des 86 banale: , auprixrle la grandeur de leur mer-ire , contre des noms fi relcuez. ’:. . . Les François donc bien qu’avec iniufi-i-v ce,peuuent auec fort bonne ace,le plus: forment vefiir-leursfurnqms a la Romai- ne, de trocquer leur prononciation finale aux celle des Latius,car ils gagnent tou-. jours au change -,. mais cela n’ell pas recL: proque desRomains aux François, car ia- mais’ils nwoquaom, qu’il n’y ait perte pourries Romainsïout ce cinollre. lm; ’ gue à mon oreillea de par ait 8c d’efclat,:. elle l’emprunt: allemémêt de la fraze 8e; . rhetorique Romaine, 8L iufques aux pro.- htions des mots particuliers ,4 plus ils apa; prochent de la prolatiô Romaine 8L plus ils fontes-nez : Cartons les. vieux mots l Francs 8; Tudefques qui nous relient, me femblent extrêmement; plats 8c petits. ’ , Et le moyen que goure nation à: nofitg l

. admît tu bazar; 7 , « langue,’filles’de.la Romaine, empruntai-n leur rien que de grand, d’vne fi grande 8.5 majellucufe mere. Nos anceflres’ fils tres- recognoifl’ans de cette mere,yoyans-leur , langue encore en fou berceau ,beguayan- te 8c "barbare , employoient en tous leurs aâes publics ,’conrra&s , lettres pattue tes 8: bulles , le feul langage Latin. . . En fin ,, àmefme que leur langue s’ell: façonnée , 8c que fartant de (on enfance, elle a fur le modelle Romain façonné un ornement diapra mefinede [on pais. Ils ont quitté cette langue pureLatine,voyât qu’ils le palmoient, fans faire tort à cette mere,pour le faire entendre au public qui n’a pas la fcience de fou antique langue. Or elle l’a peu faire ciuilement:car c’efl: t comme enrichir l’honneurdu langage Romain , d’audit fait ctoil’tre 86 comme mentir enlie. terres , , la langue dont les fleurs (ont efclofes à Rome. Et c’cl’t pour- quoy ie netrouu’e pas fi efirange que no; lire langue Françoife aille quelquefoisre- noir la.Romaine fa more , à: qu’elle orne les furnoms mefmes d’vne prononciation Latine, 8: qu’elle la tire à (du auantageg

mon; pas mscovRs CON-T’ENVS ’ en c! r’rrvnn. 1.17m: annaux; l.l Difcours.- » x. ’A: * s un’ sen . du i longane de Mandat z.Dil’cours. ne. pageg. Dg; "goda R9) Philippe ’ Plierl’Jlexindrele Grand. p.12. l 111.-Di fcours.’.4duentment du 1&0) Darius à la 0mm ,2de: . .Prrfir. "L- LV-Rl i i ï ’ " sur.’ p.3; LDifcoùrs.-.Altx4ndre winch: lfljrichbucteri- ’ A balliens a Taulanliem. p.47 Il. Difcours. Guerre Ibrbtinr.l p 65 1H. Dilcours. Jltxamlrt tu Jfie,-0 mine le: « PerfufuileGrMic. l ’ ’ ’ t p.79 1V;Dil’cours. flagelle Haliurmlîc;furtur du Marma- ’g tienna’mornleînmm. .« LIVRE 1.1L , p.96 3’. Difcours. Alexandre empattant comme un terreur, . tu: le: p43: du Roy de l’erfeJes Jeux Roi: J’admire a (a Daritqrr’nduanèè’nl 1*":nt l’amnc’afi’prepartnt à . [alarmer bawllepoarnminn lm sur". - p. 118 ll.Difcours. Jltxadre J’tmpfiedlâtcilicie, (9’ yefi .- futmhlnde. A ’ ’ Î L p.130 l 11L Difcours. Refalmima approche: des Jeux Reines? leur: "optatif: pour la bataille. ’ V .142. ’IV.Difcours. Bataille d’1 [fra a faire de DM!" . défaite ’ defan amuît , a pif»: Jefa mer: , de [a femme (-7 de V.fer Difcours. Suitesenfers. delam’flairt d’allexmgrlre. p.150 p.162. A"l. Difcours.L 1V Congmflu R d’JIexandre a 1 que:V. la bataille I .

’Il. filins. Difcours. Tom ’ - l’ulfie . ’ tuM73 ranch: ’1er la diffa): de

25mml Table ’ -des ’ ’ Difcoursîpas a 4 111. Difcours. ’chxtmln 43;»: allé refufe’ Je: Tyriéns d’engrertomme ami dans leur ville , les alliage (r le; [ruminante T a", a punir auto cruauté le: Tyritnss (9* dénonce ligature aux Carthagîncis. " p. 18; V W. Difcours. Alexandre refafe la paix qué Dtriu: tu; denm’mle , (a fait cruellement mourir Boni: pour l’aunir’

V. wuDifcours. tropgmmdx. Jlexandrèfait le voyage ’ s (1’ v H p.199mulon pour ejlre (filmé Dieu ,v tu Inflit l4 fameufe ville d’aile-

W.xmdyie. Difcours. Alexandre , afin:g irechercbe’ ’ p. dene prix par Darius , l’en rfcanîlïit, fine» qù’il vacille trimardé .

’ Vil. Dil’cours. Baleine J’ereiller gagnée par Vile- Iuy;xnndremrfnimdnkoy ’ . p.218 Darius. - ’ V l p.13,

I. Difeours.I ’ L Darius I V [a reflueR E àcontiuntr V. ’ la guerre s de filandre parfumant [es emqntjles , enleue Babylo-

Il.*m’. Dîfcours. ’filexdmlfl . " U en cep. liftons 2.6; mariant v l’ordre 314 raillant, [e mnflre Prince guerrier a politique, a par [A com-ni «un: les dames , tel-maigre 14 mé- bief]? de fini ante. , ’ I pla74.r lll. Dichurs. filexanrln coulait en l’elfe, comme par la main durit! mefme , prend Perfepvlis , (r tnyürërle . [a flamme; zle trop boire,14 brufle. ’ p.282; 1V, Difeôurs. Darius abandonné du Ciel (0’ de [a fortu- ne,murr d’ami façon lamentable par la trabifin de: fient propres. . r p.301 v I. Dil’cours. JnrlpuerL en I Grec:V R , mon E (9’V "dompte I. ’ le: Grec: . (a. la vaillante mon du 1(9) Agir. p.3 2’2- H- mon, râtelleriæéna’smlsæenâtt sur!!! in

Table des Difcours: . Perfis Winch, a à venger les meurtriende fin Il].Jay. prcours. « filandre. V . un":, p.332. Remus, p.346 IY. Difcouts. Confpirluion «une Alexandre , a pro. che Philom. p. 354. LDîfcourk.r L puma»:I v de LyceflnR E 54515km!» V 1.110,14.I 1. l , d’un. menine de Parmenion. I p. 38e Il. Difcours. Contpnefie de 14 marine , a prife de IlLDxfcours..AlexandreBelfçd- . refout n dep. faire 394 lagune m561- . - ’ d e PI 4°9 KV.tbie. Difcqurs. e . Le: Scythe: Sauge: fun ne ires-[age leçon à Jlexandre de l’examen mm; de [a fendue: Il filandre dompteur des Scythes , lmrfnil fouir de glorieux eflëu defajuema. . p.41; V.Difcours. dlexandre prend parme 14 pince imprena- leede .L11eme. 1 v R Ef V111. . p.431 1 I. Difcburs. Jlexdndre en 1m combat genreux défaie Jaguar! 1147.! a (9’ en 1m ruileraient aflafiine Clyusfon bien-f4i8cun.,, . - p.439 Î 1-. Difcours. me" de Spiumene; , maure» [barbon d’vne, femme. ’ x . . . p. 4go JILDH cours. Alexandre [amis d’un: une" excefiif ce? impunie, efpoufe par me boutade inaüyelæ belle 1(0-

1V. Difcours. filandre vent. efire eflimë Dieu , le: Sa- gesma’e l’empefcbent ,6? Hermaldus’cqnfpare. r. 45 [4 mon.7 p.463 V. Difcoursv. Cenqaefle de: Indes iufques a» fieux: (Un.

N1.Di[conrs. Jlexdndre que une)": [emmy le Roy forçasde; de le venir, p. recognoxfire 482. a la) payer ’tribut: mm: flddigne la) a [on meafladt,.efnn me buna ref-

. , . Table des Difcours; fonce. Sur ce JIexandre vient loger fur I’Hydafize nille grand R9] .Porus l’attendant en bataille [tu l’autre’lrordfl- l JIexandre paffe l’Hydafpe, taille en picots les Indienne, - (r prend Pour: tresvfort hlejfë,qte’iltraite humainement -’ a magnanimement.r LLIîVREIX. * ,1p.497 . » I. Difcours. Jlexandre,le cœur enflé de la rifloire comme Parus, (ï d’auoir trauertîl’Hydafpe ,fair eflat d’aller "in!" fous le in; l’Ocean mefine: Et fur le: deux horde a dol’Hyclagze finde Jeux villes . l’aine Nicae, en mentoi- re de [a vifioire , l’autre Bucefalie , en l’honneur de Bu- cefalfon hon chenal. ’ , 11.508 Il. Difcouts. Les Maeedoniens refilent de faire" leur V K03 contre les Ganglorides. . ’ p.51 4. in . Difcours. ’Jflexandre à l’affaire de Lénine des 0x:- dracqaet, tefmoigne qu’vno mon gloriettfe eji plus à defi- ’ rer qu’,vne vie hajîe. p.5 2.6 1V. Difcours. laloufie d’filexandre contre la muge ner- m,(y [ES grandes canqutfles dam les Indes. p. 53 9 V.Dîfcours. JIexandre atteint l’Ocean Indic borne de

L I V R .E X. I.fis Difcouts: defirt. Jileaandrelenclin Aà la cruauté . p.551 , (a liberal

’-’Il.Difconrs. mm Rendre Infime. des Macedoniens,cr j p.563 recompenfe de:

111.vieux Difcours. fildatt. Mort d’vilexandre. t f. p.5l s 8 57s I 1V. Difcours. Vindicte: declarÉ Roy , faceeflenr d’une- mordrai? guerre cinîle [e forme pour Icette eflefl53.p.593 V.Dîfcours. L’Empire d’Jlexandre efi partage entre [ce l Princes , (a. de ce grand débris les pieu: confirment me: les piffant Royaume: d’Orient. . p.607 Remarqntfur la diaifion de l’Egpire d’Jlexandre p.014.

’ l 1 I z . . r C)R D’ALEXANDRE Î .LEGRAND: LIVRE TREMIER. me EMIÏER à Isco 2R5; 30 M MM R’E.

mier R0)! , fiat fipetit a! K . incague; ,iqu’e Magahafde Lieutenant du Ra)! de: Terfis ayant; fiehjugttë plufieurt’ Pranince: à marche: y morflera ficela), dëddlgne d’y aller en ; l’affirmePeæïliïtdetrvsmlm quel?!

"z .l’Ht’floire1 Jdlexandre’ Amhaflhdeurs y eufintvefiE.-aflaflïm( figea le Roy Amynthna , en wn. feflin. 1 l. maisayant ennoye’lrourjon Lieute- naneen ce: exploit? Buharet,Buharet de. urne; arnokoreuxzde la fille d’Amynthaa, ’ l’efioufioflyr me: ledit Amynthaefiauan: en la bonne grince du Roy Xerer fin Maiflre. Il 1 . .Qtfe X errera; en fan "voya- ge contre le; Grec: , donna à Alexandre file d’Amynthne , toua lotira]: depuis le ,M ont Olympe enfonce au M ont H remne, pour oindre à la gamine de Martini- neulV. Laquelle Couronne e flan: par or- du de fioccefllonetonzhe’e e’: main: du]?- ’ agariez! Mmjnrhaej’itnpudiqtee Enridicëfi Fjjlrnnze moulant-effiotofir (9c faire Ra) .fingendre qui [entretenoit , (9» ayant à Jette fin moulu empozfônner [on mary, . ne). fiel; tuer n’en): de je: 157qu: une]? que . Thilz’ppnt leur Plu; renne flore s’efi’ant à. .1 jaune” defee aguets. , [a fle- Roy , ayant . wfmrpéla’Conronnefirrfin netmo dont il efloit tuteur. l

Il: Grand. L 1 v.’1. g innawenzçezçe- r erîoüMü nmnwnwfiëwnnnw .PR EMIER DISCO’VRS: a n NAISSANCE me; Royaume de Macedoine. ’

l A Macedoînc à la naîlfance f: 1’ «à: nommoit Ematlîxie , à coure de ü *fo.n Roy Emma-Ion , que le pre- . MP3. mxer en ces heure commença ’ v J "en d’efclater par les vertus. Ce pais bien petit prît [on accroilTement’ de petits com- .mencemens ; la prouince le nommoit BæoceJe peuple Pelafge : Maisla vertu de cette nation a: d e les Rois , aptes suoit premieremem (ub- iugue’les Princes de (on voîfinage , a enfin ef- pandu fa renommées: fou Empire iufques aux extrcmîtezdc l’Otient. En la prouince de P20. nie, qui aulourd’huy fait me portion de la Ma- cedoine , raguoit anciennement ( à ce qu’on dit) Tclegonus, pere d’Aflriopeus , qui em- portajadis gloireôz reputation entre les bra- - ues loufienans au fameux (iege de TrOye. Eu- - repus agas luy tint le petit Royaume en l’Eug l A 13 q. l’Hiflolre d’Alexandre tarama. tope ,.&Caranus aptes , lequel ayant par le refponced’vn Oracle , efié Commandéu’aller lchercher habitation en’Macedoine, (mm d’vne tolle troupe de Grecs , le fach vu leur qu’il gauloit vue grolle pluye, 6: vn temps tort cou- lâert , de la ville d’EdÎllc , lanslquc le; hahitaflf .felfullent apperce us de (on dellein ; parce qu’il s’eftoit mis à forure fur les myes me troupe de chevres ,’lchuelles bauuës du mauvais temps s’en refuyoîem rà la maillon. Eten.vn mefine temps s’eflant refleuuenu d’vn autre Oracle, qui, autrefois luy alloit commandé d’aller cher- cher nouueaux p;-ï’s,f0us conduitte de chevree: l l v enfin il ferenilit maillre d’Ediflefl, &la garda pour capitalc’lde (on Royaume. Et toute la vie obferua religîeleement (hilaire couvfioursmc- net des chevres à la telle deleearme’es , quand il marchoit , voulant que ces animaux fillïflt nouménal-ê à tous les delleius, Côme elles ausierit tel-té la taule de le faire el’cre Roy. Et pour :th- v lnellc memolre de ce bienfait des Dieux , il lut. nomma lavîlleÆgéc, ô: le’peuplc Ægeade. Ayànt donc pour premier echcf- d’œuvre clnllé de (on Elîat le Roy Midanamé , Ray d’un: Cinquielme portion du païs" , il Efimma les autres par la viuacîte’ , leur palle fur’le ven- tr: , conquît tous leurs Ellats . Be s’en fit Roy. Etpar ainfi fut le premierqui F: comme vu grand corps de l’allemblage de IONS ces peuples fic l’rouimïes ; demi! compola le Royaume de MnCedoiue. E: fur ce plan Poli: les fondemens d’vn Efiat bien plumant. Perdiecan Apres luy regina Perdiccas , de qui la vie fut v excellente , 6L la fin memorablc , par les beaux

le Grand. L I V. I. enfeîgnèmens qu’il billa murmurant, ainfi que des Oracles : entr’autres cholcs il commanda à g- fon fils Argeus delerfaire eniepulrurer en en tombeau qu’il luy defigna, luy prcdifant que le ’ Royaume demeureroit en la race , tandis que les Rois ne changeroient point cette fepulture: 8: cette fuperllltion leur a depuis faiêt croire l plus conflamment , qu’en Alexandre fa race au’oit pris fin , d’autant qu’il auoit changé le I

lieuArgeus admiuillrodes-fa le Royaume lepulture. logement, 8e "figeai; . I auec l’amour de fou peuple , 8: laËîÎa pour fuc- celreur en mourant (on fils Philippes : lequel preueuu de la mort , inflitua fou hunier-Euro- Philippine; impur. pus (on fils , extrêmement jeune. Les Thraces est Illyriens pendant fou regne tindrent les Ma- cedoniens en des’guerres continuelles : mais eux s’cl’tans par ce moyen bien Façonnez aux corvées de la guerre , le firent redoutables à leursivoifins , 8e le mirent fort. en reputation pour les armes. Toutesfois les lllyriens inefpri- fans la jeuneile du Roy des Macedonieus , luy fufciterent me guerre , oùla bataille s’eflanc donnée , les Macedoniens furent dallons. Mais eux fans s’eflonner . ayans Fait apporter leur petit Roy dedans les langes, 5e luy ayant donné rang à la telle de leur armée , s’en retournerent vifitcr les ennemis, bien refolus de les reuoir p encore vn coup en bataille : car s’imaginans qu’ils ennoient elle vaincus par le manque du bon augure que porte la prefeucc d’un Roy , 86 fondans leur courage fur cette genercule vani- l té : 8: aufli pollèdez. de la compallion de voir A iij. N

.6 L’Hifloire d’AIexdnJre leur Prince,& qu’ils s’en alloient en la tendreur de les ans , de Roy le faire efclane 4, forcez d’v-’ ne volontaire neceflîté , ils donnerent encore vne bataille , taillerent en pieces tous les ll- lyriens, iniques à vn, 8; tefmoignerent par leur î courage , qu’en la premiere guerre ils huoient ’ bien manqué d’vn Roy, mais non pas de vertu. Çlnymha. Le fucceffeur d’Europus fut Amynthas , Illu- fire 8e iufiement renommé , tant pour [es ver- tus propres , que pour celles de [ou fils Alexan- dre. Car la nature auoit enrichy la naifïance de tir de graces, que iufques aux jeux Olympiques il fit paroiflre (on adrelTe en differens combats. Pendant [On renne , Darius Roy des Perfes, Il. s’en eüant honteu ement fuy de la Scythîe,vou- leur bien tefmoîgner que la fortune de la guer- re ne luy efioit"pas ennemie partout , ennoya Megabafus auec des forces pour fubiuguer la. Thrace , anet: tous les Royaumes de cette pla- ge. En peu de temps Megabafus executa les vo- lontez de [on Roy , 8; enuo a Ambafladeur ’ iversAmynthas Roy de Maceti’oine , pour luy offrir la paix , 8; faire qu’il luy ennoyait de: hofiages. Amynthas receut humainement [on Amballade , 8l traiâa les Ambalïadeurs en fe- fiin. Les Ambafl’adeurs au fellin z eflans entre deux vins , prierent Amynthas qu’il fifi entre: les Dames , a; qu’il honorait la beauté de (on banquet de ce doux entretien , des Dames Ma- Cedoniennes ( c’efloit entre les Perles le plus cher gage de l’hofpitalité. ) Le Roy le fit , mais les Dames efians entrées , Mellîeurs les Fer-(es perdirent le refpeé’c, 8: vouloient yfer de Engin:

le Grand. L I v. I. mire. Le R0 fut prié de (on fils ( voyant cette infolence ) es’en aller, (on nage, 8c la granité ne luy permettoient pas d’eiire tefmoin de ces licences;bien luy ui alloit faire voir en peu de "tëps ce que fes Milles auoient dedansile ventre; Le Roy eflant forty , Alexandre fit appeller les femmes , 81 fit dire aux AmbalTadeurs . qu’elles I s’alloient parer , puis fit veflir en Dames de jeunes hommes , qu’il fit entrer , auec chacun l vue dague fous la robe,pour chafiierles infolês. - Ces gës entrez,couperêtl gorge à tous les Am. bafïadeurs;cela pourtant de telle forte que Me- gabafus n’en eut point d’anis. Megabafus voyât que res Ambafiadeurs ne reuenoient point, en- noya Bubares auec me armée pour entrer en Macedoine, y faire la guerre , a: la dompter: ’ car il"defdaignoit d’y aller en performe , com- me à me guerre trop baffe, a: comme ne fe vôu- lant pas tant raualer , que d’entrer en bataille contre me nation li chetive. Mais Embases qui dés auparau an! le delTein de la guerre aimoit la . fille d’Amynthas, y porta bien vn autre Feu que eeluy dela guerre, car au lieu d’emplir (on pais de En? , Remplir (on. Palais denopccs , i ef- poufa a fille , 8c au lieu d’ennemy , le fit (on allié . puis s’en alla , 6c Amynthas mourut. Alexandre [on fils recueillit la Couronne, 8: AMWM’ l’alliance de Bubares lu y fut de telle confequen- ce que le Roy Darius en fa confideration , 8: apresluy [on fils Xerxes , continuerent tou- fiours la paix au Royaume de Macedoine.Tant &pfi bien , qu’eflant Xerxes venu comme vn-de- I I L luge à (ubmerger la Grece : il donna, A üîi au’ Roy-

8 L’Hgfloîre d’AIe’xnndre Alexandre , tous les païs qui font depuisllé mont Olympe , iufques au mont Hæmus, pour îoindre à la Couronne; 8! pourtant ce bien-fait des Perfes , 8c ce’t accroiflëment g ne rendirent pas fou Ellat plus plein’d’efclat , que firent fes- www"r propres Par ordre de fucceliion vertus. ,.le Royaume *- aptes- - 3 f. mort vint à Amynthas fils de [on frere Men, nelaüs, Prince encore digne de memoire pour la grandeur de fou efprit , a: autres qualitez’ Royalles dont il auoit l’ame eRoEée. Qui eut de fa femme Eurydice’ trois fils , Alexandre, Perdiccas ,, 8c Philippe pere du grand Alexan- dre,& vne fille nôme’e Euryoné. Mais la Roine Eurydice efiant amoureufe de [on gendre ,7 luy . l pron’ itde l’ef enfer : 8c pour paruenir au mas riage , s’en al oit faire mourir le ROy [on ma- ’ ry , auec promelTe à fou adultere de le faire Roy ,13 (a fille ayant defcouuert [es inceflueu-ë fes amours , ne les eufi decelées auec (cm-perfi- de delTein. Mais le Roy n’en ayant c0uru que v le hazard ,ne laifl’a pas de mourir’vieil, 8: laif- p fa le Royaume à [on fils Alexandre , l’aifné de

’ huma"; Alexandre à ion aduenement trouua la guets resre ounerte contre enfans. les lllyriens , qu’il appa’ifa A pour de l’argent , en leur baillant (on frette Phi- lippe en oflage. Et puis au bOut de quelque temps les Thebaîns-vluy firent la guerre , auec- ueslefquelsil traita , a: leur bailla derechef p ondit frere Philippe en oflage. Cette occafion ferait d’vn eürange accroiliement de grandeur p à la naiifance de Philippe; auoir furia nerf;

le Grand. L I V. l. rance de la fortune , fait trois ans de feiour dans Thebes , ville policée fur le vieux moulle dela feuerité antique , 8: prit durant ce temps fa nourriture dans la maifon d’Epaminondas grand Philofophe a; grand Em ereur. L A peu de temps de la fut tue (on Frere Aleé xandre en trahifon parla menée de la mere Eu- rydice’ , de le ROy Amynthas [on maryneluy auoit pardonné l’attentat qu’elle nuoit fait (ut favie,qu’en faueur de (es enfans, defquels elle elloit mer: , 81 le bon Prince ne iugeoit pas qu’elle deuoit vniour dire la ruine de fés en-

fans.Perdicc’as ’ , le puif né dettenu Roy par cette mort , elle le fit aulIi-mOurir auedpareilletra. ’ hifon. Indigne du (acté nom de mere , que la lubricité portoit à faire perir (es propres en- fans, de qui la confideration luy auoit fait fau- uer la vie quand elle meritdît la mort pour (es mefchancetez. Cette mort trouuée de tant plus inhumaine , qu’vn enfant qu’auoit Perdiccas bien jeune , ne (cent iamais flefchir le cœur de cette mere defnaturée. i . Philippe fou troifiefme fils le porta long; temps pour tuteur de l’enfant que Perdiccas nuoit laiflë , 8c non pas Roy. Mais comme les guerres vindrent a croilire , a: que d’attendre l’âge de ce mineur efioit vn recours bien tardif, Philippe prit la Couronne de Macedoine,mais illit que le peuple l’en pria auparauant. ’ l

l

memmmmmmmwamm Enmmeemwammmwaa h SECOND DISCOVRSs s o M M AIRE. N.

E Roy Philippe predrfiinëri neO Iagrandeur du Royaume dep e- i MMedoine, apres en regin- a: v t ment ne: «attellent donné I " dfis «faire: , commence d i I a Pruv’ nec-a:p i p [Errata àl’efpëe le chemin à [agrarien , deffæit lethlrenieri: (9c les Il- briens , (9 conqueflela Thefliælie. Il I. Paris effeufi la Raine ObmpiavaChulfe de je: Efldl’: jonfrere «frisées Roy des Molojfes , (9 con- Qùefle Mahon: , où il perd on œil. Il]. De là les Tkebàins l’ayans pris pour chefcn la guerre fiacre: , «presduoir auec les arrhes de Tbebes «Mine» les Focenfes , il ravage fis propres al- liez... 1 V. F ait mourir deux de fesfreres, ruine I les Olintbiens ,qui les nuoient receleæ , [e met d’exercerla Pyrdtiquei, (9* defpaiiille de leur: eflats deux Princes Tbraciens , qui rimoient pris pour arbitre. V. Enfin rayant la Grec: en guerre intefline , (bique chaque faille» l’al-

.. t :3 J

loir recherchant , trantran! ce par nuant djinn .meirion , il’ fi jette I en laI Grec: , (9° J fait de merveilleux (9s rrifles changemens. V1. Il afiiege en vain Bzfance , entre en la Charon:- fi , defiend,en Scyrhie , deflait le: Scytlres,(’90 (film!!! , 0 blefiefiorfon retour parles Tri- balliens. V1 I .’ GuerJ , (9 finalement "filin d’çflre Seigneur de la Gr:re,z’lgagne Jaffa: les Atheniens la fameufe «rifloir: de Cherone’e, chige toute la face de l’ancienne Grece,cô’uoque les Eflarsgeneraux d’iCelle, (a. au lieu du r15 de seigneur ou de En), s’y fait nëmer Lieutenant general des Grecs. VI I I. En cette Qualite’ il fait paflËr trois armées en Afin.» contre les Per- . je: , cbaflê [a femme Olympias pour adulte", ejpoufè Cleopatra , (9s efl affiné le propre four de fer nopces , par Pau dans: , auquel il re- fujbit iifiice de [on rvitalement. I X. Vernis (94 viendra En] , Philippe, (9c la comparai- fin de la] (9 d’Alexandre. X. Qel fut le dernier Darius , en qui prit fin le grand Empire Je: Perfes.

v .1 z il)!!! Êire JAlexandre mamamammmmmmu

I Du regneau Ra)» Thilippe- pare d’MlE-r xandre le Grand. I ’ I , j Ë Ray Philippes à ion aduene- film" , A; ment druma vue grande elperan- damné à . ce e (.y,t.- .t our onenten e çfiœglâj,.rPe . ” site; l mentun); , carilte d moignolt p, M, bien def d - s deuoir dire quelque choie de grand , qu’à caufe des anciennes dellinées de ’Macedoine , qui chantoient que cette Courong ne deuoir ellre tres florilihnte , quand l’vn des enfans d’Amynthas la porteroit, de il le voyoit iniques la (cul efchapé des filets de la nitre. . damné Au commencement de (on regne (en voyant de [ce 3;. fur les bras le meurtre de les freres indigne- faires auec ment tuez , les aguets de la mère , grand nom- !" 2’304 bre d’ennemis , vue extrême pauureté d’argent, 21233:": vn Royaume elpnifé de finances , [on bas aage dupât. apprentifàregner , 8c des guerres que tous les voilins , comme de complot fait , luy falci- ’ toient pour accabler la Macedoine , fentant les forces trop petitesponr tantde fardeauxfi pe- fans , il eut bien l’efprit allez fort pour mettre par ordre toutes fes grandes affaires , efiayer» les vnes par des traiâez , appaifer lassitu- S’etrîceâ tres pour de l’argent , 8: s’adrelfans aux plus . 154W? le aifcz , le faciliter des vi&,oires . parle moyen mm") à defquelles il r’allëura les courages defia trop (me. raualcz de les armées , 8c remedia au mefpris

la M aigr- . . le Grand. L I V. I. . 713" que [es ennemis auoient fait de lny; . I La Premiers querelle qu’ïlentreprit, Futcon- n «fait treles Atheniens , qu’il ounbatit , i3! lesideht, les Athe- 8càla verité bien plin par art que par vertu. mens-5E Mais en rififi: , pour ne les embarquer en vue ml’mns’ plus Opiniafire guerre , pourtant le’s baller tous à l’elpée , il leur laiiïale pas ourler: alla retrai- 142,6: pour les priionniers, illes rtnuoya tous

"fansApresil rançon. tourna les armes - ’ en lllyrie , où il tua plufieurs milliers d’ennemis , a prit fur eux la noble ville de Lai-lee, v’ ’ De là , comme les peuples de ThelTalie ne Çôquefle penfoient à rien moins qu’àla gnerre , il alla la Thcllle fondre dans leur païs, a: s’en rendit le mailire: 11° non pas-pour yfaire butin , com cizeen terre en- nemie ; mais afin qu’ellant maillre de la pro- uince , il peullleuer (le la caualerie quand il voudroit ; ayant tres-bien lugé que de l’infante. rie de Macedoine . a». de la caupalerie Thrille- lienne il alloit compofer vn corps d’armée, dont laguiilance feroit inuîncible. Et touticela luy reü itcommeil le fouhaittoit. Ce Fut furrce temps meime qu’il el’poul’a Il. Olympias fille de Neoptolemus Roy des Mo- ErP°ulËi loges. Ce maricîe traîné par Arisbas Roy-des Olyml’m’ Mobiles , qui au «arpente Texas la lieur d’0. lympias. Mais mariage qui fut calife de la rui- ne d’Arisbas, 8: detant de maux qui lny arrine- V I I, rent. Cari] le miten l’alliance de Philippin; R: 21:16 l penfant augmenter par là les Eiiatsane ce fut (râpât. au p Philippus qui le deipoüilla luy - inerme de la Ray Amie î Couronne , luy’ vola [on pais , 84 l’enneya en bas [ou l l

I 4 I’Hifioire d’Alexaniire’ l’eâil’fie’ exil , ou il mourut banny, fg. Tant de chofes arriuées à fouhait a Philipi pus , il ne s’amufa plus à le defendre , il entre- prit à bon efcicnt, a; fur ceux incline qui ne luy "hon: demandoient rien. il mit par bien feance le fie- oùil en: .ge dcuant’ la ville de Mcthone . où luyI’ayalft vn œil .efté creué vn œil , d’vn coup de fleche , lamais mués ne s’en monfira plus tranfporté de colerecon- tre les ailiegez , ny lus pareflËux à pourluiul’c . fun fiege. Car les aliËICgez’luy ayans a quelques, pioursdelâ demandéla paix , il la leurdonnaa 8: les traiâa par tout humainement. i Maisles villes de Grece voulans chacune tec f ni. nir l’Empixie fur les autres perdirent toutes leur Empire ; a: ayant conjuré la ruine l’une de l’autre 4 elles perirent toutes enfemble delious les armes ellrangeres , 8:, qui pis dl: , iamais ne fentirent leur perte , qu’elles ne fuilent accu: blées delfous le faix. Parce que Philippug de fa Macene comme de nelque guete, faifoie ,desdefTeins fur la liberte de tous les "dans pnourrilfant dans les villes les partialitez , & (a: courant toufiours les plus faibles , aillerait en. fin fous lesloix de l a Couronne , 8: les vaincus ô:p La lescaufe 8cvainqueurs. la fource detant de maux, . ce, fa. rem les Thebains qui tenoient fleurage".- dans dedans la Grece , 8: qui aypns fer. q prit trop foible , pour le grand faix de leur f0; ’ tune. apresauoir vaincules Lacederriouier,s ’ les Phocenfes, les mirent encore en Iui’tice anec - audace , 8c les pourfuiuirent en reparpation" au Confeil General de la Grec: , comme fi les «à,

le Grand. LI V. I. Î faîtes,les meurtres a: les ruines enflent elle des chaftîmens trop doux enuers des Grecs. Ils ac- culoient les Lacedemoniens de s’ellrc emparez 1., du chafieau de Thebes pendant la treue, a: les . Phocenfes d’auoîr rau-agé la Bœoce , commd s’imaginans que la guerre 81 leurs armes cuf- fent obmis contre leurs ennemis quelque cha- fiîment dignede la rigueur des loin, Le iuge. méntfut donné au.gré des: vainqueurs . &les Phoccnfcs condamnez en de fi grolles amendes, qu’il n’efioit pas en leur palmoit de les payer. Mais les Phoccnfes voyans qu’on leur pre-H 1 noît leurs terres , leurs enfans , a: leurs femmes ’- defefperez , 8: comme forccncz Contre la dîni- mité mefme , prirent pour chef Philomenes , 5c s’en ancrent prendre en Delphes le Temple d’Apollon . où ils defrobetent tant d’or 8c tant d’argent , qu’ils en leuerent me armee . 64 s’en allerentfairela guerre aux Thebains, Chacun deteflabîen leur facrilege : mais en effeâ , la haine de Cette aflion retomboit dellus les The- bains, qui les alloient defefperez, 8: les noient forcez parla rigueur de la neceflîté. De forte que les Atheniens a: les Lacedemoniens en. noyaient vne armée àlcur recours. Donc ues Philomenes ayant en vn premier combat 312m gé brufquement les Thebalns , il les defpoüilh deleur camp. Mais leur ayant-voulu donner Àvnefcconde bataille ,.Philomeues y fut tué, combattant vaillamment entre lesplus has’dis, plutoü dans (on fangfacrilegereceut le cha- I l fiimqn’t de (on peché. . Apre’s la mon de celuy-là ilïszprlreut pour

i6 ’ Parfaire d’AIeMndre lesThe- leurlchcf Oenomaüs. Comte Oenomaüsiles bains l’ef- Thebains 8c Theflaliens ne prirent pas vin de lifent pour chef en la leurs citoyens pour chef , ils eullent eu a pre; guerrcfa. henfion, que par quelqueëviâoire ilne efull: crée. emparé de leur feignerie. Ils prirent Philippus Roy de Macedoine , a: volontairement fe mi- rent dellbhsla puillance d’vnellranger , qu’ils ’ auoient eu peut de donner à vu de leur pa-

Il del’l’air . Doncquesfl’hilippe fe portant pour van- les- Ph°r me. eur, non’pas de ula querelle , des’ Theb i ains, mais :anfrstli’âlze du. factilege des Phocenfesà la premiere fois ("Pertu- qu’il vid les ennemis. tira tous les gens en cum- flcux, Pagne couronnez de laurier --, 6c en cet equipa- ge les mena au combat. comme fileur Chëfeuû p clle’le’Dieu .me’me Apollon. Si coll que les Phocenfes virent arborées les enfeignes” du Dieu qu’ils suoient offenfé , la confeience ef- pouuantée du fentiment de leur peché ; ils jet-. terentlesi armes , 8: le mirent en fuite , vau-i geans leur lacr-ilege euse niâmes dedans leur , propre rang. f L- - ’ r i On ne trairoit iam ais la gloire que cette vi- âoirc acquit au’Roy-Phillppe parmy tomes lesnations,.vangeur d’vn factilege, 8: de l’hon. neur- des Dieux , feuil digile’d’aiioir purg’élc pe- ché , pourlequel expier toute la terre (ë "deuoir Mire Totfieu’éè; C’el’toit toucher de présfà la diuinité d’elir’e né pour «langer la Majefl’é de;

Dieux.Les Athehîens voyez-as’ i ’l’illiz’e’ ( I de cetre’guerre," * Craignans que Philippe ne remua peller euh ’Çrecelfefaifirent du pas de Therrnopiles’,Com- ont:

le Grând. L 1 v. I: ’ 37’ me ils auoieut fait autrefois en la guerre contre les Perles. Maisila querelle a leur vertu n’a- p noient rien de pareil ; car lors ils combattoient peurlaliberté dela Gre’ee , auiourd’huy pour defendrc vn facrilege public. Alors c’elloit pour proreger leurs Temples contre les rauif- feurs; 8c auiourd’huy c’elloit peut proreger les rauilleurs’des Temples contre ceux qui en pre- noient la vengeance , fe rendans preteâeurs d’vn crime dont ils deuoient tenir à honte, qu’vn autre qu’eux eull: elléle vangeur. Comme s’ils enlient mis en oubly ce Dieu dont les con- feils les àuoiêt ralleurez aux àlîaires douteufes, qui leur auoit tant dôné de viâoiresà l’hôneur (duquel ils auoienttam bafli de villes , fous la. * guide duquel ils suoient. acquis vn fi grand . Empire , sa par nier 8c par terre , qu’en public à en pritzé3iamais n’auoient rien entre ris far , la prelence majellueufe de fa diuinit . Vu i; grand crime pOuuoit.il bien tomber en des a; mes bien nées , polies par les fcienecs , 8: poli- p cées par tant de belles lois: a: de coullumes , ’ qu’elles n’euflent vu iour que reprocher au: plus barbares? Mais le Roy Philippe luy mcfme n’clloit pas ganga plus homme de bien ; car comme s’tleull eu ennemy peut que fes ennemis ne fulTent plus grands fa- revînt"! crileges que luy , il (e mit à piller , aucctous aillez la arêtes d’hofliliré , les villes qui l’auoient efleu Thd’m” pour leur Chef , qui auolent combatu fous les enfeignes , l’ancien: felicité en les vicioit-es a: en airoient gagné leur part auecques luy. Ilne pardonnany aux Dieux ny à leurs Temples,

18 L’HIfloire d’AIexAndre aux Oratoires ny aux Dieux domeliiques , ra: uillant les choies fac’rées , a: lesgdiuinitez, chez r ,lelquelles vu peu auparauant il efloit venu re-l ceuoir les chers ga es de l’hol’pitalité , 8c ren- ’ dam vn tefmoignage trop public , qu’ilelloit venu , non pas pour vanger vu facrilege , mais pour chercher luy mefme la porte ounerte à les façrileges delleins ; car il fit vendre fous la Cou- renne les femmes. 8: les enfans de ceux qui s’éa toient mis fous la protection de les armes. Subillgue . Et au partir delà , comme s’ileull fait quel- lace??? que choie de bien glorieux , il mena vue armée hm en’Cappadoce , où ayant nia: la Éguerre auec fa perfidie ’acçoufiumée , il prit part diffèren- s tes trahifons tous les Rois d’alentOur , les fit imourir , a: mit delÎous lejougde Macedoine TWEPE Itous Puis pour couurir"leurs cette odieufepais. renommée » 1;; 3;” üî’impieté dont il elioit taché fur tousles hom- sérefpca. mes de (on aage, illenuoya des hommes attitrez hypocrite partantes les prouinces eflrangeres , à: par les cnuerslcs grandes villes qui suoient charge de s’en aller Bleuxo dedans les Temples , 81 par les foires , femans le bruit que le Roy Philippe defiinoit vn grand fond d’argent pour baflir aux Dieux immortels des Temples à: des Oratoires , 8; qui fifi-lent crier par tout , que tous entrepreneurs ruilent às’en venir-en Macedoine. Et puis quand il; elloient venus , voyans que l’on fe mocquoi: d’eux , force leur elloit de le retirer, mais il Fa]- loi: que ce fuit fans mat dire, de peur d’ellre cf. 1V. Apresfeulez. il arriua que les -Olynthiens I - receu-

fient entre leursil: bras Grand. deux de les freresL Ide v.par fa I. Ruine in 0-5 . belle-mere ,luy les vouloit faire mourir , qu’ils 170W:- ne pretendilÏent vit leur au Royaume: il s’en alla fieger Olinthe , la prit , de ruina de fonds mecmble cette noble a: fameufe ville , 8c fit Alfaflind mourir Yes freres . heureux d’auoir accomply de": de lion delir parricide, 81 d’auoir enleué vn fi riche fç’ mm"- utm. De là comme li (es pallions enflent deu feruir T r T d’vne loy alleziullez iufie à tous (es defleins, Il :113: il s’appropria en la Thellalie les mines d’or , a: ne a la i en Thrace celles d’argent , 6: ne v0ulant lainer Thtaee. aucune forte d’iniuflicequ’il ne commiil: , il r: refolut à voler’fur la mer ’, ô: faire le mel’tier de Corfaire. Mais la fortuneluy mit encore en main vue Rififi Id oecafion digne de fes humeurs. Deux freres du lm" de. . . Rov des Thraces ayans enfemble vn diffèrent, 2:? P?” l’efleurent pour arbitre , non pas pour opinion 13:13:65 qu’ils enlient de fa bonnefoy,mais chacun d’eux pour arbifi craignant que fou compagnon ne l’appellafl: âtrcg . I * [on fecours. Le Roy Philippe vint pour termi- ner ce diffèrent , non’pas en equipage de luge, mais auec vne bonne armée , auec laquelle ayant thalle les deux partis il [e rendit mainte dans leur païs 8c leur vola. Les Athenieus qui voyoient ces grands ac- V. croilTemeus , le refolurent d’entrer en alliance 1’10""? A auecquc luy , 8c mettre fous le piedle fouuenir "Tamil? des differens panez , pource ils luy enuOyereut a"; à; vne Amballade afin de traiâer vnc paix , ne 1c... ’ ’ .luy leur en ennoya vne autre , 8c fut concluë au Grecs. gré des deux parties. Les autres villes de la

I B ij sa L’Hifloin d’Alexândre Grece ennoycrent aulli vers luy leurs Amballlaâ p des , nôn par amour qu’ils ruilent à la paix, u; a"- mais de peur de la guerre.,C ar la chulere efiant’ "émaux. maifirelle en l’ame des Thebains-ôz Bœ0tiens,r mel’mes le ils pourfuiuirent muets luy vn voyage contre ’ ’ ÈME de, les Phocenfes , à ne le reficuuenans plus de ("Faim leur mifere paillée , i; aimoient mieux petit 8c perdrele’s Phocenfes , choillflans plutoll d’ena durer les cruautez paflees du Roy Philippe, que de’pardonner à leurs ennemis. L’Anibafladeur de la Focide au cran-aire, li- p gué auec les Lacedemoniens à les Athèniens, elioit auprez de luy , pour le prier de ne point entrer en cettelguerre , dont delia par trois fois ils l’auoîent dellourné , en luy baillant de l’ar- gent. Spectacle niiferable à honteux .- la Gre- cequi iulques alors suoirtenu l’Empire de la terre en puillance a: en di mité, qui auoit eter- nellement ellé victorien c des Rois 8c des na- tions , a: qui auoit.tant de puilTantes villes en res Ellats . elloit en garde aux portes d’vn eflranger, comme à l’vnique refuge de toutes (es elperances , pour le prier de faire la guerre ou de la dilïerer. Car la difcorde a; les-guerres ciuiles auoient mis fi bas ces anciens Seigneurs de la terre , qu’ils elloient deuenus les flatteurs?” duplus chetif des Princes qui iamais cuit elle. fous leur protection. ’ ’ D’oùluy Le Roy Philippe enlié de cette vanité il: "flue fantafie l’Empire de tant de priillante”citez. 15"?" Tout ce que deformais ilmet àla balance en l-Emphe (es co’nfeils . c el’t de (canon ceux qu il attaque; dev Grue. urpeesa les premiers z Il donne . Indience , . aux ,.Ambalï; ,

le Grand. L I V: Ï.a a: fadeurs de tous en particulier , tire parole de chacun d’eux en priué , qu’ils ne reueleront ia- , l mais le feeret de leur negotiation , ditons les ’ trompe d’vne mefme promel’fe. Qu’en cas de Il adiante guerre il’les aliillera l, mais qu’ils ne r: mettent tous le! . point en del’peni’e , car il les aidera puiiiam-Mbîü’ ment. Et les vus 8: les autres s’afl’eurent en les promeËes. Mais luy les voyant tous fans def qua. ’ ’ fiance , le faifit de haute lute du defiroiôt de ’ -,Therin0pyles. ’ . Il. Ceux qui les premiers s’apperceurent qu’ils citoient pris4,&lqueîPhilippe les trahill’oitr, ce furent les Phocenfes , qui fur cette inopinée furprife , 8c fur l’eilrange trouble ou elle les mettoit , voulurent recourir aux armes, mais il surprend p n’efioit plus temps [le prepqratif d’une guerre, les Grecs a: lcïmandement’d’vn [cœurs ruilent. eu befoin contre fon . d’un plus long delay., a. w. mimi h Le Roy Philippe les;prçileirremediablemenc A 51e felrertdte , qu’illlels ruinera de fonds en ’ comblé. Vaincus de ’lameceflité , ils traitent de leur vie feulement, a: nia fc rendent z. Mais Philippeleur fut aulIi .fidele en ce traiâé com-- me au premier : oh les allomme de pas en pas, .- Von les enleue , on vole aux peres les enfans , les femmes aux maris , les Dieux dedans leurs Temples , ne laiffant aux Thebains qu’vn feu! l foulas en leur mifere , c’ell qu’ils ne virent rien il trame de leurs defpoüilles entre les mainside leurs en- "W les nemis , lefquels afl’ociez du Roy Philippe en Phœmk’ .cetteguerre ,.11aaoxt fumant (a perfidinordr- ombre de maire ,priuez de leuriuile part du butin. (a), lesfui. . Philippe’dea . . retour . enq [on aRoyaume. & commç fous ne. A

«I , B ni r. .2 2 l’Htfloirc dalmate!" les pailrès vont tranf portant leurs troupeaux dedans les herbages , s’en alloit ainfi deuant Met tous ,luyy challant. les’peuples. . 8c les villes , les trauf- lcs, P31s portant refluant fa pafliori ,’ felon qu’il vouloit 3:23.352: décrier ou repeuplerles lieux, lefquels il rem- «mariai ’pliiloit d’Vne image efpouuentable demifere a: ’ i eruine. On ne remarquoit pas en ces villes , captiâes cel’rè frayeur ennemie qu’engendrent les foldats quand ils vont courant par-les villes, - tout retentit du bruit des armes , 8: qu’ils em- . u menentles hommes 8c les’befies. C’el’toit vue s trifiell’e morne , qui ferroit les cœurs des en; jales prenez de douleur fi’violente , qu’ils n’a; (oient pas l’e’ éTcharger auec les larmes , de ü Crainte que leurs-pleurs les fillent paroifire i; contumaces. Prefi’ez de la douleur de voiries . fepultures de leurs’anceflres , 8c les maifons où ils les airoient engendrez , leurs.vieux foyers; a: leur condition miferable , leur mirera: citoit , ile tant plus grande , qu’ils n’olbient publier p "leur fentiment. ’ " l . I Tranfpoir Il en tranl’porta donclés vus fur fes’frontie-ï te les P°"”res , pour faire front aux ennemis des autres au . Picsà la bout du Royaume , 8c autres dont il agrandit I la mine des villes : de forte que de tant de diffa-entes villes,defquels il nations , deil en paifirit . .vnpeuple . . , .&en fit en. battit vu ’ROyaume de Macedoine. Auquel il geignit les Royaume bardanes , autres voifins qu’il co quit auec 3:11:15” "dei, moyens tres-perfideS. Car pour n’eicm Pgei: pas (on propre fang des atteintes de faperfidre; il chai: Arisba’s , frer’e d’Olimpias (a femme de fou Royaume d’Epire. Et ayant fous le nom de la menue Olimpias appellé Alexandre [on

leGrÂnd. LI V. I. 1’ 23. demi frere , jeune homme . beau &honneite, feignant de l’aimer ardemment, 8L luy promet- - tant de le faire Roy , il l’entretint long-temps a du le charnellement , a: puis ange de vmgt-ansluy rapin à fidonna le Royaume d’Epire- z , iniulle - oyaume, en rac (on 5ere, uilTantl’Eliat à (on parent , a: en ayant faiâ Arisbas,& impudique vn homme auant que de le faire hémine à

Philippe ayant de la faire entamé la G recc, bai, L amorcéRoy. du butin deg peu . de villes[on , a: par hardiele fac- Amcge cagement des mediocres iugeant la richelfc mame des grandes , refolut enfin de faire la guerre au pour ente pais tout entier. Il luy fembla bien necellaire’ie 568° de pourlon dechin d’auoir Bifance , ville de re- putation , 8: maritime , pour el’tre le lie e de (a 6ms. , guerre, a: la retraitte de fes forces , 8c e terre de de mer. Bifance luy fermales portes , mais il mit le fiege deuant. Cette place autrefois a- iroit cité baflie par Paufanias Roy de Sparte’, qui la garda (cpt ans. Depuis lefquels fuiuant la fortune des armes elle tomba entre les mains, tantofi des Atheniens,tâtoli des Lacedemoniës, fi bien que n’ayant iamais de Seigneur cer- tain . elle en garda plusaifément fa liberté. Mais Philip e l’ayant fi long-temps afiiegée - fiu’il s’y citoit ait pauure , pour r: remmeubler Maïs y ,vn peu de finance , fe mit à efcumer la mer . ou perdant layant fait butin de cent (bigame 8: dix nauires (on rem!” marchands , il en fit vue gorge chaudeâ (on ar- ’lrfi’ "le: la méc,bien afiÏamée.Et pour n’amufer pas (on ar- ÎnÊÏTer a mée qui efloit tresogroll’e au fiege d’vne place feule , il pritsl’eflitc de festroupes pour aller en Defcend la. Cherronefe faire vue raffle s, a: enleuer des en hCth

a B iiij ’ r I Z’Hîfloire d’AIexdrdre tournoi: places s auquel exploiâ il menafon fils aillé; 11men luxandre,p,our apprendre fous luy les premiers AËËÎIIZ’I’IË rudimens du mellier de la guerre. ’p grainier Delâil fitdefcente infqu’en Scithie , tou- . voyage, fiours pourfaire des butins, vaulant comme vn Defcend marchand le reuenir des pertes d’vne guerre e",5°Y-A par vue autre entreprife. Le ROy des Scythes. mm elioit alors vn Matthzas ,lequel prelïe’ de guer- ’ re parles Illriens , fit par la voyer de quelques A’polloniens , [çauoir au Roy Philippe , qu’il ’ eull à le venir affilier , a: qu’il l’inl’titueroit [on . heritierau Royaume des Scythes. Mais fur ce temps’le Roy des Illricns efiant venu à mourir, le Roy Matthæas deliuré des affres de la guer- re , renuOyales troupes de Macedoinequ’il a- uoit à [on feruice , a: par elles manda au Roy l Philippe que iamais n’auoit demandé (on fe- A gours , 8c qu’il n’efioit à rien moins refolu qu’à l’adopter. Les Scythes n’auoient point affaite du fuport des Macedoniens , car ils valoient mieux qu’eux ; bref il auoit vu fils vinant, il; partant n’auoit, point’ affaire d’autre heri--

Le Roy Philippe ennoya vers le Scythe fou ’Amball’adetier. . luy remonllrer:- ,comment « il auoit i * faiâ des frais en cette guerre , a: qu’il le prioi; dole rembourrer , qu’il ne fufipcontrai’nt par necefiité d’abandonner fou autre guerre , ce qu’il deuoit faire de tant plus volontiers qu’aux troupes qu’il auoit ennoyées à [on feruicc , tant s’en faut qu’on leur eull: payé leurs gagés , on ne leur auoit pas Yankee :nt fourn des vinres par - les chemins. Le ROy Matthæasvtit refponfe que

I le Grand; LIV. il; 25 le Ciel leur citoit cruel, lit terre ingrate, 8c qu’il n’aurait pas des moyens allez pour enrichir vol fi grand Roy , 8; pource il auoit" beaucoup moins de honte de l’éconduire tout àplat , que de luy donner peu, les Scithes s’ellimoient au prix dela vertu 8; du conta e , non pas à prix d’or de d’argent , a: ainfilê: macqua du Roy Philipp . à qui force fut de leuerle liege de de- uant Bilance. Relolu. pourtant de orter la . v guerre dans le pays des Scythes pour e vanger: mais afin de lesprendre à (on aduantage, il en- p noya vers eux vn Amballadeur pour les r’alleu- krer,qui deuoir faire entendre au R07 Matthæas comment le Roy leur Maifire ella’nt au (lege deuant Bifance auoit voüé à Hercules vnellla- tuë qu’il venoit pour luy dedier à l’elnbdu- - chute du Danube : mais qu’il y venoit encline de paix ,iat pourcele prioit deluy’tenir le Pas ounertà venirrendre ce [truite à vn Dieu , luy qui elloit le veritable amy des Scithes. . Matthæas luy manda qu’illny ennoyait la ùatuë , 8: qu’il accompliroit fou vœu , qu’il l’a iconfac’reroit luy melme , à Feroitplus , c’cll p qu’il l’amaintiendroit : mais que pourroiiarn mée , iamais ne louEriroitqu’elle mitralîdansg; les terres : Que li contre la volonté des Scithes il penlbit venir mettre la flatuë , il ne feroit ia- mais fi toit party qu’il l’a feroit abbattre , 8: la. fondroit pour faire des Fers à f es flefches.lrritez l’vn 8e l’autre par ces picquotteries , ils donne. rent bataille. Les Scythes elloient meilleurs Defïaitlea. hommes : 8e bien plus courageux , mais le Roy sur?! en Philippe, talloit plus rufé , a: gagna la viétoire. l’amuh

, ’26 L’Hiflôire d’AlexdnJre Ce fut là oùla pauureté des Scithes rama: . gneut , Philippey gagna vingt mille que fem- mes , qu’enfans , 8l: quantité de bellial , mais d’argent 8: des meubles point du tout , il prie. iingt milleibelles caualles qu’il ennoya en Ma- Cedoine pour flaire race; fus 5;: Paflant parles Triballiens; ile vindrent au ëàehzuîé deuant de luy , se luy firent fçauoir qu’ils ne "les luy donneroient pas le paiTage par leurs ter- s’n’bauje, res , s’il’ne leur donnoit la moitié de [on butin. qu’il auoit conquis en Scithie. La querelle s’efmeut , 8: àla fin,vindrent aux mains. Le Roy Philippe receut vu fi grand coup dedans la cuiEe , que du coup mefme (on chenal fut tué lous luy , dont chacun creut qu’il elloie mort, mais tandis u’on faifoit effort pour fau- uer (a perfonne , cles Triballiens eurent tout- loilir d’empieter fan bagage , 8: luyrafllerenc tout fan butin. Ainfi la defpoüille des Scythes faillit à efire la ruine Fatale des Macedoniens. l’entame le Roy Phiii pe ne fut Pas mû finalement guet.l de [on coup ’ cltu f6 refont l’inflam- refolu de ment à cette guerre fi long-temps difcomuë en [e fendre fon efprit contre. les Atheniens. Les Theo Seigneur bains Te juil nent à "leur querelle. Cela par «la Gœ’ crainte que es Atheniens eüans vaincus , la i " guerre comme Ml feu vmfin ne paffafl aufl’î tofl: vers eux , 8; ainfi ces deux villes , n’y a rien fi grandes ennemies , entrant en ligue enfemblel s’en vont follicitant toute laGrece à fe defcn- dre de tout: (a puiflance contre Cet ennemy a.public qui. projettoi: u de le rendre- Seigneur de pontaient: lfrouinces , fi ces infantes venoient

le Grand. L I V. I. 27 , âfucceder CQntr’wx. Quelques villes entrent j en ligue auec les Atheniens , d’autres auec le L Roy Philippe craignant le defallre de [aguerris qui les menaçoit. Les Atheniens auoient bien I me plus grolle armée que le Roy Philippe. , Mais eflans venus en vue bataille , les Macedo- a miens qui de longue main alloient endurcis aux . exercices de la guerre en remporter-en: la vi- l &oire , combien queles Atheniens enflent t’en» Il flâné du de grandes prennes. de leur vaillance , car à” 195 Aï l’on les trouuoit morts chacun dedans (on famîa’ a rang , les corps morts tefmoignans ar leurs hmm, de playesïque leur courage les auoit a fieziuf’a Chemises qu’au dernierfouf ir. .f I - k- Cette iournée fiiiit la gloire . l’Empire , 8c la liberté de la Grèce. La fineflÎe du Rov , Philip- 5°, môme , [Je in)l fit parfaitement difiimuler la ioyelde [a l° 3m"! victoire. Il ne fit point les facrifices aceoufiu» 23:21:"; men On noie vid pas rire en table , on ne fit grand po.- point de inhalai; fellin l. on n’y vid ny cou- lirîqueen r monesîgny parfums , a tellement fi: comporta la ViaOÏÎCa dans fa vîâoire , que performe en [a contenant. . ce ne remarqua aucune Apirefomption de vain- 1 queute: Car ilne voulut point qu’on le nom- mait-Roy delaiGrec-e , il (e fit appeller [fentes nant general des Grecs , 8c mefnagea li bien [a e îoye auec la douleur des vaincus ,lqu’il ne le munflraia’mais infulent en fa profperité, ny ne » I » mécontenta les ennemis. ’ Aux Atheniens qui luy auoient elle fi enne- mis il Ira-ennoya tOus les prifonniers (ans ran- çon , allyles funérailles à leurs morts , a: leur ymitvd’emportcr les reliques aux amuras

38 L’Hêfloire d’AlexamÏre g «solanum deleurs anceflres .- Et enuOya ion fils Alexan; delcsThe- dre à Athenes , auecques (ou amy Autipater, bains qui (pour Faire paix 8c alliance auec eux. Mais aux 1°Î Pœ; Thebains il leur vendit fort bien leurs priion- zllçrsh’ niers , &iufques à la fepulture de leurs morts. mat en Quant aux principaux de la ville , aux vns il lit hGrece, trancher la telle , ennoya le relie en exil , 8L oientEn lesbiens I- de tous - en .general. . . Et ,ceux . que ville de Thebes auoit bannis , il les fit reue- nir culent païs , dont il choifittrois cens qu’il fit ton; gouuerueurs ô: officiers de leur ville. Li comme il failoit faire la recherche des plus q puilians , qui» auoient ellé les autheurs de les - fairebanniriz’v, a: qu’il propofall de les chafiiee au gré defdits bannis qu’il refiablilloit. Ces bannis refiablis eurent tant de confiance, qu’ils protellerent hautement , que de leur exil la coulpe en elloit à eux , 8c qu’ils ellimoient plus heureufe leur Republique tandis qu’elle les G bannilToit, qu’ils ne faxfoientzifiors qu’on les ré- comme: tabhflbit. Confiance prodigicufe , ils don. desenerehfe bannis nenriugement , s’il faut. ainfi. . parler . ,. coutre . les deIhebes. maiflres deleurvieôc de leur mort, ils dédale guet; d’ellre iullifiez par le bien-faiâ des en. «me: de leur patrie , a: n’ayans pas le pouuoie de vangër leur liberté , au moins la liberté de

comme, -la Philippe voix [clou , ils l’occafion la vont , fit vn vfurpant. ordre fumé a affiliât; maire pour les affaires plus prefentes . à puis - «a. plus à loifir fit allembler à Corinthe les dePu- rez de toutes l Communautez de Grece , pour 1;: (e fait donnervne’ arme aux affaires generales du nominer pais, Il donna doucis paix à toutes les villes

I - N tous certainesle conditionsGrand. quilleur LI prefcriuit,V. 5;, 114mm; I a: rom ofa comme vu Senat vniuerfel , vn sentier Confei annal de toutes. Les (culs Lacede- a Gism manions defdaignerent le Royôc (es loi: , te- nans pour feroitude a: non pour paix les con. (litions que donne le vainqueur , qili [ont au deniment des Republiques. La fut fait le de- nombrement des forces que deuoir fournir éha ne communauté pour aide , au cas que le Roy entrait en guerre, foiten allaillant ,* fait en defendant, Car ce queuprincipalement il Etdreffd mit en airant aux yeux des Grecs , fut le dei. V" En" l [tin de porter (es armes centre la Perle. Le fe- a" Mu, urs de toutes les fortes de la Grece elioit de 3252:; , deux cens mil hommes de pied a quinze mil nid. on! chenaux ,fi fans comprendre l’ rme’e de Mace- ce de doine , a: les (coeurs des ellrangers qu’il auoit N°000- eouquïs àl’efpée. lrmmlï’â . A Le Printemps ventile Roy Phili pe lit-paf: 1:23;- a [et en Afie trois Capitaines, contre les Perles, chenaux, ’ Parmenion a; Aminthas, 8e Attalus dont il’ve- V in. lioit d’efpoufer la Niepce Cléopatra , pour "fait Pal: ’ challer (a femme Olimpias ,qu’il fçauoit s’eflre a" F" Afi’ profiituée àd’autres. Donc cependant que les 32:12;; Grecs mettoientleur recours fur pied a la? Cc- tre les J lebroitla (oIemnité de ces nopces. C’eftoit vn Perles. iour celebre , à: rendu maguifi ne parla gran- Repudîe ’ deui- de deux Rois , dont l’vn a marioit , 81 0"um l’autre prenoit fa fille en mariage. La magnifi- PËI’ËCËC’. l cence de toute forte d’exercice n’y manquoit quia"; ï pas smais comme le Roy Philippe le tranffoï- 1 tort aux jeux gloria!" entre deux Alexandîcsr E lïvn [ou fils , de l’autre fou gendre , Paulaniasè

l l . , L’Hifloire d’AIexandrë m «un. Gentil-homme Macedonien l’attendit en vu; mêloient, adage obfcur 5 luy plongeaI [onl efpée dedans de!" le corps 8c le tua tout roide mort , changeans www la ioye de cette grande iournée en de "trilles fu1

V1°1°m°t. l n nerailles. . Paufanias enla fleurI de (on nage , vu iour gaffât qu’ellant en vn fefiin , il auoit du vin dansla Pudgcmem telle , auOit elle pris ’8: forcé par Attalus- , le- p de Clco- quel aptes en auoir abufé , l’auoit remené par- patra,& mitons les goinfres qui efioient yures comme M°m luy , 8c comme vue putain courante l’auoit pro- liituc’ à toutela compagnie , le perdant d’hon- dre mures. neur pour iamais parmi ceux de la condition. der; mon, Parifanias env’auoi’t plufieurs fois demandé la i; inflice au Roy Philippe , mais voyant u’il ne gagnoit rien linon d’ellre mocqué’ôc a uféde paroles , ë: que de plus on venoit d’honorer fou ennemi d’vne Lieutenance generale, il tour- na la colere contre le Roy , bien refolu de fai- re feutir la vengeance.qu’ilne pouuoit tirer de [on ennemi àffon perfide luge. l . Ou fceut allienrément que ç’auoît efié Olim- pias mere d’Alexandre qui auoit pouffé Fanfa. nias à cela, 8c qu’Alexandre mefme audit trem. pé dans le complot de l’allailin. Olimpias n’ai. lioit pas moins fenti la douleur d’efire repu, diée , que Paulanias celle d’ellre forcé. E: A. lexaudre auoit elle bien aile d’empefcher que fou pere ne’luy donnall vu frere par me belle. met-e , pour luy difputer vn iour la Couronne; Et de fait autrefois il en efloit en vu feflin venu aux grolles paroles auec Attalus , 8: uis auec fion pers ruerois le Roy Philippe qui e courue i

le Grand. L I V. l; ai l’efpée au poin ,8; le vouloit tuer,fi les amis ne 4 l’eullent empelgché. Ce fut pour cela qu’Ale-4 a xandre auec (a mere Olimpias le retira en Epi- ’re vers [on oncle le Roy d’Epire,& puis deuers’ le Roy des Efclauons., d’où Philippe à la fin le r’appella: luy s’en reuint , mais ce fut aptes France mille peines fe-s amis eurent appaifé encourage ,qui ne pouuoit oublier l’injure que fou pere luy auoit faire. Le Roy Philippe ameutement nel’auoit iaà mais tenu peut (on fils . ce que la Reine Clim- pias luy auoit confellé , mais elle adjoulloit à. [on fait pour luy couurir fes adulteres de-quel; que vaine opinion de diuinité , qu’vn certain grand ferpeutelloit vne nuîô: venu coucher auec elle,& que de la femence elle auoit conceu Alexandre. De la ce vo age d’Hammon , cette jaâanc! vaine d’ellre ls de Iupiter , a: cette Orgueilleufe ambition d’ellre adoré pour Dieu, laquelle ayant fuccedé auant luy à beaucoup l d’autres, ellrangea de luy tous les cœurs , fit naiflre contre luy les jaloufies 8:. les confpira1 rions ,8; a la fin luy fit perdre la vie. e I .Olimpias d’autre collé portoit fou freré Alexandre Roy d’Epire à la guerre , contre le RoyPhilippes qui la repudioit,& l’y cuit refo- , lu’fi Philippe n’euii: paré à ce coup en luy bail- lant fa fille en mariage. Ce furemlà les pointes dont les vnes à les autres p-icquerent l’ame de Paufanias pour luy faire (cotir le tort qu’on luy failoit,en ne punifiant pas (on violement.ll cil: I veritable qu’Olimpias,comme Pufanias alloit peurexecuter [ou coup , luy fit tenir des chc;

’3qu I y L’Hifloire d’alexdndre’ uauprrells pour le (auner-,8: veritable qu’ellîr tourne tonte la muât à la nouuelle de cette p mort polir affilier aux funerailles; elle mit elle mefme vue GourOnne d’or furia telle à Paula- nias quiefioit penduau gibet. Audace Ellran-a ’ e ! Auoir Couronné lemeurtrier de (on mary la Barbe d’Alexandre l’on fils vinant. Au bouc ide quelques iours elle fit bruiler le corps de Paufanias ,luy fit efleuer vne fepulture ,1 a: luy fonda vn facrifice anniuerfaire , faifant courir de luy vne creance fuperllitieufe parmi le peu:

Elle força Cleopatra ( pour laquelle efpou. ’ fer Philippe l’auoit rcpudie’e) à le pendre elle. - mefme , aptes luy auoirtué fa fille fur fes ge- nouxle. , 8c contenta longtempsu les. yeux 1 du plai- fir de la voir penduë. En fin elle dedia à Apol-i ion l’efpée auec laquelle le ROy Philippe auoit ellé allallinét, fousle’nom de Mirtalis ,i uiell le nom qu’elle po toit en (a petite jeune e , a; cela fi publiqdeme t qu’il fembloit qu’elle eulli i peur qu’on ne creull pas allez qu’elle cul]: trafi- ’ que cet afi’afiiuat. Il mourut aagé de quarante. cpt ans , 8c aptes auoirlellé Roy vingt-cinq ans , il eut d’vne Comediane de Larme ’vn fils nommé Aridæus , qui fut Roy apres Alexan- dre. Il eut plufieurs enfans encore nourris à la Royale de plufieurs (exil-mes qui tous mouru- rent , ou par nature ou’par la force. 1X. Ce Roy s’efludia bien plus à drelTer vue aru Vertus 8c ruée que l’appareil d’vn beau fefiin , &.mena vices du Roy Phi- de nos-grandes guerres à chef . d’autant qlue lippe. [es grandes richefies luy en fournill’oien e es moy eus.

Î: Grand. I. Ï v. Ï. ’ noyau. AulIi fut-il toufiours bien plus actif à trouuer de l’argent , qu’il ne fut foigneux de le mefnager acquis , de lime qu’il en unifioit ’ ar tout ,8: fiefioit ronfleurs necefliteux. On recognoil’foit pour ente debonnaire a: perfi- de tout enfemble , ce qui ne trouuoit aucun moyen deshonnelt’e pontu’eu que l’aduantage luy demeurait : il elloit courtois a: trompeur: en fes tramez , 8c promettoit toufiours beau-g coup a: faifoit peu. C’elloit vu artifice couti- huel que fa couuerfation familiere aulIi bien que fes’traiâez ferieux , a: confer-unit l’es al. p lianCes , non pas par vu refpeà de bonne foy. mais entant qu’il en tiroit du profit ; il eiioit comtois entiers ceux u’il bailloit; a: altier en: , nets Tes amis , 8e faibit vue profeiliou tres. exaâe d’entretenir les noifes entre les alliez, feignant toufiours à chacun des partis de luy dire ami : a: parmi tout celaiil auoit vue grace ’de bien dire auec me pointe d’efprit (i imagina. blé , que les confei-ls a; les efprits de tous Ceux puce lef ’ uels il traiâoit , ployoient volontiers I Afous ce grand Royles fucceda leus. [on fils Alexandre, . t . Coin u ’ plus grand encore que (on pere , en vertus 6c en fanon f ç vices. AH’eurémeut ils aduancereut leurs vi l" aux? flaires par deu» moyens du tout contraires; Mam’- Alexandre vouloit combatte à nette: ounerte, le Roy Philippe ne combattait iamais que d’artifice , fibien ’ue l’vn trompoit (es enne- mis , l’autre les derêaifoit à vine force. Les con. fails de Philippe eûoient plus (ages , ceux d’A- lustrât: P193 granitiques p Marteau: levers

u

3); lz’Hœoîrèd’AlexanJre nuançoit fouirent (es affaires 8c (es vîâoirês en; temporifant , là où le fils ne le pouuoit plus res tenir , a; fie falloit vanger quand la chaleur l’ad- ïiioitL’vn si l’autre furpris. le billoit emporter r au rvin; 7 mais leur ’yuronguerieiles emportoit à des vices contraires. Le peut au fortir de la table alloit charger fou ennemi -, fe battoit fort 8c ferme, A a le precipitoit dans les hazardszimais Alexana tire au fortir du [lin unifioit cruellement les amis propres, a: aunent s’ell fouillé les m’ains dedans leur fang , au lieu que fou pere Philippe et! maintefois reuenu des combats chargé de playes. Philippe ne pouuoit l’Oulfrir [es amis propres pour elire Rois auprczde luy. Alarme rire les touilloit bien figues. mais il vouloit regner par deilus eux. Le pere vouloit qu’on , l’aimait , Alexandre qu’on le craignifi. Tous deux aimerent les fciences 8c les vertus . Le pe- re elloit plus (age , a: le fils plus homme de bien. Le pere auoit plus de conduite en fes dit; cours , le fils en (es delTeins , auffi auoit»il vn courage plus prompt que n’auoit pas [on pere, pour pardonner quand il auoitvaincu. Le pere. elloit plus retenu , le fils plus difiolu : de pour: conclufion , les (ages moyens que le pere imag gina pour ietter les grands fondemens de l’Em- pire du monde , fou fils les a heureufement mis en praEtique pour en mener glorieufemem l’ouurage à chef.

,-

l l , le Grand. L I v. li ’33. sa sa nous r INTERMEDE,annaux? 0V DISCOVRS ’ . ’ troifieftne. ladanums»: du Ra; Darius à la Couronne ’ de: Paf". A X; de dinerfes femmes fix vingt Cinq u, de... , . fils , .dontles , .trois "axer-7, feulement fu- nanti: a rent de iulles mariage , Darius, Çonronnd; È- Î i Ariarat-hcs a: Occhus. Artaxer- filmas ares parM5 vue indulgence . de.0 pere voulut o tranf- "mg v meure faCouroune à fou fils Darius de (on vi- , nant Contre l’vfage des Perles , qui iamais ne . i changent de Roy que le Roy ne fait mort, croyant de ne s’ol’ter rien a luy-mefme de ce qu’il damoit à [on fils, 8c s’imaginant receuoil: quelque contentement plus net. , a: lus naïf, s’ilpouuoit voir vinant l’image de a Majefié a emprainte en fou fils Roy : ,Mais Darius qui venoit d’experimedter vue exemple in- oüi d’vne bonté de pere , prit cela pour fuies d’affalliner celu qui l’auoit mis au mon- de , il cuit c mefchant s’il n’eul’t conceu qu’vn parricide,mais de tant plus fut-il met: i * chant qu’il prit cinquante de fes freres pour complices , sa les fit tous cinquante parri- ’ l rides. Prodige de meichaucete’ qu’vn tel I C ij à; I’Hifloire faisandai mOnde de gens , non feulement s’ell peu liguer; . mais à bien peu caCher vu parricide afous, Pam’ a” le filence. Car en cinquante fils il ne s’en rien; à? 2:; contra pas; vu que la Majefté du nom de père, de faim ny f a vieillelle ventrable , nîy fa bouténon plus m, ’oiiie , eull le pouuoit de retirer d’vn delfein fi barbare. Ce nous de pere fut parmi tant d’en- fans en fi peu de relpeét , que pouuans protcger: leur pere a; le mettre à couuert contre toute forte d’ennemis , il courut bien plus de for- , * tune auec fes enfaus propres qu’auec fes enne-

- Se "gym: La caufe de leur parricide defiein elioit ena’ rem; Pu cotemis. plus melchante. Le- Roy Artaxerx’es apres (on pet: auoit vainCu Cyrus (on frere eu bataille auoit d’un: de efpoufé fa Concubine Afpafia , Darius voyant, ("812m que (on ere luy refi noit fa Couronne , luy 21mm e auoit au demandé fpafia, 81 Artaxerxes par: Je ne fçay quelle molle bonté la luy auott pro- suife. Enfin pourtaut’changeantd’aduis , pour fe dédire honnellement de ce qu’il auoit tenie- palierrairement promis,il la conf acra. a efirelprellref- . i le du Soleil. parce que telles prellre es font maye vœu de challete’ perpetuclle. Cela mit Ce ieune d’allumer homme en rage,premierem’ent qui querella [on Ionpere. pere, 8L puis le conjurant auec les freres luy drelin des embufches pour le tuer : mais ris I . auec les com plices,ils furent tous punis, 8: eue Et «Ml!- Vie immolée aux Dieux vaugeurs de la Majellé. gagea paternelle;& afin qu’aucun ne reliait pour mar- mot! e d’vne impiete’ fi eflrange , ou fit mourir les O cutines se les enfans de tous. Apres tant d’executions , Attaxerxes rendit a le Grand. L I v. I. En ame,outre’ luyomcfme des doulèurs înfinicé, d’auoît cüe’ ROy fi heureux. a: pere û mal-heu- xcux. La Couronne de Perle tomba par cette. mort entre les mains d’Occhus lequel crai- gnant me conjuratlon [emblab e. coutre luy, t mourir tant, qu’il y auoit d’hommes,de’fcm« mes a: d’enfms viums de la maman Royale. 8:. de fa parenté : a: pour rie ra monfirer plus in-r nocent que fes parricides freres,baigna (on P3!- his dans lc’ [mg (Yes fief): , ,8! guis s’imaginaut l d’auoir comme utifié [on lifta: parcette aâion yiolcnœ. s’en afinfairela guerre cannelas An,

meninsKLà , comme v’nîourrvn l analité des ennemis: DE. futvcnn fut les rangs prefentcr vn combat aux Perfes . m perfonmge nommé Codomanus f6 purent: , fauctifé des vœu: de tous les Perle; Ëour le contenter. Codomanus vainquit a: au: l’Armcnieu,auec vn li grand heur . a: vn 6.. hon. augure ’,L qu’il remît auxPcrfcs le cœur au ventres &lenrouurît le pas à l’entiere v’iétoire; leur remettant , s’il fait, ainfi parler, l’honneur. qu’ils auoient quafi laifië perdre.Rcmpli de cct- 0d!"- tçïgloîre; l’on dOnnale’goducrnem’cnt’ de l’Af- tu f’îm l media conquifc’ à Codomanué , 8c derechef. le R0 AOcchus citant venu à. mourir , farces en-’enfm 1 rugîtes les Perfcs (c reflbuuenaus de l’ancien- Les Perfes. ne vertu de Codomanus, le firent Roy. fur aux z donnent. A quoy le credit de l’Eunuque Bagoas , 8: le hc°uï°’ port qu’il Itiy fit , luy, ferulrcnt beaucoup. Et c’en celuy qui fit long-temps la erre ,Laucc manas. diffama fucccz de fortune , 8c eaucoup de qui peut contre Alexandre le Grand , a; qui lenom à: ’ C iij; I 38 I’Hifloîre d’Alexdndre Dahl: ayant èfié vaincu par Alexandre , 8: ail-saint! l u dernier ar fes parens propres, donna fin en mourant; Roy de FEmpire des Perles. ’ Perle. ,Æ&Æ&ÆÆÆÆÆ&Æ&Æ DISCÔVRS. ŒAÎRIESMm. s o M M AIRE.

Il . t. mon du Roy Philippe d’une

Y fis Eflats. , (a: cheæfes «wifi-m; . w , , Il. Alexandre muant; la Cou-- un»: r’ajfiure tout: la Grecq , à. fis fibiets, A (9 [à fit m’a Lieutenant gemmai de: Grecs. I I I. P011514 Grec: s’çflent moulu? n welter, il 14 redampte. 1V. Et [auge la «une de Il»; 3. .æumæumomàfiüuu

adornent»: d’Alexdndre le Grand il.” l Couronne. * u. o a .c. en l’armée du Roy Philippe e quand il fut mort ,comme elle efioie, .. ne :1. com orée d’hommes de difereutes nations. 31e les m°wcmens Y fg")! 415°:

x, le Grand. L I v, la 1 ’ I . * iêns. Ceux qui obeïlloient par me feraitude.Ë°’ am;- iniulle , reduits fans les loi: de l’efpée , [on gcoient àbon efcient à fr remettre en liberté. A "qua", d’autres qui citoient las des guerres ellrangc- oit la ses ce fut comme vn furfaut de ioye de voir que mort au deformais ils .pouuoient ripererhde retourner 13°! "ne. en leurs maîfons.Beaucoup portoient vu grand PPe’ reître de voir les flambeauk allumez pour ho- no et les no ces d’une fille; auoir feruy d’vn feu pour braser le corps de fonyere mort. Bref Tes amis particuliers en vn tel changement vd’Eliat , ellqient en, de bien grandes tranfes, Confiderans l’Afie à qui l’on venoit d’entamer la guerre , l’Europe qui cùoiteu reuolte , 1’513. elauonie,la Thrace, 8: Birmaniel 81 autres na. rions barbares , qui portoient encore vu cœur d’eunemy , 8: que litant de peuples venoient à le declarer à la fois , il n’yauoit Point de Pull-:5 «rance capable. de leur refifiqr. q L Autant d’aŒaires , Alexandre vint, à le pré; m- fçnter comme vu puiiIant remede, a: par .vne Alexandre - harangue dans (on Confeil , remit le cœur des Fume a ! aŒfians. en il, bon lieu , qu’il leur leuatou t°"’l’.’"f’4, te l’amende peut; , .8: les rem lit ,d’vne tres, [W33 parfaite cfperance. Mais il aironna les im. meures grumelles; qu’il leur fit .d’vne fagelTe i apparente eupnrlant de luy-mellite , que cira; çun vid bien clairement qu’il en feroit encore,

Plusil donna qu’il vue exemptiongenerale ne diroit. de. toutes . char es aux Maceddniens , horfmis de la guer- Ie. Je encreux aduis luy acquit tant d’amour 5mm): s liens,qp’ilscreurent bis: and: chiai!) v . l in, l I’Hg’fioire J’Akxudn l gé le cor s d’vn Roy , a: non pas (es vertus.48 remier oin u’il eut fut pour les funeraillee de on pere , fur e tombeau duquel il fit couper la gorge ’ à tous ceux qu’il trouua complices de (a mon, parc! a feulement à (on frere Alexaner l’incelle , s’i aginant qu’en luy fauuant la vie, il conferuoit comme un iufle prefage de (a grandeur,d’autent qu’il auoit elle le premien qui l’auoit faliié Roy. AuŒ fit il foigneufeü mentefgorger Caeanus [on Eure de pere com-y me fou corriual plus apparent. [He Or de premier abord trouant: dans la tec? volte tout plein de nations , aufquelles il anale une" Je dans les Elhts mefmes force feulent, te de fedîtion , ilreprirna il bien les infolens,t a: amortît fi nettement les premiers feux de guerre qui s’embrafoient , que glorieux de tant, (l’heureux fuecés , il paffa nettement en Grece, a f . Æ. conuoqua les lillats generaux de toutes les Pro? g trua- uinces. à Corinthe , amfi qu’auoir l’aria; le feu. un, gang. Roy, (on peut , a: le fit crecr en. la place Lieutq-y figeassa! des En cette . nant utilité general il conclud auec des la Grecs.ligue. dest f i Grecs lede ein de la guerre contre les Perles! Mais ainfi qu’il elloit fur Ce deEein il figent qua l les Atheniens , Thebains et [nicedeu’ioniensç nuoient pris le parti des Perles, que Demollhea ms l’Qrateur , gag-sué du Roy de Perle âtres;- grand prix d’ar eut , elloit eaufe de la reuolœà a: n’en vue a emblée il auoit afi’euré que les Triïalliens auoient taillé en pieces en une grofs le bataille le Roy des Macedoniens a: «me: La! armée a 8: menoit. en main fou. urinoir! qui

litvoirèn pleinele allemblée and. les playés LI qu’il v. a- I. I noir receue’s en ce combat , ou il difoit auoit cité prelent. Laquelle perfuafion auoit de telle forte changé les cœurs a: les delleins de toutes les communautez , qu’on alloit aliiegeant par tout les gamifons de Macedoine. , Mais Alexandre pour moufler prompte- Appaîfd ment ces reuoltes, mit fur pied me armée.anec les midi vue promptitude il grande, que la Grece fut ac- "3 de h ablée auant qu’elle cuit oüy parler de luy. Il 6mm! palTa par la Theilalie où il tint à ceux du païs de fort bonnes paroles. Il les fit Touuenir de l’ancienne amitié du feu Roy Philippe fou pe- xe,& de l’alliance qu’il auoit auec en: de par fa ancre , (ortie du fang des Æacides. Les Thaï- faliensl’ayans efcoute’ auec chaleur, ils le crée. . rem aulli bien ne [on pet: Lieutenant genet-al de leur pais, &îuy mirent entre les mains tous

leursMais les peages Atheniens comme8: leurs ils auoient tailles. eile’ i d’entre les Grecs les premiers à quitter le party d’Alexandre , aulfifurent- ils les premiers à ve- a mir à recogngifance , a; chah eans en admiraq l tien le mef pris qu’ils auoient ait d’vn tel enne- my , ils le virent force; d’elleuer celle ieunell’e tant defprifée par Mus les versus de tous les anciens Capitaines. ils enuoyerens donc leur Ambaflade vers luy , pour le fupplier de ne point entrer en guerre auec en: , Alexandre esefcouta , les tança fort A 8c leur donna la

ll’eull: fans faute traiâéles Thebaîns à mef- .. w. mçsicondiflonsau. que aux» d’Athenesalmais l il ne

r43 l’I-fifloîre d’alarme n l les trouua nullement fur les termes de la Mali En 1°Pi°’ pifcence.: au contraire, hauts-fur les armes Je» a" "Ë n’ayans derien moins enuie que de le vaincre me". par prieres , ils furent eux-mefmes vaincus? I Iv w endurerent 0 les plus cruels effeéts de capnuite. f :TthIlnSque iamais miferable ville’ait. a enduré. . Coma. p "me le Confeil fut allemblév pour le refoudre , fur La defolation de Thebes , les Phocenfes , 8b Orchomeniens , les Thefpiens a: ceux de Pla- tées alliez d’Alexandre , qui auoient eu lem! x. part en celle guerre a: en la viôtoire , le mis l tent à reprefenter l’humanité des Thebains. r6: leurs villes ruinées , 8: leur reprochoient in- iurieufement leur amitié panées: prefente en-. nets les Perfes , contre la commune liberté de- la Grece t de forte , difoient- ils que les The- bains s’efloient rendus le veritablc objeâ de l la haine de tous les peuples , a: le faifoieut. l voir clairement , en ce que tous en general. s’elloient obligez par ferment à ruiner la vil- . le de Tbebes inContinent que la guerre dg Perle feroit finie. Ilsvtapportoîent en com ce rieurs anciennes impietez dont les fables a: la Theatres citoient toufiours remplis , accumu. lant les vieux ,6: imaginaires blafmes , :111ququ leur infidelité prefente , pour les rendre-encore

ne rampa Sur ce vn de leurs prifonniers nommé Eleaà flafla "1’ dasplus ayant eu. congé odieuxr de parler,- commença à re- i I ÊËËEÊÎ’ prefenterenl’afiemblée. Comment (apitoyés ’ fadas ayans Creuveritablement la mort du Roy , n’a- machin; noient pas’quitté (on parti , mais celuy de les lieritiers , et que leur faute donc n’eRoit pas

. i le GrÂnd. L I V. I. perfidie , mais Furprife, ou au pis aller vne le- gereté de creance. Et pourtant que de cet er- reur ils elloient defia grandement chafliez , que tonte leur jeunefle eflant perie il ne relioit plus que des femmes à: des vieillards auflî imbcci- les pour nuire à l’aduenir , qu’ils eûoientin- noccns du mal paire , qui cependant. ’elloient tellement atterrés de maux 8c .de vîolemens qu’ilne fe pouuoit pas imaginer me calamité plus grande. Et donc ce n’efioit plus pour les citoyens qu’il prioit, il en reliait trop peu pour faire nombre , ilne. prioit plus que pour la ter- re , se pour les murs innoCens d’vue ville , ville qui n’auoit pas engendré feulement des homa mes , mais des Dieux. Et touchoit Alexandre en [on particulier, quela deuotion d’Hercules fameux nourili’on de la ville de Tbebes , dont luy prenoit extra- . àion’par la maifon des Æacides,deuoit porter à pardonner à la ville’de Tâches, Son pere le Roy Philippe y auoit elle’ nourri durant (a jeu- nefle. Bref , les Dieux les ancellres y elloiene adorez , a: les peres Rois de Majel’té fouuerai-

neMais y la auoientcolere fut plus uiŒante cité que elleuez. les prie. Flitrùinér’ . ses. La ville fut demante ce , (on terroir par- 843mm" ragé entre les vainqueurs , 8c tous les citoyens flash. vendus fous la Couronne, a: s’en faifoit la ven- le de un. te , non par la confideration du profit des ven- 1m, i ’ dents , mais au gré dela paillon de leurs enneg mis , a: felon la haine qu’ils leur portoient. Cef eâacle aux Atheniens femblafi digne de piti que nonobllant les deffenfes du Roy

"t4 L’Hifl, Latex. le Grand. IL r v. i. i Ordonnerent que leurs portes feroient oui nettes aux fu litifsl deThebes. Mais Alexaner en fut lien c0 ere, qu’apres vn a; deux Ambaiï fades l il ne leur redonnala paix qu’à. la charge qu’ils remettroient entre Tes mains leurs baran. gueurs, 6: tous leurs Capitaines , fur l’ap. uy. defquels ils auoient en l’audace de il; rebellée» tant de fois. Reduitsà cette eut-mité de ria gueur , les Atheniens arrellerent leurs butane gueurs rifonniers, de bannirent leurs Capitaia nes , qui de ce pas s’allerent rendreà Darius, au renforcerent Ion parti, qui ne fut pas me petite; sonfequeuce pour celle guerre. * .

Et?! premier liure initié Infini

l

AL XANDR LE GRAND LIVRE SECOND. gREM’IER [DISCO VRS.. S 70 M M A I R E. p a, a! Grec: s’eflant pre]; . Ï; ’ l W que tout: reuoltée con- » r p a ne Miranda, veau; p h 7 ï les [cendrions au rifler; V de le Mmdoine , (sa attelas ligué cantre les würmiens 120147119 tuffier" la Couronne de me» ; redoive. 11511171028110!!! Grecsàla rai- l fiez, parfiajeur, qui le firent, comme finpere, Lieutenant genmrlde la Grue; (a Miserere émie: 511: 11’591!

r... .6 piaf: dunrla Thracè,e’94 défile: Mme? ’ firfinpaflage. 1V. ’De la iladuanfa fur le: T riballiem ,fierlefquel: il gagna rune q graflÊ’baraille. ’ il. T rauerfi le Danube, à. alla faire la guerre aux Grecs, qu?! mainquit en cette autre bataille. V1, l’air recueilles A ôajfia’ears de routes les na. flapi du D abc. 1711. Origan: 613 noua miles de la mutinerie des Antariates, il les par lagmi»; Ray de: aigrie»: fin alie’. UNI. Taie comme en mcfme temps 66mn (se, Glander: Roy de: T are,- lamiemfeflrjfint declarez. cantre luy, il » p allafieger Telionfàrte caille de: T aulî- k i tictaquiez? cfitrainr de [mer le fiegeJ X .I l idéïtenfi retirât le: ennemi: qui luyfèr-f maïeur me: pas , (si à leur darde fit rune. memorable ramifie aupaflàge (1,7136 ri. niera. X. Tuùapres fi: retraite [gerbant p quejè: ennemi; rrib’phaient, (91e mépri- fiient, cane nuit ilrepalfà 1’ eau fier aux, i (se le: ayant prix en defizrdre , le: tailla tous enfiecegoflesdefit à plate confier:2

z’bijl. Jarret. le orna. huit. a à?! wmmieiarzemwas’lw’l’ê’viîli.gemment ’ çaLrXANDitr t’arrive Le; Illiriem , Thraces , Triballieus (9c Taulantiem.

A I s parce que ce règne édgalé en p randeur d’aâions a: de ellëins 70 p 4 i a fplendeur a; la renommée des plus puiiTans Empires , il merite a r d’ellre repris dés (a naiilance , 8: que nous [binions pié à pié le difcours merueîl. leux de [es progrez , 8: des glorieux faits d’A- lexandre. ’Et donc il faut fgauoir que le Roy Philippe ellant mort l’année que Pythodemus elloit Preuofi à Athenes, a; Alexandre n’ayant Le Roi encore que vingt ans , comme le Roy fan ere Philippq auoit nuant mourir entamé des defleilis in nis, mon, ’felon l’ambition 8: la grandeur de [on coura- ge: il laiila des affaires à ion fils aptes fa mort prefque au delà de l’humaine puillanee. Premierement ayant vu peu deuant qu’il i mourull repudié la Reyne Olimpias pour adul- Jere, nonobllant tous ces comptes du ferpent fabuleux qui couchoit auec elle , il fembloit auoit auoüé pour ballard [on fils Alexandre, . 8c l’audit quelquefois dit clairement en plein fenin , puis ayant efpouFé Cleopatra qu’il aupit raillée groile ,1 a: qui elloit accouchée d’un) fils aptes fa mon e il auoit vglontai:

i3 I’Ëîfloin d’adexdmÏrË .w A rement îetté la femencc de la difcotde dimère: Billats , efiant pcry luy-m’efmc danse’etthu i

Emilia: De forte qu’Attalus’Oncle’ de ladite Cledâ ËZÏË’rhe actate auec cesl6. aduàntagcs t aÏPîroît I ounerte-r n * Couronne ment au Royaume , ayant pour moyens decé v t chace- faire me palmitate armée que le Roy Philippe « minez. dés [on vinantwluy auoit mire entre les mains; ’ lll’auoît efleué luy &lcs ficus aux plus ran- des dîgnîte; du Royaume , l’auoîc etc” En ieutenant general , a: en cette qualité l’aIuoit fait pafTer en Afie pour entamer la guerre à l’Em’pireides Perles. ’ - C’efloît de [à perfon’ne vn homme bien né qu’Attalus , plein de creance muets les gens de guerre , attrayant , liberal , 8c treægrand Ca- pitaine ; a: qui auoit pour aydes tous les cou- rages de la Gtcce plus irrités que domptés par les vîâoires du Roy Philippe. ’"De plusiI venoit des nouuelles à Alexandre de tous cofiez , que quantité de peuples Grecs citoient parfis là (e rebeller, & tramoient deu. Lemme. grandés remîtes. Les Atheniens d’vn collé; Mende lufcit z par Demoflhenes e, 8c animez par [ce 4mm": han-mânes continuelles , deliberetent de ne fgmff ceder iamais la fnperiofité de la Grece aux Mat-’- -v c’ cédoniens 5 8: comme fi les panifions d’vù Oraa teur enflent eflë tairons afl’ez paillâmes , peut fonderies iufies efperances d’vn Empire , ils [e fermement à’cette tcfoluti-on, a: deleguerent vn 1mm ü. Atnbaflhde vers Attalus en Afie , pour traîne: suante allume , .6: entrer en lzgue auec luy contre Malus- !fi Pr°srsë È’ÆEEEËEQ- Es .69 guigne watt s en

bien ancrent,t: follicicansand auŒL1 les v. autres Il; puilTau- a; [les citez de la Grece , à vouloir entrer en ligue e-eî v auec eux pour maintenir leur liberté. Les Ætoliens en Confeil, arreflerent de hau- [:55 Eh: ft’e lutte, qu’on remettrait en leurs maifons les E35 t’a bannis du païs d’Acarnanîe , qui en auoient m elié chamarra l’inflance de Phili pus Et en maf- e temps les Ambracxotes , a a. u Citation b mm: d’Arifiarchusm , - ,1 challerent un deleur - EtlesAm une la garni- ’ l Ion que le Roy Philippus y auoit mife., a; re- Iiablirent entr’eux le gouuernement populaire

.8;Et les la Thebains liberté. auŒ en leur Confcil 1 l , con- ERÏŒTÏIËÎ ’clurent de challer la garnifon de Macedoniens kami , qui citoit dedans leur chafieau de la Cadmée, malheur a; de ne conceder non plus à Alexandre cette authorité tant recherchée de Capitaine General des Grecs. Autant en firent les Arcadiens , qui le perterent à cette refolution de tant plus ai- fement , qu’au Roy Philippe mort , iamais ne huoientLe relie des peuples voulu de la More’e, 0&r0yer. comme les le 96109. l , flrgiens , Lacedemoniens 8: Eliens, a: autres é- "mufti raient bien refolus de conferuer leur libeté. Au delTus de la Macedoine », 8e fur toutesles mar- E * a. ches d alenœur , ce n ciblent que reuoltes , ce 5311km ’84 n’efioientque euples 8: nationsqui s’alloient Thraces. roufleuant,r , , 8c. e preA aroient t àla les guerre. Trie Alexandre au milieu de tant de bruits , ne Il. s’eflonna nullement , a: la minorité de Tes ans ne le rendît plus craintif , ny moins auifé. Il Maîsi’l ne; regagna les veloutez d’vne partie de fes con- stemm. . traire: par Ambiqlfades, par bonnes paroles , se (mm Il * -.4 ’50 L’Hifloîre «(Alexandre moitié par par: traitez , en rangea quelques vns à vine (on: fm’Ëc.» ces d’armes , a: retint les autres dans le deuoir,’ frimé Par par l’exemple du challiment des plus mutiusfic ’ par la frayeur qu’il leur fit. Les premiers auec lefquels il le réconcilia, furent les Theflaliells. Eux 8c luy delcendoient . dela tige d’Hercules. ll’leur promit merueil- les. En c0nfeil generalde leur pais , ilfut dit que comme fou pere , il feroit Lieutenant go. gamme Versneral’de les Anibraciotes la Grece. il ennoya fou . Ambaliaà, la neceflité de , de faifant ceder fa Cblere au temps , leur en mufti! manda gracicufement qu’ils l’auoient de bien "afin peu reucnu à reprendre leurliberte’ , ç’auoit iiàïîàîït touffuurselle’ fa’refolntion delà leur rendre. Il de peut: ne re rettoit que l’honneur de ne l’auoir fçeu remis en fairefe premier. ’ p liberté. Cependantpour enrayer ceux qui refuf’ef roiént d’obeir , il fit toufiours marcher fou ar- mée en campa ne , en fi-bon equipage , qu’elle eiloitfotmida le iront le monde, &"a’ux plus ’ grandes iournées qui luy furent poflibles , pre- " I t nant [arcureenla’ Bœoce, le vintlogerdcuant men"? les murs deThebes , oùil campa Itodt au plus . nui)". prés dela Cadmee. , pet douantLes Atheniens admirans - lal viuacité ’ d’vn fi jeune Ray , 8c redoutans (a puillancc, firent at- trainerdans leur ville toutes les armes 8c les biens de leurs campagnes , 8: le fortifierent, remparans la ville d’Athenes pour foufleniri tout euen’ement vnkgrand fiege. Puis fans perdre vn moment de temps , dele. guerent vers Alexandre dix Orateurs en Ann:

a Grand. L 1 v. Il; g: ballade , pour luy demander leur pardon des nonueautez atentées, a: de ce qu’ils auoient dif- feré de le recognoifire . anal bien que [on pere, Lieutenant general de la Grece. Demofihenes eIioitl’vn des Amballadeurs, mais fait qu’il craignili la colere d’Alexandre, ou qu’il voululi e re fidelle au Roy des Per- fes , duquel il auoit pris l’argent , diane à la montagne de Cytlneron , il changea de der- fein , a: quittant la (es compagnons , s’en re- tourna en Athenes. Les Ambaliadeurs arri- q I A. ne: au Camp d’Alexandre , furent tres-bien re- gui" Al; cens , il lcsharangua en Confcil ,* 8c leur tint férir;- des termes tresamiables , a: puis leur ayant dilï "MEN" ’ couru mes-pertinemment commet c’eltoit leur Lieutenanfi gloire a: le fallut de la Grece , fila ville d’A- Gentil p tbencs le faifoit Lieutenant general , par- 4°3;G.m’a ce qu’alorsleurs inter-cils feroientles ficus , 8c luy vangeroient fur les Perles les anciens torts, à lesoutrages qu’ils auoient jadis faits à tous les Grecs : ils luy donnerent la Lieutenance generale auec .puifi’ance fouueraine : Luy fans plus entreprendre defcampa tout foudain , a; Â pour perlier à d’autres guerres , remena (on arg panée en [on Royaume de Macedoine. . «Pour Attalus , qui auoit manifeflement ren’ mué , ô: tandis que fa ligue auoitduré auecles Atheniens , n’auoit pas quitté la partie. Quant il vid les Atheuiens rentrez en ligue auec le Roy , le portans par la necellité de l’occafion a à la -recognoiilance , il ennoya vers luy , 8: ù pour preuue de [on deuoir , luy fit tenir les let. tu; de l’Oratcur Derme-fillettes , qu’il luy auoit

P13 a ’51 i L’Hifloire d’Alextndre p efcrites fur ce fujet,& par bonnes paroles alloiË tafchant’ a effacerles. I foupçons a: les defiances que l’on pouuoit auoir de luy. Mais Alexandre i epefcha en Mie Hecateus , auquel il le fioit grandement , auec commandement expres de luy amener Attalus vifou mort. Hecatcus a- uec commiflion mes-ample s’en alla droit ioin- rire l’armee , a: fit en forte de mettre enfembl-e Parmenion 8: Attalus , Parmenion elioit dans - i le Con Tell diroit du Roy.Ces deux hommes en- . Mm’lefi femblc firentfibien que fans rumeur , ny merd- fié P" contentement des gens de guerre , ils’ tuerent V a Parme. Attalus , 8: delturerent mexandre de (on com:- nion,ecaleus petiteur. Ainûlles armées. . d’Afie cefferent de a: mutiner, a: n’ayans plus de chefennemy , de: meurerent fidelles aux partid’Alexandre. Et doncques du enflé de la Grece toutes choies cil-oient paifibles pour-Alexandre , n’y auoitplus que les Lacedemoniens qui [culs luy Les [guis refuferent de le créer Lieutenant general de lacerie- laGrece : Au contraireeen efians follicitez ils modem repartirent que les Lacedemoniens ne (ça- dedaignêt noient que d’elioit de le foumettre fous l’Em- euclidie- pire d’autruy,eux qui auoiêt appris de’fonfmet- ’ ne fous leur Empire les efirâgers 8: les armées. .1 Mais Alexandre pour ce refus , ne lailTa pas :3351: de repafTer en Macedoine , a: fouger meure- aum’ à ment à faire fou preparatif pour la guerre page à d’Afie qu’il alloit entreprendre. Mais anant d’autres guerre et à vu voyage de fi grande entrepri- guerrcs. e: 1l fe delibera quels Printemps venu , il fed toit vu voyage contre les Thraces,8z yroit châ- ,.r1er les lllyricns , 8e Triballiens , car il auoit

homélie. le d’euxGrand. qu’ils faifoient L les I mutins V: , (seIl. 53. parce qu’ils citoient voifins de les Efiats , il iu- geabien qu’ilprles faloit vn peu dompter,& qu’il auoient befoin d’elire mis à l’attache auit qu’il s’efioignafi d’Europe , parce que [on voyage infailliblement feroit lon , a: il-s’en alloit en des regions grandement e oignées. q E r n o n c ayant fou armée preiie , il par- Ann"- tit dela ville d’Amphipolis, 8: entra fur les ter- ne roue ses des Thraces , que les Grecs nomment Au- qua-l emm- tonomes , qni vinoient fans loix& fans Rois, dans): & en dix iours lamant furla main gauche Phi. Pays des lippopolis, 8: le mont Orbcle , ayant franchi la Thraces-p premiere riniere , il arriua au pied du mont 1113?": Hzmus. Artiuant aux premieres gorges par où- ’ l’on entre dans le pais . il trouua que le pas é- toit gardé par vue greffe trouppe niellée de Thraces,& des marchans trafiquans en ces mar- ches. Ils tenoient la montagne , 8: le promet- toient bien qu’il ne la franchiroit pas -. car ils, s’efioient barricadez, a: fort bien retranchez a1 v nec tout leur charroy, 8c bons corps de garde. Et afin qu’Alexandte ne s’imaginait pas de onuoir monter à mont la montagne, ils auoiêt fur le faille difpofé leur charoi en telle forte, n’en l’esbranlant 8: l’eflanqant de fecouffe , il. gallon qu’il palialt nccellairemcnt deFus le ven- tre à fa falange , 8c infailliblement romproit fou bataillon. Alexandre faifoit tout autre- Met ordre mention conte , car il vouloit li: rendre mai. dans Ion-l fit: de la montagne, les bien batte, 8c bien con. Hamme Ioutefoxsetf es tvoyant gens.carreleurs cette apparencë a delimage- dan- mm ’ . D iij " p .

’5 L’Hifloire d’AIexÏmdn ger , 85 qu’il talloit boire le faine . rerolu de ioiier de (a telle : il donna ordre ales Folddts, qu’ils enlient fort bien l’œil fur l’ennemy , 8: quant ils verroient venirle charroy . qu’ils fer- raflent leurs files tant qu’ils pourroient , 8c s’ouurilÏent d’eux -mefmes pour le lainer pal; [et : Pour ceux qui n’auroientpflas le temps, ils X auoient tous de bons boucliers bien voutez, qu’ils le militant le ventre en terre , 8e leurs boucliers deiius leur dos. Les troupes firent ce qu’on leur auoit dit , à: arriua comme Alexan- dre l’auoit jugé. Car (es gens n’ayans point perdu le ingement , fceu-rent fi bien ioüer leur flratageme J que fans perdre vu feul homme, ils f: faunerent de la fureurides chariots , 6c s’en allerent à grands cris charger les Thraces. Lors Alexandre tirant de l’aine droite de fa. bataille les Archers , les ennoya à lacharge par vu endroit ou il voyoit la pente plus aife’e , luy demeura ferme’dans l’aine gauche auec les bou- cliers, (es agrians , 8c les meilleures bandes de Les taille la falange. La , voyant (es Archers uichar- en pictes, a: met le geoient vertement les ennemis,& leur alloient relie à val lacherlepied , faifant anancer fur leurs pasf-Ët de route. Palange , de .s’auançant de (on coite auec (on aille gauche , [es ennemis battus. de toutes parts s’eflonnerent fi fort , qu’ils le mirent a fuyr à val de route ,jettansles armes , sa le fauuerent. Leur (alu: Fut qu’ils eurent le pied bon,8c qu’ils auoient la cognioiliance deces lieux efgarez. Il y eut quinze cens de morts , a: peu de pri-’ formiers , hormis des femmes , des enfans a: des bagages , qui furent baillez à Lyfanias 85

u

le Grand. L I v. Il. 55 Philotas ,4 pour clire menez par les villes mari-

Luy pafl’antzla montagne arriua à trauers Films; times.le mont Hæmus , iniques ’ à la riuiere de Lygie, fixing": ni cil à trois iournées du Mont à venir and: ’ de vers l’ll’tre dedans les terres des Tribal» pays des liens. ’Sytmus citoit leur Roy , lequel en- Triballiêso tendant la venuë d’Alexandre fit vn amas des femmes , des enfans , 6: de toute la popu- lace de les pais , qu’il ennoya allez en halle en l’ifle de Peucas fur le Danube , où les voi- fins les Thraces s’elloient defia refugiez , a: luy mefme à peu de temps de la s’y refu- . la. Mais les Triballiens (Entans nuancer A- Qull’ - êexandre le reculeront vers me autre me dont tendent 3 il s’efioit defiogé le leur de deuaut. -Ale- J xaudre retourna telle qui trouua les enue- "a. * mis profit à le receuoir. Donc ils ordon- ’ nerent de leur bataille dans la foreli le lon de la r-iuicre. Alexandre ayant ordonné à falange en bataille , ferra les rangs pour l’ef- , pailiir , 8c fit anancer à la telle fes Archers auec les gens de fronde pour’agacer les en: nemis , 8c les tirer au defcouuert. Les Tri- balliens le tronuans incommodez du «au I à l’entrée de la charge , le hallerent de join- dre de prés les ennemis pour en venir aux mains,parce qu’ils veirent comme ils n’auoient que l’arcôz le Carquois. Mais Alexandre les voyant amorcez hors le; bois , ennoya de (on. aille droite .Philotas auec la eaualerie Mace- caca", doniennc , de l’aine gauche Heraclides de So- venus aux polis auec la caualerie Amphipolitai’ne , pour "niant

D iin t i5 6) 4 I’Hifloifl 11’ Alexandre Mil")! il! amurer ceux qui s’efloient efcartez 8c dalla? ("rcmd’ifs chez du gros , tandis que luy s’auançant a- ndin” uec fa falange s’en alla donner à trauersleurs batailles. Où tandis qu’on elioit aux tram les Triballiens efgalerent les Macedonisns, Mais quant le vint aux coups de main les Tri- balliens aufli toit furent contraints de s’en-. fait de de regagnerleuririuiere à trauers les. forefls , aptes auoir perdu trois mille de leurs hommes , dont y eut peu de prifouniers , car. la nuiâ 8c les bois les conferua de plus grande ruine. puis vin: Ptolomée a laifl’é par el’crit, qu’Alexandre, logerfurle perdit en tout quarante hommes de pied a; nimba onze cavaliers. Alexandre fuiuant [a poin- âe s’en vint en trois iourne’es loger fur le Danubele plus grand fleuue de l’Europe. Il vacoulant le long de plufieurs grands pays , a: abreuue des nations tres - belliqueufes ,p (un tontes la Germanie où en: fa fource; Sesder- niers euples [ont les chiades 8c Marcomans, puis es lafiges 8c Sarmates ou Polonnois, à: puis les Goûts , [les derniers (ont les Scy- thes , au bout defquels il entre par cinq (mil fiez: bouches dedans le pont- Euxin. D’amour en vain les l’vne des emboucheures ,1Alexandre. trouua ’ Tîîbillïïi uelques nauires longues qui citoient veuuës 632W" de Byfance par le Pont Euxin. Il chargea ’- des troupes fur (es vaiiTeaux , 8c yoga droit à l’lfle où les" Tribaliens 8c Thraces citoient refu’giez. La , comme il voulut prendre. ter- re les ennemis le defendirent brauement , 85 a. firent toufiours telle par tout ou Alezane,

l are pênfoit’ LI faire V; defcente. IL. Car Alexandre auoit peu de vaiffeaux , a: Pille de mauuais

De forte qu’Alexandre quittant ce delTeîn surleqûèl là , s’en alla palier le Danube pour entier furles imbu: Yl?" abords.Getes qui demeuraient à l’autre bord. Mans; les. 6ms l a arriuant vers eux , ilfut tout eflonné qu’il les qun’amni vit bien en. couche . - pour Il]! luy garder V1le pas auec tel:dolent. bien dix mille hommes de pied a; quatre mille

Or auoit il ( comme l’efprit de l’homme cl! faitchenaux. ) vne paflion violente de vifiter . les terres au delà du Danube. Montant donc delTus les Nauires , il fit amener force barques de peli- cheuts qu’on trouua toutes feites de troncs d’ar- bres creufez , puis des tentes de cuir de fcs fol- dats en fit comparer des nageoires qu’il fit rem- plir de paille à: de rofeaux , 8c fur cet attirail pana nettementle Danube durant la nuiâ , a- uec enuiron quinza cens chenaux , a: quatre "pallia mille homme de pied , qu’il aborda droit der- Danube rîere des bleds , où (es gens prindrent terre, 84 "ce N04 furent à. couuert de la veuë des ennemis. Le iour venu il fit anancer fes gens à trauers Peu de ca; les bleds , les piques bas le ventre en terre out mame, ’ n’eflre veus , 8: la cauallcrie prenant le atge alla gagner le païs difcouuert. Auflî tell: que . [es troupes furent à la vcuë;des ennemis luy prenant la main gauche , commanda Nlcanot de faire auancei-v (a falange en bataillon quar- ré. (Tell; vue chofe efirangc que les Getes voyans fa contenance n’eurent pas le cœur de "tends: combat , a; s’enfuixent d’eflonnemene

r58 l’HMoîre d’AleËamJn V léaGe’tê! de voir qu’en une nuiâ par vne refolution 39mm"- inoüie , Alexandre auoit palTé le Danube, fans pqnt , fans bafieaux , le plus grand fleu- ddm, ne del Europe. Et puis cette cre ordonnanv i ce de la falange , 8l Cette braue caualerie leur fit perdre le cœur. A val de route donc n’é- llaveuë tans qu’à (leur! lieuës de leur ville , ils s’y de fesar- enfuirent rembufcher. Puis voya’ns qu’Ale. "38’" xandre y tournoit les enfeignes , menant les . fun"! ens de pied du long de la riuiere de peut "un" des embufcades , tronuans que leur.vil1eelloit nacrer. de mauuaife garde , ils chargereut leurs fem- un: leur mes a: leurs enfans(ce qu’ils peurent mener fur propre des chenaux , et s’enfuirent dans les deferts, un?! Alexandre demantela la ville , ô: en donna 3235:. tout le burin à Meleager a: à .Philippus. Et fur match. le bord de la riuiere ayancfaiél; facrifice à lu- ii i piter fauueur , à Hchules à au Danube qui luy auoit elle’ fi doux ; apres les deuotious, i fe retira dans (on camp , cela tout en vu Jour. [la En ce lieu enuoyerent leurs Ambafl-ades vers Alexandre leslautres habitans du Danube , a: SyrmusRoy des Triballiens , 8L les Germains . habitans fur le riuage de la mer Ionicque. rhulk’h Ces Germains (ont grands hommes de corfan A a Beau ge de de courage. Tous enuo ercnt recher- 1uyen. cher [on Alliance , Alexandre leur accorda de payent des receut d’eux le ferment de lfidelité. Puis de- Ambafiaf manda aux Germains la choie qu’ils redou- toient le plus entre toutes les choies humai- nes , car il auoit bien cette vanité de croire ne la grandeur de (on nom auoit defia pafië’giufg

le Grand. LI v. Il. ques à eux 8: bien loin par delà , a: qu’ils ne faudroient iamais d’auoüer comment ils redou- toient , mais eux qui efloient efloignez de luy grandement , qui poilèdoient vn pais fort de- fen f able, 8: qui le voyoient occupé aux projets d’vne bien autre guerre ; luy firent refpunce, Que ce qu’ils craignoient dauantageelloitque le Ciel ne tombait fur eux. Alexandre nul- lement touché d’vne fi morgante refponfe les reçeut en [on Alliance 8: puis les renuOya. Il dit bien que les Germains elloient des arro-

Delà ,comme il alloit pourfuiuant (on chev gans.min contre les Agrians I l.8e Paoniens v on luy ap- V1 la porta les nouuelles comment Clytus fils de Bardileus auoit delailTe’ [on parti , 8c qu’a luy s’clloitioint auec les forces Glaucias Roy des Thaulantiens. Puisd’autres luy vindrent an- noncer que les Antariates. r: prepafoient à le venir vifiter fur [on chemin. Luy iugea qu’il é- toittîmps des’aduancer. Aupres de luy citoit pour ors La aras Roy des A rians , qu’ilai- . moit grandegment , de qui des lge’viuant du Roy fiïxïi Philepe elloit en ligue auec luy. Lagatus oyat sans ’Conterla reuolte des Antariates , dit à Alexan- dompter dre , qu’il ne s’informafl pas d’eux plus auant. 183 MW c’étoit les plus chetifs peuples de ces marches". nm” Il les alloitentreprendre auec les feules forces, à les (gainoit luy (cul fort bien ranger. Il y fut æ doncques auecle congé d’Alexandre . 8e leur tailla tantde befongne qu’ils furent tous heu-l feux de a». defendre . fans attaquer autruy. I Laganis receut d’Alexandre de gratis renier;

Bd ratifiai" d’AlexMa’rd , ciemens 8c de grands dons , 8c luy promit fa fœur Cyna en mariage , mais Lagarus mourut . a: ne l’efpoufa point. Et Vient Donc fuiuant fou chemin Alexandre tour- Ë’Ïïfik na la telle vers la ville de Pelion , coltoyant "à la touliours le fleuue Erygon. Et Clitus s’elloit une" de emparé de cette place pour titre la [plus forte 3.11m. du pays. Alexandre arriuant logea on armée le lon de la riuiere Bordiacque,& Clytusdans, les bers a les montagnes, voyant que Glaucias, R0); des Taulantiens , n’eüoit pas encore arri- ué, auoit tellement embarqué les troupes , qu’il pouuoit grandement incommoder les Macedo- nûme- niens durantleur fiege. De forte que les enne- Ecz im- mis voyans Alexandre arriué , apre’s auoir fa- molent fig crifie’ trois garçons a; trois filles jeunes , auec- garçons trois beliers noirs, luy vindrent faire vue char-- sic me” ge de grande audace, mais bien que leurs mon- tagnes leur fullent vn paillant bouleuert , la peut pourtant faifitleurs cœurs , a: dés qu’ils, furent a la charge; ils tournerent le dos. ( Co fut dans leur quartier que furent trouuez les reliques de cet abominable factifice ) de forteÎ qu’Alexandre les ayant debufquez de la mon- tagne, 8c rembufchez dedans la ville , lesaflieà’ gea de prés. Mais citant le Roy Glaucias arriué des les lendemain 8L Alexandre voyant que la place. i luy feroit mal-ailée à prendre , d’autant qu’elle - biloit fournie de bons hommes , de que le Roy Glaucias auoit amené de fort belles aroupes , il changea de confeil , il fit de toute fa caualerie au: troupe d’eflite, qu’il bailla à mener a Phi;

, leGnud. L I V. Il. , Ï? iotas, 8c l’enuoya fourager la Campagne. Ce qu’entendu par le ROy Glaucias , il monte à chenal , a: s’en va pour trouuer Philotas , à fe faifit fort bien dans les montagnes de tous les pas par où Philotas deuoir repaller. Mais Ale- xandre en ayant eu l’adui’s prit quatre cens ched uaux Agrians, à courut au feeours de Philotas, lamant tres- bonne garde deuant la place qu’il . afiiegeoit , que les afiiegez ne luy filent me fralque. Donc Glaucias rentant arriuer Ale- xandre defempara les montagnes, 6: laifla le pas libre à Philotas pour venir le rejoindre. Glaucias pourtant a: Clitus eroioient bien matît? tenir Alexandre au piege , car ils efioient mai- à 21W" flres des montagnes par tout , a: auoient vn (est grand nombre de ens de trait a; de frondeurs, mua. 4 de forte qu’ils fai oient leur conte fi Alexandre u leuoit (on fiege , commeils iugeoient u’il y fe- roit forcé , que? t s afiiegez fortiroient arion dos pour le combattre fur fa retraite. Auec cela il falloit qu’il pafTall dans vn chemin prefié de la ’ montagne 8: de la riuiere, où quatre boucliers au plus pouuoient marcher de front , 8c dedans des terres fi fortes qu’on ne s’en pouuoit re- l

S tirer.Veritablement ’ AlexandreI l g forcé de quitter cê . delTein , (e mit à ordonner de faretraite. R an- 1X; ?eant donc fa falange en bataille efiroire , il , V airoit marcher deux cens chenaux fur cha ue Q9? é aille, 8c felon la commodité du liêu le mita grincé? cheminer en grand filence , premierement les (on pesé, plcques droites, puis les picques baiiiées, tour- I peut [on bataillon tariroit a droiâ ramolli”

’6 a l’Hifhire Julexandrê gauche,- il auançoit toufiours en exercice l filin; nant derriere. Puis tout d’vn’ coup changeant fon ordonnance, 8c par vne grande feience de la guerre formant (on gros en coing , il alla donner dans fes ennemis ,rauis d’admiration devoir enluy tant de courage 8: deiugement Fait quint; tout ’enfemble. De forte qu’eux bien efloignez à (esennflj d’attendre le choc le rompirent d’eux mefmes "m luis anant qu’il les peufl joindre , ô; luy cederenc fSI’Ïnâ- d’honneur 8c leurs montagnes. Alexandreples mm. voyant fuir, fitfaire vn grand vacarme,&. du [cul bruit des armes les fit rembufcher dans leur a», me ville fuyans à val de route. Il y eut quelque fcience ad- gros fur vu moreau qui s’y voulut defendre ,78: fiîralilc du incommoder (on palTage. Alexandre du bord "en" il? ennoya quelque caualerie pour faire peut, qui la. guerre. auoit. ordre de mettre pied a terre auec l’infan- terie en cas de refillance , mais l’ennemy n’ac- tendit pas , il quitta le moreau dont Alexandre * s’empara. Là il fit auancer les A tians chui- ron (leur mille hommes , 8c fitpa er’la riuiere à. les boucliers, puis à les Regimensçde Mace- .doine , auec ordre , quand ils. feroient padçz, de le mettre embataille fur l’autre bord ,78; en la plus Ëere’ ordonnance qu’ils pourroient. a Ï h 1 Luy de fur [on moreau commode quelque l Q nette confideroit la contenance des ennemis., ux voyant comme vne partie de l’armée d’Alexandre elloit au delà la riniere , s’a- uancent pour,aller défaire le refle qui citoit Page h deçà l’eau. Alexandre à chenal , tourna la igame a relie à eux , qui iamais ne s’oferent bazar- leurbarbe. der de palier outre voyans fa bonne conte;

kami]. Li v. Il. a; hancè. Mais comme delà l’eau la falange pallëe,& ayant gagné terre faif oit retentir l’air i des echos de fa voix. Alexandre ayant ar deo çà rembarré les Barbares, s’auança vers e bord de la riuiere en ordre de bataille , où à la telle de les enfeignes s’efiant mis le premier en l’eau , voyant les ennemis ui venoient en; core harceler les, gens: Il t de l’autre bord bracquer vers eux (es artilleries , luy retourna vers eux la telle , où les ayans (alliez d’un fu- rieufe falve de herches, il les remit fibien dans le deuoir , que dellors (on armée pafla l’eau fans alarme. l h ’ . Trois iOurs pafl’erènt,& Alexandre fauchant r comment Clytus 8c Glaucias au delà- dada mis; Iritiiere , s’imaginans que la fra eut l’auoitfait trois iours palier l’eau , n’elioient plus ut leur garde, dg n le! qu’ils’efioient en lieu defaduantageux , a: il. ans Vienttîflt retranchement , prit me belle nuit auec luy (es 1" m lm? boucliers , [es Agrians a; (es archers, auquue a! quelquesjtroupes de Perdiccas &de Cycnus, .8: paflant la riuiere comme il ut , fans que les premiers atteiididentles derniers . âla premie- I re ocCafion chargea’les ennemis auec grands cris a: grand alarme : eux effrayez , endormis, 8: en mauuais Ordre’fedefirent d’eux-mefmes, il en tua vn nôbre infini,& emmena des prifon- niers tant qu’il voulut .4 a; ne cella de les mener battant, qu’ils ne le fulTent (aunez ( aq moins qui mitoient de la fureur des armes) dedans les trous a: les canernes des mâts Taulantiës. Cly. tus le faune en fuyant dans vne place , a: puis y mit le feu vOyât qu’elle filoit faible, 8c ruinant

il li’Hifloîre d’adlexandrë Glaucias, s’alla [auner aulli dans les melmeî montagnes. ËËWFËËWËËËMËl illçfizfl If SECOND Dzscorfxs’.

X 3, ES Tbebuins reuolteæfiof la arcane: fan]; de la mon.

A z v d’Alexandrr Il. Il s’enre- N t uienr en kéfir , 59’s en neige . .7 il a iourne’esfe de»? camper au pied du mur de Thebes. Où il convie les Thebains à Il! paix. Il]. Mai: refilas 4’ baguent , cama»: il: faillaient on: finie Alexandre les prit. 1 V. Et page leur oille , automne des [014mm , fiorpajfànt routes les anciennes me lamiteæ aucunes aux Grecs. V. Les The- lutins haïs des dans; Grecs , leur "sont leur fur fait , (a. Alexandre retourne en Mace- I daine , à proparerjàgucrre sont" le: Perfis. . GVERî

z

le ëraud. Liv. Il; l6; nézenènn’wèwnwrmW * tu tenonnions

javeaux. THEBAINEÇ’,

An n t s qu’Alexandre el’toit ce: m cupé en les guerres loingtaines; . A les Grecs impatiens de viure fous l’Empire des Macedoniens ten- doient à la reuolt’e. , princi ale- bains , qui manifeltement e de- elaroieht de vouloir feeoüer le ioug : Les Athe. biens les Eauorifoient en ce dellein , 8: l’Orai feu: Demollhenes ennemy Coniuré de la mai- fon du Roy. Philippe 5 y portoit de tout [on pouuoit les citoyens. Outre la paillon natu- relle, il y elloit porté par la lufcitation du Roy des Perles , qui luy donnoit tres-bonne peu. ’ fion , afin qu’ilentretint toufiours la Grec: en querelle auec les Macedoniens : car il broyoit par ce moyen pouuoit deflourner ce grand oraà ge de guerre qu’Alexandre alloit "preparan:

Et donc Demofihenes 8c les Atheniens relia; bémol; lusContre derechef de feeoüer le inugluy. , 8: folicitans » nos par. A les autres Communautez de la Grece , Demo- fuadant fihenes eut l’inuention 8e le pouuoit de faire "f Grue croire qu’Alexandre efloit mort. Il auoit ,- di- ËCAËXÊ’ foirail , elle defeonfit 8c tué en bataille par un; °"5 les Illyriens , a; il produifoit les telmoins, qui *’ ridaient aueîrafiifiêà «ne. Imam; . a. qui.

.4

3-8 ÏHiflot’re d’dlex’mlrë p en rapportoient les coups pour tefrnoins’vèrr-j tables.Sur ces perlualions ’ A les i Thebains l -. leuerent Lçs Theë hardiment le mal que, a: s’ellant premierement bains le v refolu entreiles plus mutins ; de mener a chef deelarenr la reuolce. Les plus entreprenans d’entr’eux, contre lui. ayans par artifice attiré hors de la Cadmee (c’elloit la citadelle de leur arille que tenait Alexandre , a; dans laquelle il auoit garnifon) Amintas (St Timolaus Gouuerneurs de la for. tereile, vu leur qu’ils elloient hors de tout lub- jeEt de la deflîance , leur coup erent laqgor- ge afiezinhumainement : Puis oudamfaifans allembler tous leurs citoyens en Conlell ,-ils propolerent en pleine allemble’e de ville le re- cormrementde eut liberté : 11s ne pouuoteut . pas z diroient-ils, f ans indignité (apporter l’in- iulle a: imperieux long de l’Empire des Macev doniens , n’y fans reprochelailler perdre lesoce calions de recouurerleur liberté. . Cette propofition fut genereufe à faire-ème ville nouuellemenc viôtorieule des Landes-noi- nions qui auoient voulu vlurperfa liberté , et gracieule à oüir-à vn peuplene’ libre. ’ Mais pour monllrer que l’entreprife elloie

l taillis: , Alexandre elloit mort , de les Tribal- liensr, difoientils , l’auoient méat defait (ou armée en Vue grolle bataille , c’elloit vu bruiâ tenu pour veritable , a: qui ne full ainfi , depuis le long temps qu’Alexandre biloit parti 5 on n’auoit pas oüy de les nouuelles. Ainli en plein Confeil de ville les Thebains leuerent le marque, si pour commencer la tu:

1. lerand. L i 7v. Il. in l page rêtrànehereut tout à l’entour leur cita- se toma-a l (delle , pour tenir alliegée dedans la garnilon courusdc des Macedoniens , que ils n’auoient (ceu chaf- mm: 14 fer : ils y auoient tafche’ , a: ne l’ancien: (cru axai! faire. Les Atheniens auiIi roll leur renuOye-i l rent promettre du lecours , de l’Orateur De- mol’thenes en (on particulier leur ennoya Force harnois de guerre, a forces ermes,quileur ler- pirent grandement. Les Argiens. Arcadiens ce îliens , 8e autres peuples de la Mariée leur pro- mirent toute’allillancc 5 8c de fait ils mirent (in: pieds vu fecours qu’ils firent cheminer vers Thebes: maisiln’alla pas iufqueslâ g carme: nandre ayant bien fait cognoillre qu’il n’elloit pas encore mort , à le bruit efpandu de la ve- nu’e’ , ce feeo’urs n’efe voulut point aduaneer , de le ferma dans l’lltme -, attendant des nouuel- les : Ainli fitle lecours promis d’Athenes *-, au bruit de; la ,v’enuë du Royil ne bougea , car la prudence Athenieuhe vouloit tenir les cho- fes en balance , puis comme le fort tourne-I toit ils le declareroient. Cependant les Theà bains delmelleroient li bon leur fembloit la fu- fe’e. Philotas ni par la mort des deux gouuer- Îneurs citoit demeuré commandant dans law Cadmée, voyant les Thebains tous en armes. gui preparoieut la guerre , à: qui le vauloient allieger,fit aulli de tres. grands preparatifs pour leh cette defendre. nouuelle entendue , a Alexandre p leur Alexandra tautl’outrage comme il deuoir, le relolut a a legs?! la vengeance. Mais e eu de f0 ndes Atheniens PC ° m" . , le Quræentouq l ., il (gainoita ü qui, vu. les Lacedemd dirham

"68’ I’Hifloire æAIexdnJrE . miens , 8: prefque le Peloponnefe talloient res ennemis , 8: fi craignoit que les Ætholiens gens fans foy 8: muables ne [e commirent çourles Thebains. Quelle recepte à tant de maux aT-out confinoit en pramptitude. En (cpt iours donc partant d’où il alloit , il arriua en ThelTalie en la ville de Pellet , a; en fix autres iours d’armée entra dans la Bœoce. Les Thebains ne fçeurent iamais (on arriuée dans leur frontiere qu’il ne fut campé à Onchefte. Quand les nouuelles de cette urinée vindrent à Thebes , ceux qui auoient elle autheurs de la reuolte dirent afleurément que ce n’efloir pas Alex andre , mais filoient troupes qu’Amipater ennoyoit de Macedoine , & qu’Alcxandretres- alleux-émeut cfloit more , de forte que perron- i ne n’en on plus parler s’il ne vouloit tilt: gourmandé des feditieux , 8c puis comme le ruit de la verité s’augmentoir 5 86 qu’en ne douta plus que ce ne full Alexandre, ils eurent, bien l’effronrerie de faire croireque c’elloit vn autre Alexandre fils d’Æropus. " , ID Alexandre’lelendemain partant d’Onchclle, . .-prenant’le droit chemin de Thebes’ s’en vint Vient Pl? camper le long-du Lac d’lolaus fans faire aua "lb" 35- cane attaque ny [aucun arête d’holiiliré , car mec au p16 des mu" il vouloit lailTer aux Thebains temps de le re-, Thebains, pentu 8: recognoifire leur erreur Cam pé qu’il fut , il fit crier à (on de trompe qu’à tous home les Thebains qui fe voudroient recognoifirc Pain"! Il leur permettont de ’fe retirer vers.luy , 8:: Page, à la ville en general qu’il la receurort à trai- . &e’fi elle. vouloit ennoyer fes Deputez. Mais

le GrÂIid. L I v. I I. f9 les Thebains ciroient bien elloignez de la re- pentance , car pour oflencer Alexandre plus au vif , ils auancerent vu trompette fur leur mu- 16.31116! raille , par lequel ils firent crier : Que ceux qui bal".îî?°”- auec eux 8c le grid Roy des Perfes, voudroient gui m aydcr à affranchir la Grece de femitude , a: chaKerlehTyran violateur de la commune li- berté , ils ferendroient leurs proteâeurs 8: les afiilleroient de leurs vies. Et puis en mefme temps monterent à chenal: vienne." Ils s’en allerent donc auec force caualerie lege- deal-mou- re, faire vne charge aux Macedoniens; 8c pouf- filer 14:ng . fans lufqu’à leurs tranchées ils en tuetent quel- îurqnfid" ques-vns , de forte qu’Alexandre fit aufii môn- âge?"- ter à chenalôz ennoya les Agrians a; fes Ar- ’ i chers receuoir les Thebains , qui ne durerent 335 p mais aptes leur boutade» le retirerent ans leurs portes plus, ville que" le pas. Ainfi a: gaffa la liant-née. v Alexandre le lendemainà chenal à la telle de (es enfeignes auançant [on armée , vine elluyans les murs de Thebes , paillant le long des portes qui meinent à Eleuthere 8: en l’Atti- que , planter fes drapeaux à la veuë de la Cad- méc , dedans laquelleil auoit bonne garniroit. , Et defirant que l’affaire le terminait par :vn «aidépluflofique dela decider par les armes, A s’attelle vn grand temps fans matricer aucun tramail, 8: fans battre la ville. Les mieux feulez. des habitans qui aymoient leur falut 8: le bien de la Republique efloient d’aduls qu’on ennoyai! vers Alexandre , 8;

- I E. iii. ’70 llHÏfloîre æJIexd’IJYe q . qu’on capitulait auec luy. Mais les bannis . les autheurs de la reuolte , a; inclines quelques efprits ambitieux , follicitoient le peuple , 8: le faifoient roidir contre les confeiis de l’a paix. I Mais tandis qu’Alexandre temporifoit Fer-i diccas changea ion deilein en vue neceflité de I Et Berdîc- rigueur , ou plullzoll le dellin auoit ,determie cas-ranz ne de la fortune des Thebains , car Perdictas Pallium"! qui efioit en arde au ied du rem art des tenants. I- Thebams n ayant pas commandement drille: gagne’i " xandre, ayantleur veu le)eu . ,beau g , attaquaP . leP rem- , part , duquel ayant fait choir vn coing il en chaula les ennemis 8c s’en fit maillre. Amynn thas v0yoit l’action de Perdiccas , qui ne voul- lur pas quïtter fa part de l’honneur.,lny perdrç l’occafio’n , 8c slattacha au combat. - I ’ Alexandre les voyoit faire qui s’apperçeut aufli d’abord qu’il ne s’en pouuoit plus dédire, les ennemis rendoient vn genet-eux combat , au" luy ne pouuoit pas abandonner les ficus. Ainfi, c de degré en degré Alexandra faifant de neceIT - té vertu , :tira toutes fes enfeignes aux champs, 8e pour foulienir Amynthas 8: Perdiccas fit; auancer (es Agrians 8: (es Archers , luy le tint en bataille hors (on retranchement auec fa la. I" . lange a: les Argirafpides, l V I Ainfi que Perdiccas faillait un grand effort adam. pour. agner terre , 8: palier toufipurs plus a- l l uant,1 receut vn grand coup,& fur rapporté au quartier tresvdaugereufement bielle , mais fa - trouppe nonvobliant fa difgrace ne perdit point a eçqur , 8c vôyant arriuer du renforr,rfoufle- . une: des Archers , fe jetta dans la ville , a: gai;

le Grand. L 1 v. Il. 7: guais-m3 qui menoit au temple d’Hercules. Là les Thebains fe remettans l’honneur a; leur falut deuant les yeux , voy ans que les Ma- i Cedoniens n’elloient pas grande troupe , lClJle rent vn grand cry, 8: courans à la charge firent il tourner la chance- contre leurs ennemis,&: re m- bufcherenr la frayeur qu’ils auoient cuë d’an bord dedans les cœurs des Macedoniens. D’vne, premiere boutade ils coucherent fur le carreau foixante ou quatre- vingts Archers , 85 parmy eux Eurybotas de Craie leur .Marefchal de I i camp qui les menoit , de forte que les autres lé l’ami. le (amans à la fuirte, n’arrei’terent iam ais qu’ils "cm l’ai? ne (bilent venus courans dpnner de la telle dans le gros d’Alexandre qui le tenoit ferme: en ba- gros du

Alexandre qui regardoit tout de Yang froid [es gens qui s’enfuyoientôc l’ardeur des The- Qui les taille.bains , s’appcrçeut aulIi-toli queRoy. les ennemis "allure s’embarquoienr, comme on dit , fans bifcuir, 35m hm de forte qu’auangant de fi performe auec fa fa- w °° l lange; illes alla choquer fi furieufcment’, qu’il les tenuerfa dans leur ville, 8c leur dôna tant de frayeur qu’ils ne fgeurent fermer leurs portes. Fortune d’abondant voulut lors que les murs. du collé de cetiel retrairte , citoient vuides de gens , 8c que les corps de garde des Thebains ciloient au defenle de leurs’dehors , de forte que fans refifiance mut entra pelle-ruelle fuy ans,

Aà Ainlî pourfuiuans. sÏallerenr-ils poulÏans iufqu’aupiéyde v Y la Cadmee,d’où la garnifon Macedonienne fartât fur les Ihcbains, ç; le joignant à les mîSuItOLlS; ’ ” " l E iiij’ I r Il iliHifioire d’AIexanalreÏ enfemble firent vn grand carnage , a; toufioufi en tuant arriuerent au temple d’ , ou quelque petit nombre de Thebains rendit quel- que combat,maisà la fin ils en furent challez, a; . menez toutbattant iniques dans le marché. l La , les Thebains qui ne voyoient de tous, collez qu’vne ample image de defaflre à du defefpoir, .tournerent à la fin le dos , 8: ronge- Ethnie. renta leur falut , les gens de pied comme ils de de in", pouuoient , a: les gens de chenal par les portes a 1115;: dans la campagne. Ce qui augmenta la rigueur. a: la cruaute de cette prife , furent les trouppes l Î de la Focide,celles de Platées,& autres gens de la Bœoce, qui citoient enuenimez ennemis des ïhebains : car il n’y eut maiibn ny lieu,ny par- ticulier ny public, ny facré ny prophane, autel , ny fimulachre, qui empefchafl qu’ils ne fieri-g flairent à leur age , les femmes auec les hum: mes. 8: les enians innocens auec leurs peres. Le bruit de cette prife efpandu ar les Pro-f uinces qu’vne ville fi noble 6: fi puill’ante citoit, tombee en ruine,rabaiifa bien l’audace , non feulement de ceux qui auoient elle compagnons de la reuolte : mais de toute la Grece en genc- ral. Car le defaftre arriué jadis aux Atheniens en Sicile,bien qu’il n’eufl pas plongé la ville ’ d’Athenes dans vue moindre calamité, fembla. plus toletable , parce qu’il arriua au loing , que de Ceux qui y perirent la plus grand parc eiloit des alliez ç Et le découragement en fut moindre , tefmoin lqu’apres vn 6 rand coup, «Athenes dans la rigueur de la. nece ne , eut cri-Î tore le coeur de foulienir vue tres: longue guet:

le urinal. L I v. Il. ileontrèles Lacedemoniens , 8c puis contre le I Roy Philippe. Et la playe receuë fur la tiuiere d’Ægis fut bien calamiteufe,qui leur confia que leurs murs furent demantelez,leurs vailTeaux liurez à leur: çnnemis , 81 leur empire diminué. Mais leur Republique toufiours fubfifta,ils maintindrent leurs vieilles loix , 8: garderont l’ancienne li- berté,& non pas fi long temps apres rentrerent en leurs biens. a enleur premiere fplendeur, recouurirent l’Empire de la mer , a: lecouru- rent puiflaminent les mefmes Lacedemoniens, qui leur auoient elle’ fi formidables, a: auoient cité fi prés de les ruiner. t Les playcs que receurent à nuâtes 8: à Mantince les Lacedemoniens furent efpouuan- tables , plui’toll pour leur ellre arriuez contre efperance , que pour grand nombre d’hommes qu’ils y enflent perdus. Et cette feconde batail- le que fous la conduitte d’Epaminondas les Bœociens a; Arcadiensdqrinerent aux Lacede-s m’oniens efionna Sparte [plus pource qu’elle alloit vaincue, ce qui leur elloitincogneu , que poËr grandeur ou apparence de-danger qu’il y eu . Ceux de Platee receurent vneviue attainte, mais la playe fut petite, d’autant que la ville n’efloit pas grande. Peu de gens y moururent, &ceux qui. le faunerent, nouuerent la ville d’Athenes pour retraite. Les prifes de. Syc-ioue à de M îlet porterent plus de conf-ufion àleurs yainqaeurs,que de dommage aux Grecs. Mais cette refolution temeraire des The-

I

Ffi, à I’Hifloi’re d’AIexdna’re bains , cette place emportée de haute-luté. cé grand carnage , cette vengeance executec par. ceux qui contentoient leurs vieilles haines,cet- te ville redoit: en captiuité 8: rafée, ville mît mente en gloire , a: en richedes fur toutes les. villes de Grece. Ce n’elloit as fans grande raiq En que l’on en rapportoit a caufe à la choiera des Dieux, vangeans fur les Thebains , aptes planeursannéès la lafcheté qu’ils auoient faire, trahilTans durant les guerres Mcdoifes le relie de la Grece . rafans tés pié tés terre la ville de Platées qu’ils auoient occupée durant la trêve, alliilinans cruellement , a: contre les mœurs Grecques les. bdcedempniens , qui s’elioient a tendus à eux,’& aholiiTans vue ville qui relioit pour tefmoin que la vaillante Grece auoit aux trefois en champ de bataille dompté la rage des r Medo’is. rBref , perdans en tant qu’il en ellois en eux. la fameufe ville d’Athenes, lors qu’alio. ciezauec les Lacedemoniens. , ils. ancien: traæ, uaillé à la faire demanteler. Veritablemeut plufieurs lignes auant- cette ruine efioient arriuez-de la Part des Dieux, , qui auoient elle negligezen leur [ail-on , mais puis les Grès: aptes ramenez en memoire,on recogneut qu’ils ennemis des The- I auoient elle des prefages fleurez de cette bains or- étrange-calamité. La ville prife , Alexandre donnez voulut que les Grecs qu’il, auoit eus pour allo- par le ciez en cette guerre, luy fillent (on procez : Ils Roy à conclurent comme ennemis que l’on mettroit cllre leur garnirais dans la Cadmée, quela ville feroit Lige. rafée , 8c les champs partagez- entre les vain- ’ - queurs , hgrfmis ceux qui appartengicgg 9M

le Grand. L I V: Il. 75’ femples des Dieux :- tout le euple feroit ven- du ,hors les Preflres 8l pet ormes [actées , de Ceux qui auroient elle boites du Roy Philippes; d’Alexandre,ou des Princes de Macedoine , les villes d’Orchomene’Sl de Platéès feroient tee-i difie’es de la delpoiiille des .Thebaîns; Alors tout Fut abandbnné au feu a: à l’efpe’e. Cette La flué? villerelebre en antiquité , en gloire 8c en rî-- ""11" c” cheires deuient la proye de l’infolence , rien n’ayant cuité la Fureur de la guerre , que la fa- Mati", ’ mille 8: la mailon du Poëte Pindare qu’Ale- xandre voulut i auner en faneur des Mules. Les Grecs,principa1ement les Arcades , [ça- ehant la ruine de Thebes, pour flatter Alexan- dre, condamnerent à mort leurs citoyens qui auoient fecouru les Thebains , mefme ceux qui auoient trempé dans leurs confeils, Les Elicns rappellerenr leursbannis’, parce qu’ils auoient portéle’party d’Alexandre. Toutes les Comi- mu’nautez des Etoliens muoyerent chacun leur AmbafTade vers Alexandre , pour deman- der pardon du crime qu’on leur impofoit d’a- uoir prefté leur cœur à la fedition fur la nouuel- le entendue de la reuolte des Thebains. Les Atheniens eflonnez d’vn fi grand coupa," âme, celferent les myl’teres qu’ils deuoient celebret de Thebea en ces iours-la , firent attrainer dans leur ville aliment tous les biens de dehors , 8: quafi les campa- "en". ânes , 8: le peuple allemblé a la ibafion de De 5 m maties: plis ordonnerent ne dix Ambaliadeurs’ feroient ennoyez vers leCLRo’y , nommément ceux qu’ils [canoientluy elire’agneables. Pour kfeliciterjde [on heureux retour de [a guerrg

ËG I’Hifloire’ effilant!" lirienne a; Tribelliane. Alexandre leur ref- pondit à toutes choies humainement. Mais il efcriuit aux Atheniens , a: par fa lettre leur i mandoit qu’ils enlient à luy deliurer Demoile-g ne: , Licurgus , Hiperides , Polieuéius , Chare. tes , Charidemus, Efialtes ,Diotimus , Merc- V des , imputant a ceux-là le blafmc d’au oir por- " ré les Atheniens dans le mal-heur ou ils tombe- rent à la iournée-de Cheronée , 8c d’auoir ellé Il: les A; theuicns les autheurs de tout ce qui s’efloit depuis pall’éi font leur de mal entr’eux , a; luy 8c le feu Roy Philippel paix auec 6c njefme dela reuolte des Thebains. , - la» Les Atheniens refuferent deluy limer leurs v citoyens. Et à le verité , le peuple aficmblé en confeil fur cette affaire, les efprits r: trouue- rent diuerfem’ent tranfportez : d’vn collé les, Atheniens defiroient conferuer leur dignité : d’autre collé l’effroi! de cette ruine des The- bains , a: la fureur du Roy vainqueur les cm e12 choit de rien ofer,.La deffus Phocion par on- ! nage de vertu nompareille,& touliours contrai- re à Demollhenes en les confeils ,dit qu’il fal- loit que ceux qui elloient dem auriez par le ROY! fuiuilTent l’exemple des fils de Leu de des Hia- Cintides,& que volontairement ils enduraEent la mprt , pour em efcher queleur pays ne tombail en quelque irremediable ruine , blaf- mant a: reprenant aigrement la lafcheté de g ceux qui refuferoient a mourir pour le falut de, la patrie, Demoflhenes ekoit paillant en les haran-’ gues, &lplup interellé que nul autre en cette au;gilraîîsfsrlctrangsflharansuelcrcus

pie auec tantle d’elo Grand. uence a: de perfuafionL t V. , in- Il; tereITant en [a eau ela dignité publique , que le peuple fe refolut de conferuer les Orateursi A l’inflance de Demades que Demoflhenes auoit gagné par argent , et par decret du peu. ple , dix autres Ambailadeurs furent deleguez vers le Roy, qui par vue ingcnieufe fubmiiiion demanderent en don au Roy les dix Orateurs fufnommez , auec tonnelle de les punir felou leurs loix , s’ils filoient trouuez dignes de ’ chafiiment. Alexandre touché,leur pardonna , [oit qu’il réf tétait la ville d’Athenes , fait qu’ayant à palier en Afie il, voulul’t traiétcr auecques les Grecs ; de façon qu’ils n’eulTent aucun mauuais fentiment de luy. Il le contenta de faireban- nir Charidemus , qu’il bailloit plus que les au- tres. Charidemus banny, fe retira ensAfic , à; s’alla rendre au Roy de Perfe.

d’un” si si (il ’ËÎËËËMËËM

DISCOVRS TÈOISlESMlî, SOMMAIRE. ’

a 1; 7R larefiilution d’alternative d’al- , la faire lagune aux Perle: , on ’ ’ la) oppofe de ne punir pas qu’il n’tufl wnfils , lequel confiil rebuté , me:

L’Hifleirfe d’altxlindr’è p un! Ambitieufemenr il [on dejfiin, ilfait m6551 . rie tous ceux qui pouuoient trauerfir fît glaire: .I l. Cependant Darius qui l’aurait meflvrife’ , commençant à le redouter , pour la "parution defis vertus, [è prepare à larguent contre la], (as emmy: Memnon faire lagune aux failles Grecques de tafia , où les chefs des Jeux A paris font difli’rens exploifis (ce prifea de titilles. HI. Enfin Alexandreganr [on au méfait pied, Wientfaire reforma»): paflàgt en «Ali: une: trente-deux mil hommes de pied, à quatre à cinq mil chenaux , les mieux dlfciplineæ. hommes pour la guerre que l’on eufliamair «sa. 1V. Darius faîfitnt radai. té ile-tenir l’enntmj dansfi: Eflatr, «leur» du s’adonne en la Troadewùajant en Jalons Oracles , 6* pris in" des boucliers pendus au Temple de Minime ,- il pourfivit.’ fini chemin.- rV. Memnqn du confit"! de gamelle: Perles, concludd’e’ug’ter la bataille contre Alexandre, (plu, porter 14 guerre en Mat-aderne. Mais c: Confeil lugé trop 64s par les narrer Sn- trapu , il: lutent me parfilant: armée , (’96 fi safranent camper fil? le Granic pour en empefebcr le [inflige à Alexandre. V1, Mais h ’Alexandre malgré toutes fiant: d’obfiaclu puff; le GMIIÏC la parle des ennemi: . leur

filtre la bataillele mimi. , 01:: deflïrit Liv. , me: Il; arroi! p . rrae’ Spirridates gendre de Burin, (a noir emporte’ la gloire d’unir (fi? le [cul embut de la frimaire. . üæfiüfiÆüü&&üüÆj MLEXANDRE Pa 3:93 KM JfiC- , (av vainc les Enfer fur le Granie.

,’ V E s affaires «Grèce, &la guetté L- I  de Thebes s’efiant paîÏées de la ,. forte, message s’en rFtom-na en manda a, .. , un?" Macedoîne, o r0 o au: arm déda! ni: e Tes Princes en Phi? confcpil le: fa malfon voyage comtales Petfes, plûfieurs furent d’adv "1’"? la tafs (par deuoit differer cette fi importanteg "m guerre, îufques à ce qu’il cufl: vn fils : maisluy qui rafloit plein d’ardeur, 8c qui ne pouuoit fouffrîr les remifes , rejettant ce confeil, dît, qu’eflant Capitaine general de la vaillante ’ Grece , ce luy feroit bien de la honte , s’il accu-f paît fa vie à [es plaîfirs , a: fi vacant à (es de- lices, a: à faire des nopces,il biffoit refroidir, ou rendoitinutile l’ardeur d’vne inuincible ar. ruée , que (on pere le Roy Philippe luy auoit laurée en mdurant : Ou fi neglîgeant d’immor- tali’fer fou nom , il aymoit lmieux reuîu’re en Macedoinc par fes enfans , que viure par la gloire , a; par la renommée de [es hauts faits et! tous les cgingq du monder "

86 l’affiche d’Alcknrrdre” ü La confidentiel: d’auoir vn fils efioit une confideration bien balle pour la bancelle de [on courage . 8c pource aptes leur auoir remcnflrë puilTammenr , combien il elioit obligé dauan- rage à l’honneur qu’à la maifonJ, il leur déduilît les mqyês qu’il vouloit tenir pour entrer en cet- te guerre , a: relcuant le cœur à touspar mille anantageux difcours , les ayant conjurez d’y i inti-cr auec luy franchement. , . Il fit des facrifices magnifiques 8e fomptueut en l’honneur des hauts Dieux , 8c en la ville de Dion en Macedoine celebra de fuperbes jeux à Iupiter Olympien , 8c aux Mufes : Arche- laus fan deuander auoit anciennement infiiJ tué ces jeux. Ils durerent neufioars continuels,- chaque iour (innommé du nom de l’vne des neufMufes. Il fit donc tendre pour rendre fes jeux plus magnifiques -, une tente tres-gtandé 8: fpacieufe , dedans laquelle furent dallées cent tables , (in lef uelles il fus-[top tous Tes mais ,- le tous fes Çaîiraines , 8: les Ambaiia- deux-s des nations eût-anges. Et pour rendre la fefle plus magnifique 5 fit donner à tous [es fol. dats des mourons. a; autres viétimes pour in); moler aux Dieux s 8: toutes autres, chofes necefg faires à faire fefie , facsifices a: fefiins , ce qui luy acquit rendement la bien veillance de tou- te fan arm e. ’ l I Et fur ce temps comme il luy fut venu des nouuelle: que le fimulacre d’Orphée Tracien auoit (ne en Pierie , aptes qu’on eufi confultÉ- les denim, parce .que diEerens deuins inter-pre- 1°Wzt 5° relises sa diffusais: [eusse on Te ËSËÊË!

p kGrand. LI v. il. W si] flûta vers Ariflander Telmiflean , comme le plus fameux : Armande: fit refponfe que l’on ’euli bonne efperance , . a: que ce prefage ligni- fioit que les Poëtes 8c Muficiens trauailleroient beaucoup vu iour à chanter les loüanges d’Ale:

En cette forte rèfolu à me guerre fi imp’ortàn- blettira ce’xandre. 8e efloignée,afih de ne laill’er derriere . l.luy au- les Fumé cane matiere de rebellion; il fit cou cr la gorge à? à tous les pareils de Cleopatra (a encartage-Mona»: qui elloient tous puillhns , quele Roy Philip- fençg-t i L p: auoit auance’z de (on vinant, 8: qui tenoient toutes les belles charges , a: les plus grandes dignitez de [es liliales. Il n’efpargna non plus aux de fa màifdn propre : Car il fit ces-foi- gneufemene mourir tous Ceux qui à les yeux nuoient quelques qualitez dignes de les faire lRois. Tous les Rois qui elloient les tributai- res , furentmandez-Be forcez au voyage auec luy , n’ayant lamé chezeux aucun des Rois , de qui l’âge ou les mœurs luy pouubient engrène

tirerOr Darius quelque qui elloir parutnu foupçon. à la CourOn- iDmPàat . ne des Perles , prefqu’en mefme temps qu’À- à]; lexandre au Royaume de Macedoine , 8e peu pas, il deuant la mort du Ray Philippe , le preparoit " pendant la vie du Roy deŒunft , à refilier de toute fa puiflanee à cette grande guerre Ëu’il voyoit prefie à fondre fur les bras , 8: de aiét peut la diuert’ir de fou Royaume , il f: preparoie à palier en l’Europe 5 8e porterluy q mefme la guerre-en Macedoine. Mais la more surinant du Roy Ehilippe , Darius faifant Reg a . ’ F v se I’Hifleire mimas .de compte de lajeuneffe d’Alexandre, &«mëlï .prifant fa guerre ce luy, changea de.refolution,*

comma!.8: Mais mit lors quebas caner? toute (on opinion crainte. il fçeut I m1: bruit que par vue musette defprit , par vu grand de (a "il. leus , par vne hautelTe de coeur nompareille lance ale Alexandre . comme ion pere , s’elioit faitcréer l I EAWFCIË Capitaine general de toute la Grece , 8e que le vgelârel’am bridât de la vaillance alloit bruyant par tout m Elle” fi hautement. Lors rendu [age (par les effets, U i ’ il fe mit à. penfer 8c pouruoir à a guerre foi- gneufement , il fit baliir galettes, forger harnois ’8; armes , a leuer troupes de toutes parts , ap- I pointant Capitaines 8e foldats , f8; appellant de tous collez les meilleurs chefs qu”il pouuoit re couurer, 5e fit auancervne armée dans le pais de l’Ellel’pont , poury faire la guerre aux villes

Grecques.Entre les chefs qui l feruoiéne. Darius en cettê guerre,y auoit Memnon , Rhodien , homme vaillant de (a performe , [age «Se grand Capitaio ’ ne. Dariusluy bailla cinq mille foldats efiran- en g’ers , à luy commanda qu’il allait aliieger la ville de Cyfique, a: qu’il fifi vu effort pour l’enq leuer , 8: Memnon aulii-tol’t le mit en chemin à trauers la montagne d’lda. - Quelques-vus veulent dire , qui: Cette mon: tagne autrefois emporta le nom d’lda. de la fille de MelilTus , qui le nommoit rinfi. C’en: la plus grande montagne qui loir en tout le pais de l’Hellefponr , dedans laquelley avne certaine caner-ne qui a ic ne (gay quoy de dîni- I nité, 84 c’ell en ce lieuglà, dit-on, que Paris file:

le Grand. LIv. IL. . 85’ faridt’ê donna fan iugement aux trois Decflës, de en ce lieu aulli que jadis habiterent les Daâi- les Idæes , qui premiers trouuerent le fer , se monflrçr en: l’v (age de s’en feruir , l’ayant ap- pris de la mere des Dieux. I h . E Memnon donc ayant trauerfé la montagne 611m d’lda le vint campe-r d’euantldifi’cque , ô: ur- "une, prit tellement les C’yficenieus; , u’il s’en fallut au"; au peu qu’il ne l’emportait de prîm; nuit.La fortu- villes ne pourtant futfircontreluyr a; ne la (gent leuer, Gratin! fi bien que le tronuant deçeu de [on efperance, - il fe mit à faire la guerreaunplat pais, qu’il.) î mi’t’tOut au pillage , a; en tirade grands biens; i ,. .. Parm’enion d’autre collé attaqua la ville de: Grynion , fquielioit dedans ’ltekparty ennemy, r t a; l’emporte: dallant , puis s’en alla mettre le fiege deuant’lajaville de Pytaua; Memnon l’y Vint trouuer , a: l’elionna fi bien , qu’il fut con- traint d’abandonner [on fie "charpie retirer. Ça- .ias pour Alexandre en la roade voulut auec des troupes de Macedoine a; quelques ban- des eflrangeres qu’il auoit , donner batailleur une des arméesde PerfeÏLes Perles cillaient fi forts de monde , l’armée de ’Macedoine efloit armas". petite. Calas y fut tres-bien. battu , 8e fut tout une: luy eureux de le retirer en la ville de Roërion , 8: font 435:! y fauuerles relies de [on arméedefaite. Voila "MF a? comme la guerre s’alloit efchauffer dans RA fie. 91m” En E v R o P a Alexandre aptes auoit drell I q f6 (on appareil , 8c mis enfemble ce qu’il a. 31’?” Hà non deforces , parut de la ville d Amphipo-pou, ana. lis ,. eolioyant . . le’lac , Cercinie . in , a: paŒantl’em- re acclama;par: boufcheure du Strymon , s’achemina auec (on 70’356! I

’ I - E ij ’ l ,3 I’Hïfloire d’alumine” armée en bon ordre vers le deflroit de l’HelleË pour.I Où citant arriué .v il fit4 efleuer l ’ douzeI , autels aux Dieux-, fur le bord’du riuage , fit de grands lacrificesg, 8e immola plufieurs viâià mes. Puis les remerciant de l’auoir billé pour , vangeur des iniures que tant de fois la Perfe auoit fait à la Grece -, a: les priant de luy infpi. ter des viétoires , il dit que la Perle auoit allez , K long- temps triomphé , a: qu’il luy alloit don- ner (on retour. pané tout Et aufii toit partagèanr tous fes biens qu’il (on bien auoit en Europe , il en fit prefent à tous les qu’ilauoît’amis ; difant , qu’il auroit allez pour luy de c" l’ïlm’l’l’°«l’Afie. De forte que dans [on armée chacun ayant le cœur-enflé de l’es bien-faits a: de fes a crantes. On n’oyoit plus .perfonne qui par- ’ la de fafemme , d’enfans ny de malfons , ny qui chutait les longueurs du voyage ,ou les ha- zards de la guerre. On n’y parloit ne (lek richelie des’Perfes , que d’or a: de de poüilles, , que de conquelies 8l de viâoires. gJ Tranfportez de ces efperanees Alexandre -& fes’MaCedoniens montent en mer , a: s’en venta voile. L’armée que conduiroit Parme- ’pafl’-epac1. nion trauerfoit le deflroit dela ville de Selle lefpont. a en celle d’Abydus. Alexandre auec feintant: galeres tira droit à la cofle de la Troade. ’ Au. milieu de la mer il immola vu taureau à Neptu- neôc aux Nereïdes , a: auec une fioled’or , ci;- pandit les effufiOns dedans la mer. Où appro- r chant de terre fur fa Capitainelle , de lois? qu’il peut defcouurir les fluages de l’Afie, po 3

bernai. LIv. Il: I ’83 È d’une incroyable ardeur d’efprit , il lança le ’remier fa jaueline en terre , de puis efiant à bord , fortant de [on vailTeau tout fautant a: dançant , il s’efcria de ioye , qu’il rendoit gra- "ces aux Dieux de la conquel’te de l’Afie-. En terre il s’achemina droit vers l’ancienne ne prend (mon , où en chemin Menœtius Capitaine de terre en- fa Royalle luy vint pofer une couronne d’or A59- furla telle. A llion il Fut vifiter les tombeaux d’Achilles a: d’Ajax I, de autres Princes Grecs qui eüoient morts à la guerre de Troy: , (in: les tombeaux defquels il lit des factifices a leurs ombres, 8e force honneurs funebres : il couronna ’particulierement le tombeau d’A- chilles , difant ,v qu’il l’efiimoit bien-heureux de ce qu’il auoit en Homere (sur chantre de Fütçaîæ [es louanges , puis fur l’autel e lupîtct HerCÎ- monflre nien facrifia en la memoire de Priam , pour ap- encrai: à ï paifer (es manes enuers Neptolemus qui l’auoit 0518!de rué , dont luytiroit (on origine de par (a mere. Puis lit la tuonllre generale de fan armée. Il y auoit en cette armée des Macedoniens na- -- turels treize mille hommes de pied, . (cpt mil- ’ le de (es alliez , cinq mille foldats efirangers, - cinqqmi-lle Odrifienlefelauons 8; Triballiens, auec’ enuirou trois mille hommes de traiâA-. grianiens , :le tout faifant quelque trente-deus: mille hommes de pied. De gens de cheual- y auoit dix-hui& cens Macedoniens que com- fi . mandoit Calas , enuiron huiâ cens Grecs al- 93’94"15 - liez fous la cornette d’Erygiyus , 8e de che- 12”23": naux legers Traciensôe Hongres , peu moins ,03, au. de, deux mille , en tout quatre î: cinq mille uaux. A

- A in l 17,17km dÎAleandre’ chenaux , 8: cent quatre-vingts deux "ifs, fcauxll auoit en partant laide Antipater Goa-è uerneur de laMacedoine , il luy laiila quin- ze cens cheuaux , 8c douze mille hommes de

P C’en bienvnemerueille qu’Alexandre auec. fi ied.peu de force ayei eu l’afl’eurauce d’entamer vn fi grandôçpuill’ant Empire , de entrepren- dre vnc fi hazardeufe guerre. AulIi n’y conduig fait-il pas de. la jeunçlle choifie par le iu- gement de la feule fOrce,il y menoit tous vieux ’ foldats qui auoient fait par le pall’é la guerre fous l’es Onclesôt fous fouiller: , a: qui ne paf railloient pas des foldats ,l ils. remblaient plu- fioll des vieux Capitaines, Tous ceux qui a- " . . noient’chjarqe dedans les regimensr portoient. ïîgxflg foixante ans un; la’telie: de qui voyoit les chefs ramai:- des files , il ne croyoit pas voir des bandes de * mm, du. "foldats , ils auoient plus la mine d’efire des Sc- ciplinée mateurs de quelque ancienne Rhublique, Et. qui-fut il. l’eifefl; que cela faifoit elioi’t qu’en fes combatsa’ "En: il ne s’y parloit point de la retraite , on n’y par- loit que de le bien battre 8e de vaincre, de tout. . le monde y confiituoit fou fallut en les bras 18: t non pas en fes jambes. ’ c w; i Darius dev l’autre cofiébraue a: plein de. Darius ge- courage protcfioit hautement de-faii-e banque- nereux [e route aux raies en cette guerre , a: u’il n’a- "En"! V" uyoit les defieins que fur la genero né defes à «ne arecs. Il allortmettre en Jeu des hommes qui lamagrad ne s’entendoient cœur peint à voler . des- v1&orres,ny. - .v i à faire des artificieux delleins. Etvouloir bien. tenir dans. les canailles dt? à"! Royaume ive

innèrny , plullollle Grand. que le chafi’er LIV. de les fronde- Il. 87 res;d’autant qu’il ellimoit plus digne de fa gloim te de rechaller la uerre désia née que de l’é- teindre anant qu’el e le fuit. Tel citoit le cœur I

desAlexandre deux aueeques Rois. fes forces ’ commença de s’acheminer deuers les ennemis , defendant à les troupes de faire aucun degafi dedans l’A- p fie , . ource , dit-il , qu’il falloit conferuer ce qui: oit à eux. Partant dela Troade, il s’en» alla droi& vifi’terle Temple de Minerue: Le Sa- crificateur de la Deelie qui portoit le nom. d’A- lexandre aulli bien comme luy , l’enuifageaz puis lestant les yeux fur vue flatuë d’ Ariobar-L fanes iadis Sarrape de Phrigie , renuerfée (un la place a la porte du Tem le , 8L quelques au- tres lignes d’heureux pre age qu’il obieruoit Alexandre dedans la performe du Roy , il luy dit, Que s’il "Temple I donnoit vne bataille dans la Phrigie , ilrem- de Miner- porteroit la vifioire par fa c-aualerie,& tuëroit de "5°" de (a propre main vu des plus grands Capitai- Ve m’a?” nes des Perles, les Dieux le luy fignifioient, en- fig?" tr’autres la Deeii’e Minerue , qui promettoient- bouclier de l’allilier en tous les faits. ’ . dela Deeie Alexandre i0yeux de fç-auoir que les Dieux Ë- ie prenoient en leur garde. , fit vn beau (acri- firce , 8: un tres-fomptueuxbanquet en l’heur, neur de la DeelTe , au Tem le de laquelle il dé; dia lebouclier qu’il portait. , Bien prilt vn de ceux enduscùntre les murs du Temple , pour: s’en eruir en fan honneur..,ril-le porta a; s’en. ferait depuisàla intimée de’Granic,8tgagna là, . par fa; pmpre vaillance. ’ 1 r. in 88 ÏiHÏflor’re d’Almsadre X: Orles Satrapes de Darius n’ayantlëeu edra allezâtemps fur l’l-lellefpont pour en empefi cher le panage à Alexandre , voyans comme nettement il elloit aflédansl’Afie , s’affembleë rent tous en con cil pour r: refondre des, moyens qu’il leur falloit tenir à la conduittede cette guerre. nappant! Memnonfut d’opinion , qu’ils n’en de; d’un de uorentiamars venir à vne batail e , il ne falloxe ne point rien bazarder , car fans rifquer ils pouuoiene v Combat": dilliper l’orage. Il falloit griller le pais devane’ 23133211" l’armée de Macedoine , laquelle ne trouuant k4 a 7 dequoy viure en terreennemie, s’yroit defai- ’ faire d’elle-mefme , au moins ne fgauroit palier. outre , ny gagner terre dedans l’Afie. En mer- me temps falloit donner le contre-coup aux eu- nemis , il falloit jetter fur la Macedoine me paillanee qui l’allall accablant elle-mefme,tane par mer que par terre, Cela efiant toute raifon vouloit u’Alexandre s’en retournait àlade- feule deion Royaume , a: qu’il ramenait [on armée pour coulemer En pays propre , plu- . fioit que de le confomrner foy-mcfme , en, attaquant inutilement celuy. d’autruy. Ils ne. manquoient de forces ny d’argent. Et les loix. de la guerre t 8e l’équité vouloient qu’ils fif- fent fentir à l’EurOpe fa part des mal-heurs qui -

Embarras Le Confeil desMemuon elloit très- ragé," desra’l’îm Commela ilfe fuiuent.veld ac les efeâs. Mais il nefut’ s . :Lîsïg’c’ iamais en fa pui me de le faire. entrer dans tapes de lefprit des autres Caprtames,lefquels emporter, Darius. a-de la vanité , , dont. leur. Roy . n’auoit , desja r35

bernard. LIV. 11; sa m6 que trop gomflée , alloient difans que le confeil de Memnon leur fembloit trop bas , de fort indigne de la grandeur de magnanimité des Perles.Ainfi l’opinion i de ceux qui vouloient que l’on combatifl ayant en lieu en ce confeil l’on commença de toutes parts à faire des le- ue’es : De forte que les Capitaines du Roy de " Perfe a, ans mis fur les pieds vue par". te armée , de qui elloit plufieurs fois anar? grande que celle des Macedoniens , comr . meneerent à cheminer à trauers la Frigie , vers le pais de l’Hellefpont , de s’en allerene camper fur la riuiere du Granic’, en forte que la riuiere d’vn collé feruoit de tranchées à leur

camp.Alexandre - ligament comment l’armée des- Perfes citoit fur le Granic , tourna tout auf- glîfandfi fi-toil la telle vers l’ennemy , 8e auec la plus de grande diligence qu’il peut fe vint rendre (e nouent .ur l’autre bord. Aufliœoll: qu’il fut arriué, furies ayant enuifa éles ennemis,& le fang luy bouïl- boraté! lant dedans es veines , il refolut tout chaude- 5mm ment de franchir ce folié , de palier la riuiere, 8: les aller charger. Parmenion 8e [on confeil de guerre lugeoient que cette refolution efloit plufiofi vue temerité precipitée , partant d’vn tranfport de colere, qu’vne aâion de vray coua rage , a: vne entreprife de guerre, il citoit defia tard , de l’armée bien fort lalïe , laquelle ayant . cheminé tout le iour , elloit demy. deEaite de la fatigue , n’eüaut comb’attuë de deux enne- mis ,1 des Per es a: de la laflitude , elle n’aurait

("aï I IlHifloire J’ÂÏNMIJYÀ Jamais la force de vaincre la roideur de l’eau; Outre que la religion fembloît s’oppofer à cette - intreprifeÆar cet allaite le prefentoit au mois de lulu , auquel les Rois de Macedoine n’entre-g prenoient iamais d’affaire bazardeufe . d’au- tant que ce mais parmy eux cillait tenu pour. len Royv1. Mais malencontr’eux. Alexandre bien refolu de vaincrei tau. contre 1’ - tes fortes d’obllacles , dît touchant le mois da "15 de!" min mal-heureux , qu’il le nommoit , le recoud! «:521 a? May. Quant au [inflige du Granic , l’Elcfà feula 65:: pour rougiroit de honte de s’ellre laillé tranch- gis, i " fer à gens , à qui une riuiere auroit fait peut; 65 .our les Perles , que. ce n’clloient [nageas à are. rafler le feu defon courage. Et fans perdre m, moment de temps , ordonna fa bataille , [amie - à palier la riniere, a: à la barbedes ennemis sîen, alla prendre terre fur le bord qu’ils gardoiem,i grimpant contre vu douure grillant æ mal-aifé Ce qui fe peut. Sa canallctie palloit la premieng ; luy à. la telle, 8c puis (binoit l’infanterie. Prélat reg; Les Perfes n’ayans fçeu refiller à. fou pallié te malgré ge , 86 le voyans à bord luy mirent fur les bras a”, «un: leur cauallerie , qui alloit grande , s’imaginans u’eflans plufieurs contr’vn, les gens de chenal Peuls, decideroient l’affaire. Memnon auec Ara famenes , l’vn des Satrapcs de Darius , com: I mandoit Paille gauche de leur bataille,les trqu ’ pes qu’ils menoient efioicnttouze la gendarme. C rie de leurs ounernemens,qui deuoir dire (ou. fienuë d’Ar ires , ’auec lacauallcrie de Paflagoq nie : luy-mefme encore foufienu de Spitridates 52mm. 91958., 6.1395 4914 causalgie luterais; -

. henné, LIv. Il: 9; Pre ré. En l’aifle droiâe elioient mille chenaux M edois , deux mille Baârians , 8: deux mille autres que menoit Areomithres. Pour front de la bataille efloient les hommes d’armes de tou- tes autres nations fubjetes au Roy de Perfe,qni montoient bien à dix mille chenaux, tous hom. mes choilis de bien-faiâs. . Derriere cette cavalerie efloient en bataille toutes les troupes d’infanterie , qui Faifoient au x. moins cent mille hommes. Les Perfes auoient pris me imagination , que leur feule canalerie pouuoit tailler en pieces Alexandre a: [on ar- mée ; de forte qu’on mit ordre que l’infanterie ne bougeait , 8: elle ne s’aduança iamais de comjuattret La canalerie Petfienne fe voyant furles rangs , comme fur vn theatre , ou tant de milliers d’ames efioient fpeâateurs,& témoins de [a vaillance ,décoçha furieufemcnt, 8: s’en alla choquer les ennemis. h Parmenion qui menoit l’aine gauche de la bataille d’Alexandre , auec fes hommes d’ar-v « rnes Thelïaliens , foullmt tres-courageufement serra, cette premiere fureur des ennemis. Cependant me: Pesa; qu’Alexandre. enuironné . des. meilleursachar- hom- (ieune. mes de fa canalerie ,i armant de [on courage la relie de [on efcadron , s’en alla fondre comme vn tonnerre fur la grolle bataille des Barba- res , où il fit vn tresïgrand effort. Mais ayant trouué les Barbares tous pleins de refolution, ë: la veriu des Perfes difputant en ce lieu l’hon- neur de la viâoire , contre la proüefïe des Ma- cedoniens. Tous les plus gens de bien des sieur armées r, quefortune auoit la conduite!

I à: a Mm. "impair une fig" ’ «un» dengçqdrg nd Cpt); n & d:a d’aire. csurle "ent ,atlus v aDa Pais .«in 19m: de ":5 ’ Ferre. 33’: ’ d in.Met * cm cê " ï i et c-t.1’ou vlntbta efP°ufé1 ’ salira n ce a Pcrrofaüle de mes d’un: » au?! 1095 gens d,nc,efioiens Macedonles doun "ne a lttuan’tôzefllte g a t qua," "leus. A et à filant l 1 tenu ’ uec ce te der un)"; lan "Y a; erraUt gTOSS s e59311 ’ qu’il?" Picêes samit vînt à? qf’nfiaàtcs 2? lioit e"Mo;t ’;&dqf . agami dlùtïOun 7 (imam, du; totfclfan; les legafi , à? le de anda iAlexa 4 vIl: V nique i i r’svamans u - - v t°n arm, que ce p .e V0 "miPOuJi fagracc’ YA- 1..g L c°"rna1 ce,aRe °findr Barbt z unea ç regmen lan3reVaut f. me a1 a oc des r en en. e , & ,alfoît con, Caafin 8 onc ’ QUI l eux 1u que .lmant -’ gïoie; Plcqua memame. lib °Pneur autel e,R10yà"le d Y e Prcfpouu Filmer,tCCROIt me frouer.[ure . entqui q vlend 1.. fins e ’ C91mn a tcfi.. ne dëi°n Royuântf mentait a, Paz admîî’an: lancaccu auSet: . La; "u .3rd eaud n" r3 :11 7. un o falleuk f ï a ïuy [on à? Partôîlîlnct’e v; Ëgucîrêmït hume fan? la? me lama -°mmée Han- me. ais A Paulc tfin la çaçtvnc? POINT; v [and çafa’ leu "(latta arma c à t du):mm nede. "lieu a! u s "Bell . IIan: 1 rillet- Perçad t,ide atrapc [av 3 Macau 1bidet, . n’a") crurale: s la c - "11m;u mugira, e i(a 1991: 96mm"et coca" -rded ausurt a c omach’ "a nflan, ” r . . hV a; du, la"n°1111: b0v n.

x

le Grand. L r v. il, a; lîompit delTuS , quand le Perfien lorieux , l’ef- pée traiéle à la main vOulut pa cr fur Alexan- dre. Mais Alexandre qui auoit en la main vue autre jaueline prefie , au palier du Satra e, i luy enfonça fi à propos dans la vifiere,qn’îl ny’ perça la telle de part en part , a: le jettalàroig

Rœfaces frerehdu Satrapepmort ,acconrut dedroiâ au R07 mort. , auquel il delTerra m [it grand coup de coutelas demis la telle , ïqu’il coup. pala crelle de Ton armet , 8: luy bielÎa la telle: h p AMais comme il ïpenfoit redoubler vn autre menin-I coup , Clytus le trauma-là , qui couppa le poi- "é Ëflag i guet à Rœfaces , puis le perça de part en part, mm ’ ce le tenuerfa mort , deliutanr Alexandre d vn grand affaire. . Aupres de ces deux Princes. , morts, R le ramaf- f a firent en vn moment tous les plus courageux es Perfes,qui le mirent en foule a charger Ale- andre feul : mais (on cœur grofliliant dans le peril , il combattit auec tant de courage , qu’il efcarta les ennemis , taillant en pieces tout ce- qui fe prefentoit à f a colete. * z D’eux grands coups auoient faullé fa Guitar- le , d’vn autre (on habillement de telle auoit elle’ coupe en deux , a; trois qu’il auoit fur l’ef- cu de Minerue , 8c pourtant iamais il ne recula. de forte qu’apres auoit tué de [in main tope: Atixies . 8c Farnaces frerecela femme e Da-i tins , 85 Mitrobarfanes Capitaine des Capadoo ciens , les bataillons des Perles efclaircis de gens de condition , le mirent à [archer le pied, à puis en lin me àggldfrpute. ’

q Æ’Hifloz’n falunât: * ,, . Cettê Caualerie en déroute les deux batailâ les des gens de pied vindrent aux mains , mais le combat ne dura gueres , car les Perfes ayans le cœur failly par la déroute de leur gendarme- rie, (e tournerent d’eux-mefm’es en fuitte , ce- dans aux Macedoniens la viâoire 8th, l’hon-

neur.p Au ingement ’ i.de tous, ’ Alexandre i emporta CE iour-là de beaucoup le prix de vaillance,&. i» fut iugé l’autheur de la vi&oire. Apres luy les Theflaliens eurent la gloire d’auoir ellé les meilleurs combatans , il y mourut des verres dix mille hommes de pied de deux mille che- Et rem; naux , 81 furent pris vingt mille prifonniers. porte De la part d’Alexandre il y demeura de [es gens l’honneur de la vi- de pied neuf hommes morts , de des gens de âoire par eheual fix vingts, tous lefqueis Alexandre fil (a vail- inhumer fuperbement , 8l leur fit éleuer des fla- lance. iuës à chenal , donnantà leurslparens de tres; grandes franchifes , pour conuier les autres à aquerir vn iour au prix de la vertu vue pareille gloire.

WWÆËËËËË’iaaËmue l uaam msCoVRs (LYATRIESMEs S 0 M M A I RE;

Lexandre puffin! du camp du Gris: nie en Zjdie , M; 4mm: Gautier; (v l : mur de Sardi: pour Darius ,luy , ne) ’ and la aille avec les thefim de [on mafflu. Et Memnon auec la rafles de l’ar- mée déconfitef: relire Æ Milet, puis l’abandona ne , (9 [e en fermer dans 4112471141]? capita- le de la Curie , où Alexandre tournai la t fie: Il. Surfim chemin toutes les quillesfe rendent à la) , lu] rendit la Cari; à la Princej]: .4514 à qui elle appartenoit par droit? bereditain. HI. il mir le fiege deum Alicarnajfi, que les. Perfèsfouflindrem galamment. Mais avoyât p :qu’en fin il: perdroient temps. 31’ opiniaflrer, perfimdeæ par m1; couragcufe harangue d’8. ’ fiant: Athalie» , ilsfonr vneforriegemrale i fi waillante , qu’ils emportoient (un figuerie? jaffoit: contre Alexandre ,x finish: mon du éveillant Efialtts , le [inouï-f. des vieux - - roturiers Mncedonitm. 154mm» par ce coup

5 6 .I’Hijloire «Immune failb «jam le flammé de la place defifilel’âej* abandonne Heliearnajfi , partant («guerre en Grece pour diuenir Alexandre d’Afie. 1V. dimanche cependant fibiugue le Frégie au route la rafle de la mer influes en Cilicie. Et figeant les Mandrins. , lesfin’ceu1 cette de- fijjme’e "fil 13:15 de brnfler leur: femmes, leur: enfant, (a. leur: vieilles gens dans leur: mai- fims.V. marqua) comme Memnon’commenpoit àfaire on grand changement d’abîmer contre alexandra en Grece l, il mourut de maladie.

silhdlhîdl’srisfie’vllasüwlhdl’rz’sllwwv’flt sus-ce DE araucan Nasse, fureur des Marmariens , (9c mon de Memnon. 1, r - a EttcËrandc vi&oire emportée à li Alexandre Ï fun peu e, perte, Alexandre trauer. prendâar- fant en Lydie, receut en les mains dis caPm’ p la Royalle ville de Sardis, jadis laïc? il M 1’)î [éjour des anciens Rois Lydiensg Mythrenes à qui Darius l’auoit commife en garde la rendit volontairement auec les châ- seaux 8: trefors de fou Mail’tre. Les Perles qui s’elloient farinez de la deffaite du Granic, commandez par Memnon s’ell01ent allez iettefi dedans la ville de Milet. O . Le Roy quittant la ville de Safdls , alla tout i "i w i chaudrmces’

bhaud’ëmènr: x le mettre Grand. le fiege deuantMilét. Liv. Les il. ,Perfes fugitifs auoient trouu’e’ la ville tres bien garnie d’armes , de munitions , de de ’ tous attirails de guerre :de forte que du com- ’mentement ils foullenoienttons les allants , de" le defendoient vertueufement. Mais quand ils turent confideré l’opiniallreté du vainqueur: la fureur des allants , les attaques durantes fans intermiliion : que fans Celle des hommes frais leur venoient furies bras : qu’ils n’auoient au- cune efperance de fecours , ny de rafraichille- ment , a: que tout le pays leur elloit ennemy; ingeans par tant de choies leur foiblelïe , ils re- relurent de s’enfuir: De forte qu’vne muid: dé. pt. . logeansala fontdme ils defemparerent laville. fine de Le iour venu, les habitans portans des rameaux Muet a; en leurs mainsl . , forcirent . . au deuantenclin du Roy 84 bandoit, [e rendirent.AleXandre les receut à mercy , 8: "5° 43 ennoyant des troupes apres les Perles qui s’en- Perla! fuyoient, il y en eut tout plein de tuez , 8e ceux ’ qui furent pris furent tous vendus comme cf; dans;Q Le gros.auec - Memnon- * ’le reliraI dedans la Vllle de Halicarnalle en la Cariur Alexandre nVOXaut que par Ce premier coup de profperité la fortune fembloit auoir tourné le dos aux Perles , les peuples lainoient fa fortune , 8e les prouinces tomes entieres le venoient rendre a la, voyant qu’il auoit me armée de ruer qui la)! confioit beaucoup 5 8c luy. feruoit fort peum la rompit 5 fors qu’il garda quelque gros vaifq [eaux ronds , qui luy feignoient à cherier les at- tirails si? gaurs : ë les. engins à battre unisse .4 p ,7 - G .. .. sa a rayai" assuma; V i Parce que Darius n’efiant "pas encore En Cam? - pagne , 8: ne luy vOyant pas pontiers aucune armée fur pieds , qui fut au moins en termes - de le venir combattre ; il faifoit ellat cepen- dant de s’en aller rangeant le Ion descelles de la mer toutes les villes 8: les proumces. On eut opinibn ( comme c’elloit’ vn cœur: ui’donnoit tout à la gloire ) qu’en rompant ilon armée de mer . il vouloit oller à les ens a: à luy. meline toute efperance de retraiéle , afin. qu’ellans en pais ennemy performe n’y confli- tuafl fonfalut qu’en fa vertu , 8c que chacunxfe refolull , ou à perir , nua le maintenir parla. viétoire. Et crent- on veritablement que’ce Fut lemefmedellein qui luy fit palTerle Granic , à heure fi indenë , à des gens fatiguez , 8c contre vne puilTanœ fi entiere 8e formidable , afin. qu’ây ans vne riuiere à dos , en telle vn ennemy x pui am, a: nulle efperance de retraite, chacun ’ dedans le defefpoir cofnbatit defefperément, l 8: tafcball de Tanner la vie par la vertu. Men" Memnon dedans HalicarnalTe , où selloient k retirez auec luy les meilleurs hommes de l’ar- I 1)"ny (a mée , 8e toute la fleur des païshd’alle’ntour,’ fortifie voyant qu’Alexandrey tournoit la telle , le re. ,. dans Ha- folnt à s’y defendre , a: y failantles magafins, lîcatnalïc- fortifia la place , 8c la mit en eliat de (appor- ter vn bienlong liege. Cette ville auoit ellé l’ancien fejour des vieux Princes de la Carie, a: elloit remparée de deux forts 8: beaux châ- teaux. Le fiege d’vne telle place , de la refolu- i tian de ceux qui la tenoient ,x pouuoit arreller I 3m grand temps les «(feins d’Alcxandre , a; s

z

Ennemi: vu peule de Grand. l’impetuofité deLI fou V.feu. Il; Car parleur premier coup d’eliay , ils auoient tuaitfubjet de recognoillre que ce n’elloit rien faiét quede’n’oppofer que des hommes à la violence de fun courage , denant lequel rien ne

’ Alexandre voyant les Perles dedans Hall-j carnalleduroit. , a: ingeantlenr , delfefn . . a: l’important. . ce , creut qu’il im ortoit au beaucoup à la ’ gloire ’, fià la nai ante de fcs conquelles î.’ fai- foit voir qu’il ne pouuoit ellre vaincu a: que rien n’clloit pour tenir deuaut fes armes: ne forte que ne voulant lailler. derriere luy choie quelconque pour tefmoin de fou lm uilTance, il le refolut d’allieger 8; d’enlener Halicarnafl’e. ’ "Memnon pour tefmoigner à Darius , con- tre tant-de gensqni letrahill’oient , qu’il luy. feroit tonliOurs ridelle en cette guerre , luy en- noya fa femme 8c les enfans , il croyoit par: cela les auoiemis en [cureté , a: Darius ayant au: bons gages de la fidelité , auec la fufiifan-p ce u’il auoit recognuë en luy par les aérions pa e’e luy mit entre les mains la fupeririten1 dance e toute cette guerre ,8; efcriuit par ton- tes les proninces 8: les villes des bas pays de J’Alie àtous les Gounerneurs , qu’ils enlient à pbe’ir a Memnon. e ’ . En ce: ellat Alexandre failant venir par ruer les attirails à battre 8c lieger villes , s’en vient par terre auec toute fun armée planter deuant Halicarnalle. Mais en chemin faillant. il alloit recueillant toutes les villes qui feren-Ï agirais in «manieur; aléserait-915195 .- 11

’ "roc l’affiche d’ÀIexàndrÈ toutes choies humainement, pour exaucer par ’ tout le bruit de fa clemence particulierement’ îlcar01lf01t les villes Grecques plus que les au- ï tres , donnant forces exemptions , 8c les af- franchilfant de tout point .: Car il ne venoit,’ difoitlil , en Alie ne pour vanger les Grecs des injures des" l’er es , ont affranchir les pen- ples , 8c les tirer de de, ons le joug de la tyran-j nie. Alexandre En fou chemin le vint trouuer vne PrincelTe’ ’ rend la nommé Ada,à qui par droiâ hereditaire appara- Carie à l’heritiere tenoitlla principauté de la Carie , elle adrelfa legitime. . la remonllrance au Roy , le fuppliant de la maintenir en les droiâs , le Roy luy accorda franchement , a: luy allenra fou heritage. Cett; ’ teiullice se .conrtoilie luy acquit tant debien- veillance , que-toutes les villes du païs fe rent dirent à luy , 8: luy ennuyerent leurs Ambalfac fi" des , auec prefens , 8c des couronnes d’or 5 et luy promirent vne volontaire obe’iflance. Le Roy denant Halicarnalle , il fembla que le Ciell’eul’t là mené pour voir difputerrfa for- tune 8c fa vertu , laquelle des deux deuoir auoit: la conduite de fa vie se de Tes a6tions. Veritaa blemenr la vaillance ôt la reputation d’Alexanq ’ site ce des Macedoniens contellans en ce lieu, contre le defefpoir de la refolution des Perles, Il 8: la fage conduite de Memnon , y firent voir tout ce que peut le lugeaient 8c la vertu dans les plus furieux allants , 8: les plus beaux com. bats qui le (gantoient imaginer.Cardifpntant de part 8c d’autre pour le lalut 8c pour la gloire sur enflamme: Les merdeuses 7 15595549

s ’ ’ÎeGrnnd. L I v. Il. roi très-belles attaques , 8c les afliegez de glorieu- r lesVn iour (orties. en fin comme les afliegcz’ ’ faifoienty m ’2’” vne fortie,.Ne0ptolemus Capitaine d’Alexan- à; n cire voulant paroiflre par fou courage , s’ellant muât. auancé iufqu’anx portes de l’ennemy . y fut tué, une, l 8c les MaCedoniens fi bien rembarrez , que fans le Roy qui vint en performe , a; qui fit des merueilles. ’ fou courage, les Perfes mettoient fou ficge en defordre. Les alliegez à la veuë- d’Alexandre fe-retirerent , luy lonna la retrai- te ,8: le lendemain ennoya par vn,’trompetre demander les corps de fies morts aux aliiegez. Les Atheniens qui citoient au fernice des Per- fes, ne furent pas d’anis qu’on les rendit, Memq

nonSur cepourtant les chefs des Perfèsles renuoya.s’alliemblans en. , confeil . mirent en prôpofition ce qui elloit à faire pour la defence de leur ville , pour le fa- llu de leur party ’,- 8: pour leur glbire. Il y auoit au? Jes Perfes deux Capitaines Atheniens, Ep ialtesôe Tralibulus. v Ephialtes en ce confeil voyant bien l’ordre meringue general des affaires d’Afie qui les alloit redui- d’Ephîal- faut à cette neceflité de rigueur de perdre Hali- le? Albe- carnalfe, plullol! que l’ellat de lenrliege , on la "Ë", 9T" [faute de cœur des aliiegez, fe leûa fur les pieds, VËÆÏa: a: plein d’vne relolution generenfe le met à.di- combat. te à l’all’emblée des Perles. , A le voy bien qu’en cette occalion .nous n’a- f- aons faute ny de conduite , ny de courage, f- 6: li les Dieux citoient pour nous , nous n’en *’ deuqns guereSa nasonnemis. La mort de Natal: ’ ’ ’ .G’ iîi; q

, 5’625 Z’Hifloire d’AleÎMndrË 3’,prolemns ,8: l’action d’hier fait bien cognoillr! a, aux Macedqnienàque nous fummes des 11011.14 3, mes auŒbien qu’ x , 8c meilleurs. Mais puis ’, qu’il plaill: à la fortune de prendre les interdis ,, d’Alexandrc 85 le bander iniuflement contre 5, nous. Qu’attendons nous a Nous anone infi- v qu’iCy dans les allants, danssles alarmes tef- "lmmgné la bonté de nos’ courages , 8c dans I” la lin du Jeu , faut-il que nos courages cedent fi à la fortune a Il faut en fin qu’Halicarnalfe dem uienne laproye d’Alexandre,& tombe dans les» a mains. Non l nous ne fçaurions plus tenir?” ” Tournons les yeux’où nous voudrons, qui ’gnous peut fecourir e. Les Maredoniens tien- ” nent la mer , toute la-terre iufques à l’l-lellelïa I À Î" fpont cil aïeux , nos villes fniuent leurparty,’ l ’ ”v a: les cœurs de nos peuples deshauchex par î: leurs artifices leurs carrelles feintes , ils font nonneaux vainqueurs a: conquerans. Et ’» croyez-vous , MelIieurs , que nous ellormez Je ’ ” tant de défaites , puiliions tenir contr’eux. 8c ” garder vue place auec les armes , quine peut 3’ ellre lècournë que du Ciel: Carie ne v0y point v d’armée prelle qui nille venir combattre Ale- p ” xandre .Iny de pui ance humaine , qu’ildoine ” redouter,ny aucune neceliité qui le pnilfe chaf- ” fer d’icv uifque tout ell à luy. Et li donc pour 3’ auoit Ha icarnalfe, il a le tempsfla force , 8c la: ”*re,folutio’n. Quelles-forces auons nous. pour r ” uns cœurs’te font pieCes inuincibles quelles. ” armes aquels vîntes 3 quels murs a quels châ- ” teaux a que la fortune 8c le pouuoir mis en: ” [truble ne damne. me lemmes: - I

vleIG-Mnd. LI V; Il. in; A Et puis vaincus de tant de maux il faudra il l ’ ne ces braues hommes ( dit-il regardant l’af- l’ femme: ) attendentale. coup de la colere du u. vainqueur, a: prennentla loy de fou arogan’Ce. l’ Et ces cœurs qui peuuent tefmoigner leur gran- il dent par la viâoire ou en mourant, le lairront il "ellonlfer dans les murs infenlibles d’vne ville, if a: attendront patiemmentla feroitude , pou- si vans vaincre ou mourir en liberté. Mellieurs , " nous ne [cautions empefcher Alexandre de F. prendre Halicarnalle, nous nous pennons bien, si empefcher d’ellre les prifonniers , a: de deue- "î nir fesefclaues. Nous le nuons bien empef- se: cher d’emporter des viâorres à fa mode a: fans le fang. Et (ie palle outre ) parce que le Ciel af- se (me toujours la Vertu,li nous portons ces cœurs W dont le remarque les glorieux portraiâs fur ü

Peut-euro , li vous m’en croyez , l’empef- ü cheronsvos nous vifagts.bien d’ellre touliours conquerant, y sa s: gala ville d’HalicarnalTe fera la borne de les s: victoires. Car ’quene peut vn genereux delef- u pair a Pour moy ie fuis d’anis que nous allions s: attaquer Alexandre iufqnes dans [es tranchées. se Ouy li vous m’en croyez,nons les yrons com- «c battre iufques dans leur quartier ces plus fiers n que vaillanssMacedoniens. QuOy nous nous «s tiendrons icy prifonniers comme des oifeaux u dans leur cage a 86 nous allons des crieurs , des us bras ,7 8: des efpées, Le temps vent que nousn rendions le change à no’s ennemis , nous anons se allez defenduôc foullenn auec honneur , nô- q tre tour en: genu par la neceliité d’attaquer , z

a G iiij ïto . l’Hg’floire d’alexanàe’ ç, c’ell; à nous à changer cette neceliité en glui-Z u te. Alexandre ell: vu homme , il cherche les n huards, allons-le muter rufques dans fes tran- ,, cubées , a: peut-ellre les Dieux fauorables aux g infles armes voudront que nous [oyons les, u vangeurs de la temcrité, 8c que nos bras (oient n le faim; de l’Afic. Ou’bien s’il faut petit nous ’ ,, perironsen gens de cœur z Mais parce que sa, la vertu peut tout , que tant d’hommes go. 3 lletèux ne me (gemment fournir que des heu- »’renx prefages. Sortons, voyons encore vu fi coup ces ennemis batus , combattons , ba: n’a tons-les encore. Au pis aller , ou nous vaing à crons auec glorre, ou nous mourrons auec hon; neur. Ephîahés La generolité’d’lîphialtes (bruit d’Enthouà fait vue fu- liafme à ce confeil de guerre , Memnon 8e tous. neuf: me les chefs appronuans [on delfein , 8: loüans m" fan courage, luy donnerent la commiflion’ de. l’a fortie , 8c pouuoir d’ordonner de tout. Il choilit deux mille hommes , .moitié defquels ortoient à la mai-n chacun vn flambeau brull , ant,’ les autres mille de bonnes armes , a; tous vue grande relolution. Au palmât du iour, . . r Ephialtes faifant ouurir les portes , il fit fouir "mac . ces deux efcadrons,dontlvnsen courut tordît; detlee, dulbvauxbatt’eries feu des Macedoniens a , , , 8: ,mit dle feu . andrç! par tout 5 a l’antre ayant la telle armée de l l’audace d’Ephialtes, , s’en alla de grande. fureur charger les Macedoniens qui penfoient venir au fecours de leurs machines. En vu moment’, tout fut en feu 8: l’alto: les mille, ’ aies, n

le Gand. LI v. Il. a i6? Âlexandre qui vit ce grand effet, fans perdre jugement , rangea trois trouppes en bataille. vue premiere qui deuoit aller faire telle à la fureur dÏEphialtes , vn autre pour la foufienir, 86 me tierce des plus vaillantes trouppes de Ion armée pour fecourir encore la feeonde , car- i! iugea tres-bien que ce n’efloitl as me petite entreprifed’arrefitrl’impetuofit d’Ephialtes à le voir démarcher , ny l’efeâ: d’vn mediocrc courage. Puis il ordonna d’une quatriefme troupe pour aller au recours de [on trenail, afin d’y efleîndre le feu. Tandis que luy à la telle du premier efcadron , [e vint prefenter à (on ennemy qui fembloit inuincible tant il mat: choit furieufemeùt au combat. Dedans ce grand vacarme les cris de tant de lgens qui combattoient , le feu , l’alarme 86 le on des trompettes faifoient retentir l’air, 8: amplifioient d’horreur les plus vaillans. Aux bateries , les Macedoniens eurent pouuoîr a-j nec vn grand effort qu’ils firent d’en efiein- dre le feu. Mais au lieu oùiE hialtes combat- toitill n’en fut pas aînfi , car Ephialtes grand à: beau , de tout plein d’une genereufe audace, paroifïant non pas efire vn homme qui comba- tott , mais vn foudre quis’eflan oit ,tailloit en pteces , tuoitù tenuerfoit les pluslvaîllans des ennemis. Les Perles de defrus les murs de la ville , auecques force. armes de jet a: grolle: arbalelles. fauoril’eflt En combat , a: fai- foient vu tres-gtand debris dedans les Ma - doniens. En fin furuint Memnon qui n’ayant P85 oublié .Ephialtts, en l’occafion , forcit ac:

. ras l’affiche arma; sans compagne d’vne tus-grolle troupe. de vaillanë hindi" hommes , 81 vint charger les ennemis auec luy; "En Là ; Ephi’altes doublant [on effort a: portant dans les yeux l’effroy de quelque greffe armée, mit en fi grand defordre les Macedoniens qu’ils ,- I: me: A; tournerent le dos , commencerent à luy quit- lexandœ ter l’honneurôz la viëtoire : landaus leur Roy, au de dans le danger fi embarqué qu’il faillit à ce l’a perte fi- Coup a perdre, le nom d’inuincible ,U a; Voir (a hale. fortune mourir dansle berceau. A . g Comme donc la victoire le tournoit pour» Efialtes , il y auoit dedans l’armée de MacedOi- ne certaines vieilles bandes de vieux foldats qui citoient exempts à caufe de l’aage des cor. p ue’es de la guerre , a: mefme n’allaient plus aux occafions. Parmy ces gens anciens y auoit vu k vieil Capitaine nomme Adarchias,qui (ou; (on poil chenu portoit vue jeune vigueur. Ces - yieilles gens voyans leurs Regimens qui s’en- fuyoient , piquez des vifs a: iullts fentimens de E hum l’honneur , prirentles armes, 85 menez par A- Aîhànîen darchias en vnibataillon vigoureux a; bien en en me ordre,viennent au deuant de leurs troupes, a; ’ Pommi- ztançans cette ’jeuneiTe qui faifoit. banqueront? . «au: fa vi- te à l’honneur , la ralliant où la remenant au .3933: combat, ilsrarreilerent court les Halicarnafg

flans.La generéufe a - audace d’Ephialtes elloit di; vgne d’vne meilleure fortune , a; non pas d’vn. plus beau tombeau. ,Sch fiat grofli’dans le danger , il alloitexecutant fa victoire ,p 8c fou- .droyoit tout ce qui tenoit deuant luy. Mais amusa me?! 5599 museuses» même. .

le GrËrtd. LIV. Il. ÎOÎQ îoulut qu’il fut tué. Lors la chance tourna. Les Perles tous delcouragez de la perte d’vn Chef fi genereuk , reflerent fans vigueur , 81 les ’ trouppes de Macedoine redoublans’leur effort, les ennemis faifans retraite; Alexandre les ourfuiuit chargeant toufiours , iufques dedans Les peut. les portes de leur ville. Dans le tumulte les fou; me Macedoniens entroient auec les Perfes .peile- "a"? mefleen la ville .- Quand Alexandre rendu fa. geipar le combat palle , 8c ne in cant pas à propos d’en entreprendre tant à la gais , fit (on. ner la retraite , a: remmena les gens qu’ilelloit

defiaA» Apres vunui&. fi genereuat deiTein V I mis à néant par comme"; la fortune: Memnon 8e les Satrapes, 8c autres en confeil Capitaines de Darius qui eiloient dans Hali- d’abâdopa car-mile , iugerent qu’il falloit abandonner la "a Ha"- ville , a: non par vne vaine opiniallreté con- Ïmaqc’ fommer inutilement àla defendre, les hommes, K; le temps a: l’argent qui feruiroient vn iour ail- ü leurs , auŒ bien la falloit-il perdre : Et puis la g , guerre ayant à prendre traiâ ce n’efioitlpas à «i t wne ville qu’il fe falloit deformais attacher, "l carl’eiiat des affaires efioit tel a: telle la con- pp i timon des parties 8: l’humeur des deux Rois, fi que qui auroit la vi&bire auroit tout , il le pr’e- p paroit-am delTein dans le confeil de la fortu- fi ne ., dans la grandeur duquel tant de petites 8e a premieres entreprifes s’yroient vn iour com- l ’ . fommant. Darius dans le cœur de les Eflats 4 mettoit fur pieds vne telle puifTance , que , où n elle accableroit puiflamment Alexandre , a: p reparerOit tous les maux panez , oufi I( ce que tu

"168 I’Hifloirê J’aimerai? ç", les Dieux trqp iuites ne fouffriroient iamais X nelle venoit a petit elle-mefme,ce feront pour ,, neant qu’ils auuroient couferué auec vn (mg. ,, fi cher ces inutiles pierres. lis auroient tuf- ,), quesla fait c’e qu’ils auoient deu 8e fatisfait vu à leur honneur. Il fallait en perdant ce peu a, s’employer putiiamment a la conferuation du a tout , recouvrer en gros ce qu’on leur oflou: , en detaxl. La mauuaife conduite , 8: les bons ,’ confeils negligez , les auoient plongez dans. ” ces ’maux. On ne s’en pouuoit plus parer... " mais on les pouuoit .reparer. Si comme Mem- ” non auoit confeillé on eull: dés la naiIl’ance dru ” deflein d’Alexandre accablé [on pais du far- ” deau de la guerre. Il n’euil pas eu l’audva. ” d’attaquer auec rien vn (i paillant Empire , a: .” de cheüfvaflalôç tributaire , venir donner la ” loy à fou Seigneur, 8c c’ellqi’t donc à la naiifan-. 2 ce qu’il falloit eûoulfer cette audace , se non. pas en fe defendant (implement comme d’vn ” tuile ennemy luy une: prendre force pour en. ” venir au pair auec Darius ’, 8: mettre fon Euh, ” ire en compromis. Mais la faute elioit faire; ’.’ ilfalloitfonger à la reparer. Et puis ue les. 1:: maux ne (ont pas maux tout à fait qui e’peu- uent guerir, 8: dont vn bien eut renaiilre.C’é-I "e ” toit eux que te ardoit cettegloire. Mais pour y,. ” trauailler-pui amment,ils deuoient quitter cet- ” te prifon , lainer ces pierres aux Maeedoniens, ” leur donner l’Alie pour exil , a: leur porter la. -” guerre iniques enleur pays. Fai’fans cela oom- ” me il falloit,toutle made verroit vn iour, qu’ils ” suraigus 42135? 4:15. 9251!! sur. Irlandais-us a à:

z"

hon pas laiii’éle des conquellesbâtai. à Alexandre.Li V. i’ Il. Sur cette refolution les Perfes mirent dans le Chaileau d’HalicarnaiTe de bons hommes en Les Perte"? garnifOn auec force auitaillemens 8c muni- 353’113? p rions pour la garder a; s’y defendre. Eux for- gêna; 7 tirent d’HalicarnalÎe , 8c iemmenans auec eux 4 tout ce qu’ils auoient d’armes, d’or g d’argent a: de biens , fe retirent en l’Ivile de Co. n 4 Le lendemain le Roy tronuant la ville aban- nanar; donnée ,’ la fit rafer , a: fit entourer le chailean l’a fait rag ’d’vne forte mur aille 8c d’vn folié. [en De la donnant le largeà fes delfeins , il en- noyai-es Capitaines auec partie de fan armée, ËYS pour fubiuguer les peuples de toutes les mat. ohes d’alentour, ce qu’ils executerent, rangeans fouz fan obeilfance tous les peuples , iufques à la haute Phrigie,8r entretindrent toufiours leur armée de leurs oonqueiles , de aux defpens des ennemis. Luy , ayant fubjugué tous les pays le long des colles de la mer iniques en Cilicie , alla fiegea les Marmariens. Ces Marmariens efloient gens furies confins Simple-5 dela Lycie , qui auoient vne grande roche de- Marmariëg dans laquelle ils habitoient plufieurs milliers dans leur; d’hommes , tant elle efloit fpatieufe St ample, "il": vu iour comme Alexandre paifoit. chemins les Marmariens vindrent charger fur la queuë de Tes troupes , où aptes auoit tué tout plein d’hommes , ils en enleuerent quantité d’autres, auec force butins qu’ils emmenerent dans leur ’ roche. Alexandre ne vouloit pas que les pe- 1 tires chofes mefmes luy refifialient , où il al- 191.5 de la vaillance: En; tresseuses de sur. l

ne ’ - Z’Hifloirt fulminât: bas pour fou ’courage , se ces Marmariens é! fioient tenus pour vaillans hommes: il alla met; tre le fiege deuant leur roche. Eux le .delfendiâ . rent d’abord fort vaillamment ,À 8e creurent qu’en tefmoignant de la refifiance , le Roy ne viendroit pas confom mer [on temps en vu hege plein de difiiculté 8c de nulle gloire. , Mais comme ils virent qu’Alexandre ioiioit a à bon jeu bon argent . a; que leur roche n’ei’toit a pas à l’efpreuue de f a vertu. Lors entrant en

x g confeil , les plus anciens d’entr’eux leur con- feillerent de ceder à la force , 8e défe rendre à la necellité : leur place n’eiloit pas tenable : ils feroient beaucoup mieux en obeiifans au vain. queur de faire leur appointement auecques luy- aux meilleures côditions qu’ils pourroient, ne de (e perdre eux-mefmes par vne folle temcrité. Les jeunes gens n’approuuoient pas se con- feil, ils citoient refolus-de perirtous , 8: de per- te tire les pies auec la liberté de leur pays. Et - y’rmr’es fur ce prirent entr’eux vne refolution digne de bruant . ignaler vn furieux defefpom Ils le delibere- remplage,efcfpercz rent de tuer tous chacun rfa femme. . a; [es. en;- femmes, fans,& tous les vieilles gens.& puis qu’à la pre-j CPFBM a! miere nuiâ qu’ils auroient fauorable, a: qui ra.- flc’ua’d” toit allez obfcure , ils fouiroient les armes à la ’ ’ main , 8: paliant àtrauers les ennemis , ou fe- - raient quelque grand effet,ou le retireroient,8c pour le moins fe [auneroient dans les môtagnes. Sur cette refolution tous les Marmariens le preparerent chacun chez foy de faire fefiiu à fa r famille , boire d’autant, faire grand chere , 8a - Puis fâcfiêfï frustres g SEËEEÊ a. ès les usine!

V toma. L1 v. Il; in purs à leur defefpoir. Mais quand (e vintan paîtra: de l’occafion, a: qu’ils enuifagerent Cet-g te aâion de prés , elle leur fembla par trop ia- humainet Ils trouuoientbon le defef oit. Auf- fi trouuerent-ils qu’il eiloit iufie qu’ils gardai? (eut leurs mains incoul ables de tant de meur- tres , 8c impollu’e’s du 18mg des leurs. Ils aduiq ferent qu’il valloit mieux mettre le feu , il exe- cuteroit leur deifein . a: puriËetoit leur peché. Ils mirent donc le feu, de brullerent chacun areau: dans fa maifon , fa femme , (es enfans, fou pe- gent au te , ,8: tout fou fang. Et puis faifans (ortie en 133;.” ros pendant l’obfcurité de la nuiâ . ils trauer- ’ fuient les ennemis , a: fe (aunerent dans les montagnes.Memnonaz les Capitaines l ., de Darius fortin d’HalicarnalTe retirez en l’ifle de Co , Darius fit tenir à Memnon force argent , des Coma, millions tres-amples , a: l’intendance generale de toute cette guerre. Memnon auec l’argent du Roy fit vn armement tres-puiiiant , 8c com- mença la guerre , tant par mer que par terre: a: ayant equippé trois cens galeres , defcendit en "(le deC io de l’enleua. Puis defcendant en l’lfle de Lesbos , il prit d’emblée les villes d’AntiITe , Pyrre a: Ereife ,8: Metymne qui [a fit battre. La place efloit grande, puilÏame ,8: bien fournie de toutes chofes pour la guerre. Aufli Memnon y fut long-temps , a: perdit à ce fiege quantité d’hommes , mais ala fin il la prit’ De forte parque le bruit airant. des executions i que "emmi fai. pond. En; Memnon, courant par tout, la pluspart des guettera

, ’ÏiHifloire (fainéantât? à Grèce, ifles Cyclades ennoyyerent versluy , a: le infini P°mlïdï- groflillant qu’auec cette grande’flore il s’en de: uertir uoit aller faire defcente en Pille de Negrepont, dîme» toutes les-villes Grecques grandemët effrayées, ceux des Grecs qui fauorifoient le party des Perfes , comme les Lacedemoniens 8c quelques autresfèmirent à leuer la telle , 8: reprendre efperance de voir bien.toll.la Grece dans quel: que remuëment nouueau. V I ’ , Memnon de qui la hardieife 8e l’entreprifè auoit fait naifire ce chargement , n’ef arguoit rien pour augmenter le ’feu de la diuid’on con. tre Alexandre : Car à force d’argent il gagnoit les efprits, les villes 8; les Communautez , 8c: follicitoit le pays en gros à vouloir fuiure [es efperances , 8: prendre part à la fortune du Roy de Perfe, a: non pas fuiure celle d’Alea xandre, qui fous vn mafque de liberté auoit rendu la Grece efclaue. Les Roys des Perles auoient bien mieux entretenu la Grece en les franchifes , a; l’y conferueroient: Et de fait Alexandre n’intereifoit les Grecs en fa querel- le,qu’afin qu’ils luy aidalTent a ruiner Darius,8; s’emparer luy -mefme de l’Empire , duquel . quand il feroit Seigneur,quelle raifon les Grecs auoient-ils d’efperer qu’il ne vouluil airerait: aufli bien la Grec: , luy qui defia le vantoit de vouloirvôc pouuoit dire Seigneur de tout le

monde.Mais fortune ’ne ’vouloit pas que la profpèa’ .rité de Darius montail plus haut, ny que M em- non l’y fertüü plus long-temps. Car toute l’Ifld r si: germanisas: P35 MSŒESPaÉQFIŒC il tour- 2935

le Grand. LIV. Il; Il; hoir la telle vers Mitilene qu’il la renfer- huoit de tranchées. qu’il bêtifioit des forts pour g; méfia commander la ville , &qu’il s’en alloit te en- dans feu ter toute la mer , alors qu’il relenolt ain des Pli" 81W. fuperbes deffeins , il luy prit vne maladie dont 2:5" «la il mourut , a: par fa mort les affaires de Darius un: fe virent de ce collé la tout à plat ruinées . Memnon mort Autofradates a; Farnabazus filsde la fœur de Darius, àqui Memnon moira tant auoit lailTé la fuperintendance de Ton ar- mée , a; de toute la guerre trauailloit couraa genfement au fiege commencé, 8c en attendant; V nouueaux mandements de Darius prefla fi bien les Mitilenæans qu’ils le mirent d’eux mefmes à compofition a; offrirent l’obtiiiance , proa mettant qu’ils tenuerferoient 8: briferoient les fiatuës d’Alexandre qu’ils auoient efleuées -, à condition-que les trouppes eilrangeres , que par le. traité d’alliance Alexandre leur auoit prellées , feroientrenuoyées auec (cureté , tu: demeureroient alliez de Darius , ô: liroient cpânpris dans la paix faite auec luy par Antalfi * c1 as. FarnMusqui ne vouloit pas confommèt fou temps au fiege d’vne ville tout: feule,les rez Cent a cette com pofitiOn , et encore à la charge que les tables feroient brifées dedans lefquel- les l’alliance d’entre Alexandreiât. eux elloit grâuée,& qu’ils rappelleroient leurs bannis. La capitulation faire Farnabafus 8c Autofradates entrerent dedans Müllene’, y mirent garnifon, a: y commirent pour Gouuerneur Lycomedes Rhodien. Puis mirent la gille en cqrs à rag: -l

n 4 L’Hiyl. Éditer. le Grand. LIV. Il. l çon , 8: tous les habitans pour telle, ô: ellabli-Ï rent pour Tyran fur les Mitileneans Dyogenes. l’vn des bannis de leur ville. De n Farnabafus auec toute fou armée nauale pall’a dans la Lycie traînant aptes luy force troupes eflrangeres. Autofrad ates s’en alla banquetant toutes les ’ Illes de. cette mer. Pendant quoy Darius en- noya Thymondas fils de Mentor pour prendre de Farnabafus les bandeseilrangeres , 8: à Farnabafus donna les! charges qu’auoit Mema

tien.Farnabafus » rèmit les forces eilrangeres "en- tre les mains deThimondas,& retourna ioindre’ «Autofradatcs , où s’eflans concertez enfemble, ils ennoyerent Datames vers les ifles Cyclades: eux auec cent vailleaux paiferent à Tenedbs. La cllans entrez to t d’abord dedans le Havre Boreal ils c0mmand rent aux Infulaires qu’ils enlient à celfer le traitté d’alliance qu’ils a. noient auec Alexandre 8: les Grecs r, à: qu’ils entraffent’dans la paix faire par Antalcidas a- uec Darius. Les Tenediens eliimoient bien plus l’alliance auec Alexandre , mais leurs af- faires elioient en tel efiat qu’il leur falloit ployer ou rompre. -Car Hegelochus Capitaine d’Alexandre auoit bien les Commillions pour faire vn armement nouueau , 8: toutefois parce qu’iln’auoitencore aucune armée prelle ont les venir dégager, ils furent contraints d’obeir.

Fin du [trend Liure’ tiré de Diodorg gidien , (à autres.

les COMMENCE. ’ L’ H I S T O I R E D E av I N T v s DCVRTIVAS si me le troificfmc Liure , dont les Ç deux premiers, font perdus; qui a fait que fou Hilloire court [bus le nom de 51.ng ment:

’QYIN’I’E ’CVRSE,’ ALEXANDRE. ov- W LE VGR AND». LIVRE TROISIIESMEKI.’

F des EMIER 501500 7R5: ’ s o M M a I R la.

s à Lexiandrtrapru ordre mir ’ aux afiire: de la hydre? Tamplailie , wz’entprendre k la caille de Celenerflue le: Terfi’r auoient «Émilienne? , pui: en rei- frit!!! raderez (muflier: 11-29153

flambant le: wallon: de trauuer Darius,i ni ’ pour cr rune bataille muid" 4th luy le dzflëfent de lagune entreprifè. Il entre en la Frigie , (9o s’empare de la «ville de Gordie capitale du p4)»: , où il couppe ce .fimeux nœud Gardien. IZ’l. rPuis ne 1:04.- (12421:?th la. mon de, memnanqui la] fiifiit la guerre en Grec: , toufiours re- cherchant Darius , il paumait aux raflai- . tu qu’il y auoit lai 173e denier: la]. IV.’Ddriur entendq le m1134: de M ama- wn entreprend la conduite de f): guerre en perfinne, (9o mien: camper «mafia armée effiauucntalzle , à laquelle il fiait fiiremontre dupe: ale-Babylone. V. Fait ’ mourir Charidemurl’Athenien , qui la] Ëldfmoit trop-librement 14 fuperfluité de . [et troupper , au prend courage fier nm finage. V1. Ordre pompeux des armes Kayak: de; Ttrfèr quand le: Roy: mar- chent. Et ordre militaire (21151511: lin: famé: Met-Weimar: i *

’ l H fil. - 118 ’L’Hifl. dMlexÂndre, I: Grand;

qznxaynn 1; 3414201; TANT. comme 1m torrent tous le; pas dû En) de, Baffe, les: Jeux Rois Alexandre, à 1134: (in; s’adonnent l’rwx fin l’autre , Ù repurent à fi danger bataille pour "hui: 1m leur gnan. ’ I. .- . , ’ ’ V n ce tçmps Alexandre ayant; ’Alexindre ’ I; ennoyé Chaude? auec de l’arc s’empafe 3 f, ’ .’ gent au Peloponefç pour y leucl’s 322;»;an l a dcs troupes , aptes apoît mis or-

. un. à" c! (in: aux affaira de Lycie 8! de. ’ Dam hilie, s’en alla planter (on armée deuant: la vi le dc Cælçnès. Morfle fleuue Mafia fa,- 4 .mcux (laps les fabuleufcs poëfics des Grecs miroit au tuners de la fille. Sa (cure: qui e13 fgn-lapoinâç d’vnc moqtagnç venant à choir, contra vdrochqr fait vu grand bruit , 8c [a vq l«paradant a les champs d’alentour, qui (on: touàarrou cz de (es eaux. Et leur couleur femblable àlà cdulçur dçs eaux de la, mer cab. I me , (il celle qui adonnélîçu aux aïeul-anges! des Poëtçs ,’càr ils dirent que les Nymphes tranfportées de l’amant de cc beau fleuue , ont l eflcu leur [ajour (a: ce rocher. Or ce fleu- uc qui dans la ville garde Ton. nom 93e MW fia , on l’appelle Lycus à la campagne où il:

quinte Cade. L I v. 111. ’11; Porte fes eaux d’vn cours bien Plus impe-

Donc Alexandre ayant trouué la ville ahan-Ï donnéetueux. entra dedans , a: refolu d’auoir. laq Roc. que que les Perles tenoient. Il ennoya vers eux vu trom me leur faire entendre qu’ils enflent à le ren re, ou qu’il les traiteroit à toute forte de rigueurs. Eux firent monter le trom erre fur vne tour extrêmement haute a: bien être, i a: luy firent de là confiderer leur ferret-elle , 6: puis le renuoyerent vers Alexandre luy dire, qu’eux 8e luy faifoient vn iugement bien diffa rent de leur place , ils fe tenoient ires-affairez u’on ne la prendroit pas. Maistoufiours clicha. ce choie bien refoluë quoy qui peut arriver Qu’ils mouroient tous en gens de bien. En fin Reçu 1a pourtant preffez du fiege, 8e combatus’de tou- have à v ses les incommoditez de la guerre , ils deman- Gentils: derent tréue de lointaine iours , au bout dcf- mm quels ils (e rendroient fi Darius ne fe puren- t’oit "pour les feeourir z aufli toi! letemps ex- ire’ voyans que Dariusne com pommoit point ils fe remirent entre les mains du Roy. Là;vindrent des Ambafladeurs au Roy de la fart des Atheniens , qui demandoient qu’on eur rendiflles prifonniers ai auoient elle pris fur le Granic. Le Roy leur r t refpondre que la. , finette de Perle diane finie, il feroit rendre aux eurs , a: Ceux là 8e les autres Grecs. » Cependant Alexandre efloit en grand fou- Chu’ cy de Darius , quil fçauont bien n auoxr pas Darius encore pallié l’Eufrate : de forte qu’il allem- l Mai: des grouppes. ,. de tous. cofiez,voul-ant. , . euh: ahan: H iiij

n ne l’Hi . d’AIedere le Gand; donner à. la ortune l’énoncmët de cettuguêriië,’l &rifquer en vn (cul coup de’hazard toute fa puillance à la fois. Son armée-efioit alors en Frigic , pais plein de villages a: de villes, dans l’ancienne Gordie iadis la noble ville du Ray Mydas mon la capitale. Le long de cette ville palle le fleuue Sangarius, elle cil une iullemêe dans le milieu d’entre les deux mers de Pour: 8: de Cilicic. L’Afie el’t plus efiroite en ceten- droiâ qu’en pas vn autre , à caufe de ces deux mers qui la retreciflent , 8; qui s’entretienq droient n’efioit vne petit cf ace de terre qui les, fepare : de forte qu’il [un le à la voir que ce ne fait qu’vnç Ifle. Reçoit la Alexandre ayant]: ville réduite , entra de; Ville de dans le Temple de Iupiter. Là il vit le harnois :5154!an auec lequel fe tiroit le car-tolle de’Gordinusil ’ a -"gll°’- ere ’de.Midas , aulIi peu fomptueux que les. gantois communs des laboureurs. Ce qu’il 3-. noir de rare , c’efi qu’il efloit ployé de fortq u’on n’en pouuoit trouuer le bout: les habitans. iroient que qui le trouueroit , les deflinées luy promettoient l’Em pire de l’Afie.Cela luy fit en... nie que la proPhetie s’accomplifi en luy. Le Roy efloît à l’heure accompagné d’vnc troupe infinie de Frigiens 8e de Macedoniens , à qui le cœur battoit , de Voir ce qu’il entreprenoit de faire, 8: la plus grand part s’efizonnoient de l’af- , felirance qu’il auoit : Car les nœuds citoient; tellement moflez , qu’il n’y auoit point d’yeux, ny de difcours qui en peufl deuiner le boutie- Roy fe trouuant engagé , eut peur s’il n’en ve- ’ uoit à bout qu’on en fifi: vn mauuais prefagc z d ç

Daim Curfe.LI V. HL ne forte qu’ayant long-temps difputé contre ces en e14. v lacqs: N’importe,dit-il,comment on le dénoue, ni?” a?" a: couppant tous ces embarras auec fou efpe’e,il cm accomplit ou éluda la prophetie de l’oracle. 1", D e là refolu de trouuer Darius ou qu’il peull: Met Mère élire , ne voulant rien lailTer derriere luy qui le à la guerre peuli trauerfer .- il ennoya Amfoterus auec vne de Grec: armée fur les colles de l’Hellefpont. Et àHe- contre elochus deliura d’autres troupes , afin qu’il al- mmmm ail chalTer , s’il pouuoit des illes de Lesbos, de, Chic ,’ a: de Co les garnirons des ennemis , a: cinq cens talens pour leur guerre qu’il leur fit deliurer. Et fix cens qu’il fit ennoyer à Antipa- -ter , 8e autres qui elioient demeurez à la gar- de des villes Grec ues, 8: pour garder l’Hellef- pont , il prili de clies confederez vne armée na- uale , car il ne (gainoit pas encore que Memnon glial: mort, contre lequel tous (es defieins ban- doient, (çachant fort bien que pourueu qu’il ne luy taillal’t point de befogne , il feroit fes affai- res d’ailleursà (on (cubait. Sauces projets il arriua à la ville d’Ancire, où ayant fait faire la montre à fou armée , il entra dedans la Paflagonie. il auoit joint auec [es troup es les Encres, dont quelques-vus tien- nent que es Venitiens (ont defcendus, il enleua, tout le pays , a; pril’t de bons ofisges , 8: a leur ’ prier-e leur remit le tribut qu’ils auoient appris de payer aux Perlesl puis fit Calas Gouverneur du pays. Luy prenant de nouuelles. trogppes qui efioient arriuées de Macedoine par a en

Çapadoce.Max: Darius ayant entendu- . la mon de M61 1V-

in rififi. ÆAlexandre le Grand, "en!!!" Inon , 8e l’ayant relientie comme la raifon id 33;??3’ vouloit , quittant toute autre forte d’efperance, "filas; fe refolut de donner bataille en pqrfonne : car: même a: il condamnoit tout ce que (es Lieutenans a- conduire noient fai& a iugeant que”la pluspart auoient (agame, en faute de conduite , a: qu’à tous la fortune a- uoit manqué. Doncques venant camper au- Vîët cIm- pres de Babylone , pour échaufier (on. C’œm’â gegl’îésde, cette guerre , il voulut voir toutes les forces ’ 1mm deuantluy , de fermant vu efpace qui pouuoit A tenir dis; mille hommes en bataille ,’ il fit com; me Xerxes la monllre, generale de (on armée. Les troupes depuis le poinét du iour iufqu’a la nuit paillèrent dedans ce petit ’champ de batail- le , felon les roolles , 8c delà s’alloient refpang dam: parles campagnes de Mefoporamie gens de chenalaç gens de ied vne multitude prefa que innumerable , e iant encore plus grande en apparence qu’elle n’efloit en nombre. Et fait M. Il y auoit cent mille Perfes, entre lefquels y. n, même 3 auoittrente mille chenaux , il y. auoit dix mille. (on ganta. chenaux Medes , 8e cinquante mille hommes de pied. Deux mille chenaux Baêtrians armez; . de haches de de petits boucliers , talloient fui- uis de du; mille hommes de pied armez de mclï.

Les Armeniens auoient ennoyé quarante mille hommes de pied &ç (cpt mille Chenaux. de. reputation. Les Hircaniens , l’vn des braues. . peuples d’entre routes ces nations , fournir- me.oient fix mille hommes de chenal.u Les Der- .bices fourmilloient quarante mille hommes de pied. . dont une partie citoient armez de hale;

915m Carfi. L I v. I I I. ’ sa; bardes , les autres n’auoient que des ballons brilliez par le bout, fuiuis encore de deux mille’ [chenaux de mefme nation. De la mer Cafpie tfioit venuë vne trouppe de huiâ millehom- mes de pied 8; de deux cens chenaux , 8: auec eux choient deux mille hommes de pied 80 quatre mille chenaux de certaines contrées’in- cogneuës de l’A lie. A ces trouppes efioient jaïnas trente mille hommes Grecs toute jeu- nielle braue que Darius entretenoit fa folde. . Car on auoit fi bali: que l’on ne pouuoit pas at- tendre les Arrachofians , Segodians , Indiens, l de autres habitans dela mer rouge , defquels les l noms elloient incognus à Darius mefme. D o N c ce qui luy manquoit le moins, c’é- V. raient des hommes, 8: la multitude ellrange de peuple qu’il voyoitlà deuant les yeux , le rem- , plilToit d’vne ioye incroyable , a: luy faifoit gro (lit le cœur: de forte que l’es courtifans luy enflans l’efprit de la vanité trop ordinaire chez les. Princes, le tournant vers Charidemus Athe- F . nien , homme ni fçauoit bien le meuler de la té de ces guerre,- a:. qui . e oit .ennemy . d’Alerandre,d’an-Nt vani- tout; a. tant que les Atheniens l’auoient bann par (on ramenaient çommandement , il le mit à l’entretenir , 8: luy Chîï’dc’. demandafi ces forces n’elioient pas fuilifantes am”. pour palier fur le ventre de l’ennemy.Charide- mus ne r: l’ouuenant’ pas allez quelle elioit: [a condition , a: que le Roy citoit glorieux , luy ’ repart : Vous neferita pas , peutelirc , bien- p aire, Roy ,que l’on vous diflla verité , 8c vous i la demandez. Et pourtant fi ie ne vous la dis ’9 aujvourd’hny , ie ne eroy pas la pouuoigüte me il:

’154.IN HEM. d’Alexandre le Grand; Qgî luy autrefois. Ce grand equippage de guerre , de immetml’rce rand eh’aos d’hommes . tirez de toutes les- libremen la vanité i contrées de l’Orient , pourroient bien faire - de les trou- peut a vos voifins. Ce n’eft que pourpre , tout P32 reluit d’or , tant d’armes 8; tant de richelles fonthonte- à la beauté du iour , &qui ne l’au- ;, toit veu , nele pourroit iamais imaginer. On fi vous verrez vn de ces iours la bataille des Ma- » cedomens , qui n’a veritablementny efclat ny. belles armes : Mais vous verrez des hommes, ,, forts , 8e des bataillons vigoureux , faifans vu corps d’armée de mefme , qui teilleur inuinci- i’)fi able i talange. Vous verrez des gens en bon ors- dre , qui portent leur bois en bon lieu , 8e qui. :pfîauent fort bien comment il faut au momdre ,’ inc d’œîldeleur chef ,auancer , fuiure les cm" » feignes, maintenir leurs rangs. Ils entendenq , tous les commandemens , de les fimples fol- dats fgauenr aufiibien que les Capitaines mefi mes , comment 1l faut attaquer , enfermer, Icourir , de. faire front. de tous nenflez 8: bien 3’i rendre .combat. . Et ne croyez pas qu’ils (oient- gens qui combattent pour de l’argent , il’faut . que vous fçachiez quec’eli la pauureté qui inf- ’SI ques icyv les a maintenusa ena cette grande. du: . ” cipline. Ce font tous hommes de fatigue qui . ” couchent fur la terre , qui apprefiem eux,mef- ” mes leur manger en fax ant faâion , 8; ne dot- 3’ ment pas lanuiâ toute entiere. Au relie pen- ” feriez vous de faire à coups de fonde 8c. de. ” ballons bruflez. par le bout , la caualerieThefi- ” falienne . les Acarnaniens , 8: les Ætoliens qui. ” (ont prudences mainqibles. litant quevoufi

Quinte Carfe. L I V. 1H. 326 (tutoyez querir du fecours dedans ces rênes-là. « Euuoyez y moy tout cet or de cet argent d’inu- ” tile apparence ,6: m’;n tirez des hommesôt ” despfoldats : Ces gens la ferontl’appuy de vô- ’: tre grandeur , 8: le ciment de voûte Empirp. D A a. 1 v s auoit vn efprit douxat traita- ble , horfmis que fourrent la fortune corrompt q aoûte nature. Et de fait s’ellant offenfé de cet- h 93m” te verité,il ennoyafaire afiommer Charidemus, khan": (on fuppliant , (on holie , 8: quiluy donnoit vu confeil grandement fruâueux a: (age, Cha- ridemus qui en cette extremite’ mefme ne (gent pas Oublier la liberté , dit : i’ay tout prefi qui vangera ma mort. Celuy contre lequel ie vous et donne confeil vous chafiiera luy.mefme de l’a- tr noir mefprife’. Et vous que la licence ce la gram" deur ont fifoud sin changé , vous feruirezd’e- si xemple vn iour , que quand les hommes vne Charme; fois le font abandonnez au vent de la fortune, mus en ils abandonnent la nature. Et comme il crioit fiw’aé’ïi ces paroles on luy coupa la gorge. Le Roy s’en (affixal-i repentit apres,mais tropitard, à côfefiant qu’il 1m", ’ auoit dit la verité , luy fitdonner la fepulture. il ’ Darius auoit Thimo’ndas fils de Mentor, jeune homme d’entreprife , auquel il comman- da de prendre delliaïnabafus les trouppes é- trangeres qu’il commandoit , 8: qu’il chimoit grandement , our s’en leruir en cette guerre: Et à Farnabafus qui envi: fils de fa faur,il bail- . la les charges qu’auoît Memnon. Il auoit donc de gratis foin gs en [on ame , a: l’importance de fes affaires le trauailloit,mefme en dormit:8ça-I t uoit, fi c’efl foiblelie, ou polir; aine pour ez.

x

h

141:5 rififi. d’dlrâtdndre I e grand, l foy les prefage’s des choies à venir. .Il luy fifi; aduis en longeant qu’il voyoit le camp d’AIe- v xandre tout en feu ,- 8c peu aptes qu’on luy pre- fautoit Alexandre veliu du inerme habit que luy portoit le iour qu’il fut couronné ROy. A- lexandre , Celuy fembla, ailoit tout au trauers de Babylone , de qu’en lm il s’eftOit énan’oliy’ deuant (es yeux. Les deuins fur ce fange luy finies trauailloientl’efprit. Les vns difoient que c’é. prend bon toit vu bon fouge. Le camp des ennemis auoit augure bruflé , Alexandre auoit quitté la robe Roya- d’vn fon- l le , 8e s’efioit produit en habit commun à la se. Perfienne. Les autresren iugeoient autrement. Le camp des Mattdoniens luy auoit paru toutà refplandillant ; pref age de fplèndeur pour Ale- xandre , se témoignage tres- clair. , qu’il deuoir occuper le Royaume d’Alie , veu qu’il portoit autre cela le mefme habit que portoit Darius .lors qu’on le fit Roy. On deterroit encore à ce propos les vieilles propheties (ic’ell: l’ordinaire dans les grandes anxietez. ) On ramenoit enjeu que Darius au commencement qu’il futiRo’y. , auoit ollé le fourreau de [on coutelas , fait à la Perfienne, pour y en mettre vu à la Gfeque , de qu’aulii- me les denim auoient dit que l’Emp’ire’deuoir palier iceux defquels il imitoit les armes. Et pourtant Derius tres-fatisfaiét , 8e des ,deuins" v 8e des bruits qui couroient touchant fou fouge, fit aduancer (on armée vers l’Euphrate. Voicy ’ comme en vicient les anciens Perles. Y l. ’ Q v A N n le Soleil elloit leue’, 8e quele iour sfisis aise and» la trameuse faussât des: le

J v mine (ferlé. L Î V. Il l. il: logis du Roy , a fur la tente s’arboroit l’ima. ordre a; ge du Spleil emballée en aillai , que tout le gerbait: monde pouuoit voir , de vmcy l’ordre que te- limnée

uoitPremier (on marchoit armée. le feu facré StPaficfl eternel que ’ l’on portoit’fur des autels d’argent, les Mages l’accompagnoient chamans des Hymnes à la mode de leur pays. Trois cens foirante 8c cinq jeunes hommes velius d’azur , reprefentans les 1 trois cens foirante 8e cinq iours de l’année fui- uoient les Mages. Et puis ruinoit lechariotfa-Ï cré à Iupiter , traîné par des chenaux blancs, que ruinoit lécheual blanc du Soleil d’vne ex- treme grandeur. Ceux qui conduiroient les p chenaux citoient velins :de robes blanches , 8C o portoient en leurs mains des verges d’or. Tout ce grand équipage eiloit fuiui de la caualerie de douze nations toutes diferentes de meurs a;

deCeux langages. qui marchoient , après citoient dix mil; le hommes que les Perles appelloient immorg tels , les plus richement equippez de toute l’ar-’ mée des barbares. Ils’portoient à leur col des chaînes d’or , des robés rayées d’or , a: des ea’-, faques à manches pendantes brodées de er-’ les. Vn peu loin de ceuxJà s’acheminoxent uinze mille hommes qu’on appelloitlles cou- ms du Roy. Pour cette troupe ils parodioient- plufioli des femmes bien ’parées que des hom. mes armez. Ceux qui [binoient apres s’appel- Ioient Dorifores l, qui gardoient le manteau du Roy, Ils cheminoient deuant [on chariot , der- fus lequel ledit Roy pargilïgit ellepé. Les deux,

328 L’Hifl. d’Alexandre le 613ml, et ’ flancs de fou charior citoient armez de dans; ,fiatuës de pied a: demy d’or , l’vne efiqit de la paix , 8e l’autre de la guerre, 8c vn aigle d’or au milieu qui portoit les aifles eflzenduës. Le Roy efloit paré ’auec vne fuperfluité grande,fon faye de pourpre , rayé de toile (l’ai-a gent , a: fa cafaque de toile d’or dam afce’e deli- gures d’auteurs encores d’or, qui s’entrebeque-I toient , il citoit ceint comme vne Dame , d’vuè ’ ceinture d’or , à laquelle pendoit fou coutelas; garny de [on fourreau de pierreries. Son cha- peau qu’ils appelloieut Cydaris efioit garni d’vn cordera d’azur rayé de blanc. Son chariot efioit fuiui de deux mille halebardiers dontles "h alebardes efloient efiofiées d’argent, auec éha. erg un trait ferré d’or. Aux deux collez du Roy marchoient deux cens caualiers de [on fan’g. Et our fermer ce bataillon ruinoient trente mille gommes de pied : Apres lefquels s’acheminoit l’efcurie du Roy de quatre cens grands chez uaux. A cinq cens pasde là s’auançoit Sili- gamhis mere de Darius, efleuée fur m chariot; &la Reine [a femme fur vn autre , puis fui; noient toutes les femmes des Reines montées fur de tres-bcaux chenaux magnifiquement eng harnachez. Apres fe voyoient auancer quinze carrelles qui traifnoient les enfans du Roy, . leurs Gouuerneurs , 8c les Ennuques qui font gens en efiime parmi ces natiOns. Derriere en; marchoient les garces du Roy toutes en equi-l page de Reines , au nombre de trois cens foi. xante. Et puis ruinoient trois cens chameaux 86 (i: cens mulets qui portoient les finances , auec. me

Quinte Curfe. Liv. I I l. à); sa! garde d’Archers , 8e auec cet el’eadron ’ filoient rangez les Femmes à les equipages de la Cour,fuiuis des equi ages,bagages& valet: de tout le relie de l’armee. Pour (errer la ueuë de l’armée , fuiuoit pour dernier efcadrontla cas.

tullerieMais qui auroit legere. veu la intaille ’ des Macedo-l biens , ilnauroit veu touteéacutre cholË. Car ce ’ ui aroi oit en cette arm , ce n’e oient as . des gommes 8: des chenaux bien aiufitz 8: bien dorez 5 nyl’éclat des habits 8c des belles cou- l’armée ’ leurs , c’elioient de bonnes armes , dont le fer Macula; a: l’acier rendoient m genet-eux efclat , vne "en?! intaille toufiours girelle pour tout ce qu’on l vouloit, camper , v0yager , ou combatte , qui ’ n’elioit point char ée de gens inutiles a: de baa gages , &qui n’al oit as aux commandemens du chef ,elle alloit de En feuls mouuemens- Et bref vne armée touliours bien logée , 8e bien a5 monitionnée de toutes chnfes, de forte qu’Alefi ’xandre auoit me armée à fouirait. g Mais Darius Roy d’vnc fi grande multitude d’hommes le vitpar l’eût-cillent des lieux , on), il donna bataille , radait au petit nombre pour lequel il auoit mefprife [on ennemi.

l igo L’Hifi. d’alumine!" le Grand,

"DISCOVRS DEVXIESME. ’ s OMMAIRE. .

V i liciepdrlepcu de Piles. Où k4. l chant comment les Barbares auoient mis le feu à la ville de nanfejl J emmy: durit Parmenion peut étein- dre le feu , Cl?) vintfaire fin entre’e. il. Là par vne boutade fi baignant dans les froides aux du Cydne il deuien’t fi malode qu’on le rapporte comme mon, au grand de’eourdgea- mai de ’fes troupes. I Il. Le Medecin Phi-I il": entreprend de le gnerir , (9* Alexan- dre reçoit ridais que Darius a fiolwrne’ le Me- Jeeinpour l’empoifonner. Maisl’ardenr d’4. lamandfe*0 fi: confiance furent fi grande: qu’il-fie [11:04 de prendre le medecine que Philippe la) donna , puis la] fit lire radai: ne", ce que Philippe dédaignant il ne kif. fi de bien penfir le Roy , (w en trois iours le remit fui les pieds, . l

mainte ourla. Li v. in; 1’31 lllæællæwlllx üZEXJNbRË soupons de la Cilicie , (on y eflfort millade.

le, VR’C’c «me. Alexandre aptes il l * gym; auoit faiû Arili’amenes Conner- ’ ’34- n’eut de Capadoce ,’ palla ou; -’ tre auec l’on armée , a; tirant Vers la Cilicile , s’en vient en la contrée que l’on appelle le Camp de Cyrus: Cyrus auoit autrefois camp’élà quand il me; rioit fou armée en Lydie contre Crefus, 85 ce lieu n’el’toit efloigné que de deuxlieuës du pas (île-Piles (que nomment les habitons du lieu ) àr où l’on entre en la Cilicie. Ce pas de Piles e vne gorge dans lesmontagnes li ellroi- au: -, que (i le lieu elloit fait ex [ares à la main on l ne pourroit pas faire vne meilleure forterelie: Donc Arfames Gouuerneur de Cilicie (a rEHOuuena’nt du falutaire confeil qu’auoit don. in Ferre: l né Memnon au commencement de la guerre; le Ï f": 1° refolnt a l’executer , mais il elloit bien tard. Il flûtes! d’efola a: mit en feu tourela Cilicie. Et pour gifla. a! l’ailier le pays en defertà l’ennemy’, il ruina: ’ mitre qui luy rouable ferait, voulant quitter dBÊîte a: nuë aterre qu’il ne pouuoit deli’eng elfe. M A! s il en: bien mieux fait pour garder les gefirgiéts ce l’entrée dg la Câline], de met;

. . A V .. V -- 1 i k rnfi 132 L’Hifl. «1’ Alexandre le Gand, trelbonne garnifon dans les coupeaux 8! le! montagnes , qui commandent par tontle long du grand chemin , 8e defquels il pouuoit com- battre & accabler [on ennemi fans perdre vn homme. Et de fait y ennoya quelques troupes foibles,& luy le retira defolant le païs qu’il de- r, "me uoit proteger contre la defolation. Cela de tel4- l’ordrc de le forte que ceux qu’on y auoit laillez , croy ans la guene qu’on les vendoit , ne firent pas feulement con- qument le tenance de vouloir voir les ennemis , encore r: que moins de gens qu’ils n’efioient , potinoient ’ fort bien garder le pas. . Car la Cilicie efl fermée tout àl’entour d’v- ne continuelle file de montagnes inaccefiibles .6: extrêmement afpres , ni commencent d’en bout à la mer , font tout l’entour du pais vne ceinture : 8; viennent aboutir par l’autre bout à, lamer mefme. Au dos de ces montagnes , par où elles font plus éloignées de la mer , y a trois pas extrêmement ellroits 8e mal-aifez , 8: c’eli: par l’vn de ces trois pas qu’il faut necellaireæ ment que l’on palle pour entrer en la Cilicie. . La Ciliciedn collé n’elle re arde la mer; de la cm, cil: champefire , 8c a vne plaine campagne où oieI. eli entréefor- y a quantité de ruilieauxq . quig l’arroufent. Entre. te 8e ailée lelquels font les renommées riuieres de Pyrae 38mm musée de Cydnus. La Cydne renommé pour: la beauté de les eaux ,plus que-pour la grandeur de (on-canal; Car c’ell: vn beau canal qui r: va. grolliflant par l’acconrs de plufienrs fontaines, de qui les eaux s’en vont tout doucement cou- lant fur le plus beau Tableau qu’on fçauroit voie , parce qu’en tout ce quartier-là il ne s’y

Quinte Curfi. LUI. 11L i i 133 fait point de torrens qui le paillent vênir trou- bler. Ce qui cil caufe que sô eau cil extrémcmêt nette : mais au relie grandement froide , car iufqn’à la mer où il le va rendre il regne vn ombrage continuel fur (on riuage. Il y mon en tonte cette contrée vn fort grand nombre d’antiquailles que la vieillelTe auoit mangées. On y voyoit les lieux où iadis ancrent elle les villes de Lyrneli’e 8c de Sebelie , des vieilles grotes , a; l’ancien bois de Coricie, ou «ont le. faŒran , a: plufienrs autres pieces , dont ilne , relioit rien plus que la renommée. . Alexandre entra donc gpar ce deflroîâ que Alexandre I l’on appelle le pas de Pyles. Contemplant l’af- y entre par liette du lien , on dit u’il n’admira iamais da- 181m de tramage la bonté de faiortune. Il ne falloit e ’ s. des cailloux pour l’accabler , li feulementi y mû en des hommes a les roulier dellus fa tel’te. Quatre hommes de front auoient peine à palier par ces lieux efiranglez, les roches 8e les mon-a sagnes-pendoient fur lamelle aux pollens , qui ne trouuoient pas feulement les lieux ferrez. mais les chemin: par tout infiniment rompus l pour l’infinité des ruifl’eaux qui couroient aux pieds des montagnes. Toutesfoia il faifoia’ marcher deuant luy la Canalerie legere de Tra- ce pour defcouurirdans les canées a: fau- fuyans s’il n’y. auoit point d’embafcades , 8e vne compagnie d’Archers ,’ qu’il auoit en- noyez pour coureurs , defconurir dans les. montagnes. Anec cet ordre l’armeelparuintà la ville deTharfeÆt les Perfes en mefmetem ps. brufloiem cette apulente ville, afin que Penny-:3

* n E iijx 334 L’ail! ÆAlrxdlldr: le Grand, my n’en fifi pas (on profit. ’ il Mais Alexandre pour empefcherle feu y de: percha Parmenion auec la compagnie,& ayant fçeu que les Barbares s’en efioientfnis à la vcuê de fes armes , il y fit [on entrée aptes l’auoit:

H3 P fauué.A a le milieu -de ’Tarfe palle le Renne de. Cydnns dont nous auons parlé , il ellpit lors la faifon la lus chaude. de l’Efié, 8: en la colle. de Cilicie es chaleurs y [ont aulli violentes1 qu’en aucun lieu de toute l’Afie. Celloit enco- re en la plus grande ardeur du iour , que le Roy. tout tonner: de futur de de poulIiere voyans v l’eau du Cydneli claire fut canulé de s’y bai- gner. Anfii roll: quittant les habits, à la telle de. fan armée , 8c croyant que délioit vne houe , tilde. glorienfe de faire voir à tant de gens, qu’il! Et? dal? traiâoitfon corps’limplement fans delicatelli: lecydneaignédasær ans npcr une f fl.,.lrl , 1 e ança l’a. dans aOrluiere. Il, en rem. ne fut pas fi toli dans l’eau qu’un froid extrême. porté ma- - le faifit , fou corps denim. routeroide , luypalle." ËÏOËËÏ &comme mort , quand les gens l’allerent res, prendre tout pre-li à rendre l’amc t 8; l’emport- terent dedans fou panillon , qu’il auoitpcrdu

touteCe fut m. CognoiŒancc. grand trouble en l’armée , et vu.» " deuil prefque’ vninerfel,& les larmesaux yeux, tant de braues gens. deploroient. Qu’vn Roy;- dont la grandeur cfiouffoit la memoire de tous les riccies pallez , le veill: furl’afcendant de la fortune , a; fur vn progrezmanifefie de (et ad- ’ mirables delleins: non’pas efleint en guerre au milieu d’vn combat , ou par les armesde l’en: ’

Quinte Car e. L I v. in. 135 bêmy. Mais elion é dans vne cherine eau en le Son arma huant. Darius elloit à leurs tronlÏes , defia fînd en vainqueur de (on ennemy,d’Alexandre,& il ne 23:" 2m l’anoit as encore veu.ll falloit delormaistour- .c g ner le d’os, penfer à (on retour, 8c retracer tant a; de pays , par lefqnels ils auoient palle d’vn pas se viâorieux , puis c’elloient pays ruinez d’eux gr ou des ennemis ,8; par li longs deferts , qui les n pouuoit garder queia fin a: la pauureté ne les q defilTent , quand perfonne ne les fuiuroit fur .e - leur retraite 2 Qui mettroit ordre à la («raki-ac degens fugitifs? Qui auroit cette encreufe au-îe. dace de f e Orter pour fucceffenr ’Alexandree’i; Et quand i s auroient fuy iniques à l’Hellef- i. pont , qui leur tiendroit des vailTeanx prefis ç; v pour repalTerla me: .?Et puis leurs laintes le cg . changeansen pitié vers leur Roy,on lians leur s. protare f alnt,ils le plaignoient que la fortune à as tort leur rauilfois cette jeunelfe en fa lieur , cet .. efprit en fa force , Alexandre, cet homme , leur u

Royv .Cependant , leur les compagnon. efprits luy eflans vn "peu . ”re- tenus ,v louant la veuë il monflra petit àpetit que [on iugement reucnoit aufli : car il reco- gnoilfoit delia ceux qui citoient autour de luy,» a: à mefme qu’il commença de refleurir la grau: - deur,de fonmal , il lit cognoilire- Que fa mala. die , alloit diminuant. Or la maladie de l’efprit luy augmentoit celle du corps : car on auoit nouuelles que Darius, dedans cinq iours feroit I En Cilicie. v Et doncil le plaignoit 2 Que fou malheur nedeplorâ le. usinoit alunermcmy les. entrants aux pieds , Par me * l iiij, . i 36 I’Hg’fl..d’.dlexdno’re le and; militari ,luy rauilToit des mains vne li importante vis 13""ng &oire , 8e le faifoit mourir en vne tente ,. d’vnç hardi mort balle 81 incognuë. Et puis faifant entre: 9 r,’ les Medecins 8c les amis : Vous rayez, leur ” dit.il , àquel peinât la fortune m’alcondnit ., il i’ me femble que i’oy delia mes entremis , 8e le ” bruis de leurs armes. C’ell moy qui leur ay ap- ” porté la guerre , 8c c’ell eux aniourd’huy qui, .” m’agacent. le veux deformais croire que ma, ” fortune fut au Confeil lors que Darius m’efcri- ” ultdes lettres fi.fuperb.es : Mais ie luy ferois il bien changer de chance , li l’on me vouloit pen- ” ferfelon mon humeur. Mon fiecle voudroit a- ” noir porté des Medeeins moins endormis 8: ” des remedes moins parelTeux que l’ordinaire; ” Car pour moy i’ayme mieux mourirouec cou- ” rage que de guerir lafchement. C’efi pourquoi. ” s’il ya recours au monde , ou quelque feience t ”- aux Medecins , qu’ils [pulsent que ie leur de- ” mande vne recepte pour la guerre , 8c non pas ” vu remede contre la mort. - Cette remerité precipitée mettoit tous (es ’amis en tranfe..zDE’foete qu’il n’y en eut pas vn quien particulier ne l’allall: prier inflamment, qu’il prifl bien garde que par fe trop baller il; I n’accreufi (on danger , 8c qu’il felailiall goth, uerner aux Medecins. 4 a .’ - r ’ Cc n’éfloiltdpas fins grand (objet qu’ils a-l noient pour f peâs les remedes extrauagans: car infques dans fa chambre fou ennemy fai- foit des deffeins fur fa vie auec de l’argent. Da. . tins auoit dit clairement qu’à qui luy tuëroie y malandre , il donneroit mille taleus. De forte.

fichue Gaffe. LI V. I I I. x3 7 Qu’Aleicandre creut bien dés-là qu*il n’y auroit performe qui full allez hardy pour faire expe- rience d*aucun remede qui pour fa nouucauté peut eflre fufpeâ. i ’ E fi I, R a les Seigneurs de fa Cour , vn Me- 1"- ’ decin du pays d’Acarmnie nommé Philippe a- lloit fuiuy le Roy , c’efloit luy qui l’auoît noue- ry dés fon enfance , a: qui auoit iufques là re- giméfa jumelle a: fa famé z Auflî’ne l’hono- toit-il pas comme fon Prince feulement , il l’ai- mait comme Ton-enfant , a: le Roy luylauofât ramie cregnce. Le Medecîn Philippe uy tLe . Medeà.. . fraxinelle de luy comparer vn breuuage ,9 non pas extrauagant ,mais bon , a: l’alleuroit pour Prend fa . Vide!!! que full fon mal , qu’infailliblement il gœlifonq l3 gueriroit. Perfonne ne demeuroit d’accord de tenterla fortune . fors Alexandre qui toua toit le huard. Car il efloit capable de fouffrit . tout hors les retardemens. Et comme il n’auoic rien deuantiles eux que des amans: des ar- V nées , ilauoit lien cette alleurancede croire qu’il tenoit la viâoîre , fifeulement deuant le boute-[elle il pouuoit en" furles pieds : Ne Polluant mefme rapporter le delay de trois Jours que les Medecins auoient pris pour pre- parerFanny tant fa de penfées medecine. inquietes , il récent n"30:" a i . lettres de Parmenion , c’efioit le confident, qMcdecgn par lefquelles il luy’ donnoit aduis de ne hazar- en gagné, ------v-de: fou falun entre fiwdeles mains du Medecîn Phi. de (on en- hPPC 5 damant que Darius l’auoit gai né .- gel"? P?" moyennant mille talensqu’il luy deuoim On- f°mP°11 ne: , and; fa fille en mariage. Ces lettres trag "nm

a sa tu”); ulmaire lem, a uërferent infiniment fou ame ,r qui balançoiç p exaEtement fans dire mot , entre la crainte 85 l llefperance tout ce qu’on luy eull peu remettre

Prendray-ie le breuuageôc le huard a Me lairray-deuant je mourir lafchementles yeux. fans fecours 1 1 Mais fi le fuis empoifonné l’aurayie pas bien merité a Condamneray 1e aufli mon Medecin fidelle a Attendray-ie icy dans ma tente qu’on e me vienne affommer a Non : i’ayme mien; mourir par la merchaneeré d’autruy , que par. ma propre coûardife. . ’ Donc aptes auoit tourné fes penfées fur tous; - les fens , il ne communiqua lès lettresà perron- nc. Mais il les referma , .8: aptes. les auoit-te; cachetées les mit foulas. (on chenet; Deux; iours pafferent en ces penfées ,V a; puis vint le. troifiefme dcfiiné par (on Medecin. Luy entra, partant le breuuage entre (es mains dedans vn. fobeler. Quand Alexandre l’apperçeut, il. leua - e corps tout entier a: le mit fur (on coude , a: Maisîll’e tenant d’vne main la lettre de [lanternon , il: p l "lb": P" prit de l’autre la medecine qu’il auala fans mar- a l chander, 8e puis prefenta- la lettre à Philip ea "and: 84 luy commanda de la lire , à: pendant qu’i la bau"! a: leut il n’ofla point les yeux de delTus lu , s’afg fe lamer feurant bien de recognoiüre fur [on vi age des. P911313? tefmoignages de fa confcience. Philippe l’ayant leuë toute entiere monflr; plus de colere que de peur , 8c jettanr làlaletg tre 8: (ou manteau deuantle liâ du Roy, I, Roy, dit-il, veritablement il me femble que» ., n16, amer; ma vie ont tournants releué, de vouaia

Quint: Car-le. L I v. Hi. 139 de n’ay refpiré que par vous; mais aujourd’huy *î plus que iamais mitre facrée prefence , a: vos li yeux venerables me rauillent, dans l’efpoir que et. i’ay que voûte (alu: me huera du parricide t? dont on me veutcharger. Crie vous vay (au. tt uerla vie , ayezfoin dela mienne : Et n’ayez te point de peur , ayez feulement patience que terreau: vollremcdecine ait fait (on efea , mettez vô- au élémi?” tr: efprit en repos , car vos amis ont bien gran- à" 15m"! de raifon de vous garder la loyauté : Mais au lé 3:0; m à contre-temps qu’il s’emprellent à vous don- l net des alarmes fans propos, ’ Ce difcours ne r’aflëura pas feulement l’ef- rit d’Alexandre , il le confola grandement , 8: t e remplit d’vn’e tires-parfilât efperance. Et pource Philip e , dit-il . li les Dieux vous r. auoient confeillé e vouloir cognoillre mon a cœur ; le me doute que vous auriez fait choix se d’vne occalion toute autre que n’efl pas celle, a cy , 8: n’en auriez pourtant pas fçeu choifir vne a meilleur-ex Vous voyezlla lettre que i’ay receuë, t; v 8: i’ay. pris le breuvage que vous m’avez dont c. l ne : Vous n’efles pas à mon aduis deformais n plus. en foin de ma fauté , que de.faire paroi- a tu voûte Edelite, a; luy tendit la main pour y m ’ Mais le medicament du Medecin elloit li violent,toucher. queles accidents .ui furuindrent . , nà fou t malade,fortifioient l’accu arion de Parmenion: t car Alexandre elloit en des opprellions fi vio- lentes , qu’à peine pouuoit-il refpirer. Le M e-. decin n’obmettoit rien de ce ni le pouuoit. ’ goulager , il appliquoit bonnes omentations,

r14° L’Hijl. d’AlexanJre le Grand, le peule ô: comme il retomball en des continuelles Foi- 811c gue- bleflcs , a: ue fans celle les énanoüillcmens, rir en trois imam redoubloient , il luy faifoit fentir du vin , des viandes , des odeurs : Puis comme il efloit re-. uenu , il l’entretenoit pour le refioüyr du doux fouuenir de l’amende de fesfœurs : a: pour ré- ueiller fes efprits , il luy mettoit deuant les yeux cette glorieufe viâoire qui le venoit cher- cher. Mais aptes que la medecine eut fait [on o eration , 8: que l’humeur peccante fut chaf- fee , on,vid fenfiblement cette ame a: puis ce Corps reprendre leur premiere vigueur plus ville u’on ne l’eull fçeu imaginer : car à trois iourscde’ce grand accident il vint paroillte aux yeux de (on armée , qui ne contemploit as. [on Roy auec plus d’admiration qu’elle fai oit leMedecin Philip e. Ainfi chacun a la baifer les mainsdu Roy,L . tous le felicitoient . 8c l’honoroient comme quelque diuinite’. Car outre l’inclination natu- "relle qu’ont ceux de cette nation à honores leurs Rois , a; ne croiroit iamais combien il; ont admiré celuy-cy , ô: auec quelle paillon il: l’ont aymé. Car il n’entreprenoit rien de la en auant qu’il ne femblail l’entreprendre par la conduite de quelque diuinite’ , a: la fortune. reliant prefente , ce fembloit à tous les deilleinsa fa temerîté luy tournoit en gloire. Et toutes [es actions fembloient de tant plus glorieufes, que n’ayant pas encore vn aagc allez ment pour de: fi hauts delTeins , il s’en trouuoit pOurtant infi- niment capable. De forte que des choies tres- legeres , a: quii’gnt pourtant plus gratifiantes, -

I

Quinte Curfe. LI V. ln. 1’45 parmy les gens de guerre , comme cil de faire les exercices auec eux , de s’habilller a: viure l rondement , la vigueur, la galanterie a: la franc chife obligeoient tous les hommes enuers luy à l’amour 8c au tel-petit. Mzuuurçrewçnnzmu DISÇOVRS TROISIESME,

vxpSOMM AIRE.

’. ëhî’m ARIVS entendu? la maladie

à (9c Alexandre garer] oient . f infiltrerai la ville d’ljfm , où [il fut mon de donner la bataille dans les de. traits de Cilicie. Il. les Grec: du par!) de , Darius la.) confiillent figement de fuir ces deflroits , a. s’en retourner dans le: plaine: de Mefipoumîe , pour donner la bataille, au moins de ne bazardera on coup qu’a: ne partie de fesforces , dont ils [ont Un]: meæ des «unifieras. HI. Et leur confiil ne-’ glz’ge’ de Darius , qui crentvth’Alexandre fuyoit la lice , les deux Roiëffen oindre»: camper 4’ la mini l’on de l’antre.

tu! k 1:11:72. dldxindre le Grand, p WWWQÆÛWsummum-ru WWWW «a . a EsOLVTIo’N si appairent: des deux En]: , du leur: preparatif: pour la bataille;

I: ’R bannis ayant fétu leÊ Darius nouuelles de lavmaladie d’Ale. paire l’Eu. xandre , fe ballade gagner l’Eua [met a sa, une , auec toute la promptitu’. de qui luy fut pofiible g pour la pefanreur d’vne fi grolle armee 8: ayant fait fai« i’ë vn pont fur l’EuErate il Il la fit palier en cinql iours feulement , (e depefchant tant qu’il pou-H ’Alexandee uoit,- afiu de prendre la Cilicie. Et Alexandre 3150W"le delia gueri , élirait arriué à.la ville de Soli , qu’il l°f°mPs et auoit rift , lu auoit fait " a et Ex vingts mil . ieux puni cfcus de rançon , a: anort mls garnifbn dans le ’ "goumi.faxtdes challeau. P. Puis yagreant . P.y les vœux . que- tchacun ., t cede fa luy rendoit pour le reco’unrement de [a famé; 91:11qu Il fitlâ du feiour : Et pour moudra la gran- de alleurance en laquelle ilviuoit , a: com- bien il mefprifoit les barbares. Il (e mit à faire des jeux qui furent celebrch en l’hon- peut d’Ælculape 8: de Minerue : Aufqtnels camme il elioit prefent , de banne fortunes. nouuelles lugwirtdrent de Halicarnalle, que les troupes auoienn’combattn 8c deifait les Perles, 8e que les Mindiens 8c Canindiens ,» 8c plu- . lieurs placesde cette cofie elioicnt réduites à

k même Culé. L î V. Il la 34’; ion obeïflanc’e. Il celebra doncfes jeux , de- Campa , fit vn pont fur le Pyrame : 8l s’en vint . loger à la ville de Mallon ,’ a; au recoud logcj ment a la ville de Caflable. . La , Parmenion vint trou’uet le Roy qui l’aJ uoit ennoyé pour recognoillrevn chemin dans l les bois , par où il falloit qu’il paflaû pour ais let à la ville d’lllus. Parmenion ayant trou; ué la ville abandonnée des Perles , s’en efloit emparé , s’efioitfaiâ mailire des paillages . a. uoit mis quelques trouppes pourles garder, de . ayant chaire des montagnes tons les guetteurs de chemins , auoit rendu le pais (tuf, cequ’il auoit’exeeuté , a: en portoit luy inerme les nouuelles. De forte que le Roy auec rouies les forces, palla nettement à "lus. La , fut tenu confcil , fçauoirfil’on deuoir Men-na" faire aduancer l’armée ,ou li l’on attendroit de fçachans nouuelles trouppcs ne l’on frimoit d’aduis Darius en certain venir de Mace oine. larC’lËËa Pa menton fard aduis qu on ne pouuoxt la coma de maisr trouuer . p vu- alieu t lus t fauorable.16 ont ne cela en - - là pour donner leur Pbataille z Car ile lieu all- la loi: rendre efgalles les force’s’des deux armées, les ne, d’autant qu’en vn pays ferré , le grand nom- "0ms bre des Perles y feroit fans efieâ. C’efioit leur Jeu de fuirles plaines à le pays de campagne afin que l’ennemy ne les enneioppall. Sa crain- te eiioit , non pas d’eflre vaincus par la ver- tu des ennemis , mais il voyoit vn fi grand nS’mbre de barbares , que venant toufiours au combat des hommes frais , s’ils auoient la cam- pagne à faneur , quand tu; ne feroient que tuer

a 14.4 L’Hifl. d’alexitndre le Grand, il faudroit mourit de fatigue. , La raifon de fou Confeil elioit bien aifée à I comprendre , Celi pour-quoy l’on fe tinta fort aduis , a: fut attelle que l’on attendroit les en- nemis dedans les bois 8c les montagnes. Drcffc vne En la Cour d’Alexandre elloit vn caualier Cêl°mnî°î Perfan nommé Sifennes , qu’vn gouuerneue grena d’Egypte auoit autrefois ennoyé vers le feu partira" pr Philippe , auquel Philippe auoxttant don- pour’lcerfan (ai. ne de biens fun a: d’honneurs t qu’il . s’el’toxt . . exilé . de. . l: mourir. fou pais pour demeurer en Macedoine , 6e de- puis voyant qu’Alexandre le tenoit dans la confidence , l’auoit fuiuy au rayage d’AfiC; Vu foldat Candiot remit à Sifenes vne.Certai- ne lettre entre mains , fermée d’vn cachet . incognu. Nabarfanes l’vn des Satrapes de Da, riuslny efcriuoit, 8: par fa lettre exhortoit Si- l feues à faire uelque chofedigne de fa maillant. .ce , 8c que s’il le faifoit , fon Roy luy deliinoit de grandes recompenfes. Sifenes qui. n’auoit aucune intelligence, elfaya quantité de fois d’a- border Alexandre pour luy bailler la lettre; Mais le trouuant à tous propos dedans les grands dclfeins de cette bataille , embarraffd d’affaires °: Il dilferoit attendant l’occafion. Cela fut caufe qu’on le mefcrcut de quelque mauuaife pratique. Car auant qu’il receut la lettre , elle elioit tombée entre les mains d’A- lexandre qui l’auoit leuë , 8c recachetée d’vn cachet incogneu , 8c luy-mefme luy auoit en. noyée pour fonder fous main fa fidelité. Mais comme on veid qu’il elloit fi long- temps fans ëduertir le goy, on creut que c”eltoit par man-.- un:

Quinte Curfi. L I v. 1H. 145 nais delTein qu’il. l’auoit celée , li bien que par commandement duRoy il fut tué. par les Can- ’ diots mefrne dedans le camp. . . Or. les trouppes des Grecs que Thimona "3 fl das auoit prifes de Farnabazus qui elloient l’v- nique efperance de Darius , elioienr arriuées dinar; àl’armée. Et ces Grecs luy perfuadoient auec a ramé: v des raifons tres-puilfantes qu’il s’en retour- de Darius; nall en arriere en Mefopotamie , pour fe lèr- bidon-ë: uir de la commodité de fes campagnes. Que "flânai? s’il ne trouuoit l’aduis bon , il artageall au griffu Ë mains en deux fes treupesv innombrables , afin de ne pas bazarder toutes les forCes de fou Em. pire, âvn .feul coup9° de lafortune. "qu: Darius ne trouuoit pas ce confeil tant mauuais , mais fes courtifans le blafmoient infiniment, 8L difoient que la foy de telles gens elloit bien fort fufpe- à: : C’elloient des mercenaires , de qui l’on ne a deuoir attendre autre chofe que dela délo au. 4e té. Ils demandoient qu’on diuifall l’armce en a deux , afin de faireibande àpart , &remettre sa entre les mains d’Alexandre ce ui feroit en et leur pouuoit. Que le plus fenr el oit. de leur En. (ont donner quartier au milieu de l’armée , a: les calomniez tailler en pieces , pour tefmoigner comment on des fla,

doit’Mais vangerDarius Prince debonnairela perfidie. , 8: qui a- ü film uoit vne ame fainâe , dit u’il fe garderoit fortbien de faire vne aâion 1 mefchante , af- n , falliner fes hommes propres , qui l’auoient fui- palan °5-I uy fur fa foy. Car qui feroient les ellrangers 1:35:51. qui deformais le voudroient plus fier en luy? maqua; tremper les mains dedans. le fang de tant de lance: li

, r 4.6 L’Hifl. d Alexandre leGrdnd, ’,, gus de guerre a de qui aiamais veu fairemnuai l,, tir vn homme, pour n’auoirIpas bon iugement? ,, Si ceux-qui donnent les con cils couroient fora ,, tune , il ne fe trouueroit perfonne qui defOr- ,, mais voulull alliiler au confeil. Luy les appel- " loit tous les iours en fes confeils , ou ils di- ,, foient leur opinion fur toutes fortes dematie- h res que l’on propofoit -, a: que quand, ils don-I n noient de bons aduis , on ne les en tenoit pas. n I Etplus aulli-toli fitfideles. dire aux Grecs qu’il .7 les re- n mercioitdeleur bien-veillance : Mais que s’il u s’en retournoit en arriere , ce feroit autant de fi pays qu’il lainoit àl’ennemy : Que la renom- » mec fait larguent , a: celuy qui lafche le pied,. u fait crorre qu’il s’enfuit. Quant la raifon de u tirer la guerre plus en lopgueur , il la trouuoit ’, defeéiueufeL’hiuer ellort bienproche,&ils , ’ propoforent vn pays defcouuert tout ruiné l” ’d’eux-mefmes ou de leurs ennemis . où infailliæ ,, blement toutes fortes de viures leur manque- » raient: Et quel’pfage de fes ancellres auort elle « i, de ne iamais dtuller leurs purifances z Au con- nais Par traire ils ancrent tontes hazardé en leurs ban n, and tailles toutes leurs forces en vncou .Qu’alfeu. ma eut rément ce Roy terrible par les occa Ions du pali. "me, kl" le n’aurait fondé fou alïeurance 5 a: bally fa va. c°nl°’l’ nite’ que fur fou elloignement : Mais que lors V h qu’il le fentiroitvenir , il changeroit fa temerir. a, ré eut prudence. Et de faiâ comme vne belle n poltronne il s’alloit defia tapilfant dedans les fi ois 8e les caucrnes , à faifant le malade pour. astromper l’efp’erancc de fon armée. Mais qu’il a: ne luy fouffriroit pas de fuirlalice plus long

mainte Curfè. Liv. Il l. :47 temps , a: u’ils’en ytoit bien roll elioulier ces amufeurs de monde dedans ce mefme fort , où la peur 8e la coûardife leur auoit rempuchez. x lladuançoit ces vanitez , auec bien plus de 111.4 x morgue que de raifon. Ayant au relie, ennoyé fou argent ", a: tous fes meilleurs meubles auec vn petit conuoy en Damas de Syrie , luy palfa [on armee en Cilicie. Sa femme , fa mere , fes filles -, 8e vn petit fils qu’il auoit , fuiuoient l’ar- mée ,1 8: accompagnoient fa perfoune urinant l’vfage du pais. . La (fortune voulut qu’en vne mefme nui& Le, Mue; Alexandre arriua au pas par où l’on entre en la doniens gr Syrie, a: Darius auli’eu qu’onappelleles Pyles Pcrfes Vîù Amaniques.’ Et creur’ent les Perfes alleurément l2": Capa que les Macedoniens s’enfuyoient voyant qu’ils abandonnoient la ville d’llTe qu’ils ve- ’ noient de prendre. Car les Perfes aulli ve- noient de prendre des bit-liez de des malades Macedoniens qui ne pouuoient Pas fuiure l’ar« mec. Les courtifans d’vne ragebarbare perfua- derent à Darius , de leur faire brufier 8: couper. les mains, &puis les pourmener tout à l’entour de fou armée. Puis quand ils l’eurent bien ra n conuë , leur commanda d’aller dire alleu: Roy tout ce qu’ils auoient veu.. Delà ayant anancé fou armée . il palfa la rit quitte de l’inare , s’imaginant qu’Alexandre fuyoit , 8e qu’il l’alibi: charger fur fa retraite. Quand ceux dont il auoit eliropié les mains ra- trapperent l’armée de MaCedoine , 8c apporte- rent les nouuelles des diligences que fanoit Da. tins pour les atteindre: A peine les Iprimâmes:

148 171w. d’alexendre le and, croire. De forte qn’Alexandre ennoya fes bat; teurs d’ellrade par tout le long des culles de la i mer pour reco noillre li Darius arriuoit en l ’ 9 etfonne ., ou tc’elloit quelqu’vn de fes Sarra- -Al°m.’d’° pes qui voulull faire contenance d’auoir la l’ar- z’àz’l’lîîlïx mée to’nte entiere , Mais fes batteurs d’ellrade & Nid 1°: n’eftoient pas quali retournez . qu’on apperçeut ger le; de loin vne tres grande multitude d’hommes, a: Perles. puis des feux en li grand nombre de tous collez que toute la campagne paroilfoitn’eftre qu’vn feu , à mefme que ce chaos du monde,-& les ban gages 8: les chenaux s’alloient refpandans dans

"and", Alexandrea plaine. au lieu ’ mefme où il elloit com- enuîfageât manda de cam cr , heureux de voir accomply 15 danger (on delir qui e oit de combattre dans ces dé- s°l’°""° troiâs : Mais il’luy advint comme aux autres, voyant le puma; du danger , arriue , thuitta &ferefout.” l’alfenrance ont prendre .le fouCy.. , Ili redon- . . ” toit cette me me fortune de qui le vent faufiloit ” quand il auoit heureufement accomply tant de ” chofes , 8c auoit allez dequoy recognoilire ” combien elle elle muable , voyant les chofes ” qu’il tenoit d’elle.Il n’y auoit plus qu’vne nuiêl: ” qui retardoit relira: d’vne auantnre li elirangc. ” Aulli fe prefentoient deuant fes yeux les recoma ” penfes beaucoup plus grandes que les hazards. v Ettout ainli comme il doutoit s’il remportes- ” roitla victoire , aulli elloit il bien certain que ” s’il m curoit , il mourroit auec louange , ô: d’v- ”he mort d’honneur. sur: pre. ’ Sibien qu’il fit fçauoir à tout le monde que parti ce l’on euli à fe bien penfer, &autroiliefme guet

l Quinte Carre. , L E V. Hi. site que chacun full armé preli à marcher. Luy s’en muon; alla fur vn haut demontagne auec force fiant. bi: com- beaux , où il offrit vn factifice à la’façon de fun bah pays aux Dieux gardiens de ces lieux. Et anili- toll: fit former a chenal, a: faifant auancer lès trouppes prepare’es, ou à cheminer, ou à com- battre , il arriua au l’ont maillant dans les dé- troits t, defquels il auoit refolu de le failir. Ses. coureurs rapporterent que Darius n’elioit plus gu’â deux lieues de la. Luy fit faire alte ,veflit es armes , 8c mit fon armée en bataille. ïueuamçuçuusueuumva a DISCOVpRS ’(LYATRIESME. " SOMM AIRE. l * 7 Omme on fient en l’arme? des- . Perles ,pqne celle de Macedoine. p tournoit à. les venir combattre, "5” " v chacun courut aux armes en ef- ’ fra, Co Darius ordonnafis 64- nilles. I I. Alexandre «suffi de Il: part range. fin. uranie en bataille , (ne harangue je: Capi- taines. Ill. la bataille [e donne, les Perles [En racinons (a. Darius s’enfuit. 1V. Sa Mer. re,fifernme (9c [es enfin: dameraient tarife» nier: , (9 toutes les rirhejfis immenfes des Perfes [ont rouies des flingues" ., avec sans defolationfons pareille. K iij

I

E5 o L’Hfi. d’ Alexandre le GrÂnd,

m’iimuseruw’l’m’W BJTAILLB D’ISSVS, r V1 n a»de Darius , défaire de flammé" , ces prifim defit men, de fi femme (et (le-fi: enfans.

q g Es païfans qui s’enfuy-oient li- t Darius ’ 3 rent fçauoir à Darius , l’arriuée de fçaehant V fou ennemy .pMais il ne pouuoit: l’arriuée croire que des gens qu’il s’imagiw d Alexan- . die. 4 - . . ’ noitde Faire fuir vinlfent pourle , .9trouuer. Ce qui n’engendre: pas vn petit efpoui- uantement dans fou armée. De façonqu’à la debandade 85 en frayeur, chacun courut aux ar- mes.Mais la precipitation des allans 8c venans, 8e de tant de voix ni appelloient chacun fies compagnons , 8: qui donnoient l’alarme , ren- doient l’elfroy beaucoup plus grand. Il y en auoit quantité quis’elioientde’bandez, les vos . montez fur le haut des montagnes pour voir l’armée des ennemis. La pluspart ridoient leurs chenaux cux-mefmes.Vne armée mal d’ac- Se trouble d’abord. cord,& ou perfOnne ne fçanoit ni deuoir com- mander , ce tout elloitremply e trouble a: de conFnlion. I Darius au commencement fe refolut d’aller ’ auec partie de fes forces, pour fe faifir des mon- tagnes, 81 faire vne enceinte de fou armée pour enuelppper Alexandre , deuant., derricre , 8e encore du collé de la mer ( dont Alexandre

Quinto Curfi. Le! v. HI. 151; falloit rampart ) auec d’autres troupes qu’il vouloit ietter entre deux. Puis il compofacom- me vne nant-garde de vingtmille hommes , 8c vne compagnie d’Arohcrs qu’il enuop palle: la riuiercude Pinare ni, lemmi: les deux ar- mées , auec ordre de il; terme: deuant l’armée de MaCedoine; 81 fi l’ennemy leurrempcfchoic le pilage ,de le ietterldans les momagnes ’, 8: fans le faire voir prendre la queuë des ennemis. Mais la fortune plus puifTante ne toutes forte’s pui, ors. de;raifonb , diŒpa ces deffeins xfagçment con. donne af- çeus.Car la peut efioit puifTantc en quelques- far e- vns , qu’ils n’auoicnt pas l’affeurance d’executer "a?! °a ce qu’on leur commandoit. Les autres execu- a am toient , mais ils perdoient leur temps , parce’ que quandles particuliers branflcnt au manche, l’affaireen gros va en ruine. " A. h V91Cy pourtant comment fut rangée la ba- Itailla: ; Nàbarfanes ancolie. - r caualçrie à . couard:I A l’aine ’- Il me: un dl’Qitç de (on armée; où l’on mettoit quelque muffin vîngæmille qu’ArÇbers , que gens de"fronde : Et hmm! - en cgcpllé-là deuqit combatreThîmondas auec il fou infanterie Grecque , qui cfloit aux gages de Darius. C’eftoienç trente mi le hommes .qui a infailliblementefloiemla force de l’armée , 8": . 7:1; bataille égalle à la falange de MaCcdoine. ’ Au. collé gauche’deuoit efirc Arifiomedcs de ThelÏalie , qui conduiroit vingt mil hommes de pied efirangers , 8: pour les foufienir on met- toit derriere eux quantité de bruges’troupcs de diferentes nitrions. J i I’ ’ Â , Le Roy deuoir combatte en erronne de ce in)

L isi I L’Hifl. d’amateur?" le Grand, collé-là , fuiuy- de trois mille chenaux d’eflitê v pour la garde defon corps , auec vn grand baé taillon’de quarante mil hommes, fuiuis encore de la caualerie d’Hyrcanie a: de Mede. Et puis l’on auoit fur la gauche a: fin la droite mis par efcadrons deûachez du gros le relie de a caualerie des autres nations. Et pour cou- reurs on mon à la telle de l’armée mis li: mil hommes de traiâ , 8: de tireurs’de fronde. Tout ce qu’il .y auoit d’efpace , a: tout: la ca- pacité du lieu efloitremplie de trouplpes : De I orte que l’une des aifles de l’armée e oit flan- ’ guée de la montagne , 8c l’autre de la mer. La femmeôt la mere du Roy , &toute la trouppe des Dames elioient au milieu de l’armée. W I Il. Âlexandre v A I. In x A N n n a mitlfalfalange qui cl! la auflî tan é: plus grande paillance qu’ayent les Macedo- cgbaEe c. mens au front de la bataille. Nicanor fils de Parmenion commandoit. à l’aifle droite a; [bû- Va:- .-”* tenu de Cœnos ; de Perdiccas , de Meleager, de Prolemée , 8: de Amynthas , auec chacun Ion regimenr. En l’aifle gauche vers la mer é- toient Craterus a: Parmenion, mais Parmenion commandoit à Craterus. La caualerie efloit en n bataille fur les deux ailles. Les Macedoniens 8: s TheHaliens à droite,&les Peloponefiens à gau- chc. Au deuant de fabaraille il auoit jetréivne compagnie d’Archers a: de tireurs de fronde, 6c encore la caualerie legere de Thraccôcde Candie. Et i ont ceux que Darius auoit ennoyez occuper les monta nes il leur mit fur les bras les Agrians nouuel emenr venus de Grcce. i Parmenion eut ordre de s’accofier de la me:

Quinte C’Wfi. LIv. 11L 353. tant qîrn pourroit ; afin d’elloi ner toufiours’ la montagne , a: ceux qui la ancrent pour Da- rius. Mais ces gens là n’eurent , ny l’aEeuran- ce de combattre ceux qu’ils auoient en telle, ny le iugement de charger la queuë de ceux qui citoient pallez deuant eux. Mais à la feule veuë des Archers d’Alexandte , ils s’eliohnerent a: s’enfuirent. Ainli le collé qu’Alexandre auoit ,. i peut que les ennemis ne trauaillallent fut mis .

Il faifoitmarcher trente-deux files de front, , s caren le lieu feuteté.ne s’ellendoir pas dauantage. r Mais. le pas en amant venant à s’élar ir , il n’eut, pas feulement l’efpace d’élar ir au (a bataille. Il s’y trouua lieu incline à aire marcher [a came .

lerieAïoli vindrentfut les les deux ailles. armées en , prefence, Ë! le” dei: mais hors la-portée du trait. Quand les Barba- aîTm res les premiersî ietterent vn grand cry inégal l 32:3" a; barbare , les Macedoniens le rendirent en- core plus grand", la trouppe elioit bien plus pe- tite : Mais l’Echo des montagnes de des fo- refls le grofl’illoit. Alexandre marchoit à la , telle de toutes les enfeîgnes. Et de la main re- »gloit le pasde les combatans, u’ils ne le mif- a leur hors d’haleine ., 8: ne vin ent trop eflouf- fiez à la charge. Et cheuauchant par toute fa bataille, il le mit à parler à les foldars , les ha- ranguantchaCun (clan qu’ilrecognoillbit leur .

Aux Macédoniens vainqueurs en tant de îïfindœ guerres de l Europe , il remettoit deuant les (a "on?! humeur.yeux leur ancienne vertu , a: comment lla for- r w. , q J , . , . gue

.r in]? un]! «Talmud»? le Grand, e! tune 8c leur courage les auoit la portez peut - n conquefier l’Afie a: les extremitez de l’Orienr. a! Que portans acons les peuples du monde la li- s: bette, aptes auoir franchy les bornes de Her- a: cules à du pere Bacchus,ils’rangeroient deEoue a, leurs loix toutes les nations de l’Vniuers. Les sa Baârians 8; l’lnde feroient aux Maeedoniens. a, Ce u’ils voyoient deuant leurs yeux elloit peu a: de c ofe : Mais ce qu’ils ne voyoient poing a» ell it beaucoup: Et cela . de tout, par vneïvia l s. &oxre feroitàeux. ils n’alloi’ent pas pour fe- n mer inutilement leurs peines flaflas lier-iles ces ., ches 8: les montagnes d’Efclauonieæ de Thraq ,, ce..Tout l’Orient leur prefentoit lairichelTe de ,, les defpoüilles. De plus, ï peine auoient-ils af- ,, faire d’elpées , il ne leur falloit que des perches ,, poutre outrer cessrlafches ennemis , qui desja A h branliorent à la veuë de leurs armes. -t q" Puisinuo nant (on feu pere Philip e, vainà p ,; quem des At ’eniens , a: n’aguere le ompteue ,,’ es champs Bœotiens , il reprefentoit à leurs ,, yeux The es la noble , ruinée tés pied rés ter- ,, re,.le.lleuue du Granic , 8l tant de villes ou ,, prifes ,ou vaincuës , à tous les païsderrierç a euxreduits delTous lejoug , 8: foulez fous leur; ,, pas viâorieux. Parlant aux Grecs; , . il leur ra- t,’,,menteuoit Inflation qui auoit tant fai&.la figurent: à la Grec: ,. a; l’infolence du premier ,, Darius, puis de, Xerxes , qui autrefois leur M auoient voulu interdire la terre 8c l’eau , 61 dé.- » nier l’vfage de leurs fontaines ,* 8: des alimens ,, necellaires pour foufienir leurs vies, ils auoient 1, ruiné leurstemples l5: conformiez en «gâtes,

- QI)": wae. LI v. I Il. isf se s’ils s’en fouuenoientils auoient rauagéleurs *’ villes, 8: violé dedans leurs terres les liens les * plus chers de tout droiâ diuin a; humain. ri Puis aux lllyriens 8c Traces qu’il (canoit u dire gens de proye , il leur diroit de tagal-Ai, l der ces ennemis, 84 cette armée tous éclatans " d’or a; de pourpre , tous chargez de butins u: 8: non pas armez d’armes. Qu’ils s’auançaf- Q leur donc eux qui citoient des hommes , pour u ollcr ces dorures à ces femmes armées, a: qu’ils n allalTent faire efchange de leurs monta nes & w de leurs roches fieriles,defertes a: glacËes auec se les riches campagnes, 8: les delicieufes plaines a

Ils efioient donc venus sa la porte du traiâ, « un quad la caualerie de Perle commença la mef- 16ede , .8: delcocha Perle. de grande audace delTus n le collé gauche de l’ennemy : car Darius preten- doit de vuider l’affaire auec fa caualetiev, iu-, geaht bien la Falange pour ellre la plus confide- rable puilTanÇe de l’armée de Macedoine. Et tout d’vn inerme temps s’auançoit pour chue: IOpper le collé droiâ: de l’armée d’Alexandre. Le Roy voyant cela (e contenta fur la mon; rague d’y lainer deux cornettes de cauallerie, &ramena le furplus , où il vid que l’affaire le deuoir demefler. Et du milieu de la bataille ri- I fi tant la caualerie Thellalienne , la fit palier par deniere [on bataillon , pouraller ioindre Par- l meulon , 8c faire ce qu’il commandoit. Et donc en peu de temps les deux armées le hum” virent attachées en plulieurs lieux au combat, "m a ou chacun r: defegdou. vaillamment.. . . viennent Mais 113 m me;

il! 56 1’317]. autan!" le Grand, citoient fi prés les vns des autres qu’ils n’a-Ë

fi * noient pas l’efpace pour lancer leurs iauelots: de forte que les coups n’auoient plus leur por-. te’e. il ne s’y faifoit nulle execution , a; tous les. traiâs tomboient en terre fans efeâ. ’ Lors furent-ils. icontrainâs de tirer les efpées, de part 8: d’autre , 85- d’en venir aux coups de main. Et ce fut là où le fit le grand meurtre: car ils fe virent tellement des deux batailles atta- - chez l’vn à l’autre qu’ils le tuoient à coups d’ef-p ées. La , les olt’rons n’auoient pointlieu de; uir , chacun pied contre pied com attoit com- me en vn duel , il falloit emporter vne viâoi- re pour faire vne démarche . 8c tuer vn homme. pour aduancer vn pas. La diŒculté fut que les" Perlesauoient tant d’hommes , qu’il en venoit;- touGours de fraiz reprendre le combat , quand leurs compagnons efioient las. Mais du collé. des Macedoniens les murez feulement ne pou- uoient-pas , comme il [e fait par tout , quitter I combat -. Car ils auoient vne mer d’ennemis en. barbe , a: les leur mefme en queuë qui les prelÇ- foient irremediablement , a: forçoient les pre» miers à tenir telle. La Alexandre faifoitlemellîer de foldat , de de vray chef , Caril cherchoit par tout la gloi. te de pouuoit de fa main tuer le Roy des enne-

Ox’iartés mis. Darius fur (on chariot paroilloit efleué, frere de qui elloit vn. éguillon furieux à les amis de Darius le garder , 8L à les ennemis de l’attaquer. Son fait bran- frere Oriartes v0y ant comme Alexandre l’cnv fêlâm’ treprenoît a: le prelloit . s’en vint fuiuy d’vne e onxens.fuperbe nonne de mufliers qu’il comman;

l Quinte Curfe. L I V. IN. 157 rioit , jetter deuantle Roy , vn paillant hem- .- N H-- me , armé de belles armes , qui pat-cilloit par delfus tous les compagnons. Mais fur tout por- té d’vn grand cœur a; d’vn amour extrême. Qui a: faifant connoillre en ce combat pailla dell’us . le ventre aux premiers qu’il trouua , a: força le l

tellei Mais les àMacedoniens s’enfuir. animez de i la prefen- Alexandre Ce deleur Roy , s’ellant ralliezôt renconragez Film l’vn l’autre ,font vn effort , 6e s’en vont enfon- film! il; ccr cette caualerie , qu’ils emporterent comme glacé? vn rauage , de forte qu’à la barbe de Darius mua, tous les plus braucs hommes furent taillez en I ieces , 8: en bien combattant moururent aux pieds de [on châtiot , de playes honorables, de l d’vne brauemort : «L’on y voyoit Arixîés , a: T rountés , a: Sabacés Gouuerneur d’Egypte, à tous grands generaux d’armées , auec vn tas s d’autres gens inconnus d’infanterie 6c de cana. lotie. [Aulli des Macedoniens les plus ardents, mais non pas fi grand nombre ,’ auoient ellé taillez en pieces. Melrne Alexandre auoit eu. vn cou d’efpée dans la ouille , mais c’elloit peu de choFe. Mais les chenaux qui conduifoient le cha- natrum; , riot de Darius , ellans blellez ô: en colere s’em. faune en portoient de furie , de commençoient àfecoiier fuyait: finement à le chariot 8c le Roy. Quand Da- rius craignant de tomber vif en la puillance des ennemis ., fauta en terre , 85 fut iette’ fur vn che- ual qu’il faifoit fuiure pour l’occafion, 81 là iet- rtant honteufement les marques de ce qu’ilé- toit, de peut qu’on nele recogncufl , s’enfuit; g .

r f 175 a: ’L’Hifl. décidément le Grdnd, Alors le relie prill l’efpouuante 8c s’efcartaîg * Chacun prenoit party comme il pouuoit pour s’enfuir à moins de huard, 8: jettoit laces mef- mes armes pour le fauuer ,’ qu’ils auoient prifes le matin pour garantir leurs vies. C’ell aïoli que la peut cil eflrange , elle fait que nollre le- . cours propre nous fait trembler.- Emma Parmenion auoitenuOyé la czualerie pour clifort chafler Ceux qui s’enfuyoient , ô: de fortune - A .Aùn ’ N°33: dîla tout ce collé auoit vuide’. Mais à la main droi- ce les Perles prenoient viuement la cauclerie a: pcçldef Thelfahenne , se de la .premiere boutade a,- mrflc. noient fait vne raille , 8l palle fur le ventre à tout vn coin de leur bataillon. Quand les Ther- faliens fans perdre cœur firent vu cerne 8: s’en reuindrent à la charge , ou tronuans les Barba- res qui penfoientauoir la vi&oire,& ne tenoiët. plus d’ordre ny forme de bataille , ils en firent, vn grand carnage , 3e les défirent entierement. Les cauahers a: les cheuaux de Perle elians ar- mez fort pefamment , auoientpeineà tourner la canaleric Thellalienne qui cil grandement. , léger-e , 8c qui au pallade en auoit efcatte’ des ja l q ’plufieurs.Comme Alexandre eut lla nouuellev - que ce En En Ale’ combat, s’el’toitainfi heureufement termine’,luyP :Îâî’i’r’: qui n’auoit encore olé challer les fuyants , coin- ça, tout. qmeça d’executerla v1&oxre.ll n’auort que mille- . cheuaux auec lux,qui s’en alloiêt taillâs en pie- ces les plus gros bataillés des Perfes.Mais qui a. la viâoire ne côte plus les ennemis, 8c mef rif: le nombre: Car vne poignée d’hômes chalfmt de grades troupes comme troupeaux de belles,que

l filiale Carre. LI V. 11L 1’55" la peut faifoit fuir,& files empefchoit de fuir. 1 Les Grecs qui eltoient au parti de Darius, 5,451,615? -’ que menoit Aminthas qui auott ellé des Lieu- pîrê’nî: tenants d’Alexandre , de auoit quitté fongparti, f5, and. - quitterait-là. les autres , a: fans fe deuander le te fis enta

’retirerait. ’ La r v r r x des l ,Barbares l’lîllîl’liso fut dilferente,lea W... vus prenoient le droiêl: chemin de Perle , les i autres prenoientles dellours, à: s’alloient rem- bufther dedans les boisa les momagnes. Quel. que peu le voulurent retirer au camp de Da- ’ titis. Les ennemis victorieux en eltoient desja malines. , ou ils trouuoient des biens 8: des ri- cheires en abondance , de l’or ce de l’argent par monta nes , 8: qu’il fembloît qu’on euli atrai-s . né la p alloit pour le donner du bon temps, que pour,faire’la guerre , que les loldats auoient desja raui’de tous collez. Et faifans des butins plus qu’ils n’en pouuoiët emporter, les chemins citoient tous jonchez de biens , de pacquets , à: de mil bagages , dontles foldat, ne tenoient conte pour garder les meilleures hardes. Ils dictent desja doncques aptes les Da- Lemme-J mes , aulquelles ils arrachoient les bagues auec Perfiennes tant plus de violence , que les femmes les te- font utiles noient mieux: Mefme forçoient les corps auec à mal?» toute licence 8: infolence. La, tout choit rem- 3:”? a pli de tumulte 8: de plainte , charnu faifant r profit de ce que la fortune luy mettoit à la main 8! n’y manquoit aucune, image de .dtfaflre ; la rage 8c l’infolence du vainqueur s’eliant aban- donnée fans refpeâer ny qualité, ny ange. La donc le pouuoit vgir vue bien veritable

"160 L’Hlfl. tarama" le and, imagedes inégalitez de la fortune z Ceux qui sautoit auoient fuperbement a: richement pa- p ré le pauillon pour Darius , gardoient ce mer- me panifion pour Alexandre’deformais’leur » feignent qui venoit:l..es foldats auoient tout ra- uagé, fors ce pauillon Rôyal. Et cela parce que A c’elloit la coufiume d’antiquité de receuoirle Roy vainqueur dedâs le tabernacle du vaincu. Mais ce que tout lemonde regardoit auec plus de compallion c’efloient les prifonnie- res , la mere , ô: la femme de Darius. La nacre. venerable pour (on aage 80 pour la majefié de la performe. La femme pour fa beaute’fi gran- a de , que fou delafire ne l’auoit fçen changer: Elle tenoit entre fes bras (on fils qui n’auoit Lev r pi- pas fix ans encore , qu’elle auoit mis au monde laya b le pour polledet vn iour cette grande fortune que en; r. fou pere venoit de perdre. Mais fur les genoux V de la vieille Reine fe failoient deplorer deux jeunes PrincelTes prelles à marier ,’double- ment tourmentées deleur propre douleur , 8e de celle de leur ayenle , a puis toutes les Da-s mes efperduës à l’entour d’elles , qui le der- chiroient le vifage 8: les cheueux : Pour qui n’y auoit plus ny grace ny refpeâ , &que le fentiment de leur mal-heur 8: de leur digni- té pafiée , abifmant dans le defefpoir , elles arrachoient leurs habits en pieces , 8c recla. nioient en vain d’vn nom qui fut? 81 qui defor- mais n’clioit plus leurs Reines 8c mailireffes. Et encore ces panures femmes oublians leur: propre calamité , ps’alloient enqueliant du Roy Darius a senoras à! E993! 9991299 a en que! sellé

que» a]; L1 v. 111. in tollé de la bataille , a: comment fa fortune en auoit decidé , s’imaginaus de n’efire pas capti: ne: , pourueu ne le Roy full vinant. Luy ce en ant ralayant toufionrs de cheè haut , s’e oitgrandement forlon é.- Mais fur"- Îon champ de bataille il auoit lai é mort cent - mille hommes de pied , a; dix mille chenaux, De la part d’Alexandre il y auoit cinqcens qua. tre blelle’z , trente-deux hommes de pied morts, 8c cent cinquante hommes de chenal. Vue li grande victoire gagnéeà fi peu de perte. Luy, qui à fuîure Darius s’efloît fort fatigué , voyant nuiâ’ venir,& qu’il n’auoit plus d’efperan- ce de le prendre , reuint dedans le Camp de Da: tin: , que fes gens auoient desja faceagé.

prscovus CINQYIESME. soMM AIR-E.

’; [Assurant 1305;»ch v fdlïbit bonne cher: avec je: i anis dedans le Camp de D46 "la. 944ml un»: ou; les la- Reines prifinfiieres ,. filt- on faux talais qu’elles’eurmr que Darius fiai: p mon, il [e mir («inerme d plant. Pais au à «en [courus les cpnfilcrflm les figura de la t H . r t 62 ranz. d’annuaire le Grand, . p Wilde Darius , (a. de leur me (9* «lignite? Il. Et le lendemain ayant fait enfeuelir [es mons, permit aux Dames Perfiennes d’enfanc- lir les leur. Puis les venant luy-mefme wifi!" avec Hefiflion les "niât auec tant de reflué-1:, que la mare de Darius ccjfi d’eflimer [a capti- s- nite’ malheureujê. lll. Cependant il mon): Parmrnion pour aller prendre Demas,auec tous lesgrnnds équipages de Darius (9* de [es Conr- tifans. Mais le Prenofl de Damas railla à fan Ray , vient au deuant de Parmenion pour luy remettre entre mains les thaler: clef"! Mafia. , les femmes (9 les enfin: de tous lesgmndsde Perle , (a les Ambaflhdeurs des rets. Parmenion ne le: cognoiflant pas , (9’ croyant que ce fujfint ennemis s’en 4114 cher- ger ce canna], (9 furent par en erreur tant de bien: tres-mijcrabltmenr mais a. diflipcæ: , Mais le traiflre fut tne’pnr un de fi: «ampli-J ces qui en porta la rafle 4’ Darius. .

SVITTES’DÉ LA rueront: I d’Alexandre. Alexandre L a x A N’D n a vaint’Ïueur de Dali entendant v, a rlusêzmaifire de fou camp fe mit à les Dames ’ 4;.sz faire bonne chere auec les amis : Car plurang la; e c0up qu’il auoit ne l’en empcfchoit pas si.

z

Quinte Curfe. L! V. l I Î. ’15 ’Mais ainfi qu’ils elloient à table vn grand cry mors de s’elleua dans le logis des Reines Perfiennes-, 9mm: niellé de hulrlemens lamentables. Toute cet. se compagnie qui elloit en fellin s’effroya , les Gardes mefmes de la porte du Roy s’encou. furent aux armes , crainte d’efineute. Or ce gui leur donnoit l’alarme , furent làmere’ù ll emme de Darius auec les autres Dames pri- fonnieres , qui l’allerent îmaginans ne Darius efloit mort , fur ce qu’vn challré de eur porte leur efloit «un apporter fa caraque Royal]: qu’il auoit là jette’e de peut d’efire cogncu quandil s’en elloit fuy. Alexandre ayant fçeu d’où procedoit l’erreur, plat-a, peufant à la for. tune de Darius. a: [on cœur àtrendry de la coma âme "En; pallium de ces femmes :de forte qu’en la prom- la" dem,rement pritude il commanda à Mytrenes celuy qui luy me, A auoit liuré la ville de Sardis , parce qu’il par- ioit bien lalaugue Perfienne, qu’il allait vifiree -& confoler les Dames de fa part. Et puis il Y c’alla [ouuenir que ces panures Dames voyant vu traillre,s’em ancroient de colere, 8: il augg’

- menteroirIl refolut d’y ennoyer leur ’Leonatus culeur. l’vn de .Tes . courtifans.l.eona tus Parr,& s’en va au pauill l ’ des Dames menant quelques foldats derriere’ luy , 8; fit dire à leur porte qu’il venoit de la par: du Roy. Ceux de la Porte voyans ces gens armez , creurent que cïfioit fait de leurs mais tu"?! flrelles , 8: effrayez delia du defaflre public, . r’cntrerent tout hors d’euxv , 8: s’en cumulent le, mura; Leonaru: crians effroyablement , que l’heure efioit vel la, ’ i ï glui, 8s quïl falloit-mourir, les foldars efioienr . r. ij I54- l’Hifl. d’Alexudn le Grand; là qui leur venoient cou et la gorge. Ces pas: ures femmes trop peu vaillantes pour defendre leur porte . à trop pour-cule pour faire entrer . ces gens , tapies en grand filence le tenoient il fans fourciller , attendens ce que voudroit faire - d’elles le vainqueur. , Leonatus aptes auoir long temps attendu; t voyant qu’on ne luy parloit point d’entre; , &- que performe ne par-cilloit l, laina res foldats à la porte , a: entra vers les Dames. Cette a&ion troubla cesfemmes plus que tout. Vu hOmme efioit entré dans leur chambre , a: erfonnene l’y auoit introduit. Aulli tell les eux Reines mereat femme efperdu’e’s , r: roulerent à [es pieds, 8e le prierent qu’auant que les tuer il leur ’ permill de donnerlfepulture au corps de Da- rius , fuiuant l’vfage de leur pays , a: qu’elles mourroient fans regret nanti elle auroient rendu ce dernier deuoir àqleur Roy. Leonatus a les a». leur dit que Darius étoit encore en vie,& qu’A. rem a: lexandre les alleuroit de leur falut , u’elles ou- leur vie ù bliallent donc leurs defplaifirszCar e les efioiët de leur en feureté,& de plusferoient toufiours Reines; hmm a: polTederoient la mefme fortune 8e la gran- deur u’elles auoient fait par le palle. Alors la mere e Darius fouffrill que l’on la releuall. ’ F élim- A r. a x A u o tu le lendemain faifant enfeu été; uelir les morts , defquels ilauoit peu recou- mom, urer les cor s fit le pareil honneur aux corps, des grands Je Perle qu’il trouua , 8: ermità la 13min. mere de Darius de leur donner repu turc felort humera: la ceremonie du pais. Elle en prit quelques! Dam! la. vos de les plus pruches qu’elle inhqu [clou fa ’

Quinte Carfi. LIv. I I l. 165 fortune prefeute , car elle iugea bien que Ce fe- grands de toit chofe odieufe d’vfer de Ce grand apparat, in " p e duquel vient les Perles en leurs funerailles, veu queles corps des vainqueur: mefmes citoient baillez fans aucune eeremonies. Puis aptes les feruices faits aux trefpallez , il manda dire aux Dames qu’il venoit. Il lailla [a fuite à leur porte. 8: entra auec He- ’ fellion. C’elloit fou fauori , a; l’homme-de ce monde qu’il aymoitle plus .’il auoit ellé nourri auec luy , il fgauoit (es peufées , a auoit liberté de luy tout dire Franchement, ce que perfonnci n’auoit que luy.Aufii en vfoit.il comme d’vn I bien fait de (on Roy,non pas comme d’vn droit acquis fur luy. Il elloit l’aage du Roy , maisil moitie ifaçon plus belle que luy; De forte que les Reines Perfiennes iugeans quand il entra u’il full le R0 , luy ancrent faire la reuerence ’ elon leur m0 e , vu des Ennuques prifonniers Le; si": leur monflra Alexandre : Sifigambis alors le vifi:er,& plongeant à les pieds le fupplia de l’excufer fi in"? elle ne l’auoit pas reçbgnu, fur ce qu’elle iamais ne llauoit veu. Le Roy la leuant par la main, cïïolc. luy dit : Ma mere , vous n’auez pas faiôt d’er- reur. Celuy-cy cil: encore vn Alexandre. Si veritablement il coli iufqu’à la mort pral si né cette modellie 8c cette confiance de cœur, « ie ’auroîs creu bien plus heureux qu’il n’elloit Î ’ pas lors qu’apres auoit dompté touœs les na. i rions de l’Hellefpont iniques à l’Ocean, il con- ii enfuiroit les triomphes de Bacchus,& fi domp- u tant fou arogance 8e fa colere,vices non iam ais l domptez en (on ame , il le full ablienu d’égor-j Ï

a L iij, I il 66 L’Hifl. JAüxandre [le Grand, g; gér [es amis au milieu des fel’cins , 8: de mafia; ,,. Crer fans [nier tant de grands chefs de guerre, ,, 8c tant d’excellens hommes qui auoient auec. .,, luy vaincu les nations ellranges. Mais la fortu- ,, ne alors ne.s’efl;oit pas encore emparee de (on ,, cœur. Il la portoit à fa naillance auec fagelie 8l: ,, attrempance, mais au progrès il fçeut porter (a,

,, grandeur.C’ell pourquoyilors I ’par fa elemence 8c par: fa modeliie il palle. tous les Rois. qui auoient vefcu deuant luy. Il garda aulIi fainâement I les filles à les Reines d’excellente beauté , que s’il full né leur frere propre, de la femme de Daç rius qui palfoit en beauté toutes les creatures de fou nage, il fut fi elloigné de la violer, qu’ayane [on corps car tif entre (es mains , il eut vu foing extrême qu’on ne pratiquall enuers elle aucuns; ’ forte de mefleance. Il commanda que l’on rend» difi aux Dames toutes leurs bagues,de forte que toutes prifonnieres qu’elles efloiët chofe quel-.l conque ne leur manqua , linon la liberté de tout I l’efclat deleur fortune pailée. Reine . Aufii la Reine Sifi ambis luy dit : Roy vous igambis meritez que nous fa ions pour vous la priera ratan- que nous foulions faire lpour noftre Darius , 85 A ace que le voy vous e es’digne d’auoir fur- » monté la felicite’ comme vous le furpaliez en 32 iullice. Vous me nommez Reine 8e vofire mere, a: a: i’auouë que le fuis voûte feruâtele puis anf- av (i doucement fuporter le joug de ma condition a: prefente que ie comprend clairement la gran- ardeur de rua fortune paflée. Vousauez interefi au de tefmoiguer par la douceur plus que» pal; la

Quinte Carre. L I v. Il l.’ 15.7 rigueur le grand pouuoit que vous auez. fut:

Le Roy leur-commanda qu’elles enlient’lbon courage.nous. [âpres il prill’Î petit"., fils’ de Darius à. . fou Col , l’enfant fans s’ertonner luy emballa la relie auec les mains. Le Roy eüonné de fou - affeurance regarda Hefeliion, 8: luy dit: Pleull à Dieu que Darius eufl eu vne aulli bonne mil?

fiance.Il drella troisAutels Et puis fur le Pinare fortit. , qu’il de-r dia à Iupiter , Hercules , de à Minerue, 8e puis tourna pour alleren Syrie. Av AN 1-. partir il donna à Parmenion com- milliou pour aller en Damas , où citoient les n Ill. v threfors de Darius,& Parmeniô ayant eu aduis P5233?) qu’vn des Satrapes de Darius y elloit allédeo en Damas, nant luy.enuoya requerir des forces, craignant mon trop peu de monde pour faire l’entrepri- fe. Mais fortune voulut Comme il marchoit, que (es coureurs prirent vu homme nommé , Mardus,& le luy amenerent , Mardus luy mie entre les mains certaines lettres du Preuoli de Damas qu’il écriuoit à Alexandre. Et adioufia debmmhe,qwünedomokpomtmmlePœ- p ,uofi ne luy remili entre les mains tous les mena bles de DariusÆarmenion’ouurit les lettres qui portoient qu’Alexandre enuoyali en diligence 1m de [es Capitaines feulement auec vn peu de gens. Sur ce Parmenion donna compagnie a Mardus , a: le renuoya vers le traifire. Mais Mardus parie ne fçay. quelle boutade; s’eflane fauue’ par les chemins d’entre les mains de fes gardes arriua à. Damas, deuanrëpiour.’ Cette

’ tu; 1368i rififi. tradescantia le Grand, faillie brouilla l’efprlt à Parmenion qui en: peut de quelque fourbe , de forte que fans gui. de il n’o oit auancer chemin. En fin pourtant s’aileurant en la bonne fortune de fou Prince, p il fit prendre des païfans pour le guider , & s’a. ’ uançant d’aller il arriua le quatriefme iour à Damas. Dont le Gouuerneur elioit en appre-g henfion qu’on n’euli pas pris creance en luy. . Mais quand il veid [on allaite ameutée , il En Vu Perle entendre àceux qui elloient en Damas auec trailire luy deliure luy , quel: ville ne)? pouuoit garder. Et des le tous les point duiour faifant charger toutes les finan- ehrefon de ces de Darius 8c tous (es meubles , il partit de Darius. Damas traînant toise apres luy , faignant qu’il s’enfuyoit. .Mais veritablemenr il alloit au de- uant des ennemis pour leur faire prefent de ce riche butin. Comme on veid qu’il partoit, plu- Iieurs millets de gens,hommes 8c femmes le mi- tent à le fuiure,troupe que etfonne ne pouuoit voirfans douleur, hors ce av , fous la foy. du- uel un les croyoit en alleurice.Car pour grof- . gr le loyer de [a trabifon , il menoit à fes-enne- mis vu butin bien plus agreable que tout l’ar- gent du monde. C’efioit grade uàntité de Sei- gneurs auec les femmesôz les en ans de tous les courtifans de Darius , 8e outre , les AmbalTa- deurs des villes Grecques que Darius auoit c5- fignez entre les mains de ce perfide , comme s’il les euli mis dans uelque place d’alTeurance. Il geloit lors a: ai foit avn grand froid,& Côme ils cher’ninoient,vneondée de neige vint à tom- e ber,auec vne grolle tempeile. Alors ceux qui portoient tous ces beaux meubles . eurent bieq

Quinte mfi. Liv. 11L v . gay â l’affeurance de defployer les riches robes de Darius , couuertes d’or ce d’efcatlatte , a: les wellir pour le parer du froid , fans que performe les ofali contredire. Tant le defailre de Darius auoit delia rauallé [on credit, que les porteofai: mefme efioient infolens enuers luy. Cette troupe aux yeux de Parmenion parut de loin quelque gros d’importance , li bien qu’ayant mis fa treupe en bataille , a l’a sur en trois mots admonelle’e de fou deuoir ,i pouffe fou chenal a: les mene àla charge; Ceuxqui portoient les meubles efpouuantez . ietterent tout là pour s’enfuir. Et les gens aulli portans armes ’qui lesaccompagnoient failis de mefme peut planterent la leurs armes , 8e fe faunerene parmy les faufuy ans, ’Car le Gouuerneur mef- me qui fei uoit d’ellre ef aimanté grollillbh par tout la rayeur a: le de ordre. . Si bien que parmy la campagne traînoient de tous collez les richell’es Royalles , a: les fi- nances de Derius , qu’il auoit fait acharier pour le payement de le: troupes innombrables. Les equi pages de tant de grands feigneurs , de tant de grandes Dames, tant de vaiflielled’or, de de Rang beaux . auillons a: buffets enrichis auec vne des im- magni eence RoyalleNous trouuiez les grands meule! chariots pleins de richelies abandonnées , cho- "Clics"! Te trille aux yeux mefme de ceux qui les rauif- foient , fi la compallion pouuoit feruir de frain à l’anarice. Car dansles bayes a: dans les fan. ges on defchiroit a: tirailloit les threfors 8c l’ef- par ne de tant d’années d’vne fortune inim agi- èab e , le fut-pathos toute essence humaine , en

a

r76 , L’Hifl. d’Alexisndre le and, . forte qu’il n’y auoit pas des mains allezpoui

prendre.’ t puis on courut aptes. ceux qui s’en-i fuyoient , où furent prifes force Dames, ui’ traifnoient leurs petits enfans. Entr’autres Il! rent prifes trois ieuues vierges , fille d’Gcchus, . qui auoit elle Roy de Perfe deuant Darius , que A ,Aufi I! Pril’e la fortune auoit autrefois raualées de la grau. Ësle’m" deur de leur maifon , 8c lors les raualloit en-, 4c 923:? cote plus rigoureufement. La femme du mef-’ f me Occhius citoit encore de la troupe. Et la fille d’Oxiartes frere de Darius , a; la’femmo d’Artabafus le plus grand de la Cour , auec lion, fils qui s’appelloit llioneus ,-fut prife aulli la femme 8: lelfils de Farnabafus grand Admira, Trois filles de Mentor , 8e la femme 8c le fils du’ noble 8: renommé Capitaine Memnon. De forte qu’il n’y eut malfon dans la Cour qui n’eull part au defallre. q Les Lacedemoniens a; les Atheniens fortin du traiâé de la ligue , auoient fuiuy les Petfes. son Pris Ily auoit Arillogiton, Dropidas de Eleutlierius, les Amar. les plus renommez hommes’, fans comparaifon, fadeurs des 8: des meilleures races de la ville d’Athenes : de a"? "in des Lacedemoniens y auoit Perfippus 8c Duo, parmi maflorides’, aueé Omayus 8c Callicratides , gens de bonne maifon. L’argent qui fut feellé montoit à deux mille foisante talens , d’argent en myure quelque cinq cens talens. Et outre coq la trois mille hommes , 8: .fept mille chantante de femme. Mais les Dieux n’arrelierenr pas beaucoup a le vengerai; trailire , de la fortune de tant de

Quinte Curfi. L I V. 111. [71».â..,,* b gens. Car vn de [es complices , 1ni.volonticrs auoit encore du refpeâ cnuers a Majeflé du Roy dans fou defafirc, couppa la refis au traî- fit’e, a: la porta à Darius. Soulas aucunement à tem s à vnç am: trahie , car il fc vèyoit nagé de on ennemy , 8c cognoifïoît qu’encore le ter «au; fa Majefié n’ofioit pas dutoutmort à; ans les cœurs de tout l: monde.

Fin duw’troifiçfigzdg -..---. -......

&

QINTE CVVRSEQ. .7ALEXANDRE . 0V . LE, GRAND. ’LivnE ATR’IEsME.

granulez: mzscorzR-s: :5 0M M AIRE.

5,; Lnxmrmu: parfumai Daim ficr fi fioit: rayait Îg; W l’Ijle d’arrhadw qui]: l . renditèlu], où marinsluj . Ê www la) doum "lire de K02: A -....-.4...4 La . Mu,

n I ’ Quinte Carfè. I. I V. 1V. ’ dequoy alexandra o , la) refiriuic de tru-picqudntes lettres. Il. Etfuimnt 14 pointe dejè: capqwfiu prend la raille de Biblcidyo «Il: de Sidon , de laquelle «je»: ofle’ le Royaume au R 94mm): Q on le donna à ddolaminu: peut": mac emmure, Idrdinier mSidan, par"): Mg mulot? de: Roy. I l -

,WWWWMCON gy a s T8 s DIËLEXANDRI aptes. la badine d’IflËor. , w A n 1 v s qui tentoit fe voyois r; u * g Roy d’une (i grande armée , qui e’enfuyuo l : ’ relcué demis vn chorion: eftoit mine à ï à: entré en bataille , auec bien plus Vaches - r5 d’efclat que de vaillance , s’en al- loit fuyant deformais perces campagnes vagues 8c folicaires qu’il rempliilbitn’agheres de (ce b aillons innombrables , fuiuy de peu de gens. c ans ceux qui fuyoient n’allaient pas incline route, 8c puis n’ayansxas des chenaux pour relayer comme le Roy , i n’y auoit pas moyen de le faim-e. De forte qu’il actine à Vnches , on) . quatre mille Grecs le receurcnt auec lefquels il alla iufques à l’Eufrate,s’imagînant, comme il alloit , qu’il gagnoit à pur gain tout ce qu’il prenois à le cousis, - ,

4: II’HÏfl. d’Aleaèdndre le Grand, Alexandre commanda à Parmenion de gaië der curieufemcnr les priionniers 8c le butin qu’il auoit conquis à Damas , &luy bailla en gouuernement la Syrie , qu’on app’elle Cale. Les Syriens qui n’elioienr pas encore allez domptez par la guerre , 8L les defallres pallez, q ne le pouuoient refondre au joug de cette nou- uelle domination , mais il les chafiia vn peu , a: puis ils obeïrent doucement. L’lfle d’Arthodus d’une fuite le rendit au Roy. Toutefois Straron Roy de l’llle tenoit en- core les villes maritimes , 8: quelques placeslau cœur de [ou pais , mais il (e mit en l’alliance d’Alexandre qui emmena (on armée hors de l’lfle,& s’en vint àVMarathon. La, de la pareil: Darius luy furenflapporte’es des lettres 5 dei- quelles il s’ofïença grandement , pour autan! qu’elles citoient fuperbement claires. . Il a picqua bien fort de ce que Darius prenoit titre de Roy , de ne luy bailloit pas. l ’ menaçait Or il l’amonelloir plutofi qu’il ne prioit, de à Alexan- luy rendre (a mere, fafcmme , à les enfans , 8c dl’c. qu’il prill: de luy pour la recompenfe , autant n d’argent qu’il en pourroit tenir en route la Maa nCCdOlM, 8: que pour [es clins ç il les diffa a sa contre luy auec l’efpée en party Égal,- fi bornai] ,,fembloir. Et toutesfois s’il auoit l’ef rit encore a; allez fain paur receuoir vn bon conëil , il l’ex-r ahortoir de s’abllenir de l’Empire d’autruy , 86 u de garder celuy de (es ancellres,& que s’il voua sa loir :raiâer allianceôz amitié auec luy , il la] a, jureroit volontiers. p Yoicy ce qu’êlcxandre luy referiuit.

’Quïmc’u’r’figLiv. 1V. si;

Le Ra)» alexandra à Darius.

Darius Celes , iceluy de qui vous auez pris A1examine e nom , a autrefois ranagéfidelaflreufemenr Pl d: courte- toutes les terres Grecques le long de la colle de fie,luy refù l’Hellefponr , a: les colonies Grecques des Ioa Cri: (n’a, ’ niens,& puis allanrla mer auec vne rres-gride bemenrg armée a portela guerre dans la Macedoine 8: la ii Grece. Erapresluy Xerxes Roy d’vne mefme li nation cil venu pour nous (ubjuguer auec vne " barbare armée , à; puis vaincu fur mer , nous a il laillé Mardonius en Grec: ,iafin qu’abfenr il ne « billait pas de bruflcr nos villes , a: defoler nos "» camps. Chacun fçait comment le Roy Philip- " pe mon pere a ollé allalliné par ceux que vos ii gens auoient desbauchez , auec des’efperan- n ces infinies; Car vous entre renez des guer- « res impies , de portans des e pées vous mettrez tr I à l’encherc les telles de vos ennemis. Comme ii vous ces iours-cy,qui Chef 8: Roy d’vnc fi grof- ü le armée , auez voulu donner mille miens pour i4 acheter vn meurtrier contre mOy. n: Et (103C le ne fais pas la guerre,ie.l:ïrcpoull7:; it a: les Dieux affilians la plus iulie querelle, i’ay li rangé fous les loix de mon pouuoir la plus tr grande part de l’Afie , 8e vous ay vaincu vous W mefmes en bataille. Oeil pour nov , bien que ü vous ne deuriez rien obtenir de moy de tout w ce que vous demandez. Si pourtant vous vous i: venez rendre à moy , 8c me venez fupplier, u Je voussdonne parole que ie vous rendray vô- si tremcre , voflrc femme divas enfans ; le ne f:

.175 l’HÏfi. d’dlexlfidre le (31an,- 5, veux point de recompenfe. le («gay vaincrè u donner confeilaux vaincus : Si vous craignez h fur la cparente de Venir, ennoyez moy quela ,, qu’en es voûtes , tel que verrez bon dire , cm ,, trc res mainsie donneray ma parole, a: fur icel. . n le vous pourrez? venir fans damer. Au relie ,, quand vous m’efcrirez, fouuenez vous que vous p efcriuez à vn Roy , a: non pas vn Roy feule- .» ment, mais volire Roy. L b La lettre fut baillée à Therfippus pour la l t l. LV1? defeendit en la Fenice , a: reeeut la vil. Pre-d leà de Bibleporter. qu’on lu rendit 4 , 8c de là alla I 5k a 3’ Sidon , ville fameuiye pour (ou antiquit 5 a: la Il"! gloire de (es fondateurs. Le Roy efioit Straton, qui fublilloit fous la grandeur de Darius. Mais parce que la reddition s’en fit plus par l’incli- , nation des habitans que du Roy on imagea qu’il citoit indigne d’cflre Roy. Et fut donnee à He- fellion permilIion d’efleuer à la dignité Royalle quelqu’vn d’entre les Sidoniens,tel qu’il voua. roit a: qu’il lugeroit digne de cette fortune. n°009. 1 Hefefiion auoit des holies , qui entre la ieuà fiega’zn nelfe de Sidon elioient en bonne reputation. Le me 62”32: Royaume leur fut offert , et ils le refuferenr, 40.1"", parce qu’il n’eiloit permis , dirent: ils à perfori- ne de regner en leur pays s’il n’elioit du [mg de leurs’ Roys. Hefeliion rani de cette grandeur de courage qui dedaignoit ce ne les autres re- cherchoient au milieu des efp es 8c des embra- Q. femens. C’ell vous , dit-il , qui polTede la veri- n table vertu , qui auez fçeu comprendre com- . n me! Méfiance!!! 91mm: s efi chois bien P il!

lus grande que de les rechercher. Mais au re- fie donnez moy quelqu’vn de la race des Rois, que louaienne vn iour qu’il tiendra devons x leIls Royaume.voyoient quantité de gens, lefquels. - pouf: rez de la grandeur de cette efperance s’en ale doieut au: pieds de tous les amis d’Alexandre, faifans les chiens couchans pour deuenir Rois, il fut conclud que tous ces gens-là n’en elioient, pas dignes .- Mais au .fauxbourg de leur ville y auoit vu certain panure bôme iatdinier qu’on nommoit Abdolominus appartenant K bien que de loin ) a la maifon des Rois. Cet Abdolomi- - nus fut efiimé capablecl’eflreRoy , il faifoit vn petit iardin auec les propres mains pour recou- rir fa pauureté , a: n’el’toît ainfi panure que par- ce qu’ilr’elioit homme de bien , mais au relie ef- loigne’ d’ambition , il p’eptendoit pas feule- ment ( vacantâ foniabeur ) le bruit des armes, qui faifoient trembler toute 1’ Mie. ’ . En vn moment voicy entrer au iardin d’Ab- Qui 16:15-! dolominus ceux de qui nous .auons parlé , qui n°5 V"; portoient des habits Royaux , a: autres pare-’Ël’mm mens , ils letrouuerent qu’il farcloitfdn iatdim ":3: « Ils le faluënt du nom de Roy. Et , Ces mei- maifondel filins haillons que vousporrez, dit l’vn,ie vousrRoia, I , es viens changer auec ces habits que ieporte tr en mes mains , il faut. décraller voûte corps a: i’ llauer ces ordures dedans lefquelles vous auez ri vieilly, 6c vous armant d’vn cœur de Roy, por- ” ter vollre temperance à ce haut periode de’for- ’i tune , dont elle vous a rendu digne .- Et lors que « ferez [cant furie librairie Royal,feigneug il ’

378 rififi. JAlexlmife le Grand, A, ç, de la vie a: de la mortde tant de citoyens, gars ,, dez bien d’oublier l’eflat où vous voila , dont ,, vous pailez à la Couronne , 8c qui cil plus ,, efirange pour lequel vous la receuez. * * Abdolominus penfoit voir vu ronge. Et ne fçachant ( au mieux’ aller ) fi ceux qui luy par- p laient n’efloient point infenfez , il demandoit pourquoy on le venoit indignement macquer de luy. Mais comme on l’eut fort bien laué, que ferieufement on l’aiieura , 8; luy jura t’on de la .i verité , Ideformais Roy , ils’en vintau Palais, accompagné de ceux qui luy auoient fait le tuilage. Il n’elloit pas homme d’el’rat , qui ne l’alloit raualant aupres des amis d’Alexandre , luy im- ’,, putant fa pauuretéôc fa ballade. Mais Alexan- ,, dre le fit venir, 8c l’ayant confidere’ bien long- ntemps. Son port , dit-il , ne demcnt point ce ,, qu’on dit de fa race. le veux f auoir auec quel- » le confiance vous auez porte vollre pauureté. u Plaife à Dieu , repart Abdolominus, qu’auec n vn courage pareil ie paille p0rter cette Cou-e u ronne. Çes mains ont elle fuflif antes pour con- n tenter mes defirs. le n’auois rien , 84 rien ne

’ , m’aLe Roy’trquua manqué. en ce difcours . - lesl marques d’vne fi bonne naiflimce , qu’il ne luy donna pas la maifon feulement du Roy Straton , il luy donna encore tout plein de meubles de ceux conquis fur les Perles. Et adjoignit à fou do- mairie toute la prouince qui tenoit à la ville il;

Sidon. - I RuinteC’urfe. LIV. 1V. t7; wwwnsaugrenue Ë’aêaéèniii r une t

D’ISCOVRS DEVXIESME, s 0M M AIR E.

il trois Chefs que le feu Roy V « ’ Thilippc auoit fiat [rafler . i en eAjîc, contre les Terfès, (96 gui auoit prix le party de Darius , J’ejiant [lamé de la bataille d’Iflw auec quatre mille" Grec: fidllit à s’emparer du Raya»): d’Egypte .- Mai: pour main i mglige’ 1’ ardre que: [à wifiaire , (’9’. Muffin]? me! à temps [a ennemis , fer tromper furent taillée: en pietà: , (9* la] tué. Il. les autre: Sarrape: de ’ËDarim frimiez. de la bataille fin: m- care defikits , parfin: recouurcr la Lja rie , on antre: mounemem en difirmg adnés»: en. 4598145??? item du juta -

l M il ’ :80 raya 01m.. 1.9.5.4, vËîiîxèawaôw osmium un ’ revu L’AS! a EN a E votre 4p": la deflaite de Darius. I. : Mvnruas fur ces entrefaites," Amînthas ’- qui , comme nous auons desja chef des ’ dit , auoit laillé le party d’Ale. 32°? 4° xandre pour palier au leruice de entreprit! . v Darius , arriua a Tripoli auec la conque. quatre mille Grecs qui l’auoient fuiu y de l’an (le del’E-nus filée , lchuels . ayant. chargezx fur4 des nauiges. . ,il gypte. palTa auec ces trouppes en l’Ifle de Chipre’. Et . la s’imaginant qu’en ce grand broüillemenr d’Ellat tout le monde auoit droit de prendre, a: pouuoit garder à bon titre ce qui luy venoit à la main,fe refolut de trauerfer iniqu’en Egypre, le declarer contre tous les deux Roys , 8c bailli: fa fortune fur le hazard 8: furll’irrefolution du temps. Donc prefchant à fes trouppes la.,gran- (leur de les efperances , 8c la hautelfe de les defà feins. ’11 leur remonfira comment Sabaces gou- uerneur d’Egypte etioitmort à la iourne’e d’il; fus , que les garnifons Perficnnes elioientfort faibles , 8c le party fans chef, que les Égyptiens toufiours contraires à leurs gouuerneurs les tiendroient , eux pour alliez , a: non pour en-A nemis z bref, la neceilité vouloit qu’ils [e por- talfent à tentes choies: Car la fortune ayât ahi-g s

Quinte Carfi. L I v. I V. 18t donné leur ’premiere elperance , il trouuoit l’aduenir plus leur que le prefent. De forte que tous d’vne voix luy dirent qu’il les menait ou il voudroit. Aminthas iugeant qu’il falloit employer les ’ courages des liens pendant qu’ils elloiët chauds a: remplis d’efperanee , palle a la volte de Pe- loufe r, feignant qu’il y alloit auec commillion du Roy Darius,où ayant enleué Peloufe,il tour- na la telle à Memphis auec toutes les trouppes. Au bruit de la venuë les Égyptiens peuple vain a; propre à brouillerles’alfaires plullofi qu’à les executer , quitterent froidement leurs villes &leurs bourgs , en relolution d’aller taillant Mana par tout en pieces les garnifons des Perles. Les (a 4er; Perles non pas tout à fait defelperez de pou- feins.- uoir retenir l’Egy pte s’elfrayerent pourtant : Et Aminthas ayant rencontré les Égyptiens , les chargea , les dellit , 8c les rembulcha dans leur ville de Memphis. La les ayant bouclez refolu de les allieger, il remena les gens viâorieux ont butiner le lat pais, où trouuant tout à l’albandon , il enfeua ce qu’il voulut dclTus les ennemis. Or Mazeces trouuoit bien les elprits des liens grandement ellonnez , à caufe du mal-heur p de leur combat palle : D’ailleursil voyoit que les ennemis vinoient à l’abandon , &quela vanité de leur viâoire leur falloit oublier tou- tua ruiné te forte de garde 8c de deuoir : fur cela il per- P" fouîm- fuade à les gens de faire me fortie , a; recou- "Minet urer Ce qu’ils auoient perdu , a: celaleur fucce- dg tresgheureufeqreut , comme figement ils l’a;

- 1 un. 5&1 z’Hifl. d’Alrkandre le GrÂnJ, noient entrepris : car les Grecs 8c IEur chef in: ï rent taillez en pieces iniques. à vn , a: les dentu Rois le virent vangez;d’Amynthas , aulli def- loyal à celuy auquel il s’elloit allé rendre , qu’à Celuy qu’il auoit abandonné. . L a s sati-a es de Darius qui elioient re-’ Il. tournez de la bataille d’Ille , ayant recueilly quelques trouppes qui auoient fuiui leur dérou- . te , 8c loué dans la Capadocc quelque nouuelle r y infanterie , 8: puis dans la Paflagonie , pen- i foient à reconquerir la Lydie. Antigonus y elloit Lieutenant pour Alexandre , qui auoit tiré de les garnifons quantité d’hommes, 8c les luy auoit ennoyez E il failoit pourtant fi peu de cas des Barbares, qu’auec ce peu de gens qui luy relioient il le mit en campagne , oùla fortune fidelle a fou Roy ne voulut pas enuers luy chan- ger de party , ildonna trois batailles en trois differents lieux , 8c par tout il deffit les Perles. Et tout en mefme tëps vne armée nauale qu’il- ]exandre faifoit venir de Grece , ayant fait ren- contre. d’Ariliomencs , que Darius auoit en- uOyé pour reconquerir la colle de l’I-Ielefpont, délit Arillomenes 8c l a flotte , 8: prit ou mita fonds tous les vailfeaux. Farnabufus d’autre collé-chef del’arme’e nauale des Perles , ayant fait fur les Milefiens vne rande leuée d’argent, 8: mis garnifon dans la vi le de Chic , pali: fui- uy de cent vaillent: , aux Illes d’Audros 8c de Siphne , y mit des garnifons , 8c tira d’elle vne grolle rançon. ’ . ’Le bruit de cette grande nenre que le fai-’ V - leiissssèsëx ruilieaskois Jfiaroreëzd’èfia

z

I Quinte Café. L I V. ’ I V.’ J8 ’ënflezde l’efperauce d’occuper tout le monde, auoit relueillé les courages 8c les armes des Grecsôc de Candie. Agis Roy de Lacedcmone ayant pris à les gages huià mille Grecs [aunez de Cilicie qui s’elloient retirez en leur pais, commençoit à mouuoir la guerre contre la Ma- ’ cedoine que gouluernoit Antipater. Ceux de Candie luiuans tantoll: l’lvn tantoll l’autre des parties, elioient foulez de garnifons continuel- es : Mais ces mouuemens elloient peu de cho-; v [e,fe reparant dans le confeil de la fortune vne, lutai le dedans laquelle toutes les aduantures. s’alloient confommant. ;

ADI-SGOVRS;TROISIES-MÈ. -

La L EXJNDR a (AYAN T un” "fifilles TJriens d’entrer comme en); dans I r leur «Jill: , le: rifliez: t’y les prend : Ruine Tyr , a punir «a crudute’lcs Tyriem, C93 dénonce larguent: aux Carthaginois.

q E s I A la Syrie toute Entière , a: ’1’. îa? toute la Phœnice elloient aux , Macedoniens , hors la ville de Tyr, 8; le Roy fur la terre fer-i t» l" me , dont Tyr ell leparée d’une peut bras de mer,- citoiti a campé u iiîiauec fou attigée,

12314 1:71:71. d’alexendre le Grand, , Tyr cil: vne ville fameufe , grande 8l noble plus ’ que toutes les villes de Syrie 8: de Phcenice. a: qui’efloit bien pour entrer en l’alliance d’Ala- - sandre ,18: non ais pour retenoit les comman-j Les Tyriës demens. La vil edepefcha verslny vu AmhalZ ennoyant . fade ; qui luy portoit vn beau prefent d’vne ï°°g°°b Cottron’ne d’or , auec vn grand 8: beau conuoy x33?” de toute forte de munitions. Le Roy reéeut les - ’- don comme venantde les amis , traiéta les Amm ball’adeurs fort humainement , 8: leur dit qu’il deliroit faire vn facrihce a Hercules , celuy de tous les Dieux auquel les Tyriens elloient ’ les plus deuotieux , les Rois de Macedoine croyoient elire nez de la race , &les Oracles le eonuioient à faire cette deuotion. , - . . . - -L’Amballddeiir relpond au Roy que hors ËËÊÎËC la ville il y auoit vu Temple de Hercules au de T". lieu qu’on’ndmrtle’pPalaètern’, 8; qu’il pouuoit ’ * fort à propos y aller rendre les facrifices. Ale- xandre ne [cent retenir la cholere ., fur laquelle d’ailleurs il n’audit pas bien grand pouuoit. Et donc vous autres, dit- il , fur l’all’ehrânc’è de et» ne place, a: que vous habitez dedans vne file, mefprifez cette armée , parce que tournoyez qu’elle cil de terre. l il - Le ’ , .1 Or ie vous feray bien feintir dans peu de temps que vous elles en terre ferme : Car il faut que vous (bâchiez , ou que i’entréray dedans vofire ville . ou bien que le la ruineray , &i’en tillant Cela les renuoya. Leurs. amis leur di- roient ’u’ils douoient ouurir leur ville à vit" Roy , oubs lequel toutela Syrie 5 de toute la Phoenice auoient fait jougMais en: le confians

l l Quinte Caifi. LIV. IV. 185 en la bonté de leur place fe refoàurent à fouffi-irluy refout le Gege : Car leur ville cil loin e la terre ferm rendre de quatre fiades , 8c feparée d’vn bras de mer r ville. qui regarde le vent de Non, qui bat tout (on ri- vage de flots continuels a: grands. Pour donc commencer à l’ouurage qui le prefentoit à leurs yeux,de Comblertout vn bras de mer , afin de ioindre l’ifle où la ville de Tyr efioit plantée , à la terre ferme, rienp’empef- choir fi fort ’les Maccdoniens que .ce vent-là. Durant le calme mefme, on a bien de la peine à faire des leuées dedans la mer , 614i le Nort. des qu’ils auroient fait quelque amas, leur cula buteroit à van l’eau. Car pour puigantes qu’ils .filïent leurs leuées , l’eau leur yroit minant à tuners les inintures , ou par l’impetuofité du vent , s’enflant bien haut par demis tous leur: I combles , elle fubmergeroit leur ouura e. Cette difficulté n’eüoit pas feule , i y en a; uoit bien vne autre, les murs 81 baflions de Tyr Pinte fei- efloient fondez de pieds droit dans la mer, qui ruarion de les battoit tout à l’entour v, de forte que les Ma- in cedoniens n’euflent Ëeu ou aireroit leurs pieces l que fur. des galeres puantes , ny faire leurs batteries que de bien loing , ny planter des e11 chelles ;car le mur eflant balli dans la mer, on ne leur eut! fceu donner pied. Le lRol n’auoic point de nauires a: quant il eufi: vau u appli-g quer des efchelles , il les cuir fallu pendre 311p murs’ à la mercy des traits , 8c puis les lailrerlà l

branlantes:Vne ehofe urina d’ailleurs .-, aux 4Tyriens . lesbaflladèurer Am- : qui leur enfla bien le. courage : Des lubrifia. «Garage.

H I n 386 L’Hîfl. JAIeanre le GMIÂ, l Froment?! dents de Cartage arriuerent à Tyr , qui fil oient pour y lcelebrer vn facrifice anniuera- gyrins. faire , qu’ils fouloient mus les ans y faire ied, i Ion l’vfage de leur pays : Car les Tyriens ont fondé Cal-rager, 8c les Cartaginois les reue- rentcomme leurs peres g Et donc ils ne-mano w uerenr pas de leur groflir le cœur , les refou-- te à foulfiir vu fiege , a: leur promettre en bref du recours de leur ville ; car les nauires- de Cartage tenoient alors toute la men La ’ guerre client donc refoluë , les Tyriens fe mi- rent à garnir y comme il falloit de bonnes pier- a res , leurs tours 8: leurs murailles , armer bien toute leur jumelle , 8l faire forger des harnois par tout tant qu’ils auoient d’ouuriers , doue eur ville abondoit. Toute la ville ne brumoit que guerre, a: du grid attirail qu’on preparoit; on ne parloit que de corbeaux , de crocs , de, mains de fer à d’engins à defendre villes. . IlT urine Il arriua à pourtant qu’aux forges , le fer diane-i Prodlgcs. ans es carneaux , comme es ou ces com-p "lesr mençolent d IF à fouiller lfffl’ ,m Vit du milieu du feu, couler vn rameau de fang , lequel prefage les. Tyriens tournoient contre les Macedonieus.. Et dansle camp de Macedoine , auŒ , comme vu fold-at rompoit [on pain , ouvit fouir des.- gouttes de fang ; Le Roy s’en effraya : Mais le: plus habile de les deuins Arifiander ,refolut que fi le fang full forèi de la croufle , c’euii ollé Vu mauuais prefage pour les Maced.oniens,mais parce qu’il (ortoit de la mie , cela prefageoit du ’Aflmchè defaiire aux alfiegez. . » j le: and. Or Alexandrs °9ëfi9l°ïâllt que. (9*! armée dé

Quinte Curfi. L I V. I V. r87 juif èlioit encore loing de’luy , a que ce fiege de le rené feroit long , qui. luy feroit vn grand retardeJlfe- ment au relie de les affaires, enuoya vers les Tyriens fes Herauts , pour les conuierâ la pain Les Tyriens contre le droit des gens leurs cou- Il com perent la gorge , 8c les ietterent dans la mer par à" la delTus leurs murailles. L’indignité de cette mort gorge à res le picqua fi au vif qu’il ferefolut à faire (on fier Humus, ge. Mais il falloit ioindre l’Ifle a la terre ferme, ë: pour ce faire , ietrer vne leuée dedans l’eau. Cette entreprife décourageoit fort les fol- dats,qui voyoient la mer fi profonde qu’il efioit impoflible de la rem lir que par vu coup du Ciel: car ou trouuer es cailloux 8: des arbres d’vne grandeur allez prodigi’eufe , il faudroit bien porter des Ptouinces entieres pour com- bler ces abifmes, & puis la mer s’agitcontinuel- lement 8: plus on eflrefiit (on lit , plus elle cil: . furieufe : Mais Alexandre qui entendoit par- Alexlnërè faitement comment il falloit traiter l’humeur cnt’âlred des foldats , fit entendre à les gens , Qu’il auoit sa à? veu en fouge l’image d’Hercules qui luy tendoit se ’ . la main , que cette ima e luy auoit ounert les et portes de Tyr , a: qu’il elgloit entré dedans aptes te elle: Et làdelÏus il’leur reprefentoit (es Herauts se v alionimez de le droit des gens violé , a: qu’une a ville feule el’coit allez hardie pour vouloir ellre a:

la Siborne bien qu’il-partagea de les l’affaire viâoires. entre les Gag I”- se pitaines , qui mirent chacun les gens en befond- gne , a: ainfi commencerent leur ouurage. Il: auoient en main les grandes ruines de l’ancien- ne Tyr , qui leur fournifloieut des pierres en

3188 l’Hifl. J’aimais? le Grand, abondance , 8: le mont de Liban dont on amèè uoit des matiercs pour faire les galeres a: les chafieaux. Ils firent donc en forte qu’ils eileue-s i rent vnedroitte montagne dedans la mer , a: fi elle n’alloit pas enco’re à fleur d’eau , car plus du s’el’loignoit du bord . plus la mer engloutif- fait de materiaux. De forte que les Tyriens fur des chaloupes s’en venoient pourmenans pour .vifiter l’ouurage ,’ 8: par derifion re tachoient aux foldats qu’eux qui citoient fi raues , é- toient mis à la Tomme comme des aines , x1 à! demandoient fi Alexandre n’efloit pas plus grand que Ne tune : Mais cette raillerie aux Macedoniens eur emballoit le courage d’un feu nouueau , fi bien qu’à la fin la digue vint à monter plus haut que l’eau , à s’a randir aular- ge , 8c accoiler aucunement la vi le. Quand les Tyriens r: voyans trompez , 8c que cette ellrange machine selloit faire contre leurefperance , commencerent à s’embarquer fur des vaiiTeaux légers , tourner a l’entour de l’ôuurage , a: haralTer les ouuriers , de for- te qu’en ayant bleffé bon nombre qui ne fe - . pouuoient vangerd’eux,d’autant qu’ils ancien: ’ a retraite libre auec leurs chaloupes , les Ma- cedoniens contraints de faire des defences , ef- . leuerent des peaux en forme de courtine pour fe mettre à couuert du trait des Troyens , a: furie front de leur leuée drelierent deux châ- teaux pour tirer fur les ennemis , a: chaire: leurs vailleaur ’ uand ils viendroient. Les Tyriens alors s’ oignis de la veuë des Mace- dqniens , defcendirent en terre quelques croup)

Quinte Calife. LIV.’ l V. I 3& ès ; qui allerent charger ceux de l’armée de R43Cedoinc , ni conduifoient les pierres qu’on amenoit peut aleue’e , & les taillerent tous en pictes. Et puis fur le Liban des parians Arabes en ayant trouué d’autres qui ne faifoient pas bonne garde , en tuerent bien trente 8L autant d’autres qu’ils firent priionniers. Alexandre voyant le grand temps qu’il alloit confommant à la cônquellc d’vne place feule, trouua qu’il valoit mieux defon armée en faire deux; a: afin qû’vne ville feule n’occupall-inuti. lemtnt toutes (es forces , il lama Perdiccas 8; Craterus , auec partie d’icelles , à pourfuiure Ion fiege , luy auec vne troupe bien en couche pali-a dans l’Arabie. . Et fur ce temps les Tyriens compoferent vn Les 77; " . rand nauire ,qu’ils char creut bien fort de fa- riens le ble a: de cailloux fur le dgerriere , afin qu’elle- defendcnt. fluant le deuant , il portail: la proüe extrêmement cm’agcuï haute , ils auoient enduit tout le deuant du na- hmm" uire de foudre a; de bitume , puis prenans le delTus du vent , ils le firent voguer, a: vindrent ioindre la leuée des Macedoniens: a: lors les matelots ayans mis le feu ce àdeuant de vaifi- feau enfoulfre’ , fauterent dedans les chaloupes qu’ils faifoient fuiure expres z; Si bien que ce grand rameau tout en feu. auam qu’on peufl; ellre au recours, eufi aufli mis en feu tout ce qui elloit à l’entour, a: les challeaux 8: les tours des M acedoniens , 8: tout leur attirail, qui def- fcndoit le front de leur leue’e, a: puis auec cela les ennemis dans leurs chaloupes , iett0ienr pour augmenter l’embrafement , fagots , flan-g.

A

:90 L’Hifl. d’ Alexandre le Grand, beaux , 8: tout ce qui pouuoit nourrir le feu; dont ils auoient prouifion. De façon que les tours des Macedoniens , 8c tout leur attirail. ellant en feu , de ceux qui elloient dans, les tours , vne partie fe trouuoit deuore’e des flammes ;i vne partie pour fe [auner jutoient les armes, tôt le precipitoient, eux-mefmea

Les Tyriens qui aymoient mieux les pren- dredans vifs que de lesla tuer d’vnemer. mort prompte, . à coups de laniers 8: de pierres , leurs rom- poient les bras 8: les jambes , puis auec des barguettes s’en alloient les pcfchans tous vifs. Sur ces defauantages vne furcharge vint aux alliegeans, vn grand vent s’efleua à pouffa .contre la lcuée des vagues à! des flots fi vio. lents, que s’eflant la terre efleuée, 8c tout le bè- timent déjoint, les cha’üeaux ne furent pas feu- lementbruflez g mais toute la chauffée , celle el’trange maire , 81 leur ouurage fonditcomme dans vn abyfme: De forte qu’Alexandre reue- nant d’Arabie , à peine retrouua fes marques de l’enorme machine qu’il auoit fait edifier. En cette’occafion , comme en toute mauuaife affaire , les vus rejettoient furies autres la faute dont ils deuoi’ent chargerla mer. Mais le Roy fans perdre courage r’entreprit fou ouurage de nouueau , 85 pour l’alTeurer mieux , le fit mener comme le vent, en forte que le front de fou trauail couuroit le relie? 8c donna mefme plus de largeur à fa chauffée , afin que les challeaux: qui feroient au mitan , fuiTent hors la portée du, . trait, Les spinemis pourtant ne manquoientpas

Quim- Cwfi. L 1’ v. I V. ’191’ d’inuentions pour fe deffendre : Ils trouuerent moyen , fans ellre delconuerts, de venir acco- Iler les Macedoniens à leur trauail , a: s’acco- fians des lieux plus efloignez du trait lançans certainesv grandes faux qu’ilsb anoiêt compolez, à accrochans les arbres qui lioient la leuée , ils efcrouloient tout l’edifice , ils entraifnoient les I pictes , a: faifoient culbuter tout ce qu’on auoit efiélong-temps à bailiru F: lieu qui dans Quinte Curfe n’efl n’y embflmfi le n’y obfcur , efl vne defcri tian de certain: plongeur: qui venoient "me lux aux dema- lir I’etlifice fi penible à croire , que cette enfle defcription n’importe»! rien à la ruilé de l’hi- floirt , ie me fait lirtntié à cette defcriptim plus un) [emblable , comme y ayant trop à deviner au texte.

La Alexandre ayant l’ame vlcere’e , de bai Ian ant en fou efprit, s’il s’en yroit, ou. s’il ob ineroit [on fiege , vne arme’e naualle luy arriua de Chipre de cent quatre-vingt voiles: Et en.mefme temps Cleander nouuellement arriuée en Afie auec deStroupes Grecques , s’en alla diuifer celle flore en deux batailles. Pytha- goras Roy de Chipre 8: Craterus menoient la gauche , 8e Alexandre dans fa Royale vînt commander la droite. Les Tyriens auoient bien des vaiiTeaux en mer , a: fi n’oferent l’aller combattre,mais ay ans fermez deuant leurs mu- railles leurs galleres , Alexandre alla fondre la ’ (infus , qui noya tout leur cquipage. [Hamam- Le lêdemain faifant les aproches auec fa flot: fait fesap-

19a p rififi. d’alumine le Grand, proches te , il battit les murs à outrance auec fes mon; de Tyr. tons : les Tyrîens reparans fans celle à leur brefche . qui efleuerent villement vu recoud. mur par le dedans , afin que fi le premiervenoît à manquer, le recoud feruit de retranchement: mais ils citoient preKez de trop de parts , la chauliée s’approchoit à la portée du trait , tout le tourdeleur ville elloit ceint de vailTeaux , ils citoient combattus par mer , de contre leur ef- , perance par terre : car Alexandre ayant fait ioindre par les proues fes galeres a quatre,deux à deux, 8e fait drelfer deilus de large ponts auec de puiiT ans aix :fes gens alloient aux Tyriens à coups de main , 8c comme de fur terre les com- battoient fur leurs remparts , auec tant d’anan- tage qu’ils ne pouuoient ellre offensiez, damant que le deuant de leurs vailleaux haut efleue’ les

conuroitSur vn minuit toutAlexandre à-fairr auec tout cets iequi- page qu’il auoit prell, borda la ville de [es vair- eaux , tout à l’entour pour y faire vne attaque. Les Tyriens ayans le fang gelé de defef air; quand vn obfcur nuage commença de voi crie ciel a: les elloilles , 8c vu brouillas efpais qui s’efleua , doubla l’obfe-urite’ , la mer s’enfla , le vent s’alla leuer a: la tourmente Le: les vaif- feaux battus du flot s’entrechoquerent fi ru- dement, mal atteliez qu’ils efloient , quevtout ce qu’on peut faire fut de couper bien villement les cordages qui lioient les galeres , d’où les planchers venant à fondre dedans l’eau , qui portoient les foldats , tout (e noyoit con’fufe- ment auec vu bruit fortefpouuanrable s Mais i ’ i .PCYÏPnES

h aussi parfit La v. 1th (29; perfonne treuil fçeu en’vn- fi grand debris gou- , uerner des "Meaux attachez l’vn à l’autre : a; plus comme il arriue en ces troubles inopinea; es foldats vouloient faire les mariniers , les forçats ’ brouilloient îlets (aldins -, &s’ily auoit la vu fotÏ , il vouloiteotnmander aux fages; ais la peur de la mort troubloit fi fort ces gens utpris , ue tel obeïlloit qui deuoitlcomman- der. En n pourtant la mer comme domptée i par le courage des MacedOniens; (tomme chafiiée des coups ricanasses deztarlt de gens ne fut pas la maiilrell’e, car l’armée malgré elle s’en s alla mouiller l’ancreàbon , vne partie de! saill’eïaux d’Alexandre eilant bien defchirez. 5 Sur le point de cuaccident, trente Ambaf- fadeurs de Cartage arritærentgàïyr , &d’eut les Tyriens tirerent plus de vainesreenfolaq. tians que de [scouts son leur-harenguefut que les jCartaginois entrelaça en vne guerre domeflique ., employoient defortnais leurs armes-a le deffendre ,’ non plus à. s’afggran-g Adir. Les Syracufains ramageoient l’A rique , Be auoient leur armée; laurée allez predee-s murs de Curage. Les I yriens frullrez d’vne telle efpesance ne. perdirent point cœur ,. ils configurent entre les mains des Cartagi- moisiras: fumants a; leurs enfans ,lesptiant de les emmener à Curage st parce qu’ils e pro- gmettoilent bien de pouuoit porter la fortune plus doucement , a: tout ce qui leur outroit arriuer ", s’ils tiroient du dangerla p us chers partie d’eux-mefmes. - . n ’ Et. senne. restituas Çitoyens leur un.

.-n

(:94 mm. dialexaadnlesmd, fait entendre qu’il auoit. veu en fouge l’image d’Appollon , ( à laquelle ils elloient eflrange- ment deuotieux ) abandonnant leur ville, a; que la chaullee d’Alexandre talloit changée en .vn bocagecbam lire: bien que l’autbeur fut hommede peu-defiime; pourtant la peur les ayant rendus prout . sa craindre toujours le pis se. Ils firent enchatfner’lefimulacre d’Apollon auec, des-chaifn s d’ors, a: le licteur à. l’autel d’Hercnles, à lieur ville efioit fartée , efpe rent quille tctlcndtaitulæs Cartaginois auoiêt amené ce fimulacre de Syracufe , 8L huoient mis à Tyr -, comme en leur pays aifne’ , qu’ils ’ auoient: embelly plus que Cartage’ mefme des plus belles-deipoüilles des antres villes qu’ils panoient conqueliées. . ; v I l Aucuns mefme voulurent renouueller-vn fa- ..crifiçe , qui n’efl à mon auisguere agresbleaux .Dieux ; c’elloit deileurzimmoler quelqueîettne A enfantde conditionlibre ; lequel facfiilege , 8c l mon pas (artifice ,-ceux de Curage qui l’ancien: premier-.prîsdes-Tyriens , ont roulions: barques à la», fin de leur ville’eontinué. Et files anciens gouuernoientà Tyr ne s’y Mm oppofea, Cetteexecrable fuperltitionl’eull emporté. par Ïdellus toute forte d’humanité. 4 . i. Au telle la neceflité plus purifiante- que la faiêce , faifoit trouuet aux Tyriens des moyens * inimaginables de fe defendre des ennemis , a: Je vanger contr’eux. De forte qu’Alexandre à la fin fatigué , fe delibera de rompre fou Gege, s a: pallier eni’Egypte : Car il confideroit qu’a- pres auoit goum. l’Afie comme vu torrent ,il.

Quinte Carre. L I v. 1V. ïp falloit icy qu’il fe vif! attaché aux murs d’vne toute feule ville , à perdre l’oecafion de tant de n ’grandes Donc il efioît honteux chofes. de feiournerlà fansi rien faire, 8: de lafchet le pied faifoit tort à [a gloire: car delailTer là la ville de Tyr , pour ’m . refmoin perdurable qu’il outroit ellre vaincu - feroit me grande brefchc a fa renommée , qui luy auoit autant femy que fou efpc’e. Il peuh qu’il valoit mieux ioüer de [on telle, 8: pour faire vn d’ernier effort, rembarquala fleur de ’ fes troüpes. Alors vn mo’nfire de grandeur ef- pouuentable s’efleuant deITus l’eau s’en vint par- miflre aux yeux des deux partis à]: telle de la. chaumée ,.de (on grand corps enorme s’en va choquer la leuée d’Alexnndre, du front du mo- lle f4: replongea dans l’eau, fr remonfira,& aptes plufieurs tout: s’en alla rabifmer au pied des murs deTyr. Chacun des deux partis le prit à bon augure. Il monllroit le cheminant Maceg doniens de mener àchefleurouurag’e : Les T7; riens difoient que Neptune vengeant If: met. qu’on occupoit , auoit rnuy la belle , 8: que bien r toit cét audacieux mole s’en yroit en ruinetDe l forte que Meflîeurs de Tyt s’en allerent boire d’autant , -& dés le grandrmatin le lendemain couronnez de bouquets momerenr brauement fur leurs vaillent): a: . le tirer-cm en aman: plufiofi triomphans que prefageans leur ri: . t Alexandre auoit par huard ennoyé res wif- feauxflaire. en cours , fors trente ’ des plus. petits qu’il mi! à la rade: Les Tub-’98 se vindâcfiîïafilcë M 1).

l ’1-9 6 L’Hifl. d’alarme le Grand, deux , 8: mirent le relie en defordre: Quand le t Roy au bruiâ de l’alarme fit décocher vne de les galeres à cinq rames pour bancq qui par- ’ tit de roideur. Deux Tytiennes au trois pour banc luy viennent au deuant, l’vne luy ofi’enga la proue , 8: Cependant que l’autre l’accrochoit, la reuenoit de grand fureur choquer par le collé :’Vne autre Macedoniêne à trois vient au reuanche a: heurta d’vn fi grâd eflbrt la Titien. ne que le Pildte de la roideur du coup cheut du gouuernail en la mer. Le nombre des vailleaux de Macedoine r: renforçoit , 8: leRoy ramif- foit luy mefme. Quand la Tyrienne acrochée à toute peine le deerocha , 8L s’en refait auec le telle de la flore dedans le port de Tyr s 8; Ale- xandre aptes. Mais pour autant que de la ville on defendoit fort bien l’entrée,il ne le fçeut a- . guet; toutesfois il défit ,’ prit 8c noya tout ’61 guipage de mer entierement des Tyriens. Et puisapres auoit dennd deux iotJrs à fan Alexandre donne A armée pour fe refaire , 8; ameute vn peu fun Tyr l’af- monde en haleine , il confis’amtà l’affaut gene- fait gene- ral. qu’ildonna par mer 8: par terre. Luy fur t ni. vu haut chaileau ,’ porté d’vn rand coura e, ’ efioit au milieu des huards îeaucoup p us . grands encan: car r: faifant paroîilre par la ria chefledeûsarmes, chacun tiroitàluy. Il fait fait de fa part des choies dignes d’eilre veuës, tant il tuoit de ens fur leurs defences propres. à coups de pamfanel, 8: tant il en renuerfoit a. née fou panois a: à grands coups d’efpée : cal: le chafleau duquel il combatoît touchoit aux nuits de Txt. En finl’armée de nier ayantforg

Il Qui)": Carfi. L I v. 1V. 197 cèle port, a: tous enfemble ayant gagnéle mur a; les ballions de la ville. Les Tyriens accablez fous le faix , furent contraints de le ceder à la fortune des armes. Les vns pourtant le barrica- doient dans les Temples , autres dans leurs maifons choifiiïoient la mort à leur gré; autres ’ retournoient charger l’ennemy pour ne pas ’ mourir fans vengeance , de vne partie furies toits de leurs maifons accabloient tout ce qui bluffoit- On cria par les carrefoursfous à ioneux. de trompe i - par le commandement du Roy , Qu’il pardon-n inuit à tous ceux qui feroient refugiez dedans les Temples, que tout. le relie full: tué , a! le feu mis partout: vn (cul capable de porter armes ne Te voulut fauuer par la proteâion des Dieux ni de a leurs Temples : Les fillettes a: les enfans s’en allerent fauuans par les Eglifes ; tout le relie ’ parla parle fil de l’efpée. Toutefois les Sidon- niens quiielloient au camp d’Alexandrc , en fauuerent beaucoup -, car ils fe fouuenoient d’é- tre confins des Tyriens,& qu’ auoit edi- v fié l’vne 8: l’autre villes de Tyr’ 8c de S ydon, ils en faunerent bien uinze mille cachez dans leurs vailleaux, qu’ils emmenerent à Sydron. Il en fut trouue’ (in; mille de morts fur les feule remparts de la ville . tant le meurtre fut

Et puis la cholere du Roy’ luy fit faire vne Commet cruauté effroyable : il fit pendre toutle long du V" 35h a]: . L fluagegrand. de la mer deux mille hommes qu’on. a- ."N°3? uoit pris viuans , qui auoient efchappe’ lafu- Mimi «in de Ferré-s: l1. 49m le vie aux Ambaiïa: ’ Il îîi

s 98 L’Hîfl. «(Alexandre le Grand, deurs Carthaginois , mais il leur declara li guerre pour l’auenir , d’autant , dit.il , que (ce [alliaires l’empefchoient lors de s’aller vanger

d’eux.Ainfi Fut la ville. ’ de Tyr prire fept mois apres qu’elle fût aŒegée. Cette place remarquable par [on antiquité , s’eil renduë renommée par la grandeur de (es fortunes. Agenor la fonda, a: elle commanda non feulement deifus les mers voilines , mais partons les riuages ou [es vair- feaux ont peu aller. Et fi l’on croit la renommée. ce fut elle a: fonpeuple quiles premiers enfei- gnerent aux hommes l’vfage deslettres : Elle planta les colonies psefqu’en toute la terre, Carthage en Afrique , Thebes en la Boa-ace, Calis fur l’Ocean , l’vfage de la nauigation luy ayant fait cognoiflre des terres incognuës à tous les hommes : car ayant foiron de ieunelTe, elle alloit repeuplant le monde , ou ( comme quelques vus ont voulu dire) s’alloit mettre à garent aux pays efiraugers contre les tremble- . mens de terre aufquels le lien «alloit fujet. Apres donc diuerfes fortunes qu’elle a cou- ruë,renaiilaxitede (es ruines , 8c ayant dedans r vne longue paix repris [on ancienne vigueur. elle vit paifible aujourd’huy fous la proteâion de la bonté Romaine.

mime-Me. Liv. 1v.. à)?

’ dhrsfllîtzdlhe’l’as’wl’wfivdie’üî

l DISCOVRSMWWWWW (LYATRIESME; . SOMMAIRE. ,

V»; AR-IVS pour lefemdepap in?” "fait d Alexandre , 60 Iuj ’ ’ l i afin fi fille en mariage , nec h, ’ a a?” l’Afie parfin daüàire infqu’u fleuue Halis. Alexandrean fui! une teflon- je ryes-Bran Û! defiidigneuje. Patronat m’a le: Perfes font la guerre ,14 fortune efl cen- tr’ellx. Cependant Derius defilfiere’ de le paix tourne brument fin efiarit Pi la guer- re , (vfnir «leur? filin [écorois Tes mariaux. ’ I I. Alexandre prend la taille de Gag ; oie il fait inhumainement mourir Boni: qui en ’efloir Gouuerneur. DISCOVRS QYATRIESME. "’01 Vans-r ces iours furent de la part du Roy Darius apportées d’autres lettres à Alexandre , efcntes en fin l . Sa demandecomme étoit qu’Alexâdre à Roy. prifi en mari . ID uîfàïfo. .’ . N in,

"ne L’Hijîçd’uelexâdn le Grand, «une: ge fa fille nommée Satipna , a: qu’il luy donné: - chutais: roitpour-fa dot tous les païs qui font depuis ’ En": la me: de l’Hellef pont îufques au fleuue de Ha- lis , luy garderoit pour (o (ce terres plus 0-- rienta’les. Et u’ilne peul"a(iv pas, faire le froid à retenoir fer o res f Car la fortune cil ronfleurs inconfiantc , 8! pour heureux que [oit vn hom- me , l’enuie CR’IQÜGOUÏSIXIC plus fuste. il craio gnoit qu’il ne reffemblail ’aux byl’eaux , 8: qlq’v- I ;, ne legereté de nature ne luy fifi ar une pa on l n deieuneli’e tr0p vainement gui et fou vol vers A fl leCiel. Carilne voyoit rien fi mal-aiséqu’en ’ l’aa’ge où il elloit , porter le fais d’vne fi grande a fortune.’Luy auoit de grands relies , 8e ne lair- » feroit pas toufiours prendre dans des deliroits.’ Alexandre auoit encore à palier l’Euphrate; 3’ le Tygre; l’Arax 8c l’Hydafpe grands boule. 39 une de [es citats , se qu’il viendroit vn iour en ’ des Campa es , où la petitelfe defa trouppele. x ” feroitrougir,en lalMedie, en l’Hyrcanie , est ” la Baâriane , de aux Indes habltans de l’OC4 ” acan : Et quand penfoit- il arriuer aux Sag- ” dians , ce aux Arracholians , dont’luy-mefme. ” ne c0 noilToit que le nom , actant d’autres na- ” rions e long du Cancale 8: du Tanais. Il feroit °’ vieil auant qu’il eutpaiié tant de pais , mefme p ” fans guerre. Et u’il celTafl au relie de rappela m a a Ier; car ilferoit luy bien toli ares defpens. WÆC’L’e .Alexandre fit la refponfe a ceux qui a- vait liment apporté les lettres , se leur dit ,que Da- " nus offroit de luy bailler vu bien qlllhn’CfiOÎt pas a luy, a: qu’il parloit de partager auec lu y smashe? épilepsie Perduë resurgisse: la.

Quinte Curfi. LI v. 1V. aux Ly. die, l’lonie , l’Æolide , auec la colle de l’He- ” lefpôt qu’il luy ofi’roit en dot,& luy le poifedoit ’î desja,c’eiioit le fruiâde fa viâoire.0r c’elloît!’ au vainqueur. à donner laloy , au vaincu àla ’i receuoir. Que s’il doutoit tout (cul de l’eftat « auquel ils efioient tous deux , qu’il paruil fur" . le champ pour en vuider le dilferent- Quand il " auoit paffé la mer il n’auoit pas renfermé fes ” defleins dedans les bornes de la Licie ou de ” la Lidie. La recompenfe auroit eiié petite d’v- L” ne fi grande guerre. Ses deiTeins alloient à Per. " fepolis chef de lès Eilats , 8: auoit deilinéles ” Baàres de Rebatane , a: les plus efloi nées ce. ’i fies de l’Orient à fou Empire. Qu’il uiil où il " voudroitil le fuiuroit par tout, a: qu’il «(un ” de luy faire peut des riuieres , car il auoit paillé ” la mer. Les Rois s’entr’efcriuoient ces thofes. fifi Tandis les Rhodiens prel’toieut à Alexan- dre leurs havres 8: leurs villes. Luy auoit mis la Cilicie entre les mains de Socrates. Et à Phi- latas auoit baillé]: Prouince qui cil à l’entour de Tyr. Parmenion auoit configné la Cœlea fyrie entre les mains d’Andromaehus , car il vouloit faire tout le vo age auec le Roy: Et le . Roy aptes auoit enuoy delà la colle de Phœ. nice Hefeilion auec armée nauale vint a laville» de Gaza. 14- .Li’tcs.. A! l De fortune-en ces iours fe celebroient les v yeux lllrnicque , ou fe trouuoit toute la Grece: , Les Grecs inconflaus en leur foy , depuerent vers Alexandre douze Ambafiadeurs qui luy portoient vne couronne d’or pour marque de viâoire *, et ledeuoieut feliciter desbelles chat

201 I’Hifl. d’ 911:an le Graal, [es qu’il auoit accomplies pour le falot a: pour la liberté des Grecs , 8e cependant n’y auoit pas ulong temps qu’eux mefmes tandis que les affai- res elloienr douteufes , tenoient leurs efprits en i balance , n’ay ans autre refolution linon de fui- ure la fortune du coilé qu’elle pancheroit. Cependant Alexandre n’allait pas feulement prenant les villes qui ozoient refufer le joug de fonrobeifl’an’ce. Mais Tes Satrapes encore ex- âellens chefs de guerre auoient tout plain pris

epaCalas s.auoit , pris la Paflagonie , Ami anus la Licaonie. Balacrus auoit thaiâ I arnes Satrape de Darius , ce pris Milet. Hegelochus à Amfoterus auoient auec 6°.vaifi eaux reduit fous le pouuoit du Roy toutes les ifles qui (ont l Entre l’Achaye 8e l’Afie. Et tout d’une main refolurent d’enleuer Tenedos l’vne des garni-

fons ennemies , par ce que les habitans’ i du lieu les demandoient a force : Mais Farnabafus Sa- trape de Darius qui tenoit Tenedos , ayant fait falfir ceux qui demandoient les Macedoniens donna la ville en garde auec une petite garoi- fon à Appollonides 8: Atenagoras deux Capi- taines de fou arty, Les Capitaines d’Alexan- dre alieurez de la volonté des habitans bien lus que de leurs Ilpropres forces , fe refolurent a tenir la place a egée. De fait , à vn iour qui fut dit les foldats s’ellaut mutinez contre Apollonides les Mace- doniens ayant le mot rompirent les portes de la ville 8e y entretenu Sur celle efmeute les panifansd’Hegelochus et d’Amfoterus le vient

s l Quinte Corp. LIV. i V. ï’o 3’ bien ’allier(r auecques . eux ,-tous enfemble tail- lent en pieces la garnifon , fe faifillent de-Far- nabafus , Apollonides de Arhenagoras ce les umettent pieds 8: poings liez entre les mains ’ des Ca itaines d’ exandre , rendent douze Langue, galeres a trois pour banc , auec tous les fold’ats doniens , a: forçats qui eiloient demis , 8: puis trente 9mm)” nauires , auec quelques vaiifeaux de Corfaire, il!!!” 3°- agtrois mille Grecs que les Perles tenoient à en: a. ,; leurs gages. LLes Macedoniens des Grecs en remplirent leurs Regimens, fupplicierent les Corfaires , 8e eucbaifiierent tous les forçats à leursFortune voulut vaiEeaux. que fur ce temps Arilloni; - eus Tyran de Metimne , qui ne fçauoit rien de ce. changement de Tenedos , arriua fuiui de quelques vaiifeaux de Corfaires au port de Te. nedos au premier guet , a: fit entendre aux Gar- des ( qu’il croyoit encore eilre Perfiennes) qu’il venoit pour parler à Farnabafus. Les Gardes Surprife luy firent refponce ; qu’il ne pouuoit pas voir (Khmer. pour l’heure Farnabafus , d’autant qu’il repo- mm” [oit : mais comme amy de allié , qu’ilpouuoit entrer dans le port , le lendemain on luy feroit voir à loifir Farnabafus. Trompé de ce difCOurs Ariflonicus entra dans le port , a: [es pirates ayec luy. Lescorps de garde prennent les ar- mes de main en main . enferment tousces gens fans defiiance dans leurs barrieres ,8: fans qu’ils ofaffent branfler leur mirent les chaifnes aux mains de les liurerent à Amfotetus 8e He-

gelDe làochus. les Macedoniens . v panèrentV ’ à M ytilenâ

3 o 4: 1’855. r1 ’Àlexdndre le Gand, que Chares Athenien auoit prife depuis peu, 8: la tenoit auec deux mille Perfes, mais ne fe (En. tans as airez fort pour endurer. vn (ie e , ils trendirentla ville a condition de le retirer ba- . gues faunes , de s’en allerent à Imbros. bull" f3 Darius dans le defefpoir d’auoir la paix refout toua u’il suoit recherchée par ambailides , a: par me," un. es lettres , tourne brauement fan efprit a la «au, ’ guerre 8: remet de nouueau toutes (es forces fur pied pour la recommencer , &rendez-vous donné en Babylone à tous fes Capitaines: Il manda BelTus Gouuerneur des Baârians , de fe rendre vers luy auec la plus groiie arméequ’il pourroit. Les Baétrians font de toutes ces na- tions les plus vigoureux hommes , cf ries bru- taux , de qui ne tiennent rien de la po itelTe des Perfes , fort voilins des belliqueux Scytes., vi-ï vans de larrecin ,*& qui ronfleurs (ont dans les armes. Beffus pourtant elloit vn fecours dan- gereux, fufpeél: au Roy : car c’elioit vn courage qui auoit bien de la peine à voir feulement en une plus ne luy : Il defiroit cette’di nité de Roy ; 8c i ne la pouuoit auoit qu’en ’acque- tant par trahifon ; c’eiloit donc iullement que

l’onCependant le redoutoit. Alexandre faifant . toutes les di- ligenCes imaginables , t out fçauoir en laquel- le de (es Prouinces Darius s’efioit retiré , n’en ouuoit pourtant fçauoir des nOuuelles. Les cries font infiniment aCCbufiumez à taire les fecretsde leurs Roy: , a; le font auec vne fi- delité (i citrange, qu’il n’ a crainte , fupplicç’. n’y derme: : qui ru’ .9 site: d’un Queue

t.

même ourle. L x v. I V. se; le fccret de fou Prince -, ils gardent par leurs vieilles lqix te filence au peril de leurs vies , les . pechez de la langue font le plus rigoureufement chafiiez qu’aucuns autres : Car les Perfes ont cette creance qu’vn homme qui n’a pas la con- fiance de fe taire , n’a pas la orce de rien faire

deEt grand. pource qu’Alexandre ’ ignorant entiché: Il. ment les deÜeins de (on ennemy , aŒegea la MCHIM ville de Gaza , ou commandoit Bœtis , homme afin de grand cœur , 8: loyal àfon Roy ; mais la pla- Gau’ Ce eiloit grande 8: fa garnifon bien petite. Ale. xandre à (on arriuée ayant bien recognu la pla. ce,fit commencer des mines hors de la veüe des ennemis , a uoy le terrain luy elloit fauorable: c’eiloit vn du: continuel ne la mer auoit vomy là de longue main , edans lequel n’y auoit ny cailloux ny roches qui empefchafi la mine. Ayant donc aifement en peu de temps auancé (on trauail , il fit par vn autre toilé don- ner vn airant auec des challeaux de hois’, dont on accolloitla muraille. Ces atta ues diuertifq foient les ennemisde s’apperceuoxr des appro- ches qu’on auançoit de l’autre part : mais en effet le fablô le fauorifoit d’vne part,8: le defa- uorifoit de l’autre, car il fe trouuoit li mouuant, que"fondant tout fous ces challeaux dallant, iamais ne fceut ioindre le mur , les planchers des tours le brifoient, 8: fut contraint de fusiner la retraite ,’ apres auoit veu quantité de fes a hommes bleifez , 8: mal menez en cette atta-

Le lendemain il anuironna tout: de (et troua que. - ’aoé 133W. d’Alexdndre le Grand, pes la ville de Gaza , 8: le Soleil eilaut lcuë auant que faire auancer fes enfeignes à raflant, il voulut inuoquer les Dieux à (on iecours , fai-’ faut fes [acrifices fuiuaut l’vfage de fou pais. Sur ce terme vu corbeau qui pafloiten l’air , a- uec vne mote en fun pied, la IailÏa cheoir fur la toile du Roy, où elle fe rompit en pieces, 8: le corbeau s’alla percher fur la premiere tour. La tour enduite de bitume , le corbeau s’empefira les ailles , de façon qu’il ne fçeut s’enuoler , a; fut pris à la main. Cela , ce lembloit-il , meri- toit bien que les deuins en diilent leur anis : A- rifiander que l’au crayoitle plus , predit , que Cela refagoit la prife de la ville,8: le Roy cou- roit ortune d’efire bleiié , 8: pource le deuin luy confeilla de ne rien prendre pour ce iour là. Le Roy le crent8: fit retraitte ,’remportant ’ vu tres grand defpit , que cette ville toute feule luy retardoit fou voyage en Egypte. Ce refroi- l l durement groiiitle cœur aux aflie ez , qui for- tirent, 8: s’en allerët enfeignes deployées char- gerles Macedoniens qui le retiroient: mais ils porterent en ce combat plus de boutade que de l re’folution5car ils ne virent pas pluliofl les dra- peaux Macedoniens qui retournoient la refie à eux , qu’ils tindrent bride en main. Le Roy eut le bruit de l’alarme , fans fouger au peril don: il venoit d’elite auerti : il s’en vint accourant a la telle de les enfeignes , apres auoir pourtant par l’importunité de fes amis pris fa cuitafie, qu’ilne selloit pas bien forment. Eiiant la, vu foldat Arabe de l’armée de Daa tins entreprit vue choie trop bazarderait pour

t figure Curfi. L I v. IV. n°7 [a condition : car faignant qu’il fe vouloit ren- dre, il fe vint plonger aux genoux du Roy,por- Ï’ cant fou efpée couuerte de fou bouclier; le Roy le fait leuer , 8: luy commande de prendre rang: mais le galant commêce à tirer fou efpée, .8: en veut pOrter vu grand coup fur la telle’du Roy, le Roy ploya le corps , 8: le coup du bar- bare battit l’air , mais le Roy fur le rempsluy em oigne le bras en l’air, 8: luy coupa lalmain ’ ’de on efpe’e :il creutque ce danger elloit celuy predeiliué,ilen fit donc courir le bruit par tout, . Mais le deflin cit chofe incunable.- car peigna imeil combattoit aux remiers tan s , vue e-. * che vient faufier fa cdiralfe , 8: fegplanta dans 31:33:? [on efpaule , que fur le champ le Mcdecin Phi. Gaza de (lippe luy retira, dont fortit grande quantité de bleue à d’angle coup eiloit plus grand qu’on ne penfoit, 1’350": mais au tramer; d’vne cuirace on ne le pouuoit pas iuger. Luy fans changer feulement de cou- leur , pour ellancher le fang fit feulement bou- ,cherlaplaye , 8: fut là long-temps deuantfes ,enfeignes à gourmander in douleur ou à la de- guifer -: mais quand le. coup; fut refroidi , fa playe recommence à fatiguer , 8: l’enfleure à s’y mettre, de forte que le cœur venant à luy faillir ; il donna des genoux en terre: on le re- . Ieua promptement , 8: le reporta t’on dans fou

Là Bords croyant le Roy mort , r’entra triamphantquartier. dans fa ville , s’imaginant . eflre, vi-. a I &orieux. Mais Alexâdre fans auoirle loifir que fableifure full bien penfée, vient ordôner d’vn caualier qu’il lift tient; gtad a: haut plus-gus in?

x :08 L’Hîlî. malandre le Grand, murs du: ville , a faire quantité de mines de * tous celiez. Ceux de la ville voulurent éleuer vn baflion contre fou canalier , mais ils n’eus rem pas des matines pour le tenir fi haut. C’efi pour uoy clins veqz des Macedoniensiufques dans e cœur de leur ville , 8: commandez du caualier , 8: me, mine ayant ioüé , Alexandre entra dans la place menant les premier-es enfei-

g Mais comme il s’auànçoit etc hardiment, il eut d’vn caillou par la caille qui ’oEença , il fe fouliint auec in jaueline , 8: ne lailli pas de combattenes. auec les plus hardis ,. merueilleufe- ment vlceré d’auoir receu deux coups en m real lieu. Bœris de fou cofié r: battoit bien 8c gene- reufement , 8: quoy qu’abandonné des liens, iamais il ne lafcha le pied , mais au contraire blelïé de plufieui-s coups , toufiours haut fur les armes , il combattoit tout plein defon- fan; propre 8: de celuy des ennemis. * - Mais quand à coups de tant de traitsAlexam’ cire le Vit reduit : Ce Roy ieune qui d’ailleurs admirnir la vertu mefme en res ennemis 5 info- lenr d’aile luy crie : Vous ne mourrez pas com-’ me vous voudriez bien Bœeis , il faut penfer de mourir en efclaue , a: d’endurer toute forte de fapplices. Il regarda le Roy-d’vn œilrnon’pas vainçu , [fiais rempli depcolere , a: ne refpondit rien. Lors Alexandre , voyez-vous , dit-il , ce cœur endure); -, A t’il ployé le genoüil ; a-e’il lefché vn mon: pour me prier ; Si vaincray-ie voûte filence , ou fi ie n’en tire autre choie,- Punk mitige ’53eg des faufpira : et foudain glanât?

a Quinte en]; L t v. IV. in); changea "fa colere en rage , car auec la fortune il prenoit déja les murs des barbares. Il luy fic donc , qu’il refpiroir encore ; palier vne cour-l -, raye dans les talons , on le lia au cul d’vn cha- riot . a: fut traîné tout à l’entour dela ville. il faifoit dit.il gloire, de reflèmbler Achilles donc il cfioit defcendu , il auoit comme luy pris la vengeance de fon ennemy. Il y eut de Perles que d’Arabes dix mille morts , 8c n’eurent pas les Macedoniens la vlâoirc fansfang. Ce (ie e fut memorable , non pas pour la qualité dei place , mais parce qu’Alexandre y recrut deux kil-ures.

- 515,1 ’

un.n’Ùz ni”

"a 1 d Z’Hifl. ululant!" le Outil,

’DIscov-Rs. CINQIIESMB l ’ SOMMAIRE.

p E’ Gay , Alexandre pajfi A, J en Égypte, qui [e rendit si. la; s fin: coup frapper. Il. D’oùil ;,.; ’ ’vv vé . 4114 au renomme, wagage de Panama» , où par le Pnfire du Dieu , ü f: fit . nommer fils de lapine , (9. par on: impit ambition voulut clin créa l: du Dieu.IlI.De 13,14ualant m. murets Marcotid: , il J ôalt’il lafameufc «pille d’Alcxandric. t

* . . 1 R Alexandre auoit grand halie" de palier en Égypte ,»mais durant ’ fan voyage il ennoyoit en Mace- ; doine Amynthas auec dix gaulera n . pour luy leuer de nouuelles trou- pes : car en tant de côbats, quey qu’à (on auan- tage fes vieilles troupes s’alloient confommant. 81 n’auoit pas tant de fiance aux foldats qu’il lcuoit dedans le pais de conquefle , qu’il auoit en ceux de fa na:ion.D’amF»quité les Égyptiens filoient ennemis des Perles ; car ils s’imagi- noient d’aire feigneuries par eux rupin-bernez)!

i geint: Gaffe. L I V. IV.’ Ézîï à auec auarice : De forte qu’au bruit dela ve- nuë d’Alexaudre , ils s’efloient embrouillez les efprits en de nouuelles efperances , eux qui vn peu au parauant auoient tendu les bras à Amyn. thas transfuitif, a: qui le vouloit à faux titré i emparer de leur feigneurie. lls le rendirent i donc par grolles trouppes à Peloufe , où ils croyoient que le Roy deuoir arriuert .- Et luy Gap: iours aspres qu’il fin parti de Gal ça ,l flint arriuer au lieu qu’on a depuis nommé le camp d’Alexandre. Il faifoit tirer fou infan. terie le chemin de Peloufe. Luy fuiui d’vne belle trouppe , fe faifoit conduire lelong du; Nil, fans que les Perfes qui fçauoient fa venuë enflent iamais le cœur de l’attendre; mais com- me il approchoit de. Memfis Minces ui tenoit la ville pour Darius , a: y auoit garni?on , 9&er ’fa la riuiere d’Orie , vint deuant luy , 8c luy remit huila: cens talens auec tous les meubles du Roy f on Mailire. ALEXANDRI deilus le mefme Nil trauer- m fa l’Egypte d’vn bout à l’autre , fans y faire Alexandra aucun changement , au contraire pacifianttou- 15mm! ces choies , il entreprit de faire ce voyage de au" w av Pupiter Hammon. Vue petite trouppe fans ba- gage: gages , a bien prou peine à faire vn tel chemin:’ ’ I 3 on ne voit point là d’eau , ny du ciel , ny en la terre ,ce [ont tous fables infertiles , qui, quant ils font efchaufi’ez du Soleil , vous cheminez comme dedans vn feu. Or n’y a.t’on pas feu- Iement à difputer auec la chaleur a; la lèche- telYe , mais auec vn fablon qui’fuitdeflous les pieds ; ces difiicultez , les Egyptiens les luy, 0 x1

au 1’ Hifl. d’Alexndn le Grand; l figuroient plus grandes encore qu’elles n’é- taient , mais l’elirange enuie qu’il auoit d’aller voir Iupiter , qu’il vouloit qu’on creuli ellre le chef de [a race , (on ambition portant fes der- feins plus haut que l’hum aine condition, il def- cenditauec fa Cour au marets Mareotide. La, les AmbalTadeurs de la Prouince Cyrence luy apfporterent des pre feus , a: le prierent qu’il al- . la vifiter leurs villes. Luy receut les prefens, pli: alliance à eux, 8c fuiuit [on chemin. Pour le premier de fecond iour on ne le der- couragea pas du trauail; on trOuua pourtantla terre vn peu lèche , mais comme les campagnes vague-s vindrent à fedefployer à leurs yeux , fe A tronuans dans la profondeur des fables, [comme au profond d’vn Oceau, ils cherchoient à voit: de la terre : ils ne v0yoient arbre ny plante , 8e l’eau qui leur failloit , qu’ils auoient portée en des boucs , puis le Soleilquibrufloit tout. A la fin par fortune , ou par vn don des Dieux , l’aiè commençalors qu’ils ne l’efperoient nullement, fe broüiller, puis vn orage à s’efleuer . auec vne 4 pluye fi elirange qu’ils eurët de l’eau à quantité, ô: la mefnagerent foi neufement 3 il y en en: de fi prefiez. de la foifg, qu’ils rendoient la boni che de halle pour receuoirl’eau qui tomboit, On fut 4. iours à palier ces folitudes;comme on ap ruchoit le fejour de l’Oracle’, vnegrande vo ée de corbeaux parut à la relie de cette trou; pe , à: voloit toujours deuant elle , à luy fertile de guide 5 car elle fit les paufes , a: fuiuit fou chemin tant que la troupe chemina ou rejouxg na.

Quinte Curfi. L! V. 1V. 2 1 3 ’Ainfi l’on artiua vers le Temple du Dieu: glorifiant: choie incrOyable , au milieu de ces grands de- feituation ferts , le lieu cil ceint tout à l’entour. d’vn li du Tél)le grand nombre d’arbres , que le Soleil n’y fçau- g: :12"- roi: penetrer : il y a tantde fources 8c de fon- "flicage, taines , que les arbres en font nourris , vn ciel pluseçpou, fi tempere que l’année n’j’ paroilt qu’vn prin- Mutable: temps continuelles habitans de ces forelis que étreins l’on appelle Hammoniens , vinent en fes caïn: nes ou lo ettes efcartées ça a: la par les bois, leurs voiËns [ont du collé d’Orient , la frontie- te d’Ethiopie,du Midi : les Arabes qu’on nom. me Troglodites , dont .la Prouince regne inf- ques à la mer rouge. A l’Occident ils oncles au- tres Ethiqpîens , qu’on appelle Scenites. Au Non les Nafamoncs,qui vmêt des butins qu’ils font furia mer -, ens de lucre , ui tiennent i toutes les colles a legées, a: cognaifïent li bien les fils de l’eau , 8: les bancs dont leur mer cil: pleine , qu’ils empietent quantité des vaiffeauiç qui viennent efchoüer dellus leurs fables , de-; puis que la mer cil trop balle. Les Hammoniens donc ont pour leur forte-J relie l’efpais de leur foreli , auec vue ceinture de trois murs qui l’enuironuenc. La premiercl clofturc fermoit l’ancien Palais de leurs Rois: dans la feconde , ils tiennent logées leurs fem- Ïîes , leurs enfans 8: leurs garces ; a; la efi l’O- acle du Dieu. Dans la derniere logent leurs gensde guerre 8: garnifon. Il cil: vn autre bois d’Hammonl, da le milieu du uel y a vue fon- taine qu’on appel e l’eau du So eil , quielt tie- I de au matin , froide à midi , au (oit.- eflvn peu A - n 1 i O

’21 I’Hifl. lutinent!" le GrAnJ, chaude, a; à minuit toute bouillante , [1:me continuellement du chaut au froid , àmefme que le midi s’approche. Ce qu’ils adorent pour Dieu n’en pas fait comme vu Dieu , ou comme les images repre- fentent communement les Dieux : c’eft vue chofe fait: comme vu nombril , ( certainsex- bmplaires difent comme vu belier iufqu’au nombril)fort enrichi de pierreries, que les Pre- flres vont portant dans vue nef d’or , enrichie d’vne quantité de vafes d’or qui pendent M’en- tour,quaut on,en veut auoir refponcetdes Vier- ges a; des Matrones les vont ruinant , chantant vu certain-chant runique à la mode de leur païs , par où ils croyent de flater lupiter , afin qu’il donne bonne refponce. ’ Le Roy donc s’eilmt auancé , le plus ancien des Prellres le falua , mon fils , 8c dit que c’é- toit Iupiter qui le nommoit ainfi. Luy , fans [e fouuenir qu’il citoit homme , dit qui le rece- uoir : 8: puis l’interro ca fçauoirfiles dellins a luy promettoient tout l’empire duimonde. Ce pere payé , pour flaterluy dit , qu’il tiendroit tout fous [on ouuoir. Il pourfuiuit à de- ’a’nder fi tous les meurtriers de (on pere é. lent punis ; Le Prellre fit refponce , qu’il mon fils d’vn pere fur qui le meurtreu’auoit aucun pouuoir 5 mais pour les meurtriers ’d Roy Philippe , que tous efioient bien V liez 3 Il adjoulla , qu’il feroit inuincibld tant qu’il feroit palle au rang des Dieux ; c’en:- pourquoyl Qrçsauoir fait facrifice , il donna 81° Efcsëbtéux Parent au Dits 65è [es Enfin;

Q

, ’ Quint; raft. L I v. 1V; - et; à laiflalibte à (es amis de confulter aulli l’O- racle. Eux ne l’en uirent d’autre choie que de leur Roy, fçauoirli lupiter elloir celuy qui vouloit qu’Alexandre full honoré d’honneurs diuius. Ce Prellre fit refpouce , que Iupiter vouloit qu’ils honorafieut voiremeut leur Roy , vain- queur de l’honneur des autres Dieux. A bien peler l’affaire , les diâions de l’Oracle el’toient clairement vainsimais depuis que Fortune a re- duit vu homme à ne croire qu’en elle , elle l’en- yure puis apres d’vn vain defir de gloire , plu- ilolt qu’elle ne l’encourage à la meriter. Il n’endura- donc pas feulement que l’on l’appellail fils dulupiter : car il le commanda, a: voulant augmenter la renommée de les faits, illa ruina toute par vu tel nom. Et les Ma- cedoniens fi enclins à honoreqleurs Rois bien ’ qu’auec vu ombre de liberté plus grande ne v les autres nations , s’o poferent àcette p ion qu’auoitleur Roy d’ellre Dieu , plus Opinia- firemeut peut. efire qu’il n’elloit necellaire , ny pour leur Roy ny pour eux :De cela nous en parlerons ailleurs , pourfuiuons au relie. . Alexandre au retour d’Hammon , arriuant Magnat. au marais Mareotidc, qui n’efl pas loing de dune le , l’lfle de Pharos , eut volonté d’y bafiir vue vil- plan dg la I le , mais voyant le lieu trop petit;p0ur vn bien Vue d 4’ grand defleiu , il auifa d’vn autre lieu qui cil lm’ndm’ celuy où il ballie Alexandrie, ville qu’il honora Ide-fou nom , comprenant en fou enceinte tout ce qu’il y Ld’efpace depuis le magnifiques à A . . Il!)

:16 I’Hifl. d’Alexdndr’rle: and; , la mer , qui fait einïlkuës de circuit , a; ay au: lauré des gens pour allir fa ville ,’ il s’en alla à Memfis. Il luy prit vue enuie ( loüable verita- blement ) d’aller iufqu’en Éthiopie, a: voir(cu- l rieux de l’antiquité ) l’ancien Palais Royal de Memnon à: de Titon , l’occafion ne lu permit pas , la guerrequ’il auoit fur les bras e oit d’vn I autre poids que ces peleriuages. 11 lailT a donc a i gouuerner l’Egypte Æfchilus Rhodien,& Peu- cefles de Macedoine , auec quatre mille homq mes pour fournir leurs garnifons , a: comman- da’PolemOn auec trente galeres pour garder les entrées du Nil. Puis ayant fait Apollonius Gouuerneur de la partie (l’Afrique , qui ioint l’Egypte , a; commis Cleomenes à receuoir les tributs des deux Prouiuces : il fit des villes d’al- Ientour venir des gens pour habiter fa nouuell’e ville. qui par ce moyen il agrandit tout à coup. On dit que comme ils’traçoient l’enceinte des murs auec de la farine , les oileaux à grandes . trouppes la [venoient ramafler 8: s’en paifi foient , ce qu’il tournoit à vu mauuais prefage; mais les deuins ingerent lâ-delTus , 8: dirent que cela prefageoit que beaucoup d’ellrangers i frequenteroient (a ville , tu qu’elle fourniroit à viure à plufieurs nations. L Heâor fils de Parmenion g jeune hommeex- trememeut bien né , a: u’Alexandre aimoit ardemment, fe voulant hallier de le fuiure,mon- v ta fur vu balleauleger s le bafleau trop chargé Te noya , 8; Heâor difputant contre la mer 8c la mort,nâgea (i bien qu’il vint à terre, tres.mal grené, a: pourtant le «au; luy renia: , mais

Mute Curfi. 121V. 1V: a 7:17 n’cllmt recouru de performe , il rendit l’ame fur le bord du tramail: Le R0y s’en affligea, en fit trouuer le corps , a: luy fit de fuperbes i fanerailles.’La mort d’Andromachus ’ lGouuerneur de Syrie luy fut vue recharge à fa douleur, car il! l receut nouuelles que les Samaritains l’ancien: bruflé tout vif; Il alla donc à eux en toute dili-u gence pour vauger celle mort :-Mais a fou arri- uée I’onluy liura les autheurs du mefthef , qu’il fit surmenât donna fa charge à Memnon. Puis. il remit entre les, mains du peuple à Metymne Arillonicus 8: Chrifolaus Tyrans de la ville. Les Methymneans en demain des torts qu’ils a« noient receus des Tyrans les allommerent , 6c les jetterent» par demis leurs murailles. Delà il donna audience , a: tout contente- ment aux Ambafladeurs des Atheniens , à ceux de Rhodes 8L de Chic. Les Atheniens luy redemandoient leurs priionniers ; Les au- tres demandoient foulagement de leurs garni- rons. Et pource que Mytilene luy auoit efié fort fidele , 8: l’auoit’graudement fecouru d’ar. gent pour fa guerre , il renuoya aux Mytile- neans leurs hallages , 8: accreut leur terroir de toute la Prouince d’alentour. Il ellargit aullî tout plein d’honneurs aux Rois de Chipre qui alloient: quitté Darius pour fuiure (on parti, à: fanoient ferouru d’vne armée’nauale au fiege de Tyr. Il ennoya auec armée navale Amfote. rus en Candie pour purger l’lfle des armées de Paris a: des Spartes’ qui la molelloient’, buts-ordre de purger gluant tout la me: de

51.8 171M. d’AIexdndre leGrM, Pyrates , d’autant qu’ils faifoient mille maux tandis que l’vn 8c l’autre Roy citoient occupg

pezCét ordre en mis, il leurdedia à Hercules guerre. Tyrien’ ’ n vu beau prefent d’vn grand baflin a; trente coupes d’or. Et ne enfant plus deform ais qu’à L Darius , il fit (çaumr qu’on le deuoit acheminer V yers l’Eufrate.

ADISCOVRS- SIXIESME.’ r-SOMMAIR’E. QI; A R I.V S refila de combattre en- ’ cure on coup Alexandre , r’aflëm- » la 61e [es forces en Babylone deux ’ fois autant’qu’en. Cilicie , (r oint camper au bourg d’ArIaeiIIes. II. Alexandre au de]: [in d’arbeillespulfel’EufMte , (9 fur le T’a gr: fis genou: mu la Lune eclipferfinr tous Wells à [e mutiner. 11.1. Donc s’ache- . a ruinant «pre: Darius , ln femme dudit D4- [rias mourut, qui le r fejourner, pour ren- à’dre par une humain nompareille les derniers denim à fis funernilles. 1V. Darius pic- qui de fi tu??? a le fillicife "daubai m

l Quinte Gaule. L I V. 1V. et; in mensurable nmbajfade à le paix , ce qu’a- lexandre refufa , a fit on grand rebut il Parmenion , qui lu; confiilloit de prendre de 1’ argent pour la rançon des Dames Permien-A ne: prifonnims.

A nrvs auoit fçeu que fou enne- In p .. , mi tenoit la route d’Egypte , à: p i î auoit douté s’il s’arrelieroit en 4 Mefopotamie, ou bien s’il s’en r, .7 n, " yroit dedans le fonds de les Royaumes ; car fa prefeuce deuoit efire vn puif- faut morif, pour refondre courageufement a la guerre l’es plus lointains (objets , qu’il auoit peine à gouuerner par fes Lieutenans loing de luy: mais quand il [cent de bonne part qu’Ale. Darius xandre elloit refolu dele fuiure par tout 8c de t’alïemble toutes (es forces, en quelque pays qu’il allait co- "° "me gnoxllaut ce que valine [on ennemi . Il fit venir loue ’eu Babylone. . .toutes - fes - forces en , des ProuincesBaby- ’ plus efloigne’es , les Baâres , Scytes se Indiens; car pour les autres Prouinces chacune auoit 4 prisOr [on fou armée parti. efioit bien p deux fois aulli grande qu’en Cilicie ,’ combien qu’vne partie I de tant e gens elioit fans armes, mais l’on fit telle diligence d’en ailemble-r de tous collez, qu’on trouua dequoy barder les chenaux tous e lames, de fer. A ceux qui u’auoient que des jauelines on donna des bouclier-38: des efpe’es, de tous les chenaux des haras furent difiribue’es aux gens de pied a pour les dompter , afin

Ï: 2 et L’H d’Alexinre le Gand; d’augmenter de caualerie :8: parce que Darius s’imagina que les chariots armez de faux pou- noient grandement effrayer les ennemis, il en fit fabriquer deux cens, c’elil’arme la plus fu- rieufe u’aye cette nation : Le timon premier:- ment diroit armé de halebardes qui prefena toient le fer, 8c de la telle du chariot trois la- mes ferroient de chafque collé , les toiles é-’ toient farcies de traits qui portoient le En en auant, 8c des faux hantât bas fortoient ducorps du chariot , qui deuoit couper en deux-pine: tout ce qui le prefenteroit , furieufement ellan- Ccz par la vitefie des cheuaux. Auec cette armée en cette couche, Darius partit de Babylone; A la main droite il auoit le ’ noble fleuue de Tygre , à la gauche celuy d’Eu- frate : Cette armée couuroittdutes les plaines de Mefopotanzie. Ayant palle le Tygre , il fçeut- que l’ennemi n’elloit pas loin , il ennoya Satro. paces Coronal’de la caualerie auec mille che- naux d’élite , pour aller à la delcouuerte , 8c battre l’ellrade , a: à Mazarus bailla lix mille chenaux , pour empefeher à l’ennemi le paliage de la riniere , auec ordre de ruiner tout e pays l ’ par ou Alexandre deuoit’pafler, car il in coi: qu’il ne vinoit que de ce qu’il ranimait a a t’as ueur de laguerre , 8c qu’il le pouuoit ruiner par: la necefIité. Il luy venoit à luy des vîntes en abondance le long du Tygre. Il vint donc camper à Arbeilles bourg que la défaite deuoit rendre fameux , ou ayant lailÏe’ partie des bagagele fit vu ont furia riniere de Lycus, a: en cinq iours pa aigu armée, comme

Quinte Curfi. L I v. ,IV. est. il auoit fait fur l’Eufrate cula guerre paliée. De là s’ellant aisance de cinq lieües iniques à la ri. uiere de Bumodo il campa :il elioit là dans vue plaine la plus belle du monde pour y der- ployer vue armee fur tout de la caualerie , on n’y voyoit pas vn buillon:& afinque la veu’e’de’ tous collez y peull: auoit: [on éteuduë , il fit ef- planer 8c rabatre toutes les buttes de la cam pa- ne. ’ g Quand Alexandre entendit dire le nombré- "i de gens qu’auoit Darius 3 à peine le pourroit-il flâna" Imaginer , veula quantité d’hommes qui luy patinai l nuoient ellé tuez : mais luy qui dédaignoitles ’ hazards à: fur tout le grand nombre, s’en vingt en vnzeiourne’es de camp loger fur le bord de l’Eufrate , fitfaire vn pont delTus , fit palier (a caualerie , de fa falange aptes , fans que Ma- uns, qui auoit lix mil chenaux fur l’autre bort, pour luy en deiFeudre le pas , ofali iamais reng- ter le hazart du combat : il fejourna la quelque peu detemps pour rafraîchir fa trouppe , non pas pour le donner du repos , &puis le mit à fuiure villement fou ennemi , craignant qu’il ne s’enfuit au fonds de fon Royaume , a: qu’il neluy falluft courir apr-es au trauers des de- ferts , 8c de la pauureté. A quatre iours delà il alla au dellus d’Arbeilles palier le Tygre 5 tout Aknndfe le pays de delà elioit en feu , Mazeus brulloit page le tout , comme ennemi , ou il palfoit: de forte ’1’ny qu’Alexandre demeurapcourt vn temps , car le pays elloitli couuert defumée,que l’air en étoit oblcurci , 8c il le defioit des embuieades, mais comme il eut rapport de les. coureurs qu’ileai-I

p 22 a rififi. détiexdndre le Grand, fait bon par tout, il ennoya [ou der le gué de la tiuiere , le fil ’de l’eau venoit à la hauteur des telles des chenaux. Le Tygre eii de tout 1’0- rient le fleuue de qui le cours eli le.plus vio- lent , &c’ell pourquoy il a le nom de Tygre, car Tygre en langage Perfan,fignifie vue fieche. Son infanterie donc en deux bataillons ,» 8c la caualerie au milieu, chacun le met en deuoir de palier : le Roy a la telle des gens de pied fut des premiers fur l’autre bord , mais les loldats a- uoient peine à grimper , car la terre y elloit en pente de fort glillauterle Roy auec la main mô- troit le gué, car d’entendre fa voix il elioit im- pollible, tout l’embarras elioit de ceux qui por- toient des butins , 8c qui couroient apres’leurs hardes quand l’eau les emportoitzle Roy faifoie bien dire qu’on [aunait feulement les armes , 8c qu’il rendroit tout ce que l’on perdroit d’aile leurs 5 performe fur cet affaire ne vouloit ny commandement , ny confeil chacun vouloit garder le bien,ils ne palioient pas fans alarme; enfin pourtant tout le mon-de gagna le bord , a: rien ne le perdit que quelques hardes. Cettelarme’e veritablemeut pouuoit dire taillée en pieces s’il y eull eu que-lqu’vn qui eull: eu l’audace de vaincre Hmais la fidele fortune d’Alexandre defiourna l’ennemy de la , 85 ce fullpar la talion merme qu’il palTa le Granit; donc l’autre bort elioit gardé par tant de gês de chenal a: de pied, 8: qu’il dellit dis les deliroits l de Cilicie vn fi grand nombre-d’ennemis , 8: n’y a pas pourtant lieu de gicler par làlur fa i magnanimité, car iamais on n’a dit de luy qu’il

qui": earfi. L 1 v. W. ai; minait a&e de temetité. Mazæus qui deuoir ellre à leur pall’ageù les tailler en pieceen ce defordre , ennoya quel- que canalerie defcouurir l’ennemi , ily pou- uoit auoit mille chenaux. Quand Alexandre vit fi peu d’hommes, il commanda Arillon Co- ronal de la caualerie de Paonie , .quidecocha fur les barbares à toute bride. Ce ion: vit m . desbeaux combats qu’on eull fçeu voir de ca- Iualiers , a: particulierement d’Arillon .- car s’eliant addrellé à Satropaces chef de la caua- lerie de Perle , il luy porta vu cou de jaueline dedans la gorge , 8c le voyant qu’i s’enfuyoit, il le [niait iniques dedans [on grgs) ou quelque * . efort que fit SatropacesJ il luy coupa latelle, et la porta glorieul’ement jette: aux pieds d’A-

- A» Lequel campa deux lours ence lieu là ,8: au Lesfinw - troifiefme fit cheminer. Sur le loir la Lune agn’c”: q ’CCllpl-Ilexandre. , 8! le montra delcouleur fanglante. Les fez’à’lgn: . Macedoniens fur l’occafion d’vne li grande af- «me de faire qui le prefeutoit,commencerent à s’ellon- Lune refile I ner de puis à s’efi’rayer ,1 8e le plaindrd tout f6"! MG- haue que contre le vouloir des Dieux on les âîm’fâh traînoit au bout du monde. On voyoit mef- bagne. - me les riuieres qui ne le vouloient pluslailier gayer - , les alites perdoient leur lumiere , les terres qu’on tronuoit’n’elioit que des deferts, fi . falloit-il pour contenter la vanité d’vn hom- « me , verl’er le l’angine tant de miliers d’autres; pp defdaigner fa partie , renier Philippe pour peë g se, a: gniderfesdell’eins au Ciel fur l’aile delalpè ’ liukrvauitéw. . . . . « d

a: 4 I’Hifl. d’ Alexandre le Grand, Ce murmure alloit aboutir à vue leditiüfl v uand Alexandre , queiamais rien n’ellonua, t appeller en (on lo is tous les chefs a: les Cam pitaiues , a: fit qu’en eurs prefences, les denim Égyptiens qui [ont fçauas aux affaires du Ciel, dirent ce qu’ils penfoient touchant cela; eux qui fçauoient que dans certaine reuolution de I un s , lots quels Lune ellen (ou plein , elle (0m e en ecliple par l’interpofition de la terre . entr’elle 6c le Soleil, n’en voulurent pas diluai, guet le lecretdeuant le petit peuple a bien alleu. relent-ils que le Soleil elloit l’Allre’ des Grecs, 8c la Lune celuy des Perles , 8c que toutesce les & «à J fois qu’elle eclipfoit ,, ce leur elloit prefage de ruine, tefmoins les vieux extra pies qu’ils rame- nerent des Rois de Perfe,que les Dieux ancien: clairement amonellées par les eclipfes de la Lune qu’ils leurs citoient contraires en leurs batailles.Rien n’a tant d’eflic’ace a gouuerner I , vue . p03 a 4 palace que la fuperliitiô t car autrement. elle cil impatiente, fanguiuaire 8c muable.là où quand vuefois elle cil encheueiire’e u’vue vaineimage de religion , elle fe lailTe bien mieux conduire’à fes Prellres.qu’à (es chefs : donc larefponce des Égyptiens publiée parmi’les foldats , ils repri- rent courage , a: vue nounelle elperance bilié leurs cœurs : le Roy pour ne pas perdre l’occa- fiou partit deux iours apres , ayant à lamain droite la riu’iere de Tygre , a: à la gauche les monts Gordæians. ’ l Il commençoit à cheminer au point du leur, quand les coggggrsluy raporterent que Darius

l V il malin Quinte (surfe. Liv. 1V. sa? veinoit, il rangea fa bataille a: le-mit à la telle, mais ce n’elioient que les coureurs des Perfes ui ponuoient ellre mille chenaux , que la graveur auoit fait paroillre vue armée aux Ma- cedoniens. Alexandre les ayant recognus. les ennoya charger , ils furent tous taillez en pie- ces , ou demeurerent prifonuiers , a: ennoya. coureurs de tous collez , tant pour defcouurîr . le pays , que pour elleindre es leur: que les barbares auoient mis par tout : car ils auoient amall’é par monceaux tous les biens des cama pagnes , a: auoient mis le feu dedans .- Or il n’a- uoit pas encore percé infqneganx fouds,de for- te qu’on tronuoit par toutvne tresgrande qui- tité de bleds a: d’autres biens que le feu n’auoit pas atteints , qui fit que les foldat r eurent foi- fon de tout , a; le courage leur creut our ful- ure plus deliberez leurs ennemis : au qu’il il! falloit baller pour fauuer quelque chofe , 8c d’elleindre le feu ,Mazzus brufloit tout, mais pourtant il auoit li halle , qu’il ne pouuoit pas s

a La , Alexandre eut nounelles que Darius toutn’elloit plus qu’a dixruiner. lieu’e’s de la: c’ell pour- ï quoy f: trouuant en païs ou il auoitdes vinres plus qu’en abondance , il y fejourna quatre iours , où furent furprifes des lettres de Darius, . qu’il efcriuoit aux Grecs de l’armée, par lef- quelleslil les canuloit atuer ou trahir Alexan- . re,il fut en termcsfnr lacreauce qu’il auoit en la bien-veillâce au: Grecs,de leur lire les lettres en pleine allëblée;Parmenion l’en détourna qui luy dit , qu’il le falloit bien garder d’abreuuer

4

I à 16 1’13”99. d’Alcxudn le criai, les oreilles des foldats de ces changes effEÂ rances, 8: qu’il n’en falloit qu’vn pour eum- A. prendre fur fa vie , que l’anarice ne tenoit rien pour defcndu. Il ereut Parmenion 8c deflo-

HI. C o M M n il alloit chemin faifant; vn des La Reyne Eunuques, prifonniers delafemme de Darius, femme de s’en8C3; vint courantluy dire , ,comment l la lReyne i Darius fa maillrelle n’en pouuoit plus , elle choit fi meurt. outrée d’ennuis,& fi fatiguée du chemin,qu’el- le efioit cheute entre les bras de (a belle men a de les filles, a: auoit là rendu l’efprit, vn au- tre arriua fur fes pas qui luy vint dire cette ’ nouuelle,il le mit à” plorer,auec le mefme [enti- ment de douleur qu’auroit fait Darius , 8e s’en alla au pauillon des Dames , où il s’allie auprcs . du corps de cette Dame morte. Quant il fut là, a: qu’il vid la. mer-e plongée en terre , auec fes filles fur res enoux,qui s’entre.confoloient, 8c deum: elle en petit 615,6: tant plus miferable, qu’il ne tellentoit pas encore la guident de cec- te calamité ui snoboit fur luy fi pefamment, Alexandre on le vid te moigner vne veritable douleur , la. plore car on eull: dit qu’il ploroit entre les liens pro: auec vne humanité pres , à tant s’en faut qu’il confolafi les autres, inoüye. on efioit allez empefche’à le confoler luy-mef- me : il s’abflint de manger , a: fit des funer’ailles à cette Dame auec autan: d’honneur que les Perles calfeutfçeu faire , digne veritable- ment encore auiourd’huy de recueillir les fruits de fa debonnaireté 8; de fa continence; iamais ne la veld qu’vne fois, qui futle iout qu’elle fut prinfe , encore ne fut-ce pas en:

v ’Qyjme t’arfe. L I V. 1V; . 527 qu’il alla voir , ce fut (a belle mere , a; [on efirange beauté ne lu feruit pas d’vn brafier pour embrafer fcs par ions , elle luy feroit d’vn flambeau pour produite fa gloire. ” Tyriotes l’Vn des Eunuques de la Reyne,’ parmy tant de gens qui ploroient , trouua moyen d’euader , 8: gaigna le quartier de Da- rius; où mené versle Roy , pictant 8: rompant - . w res habits; le Roy à ce fpeâacle , outréde plu- Dam" * lieurs douledrs tout enfemble , 8c ne fçachantd’ange’ i celle qu’il deuoit craindre la premiere ; Vollre EÏÈÏËŒ . virage , ditvil à l’Eunuque, me prefage que! ne mon de (a efirange defallre , mais pour affligé que le ois femme, l déja,gardez vous bien de me trom er,i’ay bien ’apprisâfou’lîrir deformais les mi cres, 8c que ’i de cognoîflr’e bien fa condition , cil vn tres- ’i grand foulas en la calamité : Serait ce bien ce li que le crains le plus .8: que ie n’ofe dire 3 ne me li venez vous point apprendre le des honneur des " miens , 8c peureux le fupplice des fupplice’s. ’* A Dieu ne plaire (repart Tyriotes ) le viâo- « rien: Alexandre a autant honoré vos Reynes, « que ’iamais Reynes l’ayent ellé- ar ceux qui " 10m fouslenr Empire . mais v0 se femme cf! ’t morte. A cette voix ce ne furent pas pleurs , ce " furent des fanglots lamentables qu’on entendit ** par tout le com t 8e Darius ne douta point " qu’elle ne le En I fait tuer en raillant au des- es honneur, a: s’efcrisnt , infenfé de douleur : Et " quel &peehe’ , dit-il , ay-îe fait Alexandre èay-ie le qmeurtry quelqu’vn des voûtes, dôt vous prenez u icy vne vengennCe fi cruelle 2 Vous me perfecw u tu, ariamhis ne vous fiainjure , mais que voûte «a

’ P ij ” îz8 L’Hifi. d’Alexasdre le Grand; ’,, guerre foie iufle , ie le veux : qui vid iamaid’ ,, faire la guerre aux femmes. ,, z Tyriotes luy fait fermentpar les Dieux tute- ,, laites de (on pais , que iamals on ne luy a fait ,, chofequi futindigner d’elle , au contraire Ale- " xandre auoit lore’ la mort, 8e que luy (on mari l h n’auroit pas p ustefmoigné de douleur qu’auoie ,, fait l’autre. Mais ce difcours fait à vue ame qui. aimoit. enuenima f a playelau lieu de l’adoucir, a: la plongea dedans des dcfiances merueilleu- fes . s’ellant embarraŒé dans les foupçons , que ce grand fentiment d’Alexandre , partoit , non ’ pas de fa bonté,mais de la ioüiflance qu’il auoit eu’e’de (a femme . qui luy faifoit ainfi publier l’ardeur de f a pallion. l Ce fut pourquoy tirant à part Tyriotes non plus plorant ; mais olfufqué de fes (anglets , il ’,, commence à luy dire : Voyez-vous bien Tyrio- »,, tes , ce n’en plus icy le lieu de mentir, voilade- ,, quoy lvous chafiier , n’attendez pas le coup: ,, pourtant, c’ell: par les Dieux que ie vous couin- ,, ne , a; par la reuerence que vous deués à-volh’e ,, Roy , confefiez-moy ce que ie veux fçfllOl’r, ,, mais ie fuis honteux de le dire , ce jeune hom- ,, me 8c viétorieux qu’à t’il fait de laReine : Ty- ,, riotes dit qu’il eü content d’endurer la-gefne, - n 8: qu’il prendJcs Dieux à tefmoins , qu’elle a ,, toufiours elle tres-fainâement a: chaflemene- ,, traitée.Si bien que Darius en fin forcé de le ren- ,, dre à la verité , conurit fa telle a; plora bien u longtemps , sa puis en fin fe defcouur-ant , 8c y ,, haufiantfes mains vers le Ciel:Dieux,dit-il:tu- ,,telairesdercét Empire , ie vous fupplie de me-

Quinte Carre. L I v. 1V. a zë le couferu’er durable , ouf! c’ell fait de moy ie’i "vous coniure qu’autre ne fait Roy de l’Afie que ii a: iuflq ennemi, que’ce vainqueur li debonnai-

.S r n I a N qu’encore que déia par deux i’ fois , il eufi fait demander la paix , 8: n’eull: D trouué que du refus , 8c que les refolutions 8e Ï fes confeils fuirent tous portez à la guerre; i te.vaincu pourtant de la bonté. de [on ennemi ,îl n *deputa vers luy dix Princes de fou fang en D Ambaflade , pour luy orter nonuelles ouuer- li turcs de paix. Alexan e les entendit en plain " Confeil :I Le plus ancien parla , a: dit ces D Darius qui pour la troiliefme fois vous en- li noye demander la air: , y ell,non pas contraint li parmots. la force , mais orcé par vollrei fageffe a: par li Vollre bonté :ll a bien relienti l’abfence de fa li mere , defa femme, de res enfans , a: non pas a leur captiuité,’car vous auezcomm’e un bon pere ’i en foin de la pudicité des Dames, les auez nom- li ruées Reynes, a: leur suez conferue’ tout l’efclat li de leur condition pallée; 8l quand ic voy voûte if i vif-âge, ile croyl voir le virage que portoit Darius « lors que nous partifines d’aupres de luy , linon" que luy ploroitifa femme :lvous,vous lorezit voûte ennemi , contre lequel vous feriez en le bataille , li les funerailles des fiensne tour- sa noient vos armes a; n’occupoient voûte bonté; ac &- cit-ce donc.merueille s’il recherche la paix as auec vne ame fi debonnaire , 8c contre laquelle se . les armes luy femble impies, puifque la haine en tfi cl! elleinte 3. Ciel! la’verite’ qu’autêefgis il vous a .. "l

I ’23 6 rififi.- «Palatin!» le Graal, à: voulut donner des terres iniques au fleuue Ho? ,, lys, feon’tiere de la Lydie, deformais il vous ,, veut donner fa fille auec toutes les terres qui I ,, (ont depuis l’l-lellefpont iufques à l’Eufrate: ,, Vous tenez fou fils Occhus prifonnier , vous le ,, garderez pour oflage ; rendez luy fa mere 8c (es ,, lies , 8: il vous prie de prendre pour ces trois ,, panures corps trente mille talens d’or de ,, le n’oferoisrançon. vous dire , n’elloit . la ,modellieï ,, que ie recognois en voûte ame , que le temps à cil .venu que vous. deuriez non pas accorder; » mais rechercherla paix : Confiderez les. choies ,3 que vous lallTez derriere vous,& la grandeurde fi celles à quoy vous afpirez : e’efl vn fardeau n biendangereux qu’vn trop pelant Empire , n comment bien conduire ce qu’on ne lèaurort à, pas comprendre ; c’ell: comme .’vn.vallleau trop fi pelantqu’on ne peut ouuernert le ne (cary-pas w, fi Darius n a point ait ces pertes immenfes; -’ parce que les trOp grandes richelles [ont me 9’ rande amorce de ruine , 8c puis il e11 des cho- r°.’ in qui font ailées a .conquefler, aconIeruet ’1’ bienrnnal-ailëes, Hein; combien nos mains «ras ” piffent aifc’ment ce qu’elles ne fçauroient rote. V 3’ nir. Le tref as de la femmede Darius vous fait 1’ une leçon [Enlible , car la mort defogmais der-o- ” be vn moyen de grandeur à l’exercice de voûte

"” Alexandre debonnaireté. ayant fait fortir . lesv AmbalTadeurs.- l - . du Confeil , demanda les anis de l’aliiflance. ’- Vn grand temps r: paflh que performe n’ofa fissurât. . avec sur 1:22 se fessu ses l’ion

au" Gaffe. L I V. l V. aigri clination du, Roy. En’fin Parmenionis’auança [firme-Q de parler -. Eti’auroisbien ellé d’anis, dit--il,que "m" °P1’ Clés Damas on enfl rendu les priformiers , ,qur ":1133:- faire vn tres-grand fonds de l’argent qu’on: en 35m", qui. cuit tiré, a: qu’on cuit mis en liberté les mains le mime. de tant de braues hommes qui (ont occupez à - lîentour de ce butin :mais ie ferois bien plus W d’anis anionrd’huy , de troquer vue vieille 84 W deux enfant, qui ne feruent que d’embarras par se les chemins contre trente mille talens d’or , 8c t’ gagner vn puillant Royaume par vn trabe fans ta lierre ; de adionlla, que iamais homme entre " Danube 8c l’Eufrate , n’anoit- pollede’ tant de it terres. Bref ’Alexandre auoit plus d’interell ta de apeurer à a Macedoine , qu’aux Baàres 8e is

Cette harangue dépleut au Roy , c’ell: pour- ac qnoyaux , quand ilIndiens. eut tout dit : Et moy . dit Ale- , té" sandre , i’aymerois bien mieux , fii’ellois Par- K menion, de l’argent que dela gloire : mais le ts fuis Alexandre, a: pour ce fuis en (cureté contre K la paunreté , &mefouuient fort bien que ie fuis et Roy , a; non pas vn marchand : le n’ay tres- n i aficurément rien a vendre, encore ne vendray- ce ie pas ma fortune : Si nous anions refolu sa de rendre les prifonniers nous aurions bien ce meilleugegrace a. les donner que de les trafi- ce

Et la deffus ayant fait r’entrer les Amballa- ce dents, illeur dit: Faites fçauoirà Darius ne a les remercimens entre ennemis font fuperlilus, ce 8:quer. que ce que i’ay ratiqué de douceur i 8e de aa liberalité , ie l’ay. ait par inclination , par se

i P iiij i" ’ a 3; ’ rififi. «Talmud: le Grand; sa bonté de nature, 8c non as par amour que i6 a luy porte : & aufli le vay Enfant la guerre eon- ’ si tre mes ennemis,non pas contre des miferables, u contres des femmes à: des captifs , il faut qu’vn 3’ homme [oit fur les armes , pour occuper ma n haine : Encore fi de bonne foy il demandoit la. a: paix , peuil-ellre y aurois ie entendu; mais sa puifque par fes lettres il folicite mes foldats à n me trahir , a: auec fou argent mes amis à me a» perdre ; c’ell: la raifon que le le perfecuteiuf- a: qu’à la,l mort . non pas comme iulle ennemy, sa mais comme vn meurtrier empoifonneur. a! Qand aux moyens de paix que vous me pro- a» pofez (i ie les reqoy de fa part, il a gaigné la vi- sa &oire. Il cil bien liberal quand il me donne sa tout ce qui efi de là l’Eufrate : Où penfez vous à! donc ellre quand vous parlez à mOy , fuis- je de a» là l’Eufrate? voila. as mon armée campée bien s, au deçà des bornes, e (on douaire : chalfez me, ,, d’icy , li vous voulez que i’adnouë ce que vous ,, me donnez ell à vous , 8: c’en auec la mefme li- ,, beralité qu’il me fait prefent de fa Elle, a; quel- sa qu’vn de ces feroiteurs vn de Tes iours l’efpou-ï ,. fera , l’en fuis feur , il me fait force honneur de ,. me rechercher pour [on gendre , a: de me pre-, si ferer à Mazæus. n Allez donc , 6c dites a vollre Roy que le ,, (alaire dernos armes cil ce qu’il a perdu auec ce ,. qui luy refle encore ; demain fortune fera nos ,, partages , a: mettra les bornes à nos Efiats t le ,, ne fuis pas venu en Mie afin qu’on me don. ’ ,, nali , mais pour donner aux autres.- encore ,, s’il vouloit bien trente point 5399 ergal , mais

QuinteCarfi. LIV. I V. 3 33 mon fecon’d , peut-eflre ferois.ie ce qu’il de- mande t mais que deux Soleils gouuernene , le monde , ou bien que deux Royaumes fou- uerains en polledent l’Empire ,’ il ne fe peut: &ipource , qu’il face [on conte on bien de fa" rendrelauiourd’hny , on d’auoir demain la ba- taille,&qu’il ne fe promette pas la fortune meilleure à ce coup-Cy qu’àl’autre. L’Ambalfadenr lu dit qu’il faifoit bien , puis qu’il elloit refolu à la guerre , de ne les oint abnfer d’vne vaine efperance de paix: ils e prioient qu’il leur donnafl bien roll congé de retourner vers leur Roy, afin qu’il fe prepa- rall anal pour la guerre.

DISCOÜRSs SEPTIESME. s 0M M AIR E.

’4 filai)”" l X’l x a! paix Jefejpen’e , les Jeux 4, Reis je fanfarent il la hircine, h qu’Alexandre contraint de v l p a I dtfertrpar on: panique terreur qui [4171": [in armée. I I. au bout de quatre iours la bataille refilai , Alexandre avec petite, armé choifit par on: magnanimité finit): de combattre dans les campagnes, î il

’ Ï; l’HÏfi. Illumine le Grand, pour faire [unir 4’ fins ennemy qu’il auroit. vaincu par vertu , non par l’occnfion (’99 par l’avantage des lieux. Ill. Et de plus s’eflant endormi "profondeur"! [in le point du combat, aspres nuoit rendu les genereafis raffina ,defan affluence. IV. Les deux En): rangentleura .barnilles,bnr4nguent leur: troupes : encoura- gent leur! gens Gel? liment bataille. V. Ale- xandre demeure vainqueur en cette menton. 61: iourne’e.d’.drbeilles, ou Darius minon, - s’enfuit (9* perdit [on Empire;

1.- i La x A n n n a après auoîr un: Alexandre 7 ’ du les liulles deu’oirs au corps va cher- ’ la); mort de la femme de f0n ennemy, :?:D* ’ laiffa dedans fun camp la plus . . x grande artie de fes bagages auec ’ 4 vnel petite garde , de emit en chemin ont aller trouuer Darius. Il fit deux bataillons e fou in- fanterie,qu’il ferma de caualerie de tous collez, . à: mit les équipages à la quenë ;, 8e puis ennoya Menidas auec quelques canaliers bien mon- tez, pour fçauoir des nouuelles de Darius : Me- nidas ayant tronué Mamans fur [on chemin, af-i fez prés du quartier , n’eut pas l’alieurance de ailer outre , 8c s’en reuint tout court faire t canoit que l’ennemy, venoit : 8c de l’antre collé de mefme Mazæns qui auoit veu les cou- reurs d’Alexandre , fit fa retraite vers fou ar- ase. a à: essuies agnelles ès l’arrivée sas

l

fQg’ntlec’wfe. LIV. IVJ ’ r23; V ’Ënnèmis. v ’ Darius donc qui vouloit faire fou combat . dans les campagnes defcouuertes , fit courre aux armes , 8c rangea lès batailles. En Paille "am-1.3 droite il mit des Baârians mille chenaux,autant d’unan- de Dahes , a: quelque quatre mille chenaux dm .Aracholîans a: Snfians. Apres lefquels fui- vuoient cinquante chariots armez de faux , 8c aptes eux BelTus , Iauec autres halât mille che- naux Baârians , 8e "deux mille Mallagetes qui fermoient ce bataillon. Suiuoit aptes l’infante- .tie de plufieurs nations , ehafqne nation rangée Ions fon enfeigne. : Et uis Ariobarfanes 8c Orobates qui menoient es troupes de Petits: Puis les Mardiansrôe les Sogdians anfqnels commandoit en chef Orfines , l’ancienne mai- fon des fept Perfes , a: qui rapportoit ion extraction au noble Roy Cyrus. Il y auoit à la queuë de ceux-cy beaucoup de bandes de nations incognuës ; à la fuitte defquelles venoit Bradates auec les bandes Cafpiennes, i traifnoit encore apres luy cinquante cha- riots. Et à la quenë des chariots efiqient les. .Indiens de autres habitans de la mer rouge, plulloll. noms que fecours , qui fermoient «future celle bataille ordonnée comme dit En la bataille droite deuoient combattre leles hauts à bas. Armeniens’[. ,. aptes lles Babylo- niens, puis les Bellites , 8e les habitans des monts Quofltans , fuiuis de cinquante cha- riots ,auec lefquels deuoient combatte les troupes ellrangetes. Api-es ventilent. les Gog-

5 36 L’Hifl. Joliment!" le Grand, tuans habitans les colles de la mer Enbœe, qui autrefois auoient fuini les Medes , 8c lors n’anoient plus rien de leur ancienne vertu. Les Tri leus a: Cathaoniens les [bullenoient , en: me mes fonfienus des Parthes yllns des anciens - SCythes , qui faifoient la queüe de ce bataillon Api-es tant de trouppes le voyoientmarchet quelques regimens des hauts Armeniens , les Caduciens , Capadociens , Syriens 6: Modes, auec autres cinquante chariots armées de faux. Somme tout , que cette armée citoit compo- fée de uarante- cinq mille chenaux x de gens de pie peu plus de deux cens mille. t Ain; fi rangez , il: eheminerent trois uarts de lierres; puis firent alte en attendant es enne- nus. i le un d’une: exemplaires quifont cette dirai- fion d’armée une qu’elle n’efl 5g. Cellcncy me [em- ble plus reifimnable: Il: font encore cette armée de ce»: quarante-cinq mille chenaux , a fias cens nille hommes de pied : le m’en rapporte , ie n’y eflni: pas , mais mon exemplaire les compte ain-

Vnd En l’armée d’Alexandre s’alla jetter me cer- frayeur taine frayeur , dont on n’eull fçen dire la can- panique fe, ne tous fes ens elloient comme hors d’eux en l’arm melines , ô: ne çauoient ourquOy , lapres on d’Alexan- vid des feux en l’air , 8e e certaines flammes dre fait diŒerer la deifus le camp de Darius , qui le faifoient pas bassins. .roifire tout en feu. Que fi Mazæus ni gar- doit le palfage les full: venu charger ur cette eur , il les cuit misen grand defordre s mais Il sarclais (a Plus . sils de! fans un! faire. a f9

r Quinte Curfe. LIV. I V. à contenant qu’on ne l’attaquoit point. i Alexandre voyant cette frayeur , fit faire al- teèfes trouppes , fit mettre bas les armes , a: com-manda que chacun le mit à (on aire , pour- ce , leurdit-il doucement que les ennemis é- toient enCOre efloignez. Auec le temps chacun ’reuint en (on bon feus , a: fut trouué que le plus feur efloit , veu l’occafion de camper au lieu mer me , 8c fe bien retrancher. Le lendemain Mazæus , qui auec fa brigade de caualiers d’ellite , citoit campé fur vn mo- reau 5 duquel on defcouuroit tout le camp a; l’armée des ennemis , le retira dedans le gros vers Darius , a: quitta le moreau , on ne fçait fi ce full de frayeur ,Ûou s’il eut ordre pour cela; mais les Macedo’niens nuai roll: s’en faillirent, cati! efioit auantageux Pour eux , 8: defcou- tuoient de la toute l’armee des Perfes qui le de- Eloyoît dans la plaine. Au telle , il faifoit m rouillas n’engendroient les montagnes d’a- lentour,qu1 n’empefchoit pas qu’on ne vill l’ar- mée , mais il Fallait qu’on n’en patinoit pas dif- cerner le fonds ny l’ordonnance , feulement le grand bruit de tant de milliers d’ames qui. noyoientila camgague , efionnoit les oreilles des plus efloignez. Le Roy auoit l’ame agitée , a: balan oit, quoy que bien tard , la grandeur de fa reÊolu- n I tien à le confeil de Parmenion 5 car il en efioic la venu , qu’il ne falloit plus parler de lacher , l le pied , falloit parler de perîr Ou de vaincre. La pe’titellle de [on armée de la grandeur de cel- le de Tes ennemi; l’çfignngite mais d’ailleurs

le: I’Hifi. 11’ Alexandre le Grand, il mettoit en compte combien de belles aâi’ a il auoit faites auec fa nation , a: combien i ai noit’vaincu de peuples. Si bien que l’efperance citant en lin plus forte en fou cœur que la crainul te, iugeant que fou falot gifo’it en promptitude, 8L defguifant [on propre ellonnement , pour: n’altgnienter le defefpoir des liens , il fe mit en cam pagne; faifant marcher à f a telle la caualea i rie de’loüage de l’atonie. a , Nous auons dit qu’il auoit fait de la falange deux batalllons , 8c les auoit couuerts de [a ca. ualerie. Sur ce temps lebroüillas vint à choir, de forte qu’on peut difcerner fort à l’aile toute En lin les l’armée des ennemis. Les Macedoniens leueo deux If; rent vn grand cry : Les Perfes en firent vn autre mm ml" bien elfroyable,grofiît outre leur multitude par "ème" l’echo des valons a; des bois d’alentour. On ne pouu01t donc plus tenir les Macedomens qu ils A. prelenrc.ne courullen’t à la charge, .mais .Alexandre . . trou- ,. uant fa montagne bien fente , fe refolut de n’en defloger pas encore , 8c de fait il s’y retrancha, a: fou retranchement bien fait , fe retira de; dans f a tente , d’où il confideroit toute l’armée des ennemis. La l’image du danger qui le prefentoît , tant d’armes, tant d’enfeignes, tant de chenaux, tant, de fuperbes hommes" qui efclatoient , quitra- uailloient’ , 8: chez (on ennemi la Veuë de tant-I de Capitaines qui alloient chenauchant parmi leurs bataillons , auec beaucoup de chofes de plus de mine que d’eliet , le bruit , l’efclat 8e les fanfares agitoient fou cœur en attente , de remply de fouci, ou qu’il futvdonc en doute , ou.

imine Curfi. L I V. 1V; qu’il voulufl taller le courage des Gens , il fit aficmbler (on coufeil , auquel il propofa fort delleiu , et comme il fe deuoir conduire en cet-

Parmenion qui fçauoit plus du mellier de la 23:35:? . teguerre queoccafion. pas vn de les Capitaines , couroit » à de -fariné: l’artificc plulloii qu’à me bataille ouu erre , de dre 1:3?ij dit , Qu’en vue nuit on ouuoit accabler ce 9:3- . grand chaos de gens mal ’accord ,qui ne s’en- : tendoient pas parler l’vn l’autre , comme c’é- n toient gens infinimêt diliemblables d’humeurs, p fi l’on les chargeoit endormis , iamais en vne chaude alarme ils ne fe r’allieroient pour la il frayeur, la où (i de plain iour onles alloit com- Ï batre , on trouueroit des virages terribles , des pi * Scythes a; des Baârians auec leurs bru - taux regars, leur: grands cheueux pendans , a: i: leurs corps valies ’dont les foldats s’eilonne- i soient d’a or: , qui s’elionnent planoit d’vn’ vain efpouuentail , que d’vne iuile crainte : a; ii puis les ennemis elloient en fi grand nombre, ii qu’ils patinoient ellouffer leur peu, fi feulement i ils auoient l’alTeurance de les enuelopper qu’ils il n’efloient plus lcy dedans les fondrieres de Ci- il licie , où le lieu rendit les armes cigales. il Chaqu’vn vouloit courir à l’anis de Parmé- l . .nion,& Polyperchon paroilioit de croire,qu’ils GËËÉÏX n’auoient que ce feul moyen de paruenir à la vi- 13:; a! e- âo’ire. Le Roy le regarda, 8c parce qu’il vou- de tomba- loi-t choyer Parm’enion , qu’il auoit depuis peu tre à jeu traitté trop rigoureufement de arole .5 .c’eliiu- déconnera flemem ( ce luy dit-il) l’indu rie d’vn voleur que vous me propofez , ou bien de quelques

.245 rififi. d’Alexamire le M, à, brigandeaux qui n’ont l’ef prit bandé qu’à fait! ,, fupercherie. Pour moy ie ne puis plusfoulfrir s, l’abfence de Darius , que l’embaralîemene v deslieux,&1es-larcins de la nuit feruent de bat- n riere à ma gloire. Refolument ie veux que le ,, Soleil foitle témoin de mon combat : i’ayme , mieux auoirpà me plaindre de ma fortune, qu’é- ’, tre honteux de ma victoire. De plusie fuis bien i ’ auertt que les Barbares font bonne garde , ce S fçay plus, c’ell qu’ils font en alarme , a: qu’on .p a ”S) ne les fçauroit fut-prendre ; 8: pource chaumât z ’ tienne prell: pour la bataille. Et là-deflus teuf : Ï . ’ noya tout le monde fe bien penfer. 9Darius ayanta conieâuré que- l’ennemi rou- droit faire ce que Parmenion auoit prOpofe , le tint en armes a: toute fonarmée tant que la nuit fut longue , les cheuaux tous bridez , 8c renforça les gardes. Son camp toute la nuit fut. l en feu; Luy à chenal auec tous fes Capitaines, ne fit autre choie qu’aller vifitant fes gardes a: i [es regimens; de rendant les vœux au Soleil , à Mars , 8e à [on feu immortels: (me , illes prioit de leur infpirer la magnanimité digne de leur ancienne gloire , a: de celle de leurs au, ceilres. Et veritablement li l’efprit des hu- mains pouuoit former quelques prefages de la diuineafliilance , les Dieux elloient dans’leur querelle : C’elioient eux qui ces iours palle: u auoient lancé la peur dedans les cœurs des -» Macedoniens .- ils eiioient encore hors d’eux- nmefmes Je leurs mains agitées ne ouuoione n plus tenir leurs armes. Deformais .es Dieux n tutelaires de l’Em pire des Perfes s’en alloient

- a ’ " chaflier Quinte mil. LI v. I V. ’ sa: thaliier ces ames lafches , a leur chef qui ne- a toit pas mieux fenfé : Car (on efprit brutal luy " faifoit ainfi qu’une belle queller toufioursnou. ’F uelle proye , a: ne reqardoit pas que celle du ” pallié s’en alloit l’accab et. in V s - Î’ 4 On n’elioit pas dedans le camp de Macedoi- ne en de moindres frayeurs. TouteI la nuit on fut en armes, 8c prell: areceuoir bataille , de Alex andre fe trouuoit efionné plus qu’il n’auoit iam ais ellé,de forte qu’il ennoya querir Arman- der, 8e tous dent le mirent en oraifon. Le denin cheminoit deuant le Roy ,8: vellu d’une robe blanche -, portant de la vernaine en [es mains, à la telle encapuchonnée,alloit flattant lnpiter a: Minerne. Ce feroice achené, le Roy, cre- tira dedans (on pauillon pour repofer le relie M a: s il ne potinoit prendre n femme ny. derepos : Tantol’tla ilnuit. formoit en de qein det déco- cher de [on moreau auec toutes les forces fur Paille droite des ennemis , ramoit il elloit en penfe’e de l’aller charger fur la gauche , tantoll dele choquer defront , iniques a ce qu’vn pro- fond fommeil par l’angoifle de (on efprit vint accabler fou corps. ’ De forte qu’i r: fit grand iour,& tous les Capitaines s’efioient rendus deuam [on pauil- lon , pour prendre l’ordre de receuoir les com- mandement, mais on n’entroit point chez le R0 , chacun s’en ellonnoit, car c’eltoit luy- me me , tous les matins,qui les mandoit,& qui tançoit fort- bien lès parelfeux: Et en cette occa- lipn fi importante , dans le fort du peril , il ne le

a in l’Hifl. d’AlaxenJre le Grand, momifioit pas. On ne fe pounoit plus [serf-na; der qu’il repofall; , on s’imaginoit qu’il fe tenait Il tapi de peur. Ses gardesin’ofoient pas entrer, le temps prelioit , & performe ne donnoit l’or- dre. l’arm euion aptes auoirbien entendu,com- manda de luy-mefme que-l’on allait repaillre, car il elioit grandement temps de battre aux eham s. ’ Puis enfin ,entra chez le Roy ,l’appella plu- lieurs fois fans qu’il bougran , de fut enfin con- traint de le poulier pour l’éueiller. Il luy dit ” donc z Roy , voila uns ennemis en bataille , a: h qui viennent à nous , ô: tous nos gens font la a: lesbras pendans , qui ne font plus qu’attendre a, volire ordre 8c vos commandemens : mais Roy sa on cil ce cœur 5’ c’ellwons qui réueillez les fenti. a. nelles. Alekaudre luy dit : CrOyez-vous bien a. que i’eufle peu dormir , fi ie n’eulfe en l’aine a, bien déchargée de tant de loins qui retardoient u mon repos , du: dit qu’on lbnnali à chenal : Mais sa voyant aux yeux de Parmenion qu’il ne r: te- s, noit pas pour payé de cette froide excufe , il a: adioulla : Ne vous efionnez as . ie n’eliois pas a. à moy tandis que i’ay ven Earius’qui brufloit sa les Prouinces, razoit les bourgs, a: côfommoit sa par le feu tous les biens de la terre. Il cil aniour- sa d’huy refolu d’en vuider par les armes, le n’ay a. plus riê à cr aindre.Ie jure par les Dieux que tous n mes vœux font accomplis : Vous vous en allez ,, recOgnoilire que i’ay fait par confeil ce que in ,. fais. Chaèun s’en aille a fou drappeau , ie vous ,, fuy ; 8e vay donner ordre par tout. p Il n’auoit guere accompli-né. dedans les s

1 QuinteCurfi. L 1 v. I V.’. 24g grandes occafions de prendre adnis d’autruy: Aulli lors ayant pris les armes , il vint patelin: à fou armée. lamais ne fut ven li content , carla feule adenrance de fou virage fit naillre l’efpe-Â rance de la victoire. Ayant donc fait abatte (a tranchée , il lit fortir les troupes , 8l les mit en bataille.Il mit à la main droite» fa caualerie,comman-" déc par Clytus , auquel il ioignit les troupes de Philotas , 8c à collé de luy tous les antres Capi- taines de caualerie. Meleager elloit le dernier pour fer-uir d’aile : Apres lequel la falange citoit en’ bataille g 8c apges la falange les Argirafpides on boucliers d’argent , que corn- mandoit Nicanor fils de Parmenion, Il auoit pour lefoullenir Cœuos auec fou regiment,luy- mefme foulienu d’Hotelles 8c Lyneelles. Apres fuiuoit Poliperchon auec les troupes effrange: res. Amynthas commandoit à toute cette ba- taille. Philagus menoit les Balacres qui elloiene nouueaux aliez. Voila l’ordonnance du collé d toit de la bataille. ’ Au gauche , Craterus auoit la caualerie du Peloponel’e, à qui l’on auoit ioint les troupes d’Aehaie , les Locriens 8e Malliens , fermez de laca’ualerie ThelTalienne. Philippus fous l’aile de cette caualerie menoit l’infanterie : 8e ainli eftoit ordonnée cette bataille gauche.Et de peut d’ellre enue10ppé par le grand nombre des Per- les . Alexandre à la queuë de fa bataille ordon- na d’vne bonne campaguie de gens d’eflite, 8e fur les ailes il forma de petits bataillons, qui ne regardoient pas de front l’ennemy! Q3)

r I a 4.4. ’l’Hiflrd’Alexaudre le Grand, . mais el’loient dellachez du gros pour fouliemr les premieres efcarmouches. Ce fut où il plaça les Agrians menez par Attalus , auquel il anone ioint les Candiots. Et lit fur le derriere de fa i bataille ,, que tous les derniers rangs tournoient la telle au contre ied des autres, afin qu’en tous les fens les batail ons-prefentallent vn front.La il plaça fes Efclauons’ôt lès foldats de loüage.8c puis la caualerie legere de Trace. Enfin il con- tourna fes regimens (afin qu’on ne l’enuelopali) d’vne façon qu’en l’occafion pourtant , ils auoient ordre de faire le demy tout pour com. battre deners le fiont de toute fa bataille. Le front 513 queuë ,8: les collez elloient également armez 5 a: talloient telle partout. - Sa. bataille ainli difpofée , il aduertitforr monde , que quand les chariots des ennemis viendroient : s’ils s’ellanç-oient auec grand bruit, qu’eux n’en tillent aucun , qu’ils ferr’alient leurs files de delTus les deux collez 8c s’entr’ou- titillent par le milieu pour les lailler palier, i d’autant qu’ils ne feroient fans doute aucun ef- fet li l’on leur falloit lace.Cm: s’ils partoient fans faire bruit , eux (leur vu grand tintamar- * re , 8c elTayalÏent ablellcr les chenaux pourlcs mettre en defordre. Ceux qui menoient les coings furent commandez de les tenir larges tant qu’ils pourroient ,. fans pourtant affeblir par trop le corps de la batailla, Non fort loing du champ de bataille , fur le moreau , dont il partoit , il ennoya tous les bagages , les prifon- niers a: la lucre de Darius, 8c leur donna des gardes. " ’ ’ i

Quinte Curfi. L I V. 1V. 24g. Il ordonna Paz-menionpour commander le colié’gauche de [on armée , luy prit à comman- der le droit : Ils n’el’coient pas encore à la par. rée du trait , qu’vn homme s’en lefianrfuy du Cam des ennemis,accour’ut trouuer Alexandre ( il e nommoit Bio ) pour luy donner nuis que Darius auoit feme’ deschaullësœra-pes en vn en. droit qu’il luy marqua , cachées deterre , efpe- tant que fa caualerie donneroit lâ:il mir le com: pagnon en garde , a; auertit les caualiers. On ne pouuoit pas bien oüir ce qu’il difoit, pour le grand bruit que tant d’hommes fais (oient. Il alloit pourtant à cheual parlant atour fes Capitaines a: aux gens de commandement « qu’il trouuoit , 8: leur diroit :.Qu’apres auoit ii cheminé tant de terres en l’efperauced’vne eu- il i tiere viâoire, il ne leur relioit lus que ce cou li ’ defortune. Ce leur deuoir e re vn grand ele- l9 guillon de gloire 8; d’efperance , d’auoirpall " viâorieux le fichue de Granlc a: les montas lfi gues de Cilicie,& rany aux. Perfans fugitifs l’E- « gypreôz la Syrie. Les Perles n’allaient entrer l* en combat que parce qu’il les empefchoit de ii s’enfuir. Il leur alloit liurer ces hommes demi li morts , qui comme des pieux chargez d’armes, ii efloiër là piquez- dans leur cam il y auoit trois " iours , qui ne pouuoient pas te moigner vn plus li frand defefpoir , ne d’aller eux mefines brai. ’i . ans leurs-vi les a; eurs champs , 8: qu’ils con- ii felfoient ellre. à luy tout ce qu’ils n’auoient " pomta Qu’ils ne s’el’connaiTcnt mis pas enfeu. our Entendre " *i des noms fantafques de peup es inconnus .3 :5 .Q fil.

, 32.6 rififi. «1’ Alexandre le Grand ,’ a cela ne touchoit point à la vaillance,& impor: n toitbien peu pour la guerre à qui portail le nom a» de Scythe ou de Cadufian. Si c’elloientdes gens a: incognus , c’elioienr donc des gens fans coura- 9: ge. On cognoillioit toufiours les hommes de n vertu ; mais qu’elians des hommes fans cœur, a tirez de leurs ranieres , ils n’apportoienr en a: cette guerre que des noms. Les Macedoniens sa par leurs vertus auoient gagné ce peina; , qu’il a» n’y auoit lieu en la terre où on ne les cognull. a, Et qu’ils confideraflem bien cette confufion de l a. l’armée des Barbares a les vus n’auoient pour a: toutes armes qu’vn jauelot , les autres n’auoient a quÏvne fronde, 8: y en aunit peu qui enflent des a, armes côpletres. Et doncà le bien prendre , les l p ,,-l?erfes auoient beaucoup d’hommes ,luy bien ,, plus de foldats. Il ne les prioitpoint auUs. telle, ,, de le porter vaillamment au combat , filuy ne. ,, leur alloit fra au: le chemin. Ils l’alloient voir ., combattre à la telle de les enfeignes’, a: que ,, pour luy autant de playesqu’il alloit receuoir, « ,, il les tiendroitautant deparemens 85 de mar- ’,, ques de gloire. Eux lignoient bien u’jl ell’oit ,, feul qui ne prenoit point fa part aux utins , 35 ,, que route la recompen fe qu’il fe donnoit de les ,, viâoires , mon de faire les lien-s riches, 8: les ,, charger d’honneur. i ’ ,, Il parloit àde braises hommes. mais que s’il y ,, en euli eu d’autres army eux, il auroit dit fort ,, franchement , qu’il; efioient delbrmais en lieu ,, dont il ne falloir plus parler de fuir,& qu’ayant ,, laîllé derriere eux tant de pays, tant de fieuu es, u un! 4s ménades 5118 mufles: ëisg avec lei:

Qu’au Curfr. L 1V. IV. tipi pée’ietracer le’chemin pour retourner en leur «À partie, 8e receuoir leurs malfons. Voila les dif- cours qu’il tenoit auxCapitaines 81 aux fold ars. Darius en la bataille gaucne de [on armée, cil-oit accompagné d’vn tres gros bataillon de. . caualerie a: d’infanterie ,4 8c de les principaux amis , a; mefprifoit bien fort le petit nombre des ennemis , s’imaginent que (a bataille le ren- doit fans effet par le grand eflargillement de les flancs.Efleué donc deuils 4 fou ychariot I , tournant- . res se yeux fur tout [on monde : Il n’y a pas long- 55 temps , dit- il , que nous cillons feigneurs de st toutes les nations qui font depuis la. mer de si l’Hellefpont iniques à I’Oceun In’die Je il Faut st aniourd’huy que le Soleil nous voye combatans t9 q pour nollre vie , 8c qui cil encore lus cher! n pour nom-e liberté ; 8: leiour d’autourd’huy s: fera reuiure ou perir cet Empire li puilTant, se que iamaisple iour n’a ven fou pareil. Surleu Granic nous n’auons bazardéqu’vn échantil- a ion de nos forces , a: quand nous enfuies perdu a la bataille en Cilicie . nous anions pour retrai.. z: te l’Egypte 8: la Syrie , se nos Eflats auoit-nus encore’pour dçfences ces deux puillans folîez a du Tygre 8: de l’Eufrate. Or nous femmes en a lieu duquel fi nous lamions le pied, nous ne tr fçaurions ou fuir. Tout ce qui relie derriere cc nous menons [catiroit recourir: les villes font c: dermites , il n’y a plus d’hommes aux champs si pour labourer les terres. En fin vos fem- n mes [se vos enfans rama la fuitte de cette ar- ce tuée , c’ell tin butin pour l’ennemy G nous ne f5

. ’ Q iiij V .’ I

, 548 I’Hifl. d’altitude: le Grand; u mettons nos corps au deuant pour fauuer cc: a! chers gages. De moy i’ay fait tout ce que l’a); N (leu faire , i’ay fait vue li grande armée , qu’el- u le eli capable de conurir’les plus valles campaq- si gnes : i’ay fourni d’armes a de chenaux , à mis a: pour les viures telordre , qu’vne li grande ar- s» mée en a par abondance. le vous ay aceonduits. a, dans vue plaine où toute nollre armée fe peut b efiendrc à l’aife , le relie depeud de voûte ver- sa tu , ayez feulement l’audaçede vaincre, a: fans l si vous arreller au bruit , car c’eli vne foible arme a: contre des gens de coeur. Cc que iufqu’auiourn sa d’huy vous auez redouté en l’ennemircomme a: vertu , ce n’eft qu’vne tcmerité qui s’en valais-1 a» guidant litoit qu’elle a jetté fou premier feu, . si comme font certains animaux , fi-toli qu’ils ont En jetté leur aiguillon. a; Au relie nos campagnes vous feront voirla s, petitelTe de leur armée , que les montagnes de . s, Cilicie vous cacherent. Voyez-vous bien leurs a, files comment elles font claires , comment leurs sa ailes font affamées , le corps de leur bataille s, n’ell qu’vn fantofme fans pouuoir ; car. ceux a, qu’ils Ont mis pour les derniers rangs , le front .5) tourné au contrepied , ce font autant de gens l,, qui tournent déja le dos pour s’enfuir , ie jure ,, que nous les pennons écrafer fous les feuls. ,, pieds de nos chenaux g A le ne veux que mes cha- ,, riots pourlesdefaire , a: li nous gagnons la vi- g, &oire, nous femmes à la fin de la guerre, car ne ,, ne fçauroient où s’enfuir. ’ i ,, Nous les tenons enfermez entre le Tygreôe amuras. . a ceux qu’ils est roustis tu la fer:

I

K "Quinte Curfe. L I V. 1V. ’ site ce , feront leurs ennemis s’ils font vaincus, leur il" i armée cit pefanre 8: chargée de butin ,la nollre l’ cil grandement legere , à: fort aife’e à cherier; il combien aifement pouuons-nous’allommer ces li l gens-là empelircz dedans nos prOpres def- li pouilles t voila furquoy nous deuons ballir li l’efperance de’la viâoire , 8c que nous ideuons « regarder comme le fruit de nolire generofité. ” Quefi quelqu’vn s’ellonne par le bruit de la na- "s tion , qu’il s’imagine aulli que les armes de Ma- a - cedoine font bien la , mais les corps n’y font l’ plus. Combien de fang leur nuons nous tiré. li 0s tant plus le nombre el’t petit, 8: plus la pcr- ’i te dit grande. Et Alexandre, quelque grand qui " pat-oille aux petits cœurs ; ce n’el’t qu’vn ani- «n mal, temefaire 8c lafche , quia en de l’heur iuf- ’i ques auiourd’hui par nollre cofiardife , a: non ”. par fa vertu. Or ce qui me pas conduit parli raifon. ne peut pas fublilier; 8c fi la fortuneiuf- ’i ques icy luy a faitbonvifage , elle ne fçauroiç li pas fournir iufques au bout à la rem erite’. ’i l De plus la fortune cil: infiablc , 8c iamals fes ’i faneurs ne vont d’vn pas efgal. y ’i Tel cil. , s’il vient à point , le cours des defli- li nées que cet Empire qui en dent cens trente « ans , regardé dubon œil des Dieux elioit mon; ’t té au periode de la grandeugreçoiue cette grau. " de fecouiTe , a: ne perilfe pas pourtant, pour’s nous donner vne puilfante leçon de l’humaine te fragilité , dont trop fouuent nous perdons la ta memoire en la profperité, , i , « Nous auons autrefois mené la guerre dans ü. la grec: , a: auricurd’huy nous la. repoulfçngfj

:53 L’ami. d’AlexdndnleGmd, ç! dans nos terres : 8: c’eli volontiers nollre tout n alentir deformais les inegalitez dela fortune. sa Or quant nous n’aurions aucune efperance , la u necellité nous contraint ; nous femmes dans as l’extremité. Nellre ennemi tient prifonniers n ma mettras mes deux filles , 8L Occhus m’onfils à» l’heritier 8: l’efperance de Cet Empire , vos a: Princes, ces retenons de ma maifon,vos Chefs, n vos Rois .- Et fi le n’aueis quelque liberté u dans l’efperance de vos cour-a esI le fuis moy sa mefme plus de à moitié capti . Tirezpdonc de" u captiuité mes entrailles: a: me rendez ces gages la pour lefquels volontiers i’engagerois ma vie. a, Imaginez-vous que ma mere a: mes enfans (car ,, pour ma femme ie l’ay erduë en ce defaflre), .. rident les mains au Clelpôt deuers vous,i,mplo-Ç ,. re nos Dieux tutelaires 8c vos courages, 8,: vous ,, coniurent par vollre fidelité, que vous les tiriez u deferuage , de leur priion’. de leurs liens. A; a. uec quel cœur penfez- vous qu’ils font priion- sa niers’ de gens dont ils auroient dedaigne d’ellrc u RoiS. sa le vo l’ennemi qui s’auance , a: plus ie fuis a, pres du danger , plus le voudrois vous couin- ,, rer : mais denc ie vous coniure par nos Dieux , tutelaires I , a; le feu eternel’ qui brelle delfus L, leurs autels ,par les feux du Soleil qui fe leur: u dans mon Empire , par l’immortcl renom du ,, grand Cyrus , qui olla l’Empire aux Alfyrie’ns sa a: Medes . pourle donneraux Perfes. Vangez k sa l’honneur du nom des Perfes: auancez genercu- sa fement , 8e vous pleins d’efperance de relailfer a. à. vos saurs laguis: que ses, escrima r25!

a . Quinte Carre. Liv. IV. ’" agi, il! ont aequife , allez comme gens qui portez en se vos mains ma liberté , mon bien , de l’efperan- CI

G ce dema Couronne: qui dédaigne la mort elle a s’efloigne , a: qui la craint la trouue : moy- se mefme , non , parce que telell: l’vfage , mais et afin que tout le monde me puiffe voir, feray (G monté delfus vn chariot ,- afin que chacun falTe a comme m0y quoy que le fois ou genereux , ou" lafche. Alexandre qui fe fouuenoit bien de l’anis de Bic , tant peur s’efloigner de l’embufche , que pour attaquer l’ennemi fur l’aifle gauche , où’ elloit Darius ,, fit biaifer fa bataille pour venir à la charge 5 8c Darius tourna la telle à lu La: commanda Belles auec fa caualerie Ma ager- te , d’aller charger le collé gauche de l’armée p d’Alexandre. Luy faifoit marcher à fa telle les chariots armez de faux. Soudain que la char- ge forma , il les fit décocher contre les enne- mis : les carolliers abatirent les brides , s’eflan- cerentdfvne telle fureur queles faux a: les hal- lebard es en defchirerent’quantite’ : les Macedo- niens n’ayans pas en le temps de leur liurer pallage,tout ce qu’ils eurent faire fut de tour- ner le des , 8c de s’enliiiir à val de route , ce qui les brouilla grandement , 8e troubla leur ba- Mazæus les troubla bien autremenr 5 car dans ce grand efl’roy il ennoya mille che- naux faccager les bagages de l’armée d’Ale- axandretaille. dans leur quartier faifant funv com- pte de mettre en liberté les prifonniers qui groflirment leur nombre. Parmenion en eut

5.5i I’Hifl..d’.41exdudnle Grand, ’ nouuelles , il dépefcha Polydamas vers Ale-l xandre , l’auertit de la prife de [on quartier. Alexandre efcouta Polydamas , a; lu dit: Al- lez vous-en dire à Parmenion que 1 nous ga- I gnons la vîâoire , nous r’aurons bien nos har- I des,carnous aurons encore celles des ennemis; . Pour moy le ne fuis pas d’anis d’afeblir mon party : Qu’il faire ce qu’il pourra de fou coura- ge , 8: qu’il le monflre dl ne de noPcre gloire a: de mon pere le Roy Philippe. Ce endant les Barbares auoient ramagé le ’quartxer 8: les bagaîes , me partie des gardes. citoient en pieces , es rifonniets en liberté a- uoient pillé tout ce qulxls, auoient peutrouuee de propre à ferait d’armes , a; auec leurs amis s’en allerent charger les Macedonîens ui a- uoient bien allez d’autres affaires. Et au mol! manderent à la ReîneSyfigambîs met: de D’a- rîus,les ioyeufes nouuelles que [on fils auoit la vîaoire , il auoit palle fut-le ventre à l’ennemi, 8: mis à fac tous les bagages , s’imaginans que leurs amis auoient par toutla fortune pareille, 8c à tëps exhortoîët la Reine Syfigambis à quito ter la melancholîe : Mais elle fans lafcher me feule parole , n’y changer de virage , le tint au mefme eflat où cette nouuelle la trouva , crai- nant , comme en le creut , de s’abandonner à a bye sa: irriter la fqrtune contre elle , de for- te que ceux ui la regardoient , n’euflent fçeu dire ce qu’el e defiroie le plus. Sur ce temps Amynthas Coronal de la caua- lerie d’Alexandre , amena quelques moyennes nquppee au [gouge gg quartier. On ne [gaie

4 - l Quinte nafé. LIV. IV. " 25j fi ce fut le Roy qui l’enuoya , ou s’il vint de fou mouuement : maisil ne fut iamais en la paillai). ce de foultenir la charge des Caucafians 8c des Scythes , de forte que fans auoit quafi tiré l’ef- pée , il s’en refuit vers Alexandre luy porterla nouuelle de la perte de (on quartier ,tefmoin a: i . non pas v engeue de l’affront. Alexandre eut yn ’"r grand remords de la refolution qu’il auqit prife de manoir pas ennoyé Tanner [on quartier. Il y ennoya Arethes chef des picqniers , qu’ils ap. pelloien’t Porte (arilles , pour fouflemr le feu desPendant Scythes. cela , les chariots â qui auoient fauf- fé l’auant- garde , donnerent iniques à la Palan- ge, où ils trouuerent les Matedonîens changez de refolution : car ils ouurirent figement en- deux leur bataillon , a; receurent’ au milieu d’eux les chariots , puis faifans vngrandiftone de piques tout à l’entour : iaqui fort qu’vn ram- part; ils enferroient tous les chenaux 82 les me. neurs auec vu carnage effibyable ;. car les che- naux abandonnez 8c qui le tourmentoient, ren- i verroient , tenu-airoient a; chariots à: carrof-, fiers : de forte que quelqueswns s’eflans fait voye-iqfqu’â l’arricre-garde , paillèrent fut: le ventre a quantité, a: firent mourir d’vne mile- table mort tout ce qu’ils rencontrerait en leur chemin. x ’ Arethes au fecours des bagages auoit tué le chef des Scythes, 8c les menoit bien rudement. Darius ennoyaxfes Baftrians ont fouflenirles Scythes, qui firent retournerlla chaule fur Are- thes , tuerentvn Ëqgggmbtede MacedOniens, i

3:54. L’Hifl. ’d’Alcxdndre le Grand , . V 8c les autres s’enfuirent retrouuer Alexandre. Alors les Perles efleuans vn grand cri, comme- fi la viâoire full à eux ,de’cocherent fur l’enne- mi dettes grande fureur , s’imaginant que tout elloit deffait. Alexandre veid les gens citonnez, il les tança , leur redonna courage , 8: remitle combat qui selloit refroidi , remena les genslà la charge , a: leur remit le cœur au ventre : car sellant a poerceu que par l’abfenee des Ba- firiaus , qu’on mon ennoyez enleuerle quar- tier des bagages , l’aile gauche des Perfesselloit fottaffcblie , ily tourna les armes , 8: fit vn grand carnage. Les Perles creurent la de le pouuoirenueloper 3 luy firent vne rude charge par le derriere , a; le mettoient en grand ha- zard, n’euil elle que les Agrians vindrent char- ger les Perles; qui furent forcez de tourner , virageToutes les aux deux batailles Agrians. elloient en" grand ’de (ordre. Alexandre ciloit au milieu des enne- mis, les Agrians combattoient ceux qui le com- battoient par derrick-e. Les Baélrians qui ve- noient d’enleuer le quartier des bagages d’Ale- xandre , ne [canoient plus trouuer leur rang de bataille .- a; quantité de bataillons qui eiloient deilachez de leurs gros s’entrechargeoient en detail , felon que fortune les accon loit. Et les deux Rois affrontez l’vn à l’autre de leurs deux bataillons , refchaufoient le combat. Il s’y tuoit vn grand nombre de Perles ;.& quan- tlte de Macedoniens y citoient mal menez. Darius fur vn chariot , Alexandre fur vn chenal , disaient couronnez chacun d’un gros:

p ’ Quinte Curfia .LIV. 1V. 55’5- dilemmes d’ellite s clui ne fougeoient plus à leurs vies, qui ne vouloient plus viure a- res auoit perdu leursRoy , a: qui croyoient bien que c’elioit chofe honorable que mou- rir deuant les yeux de fou Prince , n’y me ayant pas vn qui ne cherchallla gloireau méf- pris du danger , d’auoir tué le R0y des enne.

En ce coutelle ,vn aigle volant d’vn vol calé memis. , parut deKus ’ la’ telle t d’Alexandre , ( fait que ce full: illufion ou verité , ) 8c ne s’en alla point pour bruit ou pour vacarme qu’il enten- dill; il ne bougea d’alentonr du chenal du Roy, plnlloil-fufpendn que volant. Et le forcier A. riftander vellu en blanc , auec vn laurier en la mainle mbnliroit aux foldats , comme l’aufpi- ce de leur viâoire. De forte que les Macedo- niens qui eiloient lors tous en defordre , repri- rent cœur , se en réchauffèrent leur charge mieux que deuant. ’ . Là le Carroflier qui menoit le chariot de Da; tins , vint affilie tué d’vn coup de jaueline ,* 8c chacun crent des deux armées uec’elloit Da- rius qui elloit tué. Snrquoy les lierres jetterent me fi grande clameur qu’ils mirent tout le monde en trouble dans toutes leur batailles,qui combattoient fort bien , a: en cf gal parti. Les fardes donc 8: les Confins du Roy quitterent à lion-charnus; s’enfuir-eut à val de route.Cenx de [on aile droite le receurent a: le fermerent au milieu d’eux. Dangv s tira fou erpée,& fut en termes d’an-Î richesses Sains haussai: est. sa: bonnette.

l

as 6 L’Hifi. d’Aleden le Grand ,’ mort : Mais il eut honte , voyant de delTus fou haut chariot (es grandes troupes qui rendoient vn fort beau combat , 8c tenoient encore leurs ordre de bataille de les abandonner. Mais ce. pendant qu’il balançoit entre la crainte à: l’ef- Ierance, il apperçcnt les Perles qui pena peu trichoient le pied,& fer bataillons qui s’efclair-

cilloientAlexandre anllide veldmomie. cela qui changea. de chenal ; caeil en auoit déja mis lufieurs furles dents , a! redoublant d’ardeur , e mit à frapper ’ dedans le vifage de ceux qui refillbient,l& dans les reins de ceux qui s’enfu-yoient. De forte que ce n’elloit plus combat , ce n’eiloit qu’vn maf-

- Quand Darius tourna fou chariot 8c prit la fuittefacre. z a: Alexandre aptes ,- mais vuA... tres-gros nuage deqpoufliere luy defroboit la venë de ceux qui s’enfnyoient , car tout l’air elloit ob-. - fcnrci, de forte qu’ils alloient tous errans coma me de nuit, 8e ne le r’allioient qu’au fonde la voix. La feule trace à quoy l’on fuinoit Darius; c’eiloit lelfon des brides de fes chenaux , 8e les coups de follet que ,l’onlenrldonnoit pour les baller. En l’antre aille de l’armée d’Alexandte ou commandoit Parmenionil en alloit tout autre. ment. Mazæus de toute f a caualerie l’enfOnçoit, 8: auec vne abondance de monde l’enneloppoic de tous collez t De forte que Parmenion fut contraint d’ennOyer aduertir Alexandre , qu’il efioit en danger , 8c qu’il l’ennoyafi facon- rir, autrement les gens s’enkalloient (refaits. êltxandre

Quint? Carfi. L r v. w. ’55; Àlcxandre auoit déja fait vu long chemin a fuinre ceux qui s’enfuyoicnt. Cette nounelle le mit en rage , car il fut contraint de faire alte, detefiant la fortune qui le quittoit au fort de [a yiâoire , pour fuiu’re Darius qui s’enfuyoit. Mazæns fur ce temps apprit lafnitte de fou Roy , qui bien que la fortune Entrent apparent. ment pour luy . fe refroidit pt liftant , oyant la déroute de fou parti. Parmenion s’apperçeue anal roll du refroidillement des Perfes. Et bien qu’il n’enll pas encore nouuelles de leur défai- te , neantmoins il fçeut bien , 50mme habile homme qu’il elloit , prendre le tout s; ca’r f: tournant deuers les Caualiers The aliens. Et sa any , dit-il , Meilleurs , voyez-vous bien ces ra ensolà , il n’y arien qu’ils nous preifoient , 8: sa in voila tous ellon.nez,fans faute ils vont laf- ., cher le pied t Meilleurs , le Roy a gagné un» K &oire , c’ell la bonne fortune qui a deffait les pp Perles , les voila defconfits , ils ne nous valent p, pas: courage. A ce difconrs ils donnerent dedas pp l couragenfement, fans rien fçauoir de la vi- J &oire d’Alexandre , que l’ennemi le retira plus ville que le par : fa retraite ne dilferaut rien d’y: ne fi inlle fuitte , linon qu’il ne tournoit pas en- core le dos. AnlIi Parmenion qui ne fçauoit pas les nouuelles , ne voulut pasquc [on gros en- fonçaf’t plus auant. Mana: [cent bien prendre l’occafion : fit la retraite , a; le faune par vn chemin plus long, mais plus fentes: paillant le Renne de,Tygre , le retira en Babylone auec les reliesfdc cette panure armée de fcon lite. Darius s’enfuyoit bien fenl; qui alla palier . v R - Y:258 L’Hifl. d,ÀICXÂUJfl le Grand, la riniere de Lycus , doutant s’il romproit lé pour aptes luy. En fin , pourtant , il le refolut de ne le pas rompre,pour nelailïertant d’ar- mes qui lc ruinoient en roye al’ennemy , se dit tout haut cette parc e , qu’il aimoitmieux’ lamer pallage a ceux qui le ruinoient, que de l’aller à ceux qui fe (aunoient 5 8; enniron mi- nuit arriua daneArbeilles. l s A Lemayen de comprendre , ny de bien expli- quer les infolences de la fortune en celle iour; née , que de grands Capitaines 8c de regimens mallacrez. La fuite des vaincus , les defaflres du general a: des particuliers,la fortune en vn iour allembla les fortunes de tout vn liecle. Les vos 4 donc cherchoientle plus contt , les autres cher; choient les huilions a: les détours, à fe cachoiêt de l’efpée du vainqueur dansles rochers 8: les canernes , gens de chenal de gens des ied , faine I &malades, fans chefs, fans armes 8: ans enfei-

gnes , chacun s’alloit retirant a.en. ’07” graudtrouble. Et la charité letton-ruant en frayeur , les forts abandonnoient les febles tout en plorant, tour- mentez de leurs pla es ,ide la foif a: de l’ar. dent du Soleil , de orte que tous les chemins elloient louchez de ces panures corps alanguis qui fucçoient’ l’eau des mares , et qui penfans’ ellancher làlenr foif,aualoient vu limon quiles enfloit , de forte qu’ils ne ponnoient plus chemi- ner , ny remounoir leurs panures membres ap- pelantis. Il n’y auoit trou fivilain , ny mare (i l Amante , ou quelqn’vn n’allail: foulage: fa foif infupportablÇ’efloit encore vue pitié fans pareille,d’9iiig . î.

armons-Liv. 1v. a sur les pleurs ù les clameursdes vieillardsôt des femmes par les villages a: le long des chemins, qui réclamoient encore Darius pour le’Roy. Il arrima donc au îlienne Lycns , on le pour tro chargé , plufienrs prellez des ennemis , precipi- ralenties autres anal l’eau , qui (e noyoient mi- ferablement. Les Macedoniens vouloient pour. fuiure ces panures fuyans à aimance. Alexam cire fit alte , a: dit qu’il citoit nuit , leurs efpées flattoient plus ny.poinre ny trenchant , encore les corps vouloient-ils repoferi Vcritabltmcnt :-il elloit en foin de l’aile droite de fa bataille, .quâil croyoit encore alite aux mains :lEtanoic déja’tourmî bride pour rentoit, quand attitra q vu Caualier de la part de Parmenion , qui luy dit des nounell es de la vi finira; t ’ Mais de tout ce iour-la Alexandre ne courut par: tant de fortune , qu’en renenant à fou champ de bataille. Il citoit peu accompagné a: amenoit fans ordre , chacun chantant de ioye a denifans de leurïviâoire , car ils cr0yoienc les ennemis défaits par tout , quand-,vngros de A caualerie des ennemis commença a» paroillre. Noyans Alexandreôe (on gros , d’abord ils tin- cirent bride en main , a: puis ayans cogna fun palude mande .Edécocherent fur luy à toute bri- de. Alexandre à la mon: (a Cornette s defgüîr» fait: plnlloll qu’il ne mefptifoit , le danger ou le 2v0yoit ,alIillé là , comme partout ailleurs de fa idelefortuue, .xoyantple chef des ennemis ja- loux de gloire «, gui s’en, venoit fondre fur la! . 81 qui ne tenoit point de garde. Il le tua du; COUP de jaueline , il en tua du magne trait . - R 3. à 6 o . litflfijidlekmdnle Grand; encore vnl’autte , a: puis encore d’autres v: Cela Aefchaufa le combat , où les Perfes f: portoient vaillamment , car de tout ce iour là il ne selloit pointfait me fi furieufe cicarmouche. Mais en fin les Barbares , voyans la nuit venuë , inge- rent que le plus feu: pour eux citoit de faire leur retraite , de forte que s’eflans feparez en plufieuts petits’gros ils s’en ancrent. Le Roy prechappé du hazatd, reuint fans perte en fou

Il fut trouué des Perfes quarante mille morts, - l " a:quartier. peu moins de 300. des Macedoniens. . . Aui relie Alexandre a deu fa viâoire bien plus àfa vertu qu’à fa fortune:car les lieux ne l’ont point fauorilë. Il ordonna parfaitement bien fa ba- taille , combattit genereufement, 8: eut bon iugement quand il dédaigna la perte de Tes bagages. Voyant au fort de fan combat l’affai- re encoreh’en douteufe ; il ne lailïapas de (a . porter pour vainqueur ; voyant [es ennemis Manier, il figent fort bien les mettre en fuitte, 8: puis les voyant fuir , il les pourfuiuît fige. ment plus qu’ardemment ,, qui cf! chofe bien mal - airée dan: cette grande-chaleur de le

viâoite.Car s’il les cuit [niais.- vplus v loin,ayans 4 L encore v p vne partie de (on armée aux mains , où il cuti: K elle vaincu par fa faute ,bu eufl efié vainqueur ar la vertu d’autruy. En fin fi aptes [a viâoire il fe fuitellonné de ce grand nombre d’ennemis qui luy vint tomber fut-les bras ’, il falloit qu’il s’enfuit honteufement , ou bien qu’il mourait miferablement. . ’ . Î r i Quinte Curfi. L I V. IV. .261 Les Capitaines de (on armée’meriténtbieni aufli leur par: «il: :loümgeszlls, emporterai; æ. vue partie des layes honorables; «(moins de leur vertu. Hefîfiion receut vu coup de jauelitiè dedans le bras gPerdicças , Coing 8: Menidafs fuient quafi tuez] Si donc nËusl’voulons faiËev vn digne in ut des Macdoniens , il nous faut confefl’et”, qu’ils auoient lors m Roy di- gne de tels feraiteurs , a: une les feruiteurs le . nio’pfltérefxt digues a vu Roy.C î; "f fifi A.

t X4 y ,1 r E .v .. .,.’ kA. , ’ gI 71x s" r" . K agir: x a ’2’ F”? H a in "il lm "En in gQuatrzefinesLmro. ’ ’ ï ". ’ ""* ... H .--. .0 I t--- a , v,t" 4x)«,)’ ’ l de. i 4-: v si! s7 f u *’O g ’V»* sIl: LE "à b.aJQN ’ ’ ."V il! «a. y I a 3U min? v "1.7: :- , i .,..* Liman. ,eK, z . . .vn cJ. .Ë ». l,-, g.4’ N? I]. l. in a 9. H ’xUn I 1a . i a s .5" -’xl z a."x [Li 1 t Vadim il l ’1ii i av . l l Il35: J (i

g; a ;. un; sir o me .. DALEXANDRE LE GRAND, l LIVRE; 9m QYIEêMfi:

PREMIER DIscovRs. SOMMAIRE.

a . v. ARIVS’ftnfignt 1:14 . la bataille a (9417m5 à air. 1 l baille: , propofe Jièuxçdes i à" Siam qui s’y efloimt rezz- ilm comme la], par "une Imrangue (fige temple de Méfiez Je reeemllemzs v -.-e...*.....e...-

Quinte Curfii LIV. I V. r ’16 ile la guerre , a. pour cet neflèt pdflè en le M enlie «et le refle de [et troupes defiti. tee. Il, Cependant dlexondreprend e Arbeille: , (Net riches trefàrsde ’Daa rites. Vient à mentait , oùil remit [4 fontaine de Bitume. Tuiro’ocbeniine en Babylone. I l 1’.in la) e11 rendùè’ par 7 Mayas Serrage , pretendu’ gendre de I; Daim , (ou Bogofime: Gouae’meur 11:57:15 ebajledu , qui biffent rune entrëefim- ptueufe. 1V. Attire’par les raretqc’oo Û encrine: doline! de le raille , il yfijoume I me; temps 3Pi21! l’ordre mit aux meuble: E de-Ddrim , aux gouvernement (pieux: ’ s’amplifie deefi’eris , i en fortin

n iiij

",54 mgr. Mixa»; le aria;

Dorure se ancrer a" sa confiner par la guerre: à. Alexandre l 1 parfaisant [et «media: calette . a gnome .- 1; a: z Viuons donc Darius.& pour au»: «tu est?” terrOmpre la fume des afairea Je d’A fie , lainons la ’Grece , l’Efclag Ê nastie, a: la Trace, auecles gran- . f);7 63x; s - des choies quel’ame d’Alexandre Iabfent y cperoit’:.car,comme il s’efl paire des chofesiinfiniesrlepuis la défaite de Darius inf- A qu’à fa mort, a: cela dans vnzmefme temps. le croy qu’il feroit mal-aifé de les rapporter tou- tes en un mefme difcours, fans emblarras ; Càeü . pour uo ie com encera .ar ce les ui 6-. pendgnt de la bataille d’ArliEilles..- i il 0* defefpoi, Darius fugitif arriua qu*il citoit minuit "au (ou; me bourg d Arbeilles; 8e la fortune adreffa la route refolution d’vne grande partie de fes amis a: de [es troupes faims I qui s’enfuyoient; Il les fit afïembler en confeil, sa 8c difcourut en leur prefence. Comment il ne sa doutoit point qu’Alexandre n’allafl: enleuant 8e a, raflant toutes les nobles villes , a: Tes bel- » les campagnes qui regorgeoient de biens. a, Que luy 8e [on armée, deuoroient en leur cœur * a: déja tant de riches dépoüilles qui (e prefen- auoient à leur auarice: mais cela feroit (on a élut et; 1’th 9! sîlgisæfssaëairsæ Il alleu

l 2.-- givre Curfe. LI v. V; t 25:? faire m camp volant , de paneroit dans les de- « ferts. Ses derniers Royaumes filoient entiers, " . de n’auoient encorepas tallé de la guerre , queü là il remettoit tres-aifement nouuelles forces « fur les pieds. Que donc ils contentaiTent leur l’ auarice 5 qu’ils primant (es trefors , qu’ils vo- ’i g lallent fou bien , c’eûdient gens affamez : mais ” veritablement il t’aurait bien.tofl tout , c’é- ’F I fioit fou efperance , car c’efloit par experien. ii ’i ee’ u’il auoit appris deformais comment les « men les , les châtrez 8e les garces , n’elloient t’ que des fardeaux a: des empefchcmens fu-,f’- . v pet-Plus. Alexandre à [on tour les trameroit, sur de vainqueur vn iour fendroit que c’eft d’el’tre’ ’i

vaincu.Cette harangué V ’fempla ’ l ’Îbien’â ’ toute 1mm. i blé: lulloll vue connu fion , de fou efperance ’ qui e mouroit, que le difcours d’Vne ame qui ce raidillon. Car l’opulente vîlled’e’ Babylone fe rendoit , 8e l’ennemi venoit à Suzc ,qui s’alloit emparer vainqueur de du Royaume de des mat; ues de Roy , pour lefquelles la guerre fe l’ai; oit; Mais Darius pourfuit : Qu’en des affaires calamiteufe , il faut embraiie’r les confeils ro- li fitables , 8e non pas s’attacher aux chofes e14 ii les d’apparence. Ce [ont les hommes qui don-- ’i nentles batailles , non pas les villes 8: les bal-7" timens , 8e c’ell à coups d’efpée que l’on dei:-M fait ces ennemis , non pas à coups d’or a: d’ar- i gent 3 bref l’or , les villes de les hommes , 8e " routes chofes vont fuiuant la fortune a: la vi- ii étoit-e. Donc, ou qu’il cuit r’alîeuré leurs coura-" ’f ges , ou queil’gbeiquauce qu’ilsluy deuoient,eull if

I s , i 566 rififi. d’Alain!" le 014ml , plus de poids en leurs cœurs , que les raiforts. dans leur efprit , ils le fuiuirenten la Medie où

En peu de temps Arbeilles f: mil! entre les -n mains il du Roypalla. , où efioient tous les’ meubles du , ce [où Roy Darius . les riches robes 8e fantrefor , qui foin," à montoit a (i: vtng’t milletalens d’or ,” auec tous doue mu- les fuperbesrmeubles des feigneurs de la Cour lions d’or, de de l’armée. Mais parce que la corruption de ficus cl tant de corps morts dont la campagne efioit - 3951,32 ionchée , infeâoit l’air , qui engendroit lama-g nuage". ladre) il deflogea bien-mû de là, il par (on a": que. chemin par les plaines , ayant fur a main quelques- gauche la noble Prouince d’Arabic. a qui va raa vus ne . doucilTant tout l’ait; de la bonté de es odeurs. "me": , L Ces terres làd’entre le Tygte de l’Eufrate, il"; qua" font fi fortgtafl’es ,. u’ils dirent- u’on cil com la". traintde retirer les belhaux des paflurages , de nulle’ peut qu’ils ta- ne s’elloufent . . det trop q manger, . q de cette grande fertilité de terroir ç vient de l’hu-u, meut de ces, deux grands ficuuevS, qui le’vont- arroufant par de continuelles eaux. lls outrons, deux leurs fources dans les montagnes d’Arme-. nie , 8e puis efloignans leur canaux bien fort loing l’vn de l’autre , ils vont ainlicontinuant leur chemin , difiant vers les montagnes d’Ar-l menie . ainli que quelques-vus l’ont remarqué, de quelque cent cin uante lieües l’vn de l’autre: puis venant au de ous des terres de la Medie. a: des Gordians , ils le rauoifincnt peu a. peu, 6: vont toufiourseflçrecifl’ant l’efpace des terres qui les fepare. La Mefopotamieeft la Prouince i suivis! les. autel-fine . au ils sont busant le

l

j Quinte Curfi; L I v. V. a 6 7 Medie des deux collez, 8e delà pafTans dans les terres des Babyloniens , vils s’en vont reœmber en la mer rouge. A . En qluatrc logemens Alexandre vint à Mem- nie, vil e où cil cette canerne qui logela fautai. ne d’où lourd cette renommée quantité de Bitu- me , de laquelle on croit auec ap arence que les anciens Babylon’iens ont autre ois bailli les murs de leur ville. ’ . v Manne voyant Alexandre qui tenoit le che. Mm", min de Babylone, prit les enfants déja tout hors satrape dé de page, (e vint rendre auec eux à lu , 8e luy re- Babylone mit entre les mains la ville de Babylone , ou il SEN": dei s’efloit refugié aptes la bataille d’Arbeillcs. Le âme. de Roytinc fa venue bien chere , d’autant que le "22’33”. fiege d’vne ville (i puiiTante luy eufi elle-am grid 16mm; ouurage. Outre qu’il elloit homme de grande auec (a maifon ,btaue a: vaillant, qui auoitbien mon- ville. fire’ fou grand courage en la bataille derniere, . , 8e qui fans doute alloit feruir d’exemple a beau- coup d’autres de faire comme luy. v , , . Luy dôme 8e beaucoup d’autres , furent re- huilât grusà bras ouuerts. Le Roy ayant ordonné [on m" Ca’ i armée en bataillon quarré, luy à la telle s’ache- ZLÏÂZËJΔ mina à faire [on entrée, comme s’il full allé au combat. Les murs de Babylone eüoienr 1 routa l’entour bordez de monde , impatient de cognoilirc leur nouueau Roy. Plufieurs for- ’ tirent au deuant. Bagofanes entr’autres Ca- pitaine du chafleau , &iqui auoit le trefor de [on maiilre en garde , ne voulant pas que Ma- zæus cuit l’anantage fur luy àbiê receuoirAle- gendre, fit tapiner tous les chemins de fleurs 8e

368 I’FIifl. d’ Alexandre le Grand, de fellons , 5e fit drelTer des deux collez de pas en pas de beaux autels d’argent , qui ne fus moient pas feulement d’encens, mais qui rem- pliiToient l’air de rares odeurs de toutes fortes. Apres luy fuiuoient (es piefens, des hardes de chenaux de des troupeaux de belles , auec des. lyons Br, leopards que l’on traifnoit en des car ges de fer.- Suiuoient lesMages chamans des hymnes à la mode de leur aïs. Apres venoient les Chaldeans l a: les Pre ces de Babylone , a: puis tous les mefliers qui s’auançoien’t à la ea- dance des flutes,& ceux quienioüoient filoient: gens deflinea aux triomphes des .Rois à chan- , ter leurs louanges; les Chaldeans lu y firent vue demonüraeion du mouuement des alites 8e du changement-des-faifom. La caualerie Babyloy ’ nienne parée 8e hommes 8e chenaux . auec plus de deliCes que de richefi’es , venoit pourla aderniere. A A e ’ Nexmdœ LcÂRoyiau milieu de (es gardes , command fifi; (a. en. da la bourgeoifie de in archer à la queuë de fou trecen Ba- infanterie ï, luy fur vn chariot 8e fit ainli [on en- bYl°°°n crée dans la ville , a: puis dans le Palais ; a: le lendemain fit tout mettre! en inuentaire les. meublesôt l’argent de Darius. * ’ ” In: ’- * mutez de . Le Roy , au relie tous les liens efloient rao’ lafuperbe ms d’efiounement a voir la beautétgrande 8a Babylo, les antiquîtez de cette Ville. Ce Fut Semiramis ne. qui laïbal’tit , combien que que] ries-vus ont creu que t’ait efie’i Belus qui l’a ondée. Les ’ murs en font de brique cimentez de bitume. portans trente-deux pieds de lat e,en forte que deux chantiers peuuent palier de ront [et (polar:

Quinte Calife. L I V. V. * ’ ’2’59’ mur . ils portent de hauteur 25. toiles , de [ont tous ferriez de dix en dix pieds de tours plus hautes qu’eux. ( ou bien de tours dix pieds plus hautes qu’eux. ) L’enceinte de cette. place ad- mirable cil de vingt de vue ou vingt- deux lieues , qui font trois cens foirant: de huiâ ila- des Grecs : de forte , qu’on dit de cette encein- te efmerueill able qu’elle fut toute faite en me année à vn Rade parieur. Les bafliméns font efloignez des murs de la longueur d’vn arpent, 8e dans le corps de la vile le ne (Ont encore pas continus , car dedans cet efpace il n’y a d’habite’ que l’efpace de qua- tre .vin ts Rades on cinq lieües : on a inge’ que le lus eut elloit de feparer ainfi les baflimens, de efurplus ilsle labourent 8e le, recueillent . a- fin qu’en cas de necellite’,les terres qui font dans l’enclos de leur ville , leurs [initient fournir des quoy viure durant vu fiege. L’Eufrate reuefiu de beaux quais 8e de belles leue’es , palle à trauers la ville 3 mais ce qui en beauté excede toute forte d’ouura es , ce font - les grands canaux hautement reue tus , qui re- çoiuent les degorgemens de l’Eufrate quand il arsine de grandes cruës d’eaux ; ce font comme des referuoirs , fans lefquels ce grand fleuue monteroit à l’efgal des maifons lors qu’ildes- borde : toutes ces leuées [ont de brique aulli ei-

sncntéesPour ioindre lesde deux bitume. collez de la . villeil i y a fur l’Eufrate vn grand pont , reputé entre les merueilles de l’Orient ; car le fonds de l’Eu- foute un en limon fi profond a: li creux , qu’il

A

a 1d l’HlfiidKÀlexdndre le Gand, ’ noie peut tirer qu’auec vn tramail inimaginai ble ’, ce qui ell neceilaire pour trouuer vn vif , fonds: propre à alitoit m fondement de cette côfequence; 8e puis l’eau qu’il faut retenir pour ietter des fondations,ell capable de renuerfer les plus puiilans baflardeaux tant elle cil: nuira, faute. Le chafi’eau a de tout einq’quart’sde lieüe.’ les ballions en (ont fondez de trente pieds ans terre , a: en portent de haut quatre-vingts pieds. Ces iatdins fuîpendus , ces miracles chantez dans les fables des Grecs [ont baille dellus fes hauts murs , pleins de tant d’arbres 8e de tant d’ombres , qu’il n’y a rien au monde defi plaifant à l’œil : Il y a de hautes piles de grais qui les fouliiennent , a: fur ces piles de ures-grands planchers.faits de pierre toute carrée , qui font rem lis de terre. Et pouren arroufer les terres , e belles eaux que l’on a fila: monter à mont auec des pompes , en forte Pu’ils’y voit des arbres d’vne extellente roi; eut de grandeur, fi v’erds de li contiens de raies qu’ils font comme plantez dedans le maillent fondsEt cet ouur’age du(i chargé monde.d’ans a: de matie:- 1 res , &du fardeau d’vne grande forell , ne fe - dément encore nulle part; car de vingten vingt pieds , il y.a cent gros murs qui aident à porter cette machine fi efirange , qu’elle paroifl: de menacer les montagnes d’alentour. On .die qu’vn ancien Roy de Syrie qui commanda ion is en Babylone ; fit baflir cesiardins en faneur de [a femme qu’il aimoit grandement, «391335

Quinte Curfe. LIV. V. i 5172 l qu’elleio’uifl; en pleine ville de la douceur des champs 8: des forell’s. Le Roy fejlourna plus de temps en Babylo: ne qu’en pas vn autrelieu, a: iamais fejour ne fit tant de tort a la difcipline militaire defon armée: car les mœurs font plus corrompus en Babylone qu’en ville de ce mande , parce qu’il n’y a gens qui (çaehent mieux tout ce qu’il faut fçauoir pour nourrir les delices,& les plus defefperez plaifirs : de fait infqu’à leurs fem- mes ôc leurs filles , les maris 8e les peres . fouf- frent qu’elles couchent auec leurs boites, pour- ueu qu’ils ayent de l’argent. V I Les Babyloniens aiment elirangement l’y. D l. , urougnerie de tout Ce qui la fuit , l’entrée agît: des femmes en leurs feflins cil leine de ciui. jutes, lité d’abord , mais puis aptes el es fe vont peu 5 peu defcouurant’; apres elles prodiguent 8c mettent infenfiblement en veuÊ ce que l’hon- neur commande de voiler . 8c à la fin du jeu f: mettent toutes nues , ce ne font pas les garces, ce font les femmes 8e les matrones , qui en pre- fence de leurs maris , arde ceux de leur rang; l tiennentà gentilleITe de faire cette largelle e leur honneurôt de leurscorps. Parmi ces terribles enormitez , cette armée ) viâorieufe de l’Alie s’eflant tenuë en graille. l’efp ace de 34.. iours ., alloit confommant f a vi- gueur,& le donnoit en proye aux dangers,s’ily cuit eu pour elle au monde vu allez iufie enne- mi a mais à la verité l’on recroiiloit toufiours les regimens d’hommes nouveaux , par où le deehet de les forces ne le cognoiiloitpas fr roll.

hip; L’Hifl. Alexdmii’elle 614ml; Amynthas fils d’Andromeues ; amena Et mille hommes de pied auec cinq cens chenaux de Macedoine, ennoyez dela part d’Antipater: De Trace fix cens chenaux 8e trois mille cinq cens hommes de pied 584 du Peloponefe elloient arriuez, quatre mille foldats de louage , auec quelques quatre cens-d’autres. Puis Amynthas auoit amené nant 8c luy de Macedoine cin. quante jeunesfeigneurs pour la garde du corps du Ray ; ce font ceux qui le féruent en fellin, ’ le montent à chenal , l’accompagnent à la chai?- fe, 8e entre en garde l’vn aptes l’autre aupres de fa performe , a; à fa porte , 8c cettefaâion cil le nouitiat des grandes charges , de le premier degré par on ils montent à titre vn iour grands Chefs à generaux d’armées. ’ Le Roy pour Gouuerneur , mitan chafieau de Babylone Agathon , auec fept cens Mace- doniens 8e trois cens foldats de loüage.Et ayant mis pour Lieutenant en la Prouince de Babyq loue 8e en la Prouince de Cilicie Menetas à: Apollodorus , il leur laiffa deux mille hommes de pied auec mille talens , 84 des commiŒons pour leuer des troupes s’ils en auoient befoin. Il laiffa pour Satrape en Babylone Mazæus qui luy auoit rendu la ville , 8c commanda Bagofa- nes qui auoit rendu le chafleau . dele fuiure , de donnale gouuernempnt d’Armenie à Mithre- ries, qui luy auoit vendu la ville de Sardis , 8c de l’argent conquis en Babylone , il en donna à chaque caualier Maceclonien fix cens deniers, aux efirangers cinq cens deniers pour telle , 8: à çhafque homme depied deux cens.

i flr l DISCOVRS ’ -Quinte Carfi. LÏV.V.. 5’73; mumrmnunrêuçnsnmm ,DIS’ÇOVRS SECOND. SOMMAIRE. 7

LEXANDRE en la sur; trapue , reforme le difoipline p a»; militaire en [on armée , puis a ,. me client à Su]? , qui la] je]? ren- due a ec les immenfis trefbrs de Darius par absoutes Gaauerneer 5 [à «Fit dans le trofite y des Rois , honteux de voir la table du Roy D4- rin’s [eusfispiedsil commande de l’ofler.ll. Et avant oflenséjîtnsj penfir Syfigambis par fait . prefintfl s’en fut excufer me: elle, modifier fin defdoin par des humiliteæ ÏIICI’OJJÉICI." IlLPw’s puffin! de»: les Varie»: a» afiiegednt leur quille, il; reçoit on grand rebut A, (9 efl 54m: Mais enfin l’ajont’ran’gêe au deuoir,(90 la voulant exterminer , le genreux Madame Gouverneur, parent de Darius , obtient pardon par le me)" de sifigamlris mon dudit Darius, en faneurs de les] utile Alexandre non content- de pardonner àfis ennemis , leur fait les me]l ’ ne: essartages qu’il auroit fait à [ce propres alliez; i . l A - s . 5-7; I’Hîfi.æ.;41edeÎI-dfe le Gland: nom. mmæewwem: ne» I

uLBXANDREdifi’ours marient l’ordre à Il vaillance, EN en [e monflre Prince guerrier av politique, a par fi: courtoifie mans le: dame: , taf; mais!" la noblejfi de [on une.

YANT mis ordre par tout il paflï ’ dans la Pr0uînce Sarrapane; pays Q gras 8e qui foifonne en tous V biens; où il fitdu feîour auflî pour . c , u encore rafraifchîr (on armée,& afin que par trop de on temps fes troupes ne s’afaineantilrent; Il inuenta des exercices pour les armes , a: ordonna des rix ont ceux qui feroient vertueux : aptes i diuxfa routes [ce troupes par regimens de mille hommes chacun, à chacun fon Maiflre de camp ; qu’il nomma Chiliarques 5 ils efioient auparauant de quinze cens hommes, à propofa de les donner comme vu prix de vaillance âceux qui feroient ver- tueux , à chacun mon le degré de fou maire; 8; deputa des lu es , qui furentaneuf 3 de forte qu’vn nombre in ni de troupes , venans de tous les coflez de l’Afie pour voir ces beaux com- bats , les luges mefmes auoient des luges , 8d: perm n’eufl fceu là manquerde tefmoin.

flint: Curfe. L I V. V; 575 Le premier prix qu’emporta la vertu fut pour le vieil Adarchias . celuy qui tu ioumée de HalicarnalTe auoit r’allie’ ceux qui s’en- l fuyoient , &remfs fur pieds le combat que les plus beaux 8c toute la jeunelfe auoient ahan: donné : Le feeond fut pour Antigenes: Philo; tas Angethee eut le troifi’efme : Le quatriefme fut pour Amynthas ;Antîgonus aptes , 6c puis ’ Lyncelles Amynthas: Theodorus eut le feptief- ’ me , Euagoras de Candie le huit , 8: le dernier: Hellanicus. ll changea dans la difciplîne militaire tout plein de chofes , à: s’en trouua fort bien , com- me fut de difiribuer indifemmment toute (a caualerie par cornettes , 8: leur donner à toutes Vu chef à choix , au lieu qu’auparauant chafque nation combatoit à part Tous (on enfeiguc: Puis d’autant qu’aux délogemens le bruit a: la foule de tant de gens empefchoit quebeaucou n’entendoient pas le [on de la trompette , i ordonna u’aux iours qu’on deuoir cheminer, on efleua fur (on logis vu eûendart fur le bout d’vne hante , afin que chacun le peufi: vonr. Tournant donc la telle vers Sufe , Abulites Reçoîtsu: Gouuerneur du palis , ennoya (on fils deuers le qui luy luy , pour l’afleurer qu’il luy rendroit la tala-l:R m1439 ce entre. les mains; Oninefçeut pas s’il l’auoit fait de fonmotif, ou s’il en eut commandement de Darius, qui eut foin de ietter ainfi toufiours nouuelles proyes au deuant du vi&orieux,poue , l’amuferen fan voyage. Le Roy receut auec ’ ion «fit-somme 1,9 fils ë’AbulitesÊc luy avec l . w il. , l à 7 6 IRM. .d’AItxandr: le Grand, commandé de le fuiure , il s’en alla tirant vers l’Hydafpe , riniere aux delicatemux , difent les habitans du pais. Là , luy vint au deuant Abulitesluy mefine , auec tics prefents dignes - d’vn Roy : Entr’antres chofes , des Droma- daires d’vue videlle incroyable , auec douze Elephags que Darius auoitfait-amener des In- des , non plus pour faire peut aux Macedo- niens., mais pour feruir deformais de loyer à leur vertu 8: à leurs armes viâorieufes , à qui fortune adrelloit (es faneurs. - l Il trouua dedans Sufe en trefor des biens incroyables , d’argent en maliecinquante ta- lens , que plufieuts Rois de fuite auoient amaf- fez. là pour leur polleritél. non pas croyant qu’vn eût-ange: vu iour les deuli conquerir en

- Il s’alla droit afieoir dans le :trofne des au; fineciens Rois 3 8c heure.parce qu’el’tant de fiaturetrop , . petite pour la hauteur du fiege , les pieds ne pouuoient pas atteindre au marche-pied; vn Seigneur gentil-homme de la chambre, luy a9. porta Tous les pieds vue table. En mefme temps il vid vu Ennuque de Darius qui ploroit , à il luy demanda , pourquoy ces larmes; l’Eunu- que luy dit franchement , que Darius fouloit manger fur cefie table , 8c qu’il ne l’auoit as peu voir ainfi profanée fans plot-et. On vei la honte qui faifit le virage d’Alexahdre à ce dif- cours, 8c vne crainte de violer les Dieux hofpi- taux : 8c commandoit déja que; l’on l’ofiafi’, quandPhilocasluy dit : Roy , ne le faites pas, c’ell: vn bon prefage pour vous , vous foulez

Quinte Curfi. L I v. V- la 77 Tous vos pieds latahle fur laquelle voûte enlie: mi prenoit à fubflanter fa vie. a De là donc, tirant [on chemin droit au pays de Perle , il baillala ville de Sufe en garde a Archelaüs -, auec trois mille hommes de garni- ron, Et la Rocque âIXenofilus dedans laquelle il mit pour morte-payes les vieux foldats Marce- doniens,,ceux ui elloient trop pefans pour fai- re le voyage. I donna tous les meubles a: les I finances qui elioient dedans , àgarder à Callià ï ,crattesi de pour Abulites , il luy continuala San trapie de la Sufiane, 8c en ce lieu mit en depoll: , la mereôc les enfans de Darius. - Là , de fortune luy furent apportées des to: bes Macedoniennes ,* a: grande quantité de pourpres 3 De tout il en fit vn prefent à la mere de Darius,de l’elloffe 8c des ouuriers z car il luy rendoit tout l’honneur qu’vn fils fgauroit faire à fa mers , 8c luy mandoit qu’il luy ennoyoit ce prefeut , afinqua fi elle l’auoit agreahle, elle fifi: apprendreà [es filles à trauaillerhà ces courages 8c qu’il les leur donnoit. Cette vieille Dame à cedifcours jetta là le 253M; prefent ,81 a: mit à plorer amerement : Car les fi càïbi: Dames de Perfe tiennët à-gtâd-dédain de tenir (fus, Pal; la laine en leurs mains.0n alla dire auRoy que fer. ’ Sifigambis elioit en caleter Il fut trouué qu’il ’ luy en deuoir aller faire-encule, 8: faire [a paix auec elle. Il s’en vint donc vers elle ; Et ma - mere ,vdit-il , la robbe que vous me vo ez , ce R ” font mes (murs qui m’en ont fait re eut -, de ’i l’ont faire elles mefmes : C’ell: l’v agede mon li paï s qui m’a fait faire cette erreur en voftre en: fi -

,. s iii 3’78 L’Hifl. (Alexandre le and, Ç, droit. le vous fupplie de ne pas tenir à iniurê ,, mon ignorance, le croy queiufques la , ie n’ay ,, iamais manqué à vous rendre tout ce qui vous’ l ,, ell deu par l’vfage : l’ay fçeu que parmy vous, ,, c’ell vn crime à vu fils que de s’affeoir do- ,, nant fa mere , qu’elle ne le commande , ia- ,, mais ie ne me fuis allis deuant vos yeux fi vous ,, ne me l’auez commandé. Vous m’auez voula’ ,, fouuent adorer , 8c ie l’ay empefché. Bref , ie ,, vous ay donné le nom que ie ne doy qu’à ma ,,.tres-chere more Olympias , pappaifez voûte ,, icœur. ,, Et l’ayant ainfir rappaifée , il continua Ton ,cheminiufques au Tygre : auquel il arriua en s quatre logemens, Ceux du pays le nomment du nom de Phafis , qui fort des montagnes des V inans , a: apres quatre ou cin lieuës de che- min àtrauers les rochers 8c les orells , il s’en va doucement coulant par les campagnes, palle trente-cinq on quarante lieuës de chemin-doux, portant de grands vailieaux, 8c fe va perdre de. dans la mer Perfique. Alexandre auec neufmil- le hommes de pied , les Agrians , 8: les bandes Grecques des Satrians. auec 3000. Traces,pafq fa le Phafe,& entra dans les terres des inans. Le pays en frOntier à Sufe d’vn collé , a: de l’autre il touche à la frontiere de Perle , il cil: feparé de la Sufiane d’vn bien petit détroit. Ma- dathes elloit Gounerneur du pays , homme à gui tous les fiecles ne portent pas (on mil a il entoit (a foy engagée , 8c donc (e re oluoit de V f; defendre infqu’à l’extremité. Ceux du païs s gîtent à. Alexandre . qu’il. x avec dans. les -

Qu’au: Cerfs. LI v. V. a 27’; montagnes vu chemin feur 8L bien connert, la: que s’il leur v0uloit bailler quelques gens armez à la legere,ils les iroient loger fur la telle des ennemis , auant qu’ils doutalient de rien. Cet anis ayant elié trouué bon, l’on bailla quel- - ques quinze cens foldats de loüage à Tauron. auec mille Agrians , a: le lit-on partir aptes So- leil couché , auec commandement de fuiure les guid est Le Roy fur le troifiefmeguet batant aux cham s , arriua-vers l’aube du iour hors le dé- troit Il fit faire du bois; des gabions , des mana telets, 8: puis fit [sa approches pour aŒeger les inans dans leur ville , mais l’aliiette du lieué- A toit’fi bonne , u’il y Fut bien battu , 86 les gens dallant repodlllez , qui parce que leur Roy combattoit à leur telle , n’ofoient pas tout à fait lafcherle pied : Car , enfiloient-ils là venus, pour apres auoit vaincu tant de villes. , boire ’affront d’eflre vaincus au fiege d’vne mefcham En bu 6 te place a: d’vn petit chafieau .8 Mais les enne- et gîta; mis le preffoient viuement , 8c le chargeoient liage des defia à coups de main , a: luy pour priere qu’on inansq luy [gent faire , ne fe voulut iamais refondre à faire fa retraite , de. forte que [es compagnons selloient reduits à ’ le conurir de leurs panois

pourQuand le Tauron fariner. a: [a trouppe " t vindrent pa-’ . roiilre au deflhs du challeau , on la chance I tourna -. car les ennemis lors perdirent cœur, a: les Macedoniens reprenans courage, retour- nent à la charge de grande audace , 8c rembuf- l 913995 les sassois enliez: de’ a; êiiideux 60362-

l

38-0 L’Hifl. d’Alexandre le Grand-3; ni furent contraints la plufpart de le faunes- dansleur challeau: beaucoup s’enfuirent , peu rendirent combat. Ceux du chalieau reduits à dem and cr mifericorde,enuoyerent trente Ora- teurs vers Alexandre , aufquels on fit refponce qu’il n’y auoit point de pardon; Dans cette ex-. tremité ils refolurent d’enuoyer vers Syfigam- bis mere de Darius , la prier qu’elle intercedalt t pour eux enuers le Roy , d’autant qu’ils figa- uoient bien u’il l’honoroit comme fa mere. M adathes elloxt allié de Darius, a: auoit efpou-w fé faniepce. Ils ennoyerent vn mefTager pac- quelqne chemin incognu, pour porter celle re- quelle. Syfigambis qui relientoit u’vne telle prier: r n’auoit rien qui conuinll à [a ortune.& qu’elle pourroit ellre à charge au Roy- .ar l’impostu- nité d’vne telle demande , ay am ien plus pre; feu: le fentiment de [a captiuité , que celui d’é- tre Reine refufoittout à plat d’interceder our Eux. En fin peurtant vaincue de leur per eue- g rance , apres milles excufes faites au Roy , elle et peut. fait le fupplia pour tant d’hommes, qui, s’ils n’e ma; nifeficor. ritoient fa mifericorde, dit-elle , au moins elle lejl la le fupplioit que l’on. parent 8c [on neueu s’en mm de relientifi , qu’il n’efloit plus fou ennemy , mais Égam’ -qu’ilelloitfon fuppliant , a; qu’elle ne demang oit pour luy que la vie. ’ Rien n’a li clairement fait voir la modeflieï à: douceur d’Alexandre que fitcette action , il , ne pardonna pas (culement à Madathes -, car à tous generalement iniques aux priionniers il leur auna la liberté , 8; les maintint en leurs;

Quinte Carre. L I v: V. 2.8!. priuileges , il leur laili a leur ville en leur entier, & leur terroir àlabourer , fans y leuer aucune taille. La mere de Darius n’eull pas obtenu dauanta e enuers (on fils viâorieux : il ici- gnit à a Satrapîe de Sufe le territoire des inans.Puis il diuifa ’fou armée en deux , dont il bailla vue artie à Par-meulon ,auec cdmman- ’ demët de (Pliure [ou chemin parles plaines: luy , auec vue trouppe legeremeut armee , le mit à cheminer par les montagnes qui reguent inf- ques à la Periide.’ l nous au» a. sans uawuïnï, sans DISCOVRS TROISIESME. SOMMAIRE.

si!" L, OvLAN’r entrer dans la Per-.. l l ’ . [ide , il s’enrâarque en des gorges . ”*;* la», .i de montagne , où il faillir à afin L 3g 5: defait , mais agenrfeir retraite, A » on prifiznnier lycien par des chemins perdus le rendit dans le Perfi , où il défait les Perfis, f Co tuè’ le ouillant1 Sarrape Jriobarvne: tra- l bi des ficus. I l. De [à s’acheminant 0ers Perfepolis , quarre mille Grecs eflropieæpdr les Perfcs la; viennent demander engeance;

’z"8a l’ai . d’Jlexdndre le Grand, c I I l. biffeton de Tcridates Gouerneur de la taille, il y 4M , la prend (9* ferrage cireur: fine de ri leur: : Et firfcire’ en on feflin par la courti une Tbeîs , elle (oc la, tous deux jures , s’en aient Mettre le feu d l’ancien Pa- lais des Rois : a» le ont enflammant avec cette noble oille , [in en leiflir aucune trace. I V. Il en a hante à. pour ceuurir [à and": faute fait dire que Perfipolis deuoir «in a pair. endommageasses n S’ALEXJNDRE CO’NDVIÏ en Perfe , comme par le main du Ciel mefi i me, prend Perfipolis, au enyuréde [a for-g rune (si de trop boire,la érafle.

Il i Lruina tout par où il paroit, a: çà en trors ioursjentra dans la Pedi- vauHeaume ut , Le e, deciu au me . melon.f . U. e vint h tumuli: i’ logeraur à plis . , .que . ceux du ËËIËË Nai- k’ [pays nomment les Pires de Su- 1* ” le. Ariobar anes auec quinze mille hom- mes de pied citoit fur le haut des rochers, ” où il ne redoutoit perfonru: pour ennemy a; pourtant faiguoit de branfler , afin qu’Ale- Xandre le mefprifafl: à: s’engageait plus bar-j diment dedans ce pas diroit 8c dans ces bari-î cades: Ce qui auint -, 8; eux comme Alexan; site. in engagé! ’56. qu’ils semonces qui! ne

au». Curfi. L I Ve V. 28j, les craignoit plus , le mirent alors à rouler fur * la telle des Macedouieus , des pieces des ro- chers u’ils auoient foigneufement amaITées, 8: des cailloux d’vne fieuorme grolTeur , qu’ils n’écrafoient pas pour vu homme ; ils enfeuelif- [oient leurs compagnies toutes entieres 8: puis à caups de frondes 8c de fléchesles faifoient pie- rir milerablemeut. Ces braues hommes en cette ellrange mirer-e, Court for-j mouroient auec ce regret de ne pouuoir ven. tunede . 8er leur mort,8c de le voir comme belles fauua. lm" [am ges pris dans le piege. Donc il ne falloit plus 332:" de colere , il falloit de la rage pour les armer contre cét extreme malheur : ils talloient l’vn fur l’autre les cailloux eflancez. a: puis montant delTus , ils s’efleuoient l’vn l’autre pour le guin- der à mont ces roches , que le grand faix de tant d’hommes qui s’y pendoient , attrainoient bien fouuent dans euxmefmes. Ils ne pou- uoient donc refiller , uy le bouger , n’y faire pauefade qui les eull garantir contre tant de machines qui s’a laient choquant le long des rochers , 6c en tomboient d’vn coup beaucoup plus violent. Le Roy qui voyoit auoit engagé [ou armée dans ces gorges , en rougifl’oit de honte 8c crenoit en rancœur. Il auoit iniques la tout ’ I entre prisa: tout vaincu , a: fans receuoir de difgrace s’efloit rendu maillre de la Cilicie, 8c Conquis’fes deliroits : mefme la mer en Pana fille luy auoit quitté lerchemin , & icy fa fortu- ne fembloit Branller au manche , Cependant Ion mal citoit fans recepte, caril s’en falloit

à a 8 4 l’an-fi. d’ Alexandre le Grand, retourner." fit donc roulier la retraitte, 8c deux lieuës de chemin qu’il auoit faites dans ces dé- troits les redelfit , moyennant vue bonne pa- uefade , que toute la trouppe qui le prefÎa fit en l’air , pour parer aux coups qui venoient d’enhaut : De forte qu’ayant ai’ufi gagné la cam- pagne , quand il le veld au large il fit allemblec (on Confeil. Et mefme en ce trouble d’ef prit la fuperliiÀ tien s’ellaut emparée de (on cœur, ou lit appel- ler les deuins : M ais le forcier Arillander pour habille hommequ’il full , ne fçauoit là que de- niner uy "que predire. Ses factifices ne pou- uoient pas guerir le mal , force fut deles lair- fer la. l fut donc trouue’ par confeil,que le plus leur efloit de mettre des hommes en befongue. a: en auoir qui cognullent; bien le pays. On en trouua qui cnfeignerent vn chemin bien leur 85 bien aisé. En forcé Or le Roy tenoit à graud’ honte d’abandon- de faire re- ner les morts fans fepulture: car c’eli l’vfage des mite, Macedoniens qui n’ont point vu ferment plus cher en leur milice que celuy d’enfepnlturer leurs morts. Il fit pourtant prendre des priion- niers , quientendoieut le langage Grec 8c Per- fau , dont vngentre les autres luy dit , qu’il per- doit temps dl: vouloir palier [ou armée dans la Perfide par lle Strauers des montagnes ; mais qu’il fçauoit dans les rochers vu petit chemin tout counert de ramiers 8c de branchages ,’par t où il le pouuoit guider, mais il n’y eull: fçeu palier qu’vu homme a la fois : car la Perfide a quatre-vingt lieues de long 8c douze de large.

V Quinte Gaffe. L I V. V. x 2 8 5’ .. cil ènCeinte d’vne continuelle montagne , qui commence du mont Caucafe 8: continuë inf- ques à la, mer rouge , a: pour fortifier le pa’is i d’vn eternel rampart , la mer commenCe où fig nit la montagne. Au pied de la montagne la plaine le va (lé-f ployant , fpacieufe , fertile , 8c pleine d’infi-’ * nies bonnes villes 81 bous villages.’La riniere d’Araxe groflîe de plufieurs grands torrens, paillant par le milieu de (es plaines , s’en va tra- uerferla Medie , 8: de lâtomber dans la mer. Elle accueille en chemin vers le Midy vne peti. ’ te riniere , laquelle produit tant d’herbagcs a: tant de fleurs ne c’efi choie incrOyable : Tous fes bords reuegus de peuples 8: de grands pins, l font fembler à ceux qui les v0yent que les mon- tagnes 81 (es tines ne font qu’vne belle forefi. "Ce pais cit le plus fain de toute l’Afie,l’air y en: Infinimët doux a: tem peré, où la chaleur du cli- mat va têperant la fraifcheur des efpais ombra- ges des bois a: des forefis , dont les montagnes d’alêtour embellifTêt le pais : Et puis le voifinafi ge de la mer la rafraîchit &l’arroufe de (ô collé. Vfl pff; Le prifonnier dit au Roy toutesles particu- MW" laritez : le Roy voulut (çauoir s’il auoit veu ce lux En dé qu’il difoit ; il fit refponce au Roy , Qu’il auoit Pour"- cité pafire fur ces montagnes , a: deux foispri. "a dans formier, qu’il auoit elle pris le premier coup en la par: la Lycîe(quî efioit (on pays,)le recoud coup de filmant V! luy. Le Roy à ce difcours (e va ramenteuoir fa macle” defiinée, 8L l’oracle qui autrefois luy auoit pre- dît qu’vn Lycien le guideroit en Perle. 4 Ayant donc chargé de belles promeflës fou

l’a 86 L’Hill. d’Alexandre le Grand, ’ Lycien , felon l’occafion 8c fa condition , il commanda qu’on l’armait à la Macedonienne, 8: puis.( au nom des Dieu!) luy commanda de cheminer , à: qu’il efperoit , luy dit-il , de [e [auner auec vue petite troupe.quelque fafcheux chemin qu’il y cuit , finon qu’il creut . que pour la gloire 8: ur vue immortelle louange , Ale- xandre ne çeui’r aller , où luy auoit ozé tant de fois aller a: paire: pour vu trouppeau. Le pri- fônier luy remoniira par plufieurs fois l’eflran- ge difficulté du chemin. Le Rbyluy dit : C’efi ,, moy qui fuis voûte caution , que pas vn de ces ,, braues hommes quime fuiuent ne refufera pas ,, d’aller ou vous-me menerez. Ayant donc laiflé Craterus pour comman- der dans (on quartier auec l’infanterie ordinai- re , les trouppes de Meleager 8: mille archers à chenal : lldonna l’ordre à Craterus de faire quantité de feux,& toufiours bonne mine,com- me filuy’mefme en performe y eufl: elle. Q; files ennemis auoient anis de [on deITein , et qu’on s’apperçeufl: qu’ils tournaKent latefie à luy , Craterus fit vu grand effort pour les atti- rer deuers luy. Bref,quand il chargeroit de (on collé , Craterus au aufli l’effort du (ien pour di- uertirles Barbares , le rendre mainte de leurs defiroits, a: les battre des deux coûta. Le Roy fur le troifiefme guet décampe à la fourdine , 8; fe met en chemin fuiuant fou pri- fonnier , chacun portoit des viures cuits 8; du pain pour trois iours. Or ils n’efioient pas combatus feulement des rochers , des precipi- .96 inhabituez , à: des Pas dangereux , mais en;

Quinte CM2. LI v. V. "285, au des neiges que le vent huoit amaflées de: . dans les baricades , où plufieursgs’alloient en; gaufrant , en forte que ceux qui penfoient les en tirer , s’y laiiToient eux»mefmes entraîner: Et puis il citoit nuit ’, et eux ne cognoiflbient le pays ny leur guide ; que (canoient-ils s’il les vendoit .3 La peut doubloit leur mal. Le fait): du Roy a: le leur dependoit de la bonne foy d’vn efcl’aue . qui les tenoit pris dans fes pieges aïoli que befles , s’il falloit qu’il cuti l’ame mais;

En fin pourtant ils gagnerent le haut des uaife.monta nes ,où ils trouuerent i fur , la mainA droi- te vn c emin qui menoit où efioit campé Ario- barfanes.Le Roy par ce chemin equya deuant Filotas,Cœnos,Amynthas 5L Polyperchon,fui- uisd’infanterie a: decaualerie , qui pour ce al- loient au petit pas. Luy auec fa gendarmerie, 8c la compagnie nommée l’ail-e A gema, prenoit le tour par vu rentier qui dellournoit des corps L de garde de l’ennemi. Or l’heure de midi s’ap- procha,tout (on monde elloit fort lamé , a; il eut relioit encore autit de chemin àfaire com- me ils en auoient déja fait ,* mais il citoit bien plus airé. Le Loy donc fit camper 8: repaifire fa trou pe,puis comme tout le monde fut repofé,on partit fur le fecond guet,8; [rafla-t’en le relie du chemin i0 eufement.0r comme on elloitiufle- ment au p us aifé 8: à la defcête de la môtague,’ les terreras par fortune y auoiêt tellement creu- féles terres , a: barricadé les paiÏages , de tant de bois ,I de branches 8c d’immondice-s accu- mulez par les lauafl’es , que tous entrerai]: en fi l s 288 n rififi. d’Altxandn le Grand, A defefpoir , encore e l’obfcurité de la nuit oui toutes choies donnent l’alarme: Car les bois au relie citoient fi efpais, qu’on n’y voyoit ny Ciel ny terre , a: le bruit que le vent faifoit fi, grand dedans les branches , qu’on ne s’entendoit pas

l’vnA la finl’autre. vint le iour ’ tant acare ,I ou tienne leur fembla plus impoliible, car auec vn peu de détour , ils arriuerentlfur vn haut .* d’où ayans apperceu le camp de l’ennemi , ils commence- rent à (e faire aroilire à (on dos en,bon ordre. Les Perfes quine s’attendoient à rien moins, enuOyerêt quelque troupe à la charge, mais elle fut taillee en pieces : Et touten mefme temps les Perles qui virent les leurs fi mal menez d: qui s’en reuenoient en fuitte a f: défirentd’eux mefmes , a: fe retirerent par trouppes. Sur ce temps Craterus qui elloit demeuré au-camp oyant l’alarme , le vint emparer du defiroit; dont Alexandre deux iours auparauant auoit lafché le pied : Et Philotas d’autre collé auec fes compagnons ’, fi: vint prefenter aux Barbac- res , qui leurfut vu grand renouuellement de

Pourtant le voyans enfermez de toutes parts; lesdouleur. à Perfes faifans comme gens magnanimes n r bouclier du defefpoir , rendirent vu COmbat genereux a: digne de memoirev : Car aptes s’é. tr: vaillamment defendus , ceux qui n’auoient plus d’armes s’en alloient hardiment fautant au collet des Macedoniens , lesterralloient fous eux-s &wen tuoient bon nombre de leurs.pro-, pres efpées. « . ’ « I ’ l A à i Qg’nteCurfe. ’ Liv. V; ’ i285 Et puis Ariobarzanes qui commandoit à Alexandre Cette armée, ayant rallié cinq cens hommes de gefarlt Il". quarante chenaux,fit des merueilles,car la telle hexi’uï balliez: il s’alla jetter auec cette troupe dans la Minbar 5 plus grande foule des ennemis a; fendit leurs 1ms, a bataillons , a; auec grand cama edes Macedo- ’ niens a: des Gens prOpres , [e t cheminât le fauua. p S a refolution citoit de s’aller ieteer dans Fer. ’fepolis capitale de la Prouince , ceux de la ville luy furent traiiires,ils luy fermerent les portes, de forte qu’ayant ellé chaudemêt fuini des M a- cedoniens, il fut rateint: voy ant cela il retourne char et fes ennemis auec tant de murage , que uy a: tous fes compagnons furent tuez 8c enfeuelis en bien combatant dans le camp de

Craterus vint en mefme temps ioindreAle- lasandre ,gloire. qui campa , à: le rempara ’ au mefme lieu où il auoitrompu les Perfes : car bien qu’ils fuirent défaits par tout , le pays citoit pourtant fi rompu de folie: 8c de rochers , qu’il n’oza s’auaucerjcrainte des embu-fades. - ’ * Th. .4 .. - Le lendemain comme il s’acheminoit , il eut trafêîe’f; nouuelles-deTheridates , à qui Darius auoit R0 En bailléfes trefors en garde,qui luy mandoit qu’il "me": , euü à fe baller, a: que ceux de Perfepolis qui rend la no; fgauoient fa venuë ,. auoient la mine de vouloir blâPufe’. faces cr tous ces riches threfors. Le chemin ffÏnÊIÎ’ elioit on, 8c n’efioit empefché que de la ri- ° 5 uiere d’Araxe. Ce Prince auoit plufieurs’ver- tus ,rmais la plus grande de.fes.perfe&ions é- ,tOit la vigilance. Ses troupes citoienêgrande; . .-.

3’96 I’Hifl. d’alarme?" le Grand, A, ment fati nez , il laifTa (on infanterie , 8: auec fa caualerie s’eflant acheminé toute la nuit , il arriua au iour tramant fur le bord de l’Araxe, fit demollir les bourgs a: ceufes d’alentour, 8c des matieres qu’on luy en amena, en fit m pont . fur lequel: il palÏa l’Araxe. I I. APPROCHANT de la ville, vint au deuant de luy vue troupe-ptlfetable , 8e digne d’efire suife au rangdesplus eflranges calamitez. Ce furent quatre mille Grecs que les Barbares .auoient faits priionniers de guerre , 6: punis, (qu’ils appelloientlà la Perfaue les vus auoient les pieds coupez , antres-les mains ,« autres le nez & les oreilles , a: trefious marquez auec desfers chaux de certains caraâeres’ , que lesI Perles auoient ainfi lailléviure ellropiez , pour leur faire fentir plus rigoureufementtles mocc queries de la fortune. " ’ Ils fembloient plulloli des fantofmes chemi- nana que des hommes , 8c pour tels n’efloient cognoiliables qu’à la voix. Et les Barbares ne . ’ les-auoient plus empefchez d’aller , Te voyaus eux-mefmes tombez en la puilTance d’vn vain- queur. Ceux qui les regardoient diraient plus cfplorez qu’eux-inermes: car en cettediuerfité de fuppl’ices on n’eut [au dire qui efioit le plus miferable.Mais quand ils commencerent . v à s’eÎCrier, q qu’en fin le Dieu vengeutdes Grecs auoit ou- vert l’es yeux,chacun.creut auoir (oneTgale part "à leurs defaflres. Et Alexandre tellement (es larmes.commençade leurredonner courage, de leur promit qu’il leur feroitreuoir-leurs pays a:

Quinte Carfi. LIV. V; ’29; leurs femmes, à: [e campa à demi quart de lieuë ’ dela ville. ’ i Les efiropiez Grecs (e retinrent du quartier- du Roy pour prendre anis entr’eux qu’elle de- - mande ils deuoient faire , les vus efians d’anis -.. de luy demander des terres en Mie : autres de a retournerenEuthymon Cymæan Grece.commute à dira-Nous a - a. qui tantoil: citions honteux de fortir les prifons in ailes tenebres pour venir chercher du foula» i emeut en la calamité qui nous preffe , fourmes li gfimples que nous deliberons iCy d’aller faire :5 voire la Grececét image de nos fupplices , ce i beau fpeâacle , dont ie ne fçay lequel nous i: deuons plus auoir. , de regret ou de honte. in Mais il me femble que la mifere cil: bien plus Ï douce , qui peutelire cachée dans lestenebres i: 8: le filence , 8: que les mirerables n’ont pointi vue partie plus douce , que la folirude 8c l’ou- .i bilame de leur condition pallËe: Car qui bafiit a [es efperances fur la mifericorde des liens , ne ’Ï le rameutoit pas allez combien c’e’ll vue eau facile à fecher que l’eau de larmes. Il ne s’en ’. trouue point qui vu’eillent accueillir ce qui leur 9 cit a .degoufi , car la calamité fr plaint, la feli- î’ ’ cité elbi-nfolentet Et puis on fait entrer fa for- " tune au confeil quand on delibere de celle d’au- " truy , fi nous niellions tous plongez en mefme i’ mifere , il cil croyable que nous n’aurions ’i elle les vus aux autres en horreur : Et ce n’eli r: lpas miracle que ceux s’allient cherchans l’vn ’ l ’autre , qui [ont efclairez du bel œil de laforç .4 sans: i ’ Ï. il,

’25: I’Hifl. ÏÀÎexudre le Grand, I 3, Obligez- moy , enfeuelis dedans la mort; a: cherchons vu lieu ou enterrer ces reflets de nos a, membres , 8e au uel vu exil aille cachant ces a: cicatrices Maire orreur : non pas retourner a, sers desfemmes que nous auons efpoufées ien- » nes ,qui nous recourant à milleregrets, 8: vous g, peule: que’des enfaus fioriEms en jeunefie, ,1 nous voudront auoüer pour rperes, 8c no: freres ,a en Grece, feront dedans les entimens des maux ,, que nous auons foufferts dans les priions de a, Mais detant nouons fourmes . combieny ,, en a t’ilPerfe. qui pui eut faire vu tel voyage - a ou. en: ,,l’Europe a nous femmes au bout de l’Orient, ,, bannis , caliez vieux , mutilez de tous normat- ,, bres , à nous porterons la fatigue d’vn vous ,, ge , qui a elle capable d’vfer des foldats vison-3 ,, reux 8L vainqueurs. ,, Et les femmes que fortune nous a reliées; ,, peut vnique foulas en noflre captiui prefen- ,, te , nous volontiers les laitieronsiCy a Carfi ,, nous les menons , nous. menerons auec nous ce ,, qui nous fera méco uniate , ou bien nous quits ,,terons icy ces trissas gages de uofire’coufo- ,, lation , ponta 1er rechercher dans le bazarde, ,, des choies que nous ne fçauons pas fi nous vers; n tous iamais. Demeurons donc icy cachez , i’en n fuis d’anis V, parmi ceux qui [ont déia tous ac1’ n coufiumeza nos miferes. Voila que diroit En:

’n Theatusthymon. Athenien Iau ’ contraire - repartoit: Que des ames bien nées ne iugeoient pas ceux ’ de leur (mg par les manquemens de leur:

Quinte mfi. iLIV. V. 2:9; corps ; que leur calamité ne venoit pas deleur d nature, mais de la cruauté d’vu ennemi, 8: ceux” ’ qui el’toient honteux de leur conditionner-in i’ toient toute forte de malheur , car c’efi’faire vn ’i trop trille ingement de noflcre mortalité. Les ’i Dieux leur refentoient ce que iamais ils n’eulïfl fait ofe’ (ou aiter , leurs femmes , leurs enfans, i’ leur patrie,’8z tout Ce que les hommes, ou tien- ’f nent cher commela vie , ou Iacheptent au prix ” de la mort , c’efloit de les retirer de captiuité. ” Le Ciel , Ce difoit-il , nous cit plus doux en ” nos maifons , si lalumiere plus agreable , 8cn les Barbares mefmes ellhyent d’imiter nos i’ mœurs, nos factifices ,nofire langage, qui ne i3 nous croyons miferables e parce’que nous ’ femmes priuezde ces biens àrll elioit , dit-il, ’i refolu de retourner en [on pais , 8: ioüir de ce ” bien fait du ROy fi èfirange. Œefi la feruitude ” 8: leur condition en auoit forcé quelques-vus il d’entr’eux à recoguoiflre &aimer quelque cho- ’i fe , pour femme 8: pour enfans , ils pouuoient i’ hardiment abandonner ceux qui n’auoient rien ” . de ficher que leurs païs. , «- Quelque peu furent de cet aduis : La plus grande part le lailïa vaincre à l’accoufiuman- Ce , 8: refolurent de demander au Roy vue coptre’e pour habiter. Luy s’imaginoit de rece« uoxr vn autre’requelie s de forte qu’il leur dit d’entrée : levons ay ordonné à chacun cent ef- cus 8: des chenaux pour vousicn retpurner , 8c quand vous ferezen la Grece, ie vay mettre or- dre , qu’une l’affliâion que vous auez : vous [cg sa Plus heurs?! que tu FIE du raïs. T. tu. a

354; L’Hifl. d’alarme!" le Grand, ’ Les yeux en terre ils pictoient tous , 8: n’a: fiaient pas leuer la veiie. Le Roy voulut fçauoie ’ d’où venoit la douleur; 8: Euthymon luy fie entendre la refolution qu’ils auoient prife de demeurer. Le Roy piqué de la compallion de leur defallre , leurordonna chaman trois cens efcus . &dix paires d’habits , desbleds , des bœufs 8: des troupeaux afin d’etumefnager 8: cultiuer tout vu terroir qu’il leur donna. Alexandre Le lendemain allemblent tous fes Capitai- entre en Vues , illeur reprefenta ; comment Perfepolis Ëm’ùn’ elloit la place la plus grande ennemie qu’eufi m. ramais en a Greee , qu elle auoit fourni ces ara .erfepo.ruées ellranges , ce. Darius, . l ce Xerxes, . , 8;. cette , guerreimpie , 8: qu’ils deuoient deles ruines 9’ faire vn feruiCe aux ames de lents anceflres "en u piaffez. Or tous les gens de guerre qui elloient ” dans Perfepolis s’en elloient faits , 8: auoient w-pris parti felon que le fort les auoit guidez. Sans temporifer dauantage , Alexandre fuiui de fa falange , entra dans la ville en bataille. Il a- uoit pris nombre de places pleine de biens du d’vne royale opulence, 8: pas vue pourtantn’é-v toit à!comparerà celle-cy. On y auoit porté comme en vu magazin tous les biens de la Per- fe , l’or 8: l’argent y elloient ar montagnes , 85 les excelleus meubles paroi oient d’y eflre plus fioit pour monflre quepour feruir. Cela clloit occafion que les viâorieux a Et donne la ville au querelloient, 8: que celuy qui auoit fait vn lus pillage. riche butin , efloit tenu pour ennemi : de. orto TIC ne pouuans enleuer tous ces biens infinis, î sles mettoient entr’eux à prix : Grimm-pois

g c

.fiar’MeC’mfe. LIV. V. 295- ënlambeaux les plus beaux meubles ,on arra- geoit de rage les plus beaux vafes à la carguée, on démembroit les belles fiatuës , car chacun en’vouloit fa part , puis comme ils auoient tant de biens qu’ils n’en (canoient que faire, ils maf- facroient leurs prifonniers miferables 8: les tuoient de pas en pas ’, de forthue plufieurs pour fe fariner de la fureur . ou le tuoient eux- mefmes , ou veflus dolents bons habits , ict- toientleurs femmes 8: leurs enfans puddlas les murs de leur ville , 8: (e procipitoient fur aux: Autres brufloient leurs biens, 8: leurs mai- fonsô: leurs familleslà dedans. En fin le ROy fit publier que. l’on fauuali les femmes , 8; leurs atours. On auroit peine à croire la quantité d’argent 8: les finances qui s’y ’ trouuercnt , mais ou y fauua veritablement fix vingts mille talens d’or , qu’Alexandre fit em- mener fur des chameaux qu’on auoit amenez de Bableue ; Et uis il prit Perfagadis , où il eut encore Ex mil e talens. Cyrus auoit balii n iadis cette place , 8: ce fut le Gouuerneur Glo- baris qui la rendit. Alexandre bailla le challeau de Perfepolis auec trois mille Macedouiens de garnifou à Nicartides , 8: lailla àTeridates les ellatsqu’il auoitde Darius ; illaillalà Parme- nion 8: Craterus , auec la plus grande partie de Ion armée , 8:’tous fes equipages. . Luy , auec mille chenaux 8: quelque compa- Va luy guie. d’infanterie , voulut s’en aller vilitant mefme a l’autre frôtiere dola Perfide.ll elioit vers la fin 3mm”, :; du mois de Mary, 8: faifoit vn teçpisüpluuieux,

596 L’Hzfi. d’alumine lem, à auec vue tempefle insolerable , 8: fi ne laill’a’ pas d’aller. Ils fe trouuerent donc en des lieux fi deferts , fi pleins de neiges &sde glaces , que fes gens ni n’y efloient pas accoullumez , crOyoient e voir le bout du monde vu aïs fo- litaire , fans habitans , 8: dont à toute orce ils- vOuloient reueuir auant que le Ciel leur mans quall: 8: la lumiere. Le Roy en ce grand decau- ragement ne les voulut pas gourmander: mais p il mili pied à terre , 8: chemina dedans les nei- ges 8: les verglas , tant que fes amis tous hon- teux 8: tout le monde fit comme luy , qui prie vn pic,rompit les glaces, 8: commença à frayer vn chemin. Ils ne trouuoient aucune trace d’homme , les troupeaux feulement erroient à l’auanture , car les habitans fçachant fa ve- nu’e’ , s’en alloient fuis dans les montagnes, 8: à la fin apprinoifez , s’efioîent venus remet- tre fous fa mifericorde , luy les traita humaines ment. De là , comme il eut bienvrauagé lacampa- ne de Perfe , 8: tonales bourgs du pays, il paf- Dumpie a dans les Mardes , nation guerriere , a: nulles. les Mu: des, ment polie comme les Perfes , gens qui vinent dans les trous destrochers , 8: qui ont des fem- q mes aufli fauuages qu’eux , efprits farouches, les cheueux menez 8: pendons I, ils mouflent leurs teilesauec desfronde-s , c”eli leur paru- : re à la maifon 1 8: leur arme à la-guerre. 1l;- dompta cette nationtout d’vne main , 8: tren- tueurs apres qu’il fut parti il reuint à Perfe’po- ’ lis , souil recompenfai-tous Les, antisï-debeaux Prefens a sa: à cassiers simulies sans; qu’il

Quinte Curfi. Liv. V. :97” auoit conquis à la prife de Perfepolis. Av ne s r e , tous les grands dans d’ef- pritôc de nature qui auoient teleué Alexandre , par dans tous les autres Rois, «il: force d’ef- prit dans les huards: cefle vigilance en [es af-’ moufla, faires , cette fidellré , cette clemence , cette re- au. tenuë dans les plaifirs mefmes licites s il foüîl- ’ la toutes ces perfcaions par fou intolerable yurongnene. Son ennemi fe remettoit :furpieds pour luy redifpnter- l’Empire : il citoit tout nouueau vainqueur d’en peu le qui tenoit à dedain [on Selam’e pouuoit : & il pas oit les iours entiersàboire enfin!" , parmi les femmes qui n’efioient que coureufes âmmyu" de res armées. Vne nommée Thais qui efloit «se au" yure 8: luy aufli , l’ayant pris vnliour en fefiin, 9 commen a à luy dire , qu’il obligeroit gran- dement es Grecs , s’il commandoit que les femmes Greques suiffent le.feu dedans l’ancien Palais des Rois , qui auoient tant bruflé leurs

C’elioit me garce yure qui fe menoit d’vn ’villes. candir-flaire , mais ils citoient’ s tous . yures anf- bien qu’elle , a; trouuereut tous bon ce qu’el- le proyofoir : a; le Roy mefme qui n’efioit pas ’plus (age qu’eux, commence adire -, Et que ne .vangeons nous les Grecs a 8: que nebruflons nous Perfepolis : Tous Te leuenr de table , a: le Roy le premier qui mit le feu partout , puis MeŒeurs du banquet , a; uis les officiers ,les valets &les garces firent emefme. L’armée qui de la Campagne vid le feu, y accœrut, glissas-amis si! E929:- usie vans son?

5’93 mm. «l’armada le Grand, leur attente , trouué le Roy mefme qui rail-oit; ils y ietterent du bois a: des el’toupes aulieu

Ce Palais tout balli de cedres , fut bien roll ’cl’eau.confommé ; &ainfi prie r finla maifon royalle des Rois de Perfe, où tant de peuples fouloient demanderla infiice , patrie de tant de grands Rois , qui auoit mis furmer les dix mille vaif1 feaux , a: de ni les armées auoient nOyé l’Eu. rope ; qui au it dreifé des ponts fur la mer. a: l’auoient fait palier aux lieux dont onauoit exprés emporté les montagnes 5 8c ville qui n’efioit pas prelle de reuiure. Les Rois, de Macedoiue en ont pofledé d’autres que tien- nent aujourd’huy les Pat-tines. De celle-cy, l’on n’en void plus les relies . fi le fleuue d’Araxe ne relioit pour tefmoin , qu’elle a iadis clié non pas tant loing de fou riuage. Ceux du pais e dirent- bien , mais ils n’en fçauroicnt rien

Les Macedoniens quand la choie fut faire; l furentmontrer. honteux qu’vn Roy yurongne eut. extets , miné cette noble ville.lls refolurent de t0urner la chofe en confeil , 8: demanderent au Roy congé de croire , que c’efloitla façon dont il la falloit ruiner : &luy mcfme aufli roll que fou vin fut cuuéi s’en repentit , 8c (cent bien dire. que les Perfes enlient cité plus chauffiez , s’ils euffent eflé contraints de voir fa Majel’té (cant:

dansLe lendemain le trofnc il fit prefent de au Lycie’n Xerxes. ’, ni . luy auoit ferai de guide à entrer dans la Fer 6.; le tamtams d’9: s .85. sisesmàle 1215995

Quinte raflé. LI v. V; a; 55 la. Medîe. Où luy v-indrent de Cilicie des trou- . pes pour remplir les regimens, cinq mille boni-- mes de pied . 8: mille chenaux que command doit Plate l’Athenien. Luy fuiuoit’toujours Darius , qui elloir à Échabatane capitale des Medes. Celle ville aniourd’huy’eft aux Parthcs, defquels les Roys y pallient leurs filiez. i v

ÈËËË s,nanwnnnwwwæwwwï æ

DISCOVRS QYATRIESMEÂ SOMMAIRE.l p A R I V s pour "auquel!" la . r i’ ’- gutrn , prétendoit pajfir en , la Baflriam , mais ayantfim A... Ü ’ qu’Alexandre le [flirtoit de flop prés , "fiat de donner «me trozfitfme ba- taille; Il. Mais [on traiIÎre Baffin ont” I confiné [a ruine , Nabazæanes complice de Erg?" , ont par] «me artificieufi barda. gus , [infirmier Darius de faire Baffin R0). HI. Darius affin]? le mut tun- , CV. en gli lempèfche’ : les Blé-ires drejfint leur conflui- ution , (7 Dan): dans des troubles (9* ù des dejèfpoirs incroyables , fi renfilé m

i go o L’Htfl. JAltxandre le Grand, [on fidele ArtdbÂfiH. 1V. Patro , chef du Grecs , du parti de Darius , la; defcomge [4 trahifian , Qu’efl pas creu. V. Darius defli- tui du Ciel , de tout confiil (9! de fa bonne fortune , dit le dernier adieu à fin ami Atta- 6afus , (et fiul dedans fin pavillon , attend le coup de [on dtflin. V1. Il pris (à: en. - chaîné par les "affins , qui lÏentratfiunt dans un mefchant harnois couum de peaux; Vil. Mais 00,41: qu’Alexandre les [bissoit derrop pris , ,67. Darius n’ayant pas voulu monter J. cheual pour s’enfuir auec eux , il; le maganent à coups de flécha , (a. le ’ luiflîvnntlà pour ne s’enfuir d’eux. VIIl. Les cheuaux qui menoient la charrette ou efloie Darius magnai , dans à l’armature , s’ar- raflent en on fonds prés d’une fontaine , où alu Caualier Mauritanie» ages»: par fortu- ne troue” pour boire , Darius fi: fait ma gnoiflre , a rend l’aine parlant à luy.

. A Quinte (surfe. L 1 Vp V. gai

19.431 Vs ABANDONNE’ du ciel (9s de [a fortune , meurt d’anse l façon lamentable par la traln’fon des ficus. propres.

E deliein de Darius citoit de l il palier aux Baffles , mais com- me il redoutoit la promptitu- t de de [on ennemi , il changea l - diauis a: de chemin ; car Ale- kandre n’elloit, us. plus eiloigné de luy que d’enui- ton gent lieuës , a: il n’y auoit point d’efpace qui ne luy femblall tmp petit coutre la legereté. . Il le refolur donc de combatte encore vn coup, u plnfiofi que de s’enfuir. Il elioit fniui de trente mille hommes de pied , entre lefquels y auoit l quatre mille Grecs , qui luy furent’fidelles iuf-I ques au bout : Quatre mille qu’archers que gens de fronde; auec trois mille trois cens chenaux Parthes que menoit Beilns Gouuernenr de la

Baâriane.Darius auec ces troupes t , le détourna vn peu Dm du chemin des armées ,* faifant deuant luy mar- Mangue ’cher fes bagages sa: puis tenant conleil z Si.dit- encore l’es il , la fortune m’auoit redoit auec des hommes "film. lafches , a: qui prifaifent dauantage quelque il forte de vie qu’une belle mort , ie garde- il rois le filence . a: n’irais pas icy confommant il

m

’30 z rififi. d’alexandre le Grand, si mon temps a: le voûte en des inutiles difcourst sa mais cognoiIÏant voûte vertu 5c vollrc loyau- a: ré , par des experiçnces plus certaines que ie ne a. voudrois : iedoy porter tous mes efforts à me ,, rendre plnlioll digne de tels amis , qu’à rechctô ,, cherfi vous elles encore ceux que ie vous ay ,, veus 8: cogncus par le palle. De tant de tuiliers ,, d’ames que i’ay tenuës fans mon Empire , ’8: ,, vous leuls m’anez fuiui, deux fois vaincu, deux ,, fois fuitif. Vollre confiance donc 8L volis-e ,, ny , font deformais que ie croy d’ellre encore ,, Roy. Les Îtraillres raguent aujourd’huy dans ,, mes villes , non pas qu’on les inge digues ,, de tant d’honneur , mais on vent par leurs n recompenfes follicitervos cœurs ; 8: vous au a nez mieux aimé fuiure ma fortune que celle du ,, vainqueur. Vous meritez que les Dieux s’en r ,, tenanchent pour moy , a: les Dieux s’en re- ,, uancheront : car la polierite’ ne fera point li h lourde , ny la renommée fi ingrate , qu’elles ,; n’aillent portant vos loüanges de vous dedans ,, le Ciel. ’ h ,, Et c’ell pourquoy fi mon cœur pouuoit con- ,l ceuoir vne fuite anlli bien qu’il l’abhorre , vô- ,, tre vertu feroit capable de me refondre d’aller u trouuer mon ennemi. le fuis las deformais d’é- ,, trc vn banni dans man pays , a; de fuir deuant ,,vn Roy ellranger dedans l’enceinte de mon u Empire , moy qui puis me relener de ma chen- ,, te pafl’e’e , par vue guerre nouuelle , ou mourir à dans le camp d’honneur. en combatant. Si n comme vn Mazæns 8: vu Mythrenes, le n’ayme u mieux ellre au gré du yainqueur, Roy par un:

x x i qui," me L r v. V. 363 ’prunt de quelque petite Prouince , a: attendre l’ ïqu’il le defpoüille de la colere , pour enrichir fa gloire de ma captiuite’. Et ja ne plaife aux Dieux qu’vn autre me li puillc donner l’honneur que ie poliede , ou ’l m’en depoflëder , on cm percher qu’au moins le " ne perde la vie auec le feeptre de cet Empire,où ü regue ce courage a; cette refolution , la liberté ” y cil. .Ainfi pas vn de vous ne fera forcé d’en- ’i durer le dédaignable Empire a: les lnperbes re- ” ’ ugards des Macedoniens , car tout le monde ’i peut iCy , ou bien venger la vie , ou finir fou

proprel le fuis aiTenrement malheur. vn fameux . exemple des p Jnegalitez de la fortune I, a: ay grande raifort i de nepas cfperer qu’elle me foi: plus fauorable il à l’auenir: Mais quand bien les Dieux mefmes i’ fermenta ennemis desI infles . querelles, Cc fi ne peu. i l lient-ils pas empefcher que les gens de bien ne ” meurent auec honneur. le vous conjureafin donc ’i parla gloire de vos ayeuls , qui ont auec tant ’i de loüangerenu tous les Royaumes de l’Orîent. li Ces hommes de quila Macedoine a toulioursü billé tributaire , qui ont paillé tant de rameaux.- tr 8g arboré tant de trophées dans la Grece, armez " vous de conta es dignes de vollre ancienne no. D bielle : pour oufirir la fortune de l’aduenir , a- n V mec cette mefme confiance aueclaquelle vousti nuez fouffertle palle: Car fouucnezwous queit îc vay eternifer mon nom , on bien par quelque tr fameufe viâoire , ou au moins par quelque " combat- Darius par cette haranguegencreux. , jointe au danger fl l

g o; rififi. d’alexandre le Grill, 1;; 43m1: qui les talonnoit, auoit faili d’horreur les cœur? defefpoir de toute l’allillance , qui n’auoit plus ny voix le refout à ny refolution ; n’y eut que Artabazus fou an- ;ËEIÏË cien amy , 8c qui iadis auoit elle boite du Roy aine. ’ Philippe , qui commença à dire : Sans faute nous fuinrons le Roy au combat , armez de bra- ” nes cœurs , a: parez de nos lus riches armes, ” a: nous obtiendrons la viëoirc , ou pour le l” moins nous braderons la mort. Chacun prit ce ”’ difcours en bonne part. ’ Il. NA a A n s AN a scomplicede Bains , qui auoit auec luy , par vne impieté non plus oille, NArbafa. refolu de prendre Darinswif , de l’enchaifner, neslhnyfai! pour le liurer a Alexandre , en cas qu’il les ta- vï’illïm taignill. a: faire auec luy leur paix par vu tel migra: gage: Ou bien s’ils le pouuoient (auner, pour ° le tuer , fc faire eux-mefmes ROys , de puis recommencer la guerre 3 le mit à dire pour commencer. à tracer le chemin à fa detellable . . efperancc’: le fçay,dit-il , tournant vers le Roy ” fa parole , que ce que le vay dire , fera d’abord ” de d’vn premier regard defagreable à vos oreil- ” les : Mais les ’bons Medecins gnerillant les . ” grands maux par des remedes violens ; a: les ” bons matelots , par la perte de plnlieurs biens. ” fauuent ce qui fr peut fauuer : Or donc le vous ” veux donner vn confeil ;non pas que vous faf- ” lez voûte dommage , mais bien pour vous ” piquer de la conferuation de voûte Ellat , cela ” par vne voye vn peu fafcheufe , mais falntairel ” Voici comment , ne vous ellonnez pas. ” Les Dieux en cette guerre font contre nous, "a: la fortune opiniallre ne le lall’e point de " i leur; à ’ -ante’C’urfe. iLîvl. V.’ je; , fouler les Perles. le croy , pour moy , qu’en" changeantd’hommeseelle changera la rigueur. «v Si vous vouliez, pour quelque temps, configner w volire Eliat entre les mains d’vn autre , qui ’Ë portait feulement le nom de Roy , infqu’à ce ” que voûte ennemy fut chaire hors d’Alie a a: ” aptes qu’il feroit viâorienx. , il vous remet- ” iroit la Couronne entre les mains; Or il y a” bien apparence que cela dcuroit arrincr en bref ” Car les Baffles , les Indiens , les Sages (ont en- « O core en voilre obeyllance,’& tontes ces Pro- ’i minces font encore fur leur pied droiuVous anez « encore en entier tant de peuples , tant d’armées. ” tant de caualerie a: tant d’infanterie , pour re- ” mettre fur pieds la guerre , que celle qui vous " selle à faire cil de plus grand poids deformais ” que toute Celle qui cil palliée. ’i I Et à quoy faire donc allons nous fans necef- ,. fite’ nous precipitans dans noi’tre ruine. La ” ivraye vertu confille à dedaigner la mort ; 8: ’i non pas à haïr la vie ; &font des hommes laf- ri (lies ceux qui par crainte des trauaux , dedai- ii gnentleur falut, lamais homme de bien n’a re- ii ni le hazard : car la mort. cilla fin de toutes ii , choies, 8c fuflit bien de n’ellre pas coiiard quand u on lava tronner. le conclus donc , que il s: nous voulons palier enlaBaétriane , qui cil la u . meilleure retraite que nous ayons , ie fuis d’a- a ois que nous fadions Bedus Sarrape du pays, et Roy, en faneur du temps, 8c que quand la paix se fera faire], vous repreniez vollre Couronne,n car vous elles fou inde Roy. De. m’v s qui ne voyoit pas encore toute la .115

3.06 ’ l’Hifl. d’Alexandre le Grand, . malice Cachcc fous vn li malheureux difcours) . s’emporta neantmoins , a: ce ne fut pas de mer. Darius neille : Et traillre cfclaue , dit. il , elloit-ce icy VCllKIon mai. tuer lelieufpue vous auiez choifi , pour efclorre vôa me, tre de ein parricide : a: tirant fou efpe’e , l’ai-I loit percer de par: en part , quand Beilus auec vue apparence trille , à tous fes Baârians fe vindreut ietter entre deux , bien relolns , s’il l vouloit palier outre , de le faifn- de fa perfonne. ’ Nabarfanes cependant le faune, 8: apres luy" Bellus , qui cômidc’rent àleurs troupes de fe fe- parer de l’armée. Eux s’allemblerent en con (cil. Arrabal’us Artabafus pour rappaifer Darius , commen- raduucit ça de parlcràlny felon le temps . luy dit, qu’il la mie? elloit en cllat où il falloit qu’il (up ortai’tl’i- à: Dam gnorancc des ficus 8l leur fortife,qu’il auoit A- lexandre fur les bras , qui citoit vu pefant far-- dean , quand tout le monde en auroit à porter ’ fa part. Et que feroit-ce li des ficus il falloit les ennemis , a: de ceux qui huoient [niai en fou dcfallrc. Il le billa perfuader , a: encorequ’il cul! ellérefolu que l’on dtllogeroit, Darius pourtant voyant les elprits troublez , campa où il elloit. Et luy-mefme touttranfporté , trille 8c defefpe- ré , fe renferma dedans fou pauillou. Cette contenance aux yeux des Gens , 8: d’vue armée qui n’elloit gonuernée l.de perfounc, caufa milles humeurs peccantes , chacun le donnant loy de . tenir ion confeil à paru, p Faim qui commandoit aux bandes Grec- ques a fit prendre les armes à les Grecs , se don- na ordre que l’on full prell quand il comman-V *

ânonnez. L1 v. V. 307 aéroit. Les Perles aifoicnt bandesà part 5 a ardus auec tous les Baâres edayoit à les "ail:- ner en la Bafiriane, leur difconrant de l’opulen- ce de fou pays, 8: du danger ou fe precipitoient ceux qui vouloient relier. Mais les Perfes tout d’vne voix firent refponfe , que ce feroit mefg chaument fait d’abandonner e Roy. Pendant ce trouble Artabafus fenl failbitles Charges de tous , à: s’en alloit de logis en logis, follicitant les Perfes l’vn aptes l’autre : les pre- chant , les prenant en gros a: en detail . tant qu’il tira parole d’eux qu’ils obéiroient 5 8c puis reuintà Darius, qu’il lit mâger à tonte force, de luy perfuada enfin de reprêdre 56 cœur de Roy. p t Bedus a: Nabaraanes de leur collé piquez du Les ma: dcfir d’ellre Roys , le refolnent à l’eXecntion de nfe’ nuls leur deal-in. Mais l’importance elloit de faire 92:3: l mourirlDarius , parmi ces nations , aufquelles Daim; ce nom de Roy citoit de fi eflrange majellé, ’ que les plus barbares font long fous la grandeur ’ de ce nom la ; non , que la veuerable bancelle de fa andeur fait , mefmc quand la fortune luyCe qui ellenoitclama-aire. fort le cœur aux trailh-es . é-. toit le pays qu’ils tenoient , pniifant d’hommes 6: d’armes,pays fi grand , qu’iln’en deuoir rien upas vue des Prouinces-de l’Empire des Perfes. Pa Baâriane falloit vu bon tiers de l’Alie , 8: la sensuelle du pays pouuoit efgalcr les armées que Darius auoit perduës , de forte qu’ils failoient fort peu de cas de luy , ny d’Alexandre. Car s’ils pouuoient rentrer dans leur pays , ils . le promettoient bien d’ellre allez puillans

a l v V ij .308 L’Hifl. d’Alèden le Grand; pourToutes choies le bien maintenir; balancées ,le refila: fut," v qu’on (e fàifiroit de Darius , parle moyen des Ba&rians,- qui efioient entierement àdeuotion; a: que l’on ennoyeroit vers Alexandre luy faire entendre que l’on luy gardoit vif : que fi l’on voyoit qu’il dédaignai ce bon office pour d’un marqué de trahifon , (ce que iuflement’ encrai- gnoit ) on tuëroit- Darius , a: fe refugieroit-on en la Baêtriane , où l’on fe maintiendroit auec les grandes forces du payS. « l Or de faire cette prifeà fieu defcouuert; le: Perfes efioien; trop puifïans , qui (au; faillir af. fifieroîent le Roy : puis l’on craignoit la loyauu’ té des Grecs. Les n’aimes donc trOuuerent que le moyen elloit . de faire femblant qu’ils f: repentoient de leur depart , a: d’ellayerà ob- tenir pardon du Roy. Pendant cela ils iettbienl des hommes parmi le’s Petfes , pour les fiibord net peu à peu : ils leurEaifoient comprener leur ruine euidenre , a que les Baâres leur tendoient les bras qu’en ceux-là gifoit leuer:- lut , ils citoient tres-puilïans a abondansien tant de biens,que leurs efprits ne les pourroient iamais comprendre. . ’ p Comme ils traitoient de ces affaires ,* Ami bafus entra dans leur conTeil: On ne Qaitfi ce. full de [on in-fiin& :00 par’commandement du Roy ; mais il porta parole que la colere deDae rius elloit celTe’e . 8c qu’il les tenoit pouramys comme deuant. Eux en plorant , le mirent à coutre. faire les eus de bien, 8c le purger. fuis prierem Ana ains a de Élie enççgdre 31!

n t 04m: Curfe. L I V. V. :3059. noyaient iuflice 81 leursppricres. La nuit Epalis, a: le iour vint g 8c Nabarzanesà la porte ulo- gis du Roy auec fes mâtinas , conuroit (on perfide (hircin fous l’apparence d’efire retour» fié au deuoir de fa chargez quand Darius (omit, qu’il luy; fie ligne qu’il marchait, & comme il auoit de confirme monta deflhs fou chariot. Nabarzanes 8c (es compagnons parricides .mettemle vemre en terre. &lplorans ce fem- ebloit de regret , adorèrent le Roy , 8c fe mirent .i( tant les hommes (ont doubles ) aux (applica- tions , tant qu’ils forcetent Darius l, qui d’vn naturelfimple a: doux , de plorer luy-men L me î (ans que. les larmes d’un tel homme ô: d’vn tel Roy , eufÏeMle pouuoit d’amolir la cruauté i de leurs courages. Si-bien que s’eâznr ramure, il ne, fougea plus à fuir d’autres mains que celles .d’Alexandse. s v ’ 1 Mus Pana chef des bandes Grecques, ayant 1V; i . fort bien fenti à quoy tendoit Befïus , comman- Les Grecs da fesGrecs de prendre les.armes,& luy le mifl de l’ami" A fuiurele chariot du Roy; pour prendre l’oc- film: eafion de luy parler, Et. BelTus caignaut cela, fiâmes. feul ne quittoit point fonchariot, pluiloü deA formais garde , que fuiuant de (on Roy. Patte marchanda bien long» temps *, 8c voyant ne déjà par ,plufieurs fois on luy auoitbrifé on propos , ayant l’aime diEeremmenr agitée dei: crainte ardu [ensiment de [on deuoir : Il fe tin: les yeux fichez fur le Roy qui de fortune (c marnant vers Bubaces le chaflré , luy demanda s’il vouloit parler àluy. Patte s’auança,qui luy ’dit [qu’il’ a: defiroit .iü parler mais feulà feula Il lux

"gui ’ rififi. d’alexândn le Grand; . dit donc en langue Grecque , parce que Darius l’entendoit. » 9m. chef. Roy de cinquante mille Grecs , nous refious de; cæcum 5 mais nous nous renfloues elle compte i defeouure ’ nous de voûte Fortune , 8c ce que nous citions à Darius ors de voûte profperiué , nous le femmes enco- la ml" °° re en voûte aduerfitéLe lieu-où vous yrez quel v qu’il fait , feranofire ays a: nos mifqns. 0r- » attachez à vous parles lens delafortune bonne u à: mauuaife, neus vous prions parente-inuit:- 3a cible loyauté, que deformais-vous preniez logis n en nolise quartier , 8c tramiez bon que nous a: [oyons gardes de voila-e corps : Nous qui auons n perdu la Grece,n’ef trous plus de Baétrianep a». vous feul elles nollre efperanee , de que le. 3s fufliez- vous de tous les autres. le n’en dira, a pas d’auantsge , il n’efi pas à prOpos , mais moy a. qui fuis vu ellranger ne demanderois pas la p sa charge de vous garder ,v fi vu autre lepouuoio

a a: Batiksfaire. n’entendait ’À x pas ’ la langue. Grecque; mais le remords de fa confcienceluy fitnaîllre ’ la defiance :8: s’ellant fait interpreter ce qu’a: lioit dit Patro; lors il ne douta plus. i A voir les yeux de’Darius il ne. s’eifraya poing, mais demanda au.Grec., pont-quoy il luy par- loit de la forte.Patro voyant qu’il n’auoit point de temps à perdre, dit franchement, que Bef- fus 8: Nabarfanes iconfpiroient contre luy, de attentoient à [on lifta: 8c à fa vie : Et il faut au- iourd:huy, dit-il que vous ou vos parricides Dariusi mouriez. n’y-1 Q; le musquent h ’ fi ’ bon leur femble , ceux

Quinte Curfi’. LIV. V. gui le vont imaginant que les chofes humaines (ont "Il? "fît"! gouuernées par la fortune : Pour moy ie croy "MF; t. alleurément qu’elles font ordonnées d’eternite, à: ’ u’elles arriuentpar vn enchaifnement de eau-ficus, es qui nous font incogneuës , 8: de long» temps deiline’es , a: que l’ordre a; la loy de tout ce qui? arriue ellimmuable. t ’ Dariusrefpondit au’Gréc,Qu’il auoit bien af- fez. de preuues de la fidelité des Grecs 8e de la (ienne , mais que d’abandonner les ficus , il ne s’y refondroit iamais: Il ello’it plus né à eilre trompé, qu’à condamner quelqu’vn,& quoy qui! luy deuil arriuer, il aymoit mieux petit auec es ficus , que de le rendre transfuitif , aufli bien eiloit- il temps qu’il mourufl,fi (es amis, efioient ennuyez de fa vie. Patro par la fidelité alloit escouifer fa memoire , mais vo ant que le Roy efioit à la defefpetade ,il f: retira vers (es trou4 pas , refolu neantmoins d’eflre 10yaliufques auOr Belius bout. fur cette occafion r ’ , futi tenté de tuer [on Roy fur le camp ; mais il penfa qu’Alexan- dre ne feroit pas [on bon amy fi l’on ne luy ren- doit vinant, a: pour ce il remit iniques à la nuit l’execution de (on furieux attentat. Et puis le Les trai- mità rendre graces tees-humblement au Roy, :5544)? Qui s’elloit , dit-il , figement paré de l’embuf- "naît": v che d’vn mefchant homme , "qui regardoit les anémia.- grandes richeiïes d’Alexandre , a; qui vouloit ce. v porter la telle de [on Roy ont prefent à fou ennemy : mais il. ne s’e onnoit pas tro qu’vn mercenaire fifi trafic de tout :1 c’e- teît. va hmm [suscitation , fans "13’400:

i w l X iiij ’31: 13H17]. «1’1beth le Grand, banni de tout pays , ennemide tous partis , un ; qui elloit pour ferourner par tout où il voyoit fou auanrage, puis continuant à le plaindre, a; 4 prendre les Dieux à te-fmoin. . v Darius de la telle luy faifoit ligne , qu’il luy acordoit tout ce qu’il diroit , 8L il ne doutoit pas pourtant ne l’anis du Grec ne full: venin... le ; mais il e aîtreduit à tel parti , qu”ilauoit pluiioll fait de (e lainer tromper Âne de lailTeI; croire à [es ennemis qu’il fe déliait d’eux. ll y. auoit trente mille aines , dont la fidelieéluy c’- toit fufpeâe , Patroôz tous Tes GreCs , cen’e’-. toient que quatre mille hommes , à s’il fr fait jette’ entre leurs bras , il fembloit qu’il eull con- damné la bonnefoy des liens , 8c cul! donné quelque couleur à leur delfein d’attenter au Darius performe. Il choifit doriques d’ellre tué à son! mm fait plufloil qu’auec iullice en apparence. Et pour-v mine de tant il dit à Reims qui Opiniafiroit de .fe per- î-cs 69"?- ger g (En recognoilToit Alexandre pour aufli a: iu-(le que magnanime,que ceux qui attendoient :3 recompenfe de luy pour eilre traiilres citoient a, trompez" car iamars homme .ne vangeroir fi ri- ! a: goureufement la perfidie queluy. K î ’ I r. fe fit nuiâ: &les Perles pofans les armes, En. s’en ancrent aux sinusaux bourgs voilins , les; Baélrians , comme ilsen auoient l’ordre , de. meurenten armes. Darius fit entrer chez luy. m le 6ng Ai’tabafus :, a; luy conta ce que Patro luy auoit fier adieu dit. Arabe-fus luy dit fort franchement qu’rà [on un), ne falloit plus marchander , &qu’il falloit aubains. palier au camp des, Grecs. Darius deilzine’ à (a se . 6;. son: Plus gavials. dans relises

Mute Cerfs. LI V. V. 31j nable confeil , le ietta fur le col d’Artabafus fa derniere efperance , ont ne le plus voir, l plora long temps auec uy . puis comman; da qu’on l’arrachafl d’entre Tes bras. Et afin quaudil fox-tiroit qu’on ne le ’viil plorant , il le conurit la telle a; le coucha tout de (on long sa ahan-i

enSes terre. gardes qui ldeuoient d°nnéd° proteger (a p per- Il" 9m” forme infqu’au dernier foufpir , croyans que les coniurez s’auançoient , 8c qu’ils n’efioient pas alliez Tous pour les combattre , s’alle. rem ioindre à eux. a Il yauoit dedans le pavil- lon du Roy vue eilrange félitude , cariln’a- noit autour de fa performe que peu d’Eunu- ques , a: qui nexfçauoient 01 aller. S’ellant donc retiré tout [cul , il (e mit à panier cho- ies a: autres. Puis aufli toit la folitude qu’il n auoit prife pour foulasluy-deuenant ennuyeu- , b le , ilfit appelles Bubaces l’Eunuque , &’luy 32":?" dit , Allez , & vous (aunez , C’eit eflre allez «(gamin fidelle , de l’anoît elle iniques au bontà voûte " Roy. le vay attendre icharefolution de mon cr kxdeflin, Ne vous ellonnez pas que ie ne mets cc moy-mefme fin à mes ioursvôz à mes mal- ce heurs , Car l’aime mieux perir par la mef- «à (lunetté d’autruy , que par mon propre cri- es

L’Eunuque à ce difcours remplit tontlelo- ” gis du Roy , 8c le quartier de pleurs 8c de la- . mentations ; AuŒ firent les autres qui entre- teneur bout 5 a: qui fe defefperoient voyans , leme. defafire du Roy. Les Perlesce eurent vu alertas 998945135 le vacarme: Maïa ils, P. l

gr; l’Hg’fl. 412412:54:14" le Grand, , n’ofoient courir aux armes , crainte des Bai &rians , qui efioient defia en citer :’Auflî 116 pouuoient-ils pas en demeurer homefiemene là, qu*on ne dit d’eux quîls auroient mâchem- àientabandonné leur Roy. Ce n’efioit qu’vne allume fans effet , a; vn trouble confus dans n cette armée, qui manoir plus de Chef. w: On vint dire à Belfus a: à Nabarfanes que Dariuss’efloir rué luy mefme. En: , de piquer i tout droit à (on la is . a: traînant leurs compliq ces , ils le trouuetçnt vinant encore, il: lezprinq drent 8c l’enchaînerent. Il n’y a. rien que Da- rius fur vn char efleué , s’en alloit honore" d’humeurs diuius , 84 deformais abandonné de tout le monde , & captif dedans les liens de fes conne" efilaues . le voila chargé fur un vieil harnois de vieille, couuert de peaux. Ils pillerent , conmme par "aux dg, drort de guerre , (es finances 8c [a marron , Un vue mer. auec ce butin fe mirent à s’enfuir. - chante Arrabafus auec ceux qui obeïflbieut encore; 5’13"35 8: les regimens Grecs s’en alloient la volte des Parthes, ne iugcans rien moins leur que la com- pagnie de gens parricides. Et les Perfes chah gez des efperances que leur donnoit Bcflbs . [a mirent à le fuiureà faute d’autre chef, &ileioio fuirent en trois iours. Là pour faire barman à eur Roy ,, ils l’entrauerent d’enrra’ues d’or , la fortuneluy panax-an: de nouuelles derifions,& crainte! qu’on ne recognut à quelque marque d’apparence , ils conurirent de vieilles peaux la charme qui le’trainoitJls la faifoiërehaflër par des gës incognus,afin qu’on ne le peut pas enfeip, 8mm un: qui le 312423.55 fQiLIeisas ès leine.

. Quinte Carfi. L I v. V. ai? ’Alexandre eut nouuelles que Darius auoit bilié le chemin de la Baâriane a 8c s’en alloit en la Medie,il in: mit aile fuiure viiiement :Aro- minant il: ville de Talus , autres nouuelles luy arriuerent qu’il s’enfuyoit grande erre droitle chemin des Baâres. Bagi henes Babylonien, luy donna vu auis plus clair de Darius . car il luy dit qu’il n’eRoit pas encore priionnicr , maiszu’il’çouroit fortune d’eflre bien roll pris

Surquoy Alexandre alTemblant Tes Capi- Îlfmd" taines’ à Ce ui , dir- il , nous relie de nofire af- il" 0* faireefileou p us important tu , mais c’efi. le plusl ai- r Té : Darius cit abandonné de tout le monde , a: a; prifonnier ou mort: Ce feul corps cil le but de .c nos viôtoires 8: le prix de nos armes. Chacun et luy dit,qu’on le fuiuroit,fans crainte,ny de pei- g ne,ny de haurd:de forte qu’à la desbandade ils mirent tous en chemin .- pluflofl comme mar- chands , que comme gensde guerre 5 a: firent quelque vingt-cinq ou trente lieuës, cheminans iour a: nuit en cet arroyzEt arriuerentau bourg où Befl’us auoit pris Darius, Ils y trouuerenc fan trucheman , car il ailoit malade. 8: n’auoit pas peu fuiure ; luy fit femblant qu’il elloic relié pour fe rendre au Roy - il luy compta de pointer-i oint ce qui s’eiloit airé. Là , 1 futquefiion de repofer . car tout le" monde elloit bien fatigué. Il renforça les fi: mille chenaux qu’il menoit . d’autres trois cens quippouuoient mettre pied à terre en l’occafion, . Surquoy arriuerent vers Alexandre Orfillus et Mytraeenes , qui’luy litent entendre tout

315 I’Hr’fl. d’JlexdiJre le Grand ," . mon: les ennemis citoient encoreà trente lieues de luy, mais ils l’alloient guider par vu chemin bien court. 0rfillus 8: Mytracenes elioient des gen s qui detellans l’impiete’ de Bellus , f: .ve-. noient rendre à luy. Le Roy bien rejoüi de les alunir , le mit fur le fait à les fuiure auec fa ca- ualerie , a: donna ordre que fa falange. vinfi a-. pres , aux plus grandes iournées qu’elle-pour- roit. Luy chemina toufiours [on cf uadrcz. en bataillon quarré: Il n’auoit fait que eize lieues, qu’il trouua Bromllus fils de Menus, iadis Sa. trape de Syrie , lequel f: venoit rendre Huy, qui luy dit , que Beiius n’eiloir qu’à douze ou treize lieües delà, a qu’il alloit fort en defor» dre,parce qu’il n’auoit pas nouuelles qu’il full fi proche d’eux , 8: qu’il vouloit prendre la rou- te de Hyrcanie : que Darius n’elloit pas m’ort. 8: que s’il fe vouloit baller , infailliblement il les lui-prendroit. il le mit au galop, tant qu’on trouua les voyes des ennemis mais on fut le Ëmps fans les voir,pour la grandeur de la pool.

Le Roy tint bride en ’main pourla lamer i’afleoir ,, 8c lors les ennemislôt luy fe pente-l Entreuoir.ere. Les Barbares » ellOient .bien les plus forts , (i Bains euft eu autantde courage pour bien combatte , qu’il en auoit eu pour commet- tre vu parricide. Ses hommes citoient plus forts a a; en plus grand nombre , 8: pouuoient aller tousfrais au combat , contre des hommes dey nui-morts de la fatigue a; du chemin : mais le nô d ’Alexandreôt le bruit fi aillant à la guerre les cllonna de telle faîteau" c [sa ŒÏËEQCQ .5138;

I qu’aucun L r v. v; - 317 I En s ;s v s a: (es complices , comman e- V11. renta Darius de monter à cheual. Il dit qu’il ne faiuroit iamais des parricides, queles Dieux Darius ne vengeois câblent proches , 8: qu’il ’rcclamoit "f" "35 leur iullice 8c Alexandre. Ces brutaux en fu- la? reur luy lancent plufieurs coups de iaueline, m blefl’arnt les theuaux de (on harnois,& luy tue» g rem Jeux officiers qui le ruinoient. Et puis ce flammé beau coup fait,pour faire perdre la cognoilÏan- t ce de leurs myes à Alexandre. rNabarlanes tira en Hircanie,’& BelTus en la Baâriane, auec char: eun peu de chenaux qui les accompagnoient. Le furplus de leurs trouppes alloient deili. tuez de Chef. errans à l’auanrure , où le fort les guidoit. Cinq cens chenaux firent mine de le vouloir defendre , mais Alexandre veid qu’ils le marchandoient,& qu’ils branloient : Il ennoya Nicanor auec quelque caualerie , fur le chemin de leur retraite, a: luy les vint charger. Tout cela futdéfait , 8c uis d’autres encore, dont trois mille de morts e ceux qui voulurent rendre combat; car l’on chaffoir le relie com- me troupeaux de belles , Alexandre ayant de: fendu de phis tuer performe. - Pas vu de ceux que l’on prenoit , n’eull (au dire des nouuel les de Darius , car performe n’a. t unit la cognoillance de [a voiture. Alexandre. alloit li grand erre, u’il n’y auoit pas trois mil- le chenaux ui le Eriuilient , & ceux qui ve- noient apregluy n’auoient pas des mains allez à prendre des prifdnniers. v I. A charrette de Darius menée par des che- l pans bielle: , qui le guidoienteux-mefmts , ag Km!

i318 rififi. 1’ Alexandre le Grand; pres auoit rodé vn quart de lieuë à humai? - re , s’attelle dans vn fonds ; dedans ce fonds y auoit par huard vue fomaine , qu’vn Ca- ualier de Matedoine , nommé Poliftratus . le- quel mouroit de foif , s’efio’it fait enfeigner: Polillratus eilant venu pourboire , entend la voix d’vn homme qui fe plaignoit , 8c renar- dant autour deluy , il ap errent des chenaux attelez àvn harnois , a: es chenaux eiloiem bleliez : Poliiiratus en peine de voir des che- z. "and uaux malfacrez a: puis abandonnez commeil Mm ’ confideroit cette charette,ilapperceutdedana seau-".5. vn homme aFaŒné , qui s’en alloit mourir, du- meMace- quel s’cfiant approche, il recognufi que c’efloit Darius; 8l luy parla Darius . voyant Polilira- tus , a; r: faifant entendre: remercia premiere- à m’ent les Dieux ; de ce qu’auant de mourir , au moins il efioit li heureux que fa derniere voix ne (croit point jettée en vain , puis qu’il auoit trouué un homme duquel res dernieres paroles ’ pouuoient ellreentendues : Et puis il demanda de l’eau, Polillrarus luy en bailla , or illa beur, 8c apres auoit ben luy dit. p n Celui-cy , mon ami , cil le dernier de mes n malheurs , que vous m’ayez fait ce plaifir , a: ,, ie ne le vous (gantois rendre , mais Alexandre ,, vous le rendra pour mOy , 8: les Dieux recom- ,, penfcront Alexandre de tant de bons cilices ,, Pu’il m’a rendus , fans l’auoir merité. 1l a ,, auné ma mcre,ma femme a: mes enfans , auec ,, vne bonté qui n’a point fa pareille : a: ay ,. me avili heureux de l’auoir eu pour ennemi; ., farinant la vit; aux miens , que i’ay elle mal;

Quinte Curfi. LI V. V. - "319 heureux en amis , ayant perdu la vie par la il meichanceté de mes parent: parricides ; vous tt l’en remercierez pour moy. Les Dieux , puis D qu’il faut que le meure , le veillent rendre heu- " reux poliefl’eur de cet Empire. La vengeance de D ma mort , ie luy remets comme (on interefi 8: " du commun des Rois ; le luy demande la fepul- " ture,& non pas de fuperbes funerailles. Vous’i , pour moy , luy toucherez dans la main. Et ten» Darius A dantàPolifiratus la main pour y toucher s il "me" ’ rendit l’ame en difant ces paroles. I ga’llialë: Alexandrearriua bien-roll apres , a: ayant tu; ’ ven le corps de Darius,ildétacha (on manteau, ’ 8e les larmes aux yeux le jetta dciïus luy,& l’en- veloppa. A quelque temps de la il le fitinhu- mer à la Royale , à: l’cnuoya porter au fepul, ohre de [es ancefires.

in de timides Lieu:

Cil” ’uWQWŒmM:W:ŒÉÔ A LA FIN DV CINQVIESM E Liure ch perduè’, laquelle contient la l mort déplorable de Daim ,- 0 la faine de 3ejfua , qui auoit trahi fin Roy, de qui Tlmargue en «iman racontent le [aniline d’rwze autre [6m que Qu’un Curfi.

Manque mflï le commencement du fia xiefmc Liure , auquel (fioient mp- portécs les taules (se les preparànfi A de la guerre qui fiat. aux: les Greg en; le: .914 acclamerai; .-- . - . .. A..- -.-......

x

L’HISTOIRE

. n L’HISTOIRE D’ALEXANDRE 1 ALE GRAND. «LIVRE S-IXIESME;

bannies ’DISCOVRS.’ SOMMAIRE.

x J 5’ ,11: le: E s Grec: impatiens de la du: i animation d’Alederc , au]; [itafl qu’ilrle moyen: embar- . qué dans l’eAjîe , fi: liguent contre luy : agir-Ray de Làcedcmone, je n’altère contre la)! , (æfè fait chcfde cet- ?! leur DE and: frémirai" 6.22:

’32: l’Hifl.d’.AIeàt8ndn le Grand , l. tanneur de Waœdoinc a]? «cultiverai tre les Trace: reuolteq , le: Grec: «si; latent les armes. III. d’ampleur fin; ce’ (le l’occafîon ,’tr4itc auec le: Tracer.- reuient en Grec: , Jeux fait plus par]; ’ fin! que la ligue Grecque , où «Je»: liron” la braille aux Grec: , le R0 agi: fiifimt des coups de mailleuse 1310195) efl tilt”, (a! fin arme? défaite. Wfiüdflze’hdb’r LaN’TIPATER in N GR E c a défait (à. "dompta les Grecs, à la maillant: mon du ne] Agir. I LEXANDRB fit faim? de belles En; nerailles à ceux qui eiioient morts ’ 5, à la pourfuitte de Darius , ô: à V ceux qui relioient , leur partagea. . A a I quinze mille talens en don. . La - plufpart des chenaux moururent , ceux quate- llerent ne valurent plus rien». L’argent qui fut gué en ce dernier exploit , qui montoit à la p Ëmme de cent ciu liante trois mille talens fut mis en depofi entredes mains de Parmenion. Sur ce temps mefmes arriuerent vers Ale-.- xandre les nouuelles d’Antiparer (on Lieutt:

même Curfi. LIV. VI.’ 323 hautin Macedoine l, par lefquelles il donnoit anis au Roy du fuccez de la guerre qu’ilauoit ’ faire en Grece contre le Ray Agis de Laeede- inane , de la uerre &de la mort d’Alexandre Roy d’Epirc on oncle en Italie : a: encore de la . mort de Zofyrion fieu Lieutenant, lequel auoit ’ plié tailléen pieces par les Scythes. Le Roy de toutes ces nouuelles ayant l’ame agitée de diEe. rentes pallions : Le contentement de la mort de deux Roysfes competiteurs a; emulareurs de fa gloire, fut plus paillant que la douleur de [on armée perduë a: (on Lieutenant mort. au: à’la mort d’Agis , suffi-roll qu’Ale-g xandre fut elloigué de Grecs 8c palle dans l’A- fie ’, les Grecs le voyans embarqué en celle grolle 8c importante guerre , le chafioüillerent viuement de l’efperauce de recouurer leur li- berté,puis tout ouuertçment le rebellerent con. tre luy , le rengeaus à l’humeur 8: à l’authorité des Lacedemoniens, qui feule de tous les Grecs auoient dedaigné la paix », qu’Alexandre , 8: iup arauant luy le Roy Philippe , auoit voulu traiter auec eux. Le chef de la reuolte elloit Agir Roy de Laj- Le R0, Cedemone . lequel ayant de la defaite de Da- A353; tins ramaiÎé huiâ mille Grecs , 8: quelques au- noire lei. ! treStrouppes mcd’ocres , ennoya par toute la GM’ "1 Grece les Ambawadeurs vers les villes 8c les më communautez, dur les folliciter à entrer en la a: . ligue contrel’v urpateur de la commune liber- ’ té. Les Atheuieus qu’Alexandre carrelÏoit 8c [flattoit plus que les autres Grecs. , ne s’ofereut pas declarer muettement: Mais le Pelopon:

I l X ij 3 24. l’Hifl. faluna" le Grand, nele a: prefque tout le relie des autres villes de la Grece; entrereut hardiment en la ligue , de entreprindreut cette guerre. Il lembl’oit qu’vne iulle necellit’é les con- vioit , li les lentimens de l’ancienne liberté as noient meure quelque lieu dans leurs cœurs, car Alexandre s’agrandilloi t, qu’il elloit dan ge- reux de lailler deuenir trop puilraut r qu’apres auoit entierement ruiné l’Empire des Perles, 8e ellant feigneur ablolu de tout le monde , il ne frultrali: les Grecs de l’efperance 8c des moyens de lamais recouurer leur liberté. Da- rius lubfilioir encore allez paillant pour les affilier contre luy , 8re Alexandre auoit af- lez d’atlautages lut Darius , pour n’abandon- ner pas les elperauces &la victoire , 8L auoit allez d’efperance dans l’Alie our ne pas lou- gerà la Grece en Cette nouuel c occalibu :Da- rius elloit déja trop vaincu , pour ne contrite Alexandre à ne le pas abandonner qu’il ne Peul! tout à fait exterminé. Bref,Darius n’e-lloit point encore fi bas , qu’il ne les peuli affilier uiHam-- meut d’argent 8c d’hummes , fur l’e perance d’elloiguer deluy Alexandre , ou pour le moins de lc’contraiudre à diuifer les forces , tan- dis que luy relpiroit vu peu , a: le roidiroit pour la guerre qu’il prep’aroit , 8e cette gran- w de bataille qu’il rojettoit; car ces mouuemensv anruerent auant a iournée d’Arbeilles. La fortune d’ailleurs olfroit aux Grecs l’oe- CafiOT-l , 511e Royaume de Macedoiue leur pre. " fen’tmt le collé delcouuert : Car Memnon , qu ÀlÊ’EElldfc, en partant . auoit laillé pour log.

N

. ïQubne Cadi. LI v. V41. .. and Lieutenant en la Trace, pi uêdel’efptrauce a: de l’occafion, &ernporté e la vanité com-, muue a tous les peuples uouueaux fubiuguez, . fitreuolter les Trucs , 8s auec me grolle armée le declara contre le Roy : c’efioit vu homme de grand cœur, qui auoit les forces en main, 8:; le paysà deuotion , 6c bref, que l’abfence du Roy de l’amour de la nouueaute’ , falloit relou- dre à entreprendre quelque choie degenereux; Autipate-r oy aut ce mouuement , fut contraint de taurner là les * deli’eins , a: allemblant ’toutes les forces de Macedoine , palTa en Trace. Q ’ ’ ’ ’ , ’ ’ DvaAnr-qu’ilelloitoceupéèn cês affaires, n. les Grecs croyans auoit trouue le point de l’oc- lé: Grecs calion , trauaillereut foigneufement ileur pre- l’mm’e’"t paratif, .8: firenttaut qu’ils mirent en vu camp l" arme” vingt-mille hommes de ied de deux mille che." uaux , tous eus d’ellite f, 8; vue tresbraue leu- nech. La , igue auec les forces , 8c le mit à la campagne, de laquelle elioitchefle Roy A gis. ’ Antipater furpris de la nouuelle de ce mon. ucmeut, 8s de la boutade des Grecs , fut con- traint de venir à l’accommodement auec les Traces , 8: de pacifier tellement quellemene auec Memnon , 8: puis tournant-la telle, putt: repaller detoute (a uiflance dans le Pelopone-r le , il.ramalla chemin , faifaut tous les l’ecourss des peuples Grecs qui talloient coufederez d’As lexandre ,8: auec cercufort, ne le vid pas fur pieds vue armée moindre que de quarante mil-

lene combatans.forte que recherchansdes deux. e partis - les: a: i5

. ’3 a 6 1’197. ÎÂÏeden le ,’ deuxarme’es à s’entreuoir , 8c s’elians en in . rencontrez,ils le dounerent la bataille. L’armée d’Antipater ellioit deux fois. aulli puillante 85 aulIi grolle que celle de-laligue , outre que pour les Macedouiens cébatoit la reputation,euecla grandeur de leur Roy 8c de leur fortune pre- fente. Mais ecqui groŒfloit le cœur aux Grecs, c’elloit le lulle fouuenir de leur ancienne liber- té , tant de belles victoires , les Macedouiens iadis fi bas 8L li petits a comparailon duuom Grec , 8e de la GreCe dont ilsvouloieut vfurper auiourd’huy l’Empire , de leigueuricr leurs an- ciens feigueurs. Ces pointes donc, perçoient l’ame des Grecs iniques au vif, qui voy ans ran- - gez en bataille deuant leurs yeux ces iuiufles vfurpateurs de leur tres»chere liberté , li roll ’ qu’ils le virent à-la portée du trait , comme r gens ranis du iulie trauf port de la prunelle 8: de efpit , s’en ancrent charger les Macedouiens, qui le ramenteuaus leur gloire , leur deuoir, &- - encore leur Roy.,les receurenttres-courageu, fument. 131. Ac l a pourra vaillance-tenoit n le lieu d’vue- armée. Et de fait, cela rendit la victoire bien douteule, car reuuerfant tout ce qui s’o peloit àfon courage, il contraignit les Mace onienS: à lafcher le pied deuant lu . Ces viâorieux, donc le retiroient, en iulie limite ,v quand les, Grecs qui les pourfuiuoient, s’emportans. par» trop de chaleur ,s s’allerenr embarquer. dans la. pleine , où-ilfefit vu grand meurtre de part &- d’autre i car le lieu le retrouuaut la fauorablt: à!!! Mêcîdf’ëî’ens e a haïkus s’assit. laïus le

A Quille carre. L 1 v. V1. 3’: 7 pied , ilî a: rallierait. fort bien , a: lçlCOmba: teuînt elgal. Le ROyA gis par chahutons fes Grecs le faifoit la paroifire , non feulement parla beauté de (au performe a la rieheŒe de (es armes , mais par fou grand courage , qui feul dans le defaflre que fortune luy preparoic , ne [cent efire vain- cu. De res . de lolng , toutle monde de com-r plot fait charger fur luy : Luy fe trouuoit par tout, paroit à tout , a: chargeoit tout le monde. En En, il eut vu coup de pique à trauers les deux milles , a; combatoit toujours pourtant, tant qu’alïebli du [mg qu’il etdoit , les iambes auec la force vindrent à uy manquer, Sec Efcuyers en bali: l’ayans jette dans fou bou- clier, le remportoient 5 car il ne pouuoit plus fouffrir l’agitation ny fa douleur z Et (es Lace- demoniens pour fa difgraceme quittoîen tppint leurs rangs ny le combat, au côttaire ayans fait l en forte de le faifir d’vn lieu vn peu auantageux, ils le ferrerènt en vu bataillon fort bien ioint, a: recueillirent de bonne graceles ennemis qui. V s’en venoient f0 dre fur eux : En forte qu’il fe- roit mal-ailé de emarquer dans les memoires de l’antiquité vn plus rude combat , ny vn plus beau fait d’armes. l 4 Les deux armées des deux lus nobles peuples pour la guerre qui fuirent a ors fous le ciel, é- toient enfemble aux mains difputans de.l’hon- neur ô: de la vaillance. Les. Lacedcmoniens animez du fouue ni: de leur ancienne gloire : les .Macedoniens picquez du fentiment de leur guindent paient: .5 «mg-là pour defendrg i I l l iiij ’ 28 ’ rififi. 11° alexandra le 60’013; eur liberté , 8c ceux Cy leur Empire: Mais [et Lacedemoniens fans leur Roy, les Macedo. ’ niens auec defaduanrage de lieu . Cefierencon. tre de tant d’accidens qui s’entrechoquoient, fit en vn iour naifire aux vos a: aux autres di- uerfes craintes 8c dinerfes efperances , la fortu-. ne efgallant comme par vu complot le fort des . armes entre les plusvaillans de tous’les hon]:

Cc grand combat landes lieux efirangle’z, 85 huque!mes. tant de gens . enfemble n’auoient pas lieu . d’exercer leur vaillance; Il y en auoit plus qui ’ efioient fpeâateurs , qu’il n’y auoit de comba- tans , a: ceux qui n» auoient pointde part aux coups , ne pouuans autre choie , animoient. de la voix les autres, Tant que les Grecs raccom- bans fousle faix du trauail , 8c ne pouuans plus. fouficnir le combat , ny leurs armes , toutes rillantes de fang 8c de fileur , Te refolurent à Êtetraitte: Mais les ennemis les prelTerent de fi pres , que force leur fut de tourner le tics a; fait. Les Macedoniens puffins encore dauan- rage , occupoient le cham p de bataille tout en- tier ou les GEL-es auoient combatu ,81 ay ans jà ratteint le Roy Agis qu’on emportoit , s’auan. çoient pour l’auoir. . " . h Agis voyant les liens en fuitte , a: les pre-J micrs des ennemis qui les chaffoient . fe fit te. mettre en terre pour elfayer les membres , s’il-s pourroient bien porter le mouuement de [on ! courage , mais [entant fes genoux. faillis , il f: I l foufiint delîus ,. puis vieliante ’genereufemene la: mon (en Mirage ès 29.39». à (9525-, , . . . . q

Quinte Curfi. LIV. V1. à: 9 urantle corps de (on bouclier , il f’e mit bran: lant vne pique en l’a main droiâe, à prouoquer les ennemis , 8e leur demandoit s’il y en auoit , quelqu’vn d’alïez braue- pour ozer aller def- * poüîlle’r [on corps. Mais il n’y-en eut point qui le voululi allercombattre à coups demain. On luy lançoit deloingînfinis coups , luy , ra- maflbirles traits qu’il relançoit contre les en- nemis , iufques à ce qu’ayans dans l’efiomacl ’ vu coup de pique , fentant les forces qui p s’en alloient’il appuya fa telle tant [oit peu L R furfon bouclier , 8; puisnfentant venir la mort, fe coucha fur [es armes , 8c rendit l’ame en gemma. oeil peiiat. il y mourut quelque’Cinq mille La- lament. A cedetn’oniens : des Macedoniens quelque-trois reniai; «a: en -reuanche tout le relie couuert de playes.Celle viâoire ne ruinae ’pas feulement lapuif- rance de Sparte , elle mit àbafac fans-efperan- ce de relTource tons les confederez , qui s’é- toîeht appuyez fur l’efperance de cette guerre. Antipater iugeoit fort bien que tel elloit ialoux de fa fortune , qui le felicitoit de (a viâoire, mais il valoit mieux le lainer tromper ,81 auoit terminé la guerre. Et encore qu’vn tel fuccez 8: vu fi bon tour de la fortune flatoit grande- ,meiit’fonefprit , fieu ce qu’il craignort la ia- loufic car pour vn Lieutenant cette action é- toit trop grande à l’imagination d’Alexandre, qui vouloit bien que les ennemis fuirent vain- cus, mais qu’Antipater full vainqueur, il l’auoit ’ fi infupportable u’il le diroit tout haut , s’ima-. aînée; que. un .Ëcfrgbeis à [9319152 a muscat

l

’336 I’Hifl. 1241:3:an le Grand, qu’on prendra celle d’autrui :- .& mefme il- s’emporta iniques à dire que gnian; on luy fai- foit le compte de cette guerre , il luy fembloic qu’on luy comptoit quelque bataille de chats a; de rats , au prix des gaudes choies qu’ilfai. .foit en Mie. Et pource Antipater i cognoilïoit bien [on tfprit , n’ofa pas trauai ler apres cette bataille p auec les Grecs comme vainqueur,mais allembla. le confeil de la Grece pour refondre ce qui fo- roit à faire. miam aux Lacedemoniens tout ce u’ils peurent obtenir , fut d’enrayer vers lexandrc des Orateurs pour obtenir pardon de leur reuolte. Le Roy pardonna à la villes non pas aux chefs de la rebellion. Les Megalo- polirains , dont la ville fut alliage: , furent condamnez à donner aux Achéens 8: Etoliens fix vingts talens. Voila uelle fut l’ilÏuë de cette - guerre ,qui s’cfioit fityi e embrafée, a: qui-fur

acheuée , comme il a cité dit , auant qu’Ale- il

xandre eufl: vaincu Darius dedansles change l d’Arbeilles, i i «nîm-

119ml : un a: "T p:

. ŒnIeCarfi; L 1 V. V 13 [3.31.

JDISCOVRS SECOND. SOMMAIRE. .LEIX ANDRÉ. fifre: a." ’ x uoir mis "on ordre digne d”un cœur de Roy ,1 pour . . ’ V lefilut des To13: prifiu- mien. I I. Entre dans le pays de: Tar- zbei, wifi: genre gram en» s’en retour: un en leur P4]! , la] par «me harangue gènerèufi, le: mime à manger 14 mon de Dariwfin ciment) , a» cbaflier Bcf. fia [bu meurtrier. III. Naèarfim: com- pagnon de 3ejfw en la mon de ’Darius, e rend à alexandra , cr obtient fin pardon. IV. alexandra rend 1’ Hy- amie , où [curable drtabafm fadai fale- Ie firuiteur de Dariw , fi ruiez): aufiî rendre avec fi; enflam. V. Pr «a ærrrtffleëzëiaflrdm r .- -s..4.f-’.A

f il rififi. daignât: le Grand, mammnnnmaaamania-Maurraé-m V WAÔNÀNÏIMITEZ D24 L a. madre au": les Perfis (vaincu: , en à 71013:7!!! meurtriers dofon ChltMJ-,. - ., P ne s tant"de lbcceaJon ci: le * prit defpoüillé de foins r 8c dom: 4» la guerre efioit plus l’element, ï. N V que le repos 8c le leiour , donna Îï’Ï’ r. e place aux delices , v8: fe lailTa vaincre aux vices des Perles ayant efléinuinci; La (mufle ble à leurs armes. Les fellins , les yurongne- i rend Ale- ries , les nuits pailées en table , les congre- xandrcîn- garions de putains : bref , toutes les debau- Mm"! ches enormes des Barbares , luy changerentle cœur , a: oEencerent tellement les yeux des liens , qu’il tint Mes propres amis fouuent lieu d’ennemis.Car ayant relafché luy mefme " les. liens par quuelsles ficus iè tenoient attachez à la tem« ’ erance 8c aux loir, plufieurs s’emporterent quues à confpirer contre la vie , lés feditions. les murmures’commencerent à efclater-auec bien plus de liberté , de luy- tombantvdans les frayeurs imaginaires . fe lailfa emporter aux foupçons 8c aux coleres odieufes. Apres les iournc’es a: les nuits panées à la table a: au jeu, il falloit faire entrer lesprifonnieres toutes assis . t3. les. faire; çësassrlsssèërbàre marque»

1 Quinte Curfe. L I (V1. 3 les Comediens Grecs n’elioient’plus bons. I Vu iour comme on faifoit entrer les priion- nieres , il en apperceut vue plus piquée que les autres de regret , vu œil plein de dedain , 8c qui fe faifoit à la voir mener à. force, elle eiloit bel- le 8rd: fort bonne grace l, 8c portant la; veuë - baillée cotitre terre en vu vifage plein de beauq té. , ellerefmoi noir bien ’de n’ellre pas de lieu, 1 pour feruir de ëeâacle auec des ba eleufis en , vu banquet d’yurongnes. Le Roy luy demanda qui elle elloit ;A Elle dit qu’elle elloit petite fille ’ d’Ochus , qui auoit elle Roy des Perles, depuis n "à"! vu peu fille de fou fils. Elle auoit cité femme mm": d’Hyilafpes , pareneproche de Darius , grand res priions ;Satrape & chef de [es armées. nîersauec r il relioit encore au cœur d’Alexandre quel- "le ",13: quepetitetrace de fes ancierxlles mœurs : C’eli gnanà’l’m! pourquoy reipeâant le nom d’Ochus , 8: plai- 8m e’ gnant la fortune de la fille d’vn Ray , il la fit , mettre en liberté , commanda qu’on luy rendifl: tous les biens, 8: fit rechercher fou mari pour la luy rendre. Cela fut caufe que dés le lendemain I il commanda Hefellion qu’il fifi afiembler tous les prifonniers , s’informall de leurs races ,- 8c difiinguail’ceux ui eiloient de grand lignage d’auec le relie. lien fut trouuë dix , Oxiartes frere de Darius en eiloit vn , aulli recOmmanq dable par la beauté de (a mame , que-parla ’grandcur de (on extraélion. Oxidates aufli Prince Perfan que Darius auoit-condamné a. mourir-.11 citoit à la chaifne r mais Alexandrele’ mit en liberté, a: le fit Satrape de la Medie. Et quant au Erere de Darius, aptes l’auoir remis en

33 4; L’HÏIÏ. J Alexandre le Grand ,’ tous fer biens a: Tes honneurs palfez , il le fit tua? trer en la compagnie qu’on. nommoit les amis

Il. Sur ce temps il entra dans le pays des Par; n "a l" thesdu , gens alorsRoy. en petite reputation,v ’ 8c le peu- PIKËhCSI ple depuis le’plus renommé de l’Afie. Ils é- toient Scythes qui s’efloient emparez de ce bon 8L fertile pays,& tenoient des terres en Europe a: titis l’Afie. Ceux qui habitent fur la mer de Bosfore (ont d’Afie’ , 8c d’Europe ceux qui le long du Borillhenes 8: du Tana’is demeurent fur la frontiere de Traceà la main droite. Le Tanaïs palle entre l’Eumpe a: l’Afie , a: ell: cer- tain que ceux ui fonderait la nation des Par-’ thes attirent c l’Europe. Leur principale vila le alors elioit Atomfilos ; fondée des Grecs , ou le R0y fit leiour. ’ Les foldats nielloient oififs-en ce fejour; Ses troup- eurentle loifir de s’imaginer qu’Alexandre é. lm le "b toit refolu de retourner en Macedoine , a: qu’il licitent. en auoit allezfaià. Et qui fortifia le bruit fu- rentles Grecs quel’on licentioit : Alexandre leur faifoit don de fix cens efcus pourchacun, a: ils s’en retournoient en Grece. Tout le mon- de s’imagina que le partement elloit general: de forte que de logis en logis chacun plo oie bagage auec vue mineur fi grande , qu’il em- bloit h u’ilsfulTent tous.tranfportez quand la nonne le en vintau Roy. . ’ . Il faifoit l’on projet de trauerfer dedans l’In-" die ,’ a; vifiter tout l’Orient , de forte que la. frayeur ne fut pas petiie: 8c dont il manda tous . a) les chefs , 8c picta deuant eux , 8; leur fit cettq

" Mure Cerfs. L l V. IcV’ 33; plainte , -qu’0n luy coupoit chemin En milieu se de fa gloire , 8: qu’onle contraignoit: e repor. sa ter en (on pays la mine d’vn homme vaincu si plulloll que d’vn vain ueur : 8c cependant ce st qui mettoit , ditdl, la orneà fes delfeins , ce sa . n’elloit par la cofiardife des liens , c’elioit laia- a loufie des Dieux qui auoient lancé dans les ames et de l’es genereux hommes vne fi violente pafIion se de reuoir leur pays , eux qui n’auolent plus se - qu’vn bref temps à attendre , a: ils s’en pou- sa noient retourner auec bien plus de gloire qu’ils a n’en auoient déja d’aquife. A si. Tousluy firent refponfe qu’ils eiloient relis à le feruir , 8: fuiure fa fortune , mefme (Be fai- fOient fort de faire obeïr les foldats. Seule- ’ ment le prioient qu’il prill la peine de dire vu z mot aux gens de uerre,vne parole de fa bouche adouciroit l’affaire à les fold’ats , qu’il n’auoit i am ais veus rendre au rrauail toutes es fois que fou grand cœur auoit ferai de guide dans les dangers , 8: qu’ils fe rentoient animez ar la grandeur de (on courage:Luy,dit qu’il le croit. Apres donc queles Capitaines eurent aucune- ment preparé les efprits: Le Roy ayant fait af- femblertoute l’armée , tint ces pro os. 1 1., le ne m’eIlonne pas , dit-"il . fol ats , quand haï; il: vous voyez 1 les grandes choies que nous auons generfufc. execute’es , que vous [oyez repus de gloire , 8c ment, a; I que vous cherchiez defdrmais le repos : car de. les «on; puis l’Helef pont ou nous auons fait quitter aux ” Barbares l’Ionie a: l’Æolide , nous auons con- " guis la Carie,Lydie,Frigide, Paflagonîe 8: Pâ- Î’ lie , Pifidie , Cilicie . Syrie , Fenice , Arme: 7’.

335 l’H-ifl. d’ 410x301" le Grand , ,, nie,Perfie. Meclie, a: Parthie : C’ell à dire.i’ay sa dom té lus de Prouinces , que les autres n’ont sa ris e villes , (le ne compte point les Tribale a, liens, lllyriens , la Bœoce, la Trace , Sparte , 8c a, l’Achaie de le Peloponnefe. x) Et fi ie croyois sa que de tant de terres . 8c (i foudaiuement vain. a; cu’e’s la jouill’ance nous deuil eilre alfeure’e. fans ,s doute , mes foldats , ce feroit malgré vous que n ie .m’emporterois pour retOurner vers mes ,, Dieux Domelliques , vers ma mere 8c mes ,, fleurs, 6c vers mes citÏJyens,’pour ioüir du plai- ,, fir de nos victoires auec eux , 8c moiffonner’ en ,. plein repos le fruit de nos conqueiles , qui nous ,, attend auec laioye de nos enfans ; de nos fem- ’ ,, mes . de nos parens , la paix , la [cureté , 6c la ,, gaifible jouilfance de tant de biens que nous fit ,, nous acquis par la vertu. ,, Mais quand ie voy que cet Empire ne fait ènâ ,, core que milite , 8c s’il faut dire ingenuëment. ,,s que nous ne le tenôs encor qu’a tiltre de precai- ,, re , 8: que tant d’ellrangers ne peuuent encore s, Porter qu’à re ret le ioug de noftre obeilTanCe.’ ,, Il me femble, Ëoldats,que nous auons befoin de ,, temps à leur donner , tandis que leurs ames le ,, poliront 8c s’apriuoiferont peu à peu de la fi douceur de nos couliumes comme les fruits qui ,, ne fçauroient meurir qu’auec le temps , 8c n n’ayan aucun fentiment , ne fe veulent pas a- ,, douar que dans les termes de leurs 101x. Car fi croyez-vous que tant de peuples puilfent eltre n appriuoifez aulli roll: que vaincus , 8c changer à ,, nos mœurs , à nollre langue 81 à noflre religion, u leurs lgix ellablicsa . w en leurs.. -,. cœurs . -,, par ngirc!vu filon g a

i Quinte Carfi. LIV.VI.’ 331 Empire. Ce qu’ils ne bougent; c’ell: par vos ar- ” mes, ce n’efi pas leur humeur, ils vous craignent ” , quand ilsvoushvoyent , quand vous n’y ferez .” plus ce font vos ennemis , ce font belles farou. ” ches que vous tenez en cage , il faut du ttmp’s ”

pour, Et encore les ie parle appriuoifer. comme li nous tenions I’i "I t’ont ce que tenoit Darius. Nabarfanes ocCupe " i encore l’Hyrcanie. Le meurtrier Befi’us tient la ” Ballriane , a: de plus nous menace. Les SÇg- ” dians , Daces , Madagetes, Sages a: Indes, [ont ” enc0re en entier, qui nous pourfuiuront fi nous ’Î ’ leur fournons le dos. Nous famines eilrangers, ” eux font de mefme nation, qui aimerontgmieux " obéira vn de leur pa’is,’eneorequ’il (oit plus fe- ” ucre,que non pas à vn ellranger : il nous faut ” donc refondre ou de con-querir tout, ou de quit- ” ter tout ce que nOus auons defia con uis. Et ” comme lesbons Medecins , il faut vuider toute " l’humeur peccante , ou craindre vne rencheu- ” te. ’ Il ne faut qu’vne ellincelle pour rallumer ”

vulamaisil bien ne faut mefprifergrand l’on ennemy feu. ,v il vle et fi renforce par les dedains. Darius mefme n’é- G toit pas heritier : mais le credit de l’Eunuque si Bagoas l’a elleué dedansle trofne de Cyrus , fi a; il a ellé reconu , arce qu’ilielloit du pays. ü Penfez donc que Berlin peut aifemenr fe fai- se te Roy dans vn- Royaume abandormé à A8! ri nous aurions grand tort , foldats , fi "nous a- n nions exterminé Darius , pour donner fon Em- si pire à [on efclaue,le premier des méchans qui ais pis [ou Prince à la chaîne au lieu dél’afiiller en fi ng l 338 I’HIfl. d’ Alexandre le Grand; 3’ lon defallre . 8; nous les vainqueurs luy auriez)! sa pardonné ; Et bref , qui a alfalllné fou Roy a! pour nous rauir la gloire de luy auoit fauuéla . à! Vie. a: Et vous endurerez qu’vn tel homme fait a: Roy a Et moy i’ay halle de le voir au gibet. . sa payantrla peine aux peuples a: aux Roys de fa sa foy qu’il a violée. Quel defpit vous auriez qu’on ,9 vous vinll annoncer que Beffus rauageall l’Helo sa lcfpont , 8c rauilt les loyers de voûte gloire.- » Ah l combien villement vous reprendriez les a9 armes : Etne vautnil pas mieux l’elloufer ville- » ment, tandis qu’il eft encore tout ellourdidu sa Coup. a, Il n’y a que quatre iourne’es iufques à luy, 8c a, nous auons tant allé de montagnes , trauerfé a» de riuieres, 8: culé tant de neiges fous nos a, pieds. Nous n’auont plus d’Hellefpont plein . a, d’orages de Cilicie affleure , à force de’rochcrs, n plus de dellroits , de precipiccs , de fondrieres sa qui nous acullent : Il n’y aiufquà luy qu’vn ,. chemin bien aifé, 8: la viâoirequi nous ouure sa les bras : C’efl: à dire, il ne relie à elloufer que, u quelque cin ou lix vagabons parricides. Si ,. vous les’Ehailiez , vous agrandirez voûte gloi- ,, re , 8: rendrez fameufe vollre memoireà la po- ,, (irrité. Auoir vengé le fang de Darius voflre ,,.ennemy , a: n’employer vos armes qu’en des ,, querelles de iullice. Combien penfez vous ,, que plus volontiers les Perfes vous obeïront, ,, quandils verront que voûte haine n’el’c pas ,, peureux , mais pourla’mefchanceté de Beffus. FM"? Clins harangue d’Alexandre ranima (ou.

ÏQuim: Caire. L r v. V I. . armée d’vne nouuelle ardeur. Et luy pour em- P" l dm ployiez ce nouueau feu ui tenailloit caleurs agi gara courages , s’efiant acheminé, a: trauerfant la à: en Il: Parthienne, vine en trois iours en FHyrcanie, ramais où ayant lauré CratetusIauec les troupes , fix i- eens chenaux des troupes d’Amynthas , 8e autant d’Archers pour defendre la Patthienne contre les faillies des Barbares. Et ayant baillé - f es bagages aueclquelque legete efcorte , à Eri- giyus,pour les menerkpar la campagne: luy s’a- uança fuiuy de fa falange a: de toute fa cauale- s-ie, quelques dix lieuës , a: campa dans me Vallée qui mon l’entrée du pays d’Hyrcanie, pays gras , 6c bien fort couuert d’arbres , d’où i w fore la Vriuiere efiraxxge de Zioberie ,laquelle . ayant continué (on cours Par quelque efpace de chemin , en fin f: cachant dedans cette de tou- te fa largeur , elle fait bien l’efpace de vingt lieuës coulant entre deux terres, 8c puis reflète. q à le faine? oifire. Pour bien fçauoir la veri- té de cette me. Alexandre fie ietter deux Taureaux dans la riniere, defquels les corps fa tetteuuerent à la fouie , parmi fe recognutle matité duroute que l’on en faifoita . Alexandre fejourna quatre iours en ce lien là. Bali luy furent remifes leslettres de Na- barfaues compagnon de Belfus en l’afl’afiîuat de Darius. Il remonfiroit au Roy comme iam ais il . n’auoie commis aucun aâe de Perfidie enuers Darius,tant s’en faut luy auoit confeillé,ce qu’il *i auoit c’reu uecefliairevpour fou bien , 8l qu’au 9 contraire Darius l’auoit voulu tuer poutres il çomyenfe de fa loyauté, Il «:110th yray quefif, l l l g . 1’ 304; I’Hifl. d’aliment!" le Grand , ’,. Darius contre l’ordre qui durant trois cens au! ,, auoit maintenus les fideles Perles dans ce: houe. ,, neur, d’eflre les ardus de leur Roy a auoit vouc ,, lu contre touteiufiice prendre des Grecs pour ,, Gardes de fou corps. thu’en Ce danger dezfa ,, vieil auoit pris confeil de la neceflité. Darius ,, mefme iufiifioit fou proeedé. Car quand il a: fi IOÎI tué Bagoai ,il n’auoit point pris d’autre en, ,, eufe muets fou peuple , linon qu’il auoit arien-v ,, té contre fa vie. Luy ,n’auoit pas pis fait ,il ad. n noir preuenu celuy qui le vouloit tuer. Les.mi- » u ferables mortels n’ont rien de fi cher que la vie: . ,, Celle excufable paŒon l’auoit reduit à joüez a (levron relie, 8: la Nullité, de non pas [on édit ,, huoit porté", 8e l’auoit fait parer au coupde [a ,, calamité partiCuliere au milieuades mal-heurt fi publics. Que s’il luy commandoit , il le viena’ ,, droit trouuer , a: ne craindroit point qu’un ce! Roy ne la; gardafl la foy prout. e. Vn Dieu n’euft as voulu tromper les Die . Mais que s’il ne e ingeoit digne’de [a par e, il oit quantité d’exils. Les gens de bien trôuument’

leurAlexandre pais ne fit en point tous de (li-ficelé lieux. de lu en- i i noyer la parole à la façon dont les Per es la i donnent , qu’il vinfl! a: qu’il feroit en tout: feureté. Et luy t0ufiours s’achemina (on gros en: bataillon quarré , [es coureurs en campagne qui defcouuroieut fort foigneufement. La Caualerie legere marchoit en nuant garde : La . falange fuiuoic aptes , puis fou infanterie , a: les bagages à la queuë. Car il cheminoit en bon i ordre-parmi ce peoçlesbelliqueux , 6c dans Vit,

” «in: wae. L I v. Vil: " r ’ aysmâayfé , 8: d’vn .mauuais: abord. litai iufqu’à lamer Calpie a, ce n’en: qu’vne vallée perpetuelle , a: vn pais flanqué de deux mon. gagnes continuelles qui fe vont allongeant en forme de craillant , 6L comme deux grands bras vont embralïans tout le pays. Il efi auoifiné par le Septentrion des Cercetes ,MoŒniens a: Ca. . lybes, vers le Soleilleuant il. a les Leucofyriens auec les champs des Amazones , La mer Cafpic plus douce que les autres eaux nourrit d’autres poilions, 8e de grandeur toute autre que ne font pas les autresmers : Aucuns la nomment la me: Hyrcanique, autres la mer Ca! ie , 8e croyent que les eau! du mardi: M-areotide tombent dag dans qui la rendent plus douce. ; Du collé du Septentrion le pays en: fouler; ge ,-»où la mer va bordant (es longues colles. Elle y cil: fort impetueufe , a; (e desborde bien actant dans les campagnes quand elle cil en coq [en , a: puiefe retirant auec la maline impetuoo lité qu’elle efi venuë , on efi tout çflonné qu’elle- remeten terre ce qui tantoft efloit vu Ocean.’ Dont aucuns ont bien auoüé que cette mer 63 toit la mer Caf pie, mais u’elle defcend de l’In- dieen l’Hyrcanie , quie vn terroir qui s’en va tombant , comme nous auons dit en vu «lon

De la donc le Roy s’auança quel cinq continuel.quarte de lieuës par des chemins aunages, - i . ’ couuert fur le collé tout le long du chemin d’va I ne forefi. Il n’auançoie pas grand chemin de- dans ces lieux tous rompus des toi-rem a: des mines : maismfinne uniment point d’eung l ’ [Y iij l i

D ’34; I’Hifl. dubitatif: le Grand; mis , il fe (auna 8c vint au bout de (a carderie? Ce pays abonde en beaucoup de biens , mais il nourrit entr’autres cholesdes pommes de grog feur excelliue , 8L des raifins infiniment. L’arbre qu’ils ont le plus commun porte les fuèillts comme vu chefne , toutes pleines de miel au’ ’ peinât du iour,mais il le faut cueillir auant que e Soleibfe leue , car quand il a donné delfus , il cil tout (ce incontinent, il , Il efloit bien deux lieuës au delà des defiroits,’ uand Phratafernes luy vint aurencontre , 8: il rendit a luy auec la plufpart de ceux qui s’e’q; toient retirez apres la mort de Darius , qui fu- rent. les tres bien venus, Puis arriuaalav’illc d’Aruas , où Craterus 8c Erigonius lç vindrene trouuer ,’ 8: luy prefenterent Phradates Satrapc des Tapuriens , i u’il’receut aufli de bon nantirn de ferait d’exem pie à plufieurs de vouloir un. rimenter l’humanité du Roy. Il fit Sarrape d’Hyrcanie Menapis, lequel ayant efié banni dés le regne d’Occns s’elloit refugié entre les bras du Roy Philippe. Etdes Tapuriens en reng dit le gouuernement C4.à Phradates. E n fin Alexandre auoit trauerfé de bout en autre l’Hyrcanie. Quand Artabafus dont nous i auons parlé, le toufiours loyal amy de Darius, le vint trouuer auec les enfans dudit Darius, 86 tout lplein de fes Princes , auec vu Re iment de Grecs. a Le Roy voulut qu’ait-tain us luy I touchall en la main. Il auoit autres fois logé chez En pere le Roy Philippe , lors qu’ilcfioie banni fous le regne d’Occhus. Mais Alexandre (ailoit plus d’elle: de ce qu’il auoit elle fidçllg

l ’ Quinte Curfe. Liv. V1. 3 g à. (on Roy iuf es a la fin que du droiâ d’hoil, Pitalité , qui ïabligeoit en [on endroit. Et ùdonc il le receut à bras ouuerts. Artabalus luy Roy , [oyez heureumpou iamais , mon ame p infiniment contente ne reçoit qu’vn defplaifir dit.auiourd’huy , c’eii que. ma vieillefiel ne me per- mettra pas de ioüir long-temps de voflre bonté. Il auoit uatre vingts quinze ans, de menoit au ce Roy neu garçons qu’il auoit engendrez en vue et mefme femme , qu’il fit baller les mains du Roy i priant aux Dieux qu’ils peufient viure tant qu’ils feroient vtilcs à le feruir, L’ordinaire du a Ray citoit d’aller toufiours à pied par pays , il fit amener des chenaux pour luy 8c pour Arra- bafus ; car il ne vouloit pas que ce bon vieillard fait honteux d’elire à chenal , tandis que luy

feroitQuand le Roy à futlogé, pied. il commanda . qu’on fifi venir les Grecs : Eux firent ref ponce que , l’on apportait fauf-conduit pour les Lacede- moniens , ou qu’ils verroient ce qu’ils auroient à faire.C’efloient Ambaiiadeurs venus de Spar-- te vers Darius , qui après fadefaite s’eiioient tan gez auec les autres Grecs qu’il auoit ales ga- ges. Le Roy ne voulut rien promettre , a: corn- rnanda qu’ils fe vinifiant remettre à [a difcretiô. Ils furent longs à fe refondre , pourtant apres plufieurs côfeils ils obeïrent.Democrates Athe- nien , toufiours contraire aux Macedoniens, croyant de ne pouuoit trouuer pardon, r; pailla l’efpée dis le corps. Les autres le vindrent trou- ucr,qui citoient enniron 1500. hommes, dont il t sa un (

344. I’Hifl. d’Akxandre le Grand, remplit (es :tcgimens , à: mit les Lacederne’à niens en garde. - Ni L a s Mardes tuoient voifins d’Hyrcanie, - peuple (aunage , a: qui vinoit de rapines , il n’y eutqu’eux qui n’enuoyereut point d’AmbalÎa-g rieurs, a; ne firent aucun [amblant de vouloir ny traiter , ny obeir. Le Roy indigné qu’vn fi cire. tifpeuple le vouluflempefchet ’d’efire inuinci- ,. ble,fit laiiier (es bagages,& me nuit s’étant mis - en chemin , trouua fis ennemis. au point du iour. Dés qu’ils le virent ils le broiiillerent eux- mefmes , 8c ne rendirent aucun combat, fi bien que fans tirer l’cfpée , Alexandre 1g; debufquu de leurs montagnes , â prit quantité de leurs bour s qu’ils auoient abandonnez. Ils auoient forti é leurs campâgnes , il: les auoient de lon- e main plantées e bayes: qu’ils auoient tous Jours rqplongez branche en branche , de forte ue c’e oient tous pieges par les campagnes, outil n’y auoit point de caualerie qui fe peut demefler, a: eux (e cachans dans les forts , ti- roient fans celle. a; incommodoient fou armée clirangement. Alexandre fit en chaleur , il demclla les v0yes . de les alla cherchant de fort en fort , dt auec vue longue patience les dénicha de leurs k tanieres. Mais comme quel e trouppe de lès. , gens dans ces pays perdusJeiiitefgarée du gros de l’armée, les Marnes la deflirent, rirent tout Prîfonnier 5 8c Busefal le bon cheua du Roy. Il en fur fiellomaqué , qu’il ennoya par tout des truchemens faire entendre aux Barbares , qu’il in ruminerois tous s’ils ne rsusnpisetfsn-

aréna! rit:and". eurent peut L a:i levVlf any ,ramtnereùt * fifi , auec d’autres paieras. Et ce ne fut pas tout. ca: voulant Te rendre abfolu dans le pays, ilmîq gens en befongnc qu’es leurs bois pour les brû. le! , a; comme ils virent qu’on abatoît par tout, Il les grands monceaux qu’on tairoit de leurs forts degrqdcz , ils fe fubmîrcnt : Alexandre prit des ofla es , a: dama le ays à Phradatch d: manoir: à a maman le vîci ’Artâb’azusmpm u luy auoit doublé les eflats qu: il fouloit tirer du RoyDIrius. ’ ’ ’ ’ u - u Cin iours aptes il rèuî’nt à fa garnîfon , puis ’allaïvi ne: la capîtale des Max-desduoù Nanar.- fines le vînt trouucr fous fauf conduit , qui luy uamena forces beaux fichus. Entt’àutres le beau Bagoas Ennuque ; qui luy fit donner [on . pardon. Darius autrefois l’auoît aîmï , 8L Ale, madre mm en denim bienotofiuamourcux. &àfifiü&fifi&fiüfiü busons TROISIESME., SOMMAIRE. A ’E x ’r R E M E "rumina u d’Alexandn comme la Reine de: A «Intrigue; à le Venir c(loir (9’ ü L u. coucher avec la; , pour au auoit (lm enfant. Il. Ces flattait: de la fortune - fuît»: "au?! rem»: dît» cfir’it , il s’en:

5-43 Ï’HîflJ’Alexath le Gram], ’ l Mie tellement , que route fin; «me? en L fandalife’e. HI. Pour couper chemin aux mur. 9mm il entreprend le wagage un!" Bef- fis. , a (mafia mifiralzlemrnr 0 genereufi-l [lutant tout enfeptble tous [a mon; a. aux defim armée. t v æmom’œomwnænoæo 1 ZALÇXANDRE calvan Baffin. 1 R prés de I’Hyrcanie fur les ’ eaux deThermodoonsdedansles champsvde Themifeîre ,« habi- w’ ,l A toient les Amazones,quî auoient . ’ pour leur Reine Thalefiris , la- quelle feigneurioit toutes les terresdepuis’ lé mont Cancale , iufques à la rîuiere de Phfi fis. L’enuic qu’elle eut de cognoiflre Alexan; dre , la fit forcir de (on pays , vers lequel approchant , elle ennoya deuant luy faire en- tendre (on urinée &Ion defir. On luy manda qu’elle feroit la bien-venuë. [aillant donc (a trouppe derriere, elle vint auec trois cens fem- mes . a: fi colt qu’elle vid le Roy , elle mit pied iterre : portant deux lances enla mainq Les Amazones n’ont pas le corps entieremem connert , elles portent l’habit en efchar e , le bras droit libre , a: ont le-tetin droit tuilé; afin qu’il ne les incommode à coucher la lan- ce à rancit , a; angor de [fare , le trtin gauche

Quinte Curfë. LIV. V1. ’ illes le gardent pour nourrir leurs enfans. ’ La Reine confidera long-temps le Roy , 8: . iugeoithuefa renommée elloit beaucoup plus grande que l’apparence de [a performe ne tell "une: moignoit : Car les Barbares font honneur à la a, (une, V maiefié corporelle , «cyans qu’il n’ell que les mare, beaux hommes pour faire les grandes aérions, * les mal nez n’en [ont pas capables : Mais corné me l’on l’enquîll ce qu’elle demandoit au Roy, ell’e dit franchement, qu’elle ,n’elloît venuë que ’pourtirerrace de luy , a: quand il auroit faire grolle , fi elle auoit vn fils elle luy renuoyeroit,

fiAlexandre me fille lu demanda elle fila elle garderoit, vouloit aller :4 Pre. a à lagnerre auec luy : elle luy refplondit, qu’elle il; n’auoit laifléperfonne en fan Royaume our e xgarder. Et trouuant Aleiandre non pas à, chaud comme elle à [on defir pour contenter la paf- . fion, elle luy demanda s’il la renuoyeroit mef- contente : donc elle le porta à donner treize iours àfes dafirs , 8: puis s’en retourna en Ion Royaume. Et le Roy voir les Parthes. La , il commença de donner libre carriere Il à res delices , a: changeant en lalciuetezôt en ’ orgueil la continence 8c la modellie les plus I beaux ornemens d’vne grande fortune-fil s’ima- ’ gina que les mœurs de (on pais , 8c la largement ’ tempere’e difcipline des Macedoniens, efioient choies trop balles pour f a grandeur. Il le (nia à affeâer la majellueufe hautelle de la Cour de à Perle , ialoufe de la puîlTance des Dieux , com- mença de fouflrir qu’on fe pion eall: on terre ppm l’adorer;& voulut par ces o ces efclaues,

34s emmaigrir. le Grand, ergaler à ceux qu’il auoit vaincus les amis vaîùi qucurs de la terre. I Alexandre Il prit le diademede ourpre rayé de blanc, s’oublie à f: débau- tel que le portoit Darius , a; la robe Fer-fane.- du. Et publiant de bouche qu’il le velloitd’es def- poüiues de Perle , c’ell par effet que luy vainc queurs’emprifonnoit (8; ne le confideroit pas) ans l’accoufirement des vaincus , quand veriv tablement auec leurs habits , il renefloit leur: mœurs, B! l’infolence de fou efprit imitoit l’or-p gueil de leur pompe. Lors qu’il elcrinoit en Eu- ro e il le feruoit de (on cachet; quand en Afin 1l il: [ornoit du fcean de Darius , tefmoignanr bien par là , u’vn cœur ne pouuoit pas porter la fortune de eux. Il lit «au à la Perfane-tous fes amis Princes a: Caualiers , ce qu’ils fai- foieut auec vn dedain de tant plus grand, qu’ils ne luy ozoient contredire. Il meubla [a maifon ainfi que Darius , de trois cens foisante a: cinq Farces , meubles d’vne brigade d’Eunuques, eruans à l’exerciçe de les enormes implîdicitez. Son armée Poilus deles lafciuetez , les Vieux foldats du en mur- Roy Philippe defdaignoient tout publiquement En"! les faneurs naturelles. Et tourie monde d’vne voix , alloit difant en [on armée , qu’on auoit plus perdu qu’aequis par les viâoires , ils p?- toient eux mefmes vaincus par les façô-s dola:- re des elirangers. C’efloit le fruit de leur leiour en Perle. Qu’ils auroient honte dore voir, lors qu’ils retourneroient en leurs mirons dans les habits de lents Efclaues. Et que leur En! vaincu ’, non pas vainqueur elloit d’vn Empey feue de Maadoine deucnu Satrapedc Darius,

z

Quinte Curfi. L 1v. V Ù sur? Luy (entant bien que tous les Grands , a Pour ces. fou armée le tenoient offencez ,1 leur flair-oit 5°; 1:1" forCe ratifications r agner eurse tirs , ° ’ :4 mais lge bien-faiâ olipzâieâx , qui vent 15mn 3:21:28 nos cœurs èfclaues. Et craignant en dira; quel- Puma 1. que renfleqement. Il ingea bien qu’ilifalloit de guerre; la guerre pour occuper Ion-monde a; leurs efprits. . E r il auoit la matiere en lès mains.ICar 11L Bellus relioit porté Roy. Il auoit pris le Dia- I deme., Grille faifoit nommer Artaxetxes, ô: ti- roit à [on alliance les Scithes a; tousles peu- ples du Tamis. C’efloit Nabarzanes qui en donnoit l’aduis qqulexandre auoit depuis la reddition fait Gouuerneur des pays qu’il tenoit auparanant. Alexandre dans les dell’eins voyant lon ar- Faitbrnler ’ ruée fi chargéede-biens , 8: fi pelante de bagage rifla les a: de butins qu’elle en elioit incommode à me- ’f’fns d: ner. Pour la rendre plus portatiue choilifime flâna; rafe ci agne, où il fit amener tous les meubles promu, a: les agages dedans des chai-lors , puis com- manda que tout le monde en fifi autant des s ficus. Quand il vid’ en la plaine tous les bava- ges de equipages de (on armée, il mit le eu premierement aux liens ,-& puis apres à tout le relie , a: voulut là que tout le monde bru-Hall les pr0pres meubles , pour lefquels canguefier ils auoient citrine tant de feux. Et cependant performe n’ozoit plorer la perte de tant de eaux biens qu’ils fluoient achetez ane’c leur propre fang, parce que le Roy mefme brufloit les lien!1 ë: puis auec gelegere excnfe’il adou-

l

350 L’Hifl. d’alexândn le Grand, cit vn peu la playe , 8: leur fit croire qu’ils e55 toient plus heureux d’auoir perdu leurs meus bles que leurs vieilles vertus. Alors il le mit en chemina la volte des Ba- âres , où il [cent que Bellus s’en venoit droit à luy fniuy d’vne bonne armée. Nicanor fils de Parmenion citoit mort tout fondainement , a: parce que c’efioit vn homme aimé de luy 8: de toute l’armée , il propofa d’affifier à les fune- railles , mais faute de munitions contraint de deloger. Il lailÏa bien deux à trois mille Cana- liers auec fou frere Philotas pour luy rendre ce deuoir. ’ ’ Et palloit à Bellus ; Mais comme il cfioît en chemin , il eut autres nouuelles de Saribarza- nes , que luy auoit fait Satrape des Arians, qu’il auoit quitté [ou party. Le Roy prit auec luy fa caualerie legere a: fa gendarmerie , s’achemine vers (on palis , a: tout en vue nuit entra dedan s. Saribarzanes fut furpris , 8: tout ce qu’il peut faire , fut de mettre enfemble deux mille che- par]! , auec lelquels il s’en alla-tronuer Bell

Treize mille hommes qui ’rellerent de les trouppes, le faifirent d’vne roche laquelle par-p toitus. bien deux lieuës ’de plaine fur lon felle; elle ’efioir coupée droit à plomb par vu collé , de l’autre vers le Soleil leu ut,prefentant vne en. te douce bien plantée d’irbres; a: pleine diabol- les eaux. Le fille elloit piqué d’vn grand herba-i ge , où ils logeront" tous ceux des leurs qui n’e’: toient pas gens de combat, les autres du collé le plus defenfable , fe barricaderont encore auec;

J I Quinte Curfe. L I V. V1. hi force troncs d’arbres , force grolles pieces de

Le Roy pour allieger ces gens là ,lailTa Gras terris;rocher. Luy s’en alla fuiuant Saribarfanes A furv les voyes , 8c fçachant qu’il elloit en corq loing , il renint à les montagnars , qu’il aliiegea par les rochers , a; afin qu’il ne leur reliait des retrai- tes a des refuites , fit effaner par tout les bois.- Et puis voyant qu’il rencontroit’toufiours ro- chers aptes rochers,contre lefquels ne pouuant . mordre , il y confomrnoit vn grand temps,luy qui citoit d’vn naturel qni s’alloit toujours roi- dilTant contre Ce qui luy refilioit , v0yant qu’il jel’toit impoflible d’auancer , et dangereux de reculer. Apres plufieurs differentes nfe’es 8: cent difcours communs; à ceux à qui ’irrefolu- v tion fait condamner les premiers confeils pour en efpoufer de nouuçaux’, fortune luy profana Ce que laraifon ny (on difcours ne luy eull fceu ’ fournir. Le temps par vu bazard , s’eliant mis aux grands vents,il s’auifa de mettre le feu dans les bois, 8: enfuma par tout ces panures monta- gn ars dedans leurs grottes. Les foldats auoient déja fait de tres-grands tas des bois qu’ils de- combroient , tant pour fe frayer le chemin que pour le monter confiants en amont 1 pour ve- nir à l’allaut luy en fit encore tant entaller, qu’il efgalla le felle des rochers ,6: puis fai ans mettre le feu. par tout ,- le vent foüetrant dans le nez des Barbares , les confomma dedans le feu d’vne façon miferable. Ceux qui pen- ferent cuiter fe fupplice par les endroits où le feu falloit voy: , tronnerent l’ennemy, 8c ne

331. L’Hifl. J’aimerai!" le Grand, pouuans cuiter l’vn ou l’antre, quelquesnvns le precipiterent par les rochers , a: y perirent d’u- ne autre mort : peu tomberent entre les mains des ennemis , encore alloient ils tous fdëntl

Ily 1afin; rosis. Ï Craterns deuant fa grande roche auoit mis «com,» à bout les alliegea; purs voyant qu 11 nerellort pu au texe plus que l’allaut a. donner, pour faire au Roy ideque cyliçu, l’honneur qu’illnye deuoir,ilIo l’attendit. e Le .Roy ,. . fifi Il; ",1)’ venu , faifant amurer les batteries ; les alliegra Æ; :12: vaincus de la feule veuë de les machines , le cfprù’ mirent les mains jointes à demandermiferrcor- quelque de de dallas leurs remparts , 8c prierent leRoy peineque qu’il gardait fa colere pour Saribarfaues , à l’al’CPïilC. que luy foui auoit cité l’autheur de leur rebel- lion. LeRoy leur pardonna librement , a: fit lus , car il leua [on fiege , 8e leurrendit à tous

&anIl dell adobiens. la, 8c vu .renfort - luy arrina de nouuelles arides, Zoilus amena cinq cens che- mina de Greco. Amipater ennoyoit d’illyrie trois mille boulines de pied : Philippe menoit V quelques aco. chenaux,puis vindrent de Lydie deux mille hommes de pied , cinq cens eflran- N 3ers , a: trois cens chenaux de mefme nation. Allcc cette recreuë d’ar’mé’e il entra dedans le pins guerrier des Dracques , dont le milite arbarfanes, cét impie à fou Roy, compagnon de Belfus el’toit Satrape , il s’eflonna voyant le Roy , 81 craignant vu fuplice , tel qu’il le mens toit : il fe refugia dedans l’lndie. Le Roy fit vu logement, de neuf iours en ces

D l S C0 VRê quartiers2 v vau-immfesm v. VI- "si;

. DISCOVRSszw-W-WW ŒArRiESME. "SOMMAIRE. ’

.4 ’ ,11 N E confirmation fifiz’t un; il! tre le me d’alexandre, (sa de. V l V], connateanannns complice il: f n afin amant , cet amant [mon defiouurir à Philotas, afin d’en alentir le Roj. Il. Philotas n’en gant pas atterri , e]! menue. d’AleaMttdn diauoir trempé dansle confiants- tian , (94 pourtant Alexandre la; en fait f4 plainte à an-mefine a; quis’vnfexcnfi: , (ce croit «noir 402g contenté fin tu; l’efprit du Roy. I Il. Toutefois Alexandre praigri par 0mm, ialonx de Philotas .: on confinai [lm [atoca cri- minel. Le Roy pour le tromper’le traire le [air en feflin , a la nuit? le fait prendre me tous les complices. 1V. De fine 914’41an V l refila: la mande Philotas ,1. Alexandre la); mefine plaide [à caufe contre la; deuant l’ar- me? , (9* par des moyens artificieux freiuge ’ fi mon. V. Philotas je defendpnr une exCle lenie harangue. Vl. En in inge’filon la 1:an ’ Z

35 4. L’H ÆJchÂndre le Grand , fion du Roy , il :fl gcfin’ un: de: crantez. (à: gus defis inhumains ennemis. V I I. Pais la, .0ch complices [in cxecureæà mon.

CQNSPIRATION c.o N r M e Alexàudrfe , (a. pincez. Je u Pbilom.

1. V; Avr! mal intellîrg, Je couuoît L’on com contre luy l, qu’aucune puîfTancc [pire con- A effrangera n’auoit (au vaincre, tre Alc- xandxe. e non pas mefme efiohher.’ l1 y a- .- l uoît’ aupres de lui m Dymnus, homme d’aile: mediocre confideration : Dym- nus efloîç ardemment amoureux. d’vn certain Nicomachus qu’il gayoit ne ferait qu’à lui. Vn iourltlrant Nicomachus à quartier,dans vn temple , Dymuus lui dit , qu’il lui vouloit faî- L te pand’vn fecïet’cl’îmiaortance : mais par les gages les plus èhers de leurs amours , il le con- juroit de ne defcoaùrir à perfonne ce qu’il luy ypuloiç declarer. ;Nicomachus lui fait fer- ment parles Dieux là prefens , de n’eniamaîs lparler. .Dymnus’lu’y dît , que dans trois iours e Roy deuoit efireï tué, a: qu’ills’efloît loin: au demain de ces hommes genereux quile deuoient CXCCUÊCË. Nicomachus cyan: ce difcours cxecxablc, O

Quint; tiffe. I. I v. V I. 333 ï ait hardiment , qu’il auoit bien donné (a paro- le, mais qu’il n’entendoitnullemem s’obliger V au (cent d’une telle méchanceté. Dymnus ef- Dymfi perdu d’amour a: de crainte, pria la main de (maman: Nicomuchus , a; la ballant a: pleurant , s’aban- amoureux.) l donne à le conjurer , premierement dÏellre de la partie , 8: puiâ de la celer. Et de Cela l’en prelloit , l’en prioit parleurs cheres amours , 8: "par ce Forum gage qu’il luy en venoit de dans net , quand il s’elloit fié dofon fallu en fa fide» lité , fans l’auoiriamais efprouuée. " Nicomachusl perfeuere à luy deteller cette permute melchante aétion x 8L Dymnus à le menacer Parfaire à qu’il le tuëra , a: que les conjurez commence- fouinant: tout cette fuperbe tragedie par ne: de fa mort; tantoll l’appellanr coliart, efïeminé, a: traître en fou amant ,.& tantoll; luy promettant des merueil les, luy promettant vn Royaume : Il tournoit fan efprit fut tous les feus , iufqu’à ce - que voyant qu’il abhorroit roulions cette un - ration. Il tira fou efpée 8c fe voulant tuer , vou- lant tuer Nicomaehus : ’ il fit en fin par fes prio- res que Nicomachusluy promit de fe taire , a: de plus qu’il feroit de la partie. e Veritablement le courage de ce ieune homme meritoit vn cœur plein d’honneur , car il elloit bien refolu de duelle: ce parricide . mais fait gnan: d’ellre vaincu de l’amourpde Dymnus , il commence à luy dire qu’il, feroit tout ce qu’il voudroit. Si bien , qu’il fe fit efclaircîr de tout le procede’ , a: qui citoient les conjurez. .Dyms nus luy fit mille remerciemens , a: le loüa de [a groumer fi genereux que de vouloir eflre com: z ij r 3 5 5 L’Hifl. «11410:3an le Grand , pagnon de Demetrius Ca pitaine-des gardes, dê’ eculaus, de N icanor, d’Afœbetus, de Locale, de Diofemus, d’Archepolis , a; d’Amythas. Et fur cette feble affurance , tant l’amour , et fa perfidiehle rendoient incenfe’ , il donna congé à N icomachus. Nicomachus hors des mains de Dymnus,s’en courut droit trouuer Ion frere que l’on nom- moit Ceballinus , auquel il fittout le recit de ce qu’il venoit d’apprendre : ils fe refolurent qu’il en falloit tout promptement donner l’anis au Roy , 8: que Nicomachus n’irait point chez le Roy,que les coniurez le voyant,n’entralTent en foupçon. Cehallinus s’en va droit au logis du Roy,& fe tint à la porte ( car (on credit n’allait pas plus auant ) attendant qu’il fortin quelque feignent du cabinet du Roy qui le luy prefen-r fait. Quand Philotas fouit; il elioit relié chez le Roy ,on ne [gantoit dire pourquoy , car tou-

te Ceballinusla Cour portant citoit vn village retirée. bien fort i trouév blé.luy dit en paroles confufes ce que fou fret: luy auoit dit, a: luy enchargea fort de l’aller di- re au Roy. Philotas le loüa , a: rentra chez le Roy , oùil parla long temps anecluy de choies 8: autres , aine luy dit iamais’yn mot de ce que Ceballinus lu y venoit de dire. Ceballinus le foirs’en renient au logis du Roy , pour prendre Philotas à la forcis , lequel luy dit qu’il n’auoit fceu parler au Roy. Le lendemain des le matin Ceballinusvs’en renient chez le Roy , a: prend Philon en entrant , auquel il ramentut ce qlfil, qui. lu y auoit dit le iour d’auparauant 5 mais Philo:

Quinte Curfi. L I V. V I. 357 tas luy fit refponfe qu’il y penfoit, a: qu’il en auoit foin, a; ce pendant n’en dit encore mot. ’ Ceballinus commença à fe defier de Phi- un iotas , il s’en alla trouuer vn jeune gentil-hom- Aêcîïdrï’i me nommé Métro , milite de la garderdbe du à: la «il. Roy , auquel il raconta toute cette mefchante (Pimion. entreprife. Metro mit Ceballinus dahsla gar- derobe , 8: s’en all’a parler au Roy. Le Roy tout fur le champ ennoye aptes Dymnus pour le prendre ; luy entra où eiloit Ceballinus, s’efcria de ioye ; Pourle moins ie vous tiens, a: vous ay faune des mains des meichans. IAle- xandre luy fait conter l’affaire, 8: depuis quand il le (çauoit. Ceballinus luy dit , que verita- blement il auoit trois iours. Alexandre en foupçon de glanoit tant celé, le veut ennoyer en prifon. Ceballinus s’efcrie qu’au mefme in- fiant qu’ill’auoit [cou ’, il citoit venu trouuer Philotas,luy mefme l’auoüeroît. Le Roy infiilé, demande s’il auoit cilié trouuer Philotas , 8: s’il l’auoit preiié de l’aduertir : Ceballinus amure 8c protelle qu’il l’a fait. Le Roy leuant les mains au Ciel 8l lorant, commença à [e plain- . dre , que (on ia i5 fi cher ami luy rendoit vue fi ingrate recompenfe, Mais fur ce temps Dym- nus qu’on enuoyoit querir , fe doutant bien l , pourquoy’, fe donna de (on efpe’e qu’il portoit au Collé , dedans le ventre. Les archers emper- cherent qu’il ne s’acheuail de tuer , 8: l’apporg terent deuant le Roy. Le Ray leregardantluy dit : Et quel fi grand peché Dymnus , ay-ie fait coutre vous , que sous auez iugé Philotas plus digneque moy:

’ .. "l l 358: rififi. labarum!" le Grand; a: d’eflre Roy des Macadoniens .? La parole sa a: toit déja faillie à Dymnus,qui fit vu grand fouf- I Pl: , 8c deflournant les yeux de demis Alexan. . dre 5 rendit l’efprit. Il in": Le Roy fit venir Philotas ; St luy dit , ée- ballinus a matité la mort , s’il m’a celédeu: a iours vue confpiration qui s’efl: pre rée cana ” tre moy. Mais il en rejette la faute ut Philo- ” tas , a: dit qu’en mefme temps qu’ilen a cula ” connoill’ance il vous en a donné l’aduis. Tant- ” plus vous cites man amy , plus voûte faute en: grandeëc voûte dxflimulatton : Et reconfelfo ” que cet erreur elloit plus digne de Ceballinus 3’” que de Philotas.- o . ”- Philotas [amie montrer ellonné, dit veritaé ” blement Ceballinus m’ai! venu faire quelque ” difcours de la part d’vn rufiien ;- mais ien’ay I ” pas creu deuoirefcouter , 8; moins encas-t’ap- ” payer les rapports d’vn fi chetif autheur : car " t’aurais creu de me’ faire macquer de moy , fi . ” i’auois fait ellat 8; (n’allais rendu rapporteur l ” du difi’erentd’entre vn milieu a: vu bardache. ” Or Dymnus s’efi tué luy mefme , ic voy bien ” dei-armais que ie. deuois parler .- Mais c em- l” bralfanple, Roy ) le vous [up lie, ditil.voua ” [ennemi plufloil de ma vie pa ée , que (161’er I: MM a reur de mon filençe,car le, ne n’ay- fait nul mal... le noir , On ne (çait fi le Ravie creut , ou s’il elloufq innocent. fa la colere : mais il donna la main à PhllOtaS, a: dit qu’il iugeoit bien qu’il auoit plufloû mefpriféfl UÇ’VOllllJ celer cette nouuelle. Ce- endant il rentrer fanConfeil- , a: non pas humas z à. fit: un: russienne Jeans! un

Quint: Curfi. L! V. Via 3.5 porta l’affaire au Confeil ,comme il laluy’a- uoit comptée, Craterus y eiloit l’vn des fauoris d’Alexandre, a: ennemi de Philotas par les loi: de la ialoufie. Or [canoit il bien qu’Alexandre auoit en quelque forte à charge Philotas , com- me trOp paillant a: trop vertueux , a: qu’il le mefcroyoit déja d’olive non pas mefchant,mais

Craterus vid cette occafion , qu’il nel’au- n l rebelle.rait pas peut eilre vne autrefois a pareillep , pour 0mm; accabler fan corriual. Donc auançant (a haine mon de fous vn marque de picté, il dit au Roy, Plull Philotas; aux Dieux que d’abord , vous euvllîeZpris auec aigrît le nous vollre refolution fur cette affaire. Et nous R0)" vous aurions couraillé, , li vous auiez voulu limngu° . pardonnerà Philotas , que vous ne luy enfliez pp pas fait cognoillre toute l’obligation qu’il vous pp I a z Car vous luy auez fait fentir qu’il meritoit pp la mort , 8L il fentira toufiours dauantage le fl danger ou vous" l’auez mis , quela grace que n vous luy auez faite : Et cependant il peut tou- fl jours arrêter à vollre vie,& vous ne pourrez pas « confiants donnerla vie à Philotas.Penfez-vous n qu’vn pardon paille changer vn cœur qui con- k: coït bien des parricides? Il (çait , il fent, qu’en g luy toute voflre milèricorde , cil: confomme’e, pp 6: qu’il n’y a plus rien à efperer’. pp le veux pourtant qu’ilen demeure la , vain- « cu de voûte bouté , où de [on propre repentir. p le fuis feur que Parmenion [du pore , chefd’v- , ne telle armee , li puifiant’dans vos trouppes, a; de qui la grandeur n’en doit guere à la vô- ’c tee , aura toqfigurs regret de vousellre obligé ’5 ’ a au

l :360 - rififi. d’AÏexafidn le Grand, sa de la vie de fan fils. Il cil certains bien-fait: . u ui nous (ont odieux ,- 8: ronfleurs on aboute n de con l’effet que l’ona mcrité la mort ; 82 peut- - a! eilre il croira auoit receu de vous vu afront,& u non pas la vie. Or ronfleurs fçay-ie bien qu’il u vous faut difpnter de vollre vie auec la leur: sa 8c nous auons tantsd’ennemis qui nous atten- ’s, dent. Mettez-vous à couuert contre les enne- n mis domefiiques, , ie n’ay pas peut des ellran-

"se . Perfonne ne douta que Philotas n’auoit peu méfia:. .rudement sa celer cette3ers. confpiration , qu’il V n’en P ’ full: chef ou partifan. Il ne falloit point efire 3? amy , le moindre de l’armée , s’il eull ellé hom- i” me de bien , ct bien fenfé , deuoir ellre couru. ” pour auertir le Roy. Comme auoit fait Cebal- ” linus,mefme Nicomachus, bien qu’il coll enga- ” géra foy entre les mains des Dieux. Et le fils ” de Parmenion, chef de toute la Caualerie , 8c- ” l’vn des principaux fanatisv, auoit fait croire P qu’il n’auoit fceu parler au Roy , C’efioit v6. ” lontiers afin ne celuy qui deceloit la confpi- ” ration , ne la 20: fgauoir par vn-autre.- Philotas à auoit bien des iournées tout entieres pour don- ” ner à fan plailit, 8e il n’auoit pas vn moment au ” milieu de tant d’entretiens , pour faire palier ” vne parole qui importoit au Roy de fan falot. ” Et s’il ne croyoit pas Caballinus , pourquoy ” le falloit-il tenir deux iours à - luy faire ac- ” croire que fi, oupour uoy ne le renuoyoit-il V” luy 8: fou meilageuS’i cuit ces efiion de a! fa vie ,1 il pouuoit’bien faire le g’ran conta e ; a» "3.13 pour. le ris sa En ses; 99529.15. 5.5

Vx Quinte waè. L I v. VI. ’36; , legéreté d’en tro croire. . p Donc l’aITemb ée conclud ,que Philotas fe- 01ml!" toit mis à la queilion pour dire’fes complices. a Et le Roy pria tout le monde de tenir le con (cil la munit-h ’fecret; a: afin qu’on ne le doutafl: de rien p, fit fçauoir qu’on dcflogetoit dans deux iours. A fou et le Roy manda Philotas pour le dernier . de s fellins , a: eut la patience de luy faire fort bonne chere, a: cauf a priue’meut auec luy,apres auoit conclud la mort. .Sur-la minuit on fouf- fla les flambeaux,& puis on fit entrer Hefeiliou, 8: Craterus, Cœnos 8c Erigouus , a: des gardes I Perdiccas 8c Leonatus , qui mirent leurs com- pagnies en garde à l’entour du logis duRoy. Et fur tous les palfages on mit de la caualerie, que quelqu’vn .n’efcha pali pour aller auertir Parmcnion qui tenoit a Medie auec grandes

trouD1! Preuofls es. auec. chacun du archers Fureur - equyezchez chacun des complices pour s’en faifir. Tan-ias auec trois cens hommes alla Philotas chez Philotas, il en laill a deux cens cinquante et liênflc’ autour de fou logis , qu’il ne fe fauuall par der. riere , 8! auec cinquante il entra , 8: prit Philo. "à. tas ni dormoit profondément. Quand Philo- tas e réueillant , 8e le voyant pris a: lié , s’ef- cria: 0 Ray, la melëhanceté de mes ennemis a fut-monté voûte bonté. Eux luy cachent la telle d’vn vilain couurechef , a; l’attrainercnt à la i maifon du Roy. Dés qu’il fut iour le Roy fit af- fembler les bandes. Il s’y trouua bien fia mille hommes fans les valets , dont tout le logis du boy mais ririez Les gardas resurgira: 13W):

’36: I’Hifl. d’Jlexdmire le Bruni, V tas, qu’il ne fuit ven des foldats , premier qu’ki lexandre parlail a aux". Les Roys de Mace aine fuiuant l’ancienne confirme du pays faifoient les enquefles , en cas de crimes de leze Majeflé, a: n’allaient pas les luges , c’clloit le eu le qui auoit cette authorité , dont l’arme i oit part.Premieremeut * donc i fut . apporté le corps déï Dymnus , fans que performe cuit en lebeuit, ny qu’il fut mort , ny qu’il eull rien commis. En le Roy pailla en auant portantvn virage fi triait, 8e fes amis aulii , que toute l’affemblée demeura» ellonnée , puis [c tint la long-rem ps les yeux baillez en terre, z En fin , comme reprenant fes- efprits ,ll deflia fa voix , a: dit. l VI. V Il s’en cil peu fallu , foldats , que ie ne vous Alexandre aye elle rani par la meichanceté de peu de harangue gens. le vis pourtant parla bouté des Dieux z. puiliam- mais vos ’venerables regards augmentent ma nement Philo. con- calera contre les parrxcrdes , d autant que cell: ma vie , 8:, le fruiél: de ma vie , d’auoir toufiours tu! D prefens en l’ame valine courage 8: vos merites.. a llfe fit vu grand. bruit. moflé . de plantes, a:. de sa foufpirs , quilui rompit le fil de (ou difcours. Il a: conttnuë pourtant. Mais vous ferez bien autre- L sa ment piquez , quand ie vous feray voir les en- » trepreneurs de Ce parricide , que ie crains de a! nommer,que vous ne leur (auniez la vie: Mais sa il faut oublier la confpiration des mefchans i a, citoyens : car le mayen de taire vue mefchance- ,s té fi noire. a sa . Parmenion en l’aage qu’il a , tant obligé à" ,s monpere, a; à moy,le plps gncien de raps 393B,

mixte Curfi.’ L I V. V13 36 s’ell. fait l’entrepreneurde cette lafchèté : Ses " Miniilres font Philotas , Leucolaus , Dense. ’i trins 8L ce Dymnus dont vous vOyez le corps, fi a; quelques autres infenfez. comme luy , ” dont il afuborné les cœurs pour attenter à ma il

Vu rand vacarme s’efleua , a: tout cette , vie.ailemb ée comme .en reuolte,fi tefmoignoit ’ hau- tement fa colere 8: fou defpit. On fit venir Nicomachus,& Mettra ,8: Ceballinus, pour pocher le procedé de tout ce qui s’elloit pafs

Mais Philotas n’y elloit point compris, 8: n’y auoit pasvn indice feulement contre luy: ce qui trempa la colere de l’allemblée qui s’a- bailla , a: efcouta les delateurs parler, en’grand

Quand le Roy recommença : Et que in ez ” vouse. de celuy quia bien (fceu cette entreprife, ’i 8c ne me l’a pas reuelée a Que l’attentat fait li vray,voilafilence. Dymnus tout mort qui le tefmoigne; li Voila Ceballinus qui fitol’t qu’il l’a feeu en cil ’t venu purger fou cœur : Il n’a en peut ny de a ’f a qucilion , ny de rapporter vu faux bruit s Cella ". telle baillée , il m’ai! venu prendre iufques au ’i bain pour m’auertir : Philotas feul n’en arien ” creu,il l’a biê feeu 8: n’a pas ou l’arlarme. 0 l’ef- ” prit fort: le dâger de la mort du Roy ne le peut ’Ë pal piquer: on lui fait vu feignent: raport de cet *’ al? ire,il ne le daigne pas efcouter. cancanons " , bien,ioldats, que ce filence conne vue mefchan- ’i acté noire : Philotas a prctcndu de le faire ” Boy pas m’a voulu faire mentir pour relire 5 fifi

.36 L’Hifl. d’Alexdmire leGde, Liban ère cil Gouuerneur de la Medie luy cil n puip ant dans mes armées : de làfon e perance a, a pris l’ellor. Et puis ou dit que le n’ay point u d’enfaus ; Philotas s’abufe , vous elles mes en- » fans,mes pores a; mes parens. Si les Dieux vous n conferuent , le fuis prou bien apparenté. ,, Puis il tira vue lettre tombée’entre les mains, a, que Parmenion elcriuoit à les fils Nicanor, de ,, Philotas , qui chantoit en fubllance : Soignez a premierement à vous, a: puis aux voûtes, 8: ,, t’executerayfce que i’ay entrepris. Et dttle Roy, ,;qu’elle elloit allez claire pour des complices, fi allez obfcure pour tromper ceux quine penfent

, .Mats Dymnus a nommé les principaux com- », plths point , 8L n’a point nommé mal. Philotas , ne prenez k fi pas cela pour [me preuue de fan innocence, ,, c’ell: vue mat ne de lon pouuoit quile rend re- ,, doutable , en orte que ceuxquiozoient confiai:- ,, fer leur propre crime, n’oleroient nommer Plu- ,, lutas. Or fa Vie l’accule allez: il a elle complies fi accompagnon d’Amynthas mqn parent , qui. , auoxt fait vncdetellable entreprtfe contre moy. n Il adonné fa fœur en mariage à Attalus , le plus g grand ennemy que i’eulle au monde. Quand le h luy refcrtuts , comme à mon cher amy 3 le fort ,, que l’Oracle d’Ammon auort prOnonce en fa- » nant de moy 3 il eut bien le cœur de m’efcrtre, l, qu’il me fellCItOIt de. ce qu’on .m’auoit mis au ” rang des Dieux , mais qu’il plaignoit ceux qui; ’, suaient a .viure fous vu homme qui s’elltmmt n plus qu’homme. Elloit ce monllrer vu cœur d’orange de moy , ac lalqux de ma gloire:g

Quinte Curfi. L I v. V1. 365 Or tant comme i’ay peu, i’aygardé cela dans ’r mon cœur : car il m’aurait femblé que l’aurais u arraché vne partie de mes entrailles , li i’eull’e il . i defait vu amy que i’auois fait fi grand. Mais il I aniourd’huy ce ne font pas paroles ne nous t’ auons à chafiier 5 la temerité cil pa ée de la li, langue à l’efpéc , Philotas me l’apporte à la gor- " ge. Si ic le laillc viure, où peulez- vous que ’t i’aille a Qui gardera mon fang. - ’ «a ’ v le l’ay fait chef, de ma caualerie , de toute ma il noblelle , la plus glorieufe partie des mes ar- ’l mées : l’ay mis en (on pouuoir mon efperance, il. mon falot a: mes victoires : l’a’y fait fan pere il aulli rand que vous-m’auicz fait : ic luy ay ü! donn la Medie- , la plus puillaute de nos Pro n uinces , 8: mis fous fou pouuoit vu li grand ’t nombre de citoyens 8: de nos alliez, a: i’ay " i trouué le danger d’où i’efperois mon alleurance: Q Combien i’eulle allé plus heureux de mourir en H bataille , 8: leruir de proye à vu enucmy , que la de vidime à monamy. Mais le luis elchappé sa desdangers que le deuois craindre , a: me voi- n la tombé dedans celuy contre lequel ie deuois ce ellre en feuteté. Vous me priez fans celle , fol. c: -dats ,que i’aye vn-pcu loindc-ma vie , faites Ce ce que vous dites i ÉrŒfl à vos bras 8c à vos armes cc que i’ay recours. ’Si vous ne voulez que le vine, n ie veux mourir: Si vous aimez à me voir viurc, n- - vangezEt difant Ces parolesmoy. , fit voirI a Philotas Philotas dans fou (ale-habit , les mainsliées fur lon dos. à? lycra” Apparemment ou vid ceux qui le regardoient L5 13":: auparauant guet: punie , picquezde la com pali. g

366 rififi. 4’41:ch le Grand, lion quand ils le virent en vn eûatfi miferablei Hier dalloit vn Conneflable , le Roy luy fit - feüin ,’ auiourd’hui le voila criminel condam- né , a: entre les mains des bourreaux. Chacun fe remettoit deuant les yeux Parmenion , un fi grand Capitaine , vn fi illnfire citOyen. , &"fi bien ven de la fortune qui venoit de perdre en fez-nant le Roy (es deux fils Hector a: Ni- canor : a: l’on luy faifoit [on rocez en fou ablbnce ,13: à vn fils qui luy re oit de fa cala»

mité.Amynthas ’ donc Satrape d’Alexandre.voiant cette grande alremble’e qui le piquoit de la compaflion , le mit à inueâiuer contre Philo- tas , a: porter l’allil’cance dans la colere. Difant que l’on les auoit voulu liure: aux Barbares, d’où pas vu d’eux n’eufi: iamais plus reueu nyfa patrie, ny fes foyers , 8: qu’on les auoit voulu rendre vl corps fans chef , pour dire la rifée desLe Roy ennemis. mefme n’eut pas ce difcours . agua- ble,ny qu’Amimhas le fut meflé de parler A [es K gens de leurs enfans a: de leurs.femm.es,il crai- , çgnoit que cela ne les rendill parelïeux pour la guerre. Mais, Comics le leue. , a: quoy qu’il cuit efpoufé la faut de Philotas ,, peul-tant en ap- parenceil fe monel-aplusaigre contre luy , que pas vn de la compagnie , l’appellent parricide du Roy , de la patrie , 8c de l’armée , 8: prie î vne pierreià [es pieds pour luy ietter : Et com- me beaucoup creurent,pour le (auner d’vn plus rigoureux fupplice. Le Roy l’empefcha dei t- u: . 8c dit , qu’ilypulpi: quele criminel il:

Quinte Curfe. L I V. V I. 367 ’ ’ fes dcfences , 8l qu’ilne le fouliiiroit pas inger

Doncques on dit à Philotas qu’il ouuoit di- ’ .utlüpent.te les defences- ; mais PhilotasC eûoxti’fi » hors de ’ lui qu’il ne fourcilloit pas. Il (e mit à picter, a: lui rit vue feblclie. En fin comme on eut ef-j ,1 ,fuyé es larmes auec (on couurechef,il le reuinr un peu , a: («ambla qu’il vouloit parler. ALEXANDRE le regarda , a: lui dit fine- Alexândré ment : Dites-moy ,- les Macedoniens font vos eml’r’îh * luges , en quelle langue parlerez vous a Philo: tas dit au Royzll y a icy beaucoup d’autres gens Page; Plus que des Macedoniens, ie croi qu’ils entendront deliez a: mieux ce que ie diray , fi i’vfe dc-la mefme lan- 55m: :guedont vous auezvfé : car ie crOy bien que i’ i wons ne l’auez fait qu’à fin que plus de gens vous ’i pendent entendre. Le Roy commence; à dire à l’ l’aliemblée. Voyez vous bien que Philotas haït li mefme la langue de fou pais? Or qu’il parle fe- ii lon fan cœur : Mais ie vous prie vous fouue- i’ nir que Philotas cil ennemi de noiire langue, ii aufli bien que de uns mœurs: . ii , v Et en difant ces paroles fortit de l’afiemblée. Phnm’ Et Philotas commença à dire : L’innocence 13’31"53: trouue étirement des paroles , mais il eli mal (3513?: ailé à celuiqui efl preiTé du mal-heur , qu’ilne deuant .s’emportc en fes difcoîurs : 8; pource , ie fuis l’armée. . bien empefché entre mon innocence 8c mon i’ s . jefafiræ, commende pourray fatisfaire àl’oc- " - talion 8: à ma paulien. Mon tres bon luge ’i s’en efi allé,& ie ne fçay pOurquoi, ven qu’il a " I . vouluque ic propofalïe mes defences: car mon ’i (aludel: ma condamnationgefloient efgalement î:

)

. , 368 L’ami. d’AlexamIre le and; 9’ eulon pouuoir , aptes m’auoiroüi (Minis de; 0 formais m’ayant condamné prefent (mafflue? fi tendre ills’en va , &c’elt inutilement que le de. i h duiray fis tairons , puif ne fou abfence rend 93 mon falot defefperé. Orîien que la defence 1 l.eid’vn homme condamné foie fuperfluë 8c odieu- a (a, d’autant qu’elle femble reprendre a: non pas . a l n informer fon luge : Toutesfois , puifque i’ay la a: liberté, quOy qui puilTe arriuer , ie ne veux pas l a! m’abandonner moy-mefme , ny me condamner a, par mon pr0pre arrell. a! Veritablement ie voy bien que ie fuis crimi. sa nel , mais ie ne fçay dequoy. Il s’efi fait une n confpiration : quelqu’vn m’y met-il ; non. Ni- » comachus l’a dcfcouuerte, a-t’il lamais parlé de n m0y a Ceballinus l’a renelée : ant’ildit quelque i a» chofeeôzil n’a rien oüi. Et le Roy croit que i’en n fuis chef. Et Dymnus qui anommé les compli. n ces ,n’a pas feulement prononcé mon nom , 8c n i’ellois fonchef. Dymnus vouloit perfuader vn sa hOmme qui branloit , a: ne me nommoit pas. Il sa faifoit vanité d’auoir des complices puilT ans: Il)! aquel’ ils’accufoit luy-mefme fur la foy de Nicoma-j fleteâud’u’ chus , a: ne faifoit pas mention de Philotas. plumes Mes compagnons , fi Ceballinus ne m’eufi: qui pour. pas rencontré, 8c ne m’eufi delcouuert la conf- toilé: ente giration , ie ne ferois pas contraint auburn Q°ù’"é°’* hui de’ me defendre fans eflre accufé. Or met. 3’22”25 tous que Dymnus vit enroua , 8c meæveut efi a flua", pat-guet. Les autres qui ont a confelfer en leur non par ait propre f; tairont en mon fait volontiers. , Ponant - C’eli vn mal qui fuitla calamité, que «urane . . CWË’WŒa l’on tourmente pour leurs propres crimégac. quiefccnç

r Quinte me LLIV. Vie. v, I 3’699 p situiefcènt aifement à ceux des autres. Et les tout. 3,3 page»; mens ne forceront pas tant de coniurez à con- 3m har- felïer que i’en fuis l’vn; Il n’y a guets: d’appa- Que? lia! ence qn’vniomme qui s’en va mourir , s’amu- fig? e à’en choyer vu qui a merité la mort. h I fana?" Mais venons aufeul a: vray crime que i’ay ce ’ ’ commis. On vous l’a defcouuert , pourquoy sa fanez-vous reu a On vous l’a dit, qui vOus ren- a doit fi allëuré a En quelque part , ô Alexandre et que vous fuyez , li cela ’e’ll peché , ie’ vous ay a cqnfeffé ma faute,& vous me l’auez pardonnée: le l’ay baifé vollre main , c’ell vous qui me l’auez a donnée pOur vn gageaffeure’ de l’honneur de de vas bonnes graces : I’ay fouppé mefme auec .. vous en fellin. Si donc vous auez creu ce queîe d [vousay declaré de mon cœur , ie fuis abfons èfi e. vous m’auez pardonné : le fuis libre; Souueé ce ne: vous au moins de voûte refolution. 1 a .e Or cette nuit que *uis.ie auoit commis de- et puis efire forti de v0 retable à quelle nouuelle fifi cliente agui: faire pour auoir changé li ellran- a gainent voûte catir. le dormois au (on de mes a mon: , quand mes ennemis-adents chaifnes le m’ont efneillé, D’où vient qu’en ’arricid’e dort « «fi paifiblemenre Les mefehans "v0 entiers ne re- g; ofenr , as d’en femme. (i calme 5 leur Con- u cienee Il; rêne-ille , les furies les agitent : M ais a moy,mon innocence .premierement,puis voûte p; chere main faifoit man alfénrarice; Carie n’ay a iamaîscreu que lacmauté de mes ennemis rail n plus de pouuoir fur vous, que voûte bonté. a Ettoutesfois vous ne denez pas croire d’a- w noir trop fait , lors que vous m’auÂz’ cœur Vu t’

à

z 37:5 m1172. JAlemmln lclëflml , .1 n qunC garçon m’efl venu compter vn fait , s’al- ,, lois donner îl’alarme à tout le monde (i ie ,, renfle efconté .- C’efloit vn homme fans tef- ,, moiti , fans caution , il me contoit le’difi’erent’ ,, d’entre vn bardache a: vnirufiien : Eiloit ce ,, fans raifon quei’ay tenu ce procedé pour fuf- ,, pe&. Pour-quoy Nicomachus, ne venoit-il lui ,, mefme , a: non pas me donner fubiet de croire ,, qu’il auoit litborné fou frere , 8c puis s’il l’eufl ,, defauoîié , i’allois mettre dans l’embarras,fans ’, fondement , grand nombre des amis du Roy. Et n parce que-1e n’ay voulu nuire à performe , li’ay ’, trouue’ qui m’a voulu perdre. Deuoy-ie tenir ” lieu d’vn ennemi public , pournuire à tant de a, braues hommes? ’ l . ’ v Mais Dymnusss’efl tué lui mefme,le pou nais ,, ie bien deuiner a Et c’efl Dymnus qui fert de fi preuue, c’ell pourquoi ie n’ay bougé quand Ce- » ballmus m’a parlé. Mais en confcience fii’euffe ’, en part à ce complot , enlie-ie elle deux iours ligament ne reliois defcouuert fans y mettre ordre a E oitce chofe’ fi mal aifée d’exterminef ,3 Ceballinus , &d’entcrrer toutes fes preuues a-r fi nec lui 2 ie fuis depuis entré dedans la chambre ’, du Roy feul ,» l’efpée au collé. Et qu’attendois- n ie que ie n’execurois mon delfein ë Dymnus ’, donc Lellmt chefde la confpiration , a: non pas Philotas. Quoi? Philotas trauailloit fous Dym- nus , 8c il veut ellre Roy de Macedoine? ’ U Mais qui font ceux parmi vous autres que. 3”1’ay fuborpez a Qui font les Capitaines a: les n chefs que 1’ay cajoliez : Jar icy l’on m’impu- te à charge la langue Macedonienne , que. i’e Z

a s Quinte Curfi. L I v; V 1.7 L 371. dedaigne ,v ce dit-on. Ainfii’ambitionnel’l-Lm- 5’ pire Macedonien à dont i’ay la langue à contre. " cœur. Ce n’eft pas d’auiourd’hui , Meflielirs , ’i que noflre langue commence à palier pour ba- f’ liarde parmi tant (l’eût-augets : nous, pennons" bien viâorieux 8c autres compofer vue langue 5’

Tout cela me toucheaufli peu t que Ce qu’A- ” inynthaspaffagere. fils de Perdiccas , a attenté contre , le " Ray , 6: que i’a ellé fou ami.- C’elldequoyie” ’ ne me laue pas nous auons deo aimer le frere " , Roy. Mais fi nous auons dru reuerer en ce haut ” ,1 degré de grandeur où il elloit fa qualité , fuis- ” je coulpable pour n’auoir pas cité deuin a lia " ’ Fonceu vne mefchanceté : Et quand on cil inno- 3’ 4 cent, fautil mourirpour auoir aimé des cou- ’i pablest Etfi ce que ie dis elliulle , pourqnoy ” ne fuis je déja mort î S’ilefl iniulle, pourquoy Î’ me fera-t’on-mourirt ’ ” Mais Puy efcrit que ie plaignois ceuxiqui Î? auoient à viure fous vn homme qui s’imaginait ”. dire-fils de Dieu. Liberté dangereufe d’vn a- " mont trop .fidelle , vous m’auez bien trompé ” m’ayant fait donner vn confeil-eordial , à de- ” clarer auec trop de franchife mon infle fenti- ”. ment. Ie l’ay efcrit ie le confeiie , mais le l’ay ’f cfcrit au Roy mefme , non pas du R0 : Et ie Ë’ n’ay donc pas femé contre lui la ialou le , ie lui " ay dit mon fentiment : car ie croyois plus di- ” gne d’Alexandre qu’il recogneull fou origine ” venant des Dieux,que de la publier par iaâan- ” se. Or puifque les Oracles font veritables, f:

l i - A a ij h 37a L’Hifl. clabaud" le Grand, 3, le veux bien que les Dieux foient tefmoins en s, ma caufe. 03e l’on aille à l’Oracle s’en uclier n de monfait , tandis queie fuis à la chai ne , il s, cil croyable qu’il declarera ceux qui attentent ,. contre fou fang. Ou bien fi les tourmens vous ,, femblent plus certains que les Oracles, me voi- ,, là dans vos mains, ie ne vous prieray pas de

,, Au m’efpargner. telle quand on fait leI procez» aux crimî. ,, nels , on fait venir leurs proches. I’auois deux: ’,, freres , le les ay perdus depuis peu. l’ay vn pç- ,,.re , ie ne le puis manfler, ny ne l’ozerois recla- ,, mer , car il cil criminel aufli bien que fou filssi ",, Et c’elloitbien allez à fa calamité u’ellant pe’a ,, re de tant d’enfans , il n’en auoit p us qu’vn f ne q, ui repofer fa vieillefie , fans qu’vn mefme feu , de mal-heur les allait tous deuxlconfommant: Î; Mon pere m’anez-vous engendré contre le ré à des Dieux J que les fruias que vous recueil et à de moy , foient la mort 2 a: que ie ne puis dire à laquelle cil la plus miferable, voflre vieillelfe ,, ou ma ieuneffe ; qu’il faille que la fleur de me: 1, ans foitla findema vie : à ne la vie ne vous fi punie quitter en l’extremité e vos iours , li vis ’ bourreau nella rauit.’ a - ’ l . Maiele fouuenir de mon père me rameutoit v combien i’ay eu raifon-de tenir bride enmain, ,3 pour declarer ce que Ceballinus m’a compté. fi Creut on Parmenion quand il efcriuit au Roy ,’ quelc Medecin Philippe efioit pratiqué pour g l’empoifonner. Son anis eut-il quelque poids? ,, Combien ay.ie donné d’anis que l’on adefdai-i h gnez , &s’eli on mocqué du difeur 2 Et donc

Quinte Ourfe. la I V. V’l. ’ tout nous tient lieu de crime a: le parler a: le " filence. Vne voix fe leue qui dit : On ne tend " oind icy de pieges aux gens de bien. Et Phi- ’t otas repart a Vous auezraifon , qui que vous. " , foyez , 8: partant ie dois alite en ’feureté , puif- te que-ie n’ay drelfé embufches à perfonne;& n’ay b p plus rien a dire, suifs bien recognois-ie que mes st l dernieres paroles font odieufes à vos oreilles. fit. Sur ce fes gardes l’emmenerent , a; performe ne tr l Quand vn Capitaine nommé Belon , vn fol- difoitdat de fortune;vn vaillant mot. homme de fa- perfon- st une: ne, mais vu brutal ennemi de la douceur Br de foulé (la; laiciuilité , voyanttout le monde qui fe taifoit, 3mm en delliant facolere , hauffa fa voix , a: singera de la calmi. remonfirer à fes compagnons. Combien de fois lé- pour loger Philotas , fes chariots 8L fes richef- . fes , on auoittous pris leur-slogis , a: les-quar- tiers entierement, l’on barricadoit fon quartier k qu’iln’oiiifl: feulement roulier fes compagnons, i l a: afin qu’il dormill: plus à fou aife. Et pour- ç quoy vouloitil tu u’on allait en confeil au Dieu i’ de Hammon a l le tenoit pour vn menteur,” pnifqu’ilne croyoit pas qu’Alexandre full fon " fils : Comme fi les refens des Dieux deuoient l: engendrer de la" ja oufie. Lu , n’auoit pas if elléà fan Confeil quand il anort entre ris com V tre la vie du Roy a: de fon ami: mais i vouloit ” r qu’on y allait pendant que fan pare auroit les V mis,qui tenoit la Medie a: tout l’argêt du Roy, V a: qu’il s’yroit fortifiant de tous les mefchans V. .comme;luy. Que voirement ils ennoyeroient fi yets l’Oracle, non pas pôur int ertoger lupiter, j: A a au

, 374: Z’Hifl. ævflexflldn le Grand, v mais pour lui rendre tus-amples graces , & ’l ” leurs vœux pourle falut de leur bon R0y , se ” pour lu y auoir conferue’ la vie. Ces dichurs en cette alfernble’e ,mirent tel- lement le feu à la telle deuton: le monde , qu’on q fe mit à crier qu’il falloit mettre en pièces à A belles mains les parricides. Philotas n’en eufl: pas efle’ fafcbé, fçachant bien qu’il ne mourroit pas fi aife. Le Roy revint à l’allemble’e , pour appuyer fa prefence, a: laremit au lendemain. Puis fit aŒembler fes amis en Confeil. Les au- tres opinoient qu’il falloit aller la ider les cri-- minels . fuiuant l’vfage de Macedbine. Hefe. ilion , Craterus 8c Carlos ,furent d’anis qu’on mill Philotas à la queftion. Le Roy les ennoya p pour le faire gefner en leur prefence, 8: onyx adepofition. Les bourreaux à l’abord. , déployercnt de- uant les yeux de Philotas tous les outilsde leur cruauté. Philotas dit : Il nefaut point de que- flion , ie l’ay penfe’ , iel’ay voulu , ne ne fai- tes vous viftement mourir l’ennemi u ROy,& fou meurtrier! Mais Craterus vouloit qu’il difl dans les fupplices , ce u’il confeffoit la. On l’empoigne,onle lie, on e dépoüille , ilauoit. beau crier, roteller,inuoquer les Dieux, a: re- clamer le toit des gens. C’efloient fes enne- mis , qui n’auraient point pour luy d’oreilles, 85 qui le tourmentoienten faneur d’Alexandre, de ’ tourmens plus exquis , comme client déia con-g . damné par preiuge’. Ï Du commencement Philotas ne fur pas maifkre feulant? Élî f! langue a EÊÏS dc fi?

Quinte Carre. L I v. V1. 375 .fentimens, icar il ne ietta pas vu feul foul-pir. En fin pourtant vaincu de la douleur , quand . les foüets commencerent à rattaindre les os, a: que fou corps n’eflzoit plus qn’vn vlcere ; Il dit quefil’on vouloit’relafcher , il declareroit ce qu’on defiroir (panoit : mais il les fit jurer par la fortune d’Alexandre qu’on ne le tourmente- roit. us, a: quelesbourreaux fe retireroient. Sçau ir fi ce qu’il dit elloit verité ou menfonge pour fe deliurer des tourmens , c’efl l’impor-

’ r tanceVous fçauez : maistnl’efiroite amitié femme qu’a en mon il "mm"leur dit. I père auec Hegelochus , ie dis H clochas qui e eûmort en bataille , a: qui nous ut la fource 93:13:13,. demnt de maux: Car la premiere fois qu’Ale- 1eme des xandrefe voulut faire faluer pour fils de lupi- tourment. ter, Hegelochns’ indigné de cela , fe mit à nous ” dire : Et comment , nous donc tecognoilfons *’ pour Roy , vu homme qui dédaigne pour pere ” g e Roy Philippe. C’ef’t fait de nous , fi nous fi nous refolnons de l’endnrer. Tout homme qui f’ fe. veut faire croire qu’il cil Dieu , dédaigne les ” Dieux 8: les hommes. Alexandre cil perdu: t’ nous n’auons plus de Roy : Nous voilatombez ’i fous la tirannie de fou orgueil intolerable aux V Dieux aufquels il fe veut efgaler , se aux hom- " mes-"aufquelsil fe va preferant. Anons nous de V nollre fang pro pre fait vn Dieu qui nous dédai- « âne, a: qui releue fes confeils par defl’us celuy fi . es mortels. Croyez moy,fi nous femmes hom- tr mes , nous ferous que les Dieux nous adopte- té tout pour enfans. Qui a vange’ la mort de fon if bKÉ-îlyculAlexandre,d’,de Perdicçasgff . v . ’ A a iii j ’

’35? V tram. thalamus le W,- - - ,, Lui me fme a pardôné aux meutriers de 56 ,, Hegelochus en table nous tenoit ces di cours-1 à aptes oupper. Le lendemain dés qu”il fut iourè , mon pere m’appella : il eftoit tout penfif ,8; n moi tout trille des difcours du foir .precedent, ,, Nous fifmes appellerHegelochus,v01r fi les prœ , pos du matin feroient femblables a ceux du ,Î fait. Lui, nous enfonça ce difcours comme vne’ , chofe bien méditée , 8c adjoulla , que fi nous a! n nions allez de refolution pour entreprendre il nous feconderoit. Que fi nous n’auions le cérit- u’ allez ferme , il alloit enfeuelir pour iamais tout 3’ ce difcours dans le filence. Parmenion ingea u’on ne pouuoitrien fai-’ :’ re tandis que Darius croit vinant: Et tuer Ale-a c’ xandre feroit l’aduantage de Darius , non pas ” leleur. Mais quand Darius feroit mort , qui... ” conque le tuëroit auroit l’Afie 8: tout l’Oriens ” pour loyer. Cela fut ainfi refolu, & fidelité fut ” iurée pour cét enta. Quant àDymnus,pien’ay. ” point cognoilfance de fort delfein: feulement le , 3” Confeffe ce que iefçay fans aucune efperance. ’ ” Eux rccômencerent à le tourmenter iufqu’à lui - ” rompre la bouche , 8c lui pocher les eux auec ” les halebardes , fi bien u’il confe a élire de » ” l’entreprifi: a a: voulansaauoirl’ordre dada-È ” fein ,v’ildit. Qu’euxiugeans que la guerre des i’ Baâres attelleroit le Ray long temps , ils a,- ” uoientbien voulu anancer leur delfein tandis. . ” que l’oecafion talloit , de crainte que [on pers ” aagé de luisante a: dix ans i, qui alloit me 5 ” greffe armée a: de fi grands threfors., ne mou- » ” fait un; au?! le 969R «une: grimais ’

Quint: ferlé. LIV. V1. 371. Houe voulu halte: tandis qu’il auoit en les « mains de fi bons gages. Son pet: huoit porté et ; la : il n’duoit autre choie à dire , i-quelque [up- « plice que l’on lui fifi endurer. tu: Ses gehenneuts patlerent enfemble , conclu. sent qu’il [affiloit , 8: dés le lendemain Porte. rent au Roy la confeflîon de Philotas , a: firent apporta-lon corps afin qu’il recognenfi [a (lev, Pofition en ptefence’ du Roy. - Et fut tout d’vne main produit Demettîus’i le premier nommé des coniutslp Il Rnia d’en dire auec de grands fermens , 8: vne merueil- leufi: airent-ana , difant qu’il le foubmettoit à [la queflion. Quand Philotas tournant les yeux de artôc d’autre , ietta la. veuë fur vn nommé Ca is , 8: lui dît d’approcher. Calie bien fort troublé , dit qu’il n’en feroit rien. Comment, ditPhilotas , vous [ouït-irez que Demetrius A mente , a; que ie fois toufiouts gefné. Calis . x s’efuanoüit , l’aflîfiance s’imagina que Philo; tas vouloit enueloper les innocens dans (on mal heu; , d’autant que ny luy à la quefiion, ny Nicomaehus n’en auoient point fait mention. Mais Calis voyant les Preuofis qui l’entou- roient, s’eflonna , à: confella que luy a: Demc- .1. . l trins citoient de la confpiration , & alors tous 602:? 3::- les coniurez que Nicomachus auoit declarez , tu": (on furent tuez 8: allommez des Macedoniens à lapidez, - coupsLe Roy de fut pierre.par vn grand i trait de bonheur faune de cette coniuration : Car Parmenionv ë; Philotas efioient fipuiffans , a: en fi gran- ge "CQPÊÎdflêtËPE sans les Macçdpmcns g

318qu’on ne rififi.les eufl pas Idem: condamnez fansle preuuê;and, I qu’il n’y eufi en de grandes rumeurs en l’armée. De Fait quand on tourmentoit Philotas , les ef- prits des foldats ciblent bien nil-Partis ;maî.s depuis qu’il eut confefl’e’ , (es amis mefme celle; gent d’en auoit pitié. A

a»; www.

. L’HISTOIRE DALEXANDRE t, LE GRAND, , LIVRE SEPTIESME.

ŒREMIER DIS’COVAth

SOMMAIRE. se; i i LEXANDRE continuant de chapier tous ceux qui auoient con-[fire’contre luy,- ’ * On rqfioeille l’a aire de fin fière alexandra Lymefin; quia]! sèëeéèæ a Q mW 46564512152 la u-M- --

l

380 rififi. d’AlcxÂndn le Grand , se: mafflus. Il. ’îfui: efl produit dm)»; du: (9* fa: fiera: mefcrem de la am; fiirdtion de Tbüotdl: 94m 37:1th en!!! plaidé fi nafé grattement: , C9 s’effant deflèndu par cyme excellente hqrangue, y 119072.: fiera: fin: abfiw par ale- xapdre. III. Legml’m fin aux]: Po; p (M4024: crantai: le grand Tamcnion par: de Thibaut: , non p4: finsilafme de tyrannie. enfingouuermmmt? (a cruautéenfi: mâtant.

P VNITION 1) a LTNC 3s Tes; tbfilution d’Ampthu , ’ (a! meurtre de Parmenion. l z R comme chacun ingeoit-Phî- 7 IOtas pour efite mon. auec iu- llice , tandis que la memoire a de fa faute citoit encore tout; w recente: Celuy qui occupon: la haine de les enuieux , r ne fut pas fi tofl: elleint , que la îaloufic dans leurs cœurs [q changea en compaŒon. C’ellzoit vn hommç’ mais: à: jeune , (on pere chargé d’ans’,’& qui,

q ’QuîmCurfe. L r v; V i l. 381 VOyoit fa race elieinte en femant Alexandre, a: c”efioit lui ui luy auoit ouuert le pas pour enà tre: en l’A ne. Il auoiteu part à tous les dans, gers , ton (iours conduit ,l’autre collé de les au! niées , le plus ancien ami du Roy Philippe , a: que lui mefme Alexandre auoit eu il confident, qui ne le voulut pas fier’de la mort d’Attalus à vn autre qu’aluy, quand il le fittuer. Chacun le piquoit vivement de ces tairons; fi bien qu’on rapportoit au Roy quantité de difcours feditieux qui fe tenoient. Lui fage , iu- gea bien que l’oifiueté nourrillloit ces humeurs parmi les efprits. Dont pour les occuppet , il publia à (on logis vn rendez-vous : Et comme il nuançoit pour parler à les troupes , 1 Alïa- 1, r a rias qu’il auoit fans doute attitré , demanda, "3;" qu’on reprefentall: Lyncelles Alexandre , ni ÂWM. long temps deuant Philotas auoît’confpir la daubiez; mon du Roy. Il y auoit trois ans qu’il efioit Contî-V prifonnier, conuaincu de deux attentats: a: fi "in?!" .fçauoit on bien qu’il auoit auec? au fanias,trem- gym;- .pé dans la confpiration de la mort du Roy Phi- une, lippe: Mais d’autant qu’il auoit elle le premier vieux 9e. 3111 auoit falué Alexandre Roy , illuy auoit chezà . onné la vie pour vn temps , a: non pas par- Maman donné: outre qu’en conlideration de f9n beau- * pere ,le’ Roy fe retenoit. l Mais le danger nouneau rafraîchilloit les "ien Avieill-es playcs. L’on fit donc venir Alexan- Puma"; site a; luy commanda-t’en de dire les rai- en inge- Ions Tes defences : il auoit eu trois ans liment. les premediter , de cependant quand fe vint à parler : il parut li troublé de contenances

’38: L’Hifl. dalmate!" le Grand; de de memoires , que l’on vid clairement Fa confcience qui l’accufoit , de forte que ceux quielioient aupres de luile percerent à coups

Amyntltas eOn lances. fifi fortir le corps ’ » , Gale . Roy fit entrer cl! produit Amynthas a: Simiasfteres, dont le plus jeune en luge. nommé Polemon , s’en efioit fuy, trayant qu’on ment. gefnpit Philotas. C’efloientles amis du cabi- net de Philotas. , qui les auoit culiez 81 hono. rablement pourueus en la mai on du Roy. A- lexandre le fouucnoit de l’efltange affeâiôn que Philotas auoit montrée pour eux , .8: ne doutoit nullemët qu’ils n’entrent part à fou de?- fein: Car dés long temps auparauant il les auoit furpeéts, pour vne lettre de fa mere Olympias, p parlaquellc elle lui mandoit de le garder de ces gens-151,8: fçauoit-on que la veille de la pri- fe de Philotas , ils auoient elle long temps auec c . lui en conference a: en fecret:Et uis leur frer’e l s’en elioit fu , voyant Philotas àla quellion. Es de plus , c’e que le iour mefme,comme Anti- phanes CommilTaire de la caualerie que coma s mandoit Amynthas , lui demandoit des che- naux pour en bailler, comme on auoit appris.à . ceux à ui il en efioit mort, Il lui auoit refpona du fort uperbement , qu’illui feroitbientoll: fentir ce qu’il citoit, a: croit-on que ce dichurs emportoit quelque plus grand deliein’. A On luy e5- mande de Ellant donc Amynthas produit , il lui fut dire les commandé de dire (es defences.Lui commen- defences. ça à dire: le fupplieque l’on me deflie Cepen- dant que ie parleray , le Roy n’y a point d’in- scull. Cela fut fait , puis demanda qu’on lui.

QuintewC’urfe. L I v. Vil. ’ (38 3’ fendit les armes.’ Le Roy lui accorda fi bien qu’on luismit la lance àla main. Lui donc le mettant à v quartier du lieu donc on venait d’ô- ter le corps de Lyncelies , dit.en ces termes.” ’Roy , quoy qui nous puiile arriuer deformais, *’ ie confelle que nous en deurons le bien à voûte ” bonté , le mal à noflre fortune. Nous ne fom- ’i mes point slalomais interdira ,puif ne nous”. nous pouuons iufiifier entoute libert de l’ef- ”’ prit a; du corps : à vous qui nous .auea rendu ” cet equipa claaec lequel nous foulions affilier 9 voûte perêonne : 8: donc nous cellerons de ” craindre la fortune, pour nolire caufe nous n’en ”

auonsMais permettez point , îe vous peut. fupplie , ne”’ ie AmYmhî’ commence à me defcndrepat le dernier e mes g: flâna pechez. Roy , le n’ay pomt memoire que ma Pâris” langue ait iamais commîsd’offence contre vô- (res-puif- e tre. Majeflé. ( le dirois que vOus elles des il y faute ha- a long-temps , au deflus de l’enuie : n’eftoit que mign- ’ l’on croiroit que ie’vOudrois par vne caiolle- ” rie affectée ,c anurir quelque difcours malicieux ’ G du page. ) Mais fi quelquefois vos foldats , fa- ” riguez des combats , au milieu des huards , ou.”- ’ entre les mains des barbiers dedans leurs butes ” *ontlafché quelque mot vu peu rude , leurs a. ” étions 8c leurs beaux faits meritoientbien que ” vous donnaliiez ce malheur à leurs [ouïran- ” ces , non pas l’attribuer à leur courage : car le ” n’en (cache point quine foie criminel quand ” il fouille. Nous ne nous haïlTons lamais nous ’i mefmes , 8: cependant quand nous penfons nos ’i playes , pas propres mains nous blellent : les ” -

rififi; d’alcxândn le Grand , . î, I eres en medicamcntant leurs enfants, leur (on!

1 ,.Imfupportablesn Mais quand nous reuenons chargé: à voit. de gloi-î x , n r’e a: de defpoüilles , âqui famines nous [up- ,, "portables a Le tranfport d’aire des foldats fait . ., peine à tout le monde. Naître colere a; honte ,, mye ne [ont iamais efgalles:Toutes nos pallions ,, nous emportept auec rauilTement’: Nous difons ,, le bien,nousd1fons le mal,la compalIionJa co- ,, lere , a: bref , tout mouuement premier tranC- n orte nolire efprit. Tantoli nous galions en ,, l lnelie,& infqu’â l’Ocean,tantofi no re patrie. nnos femmes q, nos enfans Î: ramentoiuent à nos ,, efprits:mais au premier coup de trompette ton. 9 tes ces imaginations s’en vont à vaut le" vent, ,’nous voila ans nos rangs , a: toute la caleté fi que nous auons conceuë dans nos logis , nous fi l’enfantons furia relie des ennemis. Et pleuli aux, Dieux que le peché de Philotas n’eull; pomt . » pafl’élalangue. ’ . . » ,’ Mais ne reprend-s le furet qui .me rend coula , pable. Ie’defauoue peu l’amitié que I ay con- " traâée auec Philatas , que ie confeŒe de l’ancre , recherchée , 8: que i’en a7 tiré des anantages "incroyables. Etvous elionnez-vous que nous ” ayons recherche le fils de Parmenion ,y le plus ” rand diapres vans , t8: celuy de tous vos amis: ” a qui vous auez fait le plus d’honneur? S’il m’elE ” permis , ô Roy , de vous dire la verité : C’efi ” vous alleux-émeut qui nous auez jettcz dans le l :’ periloù nous nous retrouuons , qui n’auez en .’ d’agreables que ceux que Philotas portait. Luy ’ [cul nous a placez en ce haut degré de credit

’ ’ ’ aupres Quinte Carfi. ’ LI V2 V1121 383 inprcs de vous. Et vous I’auez fait tel , que du; " cun recherchoit fa bonne grace , a: craignoit ” [es dedains.Vous ne nous auez pas forcez . mais ” vous nous anet: obligez au ferment de fidelitéfl en fou endroit , quand vous neus auez fait in. " ter de tenir pour amis vos: amisr pour ennemis i’ vos ennemis , a: que vous l’aura preferé à tout, ’i le monde. Si cela cil: vu crime, ie n’en cognoisi " point d’innocens: car tout le monde a defirc’ la” bonnesgraces de Phil0tas , actons ne les. ont *’ pas eues. Si. vous ne mettez point dedjfi’erence ” entrel’ami 8c le coupable , il faut que vous de- il clariez criminels tous ceux lefqucls ont recher- ’*

théMais fou qu’ay-ie amitié. fait, quipuill’e v tefmo’igner-vn 1.: - ” " deliein criminel: l’ay deuifé depuis trois iours, ” priuemcntôz (cul auec lui. Sii’auois change’de il façon de viure depuis trois iours,ie ne me pour- W rois pas lauer : mais fi ce mefme iour qui m’a ” A rendu fufpeâ , i’ay vefcu comme vdc coû- " turne , le ne voy point fur quoy foqderi vn ti crime.Mais. i’ay-refufé des,- chenaux ; . à Antifanes;” -. 8:r *’ tt ce iour foupçonneux i’ay’cu prife aneclu «Si i’ pommoit-refilé mes chenaux ie fuis-melëreu, t’ Antifan’es le doit eflretpour les auoit voulu " prendre : carde mal en à partager entre celui a qui demande &Celuyquirefufc, linon qu’on a 5’ confiours plus de iufiice de retenir fan bien,que * d’empieter celuy dîautruy. , . . w. . Cl. Au relie, Roy a fanais en tout du chenaux,” .defquels Autifanes - en auoit déja. dillribué Ë: it , ilne m’en relioit donc.,queldeux. Ces *

386 L’Hifl. d’AIexandre le Grand; . à audacieux a: iniulieime les vouloit oller . Il h cul! donc. fallu que r’eulTe elle à da guerre à a pied. Or le ne celle pas que 1’ay p parle d’vn ac- cent d’homme libre a vn faquin , a: qui n’a and acun grade dans lies larmes que celuy de dilirid à buer les chenaux d’autrui. Ne faisane. as bien ’; malheureux , qu’il faille que d’vne me me vont ;i’oexcu le mes paroles cnuetsAlexandre se enuers

a ’Antilanes.* Mais ma mer-e «and: ’ que vous cillez mes a! ennemis ,- à: que 1-y prille garde. Ou taon (a fi prudence , qu’elle ne l’employmt pour [on fils ,. toute. - entiere, n, a; non pasa in! donnerx desu peurs n imaginaires. Vue mere ne deuoxt elle pas 51120: n der’vneli importante caufe de defiance alan à gnard a quel complot a qui le inclue! qu que fait? qu’ay-)e dite Condition’mifera; ” bic , le cours fortune aulli bien à me taire , qu’à ” parler:Mais arriue ce qui ourra’,i’ayme mieux ” vous déplaire en me iufli ant r qu’en mercu- ” dan: eqnlpable. 4 ’ l . -’ - n v . ” Au relie vous mefme allez; efire tefmoin de ’ ’ la verité que ie vay dire. ï Lors qüeîvous m’en- ” u0yalles en Maceddine , pour vous en amener ” des trouppes,vonsvous fouuenezbien que vous s ” me, dites qu’il auoit beaucoup de jeunes gens ”’ forts &AvigOuteuat ,7" qui le cachoient en la mai- ’° fun voûte mere:vousme commandafies d’a- ” mener tout , 8: que le n’eulTe efgard’qu’à vous. ” I’ay fait vollre commandement,maispeut-élire Î: plus franchement , qu’il n’eiloit à propos. pour ,’ mon oien.l’emmenay Gorgias,Hegatæus,Gor- "San a qui vous feruent fort bien : 8: n’efi-cc

Quinte Curfe. LIV. VI l. 38 ’ pasvneiniufii’ce , que le courre fortune pour W. vous auoit ferui , a: i’aurois merite’ ehafliment ” flic ne l’anois. fait : car voila-la- feule raifon ’Î. pour laquelle vollre me’re nous perfecnte , c’elt fi que i’ay preferé vollre feruice’a’ux bonnes gra- ’ ces d’vne femme. v Et ie vous amenay fix mille ’i hommes de pied, 8c fix cens chenaux Macedo- l9. ariens , que vous n’auriez pas eus li i’eull’e vn ’Ë. peu ployé. Ce feroit doncà vous à tremper le Fi courroux de vollre mere, puifque c’en vous qui ’i nous auez donnez en proye a fa colere. - t: Sur ce tempsarriua Polemon qui s’en elloit enfui , a: qu’on auoit cité reprendre. A fon abord tout’ce monde aliemblé j, le vouloit af- fi fommer à coups de pierres , mais il ne s’effon- s, na iamais. Il dit tout fimplement. le ne prie ke- rien pour moy , ie prie feu entent que ma fuite x: importe preiudice à l’innocenCe de mes fre’res. .e Si i’ay fait faute , c’efi moy qui fuis coulpable; et a: file fuis coulpablepour auoir fui 5 ou fi in. m’en fuis fui pour me fentir coulpable,la caufe se dames freres en cit meilleure.lldit cela de telle et grace,quetoute l’allillance fut’piCque’e de com- in pallion , 8: les larmes aux yeux , toute cette se compagnie fut tellement changée , que la faute ’ de Polcmon fut leur falot à tous. Salon vn fort jeun-e homme qui s’eüoit eûonné auec. beaucoup d’autres voyant Philotas entre aks mains des bourreaux. . , i l ll-dit donc en plorant. qu’ilne regrettoit pas; [on malheur propre ,imais celuy de les fracs. E e le Rayïzrnefme fut touché de pitié ,: il n’y eut. Çquc fanfare.- qui le regatdnd’vn m3 terribles: ’ B ij 38 8 L’Hifl. «l’allocataire le Grand, ,, Et fol ( dit-il J cen’eflpas icy qu’il falloit ,, plorer , c’elloit quand vous picquiezfi bien ,, pour vous enfuir , abandonnpnt.yœ flores ,,’ ruinant des abandonnez; Et ou Alliez-vous m:- ,, ferablez C’eli vous qui me forcez dedans ce n rend de criminel ou ie marronne , d’abandon- ’,,- net ma propre iulhficatton pour me porter ac- ,, curateur contre vous. Luy , canlfell’a d’auoir pe- ’, ché , mais plus coutre les fracs que contre la

fl’conDe là , ilfeience. n’y eut plainte fiy- priereV l , que tout menndœ le monde entierement dans l’alïemble’e , ne fifi abfoutA- pour eux ,’où d’vne mefme voix , chacun le mymhas. mit à reclamer peut de li braues hommes la bonté d’Alexandre , a; res amis la larme à l’œil l’en prioient inflamment. Le*Roy.dont ayant commandé filence. » , Et moy de ma propre bouche’, dit-il , i’ab- fousAminthas a: fes ireres. Et vous juntes gens , i’ayme mieux que vous oubliez-la grace que ie vous fay , ne de vous fouuenir du dan» garou vous aueael é. Et rêdez moy vos bonnes gracesd’aulli bon cœur que ie vous rends les - miennes. Simon-cœur n’euli euaporé tantde choies qu’on m’auoit’dites , le l’eulietouliours peu gros contre vous” rôt li publiquement vous n’eulïiez deduit vos raifons , vous. enliiez ton- jours elléfoupçonnées. Vous Amynthas , par- donnerez à voltre frere.le veux auoit cela pour gageque deforrnais vous me tenez pour voflre l amy. trompit’ l’aliemblée. m. .. Etïlors fit appeller’l’olydamas , c’eûoit le «faner: de Parmenion, qui combattoit confiants

4 l Quinte Curfi. L I V. Vil. 389 ’â fon collé. licitoit alors au logis du Roy scar il cro oit alors auoit la confcienCe nette , ton. tesfors parce qu’on luy dili u’il amenali [es freres au Roy , qui iamais .ne et auoit veus , il eut vne terrible alarme. Quand le Roy les voyant touslà 5 fit approcher Polydamas , 8c lui dit’entr’èux deux. l , " ’ - t - La melchanCeté de Parmenionàa failli à nous Alexandre perdretoas , principalement vous a: moy , car "mye: Il ne trompe que l’es amis. Or i’ay refolu de le chaflier , 8c veux que vous me feruiez en cela. u Regardez comment le me fie en vous. le tien. ce drayvos fierez: pour gages tandis que vous se ’y’rez. Vous yrezen la Medie , ou vous rendrez se si tous mes Gouuerneurs des lettres de ma part: le "mais il faut aller ville , ce auoit le pied plus et loger que l’aine de la renommée, le veux dons que vous arriuiez la nuit, 8c quandil fera iour, il Avons fuiurezl’ordre que ie vous bailleray par cg efcrit. Puis vous porterez à Parmenion des... lettres de me par: , &- d’autres de la part de [on fl fils. l’ay fou cachet , il ne fe doutera de rien .g .v0yant des lettres de Philotas. ’ 4 Polydamas qui voit fa frayeur aboutir à vue commillion , en promit encore plus qu’on neluy demandoit : dont le Roy luy fçeut fort bon gré , a: luy fit de fort beaux prefents. Quit- tant donc (on manteau , il prit vnejuppe d’A- rabe, 8c auec deux Arabes , dont les fem- mes a: les enfant demeurerent pour gages entre les mains du Roy , montez tous fur des .V 4 chameau, ils arrinerentîen vnzeiours , non- obllant les delerts , au quartier debParmenioe, I » B .iij

5390 L’Hg’fl. , d’Alexudre le Gilld ; v un: que l’on en [cent rien , a: furent au logk de Cleander .dcumtlc iour : C’efioitrvn des Preuofls du Roy , auquel ayant remis feslet- ,tres vils (e rendirent au point du iour au logis de Parmenion. Polydamas auoit rendu à tous les autres Capitaines deslcctres de la par: d’A- lcxandre.On vint dire à Parmenion I que h Polyda’mas a a biloit arriué. Il lèpourmenoit dans la gaude allée dupai-c, de fonlogis , les Capiteines qui auoient l’ordre pour le tuer , tous à l’entour de luy. Tous les Achafleaux en la Medie [ont ac- compagnez de grands parcs , tous plantezen I beaux bois . c’ell vne des feliciçez desRois a: des Satrapes. .Parmenion bien réjoüi qu’il nu- roit nouuelles du Roy , ’manda quoru- Polyda- ’ .mas , 8c le fit emballer de bien loin. Apres les * complimens a: les carrelles , Polydamas bailla I les lettres du RDy à Parmenion; qui cil-ouatant les lettres , s’enqueroit du Roy 8: de res nou- uelles. Polydamas lui dit que les lettre; lui en diroient , mais u’il le preparoî: pour le voya- ge des Arracho 1ans. L’excellent homme , dit .Parmenion , a: ine le rendit iamais :mais il . cil temps qu’il Ï repofe , uifqu’il a tant de ., gloire acquife. Pol damas uy remit lafecon- de lettre comme de a part de Philotas , fermée de fou cachet , laquelle à le voir , il lifoit auec contentement a Quand Cleander lui plongez Cleander tout d’vn coup [on efpe’e au trauers du carps, . affamai: Parmeniô l a: puis vn fecond coup qu’illuy donna dedans l la gorge: il efloit mon que tous les autres ploq: gerent chqcun leur efpe’e dedans [on corps.

Quinte Curfi. L I v; VIL 391 ses gardes 8c fes Efcuyers qui elioiept au bout de l’allée , coururent au quartier ,.où ils , mirent tout en reuolte , 8c fanslçauoir la caufe d’vn tel accident. Les regimens s’en vindrent la telle baillée à l’entrée du:er , demandoient Polydamas, a; fes complices. ou qu’ils alloient tout [accagcr, 8c qu’ils vouloient immoler le . fang des meurtriers à la vie. de leur general. Glander » fit entrer dedans le parc tous les rineipauxcbefs,aufquels il leur les lettres d’A- exandre , par lefquelles il leur commandoiedc chafiier Parmenion d’vne entre ri le qu’il auoit , faire contre luy. La volonté uRoy :eut bien "pouuoit d’appaifer lafedition. mais mon pas la douleur desgens de guerre;dont beaucoup s’en allerent,m ais ce peu qu’il en demeura deman- rderentle cor s pour l’enfepulturer 1:. Cleander ml’ofoitbailler , de crainte d’offenfer le Rup- En fin ils opiniafirerent tant , que pour ne les décourager par tmp , il fit couper la telle qu’il ennoya au Ray .8: leur bailla le corps. , J Ainfi finit Parmenion , homme illufire en qui); a: en guerre il auoit fait tout plein de grandes choies fans Alexandresiamais Alexan- dren’auoitrien fait de grand fans luy.Son cœur auoit ronfleurs fourni à la mdeur de la fortu- ne de (on Roy. Ses coufei s erroient genereux, fan efpée bien tranchante : Qui efioit aimé des ands Princes ,8: agreable aux gens de guerre. gênoit fi ces conditions fi grandes luy firent venir- l’enuie d’ellre Roy ’, ou firent qu’on 1 s’en defia , on n’en fçauroit que dire :Car ce Nue dit Philotas aux tourmens ne preuue rien ’ B b iiij

39 z 118573. ’d’odexuùo le Grand ; cantre luy , c’efioit peut eflre vn homme qui , parloit feulement pour le tirer des fupplices: Et’ fur l’occafion mefme la choie citoit tenuë ’douteufe. Alexandre fic me bande à pende tous ceux qu’il -fceut auoit plaint l’extension de Parme, nîon , a: leur donna L’eduidas pour chef , iadis [ouï intime amy. Le huard voulut que c’é- toiemlprefque tous ceux’qu’il auoit dei: en auerfian. Car Alexandre voulant’vn iOue co- gnoillre la Volonté de ceux-qui le fuiuoîent , fit dire qu’il ennoyoit en M scedolne, afin que tous ceux qui voudroieht’efCrire ,efcriuifl’ent; Cha, (un fans (a damer de rien, mandoit ce (ne partoit Mes amis. Alexandre ouurit les lettres de tous, 8c ayant remar né ceux qui citoient la: "de la guerre ,les nuoit eparez des autres, afin qu’ils ne débauchalTent Ceux qui le [auoient de bon ’cœur. Mais tant de gens le voguas comme reprochez , 8: honteux d’eflre ain iretranchea de l’armée. firent depuis merueilles , a: tal’eho. (un à reparer parleurs actions vermoules la s faute- que leurs langues auoient commues par legerete’r ’ v .

’QînreCurfi.1Li1v.’Vll;i (3’93: ’

uneMoyenne»: .W.WWËËAËÂË : D’Iscovns SECOND; ” AÎSOMMAIRÇE,,;

ç; ” L E X A N D3]! dprnàubir n l. . [Marignan «lunchofians (a î, Paremedefide: , pal]? contre ’ " ’ Reflex. Il. agi berdnguefè: 3461143, oc [e refilant à la guerre contre 41eme" [in de: ’moJensitemeraî’res , (’94 remplis, d’impatience. Caban: le harangue lay- nufim en plein fçflin , où la] mouflant fictivement l’imperrinenee defi: refolution. ne]: [in le mur ruer. 111. Cependant Alexandre piffent le vinifie (1’0qu , mm en la Mariette, A (9* leçonquefle. IV. Sur ce spitamenes a). . Cttenesgnnd: une): de Bejfiss refilas de faire leur Manet: Alexandre , prennent Bejfiu en ’ "rififi?! , levrettent à la chnifne, et le rendent i "ci alexandra V, Qgi lpjfait en digne repro- .- du, (à; le remet peut le cheflier entre le: mains ’ d’Oxüms’ fiera de Purine renaudant fin ’ firrli’ce. .

z! 14-11446" le Grand Q

ËWÏ-MÏWWWWWne nnu*.umf

convoiteraBat-frime , 0c prifi une de Semis. . La

pp yg E feu de cette grande affaire fi ’ nettement amorti , Alexandre crea vu Satrape aux Ariane , 8c t pallia dedans les terres des! A- .-. - griafpes.0nles nommoitde’s lors Euergetes , on bien-frimeurs , depuis qu’ils auoient fecouru de viures a: de munitions l’armée de Cyrus , qui elioit fans eux defai- te par la neceflité : La où il eut nouuelles que Saribarfannes , qui auoit repris le party de Bef- fus ,’ auec vn nombre de caualerie rangeai le pais des Auliques : Il y ennoyai Caranus. a: Erigiyus , auec Artabazus 8c Andronicus, . 8: lix mille hommes de pied Grecs; auec fi: Alexandre cens chenaux. Luy , fut deux mais dedans le remuer: pais des Euergetes à ordonner de leurs affala Puma... res ; de leur fitde tresgrands prefens d’argent nient"! en recom cure de la fidelle amitié qu’ils a- ?" blé-[noientçte moignée’â Cyrus. Puisleur donna p Em’k’ pour goauerneur Amenides , qui auoitefié Sc- "Œe’œ cretaire de Darius. De la il alla fubiuguer les Arroch-ofians , qui habitent furle riua’ edela l conquit: mer Pôcîque,où il reprit l’armée qu’auon tenuë les Am’ Parmenion. C’efloient [ne mille Macedouiens chouans. a: wo- sentilsrheumsh cinq minque: :3

. flint: Curfe’. L I V. VIL À’39É deux cens chenaux , qui citoient indubitable- ment la fleur de les forces. Pour Gouuer- neur des Arrachofians il laina Memnon auec quatre mille hommes de pied , 8: fix cens che- naux peur les garnifons. I Luy , en performe entra dedans le pais des Paramedefides. C’eil en ’ peuple brutal qui poï- fede vu païs de melme ; inconnu prefqueafes ’ voifins , parce qu’il novent auoit ny commu- amena, l nication ny trafic auec performe: leur contrée le (muge cil inflement tournée vers les glaces du Pole, paysde l ils ont les Baârians vers le Soleil couchant , à Paume: au midy la mer Indique. Ce peuple demeure «546-5 en des maifons faites premierement de bri- ues, 8e puis hauffées de bouës,toufiours ellre- ciflânt. depuis le bas iuf ues au haut ;où ils lament vu trou delÎus le elle pour appeller le iour. ils ont arcy par là des ceps de vignes, qu’ilsenfoüi eut l’hyuer en terre, pour les gar- er d’eflre gelez r Car les neiges 8L la gelée y durent [i long temps , 8: [i horribles , qu’à pei- ne y voit on du ibier , ny des oifeaux. Le iour mefme y cil fi o feur, a: la lumiere fi faible, qu’à peine le peut-on entremit. y Cela fut caufe que l’armée endura premiere- ment des neeeflitez inimaginables,& puis qu’els le, tomba dedansfde grands defefpoirs , la fatio gue, le froid, fans viures , fans fecours humain. . Il en mouroit de froid vn tresgrand nombre, autres auoiêt les ieds au moins gelez:Sur tout cette côtînuelle b icheur des neges leur trauail- loit infiniment la veuë, 8: leur perdoit les yeux. .me qui le rsnslqient au transi! verdit qu’on

I e

396 rififi. JAlexendre le Grand j cheminoit, s’ils penfoient fe jetter à terre pour repofer, dcuenoient fi roides de froid , qu’il ne falloit plus parler de le releuer , ce cependant ils n’auoient pour remede que l’exerciceôz le mouuement du cheminer contre les efiranges’ percullions du Froid: C’efloit à qui trouueroit quelque loge pour le refaire ,- mais pour la grau eur des broüillars qui regnent eternelle. ment en ce climat , on ne defc0uuroit les mais Tous qu’au: fumées: Aufli depuis qu’ils en pon- uoient trouuer ils clloîent bien. Car Cesl’olia raires hoüeLqui n’auoient iamais ven perfon- ne, voyans des gens armez , apportoient Ville- ment tous leurs biens à leurs pieds , afin qu’on leur fauuall la vie , tant ils citoient efrayez. Le Roy à pied menoit la telle , la queuë aile mitan de (a bataille, 8: ’fecouroit en cheminant tout le monde , a: fatiguoit autant que plufieurs , afin de le trouuer partout par vn incroyable foin. I Apres tant de mefaifes l’armée de Macedeio ne trouua le bon païs , les viures a les rafraifi chiflemens , 8c vint ratteindre le mont Cauca- le ui trauerfe toute l’Afie , laille la mer de Ci. licre d’vn collé, 8c de l’autrela mer Cafpie ,la riniere d’Araxe , 86 des pleCes defertes de la Scythie. Le mont Taurus vu peu moindre le fuit, prend naill’ance en la Cap adoce , palle êtrauers la Cilicie , de va ici-n e les moma- gnes de l’Armenie.C’efi vue chaifne continuelo; le de montagnes , dont partent toutes les ri- uieres d’Afie pour s’aller rendre dedans la mer rouge ; 8e dedans les mers Cafpie , Hircanique 5: Pontîquc. Au milieu du Caucafe cil celle

l Quinte Culé. L I V1. Vil. v 397 roche qui tienttrois quarts delielJësde tour,8c en qu art de hauteur : où l’antiquité Conte que s fut .enchaifné Promethée. L’armée pana les 33m; me monts en dix fept iours , au pied defquels fut féconde fondée vue ville , que l’on donne pour habiter Magali: à fept mille vieux Macedoniens , 8: quelques u 1"er il” autres qui ne pouuoient plus feruir , à fut aufli :2? "’- nommée Alexandrie. ’ Bedustout.eErayé devoir l’efirangelegere- Refus a, té d’Alexandre , le mit à penfer à la guerre , ’84 tonnes, à tenir confeil fur icelle: mais c’eiloit à la mo- prepare la de de fou pais , c’ell à dire , aptes les facrifices, En"? en beuuant a: faifant bonne cher: auec fer a- mis. De forte que quand .ils auoient bien ben, Dieu fçait s’ils elloient puilfans de vaillans, leurs ennemis ne parodioient à leurs yeux qu’v- ne poignéed’hommes , c’efloient des temerai. res. Bellus entre les autres deuenu Roy par des * moyens fi iniufles.,gonflé d’orgueil , a: ui ne- ouuoit pas quafi tenir dedans fa peau , e mit a faire vne harangue en l’vn de fes gourmands

Que la beliife de Darius auoit bien mis à ’* tropcou haut prix lafeils. reputation d’Alexandre.Pour » ’i [on premier fait d’armes,il l’elloit allé attaquer ’i dedans les foudrieres de Cilicie , comme s’il « eull en marché fait derendre fou armée impo- " tente; de il auoit derriere lui tant de pais inac- » cefiibles,tant de montagnes de de; toiles riuie- ’i res ,que li feulement ileull fceu lafëher le pied, li bien àpropos , tant s’en-faut que fon’ennemi i eufl: en le cœur de.combatre , il n’eull pas feu- il lemenr eude la force pour-sienfuir , l’eull peu ’f

Ô l "3 9 8 l’Hifl. d’Alexendre le Grand; ’,, prendre vif à toutes fortes d’auantages. Et donc ., que pour mettre en pratique que le difcours ,, qu’il faifoit , ’il le deliberoit de palier en la ,, Sogdiane luy 8: fa guerre , a: qu’il lameroit An comme vn puillant mur au deuant de fou enne- n mi , le fieuue d’Oxus , qui fans faute l’em ef- - n cheroit de palier , tant qu’il cuit euloifir ’afc ,, fembler vue puiflante armée de toutes les na- Prend des rions d’alentour. Et lorsil auroit des Coraf- eonfeils mes , des Dahes , des Sages , des Indiens, 8c par «MW? de la le Tana’is des Scythes. Bref,tles hommes n?” qu’il meneroit , le moindre feroit lus grand que pas vn des Macedoniens , des e paules iufg ques en haut. - ’ ’ Toutes les voix de ces yurongnes s’cfleueà rent à ce difcours , a: d’vn [cul accord pronon- cerent qu’il n’y. auoit plus rien à dire aptes pe- la. Sur ce Belins commença d’ordonner que l’on verfall du vin à bon efcient , & qu’on luy noyait ce’t Alexandre 8c (on armée à force de cohue, Il boire.y auoit à ce v Feflin ’ Cabares Mede de nation; perfuade à Magicien d’importance , 8t-grand Maillre en Remis lon fou art, ( le n’oferois dire fcience , car ietiens filmai de la Magie pour pure illulion , 8e vne vanité proé pre à tromper des efprxts forbles , ) a cela pres, homme de bien 8c fage. ll s’auança de parler, a: erendre.ayant fait vue preface. . . . 4 ’ Qu’il fçauoit bien qu’vn feruitcur faifoit l toufiours mieux de le taire que de dire fou anis, pour ce’que Celu qui obe’it , fc met en (cureté, ne: celuy qui con cille le met en danger. Beifus ,a qui tenait vu verre à la main , .vOyant que Co:

,anteCurj’e. LI V. Vil; ’39"; harts parloit fibien , luyprefenta ,* a: Cobares te le prit , 8c puis continua : le trouuc dit-il, le que nolire nature cil chetiue 8: mauuaife, pour ce Vu fujet : C’ell que dedans nos propres af- se fairesnous n’y voyons iamais li clair , que a ’ dedans celles d’autruy, a: nulnefe peut con- se; [ciller foymefme , qui ne fe broüille. Il ails deuant les yeux l’apprehenfion , les delirs, , de ce l’amour naturel quennous portons à nos pro- ce pres fantafies. De nous iuger prefomptueux se en nos dedans , ô nous en femmes bien aloi-.es Agnez ! Et ne voyez vous pas par la pratique ce que ce" que nous auons imaginé eil vnique. se Or vous portez vn grand fardeau , c’efl: vne r; Couronne : il la faut porter fagemenl , ou elle e. vous accablera : Pourtant à Dieu ne plaife: e. Si vous le voulez empefchcr fuiriez confeilôc n mon pas pallions. Vu chien poltron , dit le u ’prouerbe Baârianv, jappe fort 8c mort peu, .p 8c les grolles riuieres font celles qui coulent " plus doux. Ce difcours montre la prudence - que ces Barbares tout tels qu’ils font pouuorent auoîrr Tout le monde leua l’oreille à ce dif- cours , de l’efcoutoit-on auec paillon. Quand lui dcfployant toufiours plus auanr (on confeil ..meilleur qu’il n’elloit agreable à Bellus, conti- nuë ; Vans auez a vos portes vn Roy leger é- trangement , à: qui manie plus ayfément vné « armée , que vous ne manieriez cette table. Vous parlez de faire venir vne armée de Tana’is , a: p: mettre des riui’ere’s au deuant de (es armées. pp ’Quoy vous vous enfuyiez parvn chemin , &il "p. lutinas y fgauroitfuiure? Legrand chemin

Î408 rififi. d’Alexlndre le Grand; ., peut-efire cil plus voilre ami que le fieu. Les u chemins font communs à tout le moud: , mais h lus feurs aux vainqueurs. Et fila peut vous ,’, fortifiele cœur pour fuir . tenez que l’efperance ,, cil: plus legere pont vous ratteindre. Et que ,, n’allez-vous donc au deuant du plus fort par: fi acquerir fes bonnes graces. Allez vous rendre fi à lui, 8: quoy qui vous arriue , vous ferez itou- g jours mieux voilrc parti en vous rendant,qu’en fi reliant ennemi. Le Royaume que vous tenez ,, n’ell pas à vous , quand vous ne l’aurez peint, fi vous n’aurez rien perdu , mais il pourra bien é. v tre que vous deuiendrez Roy de bonne foy. n Quand le Royaump vous fera donné par ce- » luy qui peut vous faire 8c vous defarre. le vous fi donne donc ce confeil en ami.lequcl plus vous n differerez, moins il vous feruira. Vu chenal ge- fl ocreux va du fonde la gaule , & piquez tant n que vous voudrez , iamais vous ne ferez manier

.3:an ’ Bains farouche de nature , 84 efchauffe’ par veut tuer lesvne fumées du vin ,tolle. s’emporta li fort de colere, i Cobalt: qu’il tira fou efpée., a: vouloit tuer Cobares , fi (on luge on ne l’en eull empefché. Il forcit furieux de confeiller. table 5 8l faifoit fort le tranfporté , de font quefi grande fut la rumeur , que Cobares cuti le moyen de s’euader , qui fe fauua vers Ale-

Bellùs affeurc’ment’auoît huiâ: millehom- xandre.mes d’armes fur pied , qui ’obeïrent I parfaite- ment . tandisqu’ils creureut qu’Alexandre al: feroit en 1’] ndiem mais quand ils virent à efcieut qu’iltqurnoit la telle vers eux , chacun quina

QIÎIm Puffin 4L I V. VIL fiai Dîtta la. faâion ,, à: tous fe rapin-crène en leur: villages.- Beflhs auec [es amis paŒa la riuicren d’OKus ,48; fitbruflcr tous les haras 8: bateaux furlefquclails citoient païen, peut qu’ils ne (crament à l’ennemy. Et, f: mit à leue: deuton-y pas en la Sogdjàne. Alexandre mon paÎÎé Ïe Caucafc,maisil tramai; (a ïs où fan armée mouroit de faim - faute de bic . Les habitans auoient fait de ceps gaines saches. de tous leurs viures qui ne (a tramoient-point , falloit pefeher 8: cherches: des herbages pour f: nqun-jç z ac à la fin mefmç . il fallutmanger les chenaux de l’armée,do’nt on yefcnt iufqucs à ce qu’onfufi. uriné en la Ba- ârim. La Mât-flanc eflçh’is incgal , il y a des contrée; fertiles , pleines d’arbres de fruiéts, de Alexandre ngncs ,ude bons bleds A! de fontaines. Il yen a entre en la 43mm: du tout defcms a: pleines damnas, où mâtine; quand les vents de la mer . de Pont foufleht’, il; font des montagnes de fables, ë: effacent; comme; apparences de Chcmînafi-pefltcmcm ,quc quant-14 aux dm..paçs veulent allier ,.ils (ont contraints de [c guider par efioillcs , comme ceux qui vont (a: lamer : Aufii gueltes-nuit; [ont for: berles, a; prerqgçmm agreables que le iour. Ils n’ont u’à (e garder du vent , qui en cnfeuclît fouuent çdms kiki: , quandjl eft grand. - v Dedms le hon païs on y troua: des hommes a: dysahnunux- à quantité; de (on: que BeEus. en auoit defia trente mille. La capital: fc mom- mq Baâre ,. bafiic. fous; 16men: Parapamè, n à au pied de [es murs pâfTelnriuicgc de Enfin: peut d’vpnam. Le Roy ypalîoît foàhyuçr , a: 4 c 40 z L’Hifl. d’animal" le 610M , là (cent la reuoltc du Peloponncfe 8: dés La) . cedemoniens comre luy. Et vise autre nonne"! lui vint encore de .furchargc , qui filoit que les Scythes auoient pané le Tamis, pour venir fe- conrir Bcvffuse Puis une -troi,fiefmes nouuelle de ce que Caranus a; Erigiyus,auoient fait au par:

r Saribarfanes chef des Arians", and: donné desBataille aux Arians. Macedoniens : Mais - vo au:I fut le temps du combat que les armes n’efioiant point bien efcliaiuffées de par: 8L. d’une à (on hu- meur : il s’efioit juré deuant fa bataille , 8L ôi faut fa falade,anoit dein andé le combat,fi quel- Vaillant que Caualier- de .Macedoinc vouloir venir fut d’vn vieil les rangs, a; qu’il [abattroir à tefle déconnent. Erigiyus Macedo- Erigiyus chef desIMacedoniens ,J picquéde la niem. V . brauade de fan ennemi , pailla en allant , tout vieil qu’il efloit : mais ayant le cœurtout rem- li d’vne jeune vigueur 1 Où allant wifi fa fa- l ade ; 8: monfirant ruelle chenuë ,l il commenc fa à dire , Voicy le ioarf ni fera voir quels (ont es amis d’Alexandre. Il au: vaineræ-quimourir auec honneur , a: poufladroir a Saribarfanzes. Les deux armées-Comme de com plot fait . [a feindre!" fermes ’,’-’remereanr leur [on en la for- tune d’autruy. ïSar-ibarfanes le remier- lança fajaueline: Or Erigiyus ayant exiuiuéslecoup "du cerps , ne in: pointla fichue: mais abor- dant [on ennemi, il luy alla planter-dans lagot- ge firudement , " u’il le prccipita par terre, a: voy am qu’il fe de endoir encore, la retira,& lui en redonna vn autre coup. Quand Saribarfanes defefpete’ ,’ prit lui mefme la incline-pour

v a mimé Cdrfi. L I V. VIL A ’40; et au coup de fa mort. Ses gens qui l’ancien: grilloit fuiui paroccafion que par inclination" , voyant mort,fe rendirenra Erigi;yus,qui vine rencontrer Alexandre ainfiv qu’il efioit en che- min de pourfuiure Remis, a; lui fit des defpoüil.» les de Saribarfanes -, m genreux prcÎent, La grandcœur d’Alexandre portacomme il’fala, loir . la rebellion des Lacedemnniens 5 [tout ce qu’il dit fut , qu’ils auoienrfort bien fait d’api tendre adcfcouurir leurs deiTeins , qu’ilfufllâ l’autre bout des Indes. Il] laîffa donc Arcabafus ont gouuerner les Baârians 3- a: luy souligna es bagages de l’armée auec des gardes. I Lui , auec vn camp volant fe mira trauers les delà-es, a; cheminoirla nuiâ. ll-auoir des nant lui vingt-cinq lieues de pais à faire , fan; trouuer me goure d’eau , non pas de’l’humidi- . té mefme , de forte que l’apprehenfion les niai-a (actoit defia deuant la foiE: Ils n’auoient que les fraifcheurs de la nuit pour foulas , car le iour il; chaleur leur brelloit les entrailles dedans cette vafle mer defables a: de defem. Quelques particuliers purent trouuer quelque eau. Deux de ceux ni citoient allez deuant faire les 10- - gis , ai ique le Roy cheminoit , apportoient par huard chacun vn bouc plein d’eau 5 a: la permien: à leurs enfans qui eûoiem en l’ar- mée : Ces deux hommes voyans le’ROy g luy I courent prefenter de leur eau. dedans vn pot, l. le Roy la prit , maisvoy au: force gens à l’en- toar de luy quikdeuoroienr cette eau , auec les tyeux,ildir : le ne (gantois iamais me refondrew à boire tout feul,& il n’y en a pas niiez p our si: fifi g ’ ’ i " C i r

4o 4. L’arme d’ÀIGxdldfl le Grand, q 4 ,, de gens. Allez donc , ditil , portez voûte and ,,, vos enfans , 8L leur rendit leur par. Enfin l’onfit tant que han Vint à la linier! d’Oxus,& pource qu’il y en auoit qui n’aimaient pas peu fuiure , on alluma des feux par tout [ne les montagnes pour ferait de lignai, 8: fut coma. mandé aux premiers arriuez de repailh-e , a: de orterde l’eau comme on pourroit au deuant às’dernierSiMais l’eau confia bône à plufieurs, &eu’incommoda plus que la ioif , car il en cre- ua plus de boire a; de manger gsqu’on n’en cul!

perduAlexandre en fans vue defarmer bataille. ne voulut ’ ny* man-r er’ny boire,qu’il n’eu’ll veu arriué le dernier de armée ,» a: ar vne grandeur de courage radio aïeule , pa ale nuit ainfi , auec bien de a fait: cirerie. Qui ne fut as moindre le lendemain, car il luy falloit paflPer la riuiere , a: il n’y auoit ’ ny bafteauxrdans le païs nyimatiere à faire des

pontsL- . Il fut doncdans reduit ces à rein deferts. lir tous les boucs s I t gnon peull trouua de pal es , a: faire palier s hommes demis , les vnes brigades apreslea v autres , il bien que ce paliage dura ifix iours entiers , pendant lefquels les premiers faifoient toufiours’bonne garde en attend enfles autres. 4 Eüant donc Alexandre acheminé ’,» poilË Spîtame- ries confpi. fuiure BelTus fur les voyes , il eut anis tom- ment en fou abfence fortune traueilloit à [es . re contre Belles. defieins en la Sufiane. ’C’elï- que Spiramenes i’amy du cabinet de Beliiis projeâoit a: exea’ 4 curoit la ruine defon amy. La perfidie dû vne belle qui ne fe’ peut appriuoifer parla bonté;

l Quinte Curfê. LIV. Vil; I je; En ce fuient pourtant elle pouuoit porter une apparence moins odieufe3car il remblai: qu’on s ne pouuoit pecher contre BeiTus , qui auoit mal: facré fou Roy. Le crime qui fe prefentoit por- toit en face la vengeance de Darius. Au fonds pourtant , ce n’eiioiipaslepecbé de Bell’us, c’é- t0it [a fortune qu’on haiiïoit. n Doncques Spitamenes voyant Alexandre raflé deça la riniere d’0xus , fe couinra auec deux autres des amis de Beiius Datafernes , ce Carmes , qui le liguerent chaudement coutre Mus , a: renans auec aux huiôl: compagnons forts robu es , fe refolurent de le prendre, de le limerai Alexandre, 8c tramerent la fourbe com-

me. Spitamenes il s’enfuit. s’en va trouuer Befl’us F , ’le tire a quartier , 8c luy dit que Datafernes Se Carence le vendoient ’, 8e le refouloient de le liurer vif . à Alexandre , mais qu’il les auoit preuenus, qu’ils rafloient pris et enchaifnez , a: qu’il les lui gardoit : BeiÎus croyant ellre incroyablement obligé à rSpitamenes , lui fit de grands remet. ciemens, a; commanda fur l’heure qu’on les al- ’ kil: querir pour les punir. Eux le laiiToient me- ner les mains comme liées derriere le dos , par leurs complices : a; Bains les v0 ant d’vn œil cruel , partoit pour les aller deilchirer de l’es mains prOpres. Quand approchans au res’ de gemma luy . ils quitterent la feinte , lui mirent a main pris a: en fur le Colet, lui arracherent fou bandeau royal, 61115516. mirent en pieces le manteau qu’il portoit des P" 9” , defpoüilles de fou Roy malfamé , 8e le monte; comma cette fur vu chenal pour le menerâ Alexandre, . c 11j fie 6 raya ’d’Alexandre le Girard,” Luy dit ,qu’ilconfelToit , qu’il eiioit and les mains des Dieux vengeurs de fou pecbé, Mais vous , adjouilaçil , n’eiies pas li inutiles à Darius, que faunrables à Alexandre [dont vous faunrifez les viâoires , 8: c’eil voûte ennemi, Ses gardes ne branlerent point pour le fecoü- tir ; aulli les coniurez pour les cilonner dirent tout haut , qu’ils le faifoient par commande! ment d’Alexandre. On ne fçait fans cela qu’il! enflent fait, Lors Alexandre (ailoit deuant vue petite ville , dont les habitans a: nommoient Bran,- ciades ou Brances. Ils eiioient for-ris autre-fois de Certains Grecs Milefiens , qui auoient (niai. la fortune de Xerxes comme il s’enfuyoit de-la Grece, a; qui auoient en fa faneur violé vn TE- ple immine Didimaon,& s’eiioient habituez la; ils, auoient encore quelques façons de faire des Grecs , a; leur langage. eiioit mené du Grec a: de l’ellrangeruEux bien joyeux de voir Ale! rendre le receurent 8: fe remirent entre (es mains. Luy , fit venir les Milefiens qui citoient en fou armée , qui auoient vue haine inueterée contre ces Brances ; remettant donc à Tes Mile-; ficus deuant les yeux l’ancienne extraëtîon des Brances , 8: l’iniure qu’ils auoient faiâ à leur patrie , il leur commanda d’en iuger 8: faire d’eux ce qu’ils voudroient. En fin voyant dei; fus ce different les iugemens partis , il dit qu’il ’pcnferoit à ce qui feroit bon. Le lendemain comme les Branciades venoient vers luy , il s’empara de hauteJute de leur ville , a: la fit rasages enrhumes 6953m. in. renaude de

Quinte Gaffe. Liv; ’VII. . .407 halâtes, 8: fit coupperlagorge à tous les habi- Alexandre tans,fans mifericorde quelconqueJl-fit fouiller Siam", les fondemens de leurs murailles , ruiner leurs campagnes 8c leurs becquets facrez , tant que hmm de leur terroir il en fit vu defert efpouuenta- bic. Ce cheminent contre les autheurs de la trahifon , eufl tu quelque apparence de milice, Contre ces inmocens, ce fut vue cruauté nompa- ’reille. Car la polierite’ qui n’auoit iamais ven. la ville de Miles , ne "pouuoit mais du crime de fes peres. . De un paiTa à la volte du Tana’is , ou Spi- Ben-us en tamtams luy rendit Beiius , qu’il menoit auec limé "ne « wuencbaifne qu’il auoit à l’entour du qui , 8: les mains g efioit en chemife.Les Macedoniens a: .Perfesia- d’Alcxans l noient oefpeôtacle bien agreable. Et dit Spita- mener : l’ay vangé Darius , 8: vous mes Rois, n de vous ameine vu homme qui a mallette [on « Seigneur , "pris , comme il a montré in; mef- « me: Heureux fi Darius pouuoit voir ce peâa; « de :cat Darius ne deuoit pas mourir comme il p cil mort , où du fonds mefme des enfers il de- n uroit ioiiir auiourd’hui du doux plaifir de voir « fa mort fiibîen vange’e. V -- Alexandre loiia Spitamenes ,l a; tournant les yeux fur Beiliis , ’ " Et de quellebeiie farouche auîez-vous, dit- i: il , pris le cœur , quand vous enchaifniez voilre z Roy de v’oiire bien-faiâeur , de puis quand i vous l’adaifinez 2 Et puis vous auez pris la qua- ” litéde R0 , pour recompenfe de voflre parri- ” cide , le alaire n’en ’as petit. Bcifus fans s’ex- ” Î] enfer , dit bien -qu’iiagoir. pris la qualité 9152 l

* .cc. in. i .108. rififi. «faluné? le and; ’,, Roy , mais qu’il l’auoit fait pour luy conferùë ,, le Royaume , qu’vn (autre cul! vfucpé s’il na ,, l’eufl pris a: l’eufl defendu contre luy. Bains cit Alexandre fans s’arreflerà ce difcours , Et limé a 0- appcllcr Oxiartes fret: de Darius qui efloit de xiartes res gardes , 8: commanda qu’on luy remit! Bef- frerc de Darius. fus entre les mains . qu’illuy fit arracher le ne: k 56 les oreilles , a: le fifi: pendre envn gibet, a: qu’il le fifi: garder par des Barbares , que les oifcaux feulement n’en approchaffcnc. Oxïar. tes dît , que pour chaire: les oifeaux ilne fal- loit , que Catcnes , lequel citoit fi bon archer qu’il n’eufl pas manqué vn oifeau Inc-(me a) vov’ lame. On fit de beaux prefcns à causaux qui a. noient limé Beflhs : a; cependant on .auîfa d’at- tcndre à le faire mourir , afin qu’il receufi [on fugplice au lieu mefme où il auoit-mué Darius. üæWMÇMÂWÆE D1 S C0 VR S TROISIESME; SOMMAIRE. »

, E: Macedoriîçns en la En; . à ; afilllegljdlls mglige’l’ordn, * I » *- fiat battu: 1p" du Mona.

a ”’ v1.7gnan. filandre fifi»: pour le: chier 5 efl 61:1]? d’à» grand ce": defle- I du en la mijfi. la Montagnar: laminant l «riff "un; , En; pardopn. Paflàgg

:Qgîute Café. LI V . V11. ’ 469 in!" le: sans Bosfomm , le: «4154113114, deleguent on ambajfide, il le: rayoit en allian- ce, defigne «un plus? pour edi cr «me wx’llefior le Tandis frontin: de: .9ch a. I I I. Sur ce ’ les Sogdiam reuoltegfi Infinfcitation de Spira- meius , qui la) venoit de Hum 13:17;". «de. 83min ne cognaiffint pas le: labeur: de la re- valu, leur donne à eux-mefme: la cômmŒian: . de «fie guerre; qui empire fort cet «faire. I V.. Pendant quoy Alexandre 414m mué); des Ambaflàdeurs pontifia" auec le: Me. mon" , le: habitait: leur confluent luger- ge , lu une çfl enlevée (biffin! ,ficcage’c (90 "fée . ’ 4. * .

uLEXANDRE ÇzzEsorr defaire la guerre en Scythie.

K. L 4 R adula: que les Macedonîens e e y s eqallerent aux viures , vu peu 1 à la desbandade. Les Monta- g 9 V a ,., 1’ gnaeds qui efloiem bien Ivlngt ü,» . 1* J nulle , fortans de leur tenante, 8c leur vindrent faire vne charge fi rude ,qu’ils enfument me patrie , a: emmenerent le telle pnfonnîers , 8c fe fumeront dedansleurs forts, où ils fi: defendoient brauement. Quand Ale- Magna... gauche les cils!!! venuluy gnefgne allieger , g; cg blelfe È ,

l

:15 rififi. (Î .2100!an le Grand, h allie- les attaquant de tr0p prés , receu: vu grand gean: des eoup de fieche àtrauerslacuille , qui luy lailla .Mouras le fer dans la play: , de forte qu’il le fallut te. aussi porter en fou quartier bien fort blelTé. Les Monta nars de leur montagne, voyoient tout ce qui e pailloit dedans l’armée du Roy , de for: te qu’ils virent fort bien comme l’on l’em poi- toit blellé. Le lendemain dés le matin , ilsem ucyerent à (a porte vn ambaflade , qu’il com. manda de faire entrer , le fit alleoir, a: fans Fai- te femblant de (entir mal , montra r. coiffe à ces Barbares. Eux l’afflux-errent qu’ils auoient elle plus fafchez de fa blellure , que les Mace- donlens mefmes. . 8e s’ils enflent bien Cogne! celuy qui auoit fait le coup , ils luy: auroient liuré : Car ils tenoient pour faCrilege de com- batte courroies Dieux z Mais qu’en En vain; eus de l’efclat de fes vertus ., ils fa tendoienrà luy fur la foy. Luy les receut , a; deflogea , 8: en quatre la; gis arriua en la ville de Mai-apeure , grande vllà le , qui auoit pros de quarre lieues de tout , en laquelle il mit parnifon, a; fit brufler tout à l’en- tour ôz ruiner e plat païs. Là il receu: l’ambalï fade des Scythes Ablians , qui lui vindrentreu: dre l’obeiflhnce. llspauoient depuis la mort de Cyrus vefCu en liberté , 8a de tous leurs voi- fins c’efioit le plus innocent peupd .«car ils ne manioient point d’armes, fi ce me , Vit pou! le l deEendre. Il les receut courtoifement : mais vers les "Il fait le «Hein d’1 Scythes qui font habitans en l’Europe , il en- : noya vu Benidas fieu ami , chargé d’gn grande;

Quinte turfs. L1 V. vu; , lia ri lisent , qu’ils n’eulfent à pallerle Tana’is , l’vn ne N°116 a des ficuues de fes ellats , fans fou commande- [quiné ’ ment. Il auoit ordre cependant de recognoî. "ml .. - tre-bien le pays , 8e de vifiter mefme les autres Scythes qui demeuroient fur le Bofphore. Aufe A fi qu’il auifall d’vn lieu delfus le Tauaïs pro- pre àfonder me ville, qu’il yroit en performe, a: s’allëureroit de la place. , Mais les Sogdiens fe reuolterent , qui Fut eaufe de remettre cette entreprife à vu autre L 8m. temps. Seprmille cheuaux Baélrians s’elloient &ÎCSfe-rë ioints à leur party. Alexandre iugeant que Spi. une," ramones a; Catenes qui lui auoient liuré Bef- cannelai. fus , feroient capables de les reduire’ , leur en donna la Charge , 8: lesmandoit à cet effet: Mais eux qui elloient chefs de la reuolte , fi- rent tout au rebours entendre à leurs trouppes qu’Alexandre ne les mandoit que pour les pu. nir tous au trenchant de l’efpe’e : que veritable- ment eux auoient eu commandement d’execu- ter cette action , mais queiamaisils n’auoiene cule cœur d’exercer vue telle cruauté contre leur nation. Voyant pourtant que deformais il continuoit en fa volonté , ils efloient con- traints d’abhorrer autant fa barbarie , comme le parricrde de Bellus. ’ . tandem. Ces menaces a des eus desbauchez d ail- umes me: leurs , lesrefolurcnt ai émeut à la uerre.Ale- (es Am- sandre ennoya Craterus mettre le rege deuant baEadeurs. Cyropolis. Luy cependant s’en alla prendre vue autre place , qu’il fit razer a: faccager cm. âcrement , aptes auoit allé au tranchant de l’efpéc source qui :1101: edâs en aage de portez; f

115 z’Hifl. falunait: le-Gnnd ’ les armes : car il vouloir que cette rigoureufo execution feruill d’vue leçon aux autres denc as tenir contre luy. Pourtant les Memacenes qui tenoient vne puifl’aute ville , fe refolurent au fiege. Le Roy eut ennoya cinquante Caualiers pour leur ’- confeiller la raifon , qui auoient charge de leur reprefenter fa clemence ordinaire. Eux ref- pondirent aux Macedoniens , qu’ils ne dou- toient de la bonté , ny du pouuoit du Roy : a: fur ces, termes firent entrer les Caualiers , a; h les traiterent comme leurs holles , mais quand ils eurent fort bien heu , 8: qu’ils les rimmels-1 dormis ,il leur couperent à tous la gorge. Le cœur enflé d’vn tel affront , Alexandre fit reuenir Perdiccas 8e Meleager t’a-A...du fiege - de Cyropolis. ( Aufli bien elioitil content de fauuer cette noble ville , ballie autrefois par Cyrus , feul dont il prifoit la memoirc entre les Rois des Perfes , auec Semyramis , comme plus genereux a: nobles 7que tous les autres à on gré. ) Et fe mit à prclfer les Memacenes, enlayant donné le pillage aux principaux de Macedoiue , intereffez par l’indigne mort de leurs compagnons. Mais iamais ville ne fe de- fendit mieux 3 8: le Roy luy-mofmcy courue le plus grand de fes.hazards : car il receut en vne approche , vn fi grand coup de pierre par la telle , qu’il tomba la , fans plus voir gourel 8: perdit tout iugement , auec vu eftrauge trou:

bicMais des luy qui liens. citoit invincible v contre toutes les chofes qui ont appris d’accablerg’lo relie des

Quîate Carre. L i v. Vil; ’413’ hommes, commença qu’il n’efloit pas encore gueri, à preller fou fiege mieux que deuant, ayant , Outre fa vigueur naturelle , la iulie co- lere d’auoir cité blellé qui l’animoit. En effet; , ayant fait ioüer vue ruine , que luy mit bas llfaîtral’er en grand pan de muraille , il entra d’airain. lm fille: dedans la place , qui fur mire à fac , de puisls

De làil enuoyva Menedemus auec trois mille fithommes detaler. pied , 8c huer cens chenaux- . , pour Il hmm boucler la ville de Maracande. ’Spitamenes ruera". chef des Sogdlans a: Baé’trrans reuoltez , s en anone; diroit rendu le maillre , a: - en auoit chaiïé la garnifon de. Macedoiue.. . , Les ehabitans v1 n’ap. le prouuoienr pas tant cette rebellion: mais pour- ce u’ils ne pouuoient pas l’empefcher à ils f: lai oient aller. l " saguméuçueuuaswauw 91500131735 QYATRIESME; I SOMMAIRE

1- LEXANDREË bord du Tune]: 1mn:lugfli on: railleme , p . ,. d’Alexandrie , le Roy des slip. Scythes enuqye une armâ- zour la ruiner. Il. Puis malade du coupqu’il mon cula cuiflè , Il: coulant maigre’fa dou-

"414. l’Hffi. «Î 41mm. le Grand ; «1...,refiudmbplmnræ le guerre , fait: jà: Prince: on: harangue tu: .- profilant: pour les encourager au d’effet); , (9. phis defifperîde [à debilite’ , a recours au drain: , à çfl hon- . aux qu’on le en): religieux. lll. Sur ce, Sph- nnmses chef de la madre des Baffles 5 taille rupines Mandarins Capitaine d’Aleàrdndre i avec qui" mille Macedoniens. 1V. En fils refila de donner bataille aux Scythes , ils tu; «Magne»! ont ambajfide , qui par des rail-qu rres-puiffintes luy fait voir en 012171751150! la aluniridefim Ambition. V. Alexandre leur "flicard Ivrnfilueinent ce [autrement , puff: contr’eux le Tandis , les rampt en «me menu» fable 64tdille,4pres ldqpelle les A)": halas;- glorieufimenr- a" humainement , les Sages admirait: Il! vertu , viennent fifre alliance «me lllj.Vl . Spitamerm le egamioiéioring des Scythes ,I s’enfuit de Maracdndc CV. .1: 1mm" reverdit? 503*406 ’;

r ’ "Quintecarfi.LIv. V11, e415?

le enserrez es sa reversas font (une ne: - ageleçon à Alexandre , de 4 l’êqccrjs’iue vanité de [a fortune : Et Ale- ; A and" dompteur des Scytes , leur fait , e flétrir deglorieux effana: [a cette. i

f E, N n A u r que les affaires s’eer 1, q l curoient, Alexandre s’en reuint Rani: me . loger auec (on armee deflus le Ta- "mâtin": l nais , a: l’ayant fait camper , il fit "me (Mr i Il p fermer de murs tout l’efpace mamb- qu’elle tenoit , 8L en fit me ville du nom enco- re d’A’lexandrieælle auoit pres de quatre lieuës de circuit , sa y fit trauailler auec me diligence (i elirar’rge ,s qu’en dix-feptiours , il veid fa ville. faire depuis les ’fo’ndemens iniques aux com- bles 51311: fes foldats citoient obeiflans se pe- niblesautrauail. Et pour habiter fa nouuelle ville , il racheta tous les prifonniers de l’armée qu’il yloge’a. * ï z p 7 le Roy des Scythes dont les Eflats’ elloient de laie Tana’is , s’imaginans qu’vne ville ballie furf a frontiere , elloittvne entrant à fes pieds, m ennoya Charcafis fon frere auec grolle cauale- rie pouilla ruiner, 8c de’gràudes troupes de Ba- êtres . pour dcfnicher l’armée de, Macedoine d’où elle citoit. Les Bafirians ameutement font 8’671.th

.1

me rififi. d’Alexandrlv le Gand ; que le Tanaïs fepare des Scythes de l’Europê; comme il fepare l’Eutopc de l’Afie. . ,- ’ Au telle le pais. des Scythes touche d’vn boa? aux Thraces’ , bien que de l’autre il s’aille efiendane vers l’Oricn’e ) embraffc Œvn collé les Spa-mates , tient des terres par, delà le Danube , &comprend iufqu’aux Baâres’. ni font tout au bout de l’Afie , du collé qu’e le ra arde le Septentrion , 8c enfin le va ahans tif an: à de grandes forefis , a: de profohds deferts. Alexandre ayant cette guerre à entieprenë (ire , vOyant les Baâres reuoltez , les Scythes? Chenal qui l’agaçoient déja : luy fortlincom: *mode’ de fa blefïureI, foible,malade , trauaillË d’vn grand mal de telle qui ne pouuoit quafi parler , tant il auoitenœre la voix debile , a: par vu temps eût-lugeaient mauuais qui le clef- courageoit’plus que tout : afTembla fes amis en

ll n’eufl f eu monter à chenal, encore moins le(on tenir fur esconfeil. pieds z Il nleufi fçeu haranguer, , a ny mettre vn ordre à rien . linon qu’ilEeplai. suoit des’Dieux, de le voir inutile d’vn colley ô: en. roye à tant de huards de l’amie; De forte’lqlegfà grand peine feslamis le Faufienhns de [a vigâeur palTée , pourroieneils Croire qu’ilne fifille malade en l’occafion’ qui (e Pre:

Ayant donc depuis fa dernier: vîâoire con. tefenton: Darius. .’ entierement negligé" ’ les deuins , il retourna s’embaraller l’efprit dans la vanité de leurs, [romaïques , uni; (on Magicien . Armande;

’Qfinte Café. IL I V. V11. ’41 7 lriflander , 8: luy consinanda d’aller faire les facrificesp , pour fgauoir ce qui luy deuoit arri- uer. Luy Cependant ayant fait alieoir [es amis v dedans fa chambre aupres de luy , de peut qu’en s’efforçant de la voix. , il ne raigril’t fa playe. Il commença à leur dire. Il fe prefente icy vue occafion à bien meil- 3311330! hures conditions pour mes ennemis, que pour [a hmm moy. Mais la necellité pourtant va deuântla flagada raifon , principalement en la guerre , où le Écran... l temps bien fouuent ne permet pas de guerre. l Les Baâres le fontrebellez, qui s’en vont fans courir fortune , voir ce que nous valons par la guerre que nous allons faire à d’autres. Si i nous lafchons le pied deuant les Scithes qui nous a portent la guerre , les Baâres nous mefpri eront , quand nous retournerons la telle à eux. Si nous paillons le Tanaïs , 8: fi- S gnalons noflre courage 8e nos VlalîîA’CS auec le " fang des Scythes , qui doutera que l’Europe ne il fait ouuerteà nos armes viâorieufes 2 C ’ell fe C tromper de vouloir borner’nollre gloire par vn Si certain efpaCe de pais. Nous n’auons qu’vne ri- " niere à palle: , pour porter g 13 armes en Euro-" je. Etlde quel poids penfez-vous que doit ellre, li tandis que nous fubiuguons l’Afie, d’efleuer nos u trophées comme vn autre monde ,54sz il? auoit t* ioint en vn moment avr vne viêtoire des-pièces il» fi efloignées l’vne de ’autre par la nature. " Si nous lafchons le pied , nous aurons auŒ- il; toit les SCythes à nos troull’es’, qui .doiuent W auoit appris de nous ces iours derniers,à palier à les riuieres, s’ils ne le feulent déja d’ailleurs,dc if

A I . ’418 Z’Hifi. (1’ Alexandre’le Ger; - ’,, forte que nous nourrirons la guerre en la par; ,, faut éuiter , 8c faudra que nous laireceuion!’ n malgré nous , au lieu de. la porter aux-autres ,, volontairement. bes tallons de ce difcours n [ont bien clairs. Il n’y a qu’vnq chofe qui m’elh n incognuë : C’efl fi les Macedomens me permetç fi trqntd’vfer de mon aduis , d’autant que le ne ,’ puis encore monter à chenal. Toutesfors mes amis,fi vous me voulez fuiure,ie me porte bien... :1 I’ay de la force allez pour foullenir la fatigue: ,, pu fi le dois mourir 3 qu’elle occafion fçaurois- ,, le trouuer plus glorieufee Il auoitla voix fi debile,que Ceux qui choient afiis pres de luy auoient prou peine à l’enten: dre z Mais tous en effet commencerent ale dif- fuadcr de (on deflein: Princi alement Erigiyus: lequel voyant le Roy opinial re, voulut le com- batre d’vn (crapule , à quoy il n’efloit pas beau- * coup enclin : a: luy dit,que les Dieux n’approu- uoient pas (on entreprife , a: qu’il luy efioit pprefage’ vu grand peril au cas qu’il pallalllari- uiere -: C’el’roientnouuelles qu’il auoit fraif- - chement apprifes d’Ariflande’r le deuin,qui luj’ venoit de dire en entrant chez le Roy que les entrailles de (on facrifice auoient la mine me; I llancholique. 9 Le Roy fit taire Eri iyus , 8e tout confus 8: a, trille,qu’on publioit a (uperilition. Il fit venir a! Arillander; Et comment , luy dir-il,ie ne fuis , u plus Roy; ie vous ay commandé de faire vn fa- Ç » crir’iee , 8e vous auez olé publier mon recret,’ sa pousl’auez diuulgue’,& Erigiyus le fçait,& moy l à: 1e (gay de faïence qu’il tire [es prefages felon fa

æ

Quinte Curfi. ,LIV. V l I. in; peut. Or par la puilTanCc que i’ay fur vous , le il vous commande qu’vne autrefois vous ne man- quiez plus à me dire Cc que vous aurez reco- " gneu par vos entrailles, afin que fi vous l’allez ’i V dire à d’autres , vous ne me pailliez ppas nier le 5 fait-.Le Deuin demeura tout elionne’, ans pouls, fans’voix , de ne fçauoit que refpondre , pour- tant la peur le fit parler ; 8: pour ne laiiïer le Roy trop long temps en peine , il dit: l’ay bien a... . dit que le preuoyois de grands trauaux, mais nô .; pas inutiles : Et pour vous confelTer la verité, .p . c’ell l’amour, a; non pas ma feience qui trouble n mon efprit: le cognois voûte infirmité, a; le « courage que vous auez ; ie crains que vous n’a- ü yez plus de cœur que de force. ’ Le Roy luy dit : Allemvous- en -. a: vous fiez «t en ma bonne fortune : Et fe remit à auifer aux moyens que l’on trouueroit pour pafler le Ta. LeüPlâii mais ;quand rentra Armande: bien ioyeux,qui ù k fa" (lit , que iamais les entrailles des huiles n’a. 22:3: tu. noient elle de meilleur prefage : que fou affe- "rab". - &ion auoit agi auppremier coup , mais qu’a ce- luy là il auoit allai foigneufement (sacrifié que

Sur ce temps neantmoins arriuerent des iamais.nouuelles , qui remblaient ’ donner quelque at- . teinte à la grandeur de la felicité palTée d’Aleq xandrell auoit comme a ellé dit,enuoyé Mene- demus aŒeger Spitamenes chef de la reuolte a: Baâres.Spitamenes ne le voulut pas enfer- mer.- mais pour bien receuoir Menedemus , il l’attendir en lieu fi bien entouré de bois , qu’il y peut faire vue b onne embufcade de les

I D d ij 4.20 l’Hifl. d’AlexÂndrc le Grand, caualiers Dahes. lls montent deux fur vn che-î ual , a; mettent pied à terre l’vn aptes l’autre uand ils font meflez dans’ leslennemis : de Forte. qu’ils font tout d’vn attirail, caualerie de infanterie. , Quand donc Spitamènes veid Menedemus I en beau debutter , il le chargea furieu fement de toute l’on embufcade.’ Ces Macedoniens firent tous les deuoirsque fçauroient faire de grands courages ’: Et Menedcmus mefme monté fur vn paillant cheual , falloit en fon defefpoir vu ellrange carnage des ennemis , iufqu’à’ee que voyant qu’iln’en ouuoit plus , ilappella Hip- fides [on ami , il’luy dit qu’il prit lon cheual pour l e fauuer , a; defcendit à terre pour mou- rir , Hiplides fur ce bon cheual le pOuuoit bien fauuer , mais il ne voulut pas furuiure à (on - ami. Ne rongeant donc a autre chofe plus qu’à le venger , en vendant cherement [on fang aux ennemis , il le battit furieufement , 8: en,tua tant, qu’il fut contraint de mourir luy mefme des infinis coups qu’il receut en combattant. Ces chefs morts , les regimens defaits , le rallierent fur vn moreau , où Spitamenes les alla lieger : Il auoit tué deux mille hommes de pied 8c trois cens chenaux. Alexandre efloul’ïa - foigneulement le bruit de cette delconfiture, ayant fait fçauoir à ceux qui en reuenoient l’vn ’ apres l’autre, qu’il feroit mourir le premier qui en parleroit. . Au telle , Alexandre ellant las de faire bon- ne mine à marinais jeu, le retira tout (cul en [on Pallium , qu’il auoit ex pres fait drelÏer dell us le

thinreCurfi. LIV. Vil, ’42! bord du Tanaïs,où confiderant à part foy tou- ces les particularitez de ce qu’il vouloit entre- rendre , il palla la nuiâ a refuer , a: s’en alloit a toute heure leuer la tapillerîe qui fermoit la . tente , pour voir les feux du camp des enne- rués, a: faire le iugement de ce qu’ils pouuoient

Dés qu’il fut iour Alexandre pritfon pour- point ( uielloitla premiere fois çle’auoit mis depuis la bielTure ) 8c fortit.’ voir l’onar- ruée.e Quand re. on le veid , toute .cette ellrangel i peut , dont les efprits elloient auparauant bief. fez, s’efuanoüit, tant (on refpeâ 8c fa prefence selloient puiffans fur les ames des liens : de forte que fa veuë rallërenant leurs cœurs,& troublant leurs yeux de larmes de ioye , terme deman- doiqnt plus que la guerreJl leur dit donc,qu’il u (me ellou refolu de faire faire des radeaux pour pali 5°,. mal . [et l’a caualerie 8c fa falange , 8: que les antres pour ené palleroient fur des bariques , 8e ainli dit , ainli fifi Il fut fait. En trois iours y eut douze ou traize 9mm mille radeaux de prells , tant les foldats y tra- i” vailloient d’vn grand courage. Bref , tout l’atti- rail elloit en ellat de marcher , pour faire fou pair age : quand arriuerent vingt AmbalIadeurs . Scythes , qui furent prefentez au Kayl Ils le confideroient fort attentiuement,& recogneut. on bien a voir leur mouuement , qu’ayans pris leur mellite fur la grandeur de la reputation,ils tu trouuoient l’aune vn peu faulfe , de qu’il leur fembloit de peu d’apparence , pour l’imagina- tion qu’ils auoient rife de fa grandeur. Les l Scythes font gens g ez bien fenfezâ 8c la flagelle

’ . a , D iij ’4à a L’Hifl..d’.41ex4ndre le Grand, . V n’ell: pas du tout bannie d’entr’eux’ en tant qué des gens viuans ronfleurs dans les armes , pelu nent auoit de la fagefle. L’Ambaf- Le plus ancien donc de la troupe commença fadeur des à dire : ll peut ellrc que ceux qui ont tiré du * scythes 1° Ciel vue meilleure ual-llanceôt plu-s polie que hammn’ la nollre , trouueront nos meurs vn peu rudes ” 8L impolis : Mais en effet files Dieux vous a- ” uoi-ent fait naillre aulïi grand de corps que de h coeur , la terre feroit trop petite pour vous te- ” nir. Vous toucheriez d’vne main l’Orient , En ” l’Occident de l’autre : se puis quand vous en fe- ’I’ riez là , vous voudriez cognoilire où loge ce h puillant Soleil de ladiuinité : car c’ell cet hu- a, meut là qui vous fait delirer ce que vous ne s. fçauriez comprendre. . a, i Vous paillez d’Europe en Mie , &d’Afic en a Europe. Et puis en En quant vous aurez lubin- a! gué tout le genre humain a vous ferez VOIOll-e sa tiers la guerre auec les belles brutes , a: les ria ’ u nieras,les forells a: les neiges.Et vous ne voyez a» pas queles arbres qui font deuenus grands en a, tant d’années , perilfent en vn moment. C’ell a, ellre bien peu feulé de marchander les fruits des i a, arbres, 8c de ne pas fçauoirli l’on y peut attein- a: dre. Donc prenez-vous bien garde qu’en vous a: lant monter au coupeau , les branches nevous a: faillent , 8: que vous ne tombiez au Pleddcllâ- a) tre ruine. Souuenez-vous que le lion fer-t de pa- si liureà des oifeaux bien petits , de que la roüille a: mine la dureté du fer : car il n’ell rien li purifiant a: qui ne foit ruiné par plus febie que foy. sa Et ce rififi. «faire ses: à usuelles ses;

l Quinte Curfè. L I V. . VI 1. F423 nous 3 lamais nous n’auons entré dans vos ter- " ses! Nous qui vinons dans les larges forells ne si ’ figurons qui vous elles .: d’où venez veus a Nous s: ne fçaurions feruir, ny ne voulons commander w à performe : Nous vous auons ennoyédes pre- n feus , mais c’cll: afin que vous fçachiez qu’il ell et des Scythes. On vous a ennoyé vne charruë a: si vn harnois , vue fleche a: vn verre. Ce font les a armes dont nous vfons enuers nos amis , 8c si nos ennemis. Les fruits que nous cueillons à la se ’ ’cheru’e’,ce [ont pour nos amis.Les coupes 8: les à verres,nous en fac’rifions aux Dieux : 8c pour se nos ennemis nous les ’Chali’ôs à coups de fleches. «s -’ Ainli auons nous autrefois vaincu le Roy ü des Scythes , ainli auons nous delconfit le Roy st des Perles 8c des Medes ,i 66 nous fommes ou- s5 nertsle chemin iufques dedans l’Egypte: Mais ç: v vous qui vous vantez de netrauailler qu’à pour. a fuiure-les voleurs , vous elles le voleur public a de tous les peuples , où vous auez elié. Vous se auez pris la Lydie , occupé la Syrie , vfurpé la se Perlide, 8e defpoüillé les lndes,& vos anares a: se volages mains marchandent encore’nos trou- et peaux. Mais qu’auez vous plus affaire de biens, .; puis que tant plus vous en auez , plus vous auez a; de faim. Vous elles peut-el’tre le premier des a humains, qui meurt de faim d’ellre trop faoul, (g 8c qui defire trop ardemment ce Qu’il n’a pas, .s pour ce qu’il en adéja trop. a Ne vous.reprefentez vous pas commentles« Baâres vans acculent , 8: cependant que « vous les fubjuguez , que les Sogdiarls le « ressues! s sa tu sirli à mefme au: me Pë üil

’4. a 4. l’Hifi. d’Alequre le 614d; ’,, gagnez vue bataille,elle vous enfante vue guai ,, te: Carie veux bien que vous f0 ez le plus vail- ,, lant a: le plus grand du mon e. Perfonne no ,, veutendurer vn ellranger pour maillre. fl PalTnle Tanaïs , vous nuez, bien fçauoir ,’, combien cil grande la Scyt ie , mais de la coud n queller ce ne fera iamais. Nollre paunreté va fi du pied , bien mieux que vollre armée qui cil: fi , chargée de butins,& puis quid vous croirez que u nous ferons bien loing,hé!que vous ferez ellon. ” né quand vous nous verrez dedans vos tram-4 chées , car nous auons d’aufli bons pieds pour î: chalfer ne pour fuir. le fçay que nos defeets ,, feruent a vos Grecs de prouerbe : aufli les cher- » thons nous plus volontiers , que les palikare: n villes 8e les terres bien grailles. Doncques voulez- vous vn confeil que le ” temps vous fera cognoillrebou , ferrez bien la ” fortune, puif que vous la tenez , car elle ellbien ” grillante , a: luy mettez vn mords en bouchai. ” vous la voulez gouuerner. Nos gens difent ” qu’elle n’a point de pieds: elle «bien des mains ” 8c des ailles, mais au temps mefme qu’elle tend ’ ” la main pour nous obliger , elle eliend fer ailles ” pours’enuoler. Bref, que fert d’en tant dire , li ” vous elles vu Dieu ,faites du bien aux hommes, ” ne leur rauilTez pas le leur:Si vous elles vu .hom- - .” me,fongez ce que vous elles,&»que c’ell vn traît- ” de folie de ne penfer qu’aux chofes qui nous ” font oublier nous mefmes , vous vous pourrez: ” ferait Mme d’amis de ceux à qui vous n’aurez ” point fait la guerre,car l’amour ell: confiant en- mPaîfllsflE "sali à ressemèle Pardi? qui

Quinte Curfi. L I V. Vil; ’42; n’ontpoint difpute’ qui feroit le plus fort: Mais il d’auoir pouriamais des gens fur lefquels vous ’i voudrez ellablir des viâoires, vous ne les aurez te pas: lamais vu feroiteur quelque accord qu’il y st ait . n’aima fou maillre. Les loix ellablies par la il guerre , fonttoufiours odieufes à nollre fenti- fr ment; Ne croyez pas des Scythes,qu’en les fai- li faut luter ils en foient plulloll: vos amis : leur li ferment cil de refpeâer leur foy. Vous Grecs, se donnez ont caution des actes que vous lignez, se le des Dieux que vous inuoquez. Chez nOus l’a- se me de la religion,c’ell nollre foy;car c’ell trom- st perles Dieux de ne pas refpeâer les hommes 8: ’t vous n’auez que faire de tenir pour ami celuy i° de qui la bien veillance vous cil fufpeâe. " » Au telle, vous elles alfeure’ que nous garde- fi tons eternellement la frontiere de l’Europe 8e " de l’Afie.0llez le Tamis nous feruons de fron- li . tiere aux Baéi: res. La Macedoine fe vient ioin- si site auec les montagnes de Trace. Voyezlequel *’ vous aimez mieux de nous auoit ont amis , ou te pour ennemis , nous quifaifons rontiere auec h deuxpieces de voûte Empire. Voila ce que dit si

Alexandre en deux mots fit fa refponce , 8: Alexaner ,dit,le Qu’il Barbare.fçauroix bien comment vfer de fa for- , fait a aux V aune 8! de leur confeil tout enfemble ;de fa for- Sfïih" tunepour entreprendre , de leur confeil pour 2:: nerien faire à la volée , 8c uis les renuoya. ne rayon: Et aulIi toit fit charger on armée fur les ra- ce, i deaux pourla palier. Sa falange tenoit la telle, les falangilies fur les genoux, afin d’ellre mieux à sans?! Mess leur: ëeucliers du trait des

, 225 rififi. 41’ Alexandre le Grand, ennemis. ’Apres fuiuoit l’artillerie , a: la and.” lerie tout à l’entour. . p L’on couuroil dedans chafque radeau de bons boucliers , ceux qui tiroient àla rame ; de au couuert de tout cet. équipage , nageoient ceux qui pailloient fur les bariques . se fur des lacs leins de paille. Le ROy fur fou Radeau part e premier pour allergagner l’autre bord, fur lequel elloit la caualerie des ennemis en ’ fort bon ordre. Bilans les Macedoniens venus àla portée du trait , ils eurent de la peine infiniment pour la grande roideur de l’eau , 8e les radeaux qui n’én toient pas bien fermes , de qui elloient grande-f ment tourmentez par la furie de l’eau , les emo perchoient de pouuoit delcocher , d’autant i qu’ils auoient plus de peine à fe tenir , que non pas à combattre.Ce qui leur dona la victoire, ce fut l’artillerie , qui’debuta libien les ennemis, que le bord fut gagné , apres auoit ben orant: moins vue ellrange grelle de fleches. l’aile le I Le bord gaigné , voilala falan e fur pieds. Tamis qui commença à lancer de pied erme , a: à Contt’cux. broüiller bien viuement les ennemis. Alexan- dre n’euli fçeu parler , mais il faifoit merueille de combattre: de forte que les falangilles ayant gagné terre , 8e prelf ans viuementles Scytes fut leur defordre , ils les contraignirent en fin de fuiràvalderoute. Le Roy les fuiuit fur leur " fuitte cinq grades lieuës, faifant plus de trauail Les defllt que fa puillance ne portoit.- En fin [entant mana en batail- quer fes forCes,il eommida à fa caualerie qu’el- y le ramenait se squashs les semois ses! lais a

i QI!!!) (fifi. L I V. VIL Qu’elle pourroit,& luy (e retira en fou quartier. Les Macedoniens pourfuiuans leur viâoire , é. toient venus iufques aux bornes du Pere Liber; bien marquées par certaines grandes pierres ar- rangées ptes à pres, 8c par certains vieux arbres dont les gros troncs efloient couuerts de lierre: Mais la chaleur des Macedoniens pouffa bien outre, car ils ne retournerent en leur quartier qu’il ne futbon minuit ,l aptes auoit tué grand nombre d’ennemis , pris quantité de priioné niers , a: dix huiâ cens chenaux qu’ils ch af- foient deuant eux. Les Macedoniens perdirent foixante Caualiers 8: cent hommes de pied , 8L mille qui furent blellez, Ciefl choie efitange , que par cefie feule vi- l &oire l’Afie qui branloit de tous coïtez , pour [e teuolter , fut comme redom ptée i: Car on te- noit les SCythes pour indomptables. CeuxJà vaincule n’y eut plus de nation qui tint à honte de faire ioug delÏous les armes de Macedoine. De forte que les Sages enuoyerent leurs Am- bafl’adeurs pour rendre l’obeiflânce à Alexan» Les Mite dre,piquez,non tant de la grandeur de (on cou. humaineq rage,que de la bonté dont il auoit Hé enuers les meut. Scythes, car il leur auoit rêuoyé tous leurs, pri- Ionnicrs fans rançon,monflrant qu’il ne côbat» toit pas par pallié, mais qu’il difputoit de vail- 1 lice côtre les plus fiers peuples de la terre.Il’re- le mon peut donc auec humanité l’ambaiÏade des Sages, des Sages. 8: pour traiter auecleur païs, il ennoya quant ë: eux Excipinus , fort jeune homme , qu’il ai- moit pour fa fleur de beauté : Il efloit bien 5min beau qu*1i°f°.fi19n , mais snxiilecitê .45

É

a. z 8 I’H d’Alexîndn le Gand, en bonne grace il ne l’égaloit pas :. lls’en alla en la ville de Maracande , faifant fuiure Craie. tu: auec Tonarmée à petites iournées. Spitame- nes entendant fa venuë , defempara Mat-acan- de,& s’enfuit en la Baâriane. En quatre iours donc Alexandre arriua au lieu ou Medemus 8: les Macedonîens auoient cité taillez en pictes, il fit leurs funerailles felon l’vfage de Macedoi- ne, a: fit donner fepultureâ leurs os. Et pource que toute la Prouince auoit canal fenti à la rebellion, afin qu’elle le refl’entifi auf- fi toute entiere du chafiiment , ildiuifa [ou ar- mée par troupes , 8c les enuo a par contrées mettre le feu par tout , 8: pa et à l’efpée tous aux qui pouuoient porter armes dans le J La Sogdianeeli prefque deferte , car il y a cinqpas. grandes lieuës ’ de. large " de pais inhabité. Dans ce pais paire la riuiere Polytimete , fu- rieufe comme vn torrent , 8: dont le canal cil: fort eliroit : mais ce qui cil d’efirange (dei! gu’apres vn efpace de pais qu’elle trauerfe, elle e perd dedans certaine abifme entierement auec vu n’es-grand bruit, 8: n’en reuoit-on la- mais trace. dans au . Entre les prifonniers Sogdians qu’on ame- Eegnïâ na à Alenandre , il y en auoit trente de tres- gloi; bonne natron , a: grandement vaillans a; ge- ayafi du nereux . QUI Fçeurent par vu truchement qu’on vaincus les alloit faire mourir. Eux militoit (e mirent d’Alexano à fauter sa chanter vn chant de ioye , témoi- drcq Enzns vn contentement ures-grand. Le Roy h ien esbahi , veulut [canoit d’où leur venoltfi

Quinte Curfi. L I V. VIL A i425 grande ioye : veuqu’on les menoit au fuppli- ce. Eux refpondirent qu’ils auroient eu de la I trillelie , s’il eull: fallu qu’ils fuflenthorts dei- fous le bras de quelque indigne vainqueur,mais qu’auiourd’huy voyans qu’vn li grand Roy les renuoyoit vers la troupe de leurs ancefires , ils ne pouuoient diŒmuler leur ioye,receuantvne mort toute pleine d’honneur , que les gens de bien defirent li ardemment. Le Roy encore plusefionné, leur demanda; s’ils defiroient qu’il leur donnafl: la vie , a: vi- ure fes amis, 8: non les ennemis. Eux dirent t qu’ils ne ’l’auoient iamais hay , qu’ils auoient bien elle’ lès ennemis de guerre , lors qu’il les attaquoit , mais que fi quelqu’vn vouloit conte- fter contr’eux de courtoific 8: non d’offence, ils l efperoient qu’ils emporteroient la viâoire de faire bien. Alexandre leur demanda qui ils vou- loient donner pour caution , ils refpondirent, la mefme vie que l’on leur donneroit , qu’ils rendroient toutes-fois a; quantes que-l’on leur redemanderoit. Et ne manquerent point à leur parole , car efians renuoyez en leur pays , ils e maintindrent en l’obeiiiance d’Alexandre, 8: quatre u’on retint pour gardes de [on corps 5 di puterent toute leur vie contre les plus fideles Macedoniens d’amour enuers le

En la Sogdiane furentlaifl’ez trois mille hom- ’ Roy.mes de ied fous la charge . de IPeucolaus ï car il n’efloxr pas befoin de plus grande force , 8:.-- pafl’a t’on en la Ba&riane , d’où BeIYus meur- grier de Darius ,fut conduit à Ecbatane pour y

136 L’Hifl. 11’ Alexdndre le Grand ,’ receuoir [on fupplice. Et en ce mefine remît Ptolomée a: Meneidas ameuerent trois mil e hommes de pied,8: mille chenaux Mercenaires. Alexandre aulIi de la Lycie trois autres mille hommes de’pied a; cinq cens chenaux. Afcle- Mare piodorus en amenoit autant de la Syrie. Et de", te h puis Antipater qui equyoit huit mille Grecs, .503 ’ e. furquoy cinq cens chenaux. Aure cette creuë d’armée le Roy pacifia netd tement toutes les Prouinces reuoltees , ë: fit mourir tous les chefs des rebelles a cela en que» tre iours , 8: puis vint loger’fur la riuiere d’0- xus. Or pource que l’eau en cil limouueule a: d’aliez mauuais goufi a boire. Les gens de guer- re creufoient des puits par tout , où ils trou- uoient de l’eau alliez mal- aifement. Apres va peu de temps on apperceut vue fontaine dans le logis du Roy : 8c pource qu’on auoit cité allez longztemps nuant que s’en apperceuoir , on fit , courir le bruit qu’elle citoit née en vu infiant: a: le Roy luy mefme ordonna que chacun creuli que c’el’coit vue faneur des Dieux. l g Il paila doucies riuieres d’Oxus 8: d’Ochus, 8: vint à la ville de Marginie ’, à l’entour deli- quelle pour en faire vue forterelle dans le pais. il fit baltir fix villes fur lix montagnes , à telles diliauces que l’vne pouuoit defendre l’autre fort aifement. C’elioit vu fort qui comman- doit à ces terres quand il leifit, aujourd’hui elles [ont efclaues de ceux qui leur obeilioient. à

s

Ruinet’erfi. LIv. VH2 n ’uuu umunuunm’ Mwæarww’iwwe D1 s-covus CINQYIESME. LasxaNDR a Px END mon; un Le plus: imprencble de Perm.

’r Ë L n’y. auoit donc rien qui ne ï» fuii bien reduit : il ne relioit H plus que la place de Petra, qu’Arimazes 80 dian tenoit a- . r f uec trente mil es bons hom- mes , a; des viures’ô: des munitions pour deux ans. Petra eli vue roche qui a prés de deux lieu’e’s de balata: hui& ou-neuf de circuit , (i droit coupée partout, qu’il n’y a qu’vn chemin bien ellroit poury arriuer. Amy chemin de (a hauteur,elle cil creufe dedans,& l’emboucheu- re de fou creux eiiroite 6: tenebreufe,mais peu - à peu elle le va ouatant iufqu’aux extremitez, qui font encore Farcies de grotes 8c de retrai. tcsmuec quantité de fontaines qui pillent l’eau par toute la roche,de telle forte qu’elles le vont rencontrant , 8: font vue grolle riuiere qui s’en A va coulant tout du long de mont aual. . . Le Roy fort bien eonfidere cette placetde-I fefperée , refolut dela lailferlâ. En lin pour. - tarit ne pouuant pas fouffrir de la nature mef- - me l’on defir s’efchaufa,& s’imagina d’en venir à bout : Mais airant que tenter la fortune, .

r4 à. rififi. (falunât: le and. il prit Cofas fils d’Artabazus .. 8: l’enuoya de: dans Petra , pour perfuader aux Barbares de [il rendre. Arimazes fier de tenir vue (i bonne ” place , refpondit force choies audacieufes , & pour conclufion , demanda (i Alexandre poœ uoit voler. ’ - Quand on luy conta ces difcours , il le mit en telle çolere , qu’à l’heure mefme il tint con- feil . où exagerant le brauade d’Arimazes, il dit qu’il citoit refolu de montrer voirement com- me il auoit des ailles,& quandala nuiâ mefme: Et pource il donna charge à (es amis qui ei’toiët là prefens , de luy amener chacun de (on regiç ment trois cens bons compagnons des Monta- gnards , de ceux qui auroient autrefois gardé les chevres par les rochers a: les montagnes, 8e des plus efgrillards: ce qu’ilsfirent fort bien, ils luy en amenerent des plus difpolls 8c des p plus courageux. n Luy les euuifageant : Et bien mes compa- s» gnons , c’eft auec vous , dit-il , que i’ay autre. sa fois pris des villes fi puiffantes a: li fortes, que a) i’ay trauerfe’ les montagnes baricadées de’nei. a. ges: Que i’ay paire dans la Cilicie en defpit n des rochers, 8: que i’ay enduré,fans me rendre, a: les froids itifupportables des Indes. le vous co- s. guais, a: vous me cognoiffez: Voyez vous Pe- a, tra que voila , il n’y a qu’vn chemin pour y- al. ,. 1er, que nos ennemis gardent, mais tout le relie ,, ils ne le gardent nullement : Serieztvous elfe: sa gens de bien , pour trouuer des refuites a: des a» accrocs pour vous grimper fur le fefie de u cet ellrauge rgcher , Vous l’elles tous , ie le . fçayk

Quinte Curfi. L x V. VIL! ’43; Tçay bien , 8c quoy que la nature face. des Chu- ss . fes bien ellranges , il n’ell rien impoliible à la ts vertu : c’eli pourquoy , li vous pouuez faire à " qui a defefperé tourie relie des mortels ; li vous it outrez monter la haut , nous voila maifi es de tr ’Afie.ï Or pour vosr ’ ’- mpenfes ss - , fivous le fluents îe ne les redoit oint à l’argent ; c’el’t mon ’s cœur 8: mon affeâion qui feront voflreflomass penfe ,8: toutefois le donne au remier arriue’, si dix talens 3 au fecond , neuf ; uit au troifielï ss me , 8: ainfi des autresiufflues à dix. Allez y," ,donc , 8: aulIiA roll que vous ferez au felle, vous ss arborerez vne enfeignoblanche pour me fer--ss uir de lignai : 8c m0y de mon enlié wifi-toit ss que vie la verray , le donneray l’affaut pour ss diuertir les ennemis , afin qu’ils ne vous apper- ss

Si toli que le Roy les eut harfirguez , ils s’i- il maginoient(pallient. déj a d’ellre au felle. a Doncques A mes . ss com pag’nons s’en vont , prennent bons coins 8c bonnes cordes , 8: auec chacun l’efpée 8c la .hache,8: des viures ont deux iours,fe mettent en chemin. Le Roy. uy-mefme fut à la defcou- ’ uerte auec eux , 8: tournerent enfemble tonte la roche , pour voir par .où l’on po it mon dre. Îls’commencerent leur trauai l’heure que r: parent les facondes feu ’nelles , 56 fe mi- rent à ana r premieremët demis leurs pieces: mais au fort du jeu , en fe pendant à belles mains , en s’eflançaut , en s’accrochent aux ’pierres 8: aux ieces des rochers , a: en fin s’efleuaus auec ien del’ahan. à fOI’CWin i

. . p - I Be ’ "434. L’Hifl. d’ Alexandre le Grand , 8: de cordes , tant qu’ils y firent leur iournëe entre le trauail 8: la peut continuelle , 8e puis o fillnt’fe mettre à repofer fur quelques pieces de la roghe. Ils auoient déia fait vu ellrangethemin, mais ce quileur relioit eiloit encore plus clkange. Il letfi femblolt que la mach’ croilioità veuë d’œil : Puis apres ils ancien euant leurs yeux le fiable çemple de ceux de leurs compa- gnons qui ne s’efloient pas bien tenus , 8: s’é- toient lainé cheoir ui s’eiioleut brifez en cent pieces en leur prefence , pour leur donnerie- çon de fe bien tenir fermes. lis continuerent ourtant, 8: firent libkn qu’ils gagnerent dei- Fus le comble du rocher. Bien fatiguez trefious, a aucuns efiropiez , 8: trente-deux qu’ils auoient perdus de leurs compagnons. En fin ileftoit A nuit 8: falloit pofer , 8: en lieux hazat’dgux, i 8: ellrangement incogneus. Le iour venu , il fut queiiion de fe recognoillre , 8: de [gainoit

. on ilsComme elloient. ils alloient furetant ’ 8: defcaunrant de tous collez , ils apperceurent des fumées. delTous leurs pieds , par où ils defcouurirent que la elloit celle prodigienfe caner-ne où le te- unifie? ennemis: Aulli-toli fe recogn ’lfans Q dire de us leurs telles , ils arborerent,c mme auoit elle dit , lwrs panonceaux. y Le R0 taneque le iour auoit «ré , n’auoit bouge’les yeux de deilus laroche , où fe de- . noir planter [on lignai , pouffé des dilferenies À allions ou de prendre la place , ou de erdre ’ fies maîtres qu’il y auoit ennoyez. Le ende’:

A ’ Quinte Cerfs. 7L1 V. Vil; ’ :43; train il fortit dés le point du iour ,- où il veid l’efiendart planté. Il fit venir Cofas, qu’il auoit. ennoyé vers les Barbares , qu’il renuoya vers eux derechef, chargé de les [entendre à prendre x donc anis , 8: en cas de refus, qu”il leur lit voir que leur place efiol-t prife. Cofas dit à Arima- ’ zes comment il lioit renenu pour lui confeille’r d’appointer au Alexandre , poupes luy faire perdre au fiege d’vne petite place, l’occafionde tant degrands delfeins. Quand Ariinazes haut ur les armes , luyltint des termes plus and», Cieu’x que iamais , 8: en fin le chalfa. Cofas voyant cela , prit ArimaZes par la main , le,tira;de fa caueme; 8: lui monfira l’é- tendart d’Alexandre 8:-fes gens plantez fur fa telie , 8: luy dit z Voyez-vousbien que les gens d’Alexaudfe postent des ailles. Et puis tout militoit il entendit dedans le camp d’Alexan- dre les fanfares des trompettes , 8: les cris des foldats qnife réjoüilfoient. "Cela, comme mille autres chofes’de plus de mine que, d’elfet en la guerre ., l’ellouna tellement , qu’il uefçeut re- coguoifire le nOmbre des ennemis qui efioient dans fa place , ny fe refondre à fe defendre , il ne fougea plus qu’à le tendre. . Il ennoye vers Alexandre. auec Cofas, les trente principaux hommesqui fuirent dedans ’ Petra , auec ordre , pour en capituler la reddx- tion entre les mains du Roy , à condition qu’ils fortiroient bagues faunes z Mais le Roy é- toit fi offencé de fou udace , qu’encore que fes hommes qui e oient entrez dans le l ’ E e il

’436 1’317]. J’Alexudn le Grand ,’ fort fuirent allez à débufquer , 8: qu’il le ce; gnuii bien z Il dit pourtant qu’il ne vouloit aucune compofition, tant il auoitde confian- ce en. fa fortune. ’Arimazes plus défefpere’ que vaincu , defcendit auec fes principaux amis au quartier ’d’Alexandre s qui les lit tous fouetter . 8:. is. pendre au ’ de leur plaa c: ,2 8: le re eïdes prifonniæ -, 8: du butin fut donné à ceux qui peuploient fes villes neufuee. Ambazus demeura Gouuerneur de Petra 8: du païs d’alentour.

Fig fiptiçfme LIME man-oz

L’HISTOIRE p I ,DÏALEXANDRE LE GRAND; LIVRE HVI-CTIESME;

EREIMIER Discorzus, s o M M A I R E.

à 4 dudisqu’uélexandre dom; ’ 1’ 1 l’ ’ pre les Sagdidmcas Baffles, g où) auoit en de fis troupe: taillée: en pictes : Les .7144 jigger (a; Dagues i5 wimmn: gag: n- . 4 a H - Ê I-d

l , "if 21.38 rififi. d’Alexdnflæ le Grand; gnoiflre , (yole: Scythes Zosfàranr ré: cherche [5m alliance. l I. La] en la En. . qui: combat (au de’fii: fin! èfèul sun grand Lyon. III. Et comme en son]; flirt le prefimptian le truffons à pu- Hier fi: propres [maganée fait!" la gloire du fin Roy Thilippe fin par: 617m: fin fiers de nourrice , luy ayant temerdircmsnt contrarié , Vil le m5 au finir de môle. IV. Et 412m le coup fiait , outré du «dtfilmfir d’eau: .4550?! fi outrageufi, il meut mourir , mais il a]? confiaie’ par [in amis, (9s remis, (9s [à fiant: couuert: par «me invitation div gne- des son): flirteur! d’fpns C9153; mame. . -

Quinte Curfè. LI v. VIH. 439 site;ne» 7:88?meassureuse. fifi ,

kaLExANDRBcombat galonna: défait ou grandEN Lyon, VN (par: on feflin malheureux effifiine Cl)- rus [on bien-fumeur. i ’ E fort de Petra pris auec plus I. l de bruit que de gloire. Alexandre A- ayant à pourfuiure le relie des re- 1- Çzsïàï belles, d’autant qu’ils s’efcartoiët il 3:38 à differentes routes , felon qu’ils. auoient leurs delfeins diiferents , fut contraint de fou armée d’en faire trois , dont luy en me- noit vue, Cœnos vue autre , 8: Hefel’tion vue autre. Il y- ont quelques-vus des ennemis qui fe firent battre anant que fe reduire ; antres qui rendirent obe’ilfance de leur plain gré : 8: à ceux-là Alexandre leur donna par con’fifcatiou les villes 8: les terres de ceux qui s’elloient lait?

Mais il y auoit des bannis Ba&rians huiâ USB?" fezcens cheuaux,qni battre. fe mirent a rauager ’ s,8: à bruf- 393:3; ler la frontiere des Malfagetes. Attina’s Gou’- Magcdo. uerneur du pais part pour aller à eux auec trois du". cens chenaux. Les ennemis ayant des forells àcommandement, fçachans la vennë d’Atti- nas , mirbnt tout leur gros dans les bois en em- bufcade , 8: lailferent à la campagne quelque petite troupe feulement, qui chaffoient deuant curies’troupeaux qu’ils’ venoienta Es iiîi de butinerA

’440 L’Hifl. d’alexâudre le Grand , pour tirer’mfenfiblement dansleur «aboi-cadi: Attinas.qui Le mit à fuiure ces piccoreurs, auec; ’ fi peu de deliiance8: fipeu d’ordre , qu’aufli- roll qu’il fut engagé de là les bois, les ennemis fouirent fur luy de l’embufcade , 8: taillaient" en pieces luy 8: fatroupe,fans qu’ilenrechapall:

L’aduis de cette deffaite fut promptement donnéun à Craterus feul. , qui vint auec toute l fa cauaq- lerie , mais les ennemis s’elloient délatetirea, toutesfois il deflit enniron mille Dacques, 8c aufli-toli tout le pays fit joug. Les Sogdians voulurent encore fe mutiner, mais Alexandre les redompta derechef . 8: s’en L" Dits reuint à Maracande , ou Phratafernes Gautier: q":Ë,& neur des Mallagetes 8: Dac ues , ennuya vers. æcnzëîi’luy pour luy rendre l’obeillancc. Là , Berdes. magnai. qu’ilvauoit enuOyé vers les SCythes Bofphorans, me me. le vint trouuer accompagné d’vn ambalfade de xandre. la part defdits SCythes. Ils demandoient a Ale- xandre qu’il efp ouf ail la fille de leur Roy , que s’il ne l’en eilimoit digne , il ermill our le moins que lès Princes efpoufaiient les iles de leurs Princes ,afiu de s’allier par mariage z Et I L outre luy promettoient que leur Roy le vlan» Les scy. droit tronner. :hes cher- Cet Ambaifade fut le tresbieu efcoute’,mais, ïhîntlon Alexandre fit venir Hefefiion 8e Artabazus aux; d’un"? pros de luy , 8: pallia en la Bazarie. Les Barba res de cette Prouince n’ont oint vue plus belle marque de richelfe 8: d’opu ence , que certains grands parcs clos de murs , dedans lefqnels, xa de grandes fenils ,’ 8: qui [ont tous pleins

. Qu’un ’Curfe. LIV. Vil; de belles pour la chalfc. Ils ont choiii de lonu guemain les belles 8: grandes forefls pleines d’eaux 8e de ruilfeaux , pourra faire leurs parcs, auec forces meutes qu’ils y ont ballies pour les

Alexandre trpuua vu de ces pares . qui auoit par rapport plus de quatre cages: Il yentra auec toute fou armée , 8: fit lancer belles de - tousrelais. collez : Entre les autres vu lyon d’ei’tran- - se grandeur vint droit à luy; quand par hazard Ly lmachus ( qui fut Roy immediatemeut aptes luy ) vint prefenter au lyon fou efpicn: mais Alexandre le fit retirer , 8: dit qu’il fen- uoit aulli bien tirer vn lyon comme luy. Il cil; vray que Lyfimachus ellant à la chalie en Syrie, auoit tué tout feu! vu lyon d’vne grandeur pro- digieufe : mais il luy auoit tellement ellropié l’efpaule gauche qu’il en auoit penfé mourir: . mais ce qu’Alexandre iCy fit de rare , c’ell que du premier coup il mit le lyon mort par terre: Il defaît Et croy-que de ce combat de Lyfimachus cil né vn lyo le ce compte fabuleux que l’on fait qu’Alexandre 2ms; "r auoit fait ictter aux lyons Lylimachus. "in ”°’ Mais nonobllant que ce combat euü fi bien reüfli àAlexandre. Le confeil neantmoins de Macedoine ordonna felon l’vfage du pays,que le Roy de la en auant u’yroit plus à la chaire à pied , que fes Princes ne fuli’eut à fou collé. Il fit prendre iufques à quatre mille belles, 8: les fit habiller , 8: en fit vu felliu à toute fou armée. Et retourna à Maracaude, 8: voyant qu’Artabafus qui fe [entoit trop vieil , le prioit de difpofer dehfes gouuerneglens , il

2.4i rififi. d’AlexamIre le Grand, les donna à Clytus. C L1! rv s elloit eeluy qui fur le Grauic auoit IIIcl couuert de fon bouclierle Ray , qui combat- toit à telle nuë , 8: qui auoit coupé le poing à Rœfaees , comme illenoit le bras pourle tuer, l’vn des vieux foldats du feu Roy Phillippe , a: qui auoit acquis vue excellente reputation pour la guerre : Sa fœur nommée I-lellanice , auoit nourri le Roy qui l’aimait autant que fa more. Et le R0y mefme pour toutes fes raifons , luy fioit entre les mains les plus importantes char-l ges de fes Efiats. Le Roy lui fit bailler (a commillion afin qu’il s’en allail, 8: le foir fit fellin ou Clytus fut man- dé. Là aptes qn’Alexandre eut ben d’autant, qui ’ eiioit grand 8: infupportable vanteur, il fe mit à racompter f es beaux faits,auec tant de vanité, I que ceux qui les crayoient pour gveritabÀes", fe tenoient importunez de l’oüir parler. Tous les anciens doucques fe turent , iufques à ce qu’il commença à foulerl’honneurdu feu ROy Phil

Il efle’ue l’a lippe fou pere; fe vanta que la noble viêtoire de gloire 8: Chabonuée citoit [on œuure , 8: que la gloire rauale cel- d’vn aérien fi haute , luy auoit eilé malicieufe- le de (on ment oliée par la jaloufie de fou pere: qu’alim- 9ere, rém eut (on pere lors de cette aâion étoit blelfé 3’ d’vn coup qu’il auoit receu en s’entremettantde 3 D feparer des Macedoniens 8: des Grecs,qui s’en- 2’ trebattoiët en vue mutinerie; que f6 pere auoit 3 î fait le mort,afin de fe tirer du danger, radis que ,9 lui Cûuul’Olt f on corps de fou bouclier pour le , s fariner , 8: tuoit ceux qui fe vouloient jetter fut l s? luy. Que fun pere enuieux , isolais ne rancit

minaude. LIV. VIII. ’44:- ioula confelfer 8: qu’il eufi en regret de tenir la vie de fou fils. Qu’ayant fait vn voyage en ll- ’s lyric , 8: en ellant relié vi&orieux , il luy auoit il referit qu’il luy auoit vaincu fes ennemis, 8 mais que iamais le Roy Philippe ne s’y efioit if trouue.Et bref,que la vraye glotte appartenoit ’s ’ non pas acenx qui s’en alloient fur la frontiere ’s - des Samothraces , cependant qu’ilfalloit bruf- ’s Ier l’Afie ,mais à ceux de qui les hauts faits ’t voloient plus ville que l’aifle de la renommée. if Les ieunes gens elioient bien icyeux d’oüir ces difcours, les anciens rougiffoient oyant ra- ualer,la gloire du Roy Philippe, deffous lequel ils auoient vefcu fi long-temps. Quand Cl ytus Clytus qui auoit du vin dedans le timbre,fe tourna de- pgins la: nets fes voifins , 8: leur recita vu vers d’Euripi- "n a 07 de,lequel dit en fubllancr;que les Grecs auoiêt contrarie, en bien tort d’ordonner que defius les trophées (il ou infcriroitles noms des Roys , d’autantque A c’efi leur donnerà eux feula la gloire acquife auec le fang des autres t Cela moitié haut , moi-.

En forte que le Roy fe deliiant que fou dif- tiécours elloit bas. linifirement r interpreté,fe mità de. mander ce qu’auoit dit Clytus. Et comme per- fonne ne luy vouloit dire : Clytus leua fa voix, ’8: fe mit à compter tout haut les beaux faits d’armes qu’auoit faits le feu Roy Philippe en Grece . 8: ellimoit bien plus ces aaions palfées que celle du prefent. Et de la fe forma vue dif- pute entre les ieunes gens-8: les anciens qui diraient en la com agnie. ’ i Le Roy elioit bien en colere , de voir que

’44 4. rififi. d’alarme!" le Gand , Clytus mettoit (a gloire au rabais : mais cepenl dam il faifoir bien femblant d’efcourer auec enAlexandre col": vu efprir ergal celle difpute , comme vniiuüe «une concert. Et ce qui le fafchoit encore dauanta- Clytus. g: , c’efl que comme il penfoie faire cella la quellion , de crainte que Clytus ne parlait trop auanr, c’efioit lors qu’il s’efiudioir à appuyer le mieux: ede force qu’il elloit paiTe’ iniques à Par- menion mon , 8: à proreger fa memoire , a; parlant . non lus comme yuronguei, mais comme ayant ’ame vlcerée . il commença à foufienir , que la viâoire du Roy Philippe contre les Atheniens , efioir quelque cho- gade plus grand , que le [accagement de .1.th es. Clytus in. A la parfin,s’il fait. dit-il, mourir pour vous, Prudent Clytus cille premier; mais s’il faut iuger des En"! "le batailles , c’efl our ces meflieursc ; quif a- 8mm. neu: fi bien drapper la memonre de voûte pere. llberré’ Vous me baillez te- le gouueruement- P - y çde la 80g. ” diane , qui fi: reuolte tous les iours , qui n’efl ” pas encore domptée , a: qui ne le fera iamais: ” c’eIi à dire , vous m’enuoyez vers des befies fa- ” rouches qui habitent dedans des precipices: ” mais biffons là ce qui me touche. Vous biffez ” au bagage les vieux foldats du Roy Philippe; ” a: vous ibauezfi bien que fans vu vieillard que 1. n l. "à: voila , fans? Tharthias , qui r’allia cesjeunes m P1," melIieurs quis’enfuyoient , nous ferions encore tuant. . deuant Alicarnafl’e; Et donc que ne gardiez- ùchidtn vous ces jeunes gens-là pour conquefler l’Afie. g» l ’ay peut que vofire oncle Alexandre n’eut! dit u "n’y quand il efiuitenltelie.’ (Que vous allie;

l Quinte nife. L I V. V l Il. 744.5 chercher des femmes , mais qu’il auoit trouué

desDe tanthommes. de difcours trop - hardis , rien ne picqua fi fort le Roy que la mention de Parme- n-ion-, dont il venoit refucillerla memoire auec honneur: Il ne s’enrporta pas pourtant encore, feulement il luy commanda qu’il fortifl de la ta- K. ble,&ne dit autre chofe,finô ue fi l’on le lailÏoit parler plus alune , ils’en al oit luyreprocher qu’il luy auoit donné la vie , a: qu’il s’en van-» toit tous les iours. Quand les voifins voyant qu’il ne r: balloit point , le mirent à luy parler, a: à le tancer , a l’arrache: de table par force: MaïrCl rus s’efchaulïant parle contrafie3’par- loir to tout: , a: dit au Roy , ne fa poitrine luy auoit couuerrles efpaules. e rem s d’vn tel [et-nice citoit paillé, ce n’eiloit as a ez,il en i falloit encore haïr la memoire. Il ui reprochoit lamorr d’Attalus , 8c le mocquoit de l’Oracle de lupiter, qu’Alexandre nommoit fou pere; 8: die , qu’il luy difcir bien mieux les veritez que n’auoir faitrfon pere. - Le Roy , quideuant qu’auoirbeu , eufi cul bien de la peine à porter tant de col-ere , fauta r hors de la table: 8: les amis bienefirayezppres, qui ne failbiem que regarder à qquy [on eflran- geefmotion l’alloit porter, quand il fauta à me lance que tenoit vn de les gardes,& alloit tranf- percer Clytus , que (a langue cm ortoir enco- re , fi Prolome’elk Perdiccas , n l’euflent pris au faux du corps , 8: Lyfimachus , a: Leonatus ne luy enlient ollé la’lance. i Alexandre ’ Surquoy le Roy reclamauelafidelitéde les hors de

P446 l’Hifl..d’Aledere le Grand lnî,&rr5f- loldats commença a s’efcrier , que les amis le me W"- faifilfoient de luy , comme on auoit fait de Da- CIYW” tins , a: commanda que les trompettes fonnaf- feue l’alarme. a: que chacun couroit aux armes. Lors Prolome’eôz Perdiccas fe plongerene à le: genoux,&le prioient qu’il n’execurall rien peu- dantque f a colere dureroit . qu’il biffait vu peu raireoir [on efprit , a: fonceur reprendre A? liberté , a: que ce qu’il feroit le lendemain croît toufiours trouué plus iufie. Mais les oreilles citoient bouchées, 8: la coa 1ere elloit maifireflë. Outré donc d’impatien- ce , il courut à la porte de (on logis , prie la Ian. ce d’vn de (es gardes , a: fe tintla piquer Tout le monde elloit forty , ne relioit que Clytus qui voulut fortir fans lumiere. Le. Ray demanda qui valà , d’vn accent qui témoignoit bien fa paHion:Clytus ay’antla colere du Roy prefente i commença lors à filer doux ,6: refpoudît g c’eli Clytus qui fort du fellin. Tuè’ Clyà Commeil diroit les mots , Alexandre luy parla [a lance au trauers du corps , a: s’emplir l tout de rang luy mefme , 81 dit en le ruant : Va. t’en trouuer Philippe , Parmeniou a! Attalus. L A nature a (buffet: vu grand defaut en nos efprit’s : c’cll que nous ne lugeons pas l’aduenir, nous ne pefons les choies qu’apres qu’elles [ont palliées. En effet Alexandre api-es que [on vin fut cuué , 8: fa colere idellrempée , il [e mit à confiderer le mefchanr coup qu’il auoit fait, t mais il elloit tro tard. ’ Il auoit abufe de [on iniulle liberté : Il a; nuoit mallacré !E ligand Capitaine, a; [on i

l que»: me LIV. V I 11. aux; Tauuèur , quoy qu’il eull honte de l’auouër.Luy *i Roy , venoit de faire le detellable office d’vn tr bourreau , a; vanger par vu meurtre .nuelques i1; paroles que peut-tare le vin auoit fait dire. Le " fang couloit dedans fa porte : Tantoll il el’toit " auec f es amis à faire bonne chere a: il ce vo oit ’i lors auec des gardes , tout effrayez , qui e te- ii noientAinfi feul, bien (on regret loinglde le deum-oit plus luy. fui-ien- il Outre de fement,tirant doucques la lance de ce corps , il au!" a: en tournoit la pointe contre (on efiomach. Si grigri. fes gardes fautant à luy , ne luy enlient ollée de fait me force, qui l’enleuerent entre leurs bras,& l’em- aérien

.porterentLuy , fejettant en en f terrea chambre. , 8: le roulant . noire-uem- mila place , remplit tout fou Palais de pleurs 8: de lamentations miferables , puis il [e mir à fe defchirer le virage à belles ongles , 8: à prier ceux qui efloient aupres de luy , qu’ils ne le laillallenr pas viure aptes vue aâion fi honteu- Ie. Tant que la nuit dura ce ne furent que des prieges a: des pleurs. Apres il le (ouuint qu’il deuoir vu feruicé anuiuerfaire au (Dieu Bacchus qu’il n’auoit pas rendu ; il le tourmentoit pour (çauoir fi la iulle colere de ce Dieu ne l’audit point pouffé à com- mettre vn tel meurtre en (on feflin. Mais ce qui augmentoit fa douleur , c’elloit les amis qu’il voyoittout efii’ayez 8c tant efiranges , 8c qui n’oferoientiamais plus entrer en difcours auec luy.ll falloit parler deformais de viure en foli- q l rude comme me belle farouche, qui craint tou- jours , de qui fait toufiours peut, .

’ 2.4.8 L’HIflÀ’JIexndnk Graal. Si-toft que le inuit-lut venu , il commanda u’on apportal’tle corps : comme il le veid , ce rent des pleurs intimâginables. Voila,dit-il,le grand mercy que ie va, rendre à ma nourrice; elle auoit deux fils , ils [ont morts pour ma gloi- re à Mile: , il luy relioit vu frere pour [en re- cours en fa viduité :le l’ay malfamé amatable; a, miferable . que deuiendra elle a Elle n’a plus n que moy : 0 quelle me verra de ban ces: l Et sa moy meurtrier de ceux qui m’ont faune la vie, se ie m’en renais en mon pais, a; ie n’oferay voir a» celle qui m’a nourri, ou bien fi ie la voy ,ie ne a. feray que rafraifchir l’infupportable fouueuir n de fa calamité. En fin Côme on vid que ces pleurs 8e ces plain- tes , tiroient âl’infiny : Ses amis de haute lutte firent ofter le corps : luy demeura trois iours enfermé : a: puis voyans qu’il s’obilinoit à le lailTermourir. Ils firent tant par importunité qu’ils le firent manger. Et pour luy oilercefle grande honte qu’il auoit , ’d’auoir fait vn fi laï- che meurtre, il fut dit par le Confeil. que Clytus airoit ellétué auec iullice , a; que [on corps au- roit me primé de fepulture , file Roy , de grace, ne l’auoit fait inhumer. ’ Ainfi furent pallëz’dix iours à Mat-acaride. m C°"r°’ pour s’accouflumer à perdre la honte de ce qui lé par vue invention s’efloit palTé.Delâ Hefeilion , auec partie de ’ fluente, l’armée fut ennoyé en la Baâriane faire les magazins pour l’l-lyuer. Le gouuernement de Clytus fut donné à lAmynthas. t

. r . D13 COVRE

ginsengs. Liv. VIIl; ’44; ’4’ DISCOVRS SECOND; SOMMAIRE.

’ i 2 LEXANDRB aperduoiifi Miami de dompter la ne. X TË’ î A in; Ë Édition de: 34529135. Baffin; n1732!? si” V I l l en le Nantaye, afiege la ro- th; de Syfimrbrer,’ qui fi remet me jà place entre les mains du Ra)», lequel tu] fairwndignnraiflemm. I i. Tait «voulant piffer dedans le [27): damans que: tout" spitammsqui a): rafloit 4’ surinera spitammes a]? trek): par fis fmmpropre , qui le au? , en porte le rafle à alexandra , lequel encore que refis mort le deliurnflde grands afiires, . ’ derefle «fie défioit barbare , (sabrage peinardement lameurgrjiggçg A f, a

a, 5 o y L’Hifl. d’atteindre le v Graal ,’ M . emmurerez-eu: * Will” While - M o n T ne SPITAMBNES’ a» trahifon barbare (fondement.

p. E Roy vint à Xenippes,païs froué "v ï. tier des Scythes li plein de bourgs g 8: de biens , que les habitans s’y Il plaifent , a: les ellrangers l’en- . . , i uient. Les bannis Baârians ui a- uoient quitté le party d’Alexandre , y fiai oient leur retraitre. Mais les habitans du pa’isfentans venir le Roy , les chalferent par force 8e les fi- rent fortir de leurs terres. C’elloient enniron deux mille chenaux qui ne vinoient de larcins, i autant durant. la paix que durant la guerreggens que le. de.-fpoir 8: la guerre auoient rendus tous fermages. Lefquels defefperez allerent at- taquer Amythas Satrape d’Alexandre , 8c le char erent fi furieufement , qu’ils difputerent v me grande a: fignale’e victoire contre luy, a: bien longtemps. En fin pourtant comme ils virent qu’ils auoient perdu (cpt cens de leurs hommes , dont y auoit trois cens prifonniers, vils lafchereiît le pied , 8c laiflerent de morts quatre vingts Macedoniens , 8c trois cens cin- quante de blellez. Mais Alexandre nonobllant cela , 8: aptes encore vue autre reuolte , leur pardOnna , a: les receut à compofitiou. Et paiTa toute for!

Quinte Cerfs. LIV.VIII.’ est binée dedans la Nautaye , de laquelle elloit .Satrape Sylimithres, qui auoit deux fils de fa mere : car l’humeur du pays le veut ainfi , que les fils 8c les meres , les peres 8: les filles cou1 . chent enfemble, Syfimachus s’eüoit fortifié à vu pallage diroit dans les montagnes ,quî fermoir d’aduenuë à [on pays n’y auoit que ce pas, tout le relie eiloit roche , auec vue furieu- feriuiere au pied. Quand Alexandre fans mar- New"!!! chander , s’en alla faire vue attaque fi rude aux "rifiœlf Barbares , qu’il les chaila de haute lutte de roche a: Certaines bonnes fortifications qu’ils auoient syfimi, faites en dehors pour leur place , aptes leur thres, auoir tué quantité d’hommes. Les voyant efcarter , il palla tout d’vne main par delius les ruines de leurs fortifications , 8c s’alla loger auec toute fou armée au pied du rocher. Il n’y auoitqu’vne grolle riuiere qui. feruoit de folié à l’ennemi, qui fembloit impoli fible a remplir. Le Roy ne laiifa pas de faire ’ apporte-r force bois a; force pierres, a: ietter dedans l’eau pour combler leur foiré , dont ils furent fi eiionnea voyan-s l’efiran e machine Qui commençoit às’efleuer; que le oy iugea à leur contenance , qu’ils elloient gens a capitu- 1er. Il enuoya donc vers leur Gouuerneur 0-, flancs, qui elloit du .pa s, pour le rafler. Co. pendant luy pour les e pouuenter toufiours, aifoit foudroyer les batteries. Et veritable- ment il les auoit defia reduits sur: retrancher. ’ Quand Oxiartes voyant que Syfimitres s’é- tonnoit , luy dit franchement , u’il feroit plus figement de s’expoferà la mirepicorde des ’ l r i5 ’ ,

’4 5 a l’Hifl. (l’aimait: le Grand Macedoniens qu’à leur colere :Car en tenantil ne faifoit que retarder vue armée,qui s’en von- loit aller à la volte des Indes , a: à laquelletout 4 le relie du monde auoitcedél’honneur de la vi- ctoire. Sifimytres fe tendois bien àees raiforts: Mais il auoit fa’femme, laquelle efioit fa mere, qui proscrivit vouloir mourir plufiofi que fa ranger titrions le j ’aucun homme mortel. Elle portoit par ce grandeur de courage le cœur de (ou fils dans le party de l’honne’ur:Qui bien qu’il veilt up atomisent , que detenir, citoit mettre (on fa au huard (une efperam Ce , il auoit honte qu’vne femme full plus ja- loufe que luy de la liberté , a: là deflÏus fe ton

foluoitEn fin pourtant à le aptes defendre. auoit bien encline . (et forces auec la paillant: de f on ennemy , fartant Ides tairons d’vne femme , il prit confeil de fa fortune , à de lloœafion , 8: donna fa parole qu’il (e rendoit au Roy .11 pria-lieulmëtOxiar- tes , de ne point faire entendre ou Roy , quels le auoit cil-é l’opiniafire refolution de la more, afin qu’il ne luy ’fiiiltrop rigoureux. Doncfansattendre la refponice du Roy, Sili- -mytres’auec f a femme a: fies enfants partirent ne venirtmuuer fur la feule parole d’Gxiir. tes. Le Roy entendant fa venuë’enuoya au deo. nant de luy vn caualier , a: luy manda qu’il s’en retournait en [a place , où il l’alla tronner. La , apres fou facrifice fait à Minerue a: à la môlaire, il luy redonna tout [on pays, 8c luy en promit dauanta-ge encore, pourueu qu’il per- feuerall twfioursen [on amitié. Sifimytresiuy

la

045’111: flafla L 1 v. VIH. 453 donna deux fils qu’il auoit, qu’il emmena peut leur faire voir. la guette fous luy. Il Mira là fa falangc , a: luy auec le refit de Ï fes troupes ,s’aehemina pour fuiure quelques rebelïcs ,maîs pource que c’eftoit dans vu pays efltmgemm rude a: ferré , les chenaux s’y rompoient les pieds d’un change façon , fi bien que tout le monde demeuroit fut les dents, 8:1: troupe du Roy s’efclarcîflbît de pas en pu. Luy qui auoit des chenaux à changer,ti-, toit toufiours pays , patraque fis ennemis laï- choîtmt le pied ,’& fuyaient suai confiants de-I uant luy; Enfin il fut]: reduît par l’efirangeté Mahonia: & du tamil , a datant: la ieu-. madame de fa maillon , qm choient l’es ordi- mirea,til n’en "fla qu’vn feu! auprcs de fa pet-. forme nommé Philippe, fretta de Lyfimachus, hune hommcaa peuteûtede quime à vingt. ans. Cc inane homme (a mouftant d’un fi gentil t u courage , qu’oflantà, ied , iamais ne quitta l’cfitierduRoy , 8:. le uiueit ainfi l’efpacç de domgtzndeslicuës fans vouloir iamais pan. duhnlcine , quoy qu’on luy difi: , ny fans vau; loi: monter à cheual . Lyfimachus [on fait luy en voulut bailler vn. plumeurs fois , à ce qui fut d’eflrangt , c’eû qu’il marcha tomions: armé datant: picas iniques à fonmorion.Ce ieune me , comme le Roy eut fur ce temps fait nacarat: d’vn bois où efloit l’ennemy , y ren- dit vn combat le plus glorieux du monde, 8c en: un: d’honnçur , que le Roy fc- battant à coupsdcmain auec l’vn des ennemis, il le tint Grand couuert de Ion bouclier. Sœur a FI iij

’43 4. L’Hîfl. d’alumine. le Grand; générale; En En quand les Barbares furent chaire: , & 55°" a." qu’ils eurent quitté leur fort , ce grand cour: e senne s s a ’ d’- lm Homo: 86:?" home.force qui pendant mon laeu chakuf pouumr du combat au fut e con-p a traint de eeder à la. grandeur du trauail ; les forces efpuifées abandonnerent Tes uraniumsl vue futur froide s’empara de fan corps , de for- te que n’en pouuant plus , il s’appuy a contre vu arbregd’où le Roy voyant qu’il s’en alloit’choir, le print entre les bras , ou il rendit l’efprit- auec en ellrange regret. v il n En mefme temps l’on luy vint dire aufli la- . H mort d’Etigius , l’un de ces plus eflimez Capi- taines , à tous les deux il fit de tres film ptueufes fanerailles. De là, l’ordre efioît de palier de- dans le pays des Dacques ,maisla fortuneJa fidelle flateufe ; Enifoit fes affaires fans luy , 8e w luy efpargna ce voyage. Il auoit aduis que Spi- Spiramenes ramenés s’y efioit retiré. Spitamenes auoit me a! trahi 8l femme qu’il aimoit ardemment,qa’il auoit touf- "6 Par [a iours traifnée auecluy , a: eue-- pour compagne. - de fes fumes 8c de lbn exil. Cette femme tu le- fuîuoit à regret , kil-ée en fin decette vie , mir femme.à le flatter déroute fa puiifance ,. pour le. refou- . dre à vouloir en fin s’arrefler , 8c faire. (a paix auec Alexandre , aufli bien falloit-il dire me fois vaincu, 8: tomber en les mains viâorieu- les. Ils auoient trois enfans d’eux deux , elle les . apportoit fur l’eliomach du pere , le priant de flechir (on cœur, au moins parla compaŒon ,de les enfans , 8: pour donner le poids à le: prieres , elle luy faifoit voir comment Alain-n,

siteSpmgeeëeîiæasîæat efioit à Pasleurs ses rufians; portes. 925: l

Quinte Curfi. LIV. V11 l. 455” èours qu’on le vendoit, non qu’on le confeilloit 8l que (a femme» fur le credit dola beauté, fe ï . vouloit rendre entre les mains d’Alexandre,tira l’efpe’e , 8: l’en alloit frapper fans les freres qui- ’ accoururentae l’empefcherent ; mais il la chaf- fa de deuant les yeux , &dit qu’illatuëroitfi elle reuenoit. Et out palier fa’fantafie de (a femme , dont il eâoit coiffé , il le mit à palier les nuits parmy des garces: mais (on cœur efioit pris , ilseommença a s’ennuyer de cette vie , 8e rappella fa femme . à laquelle il s’abandonna lus que iamais : Et cependant illa prioittouf- Jours qu’elle cellall de luy perfuader de le ren- - dre ; 8; qu’elle portail doucement la condition à laquelle la fortune les auoit dellinez , car la mort luy feroit toufiours plus douce , que de le

tendre.La darne le purgeoit a . , difant qu’elle luy con- feilloit ce qu’elle croyoit eflre fon bien , qu’elle parloit peut efire en femme , mais que c’efloit auec la paillon d’vn cœurufidelle, a: poufcon- elufion , elle eiloit de feroit à fon mary. Spira- menes onc anté- de ce difcours trompeur , fit pre arer m’beau fellin , a: pour s’y refioüir y fit tisonne chere, a: y beurrant, qu’on le repor. sa en [a chambre yure a: endormi. Sa femme auoit desbauché vn valet pour l’alliller en fa menée , voyant [on mari endor- mi, ce comme enfeueli dedans (on vin , elle prit. (on valet,entra dedans (a chambre , 8: luy cou- pa la telle , u’elle bailla à porter au valet 5 8: toute pleine e fang comme elle elloit, tira de- A nets l’armée de Macedoine , on elle arriua au.

. f iiij’ ’45 a 1’355. ldleàcudn l. and; quartier d’Alexandre , a luy fit dire qu’ellà

gîtoitIl luy fit la. commander n ï I’ qu’elle entrafi , mais comme il la veid toute enfanglamée , il la prel’a la de dire ce qu’elle auoit , s’i issant qu’elle venoit aux lainas 8c qu’on l’aveu forcée ; El- le dis u’el e auoit vu [traiteur à la porte qu’el- le prioit qu’on fifi: entrer;mais les gardes ne un: laient pas qu’il entrait, qu’ils ne rift-m ce qu” portoit , fi bien queie valet fut contraint de montrer que c’elloie me telle d’horame , qu’on. ne pouuoit pas recognoiflre le fang. Le R0y donc cyant dire qu’on uy apportoit in telle d’vn homme , fortit luy-mefme , Je ap’ ° de Ia-dame tout le difcours de fait biliaire. si. méandre Cetteaâion rameur ,18: dans palliposdifl’q ducat m rentes agitaient [on efprit. On l’auolt 6mm meurtre gement obligé : On auoit fait mourir vu sulfite sniffer: &vn rebelle , qui pouuoit lon .-temps (truie d "aux; de barriere a tous [es grands d tins. D’une, mu"- - s tre collé la grandeur. d’vne mefchancetéfi noio se luy fembloit detellable. Vue femme auoit malfamé (on mary,fon bien.fai&em’,8cle pet;

deL’arrocité [ce duenfants. crime emporta la -recognoifa . fance du bien-fait : ilfit dire à la meut-triera qu’elle enflai forcir de l’armée , a: qu’il ne vous loir pas parte: exemple d’un barbare ciron- terie corrompre les mœurs et les douxefprîw des Grecs. Les Daeqnea fçaehans la mon de Spitamenes enchaifnerent Dataphernes com- pagnon de l’a reuolte z, a; le remirent en: a la; «wigwams semaine, .

1mm. Liv. VIH; un mnwnmmtmçn ’

DISCOVRS ThROISIESME. ’aLBXANDn a sinuais d”un «mon exeejiif, (y; impur», efpeafi par on: boutai; inoiiiela ’ belle 10x05.

’ a Y au r cette grandeefpinehors. En du pied, il voulut vn peu refor- - a? mer-res Gouuemeurs,& chaflier V ceux qui auoient me pillards 8C I . infolenszil ennoya. pourgouuer- n mer l’Hyrvanie , les Mardians et Ta es, Plu-a. tafernes , auec commiflion de uy ennoyer Phradates , auquel il fuceedoit auec bonne gar- de: Il bailla legouuemement des Drames à Stafanor , le en ollaArfames. On chaula dela Medie Exodates,pour mettre Arfaces :12: Dedi-tamenes furenuoy en Babylone en la pla. . ce de Menus qui elloit mort : 8c aptes trois h mois peliez en ces reglemens, il fouit fou armée des garnirons pour batte aux champs. Le premier iour que l’armée chemina fiat allez beau ; le lendemain le temps commença à le changer : mais le troifiefme iour fut fi , . efpouuentable pour les efiranges foudres, les tonnerres , la telle a: les eaux , que cette a grimée, flatulente saillitàperir toute entiers;

’45 8 rififi. d’Alekdadre le and, Les hommes commencement fe cou; tiroient auec ucliers contre l’orage: mais à la continue la pluye 8: la tempefie obturent fi furieufement , que’lesarmes leur tomboient des mains,& leurs yeux ne voyoient plus goure à les guider. S’ellant dont fur ce temps, l’armée trou- uée dedans vn bois , chacun ("a débanda a: s’en alloital’adu . ure , aucuns.plus defefpe- rezdefrayeur qu de trauail ; de forte qu’vne partie d’eux n’ayans plus le courage de reli- fler , fe couchoient là par terre , où le pi- Tir -1v -.v-zâ quoient contre les arbres , attendans la bien affeurée ,tant la violence du froid les fai-, . fifToit , mais ils aimoient mieux mourie- repofant 5 que donblerleur martire «1&3 il . mentant-ç. car la tempelie a: l’ombre dressa p leur faifoient perdretoute lumiere , lanaturelq ’ le confolatîon des affligez. . Le Roy feul patient en vue aduetfité fi gran- de, foulageoit toutlemonde , a: puis on s’ad- uifa d’abattre bois partout, a: d’y mettre le feu. ui foulagca a: [auna beaucoup d’hommes :cae epuis qu’on eut commencé : il fe fit tant-de feux par tout, que toute la forefl parodioit. de n’eflre qu’en feu a: les corps des foldats , des l’armée cor s qui vinoient dans les flammes. d’Alexan- l futtrouné des hommes iquez contre les dre cl! prefque arbres morts à tranfis de froi , qui ne pacif- defconfite foient pas feulement viuans , maisqui feula du mau- bloient de diuifer enfemble , s’ellans tenus en uaistemps. la mefme pollure en laquelle la mort les auoit pris.Vn fimple foldat Macedonien errât â-l’auïr:

ïquinte eurfi. LIV. V I I I. les! euse, arriua au quartier Mapqu’il n’en pou- noie.plus.l.e Roy, qui luy mefme fe réchauffoit t voyantle foldat , fortit de fa chaire p, a: le fie feroit dedans . de faifoit refchauiicr [es aunres membres , fans que le foldat feeut oui elloit, tant il citoit outré de froid. Quand il fur reue- p p au ,8: qu’il fe veid . il le leua, d’où il elioit tout: effrayé voyantle Roy :Mais il luy dit , Soldat, voyez: vous pas combien il ,yaut ’mieux viure fous FEmpire de Macedoine , que fous l’Empi. re des Perfes ; caril faudroit mourir , fi vous- vous citiez fil dedans la chaire du Roy de Per- ’ f: , 8: la mienne vous a fauuéyla vie. Le lendemain de ce grand accident ,r le Roy lêr tout le monde, 8c promit qu’il ren- tce qui auoit elle du , et qu’il fit ne auanture; car Si imtthres arriua de hazard , auec vn’ grand eonuoy de tant de be- filai , que chacun eut dequoy fr rauita-iller 8e faire bonne chere. Le Roy dit , que sifimithres lui auoit rendu la pareille , de fit dire par les bandes que chacun fifi cuire des viures pour fix iours : Entra dans le pais des Sages , qu’il mit tout en ruine , 8e du butin qui y fut pris , rendit trente mille befieslaumailles à Sifimithres. Delà, il entra dans le pais , dont elloit Sa-l . trape le noble Oxîartes , qui fe rendit entre fes omîtes mains.Le R0 lui lailTa (on pais ,8! luy deman- le "fax? en da deux fils e trois qu’il auoit. Oxiartes les vu c m’ luy donna tous trois. Le Satrape aptes tout , pria le Roy à vu fe- fiin, 8c le fit fibeau a: fi fomptueux , qu’il ne fe Luy fait Posuoîtdssensasc- Là :9919: se friroit bos: maline

T460 13H15. d’Alededrels 6nd, labelle i ne chere en toute liberté. Oriartes fit entrer R°WW trente jeunes filles nobles , entre lefquellca 6- toit la fienne nommée Rostand , la plus rare-ou hanté , a: la plus gracieufe d’Afie. Roxane’ encore qu’elle full au milieu de berlurez toutes choifies,tiroit a elle neantmoins r les yeux de toute la compagnie, auec vu efl’ort fi ’ f . paillant , qu’elle eut pouuoit ence moment de temps de’tirer leeœur du Roy mefme , que les m carelfes de la fortune rendoient deformais moins puilfant del’fus ces pallions , canneler. ’ quelles naître mortalité fait fi mauuaife garde. Luy donc , ni n’auoit regardé la femme 8s les filles de Darius , les plus belles dames d’Afie, qu’aqec les yeux d’vn pere,s’ewporta fi ’ . ment’apres l’amour d’un fillette , q pas comparable à des Reines t qu’il e a à dire , qu’il falloit allier les Macedoniens auec les Perles par mariage , qu’il en naillroit vu plus paillant Empire. Achilles tige de fa race, i auoit eu accointance auec une captiuei Luy ne vouloit rien faire contre raifon ? ilvouloit faire vn mariage pour transfiler auec l’anâor rité des loir. Le pere fu ris d’vne icye inimagiuée , ne n teut pas à ce difcours : Surquoy le Roy brodant d’amour , commanda fur le champ , qu’on aps ortall vn pain. Suiuane l’vfage de Maeedoine, Et par le il le coupa en deux , en fit manger à Roxané , en champ mangea de fa.part , 8: fit (on manage: Cela é- l’el’pourc. toit la plus fam-âe ceremonie des mariez entre ’ les Macedoniens, inuentc’e à mon ingement par leurs Legitlatems , pour faire entendre. à cent

Quinte enfin L 1v.... V I I I. ’45: qui vniflbient en vn leur: biens , de combien peu ils f: deuoient contenter. Aïoli donc le Roy d’Enrope a: d’Afie 9d: à femme me jeune fille , qu’on auoit amenée’ ont pafl’etemps en un feflin ,8: alloit engen et en me prifon- "nier: vn Ray pour commander Ma viâorieug f:Ses nation. mais choieraient honteuxe I ’qu’entre des tretcaux Alexandre fe fut fait vn beau pere d’en naîtif. Maisla mon de Clytus nuoit enfeuely la iberte’ , à leurs virages deIormais efclaues, faifoient: femblant qu’ils ayprouuoient bien fort cette aàîon. A 78e piquant au relie pour paner en l’Indie. :ÇinÏqu’i l’Oceem , afin dene laiEenucun fuite de monument denier: luy. il fit leuer ôten- nxollerles principaux de la jeuneer de toutes les prouînces , iufqn’à treme mille hommes, qu’ilfit venir pour mener à la guerre auec luy, . &luy ferai: d’hofiages. Et enuOya Craterus pourfuiore Banlieues a: Cannes ,. qui auoient quiné [on party : Dont Hauflanes fut pris se Cames-fut tué en bataille. En Polypercon rednifitàfon obeiflmce la Prouince de Baba- cene.

ah. I’Hifl. d’AszÂndn 1:wa 5 . non nnüwnnün

DISCOVRS ’QYATRIESMEW SOMMAIRE. . Î a v Ï? PRÈS 1’ fifi: pacifie? filmât ’ du refile de pajfir aux Indes n v a!) à fi un, «un: tout: œnarefai- ; l n 3j? , o random- pourkDieuÆp ont) ce dejfiin conuie’ tous [a Prince: en Un feflïn fiapcrbe , il attire choie!" enfuir: la propofi. n’on. Il. Cleo faitjk mangue «grand cana tentermèntndu flanc" 00 de la ieunejfi. Le Philofiapbe Calltfihenes par "une «tu tus-fige au cannent]? harangue s’y and? , au gre’ de tous luge»: de bien a? des Anciens , au au fret-grnnd dejiait d’Alcxandre , qui la) garde en fin: («leur on: magane: noire. III. Sur «fie «teflon Humain»: h , qu’alextndre auoit fiait foiietter , couffin de le tuer , 0’]? couffinrion efldefcauuertc. IV. Alexandre dyanrfait fidfir les Cbnillïtæ, , flafla patiem- ment Humains baugeant- eontre la) dans” fanfanfeilÂV. Apr" lequel oit), lia-mefme 45415! fi; defenfq en «(ne fics-grau: hareng

Quinte-fifi. L I V. V Ï Il. ’46; glue, couchai contre. le: ranimez, , (9’ on»: frouai cette «rufian de [E manger , couchai . contre celliflh’ene: tafs? , bien qu’innocent exempt mefine defimpçon : Les couinerez! [ont "minutage? lapida, (91 «au: me Calli- flhcnes,4ugi4nd blafm: du ne), a depuiq ’ à fin! grand regret.

ŒJLEXVJNDR a VEVT ESTER ’çflinie’ Dieu , les Sages l’empefchent , (a! Hermolau: couffin [à me".

Ov T us chofes reduîtes en ce bon x . ordre , il ne Te parla plus de rien Il. * que de fa guerre des Indes : c’é- v toit vn pays riche , qui portoit "7’" l’or , les. perles , les pierreries, abondant en magnificences 8e en feliciçez. Les gens de guerre , difoît-on n’y portoient que des bqucliers d’or a: d’yuoire. Luy donc , qui s’efli- x moi: le plus grand des mortels , afin qu’aucun n’eufl l’auautage fus luy ,fit commit: les boucliers de [on armée de lames d’argent, fit faire d’or les brides des chenaux , 8: efiofl’er toutes les armes d’or ou d’argent 8c s’en alla à fa guerre [niai de û: vingts mille hommes en cette couche. pomme ceç efquiPage fut area , il (e mi: à

’464. Z’Hgfl. talmud" le Grand ,l . longe:- comment il «routeroit ce que dés il l longtemps [en cœur auoit malheureufemem Men?" conçeu , c’efloit d’vfurper l’honneur dru aux æ Dieux. Il s’elloît fait parle paffé nommer le fil: de Iapîter. Il vouloit deformaîs , comme s’il eull peu-exercer [on Empire delà: les me: le Il: les bagua, que l’on le quitus: voulolcqne les Macedoniens ’prollernallen: leurs: s en terre pour l’adorer àla a on des Perles. ne [on enuie naturellefon c prit y elloît porté par les fluents eremels a: me: campagnols des Roys. a: qui carderont ruiné aux rats, que les armes des ennemis. r e n’elloir pas la faute des macedoniens , il ne s’en trouuaia- mais vn qui voulut]: accorder la ruine des loi: de fan païs : n’allait celle des Grecs de qui l’cf- , prit malicieux ruinoit volontairanen: leurs vertueuf es 8c loüables confirmes. . e C’elloît 1m Agis d’Argos , le plus merdant c Poëœ du monde aptes Gherilns , 8c vu Cleo Sicilien flaveur de amure . a parle vice natu- relde fa nation, Il: autres galands qui n’efloient que la lie de leurpa s, mais qni suoient plus de faueprôe de pal me: fur. les bonnes guets du Roy °, quettux de fan fahg par: , ou les grands generaux d’armées. Ces g: suds. là luy .ouuroîenr les portes duCiel , a: [e vantoient publiquement , qu’au nouueau-leuer de fa diuîo airé, a: Hercules le pere’Bachus , fit Callor & m Pollux , s’en alloient luy crier. Le Roy-farce projet le prepare à vu grand Il ardue fellin , où il conuia tous les Princes de Ma- , "1M! cedoine a: de Grec: , tous les amis a: son): la nOblCflëd

. Quinte C’urfe. LI V. Vil-L. n 465 iloblell’e. Lui,fe trouua en table auec la compa- n "me ggie ou aptes auoir vn peu banqueté,îl le leua vu flaireur deltable 8c s’en alla. La , comme il auoit cité P09’Yi"! projette entt’eux , Cleo deuoit entamer vu dif. allia!" Cours tout rempli de l’admiration de les loüan-. aigu. °1 ges, dont il déduifit les merites. ’ Et n’y auoit , dit-il; qu’vn moyen de les re- cognoiflre dignement ; c’efloit de le publier amusa; Dieu , puifqu’on fçauoit bien Qu’il relioit: de Gleo, c’elloit bien peu de choie qu’vn peu d’encens, à cela petit pointoit bien recompenfer la gran- i deur de les bonnes aâions. C’auoit elle aux cc Perles, non feulement bonté , mais prudence si d’adorer leurs Rois comme Dieux , d’autant a que la majelié des Princes cil le falot de leurs a

Hercules a: Liber auoient el’té faits Dieux; se Bilans.uand ils auoient elié plus grands queA la ialou. t’e-ce Iie des mortels. Btla polarité ne pouuoit croi- KG re , que ce que le temps prefentluy garentlllbit, se i à pour ce chacun feroit ce qu’il voudroit, a I nant à luy , fi roll que le Roy rentreroit au fe- a 3mn alloit profierner-fon corps enterre 8c l’an a « dorer. Il luy fembloit que chacun dcuoit faire u comme luy , nommément ceux qui fuiroient se profeliion dela fagefle , dont l’honneur qu’ils a fendroient au Roy,deuoitferuir d’exemple aux n

Ce difcours. s’adrèlfoit clairement à Calli- Le (a fihenes : C’elloit vn homme graue, 86 me âme canalise; libreautres. , 8c pourCe lexRoy le bailloit,- s’imaginentr , nes as’y on que la granité feule , empefchoit’ les Macedfl: P°ÏF

l

4 6 6. L’Hîfl. falunait: le Grand 3’ A miens de luy dei-tarer cet honneur , à quOy ilsTE feroient à (on aduis, allez portez d’eux-mefmes. - Callilihenes donc voyant que la compagnie le Harangue regardoit, 8: le talloit , commença z Si le goy, de Calli- dit il , elloiticy prefent, performe ne ferouer: - mîmes. peine de vous relpondre : luy-mefme vous prieroit de ne le pas contraindre à degenerer n des loüables meurs de fou pais pour vfurper; n celles des ellnngers , 8c que vous ne retailliez n pas , par vue fi ellrange flaterie la glotte de [es n aâions, mais parce qu’il n’eli pas icy , le vous i ,, relponds pour luy. Qu’vn fruit qui el’t haliif, ,, n’ell lamais bien de garde , 8c ces honneurs di- ,, uins vous ne les donnez pas au Roy . vous les ,, luy maillez. Car il faut vn temps pour gagner ,, cette creance que l’on eli Dieu , 8L c’ell toujours ,, l’aagc ruinant qui couronne les grands hommes

sa,, Orde quand cette à moy gloire. , cette immortalité ’ que ie ,, defire au Roy , ie prie les Dieuxqu’elle vienne ,, bien tard , ne la vie foit longue ,8: l’efclat de a, la majellé gît eternel. La diuinité peut bien- ’ ,, fuîure l’humaine conditionsmais d’ellre f a com- ,, agne , lamais. vous nous auez allegue’ Hercu- ,, les , 8: le pere Liber enthrofnez deformais dans I ,, le fanâuair’e de l’immortalité. Et- cru ez Vous" ,, qu’ils ayent efié faits des Dieux par le decret ,, d’vn efcot de banqueteurs. Leur nature premie- . v remeut s’elLablentée des yeux des mortels , 8e ,, puis la renommée les a portez dans le Ciel. ,, Le Roy s’en va tirer de nollre authorite’ l’hon- ,, neur de la diuinitc’. ,, Et quel pouuoir auez-vous pour cela : Vous

. . Quinte Curfi. L I v. Vlll.’ . ’461 dires que vous pouuez faire vu Dieu, Faites-r” nous là vn Roy. Si vous pouuez donnerle Ciel, « à plus forte raifon pouuez vous donner vn Em- te i pire. Vueillent les Dieux feulement nuoit fans te ’ îaloufie 8e, fans colere, oüir les propos de Cleow &leur bon plailir fait , ne toutes choies aillent ts commeelles ont elléiu ques iCy , 8: nous faire *t la grace de perleuerer en la bonte’de nos loin. u Mon pais eli ma gloire : a: pour le Roy , ie ne tt veux point que l’on m’apprenne le feruice de se l’honneur que-ie Iuy doisgmais nous les rendons se l’vn &l’autre allez pleins de viâcoires , li nous se prenons leurs loix pour feules guides (19.11035

m I Toute la compagnie eleoutoît cherement. ’ r Callilihenesfines. , comme ’vengwr , decg la liberté pu- blique, 8c ne le rendoit-on pas feulementà [on nuis , les difcours melmes des aliil’tans le ici- gnoient au lien.Celuy principalement des vieil-I lards qui ne. pouuoient foulirir cette el’trange- alteration de leurs vieilles-couliumesÆt le Roy" qui s’efloit caché expres derriere me rapide-a rie, entendoit luy-melme tout ce centralisa , il. manda doncà Agisôt àCleo , qu’ils enlient à le. Macs, brifer là , 8: celier leurs difcours, 8L quand il ’doniens. entreroit , que les feuls elirangers le prollernaf- 5544159" fent à les pieds : 8c rentra doncques feignant dÎÆïÏÏ qu’il teuen’oit d’affaires. are. ’ à Les Perles aulfi- toll le mirent à l’adorer, quand Polyperchon , qui citoit au dellus de luy en table , voyant vu Perle qui touchoit du menton la terre , le prit à rire, a: luy cria de . frapper fort. Cela mit Alexandre en li grau: Glg il

’468 L’HijÎ. d’Aledere le Grand, . de colere , qu’il luy Et vous ne m’adoreréz pas 5:6: vous tout (cul vous macquerez de may: Non dit Polyperchon , vous ne meriterpas des mocqueries , aulIi ne fais-ie des mefpris: Mais le Roy tranfporté , le prilt , 8c le jette contre terre z &voyea-vous , dit-il ,que mus (faites comme les autres : L; à: mettre en pri- fon, lu donna ne ne c a iment , &à vn te temps à: là luy plaignoit. Mais pour Calli- vne van- lihenes, qui luy elioit vne ame conflumace , il stance luy gardas vne colere 8s vne vengeance bien filma! plus noire , dont l’oecalion le prelenta bien- l’ hem” roll aptes. Novs auons dit g que les Princes de Mare- llIo daine alloient appris d’ancienneté , lors que leurs fils elioient comme hors de page,de les re- mettre chez les Roys , pour les feruir en des mefiiers , veritablement vn peu (huiles t Ils entroient en garde à la porte de leur chambre, a: couchoient la nui& : C’elloient eux qui fui oient entrer les garces par les portes fe- crettes z qui prenoient les chenaux des mains des palefreniers , a: montoient le R0 èche- ual, qui le luiuoienttouliours ala ch e a: à la l guerre, a: l’on les nourrillbit en recompenfe à toute forge d’exercices. ’ le plus grand honneur qu’ils nuoient , c’efl qu’ilsimangeoient auec le Roy : aulli performe n’auoit droit deles schaliier , que le Roy nitr- me. pette trouppe d’une efioit en Macedoine le feminairc des chefs de guerre , 8c des generaux des armées. Et de cette troupe (ont fouis aptes Maman a tant de grands Roys , que les Re;r

Quinte Cuffi. LI V. VIH» 459 mains ont aspres plulieurs aages depoKedezdc leurs ellats de de tous leurs biens. aneune Canalier de cette bande , nommé Hermolaus , chalTant vu ions auec le Roy , a- noit tué vn fanglier, , que le Roy vouloit tuer n w....-.-.--s.su (a. lui mefme , Dequoy le Ray de defpit , le, lit fouetter. Hermolaus outré de rée anima s’en plaignit à vn lien camarade nommé Sopater. SOpater qui elloit amoureux de Hermolaus. voyant [on amant outra e’ , a: ce corps , pour lequel il perilfoit,.tout elchire’ de coupstayant d’ailleurs , peut-dire , uclque fuiet de haine contre le R0 , monopo a auec Hermolaus , qu’il falloit e vangerlaztuer le Roy , 8: en Intime tempsfe donnerent la foy l’vn à l’au. tre. Or ne firent-ils pas vn complot d’enfans, n’y leger en façon quelconque. Ils proeederentH . figement , 8c tirerent à leur delTem Nicollra. hâîiîzà. tu: , Antipater fils d’Afclepiodorus , ce Phi- [Pinçon lutas; a ceux-lâfubornerent Anticles 8c Epi- ne Ale-

Mais leur affaire n’lfloit pas fans diffi- menes.culté: car il falloit pour executer mima leur delTein, qu’ils fuli’ent tous en fgarde en melme temps, a: ils elloient de di erentes brigades , de forte qu’à changer leurs gardes , pour les ramener toutes a vne , a: à faire d’autres A preparatifs pour leurs menées , il le palle. a trente deux iours. Vint dont la nuiâ: delii- née à l’execution de leur delfein heureufe à leurs courages , vnis par vne fidelité de une .de liours , tant la rage 8c leur delpit les suoit tendus fideles contre leur Roy , qu’en 1 r fig iij "

v4*7° t’y; d’Alexdndrele GIN, vn li grand temps ny crainte ny elperancë- n’en auoit Fait changer pas vu. Ils gardoient. donc la porte de la (aile du fellin , attendant que le Roy fortili ,alin de le mener en r. chaîna brrr Mais le Roy sellant mis à boire , la fortune! voulut que la compagnie s’efchaufl’a, 8: le tëps s’alongea . 8c puis l’on fit venir la comedie ,de loreeque les coniurez elioient bien ailes d’vn collé que le Roy s’enyuroit , d’autant qu’ilsen auroient meilleur marché, Kd’ailleur-s citoient: en fouci -, decrainte qu’il ne full en table luf- ques au iour , car d’autres entroient en garde le matin , a: eux n’y rentroient qu’à feptiours de là. Et le temps pouuoitbien faire changer quel-

qu’vnEn En pourtant des leurs.il le lit iour - , quand- v le Roy - fortît du feltin ce le vint rendre entre les bras ” des coniurez . qui elioient bien ioyeux de le te- ’ nir , à: qui s’attendaient bien d’executer leur

” Mgis vne femme qui hantoit au logis du Roy; ” 8c qu’on tenoit pour vne dileule de bonne ” anenture , aure vn vifage tout altere’, a: pouillée ” d’vncou certain tranfport d’efprit ., le vint 4jette! .” deuant le Roy , 8: l’exhorta de retourner à ta- ” ble.’ Le Roy prenantla choie en ieu , luy dit, ” qu’il falloit bon prendre le confeil des Dieux, ’f trentrer les amis , 8: le tindrent en table iulg ” qu’à plus de deux heures deiour. ” De forte qu’vne autre brigade que la briga-T ” de des coniurez , elloît déja entrée en garde. ” Les coniurez pourtantlfopiniallroient , a: lai:

l

’Qgàn’e’mfi’. L I v. VIII. sur

’"gnans d’opiniallrer leur deuoir , le tenoient t’ là, tant font fortes les pallions humaines. qu’el- " les animent incline nos-elperances quand elles i’ .cleuroient elire clieintes. Le Roy voyant ces et «jeunes gens li confians en leur deuoir, leur tt l ditde fort bonnes paroles , leur fit donner cha- ti v con HI. Sex. 6c les exorta à s’allerrepofer,eux tt qui auoient veillé toute la nuit. . se y En: voyans vne li grande occalîon perdu’e’, t’ J’en allerent chacun chez foy : N’y eut quÏEpiu si insanes , lequel piqué , ou de la courtoilie du Roy, ou de l’opinion que, les Dieux leur étoient contraires , changea fur le temps mefme de volonté. Et s’ellant engagé en ce e confpira- , tien , fans en auoir arlé alun frere Eurylo- eus , il s’en alla luy decouurir toute la menée. La mort’de Philotas elloit toute recente ; de ’ forte qu’Eurylocus. entendant ce difcours , ne perdit point de temps , il arrelia (on frere , 8c s’en courut droit chez le Roy . Il elioit heure al- lez indeuë , il efueilla pourtant les gardes, parla à la porte dg: Roy à Ptolomeus , 8c à Leonatus, a: portant nefprit troublé , les yeux parlants deuant la bouche. Il dit qu’il portoit vn aduis ni concernoit la, ’ vie du Roy. Onbvalla refueiller le Roy char é de fommeilôc de vin comme il citoit , 8c luy t on entrçr Eury10chus,quireprit vu peu les efprits, La «nm 8: dit au Roy. : Qu’il (embler: que les Dieux mien en ne ha’ilfoient as du tout leur malien : Caril dcfcouucro - auoit vnpfrerelequel auoit bien olé conCeuoir te. ’ ü vne melchanceté impie ; mais d’vn autre collé 9’ qu’il s’en repentoit deformais , recognoillçit :5 sans

r4. a rififi. J’Jhxa’sndn le GIN, la ante, 8c venoit pour la reparer : C’ell: qu?! donnoit aduis au Roy , qu’il le falloit vne en- ereprile contre la vie , il’y nuoit trempé , mais il s’en departoit: Cette nuit melme elle alloit du: s’executer. Epymanes fit le difcuurs de tout le progrez de l’affaire , a: des complices. Ily emballoit Callillhenes , a: tres- alleuti- ment , non pas comme complice , mais comme vu homme qui efcoutoit allez-legerement cette jeunelle quand elle le plaignoit du Roy. On dit de plus que quand Hermolaus ayant efié foiietté, s’en elioit allé plaindre à luy. Calliflhe- nesluy auoit dit: Souuenez vous que vous elles des hommes. Sçauoir . s’il l’auoit dit our le rendre plus courageux à endurer, ou p us feue fible à levenger. Le Roy picqué de l’elirangeté d’vn tel acci- sv- A dent , donna premierement trente mille efcus à Eutilochus , a; la tres riche confifcation d’vrt certain Theridates , luy donnais vie pour Ion fret: , commanda’que l’on allall prendre les coniurcz , a; auec eux Calliflhenes , 8c puis le rendormit tout le iour 81 la nuit fuiuan. te à cuuer fa vendange. Et le lendemain af- fembla (on Confeil , on furent faits entrer tous les parens des coniurez , qui n’elioient pas trop mentez deleurs vies : Car par la loy de Macedoine , quand vn homme a commis vu crime , toute la race en porte la perlites], Le Roy commanda faire entrèr les coula; a ce.rez , Genou .Callilihenes. « Tous confelicr’entliq brsmenüêurwr le 15°? 1°? sur! dressés.

x l Quinte Carfi. L I V. V1 U. in; te qu’il leur auoit fait, pourles porter à entre- - prendrervnetelle mefchanceté : Hermolaus le- ua la voix a: dit. l ’ Vous demandez pourquoy nous vous auonsnemos voulu tuer , comme fi vous l’ignoriez volon-laus ha- tiers; au parce que vous nous voulez afferuirfînguc en. comme des efclaues , vous ne nous voulez pas [Plâ’nCW- gouuerner comme des hommes libres. [ÏRÎÎM Sopolis pere de Herm’olaus , à ces pr0pos, l ’i criantau parricide , dit, qu’il falloit efloufïer une rage , a; luy porta le poing dans la bou- che: Quand le Roy le fit retirer , &dit , qu’il vouloit qu’Hermolaus redut! les, beaux pre- ioeptes qu”il auoit appris de fun maifire Calli- . flhenes. A quoy Hermolaus repart; le vais employer , dit-[il , vofirc cour-tome, " a: publier cague nos maux nous ont appris. Et, il où [ont , ce it-il , les Macedoniens qui fumi- il «me voûte ragez Combien ya.ii icy d’hommes ii ni ne foienr fox-ris de la lie d’vn peuple 8; d’vn « ng bas I2 Attalus , 8; Philotas , Parmenion 8: il Lyncefles , Alexander" , a: Clyrus , peut le re- i z gai-d des ennemis [ont encore vinants , ils vi- l’ 11cm genereux dansles combats ,h ils vous pro. *i urgent de leurs armes,ils remportent des play es ii pour vous charger de gloire 8c de viâoires. " Vous , vous les recompenfez dignement. Du " fing del’vn vous en auez teint vofire table. A " - l’autre vne mon commune eufl eflétro douce. " , Il falloit biê que vos grands Generaux ’armées " I triomphaifem fur vn chevalet , peur femir de if fpeétacle aux Perfes , au nanan: domptez par i a Musulma- .1! fellsisîisn un: Parmemsmü

Il! d’Alcxandr: le Girard; t f ans l’efcouter,puis qu’auec (on bras vous alliez ” fait mourir Attalus : Car vous prenez les m ains ” des miferables pour contenter voûte cœur de ” fuppliees, a: quand vous auez d’vn braue hom- ” me , fait vu bourreau , vous le bourrelez par vn ” autre qui n’attend puis aptes qu’vne mer me ” auanture. Tout ce monde qui entendoit Her- l ” malus battoit des pieds d’impatience &- devdef- t

” Son pet-e mefme outréd’impatienee , l’alloit 1 ” percer ’t. de (on » efpée de part en part,maisle Roy ” l’empefcha , 81 dit z Laifïez le dire . ne voyez- ” vous pas bien qu’il a: punit luy-mefme , en 3118-, ” mentant [on fapplice. Donc Hermolaus pour. ” fuiuit. ” Or vous elles bien libers] de patience entiers ” des enfans impolis , qui ne ligaturoient parler; ” mais pour Calliflhenes,il faut bien tenir fa voix ’ ” prifonnicre , car c’efi vu homme qui peuttpar- ” ler : car pourquoy n’ell-yil pas icy 3 Pour nous, ” nous anons conidie ,c’efl dont: inutilement que ” nous declamons : Mais l’innocent Callifiheues, ” ie ne m’efionne pas li vous redoutez de l’eu- ” tendre , res regards mefmes vous [ont infup. ” portables.0r il n’a rien commis, ie le foufiiens: ” Tous ceux qui ont voulu commettre l’aâiou i” glorieufe dont il s’agit, (ont icy prefens auec ”’ moy. Pas vn ne fçauroit dire que Callifihù ” nes ait eu part à ce dellein , 8e (on tresiufie de ” tres patient Roy a coniuré fa mort d’antiquité; ” mais c’eft la recompenfe deflinée aux Macs- ” doniens , le fang defquels vous tirez comme vu ” fans inutile a; corrompu, Et vous , trente

, ’ Quinte Curfe. LIV. VIH. nille mulets ce n’efl pas trop à porter vos fi- " . . errances. Pour vos foldats , ils ont allez que re- « orter en leurs maifons,leurs grandes playes 8L ” i faOr nous vieilleile. nuons peu fupporter tous ices ” maux 5 tuant que vous nous liuratiiez aux Barbares , 8: que par vu complor inoüy , vous limez paf- i’ fer nosttefies viâorieufes , fous le joug des ’g vaincus , c’eft ainfi que vous nous voulez ’i faire viure a; veflir [clou l’humeur des Per- ”

C’efi doncle Roy des Perles que nous suons fi -voulu tuer , non pas celuy de Macedoine : Ce ’i n’aifes. pas-contre vous,c’e[i * contre vnt traiflre ” de- ” ferteur de fou propre party que nous arions 5’ porté nos armes par les droits de la guerre. - ” Vous voulez clireDieu , 8c que les Macedov ” miens vous adorent ? Le Roy Philippe voûte ” pere efi vn objet digne de vos dedains a Et fi il « faut que vous vous figuriez quelque Dieu de- i’ nant Iupiter , vous yrez dédaignant Iupiter Ë mefmea Volire arrogance fans exemple, nous" cil infupportable,mais ne le trouuez pas eflran- ’i ge, nous femmes nez des hommes libres. Et” puis que peut-on-efperer de vous , 8: à quoy ig [en d’efireinnocens , toufiours faut-il mourir, n . ou fil’on v.it,il faut viure en [cru age condition, " . bien pire que la mort. Si doncques vous dies i’ l capable de deuenir homme de bien , vous me " deuez beaucoup:Car ie fuis le premier qui vous ” ay fait entendre ce que des hommes libres ne « ,fçauroient rapporter. Au relie , pardonnez« ànos peres , accablez de vieillefle de de la:

. 2.76 rififi. d’allumer!" le Grand ; ’,, douleur de voir leurs enfans perdus, caparguèaj ,, leur d’autres fupplices. Pour nous , de pefchez n afin que nous trouuions plulioft lahberté dans n noilre mort,que nous voulions recherche: dans n la voilrc. p, Alexandre Le Roy ayant ou] patiemment Hermolaus, harangue commença à dire: le vous bien que ma patien- P°"r la ce vous aye fait co noifire combien (ont efloi- dmn ’ gnez de verité les ifcours que ce galand lita ” appris de (on maiflre. Nous anions fa coolie!- ” lion , ie n’ay fait parler ce larron qu’afin que ” vous recognufliez vous mefmes qu’elle cit la ” rage qui l’a porté à me vouloir atlaflinet , moy ” qu’il euoit cherir comme [on ere. Ces iours ” pafTez avar fait le [orna la chairene le fis chaflier; ” c’en la coufiume, les Rois en onttoufiours aiufi , n vf6. Les tuteurs chafiient leurs pupiles , a: les h maris cbafiient leurs femmes , a: nous permet- » tous à nos (bruiteurs de chaflier nos enfant fi mime en cet nage là. Voila la cruauté dont v i’ay vfe’, dont Hermolaus s’efi voulu vanger par

a» Car ceux qui [aillent agit mon e! rit 8: mon a:n inclination, ma chacun mort, fçait combien ’ te leur fuis , s» humain : C’efi pourquoy ie ne vous dis oint a! qu’Hermolaus atle pour luy , quand il p aide sa la caufe ; a: publie la futile innocence des par- » ricides que l’on a chafiiez. Quand il louë Par- » menion a: Philotas , il met (on attentat fous le ,9 -eouuert. Parlons de Lyncefles , n’a-t’il pas at- ntente’ deux fois contre ma vie? Ne l’ay-ie pas a, raqué deux fois a Et n’a-cc pas elié à vos er a» quefies que le l’ay fait plurielli m l w

I Quinte Curfi. L I V. Ville. ’ .477; Vous fouuenez- vous bien qu’Attalus citoit ” mon ennemy capital , des auparauant que ie ” vinlfe à la Couronne.Et pour Clytus,plull aux ” Dieux qu’il n’euli point forcé ma colere a: mon ” . courage.l’ay [buffets les outrages,fes temeritez ç 8e fa langue bien plus ion -temps qu’il n’eufi”. pasendure’ la mienne. Le ondement de la cle- ” latence des Princes a: des Rois,ell aulIi bien en ” l’ame des fubiets qu’en la leur propre , car c’ell: -” l’obeilTance qui rend l’Empire doux : La ou ” quand le refpeët delàmpare les cœurs,& qu’on ” veut raualer l’authorité des Princes au pied de ” la ballelie, le faut.il elionner s’ils empIOyent la ” force à repouEer la violence ’1’ r ” lied bien vray que ie ne m’ellône pas que cet- ”’ te langue là me reproche la cruauté ui me re- ” proche l’auarice.le ne veux pas en ceiujet vous ” qmfiiôner tous les vus aptes les autres,ce feroit ” vn efpece de reprOche o ieux à vos modeliies : ” le ne vous prie linon de con lidcrer mon armée; « elle n’auoit vaillant au commencement que [es ’i i armes; auiourd’hu les lits furquoy elle couche” font d’argent, les cruices des tables font tout ” ’ d’or, les (cruiteurs que meinentles foldats (ont ” s des rroupeaux,les butins qu’ils ont des fardeaux ”’ à ce que le voy, trop pelans pour leurs efpaules. ” Mais nous tenons les Perfes nos vaincus en ” A n’es-grand rang d’honneur. Ell-ce vne prenne ” allez publique de modeliie , que ie ne veux pas" commander à ceux que i’ay vaincus auec auda- ” ’ ce. le fuis venu en Alie, non as pour deliruire ’i les peuples,ou pour faire vu «leur: de la moitié ” du monde : l’y fuis venu pour gagner des ’î

A

a 78 L’Hw. d’AIexaadrejk Grand; victoires qui tallent agrcable’s aux minous ” melmes. Et de fait ces «son qui traittez suce ” orgueil ,eullent elle des-cœurs rebelles , vous .” voyez qu’ils vont ’àla guerre auec vous,& qu’ils ” donnent leur fang pour femir de piment au ” baliiment de voflre Empire; ” ce quine feroit appuyé que fur la pointe de ” nos elpées ne pourroit pas bug-temps durer ” debout: mais la reconnoifl’ancedesbiens faits ” cil perdurable. Si donc nous voulons faire de ” l’Alie vu heritage, non pas vn grand chemin , il ” faut que nOus ayons auec elle vu commerce ” eternel de bonté , a: la fidelite’ rendra. voûte ” Empire etcrnel a: paillant .- mais de vouloir ” touliours verfer en vn vailleau ui fuit déja de ” tous collez tant il cil plein , ce lieroit la vraye ” marque d’vne folle auarice. ” Oüy, mais ie fais vn mellange des mœurs ” des Maccdoniens 8e des Perfans ; c’ell ce que ” le recognois queles peuples ont des mœurs di-’ ” gnes d’clire imitez, 8c tiens qu’vn grand Empi- ” re comme le nollre , fera ellreint d’vn lien bien ’ ” paillant ,fi tousenlemble nous failons vu gens; ” rcux trafic de bonnes loix. - ” Hermolaus m’a peule’ faire rire,quand il m’a ” aduifé de ne,dédaigner Inpiter. le tiens volon- ” tiers la langue des Dieux, 8: leur vay fouillant ” leurs relponces , quand leurs Oracles les prou ’t noncent. Inpiter m’appelle fun fils. Il femble ” que nos aâions meritent allez que nous pre- ’ ” nions ce nom la; 8c que les Indiens peullenoils ” croire que ie fuis Dieu. La renommée ell: vne ” picte bien. puillante en. languette , de le faire

t

l

’ Quinte Carlin L I V. V1 Il. ’47”. , y opère bien fouuent des veritez. t a Or i’ay counert tout d’or vos armes :7 mais te vous elles vous apperceus que ç’ait ollé en me et donnant du bon temps , ou languillant dans te l’oiliueté. le veux accoufiumer les yeux àtenir (à l’or pour chofe balle , 85 les Macedoniens in- se nincible’s à toutes choies , ân’eliie pas vain. a cus del’or. le veux par l’or-gagner les yeux se des Indiens , accouliumez à ces chofes villes a a: balles , 8e puis gagnant leurs cœurs , le leur te feray comprendre que nous femmes venus non a pas pour c0nqueller de l’or , mais pour nous se enrichir de gloire , en fubiuguant tout le rond se deEt c’eli la la gloire terre. que vous , parricide ’ I , dem’auez 1: t ënuîée , qui vendiez ( en tuant le Roy ) les Ma. ce cedoniens aux peuples qu’ils auoient domptez. t: Et puis vous m’eshortez de faire grace à vos ce parens. Ori’en ay defia ordonné , 8! y a long- se temps que i’ay aboli cette loy de tuer toutq vne u innocente race , pour le peché d’vn qui en a cil , de forte que vos parens pollederont au- a; prés de moy tout le mefme rangkd’honneur se de d’amour qu’ils ont fait ’iufques icy.’ Mais ce vous ne meritiez pas de lçauoir cette bonne" a nouuelle , vous en feriez morts plus delefpe- se rez , bien que ie doute que vous ayez encore, 5: parricides , quelque bon fentiment pour vélite Q

Mais pour vollrc Callillhenes , qui leul .g fang.vous tient pour homme ’ , parcece que vous elles ., vn larron : le lçay bien pourquOy vous vou- n lez qu’on le produife t vous voulez oüir par la

1.80 L’Hifl. d’Jlexlifitlre le Grand,

’ l à! bouche les infolences que vous auez ailleurs oüies , a: que vous auez icyr décochées contre a a moy. Or li c’eliioit vn Macedonien . ie l’aurais as fait venir ce digne Mailirc d’vn tel difciple: a: c’elt vu Olynthien , le ne luy feray pas tant a: d’honneur.Cela dit ,le Roy le leua ’ tA Les criminels fu- rent tourmentez a: tuez par ceux de leur cohor- te , 8e Callilihenes fut gehenné 8: fait mourir, [ans auoir en part a aucun confeil contre le Roy; mais falloit vn efprit qui n’elloit ny flat- On fait teur ny courtilau : C’eli pourquoy lamais mon mourir ne rendit la memoire d’Alexandre li odieufe v Callilihe- enuers les Grecs : vu homme de tres.bonnes grîdnes,autre trial-l mœurs , tres-habile homme’, qui luy alloit en ’ me d’aile,- quelque lotte rendu la vie , le laifant viure q xandre. . quand il vouloit mourir, aptes auoir tué Cly- v tus , tué ,gefné , fans charge , fans raifort ,pour contenter la cruauté de [on humeur t il s’en 1’11 pentit bien aptes , mais trop tard. wuzmwmrmue-«umcu DISCOVRS ClNQYIESME. ’ s 0M.M Ain E.

i gâté” ’,’ LEXANDRE en l’Indie , du 21 un); les R055 du pays la] marinent ren- 1 sv Y:Ô du obeiffimce 23 ,7 C9. pour. affermer le la ’ Î tu): , à la premier: troupe qui le] l (Il: , il met nain bali. Il. Il "Il": le

’chntel’wfi. I. Î V. VIH. ’"4 81’ lareIIOmmÉe oille de N ifi, où la) mon» ornée ftplopgent en «les dîbàûberinimagiu- Heu 1H. Tirant ronflons au, en effaçant ilapuiflimte ville des Me argues, il ç]; blejfé d . l’arrivée d’un coup de flécha : mais mon par [avaleur «duit le place àl’extremité, la mi. I ne Clebfe’ qui la rimoit ,fitr le credit de fit. beauc- fila) rend fi: oille, obtient pardonflient réer; noir le R0; avec on train de fiàijîante. La], la; fait on enfant, qui porta le nom d’ale- filandre. l V. Delà , 494M çjîê batte (En men on ryes-grand rebute): ont attaque devant l’imprenable roche d’environ : Tandis qu’il ploJcfim bagage on calmer le fiege, les aflie. yæs’eflonnent "eux-melons , s’en-fuyant, (’90 tu; abandonnent leur fart. V. A lafin parue- nu [in la riait" d’lnde , le noble Re) amphis nui du bruit de [es nous , oient pour le re- tenoit «a: tout: [a puijfince. Les Jeux Rois Marelle de leur: armées , n’efface: pas affixe «fleura, de: veloutez, le!» de l’autre, partent i depm (binette data main , comme pour fi: « combattre z Mais à l’approcher s’tfians "ce- - au: amis :v Ompbis rend f4 performe C9 fi: Efiatsa’alexandre , la) fait des puffin ne: cefijfs , 60 demeure [on allié. in. l

t 48 a L’Hrfi’. d’AlexÂndre le Grand, WÆ . peut ’ Æüdludhdk

cowgvasre .1) a s 1 N D ES infiltres au fluette d’lnde.

R Alexandre pour aller à lis Macedoniens tout loilir d’en compter fur le lujet de ce qui a i s’elioit pallé , palla dedans l’In- . si die , toujours plus glorieux dans la guerre qu’en les, vi&oires. Toute l’Indie prelque cil tournée au Leuant, plus longue que arge. Saterre eli haute versle Septentrion de relie ell plat pais, arroufé de quantitéde nobles riuierès qui naillent du mont Cancale.- L’Inde Demi. cil le plus froid de les fleuues , à les eaux plus paon de, lemblables au? eaux de la mer. Le Gange ell: le Indes a: plus rare , qui vient droit du mîdy tout le long Indiens. du pied des monta nes , tombant dans la me: rouge , auec grand mitât violence , à Gaule des grands arbres,des terres a: des pieces de ro- cher que loin courant amalle àl’emboucheure. Mais dausle plat paysil cil tus-doux de agrea- ble , 8e fait de belles Illes .- il le rallie empal- lant de l’Acelin,& de Dyardene , e dernier de l’Indie , a: le plus inçognu. Il nourrit aulii bien que le Nildes Crocodilles , 8: outre plus des Dauphins,& autres belles ineognu’e’sL’Eriman- V the palle aulli par l’Indie, mais les habitans des terres qui [ont lut l’on riuage dellournent tel;

l

Quinte Gaffe. LI V. VIH. ’48; lémènt les eaux pour leurs vlages , que ce n’elt rien quand il tombe en la mer. Il y a encore planeurs autres riuieres de peu de nom. Les Prouinces maritimes font grandement follet- tées de l’Aquilon -,’m ais les montagnes qui cou- urent cesventslà , [ont caille que le pays ell: infiniment,fru&ueux..De plus,la nature y a dif- poilé les failons en telle forte , qu’ils ont l’Hy- uer quand nous anons l’Ellé a; au centraire , de n’en lçauroitx- on deuiner la caufe. ’La mer d’Indie ell prelque lemblable aux autres, mais parce qu’elle a. pris (on nom du Roy. Erithrus t ceux qui n’en r l auent pas l’hi- fioire le [ont imaginez que les eaux en font

Tout ce terroir rapporte grande quantité de t lin,rouges. a: des peaux des ’arbres le font des liures, fur lefquels on imprime comme fur de la cire. Leurs oileaux apprennent alfément le langage humain,aulli font-ils tout autres que les nol res: il s’y’nourrit des RhynocerOts,& fi n’y en nailt pas. Les Elephans des Indes (ont beaucoup plus puillans 8: bien plus grands que Ceux d’Afrî- ne. Les riuieres y roulent de l’or parmy leurs Fables , dont il femble que la nature atalché d’embellir la douceur de leurs eaux fur les ri- uages delquelles le trouuent les perles a les pierreries.Et cela a porté la riŒelle des V Indes aut perio-’’ de de la gloire , la vanité des hommes ayant donné prix à ces chofes qui ne font qu’exerc- mens des eaux , au gré de leur conuoitile. La les elptits des hommes 3qu bien- qlq’ailleursH il. , x i484. l’Hifl. d’dlexdnd’re le Grand ,’ tiennent du temperamment de leur air. Ils por- tent le corps counert de grands voiles iufqu’aux pieds , de des cauurechefs fur leurs relies , des ierrerics penduës à leurs oreilles , auec des bracelets d’or , chacun felon la qualité: la clac. uelure longue 6c bien peignée , iamais ne font couper leurs barbes. . Quant aux R0 s ,leurs desbordemens qu’ils appellent magni cente , qexcedent tout Ce que les autres nations appellent vice , quand ils louflrent d’ellre veus en public. On encenle d’odeurs auec des enccnloirs d’argent tous les chemins par oùle Roy doit paller. Il cil porté en vne litiere d’or , elloffée de perles 8e de pierreries , couuerte de pourpre 8c d’or , [niai e la compagnie de les gardes ,6: mille rameaux qu’on porte à l’entour, tous pleins d’oifeaua qui font appris à gazouiller. En les Palais les colonnes font d’or , bien enrichies de ligures tus-excellentes , ouuert à tout le monde. Il entend les Amball’adeurs des dit-augets , 8L rend la iultice ales peuples , tau- dis que l’on luy peigne a: enrichit la telleât qu’on luy parfume les pieds. Son plus grand exercice c’ell la challe , où il ne va qu’auec vne grande troupe de Courtifanes quisl’enuiron- nent , 8c cent mufiques qui chantent continuel- lement, tandis qu’il s’amufa à tirer quelqut belle enfermée dans, des toiles. Pour vn peu de chemin, Le Roy montei cheual : S’il va plus loing,dedans vn chariot I tr 81m5 ë’Elephansfit ces grands corps tous cou- ."efls d Or: ô: pour couronner l’oeuure,& porter

Quinto Cerfs. LI v. VIH. ’48; le delordre au periode de tout vice , il eli iuiui d’vùc langue file de arecs , qui cheminent en: ’coreen des litieres ’or. Appres certain , lainent les Reines aulli pour! peu es que le relie , elles ne font [craies que de femmes en colline a: en table : Et quand le Roy. et! yure a: enleueli dans le fammeil a: la gour; .. mandife , les garces leuent fou corps a: le portent coucher eninnoquant les Dieux dola

z Qui croiroit qu’au milieu de tant de vices, . nuit.la fapience tinll lieu’ de,quelque.ellime.’ Ils Ont ’ un ente d’hommes champelires de, lauuages, qu’i nomment Sages ; qui fout vne glorieufe profellion de deuancer leur mort a: le faire, ruiler tous vifs, tant que celer-oit des-honneur à vu hOmme altere’ de fauté, d’attendre [on deliin : De forte que les hommes qui fortent de ce monde par les loi: de la nature ,fone naîtrez (ambon-rieur aptes leur mort, d’aul tant u’ils croyoient que le feu ell ollu dans lequel on àbrullé vu corps qui ne re piroit pas. Ceux ui demeurent dans les villes cognoif- leur tous e cours des alites , a: fçaucnt predite l’aduenir. Toutcequ’ils ont appris d’honorer,- ils le tiennent pour Dieu , fur tout les arbres I qu’ils moletoient auoir violez à peine de la vie; 1 Leurs mais font de cinquante iours , de dil- 1. aman" poilent leur au complet,en marquantlcs [airons deum diflin- arle cours de la Lune , qu’ils nemarquent pasîïm’i’di’" s qu’elle en nouuelle, mais ils la content’par: les quartiers , 6c en font quantité d’autres petits mon. ’ ’ , " ’ - tu: iîj

’48 6 mm. d’chxdfiJfl le Graal; Les Indiens ont beaucoup d’autres lingule? i ritez, dont il n’eli-pas railon d’interrompre le cours de nolire hilloire. Donc Alexandre ellant entré dans leur païsçtous les petits Roys ln- diens lui vindrent rendre l’obeillanee : il les reeeut fort bien, de leur commanda de le luiure. Ils le tenoient pour le troifiel’me fils de lupiter, dont ils nuoient memoire des deux freres ail; nez , Barbus de Hercules , a: tenoient à tres- Tous les grande gloire de le voir. Luy les gardant pour R,°)’sln- uy leruir de guides en (on voyage , ennoya film f0" Craterus et Hefeliion, auec partie de les trou- a°ÆTÂï pes,pour reduire tous ceux ui n’obeïroiët pas. a". I Ils eurent ordrepour pa et iufqucs a l’lnde, 8: faire faire des vailleaux pour le trauerferr Ils e les firent tous faire en forte qu’ils le pontoient delmonter , de porter fur des chariots ont en paller plufieurs riuieres. Puis ayant or cané à Craterus dele lulu-te auec la falange ,il s’arran- ça auec toute la caualcrie, 8L s’en alla defaire vne troupe d’Indiens qui s’elloient allcmbla, Qui avec qu’il rembufcha iulques dans leur premiere vil. gui" bille le, où les ayant alliegez chaudement, il les prit, "’1’; :332” ne fit milericorde à perlône,brulla lu ville,& la nm ’ ruina toute rez pied rez terre,voulant d’intrade ’ ” lamer la peut dans le cœur de les ennemis ,8! leuroller l’audace à l’aduenir de le defendre cuntre luy. Il y receut vu cou-p de flefchc en la v telle,pallant,à chenal le long des murailles,mais tu il en fut allez vange’, puifque lescholes melmea inanimées furent [ubjettes à la. rigueur de la yengeance. r Ç 1-: s citerifs peuples li truchement l’ub’iqi

. ’Wcmfe. LIV. VII ÏJ l ’487 guêz g il alliage: la ville de Nife ; il auiflt que la. nuit qu’il arrimait , fur extremement froide. Les Eldats s’aniferent de le chauffer aux defpês des forons ,8: firent fibeau feu , , ne toutes les fe- pultures des Nifeans , bailles e vieux Cedres, s’en diane allumez ,v firent vn.embrafement j merveilleux. A quOy les Nifeans ayans cogna l’arriuée des Macedoniens , fouirent poux-les ’ recognoifire 5 mais ils furent fi.viuemenr char- 1 gez 8: rembufchcz , que la ville femLPartit , les vnls voulans tenir , 8: les autres (a voulans ren- dre. Coqu’ayant entendu Alexandre , il ne les Nm.- Te fit rie que boucler , pour donnertemps 8: cl: rendàluy pace le refondre, Leur refolution fur qu’ils i fe rendirent 8: eurent bonne guerre. Cette ville auoit efié iadis fondée par le peut Liber ; elle A, cil bafiie fous le mont Mœrus .- arde là efl pro. cedé le menfonge qu’ont publié les Grecs , que mens; en Grece 5 le pare Liber auoiteflé conné dedans la caille lignifie Cam?! Le Roy ayant recognu, âl’ayde des habitans dude lieu leIupiter. plan de la montagne ,l ayant - donné-:- Ordre à. l’armée de cheminer ,35: iufques aux ba. gages monta fur le coupeau. Tous Tes collent]: v I font pleins de vignes 8: de lierres , de pommés de de fruits de toutes fortes , 1 de lauriers, 8c v , de bois; que-la naturey produit d’elle-inerme,

fans. Les foldats art a: Rami fans tés felicitez tramail. 8: tés beaux. heu! , s’abandonnans à la desbauchc , quel. i Que peu du commencement , a: puis la trou» r P? aptes a1: imitation , fe mirent. à c.ou- » ut. 8:. foraine: , couronnez de fuelllageq: i Eh iiij

a sa; rani ÆAIexmire le au; en formede batehantes , 8L puis reclaman: le Dieu malaire de ces montagnes ; firent vu fi beau bruit , que les colletin: à les, echos «renifloient d’un fun efpomntable, Puis fe continus fur l’herbe , lei corps cou- uerrs, de fueilles , le Roy voulut luy-melba: la, k n efire de la desbauche , de forte enfuyant fait and: en traifuerdes visites a: du vin abondamment, Mana-4mm cette armée paIÏa dix iour: entiers à "faire cartonne a: boire d’autant au bon pue Bacchus.0x qu’on me vienne faire. . accroirel defore mais , que la vertu feule atteint à la gloire. le fouftiens que la forum" a bonne part. (les gens efioient tous yures , a: les Indiens,ne les. l ciblent attaquer enfeuelis dans le vin. Leurs- voix a: leurs cria de Enchantes eflmnoit au- tant , quefi c’euffentefie’ des cris de quelques brouet eombataus qui leur enfeu: humé ba:

Et au retour de l’Oceau cette Mme foi-tu; netaille. faune ces mefmes heaumes i t , ne .faifans bou- clier que de gourmandifeaç d’yurongnerie au

milieur. De là , l’armée-G: des armes le Roy palierentenla des ennemis. Pro; I Ë". uince nommée Dedale , dont tous les labiums s’en efioient fuis dans les bois 8: les montagnes folitaires, Et en l’Adacque tout de mefme , le Roy changea de garde voyant cette forme de faire la nette : cardiuifanu [bu armée par trou- PCS. il tvoir en centlieuës lès armes tout à la fois , a; ayant fiegé , pris ô: nuage lapremiete. lflkalswet’aïeësipnso Esslçués éfmefiâ

"l p Quinte turfs. LIV. VIH; ’48; alexandra: de l’autre , lalloient leuant tomes les villes. En fin l’armée rejointe , s’en alla peller la riuiere de Coafpe , hors Cœnos, qui demeura au fiege de l’opulente ville de

Alexandre palTa dans les Mafiagnes , dont le RoyBazdras. nommé AlTacanus citant mort depuispeu, . - h fa men Cleofé gouuemoit le pays , a: la ville i qui elloit grandement tenable , gardée-de tren- te-huiâ mille hommes de pied. Celle forte ace d’un: remparée d’vn collé , d’vne furieu- eriuiere , 8: lerefie de plufieurs rochers inac- ceflibles , fortifiée en pied d*vn grand folle , a- uec d’exeellens murs de deux grandes lieuës de tout , bafiis de brique , auec de fortes chaifnes de pierre , a: tous ces murs counerts de fort beaux combles. l» Comme Alexandre , allez esbahi , regardoit celle forte place , laquelle il ne fgauoit par ou mordre , ’ny» comment; placer vne batterie: n°1; mer. On luy tira vn coup de éche,qui s’arrefla dans (é au fiege fa iambe à il ne la fit qu*arracher,& fans bander des M3531 la. iambe ,ny la penfer ,il prit vu chenal, 8: ra- vifs! cheua (on ordre. Mais commeÂa iambe qui pendoit fe fait enflée , a luy fifi: vne grande douleur , il dit: On dit que le fuis fils de lupi- ter , ’maisie feus bien pourtantles infirmitez divn corps malade, 8: ne fe retira point toutes- fois en fou quartier , qu’il n’eufi: tout ordonné

Ayant donc refolu de combler le foiré , il ,8:mit’tant de tout gens en befogne un. V, 8c trauaillerent I sentence. sans ÊE-cëâkëï s qu’en actif 30W

t

l "493 L’Hifi. 4T «11:20:an le Grand; 1 [on fané Fut plein , il efleua fes tours ,plaça [si batteries, de foudrOya les afliegez de tant de pîeces, qu’ils furentcontrainâs de quitter la ville , 8: (e retrancher dans le ohaüeau. Luy ’mefme auant qu’efire gueri , fe venoit rendre à à (on trauail , de forte que les afiiegezne pou- uoient croire que des hommes mortels punirent faire mouuoirdes machines fi randes ; 8: s’al- loient figurant qu’il y auoit En Dieu en celte aftion u. Sur celie perfuafion à la fin ils ennoyèrent au pardon,qui leur fut accordé. Et leur Reine ante vne grande troupe de dames portans des cana pes à factifier, pleines de vin ; vint recenoir le Roy, Elle n’auoit qu’vn fils qu”elle pofa à fes La Reine genoux, 8: le Roy luy fit grace , 8: la remit en Cleofé fes eliats pleinement. On dit que la beauté de la amoureu- Reine Opera plus en cela , que la. mifericorde fe de luy. du Roy , qui luy fit vu enfant tellement quel. liraient , qui porta depuis le nom d’Alexaug

Poliperchon fut afiieger-la ville d’Oza, dont il te.defiit les a habitans qui auoient fait vue (ortie, 8: l’enleua en peu de temps. L n Roy prit quantité d’autres vinettes ; 1V. abandonnées . dont les habitans s’efioient reti- rez dans la Roche d’Aornon. C’elioit une place fortifiée de telle forte parla nature , que l’on la tenoit imprenable , a; diroit-on que Hercule l’ayant aliiegée autrefois, en elioit parti fans riê faire,& en auoit efié chaire par vu tremblement de terre. Comme le Roy citoit après à confident

Quinte Curfe. L I V. VIH; ’ r4.9î bette place inaccellible , vu vieil homme du pays le vint trouuer auec deux fils qu’il auoit, quîluy promit de le conduire par vne bonne auenuë. Le R0 l’alleuta de quatre vingts ta-’ leus, prit vu de lies fils en oflage,8: luy l’enuoya pour mener quelques gens , armez d’armes le- geres , qu’il luy bailla , conduits par Mullinus leu Secretaire , 8: le deuoient aller planter au felle de la roche furia telle des ennemis. Cette roche d’Aornon n’ell pas comme beaucOup d’autres qui lainent des degrez 8: des efpaces fut le chemin de leur hauteur , celle Cy va com- me vneborne touliours montant en pointe vni- ment : au pied le fleuue d’inde d’vn- collé, 8: de l’autre collé des precipices. Toute la finclTe en ce jeu alloit de combler ces canernes, 8:,le ROy qui auoit vne forcit "en main , fit tant abatte 8: tant amener de grands arbres , qu’en feptiours il fit vne leuée,qui efgalloit la premiere auenuë du Rorher , par laquelle on pouuoit le ioindre aux aliiegez , pour les aller combatre à coups de main. Le Ray donc refolu d’aller faire vne attaâ que , commanda les archers auec les Agrians, 8: pour enfans perdus , il prit trente des plus Vaillans garçons d’entre les jeunes Princes or- dinaires , a: leur donna pour les mener , deux hommes d’ellite,l’vn nômé Charus, l’autre A1e-- ’ xandre Côme luy, auquel il enchargea [oignen- fcment de le fouuenir du nom qu’il portoit. Et au telle il fut refolu , veule danger trop appa- rent , que le R0y n’yroit point icette attaque. v ; tv Igutesfois la trôpette n’eut pas li toit [cané

I

’4 9 a L’Hifl. d’Jlexamlre Il and ,’ que ce Prince de vaillance prodigieufe faut: le beau .remier deKus la roche ’, 8: le tournant deuers il; gardes , leur Commanda de feinte; A cette voix vu feu] des Macedoniens ne vou- lut relier en la fafiiou. Les voila tous aptes le Roy 5 mais qui fut vntrifie fpeâlacle’ , ce fut me quantité de ces braues hommes qui tout: boientdu haut du rocher dans ce torrent de ri- uiere ni luy couroità pied :- cela8: l’ellrange hasard ou le Roy citoit engagé,8: auquel tout: fun allaite elloit reduite ,’ mit l’armée 8: tous. ceux qui le regardoient en d’ellranges alliesIl car ils s’elloient allez comme precipiter en lieu ou il falloit perir son reuenir victorieux, à eau, le que lesenuemis le defendoieut branlement. , roulloient des pierres immenfes fut lerafail- laus , 8: en precipitoient autant comme autant

p -.du ToutesËois haut Alexandreen bas. 8: Charus’ ’ auecleurs trente enfans perdus auoient palle i, 8: talloient attachez aux ennemis a coups de main. Où Alexandre portoit bien (on courage aufli haut que (on nom. Mais elians combatus d’ entrant, quelque eltrauge deuoirlqu’il fifi, il receut tant de coups,qu’il fut là jetté mort. Charus voyant Ion amy mort , &In’ayaut plus rien de p efeul rimant les yeux ue la vengeance 8: la vaillan- n ce . fauta parmicles ennemis , vne haleb’arde a lamain , où il tua quantité d’hommes , mais tout feu! au milieu de tant de mains , il tomba mort aulIifur fou amy. ’ . i l Il sa un. Le Roy forcené dela perte de tant de brantes dense la 50m5 a le VCÏdCQEt’IËÏEQËlç 13.

Quinte Culé. LIV. VIIÎ. ’49; ilt’raiâe 4 Ses gens , d’allaut, fans perthreiuge- ruilé 1 ment le rallierent , 8: firent leur retraite en bon d’hQO ordre, 8: cela les faune : Car les ennemis ne penferent ointà les fiiiure , le contentans de

V lesAlexandre auoirc fur ceallez. rebut, fit-refolut-ion’ i I de quitter là (on fiege. Il aduifa outrant pour ’ ne pas lailler trop d’auantagcà on ennemy,de donner encore deux iours deuant la place à faire bonne mine , à couper les chemins, leuer des caualiers, mettre 8: changer les gardes5bref faire contenance comme s’il coli voulu conti- nuer. Pendant lefquels deuxiburs , les Indiens de leur colle ne ctlTerent. comme viélorieux de faire de continuels fellinsl, lonnerent tant de trompettes, de tambours, de clairons,8: autres bruits d’allegrelfe que l’air en retentilloit. lu- . gram pourrit fur le troifiefme iour qu’Alexâdre ’ opiniallroit à bon jeu bon argent.0n fut tout encrine la nuia venuë qu’on entendit leurs fanfares celler. On ne voyoit plus que des feux" 8: des flambeaux de tous collez.Le Roy comme il fut iour , commanda Balacrus pour aller à la defcouuerte,qui rapporta comment les Indiens auoient quitté la roche , 8: s’en elloient tous fuies la nuiâ: à la faneur de leurs flambeaux 8: La fortune de leurs feux. Le Roy fit former vne allarme luy donne pour les efpouuanter , dont quelques-vus ce qui a qui le retiroient mal en ordre , prellez de ÊCMPU: Peur , le trouuerent precipitez 8: morts de in cm" ’

l delTus. Donc le Roy les vainqueur rochers. de la place 5 , 8:’ non pas de les ennemis kentia dedans , fit de grands

.fi 2.9 4." L’Hiflt (ralentirait: le Grand 5 lacrifices aux Dieux 8: à la Viâoirc , flaquas le , 8: à Minerue , il drelfa des Autels au milieu de la Roche : Et au vieillard qui auoit guidé les nant-coureurs , il luy donna fidellem’ent ce qui auoit elle dit . encore qu’il eull beau- coup moins fait qu’il n’auoit promis t 8: fit Gouuerneur de la place 8: du pays Sificot:

V. De il, l’on s’auança vers Embolimepû com; I e Roy me ou eut aduis qu’Erice’ auec vingt mille huma OmPh" il! mes tenoit vu pas ellroit fur les. chemins , le n" 1"” Roytus luy mefme ayantbaillé . tout le. gros deh l’ar- mée à mener à Cœnos , prit fes frondeurs &ifes archers, 8: alla debufquer Erice’ -, quelques- vus le tuerent COmme il fuyoit , 8: apporterent au Roy f es armes’ô: fa telle 5 mais il leur en fçeut mauuais’gré. Delà , en feize logemens il arriua fur la ri- uiere d’lnde , où Hefeliion luy auoit tenu prel! tout l’efquipage pourle palfer. Le Roy du païs s’appelloit Omphis’ , qui dés le vinant de fou .lperel y perfuadoit de remettre fou cllat entre esm ins d’Alexandre : 8: aulli toll fou pers mort , enuoyazfes Ambalfadeurs vers Alexan- dre fçauoir s’il trouuoitbon qu’il vefcut Roy; l où s’il luy plaifoit qu’il attendit fa venuë en condition d’homme priué. Surq’uoy le Roy luy auoit mandéqu’il regnall , mais il ne le conten- tapas de cela. Il donna ordre qu’à Hefellion qui venoit deuant Alexandre , on fournili fans argent toutes fortes de prouifions , fansvaller pour fa performe au deuant de luy: mais’ayaut uns fur piedsvne fort belle armée , il s’achemi:

..î,.,.A4.u.- (Quinte Curfi; L I V. VIH; nubien en couche vers Alexandre,fes Elephans

bienDe forte difpofez. que Côme ils s’entrevirent . A , Alexané dre croyant qu’Omphis venoit commenenne-g mi , rengealuy mefme fou armée en bataille. -Quand Omphis sfapperceuant del’erreur , fit faire alte à festrouppes 8: pouffa fon’cheual, Et Alexandre en fit autant , refolu de le rece- - noir comme allié ou comme ennemy, comme il luy plairoit; A l’approcher pourrait ils fere- cognurent amis aux vifages: En forte que l’In- dieu faîfant venir vn truchement , dit à Ale- xandre , qu’ilel’toit venu pour remettre entre les mains , 8: fa performe 8: fou armée; 8:’qu’il ne vouloit point faire alliance par gens inter- ’ pelez ; fçachant qu’vne ame quine combatoit que pour la gloire , ne craindroit: lamais rien tant que le reproche d’ellreinfidelle. Alexan- dre tout aife de voir la grande franchife de cet- eflranger , luy toucha danslamain , 8: luy fit

donCe Roy de amenoit fou en prefeutRoyaume. à Alexandre foi: i xante Elephans , quantité de troupeaux d’vne grandeur 1mmëfe,8: trois mille taureaux, qu’ils tenoient en ces lieux pour vn prcfent R0 al I precieux extrêmement. Alexandreluy deman- da dequoy il auoit le plus , de gens de guerre, ou de laboureurs. Ce Roy luy dit , qu’ayant toufiours guerre à mener contre deux Roys , il luy elloit tout befoin d’auoir plus de foldats que de gens de labeur. . ’ Ces deux Roys elloient Abiafares 8: Porcs, defquels Porus efioitple plus paillant , 8: tous

a 9 5 rififi. d’Aladelrc le Grand, deux demeuransdelà l’Hydafpe : 8: tous dent refolus quiconque les agaceroit, de fe delfeudre branement. Alexandre donc donna la coutume à 0-m- phis , qui prit anili, fuiuant l’vfage du pais , le nom de Taxiles que portoit fun feu cr: , 8: qu’aupient porté tous les Roys d’antiquité de pere en fils : De forte que Taxiles feliinatrois iours Alexandre , 8: au bout de trois iours , luy fit voir quelle quantité de bleds il auoit four- nie à Hcfellion 8: à fes troupes , puis donna des couronnes d’or à tous les amis d’Alexan- dre 8: a luy quatre-vingts talensd’argcnt mou-

Dont Alexandre fe tenant obligé, in)? un. noyanoye. fou prefent , 8: miller talensk par delà auec de beaux ballets 8: quantité de .vafes d’or a d’argent, infinis beaux meubles àla Perlienu’e, 8: trente grands chenaux enharnachez comme pour luy. Ce fut vne liberalîté qui embarquoit d’vn collé Taxiles à fou feruice , mais d’vn autre collé , qui offença fi fort les yeux de fes amis, que Meleager au premier fellin ellant vu peu coilfe’ , dit en beuuant a la fauté du Roy u’il le felicitoit de ce qu’au moins dedans les In es , il auoit trouué homme digne d’vn prefent de mil- le talens. Le Roy s’en icqua viuement, mais fe fouuenant du defplailir qu’il auoit en d’anoir tué Clytns pour vu mot trop hardy , il fe com- mandalorsgfeulemeutgdit-il, les couleur ne font autre chofe’q’ne les bourreaux d’eux-met"- mes. ’ Le

’ Quitte Carfè; L I v. VIH. ’49 7 Le lendemain arriuercnt les Ambaflauèurs d-’Abiafares , qui remettoit [on Eftat entre les mains du Roy d’alliance fut arreflée entr’euæëc les Ambaifadeuts s’en retournerents üü& üü&üÆ&

DIISCOVRS .SIXIESME. SOMMAIRE. L E X A N D R E d’un ennoye’ fimmer le Roy Parus de le venir . . recognoiflre a lquaJertribut. ; Paru: dédaigne luy a fin am- . l A bajfade, w fait «me brame a]; ponce: Sur ce Alexandre «fient loger [in PH;- daflve: où le grand la) Parus l’attendqnt’w bruine [in l’actif: bord , Alexandre paf]? [Hydnfl’n raille en pieu: la Indiens , e37. prend Perm tus-fort blejfi , qu’il traite bu, 4 "mimaient (on magnfnimençmr. 1.,- in L y auoit Parus , qu’Alexandœ *- s’imaginait dçuoir acquîefcer au w bruit de fa reputation : Si "bien j’ qu’il enuoy ayez-s luy Cleocharcs. 1’ , &luymandôit qu’illuy ennoyât. le tri: 81.411131 eufl; àveqir au deum: de la z

’4 98 1.7117]. d’Altxrihdn le Grand; fur la frontiere. Parus refpondit qu’il yroie voirement , a; bien en armes. » Cela refolut Alexandre à palier l’Hydaf s Quand fur ce temps luy furent amenez Bar cm I tes, uî auoit fait reuolter les Arachofians, en- chaiané ,’& trente Elephans qu’on luy moi; ipris , qui luy deuoit dire vne bonne rencon-g ne pour (a guerre contre les Indiens , d’autant qu’on faifoit plus d’cfiat pourcette guerre , de ces animaux là,que des armées.Fut encore ameè né Gamaxus vn petit Roy du pays ,lefquels il mit en garde , de vint loger far lebord de l’Hy- ldafpe , (es Elefans menez par Taxiles. Parus cfioit fur l’autre bord. bien refolu de de garder , auec quatre vingts cinq grands Ele- I - bans , trois cens chariots,’& bien trente mille gommes depied , entre lefquels y auoit des archers qui fa (cernoient de fléches à la verité va peu mal-ayfe’es pour la pefanteur. Parus qui . efioît d’un corfoge excedanr la mefure des ana ces hommes , monté deflus vn Elephant de mefine , a: l’homme 8L la monture tout riche- ment couuerts d’or. C’efloit vu homme tenu pour a? en [on pays , 8e qui portoit vn cœur veritab ement grand : de forte ne les Macedoa niens n’auoient. as peu d’affaxres: Vu enne- ’my de cette qua ne en barbe , 8: me grande riuicre à palier , elle portoit vu quart de lieuë de large , 8c pas vn quay , 8c auec cela roide a: n furieufe pour efire large. Ce riuage fans abord, cette armée, ces grands corps, ces voix terri- Ûles efpouuantoîenr des cœurs , qui hors li «bien: capables dgue rien craindre. 0 1 0

V ’IQuûire Carfi. LIV. VIH. 299 Or y auoit dans l’eau force Ifles , mi de tous ’ Ïès les deux armées des Indiens de des Macedos niens ,» les foldats pailloient à nage auec leurs armes fur leurs telles , a: le battoient fort 8E ferme à la veuë de leurs Rois, qui de ces petits combats faifoîent ingement du gros à venir. Symmachns a Nicanor deux jeunes Caualiers Macedoniens firent par leur mort cOurageufe, 6: par leur fin trop téméraire , parler de leur vaillante vie. C’efioient gens qui iamais n’a- uoient en peut , 8c qui n’auoient iamaîs fait de combat oùils n’euflent vaincu. Ces deux mefi fleurs minis de jeunes gens conne eux , alita rem: en vne-111e laquelle tenoient les In iens, . où d’abord en ayant tué quantité , llspou- noient faire vne glorieufe retraitte z Mais ils furent fi temeraires , a; leur malheur fi grand, que voy ans vn fi’grand renfort d’ennemis vexait deffus leurs bras , qu’humainement ils n’y pour. raient pas refilier; ils ne laiflërcnt pas de les at- tendre auec audace , de y furent taillez en pie- ces:Ceuic de leurs compagnons qui (e pallioient fauuer , furent tous fubmergez dans l’eau , a: , tous perircnt iufques à vn. Ce combat efleua le cœur-infiniment au Roy Parus ,. qui regardoit cette a&ion de foulquara’ tiet. De forte qu’Alexan’dre ne fçachant , cama me on dit , de quel bois faire fléche », s’aduifs I d’uneIl y auoit raie dans la telle. riuiere vne .p lfie bienfait rancie , 8: qui du Cofiéd’Alexandre auoit bien e douure allez haut pour rcouurir la vend mefme d’en: caualcrie, 8: l’Ille aulIi bien forer li ij

500 p rififi. d’aboutir: le Grand ,» couuerte de bois , 8: propre à faire quelque

Alexandre auifa que Ptolomée auec le prinâ cipal de l’armée monteroit fort haut à mono l’eau,deifein. 8L iniques hors la veuë de l’lfle , ou auecs i le plus grand alarme qu’il pourroit , il feroit mine de palier au lieu , en apparence , le plus ropre à ce deliein. Il deuoit plufieurs iours de filin: faire cette Intime contenance z De forte» que Porus fe veid contraint de ramener là [ce deileins a; les forces pour en garder ce parlage. En ce mefme endroit Alexandre fit faire [on lo- gis , (es gardes y entroient en garde, a: y fit lo- ger Attalus qui luy reliembloit grandement, veiiu 8c armé comme luy .Bref,on y falloit tou- tesles ceremonies,comme fi c’eufi ailé [on quar- tier , 8e pour le faire croire aux ennemis. Cependant que luy vers [on me preparoit (on pailage , la fortune au commencement luy- fut contraire par vn mauuais temps , 85 puis a- ptes tourna le mefme mauuais rem s à (on aui- tage .: Car apres vn orage 8e vne p uy’e fi gran- de,que les gens tous prefis à pailer,auoieut efiéï contraints de fc defembarquer , voyant l’orage? ceiïé , letemps demeuré couuert alliez pour te- nir l’ennemi dehors de tout foupçon,luy,qui ne combatoit que pour la gloir.e,& qui conflituoit i fa gloire à franchir les dangers qui enflent 6-..- touné tous les autres mortels , prenant pour occafion ce qui le deuoit desbaucher , fitrem- barquer (on monde, a: tira dr’oit à l’autre bord, " que les cor s de gardes des ennemis auoient defemparé ans foupçon,tant l’orage auoit eilé’

Quinte Curfi. L I V. Vlll... sot grandi: de forte qu’ayant f ans difputc gagné le bord , il rengea fes gens en bataille. On vint dire à Porus que l’ennemi paiToit l’eau : il a: flattoit en fou courage , de forte que d’a- bord il fe fit croire que ce ne pouuoit dire l’ennemi , mais que c’elloit ’Abiafarcs [on allié en cette guerre , qui arriuoit auec [es

forces.En fin pourtant v ’ comme’ on reCognut verita- blement que c’elloit l’ennemi , il ennuya au deutant’ cent chariots (larguent , auec quatre: mille hommes de pied , Cela conduit par fou”. fi’ere Hages. Son efperance citoit toute en [cs’ chariots -, chacun permît fix hommes ; deux air-I. chers l, deux boucliers , a: deux cochers, arméesz pourtant, 8: qui venoient foldats comme les au? tres. Mai s le temps rendoit celle puiilance fans elfe! ; car les terres efioient fi molles 8c fi trem- Fes , que les chouan: ne pouuoicnt arracher

eutAlexandreau fardeau. contraire traînoit V *des gens peu armez, 8: filegers , qu’ils franchifloient’aifél ment les incommoditez des lieux 8: du temps; ’llenuoya donc les premiers (es Scythes 8c (es Dahes , charger les Indiens. Et Perdiccas auec p. quelque caualcrie les enfoncer delTus vu flanç,’ Quand les chariots Indiens pour bien receumr l’ennemi en cettepremiere charge , hauilerent a labouton à leurs chenaux , 8l decocherentà la desbandade fans ordre a: fansiuileile . pource que le terrain leur citoit Contraire, a: dîf utoie contr’eux. De forte que Ce foudre de charlots fit FIE-mange efcarre d’ennemis Êtdîarnis , car . fit 111

’ a a rififi. d’origan!" le and, d’vn collé ils eulbutoient 8: fouloient ont pieds fans mercy l’infanterie de Macedoine, a: d’ailleurs par la roideur de leur courir , le ren- uerfoient eux- mefmes,ô;z fecoüoient leurs hom- mes propres,& leurs cochers qui le jonchoient en la campagne-6; mefme les chenaux qui s’em- pottoient a; qui n’auoicnt’ plus de conduite, s’alloient preci iter dans l’eau , 8l (a nOyoicnt. L’CÏCarrcy utligrand , qu’il relia peu de i troupes qui ne fuirent défaites 5 6L celles là s’en sucrent donneriufquesgu gros des Indiens,ml ,combatoit Porus qui mon brauement : Mais quand il appcrcent le debris de les chariors qui s’en alloient rodans par la campagne,il fit met- tre en bataille [es Elefphans , et les bailla à me- nerà fes amis,Apres es Elephans il mit [es gens i de pied, puis (es archer-s , tous chargez de clo- chettes au lieu de trompettes ; Car ils n’auoient oint d’autres infiruments anciennement en

TcursA la telle descombats. gens de pied efioit l’ellandardl ’ d’Hercules: Cet cilandard leur relioit (acre. il . leur irruoit d’Entouliafme pour la vaillance; aulîi rafloit-ce crime mortel que d’abandonner cette enfeigne. Tantla vaillance cil refpeélae ble ; qu’ils adoroient deformais celuy qui au: i trefois leur auoit tenu lieu d’ennemy. Les Macedoniens voyans ces Elephans , 84 a cet enrange Roy , tindrent au commencement bride en maint Ces Elephans rangez efioient autant de tours qui pacifioient de comporte unlquc puifl’ante vi le; Porus luy-merlu: [d rrcfcntçit... qui ramifiâmes 39939995333

Quinte Cnrfi. L I v. VIH. .501; «à qu’homme : 8: fa monture mefme mon vn Elephant , tout autre que les autres Elephans. De forte qu’Alçxandre enuifageant ce Roy 85v

[onEn fin, armée. dit-il, i’ay trouué vu- danger’. digne de u mon courage : Au moins combatray-ie auiour- .. . d’huy contre de braues hommes , a: contre la i; rage des animaux. Et tournant vers Cœnos ,qu « luy dit : Tenez-voua prefl; , ie m’en vay auec n Perdiccas ,Hefellion & Ptolomée , charger la i, pointe gauche de la batailla, des ennemis:quand a " . vous nous verrezbir . aux mains; &quel’eînne-a ’ ’ a luy branilera, vous viendrez furieufementfaire une charge deffus poilu: quartier. Et puis il or.- - donna Antigonus, Leon atus à Taurus,pour a1, lit,attaquer le gros de la bataille des Indiens; chacun portoit vne fort bonne partifane pas; chamailler cotreles Elephans: car ces animaux v fi’brutauxfont vnfecours bien dangereux,d’au- tant quequaudvne fois ils. fonten chaleur ,’ a; que l’on les. eflonne lai-dallas ,. c’efi contre les leur prOprc qu’ils tournentlcur fureur. a -«. Ayantdonc mis cet ordre, Alexandre debufl - quale’ premier , a: auec fawtroupc alla fondre ur l’aifle gauche des ennemis qu’il força de branfler- - Quand Cœuosî ’füiuant (on ordre: piot aptes luy enfoncer le inerme quartier,» Et la falange de (on collé. ui- alla. furieu- ’fement charger le front dola L ataille des 1nd

Porus du collé où il veid que la caualcriefai- (liens.fait fa charge , y fit donner. 4 les aElephgns, mais, C’ejtoit vu fecours» bien pelantflcontre.

- Il iiij v p4 1.71173. Jdltxdndreleafanl, la viflelÏe 8: lcgcrete’ de la muflerie. Et les ahé chers Indiens mcfme decochoient mal adroit- toment leurs Réehes , car elles (ont fi lourdes a: fi grandes , qu’ils n’ont pas la force (rentoiles: leur: arcs , s’ilsnc [lofent le bouçen terre. A- . , nant donc qu’allait entamé fur vu terrain gril- ,lant , commeil elbeit, les ennemislcs tenoient auN’ayans coloc. donc. lus lefens n .mais comme il urine volontiers ors que la peut]: plus pull; [ante que les ordonnancesduchef J pour me me: les commandemens du Roy , autant de Capitaines citoient autant de Oœneflahlcæ: L’vn vouloit qu’on chargeafi, hutte l’on (Ho uifafl: les troupes, l’vn que l’on com fifi à (sur: , l’autre qu’on tournafil’énnemi , 8: ce. pendant tienne fe refoluoit. l - .Qunnd Porus ayant fait vn gros de ceux gui auoient plus d’honncmoue de peut , mi: es Elephans à fa telle , a: finança amadou ba- taillon. Ses Elephans fans faute , Je lem-serin inoüis, eflonnerenufi forclos Macedoniens, qui ’ tenoient dei: l’auantage , qu’ils commençoient ilfongerà la retrait» , a s’en alloient défaits: Lors qn’Alexandre rfit nuancer l’es Agriansôt fes Thraces , quilontbîen plusrfaits à carabi- ne: , que non pas à-c’oùbatre en ordonnance. (les genocy’donc; son 211mm: cocotant les Elephans a: lenroïmontenrs d’vnc telle grolle de flefches , que voila ces animaux en defon La 13131? en hem ordre (binoit fur leur: Parmi ’ Pa mis CF! au)? a esbaudautë

Quinte Culé. 1.1V. VI’I L içog’l- - vas s’eflans auancez trop auant,ces belles cou- l uertesde coups 8L de fang , 8: miles en fureur,- en efcraferent vn grand nombre , 8: Cc qui les efionna le plus , ce fut de voir ces Elcphans qui les enleuoient tout enuies auec leurstrompes, 4 8: les plantoient fur leurs dos entre les mains u de leurs monteurs. Ce combat donc demeura long-temps en balance , aucuns tantoil fuyans, tamil chaiTans les Biophans , à quoy vne par- ticdn iour le confomma. Mais de bonne fortu- t ne les Macédoniens auoient-porté des haches auec de petits cimeterres , dont ils coupoient lamains az les jarrets aux Elcphans , def uels la rage fit voir cent fortes de morts 8: de Pupli-I cesen cecombat : Caràla En defcfperez , ils Plàtoientlàleurs gouuerneurs , 8c les efcrar l’aient fous les pieds ,faifans vn carnage bien trille des amis &zdts ennemis. V Parus abandonnézd’wne partie des liens , 8: bien (marronné des ennemis , ne faifoit que tuer; auec vugrand nombre de traits dont il. auoit chargé ion Elephant. Et tout le monde aufli char oit fur luy ; de forte qu’il efioit bief- fédtneufgzoups , 8: auoit tant perdu de fang, qu’il n’auoit plus de force , les flefches lui tom- boient des mains , il ne les lançoit plus. il n’y- auoit plus que (on Elefant-qui donnoit tout feu] des Batailles , mais fan garnement ayant veu. laloy lequel s’en alloit de foiblelïe , fe mit à « calier i’Elephan-t, 8: fuir à toute bride, Alexan- . drexapres. Or fou chenal efloit fi fort blelTé, s qu’il demeura tout court ,1 a: fallut qu’il chan- , eeæquî’f’ma étamage au, Roy Ponts tous . on?!

l 336 L’Hifl. d’Almâan le Grand, Sur ce temps le frere de Tuiles Roy des la: I dicos , r: mit a ratraper l’orus par commanda ment d’Alexandre , a; r: mit à le prefcher qu’il fa rendit au vainqueur , à qu’il «(fait de difpu- ter contre la fortune : Quand Porus quin’cn potinoit plus . s’excita au fou de fa voix , a: ti- ’ sans vne flèche qui luyelloit reliée par fortu- . ne , commen a à dire; le cognois bien, ditil , le fret-e de Taxi es , deferteur de (on fang 8: de r. l patrie . de l’ajulia li bien , qu’il le perça dopas: n en part , 8: le jettalàroide mon. t . Mais a. la En [on Elephant blell’é anal de plu. fleurs coups , fut forcé de demeurer là à la mer- c des ennemis. Alexandre ayant vau l’obliina- tien de Parus , auoit dit qu’on mali partout, a: que l’on mit main balle. Donc tant de coups portercnt fur Parus. qu’eliant efuanoüy il cou-î oit de [on Elephant en terre : fan gouuerncue le fit mettre à enoux , comme c’eli la conflu- x me : afin qu’ifpofail: fou Roy plus clouement à bas . lors il tomba entre les mains des cane. mis. On croyoit qu’il full mort , 8e Alexandre commandoit qu’on le defpoüillall , quand l’E- lephantefcartant tous ces defpoüilleurs , leua le corps auec fa trompe, 8: le remit fur fan dos: Si bien qu’on fut contraint de tuer l’Elepbant.’ ’ a: miaou Parus fur vu chariot. v Alexandre voyant Parus lequel choroïdes à, yeux , a: n’elloit pas encore mort , chanpea la ,, colere en pitié. Et miferable , ditil , que le fo- ., lie vous atenu , cognoifl’ant ma gloire 8: me! ,, aâions , de vouloir efprouuer la? fortune des n armes. Parus luy dit; zou: me dcmgudçn libre; .H -

Quinte Ouf. L I V. V111; r5 07 ment , ie vous te pondray franchement : le ne " croyois pas qu’il): eut vn homme aufli vaillant se que moy , ie cognoiliois bien ma puilTance ,- 8: ri ne cognoiliois as la vollre : Cette guerre m’a tt fait cognoifire que vous elles plus bran: que ü moy , mais tout mal- heureux que ie fuis , li me- W ritay-ie bien d’elire voûte ficondi se Alexandreluy dit, le fuis voflrevainqueurrsf que feray- ie de vous? Potins luy dit , Prenez en si Confeil de la iourne’e d’auiourd’huy , elle vous et fait clairement voir combien c’ell: vne chofé a

caduqueCelle façon deque l’amonefier la felicité. ,- fut plus puif- l se [ante , que s’il le full abside à le prier ; Caril tefmoignoit par cela vne grandeur de cœur qui ne le tenoit point abatu. Et fit que lecteur ma- gnanime d’Alexandre , l’eliima digne de ref- peâ plyfloll que de pardon. De forte qu’il le. t penfer .foigneufement , l’encouragea bien fort , a: contre l’opinion de tout le monde con- traâa amitié auec luy , a; luy redonna (on Royaume plus grand beaucoup , a; plus puif- r fantqu’ilne l’auoit tenu auparauant. i Alexandre à la verité n’a lamais tefmoigné tant de coull ance-ny de force d’efprit , qu’à ad- mirer la vtaye gloire a; la vertu où elle elloit,il l l’auoiioit pourtant bien plus ingenuëmenttn les ennemis qu’en f es citOyens : Car il s’imagi- y. noir que fa grandeur pouuoit ellre ruinée par les liens; 8c tenoit fa grandeur plus rare, plus ceux qu’il vainquoit efioient grands. È» En du buffletins Liard -..-s.... .4... --... hum--.- s

L’HISTOIRE D’ALEXANDRE LE GRAND; A LIVRE NEVFIESMiE;

ŒREMIER musons... SOMMAIRE.-. W5 LEXANDRE [cœur 9 i enfle" (1:14 wiflaire con- tre Paru: , 0* d’avoir . . e ’ tuner el’H du e a: ï". Ç. gflar dallerymegre,flw le in"; MW! Musa E513: in data

. Quinte C’wfi. LIV. l X. 509” lard: de l’HydaÆc fluide Jeux milles, l’rvm’ Nice en manoir: de [à miliaire, l’autre Euccfizlie ,l en l’ honneur de sa: t «fil fin bon chenal.

morable viâoire , qui luy ouuroit . a; lesportes de l’Orient , fit au Soleil il les factifices,haranguafcs foldats, c 1 56 les chargeatous-de louanges. Puis il le mit ales perfuader, que par cettepfeu- le bataille l’entiere puilTance des Indes efloit domptée , ce qui relioit à conquerir : ce n’é- toit plus que des defpoüilles, ils alloient donc I cueillir ces fameufes richefles , qui faifoient honte à toutes les chetiues nipes qu’ils auoient remportées des defpoüilles de Perle: c’elloient ’ tries a; diamants , a: tout pur or , dont ils al- loient eflofïer deformais. non leurs malfons, mais la Grece 8e la Macedoine. Les Macedoniens qui deuoroient déja ces biens en ’efpera’nce , 5: qui lamais ne s’elloient veus trompez de ces promelles , s’ofl’rire’nt à le fuiure d’vn grand courage. Luy donc tout rem- ply d’elptranCe, fit bafiirdes vailleaux pour al- ler infqu’â l’OCean le bout du monde. Il fit cou- per (on bois fur les montagnes du pays , où ils trouuerent des ferpens d’vneÆrandeur rodi- gieufe, a; des rhynocerOts au 1., a que es In- diens nomment d’vn autre nom , car le nom,

l 310 l’Hifl. «ramendai: Grand ,’ de rhynocerot cil Grec. . , Ielloy Le Roy donc fit baflir deux villes fur les bëalt V" deux riues de l’Hydafpe , où il auoit donné ba: 1*": à" taille à tous les Capitaines donna chacun vne "mon. couronne dor 8c mille cicus , 8: a tous les lHydafpepeut de autres à proportion » l 5 chacun ,- sfelon t fou meri1 sô chenal. te, , Abiîlîref,’ Abîafares qui nuant la bataille contre Potes; îlâlyutnïœ auoit ennoyé [es Ambaliadeurs vers êlexan- "castrai. dre , y renuoyaJ a: promettait l’obeifïancet au, mais il prioit pour (a performe qu’on le difpen- fait de la rendre : Car il ne pouuoit viure , ce difoit-il fans ellre Ray , a: ne pouuoit regner

citantAlexandre captif, luy fit faire refponCe v k ,- que l s’ill plaignoit la peine de venir, il l’y toit bien trou- uer l’uy-mefme. Et cependant il anança toua jo rs dans le cœur des Indes. L’entrée efioit l déhorells effroyables , mais au relie vn bon air : carla fraifcheur des bois temperoit , Par; deur du Soleil, 8c les eaux viues qui [cardoient- par tout le pais. l1 s’y trouuoit encore grand nombre de ferpens , dont les tirailles brilloient comme de l’or,les plus venimeux dela terre,car quiconque en elioit mordu mouroit en vn mot ment : Les habitans pourtant donnerent vne coutrepoifon. Aptes le trouuoit vn-defert, puis le fleuue Hydraotes bordé d’vne forell: dont les arbres (ont ailleurs incognus , tous pleins de Paons (aunages. Allez prés de ces bois il trou-’ na vne place qu’il aliiegea 8: prit. Puis vne ville capitale de la Prouince , bien clofe de bons murs , au milieu d’vn mardi.

. Quinte Curfi. L IÏ V. 1X. , 514i Les habitans le prefenterent au combat , tous fur vn grand ponton flottant , composé d’vne quantité , de barques toutes jointes enfem- laie. Les Macedoniens s’eflonnerent âl’abord voyant celle nouuelle mode de faire la guerre. En fin ils les chargerent ,. en tuerent huiâ mils le, a: les rembulcherent dans leur ville.) A la- quelle ils donner-eut l’efcalade le lendemain , 8s la prirent dallant. Quelques-vus le [aunerent qui panèrent le marelt à nage , a: coururent aux autres villes porter nouuelles , qu’il elloit venu vne armée de Dieux en leur pays, que les horn- mes n’euilent feeu vaincre. Alexandre ennoya Perdiccas auec quelques troupes , a: Eumenes auec d’autres, pour re- duire tout-le pays. Luy , s’en alla«deu tvne place où s’efioient retirez les habitans es au-m tres , comme plus Orte. Elleauoit ennoyé vers luy pour traiâer,& ce pendant elle s’apprelioit à la guerre.’ Car il y auoit en la ville deux li- . gues , a: les habitans citoient en fedition , d’au- tant qu’aucuns vouloient mourir plulloll que de le rendre. Mais il s’en trouua d’auifez qui ouurirent les portes a Alexandre tandis que l’on le debatoit. Il ardonna pourtant à tout le monde. Il prit eux des oflages, si palla à vne autre place; puis à vu autre. Car il plaçoit les oflages à la telle de (on armée , qui, comme e]. le arriuoit à vne ville , le mettoient à prefcher ami habitat)? , fa puiffance inuincible , a: la clemence envers ceux qui obe’ill’oient, fibien que par ce moyenllàuout fe’rendoit aluy fans’ coup frapper. I A t ’ i - "in! L’Hifi. (rallumât: le Grand, Il arriua de là dedans les Ellats du’Rroy Sopithes. Cal! lapins [age nation de l’lndit; a: les peuples les mieux morigerez. Les peut y n’y nourrilTent pas leurs enfans , c’ell le publie l qui les efleue par l’infiruétion de tres-fages maillres : ils font mourir ceux [on clito- piez ou trop inhabiles , 8e marient les autres par le choix des perfections a: non pas’autra: y - Le Roy So ithes en: erfonne citoit dans vne ville ment.où AlExandre selloit ’campé. y Les porc y le vient tes elloient fermées , a: les murs n’efioient gar- rendre en du de performe. De forte que les Macedoniens l "lionne. ne fçauoient files Indiens auoient defemparé, l ou bien fi c’elloit fourbe. En fin en vn mo- mentfut cunette vne porte , 8: le Roy Indien i lelplus beau Prince qui le pouuoit imaginer, auec deux fils hors de page , vint trouuer Ale- xandre. il portoit vne grande robbe de pourpre rayée d’or z les rouliers citoient d’or,efioifez de pierreries: les bracelets a: (es pendant d’oreille tresexquis. Il tenoit en fa main vn ballon d’or tout garni de rubis, qu’il prefenta à Alexandre, 8: le ria de le receuoir de bonlcœur , parce qu’il e donnoit à luy , les enfans , fa performe.

il luy donna des chiens de (on pays , lesplus noblesde dules monde , ellats.c’elloient deschiensmuets. - I fi courageur au relie . que leurellant laiflii courre vn tees-grand Lion , il ne luy don- na que quatre de ces chiens : ces quatre chiens coiffaient le Lion fi vaillamment . que tout expres on mit vnpyeneur pour. en arracher

a vu Q9711" Curfi. L I V. .I X. . 5.13 vu de dellus la proye , mais le chien tint li bien , qu’il felailTa couper vne jambe fans dé- mordre, & puis encore vne autre, 8: ainfi mou- ’ rut les dents dans la belle ’, fans auoit lamais laïcité prife. La nature à ces animaux a donné vne eltrange ardeur pour la chaille. z Or l’en ; dy plus que le n’en croy, maisie ne puis ny ga- îantir les choies dontie doute, ny taire ce que I ay appris. umummmmmauunu Disco vus pis ECOND. psoMM AIRE.

wifi OVLANT puff" contre les Ganrides , dont on la; I l auoit figurât Roy effon- uantablemrnt paiffànt , il vamper ou: magnanime . ï harangue encourager fis reprifi. Il. Son année rimai "un"! on tus-grand dcfcqaragement , mon n par [enfilent de ne ovulaient fait." 3 mais «le. and" infijle par une autre harangue. HI. En fin Cœnos parlant pour les foldats , harangue paillâmnient , Alexandre pour le parfum!" de romprefim voyage. IV. La; «dans au décou-

-a K k 514 rififi. d’Alexattdn le Grand , à sagement desfiens , quitte [on entreprifè , (9s pour [suffit des marques en ces lieux qui peufl fin: tefmoigner d la poflm’té qu’il g auroit efle’ , il] Cdlfid mille picte: geantespour y lai]; fer de la) on renom exceflif.

muvtiiawarîéwwmammmme. murmure-semais;

158"furent MACEDONIENS. de fait": leur la; contra les Gangaridts.

p YAn-r donc lailié chtzluy le Roy t r; Sppirhes, il tira vers lariuierede ("A Hyfafe ,où Hefeliion qui venoit ai de conqueller quelqu’autre con- s sué: 4 s tree, le vmt lomdre. Des terres où ils arriuerent le R0 le nommoit Phegelis, qui voulut que tous des (objets demeuralfent chacun à (on trauail , tandis que luy auec (a Cour alla receuoir Alexandre; Alexandre de- meura chez lui deux iours,&’au troifiefme trait- toit de palier l’eau , mais il y eut des diflicultez. r à quoy le Roy Phegelis remediazOr Alexandre apprit de lui,qu’au (li-roll la riniere trauerfe’e ils Il palle auoient pour.vnze iours de deferts à pafier,puù contre les Gan gari- il urineroit fur le Gange fameux 8c le plus l des 8L Pha- grand fieuue de l’lndie. A l’autre bord duquel ï A afiÊDÜQ habitoient les Gangarides a; Pharrafiens , dei:

i . Quinte Curfê. LIV. I X. .515 quels le Roy nommé Aggrammés deFendoit l’entrée de (es terres auec vingt mille chenaux, deux cens mille hommes de pied, deux mille chariots de guerre , a; plus de trois mille file: phans en bonne couche. i Ce compte remblaie fabuleux à Alexandre 8: tout hors de creanCe. Le ROy Por’us l’amant-a que c’elloît la yerité , 8: luy compta comment Ce Roy efioit non feulement roturier , mais d’v- ne tres-mefquine race z Son pet: auoit ellé bar- bier , gagnant fa vie à tondre. Or pource qu’il elloit bel homme , la Reine d’alors l’auoit fi bien pris-enamitié, qu’elle l’audlt rendu le pre- mier homme aupres du Roy. A la faneur de fou credit,il auoit eu pouuoir’de faire mourir le Roi sa maifire: auoit aptes fa mort vfurpe’ la tutelle de les enfnns, 8e puis les auoit auflî fait mourir, 8e vfurpé l’Ellat aptes leur mort: Que [on fils donc auiourd’huyr Roy , efioit mefellimé des liens , comme du lieu dontil partoit. ’ Le Roy oyant ce compte , mefprifoîtbien Les "on: pour vn article ces Elephans, ces ennemis, 8: pes fei- touee cette befiialité, il n’apprehendoit que les finentd’at! tiuieres 8L la fcituation des lieux , d’aller dellza- ml"? 1: cher ces gens là du bout du monde. Mais quoy, à? ï"- vn homme panure de gloire 8: de renommons. graLmË& . me ils’eflimoic , ne troquoitrien trop efloigné. A Son doute (en! elloit fi les Macedoniens vou- I (iroient fuiure, s’en aller difputer côtre les eaux .8! la nature, a: les deferts , a leur vieillelle. Ils (s auoientdéja de grâds blés tout acquis , 8: pour- «à quoy nfaimeroient-ils pas bien mieux le donnent du hon temps du bien qu’ils pontifient desja, cf K A ij 4

5 r 6 - L’Hifl. chaland" le Grand , ,, que d’aller tirer leur poudre aux moineaux , a: ,, le tuer pour en chercher d’autre qu’ils n’au- ,, roient peut ellre lamais. Il. Il auoit bien vne autre penfée qu’eux,car em- bralTant tout le momie en [on imagination , il contoit de n’ellre encore qu’a la rontiere de les delleîns r Et les gens au contraire qui r: voyoient tous vfez de trauail, comptoient bien d’ellre au bout deleurs labeurs , 8c qu’il elloit deform ais temps qu’ils moiflonnafient les fruits de leur trauail. , En fin , l’ambition n’a point de borne , il lit allemblei- (es Bidats pour les prefcher , a: leur commença à dire. . - . ’ Soldats , i’ay recule bruit qu’on vous a fait Il haran- courir ces iours pallezà polie , a; pour vous e’- gue ion armée. tonner, touchant les Indiens a: leurs efpouucn- rails : Mais ie vous cognois trop habiles gens pour n’auoir pas fceu difcerner entre la vanité fi 8e la veritézapres que vous auez palle la Cilicie , ” à laMefopotamie’, dont ou vous auoit figuré ” les entrées li terribles : aptes auoir franchi la ” furieufe roideur du Tygre , a: trauerfe’ cet ef- ” froyable pont de l’Eufrate ’, car les Perfes en ” parloient ainfi. Vous voyez donc comme on en ” fait accroire , &qu’on ne ditiiamais la verite’: ” Carnollre gloire mefme cil plus grande en ef- " fer , que ne (ont pas nos aêlîons : Nous ne ” croyOns pas ces iours cy auoir fi bon marché ” de ces Elephans , qui paroill’oient’des ramparrs ” vinanrs , des Hydafpes , &de ces puiITances fa- ” Il ybuleufes. a donc long temps que nous - nous en fe-

. Quinte Cul-[2.1 L I v. I X. 31:7 v dans fuis hors de l’Afie , fi des fables , 8e des se fantofmes elloient bafians pour debeller des ce hommes. Ils s’ima inoient que nous croyons se qu’on amarile ’des E ephans comme on fait des je moutons , 8: qu’on met les armes fur pied , auf- 5: fi legerement comme on die vne vanité. Les ri: ce uieres [ont larges, elles en (ont plus guay ables. u Leurs douures font malaifez à l’abord , lesenJ se nemis nous attendant en l’eau , ils auront donc (a autant de peine à fe (auner en terne comme le nous; mais ie veux bien queïtout fait vray. 5; , Quantell: des. Elephans , vous auez veu, ceste «iours patin , s’ils ont plus ferui à’nos ennemis; qu’à nous: ils-les ont défaits. comme nous, a: le shorts ont verieablement ouvert vu pas a la’viï’u &oire. Qu’ilsen avent donc trois mille , ou t. sent ,comme Parus. Si’nouseu campions qua. «4 tare , qui s’en aillent broüi-ller lesautres. Leurs t; i -Elephans feront nos Elephans aulli bien que lesk fileurs ,r a: combattront pour;nous hulli bien que r; pour eux. l’en-a7 comme les autres , iamais ie g; .nc m’en fuis ferai , carie vquu’ils em’pefchent ’n yins qu’ils nel’eruent. I ï a . r. Quant cil des hommes de chenal 8: de pied, t. commenceriez-vous bien auiourd’hui à vous g, ellonner du nombre. Et vous enfiles li peu de et acompte fur le Granie , en Cilicie, &dans les à * champs d’Arbeilles. Compterlesennemis" , se pp cabusauons tapilÏer les campagnes de leurs os, a &lfait vn defertdel’Afie. C’elloit en panant a J’Hellefpont qu’ilfalloit conter noflre peu , 8L ,c . mon pas auiourd’hui , que musardons lesScy- pp tires à nulle: faim, Les Baârians nous fanent: K x iij I

3’18 rififi. farinant!" le Grand, - ’,-,les Dahes 6e les Sogdiâs grollillët nollre armée; n Ce ne [ont pas pourtant les bras de ces gens- ."-.là que ie regarde, ce (ont vos mains 8e vos vail- fl .lâces,genereux pleges de mes aâionse a: tandis fl que le les auray , iamars ne conterayny mes à ennemis , in)" mes hommes. le vous prie feule- ,pment d’auoir bonne efperan ce , nous Pommesà ,, la fin de nos maux : Vous voila de-formals au le- » uer du Soleil: Nous ferronsdes gens Lafches de ,, repaller en nos m irons fans remporter la glana, re d’eflre viâorie xjdu boue dumonde. n Mais enrofïet , nous fomtnps au delà de la y. loire , ce n’ell plus que des bien: que nous al- ias chercher : car vous meritez bien de repor- n ter en vos millions des richellesleue’es lier lessi- n’uages de l’Occean.. Et donc.vous’nc.voudrrez , pas Côme deslab’oureurs feiueans, lailler perdre ” les fruits quand ils (ont prells à recueillir , car: ” vos vertus meritent d’entreprêdrctout. depofq 3 feder tout. La recompenfe. icy.’ paEe la peine, car c’ell vn paît riche 86 vn peuplepoltron. i V” ’ le fuis donc vollre Roy 8c voûte nourriflbu," ,” vous me deuez aimer : le vay pallerle comble . ” de l’humaine grandeur , vous deuezauoic part 3’ poar vos vertus à cette glairer g ilayunteritc’ de ” vous, vous auez merite’ de "moy, nezm’abandon- i” nez pas. Par lepalléie.vous ay commandé, icy ” ie. feray valise redeuable g 8c confiderezque ” moy qui vous prie , av tbujours marché à vos ” telles , quand ie vous ay.menezedans les ha- ” zards ; mon bouclier a fenil. de :couuerture a ” cette armée : vous ne voudriezspas ruiner ce ”- beau laurier que le tiens en mes mainmy m’a];

L a

b» Quinte Curie. LI’V. - I X. 314 le: tabaillant au dellous de Liber de de Hercuà il les ,que ie vay deformais efgallant: defdaigne’n s5 rez vous mes prieres. Chacun nouobllant ces difcours s’obllinoit, CCSesrrouâ au filence , perfounene shuntoit , Ian-illefle MES-’3’ regnoit fur. leurs vif:ges:-.Et quoy ", dit 10ml: ïeïàuîl; Roy , font-ce la les virages-de mes Macedo- :13. miens a 8: qu0y, foldats,- ou vous ne me cognuilZ u fezlplusgou le ne vous recognois pas: vous elles se [corda ,’ vos cœurs fontbimmes ennemis ; 8: u vos courages bien endaupis. l - r z. .- . le Chacun les yeux bas e talloit , furquoy le Alexandre Ray : Quoy donc, folllats a Vous anurie bien parfile â’ ,olfenccz, que vous ne me regardez pas a Quo)», artels ’" je vous parle, 8L vous ne ditCS’mOt a de ie-vo’us ”. .prietde vORreLgloire. Mais,fuis-je feu! a culier il. [ont mes gens-daines, mesgcompagnons que ’i A u -- regarde 2 non pas , .ilsem’onc abandonné , &r’i mes ennemis mepoŒedeutrzMais puifque le fuis 5’ .feul, le fuis refolu, i’iray feula vous me donnez il en proyeaux fleuues a: aux belles, à des 96.1119le l.’ dont les (culs noms vous font horreur ; or -ie”i ,trouueray’qui fuiura celuy que vous auez aban- if donné. Les Scythes 8c les Baâriens viendronts’F auec moy , e’elloient mes ennemis , celeronl:le mes foldats :ùcar pour moy , i’ayme mieux mou- li . ’ tir qu’ellreRoypar emprunt. Retournez donc ” en vos maifons , 8: vous rejoüilliez , abandon- il sieurs de voûte Prince :8: moy fans vous,vain- li zçray’ lus glorieufement , où mourra’y plus il

.loüabTovs ces difcours ement. n’eurent pas ,la pnillÎan-” HI: Je de fendit: m matà sans. de gens : ils mm: i

i K k iiij " 5 2 o l’Hzfl. talmuds: le Grand; - dolent que leurs chefs s’ aunnçallbnt de remonï t’rer au Ray. , qu’ils ne reEufoient pas les com- . mandemês, mais ils elloientli plains de playes, qu’ils n’auoient plus de force d’en porter d’au- tres :de forte qu’ils (e tenoient lads veulébaifi fée , tant que lerfilencc fe rompitpae des feuil pies , qui le refoutent en fin en Ides larmes toutes apparentes a ces larmes liront ployer le cœur du Roy ,:& le firent plorerllui-rnef- me , qui fit que Cœuos cola s’arraneetv , attou- tpîl’armée l’encourageoit : Il dit doncquesn

ParleCanot pour l ROy,07. nos cœurs. I fontbien. efloignezd’impie- les mais t6, les Dieux nous en vueillent garder encore. a han... .Ce mefmc cœur que nous auons soufreurs par; sue Alef régions le portons .- a: de fait commandez, vice- !"de ce: nous aux bazarde, marquez de nollre fang a la gloire de vollre nom , deuane les yeux de la 5r’pollerité. Sans doute li vous ellesœfqlu , nous a: vous fuiurons , nous vous deuaneerons , fans Brumes, fans armes , mais tous pleins de’conllam. n ces: rem plis d’efperanoe. Si toutesfois vous apennin bien encore’oüîr les voix-uns: faintes "de vos foldats : Nous vous dirons , que vos a riflions releuées , ont domptévos ennemis , de sa vos gens mefines ; Tout ce que peut molète n mortalité nous Patrons accompli: Nous avons , sycouru la terre de les mers , 8: flammes arriuez s. au bout du monde. Ell il encore quelque autre in monde où vous mus vouliez aller a Quoy, vous s "s: cherchez des Indes incognuës anamniens melÎ- asmCS. Et voulezcueillir des lauriers dans leste; sapait-es des ferpeus sa des animaux imagines,

Quinte Curfe. L I V. I X. au: comme fi vos -vi&oires deuoient tirer au iour ü les’chofes que iamais le. Soleil n’a peu voir. le Cette penfée’ell digne de vollre couragefs plus grand que le nolite : car voûte vertu vali toufiours croillant , la nollre de au couchant.Kc Ces corps que vousvoy ez n’ont plus de ang,i-’l.m foiutcouuerts ide-playes , nos erpécs [ont fans ** pointes,nos armes font en pictes: nous portons tr es habits des Perfes,pource queles nollres [ont se A vfez ’, a: la longueur de l’habitude nous fait de- u venir eût-augets ," nous femmes ’fans ch euaux,’ ü fanslëruiteurs , de ce que nous auons gagné " t nous l’auons confoinme. Nous auons vaincu se tannes hommes; 18: fommes les plus panures n de tous leshommes : nous romanes aecablez,ce s6 troll pas de bon rem s, c’ell de la guerre : la se guerre mefme a con ommé nos armes,auec lef- cc quelles nous la failions : faut-il que celle belle a armée fait expofée’aux belles , defarmée; i u Les Indiens en difent trop , mais ce qui en u emeflîbeaucoup: Sidoncla volonté vOus’conti-’ ce . nuë d’aller auxlndes,prenez le chemin du midy’-, ce c’eille plus coure ,’ 8c fila mer y cil , borne de la 6 nature; 8: qui doiril’ellzre à vos defirs,Pour: se quo’y voulez vous tirergloire d’aller chercher se la’gloi’re au loing’ quand vous l’auez prefente, se Fortune vous amene icy, que vous feruirad’e- ce tic vagabons : l’ay mieux aimédifcourir’de ces ce ehdFCSmuecvous 5 que’flater vollr’e armée de se ces difeours , 8e mieux aimé que nos iulles voir ce vinifiait a vos oreilles Ï, que des plaintes de des se marinâtes." t - , i l ’ " i ce ’ ’93??? 9’93 Pa Êlqflfilî a qu’on èmai: N

’52 i L’ail). JJlexmln le Graal, dit les pleurs , la clameur , se les voix qui recla-l nioient en foule leur Roy, leur pere a: leur Sei- gneur, a: les chefs, fur tout les anciens que l’âge rendoit plus excufablès, qui (up liaient le Roy. qui ne (ennoie quendirezLes tha ier,ils citoient trop efmeus ; 8: les flater c’elloient feditieux. il fortit donc de l’allemble’c , 81 s’enferma dans Ion logis où il donna deux iours à fa paŒon. ’ La troifiefme iour il fortit , fit drelier douze grands Aurais quarrez , fit grandir les rem pare- mensde [on camp , fit faire des lits d’vue forme lus grande que pour .vn corps humain ’, 8: beaucoup d’autre vanitezqu’il lailTa , pour fer- . uir de menteufes traces à l’auenir du voyage . qu’il auroit fait en ces lieux. . De u , retournant fur fes pas, il vint camper fur l’Acefin. La Camus pris de maladie , mou- rut, Le Roy plora la mort , mais il adioulla. Il m’auoit fait vn long difcours pour vnfi brel temps qu’ilauoit à vinre. Il l’embloit qu’il n’y eull: que luy qui cuit interelt de retourner en

Or les rameaux en fin le trouuerent en l’eau. Macedoiue.de (in: ce temps Memnon luy amenoit . il):. mille , chenaux de Thrace . a: fept mille hommesdt pied qu’enuoyoit Harpalus ,8: vingt cinq mil- e aires d’ar’mes cifele’es se argentées: Aulli« i. to qu’il les itintril fit brufler les vieilles , 8e en H arma [es gens , ayant mille vailleaux , prçlls à p palier à l’Ocean. Il accorda Parus 8: Taxîles Roy; des me l. des, qui elloient ennemis d’antiquiçémôz puis les renuOya en leurs litiges , aptes qu’ils luy en;

i Quinte Curfe. L 1’ V; 1X: tout bien fort feruy. à drell’erlhflotte. Puisil baille deux villes , dont il nommal’vne Nicæe, l’autre Bucefalie , à la memoire de fou bon clic-v ’ ’ual Bucefal. Etpuis il le mit en chemin d’aual le fleuue , fuiuy parterre de fesElephans 8: ba. gages . Et faifoit deux lieuës de demy. pariour, campant toufiours (on armée à (cubait. Il vint ainli où l’Hydafpe 8e l’Acefinfe rencontrent,& puis s’en vont palier à la frontiereides Sobores. Ce [ont eus qui le difent dire vu des relies de l’armeede Hercules , 8c de-fait ils’fe velleut " de peaux de belles , de pour armes portent des malles , ôtent encore quelquÏautresmarqnes duefang Grec.- il’marcha quinzelieuës , ruina Rut pays,& prit leur ville. Ils auoient guarana. tenaille hommes quidefendoient le panage de leur riuiere , il les défit , les boucla dans vue place a: tua tant , a: ne pardonna qu’aux en,- mitleliegedeuant vne autreplace , ou il ’ fut 113.repouflé , 8: perdit ’ bien . des . Maccdoniens: . * enfin les habitans voyans qu’illes mettoit au bazardd’ellre pris, mirent eux mefme le feu de- dans leur ville,& februflerent eux de leurs mai- fons , leurs enfans 8e leurs femmes. La guerre t ell vne choie efirange , qui va changeant les loix de la nature en feus contraire, ces panures habitans s’alloient bruflant eux mefmes , a: leurs ennemis les (aunoient du feu. Le challeau fut fauue’. Le Roy y mit gar- nilon , 8: voulut faire le tout du challeafu dans vn balleau. Car les trois plus grands fleu- ues de l’Igçlie , aptes le ange, feruent d’ng fg;

’52 l’ai . d’dlexîndre le Grand, meurt rampart a ce challeau. L’lnde au Septenà trion le joint,& deuersle Midy l’Acefin a: l’Hy- dafpe le viennent ioindre au pied. Or ce rem contre de riuieres,fait ue les eaux y (ont im- etueufes, ce qu’il s’y ait des flots comme en a pleine mer, auec vn choquemcnt d’eaux fu- rieux à pafler.Les mariniers donc qui menoient le Roy , voyans leurs balleaux combattus , en vn pallage curoit, d’vne dirais etourmente de flots , voulurent bailler leurs votles , mais l’eau les maillrifa fi bien , que voila deux des plus grands vailleaux qu’ils mirent qui fenoyereutâ eur barbe : Le flotuayant ietté en defpit des mariniers’les plus petits abord , [aunez par la feu le fortune. Le Roy embarrallé au milieu de l’im petuofité du flot , auoit déja quitté le man- teau pour le jetter à nage sen En les mariniers qui n’auoieut plusde gouuernail , firent vn. fi grand deuoir de nager , qu’ils fendirent le floc,- à gagnerent en fin le fil de la riuiere , fans anoir pourtant iamaispeu aller à bord. 4 . 4 f Le Roy fit dreller trois Autels , alitant qu’il y auoit de fieuues , de rendit graces aux Dieux gui l’auraient dégagé , a; s’auança pres de de!!! teuës. ° ’ A ’ .’ e *’

i QuinteCurfi-aLIV. 1X. Il "525 mmnmnnmasum. ’piscovns TROISIESMEn SOMMAIRE.

* OVLANT pajfir contre le! À Oxidncques 954411km , les w q Mncedoniens murmurent, la; , g a V’ les harangue: Tout le monde la), abot auec allegreflê. Il. Il client de- ttant la taille des Oxidracques , on tout d’4- bord , il plante l’efinlade contre l’anis du de- uin Demoplioon , mais eflant monte le pre- mier [in le mur , (9s noyant fis efchelles rompais [au [es [lieds , il finit: final au mî- lien de les ennemis dedans leur oille. lll. Il efl [1:qu (et livreurs par merveille, (9s parla bonté fiule de [à fortune, neantmoins outra- genfiment (fieffé. IV. Penfé (9 [auné de la mon : le: Princes la; remontrent la trop excefiiue grandeur de fin courage. V. La], par on: harangue genereufi , leur grenelle «vne fois pour toute , qu’il fait plus d’çfiat de la glaire que de la fait.

’5 2 6 l’Hifl. d’Alexandre le Grand,

t la IEXAN une 44 114.9.9.4 VT de la raille des Oxidracquergefmozzm qu’a. ne marié-glorienfi (Il plus à defirer qu’on: me la e. L entra lors dansle pays desOxi- 4. dracqnes 8l Malliens,qui elloient l , deux peuples ennemis, mais à [on Alumine ’ dompterles ’ , arriuee ils firent alliance. Il: Oxidriac- r ’ ï firent alliance. Ils auoient neuf v ques. mille hommes de ied toute ieuncll’e , dix mille ’ chenaux , et neu cens chariots. Mais les Ma- ccdoniens qui auoient creu iniques là de n’a- uoir plus de guerre à mener , voy ans qu’il s’en prelentoit’vne furieufe g contre les plus fiers peuples de l’lndie, le delcouragerent bien fort, 8e recommencerent a le mutiner. I Ils auoient palle le Gange,& bien par delà,& n’clloient pas encore au bout,le lus beau chan- gement qu’ils enflent fait , c’eK qu’ils auoient changéleurs premiers ennemis contre de plus farouches , a; pour s’ouurir lepas à l’Orient, il y falloit toujours du fangÆn fin,l’on les trail- noit au delà des bornes du Ciel 8L du Soleil, de les forçoit-on d’aller où humainement il ne le peut aller. On leur auoit donné des armes nenufues , a; pour leur faire honneur des enne- mis nouueaux t Mais quand ils les auroient

t Quinte Curfe. L I V. I I X. i5 z vaincus,où en feroit la recom peule? Ils auroient pour [alaire les plus elpais broüillars de l’Oc- cean , c’ell à dire , la nuiâ 8; des tenebres g les troupeaux des belles farouches , 8c les muables

ondesLe Roy qui de n’el’toit la en mer. fouci que pour. A le mefcontentement des ficus , fit en forte detles ralfembler , 8e les harangua. ’ . Vous auez peur , dit-il. de gens qui (ont fans fi cœur, 8c li aptes ceux-là n’y en a plus, de rien ne tr nous peut empefcher d’allerlibrement pelletier st l’extremité de la terre habitable , auec la chere sa in de nos labeurs.Vous auiez peut du Gange,& se fes ondes vous ont fait voye , vous auiez peut st des nations , elles ont lafché le pied deuant et vous 5 ce qui nous relie , c’ell: tres-bien de la n gloire a: fort peu de danger. Ne voyons-nous s6 Î pas l’Occean , fan air me rafraifchit déja , vous w auriez grand tort de m’ennier dela gloire. Nous st allons palier plus auant que Hercules ô: le pere se Liber , voudriez vous priuer voûte Roy... faute et d’vn peu de peine de la gloire de l’immortalité. se I Bref, permettez que ie forte des Indes , à: non se

pasL’im petuolitéen fuyant. d’vne commune ’ cil rinégale,fur 1’ tout les gens de guerre,enuers lelquels le reme- de contre les reuoltez n’ell pas de moindre con- fequence quela reuolte mefme. lamais l’armée a ne rendit vn ery plus ioyeux: Qu’on les menall: ou l’on voudroit , ce dirent-ils au nom des Dieux ., a: ne l’on allall elgallant leur gloire. Le Roy cran porté d’aile à ces acclamations dé- logea promptement.

5.2.3 L’HŒJ’AIexfluin le Gand ,i Les gens qu’ils auoient à combatre efloiém les meilleurs hommes de l’Indie, qui penfoient à leur guerre vertueufemen’t. Ils auoient. pris en Oxidracque pour leur chef , homme plein de vertus , qui le vint loger auec [on armée au pied d’vne montagne a; fit faire vne grande quantite’de feux, avec vn gros. vacarme, a: for- ce cris felon leur mode , pour groiiir l’opinion u’ils citoient vnlgtand monde. De forte que dés qu’il fut iour . le Roy battit aux champs , mais en abordant le quartier-des ennemis , on trouua qu’ils s’elloient défaits d’eux mefmes, ( on ne [çait (i ce fut par quel- que mutinerie ) 8: selloient retirez en iulle l fuitte,on ratrapa feulement uelques bagages. Il. De forte ne le Roy pa a tout d’vne main iniques à la Ville des Oxidracques ,où qu antitc’ de’ces fuyans s’efioient allez rembufcher,enco- re qu’ils enflent bien autant d’efperance en leurs armes qu’en leurs murs. Or Alexandre, comme deuanr la ville il plantoit chaudement (on efcalade , (on deuin Demophoon le vint aduertir promptement, qu’il n’en fit rien , ou pour le moins qu’il diffa-ail, car il alloit courir fortune de la vie. Le Roy le regarda , 8; luyre- part .- Cependant que vous elles. attentif aux regles de voûte art , 8e à confiderer vos entrail- les , fi quelqu’vn vous venoit lanterner , ne le tiendriez-vous pas pour vn fafcheuxôz pour vn importun ; Oüy , refpondit Demophoon. Et penfez-vous pas,dit le Roy,que vous m’impor- tunez , mOy qui ay bien d’autres affaires dans mon efprir que vos entrailles , quand vous ve-

- nez f Rafale Curfe. L I il. l X. sa; hit. m’embarrallër de vos entrailles 8: de vos finirez : ac fans perdre m môment de temps fitIl veidplanter les gens qui les marchandoient efchelles. , luy, Monge- e - jé , fauta fur le mur, le chaperon du mur n’elloit premierà pas large , il n’anoit qu’vn cordon , 8: point de l’cfcaladeg creneaux , de forte qu’il s’elloit pendu plulioll: que planté fur le mur , parant àtous les coups Qu’on luy tiroit de toutes les defences, auec [on boOclier; Ses-gens n’y pouuoient aborder tant on en alTalIinoit d’enhaut. En fin pourtant (e relTouuenans du deuOir , ils relolurent , qu’il falloit aller dégager leur Roy; 8: firent tantde diligence qu’ils commencerent à (embat-aller l’vn l’autre , ce qui ruinaleur dellein, Carils chargerent li fort les efchelles mon: à coup g qu’elles rompirent (Ouzle faiz , 8e roustombe- rent au pied du mur. Le Roy demeuré là fans elperanee, tout feul , 8: fans feeours âla telle d’vne li grolle armée , denim li las du braspd’on’t il paroit , qu’il ne s’en pouuoit plus aider. Ses amis crioient du pied du mur , qu’il le laillall griller; a qu’ils lereceuroient. Luy , prit vne l refolution hors de creance , 8c plus digne de lignaler vne temerité qu’vne vaillance. Car voyant tans leslennemis [ou les pieds dans la (ville g il fauta au beau milieu d’eux 5 fans iamais pouuoit efperer de donner Vu Peul Coup d’efpée ; Car quand il feroit cheu , il deuoit ellre accablé , a; pris vif , auant que s’elire releué , ou bien mourir fans le van- ger.Nonobiiant I tout . cela v , il ,le jettî’ de forte la

v l 530 , L’Hifl. d’ 410511141701: Grand, Saute (en! qu’il tomba fur les pieds , de touliours ch amail-è au mina! lant : Et afin qu’on ne le chargeait par der-riere, a? "W fortuney auoit preuen, il y auoit vn vieil arbre un” tout contre luy , gros a: toufu :contre lequel il s’accula , receuant tous les traits qu’on luy lan- çoitdans (on bouclier , 8c l’arbre qui en rece- i i noir la part ;car-dele ioindre à coups de main, performe n’auoit l’alleurance. Pour Alexandre combatoit la grandeur de fou nom, 8l puis le defefpoir 8e la refolutioo de mourir honnellement. En En: il vinttant d’en- nemis , fou bouclier fut li chargé de traits , la falade fi defrompu’e’ de coups de pierres , 8c les jambes li lalles : qu’il cheut furies genoux : de , forte que deux des ennemis , oferent s’auancer fur luy, il leur plongea l’efpée à tous deux dans le cgrps , de forte qu’ils tomberent morts a les

piePerlonne, s. cela. veu , ne le voulut plusioin. dre , on ne le chargeoit que de loing: Expofé à tant de coups , ilen elloit redoit à le defendre fur les genoux, quand vn Indien décocha contre p p luy vne flcfche longue de trois pieds , qu’il’luy c planta dans le collé , de ce coup il perdit tant de fang, u’il croyoit ellre mort , de forte qu’il s’appuya ur les armes , a: n’eut pas feulement la force de le tirer la derche. L’indienqni l’a- uoit frappé , bien ioyeux , de le croyant mort, vint pour le delpoüiller. Quand Alexandre fen- tant la main qui le touchoit , icqué volontiers de l’indignité qu’on faifoit à a Majel’té, rappel- la (on ame qui s’en alloit , prit [on poignard 8: le plongea dans le corps de l’lndien,’

MnttpCurfi. L I V. 1X. . 53: i ’A fes pieds donc elloient trois hommes e morts , se le relie des ennemis comme engour- dis. Luy qui ne vouloit pas lanier partir [on ’ aine oifiue Gel-ans combatte , ellaya de le rele- ver auec fonbouclier ,-mais il n’en auoit pas la force , & le pendoit aux branches de (on arbre; l a: puis il-falloit retomber fur les genoux. Dé- fiant donc touliours les ennemis pour mourir en homme de cœur. ’ En fin arriua Peucellas , qui s’elloit par vu autre endroit lancé dans la ville. Quand Ale- flandre vit Peuceflas , le receuant,non pas pour fecourir la vie , mais pour le confoler en mou,- rant , il le coucha fur fou panois. Incontinent vint Timens ,8: puis Leouatus, 5: Arillonus. Les Indiens au bruit qn’Alexandre elloit fauté dans leur ville , elloient tous accourus en ce lieu-là ,43: chargeoient viuemerit-les trois ou quatre Caualiers qui difputoient la vie , li bien que Tymens y mourut glorieulement , en fai- fant de tres- grands denoirs. Peucellas bielle de trois coups , ne perdoit poiutle iugement ( en abandonnant f a perfonne,) de mourir toujours de (on bouclier le corps du Roy. Leonatus re- En [n°6 cent vu grand coup à la telle , dont il tomba la EËR’ÏË - demi mort. Tous donc elloient hors de com- ’ bat,il ne relioit qu’Arilionus pour derniere ef- perance, encore talloit-il fort blellé,Çz pour tant d’ennemis c’elloit vn faible appui. ’ , Or il fut dit 8: tenu pour confiant dedans le camp de Macedoine , qu’Alexahdre elloit ’ mort : Cela qui cuit mis d’autres hommes en delaroy , picqua ceux-.cy d’vn lfi genereux ’ L ij s . ’

532 raya d’alumine le Grand ,’ del’pit, que ne fangeans plus au danger , ils vin-I cirent mordre au mur , en mirent vu grand pan par terre , de entrerent dedans la ville , mans 8c mallacrans les hommes , les femmes sa les en- fans , 8: tout ce que fortune prefentoitâleur rage , les Indiens n’ayans rendu ne fort peu rie-combat , G: dont les Macedoniens rectifie- rent vn grand nombre à leur colere 8c au mais heur du Roy. , Clitarchus 8: Timagenes ont laillé par ef- crit que Ptolomée qui fut Roy aptes Alexana dre,elloit ptefent à ce combat: mais luy-mefme a l-aillé par memoire , que non 8c qu’il elloit en i commiliion,& il n’eli pas croyable qu’il eull di- minué la gloire de les actions , tant les anciens ont elle credules en efcriuant , ou atteliez à la bonne opinion d’eux-mefmes. ’ Le Roy reporté en fon pauillon,les Medecins premierement trouuerent bon de feier la hante du trait qu’il auoit dans le corps , 85 puis ayant ouuert la playe pour voir à quoy tenoit le fer, ils trouuerent qu’il elloitbarbelé, de forte u’il faudroit fort agrandir la playe , de craignaient vu grand flux de fang,& que le coupn’offençall l’intellin. Critobolus (on premier Medecin, bien qu’il full fort grand habile homme s’elion- na lors fi bien, qu’il n’ofoit trauailler , 8L le mit à plorer. Le Roy s’en apperceut qui luy dit: Qu’attendez-vous , se puis qu’ilfaut mourir,au moins que n’allegez vous ma douleur .- Ann. vous peur d’ellre coulpable , parce que ie me fuis mOy-mefme procuré la mort ; Critobolus luy du, puis qu’il faut trauailler , commandez

(aux: Curfe. ’L r v. 1X. 533 qu’on sans tienne, a: on transfilera; car fi vous 0 branliez tant fait peu, vous elles mort. Le Roy i luy refpondit qu’il le tiendroit fort bien luy-

On luy arracha donc le Fer- , qui fut fuiuy de mefme,tant de fang , qn’vnbroüillasluy failitp la veuë,’. .. a: il s’e’uanoiiit de forte u’on penfoit qu’il full: mort :Comme chacun p oroit,en fin l’onellau- cha fou fang 8c il reuint , & commença à le co- gnoillre. Tout leiour a: la nuiâ , l’armée au- tour de (on logis demeura toute en armes. L’on vint direle lendemain que le Roy repofoit , 8c pu’il elloit l’aune: tant d’hommes animez de [a cule ame , commencerent tout aulli toll: à re- prendre efperance. On fut fept iours alertaient , de comme il feeut que les Barbares l’ancient tenu pour mort, tout bielle qu’il elloit , il le fit mettre fur deux bateaux, de le fit mener au milieu du lac, à leur barbe , afin qu’ils le vinent : ce qui rabatit bien leur audace , a: tout d’vn mefme temps fe fit mettre en chemin d’aual l’eau , li bien qu’au bout de quatre iours ellant arriné dans vn pays, rempli de quantité de vîntes ,p 8l dont les habi- tans s’en elloieut fuits , il s’y arreila pourra- fraifchir les gens, 8c la performe. V C’eltoit l’ordinaire des Princes , 8nde l’es 1V. principaux amis de coucher en garde à la por- te de fa chambre quand il elloit malade. Tous vn matin de complot fait , entrerent en l’a, chambre, Il eut fouteur , crainte de uelque mauuaife nonuelle , a: demanda que gout les ennemis. Craterus qui luy deuoit porter la

’ ,Ll iij g 3:4 rififi. falunai!" le Grand .’ parole , commença à dire : Croyez-vouslîles Cratère: ennemis auoient gagné nos tranchées , que le haine. nous lugions dans la frayeur comme nous fom- site. mes, vous voyanten difgracc. Si tout le mon- ” de elloit nollre ennemy a; confpiroit contre n nos telles , li-l’on nous eouuroit d’hommes tou- " te la terre , de la mer de vaill’eaux , ou qu’on au ” mali contre nos ellomachs la rage de tous les a, animaux , nous rendez vous pas inuincibles. h Mais qui ell-ce des Dieux quinoas peut garen- n tir, que vous , l’allre 8c le Dieu des Macedo- sa niens pouuez toulionrs viure entre nous , pnif- n que vous mefme eherchezfi chaudement les ha- n zards qui vous peuuent rauirà nos foubaits, de I n vous ne fougez pas que v0us ennelopez dans les n hazards de volire mort,tant d’ames de vos Ci-g

n Et comment les cerchez vous donc li chaude sa ment, car li le mal-heur vous auoit rani , qui a»a: pourroit rayens. relier aptes vous , ou qui voudroit . a, fnruiure à fou malheur a Si contre vn Darius . u vous difpntiez pour l’Empire des Perfes, vollre sa vaillance lieroit biè trouue’e trop ellrange, mais a. elle feroit tolerable. Pourquoy à 8: parce que la a» recompenfe pommoit elire cf gale au danger, de a) le de’falire feroit moins déplorable , qu’aurait n peu preuenir la profperite’ d’vn Empire. sa Mais d’achepter au prix de voûte telle me a. bicocqne chetiue a: incognuë , cela’ue ,faitil a, pas drelfer les cheueux à la telle des plus in- ,, fenfibles barbares , qui ont oiii parler de la n grandeur de volire nom a Pour moy , ie ne puis u croire ce que i’ay’vcu. Quoy les defpoiiillgg

Qui-m Curfe. L I v. I X. 5 3.5, de ce Prince qui ne refpire que des viâoires, t? ont peu nimber dans les chenues mains d’vn t’ Indien : 8: rien ne l’afauué que la pitié de la ” fortune : Deferteurs donc de nollre Prince, tr nous venons recenoir le chafliment de ne l’a- ’t noir fçeu fuiure : Mais li pour cette faut’e vollre st bonté ne nous iuge digne de fes defdains,iettez st nOus pour vengeance dans ces occalions baffes, tt a: pour volire performe referuez-là pour des st dangers dignes de fa grandeur. D’vn chetif en- st ’ nemy. chaîne gloire,’& pour moy , le ne voy st rien li indigne que de confommer fou honneur st où l’on ne le [gantoit faire paroillre. st Ptolomée 8c chacun des autres luy en dit au- tant : 8c tout le monde fonfpirane , gaffoit plus outre à le prier , n’en En li rempli de gloire à”. l d’honneur , il cella d’en plus chercher d’autres, de qu’il arreliail’t les delfeins deformais à recher- cher le bien public. Orla bonté que montroient tant d’amis , le Roy l’auoit bien agreable : Il les embralfa donc tous l’vn aptes l’antre : a: prenait la parole , leur commença vn ferieux dilcours. Et mes amis , dit.il, mes bons 8c mes fidelles Citoyens , ie vous rends mille remerciemens, [12’33” premierement de ce qu’autourd’huy vousmon- g ’ rinces. trez auoit mon falot plus cher que le vollre; a; l puis que dés l’entrée de cette guerre vous m’a? cc "N nez rendu tous les tefmoignages d’amour a: de cc fidelité ni le peuuent imaginer: de forte qu’il a faut que le confeffe que deformais le vay aimer es ma. vie , pour ioüir plus long-temps de tant de a vbraues a Il faut pourtant hommes. que le vous die , que - nous es c: L1 iiij " ’

.5 3 6 131-1171. d’AIexdndre le Grand; ’,, anons vous de moy des penfées bien differénê ,, tes , vous qui veniez mourir pour moy, 8c -m0y, Pl qui croy d’auoir par vos vertus merité celle re- ,;cognqilfanee : car vous voudriez bien cueilli: à long temps , de peutvellre eternellement’ les ,, fruîâs de ma fortune : Etmoy , ie mefure ma Q, vie au compas de la gloire , 8c non par les an- » nées. Pouuois.ie pas , content du Royaume de Q, Macedoine , que mon pere m’auoit laiffé, ,; vieillir dans le repos a: dans l’aife ; c’ell adire n dans l’obfcurité , 8: fans honneur : Mais que ;, dy - ie vieillir , les arelfeux ont-ils quelque ,, pouuoit fur leur delhn , pour empefcher que a, la mort pe s’auance de trompe l’efperance. de: u ceux qui s’imaginent que le-fouuerain bien v eli de vlure long-temps. - Moy donc quicoma v pte mon page par mes mâchées. , non a: , mes annees, ay dé-ja bien vçfen, li 1eme ou- ! men bien des faneurs que i’ay receuës de la p ’3 fortune. ” le tiens , à commencer dés Macedoine, . ” l’Empire de la Grece,i’ay fubjugué la Thrace 8E ” les Illiriens , ie commande aux Triballiens de ” Medes. L’Alie depuis l’Hellefpont iufquesala 1’. mer rouge cil: delTus mon Empire , 8: p’eu s’en ” fautqueie ne fois au bout du monde. Quand ” donc i’aurayfranchî ces bornes , ie fay bien ” mon projet de me faire ouuerture d’vn autre ’.’ monde de d’vne autre nature. l: a ” Dans le moment d’vne "heure -i’ay de l’Euros C ” p.6 a: de l’Alie fait vu inefme pais par ma vi- ” Gloire. .Roy donc depuis neuf ans , aagé de, ” Vingtnhniâ: , me voudriez-vous confeiller dg

mon m’a tu, 11x; 3733; faire banqueroute à la gloire , aux exercices tr. de laquelle i’ay voüé ma vie a: mes ans : af- t5 feurément ie ne luy manqueray iamais , 8: par ’t tout ou ie combatray , ie combatray comme tr fur v’n theatre vniuerfel- , ou ie demie. auoit ’i pour tefmoins les yeux de tous les mortels.- ’i i 8c veux ne les lieux incognus foient anno- si blis par (la beauté de mes aérions. le veux ri que tout le monde foit ouuert à’tousles hom- si mes.Et ne fera-ce pas vne chofe bien glorieufe, si uand il plaira à ma fortune a fi ie meurs en fai- et gant des tenures fi louables. V lt A Du fang dont ie fuis né , il eli beaucoup de G cha fes aufquelles il faut que i’afpire auant que si d’afpirer à beaucoup vinrezCar fouuenez- vous st ie vous prie du pais où nous fommes , c’ell vu st pays de qui le nom s’efl rendu lorieux par le tr , grand cœur d’vne femme , Semiramis. Que de se fuperbes villes n’arelle point bailles a que de *s grands peuples n’a-telle point vaincus? quelles sa grandes 8: hautes aâions n’a-t’elle pas entre- n pris. Et nous n’auons pas encore efgalé la n gloire d’vne femme ; 8c nous comme gens te: et butez d’honneur en demeurerons ne Les Dieux a me foient en ayde , i’ay beaucoup plus à faire a y que ie n’ay pas encore fait z. Mais voulez-vous ce fçauoir comment nous conterons pour élire à se nous ce que nous n’auons pas encore veu , n’e- q fiimons rien de petit où il y ait occalion d’ac- p, querir de l’honneur , car c’ell: vne chofe bien p,

Mettez-moy feulement à’couuere contre ,, grande.les attentats , cachez de Iceux v de maI maifonue- d

’5 38 I’Hifl. fatum!" le Graal; Q, 5L quant aux hazards de la guerre , ie m’y. par; ,,teray fans alarme. Le Roy Philippe vefqnit en ,, feureté dans les armées , 8: vint mourir dans vn ,, theatre : 8c aptes auoir tant de fois efnité les ,,mains de fes ennemis, il eft en lin venu petit ,, par la conjuration des liens . ,, Et tous les autres Rois de mefmes,contez les ,, bien , plus font morts par les attentats des leurs ,, propres , que par l’efpe’e des ennemis. I l ,, Mais puifqn’en difcourant , l’occalion s’en ,,prefente, ie vousdeclareray ce qu’il y a ion - ,, temps qui fe conne en mon cœur , a: c’eftle ,, plus grand fruit que le delire à recueillir de mes ,, trauaux 8; de mes aâions: le vous fupplie que v quand ma mere Olympias fortira de cette vie, ,, vous la confacriez à l’immortalité; ie le feray moy-mefme li le Ciel en ordonne ainli: Si i: meurs le premier , fouuenez-vous que le vous en fupplie. Et fur-ce difcours il congédia fes amis, demeura plulieurs iours en ce lieu-là.

DISCOVRS QIATRIESME. SOMM AIRE. . 53;;pr ES Mandorle»: qui eflointti p h Z3; ’ lagarde des Garabeflru, env l ballent Je)" on Roy des Man si; f7”? tines , avec lequel ilsfe retirent en leur-pays. Il. alto; initiait: cent gin:

unau. cap. LI v. Ï X.” i "539: lagmimrs Indiens, en Mncedanien querelle en tu le de gagné de cœur on Atbenitn , il: fi battent en duel , où l’AtlIenien tout. nud naine le Mncedonien bien armé , deqnoJ Alexandre defln’t laiflè calomnier l’Arbenirn, qui [à ne de regret. lII. De [à alexandra conquefle’diners pays , a radait plnfieur: 1!on I ndirns. Mumuuruam Lazare I a D’ÀLEXaND a a contre la me): rama , dan fis grandes conquefles dans les Indes.

q ’E s r ce qui fe palliait aux Indes; 1;, l pendant quoy les colonies des ’ F, Grecs que le Roy auoit ennoyez pour peupler les Garabaâres , é- . toient tombez en fedition , a; puis s’elloient tout à fait renoltées , n0n pas pour haine qu’elles portalfent à Alexandre: Mais d’autant que plulieurs ayant commis des meurtres lignalez durant leurs feditions , ceux qui le trouuoient vn peu plus appuyez , crai- gnans le chafiiment , fougeoient à fe mettre à la proteâion de leurs armes. Sur Ce ayans eu ad- uis d’vne fortereITe Baâtiane ni elloit mal gardée , ils s’en failire’nt s 8e rent reuolter auec eux les habitansdu pays. Le plus ap- parent d’entr’eux el’toit- vu Atthenodorus ,.

3525 L’Hfi. d’alarme!" le Grand; ’ qui priltle nom a: le pouuoit de Roy fur l’es compagnons ,non pas tant par ambition , com. me i a’imaginoit que celle authorité luy ferait .vn appny pour "s’en retourner auec eux d’ef-

Fortune" corteParmi en ce mondeenrs pais.y auoit vu’ . quidam aminé change de Bicon. Bicon , lequel denim jaloux de la fortune d’A- rhenodorus,en forte qu’il refol ut de le fupplan- ter ; 8: pour cet effet luy drelia vne partie de le lit tuer. Le moyen qu’il tint pour s’en empel- cher , fut qu’il le conuia en vn fellln , si grigna vn certain Boxus qui l’executa , 8: dés le lende- main Bicon ayant fait all’embler les troupes , les prefcha de telle forte , qu’il lit croire à plnlienrs qu’Athenodarus luy auoit dredélriy mefmedes etnbufches , 8c quelu n’auoit feen pour fe ga- rantir a: faire autre cdofe que de le preuenir. D’autres ingerent anal-toit qu’il y auoit de la fourbe au fait de Bicon , 8c peu à peu la plus grande partie des Grecs la recognnt apparem-r ment, de forte que la commune des ’foldats vou- lans vanger la mort de leur nouueau Roy Athe- nodorus , prit les armes en refolntion d’alialii- net Bicon , lequel futlihenreux , que tous les chefs craignans , quele mainepalfali a quel- ?ue dangereufe coufequence peut-ellre appalv erent la commune mutinée , 8: lamèrent le meurtre d’Atheuodorns impuni , a: Bicon en. pollellion de fan auâorité. - Bicon deuenu plus audacieux que fage de l’occalion paillée, n’cl’tantpas content du droit qu’il venoit d’vfurper, voulut palier plus outre. fe venger par aguets de ceux qui auoientweu.

qui)" Carfi. L I V. 1X. .5 41 deflëîn de luy nuire. Encore vn fecond coup de hazard , ils en eurent auis,ilsv (e faifirent de Bi.- v con à de [on alfaflinateur Bonus. Quantà Bo- xus , ils le tuerent tout fur le champ z mils pour: Bicon , l’all’emblée trouua bon de le faire mou-J tir auec de lus grands tourmens, 8: de fait, les bourreaux axent mis en befongne, quitrauail. bien: à l’entour de Bicon. Quand d*vn autre collé cette multitude aCConfiumée de nouueau àlafedition à: aux alarmes , poulTée de le ne fçay quelle panique terreur , courut aux armes ’ auec grand bruit , à n’eufi-on (au dire pour- quoy. Ceuxlqui fixpplicioîent Bicon oyausle bruit a: le vacarme des foldats mutinez, ne (cabans A .non plus que c’efloit , s’allerenr imaginer que ces voix ,rumultuaire qu’ils entendoient , é- toient des cris ’qu’on leur falloit pour les faire celle: ,8: lamer là Bicou en liberté: ainfi qu’ils firent & s’enfuirent , 8: le lamèrent là tout nud, Bicon en ce pitoyables efquîpage s’eftant trait? né îufques à la troupe des Grecs en rumeur , fe prefenta deuant leurs yeux , 84 leur imprima ’tanr de compalïion dans l’ame , qu’ils change- rent en (ou endroit de volonté , a; le rendirent

enBicon pleine fortî par liberté.fa fortune de deux’ hazards li rigoureux a; fi brufques , le remit auec les ficus," a auec eux ayans abandonné leurs colonies, eux 84 luy,s’en retourner-eut en la Grece leur v patrie. Voila comment les chofes le pallbîent en la k Baârîane 8c furla fronder: des Scythes. l

’54 z l’Hifl.’d’ulexndrc le Grand, l’un An r ce rem s les deux nations de (un! nous auons auons ar é, ennoyerent vers Ale- xandre vu amba ad: de cent AmbalTadeurs: c’efloient cent hommes choifisâà l’eflite , tous grands à beaux,& des hommes bien faits, bien veflus, bien couuerts de lin d’or 8c de pourpre, qui venoient de la par: de leurs Seigneurs , tri mettre entre les mains du Roy , eux , leurs vil- les & leurs Prouinces , non pas ne la peut, di- foient-ils, les fifi rendre , mais l’infpiration des’ ’ Dieux les forçoit de confier entre les mains leur liberté, non iamais iniques là violée : a; ils n’en vouloient point d’autre refmoin que leur façon de proceder , a: qu’efiant leur puilTan ce 8c leurs forces grandes a; en entier , ils venoient ainfi franchement prendre le ioug. Le Roy ayant fur ce pris l’anis de fou con- feil , les receut à la charge de luy payer le tribut qu’ils fouloient payer aux Arachofians, 8: outre leur fut ordonné qu’ils enflent à venir . feruir le Roy auec deux mille cinq cës chenaux, ce qu’ils firent auec vne grande foupleITe : cela fait le Roy les voulut traitter en fefiin ,;& pour demonflraribn de plus grande magnifi- cence , y fit trouuer les Rois 8; les Ambaflh- deurs qui refidoient aupres de luy de tou- tes les nations. Son monde elioit. ains fur cent lits d’or , tous couuerts de grands tapis d’efcarlate , efclatans tous de merueilleux en- richîffemens d’or , voulant en ce fefiin faire vne monfire magnifique , ou pour mieux dire, vu vicieux meflange des vieilles vanitez a: vo- luptez palliées des Perles auec les nouuelles cor:

Quinte Carfi. L I V. 1X. 543L Îuptions des Macedo’uiens» . Il y auoit en fon,feliin vu Cauaher Athe- Informa nien , champion fameux , homme de reputa- d’vn Ca- tion nommé Dioxippus ,bien cognu 8c aimé du "il!" d? Roy , pourla grandeur de [on courage a: de fa M393? force. Il y auoit des gens malicieux , jaloux de ne! fa fortune, qui déia derlong-temps parloient de luy,des railleurs qui le déchiffroientflz diroient que Dioxippus elioit veritableiment vn beau corpsôz vne belle beüe en graille , qu’il (ça- uoit tres- bien apprefler fou ventre, frote’ d’un)». le,pour’gourmander , tandis qu’eux alloient ef- fuyer les coups, 8c prodiguer leur vie dans les combats. ’ A ce mefme fellin elloit vn autre Caualier de MaCedoine nommé Choragus,qui auoit ben. Quand Choragus fut vn peu yure, il commença à pointiller Dioxippus, a; s’attachant à luy,luy dit cruëment , ne s’il efioit braue homme , il luy viendroit faire paroiflre , & dés le lende- main les armes àla main ,p a: que le Roy feroit r le luge , fi Choragus citoit vn temeraire , ou Dioxippus vn coquin. Dioxippus luy lia la partie auec des termes qui témoignoient airez combien il dédaignoit cefie morgue de foldat. De forte que le lendemain le Roy luy mefme ’ apres auoit fait toutce qu’il luy fut poilible pour les empefcher de fe battre , voyant qu’ils opiniafiroient auec tant d’animofité , leur per-

mitQuantité le decombat. foldats (e trouuerent A 1 à .voir ce combat . les Grecs particulierement qui portoient Dioxippus . Vint donc demis

’5 4 4 L’Hifl. «1’ «41:an le Grand , le pré le Macedonien , armé comme s’il tuf! voulu combattre plufieurs hommes. Ses armes bien complettes , fonbouclier d’airain , la fa- ailÏe à la main gauche , la picque furl’efpaule droiâe, a: la grande efpée au enlié. Dioxippus y comparuten mefme temps, le corps nud,frot.’ té d’huile , vne couronne fur fa triie , le point gauche entortillé d’vnepetite mante violette, ce pour toutes armes vne bonne forte manne, à bien’noüenfe en la main droite. bue! mer-l Celle entrée : Ce fpeâacle ellonna. tout le urineux. mende , qui regardoit auec admiration BLat- tendoit auec frayeur, la En d’vne telle entrepri- fe. Ce n’efioit pas du: feulement temeraire, c’efloit eflre infenfe’ de s’aller expofer ainfi tout and pour combattre vn homme li bien armé. Dont le Macedonien .ne doutant point qu’il n’euii terrafl’évfon ennemy nuant qu’il fuit feu- lement en mefure , luy lança (a ratifie. Dioxip- pus ne fit qu’efquiuertantloit peu du corps, a e coup cheut à terreJans elïeâ. Mais tout d’un mefiue temps ayant fait vu faut en airant , le Maçcdonien n’eut pas loifir de changer de pi- que de main. qu’il luy rompit en(pieces dans les poings.Le Macedonien (e vre’ de es deux armes, porta la main à fou efpée ,8: l’auoit à demy ti- rée,mais le Grec le tenoit defia au colet,& l’. - I picta fi vertement , qu’auec vu petit croc en jambe il’le lança en terre fous les pieds , -& luy ayant arraché [on efpée , luy planta le pied fur la gorge.,&.leuoit defia fa maline: , pour luy en éculer la tette , fi le Roy ne l’eult empei- çhe’. v .

Quinte Cinfe. L I V. .1 X. 545 Ce fpeâacle fut trille , non feulement aux Macedoniens , mais au Roy mefme; cette a- âion s’efioit palliée a la veüe de tant d’efiran- gers , cela leur deuoit faire tourner en fable a; en mefpris cettevaillance tant vantée des Ma- cedoniens, 8c cela mefme rendit les oreilles du Roy plus ouuertes àla calomnie , 6L fou cœur plus prompt a la ialoufie. ’ Doncques à eu de iours de la , on détour. t na ex pres en vn eiiin vu vafe d’or& lit-on cou- rir le bruit qu’il elloit perdu , les oflicièrs mali- . * cieux , en allerent tout chaudement faire la . plainte au Roy , quantité de gens apofioz fur le I temps de plainte , iettoient tousenfemble les yeux fur ,Dioxippus. Yn homme fans malice rougit plus ayfe’ment qu’vn elfronté larron. l une Dioxippus voyant tant de regards fichez fur d’aléa"; luy :comme vu volleur , ne le peut (apporter, du. l ’ de forte que fortant de table où il citoit, a: ’ q’uîttantfon dernier fefiiu’, iugeant n’es-bien la main qui le frappoit , fe retira , fit vne lettre. a: ordonna qu’on la portallzau Roy , 8c puis [e fit mourir. luy inerme. Cette aâion toucha le Roy d’vn tres-granddefplaifir 5 il remarquoit en cette mort plus de colere 8L de defdain que de regret , 8e puis le tempsôz le contentement , trop apparent des ennemis de Dioxippus, lui fit voir que c’elioit vne merchaneeté noire, 8: vne r artie el’on lu auoit joüe’e à tot- L l P- A si): de ioui-s derlàles AmbaËadeurs ln- un diens furent licenciez 8c renuoyez chez eux a- uec de beaux prefens. Eux auoient amené au Roy trois cens cheuaux,”quantité de manteaux ’ ’ M in

l 556 l’Hifl. d’AIexêndre leiGnod, de lin , mille boucliers Indier , centralens dé fer blanc , des Lyons a; des Tigres ptiuez, tous de grandeur prodigieufe , auec des coques de Q tortu’e’, 6: des peaux de r lefardsdemefurément x fait a, un. egrandes. Cela fait , Alexandre ’ i montéfurl’eau’ ’ auec fa ’1’ "m"! Cout- , ordonna que Craterus pour conduire 1"" l’armée de longde la riuiere , s’en vint defcem dre a la frontiere des Malliens , à de la pair: dans les Sabarques , qui cil vn brune peupleenà tre les Indiens , 8;, nife gonnerne luy-melba: fans Roy en forme e Republique. Les Sabàrn ques auoient dei: fur piedlix mille hommes-de pied,fix mille cheuau x, cinq cens chariots,com- mandez de trois braues chefs. Or font la plus, part des. villages en leur païs,fcituez dulong de ariuiere. Les habitans donc de tous les bourgs a: villages .,-de cette orée voyans leur riuiere cannette de tant de vaiifeaux , de foldats a; d’armes brillantes s’allerent mettre en l’imagis nation qu’il leur venoit fur les rbras vne armée de Dieux , 8c vn autre Bachus , Dieu de fameux renom pour eux. Saifis de peur , de voir vne fi extraordinaire montre, ils s’en coururent vers leur armée , crians ue c’elioit ellre bien infenb fez de -vouloir co attre les Dieux. Il talloit impoflible’ de conter les vailfeaux , c’eûoient gens que performe ne pouuoit vaincre. Bref, ils donneront telle allarme à leurs gendarmes, qu’ils ennoyer-eut leur ambaffade , &ferendig rent a Alexandre. 4 De forte qu’Alexandre paffa à d’autres peu- Plcs a lefqucls suintent pas meilleurs tenant:

- l .. ’ Quinte une; L I V: 1X. 54.7 ” maiswil ballit en leur contrée vne ville qu’il nomma Alexandrie-,8: entra da s les terres des Muficans qu’ilïreduifit : puis e ant là , il lit executer le Satrape qu’il auoit autrefois donné aux Pampamifades , Œelsl’accufoient de plulieurs grandes con ons ’t se quand à Oxiartes,dont les Baârians le plaignoient anf- fi , il. fut renuoyé abfous , a: fes gouuernemens in y furent augmentez. i ’ ’ e De làilentra dans le pais des halles , a: 18ans la vraye Indie’, de laquelle citoit Roy ’Oxicanus , qui s’enferm’a dans’la meilleure de [es places , mais elle luy fut euleuée dans): croilîefme iour aptes qu’elle fut alliegée. VOyvÉt I. a i fa place prife, il s’enferma damait: chaman , de puis voulut venir à parlement : Mais airant 2&1 cuti rien mis en feureté , les Macedoniens en: fauter deux tours de fou chafieau 3 la où s’efiant. porté-pour fe defendre , il fut tué en combattait. La place prife, les prifonniers ven- dus , le Roy entra dans le pays des Sabes , où il força la meilleure de leurs places , 8c reccutle ’ telleà compofition. Clitarchus dit, , qu’il y eut là huiét cens hommes de ruez 8: grande quan- - tiré de prifonniers vendus. I i a Sur ce temps les Muficans fe feuolrerent: Vers eux Alexandre ennoya Phiton qui les ran- gea à laraifon , a: prit leur Chef ’prifonnier. qu’Alexundre fit pendre -. Et puis ruinant tou- «jours le Icourslde’fa riuiere , il aborda à vne place fur le chemin des Sabes.” Le Roy , com- ; me nousauons dit , auoit-vdefia fait fon appoin- tement ,fes fubjets ne vouloient point ciiin M m ij ’

5 4 8 L’Hifl. d’alexiwdre leGnId , parler de le tenir , de forte qu’ils fermercnt le; portes de leur ville à Alexandre. . . Lequel irrité de fe voir proudque’ par vn fi foible ennemi, commanda cinq" cens Agriana pondeur aller prendre leurs murs , ou les faire sfortir à’l’efcarmouche , ce queles Agrîans exe- cuterent;car les ayans ellé elearmouchet,& s’é- .tans desbandcz , les Indiens les chalTerent (i brufquement qu’ils donnoient iufques au gros ou citoit Alexandre sa quiles receut fi bien, qu’il leur tua trois millelhgmmes ,millequ’il prit, 8c coffra le telle dans leurs murailles. Mais a la fin du jeuil n’y eut.pas, à rire pour Alexandre , comme il’y auoit eu à l’abord. Les Indiens auoient enuenime’ leurs armes , (î bien qu’autant de Macédoniens bleiftz filoient tout autant d’hommes morts, furquOy les Medecins . mefmes ne fçauoient pas que deuiner. .Or les Indiens s’elloient imaginez que le mal-heur pourroittomber fur Alexandre . lequel citant des premiers au combat 8: desflplus chauds,n’a- "uoit point par fortune-ollé ble é. Il n’elloit pas en de petites peines voyant cettegrande cruau- té: Toutesfois Proloméc plus que. le relie oc-. cupoir [on fouci : il auoit vn coup à l’efpaup le fortleger , mais dangereux à caufe du poi-

Alexandre-le recognoilfoit pour èflre’ de fou fang , on le tenoit pour dire fils du Rey Philip- pe , au moins eiloit-il fils d’vne de fes concubi- nes.AulIion. efioit-il-des premiersr ,1 aupres-du Roy, homme grandemêt eflimé pour la guerre, mais beaucoup plus encore pour le coufeil S: pour la

m

I figuline CurlÊ. ’ I v. IX.” 549 paix. De ’ s , .c’elloit- vu homme qui.n’auoit point de all,& qui netenoit rien de celle vaniï. té,qui volontiers remplit l’efprirdes Rois , que l’or! outroit aborder aiférnent, de de qui la vie fim e a: la connerfation alloient toufiours vu me me train , de forte que l’un n’eufl fçeu dire de qui il elloit plus cheu du Roy , ou de fa na- tion.L’expetience, u’il fit en ce danger du cœur des Macedoniens, tbien vu rein éde la gri- deur royalle , à la uelle depuis ils ’clleuerent. v Car ils ne tefmoagnerent paginoit moinsde’ foucipourluy que pour leur Roy. Mais Ale- . xadre ne reuint point fi fatigué defou combat, u’il ne viol! VOll.’ fur le cham Ptolomée ’; il s’alIit fur fun une: puisât venti’le lien propre, ’ftir lequelil s’endormit [nom-dament: Et ve- in. nant, à fa refueiller’il dit,qu’il auoit veu en f on- faix". g: vn dragon, qui lu apportoit vne herbe à fa du, gueule , qui citoit ce trepoifon de leurs blelfu- res , il en auoit fort bien l’idée , 8: fi l’on luy en outroit mordit-cr , il la recogmifiroit fort leu t fur uoy quantité d’hommes. s’ellans misà cheu et ., l’on luy en ap amide tant de fortes , u’il recogneut cel e qu’il auoit veuë , qu’il t appliquer fur la playe de Pto- lémée , qu’il s’en trouua gueri dans peu de

v Les Indiens donc n’ayans lpas bien fait leurs Jours.affaires contre Alexandre ’ , ,: e rendirent -, 8c e luy plus [on armée dans la Patbalie .t dont elioit Roy Mœris , qui abandonna fus villes 8c fetetita dans les montagnes : En forte qu’A- lexandre ayant butiné 8: rauagé tout le pais M m iij

’15 5 o L’Hîfl. (FAT: x3037: le En»)! , en ramena tres grande quantité de belliaux de»

*de oses-carotteuses bleds. tu r totem ’ DISCOVRS CINQ-(155MB. s 0M M A I R E.

" ’LE x A NDRE’lppraclsqnt v. ,” l’accu: le long d’airs: riuiere, 4 , ç ’ à. les Mauritanie" ignorant: , .,,’ i si Ieflux (9. reflux del’Ocean’: le flux agent accueilli fin: armée , lm ignorance full?! 4’ fin le saufs d’une memorable naufra- ge. Il. sauné, a ayant atteint Poteau , la" k qu’il]? croit eflre au paierie de [bastringu- (leur , à. tu mg des dring-Dieux, comme il s’en va de trois armées rangeant tout: Nadir, la "Il: (a la famine en des lieux trop defirts, fi met tellement dans fis troupes , que fis gens mon deteflmnfim amôitionlll. Enfin 0014m la fortune par tout riant: nife: defir: , il f: ferre dans les (labeur-bu , (et a fait me raie nompa- l 170716 , (9* ennoyanrfis Capitaines aux «fafiot:- amnyîæ l’omn ,19 fi pupitre àfim "tous en dfit’. i ’ .

. p .Qaifin truffa, L I V. sermonnassentfinassasses» WWWÊ’ËPP u-LEXANDRE .4 T’Î’E IN r7 g l’acte» ledit son: de fis :defirs.

E r. A fait , il prit des guides qui v auoient la cognoilfance de la ri: I; I uiere , auec lef uels il arriua en ’ e vne Ifle , qui e oit au milieu de W l’eau, puis quand il fut arriué- la, V fut contraint de fejourner , damant .quefes guides relioient fauuezr mais pendant quiet) cucherchoit d’autres , ne quel’on n’en pouuoit trouuer , le feu du defir qu’il auoit de voir vne fois l’Ocean , ne mouron point en fou cœur repiniafire, de forte qu’il ne fit point difficulté .d’expofer a la mercy d’vne riuiere lncognuë, fa fortune a: la vie de tant de braues-hommes,fans p guide. , fans c0 noilfance, a: fans fçauoiroù elloit cette mer , a: cette fin du monde qu’il alloitrecherchant. I ’ ’ l . Ils ne faifoient que drainer. 8: ainfi firent Ray 8: fa flotte vingt-cinqlieuës. Quand fes mariniers le vindrentrtrouuer , 8: luy firent A entendre qu’ils commençoientà fentir l’odeur de la mer : treilaillant d’aile, il les encouragea de voguer fort a: ferme , 8: u’il elloit autom- vble de fes vœux , au comb e de fa gloire , a: que rien deformais n’elloit capable de bor- :1181; [on courage. 8c fa yertu : Sans fang , M m un

. ’55; tarif. ÆAemek auna; . fans perte , il auoit conquis le bout de la terré; la: porté fou pouuoit 8c le: lauriers aufli nuant que le: bornes de la nature mefme. Bref, qu’ils alloient cognoiüre chofes que lesDieux (culs elloient capables de eognoifire. Il mit pourtant à terre uelque: gens pour luy and" prendre des puy ans afin d’apprendre d’eux quelque chofe; En En aptes auoit bien cherché ,I on en trauma quelques-vus en des caches , aufquels on demanda s’il y auoit loiug iniques à la mer. qui dirent qu’ils ne (gainoient que c’efloit que la mer; mais bien qu’à trois iournées dîeux il y auoit vne eau amer: , laquelle gafioit l’eau «douce. On les entendit bien à ce jargon, de forte qu’auec bien de l’allegrefle on (e mit à nager mieux que deuant , comme les heures, 8c r ledefir’croilTauedeiourcniour. i ’ Ç n * Au troifiefme iour ils trouuerent l’eau de leur riuiere qui commençoit à le meflanger vu :petit auec l’eau de la mer, puis ayans au milieu 4 de la riuiere trouué me autre [fie , d’autant qu’ils auoient déja le flot vu Peu haut , il: s’y garrerent , 8: fe mirent la plufpartâ’alleraux prouifions , ne preuoyans puce qui leurdeuoie arrîuer. C’efioit fur les trois heures que le aux de la mer venoit qui commença à rancunier fou eau contremont la riuiere, plus furieux qu’vn torrent. LeslMacedoniens qui ne .cognoifl’oien: pas lunature de la mer, regardans cela, com- me vu prodige; s’allerent imaginas que c’é- r mon vn courroux des Dieu: qui parloient à eux En ces figues. Et la mer cependant toufiours milan: , alloit [cg dignes ,knoyoiç

enfielle-m 1.x. r, 353?. rion’têsles campa ne: , efcartant &Imènane :ioüer tous les nilgau: des Macedoniensvauec [vu eflran e debris. Et tous iceux qui rifloientx À cette , e recourir chacun dans fou vaillent, . mais c’efl à dire , qui pouuoit. Car en cette 1 ,grande precipimion sir. degens effrayez s’en-i gpefchoienr l’vn à l’autre 5 pouce que l’vnpre. ; noir vu croc a: l’autre un aviron, &lesautres l de entoient là comme engourdis : a; ceux qui. a filoient plus ballez .r faute d’attendre, leurs 5 compagnons , en perlant .s’mnceg reculoient, , pour autant qu’ils fanoient pas la force de; g voguer : au contraire, il, auoied’aueresnauî-- res qui le tramoient li pleines , qu’on ne fi - î pouuoit remuer a: par ainfi letropôz le mon peules mettoit en confufion. Aines tout: cette orée retentifl’ant des chineurs &des voix de ceux qui vouloient nuancer , 8: d’autres qui vouloient attendre ,V on n’entendoît plus rien u’vn fou confus-de mille voix , qui deman- oient diuerfes chofe: , a d’autres quircfpon- doiemàl’auanrurca i î La faïenceries mamies mariniers eRoit [à fans effet , ils audienebeeu crier , perfonno n’efcoutoit , 8: s’ils ordonnoient quelque cho- fe. chacun efioitfi effrayé , que perfonnen’o- * briffoit : de forte que les vailTeaux s’alloiçnt battant l’vnæontre l’autre, s’entrebrifoient ,65 - . tous les nuirons voloient en pieces, 8c toute cetteabelle armée ne panifioit plus vue mefme flotte, il fembloitd’vn combat nana] -, les na- uires s’emrechoqnoienr de oupe en prouë’. à; le; figures efcangîcnt . s Prennent! .- G -

l

’53); IRM. immun le and; -Î I bien qu’à la fin les foldars a: marinoienter contre Feutre , a: feutre-chamailloient à boa efcient : Cependant toute lacampagne n’efioie que mer . à qui ne [ailloit rien paroiflre ,que. certains peut: terres , ou plufieursforeans des vaillent fe retiroient à nage : Et de tant de vailTeaux efcartn, les vne nageoiêr en la pleine eau, &I les autres elloieneefchoüez 8: atterris, filon que Fortune les airoit guidez. .- v Quand vu efpouuentail nouueau le pralina tout’conrraire au premier, qui troubla eurs ef- prits mieux que durant , ce furie reflue dela mer quife mi: à s’en retourner aufli roide coins me il citoit venu . 8; qui rendit laserre à leur v yen: eflounez de ce prodige. Et leurs nanises - par confiquent , à qui l’eauivenoiràmauqua; tomboient fur le collé ou donnoient discouriez! en terre : les campagnes citoient taures couuer- resde bagages , de rames ,Ad*ais , a: Malaria de forte que de un: qu*ils eüoient,pes vu nÎo-s ’foît [ortie en terre , ny. le tenir-dans les vail- feaux, car chacun fe tenoirfort afl’euréde voir quelques tragique ilïuë dîvn fi prodigieux acci- eut , ils ne fçauoient fi c’efloît fonge4-ou li ve- ritablemenr ils voyoient ce qu’ils voyoient, m naufrage en pleine campagne, a; vne riniereen la mer. Ils croyoient bien de n’eilre pas encore à la fin de leurs maux , car il: ne fçauoienrpas que dansbien peu’d’heuresla mer douoien- uenir , qui releueroit leurs vailleauxi qu’ils voyoient là conchez., de forte quiils faire!» dolent tous de mourir de faim, 8c de tomber entoures les plus grandes extremitez. De glui,

x

un." Carfi. .L I vil x. î 3551; bene moulins de poilions incugnus àléurs yeux que la mer laillbit en s’en retouru une , quinrarn- oient la fur le terre , amplifioient d’horreur

cureI En fin il efpriEs.[e fit que , a; Alexandre ’ y ,incliné a-ï uoit fait banqueroute à l’efperance , hormis. a que ce courage n’ont iamais encore vainru ,. ne pouuoit faire ioug ; de [me , tant que la nuîe’t. dura ,oil Fut au guet ,, 84 fit monter des hommes àcheual pour aller faire vne defcouuerte inf- qicaes à l’embonebeure de lariuiere , auec anis ne fepas lamer furprendre au flot , a: s’ils voy oient que l’eau reniai! contre eux, qu’ils ne pendillent pas le temps pour la retraitte. Tant que la nuit dura fit trauailler à racouflrer fes videur, a: auifa [on mêdenquercbacun fufl au guet a: aux efcoutes, out fe feruinde l’occafion quand [larmer reniendroit , laquelle ne mit pas long-temps , car le Roy quant 8: quantla nuid: ’ mettroit fin Mon trauail a: à les difcours , lors que. voièy racornir les Caualièrs à route bride, me flot qui les fuiuoit à grand erre. . Tout doucement d’abord , a: relatant com- me infenfiblement leurs vaiiÏeaux efchoiiez , de . puis auflî-tofl grofliifaat ,i 8: atrium de toute fa puiflânce, il remit en pleine eau toute celle" defolée flotte , laquelle recouurant ar cetin-p eCperé coup de bazard , l’efperauce , aifoit re- tentir de [a ioye 8c de [es voix tous les fluages 8; les campagnes d’alentour; Or u’efioient-ils pas tous peu en foucy , ou cetje nier s’efioie hier enfuie , comme cachées , & comment elle en regenoit en G peu d’heures , elloime que

5’56 L’Hill. d’abattre!" le Grand, i cet element’de’nature inégale , prit ainfi l’on plaifir à «fille: aux delfeins des humains quid le temps d’ailleurs les fanorifoit. a v Mais le Roy , de ce qui s’eiloit palle fanfan: f a couic-aure enlace-flux auoit vu rem ps limité, fe tlnfl’tont ptell fur l’heur-eue minuit pour de- uancer le flot , a: auec peu de fes vailïeaux Je coula d’aual l’eau à l’emboucheure de la-riuiere v où s’eflargilïa’nt en la pleine mer ,vil s’en alla cinglant bien vingtœinq lieues loing , polie. dan: en En le comble de fes dents. Puis ayant fait (es facrifices aux Dieux gardiens de la mer 8: de ces lieux , il s’en renint à (on armée. a. uec laquelle il remonta contremontla riuiere, ’ à s’en vint moülllerl’ancre le lédemain auprès d’vn lac falé , duquel plufieurs furenttrOmpet qu s’y baignerent, car ils gagnerent vne I gale ’ relirange ,que taurin commun de l’armée s’êu fentit , ils ne trouuerent que de l’huy’le qui les

enDelà garentit. fut enuOyé Leonatus ’par tterre , tout le long du pais par où deuoit palier l’armée, pour y faire fouiller des puits par tout , d’au- tant que le païs elloit fort (ce ,t a: Alexandre aueel’armée campa où il ’elloit le telle de l’hy- uer , attendant le printemps &durant ce fejour fcmit-à ballât force villes. r v En mefme temps Nearcbus 8: Oneficritus, qui entendoient la mers: la nauigation ,- eu- rent charge de prendre les plus grands vaif- [eaux de l’armée a: de palier en l’Occean 8c deremmrir tourie plus au la g qu’ils poum-niée, . afin de recognoifire la nature (le-cette ruer,

y Quitus Curfi. L I v. I X. 357 La: quand ils voudroient reuenir , rentrerou par El’Eufi-ute , ou bien parlamefme riuiere parla- " quelle ils feroient allez. si Et fi roll que l’hyuer feint vu petit efconlé, L. on fit brufler tous les nia-eaux qui elloient inu- , tiles,,& fe mit le Roy en chemin par terre auec a fou armée. En neuf logis d’armée il vint en la , Prouince des Arabites,,& en autant de iours en , la regiou des Gedrofians . qui efioit peuple lia Î lare, de quipar anis» de con cil fr remit entre les ’ mains d’Alexaudre , lequel ne les chargea de . rien que de fournir l’armée- de. vîntes. Cinq l iouv aptes l’on. arriua fur vne riuiere qui (e mutoit Arabe, dans le pais vnifin bien de- . i fer; a: fans eau , fut trauerfe’ .. 8; defcendit-ou v dans les Otites , où l’on mit la plus grande par- tie de l’armée entre la mains d’Hefeilion 8c les trouppes d’armeures, legeres furent diltribuées à Leonatus 8l à Ptoloméep . En forte qu’avec trois armées on alloit ra- ’ na cant lesterres des Indiens: Ptolomée le long de a mer , le Roy 8c Leonatus dans le pais al. laient mettant tout à feu a: à fanngbafiit pour- t ant encore vne ville en ces quartiers? ailla dans les Arachofians 8c vint iul’qnesà l’ln ie mai-ici. me , ou l’on trouua des hommes qui auoient , l’ame auHi [aunage qu’elloit leurgrand valie ac defert pàys, gens qui ne trafiquoient auec pet- Tonne, qui lainoient croifire fans iam ais rogner leurs ongles , a: leur poil, quiballiiloient leurs demeures de grandes coques de mer , qui fe relioient de peaux de belles fans habiller,& qui pour nourriture mangeoient des poilions cou-3’

35 5 8 L’Hifl. d’album!" le Grand; ’drez& cuis au Soleil. Parmy ces gens, les Macedoniens ayans cot- fourme tous leurs vîntes, tomber-entera grande neceflîté, puis en famine tout à fait, contre la- quelle On alla du commencement cherchant de tous collez les racines des palmiers , 8: puis quand cette prouîfion futfaillie , ilfallut man- ger lesbeilesde femme , 8s puis les chenaux de l feruice; puis quid il n’y eut plusdequoy porter I ny traîner les bagages, il fallut mettre au feu, à con fommer en cendres tous ces riches butins a: ces belles defpoüilles, pour lefquelles ranis , on auoit tant couru les Indes a: tout l’Orien. , A pres la’faim, vint la pelle, qui s’engendroll par les menuaifes nourritures, &qu’i s’augmen- toitpiae les fafcheries , voyans qu’ils ne pou- . noient ny demeurer ny s’auancer fans defdha tion z S’ils fe’ournoient falloit mourir de fait. fi l’on penfon tirer pais ,hmille mefaifes fai- foient multiplier la pelle parmy eux. - Les campagnes doncques eiloient toute joui ’ ehc’es de morts.& beaucoup plus encore de gens à demi morts. Car les panures malades ne pou noient fuiure vne armée , qui palïoit’ comme vu trait , 8c qui croyoit que plus elle Aauançoit, . 81 plus elle s’efioignoit du defafire. Si bien que les languîilans qu’on abandonnoit , adref- p oient leurs pitoyables vœux aux amis a: au: ellranges , les priant de les fecourir. "Mais des gens qui n’auoient ny chenaux ny voitures, qui ne pouuoient pas à peine porter [leurs ar- mes , à qui auoient l’ame chargée de tant p de mana ,jces clameurs efiqieut fans elfe: s de l

QÜÏM: Carre. L 1V. 1X. 3 5 9’, (une que la peut 8: le danger ellant plus for- te en eux que la eompaflion , ils ne pouuoient rien , linon deilourner leurs yeux pour ne voir ces trilles fpeâaolesz. Et ceux qui fe.voyoient abandonnez , appellans à.teftnoinsles Dieux. fe tournoient vers Alexandre , conjurant fa mifericorde. ; Le R0); suffi lourd qde les au-. ares , tournoit enrage leur ’defefpoir , en: le chargeoient d’imputation!» l , priant les Dieux que luy mellite tornbalii en pareille a-,

Le Roy qui (entoit en flan aime , eflre la caulèd’wnemature. telle. calamité , aennoya a vers v Phra- * . ’ tafernes Satrape des Parthes , a: tous les au- ’tres-Gouuerneurs , leur mandant qu’ils luy en- uoyailent des vîntes , ce qui futpar eux foi- A gueulement executé , de fut l’armée fort bien aluminée. En forte qu’elle arriua en la fertile a: plantureufe contrée de la Gedrefie’, ou elle fejourna a: le rafraifchit à loiiir: Là luy furent rendu’e’s des lettres de la part de Leo- "natus parlefquellesilluy donnoit aduis com- ment il auoit combatu 8: défilât de huiâ à dix milleMorites. Et Craterusd’autrecofié. qui luy mandoit comment il auoit ris Eddy amenoit priionuiers 0rdanes 8c ariaf le, grinces Perfans , qui luy tramoient sue re e11

.r Danc il donna le gouuernernent’ de la ce: drofieOn. a Syfir’tius, p car Memnon. .. quiv en choitI l Gouuerneur , efioit mort depuis peu, 8c luy 3’31 uanca en la Carmanie. p Afpallis Satrape de la Pressing 5 vint 89j,

z

1 6 o L’Hîfl. d’AlexÂIdre le Grand, deuent du Roy , qui luy fit barine cher: , a ne luy fit aucunlfemblant de ce qu’il apprendrai: luy , ’qu’il vouloit broülller les aŒaires, mais il luy fit confiants canif: gleependant qu’il-s’ef- clarcifloît de la vairé «fait. » . la: cependanttous lesGouuernenrs del’lndî: obelKans à [on commandement , luy renuoyc. rem fi bonne qmdté de chenaux , de juments 8: antres belles ., qu’il pemmeubla tous (es fol. date , a: leur fi: acanthe: &redoret lem-sat- mes avili belles qu’auparauant , car il efioi: defia bien proche du païs de Perle, où l’on, vi- noit des lors en pleine paix , a: auec Vauban. dame:- (doux dom: de de tousla Épire-gomment: biens. -3116m I e dît , du vieux pet: Li r, a: voulant dilàtez an- tant que luy , fa renommée parmi les peuples, niellant (es ambitions àu dclTus des actâmes de l’humaine condition. , . Il relblnt d’infiimer comme vn premier trîOmphe , ou comme vne desbauche a: mom- merie de Bacchmœs ; 8L ordonna que par tous les lieux habitez où il deuoit aller, on tapifiafl tous lescheminsde fleurs a: e guivlandes , 8: que tous les huis des maifons fuirent amande . bçns flacons 8c beaux grands brocs pleins de

Et puis fit comparer des chariots en forme d’efchaffaux , capables de porter plufieurs hommes , parez comme de belles (ales ,. bien p -enipaulllônez un. debelles a: riches . tentures: . Puis p luy , le: amis 8e fa Cent, (efaifans charîçrfu: leurs thunes , s’en allbiene. fellinans tout le

p l v ’ long l 4233m Curfe. L I V. DE 5 6 i long des chemins , couuerts a; couronnez de fleurs ,i le long defquels" vous n’entend-in ny deçà ny delà que le fondes trompettes 8c la mutique des hauts’bms , a: [on chariot plot au: fous le fait des grands brocs d’or a; des Ions vins , dont luy ’81 fa gourmande a: juron- gisante-armée , comme in ,pfe donnoient au cœur ioye, dramatisme: qualité 811’011 pou. noir, ayans orné a; embelly leurs charmes de A leurs plusbcllefarmesqtùpèdoient à l’a I r. En te-belefquipage 5 cette yutongnelle arn’ me’e marcha (cpt iours , [e prefentant d’elle mefme àferuir de proyers ceux qu’elle auoit. i fubjuguez , s’ilseuifent en quelque celle de cœur pour touer attaquer des gens empefirez . dmsla goutmsndife; Certes mille borgnes Ib- bres, cfioient capables de def oüiller en ce triomphe ces gens enfeuelisde cpt. iours dans l’yurongnerie: Maisla fortune qui donne prix. a: reputation aux oboles ,œurnoit à gloire en Alexandre , ce qui deuoitteuir lieu de iufle reg proche , à tout vray homme de guerre. huai Page profane la poileritc’ , deuton: admiIcr «cruellement, u’ilsayem: métrant- «fer : sans yures qu’ils cilloient, au tuners de raïs , n’ont pas trop bien dom peut 8e qu’auec (333815365 ils ayent’eœle pouuoit d’un ployer leur temerité pour vne iufle alleurance. Pour orner la queu’e’ du triomphe, il luiuoitwm bout-u teau , car-onfitaflommer le attrape Afpaflis, donnions suons parlé; ainfi la diablotin 5’363 gommait aisément auecla cruauté. I A En claqnmfiçfm Lime.

- N2 .1n noncwlamr 1 .:.a,.-«»,..kil. K V . cf si 4’ LÎHYSIOIRE.’ D’ALEXANDRE;

’LE GRAND; r imbu. D’IXIE’SMÈçÎ

4 x sexe-M IER. 013005135; OMiMAIRE.’

l ’ Lundi": chajh’e fis 60113 ; arrimer: infilem. Il. Fait i s; ç i [et deflèim de la defiouuert n x au]: l’Ocean, (9* "anamn- xmmt pour raid. I I I. Et arriua à Tdæl’ . gaulis si Orâzzugmë 292465 P":

r * j , . Quinieèurfi. L t v. sa. - sa; fihjuy foiewfkire de: prefim excfiflj Ûrxims. ayant dédaigné le chdjîrë 24.. 30m5 Bagad; leu’t’fdît liiez) dupas d’an. lexàrzdrequ’eAlexmdre pour complaire dfim rufian , fiât inharmaiheinemmàua tir le Trine: phtisies. 1V. De la: une appris qu’ilfi: fadât de: revalu: et; Graal ce , ilfait glapi)! repàflèr , mais ayant en nouvelle: que Je: rumeurs affluiez: trafics , il rompt cette entreprifi , fait a)» licentiemenr des mieuxfiildns. , a page les dahirs de toute fin: armées . V I

wwæwæwwwwwwufiæuùuuauuuauu* QLEXANDRK Baratin?" Idisquaire. l , ü 11’17"6ch; ’ Infante I N ces inermes iours purique and: uerent à laICour Cleande’r,’ a: Sia- talces,& Agathô;&l’ieracon,cetnit .4! par qui Alexandre auoit fait tuer W" Parmenion,qui amenoient gobe” u hommes de pied , a: mille clienaux- i mais des

5 64. Il] «1’ Jhxmdre le Prouinces dom ils citoient Gouuerneurs si. noient aptes eux des deputez pour faire leurs plaintesde leurs mal-verrations", menoient bien aillez paillâmes pour faireoub au Roy l’ellrange . feruite ’ils luy auoient rendu quand ils auoient tue Pamenion à fou com- mandement. Apres augit- pillé les Prouincesdls nuoient volé iufqu’aux Temples . forcé les Da- mes de qualité t a viollë les vierges , lefquelles .n’auoient que des larrons cnifantes , peut repu: l ration de leurs’violemens , ni leur rendoient odieux peut iamais le nom es Muedoniens. Mais elafurieufe nupuclicité , .8; l’auarice de ’ Cleander efclatoit par demis les autres ,Iil auoit ris àforce vnejeude Princeffe vierge , puis * lamoit donnée pour feruirde garce-a rude (et valets.Beaucoup des amis. .d’Alexandreqni l À . neI pou- uoienr oublier Parmenion , que ces gens-cy a- uoient slïaflinez , craignoient que ce [embuent en l’aine du R0 , n’eull plus de force,qne le ref- fouuenir de leur mefchante vie , a: receuoient pourtant en leur cœur: vu grand contentement de voit la culer: du Ray ,8: fa "vengeance-,pre’c ce à choir fur leseucutenrs de [a calen a de fa vangeance , arque la puiflance que leur inef- chanceté leur auoit acquife , ne deuoit pas tou-

joursLeRoy entenditdurer. leur procez e - , &’ prononça,- que les deputez obmèttoxent vn crime plus vio- lent que tous les autres , c’efl le defefpoiroù ces gens elloicnt tombez , de [on faim. Car iamais niant-oient dru commettre des aâeslî I

7 grima» r. LUI. X. "56;" I merchans , s’ils en eut creu au efpere’ qu’il coll deu retburner "des Indes. Il les fit donc mettre à la chaifne a: fit tuer (imams foldats, qui auoieptellé les minimes a: les complices , leurs melchancetez. Et furent cxccutez le inerme iour les chefs qui auoient vduluifaire retraiter la Perle , qu’auoit amenez" Craie- rus.De la âpèu * de 1temps - reuîndrent i ’ (le leur voyage Nearchus 8l Oneficritus’, quisefloient auna la defcauuerte de la mer OCeane’; qui racontoient tout plein déchoies , aucunes que l’on fçauoit dé-ja , autres qu’il auoientïdefcou- lierres , &atitres dont ils relioient fiez-au rap- portde’ceux des pays; ’ n . i Qu’audell’ous d l’embouchure de la riuie- Il. re il auoit vne llle qui abondoiten or , elle é- toit ans chenaux ,8: ceux qui de la terre a ferme y en croient Faire palier, les vendoient autant de chenaux autant de talens. Celle ’mer efioit pleine de certains paillons difputant de gran- deur contre les plus grands nauites , ces poil: I fmsfuiuoienr leurs vaillent: , 8: quand on les chafïoit àforce de huées ,- Ces manfirespauecvn grand fracas s’en refuyoie’nt cacher au fonds de . l’eau. Du relie ilsv ne tilloient que ce qu’ils a- uoient ap pris des habituas de ces cantrees: en- tr’autres cÛfes , que la mer rouge ne tenoit v I spas fan nom par la’couleur de les eaux 5 dom 06 9 rait le Roy lirythrus qui luy auoit donne ce rouge; Allergies de la terre ferme. ( diroient, ils)e .a- "01mm: Pleine de pal-mes , a: qu’au m1 leu l . ’ Il 9 Hi. nom. I c ç 6 6 l’Ht’jæd’Ml’exËnJre le Grill? , de ces forells vne haute colonne s’cflcopitfihifi frc’e des anciens caraélercs de cette nation , qui efloit le fepulchre d’Erithrus Roy dupays, Ils adioulloicnt que les vaillent: qui menoient tous leurs trains auec certains marchands, leu- rez du bruit de l’or ;elloient voulus aller inf- ques âl’llle a y. elloient allez , mais ils n’en é.

taxentiamaisLe Roy bruflant d’enuie’ reuenus. d’en cognant. , i r tout plein , leur commanda. de s’en aller tou- jours lelon’g des colles, iniques à l’embouchu- ce de-l’Eufrate , 8: que remontans à mont la ri- uiere, il: s’en vinaient en Babylone- Luy em- bralTant l’infirmité dans fan efprit , le promettoit, iqu’apres auoit dompté toute la colle Orientale à e la mer , il palleroitde Syrie en Afrique , de feroit la guerre à Carthage. Puis que traiter» fant les deferts de Numldie , il viendroit 3- Calis , où il entendoit dire que Hercules auoit planté les fameufes colomnes.’ Puis aptes il paneroit dans l’Efpagne , que les GreCs nome suoient Iherie t, a taule du «fientiolberus ; Puis - que pallhntles Alpes , ilviendroitelluyant la Colle d’ltalie , repalleroit en Épire. Et en effet,- cnuoya mandementà tous les Gauuerneursdç. Mefopommie , qu’ils filent Couper des matie- res fur le mont Liban , qu’on les amenafi àTap-- laque , ville de la. Syrie Ïqu’on Gy fit force grands vailleaux , à: qu’on les ennoyait en Ba- bylone. Les Rois de Chypre furent çattifez , à fournir les cordages Gilles vqiles. . Sur ce temps les Roys Taxiles 8: Parus , luy refermoient comment Abiafares citoit mon de

l Ïnaladie,. quinaude. Philippe un de LIV. (es Lieutena’rits X. l suait"5.67- i elle tué , 8: les meurtriers challiez , ildonnalè’ . Gouuernement de Philippus à Eudemon Gals-i uerneurdes Thraces ; 8c au fils d’Abiafares le ,

RoyaumeDe là , il vint à duPafagarde perd. (c’efi ’ vne» IPro- v 1H - uince de Perle l) dont elloitSatrape Otfines Je ’ plus grand Seigneur de taules ces contrées , de bieni 8: de lignage , comme celuy qui defcen- ’ doit dunoble’fapg du Roy Cyrus , qui efloit ptiil’fant en richellles’deipere en fils , outre les randstrelbrs que luy-mefme auoit amatirez de IongueCe Prince .vint au main. dedant d’Alexandre, l s avec l - des prefens infinis , tant pour le Roy , que pour tous fes’amis. Il falloit amener les grandes har- des de chenaux tous drelTez ,’ les chariots tous cibliez d’argent a: d’or, quantité de beaux meu- bles, infinies rierrerieS.’ des valesdor immen- fes , force beîlxmanteaùx de pou’rpre , 8e qua- tre mille talens d’or, v . U * Et celle bonté fut fa ruine, c’ar ayant faîtdes Jiberali-tez à tous les amis d’A lexandre au delà de tout ce qù’ilseuflent olé fouhaiter. il ne tint compte de Bagoas l’Eunuque , quielloit aimé, dÎAlcxandre pour les impudiques plaifirsnnef- i me comme quelqu’un l’eu’ll aduerti qu’Alcxan« p site l’aimait , il refpandit 3 Qu’il refpeâoits les feruiteurs du Ray , 8; non pas les r îliens, l’humeur des Perles n’elloit pas ’d’ellpoufer l des myqnallcs , 5c des gens effeminez par la . pfilmais. . y , Nu ’ llîj, * l v 56 8 l’ami. «(Alexandre le and; Le challré fçachans ces nouuelles , voulue bien faire ell’a dcla grandeur , au la honte Be I fan peché suaient faitmonter fan pouuoit , fur la telle d’vn Prince ,.8tv.d’vn homme innocent. , Premierement fubornant quelques cfprits faibles d’entre les Perfes mefmes , il leur donna leçon de venir rapporter certaines calomnies qu’il leur diâa quand il en feroit temps. Et ce- w pendant toutes les fois qu’il citoit [cul auec le Ray il luy chuchetoit mille choies, 8c fatiguoit de diflimuler vu defplaifir , pour donner plus de poids aux propos criminels qu’il pretcndoie V mettre en nuant. Etna chargeontpas toutd’a1 bord Crânes, maisil le raualoit. . " Et ainfi peu à peu luy faifoitfon prose: , a: Crânes-n’en fçauait rien. Donc ce vilain qui mefitaedans les plaifirs on les infamies le plan. geoient , a: ne donnoit as trevc à la haine ,7 8: qui dans les tranfparts e l’aire , ne pouuoit pas quitter l’honneur tragique ,. prenait le temps que le Roy elloit plus enta é-apres luy , pouf: luy faire fentir qu’Orfines citait tu aune ., a: qu’il le trahifloit. Si bien qu’il eut poussoir de mettre les calomnies à vn paint,depaEer.pœr des veritez dis l’aine d’Alcxandre t Par ainli in dellin d’Orfines le preparoit à l’opprimer d’vn co’up ine’uitable. Et de fait Alexandre ayant, fur Ce temps par foraine fait courir le fepulchre de Cyrus Oùrïefidblt fan corps , luy voulant faire faire des feruices : outre qu’il s’attendait de le trouuer plein de threfors, comme encan. roi: la renommée , il aduint qu’il n’y trouas neu, fors fan vieux bouclier tqut pourry, deu!

æMCrrfe. Liv; X., ’56; arcs Sc-ytiques 8: vu poignard.Alexândre tram. qui , pofa niellas lecorps me couronne (l’orée le cauurit du manteau qu’il partoit; bien ellohue’, ’ qn’vu (i grand Roy;fi renommé a: fi puillÏant en biens, eull clléeinhume’ auec aulli peu de ma; r gniliceucc que s’il n’eull: elle qu’vn (impie ham- p

Le vilainBagoas ne manqua de ferron-j i uerà l’oreille du Roy , à enl’enuifageantçluy me.dit t Roy , trouuez vous . eflrange . que. lesfepul- ) turesdes Roys [oient fi panures , pull que les maifons des Satrapes font fi riches , &quil y a alcali grands biens quetaut-n’y peut tenir; Vous naniserez que ce font là les liberalitez qu’au musa faites. Pour moy i’ay ronflants ouy dire p à Darius , qu’on auoit enterré trois mille talens au, V auec le corps de Cyrus.C’elllxqu’Orfines a voulu aCheter vos bonnes graces , auec vn bien qu’il ne pouuoit pasgarder fans le faire fan procez. Bagoas auoit mis. le Ra ’ aux champs. Sans - crdre temps il fait anancer les gens apollez, i uy à vne oreille du Roy , eux à l’autrefemi- l . rem à conter tant d’impollures , que le cœur i d’Alexandre re urgeant des mefchancetez bâ-l ’ tics contre 0rx1nes. Orxines fut pris 8c lié, qu’il n’anait pas ’eneore fçeu que le Ray full mefœntenr coutre luy. ’ . y ’ Il ell condamné à mourir, 8: vBagoas fut bien allezbarbare pourrie le pas Contente: du repli- oeml il precipitoit vn innocent , il ora bien 816m1: les mainsfur luy. Quand Orxines le re- gardant , luy dit fans’s’efionner ’: I’auois bien fixât: dissuadâmes l’Afie des femmes r l n l v . 375 .I’Hifid’alexândnleèràdz auoient regné. Mairie m’elionne de voltais: iourd’huy qn’vn chafiré en cil: le Roy. Aîné finit cegrandP-rince de Perle ,1 cét’innocenc Q. l’in ligne bien-faiâeur d’Alexandrg. Et tout en mefme temps fut tué Phradatcs ,mefcrcu de

s’eflre" Son naturel v6qu auoit d’elia faire pris cefie R0 pente . .d’ai- mer à faire mourir des hommes , a: donner fa creance aux impofiures.Car la profperiré chan- ge nollre nature, parce que rarement nous lom- mes enclins à bien ménager lesfaueurs quel:

fortune4 luy.me vn nous peu auparauane fait. . v fanoit * r *pas en le cœur de. faire condamner LyncefireAle- madre chargé de deux confiait-arions. Et les criminels de moindre configurai: , les auoit laifl’e’ abfoudre contre (a volonté s par- ce ne les autres les ingeoient innocens ml auoit rendu les Royaumes. à les ennemis vain-

cus.En En ., ill degenera ’ - s fi (on de luy-inerme, que contre (a propre inclination , pour contenu: l’humeur de fies milieu; , il ofloit aux vns leurs Royaumes ,1 ème autres il donnoit des Couron-

Il régent en-ces iours’pirlettres de Carnes, nes.les anis de tout ’ ce quil fez pafloit,en EuropeÆL en Mie , tandis que luy fubiuguoit les Indes. Zepirus qui gounèrnoit en Trace;faifant voya- ge contre les Gares, auoit efié- furpris d’vnc tempefie fi violente que les tonnerres a: lesom ges l’auniené foudroyé , luy a: tout: fou; armée enflamment. Seuthes .OdriÇas ayant en non:

p u Qunreeurfi, in. X; 37;: v belles de cet efclandre , auoit fait reuolter ion- P aAinfi s. laTracefaillit , ’ i à v-le perdre, . 8cs ’laI Gre-ï , ce mefme teçeut vn grand choc : Car Harpalus qu’Alexandre auoit ’el’tably èneBabylone pour gouuerner les affaires de la Prouince , 8c recè- upir tous lesideniers qui s’y louoient ,pa)ant’ap- pris comment letROy mais conquis les Indes, V a: dompté parles armes tans les Roys du pays! qu’il alloit tous les iours recherchant les ha» zards , fic, pourfuinant le vent de la gloire dans les lus grands’perils de la vie. Que la nature c . i me me remblais ouurir les bras à les defirs pour le faitelafpirer à des chol’es logées anodins du ’ pouuoirde l’humaine mortalité: ayant aysé- t ment cren que la grandeur de courage du Ray, a: [on humeur curieux rembarqueroient en des cocufions; dont bien malsaysément il pourroit A renierait 2 fe mit à prendre du bon temps, a: cm. ’ loyer en [es plaifirs cette grande fortune 8: es biens excelïifs que le Ray luy auoit donnez «maniement , pour en conferner fes mats nouuellement fubjuguez ,l a: faire efclater la milieu-ire grandeur de fou Em ire. De ladres-ï banche il fa plongea dans lin Dolcnce a: ll’inliu l

, Il prenoit les plus nobles femmes par fr! k ce , 8c à Potonicéfa garce; qu’ils auoient fait paroillre comme vne Reine de [on vinant : fit l (lice.d’excefliues faneraillesapre’s [a mon , auecv vn * n tombeau de trente talens. Ayantdonc en Ces pafl’otemps mangé les finances du Roy ,’ puis ayant contre le forte imagination appris

i ’5 72 pl’Ht’fl. Idicxtmirt le Grand ; qu’il retournoit des Indes , 8: qu’il chafiioit. rigoureufcment quantité de (es Gouuerneurs, I qui auoient abuse de leurs charges , ’81 foulé d’infolences les peuples conuaincu en fa con- feience., il fitvn fonds de dinq cens talens; trois "in"!!! d’efcw ;& le plutofl qu’il peut renflait en Greee , a: auec lit mille hommes vint dei: . Çendreenl’Attique. ’ i I i Or ne trouuaut pas par tout retraite iron- hait,.il lailTa fes troupes à Tanare ou quantité des Grecs , qu’Alexandre liccnrioit. auoient leur rendez-vous: Luy auec [on argentivinrà Athenes. Son argent fui le bien venu, car fi toi! qu’on en vit la lueur tout le peupleen foule ne; couroiti luy , de puis les Gratuits ,» 8c ceux- . qui vendoient leurs harangues : il mahçolî force prefcns 8: chez les orateurs achetoit des moyenspour faire trouuer (a taule bonne; &- luy feruir de proteâeur ldenant le peuple; Et pourtant-le euple en confiai! , a: le-c’orps de .ville ailemb é , on luy commanda de roide! d’Athenes : Luy obeïgmais s’cliant retiré vers v fes troupes il fut tués i Les Grecs avec trente traineau: , defempaà nant Tæoare , viennent palier le Promontoire de Sunuim en l’Attique , Se s’en venoient pren- dre port à Athenes. Le, Roy qui auoit cules . premieres nouuellesde tous ces attentats Q ef- gallementpicqnéœntre Arpalus accoutre les Atheniens,fe mit à drclTer vne armée "10318,55 failloit refolution de venir luy-inclinai Ath:- nes. Mgis comme ilfaifoit ce deilein connu-te- nait, Il "WiêmPlës kinescqmæcqsêtrê:

I Quinte Curfi. LI V.- X. 593 . lus èfloit bien entré dansAthcnes , 8: y 31101: gangué quelque creancc ennemlesp-rincipaux à force d’ar eut ; que incantmoins le torpsdeu la ville alleux lé,& le peuple en confeiLilianoit eiié .ccflxdamne’ à. fortin promptement hors d’A- thenes »-, qu’il s’elloit retiré vers les troupes- Grecques, mais depuis lors, qu’ay aot me guet- té par des paffans , il auoit-elle tué. Le Roy, ioyeux de cesinouuelles , quittait, deliein de’ pallier en Euro e. Et tohtesfois il commanda aux villes-Grecques qu’elles enlient toutes à * rappellerleurs bannis. Les Grecs bien que ce ’ mandement leur femblai’tvne porte. cunette à la 4 ruine de leurs lob; n’oferent faillir d’obe’ir: ils firent plus , car ils remirent tans leurs bannis-

cn, N’y leurs eut que lesbiens. Atheniens « proteôteurs -’ . I pu; bues des loin Grecques, qui iniques la n’ayant point encore appris de prendre le joug des Rois, voulurent encore en cela conferuer la di- gnité de leurs loix , a: ioüir deleur liberté : car nonobllant le mandement d’Alexandrez , ils» chail’erent tous leurs bannis iniques hors leurs frontieres, tefolus de mut endurer , plutoll que ’ rappeller des gensgjadis l’excremtntï- de leur ville, aujourd’huy l’otdure de leur exil. ’ Alexandre en ce temps ayant refolu de rem imper en leurs pays les vieux [dansât ceux qu ne) pouuoient plus fatiguer peut la guerre, lit-chou: de treize mille hommes de pied a; deux mille chenaux pour garder en Mie ,xfperant k auec cette petite armée pouuoit conferuer fes conquelies , parce qu’il auoit lacunegarnifpn

s

5’74. lÎlefl.d’.AltxandrclIeGrdnd, par tout , 6: auoit tant bafli de villes 5. lefquellei il auoit peuplees de les hommes , qu’il efpe- roi: poun oit contenir quiconque voudroit branler.Mais airant que faireI - fçauoit (on (hircin . & ceux qu’il vouloit retenir ou rcnuoyer , il fi: crier que tous ceux à qui il efioit deu quelque chofe,euiÏent à en faire vne declaration a; qu’il youloitpayer les debtcs a tous : maislil [gent qu’il y en auoit qui trouuoient ce pfecede’ri, goureux.0r veritablemcnt falloit luy qui pre- tendoit tout payer, encore qu’il fçenii bien que tous ceux qui deuoient ,’ ne Ideuoient que par leur mauuaismèfnag’e , de n’elioient endebtez que de desbauches. Eux qui croyoient que ce , ’ qu’il enfaifoit, citoit pour les cognoifire , 8l diliinguet les desbauchez d’auec les [ages , ti- roient tnu’fiours le cul attitre. Le Roy qui cognoilloit bien leur grief. à! que c’efloit la hô- te ôt’ non l’obfiination qui lesfaifoit alanger le temps , fit. drelTer par toute l’année des ta- bles , fit mettre deilus dix mille talens , qui va- lent fia millions d’efcus 5 aulii toit chacun drel- * fa (on efiat. Les debtes payées , il ne relia que cent trente talens , c’eii (chiante 81 douze mille cfcus: tantauoit confommé de biens cette ar- mée vainquereiïe d’Afie, car de tant de puilTan- tes.nations à riches , elle en remportoit plu! de gloire que d’argent. * I - a . 1-: ;

Quiet; en]? L r v: En mnmnnwnmmnn DI’SCOVRS «SECOND. j ° .SO’MMAIKE.’ T

a i f VR la neutralisait linéairement des mieux fluets , toute l’ar- , . méer [e «unl licentier . d’elle-vi . 0343m: dont’Alexandre cole- Ïe’q , la, fait une floricufi’ harangue , la taf]? tout: cutine; prend les divergera P0141 gare. des. , a cbaflie les principaux mutins. Il. les maculassions [a recognoiflims demandeur leur pardonnant des humilinæexcejs’iaes. Le En] ’ ’ fardant): p, C9! remuage les ninbabilcsien Grue, am dèginnds fanfan: a? de beaux priuileges.

a: a. ra 1; Tapas MJCEDO4 , . ninas , 65 recompcnfe des cieux [china

V, a a s r a quand il fut fçen ’parmy les troupes que l’on renuoyoit vne partie de l’ar- la i Inuée , a: qu’on retenoit l’au- , r tre,s’irnaginans qu’Alexandre ’ w .- faifoitq choix de l’Alic pour l r - z 576 * Z’Hifl. d’allemand: le Grand; entre à perpetuisé le fiege de" fou Royaume :Sea gens méprifans deibrmais la difcipline militai- re , 8: afi’aineantis d’aire ; commencerent tout l haut à faire cent difcours feditieuxyôt ViDdIÆpt aborder le Roy auec audace,.c’e qu’ils n’auraient pas autresfois apprisdefaire: 8L tous d’vne voix demandent congé . les vns. monfiroient leurs chcucux blancs , les autres monflroient leurs virages cicatriCez, il n’y auoit ny Chef, ny Capitaines, ny chafiiment ,ny le refpeét du Roy qui les penll faire taire : Anal-toit qu’il l ouurOlt la bouche pour parler , ils interrom- poient [on difcours de cent propos feditieuxt iniques à dire en fin qu’ils n’yroient iamais vu pas hors delà ; que ce ne full pour retourner en leur pais. A la fin pourtant , ils ferefolurcnt .d’e (conter ce que le Roy vouloit dire , non pas qu’ils voululfeut ployer , mais ponte: qu’ils ’ croyoient quele Roy ployeroit luy incline : de forte qu’ils voulurent bien entendre ce qu’il i a) Lors il commence à dire : ’Qneyeut dire ce- » là,diroit. foldatse vous auezbien - fondait: , «dul conc- sq rage; quelle hardielle cirée-Cygne le lofoien- s. ce 3 (moy, ien’ofcrois plus parler à vous, car sa c’eli à bon efcient que vous feeoiiez le long de a, l’obeïllance .- Ie fuis anîc vous vn Roy emprun- .9: té; Il femble que-i’ay ton de vous parler 8: de ,, vous remonllrer ;, le ne Vous cognois plus , ny ,, ne vous oferois regarder. A la verite’ le faifois ,, ejiat de renuoyer vne partie de vous en nofire ,, pais, 8: de garder le furplus auec moy , pour a) le remener auŒ-tolliapres les autres 5 Eric

" * i .79! orner’t’arfi. L i v. X. 577 voy que vouserieztous’, aufii bien ceux que ie .ç renuoye que ceux que ie dois temener. Que ,, veutdire cela , relire plainte cil cigale en vne et affaire ou vous auezdiïfcrents interdis. le vou- .g tirois bien fçauoir au moins qui [ont ceux qui u le plaignent , ou ceux quis’en vont , on ceux u qui demeurent , car il friable que tant de voix ., ne ferrent que d’vne mefme bouche. ., A celatdute l’armée s’elcria t C’ell: tout le a. .monde , qui le plaint. Le Roy recommença: ce Mais pourtantie ne puis pas croire ,I& ne me t; prefuaderay iamais , que paur vous plaindre se de me , vous ayez vu incline and, auquel la ., moiti de l’armee pour lemoins, n’a point de ,, part , car i’en rcnuoye plus que le n’en retiens. n * Il faut que le mal vous tienne d’ailleurs , pour u ce que tout le monde a la fois m’aban’donne: n Car qui a iamais veu qu’vnetarnrée toute entio- n te ait faitbanqueroute à fon Roy; les ferfs mef- « mes n’abandonnent "pas volontiers leurs mai. ,, (ires tous a la fois, mais quandles vus les aban- ,, donnent , les autres en ont honte : Mais ie voy « bien qu’en ce grand mefcontentement , c’eil en n Vain que i’eliaye d’apporter des remcdes a vô- « ne fureur incurable: Non, ie me repens deforè pp mais d’auoir efperë de vous quelque chofe , à g ne veux plus traiter auec vous comme auec mes ü foldats , vous n’eiizes plus à moy , ie vousvveux ü traiter deformais Comme les plus ingrats de Q ’ tous les hommes. Vous ne, vous fouuenez plus u de reliasse dela condition dont ie vous ay ti- n rez. Tantdebiens vous creuent les yeux,& tant m de bonne fortune que vous-nuez : vous porte « ’ u 0 o v 4 ’

578 L’Hifl. «11410:3an le Grand, ;, dans l’infolence. Et certes , vous meritezbieu ,, de retourner fur vos vieux iours dans la condi- ,, tion que vous suez quittée 5. car ie voy bien que p ,, vous l’apportez bien mieux qu’vue grande

,, N’ont-ils fortune. pas bonne - ’guet - ;les,- ancienstribu- ,, mires des lllyriens a; des Perfes [ont degoûn ,, se: , ils font littiere de l’Alie. , 8e du pillage de ,, tous lesniches peuples du monde. Les pieds- ,, def chaux du Roy Philippe ne trouuent plus ,, belles les çafs ne: de pourpre 5 ils ne tiennent ,, conte d’or de gagent à ils trament bien plus ,, belles les cfcuelles debois , tes boucliers d’o- a, zier,& les efpées roiiillées : Oüy , car de oitlà j, l’efquipage que vous auiez quand le vous pris. y a: (’ le puilTayie dire fans ialoufie ) cinq cens u talens ne i’empruntay ( car tous les meubles ,,enfcmb ede la msifOn du Roy ne valoient en v tout foixante talens , fept vingt tant de mille ef- ,, eus ) qui ont ferai de fondement à la grandeur ,, de mes demains , a: auecquoy i’ay bzfii vu 15m: ,, pire de la plus grande part du monde. a, (Lupy P vous elles defgoullez de l’Afie,& ce- ,, pendant c’en en Afie où vous suez aguis cette u gain: , qui fait que vous croyezellre de petits ,, ieux.Vous vous voulez,dites- vous, retirerai ,, Europe : mais c’eli à. cette heure que i’ay payé ,, vos debtes a fi ie ne l’auois fait , auriez vous ,, bien dequoy vous défrayer parles chemins; cas ,, tant de grands biens que vous suez pillez dans 1’ l’Afie , vous les suez man ez , 8K puisvous n’é- I If MW". tes pas honteux de voulon- retourner vernes in a "tu" femmes 8: vos enfans,fans reporter chofe quel;

i gaine: Carfe. LI V. X. 57g conque ont vous leur palliiez faire par: du que: in: loyer de vos vidoires, t V ’ l "www r Carie fçay bien qu’il y en a qui fe promet-15:22" 7’" tent monts 81 merueilles , de qui les armes font a m5 encore engagées. Penfez donc que ie perds de p bons foldats , ce font de vra’yes putains , qui i n’ont rien vaillant de tant de grands biens i: qu’ils ont vollez ,que ce qu’ils mangent au iour L i

Or bien ,vous me voulezquîtter , nos fron- i: letieres font iour. libres , partez que V ie ne vous, voyez plus. Moy a: les Perfes garderons icy les en»; s jeux : ie ne retiens performe; allez citoyens in- k grats , ie ne vous veux plus voir ; penfez-vous i que vos pares 8: vos enfans feront i0yeux i: quand ils vous verront reueni; fans volète o . Sain doute ils vous feront entrée comme à des li traîtres ; Pour mOy le feray feux de ioye quand ii vous ferez partis , 8c tant que ie viuray ie vous il rendray du déplaîfir , 8: cheriray les Perfes que li i’ayme mieux que vous: Allez ie veux que vous ii z frittiez que c’elt que d’vne armée fans Roy , 8c " ce que ie vous vaut tout feul. Ï En difant celà , il fauta de fou liege à bas, fe jette au mitan des mutins armer. , a: ayant fort bien remarqué ceux qui auoient le lus in- folcmment parlé , il les prend parle pomg , à: en bailla treize à les gardes.C’ell grand cas que ces gens fi mutinez 8: qui auoient parlé fi haut, s le regarderent faire fans fe bouger , 8c virent fans branler , leurs compagnons qu’on alloit pendre. C’efioit ce nom de Roy quileue O o ij

1580 L’Hifl. d’allemand" le Grand, rit peut , que les peuples adorent comme Dieu ’ melme , ou la prOprc ellime du leur , ou l’alfcu: rance qu’il fit paroillre fur fou vifage. l Ils telmoiguereut veritablement vue patien; ce admirable , a; tant-s’en faut qu’ils filent mia- ne de refleurir le’challiment de leurs compa. gnons , que quand on leur vint,dire qu’on les auoit executez la nuiâ. Il n’y eut rien u’ils ne filfent , pour tefmoignerà leur Roy de ’obeif- lance 8L du deuoit .: Car s’elians prcfentez le lendemain deuant le logis du Roy , quand ils virent que l’on leur refuloitla encaquerai] falloit entrer les foldats d’A e , ce fut vu deüil fi furie!!! qu’ils s’eferierent tous qu’ils s’en alloient mourir , fila colere du Roy ne

a celïoit.Le Roy qui elloit V refolu A de ne’ tenir coute de rien qu’ils paulien: faire 5 renferma tous les Macedoniens dans le camp,,& fit a peller tous lesellrangcrs, a: par mtruCheman eut fit cette

’. Quand harangue, ie voulusd’Europe * - peller ; V en q Mie, . i’a- ” fois bonne efperance de lomdre à mon Empire ” force nations braues , et quantité de peuples, ” a; le n’ay pas elié trompé. : Mais i’ayv bien . ” trouué damntage , car i’ay trouué au delà de .” mon’efperâce des homnies.genereux,deuotieux ” amers leurs Roys , a: d’vne fidelité admirable. . r” Iem’imaginois de trouuer des hommes vo- ” luptueux , dcsbauchez toutes chofes ahana ” donnécsà la dilTolutiou : Mais veritablement ” 1e voy que vous faites vos charges , 8c entente: ” les deuoirs de la guerre , .auec force. d’el prit a;

Quinte Curfi. L I V. X. 58r’ fans èl’pargner le trauaii , en forte que, ie vous si recOgnois pour de tires-braues hommes , 8c ri voy que vous faites ellat , d’effire genereux a; « loyaux tout» enfemble ; ce n’ell as d’auiour- « d’huy , il’y a longtemps que le le ligay bien ; a; ri c’eli pourquoy i’ay mis volire jeunelle dans * mes troupes , a: vous ay incorporez auec mon et armée , de forte , que vous vfez de inclinent. si mes que nous , a: de mefmes’ façons que mes tr foldats , mais vous pratiquez vne obeill’anccfî tout autre qu’eux , a: (apportez. le iougde mon se Empire d’vne falcon bien plus’ldiiable. « . l’ay. moy-me me efpoufé la fille d’0;iartes,« . 8c fans dédain a7 bien vOulu releuer ma mai- tr ferlât le maria e d’vne Captiue. Et pour l’ac- n etc! e encore auantage. i’ay pris en mariage u nuai la fille de Darius , 8c fait que mes amis ont tr . clivé conteras d’engendrer chacun des enfans en s: des prifonnieres , voulant bien par vne fainâe se alliance abolir toute cette dilference de vain- ce queur 8c de vaincu. Et donc l’olfdats1 ie ne vous n iriens pas pour des gens acquis , le. vous tiens s: * ont naturels 8c nez auec moy :v le tiens-quevu s ’Afie a; l’yEurope ne font plus ,qu’vn Roy same: a le Vous donne les armes des M’attdoniens a. 8: ce rie”v:rojv pas rien innouer , virus elles mes con- CG citoyens 8c mes foldats . nom-e Empire n’eût: plus qu’vn corps : Les Perles ne doiucnt plus se defdaigner les mœurs des Macedon-iens , ny’ les se Macedoniens les mœurs des Petits. Vous n’a- u urzîplus qu’vn melme Roy a vous .deuez auoit se

metu y mesa pourtant loix. apparence l qu’Alexandre’ l ’ v Hareng, mural»: i .0 9. iîi

5 8 a L’Hifl. d’Alexudre le Gram! ,’ s’ellant oppiniallre’ à chafiier ceux qui auoient ellé les plus feditieux , 8e les faifant executer par les Perles :.Quelque homme d’authorité d’entre les Macedoniens entreprit de luy se. la Et comme on menoit Ces citoyens au fuppli. n cemonllrer. , luy dit; Ne dompterez-vous . iamais vo re u courage , fans tourmenter ainli vos hommes de n fupplices inoiiis. Vos foldatsôt vos.citpyens n (ont ahaniez par leurs efclaues, fans cognoif- ., fance de caule. Sivous les lugez dignes dela a, mort , au moins faitesexecuter,vos iugcmens ,, par d’autres, . ’- On luy donnoit vn anis cordial s’il enfiellé capable d’oüir la vetité , mais fa colere s’elioit tournée en rage , de forte que tous liez qu’ils é- toient , il commanda qu’on les jettall en l’eau, f car ceux qui les deuoient esecuter selloient retenus.) Pourtant cetteri eut ne mutina pen- forme , au contraire tous s foldats par briga- des s’en allerent trouuer leur chefs , 8: les amis du Roy , 8e les prierent que s’il en cognoilfoit encore d’autres coupables , il les fifi allommer, ils s’offroient , qu’il les fifi mourir. Mais comme ils vinrent à bon efcient qu’il donnoit les charges aux elirangers y, a: les nom: tuoit par des noms Macedoniens , 8: qu’on les rebutoit eux auec honte , ce fut alors qu’ils dé- gorgerent 8; leur douleur , à: qu’accourans droit au logis du Roy , ils jetterait leurs armes deuant’la porte. i L Ils fupplierentqu’on les laillall entrer , de? mandatent pardon le ventre en terre,conjurans

. Quinte Calife. LIV. X. 583. tons le R0y de les chafiier plullollî par la mdrt que par le delÎhonneur , v3: difans , qu’ils né partiroientiamais de la, que leur Roy ne leur eull: pardonné. Cette humilité rapportée au Roy, il voulut for-tir a: les voir; mais ayant veu l’excelIiue douleur des ficus ,.l’ellat miferable ou la coleteles auoit plongez,il l’ermit à plorcr

wnPuis bien aptes les grand auoit admonellez temps. &rapatriez ” l d’vne main, 8s puis tancez de l’autre ; il en lia centia quantité de ceux qui n’elloient plus pros pres pour la guerre, leur lit à tous de beaux pre- , feus a; leur donna congé. Il efcrinit à Amis pater Gouuemeur de Macedoine , Qu’à les fol. dats qui retournoient en leurs’maifons , on donnall: les premieres places dans les theatres, 8: que quand ils allilleroient aux jeux a: aux combats , ils fullent allis curies chaires, portans des Couronnes fur leurs telles : 8c de lus , or. donna qu’apres les peres morts,les en ans ioüi-r raient de leurs appointemens 8: priuileges. r .Cecyiufque: au une M O &T D’J DE X A N- DILE , n’a]! [les texte de Qu’un Curfe. V Le Roy. ,douna pour Cher aux foldats qui: s’en retournoient , Craterus, 8c à Cratesus don- na les charges d’Antipater :5; pour Antipater,. lui manda qu’il le viril! trouue-r auec de nouuelr les troupes.ll panoit long- temps qu’Alex andrel auoit l’ef prit rebatu des plaintes arides jalon-- fics d’entre fa. mere Olympias 8: Antipatetsqui’ ne fe pouuoiët [apporter l’vn l’autre: Antipater» fafché d’ellre contraint de s’approcher li prés de fou Soleil ,fc relolut d’empoifonner le Roy.

. p o iiij ’58 4. L’Héfl.æ.41exadiele 94ml; il l Le Roy qui .faifoit projet de venir en Bal bylone , pour faire tenir Cour planiste , a: li voir dans le throfne de l’humaine guindera; s’en vient à Ecbatane en la Mcdie , ou plulieura iours durant il fait des jeux fuperbes . &dea reglemeus excellens pour le païs. . Sur ce temps. Hefellion meurt, l’homme du monde qu’il auoit le plus-ardemment aimé , a: pourlequel aptes la mort il tefmoigua les plus eXCellifs regrets , aulli s’emporta-il a des de- monllrations de douleur 8c à des aâions indi- ï gne de fa Manne : car il lit pendre le Medeq cin qui l’auoit traité en fa maladie , comme s’il cuit elléla carafe de fa mort , (le veautrafur fora corps , leur: des pleurs .inimaginablcgôz eue-on peine à luy faire femir ce qu’il cilloit. . Mais en effet voulant honorer. la menoit! de (on ami , il defpence à les funerailles lope millions d’efcus , 8c luy fait faire des facrilices comme à vn demi Dieu , puis s’achemina en, Babylone. Approchant Babylone ,, les Chaldeans l’ad- uertill’ent de n’entrer pas , 8tqu’ils voyoient de grands prelages ,s qui y courroit fortune de la vie. Luy qui fgauoitque tous les striera du monde , ou fa gloire a: fou nom e oient ado- rez, il y. auoit Amballadeurs en Babylone qui venoient pourle recognoillre , s’imaginant te- nirleS’Ellats gencramï. de tout le monde , y erra tre , y fait des fuperbes reccptions , climat: 86 reçoit les Amballadeurs de tout le monde 8c. les renuoye.Mais tandis qu’enyure s cette«s. grandeur; I

x ’ Mearflrfi. Liv. 1X4 iggsï il lotie à s’cnyurer envn fellin où il elloit prié, chezThelfalus Medius,emre nant de boire la ’ande coupe flaire carrou pt , qu’on appellois ghanap d’Hercules ,s qui tenoit quarante pin- ces: Il n’auoit pas àdemi-beu , qu’ilcommenco à fentir d’excelIiues douleurs,& emporté mala- . de à outrâce,ildemande vue efpée,pour fe tuer. i L scelloit Antipater qui auoit fourni lepoifon à Calland’er (on fils ,qui elioit El’chanfon , 8c qui le (ornoit de la coupe. ’. ’ Le Roy donc outré de douleurs eli: reporté litt fou li& en fa chambre , extrémmen-t malais de. Ceux ni auoient conduit la menée font croire que a maladie luy a appris de s’ellre myuréyBref-,*apres 4. iours palfez , arque l’on l ne le voyoit point , les foldats damans qu’il full mort, delirent à levoit , s’en viennentaà la porte de fonPalais, a; la demandent qu’on leurï montre leur R0 . Alexandre commandevan-MU.’ que ’ l’on laille entrer es foldats. . r mmmuummmuunmm. DISCOURS .TREJMIER.’ MORT D’ALE X-ANDRE.

. V A sa p [es amis le virent en «que, . ç ç piteux ellat, ils le mirent tous 3.575s" de"; tr, i Flora, non pas comme gens qui;"’"7l’;!’l* voyoientleur Roy , mais comme fi . a v s . s’ils l’eull’cnt déja porté en terre. ph": à; Et ’ceux qui elloient prés du lit , citoient enco- une. ’

386 I’Hifl.’ J’Alesùmlrele Grand, re plus outrez de douleur. Le Roy les regarda a: dit : Ou faudra-fil trouuer’vn Roy-digne de tant de braues hommes. C’ell: vne chofe ef- merueillable , qu’en l’ellat ou il s’elioit mis pour receuoir les troupes , il s’y tint tant que toute l’armée iufqu’an dernier , luy enlibaifé les mains , a: puis ayant donné congé à tout le monde , comme s’il eull: fatisfait à tous fis de- uoirs , il remill l’on panure corps en repos , fit approcher les amis , 8c la voir ayant emmena l ce à luy faillir,il tira [on anneau de [on doigt a: le bailla à. Perdiccas , adjoûtant qu’il ordon- " noit que fou corps full: porté auDicu de Haut:

mon.Et comme I ces Princes luy demandcrèn t à ni il lailToit [on Royaume, il refpondit , Au plus l homme de bien. Au relie , il auoit bien preueu qu’en ce debat l’on luyÀ celebteroit force jeux funebres : De forte que Perdiccas luy ayantdc-À mandé , quand il vouloit qu’on l’honorafi d’honneurs diuins , il relpondit , Quand ils fe- roient heureux. ’ ’ . ’ - ’ Ce «fut la derniere parole qu’il profera , 8c puis mourut: 8: aufli-toll tout (on logis fondit en plburs a: en regrets s a: puis incontinent a- res , les pleurs changezen vu trille filence, [on alais portoit deformais la face de uelque fo- litude va ne. En fin la douleur s’alla coulom- mant dans les affaires, 85 lors on le mit à penfen à l’aduenir. ’ - i , Les gentils-hommes ordinaires de fa malfon ne pouuoient ny porter leur douleur , ny le te- nîrdans le Palais» 54 5’69. allaient castras les

Quinte turfs. I. I V. X. 587 ’ru’e’s , rem plilians de douleur 8e de pleurs toute la ville de.Babylone :» De forte que les troupes, 8c Macedonicns 8: Perles trouuans le Palais vuide , y entrerent en foule , il n’y auoit point de dillinâion ny dilference des vainqueurs au): r vaincus, ledefplaifirelioitefgal z C’clloiten- . tr’eux vn combat de douleur , les Perles plo- rans leur equitable 8l debonnaire feignent; 85 les M acedoniens leur’bon 8: gencreux Roy. Et ne plorans pas feulement ,mais deteftans la ia- loulie des Dieux qui leur auoient rani vn Roy fi magnanime fur l’afcendant de fa grande for- tune. ’ ’ Ils auoient éternellement deuant les yeux, l’a viuacité , [on village, quandil les menoit aux batailles , quand il liegeoit les "villes, qu’il fautoit fur les murs , qu’il prefchoit les foldats, qu’il honoroit les genslde bien. Et puis les Macedoniens fe repentoient de luy auoit refufe’ les honneurs diuins 5 8e confelï. foient qu’ils auoient elle des ingrats 8e des impies , d’auoir refufé’ vne voix ü: des parc. les à les oreilles , paroles qu’il meritoit bien, .; de trop iuftement deuës à la venir, 8e aptes vn’ ’ grand temps confomme’, tantoll: en (on houa. neur , tantoll en leurs regrets. il fut temps dé"- plorer leur condition promu. . . Ils le reprefentoient qu’ellans fortisde M a: Cedoine , ils li: trouuoient au delà de l’Eufrate au milieu de leurs ennemis , qui auoient odieu- le cette nouuelle domination ,..dellituez fans Roy : a: fans heritier certain du Roy mort, ou chacun tafchcroit de tirer à foy les forces

588 L’Hifl. d’acheteur!" le: Grand , publiques du Royaume. Et prelageans les guer- res ciuiles qui luiuirent depuis , ils voyoient qu’il falloit refpaudre de nouucau fang , non pour conqueller l’Empire d’Alie : mais pour créer vn Roy nouueau , a: qu’il falloit par de nouuelles playes rouurirles vieilles cicatrices. Qu’ellans rieurs: debiles,i’lsauoiens demandé, d’ellre licentiez,à leur legitime Seigneur .où il leur falloit deformais petit dans la querellede quelque chetif officier qui s’en feroit accroire. Sur ces dilcours la nuit fumiut,&’1a frayeur augmenta z les foldats paliermtla nuit en at- mes. Les Babyloniens guettoient tout ce qui le palToit , qui pardellus les murs , qui du comble de fa mailon : Perfonne n’allumoil de clarté, a: chacun attendoit le mot pour rire de cette tragedîe. Et parce-qu’on ne pouuoit rien voir durant la nuit, ils cf couroient les bruits, 8l tous les tintamarres , 8c renans [ouueutde faulTes alarmes , les vus le d’efroboient par les tires ruës , les autres s’entrechoquoient , le hâblent les vus des autres,& s’alarmoient de tout. Les Perles prirent tous le deuil , eux , leurs femmes 8: leurs enfans , 8e faifans’rafEr iulZ qu’aux femmes , ils pictoient ameremeut Ale- xandre.n’ou pas comme qui elioit n’y a rien leur ennemi , mais comme leur hon Roy , doums honoroient la memoire de mille veritables re- grets. Eux qui ayans’toujours vefcu fous l’âm- pire des R015 , confelloient qu’vn li digne que luy n’auoit iamais regnélur eux. Et plaisir bruit qui s’éprit par tout comme vn feu ., em- brafa non pas Babylonç a mais la ProuinCe,

AQm’nte Carlin LI V. ’ 389 mais vne partie de l’Afie eu vu moment pleurs lamentables.Syfigambis mere de Darius en eutaullî-tofiq s 1 lanouuelle rompanc (a robe en pieces , elle en finitisme de deüil , arracha (es cheueux , 8: fe jette tout de fou long en terre, Elle auoit au. res d’elle vne de fes petites filles , qui ploroit liiefefiion [on mary, mon de uis peu. 8: toutes deux en cette douleur pub ique déplorames cliacune (on malheur particulier .- Syfigambis feule plÇltolt le defaflre de tous les ficus , 8: fa douleur nouuelle tournoit les vieilles play es; il [ambloit u’elle eull perdu de nouueau Darius, a: qu’elle ameutoit les furierailles de deux fils à fois. Elle ploroit les viuans à les morts : cae. qui auroit deformais Foin de lai pudicité des fila les 5 Où trouuer vu autre Alexandreèclles rede- uenoient prifonuieres par fa mort a elles reper- doient leur Royaume : car aptes auoir perdu Darius, elles auoienttrouué qui les auoit main- tenuÉ-Es , mais apres Alexandre mon , ellesue trouueroient pas qui les vouluflregarder. Elle confideroir quatre-vingts freres qu’elle auoit eus , àqui Occhus Roy plus Cruel qui fut iamais , auoit fait couper la gorge en vn iour : Que defept fils qu’elle auoit eus , il n’en relioit plus qu’vn.rQue Darius auoit vu peu flo- rî pour erir plus cruellement. En fin elle fuc- Comba ous le faix de la douleur , 8c re-poufTanc (es petits enfans qui lui tenoient les genoux, e1- leenuelopla fa telle d’vu voile , abandonna les Viandes a; la lumiere , a: ’ellanc refoluë d’a- baudqunerla vie, elle me ut cinq iours aptes.

390 rififi. (1’4ch4an le Grand ,’ Veritablement cette mort elt vu grand tel1 moignage de l’humanité d’Alexandre 8c de [a debonnaireté, tant enuers elle qu’enuers les au- a ttes priionniers: Car cette Reine qui auoit pris la vie en patience, apres la mort de Darius , ne voulut pas furuîure à Alexandre. Et certes qui. conque voudra iuger fainement de Ce Roy , il trouuera que les vertus venoient de fa nature, les vices , ou de la fortune ou de l’aage. Vne incroyable for-Ce d’efprit , vne confiance dans le trauail prefque excelliue , vulcourage excel- lent , non pasà l’efgardp des Rois feulement, mais au regard des hommes qui n’ont iamais eu de vertu que eclleJà. Plus , vne liberalité fi grande , qu’il adonné à quantité , plus qu’ils l n’eulfent pas ozé demander aux Dieux. Cette Clemence tuners les vaincus, a: tant de Royauo mes , ou donnez ou rendus à ceux fur lefquels il les auoit con uis. Vnmefpris de la mort plus grand , que la rayent de ceux que l’apprehen-

fionEt comme fait ilmourir. auoit vn defir ’ ’de . gloireæ de loüange plus grand qu’il n’efioit de raifon, aullî clloir-il pardonnable à [on aage 8c à la gran- deur de fes actions. Et puis fa pitié qui luy fit * coufacrer à l’immortalité fa mere Olympias, il: venger fi foigneufement le meurtre de fou pare a Quelle bonté u’a- t’il tefmoigné à tous fer amis, a: à [es foldats,que n’a-t’il point fait pour eux a Ses confeils ont toufiours efgalé la gran- deur de [on courage. Et s’efl monfire’ par ton: plus auife’ que ne por oit [on aage , plus retenu . dans les plus puifl’an s desbauches: a pour les

h Qüte-Curfir L -I V. X. 39 l" laifirs naturels , iam ais n’exceda les bornes de A a nature : a: iamais ne prit plaifir quine luy full ciuilemenr permis; veritablement toutes fes perfeâions furent en luy de grands dans de

naturelLes vices oùla ’ fortune le porta-furent, Se vouloir efgaler aux Dieux, rechercher des hon- neursdiuins , fuppofer des Oracles , 8; donner fa creance à telles vanitez, s’emporte-r de rage a entiers ceux ni luy dénioienrces exeez de gloi- re, s’efire vefiu des humeurs eürangers; 8: bref, imiter les mœurs-.mefmes des nations qu’ilag uoit tant mefprifées auant (a viétoire. Car la colere 8: (on yurongnerie , la vieiller- fleull efieinten luy , ce que les feux de la ieu- mile y auoient embrafé. Mais quelque redeua- V hie qu’il ait elle à la vertu , toutesfois il faut a- uoüer qu’il a el’te’ plus obligé à la fortune , que luy feul de tous les mortels a tenuë abl’olument fous [on pouuoit. Combien de fois luy a-telle fauuéla vie a Combien de fois l’a-telle prote-I gé tandis que fa temerité l’alloit preclpltan: dans les hazards a N’ayant mis qu’vne mefme borne pour terminer [a vie 8: fa gloire tout en-

Il fembla que la defiine’e attendoit qu’il eufl” domptéfemble. l’Orient , recognu l’Ocean . I , au fait reput ce que pouuoit accomplir l’humaine capa-

cite.Il efiolt . qnefiion de recouurer vn fuccelTenr t à vn tel Roy 8: tel Capitaine ; mais le fardeau citoit fi grand , qu’il elloit mal-ailé d’en ptrouüer vnquile peull porter feul. Et «fait ’

i5 9 z l’Hifl. d’AchaMre le Grand, » la rand: fortune mire en pleces,a fait des Rois a: es Royaumes par tout le monde : de ont pané pour illuflres de grands , ceux,qui ont peu tirer à eux quelque efchantillon de la gloire de fou nom. ’

’DISCOVRS QIATRIESME. s 0M M A 1R E.-

” i au. .’( Es Mandarins S’Cflêmôldw l V adans .. à. A, le Palais falunai" «mais mon; fin; corps raflant dans (il fi chambre , on mitfi shirt au milieu de la plus , â. [la la chaire [on manteau , fit couronne (a. fini- Scceu. Et pour nfmoin de l’étang: reficâ-qu’il: portoient encore dldgïdfidfllî de [on admets pitres con:- me prefidentes àleur confeil , les Martini": propofcnt de faire (une). Il. Enfin que: plufieurs propofitions (9° alternions, «(ridai fme d’alexandrnfldeclat’ En, par la plus grande par: , (a parti de Malaga. Dague] l’adieu; oflencëqui «flairoit Un flegme: [ou le nom d’un des "fait: Ædltxandrt. Les M4- cedonicm tombent en grand: fiditiori. 1H. Il 19.

p :ngnte Curfi. L I V. X. i5 9 3 fi forme Un inimitié furieufe entre Pardie- en: au Mckagen, le nouveau Raya fiai): à J remcdier , iufquuÂfi-demttrc de [à Coh- Anane; On traite ricin. paix , (9*ch partie: [à i rapatrient en apparentez, refoutent en leur v «sur de [a "in" l’vnp’l’cutre, l - muuuwuæuuwuria animeras DECLAR E’ a o 2j fiacrejfl-ur Jdlcxandre , guerre d’aile [a forme pour cette tflrélion.

Out retourner-en Babylone dont ’ nous fourmes forcis-z les gardes du corps d’Alex’andre firent venir ’ les Princes Tes amis 8c ,tous’les ’ Chefs à (on logis 5 il s’y rendit tiré de foldats: car on auoit vn and de 11’ de (çauoir’â. qui pailleroit la grande ortune d’Alexandre. il y auoit tant de foldats que tous les chefs n’y pouuoient pas entrer; 8: à la porte y auoit vn huiflier qui tafchoit âne faire entrer que ceux qu’il appelloit , mais de Cela l’on s’en mocquoit ,car il n’y auoit plus de maiflre ; fi ’ ’n que ce premier defordre fut V11 renouu’ lement de trilleiies a: de pleurs infinis. En fin chacun fe raccoifa pour atten- dl’ç ce qui arriueroit. , - A Lors Perdi’ccas prit la chaire du Roy , .8; la prit au milieu de tout.. ce monde. l , il Py quoi: 614;

g 9 a 13m7]. Massa. le auna , lus , le manteau d’Alexandre , à (a Couromég auec [es armes. Perdiccas prit l’anneau quel: Roy quelques iours auparauant luy auoitcor- figue , 8c le mir fur la chaire : ce nouueaufpe. I &acle fit fondre tout le monde en de nouueaur ’ pleurs. Et Perdiccas commença à dire. ,, Quant à mOy , Meflieurs, ie vous rendsl’an- fi neau auec lequel le Roy cacheroit les affaires à de fou Empire , amfi. comme Il me l’a baillé. u Au telle encore que le ne penfe pas que les » Dieux en leur plus grande culer: , nous aillent , ennoyer vn defallre pareil à celuy-ci : outts- u fois regardant la grandeur de fes .aâions, i: ,, crox pour moy. que ç’ont eflé les-Dieux anion: g prefte ce grand homme aux mortels , puis n’a- " yant accompli faicommlflion , ils l’ont itu 9, vouluuetirer vers en: comme c’eftmt d’eux n qu’il terlt (on origine. Et c’ell pourquoy pull: u qu’il ne relie rien. de luy. , que ce que. l’un- n mortalxte affranchit des 101x de.la mort ne. fins fl d anis que nous rendions les ruiles deuoxrs à fl fou renom , que nous nous fouuenions tous, n quelle cil la ville ou nous voila,& de quel Roy, fi, de quel appuy nous nous nounous priuez. v La chofe que nqus puons a traiter , mes com- ” pagnons , c’elt d auifer comment nous pour. ,, ronsconferuer les auantages de nos Victoires parmy ceux fur qui nous les auonsrer’n-porte’es. ” Pour Cela , nous auons befoin d’vn chef. si ” vous en voulez vn , un plufieurs , choififez.c’efl r ” à vous à flairai] y a fix mois que Roxane cil en"- : ceinte. Employons tous! nos vœux afin qu’elle a nous face vn fils. Si tel cil le vouloir des Dieux;

l

I Quinte Curfi. L I V. X. 595 le Royaume eft pour luy. Auifez qui vous vou- " à lez qui gouuerne attendant qu’il ait l’aage. ’i a ï Nearchus luy repart,» Que c’elloit vne chofe t? I veritablement iufle , que le. fang d’AleXandre li t a: fes enfans polledalfent la Majellé de cet’Em- 3 pire : mais que d’attendre en Roy qui n’efloit le pas encore ne, 8e laifl’er celuy qui l’eltoxtlde’jat" citoit vn anis nullement commode, ny à l’hu- æ meut du temps, ny à l’inclination des Macedo- W i: niens. Il auoit vu fils d’Arfine’ , il le falloit cou- fi

tonnerPerfonne n’eut Roy. cette propofition , agreable; de forte que chacun fe mit à murmurer, a: les a foldats pourtefmoigner qu’ils n’approuuoient ç nullement cette ouuerture P fe mirent à battre l des piques contre leurs boucliers. Et Nearchus à ayant voulu trop appuyer 8e maintenir fa pro- x pofitio’n , on veit clairement l’allemble’e qui l s’en alloit à la fedition. à i Si bien que Ptolomée . prit la parole , 8e pp aw dit : C’ell veritablement vn fang bien digne de pp I commander aux Macedoniens , que les enfans fi g d’Arfiné 8: de Roxané , a; quand nous ferons en pp Europe ,nous ferons feulement honteux de les pp I nommer , ils font demy efclâues. Car our- , quoy auriôs nous dompté les Perfes pour Fernirs gît leur racc puis aptes. Ce que Darius ny [Kerm-w jxeslibresôe iufles Rois n’ont iamais figer: gar a l gnei- auec tant de grandes armées a: de puilianr « L Pourtes moy mon flattes. aduis cil, que l’on place r. dans -” ’F îlePalais le fiege d’Alexandre ; que là où il fe- R ça, le Confeil fe tiendra , 84 là chacun raflerai-:13

’ P r il g 9 6 l’Hifl. indexerait: le Gram! , ,, blera , quand il faudra deliberer des affaires :8 ,, puis ce que le plus de voix ordonnera le: ’,, faiâ : les Chefs a: Capitaines obeïront aux si ,, uis du Confeil. ,, AuCuns trouuerent ce: aduis bon. La plu ,, grande part s’attacha lia propofitiou de Fer 5, diccas. Sur ce Ariüouut commença àdire: qlll - ,, lors u’on auoit en uis Alexandre à qui il lui ,, fait a Couronne , i auoit dit . au plus 110mm: ,, de bien.Et qu’en confignaut à Perdiccas [ou au fi neau , il l’auoit iugé le meilleur de tous : cari ,, n’efloit pas (cul aupres du Roy , lors que cd: ,, fut dit. Et le Roy mefme auoit ietté les yeuxfu ,, toutel’affemble’e , a; puis auoit faiâ: choir ,, Perdiccas pour luy confi uer [on anneau; a. ,, uoit par cette aâion te moigue’ qu’il luyrtlr ,, gnoit la charge de tout fou Em ire. Perfonne ne douta qu’Ari anus frutti la verité 3 de forte que chacun commença j poulier Perdiccas, qu’il [mirait en airant 8c pt

Entre le defir a: la honte , luy ne fe balla! point’anneau. , s’imaginant qu’on le prefferoit . daman rage de prendre ce qu’il defiroit le plus , s’il!u falloit le froid. ’Et de fait , aptes auoir long- . temps balancé, a: ne le refoluant à rierigils’tlll retirer , pairs deniere les premiers 8c ne»)!

debout.La demis Meleager ’ ayant pris courugtl s’eflantralleuré fur le doute de Perdiccas ,sll

’ Auxtança Dlellx ne plaifèude queparler le faix d’vn à11’ng dit. flint tombe fur fi bibles efpaules : ie ne CM

I pas que tantMfieCnfi.LIV. de braues bômes le peuuent X. endu- 597 t’ refile ne dis pas les pluspcjitsje dis les grands, tt qu’aucune puiifance mortelle ne fçauroit for- st ce: à fouffrir uelque chofe contre leur gré. u Qrie veux que .Oxanê faitgtoll’e d’vn fils, pre- R ne: ce fils , ou prenez Perdiccas , l’vn vaut l’au: lt tee g car toufiours Perdiecas, qui aura la tutelle tr de l’enfant, aura l’Em pire. C’ell pourquOy il tr ne void performe propre pour efire Roy, qu’vn tr qui me pas encore au monde t a; en cette ne- n milité fi prefl’aute, le ne dispas infirmais abfoa ü luë play [cul veut attendre le terme d’vne fem4 st me graille a veut croire qu’elle accouchera d’vrr et fils a: vous figurez fi elle aura vu fils ,’ ou li onm k1 en Frel’tera vn. En ma confcîence , fiAle- se tandre nous auoit ordonné de prendre vn terse Ray en la place, c’efl cela feul de toutes les vo-F st e: que le confeillet’ois qu’on n’execuraü «- pas. Et que ne cotirez vous , dit-il , foldats, n piller tant d’argçntqu’alaill’é le Roy z Le peu- N pl: cil huitierdes biens qu’il a billez. si Etfi-tofi u’il eut dit cela ,I pas: 8L s’en va , 8L Mam’Fal’ e» beau milieu des troupeslqui é- toient la en bataille , elles, luy firent large , a: le fuiuirent froidement pour aller prendre les cran fors , comme il leur auoit. dit. Par ce moyen Melea et le montra fort accompagné, 8c l’af- femblee fort en reuolte. Quand vn fimple fols deghomme incognu, fe pouffa en auant 8: dit. Mais qui nous meut , Meilleurs , de prendre ainfiles armes , a; faire vne guerreciuile , pour tramer vu Roy , de vous en allez vu a Son- garous bien que vous suez Aridzus , fils de

. a P p iij 5 98 l’Hifl. d’AIexAnùe le Grand, Philippe , frere d’Alexandre auiourd’huy [on feu! heritier 5 Pourquoy n’eil il pas digne (le «(le bonne fortune; qu’ast’il fait P quOy -,com- ment le pouuez - vous frufirer du droit des gens;Si vous en cherchez m efgal à Alexandre, vous ne le trouuerez iamais. Si vOus’ en cher- chez vn qui en foi: le plus proche , il n’y a que

Ace difeours vous enfliez dit que quelque luypuitTance fouacraine(cul. auoit commandé’ le filen- ce a tant de eus. Et puis en mefme temps vne voix genet: e s’efleua , qui dit : Qu’il falloit appelle: Aridzus , 8: que ceux qui auoient fait aiTemblée fans luy , efloientdîgnes de mort. Lors Pytho , les yeux pleins de larmes com- mença à dire : que veritablement deformaisill commençoit à tenir Alexandre om- mal-heu- reux , d’ellre priué du fruit de a prefence de tant de braues hommes , qui montroient bien le pouuoit qu’auoit eu fur eux l’efciat de (a. gran- deur , car eux quiauoîent l’œil fi clair-v0yant dans (es perfeâions , 8! dans tout ce qu’ils re- deuoient à l’es merites , r: montroient auiour- d’huy fi fort àueuglez en ce qui concernoit le bien de (on Eflat. Et tint plufieurs autres difcours dont il tic huoit la memoire d’Alexandre , pour ramier la gloire 84 le merite de (on frere Aridzus. Mais comme clairement il vouloit filin lare- putation d’vn jeune Prince , que la fortune de- fiinoitàl’Empire : il acquit-pour luy plus de. haine , qu’il ne fi: de tort à Aridæus : car l’inju- (lice de le, fortune d’Aridzus; qui leur guai! .

h Qu’un Curfi. LI’V. X. 5.5591 donné de la pitié , ploya les cœurs de l’allem- ’ , blée à luy porter de la faneur. En forte que cette compagnie tout d’vne voix commença à dire : Que iamais elle n’anroit d’autre Roy que celuy qui citoit né dans cette efperance , 8c lors on commanda qu’Aridæus full amené. n - Meleagertoufiours contraire à Perdiecas 8: Arum; a patrie aduerfe , fit entrer courageufement A- damé , tîdæus dans le Palais , où les foldats luy ayant Roy , fuc- donné le nom de Philippe, le rainerait Roy. fileur Or c’elioient les foldats qui le faifoient; les 23’331; Princes auoient d’autres penfées , 8c de faiâ, nom de » . Pithon commença à trauailler ruinant la pro».Phi1ippe. oGtion de Perdiccas , 8c declara tuteurs de enfant dont Roxané efioit grolIe,Perdiccas a; Leonatus 5 tous deux du fang Royal. Et adioû- L ta Craterus 8: Antipater pour gouuerner les af- ’ faires d’Europe. Et puis fit pli-citer le fermentà tout le made, que l’on recognoifiroît pour Roy r le fils u’Alexandrc auoitiengendré en Roxané, Me caget eut peur , &non pas fans raifon, evoyant criminel , dans les inter-cils dû Roy . mefmc’ , pour la debilité de (on pouuoirnaif- fant,de forte qu’il s’étoit retiré auec ceux de [on intelligence ; mais reprenant courage,îl renient h au Palais, traînant le Roy Philippe auecluy,& faifant yn grand bruiâ de ce qu’il tenoit le parti de la Republique , touchant le Roy neu- , veau : Il dit qui! falloit voir s’il auoit l’aage 86 Ï la capacité, &.qu’ils ingeafl’ent s’ils auoient rc- [du ou non de le donner au fangl du R0y Phi! llppe , au fils du Roy , au frere de deux Roys. Il A n’y’à mer fi vaille , fioragcufe , ny fi profonde, . ’ P p iiij m.-Ld” -.- 6 on .I’Hifl. (11,41!ch le Gand, I qui face tant de vagues qu’vne commune fait dé boüillons,principalement quand elle alalihnn té , 8: qu’elle tient le gouuernail qu’il luy Eau. (ira bienvtoil: quitter. î - QuelqueMns s’attacher-eut à Perdicm qui venoit d’efire dieu, mais le grand nombre 6: plus qu’on n’eufi peule a damoient badinent la Couronne à Philippus. Cependant il n’y auoit performe qui s’atta- chall auec refolution à vouloir ou ne pas von- . loir vnemefme chofe : car ramoit ou f: reparla toit d’auoir pris vne refolutiou , puis on le re- pentois de s’ellre repenti,Au bout du conte chas cun fe refolut de s’attacher à ceux de la malien. Aridæus qui s’efloit efionné aria refalutiom des Princes,cll:oît ferry de l’aflïmblée :Mais le peuple par (on abf nce ,taifoit plulloil ion leur; riment, n’il n’en minuoit d’affeàion; de Pot» te qu’on efut requerir. Venu , l’on luy vellitlc’ y manteau de (on frere , a: Meleager prit les ara mes 8c le fuinit. La falange battant des armes I cancre les boucliers, menaçoit de tailler su pie: ces ceux qui entreprendroient (d’vfurper la Couronne ni ne leur appartenoit pas. Ils 6* soient bien» eureux de voir que Ce paillant En): pire demeuroit tontinera, à la maifon d’Alexana (ire. C’efioit bien la raifon qu’vn Prime de [on fang pofl’edafl laCouronne de les ayeuls,. C’é- toit vn nom qu’ils auoient appris (filmerez: d’antiquité. Nom que perfonne ne demi: puna site qui ne full digne d’eflre Roy. n Si bien que Perdiccas à fan tout s’cfionna, ’ a: aux 6x cens hommes s’enfcrnia dans la [ale

Quinte Carré. il.) I v. X. Bot-t où lé corps d’Alexandre te ofoit , a: s’y forti- fia. c’êfioient tous gens d’e elfe , a: Ptolomée fe ioignit auec eux’, 8c la compagnie des jeunes , feigneurs;Mais les portes furent bien Jtoll: rom- puës par tant de gensarniez qui les forcerent; De forte que le Roy luy mefme auec les gardes, dont efloir Capitaine Meleager , prie la (aile d’allier. Perdiccas bien el’meu fort , a: fe fait fuiure de ceux qui vouloient garder le corps d’AIexændre. Mais eeux,qui auoient pris la [a]. lei force , tiroient fur Perdicens , a: bleiîerent ’ tout plein de gens qui le ruinoient; h En fin les anciens oflans les falades pour le faire cognoiflre , prièrent ceux quicfloient a- uec Perdiccas qu’on n’en vinfl point à la gucr. ’re , qu’ils n fubmiil’entfranchememau Raya: priilent le meilleur party. r Perdiccas le premier mit bas les armes , a: i» les autres aptes. Et puis Meleuger ayant voulu perfuader qu’on (e tinR auprès du corps d’Ale- sandre , les autres s’imaginant que c’e’fioirvn tout de [ou leiÏe qu’on leur vouloit innër pour les furprenrlte , le defiournerent du chemin du. Palais , a: fe’fauuerenr vers l’Eufrate. .ILa Noblefle 8: caualcrie fe rangerent auec Perdiccas a: Leonatus , 8e elloient d’anis qu’on fortin. la ville , a: qu’on tinfl: la campagne: Mais Perdiccas qui ne perdoit as l’efperanee ne l’infanterie ne le’fuiuift au, , craignant s’il auoit auec la caualcrie , qu’on ne luy im putaft d’ami: abandonnerai-mec , re foin: de demeu- a l ter. CernnnAN’r cala Mcleager tenoitville. bon , exiler: . m,

302” 1311173. d’Jleann leGMIId, l 4, I tant puill’amment le Roy d’alleurer (on Elle; "à"; par la mon de Perdiccas , f afin que [on efprit à mm. nouueau dans les affaires , n’cull: plus de far- da» de dcau fur les bras. Perdiec as croyoit trop-que le Hume", Roy luy deuoit beaucoup: a: le Roy ne deuoit fifinm- pas efperer u’vn homme qu’il craindroit , luy -m’fl"” full iamais delle. "un..." Le Roy [bufflon cette entreprife plus qui! hmm, ne l’approuuoit : Pourtant Meleager prenant le du, rfilence n du Roy - pour . vn commandement.. . . ,. , en- BOya de la part du Roy gens pour luy amener Perdiccas, a: au cas qu’il en refoule venir, ils auoient charge de le tuer. Comme on vint dire à Perdiccas qu’il y auoit là des ens de Melea- ger,il fortit à la porte deïfonlogism’a ant pour tout que feize gentils-hommes auec uy , où il rabroiia fi bien ces gens-là , leur reprochant qu’ils eiloient les efclaues de Meleager , a: les regard; d’une façon fi terrible , qu’ils s’enfui- rent fans fçauoir bien ce qu’ils faifoient. Per- diceas 8e les gentils-hommes montent aufli-tofi. àcheual . a: quelques-vus des leurs a res . 8c .s’en viennent tronuer Leonatus x de otte ne dés làilauoit dequoy le defendre ; fi on up youloitLe lendemain faire, les Macedoniens effort. ayant le i fang rallie , trouuerent qu’il y auoit de l’indi- gnité en ce procedc’ d’auoir voulu attenter (ne Perdiccas , dirent que Meleager efloit vn reme- raire , 8c fe refoluoient d’en auoit railon auec les armes 5 82 comme l’affaire allait à vne fedi- itionp, les’Macedoniens enuo erent vn homme Lvers le Roy, pour (çaupir de uy s’il auoitconag

f mandé qu’onQuinte prifl: Perdiccas. L ÏLe V.Roy dit, X. qu’il 305 .l’auoit bien commandé, mais que Meleager luy auoit fait faire , a; pourtant qu’ils ne deuoient pas faire de fedition pour cela , parce que Per-

diccas. Ainii , ayant entoit donnécongé vinant. à tout le monde; I il billai Meleager un bourreau dans Ton ame, . dece ne vOyantla caualcrie ui auoit quitté "le parti du Roy . (on parti , il evoyoit tombé dans le piegequ’il auoit rendu pour fou enne- my. De forte que ne f achant a quoy le refon; dre , il conforhma trais iours à ballir des dei;

feinsIl. cil bien en certain l’air. que le Roy. i gardoit tou- jours fa di nité en apparence: e’efioit à luy que les Am afladeurs s’adrelloient. Les Capi- taines des gens de guerre faifoient leur Cour a aupres de luy , les gardes entroient à fou logis. Et cependant vne triflefl’e morne auoit telle- ment faifi tout le monde , qu’il fembloit que ’ l’efpcrance citoit bannie d’auec eux. Et le des. flans tous les vns des autres, ils le fuyoient l’vn l’autre , 8c n’ofoient deuifer enfemble : chacun tenoit [on jeu couuert , 8c confiderans dans aux - mefmes les conditiOm,.dc leur nouueau Roy , le regret s’angmentoit en eux de celuy . qu’ils auoient perdu ; 8L recherchoieut’en vain où efioit Alexandre , dont’ la vertu les fouloit i animer , a; de uila fortune leur feruoit autre- fois d’enthoufia me. .lls fe voyoient deformais abandonna-par- mi des peu les ennemis 8c indomptez , lefquels ne deman croient. pas mieux que de le voici

L--.----. -...- 304 1’11”11. d’illusion?" le (fifi ,’ vengez de tant dentaux recrus , a: ’ prêts: tiroient l’oceafion au poil. Tandis quillât ron- geoient l’efprit de ces melancholies , curent nouuelle que la caualcrie ello’it à la campagne, qui arrelloit tous les bleds ce les rinces qui ve- noient en Babylone z de forte u’il y cordela neceliité dans la ville , le a la a de lafamiae; Et ceux qui citoient en la ville furent d’anis qu’il falloit de deux ehofes l’une , ou fairela prix auec Perdlccas . onluy dorme: bataille. En mefme temps arriua , ça: les gens des champs , craignane qu’on pillafileursbourga- des , eretirerenten Babylone , oùceu: deu bylone , voyant u’ïl failïoit cher visite cula ville. fendroient au: champs, a: quedes deux ” collez chacun croyoit ellreplus retirement chez fou voifin , que chez fayr . Les Macedoniens voysns tout le monde 64 tonné, s’en viennent chezle Roy,& la font me propofition : Qu’ilfalloit deputer vers la caua- lerie,& mettre fin à ces diuifions. Es le Roy aure fi-tofl depefcha Pafas Thefl’alien 5 Amifl’us Ma- galopolitain ," a: Perilaus, ils partent, ils vien- . neu: vers la caualcrie , et expofent leur charge; a: ils eurent sefpôlè,que les Canaliers pareroiêt les armer, paumera que le Roy leur rendifl ceux qui auoient cité autheurs decefie difcorde. A cette nouuelle , les troupes de leur mou-v nemcnt prennent les armes ’5 a; e Roy ferrant du Palais à la rumeur , f: preTepte a eux, a: leur dit , Il ne le faut point mutiner , car fi nous nous enta-ébattons , les parieurs prendront les 3’33! Al"? fQW’I’YW’ que vous .35:

. , Quinte CIME. LI V; X. me faire’â vos Concitoyens , auec lefqnels fi vous rompez , fans laill’er vu pas ouuert a la paix, l, vous ouvrez le chemin au guhne ciuile. Rem alcyonien-encore vn consulter le poux,voir ’ s’ilslfc muniront. Le. corps du Roy n’en pas encorçenfeueli , cette confideration nous rail. . liera peut-car: . afin que luy rendions tous en. Terrible nos laites «cette. , Quand cil de me ,’ î’symemicux rendre la Couronne , que de conferner auec]: Gag de mes concitoyens. Et ’ fi v’ous cognoîfl’ez que nette voye fans autre fait la voy: de la paix, ie vous. prie a: vous en conjure , faites elleétion d’un qui [oit plus ca-, pable que non pas moy. -. . En lmefme. temps les larmes fortans des peux , il tirade (a tellefon Diademe . efiendit a alain dontil tenoit le Diaderne . ê: dit que celuy qui s’eiiimeroit plus dignede le porter queluy , lepriü. Cette liage harangue décan. mit vn efirange bonté de nature , que iniques la l’elclat de la grandeur d’Alexandre auoit ob- fcurcîe en fou froua. Et de fait toute l’allifiance le pria qu’il fifi ce qu’il propolbit,&âa«’-"îs ’25*w l’en-.w v. prell’a. 47 llrcnuoyales mefmcs deputez qu’il auoit en: noyez le premier coup 5 qui demanderent à Perdiceas 8: a Lematus , u’ils sagement Me- leager pour troiiiefme C133. Ils le promirent aife’ment , car Perdiceas ne vouloit rien fque deliacher Melea et d’auec le Roy , Bail-..--v çauoit bien que luy au! ne feroit pas capable de renfler à deux. i Donc Meleager auec la falange fartant de Ba- , hylone î Pfirdîscçs la telle de la caualcrie l

366 L’Hlfi. d’AIexÂndre le Grand, . vient au deuant : les deux batailles s’entre-faJÏ lüent a; le mettenrenfemble, chacurrcroyant que cette vnion alloit engendrer vne paix etero nelle : mais c’efloit par à que les defiine’es ah loient precipiter les ,Ma’cedoniens dansalts guerres ciuiles , car le regneell infociable’, ô:- plufieurs vouloient dire Rois. Ils mirent donc eurs forces d’abord , a: puis les diuiferent: car ayans chargé fur ce corps vn fardeau plus pe- fan’t qu’il ne pouuoit porter , les membres plo- ycrent Tous le faix , a: cet Empire qu’vn feul L pouuoit porter, fut contraint de tomber,qnand plufieurs y voulurent mettre la main. * n C’ell pourquoy le euple Romain faitellat à grand droit de deuorr fun falut’à [on Prince, ” ui connue vn no’uuel alite cil venu faire voir ï :’ la lumiere à nos yeux, en l’obfcurité de cette ’ ’ nuit , ’qni prefque elle la derniere de nos ’ ” nuits. A la verité le Soleilne nous rend pas le ” iour plus gracieux à fou leuer , que la nailÏance ” de ce Prince a rendu la lumierc fonhaitable à ’Ï l’Empire ,b ellonné des maux de la difcorde. ” Quels flambeaux n’a t’il pas clieinr en [on bel "Orient : Combien a t’il remis d’efpe’esa Quelles ” tempelles la donCeur de Ton calme n’a-telle dif- ” fipée t En finiln’a pas fait renaiflre , ilafait ” florir cet Empire , a: fa pofierité Dieu aidant, ” en cueilleralles fruits aux fiecles aduenir , que I: les puiEe-t’clle cueillir iniques à l’eternité.

. I I .607

d’5. C ’OA VIR- S .1- .î, qCINcLVnIEslME,là 11:3 MP122 3’ D’JLEXQAN’DRE çfl partagé entre [et Princes, a de ce grand debris le: pines coagflhuent tous . les paillis»: Royaumes d’ Orient. I

Erovnuous à nollre propos; dont le fentiment du bonheur qui affilie anionrd’huy l’Empire m’auoit tiré. Perdiccas confii- -v - ’2 Â tuoit l’vnique efperance de fou falut en la mort de Meleager , a: vouloit fur tout preuenir cet humenr’vain, perfide , ni ne ’faifoit rien ne broüiller, a: qui partiCtilicre- ment citoit on ennemy. Et cependant mon- firoit auoit l’ameefloignée d’vne dillance infi- nie de ce demain , pour l’attraper quand il s’en douteroit le moins. Et de fait il attira prudem. - ment quelques-vus des foldats , qui alloient fe- mant des queremonies,cômméfi luy n’en n’eufl: rien feeu , de ce qu’on aubit fait Meleager corn-

pagnonI Ce qu’ellant rapporté de à Meleager Perdiecas. , il s’en - alla tout en colere à Perdiccas, luy conter ce flqu’on auoit dit. Errdiccas fit ,lerubiant de

.608 L’Hzfl. forlancerait le Grand , k trouuer ces difcours fort efiranges . a: luy lit fentir u’il’en filoit fort ellomaqué’: a: pOnr cdncluhon lis accordent enfemble qu’il falloit ehaflier ceux qui tenoient ces propos fediticnx,’ dune Mcleager leremercia , a: l’embraffa tous: fa bien-veillance a: [a franchife. Et tout en mefme temps erraient d’vn moyen pour châ- tier ces galants là. Il fut conclu qu’on feroit fe- lOn la coullume ancienne vne rencüe de l’ar- me; , l’on prendroit pour Occali’on la diuifion

Pa Les ce. anciens l A Rois’ ’ de Macedoine auoient ap- pris de faire ces reueu’e’s en cette forte. on der- chiroit vne chienne par pièces , dont on jetioit les entrailles de part 8c d’autre dans vu cham dans lequèlon menoit l’armée : dans cetteje - l pace d’entre les deux extremitez où auoient elié jettées ces entrailles. tante l’armée elloir’en ba- taille: d’un collé la caualcrie, là l’infanterie, a; p la la falange ; de fortequ’an iour defiiné pour faire cette cerei’nonie , le’Roy à la telle de fa caualcrie 8c de reg elephans,s’enivint à l’encens tre des gens de pied , aufquels Melcager com- mandoit. Or cette caualcrie s’acheminanr, l’ion fanterie s’eilonnaJ a: la memoire de la diuifiou palliée qui n’elloit pas du tout cllcinte , faifoit , que n’ayaps pas encercle rieur net, les gens de pied branlerent pours’en retourner en la ville, d’autant que la caualcrie citoit fauorxf ée d’une

campa. En n ne voulans ne. pas.. n legercment montrer qu’ils enflent quelque .foupçon de la foy de leur; 6.011198an ê. 5.15.533 ÏËFŒE a à "au? En?!

s ’ Quinte CINÉ. LI V. X. 509i flans pourtant fi l’on les allailloit, de fe drfm- dre. lls s’approchent , 8: n’y auoit plus qu’ync plaine bien petite entre les deux batailles, quand le Roy luy-mefme fuiui d’vne cornette decaualerie , vint au deum: du bataillon des feus de pied , a; demanda les feditieux ,kvou- ant faire punir au gré de Perdiccas ceux dont il deuoit dire le proteâcut : a: dit en mena- çans , qu’il feroit peller fur le ventre à-ceuxvqui defobc’iroient tout ce qu’il y auoit là de caualeg rie 8c d’elephanS. . Quille trouua bien efionné ce fut Meleager quine [gauloit plus âhqui recourir : le plus (eut en cette occafion , elloît d’attendre’la fortune, vplufiofl que de rien entreprëdre.En maline tëps Perdiccas fit palier en argent trois cens des prin- cipaux de ceux qui Un premiers allemble’e a- ptes la mort d’Alexandrel, auoient fuiui Melea- ger. Et âla telle de toute l’armée , les fit fouler aux pieds des Elephans, a: mourir d’vne cruelle façon, fans que le nouueau Roy le commandal’c ny l’empefchalt , mais tefmoignant qu’il preng droit refolution felon ce qui arrimeroit. Cette aâion fut le commencements: le tri. fie prefage des guerres ciuîles , qui depuis arri- uerent entre les Macédoniens. Melea-ger qui s’apperceut trop tard dela fourbe de Perdic- cas, voyant qu’on nlattentoît rien contre luyfe ” tint ferme au milieu du bataillâMais auflî roll: aptes quand il vid que fes ennemis employoîët contre lui,le nom du Roy qulil auoit fait,defel’- pere’ de (on falut ,il s’enfuit , 8: s’alla refugîet a dans vn Temple où on l’alla tuer , fans efgard la fainôteze du lieu. ’ un." - 6 m L’Hifl. tauzin!" le 0m44 Pardiccas remmena toute l’armée dans Bal bylone , allembla tous les Princes , &tint Con (cil. Là il En: refolu que l’Empite fefoit diuîfl en cette forte: Le Roy deuoit tenir PE’mpitege: neral fur tout". Ptolo’méeferoit Sâtnpèd’Egy te a: de ton- tes les Prouinces d’Afi’ique qui e oient [cash iuridiâion des Egy tiens , Laomedon auroit la Syrie a: Phœnice , Philatàs eut la Ciliciei Antigonus en: la Lycie aueclz Pimphilie , a la haute Phrygie. Mander fut fait Patemtdt la Carie a Menander de Lydie. Leonatus eutla balle Phrygie 8L l’Hellefpont,Eumenes futGou- Aucrneur de Cappadoce à de Baflagonie , a: en: commiflion auec Arbatres de garder tome la Prouince iniques à Trebifonde. Luy feul m vouloit point «concilie: (lainâmes La Medix * fut donnée à Pithon z la Thtacè à Leonatus , a- uec tout le pais de Pont. Et en tantes les au- tres Prouinces , de l’Inde , des Baffles ,8! Seg- dians , a: autres peuples del’Ocean , ou habi- tans de la met rouge , chacun demeura pour Sa y trappe de ce u’il auoit en goùuernetnentl’out l Petdîccas , fut dîtqu’il demeureroit auprts du Roy , à qu’il feroitfim Cmneflable ,, Lieute- nant general de fes armées. . ’ r Quelques-vus ont creu qu’Alexanclré par tellement fait cette diuifion de "(on En)!» te .- ( Il n’enfautpqs deum , en le premier liure du y Mahaut: le dit dinfi en "mestres-expie: , m: du commencement ’, 10:11.: remarque icy 54: en Il fin Julian. ) Mais nous trouuons que cela n’ell pas veritable , bien que quelques Autheuts

’Weüæfn L I v. X. ’i 611. l’ayênt efcrir. A la verité du commëncemenr chacun litron deuoit de gouuerner ce qu’il a- uoit en charge; a: l’ordre eufi maintenu l’Em- pire , fi la conuoitife des hommes pouuoit four? rit des bornes 3’ mais auec le temps ceux qui é- toient commis - gonuerner les Efiats de leur Roy . à qui auoientichacun (a, Prouince bornée, fous prame de maintenir ce qu’ils a- ncien: en charge , 8c fadscOnfiderer qu’ils ê- wienttous de mefrne nation, iniereliez au bien tomant: de leur Empire , voulans fonder de i grands Royaumes , il: coinmencerent la guerre a191i a Mais il eüoirms bien aux mil-aysé autres, , que ces grands v v v es fe contentement de choies qui ne reçe- , noient bornes que de l’occafion. Car nous ne «tenons guere de conte de ce que nous auons, . lors que nous v0yons quelque chofe de meil- leur , que nous pouuons bien efperer. Si bien u’ils crOyoient tous que pour ment auroient- i s pris des Royaumesà gouucrner. 1, fi pour les maintenir ils ne s’énertuOient de les accroiflre. Il y eut donc (cpt iours que le corps d’Alç- sandre citoit gardé dans [on Palais, 8e ne tous les efprits occupez Mariner l’efiat pub 1C , S’é- toient defiournez du deuoit particulier de ren- Adrc à fa memoire ce qu’elle meritoit, I . Or il n’y a point de chaleurs au m0 de pa- r teilles à celles de Mefopotamie, elles ourla for-l rud’eficindre les animaux fur la terre , car le Soleil y cit fi chaud qu’il brune comme vn feu. Les eaux y [ont fort rares , 8: ce peu qu’il y a de ; fontaines, les habitants les cachent . il: s’en feu; . Q 1j ’61 si L’Hïfi. Mlemdre Infini ; uent, à lesdkartgers en ontnecefliré; 5rd: pendant quand ou «vint pour «me: au , corps d’Alexandre, un n’y rrouua panne tache Pui tefmoignall de la corruption demeurent ou vifage n’nuoit’pas perdu fa-vigueur. Euh: fait , les Égyptiens a: («irakiens qui: en char- ge de l’accoufirer felon leurvfzge , faigninent d’y toucher de prime abord ., croy ans qu’il mi;

pitonApres ilsencore; firent leur oraifonv ’ . , »qu’il a full: pètà mis à eux mortels de touchera c: corps , puis le y purifierentôt le remplirent-de parfums , le re- l poferent dans (on throfne , 8c luy remirent fur la relie les en feignes de fa grandeur aflè’e. On a» creu qu’il efloit mort de poi ona- 8l l qu’Iolas fils d’Antipater , qui le feruoit de la coupe , le luy auoit baillé par commandement de [on pere. Et à la verité Alexandre auoit fou- ucnt dit de fou viuanr qu’Antiparer afi’eâoie ’ d’elire Roy , Pour vn Lieutenant il efioit tr0p riche 8e trOp puilTant : la vi&oire de Sparreluy ’ audit fait prendre l’efTor ; a: les biens-faits du Roy (on maiiire ,’ilcroyoittrop u’ils eiioient ’deubs à fou mer-ire. On creut au qu’Alexan: .dre auoit ennoyé Crarerus pour le tuer. Or ce poifon croifl en Macedoine , 8: ne le peut porter , dît. on , que dans la corne du pied d’en chenal tant il cil penetrant ,la fontaine ou. , il croifl: fe nomme Stix: qui jette ce poifon pea, frilentiel : 8L donc Caflander, dit-on , l’aprîs g ta 8c le bailla à fou fret-e lolas qui en mir dans a ’ le vin du Roy. En quelque forte qu’on le corn- ent-ami! l’antiquité de aux qui 95931.! une:

même Criblé. Liv. X. a? Tomémènr en efioufl’a le bruire Car Antipatee . aptesla mon d’hlexandres’empara du Royau- p me de Maredoine a: de laGrece , 8c (es enfants

1 luy ayans fuccedé exterminer-eut toute la race ù d’Alexandreiufquesaux plusvefloignez. i i En fin Proloméequi fut Roy d’Egypte , fit u porter [on corps àMemphis,& depuis en Ale- s.r xandrie, ou [ont rendus tontes fortes d’hon: peurs à la memoire de (on nom. i v .

" ’1’!» du dernier Livre de wifi;

- av var-.. Q iij

111221443471: en in m- distilloit de rupinl traintrain.q æ .. Vu «que Quinte Curie courts i i dînette «me qu’Alexandreluy incline diuifefon Empire sur: X» se mourir , a; que cette diuifitnell ’ né trop difertemeut couchée (in le frontipifce du liure des .Mecahabe’es , tu trop l . bien appuyée pour aoûte le remarque vne chofe. G’efl quenoflee’Anthenr li :3833! fomentanplus’mor de la maman: enraierai g du grand Preflre des Iuifs Iaddus 8e d’Alcm dans; de ce qù’Alexandre radota. (cul de tous les humains , ny des memorahles difcoursqu’il tint fur ce filiet ;ny de ce qu’Alexandre tou- s joursdepuis fit vn grand cas de la nation in, (laïque ,» foret-nieriez kifs entoures res certes l en rres-bonsls’eux. arque bafüflanr la vi le d’Ac le: andrie i: chef des tenures qui font relierai: luy aptes fa mort sil en damna moitié aux luth. auec les plus beaux priuileges &les plus amples qui fe pontoient imaginer ( leiaiflël’honneur ne les Ptolomées (es fucceŒeurs au Royaux!!! F: gypte outrenduà cette nation a; à in:

0’,le dis p queee  mefpris’ . - et.en aoûté autheur vit? d’vne caufe generale. Oeil qu’au temps qui! y vinoit qui en; le temps auquel la loy Clare- flienne limoit les plusmdesbarailies a-

a figure Culé. L I v. X. 615 trie ,. les a ens crioient en li d horreur i ces noms de’ChrellieuGede l ,que vous ne voyezlpas prefque d’Hifiorien de ce tëps-lâ’qui "î en ait eulemêt couchéle notations fou hifioire. g Et comtrieil; elle tires malaisé que leïChti- flianifme diane deîa fi ample que toute l’efiena 4 a; duë de l’Empite Retenir-en unifioit, , a: les a, luifs t peuple li puiffam 3 -çeleue guerre nous l, les feutroit, maltaiséedis-ieique les affaires ge- , hernies de vampire ne fût» incendiées dans a celles des Chrefiiens et desluifs. Il faut croire l f que les Hiflorious ont mieuiminé celer à taire - à en leurs efcrits des Mercredis! trames à Ë: d’offre dizains-demeure encan arion p me les Chnefiiens a: lesluifs’ , cubaine de yp auJournaux. Que fi quelquefois L» y la5. «relire f . x a y contraint , ces vieux limiteurs dieu parler : fleurirons lu- nenal’enfa. quatriefme Satyre , ariane de la i short de Domitian. Il-fnttué par phanus 1n- tendant des affairesdeûrante Fabio Domicil- lra , qui auoit me releguée pour izareligion . Chreflieonet SonznraszlatuusClemeos, on de dudit Domitian , scies noueur: ayant efiéexcs ’curezpource fujet. . i r a 4 saurin dit tomai )rpaflqumemlmidm ejÏe timendm. - p « A t .Cæpeut , lm: «un laminent «de miam. Pournommer les Chr iens à ne point pro- noncer came , il lesappelle comme faifoient lesaurres ,les Ianrofmes , les Sauriens. Voir. la commeles anciens Payens relancieurl’hon- neu: douce: ’ . .’ n Haï.

.615Or Quinte . invoque. Curfc f go cil y arcures les api parences du moue- , ) a criuoir cette biliaire foubs le Regne de Vef afian , ( 8: le grand tef- moi nage de Cecy , e uatre pages plus haut, a: c oll: le quatriefme ifcours de ce dernier liure , ) 8L florifloit fous l’Empirc de les en. . fans , Tite a: l50mirian. Or fous Domitian ce nom de luif a: de Cbre- Ilien palloientpour vu 3 8: l’vn 8c l’autre les Payens les exprimoient par le nom d’Atbées: De forte que ceux que l’on fi plicicir pourla religion. elloient chaille: difort-on,pour le cri. me d’. ieré,d’autant qu’ils n’adoroienr pas les Dieux des Gentils. ) On feroit vne biliaire en- tier: fig: cetre’remarque digue d’el’tre meditét

enDonc autre nol’tre Autheur lieu. ayant )flori ’ foussces l Princes , fiennemis du nom des Chrclliens 8: des Iuifs,n’a pas eu grande inclination à croire et à mucher en fou biliaire l’opinion plus ve- ritable, du partage fait par Alexandre le grand de fun Empire nuant mourir. Et l’hifioire du grand Prellre Iaddus ne peut auoit elle ob- mife par luy fans deliein: Care’eli vn acte en la vie d’AÎeaandre trop lignifié; a; trOp authenti- quement publié par Iofephe , qui vinoit du r . -ps radine de Quintus Curtius, fous mefmes Princes . rres aimé d’eux , d’eux qui eux-mel- mes logerent (on hilioire,par vn deuoit public, dans les Archiues de l’Empire , de qui pour fou merire l’honorent dans Rome d’vne [lame pu- blique , recompenfc d’honneur des hommes 1’735 lieroïques. i i

a