C 58 E/8 Journal officiel de l’Union européenne FR 6.3.2004

La Commission attire encore l’attention de l’Honorable Parlementaire sur le fait que les projets financés dans le cadre des Fonds structurels (1) ont souvent une dimension culturelle, y compris la restauration et la mise en œuvre du patrimoine architectural et culturel, la construction d’équipements culturels, la mise en place de services culturels et touristiques et des actions de formation artistiques ou liées à la gestion des activités culturelles.

(1) Plus précisément, le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE) et le Fonds européen d’orientation et de garantie agricole (FEOGA).

(2004/C 58 E/008) QUESTION ÉCRITE P-2712/02 posée par María Izquierdo Rojo (PSE) à la Commission

(20 septembre 2002)

Objet: Prestations sociales en faveur des vendangeurs émigrants espagnols

Le nombre de journaliers espagnols qui travaillent actuellement en pour les vendanges dépasse les quinze mille. En ce qui concerne leurs droits au titre de la législation sociale et de la législation du travail, la campagne actuelle 2002 se caractérise par le fait que «les vendangeurs seront exonérés des cotisations à la caisse de maladie et de vieillesse de la sécurité sociale française»; d’autre part, il est dit clairement dans le feuillet d’information que le ministère du travail espagnol a distribué à ces vendangeurs que «le travailleur doit demander à l’employeur, à la fin du contrat, de lui remettre ses feuilles de paie sur lesquelles doivent figurer les montants des versements de cotisations à la sécurité sociale effectués en sa faveur», ce qui, étant donné les circonstances, sera difficile à réaliser.

À la lumière de ce qui précède, la Commission pourrait-elle indiquer s’il est certain qu’au cours de cette campagne 2002, les vendangeurs seront exonérés des cotisations à la caisse de maladie et de vieillesse de la sécurité sociale française, ce qui entraînerait pour eux la perte des prestations correspondantes auxquelles ils auraient droit au titre de la législation sociale et de la législation du travail? N’estime-t-elle pas que cette situation met en évidence l’inefficacité des règlements européens en matière de sécurité sociale et le fait que les principes internationaux de protection sociale restent inopérants? Ne s’agit-il pas en l’espèce d’une discrimination à l’égard des travailleurs étrangers? Quel est le montant des prestations que ces travailleurs cesseront de recevoir?

Réponse donnée par Mme Diamantopoulou au nom de la Commission

(16 octobre 2002)

Le droit communautaire établit dans le règlement (CEE) no 1408/71 du Conseil du 14 juin 1971, relatif à l’application des régimes de sécurité sociale aux travailleurs salariés, aux travailleurs non salariés et aux membres de leur famille qui se déplacent à l’intérieur de la Communauté et dans le règlement (CEE) no 574/72 du Conseil, du 21 mars 1972, qui en fixe les modalités d’application (1), uniquement une coordination des différents systèmes de sécurité sociale des États membres pour offrir une protection sociale aux personnes qui se déplacent à l’intérieur de l’Union. Les travailleurs saisonniers, définis à l’article 1 c) du règlement (CEE) no 1408/71, bénéficient des mêmes droits et obligations que toute autre catégorie de travailleurs. Ainsi, il suffit de se reporter aux articles 2 relatif au champ d’application personnel , 3 posant le principe d’égalité entre ressortissants nationaux et communautaires et 13.2 a) quant à la législation applicable dudit règlement pour convenir que cette affirmation est nettement affichée.

Concernant plus précisément les prestations qui ont été évoquées dans la question posée par l’Honorable Parlementaire, il est nécessaire de signaler que, quant aux prestations pour maladie, l’article 18.2 du règlement (CEE) no 1408/71 prévoit clairement que les dispositions en matière de totalisation des périodes d’assurance, emploi ou résidence s’appliquent également à ce type de travailleurs avec la seule condition que le bénéficiaire n’ait pas arrêté d’être assuré pour une durée supérieure à quatre mois. À cette fin, le travailleur saisonnier doit être muni d’une attestation délivrée par l’institution compétente comportant la même durée que celle du travail saisonnier et présenter celle-ci auprès de l’institution du lieu de résidence (2). 6.3.2004 FR Journal officiel de l’Union européenne C 58 E/9

Quant aux prestations par accident de travail, l’article 52 dudit règlement est clair en ce sens qu’il prévoit la même protection pour tout type de travailleurs en leur faisant bénéficier dans l’État de résidence des prestations en espèce servies par celui-ci et à charge de l’État compétent. Pour ce faire, l’article 60.3 du règlement (CEE) no 574/72 prévoit la délivrance d’une attestation de la part de l’État compétent pour bénéficier dans l’État de résidence de ces prestations.

Enfin, quant aux prestations de chômage, il est à noter qu’en règle générale, les chômeurs bénéficient des prestations de chômage dans l’État du dernier emploi. Mais grâce au règlement (CEE) no 1408/71, les saisonniers disposent d’un droit d’option entre pays de résidence et pays du dernier emploi: ils peuvent choisir de se mettre à la disposition des services de l’emploi soit du pays où ils travaillent soit du pays où ils résident. Ce droit d’option s’explique par des considérations sociales et des raisons d’efficacité pratique. Il est normal, en effet, que ces travailleurs, ayant des liens étroits, notamment de nature personnelle et professionnelle avec le pays où ils se sont établis et séjournent habituellement, puissent disposer dans cet État des meilleures chances de réinsertion professionnelle (3).

Finalement, le règlement (CEE) no 574/72 contient à son article 108 l’obligation pour le travailleur saisonnier de présenter son contrat de travail tamponné auprès des services de l’emploi de l’État dans lequel il exerce son activité. Cette démarche anéantit les craintes exprimées dans la question posée selon lesquelles, il s’avérerait difficile pour le travailleur de demander à son employeur de lui remettre les fiches de traitement-salaire avec la mention des montants versés à la Sécurité Sociale.

(1) JO L 149 du 5.7.1971 et JO L 74 du 27.3.1972. (2) Cf. article 17.3 du règlement (CEE) no 1408/71. (3) Cf. article 69.1 c) in fine du règlement (CEE) no 1408/71.

(2004/C 58 E/009) QUESTION ÉCRITE P-3549/02 posée par Benedetto Della Vedova (NI) à la Commission

(4 décembre 2002)

Objet: Compatibilité de la loi italienne no 69, du 3 février 1963, avec la libre circulation des travailleurs à l’intérieur de la Comunauté européenne garantie par le traité CE

Le 25 juillet 2002, l’ordre des journalistes de Lombardie a adressé au président du tribunal de un courrier contenant une demande d’annulation de la décision par laquelle M. Claude Marie Jeancolas, citoyen français, a été enregistré en tant que directeur responsable des revues italiennes «Gente Casa» et «Spazio Casa», éditées par -Rusconi.

L’ordre des journalistes de Lombardie y affirme que Claude Jeancolas ne peut remplir la fonction de directeur responsable parce que, bien qu’il exerce la profession de journaliste depuis des décennies, il n’est pas inscrit au registre des journalistes. L’article 46 de la loi no 69, du 3 février 1963 (qui institue l’«ordre des journalistes»), stipule en effet que le directeur et le vice-directeur responsable d’un quotidien, d’un magazine ou d’une agence de presse doivent être inscrits sur la liste des journalistes professionnels (un arrêt de la Cour constitutionnelle a par la suite établi que les personnes inscrites au registre des journalistes publicistes qui concerne les personnes exerçant une activité journalistique à titre non exclusif, non occasionnel et rétribué peuvent également occuper ces charges).

L’ordre des journalistes de Lombardie semble avoir l’intention de régler la question d’une manière rien moins que transparente, en proposant à M. Jeancolas de l’inscrire au registre des journalistes publicistes, qui concerne en réalité comme on l’a dit plus haut les personnes exerçant une activité journalistique à titre non exclusif, non occasionnel et rétribué et n’est donc pas pertinent pour M. Jeancolas, qui exerce professionnellement et à titre exclusif et permanent son activité de journaliste. À ce propos, il convient également de noter que la décision du conseil de l’ordre des journalistes de Lombardie du 11 novembre 2002, aux termes de laquelle M. Jeancolas a été inscrit au registre des journalistes publicistes, apparaît pour le moins comme un arrangement à l’amiable, étant donné que la loi no 69/1963 exige (article 35) que l’intéressé exerce l’activité de journaliste publiciste depuis au moins deux ans et que cette activité soit attestée par un nombre minimal d’articles publiés et rétribués et certifiée par une déclaration du directeur responsable du titre italien qui les a publiés.

La Commission n’estime-t-elle pas que l’article 46 de la loi no 69, du 3 février 1963, est incompatible avec l’article 39 du traité CE, qui garantit la libre circulation des travailleurs à l’intérieur de la Communauté?