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Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, August 2015

ISSN 1997-342X (Online), ISSN 1991-8631 (Print)

Original Paper http://ajol.info/index.php/ijbcs http://indexmedicus.afro.who.int

Nécessité d’une gestion des résidus agricoles et agro-industriels à

Daniel-Bienvenu BANGALA MADA 1* , Pathy KANYANGA MPOY 1, Nadège KABAMBA NGOMBE 2 et Thaddée MASIMANGO NDYANABO 1

1Université de Kinshasa, Faculté des Sciences Agronomiques, Département de Chimie et Industries Agricoles. 117 Kinshasa XI. Kinshasa, RDC. 2Université de Kinshasa, Faculté de Pharmacie, Kinshasa, RDC. *Auteur correspondant, E-mail : [email protected]

RÉSUMÉ

La pression humaine sur les ressources naturelles et la pollution environnementale, notamment par les résidus végétaux, constituent deux importantes conséquences du manque de politique structurée d’urbanisation et de traitement des déchets à Kinshasa. Une des pistes de solution à ce problème consiste à intégrer les acteurs qui sont à la base de ce problème. Dans les cas des résidus végétaux, il s’agit des producteurs agricoles et agro- industriels. Dans ce travail, une investigation a été menée auprès de trente producteurs agricoles et cinq agro- industriels localisés dans cinq communes de Kinshasa, dans le but d’évaluer le mode de gestion des résidus lignocellulosiques qu’ils génèrent par leurs activités. Aucun producteur agricole ni agro-industriel, ne dispose des outils d’estimation de la quantité des résidus qu’il génère ; les producteurs maraîchers utilisent presque tous les résidus de récolte pour la fertilisation des plates-bandes en vue de nouvelles cultures, tandis que les producteurs de riz ont un surplus de résidus. Les producteurs agro-industriels connaissent tous un problème d’élimination des résidus végétaux que leurs activités produisent. © 2015 International Formulae Group. All rights reserved.

Mots clés : Environnement, pollution, lignocellulosiques, producteurs.

Need for Management of Agricultural and Agro-industrial Residues in Kinshasa

ABSTRACT

The human strong need in natural resources and the environmental pollution, in particular by vegetable residues, represent two main consequences of the lack of structured urbanization policy and of the material waste processing in Kinshasa. One way of solutions to this problem consists in involving the persons who are on the basis of it. In the framework of vegetable residues, this concerns agricultural and agro-industrial producers. In this study, we aimed at evaluating the lignocellulosic residues management generated by thirty agricultural producers and five agro-industrials located in five municipalities of Kinshasa. Among agricultural and agro-industrials none have the use of tools necessary to estimate the amount of residues generated in their activities. Market gardeners use almost all residues of harvesting to fertilize plate bands for new cultivations while rice producers have surplus residues. All the agro-industrials experience a problem of elimination of vegetables residues generated by their activities. © 2015 International Formulae Group. All rights reserved.

Keywords: Environment, pollution, lignocellulosic, producers.

© 2015 International Formulae Group. All rights reserved. DOI : http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v9i4.41 D. B. BANGALA MADA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, 2015

INTRODUCTION méthanogène (Müller and Trösch, 1986). Par La ville de Kinshasa, capitale de la ailleurs, la cellulose est une source de République Démocratique du Congo (RDC), production du papier et d’autres produits s'étend sur une superficie de 9.965 Km 2 (De (Thiébaud, 1995). Saint Moulin et Kalombo, 2005). Avec une A Kinshasa, une valorisation des population estimée à plus de dix millions résidus végétaux présenterait donc le double d’habitants et en l’absence d’une politique avantage de réduire l’incidence de ces d’urbanisation adéquate, cette ville subit deux derniers dans la pollution environnementale et phénomènes néfastes pour son de fournir à la population de l’énergie bon épanouissement : la pression humaine sur les marché ou de matériaux synthétiques. ressources naturelles et la pollution Pour y arriver, la mise en œuvre d’une environnementale (Lelo, 2008). politique efficace de leur gestion doit dans un En effet, à Kinshasa, l'accumulation premier temps, intégrer les principaux acteurs des déchets de toute nature (matière plastique, à la base de leur production, c'est-à-dire, les épaves de véhicule, débris de végétaux, etc.) producteurs agricoles et agro-industriels dans les lieux publiques et dans le cours d’eau (Koopmans and Koppejan, 1997 ; Koyabizo, cause une détérioration de l'environnement 2012). Ensuite, elle doit passer par une (Lelo, 2008), alors qu’il existe plusieurs démarche de détermination de leur diversité, possibilités de recyclage de ces différents de leur caractérisation et de leur quantification types de résidus qu’ils soient biodégradables (Koopmans and Koppejan, 1997 ; Jölli and ou pas. Giljum, 2005; Cooper and Laing, 2007 ; Singh Les résidus végétaux qui sont aussi et al., 2008). appelés résidus lignocellulosiques ou Pour évaluer le mode gestion des lignocellulose en raison de leur composition résidus lignocellulosiques générés par les chimique dominée par la présence de trois producteurs agricoles, agroindustriels et les constituants majeurs de la paroi cellulaire des scieries de Kinshasa, une étude diagnostique a végétaux, la cellulose, les hémicelluloses et la été menée dans la période entre janvier 2011 lignine (Klass, 2004 ; Ding and Himmel, et décembre 2012. 2006; Dermibas and Dermibas, 2007 ; Balat, Spécifiquement, ce travail a poursuivi 2011) sont issus de la végétation naturelle ou les objectifs suivants : sauvage, de la production agricole, agro- - Identifier et quantifier les principaux industrielle, sylvicole et forestière non utilisée résidus agricoles, agro-industriels produits ainsi que d’une partie d’ordures ménagères dans quelques quartiers de Kinshasa à fortes solides (Hall et al., 1993 ; Dermibas and activités agricoles et agro-industrielles ; Dermibas, 2007). - Evaluer le mode de gestion de ces Ceux-ci possèdent une très grande sous-produits auprès de leurs principaux potentialité d’être recyclée en ce qu'ils générateurs, c'est-à-dire, les producteurs peuvent servir soit de matière de base pour la agricoles et agroindustriels ; production énergétique, soit de matière - Déterminer les impacts éventuels première pour la fabrication d’autres dérivées. positifs et négatifs liés à la présence de ces La cellulose, de même que les hémicelluloses, résidus ; en tant que glucides sont des sources - Vérifier la capacité des producteurs d’énergie potentielle, soit par combustion d’utiliser les résidus générés par leurs activités directe ou indirectement pouvant servir à la production du biocarburant par fermentation MATERIEL ET METHODES alcoolique ou du biogaz par fermentation Cette étude a été effectuée dans la ville

2235 D. B. BANGALA MADA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, 2015 de Kinshasa, une mégalopole de plus de investigations sont résumées ci-dessous : 10.000.000 d'habitants, où les résidus sont Questionnaire concernant les producteurs produits abondamment et dont la gestion est agricoles : un problème réel (Lelo, 2011 ; Koyabizo, L’échantillonnage a été effectué au 2012). hasard et en fonction de la disponibilité des La méthodologie adoptée a été celle agriculteurs sur chaque site. Trente des investigations sur terrain sous forme agriculteurs ont été questionnés dans la d’enquête, accompagnée des observations totalité dont onze à Limété Kingabwa TP, visuelles. Les informations sur les principaux onze à Anciens Combattants, quatre à sites d’agriculture intense de Kinshasa ont été N’djili Cecomaf et quatre à Mont-Ngafula obtenues au niveau de la Direction de . Production et de Protection Végétale du La population d'enquête était Ministère de l’Agriculture de la RDC. Les constituée d'individus de deux sexes mais les listes des grandes agro-industries et scieries de hommes étaient plus nombreux (77%). Parmi Kinshasa ont été fournies par la Cellule de ces producteurs, la majorité était constituée Planification Industrielle du Ministère de des jeunes d'une moyenne d'âge de 34 ans. l’Industrie, tandis que les scieries semi- Concernant le niveau d'étude, la plus grande industrielles ont été sélectionnées au hasard partie de la population d’enquête avait atteint parmi celles qui sont disséminées dans les le niveau secondaire mais sans le franchir communes d’étude. (60%). Il y avait 3% d'analphabète, 20% La ville de Kinshasa étant très vaste s’étaient limités aux études primaires tandis (9.965km²), ce travail s'est limité dans cinq que 17% avaient pu atteindre le niveau communes à forte production de ces résidus, supérieur. sélectionnées sur base de leur accessibilité partant de l’Université de Kinshasa d’où Les questions posées aux l’étude a été lancée (Carte n°1). agriculteurs concernaient Les communes concernées par cette La production enquête occupent la partie centrale et gauche Identité et activité principale du de cette carte. Il s'agit de la commune de producteur ; Les espèces végétales cultivées ; Lemba, de (quartier industriel), de Nombre de plates-bandes emblavées par N’djili, de Kinsenso (quartier Ancien culture ; Nombre de semis par mois ou par Combattant), et de Mont-Ngafula (cité de an ; Types et quantité de fertilisant par plate- Kimwenza). bande ; Nombre de récolte par mois ou par Après la collecte des données, le an ; Lieu de vente de la production. logiciel Excel a été utilisé pour la saisie et La gestion des résidus produits l’analyse des données. Dans ce cas, il Existence des résidus de cultures après s’agissait des statistiques descriptives récolte ; Usages des restes de cultures ; (fréquence, valeurs limites, moyenne et écart- Finalité des résidus de cultures non utilisés ; type). Nuisance due à la présence des résidus ; Les investigations ont concerné les Autres connaissances sur l’usage des résidus résidus lignocellulosiques issus de la végétaux. production agricole, agro-industrielle et des Questionnaire concernant les agro-industries scieries. Les fiches de questionnaires Chez cette catégorie, une attitude de correspondant à chaque catégorie de résidu réserve a été observée sur la livraison des sont consignées dans les annexes et les informations jugées sensibles à cause de la principales questions qui ont fait l’objet de ces concurrence. Il n’a pas été aisé d’obtenir des

2236 D. B. BANGALA MADA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, 2015 informations de la part des brasseries et de été soumises à l’enquête. l’usine de torréfaction de café par crainte des agents espions de la sécurité et/ou des Les questions posées concernaient entreprises concurrentes. L’identité et les principales productions de Nos investigations ont concerné trois l’entreprise scieries dont l'une était industrielle (abrégée Catégorie ou type d’agro-industrie ; par SI), située dans la commune de Limété, Localisation ; Principales productions ; Types quartier Kingabwa et les deux autres étaient et origine de la matière première semi-industrielles (abrégées par SSIa et SSIb), La gestion des résidus situées toutes dans la commune de Lemba. En Nature et quantité des résidus produits plus des scieries, une usine de décorticage et par jour (semaine, mois, an…) ; Proportion de mouture de café (abrégée par UDMC) et résidus sur production utilisable obtenue de la une brasserie industrielle (abrégée par BI) matière première ; Usages réels des résidus ; situées toutes à Limeté Kingabwa ainsi qu’une Autres usages connus des résidus obtenus ; usine de décorticage de riz (abrégée par Quantité de résidus non utilisés ; Principales UDR), située dans la commune de Ndjili ont difficultés dans la gestion des résidus.

Figure 1 : Localisation des communes d’enquête (De Saint Moulin et Kalombo, 2005).

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RESULTATS répartition des plates bandes par site Les producteurs agricoles d’enquête : Production : Sites et types de cultures La figure ci-dessus nous informe que le Théoriquement, les sites de culture site des TP renferme les plus petits sont aussi les premiers endroits où les résidus producteurs de cette enquête (une à vingt agricoles exercent leurs impacts après la plates-bandes), tandis que les producteurs récolte, tandis que les types de cultures emblavant jusqu’au delà de quarante plates- pratiquées peuvent donner un renseignement bandes se retrouvent dans les trois autres sites. sur la nature des résidus générés. Théoriquement, la quantité des résidus que ces Les agriculteurs rencontrés aux sites derniers génèrent devrait être tout aussi des Anciens Combattant (abrégé par AC) et de importante. Cecomaf (abrégé par CECO) sont tous La connaissance du cycle végétatif est producteurs des cultures maraîchères importante pour déterminer la période où une (amarantes, aubergines, gombo, oseilles, ail, culture donnée est susceptible de générer des oignons, etc.) tel que cela est révélé dans la résidus. Ce moment arrive à la fin du cycle Figure 1. végétatif, au cours de la récolte. Au niveau de Kimwenza (abrégée par Selon les producteurs interrogés, à part KIMW), en plus des cultures maraichères, le gombo dont le cycle végétatif varie de trois certains agriculteurs produisent également du à quatre mois, les cultures maraîchères ont un maïs et du manioc. Tandis que les agriculteurs cycle mensuel, c'est-à-dire, qu’elles sont questionnés au niveau de Kingabwa TP cultivées et récoltées douze fois par an. (abrégé par TP), en plus d’être producteurs Le maïs est cultivé deux fois l’an des légumes, sont aussi producteurs de riz (septembre et mars) pour être récolté paddy et de maïs. respectivement en février et en juillet. Quant à Dans les quatre sites confondus, 70% la culture du manioc, elle est faite en de la population d’enquête pratique le septembre et en février-mars pour être maraîchage. Cela laisse supposer qu’au récoltée douze mois plus tard. Le riz est moment de la récolte, les résidus générés par cultivé une fois par an et est récolté en mai et cette activité culturale devraient juin. quantitativement être plus grande dans les Les renseignements ci-dessus nous quatre sites agricoles enquêtés. La section sur amènent à suggérer les hypothèses suivantes : la gestion des résidus apportera la précision - Sur les sites de production des sur cette question. cultures maraîchères enquêtés, il y aurait des A2. Nombre des plates bandes résidus de cultures maraîchères chaque mois emblavées et cycle végétatif des cultures de l’année, au moment de leur récolte ; pratiques - Les résidus de manioc, par contre, Le nombre des plates bandes seraient disponibles en septembre, février et emblavées constitue une information mars ; importante sur la capacité des producteurs - Les résidus de maïs seraient plus agricoles à générer des résidus végétaux sur disponibles aux mois de février et de juillet ; un site donné. Théoriquement, il doit exister - Les résidus issus de la riziculture une proportionnalité entre ces deux variables. seraient plutôt présents aux mois de mai, juin Les nombres des plates-bandes et parfois juillet. emblavées sont variables suivant les producteurs questionnés et les types de culture Utilisation d’engrais qu’ils pratiquent. La Figure 2 renseigne sur la L'information concernant l'utilisation

2238 D. B. BANGALA MADA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, 2015 d’engrais peut être pertinente en ce que les végétale est exportée hors du champ et peut agriculteurs de Kinshasa utilisent les restes de occasionner la production des résidus dans un cultures comme engrais organiques. Cette environnement qui n’est pas sous le contrôle donnée renseigne sur la capacité de ces du producteur. producteurs agricoles d'utiliser partiellement La préférence des enquêtés en ce qui ou totalement les résidus agricoles qu'ils concerne les lieux de vente de leur récolte, se génèrent. présente comme suit (Figure 4) : Deux types d’engrais sont utilisés par Il ressort de cette figure que 73% tous les producteurs : les engrais organiques et d’enquêtés vendent leur production à partir du les engrais chimiques. champ, 20% parmi eux transportent leur production au marché, tandis que 7% Engrais organiques emportent leur production à la décortiqueuse. Pratiquement tous les producteurs Ces derniers produisent du riz cargo. questionnés utilisent directement les restes de Le mode de vente varie d’une culture à la culture précédente pour fertiliser les une autre. En maraîchage, le producteur laisse nouvelles plates-bandes emblavées. D’autres y à l’acheteur le soin de récolter les plantes ajoutent des herbes mortes, du compost qu'ils arrivées à maturité. Généralement, celui-ci fabriquent ou achètent, du lisier de porcs et de emporte toute la production qu’il achète, en la fiente de poules. laissant très peu de résidus. Les riziculteurs abandonnent leurs récoltes sur le champ Engrais chimiques jusqu’à ce qu’elles sèchent. Ensuite, ils battent Les agriculteurs interrogés utilisent les tiges sèches de riz pour en récupérer le riz trois types d’engrais chimiques (Figure 3). Il cargo. Ce dernier est directement vendu ou s’agit du NPK, de l’urée et de alors transporté à la décortiqueuse. Les l’hydrogenophosphate d'ammonium (qu’ils producteurs de maïs et de manioc vendent appellent ammoniaque). Selon les producteurs leurs productions directement après la récolte. questionnés, ils recourent aux engrais Lorsque l’agriculteur vend sa chimiques à cause de l’insuffisance d’engrais production, il peut être confronté à la gestion organiques dont ils ont besoin pour leur des résidus issus de son travail agricole. Les activité culturale. lignes qui suivent donnent les informations A la lumière de cette figure, 70% des relatives à la manière dont la population producteurs agricoles soumis à cette enquête d’enquête arrive à gérer les résidus générés utilisent les engrais chimiques pour suppléer à par son travail agricole. l’insuffisance d’engrais organiques. Le NPK est utilisé par 17% des producteurs Gestion des résidus de culture maraîchers, l’urée par 61% des producteurs Tous les producteurs questionnés maraîchers et 25% des producteurs de riz reconnaissent qu’il reste des résidus au champ tandis que le DAP est utilisé par 8% des après leur récolte, cependant aucun parmi eux producteurs maraîchers. n’a des précisions sur la quantité de ces résidus. Lieu de vente de la récolte Concernant l’usage de ces résidus, en L'information relative au lieu de vente culture maraîchère, 82% des producteurs de la récolte permet d'étendre le diagnostique questionnés recyclent complètement leurs sur la production des résidus agricoles au delà résidus en les utilisant au cours de la du lieu et du moment de la récolte. En effet, fertilisation en vue des nouvelles cultures. par l’opération de vente, la production Néanmoins, 8% parmi ceux-ci,

2239 D. B. BANGALA MADA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, 2015 essentiellement des producteurs de Gombo, l’année. Néanmoins, l’usine est ravitaillée en attestent qu’il reste encore des résidus qui sont grande quantité autour du mois de mai. écartés ou brûlés. Tous les producteurs de riz La principale production de l’UDR de et 20% des producteurs de maïs avouent Ndjili est le riz décortiqué. La production également l’existence des résidus inutilisés journalière de ce dernier oscille entre 500 kg après la récolte. Ces derniers sont abandonnés et 8000 kg par jour. à côté des champs ou alors brûlés. La SI reçoit comme matière première Quelques-uns parmi ces producteurs les grumes de bois (Kambala ou Milicia reconnaissent que les résidus qu’ils excelsa , Afrombosa ou Pericopsis elata , bois abandonnent ou brûlent à côté de leurs rouge ou lifaki qui est une Meliacée, bois noir champs ont un impact négatif sur ou Milletia laurentii , titola, iroko ou Milicia l’environnement. Ils estiment que ces résidus excelsa et autres) provenant de la province devraient plutôt être affectés à l’alimentation Orientale, de Bandundu, de l’Equateur et du animale. Kasaï-Occidental. Le rythme de réception de la matière première est variable mais, en Les producteurs agro-industriels moyenne, elle est de 250 à 300 m 3 de grumes Matière première et Production par mois. L’UDMC utilise le café parche (variété La SI produit du bois scié à partir des robusta) comme matière première. Toute la grumes qu’elle reçoit, selon la forme et les production vient de l’intérieur de la RDC, dimensions des clients. La production notamment des provinces de l’Equateur, du journalière est variable. Bas-Congo, de Bandundu et du Kasaï- La SSIa se charge de raboter, réduire Oriental. Le rythme de réception de cette de dimensions ou donner une forme matière est variable au cours de l’année, particulière à tout objet en bois selon la toutefois, c’est aux mois de mai, juin, demande de sa clientèle. Cette dernière est septembre, octobre et novembre que l’offre est constituée des menuiseries et des particuliers la plus importante localisés dans ses environs. La fréquence de La principale production de cette agro- réception est très variable et quotidiennement industrie est le café décortiqué, torréfié et fluctue entre 2 et 50 pièces. moulu. Ce dernier est conditionné dans des La SSIb est destinée à approvisionner petits sacs en plastiques de 25 g et vendu dans une boulangerie locale en lattes de bois. Ces les boutiques et marchés de Kinshasa. dernières servent de combustibles dans les L’UDMC n’a fourni aucune information sur la fours utilisés pour la cuisson des pains. Elle production journalière ou mensuelle de leur reçoit des fragments de bois de coffrage café commercialisable. provenant de différentes scieries industrielles La BI utilise le malt ou l'orge germé et de Kinshasa à un rythme hebdomadaire. La le riz décortiqué importés de l'étranger comme livraison de ces morceaux de bois est assurée principales matières premières. Outre les par un camion de marque MAN d’une matières premières, d’autres constituants capacité de 7 m 3. La production quotidienne mineurs sont aussi ajoutés à la fabrication de des buchers est d’environ 50 articles en 8 la bière. La fréquence de leur réception et la heures de service. quantité du produit fini obtenu en fonction du temps n’ont pas été révélées. La gestion des résidus L’UDR reçoit sa matière première, le Types et quantités journalières de résidus riz paddy, provenant de différents producteurs produits de Kinshasa. Sa fréquence de réception qui L’UDMC : le café parche produit n’est pas enregistrée est variable au cours de comme principal résidu la parche dont la 2240 D. B. BANGALA MADA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, 2015 quantité moyenne hebdomadaire est de l'ordre résidus/produit fini du décorticage est de 30 à de 24 sacs cylindriques en polypropylène de 40% (son et balles de riz), il est de 17 à 25% 110 cm de hauteur et 45 cm de diamètre. Ces pour les balles seules. derniers sont stockés à côté de l’entrée La SI : la SI génère trois types de principale de l’usine. Bien que n’ayant pas été résidus : la sciure, les lattes et les dos de bois. pesés au cours de l’enquête, nous estimons La quantité moyenne de ces résidus produits que ces sacs remplis de parches doivent avoir quotidiennement est d'environ 30 sacs de chacun plus de 50 kg. La quantité de café sciure (sacs de même type que ceux utilisés engendrant cette quantité de résidus n’a pas pour les parches de café et les balles de riz), été révélée. 40 à 50 lattes en bois des tailles variables, et Ces résidus de café sont à la base de la une quantité non déterminée de dos de bois. production des moustiques et des eaux 100 kg de grumes génèrent, après leur stagnantes après les pluies. Pour faire face à la traitement, environ 15 kg de résidus. Ils sont difficulté engendrée par la présence de ces utilisés pour la fabrication des tabourets, des résidus, une importante quantité est offerte cercueils et distribués aux mamans gratuitement aux femmes productrices des maraîchères. La portion de la sciure non légumes, tandis que le reste, de 10 à 12 sacs évacuée est entassée à côté du mur de la par semaine, est éliminé dans une rivière scierie (photo n°2). Quand il pleut, il se forme passant à côté de cette entreprise (Photo n°1). à cet endroit une abondante boue. La BI : la drêche constitue le principal La SSIa : cette scierie produit résidu solide engendrée par la brasserie. La quotidiennement une quantité de 3 à 10 sacs quantité quotidienne de drêche produite par la en polypropylène, de même type que ceux BI ne nous a pas été donnée. Toutefois, cités précédemment (photo n°3), de sciure et concernant le ratio résidu/production, il nous a copeaux de bois. Le ratio résidus sur produit été signalé qu’environ 17% de drêche sont utile n’est pas calculé. Généralement, ces produites par la quantité d'orge (non précisée) résidus sont donnés gratuitement aux mamans donnant un brassin de 580 hectolitres. des environs qui les utilisent comme Concernant son utilisation, la brasserie fertilisants organiques, combustibles et litières vend à très vil prix (50 CDF par chargement dans l’élevage des volailles. d’un camion MAN de 12 à 17 tonnes) la En dépit de cela, la SSIa éprouve drêche aux éleveurs de porcs et de poissons, encore de difficultés pour se débarrasser ainsi qu’aux producteurs de légumes. Pour totalement de tous les sacs de résidus stockés éviter toute nuisance pouvant être causée par dans son enceinte comme cela est révélé dans la quantité de drêche non vendue, celle-ci est la photo ci-dessus. Il s’ensuit l’encombrement déversée dans le fleuve passant à proximité de de l’espace, la formation des eaux stagnantes la BI. et le pullulement des moustiques. L’UDR : Les sons et balles sont les La SSIb : produits quotidiennement principaux résidus issus du décorticage du riz. environ 3 sacs de sciure et copeaux de bois. L’UDR produit quotidiennement une quantité Le ratio quantité des résidus sur quantité de des balles de riz variant entre 2 et 10 sacs en production utile n’est pas connu. Par ailleurs, polypropylène (de même type que ceux ces résidus qui sont à la base de la formation utilisés pour les parches de café), en période des boues après les pluies et du pullulement de faible activité et entre 50 et 100 sacs des moustiques, sont d’une manière générale lorsqu'il y a abondance de la clientèle aux vendus aux femmes des quartiers environnant mois de juin, juillet et août. Le ratio cette scierie.

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Figure 1 : Répartition des cultures par site d'enquête.

Figure 2 : nombre de plate-bande par site d’enquête.

Figure 3 : Types d’engrais chimiques utilisés pour la production agricole dans les sites d’enquête. DAP = diammonium phosphate ou hydrogenophosphate d'ammonium.

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Figure 4 : Lieux de vente de la production.

Photo 1 : Parche de café entassée à côté d’une rivière à Kinshasa Kingabwa.

Photo 2 : Sciure et grumes de bois jonchant le sol à côté du mur de la scierie SI à Kinshasa Kingabwa. 2243 D. B. BANGALA MADA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, 2015

Photo 3 : Sacs contenant de la sciure de bois dans la scierie SSIa à Kinshasa Lemba.

DISCUSSION enquête sur la disponibilité et la valorisation Au cours de cette enquête, il a été noté des résidus agricoles et agroindustriel. Sur qu’en culture légumière, il y a régulièrement base des résultats obtenus, ce groupe production des résidus au moment des recommanda le maintien en terre d’une bonne récoltes. Cependant, en dépit du nombre des portion des résidus agricoles pour la plates bandes qui donnent ces légumes et du préservation de la fertilité des sols et la caractère mensuel de la production, la quantité prévention des érosions dans ce pays. Parmi de ces résidus demeure insuffisante pour ces résidus figurent les pailles de mais et de couvrir le besoin en fertilisants organiques riz. requis pour les prochaines cultures. Le même En tenant compte des résultats de la constat a été fait chez la majorité des présente enquête auprès des producteurs producteurs de maïs. Cependant, tous les agricoles, des recommandations formulées par producteurs de riz cargo disposent des résidus Mulaji (2011) et le groupe Ingenosahel non quantifiés, inutilisables après la récolte. (1998), le scénario envisageable pour la Mulaji (2011) estime que la carence en valorisation des résidus agricoles à Kinshasa résidus végétaux nécessaires à la fertilisation consisterait à mettre en place une stratégie organique du sol concerne la pratique agricole basée sur la localisation des sites où ces dans toute la ville de Kinshasa. Cette situation résidus sont excédentaires, l’identification et serait principalement due, estime-t-il, à la la quantification de ces derniers, la nature altérée, acide et pauvre en nutriments détermination des besoins chez les des sols de cette ville. Pour faire face à cette producteurs en carence et la mise en œuvre situation de carence, il recommande la des moyens d’approvisionnement de ceux-ci valorisation de la matière organique des en engrais organiques. déchets solides ménagers par leur recyclage En analysant les informations récoltées en agriculture sous forme de compost. auprès des agro-industries concernées par La question de recyclage et de cette enquête, les observations suivantes se valorisation des résidus agricoles est assez dégagent : délicate et préoccupe la communauté Concernant la quantification, parmi les scientifique même au delà de nos frontières agro-industries enquêtées, l'UDMC, l’UDR, la nationales. Au Sénégal, en guise d’illustration, SI, la SSIa et la SSIb ne procèdent pas le groupe Ingenosahel (1998) entrepris une rigoureusement à la quantification de leurs

2244 D. B. BANGALA MADA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(4): 2234-2248, 2015 résidus mais elles disposent des données qui Ces informations leur permettent de planifier peuvent servir à déterminer, plus ou moins des politiques de valorisation de ces sous- grossièrement, la quantité des résidus que produits (Amoo-Gottfried and Hall, 1999 ; leurs activités génèrent. Ces données peuvent McKendry, 2002 ; Jingura and Matengaifa, constituer un point de départ pour la mise en 2008 ; Sing et al., 2008). place d’une filière de leur valorisation. Par Le raisonnement moderne qui sous- contre, il est très difficile de tenter cette tend la mise en œuvre des méthodes de estimation avec les données obtenues de la BI. valorisation de la lignocellulose est donné par Quand à l’usage de ces résidus, aucune Koopmans & Koppejan (1997) et Thioune de ces entreprises ne semble mettre en œuvre (2009). Il se résume ainsi : « les résidus une technologie permettant de créer une agricoles, agro-industriels et la biomasse valeur ajoutée à ces sous-produits. Ce qui est inutilisée, longtemps considérés comme une noté, c’est un effort énorme que ses menace pour l’environnement et la santé des entreprises fournissent pour de se débarrasser populations, qu’il fallait nécessairement de leurs résidus, à cause de toute sorte de détruire, sont, aujourd’hui, considérés comme nuisances qu’ils causent. Il s’agit de la une richesse énergétique, en tant que sources pullulation des moustiques, la création des d’énergies alternatives aux combustibles eaux stagnantes et d’autres. traditionnels». En plus d’usage comme Toutes ces agro-industries évacuent combustible, ces résidus peuvent aussi servir leurs résidus en les fournissant gratuitement comme substrat pour la production des ou les vendant à vil prix aux producteurs champignons comestibles, la fabrication du maraîchers ou aux éleveurs de volailles. En compost et d’autres produits biobasés dépit de cela, il reste généralement une (Sivrikaya and Peker, 1999 ; Carmen, 2010 ; quantité résiduelle qui est déversée dans les Binod et al., 2010). cours d’eau, fleuve ou rivière, passant à Cette enquête s’est limitée à la proximité de certaines de ces entreprises. production et la gestion des résidus végétaux En considérant les deux catégories de générés au niveau des champs et des agro- producteurs ayant fait l’objet de cette enquête, industries dans quelques communes de les agriculteurs et les agroindustriels, nous Kinshasa. Concernant la production et gestion observons que les résidus végétaux issus de la de ces résidus dans les circuits de riziculture et des agro-industries constituent, commercialisation au niveau des marchés et d’une part, une certaine nuisance pour leurs dans les ménages consommateurs finaux, les producteurs, tandis que d’un autre côté, les travaux de quelques auteurs qui se sont producteurs maraîchers en ont besoin comme intéressés à la gestion des déchets solides engrais organiques. Nous estimons que cette produits dans la ville de Kinshasa peuvent être situation est en grande partie due à l’absence consultés (Lelo, 2008 ; Lelo, 2011 ; Holy et d’une politique provinciale de valorisation des al., 2013 ; Holy et al., 2014). résidus végétaux (Lelo, 2008 ; Holy et al., Parmi ceux-ci, Lelo (2008) déplore le 2013 ; Holy et al., 2014). mode de gestion des déchets à Kinshasa, il En effet, à l’heure actuelle, démontre les faiblesses des autorités et des contrairement à la situation que nous vivons populations kinoises en ce qui concerne la en RDC, les résidus végétaux ne sont plus gestion rationnelle des ordures ménagères, il considérés comme nuisance dans plusieurs présente aussi les différents modes non pays d’Afrique et d’autres continents. hygiéniques d'évacuation des déchets à Plusieurs états s’adonnent à l’élaboration des Kinshasa. Par ailleurs, il recommande que la statistiques annuelles de tous les types de gestion des déchets solides à Kinshasa résidus agricoles et agro-industriels produits s'effectue suivant la logique TRIVAC, c'est-à- dans l’ensemble de leurs territoires nationaux. dire, Trier, Recycler, Incinérer, Valoriser,

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Communiquer comme cela se fait sous implique la prise de conscience de la part des d’autres cieux. Holy et al. (2014) proposent producteurs, des chercheurs et des décideurs quelques pistes de valorisation des déchets politico-administratifs des potentialités de leur produits à Kinshasa, ils préconisent la utilisation. La situation généralement subdivision de cette ville en zones fédérales rencontrée est la présence de ces résidus en de gestion des déchets et la création des sites excès et causant la pollution dans certains potentiels des décharges finales. quartiers de la ville tandis que dans d’autres quartiers, il en manque. Dans ces derniers, ces Conclusion résidus seraient utiles soit comme source L’enquête menée auprès des 30 énergétique, soit comme fertilisant organique. producteurs agricoles (maraîchers, riz, maïs et La résolution de la question de la pollution par manioc) et six agro-industriels (producteurs de les résidus végétaux, spécifiquement agricoles café, bois scié, riz cargo et bière) dans cinq et agro-industriels, doit nécessairement passer communes de Kinshasa (Lemba, Kinsenso, par une stratégie comprenant d’abord leur N’djili, Limété et Mont-Ngafula) a révélé quantification et caractérisation depuis leur que : production. Ensuite, il importe d’en Au niveau de la production agricole, la déterminer les principaux usages possibles à paille de riz constitue le résidu végétal en l’état brut ou après une ou quelques surplus, tandis qu’il y a carence des matières transformations. Enfin, il faudrait en végétales devant servir à la fertilisation en déterminer les besoins dans les sites où ces culture maraîchère. Les résidus issus du sous-produits peuvent être utilisés. maraîchage causent probablement leur pollution au niveau des marchés et ménages Conflit d’intérêt consommateurs finaux. Ceci serait Les auteurs de cet article déclarent essentiellement dû à l’absence d’une politique qu’ils n’ont pas de conflits d’intérêts. efficace de gestion des déchets dans la ville de Kinshasa. Contribution des auteurs Les agro-industries enquêtées, D-BBM et TMN se sont chargés de la produisent beaucoup de résidus végétaux mais planification de l’enquête et de la conception ne procèdent pas rigoureusement à leur des fiches de questionnaires ; D-BBM et PKM quantification. Ne pouvant les valoriser sur ont réalisé l’enquête proprement dite auprès place, elles s’en débarrassent rapidement. Ces des agriculteurs et des agroindustriels, ensuite, résidus sont alors vendus à vil prix, distribués ils ont transféré et analysé sur Excel les gratuitement ou éliminés dans les cours d’eau données récoltées ; La rédaction et la les plus proches de leurs entreprises. correction du manuscrit ont été effectuées par La présence de ces résidus agricoles et D-BBM, NKN et TMN. agroindustriels présente plusieurs impacts négatifs, principalement, il s’agit de REFERENCES l’encombrement de l’espace, la prolifération Amoo-Gottfried K, Hall DO. 1999. A biomass des mouches et des moustiques, l’apparition energy flow chart for Sierra Leone. des maladies dues à l’insalubrité (malaria, Biomass and Bioenergy , 16 : 361-376. fièvre typhoïde, etc.), l’apparition des odeurs DOI: http://dx.doi.org/doi:10.1016/ nauséabondes et l’accumulation des flaques S0961-9534(99)00009-4 d’eau. Balat M. 2011. Production of bioethanol from La production des déchets végétaux à lignocellulosic materials via the Kinshasa est une conséquence normale des biochemical pathway: A review. Energy activités agricoles et agro-industrielles de la Conversion and Management, 52 : 858– population kinoise. Leur bonne gestion 875. DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.

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