B Udapest F Estiv Al Orchestra | Ivá N Fischer
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samedi 5 mars – 20h Franz Liszt Danse à l’auberge du village – extrait des Deux Épisodes du Faust de Lenau S. 110 richard Wagner Tannhäuser : Ouverture et Bacchanale Les Maîtres chanteurs de Nuremberg : Prélude entracte richard Wagner Le Crépuscule des dieux : Voyage de Siegfried sur le Rhin Marche funèbre de Siegfried et Scène finale (Immolation de Brünnhilde) | Samedi 5 mars | Samedi Budapest Festival Orchestra Iván Fischer, direction Petra Lang, soprano n Fischer vá Ce concert est organisé dans le cadre de l’Année Liszt. i Cette dernière est mise en œuvre par l’Institut français et l’Institut hongrois à Paris. Filmé par Mezzo, ce concert est diffusé en direct sur le site Internet www.citedelamusiquelive.tv. Il y restera disponible gratuitement pendant quatre mois. Il fera l’objet d’une diffusion ultérieure sur Mezzo. Fin du concert vers 22h. Budapest Festival Orchestra | Orchestra Festival Budapest Franz Liszt (1811-1886) Danse à l’auberge du village – extrait des Deux Épisodes du Faust de Lenau S. 110 Composition : 1859-1860. Création : 8 mars 1861, à Weimar, par l’Orchestre de la cour placé sous la direction de Liszt. Effectif : piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 2 trombones, trombone basse et tuba – timbales, cymbales, triangle, harpe – cordes. Durée : environ 10 minutes. Il n’y a rien d’étonnant à trouver le sulfureux Liszt sur le terrain de la diablerie. Quoi de mieux en effet qu’un thème méphistophélique pour faire gronder comme il faut les basses du piano ou faire ronfler les cordes de l’orchestre (car la pièce connaît, comme souvent chez Liszt, deux versions simultanées, l’une pour piano solo qui prend le titre de Mephisto- Walz n° 1, l’autre pour orchestre, parue comme second morceau des Deux Épisodes du Faust de Lenau) ? L’attirance pour le mythe de Faust n’est pas nouvelle chez le musicien : elle a notamment donné lieu à la Faust-Symphonie, achevée en 1843 et organisée en « trois portraits psychologiques » : Faust, Gretchen et Méphistophélès bien sûr. Pour cette valse-ci, Liszt délaisse le modèle goethéen pour s’inspirer d’un poète mort quelques années auparavant, Nikolaus Lenau, qui avait donné sa propre réécriture de l’histoire de Faust en 1836. Dans ces Deux Épisodes, le compositeur inverse, à des fins musicales, l’ordre des événements dans la pièce : le premier décrit le remords éprouvé par Faust face à Hannchen, qu’il avait séduite le jour de son mariage et abandonnée enceinte ; le second, devenu un « tube », nous conte précisément cette rencontre à l’auberge du village. Au son du violon de Méphisto (quintes brutalement raclées des cordes et bassons), Faust entraîne la mariée dans une danse échevelée, débordante de sensualité (écoutez les jeux de crescendo-decrescendo, les courts thèmes hachés, l’orchestration puissante), avant de l’enjôler par un thème amoroso (aux violoncelles) plein de fausses hésitations, construit en lente montée. Le rire moqueur de Méphisto, aux flûtes (vivace fantastico), interrompt à plusieurs reprises le récit de cette séduction/perdition en bonne et due forme. Le vice triomphe : les deux jeunes gens s’éclipsent au chant du rossignol (une légère cadence de flûte) ; et l’orchestre consomme la chute. 3 richard Wagner (1813-1883) Tannhäuser : Ouverture et Bacchanale Composition : 1842-1845. Création de la version originale : 19 octobre 1845, Hoftheater de Dresde ; création de la version parisienne : 13 mars 1861, Opéra de Paris. Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba basse – timbales, triangle, cymbales, tambourin, grosse caisse – harpe – cordes. Durée : environ 20 minutes. Deuxième opéra de maturité de Wagner, après Le Vaisseau fantôme, Tannhäuser contient en germe la plupart des thèmes que continueront d’explorer les œuvres suivantes : Bien contre Mal, hautes aspirations contre bas penchants, quête d’un amour placé sous le signe de la rédemption… Contrairement aux œuvres précédentes, le livret fait appel à des sources totalement germaniques, avec la légende du tournoi de chant à la Wartburg (mettant notamment en scène Wolfram von Eschenbach) et celle de Tannhäuser, poète du XIIIe siècle qui aurait découvert le Venusberg, la demeure souterraine de Vénus, avant de demander au pape l’absolution. Wagner y mêle les textes médiévaux et les versions romantiques de Tieck, Heine ou Hoffmann. La dichotomie entre le monde spirituel des Minnesänger et le monde charnel du Venusberg (anticipation d’un autre double espace, celui de Montsalvat et du jardin de Klingsor dans Parsifal) nourrit l’ouverture, de la même manière qu’elle façonne le personnage de Tannhäuser. Toute la première partie fait en effet référence au sentiment religieux, avec deux thèmes principaux, celui du chœur des pèlerins qui se dirigent vers Rome (qu’entendra Tannhäuser dans le premier acte), choral diatonique plein de majesté et doucement balancé, et celui du repentir du héros ; sans transition, l’univers sensuel de Vénus (thème du Venusberg et hymne à la déesse), chromatique et plus volontiers tissé de courtes phrases. Dans la version parisienne de l’œuvre, créée sans succès aucun en 1861, la fin de l’ouverture est coupée et l’orchestre enchaîne sur un ballet qui prend place dans une grotte de la montagne de Vénus, la Bacchanale : Tannhäuser et Vénus y sont étendus, entourés des trois Grâces, de petits amours et de nymphes. L’effet est celui d’un véritable déferlement symphonique profondément paroxystique où Stéphane Goldet entend « l’expression musicale la plus condensée du “toujours plus” d’un désir qui s’inassouvit lui- même de son perpétuel assouvissement ». 4 samedi 5 MARS Les Maîtres chanteurs de Nuremberg : Prélude Composition : 1861-1867, mais projeté dès 1845. Création : 21 juin 1868, Hoftheater de Munich, sous la direction de Hans von Bülow. Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 5 trompettes, 2 trombones, tuba basse – timbales, triangle, tambour, cymbales – harpe, luth – cordes. Durée : environ 15 minutes. La découverte, en 1845, du personnage historique de Hans Sachs, « dernière incarnation de l’esprit populaire artistiquement créateur en art » (Une communication à mes amis, 1851), pousse Wagner à esquisser les grandes lignes des Maîtres chanteurs de Nuremberg ; s’il faut attendre les années 1860 (et la composition de Lohengrin, de Tristan und Isolde et d’une grande partie de la Tétralogie) pour que le compositeur s’y attelle véritablement, la thématique principale, elle, est déjà présente : réflexion sur l’art, l’opéra prône la réconciliation entre tradition (représentée par la confrérie des maîtres chanteurs) et nouveauté (incarnée par le jeune Walther). Comme une illustration de cette problématique, la musique se réapproprie des tournures « anciennes » (forme bar, fugue, contrepoint) et délaisse le chromatisme tristanien pour un vigoureux diatonisme : Wagner « forge […] pour chaque œuvre une langue nouvelle », comme le fait remarquer Nietzsche dans sa Considération inactuelle n° 4. Ainsi, le prélude, dans un grandiose ut majeur, se présente comme un morceau symphonique quasi autonome articulant entre eux des thèmes selon une logique qui pourrait être purement musicale. Ceux-ci sont de deux types : le premier est affirmatif, parfois pompeux, et renvoie à l’univers des maîtres chanteurs (motif des maîtres chanteurs, motif de la bannière), le second, plus chantant, à celui de l’amour qui pousse Walther vers Eva. Le savant contrepoint (sur ces trois thèmes principaux) qui clôt cette page est ainsi tout à la fois un tour de force technique et une préfiguration de la résolution du conflit qui sous-tend l’œuvre. 5 Le Crépuscule des dieux – extraits Voyage de Siegfried sur le Rhin Marche funèbre de Siegfried et Scène finale (Immolation de Brünnhilde) Composition : octobre 1869-novembre 1874. Création : 17 août 1876, à Bayreuth, dans le cadre de la création de l’intégrale du Ring, sous la direction de Hans Richter et avec une mise en scène du compositeur. Effectif : piccolo, 3 flûtes, 3 hautbois, cor anglais, 3 clarinettes, clarinette basse, 3 bassons – 8 cors, 3 trompettes, trompette basse, 3 trombones, trombone contrebasse, 2 tubas ténors, 2 tubas basses, tuba contrebasse – timbales, triangle, cymbales, glockenspiel, tambour – 6 harpes – cordes. Durée : environ 35 minutes. La création intégrale de L’Anneau du Nibelung à Bayreuth en 1876 représente l’aboutissement de quelque trente ans de gestation ; trente ans de gestation pour presque seize heures de musique qu’il serait vain de vouloir ne serait-ce qu’évoquer ici. Ignorons donc les trois premiers volumes pour nous pencher sur la dernière journée de ce « festival scénique ». Le lever du jour du prologue mène le spectateur du monde nocturne des Nornes (tisseuses de la destinée qui narrent à la fois passé, présent et futur) au monde diurne de Siegfried et de Brünnhilde. Après les adieux des amants, qui entrelacent leurs leitmotive ainsi que celui de la Chevauchée, l’interlude orchestral du voyage de Siegfried sur le Rhin constitue une « musique de transformation » (pour paraphraser Wagner dans Parsifal) : le héros quitte le monde mythique pour aller vers celui des humains. La musique, bien plus tonale qu’elle ne le sera par la suite, évoque d’abord Siegfried et Brünnhilde (motif de Siegfried le héros, motif du Feu provenant de La Walkyrie, motif de la Résolution d’aimer) avant de rappeler les thèmes liés au fleuve mythique et aux événements qui s’y sont déroulés, issus de L’Or du Rhin (motifs du Rhin, de l’Or, de la Puissance de l’Anneau). L’interlude s’achève sur une note très assombrie. Le troisième acte se recentre sur les deux héros et montre la catastrophe finale. Frappé dans le dos par le malfaisant Hagen, Siegfried agonise dans le ravissement en appelant Brünnhilde ; un cortège solennel, marqué par la timbale et la reptation des altos et violoncelles, le ramène au palais des Gibichungen.