samedi 5 mars – 20h

Franz Liszt Danse à l’auberge du village – extrait des Deux Épisodes du Faust de Lenau S. 110

Richard Wagner Tannhäuser : Ouverture et Bacchanale Les Maîtres chanteurs de Nuremberg : Prélude entracte

Richard Wagner Le Crépuscule des dieux : Voyage de Siegfried sur le Rhin Marche funèbre de Siegfried et Scène finale (Immolation de Brünnhilde)

Budapest Festival Orchestra Iván Fischer, direction Petra Lang, soprano

Ce concert est organisé dans le cadre de l’Année Liszt. Cette dernière est mise en œuvre par l’Institut français et l’Institut hongrois à Paris.

Filmé par Mezzo, ce concert est diffusé en direct sur le site Internet www.citedelamusiquelive.tv. Il y restera disponible gratuitement pendant quatre mois. Il fera l’objet d’une diffusion ultérieure sur Mezzo.

Fin du concert vers 22h. | Samedi 5 mars | Samedi | I vá n Fischer Orchestra Festival Budapest

Franz Liszt (1811-1886) Danse à l’auberge du village – extrait des Deux Épisodes du Faust de Lenau S. 110

Composition : 1859-1860. Création : 8 mars 1861, à Weimar, par l’Orchestre de la cour placé sous la direction de Liszt. Effectif : piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 2 trombones, trombone basse et tuba – timbales, cymbales, triangle, harpe – cordes. Durée : environ 10 minutes.

Il n’y a rien d’étonnant à trouver le sulfureux Liszt sur le terrain de la diablerie. Quoi de mieux en effet qu’un thème méphistophélique pour faire gronder comme il faut les basses du piano ou faire ronfler les cordes de l’orchestre (car la pièce connaît, comme souvent chez Liszt, deux versions simultanées, l’une pour piano solo qui prend le titre de Mephisto- Walz n° 1, l’autre pour orchestre, parue comme second morceau des Deux Épisodes du Faust de Lenau) ? L’attirance pour le mythe de Faust n’est pas nouvelle chez le musicien : elle a notamment donné lieu à la Faust-Symphonie, achevée en 1843 et organisée en « trois portraits psychologiques » : Faust, Gretchen et Méphistophélès bien sûr. Pour cette valse-ci, Liszt délaisse le modèle goethéen pour s’inspirer d’un poète mort quelques années auparavant, Nikolaus Lenau, qui avait donné sa propre réécriture de l’histoire de Faust en 1836.

Dans ces Deux Épisodes, le compositeur inverse, à des fins musicales, l’ordre des événements dans la pièce : le premier décrit le remords éprouvé par Faust face à Hannchen, qu’il avait séduite le jour de son mariage et abandonnée enceinte ; le second, devenu un « tube », nous conte précisément cette rencontre à l’auberge du village. Au son du violon de Méphisto (quintes brutalement raclées des cordes et bassons), Faust entraîne la mariée dans une danse échevelée, débordante de sensualité (écoutez les jeux de crescendo-decrescendo, les courts thèmes hachés, l’orchestration puissante), avant de l’enjôler par un thème amoroso (aux violoncelles) plein de fausses hésitations, construit en lente montée. Le rire moqueur de Méphisto, aux flûtes (vivace fantastico), interrompt à plusieurs reprises le récit de cette séduction/perdition en bonne et due forme. Le vice triomphe : les deux jeunes gens s’éclipsent au chant du rossignol (une légère cadence de flûte) ; et l’orchestre consomme la chute.

3 Richard Wagner (1813-1883) Tannhäuser : Ouverture et Bacchanale

Composition : 1842-1845. Création de la version originale : 19 octobre 1845, Hoftheater de Dresde ; création de la version parisienne : 13 mars 1861, Opéra de Paris. Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba basse – timbales, triangle, cymbales, tambourin, grosse caisse – harpe – cordes. Durée : environ 20 minutes.

Deuxième opéra de maturité de Wagner, après Le Vaisseau fantôme, Tannhäuser contient en germe la plupart des thèmes que continueront d’explorer les œuvres suivantes : Bien contre Mal, hautes aspirations contre bas penchants, quête d’un amour placé sous le signe de la rédemption… Contrairement aux œuvres précédentes, le livret fait appel à des sources totalement germaniques, avec la légende du tournoi de chant à la Wartburg (mettant notamment en scène Wolfram von Eschenbach) et celle de Tannhäuser, poète du XIIIe siècle qui aurait découvert le Venusberg, la demeure souterraine de Vénus, avant de demander au pape l’absolution. Wagner y mêle les textes médiévaux et les versions romantiques de Tieck, Heine ou Hoffmann.

La dichotomie entre le monde spirituel des Minnesänger et le monde charnel du Venusberg (anticipation d’un autre double espace, celui de Montsalvat et du jardin de Klingsor dans Parsifal) nourrit l’ouverture, de la même manière qu’elle façonne le personnage de Tannhäuser. Toute la première partie fait en effet référence au sentiment religieux, avec deux thèmes principaux, celui du chœur des pèlerins qui se dirigent vers Rome (qu’entendra Tannhäuser dans le premier acte), choral diatonique plein de majesté et doucement balancé, et celui du repentir du héros ; sans transition, l’univers sensuel de Vénus (thème du Venusberg et hymne à la déesse), chromatique et plus volontiers tissé de courtes phrases. Dans la version parisienne de l’œuvre, créée sans succès aucun en 1861, la fin de l’ouverture est coupée et l’orchestre enchaîne sur un ballet qui prend place dans une grotte de la montagne de Vénus, la Bacchanale : Tannhäuser et Vénus y sont étendus, entourés des trois Grâces, de petits amours et de nymphes. L’effet est celui d’un véritable déferlement symphonique profondément paroxystique où Stéphane Goldet entend « l’expression musicale la plus condensée du “toujours plus” d’un désir qui s’inassouvit lui- même de son perpétuel assouvissement ».

4 samedi 5 mars

Les Maîtres chanteurs de Nuremberg : Prélude

Composition : 1861-1867, mais projeté dès 1845. Création : 21 juin 1868, Hoftheater de Munich, sous la direction de Hans von Bülow. Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 5 trompettes, 2 trombones, tuba basse – timbales, triangle, tambour, cymbales – harpe, luth – cordes. Durée : environ 15 minutes.

La découverte, en 1845, du personnage historique de Hans Sachs, « dernière incarnation de l’esprit populaire artistiquement créateur en art » (Une communication à mes amis, 1851), pousse Wagner à esquisser les grandes lignes des Maîtres chanteurs de Nuremberg ; s’il faut attendre les années 1860 (et la composition de , de et d’une grande partie de la Tétralogie) pour que le compositeur s’y attelle véritablement, la thématique principale, elle, est déjà présente : réflexion sur l’art, l’opéra prône la réconciliation entre tradition (représentée par la confrérie des maîtres chanteurs) et nouveauté (incarnée par le jeune Walther). Comme une illustration de cette problématique, la musique se réapproprie des tournures « anciennes » (forme bar, fugue, contrepoint) et délaisse le chromatisme tristanien pour un vigoureux diatonisme : Wagner « forge […] pour chaque œuvre une langue nouvelle », comme le fait remarquer Nietzsche dans sa Considération inactuelle n° 4.

Ainsi, le prélude, dans un grandiose ut majeur, se présente comme un morceau symphonique quasi autonome articulant entre eux des thèmes selon une logique qui pourrait être purement musicale. Ceux-ci sont de deux types : le premier est affirmatif, parfois pompeux, et renvoie à l’univers des maîtres chanteurs (motif des maîtres chanteurs, motif de la bannière), le second, plus chantant, à celui de l’amour qui pousse Walther vers Eva. Le savant contrepoint (sur ces trois thèmes principaux) qui clôt cette page est ainsi tout à la fois un tour de force technique et une préfiguration de la résolution du conflit qui sous-tend l’œuvre.

5 Le Crépuscule des dieux – extraits

Voyage de Siegfried sur le Rhin Marche funèbre de Siegfried et Scène finale (Immolation de Brünnhilde)

Composition : octobre 1869-novembre 1874. Création : 17 août 1876, à Bayreuth, dans le cadre de la création de l’intégrale du Ring, sous la direction de Hans Richter et avec une mise en scène du compositeur. Effectif : piccolo, 3 flûtes, 3 hautbois, cor anglais, 3 clarinettes, clarinette basse, 3 bassons – 8 cors, 3 trompettes, trompette basse, 3 trombones, trombone contrebasse, 2 tubas ténors, 2 tubas basses, tuba contrebasse – timbales, triangle, cymbales, glockenspiel, tambour – 6 harpes – cordes. Durée : environ 35 minutes.

La création intégrale de L’Anneau du Nibelung à Bayreuth en 1876 représente l’aboutissement de quelque trente ans de gestation ; trente ans de gestation pour presque seize heures de musique qu’il serait vain de vouloir ne serait-ce qu’évoquer ici. Ignorons donc les trois premiers volumes pour nous pencher sur la dernière journée de ce « festival scénique ».

Le lever du jour du prologue mène le spectateur du monde nocturne des Nornes (tisseuses de la destinée qui narrent à la fois passé, présent et futur) au monde diurne de Siegfried et de Brünnhilde. Après les adieux des amants, qui entrelacent leurs leitmotive ainsi que celui de la Chevauchée, l’interlude orchestral du voyage de Siegfried sur le Rhin constitue une « musique de transformation » (pour paraphraser Wagner dans Parsifal) : le héros quitte le monde mythique pour aller vers celui des humains. La musique, bien plus tonale qu’elle ne le sera par la suite, évoque d’abord Siegfried et Brünnhilde (motif de Siegfried le héros, motif du Feu provenant de La Walkyrie, motif de la Résolution d’aimer) avant de rappeler les thèmes liés au fleuve mythique et aux événements qui s’y sont déroulés, issus de L’Or du Rhin (motifs du Rhin, de l’Or, de la Puissance de l’Anneau). L’interlude s’achève sur une note très assombrie.

Le troisième acte se recentre sur les deux héros et montre la catastrophe finale. Frappé dans le dos par le malfaisant Hagen, Siegfried agonise dans le ravissement en appelant Brünnhilde ; un cortège solennel, marqué par la timbale et la reptation des altos et violoncelles, le ramène au palais des Gibichungen. Cette extraordinaire Trauermusik, « impressionnante cérémonie de la pensée et du souvenir » (Thomas Mann), rappelle à elle tous les motifs liés au héros, à son histoire et à sa lignée pour son ode funèbre, jouant le rôle du chœur dans la tragédie grecque (« un chœur qui serait chanté par l’orchestre », confiait Wagner). Brünnhilde, ayant découvert la trahison, accomplit la prophétie d’Erda (la fin des dieux) : après un monologue visionnaire, elle se jette dans le brasier sur lequel repose Siegfried, se réunissant à lui dans la mort et levant la malédiction de l’anneau. La scène, grandiose, résout le drame noué durant le prologue et les trois journées de L’Anneau du Nibelung et convoque nombre de motifs fondamentaux de cette fresque mythique. Tandis que le Rhin déborde de son lit, l’anneau est rendu aux Filles du fleuve ; l’incendie

6 samedi 5 mars

gagne le Walhalla, séjour des dieux. Le leitmotiv de la Rédemption par l’amour (apparu dans La Walkyrie lorsque Sieglinde bénissait Brünnhilde) triomphe dans toute sa splendeur et clôt L’Anneau du Nibelung sur une note d’espoir.

Angèle Leroy

7 Richard Wagner Immolation de Brünnhilde

Starke Scheite schichtet mir dort Dressez un bûcher, là, am Rande des Rheins zuhauf! sur le bord du Rhin ! Hoch und hell lodre die Glut, Que haut et clair flambe le feu die den edlen Leib qui consumera le corps des hehrsten Helden verzehrt. du noble et puissant héros. Sein Roß führet daher, Amenez-moi son cheval, daß mit mir dem Recken es folge; que comme moi il suive le maître. denn des Helden heiligste Ehre zu teilen, Mon propre corps brûle de partager verlangt mein eigener Leib. la gloire suprême du héros. Vollbringt Brünnhildes Wort! Allez ! Faites ce que Brünnhilde commande !

Wie Sonne lauter strahlt mir sein Licht: Comme un clair soleil sa lumière brille sur moi ; Der Reinste war er, der mich verriet! il était le plus pur des êtres celui qui m’a trahie ! Die Gattin trügend, treu dem Freunde, À sa femme infidèle, à ses amis fidèles, von der eignen Trauten, einzig ihm teuer, de son véritable amour, de sa seule bien-aimée schied er sich durch sein Schwert. il se coupa en dressant un obstacle de son épée. Echter als er schwur keiner Eide; Nul ne jura de serments plus sincères ; treuer als er hielt keiner Verträge; nul ne resta plus fidèle à ses pactes ; lautrer als er liebte kein andrer: nul n’a aimé plus purement que lui. und doch, alle Eide, alle Verträge, Pourtant tous ses serments, toutes ses amitiés, die treueste Liebe trog keiner wie er! et son amour le plus sincère nul jamais n’a autant trahis ! Wißt ihr, wie das ward? Savez-vous pourquoi ?

O ihr, der Eide ewige Hüter! Ô vous, les augustes gardiens des serments, Lenkt euren Blick auf mein blühendes Leid, posez les yeux sur ma peine immense : erschaut eure ewige Schuld! et voyez votre faute éternelle ! Meine Klage hör, du hehrster Gott! Entends mes accusations, ô dieu suprême ! Durch seine tapferste Tat, Par un acte demandant le plus grand courage, dir so tauglich erwünscht, que toi, tu voulais, weihtest du den, der sie gewirkt, tu as voué à un sort funeste celui qui l’a accompli dem Fluche, dem du verfielest: tu as fait retomber sur lui la malédiction qui pesait sur toi. Mich mußte der Reinste verraten, Et le plus pur de tous devait alors me trahir pour daß wissend würde ein Weib! qu’une femme puisse apprendre la sagesse ! Weiß ich nun, was dir frommt? Ai-je appris maintenant tout ce qui peut te servir ? Alles, alles, alles weiß ich, Toutes les choses du présent, tout ce que je sais du passé, alles ward mir nun frei! tout est clair à mes yeux. Auch deine Raben hör’ ich rauschen; J’entends vibrer les ailes de tes grands corbeaux ; mit bang ersehnter Botschaft je te les renvois, porteurs de nouvelles send’ ich die beiden nun heim. à la fois désirées et craintes. Ruhe, ruhe, du Gott! Repose, ô dieu, repose !

8 samedi 5 mars

Mein Erbe nun nehm’ ich zu eigen. Je prends maintenant possession de mon héritage. Verfluchter Rand! Furchtbarer Ring! Bague maudite ! Anneau redoutable ! Dein Gold fass’ ich und geb’ es nun fort. Je me défais de ton or et je le rends Der Wassertiefe weise Schwestern, à vous, sœurs sages des profondeurs de l’eau, des Rheines schwimmende Töchter, vous les filles du Rhin, euch dank’ ich redlichen Rat. en vous remerciant de m’avoir dit la vérité. Was ihr begehrt, ich geb es euch: Ce que vous désirez, je vous le donne, Aus meiner Asche nehmt es zu eigen! prenez-le de mes cendres, il est à vous. Das Feuer, das mich verbrennt, Que le feu dévorant rein’ge vom Fluche den Ring! efface la malédiction de l’anneau ! Ihr in der Flut löset ihn auf, Que dans le courant, se fonde pour sa sécurité und lauter bewahrt das lichte Gold, l’or pur, l’or brillant das euch zum Unheil geraubt. dont le vol a entraîné tant de malheurs. Fliegt heim, ihr Raben! Envolez-vous, grands corbeaux ! Raunt es eurem Herren, Allez répéter à votre seigneur was hier am Rhein ihr gehört! ce que vous avez entendu sur les bords du Rhin ! An Brünnhildes Felsen fahrt vorbei. Volez au-delà du rocher de Brünnhilde Der dort noch lodert, où Loge active toujours les flammes weiset Loge nach Walhall! et priez-le de rentrer au Walhalla, Denn der Götter Ende dämmert nun auf. car le crépuscule des dieux est proche ! So – werf ’ ich den Brand Voyez, je jette la torche in Walhalls prangende Burg. dans la glorieuse citadelle du Walhalla. Grane, mein Roß, sei mir gegrüßt! Grane, mon coursier, je te salue ! Weißt du auch, mein Freund, Sais-tu bien, ami, wohin ich dich führe? Où je te mène ? Im Feuer leuchtend, liegt dort dein Herr, Dans les flammes brillantes où gît ton maître, Siegfried, mein seliger Held. Siegfried, mon héros béni. Dem Freunde zu folgen, wieherst du freudig? Est-ce que tu hennis parce qu’il te tarde de suivre ton ami ? Lockt dich zu ihm die lachende Lohe? Est-ce que les flammes rieuses t’attirent ? Fühl meine Brust auch, wie sie entbrennt; Sens comme ma poitrine brûle, elle aussi. helles Feuer das Herz mir erfaßt, Flammes brillantes, saisissez mon cœur, ihn zu umschlingen, umschlossen von ihm, saisissez-moi pour qu’il m’étreigne, pour qu’il me serre fort contre lui, in mächtigster Minne vermählt ihm zu sein! pour que je sois unie à lui, par la toute puissance de l’amour. Heiajoho! Grane! Heiaïoho ! Grane ! Grüß deinen Herren! Salue ton maître ! Siegfried! Siegfried! Sieh! Siegfried, Siegfried, vois ! Selig grüßt dich dein Weib! Ton épouse te salue dans l’extase !

Richard Wagner Traduction : Paulette Hutchinson et Francis Marchal

9 Petra Lang Haitink à Bruxelles et à Londres, et par ses interprétations des oeuvres Née à Francfort, Petra Lang étudie le avec Iván Fischer à Modène, à Ferrare de et des Wesendonck- chant à l’Académie de ainsi et au Royal Opera House de Londres, Lieder de Richard Wagner aussi bien qu’à Mayence. En 1989, elle devient Ortrud dans Lohengrin avec Donald que des Gurrelieder de Schönberg. l’élève d’Ingrid Bjoner et le reste Runnicles au Festival d’Édimbourg ainsi Ses projets sont nombreux ; citons jusqu’à la mort de celle-ci en 2006. que Sieglinde dans La Walkyrie avec ainsi le rôle de Brangäne à Bregenz Parallèlement, elle rejoint la troupe Jeffrey Tate à l’Opéra de Cologne, avec et à Las Palmas de Gran Canaria, de l’Opernstudio de la Bayerische Iván Fischer à Bruxelles, Budapest et Erwartung de Schönberg à Toulouse, Staatsoper de Munich et passe ensuite Londres, à Venise, Naples, Manchester Vénus dans Tannhaüser à Santiago 4 ans à l’Opéra de Dortmund ainsi qu’à et Berlin, et avec Gerd Albrecht à Tokyo. du Chili et au Festival de l’Opéra de Brunswick ; elle interprète alors les L’enregistrement des Troyens de Berlioz Munich, ses débuts comme Léonore rôles d’Octavian (Le Chevalier à la rose), par et le London Symphony dans Fidelio à la Deutsche Oper de Berlin de Marie (), de Fricka (L’Or du Orchestra avec Petra Lang dans le et, dans la même salle, une nouvelle Rhin et La Walkyrie), de Waltraute rôle de Cassandre a été récompensé production des Troyens dans laquelle (Le Crépuscule des dieux), de Judith en 2002 par deux Grammy Awards elle reprendra le rôle de Cassandre. (Le Château de Barbe-Bleue) et de (meilleur enregistrement et meilleure Brangäne (Tristan et Isolde). En 1997, interprétation), mais aussi par un Iván Fischer elle fait ses débuts aux États-Unis sous Classical Brit Critics’ Choice Award, ainsi Fondateur et directeur musical de la direction d’Eve Queler en interprétant que par le Prix de la Critique allemande l’Orchestre du Festival de Budapest, Iván à nouveau Brangäne dans une version de disques et l’Orphée d’or de l’Académie Fischer a été chef principal du National de concert au Carnegie Hall de New du disque lyrique. En concert, Petra Symphony Orchestra de Washington. York. Le même rôle lui vaut de nombreux Lang est l’invitée des orchestres les plus Son association avec l’Orchestre du succès, avec Armin Jordan à Genève, remarquables d’Europe et des États- Festival de Budapest est à l’origine de avec Silvio Varviso à Anvers, avec Unis tels les orchestres symphoniques l’une des plus grandes réussites de ces Semyon Bychkov à Turin et à Dresde, de Philadelphie, Dallas ou Chicago, les 25 dernières années dans le monde de avec Bernard Haitink à Londres, avec orchestres philharmoniques de Munich, la musique classique. Depuis son arrivée Simon Rattle à Amsterdam, avec Berlin, Vienne, Londres, Israël, ou à la tête de cet ensemble, il a introduit Myung-Whun Chung à Paris, ainsi encore l’Orchestre du Concertgebouw plusieurs changements bénéfiques qu’avec à Vienne d’Amsterdam. Ainsi, elle a travaillé en développant des méthodes de et au Festival de Bayreuth. Parmi les avec des chefs d’orchestre tels que répétitions intensives et en mettant rôles marquants de la carrière de Gerd Albrecht, Claudio Abbado, Pierre l’accent sur la musique de chambre Petra Lang, il faut citer Kundry dans Boulez, Semyon Bychkov, Riccardo et le travail individuel de chaque Parsifal avec Simon Rattle à Londres, Chailly, Myung-Whun Chung, Andrew musicien. Ses nombreuses tournées avec Andrew Davis à Dresde, avec Davis, Colin Davis, Iván Fischer, Bernard internationales et les enregistrements Armin Jordan à Genève, avec Simone Haitink, Armin Jordan, Fabio Luisi, qu’il a réalisés pour Philips Classics et Young à Hambourg, avec Marek , Kurt Masur, Riccardo pour Channel Classics ont contribué Janowski à Monte-Carlo et avec Ulf Muti, Wolfgang Sawallisch, Simon à établir Iván Fischer comme l’un des Schirmer à Leipzig, Cassandre dans Rattle, Donald Runnicles, Jeffrey Tate, chefs les plus visionnaires et les plus avec Colin Davis à Londres Christian Thielemann, Franz Welser- talentueux au monde. Il a imaginé et avec Donald Runnicles au Festival Möst et Simone Young. En 2007, elle et introduit de nouveaux types de d’Édimbourg en 2001, Judith dans a fait une tournée très appréciée au concerts comme les « Concerts Le Château de Barbe-Bleue sous la Japon. Le répertoire de concert de cacao » pour les jeunes enfants, direction de Wolfgang Sawallisch à Petra Lang est considérable, mais elle les concerts « Surprise » (dont Philadelphie et New York, avec Bernard se distingue tout particulièrement le programme n’est pas annoncé),

10 BIOGRAPHIES

les « Concerts à un forint [monnaie Vienne dans la classe de direction de par la Fondation OFB, laquelle reçoit hongroise] » lors desquels il s’adresse Hans Swarowsky. Ancien assistant de des aides du conseil municipal de au public, les concerts en plein air à Nikolaus Harnoncourt pendant deux Budapest (avec qui elle a signé un Budapest (qui attirent des dizaines de saisons, il a aussi beaucoup travaillé contrat renouvelable tous les cinq ans). milliers de personnes) ainsi que des la musique ancienne. En tant que En 2003, le ministère de l’Éducation et versions de concert de certains opéras compositeur, il a été joué en Hollande, de la Culture a fait de l’orchestre une intégrant des éléments de mise en en Hongrie, en Allemagne et en Autriche. institution nationale en lui accordant le scène. On lui doit en outre plusieurs Membre fondateur de la Société Mahler soutien de l’État. Aujourd’hui, l’Orchestre festivals dont un festival d’été consacré de Hongrie, Iván Fischer est par ailleurs du Festival n’est plus seulement un à la musique baroque à Budapest et l’un des principaux mécènes de la British acteur incontournable de la vie musicale le Festival Mahler de Budapest, qui Kodály Academy. Il a reçu la Médaille d’or de Budapest (où il joue généralement sert aussi de lieu de rencontre pour des mains du président de la République devant des salles combles) : il s’agit commander et présenter des œuvres de Hongrie et il a été récompensé par également d’une formation de nouvelles. En tant que chef invité, Iván le Crystal Award du Forum économique réputation internationale, régulièrement Fischer a collaboré avec les plus grands mondial pour son action dans le domaine invitée dans les plus grandes salles et orchestres symphoniques au monde. des relations culturelles internationales. dans les festivals les plus prestigieux. Il s’est produit à la tête des Berliner Chevalier dans l’Ordre des Arts et des On a pu notamment l’entendre à Philharmoniker à plus de 10 reprises et Lettres de la République française, Salzbourg (Festival d’Été), Vienne il dirige chaque année l’Orchestre du citoyen d’honneur de la ville de (Musikverein, Konzerthaus), Lucerne Concertgebouw d’Amsterdam dans deux Budapest, il s’est vu remettre, en 2006, (Festival), Montreux, Zurich (Tonhalle), semaines de programme à Amsterdam le Prix Kossuth, le prix hongrois le plus New York (Carnegie Hall, Avery Fisher – où il a encore été applaudi en avril prestigieux dans le domaine des arts. Hall), Chicago, Los Angeles (Hollywood 2009 dans la Huitième Symphonie Il est citoyen d’honneur de Budapest et Bowl), San Francisco, Montréal, Tokyo de Beethoven. Il travaille avec des Ambassadeur de la Culture hongroise. (Suntory Hall), Hong Kong, Paris orchestres symphoniques américains (Théâtre des Champs-Élysées), Berlin, aussi renommés que le New York Budapest Festival Orchestra Munich, Francfort (Alte Oper), Londres Philharmonic Orchestra et l’Orchestre C’est en 1983 que Iván Fischer et Zoltán (BBC Proms, Barbican Centre, Royal de Cleveland. Régulièrement à l’affiche Kocsis fondent l’Orchestre du Festival Festival Hall), Florence (Mai Musical), des plus grands opéras au monde, ancien de Budapest. En mettant au point des Rome (Académie de Sainte Cécile), directeur musical de l’Opéra du Kent et méthodes de répétitions intensives et en Amsterdam (Concertgebouw), Madrid, de l’Opéra de Lyon, Iván Fischer s’est fait exigeant des musiciens qu’ils donnent Athènes, Copenhague, Prague (Festival connaître dans le monde entier avec ses le meilleur d’eux-mêmes, les deux chefs de Printemps), Bruxelles (Festival de productions d’opéra. Sa Flûte enchantée ont permis à Budapest de se doter d’un Flandres) et Buenos Aires (Teatro Colón). à l’Opéra de Paris a été rediffusée à nouvel orchestre symphonique de niveau Après avoir sorti plusieurs disques chez plusieurs reprises par la chaîne Mezzo, international tout en faisant des trois ou Hungaroton, Quintana, Teldec, Decca, tandis que le Così fan tutte qu’il a dirigé quatre concerts donnés chaque année Ponty et Berlin Classics, l’orchestre en 2006 au Festival de Glyndebourne par l’ensemble des temps forts de la vie a signé un contrat d’exclusivité a remporté un franc succès en DVD. musicale hongroise. De 1992 à 2000, avec Philips Classics en 1996. Son Ses nombreux enregistrements ont l’Orchestre du Festival de Budapest a enregistrement du Mandarin merveilleux été récompensés par plusieurs prix évolué sous l’égide de la municipalité de Bartók a reçu un Gramophone Award internationaux. Iván Fischer a commencé de Budapest et de la Fondation OFB, et il a été élu « meilleur enregistrement par étudier le piano, le violon, le composée de quinze banques et sociétés de l’année » par Le Monde de la musique violoncelle et la composition à Budapest hongroises ou multinationales. Depuis et Diapason. Ses enregistrements avant d’aller parfaire sa formation à 2000-2001, il n’est plus soutenu que de la Faust-symphonie de Liszt et du

11 Concerto pour orchestre de Bartók ont à un compositeur différent. L’orchestre Gábor Sipos quant à eux figuré dans le classement attache beaucoup d’importance Emese Gulyás des cinq meilleurs enregistrements à la promotion de la musique Tamás Zalay orchestraux de l’année de la revue contemporaine : il donne ainsi beaucoup Csaba Czenke Gramophone. En 2003, l’Orchestre d’œuvres en création hongroise ou Erika Kovács du Festival de Budapest a par ailleurs mondiale et passe fréquemment signé un accord de coopération avec le commande à des compositeurs. Violons II label Channel Classics : leurs versions En 2006, l’orchestre est également János Pilz des Symphonies n° 6 et n° 2 de Mahler récompensé par le Dutch Music Price Györgyi Czirók ont été respectivement nommée aux (« meilleure formation étrangère »). Tibor Gátay Grammy Awards et récompensée Parallèlement à ses concerts de musique Krisztina Haják par un Gramophone Award. Les plus orchestrale, l’Orchestre du Festival de Zsófia Lezsák grands noms de la scène musicale Budapest favorise le développement Zsuzsa Berentés internationale ont au fil du temps été artistique de ses membres en organisant Levente Szabó associés à l’Orchestre du Festival de régulièrement des séries musique de Zsolt Szefcsik Budapest ; citons ainsi Sir Georg Solti chambre et orchestre de chambre. Éva Nádai (chef invité honoraire jusqu’à sa mort), Ses concerts de musique de chambre Antónia Bodó Kurt Sanderling, Yehudi Menuhin, du dimanche après-midi, ses « Concerts Noémi Molnár , Charles cacao » pour les jeunes enfants, sa série Anikó Mózes Dutoit, Gidon Kremer, Sándor Végh, Haydn-Mozart (qui voit les membres Zsuzsa Szlávik András Schiff, Heinz Holliger, Agnes de l’orchestre se transformer en Bence Asztalos Baltsa, Ida Haendel, Martha Argerich, solistes le temps d’un concerto) et ses Hildegard Behrens, Yuri Bashmet, Rudolf concerts d’été en plein air remportent Altos Barshai, Kiri Te Kanawa, Radu Lupu, tous un franc succès auprès du public Péter Lukács Thomas Zehetmair, Vadim Repin, Helen budapestois. Depuis sa création, il y a Miklós Bányai Donath, Maria João Pires et Richard 25 ans, l’Orchestre du Festival Judit Bende Goode. Parmi les grands projets menés de Budapest a pour directeur Cecília Bodolai à bien par l’orchestre figurent plusieurs musical Iván Fischer. Zoltán Fekete productions d’opéra couronnées de Barna Juhász succès (La Flûte enchantée, Così fan Chef assistant István Rajncsák tutte, Idoménée, Orphée et Eurydice, Victor Aviat Nao Yamamoto Le Turc en Italie), un cycle d’œuvres Ágnes Csoma commémorant le 50e anniversaire Violons I György Fazekas de la mort de Bartók, l’intégrale des Tamás Major István Polónyi symphonies de Mahler étalée sur Ágnes Bíró László Bolyki plusieurs années, une série de concerts Violetta Eckhardt pour le centenaire de la mort de Mária Gál-Tamási Violoncelles Brahms, un cycle Bartók-Stravinski et Radu Hrib Péter Szabó un cycle Liszt-Wagner en janvier 2004. Erika Illési László Bánk L’Orchestre du Festival de Budapest a István Kádár Lajos Dvorák également créé le Festival Mahler (qui Ernő Kiss Éva Eckhardt a lieu tous les ans à Budapest depuis Péter Kostyál György Kertész 2005) et, en 2008, le « marathon » Eszter Lesták Bedő Gabriella Liptai qu’il entend consacrer chaque année Gyöngyvér Oláh Kousay Mahdi

12 BIOGRAPHIES

György Markó Péter Erdei Rita Sovány András Balogh Orsolya Mód Trompettes Contrebasses Zsolt Czeglédi Zsolt Fejérvári Tamás Póti Károly Kaszás Balázs Tóth Géza Lajhó Gábor Komlóssy László Lévai Attila Martos Trombones Csaba Sipos Balázs Szakszon Alajos H. Zováthi Péter I. Bálint Csaba Magyar Norbert Zakó Viktor Dániel Nagy Flûtes Erika Sebők Tuba Gabriella Pivon József Bazsinka Anett Jóföldi Bernadett Nagy Timbales Roland Dénes Hautbois Szabolcs Joó Emma Schied Eva Neuszerova Percussions Thamar Müller László Herboly Dániel Ella István Kurcsák Gáspár Szente Clarinettes Ákos Acs Harpes Rudolf Szitka Ágnes Polónyi Zoltán Szűcs Beáta Simon László Mayer

Bassons Dániel Tallián Sándor Patkós Mihály Duffek

Cors Salle Pleyel Zoltán Szőke Président : Laurent Bayle András Szabó Notes de programme Dávid Bereczky Éditeur : Hugues de Saint Simon Zsombor Nagy Rédacteur en chef : Pascal Huynh Balázs Borbély Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Maquettiste : Marina Coquio János Keveházi Stagiaire : Delphine Anquetil

13 14 Salle Pleyel | et aussi…

DIMANCHE 6 MARS, 20H MARDI 29 MARS, 20H SAMEDI 25 JUIN, 20H

Jean-Philippe Rameau Carte blanche à Lang Lang Arnold Schönberg Anacréon Gurre-Lieder Pygmalion Roberto Alagna, ténor Lang Lang, piano Orchestre Philharmonique de Strasbourg Les Arts Florissants Czech Philharmonic Choir Brno William Christie, direction Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix, Marc Albrecht, direction Hanna Bayodi-Hirt, soprano Salle Pleyel. Christiane Iven, soprano Emmanuelle de Negri, soprano Lance Ryan, ténor Virginie Thomas, soprano Anna Larsson, contralto Ed Lyon, ténor MARDI 17 MAI, 20H Albert Dohmen, basse Alain Buet, baryton Arnold Bezuyen, ténor Camille Saint-Saëns Barbara Sukowa, récitante Samson et Dalila (version de concert) Petr Fiala, chef de chœur MARDI 15 MARS, 20H Orchestre National du Capitole de Toulouse Coproduction Orchestre Philharmonique de Ludwig van Beethoven Chœur du Capitole de Toulouse Strasbourg, Salle Pleyel. Ouverture de Coriolan Tugan Sokhiev, direction Richard Wagner Olga Borodina, mezzo-soprano Prélude de Parsifal Ben Heppner, ténor Prélude et Mort d’Isolde (version Alfonso Caiani, chef de chœur CITÉ DE LA MUSIQUE instrumentale) Richard Strauss Coproduction Orchestre National du Capitole SAMEDI 12 MARS, 20H Quatre Derniers Lieder de Toulouse, Salle Pleyel. Maurice Ravel Franz Liszt La Valse Deux Légendes, pour piano Les Préludes Orchestre National de Lille Deux Légendes, pour orchestre Jean-Claude Casadesus, direction Totentanz Anne Schwanewilms, soprano Anima Eterna Brugge Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix, Jos van Immerseel, direction Orchestre National de Lille, Salle Pleyel. Pascal Amoyel, piano Erard 1886 : 1027391, 1027392, 1027393 1027392, : 1027391, a F | Licences Imprimeur FOT |Imprimeur B Imprimeur FOT Les partenaires média de la Salle Pleyel