GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

Orchestre français des jeunes Petra Lang Fabien Gabel Jeudi 13 décembre 2018 – 20h30

NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 1 10/12/18 10:36 Ce concert est enregistré par France Musique.

NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 2 10/12/18 10:36 PROGRAMME

Richard Wagner Ouverture des Maîtres chanteurs de

Clemens Krauss Huit Lieder sur des poèmes de Rainer Maria Rilke – extraits (orchestration de Michael B. Weiss)

Richard Strauss Die heil’gen drei Kön’ge aus Morgenland Morgen! Wiegenlied Cäcilie

Entracte

Igor Stravinski Le Chant du rossignol

Claude Debussy La Mer

Orchestre français des jeunes Fabien Gabel, direction Petra Lang, soprano

Coproduction Orchestre français des jeunes, Philharmonie de Paris.

Fin du concert vers 22h30.

Livret en page 24.

NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 3 10/12/18 10:36 LES œuvres

Richard Wagner (1813-1883) Ouverture des Maîtres chanteurs de Nuremberg

Composition : 1861-1867, mais projeté dès 1845. Création : le 21 juin 1868 au Hoftheater de Munich, sous la direction de Hans von Bülow. Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 5 trompettes, 2 trombones, tuba basse – timbales, triangle, tambour, cymbales – harpe, luth – cordes. Durée : environ 15 minutes.

La découverte, en 1845, du personnage historique de Hans Sachs, « der- nière incarnation de l’esprit populaire artistiquement créateur en art » (Une communication à mes amis, 1851), pousse Wagner à esquisser les grandes lignes des Maîtres chanteurs de Nuremberg ; s’il faut attendre les années 1860 et la composition de , de Tristan et Isolde et d’une grande partie de la Tétralogie pour que le compositeur s’y attelle véritablement, la thématique principale, elle, est déjà présente : réflexion sur l’art, l’opéra prône la réconciliation entre tradition (représentée par la confrérie des maîtres chanteurs) et nouveauté (incarnée par le jeune Walther).

Comme une illustration de cette problématique, la musique se réappro- prie des tournures « anciennes » (forme bar AAB, fugue, contrepoint) et délaisse le chromatisme tristanien pour un vigoureux diatonisme : Wagner « forge […] pour chaque œuvre une langue nouvelle », comme le fait remarquer Nietzsche dans sa Considération inactuelle no 4.

Ainsi, le prélude, dans un grandiose ut majeur, se présente comme un morceau symphonique quasi autonome articulant entre eux des thèmes selon une logique qui pourrait être purement musicale. Ceux-ci sont de deux types : le premier est affirmatif, parfois pompeux, et renvoie à l’univers des maîtres chanteurs (motif des maîtres chanteurs, motif de la bannière), le second, plus chantant, à celui de l’amour qui pousse Walther

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 4 10/12/18 10:36 vers Eva. Le savant contrepoint sur ces trois thèmes principaux qui clôt cette page est ainsi tout à la fois un tour de force technique et une pré- figuration de la résolution du conflit qui sous-tend l’œuvre.

Angèle Leroy

Clemens Krauss (1893-1954) Huit Lieder sur des poèmes de Rainer Maria Rilke – extraits (orchestration de Michael Bastian Weiss)

1. Das war der Tag der weißen Chrysanthemen [C’était le jour des chrysan- thèmes blancs] 5. Der Abend ist mein Buch [Le soir est mon livre] 6. Und reden sie dir jetzt von Schande [Et ils te parlent à présent de la honte] 8. Herbst [L’automne]

Composition : 1920 ou avant. Durée : environ 12 minutes.

Il est des secrets bien gardés : le chef d’orchestre Clemens Krauss était aussi compositeur. Cet ami de , ardent défenseur de sa musique (il créa , , et dont il signa aussi le livret), connaissait toutes les facettes de la voix humaine. Enfant, il avait chanté à la Hofkapelle de Vienne. En 1912, il fut nommé chef de chœur à Brno, où il dirigea son premier opéra l’année suivante. Plus tard, il épousa la soprano , grande inter- prète straussienne.

Mais les Huit Lieder sur des poèmes de Rainer Maria Rilke, édités en 1920, ne sont guère influencés par Strauss car Clemens Krauss creuse son propre sillon. L’ampleur de la ligne vocale ? Le piano qui semble appeler l’orchestre ? Autant d’éléments dans l’air du temps, que l’on perçoit aussi chez Pfitzner ou chez Berg. D’ailleurs, Krauss n’a pas franchi le pas de l’orchestration, préférant laisser le lied dans l’univers de la musique de chambre (on doit à Michael Bastian Weiss, compositeur et philosophe allemand né en 1974, la version symphonique des pièces de ce concert).

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 5 10/12/18 10:36 La poésie nocturne et crépusculaire de Rilke inspire en outre des lignes tendues (« Und reden sie dir jetzt von Schande »), parfois un style de récitatif jugulant le lyrisme (« Herbst »). Des harmonies étranges dans certains passages, à d’autres moments torturées, renforcent la sensation de trouble, dans un discours qui frappe par sa discontinuité. Alors que l’Europe se relève à peine de la Première Guerre mondiale, la musique de Krauss reflète la quête d’une impossible sérénité.

Hélène Cao

Richard Strauss (1864-1949) Die heil’gen drei Kön’ge aus Morgenland [Les Trois Rois mages de l’Orient] op. 56 no 6 Morgen! [Demain !] op. 27 no 4 Wiegenlied [Berceuse] op. 41a no 1 Cäcilie op. 27 no 2

Composition : 1903-1906, orchestration en 1906 pour Die heil’gen drei Kön’ge ; 1894, orchestration en 1897 pour Morgen! ; 1899, orchestration en 1900 pour Wiegenlied ; 1894, orchestration en 1897 pour Cäcilie. Durée : environ 17 minutes.

Richard Strauss composa une grande partie de ses lieder avant Salome (1905), son premier succès à l’opéra. De fait, la miniature pour voix et piano constitue le laboratoire d’un style vocal qui s’épanouira ensuite sur la scène lyrique. L’orchestration (ici de sa plume, alors qu’il la laisse à d’habiles faiseurs pour d’autres morceaux) signale la volonté d’élargir le format et la palette des timbres tout en conservant l’intériorité propre au genre. Un ample souffle porte la ligne vocale, notamment dans l’Opus 27 que Strauss offrit à Pauline de Ahna le jour de leur mariage, le 10 septembre 1894. L’événement, sans doute, explique qu’il laisse libre cours à sa passion dans Cäcilie (sur un poème de Heinrich Hart), car il atteint rarement un tel degré d’effusion. À l’opposé, Morgen! confie ses sentiments à fleur de lèvres, comme une confidence que l’auditeur percevrait fortuitement. C’est ce que suggère la facture du poème de John Mackay : le premier vers commence au milieu d’une phrase, de même que la voix glisse sur

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 6 10/12/18 10:36 la mélodie du violon. Cependant, la conjugaison au futur laisse supposer que le poète rêve à cette idylle sans l’avoir encore vécue.

Cinq ans plus tard, Strauss est devenu père d’un petit garçon, Franz, né en 1897. Y aurait-il une relation entre cette situation et la composition de Wiegenlied (Berceuse) ? Car ce morceau se distingue des nombreux Wiegenlieder romantiques par son allusion au moment de la naissance ([le] « clair matin fleuri / Où ta petite âme se révéla au monde », à la fin de la strophe centrale). En fait, le poème de Richard Dehmel était à l’origine intitulé Venus Mater, et inclus dans le cycle Die Verwandlungen der Venus (Les Métamorphoses de Vénus). Si le titre du lied supprime la référence à la déesse de l’amour, l’harmonie voluptueuse la sublime.

De la maternité de Vénus à celle de la Vierge, il n’y a qu’un pas, franchi dans Die heil’gen drei Kön’ge aus Morgenland. Volontairement naïf, stylisant un parler populaire (les élisions du premier vers), le poème de Heinrich Heine suit les trois Rois mages en route vers Bethléem. Amorcée dans un climat plutôt sombre, la musique s’illumine peu à peu, scintillant du tintement du célesta et du triangle qui figurent l’étoile, jusqu’aux vocalises jubilatoires au moment de l’arrivée dans l’étable.

Hélène Cao

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 7 10/12/18 10:36 Igor Stravinski (1893-1954) Le Chant du rossignol

1. Introduction (presto). Fête au palais de l’empereur de Chine. 2. Marche chinoise. 3. Chant du rossignol. Les deux rossignols. 4. Le rossignol mécanique. Maladie et guérison de l’empereur de Chine.

Composition : 1917. Création : le 6 décembre 1919 à Genève sous la direction d’Ernest Ansermet. Création chorégraphique : le 2 février 1920 à l’Opéra de Paris sous la direction d’Ernest Ansermet, chorégraphie de Leonide Massine. Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba – timbales, batterie – célesta, glosckenspiel (ou piano) – 2 harpes – cordes. Durée : environ 22 minutes.

Le Rossignol d’après le conte d’Andersen Le Rossignol et l’Empereur de Chine est le premier opéra composé par Stravinski. En 1908, il termine le premier acte de cette œuvre destinée au théâtre libre de Moscou. Quand il reprend sa partition quatre ans plus tard, après Le Sacre du printemps, il craint qu’un contraste trop fort entre l’acte I et les autres ne ruine l’unité de la partition. Celui-ci lui apparaîtra finalement comme faisant partie intégrante de son sujet : « Je me suis dit qu’il ne serait pas illogique que la musique du prologue revêtît un caractère quelque peu différent de celui des autres tableaux. Et, en effet, la forêt avec son rossignol, l’âme candide d’une enfant qui s’éprend de son chant, toute cette douce poésie d’Andersen ne pouvait être rendue de la même façon que la somptuosité baroque de cette cour chinoise avec son étiquette bizarre, avec cette fête de palais, ses milliers de clochettes et de lanternes, ce monstre bourdonnant de rossignol japonais, bref toute cette fantaisie exotique, qui, naturellement, exigeait un autre discours musical. »

L’opéra est achevé en 1914. Trois ans plus tard, Stravinski revient encore sur sa partition pour en faire une suite symphonique destinée aux Ballets russes de Diaghilev qui avaient déjà monté l’opéra. La suite reprend l’essentiel des actes II et III et s’articule en trois grands moments. La

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 8 10/12/18 10:36 « Fête au palais de l’empereur de Chine » comprend un air du rossignol aux deux flûtes ainsi qu’une « Marche chinoise » nettement pentatonique. « Les deux rossignols » vont s’opposer en musique : l’oiseau de la nature étant incarné par la flûte et le violon tandis que l’oiseau mécanique est confié au hautbois. « Maladie et guérison de l’empereur de Chine » campe une atmosphère funèbre rendue par un choral des bassons et trombones auquel s’ajoute un thème plaintif. La musique de la nature triomphera de la mort et rendra vie à l’empereur.

Admiratif de Stravinski, Ravel, à la différence du public, reconnaîtra dans Le Rossignol un nouveau chef-d’œuvre dans lequel il note : « Cette liberté contrapuntique absolue, cette indépendance audacieuse des thèmes, des rythmes, des harmonies, dont la combinaison, grâce à l’une des plus rares sensibilités musicales, nous offre un ensemble si séduisant ; cette nouvelle conception de Stravinski se rattache surtout à la sa dernière manière de Schönberg. Mais celle-ci est plus âpre et plus austère. »

Lucie Kayas

Claude Debussy (1862-1918) La Mer, trois esquisses symphoniques pour orchestre

1. De l’aube à midi sur la mer 2. Jeux de vagues 3. Dialogue du vent et de la mer

Composition : de septembre 1903 à mars 1905. Création : le 15 octobre 1905 par l’Orchestre Lamoureux, sous la direction de Camille Chevillard. Effectif : 2 flûtes, piccolo, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 3 bassons, contrebas- son – 4 cors, 3 trompettes, 2 cornets à piston, 3 trombones, tuba – timbales, grosse caisse, cymbales, triangle tam-tam, glockenspiel (ou célesta) – 2 harpes – cordes. Durée : environ 23 minutes.

« La mer a été très bien pour moi, elle m’a montré toutes ses robes », écrit Debussy depuis la Normandie où il s’est attardé en longues contemplations.

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 9 10/12/18 10:36 Mais la magistrale fresque dédiée à la mer ne sera commencée… qu’en Bourgogne, à l’appui « d’innombrables souvenirs » ; la continuation de l’ouvrage se poursuivra sur les bords d’une Manche plus adéquate. Le terme d’« esquisse » utilisé dans le titre renvoie à un effet frémissant et flou, très ouvert à l’imaginaire, mais obtenu au prix d’une écriture fouillée, en petites touches décalées, et difficile à diriger. Debussy, qui aimait sincèrement la peinture, en particulier celle de Turner et de Monet, invente ici une musique du moment présent ; le son est puissamment évocateur, non seulement d’images, mais aussi de sensations tactiles auprès des éléments : l’eau et l’air. D’autre part, cette « marine » doit sa juste notoriété à un langage très personnel, fait d’échelles diverses à quatre ou cinq sons, ou de gammes par tons, avec des retours inopinés à la mélodie tonale. L’orchestre émietté attire l’attention de tous les côtés ; les motifs sont valorisés, entre autres, par une percussion très figurative.

Le premier volet, « De l’aube à midi sur la mer », se déroule sur un fond de clapotis sonores, analogues au fourmillement de traits horizontaux dans la peinture impressionniste ; sur cet arrière-plan se déploient des arabesques, lignes mélodiques libres, ivres d’espace. Le crescendo initial évolue de l’élément liquide indistinct, dans la semi-obscurité où roulent les timbales, jusqu’à l’éclosion de la lumière ; un motif de quatre notes, qui va habiter toute la pièce, s’élabore progressivement devant nous. Une deuxième partie est amorcée par les très précisément « seize violoncelles » au lyrisme plus expressément chantant ; puis un dessin délié de flûte semble suivre, du regard, le vol agile d’un oiseau. La coda, lente et nostalgique, fait place à un choral solennel, rempli de dévotion panthéiste, qui reviendra dans le troisième mouvement ; enfin une lame de fond prodigieuse, où brille l’écume de la cymbale roulée – Debussy est un des premiers à l’utiliser ainsi – engloutit la pièce, en rappelant une fameuse estampe de Hokusai, que le compositeur a fait reproduire sur la partition d’origine.

Le volet central, « Jeux de vagues », est le plus moderne et le plus informel. Bâti en séquences librement juxtaposées, il est à la fois mystérieux par ses trémolos, ses frissons, ses incantations, capricieux par ses appels – en particulier ce petit dessin ascendant issu de Nuages – et surtout très joyeux par son va-et-vient, son kaléidoscope de motifs : c’est « la mer

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 10 10/12/18 10:36 toujours recommencée » de Valéry. Ces visions éphémères, bouts de mélopées, allusions à l’Orient, accueillent fugitivement la danse : ici apparaît un rythme de boléro ; là s’élabore un souple et euphorique tempo de valse, aux plongeons riants et sensuels. Le tableau nous quitte en s’estompant, horizon sonore qui retourne à la brume, appels qui disparaissent, très loin…

Enfin, « Dialogue du vent et de la mer » est une marine plus proche du romantisme que les deux autres, des encres noires et fantastiques de Victor Hugo. Dans ce rondo, les thèmes, espacés les uns des autres par de larges tranches d’atmosphère diffuse, ont un côté volontaire, voire pathétique : l’homme, « travailleur de la mer », semble plus présent, confronté au gros temps, ou émerveillé devant de féeriques embellies. L’introduction, menaçante et ténébreuse, renvoie à certains effrois indéfinis de Pelléas et Mélisande. Le thème du « refrain », à la trompette bouchée, cite le premier mouvement (thème cyclique) et projette sa lumière criante, comme un phare assailli de tous côtés. Le deuxième thème, lancinant et longiligne, aux intervalles ambigus, est aussi capable de passion et d’entraînement que d’extase suspendue. Quant au troisième thème, il n’est autre que le choral entrevu à la fin du premier mouvement : « Je me suis fait une religion de la mystérieuse Nature », nous confie le compositeur. « Devant un ciel mouvant, en contemplant, de longues heures, ses beautés magnifiques, une incomparable émotion m’étreint. Et insensiblement, les mains prennent des poses d’adoration… » Celle-ci n’empêche pas les vagues de galoper, fougueux coursiers aux crescendos rythmés, jusqu’aux fanfares entrechoquées de la coda, en un jubilant raz-de-marée.

Isabelle Werck

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 11 10/12/18 10:36 Les compositeurs

Richard Wagner du Vaisseau fantôme, le séjour français Orphelin de père presque à la naissance est peu lui apporte peu de reconnais- (1813), Wagner est élevé durant ses sance. C’est finalement à Dresde que premières années par Ludwig Geyer, Wagner rencontre le succès. Après la dramaturge et acteur, qui lui donne création triomphale de Rienzi en 1842, le goût du théâtre, un milieu que la il y devient Kapellmeister en 1843. C’est famille Wagner continuera de fréquen- l’occasion d’y donner le Vaisseau fan- ter après la mort du beau-père, en tôme ainsi que Tannhäuser (1845). La fin 1821. L’influence de son oncle Adolphe de la décennie n’est pas moins active : Wagner, qui lui fait découvrir Homère, le compositeur achève Lohengrin en Dante, Shakespeare et Goethe, achève 1848 et jette les bases de ce qui devien- de donner à l’enfant le désir d’une car- dra sa tétralogie L’Anneau du Nibelung. rière dramatique. En parallèle, le jeune Son engagement dans les milieux anar- Wagner reçoit ses premières leçons chistes et sa participation à l’insurrec- de musique, formation qu’il poursuit à tion de 1849 lui vaut de se trouver sous l’université de Leipzig en 1831. Weber, le coup d’un mandat d’arrêt et il doit Beethoven et Liszt rejoignent alors quitter l’Allemagne. Installé à Zurich, son panthéon musical. Cette double dans une situation financière difficile, casquette musico-littéraire lui inspire, Wagner continue d’affiner les orienta- après quelques essais dans chacun tions de son esthétique, et rédige plu- des genres, son premier opéra, Les sieurs ouvrages dans lesquels il expose Fées. Celui-ci, dont il écrit – comme entre autres ses théories sur l’œuvre il le fera toute sa vie par la suite – le d’art totale (Gesamtkunstwerk) : L’Ar t et livret et la musique, est composé à la Révolution, L’Œuvre d’art de l’avenir, l’époque de son premier poste musi- Opéra et drame. C’est aussi l’époque cal à Wurzbourg. Plusieurs engage- de la parution de son pamphlet antisé- ments se succèdent ensuite, tandis que mite Le Judaïsme dans la musique. Le Wagner compose son deuxième opéra travail sur la Tétralogie se poursuit avec et épouse l’actrice Minna Planer, un l’achèvement du livret et la composition mariage qui durera trente ans malgré de L’Or du Rhin et de La Walkyrie. Mais des dissensions immédiates. Criblé Wagner, enivré de sa passion pour de dettes, le couple quitte en 1839 Mathilde Wesendonck, l’épouse de son pour Paris. Époque de l’achève- mécène de l’époque, s’arrête en plein ment de Rienzi et de la composition milieu de Siegfried pour composer

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 12 10/12/18 10:36 Tristan et Isolde (1857-1859). À la fin de Clemens Krauss la décennie, un nouveau séjour parisien Né à Vienne en 1893, Clemens Krauss s’achève sur le scandale de la créa- étudie le piano, la composition et la tion de Tannhäuser ; en 1862, Wagner direction chorale au Conservatoire de peut enfin retourner en Allemagne. la Société des Amis de la musique de Sa séparation définitive d’avec Minna Vienne. En 1913, il est nommé chef de précède de peu sa rencontre avec chœur à Brünn. Après avoir occupé Louis II de Bavière qui va devenir un différents postes à Riga, Nuremberg, protecteur incroyablement dévoué Stettin et , il dirige entre 1922 et (1864). Les années suivantes sont celles 1924 à l’Opéra de Vienne sous la férule de la naissance des enfants de Wagner de et Richard Strauss, puis et de Cosima von Bülow qu’il pourra dirige l’Opéra de Francfort à partir épouser en 1870, de la création triom- de 1924. En 1929, il accède au poste phale de Tristan (1865) ainsi que de la prestigieux de directeur musical de composition des Maîtres chanteurs de la Staatsoper de Vienne. Ses relations Nuremberg et de la reprise du travail avec des dignitaires nazis, dont Adolf sur la Tétralogie, partiellement créée Hitler qui lui permet d’être nommé en en 1869 et 1870. En parallèle, il écrit 1936 à l’Opéra de Munich, rendent son autobiographie (Ma Vie) et publie le compositeur en proie à de vives son essai sur Beethoven. Les dernières critiques, mais de nombreuses per- années de sa vie voient Wagner occupé sonnalités de l’art interviendront plus à réaliser son rêve d’un festival entière- tard en sa faveur. L’Anschluss de 1938 ment dédié à son œuvre, où L’Anneau permet à Krauss de postuler pour un du Nibelung pourrait être créé dans les retour à Vienne, mais le régime préfère conditions qu’il désire. L’année 1872 lui confier la direction du Mozarteum est marquée par le début des travaux de Salzbourg. En 1941, il fonde les de construction à et après Concerts du nouvel an avec les Wiener d’importants efforts pour réunir les Philharmoniker. La fin de la guerre est fonds nécessaires, le premier festival, marquée par une succession d’intrigues consacré à la Tétralogie achevée, a ourdies par le milieu musical et l’admi- lieu en 1876. C’est à la fois un immense nistration dirigée par Alfred Rosenberg. succès et un désastre financier et il Krauss fait néanmoins partie des per- faut attendre 1882 pour une deuxième sonnalités d’exception exemptées du édition à l’occasion de laquelle est créé service de guerre. En 1945, il est frappé , dernière œuvre du compositeur d’interdiction d’exercer par les Alliés, qui meurt l’année suivante à Venise. mesure levée deux ans plus tard. Il dirige alors régulièrement à l’Opéra

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 13 10/12/18 10:36 de Vienne et à Bayreuth. Il meurt en plusieurs poèmes symphoniques qui, 1954 lors d’une tournée de concerts peu à peu, renforcent sa réputation : au Mexique. Krauss fut un interprète Mort et transfiguration (1889), Macbeth particulièrement apprécié des opéras (1891), Till l’Espiègle (1894-95), Ainsi de Mozart et de Richard Strauss ainsi parlait Zarathoustra (d’après Nietzsche, que de l’opérette viennoise. Ses lieder 1896), Don Quichotte (1897) et Une vie trahissent une veine post-romantique de héros (1898). Le tournant du siècle dont il ne s’est jamais départi. apporte deux inflexions fondamentales dans la carrière de Richard Strauss : il Richard Strauss délaisse la forme du poème sympho- Enfant prodige, fils d’un excellent nique pour se consacrer à l’opéra et corniste, Richard Strauss découvre la fonde avec d’autres artistes la première musique par l’étude des classiques société protégeant les droits d’auteur allemands. Il pratique le piano à 4 ans, des compositeurs allemands. Entre compose ses premières œuvres à 6, 1903 et 1905, il œuvre à son opéra apprend le violon à 8 et entame avant Salomé tiré de la pièce de théâtre l’adolescence des cours de composition. d’Oscar Wilde, elle-même inspirée par C’est son père qui l’influence le plus Gustave Flaubert. Ce chef-d’œuvre durant ses jeunes années, son conser- fait scandale lors de sa création mais vatisme l’incitant à se plonger dans la son succès dépasse rapidement les musique de Mozart, Haydn, Beethoven frontières allemandes. Dans la foulée, et Schubert plutôt que dans celle de il écrit Elektra qu’il achève en 1908 et Wagner. Au cours de son apprentissage, présente au public l’année suivante. il se passionne pour la musique orches- Travailleur infatigable, Strauss maîtrise trale qu’il complète avec des études parfaitement la forme orchestrale, qu’il d’histoire de l’art et de philosophie à déploie avec talent. Le Chevalier à la l’Université de Munich. À Meiningen, rose (1911), opéra en trois actes, est un sous l’influence d’Alexandre Ritter, il se autre immense succès, présenté deux passionne enfin pour Wagner et Brahms, mois après sa première dresdoise à que son père abhorre. Cette période la Scala de Milan et l’année suivante à munichoise est féconde pour le jeune Londres et New York. La Femme sans musicien : il compose dix-sept lieder, ombre (1919) est considéré par le com- une Sonate pour violon (1888) ; ainsi positeur comme son « dernier opéra qu’une œuvre symphonique, romantique » : imaginée en temps de (1887), inspirée par un grand voyage en paix, écrite pendant la guerre et jouée Italie. Tandis que ses activités de chef après la signature du traité de Versailles, d’orchestre se multiplient, il compose cette œuvre marque un tournant dans

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 14 10/12/18 10:36 la vie créatrice de Strauss. Il s’installe à Igor Stravinski Vienne et prend la direction de l’Opéra Bien que son père fût chanteur au d’État, qu’il occupe jusqu’en 1924, prestigieux Théâtre Mariinsky de emmène l’Orchestre philharmonique Saint-Pétersbourg, Stravinski ne fut de Vienne en tournée en Amérique pas d’abord destiné à une carrière du Sud et dirige des orchestres aux dans la musique. Au fil d’une enfance États-Unis. Ses relations avec le régime marquée de quelques impressions nazi ont longtemps été source de polé- musicales fortes (telle une représen- mique. Strauss accepte de présider tation de La Belle au bois dormant la Chambre de la musique du Reich de Tchaïkovski à laquelle il assiste en (Reichsmusikkammer) en 1933 ainsi que 1890), il apprend cependant le piano et de composer l’hymne des Jeux olym- manifeste rapidement une réelle prédi- piques de 1936. Néanmoins, il s’attire lection pour l’improvisation. En 1901, il les foudres du régime lorsqu’il demande s’inscrit suivant le désir parental en droit à Stefan Zweig d’écrire le livret de son à l’université de Saint-Pétersbourg, mais opéra La Femme silencieuse, créé à la rencontre l’année suivante de Rimski- Dresde en 1935 avant d’être retiré de Korsakov le conforte dans sa décision l’affiche. Son conflit avec les nazis se d’étudier plus avant la musique. Il se renforce lorsque ceux-ci apprennent partage dès lors entre ses leçons par- que sa belle-fille, Alice, est juive. Il garde ticulières avec le maître (jusqu’à la mort néanmoins des contacts avec des res- de celui-ci en 1908) et les hauts lieux ponsables, ce qui lui permet d’intervenir de la culture pétersbourgeoise, tels en faveur de sa belle-fille et de ses le Mariinsky ou la Société impériale, petits-enfants lorsque ceux-ci sont arrê- et compose ses premières œuvres : tés. En 1944, du fait de l’intensification Symphonie en mi bémol, Feu d’arti- de la guerre, la première de son opéra fice. C’est ce dernier qui attire lors de L’Amour de Danaé est annulée sur ordre sa création l’attention de Serge de de Goebbels (l’ouvrage ne sera créé Diaghilev, alors très investi dans la qu’en 1952). Après la guerre, Strauss diffusion de la musique russe à Paris. comparaît lors des procès de dénazifica- L’impresario lui commande d’abord tion ; de nombreux artistes témoignent des orchestrations, puis la composi- en sa faveur. Strauss est ainsi blanchi de tion d’un ballet (qui vient interrompre toute collaboration. Dans un dernier l’écriture de l’opéra Le Rossignol) pour élan créatif, il écrit ses Vier letzte Lieder sa récente troupe les Ballets russes : (Quatre Derniers Lieder, 1948) avant de ce sera L’Oiseau de feu, monté à Paris s’éteindre des suites d’une crise car- en 1910 avec un succès immense. diaque, le 8 septembre 1949. Deux autres ballets, qui témoignent

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 15 10/12/18 10:36 de l’incroyable rapidité d’évolution d’orchestre. L’austérité marque de de Stravinski à cette époque, suivent son sceau Œdipus rex, opéra-oratorio bientôt : Petrouchka et Le Sacre du d’après Cocteau (1927), dont l’inspira- printemps, lequel crée le scandale tion antique est prolongée par Apollon en mai 1913 au Théâtre des Champs- musagète (1928) et Perséphone (1934), Élysées. La Première Guerre mondiale tandis que la Symphonie de psaumes éloigne définitivement Stravinski de (1930) illustre l’intérêt renouvelé du son pays natal ; il s’installe alors avec compositeur pour les questions reli- sa femme et leurs quatre enfants en gieuses. Plusieurs œuvres concertantes Suisse avant de revenir en France à la marquent cette dernière décennie sur fin de la décennie. Le compositeur, alors le vieux continent : Concerto pour vio- en proie à des difficultés financières, lon (1931), Concerto pour deux pianos collabore de façon suivie avec l’écrivain seuls (1935), Dumbarton Oaks Concerto Charles-Ferdinand Ramuz, auteur des (1938). Frappé de nombreux deuils traductions des Noces (commencées familiaux, Stravinski, devenu citoyen en 1914 et achevées en 1923) et de français en 1934, s’exile aux États- Renard (1915-1916), mais aussi du livret Unis au moment où éclate la Seconde de L’Histoire du soldat (1918), toutes Guerre mondiale. Le Nouveau Monde partitions pour effectifs réduits, en lien l’accueille à bras ouverts et ces années avec des thèmes populaires russes. sont celles d’une activité sans relâche, L’œuvre suivante, Pulcinella (1920), entre conférences, concerts et compo- inspirée de Pergolèse, marque un tour- sition (Symphonie en ut pour le Chicago nant dans l’évolution de Stravinski, qui Symphony Orchestra, Symphonie en aborde là sa période « néoclassique » trois mouvements…). L’opéra The caractérisée par un grand intérêt pour Rake’s Progress, créé en 1951 à Venise, la musique des xviie et xviiie siècles ainsi met un terme retentissant à la période que par le recours à des formes tra- « néoclassique » de Stravinski qui s’en- ditionnelles (concerto grosso, fugue gage alors – à 70 ans – dans la voie ou symphonie) ; elle durera plus de sérielle ouverte par Schönberg, Berg trente ans. Installé d’abord à Biarritz, et Webern, sa principale source d’inspi- puis à Nice (1924) et à Paris (1931), ration. Les Threni de 1958 représentent Stravinski donne ses premières œuvres l’aboutissement de cette démarche non scéniques importantes : Octuor qu’illustrent aussi la Cantate (1952) et pour instruments à vent, Concerto pour Agon (1957), commande du New York piano et vents, Sérénade pour piano, City Ballet. L’inspiration religieuse se et, sur l’impulsion de Koussevitsky, fait de plus en plus présente : Canticum sillonne l’Europe en tant que chef sacrum, Abraham et Isaac, Requiem

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 16 10/12/18 10:36 Canticles… Petit à petit, la santé du Tristan et Parsifal de Wagner. Soucieux compositeur décline et il s’éteint à New de sa liberté, il se tiendra toujours à York le 6 avril 1971. l’écart des institutions et vivra dans la gêne jusqu’à quarante ans. De même, Claude Debussy il conservera toujours ses distances à Debussy naît en 1862. Après des l’égard du milieu musical. En 1890, il études de piano avec Mme Mauté de rencontre Mallarmé, qui lui demande Fleurville, élève de Chopin et belle- une musique de scène pour son poème mère de Verlaine, il entre dès 1873 au L’Après-midi d’un faune. De ce projet Conservatoire, où il restera jusqu’en qui n’aboutira pas demeure le fameux 1884, année de son Prix de Rome. Il y Prélude, composé entre 1891 et 1894, étudie le solfège avec Lavignac (1873), le premier grand chef-d’œuvre, qui, par piano avec Marmontel (1875), l’harmonie, sa liberté et sa nouveauté, inaugure la le piano d’accompagnement, et, alors musique du xxe siècle, et trouve un pro- que ses premières compositions datent longement dans les trois Nocturnes pour de 1879, la composition avec Ernest orchestre, composés entre 1897 et 1899. Guiraud (1880). Étudiant peu ortho- En 1893, il assiste à une représentation doxe et volontiers critique, il poursuit de Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, des études assez longues et, somme auprès de qui il obtient l’autorisation de toute, assez peu brillantes. En 1879, il mettre la pièce en musique. Il compose devient pianiste accompagnateur d’une l’essentiel de son opéra en quatre ans, célèbre mécène russe, Mme von Meck, puis travaille à l’orchestration. La pre- et parcourt durant deux étés l’Europe mière de cette œuvre majeure a lieu le en sa compagnie, de l’Italie à la Russie. 30 avril 1902. Après Pelléas s’ouvre une Il se familiarise ainsi avec la musique nouvelle ère dans la vie de Debussy, russe, rencontre Wagner à Venise, et grâce à sa réputation de compositeur entend Tristan à Vienne. Il obtient le en France et à l’étranger, et à l’aisance Prix de Rome en 1884, mais son séjour financière assurée par cette notoriété à la Villa Médicis l’ennuie. À son retour et par son mariage avec la cantatrice anticipé à Paris s’ouvre une période Emma Bardac en 1904. Il se détache bohème : il fréquente les cafés, noue alors du symbolisme, qui passe de mode des amitiés avec des poètes, pour la vers 1900. À partir de 1901, il exerce plupart symbolistes (Henri de Régnier, une activité de critique musical, faisant Jean Moréas, un peu plus tard Pierre preuve d’un exceptionnel discerne- Louÿs), s’intéresse à l’ésotérisme et ment dans des textes à la fois ironiques l’occultisme. Il met en musique Verlaine, et ouverts, regroupés sous le titre de Baudelaire, lit Schopenhauer et admire Monsieur Croche antidilettante et autres

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 17 10/12/18 10:36 textes. À partir de 1908, il pratique occa- (1910 et 1912) ; pour l’orchestre, La Mer sionnellement la direction d’orchestre (1905), Images pour orchestre (1912). pour diriger ses œuvres dont il suit les Après Le Martyre de saint Sébastien créations à travers l’Europe. Se passant (1911), la dernière période, assombrie désormais plus volontiers de supports par la guerre et une grave maladie, ouvre textuels implicites ou explicites, il se cependant de nouvelles perspectives, tourne vers la composition pour le piano vers un langage musical plus abstrait et pour l’orchestre. Les chefs-d’œuvre se avec Jeux (1913) et les Études pour piano succèdent : pour le piano, les Estampes (1915), ou vers un classicisme français (1903), les deux cahiers d’Images (1905 renouvelé dans les sonates (1915-1917). et 1907), les deux cahiers de Préludes Debussy meurt le 25 mars 1918.

Les INTERPRÈTES

Petra Lang lyrique. Elle incarne Tamiri dans Il re À l’issue de ses études de violon, Petra pastore de Mozart (Opéra d’Amster- Lang se perfectionne en chant auprès dam), Virtu dans L’incoronazione de de Gertie Charlent et Harro Dicks à Poppea de Monteverdi (Festival de et à Mayence. Une fois sa Salzburg), Ferena dans de formation achevée en 1989, elle parti- Verdi (Festival de Bregenz) et Flora dans cipe aux master-classes d’Ingrid Bjoner La traviata (Festival de Zurich). Durant la avec laquelle elle étudie jusqu’en 2006. saison 1994-1995, elle se tourne vers les Elle suit également les enseignements œuvres de Wagner et chante Waltraute de , , (Le Crépuscule des dieux) et Fricka Dietrich Fischer-Dieskau et Peter (L’Or du Rhin, La Walkyrie) lors de la Schreier, et se spécialise dans les rôles restitution de la Tétralogie à Dortmund. wagnériens auprès d’Astrid Varnay. Elle Lorsque Brigitte Fassbaender est à la travaille aujourd’hui aux côtés d’Angelo direction de l’Opéra de Braunschweig Loforese. En 1989, Petra Lang rejoint la de 1995 à 1997, Petra Lang ajoute à troupe de l’Opéra de Munich. Un an son répertoire Brangäne (Tristan et plus tard, elle est au Théâtre de Bâle ; Isolde), Judit (Le Château de Barbe- en 1991, elle se produit à l’Opéra de Bleue), Marie () et Eboli (Don Nuremberg et de 1992 à 1995, elle Carlo). Elle fait sa première apparition chante au Théâtre de Dortmund où elle en Brünnhilde lors de concerts en 2012- explore le répertoire mezzo-soprano 2013 : La Walkyrie et Le Crépuscule

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 18 10/12/18 10:36 des dieux à et Bucarest avec des extraits de Wozzeck de Berg, les le Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin Orchesterlieder op. 8 et la colombe sous la direction de et des Gurre-Lieder de Schönberg, les à Bamberg et Lucerne avec l’Orchestre Sechs Gesänge d’après Maeterlinck de symphonique de Bamberg sous la Zemlinsky, Sibelius, Duparc, Lalo, les lie- direction de Jonathan Nott ; Siegfried der orchestraux de Strauss, la Neuvième sous la baguette de Gabriel Feltz à Symphonie et la Missa solemnis de Stuttgart et Dortmund. Elle chante à Beethoven. Petra Lang se produit par- nouveau Brünnhilde dans la produc- tout dans le monde, auprès d’orchestres tion du Crépuscule des dieux donnée de renom et de chefs tels que Claudio à l’Opéra de Paris, mise en scène par Abbado, Alain Altinoglu, Pierre Boulez, Günter Krämer et dirigée par Philippe Christian Badea, Semyon Bychkov, Jordan. Elle apparaît dans la Tétralogie Riccardo Chailly, Myung-Whun Chung, de Dieter Dorn à Genève et interprète Sir Andrew Frank Davis, Sir , Brünnhilde dans Siegfried sous la direc- Christoph von Dohnányi, Charles Dutoit, tion d’Ádám Fischer à Budapest, et Christoph Eschenbach, Iván Fischer, dans La Walkyrie et Le Crépuscule des Bernard Haitink, Armin Jordan, Philippe dieux dans la version de Simone Young Jordan, , Ingo Metzmacher, et à Munich. En 2017, Riccardo Muti, Andris Nelsons, Yannick elle chante Brünnhilde à Vienne, sous Nézet-Séguin, Jukka-Pekka Saraste, la direction de Peter Schneider. Elle , Leif Segerstam, apparaît en Isolde aux éditions de Sir Simon Rattle, Donald Runnicles, 2016 et 2017 du Festival de Bayreuth Peter Schneider, Jeffrey Tate, Silvio (), à Vienne (Mikko Varviso. La chanteuse s’illustre par Franck) et à Munich (Simone Young). ailleurs dans le répertoire du lied, de Elle interprète Brangäne dans Tristan Schubert à Webern, et travaille avec et Isolde lors du Festival de Bayreuth des pianistes comme Adrian Baianu, en 2005 et 2006 et joue Ostrud dans Malcolm Martineau, Carmen Piazzini, Lohengrin dans la mise en scène de Maurizio Pollini, Wolfram Rieger, Charles en 2011 et de 2013 à Spencer et Einar Steen-Nøkleberg. 2015. Parallèlement à sa carrière scé- Petra Lang a été accueillie dans de nique, elle se produit en concert et se nombreuses salles et à l’occasion démarque par ses interprétations des de divers événements : le Wigmore œuvres de Mahler. En récital, son réper- Hall de Londres, le Concertgebouw toire varié comprend les Wesendonck- d’Amsterdam, la Schubertiade de Lieder de Wagner, Les Nuits d’été de Feldkirch, le Semperoper de Dresde, Berlioz, les Sept Lieder de jeunesse et La Scala de Milan, le Carnegie Hall de

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 19 10/12/18 10:36 New York, la Salle Pleyel à Paris et le le Melbourne Symphony Orchestra, Festival international d’Édimbourg. Elle l’Orchestre symphonique de Lucerne, a donné seule des master-classes à la l’Orchestre philharmonique de la Mahler Society de Londres (2006), à la Radio néerlandaise et l’Orchestre Musikhochschule de Cologne (2007), à philharmonique de Varsovie. Parmi les Münster (2007) et avec le pianiste Adrian collaborations marquantes et récentes, Baianu à Münster (2008), Londres (2009 son retour au Symphony et 2012), au Festival de Bayreuth (2013) Orchestra, ses débuts avec l’Orchestre et à l’Opernstudio de Cologne (2015). de Cleveland, le Mahler Chamber Orchestra, le Hr-Sinfonieorchester de Fabien Gabel Francfort, l’Orchestre symphonique de Reconnu comme l’une des étoiles la NDR de Hambourg, la Staatskapelle de la nouvelle génération de chefs de Dresde, ses collaborations régulières d’orchestre internationaux, Fabien avec le l’Orchestre de Paris, l’Orchestre Gabel est régulièrement invité par philharmonique d’Oslo, l’Orchestre des orchestres de premier rang en philharmonique de Londres, l’Orchestre Europe, en Amérique du Nord, en Asie symphonique de la BBC, l’Orchestre et Océanie, et est directeur musical de national de France ou l’Orchestre l’Orchestre symphonique de Québec national de Lyon. Fabien Gabel fait depuis septembre 2012. Il succède ses débuts internationaux en 2004 en aussi à David Zinman comme directeur remportant le concours Donatella-Flick musical de l’Orchestre français des à Londres, et devient alors assistant jeunes pour les sessions de 2017, de Sir Colin Davis et Bernard Haitink 2018 et 2019. Lors des saisons 2018- au London Symphony Orchestra. Il 2019 et 2019-2020, Fabien Gabel est par la suite assistant de Kurt retrouvera des orchestres comme Masur (Orchestre national de France) l’Orchestre philharmonique de Radio avec lequel il entretient une relation France, l’Orchestre symphonique particulière depuis. En 2010, il dirige de Birmingham, les Orchestres l’orchestre dans un enregistrement symphoniques de Detroit et Houston, d’airs d’opéras français avec la mezzo le Deutsches Symphonie-Orchester canadienne Marie-Nicole Lemieux Berlin, l’Orchestre national du Capitole pour Naïve. Ce disque reçoit un Choc de Toulouse, l’Orchestre symphonique Classica ainsi que le grand Prix de national du Danemark, le Seoul l’Académie Charles-Cros. Philharmonic Orchestra et fera ses débuts avec l’Orchestre symphonique de Chicago, le Tonkünstler de Vienne,

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 20 10/12/18 10:36 Orchestre français des jeunes Constance Fritz L’Orchestre français des jeunes, ins- Eve Gillieron titution pédagogique d’excellence, a Maëlle Le Gac été créé en 1982 par le ministère de Pierre Liscia la Culture afin de former les jeunes Robin Magny musiciens au métier de musicien Teresa Martinez-Diago d’orchestre sous la direction de chefs Arami Monroy de renommée internationale tels que Stéphanie Muller Feuga Marek Janowski, Emmanuel Krivine Céline Munch ou encore David Zinman. L’orchestre Maria Muñoz Lopez symphonique est actuellement dirigé Laurène Patard-Moreau par le Français Fabien Gabel tandis que Andry Richaud l’Italien Rinaldo Alessandrini est à la tête Jorge Robles de la formation baroque. Depuis 2017, Camille Said l’Orchestre français des jeunes est en Audrey Sanchez résidence en Région Hauts-de-France. Claire Théobald Hubert Touzery Subventionné par le ministère de la Culture, l’Orchestre français des Altos jeunes reçoit le soutien de la Fondation Valentin Chiapello Daniel et Nina Carasso ainsi que de Marie-Sarah Daniel la Fondation d’entreprise Safran pour Lise Guérin la musique. Pierre-Pascal Jean Oriane Lavignolle Violons Nicolas Louedec Léon Haffner Camille Paillet Juliette Carlon Paul-Julian Quillier Cecile Caup Hans-Ljuben Richard Adrian Chassagnon-Kovmir Adeline Simonnot Maud Chauvet Nina Tonji Lilya Chifman Elisabeth Wozniak Manon Cluzeau Elise Creton Violoncelles Jean-François Desrus Romane Bestautte Lydie Duffau Marion Boucher Maxence Faivre Caroline Dauchy Rebecca Fidler Louis Duquesnoy

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 21 10/12/18 10:36 Clélia Farago Cors Emma Gergely Orane Bargain Clémence Mebsout Bastien Dalmasso Jules Pujol-Sentaurens Arthur Gomez Frauke Suys Clarisse Prades Benoit Zahra Louis Vathonne

Contrebasses Trompettes Mathilde Barillot Pierre Evano Emmanuel Dautel Alexandre Oliveri Noé Garin Filip Orkisz Zoltan Kovac Philippe Préponiot Théo Lanari Jonathan Romana Camille Laurent Robin Seleskovitch Trombones Juliette Blum Flûtes Pierre Duclos Mélisande Daudet Lucas Ounissi Constance Sannier Gilles Stoesel Trombone basse Maxime Guillet Hautbois Hyôn-Song Dupuy Tuba Eloi Huscenot Florestan Mosser Constant Madon Percussions Clarinettes Arthur Bechet Judith Chiapparin Romain Bredeloup Théo Fuhrer Camille Couturier Clara Lighezzolo Noé Ferro Simon Vilcocq Antoine Lardeau Lucas Tauzin Bassons Antoine Aboyans-Billiet Harpes Ana Genet Salomé Mokdad Adrien Goldschmidt Mina Schmitt Anne Muller

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 22 10/12/18 10:36 Piano Manon Minvielle-Debat

Célesta Iulian Ochescu : Impro Licences E.S. 1-1083294, 1-1041550, 2-1041546, 3-1041547 – Imprimeur

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NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 23 10/12/18 10:36 NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 24

livret

Clemens Krauss Quatre Lieder sur des poèmes de Rainer Maria Rilke

1. Das war der Tag der weißen Chrysanthemen

Das war der Tag der weißen Chrysanthemen, C’était le jour des chrysanthèmes blancs, Mir bangte fast vor seiner Pracht… Je tremblais presque devant leur splendeur… Und dann, dann kamst du mir die Seele nehmen Et puis, et puis tu es venue prendre mon âme Tief in der Nacht. Dans la nuit profonde. Mir war so bang, und du kamst lieb und leise, Je me sentais si anxieux, et tu es venue adorable [et douce, Ich hatte grad im Traum an dich gedacht. Je n’ai eu qu’à penser à toi en rêve. Du kamst, und leis’ wie eine Märchenweise Tu es venue, et doucement comme dans un conte [de fées Erklang die Nacht. La nuit a résonné.

(Traduction : Guy Laffaille)

5. Der Abend ist mein Buch

Der Abend ist mein Buch. Ihm prangen Le soir est mon livre. Il resplendit 10/12/18 10:36 die Deckel purpurn in Damast; De sa couverture de damas pourpre ; ich löse seine goldnen Spangen J’ouvre sa fermeture dorée mit kühlen Händen, ohne Hast. De mes mains froides, sans hâte. NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 25

Und lese seine erste Seite, Et je lis sa première page, beglückt durch den vertrauten Ton, Enchanté par ses accents familiers, und lese leiser seine zweite, Et lis doucement la seconde, und seine dritte träum ich schon. Et à la troisième, déjà je rêve.

(Traduction : Pierre Mathé)

6. Und reden sie dir jetzt von Schande

Und reden sie dir jetzt von Schande, Et ils te parlent à présent de la honte da Schmerz und Sorge dich durchirrt, Comme la douleur et l’inquiétude t’égarent, o, lächle, Weib! Du stehst am Rande Ô, femme, souris ! Tu te tiens à l’écart des Wunders, das dich weihen wird. Du miracle qui te consacrera.

Fühlst du in dir das scheue Schwellen, Tu sens en toi le farouche soulèvement, und Leib und Seele wird dir weit, Le corps et l’âme s’éloignent de toi. o, bete, Weib! Das sind die Wellen Ô, femme, prie donc ! Ce sont les vagues der Ewigkeit. De l’Éternité.

(Traduction : Lisa Petit) 10/12/18 10:36

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8. Herbst

Die Blätter fallen, fallen wie von weit, Les feuilles tombent, tombent comme si au loin als welkten in den Himmeln ferne Gärten; Se fanaient dans le ciel de lointains jardins ; sie fallen mit verneinender Gebärde. Elles tombent avec des gestes qui se refusent. Und in den Nächten fällt die schwere Erde Et dans les nuits la lourde terre tombe aus allen Sternen in die Einsamkeit. De toutes les étoiles, dans la solitude. Wir alle fallen. Diese Hand da fällt. Nous tombons tous. Cette main tombe. Und sieh die andre an: es ist in allen. Et vois, cette chute est dans toutes les autres mains Und doch ist einer, welcher dieses Fallen Et pourtant il en est un qui retient dans sa main, unendlich sanft in seinen Händen hält. Cette chute délicatement, éternellement.

(Traduction : Pierre Mathé)

Richard Strauss Die heil’gen drei Kön’ge aus Morgenland

Die heil’gen drei Kön’ge aus Morgenland, Les trois rois mages de l’Orient Sie frugen in jedem Städtchen: Demandaient dans chaque bourgade : Wo geht der Weg nach Bethlehem, « Chers garçons et filles Ihr lieben Buben und Mädchen? Quelle est la route de Bethléem ? »

Die Jungen und Alten, sie wußten’s nicht, Ni les vieux ni les jeunes ne le savaient,

10/12/18 10:36 Die Könige zogen weiter; Les rois poursuivaient leur chemin ; Sie folgten einem goldenen Stern, Ils suivaient une étoile d’or, Der leuchtete lieblich und heiter. Qui brillait, douce et sereine. NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 27

Der Stern blieb stehn über Joseph’s Haus, L’étoile s’arrêta au-dessus de la maison de Joseph, Da sind sie hineingegangen; Et là ils sont entrés ; Das Öchslein brüllte, das Kindlein schrie, Le petit bœuf beuglait, le petit enfant criait, Die heil’gen drei Könige sangen. Les trois rois mages chantaient.

Heinrich Heine (Traduction : Pierre Mathé)

Richard Strauss Morgen!

Und morgen wird die Sonne wieder scheinen, Et demain le soleil brillera encore, und auf dem Wege, den ich gehen werde, Et sur le chemin que je prendrai, wird uns, die Glücklichen, sie wieder einen Il nous réunira, nous les bienheureux, à nouveau inmitten dieser sonnenatmenden Erde… Sur cette terre qui respire le soleil.

Und zu dem Strand, dem weiten, wogenblauen, Et sur la rive, vaste, aux vagues bleues, werden wir still und langsam niedersteigen, Nous descendrons tranquillement et lentement, stumm werden wir uns in die Augen schauen, Silencieusement nous nous regarderons dans les yeux und auf uns sinkt des Glückes stummes Schweigen… Et le silence du bonheur descendra sur nous.

John Henry Mackay (Traduction : Guy Laffaille) 10/12/18 10:36

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Richard Strauss Wiegenlied

Träume, träume, du mein süßes Leben, Rêve, rêve, toi ma douce vie von dem Himmel, der die Blumen bringt. Du ciel qui apporte les fleurs. Blüten schimmern da, die beben Ici resplendissent les fleurs qui existent von dem Lied, das deine Mutter singt. De la chanson que chante ta mère.

Träume, träume, Knospe meiner Sorgen, Rêve, rêve, bourgeon de mes peines von dem Tage, da die Blume sproß; Des jours où la fleur apparut, von dem hellen Blütenmorgen, Du clair matin fleuri da dein Seelchen sich der Welt erschloß. Où ta petite âme se révéla au monde.

Träume, träume, Blüte meiner Liebe, Rêve, rêve, fleur de mon amour von der stillen, von der heilgen Nacht, De la silencieuse et sainte nuit, da die Blume seiner Liebe Où la fleur de son amour diese Welt zum Himmel mir gemacht. A transformé pour moi le monde en ciel.

Richard Dehmel (Traduction : Pierre Mathé) 10/12/18 10:36 NPGS_13-12_20h30_Petra Lang_19154.indd 29 Richard Strauss Cäcilie

Wenn du es wüßtest, Si tu savais Was träumen heißt von brennenden Küssen, Ce que c’est de rêver de baisers brûlants, Von Wandern und Ruhen mit der Geliebten, De se promener et de se reposer avec sa bien-aimée, Aug in Auge, Les yeux dans les yeux, Und kosend und plaudernd, En caressant et en bavardant, Wenn du es wüßtest, Si tu savais, Du neigtest dein Herz! Tu inclinerais ton cœur !

Wenn du es wüßtest, Si tu savais Was bangen heißt in einsamen Nächten, Ce que c’est d’avoir peur dans les nuits solitaires, Umschauert vom Sturm, da niemand tröstet Entouré de tempête, quand personne ne réconforte Milden Mundes die kampfmüde Seele, Avec des paroles douces l’âme en lutte, Wenn du es wüßtest, Si tu savais Du kämest zu mir. Tu viendrais à moi.

Wenn du es wüßtest, Si tu savais Was leben heißt, umhaucht von der Gottheit Ce que c’est de vivre, entouré par Weltschaffendem Atem, Le souffle créateur du monde de Dieu, Zu schweben empor, lichtgetragen, De flotter, porté par la lumière, Zu seligen Höhn, Vers les hauteurs bénies, Wenn du es wüßtest, Si tu savais Du lebtest mit mir! Tu vivrais avec moi ! 10/12/18 10:36

Heinrich Hart (Traduction : Guy Laffaille)

29 PHILHARMONIE DE PARIS SAISON 2018-19 LA VOIX À LA PHILHARMONIE

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