Lycée des Arènes Classe de 2nde Année 2007-2008 Fiche n°7

Exemples de chroniques

Essence ordinaire Rock and FoIk - janvier 2001

Modestes, les hommes de zebda. Ce nouvel n'a en fait - à bien y regarder - rien d'ordinaire. C'est Avec ce nouveau disque, Têtes raides continuent de dérouter: après une chanson de facture très traditionnelle (JE peu dire que le mix est réussi, tant il dégage d'énergie, de détermination. L'assise rythmique, sans faille, CHANTE), on évolue entre rythmes nettement plus guillerets, comptine avec chœurs d'enfants, complaintes explore toutes les tendances du dance floor funk (y a pas d'arrangement), ska (tomber la chemise), reggae intimistes mais aussi envolées festives et incartades rock. Avec en prime, la participation de noir désir : un titre (je crois que ça va pas être possible)... Avec des arrangements pertinents, de petites touches d'oud, de composé et interprété ensemble (L'IDENTITÉ), de loin le plus rentre dedans, il donne à Christian Olivier et flûte ou de violon, ou encore des percussions jamais envahissantes, l'album trouve aisément sa couleur et Bertrand Cantat l'occasion d'affirmer leurs capacités respectives en se complétant harmonieusement. Les TETES son identité. Ça rappelle parfois la meilleure période des NEGRESSES VERTES (tombé des nues), mais RAIDES s'ébrouent dans un univers traversé d'influences disparates quoique sous-tendu par deux lignes de force : cela pourrait surtout devenir une signature à part entière, qui se suffirait à elle même et ferait à son tour d'une part la chanson à texte et toute une tradition réaliste à laquelle renvoient le chant de Christian et ses paroles référence. Si tel est le cas, ce qu ils n'auront pas volé, le groupe le devra pour beaucoup aux paroles de poétiques d'une grande rigueur, d'autre part, une intensité instrumentale rarement démentie grâce à la valeur d'une chansons. C'est un domaine où vous l'aurez remarqué, nous prêchons la vigilance, tant il règne sur la formation qui a depuis longtemps fait ses preuves et s'illumine d'un accordéon, du violon de Yann Tiersen et de scène actuelle de facilité, voire d'indigence. Les chansons de MAGID CHERFI réussissent le triple salto, cuivres variés. La chanson affirme ainsi avec force sa dimension musicale et la tradition française se frotte aux proposent un regard personnel et original sur des sujets (mal) traites par tant d'autres. Avec une bonne musiques de l'Est ou au rock. Et si quelques morceaux constituent des baisses de tension, notamment lors de dose d'humour ou de distance, qui conduit à dire les choses avec conviction, sans pour autant se prendre quelques essais humoristiques (peu convaincants), la plupart font mouche en appuyant la force des mots sur celle au sérieux. Mentalité vraiment positive qui procure à l'auditeur une jubilation non feinte : celle d'écouter des mélodies et des arrangements. Les Têtes raides cultivent ainsi leur différence en confectionnant quelques un des très bons disques de la rentrée. réussites étonnantes (" C'EST DIMANCHE ", " DÉPECHE-TOI ", " L'IDENTITÉ " ) sans oublier, comme à leur © Zebrock au Bahut, 2002. habitude, de soigner particulièrement l'emballage graphique. © Zebrock au Bahut, 2002.

Cool Frénésie – Télérama

The NO COMPRENDO. C’était, on s’en souvient, le titre d’un excellent album des Rita Mitsouko, en Clandestino 1986. Un disque - il parait que ça les énerve quand ils entendent dire ça... - historique, car il insufflait à la chanson pop française une énergie et une fantaisie vivifiantes, tranchant avec la fadeur des variétés Après la Mano Negra, son chanteur aurait pu engranger, faire prospérer la petite affaire sur le mode locales et la lourdeur du rock d’ici. Mais, depuis, comme le titre le suggérait, il y a eu maldonne. On s’est solo. Au contraire, Manu Chao a pris son temps. Parti sillonner l’Amérique du Sud. Il en est revenu évertué à voir en et des trublions expérimentaux et farfelus, forcément riche de carnets de route, d’images colorées, de sonorités renouvelées. Clandestino, ce premier album novateurs et surprenants, forcément à la pointe de la technologie provocatrice et de l'identité musicale. enregistré sous son nom sonne comme la mémoire de ces voyages, un recueil de chansons plutôt MARC ET ROBERT et SYSTÈME O, les 2 oeuvres suivantes, ont certes déçu, mais sans trop écornifler calmes et dominées par les arrangements , les tempos médium, et des contretemps aux la légende et les espoirs ainsi suscités. Aujourd’hui, après 7 années de quasi-silence- hormis des remixes fortes influences reggae. Le show-man tant apprécié des foules en concerts s’efface là derrière et un disque acoustique -, il faut bien se rendre à l’évidence, à l’écoute de ce COOL FRENESIE très attendu, ni spécialement cool ni vraiment frénétique on s’est gouré. Les Rita ne sont point des petits l’interprète, occasion d’apprécier une voix chaleureuse et expressive. génies condamnés à être en avance sur leur siècle, mais plutôt une passionnante association d’artisans de La plupart des chansons sont en espagnol, sans sacrifier jamais aux tics de la salsa, du mambo, du rock la chanson. Ce qui n’est finalement pas si mal, et presque mieux. ibérique, ni à quelque autre étiquette particulière. lnclassable, en résumé, mais l’essentiel est que ça Les modes les courants musicaux, ils s’en préoccupent comme de leur premier électrophone à piles. bouge, n’est ce pas ? On est de ce côté pas vraiment privé, témoin l’obsédant LAGRIMAS DE ORO, Catherine et Fred vivent et créent en autarcie, à l’abri des pressions et des contraintes, adeptes d’un dm d’oeil au Sous-commandant Marcos, ou cette relecture de KING 0F BONGO de la Mano. Tout bricolage maison dicté uniquement par leurs humeurs et leurs envies. C’est cette saine et respectable bien réfléchi, pour cette manière d’imposer le rythme et le swing sans sacrifier aux effets ou à la philosophie qui sous-tend ce disque décevant, composite et par certains aspects aquoiboniste. surenchère, on aurait l’envie de ranger cet album entre les bons opus de JJ Cale, et le Ry Cooder paru Sur un fond musical vaguement inspiré du funk des années 70 ou de la disco des années 80, notre duo l’an passé, l’excellent BUENAVISTA SOCIAL CLUB. En excellente compagnie, par conséquent farouchement indépendant propose une collection de sketchs, sociologiques, comiques, historiques, © Zebrock au Bahut, 2002. érotiques, voire un tantinet démagogiques. Catherine vocalise toujours aussi bien, en admiratrice douée de Brigitte Fontaine. Fred cisèle ses rythmiques avec la précision d’un serrurier passionné. Bref de l’ouvrage honnête, qui laisserait relativement indifférent, s’il n’y avait ce morceau intitulé C’ÉTAIT UN HOMME: l’histoire du père de Catherine, juif polonais déporté. Pas un tube pour radio FM ni une scie à fredonner sous la douche. Juste un bout d’intimité dévoilée. Qui brusquement fait passer du statut d’attraction insolente à celui d’artistes touchants. Comprendo... © Zebrock au Bahut, 2002.