Ministère de l'Industrie, de la Poste et des Télécommunications

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Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Pechelbronn

Bilan des travaux

Etude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 96-G-411

décembre 1996 R 39183

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BRGM Ministère de l'Industrie, de la Poste et des Télécommunications

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Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Pechelbronn

Bilan des travaux

Etude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 96-G-411

décembre 1996 R 39183

BRGM Mots-clés : site pétrolifère, puits, terrils, déchets, hydrocarbures, mise en sécurité, étude de sols, réhabilitation, Merkwiller-Péchelbronn (67)

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante ; Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn- Bilan des travaux, 1996, rapport BRGM R 39183, 29 p., 5 fig., 3 tab.

© BRGM, 1996, ce document ne peul être reproduit en totalité ou en partie .sans l'autorisation expresse du BRGM Mise en sécurité du site pétrolifère de Mericwiller-Pecfielbronn. Bilan des travaux

Synthèse

Le BRGM s'est vu confier, dans le cadre de sa mission de service public, le suivi des études relatives à la mise en sécurité du site de Merkwiller-Pechelbroim ainsi que la maîtrise d'oeuvre des travaux programmés en conséquence. Les opérations réalisées, à ce jour, ont consisté en : - des investigations et des observations de niveaux des puits ayant servi au déversement de déchets liquides, - le traitement par évacuation d'un bassin d'huile, dit "bassin à boues", - la protection du ruisseau Willenbach contre des venues d'hydrocarbures du terril Clemenceau sur la commune de et l' épaulement du mur du terril, - le diagnostic de la qualité physico-chimique des formations (remblais, sols, sous- sols) et eaux du site de l'ancieime raffinerie, - la préparation d'un appel d'offre pour la mise en sécurité des têtes des anciens puits de mine.

Sur les trois puits ayant fait l'objet d'une surveillance, deux montrent un niveau stabilisé tandis que le troisième continue à augmenter tout en présentant des réponses rapides en fonction des précipitations. Leur composition chimique est caractéristique des déchets versés. Une poursuite de la surveillance est nécessaire avec, de surcroît, une caractérisation d'échantillons liquides prélevés à différentes hauteurs.

Le traitement du bassin d'huile a consisté en l'évacuation d'un mélange aqueux d'hydrocarbures et de solides (bitumes et terres polluées) vers le centre d'incinération de EMC-Services, groupe TREDI de Strasbourg. Bien que le fond ait été décapé, il subsiste encore des hnprégnations d'hydrocarbures dans les marnes, à plus d'un mètre de profondeur sous le modelage de surface.

Pour protéger le Willenbach contre les venues d'hydrocarbures du terril voisin, un mur de soutènement du terril a été étayé. Le ruisseau a été canalisé et dévié. Un drain capte les hydrocarbures issus du terril. Un système de déshuileur/décanteur assure le traitement des eaux avant leur rejet dans le milieu namrel.

Le diagnostic de la qualité physico-chimique des formations et eaux du site de l'ancieime raffinerie a débouché sur l'élaboration de recommandations sur la réutilisation des terrains, en fonction des différentes zones de la raffinerie.

Un appel d'offre a été lancé pour la mise en sécurité des têtes de puits. Les réponses sont en cours d'examen.

Les mesures pratiques proposées dans le cadre de l'émde BRGM-INERIS d'octobre 1993, telles que l'aménagement et la mise en place des mesures de sécurité pour les puits et un forage, le suivi-surveillance des niveaux des puits et des prélèvements de fluides à différentes profondeurs ainsi qu'une analyse détaillée des risques doivent être poursuivies.

Rapport BRGM R 391 83 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Peciielbronn. Bilan des travaux

Sommaire

1. Introduction 6

2. Contexte général 8

2.1. Présentation générale du site de Merkwiller-Péchelbronn 8 2.2. Exploitation des hydrocarbures 8 2.3. Aspects géologiques et hydrogéologiques 9 2.4. Vestiges des installations 10 2.5. Stockage des déchets industriels 10 2.6. Anciens sondages 11 2.7. Terrils 11 2.8. Programmes des études et des travaux envisagés 11

3. Travaux réalisés 12

3.1. Investigations réalisées sur les puits 12

3.1.1. Evolutions des niveaux des puits 12 3.1.2. Analyses chuniques 17 3.1.3. Conclusion 18

3.2. Evacuation du bassin d'hydrocarbures 18 3.3. Protection du ruisseau du Willenbach 24

3.4. Mise en sécurité des têtes des anciens puits de mine 25 3.5. Diagnostic de la qualité physico-chimique des formations et eaux du site de l'ancienne raffinerie 26

3.6. Bilan financier 27

4. Travaux et études à envisager 29

5. Conclusion 30

Références bibliographiques 32

Rapport BRGM R 39183 Mise en sécurité du site pétrolifère de Mericwiller-Pecfielbronn. Bilan des travaux

Liste des figures

Figure n° 1 : Plan de situation générale 7 Figure n° 2 : Evolution des niveaux du puits VI entre 1966 et 1996 14 Figure n° 3 : Evolution des niveaux du puits VIII entre 1966 et 1996 15 Figure n° 4 : Evolution des niveaux du puits VIII en regard des précipitations 16 Figure n° 5 : Caractéristiques géométriques du bassin d'hydrocarbures 19

Liste des tableaux

Tableau n° 1 : Analyses chimiques réalisées sur les prélèvements effectués dans les puits V, VI et VIII 17 Tableau n° 2 : Analyses des terres situées au voisinage du bassin 23 Tableau n° 3 : Bilan financier des opérations réalisées et engagées 28

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1. Introduction

Le site de Merkwiller-Péchelbronn a été exploité industriellement pour son champ pétrolifère entre 1745 et 1964. Après l'arrêt de l'exploitation, certains puits et réseaux de galeries de l'ensemble des ouvrages souterrains ont été utilisés en vue du stockage de déchets liquides (entre 1964 et 1974). L'ensemble des déchets liquides déversés a été estimé à près de 80 000 m^.

L'étude BRGM-INERIS demandée par la Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE) a établi en octobre 1993 un premier diagnostic de la situation et procédé à une première analyse d'ensemble des risques liés au sous-sol et en particulier au stockage souterrain des déchets. Cette étude a fait ressortir des risques à court terme tels que l'effondrement des têtes de puits, des inflammations ou des explosions à proximité immédiate des puits ainsi que la nécessité d'entreprendre des investigations complémentaires afin de préciser les risques à plus long terme tels que pollution des eaux souterraines et superficielles et des sols. Le BRGM a poursuivi cette étude par une observation des niveaux de deux puits de mine afin de comprendre le régime hydraulique local.

En décembre 1994, une mission d'inspection spécialisée de l'environnement (MISE) du Conseil Général des Ponts-et-Chaussées a établi un inventaire des atteintes à

l'environnement liées au site et des conséquences qui en découlent pour l'usage des sols et pour la sécurité publique. Après avoir dressé un état des lieux, les rapporteurs ont défini les travaux à envisager en priorité pour assurer la sécurité sur le site, pour réduire la pollution, pour procéder à un nettoyage des zones les plus polluées et pour assainir les anciennes raffmeries. Ils ont également préconisé la réalisation d'études complémentaires pour mieux préciser les risques de certaines installations.

Le BRGM est intervenu depuis 1994 dans le cadre de sa mission de service public pour la mise en oeuvre d'une partie de ce programme, notamment le lancement d'appels d'offres pour des travaux d'évacuation d'un bassin d'hydrocarbures et de mise en sécurité des têtes de puits de mine (fiche 95G412). Il a également procédé à un inventaire avec travaux de reconnaissance du site de l'ancienne raffinerie, avec zonéographie des pollutions et diagnostic des travaux de réhabilitation (fiche 95G413) et a participé aux travaux de protection du Willenbach menacé par des écoulements d'hydrocarbures d'un des deux terrils du siège Clemenceau.

Le présent rapport fait état des opérations et études réalisées ou engagées dans le cadre de ces directives de mise en sécurité et de réhabilitation du site. La figure n°l met en évidence les emplacements des principales installations intéressées.

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Plan de situation au 1/25 000

Figure n°l : Plan de situation générale

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2. Contexte général

2.1. PRESENTATION GENERALE DU SITE DE MERKWILLER-PECHELBRONN

La commune de Merkwiller-Péchelbronn est simée au Nord-Est du Bas-Rhin, dans l'arrondissement de Wissembourg, à 45 km de Strasbourg, 16 km de Haguenau, 19 km de Wissembourg. La commune est traversée par une rivière, le Seltzbach et un ruisseau affluent, le Willenbach.

La concession d'hydrocarbures de Pechelbronn, attribuée à l'Etat depuis 1921, porte actuellement sur une superficie de 296 km^.

Les différents aspects de l'ancienne exploitation minière de Pechelbronn, des vestiges et de la friche tels qu'ils se présentent à ce jour, ont largement été détaillés dans les rapports ou études dont on trouvera la liste en fin du présent rapport. Nous nous proposons de faire ressortir ici les points essentiels (réf. BRGM, 1993 ; MISE 1994 et BRGM, 1995-2).

2.2. EXPLOITATION DES HYDROCARBURES

Au Moyen-Age, l'huile est exploitée en surface par écopage et utilisée à des fins thérapeutiques et pour le graissage des essieux.

A partir de 1735, l'exploitation est orientée vers la profondeur avec une première phase (1745-1888) limitée en extension (25 ha, 45 km de galeries) et en profondeur, avec des techniques d'extraction qui ont évolué dans le temps : travaux plus ou moins profonds (entre 70 et 100m) avec ou sans dépilage, les vides étant maintenus ouverts pour les besoins de l'extraction. Après l'arrêt de cette première phase, les puits auraient été comblés mais les galeries sont probablement restées ouvertes.

De 1888 à 1963, une deuxième exploitation minière souterraine a donné lieu à des travaux très importants, tant en extension (1250 ha, 425 km de galeries) et qu'en profondeur. Quatre sièges d'extraction étaient accessibles par huit puits et une descenderie. Les étages fiirent poussés pour atteindre 450 m en fin d'exploitation. A la fin de l'exploitation, les puits ont été fermés par dalles bétonnées munies d' events et de vannes ; la descenderie a été murée et remblayée.

Parallèlement, de 1882 à 1964, les gisements ont donné lieu à des exploitations par sondages de surface servant dans un premier temps à orienter les travaux miniers puis à l'extraction de l'huile (plus de 5600 sondages). Dans l'ensemble, les différents niveaux stratigraphiques sont mis en communication par les sondages.

Rapport BRGMR 391 83 8 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Peciielbronn. Bilan des travaux

2.3. ASPECTS GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES

a. Géologie

Les terrains traversés par les puits et galeries de l'exploitation minière souterraine de Pechelbronn sont les sédiments de la base du Tertiaire, constitués essentiellement de marnes. Ces marnes comportent des intercalations sableuses et gréseuses qui, dans la Zone Dolomitique (ensemble de marnes à anhydrite et de marnes dolomitiques) et les Couches de Pechelbronn (ensemble hétérogène de sédiments), peuvent localement prendre un développement important. Ces formations forment des compartiments tectoniques failles. La densité des accidents tectoniques fait du champ pétrolifère de Pechelbronn l'un des secteurs les plus failles à l'intérieur du Fossé rhénan.

C'est dans ces intercalations que le pétrole a été piégé pour constituer le gisement naturel. Les huiles des Couches de Pechelbronn sont de type mixte, tandis que celles de la Zone Dolomitique sont de type paraffinique. Localement, un dégazage a pu intervenir, soit par l'absence de fermeture étanche (niveaux sableux nombreux ou épais) soit par la présence de failles qui ont pu jouer le rôle de drain pour les gaz.

De fait, la pauvreté en gaz libre est une des caractéristiques du gisement de Pechelbronn. Ceci peut s'expliquer par la nature localement poreuse et perméable de la couverture sédimentaire et le rôle de drain que jouent les failles pour le gaz. Seules de rares lentilles, totalement isolées, sont restées en pression.

b. Hydrogéologie

Les terrains des Couches de Pechelbronn correspondent à un milieu semi-perméable constitué de roches de faible perméabilité dans lequel l'eau ne peut pas être prélevée de façon efficace, mais où un écoulement non négligeable peut se produire, amenant de l'eau par drainance aux aquifères sous-jacents. Dans la région de Merkwiller, les Couches de Pechelbronn se révèlent perméables dans les secteurs où les niveaux sableux sont bien développés. Cependant, ces niveaux sableux ne forment pas des couches continues et ne sont pas suffisamment perméables pour permettre l'écoulement significatif d'une nappe. Il n'est donc pas possible de dresser une carte des écoulements souterrains dans les Couches de Pechelbronn.

Les failles ont des comportements hydrogéologiques différents selon qu'elles sont synsédimentaires (fermées) ou tardives (ouvertes). Ce comportement n'est pas connu dans le détail pour chaque faille. Cependant, au droit de la zone exploitée par la mine, les failles rencontrées par les galeries souterraines ont été reconnues comme étant fermées et étanches.

Rapport BRGM R 391 83 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Peciielbronn. Bilan des travaux

Sur le plan hydraulique, l'aquifére de la Zone Dolomitique est captif, d'où l'absence d'écoulement de surface. Les niveaux les plus proches de la surface du sol proviennent des lentilles sableuses les plus superficielles ou d'un niveau aquifère profond captif. Enfin, compte tenu des altitudes des niveaux piézométriques observées, les phénomènes de drainance s'établiraient dans le sens de l'aquifére de la Zone Dolomitique vers les Couches de Pechelbronn inférieures.

Par ailleurs, il faut retenir que vers la fin de l'exploitation, le volume d'eau moyen total exhaure était voisin de 250 000 mVan se répartissant entre la mine (150 000 m3/an) et les sondages (100 000 m^/an).

2.4. VESTIGES DES INSTALLATIONS

Les installations d'extraction des hydrocarbures, et en particulier les sondages d'exploitation, étaient reliées à l'usine de traitement par des canalisations enterrées, représentant un réseau de plusieurs centaines de kilomètres. Il y a deux anciennes raffineries en lisière du bourg de Merkwiller. La raffinerie dite "nouvelle" appartient à un particulier. Sur 1'" ancienne" raffinerie ne subsistent que les fondations et les ruines de quelques bâtiments, des restes de canalisations enterrées et quelques vannes rouillées. La végétation s'est fortement développée et a recouvert l'ensemble de la friche. La traversée de la raffinerie du nord au sud n'est pas possible car coupée par un plan d'eau qui constitue une roselière dont les roseaux sont imprégnés d'huile noire à la base. Au sud de la raffinerie se trouve un bassin à boues d'environ 1 000 m^ de superficie.

2.5. STOCKAGE DES DECHETS INDUSTRIELS

Suite à des déversements sauvages de produits chimiques liquides dans certains des puits après la fin de l'exploitation des installations, une étude géologique a conclu en 1964 à la possibilité de stocker des quantités importantes de déchets industriels liquides dans ces puits. Une décharge contrôlée ftit ainsi créée. Les puits utilisés ont été les puits II, V et VIII du siège Le Bel ainsi que le puits VI du siège De Chambrier. Les déchets, de l'ordre de 80 000 m^, comprenaient des composés organo-chlorés, des composés organiques non chlorés, des phénols, des acides, des bases, des sels et des métaux lourds. C'est un effondrement partiel autour du puits II qui a entraîné la fermeture de la décharge au premier trimestre 1974.

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2.6. ANCIENS SONDAGES

L'examen de trois anciens sondages réalisés à partir de la surface montre la présence d'hydrocarbures mélangés à de l'eau. En particulier, un de ces sondages (référencé 12-1) nécessite des travaux de mise en sécurité, du fait de dégagements gazeux.

2.7. TERRILS

Plusieurs anciens terrils jalonnent le paysage ; ils sont généralement végétalisés et certains se distinguent à peine. Constimés de terres sableuses, ils peuvent présenter des risques d'effondrement partiel. Le terril qui présente le plus de risques est un des deux terrils du Siège Clemenceau, il est situé à proximité du puits I et près du ruisseau Willenbach qui longe une voie urbaine desservant un lotissement.

Ce terril, dénommé "petit terril", très difficilement accessible car entouré de broussailles denses est très peu végétalisé car constitué de sables très fortement imprégnés d'une huile de haute densité. La base du terril est retenue, en surplomb du Willenbach, par un mur qui fait office de "cuvette de rétention" et qui laisse filtrer vers le ruisseau des hydrocarbures lourds accumulés à la base du terril, provenant soit du lessivage du terril, soit d'un ancien bassin de décantation.

2.8.- PROGRAMMES DES ETUDES ET DES TRAVAUX ENVISAGES

Ces différents états de fait ont entraîné un certain nombre de recommandations et de travaux de mise en sécurité.

Le BRGM s'est vu confier, dans le cadre de sa mission de service public, le suivi des études ainsi que la maîtrise d'oeuvre des travaux programmés. Les autres opérations ont fait l'objet d'un marché sur appel d'offres.

Ainsi les travaux réalisés ou engagés que nous allons reprendre dans chacun des paragraphes suivants ont consisté en :

- des investigations et des observations de niveaux des puits de mine incriminés,

- le traitement par évacuation du bassin d'hydrocarbures, dit bassin à boues,

- la protection du ruisseau Willenbach contre les hydrocarbures du terril Clemenceau sur la commune de Preuschdorf et épaulement du mur du terril,

- la mise en sécurité des têtes des anciens puits de mine,

- le diagnostic de la qualité physico-chimique des formations (remblais, sols, sous- sols) et eaux du site de l'ancienne raffinerie.

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3. Travaux réalisés

3.1. INVESTIGATIONS REALISEES SUR LES PUITS

Lorsque la décharge industrielle contrôlée a été créée en 1964, les puits II, V et VIII du siège Le Bel et le puits VI du siège De Chambrier ont été retenus.

Les déchets admis devaient être liquides, ou du moins peu chargés en matières en suspension pour pouvoir être vidés par simple gravité dans les events du puits. Néanmoins, des produits pâteux et mélangés à des corps solides (bois, chiffons, boîtes métalliques) ont été également déversés dans certains de ces ouvrages.

L'étude INERIS-BRGM mentionnée ci-dessus a dressé un bilan des suivis des niveaux des puits qui avait été très irrégulier dans le temps et arrêté définitivement en 1981. Nous nous proposons de reprendre ici l'évolution des niveaux de chacun des puits jusqu'à ce jour ainsi que les analyses chimiques qui ont pu y être entreprises. Il s'agit du niveau des liquides (hydrocarbures) surnageant l'eau. Le puits II n'a pu être étudié puisqu ' inaccessible .

3.1.1. Evolutions des niveaux des pults

Dans le but de vérifier une éventuelle stabilisation du milieu, des mesures de niveaux ont été réalisées sur les puits V, VI et VIH. a. Puits V (altitude : +190,2 m)

Dans le siège Le Bel, le puits V a une profondeur de 234 mètres. Il communique par une galerie avec le puits II qui, lui-même, communique avec le puits VIII. Pendant l'exploitation de la décharge, ce puits n'a pas fait l'objet de mesures entre le début du déversement et l'arrêt du site. Le rapport de la Société de Gestion de la Décharge indique en janvier 1981 que le puits V était resté à l'état primitif, profondeur 0 depuis l'effondrement du puits II en 1974. Cela semblerait signifier que le niveau est resté stable de 1974 à 1981, sans débordement de déchets et sans baisse de niveau.

Au moment de l'étude INERIS-BRGM, le niveau était estimé à profondeur 0 mais en 1992, comme ce puits était inaccessible, des travaux de dégagement de la moitié de la dalle ont été réalisés.

Les dernières mesures de niveau prises indiquent en novembre 1994 un niveau situé approximativement à 1,5 m de profondeur d'un liquide visqueux, tandis qu'en janvier 1995, il se situe vers Im de profondeur, soit une augmentation de 50 cm.

Les fluctuations restent toutefois peu significatives.

Rapport BRGMR 39183 12 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Peciielbronn. Bilan des travaux

b. Puits VI (altitude : + 202,1 m)

Ce puits se situe dans le siège de Chambrier. Il a une profondeur de 409 m. Il communiquerait avec le siège Clemenceau. A l'issue de l'étude menée conjointement par l'INERIS et le BRGM, le niveau du puits VI semblait avoir eu globalement /) tendance à augmenter de 1981 à 1992 (cf. figure n°2). Í Jr' La campagne de mesures de niveau qui a suivi a consisté à effectuer^ lafois-dgs" mesures manuelles ainsi que des mesures automatique à l'aide d'unMadp

Sur l'ensemble des mesures prises de 1994 à 1996 (la demière mesure datant de novembre 1996), le niveau oscille autour de 33,2 m ± 2,5m. Le niveau semble s'être stabilisé.

L'interface phase aqueuse-phase huileuse n'a pu être détectée dans cet ouvrage.

c. Puits VIII (altitude : + 174,1 m)

Le puits VIII fait partie du siège Le Bel. Il a une profondeur de 372 m. Il communiquerait avec le puits II (cf. ci-dessus). Selon l'étude précédente, le niveau du puits VIII a eu tendance à se stabiliser vers 25 m entre 1976 et 1981, mais il a fortement baissé pour atteindre 60,5 m de profondeur lors de la mesure de 1992.

Depuis 1992, le puits VIII a montré une augmentation du niveau, mesuré à 31,80 m de profondeur en octobre 1994, puis 26,80 m en novembre 1996, soit une variation de 5 m. Le niveau de ce puits ne semble pas encore stabilisé comme le montre la figure n°3.

Les mesures montrent que le niveau d'eau dans le puit.s donne une réponse rapide à chaque précipitation journalière, comme le montre le graphique de la figure n°4 reproduisant les niveaux d'eau en regard des données météorologiques. Il y a probablement pour partie infiltration directe des eaux dans le puits ou à l'extérieur du cuvelage. Le niveau redescend ensuite progressivement, correspondant à une diffusion des quantités infiltrées dans les formations sableuses environnantes mais l'évolution globale reste à la hausse.

L'interface phase aqueuse-phase huileuse a pu être estimée à 70 m de profondeur (à l'aide d'un système de prélèvement)

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Rapport BRGM R 391 83 13 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Peciielbronn. Bilan des travaux

Niveau (m) Volume déversé, cumul (m^)

0 7000 H

-50 J + 6000 ]

-100 1 5000 ^ \ j y P -150 4000 [ ] ^K -200 3000 P \ 4 ^i -250 2000 j

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Etage -373

Niveau en Sept. 1992 : -36 m Profondeur origine : 400 m Volume Niveau

Pectielbronn Puits Vi Altitude sol +202.1 lh

20 -

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01/01/1992 31/12/1992 31/12/1993 31/12/1994 01/01/1996 31/12/1996

Figure n°2 : Evolution des niveaux du puits VI entre 196j/et 1996 /v

Rapport BRGM R 39183 14 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Peciielbronn. Bilan des travaux

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Note : Les recettes -1 72 et -284 ne Volume Niveau débouchent pas sur des niveaux. Ce sont des amorces de galeries

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Figure n°3 : Evolution des niveaux du puits VIII entre 19664t 1996

Rapport BRGM R 391 83 15 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

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Précipitations en mm

Figure n°4 : Evolution des niveaux du puits VIII en regard des précipitations

Rapport BRGM R 39183 16 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

3.1.2.- Analyses chimiques

Les analyses ont été effectuées sur les composés organiques volatils selon la norme EAP 8240 et sur les composés organiques semi-volatils selon la norme EPA 8270.

En 1994, les hydrocarbures paraffiniques étaient majoritaires. Des composés aromatiques volatils et des composés organohalogénés volatils ont été détectés sur les trois ouvrages. Des HAP ainsi que des PCB et des phtalates sont détectés dans le sumageant du puits VIII.

Le tableau n°l montre les résultats des analyses effectuées en janvier 1995. Au puits VIII, les plongeurs de prélèvement ont permis d'établir un interface eau/huile à 70 m de profondeur. Les analyses de la phase aqueuse ont montré un faciès chloruré sodique. Les métaux analysés sont en quantités très faibles.

1 Substances puits 5 puits 6 puits 8 Benzène 100 69 780

Toluène 9200 4800 8200

Ethylbenzène 4900 1200 4400 O-Sylène 1700 980 1400 1 M-p xylene 15000 9200 12500 1,1,1 Trichloroéthane 26 540 150 1 Trichloroéthylène 3600 5000 11400 Tétrachloroéthyléne 480 7900 23500 1 ,2 Dichlorobenzène 4 1000 630 1,4 Trichlorobenzène 5 350 55 1 teneurs données en mg/kg de phase organique

Tableau n°l : Analyses chimiques réalisées sur les prélèvements effectués dans les puits V, VI et VIII.

Les analyses ont mis en évidence la présence de composés paraffiniques saturés et insaturés. Une chromatographie en phase gazeuse avec détecteur à ionisation de flamme donne une empreinte de paraffiniques avec un nombre de carbones allant jusqu'à C 38. La chromatographie avec détecteur de masse révèle la présence des composés volatils bien que le conditionnement n'ait pas été approprié pour ces produits. La présence de naphtalène et dérivés ainsi que de trifluraline est bien moins importante.

Rapport BRGM R 391 83 17 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

3.1.3. Conclusion

L'ensemble de ces résultats montre que tous les puits ne sont pas encore stabilisés. Toutefois, pour chacun, les niveaux piézométriques restent en dessous de la surface du sol. Les composés chimiques rencontrés correspondent bien à ceux suspectés, compte tenu des déversements réalisés jusqu'en 1974.

D'après ces premières observations hydrauliques et chimiques, il apparaît souhaitable de poursuivre le suivi de ces évolutions de niveaux liquides. Ainsi que préconisé lors de l'étude INERIS-BRGM, des analyses doivent être réalisées sur des prélèvements effectués à différentes profondeurs dans chacun des puits. Un suivi des gaz doit être également envisagé.

3.2. EVACUATION DU BASSIN D'HYDROCARBURES

Sur le site des anciennes raffmeries de Pechelbronn, au sud des installations, subsistait un bassin rempli d'huiles et de boues dont le fond, creusé dans les marnes, était sous le niveau du sol. De forme rectangulaire de 30x40m, soit une superficie de 1200 m^, il apparaissait surélevé par rapport au terrain naturel, puisque ceinturé de digues. Ce bassin présentait un risque pour l'environnement et la santé publique puisque rempli d'hydrocarbures, d'eau et de boues sur une hauteur comprise entre Im et 1,20m.

Un appel d'offre restreint a donc été lancé pour résorber ce point noir. Le BRGM, Service Géologique Régional, en tant que Maître d'Oeuvre, a élaboré le dossier de consultation des entreprises (réf BRGM 1995-1) pour la passation d'un marché à prix forfaitaire global.

Les travaux relatifs à cette opération comprenaient quatre étapes :

- réalisation des accès et installation du chantier sur une aire de travail aménagée, - pompage, évacuation et traitement des mélanges liquides eaux-hydrocarbures-boues, - curage, évacuation et traitement des résidus solides de bitumes et hydrocarbures ainsi que des sols pollués, - remodelage du site.

Les prévisions des quantités à extraire étaient de 1200 tonnes de liquides, 240 tonnes d'hydrocarbures solides et 260 tonnes de terres polluées, celles-ci correspondant au décapage des berges et du fond du bassin. Des sondages de reconnaissance précédents avaient permis de rencontrer les marnes sous-jacentes non polluées (cf. figure n° 5).

Rapport BRGM R 39183 18 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

0,10 à 0,15ni Hydrocarbures

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Sondages 1,20m

COUPE SCHEMATIQUE

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Figure n°5 : Caractéristiques géométriques du bassin d'hydrocarbures

Rapport BRGM R 391 83 19 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

La notification du marché a été doimée par la DRIRE à la société EMC-Services du groupe TREDI, en novembre 1995, suivi par l'ordre de service, le 1er décembre 1995. Après obtention des différentes autorisations d'accès, la première réunion de chantier a eu lieu le 11 décembre 1995. EMC-Services a fait appel à la société HELBERT d'Urschenheim pour les travaux de génie civil. Le suivi des travaux et le transport des matériaux était assuré par les partenaires du groupe TREDI (GEMMES, BORDY).

Ainsi que l'annonce le compte-rendu de la réunion du 19 janvier 1996, le pompage a conmiencé après la phase d'installation du chantier qui s'est achevée au 19 décembre 1995. Ce pompage a été interrompu pendant les fêtes de fin d'année pour être repris le 03 janvier 1996.

Le 27 février, date de la réunion de chantier, environ un quart de la superficie du bassin était terminée : les déchets (liquides et solides) avaient été enlevés et de la terre avait été mise en place. Les liquides ainsi que les solides excaves ont été dirigés vers le centre d'incinération TREDI de Strasbourg. Chaque transfert a fait l'objet d'un bordereau de suivi de déchet industriel.

Pour le reste du bassin, il était nécessaire de procéder alternativement au pompage des liquides et à l'enlèvement des solides (bitume de surface, boues et décapage du fond du bassin).

Il a été demandé à EMC de prélever, à l'avancement et répartis sur le bassin en travaux, 10 échantillons de fond du bassin afin d'effectuer huit déterminations des hydrocarbures totaux selon la norme NFT 90-114 et huit déterminations du Carbone Organique Total (COT) par extraction directe à partir du solide.

Le 13 mars, le flanc du talus côté sud apparut imprégné d'hydrocarbures sur plus de 10 cm. Compte tenu de l'engorgement de la station de traitement de TREDI à Strasbourg, les travaux sur le site du bassin fiirent suspendus jusqu'à début avril 1996.

Le 22 avril, de petites taches d'huile apparaissaient sur les marnes du fond décapé dans la partie Sud-Est du bassin. Les fouilles réalisées montrèrent que les marnes étaient imprégnées.

Le 30 avril, deux hypothèses étaient avancées quant à l'origine de ces venues ; il s'agissait soit d'un ressuyage des marnes imbibées localement par le bassin et les travaux de curage, soit d'une production des marnes du gisement de Pechelbronn. Pour vérifier ces hypothèses, il avait été proposé de mettre en place des buses en ciment perforées à la base. L'observation de niveau dans une buse ne montra pas de résultat significatif.

Rapport BRGM R 39183 20 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

Par ailleurs, il était demandé de préciser la localisation d'un ancien sondage à l'emplacement duquel pouvaient être notées des venues d'eau ou d'huile. En effet, dans l'angle Nord-Est de l'ancien bassin des travaux de curage avaient mis en évidence un pieu en bois pouvant avoir servi de système d'obturation d'un ancien forage. Le niveau d'eau à cet emplacement pouvait correspondre à l'ancien niveau du bassin. Il était proposé de dégager l'endroit au moyen d'une fouille, de localiser avec précision le forage et de le fermer par battage par tube acier et cimentation.

Le 10 mai, au niveau de ce forage, on notait la présence vers 1,5 m de profondeur de planchettes et de briques, et des marnes sableuses au delà de 3 m de profondeur. Les parois de la fosse de reconnaissance étaient constituées de mames imprégnées d'hydrocarbures. L'ancien sondage n'ayant pu être localisé, la fosse fut refermée pour des raisons de sécurité.

Le 24 mai, l'ensemble des matériaux avait été excavé et dirigé vers un centre d'incinération.

De la consultation de documents d'archives, il ressortait, comme le mentionne le compte rendu de la réunion du 31 mai, que l'ancien sondage de reconnaissance pétrolier découvert dans le bassin, suite à l'enlèvement du pieu en bois fiché dans le sol, était un sondage profond de 391 m qui avait été détubé après sa réalisation en 1903 et fermé en surface. Afin de sécuriser ce point susceptible de produire des venues d'eau et éventuellement d'hydrocarbures, un projet de recherche et d'obturation du sondage fut monté. Cette mission fiit confiée à ANTEA avec en sous- traitance l'entreprise SPEYSER. Elle prévoyait la recherche du sondage, le rebouchage, la remise en état des lieux.

Les travaux montrèrent la présence de marnes relativement sableuses entre 3,5 et 5,5 m de profondeur, des venues d'eau diffuses sur l'ensemble de la surface du fond d'environ 2,5 m de diamètre et l'absence d'ouverture correspondant à un ancien forage. Il fut donc décidé, en concertation avec la DRIRE, de ne pas poursuivre la recherche, de combler la fosse et de terminer la remise en état des lieux (remodelage général du site).

Concernant les résultats d'analyses des terres sous-jacentes au bassin et des berges (cf Tableau n°2) :

- les échantillons de terre des berges (talus sud) ont présentèrent des teneurs en hydrocarbures importantes,

- les marnes du fond présentent également localement (secteur Sud-Est) des teneurs en hydrocarbures légèrement supérieures aux critères d'aide à la décision du ministère de l'environnement (> 5000 mg/kg), avec cependant des teneurs en Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) largement inférieures aux mêmes critères.

Rapport BRGMR 39183 21 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

Ainsi, les terres des berges ont été excavées et évacuées vers le centre de traitement tandis que les marnes du fond sous-jacentes au décapage contractuel ont été laissées en place. Ces hydrocarbures imprégnant le sous-sol entre 1 et 1,5 m de profondeur entraîneront probablement l'établissement de contraintes sur l'aménagement du site.

La réception du chantier a été proposée par le Maître d'Oeuvre le 17 juillet 1996.

En final, il y eut 823 tonnes de liquides et 1 032 tonnes de solides extraites et évacuées du site pour être incinérées au centre de traitement EMC-Services TREDI de Strasbourg. L'estimation avaitété de 1 200 tonnes de liquides et 500 tonnes de solides.

Rapport BRGM R 391 83 22 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

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Tableau n° 2 : Analyses des terres situées au voisinage du bassin

Rapport BRGM R 391 83 23 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

3.3. PROTECTION DU RUISSEAU DU WILLENBACH

La deuxième phase d'exploitation souterraines de Pechelbronn a laissé des terrils importants. La principale pollution constatée était un suintement d'hydrocarbures au pied du petit terril situé au Sud-Est du puits I. Au pied de ce terril, divers bassins contenant des hydrocarbures étaient retenus par un mur en brique laissant filtrer des hydrocarbures dans le ruisseau du Willenbach, qui se jette plus loin dans le Seltzbach. Ainsi que le préconisaient les rapporteurs de la mission environnement MISE (cf. ci- avant), il fallait conforter le mur de soutènement du terril dont l'état faisait craindre un déversement d'hydrocarbures dans le ruisseau.

Après avoir étayé le mur, les eaux devaient être recueillies et déshuilées avant rejet dans le Seltzbach. Ensuite, les hydrocarbures présents dans les bassins devaient être enlevés et incinérés.

La consultation des archives disponibles et les travaux de reconnaissance effectuées sur le site de l'ancien siège Clemenceau (réf. BRGM, 1992) par le BRGM ont permis :

- de préciser l'origine des hydrocarbures qui semblent provenir du lent ressuyage des sables encore imprégnés d'huile accumulés au niveau du petit terril,

-de préconiser la mise en place d'aménagements (tranchée drainante reliée à un séparateur d'hydrocarbures) qui permettront de limiter les rejets directs d'hydrocarbures dans les eaux superficielles. Il est proposé de créer un fossé de drainage à l'emplacement des anciens bassins afin de diminuer la pression exercée derrière le mur.

La suppression définitive des venues d'hydrocarbures passe par la neutralisation du terril. Celle-ci ne peut être envisagée qu'après la réalisation d'un diagnostic approfondi du terril et la mise en place d'investissements beaucoup plus importants que ceux nécessaires à la réalisation de l'aménagement qu'il est proposé de réaliser.

La DDAF, subdivision de Haguenau-Wissembourg, Maître d'Oeuvre, sous couvert du BRGM conducteur d'opération, a élaboré un dossier prévoyant :

- de canaliser et dévier le Willenbach sur 170 mètres,

- de poser un drain afin de recueillir les hydrocarbures du terril,

-d'installer un séparateur à coalescence associé à un débourbeur afin d'extraire les hydrocarbures avant de rejeter l'eau assainie à la rivière,

- d'épauler le mur par un remblai,

- de "repaysager" l'ensemble.

Rapport BRGM R 39183 24 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

Suite à la mise en appel d'offre ouvert, les travaux ont été confiés à l'entreprise COLAS EST conformément à ce projet.

Au cours des travaux qui ont commencé le 7 janvier 1996, il a été décidé :

- l'ajout d'un drain captant les hydrocarbures de flaques situées rive gauche du Willenbach,

- l'ajout d'un regard supplémentaire sur la déviation de la rivière afin de dégager l'accès à une bouche d'eau potable,

- la pose d'une clôture afin d'empêcher l'accès au terril depuis la route, cet accès étant facilité par le remblai aménagé contre le mur et le débroussaillage,

- l'ajout de blocs de pierre de part et d'autre des regards afin d'éviter leur endommagement par le passage de camions.

Une réception définitive des travaux a été prononcée le 12 juillet 1996.

C'est la société GEOPETROL qui assure la vidange périodique du dispositif de séparation des hydrocarbures.

3.4. MISE EN SECURITE DES TETES DES ANCIENS PUITS DE MINE

Les puits d'accès des travaux souterrains du champ pétrolifère de Pechelbronn présentent des risques pour l'environnement et la sécurité publique. En particulier, huit puits et un sondage, répartis sur six sites, sont concemés par des mesures de mise en sécurité de leur tête (cf. figure n°l).

En tant que Maître d' -uvre, le BRGM a réalisé dans le cadre de sa mission de service public, un dossier de consultation d'entreprises (réf. BRGM, 1996). Il s'agit d'un marché négocié. La négociation et le choix de l'entreprise se poursuivent actuellement.

Les travaux consistent essentiellement en l'aménagement d'un périmètre de sécurité autour des têtes des puits et du sondage et en l'équipement d'un dispositif anti-feu sur ces mêmes ouvrages. En effet, à la fin de l'exploitation, les puits avaient été fermés par une dalle bétonnée munie d' events et de vannes.

Afm de réaliser ces objectifs, trois principales catégories de travaux sont envisagées sur les différents sites. Compte tenu des risques d'émanations de gaz et d'explosion, les travaux devront être exécutés avec moyens et matériels antidéflagrants.

Rapport BRGMR 39183 25 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

Des travaux préparatoires consisteront à défricher et nettoyer, dégager des décombres les aires prévues pour constituer les aires de protection. Les périmètres de sécurité seront de deux types :

- un périmètre de sécurité éloignée, correspondant à la zone à risque "théorique" dans lequel sont établies des prescriptions ou recommandations,

- un périmètre de sécurité immédiate correspondant aux risques existant à faible distance de la tête de puits.

Ces périmètres seront matérialisés, l'un par des bornes implantées sur un polygone de quinze mètres de rayon, l'autre par une clôture munie d'une porte d'accès.

Sur les têtes de puits fermées par une dalle, il sera procédé à la mise en place du dispositif anti-feu de prévention des risques d'explosion et de dégagement de gaz. Dans certains cas, des adaptations seront nécessaires.

Au niveau du sondage, il conviendra d'installer un système similaire aux huit puits.

3.5. DIAGNOSTIC DE LA QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE DES FORMATIONS ET EAUX DU SITE DE L'ANCIENNE RAFFINERIE

Le Ministère de l'Industrie a chargé le BRGM, sous couvert de la DRIRE Alsace, d'une mission visant à déterminer la qualité physico-chimique des terrains du site de l'ancienne raffinerie de Merkwiller-Péchelbronn s'étendant sur près de 18 hectares (réf BRGM 1995-2).

Conformément à la politique nationale de traitement des sites et sols pollués, l'ensemble des travaux entrepris s'inscrit dans le guide méthodologique de gestion des sites potentiellement pollués.

L'étude de sols a été divisée en plusieurs étapes :

- étape A : analyse historique, émde de la vulnérabilité du site, visite du site et de ses environs,

- étape B : constat de pollution,

- étape C : recommandations quant à l'utilisation du site.

L'examen des anciens plans disponibles a permis de définir un zonage du site sur lequel ont été basées les implantations des investigations. Au total, il a été réalisé, jusqu'à des profondeurs de 4 à 5 m, 54 sondages légers, 48 fosses et 1502 mètres

Rapport BRGM R 39183 26 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

linéaires de tranchées à la pelle mécanique. Des prélèvements d'eau et des mesures des émanations gazeuses du sol ont complété les reconnaissances de terrain.

Des analyses ont porté sur les sols, les dépôts et sur les eaux. Des tests de lixiviation ont également été réalisés sur les échantillons présentant les plus fortes concentrations en éléments polluants.

Les observations particulières concernant l'état de pollution des sols du site de l'ancienne raffinerie faites à l'occasion des travaux de reconnaissance ont mis en évidence des points noirs sur les différentes zones de l'ancienne raffinerie présentant des teneurs en hydrocarbures totaux pouvant aller jusqu'à 514 000 mg/kg et des teneurs en Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques pouvant aller jusqu'à 734 mg/kg.

Compte tenu de l'ensemble des résultats, une répartition ainsi qu'une hiérarchisation des différents secteurs en fonction de leur degré de pollution ont pu être établies sur l'emprise des zones étudiées.

Dans un domaine d'intervention où les teneurs en hydrocarbures totaux dépassent 5 000 mg/kg (hypothèse de travail), le traitement des sources primaires (bassins, étangs d'huiles) apparaît prioritaire, notamment en cas de réutilisation de ces terrains. A fitre indicatif, la superficie globale peut être esthnée à environ 21 000 m^ (2,1 ha). Les points noirs précédemment cités sont concemés et l'étang de la Roselière y figure pour moitié ; De façon globale, le volume des sols à traiter peut être estimé, sur la base des reconnaissances réalisées, entre 30 000 et 60 000 m^.

Compte tenu des résultats de cette étude des sols, il est nécessaire, dans le cadre de la politique nationale de gestion des sites pollués, d'envisager une étude détaillée des risques engendrés par les différentes zones incriminées de l'ancienne raffinerie.

3.6. BILAN FINANCIER

Le tableau n°3, ci-joint, présente les coûts des différentes opérations mentionnées ci- dessus. Ce tableau est scindé en trois parties, les missions confiées au BRGM proprement dites, les marchés de travaux engagés sur autorisation de programme et les travaux particuliers comme la mise en sécurité de la tête de l'ancien forage situé dans le bassin d'hydrocarbures.

Le montant total des travaux réalisés ou engagés se monte acmellement à 4 390 kP.

Rapport BRGMR 39183 27 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

1 Libellé année entreprise montant (kF) | |a) fiche-programme de service public

fiche G412 "Friche Pechelbronn-réhabilitatlon du site", maîtrise 1995 BRGM 400 d'oeuvre de différentes opérations de mise en sécurité

Ifiche G413 "Etude de la qualité des formations et eaux du site 1995 BRGM 950 |de l'ancienne raffinerie"

B) Marchés de travaux sur autorisation de programme, chapitre

57.02 article 36 du Ministère de l'Industrie

Restauration du mur de soutènement du terril du puits n°1 et 1995/96 COLAS EST 538 ¡protection du ruisseau du Willenbach

EMC Services, Traitement par évacuation d'un bassin d'hydrocarbures 1995/96 2433 TREDI

|C) Travaux particuliers Mise en sécurité de la tête de l'ancien forage situé dans le 1996 ANTEA 69 Ibassin d'hydrocarbures

TOTAL (TTC) : 4390

Tableau n°3 : Bilan financier des opérations réalisées et engagées

Rapport BRGM R 391 83 28 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

4. Travaux et études à envisager

L'ensemble des résultats acquis dans le cadre des différentes études réalisées jusqu'à ce jour permet de confirmer les recommandations avancées pour la mise en sécurité du site de Merkwiller-Péchelbronn.

Les travaux à envisager en priorité pourraient consister en :

- la poursuite du suivi des niveaux des puits avec éventuellement des campagnes de reconnaissance et de mesures de tous les fluides susceptibles d'être présents,

- la réalisation d'une tranchée de déconfmement autour des puits selon les préconisations du rapport BRGM/INERIS de 1993,

- l'étude de la stabilité des terrils des anciens sièges, en relation avec les projets d'aménagement des communes,

- la réalisation de travaux de stabilisation des terrils selon les résultats de cette émde,

- la fermeture (remblaiement ou bouchage) des puits I et IV avec une émde préalable poussée, préconisée par le rapport BRGM/INERIS,

- la recherche des canalisations et des forages sur le site des puits I et IV,

-une analyse des risques de pollution des sols et eaux à long terme due au déversement de produits chimiques,

- la dépollution de la zone "Roselière" sur l'ancienne raffinerie.

Rapport BRGM R 39183 29 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

5. Conclusion

Le présent rapport fait état des opérations et études réalisées ou engagées dans le cadre des directives de mise en sécurité et de réhabilitation du site.

Le BRGM s'est vu confier, dans le cadre de sa mission de service public, le suivi des études ainsi que la maîtrise d'oeuvre de certaines d'entre elles. Les autres travaux ont fait l'objet d'un marché sur appel d'offres, avec consultation d'entreprises.

Les opérations évoquées dans ce rapport ont consisté en :

- des investigations et un suivi couplé à une surveillance des puits V, VI et VIII. Le premier présente un niveau stable proche de la surface. Le second présente un niveau stabilisé autour d'environ 33 m de profondeur tandis que le dernier, le puits VIII, présente un niveau qui semble encore augmenter, bien que fluctuant avec les précipitations. Les analyses chimiques réalisées ont confirmé le caractère polluant des surnageants, en accord avec les déchets déversés.

-un traitement par évacuation d'un bassin d'huiles avec 823 tonnes de liquides et 1032 tonnes de solides extraites et évacuées du site pour être incinérées au centre de traitement EMC-Services TREDI de Strasbourg. Bien que le fond ait été décapé, il subsiste encore des imprégnations d'hydrocarbures dans les marnes, à plus d'un mètre de profondeur sous le modelage de surface. Ces hydrocarbures entraîneront probablement la mise en place de précautions lors de la réutilisation des terrains.

- la protection du Willenbach contre les venues d'hydrocarbures du terril voisin. Le mur de soutènement du terril a été étayé. Le ruisseau a été canalisé et dévié. Un drain capte les hydrocarbures issus du terril. Un système de déshuileur/décanteur assure le traitement des eaux avant leur rejet dans le milieu namrel.

- la mise en sécurité des têtes de puits. Actuellement, l'appel d'offre ouvert pour la mise en place d'un ensemble de préventions est resté infructueux. Une procédure de marché négocié a été lancée conformément aux prescriptions du code des marchés publics. Les réponses sont en cours d'examen.

- le diagnostic de la qualité physico-chimique des formations et eaux du site de l'ancienne raffinerie. Des recommandations ont été élaborées en fonction des différentes zones de la raffinerie. En outre, une étude a été préconisée sur les risques engendrés par le site sur les sols et les eaux selon la politique nationale de gestion des sites pollués.

Il s'agit maintenant de poursuivre la mise en place des mesures pratiques proposées dans l'étude INERIS - BRGM d'octobre 1993, reprises dans le cadre de la mission MISE de 1994, et engagées à ce jour telles que :

Rapport BRGMR 391 83 30 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

- l'aménagement de sécurité des puits et d'un forage pour faire face aux risques à court terme,

- des investigations supplémentaires des niveaux des liquides présents dans les puits, avec caractérisation des fluides, pour faire face aux risques à plus long terme.

Pour une meilleure appréhension des risques, tant chimiques que physiques liés aux vestiges de l'activité passée (puits, galeries, terrils, raffineries, décharges,...) et pour oeuvrer vers une sécurité du site, des travaux et émdes complémentaires sont préconisés dans ce rapport.

Rapport BRGM R 39183 31 Mise en sécurité du site pétrolifère de Merkwiller-Péchelbronn. Bilan des travaux

Références bibliographiques

BRGM, 1992 - M. GEORGE, SIVOM de Pechelbronn. Recherche des causes et proposition de solutions pour arrêter la pollution des eaux superficielles par des hydrocarbures au niveau du terril Clemenceau, rapport BRGM R 36047, novembre 1992

BRGM, 1993 - Mise en sécurité de l'ancienne exploitation minière et de la décharge souterraine de Merkwiller-Péchelbronn, étude BRGM-INERIS, rapport BRGM R 37 801, octobre 1993

MISE, 1994 - BARTHELEMY P., PRADINAUD A., Mission sur les problèmes soulevés par les friches industrielles du site de Pechelbronn (Bas-Rhin), rapport MISE, 25 octobre 1994

BRGM, 1995-1 - Traitement par évacuation d'un bassin d'hydrocarbures à Merkwiller-Péchelbronn, Dossier de Consultation d'Entreprise, Août 1995

BRGM, 1995-2 - Etude de la qualité physico-chimique des formations du site de Merkwiller-Péchelbronn, rapport BRGM R 38594, octobre 1995

BRGM, 1996 - Mise en sécurité des têtes des anciens puits de mine du champ pétrolier de Merkwiller-Péchelbronn, Dossier de Consultation d'Entreprises, juin 1996

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