Esthétique Et Politique Dans La Poésie De Charles Maurras
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Esthétique et politique dans la poésie de Charles Maurras Julien Cohen ADVERTIMENT. La consulta d’aquesta tesi queda condicionada a l’acceptació de les següents condicions d'ús: La difusió d’aquesta tesi per mitjà del servei TDX (www.tdx.cat) i a través del Dipòsit Digital de la UB (diposit.ub.edu) ha estat autoritzada pels titulars dels drets de propietat intel·lectual únicament per a usos privats emmarcats en activitats d’investigació i docència. No s’autoritza la seva reproducció amb finalitats de lucre ni la seva difusió i posada a disposició des d’un lloc aliè al servei TDX ni al Dipòsit Digital de la UB. No s’autoritza la presentació del seu contingut en una finestra o marc aliè a TDX o al Dipòsit Digital de la UB (framing). Aquesta reserva de drets afecta tant al resum de presentació de la tesi com als seus continguts. En la utilització o cita de parts de la tesi és obligat indicar el nom de la persona autora. ADVERTENCIA. 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UNIVERSITÉ MICHEL DE MONTAIGNE BORDEAUX III ÉCOLE DOCTORALE MONTAIGNE HUMANITÉS (ED 480) PROGRAMME « TELEM » UNIVERSITAT DE BARCELONA DEPARTEMENT DE FILOLOGIA ROMANICA PROGRAMME « TRADICIÓN Y CRISIS » THÈSE DE DOCTORAT EN LITTÉRATURES FRANÇAISE, FRANCOPHONE ET COMPARÉE ESTHÉTIQUE ET POLITIQUE DANS LA POÉSIE DE CHARLES MAURRAS Tome II - Julien COHEN Sous la Direction de Philippe Baudorre, professeur des universités, Bordeaux III Et Alicia Piquer Desvaux, profesor titular, universitat de Barcelona Membres du jury : Francisco Lafarga, catedrático Filología Francesa, Universitat de Barcelona, président du jury Eric Benoit, professeur des universités, Université de Bordeaux III José Ma Fernández Cardo, catedrático Filología Francesa,Universidad de Oviedo Jean-Yves Guérin, professeur des universités, Université de Paris III Àngels Santa, catedrática Filología Francesa,Universidad de Lleida Troisième Partie : Durer : 1926-1952 « De ces personnages, presque de grandeur naturelle, les uns en mouvement, d’autres immobiles, tout porterait à croire que les silhouettes marchantes sont des défunts qui partent, qui s’en vont. Elles semblent glisser par la route du fleuve bas. » (Corps glorieux) Nous devons aborder dans cette dernière partie la longue période qui va de 1926 à 1950, si tristement riche d’événements tragiques. Tout d’abord dévorée par la politique, cette seconde moitié de la vie de Charles Maurras ne sera dédiée que tardivement à la publication poétique. Ainsi l’étude de deux recueils de poésie distants de vingt-quatre ans se heurte à ce long laps de temps. Si l’on en croit la datation des poèmes donnée par Maurras dans La Balance intérieure, un seul inédit, La Consolation à Térence daterait de 1922. Quelques poèmes indiquent la période de l’entre-deux guerres, A la traductrice de l’Altissime poète, de 1926, La petite suite impaire des saisons, de 1927, La vieille chanson ou l’autre signe, de septembre 1928, Le Codicille, de 1930, La Dédicace, de 1932, le groupe d’hommage à Ronsard, A Madame la Marquise de Maillé par qui fut rejeté le faux squelette de Ronsard, d’août 1933, A Madame la Marquise de Maillé par qui se retrouvèrent les vrais os de Ronsard, de juillet 1934, Ainsi soient-ils, de novembre 1937 et A soi- même, de 1938. La datation, lorsqu’elle devient un élément évident de la création poétique, reprend en novembre 1943 avec Coin du feu en Provence. Est-ce à dire que Maurras n’a plus fait de vers, ou si peu, entre 1927 et 1943 ? L’ensemble de La Balance intérieure, si l’on exclut les œuvres de jeunesse et les poèmes de La Musique intérieure réintégrés à l’ensemble a-t-il été écrit pendant et après la seconde guerre mondiale ? Sur l’ensemble poétique, qui compte 99 titres de poèmes : 4 sont datés des années 189… sans plus de précision. Les deux Colloques des morts et l’intermède qui les relie ne sont pas datés. 26 sont datés, de 1927 à 1950 et 19 de la période 1943- 1950. 69 poèmes ne sont pas datés. Quel sens donner à cette absence de datation ? Et, tout d’abord, la datation a-t-elle un sens précis ? S’agit-il de montrer une efflorescence poétique née à un moment tout 589 particulier ? N’est-ce qu’un hasard de follicules, certains feuillets étant datés et d’autres non ? Si la volonté de dater certaines pièces de prison, de donner le lieu exact de l’emprisonnement - Riom ou Clairvaux – est manifeste, pourquoi omet-elle les deux tiers de cette production dite « de prison » et presque totalement, si l’on excepte Ainsi soient-ils, l’emprisonnement de 36-37 à La Santé ? Quelques éléments nous invitent à penser que Maurras n’a pas seulement composé en prison, qu’il a poursuivi son œuvre poétique tout au long de cette période 1927-1944, en sus des quelques poèmes clairement datés de ces années de combat politique. C’est du moins ce que ces quelques dates éparses, autant de cailloux blancs, laissent à penser. Un poème, Au roi du festin, variation sur l’ode du premier livre, est doublement daté, de Martigues 1927 et de Clairvaux, 1945-1950. Il s’agit donc d’une pièce « en reprise » qui indique la continuité du propos et même sa permanence durant vingt-trois ans. La préface de La Balance intérieure est datée de mars 1944, huit ans la séparent de la parution du volume : elle serait donc écrite, contre toute logique, avant des pièces datées de 1944-1945 –1947-1950. Cette date ne nous inviterait-elle pas plutôt à penser que l’œuvre poétique était alors écrite, construite, mais que les événements, l’arrestation de l’auteur, son procès, en ont empêché la publication ? N’oublions pas que La Balance intérieure a été imprimée le 19 avril 1952, que le dépôt légal est daté du 2ème trimestre 1952, et que Charles Maurras est mort le 16 novembre 1952. Nous ne pouvons ommettre que Charles Maurras avait fait publier par Lardanchet, l’éditeur lyonnais qui publiera également La Balance intérieure, un recueil de poésie, Au devant de la nuit, sous le pseudonyme de Léon Rameau : ce recueil, que nous examinerons plus loin, contient 42 poèmes et s’achève sur cet Ainsi soient-ils que nous voyons daté de novembre 1937, dans La Balance intérieure. Enfin un détail qui n’a rien d’hagiographique, le témoin et rapporteur du fait, Lucien Rebatet, s’en servant pour tourner en ridicule son ancien héros. Il nous montre Maurras, en pleine nuit d’émeute, le 6 février 1934, en train de composer « un sonnet provençal à Pampille. » Un ridicule et une indifférence consommés ou un moyen usuel de vaincre l’anxiété, voilà ce que nous ne saurons pas. Mais la poésie, même lorsqu’elle n’est pas publiée, semble avoir été toujours là. Si nous suivons cette logique, en sus des pièces datées de 1927-1938, nous nous trouvons devant une création d’une soixantaine de poèmes avant 1943. Ainsi, bien qu’il soit éclairant et largement privilégié par les exégètes de Maurras, tous ne peuvent être lus selon le prisme de la prison. Nous suivrons donc l’hypothèse de travail sous entendue par Maurras lui- même et cette datation lacunaire. La période qui sépare les deux œuvres ne serait pas une 590 période d’abandon du chant poétique mais de lente maturation et de création privée, selon une démarche identique à celle que l’auteur revendiquait déjà dans la préface de sa Musique intérieure, comme l’acception d’une haute conception de l’art poétique, faite de rigueur, d’ardente réflexion ainsi que d’un mûrissement longuement pesé par une introspection sévère et solitaire : « Je rime pour l’oreille, pour cette raison que je n’écris pas mes vers, je me les dis, je me les chante, me les redis, me les rechante ; entre le jour de leur naissance et celui de leur transcription, il peut s’écouler des années.