LA SURVIE DU BRETON EN FRANCE PAR L’ÉDUCATION

THE SURVIVAL OF BRETON IN FRANCE THROUGH EDUCATION

A Thesis

Presented to

The Honors Tutorial College

Ohio University

In Partial Fulfillment

of the Requirements for Graduation

from the Honors Tutorial College

with the degree of

Bachelor of Arts in French

by Kristina Carson

December 2014 This thesis has been approved by

The Honors Tutorial College and the Department of Modern Languages

Dr. Lois Vines Professor, Modern Languages Thesis Advisor Honors Tutorial College Director of Studies

Dr. Jeremy Webster Dean, Honors Tutorial College

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Table des matières

Table des matières…………………………………………………………………………………1 Chapitre 1 : L’histoire du breton en France……………………………………………………….3 Les origines………………………………………………………………………………..3 L’immigration en Armorique……………………………………………………………...4 Le duché de Bretagne……………………………………………………………………...5 La Bretagne française……………………………………………………………………..6 La Révolution française…………………………………………………………………...7 Le Premier Empire……………………………………………………………………….10 La Restauration de la monarchie et la Monarchie de Juillet……………………………..10 La Deuxième République………………………………………………………………..11 Le Second empire………………………………………………………………………..13 La Troisième République………………………………………………………………...14 La Seconde Guerre mondiale……………..…………………………………………...…17 La Quatrième République et la Cinquième République…………………………………18 L’histoire récente………………………………………………………………………...20 Chapitre 2 : Le breton à l’école…………………………………………………………………..22 Diwan……………………………………………………………………………….……24 Le breton aux écoles catholiques………………………………………………………...30 Le breton aux écoles publiques…………………………………………………………..32 L’enseignement supérieur………………………………………………………………..34 Chapitre 3 : L’enseignement aux adultes………………………………………………………...37 Skol an Emsav……………………………………………………………………………39 Mission Bretonne………………………………………………………………………...41 D’autres formations intensives pour adultes…..…………………………………………42 L’Office public de la langue bretonne…………………………………………………...42 Le Diplôme de compétence en langue bretonne…………………………………………43 Le financement offert pour étudier comme adulte………….……………………………44 Chapitre 4 : Les défis à l’enseignement du breton……………………………………………….46 La formation des professeurs…………………………………………………………….49 La continuation des études……………………………………………………………….54 La transmission familiale………………………………………………………………...56 Chapitre 5 : L’avenir du breton…………………………………………………………………..59 English Abstract………………………………………………………………………………….69 Appendice 1 : Graphique du nombre d’élèves scolarisés dans les filières bilingues ………..…..84 Appendice 2 : Écoles Diwan en Bretagne ……………………………………………………….85 Appendice 3 : Niveau en breton des élèves de CM2 de Diwan………………………………….86 Appendice 4 : Affiche de l’Office public de la langue bretonne………………………………...87 Appendice 5 : Affiche de l’Office public de la langue bretonne………………………………...88 Appendice 6 : Nombre de postes d’enseignants…………………………………………………89 Appendice 7 : Nombre de candidats admis aux concours de professeur des écoles……………..90 Appendice 8 : Nombre de candidats admis aux concours de professeur des lycées et collèges…91 Appendice 9 : Enseignement bilingue par niveau et par département de Bretagne……………...92 Appendice 10 : Comparaison du poids de chaque filière bilingue………………………………93 Appendice 11 : Développement de l’enseignement bilingue……………………………………94 Appendice 12 : Proportion par classe d’âge de personnes à qui leurs parents parlaient breton…95 2

Appendice 13 : Pourcentage de locuteurs du breton suivant les classes d’âge…………………..96 Appendice 14 : Publicité pour le film Fast & Furious 6 avec les graffitis en breton……………97 Bibliographie……………………………………………………………………………………..98

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Chapitre 1

L’histoire du breton en France

Il y a à peu près sept langues régionales en France. Il y a des opinions différentes en ce qui concerne le nombre exact des langues régionales parce que la définition change dépendant des facteurs politiques et culturelles. Par exemple, l’occitan est une langue régionale qui se parle dans le sud de la France, mais on n’est pas d’accord si l’occitan est une langue qui se compose de plusieurs dialectes ou si ces dialectes sont des langues eux-mêmes. Le provençal et le catalan sont deux variétés de langage qui sont quelques fois considérées comme un dialecte de l’occitan et d’autres fois vues comme des langues séparées (“The Counts of Toulouse and the Cross of

Toulouse”). Malgré tout, chaque langue a une histoire particulière en ce qui concerne son développement pendant des siècles. Le breton n’est pas une exception. En fait, le breton est spécial entre les langues régionales de France parce qu’il n’a pas de racine latine et c’est une des plus anciennes langues du continent européen.

Les origines

Parlé depuis plus de 1500 ans, le breton est une langue celtique qui a ses origines dans la famille des langues indo-européennes (Buannic 9). Il y a 3.000 ans, une population indo- européenne a occupé tout le nord de l’Europe et ils ont été nommés Keltae par les Grecs et Galli par les Romains. Ces peuples ont vécu avec la population locale et c’est de ce mélange qu’a descendu les peuples celtiques. La langue qui est venue de ce groupe est le vieux celtique. Cette civilisation a disparu sous la pression des Germains au nord et des Latins au sud, mais la langue celtique continentale restait dans les îles britanniques où vivaient les Brittons et les Gaëls (Skol

Ober 2). Aujourd’hui, il y a six langues celtiques qui sont divisées en deux groupes : le groupe 4 brittonique qui se compose du gallois, breton, et cornouaillais et le groupe gaélique qui se compose de l’irlandais, écossais, et mannois (Musée de Bretagne). Le breton a des origines hors de la France et partage des racines avec des langues qui se trouvent encore aujourd’hui en

Grande-Bretagne.

L’immigration en Armorique

Avant l’arrivée des Bretons, cinq tribus habitaient en Armorique jusqu’à 56 avant Jésus-

Christ quand les Romains gagnaient le contrôle après une bataille navale. Après la chute du pouvoir romain, il n’y a pas beaucoup de documents à propos de la vie en Armorique avant l’arrivée des Bretons (Le Nevez 105). Dès le Ier siècle, les Bretons en Grande-Bretagne avaient des relations avec l’Armorique, le territoire qui est maintenant la Bretagne. Au Ve siècle, la

Grande-Bretagne connait plusieurs invasions des Angles et Saxons ainsi que des Scots d’Irlande et des Pictes d’Ecosse. Ces forces extérieures provoquaient l’émigration des Bretons vers l’Armorique où ils ont établi leur territoire officiel par le Traité d’Angers en 851 (“La Bretagne et son histoire”). Ils se regroupaient à l’Armorique par des origines géographies et créaient deux territoires : la Domnonée au nord et la Cornouaille au sud-ouest (Musée de Bretagne). Les siècles exacts de l’immigration dépendent de la source. D’après le site officiel de la région

Bretagne, les Bretons immigraient en Armorique entre le VIe et le VIIIe siècle ; d’après le musée de Bretagne, cela s’est passé entre le IIIe et le VIe siècle ; d’après la brochure de Skol Ober, une

école sur l’Internet qui enseigne le breton, l’immigration était entre le Ve et le VIIe siècle (“La

Bretagne et son histoire”, Musée de Bretagne, Skol Ober 2). Les Bretons ont apporté avec eux leur culture et leur langue. Pendant cette période, ils ont parlé le vieux breton jusque dans la baie du Mont-Saint-Michel et dans la région de Saint-Nazaire vers 1050. Il y a des influences de cette période dans les noms des lieux et les noms de famille aujourd’hui (Skol Ober 3). L’histoire 5 linguistique du breton ne cessait pas d’évoluer après son établissement en France. Il y avait plusieurs dialectes qui étaient marqués par l’accent et par la prononciation des mots. Le vocabulaire et la grammaire variaient un peu parmi des dialectes, mais l’intercompréhension était possible (Site officiel de l'Office public de la langue bretonne).

Le duché de Bretagne

En Armorique, les Bretons avaient du succès à garder l’unité de leur territoire. Du Xe jusqu’au XVIe siècle, la Bretagne était un duché (McDonald 14). Le règne du duché connaissait des problèmes, mais malgré la peste, la guerre de Cent Ans et les conflits de succession entre

Montfort et Blois-Penthièvre, le nouveau pouvoir ducal se renforçait. La Bretagne regagnait sa place au cœur des routes commerciales entre l’Europe du Nord et la péninsule ibérique par la croissance du commerce par voie maritime (Musée de Bretagne). Cependant, la langue bretonne ne vivait pas le même succès. La population parlait le moyen breton, mais la langue était abandonnée comme langue officielle par le duché de Bretagne dès le Haut Moyen-Age et ils ont utilisé le français à sa place. Le breton commençait à reculer peu à peu vers l’ouest de la région

(Skol Ober 3).

La Bretagne française

Cette période d’indépendance ne durait pas longtemps. Dès les années 1460, les rois de

France, Louis XI et Charles VIII, voulaient attacher la Bretagne à la France. Le Duc François II de Bretagne devait accepter les demandes françaises quand Charles VIII exploitait des rivalités dans la haute aristocratie et il a gagné la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier le 28 juillet 1488.

Après cette bataille, le traité de Sablé marquait la fin des accords de paix entre la France et la

Bretagne. Le traité stipulait que les filles du Duc François II ne pouvaient pas se marier sans 6 l’approbation du Roi de France. La fille du Duc François II, Anne de Bretagne, lui succédait comme Duchesse de Bretagne après sa mort en septembre 1488. Sa première action était de se marier avec Maximilien d’Autriche qui était contre la France et qui avait du pouvoir pour maintenir l’indépendance de la Bretagne. Le mariage par procuration a eu lieu le 19 décembre

1490 et cela enfreignait le traité de Sablé. Le Roi Charles VIII assiégeait en 1491 et il s’est marié avec Anne le 6 décembre 1491 sans regard au mariage d’Anne et Maximilien d’Autriche. Quand Charles VIII est mort en 1498, Anne était obligée de se marier avec le roi suivant, Louis XII, mais il était déjà marié. Anne était d’accord de se marier avec Louis XII s’il obtenait une annulation dans une année. En attendant, Anne redevenait duchesse de Bretagne.

Même après son mariage avec Louis XII en 1499, Anne exerçait son droit d’être duchesse de

Bretagne et Louis XII le reconnait. Anne défendait l’indépendance de la Bretagne, mais après sa mort, Louis XII a arrangé le mariage de leur fille, Claude, et le futur François Ier de France en

1514. Après les mariages d’Anne de Bretagne avec Louis XII et de Claude avec François Ier, la

Bretagne était rattachée au royaume de France en 1532 (Musée de Bretagne). La Bretagne était, dès ce moment-là, une province de France, mais qui avait plus de privilèges budgétaires que plusieurs autres provinces. Après la Révolution française, les anciennes provinces étaient abolies et le pays était divisé en départements, incluant la Bretagne (McDonald 14). Plus tard, la

Bretagne est devenue une des vingt-deux Régions officielles de France. Par cette législation, la

Bretagne a obtenu un Conseil régional et, en 1978, un Conseil cultural avec un budget en particulier pour garder et promouvoir la langue et la culture bretonne (McDonald 15). Avant que la Bretagne gagne le pouvoir de promouvoir le patrimoine de la région, il y avait beaucoup d’efforts de le supprimer. 7

Un de ces efforts qui était dans la forme d’une loi était l’Ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539. C’était la première politique linguistique adoptée par la France. D’après cette ordonnance, c’était interdit d’utiliser le latin dans les documents gouvernementaux et le français

était la seule langue qui puisse être utilisée pour les actes officiels (Slone 2). En faisant cela, les langues régionales était implicitement condamnées et cela renforçait l’idée que le français était pour les élites et les langues régionales étaient pour les paysans.

La Révolution française

Avant la Révolution française, la Bretagne était une province à trois voix : le latin, le breton, et le français (Griffon 15). Pendant l’histoire, on voyait des préférences pour le français, mais il n’y avait pas beaucoup de tension entre ces trois langues. Bien que les sujets puissent comprendre les lois, la langue parlée par la population ne concernait pas l’état. L’idée de l’enseignement universelle commençait à devenir populaire et Louis XIII préconisait l’idée que tout le monde doit avoir l’accès à l’enseignement. Cependant, le gouvernement n’était pas impliqué dans l’enseignement à ce point et l’église catholique en prenait contrôle (Markham).

Cette tradition d’enseignement catholique durait longtemps en France et en Bretagne en particulier. En 1793, la Convention nationale établait la Comité d’instruction publique. Ce comité était responsable du reclassement de l’enseignement en France. Les révolutionnaires voulaient enlever l’influence de l’église catholique et l’enseignement devenait une institution pour les hommes qui seraient impliqués dans les affaires de l’état (Markham). Ce nouveau système n’avait pas de place pour les femmes ou les langues autres que le français.

La Révolution française était un point tournant dans l’histoire du breton. Au début, les langues régionales n’étaient qu’un petit obstacle à la diffusion des idées révolutionnaires. Les 8 lois et décrets étaient même traduits en basque ou breton d’après une loi décrétée le 4 janvier

1790 (Ozouf 190). Cependant, le but de la Révolution était de créer une nation unie et afin de réaliser ce but, il fallait que tout le monde parle une langue commune. La même loi qui permet la traduction des lois en langues régionales stipulait : « Il sera établi…un instituteur de langue française dans chaque commune de campagne des départements du Morbihan, du Finistère, des

Côtes-du-Nord, d’Ille de Vilaine, et dans la partie de la Loire-Inférieure dont les habitants parlent l’idiome appelé bas-breton ». En plus, l’article 4 de cette loi ajoutait : « Les instituteurs seront tenus d’enseigner tous les jours la langue française et la Déclaration des Droits de l’Homme »

(Griffon 16). La connexion entre le français et les droits était promue par le gouvernement aux dépens de la réputation du breton comme arrière et rétrograde.

Sur la surface, le besoin d’une langue commune est logique et ne pose pas de problèmes pour les langues régionales, mais les révolutionnaires étaient extrêmes dans leurs vues. Ils disaient que les langues régionales étaient utilisées par les opposants pour mal informer la population et, donc, il fallait les détruire (Markham 4). À cette époque, l’utilisation des langues régionales devenait contre-révolutionnaire. Le nouveau gouvernement soutenait l’abbé Grégoire de faire une investigation à grande échelle à propos de la situation linguistique de la France. Le rapport, Rapport sur la nécessité et les moyens d’anéantir les patois et d’universaliser l’usage de la langue française, publié en 1794, concluait que, sur une population de 25 million de Français,

6 million ne connaissaient pas du tout le français, 6 million de Français de plus comprenaient un peu le français, et 3 million parlaient la langue couramment (Ager 24). Comme conséquence, la loi du 2 thermidor an II établit que si un agent public était découvert utilisant une langue autre que le français pour les actes officiels, il serait emprisonné pour six mois (Slone 107). Cette attitude négative envers les langues régionales montrée par cette loi se trouvait dans l’esprit du 9 gouvernement en général pendant cette époque. Barère, un membre de la Convention nationale, illustre la position de l’état par sa diatribe : « Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton, l’immigration et la haine de la république parle allemand, la contre-révolution parle italien et le fanatisme parle basque » (Slone 107). Les attitudes établies pendant la Révolution continuait à définir la situation oppressive des langues régionales dans les siècles qui suivaient.

Après la Révolution, le gouvernement français faisait plus attention à la réforme d’enseignement. L’École Normale de Paris était créée avec un programme d’études publié par la

Convention (Markham). Le plus que l’état devenait impliqué dans l’enseignement, le plus il y avait de persécution contre le breton dans les écoles et dans la vie publique. L’usage du français dans les écoles était important pour le nouveau gouvernement après la Révolution française parce que le but de l’enseignement est de créer les citoyens et il faut que les citoyens puissent comprendre les lois qui sont écrites en français. En plus, le français était vu comme la première langue pour exprimer les Droits de l’Homme et il fallait continuer à instruire les jeunes dans cette langue la plus élégante (Ager 25). L’insinuation de ces idées du français était que les langues régionales sont inférieures et qu’on ne peut pas s’exprimer d’une façon intelligente en breton comme on peut le faire en français.

Malgré la persécution systématique du breton pendant et après la Révolution française, la langue réussissait à survivre, mais l’usage commençait à régresser dans les campagnes (Skol

Ober 3). Avec le temps, le breton devenait aligné au conservatisme, à la religion, et à la société traditionnelle. L’Église catholique promouvait la connexion entre le breton et Dieu (Le Nevez

115). Ce lien fort entre le breton et l’Église servait comme une ligne de sauvetage pour la langue parce que l’Église avait beaucoup de pouvoir et de ressources pour maintenir la langue à la face des agressions du gouvernement français. 10

Le Premier Empire

L’enseignement dirigé par l’état avançait pendant le Premier Empire sous Napoléon

Bonaparte (1804-1814). Les lycées étaient créés à Rennes en 1802 et à et à Pontivy en

1803. Les classes normales d’instituteurs dans les lycées et collèges étaient créées en 1808. Le but de ces écoles était de former « une élite de langue française » (Griffon 20). Le progrès envers ce but était lent. À la fin du 1er Empire, « L’instruction dans le Finistère sous le Consulat et l’Empire » reportait que 42 communes avaient une école, mais 244 n’en avaient pas. En plus, il y avait un manque des personnes capables de devenir instituteurs et d’enseigner en français.

Même qu’il y avait beaucoup de communes en Bretagne sans une école républicaine, il n’y a jamais existé d’école en breton quand même. Les gens les plus aisés de la région envoyaient leurs enfants dans les écoles des villes pour qu’ils puissent apprendre le français. En le faisant, c’était nécessaire de couper les enfants de leurs familles. Le Préfet des Côtes-du-Nord disait en

1811 : « …Il est souvent utile d’éloigner les élèves de leur pays natal pour les déshabituer de parler cet idiome et les obliger à parler français » (Griffon 21). Cet éloignement ajoutait à la séparation des gens qui parlent breton et la République française.

La Restauration de la monarchie et la Monarchie de Juillet

La Restauration de la monarchie ne changeait pas beaucoup dans l’organisation des

écoles, mais l’Église retrouvait sa mission éducative (Griffon 22). Le gouvernement et les

éducateurs avaient toujours une préférence pour le français plutôt que les langues régionales, une attitude montrée par une lettre qu’un préfet de la Bretagne a écrite au ministre de l’instruction publique en 1831 : « …[Il faut] par tous les moyens possibles, favoriser l’appauvrissement, la corruption du breton, jusqu’au point où, d’une commune à l’autre, on ne puisse pas s’entendre 11

[…], car alors la nécessité de communication obligera le paysan d’apprendre le français. Il faut absolument détruire le langage Breton » (Kline et Mellerski 67). Le ton fort utilisé dans cette lettre montre la sévérité avec laquelle les officiels visaient à éliminer les langues régionales par l’enseignement. Malgré cette attitude destructive envers le breton, en Bretagne, il y avait toujours des petites écoles de l’Ancien Régime qui enseignaient en breton (Griffon 23).

Pendant la Monarchie de Juillet, la loi du 28 juin 1833 imposait à chaque commune de plus de 500 habitants d’ouvrir une école primaire gratuite pour les garçons et cette loi légalisait l’école privée. D’après la statistique nationale de 1832, il y avait 952 communes dans l’académie de Rennes sans école sur un total de 1475 communes (Griffon 23). Même qu’une moitié des communes à Rennes n’avaient pas d’école en 1832, les actions du gouvernement continuaient à être fortement contre les langues régionales. Un article du « Règlement pour les

écoles primaires élémentaires de l’arrondissement de Lorient » adopté en 1836 communiquait clairement des règles à propos du breton dans les écoles : « il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation, et de proférer aucune parole grossière. Aucun livre breton ne devra être toléré » (Griffon 25). Cet article traite le breton comme une langue impolie à la base et cette position influençait la perception des Bretons eux-mêmes envers leur langue.

Depuis la Révolution française, il y a beaucoup de lois et de discours qui condamnaient l’usage du breton. Les autorités n’hésitaient pas à utiliser des méthodes répressives pour appliquer ces règles, mais c’était en 1833 que l’invention du « symbole » révolutionnait les punitions pour avoir parlé le breton. L’inventeur était un Inspecteur primaire de Quimper,

Dufilhol, qui était promu plus tard au recteur d’Académie. Le symbole était une punition où :

« celui qui serait surpris à proférer un mot de breton par inadvertance se voyant attribuer une pièce de bois et ne pouvant prendre part aux jeux de la récréation que lorsqu’il aurait lui-même 12 entendu un autre de ses camarades parler breton » (Griffon 26). Cette méthode de punir les

étudiants pour avoir parlé leur langue maternelle était particulièrement dommageable parce que cela tournait les enfants l’un contre l’autre et c’était humiliant. Il y avait plusieurs formes du symbole, mais le petit sabot de bois, qui s’appelait aussi la vache, était la forme la plus fréquente.

Un paysan du Grouanec décrit le symbole : « Parfois on devait garder dans la bouche une croix de bois, ou une médaille, ou encore une vieille pièce de deux sous percée qu’on accrochait par une ficelle autour du cou » (Griffon 147). Cette punition n’était pas isolée à quelques écoles dans une section de Bretagne, mais c’était commun partout dans la région. Guillaume

Kergourlay du pays Fouesnantais avait des expériences similaires avec le symbole dans les années 1930s:

Tous les trimestres apparaissait ‘la vache’. Le système de délation fonctionnait tout seul.

Il suffisait qu’un beau matin, au cours d’une récréation, le surveillant refile quelques

anneaux d’une chaînette à un élève surpris à parler le breton, pour que celui-ci, sans autre

mot, comprenne qu’il tenait ‘la vache’ et que la seule manière d’éviter cent lignes à

copier le soir était de s’en dessaisir vite (Griffon 103-104).

L’efficacité du symbole comme méthode d’encourager les étudiants d’apprendre le français est contestable, mais c’est sûr que la punition fondait un sentiment d’infériorité dans les âmes des

étudiants bretons.

Même qu’il y avait des gens dans les positions autoritaires qui étaient fermement contre l’usage du breton dans les écoles, ce n’était pas le cas pour tout le monde. Le ministre de l’Instruction publique, Camille de Montalivet, distribuait une circulaire le 15 octobre 1831 aux préfets des départements bretonnants en leur demandant leur avis sur la possibilité d’un 13 enseignement bilingue en français et breton. Il proposait d’utiliser le breton dans les écoles comme un moyen auxiliaire d’enseigner le français. Les études bilingues duraient deux ans : la première année incluait l’enseignement du breton et le français serait introduit pendant la deuxième année. Les réponses des préfets étaient diverses. Quelques-uns, comme le préfet de

Finistère, pensaient que la suggestion était inacceptable parce que les dialectes différents de la langue rendaient l’enseignement en breton impossible. Il pensait que ce serait mieux d’envoyer les enfants aux villes où ils ne parlaient que le français. Les réponses les plus extrêmes conformaient à l’opinion qu’il faut complètement détruire la langue bretonne. À la fin, le projet d’enseignement bilingue a été abandonné (Griffon 26-27).

La Deuxième République

Le moment le plus destructif pour les langues régionales pendant la Deuxième

République (1848-1852) était le passage de la loi Falloux en 1850. Cette loi stipulait que le français est la seule langue utilisée dans les écoles (Kline & Mellerski 71). Les langues régionales n’étaient pas permises comme langue d’instruction, mais c’était accepté de les utiliser pour enseigner le français. Cette loi ajoutait au sentiment à la croissance rapide que les langues régionales ne sont pas capables de supporter l’enseignement.

Le Second empire

Le débat de l’usage du breton pour aider l’enseignement du français continuait pendant le

Second empire (1852-1870). L’article 30 du règlement des écoles primaires communales des

Côtes-du-Nord daté du 16 janvier 1852 dit : « Le maître pourra aussi employer la langue bretonne comme moyen de traduction ». Mais cette lettre par l’Inspecteur d’Académie du

Finistère à l’évêque de Quimper montre que le but de faire disparaître le breton restait le même : 14

« Le breton n’est que l’auxiliaire indispensable pour apprendre promptement le français à notre jeune et intéressante population du Finistère, et on le supprime dès que l’élève sait rendre sa pensée en français » (Griffon 31). D’après une enquête de 1863, les trois-quarts des écoles de

Basse-Bretagne profitaient de l’usage du breton en même temps que le français (Griffon 32).

Dans ces cas, on voit un sens du compromis entre l’usage du français et du breton, mais l’attitude destructive continuait dans l’enseignement et dans la société en général. L’enseignement religieuse jouait aussi un rôle important dans la survivre du breton parce que le catéchisme était donnée complètement en breton (Griffon 35).

La Troisième République

La Troisième République (1870-1940) amenait beaucoup de changements en ce qui concerne l’enseignement et la situation en Bretagne. Les efforts répandus de promouvoir une identité nationale et centralisée continuaient, mais les aspects de régionalisme commençaient à apparaitre. Par exemple, dans un des livres les plus populaires à l’époque, Tour de la France par deux enfants, il s’agit de deux enfants qui voyagent partout en France et ils découvrent les différences régionales et les apprécient à leurs valeurs. Néanmoins, la Bretagne voyait un déclin dans la population à cause des limites sur les opportunités sociales et la pauvreté (Le Nevez 113-

114). La perception de la Bretagne par le reste de la France n’était pas positive. Yves Le Gallo, professeur d’histoire et géographie, dit qu’il y avait une opposition entre « la civilisation française, urbaine, écrite, laïque et bientôt laïciste, et la civilisation bretonne, rurale et orale, religieuse et même cléricale » (Griffon 59). Autrement dit, la culture bretonne était vue comme inférieure à la culture française. Le français était vu comme la langue du modernisme et du progrès pendant que le breton était associé avec la religion et la famille. On se moquait souvent 15 des Bretons en public pour leurs coutumes et leur langue (Le Nevez 134). Ces expériences humiliantes ajoutaient à la difficulté pour les Bretons de défendre le breton.

L’adoption des lois de Jules Ferry en 1881 et 1882 amenait des changements sur le système éducatif en France et par conséquence, c’était plus exigeant à promouvoir les langues régionales. La loi du 16 juin 1881 traitait de la gratuité et la loi du 28 mars 1882 s’occupait de l’obligation scolaire et de la laïcité. La gratuité dans le système d’enseignement veut dire que chaque étudiant peut aller à une école publique sans payer. L’obligation scolaire veut dire que tout le monde qui a l’âge scolaire doit recevoir un enseignement. La laïcité veut dire la neutralité de l’école en ce qui concerne la religion (Griffon 40). Après le passage des lois de Jules Ferry, le défi de soutenir le breton devenait plus difficile parce que le contrôle de l’état dans l’enseignement augmentait et le gouvernement était fermement contre les langues régionales dans les écoles.

Tandis que la société en général ne soutenait pas les Bretons et leur culture, l’Église catholique restait attachée au breton. Les sermons, les prières et le catéchisme étaient tous en breton. L’utilisation du breton dans la vie religieuse aidait la survie de la langue, mais c’était aussi des munitions pour ceux qui était contre le breton parce qu’ils le voyaient comme « la langue des curés » (Griffon 61). Même avec la résistance contre la promotion du breton, l’Église n’était pas le seul groupe qui voulait maintenir la langue : les écoles libres étaient en cause.

L’attitude de plusieurs écoles libres était : « S’il ne nous est pas possible d’obtenir des pouvoirs publics une place pour la langue bretonne, rien ne nous empêche de l’enseigner aux élèves de nos écoles libres…L’étude de la langue bretonne, là où cette langue est parlée, doit contribuer au développement intellectuel des enfants » (Griffon 63). Ces supporters du breton savaient que 16 l’usage du breton n’empêchait pas l’enseignement du français et que le bilinguisme est un avantage intellectuel.

La moquerie des Bretons était commune pendant la Troisième République, mais il y avait un petit nombre d’enthousiastes qui voulaient promouvoir le breton et la culture bretonne comme une source d’orgueil. Les personnes dans ces groupes des supporters n’étaient pas normalement les Bretons, mais ils étaient souvent les intellectuels. La première augmentation d’une conscience nationale bretonne s’appelle l’emsav (Le Nevez 127). Ce mouvement était une grande étape pour la promotion des langues régionales, mais la nouvelle identité bretonne n’appartenait pas aux Bretons ordinaires, mais aux élites qui ont créé l’identité de leur image. La participation des intellectuels dans la construction de la culture bretonne date du XVIIème siècle quand le breton moderne a été fixé par des grammairiens et des lexicographes, une pratique qui continue à se dérouler aujourd’hui (Site officiel de l'Office public de la langue bretonne). Roparz

Hemon était un linguiste qui passait plusieurs années à développer un breton standard, la version de la langue utilisée aujourd’hui (Le Nevez 129). Il fallait standardiser la langue pour l’enseigner et pour fonder la littérature moderne.

La Première Guerre mondiale jouait un grand rôle dans le déclin des brittophones au début du Xème siècle. Entre 240.000-250.000 soldats bretons sont morts pendant la guerre une proportion de la population plus grande que celle de la France entière. Beaucoup de soldats qui sont morts étaient des locuteurs du breton, donc on a perdu une portion significative de la population brittophone. La première guerre mondiale était aussi une opportunité pour les

Bretons de voir le monde et pour le monde de voir les Bretons. Pendant leurs expériences ailleurs, ils apprenaient des images des Bretons qui les représentent comme arrières, têtus, et 17 conservateurs. Ces images devenaient une partie de l’image de soi de la région (McDonald 135-

137).

La Seconde Guerre mondiale

La Bretagne était occupée par les Allemands dès 1940. Les Bretons étaient parmi des premiers à poursuivre le combat et ils étaient très engagés pendant les hostilités (Le Boterf 35).

Même que la plupart des Bretons luttaient contre l’invasion allemande, il y avait des autonomistes qui utilisaient l’occasion de l’occupation pour essayer de gagner l’autonomie de la

France. L’organisation Breiz Atao était une organisation qui collaborait avec les Nazis. Pendant les années 1930, le chef, Olier Mordrel, a commencé à supporter l’Allemand et les causes Nazis.

Les membres essayaient de saboter les premiers efforts de la France pendant la guerre et quand les Nazis ont occupé le pays, les causes bretonnes recevaient beaucoup de soutien. Le mouvement a gagné même la sanction officielle pour enseigner en breton dans les écoles. Les luttes contre les membres de Breiz Atao et les membres de la Résistance étaient fréquentes et il y a des histoires de la torture aux mains de Breiz Atao (McDonald 122-123). Un homme qui j’ai interviewé, François, qui est né à Douarnenez, a l’expérience de cette tension dans sa propre famille. Le père de François était résistant, mais le cousin et la sœur de son père étaient collaborateurs. Le père de François aimait toujours le breton, mais il ne voulait pas que ses enfants n’aient aucune connexion avec les collaborateurs, donc la raison principale pour laquelle les parents de Jean-Pierre refusaient de lui enseigner le breton était à cause de la connexion entre la langue et la collaboration pendant la Seconde Guerre Mondiale (“Étudiant adulte du breton”).

À la fin de la guerre, il y avait un sens de traîtrise parmi les Bretons et une stigmatisation associée avec le breton qui créait un environnement tendu pour la promotion de la langue après la guerre. 18

La Quatrième République et la Cinquième République

Pendant la Quatrième République (1946-1958) et la Cinquième République (1958- présent), il y avait des lois et des chartes clefs qui sculptaient l’atmosphère linguistique en France aujourd’hui. La Loi Deixonne autorisait l’enseignement facultatif du breton, basque, catalan, et occitan en 1951. Cette loi montrait un grand changement dans l’attitude de l’état envers les langues régionales et c’était maintenant une bonne stratégie politique de reconnaître les langues minoritaires. En 1976, la Loi Haby rendait obligatoire l’instruction en langue régionale où il y a une demande (Kline & Mellerski 72-73). Même que ces lois étaient mises en place en 1951 et

1976, les ressources pour aller au bout des choses n’apparaissaient pas jusqu’aux années plus tard. La Charte culturelle bretonne a été signée en 1977 et reconnaissait la « personnalité culturelle » de la région de la Bretagne. Cette reconnaissance affirmait que le breton et la culture bretonne ont une place dans l’enseignement et la charte aidait les efforts de promouvoir la langue

(Kline & Mellerski 72). Par cette charte, l’état a promis de soutenir quelques organisations et activités culturelles. Avec ce soutien, plusieurs initiatives de la communauté pouvaient améliorer la position des langues régionales (Ager 32). La Loi Deixonne, la Loi Haby, et la

Charte culturelle bretonne représentaient les grandes étapes pour la promotion et l’enseignement des langues régionales, mais la Loi Toubon en 1994 fait souvenir aux Français ce qui est la langue la plus importante en France : « Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France »

(Kline & Mellerski 73). Cette loi visait l’invasion de l’anglais, mais l’idée que le français est la langue officielle de la France crée des défis pour l’usage des langues régionales quand même.

Une autre charte qui montre l’attitude du gouvernement français envers les langues régionales est la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. L’ouverture à la 19 signature des membres du Conseil de l’Europe était le 5 novembre 1992 et c’était entré en vigueur le 1er mars 1998. Le traité « prévoit la protection et la promotion des langues régionales et minoritaires historiques…Ensuite, la Charte énumère toute une série de mesures à prendre pour favoriser l’emploi des langues régionales ou minoritaires dans la vie publique. Ces mesures couvrent les domaines suivants : l’enseignement, la justice, les médias… » (“Charte européenne des langues régionales ou minoritaires”). Même que le pays progressait beaucoup dans le domaine des droits pour les langues régionales, la charte n’est pas ratifiée en France. La tradition monolingue est très forte et le gouvernement est prudent de protéger la Constitution qui s’assure que « la langue de la République est le français ». D’après le gouvernement français, la

Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ne se conforme pas à la Constitution, donc il ne signait que 39 des 98 articles, beaucoup moins d’autres pays européens (Kline &

Mellerski 75-76).

Les événements de mai 1968 étaient un point tournant pour les langues régionales. La révolte culturelle, sociale, et politique commençait à changer le point de vue des gens envers le breton. La génération des jeunes voulait promouvoir les traditions linguistiques et culturelles de la Bretagne. C’est important à noter que ce retour vers la tradition, ce qu’on appelle la troisième emsav, ne venait pas des locuteurs natifs du breton, mais de leurs enfants et leurs petits-enfants.

Cette nouvelle génération ne se souvenait pas de la honte qui était associée avec le breton avant, donc ces jeunes gens adoptaient la langue comme une source d’orgueil. Cependant, les locuteurs natifs se souvenaient très bien de la honte de parler breton et plusieurs parmi eux sentaient que le retour des années 60 était artificiel (Le Nevez 138-140). Cette déconnexion entre les générations continue aujourd’hui et c’est un obstacle pour la survie et l’enseignement du breton.

20

L’histoire récente

Pendant la décennie récente, le nombre de locuteurs du breton continue à diminuer. Les tranches d’âge qui parle le breton sont importantes à noter pour comprendre la situation de la langue aujourd’hui. En 1999, trois-quarts des gens qui parlent breton avaient plus de 50 ans et en plus, 50% avaient plus de 65 ans (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 6). Cette statistique est importante pour la continuation de la langue parce que si la grande majorité des locuteurs se trouvent dans la tranche d’âge la plus âgée, quand ils mourront, la grande majorité de la langue mourra avec eux. En 1993, les données sur la transmission intergénérationnelle des langues en France montraient qu’il n’y a plus de locuteurs monolingues des langues régionales en France (Ager 37). Tous les gens qui parlent une langue régionale parlent aussi une autre langue, probablement le français. D’après cette information, il semble que la jeune génération ne s’intéresse pas aux langues régionales, mais ce n’est pas tout à fait le cas. En 1999, 0,7% des jeunes de moins de 18 ans en France connaissaient le breton, mais entre 1999 et 2011, ce taux a progressé par 150% et en 2011, 1,6% des jeunes de moins de 18 ans connaissaient la langue

(“Une politique linguistique pour la Bretagne” 6). Même que le pourcentage des jeunes gens qui parlent le breton est toujours bas, l’augmentation des locuteurs entre 1999 et 2011 donne un sens d’espoir pour l’entretien de la langue dans l’avenir.

L’engagement et le manque d’engagement du gouvernement français avec les langues régionales continuent pendant l’histoire récente. En 2004, la Bretagne a adopté une politique linguistique qui montrait la prise de conscience qu’il faut être actif et s’engager « afin de permettre la pérennisation de la langue et de la culture bretonnes ». Cette politique linguistique

était provoquée par la classification du breton par l’UNESCO comme « sérieusement en danger »

à cause de la disparition de près de 10.000 brittophones par an (“Une politique linguistique pour 21 la Bretagne” 4). Une focalisation de cette politique linguistique était la transmission de la langue par l’enseignement, la transmission familiale, la formation pour adultes, et la promotion.

L’objectif principal pour réussir dans ce domaine était d’avoir 20.000 élèves dans les filières bilingues à la rentrée 2010 (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 21). L’objectif n’était pas réalisé, mais il y avait une augmentation dans le nombre des élèves qui étudient le breton en général. En fait, après beaucoup de siècles d’efforts pour éliminer et décourager l’usage du breton en France, d’après un sondage du TMO-Fañch Broudic de 2007, il y avait 206.000 locuteurs actifs du breton. En plus, il y a 15.338 enfants scolarisés dans les filières bilingues pendant la rentrée 2013 (Site officiel de l'Office public de la langue bretonne). On est en train de voir une augmentation dans l’intérêt du breton grâce aux efforts de plusieurs organisations et individus. En particulier, leurs efforts dans le domaine de l’enseignement jouent un rôle important dans la promotion du breton en France.

22

Chapitre 2

Le breton à l’école

Les objectifs des écoles sont nombreux et variés. Un but de l’éducation est de former la jeune génération pour l’avenir. La pédagogie qu’on utilise et les sujets qu’on enseigne aux

élèves ont un effet sur leurs intérêts, leurs aptitudes, et leurs valeurs comme adultes. Pour cette raison, l’enseignement des langues régionales dans le cadre des écoles jouent un rôle important pour la continuation de ces langues. Il y a des filières différentes pour étudier le breton et on focalise sur la filière bilingue et la filière d’initiation. La filière bilingue breton-français veut dire que le breton est utilisé pour une partie de l’instruction et le français soit utilisé pour l’autre partie de l’instruction, mais ce ne signifie pas que la division entre le breton et le français soit exactement moitié-moitié. Les écoles avec une filière d’initiation enseignent le breton comme une matière pour un minimum de trois heures chaque semaine et ce sont normalement les écoles publiques.

Il y a trois filières bilingues qui existent en Bretagne : les écoles Diwan, les écoles privées et catholiques, et les écoles publiques. Les écoles Diwan sont les écoles privées, mais elles ne sont pas confessionnelles. Cette filière est distincte d’autres par la pratique de l’immersion. L’immersion veut dire que les élèves sont entourés de la langue bretonne dès le début. Les écoles catholiques et les écoles publiques pratiquent l’enseignement bilingue à parité horaire où l’usage du breton et du français est plus près de moitié-moitié (Observatoire de la langue bretonne 50). Par exemple, dans les écoles Diwan, les élèves apprennent comment lire en breton et les élèves dans les écoles bilingues catholiques et publiques apprennent comment lire en français d’abord et puis en breton (The in Education in France 18). Après 23 la secondaire, il y a des options pour étudier le breton aux universités. Il y a des organisations de soutien pour les écoles qui enseignent le breton. Les écoles privées catholiques sont soutenues par l’association Dihun qui s’occupe de l’enseignement du breton à la demande des parents et avec l’accord des directeurs des écoles. Dans les écoles publiques, l’association Div Yezh s’occupe de l’enseignement bilingue breton-français. Les trois filières bilingues utilisent une pédagogie très différente, donc elles attirent les personnes différentes.

Pendant la rentrée 2011-2012, les écoles Diwan avaient 3.481 élèves de la maternelle jusqu’au lycée, les écoles privées catholiques avaient 4.682 élèves, et les écoles publiques avaient 5.919 élèves (“Développer les langues de Bretagne”). Depuis le commencement de l’enseignement bilingue breton-français en 1977, la croissance du nombre d’élèves scolarisés en breton est constante, mais le taux de croissance connaissait beaucoup de hauts et de bas. D’après le graphique du nombre d’élèves scolarisés dans les filières bilingues (Appendice 1), en 2011, le nombre d’élèves de Diwan était le plus bas entre les trois filières bilingues par une différence de

1.201 élèves. Diwan est connu pour ses écoles plus intimes que l’école traditionnelle, donc ce n’est pas une surprise qu’il n’y a pas autant d’élèves dans cette filière que dans les autres. En

2005, le taux de croissance pour les écoles privées catholiques était le plus haut entre les trois filières bilingues à 11,08%, mais en 2011, c’était le plus bas à 3,56%. C’est important à noter que le taux de croissance montrait toujours une augmentation, même s’il n’était pas assez grand que dans les années précédentes, donc cette filière continuait à se développer, mais pas au même taux qu’avant. Le nombre d’élèves de la filière bilingue publique restait le plus haut entre les trois filières de 2005 jusqu’à 2011 et c’est surprenant parce que l’histoire du breton dans le domaine public était si négative. Malgré les statistiques, ce sont les trois filières ensemble qui enseigne le breton aux élèves de la maternelle jusqu’au lycée. 24

Diwan

Diwan, établi à Finistère en 1977, est basé sur un programme basque qui s’appelle Seaska

(Le Nevez 178). La première école Diwan était une école primaire ; une école secondaire a été

établie en 1988. Diwan est « une école associative, laïque, gratuite et ouverte à tous, de la maternelle au lycée, qui pratique la pédagogie par immersion conduisant l’enfant à un bilinguisme breton français équilibré » (“L'immersion en 7 questions”). L’Appendice 2 montre une carte de toutes les écoles Diwan en Bretagne. Il y a plusieurs écoles maternelles et primaires, mais il n’y a que cinq collèges et qu’un lycée. Les écoles Diwan ne font pas partie du système d’éducation publique, mais elles partagent quelques valeurs comme la laïcité et le fait que c’est gratuit aux familles. Le mot ‘Diwan’ veut dire ‘graine’ et la pédagogie de Diwan est basée sur l’immersion, une stratégie d’apprentissage où les élèves sont entourés par la langue cible pour qu’ils puissent devenir bilingues. En maternelle et au cours préparatoire (CP), le début d’école élémentaire, l’enseignement est complètement en breton. Les enfants sont encouragés de parler le breton en dehors de la classe, mais ils peuvent s’exprimer en français à n’importe quel moment. Le but de Diwan est pour les élèves d’avoir une compétence dans la langue à la fin de la première moitié de l’école primaire et d’être bilingue à la fin de la deuxième moitié de l’école primaire (The Breton Language in Education in France 11). D’après les professeurs Diwan, leur pédagogie met l’accent sur la spontanéité, l’indépendance, et l’autonomie (McDonald 191). Les professeurs des écoles utilisent souvent la musique et les jeux, surtout à la maternelle, pour engager les enfants avec le breton. J’ai interviewé un ancien directeur de l’école Diwan à Paris, la seule école Diwan hors de Bretagne, et il a dit que pour lui, n’importe quelles activités qu’on fait dans les classes, la partie la plus importante est de faire le 25 maximum à l’orale (“Ancien directeur de l'école Diwan à Paris”). Quand le professeur parle régulièrement aux élèves en breton, il sera plus facile pour eux d’apprendre la langue.

Un souci commun parmi les parents d’une éducation Diwan pour leurs enfants est la maitrise du français dans un environnement d’immersion en breton. Cependant, l’étude du français est introduite en CE1 et continue avec une place de plus en plus importante

(“L'immersion en 7 questions”). Au lycée, le breton est la langue principale pour enseigner et il est utilisé pour deux tiers de l’horaire scolaire. Au collège, les élèves commencent les études de l’anglais et il est quelques fois utilisé comme une langue d’instruction pour les classes comme la biologie (The Breton Language in Education in France 22). Un avantage de la structure de

Diwan est que les élèves parlent le breton activement. Ils ont d’autres personnes à qui ils peuvent parler en breton, donc c’est souvent la langue sociale aussi qu’académique. Cette situation linguistique est motivante pour les élèves d’apprendre le breton parce qu’ils veulent comprendre ce qui se passe dans les classes, mais ils veulent aussi participer à la vie sociale de leur école. Pendant la décennie passée, les élèves des écoles Diwan ont connu beaucoup de succès dans leurs études. En 2003, il y avait une évaluation sur le niveau en langue bretonne des

élèves de CM2 en Bretagne. En regardant Appendice 3, c’est clair que le niveau en breton des

élèves de CM2 de Diwan est supérieur à celui des autres filières pour toutes les catégories : la compréhension orale, la compréhension écrite, l’expression orale, et l’expression écrite

(Observatoire de la langue bretonne 57). Les élèves des écoles Diwan réussissent aussi dans leurs études en général. En 2005, 97,5% des élèves Diwan ont été reçus au Baccalauréat (Le

Nevez 178).

Les motivations pour les parents de mettre leurs enfants dans une école Diwan sont diverses. L’ancien directeur de l’école Diwan à Paris indique trois motivations principales pour 26 que les familles suivent une éducation Diwan. La première motivation est que les parents parlent le breton eux-mêmes ou que la famille a une connexion personnelle avec le breton. Apprendre le breton est un choix culturel et cela fait partie du patrimoine français dont beaucoup de Bretons sont fiers, donc pour quelques familles, il est important que les enfants s’engagent avec les traditions de leur région. Une autre motivation est l’attrait pour le bilinguisme. Il y a beaucoup de bénéfices d’être bilingue, incluant la facilité d’apprendre d’autres langues. Quelques fois, les parents mettent leurs enfants dans une école Diwan simplement parce que c’est une école d’immersion gratuite, par rapport aux écoles d’immersion en anglais qui coutent plus chères. En plus, la méthode de l’immersion intéresse les parents parce que c’est une manière rapide qui permet à l’élève d’apprendre une autre langue. La troisième motivation est que les écoles Diwan font partie des petites structures. Quelques parents veulent que leurs enfants soient scolarisés dans un environnement où ils peuvent recevoir plus d’attention individuelle et grâce aux caractéristiques des écoles Diwan, ce type d’environnement est possible (“Ancien directeur de l'école Diwan à Paris”).

Il y a des structures du soutien pour les écoles Diwan en général aussi que pour les écoles individuelles. Diwan reçoit du soutien de Diwan Breizh, une structure administrative, mais le développement et le soutien sont les responsabilités des parents des élèves, des professeurs, et de la communauté en général (Le Nevez 178). Les écoles individuelles font partie de l’Association d’Education Populaire (AEP) qui est dirigée par les parents qui sont responsables du canton, de payer les employés non-enseignants de l’école, et de la garderie. Le poste du directeur ou de la directrice d’une école Diwan, le travail que l’ancien directeur qui j’ai interviewé a fait pendant cinq ans, inclut d’être enseignant et de faire des liens entre les écoles, l’AEP, et l’Education nationale. Parce que les écoles Diwan sont privées, c’est la communauté qui les soutient et il 27 faut trouver des fonds ailleurs (“Ancien directeur de l'école Diwan à Paris”). Deux sources de revenu principales sont des subventions du gouvernement et des collectes des fonds. Parce que

Diwan ne fait pas partie du système d’éducation publique, il reçoit les fonds du gouvernement comme une école associative pour payer les salaires des enseignants. Cependant, les écoles doivent attendre cinq années pour recevoir de l’argent (Le Nevez 179). En mai 2001, le ministre d’éducation, Jack Lang, a signé un plan pour intégrer les écoles Diwan dans le système d’éducation publique, mais pendant la rentrée 2002, le Conseil d’État arrêtait le progrès du plan à cause de la pression des professeurs et des organisations des parents dans le système public.

L’argument qu’ils utilisaient pour bloquer l’intégration des écoles Diwan dans le système public est que l’intégration de ces écoles serait contre la Constitution française parce que d’après l’Article 2, le français est la langue de la République. Le problème principal de Diwan du point de vue de la Constitution est l’usage du breton pour toutes les activités aux écoles, même hors des classes. Le Conseil Constitutionnel a décidé le 27 décembre 2002 que la méthode d’immersion du Breton dans les écoles Diwan est contre la Constitution et il ne peut pas s’intégrer avec les écoles publiques. Par conséquence, Diwan fait face aux difficultés financières et cela freine le développement des écoles (Kuter).

Les finances sont un défi notable pour Diwan. L’exclusion du système public ralentit le progrès des écoles Diwan parce qu’il y a un nombre limité des sources du revenu et, sans plus de soutien du gouvernement, l’organisation ne peut pas se développer. En 2003, Diwan n’avait pas assez d’argent pour payer leurs professeurs après décembre. La seule raison pour laquelle ils pouvaient continuer après décembre 2003 était parce que, en 2004, quelques écoles étaient en fonctionnement pendant cinq années et donc elles remplissaient les conditions requises pour recevoir de l’argent du gouvernement comme école associative et le gouvernement payaient les 28 salaires des professeurs (The Breton Language in Education in France 20). Parce que les écoles

Diwan ne peuvent pas faire parties du système public, elles ont du mal à rester assidues et elles ne peuvent pas envisager l’expansion. En plus, quand le gouvernement a décidé que l’inclusion de Diwan dans le système d’éducation publique, le message sous-jacent était que l’immersion bretonne est, dans un sens, illégal. Ce message secondaire a un effet sur les écoles Diwan parce que cela a un effet sur la perception des parents et de la communauté et les rend un peu sceptiques de Diwan en général. L’organisation est déjà contestée et c’est dans l’œil du public.

Quelques gens pensent que Diwan est le modèle idéal de l’immersion et une société bilingue, mais d’autres pensent que c’est trop politisé et idéologique (Le Nevez 176). La décision du gouvernement de ne pas inclure Diwan dans le système public était significative pour la compréhension de la Constitution, pour le financement des écoles Diwan, et pour la perception publique de l’organisation.

Diwan connait d’autres défis en ce qui concerne les détails de l’enseignement. La question de quelle version de la langue on doit utiliser dans l’enseignement du breton est un débat pour toutes les écoles et les organisations qui enseignent la langue. Les linguistes distinguent quatre dialectes du breton : Leonois, Tregorois, Cornouaillais et Varmetais. Le degré auquel les dialectes sont compréhensibles parmi eux est un sujet de discussion. Quand même, les écoles ne choisissent pas un dialecte à utiliser pendant l’enseignement, mais elles utilisent normalement le néo-breton (Le Nevez 154). Plusieurs institutions, incluant Diwan, font attention aux différences régionales pendant qu’ils enseignent le néo-breton. Quelques gens considèrent cette partie du curriculum d’être une contradiction et d’autres le voient comme une façon d’étudier l’histoire du breton en même temps qu’on regarde envers l’avenir de la langue. Le néo-breton est la standardisation du breton qui était développé pour l’enseignement de la langue 29 et pour fonder une base pour la littérature en breton. Il faut avoir un peu de standardisation avec une langue pour qu’elle puisse être enseignée, mais la standardisation contribue aussi à la rupture entre les générations des locuteurs du breton. Un professeur du breton a commenté :

Il y a une coupure en fait entre ce néo-breton (...) et le breton, tel qu'il est parlé et tel qu'il

continue d'être parlé par les gens. Il y a un profond décalage en fait. Il y a les étudiants-là

qui parlent le breton entre eux ; ils parlent tout le temps le breton entre eux, et c'est très

bien en fait mais ça n'a plus rien à voir avec le breton que je parlais avec mon grand-père

(Le Nevez 161).

Dans un sens, le néo-breton est nécessaire pour la continuation de la langue parce que c’est par l’enseignement formel que la plupart des locuteurs sont formés aujourd’hui, mais c’est un sujet controversé parce que c’est si différent que le breton utilisé par les locuteurs natifs. Une motivation principale pour laquelle les gens étudient le breton est parce que leurs grands-parents le parlaient et ils veulent continuer la tradition ou ils veulent parler en breton avec eux.

Cependant, si le breton qu’ils apprennent dans les cours est incompréhensible avec le breton que parlent leurs grands-parents, cette motivation n’est plus valable.

L’utilisation d’immersion est clé pour Diwan, mais il y a toujours des difficultés pour créer un environnement complètement immersif. Les professeurs essayent d’encourager les enfants de parler le breton, mais ils préfèrent souvent parler le français. La quantité du français que parlent les élèves dépend de l’atmosphère de la dynamique de la classe en général. Si l’enfant le plus âgé, le chef, ou le tyran de la classe déclare que le breton n’est pas cool, le reste de la classe le suit. Les professeurs ne peuvent pas punir les enfants pour parler français, mais le plus que les élèves se sont encerclé par le breton, le plus ils apprennent. Tous les enfants parlent 30 le français comme langue maternelle, donc c’est difficile à les encourager de parler en breton plutôt que le français, le choix plus facile pour eux.

La continuation des études dans les écoles Diwan est aussi un défi. Il y a plusieurs écoles maternelles et élémentaires et il y a au moins un collège par département, mais il n’y a qu’un lycée pour toute la Bretagne. Pour continuer les études avec Diwan de la maternelle jusqu’au lycée, il faut vivre prêt de Carhaix où se trouve le seul lycée. Sinon, les élèves ont besoin d’étudier dans une autre filière bilingue breton-français ou étudier à une école monolingue.

Diwan veut se développer plus et ouvrir plus d’écoles, mais il n’y a pas d’argent, de professeurs, et de lieux pour le faire. Même si les élèves restent dans une école Diwan pour toute leur scolarité, il n’y a pas beaucoup d’option pour eux de montrer leur connaissance du breton à la fin de leurs études. On peut faire une formation en Baccalauréat général pour le breton, mais il n’y a pas de formation en Baccalauréat professionnel (“Office Public de la langue bretonne”). En

1979, un militant, Jil Kilivere, a réussi au Baccalauréat complètement en breton pour la première fois (sauf pour l’essai français). Il était scolarisé en français, mais il apprenait le breton par Skol an Emsav, une association qui apprend aux adultes. C’était un des Baccalauréats techniques qui sont vus comme plus facile, mais s’il avait besoin de faire beaucoup plus de travail pour se préparer et d’apprendre tout le vocabulaire nécessaire en breton (McDonald 93). Avant ce cas, le français était la seule langue utilisée pour le Baccalauréat, mais il n’y avait pas de règles contre l’utilisation d’une autre langue et l’usage du breton montre sa pertinence dans la scolarité.

Le breton aux écoles catholiques

Les écoles bilingues catholiques sont des écoles associatives et confessionnelles. Il y a une longue tradition du breton dans la religion, mais cette filière d’instruction bilingue n’était pas 31 créée jusqu’en 1990 sur l’initiative de l’association Dihun. Dihun est une association des parents des élèves avec le but « …de développer l’enseignement du et en breton, de créer des filières bilingues et d’assurer un soutien pédagogique et promotionnel permanent à celles-ci. Dihun est l’expression de la volonté déterminée de parents d’élèves convaincus des bienfaits du bilinguisme et du plurilinguisme dès la petite enfance » (“Dihun”). La méthode d’immersion est pratiquée en maternelle pour que les enfants deviennent bilingues et après les premières années, l’enseignement est moitié en breton, moitié en français. Les élèves étudient une troisième langue après qu’ils maitrisent le breton (Observatoire de la langue bretonne 50). Pour maintenir une distinction entre le breton et le français, un professeur n’utilise qu’une langue, même à part d’instruction. Souvent, il y a deux professeurs dans la même classes, un qui parle le breton aux les élèves et l’autre qui leur parle le français. Il n’y a pas de règles fixées pour déterminer quelle langue est utilisée pour quel sujet, mais le breton est souvent la langue d’instruction pour la religion (The Breton Language in Education in France 59).

Le défi le plus significatif pour les écoles bilingues catholiques est la continuation de la maternelle jusqu’au lycée. La filière est bien développée dans le primaire, mais les collèges n’ont pas de présence forte. En plus, il n’y a pas beaucoup de lycées bilingues catholiques en

Bretagne. Les écoles Diwan connaissent une structure similaire avec moins d’écoles secondaires que primaires, mais la filière bilingue catholique est bien plus limitée parce que c’est bien implantée dans le département Morbihan, mais pas vraiment dans d’autres départements

(Observatoire de la langue bretonne 59).

32

Le breton aux écoles publiques

L’enseignement du breton aux écoles publiques a une histoire difficile, mais aujourd’hui, il y a plus de 6.200 élèves et 300 enseignants publics en 2012 de la maternelle à la terminale

(“L'enseignement bilingue français/breton à l'école publique”). Depuis le passage de la loi

Deixonne en 1951, la culture et la langue bretonnes peuvent être enseignées pour une à trois heures par semaine dans les écoles publiques s’il y a un professeur qui est disponible à le faire.

Les parties bilingues des écoles publiques sont créées sur demande d’au moins 15 parents et avec l’accord de la mairie (The Breton Language in Education in France 10). La présence des écoles bilingues dans le système d’éducation publique semble contradictoire à la décision du Conseil

Constitutionnel qui a déclaré que l’inclusion des écoles Diwan est contre l’Article 2 de la

Constitution. Cependant, la pédagogie d’immersion était l’aspect en question et pas l’enseignement bilingue tout seul, donc les écoles bilingues publiques sont en accord avec la

Constitution. Il y a deux systèmes bilingues qui existent dans la filière publique. Les élèves sont soit regroupés dans les sections bilingues pendant les moments précis pendant la journée scolaire avec un professeur qui parle breton, soit avec un professeur bilingue qui change entre le breton et le français en accord avec une horaire fixée. Les élèves des classes bilingues partagent quelques activités avec les autres enfants, comme la cantine, la cour, la garderie, donc ils ne sont pas complètement immergés en breton comme dans les écoles Diwan (“L'enseignement bilingue français/breton à l'école publique”, The Breton Language in Education in France 17). La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République du 8 juillet

2013 rassure la présence d’un enseignement bilingue et d’un enseignement de la culture et la langue bretonne dans le système d’éducation publique (“Apprendre et enseigner les langues et les cultures régionales dans l'école de la République” 5). 33

Si les élèves veulent étudier le breton, mais pas dans un environnement bilingue, ils peuvent suivre un enseignement de la langue et de la culture bretonnes. Il y a quatre programmes de l’enseignement breton dans les écoles publiques, surtout, au collège. On peut

étudier la culture bretonne quand c’est intégrée avec d’autres sujets ; on peut suivre une filière d’initiation où le breton est étudié comme une matière pour un minimum de trois heures par semaine ; on peut choisir le breton comme une deuxième ou troisième langue moderne à étudier ; et on peut étudier le breton dans le cadre de l’enseignement bilingue (The Breton Language in

Education in France 22). Les activités périscolaires sont aussi une façon dont les élèves peuvent apprendre du breton hors d’un environnement bilingue. Il y a des jeux, des clubs de lecture, de théâtre, tour de danse, chant choral, visite des musées de la région, sorties de terrain, réalisations d’expositions, etc. (“Apprendre et enseigner les langues et les cultures régionales dans l'école de la République” 9).

L’enseignement du breton aux écoles publiques est soutenu par l’association Div Yezh.

C’est une association des parents d’élèves qui sont scolarisés à l’école publique et c’était fondé en 1983. Div Yezh a un réseau d’associations locales qui font la promotion de la filière bilingue breton-français et qui s’assurent que les conditions sont bonnes dans les programmes qui existent déjà. Les subventions de l’association viennent des collectivités territoriales, en particulier, de la région Bretagne. Div Yezh participe à plusieurs instances officielles où elle peut promouvoir la filière bilingue publique comme la Comité académique des langues régionales (CALR), le

Conseil d’Administration de l’Office Public de la Langue Bretonne, etc. Div Yezh est très impliqué dans la création et dans la continuation de l’enseignement bilingue dans le système d’éducation public (“Div Yezh”).

34

L’enseignement supérieur

En 1982, le Ministre d’éducation, Alain Savary, a publié une circulaire sur l’enseignement des langues régionales qui a établi trois nouvelles principes. Un de ces principes est que les langues régionales doivent être enseignées dès la maternelle jusqu’à l’université

(Ager 33). Les programmes universitaires sont importants pour la poursuite du travail en breton et, donc, pour la promotion de la langue. Beaucoup de métiers qui exigent une connaissance du breton, exigent aussi un diplôme universitaire, donc les programmes du breton dans l’enseignement supérieur permettent aux étudiants de continuer ou de commencer une étude du breton et de l’appliquer à n’importe quel métier. Les cours de breton existent à l’Université de

Rennes 2, à l’Université de Brest, à l’Université de Haute-Bretagne, à l’Université de Bretagne

Occidentale, et à l’Université Catholique de l’Ouest (UCO) (The Breton Language in Education in France 26).

Le département celtique a été établi à l’Université Rennes 2 en 1897 et à l’Université de

Brest dans les années 60 (McDonald 156). À l’Université Rennes 2, les étudiants peuvent suivre des programmes de licence, de master, et de doctorat du breton. Le programme de licence consiste des cours de la profondeur de la langue et des cours en breton sur les sujets divers. Il y a aussi une licence d’enseignement. Pour le diplôme de master, il y a 3 possibilités : recherches, professeur de collège, et professeur des écoles. L’Université Rennes 2 combine les programmes de professeur de collège et des écoles avec le programme pareil de l’université de Brest parce qu’il n’y pas beaucoup d’étudiants. Après avoir reçu un diplôme, les étudiants travaillent dans les domaines des média (le radio, la télévision, la télévision sur Internet, etc.), pour les musées, avec le théâtre, et dans l’enseignement. La plupart des étudiants qui étudient dans le département à l’Université Rennes 2 ont un niveau élevé du breton avant d’y arriver. Le breton 35 est la langue véhiculaire dans les cours du département et entre les professeurs et les étudiants hors de la classe. D’après un professeur à l’université que j’ai interviewé, deux tiers des

étudiants faisaient leur travail scolaire en breton, dans une école Diwan, ou ils parlaient breton à la maison. Il a dit qu’un tiers parlait breton un peu avant et une petite partie des étudiants a besoin d’approfondir la langue quand ils arrivent à l’Université Rennes 2. Un défi qu’un autre professeur à l’Université Rennes 2 a mentionné pour enseigner ses cours qui sont en breton au sujet de la sociologie est qu’il y a quelques étudiants qui faisaient toute leur scolarité en breton

(dans les écoles bilingues) et d’autres qui étudiaient le breton comme une matière. En plus, pour la sociologie, il y a un vocabulaire différent que ce qu’on utilise quotidiennement. Il n’y a pas de dictionnaire des mots techniques pour la sociologie en breton, donc le professeur a besoin de décider s’il doit utiliser les mots en breton par circonlocution pour décrire les concepts ou s’il doit emprunter les mots d’autres langues (“Professeurs à l’Université Rennes 2”).

À l’Université de Haute-Bretagne, les étudiants peuvent poursuivre une licence, un master, et/ou un doctorat du breton. Le programme du master est un programme de recherche et il y a trois axes possibles : étude de la langue, étude de la littérature et étude de la culture. Les autres étudiants de l’université qui ne sont pas dans un programme du breton peuvent choisir le breton comme matière optionnelle. L’Université de Bretagne Occidentale ne propose qu’un programme de licence et un laboratoire de recherche. L’Université Catholique de l’Ouest (UCO) est la seule université privée qui propose des études de breton. En 2001, l’UCO a créé un diplôme universitaire, « Métiers et la langue bretonne » qui a comme but de répondre aux besoins dans l’enseignement et dans d’autres professions pour les travailleurs qui ont un niveau

élevé du breton. 36

L’enseignement du breton de la maternelle jusqu’à l’université est essentiel pour la maintenance de la langue parce que ce sont les jeunes qui vont la continuer dans l’avenir. La reconnaissance du breton comme une matière est fondamentalement importante parce que cela montre que les langues régionales ont assez de signification pour être étudiées d’une façon sérieuse. Le développement des programmes de la maternelle jusqu’à l’université sera crucial pour la progression du breton en général.

37

Chapitre 3

L’enseignement aux adultes

L’enseignement du breton aux adultes est clé pour la promotion et pour la continuation de la langue. À cause de la perte en hausse des locuteurs natifs, il faut créer de nouveaux locuteurs.

En plus, l’enseignement aux adultes est très important de point de vue stratégique parce qu’ils peuvent apprendre la langue et s’engager immédiatement. Par contraste, l’enseignement à la primaire, au collège, et au lycée est un investissement à long terme parce qu’il y a une perte entre les niveaux et ceux qui continuent leurs études en breton doivent attendre pour être professeur bilingue, pour s’engager dans le théâtre, etc. Pour les adultes, ils ne prennent pas beaucoup de temps pour apprendre et ils peuvent très vite être actifs (“Office Public de la langue bretonne”).

Il y a quatre types de programmes pour l’enseignement aux adultes : les cours du soir, les stages, les cours sur le lieu de travail, et les cours par correspondance.

Les cours du soir sont présents dans une partie des communes bretonnes, mais tous les départements n’ont pas le même développement de l’offre. Les cours se déroulent une fois par semaine pour 2-3 heures. À la rentrée 2010-2011, il y avait 3.329 adultes qui étaient inscrits à des cours du soir. Ce sont les cours du soir qui forment le plus d’adultes au breton parmi des types de programmes de formation continue qui existent (“Une politique linguistique pour la

Bretagne” 40). Cependant, il faut que les étudiants adultes soient engagés dans la poursuite d’apprendre le breton par cours du soir parce qu’il faut étudier pendant 4-5 années pour devenir brittophones actifs (Observatoire de la langue bretonne 81). Ce n’est pas une période de temps trop longue, mais il est souvent difficile de continuer un projet plus ou moins personnel pendant

4-5 années quand on a un emploi, une famille, et d’autres choses dont il faut s’occuper. 38

Les stages sont offerts en longueurs différentes. Il y a des stages sur un week-end, des stages sur une semaine, et des stages longs de six mois. N’importe la longueur, les stages sont souvent dans le style des colonies de vacances et ils utilisent souvent la méthode d’immersion pour que les étudiants adultes puissent perfectionner leur maîtrise de la langue. Les gens qui suivent des stages longs le font dans le but de trouver un emploi dans le monde du travail en breton après la fin. En 2005-2006, les deux tiers des stagiaires avaient trouvé un emploi en breton six mois après la fin du stage long et un tiers des stagiaires avait poursuivi les études en breton en licence ou pour devenir professeur bilingue (Observatoire de la langue bretonne 82-

83).

Les cours sur le lieu de travail sont un type d’enseignement aux adultes assez nouveau.

En 2008, ce type de cours fait l’objet d’un recensement par l’Observatoire des pratiques linguistiques. Il n’y a pas beaucoup de salariés qui s’intéressent à l’enseignement du breton, mais il y avait la création de nouveaux cours à la rentrée 2011. Les efforts de communiquer avec des employeurs et des salariés de cet enseignement vont continuer (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 41).

Les cours par correspondance sont une façon d’apprendre le breton partout dans le monde. Skol Ober, créé en 1932, est une des associations qui offrent les cours par correspondance les plus célèbres. En 2010, 375 personnes apprenaient le breton par correspondance, la plupart d’entre elles, 90%, sont inscrits à Skol Ober. Une autre association qui propose des cours par correspondance est Ar Skol Vrezoneg. Depuis 2011, on peut apprendre le breton sur le site EduBreizh qui a été créé par l’association Skolanet. EduBreizh offre des cours autoformatifs, où l’étudiant contrôle le rythme du cours, aussi que les classes virtuelles (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 41). 39

Même que le nombre des adultes nouvellement formés à la langue bretonne par l’ensemble de la filière d’apprentissage du breton pour adultes est significatif, ce chiffre est encore loin de compenser la perte parmi les locuteurs natifs. Cependant, le développement de l’apprentissage aux adultes continue. En 2001, l’association Deskiñ d’An Oadourien (DAO), a

été créée. L’objectif de DAO, est de rassembler les structures d’apprentissage pour adultes. Ils ramassent la pédagogie, le matériel d’apprentissage, l’information des apprenants, et l’information de la formation des enseignants (Observatoire de la langue bretonne 83). DAO et les autres associations qui s’occupent de l’enseignement du breton aux adultes continuent à promouvoir les programmes et les classes du breton pour les adultes.

Skol an Emsav

Skol an Emsav est une des associations qui s’occupent de la formation à la langue bretonne. Il est basé à Rennes et propose plusieurs filières d’apprentissage comme les cours du soir, les stages d’une semaine et d’un weekend, les cours d’auto-apprentissage, les formations intensives, les cours pour les entreprises et les collectivités et d’autres activités pour s’engager en breton. Les cours du soir se composent de 30 séances d’une heure et demie, une séance par semaine de septembre à juin. Il y a quatre niveaux des cours offerts à Skol an Emsav : A1, A2,

B1, et B2 (“Skol an Emsav”). Pour la rentrée 2013, cela coûte 185 euros pour une année de cours du soir.

Les stages d’une semaine sont de 35 heures pendant une semaine pour apprendre le breton plus rapidement. Les groupes des stages sont petits avec dix adultes au maximum. Cela coûte 220 euros pour un stage d’une semaine. Les stages d’un weekend sont similaires aux stages d’une semaine, mais plus courts. En plus, il y a des stages d’immersion en juillet où les 40

étudiants suivent des cours pendant le matin et ils font des activités diverses en breton le reste du temps comme les promenades, les visites, les veillées, la piscine, etc.

Les cours d’auto-apprentissage offerts par Skol an Emsav sont similaires aux cours de correspondance offerts par Skol Ober. Pour les étudiants qui suivent des cours d’auto- apprentissage, Skol an Emsav leur donne un dossier mensuel et il y a quatre réunions d’une heure en ligne ou par téléphone avec un professeur. Ces cours comprennent également une semaine de stage de 35 heures et cela coûte 500 euros pour l’année.

Les formations intensives sont les cours longs de 6 mois, 35 heures par semaine, qui s’adressent aux débutants. Après avoir fini une formation intensive, les étudiants atteignent l’équivalent du niveau B2 du portfolio européen des langues (Skol an Emsav). D’après le directeur de Skol an Emsav, 70% des personnes qui font les formations intensives vont travailler dans le domaine de l’enseignement bilingue (“Skol an Emsav”).

Skol an Emsav proposent aussi des cours de breton pour les entreprises et les collectivités. Sur demande, un ou plusieurs cours de breton peuvent être organisés dans une entreprise ou dans une collectivité. À part des cours et des stages, il y a des activités à faire pour s’engager en breton. Chaque semaine, il y a une séance de discussion en breton pour tous les niveaux. Des sessions de découverte du breton en famille sont aussi organisées une fois par mois pour que les familles puissent s’engager en breton ensemble (Skol an Emsav).

Il y a quinze personnes qui travaillent à Skol an Emsav. Ils se parlent uniquement en breton pendant le jour ouvrable. Pour y être professeur, il faut avoir une maîtrise du breton, mais on n’est pas obligé d’être formé comme professeur parce que Skol an Emsav offre la formation des professeurs sur place pour enseigner la méthode Oulpan. Cette méthode est basée sur l’oral. 41

En plus de l’enseignement, Skol an Emsav publie deux revues en breton : #Brezhoneg et

Bremañ. #Brezhoneg est en français et en breton pour les apprenants débutants et intermédiaires.

Bremañ est complètement en breton pour les apprenants plus avancés. Les deux revues ont des contributeurs de l’intérieur de Skol an Emsav et de l’extérieur qui contribuent des articles (“Skol an Emsav”).

Mission Bretonne

D’après le site web de Mission Bretonne, « La Mission Bretonne est un lieu accueillant les Bretons et amateurs de la culture bretonne à Paris » (“Mission Bretonne - Ti ar vretoned”).

C’était fondé en 1947 et aujourd’hui, c’est une association où les gens viennent chaque semaine pour s’engager dans la langue et la culture bretonne à Paris. Il y a des cours de danse, de la musique, et de la langue bretonne. Les professeurs des cours de breton ne sont pas forcément formés comme professeurs. En mai 2014, j’y ai assisté à la classe de niveau débutant. Après neuf mois de leçons, il y avait dix-huit personnes qui assistaient au cours. La classe a eu lieu dans une grande salle qui était aussi utilisée pour les grandes réunions et d’autres activités.

Chaque étudiant avait un cahier d’exercice publié par Skol an Emsav. Le manuel utilisé explique les points de grammaire en donnant des traductions de breton en français. Beaucoup d’étudiants

à Mission Bretonne étudient le breton pour des raisons sentimentales et pour faire revivre la langue et ils ont tous les âges différents. Dans la classe débutante, il y avait des personnes qui avait 17 ans jusqu’à 64 ans (“Mission Bretonne”). Il y a très peu d’associations qui offrent les cours de breton hors de la Bretagne, mais Mission Bretonne en est une. Les motivations des

étudiants dans la classe de niveau débutant variaient beaucoup. Une personne s’intéressait à la linguistique et elle trouve le breton un exotisme. Plusieurs d’entre eux ont dit qu’ils apprennent la langue pour protéger le patrimoine et parce qu’ils pensent qu’il est important pour les jeunes 42 de faire revivre la langue. Les autres motivations incluaient des histoires familiales en Bretagne et des intérêts dans les chansons et dans la littérature en breton (“Mission Bretonne”). Tout le monde, peu importe leur âge ou leur motivation pour apprendre la langue, sont la bienvenue à

Mission Bretonne.

D’autres formations intensives pour adultes

Skol an Emsav est une des associations qui s’occupent de la formation à la langue bretonne la plus connue en Bretagne, mais il y en a d’autres qui existent partout dans la région.

Quelques associations qui offrent les stages longs sont Mervent, Roudour, et Sumdi. Tous les trois ont comme but d’apprendre le breton aux adultes qui n’ont pas beaucoup d’expérience avec la langue. Mervent se situe dans une trentaine de communes en Cornouaille et offre une formation de 24 semaines, 840 heures en total, pour préparer les étudiants à trouver un emploi en langue bretonne. Roudour se situe à Carhaix et souligne le fait qu’ils utilisent les méthodes différentes. Les professeurs sont formés aux méthodes d’Accelerated Learning telle que TPR

(réponse physique totale), la Suggestopédie et le Story Telling. Stumdi propose trois formules de formation longue sur cinq sites et directement en entreprise. Les trois formules sont : l’acquisition des bases de six mois, la consolidation des acquis de trois mois, et l’amélioration du niveau de langue de trois mois (Travailler en breton). En plus, chaque été, l’Université Rennes 2 et les associations telles qu’Ar Falz et Sav-Heol proposent des cours intensifs (The Breton

Language in Education in France 29).

L’Office public de la langue bretonne

L’Office public de la langue bretonne est une organisation qui surveille la situation de la langue bretonne et qui soutient les programmes et les efforts de promouvoir le breton. Une 43 partie de l’Office public de la langue bretonne est l’Observatoire des pratiques linguistiques.

L’Observatoire surveille la situation du breton aujourd’hui. Son rôle est de savoir où ils en sont avec la langue et où se trouvent les points forts et les points faibles. Ils voient ce qui est fait ailleurs et ce qu’ils peuvent faire de plus. Ils notent les stratégies utilisés pour promouvoir la langue et ils encouragent d’autres organisations de mettre les stratégies en place. Dans le cadre de l’enseignement, l’Office produit des documents d’enseignement, les études sur les progrès de la langue pour voir comment la développer, et il recherche comment et où il peut ouvrir les liens bilingues. En plus, l’Office pousse les élus locaux et les encourage à faire des sondages d’intérêt des parents pour ouvrir des classes de breton dans les écoles. L’enseignement du breton aux adultes est un autre domaine dont l’Office s’occupe. Ils donnent le soutien aux associations qui offrent les formations en langue bretonne aux adultes et ils font la publicité pour encourager les gens à s’inscrire aux cours de langue bretonne. La publicité de l’Office public se trouve partout en Bretagne et elle utilise l’humour pour attirer l’attention (Appendices 4 et 5).

Le Diplôme de compétence en langue bretonne

Le diplôme de compétence en langue (DCL) est un diplôme national qui reconnait la compétence en langue pour les adultes qui veulent être évalués d’une façon objective et officielle. Un autre objectif du diplôme est d’évaluer les compétences acquises par des groupes d’âges en fonction des cursus de formation suivis. Le DCL est proposé par le Conseil régional de Bretagne et l’Éducation Nationale et la totalité des frais d’inscription (100 euros par candidat) est prise en charge par la Région (Diplôme de compétence en langue bretonne pour les apprenants adultes). L’examen consiste d’une épreuve orale et d’une épreuve écrite qui simulent une situation de travail. Les résultats possibles sont un des cinq niveaux du Cadre européen commun de référence en langue (CECRL) : A2, B1-1, B1-2, B2, C1 (“Apprendre et 44 enseigner les langues et les cultures régionales dans l'école de la République”). Il y a 13 langues qui peuvent être évaluées par le DCL dont le breton et l’occitan sont les seules langues régionales.

Le financement offert pour étudier comme adulte

Un défi pour les adultes qui veulent étudier le breton est que les cours et les stages sont souvent chers et quelques fois il faut prendre une pause du travail pour les suivre. Cependant, il y a des financements offerts aux adultes pour les aider dans la poursuite d’une connaissance du breton. Les bourses les plus communs sont le Congé individuel de formation (CIF), le Droit individuel à la formation (DIF), l’aide régionale à la formation longue en langue bretonne, Desk, et Skoazell.

Le CIF est géré par l’Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) de l’entreprise.

L’objectif est de « [permettre] à tout travailleur de se former, au cours de sa vie professionnelle,

à son initiative, indépendamment de sa participation aux stages prévus par le plan de formation de son entreprise. Il peut être utilisé pour des formations longues, jusqu’à une année ou 1200 heures pour les formations à temps partiel ». Quand l’accord est obtenu par l’OPCA, l’employée peut recevoir jusqu’à 100% du coût de la formation, le maintien du salaire et la prise en charge partielle des frais de transports et d’hébergement (Travailler en breton). Similairement, le DIF a l’objectif de « [permettre] aux salariés de se constituer un contingent d’heures de formation. La mise en œuvre de ce droit relève de l’initiative du salarié mais nécessite l’accord de l’employeur ». L’employeur est responsable des frais de formation et de l’allocation de formation. Le DIF peut être utilisé pour financer des stages courts ou des cours du soir, mais pas des stages longs (Apprendre le breton). Une troisième option pour financer les frais 45 pédagogiques est par la Région dans le cadre du programme « Développer les Langues de

Bretagne ». La demande est faite par les centres de formation qui transmettent le dossier à la

Région (Travailler en breton).

À part des financements possibles pour les adultes qui veulent apprendre le breton, il y a aussi des financements pour soutenir les personnes qui veulent apprendre le breton ou perfectionner leur connaissance de la langue pour devenir enseignant bilingue. Ce sont Desk et

Skoazell. Desk est un dispositif qui s’adresse aux enseignants monolingues qui veulent devenir enseignants bilingues, aux titulaires d’une licence qui veulent apprendre le breton, et aux enseignants bilingues qui souhaitent suivre une formation supérieure de 3 mois en breton. Le financement est de 3000 euros pour les formations longues de six mois au maximum (Travailler en breton). Skoazell est un offert aux personnes qui sont déjà brittophones, mais qui s’inscrivent en master enseignement bilingue. Ce financement s’adresse à tous ceux qui ont une licence permettant de s’inscrire en master enseignement bilingue, qui ont un bon niveau en breton, et qui sont inscrits ou préinscrits en master 1 ou en master 2 dans les formations pour devenir enseignant bilingue. Le financement est de 5000 euros pour chacune des deux années. Il faut que les candidats auditionnent en breton et soient sélectionnés par un jury pour recevoir l’aide

Skoazell (Apprendre le breton). Ces financements reconnaissent l’importance de l’enseignement du breton aux adultes. Sans les étudiants adultes, la langue ne se développerait pas à nouveau assez vit, donc il est important de leur donner les opportunités d’étudier le breton.

46

Chapitre 4

Les défis à l’enseignement du breton

Même que l’enseignement du breton a fait beaucoup de progrès, il y a toujours des défis qui empêchent le développement plus loin. Dans le passé, quand l’enseignement formel du breton venait de commencer, les défis se focalisaient sur ce que c’est le breton standard à enseigner, comment tiens compte des dialectes différents et l’influence du français dans la langue au fil du temps. Les linguistes divisent le breton en quatre dialectes : Leonois, Tregorois,

Cornouaillais et Varmetais. Les différences entre ces dialectes sont souvent significatives et il y a des locuteurs qui affirment qu’on ne peut pas se comprendre si on parle un dialecte différent

(Le Nevez 154). Ronan Le Coadic, un professeur à l’Université Rennes 2, a interviewé un bretonnant, Claude, qui lui a expliqué la diifficulté à comprendre les autres dialectes du breton :

Ronan Le Coadic : Est-ce que vous comprenez le breton ?

Claude : Je comprends celui d’ici. Mais, des fois, à la radio j’ai du mal à comprendre

certains. C’est curieux, hein ? C’est la prononciation, sûrement, qui ne doit pas être la

même. Même de l’autre côté de la rivière, le breton, on a du mal à se comprendre (Le

Coadic 250).

La question de compréhensibilité entre les dialectes est importante pour l’enseignement du breton parce qu’il faut avoir un standard de la langue pour s’organiser. Enfin, on a choisi un breton standard à utiliser, mais il y a une attitude que le breton enseigné dans les écoles n’est pas un vrai breton et les bretonnants et les néo-bretonnants ne peuvent pas se comprendre. Par exemple, Isabelle, une bretonnante de langue maternelle, a eu une expérience où elle a été 47 corrigée par deux petites filles, des francophones, qui ont appris le breton à l’école Diwan. Elle explique son expérience à Ronan Le Coadic dans l’interview suivant :

Isabelle : Nous, on a des voisines, là, qui sont à l’école Diwan.

Ronan Le Coadic : Et quand vous discutez avec ces enfants, vous vous comprenez bien,

en breton ?

Isabelle : Non, pas certains mots, justement. Et les petites me disent : « Non, ce n’est pas

comme ça ! »

Ronan Le Coadic : Ce sont les petites qui vous corrigent ? Ce n’est pas vous qui les

corrigez ?

Isabelle : Ah oui, oui ! C’est les petites qui me corrigent (Le Coadic 250).

L’expérience d’Isabelle où des bretonnants et les néo-bretonnants ne peuvent pas se comprendre est fréquente. La différence entre le breton parlé par les néo-bretonnants et le breton enseigné à l’école est toujours un point de discussion. Plusieurs personnes que j’ai interviewées mentionnaient qu’un défi à apprendre le breton est la difficulté de rencontrer des bretonnants et de trouver un environnement immersif. L’ancien directeur de l’école Diwan à Paris a expliqué que normalement, les locuteurs traditionnels ne savent pas écrire ou comment parler aux jeunes à cause du décalage entre les générations. En contraste, il y a des gens qui sont francophones de naissance et qui apprennent le breton comme langue seconde. La plupart d’entre eux apprend la langue avec un livre et ils parlent le breton avec un accent français utilisant une structure française. Il y a une déconnexion entre les locuteurs natifs et les locuteurs nouveaux pour plusieurs raisons, incluant le fait que le breton dans les livres qu’on utilise pour apprendre la langue ne correspond pas nécessairement au breton parlé par les locuteurs natifs. Il y a beaucoup d’emprunt des mots français dans le breton, surtout par la nécessité d’avoir des mots pour décrire 48 la nouvelle technologie, mais il y a aussi une situation de purisme dans l’enseignement du breton en même temps et beaucoup de gens rejettent l’emprunt des mots français. Quand j’ai posé une question à l’ancien directeur de l’école Diwan à Paris à propos de la compréhensibilité entre les locuteurs natifs et les locuteurs nouveaux, il m’a répondu que : « La différence entre les grandes langues [comme le français] et les petites langues [comme le breton], c’est si on parle une grande langue avec un accent, c’est beau, mais si on parle une petite langue avec un accent, on ne comprend rien ». D’après lui, un problème qui vient avec la déconnexion entre les bretonnants et les néo-bretonnants c’est que les enfants dans les classes bilingues n’ont que les locuteurs nouveaux comme modèles parce que la plupart des professeurs sont locuteurs nouveaux et ils n’entendent pas le breton autour d’eux hors de la classe (“Ancien directeur de l'école Diwan à

Paris”). Il y a aussi une déconnexion parce qu’il y a une différence des attitudes et des coutumes linguistiques entre les générations. Les locuteurs natifs qui sont plus âgés se sentent une association négative avec le breton et ils ont l’habitude à l’utiliser dans des situations privées, avec des amis proches. Cependant, les locuteurs nouveaux qui apprennent la langue à l’école se sentent plus à l’aise en utilisant le breton en public et ils le voient comme un aspect important à leur identité culturelle (Le Nevez 168). Par conséquent, il y a une situation où les nouveaux locuteurs cherchent les locuteurs natifs avec qui ils peuvent parler le breton, mais les locuteurs natifs qui veulent parler avec les locuteurs nouveaux ne sont pas facilement disponibles.

À part du défi de la relation entre les locuteurs natifs et les locuteurs nouveaux, d’autres difficultés pour l’avenir du breton sont la formation des professeurs, la continuation des études en breton, et la transmission familiale. Il est difficile de trouver des enseignants et de les garder, donc il y a un manque de professeurs bilingues formés dans toutes les filières de l’enseignement bilingue. La continuation des études du breton entre l’école primaire et le collège et entre le 49 collège et le lycée est un autre défi pour l’enseignement du breton. Il y a une perte significative des élèves entre les niveaux de l’enseignement à cause du fait que l’enseignement bilingue au second degré n’est pas accessible à tout le monde et qu’il y a un manque de professeurs bilingues, parmi d’autres facteurs. Cette situation n’est pas avantageuse pour l’avenir du breton parce qu’il faut créer beaucoup de locuteurs pour se rattraper de la perte des locuteurs natifs.

Enfin, la transmission familiale en déclin pose un défi pour la survie de la langue bretonne parce que sans la transmission familiale, il n’y a pas de locuteurs natifs et les seules personnes qui parlent la langue l’ont apprise à l’école. Pour un avenir fort du breton, il faut développer des stratégies pour surmonter les défis de la formation des professeurs, de la continuation des études en breton, et de la transmission familiale.

La formation des professeurs

Les professeurs jouent un des plus grands rôles dans l’enseignement du breton parce que sans eux, il n’y aurait pas de cours, de stages, de programmes, etc. en breton. Cependant, la formation des professeurs bilingues et du breton n’est pas une tâche facile. Les défis auxquels on fait face dans n’importe quel programme de formation des professeurs existent toujours dans les programmes de formation des professeurs bilingues, mais il y a aussi des difficultés spécifiques à la formation des professeurs du breton. Toutes les trois filières – Diwan, les écoles catholiques, et les écoles publiques – ont une formation différente pour les personnes qui veulent devenir professeur et la formation est différente pour enseigner au premier degré et au second degré.

La formation des professeurs dans l’enseignement public au premier degré est dirigée par les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM). Ces instituts sont connectés avec 50 des universités pour préparer les professeurs pendant deux années après avoir reçu une licence.

Le centre St. Brieuc qui est relié avec l’Université de Rennes, offre une formation pour apprendre le métier de professeur bilingue des écoles publiques. En 2002, le Centre de

Formation aux Enseignements en Breton (CFEB) a été créé pour s’assurer la formation des professeurs bilingues des écoles publiques (The Breton Language in Education in France 26-27).

À la fin de la première année de formation, les futurs enseignants préparent le concours externe spécifique de professeurs des écoles bilingues. Ceux qui ont réussi deviennent des professeurs stagiaires pendant la deuxième année de la formation. Ils apprennent le métier de professeur bilingue des écoles publiques en faisant un stage. À la fin de la deuxième année, les candidats sont évalués par une inspection et un mémoire avant de devenir enseignants titulaires (La langue bretonne à la croisée des chemins 60-61). Ces titulaires du concours spécial sont placés prioritairement dans les écoles offrant des cursus bilingues (“Apprendre et enseigner les langues et les cultures régionales dans l'école de la République”).

La formation pour devenir professeur bilingue des écoles privées est similaire à celle des

écoles publiques, mais cette formation est organisée par les Centres de Formation Pédagogique

(CFP) qui se trouvent à Arradon, Brest et Guigamp (La langue bretonne à la croisée des chemins

61). Le centre à Arradon a des provisions spécifiques pour les professeurs bilingues. En plus, l’association des parents, DIHUN, joue un rôle important dans la formation des professeurs bilingues des écoles privées catholiques (The Breton Language in Education in France 27).

Diwan a son propre centre de formation à Quimper qui s’appelle Kelenn et qui est associé avec l’Université de Bretagne Occidentale (La langue bretonne à la croisée des chemins 76).

C’est une formation en breton aux personnes qui veulent travailler dans la petite enfance et dans l’enseignement bilingue breton-français. La formation est divisée en quatre modules : pratique 51 active de la langue orale et écrite ; le breton pour enseigner et pour vivre à l’école de la maternelle au lycée ; élaboration d’un dossier d’étude ou de matériel pédagogique ; et stages en

établissements utilisant le breton au quotidien (Travailler en breton). La formation dure deux années. La première année est la formation théorique en breton pour enseigner le breton et il faut passer le concours spécifique de professeur des écoles par immersion linguistique pour passer à la deuxième année. Pendant la deuxième année, les candidats font des stages en classe qui mettent l’accent sur la pratique dans la formation (“Ancien directeur de l'école Diwan à Paris”).

À la fin de la deuxième année de formation, le candidat est titularisé par Diwan.

La formation des professeurs au second degré est similaire à la formation dans le premier degré. À la fin de la première année de formation avec IUFM, les candidats doivent passer un concours externe, soit le Certificat d’aptitude au professorat du second degré (CAPES) pour l’enseignement public, soit le CAFEP pour l’enseignement privé (cela inclut les établissements catholiques et Diwan). Les futurs professeurs des écoles bilingues au second degré doivent aussi maîtriser une autre matière comme l’histoire, la géographie, les lettres modernes, la mathématique, ou l’anglais (La langue bretonne à la croisée des chemins 62). À Diwan, les candidats sont titularisés par Diwan et puis, ils ont besoin de passer le CAFEP afin d’être titularisés par l’Éducation nationale (La langue bretonne à la croisée des chemins 64).

Les formations préprofessionnelles existent aussi pour les futurs enseignants qui veulent se mettre à niveau en langue bretonne. L’Université Catholique de l’Ouest propose un diplôme universitaire « métiers en langue bretonne » sur les antennes de Guingamp et d’Arradon. En plus, Kelenn propose un diplôme « compétences en langue bretonne ». Il y a aussi des stages longs pour maîtriser le breton avant de commencer un programme pour devenir enseignant bilingue (La langue bretonne à la croisée des chemins 64). 52

Il y a plusieurs défis dans la formation des professeurs parce qu’il est très difficile d’enseigner à quelqu’un comment enseigner. Un des professeurs que j’ai interviewé à l’Université Rennes 2 travaillait à l’IUFM avant d’être professeur à l’université et il a dit qu’il y a un problème général avec la formation des professeurs, qui inclut la formation des professeurs du breton (“Professeurs à l’Université Rennes 2”). La formation des professeurs bilingues breton-français est encore plus exigeante à cause de la complexité de ce type d’enseignement en général. D’après l’autre professeur à l’Université Rennes 2 interviewé, un problème principal est qu’il n’y a pas de concours spécifiques pour les professeurs bilingues et les candidats suivent souvent la formation publique qui est basée sur la formation pour les professeurs monolingues.

En plus, du côté logistique, il n’est pas facile de devenir professeur bilingue. Pour le programme de formation à l’Université Rennes 2, il faut suivre des cours qui ont lieu quelques fois à Rennes et quelques fois à Brest, donc il est difficile pour les étudiants de coordonner les horaires et de voyager entre les deux villes. La formation des professeurs bilingues est aussi plus compliquée parce qu’il faut être certifié pour enseigner le breton aussi que les mathématiques, l’anglais, l’éducation physique, ou la géographie (“Professeurs à l’Université Rennes 2”). Parce que le

Ministre d’éducation ne reconnaît pas la spécificité de l’enseignement bilingue dans les concours et les programmes de formation et parce qu’il n’y a guère de motivation qu’offre le gouvernement de devenir enseignant bilingue, il est difficile de trouver assez de gens qui veulent

être professeur bilingue breton-français (The Breton Language in Education in France 18-19).

Ce manque des professeurs bilingues formés pose un défi pour l’enseignement du breton et pour l’avenir de la langue. L’Office public de la langue bretonne estime qu’il faut avoir au moins 50 nouveaux professeurs bilingues par année pour satisfaire la demande et pour maintenir le développement dans l’enseignement bilingue breton-français (The Breton Language in 53

Education in France 31). Le nombre de nouveaux professeurs nécessaires peut être encore plus

élevé que cela parce qu’il faut considérer les professeurs nouvellement formés qui doivent prendre la place de personnes ayant quitté le domaine de l’enseignement et d’autres qui travaillent seulement à temps partiel (Observatoire de la langue bretonne 65). L’Office public de la langue bretonne montre l’évolution depuis 2001 du nombre de postes d’enseignants dans le premier degré des filières bilingues à la rentrée scolaire jusqu’à 2007 et les hypothèses des besoins des professeurs de 2008 à 2010 (Appendice 6). D’après le graphique, il faudrait créer à peu près 250 postes supplémentaires au premier degré entre les trois filières bilingues entre 2007 et 2010 pour pouvoir encadrer 20.000 élèves. De 2010 jusqu’au présent, ces numéros continuent

à augmenter. Cependant, le nombre de candidats qui sont titularisés chaque année ne satisfait pas le besoin. Un indicateur de combien de nouveaux professeurs sont formés chaque année est le nombre de candidats admis aux concours de professeur des écoles spécialité langues régionales et aux concours de professeur des lycées et collèges spécialité langues régionales. Il faut passer un de ces concours à la fin de la première année de la formation, donc on peut regarder les statistiques de qui est admis aux concours pour estimer le nombre de personnes qui va être titularisé. D’après le graphique du nombre de candidats admis aux concours de professeur des écoles spécialité langues régionales (Appendice 7), le nombre de candidats admis n’était pas très fort entre 2005 et 2011, avec le nombre le plus grand en 2007 avec 34 candidats admis et le nombre le plus bas en 2011 avec 15 candidats admis. Ces chiffres reflètent les candidats admis pour toutes les trois filières bilingues aussi que les places non pourvues pour les personnes qui veulent devenir enseignant au degré premier. Le graphique du nombre de candidats admis aux concours de professeur des lycées et des collèges spécialité langues régionales (Appendice 8) montre le nombre de candidats qui passe les examens CAPES et 54

CAFEP aussi que les places non pourvues. Ces nombres sont aussi plus petits que pour le concours de professeur des écoles avec le nombre le plus grand en 2007 et en 2010 avec 6 candidats et le nombre le plus bas en 2008 et 2009 avec 3 candidats. Ces statistiques montrent qu’il n’y a pas beaucoup de candidats qui sont admis aux concours chaque année et, donc, il n’y a pas beaucoup de nouveaux professeurs bilingues formés. Surtout, il n’y a pas assez de nouveaux professeurs pour développer les programmes bilingues qui existent et pour ouvrir d’autres écoles avec des programmes bilingues. D’après un employé de l’Office public de la langue bretonne que j’ai interviewé, le manque de professeurs est un des plus grands problèmes pour les écoles Diwan (“Office Public de la langue bretonne”). Ce défi est aussi un frein pour la progression dans les autres filières de l’enseignement bilingue.

La continuation des études

La continuation des études du breton entre l’école primaire et le collège et entre le collège et le lycée est un défi pour l’entretien de la langue parmi la jeune génération. D’après le graphique de l’enseignement bilingue par niveau et par département en 2011-2012 par l’Office public de la langue bretonne (Appendice 9), il y a une perte significative des étudiants entre chaque niveau pendant la scolarité. Par exemple, dans la filière de l’enseignement bilingue public, la rupture dans le passage entre le CM2 et la 6ème touche environ 40% des élèves. En plus, la perte des élèves est plus grave dans le passage entre la 3ème et la 2de qui touche 33% dans la filière publique, 90% dans la filière privée, et 43% dans la filière Diwan (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 24). Il est important de noter que le taux de perte entre chaque niveau est différent dans chaque filière. En regardant le graphique de la comparaison du poids de chaque filière bilingue à chaque niveau d’enseignement dans l’année scolaire 2006-2007

(Appendice 10), c’est clair que la perte entre l’école maternelle et le lycée dans les filières 55 bilingues de l’enseignement public et privé est plus grande que la perte entre les mêmes niveaux dans la filière immersive de Diwan. Toutefois, il y a aussi une rupture significative entre le second et le premier degré.

Cette perte d’élèves entre les niveaux de l’enseignement se passe pour plusieurs raisons.

L’employée de l’Office public de la langue bretonne que j’ai interviewée a donné deux explications pour la rupture. Premièrement, les élèves ne continuent pas leurs études en breton parce que quelques élèves n’achèvent pas un certain niveau dans la langue et ils perdent la motivation de continuer. Une autre raison est parce que les élèves veulent étudier d’autres sujets et ils n’ont pas le temps pour le breton. Quand les élèves passent d’un niveau de l’enseignement

à un autre, il y a plus d’options de cours qu’ils peuvent suivre et souvent, ils laissent tomber le breton (“Office Public de la langue bretonne”). En plus, l’accès aux écoles primaires bilingues est plus facile qu’aux lycées bilingues. L’école primaire bilingue reste relativement proche du domicile, mais le choix du collège bilingue est souvent plus loin et la famille fait souvent le choix du collège monolingue plus près de la maison. Il y a aussi peu de lycées bilingues en

Bretagne. Par exemple, il n’y a qu’un lycée Diwan dans toute la région. En regardant le graphique de l’état de développement de l’enseignement bilingue dans le premier et le second degré à la rentrée 2007 (Appendice 11), on peut voir le déséquilibre entre les écoles primaires bilingues disponibles et les écoles secondaires bilingues disponibles. L’ancien directeur de l’école Diwan à Paris a expliqué que c’est plus commun pour l’enseignement du breton de se trouver dans les écoles maternelles et élémentaires que dans les collèges et les lycées parce que les niveaux sont dirigés par les parties différentes du gouvernement. Les écoles élémentaires sont contrôlées par la commune, les collèges sont dirigés par le département, et les lycées par la région. Comme conséquence, il est plus facile pour les gens qui travaillent aux écoles 56

élémentaires de s’organiser avec l’état d’enseigner le breton que pour les lycées ou les collèges.

Une autre raison pour laquelle il n’y a pas beaucoup de lycées bilingues est parce qu’il n’y a pas beaucoup d’enseignants, donc on met les professeurs disponibles aux écoles primaires et par conséquence, il y a un manque de professeurs pour les lycées (“Ancien directeur de l'école

Diwan à Paris”). Ces difficultés qui empêchent la continuité de l’apprentissage du breton tout au long de la scolarité sont dangereuses pour l’avenir de la langue, donc il faut prendre des mesures pour encourager les élèves à continuer leurs études en breton.

La transmission familiale

Tous les deux professeurs à l’Université Rennes 2 et beaucoup d’autres personnes que j’ai interviewées ont mentionné la transmission familiale comme un aspect important à la survie de la langue. Ils ont dit que l’avenir du breton se situe dans la transmission familiale, mais c’est un point faible dans l’enseignement du breton en ce moment (“Professeurs à l’Université Rennes

2”). Dans le passé, le breton était enseigné d’une génération à l’autre en l’utilisant dans la vie quotidienne. Cependant, pendant les siècles, la pratique de parler le breton à la maison et avec la famille et les amis devenait honteuse, donc les parents s’arrêtaient de l’utiliser avec leurs enfants.

Une femme, qui est née au milieu de 20ème siècle, décrit son expérience comme enfant bretonnant : « Quand j’étais à l’école, petite, c’était presque la honte d’avoir un environnement comme…comme on avait à la maison. C’est-à-dire des parents qui bretonnaient, qui nous parlaient toujours en breton. C’était…c’était vraiment…c’était nul, quoi ! Aux yeux de tout le monde » (L'identité bretonne 197). Ce sentiment de la honte était répandu parmi les enfants de cette période, donc ils ne parlaient pas le breton avec leurs enfants. Dans les années 1920, presque la moitié des brittophones enseignaient le breton à leurs enfants en l’utilisant quotidiennement. Dans les années 1950, le breton n’était plus transmis de manière habituelle et 57 dans les années 1980, presque tous les parents parlaient le français avec leurs enfants (La langue bretonne à la croisée des chemins 17-18). Le graphique de la proportion par classe d’âge de personnes à qui leurs parents parlaient breton de façon habituelle ou occasionnelle en 1999

(Appendice 12) montre le déclin de la transmission familiale. Ce recul joue un grand rôle dans la diminution de la pratique du breton parce que les enfants n’apprenaient pas la langue et on ne la leur a pas enseignée à l’école, donc il y a une génération de personnes qui n’avait pas du tout d’expériences avec le breton. Par conséquence, ils ne pouvaient pas enseigner la langue à leurs enfants et le cycle continue. Comme résultat de la diminution de la transmission familiale du breton, l’enseignement du breton devient de plus et plus important parce que c’est presque la seule option pour la plupart des personnes qui veulent apprendre le breton aujourd’hui.

D’après un des professeurs à l’Université Rennes 2, on commence à voir une attitude positive chez les parents d’aujourd’hui à propos du breton (“Professeurs à l’Université Rennes

2”). Cependant, il faut qu’il y ait des efforts spécifiques et intentionnels pour augmenter la transmission intergénérationnelle pour empêcher un état de perte cruciale. Il y a des actions déjà prises par le gouvernement et par les associations qui s’occupent de promouvoir le breton pour encourager les familles à s’engager en breton. Par exemple, favoriser la transmission familiale faisait partie de la politique linguistique adoptée par le Conseil régional en 2004. L’action mentionnée dans la politique pour réaliser cet objectif est d’aider les structures associatives

(“Une politique linguistique pour la Bretagne” 21). En plus, la Région de la Bretagne a commencé une campagne « le bilinguisme pour les petits, un grand atout pour la vie » en 2009.

Dans la première phase de la campagne, la Région a réalisé un DVD qui présente les témoignages des familles de Finistère qui ont choisi le bilinguisme pour leurs jeunes enfants.

Dans la deuxième phase de la campagne en 2012, le Conseil général de Finistère a créé un kit de 58 naissance qui avait un livre présentant les avantages du bilinguisme et les possibilités d’accueil des jeunes enfants en breton (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 47).

Les associations font beaucoup pour encourager la transmission familiale du breton. En novembre 2005, Divskouarn a été créé pour organiser des groupes de travail pour encourager les parents à utiliser le breton chez eux. Cette association n’est pas active qu’en Brest, mais les initiatives concernant la transmission familiale sont rares, donc sa création est notable (La langue bretonne à la croisée des chemins 18). Skol an Emsav est une autre association qui s’occupe des activités en breton pour les familles. En 2006, il a organisé une journée de formation ouverte aux parents qui veulent élever leurs enfants en breton (La langue bretonne à la croisée des chemins 18). Maintenant, Skol an Emsav organise avec l’association Divskouarn des cours de breton en famille. D’après la brochure des cours offerts par Skol an Emsav, ce cours pour les familles consiste « des sessions de découverte du breton en famille [qui] sont organisées un samedi par mois (une séance à 10h et une séance à 11h). L’animatrice anime ces séances d’une heure avec des comptines, chansons, rondes et autres lectures, auprès des enfants de 0 à 5 ans et de leur famille ». Le tarif par famille et par séance n’est que 5 euros (Skol an Emsav). La promotion de la transmission familiale est aussi une prioritaire de l’Office public de la langue bretonne (“L’Office public de la langue bretonne”).

59

Chapitre 5

L’avenir du breton

Le statut de l’avenir du breton varie selon la personne à qui on pose la question. La langue est sans doute dans une meilleure position qu’il y a dix années, mais elle est toujours classifiée « sérieusement en danger » par l’UNESCO (“Une politique linguistique pour la

Bretagne” 12). Cette classification est basée sur le nombre de jeunes locuteurs. D’après l’UNESCO, la proportion de jeunes locuteurs doit être au moins 30% pour que la langue ait des chances de survie (Observatoire de la langue bretonne 15). D’après les statistiques de l’Office public de la langue bretonne, il est estimé qu’à peu près 300.000 personnes savent parler le breton dans une certaine mesure aujourd’hui (“Les chiffres clés de la langue bretonne”).

Cependant, la population des brittophones vieillit et la proportion de locuteurs du breton parmi les 18-30 ans n’est pas assez forte pour rattraper la perte des brittophones âgés. Le graphique du pourcentage de locuteurs du breton par département suivant les classes d’âge (Appendice 13) montre que la plupart des brittophones ont 55 ans ou plus et que la proportion de brittophones est très faible parmi les jeunes. Cette situation est inquiétante pour le breton parce que les brittophones âgés meurent et il n’y a pas assez de jeunes locuteurs pour soutenir la maintenance de la langue. Même que la population de jeunes locuteurs n’est pas forte, le breton est une des langues régionales la plus étudiée. À la rentrée 2010-2011, 3.329 adultes étaient inscrits à des cours du soir et 375 personnes apprenaient le breton par correspondance en 2010 (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 40-41). Dans l’enseignement public et l’enseignement privé sous contrat en 2013, c’était la troisième langue régionale la plus étudiée avec 34.718 étudiants. Les langues régionales d’Alsace et l’occitan étaient la première et la deuxième langue les plus 60

étudiées avec 72.765 et 62.215 étudiants respectivement (“Apprendre et enseigner les langues et les cultures régionales dans l'école de la République” 22).

À part des statistiques des brittophones, le changement dans l’attitude envers le breton est

évidence du progrès en ce qui concerne les langues régionales. En 1999, le Conseil constitutionnel décidait que la Charte européenne des Langues régionales ou minoritaires comprenait des clauses contraires à la Constitution française, donc elle n’a pas été ratifiée, mais en 2008 on a vu des preuves du changement minime dans les lois de la Constitution. L’article

75-1 de la Loi fondamentale le 23 juillet 2008 déclare « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Le Conseil constitutionnel a décidé que l’article 75-1 « n’institue pas un droit ou une liberté que la Constitution garantit (“Une politique linguistique pour la

Bretagne” 11). Cet article n’avait qu’une valeur déclarative, mais c’est toujours une étape positive pour les langues régionales parce qu’il n’y en a pas beaucoup de discussion dans les lois.

Malgré que le progrès des langues régionales dans la législation soit toujours lent, le statut du breton en Bretagne a beaucoup augmenté récemment et la langue fait de plus en plus partie de la vie quotidienne dans la région. En 2003, l’Observatoire de l’Office de la langue bretonne a fait une enquête envoyée aux 1.489 municipalités de Bretagne avec l’objectif de rassembler des données sur l’opinion des élus au sujet de la langue bretonne, sur son emploi dans la signalisation et dans le fonctionnement de la mairie. Sur les 369 communes qui ont répondu presque toutes ont dit qu’elles étaient d’accord avec la phrase suivante : « La langue bretonne ne concerne pas seulement les locuteurs du breton, elle est une marque d’identité valorisante pour tous les Bretons ». Cependant, seulement 76 communes ont répondu qu’ils sont prêts à proposer une formation à la langue bretonne aux employés municipaux qui le souhaitent, 14 autres communes ont dit qu’ils proposent déjà une formation pour leurs employés, et 40% des 61 communes sont prêts à promouvoir l’emploi de la langue bretonne au quotidien (Observatoire de la langue bretonne 40-41). Donc, c’est clair que les communes pensent que le breton est important à la Bretagne, mais il n’y a pas beaucoup d’efforts actifs à le promouvoir. Même les politiciens du niveau national reconnaissent les langues régionales comme un aspect important de la culture française. Dans une interview avec l’Express, Aurélie Filippetti, la ministre de la

Culture, expliquait son opinion en ce qui concerne les langues régionales : « On ne peut pas à la fois défendre la francophonie au nom de la diversité linguistique et s’opposer à cette diversité en

France…ces langues consistuent un patrimoine culturel vivant…elles contribuent à notre richesse » (Feltin-Palas 74).

Le breton est présent dans la vie quotidienne aussi que dans la politique en Bretagne et en

France en général. La langue joue un rôle important dans les secteurs de l’enseignement, des médias, de la petite enfance, et de la gestion des associations. Un exemple du breton dans les média est l’émission Breizh Kiss. C’est une émission bilingue breton-français à propos d’une famille qui vit près de Rennes. Elle passe tous les dimanches à 11h50 sur la chaine France 3

Bretagne. Une autre célébration de la Bretagne qui montre l’importance du breton en France est la Fête de la Bretagne qui dure une semaine pour célébrer la Saint-Yves avec des activités partout en Bretagne, en France et dans le monde. Pendant cette semaine on peut vivre la culture bretonne et prendre part aux activités en breton. Le fait que cette fête a lieu partout en France avec tel enthousiasme montre le soutien que la culture, et par conséquence, la langue bretonne a dans le pays aujourd’hui. Un autre exemple de la présence généralisée du breton en France est une publicité que j’ai vue dans le métro à Paris en mai 2014 (Appendice 14). La publicité est pour le film Fast & Furious 6, mais l’écriture sur la façade dit « Evit skinwell e Brezhoneg ! ».

J’ai demandé aux hommes à la Mission Bretonne à Paris ce que cela veut dire et ils m’ont dit que 62 cela se traduit « Toujours la scolarité en Breton ». Le fait que j’ai vu cette écriture à Paris et même pas en Bretagne montre comment le breton et les thèmes de discussion qui entourent les langues régionales sont pertinents pour toute la France. C’est aussi important à noter la phrase elle-même qui était écrite sur la publicité qui montre qu’il y a un intérêt dans l’éducation en breton au point où quelqu’un a écrit « Toujours la scolarité » en breton dans un métro à Paris.

Toute cette activité qui se passe en Bretagne à propos du breton est une grande étape pour la langue, mais il faut faire beaucoup plus pour rassurer son avenir.

En mai 2003, l’institut TMO, un institut d'études au service des entreprises et des territoires, a interrogé 1.300 personnes en Bretagne avec l’objectif de savoir ce qu’ils pensent de l’avenir du breton. 2,4% des personnes interrogées répondaient qu’ils sont très confiants, 6,9% sont très inquiets, 24,3% sont plutôt inquiets, 27,3% sont plutôt confiants, 35,6% sont indifférents, et 3,5% ne se prononcent pas (Le Coadic, “Les Bretons”). Donc, des personnes qui montraient un intérêt dans le destin du breton, la plupart se sent plutôt confiant, mais ce n’est pas du tout par une très grande marge parce qu’il n’y a qu’une différence de 4% entre ceux qui sont plutôt inquiets et ceux qui sont plutôt confiants. Cependant, en 2007, TMO a fait un autre sondage avec l’objectif de savoir ce que la population de la Bretagne a comme perception de la langue bretonne. D’après le sondage, 89% de la population de la Basse-Bretagne et 87% de celle de la Haute-Bretagne pensent qu’il faut conserver le breton. 86% de la population de la Bretagne sont favorables au développement de l’enseignement du breton contre 77,5% dans le sondage similaire en 1991 (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 7). Quand on regarde le sondage de ce que les Bretons pensent de l’avenir du breton et le sondage de ce qu’ils ont comme perception de la langue, on voit un décalage entre les deux. En général, les Bretons pensent qu’il 63 est important de prendre des actions pour conserver le breton, mais ils n’ont pas beaucoup de confiance qu’il va survivre dans l’avenir.

Bien que la situation présente du breton soit délicate, c’est clair que la langue a plus de soutien et que plus de Bretons veulent voir sa survie aujourd’hui que jamais. Yann-Fañch

Kemener, un chanteur traditionnel de la Bretagne, décrit cette position dans laquelle on trouve le breton au présent :

D’un côté, on assiste à un phénomène de perte de quelque chose – je parle pour le plan

linguistique, notamment, avec tous les locuteurs qui disparaissent tous les jours – et d’un

autre côté, on assiste, c’est assez paradoxal d’ailleurs, à une prise de conscience

réelle…Donc ça me semble très important. L’ouverture de nombreuses classes bilingues,

tout ce qu’on fait sur ce qu’on appelle la culture, la sensibilisation, etc. C’est important.

Donc, il y a une menace, mais à côté de ça, il y a une grande lueur d’espoir. Et je pense

qu’il faut œuvrer dans ce sens. Il y a beaucoup à faire. Mais ce n’est pas perdu (Le

Coadic, L’identité bretonne, 236-237).

Kemener mentionne les classes bilingues comme un exemple de quelque chose à faire pour la survie de la langue. L’éducation était un agent du changement de langue dans le passé et cela sera aussi un outil important pour sa continuation dans l’avenir, surtout car la population des brittophones est âgée et le taux de transmission familiale est bas, donc c’est par l’éducation que la plupart des locuteurs sont formée. Cependant, comme Kemener a dit, il y a beaucoup à faire avec l’éducation en breton pour qu’on puisse voir du progrès. Il faut avoir plus de soutien de l’état et le développement dans l’éducation du breton doit être soutenu par la politique significative. Sans l’assistance et l’approbation officielle du gouvernement, les associations qui 64 s’occupent de l’enseignement en breton et les filières d’éducation ne seront pas capables de développer. En plus, l’éducation en breton aura besoin de se développer en ce qui concerne le nombre d’enseignants formés et le nombre de sites des écoles. Une autre action qu’il faut faire pour l’enseignement en breton est de créer des mots nouveaux pour doter la langue d’un vocabulaire adapté à toutes les circonstances de la vie quotidienne du XXIème siècle (Le Coadic,

L’identité bretonne, 233). Un des professeurs à l’Université Rennes 2 a mentionné ce défi de vocabulaire quand il enseigne au niveau universitaire. Il enseigne les cours de la sociologie en breton, mais il n’y a pas de dictionnaire des mots techniques pour la sociologie en breton, donc il a besoin de décider s’il doit utiliser la circonlocution pour décrire les concepts en breton ou s’il doit emprunter les mots d’autres langues (“Professeurs à l’Université Rennes 2”). Donc, il faut préparer la langue bretonne pour l’enseignement des sujets techniques comme les domaines spécifiques, surtout en ce qui concerne la technologie.

Le besoin de créer des mots nouveaux enfin d’enseigner en breton ajoute à la complexité de la question de la survie de la langue parce que quelques personnes pensent que si on change beaucoup la langue, ce n’est plus la même langue. Il y a plusieurs exemples des locuteurs natifs qui ne peuvent pas complètement comprendre les locuteurs nouveaux, donc on peut dire que le breton ne survivra pas parce que ce n’est pas exactement le même. L’employé de l’Observatoire de l’Office public de la langue bretonne que j’ai interviewé explique que quand on dit que le breton n’existera pas dans une cinquantaine d’années, c’est une déclaration vraie et fausse en même temps. Si on parle de la langue comme elle était parlée par ses grands-parents, on peut dire que le breton va disparaitre dans une cinquantaine d’années et cela serait vrai parce que le breton est en train de changer et de se modifier, donc la langue ne survivra pas comme avant.

Mais la langue bretonne va continuer d’exister d’une manière différente. Le monde change, 65 donc la langue change aussi. D’après lui, l’étude du breton n’est pas une tournée nostalgique au passé, mais à l’avenir et comment la langue va développer (“Office Public de la langue bretonne”).

En plus de l’éducation le breton doit prendre une place dans la vie quotidienne et dans le travail pour assurer son avenir. La langue bretonne est souvent vue comme inutile parce qu’il n’y a pas beaucoup d’opportunités de l’utiliser hors des classes, donc il faut changer cette situation si les gens vont continuer à étudier le breton. Pendant la décennie passée, il y avait une forte volonté d’offrir des loisirs comme des films, des livres et des spectacles en breton, mais ce type d’activité n’intéresse nécessairement pas tout le monde, particulièrement pas souvent aux jeunes (Observatoire de la langue bretonne 99). Il faut aussi que le breton ait une place dans les lieux de travail. D’après un des professeurs qui j’ai interviewé à l’Université Rennes 2, la plupart des étudiants travaillent dans les domaines des médias, des musées, du théâtre, ou de l’enseignement après avoir reçu leur diplôme (“Professeurs à l’Université Rennes 2”).

Cependant, ce n’est pas suffisant d’avoir ces domaines spécifiques qui utilisent le breton, mais il faut que d’autres domaines utilisent la langue d’une manière régulière. Si le breton était plus présent dans la société en général, plus de personnes seraient motivées de l’étudier.

L’Office public de la langue bretonne joue un grand rôle dans le maintien et dans l’avenir du breton. Fondé en 1999, l’Office de la langue bretonne était le premier établissement public dédié à une langue régionale. Le nom a changé en 2010 à Ofis publik ar brezhoneg – l’Office public de la langue bretonne. Sa mission est :

La mise en œuvre des politiques linguistiques qui lui sont confiées par les collectivités

publiques, membres de l’Etablissement ; la promotion de la langue bretonne, la 66

sensibilisation des populations et la mobilisation des acteurs publics et privés en faveur

de son utilisation comme langue de communication en agissant sur l’environnement

culturel, économique, technologique et social pour que cette langue y retrouve sa place ;

l’observation de la situation de la langue sur le territoire des collectivités membres et plus

généralement tous travaux permettant d’en mesurer l’évolution (“Une politique

linguistique pour la Bretagne” 16-17).

L’Office fait beaucoup pour promouvoir le breton et il remplit sa mission en offrant cinq services : l’observatoire, le service de traduction et de conseil, le service patrimoine linguistique, le centre de terminologie, et l’agence de développement. L’observatoire fait des recherches pour mieux comprendre la situation linguistique et les pratiques contemporaines du breton. Le service de traduction et de conseil fait la traduction de textes et donne le conseil en ce qui concerne la lisibilité et la présentation du bilinguisme. Le service patrimoine linguistique collecte, conserve et diffuse le patrimoine oral et écrit du breton. Le centre de terminologie, TermBret, valide certains termes créés par l’usage ou en crée de nouveaux. Enfin, l’agence de développement prépare l’enseignement bilingue, promeut l’usage de la langue, incite les collectivités à mettre en place une politique linguistique, etc. (“Une politique linguistique pour la Bretagne” 16-17).

L’employé que j’ai interviewé à l’Office public de la langue bretonne fait partie de l’Observatoire et il a expliqué que son travail est de regarder la situation du breton aujourd’hui, de savoir où se trouvent les points forts et les points faibles, et de voir ce qu’on fait pour promouvoir la langue et ce qu’on peut faire de plus (“Office Public de la langue bretonne”).

L’Office collabore aussi avec d’autres organisations qui promeuvent le breton et donne du soutien aux écoles qui enseigne en ou du breton. En 2004, l’Office de la langue bretonne a proposé une liste de 28 actions qui peuvent être mise en place pour promouvoir le breton dans la 67 vie publique dans les communes. Cette charte s’appelait « Ya d’ar brezhoneg dans les communes », qui veut dire « Oui au breton ». Deux ans et demi après sa présentation, 64 communes avaient voté la signature de la charte et le programme continue aujourd’hui

(Observatoire de la langue bretonne 42).

Depuis longtemps il y a une discrimination systématiquement contre les langues régionales dans les écoles et dans la société en général, mais les images et les attitudes négatives du breton qui sortaient des évènements historiques, comme la Révolution française et la Seconde

Guerre Mondiale, ralentissaient les efforts de faire survivre la langue. Le nombre de locuteurs du breton aujourd’hui n’est pas encore assez fort qu’on voudrait, mais l’attitude de la population de Bretagne envers la langue est beaucoup plus positive, un changement qui permet aux personnes et aux associations de la promouvoir avec plus de succès. L’enseignement, en particulier, joue un rôle important dans la promotion du breton, soit l’enseignement à l’école soit l’enseignement aux adultes. L’immersion dans les écoles Diwan et l’enseignement bilingue breton-français dans les écoles catholiques et les écoles publiques aussi que les filières d’initiation donnent l’opportunité aux élèves de la maternelle jusqu’au lycée d’apprendre la langue et la culture bretonnes. Après le secondaire, les étudiants peuvent continuer leurs études du breton aux universités en Bretagne. À cause du déclin dans la transmission familiale, l’enseignement est la façon principale dont le breton est transmis aujourd’hui et donc, c’est par les écoles que la langue va survivre finalement. L’enseignement aux adultes est aussi important pour l’avenir de la langue bretonne parce que ces apprenants peuvent apprendre et s’engager avec le breton plus vite que les élèves à l’école et ils peuvent participer aux activités culturelles de façons différentes des jeunes. Skol an Emsav et la Mission Bretonne sont deux exemples des associations qui offrent l’enseignement pour les adultes dans la forme des cours du soir, des 68 stages, les cours sur le lieu de travail, et les cours par correspondance. Même qu’il y a beaucoup d’opportunités à promouvoir le breton par l’enseignement, il y a aussi beaucoup de défis. La formation des professeurs bilingues, la continuation des études entre les niveaux, et le déclin de la transmission familiale posent des obstacles pour l’avenir du breton. La formation des professeurs n’est pas souvent suffisante pour la demande des professeurs dans toutes les filières bilingues et, donc, on ne peut pas ouvrir des écoles ou développer plus de programmes sans une réserve sur laquelle on peut compter de professeurs bilingues de bonne qualité. Pour rassurer l’avenir du breton, on a besoin aussi de ralentir la rupture qu’on voit entre l’école primaire et le collège et entre le collège et le lycée. Il y a une perte significative des étudiants entre ces niveaux et cela ajoute à la perte des locuteurs en général. Finalement, la transmission familiale est en déclin et cela veut dire que l’enseignement du breton est plus important maintenant que jamais. Surtout avec les efforts dans l’enseignement du breton, la langue a vraiment une chance de survivre, mais cela dépend des actions intentionnelles que prennent les personnes dans les positions de pouvoir et tout le monde qui est engagé avec la langue.

69

The Survival of Breton in France through Education

La survie du breton en France par l’éducation

(English Abstract)

Regional languages have been present in the geographical area of present-day France for millennia. Catalan, Basque, Breton, Occitan, Flemish, Alsatian, and Corse are considered the seven main regional languages in France today and they have all experienced turbulent histories in regards to their relationships with the French language, society, and government. Breton, which is spoken in the region, has had a particularly difficult history in France. Breton is unique among the regional languages because instead of having Latin roots like many of the other languages, it is a Celtic language. The Bretons from Great Brittan had been traveling to and from Armorica, the area that is now Brittany, since the first century and they immigrated there in the 5th century, bringing their culture and language with them. They maintained unity after immigrating and functioned as a duchy from the 10th to the 16th century. Although the region saw economic success during this time, the Breton language began to be looked down upon by the French government and elites and was abandoned as the official language for the duchy of Brittany in the Middle Ages with French used in its place. The period of independence experienced under the duchy did not last long, and in the 1460s, the kings of France, Louis XI and Charles VIII, started work to make Brittany a part of France. Based on the treaty that came as a result of the battle of Saint-Aubin-du-Cormier in 1488, Anne, Duchess of Brittany, was required to marry the king of France, Charles VIII. Upon his death in 1498, Anne had to marry the next king of France, Louis XII. Throughout their marriage, Anne defended Brittany’s independence and continued to rule as the Duchess of Brittany. After her death, however, Louis 70

XII arranged for their daughter, Claude, to marry François 1er, the future king of France. These marriages solidified Brittany’s connection to France and the region became a province.

As a part of France, Breton language and culture suffered because of the persistent efforts to promote the use of French. In 1539 the Ordinance of Villers-Cotterêts imposed a linguistic policy that forbade the use of Latin in governmental documents and decreed that French was to be the only language used in official government proceedings. This law reinforced the idea that

French was for the elites and that other languages, including regional languages, had no place in politics. The French Revolution supported this idea and furthered the condemnation of regional languages. Before the Revolution, education was controlled by the Catholic Church, but the revolutionaries wanted to get rid of the Church’s influence in education, so they established a new system of education that left no room for languages other than French. This change was one of the first instances where Breton was banished from the realm of education. The French

Revolution continued to negatively affect Breton and its speakers. The goal of the Revolution was to create a united nation and to do so, there needed to be a common language. French language instructors were placed in every commune in Brittany’s countryside in order to spread the use of French and also to teach the Declaration of the Rights of Man and of the Citizen. The revolutionaries were also extreme in their views about regional languages and claimed that they were being used to misinform the population, thus their use was viewed as counter- revolutionary. The government paid Abbé Grégoire to do a survey about the linguistic situation in France, which he published in 1794 in the Rapport sur la nécessité et les moyens d’anéantir les patois et d’universaliser l’usage de la langue française. He concluded that, of a population of 25 million French people, 6 million of them did not know any French, 6 million understood a little French, and only 3 million spoke the language fluently (Ager 24). The government reacted 71 to this report by putting more laws in place to assure that French would be used in any and all official business. After the French Revolution, the government focused on educational reform and as a result, persecution against Breton became more prominent. The emphasis of using

French in education during this period communicated to the students, parents, and society that regional languages were inferior to French and that Breton could not be used to express oneself in an intellectual manner as can be done in French. For the next several decades, access to schools around France increased and so did the condemnation of Breton. Authority figures in schools often used harsh methods to punish students speaking Breton; in 1833, the invention of the symbole brought about one of the cruelest punishments used to stop the use of regional languages. When a student was caught speaking Breton, the child was given a piece of wood, or the symbole, and was not allowed to participate in games during recess until he or she heard another classmate speaking Breton to whom the symbole would then be passed. There were many forms of the symbole. The piece of wood, which was also called la vache (the cow), was the most common, but a medallion, marble, coins, or a clog were also frequently used. This type of punishment was found all across Brittany and was particularly damaging because it turned students against each other and was humiliating, thus adding to the feeling of inferiority already rampant among Breton students. With the passage of the Falloux Laws in 1850, which stipulated that French was to be the only language used in schools, Breton was officially banished from education.

During the Third Republic (1870-1940), regionalism became more relevant in France; however, the perception of Brittany by the rest of the country was not positive. The region was often viewed as nothing more than old-fashioned, rural, and religious. Bretons were often mocked publicly for their traditional dress and their language. These humiliating experiences 72 caused Bretons to be ashamed of their own culture. The passage of the Jules Ferry laws in 1881 and 1882 brought many changes to the education system in France and made defending the use of Breton in schools even more difficult because the government, which had most of the control, was firmly against regional languages. Although Breton was not supported by the government, the Catholic Church played an important role in keeping the language alive. Sermons, prayers, and catechism were conducted in Breton, which helped maintain the language, but also fueled arguments against it because it was viewed as a language of religion and not of importance to the rest of France.

Bretons experienced significant ridicule throughout history, but a small number of enthusiasts started to promote Breton language and culture as a source of pride in the Third

Republic. The effort to raise a national awareness about Breton causes is called the emsav. The emsav movement was an important step for the promotion of regional languages, but its authenticity is often questioned because it was not led mostly by Bretons themselves, but by intellectuals and scholars.

The First and Second World Wars played a large role in the decline of Breton speakers at the beginning of the 20th Century. In WWI, 240,000-250,000 Breton soldiers died, resulting in a great loss of Breton speakers. WWI was also the first time that many Bretons got a chance to see the world and in their travels, they learned about the negative images that the rest of France had about their culture and language, causing these perceptions to become further engrained in the region’s self-image. WWII also had a negative impact on Breton. Germany occupied Brittany in 1940 and the Bretons were among the first to go into battle in the war. However, there were many Breton autonomists who used the occupation as a way to try to gain independence from

France. With this goal in mind, the organization Breiz Atao collaborated with the Nazis, using 73

Breton as a type of secret language to communicate information. At the end of the war, there was a strong sense of treachery among the Breton people and a stigmatism associated with the language. One of the individuals I interviewed experienced the effects of this stigma in his own family. His father was a member of the Resistance, but his father’s cousin and sister were collaborators with the Nazis. His father loved Breton, but did not want his children to have any connection with the collaborators, so he refused to teach them the language.

There were many formative laws about regional languages passed during the Fourth

Republic (1946-1958) and the Fifth Republic (1958-present day) in France. The Deixonne Law authorized the optional teaching of Breton, Basque, Catalan, and Occitan in 1951. In 1976, the

Haby Law mandated that instruction in a regional language be offered when there is a demand for it. Although these laws were put in place, there were not adequate resources to put them into practice until many years after their passing. The Breton Cultural Charter was signed in 1977, which officially recognized the “cultural personality” of Brittany. These laws and charter helped establish a place for Breton in education and to further the efforts to promote the language. The passage of the Toubon Law in 1994, however, reminded people that French is the most important language in France by requiring that French be used in official government proceedings, advertisements, workplaces, and all government-financed schools. This law targeted the invasion of English into the French language, but it also created obstacles for regional languages as well.

The number of Breton speakers has continued to decline in the past decade. A major contributing factor to this decline is the fact that the majority of speakers are 65 years old or older, so as this group of people is passing away, the language is dying with them. The language is still classified by UNESCO as “seriously in danger”. There is hope, however, in the fact that 74 the young generation is becoming more and more interested in learning Breton and working to keep it alive. Education plays an important role in the efforts to maintain Breton because intergenerational transmission of the language is at an all-time low, making schools the primary way that people are learning Breton.

Today, in preschools through high school and at universities, Breton is taught as a school subject, through bilingual programs, and in immersion settings. There are three bilingual options that exist in Brittany: Diwan schools, private and catholic schools, and public schools. Diwan schools are in the private sector, but do not have religious associations. They are a part of the

Diwan association, which supports Breton education. Diwan schools are distinct from the other types of bilingual schools because they use immersion to teach Breton. Immersion is when the students are completely surrounded by the language at school. Catholic and public schools practice bilingual education, where instruction is partly in French and partly in Breton.

Diwan was established in 1977 and opened schools that are private, secular, and open and free for all. In the beginning of elementary school, Diwan students are taught completely in

Breton. They are encouraged to speak Breton outside of class as well, but they are allowed to express themselves in French at any time. After the first few years of elementary school, students start studying French and in middle school, they are given the opportunity to study

English as a foreign language. In high school, Breton is still used as the main language for teaching. Diwan schools are known for being small, high achieving schools where students can actively use Breton. There are a wide variety of motivating factors for parents to put their children in Diwan schools. When I spoke with the former director of the Diwan school in Paris, he mentioned that families often go to Diwan schools because there is a family or personal connection with Breton, because they want their children to have a bilingual education, and/or 75 because they want their children to go to a small school to get more individualized attention. In

2001, the Minister of Education, Jack Lang, signed a plan to integrate Diwan schools into the public school system, but the Constitutional Council decided that the use of immersion in Breton conflicted with Article 2 of the Constitution, making it against the Constitution for Diwan schools to integrate with public schools. As a result, finances are a major challenge because

Diwan schools are financed mainly by the community and, therefore, they cannot grow and develop. Another challenge that Diwan has faced is determining which dialect of Breton to teach in the schools. Linguists recognize four Breton dialects: Leonois, Tregorois, Cornouaillais, and

Varmetais. Many institutions that teach Breton use neo-Breton as a standard while still teaching about the other dialects. Creating a completely immersive environment in Breton is also difficult for Diwan schools. Teachers try to encourage students to communicate in Breton, but they often prefer to use French depending on the dynamic of the class in general. When all of the students speak the same first language, it is more difficult for the teachers to maintain an environment where Breton is used more than French because the students will revert to what is easier for them.

Bilingual instruction in French and Breton was established in private Catholic schools in

1990 by the association Dihun, a parent group that works to develop Breton education in

Catholic schools. In these schools, French is used for half of the instruction while Breton is used for the other half. To maintain a distinction between the two languages, a teacher will only use one language and there are often two teachers in the same class, one who speaks in French and the other who speaks only in Breton. The biggest challenge for bilingual Catholic schools is maintaining instruction all the way from elementary school to high school. The elementary schools are well developed and numerous, while the middle and high schools are less common. 76

Since the passage of the Deixonne Law in 1951, Breton language and culture has been taught for one to three hours per week in French public schools if there is a demand and an available teacher. Bilingual programs are created in public schools when at least fifteen parents request it and receive approval from the mayor. In these bilingual programs, students are either grouped in bilingual sections at specific times during the school day, or they are placed with a bilingual teacher who changes between Breton and French according to a fixed schedule. The students in bilingual programs participate in activities – such as lunch, recess, and daycare – with students who are not in the bilingual programs, therefore they are not completely immersed in

Breton. If students are interested in studying Breton, but not in a bilingual setting, they can also study Breton culture when it is integrated into other subjects, they can study Breton as a subject just like they would math or history, or they can study Breton as a second or third modern language. Breton education in public schools is supported by Div Yezh, a parent group founded in 1983 that works to promote Breton-French bilingual programs in the schools and make sure that existing programs are being implemented correctly.

Opportunities to study Breton at the university level are especially important for the survival of the language because after studying it at a university, students will be more likely to find ways to use it in the workplace and start to make the language a part of everyday life.

Breton programs exist at Université Rennes 2, Université de Brest, Université de Haute-

Bretagne, Université de Bretagne Occidental, and Université Catholique de l’Ouest (UCO). The presence of Breton programs at the university level also helps regional languages because it recognizes them as a significant subject that is worth studying in a serious manner.

Breton education for adults is also vital for the future of the language because of the steep loss of native Breton speakers. Adult education is important because adults can learn the 77 language and engage in activities more quickly than elementary through high school students.

There are four main types of Breton education for adults: evening classes, immersion camps, classes in the workplace, and distance learning options. Evening classes can be found in some of the communes in Brittany and they are often held once a week for two to three hours. The majority of adults studying Breton do so through evening classes, but they must be self- motivated and engaged because it takes at least four to five years to become fluent through these types of classes. Several different types of immersion camps are offered for adults to learn

Breton. There are weekend and week-long camps as well as camps that last six months. These programs teach Breton through immersion for adults who want to refine their knowledge of the language. People who participate in these camps often do so with the end goal of finding a job that requires them to speak Breton. Classes in the workplace are a relatively new way to learn

Breton as an adult. There are not many companies who offer these classes, but efforts to promote them are taking place. Distance learning options are available for individuals who want to study Breton, but do not have access to classes in person or who want to learn the language in the comfort of their own home.

Skol an Emsav is one of the main associations that teach Breton to adults. It is based in

Rennes and offers several programs such as evening classes, immersion camps, self-paced classes, intensive language classes, and classes for the workplace among other activities. There are fifteen people who work at Skol an Emsav, and Breton is used as the language of business among them. To be a teacher at Skol an Emsav, one does not need to have completed a teacher training program. The only requirement is that the person has a high level of Breton. Once hired, the teachers are trained on site. Skol an Emsav also publishes two magazines in Breton:

#Brezhoneg and Bremañ. #Brezhoneg is in French and in Breton for beginner and intermediate 78 learners. Bremañ is completely in Breton for more advanced speakers. Both of the magazines receive submissions from people in Skol and Emsav and from outside the association. Other associations that offer adult education programs to learn Breton include Mervent, Roudour, and

Sumdi. These associations are aimed at adults with little to no experience with the language and prepare them for careers that require knowledge of Breton.

Mission Bretonne is another association that teaches Breton to adults. It was founded in

1947 and is located in Paris. They offer Breton dance, music, and language classes. While in

Paris, I attended one of their beginner level evening classes. The teachers at Mission Bretonne are not necessarily trained as teachers, but are often individuals who have a high level of Breton.

Each student in the class I attended had a workbook and text book published by Skol an Emsav.

The people in attendance were of all ages and came to the class for a wide variety of reasons.

One challenge for many adults who want to study Breton is finding the time and money to do so. However, there are several scholarships and financing plans available for adults to learn a regional language. The most common scholarships are the Congé individual de formation (CIF), Droit individuel à la formation (DIF), l’aide régionale à la formation longue en langue bretonne, Desk, and Skoazell. These financial supports are often aimed at adults who would like to learn Breton in order to work in a field that requires use of the language, specifically people who want to become bilingual teachers. The scholarships are often competitive, but allow adults to improve their skills in Breton and to become active users of the language in workplaces.

In addition to the time and money needed to learn another language, there are many other challenges that people and organizations face when trying to promote and maintain Breton. One 79 such challenge that has existed in Breton language education from the very beginning is the delicate relationship between native Breton speakers and those who learn neo-Breton in a school or class setting. Because schools teach a standard version of Breton, which often differs from dialects that native speakers use, many people view neo-Breton as a fake version of the language and feel that native speakers and new speakers cannot understand each other. Additionally, there exists a difference in customs in regards to language use between native speakers, who are typically older, and new speakers, who tend to be younger. Native speakers often still feel ashamed about their language and culture and are accustomed to only using Breton among close friends and families. However, new speakers are more comfortable using the language in public and are proud of being able to do so. The disconnect that exists between the two groups is challenging to people who are learning and teaching Breton in schools because they want to have the opportunities to interact with native speakers but rarely are able to do so.

Teacher-training programs for bilingual teachers also pose challenges in the development of Breton language education programs. Besides the difficulties that any teacher training program faces, there are additional obstacles that exist in programs specific to bilingual Breton-

French teacher training. Each bilingual schooling option – Diwan, Catholic schools, and public schools – have a different teacher-training program and there are also different programs for those people who want to teach in primary schools and secondary schools. Teacher-training programs in public primary schools is directed by the Instituts Universitaires de Formation des

Maîtres (IUFM). These institutes are connected with universities to prepare teachers in two-year programs after having received their Bachelor’s degree. At the end of the first year, teacher candidates take an exam; those who pass continue on to their second year, during which they complete their student teaching in a school. At the end of the second year, the teacher candidates 80 are assessed and must write a report before getting their teaching license. In private Breton-

French bilingual schools, the teacher-training program is similar, but is organized by the Centres de Formation Pédagogique (CFP). Diwan has a separate teacher-training program called

Kelenn, which is connected with the Université de Bretagne Occidentale. The program is divided into four sections: active practice in writing and speaking Breton, Breton for teaching in primary and secondary schools, study of pedagogical materials, and a student teaching internship. This training program lasts two years and candidates must pass the concours spécifique de professeur des écoles par immersion linguistique exam before receiving their teaching license. Teacher-training programs for secondary school teachers are similar to the programs for primary school teachers. The main difference is that to teach in secondary schools, teacher candidates must pass the Certificat d’aptitude au professorat du second degré (CAPES) exam to teach in the public schools or the concours de l'enseignement privé sous contrat

(CAFEP-CAPEPS) exam to teach in private Catholic schools or in Diwan schools. Secondary school teachers must also become licensed to teach another subject such as history, geography, math, or English.

Breton-French bilingual teacher-training programs often face many logistical difficulties that might deter people from pursuing careers as bilingual teachers. For example, the program at

Université Rennes 2 sometimes requires students to take classes in Rennes and sometimes in

Brest, so it is difficult for students to coordinate their schedules and arrange transportation.

Additionally, the requirement that bilingual secondary teachers also be certified to teach other subjects complicates the training programs. These difficulties, among others, play a part in the current lack of Breton-French bilingual teachers. This lack of teachers poses a challenge in the 81 development of Breton language education because current bilingual programs cannot be maintained and new bilingual programs cannot be created without enough bilingual teachers.

Another challenge in Breton language education is the continuation of study between primary school and middle school and between middle school and high school. Many students stop studying Breton part-way through their schooling, which limits the number of active speakers of the language. This decline happens for many reasons. Some students lose motivation to continue their studies from year to year and therefore do not continue to study

Breton because it is a subject that students take solely on a voluntary basis. Individuals also stop studying Breton as they get older because as they advance in school, more class options become available to them, which might interest them more than Breton, so they drop the language so that they have time to study other subjects. Besides the student-centered reasons for discontinuing one’s schooling in Breton, there are many logistical reasons as well. Breton-French bilingual primary schools are much more accessible than bilingual secondary schools. The primary schools are numerous and are often located relatively close to students’ homes. However, bilingual secondary schools are few in number and are usually located far away, so even students who would like to continue studying Breton in a bilingual setting often cannot because they do not have access to a bilingual secondary school.

Another challenge that affects the future of Breton is the decline in the language’s intergenerational transmission among families. In the past, Breton was taught from generation to generation when it was used in daily life. However, over the years, the practice of speaking

Breton in the home with friends and family became shameful, so parents stopped using the language with their children. The decline in intergenerational transmission played a significant role in the decline of the language in general because children did not learn the language at home 82 and, for a long period of time, schools did not teach it either, resulting in entire generations of people who had little to no experience with Breton growing up. Consequently, these people could not teach their children the language, continuing the cycle of children who did not experience Breton during their childhood. The drop in intergenerational transmission has made

Breton language education even more important because it has become the only way for the majority of people to learn the language today. Fortunately, many parents see the benefit of learning Breton and, with support from organizations such as Skol an Emsav and Divskouarn, use the language with their children.

Although there are still many challenges to overcome, the future of Breton is in a much better position than it was even ten years ago. It is still classified as “seriously in danger” by

UNESCO. However, attitudes towards regional languages have significantly improved and these languages are becoming more and more a part of daily life once again. Breton plays an important role in education, the media, daycares, and management of certain organizations. The pervasive influence of Breton in France today was evident during my visit in May 2014. While I was riding the metro in Paris, I saw an advertisement for the movie Fast & Furious 6 and the graffiti on the front of the poster said “Evit skinwell e Brezhoneg!” which means “always schooling in Breton,” written in Breton (Appendix 12). This graffiti shows how pertinent the issue of regional language education is throughout France and not only in the regions where the languages are spoken. Education is an important tool for the future of Breton, but without official assistance and approval from the government, organizations that offer Breton language education will not be able to develop any further in regards to training new teachers and opening new schools. Breton language education also will need to develop new vocabulary that brings the language into the 21st Century. However, this need to create new words adds to the 83 complexity of the question about Breton’s survival because some people think that if the language is changed, it is no longer the same language. When I asked an employee at the

Observatoire de l’Office public de la langue bretonne if Breton will exist in fifty years, he said that it will and will not at the same time. It will not exist in fifty years in the sense that the language is changing and being modified, so it is not the exact same language that was spoken in the past. However, Breton will still be around in fifty years in some form. Another change that needs to take place in order for Breton to survive is that it needs to be more engrained in everyday life. The language is often seen as useless because there are not a lot of opportunities to use it outside of class. In the past decade, there have been strong efforts to offer more pastimes in Breton such as movies, books, and shows, but these activities still do not bring the language into daily use on a widespread scale. If Breton were more prominent in society in general, people would be more motivated to learn the language.

In conclusion, the number of Breton speakers today is not as high as it could be, but the attitude towards the language is much more positive than it used to be. Education plays an important role in promoting Breton, whether it is education in a school setting or adult education classes and activities. The future of the language depends on many factors, including improvements in teacher training programs, reversing the decline in intergenerational transmission, and encouraging more students to continue their studies in Breton from elementary through high school and beyond. In order for Breton to survive, it must also become a more integral part of society, and its use must be supported by the government. Especially with the efforts to promote the language in education, Breton has a chance of survival, but it depends heavily on the intentional actions being taken today by people in positions of power, by everyone who works with the language, and by society as a whole. 84

Appendice 1

Graphique du nombre d’élèves scolarisés dans les filières bilingues

Source : “Une politique linguistique pour la Bretagne”. Conseil Régional. Mars 2012.

85

Appendice 2

Écoles Diwan en Bretagne

Source : “L'immersion en 7 questions”. Diwan.

86

Appendice 3

Niveau en breton des élèves de CM2 de Diwan dans les catégories de la compréhension orale, la

compréhension écrite, l’expression orale, et l’expression écrite

Source : Observatoire de la langue bretonne. La langue bretonne à la croisée des chemins. Office public de la langue bretonne, 2007. 87

Appendice 4

Affiche faite par l’Office public de la langue bretonne pour encourager les adultes à s’inscrire

aux cours de langue bretonne

88

Appendice 5

Affiche faite par l’Office public de la langue bretonne pour encourager les adultes à s’inscrire

aux cours de langue bretonne

89

Appendice 6

Nombre de postes d’enseignants dans le premier degré des filières bilingues à la rentrée scolaire

Source : Observatoire de la langue bretonne. La langue bretonne à la croisée des chemins. Office public de la langue bretonne, 2007. 90

Appendice 7

Nombre de candidats admis aux concours de professeur des écoles pour continuer leurs études de

devenir professeur au premier degré, spécialité langues régionales

Source : “Une politique linguistique pour la Bretagne”. Conseil Régional. Mars 2012.

91

Appendice 8

Nombre de candidats admis aux concours de professeur des lycées et collèges, spécialité langues

régionales

Source : “Une politique linguistique pour la Bretagne”. Conseil Régional. Mars 2012.

92

Appendice 9

Enseignement bilingue par niveau et par département de Bretagne en 2011-2012

Source : “Une politique linguistique pour la Bretagne”. Conseil Régional. Mars 2012.

93

Appendice 10

Comparaison du poids de chaque filière bilingue à chaque niveau d’enseignement dans l’année

scolaire 2006-2007

Source : Observatoire de la langue bretonne. La langue bretonne à la croisée des chemins. Office public de la langue bretonne, 2007. 94

Appendice 11

Développement de l’enseignement bilingue dans le premier et le second degré à la rentrée 2007

Source : Observatoire de la langue bretonne. La langue bretonne à la croisée des chemins. Office public de la langue bretonne, 2007. 95

Appendice 12

Proportion par classe d’âge de personnes à qui leurs parents parlaient breton de façon habituelle

ou occasionnelle en 1999

Source : Observatoire de la langue bretonne. La langue bretonne à la croisée des chemins. Office public de la langue bretonne, 2007.

96

Appendice 13

Pourcentage de locuteurs du breton par département suivant les classes d’âge en 1999

Source : Observatoire de la langue bretonne. La langue bretonne à la croisée des chemins. Office public de la langue bretonne, 2007.

97

Appendice 14

Publicité pour le film Fast & Furious 6 avec les graffitis en breton

98

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