MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ********** UNIVERSITE DE TOLIARA ********* FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ********** DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ***********

CONTRIBUTION A L’ETUDE GEOGRAPHIQUE DE L’EXPLOITATION DU GIROFLE DANS LAREGION : CAS DU DISTRICT DE

MEMOIRE DE MAITRISE

Présenté par Monsieur RAJESEARISON Rodrigue

Sous la Direction de Monsieur NAPETOKE Marcel Maitre de Conférences à l’Université de Toliara

Année Universitaire : 2 011 -2012 REMERCIEMENTS

Le présent mémoire a pu être mené à terme grâce à la collaboration de plusieurs personnes.

D’ abord nous tenons à remercier Monsieur NAPETOKE Marcel, Maître de conférences à l’Université de Toliara, qui a accepté de dirigerce mémoire. Son aide a été précieuse.

Nous adressons nos vifs remerciements à Monsieur JAOVOLA Tombo, Enseignant chercheur à l’Université de Toliara, qui nous aaidéà la réalisation de ce travail.

Nos remerciements vont également à tous les enseignants de la Faculté des Lettres en particulier ceux du Département de Géographie et d’Histoire, de nous avoir donné une formation académique. Notre formation de géographe aurait été vaine sans leur compétence et leur persévérance.

Ensuite, nos remerciements les plus distingués vont s’adresser à Monsieur RAJESEARISON Arsène, Directeur de société SPICEO de Manakara, qui nous a offert les opportunités ayant facilité la réalisation de ce présent mémoire.

Nous tenons à remercier tous les services publics ou privés et la population de la zone d’enquête pour leur participation massive et précieuse lors de la collecte des données.

Nous remercions sincèrement tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé, d’une manière ou d’une autre, à la réalisation de ce présent ouvrage.

Enfin, nous remercions profondément aussi tous les membres de notre famille, plus précisément nos parents, pour avoir apporté leur aide et soutien, sans lesquels nous ne serions pas ce que nous sommes aujourd’hui.

Grand merci à tous !

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INTRODUCTION

Madagascar est un pays à vocation agricole. L’agriculture qui possède un potentiel immense est le premier moteur de son développement. Ces potentialités considérables doivent être mieux exploitées parce qu’actuellement, nous n’arrivons même pas à satisfaire nos besoins en produits vivriers. De plus, nous devons augmenter nos produits de rente qui peuvent être exportés ou utilisés dans nos industries.

Le District de Manakara est une zone côtière qui bénéficie des conditions naturelles favorables à de très nombreuses productions dues par exemple à l’abondance des précipitations par le vent d’alizé dans l’océan Indien, l’ensoleillement, la nature des sols, l’existence d’une importante superficie cultivable pour diverses cultures. A cet effet, l’agriculture prend une grande place dans l’économie de la population de la région dont le girofle partie de la culture de rente non négligeable.

Le girofle est une activité très importante dans le District de Manakara. Il est même considéré comme une des activités économiques la plus prospère après le café, bien que le girofle constitue la deuxième culture de rente dans le district de Manakara avec 40% de pratiquants, le café occupe 80% , et le troisième rang se trouve le poivre à peine 30% .

Le girofle nécessite un sol bien drainé riche en matières organiques et un climat tropical chaud et humide sans écarts importants. Il n’a que peu d’entretien dans la plantation mais fragile dans les pépinières.

La production est assurée en général par des petits exploitants, en cultivant moins d’un hectare de giroflier soit en culture pure, soit en association avec d’autres cultures fruitières (letchis, mangues).

Le girofle joue un grand rôle économique dans le district de Manakara mais il n’est pas encore reconnu à sauf dans la région . Dans cette filière, on doit mettre aussi sa place le district de Manakara dans l’économie Malgache.

C’est pour cela que nous avons décidéde travailler sur le thème intitulé:

« CONTRIBUTION A L’ETUDE GEOGRAPHIQUE DE L’EXPLOITATION DU GIROFLE DANS

LA REGION VATOVAVY FITOVINANY : CAS DU DISTRICT DE MANAKARA ».

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Les questions capitales qui méritent d’être répondues :

• Comment est la situation de Manakara en milieu de l’exploitation giroflière? • Comment explique-t-on que le girofle est une activité économique des habitants du district de Manakara? • Quelles sont les conséquences socio-économiques de l’exploitation de girofle dans la région de Manakara ?

Pour bien réaliser ce mémoire, nous avons adopté la méthodologie suivante, au cours desquelles nous avons rencontré de nombreuses difficultés à tout le niveau.

o Les recherches sur le terrain

C’est notre première épreuve du travail pendant laquelle nous avons effectué des enquêtes auprès des cultivateurs. Il y a également la collecte des données à partir des enquêtes orales dans le district de Manakara. Notre tâche n’était pas facile vu l’immensité de notre zone d’étude d’une part, et le niveau d’éducation des cultivateurs d’autre part. Nous sommes descendus au cœur de la campagne de girofle en octobre 2011. Nous étions restés dans cette région trois mois pour pouvoir collecter des données. Pendant tout cela, nous avons rencontré des difficultés au niveau du déplacement. Malgré tout cela, notre travail s’était bien avancé grâce à la générosité et la gentillesse des paysans dans cette région.

Ainsi, nous avons profité de prendre quelques photos pour illustrer notre travail.

De plus, nous avons effectué des enquêtes au niveau de l’administration, des ONG, des producteurs, collecteurs, vendeurs, des conditionneurs stockeurs et distributeurs, et quelques service privé et public pour confirmer les informations recueillies et surtout d’avoir les données chiffrées.

o Les Recherches documentaires

Les recherches documentaires sont très nécessaires pour compléter et confirmer les informations recueillies sur le terrain. Elles consistent essentiellement à chercher des ouvrages parlant de la zone étudiée ou des études plus ou moins identiques à notre thème.

Nous avons consulté des nombreuxcentres de documentationstels que le CEDII1de la ville de Manakara, la bibliothèque Tsiebo Calvin et celle du Département de Géographie de l’Université de Toliara, l’ACU 2etde l’Alliance Française de Toliara.

1 Centre d’Echange de Documentation et d’Information d’Inter-institutionnelle 2 Aumônerie Catholique Universitaire 3

Pendant ce travail, nous avons remarqué qu’il y a peu d’ouvrages qui parlentcarrément de la filière girofle.Concernant les données climatiques, on trouvede fautemétéorologique dans cette zone étudiée, ce qui rend difficile nos recherches.

En dépit de ces difficultés, nous avons réussi à mettre au jour ce travail.

Concernant la rédaction proprement dite, elle est la phase la plus délicate parce que c’est en ce moment-là que nous avons trié et regroupé les idées essentielles que nous avons reçues.

Pour réaliser ce travail, nous avons élaboré un plan à trois parties :

• la première partie évoque la présentation géographique au niveau d’exploitation giroflière dans le District de Manakara de laRégion de Vatovavy Fitovinany, • la deuxième partie présentela culture de girofle dans le District de Manakara, • la troisième partie parle de la commercialisation et ses impacts socio-économiques de la filière girofle dans le District de Manakara.

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PREMIERE PARTIE

LAPRESENTATION GEOGRAPHIQUE AU NIVEAU

D’EXPLOITATION GIROFLIERE DANS LE DISTRICT DE

MANAKARA DE LAREGION VATOVAVY FITOVINANY

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CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE DE LA REGION DE MANAKARA

I.1.Localisation de la zone d’étude

Le district de Manakara se trouvant dans la Région de Vatovavy Fitovinany, sur la partie Sud-Est de Madagascar, dans laprovince de , estsitué à 700 km environ de la capitale de Madagascar par la Route Nationale numéro douze (RN 12). Il se situe sur le littoral constamment balayé par le vent d’Alizé.

La ville de Manakara est datée, commune rurale depuis 1951, elle fut érigée en commune Urbaine le 29 mai 1961, puis en chef-lieu de District depuis 1977. Elle est accessible par voie aérienne, terrestre, et maritime. Elle est liée avec l’une des importantes localités côtières de la côte Sud et avec Fianarantsoa par une ligne ferroviaire (FCE) laquelle fut ouverte au début des années 30.

La ville de Manakara est le chef-lieu de laRégion Vatovavy Fitovinany. Elle est limitée :

• Au Nord par le District de Mananjary • Au Sud par le District de • A l’Est par l’Océan Indien • A l’Ouest par le District d’

Pour mieux la situer quelques distances méritent d’être précisées :

Tableau n°1 : Localisation du district de Manakara

Localités/ Ville Distance deManakara (km) Frais (Fmg) Fianarantsoa 240 65.000 163 (Voie Ferrée) Mananjary 165 60.000 Vohipeno 41 15.000 105 40.000 Source : Enquête personnelle

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Carte n° 1 : Localisation de la Région Vatovavy Fitovinany

Source : CSA (Centre de Service Agricole) à Manakara

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Carte n°2 : Localisation de la zone d’étude, le district de Manakara

N

W E

Saharefo ; S ; Ampasimboraka ; Analavory ; ; ; Betampona Vohimanitra ; ; Mahamaibe Lonilahy ; ; ; ; ; ; Kianjanomby; Vohilava Vohimasy Nord Ambany ; ; ; ; ; ; ; Vohimasy Sud ; Sahanambohitra; ; Ambohitsara ; ; ; Ampasimpotsy N E Ifaho I ; ; D Vinanitelo ; N ; I ;

; Anosiala N A ; Sorombo ; E ; Vohimasy Sakoagna C ; ; O ; ; MANAKARA ; ; Vatanà ; ;

LEGENDE:

; Chef lieu de région Limite de la commune ; Chef lieu Commune ECHELLE: Route Nationale 10 0 10 Km Chemin de fer

Source : CSA (Centre de Service Agricole) à Manakara

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Le district de Manakara n’a connu un grand développement qu’après l’ouverture de la ligne ferroviaire (FCE) au début des années 30, avant cela, Manakara était un village pêcheur très calme. La ligne Fianarantsoa Côte Est (FCE) avec sa nouvelle gare fut inaugurée en 1936. L’histoire raconte que 5000 hommes s’étaient recrutés chaque année pour la construire. En plus, une main d’œuvre étrangère, majoritairement composée de Chinois étaient venue en renfort pour accomplir le travail. Les parcours de 163 km de la Voie Ferrée comptent 47 Tunnels et 66 ponts.

Pour atteindre Manakara par voie routière, on traverse le Route Nationale numéro 25 (RN 25) vers Ranomafana et , et la Route Nationale numéro 12 (RN 12) par Irondro vers Manakara. La durée du trajet est environ 8h à 9h de route.

I.2 : La Situation Administrative

La Région de Vatovavy Fitovinany couvre une superficie d’environ 20.200km, regroupe Six districts et compte au total 143 communes.

Tableau n°2 :La répartition des communes par districts de la région Vatovavy Fitovinany

Nom de Districts Nombre de communes District de 18 communes District de Mananjary 25 communes District d’ 13 communes District d’Ikongo 15 communes District de Manakara 45 communes District de Vohipeno 16 communes Source : Plan Régionale de Développement 2005 (PRD 2005)

La ville de Manakara est le Chef-lieu de laRégion Vatovavy Fitovinany. En ce qui concerne la situation administrative de district de Manakara, elle fait partie de la Région Vatovavy Fitovinany dont 45 communes et 311 fokontany.

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Tableau n°3 : La répartition de la superficie et le découpage administratif par Districts

Découpage administratif District Superficie % Superficie Communes Communes Km 2 Totale rurales urbaines Région Nosy Varika 3.730 8,5 18 _ Vatovavy Mananjary 5.330 26,4 24 1 Fitovinany Ifanadiana 4.009 19,9 13 _ Ikongo 2.795 13,8 15 _ Manakara 3.269 16,2 44 1 Vohipeno 1.050 5,2 15 1 Total 6 Districts 20.183 100 139 3 Source : Plan Régionale du Développement 2005

Ce tableau permet de voir que le district de Manakara s’étend sur une superficie de 3.269km 2, il occupe 16,2% de la superficie totale de laRégion Vatovavy Fitovinany, et ilpossède44 communes rurales et 1 commune urbaine.

Tableau n°4 : La répartition de noms de communes dans le district de Manakara

Nom du Nom des communes rurales Nom dela district commune urbaine Ambahatrazo, Ambahive, Ambalaroka, Ambalavero, Ambandrika, Ambila, Amboanjo, Ambohitsara, Amborondra, Ambotaka, Ampasimboraka, Ampasimanjeva, Ampasimpotsy sud, Analavory, Anorombato, Anosiala, Anteza, Bekatra, Betampona, Manakara Fenomby, Kianjanomby, Lonilahy, Lokomby, Mahabako, Manakara Mahamaibe, Mangatsiotra, Marofarihy, Mavorano, Mizilo gare, Nihaonana ambany, Nosiala, Sahanamboitra, Saharefo, Sahasinaka, Sakoagna, Sorombo, Tataho, Vatana, Vinanitelo, Vohilava, Vohimanitra, Vohimasina nord, Vohimasina sud, Vohimasy Total 44 communes 1 commune Source : PRD 2005

I.3 : Le Cadre Géographique

I.3.1: Le Relief

Une régioncaractérisée par la diversité de ses paysages : Le relief présente une succession de montagnes, de falaises, des collines et de plaines littorales relativement étendue et plus ou moins marécageuses. Généralement, des reliefs accidentées dominent, portant des forêts secondaires en dégradation, sinon des lambeaux forestiers en disparition. Au niveau de la zone côtière, la façade maritime constitue une zone dunaire, riche en ressourceshalieutiques

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(langoustes, crevettes …). C’est une façade rectiligne, à lagunes et parsemées de nombreux plans d’eau aussi bien au niveau des embouchures des fleuves que des falaises.

Le district de Manakara est construit sur la frange côtière. Cette bande côtière rectiligne s’étend sur une trentaine de kilomètres. Derrière cette bande de côte se trouve le « Canal des Pangalane ».

Il est formé :

• à l’Ouest par une zone de hautes et moyennes collines variant entre 50m et 500m d’altitude. Ces collines, dénudées par le « Tavy » et au sommet arrondi, sont séparées par des vallées plus larges où se concentre la population, et • à l’Est par une zone littorale sur une bande de 50 km, mais ni comporte ni delta ni grandes plaines alluviales. A l’amont d’une côte basse sableuse et rectiligne, règne un système de lagunes enserrés entre des cordons littoraux et les premiers reliefs de l’arrière-pays mais, par contre, entrecoupés de vallées et d’estuaires bordés de petites surfaces alluviales. Sa partie Est fait apparaître deux types de relief : • Les cordons littoraux et les dunes • La vaste plaine alimentée par le Canal de Pangalane. • Au Nord-ouest et au Sud-ouest, on trouve les points culminants dont l’altitude est 10m. • Dans la partie Nord-ouest de Manakara est surplombée par des collines.

La majeure partie de la superficie de la ville du district de Manakara est occupée par des rizières et des marécages.

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Carte n°3 : Zonage agro-écologique régional

REGION DE VATOVAVY FITOVINANY

ZONAGE

ZONE DE

FALAISE

ZONE LITTORALE

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Selon le Plan Régionale du développement 2005, le district de Manakara dispose de plaines aménageables et cultivables. Surtout la ville de Manakara est une ville basse. L’arrière-pays de Manakara se caractérise par une forme de relief de falaises escarpées ; de l’Ouest à l’Est, elle est formée par une succession de moyennes et basses collines à laquelle succède une plaine littorale lagunaire. La côte sableuse et rectiligne est constamment battue par les Alizés.

I.3.1.1 : La zone falaise et montagnaise

La zone de falaise correspond à la zone forestière à l’intérieur de pays. Elle est constituée par des éléments accidentés de l'escarpement de faille de l'Est malgache. Des pentes fortes aux dénivellations importantes ponctuées par des chutes de rivière encadrent des étroites et profondes vallées. Cette zone est peuplée, le système de production est basé sur le « tavy », la culture de café et la production de banane. La pression démographique, les accidents du relief et l’exiguïté des vallées aménageables limitent les surfaces en riz irrigué, obligeant la population de se recourir à la culture de riz sur brûlis, occasionnant ainsi une pression importante sur le corridor forestier, entraînant ainsi sa fragmentation et la détérioration de l’écosystème.

I.3.1.2 : La Zone des collines (ou Tanety) Moyennes et Basses

Cette zone constitue l’intermédiaire avec le littoral dont l’altitude varie entre 50m et 500m, lesquelles collines au sommet arrondi et dénudées par le « fafatra » sont séparées par des larges vallées où se concentre la population. Les végétations de la sous-région sont formées par des forêts secondaires ou « savoka » et de forêt de galeries colonisant les berges des rivières et le versant des collines. Les formations graminées à base d’Aristide colonisent 60% de l’espace. Cette zone est fortement dégradée. Les cultures sur brûlis et les cultures de rente (café, raphia, girofle, poivre, banane, litchis) le long des terrasses fluviatiles y sont très développées. La majorité de la surface de « tanety » reste incultivable. La restauration écologique assurera la sécurisation alimentaire et financière de la population de la zone.

1.3.1.3 : La zone littorale

Elle s’étend sur une bande de 50 km, ne comportant ni de delta et ni de plaine alluviale. A l’amont d’une côte basse, sableuse et rectiligne, règne un système de lagunes enserrées entre des cordons littoraux et les premiers reliefs de l’arrière-pays mais, par contre, entrecoupé de vallées et d’estuaires bordés de petites surfaces alluviales. Au niveau de la zone

13 côtière long de 246 km, la façade maritime constitue une zone dunaire, riche en ressources halieutiques (langouste, crevette, poisson,). C’est une façade rectiligne et à lagunes avec une côte poissonneuse favorable au développement maritime et parsemée de nombreux plans d’eau. La présence de plaine côtière développe la riziculture, les cultures de rente (café, girofle, poivre…). Elle est caractérisée par une forte concentration humaine avec une population par commune dépassant 20000 habitants.

I.3.2.La géomorphologie

Sur un socle de terraintransparent qui n’affleure qu’à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest, repose des coulées basaltiques d’au moins 100m plus ou moins recouvertes d’argiles latériques de décomposition.

Au bord de la mer, s’allonge une mince zone dunaire littorale entre le rivage et le Canal des Pangalanes ; les Sables dunaires siliceux de quelques mètres d’épaisseurs comportent des niveaux ferrugineux. Ces sables recouvrent les alluvions anciennes formant une terrasse qui occupe la boucle de Manakara au Sud de la ville et se prolonge au Nord dans l’axe du terrain d’aviation.

Le versant Sud Est de Madagascar comprend de l’Est à l’Ouest un cordon de plage et de dune, les coulées volcaniques du crétacé moyen et le socle cristallin d’âge précambrien. La Formation du socle s’intègre dans un vaste ensemble structural dont la moitié Est est cachée par les formations littorales récentes effondrées sous l’Océan Indien. 3

La région de Manakara est caractérisée par deux unités géomorphologiques différentes. D’abord les collines qui se trouvent dans la partie ouest située environ 20 km, ensuite des larges plaines alluviales dans lesquelles se situent à l’Est de la ville de Manakara et les plages côtières. L’ensemble est parsemé des zones marécageuses telles que marais, marécages, et lacs.

1.3.2.1. Les Sols

Sur les hauts reliefs de la falaise dominent des sols ferralitiques rajeunis, mais très fragiles, riches en humus sous forêt, favorables à une mise en valeur plus ponctuée. Les Sols des hautes et moyennes collines sont ferralitiques, composés de minéraux érodés et dégradés. Les sols d’apports alluviaux et colluviaux de basses collines et de niveaux d’aplanissement

3 PST ; mai 2005. Etude d’impact environnemental de la réhabilitation du port de Manakara, rapport d’activité, 119 Pages

14 côtiers présentent une texture très riche. Les sols de pseudo-steppes des plateaux à couvert graminéen ont de bonnes propriétés physiques. Les dunes et cordons littoraux sont inondables. Les dunes et cordons littoraux s’étendent le long de la côte sur une largeur inférieure à 5 km, et donnent des sols aux propriétés physiques médiocres.

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Carte n°4 : Pédologie – Région Vatovavy Fitovinany

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1.3.2.2 : L’érosion du sol

A propos de l’érosion du sol, les paysans du Sud Est malgache abusent de la culture sur brûlis ou « Tavy ». C’est pourquoi on note des appauvrissements des sols, la naissance de « Lavaka » et la désertification. Tous ces faits sont des causes de faibles rendements pour eux, ce qui entraine des difficultés de trésorerie et ainsi des carences nutritionnelles.

Tableau n°5 : Estimation de la proportion de « lavaka » dans les communes de la Région VatovavyFitovinany en 2001

Nom du Nombre de Nombre commune district lavaka Pas de Moinsde10 10 à 50 Plus de 50 TOTAL lavaka lavaka lavaka lavaka Ifanadiana 2 1 7 3 13 Nosy Varika 4 2 4 2 12 Mananjary 11 9 4 1 25 Manakara 15 19 8 0 42 Ikongo 1 0 6 6 13 Vohipeno 10 7 0 0 17 Total Région 32 38 29 11 122 % Région 26,23% 31,15% 23,77% 9,02% 100% Madagascar 490 395 247 1 385 % National 35,38% 28,52% 18,27% 17,83% 100% Source : FOFIFA / INSTAT / Cornell – 2001

Selon cette source, 40 communes sur les 122 ayant fait l’objet d’enquête communale en 2001 ont plus de 10 lavaka :

− district Ifanadiana : Ambohimanga sud, Ambohimiera, Androrangavola, , , , Tsaratanàna, Analampasina, Maroharatra, Ranomafana. − district Nosy Varika : , Androrangavola, Fiadanana, , Soavina Est, . − district Mananjary : Ambalahosy Nord, Ambodinonoka, Ambohimiarina II, ,. − district Manakara : Ambalaroka, Analavory, Mahamaibe, , Saharefo, Sahasinaka, Vinanitelo, Vohilava. − district Ikongo : , , , Ikongo, Kalafotsy, Maromiandra,, Belemoka, , , Tanakambana,

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Heureusement, il y a de l’espoir avec l’existence de quelques projets au profit de l’agriculture à Manakara. Le Site web de la Région Vatovavy Fitovinany dans sa rubrique « contexte » a donné quelques précisions. Il a été rapporté que depuis l’année 2005, la région ne connaît presque plus de problème de ravitaillement en riz grâce aux efforts de cultivateurs et aux appuis des ONG opérant dans le secteur. Avec la montée des prix du riz et du paddy, on note même une nette amélioration des revenus des paysans.

Par ailleurs, en septembre 2002, un projet de diffusion de ce qu’on appelle « AGRO- ECOLOGIE » sur le haut bassin versant des petits périmètres irrigués de Manakara a été mené par Agronomes Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) dont les principaux objectifs sont axés sur :

− la sécurisation alimentaire de la population − l’augmentation des revenus des exploitants agricoles − le maintien et la restauration de la fertilité des sols 4

Bref, le projet tend à rechercher une meilleure maîtrise des potentialités agricoles et une gestion durable des terres cultivables. Pour ce faire, AVSF pense également que pour parvenir à bout de ces objectifs, il est primordial que les organisations paysannes existantesobtiennent des propositions d’appuis, c'est-à-dire qu’on doit les appuyer dans l’approvisionnement et dans la commercialisation.Les actions visent essentiellement à soutenir les paysans en matière de semence et ou de matériels agricoles nécessaires à la pérennisation des activités agro-écologique. Autrement dit les aides consistent à la fourniture des boutures des plantes fourragères, semences de variétés améliorées pour les espèces vivrières.

Au concret, il s’agit de cultiver de plantes vivrières en employant les systèmes de cultures semi-directes sur couverture végétale permanente du sol. De cette façon, il y aura non seulement amélioration de la production mais aussi protection des ressources naturelles.

Il s’agit également de conseiller et de former les paysans dans la distribution et la commercialisation des intrants agricoles. L’ONG AVSF (Agronomes Vétérinaires sans Frontières) travaille avec une dizaine de partenaires malgache et étranger.

Techniquement :

4Serge RASOANAIVO –Mai 2006, Rapport définitif –Evaluation des volets irrigation et développement agricole –d’Inter Aide Manakara ; 9pages.

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− L’ONG malgache TAFA l’appui dans la diffusion de l’agro écologie et des cultures semi directes sur couverture permanente du sol. − Le CNCC-STABEX apporte les formations sur les cultures de rente ; TIAVO, FOFIFA, BRL, et l’ONG Inter Aide agricole se chargent des formations collégiales des techniciens.

Il faut souligner que le projet est également appuyé par les Ministères de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche, le groupe de travail en développement rural, la direction régionale du développement rural et par le groupe semi-direct Madagascar, confiance par le Ministère des affaires étrangères Françaises, l’Agence Française de développement rural et par le groupe semi-direct et la ville d’Annecy. Des résultats ont déjà été obtenus ; ils sont liés aux systèmes de production, au revenu des exploitations agricoles, à la gestion des ressources et aux organisations rurales.

Entre 2002 et 2006, plus de 300 paysans ont été formés sur la pratique de l’agro- écologie et ont pu constater l’augmentation de leur production au fur et à mesure de la pratique. On a noté que le rendement du riz a doublé par rapport aux techniques traditionnelles et celui de cultures vivrières a augmenté de 25°/. . La production destinée à la vente a augmenté ; les marges bénéficiaires pour le haricot et le pois du cap ont connu une hausse considérable. Toujours sur cette période des aménagements antiérosifs maintiennentle sol et réduisent le ruissellement. Aussi, l’ensablement des rizières a pu être évité. La mise en valeur des parcelles est devenue plus durable et celles-ci sont plus fertiles. Concernant l’appui et financement des organisations rurales, sept groupes de paysans ont bénéficié d’un accès au crédit auprès de TIAVOMAHOMBY.

Il faut remarquer que les principaux bénéficiaires de ces actions sont les communes rurales environnantes qui approvisionnent Manakara.

1.3.3. L’Hydrographie

Le Système hydrographique est très important dans le district de Manakara. Vers l’intérieur, une petite rivière arrose la vallée située au Nord de la ville. Cette rivière prend sa source en amont de l’embouchure. La façade océanienne est très riche en ressources halieutiques comme les poissons, crevettes, langoustes, requins, etc.

C’est une côte riche très favorable aux activités maritimes. La ville est traversée par la rivière de Manakara. Une de sept embouchures de la Région Vatovavy Fitovinany se trouve au Nord Est de ville. C’est ce qui donne accès vers la mer.

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Cette zone Sud Est de Madagascar, possède un haut bassin versant des petits périmètres irrigués spécialement protégés pour pouvoir permettre de cultiver des plantes vivrières dans le cadre de systèmes de cultures semi-directes sur couverture végétale permanente du sol et de cette façon mettre en valeur les mêmes parcelles pour éviter la défriche brûlis et étendre les jachères améliorées ainsi que les aires des pâturages cultivées.

La présence de rivières, fleuve, embouchure constituent des ressources naturelles d’exploitation considérable pour le district de Manakara.

En effet, le Canal de Pangalane permet le transport d’une quantité considérable de marchandises et de personnes. Il est de ce fait utilisé pour relier la commune urbaine de Manakara avec les communes environnantes. Cependant, l’ensablement permanent ne permet pas au canal d’être praticable toute l’année.

Tableau n°6: Les principaux cours d’eau de la région de Fitovinany

Sous-prefectures Cours d’eau Manakara Fleuve Faraony Rivière Managnano Rivière Manakara Canal de Pangalana Vohipeno Fleuve Matitànana Canal de Pangalana Source : Carte géographique FTM

Le fleuve Faraony prend la source en Ikongo, zone accidentée de falaise. Il présente un profil rapide ponctué par des chutes dans son cour supérieur. Il gagne ensuite la région basse où il s’étale largement dans un cours lent et sinueux cherchant difficilement son débouché vers la mer à travers le cordon littoral dunaire.

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Carte n°5 : Perception de l’ensablement des rizières

N REGION VATOVAVY FITOVINANY PERCEPTION DE L'ENSABLEMENT DES RIZIERES W E Soavina # S Fiadanana #

Ambodilafa # Ampasinambo # Nosy Varika Androrangavola # # Sahavato #

Fasintsara # Vohibola Vohilava # # Maroharatra # # Vohitrandriana # # Ambahy

Analampasina # Marofotaka Ambohimanga Atsimo # # #

Andranambolava # # Mahela Antsindra # Ambodinonoka # Vohilava # # Ambohimiera # Morafeno Mahatsara Lefaka # #

Mahatsara Atsimo Tsaratanana # # # Maroakima Mananjary # # #

Ranomafana # Ambalahosy Avatatra # # Ambohimarina II Manakana Avaratra # #

Antaretra # Ifanadiana # Kianjavato # # #

Andonabe Androrangavola # Tolongoina ## # Vatohandrina # # Marotoko # # Sandrohy # Manampatrana # Anteza Ampasimboraka Saharefo # # # Mitanty # Maromiandra # Vohimanitra Analavory # # Ampasimanjeva Ionilahy # # Mahamaibe Fenomby # # Ambatofotsy Vohimasina Nord Vohilava # # # Nihaonana_Ambany # Mahabako # Belemoka # Ambotaka # # # # Mavorano Ambalavero Sahasinaka Vohimasina Sud # # Sahanambohitra # Ambahatrazo Fort-Carnot # Ambohitsara Ampasimpotsy # # # Mizilo_Gara Amborondro # Ambila # Amboanjo_Ifaho # Vinanitelo # # Anorombato Marofarihy Bekatra # # Sahalanona # # Nosiala Antanakambana # Vohimasy # Sorombo # Limite région Ambalaroka Manakara Ankarimbelo # Lokomby #% % Chef lieu région # # Ifanirea # Ambahive Sakoagna # Chef lieu commune # Vatana # Tataho Limite District # ## # Mangatsiotra Pistes Lanivoa Mahasoabe # # # Nato # # Routes: Mahazoarivo # Vohipeno # # Route d'intérêt provinciale Mahabo Ivato # # # Route nationale # Aires protégées # Ifantsy # FORETS CLASSEES # PARCS NATIONAUX RESERVES FORESTIERES 0 20 Kilomètres Hydrographie principale Plan d'eau Lacs Perception de l'ensablement des rizières pas important du tout pas tellement important Source: BD 500 FTM, Ilo 2001 important Edition: UCDD/ DIE/ ONE, Juillet 2005 tres important

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Il est quand important de souligner que les côtes de Madagascar sont exposées au danger du diversement d’hydrocarbure qui transite dans l’Océan Indien. Deux problèmes majeurs pour le littoral : l’ensablement des embouchures et le risque de pollution marine par hydrocarbure.

Selon le service des ressources halieutiques du Sud Est, la durée d’ensablement des embouchures a doublé en 4 ans : 1,5 mois en 1994, 3 mois en 2001.

Ce phénomène a entraîné une réduction de 42,85% de la production d’anguille. En outre, la vétusté des installations d’hydrocarbure dans le port de Manakara surtout le pipeline qui submerge dans la mer constitue une menace permanente pour l’environnement marin.

I.3.4. Le Climat

A Madagascar, en été, le soleil fournit de la chaleur à la terre et il fait chaud. Le temps change sans cesse : parfois, le ciel devient sombre, il se couvre de nuages noirs. Le vent souffle fort et il pleut. Il fait chaud en été et froid en hiver. Le climat se caractérise par les températures, les précipitations et le vent 5.

Le Climat de la région est du type tropical à deux saisons :

− Une Saison chaude et pluvieuse, de Novembre à Avril et − Une Saison sèche avec faibles précipitations, de Mai à Octobre

Le climat de Manakara est marqué par la proximité de la bordure occidentale de l’anticyclone de l’Océan Indien. De ce fait, un alizé constant souffle d’Est en Ouest, entraînant de masse d’air humide et chaud, et une forte pluviométrie.

5 Géographie CE « Taona faha 3 », Edition bilingue 2006 : les classiques Africains, pages 08

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Tableau n°7 : Statistique des principaux indicateurs climatiques en 2010 à Manakara

Mois Précipitations Nbr de Températures Températures Températures Humidité (mm) Jours de Maximales Minimales Moyennes pluies (°C) (°C) (°C) Janvier 302,5 18,8 30,7 23,4 27,09 81,8 Fevrier 322,6 17,5 30 23,8 26,9 82,5 Mars 367,2 21,6 28,4 23,8 26,1 83,1 Avril 211,4 16,8 29,6 23,5 26,6 83,3 Mai 136,7 15,6 28,4 22,4 25,4 83,3 Juin 153,1 15,1 26 20,2 23,1 82,7 Juillet 166,3 16,5 25,3 17,8 21,6 82,5 Août 141,9 14,5 26,8 16,12 21,4 81,1 Septembre 95,5 11,3 30,8 17,8 24,3 80,0 Octobre 104,7 12,5 28,9 20,5 24,7 79,9 Novembre 101 13,9 29,1 21,3 25,2 81,5 Décembre 144,1 16,9 31,4 24,1 27,8 82,0 Source : Station Marofarihy dans le District de Manakara BVPI 6 Sud Est/Hauts plateaux Ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche à Manakara

1.3.4.1 : La température

Les températures moyennes mensuelles varient entre 21°C le mois de juillet jusqu’au mois d’août, et 27°C le mois de décembre jusqu’au février avec des maxima atteignant les 31,4°C en décembre alors que le minima est le 16,12°C en Août.

1.3.4.2 : Les précipitations

Il s’agit d’un climat chaud et humide ; la pluviométrie annuelle moyenne de Manakara se situe à 2205,1mm. La saison fraîche connait suffisamment d’humidité.

Le mois de Mai, la pluviométrie connaît une baisse mais on ne peut pas dire que cette période est suffisamment ensoleillée. Le soleil n’est constamment présent qu’entre le mois de septembre et novembre. Evidemment, cette période est relativement la plus sèche.

Signalons que les pluies peuvent être mal reparties au cours de la saison de culture. Le nombre de jours et de pluies par années varie de 140 à 191 jours.

La côte de Manakara vit sous le régime des vents d’Alizés provoquant des précipitations quasi-régulières se traduisant par des averses en fin de journées ou pendant la nuit.

6Bassins Versants et de Périmètres Irrigués 23

La région ne connaît pas vraiment de saison sèche. Il peut en moyenne un jour sur deux : la moyenne annuelle de jours de pluies est de 180 jours. Les minima mensuels se situent en septembre avec 95,5 mm, tandis qu’en Janvier, février et mars, sont les mois les plus pluvieux avec la moyennede 302,5 mm à 367,2 mm

Carte n°6 : Nombre d’annéesd’inondation entre 1999 et 2001 dans laRégion Vatovavy Fitovinany.

REGION VATOVAVY FITOVINANY N NOMBRE D'ANNEES AVEC INONDATION W E ENTRE 1999/2001 Soav ina # S Fiadanana #

Ambodilafa # Ampasinambo # Nosy Varika Androrangavola # # Sahav ato #

Fasintsar a # Befody Vohibola Vohilav a # # Maroharatra # # Vohitrandriana # # Am bahy

Analampasina # Mar ofotaka Mahavoky Nord Ambohimanga Atsimo # # #

Andranambolava # # Mahela Ants indr a # Ambodinonoka # Marosangy Vohilav a # # Ambohimiera # Mor afeno Mahatsara Lefaka # #

Mahatsara Atsimo Tsaratanana # # Tsiatosik a Ambohinihaonana # Mar oakim a Mananjary # # #

Ranom afana # Ambalahosy Avatatra # Kelilalina # Ambohimarina II Manakana Avaratra # # Antaretr a # Ifanadiana # Antsenavolo Kianjav ato # # # Tsar avar y

Andonabe Ambohimisafy Androrangavola # Tolongoina ## # Anosimparihy Vatohandrina # # Namor ona Mar otoko # # Sandrohy # Manampatrana # Antez a Ampasimboraka Saharefo # # # Mitanty # Maromiandra # Vohimanitra Analavor y # # Ampasimanjeva Ionilahy # # Maham aibe Fenom by # # Vohimasina Nord Ambatofotsy Vohilav a # # # Nihaonana_Ambany # Mahabak o # Belem oka # Am botak a # # # # Mav orano Am balavero Sahas inak a Vohimasina Sud # # Sahanambohitra # Ambahatrazo Fort-Carnot # Ambohitsara Ampasimpotsy # # # Mizilo_Gara Am borondr o # Am bila # Amboanjo_Ifaho # Vinanitelo # # Anorom bato Mar ofarihy Bek atra # # Sahalanona # # Nosiala Antanakambana # Vohim asy # Sorom bo # Limite région Am balaroka Manak ar a Ankarimbelo # Lok omby #% % Chef lieu région # # Ifanirea # Am bahive Sak oagna # Chef lieu commune # Vatana # Tataho Limite District # ## Sahalava # Mangatsiotra Pistes Lanivoa Mahas oabe # # # Nato Andem aka # # Ankarimbary Routes: Mahazoarivo # Vohipeno # # Route d'intérêt provinciale Mahabo Ivato Ilak atra # # # Sav ana Route nationale Vohitrindry # Aires protégées # Onjats y Ifants y # FORETS CLASSEES # Vohindav a PARCS NATIONAUX RESERVES FORESTIERES 0 20 Kilomètres Hydrographie principale Plan d'eau Lac s Nombre d'années 0 1 Source: BD 500 FTM, Ilo 2001 2 Edition: UCDD/ DIE/ ONE, Juillet 2005 3

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L’activité cyclonique est forte de décembre en mars, mais peut commencer en octobre ou en novembre. Le risque cyclonique qui menace plus particulièrement la côte Est de Madagascar diminue de Nord jusqu’à Maroantsetra.

Cependant, elle subit de fortes pluies et houles accompagnant les queues des cyclones. Les fortes pluies sur la falaise occasionnent alors la montée et le débordement des eaux des fleuves du Sud Est. En 1997, l’œil du Cyclone Gretelle a causé des dégâts dans le District de Manakara.

Chaque année, les évènements cycloniques perturbent la Région ; elle en est souvent victime, population et autorités publiques s’apprêtent chaque année à la survenance de cette calamité. En effet, des mesures de prévoyance sont mises à la disposition de tous.

En décembre 2004, le phénomène de raz de marée (TSUNAMI) s’est présenté dans le district de Manakara, après ce phénomène, la mer a provoqué l’effondrement de la côte sur plusieurs points, dont certains abordent une route goudronnée. L’action des vagues continue malgré la mise en place de trois rangées de cocotiers.

1.3.5. La Biodiversité

Caractérisée par l’existence de nombreuses zones marécageuses autour de la ville, la commune urbaine de Manakara est aménagée, et les majeures parties des marécages sont transformés en rizière et les zones non bâties sont occupées par des rizières. De grandes zones de cultures de riz et de rentes comme le letchi, le piment, le gingembre, le café, le girofle, le poivre sont aperçues un peu partout.

Des formations secondaires dominent également. La végétation des collines de l’Ouest est dominée par des forêts secondaires de « harongana », de « ravinala », et de bambous. Il existe aussi des forêts dues au « tavy » ou à la culture sur brûlis.

Par ailleurs, les cultivateurs pratiquent une agriculture itinérante sur défriche brulis. La forêt primaire est pratiquement disparue. Les sols ferralitiques de la région sont pauvres, les manifestations de l’érosion suite à une mise en culture des collines et bassins versants stérilisent les terres. Avec le passage fréquent des feux, la couverture végétale des collines est aujourd’hui hétérogène et parfois clairsemée. Le passage des feux expose les sols à l’érosion pluviale. Les eaux de ruissellement endommagent les systèmes d’irrigation et entrainent l’ensablement important des rizières.

25

La faune est composée de ressources halieutiques comme les poissons, crevettes, langoustes, requins, huîtres, mollusques, etc.

Des arbres fruitiers comme des manguiers, orangers, fruits à pain, cocotiers, font partie de la flore de Manakara. La flore de Manakara est aussi riche en plantes médicinales. On peut citer l’orchidée ou « tsipelana » utilisée surtout pour soigner certaines formes de leucémie ; il y a ensuite le « popoka » ou « voanatsindrana » dont le fruit est très riche en vitamine C ; les mamans utilisent souvent les touffes d’ « ahibalala » pour le bain des bébés et pour les soins de la peau des enfants 7.

7 YVES ESCARNO -2002- Manakara qu’on aime –photo le vazaha à Manakara ; pages 42

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CHAPITRE II: LA DÉMOGRAPHIE DE LA REGION

II.1. Répartition et densité de la population

La région de Fitovinany compte 535529 habitants en 2002, répartis sur une superficie de 4319 km 2, soit une densité de 124 hab/km 2. Le tableau suivant présente la répartition de la population par district.

Tableau n°8: La répartition et densité de la population par district en 2002.

District Population résidente Pourcentage Superficie Densité en2002 (%) (km 2) (Hab/km 2) Manakara 504867 74,78% 3269 154 Vohipeno 170286 25,22% 1050 162 Région 675153 100 ,0% 4319 156 Fitovinany Sources : - Division Administrative, ministère de l’Intérieur. - Bureaude district de Manakara - Bureau dedistrictde Vohipeno

Le tableau ci-dessus qui représente la répartition de la population par districtmontre que les 74,78% de la population de la région résident dans ledistrictde Manakara avec une densité de 154 hab/km 2.Le nombre de la population de cedistrictcompte 504867 habitants, plus concentrés par rapport à la sous-préfecture de Vohipeno.

En 2004, la Région de Vatovavy Fitovinany compte environ 1.062.747 habitants (INSTAT 2004). Le taux d’accroissement annuel, de l’ordre de 3,45% est supérieur à la moyenne nationale (2,8%). D’après le recensement démographique par commune effectué par la CISCO, le plus fort taux de croissances est enregistré dans les Districts de Manakara et Ikongo, avec respectivement 3,5% et 3,4%. La Région de Vatovavy Fitovinany est peuplée par 1 654 439 habitants 8. Avec une superficie régionale de 20 667 Km 2, la densité démographique s’élève à 80,05Hab/Km 2. Le tableau suivant répartit ce nombre de population par District.

8 Monographies des Districts la Région de Vatovavy Fitovinany (2008). 27

Répartition de la population par District

Tableau n°9 : Répartition de la population par District

District Nombre de population Densité de Pourcentage au population (Hab/ niveau régional % Km2) Vohipeno 183 345 159 11, 08 Manakara 270 268 85 16, 33 Ikongo 270 734 93 16,36 Mananjary 423 872 85, 63 25, 62 Ifanadiana 229 296 50 13, 85 Nosy Varika 276 924 70 16, 73 Total 1 654 439 80, 05 100 % Source : Donnée monographique des Districts 2008

Le District le plus habité dans la Région est celui de Mananjary, plus d’un quart de la population régionale s’y trouve. Lorsqu’on observe ce tableau, ce fait est dû au coûtde vie relativement moyen dans ce District.Malgré l’inexistence du recensement par le service de district de Manakara, le nombre de population y est sous- estimé ; cette donnée est celle collectée dans la DRS qui est basée sur le recensement de l’INSAT 1975 majoré de taux d’accroissement de la population dans cette région.

En 2010, le nombre de la population dans le district de Manakara compte 646.125 habitants par le recensement au novembre 2010 (source : District de Manakara).

II.2. La caractéristique de la population

II.2.1 : La croissance démographique

L’effectif de la population augmente dans la région de Fitovinany, et surtout dans les chefs-lieux des sous-préfectures.

Tableau n°10 : Evolution de la population entre 1993 et 2002

District Population Population Evolution entre Taux d’accroissement 1993 2002 1993 et 2002 annuel moyen Manakara 178607 504867 326260 20% Vohipeno 74773 170286 95513 14% Région 253380 675153 421773 18% Fitovinany Sources : - RGPH 93. - Bureau de districtde Manakara. - Bureau de districtde Vohipeno.

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Entre 1993 et 2002, la population de la région de Fitovinany a augmenté de 421773 habitants. Cette croissance correspond à un taux d’accroissement moyen de 18% par an. Quant à la population de districtde Manakara, le taux d’accroissement moyen s’élève à 20% par an et à 14% pour celle de Vohipeno. La vitesse de la croissance démographique de districtde Manakara est plus rapide que celle de Vohipeno.

Les taux d’accroissement démographique augmentent sans cesse :

En 2004, la Région de Vatovavy Fitovinany compte environ 1.062.747 habitants (TBS INSTAT 2004), après quatre ans, ce nombre s’élève à 1 654 439 . En effet,une augmentation de 35, 76% est constatée pour une quadriennale, le taux d’accroissement annuel est donc aux environs de 8, 94% . Ce fortaccroissement de taux de la population résulte du soin apporté à la santé maternelle et infantile, l’effort du gouvernement à travers la politique du ministère de la santé et du planning familial. Cet effort réduit le taux de mortalité. Il est à noter qu’en 2004, on a également remarqué un taux d’accroissement de la population mais ce taux est moins élevé que celui que nous vivons actuellement.

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Carte n°7 : Une densité démographique hétérogène :

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II.2.2.La répartition de la population par milieu

D’habitude, est qualifiée d’urbaine la population de la commune abritant le chef-lieu de la Sous-préfecture, et c’est ainsi qu’est conçu le tableau ci-dessous.

Tableau n°11 : La répartition de la population par milieu en 2002

District Population PopulationUrbaine Population Taux Taux de la 2002 rurale d’urbanisation population % rurale % Manakara 504867 77264 427623 15,3% 84,7% Vohipeno 170286 21751 148735 12,8% 87,2% Région de 675153 98995 576158 14,7% 85,3% Fitovinany Sources : -Bureau dedistrict de Manakara.

-Bureau de districtde Vohipeno.

Sous cet angle, 85,3% de la population de la région vivent en milieu rural et 14,7% en milieu urbain. Cette situation semble refléter le cas de Madagascar en général. Pourtant, la commune de Vohipeno est une commune rurale, mais de 1 ére qualité, bien que ledistrict. Ce qui fait que ledistrictde Vohipeno est rural à 100%. Dans ce cas, 597909 habitants de la région de Fitovinany, soit 88,6% de la population totale, résident en milieu rural.

Une Forte proportion de ménages ruraux et agricoles :

Avec une population de l’ordre de 1.063.000 habitants et une taille moyenne de 5,4%, on estime à 196.852 le nombre total de ménage pour la Région de Vatovavy Fitovinany. Pour l’ensemble de la Région, plus de 90% des chefs de ménage sont dans le secteur agricole (Nosy Varika : 98 %, Ifanadiana : 97,5%, Mananjary:94,5%, Ikongo : 91,4%, Manakara 92%, Vohipeno : 90%) 9.

9 PRD (Programme Régional pour le Développement), 2005

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II.2.3 : La répartition de la population par sexe

Le Recensement Général de la Population et habitat a été effectué en 1993.

Tableau n°12 : La répartition de la population par sexe en 1993

Sous- Population 93 % de % de préfectures Total Masculin Féminin lapopulationmasculine lapopulationféminine Manakara 178607 85111 93495 47,7% 52,3% Vohipeno 74773 36057 38716 48,2% 51,8% Région 253380 121168 132211 47,8% 52,2% Fitovinany Source : RGPH 1993

Ce tableau nous montre que dans la région de Fitovinany, la population féminine paraît légèrement supérieure à la population masculine. Cette dernière constitue les 47,8% de la population totale, alors que la population féminine forme les 52,2%.

Il est incontestablement admis que les dix années écoulées ne changeraient pas le taux de masculinité dans la région. En faisant la projection du RGPH 1993, sur la population 2002.

Tableau n°13 : La répartition de la population par sexe en 2002

District Population Masculin Féminin Manakara 504867 240822 264045 Vohipeno 170286 82078 88208 Région de Fitovinany 675153 322900 352253 Source : - Bureaux des districtsde Manakara et de Vohipeno. - Projection du RPGH 1993

II.2.4 : La répartition de la population par groupe d’âge

On peut structurer la population par groupe d’âges comme suit :

− 0 à 14 ans : les enfants ; − 15 à 64 ans : la population potentiellement active ; − 65 ans et plus : les vieux.

Tableau n°14 : La répartition de la population par groupe d’âges en 1993

Groupe d’âges Manakara Vohipeno Région Fitovinany Effectif % par rap. à Effectif % par rap.à la Effectif % par rap. à lapop.M/kara pop.Vpeno la pop.totale 0 à 14 ans 80151 45% 31879 43% 112030 44,2% 15 à 64 ans 94770 53% 40525 54% 135295 53,4% 65 ans et plus 3688 2% 2367 3% 6055 2,4% Total 178609 100% 74771 100% 253380 100%

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Source : RGPH 1993

Pour l’ensemble de la région, le groupe d’âges actifs détient un poids très important par rapport à la population totale avec un taux de 54%. De plus, ce tableau permet de constater que la population de la région Fitovinany est une population jeune car les enfants de 0 à 14 ans constituent déjà les 44,2%. En faisant la projection de la population par groupe d’âge du RGPH 1993 sur la population 2002, on obtient le tableau.

Tableau 15 :La répartition de la population par groupe d’âges en 2002

Groupe d’âges Manakara Vohipeno Ens. Rég. De Fitovinany 0 à 14 ans 227190 73223 298417 15 à 64 ans 267580 91954 360532 65 ans et plus 10097 5109 16204 Total 504867 170286 675153 Source : Projection du RGPH 1993 sur la population 2002

Dans ce tableau, on constate aussi que le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus sont moins nombreux par rapport aux jeunes dans le districtde Manakara. Ce qui fait que la population dans cedistrictest la plus dynamique. L’effectif de la population dans cette région est dominé par les jeunes. Les âgées sont moins nombreux par rapport aux enfants de 0 à 14 ans.

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DEUXIEME PARTIE

LA CULTURE DE GIROFLE DANS LEDISTRICT DE MANAKARA

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CHAPITRE III : LES CONDITIONS DE DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE DE GIROFLE

La giroflier est un nom féminin, en latin Eugenia caryophyllata, arbre tropicale originaire d’Indonésie, voisin du jambosier et fournissant les clous de girofle.

Le girofle est un nom masculin, en latin caryophyllon, en anglais cloves-tree, et en malgache jirofo ou jorofo, famille de myrtacée, espèce eugénia. C’est un bouton desséché des fleurs du giroflier, appelé aussi clou de girofle, utilisé comme condiment.

Le giroflier est une culture très exigent. Le développement de la plante et le rendement sont déterminés par un certain nombre de facteurs dont les plus importants sont les conditions naturelles. Parallèlement à ces conditions naturelles, les facteurs anthropiques contribuent pour une large part, au rendement de la production, malgré les aléas climatiques.

III.1 : Les Conditions Naturelles

Les conditions naturelles intéressent beaucoup les agronomes pour le choix des cultures, lesquelles se répartissent et se développent selon les conditions climatiques. C’est ainsi que les conditions de la production du girofle reposent, non seulement sur la texture du sol mais aussi sur les facteurs climatiques.

III.1.1 : Le Climat

Le climat du District de Manakara, est lié à un vent d’alizé qui souffle de l’Est vers Ouest, provoquant une forte pluviométrie. C’est de type tropical à deux saisons. Il est caractérisé par l’alternance très marquée d’une saison chaude et humide (novembre-avril) et d’une saison sèche et fraîche (Mai à Octobre).

Dans l’ensemble, ce type de climat est favorable à une grande variété de culture : riz, maniocs, patates douces, papayers, manguiers, cannes à sucre. A tout, cela s’ajoutent les cultures de rentes dont les produits ne sont pas consommés directement : tabac, poivre, bananier, letchis, girofle et même la vanille.

Parmi les facteurs climatiques, l’humidité et la température ont une influence prépondérante sur la production de girofle.Le climat est le principal facteur de variation de la production. Les raison des fluctuations observées semblentliées aux pluviométries annuelles des mois de Septembre, Octobre et Novembre.

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Le giroflier demande des climats équatoriaux, chauds, à forte pluviométrie à pleine lumière dont l’altitude nedépasse pas 300 m.Les climats marins semblent favoriser le développement des girofliers et leursfructifications. Ils ont besoins en chaleur.

III.1.1.1 : La Température

Le giroflier est une plante de régions équatoriales chaudes. La température moyenne annuelle doit être comprise entre 22°C et 30°C dans son conditionnement de développement (source : CTHT).Au-dessous de 21°C, le développement est très lent. A cela, on peut constater que les écarts sont forts. Le girofle est très sensible aux températures extrêmes dépassant de 31°C. Dans ces conditions, on observe des épuisements d’une plante lorsqu’elle est insuffisamment alimentée en eau.

Dans le district de Manakara, la période de la culture coïncide avec la saison fraîche assez marquée, en Mars jusqu’en juin où les températures minimales sont parfois tombées à 22°C, tandis que les températures maximales ne dépassent pas 30°C.

La condition d’ensoleillement représente une contrainte pour la pépinière de girofle. Elle a besoin de maximale luminosité ou être l’abri du soleil. Sauf chez les jeunes plants, les conditions d’ensoleillement n’ont aucune contrainte, pour la culture de girofle, en saison sèche où la température est inférieure à la valeur optimale. La température hivernale est très favorable à la culture de girofle parce qu’elle apporte l’humidité.Le giroflier demande la pleine lumière et l’ensoleillement maximum. En cas d’ombrage, la production de clousest nulle. Le giroflier a besoin de lumière.

III.1.1.2. Les précipitations

Le giroflier ne vit que dans les zones à forte pluviométrie, de l’ordre de 1,5 à 2 m/an convenablement répartie.Une saison sèche de 3 à 4 mois ne convient pas au giroflier.

Pour que le giroflier fleurisse correctement, il faut que l’importance des précipitations se réduise durant lapériode d’apparition des inflorescences. Trop de pluies favorisent le développement des feuilles au détriment dudéveloppement des clous. De ce fait, la Côte-Est de Madagascar est moins favorable que le Zanzibar.Le giroflier demande en outre une humidité atmosphérique voisine de 80%.

La croissance est optimale dans les régions où la saison sèche dure de 3 à 4 mois et où la pluviométrie annuelle est inférieure à 2000 mm.Une pluviométrie annuelle supérieure à

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3000 mm et une saison sèche permettant une bonne floraison et production. Le giroflier a besoin en eau.

III.1.2. Le sol

On évite les zones exposées au vent, ça amène la difficulté de la croissance de culture et même entraine la mortalité de sa pépinière. On évite aussi les sols marécageux ainsi que les sols sablonneux salés.Les terrains en pente conviennent bien pour ce type de culture pour éviter l’inondation ou l’imbibé de l’eau.

Pour sa culture, le giroflier requiert un sol fertile à compacité moyenne. La plante ne peut supporter le contact prolongé avec l’eau et craint les terrains trop légers, les sables plus ou moins salés.

Le giroflier préfère les sols provenant de la décomposition des roches volcaniques ou les sols sédimentaires pastrop sableux et bien drainés. Il réussit très bien sur les pentes et flancs de collines ferralitiques.Le giroflier ne craint que les sols sableux ou moins salés et les sols marécageux.

Le giroflier a besoin aussi en altitude :

On trouve de beaux girofliers jusqu’à 300 ou 400 m d’altitude ; mais il en existe jusqu’à 600 à 700 m ; mais ilssont en général rabougris, ne fructifiant que très peu en novembre, et décembre donc en saison de pluies.Le giroflier sera donc cultivé de préférence au-dessous de 400 m d’altitude, le long de la Côte-Est deMadagascar, entre Sambava et Manakara et dans l’Ile de Sainte Marie.

Les principales régions de culture de giroflier sont : Fénérive-Est, Sonieran’Ivongo, Vavatenina, Mananara, Maroantsetra, Sainte marie et Tamatave. Partout il faudra éviter les zones soumises aux vents violents etfréquents.

La région de la côte Est malgache satisfait ces exigences si bien que le giroflier s’y trouve en abondance offrant la majorité de la production nationale.

III.2. Les Conditions Anthropiques

L’homme participe également au développement de girofle. Malgré quelques problèmes physiques que nous avons avancés, la culture de girofle ne manque pas d’atouts des actifs agricoles. Les atouts agricoles qui nous intéressent ici sont l’humain. La force de travail familial reste la meilleure et ce, pour de longues années encore.

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III.2.1. La participation des hommes

Cette croissance démographique et l’augmentation de la production reflètent l’importance de culture de girofle qui occupe une grande surface dans le district de Manakara ; elle est considérée comme la principale ressource économique du district.

Le girofle est une culture industrielle et donc il demande l’usage des techniques adéquates pour son développement. A cela s’ajoutent des services d’encadrement qui sont assurés par la société concernée. Pour rendre performant les travaux de petits planteurs, les activités d’encadrement de la culture de girofle sont organisées d’une manière très différente de celles de vulgarisation agricole opérée par les agents des services publics : ces responsables sont, tout d’abord, déchargés de toutes préoccupations administratives ou statistiques en dehors de minimum nécessaire pour le fonctionnement de leur service.

Leur compétence, leur formation, leur niveau de base et la précision des directives qu’ils reçoivent leur permettent d’assurer un service complet aux agriculteurs qu’ils supervisent.Cela va de simples recommandations les conseils techniques aux contrôles des plantations. Ils favorisent les fournitures nécessaires, l’aide administrative et comptable indispensable tout au long de la campagne.

Grâce à ce service d’encouragement et de vulgarisation bien organisé, ces techniques culturales sont convenablement appliquées. Ces techniques sont très éclairements décrites dans divers publications. Les résultats obtenus sont excellents. La mise en place d’une structure d’encadrement pour l’ensemble des agriculteurs du district de Manakara devra s’inspirer de l’expérience acquise dans le secteur des cultures industrielles. Le service concerné ne se contente pas des services d’encadrement mais il doit aussi prendre de mesure d’accompagnement jusqu’à la commercialisation de production, c'est-à-dire, qu’il achète les produits presque tout entier.

III.2.2. Le Girofle est une culture introduite par les Indonésiens

Le girofle trouve ses origines aux îles Moluques, en Asie. Le giroflier a été introduit à Madagascar vers 1827 au niveau de l’île Sainte Marie par Pierre Poivre. Ce n’est qu’en 1900, dans les environs de Soanierana, que les premières plantations sur la grande terre malgache furent établies. Estimés à 19 000 tonnes, la production de clous de girofles est répartie dans les provinces de Toamasina, Fianarantsoa et Antsiranana, plus précisément dans la région

38 d’Analanjrofo, Vatomandry, Mahanoro, les régions Sud Est de Mananjary à Fort Dauphin, enfin les régions SAVA et DIANA.

o En botanique :

Le giroflier est un bel arbre à feuillages persistants qui peut atteindre à 12 à 15m de hauteur. L'arbre a une forme conique. D'une hauteur moyenne de 10 à 12 mètres, il peut atteindre jusqu'à 20 mètres de haut.

Le clou de girofliers’obtient en récoltant les boutons floraux avant son épanouissement. La corolle dont les pétales sont repliésausommet du clou de girofle s’appelle « tête de clou ».

III.2.2.1 : La description

III.2.2.1.1 : Les racines

Les racines sont peu développées et superficielles.Elles forment un chevelu utilisant facilement les matières minérales du sol. Quelques racines traçantes atteignent4 à 5 m de long. Ceci explique le peu de résistance opposé par le giroflier aux cyclones.

Il est donc bon de le placer dans des endroits abrités ou de créer des brises vents.

En plus de ce chevelu, on trouve un pivot qui atteint 2 à 3 m de profondeur, et quelques racines plongeantes peunombreuses qui viennent s’ajouter ou parfois remplacer le pivot.

III.2.2.1.2 : Le tronc

La charpente du giroflier est constituée par une tige principale portant des branches primaires opposées. Cettedivision se fait généralement assez basse, ce qui donne au giroflier sa forme caractéristique de pyramide.

Il peut atteindre en culture 7 à 10 m de hauteur. Le bois de branches est dur mais cassant. Le giroflier prend donc unaspect buissonnant.

Les jeunes rameaux sont minces et fragiles. Chaque rameau porte à son extrémité un bouquet de 4 à 10 feuillesavec un bourgeon terminal. Ce dernier donnera les clous puis les fleurs, puis les fruits.L’écorce des rameaux est lisse, et de couleur gris clair.

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Photo n°1 : Le tronc de giroflier

Cliché par l’auteur

III.2.2.1.3 : Les feuilles

Elles sont opposées, persistantes, dures , et de forme ovales. Le limbe est simple et porté par 1 pétiole de 0,5 à 1 cmde long.Le limbe a de 7,5 à 12,5 cm de long sur 2,5 à 3 cm de large.Les nervures sont nombreuses mais peu apparentes.

Les feuilles sont d’un be au vert à l’état adulte. Elles sont roses ou même cuivrées.Elles renferment des petites glandes à essence, à peine visibles à la loupe.

Entre les mois de Mai et de Septembre, les girofliers prennent d’autant plus de feuilles qu’ils portent moins defruits :

Si elles sont roses ,la récolte en clous sera faible et si elles sont vertes , la récolte en clous sera abondante.

Les feuilles de girofliers sont couramment exploitées pour l’extraction d’huile essentielle. Ceparamètre est à prendre en considération pour que les girofliers ne soient pas trop affectés parla perte de feuilles.

III.2.2.1.4 : Les fleurs

Il a quatre pétales blanc s rosés qui sont caractérisées par leurs sépales rouges persistants. Avant l'épanouissement, les boutons floraux sont nommés « clous de girofle ».

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C'est à cette époque qu'on les récolte avant de les laisser sécher au soleil jusqu'à ce qu'ils prennent une teinte brun foncé. Cet arbre est d'origine Indonésienne.

III.2.2.1.5 : L’inflorescence

Ce sont des cymes corymbriformes qui apparaissent à l’extrémité des rameaux. Elles comprennent environ 25fleurs chacune.

Ces inflorescences apparaissent plusieurs mois avant l’épanouissement de fleurs.La longueur de ces inflorescences ne dépasse guère 4 à 5 cm.

Elles sont petites et se composent d’un calice à 4 sépales charnus ; d’une corolle à 4 pétales ; de très nombreusesétamines d’un ovaire à 2 loges contenant un grand nombre d’ovules surmonté d’un style portant un stigmate.

A la floraison, le calice devient rouge vif et les pétales sont blancs rosés.

Calice et corolle sont soudés par leur base aux parois de l’androcée et forment un long tube rouge extérieurementde 6 à 10 cm de long que l’on appelle « faux pédoncule » qui contient de très nombreuses poches sécrétricesd’essence.

Si on cueille les boutons floraux avant leur épanouissement, on obtient des « clous de girofle».La corolle dont les pétales sont repliés au sommet du clou de girofle s’appelle «Tête du clou». Cette têteest rougeâtre au moment de la récolte.

III.2.2.1.6 : Les fruits

Lorsque la fleur est fécondée, elle se transforme en une baie rouge que l’on appelle « anthofle » ou « mère dugirofle ». Il a une forme ellipsoïdale et est surmontée par les quatre dents du calice.

Le fruit a 2,5 cm de long sur 1 cm de large. IL contient 1, rarement 2 graines ovoïdes sans albumen de 1,3 cm delong en général.

Ces anthofles ont une faculté germinative très courte qui ne dépasse guère un mois après leur maturité, alors 1 anthofle vaut 3g environ et 350 anthoflesvalent1 kg.

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Photo 2 : Anthofle ou mère du girofle

Cliché par l’auteur

III.2.2.2.Les phases végétatives

III.2.2.2.1.La p hase de germination

Elle débute vers la 5ème semaine qui suit le semis. Il s’écoule 1 à 2 mois pour que la levée ait lieu.

III.2.2.2.2.La p hase de croissance

La croissance des girofliers est lente :

Vers18 mois à 2 ans, les girofliers atteignent 50 à 70 cm de hauteur , vers 3 à 4 ans, ils atteignent 1,5 à 2 m de hauteur , et dans 7 ans, ils atteignent 2,5 à 3,5 m de hauteur .

Vers la 20ème année environ, les girofles atteignent leur t aille définitive. Ils peuvent vivre jusqu’à 100 ans.

Le giroflier fleurit chaque année à partir de la 5ème ou 6ème année près la plantation.

Les boutons floraux apparaissent de mars à m ai et grossissent.

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III.2.2.2.3 :La phase de maturation

Entre la floraison et la maturation des anthofles s’écoulent 2 à 3 mois et les anthofles sont mûrs de décembre àmars. Pendant cette période de maturation, de nouveau bourgeons floraux apparaissent, grossissent lentementjusqu’au mois d’octobre à décembre et ainsi de suite chaque année.

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CHAPITRE IV : LES TECHNIQUES DE LA CULTURE DE GIROFLE

Les cultures industrielles sont très exigeantes. Elles se divisent en deux grandes parties : les cultures industrielles temporaires (tabac, coton, arachide, etc.) et les cultures industrielles permanentes (vanille, girofle, café, cacao, etc.). Elles sont dites annuelles, si le cycle végétatif dure plusieurs années. La plantation de girofle a besoin de technique impeccable, car sa plantation est très sensible.

La pratique de ces cultures industrielles demande des techniques spécifiques pour assurer le développement des plantes et pour avoir un meilleur rendement. Mais ces techniques varient d’une culture à une autre. En fait, la culture de girofle a ses propres techniques pour que la production soit désirable et rentable (différents des autres).

Depuis le début de la culture de girofle jusqu’à nos jours, les techniques culturales ne sont pas développées.

IV.1. Les Travaux Agricoles

Dans la filière girofle, les planteurs doivent respecter des normes strictes pour avoir la bonne production. Les tâches culturales ne sont pas difficiles à effectuer, mais elles exigent des étapes à suivre et quelques précautions.

IV.1.1. La préparation du terrain de culture

IV.1.1.1. Les matériels de préparations du terrain

Lors des enquêtes faites auprès des planteurs du girofle dans le district de Manakara, nous avons remarqué que les matériels de préparation sont toujours les mêmes au niveau de planteurs, c'est-à-dire que les matériels utilisés n’ont pas trouvé de différence. Nous avons donc des matériels traditionnels mais non pas des matériels modernes plus sophistiqués.

On ne trouve pas de gros planteurs de girofle dans le district de Manakara mais seulement les petits planteurs, ce sont de paysans agriculteurs.

La quasi-totalité des agriculteurs à Madagascar exploitent leur terrain de culture avec des matériels traditionnels ou de petits matériels manuels. Ainsi, les instruments qui sont les plus utilisés pour la préparation du sol dans le district de Manakara demeurent, jusqu’à présent, traditionnels avec comme outils principaux : « l’angady », le couteau à manche longue ou « antsy » et le râteau.

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IV.1.1.2 : Le défrichage

Tout d’abord le défrichage s’ effectue manuellement à l’aide d’un coupe coupe ou couteaux. Mais certains arbres fruitiers tels que cocotiers, avocatiers, letchis sont conservés pour constituer l’ombrage. Les résidus de défri chage serviront de matière organique pour la plante et ne devront pas être passé s aux feux. Il faut défricher le terrain sans incinérer les débris végétaux, puis le désherbage.

Le p iquetage des lignes de plantation sont distantes de 8 m sur terrain en pente ou sur sols de colline. Sur terrain enpente, les lignes suivront le s courbes de nivea u.

Photo n°3 : Monsieur Betole prépare le champ de culture

Cliché par l’auteur

IV.1.1.3 : La trouaison

On marque tout d’abord une aire de plus de 1m 2, autour d’un piquet qui matérialise le centre de cette surface. On trace les limites du trou de 60cm de côté, le trou a également 60cm de profondeur. On a pris soin de déposer la terre de surface d’un côté et la terre de fond d’un autre côté du trou.

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Ensuite, 2 à 3 mois avant plantation ou 1 mois au minimum,on creuse des trous de 60 x 60 x 60cm tous les 8m ou 7m sur chaqueligne,et reboucher les trous avec de la terre mélangée à du fumier bien décomposé. On plante en quinconce selon un écartement de 8 x 8m l’éloignement de chaque trou, pour que la plante évolue normalement sa croissance de vie.On ne laisse pas de trous ouverts plus de 15 jours.

IV.1.1.4 : Le rebouchage des trous

Un mois avant la transplantation des jeunes girofliers, on rebouche les trous avec de la bonne terre mélangée avec dufumier et engrais. Les chiffres ci-dessous sontdonc purement indicatifs :

− 20 à 30 Kg de fumiers et déchets organiques − Pour la production de feuilles, apporter en plus ; 5 à 7 Kg de chaux/pied soit 1000 à 1500Kg/Ha. − Par la suite, il est bonde laisser sur le sol le produit de sarclage et de désherbage afin de créer en paillis.

Le rebouchage, on commence par la terre de surface, on procède à un apport de fumier à mélanger avec la terre de fond. On termine le rebouchage avec ce mélange. Il est important de bien marquer une butte afin qu’il n’y ait pas de stagnation d’eau et donc de pourrissement du jeune plant. Dans cette butte, on creuse un trou qui va accueillir le jeune plant.

Enfin, on place délicatement la plante dans le trou en prenant soin de ne pas abîmer les racines.

IV.1.2 : La préparation des pépinières

Pour réaliser la culture de girofle, les paysans producteurs doivent préparer la pépinière.

Le giroflier se multiplie essentiellement par semis. On emploie essentiellement des anthofles. Le marcottage peutréussir mais il demande 6 mois pour obtenir une reprise. Le bouturage et le greffage ne sont pas encore au point.

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IV.1.2.1 : Le semis en pépinière

Il se fait en Mars jusqu’en Avril sur toute la Côte Est de Madagascar.

Le semis en pépinière est le seul mode de production qui soit couramment employé. La pépinière est constituéepar des plates-bandes de 1,50 m de large et de longueur variable, sur lesquelles on trace des raies de 1 à 2 cm deprofondeur et espacées de 25 cm. Cet espacement assez grand est destiné à éviter les repiquages que les jeunesgirofliers supportent assez mal.

La faible durée de la faculté germinative des graines « antofles » nécessite la mise en terre sans tarder dès larécolte :

− On ne cueille ou on ramasse les antofles sur pied, et on les trie. − On ne garde que les antofles bien rouges violacés et frais. − La faculté germinative étant très courte dans deux semaines environ, il faut conserver les antofles les plus frais.

On dispose les antofles dans les sillons (de 1 à 2 cm de profondeur) tracés sur les plates-bandes à raison de 1 antofle tous les 30 cm. On recouvre ensuite les antofles de terre fine et on réalise un léger paillage.

Le semis peut également se faire en paniers de 20 à 30 cm remplis de bonne terre et placés sous ombrière,aussitôt après récolte car la faculté germinative des antofles est limitée à 2 semaines. Ce système offrel’avantage de réduire les pertes à la plantation.

Aussitôt, le semis terminé, on arrose les plates-bandes et on répète ces arrosages matin et soir jusqu’à la levée(c’est à dire 5 à 6 semaines environ).

IV.1.2.2.L’entretien pépinière

Après un an et demi à deux ans de pépinière, les plants seront transplantés dans des trous de 50 cm au cubedistants de 8 m x 8 m de 10 m x 10 m.

Lorsque les jeunes girofliers atteignent 5 cm de haut avec 2 petites feuilles rouges, à partir de ce moment, onarrose 1 fois tous les 2 jours.Lorsqu’ils atteignent 15cm de haut, on n’arrose qu’une fois tous les 7 à 10 jours.Vers l’âge de 9 à 12 mois, on commence à habituer les jeunes girofliers à la lumière en réduisantprogressivement l’ombrage.

On garde les jeunes girofliers en pépinière jusqu’à ce qu’ils atteignent 50 à 70 cm de haut, c’est à dire vers 12 mois, seulement ils seront très sensibles aux intempéries.

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IV.1.3.La mise en place

On peut utiliser les jeunes plants trouvés sous les arbres, issus des fruits tombés à terre. Ils sont moins beauxmais plus fructifères que ceux provenant des pépinières .

La plantation a lieu normalement en faisant bien attention de placer convenablement le système radiculaire et lecollet des plants.

On termine le tout en mettant le s jeunes girofliers sans ombrière provisoire car il n’y a jamais d’ombragedéfinitif sur la Côte -Est.

A Madagascar, cette mise en pl ace a lieu de janvier à m ars lorsque les pluies sont bien établies et régulières. La densité à meilleur résultat, si l’écartement de giroflier est 8 x 8m on reçoit 160 pieds à l’hectare, et si l’écartement est 7 x 7m , on a 200 pieds à l’hectare.

Sur les pentes, on peut réaliser des banquettes sur les courbes de niveau, sur lesquelles, on plantera l es girofliersen haies avec des lignes séparées de 3m et 0,75m entre giroflier sur chaque ligne. Ces girofliers sont destinés àl’extraction d’essence à partir des feuilles.

IV.1.3.1 : Le piquetage

Il a pour but de repérer les emplacements précis des futurs girofliers, espacé de 7m sur chaque ligne. Chaque lign e étant elle -même espacée de 7m, c e qui correspond à une densité de 200 pieds par hectare.

Le piquetage des lignes de plantation sont distantes de 7 m sur terrain en pente ou sur sols de colline. Sur te rrain enpente, les lignes suivront les courbes de niveau (piquetage en quinconce).

Photo n° 4 : Le piquetage de jeune giroflier

Cliché par l’auteur

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IV.1.3.2.L’arrosage

Il convient d’arroser le plant encore en pot. On incise le fond du pot plastique. Le pot plastique est enlevé puis on finit le rebouchage à la main. On procède alors à un bon arrosage.

IV.1.3.3.L’ombrage

Il est impératif de protéger le jeune plant des rayons de soleil par la fabrication d’une ombrière d’environ 80cm de hauteur. Cette ombrière restera en place au moins durant les 6 premiers mois suivant la plantation.

Photo n°5 : Monsieur Betole met l’ombrage au dessus de jeune plante de giroflier

Cliché par l’auteur

IV.1.3.4 : Le paillage

On procède ensuite à un paillage autour du jeune plant, sans que ce paillage touche directement le plant afin d’éviter tout développement de la maladie fongique et la pourriture du collet.

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Par la suite, il sera procédé régulièrement à un détourage des plants. Des défrichages doivent également être réalisés dans les plantations.

IV.1.4 : L’entretien plantation

On remplace les manquants dès que l’on constate la mort des jeunes girofliers.

Les premières années, faire 4 fauchages par an pour éliminer les mauvaises herbes. Après chaque fauche, onlaisse la végétation coupée sur place. Seuls les pieds des girofliers doivent être dégagés et propres.

Il faut entretenir les interlignes afin de les laisser propres. On peut les cultiver avec des cultures vivrières ou des plantes aromatiques.

On met la fertilisation de la terre avant la plantation. On incorpore 20 à 30 kg de fumier dans les trous avant la plantation. On fait aussi un paillage autour du plant.

Le girofle est une culture qui réclame peu de soins. L’exploitation du clou de girofles’apparente à une activité de cueillette. Cependant, les plantations ne bénéficient pas toujoursde l’entretien minimum. La gestion des plantations est parfoisnégligée, le renouvellement progressif n’est pas anticipé.

Les plantations nécessitent peu ou pas de protection phytosanitaire, la fertilisationest rarement menée par les agriculteurs.

IV.2 : Les ravageurs

La culture de girofle est très sensible. On a plusieurs des insectes qui détruisent la plantation comme les chenilles, l’Anthracnose, les Cochenilles, les Termites, ce qui entraine sa mort subite.

Tableau n°16 : Les différentsanimaux ravageurs du giroflier

Les agents responsables Effet sur la plante solution Les chenilles Ils creusent de grosses galeries On traite avec un organo dans le tronc et les branches phosphoré L’antrhracnose Ce sont des taches crèmes sur On traite à la bouillie bordelaise les feuilles comme le (5kg/ha) champignon Les cochenilles Ils aspirent la sève sur le On traite au dursban giroflier Les termites Ils minent le tronc et les On traite avec un plancher branches Source :FOFIFA

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IV.2.1. Les problèmes phytosanitaires

Chrysotipys mabilianum : ou « andretra » (en malgache) qui est une chenille qui creuse de grosses galeriesdans le tronc et les branches.

Parmi les parasites animaux, le plus important est "l'Andretra". Ce lepidoptère (chrysotypus caryophyllac) appartient à la famille des thyrididae. La femelle pond des œufs à l'extrémité des tiges - les larves après éclosion percent des galeries dans les branches et le tronc causant des dégâts importants.Les dégâts peuvent être importants et plusieurs chenilles peuvent causer la mort del’arbre.

− L’ « Andretra », un insecte foreur du giroflier peut nuire fortement auxplantations. − Le tavy (cultures sur brûlis) est également une contrainte.

Le seul moyen de lutte préconisé à l'heure actuelle est le repérage des galeries et l'élagage mais une lutte biologique pourrait être envisagée.

IV.2.2 : La mort subite

Les feuilles se fanent du bas vers le haut de l’arbre, l’arbre meurt au moins de 15 jours.

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CHAPITRE V: LA RÉCOLTE

En général, la récolte s’échelonne dans quatre mois, elle débute du mois d’octobre jusque mois de janvier.

Dans le district de Manakara, la récolte reste encore manuelle. Le girofle est cueilli à la main et les travaux sont longs et ennuyeux souvent effectués par l’ensemble de la famille ; le recrutement de mains d’œuvres salariées est toujours indispensable pour activer la tâche mais cela priverait souvent les paysans d’une grande partie de ceuxbénéfices.

Le giroflier commence à fructifier vers la 5ème ou 6ème année, ce n’est que vers 8 à 10 ans que la récolte desclous commencera à être appréciable. La pleine production est atteinte vers 20 ans.La phase de floraison du giroflier a lieu chaque année 6 à 8 ans après la plantation.

On récolte les clous lorsqu’ils sont roses, c’est à dire au moment où ils contiennent le plus d’essence quand lespétales ne sont pas encore ouverts.

Cependant, il faut signaler que la production a un caractère cyclique et que la pluviométrie a une influence non négligeable. En effet, une faible pluviométrie favorise la production des clous au détriment des feuilles et réciproquement.

La récolte se fait à la main en prélevant toutes les griffes avec les clous qui y sont insérés. Un ouvrier peutrécolter de 30 à 40 Kg d’inflorescences, soit de 25 à 30 Kg de clous frais par jour.

La récolte du girofle est une opération laborieuse. Elle se fait en prélevant le pédoncule qui porte les clous. Elle est suivie de l'égriffage qui consiste à séparer le clou du pédicelle, puis les produits sont mis à sécher séparément.

La récolte des feuilles fait fonctionner les calambacs pendant 6 mois au moins car la coupe est échelonnée surplusieurs mois. Elle consiste à couper les extrémités des branches sur 30 à 40 cm de long avec un coupe-coupebien aiguisé. Il convient d’attendre 3 ou 4 ans avant de retailler le même arbre de la sorte.

Les girofles cueillis peuvent être placées directement dans des caisses légères ou des paniers ou encore des sacs du riz qui serviront pour le transport à la maison.

Un jeune plant n’est productif qu’à partir de la 7ème année environ, il faut donc tenircompte de ce délai pour ne pas infléchir la productivité de l’exploitation.

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L’outillage nécessaire à la production de clous de girofle est très limité (bêche, outils de taille, paniers).

Photo n°6 : Monsieur Betole prend une place pour la ceuillette de clous de girofle

Cliché par l’auteur

V.1. Les modes de conservation

A l’arrivée à la maison, c’est le commencement du travail qu’on a beaucoup de tâche à faire et ils sont effectués par la famille.

V.1.1 : Le triage

Au fur et à mesure que la dessiccation de clous de girofle se poursuit, on trie les clous frais en enlevant les griffes fraiches pendant la soirée.

Le triage consiste à sélectionner les clous frais de girofle. Il est une opération sélective de clous frais.

Pour que l’achat de la récolte puisse s’opérer correctement, il est donc indispensable de procéder aux triages de clous. Ce triage est une opération délicate.

Il se pratique le jour même de la récolte. Cette opération consiste à séparer les clous des griffesqui les portent.

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Photo n°7 : Position de doigts pour l’égriffage de clous de girofle

Cliché par l’auteur

V.1.2.Le séchage

Après l’éggrifage, les agriculteurs passent au séchage. Il s peuvent améliorer la qualité d’une récolte et même médiocre . Pendant la journée, on étendue directement au soleil les clous frais de girofle durant 2 jours minimum et 3 jours maximum.

Dans le séchage, on sort dans les sacs plastiques ou dans les paniers les clous frais de girofle pour exposer au soleil sur des nattes ou des « Tsihy ».Si le temps fait très beau, le séchage de clous durs deux jours. Quand l’ensoleillement est faible, l’exposition prend trois jours. On les ferme à la maison dans les sacs du riz quand il pleut ou s’il fait trop de vent et même pendant la nuit.

Les clous et griffes sont mis à sécher séparément, en couches très minces au soleil sur des nattes ousur aire cimentée durant 2.5 jours. Cette dessiccation du clou est achevée quand il ne contient plus que 12° à 16°d’eau, alors dans 100 kg d’inflorescences fraîches, on peut avoir

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780 à 800 kg d e clous frais et 200 à 220 kg griffes fraîches, aprèssa dessiccation , ils donnent finalement 230 à 240 kg de clous secs et 70 à 75 kg de griffes sèches.

Vis-à-vis de ces chiffres, les poids des clous frais n e sont pas la même après le séchage quand ils deviennent secs. Alor s, les clous de girofle secs sont pl us légers par rapport aux clous de girofle frais. Durant le séchage, les clous de girofle fra is perdent de l’eau et aussi ceux poids.

Le séchage est effectué par les producteurs grâce à des dispositifs simples (nattes au sol). Lesclous sont considérés co mme secs lorsqu’ils ne contiennent plus que 12 à 16% d’eau. Durant la phase de séchage, les clous de girofle subissent de changement. Les clous frais de girofle deviennent secs et en forme de co uleur noire.

Photo n°8 : Madame Tenasoa sèche les clous de girofle

Cliché par l’auteur

V.1.3. La mise en sacs

Après le séchage , les clous de girofle sont bien secs et ils perdent aussi leur poids.

A la veille du coucher du soleil, on ramasse les clous de girofle et placer dans le s sacs du riz bien fermer pour éviter l’humidité. Car au contact de l’humidité ou de l’air, les clous de

55 girofle peuvent être détruits ou pourris. Et après, on les conserve dans le « Tragnambo » pour attendre le marché hebdomadaire de vendre aux différents colleteurs.

Photo n°9 : La mise en sac du riz ou plastique

Cliché par l’auteur

Photo n°10 : Monsieur Betole devant la Maison de conservation de produits ou« Tragnambo »

Cliché par l’auteur

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V.2 : La production

La région de Fitovinany, comme toutes les régions de la partie du Sud-Est de l’île, est une région à vocation agricole. Mais les aléas climatiques, l’appauvrissement des sols causé par l’érosion et les cultures sur brûlis et l’absence de tissu industriel, limitent le développement du secteur primaire et entraînent une dégradation de revenu des paysans.

De plus, l’agriculture reste tributaire du régime des pluies. Les problèmes de crue et d’engorgement concernent la majorité des vallées et les aménagementshydro agricoles sont, pour la plupart, endommagés. La maîtrise d’eau s’avère nécessaire pour cette région.

La région est favorable aux cultures vivrières, industrielles et de rente, en particulier la culture de café ; cette dernière occupe une part importante dans les surfaces cultivées, et quatre agriculteurs sur cinq la pratiquent. Les cultures vivrières, les cultures de rente, les cultures industrielles et les cultures fruitières sont toutes pratiquées dans cette partie de l’île.

V.2.1 : Les superficies cultivées

La possibilité d’élargirla surfaceà cultiver est un signe de potentialité. Il s’avère alors utile de connaître les surfaces déjà cultivées.

Tableau 17 : La répartition desurfaces cultivées par sous-préfecture en 1999.

Sous-préfectures Superficie Superficie cultivée % par rapport à la Physique totale (ha) (ha) superficie totale Manakara 326900 46675 14,3% Vohipeno 105000 29073 27,7% Région Fitovinany 431900 75748 17,5% Source : Monographie de la région de Mankara, MINAGRI, juin 2003.

Ce tableau permet également de constater que 17,5% de la superficie de la région de Fitovinany sont cultivées. Mais il est important de signaler que dans lasous-préfecture de Vohipeno, 27,7% de sa superficie sont cultivées et 14,3% dans lasous-préfecture de Manakara. Alors, les superficies cultivées dans la sous-préfecture de Vohipeno sont plus vaste par rapport à la sous-préfecture de Manakara.

Le développement agricole n’est pas seulement lié à la surface globale cultivée, mais aussi aux natures de cultures qui tiennent place.

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Tableau 18: La répartition des surfaces cultivées par types de cultures et par sous-préfecture en 1999.

Surfaces (ha) Manakara Vohipeno Région % par rap. à la surface Fitovinany totalecultivée Cultures vivrières 24635 17905 42540 56,5% Cultures de rente 16280 5285 21565 28,5% Cultures industrielles 1255 1550 2805 4,7% Cultures fruitières 4505 3333 7838 10,3% Surface totale cultivée 46675 29073 75748 100,0% Source : Monographie de la région de Manakara, MINAGRI, juin 2003.

Les cultures vivrières, les cultures de rente, les cultures industrielles et les cultures fruitières occupent une grande place dans la surface cultivée. Mais les cultures vivrières monopolisent les plus grand espace avec 56,2% des surfaces cultivées, puis les cultures de rente avec 28,5%, ensuite les cultures fruitières 10,3% et les cultures industrielles 1,3% de la surface cultivée.

Dans cette Région, les cultures de rente prennent la deuxième place après les cultures vivrières par les types de cultures existées.Dans les cultures de rente, le café, le girofle et le poivre tiennent place importante dans l’exploitation agricole des paysans dans cette région. Le café représente la principale ressource monétaire des cultivateurs. Il assure les 20% à 50% du revenu familial.

Tableau 19 : La surface cultivée par spéculation de cultures de rente, année 1999.

Spéculation Manakara Vohipeno Région % par rap. à la surface totale (ha) (ha) Fitovinany(Totale/ha) des cultures de rente Café 14600 5945 20545 91,0% Girofle 1450 280 1730 7,7% Poivre 230 60 290 1,3% Total 16280 6285 22565 100,0% Source : Monographie de la région de Manakara, MINAGRI juin 2003.

Le café occupe le plus grand espace en matière de cultures de rente. Il couvre les 91% de la surface réservée à ce type de culture. Le girofle classe deuxième rang après le café, 7,7% de la surface cultivée. Ledistrict de Manakara prend beaucoup de place avec230 ha de superficies cultivées par rapport au districtde Vohipeno. Le poivre occupe le reste de la superficie cultivée de culture de rente. Il est à noter que la culture de vanille commence à être pratiquée sur les sols de la région de Fitovinany.

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Dans le Di strict de Manakara, on trouve 7 communes qui cultivent le girofle très remarquable comme les commune s d’ Ambalaroka, Ambandrika, Ambotaka, Ampasimanjeva, Analavory, Mitanty et Mizilo Gare.

V.2.2 : La production obtenue

Une région a vocation de culture de rente malgré la prédominance de la culture vivrière :dans l’ensemble, la région est favorable aux cultures de rente, en particulier le café. La partie nord de la région accapare les 40% de la superficie caféière de l’ensemble du li ttoral sud est malgache. Les cultures fruitières sont également abondantes, surtout la banane, les agrumes et les litchis. Toutefois, les cultures vivrières représentent toujours une part importante avec plus de 40% de la superficie cultivée.

Figure 1 : La répartition des cultures par District

Répartition des cultures par District Cultures vivrières Cultures de rente Cultures industrielles

50 000 Fruits 45 000 Légumes

40 000

35 000

30 000

25 000 Superficie (Ha) Superficie

20 000

15 000

10 000

5 000

-

Ikongo Manakara Vohipeno Mananjary Nosy Varika Ifanadiana

District

Source : Monographie de la région de Manakara, MINAGRI juin 2003.

Le café, le poivre et le girofle constituent les principales cultures de spéculations de rente, avec respectivement une production de 18.790 tonnes, 195 tonnes et 1070 tonnes pour la campagne 2000. La tendance générale de la production est à la baisse, sinon en stagnation pour l’ensemble des cultures de rente. Pour la culture de café, la production est passée de 19.420 tonnes en 1996 à 15.440 tonnes en 2003. Il en est de même pour le poivre dont la production est passée de 230 tonnes à 195 tonnes pour les mêmes périodes. Pour la culture de girofle, l’évolution se distingue par une stabilité du rendement qui traduit l’absenced’amélioration des conditions de production ce qui a débouché sur un niveau de production relativement stable.

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Figure 2 : Larépartition des cultures par District

Evolution de la production de culture de rente

Poivre 20 000 Girofle 18 000 Café 16 000 14 000 12 000 Tonnage 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 Café - Gir … Poivre Année Année 1996 Année 1997 Année 1998 1999

Source : Monographie de la région de Manakara, MINAGRI juin 2003.

Le girofle malgache présente aujourd’hui une régression de la production en volume. Cela est imputable à de nombreux facteurs. Entre autres, on peut citer la dégradation de la forêt, la vieillisse relative des plants, un long cycle de la production. Le giroflier a surtout la particularité d’avoir une mauvaise reprise de la productivité. En effet, la production de girofle est perturbée par un cyclone ou après une tr ès bonne récolte, ne retrouve son rendement initial qu’après deux, voire trois années.

Les productions de cultures de rente pratiquées dans la régi on sont présentées comme suit :

Tableau 20 : La r épartition de la production des cultures de rente.

Produits de Manakara (T) Vohipeno (T) Région %par rapport à la rente Fitovinany (T) production totale Café 5075 1620 6695 92,2% Girofle 400 80 480 6,6% Poivre 80 10 90 1,2% Total 5555 1710 7265 100,0% Source : Monographie de la région de Manakara, MINAGRI juin 2003

Le café fournit les 92,2% de la producti on totale des cultures de rente, c e qui confirme encore l’importance de la culture du café dans la R égion Fitovinany. Il importe de noter aussi qu e 75,8% de la production de café proviennent de la sous-pré fecture de Manakara.

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La production de girofle occupe le deuxième rang de 6,6% par rapport à la production totale dans les cultures de rente à la Région Fitovinany. Le district de Manakara exploite 400 T de production de girofle qui est très différent par rapport au district de Vohipeno. Le district de Manakara est le premier rang de la production de girofle dans la région Fitovinany. Le poivre est moins exploité dans la région, il occupe 1,2% par rapport à la production totale des cultures de rente.

V.3. Les rendements

Le cultivateur est intéressé par la production totale de sa ferme, c'est-à-dire que la quantité totale de tous les produits diversifiés qu’il obtient. En second lieu, il est intéressé par le rendement de ses facteurs de production, c’est àdire que la production de chaque unité de terre, de travail, de l’eau, de tête de bétail et d’argent 10 .

Les rendements moyens sont de l’ordre de 6 à 16 Kg de clous frais par arbre et par an. A l’hectare, ils varient de900 Kg à plus de 2 tonnes. Un arbre fournit 80 Kg de jeunes feuilles environ. La production de girofle est trèsirrégulière et une bonne production s’observe seulement une fois tous les 3 à 4 ans. En plantation soignée, cetteproduction se maintient jusqu’à l’âge de 75 ans.

Le rendement moyen est d’environ 0,2 tonne de clous/ha.

Les sous-préfectures de Fénérive Est, de Soanierana Ivongo et de Vavateninaproduisentrespectivement 1800, 1230 et 1200 tonnes environ, correspondant à une superficie de 10000 ha pour Fénérive et Vavatenina et de 7500 ha pour Soanierana.Chacune des sous-préfecturesrecensent respectivement environ 18 000 et 12 000 producteurs.

L’exploitation du girofle est une activité traditionnelle dans la région (début du 20ème siècle).Les plantations de girofliers réclament peu d’entretien et peuvent produire pendant unetrentaine d’années, les investissements nécessaires sont faibles en pleine maturité deproduction.

10 HOUILLIER F. : 1982 ; Structure fonciers et exploitations agricoles –Le document Français –Paris ; 212 p.

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Le Tableau ci-dessous présente les rendements de cultures de café, de poivre et de girofle dans la région de Fitovinany.

Tableau 21 : Le rendement des cultures de rente

Produits derente Manakara (T/ha) Vohipeno (T/ha) Région Fitovinany(T/ha) Café 0,35 0,27 0,33 Girofle 0,28 0,29 0,28 Poivre 0,35 0,17 0,31 Source : Monographie de la région de Manakara, MINAGRI juin 2003

La région Fitovinany produit 0,33T de café par ha, 0,31T de poivre par ha et 0,28T de girofle par hectare. Ce tableau permet de remarquer que les rendements de cultures de café et de poivre sont plus élevés à Manakara qu’à Vohipeno. Mais en girofle, la palme revient à Vohipeno.

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TROISIEME PARTIE

LA COMMERCIALISATION ET LES IMPACTS SOCIO-

ECONOMIQUES DE LA FILIERE GIROFLE DANS LE

DISTRICTDE MANAKARA

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CHAPITREVI : LA COMMERCIALISATION DE GIROFLE DANS LE DISTRICT DE MANAKARA

Les producteurs ne peuvent pas vendre leurs produits aux collecteurs ou aux boutiquiers sans attendre l’ouverture de la campagne. L’ouverture de commercialisation de girofle dépend de l’arrêté ministériel.

Article n°1 : « La date d’ouverture de la commercialisation du girofle pour l’année 2011 est fixée le 15 septembre 2011 pour la Région Vatovavy Fitovinany 11 ».Avant le marché, les producteurs trient ou préparent d’abord la récolte. Ils enlèvent les clous de girofle de la griffe. Le girofle est passé seulement par un séchage pendant 2 ou 3 jours, conduits aux villages pour subir les épreuves des conditionnements nécessaires.L’ensemble des livraisons sont ensuite évacué au magasin de stockage dans la ville de Manakara.

Dans la campagne de girofle, la totalité des achats est prise en charge par les petits et les grands collecteurs. La production est livrée au point de collecte par la société privée comme les sociétés SPICEO, RAMA et COLDIS.

La campagne de girofle

Elle s’effectue peu de temps après la récolte, appelée « Tsenan-jirofo » ou marché hebdomadaire de campagne de girofle. Les planteurs doivent attendre la date fixée par l’Etat le début de la campagne pour vendre leurs produits. Cette vente doit être entreposée sur un guichet unique. Elle se fait dans tout le « Fokontany » qui se passe une fois par semaine.

Il est à noter que cette campagne a une importance économique pour les habitants locaux. Parce que les acheteurs ne viennent pas seulement pour le girofle mais ils peuvent acheter aussi d’autres produits comme le poivre, café, manioc, litchis, etc. Des petits vendeurs tels que les gargotiers ou les boulangers s’intéressent vraiment à cette campagne. Dans ce cas, le circuit commercial de girofle ne reste plus uniquement un avantage pour les acteurs mais il s’établit au niveau de la population locale toute entière. L’arrivée des étrangers marchands vendent ces produits au village comme la friperie, la télévision, groupe, etc…, et peuvent évoluer la population locale.

11 Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation, Arrêté n°25/11/REG/VAT.FIT/CR, fixant l’organisation de la collecte du Girofle, campagne 2011 – 2012 dans la région Vatovavy Fitovinany.

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Lorsque la production agricole est destinée à la vente et à l’acquisition de revenus monétaires, elle doit être commercialisée. La commercialisation peut se faire, soit par des commerçants, soit par des coopératives. 12

Les lots de clous de girofle sont acheminés des producteurs vers les exportateurs via lescollecteurs. Les conditions de transport sont sommaires. La marchandise est conditionnée en sacs de jute.

Etant donné que le girofle est un produit non comestible directement, les producteurs s’intéressent souvent à vendre leurs produits lorsqu’ils finissent la récolte. De ce fait, il existe divers mode de vente.

VI.1 : Les modes de vente

Dans le district de Manakara, la vente du girofle se fait deux manières différentes.

VI.1.1 : La vente contractuelle

C’est une sorte de vente en cas d’un besoin urgent d’argent au moment dupériode de soudure (janvier, février, mars et avril). Les paysans pratiquent ce mode de vente en cas de problèmes graves tels que l’insuffisance d’aliment, la mort, la maladie, etc. Ils viennent faire le contrat de giroflier pour résoudre leurs problèmes pendant la période de soudure. Ce contrat se présente par un accord de créditer le giroflier de pied par pied ou en surface (400 à 800 Ar /pied). Il peut être aussi étalé sur une ou plusieurs années (1 à 10 ans).

VI.1.2 : La vente de clous de girofle secs

Article n°5 : « Il est interdit de vendre et de collecter les clous de girofle à l’état de vert »13 .Cette vente concerne en particulier les giroles qui sont déjà préparées. Il est pratiqué par les producteurs ou par la majorité des planteurs et par quelques têtes de collecteurs. Les clous secs sont vendus à la coopérative à prix fixe ou aux commerçants locaux à des prix selon les perspectives de marché. Ils sont vendus généralement dans un lieu et temps bien définis. C'est-à-dire dans le marché hebdomadaire ou « Tsena » durant la campagne.

127Hugues Dupriez et Philippe de Luner 1986 : Agriculture tropicale en milieu paysan africain, terre et vie ; Imprimerie Havaux Nivelles –Belgique dépôt légal D/1983/3319/1, 2 ème tirage, 29pages. 13 Arreté n°25 ; Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation région Vatovavy Fitovinany, campagne de collecte du girofle 2011--2012.

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Article n°4 : « Toutes les transactions doivent se faire soit auprès d’un point de vente unique au niveau communal ou régional soit auprès des collecteurs et conditionneurs stockeurs »14 .

Photo n°11 : Marché hebdomadaire ou « Tsenan-jorofo » par les collecteurs

Clihé par l’auteur

VI.2. Les circuits commerciaux

Les circuits commerciaux offrent une image assez complexe, variant selon la clientèle.

Pour leur liquidation, les productions du girofle ont subi plusieurs circuits commerciaux. Sur ces circuits commerciaux, il existe beaucoup de personnages qui jouent un rôle très important.Nous avons alors à exposer, sur la figure suivante, les personnes et les lieux de destinations des produits.

14 Arrêté n°25 ; Ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation région Vatovavy Fitovinany, campagne de collecte du girofle 2011--2012.

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Figure n°3 : Les circuits de commercialisation des produits

PRODUCTEURS

PETITS COLLECTEURS GRANDS COLLECTEURS BOUTIQUIERS

SOCIÈTÉSCONDITIONNAIRES,

STOCKEURS ET DISTRIBUTEURS

SOCIE TÉS EXPORTATRICES

Légende :

: Circuit direct

: Circuit indirect

Dans cette figure, on peut dégager le mécanisme de la commercialisation du girofle qui s’effectue en deux manières distinctes : soit directement, et soit indirectement.

− Directement, lorsque les producteurs vendent leurs produits sans intermédiaire aux prix de vente (marché local, marché hebdomadaire ou « Tsena », démarcheurs et auxvoisinages). − Indirectement, lorsqu’il y a un intermédiaire ou démarcheur qui revend ses produits sur les lieux des ventes (marché local, « Tsena »).

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Les conditionneurs, stockeurs et distributeurs sont parmi les acheteurs qui réalisent la dernière préparation avant que le girofle expédie dans une autre société exportatrice dans la région de Tamatave. Ils sont composé à la fois de grands collecteurs, des préparateurs, de grand magasin de stockage, des acheteurs, des camions, des transporteurs et des grandes places de triage comme les sociétés SPICEO, COLDIS et RAMA.

Pour la consommation nationale, elle s’effectue comme suit :

o Les producteurs

Ce sont des agriculteurs qui maîtrisent bien laproduction de clous de girofle mais très souvent, ils ne sont pas organisés et dépendent descollecteurs. Les agriculteurs peuvent vendre leur production aux boutiquiers (Fokontany/ villages) ou aux collecteurs.

Pour les producteurs associatifs, ils vendent directement aux clients conditionneurs stockeurs ou grands collecteurs leurs produits.

o Les boutiquiers

Ce sont des marchands comme les épiceries qui vendent de matériels que les paysans ont besoin.Les boutiquiers achètent de girofle aux agriculteurs et ils revendent aux collecteurs.

o Les collecteurs

Ce sont les intermédiaires entre la base productive et les exportateurs. Ils sont bien implantésdans le tissu économique local. Leur capacité à s’approvisionner est forte puisqu’ilsbénéficient d’un capital et de moyens (véhicules) suffisants pour l’achat et l’acheminementdes matières premières lors de la récolte en octobre jusqu’en décembre.

Les volumes qu’ils collectent sont suffisamment importants pour être considérés par lesexportateurs.Les collecteurs sont des acteurs difficilement contournables en brousse ou zones enclavées puisqu’ils sont l’unique lien, seuls à pouvoir transporter le girofle entre les agriculteurs et lesexportateurs.Les collecteurs les transportent par leur moyen ou en locationles produits vers un grossiste régional ou directement aux sociétés distributeurs, stockeurs et conditionneurs.

D’un producteur vers les collecteurs qui livrent à sociétés conditionneuses, stockeurs et distributeurs. Ces derniers expédient les produits en dehors de la région vers les sociétés exportatrices à Tamatave.

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o Les sociétés conditionneurs stockeurs et distributeurs

Ce sont des sociétés qui reçoivent les produits vers les collecteurs. Ils effectuent beaucoup de tâche pour expédier les produits à Tamatave. Ils stockent les produits et faire de triage et de tamisage avant d’expédier aux sociétés d’exportations à Tamatave.

o Les exportateurs

Ce sont des acteurs incontournables pour la filière girofle puisqu’ils sont le lien entre lemarché et la production malgache : Madagascar consomme très peu de girofle et l’essentiel dela production est destinée à l’exportation.

Le tri est en général effectué par l’exportateur (quelques producteurs commencent à trier le girofle, retirer les griffes, les impuretés et ne gardent que les clous entiers et bien secs).

D’un producteur s’écoule aux collecteurs puis vers les conditionneurs stockeurs et aussi aux consommateurs nationaux ;

Les lots de clous de girofle sont acheminés du producteur vers lescollecteurs, les sociétés conditionneurs stockeurs et distributeurs, et enfin les sociétés exportatrices. Les conditions de transport sont sommaires. La marchandise est conditionnée ensacs de jute.

VI.2.1 : Le transport

Pour la commercialisation de leurs produits, les planteurs du girofle ont besoin des moyens de transport pour l’acheminement vers les différents points de vente.

Le transport se fait généralement par la charrette, bicyclette et la force humaine. Le transport des productions du girofle en voiture y est presque inexistant sauf chez les collecteurs vers les sociétés conditionneurs, stockeurs et distributeurs.

L’acheminement s’effectue par la force humaine qui assure les 80% des transports vers le marché local ou « Tsena ». Le membre de la famille qui possède de charrette est moins nombreux.

Les paysans producteurs n’ont pas la possibilité de déplacer leurs produits, excepté leur propre force. Ils sont donc obligés d’acheminer leurs produits par la condition physique. Pour cela, les paysans producteurs quittent de bon matin leur maison à pied, en transportant leurs produits jusqu’au marché locale ou « Tsena », pour éviter la forte chaleur provoquée par le rayon de soleil. Il faut remarquer que les femmes participent également à ce travail et les enfants portent de petits paniers qui sont remplis de clous de girofle secs.

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Les démarcheurs transportent également leurs produits par leur force vers le marché local, « Tsena » ou le marché hebdomadaire. Ils vont vers le marché pour revendre leurs produits afin d’obtenir un peu plus de bénéfices.

Photo n°12 : un agriculteur transporte un sac de girofle par la bicyclette

Cliché par l’auteur

VI.3 : Les clients

Dans le district de Manakara, ilexiste deux catégories de clients des planteurs de girofle pour l’achat des produits à savoir les gros clients et les clients occasionnels.

VI.3.1 : Les gros clients

Les gros clientssont l’ensemble de collecteurs, acheteurs par les sociétés conditionneurs, stockeurs et distributeurs dans la ville de Manakara, et toutes les sociétés sont privées comme les sociétés SPICEO, RAMA et COLDIS qui autorisent leurs collecteurs de rendre sur place pour acheter des produits.

Les collecteurs n’attendent pas le marché local ou marché hebdomadaire, « Tsena » pour acheter les produits mais ils demandent sur place chaque jour aux milieux ruraux ou aux agriculteurs de demande d’acheter leurs produits.

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Mais certains paysans vendent leurs produits aux gros collecteurs au cas où ils auraient besoin essentiellement de l’argent. Et d’autres stockent leurs produits afin d’attendre le marché hebdomadaire ou « Tsena » pour avoir l’augmentation de prix.

VI.3.2 : Les clients occasionnels

Les clients occasionnels sont des petits clients qui se trouvent au niveau de communauté villageoise et les colleteurs seulement dans la campagne. Ici, l’achat est diffèrent de celui de gros client. Ils achètent les produits en « Kapoaka » et en « kilo ».

La communauté villageoiseest de paysans qui ne cultivent pas de girofle mais ils vendent d’autresproduits au village comme les épicières mais ils habitent dans le village.

Les petits collecteurs sont des collecteurs de girofle seulement dans la campagne de girofle pour employer leur argent. Ils achètent le girofle dans le marché hebdomadaire ou « Tsena », et ils sont toujours présents dans le marché. Et ils transportent leurs produits en ville et les vendre aux sociétésconditionneurs, stockeurs et distributeurs.

VI.3.3 : Les prix et leurs variations

Les prix de production de girofle ne sont pas fixes. La présence de collecteurs et les sociétés conditionneuses, stockeurs et distributeurs, et les commerçants internationaux sont responsable donc de la stabilité de prix, l’abaissement de prix et l’augmentation de prix.

Par exemple dans la campagne de girofle 2011, il existe de variation de prix de production. Au début de la campagne, le prix de 1 kg de girofle coûte 10000 Ar durant 1 mois. Après, le prix augmente petit à petit par semaine au moment du « Tsena » ou marché hebdomadaire, de 11000 Ar jusqu’à 14000 Ar durant 1 mois. On trouve déjà l’instabilité de prix de produits. Ensuite, une semaine après, le prix de produit a chuté de 9000 Ar durant deux(2) semaines. Les agriculteurs sont déçus de ce prix et ils risquent de vendre leurs produits aux collecteurs. La chute de prix est causée par les consommateurs internationaux. Enfin, après la semaine, le prix augmente petit à petit jusqu’à 15000 Ar et il est stable jusqu’à la fin de la campagne. Mais après la campagne, ceux qui ont des stocks des produits ont beaucoup d’avantage parce que les conditionneurs, stockeurs et distributeurs achètent de bon prix de 20000 Ar pour compléter leurs achats à l’exportation.

Pour les petits collecteurs, les productions sont livrées, enregistrées et contrôlées. On atteste la qualité des produits et ils sont ensuite payés en fonction de critère qu’on doit suivre.Le critère est simple, les clous de girofle sont bien secs et ils atteignent suffisamment le

71 degrétesté par un appareil de testeur d’humidité. Parce que beaucoup des petits collecteurs renversent de l’eau dans les clous de girofle secs pour qu’ils pèsent lourdement. Pour éviter cela, les sociétés conditionneurs, stockeurs et distributeurs mettent de critère de tester l’humidité des produits avant de l’acheter. Il existe de rejets lorsque les produits sont frais, car les clous de girofle frais qui ne sont pas bien séché au soleil, peuventdétruire les produits qu’on doit stocker.

VI.4 : L’exportation

Le girofle, en ce qui concerne l’exportation, il ne peut pas se commercialiser aussitôt à l’extérieur du territoire national. Le girofle provenant des agriculteurs, collecteurs, arrivé aux conditionneurs, stockeurs et distributeurs doit être soumis aux différentes formes d’opération de conditionnement avant d’être exporté ou distribué à Tamatave.

Il faut noter que, avant ladémarche des opérations de conditionnement, le girofle doit passer au contrôle de l’humidité par un appareil testeur de l’humidité des produits. Les clous de girofle sonttestés par cet appareil pour savoir leur humidité. Si les clous de girofle sont secs et ils atteignent 15° à 16°, la tâche de conditionnement doit être effectué. Et s’ils sont moins de 15° à 16°, on continue àsécher toujours au soleil.

Article n°7 : « Les taux d’humidité maximum requis pour les produits sont de 13% pour l’exportation et 15% pour le marché local »15 .

La société de conditionneur, stockeur et distributeur doit avoir de magasin de stockage pour conserver les produits et pour protéger les produits par l’humidité et les ravageurs.

15 Arrete n°25/11/REG/VAT.FIT/CR, fixant l’organisation de la collecte du girofle, campagne 2011 -2012 dans la région de Vatovavy Fitovinany ; Ministère de l’amenagement du territtoire et de la decentralisation région Vatovavy Fitovinany.

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Photo n°13 : Appareil du testeur d’humidité

Cliché par l’auteur

Photo n°14 : L’utilisation de l’appareil testeur d’humidité

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Cliché par l’auteur

VI.4.1 : Le m agasin de stockage

C’ est un magasin pour stocker les produits à l’abri de l’humidité et des animaux.

A l’arrivée des produits aux collecteurs, les produits doivent stocker dans le magasin. Et on doit vérifier bien l’emplacement des produits dans le magasin. On ne peut pas placer les produits sur le ciment et frotter sur les mu rs, mais on place sous les produ its des « planches » pour é viter l’humidité des produits et on met un élan de quelques mètres du mu r.

On a besoin des travailleurs pour transporter les produits dans le magasin seulement les hommes. Et après, on sort les produits dans le magasin pour faire la tâche suivant e : le triage.

Photo n°15 : Pesage de girofle avant la rentrée dans le Magasin de Stockage

Cliché par l’auteur

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Photo n°16 : Les dockers viennent de déposer le sac de girofle dans le magasin de stockage

Cliché par l’auteur

VI.4.2 : Le triage

Avant de faire le triage, les produits doivent être pesés su r une balance pour connaître leurs poids dans les sacs plastiques. Les sociétés possèdent de cahier pour enregistrer les poids des produits.

Ici, ce sont les femmes qui font la tâche employé par les sociétésconditionneuses , stockeurs et distributeurs.

Le triage est un travail ennuyé et avoir beaucoup de temps parce que dans un sac, on trie le clou de girofle, les griffes et les corps étrangers comme les fe uilles d’autres arbres et des petits clous.

Chaque femme amène de « sahafa » avec eux, c’est le matériel utilisé pour faire de triage. Le triage se fait aussi par la main et la tâche est de séparer les clous de girofle secs, les griffes et les corps étrangers.

On ba lance les produits en haut du « sahafa » ou « manofa girofle amin’ny sahafa » pour qu’ils séparent avec d’autres corps étranger s. Ensuite, on trie les clous sur le sachet en séparant de corps étrangers et en dressant avec la main.

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Quand les prod uits sont bien triés ou bien pré parés, on ren verse dans les sacs jutes pour é viter l’humidité. Et après , avant d’entrée dans le magasin, on pèse les produits pour connaître leurs poids après le t riage. Les sociétés avaient de cahier de l’enregistrement pour enregistrer et comparer les poids des produits sorti s avant de faire le tr iage , et les poids de produits finis bien triés.

Les tâches ne sont pas encore finies , quand on termine le triage, le travail passe au tamisage.

Photo n° 17 : Triage de girofle fait par les ménagères

Cliché par l’auteur

VI.4.3 : Le tamisage

Le tamisage est un travail qui a besoin de force. On pense directement aux hommes. Les hommes font seulement ce travail et on ne trouve pas de femme. Les hommes se divisent en deux groupes pour faire le travail. Ils utilisent de matériel unique pour faire le tamisage, c’est le tamis.

Le tamisage est une sorte de triage qu’on fait par le tamis. C’est le triage de clous de girofle pour séparer par sa qualité. Le girofle a aussi son propre qualité comme les autres produits de cultures de rente.

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On distingue quatre qualités principales :

− CG1, ce sont les clous de girofle , qualité prima, type n°1. − CG2, ce sont les clous de girofle , qualité supérieure, type n°2. − CG3,ce sont les clous de girofle , qualité courante, type n°3. − CG4, ce sont les clous de girofle, qualité tout venant, type n°4.

Dans le district de Manakara, on trouve un e insuffisance de CG4 ma is seulement le CG1, CG2 et CG3. Dans la côte Est de Madagascar , il existe la qualité CG4.

Dans le tamisage, on trie alors le CG1, CG2 et CG3. Les clous de girof le qui tombent sur le sachet sont le CG1 et les clous qui restent sur le tamis sont le CG2 et CG3.

Après le tamisage, on sé pare les clous de girofle dans les sacs jutes le CG1 et CG2 avec le CG3. On pèse les produits avant de rentrer dans le magasin de stockage et mettre de marque sur les sacs jutes pour connaître l’emplacement de qualités de prod uits.

Quand tout cela est fini, on pré pare sa distribution dans les sociétés exports de Tamatave.

Photo n°18 : Appareil de Tamisage, « Tamis »

Cliché par l’auteur

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Photo n°19 : Les hommes f ont le Tamisage avec le Tamis

Cliché par l’auteur

VI.4.4 : La distribution

Avant de distribuer ou transporter les produits à Tamatave, on enlève les produits bien préparés et emballés dans les sacs jutes bien fermés dans les magasins de stockage. On pèse les pr oduits pour connaître ces poids, e t on transporte dans un camion.

Avant de transporter les produits, les sociétés passent au service de conditionnement pour vérifier les poids de produits à distribuer. Et après, les sociétés payent de ri stourne dans la région de Manakara.

Article n°09 : « Le respect des normes requises attestées par le service de conditionnement et le paiement de le totalité des ristournes attesté s par la présentation des quittances réglementaires sont les conditions sine qua non de la délivrance de l’autorisation de sortie des produits hors de la région. Ces conditions sont valables pour les marchés local, national et international »16 .

16 Arrêté n°25, Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation de la Région Vatovavy Fitovinany.

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Tableau 22 : L’évolution de produits de girofle exportés en 2006 -2011

Année Produits de girofle Produits de girofle Ristourne(fmg) exportés en kg exportés en tonnes 2006 139 000 139 69 500 000 2007 26 000 26 13 000 000 2008 0 0 0 2009 55 000 55 27 500 000 2010 142 000 142 7 000 000 2011 1415000 1415 7 075 000 Source : - Chambre de Commerce et de l’industrie dans la Région Vatovavy Fitovinany - Service de Conditionnement de Région Vatovavy Fitovinany - Bureau de Région de Vatovavy Fitovinany

On transporte les produits dans le camion et avec deux militaires payés par les sociétés. Les militaires prennent en charge la sécurité en cas de l’insécurité sur la route ou des malfaiteurs. Dans le transport, on utilise seulement le transport routier pour atteindre la région de Tamatave ou les sociétés exportateurs, du fait que le transport maritime sur le canal de Pangalane en vers Tamatave ne fonctionne plus depuis 2001.

VI.5 : Le but de la Culture

Le giroflier est cultivé pour ses clous et griffes servant d’aromates dans l’alimentation.

Ses feuilles riches en eugénol sont utiles dans la préparation de la vanilline artificielle.

Ses clous, griffes, feuilles, branches et anthofles sont utilisésen pharmacie pour des médicaments en médecine pour la chirurgie en cosmétique pour la parfumerie et la savonnerie en quincaillerie pour la peinture.

Les clous seront vendus en tant qu’épices et serviront dans la composition de plats culinaires et des composés pharmaceutiques.

Les propriétés antiseptiques et anesthésiques des boutons floraux sont reconnues depuis longtemps et proposés dans les cas des douleurs dentaires. L’huile essentielle des clous de girofle est largement utilisée en aromathérapie.

Les cigarettes indonésiennes : KRETEK sont issues du mélange de girofle et de tabac.

Les clous de girofle broyés entrent dans la composition de cigarette très prisée en Indonésie « Les kretek ». 95 % de la production mondiale de clous de girofle sont utilisés pour la fabrication des kretek.

Les fruits sont également utilisés en confiserie.

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A partir du giroflier, on peut distiller les clous, les griffes et le feuilles qui contiennent une forte proportion d’eugénol. Les essences de feuilles provenant de Madagascar sont réputées contenir une forte concentration d’eugénol, dans une proportion de 75 % à 88% dans l’essence. L’extraction de cette essence se fait par hydro distillation. Un cycle de distillation peut durer 24 heures. L’approvisionnement en bois est le souci majeur des distillateurs. Seule, la côte Est offre aujourd’hui des quantités suffisantes notamment d’eucalyptus. Les rendements connus pour les feuilles sont de l’ordre de 2 % en masse. Pour les griffes, le rendement est de l’ordre de 5 % et de 15 à 20 % pour les clous.

Deux produits sont issus des girofliers :

− Le clou(boutons floraux cueillis avant floraison, utilisés en tantqu’épice) − L’huile essentielle de girofle, extraite par distillation à partir des clous, des feuilles et des griffes.

Les essences sont riches en eugénol utilisé dans l’industrie cosmétique, pharmaceutique(antiseptique efficace) et servant à la production de vanilline de synthèse. L’essence issue des clous est de meilleure qualité. Elle est employée par l’agro-industrie et la parfumerie.

A noter : la nouvelle réglementation européenne serait susceptible d'écarter les huiles essentielles de girofle du marché. Le problème a trait à l'eugénol, qui aurait un composant allergène et qui serait à l'origine de cette intention d'interdire les huiles essentielles tirées du girofle. Dans la nouvelle réglementation européenne, les industriels seront tenus d'apposer sur l'étiquette de leurs produits la liste des composants allergènes.

VI.5.1 : La préparation de l’essence de girofle

Les divers organes du giroflier donnent par extraction et distillation une huile essentielle de densité 1030 à 1080donnant 90 à 98% d’eugénol et ayant une densité 1050.

− Les clous fournissent 16 à 20 % d’huile essentielle à 78-98% d’eugénol − Les griffes fournissent 16 à 20 % d’huile essentielle à 80-95 % d’eugénol − Les anthofles fournissent 2 à 3 % d’huile essentielle à 53% D’eugénol − Les feuilles fournissent 1 à 3 % d ‘huile essentielle à 75-88 % d’eugénol

Les anthofles (fruits) sont rarement distillés mais confits. Les feuilles sont distillées à Madagascar et fournissentune essence très appréciée des parfumeurs. L’essence est utilisée pour l’extraction de l’eugénol et del’isoeugénol.

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VI.5.2 : L’essence

La préparation de l’essence de girofle se fait par distillation, on extrait du giroflier :

− une huile essentielle de densité 1030 à 10803 − une essence donnant 90 à 98% d’eugénol et ayant une densité > 1050 − distillation : − clous : 16 à 20% d’huile essentielle à 78-98 d’eugénol − Griffes : 4à6% d’huile essentielle à 80 – 95% d’eugénol − Anthofles : 2 à 3% d’huile essentielle à 53 % d’eugénol − Feuilles : 1 à 3 % d’huile essentielle à 75-80 % d’eugénol

Les anthofles (fruits) sont rarement distillés. Les feuilles sont surtout distillées à Madagascar. Elles fournissentune source très appréciée des parfumeurs. L’essence est utilisée pour l’extraction de l’eugénol, et del’isoeugenol.

− 1 Ha de giroflier peut fournir 1.800 à 3000 Kg de tranchetsfeuillés donnant 36 à 60 litres d’essence.

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CHAPITRE VII : LES IMPACTS DE LA PRODUCTION DE GIROFLE DANS LE DISTRICT DE MANAKARA

VII .1 : Les avantages socio-économiques de la culture

La filière girofle ne ressemble pas aux autres cultures. Beaucoup d’exploitants sont propriétaires de terre, ce sont les agriculteurs sur leurs propres terres avec l’aide de leur famille.

Le girofle est un moteur important au niveau de l’économie régionale, voire nationale, ce qui signifie que son rôle est extrêmement varié sur le plan socio-économique.

Les activités de la population et sa principale source de revenus demeurent issues du secteur primaire. Il n’est pas étonnant que l’économie de la région soit essentiellement basée sur l’activité agricole et en particulier sur la culture du girofle.

VII.1.1 : Les revenus obtenus

Grâce à ce produit, les cultivateurs peuvent résoudre certains problèmes liés à la vie sociale et économique. Cela se voit même dans vie quotidienne. Ces produits permettent aux paysans d’assurer leurs besoins nécessaires comme les produits de première nécessité (sucre, pétrole, sels,…). Dans cette région, toute l’épicerie prend en considération la valeur de ce produit.

Quand une personne veut des produits de premières nécessités, il suffit d’amener seulement quelques Kapoaka de clous de girofle secs et vendre chez l’épicerie. Elle peut en avoir, sans aucun problème, selon le prix de kapoaka de clous de girofle secs et ils peuvent acheter la valeur de produit nécessaire.

Nous savons que le revenu obtenu par les planteurs dépend généralement du taux de produit, c'est-à-dire du prix de vente de leurs produits. Certains reçoivent un revenu très important et d’autre assez important. Le revenu très important peut s’expliquer par l’étendue de surfaces cultivées par les planteurs ou par les nombres de pieds de giroflier.

Le pouvoir de girofle ne se limite pas seulement dans un domaine précis. Ce produit est considéré comme une grande épargne. En cas de problème comme la maladie, les paysans peuvent vendre une partie de leur production pour payer tous les frais médicaux. C’est pareil dans le domaine éducatif, les parents peuvent vendre quelques sacs de girofle pour assurer les

83 frais généraux et les fournitures scolaires (cahier, stylo,…). Les dépenses d’un parent varient suivant le nombre d’enfants et le coût d’inflation.

A part cela, le produit de girofle n’est pas seulement nécessaire pour résoudre ces genres de problème, mais il permet aussi aux cultivateurs d’avoir différents bien matériels et de l’héritage. Chaque campagne, il y a des gens qui peuvent acheter quelques têtes de bœufs, de terre et bien d’autres objets de luxes comme le vélo, vêtements, bijoux,…, grâce à ce produit.

Les revenus ainsi obtenus par la production de girofle leur permettent d’améliorer leur niveau de vie et augmenter l’épargne familiale.

VII.1.2 : La génératrice d’emploi

Le girofle est un produit d’activité dans l’économie régionale que nationale. Il représente l’avantage de créer des emplois et de revenus.

En termes d’emploi, dans le district de Manakara, les activités liées aux girofles font revivre beaucoup de personnes. Il demeure dans le district de Manakara un privilège pour le développement et la création d’emploi direct où les gens cultivent beaucoup de girofle.

Ceci arrive aussi pour divers facteurs, d’abord, en tant qu’activité à forte intensité de main d’œuvre l’impact est réel. Le girofle offre un large éventail des possibilités locales plus ou moins qualifiés notamment les chômeurs.

Le girofle mobilise un certain nombre d’acteurs sous les différentes catégories suivant les collecteurs, les agriculteurs, les conditionneurs stockeurs et distributeurs, et l’exportateur. Et ces acteurs ont toujours des mains d’œuvres suffisantes pour aider pendant leur travail.

Par exemple dans la société Ramanandraibe, le conditionnement de girofle a besoin des 316 ouvriers au totale qui sont payés en espèce durant la campagne. Le nombre des ouvriers avec leurs salaires se présente comme suit :

− un chef magasinier responsable à 150.000Ar par mois − 276ménagèrestrieuses touchent 30.000Ar chacune par deux semaine − 26 ouvriers manœuvrentà 30.000Ar chacun par deux semaines − 7 marqueuses à 8.000Ar chacun par jour − 2 superviseurs à 10.000Ar chacun par jour − 4 gardiens à 15.000Ar par jour

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Ces personnels, assurent toutes les opérations du conditionnement de girofle.

On pourrait dire que pour les gens conditionneurs, le conditionnement d’un produit de girofle rapporte beaucoup d’argent qui constitue leurs grosses sources de revenus. Ces revenus peuvent résoudre leurs besoins quotidiens comme la ration alimentaire, la scolarisation des enfants.

VII.1.3. La source de devise

Le girofle est le deuxième produit agricole d’exportation de Madagascar (2005). Sa venterapporte environ 20 millions USD. Madagascar occupe une place de choix dans la liste despays producteurs, le pays couvre plus de 20% de la production mondiale.

Madagascar produit entre 10 000 et 15 000 tonnes de girofle selon les années. Les principales zones de production sont Mananara, Maroantsetra (40%), région de Vatovavy Fitovinany, le Sud Est (30%) et la région de fénérive, Soanierano Ivongo et Vavatenina (30%). (Source : COLDIS, Business plan 2011- 2015).

Les principaux autres pays producteurs sont l'Indonésie (30 000 tonnes auto consommées),Zanzibar (7 000 tonnes), la Tanzanie, le Brésil et les Comores. Le premier importateur de clous de girofle de Madagascar est Singapour qui achète près de la moitiédes exportations malgaches, ensuite la France, les Etats-Unis, Hong-Kong et la Belgique.

Madagascar est le second producteur mondial de girofle derrière l’Indonésie, et devant Zanzibar, le Sri Lanka, le Brésil et les Comores. La récolte annuelle mondiale oscille entre 125 000 et 150 000 tonnes. Les 2 gros producteurs de clous sont la République de Madagascar et Zanzibar.

Le principal pays consommateur est de loin l’Indonésie qui consomme sa propre production (3.000 T) et doitcependant en importer encore 8.000 T, car ce pays est le seul à mélanger du girofle au tabac.

LeDéveloppement de la production indonésienne a réduit le cours du clou de girofle. Le marchéest particulièrement instable, il est tributaire de la production indonésienne.

Par exemple, le prix était de 8 000 Ar le kilo en2001, il est passé à 3 000 Ar. en 2003 pour remonter à 7 000 Ar. en 2006 et 15.000Ar en 2011.

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L’exploitation du girofle est une activité de rente, source de revenu non négligeable pour l’ensemble des agriculteurs de la côte Est (prix de vente 2006 : 7000 Ar. le kilo soitenviron 2,4 USD), alors 1 USD est égale 1790 Aren août 2007.

Près de 90% de la production malgache est concentrée dans la région de Tamatave.

VII.1.4 : La contribution au financement du budget de l’Etat

Le girofle contribue sans doute au financement du budget de la région ainsi que celui de l’Etat. Les collecteurs doivent payer le droit de sortie, c'est-à-dire la ristourne à la perception communale où le girofle a été acheté. Les sociétés conditionneurs, stockeurs et distributeurs payent aussi de ristourne à la région de Vatovavy Fitovinany avant d’exporter leurs produits à Tamatave. Le droit de sortie ou de ristourne est fixé à 500 Ar par kg de girofle conformément à l’arrêt ministériel (ministre de commerce) numéro 9425/2003 du 18/07/03. Les recettes vont entrer dans la caisse de la région plus précisément de l’Etat.

VII.1.5 : La régulatrice de l’économie

D’une manière plus générale, le girofle régularise aussi bien l’économie régionale que nationale.C’est ainsi les sociétés de Transports, les établissements bancaires et de crédits, les services de sécurités, les épiceries et même les compagnies d’assurance et d’autres s’allouent généralement des bénéfices dans les activités de cette filière.

Bref, on peut dire que le girofle est un grand ressort de l’économie malgache plus précisément de la région de Vatovavy Fitovinany lorsqu’il trouve la bonne production surtout le prix à la faveur des producteurs.

VII.2 : Les problèmes socio-économiques

Le girofle provoque aussi des impacts défavorables au développement. Les activités de girofle ont des répercussions graves sur la population de la région. Ils peuvent porter des conséquences négatives au niveau de vie de la population.

VII.2.1 : La scolarisation

Contrairement aux différents avantages socio-économiques apportés par la filière girofle, le progrès de la culture, le haut cours de girofle ont des effets négatifs sur l’éducation. A cet effet, ils provoquent l’augmentation de taux d’alphabétisme parce que la majorité des enfants ne s’intéressent plus aux études durant la campagne de girofle. En plus, leurs parents

86 n’ont pas de courage à les scolariser. Ils considèrent qu’aller à l’école est inutile et dépense beaucoup d’argent. Ils pensent que l’argent a beaucoup plus de valeurs que l’étude. Dans ce cas, les élèves abandonnent leurs études et ils doivent aider leurs parents de cueillir le girofle sur les champs de culture. Ils travaillent avec leurs parents de trouver de l’argent dans l’activité de girofle. Cela entraine le découragement des élèves et certains étudiants ne s’intéressent plus aux examens. Alors, l’existence de mauvaise note entraine l’augmentation de redoublement des élèves.

L’analphabétisme est l’un des problèmes graves de la population du District de Manakara. La plupart des habitants sont encore analphabètes. On en compte plus de 80% de la population (en 2000).

Cela est dû essentiellement à l’insuffisance des enseignants et le manque de moyen financier des parents pour assurer les dépenses relatives à l’enseignement de leurs enfants. C’est la raison pour laquelle il y a pas mal des enfants qui n’ont pas terminé l’école primaire publique (EPP). Le pire, c’est qu’il y a des enfants qui n’ont jamais mis les pieds en classe à cause de la négligence de leurs parents. Ces derniers ne se rendent pas compte de l’importance de l’enseignement. Ils veulent que leurs enfants aillent les aider à l’activité agricole au lieu de passer leur temps à faire des études sans rien espérer. Cette mentalité traditionnaliste influence beaucoup de parents de cette région.

On peut signaler aussi que la cherté de girofle manipule les élèves à s’attacher d’avantage aux diverses ventes : vente de friperie, ouverture de petit bar… Tout cela pousse les enfants à oublier petit à petit leurs écoles.

Dans ce cas, l’analphabétisme est donc un des grands obstacles au développement de l’activité de girofle dans le District de Manakara.

VII.2.2 : L’insécurité

Bien que le girofle porte des retombés socio-économiques positives mais trop souvent, elle est l’une des élémentsperturbateurs de la sécurité dans la région. D’abord, la hausse du prix de girofle dans le district de Manakara signifie souvent un renforcement de l’insécurité car le taux de malfaiteurs s’élèveconsidérablement.

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Article n°6 : « Il est fortement interdit de vendre, de collecter, de déplacer et de transporter les clous de girofle pendant la nuit» 17 .

L’attaque des malfaiteurs se présentent sont deux formes : la première se fait après la récolté du propriétaire qu’ils volent les produits dans la maison de conservation et la deuxième, c’est l’attaque de l’argent après vendre la récolte.

Ces deux opérations s’effectuent pendant la nuit. Les voleurs menacent avec des armes comme les fusils, « Antsy », « Famaky » pour qu’ils puissent dépouiller tranquillement la maison ou de transporter les produits.

VII.2.3 : La gestion de revenus

La gestion de revenus constitue, dans le district de Manakara, l’un des problèmes le plus inimaginable du point de vie socio-économique. Les problèmes pèsent très lourds dans le secteur giroflier en particulier pour les producteurs et surtout quand le revenu est très fort.

Après la liquidation de girofle, les vendeurs reçoivent une très grande somme d’argent. Très contents, ils ne pensent pas à l’avenir, leur grand désir est de se livrer à des dépenses inutiles ou gaspillage d’argent par exemple abus d’alcool, l’achat d’habillement, des modes des femmes et beaucoup de jeunes filles se prostituent.

Les autres aussi gaspillent leurs argents avec des matériaux qu’ils n’utilisent même pas dans leur vie comme la télévision, plusieurs radios cachettes, téléphone sans électricité.Très souvent, quand ils sont au bar en buvant, ils n’ont aucune conscience de rentrer mais ils pensent à dépenser leurs argents.

17 Arrêté n°26 ; Ministère de l’Aménagement du Territoire et de Décentralisation région Vatovavy Fitovinany.

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Photo n°2 0 : Des agriculteurs boivent de l’alcool

Cliché par l’auteur

VII.2.4 : Les revenus faibles aux producteurs

Le revenu monétaire des producteurs est généralement faible car ils ont tout d’abord au premier rang victime de prix planché. Ils ne produisent que pour le compte d’autres acteurs (exportateurs, collecteurs…). Ce phénomène existe du fait qu’il s ne disposent pas non plus de réseau commercial leur permettant d’obtenir des prix intéressant pour leur s produits.

Le revenu peut être faible à cause de l’insuffisance des traitement s ou aux aléas climatiques comme les cyclones. Et d’autant plus, les producteurs ne peuvent pas avoir le moyend’améliorer leur niveau de vie au revenu provenant de l’activité de girofle de la région. Donc, son économie stagne toujours, c'est -à-dire aucun changement apporté par le girofle. Les exploitants ont peu d’espoir au perfectionnement de leur situation économique car les niveau x des revenus permet difficilement de couvrir les besoins vitaux de la famille, seront toujours obligés d’avoir recours aux achats en période de soudure.

Le manque d’organisation des producteurs leur confère un pouvoir de négociation faibleauprès des collecteurs. Ceux -ci peuvent imposer leur prix.Les contrats de production sont inexi stants.Les agriculteurs sont peu informés des prix à l’export.

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Le manque de capacité de financement les incite à vendre rapidement leurs produits au lieu deles conserver jusqu’à ce que les prix augmentent. Les demandes de financement à TIAVO sont très rares. Les producteurs ne sont pas du tout familiarisés avec lesystème de crédit.

VII.2.5: Les problèmes techniques

La technicité des agriculteurs est par conséquent insuffisante. Viennent s’y ajouter les phénomènes classiques de scepticisme, notamment de la part des personnes âgées très attachées au respect des méthodes traditionnelles, même si elles sont dépassées. Nous savons que l’implantation de technique nouvelle est lente et demande parfois du temps par une génération non instruite. Cela provoque des sérieux problèmes tant pour la pépinière que les transplantations.Les plantations sont vieillissantes et peu renouvelées.

Des paysans ou groupes des paysans rencontrent ce genre de problèmes. Il faut donc les combattre. Compte tenu de la grandeur de la région, ces encadreurs sont nettement insuffisants ; ainsi les paysans reçoivent peu de formation du fait que les agents n’ont pas le moyen pour pouvoir sensibiliser à cause de l’éloignement et suivre régulièrement les paysans. On constate que dans la région existent des ONG qui donnent des conseils, l’appui technique aux paysans mais n’arrivent pas à résoudre les obstacles d’encadrement à cause de la dépendance financière ailleurs. Et les activités des ONG, en général, ne durent pas longtemps c’est àdire elles sont presque périodiques allant de 1 à 5 ans.Au niveau de la communication, l’informationgénérale et technique, ils arrivent difficilement jusqu’auxvillages isolés.

VII.2.6: L’infrastructure

On peut dire sans doute que le développement économique d’un pays dépend de l’infrastructure.Le district de Manakara a besoin véritablement de réhabilitation surtout la mise en place des infrastructures parce que l’insuffisance ou l’inexistence de l’amélioration des infrastructures est un problème majeur pour les produits de girofle.

Sur le plan de voie de communication, elle est insuffisante ainsi qu’en mauvais état. Les routes nationales reliant les chefs-lieux du district seulement sont bitumées et dans quelques zones proches de ville sont praticables toute l’année. Et les routes reliant les chefs- lieux de commune sont en majeur partie en terre et impraticable en saison de pluie. Le problème de voies de communication entraîne le mauvais écoulement des produits.

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A la filière de girofle, nous avons rencontré de problème de l’accessibilité dans le district de Manakara. En conséquence, la possibilité de transport des produits aux centres d’achats risquerait de poser de sérieux problèmes de réseaux routiers.

Dans ce domaine, l’objet est l’intégration des infrastructures adéquates, aptes à assurer une bonne circulation des produits.

Pendant la saison de pluie, presque plus de la moitié des voies de communication restent impraticables, et que plusieurs zones agricoles restent totalement isolées.

En effet, on distingue d’un mauvais état d’infrastructure routière, d’où l’isolement et enclavement de quelques villages surtout pendant la saison de pluie. Cet état routier rend difficile le transport des produits vers les centres d’achats. Par conséquent, il accélère le rythme de vente illicite dans les communautés villageoises.

En matière d’infrastructures, la région connaît de grande conséquence à cause de l’inexistence des usines transformatrices (médicament, cigarette, …) qui méritent d’être trouvées dans cette région. L’absence des infrastructures oblige les acteurs à passer ou liquider les produits en dehors de la région (Tananarive, extérieur de pays,…) car cette dernière dispose des industries en rapport avec le girofle.

Du fait de cette situation, la région ne bénéficie que d’une minorité d’intérêt qui ne permet pas d’améliorer la condition de vie de la population. Il en résulte que la population a toujours de revenus faibles ou revenus insatisfaisants mais il achète les produits manufacturés (médicament, épices,…) avec le prix qui ne correspond pas à leurs revenus, c'est-à-dire elle achète avec des prix très chers. En un mot, on pourrait dire que la précarité des infrastructures constitue une contrainte pour l’économie de girofle.

L’enclavement de certaines zones limite les possibilités de vente (manque de concurrence) etfacilite les achats des collecteurs locaux.L’éloignement restreint aussi les capacités d’accès à l’information notamment concernant lesprix pratiqués (pas de téléphone, coût des trajets pour la population rurale

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Carte n°8 : Indice d’Enclavement de la Région Vatovavy Fitovinany.

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VII.2.7: Le manque de financement

Le manque de financement est le gros problème tangible des cultivateurs de district de Manakara. Les paysans ne peuvent pas améliorer leurs produits au-delà de leurs habitudes ; et cela, compte tenu de leur faiblesse financière. Ce problème est lié premièrement au revenu monétaire en permanence faible car les paysans sont victimes de mauvais prix de leurs productions. Les opérateurs économiques arrivant à acheter les produits ne cherchent pas les avantages de producteurs, ce qui va entrainer une perte successive de cultivateurs.

On peut parler également des institutions qui financent les agriculteurs ne résolvent pas ce problème car elles sont très insuffisantes et mal reparties ainsi que leurs financements ne vont pas vraiment à la destination mais plutôt vers une dépense inutile.

En conséquence, l’agriculture paysanne végète dans l’archaïsme de technique et d’intrants qui limitent la productivité. A cela s’ajoute, l’incapacité des paysans à acheter d’intrants en qualité suffisante compte tenu de prix élevés de ces produits surtout au moment de la culture.

Les plantations de girofliers réclament peu d’entretien et peuvent produire pendant unetrentaine d’années, les investissements nécessaires sont faibles en pleine maturité de production.

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CHAPITRE VIII : LES SOLUTIONS RÉALISÉES

Devant les problèmes qui touchent la filière girofle, les agriculteurs ne peuvent pas rester les bras croisés : ils ont déjà fait des efforts pour sortir de ces problèmes.

Face aux problèmes qui touchent la filière girofle, les organismes concernés ne peuvent pas rester sans solutions proposées pour faire sortir de ces obstacles. Les conditions du développement supposent donc un certain nombre d’action concrète à réaliser.

VIII.1: Du niveau Technique

L’envoi des techniciens auprès de paysans planteurs pour les encadrer est très important. Les paysans ont suivi les consignes des techniciens. Ils ont respecté également le calendrier cultural pour éviter le retard de la récolte et le mauvais rendement.

Les agriculteurs doivent traiter la pépinière avec des insecticides pour exterminer les ravageurs pour que la plante vi normalement.

Certes, toutes ces solutions techniques conduisent les paysans producteurs au chemin de la réussite.On résolut les problèmes techniques par un service efficace de vulgarisation.L’amélioration du niveau technique et financierest très importante.

La nécessité d’encadrement technique est d’assurer la diffusion des messages techniques est des innovations auprès d’un grand nombre de petits paysans géographiquement dispersés. L’encadrement technique est une technique pour lutter contre les mauvaises pratiques des paysans.

La finance est aussi très importante à la culture girofle, pour remédier aux difficultés des travaux agricoles. Cela nécessite l’investissement pour que les paysans aient la possibilité d’avoir de l’argent pour la réalisation de la culture en grande superficie.

Si la structure micro-financière et la structure des banques primaires sont bien placées dans le District, les paysans producteurs doivent créer une ou des associations pour pouvoir demander de l’aide financière au sein de grands ONG comme le PSDR (projet de soutien pour le développement rural), CSA.

La création d’un centre de service agricole est très utile dans le district, ainsi que dans toutes les zones productrices. Il peut aider les paysans agricoles au niveau technique, financier et les semences. Cela nécessite un certain nombre de techniciens et une sérieuse organisation

94 pour répondre aux demandes des paysans producteurs en matière de la production. Cet organisme pourrait améliorer la production des planteurs dans le district de Manakara.

On organise les paysans en association pour que leurs relations atteignent le maximum de rendement puis appuyer les organisations par les financements ruraux (équipement, matériels,…)

VIII.2 : La mise en place d’une politique d’encouragement

Il s’agit d’une politique de soutien de prix pour que les paysans augmentent leur production. Dans cette politique, le but de gouvernement est de chercher à équilibrer le prix aux producteurs en fonction du coût d’exploitation agricole. Cela veut dire que le gouvernement malgache envisage le développement de giroflier à Madagascar. Tout cela est expliqué par l’augmentation des prix de production.

VIII.3 : L’extension des surfaces cultivées

L’augmentation de la production de girofle devra venir, d’une part de l’accroissement des surfaces cultivées, et d’autre part d’une augmentation du rendement. A cette augmentation, les paysans peuvent acheter et louer des terrains de culture pour augmenter leurs surfaces cultivées. La possibilité d’accroître les surfaces cultivées dépend de la disponibilité des terres cultivables ou favorables à la culture de girofle.

VIII.4 : L’aménagement d’infrastructure de transport

Aucun progrès ne sèrait possible sans réhabiliter ou construire les infrastructures de transports. Le district de Manakara a besoin de cette réhabilitation ou construction des infrastructures de transport parce que l’insuffisance et les mauvais états des voies de communication restent un problème majeur pour la circulation des produits.

Durant la saison sèche, les routes de cette partie sont praticables, mais elles sont de très mauvais états. Elles sont impraticables durant la saison des pluies. Cet état routier explique le mauvais écoulement des produits.

Il est donc indispensable de rattraper le retard accumulé en matière des voies de communication liant les villages où se concentrent les grandes productions.En effet, il faut aménager ou réhabilité les voies de communication qui relient les zones de productions et les centres d’achats, pour le girofle. La présence de désenclavement des zones productrices est très nécessaire.

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Effectivement, la réhabilitation et construction de ces infrastructures routières sont vivement souhaitables dans le District de Manakara ainsi que dans tous les pays. Cette approche du développement intégré pourra accroître le taux de la production (culture de rente, culture vivrière), avec un rythme exponentiel. Cet accroissement de la production peut satisfaire le besoin alimentaire de la production et peut améliorer l’économie nationale.

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CONCLUSION

Le District de Manakara est un district à vocation agricole de la culture de girofle grâce au climat ainsi qu’aux caractéristiques des sols qui sont favorables au développement. Par ailleurs, le girofle est parmi la culture traditionnelle de la région qui devient de plus en plus maîtrisée par les agriculteurs.

Le girofle est une activité très intéressante parce qu’il est nécessaire pour fabriquer un certain nombre de produits comme les médicaments, cigarettes… ou de déodorant. Cela montre que le girofle porte des avantages innombrables sur le plan socio-économique de la région. Il offre aussi des emplois et des revenus surtout des devises à la population malgache. Cette filière pourrait en effet contribuer à l’amélioration de l’économie malgache en raison des différentes sortes de ristournes qui vont être versées dans la caisse de l’Etat. Le pouvoir d’achat des gens augmente et ce, d’autant plus que beaucoup de secteurs privés ou publics perçoivent des avantages sur les activités liées au girofle.

A la réalisation de la culture, les planteurs peuvent rencontrer une série des problèmes du point de vue technique, et financier. A cela s’ajoutent d’autres difficultés relatives aux problèmes de transport et foncier. Ces facteurs bloquant limitent parfois la production envisagée. Face à ces difficultés, les planteurs ont essayé de les résoudre à tous les niveaux. Mais il semble que les solutions apportées sont encore insuffisantes par rapport à leur rendement. Ces planteurs vont toujours continuer à cultiver en augmentant le rendement, ainsi que les surfaces cultivées.

A noter aussi que le secteur de girofle connaît des difficultés à cause des obstacles purement économique comme l’infrastructure (usine, voie de communication…), ce manque de mains d’œuvres pour la production. En plus, le girofle malgache est concurrencé par de nombreux pays.On peut dire aussi que l’insuffisance de secteur secondaire rend la vie difficile aux agricultures, car la production obtenue doit être exportée à l’extérieur du pays pour le transformer et en revanche, ce produit est très cher. Il est à rappeler que Madagascar est deuxième rang mondiale à l’exploitation de girofle.

En conséquence, des solutions sont proposées pour la pérennisation de girofle. Il s’agit de l’approvisionnement en matériels afin de limiter les pénibles travaux. Pour l’amélioration des techniques culturales et l’investissement, l’installation d’un organisme financier et des associations sont très intéressantes. Nous avons proposé l’aménagement des infrastructures

97 pour l’accumulation des produits. De plus, l’intervention en milieu paysan de l’autorité responsable s’avère nécessaire.

La réussite de la culture dépend d’un certain nombre de conditions. Néanmoins, pour avoir le maximum rendement, il faudrait également une maîtrise parfaite des conduites de culture au niveau des itinéraires techniques. A cela s’ajoute le renforcement de l’action anthropique, liée à l’accroissement démographique sensible de la zone d’étude, où les paysans producteurs doivent maîtriser les techniques de culture pour avoir la meilleure productivité.

Pour l’amélioration de la production, tant en qualité qu’en qualité, les sociétés collectrices-exportatrices se sont donnée comme objectif de nouer un partenariat permanent et fiable avec les producteurs de girofle ainsi que les produits porteurs de sa région en leur apportant un double soutien : technique et financier. Cet appui permet aux paysans de se défaire des contraintes quotidiennes de vie dans un contexte de pauvreté pour se focaliser sur leur principal métier : l’agriculture.

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LISTE DES ACRONYMES et SIGLES

ACU : Aumônerie Catholique Universitaire

Ar : Ariary

AVSF : Agronome Vétérinaire Sans Frontière

BVPI : Bassins Versants et de Périmètres Irrigués

CISCO : Circonscription Scolaire

CSA : Centre de Service Agricole

CTHT : Centre Technique Horticole de Tamatave

DDR : Direction du Développement Rural

DRDR : Direction Régionale du Développement Rural

FOFIFA: Foibe Fikarohana hoan’ny Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra.

INSTAT : Institut National de Statistique

MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de pêche

MINAGRI : Ministère de l’Agriculture

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PIB : Produit Intérieur Brute

PNB : Produit National Brute

PSDR : Projet de Soutien du Développement Rural

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat

STABEX : Stabilisation des recettes d’Exportation

USA: United States of America

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LISTE DES CARTES

Carte n° 1 : Localisation de la Région Vatovavy Fitovinany……………………………. 7

Carte n°2 : Localisation de la zone d’étude, le district de Manakara…………………… 8

Carte n°3 : Zonage agro-écologique régional…………………………………………… 12

Carte n°4 : Pédologie – Région Vatovavy Fitovinany…………………………………... 16

Carte n°5 : Perception de l’ensablement des rizières……………………………………. 21

Carte n°6 : Nombre d’années d’inondation entre 1999 et 2001 dans la Région Vatovavy Fitovinany………………………………………………………………………………… 24

Carte n°7 : Une densité démographique hétérogène…………………………………….. 30

Carte n°8 : Indice d’Enclavement de la Région Vatovavy Fitovinany…………………..91

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Localisation du district de Manakara………………………………… 6

Tableau n°2 : la répartition des communes par districts de la région Vatovavy Fitovinany………...... 9

Tableau n°3 : La répartition de la superficie et le découpage administratif par Districts…………………………………………………………………………………… 10

Tableau n°4 : La répartition de noms de communes dans le district de Manakara……. 10

Tableau n°5 : Estimation de la proportion de « lavaka » dans les communes de la Région Vatovavy Fitovinany en 2001…………………………………………………………… 17

Tableau n°6 : Les principaux cours d’eau de la région de Fitovinany…………………… 20

Tableau n°7 : Statistique des principaux indicateurs climatiques en 2010 à Manakara……………………………………………………………………………….. 23

Tableau n°8 : La répartition et densité de la population par sous-préfecture en 2002…. 27

Tableau n°9 : Répartition de la population par District…………………………………. 28

Tableau n°10 : Evolution de la population entre 1993 et 2002…………………………. 28

100

Tableau n°11 : La répartition de la population par milieu en 2002……………………… 31

Tableau n°12 : La répartition de la population par sexe en 1993………………………. 32

Tableau n°13 : La répartition de la population par sexe en 2002……………………… 32

Tableau n°14 : La répartition de la population par groupe d’âges en 1993………….... 32

Tableau 15 : La répartition de la population par groupe d’âges en 2002………………. 33

Tableau n°16 : Les différents animaux ravageurs du giroflier…………………………... 50

Tableau 17 : La répartition desurfaces cultivées par sous-préfecture en 1999………… 57

Tableau 18 : La répartition des surfaces cultivées par types de cultures et par sous-préfecture en 1999…………………………………………………………………………………… 58

Tableau 19 : La surface cultivée par spéculation de cultures de rente, année 1999……. 58

Tableau 20 : La répartition de la production des cultures de rente……………………… 60

Tableau 21 : Le rendement des cultures de rente………………………………………….. 62

Tableau 22 : L’évolution de produits de girofle exportés en 2006 -2011…………… 79

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : La répartition des cultures par District……………………………………….. 59

Figure 2 : La répartition des cultures par District……………………………………….. 60

Figure n°3 : Les circuits de la commercialisation des produits…………………………. 67

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1 : Le tronc de giroflier………………………………………………………… 40

Photo n°2 :Anthofle ou mère du girofle………………………………………………… .42

Photo n°3 : Monsieur Betole prépare le champ de culture ...... 45

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Photo n°4 : Le piquetage de jeune giroflier ...... 48

Photo n°5 : Monsieur Betole met l’ombrage au-dessus de jeune plante de giroflier ...... 49

Photo n°6 : Monsieur Betole prend une place pour la cueillette de clous de girofle ...... 53

Photo n°7 : Position de doigts pour l’égriffage de clous de girofle ...... 54

Photo n°8 : Madame Tenasoa sèche les clous de girofle ...... 55

Photo n°9 : La mise en sac ……………………………………………………………... 56

Photo n°10 :Monsieur Betole devant la Maison de conservation de produits ou « Tragnambo »……………………………………………………………………………. 56

Photo n°11 : Marché hebdomadaire ou « Tsenan-jorofo » par les collecteurs ...... 66

Photo n°12 : Un agriculteur transporte un sac de girofle par la bicyclette ...... 70

Photo n°13 : Appareil testeur d’humidité ...... 73

Photo n°14 : L’utilisation de l’appareil testeur d’humidité ...... 73

Photo n°15 : Pesage de girofle avant la rentrée dans le Magasin de stockage ...... 74

Photo n°16 : Les dockers transportent les sacs de girofle dans le Magasin de stockage ... 75

Photo n°17 : Triage de girofle par les ménagères ...... 76

Photo n°18 : Appareil de Tamisage, « Tamis » ...... 77

Photo n°19 :Les hommes font de Tamisage ...... 78

Photo n°20 : Des agriculteurs boivent de l’alcool ...... 88

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BIBLIOGRAPHIE

SOURCES ORALES

-ATOALA, vendeur de pépinières Andranovato Manakara

-Les planteurs, les collecteurs, les boutiquiers, les conditionneurs stockeurs et distributeurs

-Les ouvriers de coopérative COLDIS

-Monsieurs le Directeur de société SPICEO et RAMA

-Les personnels de la DRDR, FOFIFA

-Représentant du Ministère du commerce dans la région SAVA

SOURCES ECRITES

-DDR de la région de Vatovavy Fitovinany

-DRDR de la région de Vatovavy Fitovinany

-Le District de Manakara

-Des ONG dans la région

-Les sociètés conditionneurs stockeurs et distributeurs : SPICEO et RAMA

-Le coopérative COLDIS Ouvrages

-ANDRIANONY Giscard:2007; Map pour Map. Programme d’activités de la commune urbain de Manakara ; 30 p.

-ANTOUMANI (A) : 2007, La commercialisation des produits marins dans la ville de Tuléar , Mémoire de maitrise ; Université de Tuléar ; 135 p.

-AQUATERRE : 2002 ; Etude d’impact environnemental du dragage du port de Manakara – cahier de charge ; 150 p.

103

-BATISTINI R. HOENER J. M. : 1986 ; Géographie de Madagascar – France ; 1983 p.

-BESAIRIE H. : 1945 ; Hydrogéologie de Manakara. Rapport service de la géologie ; 139 p.

-BOULANGER J. : 1958 ; Prospection de la région cotière du Sud-Est de Madagascar – Travaux du Bureau géologique ; 87 p.

-CIADRM/FID : 2002 ; Plan Communal de développement Manakara –FID Fianarantsoa ;

20p.

-EDITION Bilingue : 2006 ; Géographie CE taona faha 3 , les classiques africains ; Boock Printing Service LTD- Maurice ; 120 p.

-HOUILLIER F. : 1982 ; Structure fonciers et exploitations agricoles –Le document Français –Paris ; 232 p.

-HILAIRE Adrien (M) : 2008 ; Production et commercialisation du Tabac dans le district de Port Bergé ; Mémoire de maitrise ; Université de Tuléar ; 137p.

-KAFOSAY Mamadro (F) : 2007 ; La riziculture dans la région Bemarivo ; Mémoire de maitrise ; Université de Tuléar ; 95p.

-LAHATSARAVITA Bonheur Arthur : Juillet 2006 ; Profil environnemental de la région Vatovavy Fitovinany ; Office Natonal pour l’environnement ; 53 p.

-MAEP : 2005 ; Monographie de la région de Manakara 2005 ; 145 p.

-Ministère de l’agriculture : 1977 ; Statistique agricoles –annuaire 2000.

104

-PARD : 2001 ; Programme Régionnal de Développement Rural du Grand Sud-Est ; 103 p.

-PRD : 2005 ; Plan Régional de Développement Region Vatovavy Fitovinany Manakara ; 132 p.

-PST : mai 2005 ; Etude d’impact environnemental de la réhabilitation du port de Manakara rapport d’activité ; 119p.

-RASOANAIVO Serge : Mai 2006 ; Rapport définitif –Evaluation des volets irrigation et développement agricole -d’inter Aide Manakara ; 9p.

-RASOAVOLANA Nirina (E.A) : 2007 ; l’économie de la pêche Traditionnelle sur la façade Est de Madagascar. Exemple de Mahanoro (Région Antsinanana) ; Mémoire de maitrise ; Université de Tuléar ; 80p.

-RAZAIARISOA (B) : 2007 ; Production et Commercialisation de sel de cuisine dans la côte Ouest de Tuléar ; Mémoire de maitrise ; Université de Tuléar ; 104p.

-SOLO Jean (R) : 1985 ; Etude géographique de la culture cotonnière dans la plaine de Miary ; Mémoire de maitrise ; Université de Tuléar ; 119p.

-TOMBOMANANA (A) : 2009 ; Deux groupes de produits complémentaires : produits de rente et halieutique ; Mémoire de maitrise ; Unversité de Tuléar ; 123p.

-TSIMA Théogène : 2010 ; L’Economie de la vanille dans la région SAVA dans la côte Est de Madagascar ; Mémoire de maitrise ; Université de Tuléar ; 98p.

105

-MARA Edena : 2008 ; Contribution à l’étude monographique de la ville de Manakara et des ses activités ; Mémoire de maitrise ; Université de Tuléar ; 83p.

-ESCARNOT Yves : 2002 ; Manakara qu’on aime ; photo le Vazaha Manakara ; 42p.

106

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... 1 INTRODUCTION ...... 2 PREMIERE PARTIE ...... 5 LA PRESENTATION GEOGRAPHIQUE AU NIVEAU D’EXPLOITATION GIROFLIERE DANS LE DISTRICT DE MANAKARA DE LA REGION VATOVAVY FITOVINANY ...... 5 CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE DE LA REGION DE MANAKARA ...... 6 I.1. Localisation de la zone d’étude ...... 6 I.2 : La Situation Administrative ...... 9 I.3 : Le Cadre Géographique ...... 10 I.3.1: Le Relief ...... 10 I.3.1.1 : La zone falaise et montagnaise ...... 13 I.3.1.2 : La Zone des collines (ou Tanety) Moyennes et Basses ...... 13 1.3.1.3 : La zone littorale ...... 13 I.3.2. La géomorphologie ...... 14 1.3.2.1. Les Sols ...... 14 1.3.2.2 : L’érosion du sol ...... 17 1.3.3. L’Hydrographie ...... 19 I.3.4. Le Climat ...... 22 1.3.4.1 : La température ...... 23 1.3.4.2 : Les précipitations ...... 23 1.3.5. La Biodiversité ...... 25 CHAPITRE II: LA DÉMOGRAPHIE DE LA REGION ...... 27 II.1. Répartition et densité de la population ...... 27 II.2. La caractéristique de la population ...... 28 II.2.1 : La croissance démographique ...... 28 II.2.2. La répartition de la population par milieu ...... 31 II.2.3 : La répartition de la population par sexe ...... 32 II.2.4 : La répartition de la population par groupe d’âge ...... 32 DEUXIEME PARTIE ...... 34 LA CULTURE DE GIROFLE DANS LE DISTRICT DE MANAKARA ...... 34 CHAPITRE III : LES CONDITIONS DE DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE DE GIROFLE ...... 35 III.1 : Les Conditions Naturelles ...... 35 III.1.1 : Le Climat ...... 35 III.1.1.1 : La Température ...... 36 III.1.1.2. Les précipitations ...... 36 III.1.2. Le sol ...... 37 III.2. Les Conditions Anthropiques ...... 37 III.2.1. La participation des hommes ...... 38 III.2.2. Le Girofle est une culture introduite par les Indonésiens ...... 38 III.2.2.1 : La description ...... 39 III.2.2.1.1 : Les racines ...... 39

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III.2.2.1.2 : Le tronc ...... 39 III.2.2.1.3 : Les feuilles ...... 40 III.2.2.1.4 : Les fleurs ...... 40 III.2.2.1.5 : L’inflorescence ...... 41 III.2.2.1.6 : Les fruits ...... 41 III.2.2.2. Les phases végétatives ...... 42 III.2.2.2.1. La phase de germination ...... 42 III.2.2.2.2. La phase de croissance ...... 42 III.2.2.2.3 : La phase de maturation ...... 43 CHAPITRE IV : LES TECHNIQUES DE LA CULTURE DE GIROFLE ...... 44 IV.1. Les Travaux Agricoles ...... 44 IV.1.1. La préparation du terrain de culture ...... 44 IV.1.1.1. Les matériels de préparations du terrain ...... 44 IV.1.1.2 : Le défrichage ...... 45 IV.1.1.3 : La trouaison ...... 45 IV.1.1.4 : Le rebouchage des trous ...... 46 IV.1.2 : La préparation des pépinières ...... 46 IV.1.2.1 : Le semis en pépinière ...... 47 IV.1.2.2. L’entretien pépinière ...... 47 IV.1.3. La mise en place ...... 48 IV.1.3.1 : Le piquetage ...... 48 IV.1.3.2. L’arrosage ...... 49 IV.1.3.3. L’ombrage ...... 49 IV.1.3.4 : Le paillage ...... 49 IV.1.4 : L’entretien plantation ...... 50 IV.2 : Les ravageurs ...... 50 IV.2.1. Les problèmes phytosanitaires ...... 51 IV.2.2 : La mort subite ...... 51 CHAPITRE V: LA RÉCOLTE ...... 52 V.1. Les modes de conservation ...... 53 V.1.1 : Le triage ...... 53 V.1.2. Le séchage ...... 54 V.1.3. La mise en sacs ...... 55 V.2 : La production ...... 57 V.2.1 : Les superficies cultivées ...... 57 V.2.2 : La production obtenue ...... 59 V.3. Les rendements ...... 61 TROISIEME PARTIE ...... 63 LA COMMERCIALISATION ET LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE GIROFLE DANS LE DISTRICT DE MANAKARA ...... 63 CHAPITRE VI : LA COMMERCIALISATION DE GIROFLE DANS LE DISTRICT DE MANAKARA ...... 64 La campagne de girofle ...... 64 VI.1 : Les modes de vente ...... 65 VI.1.1 : La vente contractuelle ...... 65

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VI.1.2 : La vente de clous de girofle secs ...... 65 VI.2. Les circuits commerciaux ...... 66 VI.2.1 : Le transport ...... 69 VI.3 : Les clients ...... 70 VI.3.1 : Les gros clients ...... 70 VI.3.2 : Les clients occasionnels ...... 71 VI.3.3 : Les prix et leurs variations ...... 71 VI.4 : L’exportation ...... 72 VI.4.1 : Le magasin de stockage ...... 74 VI.4.2 : Le triage ...... 76 VI.4.3 : Le tamisage ...... 77 VI.4.4 : La distribution ...... 79 VI.5 : Le but de la Culture ...... 80 VI.5.1 : La préparation de l’essence de girofle ...... 81 VI.5.2 : L’essence ...... 82 CHAPITRE VII : LES IMPACTS DE LA PRODUCTION DE GIROFLE DANS LE DISTRICT DE MANAKARA ...... 83 VII .1 : Les avantages socio-économiques de la culture ...... 83 VII.1.1 : Les revenus obtenus ...... 83 VII.1.2 : La génératrice d’emploi ...... 84 VII.1.3. La source de devise ...... 85 VII.1.4 : La contribution au financement du budget de l’Etat ...... 86 VII.1.5 : La régulatrice de l’économie ...... 86 VII.2 : Les problèmes socio-économiques ...... 86 VII.2.1 : La scolarisation ...... 86 VII.2.2 : L’insécurité ...... 87 VII.2.3 : La gestion de revenus ...... 88 VII.2.4 : Les revenus faibles aux producteurs ...... 89 VII.2.5: Les problèmes techniques ...... 90 VII.2.6: L’infrastructure ...... 90 VII.2.7: Le manque de financement ...... 93 CHAPITRE VIII : LES SOLUTIONS RÉALISÉES ...... 94 VIII.1: Du niveau Technique ...... 94 VIII.2 : La mise en place d’une politique d’encouragement ...... 95 VIII.3 : L’extension des surfaces cultivées ...... 95 VIII.4 : L’aménagement d’infrastructure de transport ...... 95 CONCLUSION ...... 97 LISTE DES ACRONYMES et SIGLES ...... 99 LISTE DES CARTES ...... 100 LISTE DES TABLEAUX ...... 100 LISTE DES FIGURES ...... 101 LISTE DES PHOTOS ...... 101 BIBLIOGRAPHIE ...... 103 TABLE DES MATIERES ...... 107

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