PARCOURS

CIAP // Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine

PROMENADE D’UN LIEU À L’AUTRE MONTAUBAN, SOMMAIRE VILLE D’ART ET D’HISTOIRE

« Ce coin de terre française, aux ombrages pleins de lueurs, cette vieille ville aux construc- 3 HISTOIRE DE MONTAUBAN tions couleur d’automne », voici la description de Montauban par Antoine Bourdelle dans 3 Montauban des origines à la Réforme l’un de ses poèmes. Ces mots traduisent bien l’attachement du célèbre sculpteur à sa 4 Des Guerres de Religion à la Révolution ville natale, qui comme son illustre prédécesseur, le peintre Jean-Auguste-Dominique 6 Ombres et lumières sur le 19e siècle Ingres, demeure l’enfant prodigue de Montauban. 7 Les grandes mutations contemporaines

La promenade à laquelle nous vous convions aujourd’hui fait bien évidemment la part 8 MONTAUBAN AUJOURD’HUI belle à ces deux grands artistes modernes, dont on peut admirer les œuvres dans les salles du Musée Ingres Bourdelle, dans la cathédrale, mais aussi dans les rues du cœur 10 EXPLORE MONTAUBAN de ville. Plus encore, nous vous invitons à traverser les siècles, depuis la fondation de la ville en 1144 jusqu’à nos jours, pour un voyage dans l’histoire de Montauban. Née d’un 12 PROMENADE D’UN LIEU A L’AUTRE fort esprit d’initiative, carrefour commercial durant tout le Moyen Âge, placée sous les feux de l’Histoire durant les Guerres de Religion, résonnant du bruit d’une fameuse 24 PLAN DE LA VILLE industrie sous l’Ancien Régime, terre d’accueil durant les crises du 20e siècle, d’une époque à l’autre, la cité natale d’ révèle la force de son caractère.

Ville au patrimoine remarquable, au cœur d’un terroir riche, fière de son glorieux passé et résolument tournée vers l’avenir, Montauban vous accueille aujourd’hui avec toute la générosité du sud-ouest !

Brigitte Barèges Maire de Montauban Vue aérienne du cœur historique de Montauban HISTOIRE DE MONTAUBAN

À LA RENCONTRE DU QUERCY, DU ET DE L’, AU CŒUR D’UNE VASTE RÉGION AGRICOLE, MONTAUBAN SE DRESSE TELLE UNE SENTINELLE SUR LE TARN.

MONTAUBAN, DES ORIGINES À LA UNE CHARTE DE COUTUME TRÈS RÉFORME AVANTAGEUSE Si quelqu’un va dans ledit lieu pour y habiter Les dispositions juridiques et fiscales de la et pour y bastir, il sera libre et à l’abri de toute charte de fondation accordée par le comte de poursuite étrangère. attirent à Montauban de nombreux (extrait de la charte de fondation de Montauban, 1144). artisans et marchands. Rapidement, le bourg voisin de Montauriol se dépeuple au profit de la nouvelle cité. En 1195, une charte consulaire NÉE EN 1144 confie désormais la conduite de la ville à dix Montauban est fondée par Alphonse Jourdain consuls désignés pour un an. L’abbé de Saint- en 1144 sur un plateau dominant le confluent Théodard et le comte de Toulouse demeurent du Tarn, du Tescou et du ruisseau Lagarrigue. cependant les seigneurs de la ville. Le comte de Toulouse répond certes ainsi au désir des habitants du bourg voisin de Montauriol de s’affranchir de l’abbaye Saint- LA VILLE DÉBORDE DE SES REMPARTS Théodard mais surtout, la création de cette Un temps freiné par la crise cathare, le déve- ville neuve lui permet de renforcer sa présence loppement de la ville reprend dans la seconde au nord-ouest de son territoire et d’établir un moitié du 13e siècle. L’église Saint-Jacques est verrou de sûreté sur la route de Paris. La nou- reconstruite et agrandie, tandis que les ordres velle cité fortifiée porte le nom de Monte alba- mendiants (Carmes, Franciscains, Dominicains, nus (mont blanc) ou Montauban, en référence Clarisses) établissent leurs couvents hors de aux saules argentés présents sur le site ou pour la ville intra muros, favorisant l’apparition des signifier que celle-ci est établie sur une terre premiers faubourgs. A la mort du dernier comte vierge de toute construction. de Toulouse en 1271, Montauban devient pos- session du roi de France.

2 3 1 2 3 4

UNE CITÉ PROSPÈRE DES GUERRES DE RELIGION À LA LA RECONQUÊTE CATHOLIQUE L’URBANISATION DES FAUBOURGS Au début du 14e siècle, l’économie locale RÉVOLUTION Sitôt entré à Montauban, Richelieu entend s’as- Montauban, qui est alors l’une des plus grandes connaît un âge d’or. Celle-ci profite notamment Dans la première moitié du 16e siècle, l’effer- surer de la loyauté de l’ancienne ville rebelle. villes du sud-ouest, s’étend progressivement de la position de Montauban au carrefour de vescence intellectuelle du milieu étudiant favo- L’établissement d’une intendance (1635) et au-delà de ses anciens remparts. Au 18e siècle, voies de communication, de la navigabilité du rise le développement des idées calvinistes. d’une Cour des Aides (1661) attire une noblesse les faubourgs du Moustier et Lacapelle se déve- Tarn jusqu’à la Garonne, de la grande place de de robe catholique et consacre Montauban loppent, tandis que la bourgeoisie montalba- marché et d’un commerce du vin florissant. De LA GENÈVE FRANÇAISE comme nouvelle capitale régionale. Le déman- naise s’installe dans de belles résidences sur nombreux marchands montalbanais font alors Montauban est acquise à la Réforme dès 1560. tèlement des fortifications, l’aménagement de les coteaux de Beausoleil. Celles-ci contrastent fortune, comme les frères Bonis, dont les livres L’année suivante, la population incendie les quais et de cours plantés d’arbres confèrent avec les modestes demeures des quartiers de de comptes nous sont parvenus. Ils révèlent la édifices catholiques, dont les ruines sont alors à Montauban un visage classique. Le Sapiac, de Villebourbon ou de Villenouvelle, diversité des produits vendus à Montauban : employées à renforcer les fortifications. En retour des ordres catholiques, la reconstruc- qui demeurent essentiellement maraîchers soieries d’Alep, draperies fines des Flandres, 1570, la Paix de Saint-Germain-en-Laye fait tion d’une cathédrale et d’un palais épiscopal et ouvriers. A la veille de la Révolution, dattes d’Alexandrie… de la ville l’une des quatre places de sûreté du puis la destruction des temples protestants Montauban s’étend sur 90 hectares et compte royaume et Montauban s’affirme comme l’un soulignent la ferme reprise en main de la cité 27 000 habitants. UNE VILLE FRONTIÈRE DÉCHIRÉE PAR des principaux bastions protestants. Henri par le pouvoir catholique. LA GUERRE DE CENT ANS de Navarre, qui séjourne à plusieurs reprises Les épidémies de peste de 1348 et le début de dans la ville, fait inclure dans les nouvelles UN SECOND ÂGE D’OR la guerre de Cent Ans amorcent une période murailles les faubourgs de Villebourbon et Malgré les tensions religieuses, le retour de la troublée, avec pour point d’orgue le traité de de Villenouvelle. Dans le sillage des synodes paix et la modernisation urbaine favorisent une Brétigny (1360) qui offre aux Anglais la ville de nationaux, l’académie de théologie attire des prospérité économique sans précédent jusqu’à 1. Salle du prince Noir (Musée Montauban. Huit ans plus tard, le retour des pasteurs de renom et de nombreux étudiants. la Révolution française. Elle est portée par l’in- Ingres) Français s’accompagne d’une nouvelle série En août 1621, Louis XIII assiège la ville. La résis- dustrie textile, la faïence, la soie et le commerce érigée par les anglais au 14e siècle de privilèges économiques accordés par le roi, tance farouche des habitants et les épidémies de la farine, dans lesquels les protestants, peu 2. Siège de 1621 mais il faudra attendre la seconde moitié du le contraignent à lever le siège en novembre. à peu écartés des administrations, investissent plan allemand (détail), 1622 15e siècle et la fin de la guerre pour que la ville Montauban ne se soumet qu’en 1629, après la massivement. Dans la seconde moitié du 17e et retrouve sa splendeur d’autrefois. prise de La Rochelle. durant le 18e siècle, les nombreux hôtels par- 3. Escalier de l’hôtel Mariette-Auriol ticuliers alors édifiés par les marchands et les rampe à billes rivetées, 18e siècle nobles témoignent de ces fortunes. 4.Musée Ingres, depuis le 4 clocher de l’église Saint-Jacques 5 1 2 3

OMBRES ET LUMIÈRES SUR successifs conduisent pourtant de nombreux LES GRANDES MUTATIONS MONTAUBAN, TERRE D’ACCUEIL LE 19e SIÈCLE chantiers afin de moderniser la ville, qui béné- CONTEMPORAINES Au cours du 20e siècle, Montauban abrite de Devenue préfecture du département de Tarn- ficie alors d’un fort exode rural. Pour faciliter la Traversant les crises et les conflits du 20e siècle, nombreux réfugiés. Tout d’abord les Italiens et-Garonne, la ville traverse une grave crise circulation, de nouvelles voies sont ouvertes, Montauban réoriente ses activités sur le sec- et les Espagnols, qui durant l’entre-deux- industrielle mais n’en fait pas moins preuve comme les boulevards Doumerc et Montauriol. teur tertiaire et connaît une forte croissance guerres viennent chercher du travail avant de d’un fort dynamisme culturel. Ces percées vont de pair avec le couvrement urbaine et démographique. fuir la montée du fascisme ou la guerre civile. progressif du ruisseau Lagarrigue, l’édification En 1940, la ville accueille un nouveau flot de UNE VILLE ADMINISTRATIVE ET DE du pont des Consuls et l’aménagement de pro- LE RENOUVEAU réfugiés fuyant l’avancée allemande, jusqu’à GARNISON menades, squares ou places pour l’agrément Au début du 20e siècle, Montauban s’est l’entrée de la Wehrmacht en novembre 1942. Sous la Révolution Française, le découpage des habitants. L’établissement de lycées et quelque peu endormie, comme en témoigne Après-guerre, le mouvement reprend avec le des départements cantonne Montauban au de casernes, mais aussi la reconstruction des une démographie stagnante depuis la redémarrage de l’économie locale : l’exode rôle de simple chef-lieu de district du , églises St-Jean et St-Orens, concourent à struc- Révolution française. La grande crue de 1930, rural, l’arrivée massive des rapatriés d’Algérie dont devient préfecture. Cette décision turer des quartiers en pleine expansion. qui détruit une grande partie des quartiers bas et de travailleurs étrangers venus renforcer les réduit considérablement la fonction adminis- bordant le Tarn, est une césure forte dans le secteurs du bâtiment et de l’agriculture pro- trative de la cité, dont l’économie est déjà mise LA VIE CULTURELLE développement urbain : la ville s’étendra doré- voquent une explosion de la démographie. à mal par une grave crise industrielle. En 1808, Malgré les difficultés économiques qu’elle navant vers les terres hautes du nord et de l’est. De 1946 à 1982, la population montalbanaise la création du Tarn-et-Garonne par Napoléon traverse, la ville connaît une intense activité A la faveur des reconstructions, Montauban se passe de 36 000 à 55 000 habitants. En 2016, la permet finalement à Montauban de retrouver intellectuelle. La bonne société se réunit régu- dote de nouvelles infrastructures (marché cou- commune compte 60 444 habitants. son statut de capitale régionale. Au début de la lièrement lors des sessions de l’Académie ou vert, bains douches, club nautique, maison du IIIe République, l’arrivée de quatre régiments de la Société archéologique et le théâtre ne peuple), tandis que l’emploi du béton armé et

fait de Montauban l’une des premières villes de désemplit pas, à tel point qu’il faut l’agrandir le courant Art déco introduisent de nouvelles 1. Parvis de la gare de garnison du sud-ouest. au milieu du 19e siècle. Dans le sillage d’Ingres, formes architecturales. Durant les Trente Villebourbon vers 1900 un premier musée voit le jour, bientôt suivi Glorieuses (1946-1975), la ville profite de la carte postale

LE SIÈCLE DES GRANDS CHANTIERS d’un second consacré aux sciences naturelles. forte croissance du secteur tertiaire et l’urba- 2. Préfecture de Au 19e siècle, Montauban connaît une période nisation se poursuit. Peu à peu, HLM, quartiers Tarn-et-Garonne délicate, les secteurs administratifs et agricoles pavillonnaires et zones industrielles mordent aménagée dans l’hôtel Prat-Dumiral depuis 1808 ne compensant pas un déclin industriel certain, sur la campagne avoisinante. malgré l’ouverture du canal de Montech (1844) 3. Cité Chambord et l’arrivée du chemin de fer (1856). Les maires une des première HLM à 6 Montauban, 1952 7 MONTAUBAN AUJOURD’HUI

FIÈRE DE SON PASSÉ ET RICHE DE SON PATRIMOINE ARCHITECTURAL ET ENVIRONNEMENTAL, LA VILLE A PÉNÉTRÉ DE PLAIN-PIED DANS LE 21e SIÈCLE

1 1 2

LA 6EME VILLE D’ en 2010. L’aménagement des digues et des MONTAUBAN VILLE DE SCULPTURE UN TERROIR AUX RICHES SAVEURS Montauban compte aujourd’hui 60444 habi- portes-écluses a été accompagné par la créa- Avec plus de 40 œuvres dans l’espace public, Les débordements fréquents du Tarn ont tants (recensement de 2016) sur une superficie tion de sentiers de promenades à deux pas du les rues et places de Montauban s’apparen- déposé dans la plaine avoisinante de riches de 13 500 hectares. En 1999, le regroupement centre-ville, propices à la découverte des nom- tent à un musée à ciel ouvert, dont les dix limons favorables à une agriculture floris- de sept communes a donné naissance à une breux oiseaux nichant au bord du Tarn. L’année œuvres du Montalbanais Antoine Bourdelle sante, dont la surface couvre aujourd’hui près première Communauté de communes, trans- suivante, au terme d’importants travaux d’in- constituent le point d’orgue. Hommages aux de la moitié de la superficie de la commune. formée en 2002 en Communauté d’agglomé- frastructure, le Tarn était de nouveau navigable illustres Montalbanais, monuments aux morts, Montauban et son pays produisent de savou- ration. Prénommée en 2011, Grand Montauban entre Port-Canal et Corbarieu, près d’un siècle allégories féminines ou abstractions contem- reux fruits et primeurs : pommes, prunes, chas- - Communauté d’Agglomération, elle s’étend après le passage du dernier bateau (1926). poraines, le promeneur peut admirer un selas et melons d’abord, mais aussi quantité dorénavant sur une superficie de 258 km² et véritable panorama de la sculpture moderne de légumes gorgés de chaleur qui ensoleillent regroupe 11 communes : Bressols, Albefeuille- UNE VILLE DE BRIQUE depuis 1871 jusqu’à nos jours. Une collection les marchés de producteurs du mercredi Lagarde, Saint-Nauphary, Corbarieu, Enrichis par les crues successives, les sols argi- in situ qui continue de s’enrichir avec de nou- (Villebourbon) et du samedi (allées de l’Empe- Villemade, Lamothe-Capdeville, Montbeton, leux de Montauban ont permis l’établissement velles implantations sur les espaces urbains reur et Esplanade des Fontaines). Reyniès, Lacourt-Saint-Pierre, Escatalens et de nombreuses tuileries. Depuis le Moyen Âge, rénovés, comme les allées de l’Empereur et de Montauban. elles ont produit les briques dont la plupart Mortarieu. OÙ FAIRE UNE PAUSE DANS L’HERBE ? des bâtiments sont constitués, conférant à Le choix ne manque pas à Montauban pour UNE VILLE RÉCONCILIÉE AVEC SA Montauban une grande unité architecturale. LA CULTURE DU BALLON OVALE s’étendre dans l’herbe, jouer ou pique-niquer : RIVIÈRE Les briques sont le plus souvent protégées Depuis 1908, le quartier de Sapiac résonne des le parc du Treil, le jardin du cloître des Carmes, Durant des siècles, la ville a puisé dans le Tarn des intempéries par un enduit blanc, brun ou chants de supporters de l’US montalbanaise. le jardin des plantes, Port Canal ... (voir le plan les sources de sa prospérité, établissant de ocre, seuls les appareillages soignés des enca- Reconstruit après la guerre et agrandi en 2007, p. 22). nombreux moulins et un commerce fluvial flo- drements de portes et de fenêtres demeurant le stade de Sapiac, surnommé « la cuvette », rissant. La rivière s’est pourtant révélée être apparents. Cette polychromie des enduits présente une capacité de 11 937 places. C’est un allié capricieux, les crues soudaines ayant anime des façades relativement sobres, la ici que se sont déroulés les plus grands exploits

dévasté à plusieurs reprises les quartiers de brique ne se prêtant pas à l’exécution de du club, depuis le titre de champion de France 1.Héraclès - Hommage à Sapiac et Villebourbon (1566, 1573, 1618, 1652, décors architecturaux importants. (1967) jusqu’aux joutes européennes. Antoine Bourdelle 1766, 1772, 1930). Les dernières grandes mon- sculpture de Corinne Chauvet tées des eaux (1982 et 1996) ont conduit à la mise en œuvre d’un vaste dispositif anti-inon- 2. Marché des dation le long du Tarn et du Tescou, achevé producteurs 8 samedi matin 9 EXPLORE MONTAUBAN

UNE APPLICATION NUMERIQUE POUR UNE DÉCOUVERTE LUDIQUE ET INTERACTIVE DE LA VILLE, DESTINÉE AUX ADULTES ET AUX ENFANTS

LES ALLÉES DÉVOILÉES SUIVEZ LE GUIDE ! Dans les pas d’un archéologue imaginaire, ce L’application est téléchargeable gratuitement parcours de visite vous emmène sur les allées sur les sites internet de la Ville de Montauban de l’Empereur et Mortarieu, pour un voyage à et du CIAP ainsi que sur les plateformes App travers les siècles et l’histoire de la ville. Store ou Google Play.

Le parcours complet s’effectue en 30 à 45 min. UNE APPLICATION MOBILE POUR Chaque étape peut être découverte indépen- REMONTER LE TEMPS damment des autres. L’application est dispo- Réaménagées et végétalisées en 2019, les nible en français, anglais et espagnol. allées de l’Empereur et Mortarieu offrent aux Montalbanais et aux touristes une large prome- DE NOUVEAUX PARCOURS nade au cœur de la cité d’Ingres, à l’emplace- EN PRÉPARATION ment des anciennes fortifications médiévales Après ce premier parcours, l’application et modernes, aujourd’hui disparues. Grâce à Explore Montauban s’enrichira de nouvelles l’application Explore Montauban, vous pourrez propositions de visite, notamment autour des vous immerger dans l’histoire tumultueuse de monuments incontournables de la ville ou la ville et comprendre l’évolution urbaine de un circuit dans les pas du sculpteur Antoine ces allées au cours des siècles passés. Bourdelle.

Au départ de l’Office de Tourisme (Ancien Une application de la Ville de Montauban, déve- Collège) et jusqu’au belvédère surplombant loppée par Dévocité et Narrative. le jardin des plantes, onze points d’étape jalonnent le parcours de cette visite géoloca- lisée mixant bande dessinée sonore, images panoramiques à 360°, réalité augmentée, documents d’archives et jeux éducatifs.

10 11 PROMENADE D’UN LIEU À L’AUTRE

DE L’ANCIEN COLLÈGE DES JÉSUITES À LA PLACE NATIONALE EN PASSANT PAR LA CATHÉDRALE OU LE MUSÉE INGRES, DÉCOUVREZ LE PASSÉ TUMULTUEUX ET GLORIEUX DE CETTE FIÈRE CITÉ DE BRIQUE. 1 2

1 LE CENTRE D’INTERPRÉTATION DE 2 L’ANCIEN COLLÈGE 4 L’ÉGLISE SAINT-JACQUES 5 LA RUE ARMAND CAMBON L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE Arrivés en 1629 à la suite de Richelieu, les De la première église élevée au 12e siècle, il Au n°10, l’hôtel Lefranc de Pompignan (17e (CIAP) Jésuites acquièrent en 1676 un hôtel parti- ne reste rien, celle-ci étant reconstruite au siècle) se distingue par un portail monumen- Aménagé au 1er étage de l’ancien collège des culier sur la limite nord-est de la ville, pour y siècle suivant par les grandes familles mon- tal richement orné. Jean-Jacques Lefranc de Jésuites dans le cadre du label Villes et Pays construire leur nouveau collège et leur cha- talbanaises, en expiation de leurs sympathies Pompignan, poète et fondateur de l’Académie d’art et d’histoire, le CIAP propose aux visi- pelle (actuelle église Saint-Joseph). Agrandi pour les Cathares. Monument exemplaire de des sciences, belles-lettres et arts, est le père teurs de découvrir l’histoire et le patrimoine à plusieurs reprises, le bâtiment s’organise l’architecture gothique méridionale, elle pré- naturel d’Olympe de Gouges, auteure en 1791 de Montauban. L’exposition permanente autour de deux cours, auxquelles répondaient sente une vaste nef unique voûtée sur croisée de la Déclaration des droits de la femme et de «Montauban, portrait d’une ville» raconte la des jardins aujourd’hui disparus. Transformé d’ogives, des fenêtres étroites, une abside la citoyenne. Au n°12 s’élève l’ancien collège destinée de la ville depuis sa fondation jusqu’à en fonderie de canons durant la Révolution, polygonale et un clocher de type toulousain. protestant, fondé en 1579 avec le soutien du nos jours, autour d’un plan-relief du territoire. le bâtiment retrouve ensuite sa fonction Transformée durant les Guerres de Religion en futur Henri IV et de son épouse Marguerite de Des dépôts d’objets issus notamment des d’enseignement jusqu’en 1961. Il abrite tour de guet (clocher), atelier de fabrication du Navarre. Renforcé à la fin du 16e siècle par une collections du musée Ingres Bourdelle et du aujourd’hui l’Office de Tourisme, la Direction salpêtre (nef) et fortin (chœur), l’église porte académie de théologie protestante, il attire centre hospitalier de Montauban enrichissent du développement culturel et du patrimoine, encore en façade les impacts des boulets de alors de nombreux étudiants et quelques-uns cette visite. Un espace enfants propose égale- le Conservatoire de danse et le CIAP. canons du siège de 1621. Après la reconquête des plus grands pasteurs de leur temps. Après ment aux plus jeunes jeux de piste, memory catholique (1629), le cardinal Richelieu, un temps de cohabitation avec les Jésuites et dominos pour une découverte ludique de 3 LE THÉÂTRE OLYMPE DE GOUGES ministre du roi, ordonne la reconstruction suite à la reddition de la ville en 1629, l’aca- la ville. Dès le milieu du 18e siècle, les consuls dotent à l’identique des parties ruinées de l’église. démie est finalement transférée à Puylaurens Cet ensemble est complété par des expositions Montauban d’une salle de spectacle. Trop Celle-ci devient même un temps cathédrale en 1659. temporaires thématiques et des présentations exiguë, celle-ci est reconstruite en 1849 dans (1629-1739), l’ancienne ayant été détruite en de chantiers de restauration ou de rénovation l’esprit d’un théâtre à l’italienne. L’ouverture 1561. Augmentée de portails latéraux au 18e L’ancien collège protestant et l’hôtel Lefranc de urbaine. Enfin, régulièrement, le CIAP invite de la place Lefranc de Pompignan en 1878 siècle, sa façade reçoit au 19e siècle un décor Pompignan ne se visitent pas. artistes contemporains, visiteurs de passage libère l’espace autour du théâtre, autorisant néo-roman, tandis que la nef et le chœur se ou Montalbanais de toujours à poser un regard la construction d’une nouvelle façade en parent de décors muraux. sensible sur la cité d’Ingres et à le partager en 1931, en remplacement de celle malcommode 1. Eglise Saint-Jacques images et en mots. située rue de la Comédie. Inspirée de la place clocher de style toulousain, 13e siècle Nationale, elle est ornée de quatre bas-reliefs L’entrée aux espaces d’exposition est gratuite. du sculpteur Abbal : la Danse, la Musique, la 2. Mascaron sur clé d’arc Poésie et la Comédie. portail de l’hôtel Lefranc-de- 12 Pompignan, 17e siècle 13 1 2 3

6 L’HÔTEL DE SCORBIAC 8 LES QUAIS MONTMURAT ET 9 LE COURS FOUCAULT 11 LE MUSÉUM VICTOR BRUN L’hôtel de Scorbiac est établi contre l’une des DE VERDUN Dans la seconde partie du 17e siècle, les Ouvert en 1854 dans l’ancien palais de la deux tours qui protégeaient l’ancienne porte Le quai Montmurat, aménagé sur ordre de l’in- évêques et intendants unissent leurs efforts Cour des Aides, le muséum présente un bel de Montmurat, aujourd’hui disparue. L’arrondi tendant Pellot en 1660, est aujourd’hui un bel pour faire de Montauban une ville moderne, ensemble de mammifères, poissons et insectes de cette tour est conservé contre le mur du jar- écrin pour les trois couvents qui s’y succèdent. aménagée et aérée. L’intendant Nicolas Joseph ainsi qu’une importante collection de 2 661 din. Durement touché lors du siège de 1621, Ces ensembles conventuels témoignent de la Foucault crée ici en 1679 la première prome- oiseaux naturalisés comprenant la quasi-tota- cet hôtel particulier est remanié au début du reconquête catholique qui suivit la reddition nade publique. Celle-ci répond à une double lité des espèces européennes, remarquables 18e siècle par l’architecte Cotin. Des hôtes de Montauban en 1629. Les Clarisses s’im- motivation : retenir les terres qui s’effondraient par leur état de conservation. La paléontologie prestigieux auraient été reçus dans l’hôtel de plantent ici dès le 13e siècle. Chassées de la le long du Tarn et offrir aux Montalbanais un se distingue par une série de fossiles des phos- Scorbiac, notamment Henri de Navarre, Louis ville pendant les Guerres de Religion, elles sont espace d’agrément. Le cours, qui s’étend sur phorites du Quercy, tandis que dans les vitrines XIII ou le cardinal de Richelieu. de retour en 1631 et font réédifier leur couvent cinq hectares plantés d’ormeaux, devient dédiées à la minéralogie figure notamment un à partir de 1641. Devenu faculté de théologie rapidement un lieu fréquenté par la société fragment de la célèbre météorite d’Orgueil, L’hôtel de Scorbiac n’est pas ouvert au public. protestante après la Révolution, il accueille à élégante de la ville, qui aime y paraître et s’y tombée près de Montauban en 1864. présent la maison de retraite protestante Jean promener. A l’extrémité de l’allée centrale se 7 L’ILE DE LA PISSOTE Calvin. Quelques mètres plus loin se dresse le dresse l’imposant Monument aux morts de la En cœur de ville, l’île de la Pissote est un site couvent que les Carmélites ont entrepris d’éle- guerre de 1914-1918 réalisé par Bourdelle. remarquable par les oiseaux qui y nichent. Sur ver à partir de 1642, occupé depuis 1981 par la les berges se côtoient Canard colvert, Gallinule Direction Départementale des Territoires. Le poule-d’eau, Martin-pêcheur d’Europe, couvent des Capucins, construit dès 1631, est 10 LAISSEZ-VOUS CONTER LE TARN Bergeronnette des ruisseaux... Mais le plus lui successivement transformé en prison puis Le long du Tarn, en amont du pont Vieux et en intéressant se passe sur les arbres ! Entre la fin en filature de laine. Devenu grand séminaire aval, des sentiers de randonnées vous invitent de l’hiver et le début de l’été, ils abritent une au début du 20e siècle, il abrite aujourd’hui un à une balade teintée d’architecture, d’histoire colonie de reproduction de Hérons bihoreaux, hôtel. L’institution Saint-Théodard termine et de beaux paysages. 1. Anciens couvents des Clarisses, des Carmélites et des Capucins Hérons garde-bœufs et Aigrettes garzettes. le quai. Demeure particulière du 18e siècle, le bâtiment accueille le petit séminaire en Le dépliant « Focus Montauban – Les berges du 2. Monument aux morts de la 1830 puis est transformé en école libre Saint- Tarn » est à votre disposition au CIAP et à l’Office guerre de 1914-1918 A.Bourdelle, 1921-1932 Théodard. Aujourd’hui encore, l’établissement de Tourisme conserve sa fonction d’éducation. 3. Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) exposé au Muséum d’histoire 14 naturelle 15

1

12 LE MUSÉE INGRES BOURDELLE 13 LE PONT VIEUX Durant la guerre de Cent Ans, le traité de Prévu dans la charte de fondation de la ville Brétigny (1360) offre Montauban aux Anglais, de 1144, le pont n’est finalement construit qui débutent alors la construction d’un fort au qu’au début du 14e siècle, avec le soutien bord du Tarn, la rive gauche étant demeurée du roi Philippe le Bel. Véritable prouesse française. A leur départ en 1369, l’ouvrage est technique, le pont relie sur 205 m de long inachevé. deux rives d’inégales hauteurs. Achevé en En 1664, l’évêque Pierre de Bertier décide d’éta- 1335, le pont Vieux était autrefois protégé par blir son nouveau palais épiscopal sur les ruines deux tours et abritait au centre une chapelle de l’ancien fort. Ce vaste hôtel particulier se dédiée à sainte Catherine, patronne des déploie autour d’une cour fermée par un mur mariniers. Celles-ci ont été détruites au fil des écran percé d’un portail majestueux. Devenu siècles afin de favoriser la circulation. Depuis hôtel de ville après la Révolution, il accueille sept siècles, ses hautes arches et ses fortes également le premier musée municipal ainsi piles munies d’avant-becs et percées d’ouïes que l’école de dessin. lui ont permis de résister aux plus terribles A sa mort, Ingres (1780-1867) lègue à sa ville crues du Tarn. natale l’ensemble des œuvres de son atelier dont 4500 dessins préparatoires ainsi que sa collection d’antiques et son fameux violon. Le musée présente également une importante col- lection de sculptures d’Antoine Bourdelle (1861- 1929), lui aussi natif de Montauban, un fonds de peintures anciennes, des collections lapidaires et archéologiques, ainsi qu’un ensemble de faïences locales. 1. Le pont Vieux et le musée Ingres Bourdelle Le musée est ouvert du mardi au dimanche, prise de vue effectuée par un drone de 10h à 19h. Renseignements et billeterie : www.museeingresbourdelle.com 2. Le musée Ingres Bourdelle 16 la salle Ingres 17 1 2 3 4

14 LE QUARTIER DE VILLEBOURBON 15 LE MARCHÉ COUVERT 17 LE PONT NEUF 19 LE COUVENT DES CARMES Villebourbon est nommé ainsi en l’honneur Conçu par l’architecte Marcel Renard, le Reliant les quartiers de Sapiac et de Achevé en 1717, le couvent des Carmes d’Henri de Navarre, futur Henri IV et premier marché couvert est inauguré en avril 1935. Villebourbon, le pont est ouvert en 1913. témoigne du retour des ordres religieux catho- roi de la lignée des Bourbon qui, durant les L’architecte a pleinement tiré profit des pos- Choisissant de recourir au béton armé à une liques après les Guerres de Religion et de l’in- Guerres de Religion, a réuni deux anciens fau- sibilités offertes par le béton armé associé époque où l’on construit encore des ponts fluence architecturale de la place Nationale bourgs derrière une imposante fortification, au verre pour construire un édifice lumineux métalliques, l’ingénieur Simon Boussiron dont le cloître reprend les principes architectu- donnant naissance à un nouveau quartier. et fonctionnel, vaste nef unique de 24 mètres a élevé deux ouvrages distincts : le pont raux. Vendue à la Révolution, l’église est depuis Celui-ci abrite alors de nombreuses indus- de long sur 12 mètres de large. Les marchés Neuf au-dessus du Tarn et le pont de Lissac, affectée au culte protestant. Après avoir abrité tries, tuileries, minoteries et teintureries qui se sont tenus là jusqu’en 1967, le bâtiment bow-string franchissant le canal de Lissac un temps une école catholique pour jeunes profitent de la proximité du Tarn. Le long du connaissant ensuite diverses affectations qui (aujourd’hui enterré). Grâce à deux arches filles, le couvent accueille aujourd’hui des ser- quai sont alignés de grands hôtels particuliers modifient son aménagement intérieur. Le de 53 m et de 56 m, à la faible épaisseur des vices de la Ville ainsi que le Conservatoire de construits aux 17e et 18e siècles par de riches marché couvert est protégé au titre des monu- voûtes et aux nombreux évidements permis musique. Réaménagé en 2006 dans la tradition entrepreneurs et négociants du textile, dont les ments historiques depuis 2005. par l’emploi du béton armé, Boussiron résout médiévale, le jardin est composé de quatre salles voutées du rez-de-chaussée abritaient avec élégance les contraintes posées par les parcelles de plantes médicinales, ornemen- ateliers et entrepôts. L’échelle de crue visible 16 L’ÉGLISE SAINT-ORENS crues du Tarn. Le pont Neuf est protégé au titre tales, potagères et fruitières. sur le quai rappelle l’inondation de mars 1930 A l’exception du clocher, l’église inaugurée des monuments historiques depuis 2005. durant laquelle les eaux montèrent à 11m50 en 1891 est l’œuvre de l’architecte diocé- au-dessus de leur lit inférieur. Le quartier a par sain Léopold Gardelle. En 1930, elle résiste à 18 LE JARDIN DES PLANTES la suite été reconstruit et modernisé, ce dont l’inondation qui détruisit en partie le quartier Ce jardin paysager inauguré en 1861 s’étend sur témoignent les larges rues et quelques belles de Villebourbon. Paradoxalement, cette catas- 3 ha de part et d’autre du Tescou. Inspiré des architectures art déco. trophe permit l’achèvement de l’édifice : grâce jardins romantiques, son dessin marie allées à la générosité de la mairie de Paris envers la courbes, terrasses, sculptures et rocailles. 1. Intérieur du marché couvert ville sinistrée, le clocher put enfin être construit Près de 400 arbres proposent un voyage nef de verre et de béton armé par l’architecte Germain Olivier. Avec ses 65 botanique à la rencontre des micocouliers, du m de hauteur, il passe pour le plus élevé du Ginkgo Biloba de Chine ou du Séquoia géant 2. Anges musiciens détail d’un vitrail d’A. Rapp, département. L’église abrite un exceptionnel d’Amérique. Celui-ci se dresse sur la Terre des église Saint-Orens ensemble de vitraux de style Art déco réalisés Indiens, offerte aux tribus Osages et Cherokee par le maître-verrier André Rapp. en 1996 en souvenir des liens qui les unissent 3. Pont Neuf aux Montalbanais. 18 4. Entrée du Jardin des plantes 19 1 2 3 4

20 LA RUE DES CARMES 22 LA PLACE DU COQ 24 LA CATHÉDRALE 25 LA PRÉFECTURE Nous sommes ici au pied des anciennes fortifi- Née de la destruction du principal temple NOTRE-DAME-DE-L’ASSOMPTION Edifié à l’entrée du faubourg Lacapelle, l’hôtel cations de la ville, là où se dressait autrefois la protestant en 1664, la place offre un lieu de Edifiée au point culminant de la ville au len- particulier du docteur Prat Dumiral a abrité à la porte des Carmes. Au n°28 s’élève l’hôtel d’El- respiration dans un tissu urbain très dense. demain des Guerres de Religion et portant fin du 18e siècle l’intendant, représentant du roi breil, imposant hôtel particulier du 17e siècle. L’effondrement en 1910 de la tour Lauthier a les armes du roi de France au fronton, la à Montauban. C’est donc tout naturellement Plus haut (n°24), un portail dévoile la grande également dégagé l’espace vers la rue de l’hô- cathédrale symbolise la toute-puissance de la que les pouvoirs publics en font l’acquisition cour de l’hôtel Mila de Cabarieu remanié au tel de ville. La cloche de la tour, qui faisait office royauté catholique sur l’ancienne ville rebelle en 1808 pour y accueillir la préfecture de Tarn- début de 18e siècle, qui offre au regard des pas- de beffroi, est aujourd’hui conservée au musée protestante. Consacrée en 1739, elle est et-Garonne tout juste créée par Napoléon. sants un remarquable portique d’arcades sur- Ingres. Au sud-ouest se trouve le tribunal de l’œuvre de trois architectes royaux successifs, L’hôtel primitif comprenait seulement deux baissées soutenu par des colonnes de briques. grande instance de Montauban, extension du François d’Orbay, Jules Hardouin-Mansart et corps de bâtiment disposés en équerre entre Ces hôtels particuliers ne sont pas ouverts au palais de justice néo-classique construit de Robert de Cotte. Les quatre statues des évan- cour et jardin. Rajoutée en 1822, l’aile gauche a public. 1837 à 1839 par l’architecte Fragneau. gélistes portées en façade sont des copies des ensuite été doublée à la fin du Second Empire. œuvres du sculpteur Marc Arcis. Très dégra- Depuis 2004, un bâtiment aux lignes contem- 21 L’HÔTEL DE VILLE 23 LE PASSAGE DU VIEUX PALAIS dées, les œuvres originales ont été déposées poraines accueille les visiteurs en bordure de Cet hôtel particulier appartenait à Paul- Ce nom fait référence au premier palais de à l’intérieur de la cathédrale. l’allée de l’Empereur. Antoine d’Aliès de Réalville, président à la la Cour des aides, transféré de Cahors à L’intérieur rompt fortement avec l’esthétique Cour des Aides au 18e siècle. Il abrita un temps Montauban en 1661. De 1663 à 1673, ce tribu- de l’église Saint-Jacques : les fenêtres hautes, les intendants, avant l’installation de l’évêché nal, chargé de juger toutes les affaires finan- parées de verres blancs inondent la nef de 1.Blason de Montauban en 1823. L’aménagement de la voirie dans les cières, fiscales et douanières de la région, a lumière, que les badigeons clairs des murs de gueules au saule étêté d’or accentuent encore. La cathédrale abrite un ayant six branches sans feuille, années 1860 a entraîné la reconstruction des siégé dans cet hôtel particulier loué à la Ville trois à dextre et trois à senestre, au façades et du portail. L’horloge et les armes de par M.Blazy. Au débouché du passage, l’hôtel mobilier remarquable, parmi lequel un orgue chef cousu d’azur chargé de trois la ville ont été ajoutées après l’établissement des cariatides, construit en 1835, se distingue en noyer (17e s.), une chaire à prêcher (18e s.) fleurs de lys d’or. de la mairie dans les murs en 1908. Les rema- par sa loggia ouvrant sur la place Roosevelt. et un baldaquin Napoléon III (19e s.). Dans le 2. Tour Lhautier niements successifs n’ont cependant pas altéré Les cariatides et l’ensemble des décors portés bras nord du transept trône l’une des œuvres carte postale, vers 1900 le plan d’origine. sur la façade sont moulés en terre cuite ; ils majeures d’Ingres, le Vœu de Louis XIII (1824). sont l’œuvre de la manufacture Virebent. En 2010, un trésor a été aménagé par l’Etat 3. Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption dans la grande sacristie, ouvert lors de visites toitures en cuivre guidées organisées par le CIAP. 4. Façade sur jardin 20 préfecture de Tarn-et-Garonne 21 1

26 L’ALLÉE DE L’EMPEREUR 28 LA PLACE NATIONALE Au n°7, un escalier monumental à double volée Cœur de la ville vers lequel convergent la souligne l’entrée d’un vaste hôtel particulier. plupart les rues du centre ancien, la place Construit au 18e siècle par M. de Pullignieu, pre- s’enorgueillit d’être l’une des plus anciennes mier président de la Cour des Aides, cet hôtel places urbaines de France. Haut lieu de la vie est ensuite racheté par la famille Bonnecaze publique, elle a longtemps abrité les pouvoirs au 19e siècle puis vendu à la Ville qui l’affecte municipaux (maison consulaire, borne des pro- au Cercle Mixte de Garnison. Au n°6 s’élève clamations) et judiciaire (pilori). Aujourd’hui la Poste, construite en 1926 par l’architecte ne demeure que sa fonction marchande, qui Charles Giroud. Le bâtiment présente une depuis près de neuf siècles constitue sa véri- structure de béton armé avec un habillage de table raison d’être. brique et de pierre alliant ainsi modernité et Ruinée par deux incendies en 1614 et 1649, tradition. Il a été rehaussé en 2012. elle a été entièrement reconstruite grâce à la générosité royale et à la volonté des consuls. 27 LA MAISON DU PEUPLE L’alignement des façades scandées de pilastres La construction de ce bâtiment (1931-1934) monumentaux, l’emploi systématique de la s’inscrit dans le programme de « relèvement brique et le voûtement des couverts sur croisés économique et social » de la cité mis en œuvre d’ogives traduisent la volonté d’unifier l’archi- après la crue de 1930 grâce aux nombreux dons tecture, de faciliter la circulation de l’air et de reçus par la commune. Les architectes Olivier rendre les maisons moins vulnérables au feu. et Jannin ont dessiné un bâtiment dans le Achevée au début du 18e siècle, elle forme un style néo-18e à l’emplacement des anciennes ensemble harmonieux et homogène dont la grandes boucheries du 17e siècle dont les restauration s’est terminée en 2009. Derrière arcades en plein cintre ont été conservées dans les portes se dissimulent de profondes habi- le projet. Construit pour héberger les syndicats tations, articulées en plusieurs corps de logis 1.L’allée de l’Empereur ouvriers et les associations locales, le bâtiment autour d’une cour, auxquels on accède par de et au premier plan la sculpture de Patrick Berthaud, Camille comprenait des salles de réunion, une salle beaux escaliers de briques et de bois prolongés Claudel d’éducation populaire, une bibliothèque et une par des coursives. grande salle des fêtes. Place Nationale. 22 élévations nord et est 23 PROMENADE D’UN LIEU 10 A L’AUTRE Ce parcours vous propose une 9 première découverte de l’histoire de Montauban et de son patri- moine, en 28 étapes.

Au bord du Tarn, à l’ombre des places ou dans le cadre de ver- dure du jardin des plantes, prenez le temps de flâner…

8 3 1 Le CIAP 7 2 L’Ancien Collège 3 Le théâtre Olympe de Gouges 4 L’église Saint-Jacques 6 5 5 La rue Armand Cambon 6 L’hôtel de Scorbiac 7 L’ile de la Pissote 4 P 8 Les quais Montmurat et de Verdun 1 9 Le cours Foucault 10 Laissez-vous conter le Tarn 28 2 11 11 Le Muséum d’histoire naturelle 13 12 Le Musée Ingres Bourdelle Conception et textes 15 12 Le pont Vieux P P 13 Antoine Reipert 22 27 14 Le quartier de Villebourbon Gaële Gicquel CIAP 14 21 15 Le marché couvert 16 L’église Saint-Orens 23 17 Le pont Neuf 20 18 Le jardin des plantes Crédits photographiques 26 25 19 Le couvent des Carmes Couverture Thejlp J. Faure, Grand P 24 Montauban Aménagement (p.2), Musée 19 20 La rue des Carmes Ingres/Ville de Montauban (p.4 n°1), 21 L’hôtel de ville Bibliothèque Nationale de France (p.4 22 La place du Coq n°2), CIAP/Ville de Montauban (p.5 n°3 et 4 ; p.7 n°3 ; p.9 n°1 ; p.13 n°2 ; p.14 23 Le passage du Vieux palais n°2, 3 et 4 ; p.15 n°2, p.16 n°1 et n°2 ; 16 17 24 La cathédrale Notre-Dame p.18 n°1, 2, 3 et 4, p. 23), Bluephoto- 18 25 La préfecture graphie/CIAP/Ville de Montauban (p.12 26 L’allée de l’Empereur n°1 ; p.21 n°3), Mémo Patrimoine (p.6 n°1 ; p.20 n°2), Philippe Poitou (p.7 27 La Maison du peuple n°2), Patrick Batard/Office de Tourisme 28 La place Nationale de Montauban (p.9 n°2), Service Com- munication/Ville de Montauban (p.11, p.13 n°1, p. 16 et 17, p. 22 n°1), Muséum PARKINGS d’histoire naturelle/Ville de Montauban P P (p.15 n°3), Maquette Réédition Gaële GICQUEL OÙ FAIRE UNE PAUSE DANS L’HERBE d’après DES SIGNES studio Muchir Desclouds 2015

Impression Techni Print 20 000 ex. juin 2020

24 25

«ELLE EST TOUTE CONSTRUITE DE BRIQUES ROUGES QUI SIFFLENT DOUCEMENT (...)»

Emile-Antoine Bourdelle, extrait de «la Ville», non daté, collections du Musée Ingres

Laissez-vous conter Montauban Ville Renseignements d’art et d’histoire... CIAP ... en compagnie d’un guide-conférencier Direction du développement culturel et agréé par le Ministère de la Culture. Le du patrimoine guide vous donne des clefs de lecture Ancien Collège, 2 rue du Collège pour comprendre le développement de 82013 Montauban Cedex la ville au fil de ses quartiers. Si vous êtes Tél. 05 63 63 03 50 en groupe, des visites sont disponibles [email protected] toute l’année sur réservation auprès de www.centredupatrimoine.montauban.com l’Office de Tourisme. Office de tourisme, Le CIAP Ancien Collège, 4 rue du Collège coordonne les initiatives de Montauban, 82002 Montauban cedex Ville d’art et d’histoire. Il propose Tél. 05 63 63 60 60 toute l’année des visites, expositions, [email protected] conférences et animations pour les www.montauban-tourisme.com Montalbanais, les touristes et les scolaires. À proximité Cahors, , le Grand Auch, Millau, Montauban appartient au réseau , le Pays des Bastides du national des Villes et Pays d’art et Rouergue, le Pays de la Vallée de la d’histoire Lotoise, le Pays des vallées Aujourd’hui, un réseau de 202 villes et d’Aure et du Louron, le grand Rodez, le pays vous offre son savoir-faire sur toute Pays des Pyrénées cathares, Gaillac et la France. Toulouse bénéficient de l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire.