Poulenc Story Samedi 25 Novembre 2017 – 18H
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SALLE D’ORGUe – CONSERVATOIRE DE PARIS Poulenc Story Samedi 25 novembre 2017 – 18h NPGS_03-09_Berliner-RattleNP_17-18_120x170.indd V2.indd 4 2 30/08/201713/09/2017 15:20 17:22 Page week-end (introduction plus recapitulatif) Ce concert bénéficie du soutien du cercle d’entreprises mécènes Prima la Musica Page week-end (introduction plus recapitulatif) Page week-end ( indesign à lier) PROGRAMME Francis Poulenc Concerto pour orgue Le Bestiaire Sonate pour clarinette et basson Manuel de Falla Concerto pour clavecin Orchestre Symphonique de Mulhouse Ariane Matiakh, direction Karol Mossakowski, orgue Constance Taillard, clavecin Jean-Christophe Lanièce, baryton Manuel Poultier, clarinette Guillaume Bidar, basson Coproduction Conservatoire de Paris, Orchestre de Mulhouse, Philharmonie de Paris. FIN DU CONCERT (SANS ENTRACTE) VERS 19H. Le livret est consultable en page 24. LES œUVres Sonate pour clarinette et basson I. Allegro Francis Poulenc (1899-1963) II. Romance Concerto en sol mineur pour orgue, orchestre à cordes et timbales III. Final Composition : Noizay, avril 1938 – Anost, août 1938. Composition : septembre 1922, en Touraine ; revue en 1945. Dédicace : « Dédié très respectueusement à la princesse Edmond de Polignac ». Dédicace : à Mme Audey Parr. Registration établie avec le concours de Maurice Duruflé. Création : le 4 janvier 1923, aux Concerts Wiéner, au Théâtre des Champs-Élysées, Création : privée, le 16 décembre 1938, dans l’atelier de la princesse de Polignac, à Paris, par M. Cahuzac et Hermans. à Paris, par Maurice Duruflé, sous la direction de Nadia Boulanger ; publique, Publication : Chester, 1925. le 21 juin 1939, Salle Gaveau, à Paris, par Maurice Duruflé et l’Orchestre de Paris Durée : environ 8 minutes. dirigés par Roger Désormière. Effectif : orgue soliste – timbales – cordes. Durée : environ 22 minutes. Manuel de Falla (1876-1946) Concerto pour clavecin et cinq instruments Le Bestiaire, ou le Cortège d’Orphée I. Allegro II. Lento giubiloso e energico I. Le Dromadaire III. Vivace flessibile, scherzando II. La Chèvre du Thibet III. La Sauterelle Composition : 1923-1926. IV. Le Dauphin Dédicace : à Wanda Landowska. V. L’Écrevisse Création : le 5 novembre 1926, à l’Association pour la musique de chambre VI. La Carpe de Barcelone, par Wanda Landowska et l’Orchestre Pablo Casals placés sous la direction du compositeur ; création parisienne, le 14 mai 1927, Composition : 1919, sur des poèmes de Guillaume Apollinaire. avec Manuel de Falla en soliste. Dédicace : à Louis Durey. Effectif : clavecin solo – flûte, hautbois, clarinette – violon, violoncelle. Création : privée, chez Mme Vignon, à Paris, par Suzanne Peignot et Francis Poulenc ; Durée : environ 15 minutes. publique, le 8 juin 1919, à la galerie de l’Effort moderne, à Paris, par Jeanne Borel et Francis Poulenc. Effectif : voix de femme (ici baryton) – flûte, clarinette en si bémol, basson – 2 violons, alto, violoncelle. Durée : environ 6 minutes. 8 9 Poulenc, Falla et l’ombre de Stravinski, clarinette, basson et cordes) permet de ciseler les timbres. Poulenc ou le Paris musical de l’entre-deux-guerres brosse six portraits finement caractérisés : lourde marche du Dromadaire, langueur de la Chèvre du Thibet, légèreté de la Sauterelle. La Carpe, « Mavra m’a prouvé que l’accord parfait a en ses eaux dormantes, tourne à la méditation métaphysique : « Est-ce du bon. Une fois de plus, Satie a raison. » que la mort vous oublie / Poissons de la mélancolie ? » La musique est faite d’ostinati, de longues tenues et de solos de clarinette très spirituels. Francis Poulenc à Paul Collaer, 7 juillet 1922 La tonalité assumée C’est à Paris, chez le pianiste Ricardo Viñes, que le jeune Francis Poulenc rencontre Manuel de Falla en 1918. Leur amitié sera sans faille jusqu’à la Publiée en 1925 chez Chester aux côtés de ses sœurs la Sonate pour disparition de Falla en 1946. Deux sujets fondamentaux les lient et les trompette, cor et trombone et celle pour deux clarinettes, la Sonate pour inspirent : un mysticisme dont Poulenc ne prendra vraiment conscience clarinette et basson (1922) naît juste après ce que l’on pourrait appeler qu’en 1936, lors d’un pèlerinage à Rocamadour, et un attachement au la révélation de Mavra : par cette œuvre au langage résolument tonal, langage tonal et modal en marge d’une certaine avant-garde incarnée par Stravinski, après Pulcinella (1919), semble tourner le dos aux audaces du Schönberg et la deuxième école de Vienne. En toile de fond, le Paris de Sacre du printemps. Saisi, Poulenc, le voyant, se sent comme raffermi l’entre-deux-guerres, qui accueille à la fois Stravinski et les Ballets russes dans ses propres aspirations sur le plan du langage. Plus tard, il écrira à de Serge de Diaghilev, auxquels les deux compositeurs contribuent, Falla André Schaeffner : « Je pense qu’il y a de la place pour de la musique avec Le Tricorne (1919) et Poulenc avec Les Biches (1924). neuve qui se contente des accords des autres. » (octobre 1942) « Apollinaire, c’est fait pour moi » La Sonate pour clarinette et basson se déroule en trois temps, un peu à la manière d’une sonate baroque. Un même motif de gamme descendante « Enchantement de [sa] première jeunesse », Apollinaire irradie toute la lie le premier mouvement, Allegro, au mouvement lent central, Romance, musique de Poulenc, qui lui consacre plus de trente mélodies mais aussi qui évolue dans le registre grave des deux instruments. Le Final s’appa- Les Mamelles de Tirésias (1947), opéra-bouffe d’après une pièce du poète. rente à une pastorale d’allure populaire avec en son centre un passage Poulenc raconte avoir entendu le son si particulier de la voix d’Apollinaire, lent où chaque instrument prend son indépendance. Cette prédilection « mi-ironique, mi-mélancolique », ajoutant : « Ma musique sur sa poésie, pour les bois relève aussi d’un héritage stravinskien. même dans la gaieté, conserve toujours un attendrissement mélancolique ». C’est ce qui se passe pour Le Bestiaire. Après avoir choisi douze quatrains, Falla et le clavecin de Wanda Landowska le compositeur n’en conserve que six, mettant en scène trois animaux ter- restres et trois animaux marins, comme en écho aux Histoires naturelles de En cette même année 1922, toujours à Paris, Falla fait sensation en plaçant Maurice Ravel (1906). Le sous-titre du recueil, Le Cortège d’Orphée, nous un clavecin dans l’ensemble instrumental des Tréteaux de maître Pierre com- rappelle que le projet du poète était lié au mythe d’Orphée charmant les mandés par la princesse de Polignac et se lance dans la composition d’un animaux de sa lyre. Chez Apollinaire, quatre poèmes, tous intitulés Orphée, Concerto pour clavecin pour Wanda Landowska et son clavecin Pleyel. « C’est séparent les familles d’animaux ou de créatures mythologiques. une œuvre magnifique, dit Poulenc à Claude Rostand, cette fois, on est exactement près de saint Jean de la Croix. C’est aussi une pièce pour être La brièveté – voire le laconisme – de ces quatrains engendre une musique jouée à l’Escorial. L’andante est très déconcertant… C’est une pièce extra- qui se joue des modèles formels tandis que l’effectif instrumental (flûte, ordinaire. C’est une espèce de pièce liturgique, très, très, “étttonnante”. » 10 11 Ici encore, l’effectif instrumental rappelle singulièrement Stravinski : flûte, LE saVIEZ-VOUS ? hautbois, clarinette, violon, violoncelle et clavecin solo. Si la structure en trois mouvements s’apparente au concerto classique, la nature du matériau nous détourne de ce modèle. Dans l’Allegro initial, un villancico Le concerto pour orgue de Vasquez est introduit par flûte et hautbois après le thème introductif « L’orgue est certes le plus grand, le plus audacieux, le plus magnifique de du clavecin. À la fin du Lento, Falla a inscrit : « In Festo Corporis Christi », tous les instruments créés par le génie humain. Il est un orchestre entier, soit pour la Fête Dieu, donnant ainsi raison à tous ceux qui ont vu dans auquel une main habile peut tout demander, il peut tout exprimer », ce mouvement l’expression du recueillement et du dépouillement. Falla écrit Balzac dans La Duchesse de Langeais. L’orgue doit-il sa solitude à dérive son matériau du même villancico, qui prend désormais l’allure sa puissance et à sa richesse de timbres ? Comme il semble se suffire d’un prélude non mesuré à la Couperin. Le finale se rattacherait plutôt à lui-même, il est rarement associé à un orchestre (sauf s’il s’agit d’un à Scarlatti et joue de l’ambiguïté entre rythmique binaire et ternaire. orgue positif, de petite dimension, utilisé en particulier dans la musique C’est dire comment l’héritage baroque lié à l’instrument soliste se mêle baroque). Il est vrai que cette combinaison pose des problèmes matériels à l’univers ibérique de Falla. car chaque instrument possède sa propre facture et offre des possibilités de timbres différentes. Par ailleurs, la réverbération varie considérable- Un concerto pour orgue « en route pour le cloître » ment selon les églises : une œuvre qui sonne bien dans un lieu ne sera pas forcément satisfaisante dans un autre. « Il ne s’agit pas d’un concerto da chiesa, écrit Poulenc, mais en limitant mon orchestre aux cordes et à trois timbales, j’en ai rendu l’exécution Il existe toutefois des concertos pour orgue à partir du début du XVIIIe possible à l’église. » Ayant choisi l’orgue – un instrument à vent à conno- siècle. Les premiers seraient dus à Haendel, qui les jouait entre les tation religieuse – le compositeur est conduit à renoncer aux vents de actes de ses oratorios. Carl Philipp Emanuel Bach, Corrette, Haydn en l’orchestre pour obtenir un certain relief entre soliste et tutti, puis il composèrent quelques-uns. La présence d’un orgue dans les salles de ajoute les timbales, peut-être influencé en cela par le Concerto romano concert, idée qui se développe d’abord aux États-Unis et en Angleterre, de Casella de 1926, également pour orgue.