Epidémiologie de la trypanosomose animale africaine chez les bovins dans le département du (Côte d’Ivoire)

Ohoukou Marcel Boka 1 * Essehin Enock Jocelin Boka 1, 3 Grégoire Yapi Yapi 1 Seïdinan Ibrahima Traoré 4 Koffi Eric Kouamé 2

Mots-clés Résumé

Bovin, Glossina, trypanosomose, Une étude transversale a été menée dans le département du Korhogo, au nord ANIMALE ET ÉPIDÉMIOLOGIE ■ SANTÉ épidémiologie, Côte d’Ivoire de la Côte d’Ivoire, dans la zone agropastorale de Katégué, afin de mieux connaître l’épidémiologie de la trypanosomose animale africaine (TAA) chez les Submitted: 10 May 2018 bovins. L’étude a associé une enquête entomologique et une enquête parasitolo- Accepted: 19 April 2019 gique et s’est déroulée en saison des pluies, de juillet à octobre 2015. Les pros- Published: 12 July 2019 pections entomologiques ont été réalisées à l’aide de pièges Vavoua posés dans DOI: 10.19182/remvt.31748 30 sites aux biotopes divers. Pour l’enquête parasitologique, 407 bovins ont été prélevés sur la base d’un échantillonnage aléatoire stratifié sans distinction de race, de sexe et d’âge. Les résultats ont montré la présence d’un vecteur majeur de la TAA, la mouche tsé-tsé Glossina palpalis gambiensis, avec une densité apparente globale de 0,9 ± 3,0 glossines par piège par jour. Une seule espèce de trypanosome a été identifiée, Trypanosoma vivax, avec des prévalences rela- tivement faibles aussi bien chez les glossines (11 ± 5 %) que chez les bovins (6 ± 2 %). Compte tenu de la gravité de la TAA chez les bovins, il s’avère néces- saire de sensibiliser les éleveurs du Korhogo, qui représente la principale zone d’élevage de bovins en Côte d’Ivoire, à la lutte contre les vecteurs de la TAA et à l’utilisation rationnelle des trypanocides.

■ Comment citer cet article : Boka O.M., Boka E.E.J., Yapi G.Y., Traoré S.I., Kouamé K.E., 2019. Epide- miology of African animal trypanosomosis in cattle in Korhogo Department (). Rev. Elev. Med. Vet. Pays Trop., 72 (2): 83-89, doi: 10.19182/remvt.31748

■ INTRODUCTION

La trypanosomose animale africaine (TAA) est une affection parasi- taire d’importance vétérinaire causée par des hémoparasites flagellés du genre Trypanosoma. Elle affecte le bétail et peut évoluer sous forme chronique ou aiguë (OIE, 2012). Sous sa forme chronique, la TAA 1. Université Alassane Ouattara (UAO), Centre d’entomologie médicale est responsable d’une forte dégradation de l’état général des animaux et vétérinaire (CEMV), Bouaké, Côte d’Ivoire. infectés qui, en maigrissant, deviennent des non-valeurs économiques, 2. Université Peleforo Gon Coulibaly (UPGC), UFR des sciences sociales, Département de géographie, Korhogo, Côte d’Ivoire. peu aptes aux travaux agricoles et sans aucune valeur monétaire à la 3. Projet d’appui au développement de l’élevage en Côte d’Ivoire (PADE-CI), réforme (Kamuanga et Kaboré, 2005). Sous sa forme aiguë, cette para- Antenne nord, Korhogo, Côte d’Ivoire. sitose est mortelle en trois à quatre semaines (Vitouley, 2005). 4. Laboratoire national d’appui au développement agricole (Lanada), Laboratoire régional de Korhogo (LRK), Côte d’Ivoire. En Côte d’Ivoire, tout le territoire est infesté par les mouches tsé-tsé (Hursey, 1985), vecteurs cycliques de cette hémoparasitose animale. De * Auteur pour la correspondance Tél. : +225 07 41 30 75 / +224 627 91 58 20 ce fait, plus de 1,2 million de bovins sont soumis au risque trypanoso- Email : [email protected] mien (Pokou et al., 2010) ; la TAA constitue une contrainte à la bonne production du bétail dans le pays. La maladie sévit surtout dans le nord

https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ (Douati et al., 1986 ; Acapovi-Yao et al., 2013 ; Djakaridja et al., 2014) tropicaux, 2019, 72 (2) : 83-89 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 83 Cattle trypanosomosisinCoted’Ivoire

84 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2019, 72 (2) : 83-89 ■ SANTÉ ANIMALE ET ÉPIDÉMIOLOGIE tions végétales les peuvent qui glossines idéaux pour gîtes des être forma de paysage plusieursLe par zone est types marqué cette de encore fonctionnel agropastoral situé àKatégué. le barrage seul et dans d’eau, cours du non principal asséchées les portions dans le Yoréloro, et s’abreuvent, naturels les mêmes pâturages sèche, en saison surtout partagent attelée. animaux Ces culture bovins de de et bœufs de taires qu’elle séden nombreux de la présence troupeaux par est caractérisée du coton et l’élevageculture bovins. de zone choisie aété Cette parce d’agropasteurs constituée tairement activités la ayant principales pour et Peuls des s’yque Malinkés des trouvent également. est Elle majori Senoufo, bien linguistique groupe au principalement appartient lation rayon 10 de environ Katégué. de du autour village popu La kilomètres (figure d’Ivoire, lade Côte Korhogo de la de ville àenviron kilomètres 30 et 05° 51’ du Korhogo, O) le département située dans le nord dans L’étude (09° Katégué de 33’ la zone agropastorale dans N réalisée aété Zone d’étude ■ MATERIEL ETMETHODES l’effetdéterminer la de TAA l’état sur prélevés. animaux des santé de somien chez et les chez glossines les capturées bovins prélevés, et c) la abondance, leur zone et b) estimer dans évaluer trypano le risque fiques ont retenus été : a) inventorier glossines de les présentes espèces logie la de TAA chez les bovins l’étude de général d’informations disposer de été a ainsi l’épidémio sur la sont zone Katégué de inexistantes. L’objectif dans maladie cette sur où l’élevage épidémiologiques présent, les bovin est données très mais Figure 1 : zone desglossinesdans lenorddelaCôte d’étudeetlocalisation dessitesdecapture d’Ivoire. 1). Cette zone regroupe une dizaine de villages situés dans un 1). un situés villages de dans dizaine zone une regroupe Cette de cette zone et trois objectifs spéci zone objectifs et trois cette de ------âges, sexes deux des ont qui échantillonnés été races et différentes de petite, Au moyenne sont bovins tous de ce total, taille. 407 et grande ont prélevés été de troupeau, respectivement les par troupeaux dans sept Quatre, et la population 14 échantillonnée. dans strate bovins du compte en poids tenant chaque de ont déterminés été strates par bovins de àprélever effectifs Les et 43troupeaux animaux. % des (plus 100) de taille grande regroupaient de qui 21troupeaux % des ; et c) regroupaientqui et 36 animaux 38 % des les troupeaux % des moyenne ; b) taille de (entre animaux des les troupeaux 50et 100) (moins bovins) 50 de regroupaient qui 41 et 21 troupeaux % des % Trois : a) ont taille identifiées petite été de strates les troupeaux bovins réalisé. de aété troupeaux des taille fondé la sur stratifié aléatoire recensement, échantillonnage ce de un ron 15 selon éleveurs des jours la disponibilité et bouviers. des Partant d’envi période une tous les pendant ontcontres villages eu lieu dans la zone d’étude. bovins dans de présents sédentaires peaux ren Les l’étude de phase Cette aconsisté recensementtous les de en un trou Préenquête etéchantillonnage situe se 1100 annuelle entre trique (Boko et 1600 et mm al., 2016). moyenne novembrede La l’harmattan. par pluviomé àavril, marquée avec sèche saison et pluies des une àoctobre saison danais une mai de sou tropical est le type de climat le du reste département, dans Comme Katégué. de et le agropastoral long affluentes, rivières des du barrage forestières quevillages, galeries des situées ainsi le long du Yoréloro et àla bois de servent lisière bois qui de des sacrés parfois parsemées cées responsables la de TAA. savanes des sont Ce surtout et boisées herba ------Trypanosomose bovine en Côte d’Ivoire de façon aléatoire au sein des 56 troupeaux recensés dans la zone ont été prélevés sur chaque bovin, au niveau d’une veinule auriculaire, à d’étude, soit environ 13 % du cheptel total recensé (tableau I). Les l’aide de tubes capillaires à microhématocrite selon la technique décrite sites de piégeage des glossines ont été aussi identifiés lors de la pré- par Camus (1983). Une goutte de sang provenant de l’un de ces tubes enquête. C’étaient principalement des biotopes situés autour des lieux capillaires était déposée sur une lame porte-objet préalablement iden- d’abreuvement et de pâturage du bétail. tifiée pour la réalisation de frottis sanguin sur le terrain (OIE, 2012). Au laboratoire, les tubes capillaires ont été centrifugés pendant cinq Enquête entomologique minutes à 12 000 tours par minute. La lecture de l’hématocrite a été effectuée avec le disque de lecture de la centrifugeuse (Hettich Haema- Les captures de glossines ont été réalisées en saison des pluies, du 4 au tokrit 210). Un hématocrite d’une valeur inférieure ou égale à 25 % était 9 août 2015. Trente sites diversifiés (galeries forestières, bois, savanes considéré comme révélateur d’une anémie (Dao et al., 2008 ; Ingabiré, boisées) ont été prospectés durant cinq jours consécutifs à l’aide de 2009). pièges Vavoua (Laveissière et Grébaut, 1990). Chaque piège posé a été géoréférencé et les glossines y ont été récoltées toutes les 24 heures. Les frottis réalisés sur le terrain ont été fixés avec du méthanol puis Elles ont été transportées à l’antenne locale du Laboratoire national colorés dans un bac contenant une solution de Giemsa à 10 %. Ils ont d’appui au développement agricole (Lanada) de Côte d’Ivoire, dans été ensuite observés au microscope optique à l’objectif 100 en vue des tubes à essai préalablement étiquetés et bouchés avec du coton, d’identifier les trypanosomes suivant les critères morphologiques (taille et emballées dans une serviette mouillée afin de créer un microcli- et position du kinétoplaste, forme de l’extrémité postérieure, présence mat favorable à leur survie. Les mouches ont été identifiées à l’aide ou non d’un flagelle libre, présence ou non d’une membrane ondulante, de la clé établie par Pollock (1982) et seules les glossines en bon état taille du trypanosome) proposés par Hoare (1972) et l’OIE (2012). (88 ± 5 % des glossines capturées) ont été disséquées sous une loupe binoculaire (Optika) selon la technique décrite par Yoni et al. (2005). Analyse des données Le proboscis (le couple labre-hypopharynx), les glandes salivaires et L’abondance des glossines est traduite par le calcul de la densité appa- l’intestin moyen ont été séparés et préparés entre lame et lamelle pour rente par piège et par jour (DAP) selon la formule suivante : la détection des trypanosomes au microscope optique. L’identifica- nb. de glossines capturées tion des espèces de trypanosomes a été faite selon leur localisation DAP = ––––––––––––––––––––––––––––––––– dans ces organes en utilisant la méthode de Lloyd et Johnson (1924). (nb. de pièges) × (nb. de jours de capture) Les prévalences trypanosomiennes ont été calculées chez les glossines Enquête parasitologique disséquées et chez les bovins prélevés selon les formules suivantes : Les données collectives et individuelles des animaux (type d’élevage, nb. de glossines infestées Prévalence (glossines) = ––––––––––––––––––––––– × 100 effectif, âge, type génétique, état corporel, date du dernier traitement nb. de glossines disséquées antitrypanosomien) ont été enregistrées sur des fiches de collecte. La nb. de bovins parasités (positifs) race des animaux a été identifiée sur la base des caractères morpho- Prévalence (bovins) = –––––––––––––––––––––––––– × 100 logiques utilisés par Sokouri et al. (2007). Deux échantillons sanguins nb. total de bovins prélevés

Tableau I Echantillonnage des bovins en fonction des villages et de la taille des troupeaux dans le nord de la Côte d’Ivoire

Village Nb. de Nombre de bovins par troupeau Nb. total troupeaux de bovins / village < 50 (strate 1) 50–100 (strate 2) > 100 (strate 3) prélevés n1 = 647 n2 = 1146 n3 = 1339

Nb. de Nb. de Nb. de Nb. de Nb. de Nb. de troupeaux bovins troupeaux bovins troupeaux bovins prélevés prélevés prélevés

Katégué 10 4 16 4 28 2 28 72 Kafonnon 2 2 8 0 0 0 0 8 Nènèkiri 11 3 12 3 21 5 70 103 Lôwa 7 5 20 1 7 1 14 41 Tarignan 1 1 4 0 0 0 0 4 Mamougou 8 2 8 4 28 2 28 64 Gandiman 6 2 8 4 28 0 0 36 Lôfa 7 3 12 3 21 1 14 47 Yôrô 4 1 4 2 14 1 14 32

Total 56 23 92 21 147 12 168 407

(m1) (m2) (m3)

Calcul du nombre de bovins à prélever par troupeau : Mi = (ni / mi) × T/N ; où ni représente le nombre de bovins recensés par strate, mi le nombre de troupeaux recensés par strate, et T l’effectif théorique de bovins à échantillonner parmi un total de N bovins selon la table d’échantillonnage (350 arrondi à 400), avec une marge d’erreur de 5 %,

 tropicaux, 2019, 72 (2) : 83-89 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage p = 0,5 ; un niveau de confiance = 95 % ; N = 3132 ; T = 400 T/N = 0,13. Ainsi, M1 = 4 ; M2 = 7 ; M3 = 14 85 Cattle trypanosomosisinCoted’Ivoire

86 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2019, 72 (2) : 83-89 ■ SANTÉ ANIMALE ET ÉPIDÉMIOLOGIE rieur à25 %, ou égalrieur à25 %, et 19 inférieur hématocrite ±3% un l’échantillon étudié, 81 bovins ±3% des avaient supé hématocrite un L’hématocrite moyen prélevés 31 de animaux des était ± Relation hématocriteetinfectiondesbovins (χ² =8,4182 ; p<0,02). chez les jeunes bovins (tableau significative était V). différence Cette d’âge les toutes tranches dans avec toutefois faibles de prévalences détecté a été identifié. trypanosome Ce lea été trypanosome seul positifs, soit prévalence une globale vivax 6 ±2%. de Trypanosoma colorés, frottis Après analyse des 407 26 ont considérés été comme Infection desbovins femellesdes âgées plus de ans. trois de croisements divers (tableau cheptel IV). Le prélevé par dominé était ; et (63,64 métis des sahéliennes races des principalement %) issus de (6,14 (21,13 zébus ; des %) trypanotolérantes sont qui être censées %), (15,23taurins %), Baoulé les races (9,10 représentéspar %) et N’dama Trois la zone bovins de d’étude ont dans identifiés été types Caractéristiques desbovinsprélevés Résultats parasitologiques ficative (tableau III). femelles façon de non que signi mais plusles étaient mâles infectées vivax àTrypanosoma infestés) correspondait qui ce n’étaient salivaires et les glandes intestins (les du proboscis jamais – prévalence infestées étaient globale 11 de ±5%–, toutes au niveau 122Au total glossines et seules ont 14 disséquées été d’entre elles Infestation desglossines mâle)sur 1,42. de 81 dénombrer de 57 sex-ratio et femelles soitmis (femelle un mâles gambiensis palpalis Glossina (tableau pectés pros selon biotopes les variables significativement DAPdes étaient DAP globale 0,9 de ± L’enquête 138 soit récolter de une glossines, entomologique apermis Abondance etidentificationdesglossines Résultats entomologiques ■ RESULTATS toutes à5 %. les analysesfixé aété d’une (test variance analyse de Anova). de significativité de seuil Le prévalences.des moyennes Les DAP des àl’aide ont comparées été la comparaison pour utilisé (χ²) été a Pearson de carré dutest Chi Le Fréquence (%) Total Métis Zébus Baoulé N’dama Race Répartition desbovins prélevés enfonctiondelarace, dusexeetdelatranche d’âge(norddelaCôted’Ivoire) II). Les glossines étaient toutes de la sous-espèce sous-espèce la de toutes étaient glossines Les II). 3,0 73 ±4 299 197 47 33 22 glossines par piège par jour. Les moyennes piège moyennes jour. par Les par glossines F . Le tri de ces glossines par sexe aper par glossines ces de tri . Le 27 ±4 Sexe 108 62 39 4 3 M . Les glossines Les . 6%. Dans Total 407 259 86 37 25 : des Tableau IV - - - - une DAPune globale 0,9 de s’expliquer g/p/j, pourrait l’utilisation par la zone d’étude. la faible Cependant, récolte glossines, de par traduite entomologique prospection La arévélé dans la de la tsé-tsé présence ■ DISCUSSION significative (χ² très vée. était =28,9 ; p<0,001). différence Cette 19 façon générale,De prévalence une plus élevée d’anémie cas de (77 ; trouvés négatifs (32 ±6%), n’était la différence mais significative. pas avaient moyen hématocrite un (28 ±7%) àcelui animaux des inférieur avec moyenne une trypanosomes de 22 de ±2%. bovins porteurs Les < 0,025 :effet significatif G. : glossines;Prév. : prévalence;>0,05effet nonsignificatif globale Abondance boisée Savane Bois barrage Lisière du piégeage Site de Femelle Yoréloro Lisière du Mâle globale Prév. Infection desglossinesdisséquéesenfonctiondusexe Densité apparente(DAP) desglossinescapturéesen ± 3%) (26 que d’infection trypanosomienne 11 ±2 < 1an 43 28 11 1 3 disséquées Nb. deG. Nb. de pièges fonction desbiotopesprospectés posés dans lenorddelaCôted’Ivoire 66 56 122 30 5 5 7 13 Tranche d’âge (nord delaCôted’Ivoire) 1–3 ans 36 ±4 capturées 147 105 31 7 4

glossines Nb. de 138 2 7 25 104 Nb. deG. infectées Tableau III Tableau II 11 3 14 0,9 ±3,0 0,1 ±0,8 0,3 ±1,5 0,7 ±2,0 1,6 ±3,8 DAP

> 3ans 53 ±4 217 126 44 29 18 16 ±9 11 ±5 5 ± Prév. (%) 3,89 F

; 6 ± K2 =26 K1 =3 2 3,81 ddl χ² %) obser a été

Total 407 259 86 37 25 > 0,05 – 0,025 P P - Trypanosomose bovine en Côte d’Ivoire

Tableau V Trypanosoma vivax a été la seule espèce de trypanosome identifiée dans Prévalence de la trypanosomose animale africaine chez les glossines. Djohan et al. (2015a) avaient quant à eux identifié en 2012 les bovins en fonction de la race, du sexe trois espèces de trypanosomes (T. congolense type savane, T. vivax, et de la tranche d’âge (nord de la Côte d’Ivoire) T. brucei s.l.) à Kafolo, dans la région du située également dans le nord de la Côte d’Ivoire. Cette divergence pourrait s’expliquer Nb. de B. Nb. de B. Prév. (%) χ² P par le fait que ces auteurs ont utilisé des techniques moléculaires pour prélevés parasités identifier les trypanosomes dans les glossines alors que ces méthodes Race n’ont pas été utilisées pour la présente étude. Les glossines femelles étaient plus infestées que les mâles par les trypanosomes, bien que non N’dama 25 1 4 ± 7 significativement. D’autres études mettent en évidence une infection Baoulé 37 0 0 ± 0 plus grande des glossines femelles, comme celle de Allou et al. (2009) 3,20 > 0,05 Zébus 86 6 7 ± 5 concernant G. palpalis au sud de la Côte d’Ivoire. Maudlin et al. (1991) Métis 259 19 7 ± 3 l’expliquent par le fait que la capacité vectorielle des glossines femelles Sexe est trois fois plus importante que celle des mâles à cause de leur plus Femelle 299 19 6 ± 2 grande longévité et de leur plus grande faculté à se nourrir à intervalles < 0,01 > 0,05 plus rapprochés que les mâles. Mâle 108 7 6 ± 4 La grande présence de bovins métis dans le cheptel échantillonné Age ab pouvait s’expliquer par l’absence de schéma d’amélioration génétique < 1 an 43 1 2 ± 4 de la part des éleveurs ou, à l’inverse, par des stratégies délibérées de a 1–3 ans 147 4 2 ± 2 8,42 < 0,02 croisement des différentes races afin de bénéficier des caractéristiques > 3 ans 217 21 9b ± 3 des deux espèces bovines présentes (taurine et zébu). Cette situation se B. : bovins ; Prév. : prévalence ; > 0,05 : effet non significatif ; < 0,02 : effet signi- traduisait par l’hétérogénéité des troupeaux où des croisements désor- ficatif donnés entre les espèces et les races engendraient des métissages très a, b Les valeurs sur une même colonne suivies de la même lettre ne diffèrent pas importants, comme le montrent Sokouri et al. (2007) dans cette région significativement au seuil de 5 %. du nord de la Côte d’Ivoire. Généralement, trois espèces de trypanosomes pathogènes (Trypano- soma vivax, T. congolense, T. brucei s.l.) infectent le bétail (de La Roc- d’un seul type de piège et l’étude de seulement 30 sites de piégeage. Des que, 2003). Dans notre étude, T. vivax a été la seule espèce identifiée études antérieures ont montré que l’association de plusieurs types de chez les bovins prélevés, comme elle a été la seule observée dans les pièges et l’ajout d’attractif pouvaient amplifier les captures des glossines glossines capturées. Selon Cuisance et al. (2003), ce trypanosome est (Bouyer et al., 2005 ; Zinga Koumba et al., 2013). De plus, toute la zone le plus fréquemment rencontré chez les bovins. La non-identification d’étude est une zone d’intense activité agricole dominée par la culture des autres espèces de trypanosome chez les bovins pourrait cependant du coton. L’utilisation intensive, associée à cette culture, d’insecticides être due à la technique d’identification utilisée. En effet, bien que spé- et d’herbicides (dont certains comme le carbamate ont une action insec- cifiques, les techniques parasitologiques sont peu sensibles pour le dia- ticide) pourrait être l’une des causes de la réduction de la densité des gnostic des infections actives du bétail par les trypanosomes, surtout glossines. Ces pesticides, pour la plupart des insecticides non sélectifs, lorsque les animaux sont en phase chronique d’infection (Gardiner, détruiraient les insectes présents dans les champs pulvérisés et aux alen- 1989 ; Desquesnes et Tresse, 1996). Cette hypothèse semble être confir- tours. Néanmoins, la DAP globale obtenue lors de cette étude était simi- mée par Koffi et al. (2014) qui ont mis en évidence, par la technique laire à celle obtenue par Acapovi-Yao et al. (2013) dans le département d’amplification en chaîne par polymérase (PCR), les trois espèces de voisin du Sinématiali (0,8 g/p/j). La faible capture de glossines pourrait trypanosomes pathogènes du bétail, avec une dominance de T. bru- enfin aussi être due à la plus forte dispersion des glossines en saison des cei s.l., dans le département de Bouna au nord-est de la Côte d’Ivoire. pluies, période à laquelle elles ne restent pas concentrées dans les forêts- N’Djétchi et al. (2017) rapportent des observations similaires également galeries comme mentionné par Djohan et al. (2015b). avec la PCR dans le centre-ouest du pays. Glossina palpalis gambiensis, la seule sous-espèce de glossine captu- La faible prévalence trypanosomienne observée chez les bovins prélevés rée, est d’ailleurs présente dans le Korhogo depuis plus de trois décen- pourrait être due à l’utilisation intensive d’insecticides ou d’acaricides, nies (Laveissière et Challier, 1981 ; Douati et al., 1986 ; Acapovi-Yao et homologués ou non, chez les animaux pour la lutte contre les tiques. al., 2013). La capture de glossines du seul sous-genre Nemorhina pour- En effet, la présence de nombreuses tiques sur les bovins oblige les éle- rait être la conséquence de l’anthropisation du milieu. Selon Courtin et veurs à utiliser très fréquemment ces produits pour traiter les animaux al. (2009), l’anthropisation provoque en savane la dégradation du cou- parasités. Ces insecticides agissent comme des répulsifs qui limitent le vert végétal et la quasi-disparition de la faune sauvage, indispensable à contact entre les bovins traités et les insectes hématophages. L’utilisa- la présence des glossines de savane (sous-genre Glossina) et favorable tion en routine des trypanocides par les éleveurs pour la prévention ou aux fortes densités de glossines riveraines (sous-genre Nemorhina). la lutte contre la TAA contribuerait également à cette faible prévalence. En outre, la survie des glossines dans un biotope donné dépend de la Selon Cuisance et al. (2003), les trypanocides représentent 44 % du présence conjuguée de plusieurs facteurs environnementaux propices marché total des médicaments vétérinaires en Afrique subsaharienne. (Laveissière et al., 2000 ; Solano et al., 2010). Dans la zone d’étude, D’ailleurs, les antiparasitaires, dont les trypanocides, constituent les ces conditions favorables semblent se localiser actuellement dans les médicaments vétérinaires les plus vendus en Côte d’Ivoire (Yapo, 2011). galeries forestières présentes à la lisière des points d’eau (cours d’eau, Une prévalence similaire à celle observée dans notre étude (6 ± 2 %) a barrage pastoral) qui sont les lieux où le plus grand nombre de glossines toutefois été obtenue par Djakaridja et al. (2014) chez les bovins dans le a été capturé. Ces biotopes sont d’ailleurs les lieux de prédilection des nord de la Côte d’Ivoire (6,9 %). espèces du sous-genre Nemorhina dont G. p. gambiensis (de La Rocque, 2003). Les glossines femelles étaient plus nombreuses que les mâles, L’infection trypanosomienne a été observée dans toutes les tranches comme rapporté par d’autres auteurs (Laveissière et al., 2000 ; Bos- d’âge avec de plus faibles prévalences chez les jeunes bovins. Ce résultat son-Vanga et al., 2012) qui l’expliquent par la plus grande longévité des pourrait s’expliquer par le fait que les animaux les plus jeunes bénéfi- glossines femelles. ciaient, dans les élevages visités, d’un meilleur suivi sanitaire et médical. tropicaux, 2019, 72 (2) : 83-89 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 87 Cattle trypanosomosisinCoted’Ivoire

88 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2019, 72 (2) : 83-89 ■ SANTÉ ANIMALE ET ÉPIDÉMIOLOGIE g/p/j. g/p/j. la zone d’étude dans identifié teur avec DAP une globale 0,9 de Acapovi-Yao G.,CisséB., Mavoungou J.F., Kohagné Tongue L.,Coulibaly N., REFERENCES et GYY ont ; OMB révisémanuscrit le manuscrit. version arédigé la première du 1; EEJB la figure statistiques et réalisé ont les effectué analyses et KEK ; OMB, au laboratoire EEJB données et àl’analyse àla collecte et ont SIT participé ; EEJB laboratoire des et l’analyse le terrain sur collecte de opérations au échantillons des et l’étude GYY ontOMB conçu et planifié les asupervisé ; OMB Déclaration descontributionsauteurs nelle trypanocides. de d’Ivoire, lales à lade TAA lutte contre vecteurs et à l’utilisation ration zone d’élevageéleveurs principale département, ce de bovins de en Côte sensibiliser de les rages augmenteraient nécessaire risque. serait ce Il et l’élevageles troupeaux en divagation pâtu de àla recherche constante métissagebovins de la de région bovins des dans taux demeure. fort Le la de TAAprévalences chez transmission de le les risque enregistrées, d’anémiecas (19 ±3%) aégalement observée. été les faibles Malgré (11 ±5%) et chez les bovins (6 ±2%). Une prévalence plus élevée des avecfié prévalences des relativement faibles àla fois chez les glossines l’un le a été vec seul hémoparasitose animale, cette de vecteurs des du Korhogo. gambiensis le département palpalis bovins dans Glossina l’épidémiologie connaître visait àmieux étude Cette de ■ CONCLUSION (2014) le nord d’Ivoire. la de Côte dans et al. Djakaridja par les tiques, par cela rapporté aété comme transmis d’autresà la présence les hémoparasites notamment anémiants, facteurs positifs. est également il Mais due été ait possible différence que cette ment sensible (OIE, 2012), n’aurait tous les cas détecter de permis pas l’identification technique, bien Cette que relative trypanosomes. des d’étalement la de technique pour les limites par utilisée sang de mince (6 trypanosomiennes que infections des prévalenceLa significativement plus élevée (19 anémies des ±3%) que les adultes, façon de non significative. mais trypanosomes al. (2016) que les jeunes bovins sont les rapportent qui plus par infectés ne concordent avec pas Tanenbe de ceux et al. (2010), et Acapovi-Yao et » d’être « risque de piqués que les plus jeunes. nos résultats Cependant, viduels les mouches par tsé-tsé, les bovins les plus âgés présentent plus et la piqûres indi de de composition les taux sur du la troupeau de taille vecteurs. Selon les travaux Torr de les arthropodes l’effet et al. sur (2007) avec d’infection favorisée le direct contact par animaux, des importante source une être zones ces pourrait dans du bétail attroupement grand Le d’eau, jachères non encore les exploitées. rares pastoral) et dans barrage situés d’eau points des autour espaces restreints des dans pâturer (cours d’anacardiers, manguiers, de coton), de champs à obligeait le bétail l’accroissement par causée cultivées surfaces (entre des vergers autres les éleveurs d’hivernage par en saison – surtout –,rales rapporté comme buer àexpliquer résultat. ce effet, En pasto ressources des la raréfaction également contri pourraient les troupeaux bovinssence de adultes dans d’élevage mode Le les éleveurs par adopté pré la de zone et la grande la de TAA.vecteurs conséquent moins avec enlisière contact par étaient villages. des Ils les situés àla parcs des alentours aux ou pâturaient piquet toute la journée plus,De veaux des la plupart moins de d’un au étaient maintenus an Santé Prod.Santé Anim.,11 (1): 17-22 d’élevage au 2013. Situation de la trypanosomose bovine dans les principales régions a été quant à lui le seul trypanosome identi àlui quant le aété trypanosome seul vivax Trypanosoma Rev. Afr. Afr. nord delaCôted’Ivoire aprèslacrisesocio-militaire.Rev. %) pourrait être expliquée± 2%) être pourrait la TAA chez les ± 3,0 3,0 ------, Acapovi-Yao G.,CisséB., ZingaKoumba C.R.,Mavoungou J.F., 2016.Infections Desquesnes M., Tresse L., 1996. PCR sensitivity for Trypanosoma vivax De LaRocqueS.,2003.Epidémiologiedestrypanosomosesafricaines. Analyse Dao B., Hendrickx G.,SidibéI.,Belem A.M.G., deLaRocque S.,2008.Impact Cuisance D., Itard J., Desquesnes M., Frezil J.-L., de La Rocque S., 2003. Trypa Courtin F., Sidibé I., Rouamba J., Jamonneau V., Gouro A., Solano P., 2009. 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Summary Resumen Boka O.M., Boka E.E.J., Yapi G.Y., Traoré S.I., Kouamé K.E. Boka O.M., Boka E.E.J., Yapi G.Y., Traoré S.I., Kouamé K.E. Epidemiology of African animal trypanosomosis in cattle in Epidemiología de la tripanosomosis animal africana en ganado Korhogo Department (Ivory Coast) en el departamento de Korhogo (Costa de Marfil)

A cross-sectional study was conducted in the agropasto- Se realizó un estudio transversal en la zona agropastoral de ral zone of Kategue in Korhogo Department, Northern Ivory Kategue, en el departamento de Korhogo, al norte de Costa Coast, in order to understand better the epidemiology of Afri- de Marfil, para comprender mejor la epidemiología de la tri- can animal trypanosomosis (AAT) in cattle. The study combi- panosomosis animal africana (TAA) en el ganado. El estudio ned an entomological survey and a parasitological survey and combinó una encuesta entomológica y una encuesta para- was conducted during the rainy season from July to October sitológica y se llevó a cabo durante la temporada de lluvias, 2015. For the entomological survey, Vavoua traps were set de julio a octubre de 2015. Para el estudio entomológico, up in 30 sites with various biotopes. For the parasitologi- las trampas de Vavoua se instalaron en 30 sitios con varios cal survey, 407 cattle were sampled based on stratified ran- biotopos. Para la encuesta parasitológica, se muestrearon 407 dom sampling without distinction of breed, sex and age. The bovinos en base a un muestreo aleatorio estratificado sin dis- results showed the presence of a major AAT vector, the tsetse tinción de raza, sexo y edad. Los resultados mostraron la pre- fly Glossina palpalis gambiensis, with an overall apparent den- sencia de un vector TAA principal, la mosca tsetse Glossina sity of 0.9 ± 3.0 tsetse per trap per day. Only one trypanosome palpalis gambiensis, con una densidad aparente global de 0,9 species was identified, Trypanosoma vivax, with relatively ± 3,0 tsetse por trampa por día. Sólo se identificó una espe- low prevalences in both tsetse (11 ± 5%) and cattle (6 ± 2%). cie de tripanosoma, Trypanosoma vivax, con prevalencias Given the severity of AAT in cattle, it is necessary to raise awa- relativamente bajas tanto en el tsetse (11 ± 5%) como en el reness among the breeders of Korhogo, the main cattle bree- ganado (6 ± 2%). Dada la gravedad de la TAA en el ganado, ding area in Ivory Coast, for the control of AAT vectors and the es necesario crear conciencia entre los criadores de Korhogo, rational use of trypanocides. la principal área de cría de ganado en Costa de Marfil, para el control de los vectores de la TAA y el uso racional de los Keywords: cattle, Glossina, trypanosomosis, epidemiology, tripanocidas. Cote d’Ivoire Palabras clave: ganado bovino, Glossina, tripanosomosis, epi-

demiología, Cote d’Ivoire tropicaux, 2019, 72 (2) : 83-89 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 89