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Bulletin N° 16 de l’association mémoire du mouvement social

Édito Décembre 2010

A TÊT E DE LA MA NIF A la radio ou la télé, le commentaire Sommaire déjà passé le pont du fréquent, le mot d’ordre bling- Corbeau, le pont Saint- bling, c’était : « L e mouvement Édito Nicolas est noir de monde s’essouffle, il n’y a plus qu’un Let la queue de la manif n’est pas Par Françoise Olivier-Utard 1 million et demi de personnes dans encore à l’Homme de fer. Tu as la rue ! » Mais qui a jamais réuni vu ? Tu te rends compte, c’est la 7e tant de personnes sept fois de Journées de juin 2010 : manif ! Oui, j’avais vu et aussi que suite ? Ces journalistes n’ont visi- communications la vieille camarade Suzanne, assise blement jamais fait grève, ni leurs Trajectoires militantes à l’arrêt du tram, n’attendait pas des socialistes du Bas-Rhin 2 parents : ils y voient une forme la prochaine rame mais avait tenu, de la société spectacle, où l’exploit Le KP-O 1929-1935, malgré ses mauvaises jambes, à doit toujours être surpassé. puis Arbeiter-und Bauern être là. Intérieurement, je trouvais Décidément, quand je vois ce que Partei 1935-1939. que les trajets étaient de plus en je vois, quand j’entends ce que Itinéraires militants. 5 plus longs et le piétinement fati- j’entends, je me dis que les histo- gant, mais il fallait me rendre à riens du mouvement social sont Cadres des fédérations l’évidence : les trajets dépendent éminemment nécessaires. Je ne communistes du Haut-Rhin aussi du nombre de manifes- sais pas comment ils rendront et du Bas-Rhin 11

tants. Il faut que le cortège puisse compte de cette année 2010 parce Trajectoires militantes PSU démarrer. Tant pis pour les cour- que la séquence n’est pas close en Alsace 14 batures, on va devenir des sportifs mais j’espère qu’ils auront à cœur bien entraînés. De toute façon on de décrire l’élan de solidarité La JOC et la JOCF en Alsace oublie sa lassitude en causant avec entre les générations et le désir jusqu’en 1945 16 1 l’un ou l’autre de ceux qu’on n’a de justice qui anime le peuple ces pas vus depuis longtemps et en jours-là descendu dans les rues de Colloque traînant d’une banderole à l’autre. sa ville. On disait le mouvement Autour des chantiers On se donne rendez-vous à la pro- social abattu, défait par un pouvoir du « Maitron », chaine, avec un petit serrement de cynique et autoritaire. Quelque , 7–8 décembre 5 cœur car la situation est tendue, chose vient de changer. Il y aura l’avenir incertain, lourd de potenti- forcément une suite. Et nous la Agenda 20 alités ou de menaces. Une série de verrons, puisque nous vivrons plus mobilisations d’une telle ampleur, longtemps ! Renseignements pratiques pleines d’unité, de détermination Adresses 20 et de joyeuse dignité peut-elle dis- Françoise Olivier-Utard Bulletin d’adhésion 20 paraître de la mémoire ? Le soir, à Présidente Journées de juin 2010 : communications

Trajectoires Belfort en 1919 5. Le tropisme stras- qu’eux : quand le jeune Peirotes bourgeois est encore accentué si on rentre de sa Gesellenfahrt 10 en Au- militantes : se fie au lieu principal d’activité : triche, où il est devenu socialiste, il les socialistes les trois quart des socialistes bas- trouve un SPD formé surtout de du Bas-Rhin rhinois travaillent en cette ville6 ! tailleurs, de cordonniers, de tail- Il y a bien quelques socialistes à leurs de pierre souvent originaires Le fonds Maitron est la base princi- Bischwiller, à Erstein, Sélestat ou des régions d’outre Rhin où s’af- pale de cette étude, centrée sur les Molsheim, mais le socialisme bas- frontent le badois Böhle et le polo- trajectoires de 39 militants socia- rhinois est, d’abord, strasbourgeois. nais Brzostewicz 11 12. Ce sont eux listes, des plus modestes, tels Emile Il le reste, d’ailleurs, aujourd’hui. qui vont faire vivre le parti et l’aider Edel (1873–1956) à qui la Presse à surmonter le cap difficile de 1918 Libre décerne le titre de « véritable Stabilité et cohérence, donc, en géo- qui, comme ailleurs en Alsace, pro- Ratzedoerffler » à des célébrités de graphie. Pas du tout en histoire. voque tout d’abord la fuite des Alt- l’importance de Jacques Peirotes ou Ce qui se dessine, en ce domaine, ce deutschen, anciens cadres du Parti 13, Marcel Edmond Naegelen. sont plutôt des ruptures, des éclate- englobés dans l’expulsion massive ments. Cela a sans doute existé ail- des Allemands de souche. Sans vouloir faire œuvre, réelle- leurs, mais, dans le Bas-Rhin, les ment, de prosopographie, j’ai étoffé trajectoires militantes paraissent Cette « vieille garde » adhère en 1890, ce fonds constitué aujourd’hui de tourmentées par l’événementiel du comme le futur maire de 25 biographies, de 9 entrées supplé- siècle, marquées par des change- déjà cité, ou son ami Robert Ott, mentaires tirées de la Presse Libre ments de cap brutaux. En fait, trois soit un peu après Auguste Dorsi et d’Alsace, où se multiplient, dans périodes, trois générations diffé- Michel Heysch. Peu après arrivent les années cinquante, les notices né- rentes s’individualisent. Le premier Eugène Imbs (1896), et Laurent crologiques ou les annonces d’anni- XXe siècle (1900–1920) est une Meyer (1897), auxquels on peut ad- versaire, renforcées par cinq autres période de force, de puissance, pour joindre ceux qui rentrent peu avant extraites d’articles du Nouveau Dic- le SPD local devenu SFIO après la guerre, Charles Hincker (1911) tionnaire de Biographie Alsacienne 1. la guerre. L’entre-deux-guerres et ou Auguste Bockel (1907). Marcel Même si l’effectif reste mince, cela la seconde guerre mondiale (1920- Edmond Naegelen rentre, lui,en a quand même permis de consti- 1944) sont marqués par les luttes, 1910, à l’âge de dix-huit ans, mais tuer une banque de données et de les affrontements. Enfin les Trente il le fait à Paris, à la SFIO de Jean réaliser un tableau comparatif 2, Glorieuses (1944 – fin des années Jaurès. utile pour discerner les évolutions 60) sont, pour les socialistes locaux, du parti. Tous les militants étudiés plutôt celles d’un certain repli, d’un La « vieille garde » est un groupe ici ont été actifs avant les congrès déclin électoral et militant. sociologiquement bien marqué : d’Issy-les-Moulineaux et d’Epinay, parmi les quinze socialistes recen- fondateurs du Parti Socialiste actuel. En tout cas, quand le conseiller sés dans les années 1900-1910, il général Michel Heysch ouvre le y a sept typographes, trois chemi- Trajectoires diverses, mais forte co- Congrès SFIO de Strasbourg en nots de Bischheim ou de Hausber- hérence géographique : si le lieu février 1920, au nom des fédéra- gen, un menuisier, un charpentier, de naissance est pris comme réfé- tions d’Alsace et de Moselle, il peut un ouvrier communal, un métallo rence, les Strasbourgeois représen- s’enorgueillir de leurs 12 000 mili- et un journaliste de profession 14. tent plus de 50% de l’effectif à eux tants, 112 000 électeurs, et 150 000 Les métiers du Livre émergent dans seuls3. Si on leur adjoint les villes syndiqués 7 « qui viennent renfor- un groupe typique de ce qu’on pour- de banlieue (Schiltigheim, Bisch- cer la grande armée socialiste de rait appeler l’aristocratie ouvrière. 2 heim, Illkirch) et les communes » 8. Le Bas-Rhin à lui seul rhénanes bien reliées à la capi- compte à sce moment là 5000 mi- 10 Le voyage du compagnon, l’équivalent tale régionale par le chemin de fer litants. du Tour de France des compagnons de Lauterbourg (Gambsheim, Dru- français senheim, Roeschwoog), on passe Cette force, le socialisme la doit es- 11 Cela ne semble d’ailleurs guère lui à près de 75% 4. Les origines plus sentiellement à ceux que la Presse plaire car il adhère quelques temps à l’Association Ouvrière Catholique. lointaines se résument au Grand Libre 9 des années 1950 appelle « la vieille garde ». C’est la génération 12 Stephan Fischer, Goethe, Bebel Est, un Orient bien proche : Belfort, und Zola, Lehr und Wanderjahren Nancy, les Vosges ; il s’agit de fonc- des premiers Alsaciens à entrer des strassburger Sozialisten Jacques tionnaires comme Gilbert Gonand, dans un SPD fondé par d’autres Peirotes in Europa, Grenzregionen im voire de futurs ministres comme le Zeitalter des Nationalismen, Schriften des Italienisch- Deutschen Historischen professeur d’Ecole Normale Marcel 5 Sa famille était d’origine alsacienne. Instituts in Trient, Band 12, 1993 (édité Edmond Naegelen qui arrive de 6 30 sur 39, 35 sur 39 si on ajoute également en italien). Schiltigheim et Bischheim. 13 Böhle, par exemple, s’établit au pays 7 Associer socialistes et syndicalistes lui de Bade, et cesse toute activité politique. semble tout à fait normal, ce qui n’est pas Dans le Haut-Rhin, Emmel, après avoir 1 Nouveau Dictionnaire de Biographie l’avis de la CGT par exemple. fait campagne pour une Alsace-Lorraine Alsacienne, Fédération des sociétés 8 Parti Socialiste (SFIO), 17e Congrès indépendante, s’enfuit de Mulhouse d’histoire et d’archéologie d’Alsace, dirigé National, tenu à Strasbourg les 25, 26, après avoir saboté les rotatives de la par C. Baechler et J.-P. Kintz, 1984-. 27, 28 et 29 février 1920, Compte rendu Mülhauser-Zeitung. Il tente même de 2 Sous format Microsoft Office Excel. sténographique siéger à Weimar comme représentant 3 20 sur 39. 9 Le journal socialiste bas-rhinois Freie d’Alsace-Lorraine. 4 27 sur 39. Presse, puis Presse Libre. 14 Georges Weill Journées de juin 2010 : communications

De plus, l’appartenance au parti restaurant « Au Soleil ». Le Neudor- une double légitimité qu’il accueille va toujours de pair avec la syndi- fois Emile Edel21 fonde la société solennellement les soldats français calisation, l’appartenance aux syn- de gymnastique « L ’Egalité » plus du 22 novembre 1918 et qu’il écoute dicats allemands très spécialisés tard présidée par Charles Hincker. Poincaré proclamer le rattachement (Buchdrücker, relieur.), puis la CGT Albert Merschein, futur dirigeant de de l’Alsace-Lorraine à la France. Ce après 1918. C’est, déjà, une particu- la section Jules Guesde de Neudorf qui est encore plus étonnant c’est larité locale, l’adhésion au parti ne s’investit dans le football. que le dernier maire allemand de la va pas sans l’entrée dans le mouve- ville va très vite devenir le second ment ouvrier 15. On pourrait multiplier les exemples, maire français : il est certes déposé il y a bien là un monde, une socia- par l’autorité française le 1er dé- C’est un monde très riche, marqué bilité ouvrière où Georges Weill, le cembre au moment de la création par les traditions ouvrières : Robert journaliste, docteur en sciences éco- d’une commission municipale pro- Ott, né en 1868 fait le même nomiques et politiques, élu député visoire, que l’on confie au notable « Tour » de typographe, d’Waltz 16, à en 1912, fait un peu figure strasbourgeois Ungemach27, mais que Jacques Peirotes et en revient, d’intellectuel atypique, bilingue il l’assiste comme vice-président, et comme lui, « rot geschmiedet ». Il dans une société massivement ger- lui succède tout naturellement au ramène d’ailleurs du voyage de la manophone22. printemps 1919 28. littérature syndicale et politique de contrebande, peu appréciée par la Les années d’entre-deux-guerres Si Peirotes a fait preuve à ce moment police du Reichsland. Les ouvriers sont des années d’épreuves mul- d’un sang-froid et d’une habileté po- du Livre lisent Marx, Bebel. tiples pour ce groupe : dissensions litique hors du commun, éliminant autour du Arbeiter und Soldaten- sans heurts graves un Conseil d’ou- C’est aussi un monde où les loisirs rat de Strasbourg, et du retour à la vriers et de Soldats balayé par la collectifs jouent un grand rôle : le France, éclatement du Parti après défaite, et participant à ce qu’A. bistrot est, bien sûr, le lieu princi- le Congrès de Tours, dérive auto- Wahl nomme « l’éblouissement tri- pal de rencontre. A Bischwiller les nomiste, puis en partie pro-nazie colore »29, ce succès ne renforce deux cent sympathisants locaux se du Parti Communiste d’Alsace Lor- paradoxalement pas la SFIO bas- retrouvent dès 1898 à la Cave Pro- raine. C’est une période agitée, sans rhinoise ; rivalités et oppositions in- fonde 17, puis au Münchner Kindl, même parler de la seconde guerre ternes apparaissent déjà au Congrès font des excursions en forêt de mondiale. de Strasbourg30 et sont à l’ori- Gries 18. A Strasbourg, le parti a son gine de l’affaiblissement du parti Biergarten, quai Koch, « où avaient Les socialistes bas-rhinois sont qui sort minoritaire du Congrès de lieu les concerts, les réunions de un peu les maîtres d’œuvre du Tours : à peine mille militants choi- cyclistes SPD », et chaque 1er mai retour à la France. Peirotes, franco- sissent de rester dans « la vieille comprend un meeting, bien fré- phile de toujours, manœuvre avec maison » de Léon Blum, quand quenté, « dans le bâtiment de l’an- beaucoup d’habileté et va réussir, quatre mille suivent Charles Hueber, cienne gare, avec buffet « auf eigener dans ces circonstances difficiles à l’ancien dirigeant du Conseil de Regie » et une sortie dans la forêt assurer une transition pacifique à Strasbourg, à la Section Française du Neuhof, exceptionnellement au Strasbourg, au moment où Mul- de l’Internationale Communiste31. Fuchs-am-Buckel en 1905 »19. house accueille avec beaucoup d’en- La même scission s’opère d’ailleurs thousiasme les troupes françaises. dans les milieux syndicaux, la scis- Willy Schneider, typographe, entré Un moment tenté par l’entrée23 sion locale32 précédant parfois la dans la Jeune Garde20 en 1906, dans le gouvernement parlemen- scission nationale en CGT et CGTU. chante dans la chorale Typogra- taire de René Hauss, il succède à La SFIO réussit de justesse à garder phia, et est membre de l’association Rudolf Schwander24, démission- la propriété du journal du parti, La 3 de gymnastique ouvrière basée au naire depuis octobre 1918, au poste Freie Presse. de maire de Strasbourg, investi par 15 On rentre le plus souvent d’abord au un conseil municipal élu sous le syndicat, puis au parti, ou presque en Reichsland. Le député de Colmar est 27 Un industriel strasbourgeois modéré, même temps. fabricant de conserves. donc à ce moment le dernier maire 16 Un autre exemple dans Charlotte 28 Ces événements sont très bien Herfray, Emil, ou les héritiers sans allemand de la ville. Il va organi- analysés par S. Fischer, Goethe, Bebel testament, BF Editions, 2008 ser un nouveau pouvoir, dirigeant und Zola, Lehr und Wanderjahren 17 Jean-Pierre Hirsch, Vie de bistrot en en même temps le tout nouveau des strassburger Sozialisten Jacques Alsace, L’Harmattan, 2010 Conseil National formé le 12 no- Peirotes in Europa, Grenzregionen im Zeitalter des Nationalismen, Schriften 18 Le 1er mai 1904, ibidem vembre par les députés alsaciens et des Italienisch- Deutschen Historischen 19 Tous ces renseignements m’ont lorrains25 au Landtag26. C’est avec Instituts in Trient, Band 12, 1993 (édité été amicalement transmis par Jean également en italien) Pierre Hirsch d’après les archives du 21 Communément appelé Unkel 29 A.Wahl, J.-C. Richez, L’Alsace entre Bas Rhin, Rapport du commissaire 22 Peirotes a appris, lui-même, le la France et l’Allemagne, 1850-1950, Keller, (Commissaire, 2.5.1898, A.B.R., français. Hachette, La vie quotidienne, 1994 87AL614) : Le 2 mai 1898, à l’Ancienne 23 Le parti s’y oppose Gare de Strasbourg, à l’occasion de la 30 Op.cit fête, s’étaient rassemblées, d’après ce 24 Celui-ci avait quitté son poste pour 31 Parti Socialiste (SFIO), 18e Congrès commissaire, 1800 à 1900 personnes, devenir Statthalter d’Alsace Lorraine National, Tenu à Tours, 25-30 décembre dont la moitié de femmes et d’enfants. 25 Les Altdeutschen avaient été éliminés 1920, Compte rendu sténographique Ces personnes ont bu 25,5 hectolitres de du Landtag 32 C’est le cas de l’Union Syndicale bière. 26 Celui-ci siégeait dans le bâtiment de des Chemins de Fer d’Alsace Lorraine 20 Les Jeunesses Socialistes l’actuel TNS. (USCAL) formée en 1921 Journées de juin 2010 : communications

Pendant cette période d’affronte- ciales créées ou développées à ce litiques deviennent rares dans les ments, les choix sont souvent défini- moment là, caisses d’assurance- années Trente45, le Parti est en tout tifs, autour des questions centrales maladie, sociétés d’HBM de Stras- cas vivant, voire renouvelé pendant de la laïcité et de la nation. Rares bourg ou Schiltigheim, coopératives cette période. sont les retours en arrière : Charles de consommation42. Le plus repré- Hincker revient dès 1922, après sentatif de cette tendance est, sans Les choix faits à ce moment sont un passage éclair au communisme, aucun doute Eugène Imbs, membre déterminants pendant la seconde quand la bolchevisation se fait de de la vieille garde, défenseur de la guerre mondiale. Les socialistes bas- plus en plus pesante. Il est un des CGT historique contre la CGTU, rhinois sont d’abord, comme une rares membres de la SFIO à criti- adjoint de Peirotes jusqu’en 1929, grande partie de la population alsa- quer ouvertement les positions du chargé de la police des bâtiments. Il cienne, souvent déplacés dans le Sud parti par rapport aux revendications est fondateur de la société coopéra- Ouest de la France, essentiellement autonomistes. Lucien Bonn, che- tive de consommation de Strasbourg en Dordogne, reconstituant progres- minot révoqué en 1926 pour avoir en 1902, membre du conseil d’ad- sivement leurs sections, leur journal. signé le Heimatbund 33, grand diri- ministration, vice-président, puis Certains y restent, et attirent de geant du sport travailliste, redevient président après 1947. Il est égale- nouveaux militants, comme le jeune socialiste en 1929, quand le PC fran- ment directeur de la Caisse locale de Raymond Gruber, qui s’inscrit à la çais exclut les « hüberiens ». Maladie, vice-président de la com- SFIO, avec un collectif d’Alsaciens, mission technique des assurances à Périgueux46. Beaucoup entrent Ces deux cas sont des exceptions : sociales. Il y a d’autres spécialisa- dans la Résistance, Naegelen les engagements dans les camps tions : Charles Hincker, lui, s’inves- (Combat), Georges Weill (en Afrique opposés nourrissent trop d’inimitiés tit dans la Fédération Sportive du du Nord), le couple Dammert (à pour que les retours soient faciles. Travail d’Alsace-Lorraine. Robert Nîmes), Auguste Brandt, secrétaire Mais il s’agit vraiment de choix plus Ott, Auguste Dorsi, et Charles de la section clandestine alsacienne que de questions d’origine cultu- Fischer s’en tiennent à la Coopé. en Dordogne. relle : si la francophilie de la SFIO est inébranlable, la culture dialec- On peut tout à fait parler, ici, Beaucoup rentrent en Alsace, aussi, tale y prédomine largement. Si le de professionnalisation dans ce et sont victimes des vexations, des professeur d’Ecole Normale Naege- qu’on appelle aujourd’hui l’écono- multiples pressions qu’implique la len, arrivé en 1919, patronne la pre- mie sociale. C’est une des forces Gleichschaltung47. Charles Hincker mière section francophone locale, il d’une SFIO qui reste toujours, à est ainsi licencié de l’administra- utilise couramment l’alsacien appris ce moment là, un parti attrac- tion du cadastre pour avoir refusé auprès de sa grand mère34 et est tif, ce qui lui permet de se recons- d’entrer dans l’Opferring. Willy l’auteur de plusieurs pièces dialec- truire assez facilement, après les Schneider, victime de nombreuses tales, Vermisst 35, ou d’Ferme Iltis 36. épreuves du Congrès de Tours. Le dénonciations fait lui-même de nom- Il n’est pas le seul : Charles Hincker Bas Rhin est au dixième rang des breux séjours du côté de l’Allée écrit des contes d’un merveilleux fédérations en 1927, avec 2170 ad- de la Robertsau, et du Palais de très local37, des pièces de théâtre38, hérents, 570 de plus qu’en 192343. la Musique, voit sa famille inquié- parfois antinazies39. Laurent Meyer, Parmi les nouveaux adhérents, on tée, sa fille arrêtée. Là aussi les qui par ailleurs multiplie les articles retrouve Auguste Brandt, journa- exemples sont multiples. Les so- critiques 40 envers les communistes liste (adhérent en 1928), le couple cialistes bas-rhinois sont restés et leur dérive autonomiste dans la Dammert (le mari est instituteur, fidèles à leur choix d’avant-guerre ; Freie Presse, écrit des poèmes en 1928), l’employé des Assurances So- ils ont résisté, subi, jamais colla- alsacien. Des socialistes dialecto- ciales Eugène Haegel (1921), l’ins- boré. L’autonomiste Marcel Sturmel 4 phones, mais laïques, voire parfois tituteur et journaliste Auguste évoque la curieuse réunion, organi- anticléricaux41 et francophiles. Koenig, un des rares anciens Libé- sée par lui, où Hincker et Sorgus raux Démocrates d’avant guerre 44 rencontrent fin 1943 48 les anciens Des militants très actifs également passés au socialisme (dès 1918.) ou conseillers généraux UPR 49 Rossé dans les nouvelles organisations so- encore Georges Woehl, postier, le et Gromer, proches du régime en futur dirigeant de l’après- guerre, place50. Il ne s’agit en aucun cas de 33 Appel à l’union des forces qui adhère en 1920.Le recrutement compromission : c’est une rencontre autonomistes lancé par le journal die est cependant bien différent de entre ennemis politiques, aux soucis Zukunft, soutenu notamment par le PC celui de la « vieille garde » : les nou- communs, parfaitement conscients alsacien-mosellan veaux entrants sont des journalistes, de la véritable situation de l’Alle- 34 Ceci m’a été signalé par Léon Strauss attirés par la Freie Presse, des em- magne, puisqu’il s’agit de prévoir 35 Ed. des Dernières Nouvelles d’Alsace, ployés, des membres du corps en- 1930 seignant. De l’aristocratie ouvrière, 45 Le succès de Georges Weill dans la 36 Ed. des Dernières Nouvelles d’Alsace, on est passé aux nouvelles couches première circonscription de Strasbourg 1931, diffusé par Radio-Strasbourg en en 1932 est un peu isolé. sociales de Gambetta, aux classes 1958. 46 Il n’y reste pas longtemps à ce 37 Bie de Rhinzwerichle un Schneeelfe moyennes. Même si les succès po- moment là (1924) 47 La nazification, la mise au pas. 38 De Millione Schnieder (1932) 42 Les fameuses Coopés. 48 Chez René Hatt. 39 Gelbkreuz 1000 43 Parti Socialiste (SFIO), 25e Congrès 49 Catholiques fortement régionalistes, 40 et ironiques. National, Tenu à Toulouse, 26-30 mai adversaires traditionnels des socialistes. 41 Sorgus, le maire de Schiltigheim, ou 1928, Compte rendu sténographique. 50 Le directeur du groupe de presse Peirotes. 44 Fortschrittler. ALSATIA. Journées de juin 2010 : communications un plan d’administration provisoire Le KP-O (parti de l’Alsace après la défaite du Reich. En fait les sections vieillissent : les années cinquante sont marquées communiste La dernière période, de l’après- par le manque de renouvellement d’opposition guerre à la fin des années soixante, des militants : il y a des départs, d’Alsace-Lorraine) ne sont pas les Trente Glorieuses des disparitions, peu d’arrivées. 1929-1935, de la SFIO du Bas-Rhin. C’est un Raymond Gruber ne reprend pas de moment de déclin, vingt cinq années carte après 1945, et préfère s’enga- puis Arbeiter-und difficiles. ger auprès de Pierre Mendes France, Bauern Partei L’immédiat après-guerre est un Gilbert Gonand quitte l’Alsace (parti ouvrier et peu trompeur : le parti se recons- après 1958, Georgette Dammert titue après 194451, comme il le fait ne reste guère au parti. Le même paysan) 1935-1939. dans le cadre national, et enre- déclin s’observe lors des élections gistre quelques succès. Naegelen, successives. Schiltigheim reste so- Itinéraires militants. après avoir raté de justesse l’élec- cialiste jusqu’en 1947, Bischheim tion municipale strasbourgeoise, résiste53 grâce à Georges Ross- Origine sociale : est élu député du Bas Rhin en 1945, deutsch, puis au garagiste Charles t(PFU[ "MCFSU mMT EVO DPOUSF- et semble être le fédérateur des so- Huck, mais dans le cadre de listes maître e cialistes aux débuts de la IV Répu- d’entente communale très larges et t)BBT&SOFTUmMTEVONB¾USFUBJM- blique. C’est un homme politique en grande partie dirigées contre le leur. d’envergure, respecté, plusieurs fois candidat communiste54. Les années t)FZTDI.JDIFMQ¼SFJOTUJUVUFVS  ministre de l’Education Nationale, à cinquante et soixante sont donc des puis cultivateur partir du Gouvernement Provisoire. années de basses eaux en Alsace, t)JSU[FMNJMF mMTEVOBJEFTFSSF Mais il est peu sur place, surtout mais ailleurs, semble-t-il, souvent frein, frère d’un pasteur condamné pendant sa mission, en « service aussi. par contumace à dix ans de prison commandé 52» en Algérie. Il choisit dans le procès de Colmar contre d’ailleurs, en 1951, de privilégier Il faut attendre l’après 1968 pour les autonomistes, pasteur en Alle- les Basses Alpes aux dépends du percevoir un réveil, dans le sillage magne, membre du parti nazi, fonc- Bas-Rhin. du NPS d’Alain Savary, puis de tionnaire en Alsace de 1940 à 1944, François Mitterrand. Aux héri- protestant. Il est vrai que son élection y est tiers de la SFIO, Charles Hincker, t.PVSFS+FBO1JFSSFQ¼SF QPTFVS nettement plus aisée, tant le parti Charles Huck, ou Auguste Brandt, de voies auxiliaire, plus tard chef de socialiste est en perte de vitesse viennent s’agréger à ce moment gare à Fénétrange, catholique en Alsace. L’impact du MRP, puis des militants de la CIR55 (Raymond t.VSTDIFM)FOSJQ¼SF WJUJDVMUFVS  du RPF marque à ce moment le Gruber, E.Trocmé), de la CFDT protestant; mère catholique. paysage politique alsacien bien plus (René Hampé, Lucien Ganter) , qu’une SFIO devenue atone, hormis voire plus tard quelques étudiants Origine géographique : quelques bastions, situés essentiel- en lettres ou même en théologie. tBauer Jeanne, née et morte à lement dans la périphérie strasbour- Ce nouveau parti socialiste, s’il se Strasbourg, 1902-1987 geoise. Cette même période est aussi réclame naturellement de la SFIO, tBergthold Georges : Né à Wi- celle de la disparition progressive, est, dès sa formation, un groupe- lwisheim (canton de Hochfelden) inéluctable de la « vieille garde », ment très différent, beaucoup plus en 1899, domicilié à Strasbourg-La des grands anciens à un moment divers en origines, en sensibilités. Robertsau. où le parti a du mal à se renouve- On est loin de la « vieille garde », de tDoriath Joseph : Né et mort à ler. Georges Woehl, le receveur des l’aristocratie ouvrière. C’est, vrai- Drusenheim (canton de Bischwil- 5 Postes de Neudorf, succède certes ment, une autre histoire. ler) 1885-1943 à Imbs et à Naegelen à la tête de tGoetz Albert : né et mort à Stras- la Fédération, mais le changement Jacques Ernewein bourg, 1894-1962 est plus difficile à opérer par ail- t)BBT&SOFTU : né et mort à Stras- leurs. Le choix d’un francophone, bourg , 1889-1930. le vosgien Gilbert Gonand à la tête tHeckel Henri, originaire de de la section strasbourgeoise, puis Pisdorf (canton de Drulingen) comme secrétaire fédéral adjoint ne tHeysch Michel : né à Gambsheim dure guère ; il est vite remplacé par (canton de Brumath), vécut à Stras- un militant du cru, dialectophone, bourg, mort à Sainte-Croix-aux Eugène Haegel. La Presse Libre -Mines à la suite de l’évacuation de continue d’ailleurs jusqu’au début Strasbourg, 1861-1940. des années soixante à être publiée t)JSU[FM NJMF : né à Strasbourg en allemand (pour une partie il est en 1886, mort à Strasbourg en 1968 vraie décroissante). tHueber Charles : né à Guebwiller, mort à Strasbourg, 1883-1943. 51 C’est le moment où rentre l’incorporé tMourer Jean-Pierre : né à Wit- de force Charles Huck, le futur maire de 53 Jusqu’en 1977. tring (Moselle) en 1897, fusillé à Bischheim. 54 Martz. Rixheim en 1947. 52 Marcel-Edmond Naegelen. Mission en 55 La Convention des Institutions tMurschel Henri : né à Houssen Algérie, Paris, Flammarion, 1962. Républicaines de François Mitterrand. Journées de juin 2010 : communications

(canton d’Andolsheim, Haut-Rhin) guerre comme lieutenant. Renonce d’Hausbergen, membre du comité en 1896, lieu de décès inconnu. à devenir prêtre. Après plusieurs du syndicat CGTU de la gare de tQuiri Alfred : né à Wofisheim en mois de chômage, engagé en juillet Hausbergen, membre du comité de 1894, décapité à Stuttgart en 1944. 1919 comme employé de bureau à la caisse des malades du réseau d’Al- tSchreckler Georges, né à Erstein l’administration des chemins de sace et de Lorraine. en 1901, mort à Strasbourg en fer d’Alsace et de Lorraine à Stras- – 1932 : candidat du KP-O (soutenu février 1932. bourg. Licencié après la grève d’avril par les autonomistes) aux législa- tWeibel Joseph : né et mort à 1920. Devient permanent syndical. tives de 1932 à Haguenau (811 voix Colmar 1887-1970 Réintégré en janvier 1926. Licencié au premier tour, 227 au 2e contre en septembre 1926 pour avoir signé Michel Walter, UPR. Formation professionnelle : le manifeste du Heimatbund. Re- – 1935 : réélu aux municipales. tGoetz Albert : Lehrerseminar devient permanent syndical avant (école normale) catholique d’Ober- d’être élu député. tFerrenbach : nai jusqu’en 1915. Suit en 1920 des tMurschel Henri : ouvrier aux – 1935 : élu au conseil municipal de cours de littérature française à l’uni- ateliers ferroviaires de Bischheim Strasbourg. versité de Besançon; depuis 1921, révoqué en juillet 1926 t)FZTDI .JDIFM : Part à Paris en pour avoir signé le manifeste com- tGantzer Eugène : 1875 à 14 ans et y suit les cours muniste sur l’autodétermination, – 1929 : candidat SFIC aux élections d’une école professionnelle et réintégré en 1927. Promu inspec- municipales de Strasbourg dans le apprend le métier de menuisier. teur des chemins de fer par les Alle- canton Sud. tMourer Jean-Pierre : Gymnases mands en 1940. – Août 1934 : CGTU, élu secrétaire (lycées) de Sarreguemines , puis de tQuiri Alfred : employé de bureau. adjoint du comité local intersyndi- Sarrebourg, puis Petit séminaire de Après l’annexion de 1940, employé cal d’action de Strasbourg. Montigny-les-Metz au service du rationnement à la – 1935 : élu KP-O aux municipales mairie de Strasbourg. dans le canton Sud avec 2470 voix Parcours professionnel tSchreckler Georges : Permanent – 1937 : candidat de l’A. und B. P. tBergthold Georges : ouvrier muni- du parti, journaliste, gérant de l’édi- au conseil d’arrondissement dans le cipal à Strasbourg tion allemande de l’Avant-Garde canton Sud. tDoriath Joseph : Cheminot à la , organe des JC, puis de L’Huma- – 1945 : exclu du conseil municipal. gare de triage d’Hausbergen, en nité, édition de Strasbourg en 1924, 1930 : sous-chef cantonnier, en puis en 1926 jusqu’au transfert à tGoetz Albert : 1932 : chef de canton. Metz, puis secrétaire de la fédé- – 1929 : membre du KP-O tGantzer Eugène : menuisier à ration communiste du Bas-Rhin – 1934 : soutient Hueber et Mourer l’Entretien à Strasbourg jusqu’en juillet 1929. Ensuite gérant contre Quir. tGoetz Albert : instituteur à de la Neue Welt et secrétaire du sous- – 1937 : participe à la fondation Benfeld, Graffenstaden , puis Stras- rayon de Strasbourg du KP-O. du Volksbildungsverein (associa- bourg-Neuhof de 1915 à 1930, à tWeibel Joseph, menuisier à tion d’éducation populaire autono- partir du 1er janvier 1930, secrétaire Colmar. miste)de Roos. de la Bibliothèque municipale de – 1940 : montre beaucoup de zèle Strasbourg et secrétaire personnel Trajectoires militantes dans la nazification de l’orphelinat du maire Hueber. Novembre 1932 : tBauer Jeanne : qu’il dirige. directeur de l’orphelinat municipal, – N ovembre 1921 : élue au comité maintenu en 1935. 1940-1944 : di- exécutif de l’Entente régionale des tHaas Ernest : recteur du Karl Roos Pflegeheim. JC d’Alsace et de Lorraine et le Milita aux Jeunesses socialistes, 6 tHaas Ernest : tailleur, puis demeure jusqu’en 1926 au moins. puis au SPD avant 1914.N’est pas employé de bureau ou de banque, – 1930 : on la retrouve au KP-O, mobilisé en 1914. puis journaliste communiste. – Octobre 1932 : en préside l’organi- Aurait rédigé avec Imbs la brochure tHeck René : employé à Stras- sation féminine : ligue des Femmes Zwanzig Monate Weltkrieg und die bourg. contre la guerre impérialiste deutsche Sozialdemokratie tHeckel Henri : cultivateur à – F évrier 1933 : envisage d’orga- – 1916 : condamné à 3 mois de prison Pisdorf. niser en commun la Journée mon- par la conseil de guerre de Stras- tHeysch Michel : Après son service diales des femmes avec la Ligue des bourg pour propagation d’écrits an- militaire dans l’armée allemande, femmes d’ouvriers contre la misère timilitaristes et mis en résidence travaille à Lyon, puis à Genève. et la guerre, communiste orthodoxe. forcée à Thorn (Prusse Orientale). Rentre à Strasbourg en 1893 et s’y Y fait partie d’un Arbeiter- und Sol- établit comme maître menuisier à tBergthold Georges : datenrat. Neudorf. KP-O en 1930-1934 Adhère à la SFIO en 1919, malgré t)JSU[FM NJMF : sous-chef de Syndicat CGTU des ouvriers du bois l’opposition de Peirotes, d’Imbs et bureau aux chemins de fer du Bas-Rhin. En 1934 : secrétaire de Weill qui le jugent trop «révolu- tHueber Charles : ouvrier serrurier rétribué. tionnaire». (Schlosser = ajusteur), puis perma- Adhère au Comité pour la Troisième nent syndical, puis permanent poli- tDoriath Joseph : Internationale. tique, puis gérant d’imprimerie. – 1929 : conseiller municipal à Dru- MVDPOTFJMMFSNVOJDJQBMFO tMourer Jean-Pierre : engagé vo- senheim. 9e sur la liste SFIO.aux législatives lontaire ou mobilisé dans l’armée – 1930 : secrétaire de la cellule d’en- Avant le congrès de Tours , se pro- allemande en 1914 . Termine la treprise SFIC de la gare de triage nonce pour Moscou. Journées de juin 2010 : communications

Secrétaire de la section communiste 1929 : sur la liste communiste du – F évrier 1920 : en mauvais termes de Strasbourg en janvier 1921. Un canton sud de Strasbourg, élu. avec Peirotes et Imbs, se prononce des meneurs du ralliement de la ma- – Octobre 1929 : adhère au KP-O. pour Moscou. jorité de la fédération socialiste du – M ai 1935 : réélu sur la liste KP-O – Janvier 1921 : adhère au PC. Bas-Rhin au communisme. dans le canton Est avec 5429 voix. – 1928 : élu conseiller d’arrondisse- Gérant de la Neue Welt à sa création – Juin 1935 : suit Heysch dans sa ment . en octobre 1921; dissidence pour fonder l’Unabhän- – 1929 ; élu sur liste Hueber au En 1922, garde cette fonction tout gige Arbeiterpartei.qui«se place sur conseil municipal, devient adjoint en succédant à Théo Singer à la ré- le terrain français». au maire, adhère au KP-O. daction en chef. – 1945 : exclu du conseil municipal. – 1932 : candidat aux législatives Condamné en juin 1923 par défaut à à Strasbourg I. fait 14, 75% au un an de prison et 500 F d’amende. tHeckel Henri premier tour. Se retire au second Janvier 1924 : 18 mois de prison Candidat communiste dans la Bas- tour. pour «propagande anarchiste». Nou- Rhin en 1924. – M ai 1935 : réélu sur la même liste. velle condamnation le 17 mai 1924 à Candidat communiste au 1er tour – 12 juin 1935 : démissionne du 6 mois de prison pour provocation de à Saverne en 1928. Fait campagne, KP-O auquel il reproche ses liens militaires à la désobéissance. Empri- selon le commissaire spécial, sur avec la nazisme et fonde un groupe sonné trois mois au lendemain des «la lutte autour de la question alsa- indépendant ouvrier, Unabhängige élections, libéré à la suite de l’am- cienne, un danger de guerre inter- Arbeiterpartei «qui se place sur le nistie. nationale». Il aurait déclaré «qu’à terrain français » . N’est cependant Le même mois, candidat aux can- tout point de vue, l’ancienne pro- pas réadmis à la SFIO tonales partielles à Sarre-Union vince se trouverait mieux sous une – 1936 : candidat «socialiste indé- (16,3% des inscrits) autonomie complète». Obtient 3143 pendant» aux législatives. En 1924, deuxième rédacteur à voix (16%%) en troisième position l’Humanité d’Alsace et de Lorraine. derrière le démocrate Altorffer et tHincker Ernest : Aux législatives de 1924, tête de liste le progressiste (ex radical-socialiste conseiller municipal communiste du Bloc ouvrier et paysan, n’est pas autonomiste) Dahlet. Se démet au dissident de Strasbourg(1935- élu alors qu’Hueber est élu. second tour en faveur de Dahlet qui 1939),à partir de 1940 membre de En 1925, rédacteur-gérant de ce est élu. l’Elsässischer Hilfsdienst puis du journal – 1931, candidat du KP-O au conseil parti national-socialiste,responsable En septembre 1925, il est membre d’arrondissement dans le canton de du Front du Travail allemand, du Comité d’action du Congrès des Drulingen. Obtient 7% des inscrits. nommé Ratsherr (membre d’un ouvriers et paysans de Strasbourg. 1932 : candidat du KP-O aux légis- conseil municipal consultatif) de Février-mars 1926 : délégué de la latives à Saverne. Obtient 554 voix la ville de Strasbourg le 14.2.1942, fédération du Bas-Rhin au VIe (6e) Se désiste pour Dahlet. exclu du conseil municipal en 1945. Plénum du Comité exécutif élargi Il avait réussi à s’enfuir de Stras- du Komintern à Moscou. tHengstler Louis : bourg le 23 novembre 1944 au – N ovembre 1925, puis en appel juin Président de l’Union des Sociétés moment de la Libération de Stras- 1926 : six mois de prison pour pro- chorales ouvrières, président de la bourg. vocation de militaires à la désobéis- Fédération sportive du Travail d’Al- sance. sace et de de Lorraine. t)JSU[FMNJMF: – M ai 1926 – mai 1929 : correspon- Devient adjoint au maire après la Militant de l’Union des syndicats de dant de L’Humanité transférée à mort d’Ernest Haas. cheminots d’Alsace et de Lorraine Metz. – 1935 :réélu au conseil municipal CGT, puis CGTU, vraisemblable- – 1927 : président du sous-rayon de ment du PC. 7 Strasbourg. tHeysch Michel : – 1929 : KP-O – 1928 : candidat aux législatives à – M ai 1884 à Lyon : deux mois de – 1935 : est exclu de ce parti, à la Strasbourg 1 (Nord et Est) : 3684 prison pour coups et blessures suite de son opposition à l’alliance voix au premier tout, 6995 au – Juin 1884 : expulsé de France pour avec les autonomistes et les cléri- second, mais Peirotes est élu. menées anarchistes. caux. MV DPOTFJMMFS NVOJDJQBM EF 4USBT- – 1893 : Retour à Strasbourg. – 1938 : gérant de l’hebdomadaire bourg le 12 mai 1929, il devint Adhésion au SPD. «Arbeiterpolitik», officiellement adjoint (assistance sociale, Hôpitaux Conseiller municipal de 1902 à 1908 organe du KP-O d’Alsace-Lorraine, civils) au maire Charles Hueber le et de 1914 à 1918. en fait organe de l’IVKO. 29 mai. – 1911-1918 : député de Rosheim- Après la Libération, revient au PCF Il est exclu du PCF au début d’août Schirmeck-Saales à la seconde et contribue dès le fin novembre 1929 par la secrétariat régional et Chambre du Landtag 1944 à la reconstitution de l’Union participa à la fondation du KP-O en – N ovembre 1918 : commissaire de des syndicats CGT de cheminots octobre 1929. police du Neudorf d’Alsace et de Lorraine, dont il fut – Juin 1930 : Lors du congrès des – 1919 :Patriote français enthou- trésorier général jusqu’en 1947, puis Caisses d’épargne, refuse de se lever siaste, est membre de la commission trésorier des retraités.. quand la Marseillaise est jouée. de triage et est décoré des Palmes Il meurt en décembre 1930. académiques. t)VFCFS$IBSMFT : – N ovembre 1919 : élu conseiller – 1900 : crée à Guebwiller première tHeck René : municipal et conseiller général de section du syndicat des ouvriers mé- Membre du PC. Strasbourg-Est. tallurgistes en Alsace. Journées de juin 2010 : communications

– 1907-1910 : permanent de ce syn- – 19 juillet 1924 : première interven- être conclus jusqu’à ce que satisfac- dicat à Zöllingen en Bade. tion à la Chambre : refuse introduc- tion ait été obtenue. Des accords ne – 1910-1914 : secrétaire permanent tion des lois laïques car il préfère pourront être conclus avec la SFIO du SPD en Alsace-Lorraine, malgré l’école confessionnelle à l’école et la CGT que si tous soutiennent sa faiblesse en français. laïque où l’on glorifie les généraux certaines revendications, comme – 1914-1918 : sous-officier dans et la guerre. Commence toutes ses l’étude et l’usage de la langue alle- l’armée allemande. interventions en dialecte alsacien. mande, au même titre que la langue – 10 novembre 1918 : à Strasbourg, – M ars 1925 : nouvelle intervention française à l’école et dans l’adminis- l’un des dirigeants du Soldatenrat, à la Chambre au sujet de la «coloni- tration, la suppression du Concor- se prononce pour l’indépendance de sation de l’Alsace». dat et l’introduction des lois laïques, l’Alsace-Lorraine neutre qui agira – 20 septembre 1925 : organise un l’abolition des impôts spéciaux en comme un pont entre la France et congrès ouvrier et paysan qui se Alsace-Lorraine. <...> Ces accords l’Allemagne, puis accepte de saluer prononce pour un plébiscite d’auto- temporaires pourront se former avec le retour à la France, qui favorisera détermination en Alsace-Lorraine, tous ceux qui ont d’autres concep- le mouvement révolutionnaire. précédé de l’évacuation par les au- tions que les nôtres, à la condition – 1919 : adhère à la SFIO et devient torités et l’armée françaises. «Le qu’ils veuillent défendre avec nous secrétaire du syndicat CGT des ou- PCF soutient sans réserve le droit les droits du peuple ouvrier d’Al- vriers métallurgistes et dirige grèves à la libre disposition des masses po- sace-Lorraine et qu’ils soient prêts chez de Dietrich. pulaires d’Alsace-Lorraine jusque par exemple à combattre avec nous – N ovembre 1919 : élu conseiller mu- et y compris la complète séparation contre l’oppression et l’exploitation nicipal de Strasbourg d’avec la France si elles le veulent de notre peuple par l’impérialisme – Janvier 1920 : secrétaire de la fédé- ainsi». français. Les intérêts confessionnels ration socialiste du Bas-Rhin. – 9 mars 1926 : Dans L’Humanité doivent être mis à l’arrière plan». – F évrier 1920 : au congrès socialiste du jour, Charles Hueber précise – Octobre 1926 : Fait approuver de Strasbourg, se réclame de la ten- la nature d’un Front unique avec cette ligne par Moscou. dance Longuet les autonomistes : «Nous déclarons – 8 décembre 1927 : Au cours du – Avril 1920 : joue un rôle central aujourd’hui encore que la sépa- débat sur le budget d’Alsace et de dans la grève générale régionale SBUJPOEFMHMJTFFUEFMUBU MJO- Lorraine à la Chambre, , il dénonce pour les «droits acquis» et tente troduction des lois laïques sont et la «dictature française» sur l’Alsace- de s’opposer à la reprise du travail demeurent des revendications com- Lorraine, défend le droit à l’autodé- décidée par Imbs munistes. Nous les reléguons ce- termination tout en condamnant – Septembre 1920 : accepte les 18 pendant au second plan, car dans l’«autonomisme bourgeois» qui sou- conditions de Moscou la lutte actuelle, elles ne nous inté- haiterait fonder une république – D écembre 1920 : 78% des 5 000 ad- ressent pas en premier lieu». d’Alsace-Lorraine exploitant le pro- hérents de la Fédération votent pour – 1er mai 1926 : perd le contrôle de létariat. l’adhésion immédiate à la IIIe Inter- L’Humanité transférée à Metz, mais En 1928, candidat aux législatives nationale conserve la direction de l’Imprime- à Strasbourg-Campagne contre – 18 janvier 1921 : secrétaire de la fé- rie Solidarité. Charles Frey. Il obtient plus de 33% dération communiste. – Juin 1926 : engage le PC dans une au 1er tour et 42, 2% au second tour. – 14 février 1921 : fondation de l’Im- collaboration active avec les autono- Dans le canton industriel de Schil- primerie Solidarité avec l’aide de mistes , mais se fait élire au comité tigheim, il obtient plus de 40 % au l’Union des Syndicats de cheminots central du PCF. 1er tour et 51,8 % au 2e tour, mais et du Syndicat des Métallurgistes. – Septembre 1926 : Le congrès ré- 16 % dans le canton rural de Truch- Hueber en est le gérant. gional du PC préconise une alliance tersheim. 8 – 1er octobre 1921 : fondation du des forces régionales et non une al- Participe activement à soutien aux journal Neue Welt. liance de classe : «Nous sommes autonomistes condamnés au procès – 1922 : Hueber recevrait chaque prêts à former un front anti-im- de Colmar. mois des fonds venus d’Allemagne. périaliste avec tous ceux qui ont Entrevue à Bâle entre Charles – 6-7 janvier 1923 : participe à la d’autres conceptions que les nôtres, Hueber, Camille Dahlet et Karl Roos conférence d’ et au meeting à la condition qu’ils veulent dé- pour la constitution d’un bloc d’op- de Francfort contre l’occupation de fendre avec nous les droits du peuple position (98 AL 1076/1) la Ruhr. ouvrier alsacien-lorrain et qu’ils – Octobre 1928 aux cantonales, bat – 14 janvier 1923 : Arrêté à Stras- soient prêts à combattre avec nous le maire Peirotes à Strasbourg-Sud. bourg, incarcéré à la Santé avec contre l’oppression et l’exploitation 24 mars 1929 : congrès régional du Cachin de notre peuple par l’impérialisme PC décide retrait au second tour des – 1er mai 1923 : L’Humanité de français». municipales en faveur listes autono- Strasbourg dirigée par Charles Rap- – Septembre 1926 : Le Comité régio- mistes mieux placées poport. nal pose ses conditions : «Le PC ne – M ai 1929 : au second tour, consti- – 8 mai 1923 : Est libéré de prison peut participer à un front unique tue listes communes du Heimatfront – 11 mai 1924 : Tête de liste du «Bloc permanent qu’avec les organisa- avec Landespartei et Fortschritspar- ouvrier et paysan», il est élu député : tions qui se placent sur le terrain de tei dans deux cantons Sud et Est et dans les cantons industriels de Schil- la lutte des classes. Lorsque les re- se retire dans un troisième (Nord) tigheim et de Niederbronn, le PC vendications des ouvriers et paysans (au profit liste autonomistes-UPR). recueille 30 % et 27%. A Drulin- seront identiques à celles d’autres – 22 mai 1929 : leader de la frac- gen village protestant, sa liste fait groupes et des classes moyennes, tion la plus nombreuse; est élu 24,5%. des accords temporaires pourront maire avec voix des autonomistes et Journées de juin 2010 : communications de l’UPR . Michel Walter, premier prouve la remilitarisation de la Rhé- février 1923 pour y rencontrer re- adjoint. C’est l’Arbeitsgemeinschaft nanie par Hitler et le réarmement présentants du KPD et de l’IC. de la Volksfront. comme réponse au pacte franco-so- – 17 mars 1923 : représente l’Alsace- – 5 juin 1929 : accepte de faire son viétique. Lorraine au meeting de Paris contre autocritique pour sa collaboration – M ai 1936 : désistement du PCF en l’occupation de la Ruhr. «avec l’aventurier sans principes sa faveur contre le socialiste Georges Découverte d’un détournement de Walter». Weill lui permet de revenir à la fonds aux dépens de la CGTU, mais Persévère dans l’indiscipline : dans Chambre. S’inscrit au groupe indé- garde ses fonctions car seul militant cantonale partielle à Strasbourg- pendant d’action populaire présidé instruit et francophone. Nord les 23 et 30 juin 1929, soutient par Michel Walter. – Janvier 1926 : réintégré aux autonomiste Schall contre commu- Vote premières lois du Front po- chemins de fer à Metz niste Liebrich, puis ressuscite Neue pulaire sauf nationalisation des in- – Juin 1926 : signataire du mani- Welt, organe du PC alsacien avec dustries de guerre, mais soutient feste du Heimatbund, «appel à tous soutien de Rossé. opposition des cléricaux à l’allonge- les Alsaciens-Lorrains fidèles à leur – 16 juillet 1929 : refuse compromis ment par décret de la scolarité obli- patrie d’origine», qui réclame l’auto- proposé par mission Doriot gatoire dans les trois départements. nomie administrative et législative – 8 août 1929 : exclu par décision du Reçoit subventions allemandes pour de l’Alsace-Lorraine à l’intérieur de secrétariat régional de Metz son journal et approuve depuis la re- la République, la reconnaissance de Fin août, malgré soutien de Cachin, militarisation de la Rhénanie toutes la langue allemande dans l’adminis- décision d’exclusion confirmée par les initiatives extérieures d’Hitler. tration, les tribunaux et les écoles, Bureau politique du PCF et par À partir de 1938, discours antisé- le respect du Concordat. Bureau ouest-européen du Komin- mite et antidémocratique : les juifs 20 juillet 1926 : est révoqué par le tern. Tout le sous-rayon de Stras- de Moscou , fauteurs de guerre, ma- directeur du réseau d’Alsace et de bourg, sauf 11 militants le suit dans nipulent les Tchèques? Lorraine. sa dissidence. – Avril 1939 : fusion de son journal Secrétaire de l’UL CGTU de Stras- – 27 octobre 1929 : Préside congrès avec l’ELZ de Schall bourg. constitutif du KP-O, en présence – 27 juillet 1939 : fusion de son parti – 29 avril 1928 : élu député de Stras- des oppositionnels allemands Bran- avec la Landespartei. Les deux bourg 2 (Sud et Ouest) avec 32% dler et Thalheimer. Parti adhère à partis seront dissous le 31 octobre contre le SFIO Georges Weill avec le l’IVKO hostile à la tactique «classe 1939. soutien de l’UPR. Weill demande son contre classe». En septembre 1939, échappe à l’ar- invalidation : les 48 capucins de Koe- Glorifie régime soviétique, mais cau- restation à la suite hospitalisation nigshoffen ont tous voté pour lui. Un tionne soutien aux gouvernements à Colmar. tract signé «Das Ausschuss heimat- de centre-gauche par Mourer. Colla- oU¹ MVOEFTPSBUFVSTRVJBD- treuer Katholiken von Strasbourg» bore avec UPR mais incite ouvriers cueille les évacués rapatriés ont appelé à battre Peirotes et Weill µRVJUUFSMHMJTF Gérant de l’Office municipal du lo- et à voter pour les communistes»qui – 1933 : prend position contre dicta- gement, chef local de l’Arbeitsfront. se démènent à la Chambre pour l’au- ture nazie, accueille militants de la Admis dans la NSDAP en 1941, tonomie administrative, la défense KP-O allemande mandatés par Thal- citoyen d’honneur de la Reichsuni- du dialecte». heimer, notamment Hans Mayer, qui versität, Ratsherr de la Ville. – M ars 1929 : Inspire alliance PC/ deviennent rédacteurs de la Neue – Août 1942 : obsèques solennelles UPR aux municipales : les commu- Welt et y insufflent une ligne anti- en présence du Gauleiter et chef nistes strasbourgeois deviennent fasciste. de l’administration civile Wagner. les «Herz Jesus Kommunisten»; les – 28 janvier 1934 : congrès KP-O Eloge funèbre par Mourer. «communistes du Sacré-Coeur de rompt avec minorité de gauche Jésus». À la conférence communiste 9 menée par Quiri et Heysch. tLogel Edgar : régionale de Strasbourg le 23/24 – F évrier 1934 : Les Antinazis alle- Militant KP-O et président de l’as- mars, Berlioz dénonce «les proposi- mands sont chassés de la Neue Welt. sociation des chômeurs à Illkirch tions les plus extravagantes» faites – 26 juillet 1934 : KP-O exclu de -Graffenstaden . Le 29 février 1936, par Mourer au Bureau régional. l’IVKO. il déclare que son groupe soutient le – 29 juillet 1929 : refuse de faire son – Octobre 1934 : est réélu aux can- ligniste Oster et annonce la fusion autocritique et est exclu du PCF. tonales grâce au soutien des auto- prochaine des communistes dissi- 27 octobre 1929 : l’un des fondateurs nomistes et de l’UPR dents avec les communiistes. En du KP-O – M unicipales de 1935 : UPR aban- 1945; il est élu conseiller municipal Est exclu du groupe parlementaire donne la Volksfront, désistement communiste. communiste, s’inscrit au groupe du PC ligniste en sa faveur. La coa- des Indépendants de gauche et vote lition autonomistes-KP-O (16 sièges) tMourer Jean-Pierre : comme un député de centre gauche. perd la mairie au profit d’une coali- – 1920 : Après son licenciement, est – Août 1930 : négocie et conclut le tion nationale (Démocrates, APNA, recruté comme secrétaire adminis- Volksfront anti-impérialiste avec la UPR, Radicaux, SFIO) (20 sièges) tratif par l’Union des syndicats de Landespartei, la Fortschrittspartei qui donne la mairie à Charles Frey. cheminots d’Alsace et de Lorraine et l’UPR. – Septembre 1935 : parti aban- pour rédiger son journal, La Tribune – F évrier 1932 : élu conseiller donne référence au communisme des cheminots. général de Strasbourg-Ouest et devient Elsässische Arbeiter-und – 1922 : devient en outre secrétaire – 1932 : réélu député avec le soutien Bauernpartei. de l’UD CGTU du Bas-Rhin. de l’abbé Haegy – M ars 1936 : La Neue Welt ap- Membre du PC, envoyé à Berlin en – 1934 : pousse le congrès du KP-O à Journées de juin 2010 : communications

abandonner la stratégie antifasciste vraisemblablement en 1927. – 1920 : président de l’Agitations- – Septembre 1935 : publie «Heraus – 1928 : Elu délégué du réseau d’A bezirk commun des sections SFIO aus der Sackgasse. Warum elsäs- et de L au Conseil supérieur des de Holtzheim, Eckbolsheim, Wol- sische Arbeiter-und Bauernpartei? chemins de fer avec le soutien des fisheim, Oberschaeffolsheim, Achen- »Il prétend continuer à lutter contre 5 à 10, de la CGTU et du syndicat heim et Ittenheim. le capitalisme et l’impérialisme et des mécaniciens et chauffeurs (ce – 1921 : secrétaire de la section com- pour les droits des Alsaciens et la serait un indice de connaissance de muniste de Wolfisheimv(18 adhé- langue allemande. Il explique le la langue française). rents en 1922), membre du comité changement d enom par la néces- – 1928 : candidat communiste aux exécutif de la Fédération commu- sité d’élargir l’influence du parti législatives à Colmar (Haut-Rhin) : niste du Bas-Rhin. aux paysans. 3993 voix au 1er tour, 2912 voix au – Octobre 1921 : rédacteur de la Il organise congrès qui abandonne second : Rossé UPR autonomiste Neue Welt et gérant de l’imprime- référence au communisme élu. rie Solidarité. – 1936 : réélu député. – 13 janvier 1929 : à la législative – 1922 : élu conseiller d’arrondisse- Se situe désormais à l’extrême droite partielle de Colmar, à la suite de ment. et entre en relations avec agents al- la condamnation de Rossé, candi- – 1929 : suit Charles Hueber dans sa lemands : Robert Ernst le finance. dat communiste : 2233 voix au 1er dissidence. – Octobre 1937 : battu aux canto- tour, 1611 au second. Hauss, auto- – 1933 : attaque dans la Neue Welt nales par la SFIO Hincker nomiste élu. l’ELZ et la Landespartei en raison de – Hiver 1938-1939 : aventurier aux – M ai 1929 : élu conseiller municipal leur attitude favorable au nazisme. abois, gros problèmes d’argent, pour de Strasbourg. – N ovembre 1933 : demande l’exclu- divorce avec première femme partie oU¹FYDMVEV1$ sion du KP-O de Mourer en raison BVYUBUT6OJT – Octobre 1929 : adhère au KP-O. de ses votes favorables au gouverne- – Juin 1939 : craint arrestation, – 1932 : candidat du KP-O aux légis- ment Herriot, mais est désavoué par se réfugie au Luxembourg, puis à latives à Strasbourg-Campagne. 200 voix contre 25. Cologne – Août 1932 : élu conseiller d’arron- – 1935 : est exclu du KP-O en même – Août 1939 : revient à Paris dissement à Strasbourg-Sud. temps qu’Hirtzel. pour session extraordinaire de la – D écembre 1934 - mai 1935 : l’un Employé à la mairie de Strasbourg Chambre. des délégués du syndicat des 5 à 10 à pendant l’annexion nazie. Est – 28 octobre 1939 : arrêté à Péri- la commission qui aboutit à la fusion condamné à mort par le Sonderge- gueux pour atteinte à la sûreté ex- des syndicats de cheminots d’Alsace- richt de Strasbourg le 7 avril 1944 U¹SJFVSFEFMUBU Lorraine, à l’exception des syndicats pour vol de cartes de rationnement Incarcéré à Nancy, aurait passé chrétiens. et guillotiné le 13 avril 1944 en aveux très détaillés. – 1935 : réélu au conseil municipal même temps qu’un autre employé – Juillet 1940 : libéré dans le Tarn de Strasbourg du service du ravitaillement et un par un commando allemand , signe Continue à militer au Parti ouvrier commerçant. MF.BOJGFTUFEFT5SPJTQJT et paysan. Orateur dans les meetings nazis en – 12 octobre 1938 : préside une tSchluck : Haute Alsace, chargé d’introduire réunion publique des partis de la – 1935 : conseiller municipal de l’Arbeitsfront à Colmar et Mulhouse. Heimatsfront en faveur du «rappro- Strasbourg Malgré les réticences de la Gestapo chement entre la France et l’Alle- à l’égard d’un ancien communiste magne». t4DISFDLMFS (FPSHFT : secrétaire nommé dans une ville ouvrière, – 19 décembre 1939 : assiste à une de l’Entente des Jeunesses commu- Robert Wagner le nomme Kreis- réunion du conseil municipal de nistes d’Alsace, puis secrétaire de la 10 leiter (chef du parti pour l’arrondis- Strasbourg à Périgueux après avoir fédération du Bas-Rhin du PC.. sement) de Mulhouse le 1er janvier fait savoir au maire qu’il a quitté le – 3 novembre 1925 : condamné à 6 1941. parti autonomiste ouvrier et paysan mois de prison pour provocation de S’enfuit en Allemagne en novembre et qu’il est militaires à la désobéissance dans un 1944. Arrêté en juillet 1946, jugé par «indépendant». but de propagande anarchiste par Cour de Justice de Mulhouse qui le – M ai 1939 : a peut être été interné le Tribunal correctionnel de Stras- condamne à mort en février 1947. à Arches ou à Sablou. bourg. Fusillé en juin 1947. – Après juin 1940 : nommé inspec- – 1928 : candidat du PC aux législa- teur des chemins de fer par les Al- tives à Molsheim contre l‘UPR Meck t.VSTDIFM)FOSJ: lemands. Est Ortsgruppenleiter et élu et Thormann,radical : 2145 voix – 1914-1918 : engagé volontaire dans membre du part nazi. au 1er tour, 560 au 2e. l’armée allemande; croix de fer de – 14 février 1942 : nommé conseiller – 1929 : gérant de la Neue Welt. 2e classe. municipal consultatif de Strasbourg. – 24 juillet 1929 ; exclu du PC en – 1921 : président du syndicat auto- – 1944 : Kreisleiter de Guebwiller. même temps que Mourer. nome des échelles 5 à 10 d’Alsace- – D écembre 1944 : signataire du – 1929 : secrétaire du sous-rayon de Lorraine. Manifeste des nazis alsaciens, dit Strasbourg du KP-O. ? adhère au PC. Front alsacien de la Liberté, publié – 1931 : élu conseiller général de – 8 juin 1926 : signe le manifeste à Colmar. Strasbourg-Ouest au 2e tour par ouvrier et paysan pour le droit à On perd ensuite sa trace. 3326 voix contre 2217 au UPR l’autodétermination de l’Alsace-Lor- Koessler et 1377 au démocrate Fe- raine. Est suspendu, (16 juin), puis t2VJSJ"MGSFE : 1919 : conseiller mu- derlin. révoqué (20 juillet). Il fut réintégré nicipal SFIO de Wofisheim Lors de la 1re séance du nouveau Journées de juin 2010 : communications conseil, il est élu secrétaire par 13 Les cadres retrouve chez les cheminots : les voix il présente trois voeux au sujet Schneider et les Uhmann. Il est ren- de la crise économique, au sujet de la des fédérations forcé par le fait que les militants fraude fiscale commise par la Bras- communistes habitent le plus souvent la même serie Pêcheur et au sujet du retard du Haut-Rhin cité. Il ya plus d’instituteurs com- dans le versement de la retraite du et du Bas-Rhin. munistes dans le Haut-Rhin que combattant, aux Alsaciens-Lorrains dans le Bas-Rhin. Les intellectuels ayant servi dans l’armée allemande. 1945–1968 sont représentés dans le Bas-Rhin Il meurt en janvier 1932. Lors de par des universitaires, des avocats. ses obsèques, le corbillard orné de La masse d’archives aujourd’hui La mixité sociale est vécue comme la faucille et du marteau est suivi consultables tant à Paris qu’en un moyen d’accéder à une culture par Michel Walter, député et prési- Alsace permet de donner une image que l’école n’a pas donnée. Le pro- dent du conseil général UPR, l’abbé plus nuancée qu’autrefois des mili- fesseur de médecine Louis Fruhling Gromer , conseiller général de Ha- tants engagés dans le mouvement est considéré comme un « grand in- guenau UPR et les autonomistes communiste alsacien. tellectuel » dont les militants ou- Roos, Hauss et Heil. vriers sont fiers. Sa disparition dans un accident d’avion donne lieu à des tWeibel Joseph : Origine sociale des militants rumeurs d’attentat. Membre du PC à Colmar, assiste au Les associations de loisirs, de sport conseil national du parti en janvier Ce sont essentiellement des ouvriers. et de musique jouent un rôle de ca- 1923, figure sur la liste communiste Sur ce point l’Alsace ne se différen- talyseur, de même que les mouve- aux législatives en 1924. cie pas des autres fédérations. ments de jeunesse. La sociabilité Conseiller municipal élu en 1925 Certains, mais ils sont peu nom- communiste produit une forme de et 1929, deuxième adjoint du maire breux, appartiennent à des couches contre-société. C’est un modèle de UPR Herzog en 1929. Refuse en très pauvres de la population. Dans vie. Ce phénomène n’est pas propre juillet 1929 de se démettre et est le Bas-Rhin, la tradition familiale aux seuls communistes. Les chré- exclu du parti. Participe le 27 octobre joue chez les cheminots : les frères tiens fonctionnent sur le même à la fondation du KP-O. Fut exclu du Beauvé, les Hoffmann père et fils, mode de convivialité et d’organisa- syndicat CGTU des ouvriers du bois. les frères Ritt (dont la mère fut tion pratique. Battu aux élections municipales de membre fondatrice du parti et ac- 1935 et aux législatives de 1936. cueillit Mme ?? dans sa fuite hors d’Allemagne). Elle joue aussi aux La date et l’âge d’adhésion Sphère privée (culture, religion, Tanneries : tous militent à la société loisirs) des Arts de France, où se retrouvent Dans le Bas-Rhin on observe tantôt tHeck René : participait en 1933 à les Eberhart et les Gress. La famille une première adhésion, au syndicat, une excursion dans les Vosges orga- Schott : le père Alfred, le fils, Emile, tout de suite après l’apprentissage, nisée par le Bund Elsässer Wander- typographe, la petite fille Alice, se- au moment de l’entrée dans la vie freunde avec Paul Schall et un nazi crétaire, tous militants de la Société active, tantôt une adhésion à la JC allemand? des Arts populaires. La formation suivie de l’adhésion au parti, puis au professionnelle joue un rôle plus im- syndicat. Dans le Haut-Rhin, la pre- Goetz, Heysch, Hueber, Mourer, portant cependant : les écoles d’ap- mière adhésion est nettement syn- Weibel étaient catholiques à la nais- prentissage au sein des entreprises, dicale. Il peut s’écouler plusieurs sance. comme les établissements Junker années avant l’adhésion au parti. Hirtzel et Quiri sont d’origine pro- (qui s’installèrent pendant l’occu- A partir de 1956 le parti commu- testante. pation dans les anciennes usines niste est très soucieux de connaître 11 Le père de Murschel était protestant, Mathis) : dans cette entreprise de ses forces. Des statistiques appa- sa mère catholique. pointe, qui réparait les moteurs raissent systématiquement dans les d’avion, la formation était de haut rapports des conférences fédérales. Léon Strauss niveau. Il est à noter que les futurs Elles renvoient aux catégories socio- dirigeants de la CGT Bas-Rhin y professionnelles, à l’âge et à la date furent formés : Georges Martin, d’adhésion. Plus tard elles mention- René Bauer, Charles Werling et neront aussi les fonctions dans les Robert Christmann. organisations de masse. Dans le Haut-Rhin la situation est On note qu’en 1945, au moment quelque peu différente. Le passage de la reconstitution du parti, les du statut de travailleur manœuvre à comités fédéraux du 67 et du 68 celui d’ouvrier est vécu comme une comprennent une majorité de mi- promotion. La tradition remonte à litants ayant adhéré au parti avant loin. Le père de Cécile Hugel avait 1939. En 1948, il y a égalité de re- choisi d’être ouvrier plutôt que tail- présentation entre eux et les nou- leur comme son père après avoir veaux arrivés d’après 1945. On rencontré les ouvriers allemands. remarque que 3 militants seulement Toute sa famille sera militante. Le se réclament d’une adhésion dans la phénomène « dynastique » est très période 1939-1945 : Alphonse Boosz visible chez les mineurs : les Hoffer, en 1942, (ce qui est plus symbolique Hipp, Haffner, Hégy, Hugel. On le que vraisemblable dans le contexte Journées de juin 2010 : communications

de l’annexion de fait), et, à la fin de (témoignage d’Irmgard Roeslin et interprète pour assister aux com- la guerre, Gautier Heumann (1944) de Cécile Hugel). Cela ne forme pas missions, mais d’une façon générale, et Georges Martin (1944). Paulette vraiment un militant. L’expérience les Haut-Rhinois sont couramment Fischer (1941), Hilda Gold (1940) familiale, dans les « dynasties » mili- francophones. On peut dire aussi sont des militantes qui ont adhéré tantes aura-t-elle alors remplacé la que le bilinguisme de Cécile Hugel pendant la Résistance, dans un dé- formation politique ? Pour former a favorisé sa désignation au secréta- partement français. Dans le Haut- les nouveaux cadres, l’accent est riat de la Fédération démocratique Rhin, personne ne se réclame d’une mis sur les écoles fédérales, dès 1947. internationale des femmes, dont le adhésion pendant l’annexion de fait. Elles ont lieu tous les ans, durent siège était à Berlin-Est. On observe ensuite un tournant im- un mois. Les militants prennent sur portant : en 1950, les « anciens » ont leurs vacances. La participation est disparu des instances fédérales. Les nombreuse. Les cours couvrent la Les permanents nouveaux l’emportent aussi bien au philosophie, l’histoire, l’économie Bureau fédéral qu’au Comité fédéral. et la géographie régionale. Ils sont Un problème récurrent est celui Des anciens il ne restera que trois donnés en allemand. Le relais est de la carrière des cadres perma- représentants jusqu’en 1968 : Ro- ensuite assuré par l’Université Nou- nents. La rotation des cadres n’est senblatt, Mohn, et Sorgus. velle, qui en 1962 compte 18 centres possible que lorsque les camarades Si l’on considère l’âge des « nou- dans le Bas-Rhin, tous ouvriers sauf sont assurés de retourner dans la vie veaux », on remarque que ceux qui un (celui de l’université). professionnelle sans trop de perte ont adhéré à partir de 1945 ne sont La presse complète l’information de qualification. C’est rare. Ainsi pas forcément des « jeunes ». Ils au- et la formation des militants : les les cadres permanents sont-ils des raient pu adhérer cinq ans aupara- syndicats des grandes entreprises jeunes qui vont vieillir dans les fonc- vant s’il n’y avait pas eu la guerre. impriment un bulletin, les cellules tions de secrétaire ou dans des res- Le rajeunissement des instances aussi. Il en existe ainsi un très grand ponsabilités périphériques, faute de n’est donc pas spectaculaire. Cette nombre. Ces bulletins sont rédigés pouvoir revenir à la vie active dès promotion de cadres pose par contre en allemand et en français. C’est un lors qu’ils figurent sur la liste noire deux questions : où est la généra- double travail d’écriture. du patronat alsacien. C’est le cas de tion précédente et quelle est la for- René Jeanvoine, qui, condamné à mation politique de ces nouveaux une très lourde amende pour avoir cadres du parti ? Les rapports collé des affiches contre la guerre La très faible présence de militants intergénérationnels d’Algérie, devient gérant de la Li- ayant adhéré dans les années 1930 brairie du Rhin (librairie du parti (les frères Wencker en 1935 et 1937 Gérer les rapports générationnels à Strasbourg), puis, après sa fer- pour le Bas-Rhin) est à mettre en est difficile, parfois douloureux, meture, permanent du parti. C’est relation avec la grave crise autono- voire impossible. La question de la vrai encore de Gilbert Hugel, qui miste que le parti a connue dès la langue est primordiale : les non- devient permanent en 1965 et re- fin des années 1920. Des militants francophones sont remplacés par trouve difficilement un emploi après qui avaient suivi Hueber et qui sont des militants qui maîtrisent à la vingt cinq ans passés au secrétariat revenus ensuite au parti orthodoxe fois l’alsacien et le français. A l’inté- du Bas-Rhin. ne se sont pas vu confier de respon- rieur de l’entreprise ou de la cellule, sabilités fédérales par la suite. Que on parle alsacien. Devant le patron s’est-il passé moment du Front po- et ses représentants il faut pouvoir Les femmes pulaire ? Y a-t-il eu hésitation à s’affirmer en français. La question adhérer au parti communiste ? La de la langue concerne donc d’abord Il n’y a pas de chiffres concernant 12 question est encore ouverte. Par les militants syndicaux. C’est seule- le nombre de femmes membres du ailleurs, les effets de l’annexion, de ment à la fin des années 60 que la parti. On constate que les femmes la guerre, de la répression nazie question se règle. Tous les enfants sont présentes dès 1945 dans les ins- ont-ils fait vieillir avant l’heure les sont passés par l’école française. tances fédérales. Ce sont de jeunes militants les plus exposés ? Ou bien La plupart ont même bénéficié de et nouvelles adhérentes (mais où encore, les conditions nouvelles de cours d’allemand dès l’école pri- sont les vieilles ?). A partir de 1956, l’après-guerre exigeaient-elles des maire. Mais dans les cellules de le parti s’intéresse aux statistiques militants alsaciens d’être mieux quartier, les vieux désertent les réu- mais les femmes n’apparaissent pas maîtres de la langue française, ce nions qui se tiennent en français. Ils en tant que telles parce que les en- que n’était pas la génération des le disent amèrement : les jeunes et quêtes renvoient aux catégories fondateurs ? les Français de l’Intérieur ont « pris socio-professionnelles. Seules sont Ceux qui adhèrent en 1945 sont pour le pouvoir ». Alphonse Boosz ne dit comptabilisées les « ménagères ». la plupart passés par la JC avant la guère autre chose quand il quitte vo- On y voit plus clair à partir du guerre. C’est le cas de Georges lontairement le secrétariat fédéral début des années 1960, où est créée Martin. Quel type de formation en du Bas-Rhin. une rubrique statistique spéciale ont-ils tiré ? Ils y avaient trouvé Dans le Haut-Rhin, la situation « femmes » et où leur présence ou plutôt des cercles de jeunesse pro- n’est pas tout à fait la même. Il y absence est notée à tous les échelons. pices aux sorties et aux rencontres, a le cas du délégué mineur Xavier Il y a deux femmes dans les bureaux dans le cadre de la contre-société Knecht, nommé commissaire de la fédéraux (sur un effectif variant que représentait alors le parti com- République (sénateur) en 1946, qui entre 5 et 15 membres) et environ 5 muniste. À quelques occasions, cer- se voit contraint de démissionner de dans les comités fédéraux (sur un ef- tains y avaient pratiqué l’agit-prop son mandat parce qu’il a besoin d’un fectif tournant autour de 35) : il n’y Journées de juin 2010 : communications a pas de représentation proportion- jamais plus de trois ou quatre res- tion internationale démocratique nelle ni paritaire. Le Haut-Rhin a, ponsables CGT. Pour le Bas-Rhin, on des femmes à Berlin, puis perma- à deux reprises, une représentante relève Joseph Mohn, puis Georges nente auprès du comité central féminine au Comité central (Ote Martin (secrétariat UD du Bas- du parti, à Paris. Rémy Fisch est Schneider puis Cécile Hugel). Rhin), et les secrétaires des plus d’abord permanent de l’UD (mines) Plusieurs épisodes de tensions grosses sections syndicales (un che- puis collaborateur de Francis Wurtz, émaillent la vie des fédérations. minot, Albert Erb, Charles Werling, député européen. A Strasbourg, les deux premières Charles Beauvé, Bechdolff ou Il y a même des moments de conflit femmes élues au conseil muni- Roth selon les années et un docker, ouvert, surtout dans les années cipal de 1945 ne résistent qu’à Stengel). Mais à partir de 1966, il 50. Le premier se situe à l’occasion un mandat : Berthe Diebolt-Sief- n’y a plus que Georges Martin au de la manifestation anti-Ridgway, fert a une charge de famille trop bureau fédéral du parti du Bas-Rhin. en 1952. Mohn, dans le Bas-Rhin, lourde, Suzanne Fath est exclue Dans le Haut-Rhin, on relève la pré- proteste énergiquement en comité du parti pour divergence sur l’en- sence d’Eugène Haffner (secrétaire fédéral contre cette grève politique, seignement de l’allemand. La diri- des mineurs de potasse) avant 1956 qu’aucun syndicat alsacien ne suit. geante de l’UFF, Alice Karcher, est puis celle de Lucien Hugel (secré- La même année, dans le Haut-Rhin, mise sur la touche en 1959 pour taire UD CGT) ainsi que trois re- le camarade Paul Svec est suspendu s’être opposée au secrétaire fédéral présentants des secteurs les plus du comité fédéral et du parti pour tout puissant, Alphonse Boosz. Celle ouvriers (Lion pour les syndicats de n’avoir pas fait grève dans son en- qui lui succède échappe de peu au la fonction publique, René Philipp treprise, alors que la CGT ne lui re- même sort : Rose Zipfel se révèle pour le textile, Paul Svec pour la proche rien, parce qu’il était arrivé être une femme de poigne, der- métallurgie, Léon Tinelli pour les dans l’entreprise quelques jours rière son aspect plus frêle. Elle fait mines de potasse). Après 1965, il ne avant l’annonce de la grève et ap- part, dès la conférence fédérale de reste que trois responsables CGT partenait à une unité où personne mai 1959, de ses réflexions sur le (Grad pour les fonctionnaires, Rémy n’avait bougé. Cette forme de sanc- moyen d’amener le femmes à l’en- Fisch pour les mines, Gilbert Muré tion est mal vécue par les militants gagement politique et demande que pour la métallurgie). syndicalistes. Au moment du procès les militantes soient pour cela dé- Les comités fédéraux ne com- de Bordeaux, un conflit surgit chez chargées des tâches politiques du prennent qu’environ 5 syndica- les cheminots de Bischheim, qui parti. Pierre Villon, représentant listes (sur 30-35 membres) pour le contestent la décision de la CGT du Comité central qui assiste aux Bas-Rhin et environ 6 pour le Haut- de suivre la position nationale du travaux, écrit dans son rapport : « Je Rhin. En d’autres termes, la repré- PC au sujet des Alsaciens auteurs n’ai pas relevé cette erreur pour ne sentation syndicale CGT oscille ainsi du massacre d’Oradour-sur-Glane. pas l’écraser, sachant combien nos entre 25 et 20% des membres des La section syndicale est-elle sur le camarades alsaciennes peuvent être instances fédérales du parti. point de faire sécession ? La posi- susceptibles » (Archives Bobigny 261 Il y a par contre des passerelles tion des cheminots est en fait taci- J 27/72). Les femmes sont considé- entre les deux organisations, pour tement soutenue par une partie de rées comme incapables d’analyse les permanents, en particulier dans la base du parti et la ligne politique juste les concernant. La parti paiera les périodes de difficultés finan- nationale risque fort d’être contes- assez cher après 1968 son aveugle- cières. Ainsi la trajectoire person- tée. La CGT fait intervenir Tourne- ment sur ces questions, par la désaf- nelle de Georges Martin est celle maine, qui a bien du mal à suivre fection des militantes et par le fossé d’un métallo qui devient corres- les débats en alsacien. Le secrétaire qui se creusera avec les féministes pondant de l’Humanité d’Alsace de la section CGT cheminots de Bis- plus émancipées et plus revendica- et de Lorraine au lendemain de chheim, Albert Erb démissionne de tives. Plus éduquées aussi. la guerre, puis revient à la métal- ses fonctions à la CGT. Il est exclu 13 lurgie pour devenir secrétaire de du parti, puis, deux ans après, de la l’USTM. Il devient ensuite secré- CGT, pour un autre motif. La double casquette taire de l’UD du Bas-Rhin. La trajec- Un conflit larvé oppose le secrétaire toire d’Alphonse Siess est inverse : régional de la CGT Joseph Mohn à Dès le milieu des années 30, le il est d’abord à l’UD, puis passe à tous les secrétaires fédéraux succes- cumul des responsabilités syndicales l’Huma, revient à l’UD et la quitte sifs du parti. Il trouve Rosenblatt et et politiques à un haut niveau avait au moment de l’élection de Martin. Heumann trop russophiles. Il leur été interdit. Dans les secrétariats Dans le Haut-Rhin on relève la tra- reproche de vouloir politiser les fédéraux du PC, on ne trouve donc jectoire personnelle de Lucien Hugel, actions syndicales. Inversement, les pas de responsable CGT, sauf dans secrétaire des mineurs à l’UD, qui secrétaires du parti le jugent « petit des circonstances exceptionnelles : renonce à l’activité syndicale pour bourgeois ». Alphonse Boosz n’hé- Koessler (responsable CGT-Bâti- devenir correspondant de l’Huma- site pas à écrire dans un rapport au ment) dans le Bas-Rhin, de 1962 à nité (de Paris) à Berlin pour suivre CC de 1962 que le secrétaire syn- 1964, et Eugène Haffner (secrétaire son épouse puis revient en France dical « tue les cadres au lieu de les CGT des mineurs), dans le Haut- pour devenir secrétaire régional de former ». Rhin, de 1956 à 1957, juste après la CGT, et termine sa carrière à la La présence de syndicalistes de l’exclusion du secrétaire fédéral confédération, chargé des relations premier plan dans les instance po- Siegler et pendant un an seulement, avec l’Allemagne. Cécile Hugel, son litique du PCF ne signifie donc le temps de lui trouver un rempla- épouse, est d’abord une militante pas pour autant que la courroie de çant. du textile, puis une responsable de transmission fonctionne effective- Les bureaux fédéraux du parti n’ont l’UFF, puis secrétaire de la Fédéra- ment. Journées de juin 2010 : communications

La rotation des cadres Trajectoires cabinet conseil collectivités locales1 professeur La rotation des cadres s’explique militantes PSU Grande variété, pas que des en- par la fatigue engendrée par les en Alsace seignants (Parti socialiste tâches militantes mais aussi par universitaire!è) les accidents du travail, encore très J’ai pu contacter directement (ou nombreux dans la période et qui in- disposer d’éléments de réponse Bac : 1 valident plusieurs militants. Mais publiés) 9 anciens membres du contrôleur Poste* plus que toutes ces considérations, PSU, Parti Socialiste Unifié, dont il ce qu’il faut retenir, c’est l’ordre faut rappeler l’existence brève mais Ecole primaire : 1 des priorités que font les militants dense. Fondé en 1960 (un certain ouvrier puis salarié associatif syndicaux dans les instances fédé- nombre d’événements, cette année rales. Le parti cherche à attirer les et en 2011, rappellent d’ailleurs le meilleurs militants syndicaux pour cinquantenaire de sa fondation) et B. Eléments d’itinéraire en faire des cadres politiques, mais auto-dissous en 1990, le PSU a tenu personnel les militants en question ne l’en- une place non négligeable dans le tendent pas de cette oreille. Pour paysage politique et social français, G. A. eux, le plus souvent, le syndicat donc aussi alsacien. prime. Ils lui consacrent leur temps Les 9 réponses qui suivent se répar- Année de naissance : 1958 et leur énergie et ne sont pas dispo- tissent en éléments d’itinéraire per- Présence au PSU de 1975 à ? nibles pour assumer des tâches poli- sonnel (trajectoire avant, pendant et Origine sociale et géographique : tiques supplémentaires. Les envoyés après la « période PSU »; connexions; Haut-Rhin. Famille modeste du Comité central ne cessent de se mobilisations, campagnes, conflits, Formation professionnelle et forma- plaindre : les bons militants syndi- interventions au titre du PSU) tion militante : caux restent au syndicat, font acte Sciences Po Strasbourg de présence au comité fédéral du Trajectoire (avant et après la parti et, parfois, ne viennent même A. Données statistiques « période » PSU) pas régulièrement aux réunions. Mairie de Lutterbach, Moselle, Les commentaires lors des proposi- Hommes : 7 Femmes : 2 1984 : chef de cabinet H. Bouchar- tions de renouvellement des candi- Cette disproportion traduit, d’une deau, ministre de l’environnement datures sont souvent du genre : dit certaine façon, un paradoxe : la sen- 1989 : dir. adjointe services géné- qu’il préfère aller à la pêche dans sibilité féministe était très vite pré- raux mairie de Strasbourg ses rares moments libres, préfère sente au PSU, pourtant les cadres 2001 : Lyon, développement durable. s’occuper de l’équipe de foot locale, fondateurs et dirigeants restaient 2002 : Responsable de « D ialogue en dit qu’il est trop fatigué. Les mili- majoritairement masculins. Il est humanité » avec P. Viveret tants syndicaux se réfugient ainsi vrai que ce n’était que le lointain Connexions (loisirs, culture, reli- dans l’absentéisme. De toute façon début de la parité en marche. gion, international) : la gestion de leur emploi du temps international : voir ci-dessus militant leur impose de faire des Années de naissance : entre 1921 et Grandes mobilisations, campagnes, choix. Ce qu’exprime cette attitude 1958. Difficile d’imaginer plus jeune conflits, interventions au titre du de relatif retrait des militants syn- (GA a adhéré à 17 ans). PSU : dicaux dans les instances partisanes, Environnement, solidarité Tiers- c’est un intérêt plus marqué pour Présence au PSU de 3 à 17 années. Monde les luttes concrètes dans les entre- Moyenne : 9,3; médiane : 9 14 prises, payées par la reconnaissance des pairs, des camarades de la base Origine géographique : R. P. et un moindre goût pour les posi- 5 Alsace, 3 Lorraine, 1 Franche tions globalisantes et toujours mi- Comté Année de naissance : 1940 noritaires en Alsace. Le parti sert de Présence au PSU de 1981 à 1984 contre-société. Les attentes ne sont Origine sociale : Origine sociale et géographique : pas les mêmes. ouvriers : 5 famille ouvrière, Montbéliard fonctionnaire : 1 Formation professionnelle et for- Françoise Olivier-Utard inconnue : 3 mation militante : Bac+2, chef de travaux, puis enseignant en Lycée Formation professionnelle technique Bac + au moins 2 : 7 Trajectoire (avant et après la directrice services municipaux « période » PSU) cadre entreprise, puis chef de Défense du vieux Schillick, GM, d’où travaux lycée technique conseiller municipal (1977-1983) attachée SNCF puis professeur des gauche plurielle écoles SGEN depuis 1981 secrétariat général CUS Connexions (loisirs, culture, reli- fonctionnaire cadre A impôts

1 Les fonctions électives semblent jouer un rôle plus important que la carrière professionnelle Journées de juin 2010 : communications gion, international) : conflits, interventions au titre du P. B. milieu d’origine =protestant PSU : Grandes mobilisations, campagnes, Secrétaire fédéral PSU 67; incarcéré, Année de naissance : 1936 conflits, interventions au titre du Cour de sûreté de l’Etat (comité de Présence au PSU de 1967 à 1984 PSU : soldats) voir R.M. Origine sociale et géographique : Congrès 1981; Solidarnosc Alsace. Père fonctionnaire, mère, sans profession R.M. Formation professionnelle et for- L. R. mation militante : études d’anglais. Année de naissance : 1946 Professeur 1962-1997 Année de naissance : 1952 Présence au PSU de 1973 à 1979 Trajectoire (avant et après la Présence au PSU de 1981 à 1985 Origine sociale et géographique : « période » PSU) Origine sociale et géographique : Strasbourg JEC, FFEC (Féd. Française des étu- Sarrebourg; famille ouvrière, 9 Formation professionnelle et forma- diants catholiques) (1952-1960) enfants tion militante : UNEF (1955-1960) Formation professionnelle et forma- Bac +3 SNES, puis SGEN (1960-2008) tion militante : attachée SNCF, pro- fonctionnaire catégorie A LDH depuis 1977, pdt section Stras- motion interne; concours externe, Trajectoire (avant et après la bourg (1980-1988), délégué Alsace enseignement « période » PSU) (2004-2008), représentant FIDH au lecture presse de gauche CFDT de 1974 à 1989, dont perma- Conseil de l’Europe (1981-2008) formation groupe femmes nent de 1979 à 1989. Connexions : loisirs : musique Trajectoire (avant et après la Connexions (loisirs, culture, reli- (chant choral, musique ancienne, « période » PSU) gion, international) : organisations de concerts) lutte contre l’UNI lecture, musique, cinéma, théâtre culture : responsable association centre social V. Hugo Grandes mobilisations, campagnes, défense du patrimoine, bibliothèque pour enfants; alphabé- conflits, interventions au titre du religion : voir ci-dessus, abonné TC tisation; PSU : international : FIDH Connexions (loisirs, culture, reli- inculpé pour soutien aux comités de Grandes mobilisations, campagnes, gion, international) : soldats (1975/1976) conflits, interventions au titre du catho de gauche, JEC 1966 à 1970, PSU : section de Vendôme 41100 influence de prêtres-ouvriers (1967-1977) : secrétaire fédéral voyage en RDA, abonné involontaire Al. J. adjoint 41. Mai 1968, soutien à des à presse de propagande grèves d’entreprises, assises du so- Grandes mobilisations, campagnes, Année de naissance : 1956 cialisme (1974), section de Stras- conflits, interventions au titre du Présence au PSU de ? à ? bourg (1977-1984) PSU : Origine sociale et géographique : campagne municipale socialiste Formation professionnelle et forma- Strasbourg tion militante : cabinet de conseil J.-C. W. présentation publique du PSU aux collectivités locales Trajectoire (avant et après la Année de naissance 1945 « période » PSU) Présence au PSU de 1967 à 1983 Ar. J. co-auteur de « L e nucléaire contre Origine sociale et géographique : l’Alsace » « L es enjeux de l’immigra- Marmoutier. Père : menuisier, Année de naissance : 1950 tion turque en Europe » « Tomber la paysan Présence au PSU de 1973 à 1979 frontière » Formation professionnelle et for- 15 Origine sociale et géographique : CARDEK ; Alter Alsace Energies; mation militante : bac scientifique. Moselle; famille : mineurs bassin directeur régional FAS ; réseau PTT : contrôleur houiller. « Alsace sans OGM » ; président de Trajectoire (avant et après la Formation professionnelle et forma- l’ORIV ; CA de CUS habitat; Objec- « période » PSU) tion militante : tif climat; association de lutte contre Mouvement associatif : gymnas- Licence droit et DES Sciences Po, les discriminations en Alsace; Verts, tique, théâtre alsacien, office muni- Strasbourg candidat aux législatives 2007 ; cipal des sports Trajectoire (avant et après la adjoint au maire Strasbourg (urba- CFDT « période » PSU) nisme) depuis 2008 Marmoutier : conseiller munici- Secrétariat général Strasbourg et Connexions (loisirs, culture, reli- pal, 1er adjoint (1977-1989), maire CUS (Pflimlin) gion, international) : solidarité in- depuis 1994 comités de quartier ternationale PS 1986-1992 : élu Conseiller régional Grandes mobilisations, campagnes, Connexions (loisirs, culture, reli- 1988 : élu Conseiller général et réélu conflits, interventions au titre du gion, international) : depuis PSU : écologie; associations de quar- responsabilités dans des associa- 1997 : député suppléant de C. Traut- tiers; défense des immigrés tions laïques (voir ci-dessus), pas les mann, pis député mouvements catholiques 2002 et 2007 : réélu député Grandes mobilisations, campagnes, Connexions (loisirs, culture, reli- conflits, interventions au titre du gion, international) : PSU : Grandes mobilisations, campagnes, Comité de soldats; grèves PTT; so- Journées de juin 2010 : communications

cialisme municipal (logements....) La JOC et la JOCF en il s’adresse dès sa création aux filles autant qu’aux garçons. La Alsace jusqu’en 1945 hiérarchie catholique belge voyait R. S. avec inquiétude un mouvement La JOC en Alsace présente quelques d’action catholique spécialisée, qui 1921 – 1987 particularités qui en font un cas risquait de provoquer une scission Présence au PSU de 1960 à 1974 par rapport à la JOC nationale. La au sein de la démocratie chrétienne ; Origine sociale et géographique : principale de ces particularités est la cette réserve du clergé est une famille prolétarienne Strasbourg langue, puisque le bulletin qui sert constante, elle sera également un Formation professionnelle et forma- d’organe à la JOC, Arbeiterjugend, obstacle en Alsace. Le fait que tion militante : usine en Allemagne; est rédigé en allemand jusqu’à Cardijn soit reçu par Pie XI en 1925 assurance maladie; interné Schir- la guerre. Les Jocistes alsaciens donna au mouvement un argument meck; CAF; eux-mêmes considéraient que la de propagande qui lui fut profi- Trajectoire (avant et après la «situation régionale » nécessitait table. La JOC commença à s’étendre, « période » PSU) des ajustements qui n’étaient pas d’abord en France, à partir de CFTC; RPF jusqu’en 51; APF; que linguistiques. Dans le recueil 1926-27 ; en 1935, le mouvement délégué CE CAF; Jardins popu- de témoignages qui nous sert de était présent dans 25 pays. En 1929, laires; UGS, puis PSU; ARES; Uss’m source principale, la référence à le pape Pie XI qualifia la JOC de Follik; PS en 1974 cette situation particulière semble «type achevé de l’action catholique», Connexions (loisirs, culture, reli- avoir différentes significations, que La méthode et la doctrine du gion, international....) : l’on peut regrouper sous le vocable mouvement reposent sur la jonction Grandes mobilisations, campagnes, de « mentalité », malgré les préven- entre la formation religieuse, sociale conflits, interventions au titre du tions justifiées à l’égard de cette et morale des jeunes travailleurs et PSU : catégorie fourre-tout : l’histoire et l’ action militante dans le milieu de Mai 1968; candidat PSU législatives ses héritages, dont la position du travail. Une certaine forme de syndi- en 1968 patronat, et des employeurs en calisme se combine avec l’action général, la relation ville/campagne, catholique, et s’exprime dans la Pierre Boulay les attitudes face à l’école, etc. et la défense des intérêts des jeunes perception par le prisme régional de travailleurs. Cette défense repose ce qui venait de Paris. sur la dignité des ouvriers en tant qu’« enfants de Dieu ».2 L’objectif est de rendre les jeunes travailleurs Les débuts de la JOC « fiers de leur condition sociale » ; le en Belgique travail est valorisé comme collabo- ration à l’œuvre créatrice de Dieu, La JOC fut créée en Belgique, selon le modèle de « Jésus Christ en 1925 par un prêtre, Joseph ouvrier », — une formule courante Cardijn (1882–1965) ; issu du dans les témoignages alsaciens. milieu ouvrier, il travaille dans les re L’action sociale et l’apostolat vont années qui précèdent la 1 Guerre donc de pair pour une mission mondiale avec de jeunes ouvriers, et de re-christianisation du monde rassemble pendant la guerre, lors ouvrier. de séjours en prison, les éléments de méthode qui seront publiés en 16 1925 dans le Manuel de la JOC . L’implantation de la JOC La constitution de ce mouvement en Alsace de la jeunesse ouvrière catholique est à voir dans le cadre de la Les principes, la méthode et les relance de l’action catholique par objectifs de Cardijn sont repris par le pape Pie XI après 1918 ; les laïcs la JOC française, en 1926 à Clichy et regroupés en association doivent pour les filles en 1928 à Courbevoie. participer à la christianisation de la Le lien est le journal de la JOC belge, société, sous la direction du clergé. La jeunesse ouvrière, ainsi que le Le mouvement s’intitule d’abord Bulletin du dirigeant, et le Manuel « Jeunesse Syndicale Chrétienne », de la JOC. Il y a donc un transfert pour devenir après abandon de d’expérience et une base commune la mention syndicale, « Jeunesse avec la JOC belge, qui permettent Ouvrière Chrétienne ». L’objectif à la JOC de s’étendre rapidement de Cardijn est une organisation dans les centres industriels, de Lille d’Action catholique qui regroupe à Toulouse. Pendant les années de 1 la masse des jeunes travailleurs , consolidation, des manifestations nationales, « Conseil national » en 1 De Wissembourg à Sélestat 50 ans de la JOC. Témoignages recueillis par Charles Dillinger (à l’occasion du France, p. 16. 50e anniversaire de la JOC en 1978). 2 Cf. De Wissembourg., p. 16. Supplément aux Equipes sociales de Journées de juin 2010 : communications

1929, « Congrès national » en 1930, clergé à tenter l’expérience de la à l’occasion de ce meeting, où des pèlerinage à Rome en 1931, lui JOC ; il doit vaincre les réticences dirigeantes prennent la parole à côté assurent une visibilité, en même de curés qui tiennent à garder de leurs homologues masculins. temps que la méthode de travail est la haute main sur leurs Cercles Qui joue un rôle à ce stade ? Des adaptée au cadre français. de jeunes gens, si bien que c’est ecclésiastiques, Mgr Ruch, l’abbé C’est au début des années 1930 finalement un jésuite de Reims, Jules Billing, le jésuite Louis de qu’a lieu l’implantation de la JOC Louis de Bailliencourt, qui fait Bailliencourt. Parmi les militants en Alsace. Pour situer le catholi- connaître la JOC à quelques garçons, les noms le plus souvent mentionnés cisme en Alsace dans cette période dont Charles Arbogast ; à partir de sont ceux de Charles Arbogast (qui de l’entre-deux-guerres, l’image là, un embryon de mouvement se a une notice dans le Maitron), de « forteresse assiégée »3 paraît développe, qui prend forme à partir François Picard, Jean Poppen, Emile convenir. Les raisons en sont de 1933/34, avec un secrétariat au Engel, Charles Dillinger, René Weiss complexes ; rappelons l’existence 27 rue des Juifs, un aumônier, Jules pour le journal… chez les filles, de structures sociales et religieuses Billing, des actions de « propagande » Marie Grasser, Alice Walter. spécifiques à l’Alsace (prolétariat et de formation des militants par catholique, patronat et grosse des membres du secrétariat général paysannerie protestantes, urbains/ qui se déplacent en Alsace. Le Devises, doctrine et méthode ruraux, etc.), la situation politique mouvement existe réellement à des années 1920 et 1930, et l’his- partir de 1934, quand on lieu des La devise aussi bien que la méthode toire propre à l’ancien Reichsland en « affiliations » de jocistes, par le sont reprises de Cardijn. Avec la ce qui concerne l’évolution scolaire mouvement national, d’abord dans devise est « Pour eux, entre eux et et la laïcité. L’apostolat des laïcs en le Haut-Rhin. par eux », il s’agit d’affirmer l’auto- Alsace était un héritage allemand ; Les structures se construisent peu nomie de la jeunesse par rapport aux les catholiques alsaciens connais- à peu, selon le même dispositif adultes, et aux institutions dirigées saient les Kolpingsvereine (associa- que sur le plan national : réunions par des adultes. Par rapport au cléri- tions de jeunes travailleurs portant d’équipes, conseil fédéral, journées calisme qui caractérise les Cercles le nom de leur fondateur, Adolph d’étude, semaines d’étude, rédaction de jeunes gens et l’action catho- Kolping 4), les Sozialvereine (associa- d’un journal, Arbeiterjugend, et lique organisée dans les paroisses et tions à but « social » essentiellement de bulletins de liaison pour les au niveau diocésain, qui encadrait caritatif5), les Volksvereine6. ; il dirigeants. Le journal, mensuel, de les jeunes pour le sport, la chorale, existait en Alsace une action catho- 8 pages, parfois 12, paraît depuis le théâtre, les loisirs (le modèle lique des jeunes gens, au niveau avril 1934 jusqu’en juillet 1939 ; il a de cette forme d’encadrement est paroissial, les Jünglingsvereine pour rédacteur en chef René Weiss l’« Avant-Garde du Rhin »), la JOC (Cercles de jeunes gens). Dans les et pour illustrateur Gabriel Robin. se démarque, puisque les jeunes y années 1920 fut créé le Elsässischer Le nombre d’exemplaires passe de assurent eux-mêmes l’ensemble des Katholikenbund (Union des catho- 3 000 en 1934 à 10 000 en 1936 et responsabilités, depuis la rédaction liques d’Alsace). Ces mouvements à 30 000 en 1938, ce qui donne une du journal jusqu’à l’animation des d’action catholique étaient dirigés bonne indication sur la popularité semaines d’étude. La devise semble par le clergé, et bénéficiaient en grandissante du mouvement. La ne pas avoir eu la même impor- Alsace d’une légitimité qui leur vente du journal faisait évidemment tance pour les filles de la JOCF, dont permettait d’organiser des manifes- partie de l’activité des militants ; la devise « F ière, pure, joyeuse et tations publiques. ils faisaient les sorties de messe, et conquérante », reflétait la polari- quadrillaient les quartiers ouvriers, sation sur leur futur rôle d’épouse les cités SNCF, les banlieues, avec et de mère (si possible de famille Les débuts de la JOC un succès variable. nombreuse). 17 en Alsace La JOCF se constitue de son côté à La mission de re-christiannisation de partir de 1931. Elle s’adressait aux l’Alsace à laquelle la JOC et la JOCF C’est l’évêque de Strasbourg en ouvrières et aux employées, et en consacrent leurs efforts s’exprime personne, Mgr Ruch, qui incite son outre aux employées de maison. dans différents mots d’ordre, qui En 1937, l’implantation était consi- signalent une conception du monde dérée comme réussie : pour préparer et de la société en rupture avec la 3 Appliquée par l’historien de e l’Allemagne Joseph Rovan au le X anniversaire de la JOC en modernité de l’entre-deux-guerres, catholicisme allemand. France, les sections alsaciennes et qui est dans la continuité de la 4 Adolph Kolping (1813-1865), prêtre, organisèrent un grand meeting en morale que propageaient les autres Cologne, vicaire des Gesellenvereine avril 1937 à Strasbourg, au théâtre mouvements catholiques. Contre (assoc’ de compagnons), qu’il regroupe en de l’Union, en présence de repré- « le vice », la débauche et l’immo- fédération « Kolpingwerk ». sentants nationaux. Le quotidien ralité sur le lieu de travail (plaisan- 5 Catherine Maurer, Le modèle allemand Der Elsässer du 30 novembre teries grivoises, fréquentation des de la charité. La Caritas de Guillaume II à Hitler. Presses Universitaires de 1936 rend compte d’une « manifes- cafés, mœurs dissolues), il fallait Strasbourg 1999 (coll. Les mondes tation impressionnante »7. Bien que propager les « bonnes lectures » et germaniques) la mixité soit loin d’être admise les « saines distractions » ; contre la 6 Katholische Volksvereine, réunis en partout à l’époque, la coopération dégradation de la famille, propager ligue : Volksverein für das katholische entre JOC et JOCF semble être l’image de familles nombreuses, avec Deutschland, en 1890. Cf. Sandrine Kott, Eléments pour une histoire sociale et la règle — du moins est-ce le cas des enfants éduqués par des mères culturelle de la religion en Allemagne au au foyer, des mères capables de XIXe siècle, sur CAIRN. 7 De Wissembourg.., p. 57 note . gérer un budget ; contre l’influence Journées de juin 2010 : communications

pernicieuse des idéologies matéria- du militant » leurs observations et rentrés en Alsace après l’armistice listes (les « rouges » dans les témoi- leurs réflexions, et les partageaient reprennent leurs activités, jusqu’à gnages), insister sur la pratique au cours de cercles d’étude hebdo- ce que la JOC soit interdite en religieuse. Sans être « clérical », au madaires. Des sessions d’étude 1941. Ils brûlent alors les archives sens classique d’une soumission régionales annuelles assuraient la et les documents, et continuent au clergé, et de l’intervention de formation doctrinale économique, une activité clandestine, sous la celui-ci dans la gestion de l’asso- sociale. Concernant la doctrine, forme de « Bibelstunden ». Malgré ciation, le positionnement de la en dehors des encycliques sociales ces précautions, plusieurs garçons JOC témoigne d’une grande piété (Rerum novarum de Léon XVIII, sont arrêtés et accusés de travail « filiale », d’une totale soumission à 1891, sur la condition des travail- clandestin pour la JOC : Antoine l’égard de l’Eglise catholique et de leurs ; Quadragesimo anno 1931, de Bertrand, qui passe 6 mois au camp ses institutions. Cela se reflète dans Pie XI sur la restauration de l’ordre de Schirmeck, Georges Roessler les témoignages et les traces des social ; Divine redemptoris de 1937, d’Oberbronn et Emile Boehm. grèves de 1936, où la JOC associe de Pie XI, sur le communisme athée), En 1945, c’est Théo Braun qui est deux discours, l’un de solidarité avec ils disposaient des Cahiers du confé- chargé par des instances nationales les mouvements sociaux, l’autre rencier, édités par la Direction des de relancer la JOC puis la CFTC en de distance à l’égard des partis de œuvres diocésaines, où l’on retrouve Alsace. gauche. Solidaire, la JOC soutient l’abbé Billing, aumônier de la JOC. les mesures qui défendent les jeunes Monique Mombert travailleurs (lois sur la durée du Un volet de la méthode est le travail, sur la sécurité au travail, travail pratique, sous la forme sur la propreté des lieux de travail, de « services », dont l’objet est sur les cantines, etc.), et la défense déterminé en fonction des besoins de salaires décents. L’idéal de repérés par les militants. L’ouvrage la JOC est l’épanouissement du qui sert ici de source énumère la jeune travailleur dans un environ- liste suivante pour la fin des années nement débarrassé aussi bien de 1930 10 : l’exploitation capitaliste que des la centrale de loisirs ; en 1937, dégradations morales.8 La JOC a la JOC et d’autres organisations un lien évident avec le syndica- catholiques mettent sur pied « la lisme chrétien; bien qu’elle se veuille Centrale alsacienne des Loisirs », apolitique, les lien avec les partis dont le siège est 27 rue des Juifs, chrétiens, UPR puis MRP, sont avec 4 types d’activité : éducation nombreux . Un exemple : Joseph populaire, activité sportive, excur- Klock, secrétaire général de la CFTC sions, randonnées et voyages, et en Alsace, participe aux manifesta- enfin approfondissement de la tions de la JOC. formation religieuse. La centrale Il faudra étudier la constellation des publie pour les vacances 1938 un associations populaires familiales guide diocésain des loisirs ; et la proximité éventuelle avec Paul le service de placement commun à la Gemähling (1883-1962), président JOCF et au syndicat féminin ; avant la 1re Guerre mondiale le service d’épargne et les cours de la Ligue française pour le d’économie familiale ; relèvement de la moralité publique, la bibliothèque ; 18 et animateur de la Ligue pour la le service de vêtements et d’entraide ; vie fondée en 1913 (dont la revue le service des malades ; était La nouvelle journée, en 1914). le service des soldats11. Gemähling occupe à partir de 1919 une chaire d’économie politique à l’Université de Strabourg, il anime 1939-1945 le groupement Pro Familia, et fonde la première école du service sociale Pour finir, une indication sommaire à Strasbourg9. sur la période de la guerre. En 1940, après l’armistice, les jocistes se La méthode, que Cardijn a forma- répartissent en deux groupes : les lisée dans son Manuel, repose que le uns restent dans leur ville d’accueil triptyque « Voir – juger – agir ». La en tant que réfugiés, les autres base en est l’enquête, sur des thèmes retournent en Alsace. A Lyon, des choisis en fonction de leur actualité dirigeants fédéraux se regroupent dans le milieu ouvrier. En 1936, autour de Théo Braun qui a participé c’est « la jeunesse et la crise » ; les à des manifestations de la JOC en militants notaient dans le « carnet Alsace avant guerre. Les Jocistes

8 Ibid., p. 57. 10 De Wissembourg.., p. 67. 9 Cf. Notice d’André Caudron dans le 11 Ibid., p. 69 : ce « service » est mis en Maîtron. place par Charles Arbogast. Colloque

Colloque Paris sur la « Soviet Subjectivity » Christine Bard, La biographie (BNF et Centre Malher) Ioanna Cïrstocéa, Récits autobio- collective dans les recherches mardi 7 et mercredi 8 décembre graphiques de la cooptation et de féministes 2010 l’adhésion des femmes au Parti Débats et conclusions communiste roumain (1945–1960). Claude Pennetier, Bernard 17 h. Remise du Prix Maitron La sociobiographie Pudal, La biocratie dans le monde Buffet offert par l’UNSA des militants : communiste autour des chantiers Paul Boulland, Sociobiographies du Maitron des cadres communistes : au croisement entre vies militantes et U MO M E N T DU COLLOQUE logiques partidaires (1944–1968) A paraît, sous forme de Colloque organisé par le Centre Isabelle Gouarné, La biographie cédérom, une nouvelle version d’histoire sociale du XXe siècle, collective des intellectuels philoso- du Dictionnaire biographique des Cultures et sociétés urbaines et viétiques dans l’entre deux guerres kominterniens. le soutien de l’Association des (le marxisme en France) Le cédérom présente près de 800 Amis du Maitron et des Éditions biographies de kominterniens de l’Atelier Mercredi 8 décembre belges, français, luxembourgeois, Amphithéâtre Malher. suisses et de cadres de l’appareil Mardi 7 décembre central du Komintern. Ce diction- Bibliothèque nationale 9h. Chantiers biographiques : naire a été réalisé sous la direction de France, petit auditorium biographies collectives et de José Gotovitch (ULB Bruxelles) sociobiographies « indivi- et Claude Pennetier (CNRS/Paris 9 h. Accueil duelles » I, CHS), avec Sylvain Boulouque Présidence : Antoine Prost (France), Michel Dreyfus (France), 9 h 30. Hommage à Jean Eric Belouet, La « diaspora » Peter Huber (Suisse), Brigitte Studer Maitron (1910– 1987) à jociste (1927 1968) (Suisse), Mikhaïl Narinski (Russie), l’occasion du 100e anniver- Eric Nadaud, Les socialistes Mikhaïl Pantéleiev (Russie), Henri saire de sa naissance et présen- de gauche unitaires : itinéraires Wehenkel (Luxembourg), Serge tation du colloque par Claude militants, de la tendance Bataille Wolikow (France). Pennetier, directeur du Maitron. socialiste de la SFIO des années Cette édition du Dictionnaire biogra- Présentation du tome 6 du 1930 au progressisme des années phique des militants du Komintern Maitron (50e de la série française) 1950 pour la Belgique, la France, le par Bernard Stéphan, directeur Morin Gilles, Les élus départe- Luxembourg et la Suisse (2001) EFTEJUJPOTEFM"UFMJFS mentaux dans un parti en déclin, la reprend et amplifie le champ saisi SFIO des années soixante et le PS par la première version tout en 10 h 15–12 h 45. Chantiers des années soixante dix apportant des modifications signi- biographiques : territoires et ficatives à de nombreuses notices évènement 11 h – 12 h 45. Biographie parues précédemment. Présidence : Léon Strauss individuelle et sociobiographie. Depuis 2001, les recherches se François Prigent, Présidence et présentation : sont poursuivies, à la fois dans Prosopographie des militants Bernard Pudal les archives du RGASPI à Moscou syndicaux et politiques en Bretagne Frank Georgi, Eugène Descamps ainsi que dans les différents pays (1940–1968) et les acteurs du passage de la concernés. De nouveaux travaux Robert Mencherini, Identités CFTC à la CFDT. universitaires ont approfondi la 19 professionnelles et spécificités René Gallissot, Peut-on écrire connaissance des mondes commu- méridionales dans l’analyse socio- une biographie historique ? (à nistes ainsi que l’histoire de l’Inter- biographique propos de Curiel) nationale, comme l’indique Serge Françoise Olivier Utard, Annette Wieviorka, Biographie Wolikow dans le balayage historio- Trajectoires alsaciennes dans les de couple, biographie de dirigeants graphique publié dans l’ouvrage années trente – années soixante (à propos du couple Thorez) attenant (L’internationale commu- Jean Pierre Besse, Gaullistes, niste 1919 1943. Le Komintern ou communistes, socialistes...: mourir 14 h 30–17 h. La biographie le rêve déchu du parti mondial de pour un engagement pendant collective, enjeux d’édition et la Révolution EJUJPOTEFM"UFMJFS  l’Occupation de méthode À la faveur de ces travaux, des Présidence : Michel Pigenet militants ont été révélés, ou mieux 14 h– 18 h. De « L’homme Christophe Le Digol, La proso- éclairés, ce qui a permis de tracer communiste » au « sujet pographie, enjeux de méthode des biographies plus nourries. Et stalinien » Bruno Groppo, Les dictionnaires surtout, le choix du CD a permis Présidence : José Gotovitch et biographiques du mouvement l’extension à la fois du champ Serge Wolikow ouvrier, analyse comparée d’un d’exploration et aussi l’allongement Bernard Pudal, introduction genre « scientifique » des notices. Brigitte Studer, Penser le sujet Kevin Morgan, Multiplexité et/ stalinien ou multiplicité? Regards compa- José Gotovitch Catherine Depretto, Les études ratifs sur la biographie collective du communisme britannique Adresses Agenda

Présidente Françoise Olivier-Utard Présentation d’ouvrage 18, rue de l’Observatoire Lundi 13 décembre 2010 — 17 h 30 67000 Strasbourg 03 88 61 81 03 Librairie Kléber — Salle blanche [email protected] Strasbourg

Secrétaire Jacques Ernewein 3, rue des Balayeurs 67000 Strasbourg 03 88 36 66 35

Trésorier Jean-Pierre Hirsch 23, rue de Scherlenheim 67270 Hochfelden 03 88 91 76 40 [email protected]

Gérante de la publication Françoise Olivier-Utard

Maquette et mise en page Pierre Rœsch, Strasbourg Léon Strauss [email protected] Réfugiés, expulsés, évadés Site Maitron d’Alsace et de Moselle (1940-1945) www.maitron.org Jérôme Do Bentzinger, éditeur, 360 pages

20 Bulletin d’adhésion à renvoyer à Almémos, 18 rue de l’Observatoire, 67000 Strasbourg Nom ...... Prénom ...... Adresse ...... Téléphone ...... Courriel ......

demande à adhérer à l’association Alsace Mémoire du Mouvement Social.

Le montant de la cotisation annuelle individuelle est de 20 euros — 40 euros pour les personnes morales.

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