Bulletin N° 17 de l’association mémoire du mouvement social

Édito

E 3 D É C E M B R E E S T U N sont celles des luttes alsaciennes. Décembre 2011 rendez-vous important : Certains y reconnaîtront des notre association organise chansons de leur enfance, d’autres L la présentation officielle découvriront ce qui faisait palpiter Édito nationale du tome 7 du Maitron. les cœurs solidaires. Par Françoise Olivier-Utard 1 Il faut saluer l’initiative qui Souhaitons que le 3 décembre consiste à faire participer l’Alsace réussisse à réunir tous ceux qui à la diffusion du dictionnaire du soutiennent notre entreprise depuis Communication : mouvement social. Le choix de sa création, ceux qui sont concernés Pour une sociobiographie est aussi une forme de par l’histoire de leur mouvement, des militants alsaciens 2 reconnaissance du travail accompli ceux qui sont les enfants des par notre équipe. militants dont la biographie se Le Maitron À la Médiathèque Malraux nous trouve désormais disponible et entendrons Claude Pennetier ouvre la perspective de regards Les Alsaciens nous présenter les objectifs neufs sur l’histoire sociale. dans le tome 7 5 de cette entreprise nationale. Le lendemain 4 décembre, nous Liste provisoire des notices Nous entendrons aussi l’équipe organiserons un autre type de pour le tome 8 7 d’Almémos, s’appuyant sur les rencontre amicale. Nous avons centaines de notices publiées ou prévu d’offrir à tous les membres Le dictionnaire des fusillés encore en attente, esquisser une de l’association (à jour de leur et exécutés en synthèse des mouvement sociaux cotisation) une visite guidée en pendant l’Occupation 8 à l’œuvre dans notre région. Des autocar sur des lieux de travail et syndicalistes, des hommes de partis, des lieux de vie liés à la mémoire des associatifs, des chrétiens ont ouvrière du Bas-Rhin. Sites Notices animé des groupes, entraîné des industriels réhabilités, cités des Kestner Charles 9 citoyens, orienté le progrès social. maires socialistes de l’entre- Dans le contexte social actuel il deux-guerres : nous visiterons Gabel Joseph 9 est tout à fait utile de rappeler le successivement la Meinau et Haffner Rose 10 passé et de montrer que les luttes le Stockfeld, Schiltigheim et Knecht Xavier 10 1 appartiennent au domaine du Bischheim, avec les commentaires possible. Les grands figures seront d’un guide qui ne manquera pas évoquées, mais aussi les sans noms, d’écouter les enseignements que Agenda qui sont les plus nombreux et nous tirons des notices du Maitron ! Présentation nationale qu’on ignore d’habitude. Sachons Nous mangerons au restaurant à du tome 7 du Maitron reconnaître les nôtres et leur Bischwiller avant de visiter ce qui rendre leur place : le Maitron y a été la première cité textile du à Strasbourg 11 contribue. Bas-Rhin. Ce sera, nous l’espérons, Visite guidée : lieux de travail, Pour leur rendre hommage, nous l’occasion de resserrer les liens lieux de vie, mémoire ouvrière avons prévu de faire lire des entre ceux qui font un travail de notices par des comédiens, de faire fourmi pour constituer les notices du Bas-Rhin 12 entendre leurs chansons d’espoir et et ceux qui retrouvent avec intérêt parfois de désespoir. Le groupe La le passé de la région. Inscrivez-vous Renseignements pratiques Manivelle, que beaucoup d’entre nombreux (voir en dernière page). vous connaissent, animera ainsi Adresses 12 l’après-midi, dans les langues qui Françoise Olivier-Utard Bulletin d’adhésion 12 Communication

Pour une socio- édition disponible et proposée à la Le PSU, qui se crée dans les années diffusion. Le livre que les chemi- 60 ne connaît pas ces difficultés : biographie des nots CGT de Bischheim et de Metz son aire sociologique est complète- militants alsaciens rédigent après la Libération sur la ment francophone. Le mouvement résistance du rail en Alsace et Lor- de retour à la culture régionale est Attachés à l’histoire d’une région raine, Heimat unterm Hakenkreuz, par la suite le fait de militants bilin- bouleversée à plusieurs reprises, est rédigé en allemand. gues et, en général, très cultivés. nous avons pris le parti de nous in- Au moment du Front populaire, que La presse politique, est en allemand : terroger sur les distorsions qui ont les communistes préfèrent appeler Die Freie Presse - La Presse libre, surgi dans le mouvement social alsa- Rot Front (Front Rouge) pour éviter journal socialiste qui paraît jusqu’en cien par rapport au mouvement na- la confusion avec le rassemblement 1960 ; Die Neue Welt, organe repris tional français en général. Le local des autonomistes, y compris les com- par les communistes autonomistes; et le national suivent-ils la même munistes dissidents, qualifié entre l’Humanité d’Alsace et de Lorraine, pente ? Non, car la langue, l’histoire 1929 et 1935 de Volksfront (Front po- dont à peu près seuls le titre, la et la culture politique alsaciennes pulaire), les discours se font dans les page des sports pour la jeunesse et présentent des traits particuliers. La deux langues : Joseph Mohn (CGT) la publicité sont en français parce période qui les cristallise manifeste- parle en allemand, Edmond Rothé que la réglementation l’impose à ment est celle qui court des années (universitaire, président du Rassem- partir de 1945. La littérature syndi- 30 aux années 60, lorsque les pas- blement populaire) parle en français, cale également, et encore plus systé- sages de générations s’effectuent mais toutes les photos de grèves de matiquement puisque non soumise après les guerres. 1936 montrent des pancartes en al- aux lois de la presse : Der Freier lemand. Lorsque les volontaires al- Gewerkschäftler, Der Kali Kumpel, La langue saciens s’engagent dans les Brigades Der Proletarier pour la CGT, l’Ar- La langue est la première grande internationales, nombreux sont ceux beiterjugend pour la JOC. barrière entre le local et le national qui sont versés dans un bataillon al- La langue de scolarité ajoute à la pour tous les mouvements de gauche. lemand. Cela a pour conséquence difficulté initiale : c’est l’allemand La langue maternelle des Alsaciens collatérale que l’historien des briga- avant 1919 et de 1940 à 1945. Pour d’origine, est en effet le dialecte alsa- distes français perd vite leur trace. plusieurs générations, le français cien pour tous à l’oral et l’allemand à Les rapports avec Paris sont difficiles. devra être appris en dehors d’une l’écrit pour la plupart, jusqu’à la fin C’est le drame du mineur de potasse structure scolaire. des années 60. communiste Xavier Knecht, nommé La question de l’enseignement de Le bilinguisme est rare dans les conseiller de la République en 1946, l’allemand comme seconde langue couches populaires en 1918 et il ne se qui démissionne en 1947, car il ne dès l’école primaire est un point de répand que lentement. Certes chez peut suivre les débats ni participer crispation dans toutes les forma- les socialistes, il y a dès le départ aux commissions du Sénat sans la tions, syndicales et politiques au len- quelques cadres bilingues, du fait du présence d’un interprète. Les mili- demain de la Libération. Avant 1939, recrutement sociologique de la SFIO, tants communistes qui suivent des l’allemand était enseigné en plus du (des journalistes comme Georges écoles centrales en région parisienne français dans les dernières années Weill ou Auguste Koenig, 7 ouvriers sont la plupart du temps « exécutés » d’école primaire. En avril 1947, la du livre, dont Jacques Peirotes, le par les commentaires des instruc- fraction MRP du Conseil général futur maire socialiste de Strasbourg, teurs qui déplorent leur incapacité du Bas-Rhin demande la réintro- des poètes et des auteurs en dialecte à suivre les cours et leur manque de duction de l’allemand à l’école pri- dont le professeur d’École Normale culture. maire, comme avant 1939. Le PCF Naegelen, arrivé en 1919 ou Charles La CGT est traversée elle aussi par en fait lui aussi une revendication 2 Hincker), mais les militants socia- cette question en 1952, lors de l’af- prioritaire par la voix du député listes parlent spontanément le dia- faire Erb, qui agite les cheminots de Marcel Rosenblatt. Le Parlement la lecte et ceci pendant longtemps, Bischheim : l’envoyé de Paris, Tour- vote en 1951. La SFIO, par la voix puisque Gilbert Gonand, Vosgien nemaine, a besoin d’un interprète du député Marcel-Edmond Naege- francophone et col blanc, secrétaire pour comprendre et se faire com- len, y est hostile. Le SNI, minoritaire fédéral du Bas-Rhin de 1953 à 1955, prendre. Il est très mal à l’aise d’être en Alsace, y est aussi violemment est remplacé par un secrétaire dialec- obligé de passer par cette médiation. opposé, car il veut donner la priorité tophone, Eugène Haegel. A la Libération, Henri Meck, leader au développement de la langue na- Les communistes, d’origine moins de la CFTC, demande explicitement tionale et s’oppose au maintien d’un diversifiée, sont très peu franco- qu’on lui envoie un collaborateur qui statut scolaire local particulariste. phones. Devant les entreprises, les sache l’allemand et le français. Ce Le SGEN prend acte de la diversité prises de parole ne se font qu’en dia- sera Théo Braun, venu de Moselle. des opinions et s’y résout. Une cir- lecte. Toutes les réunions se tiennent C’est, de toute évidence, un grand culaire du recteur l’introduit timide- en alsacien et les Français de l’in- atout pour le syndicat. ment en 1955, par des auxiliaires iti- térieur et les intellectuels, souvent La situation change à la fin des nérants. La généralisation de l’ensei- juifs, sont regroupés dans une cellule années 1960, lorsque la jeune gé- gnement de l’allemand est réalisée à part jusque dans les années 50. nération des militants est celle qui dans les années 70, mais est entra- Les membres du comité central qui a connu l’école française, mais un vée par des questions de méthodes suivent les fédérations se font tra- bon nombre de vieux militants se re- pédagogiques. duire les interventions et sont tra- tirent alors des réunions. Ils disent La langue reste ainsi pendant plu- duits. L’autobiographie de Thorez avec amertume qu’ils ne peuvent sieurs décennies une question très traduite en allemand est la seule suivre ce qui se dit. douloureuse, un handicap pour de Communication nombreux militants appartenant aux nels. On retrouve à gauche tout pour toutes les formations, à droite « générations sacrifiées », celles qui l’éventail de sociologie religieuse comme à gauche. avaient accompli leur scolarité avant présent en Alsace. Cela ne posera aucun problème à la 1919 ou de 1940 à 1944. Par contre, le combat pour la laïcité CFTC : Édouard Fuchs, militant de est très inégalement mené. La SFIO la CFTC dans le Haut-Rhin est aussi L’aspect confessionnel se prononce clairement pour l’intro- secrétaire départemental de l’UPR de la vie politique duction des lois laïques de la Répu- (parti catholique de droite). Il est L’appartenance confessionnelle est blique, dès 1919. Au moment de sa élu député en 1936. Henri Meck, se- un trait de l’identité alsacienne, création, le parti communiste hésite crétaire de la CFTC adhère à l’UPR d’autant que la séparation de l’État sur ce terrain. Dans L’Humanité (parti catholique) dans l’entre-deux- et de l’Église n’existe pas en Alsace, du 9 mars 1926, Charles Hueber guerres puis au MRP. Il est élu non plus que celle de l’École et de précise la nature d’un Front unique député dès 1928. Autre exemple de l’Église. Il y a des partis religieux, avec les autonomistes : « Nous dé- continuité entre JOC-CFTC-MRP, surtout chez les catholiques : l’UPR clarons aujourd’hui encore que la celui de Charles Arbogast, secrétaire avant la guerre et le MRP ensuite se séparation de l’Église et de l’État, de la fédération JOC de Strasbourg revendiquent haut et fort de « la dé- l’introduction des lois laïques sont et avant son service militaire, puis, à la mocratie chrétienne », en fait du ca- demeurent des revendications com- Libération, permanent CFTC de la tholicisme puisque les protestants y munistes. Nous les reléguons cepen- métallurgie du Bas-Rhin, secrétaire sont très peu nombreux. Les luthé- dant au second plan, car dans la lutte général de l’UD de la CFTC et de la riens et les réformés sont nombreux actuelle, elles ne nous intéressent Fédération des syndicats chrétiens dans certains villages et dans les pro- pas en premier lieu ». C’est donc la d’Alsace et de Lorraine (1945-1956). fessions libérales en ville. Jusque lutte des classes qui prime. Il faudra Il était membre du MRP depuis 1945, dans les années 60, la rivalité entre attendre la Libération pour que le conseiller municipal de Bischheim, protestants et catholiques se traduit parti communiste prenne la défense conseiller général de Strasbourg par un vote protestant contre le can- de la laïcité, en particulier à l’école. (1951-1970), député du Bas-Rhin de didat catholique, quitte à favoriser Les « Français de l’intérieur » n’ont 1956 à 1958. Pierre Egler est syndi- la gauche. Comme l’a montré Alfred pas réussi à jouer un rôle détermi- caliste CFTC depuis 1950, conseil- Wahl, les votes ne sont donc pas tou- nant dans le combat pour la laïcité. ler général MRP en 1963. Il passe jours une marque d’adhésion à un Le rapport à la religion reste bien ensuite au CDS puis à l’UDF. programme. une affaire régionale. La CGT est concernée aussi par l’hé- Les juifs sont nombreux, en ville ritage allemand en 1919 au moment comme à la campagne, jusqu’en La culture politique de sa constitution : les syndiqués re- 1940. On en retrouve aussi bien à Le socialisme alsacien se développe vendiquent la liaison organique avec la SFIO qu’au parti communiste, en 1918 grâce à ceux que la Presse le parti socialiste. Après la scission, au parti radical et au parti démo- Libre des années 1950 appelle « la la question se pose des liens avec le crate. Il y a en outre ceux qui sont vieille garde ». C’est la génération parti communiste. Il faut une inter- arrivés dans l’entre-deux-guerres, des premiers Alsaciens à entrer vention de l’échelon national de la étudiants et familles de commer- dans un SPD fondé par d’autres CGTU pour convaincre les syndi- çants chassés de Pologne et de Rou- qu’eux : quand le jeune Peirotes qués alsaciens d’admettre la Charte manie par les régimes antisémites. rentre de sa Gesellenfahrt en Au- d’Amiens. Il y a par contre très peu Jusqu’à la seconde guerre, l’antiju- triche, où il est devenu socialiste, il d’élus communistes qui soient aussi daïsme est latent dans sa forme po- trouve un SPD formé surtout de tail- leaders syndicaux : Joseph Mohn, se- pulaire, héritée du Moyen-Âge. La leurs, de cordonniers, de tailleurs crétaire général de la CGT du Bas- SFIO en est préservée, mais le parti de pierre souvent originaires des Rhin, est élu conseiller municipal de communiste, dans ses premières régions d’outre Rhin. Ce sont eux Strasbourg, son remplaçant Georges 3 années, n’est pas exempt de re- qui vont faire vivre le parti et l’aider Martin aussi. C’est à peu près tout. marques antisémites, en particulier à surmonter le cap difficile de 1918 On perçoit encore des restes du lien dans la bouche de Hueber. Enfin il qui, comme ailleurs en Alsace, pro- organique à la SFIO au moment de y a les juifs venus de l’intérieur, en voque tout d’abord la fuite des Alt- la scission CGT-FO de 1947 : les so- particulier des professeurs d’uni- deutschen, anciens cadres du Parti cialistes sont sommés de quitter la versité, dont certains échappent à englobés dans l’expulsion massive CGT. La CGT du Haut-Rhin perd l’apolitisme dominant dans l’ensei- des Allemands de souche. ainsi son secrétaire général, Joseph gnement supérieur dans les années Les métiers du Livre émergent dans Walliser, mais garde Eugène Jolly, se- trente. Les militants de gauche d’ori- un groupe typique de ce qu’on pour- crétaire du syndicat des Métaux, qui gine juive ne sont pas des religieux rait appeler l’aristocratie ouvrière. est alors exclu de la SFIO. Walliser pratiquants. Ils sont souvent athées De plus, l’appartenance au parti va sera remplacé en 1954 par Antoine et profondément laïques et républi- toujours de pair avec la syndicalisa- Faesch, permanent FO depuis 1953 cains. Mais ils revendiquent leurs tion, l’appartenance aux syndicats et militant SFIO, secrétaire régional origines. allemands très spécialisés (Buch- à la propagande pour la SFIO, secré- Les libres penseurs sont très peu drücker, Relieur), puis la CGT après taire confédéral après 1966. nombreux. 1918. C’est, déjà, une particularité La culture politique passe aussi par Nous avons recherché systémati- locale : l’adhésion au parti ne va pas les traditions ouvrières. En Alsace quement l’origine religieuse des mi- sans l’entrée dans le mouvement les mouvements de loisirs associa- litants : elle ne semble pas peser ouvrier. Héritage allemand, les re- tifs sont très développés : chaque vraiment dans le choix militant en lations syndicat-parti sont fondées parti, syndicat, association a son dehors des mouvements confession- sur un lien organique. C’est vrai bistrot attitré, avec le plus souvent Communication

un Biergarten (un jardin d’été atte- « coloniale » des fonctionnaires fran- sions, voire de conflits. C’est visible nant) où les familles se retrouvent çais installés aux meilleures places au sein du parti communiste à l’occa- le dimanche. Les associations spor- en Alsace. Charles Hueber, son di- sion du procès de Bordeaux mettant tives ou les sociétés de musique se rigeant, dénonce la « dictature fran- en cause des incorporés de force al- reconnaissent à leur nom : Liberté çaise ». Il est élu en 1929 maire de saciens dans la Waffen SS pour le ou Aurora pour les communistes, Strasbourg grâce à une alliance avec massacre d’Oradour: la position Égalité pour les socialistes, Avant- les autonomistes et grâce aux voix du Comité central est loin de faire garde du Rhin pour les catholiques. des catholiques. Il refuse le compro- l’unanimité des militants qui ont Le phénomène des coopératives se mis proposé par la mission Doriot en connu eux-mêmes l’incorporation développe particulièrement chez les juillet 1929, est exclu du parti com- de force. Il y a menace de scission socialistes, qui font de l’économie muniste en août suivant, crée son chez les cheminots des ateliers de sociale un mode de militantisme propre parti, le KP-O (parti com- Bischheim. Les contestataires sont majeur : la Coopé, la gestion des as- muniste d’opposition) et adhère exclus avant le procès. Puis le se- surances sociales. De l’aristocratie à l’IVKO. Il entraîne avec lui un crétaire fédéral, Léonard Keim, qui ouvrière, on est passé, chez les socia- grand nombre de militants. Les a enfreint la consigne et rejoint les listes, aux nouvelles couches sociales « lignistes » ne sont plus que 12 à élus municipaux strasbourgeois qui de Gambetta, aux classes moyennes. Strasbourg-ville. Dans un premier manifestaient devant le monument Chez les communistes, le centrage temps, Charles Hueber prend po- aux morts, est exclu à son tour. sur la classe ouvrière est permanent. sition contre le nazisme, mais en Dans le mouvement syndical chré- Il y a peu d’instituteurs ou d’avocats 1934 le KP-O est chassé de l’IVKO. Il tien, on observe aussi une tendance avant la Libération. On note, surtout abandonne alors toute référence au à se démarquer des positions natio- dans le Haut-Rhin, un phénomène communisme pour devenir, de 1935 nales. La forte implication de la re- « dynastique » très visible chez les à 1939, l’Arbeiter und Bauern Partei ligion dans la vie quotidienne en- mineurs de la potasse : on devient (parti ouvrier et paysan). Le 27 traîne des réticences à la déconfes- militant de père en fils, de mère en juillet 1939, il fusionne en effet avec sionnalisation de la CFTC en CFDT : fille, comme chez les mineurs Hoffer, la Landespartei, parti acquis aux si Henri Meck a refusé la déconfes- Hipp, Haffner, Hégy, Hugel, ou les doctrines nazies. En 1941, Charles sionnalisation et a suivi la CFTC cheminots Schneider et Uhmann. Hueber est admis dans la NSDAP. Il maintenue, les autres dirigeants Cette tendance est renforcée par meurt en août 1942. Hirtzel revient ne veulent pas accepter le nouveau le fait que les militants habitent la au PCF après la Libération. Les sigle et continuent assez longtemps même cité. Le brassage des catégo- autres dirigeants du KP-O sont à mentionner le premier entre pa- ries socio-professionnelles n’inter- morts de mort naturelle (Georges renthèses : CFDT (CFTC). La ma- viendra qu’à la fin des années 50. Schrekler, Ernest Haas, Michel jorité des cheminots et des mineurs Heysch qui avait refusé le tournant de potasse restent à la CFTC main- Le rapport à la République vers le nazisme en 1935) ou ont été tenue. Pierre Egler, responsable syn- C’est une question récurrente en exécutés (Jean-Pierre Mourer par dical du textile, par ailleurs élu cen- Alsace. Elle se manifeste pour la les Français, Alfred Quiri par les Al- triste, accepte de passer à la CFDT première fois dans les Comités de lemands). mais en 1982 retourne à la CFTC soldats de 1918 : des soldats alsa- Le parti communiste « ligniste » est maintenue. ciens de retour de Kiel où ils avaient lui-même très peu jacobin. L’idée été en contact avec les révolution- que l’Alsace pourrait choisir son ap- L’annexion de fait naires allemands tentent d’instau- partenance nationale et devenir alle- et l’imposition de la nationalité rer à Strasbourg une sorte de soviet. mande si la Révolution s’y produisait allemande La réintégration politique dans des a toujours séduit les dirigeants com- La guerre est une plaie qui ne s’est 4 instances françaises se fera rapide- munistes alsaciens. Les discours du pas refermée. Les statuts des Alsa- ment, sous l’influence du socialiste parti sont longtemps encore ambigus ciens ont été si extraordinairement SPD/SFIO Jacques Peirotes, qui et Maurice Thorez lui-même, à plu- variés que la compréhension de la si- vit « l’éblouissement tricolore ». La sieurs reprises depuis 1925, pro- tuation a été brouillée durablement. SFIO échappe alors et de façon dé- nonce à Strasbourg des discours qui Les enquêtes biographiques réalisées libérée à la tentation régionaliste : évoquent le droit à l’autodétermina- à l’occasion des notices du Maitron elle se déclare d’emblée solidaire des tion. On peut ajouter que le premier donnent une idée du foisonnement options politiques françaises. Elle est tract appelant à la résistance contre des cas. On connaissait les exemples définitivement jacobine. Après 1950, le régime nazi, en février 1941, est héroïques des internés, fusillés, dé- le mouvement anticolonial en Alsace un appel à la libération de « notre capités, le drame des incorporés sera même un temps ralenti par une pays » et se termine par « Vive le de force. On perçoit aujourd’hui ce sorte de réflexe hyper-patriotique Front alsacien-lorrain pour la li- que fut, selon l’expression de Léon chez les socialistes, influencés par bération de la honteuse dictature Strauss, l’enfer répressif. Marcel-Edmond Naegelen, qui avait hitlérienne. Vive l’Alsace-Lorraine Il y a eu les évacués : tous les habi- été gouverneur général de l’Algérie. libre et indépendante. » Il est signé : tants d’une zone de 15 km le long Il n’en va pas de même pour le parti « Le Parti Communiste d’Alsace-Lor- de la frontière allemande, dont la communiste, qui connaît un épisode raine » ce qui sera utilisé, après la Li- ville de Strasbourg, sont partis dans autonomiste très mouvementé. A bération, pour refuser aux commu- des départements du sud-ouest en peine né, le parti éclate. La cause nistes alsaciens la carte de Résistant. septembre 1939. L’université a été de la rupture est à chercher dans Au sein du PCF, la mise en œuvre repliée à Clermont-Ferrand. Après le malaise alsacien, fait de frustra- des positions nationales ne se fait l’armistice, il y a eu ceux qui sont tions permanentes devant l’attitude pas toujours. Il y a des sujets de ten- restés, réfugiés en France, ceux qui Communication Le Maitron les ont rejoints, expulsés par les nale. Rétablir ensuite du lien social Les Alsaciens nazis ou évadés, et qui ont, pour cer- fut difficile aussi bien dans la société tains, rejoint différents groupes de alsacienne qu’entre la province qui dans le tome 7 résistance. Tous les résistants et une venait de connaître l’annexion de fait du Maitron 1940-1968 partie des réfugiés ont reçu un pseu- pendant 4 ans et le reste de la nation. (Ji-Lel) donyme ou un faux nom, ce qui ne Les formes du militantisme alsa- facilite pas le travail des historiens. cien sont donc originales dans le ■ Dictionnaire papier Le sort des Alsaciens rentrés après paysage social français. La vie syndi- l’armistice a été très variable. Ils cale et politique en Alsace n’a pas pu ont constaté l’annexion de fait. Ils se s’intégrer aisément et rapidement SFIO, Françoise Olivier-Utard, sont trouvés pris dans la poursuite dans le paysage national. Les mili- p.49-50. de la guerre. Les Nazis ont expulsé tants, élevés à leur langue, formés les indésirables, comme certains bri- à d’autres méthodes, habitués à CFDT, Frank Georgi,p.134-137. gadistes (Jean Frasch), les opposants d’autres pratiques ont pu se sentir au régime (les maires socialistes frustrés de légitimité et rechercher Léon Strauss, p.143-144. Richard de Colmar et Wicky de Mul- alors une forme de recentrement sur house, les communistes Robert Patat, l’identité régionale. Cette situation CFTC, CFDT, Fernand Brem, Albert Gremmel et Griesbaum), puis s’est renouvelée à au moins deux re- p.159-160. ils ont déporté des familles entières prises et a persisté. La place et le rôle dans d’autres régions allemandes ; des générations successives ne sont CFDT, Fernand Brem, p.164. ils ont imposé dès 1941 le service du pas non plus celles qu’on retrouve travail (Reichsarbeitsdienst) à tous en général dans les autres régions. Strauss, chapeau, p.164. les jeunes, garçons et filles. En 1942, Ces conditions particulières ont fait ils ont arrêté, interné et déporté de l’Alsace un terrain à part. Elles CGTU, CGT, PCF, Françoise les anciens militants communistes ajoutent à la diversité du mouve- Olivier-Utard, p.164-165. et syndicalistes dans le camp de ment social en France. Schirmeck; ils ont ensuite, en août, Françoise Olivier-Utard, pour ACO, CFTC, CFDT, PS, Fernand imposé la nationalité allemande et l’équipe d’Almémos (Alsace-Mé- Brem, chapeau, p.166. l’incorporation des hommes dans la moire du Mouvement Social). Wehrmacht. La répression s’exerçait CFTC, CFDT, CDS, UDF, François aussi bien sur le lieu de travail, qui Bibliographie Igersheim, p.166. était le plus souvent le lieu de la ré- Frantz Christine : article « Parti com- sistance contre le régime (les ateliers muniste », dans L’Encyclopédie de CGT, PCF, Françoise Olivier-Utard, de chemin de fer de Bischheim ou l’Alsace, Strasbourg, 1985, p. 5859- p.168-169. de Mulhouse, les mines de potasse), 5866. que dans la vie privée : germanisa- Igersheim François, Lecuir Jean, religieux, CFDT, Fernand Brem, tion des noms et prénoms, arres- Uberfill François (dir.) : De la CFTC chapeau, p.190. tation des épouses de militants pa- la CFDT — 1964. L’évolution confé- rallèlement à celle des maris, obli- dérale. L’adhésion de l’Alsace, à Strasbourg, PCF, Marc gation de participer aux organisa- Almémos, Strasbourg 2004. Giovaninetti, chapeau, p.194. tions nazies dès l’enfance. Le camp Olivier-Utard Françoise (dir.) : de Schirmeck vit passer 15000 Al- Instits, profs et syndicats en Alsace, Maurice, né à Strasbourg, CGT, saciens, dont certains restèrent in- 1918-2000, Contribution à l’histoire Résistance, PCF, Jean Maitron, ternés et mis aux travaux forcés plu- du syndicalisme de l’enseignement chapeau, p.194. sieurs années sans procès. public dans l’Académie de Stras- 5 Sur le front russe, les Alsaciens qui bourg, Almémos, Strasbourg, 2008. JOC, CFTC, CFDT, Jeune désertaient ou plutôt s’évadaient, Olivier-Utard Françoise : « La résis- République, UGS, PSU, Léon ne connurent pas tous un sort en- tance ouvrière », dans Les résistances Strauss, p.206-208. viable : ils furent regroupé par les des Alsaciens-Mosellans durant la Soviétiques dans un camp de pri- seconde guerre mondiale, Metz, 2006, FO, Louis Botella, Léon Strauss, sonniers allemands et ne parvinrent p. 39-69. p.208. pas à faire comprendre leur situa- Strauss Léon : Réfugiés, expulsés, tion. Le souvenir du camp de Tambov évadés d’Alsace et de Moselle, Do JOC, ACO, CFTC, François servira de point de cristallisation à Benzinger éditeur, 2010. Igersheim, chapeau, p.209. l’anticommunisme après la guerre, Strauss Léon : « L’enfer répressif », jusqu’à aujourd’hui. Les Saisons d’Alsace, n° 44, juin PCF, Christine Frantz, Sylvain Quand en 1944 l’épuration com- 2010, p. 66-73. Schirmann, Françoise Olivier- mença, la suspicion était partout. La Alfred Wahl, Petites haines ordi- Utard, p.314-315. très mauvaise gestion du procès de naires. Histoire des conflits entre Bordeaux où furent jugés puis am- catholiques et protestants en Alsace, directrice des Spectacles, son nistiés les seuls 16 Alsaciens auteurs 1860-1940, Strasbourg, 2004. rôle dans la fondation du Centre du massacre d’Oradour-sur-Glane Wahl Alfred et Richez Jean-Claude, Dramatique de l’Est (futur TNS ), sans que les officiers allemands aient L’Alsace entre France et Allemagne, p.346-347. comparu, mit une fois encore l’opi- Paris, 1994. nion publique alsacienne en porte- à-faux avec l’opinion publique natio- Le Maitron

■ Cédérom Strauss) CFDT (Frank Georgi)

Bas-Rhin Strauss) PCF, CGTU, CGT (Léon Strauss)

Brem) guillotiné (Léon Tinelli) Résistance (Jean-Pierre Bonnet) exécuté (Léon Strauss) déporté ; SFIO(Léon Strauss) fusillé (Léon Strauss) (Fernand Brem) Strauss) Olivier-Utard) Maurice, CGT, PCF, Résistance (Étienne Kagan, Léon Strauss) théâtre populaire (Françoise (Jean Maitron) Olivier-Utard) CFTC, CFDT (Fernand Brem, Strauss) François Uberfill)

(Léon Strauss) ARAC, PCF (Claude Pennetier, PCF, déporté (Françoise Olivier- Léon Strauss) Utard) Pierre Kintz) par la Gestapo (Jean-Marie Conraud) Olivier-Utard) Botella, Léon Strauss) (Françoise Olivier-Utard) Cgt (Léon Strauss) emprisonné (Léon Strauss) CFTC (François Igersheim) (Jean Gaumont) (Françoise Olivier-Utard) CFTC, CFDT, JR, UGS, PSU (Léon Girault) Pierre Kintz)) Strauss)

situationniste (Anna Trespuch- Conraud) Berthelot) peu de choses sur sa période strasbourgeoise (Nicole Racine) Résistance, guillotiné résistant, suicidé (Françoise Olivier-Utard) sociologue,peu de choses sur sa période strasbourgeoise (Nicole (Françoise Olivier-Utard) (Fernand Brem) Racine) (Léon Strauss) Strauss) auteur du rapport de 1982 sur les collèges (Jacques Girault) Résistance, PCF, PSU (Léon progressiste (Françoise Olivier- Strauss) Utard) PCF (Françoise Olivier-Utard) Frantz, Sylvain Schirmann, (Léon Strauss) en déportation. Françoise Olivier-Utard)

6 (Françoise Olivier-Utard) Haut-Rhin Liszek) PCF (Françoise Olivier- Utard) Département non précisé : (Françoise Olivier-Utard) (Fernand Brem) Bruchlein Augustine), née à résistance en partie en Alsace Strauss) Mulhouse, compagne, puis épouse de Léon Jouhaux (Claude (Jacques Ungerer) Pennetier) (Jacques Girault)

CGT, Résistance, emprisonné (Léon Strauss) vraisemblablement mort en déportation (Françoise Olivier- Utard) Strauss) (Françoise Olivier-Utard) CFTC, CFDT (Fernand Brem) Résistance (Léon Tinelli) CDS, UDF (François Igersheim) (Jean-Marie Conraud) (Françoise Olivier-Utard) Le Maitron

Maitron 1940-1968 1945. 1903 à Wissembourg, ouvrier + mise à jour des notices de fabrique, secr. Section PC, de la période 1914–1939 PC, KP O, CGTU (notice Strauss Wissembourg en 1939 (liste (pour le cédérom) dans Cédérom Cheminots) Gestapo).

Tome 8 Lern-Mel capitaine, PC, Strasbourg,, vice- socialogie à Strasbourg jusqu’en (paraîtra fin 2e semestre 2012) président départemental de l’ARAC 1967, JCR.(note Richez). (liste Gestapo). Les biographies doivent être universitaire, Pouvoir ouvrier (note remises en janvier 2012 au plus Bischwiller. Richez). tard. Cheminots) Cheminots)

■ Liste provisoire à compléter Graffenstaden. universitaire, Guerre d’Algérie, Bas-Rhin voir notice J. Boulay/Strauss dans JC du Bas-Rhin en 1939 (liste NDBA. Gestapo). Haguenau, SFIO, candidat Électricité et Gaz. législatives 1946 (début de notice Wissembourg. Strauss). Strasbourg. CFTC, secrétaire général adjoint Cheminots) Fédération des syndicats chrétiens résistant en Dordogne, fusillé à d’Alsace et de Lorraine, 1957. Brantôme le 12 août 1944. régional PC en 1953-1956. 1906 à Alteckendorf, cheminot, PC Lingolsheim six mois en 1923. secr. Section Saverne en 1939 (liste Gestapo). PC, Rothau Arvol, née le 3.7.1896 à Lemsel (Lituanie), PC, secrétaire section novembre 1907 à Hattmatt, frère (Cédérom Cheminots, notice Marcel Cachin à Strasbourg (liste de Georges, ouvrier de fabrique, Strauss) Gestapo). PC, secrétaire cellule Monswiller en 1939, Hattmatt, élève de l’École universitaire, comité de vigilance (Gaz de Strasbourg), CGT. léniniste internationale de Moscou des intellectuels antifascistes en en 1935 (liste Gestapo). 1937. 3.9.1902 à Soultzmatt, secrétaire cellule PC Strasbourg-Neudorf, SFIO. Cheminots notice Botella) secrétaire de syndicat (liste Gestapo). Schiltigheim, cheminot, secrétaire de cellule PC à Schiltigheim en CGTU (Cédérom Cheminots, notice PC, notice DBMOF à refaire, cf. 1939 (liste Gestapo). Strauss) notice NDBA par Strauss). Graffenstaden, École léniniste MGEN (notice Ungerer faite). internationale de Moscou, Brigades internationales en Espagne, mort Cheminots). 7 Madeleine Singer faite). sous la torture le 4 décembre 1942. Charles, PC, maire de Mackwiller. maire de Dorlisheim (ébauche de la Gauche de Bischheim de 1977 à notice Strauss). 1983 s’il a eu une activité politique (notice Ungerer disponible). avant 1968. Cheminots). 28.7.1887 à Oberhausbergen, Ettendorf, PC, secrétaire section cheminot, PC, secrétaire cellule Strasbourg en 1939 (liste Gestapo). Intenationale (ébauche Richez). Lampertheim en 1939 (liste Gestapo). internationales, tué en Espagne en CFDT (notice non signée (Brem ?) 1937. disponible). de Bischwiller (notice DBMOF à refaire ; cf. Notice NDBA par UPR avant guerre, PC et Front Kintz dans DBMOF). Christian Gunther). national en 1945, avocat au procès de Bordeaux, maire de Wilwisheim. MGEN (notice Olivier-Utard et Cheminots) Strauss envoyée le 20 janvier 2011 USTM CGT. à fusionner avec notice Girault). Bourg-Bruche en 1945. DBMOF à revoir. Roger Quilliot). Ungerer disponible). notice DBMOF à revoir. Le Maitron

(Cédérom Cheminots) FCPE. Le Dictionnaire (notice Olivier-Utard, Strauss dans des fusillés Cédérom Cheminots). et exécutés professeur Colmar, PC. en France pendant 1957. l’Occupation Employés, conseiller municipal, Rothau, garagiste, PC, secrétaire président des Amis de la Nature Sous la direction de Jean-Pierre cellule Rothau en 1939 (liste France, mort en 1958. Besse, membre de l’équipe du Gestapo). Maitron et coauteur (avec Thomas Eugène, né le 22 février 1896 à Pouty) de Les fusillés. Répression Cheminots) Geishouse, manœuvre, charpentier, et exécutions pendant l’Occupation puis contrôleur du travail, CGT (1940-1944), paru aux Éditions de rédacteur à la Neue Welt (1933- Bâtiment, PC depuis 1925, secr. l’Atelier en 2006, se prépare un Dic- 1934) Section Cernay en 1939, arrêté le tionnaire des fusillés et exécutés 13.7.1942, CF 1953. pendant l’Occupation. L’ouvrage, DBMOF à revoir). subventionné par le ministère de la des chômeurs de Colmar en 1936- Défense, se présentera sous forme (notice DBMOF à revoir). 1937. d’un CD-Rom, accompagné d’un livret d’une centaine de pages. Il sera Cheminots). PC. publié vraisemblablement en 2013.

Haut-Rhin 1890 à Colmar, Mulhouse, CGT Il inclura les victimes de la répres- Métaux en 1939. sion « judiciaire » : les fusillés ou À rédiger pour janvier 2012 au plus guillotinés condamnés à mort par tard. Textile en 1939. un tribunal militaire allemand ou italien, par la justice de Vichy, par de Sainte-Marie-aux-Mines (1954- une cour martiale de la Milice, les à Modenheim, SNI, militante 1965), conseiller général (1955- otages fusillés dans le cadre de la po- Freinet jusqu’en 1947. 1965). litique des otages, les morts sous la torture ou par suicide, les résistants communiste, résistant, condamné Mulhouse, SNI, FEN, CDAL, PSU. abattus au cours d’une mission ou à 5 ans de réclusion par le d’une action ou lors de leur arresta- Volksgerichtshof en avril 1943. Cheminots). tion, les personnes arrêtés exécutées sans avoir été jugées, les maqui- Républicain du Haut-Rhin, SFIO, sards tués avant la libération de leur professeur, PC depuis 1958, LFE. département. Les massacrés civils comité fédéral, bureau fédéral (Oradour, Maillé, etc.) ne sont pas 1966, secrétaire de cellule Thann, pris en compte pour les notices in- secrétaire régional adjoint, Synd. Maçon, Libre Pensée, adjoint au dividuelles, en revanche une entrée Ens. Techn. CGT. maire de Mulhouse, conseiller thématique leur sera consacrée. Les général (notice DBMOF à revoir). fusillés des camps de concentra- rédactrice au Républicain du Haut- tion ont déjà été répertoriés dans Rhin (1926-1940, 1945-1954). 1930, ajusteur, comité fédéral 1953, Le Livre-Mémorial des déportés de 8 bureau section Mulhouse. France et dans Le Mémorial de la Dé- à Colmar, puis à Dijon, puis portation des Juifs de France. universitaire, historien, communiste dans le Haut-Rhin puis Le dispositif prévu par le comité la Côte-d’Or, puis CIR, puis PS (en scientifique en octobre 2008 ne cours, Strauss). convenait pas à la situation des trois départements d’Alsace et de Moselle LDH, SFIO (en cours, Strauss). annexés de fait au Reich nazi, où sévissait le système judiciaire alle- mand (Sondergericht, Volksgerichts- Mulhouse, Métallurgie. hof). Et, les incorporés de force subirent les rigueurs de la justice mi- Mulhouse. litaire allemande (Reichkriegsgericht de Berlin, puis Torgau, tribunaux aide chimiste, PC depuis 1953, de campagne de la Wehrmacht et de secrétaire section Colmar, Comité la Waffen SS). En 2009, le comité fédéral, 1964. scientifique décida que le cas par- ticulier des Alsaciens et des Mosel- Hésingue (1935- ?). lans serait pris en compte et ferait l’objet de chapitres spéciaux rédigés par Cédric Neveu pour la Moselle et depuis 1945, CGT Trésor, BF 1953, Notices

Léon Strauss pour le Bas-Rhin et le KESTNER Charles (Kestner Bonaparte à la mairie du 10e ar- Haut-Rhin. Georges Marie Joseph Charles) rondissement. Arrêté, emprisonné Né à Strasbourg, Bas-Rhin, le 11 à Mazas dans un premier temps, il La recherche des sources pour la messidor an XI (= 30 juin 1803, fut finalement expulsé vers la Bel- connaissance du système répressif, mort à Thann, Haut-Rhin, le 12 août gique et proscrit. Les interventions l’établissement de la liste des vic- 1870 ; industriel et représentant du des autres industriels du Haut-Rhin times et la rédaction de notices bio- Haut-Rhin à l’Assemblée Constitu- et la menace qu’il adressa au préfet graphiques individuelles est difficile ante (1848-1849 et à l’Assemblée Lé- de fermer son usine lui permirent de et délicate. L’équipe alsacienne de gislative (1850-1851). rentrer à Thann le 17 mars 1852. Il ce Dictionnaire serait infiniment re- démissionna toutefois de la chambre connaissante à tous les lecteurs de ce Charles Kestner était le fils de de commerce de Mulhouse, où il sié- Bulletin qui seraient en mesure de Philipp Karl Kestner, originaire de geait depuis 1839, et du conseil mu- lui communiquer renseignements, Hanovre, fondateur de la Fabrique nicipal de Thann. Il continua de pra- témoignages, documents qui per- de produits chimiques de Thann en tiquer une politique sociale d’avant- mettraient d’éviter que soient ou- 1808, et de Salomé Françoise Vaul- garde : en 1851, il proposa à ses ou- bliées certaines victimes. Il faut aussi train de Saint-Urbain. Il était le pe- vriers (266 en 1860) une conven- prévoir l’illustration des notices bio- tit-fils d’un conseiller aulique de tion qui prévoyait la participation graphiques (photos, reproduction l’Électorat de Hanovre, qui avait aux bénéfices, des prêts sans intérêt des dernières lettres). On souhaite épousé Charlotte Buff, modèle de la pour l’accession à la propriété, des aussi recueillir tout ce qui concerne « Lotte » des Souffrances du jeune pensions de retraite sans cotisa- la mémoire (stèles, monuments, Werther de Goethe. Sa mère mourut tion et une caisse de secours mutuel plaques, cérémonies, brochures, jeune et, comme sa sœur Caroline, gérée par les ouvriers et assurant noms de rues ou d’établissements Charles fut élevé par sa tante Char- leur femme et leurs enfants. Li- scolaires). lotte Kestner. Chimiste remarqua- bre-penseur, franc-maçon, républic- ble, il correspondait avec les savants ain convaincu, il fit de sa maison de Les nombreuses victimes alsaciennes de son temps il inventa la fabrica- Thann un foyer du républicanisme de la répression en France non tion en continu de l’acidesulfurique. constamment surveillé par la police. annexée seront évidemment traitées Avant la mort de son père, en 1846, Il avait épousé le 3 juillet 1827 à Thann par les correspondants des départe- Kestner avait pris progressivement Marguerite Antoinette Eugénie ments où elles ont péri, mais, pour la direction de l’entreprise qu’il dota Rigau. Leurs filles épousèrent Victor établir ou compléter les notices bio- d’institutions sociales très avancées. Chauffour, Adolphe Charras, Camille graphiques de ces réfugiés, expulsés, Il avait été élu conseiller munici- Risler, Auguste Scheurer-Kestner et évadés, déserteurs, notre apport est pal de Thann en 1837. Il fut élu en Charles Floquet. L’une de ses pe- également indispensable. troisième position représentant du tites-filles épousa Jules Ferry. peuple à l’Assemblée constituante Toutes celles et tous ceux qui pour- en avril 1848. Il siégea à gauche et Sources : Hermann Kessler-Koech- raient contribuer à ce projet de participa activement comme vice- lin, Briefwechsel zwischen Auguste Mémoire et d’Histoire sont priés de président du comité de commerce Kestner und seu-iner Schwester prendre contact avec Léon Strauss, 6 à la mise en place d’ateliers nation- Charlotte, Strasbourg, 1904 - M. rue Daniel Hirtz, 67000 Strasbourg aux dans les Vosges et au lance- Drouot, A. Rohmer, N. Stoskopf, ou [email protected]. ment des souscriptions en faveur des La fabrique de produits chimiques chômeurs. Il soutint la candidature Thann et Mulhouse. Histoire d’une de Cavaignac à l’élection présiden- entreprise de 1808 à nos jours, Stras- tielle de décembre 1848, mais, déçu, bourg, 1991 - Nouveau Diction- il renonça à se présenter à l’élection naire de Biographie alsacienne, n°20, 9 à la Législative de mai 1849. Il entra Strasbourg, 1993, p.1939-1940 (par néanmoins dans l’opposition,refusa André Rohmer) – Michel Hau et la Légion d’honneur que lui avait Nicolas Stoskopf, Les dynasties al- décernée le prince-président à la saciennes, Paris, 2005, p.75, 105, 151, suite de l’exposition de 1849. Il 176-179, 200, 209,535. finança même un journal « rouge », Die Volksrepublik, dirigée par l’ex-in- Léon Strauss stituteur Georges Joseph Schmitt*. Lors de l’élection partielle du 10 mars 1850, provoquée par la déché- GABEL Joseph (GABEL François, ance des représentants déchus à la Joseph) suite de l’affaire du 13 mai, il fut Né le 28 novembre 1875 à Dru- brillamment élu sur la liste répub- senheim (Basse-Alsace, Alsace-Lor- licaine en première position dans raine annexée), mort le 12 décembre le département. Qualifié de sociali- 1946 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; ste et de rouge par la presse parisi- ouvrier tanneur, puis ouvrier com- enne, il participa à tous les votes munal à Strasbourg; militant so- et manifestations de la Montagne. cial-démocrate, puis socialiste SFIO, Le 2 décembre 1851, il fut l’un des syndicaliste dans le syndicat libre 300 représentants qui prononcèrent (=social-démocrate) des ouvriers du la déchéance de Louis-Napoléon cuir, puis du syndicat des ouvriers Notices

des communes et de l’État ; secré- du personnel des services publics, l’UFF et dans les cités minières. taire permanent du syndicat des ou- Strasbourg, 1935 — Le travailleur Le journal communiste régional en vriers des communes et de l’État en syndicaliste, Strasbourg, 12 février langue allemande, l’Humanité d’Al- 1914 , puis de l’Union régionale CGT 1938 — La presse libre, Strasbourg, sace et de Lorraine, donna une série des syndicats du personnel des ser- 14 décembre 1946 — Le syndicaliste d’articles sur l’affaire. vices publics d’Alsace et de Lorraine CGT, Strasbourg, 4 janvier 1947 — Par la suite, Rose continua à militer de 1919 à 1938, conseiller municipal DBMOF, 29, p.9 — Nouveau diction- parmi les femmes et veuves de de Strasbourg de 1918 à 1929. naire de biographie alsacienne, n°12, mineurs à Wittenheim. Joseph Gabel , dit en alsacien Gabel Strasbourg, 1988, p.1089-1090. Seppel, était le fils de Louis Gabel, Sources : Archives départementales journalier, et de Rosalie Ostertag. Léon Strauss du Haut-Rhin 745 W 3.22 – Mé- Ouvrier tanneur, il milita à partir de moires d’Ote Schneider – Entretien 1900 au parti social-démocrate et au avec son fils Maurice, le 1er mars syndicat libre des ouvriers du cuir et HAFFNER Rosalie dite Rose, née 2010. fut licencié à plusieurs reprises pour Winterhalter Françoise Olivier-Utard. avoir mené des grèves dans les tan- Née le 4 novembre 1916 à Richwiller neries, notamment à Benfeld (Basse- (Haut-Rhin), morte le 4 juillet 1992 Alsace) en 1900. Devenu ouvrier à Mulhouse (Haut-Rhin) ; secrétaire KNECHT Xavier communal à Strasbourg, il fut l’un départementale de l’UFF ; membre Né le 10 juillet 1906 à Reiningue des dirigeants de la section stras- du parti communiste. (Haute-Alsace), mort le 6 décembre bourgeoise du syndicat des ouvriers 1969 à Mulhouse (Haut-Rhin). des communes et de l’État d’Al- Elle avait été gagnée aux idées de Mineur de potasse, syndicaliste de la sace-Lorraine et fut élu président gauche sous l’influence de ses frères, CGTU puis de la CGT, membre du de la commission ouvrière consti- Ernest, mineur communiste, mort à parti communiste, déporté, délégué tuée à l’initiative du bourgmestre la mine en 1942 et Paul, brigadiste mineur, conseiller municipal de Rei- Rodolphe Schwander. Le 1er avril disparu. ningue, Conseiller de la République. 1914, il devint secrétaire perma- Elle avait épousé en 1936 Eugène nent de son syndicat. Mobilisé dans Haffner, mineur de potasse, militant Xavier Knecht naquit à Reiningue, l’armée allemande de 1914 à 1918, il syndical de la CGT et communiste. cité des mineurs de potasse. Son reprit ensuite ces fonctions à l’Union Elle eut trois enfants. père, Nicolas, était maçon. Sa mère, des syndicats CGT des personnels Elle devint membre de l’UFF et du Catherine Mettmann, éleva les six des communes, de l’État et des ser- parti communiste dès la Libération enfants du couple. La famille était vices publics du Bas-Rhin avec ses et milita à Wittenheim. En 1953 elle catholique pratiquante mais Xavier collègues Eugène Imbs* et Alphonse fit partie de la délégation de femmes s’éloigna de la religion au moment de de mineurs de potasse qui se rendit son entrée dans le mouvement social. 1936, et au delà jusqu’à son départ en Moselle, à Forbach pour soute- Xavier fit ses études primaires à à la retraite le 1er janvier 1938. Il fut nir la grève des mineurs de charbon. l’école primaire allemande. Il ne conseiller municipal de Strasbourg Ce fut le début de l’organisation devint jamais francophone et milita de 1918 à 1929 dans les municipali- des groupes de femmes et veuves de toute sa vie en dialecte. Manœuvre tés dirigées par Jacques Peirotes* et mineurs. au couvent de Reiningue à 14 ans, resta fidèle à la SFIO lors de la scis- Le 13 juin 1956, elle conduisit une il se fit embaucher au puits Joseph sion de 1921. Il fut sans succès candi- délégation de femmes à la préfec- Else en 1920. Il se syndiqua bientôt dat de la SFIO à l’élection cantonale ture de Colmar pour présenter au à la CGTU et devint délégué mineur de Strasbourg-Ouest en octobre préfet une pétition de 6000 signa- puis délégué syndical. Il fut réélu 10 1930. Après la Libération, Gabel tures de femmes contre la guerre dans cette fonction jusqu’en 1961. Il contribua à la reconstitution du syn- d’Algérie. La délégation ne fut pas adhéra au parti communiste en 1928. dicalisme CGT des services publics à reçue par le préfet, mais trouva le Il se maria le 6 mai 1929 à Emilie Strasbourg et en Alsace avant de se moyen d’entrer par une porte adja- Keller, ouvrière du textile dans l’en- retirer pour raison de santé. cente. La police suivit les meneuses treprise Muller de Reiningue. Le et les arrêta près de la gare au pré- couple eut deux enfants. Œuvre : Union des syndicats du per- texte d’un contrôle d’identité. C’était En 1935, il devint 2e secrétaire du sonnel des communes, de l’État et une provocation policière qui en- syndicat unifié des ouvriers et em- des services publics du Bas-Rhin ; traîna une bousculade. La fille de ployés des mines de potasse d’Alsace. Bericht zum 25. Jährigem Jubiläum Rose fut brutalisée par un policier. Ses camarades lui reconnaissaient der Filiale Strasbourg, Strasbourg, Rose se jeta sur lui et lui déchira sa un talent d’orateur. En 1936, il par- s.d. (1929), 112 p. chemise. Rose fut appelée à compa- ticipa activement à l’organisation Sources : Freie Presse, Strasbourg,23 raître, le 7 mars 1957, devant le tri- de la grève dans les mines, mais en août 1919, 17 septembre 1919, 5 bunal de Colmar pour outrage à un 1939 les horaires des mineurs du mars 1920, 4 janvier 1921 — Journal agent de police. Elle était défendue fond passèrent de 35 à 42 heures par d’Alsace et de Lorraine, Strasbourg, par Me Jean-Jacques Halbwachs, semaine : les acquis du Front popu- 30 novembre 1919 — Volkstribüne, qui était lui-même un dirigeant du laire étaient rognés. Metz, 22 mars 1921, 18 janvier 1922 Mouvement de la paix à Colmar. Au moment de la déclaration de - Elle fut condamnée à 20 000 francs guerre, il fut mobilisé dans un régi- meraden Jos. Gabel , Le syndica- d’amende. Cette très grosse somme ment spécial où étaient regroupés les liste, Strasbourg, 15 novembre 1925 fut collectée parmi les femmes de communistes. Il fut fait prisonnier — Joseph Gabel 60 Jahre alt, Revue en Belgique et transféré au camp de Notices Agenda

Fürstenberg-sur-l’Oder. Fin 1940 il de l’Assemblée nationale. Il s’inscri- fut libéré avec tous les autres Alsa- vit aux commission de la Production ciens et Lorrain en tant que « Volks- industrielle et de la Défense natio- deutscher », Allemand par race. Il nale mais il dut se résoudre à en dé- dut se présenter à la police nazie de missionner rapidement car, n’étant Colmar, qui lui dit être au courant de pas francophone, il ne pouvait parti- ses activités politiques antérieures. ciper aux débats sans un interprète. De retour à la mine, il fut déplacé Pour la plupart des Alsaciens formés à Amélie II. Au début de l’année à l’école allemande et appartenant à 1941, il reçut la visite de Georges une région où 80 % de la population Wodli*et d’Eddy Schwartz* qui lui parlait encore uniquement le dia- Dictionnaire demandèrent d’organiser la Résis- lecte alsacien, la question linguis- biographique tance dans les puits. Il fut convoqué tique était dramatique et les coupait par la Gestapo de Lutterbach qui lui de l’exercice de responsabilités ci- du mouvement social proposa de devenir Kreisobman (res- viques nationales. Il démissionna de 1940–1968 ponsable de district) de la Deutsche son mandat le 12 décembre 1947 et (Le Maitron) Arbeitsfront (le pseudo-syndicat fut remplacé par le général Ernest Tome 7 nazi) pour la potasse. Il refusa. Les Petit*, ancien chef de l’état-major premières actions de résistance du général de Gaulle à Londres, ap- furent la collecte de fonds pour les parenté communiste. familles de ceux qui avaient été dé- De 1947 à 1953 Xavier Knecht fut P R É S E N T A T I O N portés dès leur retour en Alsace. Le conseiller municipal de Reiningue. O F F I C I E L L E 1er mai 1941, Xavier Knecht orga- En 1949 il devint chef de la sécurité nisa une vente de l’Humanité clan- au puits Joseph Else. N A T I O N A L E destine avec dix camarades, au fond Il avait été élu au comité fédéral du du puits Amélie II et au puits Joseph parti communiste du Haut-Rhin Else. Des actes de sabotage furent avant-guerre et y fut réélu jusqu’en perpétrés : jet de pièces de métal 1953. Il se retira alors de la vie poli- Samedi 3 décembre dans les machines, incisions et jets tique, pour raisons de santé. 2011 d’acide dans les bandes de trans- Il prit sa retraite de la mine le 31 14 h – 17 h port en caoutchouc. Un petit dépôt juillet 1962. d’armes et de dynamite fut constitué. Médiathèque Malraux, Xavier Knecht fut ensuite en contact Sources : Entretiens avec sa belle- Strasbourg avec les principaux meneurs de la fille le 12 mars 2010, avec son fils Résistance du Haut-Rhin : Kern*, Edgard le 17 juin 2010 – Archives Programme Kuntz*, Stoessel* et Schwartz*, qui de la fédération communiste du furent condamnés à mort et exécutés Haut-Rhin – L’Humanité d’Alsace ■ Ouverture par les nazis. et de Lorraine, numéro spécial Ré- Xavier Knecht fut arrêté le 12 mai sistance, janvier 1965, p. 35 – site in- Daniel Payot, adjoint à la Culture 1942 à son domicile, dans la grande ternet du Sénat : Anciens sénateurs de la Ville de Strasbourg rafle qui visa les communistes. Il fut de la IVe République : Xavier Knecht conduit dans une cave des locaux de – Léon Tinelli, L’Alsace résistante, ■ Présentation la Gestapo à Mulhouse, où il fut bru- Publication de l’Institut CGT Alsace du Dictionnaire talisé. Interné au camp de rééduca- d’Histoire sociale, p. 124 – Léon par Claude Pennetier, directeur tion de Schirmeck, il fut condamné, Tinelli, L’histoire inédite des mines 11 envoyé au pénitencier de Bruchsal de potasse, 1904-1945, Publication puis dans un camp de concentration de l’Institut CGT Alsace d’Histoire ■ Les grands traits en Forêt-Noire, où il travailla dans sociale, p. 154. du militantisme alsacien une caverne aménagée en atelier par Léon Strauss et Françoise pour Daimler-Benz. Il fut libéré le Françoise Olivier-Utard Olivier-Utard 26 avril 1945. Il avait gardé du camp l’horreur de l’enfermement et, au sa- natorium des mineurs de Velars-sur- ■ Intermèdes chantés Ouche (Côte-d’Or), où il séjourna à par Liselotte Hamm son retour, il organisa une protesta- et Jean-Marie Hummel tion des malades contre un directeur qui avait l’intention de faire instal- ■ Lecture de notices ler des fils de fer barbelés autour de de militants alsaciens l’établissement pour empêcher les malades de sortir pendant leur cure. Après la Libération, il obtint les ■ Vin d’honneur cartes de déporté et d’appartenance à la résistance intérieure. Le 7 décembre 1946, il fut l’un des deux Conseillers de la République proposés par le groupe communiste Adresses Invitation

Présidente 4 D ÉC E M BRE D E 9 H À 17 H Françoise Olivier-Utard 18, rue de l’Observatoire Lieux de travail, lieux de vie, 67000 Strasbourg mémoire ouvrière du Bas-Rhin 03 88 61 81 03 [email protected] Voyage offert aux adhérents, sur inscription (ci-dessous). Déplacement en autocar. Secrétaire Sites commentés par un guide. Jacques Ernewein 3, rue des Balayeurs 67000 Strasbourg Rendez-vous place de l’Étoile (dépose voyageurs). Départ : 9 h. 03 88 36 66 35 I T I N ÉR A I R E Trésorier Jean-Pierre Hirsch 23, rue de Scherlenheim 67270 Hochfelden 03 88 91 76 40 [email protected]

Gérante de la publication Françoise Olivier-Utard R E PA S Restaurant de l’Ours à Bischwiller (25 euros par personne) Maquette et mise en page Pierre Rœsch, Strasbourg [email protected] Inscription

Site Maitron www.maitron.org

Bulletin d’inscription à la journée du dimanche 4 décembre à renvoyer à Almémos – 18, rue de l’Observatoire – 67000 Strasbourg

Prénom/NOM ...... Téléphone ...... Adresse ......

Nombre de participants à la visite . . . . au repas . . . .

12 Bulletin d’adhésion à renvoyer à Almémos, 18 rue de l’Observatoire, 67000 Strasbourg Nom ...... Prénom ...... Adresse ...... Téléphone ...... Courriel ......

demande à adhérer à l’association Alsace Mémoire du Mouvement Social.

Le montant de la cotisation annuelle individuelle est de 20 euros — 40 euros pour les personnes morales.

Date Signature