Papiers Christian Fouchet
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Papiers Christian Fouchet Répertoire (97AJ/1-97AJ/65) Par Aurore Cartier et Pascal Geneste Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_027968 Cet instrument de recherche a été encodé en 2012 par l'entreprise Numen dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales 2 Archives nationales (France) Préface AVANT-PROPOS Les archives des hommes politiques, singulièrement de ceux qui, comme Christian Fouchet, ont accédé à de hautes responsabilités ministérielles, constituent une source fondamentale pour l'écriture de l'histoire. Même si leur volume est bien moindre que celui des dossiers produits par les services administratifs, la densité des informations qu'elles comportent éclaire de manière essentielle le processus de réflexion et de décision. La prise de conscience de l'importance des archives des hommes politiques, et du statut public de leurs papiers de fonction, ne s'est effectuée que très progressivement. L'action concertée des archivistes et des historiens a été déterminante, et je suis heureuse de rappeler ici le rôle joué il y a une trentaine d'années par Chantal de Tourtier- Bonazzi, alors responsable de la section contemporaine des Archives nationales, et par Perrine Canavaggio, conservateur général du patrimoine et première responsable du service des archives de la présidence de la République. La mise en place des « missions d'archives » auprès des différents ministères et, en 1974, d'un service d'archives à la présidence de la République, a permis en effet d'assurer une collecte plus régulière des archives des responsables politiques et de leurs cabinets : le statut public de ces archives, affirmé dès la loi du 3 janvier 1979, a été confirmé et renforcé grâce aux modifications apportées au Code du patrimoine par la loi du 15 juillet 2008. Des protocoles de remise sont désormais régulièrement établis et la communication de ces archives s'effectue conformément au droit commun. Cette prise de conscience progressive ne rend que plus méritoire le geste effectué par Madame Colette Fouchet qui a remis aux Archives nationales les documents conservés par son mari. Le remarquable instrument de recherche rédigé par Pascal Geneste, conservateur en chef aux Archives nationales, avec la collaboration d'Aurore Cartier, en éclaire l'importance et la qualité. Grâce à la confiance que son épouse a accordée aux Archives nationales, les papiers de Christian Fouchet sont désormais conservés aux côtés des archives de celui qu'il n'a jamais cessé de servir, le Général de Gaulle. Isabelle NEUSCHWANDER conservateur général du patrimoine directrice des Archives nationales Annexes : Chronologie succincte de la vie de Christian Fouchet, Composition des différents cabinets ministériels de Christian Fouchet, Édition critique de la correspondance de Christian Fouchet et du général de Gaulle (1947-1970), Décorations de Christian Fouchet, Bibliothèque de Christian et Colette Liens : Liens annexes : • Annexes : Chronologie succincte de la vie de Christian Fouchet, Composition des différents cabinets ministériels de Christian Fouchet, Édition critique de la correspondance de Christian Fouchet et du général de Gaulle (1947-1970), Décorations de Christian Fouchet, Bibliothèque de Christian et Colette 3 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 97AJ/1-97AJ/65 Niveau de description fonds Intitulé Papiers Christian Fouchet Localisation physique Pierrefitte DESCRIPTION Présentation du contenu Importance matérielle : cartons (97 AJ 1-65), 7 mètres linéaires. Modalités d'entrée : protocole de remise, 2008-2010. INTRODUCTION Homme politique et diplomate français, Christian Fouchet est né le 17 novembre 1911 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, auj. Yvelines), où il grandit 2, rue de Metz. Licencié en droit, diplômé d'études supérieures d'économie politique et de l'École libre des sciences politiques, il est mobilisé en août 1939 et muté, sur sa demande, dans l'aviation. Il termine son stage d'observateur aérien à Mérignac lorsque, le 17 juin 1940, il entend le discours du maréchal Pétain annonçant l'armistice. Deux heures après, il s'échappe de la base aérienne à bord d'un avion anglais, gagne Londres et se met aux ordres du général de Gaulle qui vient de lancer son appel. En Grande-Bretagne, Christian Fouchet parfait son instruction et son entraînement avec les premiers volontaires des Forces aériennes françaises libres au Pays de Galles, dans les écoles de Saint-Atham (juin-novembre 1940) puis d'Odiham (après novembre 1940), avant de gagner la base de Camberley en tant que sous-lieutenant. En décembre 1941, par décision du général de Gaulle, il est détaché au commissariat national à l'Intérieur, au Travail et à l'Information en qualité de correspondant de guerre dans le Proche-Orient. Le mois suivant, il part en Égypte où il obtient un passeport pour l'Afrique du Sud via l'Ouganda, le Kenya, le Tanganyika, la Rhodésie et le Mozambique (mai-juillet 1942) et le grade de lieutenant (15 juin). On le trouve au Caire au milieu de l'été. À la fin de l'année, il est mandaté au Tchad sous les ordres du général Leclerc et fait campagne dans le massif du Tibesti puis dans le Fezzan, en Libye. Ses comptes rendus d'opérations militaires, écrits en premières lignes et transmis par radio, sont souvent les premiers documents français sur les opérations en cours. Affecté ensuite dans le 1 er bataillon d'infanterie de l'Air des Forces françaises libres (juin-juillet 1943), il passe son brevet de parachutiste puis, avec le grade de capitaine, est appelé à l'état-major supérieur de l'Air à Alger, qui l'envoie réaliser des missions en Italie, en Suisse et en URSS. Le décret du 26 avril 1944 l'intègre dans les cadres du ministère des Affaires étrangères ; il entre au Quai le 17 août suivant. Il obtient alors ses premières missions diplomatiques, en Russie tout d'abord où il est nommé secrétaire de l'ambassade de France à Moscou, puis en Pologne, en décembre 1944, comme délégué de la République française auprès du gouvernement provisoire polonais à Lublin. Il y organise le regroupement et le ravitaillement des milliers de prisonniers et déportés français libérés par l'armée soviétique. Premier occidental à pénétrer dans Varsovie incendiée et ruinée, il est aussi le premier occidental à renouer avec la Pologne des liens diplomatiques qui donnent alors à la France une réelle avance sur les autres pays de l'Ouest. 4 Archives nationales (France) Lorsque la délégation française fait place à une ambassade, en septembre 1946, il est nommé consul général de France à Calcutta, avec juridiction sur l'Inde entière et la Birmanie, et délégué du gouvernement français auprès du gouvernement de Delhi. Il mène avec le Pandit Nerhu la délicate discussion relative à l'ouverture des relations diplomatiques franco-indiennes et négocie le libre passage par les Indes du ravitaillement du corps expéditionnaire français en Indochine. À son retour en France en avril 1947, il demande au Quai d'Orsay sa mise en disponibilité pour se consacrer au nouveau parti gaulliste, le Rassemblement du Peuple Français (RPF). Membre du conseil de direction du mouvement, il est d'abord secrétaire général administratif, puis délégué général pour la région parisienne. Responsable de la fameuse campagne du timbre de 1948, il est chargé d'organiser toutes les grandes manifestations dans la région parisienne. Élu aux élections législatives de juin 1951 dans la 3 e circonscription de la Seine, il devient, à l'Assemblée nationale, membre de la commission des Affaires étrangères (qu'il laisse en janvier 1954 pour la commission des Finances) et vice-président du groupe RPF en juin 1953. Il intervient à cette période fréquemment sur les problèmes d'Afrique du Nord et d'Indochine. En juin 1954, il accepte le poste de ministre des Affaires marocaines et tunisiennes que lui propose le nouveau Président du Conseil, Pierre Mendès France, avec autorité sur les résidents généraux de France en Tunisie et au Maroc, qui relevaient jusqu'à cette date du ministre des Affaires étrangères. Il négocie l'autonomie interne de la Tunisie et quitte ses fonctions en février 1955. Il vit ensuite une courte « traversée du désert » puisque ce n'est qu'en octobre 1958 qu'il est nommé ambassadeur de France au Danemark. Parallèlement, à la demande du général de Gaulle, il préside le comité chargé d'étudier le projet d'union politique de la Communauté économique européenne, donné sans suite, aussi connu sous le nom de « Plans Fouchet ». Après les accords d'Évian (19 mars 1962), le chef de l'État lui confie le poste délicat de haut-commissaire en Algérie, qu'il occupe jusqu'à l'indépendance du pays, le 5 juillet suivant. Il revient alors en métropole comme ministre délégué auprès du Premier ministre, Georges Pompidou, chargé de l'Information (septembre-novembre 1962). Lors du remaniement ministériel de novembre 1962, il devient ministre de l'Éducation nationale. Il demeure rue de Grenelle jusqu'en avril 1967, date à laquelle le général de Gaulle lui propose le ministère de l'Intérieur. Lorsqu'éclatent les événements de Mai 68, il est place Beauvau. Le 31 mai 1968, il quitte le gouvernement pour ne plus y revenir. Député de Meurthe-et-Moselle sous l'étiquette de l'Union des Démocrates pour la V e République (UD-V e) du 12 mars au 7 mai 1967, il poursuit sa carrière législative en juin 1968 sous les couleurs de l'Union pour la Défense de la République (UDR) avant de fonder, en décembre 1972, son propre parti, le Mouvement pour l'Avenir du Peuple Français. Réélu député aux élections législatives de mars 1973, Christian Fouchet décède le 11 août 1974 d'une crise cardiaque à Genève, après avoir été un éphémère candidat aux élections présidentielles.