La Lettre De Jean-Jacques Rousseau À Christophe De Beaumont. Étude
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Dans la même collection : Michel LAUNAY : Jean-Jacques Rousseau écrivain politique (C.E.L.-A.C.E.R.) 85,00 F Jean EMELINA : Les valets et les servantes dans le théâtre comique en France de 1610 à 1700 (C.E.L.-P.U.G.) ............................................ 120,00 F Chez le même éditeur (C.E.L., B.P. 282, 06403 Cannes cedex) : Le C.R.E.U., publication du Centre de Recherches et d'Echanges Universitaires (techniques Freinet). N° 1 (4e trimestre 1976) : L'enseignement du français, le Brésil et l'Ecole Mo- derne 10,00 F N° 2 (1er trimestre 1977) : Le Japon et l'Ecole Moderne - Le Corps-Texte avec Michel Butor 10,00 F N° 3 (2e trimestre 1977) : Formation des adultes et formations des maîtres.. 10,00 F N° 4 (3e trimestre 1977) : Les techniques Freinet dans les Universités fran- çaises ....................................... 10,00 F Tous droits réservés pour tous pays @ 1977 by Les Belles Lettres et C.E.L. LA LETTRE DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU A CHRISTOPHE DE BEAUMONT ETUDE STYLISTIQUE Il m'est agréable d'exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui m'ont apporté aide et soutien. Michel Launay, par ses stimulantes suggestions, a fait progresser tant la rédaction que la publication de cette thèse. L'intérêt manifesté par mes amis, et en particulier Marie-Claire Taralon, de nombreux collègues de la Faculté des Lettres de Nice, les questions posées par mes étudiants ont été un encouragement à mener à bien ce travail. M. René Pomeau et M. Pierre Nardin ont permis, par leurs bienveillantes remarques lors de la soutenance, d'améliorer certaines pages. Le Conservateur de la Bibliothèque Publique de Neuchâtel et ses collaborateurs m'ont facilité la consultation et la reproduction partielle du brouillon de la Lettre à Christophe de Beaumont. Si cette thèse a pu être aujourd'hui publiée, après que M. Jean Starobinski en eut fait connaître une partie par les Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, c'est grâce à l'Association des Publications de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Nice, présidée par M. Jean Granarolo, au travail de la C.E.L. et aux accords que son équipe a passés avec la société d'édition (Les Belles Lettres». Enfin et surtout, mes parents m'ont apporté leur soutien, du début de cette recherche à la correction des dernières épreuves. A tous je dis un chaleureux merci. Marie-Hélène COTONI LA LETTRE DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU A CHRISTOPHE DE BEAUMONT ETUDE STYLISTIQUE C.E.L. LES BELLES LETTRES B.P. 282, 06403 CANNES CEDEX 95, boulevard Raspail, 75006 PARIS Photo Bibliothèque de la Ville - Neuchâtel ABREVIATIONS Adj. Adjectif. Besterman Voltaire's Correspondence, Genève, Institut et Musée Voltaire, 1953-1965. Le chiffre romain renvoie au tome ; le chiffre arabe seul correspond au numéro de la lettre. C.G. Correspondance générale de J.-J. Rousseau, éd. Dufour-Plan, Paris, 1924-1934. Le chiffre romain renvoie au tome. Conf. Les Confessions de J.-J. Rousseau. G Ed. Garnier (de 1962, pour la Lettre à C. de Beaumont, dans le volume du Contrat social ; de 1964, pour Les Confessions). Le chiffre arabe renvoie aux pages. Leigh Correspondance complète de J.-J. Rousseau, édition critique établie et annotée par R.A. Leigh, Genève, en cours de publication. Le chiffre romain renvoie au tome. Moland Œuvres complètes de Voltaire, éd. L. Moland, Garnier, 1877-1882 ; le chiffre romain cor- respond au tome. P Bibliothèque de la Pléiade. Le chiffre romain correspond au tome, le chiffre arabe à la page. Pour la Lettre à C. de Beaumont, P renvoie au tome IV des Œuvres complètes de J.-J. Rousseau. Subs. fém. Substantif féminin. Subs. masc. Substantif masculin. Subst. Substantif. PREFACE Ce livre est la première étude d'ensemble consacrée à la Lettre à Christophe de Beaumont, qui est elle-même l'une des œuvres les moins connues, mais aussi l'une des plus belles et des plus fortes de Jean-Jacques Rousseau : Rousseau y répond, avec l'insolence d'un homme du peuple devenu grand écrivain, aux injures d'un noble devenu archevêque de Paris. L'étude stylistique de cette œuvre par Marie-Hélène Cotoni a reçu de René Pomeau, Professeur à la Sorbonne et directeur de la Revue d'Histoire Littéraire de la France, une approbation chaleureuse. Jean Starobinski, l'un des maîtres de la critique littéraire contemporaine, en a publié l'un des chapitres dans les Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau. Cela suffit à recommander ce livre à l'attention des chercheurs, des étudiants et des professeurs. Ce n'est donc pas de ses mérites scientifiques que je parlerai. Ce qui fait l'importance et la modernité du premier livre de Marie-Hélène Cotoni, que nous avons la joie de co-éditer, grâce à l'esprit de coopération de l'Association des Publications de la Faculté des Lettres de Nice, de l'éditeur (Les Belles Lettres» et de la Coopérative de l'Enseignement Laïc, c'est d'abord l'audace de l'auteur, malgré sa modestie et malgré le lieu universitaire d'où Marie-Hélène a commencé à parler. Dès la formulation du sujet de thèse qu'elle a traité jusqu'à en faire un livre utile à tous nos collègues enseignants et étudiants, Marie-Hélène a su exprimer librement sa volonté propre, ses problèmes propres, en s'adaptant aux vœux de son (directeur» (sic) et aux nécessités de l'institution universitaire. C'est cette capacité de s'exprimer librement (sans avoir besoin de références à (l'expression libre» chère à Freinet) qui lui permet aujourd'hui de passer un second cap, bien plus redoutable qu'un jury de thèse : la publication de son livre, et donc le dialogue libre entre elle et la société. Ce dialogue libre passe nécessairement par un dialogue avec les trois co-éditeurs dont j'ai parlé en tête de ce paragraphe. En ce qui concerne la Coopérative de l'Enseignement Laïc au nom de laquelle j'écris cette préface, l'aventure de publier le premier livre de Marie-Hélène s'inscrit dans la ligne qui a eu comme point de départ la publication du Jean-Jacques Rousseau écrivain politique : offrir aux enseignants, chercheurs et étudiants un outil de travail de qualité et au plus bas prix possible. L'occasion m'est ici donnée de préciser les liens profonds qui existent entre une étude de Jean-Jacques Rousseau et une entreprise d'édition coopérative. Rousseau n'est sans doute pas l'un des pères ni des parrains du mouvement coopératif ; mais le mouvement coopératif est l'un des nombreux fils naturels de Jean-Jacques : sans l'idée de contrat social, sans la pratique du contrat pédagogique, le mouvement de la coopérative à l'école et les techniques Freinet de la coopérative scolaire ne se seraient pas développés comme ils l'ont fait au vingtième siècle. Nous invitons les lecteurs de ce livre qui voudraient trouver une esquisse de démonstration de cette affirmation à lire, dans quelque temps, l'ouvrage de Maria-Inez Cavalieri-Cabral, qui est sous presse à Sao Paulo et dont la traduction française ne saurait tarder : De Rousseau à Freinet, ou de la théorie à la pratique. Pour qui voudrait creuser encore plus profond dans le rapport de la Lettre à Christophe de Beaumont et de l'attitude coopérative, il ne serait pas inutile de lire d'un œil attentif ce que Marie-Hélène a écrit sur l'attitude religieuse de Rousseau : de même qu'un pacte ou un contrat unit le peuple juif à Dieu, de même Rousseau semble soutenu par le contrat personnel qui le lie à la Providence ou à Jésus-Christ, seul arbitre et seul juge. De suggérer ces idées à affirmer que des valeurs religieuses ne seraient pas absentes dans ce qui a donné naissance aux techniques Freinet, il y a un grand pas que nous ne voulons pas franchir. De surenchérir en disant qu'on trouve dans la Lettre à Christophe de Beaumont comme dans Les Dits de Mathieu un style (curé», certains jeunes d'aujourd'hui en seraient tentés. Je n'en suis pas. Mais il n'en reste pas moins qu'une recherche sur les rapports du contrat biblique, du contrat social et de la coopérative scolaire ferait surgir des réalités et des vérités étonnantes. Je laisse Marie-Hélène préciser dans son avant-propos et dans son premier chapitre les autres étapes du raisonnement que nous poursuivons, ou, pour utiliser une autre image qui aurait la préférence de Célestin Freinet, les autres tournants du sentier sur lequel nous grimpons : la détermination de la place occupée par la Lettre à Christophe de Beaumont dans l'œuvre littéraire, philosophique, religieuse, pédagogique et politique de Rousseau. De même, l'avant-propos de Marie-Hélène Cotoni permettra au lecteur de discerner quels rapports existent entre les idées de Rousseau et son style, dans une œuvre où la pensée politique ou pédagogique s'affirme non pas tant explicitement qu'à travers le choix du vocabulaire, où la conviction religieuse s'exprime en réseaux d'images, où le rythme scande certitudes ou désarrois. Qu'on nous entende, ou plutôt, pour parler comme Jean-Jacques, qu'il entende, celui qui a des oreilles pour entendre ! Etudier le style de Rousseau et ses rapports avec la pensée de Rousseau, ce n'est pas retomber dans les ornières qui séparent la stylistique d'un côté, et de l'autre l'histoire des idées. C'est s'engager vers l'aventure, l'aventure même qu'a connue Jean-Jacques Rousseau, la même aventure qu'a vécue Freinet : l'alliance du dire et du vivre, c'est-à-dire la poésie.