Jeudi 14 Juin 2012 À 14 Heures 30
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2 1 0 2 n i u j 4 1 i d u e J e l c è i s e X X u a e I I V u d , s t i r c s u n a m t e s e h p a r g o t u A Lot no 15 Expertises et estimations gratuites et confidentielles Sur rendez-vous, à Lyon ou à Paris, ou d’après des photographies par courrier ou par e-mail : [email protected] E X P E R T I S E S - E S T I M A T I O N S - I N V E N T A I R E S - V E N T E S A U X E N C H È R E S LYON : 70 rue Vendôme 69006 • Tél. : +33 (0)4 72 16 29 44 • Fax : +33 (0)4 72 16 29 45 PARIS : 1 rue Rossini 75009 • Tél. : +33 (0)1 42 46 52 02 • Fax : +33 (0)1 47 70 06 38 [email protected] • www.debaecque.fr Commissaires Priseurs Habilités Etienne de Baecque et Géraldine d’Ouince - Agrément no 2008-684 RCS Lyon 509 647 186 Impression : Imprimerie Chirat - Photos : Pierre Aubert JJeudieudi 1144 jjuinuin 22012012 Lot no 13 1re de couverture : lot no 123 Jeudi 14 juin 2012 à 14 heures 30 Nouvel Hôtel des ventes 70 rue Vendôme 69006 Lyon Autographes et manuscrits, du VIIe au XXe siècle LIBRAIRE - EXPERT Alain Ajasse 62 rue Tramassac 69005 Lyon Tél. : +33 (0)4 78 37 99 67 - Fax : +33 (0)4 72 40 06 32 - [email protected] EXPOSITIONS Mercredi 13 juin de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h Jeudi 14 juin de 9 h 30 à 12 h LYON PARIS 70 rue Vendôme 69006 Lyon 1 rue Rossini 75009 Paris Tél : +33 (0)4 72 16 29 44 Tél : +33 (0)1 42 46 52 02 Fax : +33 (0)4 72 16 29 45 - [email protected] - www.debaecque.fr Commissaires Priseurs Habilités Etienne de Baecque et Géraldine d’Ouince - Agrément n°2008-684 RCS Lyon 509 647 186 AUTOGRAPHES 1 BERNARD (EMILE), peintre et poète. L.A.S. à une amie [Jeanne Roldès]. 8 pp. in-8. Sur papier à en-tête de la Rénovation esthétique orné d’un joli bois gravé. Longue et superbe lettre littéraire et amoureuse agrémentée d’un long poème sur Prométhée (55 vers). « Je voulais vous écrire plus tôt, mais j’ai craint de vous importuner par la fréquence de mes lettres. Vous savez combien je me sens d’intérêt pour vous, vous comprendrez donc que sitôt que je reçois une de vos missives, l’envie immédiate de vous répondre me saisisse. Puis je me remets, pour être raisonnable. Donc vous venez de lire Œdipe, le type de tous les malheurs humains. Ce malheureux crut se ravir à la fatalité qui le poursuivait en s’arrachant les yeux et en se dévouant pour ses concitoyens. L’arrachement de nos yeux ne peut-il être au contraire la cause la plus terrible de l’augmentation de nos peines ? N’est-ce pas les voir doublement que de les regarder en soi même ? et ne voir qu’elles ? Il y a néanmoins un beau symbole dans ceci, et il signifi e, je crois, que nos malheurs nous ôtent les yeux pour tout le reste. Vous vous obstinez à rester silencieuse sur votre effi gie. C’est trop de discrétion sur vous même et sur mon pauvre essai que je compte bien renouveler quand vous serez ici […]. Ce qui m’enchante, c’est que votre Héros est poète et qu’il fasse des sonnets. Je voudrais bien et lire ces sonnets et les entendre chanter par votre voix aux infl exions si pleines d’âme […]. Nous sommes des oiseaux à quatre pattes nous les chanteurs, jongleurs, trouvères, bardes, etc. C’est nous qui, dans la noire forêt de la vie, donnons des concerts gratis, qui reposent les âmes et les cœurs. Je suis bien content que vous vous mettiez des nôtres. Vos vingt ans seront une bénédiction, un clair ruisseau d’eau vive et gazouillante parmi nos voix sévères de vieux troncs d’arbre […]. L’Œdipe que vous venez de lire est bien celui de Sophocle, n’est-ce pas ? De qui était la traduction ? Etait-ce Œdipe-roi ou Œdipe à Colonne ? Je vous signale comme suite admirable à Œdipe des Frères Ennemis de Racine, notre Sophocle à nous. J’admire à l’égale de l’antiquité cette merveille. C’est l’histoire des fi ls d’Œdipe, Eléocle et Polynice qui se combattent et se tuent, pour acheminer cette race maudite d’Apollon. Ah le dieu des arts est puissant. Il ne faut pas s’en moquer !... Vous voulez sans doute que je vous dise ce que je fais, eh bien apprenez charmante amie que je viens de terminer un Prométhée en vers. Ce n’est pas un poème tragique, mais un simple poème en trois chants. J’y fais le procès du malheureux Prométhée, qui a cru, dans sa sincérité, faire le bonheur des hommes et qui les a voués au malheur du travail et des préoccupations matérielles. Jupiter le reprend vertement et défend les Dieux, qui sont la Beauté, l’Harmonie, la Force. Mes fi ers olympiens dominent ton génie / Car ils sont la Beauté, la Force, l’Harmonie / Le monde vit de leurs accents […] » [55 vers au total]. « Je vous prie de lire ceci à haute voix, les vers doivent se lire ainsi, pour les bien sentir […]. Nous lisons en ce moment à haute voix, le soir, la Chanson de Roland, que nous continuerons par Roland Furieux de l’Arioste. Vous le voyez, nous sommes toujours dans le moyen-âge […]. Voilà où j’en suis charmante et bienveillante amie. C’est assez vous démontrer que je veux prendre toute la place libre en vous, que vous dire ma vie spirituelle, de ne rien vous en cacher et de vous faire voir combien je serais heureux que vous en preniez souci. Lisez, vivez, le soleil reviendra bientôt. Il y aura des fl eurs, des oiseaux, la nature elle même se fera poète avec le printemps, alors, sans doute, vous reviendrez et vous serez vous-même, sous l’azur, un bel amandier en fl eurs […] ». 800 / 1 200 E - 3 - 2 BERNARD (EMILE), peintre et poète. L.A. à Jeanne Roldès. 2 pp. in-8. Sur papier à en-tête de la Rénovation esthétique orné d’un bois gravé. Accompagnée d’une enveloppe du Parnasse Oriental orné d’un joli bois gravé. [mars 1917] Magnifi que lettre passionnée évoquant sa peinture. « Que devez-vous penser de moi ? Un si long silence. Ah ! certes je n’ai pas omis chaque jour d’évoquer votre image, votre grâce, votre douce affection ; mais j’étais prisonnier. De qui ? m’allez-vous dire. De la Peinture et de la nature. N’est-ce pas l’être encore de vous qui êtes la Beauté ? Il y avait tant de couleurs, de soleil, de magnifi cences, de fl eurs, d’oiseaux, de buissons, de champs que j’ai mené la vie d’un esclave traîné au chat de Cybère. Et je n’ai pas eu assez d’yeux, assez de bras, assez de toile, assez de pinceaux et de tubes de couleurs pour satisfaire à l’exigeante déesse. Et pourtant, chaque matin, en me retirant de mon lit qui s’étonnait de me voir le quitter si tôt, je disais comme une oraison à votre grâce de douce madone : « j’écrirai aujourd’hui à la divine exilée et je lui enverrai un peu de tout ce soleil, de tout ce zéphyr embaumé, de toutes ces roses, ces œillets, ces pivoines, ces acacias, ces seringas, de toutes ces fl eurs ardentes qui (?) la vie à leurs arômes et qui donnent du génie au cœur. Mais 60 jours se sont passés sans que ma main pût lâcher la brosse pour la plume, sans que je puisse vous écrire, à vous, à qui pourtant j’ai toujours songé ». 800 / 1 200 E 3 BRILLAT-SAVARIN (JEAN ANTHELME), magistrat et gastronome, auteur de la Physiologie du Goût. L.A.S. à M. Martinet, procureur au parlement, à Dijon. 1 p. in-4. Belley, 16 janvier 1779. Adresse au dos. « J’ay l’honneur de vous envoier par Mr Bonifax 132# que m’a remis pour votre compte le Sr Monin. Il fera le restant sitôt que ses affaires le luy permettront. En attendant je vous prie de ne vouloir pas luy faire des frais, et il vous fera parvenir le restant de ses pièces lorsqu’il aura achevé sa procédure […] ». 600 / 800 E 4 BRILLAT-SAVARIN (JEAN ANTHELME), magistrat et gastronome, auteur de la Physiologie du Goût. L.A.S. à M. Bonnard, procureur au parlement, à Dijon. 2 p. in-4. Belley, [1780, d’après une note au crayon]. Adresse avec marque postale au dos. « Mademoiselle de Clermont m’a prié de vouloir vous écrire, afi n que vous luy fassiés parvenir par la voye de la messagerie l’arrest que vous avés obtenu en sa faveur contre Mde de Clermont sa belle sœur. Je viens m’acquitter auprès de vous de cette commission joignant mes instances à celles de la Dlle Marie de Clermont. S’il vous est dû, monsieur, des avenus et vacations dans cette affaire, il faudra avoir la bonté d’en envoier l’état, et j’engageray Mlle de Clermont de vous en envoier le montant […] ».