Essais Sur La Question Agraire En Belgique
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ëïC »v e L^^03l&i HD -^ ":. .^^ . ' ' ^ ^ / \^ rr /'a ,^ yr ^ , V25 ^ L. 1 ROBA Emile Vandervelde E5SAIS sur la QUESTION AGRAIRE en Belgique I. La Petite Propriété Rurale II. Les Villes Tentaculaires IIL La Coopération Rurale PARIS Editions du MOUVEMENT SOCIALISTE 10. rue Monsieur-le-Prince (Vl^J 1902 / HJ) SEPB 1972 Indications Bibliographiques 1. Recensement général de iSçS, publié parle Ministre de l' Agricul- ture i:t des Tr.waux Publics. Bruxelles, igoo. 2. Ministère de l'Agriculture (Service des agronomes de l'Etal) : Monographie agricole de la région delà Campine. Bruxelles iSgg. Monographie agricole de la région del'Ardenne. Bruxelles i8gg. Monographie agricole de la région sablonneuse des Flandres. Bruxelles igoo Monographie agricole du pays de Hervé. Bruxelles igoo. Monograpliie agricole de la région du Conciroz. Bruxelles igoo. Monographie agricole de la région Jurassique. Bruxelles igoi. Monographie agricole de la région Limoneuse et Sablo-Limo- neuse. Bruxelles igoi 3. Ministère de l'Agriculture (Administration de l'Agriculture) : Exposés statistiques de la situation des associations d'intérêt agricole pendant les années iSgget igoo. Bruxelles, Weissen- bruch, igoo et iqoi. 4. Congrès NATioN.\L d'Agriculture. Namur i.goi. Rapports préli- minaires et compte-rendu des travaux du Congrès. Bruxelles, \'romant, igoi. 5. Le Laboureur, organe hebdomadaire de la démocratie socialiste rurale, édité à Huy. 6. Bertrand. La question agraire. Avenir social, n" Cj, i8g6, p. 65-88. 7. Delà Vallée Poussin. La propriété paysanne en Belgique. Revue sociale catholique, i""" février i8q8. 8. Hector Denis. Proposition relative à l'organisation du crédit fon- cier rural mutuel. Annales de l'Institut des sciences sociales, iSgy. p. 146. Bruxelles, 1897. b INDICATIONS RIBLIOGRAPHIQUES g. \'ANnF,Rvi;LnE. L'influence des villes sur les campagnes : La Hulpe, Rixensart, Genval. — La propriété foncière en Brabant. — La propriété foncière dans les proA'inces d'Anvers et de Lim- bourg. — La propriété foncière dans les provinces de Hainaut et de Liège. — La propriété foncière dans les provinces du Luxembourg, de Namur, de la Flandre Orientale et Occiden- tale. — Annales de VInstitut des sciences sociales. 1898, p. 439 ; 1899, pp. 257. 304, 592, 752. Bruxelles, i8g8 et i8gq. 10. VANDERVELni:. La propriété foncière en Belgique. Paris, Schleicher, igoo. 1 1 . Vandervelde. Le socialisme et la transformation capitaliste de l'agriculture. Revue socialiste. Juin igoo. 12. Vaniiervelde. I .a question agraire en Belgique, dans « Le Socialis- me en Belgique ». Paris, Giard et Brière, 1898. 13. Vlieberg. Le socialisme agraire. Revue sociale catholique, i^'" fé- vrier 1900, 14. von Chlapowo Chlapoavski. Die Belgische Land\\irtschaft in 19 Jahrhundert. Stuttgart, igoo. 15. voN Steffens-Frauweiler. Der Agrarsozialismus in Belgien. Stuttgart, igoo. INTRODUCTION Pour les Editions du Mouvement socialiste, je réunis en volume, ces trois Essais sur la question agraire en Belgique. Le premier est un Rapport sur la petite propriété rurale, présenté au Congrès socialiste agricole de Waremme, le 19 décembre 1897. Les deux autres sont des confé- rences faites aux Etudiants collectivistes de Paris, en 1899 et 1901, publiées d'abord dans le Mouvement Socialiste, puis rédigées, sous une forme plus précise, pour paraître dans la Revue d'Economie politique. En vue de la présente publication, je me suis borné à les mettre au point, sans essaj-er de leur donner, après coup, une coordination artificielle. Il m'a paru de quelque intérêt, au contraire, de laisser à peu près intactes, des publications qui, se succédant à deux et quatre années de distance, reflètent les transformations qui se sont produites dans les faits, et aussi dans les idées, pendant ce laps de temps. Quand, pour la seconde fois, en Belgique, un Congrès socialiste agricole se réunit, à la fin de 1897, notre propagande à la campagne ne faisait que commencer : la plupart des congressistes étaient des citadins; quel- ques cultivateurs, à peine, se trouvaient présents et ne jouèrent dans les délibérations qu'un rôle effacé; nous possédions à peine quelques vagues rudiments d'organi- sation rurale. O INTRODUCTION Aujourd'hui, la situation s'est modifiée : nos Congrès annuels sont réellement des Congrès agricoles; dans presque toutes les régions du pa3's, il existe, sous des formes diverses, des groupements de campagnards socialistes; enfin, les monographies agricoles, publiées par le Parti Ouvrier, ainsi que les nombreuses publica- tions du Département de l'agriculture, permettent de se faire une idée plus exacte de la situation économique et sociale des classes agricoles, dans notre pays. Ces documents nouveaux, au surplus, ne font que rendre plus évidents les trois phénomènes caractéristi- ques sur lesquels, principalement, ont porté nos études : la décadence de la propriété paysanne; l'accroissement d' in- fluence des villes sur les campai;nes ; le développement progressif de la coopération rurale. A l'époque où parut notre Rapport sur la petite pro- priété, le gouvernement n'avait pas encore publié les résultats du dernier Recensement général de Vai^riculture (i8ç5). Ces résultats, que nous possédons aujourd'hui — la publication n'en est achevée que depuis 1900 — établissent, mieux encore que les recensements anté- rieurs, la continuelle décroissance du faire valoir direct, au profit de la propriété capitaliste. Si l'on fait abstraction, en effet, des bois et des terrains incultes, pour ne tenir compte que des cultures ordinaires, le tableau suivant, que nous em- pruntons à la partie analytique du recensement, met en évidence le recul de la propriété paysanne (déjà fort réduite en 1846) pendant la seconde moitié du XIX« siècle : INTRODUCTION Nombre d'hectares cultivés en faire valoir direct pour 100 hectares d'étendue cultivée PROVINCES 10 INTRODUCTION 34 h. 32 en i856; 32 h. 68 en 1866; 3i h, 11 en i8g5. Le faire valoir direct a donc subi, en i8g5, une réduc- tion de 4.80 p. c, relativement à i856 et de 9,09 p. c. relativement à 1846. Ces diminutions se manifestent principalement dans les provinces de Brabant, de Flandre Orientale et, surtout, de Hainaut et de Liège, où elles atteignent, par rapport aux données de 1866, une proportion de 11.29 ^* *^^ 11 -75 p. cent. Dans cha- cune de ces provinces, ce sont les régions à culture intensive et les parties industrielles qui contribuent le plus à déterminer cette diminution; c'est le cas pour les arrondissements de Louvain, [Nivelles, Alost, Aude- narde, Termonde, Ath, Charleroy, Mons, Soignies, Tournai, Liège, Waremme, Tongres et Hasselt. D'une manière générale, on peut dire que la propriété paysanne est d'autant plus en recul 'que les progrès de l'agriculture et de l'industrie font hausser la valeur vénale du sol. Il résulte, en effet, des tableaux annexés à la partie analytique du recensement de 1895 que, dans toutes les provinces, chatiue fois que la proportion du faire valoir direct est au-dessus ou au-dessous de la moyenne générale, la valeur vénale des terres est au- dessous ou au-dessus de la valeur moyenne correspon- positif négatif dante ; autrement dit, à un^écart ou dans, le faire valoir direct, correspond un écart négatif ou positif dans la valeur vénale (i). Dans les régions pauvres, la propriété pa3'sanne occupe encore une notable partie du territoire ; dans, les régions riches, au contraire, elle tend à disparaître presque complètement. (1) Recensement de iS(j5. Partie analytique p. lû. INTRODUCTION II Ainsi se vériiàe cette affirmation de Marx, dans le III^ volume du Capital : « Une conséquence nécessaire « de la propriété privée du sol, en régime capitaliste, (( c'est la séparation du cultivateur-propriétaire en deux n personnes, le propriétaire et l'entrepreneur ». Ce qui provoque ce divorce, ce qui tue la propriété paysanne, c'est bien moins telle ou telle cause, spéciale- ment déterminée — lois successorales, infériorité tech- nique, matériel défectueux — que le développement tout entier de la société bourgeoise, du mode de production capitaliste. Partage égal et forcé, aggravation des charges fiscales et militaires,^ destruction des industries accessoires du travail agricole, expropriation des communaux et des forêts domaniales, suppression des droits d'usage, inten- sification des cultures, nécessitée par les besoins d'une population industrielle toujours plus nombreuse, délo- calisation des marchés, invasion des céréales et autres produits d'outremer, provoquée par les mêmes besoins et rendue possible par l'extension de l'industrie des trans- ports, accroissement de la valeur du sol, surtout aux alentours des agglomérations urbaines, sont autant de conséquences du règne social de la bourgeoisie, et autant de facteurs de la décadence des formes ancien- nes de la pi'opriété rurale. Mutilée par la disparition des communaux, dépouil- lée des petites industries qui fournissaient au ménage un supplément de ressources, réduite à n'être plus, exclu- sivement, qu'une exploitation agricole, produisant, en majeure partie, des valeurs d'échange, la propriété paysanne n'offre plus qu'une faible résistance aux causes d'expropriation qui la menacent. 12 INTRODUCTION L'action de ces causes se fait sentir avec d'autant plus de force que les Villes tentamlaires — c'est l'objet de notre 2« étude — exercent une influence plus grande sur la situation économique des campagnes. A mesure que grandissent les agglomérations indus- trielles et urbaines, l'importance relative des classes agricoles décroît, le domaine cultivé se réduit, la faci- lité croissante des communications incorpore les moin- dres villages au marché du monde et les soumet aux lois de la concurrence universelle. C'est de la ville que viennent les crises, mortelles pour la propriété pa3'sanne, dès l'instant où elle produit pour le marché; c'est dans les villes que régnent ceux qui imposent aux campagnes le triple joug de l'impôt, du fermage et de la caserne; c'est vers les villes que se tournent ceux à qui la terre ne suffit plus, pour subvenir à leurs besoins. Or, il n'est pas de pays sur le continent — sauf peut être la Saxe — où la concentration urbaine s'effectue avec autant de force et de rapidité qu'en Belgique.