Histoire Des Bourses Du Travail Origine - Institutions - Avenir
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Anti.mythes Anti.mythes HISTOIRE DES BOURSES DU TRAVAIL ORIGINE - INSTITUTIONS - AVENIR ----- Ouvrage posthume de Fernand PELLOUTIER Secrétaire général de la Fédération nationale des Bourses du Travail de France et des Colonies Brochure numérique gratuite n°3 d’Anti.mythes: «Histoire des Bourses du Travail». Brochure numérique gratuite n°3 d’Anti.mythes: «Histoire des Bourses du Travail». Page 2 SOMMAIRE: En guise d’avant-propos, par Anti.mythes. 3 «Fernand PELLOUTIER», par Paul DELESALLE, dans Les Temps nouveaux n°48 du 5 23 mars 1901. Notice biographique sur Fernand PELLOUTIER par Victor DAVE. 7 Histoire des Bourses du Travail: Ch. 1: Après la Commune 13 Ch. 2: Les «Partis ouvriers» et les Syndicats 21 Ch. 3: Naissance des Bourses du Travail 24 Ch. 4: Historique des Bourses du Travail 30 Ch. 5: Comment se crée une Bourse du Travail 33 Ch. 6: L’œuvre des Bourses du Travail 36 1- Service de la Mutualité 37 1- Le placement 37 2- Le secours de chômage 38 3- Le viaticum, ou secours aux ouvriers de passage 38 4- L’Offi ce national ouvrier de statistiques et de placement 40 5- Caisses diverses 46 2- Service de l’Enseignement 47 1- Les bibliothèques 47 2- Les Musées du Travail 48 3- Les offi ces de renseignements 49 4- La presse corporative 50 5- L’enseignement 51 3- Le service de la propagande 54 1- Propagande industrielle 55 2- Propagande agraire 55 3- Propagande maritime 58 4- L’action coopérative 61 Ch. 7: Le Comité fédéral des Bourses du Travail 65 Ch. 8: Conjectures sur l’avenir des Bourses du Travail, et conclusion. 70 Documents complémentaires: 76 Loi sur les syndicats professionnels (du 21 mars 1884) 76 Circulaire ministérielle relative aux Syndicats professionnels (25 août 1884) 77 Méthode pour la création et le fonctionnement des Bourses du Travail 81 Statuts du Viaticum 85 Statuts de l’Offi ce national ouvrier de statistiques et de placement 86 Statuts-type des Syndicats des travailleurs de la terre et des industries annexes 87 Méthode pour la création des Maisons de marins et des Syndicats de pêcheurs 89 Statuts de la Fédération des Bourses du Travail de France et des Colonies 91 Tableau des Bourses existant au 30 juin 1901 92 Documents annexes: 94 Les Bourses du Travail et les lois ouvrières 94 Projet de loi sur les retraites ouvrières 96 Projet de loi sur la réglementation des grèves et l’arbitrage obligatoire 98 Notice biographique succincte 100 Brochure numérique gratuite n°3 d’Anti.mythes: «Histoire des Bourses du Travail». Page 3 EN GUISE D’AVANT-PROPOS: LE COMBAT DE FERNAND PELLOUTIER POUR LA CONDITION OUVRIˎRE ET L’ORGANISATION DE CLASSE DES SALARIˏS. L’activité de Fernand Pelloutier, dans les dix der- pour raison d’être que la sauvegarde d’intérêts po- nières années de sa vie, a été essentiellement consa- litiques superfl us ou nuisibles, concluait à son rem- crée à l’organisation de classe des salariés telle placement par la libre association des producteurs. qu’il la concevait dorénavant: le regroupement des La première de ces conceptions recommandait la syndicats sur une base locale (les Bourses du Tra- conquête systématique, mais légale, de chaque fonc- vail), l’organisation de services économiques par ces tion élective, la substitution du personnel politique Bourses du Travail (services qui n’étaient pas, ou dif- socialiste au personnel politique capitaliste devait fi cilement, assurés par chacun des syndicats ou leurs entraîner la transformation du système économique; fédérations professionnelles), la mise en commun de la seconde parlait de mutuellisme, de coopération, ces services dans le cadre de la Fédération nationale de crédit, d’association et professait que le proléta- des Bourses du Travail de France et des colonies. riat possède en lui-même l’instrument de son éman- Il assignait à cette activité syndicaliste une double cipation» (p.22). fi nalité: assurer une amélioration immédiate de la condition ouvrière sous tous ses aspects; et prépa- La volonté de Fernand Pelloutier de développer la rer, à l’expérience des institutions créées, une autre Fédération nationale des Bourses du Travail créée en organisation sociale, lorsque les circonstances le per- 1892 au Congrès de S. Étienne, et dont il assura la mettront (situation révolutionnaire), et que les sala- responsabilité de Secrétaire général adjoint à partir riés seront prêts et décidés à faire leur «révolution du Congrès de Lyon en 1894, et de Secrétaire général sociale». à compter du Congrès de Toulouse en 1895, corres- Cela peut sembler bien «réformiste» aux «révolu- pondait à cette phase de l’organisation des salariés tionnaires» de toutes les heures qui, partisans un où, la Fédération nationale des Syndicats ne leur jour du bulletin de vote, le lendemain du coup de donnant pas satisfaction - entre-autre du fait du rôle fusil (ou l’inverse), assignent aux syndicats un rôle subsidiaire que lui assignaient les partis politiques, - subsidiaire à celui de leur parti tant qu’ils tentent le développement général de l’organisation de classe de conquérir l’État, et un rôle de subsidiaire à ce- s’en trouvait fortement limité, pour ne pas dire pa- lui de l’État lorsqu’ils y sont entrés (peu ou prou, ralysé. et peu importe la manière)... et qu’ils n’ont plus ni L’action de Fernand Pelloutier et de la Fédération la moindre velléité révolutionnaire, encore moins la des Bourses du Travail en faveur de l’unité ouvrière a velléité d’en sortir. été par la suite fortement décriée... par les adeptes A l’opposé des dogmes socialistes étatistes, et des de la subsidiarité syndicale. déterminismes économiques et politiques qu’ils sanc- Ces derniers leur reprochent, le recul des années et tifi ent, il réaffi rme: des décennies aidant, soit d’avoir mis en cause la Fé- «Ainsi, dès la renaissance du mouvement ouvrier dération nationale des Syndicats (elle disparut faute en France, deux conceptions se partagèrent les es- de syndicats adhérents après le Congrès de Nantes prits, touchant le mode d’organisation et de lutte en 1894 lors d’un fantomatique Congrès de Troyes de la collectivité socialiste. L’une, professée par des en septembre 1895), soit de s’être opposé à ce que hommes ignorants et routiniers (en dépit de leurs la Confédération générale du Travail proclamée en connaissances économiques), s’inspirait uniquement 1895 au Congrès de Limoges ne devint ce qu’était la des faits visibles et, croyant que l’État, simple ins- défunte Fédération nationale des Syndicats. trument de l’organisation sociale, en avait été l’ar- Les Congrès de fusion de 1893 (Paris) et 1894 tisan, le considérait comme indispensable au per- (Nantes), le Congrès de fondation de la Confédéra- fectionnement des sociétés et, par suite, tendait à tion générale du Travail en 1895, sont l’œuvre de la augmenter ses attributions en y ajoutant celles de Fédération des Bourses du Travail, de même que le producteur et de répartiteur de la richesse publique. Congrès de l’Unité ouvrière, tenu à Montpellier en L’autre, émanée d’hommes chez qui l’intuition sup- 1902, résulte de ses Congrès de 1901 (Nice) et 1902 pléait au défaut de science économique, considérait (Alger). (avec Proudhon) que les fonctions sociales peuvent N’est-ce pas pour mettre fi n aux succès de l’orga- et doivent se limiter à la satisfaction des besoins hu- nisation des salariés que les succursales socialistes mains de tout ordre et, constatant que l’État n’a d’État tentèrent alors de s’unifi er? Brochure numérique gratuite n°3 d’Anti.mythes: «Histoire des Bourses du Travail». Page 4 En digne successeur des ténias marxistes, Môssieu qu’elles rendaient fut la réponse à l’incapacité (mo- Jaurès se fi t l’adversaire de Pelloutier et des salariés mentanée) du Capital de créer un système d’assu- qui créèrent la Verrerie ouvrière: rances dont il doutait de la rentabilité sans une aide «Ce qui en a hâté la conclusion [de l’accord entre approfondie des petits-bourgeois socialistes. coopératives et syndicats], c’est assurément la fon- 3- L’étatisation, même si elle dura quelques décen- dation de la Verrerie ouvrière, où coopérateurs et nies, n’était que la position d’attente du Capital qui, syndiqués se rencontrèrent, à l’extrême surprise de aujourd’hui, grâce à la faiblesse de l’organisation de M. Jaurès, pour manifester à l’égard du mouvement classe des salariés, et avec l’aide de ses affi dés dans socialiste parlementaire de graves défi ances. De ce le monde du Travail, se sent en mesure d’intégrer jour, les sociétés coopératives ne cessèrent de témoi- une «protection sociale» misérabiliste aux éléments gner leur sympathie aux syndicats et, de leur côté, constitutifs de sa rente. les syndicats se consacrèrent au développement des sociétés coopératives, tant dans le domaine de À propos de l’intervention de l’État (et des hommes la production que dans celui de la consommation» politiques) dans les institutions ouvrières, nous re- (p.62). tiendrons cette remarque de Fernand Pelloutier: «De ces questions [composition des syndicats], on «Les caisses de chômage des Bourses du Travail le voit, les unes intéressent le principe de la lutte s’alimentent soit par des subventions spéciales ou de classes, considérée non comme un dogme (les or- par des prélèvements déterminés sur la subvention ganisations corporatives se moquent de la théorie, normale, soit par une cotisation des syndicats et le et leur empirisme, pour le dire en passant, vaut au produit des collectes opérées dans les fêtes et les moins tous les systèmes du monde, qui ont juste la réunions corporatives. Il faut se hâter de dire, du durée et l’exactitude des prédictions d’almanach), reste, que les subventions accordées dans ce but sont mais comme un moyen de préservation contre l’en- rares et que les municipalités inclinent à les suppri- vahissement des petits-bourgeois socialistes; les mer..