La Finta Giardiniera
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Pasquale Anfossi Samedi 1er avril - 19h30 Wolfgang Amadeus Mozart Dimanche 2 avril - 16h00 Durée de chaque ouvrage : 3h avec un entracte Pourquoi ce projet ? A l‘occasion du 250e anniversaire de la naissance de Mozart (1756-1791), la Fondation Royaumont souhaite proposer un projet original qui permet une écoute renouvelée de l'oeuvre de Mozart, en fonc- tion des interrogations actuelles des artistes et musicologues sur l'interprétation de son oeuvre. En par- ticulier l'idée est de replacer Mozart parmi ses contemporains : les voyages de Mozart en Italie et son amour de l'opéra sont connus, à une époque où l'opéra italien, en particulier l'opéra bouffe napolitain, était le grand modèle dominant dans toute l'Europe. Quelle est l'influence de ce style sur l'écriture de Mozart ? La découverte d'une partition napolitaine directement à l'origine d'une commande à Mozart, celle de Pasquale Anfossi à la Bibliothèque Nationale de France, a permis d'imaginer concrètement cette confrontation, en présentant deux versions de La Finta Giardiniera. Le choix de chefs avec leurs orchestres sur instruments d'époque est déterminant aussi par le renouvel- lement que chacun d'eux apporte à l'interprétation des oeuvres de cette époque charnière entre baroque et classique au XVIIIème siècle : respectivement les napolitains Antonio Florio et sa Cappella de'Tur- chini pour l'opéra napolitain, style qu'ils défendent depuis de nombreuses années, et David Stern, grand mozartien qui a créé son orchestre consacré à l'opéra sur instruments d'époque, Opera Fuoco, en 2003. Les deux oeuvres sont confiées au même metteur en scène, Stephan Grögler, qui aime puiser son ins- piration dans la musique, ce qui permettra de mieux souligner les ressemblances et les originalités profondes de chaque oeuvre. Il y aura deux versions d'une même scénographie, destinées à rendre l'at- mosphère unique de chaque oeuvre. La façon dont la musique "in-forme" le texte, lui donne sens, sera aussi pleinement mise en évidence ici. Enfin, l'objectif recherché par Royaumont est d'aider des jeunes chanteurs solistes en début de carrière en leur proposant un complément de formation spécialisée et en favorisant leur insertion profession- nelle: La présentation de ces deux opéras réunit une double distribution exceptionnelle de jeunes chanteurs sélectionnés à travers l'Europe. La sélection fut rude (370 candidats ; 220 auditionnés de Naples à Londres en passant par Paris et Cologne ; 14 retenus), leur niveau est exceptionnel, la préparation soi- gnée (12 semaines) et ils ont l'âge des rôles qu'ils interprètent avec passion et talent. Ce projet signe l‘acte de naissance de l‘Unité Scénique de Royaumont, destinée à favoriser l'insertion professionnelle de jeunes artistes par la formation, la production et la diffusion en France et à l'étran- ger des aventures scéniques : opéra, théâtre musical contemporain ou médiéval, spectacle mêlant à la musique différentes disciplines (danse, vidéo, texte, théâtre...). Soutenue dans le cadre du plan pour le Spectacle Vivant du Ministère de la Culture et de la Communication, cette Unité scénique prolonge les programmes de formation professionnelle de Royaumont en permettant à de jeunes interprètes ou créateurs de compléter leur formation à la scène et surtout de se faire connaître par une diffusion de ce travail en France et à l‘étranger, créant ainsi une passerelle pour faciliter l‘entrée dans la carrière. Labellisé projet pilote des "Voies de Mozart", qui retrace les voyages de Mozart à travers l'Europe, ce projet donne l'opportunité à cette nouvelle génération de chanteurs d'approfondir leur connaissance du style et de la dramaturgie mozartiens en leur faisant mieux connaître l'environnement musical et théâ- tral dans lequel le génie de Mozart s'est épanoui et de leur permettre les voyages formateurs, comme Mozart au même âge. ~ Equipe de Royaumont pour les 2 spectacles Unité scénique Fondation Royaumont Direction technique : Philippe Mulon Assistant mise en scène / technique: Eric Williams Réalisation surtitrage : Richard Neel Machinistes : Patrick Ligarius, Gregory Legeai, Jimmy Serrier Lumières : Lais Foulc, Gildas Plais Régie orchestres et surtitrage : Sébastien Hanon Chargée de production : Catherine Huet Direction du projet : Catherine Kollen Habilleuses : Agathe Gudefin et Sonia Bosc La tournée 2006 Les deux Finta Giardiniera ont été répétées et créées au Théâtre de St Quentin en Yvelines, Scène Na- tionale, qui est l'un des coproducteurs de ce projet, et qui accueille David Stern et l'ensemble Opera Fuoco en résidence en 2005-2006 et 2006-2007. - Théâtre St Quentin en Yvelines 23 février 2006 à 19h30 : ANFOSSI / 24 février 2006 à 20h30 : MOZART - Théâtre Silvia Monfort (Paris 15e) 26 et 28 février 2006 à 20h30 : MOZART / 27 février 2006 à 20h30 : ANFOSSI - Concertgebouw de Bruges (Belgique) 3 mars 2006 à 20h : MOZART / 4 mars 2006 à 20h : ANFOSSI - Scène Nationale d’Orléans 9 mars 2006 à 20h30 : ANFOSSI / 10 mars 2006 à 20h30 : MOZART - Maison de la Musique de Nanterre 24 mars 2006 à 20h : ANFOSSI / 25 mars 2006 à 20 h : MOZART - L’apostrophe - Théâtre des Louvrais (Pontoise) 28 mars 2006 à 20h30 : ANFOSSI / 29 mars 2006 à 20h30 : MOZART - Grand Théâtre de Reims 1er avril 2006 à 19h30 : ANFOSSI / 2 avril 2006 à 16h : MOZART Production : Fondation Royaumont Coproduction : ARCADI (Action Régionale pour la Création Artistique et la Diffusion en Ile-de- France), Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines/Scène Nationale, Grand Théâtre de Reims, Concertgebouw de Bruges. Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication-DMDTS, du Conseil Régional d‘Ile- de-France, du Conseil Général du Val d‘Oise, de la Commission Européenne-FSE OBJ.3, de la Ville de Paris et de la Ville de Reims. Projet Pilote des Mozart Ways (Les Voies de Mozart) Deux « Finta Giardiniera» Notes sur les œuvres d’Anfossi et de Mozart Préambule Le 13 janvier 1775 fut créée à la Cour de Munich La Finta Giardiniera, second opéra bouffe de Mozart qui avait 18 ans et était déjà célèbre par ses operas seria : l‘œuvre connut un succès remarquable mais fut très vite oubliée après seulement trois représentations. L‘auteur du livret est incertain : peut-être écrit par Giuseppe Petrosellini, écrivain spécialisé dans la production de drames et comédies pour la musique, mais peut-être, selon certaines sources, par Ranieri de Calzabigi. La Finta Giardiniera, en fait, avait déjà été mise en musique en 1774 par Pasquale Anfossi, de trente ans son aîné, alors considéré comme "célébrissime maître de chapelle", qui précisément dans ces années-là obscurcissait à Rome la gloire de Niccolo Piccinni, son maître et protecteur. La création au Théâtre des Dames durant le carnaval 1774 avait eu lieu donc seulement un an avant les représentations mozartiennes à Munich. Mozart accepta la commande en 1774, et le livret de La Finta Giardiniera lui fut proposé (ou imposé ?) par l‘intendant musical de la Cour, le Comte de Seeau. Il est probable que le succès remporté par l‘œuvre d‘Anfossi à Rome ait joué un rôle important dans ce choix, peut-être transmis par l‘ambassadeur auprès de l‘Etat Pontifical, Gian Grancesco Catena, qui l‘avait fort appréciée. La découverte de la partition d‘Anfossi à la Bibliothèque Nationale de Paris - l‘œuvre d‘Anfossi ayant été représentée à l‘Académie Royale de Musique de Paris en 1778 - a permis à la Fondation Royaumont de confronter les deux ouvrages. Mais qui était Pasquale Anfossi ? Né à Taggia, près de Rome, le 25 avril 1727, mort à Rome en février 1797, il avait partagé le sort de tant de jeunes de son temps en entrant dans un des célèbres conservatoires de musique de Naples et en en sortant comme violoniste vers 1752. Son ambition de devenir un compositeur le porta à abandonner, pendant une décennie, la profession de violoniste, et à prendre des cours auprès de ses contemporains Sacchini et Piccinni, qu‘il avait probablement connus durant ses années d‘études. Nous connaissons en effet quelques particularités de sa vie grâce à la Notice biographique…de Nicolas Piccinni, écrite par Pierre-Louis Ginguené après la mort du compositeur de Bari, en 1801. D‘après celle-ci, Piccinni aida son élève à présenter au public de Rome trois opéras, de 1771 à 1773, le réconfortant après chaque insuccès, et seule la dernière, L’Incognita perseguitata, connut l‘issue triomphale qui permit de lancer Anfossi comme compositeur à succès. Toujours selon Ginguené – qui rapporte la pensée de Piccinni – Anfossi aurait démontré une ingratitude méprisante envers son maître, complotant pour se substituer à lui dans les faveurs du public romain, tant et si bien que Piccinni, dominateur incontesté après les succès romains de La Cecchina en 1760, fut contraint de retourner à Naples en 1774. Il est toutefois important de noter que la préparation et le talent d'‘Anfossi étaient mûrs pour une carrière internationale vraiment importante : appelé à Venise comme enseignant au célèbre conservatoire de l‘Ospedaletto, il reçut des commandes de l‘Opéra de Turin, de Reggio-Emilia, et contribua ensuite à la phase décisive de la réforme dramaturgique opérée par Jommelli et Traetta. Un séjour à Paris vers 1780 n‘est pas certifié – ville où triomphait Piccinni et sur laquelle pointait également Sacchini – mais tout de suite après, on le retrouve à Londres, où il produisit ses œuvres comme directeur du prestigieux King‘s Theater, de 1782 à 1786, ainsi que des œuvres d‘autres auteurs, dont l‘Orfeo e Euridice de Gluck. De retour à Venise, il se transfère ensuite définitivement à Rome, où il obtient le poste convoité de maître de chapelle de San Giovanni in Laterano, de 1792 à sa mort. Dans ses quelques 60 œuvres parvenues jusqu‘à nous, il démontre une capacité de s‘adapter aux nouvelles tendances de la dramaturgie de son temps.