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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Mardi 6 janvier Orpheus Dans le cadre du cycle Le modèle Lully Samedi 20 décembre 2008 et mardi 6 janvier 2009 Mardi 6 janvier | Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, Orpheus à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr ORPHEUS 06-01.indd 1 31/12/08 13:05 MARDI 6 JANVIER – 20H Salle des concerts Georg Philipp Telemann Orpheus Opéra en trois actes sur un livret anonyme basé sur Orphée de Michel du Boullay – Version de concert Acte I entracte Acte II pause Acte III Opera Fuoco, chœur, orchestre et troupe-atelier David Stern, direction musicale Jay Bernfeld, viole de gambe et co-direction artistique Dietrich Henschel, baryton (Orpheus) Daphné Touchais, soprano (Eurydice) Ann Hallenberg, mezzo-soprano (Orasia) Rainer Trost, ténor (Eurimedes) Marc Labonnette, baryton (Pluto) Camille Poul, soprano (Ismène) Clémentine Margaine, mezzo-soprano (Ascalax) Caroline Meng, soprano (Cephisa) Luanda Siqueira, soprano (La Prêtresse) Matthieu Chapuis, ténor (Un Esprit) Aurélia Marchais, Dorothée Leclair, sopranos (Suivantes d’Orasia) Benoît Pocherot, ténor, Thomas van Essen, basse (Suivants de Pluton) Édition de la partition : Peter Huth. Ce concert est surtitré. Fin du concert vers 23h10. 3 ORPHEUS 06-01.indd 3 31/12/08 13:05 Georg Philipp Telemann (1681-1767) Orpheus On ignore combien Telemann a pu composer d’opéras – lui-même, sans doute, l’avait oublié ! Car l’opéra fut la grande affaire de sa vie, jusqu’en 1735, que ce soit pour Leipzig, dès sa jeunesse, puis pour Bayreuth et surtout à Hambourg. Le nombre de ses ouvrages lyriques doit se compter par dizaines, une centaine, peut-être. N’avait-il pas composé, chanté, dirigé et mis en scène son premier opéra à l’âge de douze ans ? De cette immense production, il ne reste que neuf partitions, dont cet Orpheus, découvert en 1978 seulement. Voici donc que Telemann, à son tour, aborde la légende d’Orphée, mythe par excellence de la musique et de ses pouvoirs, qui circule tout au long de l’histoire, depuis Peri et Monteverdi jusqu’à Stravinski et Pierre Henry. C’est en 1726 qu’il fait exécuter en version de concert, à l’opéra de Hambourg, dont il est le directeur, Die wunderbare Beständigkeit der Liebe, oder Orpheus (La Merveilleuse Constance de l’amour, ou Orphée). Il faut attendre deux ans pour que l’œuvre soit montée à la scène, à Karlsruhe, et dix ans pour qu’après quelques remaniements, elle soit représentée à Hambourg sous le titre nouveau de Die rachbegierige Liebe, oder Orasia, verwittwete Königin in Thracien (L’Amour assoiffé de vengeance, ou Orasie, la reine veuve de Thrace). Le livret est adapté d’une tragédie française de Michel du Boullay et Louis Lully, le propre fils de Jean Baptiste, en traduction. À cette époque, en effet, l’Opéra de Hambourg fait chanter les grands airs en italien – la langue de l’opéra –, les récitatifs en allemand, pour que tout le monde comprenne, et les chœurs en français, en hommage à Lully. La trame narrative est une libre interprétation des données mythiques. Pour lui donner plus de substance dramatique, les auteurs ont imaginé en Orasie, la reine de Thrace éprise d’Orphée, une rivale éconduite d’Eurydice dont elle provoque la mort. Orphée descend alors aux enfers, dont le roi, Pluton, se laisse fléchir par la beauté de son chant. Il obtient d’en ramener Eurydice, mais désobéissant à la loi qui lui a été fixée, il se retourne pour regarder sa compagne et la perd à jamais. Revenu sur terre où l’attend Orasie, il la repousse à nouveau. Celle-ci se venge alors en lançant sur le poète la horde des Bacchantes qui le déchirent. Orasie meurt à son tour rongée par le remords. Au schématisme des situations répond une articulation très simple en trois actes : mort d’Eurydice, Orphée aux enfers, mort d’Orphée. Mais de même que le livret mêle les langues, les situations et les personnages en une mosaïque shakespearienne, la réalisation musicale apparaît d’une permanente diversité, faisant sans cesse rebondir l’intérêt de l’auditeur. Diversité des parties chantées, allant du simple récitatif aux plus variées des arias, jusqu’à l’aria à da capo et à coloratures de l’opera seria, en passant par toutes sortes de formules d’arioso extrêmement libres, parfois très dramatiques, voire à des ariettes annonçant le futur Singspiel. Les affects des personnages et les climats des situations sont cernés avec une grande justesse. Entendons, dans ses airs de colère et de vengeance, exploser la haine d’Orasie, sur la véhémence de l’orchestre, cordes rageuses, trémolos et vigoureux accords dissonants entrecoupés de silences 4 ORPHEUS 06-01.indd 4 31/12/08 13:05 impressionnants. Et que de délicatesse pour évoquer la solitude et la rêverie d’Orphée ! Dans ses principaux airs, après la mort de sa jeune femme, à l’arrivée aux enfers et après la disparition d’Eurydice, c’est la flûte à bec qui le caractérise, sur des pizzicati de cordes évoquant la lyre, dans le nimbe d’une beauté idéale, presque abstraite, contrastant avec les cris d’Orasie et la violence de Pluton. L’ensemble instrumental participe très efficacement à cette caractérisation des affects, notamment par les sinfonie qui les annoncent ou les prolongent, comme cette audacieuse sinfonia de l’effroi ouvrant le deuxième acte, ou la brève et intense sinfonia du désespoir suivant la mort d’Orphée. Et l’on ne saurait omettre la délicieuse évocation de la nature au troisième acte, où l’on entend chanter les oiseaux parmi les prairies et les bois. À tous ces trésors, il faut associer les divertissements dansés, dans le plus pur style français, sans pour autant négliger ici ou là une polonaise au rythme bien marqué, avec ses tournures modales et ses effets de bourdons. Au cours d’une longue existence, Telemann n’a cessé de témoigner d’une invention sans cesse renouvelée. Une fois encore, son Orpheus le prouve – l’un de ses chefs-d’œuvre. Gilles Cantagrel 5 ORPHEUS 06-01.indd 5 31/12/08 13:05 Opera Fuoco : projets mêlant les arts scéniques, la depuis 2005. Festival), Asie (Opéra de Hong-Kong, chœur, orchestre, troupe-atelier compagnie mène de nombreuses Opera Fuoco reçoit le soutien de la festival de Pékin), il a également été Créé en 2003 à Paris par le chef actions spécifiques destinées à Fondation Annenberg, de la Fondation pendant huit ans premier chef invité d’orchestre David Stern, Opera faire accéder le plus grand nombre Florence Gould, de Phison Capital, de la du Concerto Köln pour le répertoire Fuoco est une nouvelle compagnie à l’opéra, notamment envers les Fondation Four Oaks et de CAFAmerica. à partir de Mozart. Son travail a fait dédiée à l’art lyrique sous toutes ses enfants dès 8 ans à Trappes et dans Avec le soutien du CENTQUATRE (Ville l’objet de nombreuses captations formes, sur instruments d’époque. l’agglomération de Saint-Quentin- de Paris) pour les salles de répétition. radio et télévisuelles (ARTE, France Opera Fuoco se veut avant tout un en-Yvelines. La création de la troupe- télévisions…) et d’enregistrements atelier d’innovation lyrique destiné atelier permet également de renforcer David Stern discographiques. Des projets tels Le à revitaliser ce répertoire, à favoriser cette démarche et de faire circuler Après avoir été nommé directeur Chant de la terre de Mahler dans une la créativité dans l’interprétation le répertoire lyrique en dehors des musical de l’Opéra et de l’Orchestre version scénique de Yoshi Oïda lui ont et à transformer l’écoute en une salles d’opéra. Opera Fuoco est de Saint-Gall en Suisse, David donné la réputation d’un concepteur expérience de vie marquante. La invité à se produire, en France et à Stern vient d’être nommé directeur de projets originaux. Sa personnalité question du sens du texte est au l’étranger, dans des lieux tels que le artistique de l’Opéra d’Israël à Tel Aviv. et ses convictions le mènent à cœur de la démarche d’Opera Concertgebouw d’Amsterdam, Il se consacre toujours à son ensemble vouloir communiquer sa passion Fuoco. Il ne s’agit pas de rechercher le Théâtre des Champs-Élysées, Opera Fuoco, auquel il adjoint aussi bien aux jeunes professionnels une « authenticité » définitivement le Festival de Lucerne, Bozar à en 2008 une troupe de 18 jeunes qu’au plus large public, y compris perdue, mais plutôt de communiquer Bruxelles, le Palau de la Música de chanteurs. Puissamment inspiré par à travers des actions spécifiques ce qui fait aujourd’hui la vitalité de Valence, des opéras (Metz, Rouen, le chant et le théâtre, David Stern est destinées à ceux qui ne se tournent ce répertoire, avec une approche Reims, Besançon), des festivals également très sensible aux subtilités pas spontanément vers ce type de renouvelée de sa théâtralité. (Festival d’Évian, Folles Journées de liées à l’articulation entre le style répertoire. Parmi ses projets cette Les projets passés et à venir d’Opera Nantes, Festival Lufthansa de Londres, d’une époque et ses instruments. saison : Il Mondo della Luna de Haydn, Fuoco incluent des œuvres, connues Festival d’Art Sacré de Paris, Fondation Formé à la Juilliard School puis auprès Pierrot lunaire de Schönberg, Arabella ou à découvrir, de compositeurs Royaumont, Festival d’Auvers-sur- de John Eliot Gardiner et installé en de Strauss à l’Opéra de Saint-Gall, tels que Haendel (Hercule, Semele, Oise, Flâneries Musicales de Reims), France, il représente une génération l’opéra contemporain Journey to the Jephtha), Telemann (Ino, Der Tag des des salles de concerts (Auditorium de musiciens qui cherche à donner end of the Millenium de Bardanashvili Gerichts, Orpheus), Marcello, Hasse, du Musée du Louvre, Concertgebouw un nouveau souffle à l’utilisation en Israël, Orpheus de Telemann, Don Haydn, Paisiello (Il Barbiere di Siviglia), de Bruges, Maison de la Musique de des instruments d’époque et, fort Giovanni de Mozart, Jephtha de Mozart (La Finta Giardiniera, Nanterre, Leonard de Vinci à Tours), de cette expérience, à renouveler Haendel, Didon & Enée de Purcell avec Der Schauspieldirektor, Don Giovanni, des théâtres et scènes nationales l’approche stylistique des orchestres Opera Fuoco.