L'heroïne a Marseille Histoire Et Memoire D Des Usages Et Des
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L’HEROÏNE A MARSEILLE HISTOIRE ET MEMOIRE DE LA DIFFUSION DES USAGES ET DES TRAFICS CLAIRE DUPORT (Dir.) RAPPORT DE RECHERCHE JUIN 2016 L’héroïne à Marseille, Histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics © 3 PREAMBULE Ce rapport restitue le travail réalisé à Marseille, au sein d'un programme de recherche qui s'est déployé à l'échelle nationale sur 4 années, de 2013 à 2016 : En 2012, une équipe de chercheurs à construit un programme de recherche scientifique sur "L'héroïne en France : histoire sociale et culturelle de la diffusion des usages et des trafics, 19682004" et a soumis le projet à l'ANR (Agence Nationale de la Recherche). Nous nous sommes constitués en équipe : Michel KOKOREFF (directeur du projet), Michel PERALDI (codirecteur), Claire DUPORT (coordinatrice des terrains marseillais), Anne COPPEL, Aude LALANDE, Liza TERRAZZONI, Kathia BARBIER, Fabrice OLIVET, Alexandre MARCHANT, Christian BENLAKHDAR, Mikaël KAZGANDJIAN ; ainsi que de nombreux contributeurs, chercheurs, professionnels, usagers, proches. Ce programme de recherche a été retenu et financé par l'ANR sur 3 années : 20132015. Le projet comportait une focale sur deux sites urbains français Paris et Marseille, envisagés tant comme significatifs (en termes de consommations et de production), que comme carrefours (de réseaux criminels et de réseaux d'usagers). De surcroit, les travaux précédents réalisés à Marseille par certains membres de l'équipe de recherche, ainsi que les collaborations antérieures avec les services de la Mission SidaToxicomanie de la Ville de Marseille, nous faisaient entrevoir l'intérêt d'une collaboration avec la municipalité. Aussi, à la suite de l'accord de l'ANR, nous avons rencontré Mylène Frappas (responsable de la Mission SidaToxicomanie de la Ville de Marseille) et Patrick Padovani (adjoint au maire chargé de l'hygiène, de la santé et du handicap) qui ont souhaité soutenir le volet marseillais de cette recherche, par un cofinancement à l'association Transverscité au sein de laquelle une partie de l'équipe de recherche est domiciliée (Cofinancement de 25.000 euros répartis sur les 3 années 2013 à 2015, sur un financement total de 240.000 euros par l'ANR, et un cofinancement de 25.000 euros de la Ville de Paris). Patrick Padovani et l'équipe de la Mission Sidatoxicomanie avaient également émis le souhait de la production, à l'issue de la recherche, d'un petit ouvrage "grand public" ; de la réalisation d'un film sur le sujet ; et de temps de restitution de l'ensemble. Le cofinancement de la Ville de Marseille a permis un élargissement important de la recherche sur son volet "Marseille", en permettant d'approfondir les terrains de recherche (par exemple, nous avons pu faire un travail considérable de recherche dans les archives AMPTA, Intersecteur, Baumettes, police, justice, Oppidum, etc.), de réaliser des entretiens collectifs avec des groupes d'acteurs de l'histoire marseillaise que Mylène Frappas a animés avec Claire Duport, et de rémunérer ponctuellement des enquêteurs (dont Emmanuelle Hoareau, sociologue à In Citta)... L'équipe marseillaise était constituée de Claire Duport (chercheuse et coordinatrice de l'équipe), les chercheurs Liza Terrazzoni, Michel Peraldi, Mikael Kazgandjian, et Aude Lalande, ainsi qu'Emmanuelle Hoareau (enquêtrice). L’héroïne à Marseille, Histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics © 4 Un suivi très régulier de l'avancée des travaux s'est fait avec la Mission, ainsi qu'un bilan annuel et la remise de notes d'étape d'avancée de la recherche. A l'issue de ce programme de recherche, plusieurs productions ont été restituées : - Le présent rapport de recherche, - La publication d'un ouvrage grand public : Claire DUPORT, Héro(s), au cœur de l'héroïne. Editions Wildproject, avril 2015. - La réalisation d'un film documentaire : Emmanuel VIGIER, Héro(s). Production Tambours de Soie, 2015. - La présentation publique de l'ouvrage et du film, à la BMVR de l'Alcazar à Marseille le 22 avril 2015, avec production d'une émission radiophonique par Radio Grenouille. En complément du présent rapport sur Marseille, le rapport de recherche sur "L'héroïne en France : histoire sociale et culturelle de la diffusion des usages et des trafics, 19682004", pourra également être remis dès sa validation par l'Agence Nationale de la Recherche. L’héroïne à Marseille, Histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics © 5 Nous tenons à remercier Patrick Padovani, adjoint au Maire à l'Hygiène, Santé, Personnes handicapées. Alzheimer – Sida – Toxicomanie, ainsi que l'équipe de la Mission SidaToxicomanie de la Ville de Marseille, en particulier Mylène Frappas, pour leur soutient, pour leur aide à notre équipe de recherche au sein des réseaux d'usagers ou de professionnels, et pour leur confiance et le dialogue que nous avons construit tout au long de ce travail de recherche. Et nous remercions particulièrement toutes celles et ceux qui ont contribué à l’élaboration de ce travail, en nous laissant nous immiscer dans leur vie, en nous accompagnant vers les lieux et les moments de leur histoire, en nous faisant partager le récit de leur trajectoire et l’exposé de leurs idées, en nous confiant des documents personnels ou institutionnels : des usagères et des usagers d'héroïne, des trafiquants et des revendeurs, leurs familles, leurs amis, leurs voisins ; des militants de l'accompagnement des personnes à un moment vulnérables, ou de la réduction des risques liés aux usages de drogues ; des professionnels de l'action sociale, de la santé, de la justice. L’héroïne à Marseille, Histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics © 6 L’héroïne à Marseille, Histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics © 7 SOMMAIRE LE PROGRAMME DE RECHERCHE - MARSEILLE p 9 UNE RECHERCHE SUR "L'HEROÏNE EN FRANCE" p 13 LE PROCESS PRODUCTIF DE L’HEROÏNE p 27 PARCOURS D'URBANITE DE L'HEROÏNE A MARSEILLE p 31 L’HEROÏNE DANS LES TRAJECTOIRES DE POLYUSAGE LIEES AUX RAVES p 49 ENTRE DIFFUSION ET REDUCTION DES RISQUES, LA CASE PRISON p 87 DISTRICT PRODUCTIF MARSEILLAIS DE L’HEROÏNE : DISPOSITIFS D’ACTEURS p 107 LA SYRO-LIBANAISE : DE LA NECESSITE A LA FILIERE p 143 BIBLIOGRAPHIE p 151 L’héroïne à Marseille, Histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics © 8 L’héroïne à Marseille, Histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics © 9 LE PROGRAMME DE RECHERCHE L’héroïne à Marseille : histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics. Ce programme de recherche (20132015) porte sur l’histoire et la mémoire de la diffusion de l’héroïne à Marseille, de la fin des années 1960 au début des années 2000. Ce projet s’inscrit au sein d’un programme national de recherche fondamentale soutenu par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) sur la période 20132015 (36 mois) et titré : "L’héroïne en France. Une histoire sociale et culturelle de la diffusion des usages et des trafics, 19682004", avec : Michel KOKOREFF (Sociologue, professeur Paris 8, chercheur au CRESPPA _ coordinateur de l'équipe nationale), Michel PÉRALDI (anthropologue, directeur de recherche, CADIS), Claire DUPORT (sociologue, CADIS/Transverscité – coordinatrice de l’équipe Marseille), Anne COPPEL (sociologue), Aude LALANDE (ethnologue, CRESPPA), Liza TERRAZZONI (sociologue, CADIS), Alexandre MARCHANT (historien, ENS Cachan), Fabrice OLIVET (directeur de ASUD), Kathia BARBIER (doctorante en sociologie, CESDIP), Christian BEN LAKHDAR (économiste, Université libre de Lille, FLSEG), Mikaël KAZGANDJIAN (sociologue, Université de Gênes, CADIS). Le projet (résumé) : Ce travail de recherche porte sur l’histoire et la mémoire de la diffusion de l’héroïne à Marseille, de la fin des années 1960 au début des années 2000. Le choix de l'objet (l'héroïne) et de la période (19682004) relève de deux intérêts tant sur la plan de la recherche, que sur le plan des éléments de compréhension d'un phénomène de société, son appréhension et son traitement : Une recherche prenant pour objet la dimension cyclique et historicisée des usages de produits psychotropes devrait en toute logique prendre en compte la totalité d'un cycle, ou du moins inscrire son objet entre les bornes temporelles d'un début et d'une fin. Or de ce point de vue, un seul produit parmi les psychotropes illicites en usage de type « banalisé » dans les sociétés occidentales a connu ces cinquante dernières années ce que l’on définit comme un cycle complet. Il s'agit de l’héroïne, dont la « courbe en cloche » (OFDT, 2000) est ainsi décrite : après une diffusion restreinte dans les années 70, le volume de ses consommations s’élargit progressivement pendant les années 80 pour atteindre un plateau et connaître ensuite une régression pendant les années 90 jusqu'au début des années 2000. D’où le champ et l’objectif de la recherche que nous avons proposé, d’une histoire sociale et culturelle mais aussi économique et politique de l’héroïne en France, et en particulier à Marseille. L’héroïne à Marseille, Histoire et mémoire de la diffusion des usages et des trafics © 10 En observant et analysant ce qui s'avère s'organiser en quatre moments du cycle : "l'invention", la diffusion, la banalisation et la restriction de l'accès au produit, nous pouvions répondre aux questions : Comment, au cours de cette période, la consommation d’héroïne estelle passée de quelques cercles restreints à des milieux sociaux très divers ? Comment les réseaux de distribution et de commercialisation se sontils réorganisés ? Quel impact les politiques publiques (pénales, sanitaires, sociales) ontelles eu sur ces phénomènes ? Comment cette diffusion « massive » de l’héroïne atelle été possible et comment atelle pu être endiguée ? Ces questions de recherche s’inscrivent dans un contexte bien particulier.