Dans La Commune De Diebougou /Burkina Faso Rapport D’Analyse De L’Enquête Generale
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CEDRES CRDI MIMAP PEP/CBMS SSCP LE SYSTEME DE SUIVI COMMUNAUTAIRE DE LA PAUVRETE (SSCP) DANS LA COMMUNE DE DIEBOUGOU /BURKINA FASO RAPPORT D’ANALYSE DE L’ENQUÊTE GENERALE L’équipe SSP/MIMAP Dr Konaté Lassina Dr Somda Prosper Ingénieur Statisticien Koné Michel 1 REMERCIEMENTS L’équipe de recherche SSCP/MIMAP/CEDRES de l’Université de Ouagadougou remercie le réseau de recherche « Politiques Economiques et Pauvreté (PEP) » qui, à travers sa section « Community Based Monitoring System (CBMS) », et l’UNICEF/ Burkina Faso co-financeur du projet, qui ont bien voulu financer cette étude. L’équipe adresse aussi ses remerciements aux autorités locales de la commune de Diébougou pour leurs soutien et encouragements dans la conduite de ce projet. Elle n’oublie pas les populations locales, pour leur accueil chaleureux et leur disponibilité, de même que le groupe des enquêteurs et contrôleurs/superviseurs pour leur enthousiasme et la qualité de leur travail, et sans lesquels cette recherche n’aurait pu aboutir. 2 TABLE DES MATIERES Pages Introduction 5 I/ Les caractéristiques démographiques 6 II/ Les différentes facettes de la pauvreté dans la commune 13 2.1. Santé et hygiène 13 2.2. Education 21 2.3. Les conditions de vie matérielle des ménages 33 2.4. Les moyens de production et évolution des actifs 48 2.5. Sécurité alimentaire 60 2.6. Implication et assistance sociales 63 III/ Impacts des chocs exogènes et stratégies des ménages 70 3.1. Les impacts 70 3.2. Les stratégies des ménages 83 Conclusion 87 3 LISTE DES ACRONYMES CBMS : Community Based Monitoring System CEDRES : Centre d’Études, de Documentation, de Recherche Économique et Sociale CEP : Certificat d’Études Primaires CM : Chef de Ménage CRDI : Centre de Recherche International pour le Développement CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale CVD : Comité Villageois de Développement INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie MIMAP : Micro Impacts of Macroeconomic and Adjustment Policies PEP : Politiques Economiques et Pauvreté PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement SSCP : Système de Suivi Communautaire de la Pauvreté TBA : Taux Brut d’alphabétisation TBAF : Taux Brut d’alphabétisation des Femmes TBAH : Taux Brut d’alphabétisation des Hommes TBPRIM : Taux Brut de Scolarisation au Primaire TBPRIMF : Taux Brut de Scolarisation au Primaire des Filles TBPRIMG : Taux Brut de Scolarisation au Primaire des Garçons TBSEC1 : Taux Brut de Scolarisation au Secondaire 1° cycle TBSEC1F : Taux Brut de Scolarisation au Secondaire 1° cycle des Filles TBSEC1G : Taux Brut de Scolarisation au Secondaire 1° cycle des Garçons TBSEC2 : Taux Brut de Scolarisation au Secondaire 2° cycle TBSEC2F : Taux Brut de Scolarisation au Secondaire 2° cycle des Filles TBSEC2G : Taux Brut de Scolarisation au Secondaire 2° cycle des Garçons TV : Télévision 4 INTRODUCTION Introduit au Burkina depuis 1997, le Système de Suivi Communautaire de la Pauvreté (SSCP) s’est développé à travers des phases d’expérimentations pilotes jusqu’en 1999, et de généralisation dans la commune de Diébougou en 2002, puis dans la commune de Diébougou à partir de 2005. L’objectif de la présente enquête générale dans la commune de Diébougou est de : - renforcer les capacités des Comités Villageois de Développement (CVD) des villages et secteurs de Diébougou en matière de production de données fiables, selon la méthode SSCP, permettant d’établir les différentes facettes de la pauvreté de leurs localités respectives ; - analyser l’impact de la crise financière et économique mondiale au niveau ménage et communautaire à partir des données CBMS sur les différentes facettes de la pauvreté dans la commune de Diébougou ; - produire des données pertinentes et fiables permettant aux autorités politiques et administratives locales de prendre des mesures appropriées pour atténuer les effets négatifs de la crise et des changements climatiques. L’enquête s’est déroulée de mars à avril 2011 dans les 30 villages et secteurs de la commune (le village de Nane, crée en février 2011 est resté dans Navielgane dans le cadre de ce rapport d’analyse). Elle a concerné l’ensemble des ménages des villages (9 117). Elle a été réalisée par une équipe de terrain composée d’un coordinateur et de trois (3) animateurs avec des enquêteurs dans chaque village. Tout ce dispositif a été encadré par l’équipe SSCP. Les outils utilisés pour la collecte des données ont été le questionnaire ménage et le guide d’entretien. Les résultats obtenus sont exposés par village en fonction des domaines retenus à savoir : la démographie, la santé et l’hygiène, l’éducation, les conditions de vie matérielles, les moyens de production et l’évolution des actifs, la sécurité alimentaire, les implications et assistance sociales, enfin les impacts des chocs exogènes et stratégies des ménages. Le présent rapport d’analyse des résultats est structuré en trois parties : 1. Les caractéristiques démographiques 2. Les différentes facettes de la pauvreté dans la commune 3. Les impacts des chocs exogènes et stratégies des ménages 5 I/ LES CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES Les caractéristiques démographiques de la commune de Diébougou, issues de l’enquête effectuée en mars-avril 2011, sont décrites à travers les données chiffrées sur la population totale et sa répartition selon la clase d’âge, le nombre et taille des ménages et la migration saisonnière. 1.1. La population totale Tableau n°1 : Répartition des populations par sexe et localité de résidence Localité masculin feminin Total masculin feminin Total Balingnar 327 315 642 50,9 49,1 100 Bamako 496 548 1044 47,5 52,5 100 Bapla 881 924 1805 48,8 51,2 100 Bapla-Birifor 653 660 1313 49,7 50,3 100 Barindia 335 363 698 48 52 100 Dankoble 385 362 747 51,5 48,5 100 Danko-Tanzou 165 141 306 53,9 46,1 100 Diasseré 462 443 905 51 49 100 Kolepar 421 490 911 46,2 53,8 100 Konsabla 687 768 1455 47,2 52,8 100 Lokodia 493 460 953 51,7 48,3 100 Mébar 517 512 1029 50,2 49,8 100 Moule 96 117 213 45,1 54,9 100 Moutori 414 496 910 45,5 54,5 100 Mouvielo 654 648 1302 50,2 49,8 100 Naborgane 640 675 1315 48,7 51,3 100 Navielgane 1676 1783 3459 48,5 51,5 100 Segri 279 280 559 49,9 50,1 100 Sorgouan 150 156 306 49 51 100 Tampé 558 644 1202 46,4 53,6 100 Tansié 781 765 1546 50,5 49,5 100 Tedia 417 397 814 51,2 48,8 100 Voukoun Kolepar 227 258 485 46,8 53,2 100 Total rural 11714 12205 23919 49,0 51,0 100,0 Diébougou secteur 1 821 887 1708 48,1 51,9 100 Diébougou secteur 2 1460 1521 2981 49 51 100 Diébougou secteur 3 187 206 393 47,6 52,4 100 Diébougou secteur 4 2321 2383 4704 49,3 50,7 100 Diébougou secteur 5 699 678 1377 50,8 49,2 100 Diébougou secteur 6 746 719 1465 50,9 49,1 100 Diébougou secteur 7 2474 2215 4689 52,8 47,2 100 Total urbain 8708 8609 17317 49,0 51,0 100,0 Total commune 20422 20814 41236 49,5 50,5 100 Source : Enquête Système de Suivi Communautaire de la Pauvreté- avril – juin 2011 La commune de Diébougou, constituée de vingt trois (23) villages ruraux et de sept (7) secteurs urbains, abrite 41 236 habitants composés de 20 422 hommes, soit 49,5% de la population communale et de 20 814 femmes, soit 50,5%. Par zone, la population est répartie comme suit : Zone rurale : onze villages abritant 23 919 habitants soit 58% de la population communale composée de 11 714 hommes soit 49% et de 12 205 femmes soit 51%. Zone urbaine : sept (7) secteurs ayant 17 317 habitants soit 42% de la population communale dont 8 708 hommes (50%) et 8 609 femmes (50%). Quand bien même en termes de pourcentage hommes et femmes sont à égalité (50% respectivement), on peut constater tout de même que l’effectif des hommes dépasse légèrement celui des femmes. 6 Seize (16) localités dépassent 1 000 habitants dont trois (3) franchissent la barre de 2 000 habitants. Ce sont : Secteur7 (4 068), Navielgane (3 459) et le Secteur2 (2 274). Quatre autres ont plus de mille quatre cent (1 400) habitants : Bapla (1 800), secteurs 1 (1 708) Tansié (1 546) et Konsabla (1 455). Cinq (5) secteurs urbains ont une population supérieure à 1 600 habitants, le plus peuplé étant le secteur 7, tandis que les deux derniers ont moins de mille (1 000) : Secteur 5 (940) et Secteur 3 (393). Moulé a la plus faible population de la commune (213). Au niveau genre, les hommes sont moins nombreux que les femmes comme souligné plus haut. La répartition entre hommes et femmes reflète la tendance nationale où la supériorité numérique des femmes (51,7% contre 48,3% d’hommes, selon la RGPH 2006) est établie. Cependant on constate que le nombre d’hommes est supérieur à celui des femmes dans sept (7) villages dont Danko-Tanzou (165 hommes pour 141 femmes), Diasseré (462 hommes pour 443 femmes), Lokodia (493 hommes pour 460 femmes), Mebar (517 hommes pour 512 femmes) et dans trois (3) secteurs : secteur 5 (699 hommes pour 678 femmes), secteur 6 (746 hommes pour 719 femmes) et secteur 7 (2 474 hommes pour 2 215 femmes). Navielgane (Nane y compris) est le village le plus peuplé de la zone rurale avec ses 3 459 habitants tandis que Moulé est le moins peuplé avec 213 habitants. En zone urbaine le secteur le plus peuplé de la ville est le secteur 4 avec 4 704 personnes.