Notes du mont Royal www.notesdumontroyal.com 쐰 Cette œuvre est hébergée sur « No­ tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres ; ŒUVRES * D’HOM E R E s jasmins EN mimées.

Divifées en quatre Tomes.

L’I LI A D E î D’HOMERE

TRADUITE EN FRANcom

Enrichie de Figures en Taille Douce; v TOME SECOND.

.la iA Chez PARISM1611! I. B aunait , , dans la Grand: Salle du Palais , au Mercure. Galant. M. ’DCCIX. une nervuras Dz) 30T... son. V1.3 z- . u . .IIKiD-Illl

.îll

Ï for-Avé E à t

’sEcoNDB’P’ARTIE; M i I» LIVRE: XI II.- z Grecs étoient aux prifiesave’clcs Troyens;, ç; ui îlesf contraignoient .l e’feiretirers jiifque5ù a fleurs .Vaiflèaux; . . , . .; l upiœr avoit les yeux fur lek T aces,a.ccoûçumez à combat- ne à’chevai ,fukr les My liens ,- fe battent avec lupique ifur’îns . Scythes qui le nourri’llènt de lait: , dom: la vie .efl: longue , &.qui.nc connoifl’cnt point la tromperie ny Tom. I I. - A

a. L’ I L I A D E

Iu PinjufiiceJl ne voyoit plusœ , le palleit devant Troye , ô: il ne i pettfoit.pas qu’aucun des Dieuxyi prill garde. ’ Mais Neptune confideroit avec foin les mouvemens des Grecs 8: des Troyens. Il ellzoit fur Samos une des plus élevées montagnes de la. Thtace , 8; de là , il voyoit aifément le mont Ida , la ville de Trowre-êe le rivage, couvert des Vaillfeaux de toute la Grece. Il ef- toit forti de la Mer , 8: s’efloit af- fis exprès fur cette Montagne , pour découvrir l’eltat des deux Armées. Il avoit pitié "des Grecs , que les Troyens reduifoient à l’ex- trémitè 5 &il ellioit dansune terri.- ble colore contre jupiter. æ Il defcend promptement. Les , . Ï-Foreflts endettas , Sales Montagnes ira-embloient fous les pas. Il ne les garrefia que trois fois fur la terre. , dés le quatriéme il arrive dans Algues.

l

D’H o M une. Liv; XIII. ’11 a’présde cette. «ville , au plus pro 0nd des eaux, un Temple al. il d’un or fi pur,qu’il conferve toû- jours le même éclat. Y citant en- tré,il attelle les chevaux ,’ dont les pieds (ont d’airain , le crin d’or &lacourlë plusrapide- uclevent. . .24. avr-jam - Mi 5’: z I U. ’ Il luy-même un abit aullî éclatancrquc hlumiere , ô: ayant un forint :d’oràla-main , il monte fmfmfihan- v7: "Le .111 alloit au deflits’ïdes ondes de la mer. Les antesBaleines fait- soient .d’an’ e automne. hg. La mer faiJaÂllÎJin pour dm)! muables flots; "Tout!- monndïoit’ avec plaifir la. Faïence defon ROy. a dan: le Charolais: andal- fus: des eaux. ," 8c le Dieu arriva «hameau puisait: rivage de Troyc. .2 Il y aune profonde caverne fous la mer , entre Tenedos fic les tu. chers d’lmbre. Neptune y laifla » des chevaux , leur donnant une nourriture divine,&pour les trou. A ij

1 ’ ÜILIADE ver à (on retour, il les attacha a- vec des chaînes d’or, ne l’on ne pouvoit rompre ny denoüer. Il s’avance vers l’armée des Grecs. Las Troyens en foule fuivoient Heâor avec des cris de joye , cf. perant de le rendre Mailh-es des VaiEeaux de leurs ennemis 8c de les brûler entierement 5 tels qu’un feu ou une rem elle ils mena.- çoient ou d’un cm razementhor. rible , ou de renverfer ce qui s’op- pote-toit à leur violence. Mais Neptune; qui fait trem, hier la terre quand il luy plant ’, prenant le vi- age. a: la Evoix, de Calchas , encourageoit les Grecs, 8c s’adrelTant ,particulierement à l’un 86 à l’autre Ajax, qui faifoient paroilh-e r une extrême ardeur pour combattre , il leur. parla

.C’ell a vous de conferver l’ar- mec. Sou falut-ne dépend plus que ainfi.de relire courage 5 elle cit.: [peu

D’I-I OM’ERÆ Liv. XIII. a f ,duë , fi vous lâchez le pied 5 les ennemis ont déja forcé les retran- chemens 5 mais en vain. Ils en feu tout bienltofl: repoudeLïIL n’y a . u’un endroit important à défenL 3re 3 c’ePt où commande le redorie- table Heâor , qui le vante d’encre le fils de jupiter, 8: qui comme un foudre renverfe toue ce-qui’ élide-.- .vant luy. C’efiüneanmoins à ce Mars qu’il faut refifter. Efperez le fémurs de. quelqu’un ides Dieux , fi voflre courage vous en rend dignes. Œand Jupiter même lîallilleroit’ ,’. vous le te; poufferez: jufques dans la ville,- Ils les-anima par ce difcours. .Ils le fendrent une force qu’ils narroient point auparavant g une (vigueur extraordinaire le répan- dit dans tout leurs corps. Enfin Neptune difparut en un moment, s’élevant en l’air , de même que le Faucon , qui découvrant (a proye,part- -...-.r--- -. 0.-.-.:.u-2-« tout d’un coupdu haut v A iij

6 i 1.’ in r A n r . d’un rocher,& le dérobe aux yeux qui ne peuvent fuivre fan vol. 2 C’elt fans doute , dit Ajax fils d’Oïle’e , quelqu’un des Dieux de l’Olympe qui vient de nous par. AIAÎ’ÏÎÎ" ’ Ier. Ce n’eli point Calchas.’ j’ay bien connu à fa maniere qu’il n’en avoit que l’apparence 5 les Dieux font toû jours lèntir leur prefence, je me feus ortéau combatgfui- vous donc ’ardeur que ce Dieu

nousOüy , luy infpire. refondit Ajax I fils « de Telamon , c’e un des Dieux qui nous a: arlé 5 mes pieds courent , au com at, mes mains font rêtes à porter des coups,j’ay une fiPgran. de alliai-mec que je combattrois moy feul contre Heaor. Ils s’en. tretenoient ainfi en s’avançant ou. le danger alloit le plus prelfaiit I, 8c cherchant à attaquer les plus forts de tous. les ennemis. ’ Cependant Neptune donnoit du courage aux autres Grecs qUi

n’I-Io M r n n. L1v.. XIII. 7 s’efltoient retirez fur les Vailïeaux pour prendre un peu. de relâche, cirant fatiguez des combats qu’ils avoient eus à foutenir. La douleur qu’ils avoient de voir les Troyens prefque Mail’tres de tout leur camp ,aehevoit de les abbatre. Ils n’efperoient. plus aprés tant de pertes ,échaper a la fureur des viâorieux. Mais Neptune en s’ap» piochant d’eux fous la même gure de Calchas , leur infpira une nouvelle hardleædl s’adrefs fa d’abord âTeucer ,â , à Penelée , à Thoas , à Deipirusv, a Merione, à Antiloque. uelle honte, leur dit -il 2 la defi’en e de nos Vatican n’ell-elle donc pas p bien entre vos mains Je ne fça’u. rois en douter. Si vous: ne com-u battez néanmoins aujOurd’hu avec. tout le courage que j’aye - peré devons, voicy le trille jour où il faudra devenir les efclaues des. Troyens. Quel étrangelpeci. A V A iiij

a: L’I 1. r A D r, tacle efilcelui -cy; Œoy 2 ils oient s’avancer jufques à naître Flotte , eux qui fuyoient aupara: vaut devant nous , comme des Cerfs qui fervent de proye aux Lions , aux Leopards ,1 8c aux Loups P Ofoient - ils nous atten- dre 2 Sôutenoienuils’ la prefence de nos Soldats 2 A peine les mu: railles de leur ville pouvoient. elles lesyrall’urer , a: maintenant ils nous attaquent 5 Ils ont forcé mon: camp , ils viennent jufques à nos Vaill’eaux 5 uelle négli- pence ,quellelâchete de le laifl cr égorger pref ne fans refiflan- ce ! Nous cpt-ill permis à taule - de la uerelle d’A amemnon 8c d’Achi le ,d’aban onner lâche. ment le foin de’nôtre vie , &de nôtre gloire? Fli- il pollîble que vous qui elles la lus florillante ljeunefl’e de l’armée , que vous , dis-je,un j’a veu combattre fi hardiment , emeuriez en repos

... rà fia... q.--’-ïlD’H on 1-: a 12.:L1v. XIII. .9 au moment que vous voyez les ennemis prelts à vous. faire perir a je pardonnerois al des hommes a qui ne font pas nez peur la; guer- re , de n’ofer le defiëndre. Mais elles-vous des hommes fans coeur?- .]e ne puis vous cacher ma jufte indignation. Signez-vous que le repos où vous elles vous va faire erdre 8c l’honneur 8c la vie? es a vous devenus infenfibles a la honte 8c à l’irtfa’mie’? Le coma ’ bat s’échaufië , Heétor prelle ceux qui luy refilent , il cit-préf! de fe rendre maiftre de toute la Flotte, il a rompules portes ’, il la allé les Barrieres du Camp , il temps de combattre 3. fi vous difi’erez un moment, ,î tout eft fur le point d’une défaite entiere.-- IC’eft ainfi que Neptune enfla. moit. le cœur des Grecs." ’ a Cependant deux Troupes’te. noient ferme aveu les vaillants Ajax. Leur ordre gellzoit fi bon,

10 ’ 1.’ I I. I a D n que Mars même , 8c Minerve en auroient cité conteus. Ils avoient leurs piques croifées les unes fur les autres , leurs boucliers s’ap- puyoient , leurs calques fe ton- choient , ils choient ferrez de rang en rang , ils fiifdient déjà retentir le bruit de leurs armes, en les avançant avec des menaces hardies contre Hector. s Les Troyens n’eltoient pas moins en ordre. Ils commen. cent le . combat. Hcâor à lem- relire s’efforce de rompre les en- I nemis , a: tombe fur eux , tel qu’une grolle pierre détachée ’une montagne par la violence d’un torrent qui defcend avec bruit , emporté par le courant ra- pide des eaux , 8C que rien ne peut retenir , jufqu’â ce qu’elle foit dans la laine, ou elle demeure immobil) Mais rayant trouvé les Grecs en bon ordre ,’ a: ne pouvant

D’H o M z ne. LIV. XIII. n enfoncer leurs rangs , il fut con. craint de sari-citer: ; étonné de cette nouvellcrefnlrance. v’Cepcn. dant ils le repmllent luy me: me a coups de piques a: d’épées. Il le actine en les menaçant , pour faire avancer avec luy les Troyens qu’il aninioit automhat , en ces

Troyens , Ly-ciens , Dardaniens, foâtenezrtermes. un moment l’effort de . nos ennemis g Ils ne feront pas long-tempd’nous aura et, je ne crois qu’ils pui exit rea mer aux coups que je vas leur porter -, c’elt en vain qu’ils le font rangez en ordre 8: qu’ils paroill lent faire Venfemble une tour inaccelfible I: je ’fçauraxy rompre leurs rangs; Jupiterle premierdes Dieux m’en donnera le pouvoir

&laCes paroles hardiallè- animerent . lesa Tro. yens; Deiph’obus fils de Priam , s’avança. le premier: contre les.

n. L’ I L 1 A D r l Grecs; Merione alla contre luy, 8c mefurant fan coup , il le’porte véritablement contre le bouclier ; mais cornme il citoit couvert de nerfs se de cuirs de taureau, le fer de la pique ne put» pas le traver. fer, 8c le bois s’en rompit. Dei ho. bus fut efliayé de la violence e ce terrible coup, mais Merione le re- tira en colere d’avoir perdu lavie- ’ toire 8c de demeurer fans armes durant la remiere chaleur de .ce combat. I courut’alix tentes pour choilir au plûtol’t d’autres armes ; on étoit venu aux mains , 8c il s’ef. toit élevé de part 8c d’autre des cris horribles. I, Teucer tua d’abord le genereux Imbrius fils de Mentor , riche en grand nombre de chevaux. Il de- meuroit à Pedafe avant le fiege , 8c il avoit é oufé Medeficafiefille naturelle e Priam. Mais après que les Grecs furent arrivez aux rivages de Troyen, il citoit venu

n’ H o M a a; n. un]; xnr. t; A. a au lecours de Priam ,qui. en faifoit autant de cas que de l’un de les , enfans. C’eltoit un des plus braves Capitaines f’qui titillant: dans la vil e ’ ï ’ ’ v a Teucer le ’blelIa d’un au; de a piqilie un peu au Ldell’ous de l’o- rei e. vLeycoup mortel, 51m., brins n’en fats asfplûtol’c atteint qu’il .enfut a batu. (Tell: ainli qu’un, frefiie fur le: haut. d’une moïâgnes’élevautdans sa: par ’ ant4,,de,loin..,;lors qu’il a, receu les coupsduBucheron, fait retentir le bruit de fa châtre dans la forcit voifine , 8c étend. fur la terre les branches-malesfeuilles-

encore. Teucer accourut, vertes. auflitôt , . apour . l le dépoüillergde, (canines 5’ mais Hector luy lança; avec; force 4 un dard, Teucer qui. fe suivoit- me: futé , l’évita en le détournant un peu 5 Mais fils d’A. action qui venoit au combat,le -

r4 ’ ” ’L.’-I’ t; VA me ” . receut demie (du. Iltomba enfin. toit a. terre, &fachritefit reten. tir les armes. Hector. s’evança. pour luy enlever le calque, Aja’x alla à luy la pique a la main. 5 il l’en atteignit , maisinutilement. licitoit arméal’é reuve ,iezcoup- . rça feulemtnt humide fort bbuclier .: il fut pourtant- con- traînerie f: retirer La: d’abandon» lactame GrecslmhriusÏBclmphio

maque;- Stiché à: Mneltée, ’ r . Princesf " - des - Atheniens , emporteront Am phi- maque5& les Ajax commerciaux Lions qui enleveur une chèvre entre les dents des chiens les plus y forts , 8C la portent couverte de fang dans la forcit prochaine,fe finirent d’Imbriue ,c luy ôtent res armes , 8c Oïlée pour vanger la mort d’Amphima , luy fait voler la radine de and: les épaules, &la jette parmi la foule des com. batans , comme une boule qui

7nîr-y-v* q D’H O-M a a E. Lrv: XIII. ri roule. Elle alla tomber pleine de pouffiere 8c de 12mg aux pieds 9A e’; Z- même d’Heékor. - Cependant Neptune voulant le vange-r de la mon d’Am hi- maque , alloit vers les veillât»: des Grecs pour leur «donner un nouveau courage. Il rencontre Idomenée Roy de Crete , qui venoit de voir un de fes amis qui avoit receu dans! les. derniers combats une bleflure dangerenfe. Il en avoit donné-le foin aux plus halbiles Medecins , 8c if alloit où Le danger preŒmt alu-combat , dont il avoit eu "nouvelle , l’ap- -»pelloi,-t. -- : «- . Neptune prix la figure de Thoas qui commande aux Etoliens avec tant de. reputatjoà, qu’ils l’ho- norem: comme un Dieu. L font devenus , dit-ilà Idomenee, tes menaces fi terribles nu dey ois faire perir tous les Troyensr ’ e Cc n’ait point à propos, reprit-

r6 L’I L 1 A D B il , que vous me faites ce repro; che , jamais les Grecs n’ont com- batu avec plus d’ardeur , tout le monde court aux plus grands pe- rils , la crainte ny la molefle ne retiennent performe 5 mais que . feronsnous V, fi c”elt la volonté de Jupiter que nous ’periflions tous un ce rivage 5 Allons neanmoins, A enereuxThoa-s,au combat 5 defi vous de continuer , comme vous avez toûjours fait , à nous animer par vos exemples gipsy: .vos Neptune difcours. luy répondit en ces . . termes. (me les Dieux faillent pe- rir .celuv qui ne fe portera pas aujourd’huy avec courage contre les ennemis. Joig-nonsunous en. femble A, ldomene’e , nous en ferons plus. redoutables aux Tro- yens. Allons choifir les plus vail- sauts d’entr’euxun , 8: les repouf. Ions jufques dans leur ville, idomenée citant arrivé dans la tente ,

l D’Ho M E n E. L1v.XIII. r7 l tente , endofle ami-tôt les armes, prend deux piques , 8c s’avance tel qu’un éclair que Jupiter envoye un... An-in...n. du haut de l’Olym e pour être le préfage de [on fou re redoutable. Ses rayons le répandent dans un moment dans les airs , 8c prefen- tent aux yeux un éclat qui ne pa- mît que pour ieflirayer les hem. mes. ’ - Ayant apperçu Merione qui ve-, noit dans fa tente our y prendre des armesiQIÈoy! ui dit.il , tu es forti du com .ac? Esatu bleflë 2’ M’apportes-tu’ uelque nouvelle? Bit-Cela temps e venir à ma ten- te , au lieu d’aller contre les enne-

misJ’y viens, .1 lui , dit - crions,’ a pour y rendre une pique, j’ay rompu fur e bouclier de Deiphobus celle ’ e j’avois ; mon vaille-au cit tro eloignc’ ,- 8c le combat: s’échaufig trop , pour perdre en y allant , les occ’afions qui fe prefenteun; r ’ B

18 L’ILrAnr , Idomenée lui fit donner une pi- que qu’il avoit ga née aux ’enne. mis, 8c fans s’arreter â’difcouris plus long-tenu s,fuivi de Merione, il alla au com at ainfi que Mars lui-même ,fortant de .Thraceva vers les Ephires, ou vers les Pie. leus. La terreur l’accom e , glête à abattre les plus ilîëîpi, des. La vi&oire le fuit,8c ne [e rani. ge qu’au partiqu’il lui plaît de proteger.(fiel endroit de l’armée,i . * dit 7. - Merione , chamans-nous.» pour combattre P Voulez-vous entrer par le flanc droit, ar le côté gain che ,,ou par le mi ieu? car je vois que les Grecs [ont attaquez de toutes parts. , Teucer, lui repartit Idome- née , efl: au milieu du Camp avec Oïlée , &leTelamonien. Ils (ont allez forts pourrepoufïer les leur. nemis , 8; Heêtor lui-même, Il lui fera ,diflîcile. de vaincre leur

D’H o M a in. L1 v. XIII. r9 refillzance. ,Nos Vaiflèafux fontje’n fureté, de cecôté-lâ, fi ce n’efl que jupiter lui-même y mette le feu. Il n’y a’ point de mortel, je n’excepte pointiAchille,’ qui [oit au delTus de leur force. Al, ions donc vers le côté gauche de l’Armée, 8c voyons fi nous don. ruerons la "gloire à quelqu’un , ou fi quelqu’unmous en don- nera.Dés qu’ils parurent»- x, comme ils avoient des armes plus. éclatem- tes que le feu , les Troyens s’exci- terent-les uns les autres ,g 8L le joir. gnirent pour les attaquer.- Et alors on vit le même combat que celui d’un affreux: tOurbillon con- tre les vagues écumantes de la mer ,5 ou tel que les vents en font contre la terre ou ils élevent un nuage épais de! ioulliere qui cache le jour, 86 qu” s entraînent dans une vafie campagne, tans tôt Côté , tan-tôt du? autre.

. l) zo L’I L1 A n r C’eit ainfi que les Grecs 8; les, Tro ens étoient attachez au com at.’ Ils ne penfoient qu’à vaincre. A Le champ de bataille ou tantde mortels finiiÎoient leur vie , étoit herillé de traits 8c de iques en." fanglantées. L’éclat es armes ébloüifroit lesyeux , a: ameuten- doit: retentir une bruit redoutable de leurs coupsŒi efhce qui n’am- roit été faifi d’horreur à un fpeâa» cleLa divifion fi funefte des deux fils e deSa; a . turne fut la caufe de tant de mal; heurs. upiter pour faire plaifir à; Achi le 8c à Thetis , vouloit donner la victoire aux Troyens , bien qu’il n’eût pafs refolu de fai- re peri-r les Grecs devant Troye’. Au contraire Neptune s’interefl faut pour les Grecs , étoit forti de les ondes ourles animer à la victoire, i8: i ne pouvoit foufFrir que jupiter s’opposait à lui. Ils

D’H’o M r NE; Liv. XIII. a: étoient tous deux de même naïf- iance 8c de même patrie, mais ju- piter étoit l’aîné , 8C il avoit plus de [tien-ce; Neptune n’ofoit pas donner ouvertement du feCours aux Grecs, mais le cachant fous quelque figure , il fe trouvoit dans leur armée,où quelquefois il com- battoit contre les Troyens , 8C où du moins il aidoit les Grecs en les animant à combattre. Ainfi ils prolo eoient le fil de la dei; tinîqîpar ur querelle, ë: l’em- bar oient parctant’ de nœuds qu’il ne le pouvoit plus dénoüer ny rompre. La guerre en deve- rioit plus fanglante ,. sa coûtoit de jour en jour la vieide plu.- fieurs Heros aux Grecs et aux Tro eus. I I omenée, malgré le poids de fes années ,alloit de rangen rang encourager les Grecs, donnant un rude afÎaut aux ennemis , il les fit ployer devant lui. Il tua

:2 r’I L r A D la Canon ui étoit venu depuis peu de la vil e de Cabiflëe au bruit de cette guerre. Il demandoit en maria e CafTandre,la plus belle des fil es de Priam fans exiger de Il avoit promisune choie fans doutedot. bien difficile ,. de chailer les 4 Grecs de devant Troye.Priam lui avoit promis fa fille, 8c alors il combattoit plein de l”efperance de l’époufer. « ’ .1 Mais Idomenée qui le Voyou: s’avancer fierement , alla contre lui, 8c le renverfa d’un coup qu’il lui porta dans le ventre. Ses ar- mes ny [on amour ne purent le garantir d’une mort ’fi funeil’e. Sa chûte fit un bruit qui retentit

Idomene’e tout fier de fa vic toire,au s’écrioit loin. qu’il fgauroit bon Ï gré à Oârion , s’il pouvoit accomplir ce qu’il avoit promis à Priam. Il t’avoit , enfuit-il , pro.

.1

n’Homrxr; Liv. XIII. :5 l mis la filleiçiie pouvions-nous pas te faire’unï moine avan ’ en te donnant la plus belle des filles (TU-DÉFI: d’Agamemnon, fitu eufTes voulu 7’ nous. aider a la prife de Troye ? Il en: temps, d’y penfer, viens’fur nos Vaiflëaux ,1 nous traiterons enfemble de cernouvel h menée; En .difant’: ces aroles î le trais noir par les pie s hors des rangs des combatans.’ Alîus mit pied à, verre pour ’vanger la mort de [on amy, (on Eicu’ er avoit en main les chevauxé auEez : Son cœur ne nef iroit quevangeance: I Il efioitpre de orterion coup; Maïs Ldorùenc’e’ e prévint &l’ - teignit: luy-meline’avec tant de violence-dans la gorge, qu’il tom- ba tel qu’un pin, un che ne, ou un, peuplierqui cit abbatu par le fer. dans les forefts mêmes ou il s’éle- vait , pour n’efh’evplus quedes aix de navire 8c de bafliment. Il l citoit étendu devant [on A.)

, L’I I. 1 A D n char fremiilant encore de colere ô: plein de poufiiere 8c de fang. 3 il quittoit la vie avec regret. Son Efcuyer âlit à ce funeflze (poe-a tacle z il t faifi de douleur 8c de crainte. Ce codant Antiloque s’avance à ui pour lui ôter le temps de détourner [on char , 8e d’éviter la mort. Il lui porte un coup de pique dans le ventre malgré l’acier éclatant de fa cui- raire qui ne l’en put garantir. A peine fut. il tombé’de [on char que le fils de Neftor s’en faifit pour le mettre en la puilTance des Grecs. . Deiphobus s’approche d’Ido-a menée pour vanger la mort d’A-v fins fou ami. Il lance contre lui un javelot. Idomene’e ui avoit pris, gardeâ [on action, e couvrit de, Ion. Comme bouclier. il étoit de nerfs de. . taureau 8c d’un acier extrêmea ment bon, il ne put être percé du

D’H o au: u E. Erv.’.XIII. 15: -Aezrz .Tvn-w si? ’ * du c oup’quelque. violent qu’il fût .,g g . .8: il en retentit feulement. Cepen- . . a. g i dant le javelot vola plus loin , la. 0D pointe ayantgliflë furll’acr’er 5 8c ac. ayant été poulie. avec violence ,- il de vint. percer. le coeur .ïdz’HippaIL. le fla www w- des, qui fut incontinent renver-L

fié.» Du moins..: .1 ,.s’éCria "j :1 Deiphobns, . .l . . mon amy; n’eft point mon fans être ,vangé. je croy qu’il. fera.- contentde moy, de lui avoir en- --r-n-r- q voye’ nia-Compagnon pourlefuiî vre. Cette vanité déplut. aux v Grecs, a: Antiloque enrr ut un déplaifir particulier- ce: ut en vain quefDe’iphobus voulut cule; . verHippafides. Antiloun en prit . la deŒenfe, jufqu’âce que Me- ciflrée 84 levaillant Alaltor le por- terent aux Navires,pleurant amé- rement [av-4.3 mort. "hmm-7L. r i ’ ’ ,ç Im- . Idomerrée ne cefi’oit pasun’ moment de poulier les ennemis : avec une extrême ardenn, Le Tom. Il. C

2.6 L’I I. r A D E peril le plus rand ne l’étonnoit oint. Cella ors qu’il cherchoit î y facrifier quelque Troyen à Ion courage, ou de erir lui-même.- Le fils des cet E icte que jupiter avoit élevé, fe prefente devant lui. ’ C’étoit le brave Alcothoon,qui avoit é ’oufé Hip, odamie,fille aî- née d’chln’fe 5 e le étoit les déli- ces de fou pere 8c de fa mere , 8c il n’y avoit point de beauté qui fût égale à la fleurie. Tout le monde louoit [on efprit , 8c la connoillan- ce’qu’elle avoit des ouvrages des plus beaux arts. i v - Neptune donna la victoire à Idomene’e fur ce Heros. Il char. ma fes yeux. Il arrêta les pas , de forte qu’il ne pouvoit le re- tirer, n éviter le coup d’Idomes née. Te qu’une colomne , ou qu’a un arbre foûtenu de les racines , il demeuroit environné des enne; mis, fans que fou grand cœur fut

D’HOM i! l a. Liv. XIII. 27 touché d’aucune crainte. Idomeæ née perce fa cuirafle , 8c collant le coup jufques aufon de (on eûomac; le fer de la pique ache. va-deilui déchirer lemme parle mouvement que fou corps fit en

Après cette funefle mort,Mars donna quelque relâche à la via... lencc .8631 la fureur des Comba. tans. Cependant Idemenée fier de cette nouvelle viétoire, dilbit bau... tement:,.7.Ne crois-tuçpas ,. vaillant .. Dei- i. phobus, queje liais prefentement égal à :toy en quelque choie , en ayant tué trois pourun (cul , dom: tu te donnoistant de gloire. Mais our ne nous vanter pas l’un 86 î autre mal à propos, arrête 8: viens combattre contre moy , tu reconno’itras fi. je fuis digne. fils de Jupiter. Apprens ne Mi- nos Roy- 111-4æde Crete serrai...» étoit on fils, que Minos cil: pere dÈDeucz. Il 53:1:

3.8 .1311; I’A Dr lion , 8c que j’ay pris naiiTance de Deuca ion. Apprensa que je commande en Crete , étrique je fuis venu icy , pour nuire itou Pere , aux Troyens 8c à toy-mê4 v me; (,pHÎ, ph. ..M,..,.. n Deliphobus’ ne ,fçavoit) s’ilÏ des 1voit: e’retirer un peu pour reve- nir au combat avec quel ues-uns des plus braves, ou .s’il devoit le battre lui feul contre ’Idorrienée: Il aima mieux fe retirerôt’fe joindre avec Ene’e. Il le trouva dans les derniers rangs. Il avoit à le plaindre de ce que Priam ’ne le confideroit-pas ail"ez,8c de ce qu’il n’avbit pas dans fou armée les emplois qui étoient dûs à; fa ’ valeur. .v Genereux Enée, lui dit Dei; phobus , il en: temps d’oublier le relientiment que vous pouVez avoir des mépris de Priam,’& de ne vous fouvenir plus que de ce que vous vous devez à vous-mês

D’H o M r a la, Liv. XIII. 19 me , à vôtre pere 8c a vôtre futur): Le divin Alcotlroon vient- de pes rira C’efivlui-qu-i avoit. en foin de - vôtre enfance, courons pour le vanger, c’elt Idomenée Roy de Crete qui l’a tué.- , ’ , v» Énée fut touché des paroles de Deiplrobus kil s’avance. avec lui 5 mais fonabord , fou aétion, les I menaces ne firent point de peut au vaillant Idomenée. Il l’atten. dit fans. s’émouvoir 5 il demeura H femme-.1 qu’un fort [aligner at- tend dans un bois le challeur’ se v les chiens qui accourent à lui avec ’ un bruit épouvantable. Son dos le . hernie ,Lfes yeux s’enflamment , il montre des deEenfes plus aiguës l que des pointescl’acier, prêt. à repoufier lesichie’ns 86 les chai; fours mêmes quand il en cit atta; I ’

HAinlfi ,Idomenée ne fit pas un p (cul.qui. mouvement. ., en’z arrière. Il a r 1 pella feulement quelques-uns e j C iijgl ’ " 4

1’! r. r A D la . les amis , Afcalaphe , Aphare’e , Deipire , Merione , 8c Antiloque , 8c les anima- au combat en peu de paroles. - je vous appelle, dit-il , à mon lecours : car étant (cul , je ne puis pas combattre contre Enée 5 ’ il cit dans la fleur de (a jeuneile; il a plus de forces que moy , qui luis déja chargé d’années. Je ne ’ partageroispas avec Vous la loire de le vaincre,fi j’étois au jeu. 3e que lui,-ou qu’il fût de mon e. gIls [e mirent aluni-tôt prés de lui tenant leurs boucliers d’une main , 8c de l’autre étant prêts de combattre avec leurs armes. Paris 8c le divin Agenor fe joi- gnirent aufii à Deiphobus 8C à Énée , qui prenoit plaifir de le voir fuivi de Soldats, comme le Berger cit bien aile de voir les moutons fuivre le belier qui citai la tête du troupeau. ’

i D’I-I aura r. Liv. XIII. .31 Alors, le combat commença à le renouvelle: pour la mort d’Alcd» thoon. L’airain des. cuirafles 2re; tendroit des cou s, les uns 80 les autres le mêlant ans la preflë.Les v bouchers qui fe choquoient ,mê- laient au bruit des armes un (on redoutable; on entendoit de . tous côtez les "trilles cris des mon.

tans.Entre tous ’ .les v autres, ’ Énée 8c Idomenée s’atta noient avec une ardeur égale. ges deux . Mars vouloient vaincre ou périr 5 Enée lança le premier [on javelot ,. mais Idomenee en évita le coupait détournant la tête.- Ainfi ayant palle en vain , la pointe nefrapa ue la terre. Mais ridomenéeb’lefl Fa Enomas au’lmi’lieusdu ventre, ayant fauiTé fa cuirafle,&il l’éten. dit fur le rivage. Il retira (a pique. mais les ennemis l’empêcher’ent coups de traits de:lui enleverules armes. AC iiij a

32» Î ” -1311. I in DE” -. . Il n’avoit plus la-force, ou de pourfuivre les ennemis , ou de le retirer promptement aprés le [un ’ ces d’une entrepriie. Il revenoit dans les rangs our y combattre ,, . aprés avoir tue Enomas , Deipho- buscrut avoir trouvé un temps fa- ’vorable à fonteilèntimtnt. Il lui .. lance un javelot, mais il ne por- .» ta pas où il vouloit. Il alla tuer, . Afcala” lie fils de. Mars , qui mon» rut cm raflant de fes mains la, s terre , 8c fe roulant dans la pouf; fiera,Mars ne [eut . rienv de-la- ü erte de ; fou -fils.ll étoit au haut de FOlym; * .pe avec les autres Dieux , que Ju- . piter y retenoit ne voulant pas .. eur permettre de prendre part à

cette- - Les Troyens guerre. le jetterent - -fur le corps d’Afcalaphe., Deiphobus lui savoit déja ôté (on calque. . Mais Merione fondant fur lui I, , comme un Vautour fur fa proye ,

x

D’H o me ne. Liv; XIII. 3;: -« Joli donna un cou ,fi terrible . dans le bras , qu’il: utzcontraint de ’laifler tomber le carquois. Il retira ami-tôt [a ique a: ré- . vint dans les rangs’f mêler avec . fes amis. : Polités frere de Dei- hobus le retira du combat. Il . ezreçut entre (es bras au. m0- . ment qu’il le vit prêta tomber. * ’,Il.le conduifit pref e mourant jufques à fon’cliar , e fit. rentrer dans la villeoù l’on fut dans, une extrême douleur de fouaavan’.

. ’ Le combat ’s’échauffoit entre ’: lesturc. autres. Enée bleflaI . Apharée I l . d’un coup de lance à: la- gorge Ç; . 4 [on bouclier tomba d’un côté , a: les armes de l’autre. Il tomba bien-tôt dal-même aux pieds. d’Enée. I a ’ Antiloque voyant ne Timon; « s’enfuïoit,’-lui porte ans le dos. un ï’coup de dard. Cette grande . veine qui s’éleveï-jufquÎau. col, .

34 Æ L’ILr-Ann après avoir couru le Ion du dos, en fut coupée. Il tomba la ren- verfe , en étendant les bras vers fes amis. Antilo e y accourt, 8c le deEendant’ s ennemis qui l’environnoient , il lui ôte les au; mes; Les Troyens l’accabloient de leurs traits 3 mais il étoit à: couvert de fou bouclier, qui re- tentifibit de coups de pique , de dard , 8c de javelot qui tomboient fur lui. Mais Neptune deffendoit An. tiloque au milieu "de tant de pe. rils. Adamas lui avoit porté un coup de pique avec tant de vio- lence, que [on bouclier en fut ouvert par le milieu. Le fer al. . loir traverfer le corps du gene. reux fils de Neftor, fi Neptune n’en eut arrêté la violence. Il fe rompit en deux , 8: un des éclats demeura dans le bouclier , l’autre -tomba à terre. Adamas le reti, :2 promptement , poux éviter lai

D’Ho u z Il E. 11v. XIII. 3’; mort àmais il fut fuivi duvaillant Merione 8c atteint d’un coup de pique , dont il vouloit en vain le garantir. Le fer étoit entré fort avant, il tâchoit de s’en délivrer; tel qu’un Taureau qui cit lié 8c emmené par force» refifèe» à celui i l’entraîne. Merione retira de on corps la ique dont il l’avait bleflë. maisi tomba auHi-tôt, a; fut couvert des. épaiflès tenebres

deHelenus la mort. fendit en » même " v tempsin la têtede Dei ire. Il avoit une » é ce large , 8c gorgée en Thrace; I lui en orta un fi rude coup, qu’il en a atit f0 calque. Œeli que Grec s’en (ai itldans la mês lée. Dei ire atcablé d’un coupfi redouta le, ferma les yeux à la lumiere.V .Menelas pâlit de douleurpêc . de. .colere , en voyant la’funef’te mort de Deipire; Il s’avance contre Helenus en le menaçant, ôter:

36." "’L’I-LIADE 4 errant [a ique contre lui. He Fenus ban, e (on arcs, 8: l’arme d’une flèche redoutable. Pleins de fureur l’un contre l’autre, ils portent leurs coups en même temps. La flèche d’Helenus attei4 gnit lacuirafle de Menelas ; mais elle ne put pas la percer. Elle te- jaillit en l’air. I , Û- Mais Menelas atteignit la main. d’Helenusj, dont il tenoit [on arc, 86 attacha enfemble l’arc Sala , main; Ce fils infortuné de Priam le retira traînant la ique enfon; . céeldans [on arc 8c ans fa main. Agenorlui arracha-la i 116,5! d’une fronde de laine Æeîwrebis; il lui .eh-velopa la main , pour euh pêcher le fang de couler, 8C pour - conferver ainfi la vie de [on g » Pifandre voulut vanger-Hele- nus, il s’avança pour combattre. amy.Mais, ô genereux Menelas, l le dei:. tir; il? Ll’adrefiloit pour l’envoyer

D’H o M in a ES Liv. à X111; 37 au trifiefein de la mort. Pifandre , aflaillit-le rentier l’intrépide M e- nelas. Il rappa fon’bouclier d’un coup delance, mais elle Je mm-» pit. Menelas-r voulut l’atteindre d’un même coup , mais. il faillit

’ ami;è ’Le"ma1h’eureux- [Î 1 Pifandreg :I ef.1 "r peroit déja la viétoire. S’étant mis à couvert, il le pré aroit à; faire unnouvel" aman. a I s’arma d’une hache de bon acier 8: en déchargea un fiirieux coup fur le haut du (laïque de Menelas. Mais en vain 5 car fans’s’étonner, dela violence de ce coup , ayant l’épée à la main , il inclure le dé; faut du Calque de: [on ennemi; Il l’atteint au ldefl’ous du front 5 les os de la tête retentirent du coup , mais la pointe de l’épée entra dans les yeux; Ils tom- ber-enta terre pleins de fang. Pi- fandre tomba lui-même fur le fable; Menelas lui mettantles

38» ’L’-ILIADE’ . pieds fut le ventre , le defarme, aufiLtôt, faglorifiant de faviâtoi- ’ te en ces termes. Enfin , perfides Tro eus , vous ferez contraints r’d’a andonner nos Navires., Il eft temps de n’a; voir. plus. tant d’ardeur pour la. rre ,1 ne ceflèrez-vous ’amais ’être injuiies 2 faueilaiïai lirnos vaillèaux, aprés avoir enlevé d’en... tre mes bras ma propre femme: ne craignez-vous pasela colere de Jupiter? O Pere ,deshommes 86 des Dieux , vous qui êtes tout jui’te, tout fage, tout équitable , ferez-vous favorable à des i ,ies, à des hommes qui ne connbligent ny vertu ,ny jufiice , qui ont violé. tous les droits de la plus inviola- ble hofpitalité , 8c qui portent par tout le eu de la guerre? Aimeront-ils toû jours les armes? Les hommes ne le lafiènt-ils pas des choies les plus agreables de la vie , du fommeil , de l’Amour , de

15’ H o M E u. Liv. XIII. 3, la Danfe, de la Mufique? (Luels charmes trouvent-ils dans les . combats pour les aimer , fans vouloir goûter les douceurs de la. paixComme 2Menelas . arloit enco- re , Harpalion fils u R0 ’ Pile. menus vint contre lui.nI avoit- fuivi [on Pere en cette guerre ;’ mais il ne retourna point en fa. atrie. Il donna un t c0up dans e bouclier de Menelas fans le- pouvoir ercer. Ils’enfiiit aullL tôt vers es liens, 8c pour-éviter la mort , il [e Couvroit’ le plus qu’il lui étoit poifible. Merione eut neanmoins le temps de lui ti. ter une flèche. Il en fut bleEé à la cuiflè , la terre fut teinte en un moment du fang qui en (Ortoit. Il tomba mort aux pieds de fes Compagnons, 8c il demeura éten- du Comme un vers de terre que l’on a écrafé. Les Paphlagoniens accoururent a lui , ils mirent fou

-4o w L’I LVIÜA-D E corps fur un char , ô; le mener-eut. à Troye,aflligez de (on infortune. Son pere les fuivoit , fondant en * larmes , fans fermente enpeinede prendre uel uevengeance dela monde-enfle. i ” i - Pârisen fut- extrêmement ton- ché ,. parce qu’il avoit été’reçu beaucoup mieux chez lui , que dans toute autre maifon de la Pa. phlagonie. De. colere se de dépit ’ - l il tire une flèche mortelle. -r Echenotfils du Devin Polyfide avoit voulu [uivre l’armée des Grecs, bien qu’il connût qu’il y ’ devoit petit. Son ere lui: avoit fouvent prédit u’i feroit tué par les Tro ens , si? alloit’au fiege de leur Ville, ou qu’il devoit mou- rit d’une longue maladie s’il n’y alloit pas. Il préfera la gloire de finir fa vie avec tant de Heros. Il efi ivray que pour échaper s’il le pouvoit ,’ au malheur de cette fu- mefte prédiction, il ne s’expofoit pas

D’H o Miami. :Lry:,X-III. pas. aux plus grands hazards du combat. Mais il évitoit, en vain [a deltinée. La flèche de Pâris lui perça le col. [on efprit s’en-j vola defon corps , a; il defcendit arum-tôt. ia. la noire demeure de .

Pluton.; Ce eudant le combat , . étoit’é- 5 . A ; chau lé 5 il n’yavoit perfonnequi v ne futembrazé de l’ardeur de vaincreçfonennemi; V k V: î bçiHeétorçn’avoit pas encore a ; pris, que côté gauche de. liés troupes: CCQit ’re nulle 1par les Grecs. Carenfini s’enfa oit peu qu’ils ne:rempgrtallEnt*une- viétois te entière. : Neptune leur avoit. donné.plus.dc.-’coutag;e-z& de? for: ce , qu’ils n’en avoient eu- aupara.

Vfllît;.1:Ï;.1112 continuoit’ l’aflaut 1 au; -.même, ennoient»: ilavpitibiifc’. ,» les-par: .. ces , abattu :lesimurail’lesfic rom.) puË les ’ rangs -. des Grecs-ail. "5’36 , tançoitvcrsles’.YaifieauxsdÎAjag Tom. I I: D

42 Il] 1. 1 A n :5 ,. 8c de Prorefilas. Les Rectiens ,les Joniens , les Locriens , 8c les E- éens avoient (oûtenulong-temps es efforts prés d’une muraille éle. vée, pour deflêndre l’entrée du port. On y avoit combatu’long------nuera. un temps à pied , &â cheval. Mneliée qui commandoit les Atheniens ,étoit’appuyé de Phi- das i, de Scithius , 6c de Biais pour garder ce allège. Philides, Me; ges, Amp ion 8c Dracius é- toient à la tête des Epéens; Me- ’don se Menoptoleme condui- foient les Pithiens. Medon étoit fils naturel d’Oïlée ,- il savoit été O éloigné de la maifon de fan pere; ou il avoit tué le frere d’Euriope

faAjax belle-niera O’ilée,êt Ajax Telamonien - " . étoient infeparables. Ils combat. toient enlèmble avec uneï’ardeur égale ,8: joi nant leurs forces , vils refiloient toute A la violence d’HecStor 8c des Troyens: Co mine

n’Ho M a Il 12. Liv. XIII. ,45 ,les deux noirs Taureaux. attelez à sE- une même charuë ,la tirent avec rg-Tr. mps . une force é ale. La terre s’ouvre de fous le fer, es fillons ’s’élevent, ils font couverts de lueur 8c d’écume: de même ces deux Heros alloient à côté l’un de l’autre , teintant ræxw;u fortement à leurs ennemis, 8: entrainante apre’s eux tout ce qu’il y avoit de plus brave pour couvrir la terre du fang des 1,-» 35v- 1s Troyens;Les Locriens-e’toient . .aux . der.r .. lu» niers rangs. Car-n’étant point ara v Wv’ffl t1? toit mez de boucliers ,ny de cuirallës, 1 l ils n’étoient pro res qu’à le fervir ne . de loin de leurs (lèches, 8c de leurs 757 . PC frondes. Ils miauloient pas de rompre l’ordre des ennemis, 8C de percer leur rang en (airant tomber fur eux une plu e fi terri- blede leurs traits à: de eurs picta res, qu’ils étoient fur le point delà retirer du combat, a: qu’Hthor mêmem étoit elïraye’. I . , D ij

44- I-L’II; r a ne: -: l w Voulez-vous, lui dit alors P04. lydamas’, éCOuter un avis impor; tant. "Je (gay bien , .vail’lantHeJ’ &or, que les Dieux vous ont-fait naître le plu’sgrand homme: de guerre de nus jours. Mais ils ont» coutume de partager: leurs pre- feus. Ils ne donnentjamais toua tes chofes à une même performe; . La prudence n’el’c pasmoins neu cellaire dans: les: grandes. occaa fions , que la hardiellè 8c la valeur. Elle fert a.conferver les Villes. 86 les Etats:Elle nous ell: en ce mm . ment plus necell’aire que toute la . plus intrepide vaillance. Si nous. ne trompons lesennemisf, nous. allons: tomber entre leursmainsfi; ils nousenvironnent de tous côq tez,ils nous prelïent. Les Troyens. qui ont forcé les. retranchemens - avec tant de :hardieEe, le reti..- rent. :11 n’y. en a. plus guetes qui raillent, a: encore ne [orteils- plus en ordre. Si. vous failiez

D’ H o MIE a n. Liv. XIII. ’49; . femme: les. plus habiles. Capitai» ,, n’es ,- 0112VCITOÎË s’il faut s’opiniâ. trer au "combat , ou le retirer au plutôt.rI]e fçay qu’il y" a un incon’. nu de. eur côté qui ne le laïc * point de com-battre. Plus il le fait tigue , plus il CR ardent’au com: . bat. Ses forces. ne s’épuifent point. Il peut bien réparer. la perte que , nous finies hier feuillu! aux en-

nemis.Heâor approuva . -l’avis v de1; Bon- ë . lydamas.’ Il. delcend de. [cachas ci i lui donne” ordre d’avoir foin de l’attaque, pendant qu’il. iroit de côté. .84 d’autre’afïembler. les Chefs des troupes. Il. part , 8c il fond de tous tâtez comme une : monta ne. de neige ,. qui étant é-. . ichaufi’ee par les premieres cha. 1 leursdu Printem s,fe répand en a torrens qui cou eut , détentes .

parts.I115 le rangeoient ’ . .* tous , : auprés . dé.P.olydamas au. momentgqu’il-s .

4.6 L’I i. i au ’1’. meurent reçu l’ordre. Mais Heu tor alloit dans tous les rangs. Il. cherchoit Deiphobus , Afiade , Helenus’ , Adamas , Alias 5 mais il trouvoit les uns morts 8c étendus fur la terre. Il apprenoit que les autres s’étoient retirez du com. bat couverts de playes à: de fang. Ilrencontra Paris mari d’Helene, cette Grecque li fameufe par fa beauté. Bien qu’ilfît (on devoir æ qu’il encourageât les foldats à. combattre , il ne put s’empêcher de lui faire ces re roches. i ’ Malheureux A exandre,où [ont Deiphobus , Afiade , Helenus , Ai. damas , Afius, O&rion a A-t-il fallu que tant de Rois [oient peris ut tes laifirsôcpourla querel- ed’une ’ me aTroye va petit ellemême, se que dois-tu devenir aprés toutes: ces pertes r Pourquoy, lui répondit Paris , me faites-vous à contre-temps des reproches li injuflzes arAyÎje ceflë

n’I-I O’M’El t. Liv; XIII. 427 de combattre . depuisque’ l’on cil: i venu aux mains2A .je’faitquel- que choie indigne e ma miliair- ce a .jupitera préfervé de la mort p Deiphobus a Heleinrs. Il lui a plu de lailÎerperir les autres que vous me demandez. je fuis prêt de vamper leur mon; Allons où . . le peri à: la’gloire’ nous appel-i lent, vous verrez fi je vous. lui. vray oùàvôtre murage vous por-

tera;Il appaira -la colere’ n d’I-Ieâorparu u r ’ ces des. Ils coururent où le; com at étoitle luszéChaui’n’é. Ils furent fuivis de brion ,i de PonJ damas ,de Phalore, d’Oéthorus ,1 de Palmas , d’A camas , de Morus fils d’Hippotion. Jupiter leur don-- rioit à tous une excrême envie de vaincre leurs ennemis. Ï i Ils marchoient Emblables à la tempête , brique les vents émûs a mêlant au bruit du tonnerre ,- lravagent la Campagne", .8: que

R3 ÏŒ’I’LInnEJ I ls’éte dant.furilamer,ilsem on». tent-fes vagues écumantes à en: gré, a: les élevent les unes. con... Acre les autres. C’ell ainli que les Troyens étoient prêts de ravager les. Grecs à; de renverfer tous leur: rangs. Hector étoit à leur ter. te tel que Mars qui. porte ar tout l’épouvante ôc l’horreur. lie cou. vroit de. [on bouclier gil étoit au. mé de caf ue. 86 .de- cuiralfe. Il, s’avançoit ans les rangs desrens nemis pour les rOmpre-, ayantla pique à la main , auffi redoutable qu’un foudre. . , 1 , . Les Grecsmeæfilrent pas ricana moins émus. de toute cette fureur. Ajax s’avan a hardiment-contre lui;ôc.l’appel a fierement au coma batences termes :.’ . , .j z l Approche sapproche, Heâois, croiseur nous effrayer r, crois-tu que nous n’ofions pas cpmbattre contre toy-eIl cil: vray que. 5L1: piger. t’a. donné quelquefoisla. . viéloire,

n’Ho M la n" r. Liv. XIII. 49 Viéloire , ma’isil peut-nous la den- tier aujourd’huy. -Œe fiais-tu fi le temps n’ell pas venu, que tu prieras Jupiter se les autres Dieux de donner â-tes chevaux plus de vite’fie que n’en ont les Epreviers, pour t’enfuïr- plus promptement rdansnta Ville. i i En même temps . qu’il parloit ainfi , on apperçut un aigle vo- ler à la main droite. Les Grecs en firent de grands cris de joye , comme fi les menaces d’Ajax a.- voient été confirmées par cet au-

gare.,Le genereux . Heétor,, méprifa neanmoins fa prédiétion. (be tu es vain.,ïdit-il , temeraire Ajax , de donnèraux Grecs de fi lege- res efperanèes l 2 S’il étoit aulli vray que je flaire fils .de Jupiter ,8: de Junon , comme il l’efl que tu vas erir ,s je lerois honoré comme pollon 86 Minerve. Voi- ’ch le dernier jour de tes Grecs , Tom. Il.

8cje tu ’ vasêtre 131anan toy-mê’me . la v proye des chiens 8c des oyfeaux. » A y , Les cris des deux armées le mêla. lerent à la voix de leurs Chefs. J. 1 Les Grecs pleins de hardieilè 8* A 4-" Ù - -""4’-**mwn[w f. fl.. d’ardeur attendoient le emier; choc des Troyens,Cepen ne leur cris des uns 8: des autres recels» tilloient dansles airs. a. Fin du treizième Livre.

-1[.a C

un o. M sur. LIVRE" X17.

. E s r o n entendit cebruit ,. . terrible , quOy Au’ilfiîit fur . s des Vailfeaux, a chaleur du combat s’augmente , dit-il Machaon. A ces cris que j’entens, je vois bien l’extrême peril où nous femmes. Je ne puis demeu- ter plus loâgœempsrprés de vous; entre es mains de * la.’e belle vous Hecademe lai e qui A aura foin d’efliiyer le fang de vos pla es , v 8c de vous faire boire d’exce leur vin. I . .’ .. l; . .. ’ ’ ’E ij

2’52. Vr’I L r A n E -.. l Il l prend aulIiQtôt. un , boucliers r-n v avec. une pique , 8c ils’avance’ n-.uu-u..ci.ùëz.-uK 2 o 3.- pour reconnaître ce qui fepaf.’ à.

à foit fur le rivage, " ” . Il voit que les rangs des Grecs étoient ouverts. de tousË côtez 5 que les Troyens y mettoient la confufion 8c le defordre. ,i ,8: que les retranchemens du campêéf 4m toient abbatus. A terrifie fpec’tacle il demeu- ra uelque temps immobile. Il ne Ë avoit s’il devoit aller fe ter ans le fort de la mêlée, Ou le joindre à Agamemnon, 8c aux autres Princes ,un leurs blelfu; - res retenoient fur les Vailleaux. I Boni état étoit tel que. celuy de la.Mer , lors qu’au commence. ment d’une tempête l’es vagues boüillonnent 8c. s’élevent , avant que d’être pouillées aucun yent. . .’ h ’ w I. ;- l Enfin il refolut d’aller vers Agar mention; ’dellèin ï luy parut

D’H o r; a K E; va: XIV. 53; plus im aman-’5’ Ce enflant au; milieu es GreCs’ôc es Troyens: vous n’euflîez veu que carnage: 66 u’horreur, vous enfliez en; ten u de loin retentir-avec éclat. les coups de leurs armes. * Ï Agamemnon,Diomede 84’. Ulyfl: fi: , trouverent N eflorrqui venoit? à eux. Bien qu’ils fuflènt. bleflëz ,v le danger extrême de l’armée; les finiroit fortin, pour rentrer au? Combat; Ils étoient" accablez d’u-- ripe rofonde-e râtelle, 8: Nefior en res abordant augmenta leur?

douleur,È Tout efi: àonc Perdu,genereux’ v - . , . - Nefior , luy dit Agamemnonpfié- ce pas.la,trifle nouvelle que vous? «nez . m’apprendre 2 Hec’tor ne mus aux; pas menacez en vain: de ne retourner jamaisâ Troye ,î u’il n’eût mis le feu à nos? Veuf: Peaux, Ce qu’il a entrepris , il le; va I dont, faire réüfiîr f, pendant” qh’Açhjlle.4 .ôQ-lqs.. aunâgiyoulamla. .

54. r.’ I t 1 ’A n z me témoi ner unçiujufle refend-r h." üIl-Ïân’i ment , méfient d’entrer dans l’inf- terêt commun de toute la Grece. Il cil vray , répondit Nefior , 21e le peril cil: grand. Jupiter en ’ colere ne pourroit pas nous en. voyer de lus grands malheurs. Le retranc ement,où nous avions mis toute nôtre efperance , cit: , abbatu. Nos ennemis s’avancent ’ furleriva e. Nos vaillëaux n’ont plus de cureté que dansla genea teufe refiûance des. Soldats , qui [ont aux prifes avec laennemis; Cependant 4vo ons ce que nous pauvonszatte re , 8c fi quel ne prompte refolution Peut nous et; vir. Ce n’elt pas que ie croye que. tous deviez avancer: plus 10m pour combatte; Il n’y a d’air parenee’ qu’étant: blelïe. comme vous etes , vous retourmez vous expofèr aux fureurs de la erre. s a î» v Puifque Jupiter, reportât Agap’ marmot! , veut que jQDuS l

D’H a un a. Liv. XIV. ’55 lions 5 ’ pouvons-nous rem-ter à ce qu’il a ordonné 2 En vain nous avions fortifié ce rivage. Tous nos travaux (ont renverieziAvant que fa’colere éclatât contre nous; nous n’aurions pas cru perdre la la gloire’ôc lavieien cette fatale entreprife 1;. qui abc: d’entre qui n’efp’efo’it pas de remportes la viétoire ,8: de retourneran honneur dans fa patrie .2 AMais aujourd’huy que les Dieux font pour: nosreimemis , en vainz on entreprendroit- de combatte con; Efloignonsmousne eux. donc -- au .zlà; tôt a: écharpons, s’il cl! Poflîgle; dolent vengeance. .Une grande partie de" nos vaiflèaux; font déjà éloi nez. du Port , où l’on’n’a’ipa; ou es mettre «tous à l’ambre; Mettons aufii en haute Mer ceux " qui tout expofezyfur le .rrivagerâ . la apaiflànce 8c aux larmes”) des Ïroyens. Summum durerais: I - E ziiij

56 ’ 1’11 1 sur L favorable de la nuit , qui les con: traindra d’interrompre. leur atta- que. On ne peut être blâmé pour avoir feeu prendre le temps d’une retraite affurée. Il a plus d’luonneur à fuir un elZlavage honteux , en s’éloignant des en. menais, qu’à s’arrêter temeraireç ment, pour leur donner une cm tierer Ulyffe viétoire.le regardant fiéremen r -- luy fit ces reproches. Que dites» vousAgamemnonece confeil peut: il venirde vous , qui commandez i’cy atout ce u’il y a de plus brave a: de plus vaillant fur la terre 2ER. «sa un difcours à faire à des hem-a mes nourris dans les armes 8c ac; coûtumez à la guerre ëNeifçavezq vouspas que c’eft deju ter m6: me (que nous avons reçû- a coûta- me e combatre jufqu’à- la mort”? Après avoir déja tant i ronfler: peut la conquêtode TroYeiabanl damerionsnous’ lâchement l’efi-L

n’H on! n n. Liv. XIV. f7, operance detdevenir-les maîtres des cette grande Ville ÏÎAhÂ. Prince, .ç. I necontinuez. pasjd’avoirfun En? tinrent fi indigne, du: rang ,. où, . vous êtes :. queg-lesGrecssne tong smillent as: que :Yousfayefz; été, capable ’ e propolër;,une,fuite;û honteufe... Les Troyeusrpewfçaufi. raient .efperer. rien; de: plus, fatma table à leur entreprife. 5: «raturai-peu:f ne ceux qui leurïrefiflcfit «encore , verroient-ils retirer. veu-.Melr 11083 VailÎeaux ,-. qu’ils ne: foûtien-i ciroient plufiesefiÏOrtswrlesnos- en» nemis. Ils prendroieno la .» fuite aVec nous. Le Courage des Tro... yens en feroit’plus grand , leur au; taque plus violente; leur viékoire’ plus-certaine 8c plus entiers... v. v. : Agamemnon ne s’ofi’ença’poinn de la liberté d’Ul’yflèrll lu)r dit, feulement que [on intentionn’é; toitpa-s de précipiter une retraite. ira .. doute, files Grecs (avoient. alla-de couragepour refluer aux

58 me rA’D r; ” ennemis : Mais ique i lesvoyane prefque tous rebutiez’du combat! arrachait: à l’extremité ,’ il ju-I fguai-t qu’il valloit mieux éviterlz rem-des victorieux que d’y du zieuter ex fez,& u’il ne refila . feroit pas e fuivre es avis mê-o trie des plus; jeunes ,ï li l’on eu avoit Quelques-uns meilleurs à

propofer.,Diometleï, qui Tétoit w le plus’ . jeune dotons , parla hardiment a Agamemnon. - Sa navigante la)? donnoitl’cetterhardiefl’e , et le faia fioit écouter, comme s’il peut en l’experience des lus vieux Capis ’ saines. Il étoit fille; de ce vaillant Tydée , qui fut enlèveli Tous. les. ruines..de:«Thebes--, &Ï petit-filq d’OehéezAr ius,Melas& Oenëe étoientfils e Prothëe sauçai forent leur vie en Moutonne 86 en’Cal’ydon. Œydée vint! demeurer à. «Argos; :a ré; avoir! beaucoup-14e: flemmes

n’l-Iomr 1 n. htXI’V. 59 infantilises. Carjupniter Gales au»î tres Dieux le firent errer mutée d’un. côté 5c: tantôt d’unaautre: Il yaîëmfa unedesfillesdu Roy? Adr , parfilant de. grandes: richeflès e terres, de jardines: degbe’tailu k .. ne 3 Diomede fierrle l’avantage rida; naifIànce 5 en parla d’abord , pour autorifer davantage Ion avis ç qui fut d’aller au. combat, de s’avan- cet au fort- de la mêlée, d’infpiq ter. par leur prefencezune velle vigueur ’aux»S’oldats 5 prés que l’on auroit remis les choies en bon ordre, ceux» qui étoient .- blell’ez fe, retireroient ,- pour aimer; pas la: colere du Dieu Mars ,," quileur dàfiëndde: combattre. .. h 3 -’ w t ’On prit plaifir au difcoursldu: jeune Diomede. On approuvai tout: d’unevoix Ion avis.Î on sa... vança furlerivageî et», 7 non ahi-tête! grand!

60 ” ’L’I’L [A ne i Î ’ *- hommes, alloit icherèher ou la, victoire ou la mort. ’ 1 ’ I * - Neptune qui s’interreffoit our- les Grecs en cette journée 1 im-’ portante, ayant pris la figure d’un. vieux Capitaine , s’approche d’As 1 gamemnon 8c luy parle de cette

lorte.- C’elt en vain . qu’Achille’ â” [e réa jpüit du defqrdre où nous’foma mes 3 qu’il perilTe,.luy qui ahan; donne fes amis dans uneoccafionx. fi..prelTante,- 8C qu’il- perde ôc la vie 86 la gloire. Les Dieux ne. feront pastoûjours en ’colere com ure les Grecs.- Les Troyens oui-4 ront peutaêtrefenti’r la ’vio ente de vos coups , 8c arrofer de leur Emg ce rivage. l A ez donc delà hardielle , St vous es verrez un; dre la fuite 8c fe retirer en efori dre dans leur Ville. ’ v l ’ . Ne tune ayant achevé de para. 1er ,i courut aux ennemis faifa-ne- un grand et)! que œuf-W?

D’Hb M r un; Liv. XIV. 151 -jdix millehommes ,ïïqui’vo’nt au combat.- Tout l’air en retentit. Les Troyens en pâlirent de fra. îyülr -, 8c les: Grecs fleurirent une nouvellefardeur pour combat; tre. p v ’ .’ Î - . Junon pétoit fur le haut p Olympe, «&defon trône éclatant, elle com fideroit lesGrecs a: les Troyens: elle reconnutNeptune ; guidon. rioit du’cOurage aux Grecs ,85 elle voyoit avec plaifir l’interê’t qu’il. prenoit pour eux-5 mais Ve; yant en même tempssque Ju i; ter étoit au haut du mont I a, d’où il. pourroit aifément.-recon... ’noitre ce qui le paroit fur le ria vage de la mer, elle en-avoit.’de Fin uiétude.-v v L - - 1, A . V ,El , penfa allfllwtôt auxg’moyens de le furpreudreçzElle’crût y pou-e ’ voir. réüflir parles charmes de l’a. mourût du femmeil 5. mais avant ’ qùe’dedefc’endreiur le mont Ida, ’ elle entre dans une chambrec’cla,

:62.’ ’ rît-ira n 1’ ” - tante d’or a; de diamans : C’é. toisa-u ouvrage de Vulcain [on fils , dont la une étoit fermée avec une clef particuliere, que calame des Dieux n’aurait pli l’ouvrir.I Y étant entrée, ’8c ayant fer. me la porte , elle lave d’abord tout [on corps avec de l’ambro. fie i elle le frote enfuite d’un bau.- me li agreable , que l’odeur s’en étendant dans l’air , le Cielôtla cette en furent arfumez 5 elle une tomber les eaux cheveux jufques fur (es épaules , 8c les par. tageant enfuite en diverfes bou-’ des, elle en fit des nœuds ad- mirables fur (a tête. Elle s’habille d’une robbe brodée de la main mêmede Minerve , dont l’on: vra ’ e étoit’filI’u de mille manie- res es [plusdélicates 8c les plus fines. ne grolle agrafe de dia- en joignoit les deuxcôtez aucune-ceinturegamie de cent

n’Ho’snur. 151v; XIV. 6) heurtes-d’or. ses pendants; d’orteil» les avoient un éclat auiii grand , a: un auflibeau feu,que qui paroit dans les yeuxÆufinelle le couvrit d’un voile, qui «leurroit une nouvelle -grace â [a beauté; de ibrte que le Soleil n’était pas plus brillant qu’elle. - » . a , Ayant achevé de feinter, elle (ortie defa,chambte, vêt ayant a pelle. a l’écart labelle Venus; elle luy fit cetteïpriereqe ne fçay, luy dit-elle, Il vous .m’accordes rez une chofe que .j’ay à» vous deum mandai, parcage je (gay bien, que vous; favo ’ z les .. Troyens, l a: vous ne pouvez pas ignorer non plus que je fuis pour. les

-Grecs. Q I’Velnus, l’all’ura, . .-; (qu’elle, ,5; i, feroit 5H; 4a ce qu’il luy-plairoit; de comme?» aider, ne pouvant pas, refiler-do» :béïr aunefille de Saturne, fem me :du plus grand de tous lesDieux. Junon ne criât pas peaufinons: de-

64. r 11111.: sur. avoir luy-décourir tout foncœuri mais aucontraire elle jugea: qu’il étoit àpropos de luy cacher [on intention..Elle luy dit u’elle 31-- loit- aux extrémitez de azterre ; un voir 1’20 cean à; Thetisgqu’elç ’ e le fouvtnoit d’avoir été élevée 8c nourrie dans leur malfon, a rés exonéré tirée des mains de K ’ea; lors que jupiter relegua :Saturne fous la terre, L8c fous la Mer; qu’el- le vouloit appairer leur difièrend , qui duroit depuis fi long-temps ; 6L qu’ainfi elle la prioit de lui don. ner cet amour 8c ces attraits,avec ..,quoy elle furmontoit.lesDieux à: des hommes; Venus entendit agréablement la priere de Junon , 8c la manie- ’ :re riante, dont elle l’écoutoit, l’ail friroit déja qu’elle n’avoit rien .à’refufer à la femme d’un Dieu :’ ui lance le tonnerre. Elle délie L a ceinture , dont l’ouvrage étoit «fait à l’aiguille. Les... jeux , les ris a, es

, 15’ H est e r. e..yLrV:-XIV. 6; [les attraits;la.-.douceur des paroles qui. triomphe des coeurs es plus I mfléxibles’,-les races,lesamours ’étoientnrepre entez.- il faut 5 dit A, belle Venus, mettre cette-cein- Èture dans’vôtre’fein. .C’efl: ar et.- le que touiteslchofes’ ont dans; pites ; vous verrés que vous lierre: tournere’s’ pas fans avoir’ un heu: lieux événement de tout ce qu’il» [vous plaira. .. I i» « ’ ’QJunon reçût avec piaille. le: se» lent de Venus ,8: l’ayant misîaiis fou fein ,-elles le féparere-nt. vu " nus s’en alla au Palais de Jupiter» e Enon defcendit de l’Qly’r’npeÆh vole par les aimables Provin. ’ ces de labelle. Pierre ,8: de laiera tile Emathie , pallànt furies n’en geufes Montagnes de Thmce fans ’ toucher la terre avec les. pieds:- D’Athos elle. vint aux. rivages de la nier; 8c arriva." à Lemnos; ou "Phoas- com’m andoicElle abora delegfommeil ,.frere ale-la. mort; - TomJI. l, F"

66 ’ ’ ’L’I î. r un: ’ &luy touchant’la’ main, elle lerei veilleôclu parleen ces termes. . - "u .u------o--x Sommei ,toy qui (gais charmer. les hommesfit les Dieux,lituas daigné m’obéïr quelquefois, je te prie de ne me refluer pas aujonr-i d’huy. . je ne donneray un trône d’or , que Vulcain mon filsatraa vaille. j’ajoûtera un-fi com.- ’node,pour y êtreatunaëîquand tu voudras être lon .temps à un filin; faire)! de reconnoifl lance du. loin que tu . .vpudras

Ëmfgdearme œs’pavots,.fiir .Ilne-audra; les de] ’ter,-au même temps, il fera urpris par les charmes l’amour , 8: qu’illèmentre mes unRA cette .- priere. ’ - de la.2 Déefie , le Smnmeil répondit d’une foible Uni-x ,- mais d’un ton agreableL DéefE , fille de Saturne , je feray ’ dormir fi vans me le commandez tout: les aunesDieux, fans cm

D’H QM’ER saphir; XIV. 67 4 par l’Oceau, qul’efl le pitre de tous Mais je n’iraylpoint endos-a mir Jupiter fans un Commudea mentexprés defa part. Il mefou. 7ient du temps qu’HerCulei rez tournoit de la premiere prife d’L; l Hum. ce fut par vôtre ordre que jeune coulay doucement sans ’ yeux , «pendant gueulons pré r riez de furrelles.e1nbûches..àa on! I fils. Il futbatu fur.la’Îmer parulie violente-ventrière. Les ventsenfileÎ vous fîtes élever contre. "luy ne porterent aune ville relui née; où il fut [épaté longLÔemès avec) tous fessait» Cependam lors-qua upiter eue ris:- çef qui détèle gaffé , il me ipourr précipiter (ou: les ondes detld mer , - &il. l’amitfuiufans daube ,’ fila! nuit, qui fui-monte lesbien)?- fit lainoient-542 n’eûtlappaifé-fiw mimesil eutdelapein’esa le qu’il avoit centre. play, 8:. limel.’auroieuélr:mgigbég ll

’68" L’ILI’AD’EP.’ ce n’eli qu’il ne "voulut; pas faire un dé. laifir li "fenfible au nuit: qui s’etoit déclarée en ma faveur: Après cela comment ’oferoilÎÈe m’attirer une fecc’mde fois fa’j v e jindignation Mais Junon continuë de leP prier I par ces paroles,dont il fiat touché. I Pour uoi , charmant fommeil , vous donnez-vous une vaine fra- iytur de la colere de Jupiter 2 P6114 fez-vous qu’il aime autant les Tro; yens qu’il aimoit Hercule fou fils r "Allez 5 faites ce que je defire. La plus bellevdes graces,la belle Pafis thée,’ que Vous aimez , fera pour vous. Le Dieu charmé de la pro- meffe que Junonvenoit de luy fais re 5 Jerez donc, luy dit-il , par le ,Stix,touchant d’une main la terre, Gide l’autre’la mer, prenant a té- moin’ tons les Dieux des enfers, que vous m’e’promettez Pafithée, que je délire avec tantfd’ardeur.’ Junon. étendit les belles mains),

n’HoM-e.1t.«r.Lrv..-.XIV. a, potinfaire le ferment; ’ que lofent; «mail. avoit demandé , .8: le cou... Avrant tous deux d’un nuage j, ils prirent-le-.chemin-de Troye. ç -Aprés avoir paEéEIa mer a: le" .portde .Leét’e. ,,. ils arriverent au ..mone Ida , où. [ont les; fource’s de tant de belles fontaines, a: où [a] inourniflène tant: de i bêtes fanvaa . es. La! Forêt s’abailïoit fous eux-5 le fommeil-s’a-rrêta pin ex.» .erémement’. élevé ,ipoure neuparoîæ, ’ a tre.: pas d’abord devant Jupiter; Il s’y: cache-fous les. feuilles , pre-v .nantalafi e. d’un oyfeau. . a I a :- Cepenâïfat Junon montaylege-c .rement au-haut- de la monta ne, où elle trouva JupiterJl filtre art-- mé de la vÇoirfi belle. Sa remiere’ tendrelle le r’alluma4 dans Ion: coeur 5 il n’en avoit pas-été plus touché dans ces heureux m0.: mens ,.où’ il avoie goûté avec elle; . lespremieresôt les-.plusagreables-g .. douceuzsde l’amour; Il. accourue

l

à ’ ’11)! i (sur f. au devant d’elle, luydemandane avec empæflêmengcommentelle avoit pû def’cendre de l’Olympe fans Char 8c fans chevaux. ’ j ’ Junon , qui n’étoit venue e ur le furprendre , luy répo il: î: vas,dit.elle , voir aux extrémi-i rez de la terre le vieux Ocean sa l’ancienne Thetis ,- où :j’ay été nourrie dans mon enfance, lotf-î ne vous mîtes Saturne dans les a îmes de la terre. Ils ont depuis long-temps une querelle que je" veux terminer. Mes chevaux 8:- monkFChar (ont au bas de la mon: pagne. ’Malls li j’avois Continue mon voyage fans vôtre confente.’ ment ex tés, j’aurois ou crainte de vous épiaire. je Viens icy pour?

vousJupiter leluy réponditdemander. , en la pre... - , nant ar la main. Pourquoy ne vous croit-il pas permis-de faire!Î ce voyage, puis qu’il vous eût a. fiable ?M418’m° refuûrez-voue

D’Ho un e. LN.Ü(IV. 7r les mêmesplaifirs ue «vous avez) accordez autrefois simoun lamais i n’en a nti de, lus: violent âme celuy; qui me bâille prefentement pour vous. Oüy ,x Javois moins d’amour. ur la» femme .d’Ixion merci Pin?) thofis. Je n’ait-noie pas-avec une d’ardeur Dame fille d’Acxifius.&’ lucre de Perlëe , ny la fille dePhea ni:mante. ,rnere .j’a été moins Sade enflammé: Rhadam pour - tueredeBacclrusJesî délices 6c la jaye des hommes; Alomene rmere. d’Hercule 5’ toue ,v Cerés , ne m’ont donné tant d’amour-Nous ne m’a.- vez jamais vousmême paru fi bel. le que dans cetaimable moment , ou je feus pour vous. tousles prellèmens d’un azimut unifiant, ôtqui me touched’une maniera; Mutuel-dînant, que fi jene vous avons mais aimée. i

e72 o 1311.11 n n a: luy répondit en ces œrmes-i- l QIÇ vôtre amour efl: profil»: œment incommode. Mon: cœur peut-il être facilç àlvos- defi-rs [un cette Montagne où tout si): dé; l couvert 2 me. feroit-ce fi que]; qu’un des Dieux nous noyoit ,85 qu’il en allât avertir les autres: immortels 21’ Oferois-je paroîtr’eæ in l’Olympe 2 On blâmeroit mon. abfence’ ? Mais foin-par dépit ou. par honte de forois contrainte de .. m’en tenir loignée 5’ ne pouvez- vous pas diEerer les, témoignages. que vous voulez me donner de v6. v ne amour , jufqu’â coque nous 9.1-. lions dans la: chambre que Vul- cain vous a faire, 5c où je ne- rea 4 fafexpas de-vbus’fuivre. v l ’ A jupiter la , prenanc par le ’bras’ ,w ne craignez point ,1 la)! dit-il, an mableA Junon ,. d’être . vûë des .. DieQx’z’ &dos hommes. Je répam- dray au deKus’ de nous un nuage 514p: , tel que’leJSgoleiL nenîpoùiîra vous *

D’H OM’E a E. Liv, XIV. 7; vous voir , bien que les rayons p6; netrentztout.Il’dit , 8c il ne diH-ëra pas plu . . * long-temps fes plus tendres caret: fias. La terre le couvrit de nouvel. les fleurs. Le :lote , 1e fafran 8c l’hya’cynthe crouloient l autour d’eux. Un nuage d’or ls’c’leva au defus quirendoit ce lieu plein de charmes.Junon fut ravie de ’voir’jupiter * A - s vaincu. par l’amour ,«ôc bien-tôt après par le fommeil. Elle lare-.- noit’ entre fes bras , pendant que le .fommeil courut aux Navires des Grecs pour apprendre- â Ne, prune l’état ou Jupiter étoit res duit. A ’ i - a . Neptune, lui dit-il, favorifez les Grecs à vôtre aife. 8c fans crainte. Vous pouvez bien leur donner quelque avanta e , 8C leur faire remporter de la g cire , pen- dant que jupiter efl: endormi. Ju- non l’a vaincu par les charmes Tom. I I. G

L’I L 1 A n E de l’amour , 8c moy je l’arrête en- tre fes bras par la douceur du re. os. » . V Après ce difcours, le Sommeil retourne à Lemnos, 85 Neptune s’avance avec joye jufqu’aux re- miers rangs des Grecs , réveil au: leur valeur par ces paroles : l Donnerons-nous au fils de Priam une nouvelle victoire? prendra. t- il nos vaillèaux , 8: nous ôtera. t-il la gloire que nous avons ac. quife? Il le croit peut-être , 8c il s’envante déja,voyant u’Achille el’t en colere , a: qu’i? ne vient point au combat. Mais nous n’am rons pas befoin de lui,,ffi nous " voulons nous defi’endre avec cou... rage. Faites donc ce que je vous diray. Couvrons-nous de nos bou. cliers; armons-nous de cuirafles 8:. de piques; les plus accoûtumez àla guerre , 8: ceux qui n’ont qùe de petits boucliers en prennent de plus. grands pour foutent. avec

s.

D’Ho M E a E. Liv. XIV. 7; plus de force 5 qu’ils donnent les etits à ceux qui leur remettront es plus grands. je feray à la tête. je ne peule as qu’I-Ieétor , tout vaillant qu’il cil, nous attende long-temps.’ On obeït arum-tôt aux ordres v de Neptune. Diomede, Ulylre, A amemnon, quoy que bleKez, al oient de rang en rang , 8C ayant, eux-mêmes changé d’armes , ils en choifirent pour les meilleurs foldats , failant prendre les autres à ceuxzqui témoi noient moins d’ardeur pour combattre. Neptu-f ne les conduifoit , ayant à la main, une épée auflî terrible qu’un é- clair. On ne put foûtenir la pre- fente d’un Dieu fi redoutable; sa; d’ailleurs il n’eil: pas permis aux hommes de combattre contre les Dieux.lls donnent trop de fraïeur auxp Cependant mortels. Hector mettoit I enr ordre les Troyens , 86 il les am.- G ij

1’ I L r A p r . moit de (on côté achever leur victoire. On vit alors un combat aufli rude qu’il en fut jamais 5 Neptune d’un côté, a: Heétor de l’autre , donnant de la vi. gueur 8c du courage aux foldats, Neptune fit déborder (es eaux fur le rivage jufqu’au camp des

Grecs.Les armées ’ ’fe Ïchoquerent tu, dement l’une contre l’autre, pouf. fant en l’air des cris épouvanta-

bles.Les ondes ’ de la mer font un bruit moins terrible, lorfque les furieux Aquilons poulTent avec violencercontre le rivage les va. guet; écumantes; Les vafles pro. - ondeurs d’une vallée retentif.’ fent avec moins d’éclat lorfque la monta ne ell toute en feu , 8: qu’un cm rafement a déja dé- truit une grande partie de la F0: tell qui la couvroit. Le vent fre- mit au loin avec moins d’effort ?

D’Homrn 5- LIVuXIV. 77 quand il cit aux prifes avec un chêne’qui refifte à (a fureur. Heâor. pente un coup de pique à Ajax qui étoit vis-â-vis de lui 3 se veritablement ilne le man-qua pas; Il le frappe à l’eitomac , en; tr’e la ceinture de l’épée a: celle du bouclier. Mais le fer ne put faune: les armes ,6: Heâor eut dé it’d’avoir porté [on coup fans le lellèr., 8c d’être contraint de le retirer pour fuir la mort dont il étoit menacé de: tous nôs «et;Ajax Telamonien I " * , amaflantI r une grolle pierre( tare il y en avoit plufieurs fur ce riva e ,«.où las. c0rdages des anchres es Na» vires étoient attachez ) il la. pouffe avec violence contre H64; &or. Le coup atteignit le milieu de [on bouclier qu’il portoit au: taché contre lui. ’C’efl: ainfi qu’un chefne fra pé du foudre en: abattu. Une orriblep fumée G iij

78 L’I L 1 A n E fe ré and autour de lui. On ne peut e regarder fans fraïeur. ’ Heétor chancelle , 8c tourne de côté &d’autre; il ne eut plus-1è foûtenir n, il laillle tomber les ar.. mes , 8c étant lui-m ème renverfc’, la chûte les fait retentir contre la VLes Grecs y accoururent ef- ’perant de l’emporter dans leur terre.Camp; Ils tirerent contre lui plu-. fleurs flèches ,- mais en vain. Les plus brav’es. des Troyens étoient venus à (on fècours, 8c le cou- vroient de leurs boucliers. Poly- -- damas, Oenée , Agenor , Sarpe- - don Prince des Lyciens, St Glenn-- cus étoient auprés de lui. Ils le res tirerent de la mêlée , 8c le mene- rent jufqu’à [on char qui étoit ’derriere les derniers rangs des

Troyens.Î- Aprés avoir pané ’ ale Xanthus,a . on le defcendit fur les bords de Ce Fleuve,»ôc .on lui jette de l’eau

n’I-I o M E a E. LwJXIV.’ "79 au vifage. Il refpira un eu , 8c il ouvrit des yeux angui ans. Il v0. mit du fang noir, le relevant fur ’un bras : Mais il retomba bien- tôt , 8c une nuit fombre lui cou. vrit les yeux. Son courage fut en; fin abattu par la violence de ce COUP.Les Grecs ayant appris.v » que le genereux Heétor étoit retiré du combat ,.aEaillirent avec. plus de, hmdiefle les Troyens , que» cette perte rendoit moins afiürez. - Oïlée donna un coup de pique à Samius’fils de la Nymphe N aïs 8c d’Enope , Berger celebre fur les i bords du Simoïs; Il le ’renverfa à (es pieds. Polydamas s’oppofe aux Grecs qui s’avançoient pour le dépouiller; on combattbit avec une extrême chaleur. Prothenor fils d’Arelicus y petit d’un coup de lance. ’ Polydamas le vantant infolemment , crioit à haute VOIX: ÏG un-

8o L’I i. r A D r l je penfe que mon dard n’efl pas . forti inutilement de mes mains.- Œelque Grec l’aura fans doute Jreçû ans le corps. Il s’a payera " deKus pour defcendre pliis ailé-r ment au Pal-ais de Pluton. I l ’ I . Cette vanité déplut-aux Grecs; 8c principalement à Ajax ,4 prés duquel Prothenor venoit de per. dre la vie. Il avoit la van calice prête,& portoit avec e ort un coup de lance; Mais Polydamas le détourna ur l’éviter, a: Ara ehelochus d’Antenor le re- çût; car les Dieux avoient ainfi ordonné de fa mort. Il fut frappé depuis les reins jufques au col. Les deux nerfs qui foûtiennent le dos en furent coupez , 8c il donna du nez, du vifage &de la tête en terre plutôt que des ge- inoux. Alors Ajax repartit fierement : «dis-moy la verité , Polydamas , celui-ci ne merite-t-il pas bien

D’I-I o M ÈRE; 111v. XIV.. il? d’accom agner Ë Prothenor’ i au "as-n. ; -- voyage es enfers éje ne crois pas? qu’il ait été un’de vos moindres Capitaines. A ce que e puisfre; connoiltre,il eftfilslou rere d’An. tenor;car il lui reflèn’ible.’ Il ditr «7 p.- *m ---: exprés ces mots , qu’oy qu’il le connût fort bien. Les Troyens . .n».. 1--- -M.--.. - - ..---.s a. furent, outrez. de douleur 86 de CO’lerëÇ- q s g î En même temps Acham’a’s avoit ..; 1- ..v-ox-o -...--.. bielré Promachus ’Beotien-, pour vanger la. mortde fion fre’re que P’roriiachus traînoit parles pieds; Il le vantoit d’avoir fatisfait for); reflèntiment. - à t V. Nous ne ferons pas (culs , dià foiùil, Injets aux pleurs 8c à la fatigue. Vous y prendrez part vous-même , 8c Vous mêlerez vôtre deuil avec le nôtre. Voyez vôtrePromachu’s couché fur la: terre pour y dormir long-temps; la vangean’cede’ mon frere’n’a pas été long-temps différée. Du

82. L’I L r A n r moins il jouira du plaifir d’avoir eu un frere qui a van é fa mort. Penelée ne le put ouffrir non lus ne les autres Grecs qui frein oient de déplaifir d’enten- dre ces paroles. Il l’atta ne avec violence5’mais il fuît , n’ofant foû- tenir le,combat, contre lui. Ce- pendant le dard’voloit; mais il alla frapper Ilionée fils de Phor.» bas, celui de tous les Troyens que Mercure aimoit le plus tendre-- menuisa ant atteint au delÏous des,four,cils alla racine de l’œil , pâmais. .pÊupiere à: l’oeil ,dôclil été..-7e on.. Sa] ’u.q ues au erriere "e a r

A limnée recula étendant les deux bras; mais Penelée le pourfuivant l’épéeà la main,il lui abattit la tê- te; il l’éleve en haut avec la pi-- que qu’il y avoit enfoncée , 8c la montrant aux Troyens: , Allez , leur dit-il , porter’la nou- velle de la mort d’Ilionée àTroye.

D’Homr-iuz. Liv.- XIV. 83 Quand nous retournerons en Grece, la femme de Promachus n’aura pas la joye de voir fou ma.- ry 5 mais la mere d’Ilionée ne le verraauili ’amais .- ’ Une pale crainte fe répandit h . alorsïdans les rangs des Troyens -, chacun commença * a frégarder comment il éviteroit, une mort ftp. nefie. L’llq’.).:.ï1 r. il a a . Dites-m0? p-rëfçnterrient ,- dive-.1 1...... -Mimv -....7 . nes Mules , "vous uide’me’urezl- dans le Ciel ,’leqUe «emporta les” preiiiieres dépouilles" des’èr’rnèË mis , aluni-tôt que ’ Neptune fèùéï fait "tourner la viétoire-tlu rcôté des

Grecs.Le fils de Telamon’bl’ell’aïd’aà, ; ,; l’ bord Hiâiusv Capitainedes’ liens , Antiloque dépoüilla Phal- * ces 8c Mermeruis. Merione tua.” Meris 8c I-Iippotion , Teucer vain- quit Prothoon 8c Periphete. Aga; memnon perça d’un coup de pi- que le vaillant Hipperenor. Son

si. , 1’111 en: une fut contrainte de s’envole! par fa blelTure , 8c des ombres fui miles couvrirent fes yeux.- - . Oïlée en tua un grand nombre à coups d’épée 5 on fuyoit en vain devantIl n’y avoit luy. performe k qui pût pourfuivre avec plus devîtefiè ceux qui .fuinentv i

m du quatorzic’m’e livre;

’e!

[la

x Il"a: .DHQMERE .x.NU: .,..r and U h, i Es Troyens avoient » j ,’ k la fuite; &s’étoient reti- ” filé. rez bien: loin au delà du - l camp ’dCS’Grecs. Lafraï. eur augmentoit le defordre’deleur fuite; lufieursd’entr’eux avoient ri. ans le combat; les autres pâles 8c épouvantezs’arréterent au rés de leurs chariots. jupiter s’eveilla en même. temps: fur le MontIda 5 il voit: les Troyens ’

86 L’ILrADE . rudement poulies par les Grecs5- ’ il reconnoît Neptune à leur tête 5 V 8c d’un autre côté il voit Heétor étendu fur les bords du Simoïs,’ qui n’ouvroit’: que des yeux lan- ’ guillaus , &environnés des trilles ü ombres dela mort, fans qu’il pût reconnoître fes amis , qui citoient autour-de luy 5 le fan qu’il per- doit l’afi’oibliffant de plus en plus, A il retomboit entre leurs bras , où il ne refpiroit qu’avec une peine extrême,jupiter eut de la douleur A de le voir en cét état. Et regardant en colere la Déeffe junon , il luy fit.

cesVôtre deflèinreproches a reüflî nous avez : v mis en fuite par vos artifices Hec- tor 86 les Troyens. Mais ne crai- gués - vous point mon relfexiti- ment ë ne vous fouvient - il plus de la julte vengeance que je tiray de vous , lorfque par une furprile pareille à celle. cy , vous filles

D’HOMERE. LIV. XV. 87 errer furla mer men fils Hercule ? Ne craignés-vous lus d’avoir en; core les mains enchaînéesfic deux enclumes attachées à vos ieds’, demeurant fufpenduë en l’air en cét état? Les Dieux s’en fâcherent en vain. Ils n’ofoient pas empê- cher les jultes effets de mon indi- nation. Ils auroient eux-mêmes éprouvé ma colere.je retiray Heu. cule des perils où vous l’aviez ex: pofé, 8c toutes vos cruautez ne pu."- rent luy-nuire. Il retourna heu- reniement à Argos. Ne cellèrez. vous donc jamais de vouloir me furprendre par vos vains artificesi que vous peut - il fervir de me tromper par les charmes d’un amour que vous. m’obligés de changer en haine contre vous;

junon parut irritée des mena; mêmeces de jupiter,8c luy 2 repartit i en ces termes : je jure par le Ciel qui couvre toutes chofes , par la.

i788 " 1311. r au! -.terre , 8C par les ondes du ,Styxre. doutable. (je °ure par vous mê- me ,.quie es le plus grand des j Dieux , a: par le lit , témoin .de nospremieres amours,que ce n’eût , F pour: par mon confeil que N eptu- ne a mis en fuite Heélzor 8c les Troyens. Non , jene l’en ay point ’é. S’il a fecouru les..Grecs, c’elr .qu’il avoulu leur témoi ner qu’il s’interdit pour eux. Il es a veus, repouEés jufques à leurs Vaif; feaux. Il a cité touché’de leur mal.) heur 5 our moy je luy .confeille- ray toujours .de ne S’oppofcr jæ mais à vosdellèins. . upiter foûrit , entendant cette réponfe. Mais , dit-il , fi ce .que vous dites cl]: verirable 5 fi vous . ne cachez point vos fentimens par l’artifice de vos paroles, remontés à l’Olympe,8c faites-en clef cendre Iris 8c a pollon ; j’envoyeray Iris , pour aire retirer du com bat Neptune , a; Apollon rendra al

I ni Heôlor

D’Ho ME a r. «Liv. XV. 82 Heâor .le mêmeéétat’où il étoit avantque d’avoir été bleEé.-Aldrs les Troyens reprenant une nom velle vigueur pourfuivront les Grecs qu’aux VaüTeaux,ôùils ’ le retireront en defordre. Achille envoyera’àleur fecours fan amy .Patrocle.,qui ôtera la- vie à Sarpes l don,8c. qui repoullèrales Troyens; mais la main d’Heétor luy fera fa- " tale. Achille s’en vengera fur ’Hec’ator. Les Troyens commen- ceront à fe retirer du rivage , 8c les Grecs ne’ceiTeront point de les at- taquer , juf n’a-ce qu’enfin ils ayent pris Il ium par les moyens Élie Minerve leur en donnera. Il - ut que toutes ces chofes arrivent de la (une. r :j e ne permettray pas qu’aucun desDieux. en change le cours. C’efl ainfi ue la gloine ’diAchillerrfera rétab ie ,’ 8: que .j’accompliray la promeffe inviôla. ble que. j’en ay faire à la Mere Thétis. Ï ü 1 q . . .. r * Tom. Il. H

96 » .1 r’ PLI a n 15’ .r * t junôn Ïn’ofa.-pas. refilter. me quitte le m’ont Ida ’, s’en allant romptement au haut Olympe. Elle vole avec la même legereté, que la enfée d’un homme , qui ayant ait de grands voyages le fouvient de tous les pais, où ila paflé , & y fait encore aller fon ef- prit. Quand elle entra dans l’af- femblée des Dieux , ils le leverent vaufli-tôt,8c on luy, prefenta le Ne- étar : Elle le reçut de la main de ’Themis , ui s’efiant avancée la. l premiere ,Iui parla ainfi: Vous ne venez pas en cette af- femblée fans quelque. deflëin m portant. Vous avez quelque cho- de de grand à nous dire- Vous cit. il arrivé quelque querelle avec *jupiter ? vous paroiilèz encore route emeuë. ’ , . i Ne me demandés rien , dit, elle .à Thémis. Vous tonnoiiÎez bien vous-même que le cœur de ju- piter cil: fier , 8c fuperbe. Ne trou-

15H o M 1-: a r. Liv. XV. 91 blons oint la joye de ce fefiin par la fâcheufe ,penfée des deflèins pernicieux qu’il a arreftez. Nous en parlerons une autre fois. Ce. endant je ne crois pas que dans l’état où les chofes vont être re- duites , il y ait quelqu’un d’entre les Dieux , ou d’entre les hommes qui paille goûter une veritable

Elle s’étoit allife , 8C elle prioit jOThemis de donnerC. é alementr I aux I Dieux et auxDée es de l’Am- .brofie et du Nectar 5 mais tout l’Olympe étoit en peine. Ce qu’el- le venoit de direy répandoit le troubles: la douleur. Elle fourioit en, vain , pour cacher [on refleu- ment. Son front , les yeux , toutes fes actions montroient qu’elle. é- toit bien lus en celere , qu’elle ne le vou oit paroître. v Il ne ,ferviroit de rien , dit-elle, de nous fâcher contre jupiter 5 ne nous mettons plus en peine de H ij .

92 ’ ’r’I’Lranz vouloir le flêchir ar nos prieras: ne les méprife-t” as 5 quand il lui plaifl: 5 Il cit é evé au deflus de nouS5 il nous fiirpallè en for- ce58c en uillance 5 pour moy je vous conféille de foulfrir tous les malheurs qu’il lui plaît d’en- voyer. Mars apprendra fans mur- murer,la perte de fon Fils Afcal’a. phe. Il vient de perir par les mains des" Troyens 5mais jupiter l’avoit

Elle parla ainfi 5 mais le Dieu Marsordonne. fremit de colere 5 8c fe- frap- i pant les cuillès , tant fa douleur efioit violente: oui , dit-il , j’iray fur le rivage de Troye 5 je me vengeray e la mort de mon fils; je méprife 8C les menaces , 8c la foudre de Jupiter. je verray s’il me renver era fur la poufiiere 5 a: s’il mêlera mon fang avec celuy de tant de mortels. Il fait atteler fes deux chevaux , qui fous la cria-if te , 6c la terreur. Il endofie (es

r ,D’H o n r x r. Liv. XIV. 9? armes éclatantes. Il ’artoit’dé’ja’ 5j - mais quelle’auroite é la cole’re,’ 8c la fureur de jupiter.’ Minerve craignit pour les Dieux immora tels. Elle le leve prom tement . de fou trône 5 8C luy arrac ant for! Calque 5 la cuiraflë 5 84 la pique5’ elle l’arreile en luy parlant de

’ ’(Æiellecette fureur maniere: vous emporte? V ” n’avez.vous pas entendu tout ce, lue unon» vient devons dire,elle liait ’auprés de jupiter , dont elle a penetré tous les ’dell’eins 2’ Ne craignez-vous pas fa redOutable colere ien que! trouble ne ferions- nous pas dans l’Olympe 211 y fe- roit éclater (on reflènriment 8c contre vous 5 8C contre tous les Dieux. Croyez mon confeil 5 mon derez la douleur que la mon: - d’Afcalaphe vous donne,n’attirez pas fur nous tous l’indi nationBL a’coleré de jupiter : qui elbce qui ü peut dans une guerre aulli fan-

94.lante que v celle-cy filtrant s’exempter k, de t a mort a beaucoup de vaillants hommes y ont déja peri.Il ell- diffi- cile de conferver long-rem s ce qui el’t né fujet à la mort. E le te. tint ar ces paroles le Dieu Mars, l’ob igeant de remonter fur fou trône. Cependantjunon parloit à. Apollon , 8c à Iris mefTagere des immortels 5 elle les avertit de def. cendre fur le mont Ida, &d’y re- cevoir les commandemens de ju- iter. Ils obéirent à la Déclic 5 8C clef. tendant arum-tôt fur le mont Ida, (Ils trouverentle pere des Dieux 58C des hommes environné d’un agreable nuage. Il ne leur parut point en colere 5 il les reçut d’un air ferain. Ilétoit content de les voir, 8c de. juger par leur arrivée que junon avoit obeï à les or. Î Allez trouver Neptune 5 dit.il d’abordres. à Iris 5 ’8C ne luy cachez

r

. n’ Ho M tu tàLrv. XV. ’95 2 mL-Ajblxh i fin... pas ce que je pretends qu’il ap- prenne e vous. je lu comman- de de le retirer au p ûtôt de la ’ mêlée and s’elt engagé 5 8c de le trouver âjl’allèmblée des Dieux5 ou de s’en aller dans’les Palais r0. fonds qu’il sa fous les ondes e la Mer. Avertilfez-le de n’être pas allez temeraire, our me refufer l’obéïfance qu” me doit. je fçaurois bien l’y centraindre,c’efl: en vain qu’il tâcheroit de me refif. ter. Œoy qu’il en enfe 5 je fuis plus que luy. Tous es autres im- mortels reconnoiflènt ma loy. Il doit le foûmettre’à moy 5 qui fuis «l’on aîné 5. où il éprouvera ma ven-

Iris obéit à ju iter, a defcen- diteance. fur le rivage de Troye l - aulli vi- te’ ne l’on voit tomber la neige- 5 ou agrêle’; lors qu’un vent fu- rieux vole dans les airs 5- &rqu’il précipite leur chûtevers la. terre. je vous apporte, dit-elle à Nep-

:96 ’r’ L’I LIADË. i’ tune 5 quelques nouvelles de’la par: de jupiter Il veut que vous quittiez ce rivage5où vous coma batez pour les Grecs 5 à: que vous ’ demeuriez ou dans l’ Olympe avec les Dieux 5’ou dans les profonds abyfmes de la mer. Il defcendra luy-même 5 8c combattra. pour les rTroyens 5 fi vous différez d’obeïr. Il dit que vous éprouverez qu’il cil: 8c votre aîné , 8c lus fort que vous 5 8c que vous evez crain- dre fa colere 5 puifqu’il cil: le mai. tre de tous les autres Dieux Scie ’vôtre.Pendant tout ce ,dichurs , Nep- ztune fremiffoit de colere. Il réa pond à Iris 5 &Yfa fureur éclata

.encesIl elt bien injuilsetermes: 5 dit-il 5r de : me ,traiter avec une fierté fi infuppors. table , 8C de vouloir me contrain- dre à lui obeïr. Ne fuis-"je. pas fils de Saturne &de Rhea comme lu 2 nous avons partagé l’Empire u L ’ Il Monde

D’Ho ME au. Liv; 5XV. 97,. Monde; Qu’il commande dans l’air que le fort luy a donné. Œel ouvoir5a-t-il fur la mer 5 ou dans; AQM; tenu-g les enfers qui [ont a Pluton 8c à molêQl-el droit and fur la terre 8: fur le haut Olympe dont le parta-’ ge n’a point été fait ? Pourquoy y veut-i regner 5 8c y faire fuivre les loix èQie ceux qui dépendent de luy5tremblent fous fa puiiTance 5 ’ pour moy je méprife les comman- demens 6C les menaces5ôcfa colere. Î Voulez-vous , repartit Iris 5 ue je donne àjupiter une répon fi âcre 8: fi dure. N’y voulez-vous as chah er uelque choie. Il ell: gonque que ois de prendre de. nouvelles refolutions. Vous fçavés que ceux qui ont la puilTance en main, fuivcnt (cuvent leurs paf; lions 5 plûtlôl’. que la raifon 8c la j.ullice.- A ’ ’ ’ a 5. j’approuve5iage Iris5ceque vous dites-5-repartit Neptune 5 8c je fuis bienfaife que jupiter vous ait en; Tom. I I.

a me; 1,-- . 558 L’I L I A D E 5 voyée, vous qui connoiiie-z par. a.-..«nJËV faitement ce qui en: raifonnable. Mais je vous avoüe ne je foufi’i-er avec un extréme déplaifir que ju- piter m’impofe des loix 5 citant né dans un rang aulli grand, que ce luy où il ell- luy-même. je’ne quit- teray cette armée qu’avec peine? et je veux bien qu’il fçache que s’il pardonne à la fuperbe Troye contre le gré de Minerve 5 de ju-î mon 5 de Mercure 5 86 de Vulcain, rien n’appaifera jamais le refleuri. v ment que j’en auray. - ,5 Il dit 5 8c s’étant retiré fous les ondes de la Mer 5 les Princes Grecs regretter-eut beaucoup. fon abfence. 5 ’ ’ A - i eï ’ ’ 1.. Cependant jupiter parloit en ces termes à Apollon5alleaz pre.- lentement 5 moucher fils , prés d’Heé’cor. Neptune s’ell enfin reti. ré dans Ion liquide Empire 5il n’a. as attendu les effets de ma colere. Il a bien fait de nousépargner un

D’ H o-M l R E. Liv. XV. c 99 cOmbat 5 dontïle bruit auroit re- tenti jufqu’à la trille demeure de Saturne 8c des autres Dieux de l’enfer. Portez mon bouclier58C en le prefentant aux. Troupes des Grees,répandez la crainte jufques dans le cœur de leurs Princes. Pour ce qui eit-d’Heétor, je vous . ’e d’en- avoir foin 5 8c de luy ren- dre la même vigueur, qu’il avoit auparavant. Il retournera au com. bat , il acta uera les Grecs 5 ilales piouHera jufques fur leurs Vaif. aux 5. ils feront fur le point de , palier l’Hellefpont. Mais alors je verray ceun je dois en ordonner. Et peut-être. leur donneray-je le temps de le rétablir aprés tant de pertes 5 86 de jouir de quelque te os . Apollon obe’it promptement a [on Pere.Il defcenditdu mont Ida avec la même. legereté que vient fondre fur des ramiers un efpre- vier , dont le vol cit fi rapide. I i j

zooIl trouve L’ILIADE l’illultre Heétor fils du fage Priam , au milieu des pre; miers Capitaines de l’armée des Troyens. Mais depuis que jupi. ter avoit arrêté les yeux fur luy,il n’étoit plus étendu fur la terre. Il refpiroit plus aifément 5 il n’avoir lus cette froide fueur 5 trille pré- Page d’une mort certaine. Il con. noill’oitfes. amis 5 8c il eiIoit aflis fur les bords du fleuve. : Appolion s’en approcha. (un. vez-vous,luy dit-i ’une maniere obligeante e Ce n’efl: pas vôtre coutume de prendre du repos5lors que les autres combatent. Elles- vous accablé de quelque grande

Heétor ouvrant des yeux en; coredouleur? languiilàns regardoit Apol-I r Ion 5 ui cites-vous , luy dit-Il 5 fa- vorab e Divinité 5 ui fans doute venez icy pour me ecourir ?Ajax m’a mis en l’état où vous me voyez.’je combat’oisfur le rivage,

D’H o in a E Liv. XV. in: r ævwrrîçn W... I fepoquis les Grecs 5 lors que j’ay reçû de fa main un. coup li violent. j’ay été fur le point de defcendre au Palais du trille Plus ton 5 car enfin je me voyois mou- tir , &ma. vie s’enfuyoit déja de

1 Ouï 5 luy répartit. Apollon 5 jupitermoy. m’envoye. v icy pour5 vousl * donner du fecours. je fuis Apola Ion dont vous avez déja fenti la proteétiorr, 8c qui deffendray en- core vôtre ville. Il cit temps de renouveller le combat; Levez-- vous 5 enereux Heétor 5 je mar- cheray ala tête des Troyens 5qu’ils- me fuivent 5 ’e renverferay tout ce qui s’oppolJ era à leur courage. J Venez vous-même mettre en fui- te vos. ennemis , 8c vous vanger. d’Ajax. A eine eut-il parlé qu’il le rétablit ans fou premier etat, 8: u’il luydonna une forceextra. ordinaire. ..I-Ieétor I s’avance. üj au cômbat. 5

ne: ’ 1’ I L r A D a . ayantentendu la voix d’A ollon; entraînant avec f0 les C efs les plus confiderables elles Troyens. Il alloit dans tous les rangs animer les foldats. Il couroit tantôt d’un côté 5 tantôt d’un autre 5 c’elt ainfi qu’un cheval vigoureux ,» aprés avoir pris du repos5 rom t enfin le lien ui le tenoit attache 5 5 86 fort dans a campagne , faifant mille bonds jufqu’au fieuve5 où il cit accoutumé d’aller. Il orte la tête haute 5 fou crin vole au gré des mouvemens qu’il le [dont - ne , en vain on le veut arrêter. Il firme , il court de tous côtez , juil) qu’a ce qu’il le trouve avec les: autres dans le pâturage. Les Grecs ran ez en bon ordre avoient mis en uite les Tfoyens comme des challeurs pourfuivent dansles Forêts un cerf timide5ou uncraintif Chevreuil 5 qui le reti- rent dans une caverne profonde ou fur le haut d’une montagne ,

n’H o M r a E. Liv. XV. 103 pour fe garantir des chiens, qui les preflent avec ardeur. Mais les Challeurs y accourent en-.vain5fi le bruit , dont les Foi-clics rate-mili- lent , fait fortir un .fuperbe lion 5 qui arrête tout d’un coup les Chargeurs , 86 leur donne à eux; mêmes l’épouvante. Tel parut :I-Ieéïtor aux yeux des Grecs 5 dés le moment qu’ils le virent à la tête des Troyens 5 ils cefferent de les attaquer ne penfant plus and? n’aie retirer au plûtôt de [a racontable - refente. Thoas leur parla de-lailirte. Il comman; doit aux Ætoliens , 86 comme il avoit. une grandetxperience dans la guerre , 86..qu’il parloit avec beaucoup ’d’éloquence,on l’écou. tort par tout avec attention. ’ s O Dieux,dit-il,quelle merveille paroîtà nos yeux, comment Heu tor cit-il en l’état où’ nous le voyons [qui elbce qui ne croyoit pas que la main d’Ajax l’avoir fait Iiiij.. "a

r04. L’I L I A D 2 . . erir ? un Dieu fans doute l’a con- ervé pour l’envoyer combattre encore contre nous. Mais plus le peril efigrand,plus devons-nous penfer à ce que nous avonsâ faire Mon deflèin n’efi pas de retenir. erfonne , chacun peut (e retirer fur les VaiEeaux. Pour demeurer v icy,il faut eficre prcfl de vain cre,ou de mourir. (En cieux qui ont cet-- te genereufe envie ,fuivent leurs Capitaines. ’Qielque fier 8c vail- lant que foitheétor,il n’efera pas eut-être efperer de vaincre des ommes qui (gavent ne pas crain-

dreIl encourageoit la mort. ’ainfi toute l’ar- . i a mée où chacun fut preft de fuivre [on Capitaine. Ajax, Idomenée, Teucer , Merione,Meges,efltoient à la tête de leurs Troupes. Ils s’op- poferent avec une genereufe bar; dieEe aux efi’orts furprenans d’Ha fier , pendant que quelques.uns rebutez du combat le retiroient fur le; Vailleaux.

,n’Ho M une. Liv; XV. 10g Hector menant les TrOyens en bon ordre ,. avoit commencé l’at- taque.Apollon à leur tête murer: , d’un nüage portoit levredoutable bouclier de Jupiter , que Vulcain avoit forgé. Les Grecs s’étoient tenus ferrés POur foûtenir le choc 6c la violencede leur ennemis. Il s’étoit élevé des deux côtez’ un bruitôc des cris étonnanssles fiè- ches 8C les Javelots voloient de toutes parts ’, perçant qùelcluefois ceux qui étoit-dans la mêlee , à: quelquefois aprés les avoir cher: chez en Vain, ils ne tomboient que fur la terre. Apollon n’avoir oint encore efia é les Grecs par e mouvement’de ’Egide beuclier de jupiter. Ainfi comme l’ardeur de combatre étoit égale des (leur: côtez , ils le pouffoient de rugies coups ,- 8: le rivage étoit ceuvert de mortsôc de mourans tant d’un ne part que d’une autre. ’ a MaisauflLtôt qu’il branla ce fa;

106 L’ I L r A n .5 tal bouclier , le montrant aux Grecs avec un cry terrible , il ré; pandit la crainte dans leur coeur , &alors ils n’eurent plus aucun foin de la victoire. Tels que des Trou-. peaux de Moutons,ou de Boeufs,- qui font afiàillis par des Lions , ou paradesLoupsen l’abfence de leurs Bergers ou de leurs gardes,durant une nuit obfcure , ils font écartez çà 8c la, 86 errent en fu au: de cô- té 8c d’autre.A ollon ut caule de leur perte 8c e la Victoire que les Troyens gagnerent fur eux. .. w Les rangs étant ouverts, 8; rom, pus par tout , chacun y entroit ai. (émeut 8c y faifoit un terrible car- na e. Heâcor ôta la vie à Scithius, 6c a Arcefilas Prince des Beotiens. Scithius étoit le confident du ge. nereux Mnefice’e. Leurs Cuirafles d’airain ne purent refiler à la V104 lence des coups :d’Heélsor. .- Enée defarma Medon fils natug rel du vaillant Oïlée, &JafusPrin.

D’H o M 1-: R E. LIV. XV. 107 ce des Atheniens , Pol damas a. batit à [es pieds Mecifltee 5 Polices tua Echius. perit par la main d’Agenor, Dejocus fuïoit en vain la mort. Il la re ut par un coup de javelot que Paris lança contreMais pendant lui. que les -Troyens a s’arrêtoient aux de üilles , les Grecs ayant repa é le foiré , le mettoient à couvert de leurs for- terefies. Hector crioit de toute fa force pour commander de ne s’ar; tâter pointau butin,mais de pour; (uivre les ennemis , 8c d’attaquer... -. ---.-4 V..-..... leurs vaiEeaux. je mettray à mort le remier que je verray s’éloigner esNa- vires pour quelque fujet que ce foit. Son corps ne fera point ren- du à (es parens. Il demeurera en proye aux oil’eaux 8: aux chiens. œ-..-W«.-.-d--b-M.Il infpiroit dans tous les rangs du courage 8c de la hardieflè aux Troyens. lls étoient prêts de le

m8 L’I I. r A D a fuivre , 8c tout le rivage retentif- [oit déja de leurs cris. Apollon eut bien-tôt renverfé tous les Forts où les Grecs le croyoient en fureté. Il combla leurs foirez 5- il applanit la terre, 8c il ouvrit une breche aufii large que la portée d’un javelot quand il cil: pouffé par une main vigoureufe. Les Troyens y paiToient à la fou. le. Apollon étoit à leur tête , par. tant a la main le bouclier de jupi. ter. Il avoit abatu aufli aifément toutes les murailles qui defFen- doient l’entrée du port , qu’un enfant renverfe en le joüant les gents Châteaux de ierre qu’il a âtis, 8c. qu’il pren plaifir d’as battre. En vain les Grecs avoient pris tant de peine à les élever. q Ils furent contraints de s’éloi- gner 8c de fuir jufqu’à leurs vaif. eaux; ils s’encourageoient en cet. te derniere extrémité les uns les autres,& levant les mains au Ciel;

13’ H o M 15 ne. Liv. XV. 109 ils offroient des vœux à tous les Dieux. N ellor avoit les bras éte n. dus ,4 &faifoit cette priere à 1’1qu . ter. O Pere des Dieux 8c des-hom- mes , fi nos victimes vous ont été agreables , fi vous avez entendu les voeux que nous avons faits au milieu’de nos facrifices pour nô- tre heureux retour, fi vous avez daigné nous en donner l’efperan-i ce, fouvenez-vous donc de tou-. tes ces chofes; détournez , R0 du Ciel ,loin de nous les mal: heurs de cette funePte journée, 8:- ne permettez pas que les Troyens remportent fur nous une victoire. fi entiere. Jupiter fit retentir dans. les airs le tonnerre , pour témoigner au fage Nefior qu’il avoit entendu (a priere; Mais les Troyens tenant cerprefage poureux, a aillirent les Grecs plus rudement qu’au... paravant. Comme ’l’onvoit en

no’ L’ILIAUE. leine mer une vague élevée par la violence d’un vent furieux , at-. taquer. un vaillèau 8C entrer fur - (es bords 3 de même les Troyens. les uns fur les chevaux , les autres filr leurs char-s avoient déja paillé les nuirailles des Grecs, St étoient. prêts de fe rendre maîtres de leur Flotte. Les Grecs qui s’y étoient, rentez, faifoient tous leurs efi’orts pour les repouflèr5ils employoient jufques aux avirons : Et ayant tout perdu fur le rivage , ils mettoient toute leuryreITource à ce qui leur relioit fur la mer, où ils fe dé- fendoient avec une confiance in- vincible. Durant le combat ui le donna fur le rivage , Patroéle étoit dans la tente d’Euripile , l’entretenant d’agreables difcours pour le ré- jouir ,1 8C répandant fur (es blelTu. I res quelques poudres pour en ap- paifer la douleur. Mais quand il apprit que les Troyens. avoient

Il D’H’o MER E. LIV. XV. . ru paire déja tousles forts , qu’ils-s’a- vançoient contre les Navires , 8c ue les Grecs avoient été mis en ’te , les bras lui tombent de don.- leur &de madre. 1 . , . .. : Je ne puis demeurer pluslong. temps avec vous, dit.il, mon cher Euripile. Je laillèray icy quelqu’un -’-- FM. ui aura foin de vous. Le combat l cit phis rude 8c plus échauffé (En. . auparavant. Je. cours vers Achi e, pour le prier de vouloir combat; tre. Peut-être pourray-je le fies chie, fi Jupiter veut m’aider en cette entreprife difficile. On prend quelquefois en bonne part les avis e (on am ,8: on s’en lai-ile pet-z. fuader. Il ortoit en difant ces der: niers mots. w’Les Grecs continuoient à ros- tenir. les "allants. des Troyens qui les environnoient de ’ toutes parts, 8C .tquir-poufl’oient avec une ex- trême violence leur attaque, mais ils ne pouVOient lavoir aucun

in. . .L’IL’t aux avantage les uns fur les autres; Les Grecs faifoient une refiflance’ merveilleufe , bien qu’ils fuilènt en beaucoup plus petit nombre. que les Troyens. Ceux-cy n’a-Â vançoient point, uelques grands eEorts qu’ils ’u ent faire pour: entrer fur les gords des Navires. qu’ils attaquoient; ainfi le com... bat s’entretenoit également; le a fuccés de leurs. armes étoit ba-, lancé fans pancher plus d’un cô- té que d’un autre. Jupiter l’avoit. ainfi reglé. Comme on voit un ha. bile mail’tre infiruit par les foins de Minerve conduire tellement [on ouvrage , qu’il ne le détourne pointA de a ligneque (on niveau -a Hector arretee. .étoit aux prifes »avec l’inuline Ajax- Toutle. fort de la bataille étoit -entre- leurs mains. Ils s’étaient attachez ., l’un à def.; fendre fou vaiEeau , l’autre à l’at- taquer. Toutefois Ajax n’en pou: - VOIt

D’H,o me n B. Liv. XV. v 113» voit repouflèr Hector. Et Hector ne pouvoit gagner un (cul pas con- tre Ajax. Ce endant ils le cho- quoient tous eux avec les der-.- niers efforts 5 l’un pour fauver ce qui refioit aux Grecs; l’autre pour achever ce qui refloit auxTro yens à remporter. Mais Ajax ne pou- voit re- oulTer Heâor, parce qu’il r étoit outenu par Apollon qui combattoit avec lui. . - - Cependant. Caletor fils de Cli. tus portoit un flambeau,8t il avan- oit déja la main pour mettre le Feu aux Navires ,lors qu’Ajax lui porte dans le fein un cou depi-1 que. Il chancela fur le able, la torche lui tomba de la main. Il tomba bien-tôt lui-même, 8C la " chûte fit retentir les armesdont il étoit couvert. Hector fut touché de douleur en le voyant en cet état. Troyens, s’écria-nil , empêchez du moins queCaIetor ne [oit dépoüillé de Tom. l I. K

114. L’AI i. r A n 13’. les armes. En ce mOment impor; tant prenez garde de ne pas vous i retirer lâchement. Ayez encore un peu de courage , sala victoire entiere fera à nous. . ’ Il n’avoir pas achevé de parler, qu’il avança un coup de pique à Ajax. Mais au lieu de l’en frap- per , il le porta à Licophron fils’de Maltor Efcuyer d’Ajax, avec le- uel il étoit venu demeurer , tant obligé de fortir de l’Ifle de Cithere pour un meurtre qu’il avoit commis. Il fut blefle’ au haut de la tête, 8c tombant de la poupe a fur le rivage ,. fa chiite acheva fa trille defiinée. I Ajax en fremit de colere. Il faut, ditail à Teucer , vanger la mort du brave Licophron. Nous l’avons trop aimé , pour lamer jouir Heétor du plaifir de l’avoir tue a nos yeux. Où font les flèches mortelles , où en: cet arc qu’Apol- lon vous a donné 2 q

a .

n’I-Iowi-æ n r. Liv; XV. si; Teucer-.accourutlà Ajax, ô; cOmmença aufi’stôt à tirer defon arc contre les Troyens. Clitus fils de Pifenor, 8C amy de Polyda- mas, reçut , lapremiere flèche. Il tenoit enmain les refnes de les chevaux, &"pour laire à. Hector Seaux Troyens , ifles pouffoit où I lasfoule des ennemis aroilIoit plus grande. Il tomba à a renver; fer. Sészche’vaux reculerent,entraî, nantie char que .pe’rfonne ne con- duifoit plusPolydamas les-arrêta, ôtera donna .la. charge à Altinous fils de; Protiaon, lui. commanda ’ de ne s’éloigner pas ,6; our V3115- ger la monde Clitus , ri s’avance où leecombat étoit le: plus a é; chauffé; ’ ’ : v » r » . . Teucer tira une autre flèche contre Hector ,8: fi le coup avoit reüfliz, le .:combat.a.uroit fini avec la vie de ce vaillant Capitaine. Les Troyens le retiroient , 8c le tomba: finiillsit. Mais Jupitersi.) ne

ne ’ r’IÎL-i a D121. Ï voulut pas. donner cette. gloire à Teucer. Il rompit la corde de (on arc , au moment qu’il l’avoit ter)»: due , pour. tirer contre Heé’tor. La flèche Vola d’un autrecaôté , 8c l’arc lui tomba des mains. ’ ’ (bel Dieu ,ïcliÉ-il,( e’mportéde colere , ) s’oPpofe a tous nos clef; feins: and eu peur de mon arc 8c de mes flècheS?Veut;il ne je combatte fansrarmes contre uie - » Un Dieu , lui’repartit levaill’ant Telamonien ,ra porté envie ans. tre gloire. Mais au, lieu de. l’arc dont il vous a defarmé, prenez une fortejpique â’la’ main. Refif- tons avecscouralge aux Troyens, Soutenons nos oldats par nôtre exemple. Si nous fommes vaincus, ayons du moins la glOire de bien combattre; 85 que la victoire mû.- te quelque chofe à nos cime-1

Teucer s’arme aufli-tôt ’ d’un ’ i boucliermis. 8c d’une pique . 5. .prend

n’I-I o ernn.’sDrv. XV. 317 ’ un calque couvert au dans d’une. excite. de. crin de cheval, 8c fe joint àAjax ourcourir la même. fOrtune que ui. . . . - ’ I a .. Mais Hector ayant-vu tomber l’arc des mains deTéucer’ , étant? plein d’ardeur Bode joye ,v anime de pl-usen plus les Troyens a coma battre. Amis,s’écria:.t»il,les Dieux É’déclarentpour nous. Vousn’a; .vez rienà craindreQïJu’ iter vient de rompre lui-même ’arc, dont ’ un des [premiers’Capitaines des ennemis nous mena oit. Mes yeux en ont été les t moins. Il .efi ailé de ju er quand les Dieux nous veulent avorifer. Ne voyez-æ vous. pas qu’ils combattent ouf nous contre les Grecs ï A ions - donc ,. entrons hardiment dans leurs Navires; achevons lavio- toire que Ju iter nous accorde. Dans cette elle entreprife, nul péril ne dOit nous: effrayer. Car v ’ 1Ce n’efl: p-ointlun malheur de

s18 .’ Ç L’IÎL 1min a. mourir’ ’ en combattant pour fa patrie. Vos’fem’mes, vos enfant jouiront en repos des biens que vous leur aurez .confervé de la fureur des ennemis qui feront contraints de retourner avec in; ramie dans leur ’ ys. Ce difcours infpiroit de la Ërdiefl’e, 8c les Troyens (entoient une nouvelle vigueur .v dans les travaux. 8c les perils où ils le trouvoient expo:-

fez.Ajax r animoit.de’ I ’ q L fonicôté . . les Grecs’en ces termes: a s 4 N’avez-vous point de honte? Il cit temps de périr ou de. vaincre. Nous fommes perclus ,fi nous ne "deffendons nos vaiireaux. Efpeû renvous retourner par terre dans da Grece a N ’entendezvous pas -He&or encourager les foldats. Il cit prêt de nous brûles avec nos Navires , li .nous n’avons pas le courage de le re culier. Vol cz- le courir dans- es rangs.’ ne .41; -t

D’HOMJE un. Liv; XV. (i9, Commande pas aux Troyens de’fe repofer , mais de combattreN ’at- tendons pas qu’ils viennent nous airaillir. Il nous efi plus avanta. geux de les atta uer de prés , 8: de mourir enfem le,s’il faut enfin exit, que de nous laiflèr vaincre es uns aprés les autres , sa d’être contraints de Voir la force 8c la valeur ceder au nombre de ces lâches. Ce difcours toucha tous les Grecs, &leurinf ira du cou. rage 8c de la hardie e. On en vint aux mains , 8c Hec- tor ôta la vie â’Schedius’ fils de Perimedes, Prince des Phocéens, Ajax tua Laodamas, filsd’Ante- nor, qui étoit à la tête de l’Infan- i terie Troyenne. Polidamas atta- que Crus fils de Cilenius,qui com- mandoit les vaillans Epiens , 86 le renverfemort fur le rivage. Meizes darda avec violence un Jave ot contre Pol damas. Mais Apol- Lion luy en t éviter le coup , ne

x

rzo’ .’ 1’11. I A’D n voulant as permettre que le fils de l’Ill re Planchas augmentât; déja le nombre des morts. Mais. le avelot alla percer l’eflzomac de .C remas , qui tomba auili-tôt fur le fable. Meges accourut à luy. pour le defarmer. Mais en ce moment Dolops vint à luy la pique à la main 5 Il étoit fils de Lampus , 8c petit fils de Laomedon. ils avoient tous trois acquis par les armespune grandereputation 5 il toucha ru. dementile bouclier , 8c la cuirailë de Philidas. Mais ils étoient à l’é. .preuve.Phi1eus les avoit apportez autrefois d’Ephire , ou le fleuve Sellien a fon cours , Seilles avoit reçûs du grand Euphetes, com- .me un prefent d’hofpitalite’. Il - ’s’en étoit heureufement fervi. pour le garantir de la mort , 8c main- tenant elles fauverent la vie de [on fils. - Meges repouIÏa Dolops d’un , COUP i

D’ H 0M 15 l! E; Liv..- XV. m coup de lancezil rompit le haut de fonçai” ue;8:..le’renverfa tout fan. ’ glantâ fies pieds.ToutefoisDolopsj combattoitzencore ,.8: ne defefpe... roit’pas de. la victoire. Mais enfin; ’Menelas vint au fecours de Me; és. Il avoit une piqueâ la main, dont il. lança un coup qui perça, les épaules de Dolops, le traver... fantjufques à la poitrine. Il ne put- plus refifter à. la mort dont il étoit,- preKé. Les Grecs accoururent: auflLtôt pour enlever les armes- ï Heétor-s’y oppofe avec fes amis u’ilappella à ion fecours , adreil. ne la parole à Menalippe qui ara. riva le premier prés de luy..Ce Mes. nalippe. avoit de grandes richefles. de. trou eaux, 8: avant que les: Grecs ufient venus en Afie, il de. meuroit en Percote où les âtura- ges (ont excellens.»Mais if aban; donna. le foin de les troupeaux- - ours venir au fecours de Priam , lins qu’il eut appris que les Grecs. Tom. 1 I.

m L’I,L r A n e avoient paflé la mer. ’ quoy , dit-il , vaillant Menalip; pe, que façons-nous a laifreronsa nous perir a nos yeux votre coud. fin fans vanger (a mort2Ne voyez. i vous pas tous les Grecs autour de l’infortuné Dolops, pour avoir la loire d’enlever (es armes? Il n’e plus temps de combattre de loin contre eux. Suivez-moy, il faut, ou qu’ils le rendent maîtres de Troye , ou qu’ils periflent eux- mêmes de nôtre main. Le Telamonienfoût’enoit aufii le courage des fiens, &redoubloit leur ardeur en ces termes : Mes amis , montrons qui nous rom- mes 5 quelle honte de craindre quand il s’agit de .fe defi’endre r courons à la gloire à l’envi des uns des autres en ce peril fi prei’; faut. La hardieflè cil: le moyen le. plus fur que nous ayons à prelent pour nous délivrer de la mon. Il n’y a ny gloire ny [une dans une

n’H o M r a e... Liv. XV. si; lâche fuite. Après ce dîfcours tous lesGrecs témoi nerent une grande alle relie. I s firent un rem art. de ’ eurs armes pour la de (e de leur Flotte. Mais les Troyens faifoient des efforts fur-1 s pour les rompre.- JupiJ lfier les animoit lui-même au com. r at.Matelas . parloit * ’ aufii a â Antilo; que, il n’y a performe , difoit-il ,- ans cœtel’armée qui (oit pu plus fortou plusvaillant que le genei ceux fils de Neflor. Ne vous ver: tons-nous point faire prefente: ment quelque action digne de v6.5 trecourage? K ’W . v Antiloque n’attendit point un plus long difcours. Il fie jette au milieu des. ennemis , 8: les attaz quant rudement , il portoit (es. coups tantôt d’un. côté ,»8: tan: tôt d’un autre.- Il perce les rangs des Troyens qui tâchent de (a mettre à couvert de fes armes. L ij

z 114: ” L’ILI’ADE . Mais Menalippe s’étant avancé. pour combattre , n’en put éviter" a violence. ’ Antiloque accourt pour lui ô- ter les armes. Tel qu’un chien de chaire (e jette fur une bête que le chailèur furprend, 8:»qu’il renver; f e d’un coup de flèche aumomen’t’ u’elle fort du bois. ’ . Mais Hector qui apprit la trille avanture de Menalippe,vint auifi. tôt auprès de lui. Antiloque tout vaillant qu’il étoit ,- (e retira de même qu’une bête (étuvage , la- quelle aprés avoir. tué un berger , 8: fait un horrible carnage-dans le troupeau , n’attend point que les villages, voifins viennent en pren- dre vangeance,mais rentre prom’; tement dans la Foreii. ’ ’. ,.Heélzor fuivi; des Troyens les plus hardis , lep011rfuivit à coups? de dards 8: de javelots. Maisils ne purent le bleiIèr..Anti10que- s’arrêta. aux premiers rangs. des au

D’H o M en r Liv. XV. 12j Grecs , 8: alors il recommença à combattre à leur tête , 8: à foute; nir les efforts des ennemis. Ils ne furent jamais lus grands que dans cette occa ion. Les Troyens tels de des lions qui ne vivent quevde proye , rempliiIoienttout de carnage 8: d’liorreur.rJupiter l’avoir ordonné de cette orte. Il ’ donnoit aux Troyens de la har.’ dieiTe 8: de la force ,18: il s’opr-« fait a tout ce que les Grecs-entre- prenoient pour leur deHenle. ’ Il falloit ue’tout’e la gloire dé cette grau e journée it pour Hector. Il devoit repoullèr les Grecs hors du rivage , 8: ’orter le feu jufques à leurs vai eaux. ,Thetis avoit engagé Jupiter à lui promettre que les Troyens au; roient cet avanta e. Ainfi il ne vouloit point affi er les Grecs, u’aprés avoirvûvde les eux la uneile lueur de ce terri le cm; ,.brafèment..Cependant il animoit ’ L iij

116 L’I 1 i a n r ’ Hector, 8: quelque ardeur qu’il eût déja a combattre , il enflama moi: encore (on courage. ’ Ainfi il étoit tel que Mars au milieu des batailles , ou comme on voit un Feu qui durant la nuit embraie une épaiile forcit. Il é.- c’ume de colere. Ses yeux étein- celent , les regards font fiers 8: res doutables; toute fou aétion ré. pand de la frayeur dans le coeur des Grecs. Jupiter vouloit qu’il. ne manquât rien à la gloire de (a vie qui evoit bien-tôt finir. Car Pallas lui pré aroit «déja avec les armes d’Ach’ le une funefize mort. Il regardoit donc où étoient les plus rands perils. Il alloit dans le p us fort de la mêlée , délirant de rompre les rangs 8: d’y entrer. Mais quelques exploits étonnans qu’il y fît, il ne fit jamais mettre les Grecs en de on. dre. . Ils foûtenoient tous fes efi’orts

n’H o M s n r. Liv. XV. 12.7 plus preflez les uns contre les ana. tres , que les pierres qui forment une tour. Ils refifioient à toute fa violence, tels qu’un rocher aifis fur le rivage de la mer demeure immobile , 8: ne cede point aux vents irritez contre lui, non plus qu’aux vagues qui le battent ina ceiTamment.Mais Hector plein d’ardeur 8: i de feu , ne donnoit aucun reposà fes ennemis. Il tomboit fur eux v comme les flots foulevez par l’o. rage viennent aEaülir un vaifleau qui leur refilie. Le vent fremit avec violence dans les voiles, La mer blanchit d’écume 5 la tempê. te vole avec fureur dans lesairs. Cependant les Matelots font; ac.. cablez de frayeur. Car ils ne font gueres éloignez de la mort. Les Grecs étoient troublez de la mês. meCar enfincrainte. Hector le jettoiti , .fur, . euxcomme un affreux Lionen-i L iiij

118 Il 1311.1 une tre avec fureur dans un vaile ma. tell où paillent de grands trou- peaux. Le Pafteur tâche en vain de le chaiTer de la prairie. Pen- dant qu’il eii ou d’un côté ou d’un autre, le lion entre par le milieu. Il de-vore ce qu’ily rencontre, 8: il met en fuite 8: le Paiieur 8: les troupeaux effrayez. w l * Hector ’tua Periphete Myce- nien , fils de Capre’e, ue le Roy Eur liée envoya autregois en am bafli’ide vers Hercule. Mais fa va: leur , fa prudence 8: toutes les au. ".tres vertus l’élevoient bien au defl’us de la. réputatiOn de (on pe- re, 8: lui avoient acquis la gloire d’être un des plus confiderables [de M cenes. Ce qui donna bien plus e gloire à Hector , dans le atemps que Periphete ne pou. vaut plus foûtenir fes violens ef- forts, étoit contraint de le reti- "ter, il reçut un fi randcoup fur les bords ’de:fon Ëouclier , qu’il

D’H o M E n r. Liv. ’XV. "r29 tombaà la renverfe. liciter le 3 pour-fuit 5 8: lui perce le cœur d’un coup de pique , comme il étoit dé. ja au milieu de .fes plus chers 237.-. en ---- ç...., v, 5&5 311118.;a..Mais ils n’oferent s vanger - . laI : mort 5 car ils étoient faifis de crainte à la vûëdu .redoutable Heétor. Ils :s’approcherent enfin de leurs Navires. Mais ils ne pas rent s’y mettre en fureté 5 les prea ---P-: mieres embaranient.tout lePort, 8: l’on ne pouvoit aller aux plus avancées. Ainfi la neceflité les contraignit d’abandonner le dei. fein de s’y retirer. Ils fe-ralliem: fur. les bords de la mer 5 ils le met. tent en. ordre, , foit ar crainte, [oit par défefpoir5 i s. s’animent

tous a combattre pourv la defienfe de leur vie. A Nefior le plus ancien des Grecs, les prioità? ,tous! .,..,,.,..-,-----»w de le fouvenir» de leur patrie, de leurs paren-s.,»8: de leur propreflgloire.Combatths

r30 L’I i. r A n z hardiment. mien: honte pour. nous , fi nous fommes lâches 2 Au nom de vos femmes 8: de vos en- fans , par le Inuvenir de la gloire. de vos ancêtres. Oüy, je vous. conjure par tout ce qui vous en: le plus cher au monde , de n’avoir. oint recours à une lâche fuite , Lquelle d’ailleurs nous ei’t deve- nué impoflible. On reprenoit com rage par ces paroles. i j j Alors Minerve fit defcendre du Ciel une grande lumiere qui par rut fur le rivage 8: fiirles vaiL- leaux. Les Grecs découvrirent. tous les Troyens , tant ceux qui combattoient contre eux , que ceux qui n’étaient pas encore ve- - nus aux prifes. Ajax portoiten fa main une horrible maline, longue de vingt. deux coudées, ferrée de lames d’acier , 8: armée de plufieurs clouds. Il alloit à grands pas tan-. tôt fur un vaiEeau 5 tantôtjfur unv

D’H o M E a E. Liv. XV. 13! autre,animant tout le monde a fe defi’endre vaillamment. On le voyoit voler de tousjcôtcz, moins en repos qu’un Cavalier qui pouf- fe dans la lice à la vûë d’un peu» ple qui l’admire,-les vigoureux chevaux qu’il a inflruits à la

tourie.’ Mais Heétor n’étoit ’ pass moinsi " agiEanL Ilchargeoit les ennemis, 8: tel qu’un Aigle qui, du plus haut del’air vient fondre fur un Cygne , il alloit attaquer les Na. vires Grquues. Jupiter le pouf- foit de fa puiiïànte main, 8: les Troyens fentoientla même force qui les emportoit aprés lui. ’ a Lam’êlee devint furieufe. V0us

eufiîez dit qu’ils ne .pOuvoient. I être vaincus de part ny d’autre, tant ils combattoient A vaillam- ment. Çe qui donnoitdu murage aux Grecs , eil qu’ils étoient pers faadez qu’il falloit mourir0u vain- tre. Les Troyens efperoient finir

132. L’ILIADEv * la guerre, faifant pailèr au fil de ,l’e’ ée le relie de leurs ennemis, ou râlant leurs vaillans: «de for. te que le defefpoir 8: l’elperance les précipitoient également dans les plus grands perils. Heôtor attaque le vvaiiTeau fur lequel Protefilas étoit venu , .8: fur lequel il ne devoit pas retour. ner en fa chere atrie. On ne le abattoit plus de oin’â coups de flèches ou de javelot-s. Maison étoit aux prifes , 8: on ne le bat; toit plus qu’à coups d’épées , de haches , ou de piques. Tout .-..étoit 4.- -p-- couvert de morts ou de .mou. rants. ’ Depuisrqu’Heétor eut attaqué ce vaiilèau , il ne l’abandonna plus. Apportez-moy du feu , dit-il aux Troyens , 8: faites retentir avec joye tout ce rivage de vos . cris. Jupiter veut que nous [oyons ’ aujour ’huy les maîtres de cette Flotte .qui.nous.a apporté icy

D’H (un r. E. Liv. XV. r33 malgré les Dieux I, tous les’maux quenous avons loufiats; liftoit-ce un bon confeil de n’ofer entre; prendre ce que nous devrionsva; voir fait il y a long4tempsï Mais fi Ju iter en .détournoit Priam 8:; fes laches. Confeillers ’, * il: nous y encourage aujourd’huy. a Ajax recevoit’tant de coups, que las de combattre , il le retire un peu de. la mêlée. Mais à peine eut. il reipiré, ne calant pas un mo- ment d’obferver ce qui le paiIoit , qu’ili’retourne au ’ combat ,Ïani- matit-les Grecs par" ces coura eu- [es paroles. Nous n’avons pins , dit-il, d’autre fecours a attendre que denous-mêmes 5 loin de nô- tre atrie’, environnez de la mer, 8: e nos ennemis, fans fofièz , ’ fans murailles, fans aucune ville de retraite , nôtre falut n’eik lus que dans nôtre courage. Ne Fat- tendons pas lâchement de la pitié de nos ennemis. *

[3.4. ’L’ILinDi-z Il dit, 8: d’une pique redoutas. ble il repouflôit les Troyens, Il n’y en avoit pas un’de tous ceux qui venoient le flambeau à la main , out. brûler les vaiEeanx, 8: obéir ainfi à Heâor, qu’il ne blefi’ât à; cou s de pique. Et ainfi ilen éten. dit ouzefur le rivage au defious de la pouppe de fonvaiilîeau.

Fin du quinær’e’me Livre.

, , n y. .. .â. .,1 , 4 .

[Iliade L - t5

10H)!!!il!» ,.7fi,

D’HoME in; Liv-.îXVI... 13;

7.. z, 1H” a «3’716, "affinlésa n I . T; f nm ’, . j . ’

DHOMERE

1,173.15, XVÏ. ; EN 0514?"un l’ogcpin- ç battmt amfi fur le nvçge, Î . Patrocle parut en pleurs en la. prefence d’Achille qui fut touché de [es larmes. thuoy, lui . dit-il , genereux Patrocle, vous’ fied.t..il bien de pleurer comme les enfans qui trient lors que leur mere fort de la maifomAvezavous quelque fâcheufe nouvelle à m’apq prendre? Ménétius 8c Pelée ne lent.- ils Pas en Grèce où, ils

136 ’"L’I 1111.13 E "r l joüiiTent d’une parfaite fante’. a Nous ne renons interêt qu’à leur" vie-8c à. eux. bonheur; Car je ne. crois pas, mon cher Patrocle, ’ ue vous deviez regreter la mort; de ceux qui ne perillènt à l’atta- que des vaifièaux , qu’en puni- tion de l’injullice qu’ils m’ont

Ce fier difcours vous coûta de nouvellesfaire. larmes , enereux* Ïl’a- trocle. Mais enfini répondit en ces termesâ Achille. VOus ne de. jasiez plus , vaillant fils de Pelée ",. avoir du refîtntiment de l’injullzi-.. ce des Grecs. Helas ! en l’état où: ils (e trouvent, ils ne (ont dignes. que de pitié. Les plus confidem- bles (ont. morts, ou bleflèz , fait de flèches en combattant de loin, ou de iques 8C de dards , depuis qu’ils Pont venus aux mains con- tre les ennemis. DioniedegUlyllè, Euri ile, Agamemnon , ont, re- çà e dangereufes bleEures. Ils - [ont

layon; un. Liv; ’XVI. 1’37 W. w.:*-I N ; font. environnez des Medecins,’ , qui employent toute leur fcience à leurdonner des remedes. Il n’ef’c - plus temps, enereux Achille,d’ê-s ,tre-infle’xib-e pour moy , je ne ’ fçaurois comprendre en cette ren- contre vôtre dureté. Ne voyez- "vous pas que. vous vous faites tort à.vous:même21?our le falut; de qui refervez-vous vôtre bras , fi. votre . Patrie perm maintenant à

WVOSVBllel: Pelée ne fut jamais’leapere,8c . r Thetis n’a point été la mere. d’un Prince fi. cruel. ÏC’ellt lamer qui :v0usz a misai: monde; c’en: unro; lcherl’quivvous a donné la muffin. ce; Carenfin vôtre cœur ellitrqp - inhumain: Si quelque -fâcheu e aprédiétionflvous empêche d’aller au combat ,. fi vous pavez appris .- quelque deEein ,deijup’iterpar le -. moyen de laDëeflè vôtre mere,du moins commandez à - vosgensde tine fuivre ,. pour voir-[Lie nehdonz Tom. I I.

’i .138 L’I L’ x A DE neray point quelque lumiereaux Grecs dans l’embarras où ils font réduits. PrêteLmoy vos armes, afin que les Troyens me prenant - s our vous , ceflènt de pourfuivre es Grecs avec tant d’ardeur , 8c ne ceux-cy reprennent un peu de courage. Il ne faut u’un mo- ment de relâche pour retablir une armée prefquedéfaite. Comme nous femmes fraisât les ennemis fatiguez , nous les repoullèrons peut-être jufqu’aux portes de la ville.Patrocle . luifaifoit ’ ’ cette prie. re 5- mais il ne fçavoit pas que c’étoit (a mort u’il demandoittôc qu’il avançoit a trille deflinée. r Achille commençant (a réponfe parun rofoncl foûpir,lui parla de cette orte: Je me mets peu en pei- ne des oracles, ,8: d’ail-leurs ma mere ne m’en a point appris qui m’eEraye; Mais mon cœur fremitr -encore de télexe , 8L je ne puis

s

D’H o M E k E. Liv. XVI. in ’ fouEi-ir qu’Aga’rnemnon à qui je . ne cede point en nmfance, ny en rang , m’enleve ma .récompenfe , à qu’il abufe ainfi du comman. dement de l’armée que nous lui avons donné. Bryfeïde .n’étoit- elle pas à moy. par le droit invio- lable des armes? Tous les Grecs me l’avoient accordéeaprés avoir pris la ville d’où elle étoit; j’en étois déja le. maître , lors qu’il a eu l’audace de l’enlever , 8c qu’il m’a traité comme fi je n’avois ans cun rang dans la Grece , ou dans l’armée.- je veux bien » neanmoins . vous accorder quelque choie. Il cil vray que j’ay appelle les Dieux à témoin que je ne combattrois point juf u’à ce que. je ville les Troyens ur le point de le rendre maîtres de nos vailleaux. . je àpuis a paifer mon relTenti- mentenv tre faveur , et ne com diluer. pas plus long.te1runps à me j 1j. -. .. .

fr4:o .’ .1111. I au E ü -H vanger de l’injullice , des Grecs. .Prenez. mes armes. , nos Thala- liens .vont vous fuivre. Ils - ont . une grande impatience d’en venir 2 aux mains contre les ennemis,que je vois le répandre autour de nos VaiEeaux, comme un nuage afa freux, qui menace ce qui relie de .Grecs ur le rivage , pendant que Troye joüit en repos de ion abona : dance 8c de fa. grandeur. ,vDepuis que les ennemis ne ’ voyent plus ’e’clat de mes armes, ils oient nous attaquer , eux qui fuyoient auparavant, 8c dont j’aua :rois couvert la.terre,fi l’injufie A- :gamemnon m’avait traité comme il le devoit. La valeur de Diomen A de ne les fait point retirer, 8; [on :bouclierrne. met pointles Grecsà. i couvert de leur fureur.]e n’ ay pas même. encore entendu .-la .voix d’Agamemnon 5 mais celle .d’Heétor retentit dans tousles t’rangs où il vaianimer les Troyens à combatte.

D’HO’M’E’KE. Liv. XVI. r4: » ’Allez donc, genereux Patrocle, contre a les ennemis , empêchez losTroyens de brûlersnos Vaiil feaux , 8c dernous enlever de cette . forte l’efperance d’un agrea-ble’re-a tour; Mais faites ce que j’ay à vous dire ,afin que j’aye part à la gloire que. vous remporterez , 8c que-les Grecs foientobli-gez-îde me rendre Bryfeïde. Retournez i- aufii - tôt ’ uevousaurez thalle les Troyens et nôtre. rivage. Si jupiter fai- . foit naîtrezquelque grande oc’cag fion ,- où le defir de meriter une cire extraordinaire commençât . a toucher vôtre cœur, ne v0usy damez pas emporter , 8c n’entre- . prenezrien de nouveau qu’avec moy.l Les Troyens font vaillants &cou’rageux 3. foyez content de . l’honneur que: vous aurez d’en a; a voir délivré nôtre flotefl’j’aurois . du déplaifir que la gloire elapre- miereaaôtion fût fuivie de’quelqueë ,.fâcheux évenement pourvous 85

14.2. L’I L l A n a . pour moy. Ainfi,vaillant Patro. cle,’n’abufez pas de la vi&oire,juf- qu’à poulier les Troyens dans leur ville , 8c à contraindre quelqu’un des Dieux à combattre contre vous. Apollon les aime. N’atti.. V rezpoint [a ,colere. Vous ne de- vez pas defirer une plus grande gloire ne de délivrer les Grecs du peril où ils (ont. Periflènt-ils. plutôt avec les Troyens , que de n’efperer pas de détruire un jour avec,» vous la fuperbe ville de

(Tell: ainfi qu’Achille 8c Patro- A Troye,de fe pré aroient à donner A du fe., . cours à eur armée. Mais Ajax ne pouvoit plus foûtenir les efforts des ennemis; Il étoit accablé de flèches. jupiter avoit refolu de le contraindre à ceder fous le nom-i bre effroyable des coups qui lui étoient portez de toutes parts..Ses armes en retendroient , 8: les fié. che3, les traits, les . piques ,.les

D’HO M n a n; Li’v..XVI. 143 dards y faifoient un [on confus qui s’entendOit fur tout le rivage. Il étoit à couvert de ion bouclier; mais il étoit fatigué de le orter . fur les épaules; Il ne rèfpirort qua peine 5 il étoit tout couvert de I lueur; il avoit inceifimrnent de 1 nouveaux ennemisd foûtenir; Ceu . pendant il demeuroit ferme. Di- tesa’noy maintenant, divines Mm. les, comment ce feu commença brûler lesnavires des Grecs ?- Hector approchant prés d’Aja’x abatit d’uncoup d’épée le bout de la pique, féparànt ainfi le fer d’avec le bois; Cette pointe tom- ba fur le rivage , 8C le bois ne fut plus qu’une charge inutile dans i es mains du Telamonien. O Dieux, dit-il lein de rage a: de defefpoir 1 Jupiter. ventilois. ner ’laviétoire à nos ennemis , il nous ôte ’jufqu’aux moyens. de nous delïendre. Pendant que j’ay eu les armesâ la main ,i qui sali-ce" I

.144. j L’I’I. rap-n; d’entre-eux qui a ofé monter fur mon Vaifeau; Il dit , 8c il fiit contraint de l’abandonner. Les Troyens y mirent wifi-tôt le feu, ’ . 8c la flâme fe répandit en. un. mo- ment de tous côtez. . , - . Achille. qui l’apperceut ,t en fut eErayé 5 il frappe fur les cuiiIes , 6C ..encourageant [on cher Patrocle, allez , luy dit-il , vous armer-au plutôt 5 le feu. eft déja aux Na; vires. Je mettræy. cependant mes Troupes, en ordre de Bataille. Patrocle s’arma ami-tôt. ,11 endoffe falcuirallfie qu’il attacha . avec de, grolles boucles,- elle étoit .. :de diffèrentes couleurs ,18c4 fermée d’étoiles. Il prend une large épée, dont la. garde étoit d’airain avec v des eloux d’argent- Il prend fur . fes épaules. fon val’te bouclier,en fin il met fou calque , fur-le uel .zflottoient des, crins de cheva . Il . ne porta point la pique ,d’Achille, parce qu’elle . étoit Il longue à: fi I pefante,

D’Ho M E a E. Liv. XVI. 14’; efante, qu’il n’y avoit qu’Achil- e qui pût s’en pfervir : Chi- ron’l’avoit coupée fur le’Mont Pelium , 8c l’avoir. donnée: à Peleus. Elle avoit déja fait’pe”. rit un grand nombre de Heros. - En même temps Patrocle avoit donné ordre qu’Automedon are telât les chevaux au char. Il effi- moit beaucoup fou courage , 8c il [cavoit bien qu’il ne connoiKoit point ce que ’C’étoit que de fuir h A dans un combat. I I.Automedon attele auni- tôt Xanthus 8c Valius , que Podarge la harpie paillant dans une prairie fur le rivage de la mer avoit eus de 2e hire. Il. joignit avec eux Peda e le plus beau cheval du inonde, qu’Achille avoit rame: né de la ville qu’il pritfur le Roy Mien. :Il étoit aufiî vite que les chevaux des Dieux, 8’: l Xanthus 8c Valius ne couroient Tom. I 1. . N

r46 V L’I L I A D E pas avec plus de rapidité que Cependant Achille faifoit ren-. dre les armes aux Theifàîiens. Leurslu. Capitaines : étoient . autour., . de lui pleins d’ardeur 8c de courant ge, &tels enfin que desloups. re- hù--’----.--.---*-Kv A doutables aux campagnes voili- nes, quine vivent que de ro e ,: &qui dégantant encore u angg d’un cerf qu’ils ont devoré , .vien-. nent troubler l’eau d’une claire fontaine, en y mêlant les relies... fanglants du cama e qu’ils ont ’ fait. Achille paroi oit au milieu de toutes ces troupes , faifant hâ..,. ter la marche des chevaux,ôc anis- mant les Grecs à repouilèr au plu. .. tôt les ennemis. Il avoit amené cin uantevailÎ.’ n (eaux fur chacun de quels il y a... voit cinquante folda ts. Il en avoirs. donné le commandement à Cinq Capitaines , dont il chimoit le courage..ôc la vfidelité. Mncftius -

’n’H o M En ’E.’Livl XVI. 147 étoit à la tête de tous. Il étoit fils du fleuve Sperchius , ,& de la: belle Ploly’clore fille de Peleus. Mais ce. commerce C d’une martela le avec un immortel avoit été le; me Sperchius’ayant ris le nom de Borus fils de Pieree l’avoir é-" peufée publiquement,8c luy avoit donné des richelles Confidera- bles.- Le brave l Eudore . 1 commandoit’ " la feeonde Compagnie. La char. mante Polymele la mere avoit été aimée de Mercure. Il avoit’pris’ de l’amour pour elle, en la voyant: danfer avec les Nymphes de Dia. ne. Il la fur rit à la chaille, 8c il en eut ce vai lant Capitaine. Fer! fenne’ne s’ap erçut de la groil’ef- fe de Polyme e. Après que Luci- ne luy eut été favOrable, Echiel fils d’Aéker devint fou "amant 8e ion é i ux’ , luy donnant une infi; nité cl)e0prefens. Eudore fut élevé dans la ’maifon de Phylas fon- .. N ü

14.8- . L’I Li au a rand pere , qui eut foin de (on

éducation., Pifandre étoit le troifiéme i Ca. itaine. Il étoit le premien a rés atrocle pour l’experie’nce ansÎ la guerre, 8C pour être adroit à; tous les exercices des armes. . r . :Phœnix a: Alcimedon commanæ dolent les deux autres campa;

; Aprés qu’Achille les eut tous rangezgnies. en bon ordre . , il’ éleva fie- renient la voix , 8: leur fit ce dif. cours, Vous fouvenez-vous des menaces que vous faillez aux Troyens, aprés que je fus con-. traint de me féparer du relie de l’armée desGrecsNous louveriez- vous des re roches que vous m’a.- vez faits fi Fouventæje vous enten- dois murmurer contre moy.Cruel Achille , difiezfivous , ou meule-- nous au combat ,’ ou permet-nous i de retourner en nôtre atrie. Eh bien l’occafion, de combattre que

!

D’H o M a a nLrv. XVI. i459 mus-avez defire’e avectant d’art deur fe prefente maintenant. S’il efi vray que vous. ayez tant de courage ,. allez le. faire paroître contre les ennemis. Toutes ces. TrOupes animées page difcours alloient en bon or. dre au combat. Comme un Ari- chiteâte dif oie les parties dilfe- rentes d’un âtiment,pour le met; tre à couvert. de la violence des vents 5 ainfi tous les foldats qui compèfoient l’armée d’Achille , étoient tons dans leur rang. Un bouclier étoit ap uyé fur un au- tre , tous les ca ques étoient fur la même ligne, leurs piques for: moient une: hacye- épaule qu’il é- toit impollible e forcer. Patrocle 8c [on fidele Automedon étoient à la tête, 8c. s’avançoient contre lesTroyeCepen’ ant Achille. étants. entré ’ dans fa tente,ouvre un coffre pre; cieux qu’il avoit reçu deTheti-s’, N iij

commene .L’ILranr un rare prefent. . Entre les richelfes d’habits 8c démeubles dont il étoit plein , il y prit un va.- fe d’un ouvrage extraordinaire , dont il ne fe fervoit que pour offrir des facrifices àJu iter. Il le fait d’abord palier par le feu, 8c u..--...- d... -.-.-...... 4...... -...... - . "a. -t...1.. -..r enfuite il le plonge dans l’eau d’une fontaine pour le rendre plus net 8c plus pur. Enfin l’ayant rem- pli d’un vin excellent, il leve les eux vers le Ciel, 8c le prefentant a Jupiter , il accompagna fon fap - crifice de cette priere. , , Puiffant Jupiter, Dieu des Grecs, qui demeurez fi loin de nous fur le divin- ;Olympe, ..-..c-.x- -a-r .-Roy . de Dodone, où vivent, malgré la rigueur des hyvers les Selliens’, Interpretes de vos Oracles, qui n’ont point d’autre lit que la ter- .re,ôcqui ne fçavent ce que c’efl: que la molleflè ou les plaifirs les plus innocens de la vie -, fi vous a... yez entendu mes prieres , en vous

n’H on a ne. Liv. ’XVI. 15’th déclarant contre les Grecs , pour ’ les punir de l’injuflice d’Agamem- non , ne me refiifez pas ce que je vous demande maintenant. Je de» meureray dans le Camp,-pendant que Patrocle avec les Thefialiens que j’envoye fous fa conduite , fe- ra aux prifes avec les Troyens. :Faites en forte qu’il remporte de la gloire , 8c le fecourez dans cette importante 8c difficile entreprife. Hector verra s’il cil invinci le ,’ ,8: S’il pourrarefiller quand je fe- ray quelque jour dans la mêlée. Permettez donc que le genereux Patrocle retourne avec toutes mesTroupes fans être blelfé.aprés qu’il aura repouffé les ennemis loin du rivage. ’ l r Jupiter entendit fa priere, il luy en accorda une*partie,& il luy re- fufa l’autre. Ilvoulut bien que les Troyens fuirent challèz loin des Navires 5 mais Patrocle ne re- tourna pas au Camp. Achille N iiij

152. L’IL’IA un ayant fini fa priere demeura à l’en. trée de fa tente d’où il découvroit tout le rivage. Il regardoit avec. attention. ce qui fe paffoit entre lesTroyens Scies Grecs. ’ . Les. ThelTaliens avançoient de toutes parts comte les ennemis. Comme on voit quelquefois fe répandre dans l’air des m0uches. qui fremill’ent. de colere d’avoir. été troublées dans leurs ruches. par. des enfans , ou par des voya- eurs. Tout le monde craint dÏen erre attaqué. Comme elles ont’de l’ardeur 8c du courage , elles v0- lent de tous côtez. L’air reten; rit de leur bourdonnement. Qn- ne eut en approcher , fans ê- tre lelfé de leurs aiguillons; de même ils rempliifoient de leurs- cris tout le rivage , 8c couroient: de toutes parts pour ailàillir leurs;

Patrocle les voyant en cet. état. leurennemis. parla de. cette. forte, avant. j

D’H o M E a E. Liv. XVI. 155 que d’en venir aux mains.:Gene-’ reux foldats de l’invincible A.- chille , ne vous relâchez point de. cette ardeur guerriere qui vous I emporte. Allons acquerir tous en... [truble un honneur. qui faire fentir à Agamemnon, qu’il a eu tort. d’offenfer Achille. Mais les tris. des Grecs qui s’élevoient de tous tes parts ,l’empêcherent d’en dire davantage, Les .vaiffeaux. 8c; les. montagnes en retentirent. ’ ; ç , Les Troyens voyantl’éclatdes armes dont Patrocle étoit. C0113». vert , le prirent. pour Achille. Ils crurent u’Agamemnon avoit fié:- chi.fa co re. Leur frayeur. aug- menta , lors u’ils virent avec. quelle: hardielfe Patrocle. s’avan- çoit contre eux- Ils ne penferent plus à attaquer les Grecs, non plus qu’à leur refiller , mais à fe re- tirer au plutôt , 8C à chercher leur fureté. dans l’enceinte de leurs murailles. I - »

15-4?Cependant filtrant Patrocle ’ lance au milieu des ennemis, où le bruit étoit le plus rand , un cou ter. rible de jave ot. Il en ble a Pei- rechme’qui commandoit les Peto- niens , qui tomba fur le fable du rivage , au delfous de la poupe de Protefilas. Les Pœoniens qu’il avoit amenez des bords du fictive Axius,gemirent en le voyant pe- rir. Mais a rés cette funelle perte, accablez e crainte 8c de douleur, ils abandonnerent leurs rangs et fr mirent en fiiite. ’ ” Les Grecs prennent ce temps favorable pour éteindre l’embra- f’ement qui commençoit à reduire leurs vaillèaux en cendres. Et forb- tant enfuite de tous côtez,ils mê- loient au bruit de leurs armes des Cris épouvantables. Ils commen. coient à fe voir délivrez d’un ex- trême peril 5 8c ils fentoient la même joye que des voyageurs ont quelquefois, lors qu’après avoir

D’H o M au. LIV. XVI. 915; été menacez de l’orage, le beau temps paroîttout d’un coup ’ leur fait découvrir le haut es montagnes 8c des forêts éloi- gnées, Jupiter ayant écarté les nuages qui ré andoient dans l’air une affreufe o fautité.’ . On combattoit neanmoins de part &d’autre avec beaucoup de «rigueur. Les Troyens faifoient en. core quelque ’revfiflance , 8c n’a- bandonnoient qu’avec peinezl’a. vantage qu’ils avoient remporté fur les Navires. Les Chefsétoient venus aux prifes les uns contre les

autres,.- Patrocle attaque . a premierement - a» Arelice , et. luy perçant la cuifi’e de part en part d’un coup de. pique , il le renverfaà fes pieds, Le brave Menelas bleifa Thoas au défaut de la cuirafie. Il vou- lut. en vain demeurer ferme , comme s’il ’n’avoit point été bleffé. Mais ne pouvant plus

3156 L’ILIADEH. refiler à la mort, il tomba fur le rivage. Phyfides voyant Am- phycle venir au’combat avec une extrême ardeur; prévint fa vior- lente 5 il luy perce la jambes d’un cou de pique, en l’endroit ou. cil e plus gros mufcle..-Tous les nerfs en. furent coqpez , 8c fes :yeux fe couvrirent épaules ce. nebres. La pique redoutable du. vaillant Antiloque traverfe tout. le corps d’Antimne. Maris entre courageufement. dans la mêlée pour vanger la mort de fon frere. u Il portoit âAntiloque un cou des pique, mais en ce moment T ra, fiinede luy coupant le bras, il le fait tomber à la renverfe , 8c bien. tôt une longue nuit. ferma fesv yeux à la lumiere. Ainfi les deux amis de Sar don tuez par les deux freres’ efcendirent aux en. fers en même temps. Ils étoient fils d’Amifodar, celuy qui nourrit. p la Chymære indomptable ,.quii a.

D’H o M E u. me. XV,I, r57 été fi funefie à. tant de vaillans

hommes.. Cleobule étant embarallë n ï dans’* la mêlée, fut Pris par A’ax Oïlée. qui lùy mit l’épée dans la gorge , - 8L la retira v atouts fumante du fang dont elle étoit teinte. Lyà con 8: Penelée étoient venus aux. mains avec leurs piques 5 mais ils» avoient manqué leur-s coups. Ils sîétoient auflî battus au javelot , - mais inutilement. Il en-fallut vé. nir aux é ées; LyCOn frappa fur. le bord delà crête du cafque semais [on épée le. rompit au rés de la aide. Penelée le ble alan del- ons de l’oreille ,I ayant traverféÏ prefque mut le col avec "le tram. chant de Ion épée , de forte que . lacère radoit fur le lfein de l’in. fortune Lyconz, n’étant plus foû- tenue que par la peau de la gor. ’

gMeridnes prefiînt dévalués A031 mase. qui fuyoit vas Ion char, il ’

:58 .t i’I L LA DE le blefla dans l’épaule droite, au moment qu’il y montoit : il en. tomba sailli-tôt, «St-une mut obfcw re fe répandit fur les yeux. Idomenée donna V dans la. houa che d’Erymas un coup de pique, dont le fer entra jufqu’au cerveau,: brifaut tout. ce qui luy tarifioitn Des torrents de fang inonderentr i tout (on filage 5 enfin le noir nua-z ge dela mort luy ôta la hmiiere. ’- C’el’c ainfî qu’entre lesGtecs club; que Capitaineà l’envy les uns desr autres,remportoit la. vifloire deï [on ennemi. Comme on avoit quelquefoiæ les loups le jetter fur les che-n vreaux 6c fur les moutons , lors: qu’ils paillent fur une montagne ou la négligence-des Bergers lesÎ laiflè écarter 5 de même les Grecs” avoient .alïailli i les .Troyenë.- IIS’ faifoient un terrible carnage der ceux qui leur ratifioient. Les au- ’ tres ne penfoient qu’à leur (à;

D’HOMEREVLIV.XVI.159 rete’ , 8c fuyoient vers la ville, fans le mettre en peine de con-4 fèrver la. gloire qu’ils avoient ac.) qu1fe. Le palataux Ajax’ne penfoit qua ancer [on javelot contre Heétor, il en cherchoit par tout l’occafion; mais il ne pouvoit la, trouver. Heôtorfçavoirtro bien la guerre. Il voyoit que le. (En du ’ combat le changeoit, a: que la» viétoire abandonnoit lesTroyens. Ainfi prenant garde au fifllement des fléchés 8C; au bruit des jave-- lots , il en recevoit les coups fur fou bouclier, dont il demeuroit couvert, le garantiiïant de cette forte de traits dont il étoit acta»- qué de tous côtez. ’ I Cependant les Troyens ne refill toient. prefque lus. Ils repall foient en deforîre les foirez 8c les murailles des Grecs. a C’efl: ainfi que des avo agents effrayez- I’Ç. retirent où ’ s peuvent, lors

r60qu’ils voyent L’I un inuage Il épaisA Ds’é- E . tendre dans l’air pour .y former un orage.. . q . h ’ . i m*v a: Hector luy-même faucon- traint de s’enfuir fur (on char , 5c d’abandonner à la fureur-«des Grecs beaucOup de Troyens ,- dont la fuite étoit retardée par les foflez qu’ils rencontroient fur le rivage. Plufieurs chevaux ayant rompu le timon dans ces allèges difiîciles y avoient laifTé es chars où ils étoient attelez , .8: les Princes qui les condui. foient. : Les Troyens remplifibient l’air de leurs cris , pendant que Patro- zcle les pourfuivoit avec ardeur, tel qu’un aHieux tourbillon qui- devance la courfe de celuy qui veut l’éviter. Il accouroit avec cris 8: avec menaces , où il voyoit un plusgrand nombre deTroyens en defordre. .Icy les uns torn- .boient fous les eflîeux de leurs chars.

An’I-I o MER E. Liv. XVI. ra , Chars; La les? autres fuyants par des endroits inaccefiibles , fe rem. verfoient’ dans des précipices. v Mais les. chevaux immortels, que les Dieux avoient donnez àlPelée,’ afl’oierit legerernent par tout où gatrocle les poufi"oi-t. Il le hâtoit de pourfuivre Hector, 8c il ôtoit dans une extrême. impatienceïde.’

leiMais’comm’e’erf rejoindre. Automne, lors . fi qu’un nuage obfcur’ le répand ans l’air, dont la pluye. tombe: enfuiteen abondance, parce que Jupiter efl: en coleretontre tenir qui rendent dans les places-publi- - ques des j’ugemensinjulies; on voitles Fleuves 85- les ruiflëaux: inonder’les Campagnes voilures,î à: les; Torrents le précipiter du haut des Montagnes dans les Val-w lées.,ioù i’lsdétruifent ce qui s’opn. pofe à la violence: de, leur chiite, courant: de- tous côtez vers la Mer ;,De; même-les. Troyens a ’ Tom. II. ’ O

16;, ,L’IL’iADBÏ .. " répandoient avec impetuofité le loua du rivage. Rien ne pouvoit arreter leur fuite; ils couroient tous avec une extrême rapidité vers leur ville. , A rés que Patrocle eut mis en de ordre ces premieres Troupes , il s’arrêta fur le rivage , ne veu. lant s permettre aux Grecs de pour uivre plus loin les ennemis, ny d’attaquer leur ville 5 mais les . attendant entre les vailÎeaux, le Simoïs 8c les murailles de Troye; il en tuoit un grand nombre , 8c il en prenoit une julle vangeance. Il donna le premier coup de pi;- ue à Proneus dans l’ellomac , au défaut de fes armes 5 de celui-cy il fe jette fur Teltor fils d’Enope. Il étoit aflis fur (on char, mais il étoit faifi d’une fi grande frayeur, qu’il avoit lauré tomber de les mains les guides de [es chevaux. Il reçut un coup de pique dom le fer s’embaraflà tellement dans

’D’H o M n a a. Liv.’XVI. 163i les Os de la tête , ue [Patrocle voulant le retirer , i Enleva Tell tor en l’air, comme unipefcheur anis fur le panchant d’un rocher enleve le poifÎon hors de l’eau avec fa ligne 8c fon- hameçom Retirant enfin fa ique avec vio-’ lente , Teflor tomîa. à terre , 8: y i erditEnfuite il blefl’e la Euriale vie. d’un e coup de pierre au milieu du front, (on calque ne l’en pût garantir -, fa tête fut écrafée dedans. Il tombe de delTus [on char, 8c la mort l’en- viron’ne auflî-tôt. Erymas , Am- Êhotere , Efpalte , Tlepoleme ", . chius, Pyris , Iphée, Polymel’e’, un grand nombre d’autres Capi- raines ne peuvent échaper aux coups redoutables de Patrocle. ’ Mais Sarpedon voyant cet hor- rible carnage , a que les Theflà; liens étoient couverts des dé- pouilles de tant de vaillans homL - mes, voulut arrêter fes foldats , ’ O ij

164. v’ ’L’ ILI’ADE’ ac les faire rentrer, au combat en . les animant par ces. paroles: Où fuyez-vous , genereux L3,!» tiens ?N’aVCZ-V.0us pas de boutez Il fifi temps de montrer quevous avez du courage. Un homme feul * peut.il vous donner tant de train; te eVous me verrez maintenant combatre contre luy , pourrecon- noitre qui il eli , a: comment il a déja vaincutantde nos. Capitai- nes.. Il dit , 8c ilv faute de font Char. 168 armes à la main. Patrocle en. fit autant. Ils s’attaquent l’un l’au-. tre avec violence 5 tels que des Vautours ui fe battent furole haut d’un Roc er , 8c qui remplifl’ent.

liaitjupiter de craignit leurs pour cri-s. Sarpedon, . , .8: s’intereflant pour luy , s’adreira à Junon en ces termes : QIC j’ay .de,déplaifir de voir que Sarpedon; .fpit au moment fatal oùil doit pe- - rir , luy que. j’aime flambements

n’I-Io MIRE. Liv. XVI. ’16; Je ne fçay" ce que je dois faire,ou fi je l’enleveray en Lycie ,’ou fije l’abandonneray. à [a tril’te - delti-

Œediteswous, fage Jupiter, née.repartit Junon a Voulez-vous f dé- livrer de la truie necefiité de mon. rir. un homme que [a naiflance a rendu mortel ,8: dont ledeflin a borné les jours se Tout il’OIympe murmureroit contre vous; -.Faites -neanmoins ce qu’il. vous plaira. J’ay feulement une choie a vous dire , que je vous prie d’entendre. ’ Si: vous-renvoyez en Lycie vôtre cher Sarpedon ,.il n’y a pas un des autres Dieux, qui ne prétendue; tirer fou fils de la melée , 85 luy. prolonger le cours de la vie.- Tom. tefois fi Sarpedonvous eft ficher, fi vous êtes fi touché de. faitrifie defiinée , voicyce que vous pouL vez:faire. Puifque’les définis veu- lent :qu’il pis-rifle. par les mains ide: .Patrocle;pour:vm1sçunfoler tic-fa

1.6.6. 1111.11 une perte , faites-les porter en Lycie la mortôt parle fommeila Ses liges 8: les fujets luy drefl’emnt un tombeau magnifique. Car c’eût lafeule gloire qui appartienne aux mortSk. Jupiter écouta lar Déclic I i ,’ mais v il répandit fur la terre une plu e de fang pour hOnorer flancher fils, e Patrocle étoit fur le - point de aire perir fur les bords écartez du Simoïs, loin de la fertile Ly- ’ me. .. . Cependant comme Patrocle 8c Sarpedon étoient prêtsde venir aux mains,Patrocle porta un coup de pique dans le ventre de Tra- funede. ’C’étoit le -whmeilleur de A ). tous les Ecuyers de Sarpedon. a Il r ne put refiller à la violence de la douleur. Il tomba r terre ou il perdit la vie. Sarpe on avoit «port té le premier coup contre Patte; Çle dansle. bleflër 3 mais du le; coud , il frappa Pedafe , le beau

D’H OMÆ a a. Liv. XVI. 16v achevai d’Achille en l’épaule ’droi. te, 8c le fit tomber mourant fur la pouffiere. Les deux autres quit. ,terent le joug, les guides avec lefquelles. on les conduiloit, fu- rent mêlées, a: le char étoit fur le point d’être renverfé 5 mais Au- tomedon y donna ordre. Il cou- pa avec (on épée les guidesqui attachoient Pedafe. avec les che- vaux immortels. Il les fit rentrer Tous le joug , &ils le huilèrent conduire au gré de l’habile Au-

[Ce endant Patrocle a: Sa e- tomedon:don chattoient de toute leur ,. or- ce. Sarpedonlança le premier fini javelot , 8c n’attei ’t point fan ennemi. Maisle ard de Patro- cle ne partit pas inutilement de , fa main , il traverfa les fibres qui font au-cœur une efpece de tout , 1 dans laquelle il cit enfermé. Le .chefne , le peuplier , ou le pin coupez par le bucheron, ne tom-

.5168 11111111313. I beur pas avec plus de bruit dans les Forêts, ue le malheureux Sait. pedon rom a par terre. Il? fre- miEoit de colere 8c de defe oit, tel qu’un Taureau qui pongé de longs mugiflemens contre leLion, dont il aeflé abattu. Il pétilloit prenant en les mains la poufliere teinte de [on fang , 8c appellantà fon- fecoursfôn am .. 2 Glau ne ,. diroit-i , monfideie camar e,ne m’abandonne point J, en ce. trifie êtat. "Encourage: les Lyciens à ne fouffrir as que les 7 Grecs medefarment. I faut com- batre pour. leur ravir cét honneur; autrement quelle honte 8c. quel déplaifir , 8c pour eux 8c pour coy-

. :Mais comme il parloit deïla . memeforte *, Patrocle s’étant avancé;? v, K retiroit de:an corps le dard dont il l’avoit percé ,8: lu arrachoit il en même tempsiles te s mnèm- ,.blesde lapide, .7 j * Gui. i l

D’I-I o M n a E. LKV.:XVI. 169. T’ Glauque fut accablé dédou- IEur entendant. la voix de Sa.rpe-« don. Ilétoit au defelpoir d’être. hors d’étatdc le recourir, ou du moins .d’empêChEr lesGrecs lever les armes. Il, avoit la main fur [on bras , pour appaifer la’vioç. lente douleur d’une blefliire- qu’il avoit reçue de Teucer au com- . mence ment de cette funefte jouit. née.Il eut recours à Apollon 8c lui, adrelTa ce.tte,priere,que [es foûpirs interrompirent plufieurs fois. ; I Entendez-moy , puiiÎant Roy, qui êtes peut-être maintenant en Lycie , ou dans Troye..Car en, fin en quelque lieu quevous fol yez , vous pouvez écouter les malheureux , quand ils le fontau- tant; que moy. J’ay une bleiTure infupportable. Mille douleurs, ai, guës me percent le bras incefraiiin ment. je ne puis arrêter le (ang qui en fort. Je n’ay pas la force Tom. Il. P

170 ’ÏL’ItrAnE .; ’ de foutenir une piqueCependan’t ,0 un filsde ju iter, ’illullre Sarpe; don vient e périr, sa ’e ne. uis vangerfa mort. Il fem ’ lem me que jupiter ne’s’efi point mis en peine de-le feeoutir. Mais vous , ô divin Apullon , donnez (quelque Foù-lagement à la violence du mal s ne je fo’uffi-e. Donna-moy airez 3e force pour mener les Lyciens au combat,8c pour ôter auxGrecs la gloire de naus enlever fun corps 6c les armes. ’ Apollc’in entendit la priere de Glaire-us. ïI’l’arrêt’a le fang qui coua léit de a. playe’ , 8c il appaifa tel- lemen’t les douleurs ,’qu’il fa (en- tit airez fort pour rallier les Ly- cien’s, 8c pour combattre à leur tête contreAjax. Il’leur comman- delde fe’ranger autour du cor s de Sarpedon, 8c de le défendre Contre tous les efforts que fe- roient les Grecs pour»l”enlever.

à.

D’H o Mekn- Liv; XVI. 17"!” i-Cependant il alla promptement 5 vers Polydamas , Agenor," Ænée, Heétnf, 8c leur parla de cette for- - te. Avez-vousoublié vos amis qui périflent loinde leur, patrie . vos. iriterêts i - Les abandonnez; vous à la fureur de vos ennemis , fans vouloir Îles’fecourir à Sarpe- don Prince des L tiens ,qui ren- doit’la Lycie fi tir-filante paria jaffiez: «St par-fa valeur , il mort 5 Mats luyanême l’a tue e ar les mains de. Patrdcle. Ne ’ fiiez pas que les Mirmidons enlevent et; afmë85’ëü qu’ils deshonorent fini qçr’ps peut vanger la mort de tant de Grecs qu’il a tueziâl’atta. que deleurS’vai’ll’èauxï. ’ ’ ’ ’ Lanouvelle d’une "pertefi Con- fid’erab’le toucha feiifiblement les Troyens. Leur I douIeUr étoit rex- trême 5 ils étoient inconï’olable’s. Bien que Sarpedon fûtétranger, u ils le colifideroient comme le dé- fenfeur de leur vil-le. Il avoit de Pij

r72.- i I .L,’-.I:Lîi.A D E : Il"; belles Troupes , 86; illavoit ’fign’alé [avaleur en toutes les rencontres, les plus importantes de cette guet-Î re. Ainfi ils coururent. avec ardeur; contre les Grecs. Heétor’ trille des la mort de Sarpedon, alla à leur tête.Mais d’autre Z part ’ , Patrocle7 qui: prévoyoit que la mêlée feroit. grande, animoit’les Grecs58c bien ne le Telamo’nien’ 8c Oïléefulll fient bien prêtsà combattre , il ne: lailIa pas de leur parler en ces ter-5

«Voicy, dicil , une occafion que. vous devez aimer, vous qui avez- mesa.accoûtumé de faire paroître’tane . de courage :.Sarpedon , celuy qui monta.- le premier fur les murs de nôtre Camp. cit à bas,- fi nous pouvons le.defarmer,fi nous tuons ceux qui s’avancent pour nous en empêcher ,-. i quelle gloire pOi’Ir nous , 8c quelle honte pour eux i Après cela les Troyens 8c les

15’ Ho M a a E. Liv: XVI.;17; I. tiens s’étant’joints’, Scies Thef- [alicns aulIi fe joignant aux Grecs, ils en vinrent aux -mains prés du corPS’de Sarpedon. On y combat; toit avec une extrême ardeur 5 8c comme ilsmêloient des cris hor- ribles auabruit . des armes qui res réuniroient de tous-côtez 5 on ne pouvoit riensentendre de plus é;- pouuantable. ..’ " » 1 i i p Cependant Jupiter couvrit le Ciel d’un épais nuage, pendant que l’on combattoit avec tant de chaleur,â’1’occafion de la mort de Ion fils. ’ a ç - . v I Premierement les Troyens rei- I enlièrent les Grecs. Car d’abord je divin Epigée, fils du vaillant Agaclée, qui n’était. as un des moins confiderables es TheKa- liens,fut tué. Il commandoit’dans la belle ville de Bude 5 mais après avoir tué [on coufin, il s’étoit re- tiré prés de Pelée 8c de Thetis. Il [nivat- Achille aufiege d’Ilium5 P iij "x

mA ’L’ILIADI- pour y figuier l’on murage coti. tre, les Troyens. En cette émit le , plusavance’ de tous les Grecs, 8c ile’toitdéja furiecor de Sarpea. don, lursïqu’l’ieâor il; Ian aun coup depierre ,ôcl’uy fendit atê; ce» ar lamoitié, malgré la vaine "rellillance dean cafque. Il tomba furie. ce . s deSarpedon. entre les funefies ras de la mort. , Patrocle voyant cette trille a. vanture, entra dans la mêlée,& fondit fur les Troyens, tel qu’un Epcrvier qui met en fuite les oi- feaux. Il pouffoit les chevaux à. travers les rangs des. ennemis é- tonnez de Pa. hardiefl’e. Stelenus fut puni d’avoir ofé luy refilier. Il le fra e d’un coup de ierre fur le mi ieu des épaules , 8c e renver- fe fui-la terre. Ainfi les premiers rangs des Tr cris furent rompus,8c Hec- torél’u -même le retira avili loin que voleroit un. dard qui feroit

n’ H o M E a a. Liv. XVI..1,75 lancé pour gagner un prix , ou pour remporter la viéioire dans unGlaucus combat. furie premier qui.. s’ar-i ., rêta avec les, Lyciens. connue il le détourna tout d’un cou ,iltra.- verfade fa pique Bathicl e qui le pourfuivoit de prés, 8: qui étoit ut le pointue le tuer. ÎC’étoigt un des premiers Capitaines des ’ThelTaliens , qui polièdoit de grands biens dans la Grece. Pa; trocle eut un grand regret de le perdre 5 mais les Troyens eurent de la joye de voir tomber un fi vaillant homme. Ils demeurerent - fermes prés de luy , pendant que les Grecs s.’ avanceront hardiment pour les repoufièr. . . Merione tua. d’abord Loogo. nus fils d’Oenetor , Sacrificateur de jupiter au Mont Ida, qui étoit honoré du euple comme un Dieu. Il fut rappé fous l’oreille -, .8: [on ameabandonna fion corps s P un

’176’ L’ILrADE à l’heure même , étant environné d’une nuit profonde. ’ Ænée lança (on dard» contre 1M erione 5 il efperoit de vanger la mort de Loogonus5 mais Merio- ne étoit couvert de fou bouclier , ’ôcd’ailleurs ayant un peu détonie- :né la tête pour éviter ce coup , le dard alla tomber loin de luy. La pointe s’enfonça dans la terre, et le haut trembla longtemps de la violence avec laquelle il avoit été jette’. ’ Ænée fremit de colere: Merio- ne , dit-il , bien que tu fois adroit aux exercices des armes , je t’em- Pêchois bien de faire tant de tours, fi mon coup avoit été plus heureux. Vaillant Ænée, luy repartit ’Merione , quelque force que vous . ayez , je ne cr01s pas que vous puiiiiez foûtenir lon -temps tous (ceux qui [ont prêts e combattre contre vous. Vous êtes mortel

n’H o M in a r. Liv. XVI. 1’77 comme nous autres5 8c peut-être auraîy-je la gloire de: vous voir, tomber fous mes coups,& de vous enVoyér à la trille: demeure’de

Pluton.qu dites-vous, V Merione, i ’ re- prit Patrocle? vous ne repouIiErez pas les Troyens à forces de mena- .ces ny de reproches. Ils n’aban’. K donneront pas leur rang,qu’aprés avoir perdu quelqu’un de leurs Capitainesles difcours font bons .loriqu’il s’agit d’entreprendre5 mais dans l’aélioh il ne faut plus penfer qu’a bien cOmbattre. Laiil Ions donc les paroles , 8c venons au lûtôt aux effets. ’ ’I dit, 8C il le mêla au milieu. des ennemis , où le divin Merio’. ne le fuivit avec une hardiefle in- croyable. On entendoit le bruit, 486 des coups qu’ils donnoient, 8:: de ceux u’ils recevoient auflî fur leurs attaques, fur leurs boucliers 8c fur leurs cuirallès. Le fer 8:

r78 ’L,’I l. r A n r l’aurait! retentiifoi’ent, de même que l’on entend quelqplefois les coups ue donnent les "chatons au bus, ’ une montagne, ou à l’en- viles uns des autres , ils attaquent un chêne, ou un pin élevé. La ter- le étoit heriflëe de flèches , de dards , de javelots , de piques. On ne voyoit plus le co’rps de Sarpe- don , il étoit couvert de traits , de fang 86 de poufliere. Ils tournoient autour comme on voit vole-r des e mouches au Printem 5,8: s’allient- bler prés des vafes p eins de lait a, dont elles occupent enfin tous les

jupiter avoit les yeux arrêtez. furbords. ce: qui le pafl’oit dans» ce5 (au- - .vlant combat, 8c il déliberoit en luy - même s’il ordonneroit la mort de Patrocle au lieu même ou. Sarpedon avoit. fini (a flanelle dellinée , ou s’il la différeroit juil u’â ce que la chaleur du combat aitplus grande...Ilprc’fera le déf-

D’I-I o M t a n. Liv. XVI. 179 fein de donner-au ’genereux’ ami d’Ach-ille l’avantage de mettre en fuite Heâorôc les Troyens. * . Atlililatôt Hedcor fut falfi de r crainte 8c de frayeur, il monte fur fou chaulât le retire promptement vers. la ville , emmenant avec luy tous les Troyens: Il fentit que Inc .piter faifoit pancher la balance du côté des Grecs.Les courageux Lyciens ne firent lus aucune ’re- filante. Ils aban onnerent leurs ran s 5 plufieurs’ avoient peri a la «même de leur Prince. .Le relie futmis ers-fuite. Les Grecs le dé; poüillerent de les belles armes , 8c Patrocle les fit porter à. Achille. Maisjupiter ne voulant pas que [on corps demeurail-en la puilï [ante des Grecs ,parla en ces ter. ’ mes à Apollon : Allez au. lûtôt effuyerJe fang dont Sarpe on cil couvert. Vous le baignerez dans le fleuve avant que de’lc parfu.’ mer d’âmbnofie. Vous: le mais

180’ ’L’ILrAn x rez d’habits immortels , pour le tranfpor-ter en LycieJe veux u’il y loir enlevé par le fomniei 8: parla mort , qui fuivent avec tant de vîteire les armes des combat; :tans. Il fera reçu par les freres a: par les Lyciens. On élevera un Monument 8C une Colonne 5’ uni font les derniers honneurs de i;- nez aux mortels. ’ i . Apollon obeït au commande- ment de Ju iter. Il defcend du Mont Ida ans le champ de ba; taille. Il enleve Sarpedon. Il le, baigne dans un endroit écarté. Il elIuye (es playes. Il le parfume d’ambrofie58c enfin il luy donne des habits immortels. Le foinmeil Sala mOrt le tranfporterent en un moment en Lycie 5 car il n’y a rien de plus prompt que la courfe de ces deux jumeaux. Ï . .1 r Patrocle fe lainant emporter à l’ardeur de fun courage ,. pourfui.’ voit les Troyens ô: lesl Lyciens ,

n’ H o M E a x. LIV.:XVI. 1781-. jufqu’aux murailles de Troye: mais I il devoit (ouvenir des pt... roles d’Achille. Il eût évité le malheur d’une funelle mort , s’il luy avoit obey , mais les deflèins de Jupiter font-au deilils des nô- tres. Œand il luy plait,il» ôte le - conta et 8c la viétoire au plus vaiL lant , Ëien qu’il [oit entré dans la niellée par (on commandement; Il donne maintenant à Patrocle une hardiefle qui doit luy être fi

funelle.Vaillant-Menetiade ’ A ., qui- pour. roit raconter combien deTroyens ’erirent de ta main, au moment Fatal oùles Dieux avoient arrêté que tu périrois toy-même. A . Adrai’ce fut le premier qui rom; ba fous les coups r tables de Patrocle. Il fut (a ’ ” d’Autho- noon , de Perime, d’Echecle , de .Menalippe, d’EpiIlor , de Pilarte, d’Elage , 86 de Mulius5 tous les au; tres fuyoient (aiment. ’ ’

un . 9 O

[J811 ’ L’It i aux: 4 Et fans doute les Grecsauiroientî pris dansce’tte occafion lavill’e de Troye où tout étoit en delordre, 8c Patrocle aurait remporté la: gloire de cette grande conquête; ii le divin Apollon n’en eût gardé luy- même les murailles , voulant iècotirir les Troyens , et nuire au genereux Patrocle. l . il aVoit déjà. gagné trois fois le haut d’une mensurois fois April. Ion l’avoir te suifé. Il y mon; toit la quatrieme fois : caril-n’ avoit plus d’obftacle qu’il ne veu- lût furmonœt par (on murage. 4 Arreile , remcraire , luy dit Apollon, en le menaçant, la ruine de Tro e n’ell: pas deilzin’éeà ton bras. E le nedoit pas tomber feus la force [de l’invincible Achille.- 5*” i " ï I » - Ces paroles le firent éloigner au plutôt, pour éviter la colere d’A- -pollon-. Hector étoit à la porte de Scée,incertai’n s’ilfortiroit encore

a

n’I-I o Mi: a; E. LIV. XVI. 183 "centre les ennemis , ou s’il com. manderoit la retraite dans les mu- milles de Troye. A ’ Il ôtoit agité de ces-mouve. * mens diEerens , loijs qu’Apollon - fe pref’en-te àluy. Il aVOit ris-la.- figure d’-Afius,frere d’HeCuÏve qui Commandoit En Phrygie le long des rivages du Fleuve Sangari. Genereux Heâor , luy dit-il , je m’étonne que vous vous retiriez du combat. Rentrerez-vous-dans là Ville fans que vous meritiez la haine 8c le me ris des Troyens: Pourquoy ne tâtez-vous pas de nouveaux efibrts contre Patrocle, fur lequel A pollon veutvou’s clon- ner aujourd’huy la viêcoi’r’e? Ayant ainfi Parlé , il forcit luy- même de la Ville -, (Sa-alla contre i les Grecs. Heâor commaride-â Cebrion de le fil-ivre , 8c de Pouf- fer à toute bride fies chevaux vers le rivage de la Mer. Apollonné- tant entré dans; les rangs des,

à

134. V1311: I-A p 30-. I Grecs , il y répandoit la crainte 8c le trouble , ’8C il defiinoit aux Troyens une celebre victoire. .. a w Heâzor dédaignant-de s’arrêter contre tous les Grecs qui s’o 90-; fioient à, luy , s’avançoit vers e te. doutable compagnon d’Achille.; Patrocle le voyant venir à luy defcendit de [onïchan Il tenoit . d’une main a pi ue ., 8c de l’autre une pierre , (ans erre furpris de la contenance hardie d’Heâor. Il leve la main, 8c après avoir mefu. ré [on COuP quelque rem s ,ilnel le lâcha point en vain;11 tapa au front Cebrion , fils naturel (de Priam , qui tenoit enfes mains les guides des chevaux d’I-Ieôtor, Les . deux fourcils furent emportez. , l "l’os fut brifé , à: les yeux arrachez. de la têteitomberent à les pieds, - Accablé de la vio’lenced’un fi ter. ’ rible coup , il tomba latêltefla premiere, comme font ceuxqui (le. plongent dans l’eau k, a; (on une - I ’ ’ ’ ahan;

, n’Hfo M E R E; Liv. XVI. x18; abandonna l’on corps à la mon. Patrocle dit en riant ces par-oz les. piquantes, C’eittdommage ’ d’avoir tué ce Troyen, il auroit aife’ment pêché des poiil’ons en le. j’ettant’ dans la mer 5 car’lïleik fauté tout d’an coup de fion. char cubas , en le plongeant d’abord la tête. Je ne croyois pas que nos ennemis enflent cette excellente qualité, V. ’ i En infultant ainfi,il s’êtoit avaria r cé pour le defarmer. Vous l’en. fiiez pris pour un Lion qui ravage v un troupeau, ô: qui n’a jamais plus de courage ni de fureur que lorf. . qu’il cit environné des Pafieurs quiçl’atta tient pour le repoulÎer- e leursp turages, l . D’un autre côté Hector dell cendit amide (on char , &alors, . tels que deux Lions . affamez qui a: battent avec furie fur le haut: d’une montagne , pour une Biche tuée depuis perruque-chacun d’eux Toma 1 l. Q

186.’ L’IniAnn V. veut emporter dans (on affreufe cavernei Hector 8: Patrocle com. battent par Cebrion. ’ Ils cherchoient tous deux à (a percer de leurs piques. Hector, ayant pris Cebrion par la telle, a: Patrocle le tirant parles pieds, ils faifoient des efforts extraordi- naires pour le l’enlever l’un à l’autre , mais ils ne pouvoient. Cependant les Troyens 8c les Grecs commenceront une forte niellée autour de leurs deuxCapi- taines. Oeil ainfi que fe battent quelquefois deux vents contrai- res, enfermez dans une profonde vallée. Les forefis en font ébran- lées (les chênes , les fouœoux, les frênes ne foûtiennent qu’avec pei. ne leur violence. Leurs branches loyer): fous leurs coups. Les plus» hottes qui refiflent font abbatuës, a: l’air en gemit. Ongn’entend plus qu’un bruit étonnant au milieu de tout ce defordrerLCs

., É .âzrfi D’H 0M E n B. LIV. XVI. 187 Grecsâcles Troyens ne lfaifoienç iLi-im as unmoindre ravage : ils ne le Fouvenoient plus de ceder les uns aux autres,ou d’abandonner leurs rangs. La terre êteit-heriflëe de fie- . chas autour de Cebrion 3 on n’y voyoit que des dards 8c des i; ques. On entendoit le bruit es coups qui tomboient fur les bou- cliers de ceux qui combattoient prés de luy. Il étoit étendu , plein de fang 8c de pouffiere , n’étant plus en état de le mettre en pei- ne du combat qui le faifoit’pour le.Pen van ant et. que v le - Soleil - I ’ ne fut qu’au milieu de faconde; la vic- toire étoit incertaine. On com; battoit-de part 8c d’autre aveçun extrême courage , &dans ces dif. femmes attaques , plufieurs per- - doient la vie 5 mais lors que le jour pancha vers le foir, les Grecs eurent un avantage confiderablc. Qii

188 -* "L’I L I A on. Ils tirent Cebrion de la nieflée,8t le dépouillent de (es armes. Patrocle ne pouvoit ferafiafier ’duxfang des Troyens. Il leur don. ne trois allants diŒerens,fe jettant fur eux comme Mars , fuivy des Grecs qui faifoient retentir l’air de leurs cris. Il tua neuf des enne- mis autant de fois qu’il alla con- tre eux 5 maislorf u’il s’avan a pour la quatrième ois ,.la En e fa vie commança à luy paroître. Car dans ce moment fatal, gene- reux Patrocle , Apollon "s’avance contre vous ’, lein de fureur ’86 de force. Il elïvray qu’il traVerfa les rangs des Troyens fans être reconnu»; caril êtoit convert d’un

épaisIl s’arrête..-enfin nuage. derriere . luy; s 8c abaifl’ant la main il luy porta "unî- coup horrible fur les dlpaules; il en fiitétonné , 8c [es yeux tu rent ébloüisimais en même rem s’ Apollon luy enleve le calque e

D’H o M E un]. iv.’ XVI. .185 la tête; 851e ’ette aux pieds des chevaux; Il du: dans le langer; dans la oufiîere jufq’u’à ce que jupiter ’eut mis en la puiEance d’Heâzor , qui s’en arma arum-tôt. Patrocle êtoit arrivé au moment d’une mort funeite. f Sa pique rompit entre es mains Puoy qu’elle fût forte , longueme- ante atgkar l yjde fer 8c d’acier ;’ Ion ’boueli ème avec fa cein: turc tombassiedeflîîskfes épaules; 8C A ollon luy cuiraflè. i A rs fou rand coeurrfutiaifî de crainte. H1? demeuroit furpris de tette trille avanture , quand un Troyen luy perça les épaules d’un «apode ique. C’eflroit EU? phorbe , fils e Panthus , adroits a tous lesexercices des armes. Il s’êtoit fignale’ dés (a. jeufneiTe par plufieurs prix qu’il. avoit rem-pond ’tez: mais apres avoir percé-Pa- trocle , il retira (a. pique, Seren- fuit’du côté des Troyens 5 cari!

i190n’ofoit combattre filtrant contre vous ,’ genereux Menetiade , bien que vous fuffiez (ans armes. . , Patrocle fuyant lamortfe reti- roit dans les rangs desTheflâliens, il avoit êté bleflë par Apollon; il venoit de reître par Euphor. be. Heâor ne douta point qu’il ne fût aifé d’en rem errer une viétoire entiere. Il va, roit à luy, il s’en approche, IEPCI’CC defa ique. , a: luy porte ainfi le fane. ecoup de la mort,que les Grecs ne purent voir fans une extrême douleur.C’efl: ainfi que le ’ fils 1 de Priam tua le genereux Patrocle , comme il arrive quelquefois qu’un lion furmonte un fanglier goura eux, lorfqu’ils le (ont battu . ong-- tenu», pour l’eau d’un ruiflèau dont ils veulent boire. Enfin la force a: la violence du lion cm. portent la victoire, Hector infirmât fierementf à. ’

e

D’H o M z a n. Liv. XVI. 191 fou ennemi. Patrocle, dit-11,11: croyois-te rendre maître de ne. me ville , &emmencr en ton pays nos femmes ca rives. Tu vois neanmoins que j: fçay deEendre Troye , ou du m’oinsque jédifi’ere le’jou’r de la ruine; Malheureux l tu vas demeurer .e’xpofé aux Van- tours ,18: tu n’accompliras point les commandemens que te don- Inoit Achille , en le quittant pour Combattre contre nous. Tune luy porteras int mes armes teintes de monJPaÎig, c0mme peutî’être tu l’efperois vainement. Patrocle rêt d’ex irer, luy re- partit ain i: Il y a ieu dequoy vous vanter , vaillant Hector. J11. piter 6c Apollon’m’ont ôté mes armes ,8: ils vous ont cumulé une victoire airée. Vingt hommes comme vous ne m’auroient pas refil’té; mais il a fallu ceder à ma deflinée. Le fils de Latone m’a vaincu. Euphorbe m’a craint en

192. ’ L’ILIADE’ me frappant, Veus m’avezatta- que tout defarme’, mais ne croyez pas longtemps de vôtre victoire 5 la mort vous approche , 86 Achille me vangera. A tés ces paroles [on ame dei; cen it aux enfers , gemmant d’a- bandonner la vie dans la fleur de fesannées. Œel trille réfage me donnez-vous , reprit ector, qui peut fçavoir fi je ne préviendray pas la vangeance d’Achille , 8c fi Je ne l’envoyeray as avec vous aux enfers; Mais atroçle étoit mort. Il retire de fou corps la pi- que délit il l’avoit percé , 8c il s’avance contre AutOmedon;mai.sç les chevaux immortels que les Dieux avoient donnez à Pelée ,.v le garantirent de ce peril.

, sa du fiixje’me La)";

L’ILIADË

A, 161.4,er l]- 1q ’7 V p in à. V 7"J a V . V .tî V de- 7 --:.- i . V (a r r f ’U ’V V ,1: W ’ a. r: ,

filin;

ÙHOMERE

LIVRE ,qu, j r34? E encrent: Mcnelas fils A d’ trée apprit bientôt, a! latrifle. nouvelle de la. mOrt de Patrocle, Il [e jette fur les, premiersrangs des ennemis tout éclatant des; armes dont il citoit Couvert. Au fpeétacleA funefte veude (on corps étendu fur la terre ., il ne put retenir les gemiilèmens. Euphorbe qui ne vouloit pas perdre la gloire d’avoir bleilé Patrocle,Will;w;î s’étoit approché de luy, ’ .Tom.’ Il. R

r94. L” I r. "1 A D a pour le dépouiller de [es armes. C’efl en vain , dit-il à Menelas , que vous voulez m’empêcher d’aa voir un honneur que j’ay merite’. C’eit moy qui le premierde tous les Troyens , ay mis Patrocle hors de combat. Il cil: jufle ne j’em-. porte (es armes ,, plûtotl qu’un autre. Retirezsvous ., goutteux fils d’Atrée ,8: craignez vous-mê.. me que je ne vous ôte la viet, dont vous pouvez jouir avec tant de’O Dieux douceur. i, s’écria’Menelas, qui . . ne pouvoit fupportervl’extrava- gante vanité d’Euph’orbe,’ y a-t-il de la gloire à - le vanter fi mal à, ËoposaLes’Leopards , les Lions , si Sangliers ont beaucoup moins. d’em errement que les fils de Pant us 5 qu’ils le fouviçnnent pourtant , fi leur brave Hypere- nor a échappé de mes mains , 8; s’il a eu fujet de me traiter avec. mépris. Pour moy je ne. croy pas.

jfi’EP D’ H o ME a 1.Liv.’XVII. r9; e’fon retour donnelajoye, que la: femme .ôz-fes parons en. acron. dent. je pourrois bien aufli te fui- se connoître ta vaine ’tem’erité , fi tu ofes combattre contre moy. Mais je t’averti’s-de ce retirer , et «dentaœen’drc pas j uslong.temps larpunition’ qui: r dûë a taf otte fierté. Euphorbe: méprifa Ces mena,- ces. Oeil-a vous ;.*dit.il ,’ genets roux. Menelas ,: demepayermain. tenant ce. que vous me devez, vous qui avez tué mouflette ,. qui avec coûté canule pleurs a la fem- ’ me , troublant parvôtre cruau- té ,I les charmes de leur nouvel Hymenée , qui; avez mis le deuil , a; la douleur. dans toute nôtre maifon. ’ ïj’appaifetay en quelque forte nos regrets , en y portant votre tête 8: vos armes. . . ’ ’ Panthus 8c la divine Phrontis eûùyeront leurs’larmes,eliâvoyant ll

cette196 j’ufie un vangeance r A D que E vousï meritez. Je ne feray’ pas long-. rem s fans éprouver quelle cil vôl . tre orce,ôclvous artagerez peut- être. avec moy a. crainte 8c la. frayeurdela mort. . * l . . Ayant parlé de cette forte, il a..- vanœ un coug de lpique: qui "ne toucha ne le ouc ier de Mene... las, Dcîa forée dônt il avoit or. té ce coup, la pointe (e oyat. contre l’acier dont le bouc ier 6.: toit couvert ; mais il ne fut point rom u. Menelas après avoir a, dre c’ (a priere à Jupiter , fe jet... , te fur Euphorbe l’épée à la maint Il voulut éviterla mort en (e re, tirant; mais Menelas le blefl’aà. la gorge,ôc .oulÎant (on COUP plus avant, il en ,onça fon épée jufques aux épaules. Il tombe ’aufiLtôt, 8c la violence de fa chûte fit te-» tentir les aimesdpnt il étoit du, vert.Ses beaux cheveux - ’ nçüez» - .avççi

b; 1-1 o M E MafLivï. XVII, 397 ’ trie l’or à: de. l’argent , aufquels . des gracias auroient porté envie A,- I fluent foüillez de fahg 6c de pouf. lfiere. comme il arrive que l’on uprendj aplaifir à planter, un jeune olivier fur leslb’ords d’un agréa; able ruiHeau où ion le" uoit croître aheureufement s’les vents com- mencent à ,l’agiter; il [e Couvre de verdure 8c de fleurs 3 mais un .vent violent l’attaque , il l’ai-ra. -che-8c.l’éterrd furia terre. De mnème Euphorbe dans fa florif- fante jeunelle fut abattu par le "vaillant Menelas qui s’approche . Lde luy faune dépouiller de fes armes. . es Troyens y accourent. ’Mais comme lors qu’un lion nour- L’ri fur une montagne ravit le rimailleur taureau qui. foie dans un pâturage, 11.152 met premierement en. pieces , 8c e’üfuite il le devo- me , pendant- ne les hommes 8c îles chiens tâc ent de le mettre en .fuitezll méprife leursimenaccs’, R iij

39.3 4 11111.”! «en n . ’ «kil-les é » vante luy-mêm,de* forte au’iîÏii’en oient approcher; ’de meme les Troyens v0 oient ’ Menelas defarmer Euphor n . Ils .fremilloient de dépit 8c de cole- ne 5 ils n’oferent nanmoâns s’a- ’ Ivancercontre luy. w a Il. auroit donc ôté les. armes 4-. au fils de Panthus , fi le divin: Apollon ne luy eût erré en- ,vie , excitant Heétor à: ’attaquer. Ilpric la figure du Roy dCSVCi- ,Lconiens , à: luy parla de cerne forte.Vous coure-z ” en ’ vain âpres les .,ehevaux d’Achille. Croyei-vous iqu’ils fe laurent atteler 8c condui» fre qu’avec grande peine par des hommes mortels, ils n’obeübienr as même à Achille, s’il n’ëtoie e fils d’une Déeflè. Mais pem ;danz,que vous les pourfuivez, le ’ acourageux Menelas a "vange’ la mort de Patrocle. Il’vjem: de me: Euphorbe un de vos plus

b’I-lo M E R E. Lrv. XVII. 199 Vaillans Capitainesi V . I Apollon luy ayant dit ces paro- les , retourna où la mêlée étoit la plus échauffée Heâor fut faifi d’une extrême douleur. Il jette les yeux fur tous les tan s. Il a perçoit Euphorbe étenËu fur e rivage 5 un torrent de fang foi-toit encore de lès blefl’ures. Ilvoit que Menelas le dépouille; il court tout armé ,. il traverle jufqu’aux premiers rangs, il crie, il me. nace, il s’avance ,tel qu’une flâ- me quidam un moment étend fa. fureur 3&1 l’embrafement de tous

Menelas entendit ces cris. Il reconnutcôtez. Heé’tor. Son cœurtoutR rand qu’il étoit en fut (urpris. gelas .v dit-il en luy-même,» fi Ïabandonne de fi belles dépoüil- ’ es , fi je laine entre les mains des ennemis. Patrocle qui a peri en me vangeant de l’injuflzice de - «Pâris, que diront les GrecS? Au- R iiij

zoo.’ L’Innr 013W . ront-ils pas fujet dame reprocherr .ma lâcheté. Mais puis-je refiler moy (cul a Heétor 85- à tant’d’e Troyens, qui viennent tous conr .rre moy ? Puis-je éviter une mort funefte ? Non je ne dois pas m’ex- Apofer temerairementà mperil fi :certam.Heétor el’t alfilté d’un Dieuv ,8: c’ell. unetemerité que d’efperer , vaincre celuy que les Dieux favo- .rifenr. Les Grecs ne peuvent me reprocher avec jufiice que j’aye . cedé en cette rencontre fi’iuegale ’ ; pour moy. Si neanmoins je trous. vois Ajax dans la meflée ,-j’iroi.s avec luy , quand ce feroit pour 1 combattre contre quelqu’un des immortels. Nous aurions-peur. ellre la loire de rendre Patrocle :à. Cependant Achi lesT’royens le.s’étoient .l avancez,ayantI-Ie&or à leur telle. Menelas’ le retira s’éloignant un h ,peude Patrocle. Il regardoit de

D’HOMERB. L1V..’XVIÎ. rot temps en temps d’entiere luy;coma. me un’Lion que les Villa eoisali. fée-able: challènt dupa mage-à force d’armes,de cris,& dechi’ensy ne le trouble que bien [peu de ton:- leurs menaces , 8c ne fe retire qu’en les menaçant 5’ De même. il ne quit-ta u’a regret le corps- de Patrocle, tournant quelque- fois fieremen’t vers les ennemis, avant que d’avoir rejoint les!

, . Quand il fut aux premiers ran s deGrecs. leur Armée , il regardoit . à . tous eoflez pour découvrir le vaillant Telamonie-n. Il l’ap er- qoitàl’aifle. auclre ,.oîriltâe oit de remener es Grecs au-cOmbar. Apollon avoit répandu dans leur: cœur une extrême crainte 3 il courut vers luy, 8C dés le moment -;qu’il put en eflre entendu. , A m0 -, luy’ditil , courageux Ajax , basons-nousde combattre. - :Voïonsflu moins’filnouïslpourronhs

reporter9.01 1,1 à Achille r. r A!) le corps r du vaillant Patrocle. Heâor s’efl dé- jarend-u maître de les armes. Ajax reflèntant au vif cette erre , s’avance avec Menelas. eâor avoit déja pris toutes les armes de Patrocle. Il le levoit d’un bras, a: de l’autre il étoit prêt de luy couper la tête d’un coup d’épée pour le faire fervir de proye aux chiens 8c aux oi- féaux.Ajax couvert ’ de lbn bouclier , (e jette fur luy dans ce moment. Heéto’r é uvanté le retire, ô; remonte ut (on char , comman- dant aux Troyens de reporter dans la ville les armes qu’il venoit de gagner. Le hardi Telamonien demeure fur le cham de bataille où Pa- trocle étoit étendu. Il le couvroit de fon valle bouclier , fans qu’au- cun des Troyens bût rien entre- prendre contre luy. (Tell ainfi que

D’H o M a a r. Lrv; XVII. - 103 lors qu’un; lion trouve des Chai: leurs dans une forêt où il mener fes petits, à la proye, il le, tient prés d’eux , le fiant fur [on courage a: [et (a force. On. ne Voir dans fes Lyeux êtfurfon front que courage .âCqu’ardeur. ’ ’ * I . A Menelas croit avec Ajax ,. 8:: ils . A ne cuvoient voir Patrocle en ce e état, fans en avoir de plus en plus une fenlîble douleur.- p . Mais d’un autre côté Glaucu-s qui commandoitlesLyeiens après la mort de Sarpedon ’, fait came; prochesa Heétor. 4 . V 1’ . Vous pouvez ,. ,.Heélcor, vous lotier de vôtre beaùté. vous vous» êtes retiré trop prompte; ment du combat pur meriter’ les loüanges que fion donne vôtre valeur. C’efl. a vous nean; .moins. de voir maintenant fi de- . mentant [cul ave’cles Troyens yens pouvez delfendrex vôtre- ;Ilium.- N’efperez plus que les

.204." . L’It bien! Lyciens combateut’ pour vêtis; (bielle. re’connoill’an’ce en avez h vous témoignée? uel [cœurs les . Soldats peuvent-i- s attendre de .vous;qui n’avez pas ofé lècoùrîr Sarpedon vôtre amy &Ïvôtr’e’ allié à Cruel,vous l’aVez abandon-I :né.ïIl ’ irons avoit rendu des fer-v Vices fi confiderab’les. Il a défieri- du fi. long-temps: vôtre Ville , 8: vous lelaiflez dans la paillâme- des Grecs,qui le donneront en proye aux vautours-&aux chiens. .Si mes Snldat-s Veulent me croire, nous retournerons en AL? de. Que Troye pétille, oui qu’el e? fe def- fende , fi. elle le peut. Si les Troyens avoient autant de coura- .ge’ qu’en doivent avoir ceux qui hmm-buen: pour leur Patriemou’s enleverions- Patrocle à Ajax 8e à .Menelas , 8c nous remporterions dans la-Ville. s Les-Grecs nous rent- . droient Sarpedon avec feîs armes. Ils aunoient Patrocle. Achille.

D’H o M r in r. Liv. XVII. w; S’interellè pour luy. Ils ne refufea’, raient pas cét échange ., mais vous n’avez pas olé foûtenir la. prelènceï .d’Ajax , bien loin d’en.,venir aux, mains avec luy. Vousf avez bien que vous n’avez. pas a .ez de. conga rage pour luy refiliez ; s Q3051 donc , luy repartit-fiera: ment Heétore penfez-vou-s bien, wGlaucus , ace que vous dites. v Je vous croyois plus de fageflè qu’à. tous les autres Lyciens, Mais que venez,vous de dire 9 que je n’ay’ ofé foûtenir lapa-éfence. d’Ajax 2 Ne fuis-je donc pas airez fait aux bruits de la guerre 3 Et me prenez, vous pour un homme que la craie, te du peril met en fuite evAh a cher Glaucus ,ne [gavez-vous pas que gupiter nous donne 8C nous ôte. e courage , 8c la force quand il luy plaît 5 -Il accorde , a: il refufe’ la viétoire : Mais enfin Il vous veu, lez être affuré fi je mérite. les lainages qucl’on dsmne à ma va- w

m6 L’I r. in. ou! leur , fuivez- moy , et vous verrezv ce que vous en devezicroire’, &fii je n’empêchera pasles plus liard a dis de ecourir Patrocle. ’ .Troyens , dit-il attifiatôt , L7. V .ciens,-Dardauiens , montrez aux Grecs vôtre courage.Combattez-- avez .haràiefle , vous allez me voir retourner à vous, couvert des au. mes dont j’ay dépouillé Patrocle. . il fe retire de la méfiée pour joindre ceux qui portoient à.- Troye le calque .ët’la cuiraiïe d’A- ’ Lhille.Pelée les avoit donnez a (on . Fils 5 mais il ne les porta pas com- me luy jufqu’à une extrême vieil- leflè. Heélor le couvrit de ferlan- mes , 8c renvoya les flemmes à. Troye , retournant au flanelle combat qui devoit coûter tant de larmes à les amis. li ’ Ç Jupiter’le voyant en cét état, :8: fecoüant la tête parloit en luy- même de cette forte. Mal-heu- rem; Heâor , tu ne vois pas que

D’H 0M E R la. LIV. XVII. zo7 la mort cit. prés de toy , bien que tu fois couvert des armes d’A- chille. En vain tu les as enlevées à Patrocle , puis qu’il e11: certain que tu dois perir comme luy. Ce. pendant je ne donneray une for. ce extraordinaire , 8c fi Androma- que n’a pasle plaifir de terevoir au. fortir de ce combat , les Grecs n’auront pas celuy l de t’avoir vaincu , fans reflentir la douleur d’avoir perdu un grand nombre de leurs Capitaines ,.qui vont pe, rir de ta.main., . Aprés ces paroles , il fit en forte que les armes d’Achille full-ent propresà Hector. Il jette fur luy pour la derniere fois un regard favorable. . Son coeur fut embrafé d’une ardeur guerriere. Il étoit plein de force 8c de courage. Il ne refpiroit plus que le combat. Il couteaux Troyens. qui l’au, raient pris pour Achille , s’il avoit combattu contr’Çux; Mais. il api-

m8. .1 21.511. r a r) E nioit les uns .86 les autres contre les Grecs. Meltles, :Glaucus, Me- don , Terfrlo ne, Afleropée ,, De. finor,Hyp or ous’,Phereis,Chro.. mius , .8: e divin Eunonce s’é- taient joints à luy. Vousfçavez ce que je fais pour’vous ,leur dit-4 il a je n’épargne rien pour raton, no’itre la valeur de ceux qui coin. batent avec hardiefle pour ladef, fenfe des Troyens r Vous êtes venus vous-mêmes àleur fecours. Ils pouvoient le palier d’un fi , grand nombre de peuples. Mais, puifque vous avez fait paroître tant d’ardeur pour la guerre , il vous feroit hOnteux maintenant de ne pas vaincre nos ennemis. Nous vous avons traités allez bien our attendre de vous une refo- fution di ne de vôtre courage. Il s’agit ’enlever le corps dePa- trocle. Celuy qui l’apportera juil. u’â nos chariots , a: qui contrains. la Ajax d’en abandonner la dei; ’ ’ ’ * "fenfè

’D’H, o un B. Liv. XVII. 1.69 i fente, partagera avec moy lamer- tiéi dubutin de cette journée , 8C il aura autant de gloire de nous "en rendre maîtres , que j’en ay déja eu de le tuer dans le com-a

Ils ne demanderent tous qu’a bat. I, i ’ mur rai-:2:- MI fuivre Heétor au milieu des plus rands erils. Ils fe’ jetteront avec 4.; j- ç. ëureur Æ? les Grecs. Il avoit aucun d’eux qui ne le fiatat delà. vaine efperance de retirer Patro- icle d’entre les mains du Telamo; Âni’en : Mais il ôta la vie à un grand hombre des plus hardis. Car dés qu’il remarqua qu’il ’êtoit fur le , point’d’en êtreattaqué , il parla a Menelas en ces termes :. . f je commence , genereux Me; ne as,à n’oferlpl’us cf erer que nous foutions du péril - videntoù nous flammes. Celn’eli plus feu: lémènt delà défenfe du corps de? Patrocle que je fuis-en peine 5 je” crains pour vôtre vie , 8c Tom. Il. S

210 j ’ 12’11”! tu» .2 ; . moy-même. Heâor vient ânons; avec un nuage d’armesëcde Sol-v clairs. Comment pouvons-nous foûtenir tant d’efforts , fansperir enfin d’une mort funefte a Ap el- lez à nôtre [ecours nos plus ra, ves . Capitaines. Peut-être qu’ils ne nous abandonneront pas a tant d’ennemis fans nous deEendre. Menelas éleva la voix ami-tôt, vaillans Prince de la Grece,.dit- il, vous tous qui êtes alliez 8L amis d’Agamemnon , 8c de Me- pelas, genereux Capitaines , qui commandez dans cette ’armée,’où. jupiter vousa donné tant de glois. te , voicy l’occafionla plus ima. portante de cette guerre.- La. niellée cil fi échauflëe que l’on ne peut plus vous donner aucun on. dre. Suivez le; mouvemens. de vôtre courage ,86 ne (enfliez pas que le cerpsfde’Patrocle loir la .P’I’OYC des Chiens 8c des vau. tous... ï ..

t .Al. 1s

D’I-I o in tu E. LIV. XVII. in Ajax fils d’Oïlée entendit la voix, de Menelas. Ilaccourut le premier a luy. ’Idomenée 8c Me- rione le fuivirent. Mais qui cil- ’ ce qui pourroit (e fouvenir des noms de. tant: d’autres Capitaines qui recommencerent autour . de Patrocle un combat ,. où Mars 8c la mort faifoient un terrible car. na e; LesTro ens les allâillireut d’a ord 51’011 e d’un Fleuve. ne fait pas un plus grand bruit,lors qu’e le entre dans la Mer,&que la vagues la repoulIent avec vio- lence fur le rivage qui en reten- tit , qu’ils en firent en a: jettant fin les Grecs ,.avec des cris époua vantables.Mais les Grecs n’en , furent .- . point ébranlez. Ils demeurent fermes auprés du cor s de Merle; tiades ,le couvrant e leurs bau- . cliérs. iterlesenvelop a’d’un nuageob ont, parce qu’il) avoit aimé Patrocle , comme amy 8e ’ s ij

au l L’ILIADîn- compagnon d’Achille. Il ne vou. ’loit point qu’il tombât cula fance de fes ennemis. . Mais après cettepremiere-refilî tance , les Troyens revenant avec une nouvelle ardeur*,4les Grecs re- Aculerent un Peu ,.tant ilsfurent ef- A, ù...- - p..- -.. -.---...... - frayez de la vigueur des Troyens. hum-rôt ils fe rendirent maîtres du corps. de Patrocle,ma’is ils ne le furent pas :long-tem s. .. Ajax fit: retourner es Grecs au combat. Il s’avance à 1?? tête,tel . u’un. (a lier ni: ou c’ ars-des 2mm &nËar de: chîzflèursls’écar. te dans des lieux difficiles , ô: mec en faire luy-même ceux qui le. pourfulvoient.Hyppothous fils de Lethus ,.ti’. . roit au: les pieds le. corps de Pas. troc. e au lus fort de. la meflée; Le defir (le plaire. à Heétor luy faifoit me rifer le peril. Mais quelque e on qu’il fit pour 1è garantir de lapourfuite desGrec s;-

un m a n; m.--xvrr. il neputfe mettre à? couvert d’une l liron: lamelle; . Ajax le frappafur’lecaf’que avec tant de force qu’il" le fendit en deux 51a tête ne put réfuter à la violence delco coup. Hy pochous’ tomba fur le cuis de atrocle;, loin cle-Ion agrea le aïs de Lad Ï rifle, où fon perse 86 a mere n’eu- Lrent pointkla je e qu’ils s’étoient’ promifè de l’e peranée- qu’ils a. voient euë de luy. Car il mourut fort ’eune,foùs le ferL de l’impiw

toya.’ Heétor lelance Ajax.» un dardj contre e luy :y mais il en évita le coup , de; t tournant. un peu la tête. Selle; dius en fin: bleflë , ce vaillant me ’d’Iphitusv qui avoit de grandes ri,- lcheflès dans la Phocide , 8c que la valeur rendoit fi’reCOmmandaa ’blè dans mutella. girece. Le coup lu cr ale Co i ues aux é au. kari] gombe1* ry- x-ze-u-fl aliuigilieu 1V des E014, flacs ,1: fa chûte fit retentir les

214.- r.’ 1.1. t’a n e- nraies. , dom: il étoit couvert. Ajax fra a d’un cou de i.» que le hardïghorcinefilslîle PE a nope , qui fe refenta devant tous ur defièn pH othous. Il le Elena au ridions e a cuiraflè I, 8c y ayant enfoncé la pointe de la pi; que , toutes (es entrailles furent: déchirées; les premiers rangs des TrOyens plOyerent , a: le grand Hector fut avili contraint de les- fuivre.Les Grecs combattoient’ . I - avec une extrême vigueur , pendant: que quelquesmns d’entr’eux’tra’ia noient hors de la meflée Phorci’ne &Hyp othous, pourlesdépoüil. le: de eurs armesy I . Alors les Troyens auroient eût? mis en fuite par lat valeur des Grecs , 8c le feroient renfermez lâchement dans leur. Ville, file divin Apollon n’eût abordé le .genereux Énée , fous la figure de Periphante. ’C’eüoit un Heraut

n’I-I o M. En 2.; Liv: ’XVII’. 721?; . "qui depuis bing-temps and: dans» la mailbn d’AnchiÏe, 8: dont onë le courage 8a la pruderi-r ce.-, r Comment, . , . dit-il, v vburriezavousz . deËendre Troye,fi les Dieux nous v filoienrmoinsfavorablesæ yav vfi. des Caqgâlt’aùïes qui mettoient toute leur ai Arance dans leurs forces, l dansleur panifia-centras leur COu. .rage-, dans le grand nombre’ide- leurs Trou es. Van-savez tourte. la a: d’ai leurs il ell’; certain que . pite): aime mieux munitionner a: vixîkoire n’a vos ennemis a que! efi’dmïclcflujet de vôtrecrainte, 8c, pou rquoÏy vous retirez-vous du combat? ’- l i Ï . Énée fut fur-pris de la liberté u’il c oit Peri hante s’é; fioit âgée. qfilmais il rëgarde’ , il» mais les yeux ,I a: il reconnoilî: Apollon. Aum- toit il éleve la voix , 8c parle à Heétor en ces termesL .. .. . ,. v : ’ .

3-16 A ’iïI-rl-IanÆr Ü ’ l Vaillant Heétor ,« 8è vôusrgeh’eü yeux Capitaines ,. ne voyez-vous . s ne ce nous cil: une’infamievde Kir evant nos ennemis,& de ren- trer dans mon vaincus feulement par nôtre lâcheté a Un immbrtel qui: n’ell; pas loin de moy , vient de m’alliirer maintenant que Ju iter v nous étoit favorable. Allons onc .hardinient au combat ,i 8c ne pers mettons pas que les Grecsempor. " .tent. à leur ai e dansleur. Camp le corps de Patrocle;- v ” V A peine eut-il achevé de par. ler qu’il le met à. la tête-V des (Troyens , a; qu’il s’avance contre les Grecs. Heâor 8c les Capital. nes le fuivirent. Ils recommem cent à en venir aux mains avec autant de chaleur qu’au aravane. limée blella Leoctite s d’A-rilî :bas,& fidele compagnon de Li: somede, Cét amy cpanatela ne put voir la chute. e .Leocrite’; fans gemir du. malheur de fa funefle

D’H o M E u E. LIV. XVII. ni V flanelle defline’e. De colère il lan- val ce (on dard dans les rangs des en: nemis. Le grand Apifaon fils d’IP. parus , que les ’PeOniens aimoient! autant que leur R0)r , reçût ce coup au delrous du coeur , 8c mou; rut aluni-tôt. Le vaillant Alterna pée , chef des Peonie-ns , pleura la perte de. [on amy.Pour en prendre vangeance,il fe jette fur les Grecs. Il tâche de les rompre,mais il n’en ’ ut Venir à bout.Ils étoient prelTez.’ les uns contre les autres , 86 ils le couvroient de leurs boucliers. A: jax les avoit mis en ordre 3 il leur donnoit courage. Il les animoit àPige? ne point abandonner PatrOcle. Il nevouloit pas qu’aucun quittât: fou poile , pour s’avancer au com: bat : mais il leur*-»:; commandoit ne Ex En. d’attendre hardiment l’ennem ,- 8C de combattre feulement -’ è

rés.Ainfi nle combat’ n.-. en devint plus dangereuxlls ne portoient aucun Tom. 1 I. T

218 L’ I r. r A D ,12 coup en vain. Les plus vaillans, de art 8c d’autre tomboient fous le er de leurs ennemis , à: la terre étoit toute teinte de leur fang. Le carnage auroit encore été plus) grand , maisils penfoieiit plus à le défendre qu’à attaquer. A Une épaife obfcurité qui fe ré, pandoit autour de Patrocle , en.- veloppoit tout ce qu’il y avoit de plus vaillans hommes dans les deux armées, qui combatoienten cet endroit , fans jouir de la clarté du Soleil ny de la Lune. L’air, étoit ferain dans tous les autres rangs où les Troyens 8c les Grecs étoient aux prifes. Le jour étoit beau. La lumiere du Soleil étoit pure, aucun nuage ne paroiffoit ny fur les Montagnes ny dans la Plaine. Ils ne combattoient que "de loin 8c à coups de dard, &ils tâchoient d’éviter avec leurs boum cliers les funelles traits de la mort. Mais ceux qui étoient -pre’s de

( .

D’Ho M E n E. LIV. XVIIf 2.19 Patrocle avoient à f6ûtenir l’hor- reur des tenebres 8c du combat. Et d’ailleurs la pefanteur de leurs armes leur étoit penible 8c in- fuportable. Il y avoit long-temps qu’ils combattoient. Ils étoient couverts de lueur 8L de pouliîere. La violence de leurs attaques é- toitgrande. Il falloit une renf- tance continuelle , chacun cher- choit à vaincre [on ennemy ou à.

’ Le corps de Patrocle étoit le petit.rix de tant de travaux. h Lesj uns. lientra’inoient vers Ilium , les am tres vers leurs Navires. Il étoit pris St repris, tantôt d’un côté, tantôt d’un autre. C’étoit pour luy que tant de ’He’ros s’expofe- si; rent aux plus affreux dangers. Le choc fut violent , jamais Mars &Minerve n’en ont vû de pareil, tant jupiter avoit échauf- fé le courage des uns 8c des au. IŒS.i . T« ij

non Cepedant L’I Trafimede Liant i8: Antiî loque ne (gavoient point la’fu-. indic mort de Patrocle. Ils com; battoient loin de l’endroit où il. avoit peri 3 sa ils infirmoient les eHbrts des Troyens, a res avoir- rallié les Grecs , que la crainte avoit mis en fuite au commence; ment du combat. Achille n’en avoit oint aulli .reçû la trille nouvelle .3 car lachofe s’était pal; fée bien loin des Navires , proche des murailles de Troye. Ainfi il ne croyoit pas avoir perdu [on amy. Il avoit veu avec plaifir qu’il repoufloit les Troyens. Il reviendra,difoitail, aufii.tôt qu’ils feront rentrez. dans leur Ville. Car il fçavoit bien qu’il ne poua voit pas fansluy ’, 8c même quand il feroitavec luy,’détruire Ilium. il l’avoitapp’ris-de’fa mere». qui ’ ne luy cachoit pas-les delÎeins de jupiter.Ellelu avoit caché nean. moins quelle evoit être latrilh:

D’H o M E a E. Liv. XVII.1?.I ï’defiinée de [on cher Patrocle. La mêlée s’échaufibit de plus Len plus pour luy. Ils étoient au tac ez au combat ,.fans fevceder -» aucun avantage. Ils le portoient inceffamment. des coups de ’ pi- ques , 8c on entendoit toûjours . les funeltes foupirs des mou-

Les Grecs le di’foie’nt qu’il leur Îferoitrams. honteux de le’ retirer dans leurs Vaiilleaux; qu’ils devoient

plûtôt’ fouhaiter que la terre s’ou. I -vr’it’ ourles abîmer que de s’en- ’fil’i’r’ âchement, 8c de laillër.em- iporter aux Troyens le cor s de Patrocle , 8c qu’il falloit es re- - culier ou petit. Au contraire , l’es Troyens fe’ difoie’nt. aufli: , (baud ce’feroit l’ordre du deflin, que nousxperiffi’ons tous enfem’s hie,- &que nôtre mort accompa- gnât Celle de Patrocle , nous ne devons pas pour l’éviter nous re- tirer un intiment de» ce combat. T iij

au L’I L I A D 1-: C’eli ainfi qu’ils s’encourageoient les uns les autres , 8C qu’ils s’atta- choie-nt à combattre avec tant de hardiefle 8c de confiance. Mais les chevaux d’Achille é- tant loin du Champ de Bataille , f entoient la perte de Patrocle qui les avoit conduits. Automedon vouloit en vain’tantôt ar mena... ces, tantôt ar tare es les faire avancer. Il eur donnoit même quelques coups pour les exciter- Ils ne vouloient ny aller fur le Rivage ver-s lesVailIeaux , ny te- tourner au combat. Mais comme une colomne demeure immobile fur un Tombeau , de même ils étoient attelez au Char fans a. vancer. Ils avoient la tête pan- chée’, leur crin étoit en defbrdre, 8C la terre étoit arrofée de grolles. larmes qui tomboient de leurs- eux , tant’ils étoient fenfibles à. a perte de Patrocle. . Jupiter fut touché de les voir

D’H o M E a. E. Liv. XVII. 223 en cet état, à: le difoit en luy- même : Infortunez z Pourquoy Vous avons-nous donnez au Roy Pelée , homme mortel , vous qui k ne pouvez ny vieillir ny mourir a litoit-ce afin ne vous fumez ex- pofez aux mal eurs des hommes a Car de tous les animaux, l’hom- me elt le plus miferable’ (Mais Vous ne fervirez ’as à Heétor nyl à fou Char. C’e allez pour luy de ofl’eder les armes d’Achille, au a..." Ê fi a: e s’en vanter vainement. je vous donneray de la force 86 du. courage , afin que vous portiez Automedon en leureté jufques E: à aux Navires. Je feray encore fa, vorable aux Grecs , jufqu’à ce que le Soleil le couche , 8: que la nuit foit’ venue. Il leur infprira une vigueur non. velle 5 de forte" que portant haut . leur tête 8: feeoüant la pouillera dont leurs crins étoient falis, ils emporterent legerement Auto- T

224. . L’I I. I A D 1-: medon. Il fe fervit de leur vitefîf- feêcles pouffa dans les rangs des Troyens, fejettant fur eux , tel qu’un Vautour fur. une troupe d’oyfeaux. Mais comme il étoit feul fur le Char , ayant les guides des chevaux dont il falloit gou- verner l’ardeur qui les emportoit , il ne pouvoit pas le fervrr de les, armes. Il deliroit neanmoins avec, allion de vanger fur les Troyens

aAlcimedon mort de fou Patrocle. amy le voyant . courir dans les rangs où le eril é.- toit le plus grand,tacha de e join- dre , 8c auilLtôt qu’il fut ailèz prés de luy pour en être entendu:(æe faites-vous ,,l’uy dit-il , témeraire Automedon? 0361 Dieu vous, a, fi mal confeille’, que vous ofiez pa- roitre icy fans avoir erfonne a. vec vous, fur vôtre C ara N’elb ce pas allez que vôtre fidele amy. ait été tué, 8c qu’Heétor- [oit re- .vctuA maintenant . de les armes e.-

D’H o M E a la. L1v..XVII. si; . îVenez donc , fage- Alcimedon y luy répondit le fils de Diorée,pre. à? 5* (Il . nez les guides de ces chevaux im- mortels , montez fur le char. je. defcendray , car je veux combat-. 3-3- Î; HZ). tre 8C éprouver fi je ne feray point payer à quelques Troyens la mort de mon amy. Heétor remarquoit tout ce qui le. pailoit dans l’armée des Grecs. Voyez-vous , dit-il à Ænée, le char d’Achille qui n’efl: plus con- duit que par es’ hommes [ans expérience. le croy que nous pourrions a! ement nous en l’en»- dre les. maîtres 5 car. enfin ils n’auroient point l’alliirance de, nous refiller,vfi nous les attaquons enfemble. Ænée en fut d’avis. Ils par- tant fuivis de Cronius 86 d’Arew tus qui le joignirent avec eux. Ils alloient couverts de leurs hou-» cliers 5 ils le promettoient une viétoire ailée 5 ils-[e tenoient amie»

126 ’ filtrant A I rez de tuer Automedon 8c Alci: medon, 8c d’emmener le char m. avec les chevaux immortels dans Ilium. Mais ils avoient une vaine efperance 5 car ils, ne devoient pas retourner aux mêmes, fans y rein-I dre le rivage de leur fang. Automedon avoit adrellë (a. priere à Ju iter, 8c fion cœur nef fut point etonné du peril dont Hector 8C Ænée le menaçoient. Alcimedon, dit-il, ne vous élois- gnez pas, arrêtez le char 8: les chevaux dernere moy. je vois bien qu’I-leétor veut aujourd’huy nous mettre tous en fuite , 85 qu’il ne quittera point les armes ne les chevaux d’Achille ne fioient en fa puiflance , ou qu”il ne tombe luy-même entre nos mains. l - ’ ’ i ï Ayant donné cet ordre , il ap- elle les deux Ajax 8c Menelas ion feeours. Il les rie de faire. delïendre le corps e Patrocle ,

n’H 0M a a B. Liv. XVII. 227 "ar les plus braves Capitaines de l’armée -, il les avertit du danger où il le trouvoit , étant fur le point d’être atta ue’ par Hector 6C par Ænée. Il es allait qu’il étoit dans le delÎei’n de bien comè- battre *, que tous les évenemens de la guerre dépendoient de la volonté des Dieux, 8c que jupiter en ordonneroit ce qu’il luy phi.- rort. En cillât , aulii- tôt qu’Autm- medôn fut attaqué , il darde (on javelot contre le bouclier d’Are-- tus. Bien qu’il fût couvert d’a- cier 8c de cuir de taureau ,5 il ne: renfla point à la pointe du jave-» lot. Il en fut traverfe’ , 8c le coup pana entre la euh-allé 8c la. cein..-" ture, jufqu’au milieu du ventre d’Aretus. Or comme on voit quelquefois un robufie taureau tomber fous le coup dont il cil-L: attaqué , une hache tranchante le frappant entre les cornes ,, tous

Mgr ,L’IJ’IIADE fes nerfs font cou ez,& il cil anili- tôt abattu : de meme le genereux’ Aretus reçut fi avant le coup de, dard , qu’étant tout couvert de- fan , il fut étendu mort fur le

Hector lance en même temps: un dard contre Automedon 5, maisfab en le détournant e. un eu, il-. l’évita. Le fer entre bien oin de luy dans la terre, 8C le bois étoit: encore agité 5 car il avoit été pouffé avec une extrême vi-,

Il avoit mis l’épée à la. main ,. 86gueurr il alloit attaquer de4 présiAu- tomedon, fi les deux Ajax ne le fullènt avancez contre luy 5. ils le repoullërent rudement , 86. Ænée, Croma-s 86 luy tout de- my-Dieuxvqu’il étoient , furent- contraints de le retirer, 8c d’au bandonner le corps d’Aretus é. tendu fur le rivage. Automedon. dépoüille. je feus ,.V dit-il-,,;

n’H o M E:x.t.AîLIv. XVII. 272.9 ma douleur un peu appaife’e , bien qu’Aretus ne me dedomma. ge pas de la erre que j’ay faire de Patrocle. I portoit avec plaifir fur fon char les armes toutes fan- lantes de [on ennemy. Il étoit luy4même couvert de ’fang , tel qu’un Lionnqu’i devore un Tau- reau. ’ ’ -’ Cependant fur le corps de Pa; trocle le combat étoit plus é; chaulfé que jamais, plus dan e- reux , plus difficile ,’ plus funeâe. Minerve en avoit fait renouveL- let toute la violence, car elle é; toit defcenduë du Ciel pour inl’; puer du courage aux Grecs par le commandement exprés de upi. ter, dont les delfeins paroifioient changez. Telle que paroit Iris embellie des plus belles couleurs , pourdonner un prefage ou de :guerre, ou de "l’h ver qui donne aux hommes un ong’ repos , 8C qui ôte aux troupeaux leur pâme

a3o L’ILI aux rage. Minerve s’envelopant d’un beau nuage defcendit dans le camp des Grecs , 8c leur infpira une vigueur extraordinaire. Elle s’a procha de Menelas, re-. nant la ormeôc la voix de P ce. nix. uoy 2 dit-elle , genereux fils d’Atree , auriez-vous le déplaifir à: la honte de voir le cor s du vaillant compagnon d’Achi e en. tre les mains des Troyens e Allez, combattez hardiment , encoura- gez toutes vos troupes par vôtre exemple. ’ Sa e Phœnix ,luy répondit Mene as qui ne la connut oint, je ne me lalle point de re nier à tous les efforts de nos ennemis. Mais que puis-je faire , li Minerve ne me donne de la force , 8c fi elle ne me garantit de tant de javelots que l’on tire incell’ama ment contre moy 2 je voudrois bien avoir retiré Patrocle de la puiiIance des Troyens. Mais Hec-

D’Ho MÈRE. LI-v. XVII. :3: xor ravage tout: comme un feu . ui réduit une forêt en cendre, 1 ne celle point de nous poux; Iuivre. jupiter le favorife , 8c luy veut donner la gloire de nous,

Minerve fut bien aile qu’il l’eût: nomméevaincre. devant tous les autres- . fifi à. ïiï É a Dieux, a; qu’il en attendît un fecours lus ompt 8c plus favo- table. E le (Enne de la vigueur î: 2;. à les bras 8c à tout: [on coPPs , elle luy inf ire une hardielle cm, blable à ce le d’une mouche, que l’on tâche en vain de chaflèr , elle revient autant de fois que vous la. mettez en fuite , tant elle trouve de plajfir à [e raflâfier du fan . Menelas darde l’on. javelots aulË-tôtvqu’il le fut approché de ;Patrocle. Entre les Troyens , Podes fils d’Etion étoit confiderable par fa valeur 8c par (es grandes richefl fes. Il étoit en grande eftime prés

’23z L’I L r A D a d’Heâor qui vivoit avec luy com- me avec un de les freres. Il fut .blefré dans le côté , au moment ne furpris de crainte 8; de. Frayeur il fe retiroit en fuyant. La. pointe du javelot luy traverfa le corps. Ilæomba mort, 6c le [on de u- "--luïmf”’* 1*th v- les armes retentit par la violence: de [a chûte. Le vaillant fils d’Atrée voyant que les Troyens (e retiroient ç- .leur ôte le corps de Patrocle 8c l’apporte fur les épaules dans les fremiers rangs des Grecs. Afol-i on s’aPprochant d’Heétor , ’exL citoit a demeurer ferme contre les ennemis. Il avoit pris la figu- re de Phœnope fils d’Afius, qui étoit celuy de tous les étrangers qu’I-I-Ieétor confideroi-t le plus Par. ticulierement.T Il luyl parla de cette forte.t d Eh ! genereux fils. de Priam. Les Grecs auront-ils quelque crains te de vous , aprés avoir vû ne Mene as

D’ H o M en n. Liv. :XVII. .233 Menelas vous met en. fuite. Pou- irez .’ vous le craindre ,- ôc permetq ne qu’il vous enleVe le corps de Patrocle a Le voyoit-on comba. z tre auparavant rLa mortdu bra- ne fils d’Etion qu’il vient de’tuër , de une de fespremieres actions. Vous . reflentirezwous pas de la. perte nervous avez faire du plus l fidele etous-vos amis? , . 1 .Heétor efhoi-t accablé d’un douleur infuportable ,. mais, lors; qu’il croyoit tout perdu , Jupiter. commença à donner-la victoire auxTroyens- , .8: à.mettre:. les à Grecs en fuite. Il prit en main [on bouclier. Il-couvrit d’un af... freux Lnuage tout limant Ida; IVous n’eufliez vû a ans l’airzque. des éclairs terribles,.&vous n’euIÏ. a fiez entendu que’le bruit épouvana - stable du tonnera: . I .Penelée -Beotien fur le pre! mie’rqui pritnla fuite.. Il n’avoit,: tacca» L qu’une legere. bleffure 5 Tom. II. V

234. Ë ÂL’I’IZIADI si: mais Polydamasn le pourfuit; k le perça d’un coup de pique. Hec; tor attaque de prés Litu5.,.ôcle« bleflè à la main. Ce vaillant fils. d’Aleârion fut efl’rayé, n’ef erant plus pouvoir le fervir de es ara mes , pour le defiendre des Tro; yens dont il citoit environnés. Hector fe jettoit fur luy our le- de’poüiller 5 mais Idomenee per a; d’un cou de pique le milieu e fa mirage, a: il le blella un peu au delTous du fein- Les Troyens s’écrierent ,. cari ils craignirent que ce coup ne full dangereux 5- mais la pique. fut rompuëvpar. la refiflanc-c que; fit la cuiraer , 8c elle vola et: éclats. Heélors continua à; combatre ,, 8C lança de toute fa force un Ja- velot contre Idomenée , qui n’é- toit point defcendu de [on char; Mais n’ayant pas tiré airez ju’fize , Çeranus compagon. de. Mexic-

D’H o M n a r. Liv. XVII. i3; ne en fut bliefI’e’I, 8c en cette rem contre les Troyens auroient rem. porté bien plus d’avantage , fi les. chevaux p’oquez avec violence , n’euflènt tiré" le vaillant Merîoa ne de l’extrême. peut où il eft01t eng’a .é. Mais Ceranus fuyoit en .vain ..la mort. v Il avoit . eu. la Ian-I. gue coupée ,. les dents ’rompuës ,; 8c toute la mâchoire brifëe. Il tomba de deiïus le char , laurant choir avec luy les guides , qu’il tenoit dans les mains. l Meri’one les releve dans le ’r’nefme! infime ,- 8c parle en ces. termes à Idomenëe :f Nous- ne pouvons plus efperer la victoires Vous voyez bien qu’il n’y a plus! d’autre party à prendre que’celuy’ de la fuite. Idomenée, quel nef courageux: qu’il fût ,v citoit gifla - "de crainte , il pouf-Tele9 chevaux, pour le retirer au plûtoflr: fiir’ lesi

) -’N ’Menelas avires.. a; Ajax neL pouvoient * ’ 1 i a V 1’;

236 ’ KIL r A n n aufii douter que jupiter ’ne voua lût donner aux Troyens la victoi.’ re. (bi cit-ce, difoit le Telaq monien ,qui ne verroit pas main- , tenant, que Jupiter comble de gloire nos ennemis a. ils ne lan- cent pas un dard fans nous blelL . fer. C’elt jupiter qui les favoa. rife , a: qui conduit luy-meme leurs coups de pique , 86 de flé- che. Nous les atta nons, en vaine. Nos armes ne les b eEent point 5. ils font en feureté fous» un nuage de traits qui les menace. Ne pourrions - nous point trouver quelque [moyen de retirer feule- ment le corps de Patrocle. d’ena tre leurs. mains , ôc de re’oindre nolh’e Flore ,. où nous gommes attendus avec tant’d’inquietude, * 8c où nous ferions reçus avec joye a Si nous avions quelqu’un pour envoyer avertir s Achille. de la perte de [on fidele Patrocle-ï, 4 car je ne croy pas qu’il malten-

D’H o MER tu LIV. XVII. 23-7 Gare rien appris , «mais je ne puis decouvrir erfonne.Nous-fommes couverts ’un nuage affreux , qui, nous cache tout ce. qui. fe palle. Grand Dieu scoutinuëatv’ilgchalle m CEÈîÈ-FÏS’ËË’: l2: les tenebres qui nous couvrent les v yeux, rends-nous le, jour, 8c fais nous pour. fi tu veux en: comba- tantâ aclarte’ des. Cieux ,4contre . les Grecsa «A jupiter fut touché de la douleur avec laquelle le grand Ajax pro- . fia L1 non a cesparolesll diffipa-le nua. . ge, ’obfcurite’ s’enfuit , leSoleil parut ’,8c toute-l’arméedes Grecs . le. découvrit aisément. V Voy ons maintenant , dit Ajax ,

fi, nous. ourrons reconnoii’treïa’ÏT a: l’il- Pr Lis a Fur luftre fi s de Nefcor , fi la Parque ; ne l’a pas enlevé. Faites en forte , ’ fage Menelas , qu’il donne avis à Achille ,. que celuy qu’il ai- moit avec tant de tendrellè, a plery. danst5 tu lemm combat r: a; 5 u’il et]: temps de venir à nofire 330m5 a.

138: 1’11. r A!) E ’ -- 8c qu’autr’ement nousn’e pourroit: pas échaper" à. la fureur e nos en; nemis. , Menelas approuva le delÎeim d’Ajax , mais il ne s’éloignoit du: corps de Patrocle qu’à re ret.. Comme un Lion fort d’un vi age: où tous les chiens-avec les Pal; teurs défendent de fa violencer leurs troupeaux. Il a cherché du..- rant toute la nuit quelque. royev Mais bien u’il ait elle pre é du; ne grande aim»,i:ln’a û leur enw lever aucune chofe,e ant’chaffé’ de tous cofiez , tantôt par les fié- chas, tantôt par des flambeaux al-- lumez. Il cit-contraint de rentrer le matin dans la forelt. De même: le genet-eux Menelas n’abandom- noit qu’avec peine fou entrepri- le. Il craignoit même que durant? fou abfence , les Grecs lalIez d’à-ù ne fil’longue refiftan’ce ne laiiTafl- fent Patrocle en la puiffance des Troyens, .

n’I-Io M un. Liv: XVII. 2’39 mil : "Courageux Ajax ,diLil , &vousr

Ml Merione,vous ne: cuvez pas avoir oublié le mente e l’infortunéPa- la trocle ,.perfonnesn"e peut fe platina il dre d’en avoir receu. du déplaifir; Maintenant qu’il off mon: pour la; deflènce commune de fa patrie,il eltbicn jufie de combattre, pour le. retirer d’entre les mains des

Troyens.’ Après avoir parlé: deila . àforte, I - il fe retire. un peu; 6c va dans les rangs des Grecs. Il. regardoit de tous côtez ,4, tel qu’un aigle ,. dont on ra porte qu’entre les oifeaux , de. elle qui a la veuë lia plus perçante, 8C qu’elle fond du plus haut des airs fur un lie-s vre , quelque caché u’il foi; fous lez; feüilles. 5 8c fous tles branches. d’une baye épaule: C”efi ainfi ,LiL. lufire Menelas, ne vos yeuxdé; ” couvrirent enfin v e brave Antilos- que, comme ilcombatoit avec via gueur à l’aifle. gauche de l’armée:

240 12’111 un Ë I Il s’approche, 8c luy parle de .2» 1.- -rv-r-- r u vs--».*; cette forte : j’ay une trille noué velle à. vous apprendre, eue. roux fils. de Neflaor ,.- plu aux Dieux de nous avoir épargné ce mal-heur. Vous .vOyez bienëque piter s’ell: déclaré. contre nous, 8e qu’il veut nous faire. petit; Patrocle le plusconfiderab e de tous nos Ca imines cit mort.To.us les Grecs ont defolez-de l’avoir- perdu.» Il. n’y a plus qu’Achille’ qui (pourra retirer fon- corps de la. pui ance des Troyens ,. qui font déja mailtres de fes dépoüilles, mais comment pourra-ail venir à fou fecours, fi vous ne luy donnez au plûtoil: avis de cette funelte

Antiloquetfut faifi d’une ex; perte?même douleur, apprenant - la trif-r te avanture d’un fi grand homa. me. Il demeura. quelque temps dansun filence profond, les yeux citoient. baignezde, larmes , a... ne.

D’I-l o me a 1:. Liv. XVII. 435 ne pût-répondre un feul mot. à Menelas. Mais bien que fou dé-- plaifir fiât grand, il ne laiifa pas de quitter [es armes , dont il [pria .Laodocus d’avoir foin. Ainfi’ dans cet état ,iil courut vers A- ehille pour luy porter la plus En. nette nouvelle qu’il pût lappren- dre;v Menelas ne’ put A le refoud-re V d’as bandonner le foin de fou ami pour combattre en la place d’Antilow que avec les Pythiens. Il leur en- voyahT-hrafimede pour les com. s , mander, 8c il s’en retourna au poll. te dont il étoit party. , jay trouve , dit-il , Antiloque :i l en abordant Alax 8C Merione , qui s’eft, chargé, d’avertir. .Achille . . e ce. qui fe palle. Mais je ne crois pas-qu’il vienne au com- ’ bat , quelque colere qu’il ait con. ,vtre Hector. Il eft à. prefent fans armes. Ilnc doit pasen cet état attaquer les Troyens. Nous ne Tom. Il. X

2:38devons pas l l’attendrefiltrant plus longs: temps. QIC ne prenons-nuage, cenereux demain d’enleœr en; fin aux Troyens le corps deiPa’.» trocle , 8c de nons échapper anal des dangers qui nous environs. » Ce quevous propofez, reparu titrient? le Telamoinien, cil: . digneid’ç -» vôtre courage 8c nôtre, n’y perdons plus de temps. Mena: ne 8c vous, emportez le corps de Patrocle , endant que nous foûtiendrons a violence 8c lq choc des Tro ens. Nous avons déja éprouvé eurs eflbrts, ils-ne nous contraindront pas de recu... Ier. i ’ ’ ’ a . ! Dés qu’il eut cefl’e’ de parler 4 Menelas 8c Merione s’avance; rem vers le corps , qui plein’de (aux 8c de pou iere ç’toit étau; du ut la terre. Ils-l’enlevent tout deux 8’; z l’emportent vers leurs Navires. ’ wt

D’HO’M’E u. Liv. XVII. 337 - lot 2 ’rïLes Troyens qui s’enapper. de l retirent encrent avec fureur 8c Îll’ comme-nouent à les pourfuivre la; (avec-la même ardeur que de jeu- dû , .nes chamans coure-rit après un n. ’fanglier qu’ils ont blairé; .Mais- il s’arrête en les menaçant , il. le «tourne conti’euxavec finie. Les chiens n’ofent plus avancer , &i-ls "font contraints eux-mêmes de -.s’enfuïir. ; i ’ . . i . C’efl: ainfi que les Trôyens fui.- virent quelque temps les Grecs, Mais surfil-tôt que les Ajax: com. .mencerent à: les foâtenirëc atour. mer leurs armes contr’eux ,. ils p61. dirent de crainte , 8c performe n’q. fa plus les pourfuivre pour retirer Patrocle d’entre leurs mains. Ils le portoient avec une extrême vi- gueur â leursvaiflèaux. r - Letumulte étoit grand. Il n’eût pas plus horrible dans une ville où le feu étend fa fureur d’une . :maifon à une autre, 8c où l’embra- x ij

i 4.238 .L’ILIADE fement reduit en cendre. les plus fuperbes édifices. ., ’ Menelas 86 Merione faifoient des eEorts furprenans. pour met; tre le corps dePatrocle en faire; té; Des chevaux n’ont pas lus de peine-lors qu’ils "traînent ans- des chemins iflicilesiun mât de Navire , que ces deux i encreùx Capitaines en avoient e porter ce mort. Ils étoient pleins de futur ,, ôta peine pouvoient-ils refpirer , tant le travail étoit

grand.Les A’ax ’favorifoient . v ’ leur ra- traite, iEs reluiroient à toute ’l’im; petuofité desTroyens, comme on voit quelquefois au milieu d’une campagne un rocher’qui s’éleVe en l’air 5c qui détourne la vio- lence d’un Torrent , dont il efi: alfailli , le contraignant’de cher- cher un autre côurs dans le fond d’une vallée. l :Mais: les autres Grecs n’ofarit’

D’H 0M E a E. Liv. XVII. 439 U attendre Hector &Ene’e , avoient

pris la fuite , comme les oifeaux’ î pralntifs fe retirent de devant l’E e pfevier qui a coûtume de les des; v0fer. Ils ne le refleuvenoiènt’î i plus de fe défendre. Ilsabandon- noient juf ’u’â leurs amies, dont le rivage etoit couvert. Mais les ’ Troyens ne cellbient point de les pourfuivre. a Fin du dix-feptic’mc Livre. ü.-

r40.’ vitrant T’ -’

I L’ILI’ADE ç DHOMERB

211’314 mm; n

L: f EN-D in; T que les Tro. ; si: yens combattoient avec ç r » l: ardeur , Antiloque alloit porteràAchille la trille nouvelle de la mort’de Patrocle. Il le trou- va fur le frivage de la Mer, où il pen (oit en luy-même a ce qui étoit veritablement arrivé 5, il fe difoit déja en foûpirant. 4 Helas l on repoulIè une féconde

’. aï»

i)? H o M r m E. Liv; XVIIi. .1241 fois les Grecs juf n’a leurs Vaif. feaux. Je les vois e retirer en de; (ordre. j’ay bien peut que les Dieux nem’aflligent aujoard’huy du malheur dont ma mere m’a au. trefois arlé. Le plus vaillant des Theilàllens , me ditælle, doit per- tire la lumiere du Soleil avant Vous. Ah a fans doute , mon cher Menetiade a rdu la vie. Je l’a. irois averti il): revenir dans le iCampôt de ne combattre pas (on: tre Heâor. Toutes ces ayeurs le prefentoient à fou efpri’t, lors qu’Antiloque l’aborda. 1 ” n t Illuyapprit la fâcheuk. avaria tare de fou ami: Fils du genereux Pelée , dit-il. , vous allez entendre une trille nouvelle. Plût aux Dieux que la choie ne fiât pas ar- rivée. Patrocle elt mort. On cil: aux mains pour fçav’oir a qui de: meurera fou corps.Ses armes (ont en la uifiance d Hector. . iLAcliille fut faifi de douleur. Il X iiij

2-42. 1’ I r; I A D E Ie couvre de poufiiere , l’éclat’de .fon vifage en cil: effacé , fa robe en cil: faire. Il fe jette luy-même à terre , 8c s’arrachant les cheveux il y demeure étendu , rempliffant l’air de fes cris. . ’ . Toutes les Captives prenoient part à feu affliction. Elles étoient accourut-:5 prés de lu .scre frape .pant le fein , ellestemoignoient a violence de leur douleur.Vous enfliez entendu leurs regrets a . ç leurs emiflèmens. Elles n’eurent pas me’me la force de fe foûtenir; Abbatuës, de leur defefpoir , eh les fe billèrent tomber fur le ria

.. Ami-loque faifoit aufiî couler devage. fes yeux une fource i .de larmes,. r 8c retenoit les mains d’Achi-lle, qui fe lairoit emporter à tout ce que la douleur peut avoir de plus; violent., Il craignoit qu’il ne feh tuât .luy,- . ;, ’mêzme , le voyant accablé de me

n’I-Ioutnr. Lrv; XVIII. 24;" telle 8c de defef oit. . -’ . Ses plaintes filtrent entenduè’s’r - ju’fqu’au fond des abîmes de l’Em- pire de Thetis. Elle en fut toua chc’e , 8: toute immortelle qu’à elÏle’eflï, elle enfoupira. Toutes les Nere’ides fe rendirent wifi-tôt auprés d’elle. La étoient Glauce’; Thalie, Cymodocé, Nefæe, Spio,«’ Thoa 6c Halie confiderable ar- la beauté defes grands yeux. ,y-J. mothoc’ , Actée , Limnoria ,. Me! i lite, Jara, Amphitoe, Agave ,Q Doto, Pherufe, Dinamenne, Pro-ë to ,5 Dexamene ,s Amphinome’ g Callianire ,. Doris ,. Rampe , 8c la belle Galatée , Nemerte, Apheuè de ,.Callianalle, Climene , javire, fanatise, Marre. ,î Orithie. ,. Alma:- thie dont les cheveux font fi beaux, enfin toutes les’Nymphes’ qui demeurent fous la mer fe ren-î item auPalais de cetteDéeffe,8c [e frappaientle (en, témoignant- par leurs. gémilfemens" l’excès:

des44 leur douleur. " aunant Thetis leur diè- ces paroles en foupirant. - Apprenez V, mes lœurs, combien mon déplaifir doit être grandi Helas I; ne fuis- je pas bienmalheua renie. J’ay un fils le plus beau , le plus courageux. , le plus grand de tous les Heros. Je l’ay élevé avec plus de foin , que l’on n’en prend pour une plante ui croît heureu-r’ feignent dans un on terroir. Je l’ay envoyé aucun grand nom;- bre de bons VaiflEaux au fiege de! Troye.Mais je nele verray jamaii de retour en la maifon’ de foin pet te. Et maintenant dans ce peu de temps qui luy relie pour jouir de la lumiere du Soleil , il cil accablé de trifielfe, je ne puis l’exempter des déplaifirs aufquels tous les hommes font fujets. Je vasneam moins le voir , car j’ay de l’impa. tience d’apprendre. quel cit le malheur qui l’aflige, puis qu’il cil

éloigné du combat. - .. A

p’HoMIRl. Liv; ’XVII’II’. i4; . 2 Après avoir ainfi parlé, elle fort cl e [on humide. Palais. Les NereïAr des affligées de fa douleurfl’ac: coqiipagheren’t. Les vagues sa; bai oient devant elles. l ; V LzDéellè arrivant fur le rivage de .Troye, où les Thelialiens au iroientmis en ordre leurs fu r: bes vaillèaux , trouve (on fi s é: tendu fin la terre. Elle ne peut le; voir en ce trille état fans verlèr’ des larmes 5 enfuite le relevant un peu ,ôcle tenant entre fes bras ,; elle luy parle de cette forte: r ,Pourquoy pleurez-vous, mon fils a Œelle douleur vousafflige 9" Parlez, ne me cachez point vôtre cœur. Tout ce ne vous avez de; mandé, levant es. mains vers le Ciel , n’efi-il pas accompli? Les- :Grecs ont été repoufilez-jufqu’â, leurs vaillëauxlls y ont beaucoup [cafeta (æi titre d’entre eux quin’a s reIIënti qu’ils avoient befoin evôtre lècour’s 2’ -

l :46 1’11. i A D à i , - Achille luy ré ondit en foupis rant. Ma mere , dit-il ’, il el’t vray que Jupiter m’a accordé ce que vous dites, mais quel plaifir en puis-je recevoir, ayant perdu le plus chers: le plusifidele de tous mes amis; Patrocle que j’aimois autant ue moyamême,’ Patrocle que j’e imois lus que tous les Capitaines de ’armée , "il fur la terre. Le fier Heâor s’e faifi’de ces précieufes’ dépouilles, de ces belles armes, de ces prefens éclas’ tans que les Dieu-x donnerent à Pelée le même jour qu’ils vous le donnerent pour époux. Helas’tl fi- vous fumez demeurée avec les Nereïdes, 8: que Pelée n’eût é. pou-[é qu’une mortelle- ,Ivous fer. riez eXempte des alfliéii’ons aufl quelles nôtre trille deftinée nous engage tous les jours. Vous fça’u V62. que je dois bienLtôt petit , 86 que je ne reverray plus l’agrea- ble ’maifon de mon pere. Mais

D’HOMME. Liv. XVIII. 1147 que m’importe de vivre P. la vie «m’eft infupportable. Je ne veux plus’parOitre, fi je ne. vange la mort de mon cher Patrocle , 8c fi le cruel Hector ne perit de ma .main. Ah s mon fils . , -interrompit ’ . The. ris en répandant" des» larmes, il ’faut donc que je vous perde, car enfin la mort d’He&br fera bien. tôt fuiVie de la vôtre. i -. Achille oulloit de rofonds 4foupirs , 8c répondità’ a Déclic en ces termes i Oüy , que je meure au .plûtôt , puifque les deltins ne -m’ont pas permis de fecourir mon amy. Il cil: mort loin de nôtre chere patrie. Je ne l’ay pas ac- compa né au combat, moy .ui devois edeffendre contre tous es Troyens. Il cit bien jufie que . je ne revoye aufli’ jamais la GreCe. .J’ay abandonné mes. amis fans les Militer ou de mes confeils , ou de mes armes. Heâor en ’a’couvert

3,48 ’ ’.”1.’.’IIIIADI-E . me rivage , pendant que je demem ne icy , 8; que je fuis fur la terre un oidslinuule , comme fij’etois e un omme fans courage. lkefl temps de modem la cd. 1ere qui m’a emporté. Faut-ail que fies Dieux 8e les hommes nehcelï Nfle feu: jamais- de troubler leurrepos gpar des difl’entionra La vangeance une dans le cœur des plus lèges,l a s’y glifi’el comme une fumée croifi en un moment. Elle y l embl’e; lus douce 8c piu-sjagreæ- "bic que ,e miel. Injufle Agamem- non, devois-tu la faire naître en mon cœur? Mais je, yeux bien on. blier ce qui s’eflt pafië, 8c modem: mon refendment Puis qu’il le faut. . J’iray des à [ardent chercher reluy qui a tué moucher Patro- de. je recevræylamortiquaand il 4,13m à Jupiter a: aux Dieux im- mortels de me l’envoyer. Le grand Hercule n’a pû FéVitCsË;

D’HOMERE, sz. VXIII. 14:9 bien qu’il fût: aimé de jupiter. Il fallut ceder à l’ordrelimmuable du defiin, a: fuccomber fous la. colere inflexible de junon. Ce? Pendant je veux meriterla gloire de vanger mon amy. Je feray ré,- andre quelques larmes aux bel.» es Troyennes. Elles auront pente être. quelques fujets de fougue»; Elles verront bien que j’ay été long-temps fans combattre. Ne- me retenez pas. long-temps icy.. Quelquetendreflè que vous ayez pourmoy,vous ne pourrez pas me erfuader de differer un moment; a vangeance que je dois prendre - d’Herr. ’ ’. La belle Thetis ne s’oppofa, Point au relTemimçnt d’Achille W vous avez ration , luy dit-elle , i: .eft luüe de vous relÎo-uvenir de la flanelle peut: de Patrocle , a; de dei-Fendre vos alliezcontre les Troyens; mais vos armes fonça rami tu. L1: annelai-1&9; les .

porte,9.50 bien V qu’il flint ne doive-Pas La: . joüir long-temps dueplaifir quÎil a d’en être couvert; car il cil bien prés d’une funefle mon. Ainfi n’entrez point dans la mêlée, où Mars répand des torrents de fang, avant que je retourne icvy. Vous m’y verrez demain des le me- ment que le Soleil paroitra,.&je vous apporteray des armes que :Vulcainme donnera. V a (Ëand elleeutParlédela for. te , chillene la vit-plus. Les Ne- reïdes la fuivoient; mais elle leur commanda de rentrer fousles on.- des , de retourner en la malfon de . fou pere, 8c de luy dire u’elle étoit allée fur le haut O ympe ,pour demander à Vulcain des nouvel-les armes pour Achilleles N ymphes obeïrent. Elles aller-cm: i conter ce .qu’eïlleswavoiem: .vû. fur le riva e .de Troye, 8c .Thetis monta url’Olympe. I . . u Cependant les Grecs fuyant le redoutable

D’H o M a un. Liv. XVIII. 25:- rédoutable- Heâor , vinrent en ’defordre jufques à leursVaifièaux. Ils’ nÏauroient pas même retiré de . la meflée le corps de Patrocle, Car les Troyens l’avaient r ris .5 ourv la feconde fois. Le vail am: . fils" de Priam qui combator’t avec , ardeur ’, le prenoit par. les, Pieds , 8c l’entraînoit de (on côté. Il en- coura cuit Ies Troyensàl’aider . dans on entre rife. Les Ajax, ces Capitaines. rcelebresipar leur 4 courage , 8c r leur. force, luy . . avoient ofté es mains la victoire. Trois » fois Heâor l’eut en fa lanif- - rance , 8c trois fois ils le contrai- , gnirentià ceder. Il rie-le rebutoit. pas neanmoins d’une fi vi cureu- Ie.refiltance. Tantôt il e jettoit » où les rangs .desLSoldats citoient plus épais , 8c il en .faifoit un hot. a. rible carnage; ramoit il faire; iroit mus les efforts des Grecs qui venoient l’attaquer. Il ne: cuvoit leur abandonner Baume e. Son Tom. Il; I ’ Y

252W L’ILIADtr . grand cœur. ne pouvoit" prendre e party de le retirer ,. fans avoir lagloire de le mettre en fâpuiil fanes. Comme les villages en. tiers ne peuvent chaflèr un lion affamé , loin de la proye ,. dont il a déja. gonflé 5 tous les Bergers le menacent en vain , &- veul’cnt l’c’a pouvanter par leurs cris. De mê, . meleTelamonienôtOïléene ou. voient mettre en faire le vail au: Hector, qui demeuroit: avec une confiance furprenante autour de Patrocle. . Enfin il auroit acquis la gloirepour laquelle il com; lutoit avec tant de hardiefle , fi Iris ne fût defcenduë de l’Olymæ pe. par-l’ordre exprès de Junon ouravertir Achille de courir: a deflënce de fon’ amy. Levez. vous , dit-elle , genereux Achille, allez Recourir l’infortuné Mene- clade. On combat fur le rivage, les uns pour ne le pas abandon. net aux Troyens , les autres pour

D’H ô M FER Liv. XVÎII. .253 l’expofera. en; pI’Oyre aux Van7

ïtours. Hector l fait v de Arands . efl-brts.- a 1 Ilpreltencll couper tête de Pa; trocle , a: lap’orter fin une des tours d’Ilium. Demeurerez-vous en repos ,’ .genereux fils de Pe- le’e , 8c ap ,.rendrez-vous fans hon reur quel indigne defligne’e les T royens préparent au cor s de Valère amy 2’ quelle honte croie: ce pour vous de fouffiir. qu’il fût deshOnoré-par de [i grande in. l(lignifiez; Mais ,;Iuy.dit . Achille, ’ A . Ipuis-je a prendre de vous , divine Mell [apyre , quel cille Dieu ui Vous envoye ?.Oüy , reprit- el e aufli» coll , c’ell unon qui ma commana de. de de cendre. j ’ iter ô; tous les autres Dieux neufçaventîpoint que je filois venue vous pariade fa

l Iparu. Bien qu*AehilIe : J, -eull -. de Vlima patience. d’aller. au ».fe’cçurs. des :

gçlt "filtrant - ’ Grecs 7il ne;laiŒa pas dexluy ses partir de cette forte. - . . . ; Comment iray-je à lamellée ? Ils .ont mesa armes , ma mere me defiend de rien entreprendre..,- - qu’elle .ne .fe prefente à moy. Elle m’a promis de m’apporterles p armesque Vulcain luy domlera. a Il n’y en a point dans toute l’ar- ,V mée , qui me foient propres me. cepté le bouclier d’Ajax. ;Mais- a» il efl: des. premiers aux coups ,8: - c’eftluy qui refilleavecle lus de vigueur aux Troyens , ont je croy qu’ila déja tué ungrand

nombre.On [çait bien ,. luy . .dit a Iris , que .vos armes font; entre. les , mains des Troyens. Mais ne crai. F gnez. point de vous prefenter- à eux fur les fofl’ezdu camp. Ils , feront. farpris...de vous Avoir i, vô- .A tre prefence leur donnera de la. . crainte. Ils donneront quelque, v relafche aux..Gre.cs , quine peu.

D’H 0M la a n. Liv.:XVIII.’zyy Vent ’ lus sfoûtenir la violence avec . laquelle- ils font attaquez. Un peuzde ..re os a fourrent don; ne la viékoire a ceux qui citoient fur. le pointd’el’sre entierement

.défaits. . Iris - fe retira ’ après- i avoir* parlé de la forte.’Il- n’ePtoit pas ne. cefiaire l. d’en dire - davantage pourfaire avancer le courageux1 Achille. Minerve le cou» vrit del’Egyde Bouclier de jun- piter , 8C environna fa tête d’une nuage , d’où fortoit une flamme éclatanteCommeon voit durant :la, nuit mille-flambeaux allumez embrafer tout l’air dans une vil; le. afliegée si ’ainfi la telle. d’A chiL le. jutoit un éclat merveilleux. Il. s’arrefia quand il fut arrivé l V-fur les foffez du camp , fans en». .trer avec les Grecs dans la mefl ’ ’lée, le refleuvenant bien du com-i mandement qu’il avoit receurde’ - ,famere.; l ’ - ï

Il. léleve *ïü1ranrfrv fortement la voix ;. qui retentit dans ïl’air’ , 8: Minerve Loignant à les cris un [on terri- ’ le , elle répandit dans le cœur ides TrOyens une frayeur , dont ils furent tout furpris. Comme on entend clairement une trom- perte , quand les ennemis VIEIL-- tuent alliage: une forte lace g de même la voix d’Achile fur: entendue difliinâemen-t dans les deux armées. Les Grecs en Eu.- 2rent animez 5 mais leurs ennemis citoient dans une confiernation îgenerale. On les vit mai-toit: tourner leurs beaux Chevaux avec leurs chars vers la ville. Ils pré.» voyoient bien: les malheurs- que? leur apportoit umtel Heros.» Ils s’épouvanterent en voyant ce feu v prodigieux dont Minerve avoit environné la celte d’Achille. Il pouffa par trois fois des cris étron; 11ans , 8c trois. fois les Troyens furent troublez de. crainte .5 «la

D’I-I on MJ; n r. LWJXVIIÏ. 1’51 ’ leurs- alliez ne peufoient’ lus à rembarre dans cette con mon, un chacun avoit pris la faire. Douze des plus confiderables- Capitaines de l’armée p’erirent a. en tombant de leurs chars , 8c filant: foulez aux pieds des clic:

Mais les Grecs retiroient avec empreæmentvaux. hors-de la niellée:4 : le cor s de Patrocle: ils-l’Ét’endiL rent urun char que tout as. amis- accompagnerent’ jufqu’au camp; On n’entendoit autour deluy’queï de trilles gemillèmens; Achille s’en a crocha; ’ , r Mafiors qu’il l’apparente dans un citer fi funelle, (a douleur [a renouvelle; il arrofe de pleurs tout fait râlage, 8c pouille en l’ai: mille trilles plaintes. * ç - Il : Ce ndant Junon envoya le Solei aux entremitez de 1’02 cean. (Eand il fut couché les Grecs commencerentâ fi: retirer

278 L’ILIADE. de la menée , 8c le combat qui axoit été fi fanglant , finit avec leLes jour. Troyens -’fe retirerent auflîr, mais avant que de rendre au- cun repos , ils aflèm alerent leur . Confeil’de guerre 5. ou ils, de; meurerent debout. On ne peu: i fa pointâ- s’aflèoir, comme on fait ordinairement. Oneflzoit al. larme d’avoir veu paroifire le cou. f rageux Achille , après avoir de- meuré il lon -temps , fans fer trou- ver aux d’ rens rencontres de: cettePol damas,qui guerre. citoit ydansune i , grande reputation’ de Tageflè , ’ parla lepremier. Il voyoit l’ave- nir c’ommelle palle. Il avoit de Ç grandes liaifons avec Heétor. Ils . el’toient nez la même nuit. Ils avoient elle élevez enfemble’. Ils citoient dans les mefmes inte; . refis. Il. cit vray qu’He&or le fu’rpaflbit’dans les combats, mais .,

D’H o M E a E. LIV. XVIII. 2.59- il étoit aufli plus ellimé que luy , dans la conduite d’une entreprife. Il commença donc à propofer (on,

Il cil important , ditail , de con- avis.fidere-r quel party I nous Ï devons. Étendre. Pour moy je vous dis lia rement que nous devons nous retirer dans la ville , 8c n’attendre. pas le lever de l’Aurore fur ce ri- . vage. Nous fommes icy-trop loin de Troye , 8c l’état des affaires ell- changé. Pendant que ce Heros ,- qui vient de aroître à nos yeux,- a etc ’fepare ’avec Agamemnon, il n’y a rien en de plus ailé que de vaincre les Grecs. Je prenois. laifir à palier les nuits. prés de Peurs vaillèaux , 8: j’efperois coû- jours que nous pourrions nous en: rendre maîtres. Mais maintenant je crains le. encreux fils de Pelée; comme il e hardi,plein de coeur,: sa beaucoup entreprenant , je . crains bien qu’il ne le contente pas Tom. I I.

2460 L’ I L 1 A D E . de combattre fur ce rivage où le: Grecs 8; les Troyens on: voulu jufqu’à Prefeiat termirier leur que.

Mais il entreprendra de fe ren- drerelle. maître de nôtre VilleV ,. a;,- d’emmener nos femmes en Grece. Ainfi c’en: à la, défenfe de Troye que nous devons perlier. Croyezq moy,il eG: temps de nous y retirer,- les choies arriveront comme je vous le dis. Si le vaillant Achille, n’entrepren-d rien,c’e& que la imit- n’efl: pas propre â.l’execmion de fes deflèins. Mais s’il nous trouve- eficore icy demain ,. vous verrez, avec quelle force il. viendra nous attaquer..il Vous voudrez alors,mais . . . n un I peul trop caïd , être en [cureté dans Ilium. eOn tâchera. d’y r’entrer. Mais combien deTroyens demeuu rerom: fur le champ de bataille 2 * Je prieles Dieux de m’épargnçn une fi fâcheufe nouvelle. Mais

pÎI-I o M E R E. LIv. XVIII. 261 cela dépend de mus. Si vous vous lez bien fuivre’ mon: avis , nous n’aurons pas mal employé cette nuit.Nous acheverons dans la vil- le d’arrêter ce que nous devons faire. Nos portes. , nos murailles, nos rempartsmos tours nous met- tront à couvert des furprifes 8c de la violence d’Achille.- S’il vient nous aEaillir avec [es troupes, il nous trouvera Prêts à le repouflèr. Il aura la honte de le retirer clans [on camp, àprés’avoir couru veinemeht autour Je la. vil; le. Ilnefera pas fiiteïrÀeraire que de prétendre d’y entrer par force.- Non ;. il ne pourra jam-ais nous vainefe’; fi nous ÎuiVons le confeil que je vous donne, il fera plûtôc devoré’ des chiens 8: des vautours. ’ .Heâor fut furpris de ce con; feil , qui ne iuyplaifoit pas. Il reà gardoit fierement [on amy. i l Je ne" fçay; luy dit-il,Pourquoy vous nous donnez un. avis qu’il z ij

262 L’ILIADE m’eil: impoflîble d’3, prouver. Ne, [OmmCS-TIIOuS point as de demeu... rer enfermez dans nôtre ville, quel pinterêt avons nous d’y ra... tourner , 6c de nous arrêter dans l’enceinte de les murailles? p Autrefois plufieurs nations dif- ferentes n’humeur 8: de langage vantoient les richeflès de Troye; Mais depuis que Jupiter a été en coplere contre nous, vous fçave; que nos trefors ont été tranfpor. rez en Phrygie 8c en Mœonie. .Et d’ailleurs, le puifiànt fils de ,Siaturl ne nous a-t-il pas déja donné force de repouflër les Grecs juil-- gues, fur leurs vaiflèaux a j’ay eu la p gloire de les afficger dansleur r0... pre scamp.4Faut.il que nous a au: donnant âne nouvelles frayeurs nous leur cedions le même avan- rage que nous avons remporté fur

Ah s Polydamas , ce n’efi pas eux2être fage que de propofer - cet avis,

D’H o M r n a. Lrv. XVIII: le; mareyeur nef-1e fuivront pas. . ’ ï Mais voicfce que nous devons a. .faireL’ ï-So’tfpeziï maintenant au *Camp.Faites’bonnepgardeçët’que chacun demeure;dans’fon ofleSi * uelqu’una de’ljinquietu e pour iles rîchefles , qu’illes donne aux foldats, afin’qu’elles [oient em- ployées en (a préfenee. Il vaut mieux que nous en joüifiîons que de les conferver pour les Grecs. hum-tôt que le Soleil paroîtra, allons alièflli-r leurs Navires. Si le grand Achille vient dans la : mêlée , il efl: vray qu’elle fera plus ’dangereufe, .MaiSJe ne refuferav l oint de venir aux mains-tonne luy. Jeil’attendra a, hardiment. Je ’foutiend ray [es e ort’s.Lui- ou moi remporterons une grande gloire. Mars efl: favorableautant aux uns qu’aux autres. Et il arrive (cuvent que la viétoir’e n’en pas. pour celuy qui la croit la plus afrurc’e. p i ’ Les Troyens ravis du.2 grand üi

courage264. d’Heâor primant , approuverent le parti qu’il leur confeilfoit. Mais- ils le trom oient bien. Minerve leur avoit oté la prudence neceil faire pour faire un bon choix. Ils- fuivirent ce que la hardieflè d’He-î ôter leur inf iroit , ô; ils méprife- rem: la (age e de Polydamas qui r leur avoit donné un confeil fi im- portantsils demeurerent dans. leur Camp , a: v fpairerent la nuit à: manger, à: a aire exaéiement la carde , pour n’êtrepas furpris par. ’eurs ennemis. Mais les Grecs la pailèrent à... leurer autour de PatrocleAchil- e commença le deuil ,, mettant les mains furie fein. de Ion amy ,, 8c foûpirant prefque continuelle. ment, comme, fait un lyon, lors. que le chai-leur a ravi. les petits. dans une ripaille forêt. Il rugit: étant de remur dans [a refonde.- Caverne. Il court tantot fur les. montagnCS, tantôt dans, les val...

V ’ D’HOM ERE.LIV.XLVHI.165 lées , pour’reconnoîtrela trace de celuy qui luy a enlevé les lions, 66 ne la trouvant point , il (e mer en furie 3 les forêts retendirent de [Es terribles rugifièmens, ’ j -C’étoit ainfi ue le courageux. Achille rempliâoit de les plaintes tout le campll interrompitnean- moins iles ngifÎemens pour par;

1erHela’s de, dirai] cette ,r. je fis uneforte; promef. . fe bien vaine au fage Menetius,» mnd je luy difois ,. pour le con- Iler de l’abfence de for! fils , que je le ramenerois dans la maif0n , aprés avoir pris enfemble’ la fu. ruelle Tro e , 8c en avoir ria-ripartagé ra («4:1 liés rich es avec luy. Mais Jupi- ter renverfe fouvent les deflèins des hommes , 8c il n’accomplit as leurs defirs -,A les deflàins Outre olu ne cette terre feroit teinte de (on angôt du mien: Pelée ny Thetis ne me reverront jamais en Grece. je (gay bien que je dois mourir icir iiij

266 L’IL’r.ADE-- , Mais,mon cher Patrocle,puis que i je relie encore. après toy ,. je ne te; rendray point les derniers hon-. rieurs du tombeau que je ne t’ap-V, porte icy les armes 8c la tête de ton vain ueur. J’égorgeray de- vant ton ucher douze Troyens des plus confiderables , pour faire: A connoître le reflentiinent que j’ay; de ta mort. Cependant repofe parmy nous, où les Captives de Phrygie , de Dardanie 8c de Troye que nous avons emmenées de leurs villes ,L honoreront de leurs larmes ta fa. nefle mort en pleurant jour 8c nuit prés de toy. . ’ » Aprés avoir parlélde la forte, il commanda de faire chauffer de l’eau pour laver les layes toutes fanglantes dePatrocleOn allumer un rand feu 5 on met deKus un baiËn que l’on remplit d’une eau tires-claire 5 la flâme l’environa- noit de tous côtez 5. elle fut bien,-

D’HOMEnE; LIV. XVIII. 267;." tôt aillez chaude. On lave le Cor s dans ce vafie badin , 8c on et frotte d’une huile excellente; on. .v remplir les playes d’un parfum qui; étoit de neuf années 5 on le met enfuite fur un lit , le couvrant de.- puis la tête jufijues aux pieds d’un V drap fort délie , 8c l’onve’ten dit au» demis une robe blanche. Achille. l 8c les Myrmidons le veillerentr toute la nuit , 8c on entendoit de bien loin leurs plaintes 8c leurs-ï-

ge’miflèmen-s.Jupiter avoit vû tout ce, qui. s’é-« . toit palle. Eh bien , dit-il à Junon, vous avez enfin appaifé la colereï i ’ d’Achille.Le voila pret à combat-A tre contre les Troyens; les Grecs. En vous protegez avec tant de. - in, vous doivent-ils-leur naif- (Ed reproche-me faites-vous T repartitlance Junon? Lesà hommes r ; fei donnent du: [cœurs les uns aux autres, bien qu’ils ne foient que

2’68 L’I L r A D n . de foibles mortels, dont la fageflë. a des bornes fort étroites. Et- ui fuis la premiere des Dédiés ,. lieur 8c femme de Jupiter qui reJ gne fur le haut 01 m ., je ne? pourray pas favoriler es Grecs; eontre leurs ennemis. Oeil ainfi que Junon, qui étoit en colere’ contre les Troyens , parloit dJus-

Cependant Thetis étoitiarrivées àpiter. la maifon de Vulcain. I Ce Palais: étoit embelli d’étoiles ;les mm- railles étoient d’un airain écla- tant, il l’avoit bâti luy-même ,. &il n’y en avoit pas unplus beau dans tout l’Univers , meme pour les premiers d’entre tous los un-

Ce divin Forgeron travailloit alorsmortels. à un: ouvrage admirable. a Il le faifoit vingt trépieds dont le. fond étoitd’or, 8c il les difpofoit d’une maniere (il merveilleufe- ,- qu’ilsdevoient (e mouvoir d’un:

51-10er15. Liv. XVIII. 269 mêmes , s’avancer 8: [e retirer" comme il luy plairoit. Il avoie p’refque fini ce travail lin-prenant; cari n’avoit’plus qu’à for er les: ances lors que la Déc en- tra.Cloris femmeI A de Vulcain fut étonnée de la voir. Elle s’avance: 8c luy baife la main,la recevant avec une. grande jo e. Pouvions. nous-efperer, dit-e le , ô Déclic, de vous voir dans nôtre maifon :7 bien que l’on vous y honore , 86 que nous vous (oyons obligez , nous n’avions pas encore eu le bon-heur de vous y recevoir; En- trez donc , belle. Thetis , afin que je. vous fade préparer un fefiin- di.- e de l’honneur que vous nous: Êtes de nous viiiter; En chiant ces aroles ellecont «luiroit la Dé , 8c la fit allèoir.’ fur un fiege enrichi decloux d’an- gent , 8c dont le travail étoit ad- mirable, Elle avertit incontinent;

2.70. L’ILIADB v Vulcain de l’arrivée de Tire.» ris.Œofly, ’ dit-il ’ , j’ay Chez moy’cet. te ni ante, cette incomparable DeeiÎe qui me ’[auva lors que ma mere voulut me cacher, parce qu’elle avoit honte de me voir boite-lesJ’eufÎe é’prouvébeaucoup de fâcheu-(es avantures , il Thetist 86 la belle Eurionne , fille de l’O- çean , n’euHent pris foin de moy.Ï Je fus neuf ans dans une caverne environnée de l’Ocean. J’y paf; foi-s le temps à faire des anneaux ,I des boucles , des coliers , des brai: [eletsôc beaucoup d’autres ouvra-v ges d’un grand prix. Aucun des Dieux ny des-hommes ne (cavoit où je m’étois retiré,excepté The- tis 8c Eurionne quim’avoient con- ’ fervé. ’ayune extrême jo ed’ap- prendi-e que la Déclic (bit icy. Il cil bien jullze que je luy don- ne tous les témoignages d’une parfaite reconnoiEamegPréparez -

Fn’Hom-rnt. Liv. XVIII. 2.71» le fefiin le plus magnifique qu’il vous fera pofiible pour la bien re- cevoir.En parlant de cettev . forte, il fer, roit dans un cofiie d’argent tous les inPtrumens dont il a accouru; i me, dei-e fervir. Il fort auffi-tôt de la forge. Il s’avance le plus vite qu’il put 5 mais bien loin d’ê- tre, d’une grande taille 8c d’un cap: fort robufie, il avoit les jam esfi menuës &les ’eds tel. Iement de travers , qu”i ne pou; voit aller qu’en boittant. Com; me il étoit couvert de lueur," il I s’elTuyoit avec une .épon e. Il change (l’habit , 8c ayant e (ce: aptre- à la main, il va trouver la Déclic. Il le faifoit fuivr’e par une compagnie merveilleufe 5 c’étoit des atuës d’or que vous enfliez . rifes pour de jeunes filles. ,ElÏ- l’estuarchoient aifément , &apç. Puyoient leurs pas, comme fi elles finirent été vivantes. Elles par;

271. L’I I. 1 A D r. 4:.- loient, elles avoient de la «in; noiilànce; elles aidoient Vulcain dans [on travail,les Dieux immor- tels leur avoient donné tous ces avantages.Enfin il aborde Theris,& ’ : luy tenant la main : Belleëc admira. En Déeffe, luy dit-il,:que1 fujet vous ameine dans cette maifon où vous ne veniez pas auparavant: Mais cninrmndez-moy ce qu’il vous plaira, il n’y a rien-que je ne fois prêt de faire: pour vôtre fervice.Je vous offre tout v’ ce qui dé. incita de m’a puiflànce. Y a-t.il une Dédié, luy repartit The’tis ’ en pleurant , quiait foufi’ert plus de déplaifir que moerous fçavez bien , mon cher Vulcain , que Ju. piter m’a choifie entre toutes les Nymphes de la mer pour me don. fier au fils d’Æacus, il a fallu fouf- ifrir mal gré moy d’être mariée à un mortel qui cil maintenant dans

D’HOMERE. Liv.- XVIII. 273 une extrême vieilleilè 3 mais j’ay à me plaindre de bien d’autres malheurs. J’ay eu un fils, je l’ay élevé avec foin , je l’ay vû croître avec plaint, comme on Voir un jeune arbre s’élever de terre,ôc commencer a étendre lès bran? chies dansl’air. C’eillç lusgrand .8: le plus courageux e tous les Heros. Il cil: maintenant au fiege d’Ili-umimais helas: il y doit perir; ,86 je ne puis efperer qu’il revoye jamais la-maifon de [on pere. Je ne puis même l’exempter de beau. coup de chagrins dOnt Jupiter le traverfe. Le Roy Agamemnon luy avoit ôté une ca rive que les Grecs luy avoient entrée Comme une juile récom nfejde [a va. leur. Il le fepara eluy en le que, tel-lant.’Les Troyens ayant appris [on abfence ,. afliegerent les Grecs dans leurs vaiflëaux , à: les rédui.’ ifirent à l’extrémité. V Il fut prié de leur donner du

l 27;]. L’I L i A D a n fecours , mais il refufa d’aller luy- même au combat, fi le Roy-ne luy rendoit fa captive. Tout ce u”il put accorder aux .prieres des plus confiderables Capitaines, fut de leu-r donner Patrocle [on fide. le amy. Il luy prête (est armes, 8c le met à la tête de toutes les troupes. On a combattu durant toute la journée à la porte de Scée. Et fans doute Troye feroit- maintenant en la puifÎance des Grecs. Mais Apollon fâché de ce que le brave Menetiade avoit remporté de fi grands avantages- fur les Troyens ,-l’a tué luy-même dans la mêlée. Hector en a eu; toute la gloire; Il a ôté à Patte: cle les armes dont il étoit cou; vert. Et prefentementqu’Achil-le veut vanger fa mort 5 il n’a ny cui; rafle , ny bouclier, ny calque. Je viens ",- mon cher Vulcain , vou.’ prier de me donner toutes ces ars , mes. Bien que je [cache que mon fils- .

D’H’o M BRIE. Liv; XVIII. z75 fils doit bien-toit mourir, ’e ne puis permettrenqu’il s’expo e au combat’ Pans eflre armé. . QIè fie devez-vous ’ s attend dre de moy ,ma Déeifgîre ardt: Vulcain a Que ne plus-je l’excm- ter de la trif’ce fieceflité de mon; tir and il plaira au: dei-lin in- fie ’ 1è de l’enlever comme je, puis vous donner’ les armes que Vous me demandez. Je vous en. ferai de fi belles , que tous ceux. qui es verront en. feront. éton-

Il.r*etourna aluni-:011: dans (a EOrge our faire cét ouvra cad- miral) e; Il pre are (ès [ou A ers ,1 il les enfle, &i ’embrafeï de» leur faufile, vingt fourneaux , y don-- nant le fèuta’ntofl plus’font ,l, 86 tânrofi- moins violent, v U A rCIS" celail jette de l’àirainï ,.. de l’ctain,üde l’or 86 de Par cm: » dans ces fournaifes erfibra ées. Pendant que tout jcela allou- feu ,’ Tom. Il, r A a

:76. ’L’IL’1AD’EM J il; accommode [on "enclume ,7 8c tenant d’une main des tenaillai 8c de l’autre un pefant marteau ,g. ilnfe prepare à un penible Ira--

vail;D’abordil- v7 finît: un- bouclier,I i l l’entrelafl’ant de » ufieurs filets. Il- com ofe le fon de trois grands. cerc es d’airain , 8c il met au dehors pour les. foûtenin’ une ceinture’d’argenti. Ainfiil’y avoit. cinq Plis- Car ilÎ avoit gravé fun . le dernier une’grande varieté de: choies, dont l’Ordre. citoit mer: veineux. ’ l ’I On y voyoit le Ciel, là T’erteJa. Mer, le cours du Soleil , la pleine- Lune, 8c les Aikres dont le Cielï cil: couronné 51 on. y voyoit les:- Pleyadess les Hyades 4, l’O’r-ion, ac l’Ourfe nommée communément le Chariot qui fuit les mouve-.. mens de l’Orionl,mais quine le: couche jamais dans l’Oceani Enfuite. on voyoitdcux grima.

, D’HQTMÈ munie. 1X, 1’77 des Villes. En l’une il avoit’re-pre; Ëntéîdes-feitins , 8: des nopces.- On menoit les nouvelles mariées parles ritë’s, avec des touches allua niées; de forte qu’il n’e paroiiroit de tOus coitez’ que. des mat ues" de joye :iLes jeunes gens 32m- Ïoient- en rond ,- au [on de la Eure" &dela harpe , 8c leurs met-es é- tant amies a" l’entrée des maifons- les regardoient ayeç plaifir. Mais dans unendroitoù l’on voyoit une a afièmblc’e- de peuple» il avoit .re-e Prefenté une querelle..ll pareill- oit que» deux hommes la foût’e; noient. L’un’ prétendoit avoir-f - payé l’amande qu’il devoit; l’au;- rre. declaroit’qu’il ne l’avoit’pointf receuë ,3 enfin ils remèttoientlleur-f Contei’cation au jugement des ar-» bittes. Le euple» vouloit qu’On’î- leur- accor ait ce! qu’ils demain doient. Les Hérauts impofoientï filence, Les Anciens citoient" affis: en. rond fur. des pierres,ayant chas i AÏa ij;

278 l L’I LIADÆ cun le fceptre. en maini Ils par. laient les uns après les autres. Ily avoit au milieu de l’afl’emblée” deuxtalents pour celuy qui-juge. toit le mieux. L ’ ; Devant l’autre Ville on voyoit. deux armées 31’une vouloit tout détruire,l’autre a: contentoitd’en partager les richeflës. Mais cette. Ville [e dei-fendoit. Les habitans drefioient des» embûches à leurs ennemis a. les enfans 8c les fem’-.v mes gardoient. les murailles 5 les autres .fortoient de la-Ville ,pourv repouflèr ceux qui-l’aflîégeoient. Mars 8c Minerve éclatans d’or &- d’argent , veilloient à la defiènfe de cette.Ville.;ils étoient fi grands,’ que le peuple. ne paroiiroit pref.’ que pas auprès d’eux.. On vo oit une embu cade fur les bords v’un Fleuve , où; tous les troupeaux avoient accoutumé. de boire. En . effet deux. Pafleurs vs menoient leurs boeufs ,8: leurs moutonsaux

D’H o M E x 2. Liv. XVIII. 279v. l’on agreable de leUrs- flûtes. Ils ne prevoyoient point le malheur. où ils citoient. prefts de tomber. Les efpions ayant averti qu’ils é-» soient prés du Fleuve ,,ceux de-l’a’ Ville. accouroient promptement. contr’eux , 8c enlevoient les ber; gers avec leurs troupeaux. Les Alliégeans ayant appris cette fur. prife , poufloient, leurs chevaux à. toutes brides ,v 8c vinrent aux mains. Dans cettefanglante mêm liée, où fe trouvoient la colore ,,.,lef bruit 8c la mort , les plus heureux n’échaperent que par le’fecours, de leurs. amis. Les uns recevoient de dangereufes flegmes; les au. ares efioient étendus morts , 8c- leurs ennemis les tiroient pour. les. dépoüiller... , ’ Il avoit auifi Fait dans ce hou. elle-r un cham voù- plufieurs La.T boureurs con uifoientl l’attelage de leurs. charües ,-. ôc donnoient de difièrentes façons a: la terrer

280” L” I La A DE ’ uand ils citoient prefts d’arriver a a fin de leur travail ,on-venoit’. leur prefenter- du vint Ils s’effon- çoient d’achever leur journée.- Cependant les fillons paroifioient’ noirs, comme venant d’être. culi- v tivezi , bien que. la matiere en fûtî d’or; ce. qui etoit’ (ans doute une merveille que nul autre "que VuLx cain n’aurait pû faire. ’ De plus il avoit’fait’une-Plaine’ couverte d’une: belle moifl’om Les moilïonneurs yï cou oient le; bled.- Vous enfliez veu elzun’côté: les javelles tomber fous leurs fau.’ cilles , de l’autre de jeunes gens les recueillir aufii tôt",& les pre-- fenter à ceux qui’ en font des gerbes. Le mailtre de l’herit’ager voyoit’avec plaifir tourte travail; pendant que l’ion preparoitvpro- . clic delà fous un arbre le louper?-

desIl y repreiënta’moillbnneurs. en’core une vis-V » gne chargée. de beaux. ranima:

i D’Ho NI a me. 131v.XVIII..r8’rî Elle caltoit d’or. , sa neanmoins il: Embloit’ que les fruits comment-r çbientà noircir. Les elbhalasôa les perches où elle citoit foutenuë’ alloient-d’argent, .elleelltoit- envi. muée d’un. folle. , fur lequel. il. avoit faitune haye-d’êlbain, &ilî n’avoitlaiflë qu’un chemin pour y entrer 6c en- foi-tir au, temps. agrea’ble. de la: vendange. en y. voyoit de jeunes garçons-8c der jeunes filles porter es doux fruits: de lavignedans des paniers d’o.. fier. Il yr avoit au milieud’èux: un" joueur de: harpe qui la ton; choit agréablementgla corde t’en- doit un tres-beau fou. Toute cet. te jeuneilè chantoit, à: vous cul: fiez crû qu’ils remuoient les pieds: à: les mains pour (lanier; v Il avoit encore fait des trou:- peaux dontles bacul-siéroient d’or v 8c d’étain 21 ilsfonoient de leurs étables en mugillant’pour- aller (un les bords d’un Fletwe,9ù unifient"

282 1’! L I A b Ë beaucoup de rofeaux. (Eure ail teins-d’or alloient avec eux 5 I s ê; toient fui’vis de neuf chiens 5 mais. deux horribles lions tenoient nm taureau qui selloit avancé trôp loin. Les afieurs amouroient ’our le deflgndre 5 ils animoient: lieurs chiens pour l’arracher d’en-I ne les griffes des lions qui le de; voroient ,, mais ils n’ofoient’ s’en. approcher. Ils abboyoient feu; luttent ,-8c a res avoir avancé avec furie, is le retiroientiau; ili-toft.On voyoit plus’loih N unggr’andv paflurage dans des vallées agream les ,,4ou les cabanes des ber ers. tilloient relevées en grolles 013

lesMais d’or.»il n’y avoit rien . de lus. beau qu’une grande ailèmb e’e ,. L telle ue’l’ing’enieux Dedale avoit autre ois faire en l’Ifle de Creteï pourla belle Ariadné. Un grand. nombre de jeunes. garçons &deî jeunes:

D’H o M tu E. LIV. XVIII. 28"; Îeunes filles , danfoient en rond,le tenant par la mai-n les uns les au. .tres. Les filles portoient des robes fort déliées 8c avoient des cou- rennes de fleurs fur la tête. Les hommes étoient vêtus d’étoiles ’ fines , 8c dont l’éclat le relevoit in. l (Culiblement comme fi elles euf; fent été teintes depuis peu-3 Ils ’ avoient auflî des épées d’or pen; i duës à des ceintures d’argent. Ils dan-foient avec tant d’ordre: ï 8: de vitellè qu’une rouë que tour-4 ’ ne un Potier n’a pas un mouve; ment plus égal ni plus fprompt. Ils changeoient quelque ois de ligua re ô: couroient les uns après les autres fans quitter leurs rangs , 8C après cela 1lS le trouvoient dans le mcme cercle qu’auparavant. Un rand nombre d’hommes 8c de ëemmes étoient proche de cette danfe 8c prenoient laifir à la re- garder : Mais au milieu de la dan- fe on voyoit deux jeunes danfeurs Tom. I I.

qui284, tournoient L’IL tantôt r d’un A côtéD 8;1: . tantôt d’un autre, a; qui mêloient. leurs chaulons avec les influa, ments. Enfin fur les bords dubouclier, ’ il avoit reprefeiité les rivages de l’Ocean. ’ ’ . Aprésavoir achevé cet excellent ouvrage , il travaille à la cuirallè lus reluifante que la clarté du . eu 8.6 à un calque émaillé de plus, lieurs couleurs, qu’il, embellit d’u. ne aigrette d’or. Il n’oublia as les armes pour les bras 8c pour es jambes, 8c aufiî-tôt il vint offrir tous ces riches prelèns à ThÇtlS. Elles les, reçût avec plaifir , scies. vint ap orte-r auliitot à-fon. fils , defcen ant de l’Olympe telle que l’éprev-ier qui d’un vol rapide del- cçndfur la terre. ,

fin du dix-haineuse Livre-

:r, de

en: illl du lu-

l’u-

Fi les

les .

l à,I*’;:;*-’ "i ’VIl si...

LIVRE XIX. ne ’AUuosnt ferroit de l’O-i l A” cean ,52 apportoit la lu- ’ Î -: miere aux Dieux anaux; hommes,lor[que Thetis arriva in. le rivage deTroye avec les prefen’s. qu’elle avoit reçûs de Vulcain ;» l ’ elle trouva fait cher fils qui fort... doit en larmes fur le corps de Pa- l u trocle; Il étoit environné de les, l l Capitaines les plus confiderabîles, l a qui prenoient part a l’extrêmeI ’ . caleur où ils le voyoient. - B b ij

:86 L’I-LrADr Elle luy prit la main en l’abor. r ’dant , 8c luy parla de cette forte: ’ Mon fils , quelque irelÎentiment ’ que nOus ayons de la perte que î nous avons faite; retirons-nous i d’icp -, (ouvenez avous que c’en: par ’ordre 8C la volonté desDieux que Patrocle n’elt plus. Prenez les armes que je vous apporte , our vanger fa mort: Elles [ont fi elles , que jamais on n’en a vû de pareilles. La Déefl’e ayant ainfi parlé,elle o les prefente à Achille 5 en les mettant à terre devant lu ; on les entendit faire un (on éclatant; Les Thefialiens en furent furpris: Perfonne n’ofoit y arrêter les yeux 5 on étoit faifi de crainte 86- d’étonnement. Mais Achille le lama enflâmer; (on courage s’échauŒa, les yeux étoient ’leins d’ardeur 8c de feu.- Il c’onfidbroit avec plaifir ces pre- feus ; Il en admiroit le travail,

b’I-I o Ni en B. Liv. XIX,187 je vois bien, dit-il, que c’eil: icy ’ouvrage d’un Dieu. Les mortels n’ont point fait de fi grandes cho- ies. Mais 5 ma mere ,. pendant que je me couvriray deces armes, je crains bien que le vaillant fils de Menætiu’s ne [oit en proye aux mouches im ortunes. Elles vien- droht en fou e fur les playes ,» &(y , vcauferont bien-tôt une fâcheu e corruption; bien ne mon am-y’ a loir mort, je ne lai e pas de m’im- terellèr aux moindres choies qui . le regardent. N’en foyer, i int’ en peine , - mon cher fils gThetis -, je me charge du foin de chaHèr ces r mouches importunes, qui le nour-’ riflent, dans les playesde ceux qui meurent dans les combats. A (lumd il feroit expofé une année entiere, je [gamay le conferver , 8c même le rendre plus beau qu’il l n’efi aujourd’huy. Allez donc af- fembl’er..les. Bb premiers ..de l’armée.-a;

288 1311.1 A n a.” ’Ofli-e’z au Roy Agamemnon v6.» ne fémurs &vôtïre amitié,n’ayez plus de refiènriment fur ce qui s’eii paillé sarmeLvous pour a1. ler combattre avec un courage di. gne de vous: v A. l Les paroles de la Dédié infpire. rent àAch’ile de la hardieflè se de la force. Elle frotta le corps de Patrocle d’ambroiie ce de neêtar pour le relèrver della emmy. ricin , 8c uy donner une odeur exœllente. Le grand Achille s’avance fur Je rivage au milieu de toutes les Troupes. Il y fait entendre a Voix 5 tous les Grecs accourent. Ceux même qui n’abandonnoient ’amais les vaillèaux , les Pilotes , les Écrivains, les Commis pour les vivres en fortent , pour apprendre - ce qu’il avoitde nouveau. Caril y avoit ong-tems qu’Achill’e n’a- voit point paru dans les trou es. Tout le monde va à l’ailèmblce.

pli-Î o in: raclait. XIÏ."189 ; Le brave Diomede 6c le rage Uly’ilè s’y rendirent avec eine. Ils ne pourroient prefque le oûte- hit , n’étant pas encore remis des blelTures dangereufes qu’ils a- Volent reçues. Ils étoient venus en s’appuyant fiirleurs piques. Ils s’aiment aux premiers rangs. Le Roy Agamemnon arriva le der- nier.Il avoit auflî une blelÎure que le fils d’Antenor luy avoit faite , dans la chaleur de la mêlée. v Apre’s que tous les Grecs furent venus , le courageux Achille le levant au milieu d’eux ’ aria en- tes termes , en adreflant a parole au(mol avantageRoy. aVons-nous ’ rem. porté , ou vous , ou moy , lors que n’étant pas fatisfaits l’un de l’au- tre , nous nous femmes fepartz en nous querellant-pour une jeune Captive? ne nous aurions été -heureux,fiD1anel’avoit faite perir le jour même que je la pris au B b iiij

«9.9.0 ’ L’I’L x nous. pillage de Lernefe fiant de geneL- reux guerriers n’auroient pas été - étendus fur ce rivage ar les ar. A. -h- mes des Troyens , au quels nôtre .divifion a donné la viétoire plû- tôt que leur valeur. Il ne fou-A viendra à la- Grece ne trop long.- tems de nôtre quere le. Mais nous ne devons plus y enfer mainte; nant, quelque re entiment qu’il nous en relier Il cil: neceflàire de nous vaincre nousmêmes,vo an: l’état pitoyable où l’armée cil re-i duite. Pour moy , je vous proteile que j’oublie tout ce qui s’eil paf- é, 8c que, je ne veux pas confer- ver plus longtemps ma colere , qui a été caufe de tant de mal- heurs 5 mais fuis prêt de. nous vange: des pertes que nous avons faites. Commandez à vos trou.- es de marcher. je me mettray a leur tête , 8c je verray. fi les Troyens oferontr encore aller la nuit proche de nos vaillEéaux. le

n’H o M En a L1v.XIX. 291! peule qUe celuy qui évitera le dan-- l ger de. cette journée , 8c qui ne , - rira- pas de mes coups , en ren ra de bon coeur graces aux Dieux, 85 qu’il fléchira volontiers les ge. . poux devantleurs Autels.: Ce fut une grande joye dans toute l’armée ,, quand on apprit que le vaillant Achille le recon. allioit avec Agamemnon , à qu’il fe trouveroit au combat. Mais le Roy fit auifiun difcours à: l’allem- blée. Il parla ail-i3 fin [on trônes

fansI je vous leprie, lever. dit-il ,genereuxï v Capitaines-5 d’écouter avec at- 2* ne. . tentionr- ce. que vj’ay à vous dire. Il elle difiicile de le faire 611-» tendre dans une allemblée .fi . nombreufe ,x il l’on n’y fait, un . rand filence. Bien que je n’aye’ a répondre qu’à Achille , je fuis j neanmoins bien aile que tousles Grecs fçachent ce que l’auraY

sa;Il (ail Vray filtrant. que l’on s’efi allez louvent de moy ,Î8c que l’on m’a fait des ra roches d’avoir re- fufé à Achille a juiie fatisfaétion qu’il me demandoit. je ne puis neanmoins vous avouer que j’aye été la taule de nôtre funefte divi- ’ fion au jour malheureux que j’ô., tois à Achille la récompenfe qu’il avoit merité’e. Jupiter 8c le deliin 8c la furie qui le plaît dans les tenebres avoient enfemble arrêté que je commuerois cetteinjulii- Cë. ’ (gantois-je Fait?Até fille de ju.- piter’ cette Déen’e de difl’enfion et de querelle étoit enVOyée pour nuire à nos affaires 8c pour nous tourmenter. Elle vole legerement de tous côte: , les pieds ne tou- chent jamais à terre. Elle marche fur la tête des hommes , qui cil:- ce qui a pû s’exempter de les pieg’es F ’ Elle ofa bien furprendre autre? fois Jupiter luy-même, bien qu’il

sur o M Il r. Liv. XIX. au; Élie pont le lus grand des ieux de pour. le ouverain maître des hommes. Junon fçut le troma .per le jCiur qu’tAlcme-n’e devoit:Î ’ mettre au monde dans la ville de Thebe’ le rand Hercule. juPiter qui acte . oit avec joye e m0.. ment de la. naiflance’ , parloit aux Dieux de la grandeur ou. il le dei-l titroit. je vaux , filoit-il, que l’en-t faut qui doit naître aujourd’huy commande dans Thebe, 8c que Ceux même qui (ont de mon rang luy clarifient et le reconnoillènt pour maître. Vôtre deEein cil: v grand , repartit" Junon , qui avoit déjà. une finellë dans la tête ,v mais1.x:- .4» vous ne l’executerez peut-être pas. Je ne vaus croiray point que je ne vous aye entendu jurer par le Styx , que celuy’qui viendra; ’ de vôtre raceerr ce jour, fera en effet le maître de tous les peuples du pays,où Lucine luy fera voir lejour, Jupiter prononça bien

agi; l 11”11. 1 A»D En ., ment folemnel des Dieux qui luy coûta dans la fuite beaucoup de. de laifin Car Junon defcendit’ auâlàtôt de l’Olym-pe , 86 arriva à Argos où elle connoiHoit la- feins I me de Stenelus fils de Fer-fée. EL- le n’étoit rofiè que de [cpt-mois; mais elle a fin accoucher avant le terme , 85 au contraire elle re- tard-a l’accouchement d’Alme-v ne qui en. fentoie déja les doue

p Elle retourna au plûtôt’fur 1’01 lymleurs: e ,où elle a pritâjupiterïlaæ v , . fiai ante d’EuriilDCe; Il CH: , dif- elle, fils de Stenelus qui l’efl de Perfée. dont vous- êtes le pere ,, &ainfiil n’efl; point indigne du. » voir le rang que vous avez defliné, à: que vous avez promis à celuy gui naîtrois aujourd’huy de vôtre

Jupiter [e repentit de fa pro» ruelle,ang. il fut touché p d’un . violent, "déplaifirr d’avoir été. trompé de La.

’:.-.L a. I; D’H o M E n E. Liv. XIX. 29; i forte. Il s’en vangea fur Ate’ qui 537.8335 a caufoit tous ces defordres parm)r 1* a; les Cieux. Il la prit ar les che. veux,’8c jura en co ere qu’il ne 7:"wa ï luy permettroit jamais de rentrer dans l’Olympe,il la pre’Ci ira vers la terre où elle trouble e repos des mortels. - Hercule en a [cuvent reçû du déplaifir lors qu’il a été obli é de le foûmettre à Euriflée , 8c Ju. piter a louvent gemi de le voir ex. pofé de jour en jour à de non.- fifi; fii "-774: veaux-travaux parles injuflzes inÇ- l pirations de la pernicieufe Are. j’ay é rouvé a mon tour la puif. fance e cette D’e’eflè dediilèn- rion. J’ay vû Heétor couvrir ce rivage de morts 8c de mourans fans pouvoir terminer le differend que j’avois avec Achille 5 mais après avoir écouté fi lon -remps les confeils de la di-fcor e, j’en v reconnois- aujourd’huy mute la - malignité. Il n’y a rien que je n’of-

2.96 L’I L I A D E- fre à Achille pour le fatisfaire, Vous n’avez qu’à prendre vos ar. mes , genereux filsde Pelée , «St à mener l’armée contre les cime- mis. Vous pouvez vous affurer de tous les prefens que le lège Ul-yHe amusa promis. Si vousvoulez ai, tendre uelque temps ,. a: ne fui. vre pas ’ardeur qui vous porte à commencer bien-tôt le combat, je vais commander qu’on vous les . otte fur vos vai-flèauxscar je vous prie d’être perfuadé que ’e veux vous donner une entiere atisfaca

je recevra-y, repartit Achille j les prefens qu’il vous plaira de m’envoyer.fion. Je remets ,i lullreI A-a - gamemno-n , à vôtre julfice d’en ordonnerMaisrefouvenonsnous maintenant de combattre. Il n’y a pas de tem s à perdre. On n’a prefque rien ait jufqu’à prefent , je vais à la tête des troupes , où l’on me verra mettre en fuite

r

D’H o M E n E. Liv. XIX. 297 les Troyens ë; en couvrir la terre; donnez ordre aux troupes de me fuivre’ , 8c animeLles à combattre

vaillamment.Il partoit; mais Ulyfl’e dont la , . rudence prenoit garde à toutes choies , le retint pour luy donner. cet avis. Bien que vous [o ez , dit-il, égal aux Dieux en ’orce I a: en valeur , je ne croj; pas nean, moins , courageux Ac ille , qu’il. faille commencer à combattre fans avoir mangé. Œand une fois on en fera venu aux mains, la mê- lée s’échaufi’era 8c durera long,- temps. Il y aura de la honte à ce! der , chacun s’attachera à refiliez ’ avec courage , ou à attaquer avec vigueur: ainfi il cil à propos que toutes les troupes prennent du pain 8c du vin; elles en aurone plus de courage , elles ne pour, mien: pas fans cela palier tou- te la journée au combat 5’1’hom-. me le plus rebatte et le plus pro.-

298 L’I L r sur. re a une bataille , fent malgré Puy les incommiditez de la faim 8c de la foif, 8c perd tellement lès forces qu’il ne peut plus agir. Mais I fi l’on va contre les ennemis après avoir bien mangé 8c bien bû , on! a de la vigueur , on foûtient gaye. ment les fatigues de la guerre , 86 l’on continuë de combattre jufqu’â ce que l’on ait remporté

laPendant victoire. que les foldats » a fe pré-4 pareront aux travaux de cette journée en (e rafraîchiiïant dans le camp 8c fur les vaifleauxJe Roy fera venir ic-y les pre feus qu’il vous a promis , afin que les Grecs les- voyent, 8c que vous ayez vous. même le plaifir de les recevoir. Mais il cit necellaire pour vôtre I entiere fatisfaétion qu’il fe leve au milieu de cette alTemblée, 8: qu’il affûte par un ferment (01em- nel qu’il n’a point reçû Bryfeïde I dans [on lit. Après cette ailiirance

. , le 7’14:

z D’I-I O’MIÈ K E. LIV. XIX. 2-9 9’ je ne croy pas queh vous aïez. aucun, fujet de vous plaindre , sa de ne vous rejoüir pas avec vos amis, qui mangeront avec vous dans vôtre tente. Agamemnon ne doit pas refufer’ une chofefijulte.’ Ce n’eft point une choie indigne des Rois de fatisfaireà ceux à qui ils ’ a ont’fait quelque tort. Le Roy ne defa muva point aie le [age Ulyfle e t parle’îde la rt’e. Je reçois , luy dit-il , avec plailir’vos avis ,8: je trouve qu’ils font raifonnablesi je veuxz’ bien faire le ferment que vous avésprm -pofe’ ,86 je prens Dieu. a témoin que’je’diray. laverite’. Mais , cou.- j rageux Achille , en quel ne in]- patience où’vous foïezd’a’l cr con; tre lesTroïens,demeurons icy julî qu’a-ce: que: l’on ait’îpp’ortc” tous les prefens dont nous emmenon- venus. Ulyflè entprendra-lerfoin , 8: d’amener- en? mefmer temps les ( Caprins. Nousacheveronszainfi T 0m; Il». C C

300 1’ I L r A D a nôtre paix , Galons feronslplus en êtat de combatte j mais ur tout que Talthibius me prepare un fan- glier pour l’offrir a jaguar-,8: au Solei . Achille ne pouvoit moderer ion ardeur. Neus aurons , dit - il, le temps de nous arrêter à ces ciao: fès,lors que nous ferons plus en rez pas. Mais un une coureur: m’em-A porte , et je ne puis diliërer da.) ventage âme Vanger d’Heétor 8: des Troyens. Faut . il perdre le temps à manger ou à boire , peu. dant que tant de courageux guet. riersqu’Heâor a tuez ont citen- dus fur" la terre r Allons venger- l’injure que nous avons receuë. Nôtre indignation doit nous don.» ner allez de vigueur j allons nous ramifier du fang de nos ennemis. Après lesavoir pourfuivis jufqu’au fait ,ialors nous parlerons de nous rafraifchir 5 a: nous goûterons en. femble la joye de nôtre victoires l

YD’HOMŒ un Liv; XIX. 3er 4.P’our moy qui a)” perdu mon nmy , que ”ay laiifé dans ma teng te percé a coupsmortels , 8:61!- vironné de Âmes Capitaines qui le pleurent , je ne veux ny manger ny boire que je ne l’aye vange, ’c’el’t-là tout mon foin; le carnage, le 12mg , les plaintes des mouransj l’horreur du combat , la mort AÉE-ïâÊÎlZTEË-Jvl. z.’ d’Heétor , cit tout ce qui peut me foulager en l”eflat où je fui-s. Ulyflè ne lama pas de repartir 9-7 encore en ces termes :Qui pour; roit afièz admirer vôtre valeur; genereux fils de Pelée ë mais com; me je fuisplus âgé que vous , a: que j’ay vû beaucoup de chofes- j’ je puis avoir plus d’experience, ainfi je vous prie de croire mon confeil. Nous aurons le temps de combatte , aide nous mirailler du fang de nos ennemis , fi upiter nous cil: favorable. Ils rom tout fous-nos mains , comme lalmoilï ’ Ion tombe (basic fer du inoilfom i C c ij .

3o: L’I L 1’ A DE: neur. Cependant il n’efl. point 118-; ceflaire e perir de. faim ,, pour pleurer un mort, Il faudroit petit tous les jours ,. psis que. nous ne pouvons Vivre ng -- temps fans- perdre louvent nos plus chers. amis. Il cit jufte de leur rendre des honneurs funebres ,. mais il faut s’accoutumerâfupporter ces, v pertes avec confiance; ceux que: Mars. a épargnez dans la me.fle’e,. ne. doivent point’s’abandonner a un defefpoir inutile. Ils [ont obli- gez d’avoir foin d’eux-ruches ,, pour ellre en efiat de? porter les. armes ,. 86 de retournerai-1 coma. 4 bat; Mais il: n’ei’c point necefiàire de tenir une plus long difcours. Ulyllè ayant par-lé de cette for. te , s’en alla aux tentes. du Roy. v Antiloque ,.Thoasî» ,Merione , Li- comede 2., 86 Mege l’accompagne- rent.Ils firent’apporter fept beaux Trepied s,vingt grands Vafes d’ar- gent , 8c dix talens; d’on ,jilsame.

D’H o M n ne. Liv. XIX. 30g sacrent douze chevaux ,- 6c . feptE Captives qui gavoient faire d’ex- cellens. ouvrages. Brifeide êtoitla j) y huitième gui el’toit g parfaitement a... belle. Uly e marchoit âla tête de tous ces riches refens , avec tout ce qu’il y avoit e perfora-n63 cour I fid arables à l’armée. . LedivinTalthibius-avoit ame-* - ne; un fanglier qu’il prefenta au -zg-oznzm. Roy: alors Agamemnon-le leva, .86 tirant un; couteau qui pendoit” . a la ceinture quezlbn’ épée,. 4 .8: coupant quelques loves- de ce? Langlier , il ofl’roit des vœux 8c des: prieses’ à jupiter. Onavoit- fait un. n grand Lfilencenpour- entendre le j Roy. jep’rens â- témoin.,.dit;ilz,. levant les yeux; vers- le Ciel, &ï hauflantles mains , jupiter le pre. mien ,, 86 le plus grand des Dieux, 8L le. Soleil , 86 les Furies qui pu- w nilfent’fous: la terre les parjures ,1 que je n’ay. jamais fait aucune viov lence à la jeune BrHeldç,.ou.pqun

.64.uy faire par:titrent». de mon liât , ou pour quelque autre fujet. Si je midis pas la venté , je prie les Dieux de: me punir , a: de me faire foufi’rir les mefmes peines que mentent les impies qui violent la grandeur des Dieux par de faux fermens. Il mit en mefme "temps le couteau: i dans la orge du San :lier,8tTaL thibius ’e’levant en aut le jette militât dans la mer. , - 0 l jus iter,’s’ëcria Achille au milieu e l’allèmble’e , il cit bien vray que c’ell: toy quienvoye aux. hommes les maux qu’ils endurent; jamais A” amemn’on ne m’eût me evé Bri eide, jamais il ne m’euft” irrité par un outrage fi grand , fi tu n’eullè nov-même envoyé la difcorde pour mettre la divifiOn entre nous. Mais tu voulois que plufieurs Grecs filament leur vie fur le rivage de Troye; fois main- tenant appairé , et deviens-mus favorable. w -

n’Ho M a a. r. Liv; XIX. se; L’aflèmblée rentra dans les mm tes ou [in les Veille-aux, pour man. r ô: pour fe préparer au combats es Minnidons avoient en; des prefens. Les une portoient l’or et l’argent; les autres menoient les) chevaux 3 les autres tonduiîbient, les(finaud captives. Brilë’ide femblable vil a Venus a: aux Défilés , apperceut Patrocle percé de coups mortels, 6C étendu mort proche la’ tente d’Acliille , elle fit mille trilles- plaintes. Elle entachoit les chez veux me déthiroit et le fein- a: le vifage. Cette belle affligée du kit”Ah armonen pleurant: cher Prince, croyois. I I jevous revoir à mon retour en - ce déplorable un: a Faunil vous » avoir perdu en la fleur devos nées r Ne recevmy-je toujours que des malheurs les une aptes les autres 2 j’ay vû tuer devant moy celuy. que mon pue sema

«mère,306 m’avoientchoifi filtrant pour épOuxr j’ayperdu trois freres que j’ai; mois comme ma vie. j’ay veula ruine de ma, Patrie. Tumeconi. folois ,:genereux Patrocle, a tu ne voulois pas voir couler mes ; larmes 5 Tu me- promettois. de m’emmener en Grece, où tu le; . . ; rois enforte que je. deviendrois j femme du grand Achille 3 Tu ne , me parlois ne de richefles , de grandeurs , enoces.’ Helas z j’ay . donc tout’perdus Je n’ay plus qu’à me raflàfier’de mes larmes. (Ed autre" amy. puis-je efperer , qui. veuille s’intetefi’er à ma trille-der.»

tinée?Les: autres" -Captives ’ . efloien’t p v aufli dans une grande trifleflejôt - il femïbloit’ qu’elles pleuroient la mort , de. Patrode :’ Mais elles a- . voient d’autres fujets de’douleur, x &leur captivité. leur caufoit tou-

t0.11 tes prioiterrvainAehille ces larmes; de le. donner

,D’H o il! E n la. LIV. XIX. 30j donner un peu de repos , 8c de manger, il s’abandonnoit aux re.» grets Seaux foupirs. Si vous m’ai.- mez , difoit-il , je vous conjure de * ne me peller point de manger 3 je fuis trop accablé de. douleur , j’attendray bien jufqu’â ce que le, Soleil [oit couché , fans que j’en ave moins d’ardeur au combat. ’ Agamemnon , Menelas , Ulyflè, Nelior , Idomenée , é- toient demeurez. auprès de luy , les autres Princes s’ctant retirez dans leurs ,uartiers,ils tâchoient de le confo er , ou du moins de divertir [on efprit , en le détour- nant du trille objet de fa don. leur; Mais il ne pouvoit mode; - rer’ [on deplailir 5 il ne fougeoit qu’à vanger [on amy I, 8c il ne pouvoit trouver aucun foulage- ment qu’en allant au plûtôt con- tre les ennemis. Dans cette agi- tation , le refl’ouvenant toûjours de la funeile perte de Patrocle , il Tom. Il.

308 L’ILrADry» pouflbit de profonds foûpirs , ,84 il. difoit d’un ton qui atteiidriËoit. tous ces Grands Capitaines. l ’ . Combien de fois , moucher Patrocle , avons-nous man éfur’ ce rivage , lorique nous a lions gayement combattre contre les: Troyens 2 Nous avions le plaifir denous Voir, de nous parler, de nous donner des témoignages de , la plus fidelle amitié qui fera jan mais. je t’ay perdu , ô le plus ge, nereux a; le plus veritable (amy que j’aye eû a Te voilaperce de coups entre les bras d’une funefie mort a Ah ipuis-je vivre après un tel malheure Pouvoit-il m’en ar- river de plus grand , uand même j’aprendrois la mort e mon pere, qui eut-être fe confume de dé.. plai ir pour l’amour de moy? Fu-. pelte Helene,devois.tu nous coû- ter tant de foûpirs 8c tant de lar- mes e O Dieux , ue puis-je train- dre de vôtre co ere 2 Tous vos

D’ H o M E R E. Liv. XIX. 309 traits [ont é uifez ! Œe me ferra il que vous ailliez vivre mon fils N eoptoleme,fi neanmoins il joüit encore de la lumiere zlje croyois que pétillant icy . loin d’Argo’s , ’ Patrocle retourneroit heureufe- ment en Grece a Qu’il feroit for. tir de l’Ille de Scire monkfils , 8: qui luy apprendroit en ce Camp le enible métier de la guerre. j’ererois qu’il acheveroit de le rendre digne de fa naifÏance: Mais jupiter a détruit toutes mes efperances ,8: peut-être même que mon pere n’efl: plus, ou qu’il cit abbatu de vieille e 8c de dou- leur, 8: qu’il ne traîne qu’une vie languiflante 8: miferable dans la crainte qu’il a d’apprendre que j’auray pery. » Il n’y avoit performe qui ne fût touché de ces plaintes , 8: qui ne le reflèuvint ou de [on pere, ou de fa mere , ou de les enfants, qu’il avoit laiffez pour D d ij

110 . L’ILIAnE venir à. cette funelte guerre, . Jupiter luy-même eut pitié de; larmes de tant de. encreux Car; pitaines 5 86 parla a Minerve de: cette forte :1 N’aurez-vous point de foin , ma fille, luy dit-il , dit vaillant Achille 2il cit-fur le rivar: ge de Troye où il s’abandonne aux larmes .8: aux regrets. Il cil: inconfolable de la mort de fan amy. Il ne veut ny manger ny boire , avant que d’aller au com; bat contre les Troyens. Tous les autres Capitaines font (un les Vaiflèaux 8c dans les tentes où ils» mangent enfemble , il n’y a que, luy qui demeure fans manger; l cependant il aura de fi grandes chofes à faire Pu’il nepouna enw durer tant de atigues , fi vous ne luy faites prendre de L’Ambrofie a du N eâar. ’ Minerve fut bien aife de rece- voir cet ordre de Jupiter. Elle defcendit avec la même vitefiè

f

p’I-I "0 M E K13; Liv. XIX. 311 "que le Milan étendant les ailesa taccoûtume’ devenir en un’mo- ment du haut d’un nua e fur la terre. A résqu’elle eut ait pren- .dre les ivin’es liqueurs à Achille pour le foûtenir dans les travaux - de la penible journée qui alloit c’emmencer,elle remonta fur 1’0- lymp’e a: s’en alla auPalais de Ju- j puer. ..Enfin les Grecs fouirent des 1 Vaiflèaux 8; des tentes. Vous .n’eufïîez vû de tous coûtez que targues; que cuiraffes, que bou- l ’cliersi, que piques, que dardsôc - javelots 5 lorique Jupiter envoye ïde’la-neige ou de la grêle fur la ’ terre, on n’en voit pas phis dans les airs que l’on voyoit de toutes ’ces armes. Leur éclat brilloit 86 dmontoit juf u’au Ciel, la terre en étoit embe’l ie , l’air retentifïoit ’- du bruit des hommes 8c des ar. trines. Achille s’ar’me auŒJôt : Ses D d iij*

312 ’L’I’LIADE yeux étoient plus vifs 8: avoient plus’ d’ardeur que le feu. Son. cœur étoit plein d’un noble cou- roux &d’une genereufe indigna»- tion. Il grinçoit déja les dents ,. tel qu’un Lyon qui s’aprête atr- carnage.Il prend les armes ,que - Vulcain; luy avoit données , il en couvre fes bras 8c fes jambes. Il endoflè la cuirafle , il [a met le eafque , il. prend [on épée , 8c porte à la main:

IonIl paroiEoit bouclier. en cet état . aaufiï « brillant qu’un feu que les Ber- gers allument fur une haute Mon-. stagne. Les Pilotes le découvrent- de loin fur la Mer , 8c ils vou- droient entrer dans quelque Port, le voyant proche de la terrezMais les vents" 8c les flots les éloignent de leurs amis. Sur tout, fon cal: ne étoit plus éclattant qu’une étoile, a: les crins clorez dont: Vulcain avoit enrichi lamelle,

.D’H o M ÈRE. LIV. XIX. 313. pendoient de tous côtez , 8c pa- refiloient avoir du mouvement. . ” Le courageux Achille ne Ion.- geoit point alors à tous ces orne; ments 5 mais il ellàyoit fi toutes ces armes luy étoient propres. Il n’y avoit rien de lus julte , 8c au - lieu de l’enïbara cr, il s’en trou- voit plus propre à courirôc a v0: L Fer contre les ennemis, tel qu’un épervier qui fond fur des troupes d oyfeaux. Il prend la pique que Chironavoit coupée fur le Mont Pelium. Elle n’avoit fervi qu’à Pe: lée, ’86 elle ne pouvoit fervir qu’à Achille , tant elle étoit longue , forte 8C efante. s y . ,- " Cepen au: Automedon 8c Alci- mus atteloient les chevaux. Auto- medon ayant le foüet à la main monte fur le devant du Char. A; chille (é place furle fondront é. datant des armes qu’il portoit, 8c tel que le Soleil lors. qu’il s’élève ’ pour donner la lumi’ere au monde; D d iiij

514. -L’IL1A,D1-: A A gaula Il pouffe les chevaux de Ion. pere , 8c d’une voix menaçante 5. "A à..-,,.»«..-n:’.---r- --- Allez,difoipil, vigdureuferace de Podarge 5 Allez Xanthus 8c Ba- lius 5 quand nous ferons laflez de; carnage, longez à nous ramener à nôtre camp , 8c ne nous abandon. nez pas, comme vous. avez lauré

. Xantus bailla la tête 5,. le beau: crinPatrocle.- de Ion col, tomba jufques A fur. la pqufliere , 8c Junon luy [don- nant de la voix , elle. le fit parler à Achille en ces. termes. . Oüy, courageux Achille , nous vous ranimerons encore aujour- d’huy dans vos tentes à Mais le jour de vôtre mort elt bienpro che. Ne vous plaignez pas .nean- moins de nous. Jupiter 8c le deltin tout-paillant l’ont ordonné. Les Troyens n’ont point eû les armes de Patrocle par nôtre fau- tu te :Mais le fils de ,Latone le tua la mêlée pour en donner la

D’HO’MELEKLÎV. XXI. 731; loire a Heétor. Le zephir quieft ’ e plus vite de tous les vents ne nous pafieroit a lal courfe 5* mais c’efl: un ordre immuable du A -.-....-..- :22; deflin que vous perifliez aufli de la main d’un Dieu , 18C qu’un vaillant. Heros en ait la gloire.

Les Furies commencerent a l’a- æ giterraprés avoir ainfiparle’, a: elles l’empêcherent d’en dire da; yantage.Achille furpris de ce pro. dige 5 8c fâché du retardement de Xanthus le poulie rudement. Elb- il neceEaire, dit-il, que tu me ré- ,difes ma mort 2 ne fçay-je pas ien flue-le defiin veut que je periHè icy 5 loin de mon pere 8c de ma mere a je ne celléray pas nean: moins de combattre jufqu’à ce que j’aye mis en fuite lesTroyensi En effet, il s’avança aux premiers rangs, 8c il commença à attaquer les ennemis. ’

; . Fin du dix-pœviimc Livre. ’ .7;

o

4* il y L’ILIADE; lis .DHOMEREË

LIVRE XX. "7 Es Grecs ayant de nous l velles efperances ,gparcë . 4 .. - qu’Achille étoit à leur tête , fortoient du campât des railleur: pour combattre. Les Troyens les attendoient hardi; ment, s’étantmis en ordre de ba. taille fur une colline; - "1 Jupiter qui prévoyoit combien la mêlée feroit terrible , ordonna à Themis de faire afièmbler- les

. ülihdeL. au.

D’H o M n a E.’ Liv. XX. 317 Dieux. Elle parcourut auHLtôt l’Olympe, les priant de venir à l’heure même en la maifon’de Ju’. piter. Les Fleuves , excepté 1’10; cean , les Nymphes des bois, des fontaines 8c des prairies , furent aufli de l’aflëmblée. On la com:- .mençoit , les Dieux 8C les D’éefles étant fur des fieges que Vulcain avoit donnez à Jupiter lorfque N eptune arriva. . Il n’avoit point entendu la voix deThemis , mais il étoit forti des profonds abîmes de la mer , pour apprendre enfin quelle feroit la deùinée de. cette guerre :Ainfi fans difl’erer plus Ion -temps, il parla de cette fortea Îupiter. Cen’efbpas fans un grand clef. lem que tous les Dieux (ont en vôtre Palais aujourd’huy 5 ë: que l’ardeur du combat anime les Grecs se les Troyens. Ell- ce » pour délibérer , puiiTant Maître du tonnerre-5 lefquels’enfin rem;

318 ’L’I.i;’ un E porteront la viétoire’. . Vous avez révenu ce que je voulois vous ire, repartit Jupi- ter. Il efl: vray que c’efl: fur ce In. que nous fommes affemblez. Je ne puis me refondre à: la perte de tant de monde fans ne j’en .aye du déplaifirJe verr’aycle coma bat de de us l’Olympe, je ne veux point entrer dans la mêlée 5 ni me declarer pour aucun parti. Pour vous,. il vous cil: libre de .defcendrë ou pour les Grecs ou pour les Troyens , oc de donner du recours felon qu’il vous plaira accorder vôtre. proteétion aux uns ou aux autres. Il efl: certain que quand Achille attaqueroit au feu] tous les Troyens, ils ne .foûtiendroient pas avec une lon- gué Arefiiiancesfespuiflants efforts, Hier ils furent épouvantez en le voyant feulement 5.mais mainte-- nant qu’il cil prêt de venir cons. tr’eux, qu’il cil:- anirné par le rai:

D’H 0M r. a n. Liv; XX. 319 l’entiment qu’il a de la .erte de RatrOcle, je craindrois meme u’- aprés les avoir mis en fuite ,1 ne renverfât leurs murailles 5 fic ne (e tendît maître de la ville 5. bien que les del’tms ne l’ayent pas or.-

;z Jupiterorme. mir. une. - grande’ - divifio’n entre les Dieux ,en leur paer de cette forte :5 ils ,defcendirem: tous de l’Olympe pour prendre part à cette guerre, ayant des in. :terêts difi’erents à conferver. Ju, ,non vint fur le rivage où lessivait.- .feaux étoient à l’anch’re. Elle fut fuivie de’Minerve. Neptune5 V ,dont l’Empire- environne toute la terre, (e declara aufli pour les Grecs. Le fage Mercure le tan.- geadulmême côté. Enfin Val. tain alla (avec tous ces Dieux .5 Ïbien qu’il fût incommodé 5 à; .qu’il ne pût marcher qu’en boi- tant5 ilçne lambic pas d’avoir la :contenance fiere’ 5 is’afl’ûrant. fur

Aæ 320 Ï 7 L’I ’L r au l! la force de les bras. Le Dieu des combats 5 le jeune Phœbus, Diane armée de flèches5 Lacune 5 Xantus sa la Déeflè des jeux 8c des plaifirs 5 .allerent dans l’arméedes Troyens. . . Avant que les Dieux fuiïent defcendus 5 les Grecs avoient une îgrande joye de voir Achille a leur tête après une fi lon ne abfen- te, 8c ils le tenoient’aëûrez de la .viétoire. Au contraire les Troyens avoient une extrême frayeur 5 8c ils n’ofoient efperer de vaincre, ivoyant le redoutable Achille fous .les armes5 femblable au terrible Dieu des batailles. Mais lorfque les Dieux le furent mêlez de part «et d’autre 5 5c que leur prefence eut infpiré aux Troyens comme aux Grecs une nouvelle hardief- Je 5 il. n’y eut jamais une plus gran- de ardeur que celle des deux ar- ’-..-.,D’unmecs. côté Minerve puilfante4

D’HOTME ne. Liv. XX. V321 fur l’efprit des peuples 5 faifoitre. rentirfa voix tantôt fur le bord du folié des Grecs 5 tantôt fur le riva e proche les vaiH’eaux 5 8c elle es animoit par fes cris reten- gtifl’ans dans les airs à bien combat. tre. De l’autre côté Mars courant quelquefois. fur les bords du Si; mois 5 et s’arrêtant quelquefois roche de la ville5faifoit entendre la voix telle quele bruit d’un ton- nerre qui fait éclater [a fureur dans le fein d’un épais nuage. Les Dieux animant ainfi les Grecs a; les- Jupiter Troyens. pere des Dieux 8c. des- hommes 5 qui voyoit de l’- Olympe la chaleur de cette épouvantable querelle 5 fit trembler tout le Ciel par les horribles coups de (on ton- nette. Neptune ébranla la terre depuis les plus profondes vallées jufques aux plus hautes monta- gnes. La vall:e forêt du Mont Ida5 Troye 5 le, camp 8c les vaiEeaux

sa ” ’ L’ IÏL’i A ne. . ï ’ ., des Grecs en tremblotent. Pluton en fut é ouvanté .jufques aunera: fers.Il ort de Ion Trone5il série; il a eur que [on affreux. fejour. terri le aux mortels a: craint mê- mefides Dieux ne (oit découvert; Car. le bruit ue. les Dieux fai; [oient en .co attant étoit bora

r. Apollon armé de fes flèches rible.étoit cOntre Neptune. Minerve4 i s’oppofa au Dieu Mars. Diane ayant le dard à la main 5 attaqua A unon. Le fage Mercure refiloit a Latone 5 le grand fleuve que les * Dieux nomment Xanthe 5’8c que les hommes appellent le Scaman; edre5 étoit aux nifes avec Vul- cain. C’efi: ainli3 que les Dieux s’étoient divifez 5 ëc qu’ils coma [baËCOlCnt les uns contre les au-

Mais tout le defir d’Achille étoittres. de: percer les. rangs"z .des Aen; nemis 5 6: de venir aux mains contre

5 D’ Houe a r. Liv. XX. 323 2ème Heàor 5, ou]: raKafier de .fang île Dieu de l’a guerre.- Apol- lonavoit pris la figure 8c la voix Ï de Licaon fils-de Priam 5 pour ex- n . citer Ænée à. s’avancer contre le . encreux fils de Pelée. Ne vous . envient-il plus 5 dirai! 5 des mena- ces que vous faillez aux Grecs 5 .8: d’avoir promis au Roy de ve- . nir aux mains contre Achille 3 Vous me demandez une chofe bien difficile 5illuftre LiCaon 5re- . partie Ænée. J’ay combatu déja . contre luy 5 lors qu’il prit Lernefe :85 Pedafe 5 8c qu’il enleva tous nos troupeaux. Sans l’aide que . Jupiter me donna je ne ferois pas r forti d’une rencontre fi perilleufe 5 - j’eus befoin de force 8c de vitale ’ . pour me retirer de devant luy 5 a: . pour éviter les coups redoutables . -. de la vpuiFante main. Minerve elloit auprés de luy. Elle l’ani- moit au combat 5 Elle luy com- .mandoit de n’épargnerx ny les Tom. Il. ’ e

"324L d-L’I-L I A’D’E il I’ A: Troyens ny leurs alliez 5 Elle le - défendoit contre tous les efforts ” que nous fifmes long - temps con- ï trezluy. Ainfi je ne croisjpas qu’il . ’ ait lieu d’attaquer-le fier Achil- i l’e5 qui cil toûjours accompagné » de quelque divinité qui le met a 5 .couvert de nos coups. Pour luy - il n’en porte aucun fans faire pe- rirpceux qu’il attaque. Si quel. ’ que Dieu favorable me donnoit le mefme avanta e 5 8: que de- ”cette forte le com ac devint égal entre luy 8c moy 5 la vié’toire ne- ’ luy feroit pas ai ée 5 bien qu’il le « vante d’élire tout d’airain. .

A ollon fils deJupiter 5.luy réa l . pon it qu’il devoit aulli deman-- der aux Dieux immortels leur proteétion 5 Car on dit5ajoûta.t’il5. que Venus fille de Jupiter eflt i volire inere. Achille cil d’une naillance moins élevée 5 caril cil: fils de Thetis qui n”efi fille que de. l’ancien Dieu de la Mer. Ne

D’I-I ŒM’EfiRiE. Liv. XX. 325 craignez doncpoint de l’attaquer, 8c méprife-zfes "fieres menaces. Il donnoit enlmême temps aufage Ænée de la hardiefl’eôc de la va-. leur. 5 de forte qu’il s’avança aux premiers rang plein d’ardeur ,84: dezcourage...Comme il alloit de "la 5,forte i 5.i Junon. l’apperceutï 5 8c elle jugea wifi-roll: qu’il avoit. deflèin’ de combatte contre Achille. Ellefit affem’bler incontinent les Dieux 5. à; leur tint ce difcours. i Vous Neptune 8: vous Miner; ve-5 fçavezavous ce qui fe palle 5,. JEnée s’efi avancé tout couvert d’armes éclatantes? Il va &flS,dOllz-r .t’e combatte contre Achille 5 8c c’ei’t Phœbus luy .- mefme qui la. nime acare-grande entreprife à .Oppofons-"notts donc à ce peril 5.. a; voyons li nous-feronschanger à Ænée de defiaein’5-ou fi quelqu’un ..cl’entre nous iraauprés d’Achille pour le ferourir. Ilve’rra alu-fi: I il E e ij

326 UV L’ILIA’DE qu’il cit aimé des plus puiffans Dieux de l’Olympe 5.8: que les Dieux des’Troyens ne. peuvent - nous refifler. Nous femmes clef. tendus aujourd’huy. pour le con; ferver des perils de cette fâcheu; fe journée. Une autre fois il arri. vera ce que les defiins ont or- donné: de lu 5 lorfque la Parque trama le tilib de fa vie 5 au mo- ment que fa mere le mit au mon. de. Si nous ’l’abandonni’ons main; tenant, fOn cœur tout grand qu’il en? 5 pourroit-il n’eilzre pas. furpris de crainte a: de frayeurs 5 ayant à cOmbatre contre un Dieu a La prefence des Dieux efttoûjours terrible , fin: toutlors qu’ilsfe font

ire-connoître [Ne f0 -ez point’enpeine’5’puiiî 5. I [ante Deelfe’, répondit Neptune, mon avis n’ei’tÏ as que les Dieux entrent eux-m mes dans la m6: ’lée 8c qu’ils y combatent.’ Voyons feulementcezqui’fe parfera. Cour;

u -!.:. D’H o M a ne. Liv: XX. 33.71 me nous fommes beaucoup: plus forts que les Dieux qui’font’au fe- eours des Troyens5.fi nous voyons «Wh que Marron Phœbus combatent. avec le fils d’Anchife contre A- chille 5.nou’siferons bien-tôt à luy. pour le défendre. Je penfe qu’ils. ne refileront pas long-temps , ac qu’étant contraints de nous ceder, . à- - L..a...... -.- .s.,,..,...-,.,-. i s feront bien aifes de retourner au. Ciel; ’ i i 7 , ,. . L’avis de N eptune" fin fuivys Ilmena les Dieux vers une au. .eienne muraille que les Troyens :51 Minerve firent lors que le di- vin Hercule- évita la pefante Ba;- ,leine qui le ’pourfuivit ’jufques fin le rivage de cette mer. Ilsy .demeurerent le couvrant d’une .épaifiè nuée. Les Dieux qui favorifoient les Troyens le retirerent aufii furie haut d’une montagnevoifine avec Apollon 5 a: avec Mars. Ils déli- bâtoient enfemble fur l’efiat des

333.: îr’ÏI’irA’nz l affaires prefentes. Les Dieux de l’un 86 de l’autre paf-t): timbroient le commencement de la menée; Cependant tout efioit’ccouvernî d’hommes 8c de chevaux. La ter; 1e gemiffoit fous le poids de cant! de guerriers. Les armes brilloient? de tous cofi:ez.- Enfin Jupiter du haut de l’Olympe les anima à; combatte.Ænée 8c le grand Achille v ef- . toîent au milieu des deux armées. Ces deux vaillans Heros s’êto-i’enc avancez hors des rangs à la tefte" de toutes les troupes. Ænée pal-- :oiflbit avecrune contenance har- die. Il avoit une pique à; la main ’,, ù fe couvrant de [on bouclier il: marchoit: contre Achille en don; " nant des mouvemens difFerens au. :cafque dont fa tefie efïoit: armée ,. comme s’il eufl: menacé fou gaze- 3’6le ennemy. A . D’un autre cofié Iecourageux’ Achille venoitl’aflâillirïel qu’arr-

*D’H b M En a. Liv: XXr j’3’z’9: tredoutable lioncontre lequel tout 4m pays s’aEemble pour fer déli- Zvrer des erres qu’il en reçoit d’abord. 1 me ne les cris des. «chaleur-s , 8c ’î’ va- d’un pas fier .dOnnant de la frayeur aux har- dis , mais uand il fe fent’frapé , "il tourne a teëe , il ouvre une ueule leine d’écume , il cit en- .âlrie ,. on cœur e92 enflammé de colere. Ses yeux jettent le .feu,il le bat les deux flancs; 8c s’animant de cette forte à la vangeance, il court vers la foule des chalÏèurs 6c des chiens qui le pourfuivoient, 8c il cherche à en devorer, ou à. . erir luy-mel’me-FC’ePc lainfi que le fier Archille le (entoit animé à la veuë d’Enée-, qui-ofoit s’avan- cer. contre eluy 6c le menacer. uand ils furent proche l’un de l’autre, il commença auparler de cetteVous .efies’devenuforte. ’ lbien . Lcoura- geux , Æne’e ,de vousavancer au

3.30 j L,’ la]. I A D ne ’ ; delà des premiers rangs de voilure armée, Elles-vous animé de l’e - - vie genereufe decombatre contre moy eEfperez-vousque le Royau- x me de Priam fera le. prix de v6- . tre viôtoire age necroy pas qu’el- p le vous foie on. aifée , 8C quand :même vous la rem erreriez fur moy , Priam a des en ans aufquels il n’ofiera pas le Royaume qui leur appartient , pour vous le don. -ner. Vous aurez peut-être pour récompenfev quelque. pais fertile :que les Troyens vous donneront. ,Mais je croy. , Æne’e , que vôtre efperance vous trompe. Ne vous fouvient-il plus que vous avez éprouvé vos armes contre les miennes fur le mont Ida , où j’en. ,levay vos troupeaux fans que vous me filfiez Grande refiftance. 2 je :vouspourîuivis jufqu’à Lernefë que je pris , 8; d’où j’emmenay’ -eant de captives. Jupiter 8c les Dieu tous délivrerent de cette perilleufe

,D’H o M en E. Liv. XX. 33th pailleufe rencontre. Il ne faut pas croireiqu’il employeront toujours leur divine pailla-race àvous reti-V rer des dangers de la’guerre , où veus avez tort de vous en ager.’ Mais je veux bien vous laillêr rem trer dans les rangs de vôtre ar; ruée. Voyez ce que vous devez faire avant que de venir aux mains contre moy , .85 avant que de rece- a voir une Éminence mortsquand nous aurons cornmencé le Cômbat , il ne fera plus temps de reconnoître que [vous deviez l’éviter. Ce n’ell. pas erre fa e que de connoître l feulement, a faute , quand elleeü commife. Ne croyez pas , Achille , répon. dit Æne’e,que vos menaces me fe; tout peur 5 Je m’étonne que vous yens (oyez arrêté à me parler de cette forte. Il ne s’agit pas main; t tenant de terminer nôtre querel; lepar des mépris 8x: par. des outra; ges 5 nous commuions l’un 81 l’au, Tom. Il, F f

.332 v L’ILIADE tre qu’elle cit, nôtre naifl’ance; bien que je n’aye jamaisvû P6, i ne comme vous n’avez pas vit aufii Anchife; jesfçay bien que ’ Thetis Nymphe de la mer cit vô-. me mere , 86 vous ne fgauriez igno. rer que Venus fille de Jupiter cil; la mienne; mais. ce n’en oint en des difeours que cette journée le doit palier. Œelquesauns de nos parens pleureront aujourd’huy ou vôtre mort ou la mienne. , puis - qu’enfin il cit temps de combatte. le ne refufe pas neamoins de vous ien faire c’onnoître quije fuis , afin que vous ne me i reprochiez plus d’efperer quçlquepart au Royaume de Priam , ou aux biens des: Le grand Troyens, upiter engendra v Dar.- v danus ui âtit Dardanie avant la fon r tion d’Ilium ,"lors que - l’on habitoit encore dans les val- lées du mont Ida. Il out pour fils Eriéthonius le plus riche de son;

n’H o M E a 151w. XX. .333 les mortels 5 car il nourriflbit dans les lpâturages trois mille cavales à: autant de chevaux. Elles é- soient d’une fi grande beauté,que Bore’e le plus rapide de tous les vents s’arrêtaavec elles dans les prairies. Il tenoit la forme d’un ’ eau cheva , 8c il en engendra. douze-admirables chevaux.ll leur donnarant de vitefiè , qu’on les voyoit palier au defl’us d’une cain- pagne de bled fans rompre les épis , courir’ fur le haut des va- gues écumeufes de la mer. Tros qui fut Roy des Troyens, defcen- dit d’Eriâcouius 3 Ilus , Allan- eus , 8: le divin Ganymede deL tendirent de luy. Les Dieux cule- verent Ganymede qui fut le plus beau de tous les mortels , 8c le donnerent à upiter pour être fou Efchanfonl us engendra le noble Laomedon, 8c c’ell: de luy que [ont venus Tithon’, Priam , Lam- plus, Clytius l, a; le vaillant Ice- - ’ 1: f ij

mon.334 Allèracus filtrant eût Capys , qui fut pere ,d’Anchife. Priam a en. our fils le vaillant Hector , 8c je le fuis du divin Anchife 5 ainli vous avez tort , Achille , de croire v- que j’afpire au rang de Priam , ou : i aux biens des Troyens ’, comme fi fêtois inferieur à Heôtor en nair- fance. Au relie Jupiter augmente ou diminué le courage , comme il luy plaît. (Tell: le plus uiflant ’ des Dieux, 8c le Martre Ëe tous les hommes.Mais je m’arrête trop à vous parler. Nous fommes au, milieu des deux armées ui atten- dent de nous autre cho e u’une vaine .contellation de parc es. Il nous lied mal de nous attaquer par des reproches. Les plus lâp ches en pourroient charger un grand vailleau, Il n’y a rien de a plus le er que lalangue des hom- mes. I en difficile de l’arrêter; . Lors qu’elle le répand une fois en. difcours?pour une injure elle en

D’H o M En li. Liv. XX. ’35; répond mille,comm’e il arrive aux femmes dans les places publiques, - où la colere les anime à fe charger d’opprobres,foit faux , [oit venta,- bles 5 l’indignation 8c le courroux le fervent indifiëremment du ’menfonge comme de la verite’.» Mais cette maniere de contefl ter ell indigne de nous. Vos pa- roles ne m’ôteront pasl’envie que Ij’ay d’en venir aux mains.E rou- vons donc fans difl:erer plus ong- tem s ce que peuvent nos armes. née en finiKant ce difcours porta un coup de pique dans le I ouclier d’Achille, qui fut furpris de la violence dont il fut pouffé, 8: du bruit qui en retentit au loin. Comme la pique étoit d’une af- fez grande longueur , il craignit qu’elle ne travertin tout le bon- clier, &il le tenoit loin de luy , afin d’être hors de l’atteinte du coup. Il ne confider’oit pas que les dons glorieux des immortels F f iij

33.6 L” I L 1 A n r l avent refifter à la violence des gammes. Ainfi quelque grand ef- fort qu’eût fait Ænée , le boucher de Vulcain .ne fut point rompu. La pointe ayant percé les deux. premiers plis, il en teflon encore trois , car il en avoit cinq , don: deux étoient d’airain , deux. au. tres d’étain , 6c celuy du milieu étoit d’or qui arrêta toute la for. ce du coup , dont Ænéeefperoit une viâoire certaine. , r ’ Achille lança à (on tour un dard fizrle milieu du bouclier d’Æne’e. ’ Comme il étoit extrêmement uny, le dard, coula demis 8c vint percer les bords couverts de cuirs- de Taureau 8c d’airain. Ils furent rom us. Ruée s’étonnaôc bailla la tore foûtenant (on bouclier loin de luy pour-éviter ce terrible cou . En efi’et le dard palTa au . de us de luy , &venantà tomber, la pointe s’enfonça fur la terre tout proche d’Ænëe.

.b’Ho-Mrar. Liv: X X. 33? le Achille accourut promptement mettant l’épée à la main 8c mena- x. gant d’une voix terrible fou émie.- ini.Ænée s’arme d’un morceau de rocher il pelant , que deux huma mes ne le porteroient as maintes. ’ nant. Il le tenoit ai émeut dans la main, 8c il étoit prêt de le laif. [et tomberou fur le cafque ou fur . le bouclier d’Achille. Mais le Vaillant fils de Pelée joignant de prés fou ennemy, l’auroit tué fans doute à coups d’é ée, .fi Ne tune n’eût interrompu ’ardeur eleur combat. Car ayant vû cet extrê; me peril, il arla aux Dieux de cette forte.- - elas z le genereux Ænée vaincu par l’indomtable A4: chille defcendra-t’il dé’a aux Elle fers , pour avoir écoute les con: feils d’Apollon, qui ne le gamm- tira fpas maintenant d’une mort fune e à Il n’ell pas jolie qu’il (oit enveloppé’dans une punition qu’il n’a pas meritée , luy qui oFFre aux Ff un

33,8 ’L’ILI A!) 1-: I Dieux de fi agréables facrifices”, il y aura de la gloire à le délivrer du . peril où il le trouve. Jupiter me. me le fâcheroit peut-être, fi A. chille luy ôtoit la vie. D’ailleurs, le temps de [a mort ne doit pas ar- river, ise le fang de Dardanus que Jupitera aimé plus que tous les autres enfans qu’il a eus des fem- mes mortelles,ne perira pas en lui, Jupiter a en averfion la race de Priam. Ænée 86 les defcendans font deflinez à joüir de l’Empire. C’ell à vous , repartit Junon,de ,nu voir fi vous conferverez le fils d’Anchife, ou fi vous lailIerez pe’. rit ce grand Heros. Pour moi,j’ay louvent juré de ne feeourir ja- mais aucunTroyen.Œand même Troye feroit embrafée , quand je verrois les Grecs la reduire toute en cendre , ma haine ne feroit pas fatisfaite. J’ay fait , ajouta Miner- ve, les mêmes fermons, en vain les Troyens attendront de moy,

x

D’H o M B n E. Liv. XX. 339 dans leurs plus grands malheurs aucune protection. - A tés cette ré onfe Neptune ne .di’ era plus le ecours qu’il voua loir donner à Ænée. Il s’avance dans la mêlée , il traverfe les rangs , il va ou le peril du Troy-en l’appelle, il arrive enfin a l’ena droit où Achille 8c Ænée’ com- battoient. AuiIi-tôt il couvre les yeux d’Achille d’un épais nua e, d’un autre côté il en-leve Æn e, 8c il le fait palIer au dodus de l’ar-t mée Troyenne , en le foutenant en l’air jufqu’â ce u’il l’eut mis en fureté dans les erniers rangs où les Caucones le préparoient au combat.Ænée, luy dit.il avant nque de. . le quitter , lequel cit-ce des Dieux . qui vous commandoit d’éprouver vos forces contre Achille?Ne [ça- Vez-vous pas (gril n’y a point de mortel qui 0’ entreprendrede yenir aux mains avec luy 2’ N’ayez (30.4’

34e .. L’ItxAnr , feint de honte de l’éviter fi vous, e rencontrez encore, de peur ne vous ne defcencliez à la trille (de- meure des morts ,avant que les defiins l’ayant ordonné. Mais 3,: prés que le redoutable Achille! aura eté contraint de ceder à fa. funeûe defiine’e , combattez bar.- diment à la tête des Troyens, il n’y aura plus de fi grand peril dont, v ous ne fortiez heureufement. Ænée demeura. furpris de ce merveilleux prodige 5 mais Achila, le à qui Neptune rendit aufli Pufan. fic de la vûë en diflipant les 1:6an res dont il l’avoir couvert , irri7 té de ce que les Dieux lu ôtoient: une viétoire certaine , gemmoit en(Ëelle luyamême. merveille , difoinil . , [a pre ente à mes yeux ê Je vois mon dard à l’endroit même où je l’ay’ porté contre Ænée. Et qu’efi-il devenu? Pourquoy les Dieux me l’ont-ils enlevé a Ce n’étoit pas en

D’Ho M r à E. Liv. XX. 14.!. vain qu’il fe vantoit de leur proà rection en me contant toute la nua bleflè de (es Ayeux. Eh bien,qu’ils Bavent fauve. Mais je ne croy pas qu’il ofe jamais le prefenter de:- vant moy. Il cit trop heureux d’as Voir évité maintenant la mort. l Enfuite admirant [on difcours aux Grecs-qui le fuiv ’ent. Ilya d’autres Troyens , di - l , à coma battre-que le-fils d’Anchife. Il cil: temps d’entrer dans leurs rangs, que chacun choififlè (on ennemy, quel ue ardeur qui m’anime , il me garoit difficile de pourfui-vre tant d’hommes, 8c de combattre contre toute une armée.M ars luy. même 8c la enereufe Minerve ne l’entreprenîroient ’ pas 5 mais je ne donneray point de relâche à mes pieds ny à mes mains 5 je pet. ceray la foule la plus ripaille, je i i feray fentir les copps de mes a1:- mesà tout ce qui o era refiler. je donneray bien de la joyeame

,341’ i ,L’I LI A!) fi Troyens quand ils me verront au milieu d’eux me raflafier de leur Ifang. Il anima ainfi les Grecs 5c il fe jetta incontinent fur les pre; miers rangs des Troyens. L’illulëre Hector tâchoit de les ralliirer. Car la prefence d’Achille îles épouvantoit. Genereux Tro- - yens, le Idiroit-il, ne craignez point les tenaces d’Achille. Il peut menacer les Dieux mêmes ; nous pouvons les i attaquer par nos paroles, ’mais nous ne poua Vons as railler à leur puifrance. Achil e ne celTera oint de dans ner aux Grecs mile belles r0: meKes. Il luy cit aifé de ne point les vains difcour’s ; mais il uy fera difficile’de les accomplir. Une partie de ce’qu’il dit arrivera eut-être, maisne croyez pas que g a victoire (oit aufli certaine 8c auf- fi entiere qu’il le veut faire croire dans fou armée: Œand il auroit plus d’ardeur que le feu , plus de

A44

D’He M sur. Liv. XX. 345: force que le fer , je ne laiflèray pas de l’attaquer et de. combattre contreIl parla de luy, cetteforte L , 8c les Troyens prefenterent en avant leurs iques , joignant enfemble leurs orces 8c s’animant par de grands cris à refiler avec courage aux efibrts d’Achille a; des Grecs; durant ce bruit Apollon s’appro, chad’I-Ieétor qui s’avançoit à la tête de l’armée ô; luy donna ce: avis,Heétor, ne ’venez plus aux mains au milieu des deux armées contre l Achille , combattez feulement dans la Foule, fi-vous voulez évi... ter la mort. Il fut effrayé , recon- noiflânt bien que c’étoitrun Dieu * qui luy parloit. Il n’avanga pas lus loin [e tenant au milieu des ’ Éoldats dont il étoit envirOnne’. Cependant Achille perçoit les - rangs des Troyens où il tua d’a- bord Ipliition qui commandoit a

34.4. L’I L r A D a une grande partie de l’armée. Il êtoit fils du vaillant Otrynte que l’on nommoit le deflruéteur des èvilles. Et Nais l’avoit mis. au mon. Çde dans ce riche aïs, d’où l’on découvre le Timo e toûjours tous vert deïneige. Comme il venoit s’oppofer aux efi’orts d’Achille , il en reçut un fi grand coup fur la tête , qu’il tomba mort à les pieds, Œe t’a fervi , infortuné fils d’0. trynte,dit Achille, d’avoir répara- du par tout la terreur de ton nom? il valoit mieux demeurer fur les bords du Hyle 85 de l’Horme ou .Ïdu Gigée , que de venir chercher en cette guerre une mort fi funef. te. Cependant les GreCs qui pouf. [oient rudement lesTrovens avan- çoient leurs chars dans la mêlée, 456 le corps Idiurmalheureux Iphi- tion étoit brifé par les rouës qui pailloient defl’us. ’ * M ais Achille continuant à abat- ère tout-ce qui refiloit , frappa le

l

D’Ho M E a E. LIV. XX. ’34; brave de Moleon fils d’Antenor, (on calque ne pouvant empêcher. que le fer ne luy travefât les joués, Comme la pointe avoit été pouf- fe’e avec violence , elle rompit l’os du front, la tête en fut ouverte, 8c ne fut lus bien-tôt qu’une playe

1ehorribfe. - Hyppodamas defcendoitI ’ de fait. char pour n’être pas retardé dans fa fuite par quelque fâcheux em- barras. Achille le prévint, il luy lance dans le dos un cou de dard dont il le renverfe- fur la terre 5 l’air retentiflbit de les cris dou- loureux , comme lorfque le Tau- reau remplit de (es. mugiflèmens l’autel de Neptune , où la jeuneflïe ’ le meine pourle facrifier. Mais en? fin en pouffant ces trilles gemme.- mens , il neilaillja pas d’expirer. Pol dor le plus jeune des en, fans de Priam, ,8: celui qu’il aie moit le lus tendrement , étoit ’-.f9rtî de a ville contre Perdre de

546 ’ L’I L I A D a; Ion pare qui ne vouloit pas l’ex;’ peler aux perils de cette (anglana’ te journée. Il furmontoit tout le monde à la courfe , 8c voulant a, " lors montrer de la hardielfç , il [en trouvoit-tantôt d’un côté ,tantôt. d’un autre , jufqu’à ce qu’enfin il erdit la vie dont il devoit avoir plus de foin.ACh.ille le voyant paf. * 1er luy porte un coup de javelot dans les reins , il l’atteignità l’en- i droit où des noeudsattaclient le Î baudrier, a où la cuiralTe le joint " avec les armes dont les cuiHès [ont couvertes , ainfi le javelot " entra fans refiflance dans le corps i 6C- .traverfa jufqu-Îau nombril. Il tomba d’abord fur les, genoux en le plaignant 5 [es entrailles toma p boientpâ terre , &iltâchoit de les retenir. La douleur se la crainte j de la mort couvroient fcs yeux d’un nuage obfcur. - a Mais quand Hector apperçut fan âme panche fur la terre tenafnt es

x D’I-I o M n K E. Liv. ’XX. 34.7 Îfes’ entrailles entre fes mains, a: prefi: de mourir en ce une citait, il ne longea plus qu’a le vanger. Il. portoit une pique dont le fer étin- celoit comme du feu, il s’avance En mefurant (on cou . Mais l’in, tre ide fils de Pelée Ætibien aile de e voir Venir de la forte. Enfin , dit-il , voila celuy qui m’a caufé tant d’ennuis en citant la vie à mon cher Patrocle 5 Enfuite re- gardant fierement Hector , ap- roche , ajoûtæt’il , ne penfe plus a retarder le temps de’ta mert. Il ne faut plus te tenir caché dans la foule , 8c te mettre a couvert dans le milieu de ton armée. Heétor ne fut point épouvanté de la prefence ny des menaces d’Achille. Il luy répondit fiere- rnent qu’il ne devoit as efperer’ une viâoire fi aifée. I ne te fied pas , dit-il , de t’arrefler à ces vains i difcours ’, je pourrois ailé-ment te répondre; Mais je veux bien"

Tom. Il, G g i n

34.8 W’L’ILIADE à avoüer que tu as plus de force que a moy. J’en remporteray- plus de loire fi je puis t’oller la vie. Le accès des combats dépend de la volonté des Dieux. . . En. difant ces paroles il lance un dard , mais Minerve le détourna loin d’Achille , en luy donnant par le [ouille de (a bouche un mouvement contraire à celui qu’il devoit avoir 3 car ilréjaillit vers Heétor , 8c vint tomber à. (es pieds. Achille de dépit &de ragé r alloit fejetter fur luy 5 il avoit dé- je. la main levée pour le percera coups d’épée. Mais Apollon leA. retira 4.-..-h aifément; .. - de ce danger 5 Car il ny a rien d’impoflible. auxDieux : Il le caa cha dans un nuage. dont il envi- mima tout fou ce s. Le divin A.- chille pouffa trois ois fou javelot, se il ne frapa trois fois quecette obfcure nuée qui couvroit fora en- nemy , mais ayant attaqué pour la;

-"xl g A «à

n’Homr-ar. Liv. XX. 34.9 troifiéme fois cette vaine ombre, ilventre en furie a; infulta Hea étoren luy parlant en ces termes; Lâche,tu as encore évité la mort qui en: venuë bien prés de to , tu. dois de grands remercimens a A- ollon qui t’a délivré d’un danger. Pl prefiant, ne crois pas néanmoins pouvoir toûjours échapér à mon, reflêntiment. Grains de me ren- contrer , car fi uelque Dieu m’efl’. favorable , en nil faudra que tu paillés de ma main ;.mais peut, eflreque les autres Troyens n’éa. vireront» pas aujourd’huy, mes:

En dilant cela il bielle Driope , il le laifle eXpirant , au s’avance, contreDemochuscou filss. de Philetor. , , C’efizoit un homme robufte , d’u, ne taille extraordinaire , 8: qui s’alTuroit fur, fon courage; il le renverfe d’abord en leblé ant au enoüil , 8: enfaîte fautant demis y , il ,l’acheva simouns d’épée. Ggij

In.

350Il renverfe intrant de-deffus leurs .- thé: vaux deux. freres. ui s’elïoi’ent joints pour refiiler a fa fureur: Ils efloient fils de. Bias. Il lança fon javelot à Laogon qui citoit l’aîné , 8c tua a coups ’épée le

jeuneTros fils Dardanus. d’Alaflor vint le jetter,’ à [es genoux. Il ef croit de le lien. chir,Ilofi’Ïoit d’e re (on. prifona nier , 8: il luy romettoit une ran; on confidera le. Il fe trompoit bien de croire u’il’ pourroit l’a. paifer. Achille e on inexorable ,4 Il ne fça-voit pointce que c’efloit que de s’attendrir , 8C d’avoir de la: pitié pour les mal-heureux. Il mbrafioit les genoux 5 il le rioit! Mais le farouche fils de PelIée luy palïa (on épée dans le cœur , le an en fort à gros boüillons , 8C. l’inëortuné fils d’Alafïor ferme lesï yeux appefantis par l’épaillè obi; curité d’une mort funefle. Mulius fut blelfé bien-mil après.

.D’HO ME n. a. Liv. XX. 35a par l’oreille ,-. 8c le coup; citoit «.î,.k*- fi violent que la pointe du fer traverfa toute la tete. Il déchaux ge d’un autre. collé fon é ée fur Echeclus fils d’Agenor , il a retira. fumante , 8: teinte défang. Eche- clus fut. contraint de cederâ la puilfance’ du defiin, a: la mort; ferma les yeux. Deucalion récent une fâcheufeibleflûre, ,p la, pointe d’un dard entrant parla, main , 8c fortant à l’endroit où le, coude. joint les deux parties du, bras. Bien qu’il vilt la more de... vaut luy , il ne laiffa pas d’attena dre Achille: mais comme il n’é; pargnoit perfonne, il luy fit (au... ter e cafque 81 la tête. Le corps tomba’auflïtôt à terre, 8c tout couvert de fang. Ri me fils de Peirée ui commanîoit aux Sol-a; dats qu’il avoit amenezdeuThraa ce,tâchoit de s’échaper des mains - redoutables d’Achille... Il eftoit furfon Çhar,quand il receut x

35: ”’ L’ÏLIADÉ A coup de Javelot dans le milieu du corps. Arcithous voulant démure tueries chevaux fut bleffé au dos d’un coup de pique, ils tembent tous deux , 8L le Maif’tre 8c. l’Efl cuyer eurent une fin pareille. Tel pue l’on voit un grand feu porter a fureur fur une haute Monta. gne 5 les Forefls d’aIentour. folie embrafées , à; le vent roule les flâa mes de tous côtez , Achille eau. toit avec fa lance , il .pourfuivoit les Troyens qui prenoient en vain la fuite ,. Il inondoit toute la terre de torrents de faan :Et tels que l’on voit les taureaux fouler au pieds la moiffon étenduë dans un champ qui leur fert- d’aire 3 la paille efl: brifée ,les grains fortent de leurs épis ,’ les, chevaux du victorieux Achille bondiflënt fur les morts , 8c fur les boucliers des mourans. Les roues en foncer), fanglantées. L’eiIieu mefme en rougit. Les chevaux qui ma:e

D’H o M r r. t; 1.17.. XX. 1;; chent . dans le fang , le fontrejai’a lir fur-tout le Char. Achilleavoi’c de la joye devoir toute l’horreur! de ce carnage , 8c (les. mains elles; mefmes .eflzoient- degoutant’es du; fang de les. ennemis. i ’

Fi» du viné-riche Livre.-

L’I LI A. D. E DHOMERB

L Un 15 ’XX’I.

. 7 Es Troyens étoientrdans ,le! . le plus grand defordre * 4 y” du monde. Les uns cou- raient:vers la Ville 8c fuyoient fur les mêmes bords du divinXanthe, où l’on avoit vû’lexjour précédentcw-r-y. . au lesG recs prendre lafuite,pour évi. ter la fureur du vaillant. Hec’tor. Junon les couvroit d’un nuage, pour arrefler leur fuite , pendant qu’Achille les pourfuivoit. Il y en avoit beaucoup qui tomboient * dans

[IllËtr’leL-îli i

.atlllillulll li 1

l. l D’Ho M in. Liv; XXI. 355 dans" les eaux; profondes de ce p.1Fleuve.- ’1.es rivages retentifloient du bruit de leur, chiite , et bien r m... v a Av" qu’ils tachalfent de’furmonter en .l nageant le courant rapide qui les entraînoit , ils’y perdroient, rem bilant l’airde leurs cris 8c de; eurs. emiffemens. Comme A les fauter les S’enfuyent’, lorfque’ le feu les chaire de-leurs , retraites ’ accoûtumées , a: pour s’en garan- tir fe jettent dans un étangppro. chain ,2 dont elles ne avent plus Értir,ainfi le rofon lit du Xan- «thé ferempli oit du mélange con; ml ..-.- .qu d’-hommes,».dïa-rmes a: de che- vaux.Achille n’ayant ’ plus que Ton ’ é .ée-Ïâ la main , frappOit dèça a: ela, 8c l’on n’entendait de tous .côtez que les trilles plaintes des mourants dont il c0uvroit tout cet-Nage. L’eau du Fleuve étoit teinte e leur fang. Les autres cherchoient à le cacher fur le - Tom. .11. i a I-Ih

penchantaflreux3,56 L’IerDE de quelque to. che , ou dans quelque profonde caverne , .comme les moindres poiŒons fuyent le Dauphin , se fe retirent vers le Port dans des creux où ils demeurent en feureté pour-n’en être pas dévorez. n p Achille. neanmoins en prend douze jufques dans leurs rem-ai;- tes. A (on redoutable afpeé’t, ils " furent plus tremblants que des r cerfs qui font entourez de chiens- ôc de chaflèurs. "Il leur lie les, mains .derrierc le dos avec les ceintures de leurs robes , 8: les fait l conduire par des foldats. 4-,,4.i.-a--ren ce pi. toyable état fur les Vaiffeaux V, pour. .les immoler,, I fur Ale Tombeau de Patrocle. Ses mains ne fe lafi foient point de tant de meurtres-À; Il court de nouveau fur les Tro-. yens , ne pouvantpas fe rallàfier de leur f g. J ’ l , . Le premier qu’il aborda,.,fut- l’infortuné Lycaon, fils de Priam,

D’HOMERE. L1v. XXI. 357 qui s’étant échafpe’ du peril d’ê- tre noyé dans e Xanthe , s’en- fuyoit alors vers la Ville. Cam. me il étoit autrefois dans les jar. dins de fon pere , oùil faifbit cou- Per des branches de figuier fau- vage pour les rouës de lbn Char , il y fut fu ris par Achille, quiy étoit entrrePclurant la nuit. Il l’em- mena fur les Vaillèaux dans la bel- le Ifle de Lemnos ,-oùille vendit. Lefils dejafon l’acheta ô: le ven- dit enfuite à Imbrius, qui le faifoit garder avec un grand foin: Mais Lycaon trompa (es gardes , 8: le fauvant d’entre leurs mains , il y avoit onze jours qu’il étoit arrivé

âI Après Troye. y’avoir Pris du re- osavee fes amis, 8c s’être délaffe des fa- a figues de l’avanture fâcheufe qui luy étoit arrivée ,il retomba en- . tre les mains d’Achille le remier jour qu’il fovrtoit de la. Vi le pour combattre, ô: il y retomba pour Hh ij

358 13.1 in!) D E -- .. defcendre bien-.tôt à l’odieufe de: meure de Pluton. Il étoit fans cafque,[ans bouclier , fansrjave.’ lot 5 Il avoit jetté toutes fes armes; Il étoit tout dégoûtant de lueur; lie-travail de la fuite ,Ile peril ou il avoit été dans «le Fleuve ,’ la I crainte dont il étoit faifi l’empê- choient de refpirérg à peine I le pouvoit il foûtenir. v Î l Achille le reconnut, 8c furpris de le rencontrer , quelle merveil; le, dit-il Je prefenteà mes yeux à Je cro flue les Troyens que j’ay tuez, ortiront des obfcures tene- bres où ils font maintenant , nil; que je voy celuyacy délivre du malheureux fort qui devoit l’art râter en Lemnos. La Mer dont il étoit environné ’," n’a pû le rete- nir cette 1er : Mais pourra-il éviter le fer de ma pique eEcha; peraJ-iltqûjours aux dangersuoü il fe trouve 3 Deplus Availlans hommes que luy font bien cong

D’I-I o M E r; E. Liv. XXI. 359. trains de ceder au dellin: ils ne peuvent plus fortir du fein de la. terre , dés le moment qu’ilsïyl-ont entrez.Achille s’entreteno’it . dans ces ’ enflées , en regardant fier’ement ï ycaon 5 mais ce jeune Prince s’a- I- roche. de luy en tremblant, 8l: ’ e jetta aies enoux, car il tâ, - ïchoit d’éviter astrifle defiinée, & "une mort fi funefFe. L’im itoya. blé Achille ne laine pas l é lever hmm pour leiblefl’er d’un coup tdeÏjaveloti. Mais comme Lycaon faccourut en même temps , 8:» le :proiterna devant luy en embrai; *fant fes genoux , le javelot pailla au defÎus delà tête, 8C demeura v "dans la terresainfi le dard ne trou- ’va Pas celuy fflu’il cherchoit , 82 a ut pas ra- aïî’é de (on corps. ’E’infortune’. filf de Priam tenoit d’une main’la’pique dont il crai. ’giaoit d’être frappé, 8c de l’autre flembrafl’ oit les genbuxd’Achilie, Hh iij.

360 L’I L 1 A D E tâchant de le fléchir par (esprits- res.Je fuis àa vos . pieds- - , difoit-il* e ,., vaillant fils de Pelée ,,ayez quel- que égardà mes prieres. LaiŒez- vous toucher à mes larmes. He- las 21e jour que vous me furprîtes dans les - jardins du Roy , 8C que. vous m’emmenâtescap tifenLem-v nos , vous me fîtes manger avec vous, 8c vous adoucifliez la ri. gueur de mon fort par le bon trai- tementhue je recevois dans vô- tre maifon. Vous eûtes de moy le. prix décent bœufs ,, je vous ens promets trois fois autant 5 il n’y a que douze jours que je fuis de retour en Ilium,*aprés avoir beau.- coup foufert. Le del’tin me re- met encore entre vos mains; eut... être fuis-je devenu odieux a u.- piter , pui-s qu’il m’expofe une (e. Con-de fois-à vôtre colere. La- ,thoë fille d’Altes , qui commander aux Lelegiens , m’a- t’elle mis au;

I’D’H o M E R E. LIV. XXI. 36x monde , pOur y vivre fi peu de . tem s 2 me me ferait d’être def; cen u de ce puiiIan-t Roy qui pollëde de fi grands pais 2P0liCl0--. re mon frere’ efè déja tombé fous vos coups en combattant dans les premiers rangs de l’armée , 8c maintenant voila le même mal- heur qui doit m’arriver icy. Car puifquema’trifie damnée m’a ap-’ proché de vous , n’ofe efperer U que j’échapperay de ï-vosf a mains: Cependant" j’ay macre une choie à vous dire; je vous. conjure d’y avoir égard ;Ne m’ôtez point la? vie ,divi’n Achille, confiderezque Lathbë n’efi peint’la" mare d’Hec- for 7 qu’il n’en pointim’ofi frère ,i saque c’e’n’efE’pas fur moy que a vous devez vanger la mort de vô; tre genereux ,a’my; , qui fçavbit vaincre 8: pardonner, &qui par- mi lesifureursïdeïl’a. guêtre , avoit ciels denier: "ces: de la valeur; ’ Achille fit une réponfe bien I . Hh iiij

362* (L’ILIAgDB a cruelle à des paroles fi- touchan-’ tes. C’efi en vain , dit»il , quem me parles du prix de ta rançon 5 Avant que Patrocle eût été tué fur ce funeile rivage ,s je meiuis fait quelquefoisun plaifir de par- donnera; Il, eih vray»»que. je ven- dois fouyentles Troyens qui tom- boient entre mes mains 5 Mais les choies (ont changées -: ils ne doi- vent maintenant attendre de me); que la. mort ,8; furltout les fils de Priam. Tu periras 7.L’ycaon , pour. uoy-vpleuresauaTes emiiÎemens Font inutiles. Patroc e , le vail- lant Patrocle, dont. la ,vie étoit d’un plus grand prix. que latienne eùmort. Et mo meme- tel que tu me vois, né ’un pere illuitre, qui- ayv pour mere une Déeflë , je perdray bien-tôt la. vie. Mon. deilin l’a ainfi ordonné 5 Jene [ça pas fi je eriray le matin ou. le oit , au mi ieu du jour. , d’un. coup deflêche ou de’pique: Mais

I

D’H o MER E. Liv. XXI. 36; j’attens ce momentfatal fans le

craindre;Ce pauvre-Prince l qui» n’était -- que dans la fleur defon âge,ne pue? entendre fes paroles fans reflèntir une douleur mortelle.Ses genoux- ployent;l.onrcœur futï’émâ de tous ce’que la crainte a de plus effra- yant. Il n’ût lus la force de rete- nir la pique ’Achille 3 il étoit à; fes pieds-:11 luy tendoit’les bras: Il le regardoit d’une maniere cou.- ehante : Il pouilbit de rofonds» a (alpins-5mm le cœur ’Achille étoitendurciïcontre les leurs a: les prieres.- Il tira forfépee’c, il l’en frappa fur le col avec tant ï de via. lence , qu’elle entra bien avant dans le*corps.-’Il étoit étendu , de gros ruillëaux de fang couloient au tour de luy, 8c la terre en étoit toute baignée;--.--»... Achille vu"! ,...-. le pritpar I les pieds, le jetta dans le ’vXante, en’infültant au malheur de. l’inu- fortuné fils de Priam... a -

364 L’I L r A n r. Va,,di’t.il ,. elluyer tes playes dans l’eau de ce fleuve , les poil; Ions feront" bien aifes d’y boire de- ton (mg. Ta mere fera exempte? de te faire dreii’er un» tombeau.- Le Scamandre te portera dans la mer où tu ne feras pas fans fepuL: turc. Le ventre de quelque poil: [on te fervira de lepul’chre dans: les vailles abîmes des profondes eaux. Ainfi’puifl’ent périr tous les Troyens, juf n’a ce que leur fuu erbe .Ilium oit foûmisau pou. voir des Grecs, QI’ils fuyent de.. vaut eux, 8c que je les abatte à me; pieds , fans que mes mains le laflèiit de les tuer. Ce fleuve’quà’ fait-rouler icy fes belles, ondes; auquel vous avez oflèrt- tant! de taureaux, ne vous délivrera as. de mes mains. En vain, vous uyî avez facrifié un grand nombre dei chevaux ,les faifant noyer. damé les courans rapides qui les eno, traînoient. Vous. punirez r tous

D’H o M E a E. LIV. XXI. 365 l d’une mort cruelle , 8: vous me ayerez le carnage que vous avez it de tant de Grecs durant mon abfen-ce , 8c le funefle trépas de mon cher Patrocle. a . Ces paroles. mirent le Fleuve en coleta: Il penfoit en. luy-me. me comment il pourroit’s’oppoç fer aux fureurs du fils de Pelée, 8: donner du (ecours aux Tro ens. Cependant l’infatigable Achille attaque Alleropée, qui étoit fils du rand Fleuve. Axius, 8c de la bel e. Peribæé fille d’Afefamene, Il [gâtine avec beaucoup" de com. rage la prefénce d’un ennemy li redoutable , il l’attendit ayant les armes a la: main, Le Scamandrc infpiroit a Ailero ée cette han. cheire dont Achil e fut étonné. Q1) êtes-vous luy demandant-il ,. qui 0er me refiiter 2’ Il faut être né bien malheureux pour venir chercher fou infortune en comba. un: contre moy. Il luy répondit

l

I 3166 L’;I r; I A n 15’ hardiment de cette forte; fie 5vous impOrte-t-il , Achille,de [ça- Voir ma naillànce de la tiens du Fleuve Axius qui roule fur la ter. re de fi belles eaux. Son fils Pele- gon époufa Perib’æé , qui efi ma- mere. Je fuis de Pœonie 5 il "a onze jours que je fuis arrive à Troye , où j’ay amené les Pœo; niens pour la défendre. Ma naiiî ’i’anceïëc mon rang’meritent bien que vous combatiez contre moy. . Comme Achille levoit: le bras ’ pour’le fra per , Afieropée qui le fervoit é a ementbien de fes deux mains , ança deux javelots en même t’empsiyde l’un il frapa [on bouclier , mais il ne le frayeriez pointé 5 For dont Vulcain l’avoit couvert ,?arrîêta la violence du coup; de:l’autre’îil luy blefla legei ’rement’ le ’ brase, dont fortirent quelques goutes de rang; ’ Achille» avoit auili lancé contre "Allempée un T-dard,mais il ne-l’eii»

,

an’H 0,;MÆ a 1E. Liv. XXI. 3.67 atteignit point. .11 l’avoitpoulIé d’une fi grande force, ne la moi- tié demeura enfoncée a ur le riva- ge. Afiero ée ne cuvoit l’en. ar» racherv,.il ’ébran attrois "fois pour s’en faifir,maisily fit trois fois en Vain tousfes-efl’brts. Enfin il sa: vira de lecourber pour le rompre , puis qu’il ne pouvoit pas autre- ..rnent s’en rendre le maître..Mais Achille s’approcha de luy , 8c le perça deIon épée ,fes entrailles toinlaerent a terre , ,8: les yeux furent couverts des ombres. fug- pefles de la mort, l . Tu meritois bien , dit-il , en il: mocquant de fa temeraire han. dieflè , d’êtreétendude cette for... te, bien que tu-fufies né d’un fieu- ve , il étoit difficile de refiller à ceux qui (ont defcendus de Juq piter. Tu me parlois filerement de ta naiŒance 5 Ne Içavoisatu pas guelj’ay la gloire d’,être.dela race du plus paillant des Dieux 2 Pelée

368 L’ IL I a n a Roy des Teilaliens efimon pere ? Ilell: fils du grand Æacus qui ne doit (on origine qu’à jupiter. Comme il commande à tous les Dieux , il efi bien jufie que fa ra. ce foit plus excellente que celle qui tire fa fource des Fleuves qui courent dans la Mer. Le Xanthe t’a voulu donner du feeours con. tre moy , mais il n’a û te garan- tir dehla mort. Iln’e pas permis d’attaquer ce qui a partient au Maître Souverain e tout l’Uni- vers.Le grand Acheloüs ’ " , IBile puiiï fant Ocean d’où fortent les Fleu- ves, les Fontaines, les Puits , 8c d’où la Mer même prtnd toutes (es profondes eaux, craignant la foudre du grand upiter,ôctrem- bient toutes les ois qu’il fait reA tentir en l’air le redoutable bruit de (on tonnerre. - Il parla ainfi , v 8C arracha fans de grands efforts le dard qu’Afleropée n’avoit pû

D’HOMERE. Liv.’XXI. 369 retirer de terre. Il le laillè mort ’ fixrle rivage, où le Fleuve vint l’enlever , mais il devint bien-tôt la proye des poilions , dont il fut’ environne. - Les Pœon-iens étonnez du coud raged’Achille,qui venoit de vain. cre le vaillant Alleropée -, s’en- fuyoient le longdes bords duFleu- VÇ. Aprés avoir vû tomber le plus courageux 8c le plus renommé Capitaine de l’armée,ils ne ou- - voient plus rien efperer. Ac ille les-pourfu’ivoit, fans qu’il û: être, retardé par le nombre e ceux qu’il faifoit perir 5 il tua Tlierfilo- que ,. Midon , Aflipile , Mnefe , T hrafius, Oenie , Ophelelle. Il auroit encorefait un plus grand Carnage des Pœoniens,fi leFleuve fortant de (on lit, 8c levant la tête audeifus des eaux, ne luy eût parlé en ces termes : . Si tu es le plus Courageux de tous les hommes, divin Achille.

370 L’JLIADeî ilell bien vray aufli que tues le «ou. 4M...- lus cruel. Mais files Dieux :te iont favorables , fi Jupiter t’a péri-i mis de perdre tant de Troyens ,, du moins je teprie de -leschailèr loin de mon rivage , 8c de répan. dre leur fang au milieu de-la cain.. pagne. Mon cours efilembarafle’ . par le grand nombre des morts, 8c je ne uis plus répandrelibrement mes ots vers la mer. Des mon- "cagnes de corpsofont des digues qui s’oppofent à leur penchant; Jufques à quand veux-tu conti; nuer l’horreur d’un tel carnage :2 Donne quelque relâche, coura- -geux Achille , aux fureurs de la guerre. Tant de cruautezfont in; dignes d’un Heros. à I Commandez ce qu’il vous plai- ra , divin! Scamandre , répondit Achille, je ne puis neanmoinsvme retirer du combat, que je n’aye repquifé les Troyens dans leur yille , et que p je n’aye encore eiTayé

D’H o M En r. Liv. XXI. 371 Œæyé fi je tueray’ Heétor, ou fi periray de (a main. Il pourfui- lvit donc les Troyens avec la mê- me vigueur qu’au aravlant. Cependant-le louve s’adrellè à Apollon: Vous" ne fuivez pas luy dit.il-,les ordres de Jupiter 3 ’Il’v0usa’ cummaridé fort préciiè-L ment" de n’abandonner’ point les Tmyensr aria-vengeance du-fils de - Pelée, mais de leur-donner-du le; cours , jufqu’à ce qùeï’la nuit coin. mence a étendre (on ombre fur»

»la Achille terres avoit fauté , .dans ’ le Fleur, Ve , où les Pœoniens le jettoient" pour" éviter fafureur.’ Le X’ante en, fremit’ de colere», Il éleve les flots irritez 5 Il agite toutes les onc des , 8C jette fur le rivage les morts dont Achille l’avoir rempli. entendoit de loin les plaintes 8c les mugiflèments. Il avoit foin néanmoins de la. vie de’ce’ux que la: fureur d’Achille n’avoit pas Tom. 11.. Il V

371. L’ILIADE” encore fait périr , il les cachoit: dans les profondes cavernes ou il habite o, il les mettoit à couvert. dans (es humides retraites. Cependant le vaillant fils de sa . .W Pelée» le trouva furpris tout d’un. coup de l’onde écumeufe’du Xan- the dont il fut environné. Le courant rapide du fleuve. venant- â rencontrer fou bouclier, il ôtoit contraint de. cedex à. la violence des flots qui l’attaquoient. Il ne peuvoit; pas remet , tout conta; geux qu’il elloit , a une force que! a plus grande. vertu ne peut donna pter. Il" éliroit entraîné par les eaux ,. lolfqu’il le. faillit d’un orme que le Xante. avoit déraciné , 86 dont les branches 8: le tronc fais- foient une efpece de ont fur fes bords; il le l’ajuve’d us , a; il tâ- V che d’arriver fin un endroit plus élevé quetn’efloit ce. rivage. ’- - Achille «ailoit déja aufli loim que peut aller dans les. airs uni"

D’I-I o Mi R r. Liv; ’XXI. 373 and , lors qu’il palle avec la mé- me airelle dont un aigle accou- turne": dévaler : Mais le Fleuve le pourfiiiaiitrçrépandant aprés luy es tamtam un bruit épouvanta-i blush comme celuy qui a conduit t des’canaux un jardin ,désle moment qu’il oflàe ce qui empè- choit le cours de. les fontaines ,. les; voit- couler tout d’un coup , 8c entraîner. dans le courant des ruifl l’eau: les pierres- qui les rate-t a noient; De même;aufii-tofi que. le Xanthe eut fait furmonterà (es flots la hauteuridu: rivage qui les arrêtoit. j, ils inonderait toute la campagne: Achille ne pouvoit. aller me vite que le Fleuve 3 car» L lesDieux’font toujousplus puifu: fanes les mortels. Autant de flanque ce Héros indomptable: eut- env-le de tournerïla telle pour voir. fi tous: les Dieux enfemble-.- pouvoient l’épouvanter, le Fleuve... v indigné de fort audaçe,le couvroit» - Il ij

. 12’11”! A ne I r de fes flots. Il en fortoit en s’é; levant au deEus 5 mais il. avoit de la peine à le foûtenir, Glairefifier. au choc continuel des ondes-qui. Nâùm, l’emportoien’t 5. c’efl en cet état: que plein’de rage et de-douleur iI- regarda le Ciel , a: (e mit à crier: de cette forte. . . : . . . Je m’eflzonne bien , puillant jur piter ,que-les Dieux m’abandona- nent ,8: quevous me laifiiez. PC;- rir dansce fleuve. Pourquoy donc ma mere nfæt’elle alluré fi fou-v vent que jene perirois que devant: p Troyejpar les mains même’d’Ar ollon’ ? Helas [orque nîay-je ellé tué parHeétor , c’èfl un Prince: quina du courage &de la-»valeur 5.- i y a-de la lgloire à mouriren com.»- batantva’ laminent. Leideftin a. t’il ordonné ont moy une fin fr peu honorab e, que de em’acea... - ’ 1er fous les ondes dece-Fleuveg. comme fi s n’el’tois qu’un Berw ger, . qui e ’ pafllant’dans une.

n’ H o MER-L La: XXI. 375; viere y èftfurpris par un’torrent: qui, l’entraîne." " I a NE tune. 86- Min’erve.’ alloient? œnusna. (on . [scouts -, ils le prirent: ar’lamairr; 8c 1è Dieu ide la mer uyn-paria de.cette forte; Ne cran figez point Achille, jupiter. veut ieni ne Minervenôcmo ne vous ahan pnnions point àla: ureun du t V Xanthe;.ïhes defiins n’ont pan arrefién quervous vpeririez dans 1Ce. Fleuve 5 v8: vous votre: qu’il cellé- ra bien-toft de vous» ourfuivre F5: v -- «Afiw... mais écoutezlles con- eils que nous vous donnons. N’ëpaægncz point le fang des Tro ens , ne vous refis rez point , qui s ne foientrénfen- mez dans leurs mumilles.- nana. vouSraurez. ofté la vie à Heétor’, alorszii fera temps ’de-iretournerr fur vos .-vaiEeaux; . Ne wons met-v un; donc plus-en peine ; nous vous donnerons .aujburd’huy. foute. la» gloire «que vous: pouvez: défiren- ..Acmuc-ânùné delæ protcétion

376A 1’! r; r tu t r. ’ L A que Neptune &Mh’œrvnluy prou mettoient Je retiroirâ travers des; ondes ,8: tâchoit d’èn fouir; Le pitoyable débri’sdemrmes dam qu’il avoit tuez nome amourâm- luy» En Veau. ÏLcsïmoHs . vuflèz par le Fleuve venoient: ouvenrcom’reluy, amendoient: fa. fuite, mais quelques-cfiîorts que: fit le Xanthe, il ne cl’àudècm; Minerve kW avoir ormé miaou-r, rage qui ne s’èfhonnoir pointas. la: grandeu-r (lence periL ’ " Le Scamand-re néanmoins ne donna point de relâche-à: la vio.’ lence (lofes: ondes. Il; ne: cuvoit fbuÆn-qu’un morgelluy-cchapât: IE1 s’agite, il [e trouble dans fou lit; i1 éleve des montagnes de. flots. Il! oxeitoitlc Simo’fs- , a: il l’àppellom à-grands cris Mon (cœurs; n e z Mon cher Ere’re,dir.il , joignonsa nous enfembIev; 3c qu’un (5eme; raire mortel ne refiflëpas 51113qu Dieux. Les Troyens Entendu.

n’I-I o M E n I. Lw. XVIII. 377 fordLre 5 fi nous les abandonnons à fis fureurs , il (e rendra maiflrredev la ville. , ü in détruira. Venez donc au plûcoflvavec moye,olvafi:hez cou- ms les fousces- de vos» fontaines ,s faites déborder tics. eaux; Œe; les rouverts fe. précipitencdetoutes- parts. Sortez v-ousmefmefi’inomz dez coute la campa ne 5 que l’on? n”enxende plus que e bruirlenô. tre ravage , pour arrefter enfin ce: farouche. Heros qui veut: eût: plus fort que nous ,. a: - ’ 01è en-- treprendre des chofes agates aux forces des’Dicux. Oüy, Je le dis], que luy fervirontffes belles armes qui feront bien-toit- fous. les eaux, ë: couvertes de fange 21e l’envi-J remuera luy- mefme de monta-» îles-de able, jel’ènfèvehray fous ’ hauœur de mes vagues , 8c les: Grecs le chercheront en tram 5’ C’efiéicy que fera-(on tombeau; ’ il n’eft point necefl’àire que les: Grecs luy en éleveur un autre. 4 a

3178” [’11 ne n’e- , Il parla de cette forte &il ac;- eourut avec de nouveaux efforts fur Achille. - On ’n’a»jamais veu: l’eau lus agitée: Elle-dime pleis ne d’ecume, de fang &de morts; LES vagues.- s’e’levoien’e jufques dans l’air , .8: ne-Adefcendoient point comme à l’ordinaire. De grOs boüillons les enfloient, éclos tenoient fafpenduësïs c’efioit fait d’Achille. Junon- en-pâlie , 8c eu: glu qu’il ne. fun enfin enfevely! us les ondes du Sca’mandre. ’. C’efl: à vous, mon fils-r, dit-elle à Vulcain, d’aller fécourir le fils de Pelée , c’efi Xanthe voûte ennemi qui l’attaque. Allumez donc au plûtefl tin-grand feu, J’appeleray les zephirs avec moy; à: meus iporte’rons l’embrafemene fin tout le, rivage , e- toile y periflè , que Xanthe oit cons craint luy-mefme de le retirer fous fes ondes , poureviter lafu- , reur: des flammes. Nelvous lamez couches”

p’H 0M! a E. LIV.XXI. 3’75 ’ toucher ny de carefl’esny de les a menaces, n’arrêtez point le feu L Pire A je ne vousaye parle , alors il * era temps de l’éteindre, v Vulcain obéît auîcommande- i ment de junon. D’abord l’em- ’ braiement ne parut que loin du rivage, où il brûla les corps de A ceux qu’Ach’ille avoit fait erir. î Le champ de bataille arrolé du fang de tant de’Tro ens fut bien- têg aufii (ce que l’e un’beau jar. i dit), lors qu’un vent d’Automne le deŒeiche. Maisgle feu s’étendit bien - tôt jufques fur le rivage.- les Fontaines en eurent peur , 8c t le retireront dans leur fource. Ces arbres a. reables qui croiflent fur les bor s des Rivieres ,’ l’Orme , le Saule, le Tamaris , étoient re. duits en cendre o, les cillons qui (entoient le (buffle ar ont de VuL caïn nageoient de côté sa d’autre dans le fleuve , 8c fe mettoient en fuite -, l’eau même ’s’enflammoit Tom. I I. Kk

380 L’I’IJIA’DE l- Iors [que Xanthe parla à Vulcain, Je çay bien , dit-il2 que nymoy ny tous les Dieux enfemble ne peuvent pas vous refifier,je ne pré tous point combattre contre. vos feux 5c vos fiâmes , ceflèz de me pourfuivre ,, veux bien qu’A, Chine chaire les Troyens jufques dans leur ville, je n’entre point dans leur querelle. l i - . - Il off vray qu’il étoit tout en feu , [es ondes fi bielles et fi clai es s’élevoient à ros bouillons. Lat- dent le de eiclioit , ,8: Vulcain redoubloit la violence de cet cm? pbrafement. Junon a; les Zephirs en augmentoient la fureur , de forte que le Xanthe tout brûlé fut contraint de s’adrefl’er à Ju.

non,4 Pourquo-y - , vdit-il , puilÎante Dé. elfe , vôtre fils m’attaque-cil avec tant de forcerfiiisaje plus vôtre ennemi que tous les autres Dieux qui protegent les Troyens 2 Je

D’H o M a a a. Liv. XXI. 3M veux bien ne leur donner plus de fecours. Mais commandez à Vul- cain donc me pourfuivre pas da. vantage. Je vous jure même que je ne m’oppoferay jamais âla dei; . truétionde Tr e. Je l’abandon- ne toute à fa ef’dnëe , que les Grecs lareduifent en cendre, s’ils le peuvent. ; La belle junonvayant écouté la priere du Xante , commanda à I Vulcain d’arrêter la violence de ce grand emballement, luy difant . u’il n’étoit pas juite de faire foui, 211: plus long-tempsun Dieu pour vanger un mort-cul éteignit un. , tôt ce feu , tout and qu’il étoit, . 8c l’onde qui s’etoit retirée , re- prit [on cours versla mer. Ainfi junon ap aifa la querelle de Vul- ’cain 6c du Fleuve, bien qu’elle confervât toujours la même cc- 1ere contre les Troyens. Mais le Combat qui Fut entre "’ les antres Dieux n’était pas moins Kkij

3-8.;tu! L’ILxA’DE . ’q - in x . h violengils vinrent aux mains avec i. ’ un fi grand bruit,quo la terre 8c le. Ciel en trembleront. Jupiteraflis Ï fur le haut de l’Olympe v0yoit avec plaiiir leur divifion. Mars): commença la, bataille, 8c ayant un dard à la main il attaqua Mi; l nerve : C’ePt toy, luy dit-il,fiere se importune Déofle , qui mets la; i divifion entre tous les Dieux. Ne te leuvient-il plus que tu m’as de, j ja fait bleflër par Diomede , qui n’aurait pas eû fans toy la hardief- i fe de m’attaquer-a Crois-tu Que je i n’en aye point de re-Œtntiment , a; qu’il échapera à ma van cance? ’ Ayant ainfi parlé, il ançafon q .dard contre la Dédié , mais elle le reçût fur le. bouclier de Jupi- ’ ter,quela foudre même n’auroit , pas traverfé. Minerve rit dans le champ une ancienne orne d’u- ne extrême pefanteur, 8; elle en L frape fi rudement le Dieu Mars g qu’il tombe à. terre, où romane

’ l

D’HOMME-Liv. iXXI. 5,85 [Corps avoit peine à trouver p ace; ’Ilfalloit ’reconnoître dit’Mi- nerve qu’il (e rioit de fa chûto,quo, tu ne dois pas mefurer contre moi ces forces. Il en: bien jufie, que tu fois puni d’avoir abandonné les Grecs pour donner du fècours aux Troyens , bien que ta more t’ûu obligé à luy promettre que tu le; rois favorable aux ennemis de la; fuperbe Tro. en . , I Venus fil- o. de Jupiter ayant appris le malheur de [en Amant vint à luy. Il ne puniroit prefque plus refpiror , il pouffoit de pros fonds foupirs, ne fouii’rant qu’a» vec un extrême, déplaifir d’2»: voir été ’ vaincu une feeonde fois par MinerVo. Junon-quis’a’p; perceur que Venus alloit à fou fecours , en aVertit Minerve qui l’avoit laiflë étendu fur la terres Sage fille» de Jupiter, luy dit-elle ,- vous ne voyez (pas ne malgré tout» le bruitôcle efor redu com- Kk iij-

au ’t’lrxxsnn bat, ,I Venus emmene Mars ’, 8c qu’elie n’a point de honte de le ’ foconrir. Mais vous pouvez bief! vous en vanger. Minerve furprife de l’avis de Énorme; ayant vû Masseurs-è- si bras de Venus, elle rifle de toute fa force un coup edard3il tombe une féconde fois, 86 Ve- nus ne pouvant le foûtenir, tom- ba elle-même fui-l’herbe 5 la (age De’efle en rit, 8c ajouta ces paro- les de mépris. * . Que les Dieux , dit-elle , qui combattent pour les Troyens ap- prennent â me craindre, qu’ils voyeur l’état où Mars eii reduit avec la belle Venus. Pou-rquoy s’opofent-ilsen vain à la prife d’1- lium 2 Il y a long-temps que nous deVrions joüir d’une tranquille paix. Junon voyoit avec plaifir la victoire que Minerve remportoit fur Mars .6: fur Venus. Le Roy qui commande à ton.

b’H o si r n a. Liv. XXI. ,38j te la mer fut auiIi touché’de l’ena vie de combattre. Pour uoy de». mourons-nous icy , dit-i âvApol- Ion , fans que nous on fuyons venus aux mains 2 il ne vous fied I s d’être en repos , pendant que l); autres ont commencé la guet. ne. :r z; a? re. Il ne feroit pas honnête de retourner au Palais de Jupiter fans avoir combattu. Vous êtes le plus jeune , J’ay plus d’experience que vous ,1 attens que vous ayez le courage de m’attaquer 5 cen’efl: pas que je ne defaprouve fort que vous ayez pris e party des Troyens 5 avez - vous oublié ce qu’ils nous firent foufiiir antrefois lors ue nous étions ar le com- man emont exprès (leJtipitor au fervice de Laomedon î Ce fuper. be Roy nous accabloit de-travaux infupportables ,je bâtis les mu.- ’ railles de la ville , 85 il vous (ou. vient bien que vous gardiez fur le montl Kk Ida [es troupeaux.iiij. .Mais

386’ ’L’Ï’LIAIDEA’ . lors que l’agroablo temps. de n61 tre recom enfe. fut arrivé ,Ïil. nous refua le prix de ’noflro. travail, 8c nous renvoya avec menace. Avez-vous oublié qu’il. vouloit vous faire lier les pieds &les» mains , a; vous vendre ont I. des Ifles éloi néeS? Nous nous retirâmes ma Iatisfaits de luy, Il nous avoit fait mille faux fer-o .mens pour nous arrêter dans fa f . maifon , 8c il nous on chafibit ,.- après avoir reçû de nOus de: fi; grands fervices. Je. nexfçay pas comment vous pouvez. aimer la. race (loco traître , que novons ê; tes-vous rangé du côté des Dieux qui veulent punir ce parjure , 8:. étruire fa puiilante ville , fans en. excefpter ny les jeunes enfans , ny» les emmes les plus confidora-- Ëelle eflime feriez vous de bles.ma ageiTe , repartit V Apollon, fi’jo combattois contre vous pour de.

x

D’H o M r a e. LIV.’XXI. 53’227 fdibles mortels qui ne durent as plus que des Heurs? Ils embel il; i [ont aujourd’huy la terre ,8: ils’fof nom-riflent de ce qu’elle a de meilleur, demain ils ne [ont plus, 8c deviennent eux-mêmes la» proyeôc la nourriture des autres: animaux. Ainfi’, divin Neptune ,. n’efiayons point nos armes ny nos: I ’forces,mais que les Troyens 8c les, Grecs terminent ’enfemblo leur»: ’ï diEerend. Ainfi le divin Apollon- Îe retira, .n’ofant- pas venir aux: [mains contre Neptune qui étoit! fon oncle. Mais Diane luy en fit? de grands: reproches. Où.- alleu - vous, dit-elle; mon frere, vous- abandonnez toute la viétoire’a* N eptune. Il va fe vantarde vous avoir mis en fuite,.c’eii donc ’ ont vain que vous êtes armo’d’arc "Se de flèches. Pourquoy difiez-vous parmy les Dieux que Vous com-s atrie’z’contre Neptune , ce vous: étoit une gloire de le faire office.

terus mais l ceflirtant vous fora une grandsA honte d’en avOir Puy l’occafion. 0 Apollon ne luy re ondit pointa Mais Junon luy dit ’une marnera fort piquanto,comment cloravous tomeraire Diane , vous oppofèr à moy 2 Sont-ce vos armes aqui vous j donnent l’imprudente urance de me refifiEr , Sc-qui vous font efperer que veus aurez de l’avan- rage fur moy àJupiter a mis dans vôtre foin le courage d’un lion, 8c je [gay bien qu’il n’y a point de mortel qui ne doive vous coder. Mais croyez-vous qu’il vous fera aile de me vaincre, a: qu’il ne faut pas plus de force pour fur. * monter uneDéefle,que pour abat- tre furies monta nos, ou dans des forêts les bêtes Ëuvages qui crai- nent le bruit de vos chiens 8c vos âêches a Mais puifque voulez bien en venir aux mains contre moy, je fuis bien aile que nous oflayons enfemble nôtre puifi’ance.

D’H o M n a a. Liv. XXI. 389 En achevant de parler , elle prend d’une main la courageufe Diane la faifant tourner en l’air autour d’elle , 8C de l’autre luy ôte fun arc dont elle la frape par me ris , continuant à la pouffer tantôt d’un côté , tantôt d’un autre , 8c à rire de faitemerité. Ses flèches tomberont à terre , 6c Ju- nonne la retenant lus par le bras, elle s’enfuit a 1- prompte- ment qu’une colombe Vole vers- le creux d’un rocher, pour éviter la fureur du Milan dont elle off pourfiiivie. i Latone n’était point affligée de lafâcheuiè avanture de Diane. Elle étoit prête de combattre contre Mercure 5 ne viendray point aux mains avec vous ,, luy dit-il,il cpt dangereux d’attaquer les femmes de Jupiter. Non, je ne veux pointentrer en guerre avec vous,quancl’vous devriez dire fur l’Oly-mpe que vous avez rempor.

396 j .L”I-L’I au) Ë V té fur moy la viâoire. Latone j t’oyapt ne Mercure le "retiroit-y ç’arrct-a a recüeillir les flèchesch l’arc de fa fille que Junon avoie’ i jette fur-la terre. i V - I . Dianepleutant de honte 8c ele’ dépit d’avoir été fi maltraitéè l par julien, étoit arriyé’e au Palais de Jupiter. Elle s’étoit jettc’e à fes pieds, 8: comme-il voyoit [on voile tremble-r à l’entour. d’elle , 8c être agité par laviolence des a foû irsunellepouflbigil luy .n ’ la e’ cette forteëen la’c’are antz. Lequel des Dieux , ma chere fille; a été aflèz tememire pour vous faire quelque outrage ,- comme fi vous luy. en» aviez donné fujet 0? C’eft Junon,.luy dit-elle, qui m’a fra pée, 8: qui" efiçaufe dela que; tel e Se de la divifionlquilefl entre les Dieux. Pendantqu’elle faifoit ’ (es plaintes à Jupiter ,l A. ollon étoit entrée dans Troye. I craia ’ gnon que les Grecs ppévenam:

a D’Ho M un. Liv; XXI. 59:: l’ordre des deftins ne s’en rendit; (en: maîtres dans ce jour. Les au, ures Dieux retournerent fur l’O, lym pe,dont les uns étoient fâchez A de la déroute des Troyens7 les au-. très airoient de la joye de la victoi.’ f ré des Grecs. Ils s’afl-irent tous au,

Présp Cependant de depuisjupiter. u’Achillev ..t étoit forti du Perd où e débor- A dement du Xanthe l’avoit mis ,, il renverroit 86 Troyens .8: che- Î vaux , 86 tout ce qui (e prefentoiz I devant luy , 8C tout ce qui ne pou.- yoit éviter airez promptement [a fureur. Enfin comme dans une ville où la fumée d’un grand feu A s’éleve dans l’air , 8c où la colere des Dieux menace toutes les mai- ions d’un I fiinefte embrafement ,. chacun ePc en peine , tout le peu; " pIe cit dans une frayeur gene- raie : de. même à l’afpec’t d’A-" ’ chille toute Troye étoit en alan; ’ me, Kilinz’y avoit performe qui ne

a,» . ’ -L’ï1’î-AHD a fiât faifi de crainte &d’inquie’tude. 7. Priam. étoit fur la Tour d’un Temple où il tâchoit à. découvrir. 43e qui fe palliât dans les deux an. niées 5 il ne fut pas long.-œmps [ans qu’il apperçût le defordre des . Troyens. I es voyoit accourir en foule vers la ville , a; il reconnue Achille à la grandeur de fa taille , ’ qui les pourfuivoit avec ardeur .i 8c qui rempliflbit les chemins de un? 8; de carnage. Il defcendit en oupirant de douleur. w . Tenez les portes Ouvertes,dit- il aux gardes de la porte de Scée , à; recevez les Troyens 8; nos 9,14 liez que le fils de Pelée a mis en fuite. Cette journée nous cil: bien funefle. files fuit de prés, se je crains même qu’il n’ait l’audace de nous. pourfuivre jufques dans lÎenceinte de nos murailles. Aum- tôt que le plus grand nombre de a nos troupes aura palI’e’ , refermez. les portes , a prenez bien garde

,. D’HOMfiMË. Liv: XXI. 3,, que les Grecs n’entrent pas "du; tant le dcfordre où nous foin,

Le même commandement En; mes,donné aux antres . portes, , . Ellesx V furent ouvertes , et l’armée des Troyens y entra. Apollon étoit allé au devant pour les’garantir d’une défaite entiere. Les foldats fatiguez. y arrivoient avec peine ; ils pailloient de foif; ils noient couverts de fang 5c de panifiera; il n’y avoit que la crainte de la mort qui leur donnoit la force de s’enfuir. Car les’Grecs les pour.-v fuivoient de prés. Achille en a. battoit toujours un grand nom... bre à. les pieds; il ne le pouvoit ramifier de fan , 8c fans doute ce jour auroit cré. le dernier de Troye, fi- le diviniApollon n’eût arrêté la fureur d’Achille. V11 infpira; au cœur d’Agenor une genereulë hardieflè , 8c pour fautent: (on courage par fa pre.-

I -rlD Atlai «ri-L":(enfej il s’arrêta un auprès e ” de luy- fous un orme, où il attendoit A: A achille pour s’oppoferâ (on palier..- ’ e, 8c pour procurer alnfi p usai- é’ment la retraite des Troyens dans la ville. Apollon étoit cou. ’ vert d’un nuage ,6: entretenoit [on efprit de la gloire qu’il rem.» porteroit en .fauvant la ville de l Troye. Mais Agenor n’eut plus tant de i hardiefle en voyant venir Achil, i le, ’Son cœur fiite’mû fil ne fia, f voit plus s’il devoit l’attendre , ou ’ . feretirer.Maisiln’eit plus rem s, ’ difoieil ,t de m’enfuir vers la vi le. je ferois bien-tôt pris par le vail, an-t Achille, 8c je perirois com.- p me un lâche. ’HÇ’laS-l ne feroisje pas mieux de quitter ce chemin , ’ où il pourfuiv-ra jufques. dans llium ceux qui fuient , 8: m’ëcar, ter Vers le mont Ida , dont-je defl 1 cendrms durant la nu1t pour rentrer dans la ville .z Maispour; l . n QUOY

D’I-I o M E K E. Liv. XXI. 39’; quoy me fais-je un vain projet, p M..." ne feray- je pas découvert,&’ pour; ray-je alors éviter lamort; Si- je dois perir, y a-t’il pas plus de gloi- reâ l’attendreëjupiter luy adonné l la victoire juiqu’ iasprefent’ 5 mais r enfin fun corps n’efl pas-de. fern-y d’airain , il petit-efire blellë, il eflf l mortel comme moy,fa vie ellaulli fragile que la mienne. ’ ’ ’ Apollbn dillîp’oit ainfi’ la crétin! te dont il avoit efié faifi d’abord, 8C remplit. fon cœur d’aH’urancd i 8c delhardieflè. Il attend donc A- chille de pied ferme , 8c tourne fes armes contre luy. Tel qu’une Panthere fort d’une épaule forefl! ’ contre: le chlafl’eur’, fans craindre ’l’abboyementde’s chiens , ny le ’ dard qui la menace , bien qu’elle a foit, bleiiëe -, elle ne s’enfuit point dans fa caverne 5 mais elle s’avan- l ce contre le chafleur,’& ne celle Point del’aH’aillir qu’elle ne foit entierement abbatu’e’ , ou qu’elle ’ ’ ” Tom. H,- .

396 ï L’I L x A D 15 ne l’ait déchiré. Le fils d’Antenor voulut éprouver la puifiance d’A. chille, 8c fit citai; ou de vaincre ou de mourir. v Il avoit [on bouclier à la main ; ôt.voyant Achille allez prés , il l’arrelle en luy parlant de cette forte : Vous avez une trop vaine efperance , grand Achille , fi vous croyez entrer aujourd’huy dans Troye: Sa prife coûtera encore bien des travaux aux Grecs-,ap- prenez qu’il y a de vaillants hem. mes qui la ’ŒEenÆOnt. Nous combattons pour nos parens , nos femmes , nos enfans , a naos amis; quelque vaillant que vous (oyez, Achi le , vous n’irez pas plus lOTIh Le defiin vous surelle icy, oùilefi tempsfde payer de valine En: tout celuy que vans avez répan u. . Il lance de toute (a Force le dard qu’il avoit dans la main après avoir ainfi parlé. Le coup futjulle, il frappa Achille un peu au deil’ous

n’I-i o M r n r. Liv. XXI. 397 du genou.Mais comme il n’y avoit riende lus fin que les armes dont les jambes étoient couvertes , le dan: ne put les percer. Il rejaillit vers Agenorôc tomba ales pied-s. Achille le jette furvluy , mais Apollon ne luy permit pas de le gaincre, il l’enleve en le couvËît ’un é ais nuage,8c le met en 4 - reté 5 pour empefcher Achille de oui-fiiivre le relie de l’armée, il e. fervit de cette adreffe. Il fr rend femblable à A genor , le pre- tentant à Achille pour l’arrefier à combatre. Après avoir évité le s dard dont Achille cf eroit de le traverfer, il fe mit en uite dans la campagne,courant vers les bords du Scamandre, au lieu de s’enfuir J vers la Ville. Comme il meluroit fa courfe à la vitelle d’Achille , il ne s’avançoit feulement que de quelques as , 8c Achille croyoit toujours Erre fur le point de le prendre. L1 ij

398 ’ i131 L I AD E Cependant les Troyens eut. troient en fouleidans la ville 2 pen- fonne nes’arrétoit à compter ceux. qui arrivoient , ou à demander- ceux qui avoient peri au combat; Chacun ne: fongeoit’qu’â le met- tre en feureté. Il n’y avoit per- forme qui ne «fût bien aife d’eltre: à couvert des fureurs du redoua table Athille , après. avoir eilu’yé; les fatigues ôc les perils de cette. penible journee. ’ ’ ’ ’-

fin du vingtvunie’me Livre, M. w

v

. . . 7. xUTw. a .v. . ,..5. A ,,.a ,a ,

4 .c a X . k..

013:2ch 2 .

D’H o sa E ne. Liv. XXÏI. ne .j Eddy)» irrarfiy’riîçvav-Arhja W ç

. KIL-1A DE 4 .DHOMERB

4 I. 1m E Joris. , (g ÜAN 13- les Troyens (a J i si"; ’ crurent enfeureté dans 1;, leur ville , ils prirent un- p u de rÎpos.’ Les uns efioienn couverts e oufiiere ; les autres citoient pre ez de la. foifi Leur, fuite les avoit mis tout en delôr- dre. Cependant les Grecsappro- choient des murailles , le mettant à couvert [bus leurs boucliers. . Il , fil? en QPÎHfiëtQFQue i le denim

m- V

400- L’I L 1 A n z ui avoit ordonné fa mon , res ;nt hors la porte de Scée. Achille 0.0 pourfuivoit toûj ours fur, lesblords du Scamandre Apollon qui avoit pris la figure d’Agenor , mais ce Dieu luy parla enfin de cette for- te : C’eli en vain que Vouscourez après moy. N’avezdvous pas en- tore reconnu que je fuis un des Immortels? our uoynedonnez. vous point . e re afcbe a vofire courage 2 Croyez-vous que ce ne foit pas allez d’avoir repouilë les Troyens dans leur ville? CelIèz de me pourfuivre , vous ne rem- porterez aucun avantagefur moy, puis que je ne fuis pas un homme morte-l. Vous m’avez fait un extrême de lailir, luy dit-il, enflammé de c0 ere nous m’ellces aujourd”huy le plus cruel de tous les Dieuxde’ m’avoir détourné fur ce rivage pour vous ourfuivre vainement. Combien eTroyensj’aurois en-

n’I-I o M x a 13.- Liv; XXII. 4.01 tore abbatus avant qu’ils enlient pu rentrer dans leur ville a Vous m’avez enlevé la gloire que j’a- vois entre les mains : mais vous ne les avez fauve: que. arec que vous (gavez bien que les Dieux. ibnt au demis de la vengeance des hommes. Faut-il que je n’aye pas le pouvoirde me vanger de vôtre tr’ Achille m crie ayantfait î cesi I reproches r à Apollon, il retourne a grands pas versia ville; un char traîné par des chevaux qui ont rompe-r. té le prix de la courfe’ ,ôzquicou- œntavec rapidité dans uncc’am; i grie,n’avanceut pas-avec plusde mais; âtqlloit de toutela ferre. Priam e imier ui l’a r- ceut ., il paroirilâit à s gaffera que cette étoile que l’on voit bril- lei. durant l’Automne. Il n’y a point d’allxe au Ciel qui ait plus d’éclat. Mais c’elhm trille efa- ge qui menace les hommes e du;

4er. L’IrIAnEv’ V ferentes fortes de maladies; A’ la.) veue’ d’Achille- ,-Ç dont les armes éclatoient de la même maniefe, l’infortune’ Priampoullà des cris’ pitoyables. Il. le frapoit la telle: Il s’arraehoit les cheveux. Il apa’ pelloit [on fils ayant les larmes aux yeux. Mais’l’intrépide Heca tor’demeuroit toujours hors della; ville , ayant une extréme’envie de lignaler km courage contre le vaillant 8c leredoutable Achille; "4 Priam s’approche deluy. Mon" fils Ç, dit-il, mon cher fils 5 n’attens point feul ce cruel homme ,« de peur que tu ne meuresrâ l’heure même; car l’indomptable’Achiller remportera- fans doute la: vi&oire fur toy. (âne je. humai-heureux, ô- rigueur inflexible. de; ma tri-- fie deliinée 2’ Si-les Dieux ne l’ai-.- moient pas-plus que; je l’aime,il lie-r iroit bienLtoli la proye des chiens 8.6 desvvautours. Le Cruelm’a déja. t’aVy plufieurs- dermes "enfans setier ...... mes,

:DÏI-IO’MERÈ. lLrv. XXII. un; mes Capitaines. Il - a vendu les . uns dans les-Mes éloiglnéeszlla ’ :tué les aut-res’impitoy-ablement. je cherche deux de mes.enfans,- ’que je ne trouve point , Licaon :ôc Pol-ydore , fils deiLaotboé.S.’ils «font prifonniers dans le camp des ..ennemis mous acheterons leur Àfiberté. Altesadonné de: rendes êthllCflèS à leur mere-êfc- 1moy Que feroit-ce , mon fi-l’s’,’.fi tu par. riflois avec eux êCÆelle efperance mous relierOitdlaprést’avoir per- . du ?Ne t’ex ’ofe donc point lus Ion :tempsliors des Lmurail 5 Re encrine, mon fils ; pour ..dëfen une les iTrdyensLIQuele fier Achille n’ait pas. aujourd’huy la gloire de te vaincre; ente don; -ïnant ’unehfun’elie ,Âqui nous coûteroit trop de larmes): Ah s mon fils ,’ a ’e quelque: pitié d’un lpere milëra’ le ,îïque- Jupiter. n’a iconfe’rvé jufqu’à » une ’ extrême vieillell’e ,’ que pour voir: tant de Tom. Il. M m

404. A 4 151L"! A,» r .--,.H,... "A malheurs. 5 La monde [es fils; l’en: lavement de fes filles,;l"e beréeah .. de fes petits fils baigné de leur fang, fes brus en la puürgnce des Grecs. Qge devhiçndçayçjcègnoyfl.’ même .9 je n’auxay’ pas été pîfiçô; percé dequclquç ççup dçjavclpt, que je ferai la proïe de mes chiens qui [à affilieront de mon 13mg Eflœedonc làcc que Les dçfiins m’ont: refervc’. 2 PouvoicrntfiiIs mg donner nm; fin .lus,ri1.i,fèifgble , que d’être expo é à. mon âgeà la fureur de mes ennemis : Peuvent, ils envoyer aux hommçâ m? mal? heu; plus : and? lifting. pas là. tout (:6:un gara uçurlpçu: or; donner de plus a jgçant 2- . t - il parloit en s’attachant les che; yeux q. 8C, mandas 0 filé pour woinfiéèhir- Hesaçog. sa maie .5an midi-t calames. dÎunlagtrè 96:6,65 duy-nmgèzjan’t Le: [binât le fié! elle fautoit tenu, dans; (911m; au: me, du mains me? fils , fioit-411;. , A A-I. 1

D’H o M en E.LIV.1XXII. 4o; . refpeéte ce fein qui ta noùrry. Ne feras-tu oint touché de mes (eû- flairs ny (le mes larmes 2 Ah fi j’ay ,eû tant de foin de ton enfance , oublieras-tu maintenant tout ce que tu me dois a Fais ce redou- able Achille 5 Pourquoy vas tu te précipiter à ta perte en combat- une contre luy? Helas je ne te re- verray donc plüê,mon fils,je nîau- ray pas la confolation (Patrofer ton corps de mes larmes ;Ta me- are 8c ta femme ne pourront pas Âmême t’enfevelir. Tu feras cule, ,Vé dans le camp des Grecs, pour devenir la proye deleu’rs chiens; cil-ce doncslà tout. Coque nous i pouvons attendre deltoy? U Ses larmes interrompirent fou difcours. Priam 8c elle le conju- roient d’éviter un fi. funefie’ com- bat. Ils le prioient. par tout ce que l’amour a de lus tendre. -Mais He&or ne laillâ point Hê- Çhir [on "cœur par les. larmes , M m ij

fiÎ 4.05 L’îLIADÆ- 7:1. ny par leurs prieres 5 comme un Seîpent .repû de venins ,6: bouf. f ’orgu-eîl 8c de colere, menace (lyir une montagne deferte qui- conque ofera en approcher. :11 le plie oche delà caverneen mille cerc es, regardant de travers au- premier bruit qu’il entend , tôt (e amplifiant d’une écume enveni- mée: de même Heétor s’arrêtait ayant unedurage que tous les plus grands erils dela guerrene. envioient e yer,8c préparant a Achille une mort Prunelle. s ’Il étoit appuyé. fur [on hou- cher en lfattendant, bien qu’il (e fût endurci contre les prieres 8c les larmes ,8: que (on grand coeur p me: cint [a ce rible de crainte parmi es plus a eux d ers , il ne lailroit as de [entirm’ le agi;- tations diligentes. ’ , 7- . Si je me renferme dans la Villes», difoit-il,Polydamas me reproche;- ra qu’il n’ell: plus temps; , que

D’H o M E R E. LIV; XXH. 4.07 devois y retourner des la’nuit der. .niere , 8c n’expofer pas les Tro- yens à la fureur d’Achille. je ne l’ay pas voulu croire : J’ay- me- .prife (on avis , qui nous pétoit? fi important.Apré-s avoir expOfë par une valeur temerai’re. 8: à contres itemps un fi grand nombre deTro. yens ,3 comment retourneray-je ’ maintenant dans une. ville où’tout le monde me demandera compte de la vie de tant, d’habitans 2- - J’entendrav le peuple autour ide moy , qui ofera me dire,voila Hector, qui cit caufe dola perte à: deila ruine de fa Patrie. Non; je n’y. rentreray. jamais que je n’aye-vainCu’Achille aux: yeux de toute la Ville. Si jeperis enfin ,il y a plus de gloire à mourir dans un combat’,qu’â (e retirer lâche- ment de devantfon ennemy:Mais urquoin’aller pas au devant de uy ,- pour traiter enfemble de quelque accommodement a je v Mm» iij ’

4088 L’ILI’ADE a n’ay u’â lanier icy mon calque ,. mon ouclier 8: ma pique -, afin qu’il juge d’abord ne je ne fuis pas venu pour com attre. Jeluy- offriray Helene, 8c toutes les ri. cheires que Pâris enleva aux. Grecs uand il la ravit 5 ce quia été le (finet de cette guerre. je promettray aux Grecs une art. confiderable de tout ce qu’i’ y a. de plus précieux dans Troye.Les. Troyensine refuferont pas de ju.- rer qu’ils partageront entr’eux 8c a les Grecs ,. tous les biens qu’ils, U. oilëclent .5: 8c ils ajouteront uni germent folemnel, par lequel ilss s’obligerontdedonnet un. compte: exact des richefiès qui font dans; la Ville 2” Mais que dis-je? Mon- coeur n’as-tu pas honte d’écouter de fi lâches penfe’es e-(luôy j’irayr demander la paix à Achille 28: comment me recevra-fil , le fa; muche? 8c le cruel qu’il efl ? Il niéprifera. fierement mes prieres i2 ’

D’ H o M E n E. LIV. XXII. 4.09 Jeafer’ay fans armes , je ne pourray plus me’d’éfendré 5 m’ôteraI-iaufliu aifément la ïvie quefi n’étoisl qu’une femme-.11 ne s’agit pas de: difcourir avec luy fous une chêne, r ou ,derriere un rocher comme font les jeunes ’Ainansx 5 il. s’agit": de combattre 8c de voir auquel; devnousdeux Jupiter veut accor- der lai victoire. ’ I A ’ ï’ Ce vendant Achillear’rüe lem; Blabl au" Dieu de la guerre v: Il- v avoit les armes a l’a main: Il briL: loitÏde tous côtez , - les prefents.È: F; iræ 9:4 F Ci de. Vulcain dont il étoit tout cou-- ver-tv, jettoient un éclat arum-vif que "relu Ï? d’unfiëclair- iou d’un ra ’rand’em raffinent ;ïeu’ du Son cil; quand- au fortir’i’de l’Ocean il pzaroîtïtout’en’ feu. " I j Hector fut faifi tout d’un coup? de frayeur en voyant Achille : Il» voulutis’en’fiiir; mais le vaillant" fils de Peléeile pourfuivit avec-laï- même vitefle qu’un” épervier le.h Mm iiij;

410-, Lib-L’IADB’ * plusmpide sa le plus leger Jerr- tousr les -.6ifeaux , fonda fur une cog. ’ lombe" craintive. riEn. vain elle veut écha errera volanttantofl’. d’un colle tantollti d’un autre; il; la ferre de présence un cry me; .ùmsfin»- - -.... , .. .i naçant ,8: il ne l’abandonne oint: qu’il ne l’aieprife. Heétor uyoit. auilî le long: des murailles de. Troye; il n’y avoit rien. de; lus, leger,.que la fuite, mais Achil de: [nivoit.- .011 les, voyoit, courir de: delÎuspunef tour élevée , jufques il ce. ’u’ils arriverent. enfin aux. borderies deux fourmes: (lu-divin, Scamandre? L’une elt d’eau cham- de , .Cant il for; autant. de fumée que. d’un-feus; L’autre dans les. plus grandes chaleurs de.l’ePcé,efi;". plus roide quella grelle. ou-quc a neige ;, 86 efl- plus ure que 1e- cryilal’. Leurs bords gin embellis (le belles pierres,oùl les Trôyene nes avoient" comme de. laver: leurs robes 3 avant que. lesGrecs

’ D’H o si r 1c 1-2. Liv. XXII. 47H ’ fullènt’. venus troubler la paix. Ils paillèrent au delà , l’un en fuyant , l’autre en’pourfüivant 3 le plus vaillant des Troyens étoit en fuite. Mais le plus vaillant des Grecs s’attachoit à le fuivre, 8c à vouloir le joindre; Ils ne cous roi’ent’ pas pour uneviélime ou peour’ la peau d’un bœuf, qui’font ’s prix que l’on donne a ceux qui rem ortent la viâoire a. la? courfe. I l s’agilroit’de la vie’du’ genereux’fils de Priam. Les che; vaux courent" avec moins: d’ar- deur pour gagner un vafe fain ,, ou une captive , qui font les prix ordinaires que I”on’ pr0poië dans les jeux’que l’on celebre’ Æ l’honneur’d’es m’orts; Ainfi ils fil "lent trois ibis le tour de la ville avec une vîteflë incroyable. Les Dieux avoient les yeux arrêtez fur ces deux Heros; Ils atten: doient quel feroit l’évenement de cette avant’ure ,V, lorfque. jupitet:

- 411. 1’! L 1 A D E leur parlade cette forte. .A ’ J’ay du déplaifir’ de .voir"He&or’ en cet état 5 je fuis en peine de ce - L ui arrivera de luy. Il me fouvient" des violâmes qu’il a brûlées fun I mes autels au Mont Ida 8c dans. la ville. Voilà le prompt Achille: qui le pourfuit. Que ferons-nous 2* Voyez fi nous le retirerons du" peril ou il cil, ouli nous donne; rons â Achille la victoire qu’il: - efpere de remporter fur ce cotira-Ç geux Horos. l I A 4 Vous , mon pere , qui tenez en main la foudre, repartit Minerver d’ou vous vient cette agitation: d’efprit 8; le trouble où vous ê- tes 2- ïoy ’VOulezaVOus-I qu’un; mortel ont les de’lliins ont on; donné la mort, jouiflè toûjours de la vie r Vous l’avez déja retiré de tant de perils. Ne doit-il jamais reconno’itre ’ n’il cit-né fujet.â..la- mort comme es autres hommes 2 Vous pouvez faire ce qu’il vous .

D’H o M E a E. LIv. XXII. 4.x; plaira : mais le fentiment de tous- es Dieuzx , cil qu’il ’fuccombe maintenant fous les armes du dl.- vin Achille; 1 . ’ -, Ne croyez pas ma fille , luy dit! Jupiter, que "laye parlé comme: fi j’avois un elléi-n’ ver’itable de donner toujours du fecour-s à: Heâor. Il eft Vray que. j”ay de la. peine à l’abandonner, mais je ne: refifle pas plus long-temps à. ce: que vous voulez. Defcendez au: plûtôt proche des murailles de’ Troye , 8?. ordonnez Vous-même? de luy tout ce qu’il vous plaira. . Elle obéit avec plailir a un or; dre qui luy, étoit-fi agreable,,ôc quittant lehaut Olympe,elle.vint-: p aï l’endroit fatal où Achille. 86. Hector devoient bien-tôt venir:

auxCependant mains. Achille . pourfuivoit.’ . toûjours avec la même vigueur, (3”er ainlï qu’un chiens de thalle; ne donne point de repos à. nm

414.. L’ILIADË’ ’i Faon u’il a fait fortir’ du fond ’ d’une criait. Ille court fur les ’ montagnes 8c dans les vallées: C’eft en vain que le Faon le cm che dansun’bois , le chien fait [es fraces, il les cherche,-il va de tous côtez , jufqu’à ce qu’il l’ait res trouvé. Heélor ne pouvoit pas aulli fe mettre en-Ifûr’ete’ 8C éviter la fureur’ d’Achille; Toutes les fois qu’il tâchoit d’approcher’d’un i ne des fours d’llium ,« our faire expofer’IAchille aurï èches des Troyens , il le ’voyoit’ devancé, 185V il étoit contraint d’er- s’éloigner ’vErs le rivage du Simoïs. son. bien. de fois feutâil re tec de ne; tre pas entré dans a ville, de n’avoir pas écouté? les’fages" avis: de? fénïperë’, &d’avoir méprifé les larmes de famere a Il vouloit. y entrer. Il cherchoit à furpr’en- cire Achille", 84 à. feljetter dans une des portes; mais iliétoit [nia- vièavec trop d’ardeùrgvôocommo .

15’ H o M r un. Liv. XXII. 415 dans unionge où il (enible que l’on pourfuivjt ion ennemi,ou que l’on veut échaper de les mains-a on va avec inquiethude, onell mû... L jours fur le point de l’atteindre, 8c d’en être atteint 5’ celui qui fuit croit toujours qu’il ne peut pas empêcher d’être pris ; 8c celui qui :pourfuit,de(efpere quelque effort qu’il faire , d’arrêter [on ennemi. ’De même Hector fuyoit , fic il fembloit toûjours que les mains d’Achille l’arrêtoient; Achille pourfu’ivoit , 8C Hector évitoit rto’ûjours de tombçrçn fa puifl.

..Mais comment enfin eut-illpû fance.,s’exempterde la funelle defline’e. a . .qui le pour-fuivoit,fi le divin Apol- filon ne fut venu dans ce. çril il preflànt pour luy donner (il: trou,- velles forces, a; le [oûtenir dans la fati ne d’une tourie Endilïicil- le. Ac ille avoit été joint par les troupes des Grecs; mais il leur

J416- Ë’I’LIAD’E . défendoit de tirer fur Hector , fi: acièrvant la gloire de le vaincre,& me voulant pas que performe eût part à fa viâoire. - Mais comme ils furent venus pour la quatrième fois aux four- ces du :Scamandre, ju iter prit lès balances d’or 8c y pe a les deflrins de la mort funefie de l’un 8c de l’autre.Celle d’Heélor defcendit jufques aux enfers , 8c alors A 0l. Ion fut contraint de l’aban on, amer.Au contraire Minerve A s’appro; ;cha d’Achille. Enfin luy dit-elle , jupiter le declare pour vous , les Grecs retourneront avec une grande gloire fur leurs vaillèaux. Oeil en vain qu’Heétor (e refen- tera au combat , 8c qu’Apo lon ell: devant le Trône de jupiter. Hec. ror n’échapera plusdenos’ mains. "Mais ’ arrêtez-vous 8c refpirez un moment. je [catirai bien luy per- » fuader de’s’arrêter aulli , 8c d’en-

D’Ho M È li E: Liv. XXIIÇ4J7 ne " endre fur vous la ’ viétoire, jA’C ’ ille eut dola joye d’ef rer de (e voir bientôt aux IDÉE: avec "Ion ennemy. * 4 a En effet elle aborda Hector; mais elle avait pris tous les traits Be la voix même de Deiphobus. ’Mon frere, luy dit-elle, il y a long-temps que. le fier Achille vous pourfuit, j”ay vû vôtre pep Iril de deifus nos murailles, 84 je fuis venu à vôtre fecours. Arrë; tonnions, mon frere , ac repoul; Ions enfernble ce fuperbe enne- ’:mY° - . ’ Ë V’ Ah .2 mon frere , luy repartit ’Heétor l, je vous ay toujours aimé tendrement ’, mais jamais vous ne m’avez obligé davantage que de .fOrtlr pendant que les autres de- finement lâchement enfermez l dans leurs murailles, bien qu’ils i m’ayent vû comme vouslidans-le plus grand danger que j’aye’couru ’jufqu’àprefentlHem-1 ’ ’ ’ x..

41.8 1131;. r A n ,1 à; 11 tell vray mon frere, dit-elle, en continuantfa perfidie, que j’ai, sui mon percée ma mere à mes enoux; ils m’ont embrafië cent fois pour rueretenir; Car on cl]: dans une frayeur extrême 5 mais je ne pouvois vous voir en ce; état, 8c. ne.vous feeonrirpas.iMo,n ’ .cœurfouffi’oit lalplus cruelle in. quietude du monde. Je .n’ay pû .refillerà l’aEeâion quezji’ay pour Nous. Elle m’aamené en ces lieux, Ecombattons-y, mon,frere,n’éparf. gnons point Achille ,’ .8; voyons s’il ne peut point être blelTé de vô. ne main. Peut-être qu’il n’aura pas la luire de rapporter ,nqs vdépoüil esfur fes ,vai eaux: p Pour appuyer davantage, La tromperie , elleavança la premie- çre contre Achille. Hector qui ne doutoit-point qu’elle ne fût [on frere Deiphobus , la fuivit hardi; .Ï menti, 8; étant tallez pro’che’d’A- v schille pour en être entendu, il. luy parla de cette forte; " , ’ ’ i Vous

D’I-I OMaE a z. Liv. XXII. 419 .j Vous ne me verrez lus devant vous , genereux fi ’ de Pe- lée. J’ay fait trois foisle tour’des murailles-de. Troye pour vous évi- ter , je n’ofois foûtenir vosl’p’re- miers efforts,I mais je ne re ufe plus de "combattre ,. quelque éve- nement- que les Dieux onnent à mitre combat. Appellons ces Dieux â’te’moin de ce qui doit le palier. entre nous ,. fur tout. dola parole que nous devonsnous don; ner. Pour moy fi Jupiter me don- ne l’avantage fur vous, je vous promets de ne deshonorer point voilre corps par des traitemen’s indignES.’Aprés que j’auray pris vos armes,je le rendray auxGreçs,. il 6.1l juge que vous me. promeu- tiez la même choie. a : Achille le regardoit fierementa N e me parle pointjlui dit-il, cime-- my des Grecs, de traité ny. de pro. ’ meile entre nous 5 les lions &les hommes ,’ les loups Scles Agneaux: ’ Tom. Il. Nu

4.2.0 L’T r; r A’ D E firent-ils jamais entre eux quel; ne alliance. Ils ne cherchent qu’à le nuire , 8c à le faire une con. tinuelle guerre , quelle alliance- pouvons nous faire enfemble r Peux-tu m’aimer, &moy puis-je:* te fouffrir 2- Ne fongeons,He&or, qu’à alTouvir. noflre haine ,.,rap« pelle tout ton courage ,.le perilë cit grand pour toy , tu ne peux. plus» échaper a Minerve qui va ter iurmonter’ par: ma main. Il cit temps que tu payesle fang des..- Grecs que. ta fureur a répandu fur le riVage. Ayant parlé de cette forte , ili lance un coup de. dard , mais Hec- tor l’évita 5 caril avoitpris garde à. l’adieu d’Achille,..8c il eut le: temps de (e bailler, de-forte que le dard palis. au dellus de luy. Mi;- nerve l’arracha de l’endroit où il alla s’enfoncer,.& le rendit’â A; chile fans que le courageuxHe- &or’ s’en. apperçeulh

D’Ho’M’E K2. Liv; 4.21 :jÎ-Vous avez-fait une faute , dit-il. Achille, vous qui elles égal aux Dieux, vous n’avez; pas encore» amis-de Jupiter qu’elle cil; ma clef-5 a nuée. Vous vous en vantiez man-.- moins A, mais: ce n’eIloit que de! vaines menaces. Vous vouliez; m’efHayer’ par le ,prefa’ e d’une; mort flanelle, pour me aire per.-. dre- l’efperance de. vous vaincre,. vous vous elles trompé. Je ne fçay plus: ce que c’elt que de fuir dea- vaut. vous.- Je ne recevray point? parderriere de bleffure- honteu: fe,fi’Jupiter’ veut que .jegper’iil’e ,2 ce feraïduvmoins en vous acta-r quant r; mais longez vous-1nd;- me (lévita la mort qui finiroit? bientôt la guerre 2 car il ni ’ a1 que r vous qui pouilliez ref 6123 .111. lance ’ "un trait dans le bouclier? d’Achille en: parlant ainfi2 ,amais’i au lieul-----..-----..--..:. dÏentrerayant cité ,pbullgé-ï d’une grande force, il réjallitbien! loiuilrleétor’enïfremit , il demeuë" ’ Ni n?

452": 3 -L’I L 1 A D. la". . ra furpris que ce coup qui*avoit orte’ filjulle dans le milieu du ouclier’, enïeût’efl’é repouflé li aisément. Comme il n’avoitpoint d’autre dard ,il appelle fan frere Deip-hobus à fou - (ecours ,iluluy demandoit une pique 5’ il regarde autour "de-luy , mais ne le voyant plus, il reconnut bien qu’il avoit elle trom é- ar Minerve. Enfin, irai 51es Dieuxwveul’ent’ que je perdre. Je croyoisque-Dei: phobus citoit avec moy 2’mais il n’efl” point forti de la: ville 5 c’efl: Minervequi m’a fait cetteicruell’e tromperie’kge fuis bien prés d’une: mort faire ’e. Elle n’eft plus gue; re- loin de moy 5.- je n’ay’ plus nulle efperance de l’éviter. Jupiter” 81 - Apollon ont pris autrefois plai: fit de me délivrer des plusgrands. dangers , mais je luis pourfiiivy de mon deIlin avec, trop de rigueur, du moins je ne periray- pas - fans honneur 5 mais en combatant;d’u.

L - ’D’HroM’E’RE. IN; XXIIÇ 42’? if ne? manier-e dont les enfans de éeuxqui Viendront long n- temps" apre’s nous entendront parler.- Eïfefi’et Til die [si la"? épée,.ôc’l :3 a ç . va fejetter avec fareur- air Achill: Ïe’ comme un aigleïdeftefidïd’un; 1-. . 21 nuage pour-ravir un jeune A: gneauî, 0.111111 lièvre craintif. A: chine s’avance" en mefme-t’emp9 eôntre luy, il nioit la contenance fiere , [on cœur brûloit du d’efirfi d’une-prompte- van ante", mais il confideroît’ où * i ouatoit fin! coup staff Heétor e oit armé de foutes pièces , 8c à couvert fous les armes j dont’il aVOitedépoüiIlc’ ePatrocIe;.»I.I n’y avoit qu’ùn feul endroi’t’déCOuvert; entre le? com: la cuiraflë où” lesebl’elfùres font bien-tôt: fuivies delà mort; C’efl; là ue le redoutable Athille par; . raïa pointe de (à pique, dom il traverfa tout; lèlcol’ jufques aux r-Ëutes’. Heéëor tombafür lapoufZ o c,,mais,il;refpiraenc6re queL

A

42,4’- et”I r1 4.151!" , que temps , parce que les-fer ne; e luy avoit pascoupc’ le«,.milieu-der l Tu cro ois Heétor’, que tu ne? devoisla p.gorge.- us-’ craindre païenne: -, apréS’avoir tuégPatrocle; Maisr croyons-tu que je ne vengerois- pas lamort de monïamy: 2:11 fera; enfevel r avec honneur; mais tir- .devi’en ras: læproye des. chiens ôcl des vautours. g à v V ï , - A - j 1-166th luy" dit dfuneîvoiâcrdéjaë ferrai-ramie, jete prieïpar mut-5 ce qui t’efllle plus charnu monde; par tes parens, par ç0y-1n*êm’e5 def ne m’expofer pointe fur le ri.vaFef* comme un miferabl-e; Reçoy es prix immenfes d’or 8c d’argent" k ne montpere 8: ma mere t79f-* riront; pour matançon’ ,ne m’en;- vie fioint’tle t’rifie’ honneur du but: cher" que les Tro ’ens m’ëleveæ tout. Achille teuf attouche rebu: fa fa priera ïtn’àppelle point , dit? il , à. ton -fecours. ny mon; Bac-W?

I

D’Ho M’E K z. Liv.’ XXII 427.» ’ m’a mere , natteras rien’de. moy 5, &ceffe de me prier par! tout ce: que je Puis avoir de plus V cher Œe ne puis-je moy-mefme tacle-- voter 5’mifemble- , quiinousasfaitï fouffrirtànt dep’einessôcquias Ôté: la; vie à tant de. Grecs 5 a: au plus.- cher de mus mes amis sNon4, pet-n fonnen’èmpefchera que tu ne fois: fans fepulture.?and Priam m’ofï- fiiroit’toutil’or’ efon Royaume 5. je ne te rendrois pas à’luy. Hecu-I- i be ne te- verra geint (a: un bu;- eher , mais tous« es Grecs te ver-A rontt roche. de leurs vaiffeauxt expo é aux: vautours 8C. aux chiens.Hector ne pôuvoit’plùs 4 refpirer ’ ", . il entoit bai né dans-[on 12mg, 86A- iI citoit pre de mourir , lors qu’il. dit pontils! derniere fois à Achille,. je te connoifrois bien’, crachât je: fçaVOis bien quem as le cœur en;- durcy contre les pi’ieres les plus; juftes. Mais les Dieux montage: .

41-6: ï TIF: 1°A n un y, roue , crains. d’en eflre puny , lors que Paris 8e le-edivinApollon com. batront contre EÔYva - ’ K - .1 C’elt ainfi ne. mourut’leivail. l’anteHeétor-ç ormaie abandonna ion corpsoav’ec regret. Elle dell eendoit. aux enfers le plaignant de lame: tamt- de jeunefie 8c tant de vigueur.» , , A w , Achille luy ,arloit amoregbien qu’il ne fufl: plus; en eflat de l’en- tendre. Ne crois pas me troubler- par ta Prédic-"tion -, j’acheveray ma" defünee quand il’plaira à jupiter à: aux Dieux ümmortels.-- x .l Il retira fa piqueëc le dépoüilla. Les Grecs accoururent ,, 8c le voyant elle-rida ils admiroient la. randeur- de fon’ corps , sa] fem’a filoit qu’ils-Ide craignoient enclore; Ils croy’oientîremporter-une ran- de gloire en luy" donnant- qu ques coups. Il n’y avoit perfonnequi ne le perçafiv d’une pique ou d’un javelonfifi» ce là ,-,. difoient--ils ce

"3:48

5’14 o M EnnÆfinXXII, tu? - 5....s .1 l ’ me terrible ,Heélzor , qui nous a LI ’m’is fi louvent en fuite jufques fur ;nos VaiEeaux qu’il vouloit redui-

teé Achille en étoit cendres. au milieu d’eux A,* 8c leur parla de cette forte: Ca- la grainés , puifque les Dieux ontÎ ien-voulu me domier’la’viétoire fi c’ontreHeâzor , qui nous a plus tué de monde luy (cul, ’q-uerous’ . les Troyens e’nfemble :Avançons; fiers la Ville , 6c voyOns s’ils l’a- ï’ ê gbandonneront, après la perte de l celuy qui en étoit le défenfeur 8c Pappu -, ou s’ils fougeront. en; ’ core à» a défendre. ’Mais que dis- c je , Patrocle elle encore lur- nos VaiEeaux fans avoir reçû les honneurs des fanerailles. Il n’a. oint été îleurë, on neluy a point élevé de ucher , je neé ’uis’dif. E ferer plus Ion demps de uy faire rendre cestri es devoirs.Non 5 je - ne l’oublieray jamais , 85 bien que j ’ .eliezles morts on nefe (ourlienne Tom. Il. Oo

4,28 L’IL 1 A D n plus de performe, je conferveray. toujours un tendre [ouvenir de. nôtre amitié. I w Retournons donc vers le riva... e , enlevant avec nous Hector 5 ue l’air retentiEe de nos cris de joye , 8C que l’on entende de tous, côtez, le vaillant, fils de Priam: efi: mort î Nous avons remporté une gloire immortelle z. Hector. n’efl plus ,l le divin Hector que les Troyens honoroient comme leur Dieu. Après qu’il eut celle de. parler ,, il s’approcha,ôçluy fit mille outra... gesi Il luy. perce les deux pieds , » 5c faifant pafl’er des nerfs de, boeuf dans les trous , il l’attache à fan Char: Ilvy monte , portant avec; luy lesarmes dont il l’avoir. de, poüill’é; Il pouffoit lès chevaux à, toute bride, qui avoientde’ja fans cela une extrême vitelle. C’efl; ainfi que le corps du grand Hec- tor étoit entraîné, fufpçndu pas

n°14! o M n: n a. 11v. XXII. 4.29. les pieds , de forte que la tête son: choit la terre. Le Char élevois des tourbillons de: ulliere’. Les beaux chevaux d ï aux); en é- Soient Kalis. Jupiter’lË’awroiu ahan. - .dtamaë’.,r 85 il fouilloit qu’il. reçût routes ces indigm’tez a) la; mile de Troye: .Sa- mere- accablée de dauleurs,s-’arraichoit les chevEux; Elle avoitjectéfes voiles , .8: reins pliilïoit la Ville de fes- trifles cri-5,; fen- voyant (on. «fils traité d’une maniera Il indigne. L’infortunéf Priam étoit baigü.-ù’ larmes-.5. ce n’étoit’ que pleurs, fou- a irs, uecrïi’sdans’toute a Ville; a l’elnfibrafement de tout liliumla douleur n’auroit pas été plusfge’; nerale, ny plus grande. Perfon; ne n’entreprenoit de confoler ce pere malheur-eux. A peine ’ pou- voit-on l’empêcher de fortirluy- même hors de la Ville , ’8C de gourir à la vengeance de (on fils; il s’était jette à terre, ou O o ij

43g L’ILIADE. de rages: de douleur il’feroue. : . loit.,de’tous..c’ôtez-,:lIl appelloit chacunpar. [on nom :Il prioit tout; le monde; laiflèzç-moy ,’ difoitdl,’ fortin: hors,.derla Ville 8:. aller aux I VaiEeaux des , Grecs. Ne [oyez oint- en peinede moy, je prieray le cruel Achille de me rendre mon fils ,z Il fera touché de ma. douleur. ;Il aura. du refpeét pour mOy:]e le conjureray au nom de la.vi,eillelÎe de [on pare, d’avoir pitié de la mienne. Helasg n’eû- 131 pas raflafié de nôtre fang a Il a mis à -.mort prefque tous mes en. fans , à la fleur de leur plus belle jeunell’e : Mais la perte d’Heétor furpa-Hè toutes les autres-z (gil me va coûter de pleursôc de oû- pirs g Du moins s’il étoit mort en.7 tre-mes ..bras ,,»Hecube à; m0)r l’aurions, arroi-e. de nos pleurs, Maintenant que me fart-il de vi- site a Ses lbûpirswétoufi’e’rent fa, .Ypix ; Tous les Troyens; foûpi-

b’H o M a R n. .Liù’XXII.’ fuient avegluy", mais’ilm’yïaVOit point de, douleur pareille à celle d’Heçije, z î * I . (2 : ’ Ah 2 mon fils, (filoit-elle ,1 que je fuis malheureufe. Aprés t’avoir perdu,-la vie n’efi plus pour moy pu’un’ affreux fupplice. .Tu en airois toute la gloire 8c tout le plaifir ,p quand je voyois les Troyens en feule autour de toy. te nommerleur deEenfeur , leur appuy , le’u’rfalut 5 qu’ils, ont d n perdu; 86 que je pers.moy,mê; me ! I-Ielas. r le ’dellîin’. 8e la mort ,t’ont-ils enlevé fixât d’entre mes

La -.femme ’d’Heâor n’avoir . pointbras.- encore appris cette.- fiJnefle... nouvelle , elle ne f avoit pasmê. me que (on maryl- A: hors deïla’. ’ Ville :’ Elle-étoit enfermée dans le Palais doPriam,où elle ache- I voit une toile d’un ouvrage ex; quis , femée- de fleurs 8: de feüi-l. lages z Elle faifoit aufli préparer A l h O o iij

rua43:" bain 137111515: pour Hector , qu’elle au s rendoit avec une grande impa. tience. Elle ne fçavoit pas que ’MifiCrVC luy avoit été la vie par les mains «l’impitoyable Achil- le :jMais lorsquîelle entendit des emifièmens 8c des cris , elle fut i aifie de frayeur , ion ouvrage luy tombe des mains. Suivez-moy , dit-elle, idem: V-desfilles quila [avoient , je veux voir ce qui le palle 3 j’ay entendu " la voix de la Revue : La crainte meglace le cœur, je ne puis ref- que me romani, il faut qu’i foie arrivé quelqum grand malheur. Q1: je crains Achille 8c Ion fa. nefie courage 2 Helasril aura peut- .êrre [tu ris Hector hors de la Ville , à: ’empêchant de rentrer, il cil peut-être aux prifes avec luy, car Heâor s’avance toûjours aux plus grands perils ,il ne craint . point de s’éloigner des troupes. Helasnl n’en faut point douter ,

I

’ b’Î-I ont a r. Liv.- XXII. 435 ils [ont aux mains , 8c peurs-être que le cruel Achille ôte la vie à mon époux a O Dieux 2 faites que in? crainte ne foitpoint vêtira-- e l Elle fort du Palais ,inte’rdite , tremblante , agitée ,» elle étoit fui-a ’ vie de fis filles.- Tout le monde fut laifi de pitié 8c de trifleile en la voyant x Perfonne n’ofoit plus faire éclater fa douleur : Mais s’é- tant arrêté fur le rempart , d’où l’on découvroit ce qui le pailloit dans la campagne , elle apperçfit les chevaux d’Achille ui cou- roient vers le rivage? 8C On mary attaché au Char , a tête panchée vers la terre , 8c couverte de fang 8c de pouffiere. ’ ’ Une obfc-ure nuit s’étende fur les yeux ,elle ne peut plus (e fou- tenir , le voile qui lu couvroit le virage tombe en delàrdre : Elle étoit éVanoüie , les futurs étoient L autour d’elle , &l’on croyoit déja O o iiij

x .434- V’L’ÏI’LJADLEÏ’ ’ qu’il ne luy relioit plus’cle Vie’afl a .M ais revenant un peu de l’accaa’. .blement de fa» douleur,8c poulTanc. unMon profond cher Hector, foupir. dit «elle j. . 4 quelle cruelle ,delïinée." nous æ donné le jour , à toydans le. Pan. . lais de Priam ,’ a moy dansceluy Î de Thebes iPlût aux Dieux-que mon pere ne m’ût pas mile au monde, ou que j’aille peri dans le berceau i-Qie’ je fuis malheua reufe de te perdre z Tu vas main-S. tenant a la noire demeure de Plu; ton, loin du bruit &ndu tumulte des hommes. Tu melailles , mon: cher Hector , dans le deüilôc dans. la triltelle le n’y aura plusde joye pour moy s Malheureux Allia; max, quel fervice ficus-tu rendre à v ton pere; ou ue peus-tu efpere’r de luy aTout ecll perdupournous; .. Les uns ufurperont les biens d’Heétor a Les autres abandonne-a. . ront (on fils. Ils ne le fouvien-e,

D’Homnmn. Livï’XXII. ’435’ . riront lus qu’il l’efl d’un pere qui a ellëndu leurs femmes 8C leurs enfans , à peine luy confer-» vera-t-on’ ce qui luy ap nient. Il y en aura- d’ailez in» umains pour luy refiler les choies les. . plus neceffaires. Ilfaudra qu’All- tianax éprouve tous ces cruels changemens, luy dont l’enfance a été élevée avec tant de foins.- I-lelas’! il dormoit’â’ fouaille entre" les bras de (a nourrill’e ,I ou fugua lit mol délicat 3. il étoit nourri des meilleures choies ,. sa maintea nant il n’aura que" des fatigues à eEuyer, 8c peut-être enfin il n’é- vitera pas aulfi les fureurs de la; guerre. Cher Hector , tu l’as donc rouvée cette cruelle fureur. ’lfu vas aux vaillèaux des Grecs , où ces inhumains tenonneront en proye aux vautours ôc aux chien-s : Bit-ce donc la ta trilles del’cinée, d’être expofé nud fur ce rivage malheureux , jufqu’à.

ceau; qu’il "I ne filtrantmite plus rien de e On ne cuvoit luy répondre que par s foûpirs , .85 mêlant: toy.es larmes aux fiennes. - I. . fin du vingt-denim: livre:

si

ËKÜËÊ,ils: nervinpillm. y Le .

Î. 3l? i :2

1 D’HOMERE. 11v; luy

L’imam E; ÙHOMERË

L 1 V1: E XXIIL

’Â Ï Il λ ENDANT quelesTroyens V. leuroient ainfi lafmortî V . limelle du Vaillant Hec- tor , les Grecs arriverent fur le ri- ,vage deîla’ mer, ou leurs vaiilèaux étoientâ l’anCre.’ Ils (a retiroient tous, 8c chacun alloit le repofer dans fa tente, mais Achille arrêta les courageux Tliell’aliens : Mes fichers’compagnons, leur dit-il , a; Vaut. que de nous fepare’r,arrofons le COFPS de? Patrocleçdc...nos leur;

au! f "’L’I r. inné , .. mes. Il n’y a plus que cet honneur”. . qui appartienne aux morts 5 aprés’ : que nous luy aurons rendu ce trille * te devoir, ’e’ vous donnerai le fief-v tin de les nuer-aillés. Ils ola’eïrentf a Achille , 8c commencerent â:- pleurer tous enfemble.Thetis Ieur infpiroit ce deuil pour faire plai- fit a (on fils -, de’forte’que le rivage étoit baigné» de leurs larmes. Il alloit luysmême à la tête des Theflaliens autour du corps , 85; après y avoir’fait trois tours [il s’arrête: enfuite mettant les Jeux mains eiïfaiiglantées fur fon’ï amy, il commença cette trille plainte: Sois content, dit-il , mon, illullre amy , des honneurs que j’ay pro-a mis de te rendre , 85 que je te rem. drai en" effet :Bien- que tu fois dans la trille demeure de-Pluton , aye la joye d’apprendre la mort de ton’ennemi. je l’ay fait traî- ner jufques fur ce rivage , où il fera la proye de nos- chiens ,, 8l:

D’HOMÆRE; Liv. XXIII. 439 j’immolerai fur ton hucher. don... le jeunes Troyens, pour témoi, gnerle .clzéplaifir quarrai de sa aÏAprés mort. avoir aachevé l’a-plainte , il n’y eut point .d’Outrage qu’il ne fit au corps du fils de Priam. Eus. fin; il l fit jetter fur le fable du rivage aux pieds dehPatrocle. Les. Thellaliens ,allerent dans leurs. " tentes le. defarmer, à: retourne rem: en grand nombre auprés, d’Achille ui leur dorme le repas folemnel i es funerailles, on en, tendoit mugir les taureauxfous le, fer qui leur coupoit la gorge. Ce . - inféroit que cris de chçvres 8C de moutons que l’on égor colt; Des . porcs pleins’de grai,e «citoient. étendus deptouskcôtez fous les.- bras de ceux qui les tuoient; On voyoit couler au tour de Patrocle des torrents de fang. -- « le ’ Cependant. les Princes les plus * çonCtablçs..dç.l’arm,éc mener;

.9 I .."is’I’L’iËVAv’p a sent-Achille à la tente d’Aga.’ memnon où il n’y alliait qu’avec... peine , ayant un extrême refleuri.- ment de la mort de fou amy. Il yA fut reçu du; Roy avec tousle’s ce. moignages de reconnoill’ance.qu’,. il devoir rendre â- fau valeur; Il- çomiiianda de luy préparer un: bain pour ellùyer le fang dont il. étoit tout. couvert, mais-il? refufa .cet honneur, a: il’ju-ra même qu’ilî. ne l’accepteroit? point. - [se jure, (lit-Vil, par jupiter qui» e le plus grand 8c le plus recloua table de tous lesDiieux , que je .n’entrerai pointdans- le bain , 8c» que je ne. me permettrai aucune? joye que mon cher Patrocle n’ait reçu tous les honneurs du hucher; (Je n’ell: même qu’avec regret que je louperai maintenant avec; vous, car je fuis faifi- d’une d’on; leur fi violente , qu’il n’y. en æ point de pareille dans la vie.Don- nez ordre , genercux fils d’Atréc ,

D’Hom-zu. Liv; XXIII. 4.4.; que toutes choies. foient prêtes pour achever demain les. hon; rieurs de cette trille fepulture, se après cela chacun retournera à;

[on. Agamemnon employa dommusles . .on. , ’rlres neceffaires pour appaifer em quelque forte la douleur d’Achil, le. A tés avoir bû 6c mangé en; fenib e,on commen aàferetirer, la» nuit étant: déja on: avancée. Achille fuivi de plufieurs Thefla... liens s’arrêta dans un lieu-écarté où la mer lave le rivagexll y poufs. . foit de profonds .foûpirs,ôc s’abana. donnoit atout ce que la douleur luy infpiroit de plus trille, lorf un le fommeil qui adoucit les [jus randesinquierudes des hommes, l’endormit infenfiblement. Il é-. toit accablé de. la fatigue qu’il avoit foui-Erre durant tout le jour, [oit enmettant en fuite tous les Troyens , fuit en pourfuivant He, éloi- autourdes, murailles d’llium;

M2... ., L” 111.111.1312 .. 4 Durant de (on) men», .l’ame de Pinfortunc’ Patroclefe prefenta à luy. Elle et; avoit la taille, la beau- - se desnyeux, la même voix , les mêmes habits. Elle s’arrêta au defl’usde (a tête; 85 luy Parle de havforœ. A ’: e ” î " ’ - - Vous dormez Ac’hifle , 8c vous m’avez oublié : Vous .m’aimiez , halas .2 ne [n’aimez-vous: plus déjà, donnez-moy , jevous prie , Je re- P05 de lakpulture , afin que j’en-. tre dansl’a paifible 86 tranquille, demeure de Pluton. Les ames me repouflènt 5 les ombres des monts me deffendent de palier au delà 1 du fleuve,& de me mêler avec «elles. Je fuis errante , tantôt d’un , côté, tantôt d’un autre. Je vas n de rivage en rivage, [ecourez-. moy, genereux Achille; je [ouïra le plus grand de tous les mal- heurs squand vous m’aurez pro- curé l’honneur du tombeau, je f6; ’ v rai en repoë. Mai; helas me ne (eray

D’HoMEhÉ. Liv. XXIII. 44.;- Îeray plus avec vous v; l’heureux l temps eft paITéàoù-je jouîflbisde la douceur de vôtre amitié 5 loin du bruite &«Ade l’embarras nous pallions les jour-nées entier-es. à nous découvrir nos» lus fecretes penfe’es; Une crue le deltinc’eï nous a réparez. Jay. quitté la vie: dans la fleur-Mante jeuneflè: Mais ô encreux Achille s la- mefine de mec-ordonne ue vousperifé fiez aulfi devant lagunefle Troye: v j’ay donc une derniere priere à vous faire , 8c-je vous conjure de ne me refufer pas. Donnez ordre ue nos cendres foirent enfermées jans la mefiine urne , qu’il vous fouvierme-sque nous nous fommes aimez désv-nofl’re enfance. Pelée me receut’aupre’s de vous 5 il veu. lut que nous fumons amis , mon l ere mefauvæ-dans vofïre»maiJ on , a: me fit enfuir de la Ville l d’Op’us, où j’avois tué le jeune IPhidam’as ,ay’ant eu une querelle .Tom. 15’: P P

44.4 L’I r. 1 A D 12’ en ’oüant avec luy: Soyons donc infâparables , que nos cendres foient recueillies enfemble dans l’urne d’or que voûte mere vous

a Oüydonnée. , luy rependit Achille k 4, je feray , mon cher Patrocle, tout ce m2.. que vous m’ordonnez ,mais avar nez-vous pros de moy: Ne me fuyez pas ,. chere ombre , embraf- fous. nous pour la derniere fois, , ne me refufez pas ce trille plaifir. -:;:1; ; Il étendoit les bras, s’avançoit luy-mefme our l’embrafÏer , mais l’ame de atrocle fe retira en pouflant de profonds foû ifs, 86 fe diffipa comme une fum e. Achille s’éveille en ce moment , le frapant le [en], il diroit d’ua ne maniere la plus touchante du monde.Vous me fuyez donc, mon - cher Patrocle, helas squ’êtes-vous . devenu 5 s’il cil vray qu’il daman. re quelque chofe de nous après lamart, ce n’efi plus qu’un ombre

n’I-Î o Ml! a r. LIV. xxm. 34g alune imagepde ce que nous a- vons elle , qui n’a plus rien de fenfible. Que cette ima e citoit" neanmoins femblable à Êatrocle. Je l’a-y veuë durant toute la nuit; j’ay entendu fa voix ,v elle m’a dit tout ce que [je devois faire pour Tous les Thefaliens prenoient part à la douleur d’Achille 5 ils citoient autour du corps de Pa- trocle,elle. 8c il n’y airoit rien d’égal] - au deuil qu’il faifoient paroiftre. Cependant l’aurore le leva,’ 8x: Agamemnon donna ordre que l’on pfeparafl: au lûtôt le bu: cher. On alla fur e Mont Ida avec des haches , 8c on menoit un grand nombre de inules pOur por-’ ter le bois que l’on devoit cou; pet. Merione eut la charge der toute cette2x aéüon. à. 21’ ra 7.On a. 1*abbat les plus hautsgchefnes , on les ébran-l che , toute lal Forell retentit des z coups des hucherons , 8: de la Pr ü

I

44.6 LÏ’I nant- V cheute des arbres. On- éleveur: rand’bucher pour Patrocle , en. ëendroit du rivage que. le gent-ï rcux Achille avoit- mar uépour». fon ami, 8c pour formât-ne. Les TheEaliens avoient (tu l’ordre -deï rendre leurs armes , . de (mettre? les chevaux a leurs chars , 8c de le tenir prefls à’nîarcher.’ Ils s’ar- merent incontinent-,lesun’s atte-- loient les chevaux,lfes autres mon- toient déja fur leurs chars avec leurs-Ecuyers 5 tout le camp s’a-. vançoit , un nombre infinid’hom: mes fuivit. a pied. Au milieu . de tout ce monde ,on portoirs le: corps de, Patrocle ,., couvert des cheveux ne l’on avoit. coupez, pour luy aire honneur: Achille. . foûteno’it la telle, il-eltoit accablé de douleur, voyant cetriile ap a reil qui fervoit a faire palier c ez Pluton fion: genereux’ ami. On arriva au lieu ou: l’on elle» voit un grand hucher. ’Œ-an’d ou

D’HOMEKE.’ LIV. ’XXI’IIL 447.. » au: achevé d’apporterle bois que l’on avoit coupé fur la montagne, on dépofe enfin le corps de Paa .trocle 5 Ce fut alors qu’Achille’ voulut donnner un dernier témoi: gnage de fon amitié; Il s’éloigna. un [peu , 8c s’écartant. de la foule, il e coupa les cheveux blonds qu’il avoit lamez croilh’e pour les offrir au Fleuve Sperchius , 8c rez ardant la mer, i parla’de cette l

orteC’efl: en en vain foupirant., divin? Sperchius; . que mon peret’a promis pue je , t’offrirois mes cheveux lor que Je 7 ferois de retour , 8C que-je joui.- rois de-la veuë de ma there Patrie; Il deflinoit un facrifice de cent; bœufs a tes autelsfl Cinquante agneaux devoient ellLre immolez; à ta fource ,rmais tu n’as pas écoué té (es vœux; Je" ne doit plus "rie-4 tourner en Grece; ainfi je. prefen-v te mes cheveu-x à Patrocle, je luy en fais une offrande que jele priè

449 l L’IÏLÏADE’ x de recevoir. Il revint au lieu où v il efloit étendu , 85 les mit entre les mains. A ce f célacle tous les TheEaliens fon oienten larmes. Ils auroient paire tout le jour en gemiflèmens 8c en plaintes , fi. Agamemnon ne fût arrivé , au- . que] Achille parla de cette forte. Si vous ne commandez , vous puifiant R081, qui avez l’autorité fouveraine ur tous les Grecs , que l’on fe retire fur les Vailîeaux , on ne pourra jamais achever ces tu- Ànerailles, toute l’armée cil: ici en dei-ordre; Il n’y a que ceux que: la mort de Patrocle touche da. vantage qui doivent demeurer ici, tous les autres l’ont afièz pieu: ré. Comme il y-avoit même du peril que les Grecs y fufiènt fur-4 pris par les Troyens en cét ellat, oùla luf art eil:oient fans armes 8: di pet ez d’un collé &d’un am tre -, Agamemnon fit retirer l’an ruée fur les Vaifi’eaux a: dans les

D’HOMBRL Liv. XXIII. 44e tentes, il n’y eut que les Theira- * liens qui demeurerent 5 Ils élevea relit le bûcher de la hauteur de cent pieds , en long 8c en large, fur lequel ils porterent le corps de Patrocle 5 cependant on égorz geoit un grand nombre de mou- tons 8; de taureaux , Achille en prenoit la graille ,. 8c il en toua» vroit tout le corps de [on ami Ml rempliifoit tout le hucher du . relie de la chair de ces animaux , qu’il faifoit facrifier pour l’ombre de Patrocle , y ajoutant des bouteila les d’huile , et des vafes pleins de miel. Il offrit quatre de fes plus beaux chevaux , 8c deux de fes chiens. Mais pour fatisfaire au reflentiment u’il avoit contre les Troyens , il 30th douze des plus confiderables d’entre tous les cap- tifs , 8c leur fit a. rdre la vie. Il. allume enfin le guichet ,. faifant” retentir tout le rivage de fes plaim tes. Il redifoit cent fois le nonzv

A... 4go L’I r. I la n r . de Patrocle , il s’adreflbità’ luy; il parloit comme s’il l’eûtlveu,ili adouciKoit la rigueur de fa fua nielle deil-inée’ ar ces paroles, Tu vois, (filoit-il), combien je t’ai; mois , je fais tout ce que je t’ay promis. Reçois , chere ombre, nos honneurs. Douze. Troyens vont accompagner la gloire de ton boucher , pendant qu’f-Ieétor cil expofé. fur le rivage, comme un miferable qui fera la proye des chiens &des vautours. l Il menoit à- fes foupirs 8: à; iès. plaintes des. menaces Contre. Heâor, auquelil ne. - voitparà donner la mort de on ami. Les chiens néanmoins: n’oferent; ap- procher .de luy 5 la Déclic Venus e gardoit jour 8c nuit ,i 8c l’avoit” baigné d’une huile de rofe ,l pour refermer les pl ayes dont fon Corps»: avoit eilé couvert,lOrs ’Achil-- . le: l’avoir fait traîner enL e fufpen-- * dans a fors char;.Apollon étendoit autli

I un o M r n.n.vav’.’xx111. 45x » aufii fur’luy un nuage épais ,’ afin que les nerfs rôt la chairne fuflènt pas expofez au foleil. i Mais le’bucher de Patrocle ne s’enflammoit point,Achille admi- fades vœux àl’Aq’uilon 8c auZe- phyr , 86 leur promettoit des fa- .crifices d’un grand prix 3 il répan- doit en leur honneur des vafes de vin , les riant d’accourirau pis. A tôt, 5c ”exCiter de leurs foufiles la flamme de ce hucher5il les Con- juroit de la preffer ldereduire en .cendre le corps de Patrocle. iris ayant entendu ’ les prieres *:d’.Achille, les porta aux Ventsqm -étoient â-lun grand fellIin dans la .maifon du Ze ’hyr -: Elle s’arrêta âla porte, où es vents accouru. .rent pour’la prier de prendre part à leur’joye. ’ . e ne luis m’arrêter leur dit, -el e , je eisme rendreau plûtôt l- auva-âx.-»W pais des Ethiopiens, ,---v- vers - les fources de l’océanpù l’on facrifie T am. I I. * r QI

452. i.’ I L .1 A D E aux immortels des hçcatombes , dont je veux avoir ma part: Mais je viens vous avertir quele fils de Pelée prie l’Aquilonfic le,Zephir de venir. enflammer le hucher de Patrocle , dont la mort a fait ver,- .fer aux Grecs: tant de larmes. Il leur romet de beaux facrifices , :8; il ’ es attend avec une extrême impatience.Elle s’enqalla ,pauilîptôt qu’elle . . eût parlé de cette forte; le Ze- phirôc l’Aquilon partent en mê- me tempsavec un grand bruit , chailant devant eux les nuages. D’abord qu’ils furent arrivez fur la mer , l’onde s’éleve, leur Émilie agite les vagues ,8: les poulie avec ..violenee fur le rivage si Ilsy ren- contrent lebucherqu’ils allument nuai - tôt. La flamme s’élance dans l’air , 8c l’on voit de tous .côtez Ian-ille lueur de l’embra- feulent.:CCRendamAchille-consinuadu: . v

D’H o M r a E. Liv. XXIII. 453 tant toute la nuit à puife’r du vin , ôta-en arrofer la terre, appellant avec une voix trille l’aine de Pa- trocle. Un Pere qui voit le hucher de [on fils, qu’une ri oureufe def- etinée luy a" nlevé ans la fleur i de lajeime e’, ne fçauroit, faire de Plus trilles lamentations que celle d’Achille. Il alloit autour du bu- cher, il fe proflernoit à terre, il m’interrompo’it efque point (es cris 8c fes gemi emens. . Un peu avant que l’Aurore commençât à paroître , lorfque L l’étoile du matin annonce quele ijour approche , le hucher étoit prefque tout confumé , les vents :fe retirant dans leur maifon , af- errent fur la mer de Thrace 5 lie ’ s’émeut à leur pailàge,&fesflots s’entrechoquant tout d’un coup , blanchirent d’écume. s Achille s’étant allis jufqu’à ce ’ que le feu eût achevé de reduire . tout le hucher en cendres ,’.com- sur

454. i.’I 1. 1 A n r me il étoit extrêmement accablé de fatigue 8c de trifieil’e , il fuc- comba àl’agreable violence du . ’ fommeil:Mais il fut réveillé bien. tôt par le bruit de" ceux qui fui- ’ voient Agamemnon. Il les abor; de aufli-tôt , 8c leur parle de I cette. forte. ’ ’ PI. v i Puiifant fils d’Atrée , sa vous Princes &Ca itaines, il cil terris d’éteindre le ucher, 8c d’y ré.- pandre du.vin ar tout où lafiarn, me s’eflz’ éten uë. Il cil juile’ de recueillir les cendres du fils de Mençrius. Il n’eit pas difficile de I les reœniioître 5 il étoit au milieu du hucher. Les Troyens qui ont été brûlez avec luy , étoient mê- lez fur les bords avec les chevaux &les chiens , 8c les autres ami; maux des facrifices. Mettons-les dans une urne d’or , aprés les a- voir ’graiffées deux. fois ,86 les confervez jufqu’â ce que dei-- cende moy-même dans les en;

D’H o M E R 1:. LIV. XXIII. 4.5; fers, æ e vonsty joigniez’auflî mes cen res. Je n’ay pas fait dreil Ier un tombeau bien élevé ,. vous .le ferez plusgrand 8c plus beau pour luy 8: pour moy , puiiijue nôtre defl’inée veut. que nous .ibyons infèparable. z Les Grecs fuivirent exactement :ce .qu’Achille leur avoit deman- dé , ils éteignirent le hucher ,en répandant du vin fur le feu. La tendre s’abaiEa 8c, s’épaifiit. Ils recueillirent les’ofl’emens de Pa- .tr0cle 8c les cendres , ils les frot- terrant deux fois de la graille des .viélimes,Enfin ayant fait une foil l fefur le rivage , ils enterrerent l’urne d’or que Thetis avoit don- L .néeâAchille,-8c éleverent deliùs ’ p un’tombeau. . I l .. , Chacun le retiroit en leu- rant : Mais Achille propo a des jeuxïfunebres ,.8c on fit apporter les prix , des vafes’, des trepieds, l des chevaux- ,. des mulets ,. des Q3 iii-

456 L’I Li A DE attelages de bœufs , des Captives

6cLe de premier l’or. prix iétoit - une Cap-- rive d’une grande beauté , qui n’a. voit jamais entré dans le lit d’au- cun homme, 8c qui fçavoit faire: d’excellens ouvrages, avec un tre-.- pied à deux anfes qui étoit de vingtdeux mefurcs. Il y avoit. pour le fecond , une cavale de fixa ans , pleine de vigueur 66 de force.- .Le troifiéme étoit un grand vafe qui n’avoitpoint encore été .fur le feu , tenant environ quatre me; fures.Il y avoitpour lequatriéme ,. deux talens d’or : Et pour le cin-« quiéme ,- une coupe neuve , foute-a nuë fur deux pieds., Enfui’te admirant le ’difcours a; Agamemnon , à Menelas , à: à: tous les autres Princes de l’armée. Si nous combations, dit-il,dansz une autre rencontre’que celle-cy ,4 je remporterois fans doute le pre- mier. prix 5; Vous (gavez. bien que

D’H o M E Il E. Liv. XXIII. 4.57 mes Chevaux [ont plus vîtes que mus les autres; Neptune les don- and Pelée , 8c je les ay de luy. . Mais a * ant erdu celuy qui les conduiicyiit , i s baillent la tête , 8c ils témoignent être fenfi’bles a: la mort 5 ainfi je n’entrera)! (point dan’sla Lice; Oeil-è à. vous ave. * nir c0mbatt’re’p’our leprix que je A vous ro elle , 8c de montrer vô- * tre a e àla couffe de vestim- vaux. On (e prepare wifi-tôt au combat. Camelus , fils d’Admete, parut le premier dans la Lice. Il avoit l’art demonter tres-bien un cheval ,. a: il Te "dei’tinoi’t déja le premier prix. Le courageux Dio- mede vint enfuira , qui avoit aien- char’ deux chevaux qu’il avoit ôtez à Ænée. Il l’auroit prisluy. même , mais Apollon le délivra. Menelas menoit Ætha 8c Podar.- ge. Ætha luy avoit été donnée . par Agamemnon”, qui l’avoit’eû-ë d’Ethepolus 5 qui l’exempta de la (La mi

458 L’I L 1 A D E guerre par ce prefenr. Comme il pofièdoit de grandes richeflèsï il ne voulut point abandonnerSicio- né où il demeuroit , nyv quitter les i plaifirs d’une vie commode 8:. agreable ,, pour eflùyer les fati------.-.-. gues dela uerre. Menelas avoit, accoutume cette cavale. à. (on char, a; à moderer [a trop grande ardeur. Antiloque arriva fur de fies-beaux chevaux de Piles. Le [age N eflor s’approcha de luy. Mon fils, luy dicil, comme vous avez appris à monter ures-f bien à cheval, il ne m’efl pas mali aife’ de. vous faire entendre ce. que fa)!» à vous dire. Je crains que vos chevaux-n’ayent moinsîd’ar; daur- que ceux qui paroifrentrléja (dans la Lice :I Mais ceux qui les. ,conduifent n’ont-pas plus d”adref- le que vous, Si vous fuivez mon confeil ,.je ne doute point que vous ne remportiez les prix, l’art 4 furpafi’e fouvent la naturei ce n’efl:

l.

D’HOMME. L1v.XXIII. 4.59 point tant par les forces des bras u’un Arc iteéle bâtit une mai- 2m , que par [on induline; Un Pi- lote furmonte fur la mer la fureur de l’orage par- ia. conduite. Un Efcuyer peut aufli remporter de l’avantage furun’autre, moins par la bonté des chevaux , que parla maniere de les bien gouverner. i l Celui qui le fie fur la vitale dont , il pouffe fonv char, s’écarte fou- vent du droit chemin îles che-: vaux l’emportent, avec ardeur ,- tantôtrd’uncôtés-tantôt d’unau. ’Pr:- I ’ tre, 8: il ne peut les moderer. I-Maisvcelui quiln’a point de. vaine oflenration, ne. s’eëloignerpoint« -..o...... - du A. but. Il leçonfidere toûjours. Il ne fait point voler inutilement4M fon’char dans la carriere. Havan- ce vers la borne fans que les che- vaux s’en détournent. Vous..laai .eonnoîtrez aux marques certain . nes que je vous en donnerait. Il y. a umbois [et hors.de terre dola

4.60 .L’ILrAD-EH hauteur d’une aulne 5 c’efi: lof tronc d’un-chêne: ou d’unpinqui» ’ ne pourrit’point à la plu e. DE voit aux deux côtezioù e che-r min cil: le plus étroit, doux pierL res blanches qui [ont peut-êtreï’ lectombeau où repof’ent les cen-» cires de quelque mort ,. ou bierr une veritable borne que lîon’a mife- autrefois , 8c que le fils de: Pelée- defline. maintenant à être le but de vôtre COurfe.. (hi-and. vous en approcherez ,.- ’"oufllezles’ chevaux enf vous pane au: fur le côté gauche -, lâchez, la.’ bride a celuy du côté droit,8c del’aiguil-i lon’ 8c dela voix animez fa cour; fe. Ainfillecfievalïqui- fera à vôtre; main gauche,- approchera de. la: Borne, 8c il" amura que la rouël l’aura touchce le plus prés qu’il cil cpoffible 5 mais prenez bien”- gar e de-n’y’ bleffer as vos che-- vauk , 8c de n’y bri er pas vôtre? char a, on (a moqueroit depcette

D’I-loMERE. Liv. XXIII. 4:6r . fâcheufe avanture qui ne. vous; laiflèroit’que de laboures: du re- pentir. Ainfi«,mon.cher fils", obier-- vez exactement ce que je musa); dit 5 car (ivous pallia auprès de la- born’edela maniere dont je vous avertis, petionne n’emportera fur vous l’avantage de la courfe ,. quand vousfcriez fuivi- du; divin- Arion cheval d’Arafl’e. , ou de ceux que Laomedon a fait nour; riricy. N cflor enfeignoit à (on fils- toutesces circoni’c’ances particu; lieres. lorique Merione entra le- cinquième, dans la Lice. . p Ils étoient tous fur leurs chars, prêts a oulIèr leurs chevaux à: mais il allut premierement gler les rangs aufquels ils de.» voient’courir; Achille mêloit’luy. même. les forts; celuy d’Antilo-.. que [mic- le premier; Eumelus eut le ferond. Le troifièmetom-- ba fur Menelas. res luy Me-. nioneèutle quatricme. Le. der:-

1462 ’L’ILIADE nier étoit pour le vaillant 8c le courageux Diom’ede; Ils prirent leurs ran’ s de cette forte,8c’Achil- . le mitvla; orne bien loin d’eux- au milieu d’une vafle plaine. Le la- e Phoenix qui avoit fuivi le pere d’Achille, fut choifi pour voir ce quifelpafleroit , 8c en rapporter la vente. Ils commencement à courir en- femble, animant leurs chevaux p par leurs cris, 8c en les piquant des aiguillons du fouet qu’ils au voientàlamain. Il n’y avoit rien de plus vite que leur courfe. Ils furent bien-tôt loin du riva e ,1 ppailant avec ardeur dans’la p ai: ne. Un tourbillon de poufiierei s’e’. levoit: fous leur ventre ,z 8c leur .cri’n flottoit’fur leurs épaules au pré du vent. Vous enfliez dit que . e char" ne touchoit pointlatter- re , mais qu’il étoit emporté dans l’air; chacun le tenoit ferme fur’ la [elle , le defir dola viétoirelès-

!

pff-103mm. Lrv. XXIII. 465 animoit. Ils ne donnoient’pôin: derelâche à leurs chevaux; on ne" Voyoit plus dans la plaine qu’un gros nuage de oufliere. ’ : a ’Mais quan ils furent vers le bout de-la carriere, ils redouble- rent encore le pas de leurs che- vaux. Ceux d Eumelus avoient plais ledevant 5 mais ,ils étoient fuivis de prés par le char de Dio- mede , ,dOnt les chevaux échauf- foient de leur foufHe les épaules d’Eumelus. Et ils l’auroient dey vancé, ou du moins lalviâoire au. roi: été incertaine entre Eume.- lue-8; Diomede , fi le divin A ol- Ion fâché contre le fils de Ti ée ,’ ne luy eut fait tomber le féüet’de lamain’. Œand il vit que [on char demeuroit derniere , que les che- vaux n’alloient plus avec la. me. me vîtefle , 8c que ceux d’Eume-« lus le devançoient de beaucou il en pleura de dépit 8c de c e-Ï’ x fin p . , , l .

-,4.6.4. ’ 1’11. r Ai) E Mais Minerve ayant découvert la tram crie d’Apollon, accourut d’abor à .Diomede , luy rendant Ion foüet, 6c augmentant l’ardeur ’ &la vîtelfe de les chevaux. Delà s’avançant vers le fils d’A dmette , elle rompit le joug de les chenu); qui fe détournerent auliLtôt-du chemin. Le timontomba àterre, :86 Eumelus fut renverfé de (on char, le .bleflàut le bras,:la bouche 8c le front. Ses yeux furent bai. gnez de larmes en le voyant en cet état. Il vouloit fe plaindre; mais la douleur luy avoit fait per- dre la voix. ,Diomede l’ayant de- varice, paroiflloit devoir être le . vainqueur. Minerve avoit augmenté la for- .ce de (ès chevaUX, luy avoit donnéla gloire d’être le premier fur la Lice. Menelas le Iuivoit de prés. Antiloque ne cuvant fouf- frir. d’être devanee , prelToit les chevaux du [age N efior.

x

DHOMERE. L1v.XXI;II. 4.65 , Allez , di-foit-il , courez , redou- îblez vos asije ne vous command de pas e furpafqn’ les chevaux du courageux Diomede. Minerve belle-même leur donne de la vî- celle, (5C veut donner la loire au fils de Tidc’e; mais pa ez le ,char de Menelas. Otha qui n’efl: qu’une cavaleâauroiç-elle.l’avan- tage de courir avec plus de force que vous? (lueIIe honte n’en au- rieLvous pas 2’ N eftor vous aban- donneroit , avancez doncde «cou. «ce vôtreforce, je vous. ouiTeray avers la borne quand .i- en fera temps. Ils couroient fiplus vite qui. auparavant, 8c ils rem: en peu de temps une extrême dili ence, ayant peur des menaces d’ unilo- , uc.îl découvrit le chemin étroit 30m: Nefl:or lÎuy avoit parlé. Les apluyeS-de l’hy-vçr en avoient rom- pu [une grande artie qui étoit devenuë rofon e; de forteiqu’il Étoit di. cile d’y palier. Menelas ’

466 A ’ .L’i r; 1 A:D x15 y vouloit faire entrer Ion char , mais il craignoit d’être rencontré ” par celuy d’Antiloque 3 car il y venoit à’toutes brides , laiiTant le Chemin de la» laine pour pouffer des chevaux ans ce lieu , quel- que étroit 8c difficile qu’il parût. I Menelas le voyant s’approcher de luy, eutpeur que [on charme . ’fût’brilë , en choquant l’un con- trel’autre. ’ ’ i L . Où allez-vous , dit-il , temerai- re Antiloque , retenez vos che- vaux 5 ne voyez-vous pas que le chemin cit trop étroit? (and nous l’aurons paire, vous les pouf- ’Ierez comme il vous plaira. Si vôtre char touche le mien , vous me ferez 6c à vous-même un grand tort. Nous demeurerons icy pendant que, les autres s’a-’ -vanceront pour avoir la" victoire i que nous ne pourrons plus effila-1 rer.Mais Antiloque ’ prefi’oit’ - .de plus ’

t en D’HOMME. LIV. XXIII. 4.67 en plus [es chevaux , comme s’il n’eufl: pas entendu Menelas :- Il le devança en peu de temps , d’un jet de ierre aufii’ grand que fe- roit ce uy d’un jeune homme qui. . Veut montrer qu’il a de la forcer Le char du fils d’Atrée n’avan- y ,çoit qu’à tirs passil retenoit luy- met-mer es, chevaux ,. craignant . toûjours de rencontrer le char d’Antiloque dans ce panage , 86 de. perdre la viétoire par tro de précipitation. Le fils de Ne or- , difoit-il tout en celere ,’ me per- I droit avec luy,4fi- je ne moderois l’ardeur de mes chevaux. Nous avons-tort de faire casde [a pru.. dence 5 il n’en a point de vouloir nous expoferâdemeurer dans ce chemin, trop étroit pour luy 82; - ur mon-v. PleandSil en fut forty , il fit rea prendre à fes chevaux leur pre-4 miere viguevr. Allez , leur dit-il, V. les chevaux Id’Antiloque (claire-r " ’Tom. Il, V Ri: y

468. L’I LI AD n ront bien-tôt de courir. ils n’ont? pas voflre jeunelTe ny vos forces. ;, Ils couroient avec ardeur, animez l ar la voix de leur maiflre; &ils- urent- biemtoft vis-â-vis. du char" d’Antiloque. Les Grecs afiis au Boutdela Li... ce, regardoient mourre des che-I- vaux, qui rempliflbient de pouf-I fière toute la plaine. Idomenée’ Roy de. Crete, futle remier quif remarqua le char- de iomede,êt« qui prit garde qu’il citoit lez-pre- mier. Il recel-mut un des-chevaux: qui furpaifoit tous les: autres en. grandeur -, il eû’oit’rouge , 8c il- avoit une marque blanche aufront’ comme une etoile. Vous voyez, dit-il , en v s’àdrefl faut aux Princes, Beaux Capitai;w nes- qui citoient auprès de: luy, que le charquizs’avance le pre- mier , n’eft pas celuy ue’ nous. avons veu d’abord; ce ont d’au- ares chevaux. 5 c’efi:un autre. qui;

, D’HÔMIRE. Liv; XXIII. 4.69 les conduit. je ne [gay fi vous ré. marquez la mefrne choie ,Je ne voy plus le char qui couroit d’a- bord , bien que je jette les yeux dans toute la plaine.-- Nous au- rions crû que le prix citoit pour luy :’Mais celuy qui-le conduifoit en» eut-dire tombé 3 il aura û lai er échaperï les guides de les mains 3 il n’a peut-dire pas tourné heureufement ,-le char s’effbrife’ en choquant contre la berne, ou les chevaux courant avec trop- d’ar’deur , [e (ont emportez loin: i de la Lice. Il faut bien que-quel).- que malheur? foie arrivé: Ne re-- mar nez. vous pas les mefmes-.--,..-.. cho es, 1eme (gayvs fi; -....’ je *diilin .-.;;::: ne? bien ce que. je voy. Il’m’eafem le: que défi: un Ætblien’ ui’i s’avan-r te ,Àôt je me trompe- me, ficer ’-..l. n’ei’t le vaillant fils de-Ti’dée.’ (leur difcours ne ..:.plaifoit m pas au grandi Ajax , qui’fouhaitoit’ que. le pre-- Inierfifi prix raz-È- full; pour” Eumelusg. R-r ij,

470 1.’ I I. 1A n E Comme il parloit hardiment ,if répondit au Roy de Crete de cet- te(LEI: (orte. vous fert-il de’ nous don. net es réfages de laviétoire- de Diome e , ne voyons-nous pas le char d’Eumelus dansla pleine,il .efl: encore le premier ,êc nous ne voyons rien de pareil a la vitefiè :de fa courre. Mais. vous n’efices pas le plusvjeune de lîarmée,vô- tre veuë commenceà bailler, ainfi v vous ne devriez pas parler , pour nousdonner des nouvelles 1 in. certaines.Idome-née fut offenfé V de, . l’ai.-i ’ greur de cette réponfe. Ne ferez,- vous jamais boni, repliqua-t-il A, Iqu’auxz querelles , 8c au com; bat-s ? Ilçy a d’autres vertus , Ajax, à connuillre que celles de la guer- - re :’ M ais: pulque. la. contellation vous plaill, je vous défie de gager contre moy un vafe,un trepied,, ou quelque choie de. confident.»

x

D’Ï’ÏOMERE. L1;v.:*XXIII’. 4.7! ’ ble. A ’ amemnon en fera l’arBitre, 8C lor, que vousferez contraint de " me payer,vous avouerez. que vous ’ vous elles trompé.- ; A l Ajaxierpiqua de cette réponfè, il tiroit- prompt 8e vindicatif. ,, sa n’auroit pas manquéî d’échaufièr l cette querelle, en répliquant avec A aigreur a Idomenée; De forte que l’un 8e l’antre auroient cuire les 1 choies lus avant , fi Ac ille ne le i fût levs pour appaifer leur. diffè-

1. --Il rend. ne’vous liedv pas»,a ’ leur l dit-ili , Ide vous ai rir tous deux par des l paroles delgobligeantes. Vous. n’a- l prouveriez pas que d’autres Capi. raines fiflënt naiflre entr’eux ces ,v-ainesconteftationszEn attendant: -icy quelque tems ,vousverrez qui": en: celuy qui remportera le pre- mier prix. Ils viennent; tous: en: grande. diligence ,I. on les recon, noiflr-a bien-toit j l En efi’et. , Diomede s’avança fi

4:72; IL’T Il 1’ A 15 E. Il prés, Ru’il fut impoflihle de neleï: pas di ing’ueriî Il prelToit (es cher Vaux fans leur’donner nul rem.- che. Piquez) de l’aiguillon 8c du: fouet, ils-voloient dans la. Lice. Son char enrichy d’or 8c d’airain, efloit entraîné fi leger’ement,que’ les roües n’e- laiiïoient’ point de? marques fur le fable. Il efioib tout couvert de la pouflîere dont? ’ un gros nuage l’environnoit’ :leï s’arrefle enfin’au, milieu de la Li; ce 5 il def’cend de, fon’ char met-- t’ant le foüet’ fur le joug. Ses che-- vaux ef’toient’hors d’haleine, ils" filoient couverts de fileur 86’ d’écume, dOnt ils baignoient la; Stelenus ne diffas point dei prendreterre; pourDiomede V le premier"- - prix. (relioit une belle CaptiVe,.. qu’il fit’ameneravec un ne ied- à deux anÏes que: l’on porta ans-- fa tente. Antiloque aïVOit’devancé’ Menelas , par adreflè plûtofi que

D’Hontu 111v. XXIIIÇ 473i. parla force. 8c la viteflè de fes-r chevaux : mais il en’eflzoitfuivy: de’bienî" prés 5 il n’y avoit’pas-en’. tr’eux l’e-fpace de tOuti-unchar. Il eft vray u’il citoit demeuré loin- d’unijetde pierre î,,apre’s qu’ils fer furentsrencontrez dans le. paillages difiîcilerd’un chemin creux 3 mais; il l’avoir pref’que. atteint, 43C fi la. Borne eûtlefte plus éloignée. , il- l’auroit palle. 5 à: l’on n’auroit’pa-s» douté auquel des. deux apparte-n noit la vié’tOire; Merione étoit aprés Menelas-der tbute la portée d’un javelot , bien? que’ fes chevaux fuflènt d’une? grande! beauté ,.ils n’efioient’pasb propres à la courût; 8c défioit un!- exercice où Merione mefmeavoie’ï le . moins d’avantage. Eumelusn arrivait: dernier de. tous , ayant; bien-delà; peine à mener’fon char: à. demy brife’ , 8c à faire avancer: l’es chevaux. Achille ayant égartli alla. difgrace. qui luy el’toit- arrivée,,

.474... tu: A» z- jugeoit que le fecond prix devoit eltre pour luy. Diomede ayant remporté- le premier , il en difoit tout haut [on fentiment ,8: tous les Grecs elloiem’ du vmefme’avis: Mais le. fils de N citer. s’y oppofa fortement» , en. parlant de cette forte à Achille. 4 ’ j’aura fujet ,. vaillant fils de Pelée , e me plaindre-de vous,fi vous m’enlevez le prix que j’ay merité ,pour le donner à Eumelusv qui n’a aru que le dernier de tous. Si es chevaux le font blef. ’ fez, fifon char s’efk brifé ,, il doit (e l’imputer à luy-mefme , ou à la colere des ’Dieux. qu’il n’a pas appaifez par [es prieres. Si vous voulez. neanmoins recompenfer [on merite, vous avez de l’orôl de l’airain ,,des trou eaux ,. des Captives :- je veux ien que le relient qu’il recevra ï foie plus confiderable que le mien. Je fais eflat de le conferver,,8c d’en i * ’ ’ ’ venir

D".H o M E-n’E.LIv.XXIII. 4.75, rvenirzaux mains contre celuy qui entreprendra de me le ravir. Achille a prouva la noble co- ilere d’Antiijo. ne, &fut bien aile que Stelenus e’fût dé’a faifi du prix -, mais ournelai et pas fans recompen e lemerite d’Eumelus, il entra dans le moyen-qui venoit d’être propofë :11 fit venir par ,Authomedon ’ une cuirafle ..d’011, j dont il avoit dé ouillé dans le combat Afieropce ,fils de Priam; Il la donna à Eumelus v, qui fut. bien ailé de la recevoir des mains V

d’Achille.. ,Mais vlfilluilre Menelas. . * avoit de grandes plaintes à faire contre Antiloque. Il le leve au milieu ide l’aIIEmblée, ,8: après que leI-Ie- a raut eut fait faire filence,.il com. . men a ar ces re roches. uo- dit-if, Entiloqœîvousqu&aéz pour avoir, de la prudence , pou- . vez-vous foutenir ce que vous venez de faire 2 fifi-ce ainfi qu’il

Tom. S Il. f

4 à" 4’76 L’ILxA’n’E a fallu combattre contre mon Vous a-t-il été permis d’emba- raflerle chemin en mettant vôtre char devant le mien dans un ai; fage étroit a: difficile 2Q1e ’on juge nôtre diŒerend , je ne de; mande point que l’on me [oit plus favorable qu’à vous 5 e ne veux point que l’on dife que j’aye furpris par des contes a des men. Ion es ce ui vous appartient je ne eman e que la jui’tice , &je feroy que tout le monde en fera pet uadé , quand on fçaura que je remets toute nôtre querelle à vô-. tre propre ferment. Vous ne de. l vez ’ as , genereux Antiloque , le refu. cr, mettez-vous devant vô- Ire char 8; vos chevaux , &ayant le fouet à la main , ou reconnoilÎ- ’er que vous avez tellement. cm. barafi’é le chemin en approchant mon char de fi prés ,’ ue vous auriez rompu le miens: e vôtre, il je n’avois détourné mes che-

en” H o ME a E.I.rv.XXIII. 4’77 vaux en moderant leur ardeur , ou jurez par Ne tune qui par fa -,puilÎance ébran e la terre , que ’ tout ce que je dis la n’ell: qu’un monte.Antiloque imputa ’ ’ à fa jeunellè 21a faute qu’il avoit commife cana are Menelas,--il le ria de confi.’ .derer que le defir e vaincre étoit violent dans le cœur d’un jeune :Prince, que l’on ne fuivoit à cet; [â e que les premieresimpreflions îlîitôt que la raifon ,il luy offrit 3c prix avec tout ce qui étoit de plus confiderable dans le Palais Çde ion pere , lu proteflant qu”il aimeroit mieux uy cedertout fou bien que de perdre (on amitié , se que de s’attirer par unfaux fer- «ment la colere des Dieux immor- tels. Il fit venir le prix , &le pre. (enta luy-même à Menelas , qui le reçût avec un vifage riant ô: vaufli ’ferain que le Ciel l’efl: dans la faifon nouvelle,lorfque la rofée s ij

478M L’Itrann- nourrit les bleds qui commencent à croître 8c à être agitez par le

On ne peut pas,Antiloque , luy vent.dit-il , être long-temps env colere contre vous ,il Cil vray que vôtre âge a prévalu fur la fagefiè que, vous aviez fait paroître jufqu’à. cette derniers: aéÎtion 5 car on ne . doit jamais avoir recours à la tromperie , fur tout envers les. Rois. Je n’aurois pas aifement pardonné cette ofl’enfe à qui que ce [oit 5 mais vous avez fait pour moy de fi grandes choies, vous avez efÎuyé tant de dangers en çette guerre avec vôtre pere le fa, ge Nellor, 8c avec vôtre frere, ue . je veux bien n’avoir plus de te en. timent contre Vous. Je vous cede. même le prix , quoy qu’il m’a au . tienne, je fuis bien aile que ’oni connoifle que je n’ay jamais aimé les querelles , 8c ue je ne me plais plointà faire prejudice à perlon: ne.

b’I-Ï o M É u. LIV. XXIII. 479 Ayant arlé de cette forte, il fit remettre fa cavale entreles mains de Noëmon , 8c le contenta du troifiéme prixaMerion’e eut les deux talents d’or -, il relioit une ’cou e d’or foûtenuë fur deux ie s , "ne! le encreux fils de gelée alla re enter à N eflor. Mon pere , uy dit-il ,- recevez ce profent , qui vous fera fouvenir de la funefi’e mort de Patrocle; car, helas .v nous le verrons plus parmy nous. Je donne cette re- compenfe a votre valeur 5 on ne peut plus vous demander les exer- cites du cette, du javelot, de la lute , de la courfe’ 5 quand la vieil- lefle cit venue , c’eft une charge allez pefante à fupporter. N citer eut de la joye’ de recevoir d’A- chille cet honneur. Il luy en fit (es remercimens de cette manie- re : Il n’y a rien de plus jufle ny de plus raifonnable , mon fils , que ce que vous avez dit -, je ne l S fiij

480.411’ILILD z feus plus la vigueur qui m’aura mon autrefois , l’âge appefantit mes pieds 8c mes mains , je n’ay’ plus cette force que j’avais dans a fleur de mes années , lori-que les Epiens enfevelirent Amaricée leur Roy , 8c qu’il y eût des jeux funebres proche de (on tombeau. Il n’y avoit performe qui fût égal à moy parmy les Epiens :les Pi..- tiens, 8c les Etholiens. Je vain- .quis Blitomede à l’exercice du Celle, Ancée fe repentit d’avoir entrepris-contre moy le combat de la lute. Je rem ortay le prix de la courfe à pie fur Iphicle, .8: celuy du javelot fur Philée 8c fur Polydore. Il n’y eût quesles fils d’Aé’tor qui eurent l’avantage de la courfe à cheval ,mais ils étoient deux contre moy , l’un a .conduire le char, 8c l’autre à pref- fer les chevaux 5 mais ces beaux jours (ont paflèz , il y a d’autres inclinations pour l’âge où je fuis,

b’Î-l o M È in E. 11v. XXÏIÏ. 4.8i celles de tous ces combats appar. [tiennent à la jeuneffe : Mais ache- vez, genereux Achille , les jeux funebres a la gloire de vôtre il; luflre amy. Pour moy je Vous res merde de l’honneur que je re- çois de vous 5 j’en ay une parfaite reconnoiflance ,. a: je prie les Dieux immortels de vous en don- net toute la recompenfe que vous mentez.Achille écouta tout ’ ce long dif. cours du (age Neflor , 8c propoia enfuite les prix du difficile exer. cice du Celle. Le premier étoit une mule robufle qui n’avoir que y fix ans , 86 qui n’avoir oint enco- te été domptée 5 on a mena par le licol au milieu de l’afièmblée ou on l’attacha. Le fecond étoit J une coupe ronde qui devoit ê- tre polir l’Athlete qui auroit

Epée fils de Panope, qui étoit unvaincu. des plus grands 8c des plus. a Sfüü

4.82.4 Il! L 1 A D a gros hommes de toutp l’ar’mée,.& qui étoit accoûtumeau pugilat -,.

mit la main fur la mule, comme? l fi elle l’uy appartenoit déja. (Eu celu qui veut avoir la coupe pas roulé maintenant, dit-il , car pour le prix qui fera au vainqueur 5 je ne croy pas qu’il (y ait quelqu’un- qui entreprenne e le gagner fur moy 5 du moins je me fais accroire que j’ay de ’l’experience autant que qui que ce foit dans cet enter-1 cice. Je cede’la loire aux autres ,. loriqu’il s’agit e la courfe ou de la lute , car il n’ell pas poffible de fçavoir toutes choies. Pour ce qui cil du pugilat, je fuis alluré de l’entendre allez bien pour rompre les os à celuy qui ofiara venir aux mainsavec moy. Que les amis ne s’éloignent pas d’icy, pour avoir foinlde luy aprés que je l’auray accablé de coups de Pomg. Il parla de cette forte , 8c fa

t

D’HOMERE. Liv. XXIII. 4.83: fierté donnoit de la. crainte aux plus hardis. Euriale. fils de Mecifi; tée entreprit dit-luy. refifler , il! avoit vaincu tous lesTheb ains aux jeux funebres qu’ils firent aprés la mort d’Oed’i e. Diomede qui au; roit pris plai ir devoir la fuite du fuperbe fils dei Panope , l’encouz rageoit à aller hardiment contre luy , ôtai ne craindre point fesfieæ res menaces, il luy mit luy-mémo la ceinture autour des r ins, 8e une courrOye de cuir ans les- mams.liftant ceints 5 de 5 la forte par lof milieu du corps , ils s’avancerentî pour combattre. Ils avoient les mains levées en haut, 8c ils les- entrelafi’erentr d’abord les unes dans les autres. On entendit en, fuite les coups de poin - qu’ils le. portoient avec une vio ence ter-1 . rible. Ils étoient couverts de. fueur, il n’y avoit rien de pareil aux. efforts dont ils [e battoient;

mais4154. Epc’e (a jettevitrant fur Euriale , 8:1a j luy décharge un coup fur la joue? avec tant de force, qu’il le ren; verfa’ à les pieds 5’ [es amis accon; furent 8c l’ôterent d’entre les mains du victorieux. Il étoit dans un étrange. état. Il ne pouvoit? plus le foûtenif, 8c fa tête étoie- panchée fur ceux qui le portoient: ors delà. Tout [on vifage n’éa toit qu’une playe. Il vomiÏÎoit’ de gros tqËrens’ de fan . Il avoit? acheté ien cher le econd ri): Puel’on’ emporta avec luy d’an-s

aAchille tente. propofa H pour l’exercice de la Lute un grand tré ied que l’on efiimoit la valeur e’ douze bœufs , 8c celuy qui feroit vaincu, dEVOit avoir une captive qui fça. Voir faire toutes fortes d’ouvra. ges, 8c qui auroit été venduë le prix de uatre boeufs. ’ i Ajax ls de Telamon 86 le pru- dent Ulyflè ,. (e prefenterent fur

p’Ï-ÏOM’ER’Ë. Liv. XXIIÏ. 4S; l’arene , ayant leurs habits attaa: chez avec des ceintures. Ils éten’. dent d’abord leurs. bras 85 fe joi- nent enfemble Je dOnna-nt l’um a: l’autre de violentes feeouflès ,. comme le mats d’un vaideau re-- fille au vent qui l’attaque de tous. côtez5 il en foutient tous les ef.- forts , fans qu’il foit abattu: fous les coups de la tempête :IDe mê-- . me le divin UlylÏè ne cedoit point; 5l toute la violence du courageux: Ajax. Ils fe tenoient embralïez 5. 8c fe tiroient de. toute leur force pour s’abattre. .L’un l’autre dans cette penible agitatiOn étoit: couvert de fueur5 il n’y avoit rierr de pareil à l’ardeur dont ils com-- battoient pour remporter le prix5, mais ils vn’iavoient nul avantage l’un fur l’autre 5 tels quedes ro- chers immobiles, ils ne cedoient’ point à la fureur dont ils étoient’ attaquez. Ulyfiè ne pouvoit éa bran et du lieu où il étoit, -n-m.:rrv.r*w-xr--æî

48.6 " -I:’ÏI L î A" ME a: Ajax n’epouvoit non plus abat? père Ulyllè , quelque eflbrtqu’ü pût faire. v Les Gre’csvayant’ de l’impatien: Çe de voir le (accès de ce com-1p l bat ,- 8c s’ennuyan-c de les voir fii Ion -temps aux pfifesv,Ajax avers tir lyflè- qu’il alloitle lever de terre, 8c. qu’il le levât avili s’il le pou-voit ,-p0ur voir au plûtôt au- quel des deuxï. alfppartiendroic la» viétoire. Ulyfl’e a. fervic alors de Ion adreflè ,ordiliaire : Au mol. Imen’t’ que le. Telamonien cm; ployoit soute fa force à le lever! de terre, 8c qu’il ne fongeoit plus à le tenir ferme , Ulyïlë avance fa jambe derriere- celle d’Ajax, Sala. frappant rudement ,. il fit ployer! tout [on cor s. Il le prelïe en ce moment, a: e pouffe ne toute [a force. Ajax tombe à la renverfe 8c entraîne Ulyflè dans fa chûte. Les Grecs furent étonnez de ce fpeâacle ,7 ils admiroient la; for-ce

D’HOMME. Lrv. ’XX’III. 487? de ces deux Athletes. UlyfÎe vouloit le débâti-aller d’entre les mains d’Ajax fur. le, quel il étoit tombé 5 mais coma a me il étoit prêt de le lever , A-4 jax le fervant la même adrefl- le que luy, il trelalIè les jam, .bes dans les fiennes 8c le fait re-x tomber à terre. Ils étoient d’ac- v lycord’ de le relever 86 de recomr mencerlaülute pour la troifiémel fois 5 mais Achille s’avança pour les en empêcher. Epargnezwous, leur dit-ai , vous partagerez en. - femble la loire du tombac où vousavez ait paroitre également ’ du courage ,de la force 8c de l’a, - airelle; de forte qu’ilelljulle que vous a. ez les. mêmes prix. Com- me il croient las du travail de la. lute 8C tout couverts dëpouflîe, ne, ils acce terent les o equue le fils de Pe ée leur propofoit , 8c» l le retirerent du "lieu oui s avoicnç combattu, . - v *

4588 :II’ÏÏLIAD si" ’ On parla bien-tôt après de l’exercice de la courfe à pied, 8; .on en regla les prix. Il n’y avoit rien de plus beau que le premier ;: ic’étoit une coupe d’argent de .fi-x mefures entieresË plus belle qui fût dans le mon , Elle avoit ctç’ travaillée par les Sidoniens qui Iont,celebres par les ouvrages qui :fortent de leurs mains; Les Plie:- niciens en avoient fait. prefent à Thoas , 8c depuis elle avoit été donnée à Patrocle pour la tan; èrien de Licaon fils de Priam; en». 5. in elle fervoit derécompenfe aux fui: que l’on celebroit à fou tom-

Le fecond prix étoit un boeuf fpriais, eau. , 8c le’ztroàfiéme un- demy l ta- ? ent- d’or: (liât: ceux , dit Achille , quivveuleut ifputer ces prix à la .courfe ,’ le levent a: s’avancent dans l’allèmblée. . V Ajax fils d’O-ïlc’eiparut le pre- mier, Ulyflè voulut encore mena

D’HOMEiu-i. LIv. XXIII. 4.89 ne: ce qu’il pouvoit faire dans cet exercice. ntiloque qui y fun; palroit ordinairement tous les au... tres , le prefenta au même tempsi ils le mirent tous trois fous la, même ligne , 8c a rés qu’Achil.l le leur eut montré e but ,ils com, mencerent à courir. Ajax partit legerement de la barriere , 8c de... vança d’abord tous les deux. U... lyfiè le fuivoitauflî prés ô: anili- vîte qu’un fufèau tourne autour d’une. uenoüille attachée au fein- » d’uneIl étoit fur emme. les pas d’Ajax . avant : , ue la oufliere en fût élevée , En fouille touchoit les cheveux , 5c il le pourfujvoit li legerement, u’il étoit toûjours fur le point 2e le joindre ou de le devancer. LesGrecs applaudiflbient au defir qu’il avoit de la victoire 8c l’ami- nioient par leurs cris. Ils alloient: bien.tôt arriver au but, lors qu’- Ulyflè adrellè. l’es vœux à Mi?

490 :131 tu” A en æ nerve: Ma Déeflè , dit-il , aidez.- moy , f0 ez-mo’y favorable 5 j’ay un extr me befoin de vôtre (a. cours. fElle entendit’fa priere , 8;. suffi-tôt elle augmenta la vitelTe’ de [a courre. ’Ilin’y avoit rien de plus leger que’tous les mouve; mens de-fonscorps. Ajax -nean.- moins couroit avec une aufiî grau. de legeretéeôeil auroit arta éle. En; avec;Ulyflè5.maisi gli a-furl s peaux des viétimes qui avoient été offertes aux Dieux auprès du èbucher de Patrocle. Minerve lu;r fit perdre Laufli «la victoire 5 car Ulyflè prenant ce temps pour a.- vancer vers le but, il yarriva le premier, 8c reçut la coupe d’or qui étoit dellunée (au vain ueur. t Ajax s’étant relevé de (a c ûte, vint ref ue en même temps au but ou le e’cond prix fut donné. C’efl Minerve , dit-il , qui m’a mis en cet état. Une, mere n’a pas e plus de foin de folie fils unique eus

D’HOMERE. Liv. XXIII. 491; , que cette DéclTe a coutume d’en a: avoir de [on cher Ulyfle. Mais il quelque plainte qu’il fifi: , on ne i pouvoit s’em efcher de rire en le voyant tout ally de la railleçdu n. ’ [au ,8: des autres cho es fur lef. y. que les ils efloit tombé. y Antiloque recevant le dernier I rix , difoit en riant , u’il citoit ien aife de ju er que es Dieux immortels pré croient la vieillefle aux jeunes gens , qu’Ajax l’avoit vaincu à la courfe , arce qu’il efloit un peu plus âge que luy , qu’ils avoient eiflé vaincus par Ulyflè bien lus âgé qu’eux, puis qu’il elloit u temps de leurs pe- res , bien qu’il parût encore fi ro- bulle , qu’il n’y avoit performe dans l’armée qui pût le furmon- ter , excepté le fils de Pelée. Il loüoit de cette forte le grand Achille, ui reconnut l’honneur qu’il luy aifoit , en ajoûtant un demy talent d’or à celuy qu’il Tom. Il. T t

r 492. L’IL 1 un n; * luy avoit déja donné. l z. Enfin Achille mit au milieu de . l’allèmblée une pique , un bon- clier 8c un caïque , qui avoient ellé les armes de Sarpedon , 8c que Patrocle luy avoit ciliées; que deux des plus vaillans hommes, dit-il , paroiflënt :maintenant 5 Celuy qui percera le bouclier ou la cuirallè de [on ennemy ,e;nfon-- gant la pointe de la pique juf ues aux entrailles,dé forte que le ang goule-de la biellure, aura pour re. compenfe l’épée que le vaillant Allero ée portoit au combat lors que je uy oflay la vie. Tous deux partageront enfemble les armes que j’ay fait apporter au milieu de l’ailèmblée , 8c je leur feray un ll;el’ti-n dans ma tente aprésle com.

vat. Ajax TelamonienôLDiomede,, c . tous couverts de leurs armes,vin. rent fur les rangs. Ils avancent au milieu de la lice avec une conte-

n’I-Iournr. Liv. XXIII. 493 riante hardie: Leurs yeux efioient pleins d’ardeur, il n’y avoit rien de plus agi-eux que leurs regards. Les Grecs elloient’faifisde main.- te 8c d’étonnement. liftant allez proches l’un de l’autre ils’ vien- rient aux mains , scattaquant- avec une force égale. Ajax.fra.- pa le bouclier de Diomede. Ille traverfa , 8: fans doute il auroit porté [on cou jufqu’à luy faire répandre du ang, fila cuiralTe n’avoir. refilé. Diomede cher. choit à le blefler a la gorge où le cafquevient joindre . les bords à ceux de la cuirallle 3 mais (on coup gliifa furies bords du bouclier , 86 i n’atteignit point l’endroit où il vouloit le porter. Les-Grecs eu- rentïpeur que le combat ne fût tro funefize a Ajax 5’115 rierent Achille de leur comman er de le finir , 8c de. partager entr’eux le prix pour lequel ils s’expofoient à un il. grand péril. Achille leur - .Tt ij -

494.’ L’ILIADE donna ordre wifi-toit de celle! a leur partageant le prix 8c la gloire d’avoir combatu avec une valeur - égale.Pour ce qui efl- de l’épéeA , ilj la donna au vaillant Diomede 5 au relie il propofa un nouveau prix pour l’exercice du palet. Il vou. ut que l’onfe’fervît de celuy du robulle Iélzion , qu’il avoit Fait a -’ porter avec les autres meubles e! ce Prince a rés qu’il luy eut ollé la vie dans e combat; Ce devoit dire aulli le prix du vainqueur; caril efloit fi grand que l’on pou; voit y trouver aira de fer pour l’employer’ durant plus de cinq ans aux infirumens du laboura- ge, fans qu’il fût neceiTaire d’en- voyer a la Ville pour en avoir d’autre. Polipetes , Ajax Telamonienê," Epée , Leonte fe prefenterent pour faire preuve de leurs forces. (Epée jetta le premier , un pouiTa

D’HOMME. LIV. XXIII. 4.915 le palet fi loit , que les Grecs luy donnerent de grandes louanges 3. Leonte le jetta ricanmoins plus- loin ,8c Ajax les devança de beau» coup tous les deux. Mais Polipe. te ayant pris le palet,il le pouffa . fi fort qu’il alla, tomber pluslloinr que les autres , pourle moins au. tant qu’un Berger peut jetter par; my (es moutons une pierre qu’il lance de [a houlette ,. pour les fai- re’ retirer du lieu où ils font. Les. amis de Polipete allerent’recueilh- lirl le palet , a: leporterent. avec joye dans la tente. ’- ApÎés cet exercice le vaillant’ Ac ’lle propofa celuydel’arc 8l desfleches 5 Il fit attacher un. pi. eon au haut d’un mats , offiant . in haches à celu qui le [bleiTe- , roit ,8: dix cognées à celuy qui ne toucheroit qu’à la corde où il V feroit attaché. TeucerôcMerio-aï) , ne s’avancerent o, on tira les forts, V 1dans un rabouclier 1.x. , &Tcucer eut. 5

496 L’I i. 1.1i n r droit de tirer le premier coup”; AuflLtôt il tira [a fleche . mais il n’adreiÎa oint de vœux à Apol- ion, il ne uy promit point de la. crifices , 8c ce Dieu ne la? fut point favorable. Il coupa cule-æ ment la corde qui tomba fur le Vaiiïèau , ’pendant’que le pigeon libre du lien qui l’arreflzoit,vole dans l’air d’un collé 8c d’un autre. Le rivage retentiilbit des cris du peuple,mais MeriOne regardoit le vol de l’Oyfeau , 8C il le pontil-li. voit en conjurant Apollon de luy ellre favorable. Il le tira en vo.v lant,&la fléche l’ayant blelTé au deflùs de l’aile , elle vint retom.’ ber prés de Merione. Le. pigeon s’efiant mis fur le haut du mats pencha bien-toit la telle , fes ailes n’eurent plus de mouvement , a: il tomba mon: fur le Vaillèau. Les Grecs donnerent de grandes loüanges à l’adrellè de Merione , ô: [es amis emporterent les dix

n’I-Iomrxz. Liv. XXIII.4;9’7 haches dans fa tente. Teucer fit? laulli aporter le prix qu’il avoit gagné. Enfin. Achille avoit mis une lance 8c un vale d’airain de la. Valeur d’un bœuf pour celuy qui darderoit plus loin un javelot g mais le Roy s’ellant levé , 8c Mea rione voulant iell’ayer s’il rempor- teroit encore ce prix, Achille par. la de cette forte a Agamemnon. Perfonne n’ignore , genereux A- gamemnon, qu’il n’ya point de Prince ny de Capitaine ans tour te l’armée qui ait une forcer fia-- reille â la.vollre pour lancer un: javelot , on peut bien vous accor- der le prix fans faire aucun tort à performe 5 fi ce n’efi: que vous en vouliez bien faire part à Me- rione. Les jeux funebres de Patrocle fe terminerent de cette forte. Le Roy prit le vafe , 78: laiifa à

h.

498. L’I L r A ne 12 Merione la lance , u’il donna en mefme temps a, Ta thybius , qui - --...a hymam-N v avoit eu foin des exercices où l’on. avoit. paillé toute la journée. .

Fin du vingt-traifie’m: Horn

2-1: :3 Il

L’ILIADE

,...... A.u-- .- a. v 1* un. a au . a

lilial!

«.4, . LYVÈS

.. . è .m HlthlMlhlilluï

M.

h.èrrrripr.

ER.V-...L,;II.I’,R E XXIII.. Es a

, Es ’jeuxîv-Aétant’finis ,fles’. Grecs le iretirerentfur 1 r fla leurs vaillèaux,oùilsne z’fngerentcplus qu’à manger ,r ôta :joüir des ouceurs du fommeil: Mais.Ac’hille pleuroit Ion cher Patrocle , nepouvant le confoler de la erre qu’il avoit faire d’un amy’ ifidele. Il le reprefentoit a vigueur,,.faforce , fou courage 5 Il le fouvenoit de toutes les fatigues qu’ils avoient! eKuyées enfemible aux voyages,.aux guerres, aux pe; Tom. I I. V u

L1 5.00 . .L’ I; H Dt: t. un rils diËerents , où ils ne s’étaient; r jamais quittez. Il s’attendfillbii: 1’ - par le fouvenir- de toutes ces cho, iès,bai nantfon lit de les larmes, i a; pa ant toute la nuit ale tout?” ner,tantôtd’ un côté 4, tançât d’un autre. Il le levoit quelquefois ô; defcendOit fur le rivage de la nier," où il s’abandonnoitâ la douleur 5 Il attendoit avec impatience le lever de l’Aurorekpour atteler [on charôcy traîner encore Heâor fur la pouffiere. Il faifoit trois fois le tour du tombeau dePatrocle,oùil le lailToit enfin , le retirant dans la rente,aprés avoir fait milletraite; mens indignes àfon ennemy. K Les Dieux eurent ’tié de voir .en ce malheureux etat le vail, lant Heétor, qui leur avoit effets tant de Victimes , 8: qui étoit mort en combattant pour [a Pa.

Apollon empêchoit qu’il ne. fiicfaillytrie. , étant traîné parI le lieu.j : . x

Mgr-ë il D’Ho M E a r.L1Ïv’.XXIV. for ’la’nglant , où s’ellzoient faits les YSacrifices des ’funerailles , .8: il le rfoûtenoit furlbn bouclier, afin . ue tout fou corps ne fût pas dé- éliiré parles outrages qu’Achille lluy faifoit endurer. Mercure l’au- relit enlevé”, tous les Dieux l’en prioient , excepté Junon 8c Mi- nerve 5 mais elles bailloient 211mm, Priam 8l les Troyens , 8c avoient: du reflèntiment du nié isw que Pâris avoit fait de leur eauté ,L squand il jugea en faveur de celle quine le recompenfa que par des amours funelles à toute fa Pa- ’ ttrie.Il y avoit Ï déjat . douzeI loua-s aqu’Heétor étoit ex olé fur le ria ’vage , 8: qu’Achil e le traînoit: autour du tombeau de Patrocle; auifi-tôt que l’Aurore paroiilbit. Apollon ne pouvant plus ru por.1 ter l’indillèrence avec laque le les Dieux confideroient un fi trille Ipec’tacle , leur. parla. de. la forte : V u ij

502 1’71 Li A .n in; lites-vous donc devenus impi; toyables ôtinjuiles defouffrir ne. le courageux :I-Ieétor qui a bridé fur vos Autels tant de victimes: fou abandonne ,jufqu’apres la mort à toutes les fureurs de (on ennemya Ne feroit-il pas ’ulle de le rendreâ fa femme ,à: a mere, à [on. fils ,â. Priam, . aux Troyens,, qui luy donneroient la .fepulture,’ 18Cluy feroient des funerailles?’ Pour uoy voulez-vous n’être fa-’ vorab. es qu’au pernicieux Achil, 13, qui a un coeur faroucheôc en- durci contre toutes les prieres .2 ,C’efl un Lion qui s’abandonnant: àfa fureur ,’neffe ,ralfafie quede carnage 5 il ne connoît point ce [que c’eft que d’avoir compallion,; s’il donne du fecours aux Grecs, ,c’ell pour avoir le cruel plaifir de répandre le fang desrTroyens , 8c d’allouvirfa .vengeanceLes 110m;- nies font des pertes auflî grandes que celle dontil airant de renia.

D’Homtu. Lrvs XXIV. i503 riment 5 l’un’perd l’on": fils ,l’autr’e

perd fonÏ frere Maisgapr’és que une-«147... ’ona pleuré , 85 que’l’on’a lads. fait aux prèmiers’mOuVemens de" l’adouleur , on le confole enfin”, .8: a: onjn’y penfe s-’5:Les deflinsl ont donné aux I amines dequoy" fuporter les plus grands’malheurs? avec patience. Celuy.cy ne s’ellï- il "as’all’ez’ vange’" en ôtant la vie a onFennemy. æ’Elli-il j’üfl’e e’Ell-il neceilaire’ qu’il l’attache à. (on char, si qu’il le traîne tous les ’ autOur’ dëuanmbeau PNe devroit-il pas craindre nôtre co- 1ere 2s Elle-il pas bienJ furiëux .d’exerc’er’fa cruauté. fur un’niort, qui n’a plu’s’auCun’ ,fentiment ,’ 8c- merite-tfil pas d’être traité delà ,même’ manière 9" junbn luy repartit en colère , qu’il, devoit: prendregarde à’ la v illërence’qui. étoit entre Achil; le ’ &Heétor. lieder, dit-elle , efl: ’ d’une mortelle, a fileté 5 Vitriij;

564..)w L’IL’rALDr- . fou lait5il n’y a point de malheurs cù il. ne ibit expofé par fa millim- .ce.. Achille cil le .fils d’une. Déefl’e que j’ay nourrie,quej’ay élevée auprés de moy. , 8c que j’ay ma... iie’e à un homme chery de tous- les Dieux 5 Tu ne peux l’ignorer ,. Apollon, tu étois aux noces où tous les Dieux le trouverent , 86 il d oit te (ouvenir que tu y joüois de.-

laJupiter harpe. cm êcha t quer - la colereî de junon n’a lât plus loin : Il Cil? vray , luy dit-il , qu’Heétor n’efl: pas égal a Achille5 mais de tous. es Troyens ,-.c’ell: celuy quiétoit le plus aimé des Dieux.’ Pour .moy je l’ay toûjours beaucoup aimé , il m’a ofert incefl’amment’ des relents. Il honoroit mes. Autels par des Victimes qui y: brûloient continuellement :.Mais.. ne longeons .plusîâ le faire en» JCVC!’ par Mercure d’entre les)

.4J D’H o in E a. E. va..XXIV. ses hïàins d’Achîlleçqui en feroit a- verti Par fa lucre-5 qui cit fOuvent àu resde l’uy. Si Iris defccnd pour . la. aire venir fur l’Olympefil fera. ’Plu’sâ propos de lu rfuader de faire recevoir-à Acgifi: la rançon 211c Priam! luy i offrira? pour fou

L lsIris pïdft’ée ’ ïfur. ’ des . rîua’ge’sl dei-.- Icçndit auflîxôt fur la Mer, entre 1’Ifle de Samosêc le rocher d’Im; Ère; ie’s fiois s’émûrèntâ (on and; "fiée 5 elle deféefid fous les ondes-- nuai vîr’e que le plomb tombe dans l’eau? avec L’amorce que les Nil un ru-rî-ra "Pêcheurs y jettent pour’prendrc les poîfrons. Elle trouva Thetis dâns (on humide Palais , où elle flfaifôit’ Es plaintes aux Nyin hes de la Mer fur la trii’ce defiinee de" fon fils qui devoit pefir bien-tôt devant Troye. ’ V Le rand upitef ,11uy die-Selle, dont eSd einsfonttoûjoursjufi :ËOS, veut vous parler fur l’plympe’ V u iiij:

506- ’IL’I-LïlvA’Dl g où il efl avec lesDieux. Helasyr .zeprit Thetis ,.. comment; puis-je arome. dans. le trille état-oùîje is PJ’ay» mille fâcheufes inquieï rudes qui metourmentent , je. ne refufePas neanmoins desluiobe’ïr, l jeferayxoûjpurs cequîil me com- mandera. Elle. [e couvrit d’un? grand voile le plus noir Êuel’on: eût jamais.vû,, 8: elle uivit lai prompte Iris. Ees ondes s’ou- vroient dev’ant les Déeflès 5 elles : arriverent fur le riva e ,8: monte-- rentincontinentfuj’OlymBe. . Les Dieux immortels qui jOüiL lent toûjours.d’un parfait bon- heur , y étoientlaflèmblez auprés de Jupiten, . dont les yeux décou- vrent toutes choles. Minerve quitta fa place. pour la faire ail. [mir proche du Trône de [oh- pere. Junon adoucit, (a trifiefl’ej ar des paroles obligeantes. , 86 . uy prefenta. une coupe d’orplei-. [nede neétar. A-grésqg’elleen eue:

D’HOMERBpLWÇXXIV. 397 .5156. ", Jupiter luy. parla. de cette

’ Vous êtesvvenuë’icy’, bien que: donavous foyez dans tune-v v, grande trifl .teIIèije; fçay bien: le fujet de la. douleur: qui vous: accable», mais j’ayi une; choie. ârvousn dire, où Lvous. feule pOuvezdonnen ordre. - ’IÎl y a neuf’jours qu’il y aun. c115. ferend’entre-les immortels ,.donc ’ les uns: veulent que Mercure en; .leve le corpsd’Heétor,’ les autres -:ne.veu.lent pas qu’il foie mis hors de la: puiflancew d’Achille, Pour vmoy je ne veux point luy ôter la i gloire. qu’il - a remportée. Je fais tauflî cas dervôtreamitiéficjene - prétens point vous donner aucun :déplaifir; mais il faut que vous al- liez. à l’armléedeSGrecs , ôt que vous avertifliez vôtrefils que les Dieuxfont en .colerezcontre luy", .8: que je. n’àpprouvepas non lus .- ; qu’il conferve un fiviolent re en: il aiment contre .I-Ioé’tor; Il luy fait:

2568 i” L’I L’x A1317.” J mille ,traitemens indigne-s, 8: fi Apollon ne l’aïroit garafitiîde f: fureur; il ne "feroit maintenant plus en état-’d’ê’tre’rendu à fou? pere; Dites-luy doncïqu’e s’il au du refpeâ pour les Dieux, s’il’a; de la crainte pour moy’, qu’il celle de luy faire tant d’outrag-es, 8c. qu’il ne fouge point à vouloir. le retenir. J’envoyeray Iris à Priamè ure l’obligerâ aller luy-même ofirir âAchi’lle une rançonfi con; fiderab-le f qu’il: devra- en être:

. contentV La Dédié nerefilfa. , l poimfd’b:. , beïr à Jupiter , elle de tendit du haut’de,.l’"0’lym e’dans la tente de? fou fils quipo oit encore de pro-i fonds foûpirs. Mon fi’ls.,;luy dit-- elle, enrs’àipprochant’ de luy" a: en: le careflànt", vous trouveray-je’ toujours baigné de larmes, fans «que vousayez aucunîfoin dam-an; . r ou de dOrmirrî’VoÎus devriez ien- divertir’ vôtre, douleur ,. 86

D’HOMME. Liv. XXIVÎ. 5.09 recevoir dans vôtre lit la belle Brylèïde , puifque les d’ellin’s vous :ôteront bientôt la. vie. Mais à contez ce que j’ày à vous dire ,v car-je viens vous parler de: la part de Jupiter; Il dit que les Dieux; (ont en colèrezcontre vous,& qu’il y eitluyçmême plus que tous les: autres ,.. de. ce: que: vous retenez; Heétor fur le rivage ou vous l’ai vez abandonné and à tous les; plus grands outragesf Il veuttque: vous receviez la rançonqueP riams vous 05mn pourluy , 8L que vous; le rendiez au plutôt. Achille luy répondit qu’il. ne" vouloit pas refiler- â la, volonté des Dieux , 86 qu’il les rendroit: auflî-tôt qu’il auroit reç’i à rem.- çon. Pendant ne Theris &luy: ’s’èntretenoient e cette forte, [luy piter envoya Iris à Ilium. Il uy’ donne ordre de confeiller âPriami de racheter-font fils , d’aller luy. même au camp des Grecs porter:

.,10 les miens L’ILrAnr qu’il voudroit offrirai” , J .AcEille, de ne mener’avec luy. ’ ï En Ecuyer pour? conduire K5 char , &de Palmier u’il n’y avoit l rien à’crfaindre pour uy; Il ajouta que Mercure l’accompagnefoitï, qu’ilauroit foin-de le prefenter five Alchille, qu’il ne dev’oit’pas crain.’ .dre d’en être mal traité;vpuis qu’il n’étoit pas-allez méchant, n’ .af. fez cruel pour retevoir’ma un picte qui venoit luy oErir des pre. feus pour la rançon- de fon’fils: Iris defce’nd’it’ auflLtô’t’ avec la: même vîtefië que l’on voit un: éclair- paflèr- du haut d’un nuage-I .jufques fur’la. terre. Elle entra. dans le: Palais de Priam , où elle ne trOuva» quewdes cris-86 des lar- mes. Ses enfans étoient auprès de luy; mais au lieu de;pou’voir’ l le confoler’, ils étoient fi toucher .de’le voir’àccablé d’ennuy 86 de regret, qu’ils mêlOient eux-’mëal’ fixes leurs larmes plus fleuries; 8c?

D’HOMME. iva.iXXIV. tu? e u’ils en baignoient les robes. Il Jetoit annulieu d’eux , le couvrant le .vifage de farobe , après avoir grempli fes cheveux de cendre , 8C s’être long-temps roulé de tous côtez dans la violence de la .dou-. leur .dont cil étoit agité. Ses filles .8: les brus faifoient retentir de leurs gemiEemens.:tout le Palais ; les unes pleurantla mort de leurs maris ,8: les autres le fouvenainit détint de vaillans hommes qui pavoient peri ’danskc’ette funefle

’ La divine Meflâgerede Jupiter- guerre.me fit pas. un long difcouxs âPriam,I s ’ le voyant penetré d’une aflliàion- .l..;: filenfible. Ilfutfur ris delaprea tfence dela Déellè,i l’écoutatout- tremblant, ne fçachant point ce qu’elle venoit luy dire; Ne étai- gnez point, dit-elle d’abord, je ne viens point vous apporter une mauvaife nouvelle. Je veux vous: ’ faire plaifir. Je fuis la Mellàg’ere

.y12.l 131 Li A ne de upiter qui m’envoye du haub de l’Olympe ou il a foin de vous, .8: où il a pitié des malheurs qui vousaffiigent 5 il veut que vous rachetiez le corps de vôtrefils ,- 5: que vous portiez à Achille des prefensdon-t il [cimentent 5 mais il ne veut pas que vous meniez , avec vous aucun de vos enfans ou des Troyens , excepté celuy que vous choifirez pour conduire v6..- tre char. Ne foyez pas furpris du commandement de Jupiter , il. vous confervera dans le peril où paroit qu’il vous expofe, Mer- cure vous accompagnera juil; u’à la tente .d’Achille , qui none . eulement ne vous fera point de mal, mais cm êchera que vous. n’en receviez ’aucun des Grecs. Il n’ell: pas tel quevous le croyez 5 ce n’en: point un temeraire , un furieux, un méchant, vous ver; rez qu’il vous recevra bien , 8: qu’ilne refilera pas la prie-re que

» z ’Homæma; Liv. XXîIV. si; vous lu aurez faite. - ’ v Irisé retira promptement, a; Priam animé parafes paroles , le; leva aumstôt , commandant à; les» 5fils.,qu’il y eût un char tout priait. qui fût commode .8: ailé. Il dei; e and; dans une chambre lambrill. Îfée debofis de cedrc, ouw l’on relia. piroitpune odeur excellente , 8;; où il .y. avoit beaucoup de choies. .curieufesïôc- d’un grand prix. Il «yfit venir HeCube , sa luy dit que; Jupiter luy avoit envoyé un coma mandement exprès. d’aller [cul aux vailleaux des .Grecs , d’ ras fileter fou cher fils, 8c d’ofiëir à: chille des  refens qui luy plaira roient ,» qu’il) la prioit de. luy dire ce qu’elle penfoit de ce demain; que pour luy il ne feroit aucune difficulté d’aller - hardiment au milieu de l’arméedes Grecs,puif. que Jupiter luy avoit promis qu’il luy eroitfavorable en cette en; impala. l «a

514. ." 17.11. i A1512". Sa femme étonnée d’une relia.w hmm fi extraordinaire ,.. fondoit en larmes. ’Helas: récrioit-elle, rce deHein ell-il digne de la pru. denceque vos alliez 8c vos fujets. - Ont tant eflimée envous::Com.. mentvvoulebvous aller feul dans- ’Je camp de vos. ennemis, 6c vous .prelenter devant celuyqui vous a ravi un fi grand’nombre d’enfans dignes de vous , se qui avoient tant de courage 2 Aufliqtôt que ce cruel , ce traître vous "verra en fa n uilTance ,in n’aura point de. .re ec’i: poumons, il n’auraipoint d’egard pour vôtre vieille e 5 il s’endurcira contre vos prieras". Helas a ne [une pas encore al? fez ma’lheureu e. Pleurons icy ,r mon cher Priam , nos malheurs. N’en cherchons 4 oint de. nom veaux 5 la culer-e (il; Dieux con... tre nous doit être toute épuifée; C’a étéla trille deliinée d’Hec. tor de demeurer abandonné fur un

l D’Ho M En a. Liv; XXIV. .5157 il un riva laniaùacune fepulture, le ’Iâ’i’nfléxible PiarqueiOrdonnaidé’s. ’ fanaifl’ance’ qu’il auroit’une fin. fil f. l déplorable; CruelAchil’le,-quene’ puisait-van er fur toy les outra-v a: ’ ges que tu ais :3,Im’onfilseî-Ielaser i: mente-fifi deS’traitemenS’fiiindi4, ignespour avoir combattu pour [aï La î atrie , ne voulant nycraindre-rrys’ et ’ Elle tâchoit ilar’leslarme’s’q’u’ell * a le ajoûtoit es paroles â, de faire.f .5 chanl er’Pri’àm"; &lde’leldétôur; ’ a mer" e’cefdefi’ein’; Mais ilellEoitÎ r riop perfiadéqueïles Dieuxlvou; - p loient qu’il allali luy:mèfine ra- t ri Î.clieter (on fils. Ne me retenez?- i point icy; parivOs i gèmifl’ernens , » A dit-il à’ïHe’cube’i, Schne- m’épou;- vantez point pardeï-fun’ellrës pré- liages; Je fuis- fil-certainii fle’ici’elt’ï une Déeflè’ ui m’a 513:3 men yeux en font". efi-fide estëmoins, a n, ’ e" nanti tous lessacri’ficatêùrs ,2» . . les L une, les lingams g me dia" ’ Tom. Il. ’ V Xi:ï j

516,1" l 1’111 une" roient le contraire , je ne les «on. rois point. Oüy j’iray.,.j’obeiray’ au commandement de Jupiter ,. quand je devrois» perir dans le camp des: Grecs ,- j’y’embrallèrayf mon cher Fils, jale tiendray en- trames bras», je iatisferayzen quel- que forte à. ma douleur, 8c alors il» l’impitoyableAchille me tuë, du; moins mon corps fera joint ace..- luy démon cher Hector, 8c mon ami: ira le chercher dans lîobfcu. re-demeure- des morts. Il ouvrit enfaîte. de ries-beaux: cabinets,dont’ ils tira douze beaux? habits de deHus- , douze robes", douze manteaux ,.. êdouze habits de Mdus,:douze pictes de tapif-Ï ferle, Il y prit encore dixtalens.’ d’or, deuxztrepieds d’argent , 8c. quarre: grands vailles: dÎairain. ,1» il. emporta I mefme une: coupe d’or d’un. rix niellimable, dont ceux? de T race luy avoient fait un prefent 5 Car enfin il n’épargnoitë

D’HOMME. 111v. ’XXIV’. 317 rien-,11 auroit donné tous les biens pour la rançon de fou fils. - 1- Les Troyens allai-niez du p’eril où il vouloit s’expofer, citoient en sans à la" ’ "ne de! (on? Palais :1 Mais il les ecàftëlf en les mena;- ÎHt,-& charloitavec (on Sceptre l s plüs- attachez à luf ,. qui ne: pouvoient feuillu qu’i allaita: ’an’donner la vie auxfiireur’s d’A-l

7’55chine. Allez ,ïleur’ dileit’il ,Az dequ-oy’ , V . vous-*Ënettezævous en peine , vous ne (cavez pas. ce que cette que: d’avoir perdu un fi s tel. qu’He’g une, vous’rçonnoiflrez. burinoit: qu’îl’eftoitï feull’appuy deflîroyeï’a quand; vans Verrez que. vous ne. finirez-plus renfler aux Grecs :: 2’ ais avant’que’j’e voyiealeur’vi; naue et la minezd’I-lium’îfer prie les Dieux de merfairedelgendr’c: a laà’l’briibrè flemmardes. mOrtS.« ’Pourquoy’ m’empefehtnvous de: mais au. plus: de’voir mon. fils-s Xx il";

1-518 e g 131er A D B tout! mort qu’il- effila feulemnz- folation ui me relie,.efl: de le te- nir , 8c de. le ferrer entre mes. bras. ’ a . Stelenus , Paris v, Agathon -,- An; tiphonus, Pammon,P.olites, Der. -p obus ,,. Hyppothous 86 Apave , . relioient. autour de. luy... I s tâ- choient- de. fléchir leur -pere a par ’ leurs larmes 8; par leurs prieres: z Mais il le mit en colère; contre eux-menues. , &les menaça. , 8C7. I :leur. fit’des reproches pleins d’air reuçr &dÏOutrage. Retirezxvous, . eut ditLil, lâches quewous elles, .. :de’n’avoir ofé’fortir poumflenau * fecours d’Heélor: vollre.frere’; Il  falloit perirlavec’ luy ,86 mon pas I demeurer enfermés dans l’encein- - te de ces muraillas Heétor’ôc. Troïlus Jonc i morts », emportant ï avec eux la gloire d’avoirïcomæ- gaufemenndeH-endu leur: Patrie. r :Heétor and épargné fou propre ufang, luy quine pacifioit pas--

15’110 ME R E. Liv; 519"? , offre le «fils d’un homme mortel , .

r mais d’un Dieu ?. Mars les a ravis,- x , A n’aies-vous donc reliez que-pour ’ peller le-temps en jeux , enrdances ’- êcen fellins a Due moins ne vous ï .1. 1--F u appelez point au encreux deflein : que .Jupiterm’in ire dermcheter’ le corps’devo re frere. Allez-ï - doncl,&que le char foie prefl; , sa que toute la rançon fait «chargée: au plûtôc-U . ’ Les fils deI’riam- étonnez-de a. m- hanta nui les menaces ., ’ Geayant ndu-refpea ï pour la coleta , .n’oferentm plus luy: refiller; Ghacuæ-d’eux ne longea lus qu’à lüyiobeïr , Ilsattelerent es muletsà [on Ichar-v, 8l ils mi3 v l v, rent delIàsudes coEres ,oùils cal fermerents tous.rac les «a aprefens5.-. 9? gr 1:- que ..u. 1::’ 5.-: leur -pere. portoit à Achille? - mulesquiiclloient fuira. le. joug 3 avoient elké données: autrefois, a . Brian par«1es-IM-yfiensx, aril- les . fQÎËOiGnourrir avec ungrand [bing . »le,.»1.9ug&Lm falloit de buis , et il avoit

lesne bords un amis ra de ’clouds nia-v ,l’uflZ æ avoit nieller les mules ,zun-autre- avoit’accommodé leurs traits 5 ils- avoienttbuseudel’emprefl’ement pour n’aigrir pas la talure de Priam en retardant. le’ vuyageï qu’il avoierel’oluudefaire; .A 2 Il senti-crénoit avec fait cil cuver fur la route ufil . devoit? prendre lors qu’Hecu et sfapprm chant de luy , ayant. les yeux’bai: gaude: larmes: s, luy olim: une croupe d’excellentvin;.Puis qu’en:- finon’ ne’peu vous détourner du: deli’ein où: vous v elles I j’ip’ren’ez ce! vin" faitesçen’un’ fàcrlficeÏlÎÎJùp’iLi sur» en le pnannluyr qui: dit-rivions Ida voit tout taquai fer palle dans Troyes ,..de vous envuyer un ré; fige «l’heureux fure’ésde "v J ne entre rife. Demandezlluy qu’il vous afi’e’paroiltredansles airs . l’oyïfeau qui en: (on malaga; s’i a écoute tirelire priera ,. s’il le mon: and. vos yeuxidw collé;- deg: voilier.

r-*Î ’ D’Ho Il”! K»B.-ËIV.«XXIVÎ sur main. dfroite. , alors’vouSirez’avec’ z lus d’à urance , ’ ’ ne l’an re: 3011s fera favoraledÎËais fi râtèle-.- au . jaroilià’ voûte main gauche, hea- z’quelque defir ne. vous ayez: g, w.pv-v.:. de rachetervoltrefi s , jene pour: mis asvous voir artirfans dire: aces. léc- de: douî eurï; -. ’ Je ne. vous refuferay point,l;1æi diuPriam, une chofc Il julle. Il tomons-bon- d’élever les mains- vers Jupiter» , se del (demander de nous ellre. favorab e. Aullî-tôo’ on luy I prefenta un grand ball- fin 8c une aiguiere, 8c il’lava lès: mains avant. que: de. prendre la: coupe qu’H’ecubeluy : prefentoit: r Il en répandit’enfuite leïvin a l’en. - tirée de fonP alais , levantins yeux: f , au Ciel , 8c admirant à Jupiter cet.- te. prier-e, quil’ prononça à haute. voix. Grand Jupiter, dit-il, perer des Dinars: des: hommes , roda jours puillànt’,t01’ij0ur3 glorieux». faites cahute. quÎAchillemuchéf

J

«çiï I L’I 1i in" n’av- . de -. mes ldéplaifirs -, me reçoive p agreablémen’tJe croirayque vous entendez; mes trillescris 3 fi-vouS’ me filtres paroiflre un augure fa; .vorable’; envoyez- m’éy" voûte di- vin melTager ,lbyfeau qui regina .. fur tout. ïce qui voler-dans l’air, 6c que vousl’ aimez ’ plusr que tous les. . autres 5 alors je ne craindray. plus il laacolered’AçhilIeg’afl’uré de; vôt- g tre fecours j’iray’parmi les Grecs, et j’entreray dans la gémeau rez .doufable fils de .Pèlée.æ-’ , ,. il - A peine ’-eut;ïil achevé (a rie-I .re , qu’une grande Aigle ortit’ desnuagesh , :ôc’hparut a la» main; droite-Ide- Priam, étendant les al. ’ les fur uvule-z Elles ellbientdéi ployées’, 8c aroiKoient-aum grau: de» que les" eux bata’ns de la pur: te d’une - grande maillon; Tous les Troyens eurent "une grande joye ’ en le voyant: ils’ef ererent’que’ Jupiter. leur idevien roi: " plus fa- I, vorable t,’ &qu’il n’y. . avoit rien à craindre,-

A DE :D’H o M a: 1L E. L1k.XXIV. 52.3 craindre-pour le Roy, puifq’ue les î mW Dieux le declaroient vifible-ment a (r3 fi our le demain qu’il,a..voit d’aller m au; 0,; a racheter Ion fils. -’ Il montefur-fon Char, 15511; le au fait forcir de fan Palais, qui-reten; 3255:1 tiflbitde bruit des roues.- Il étai; attelé de mulets dont Idée Ef. 4"" and"! payerde Priam avoit la conduite, (un! 8c de chevauxquede’Roy pouflbi; ’ li M Âùy;même Montes brides en si

ÈRE; Jant demis. Villes-lès fils «ne aif. [oient pas d’avoirde l’inquiétude, if Îif .Bcilsrle voyoient avecre se: fouir

,14. del’enceimte des mural es.-Il leur Ian commànda dîy ’ demeurer ,, 83:4; me troubler point davantagerfon cœur par? leurs .gemilïèmens. Ils e furent côntraints d’obéïrêc de le Ï renfermer dans Ilium.l g . la Priam n’était pas encore fait --av’ancé dans la malingre. , lori: que jupiter l’a perçut.N une put avoir ce pere in ortuné ,7 fans avoir pitié de luy,i1 donne ordre à Me;- Tom. I I . * Y y

Cure524. de l’accompagner,zfic’de -.. En r1 un faire h en fax-requît nelfùxv oint vû des Grecs, avant que d’emanjvé en la prefencel dEAcbillcË-e uîï rend ai «à ’i r ne-. A www-Ah am! A. i444 a; a gangs ,3 même à (gabieds [Esq- aïe. les éclàtæntes’, aveclefqaœllm il: coûtume de travaferdes mers a: leurre 5 il prend [on Caiducée, dont il apefancit leseyvcaxdes mon. tèlcs par l’agréable :dù femmeil , ou leæéir’eilievqnand il luy plaît. En cetÎ’écatfil voledâm les aifsj &"defc’end’ avili flic Que . le vent fun la terre; il enroche- dçTw’yè’ 1&I’du riv ’ e-del’fidcf. 150’111, Où il prith’ amine du fils d’une-ROY qui parafoit avec ce bel âge’où la jeuneffe a le Plus de force 86 dléclaz. Priam avoir dép Page le (à ul- c’hre- (filins. Il traverfdit le en- ’ve; où: les mules Sales chevaux I ’ s’arrêtenent? peut boire. Comme la nuit étois forcfnôire, Mercùrç

Yl]

D’I-ï o MER n.’Liv. XXIV. 5z5 me fut découvert âne lors qu’il fut i roche du Cher. efut Idée qui ’ fi voyant fur le rivage en avertit Priam] e vois,luy dÎtJll I, un hom- me qui nous fait, regardez vous. même a: confiderez le peril où mous fommes , fi vôtre prudence. ne nous en retirel-Ielas z nous pe- 1 rirons bien-tôt , ou fuyons, ou jet, tons-nous à; les pieds pour le prier d’avoirpitic’ de nous, Priam uy-mê1ne qui le-prft pour. un des plus confiderablesCapitai. aies des Grec-s , uiu’e’toit pas loin A de lès Soldats , ut effrayé du danÎ I ’ger où il croyoit. être 5 il demeu- are étonné , tremblant, incertain de la refolwtion qu’il devoit pren- l rdre : mais Mercure approchant , afiëz prés pour luy prefenter la . A main , luy parla decette forte. l Où allezwous. , mon pere , du- rant une nuit fi obfcure , pendant . que tous les autres dorment. Ne maigneyirous point les Grecs qui: YYÏJ"

ne526 (ont pas1.1.3.1 loin d’icy A1): 2 Ils ne defi. rent rien avec plus d’ardeur-que vôtre mort. ’ Sîils vous décou- vroient avec toutes les richelles que vous menez avec Nous, cl :dellèin pourriez - vous prendre: yens n’etes plusdans un âge, où vous pourriez refifterâ leur vio, lance , vous n’êtes accompagné que d’un faible vieillard qui ne outroit pas me .chaflèr, fi j’avois N... - ria.- si; l l e deflèin de vous attaquer. Mais ne crai nezipoint que je vous faflè aucun éplaifir,au contraire j’eme pêcheray que vousen receviez de qui ne ce foit. Attendez de moy tout e (cœurs que. vous pourriez efperer d’un de vos fils. Il efl: vray , luy répondit Priam , . que je m’expofe à un grand peril a mais enfin les Dieux ne m’ont point abandonné,puifqu’ilsl m’en- voyent un guide tel que vous. Je ne puis efperer que du bonheur , nous ayant avec moy. Je. ne Vous

V D’-E. LIV.’XXIV. 327. demande point qui vous êtes; Aï ne voir que-vôtre vifage ,-vos me; nieres; vôtre douceur ,; il m’elt ai: fe’ de juger que vousêtes d’une il« lultre naifânce. °Mercure ne de-.. couvroit point ce qu’il étoit , 86 comme s’il eût ignoré les delleins de Priam , il luy demanda ou il portoit- de’ fi- grandes riçheflès,s’il alloit les remettre en [cureté e114 neles mains d’un de fes Alliez , ou s’il abandonnoit liliumr, les Troyen-s n’tf erant plus de le de’u fendre a régi; mort d’Heéth,qui pouvoit uifeul refifter aux Grecs; l Vous connoiflëz donc ,«luy res partit Priam ,vquelle a été la V3.4. ear de mon fils , à: vousaVoz ap: pris la funefi-e mort. Puis-je (cas voir aulfi qui vous êtes, qui font vos parens,quel pais vous-a donné la naiŒance? Mercureluy conta qu’il étoit de’TefIàlie , que. (on po; ne le nommoit Polyétor,qu’il étoit le feptiéme de les enfans , qu’il a: Y y iij

4528 L’ILIADE voit fuivi Achilleâ la guerre,qu’il7 avoit vû fouvent Heétor dans la mêlée , que les Troyens en le perg dant avoient perdu l’appuy de: leur Ville, ue les Grecsy don-- neroient l’allaut dés que le jouir paraîtroit , qu’ils avoient tant d’ardeur au combat , que leurs Capitaines ne pouvoient plus les Puifque vous avez fuivy Achille retenir.à la guerre , luy répondit . Priam,r - vous fçavez ce quife paire”, dites- moi donc, je vous prie,le corps de mon filseltil encore’entier ? A- chille ne l’a-t-il point fait mettre en pictes aN’a:.t-ilpoint été la; proye des chiens étant ex’pof’é ,. comme il l’eft , &abandonné fur

leN’ayez rivage point cette 2 crainte, I v mon? pere, luy repliqua Mercure , il. cil vray qu’i cit prêt des tentes d’Achille ,. 8c que performe n’en a foin sil cit vray qu’ille traîne tous

D’HOMME. LIV. XXIV. 529 les jours au derriere de [on char, mais c’eft une merveille dont vous ferezvous.même le témoin, n’a.- ç. .- prés douze jours vôtre fils ca au même état où vous l’avez vû , les ».’- Ian vers, la ’ourriture, la pouffiere a fur la ne] e il a été traité , l’ar-’ (leur u Soleil ne l’on point du tout changé. Ses layes mêmes (ont refermées , iln’y a plus au- tune marque de tous les coups dont les Grecs le percerentap’rés fa mort, il n’y paroit rien d’en- (anglanté, tant les Dieux ont eu foin’de vôtre fils, qu’ils cherif- [eut encore apre’s [a mort. Priam s’attendrilloit en apte; nant ces nouvelles. Mon 51min; il a Mercure , qu’il tenoit pour un des compagnons ’Achille, on (e trouve toûjours bien d’avoir ofi’ert aux Dieux des facrifices. Mon fils n’a jamais manqué d’ho- . noter jupiter par les victimes qu’il faifoit brûler fur les Autels , 8c Y y üij

539, L’ILrAn E t’ait ourquoi il l’a aimé étendant fes oins [un luy jufqu’aprés fa. mort. Mais je-ferois bien ingrat , fi je ne vous offrois à voushmême. dequoy vous témoigner la recona noifl’ance que j’ay du .plaifir que vous me faites. Il prit un beau vas-g, a , 6c l’offrir a Mercure , le priant dole conduire jui’qu’az la tente , d’Achi-lle , où les Dieux luy a? voient promis de le faire arriver fans aucune fâcheufe-z avanture r; mais il pr-it- le retexte de. craint dre la colere ’Achille qui-nap- prouveroit pas qu’il eût reçu es prefens-. Ainfi il n’envoulut, point recevoir. je ne laiflèray pas -, con- tinue - t - il , de vous conduire, quand je devrois vous fuivre juil. qu’à Argos , 8c j’empêcheray bien qu’aucun entreprenne devons at-

,taquer. Il montefur le -char ., avec p Priam,» 8c prenant le fouet 8c les guides dans les mains.,i1 poutre. tout l’at.

51-1th1112. Liv. XXIV. 53: telage; les mulesëc. les chevalé:- couroient avec vîteffe. Comme ils approcherent des foirez qui en- vironnoient le Camp des Grecs , ils trouverent ceux qui y vell- loient pour garder les pailages; Mais Mercure répandit le! font; meil fur leurs yeux gails paflèrent Pans être apperçûs, &jarriverent avec les prefens julqu’â latente d’AchilIe. Les. Myrmidon’s l’a-x voient bâtie de’bois de fa in’,-&r I’avoient’ couverte de Plier e qu’; ils avoient coupée dans les. prai- ries. Des arbres qui fervoient de colonnes foût’enoient toute. cette ’ couverture. ,.- &c faifoient aufii une grande falle ourAchille-gLa porte étoitfi épai e, qu’elle ne pouvoit être ouverte ou fermée qu’avec l’aide-de fix hommes SmaisAchille’ étoit’fi forr,qu’il la fermoit 8c l’ou. vroit aifément. Mercure l’ouvrit à Priam , .8: l’ayant fait entrer, il l’arrête. pour. luy découvrir. enfin

me L’ILÏAËË . au vray qui il étoit. Vous ne m’a.- vez pas connu ,, luy dit-il , je fuis Mercure un des immortels que Jupiter a envoyé. pour vous ac- compagner jufqu’icy. Mais il faut que je ne arome plus ,U car les Dieux ne citent as faine écla’. terles faveurs qu’ivs. font aux uns plutôt qu’aux autres , afin que ceux qu’il ne leur plaît pas de le. courir ne le plaignent point leur conduite. Avancez hardi-ï ment en la prefence d’AchilleJeto tezwousàfes ieds,& le priez ar Ion pere, parfît mere, par fan lils, d’avoir pitié de vos larmes , 8C de vous rendre vôtre fils. Il difparuG après ayoir..:.,...... -...,..-...; ainfi parlé. .. w Priam ne douta plus que jupi- (et ne luy fût favorable, il laillâ Idée pour avoir foin des prelèn’s, 8c il entra dans la tente d’AChille, où il le trouva à table,où il y avoit longtemps qu’il n’avoir ny ’bû , nyhI A i7,"mange. Ses amis étoient ale fi

D’HOMERÉ. Liv, XXIV. 5’335 loin de luy , 8: Automedon 8c Al- cime le fervoient. Il alla le jette! à les pieds, il embraflè les genoux, il luy baife les mains ui avoient été teintes du Yang de Cles fils 8c de tant de Troyens. Achille fut éd tonné de voir à les pieds leur Roy. Tous les autres qui étoient. prelèns étoient furpris , ils le re- ndoient les uns les autres , tout le monde fait filence , 8c comme: .ehacuvn étoit attentif ,v - Priam commence a parler de ’ cette forte. je vous Conjure , divin: Achille, d’avoir égard a ma’vieilæ lare , je vous en prie ar celle de vôtre pere, il la pa e bien plus: heureufement que moy. Œemd il r auroit des ennemis qui trouble- roient foin repos durant vôtre ab- I’fence, il a l’efperance de vôtre-r6-- r tour 8c de s’en vanger. Pour moyeu ne fuis-je pas bien malheureux de .n’ofer efpere’r que. d’un fi grandi nombre d’enfans , il m’enrefize un

54. . . 1’11. 11-1)! . fêul qui foi: ma joye 8c ma confo; khan.)’enîavoiscinquante nand- . les Grecs 122m: venus-mettre e fie:- ge devant I-lium. Il y muoit dix;- ueuf d’une même mere. La fureub de la guerre m’en a enlevé beau-J Coup 5 mais celuy que j’aimois’qu’r étoit la gloire sa l’appuy deTmyc? qui a. combattu avec tant de va;- leura vous l’avez tué vous-même;- 8ciç’efl: fa rançon que je viens voué offrir. Je volis apporte une infini: fié de prefeu’sl, ne me refufez pas une priera fi jufle ’,» je Vousuefi prie; au nom des Dieux ; ne ferez-vous point touché de mes larmeslôc de mon affliétion 21e vous-en prie au nom de’v’ôcrqpere 86 arl tout ce qui vous effigie lus c cr; ne me fendez" point I3 us malheureux i- cche pàsïla derniere’ de toutes les , extrêmitez’ d’être-V contraint d’ê: pre il vos pieds ,8: de bailler les mains meurtrières qui m’ont (in gorgé mes-enfans 2’

eD’HO-MERE. 1.1V. XXIV. 535 Pendant que Priam parloir; A. chille s’étoit laifiétoucher de les larmes; l’image de [on pere-fe pre; * [entoit à2fon efprit , cette enfc’e l’attendriflbit , Salés yeux croient bai nez delarmes 5 ainfi il mêloit [es oûpirs avec ceux de hPriam,.8c ’comnie fora cœur n’était plus é. mû que de tout ce que la pitié a. de lus touchantlil releva Priam, a: uyrc’pondit de cette forte. i Il cil vræy que vous êtes bien malheureux vous qui poIÎedez un .fi grand Royaume 5 Combien de maux n’avez-vous pas eu déja à Ionfiiir; mais comment avez-vous .ofë venir feul dans le eam de vos ennemis eniprefie’nce d’un. omme quia ôté la vie à un fi rand. noni- bre de ,vosÏfilS? J’a mire vôtre courage .8: vôtre hardieff’e, il voug- ioit le faire aEeoir aupre’s de luy ;, mais comme Priam s’en accu-foie, il continua; de luy parlerÇŒelque ’ fine: de rrütefl’e que nous ayons

556 I L’ÏLIADE i nous devongâcherà vaincre nô- ne douleur, nos plaintes ,8: nos reg-rets nous font inutiles. Les Dieux n’ont pas voulu que les hommes meuaflent une vie exem- i Pre d’affliëtion. Il y a à la porte de l’Olympe deux grands baflins Pleins de maux a; de biens. Jupi- 1er ne verte jamais de biens qu’il ne les mêle; de forte que l’on a uelquefois de la joye 8L quelque- a ois de la douleur; mais il puife «louvent dans celuy des maux, 8: il les envoye purs fans y faire aucun mélange 5 c’efl alors que les hom- mes font: accablez de pauVrecé , d’infamie, de mifere, 8L qu’ils font ile trille rebut des Dieux à; des

Mon pelte a regû de J11 ’cer de grandeshommes. faveurs; il a poËèdé de i grandes riclieiiës 5 il acommandé dans la plus belle partie de la Grece. Les Dieux luy ont donné l’alliance d’une immortelle 5 mais

æ D’HOMERE. LIV. XXIV. 537 tous ces grands’biens ont eu leur mélange 5 il n’a point eu dans (a maifon un heureux nombre d’en. fans , ’e fuis le feul , 8c encore ap. pren rapt-ail, bien-tôt ma «nacre .5 jen’employe point auprès de luy le peu de vie que les deflins me donnent 5 fuis éloigné dans une guerre fâcheufe oùje fuis tous les jours auxlprifes avec les Troyens, ï 3E1: Vous-même n’avez-vous pas ’ été un des plus heureux Rois du monde? Vous étiez le maître de Lel’bos , de" la Phrygie , 8c de tout, l’Hellefpont. - On- ne parloit que Aide-«vos richelles nous aviez un r Ïrand- nombre d’enfarw 5 il fem- loit que Vous aviez épuifé tous les prefens de jupirer. Mais dés le limomencqu’illuy a plu de faire un mélange. .dermal avec tous ces biens , vouan’avez plus entendu parler que de guerre, Vous n’avez plusv’û que-ides combats; Vous V avez causons les jours à Pleurer la

538 .131 -*L rab Æ: - .mort de vos enfans ou de vos a, amis. Souffrez avec confiance, tous ces maux, comme, vous avez joüi des biens avec plaifir. Songez qu; ilne faut point avoir (levains re- gretsa puifquec’efi: une.,chofe me zvitableque d’endurer des revola- Vcioins de bien 86 de mal. Vos: don,- Jeanne peuvent (ervir âvôtre fils, vousne pouvez pas luy rendre la vie par vos .foûpirsiôc vous pouvez vousnuire beaucoup a. vous-mê- Ime-en vous accablant d’alfliétion; prenez donc un ’ eu de repos , à: maclerez vôtre ouleur. L g , Ils-luy prefentoit un .fiegc , mais . Priam le refufaljeaie puis,- luy dit;- - il , :m’allèoirpendant que je fçay que mon fils. ellétendu fur le.riva- I. gesfans (epulture; permettez-mm] de le voir , 8c, cependançlrecevez les prefens que je vous apporte pour fa rançon. Je prie les Dieux v que vous en joüilliez a: quenvous revoyez votre patrie , puifque J’ai

f D’HOMERE’. LrvLXXIV. 539. fa): trouvé auprès de vous une aulli grande [cureté que je l’aua rois dans l’enceinte des murailles ’d’Ilium.’ V , , Achille fut fur le point de fe mettre en: colere de ce que Priam refil’eoit a la volonté, Sade ce qu’il demandoit avec tant d’em relie. ment d’emmener’fon fils. I le re- garda de travers ,-8c-luy dit fieres ment qu’il" devoit craindre de le fafcher. Je vous rendray- Hector , continuant-il ,quand il me plait: , je [gay ce que je dois faire; ma me. re m’a donné elle-même les or- dres deïla» part de jupiter,’croyez- vous que ignorequec’eit-un des Dieux qui vous a conduit dans mai tente? auriez-vous s eu cette ihardieflb d’entrer dans le» camp de vos ennemis 2 Auriez a vous i trompé la vigilance desrgardesz Auriez;v0usa ouverts la porte, li vous n’aviez eu avec vous" un i Dieu. J,’ay du*depit-de* voir que Tom. I 1-. ’-z

Il 540 vi’ILiADEH Æupiter n’abandonne pas encore es Troyens. Il n’ef’coit pas necell . faire que vous aigrifliez mon cil. prit z ne voulant faire que ce qu’il vous plairoit, je . n’écouterois eut-,eflre plus vos prieres, 6c j’om lierois mefme le commande-t ment que j’ay receu deJupiter. Priam étonné de ces menaces , ne refufa plus de demeurer dans la tente d’ où Achille fortirhuflLtoil, . ne menant avec luy ue le vail; lant AutomedonôcA cime deux de les plus fideles amis , 8c qui a; voient ap’résPatrocle la plus ranz de art dans (on amitié. IlsËrent de cendre Idée de deiÎus le char i q où il relioit , &ils y trouverent une riche rançon dont Achille fut content; ils ne lamèrent que deux manteaux 8c un habit de darons pour couvrir Hector 5 ils le firent aver , sa l’ayant veftu ils l’éleve- rent fur le char fur lequel il de- VOit ellre reporté. à Troye. .Achil.

w neffwâ W

D’HOMERE. L1v.’XXIV. 54.: le ne put retenir fes larmes , il mêloit le nom de Patrocle avec les foûpirs, Pardonne - moy , (il; (oit-il , chere ombre ,8: ne tefail che point contre moy , uand tu apprendras que j’ay ren u le fils de Priam. Les Dieux m’ont r- donné de recevoir le prix d fa. rançon; je la partageray avec toy , a: tu en recevras tout ce qui peut

-t’eitre ,Il rentra dans alleu. la tente , a: s’é-Â. tant ailis fur un trône vis-â-vis de Priam il lui parla de cette forte. e ’vous rends-vôtre fils qui cit deja’ fur le char oùrvous l’emmenerez des que l’aurore paroiftra. Ne-rea nouvellons point nos plaintes,8: ’ oublions, pour quelque temps ce que nous avons perdu , endant que, nous manierons en mble." É La belle N io ée après avoir vû perir dans la maifon fix fils &fix filles , donna du relafche à fa don-» leur. Ils furent neuf jours entiers- I . Zz ij I

542 . Â 13”11;- r Aï D’ E fans fepulture , j’upiter-changeant en rochers tous ceux qui en ap; prochoient. Elle les pleura durant tout ce. temps , car elle s’im ütOiÊ leur mort , les ayant pre erez à Phœbus 6c àDiane , qui pour le vangen de ion mépris les avoit tuez a coups de fléches. Mais elle finit les regrets , 85 ne refufa point plus long-temps demangen Elle fe retira enfaîte dans. ces lieux,où l’on dit queles Nymphes danfe-nt autour du fleuve Acheloüs , 86 où les Dieux enfin l’ont changée

i N’ayez pas moinsde’confltance dansen vôtre pierre, douleur. Vous leure-i V rez vôtre fils quand’vous ’aurez1 emmené dans Ilium , il vousferæ verfer- alors merde-larmes: a Achille n’eut pas plûtôt’acheve’; de parler qu’il amicaux-Dieux nm , faCI’ÎfiCC d’une brebis toute blan: che. Onl’égorge; on l’apprête; on.î l’apportedans des vafes degrandA

z n’l-Io MŒKE; Liv. XXIV. 3’43 prix; Achille en’fert â- Priam,cha- ëun avancewl’a main delÎus. Priam arrêtoit louvent les yeux fur Achille , il admiroit fa bonne mine , 8c il luy pacifioit plutôt un Dieu qu’un omme mortel. Achille leïs’regardoitl aufli , 8c il rencontroit fes yeux. H efloit fur- pris de lenvoir’fiîrobulte dans un age for-t avancés; il prenoit plaifir à la- d’ouceur de (on entretien ,v il lèmbloit- qu’ils ne pouvoient le laller l’un de l’autre. r Mais Priam qui ne o;uvoit s’em ’ pefcherf de ronger a fou fils , la. pria de luy ermcttrc de le retirer pour pren re- un- peu de repos, i», n’avoir’sny dorm , n mangé de. puis la mort de on lssiln’avoit donné nul relafehe â-la;violence de la douleur. Achille commanda. alllfi-«tôt de préparer deux lits. On jette par terre deux tapis,dès cou- vertures de pourpre , des. robes , - on conduit avec des flambeaux-

hors, t’I de r.la fait t APriam n se r Idée5mais V Achille avant que de le quitter,je I fuis bien aile,dit-il , que ceux qui viennent icy de la part d’Agama memnon , ne vous ayent peut vû. Il demanderoit peut-ellre à Vous voir , 8: voûte retour feroit diffère. Mais j’ay une autre grace, à vous accorder. Dites-moy com-5» bien de jours vous voulez em-. ployer aux funerailles de vaine. ’fils. Je vous promets que durant- . le tem s que vous. me demande- rez , es Grecs ne combatront point contre vous , a: que j’arrê- ’teray icy toute l’armée. V Priam luy fit mille remercimens, Vous ne fçauriez , luy-dit-il , me Faire un plaifir plus grand quece» .’ luy. que vous me promettez. Vous fçavez , genereux Achille , que la foreil d’Ida eftvéloignée de la vil- le , 8c qu’il faut du rem s pour en a porter le bois nece aire pour éever’ un hucher. Nous ferons

n’I-I o M r a r. Liv. XXIV. f4; neuf jours à le pleurer dans nos rutilions. Le dixiéme nous donnea rons lafepulture , 8c le peuple fera. au feilin. L’onziéme nous éleva-v rons letombeaux , &l’e douzième on fera prelt à combatre finous y femmes» contranits. , Oui, luy répondit Achille, je vous jure que durant tout (je temps les Grecs-ne vous feront point la guerre 3 et pour affurer davantage (Priam , il luy toucha dans la main droite avant que de fe quitter. Il rentra dans latente ou étoit la belle Brife’ide , ôtilfe coucha, tout le camp citoit en- v dormi. Un profond Tommeiliavoit vaincu tous les Grecs, Priam 8C I t. Idée après aVOir parlé de tout ce qu’ils avoient à faire 3 8c de ce ui s’eltoit palle entreluy 8c Achil e, ,aVOient aufli incombé aux forces inévitables du fommeil; , Mais le divin Me cure auquel Jupitcr avoit do é le foin de

l’heureux54.6. retour filtreur derPriam, enfoitv en luy-même , comment i le fie-I mit fortir-du cam des Grecs. S’é-- tant donc a proc é deiluyzCom; ment , dit-i :,..vous dormezau mi-- lieu de Vos ennemis ,sa’prés qu’A; chille vous a rendu vôtre fils,.vous avez offert une rande’ rançonZ pour luy ,rmais il audroit que-vos: enfans en donnail’entune-trois fois: plus grande fi. vous citiez furpris; icy par leiRoy Agamemnon, 8c fi, les Grecs vous reconnoiEoient. Priam s’éveille, il voit le dan-i ger où il cil? , il; appelle. Idée 5 ils montent fur le char ou Mercure, avoit pris le-foin de mettre leschea uvaux ée les mules-,ils-les poulie-" rent a toutes brides par le campî l des ennemis fans ellreïreconnus de ’ peribnno.- l 4, l I uand ils furent arrivez; vfur les ,bor s du Xanthefils de jupitero I Mercure voyant qu’ils n’avoient’ plus: rien à craindre ,. retourna à ° l’Olympe ,-.-

r’î-iomrnn. LIV.ÏXXIV. 314.7. l’Olym e, L’aurore commençoit; à parortre se à répandre la lu-. miere a: les couleurs fur la terre. Priam renouvelloit à la vûë de. [on fils tous iles trilles criaillè- mens. Leur attelage pt ë de les cris couroit avec vîtellè vers la ville où on ne l’attendoit point

Mais la belle Cafiandre étant. encore.fur les remparts reconnut (on pe-. re , à; le tuile appareil du lit, fur: lequel Heâco-r étoit étendu 3 elle reniplit toute la ville de les cris. Bit-ce là , diton-elle , l’état dans lequel nous avons vû fi louvent Hector, après qu’il retournoit. viàor-ieux es ennemis; , Tout le peuple accourut â les cris, il ne demeura pas un hum. me ni une femme qui n’allât au devant. C’était un deuil public dans toute la ville 5 ce n’e’roit que larmes, que (ou irs , que plaintes. Hecube &An omaque fe jette, Tour l I. Aa a

5.4.8.- L’ILIABE . rent au devant du char , s’arrar ehantles cheveux,tout le eu le fondoit en larmes autour ’el es. On auroit pallié tout le jour fans pouvoir entrer dans la ville , fi le Roy meut fait retirer le peuple; On le pre-ile pour laifiierpailier le char fiinebre’; on le poulie pour le fuivre, chacun l’accompagne de les pleurs. A ’ ’ . r Aprés que Priam fut arrivé au Palais , "on expofe Hector fur un lit.» On place les Sacrificateurs dellinez aux chants des Ennemi]; les, les femmes faifoient retentir. leurs trilles Gemiilemens. Mais la belle Andromaque embrafiaiit. la. tête de fou époux , s’écrioit d’une voix lugubre. Mon cher Heétor ,i tu as’peri dans le plus bel âge de lavie. Helas :tu n’étois que dans la fleur de ta jeunelÎe, que de-p- viendrai-je? au que deviendra ton fils Aitianax que j’ai mis’au mon-i de? Car nous ne pouvons plus e13

:b’I-Iomau.’ L1vaXIV. 545 :pe’rcr qu’I’liumIe defiÎendra; Con. ne [es ennemis l; tu foutenois leurs efforts 3131 étois la feule efperance qui nous rafloit. Nous ayons tout . ardu ,ôe-T’royç fera bientôt en L puifance des GréCs. Ils nous emmeneront captivesïen leur pays. Je ne ferai pas exempte de cette trille damnée; tu me fuiL Av-n-- m’as ; mon cher Afiianax , ô: je verrai le fils du vaillant Heé’tot qui fera contraint d’obéir aux éommandemeris d’un maître im- pitOyable qui le chargera d’un travail indigne. Et peut-être, mon. fils ,. tomberas-tu encore en de - plus cruelles matis. .On vangerat : fur toy lamort de quelqü’un qué ton pere animé dans le èomJ bat. On Népal-guets; point le fils de celui quia rempli de déüil mu.» tes les méfions de la-Grece. Mais I 719.441 une douleur pare-51165: la:y flegme? Je n’ailpas eu même la: trifieconfolation de t’embrafi’er; A a a i)

. .559 j- f1 I; f A .131 en te difant le dernier adieu. Tu m’aurois dit quel e parole dont je conferverois le ouvenir , 8c que je redirois jour. 8c nuit. pour ap-u Paifer ma douleur: Tous m’a été contraire, il a fallu que tout fût: affligeant n moy , 8c. qu’il ne me reliât p us qu’à me baigner up k calaminent de mes larmes. ’ Toutes les femmes mêloient leurs foupirs aux plaintes de la trilles-8c defole’e Andrornaque. H emboîtait-oit éclater [es gemiil femengêçzremplifl’oit tout le Pa. Alaisvde les cris. ’ ’ v ne Mon fils , dit-elle , mon cher fils, puifque îles Dieux- t’ont- aimé 5 ayant , eu foin «le. toy après ta mon. ,v Pourquoy nezte garantif. foientai s pas des fureurs d’AchiL le P En vain il a traîné ton corps fur le rivage 5 les Dieux l’ont con. fervc’ entier. La mon: n’a point effacé la couleur de ton virage,- gu parolsau mêmeéta’t où tuch

x

D’HoMEu. 11v. XXIV. 5T! rois fi tu avois expiré entre mes

3 Elle verfoit tan-t de larmes, qui, elle ne pouvoit pas continuer fes plaintes;bras; tout le monde étoit: ton; . ché de la Voir en ce triiie état; Helene vint la .troivfiéme , se s’aca» quitta de [on deuil de cette forte; L Faut-il, mon frere , que je puiiTeà m’imputer ra funeiie mort,que ne fuis-je morte me -même 5 il y a, l vingt ans que je gris à Troye , 8C durant tout ce temps, je n’ai jas mais reçude toy que des semois gnages de tendreflè a: d’amitié. Dans les querelles. qui milicien: guelquefoisslorfque tu voyois tes * eres ou tes (azurs avoir de l’ai... greurïcontœ moy, tuiles appailois se. tu les ranimois à moy paries charmes agreaBles de ta douceur.- Tu megagnois l’amitié. d’Hecu-: be. Si Priamrm’a toûjours été. fa; vorable, c’eli que tu fgavois le ménagerpourmyDequi mais

gy: i’I LÏADË . Un maintenant efperer tous ces plain- firs 2 Helas z j’ai bien (uth de ver... fer des pleurs fur toy. je n’aurai . lus d’appuy parmi les Troyens. ls diront que Je fuis la caufe mal-i heureufe de ta mort ,. je Vas devea nir l’horreur 86 l’exccration de tout le monde-r. . l Pendant que tout ce deüilfe faifoit auprès d’Heétor, Priam parloit au peuple ,. 8c luy donnoit ordre d’al et a la. forêt du mont Ida. Il n’y arien atraindre , dit- . il, dal-a part des Grecs, Achille m’a promis qu’ils ne s’éloi ne- f roient point de leurs ùv ’ aux qu’à douze jours d’icyi Un alla au bois durant neufjours, Le,dixie’-4 » me on mit I-Ieâor fur le hucher que l’on alluma dés le matin de - l’onziéme jour. Le peuple s’étant alièm’blé , on répandit du, vin fur le brazier, 8c aprésqu’il fut ë; teint,.les Freres ac les amis d’Hecr tor baignez de larmes recüeilliç

D’H o M e a E. Liv. XXIV. 553 rem (es cendres, ëc les enferme,- rent’ dans une urne qu’ils couvri- rent d’un voile de pourpre. Enfin ils le defcendirent dans une folle fur la neile ils élever-en: un tomÎ- beau e pierre. On fe retira au Palais de Priam, où l’on avoit ap rêté le feiiin fu- nebre où tout e- peuple accon.- rut. Mais pendant que tous les Troyens étoient occupez à ren- dre au vaillant Heétor ces triiies devoirs , il y avoit des Gardes fur les remparts pour obierver fi les Grecs n’avançoient point vers la ville. Mais Achille les retenoit dans le camp, ou furlleurs vaiÇ (eaux. ’ ’

En dit vingt-quarrions: a» dernier Livre de l’Iliagie,