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COMMUNAUTE EUROPEENNE PARLEMENT EUROPEEN DE L'ENERGIE ATOMIQUE DOCUMENTS DE StANCE COMMUNAUTE 1966 - 1967 EUROPEENNE DU CHARBON 23 MAl 1966 DOCUMENT 58 ET DE L'ACIER

COMMUNAUTE Rapport ECONOMIQUE EUROPEENNE

fait au nom de la Commission economique et financiere

sur la Premiere communication de la Commission de la C.E.E. sur la politique regionale dans la C.E.E.

Rapporteur : M. G. Bersani

EDITION DE ANGUE FRANCAISE Par lettre du 26 mai 1965, le secretariat executif de la Commission de la C.E.E. a transmis au Parlement euro­ peen la «Premiere communication de la Commission (II SEC (65) 1170/fin.) sur la politique regionale dans la C.E.E.». Ce document a ete distribue aux membres de la commission economique et financiere en annexe d une communication du 9 juin 1965. La commission economique et financiere a ·ete autorisee d rediger un rapport sur ce document par lettre du president du Parlement europeen en date du 15 septembre 1965. Elle a nomme M. Bersani rapporteur le 25 novembre 1965. Le rapport de M. Bersani a ete discute au cours des reunions du 25 novembre 1965, ainsi que des 11 janvier, 31 mars, 18 avril et 25 avril 1966. Lars de la reunion du 25 avril 1966, le rapport et la proposition de resolution qui lui fait suite ant ete approuves d l'unanimite. Etaient presents: Mme Ilse Elsner, president, M. Bersani, rapporteur, MM. Eigner, Bading (suppleant M. Kriede­ mann), de Lipkowski, De Winter, Dichgans, Dupont, Gerlach, Hougardy, M!te Lulling, MM. Oele, Sabatini.

Somma ire

Introduction . . . . 3 c) Les etudes previsionnelles et les concours techniques 24 Premiere partie - La politique regionale de la Communaute 3 I - Les projets particuliers . . . 25 A - Les raisons profondes 4 a) Le pole de developpement industriel Bari-Tarente ...... 25 B - Criteres generaux 4 C - Le cadre politique 5 b) Avis concernant la region de l'Eifel-Hunsriick ...... 27 D - Pour un programme d'action . 5 c) Resume de l'etude preliminaire de la Commission de la C.E.E. relative Deuxieme partie - Les developpement les plus aux problemes communs au sud du recents de la politique re­ belge et au nord de gionale dans la C.E.E. 5 la Lorraine ...... 27 5 A - Au niveau local . J - Les problemes de coordination . 28 6 B - Au niveau national a) La politique regionale et la poli- C Au niveau communautaire 12 tique a moyen terme . . . . 28 a) Les ecarts entre les regions 12 b) Les politiques de reconversion 28 b) Considerations generales . 13 Quatrieme partie- Les instruments d'une poli­ Troi.,i.eme partie - Objectifs et methodes de tique regionale communau- la politique regionale . . 14 taire ...... 29 A - La diversite des politiques regionales 14 A - La politique de la Haute Autorite de la C.E.C.A...... 29 B - Definition et classification des regions 15 B - La Banque europeenne d'investisse- C - Les programmes ...... 1R ment ...... 32 D - La determination des priorites lR c Le Fonds social europeen . 32 E - Population et main-d'ceuvre .. 18 D La politique d'Euratom 33 F - Les techniques de !'industrialisation 19 E - Le F.E.O.G.A...... 34 a) Les poles de developpement . . . 19 b) Points centraux et centres secon- Cinquieme partie - L'organisation de la poli­ da~~ ...... 21 tique regionale commu- nautaire 36 G - L'industrialisation et les infrastruc- tures ...... 22 A - Les organismes centraux . . 36 a) Les infrastructures 22 B - Le renforcement des moyens et des instruments ...... 37 b) Transports et equipement des axes de communication ...... 22 C - La representation des autorites locales dans la politique regionale europeenne 37 H Quelques politiques d'intervention . 23 D - Les statistiques 40 a) Les aides . . . . 23 Sixieme partie - Conclusions . 40 b) La politique d'encouragement et les mesures de decouragement . . . . 23 Proposition de resolution . . . 43

2 Annexes: V- Note documentaire sur l'activite de la Banque europeenne d'investissement . 61 I - La politique n§gionale communautaire VI - Projets de la section orientation du dans les traites C.E.E. et C.E.C.A. et F.E.O.G.A., approuves par la Commis- dans les debats du Parlement europeen 45 sion de la C.E.E...... 66 II - Compte rendu des missions d'etude et VII - Etudes de la Haute Autorite de la d'information effectuees par le rappor- C.E.C.A. en matiere de reconversion teur dans certains pays membres de la industrielle ...... 68 Communaute et compte rendu de la VIII - Les dispositions les plus importantes mission effectuee par la commission prises par les Etats membres depuis economique et financiere a Bari . . . . 48 1964 en matiere de politique n?gionale 71 III - La politique regionale des Etats-Unis IX - Etat des travaux d'infrastructure des d'Amerique ...... 52 transports dans les Etats membres ayant fait l'objet des recommandations IV - La politique regionale de la Grande­ de la Commission de la C.E.E. des Bretagne et des pays scandinaves . . . 55 21 juin 1960 et 25 juillet 1961 . . . . . 73

Monsieur le President, d'une aide au developpement. Cette aide consiste dans !'amelioration des infrastructures, l'octroi de facilites financieres et fiscales aux entreprises INTRODUCTION industrielles et, eventuellement, celui de garan­ ties pour des prets bancaires, ou l'octroi de sub­ 1. Desormais, la necessite d'une politique re­ ventions. gionale claire et efficace est un imperatif uni­ versellement admis. Dans de nombreux pays, des Sans vouloir exprimer un jugement circons­ plans regionaux ont ete elabores et des mesures tancie sur la rationalite et l'efficacite de ces de politique regionale sont en cours d'application. mesures, la commission economique et financiere Quant a la Communaute economique europeenne, est en tout cas d'avis que les efforts conside­ le fait qu'en ce moment des Etats industriels de rables qui sont accomplis par d'importants pays premier plan, concurrents de la Communaute tiers devraient constituer une nouvelle raison sur le marche mondial, s'emploient activement pour la Communaute d'intensifier son action a definir les objectifs de la politique regionale dans le domaine de la politique regionale. Cela et a mettre en pratique les mesures necessaires est d'autant plus necessaire que les desequilibres pour atteindre ces objectifs, ne peut pas ne pas existant entre certaines regions sont certaine­ retenir son attention. ment plus graves dans la Communaute que dans les pays mentionnes et que, en outre, la Com­ On trouvera, en annexe au present rapport, munaute doit faire face a une quantite de pro­ un expose des grandes orientations donnees a la blemes regionaux particuliers qui, dans les autres politique regionale par les :Etats-Unis, la Grande­ pays, ne se posent pas ou tout au moins ne re­ Bretagne et les pays scandinaves. Aux Etats­ vetent pas la meme ampleur. C'est le cas, no­ Unis, les efforts se concentrent sur un pro­ tamment, de la programmation regionale des gramme tendant a eliminer le ch6mage dans les zones qui se trouvent a cheval sur des frontieres regions caracterisees par un ch6mage permanent. interieures a la Communaute, de certaines re­ Differents programmes de developpement regio­ gions peripheriques, ainsi que des territoires qui nal ont ete mis sur pied ou sont en voie d'elabo­ ont ete detaches de leurs marches et fournisseurs ration. Pour faciliter le developpement econo­ traditionnels, a la suite des bouleversements en­ mique des regions en cause, des credits a long traines par la seconde guerre mondiale. terme sont consentis a un faible taux d'interet ainsi que des subventions et une assistance tech­ A elles seules, ces considerations devraient nique. La Grande-Bretagne concede entre autres, suffire pour dissiper tous les doutes quant a la pour les investissements dans l'industrie et dans necessite d'une politique regionale europeenne. les mines, des subventions generales d'un taux La commission economique et financiere ne peut de 20 % ; toutefois, les aides atteignent 40 % qu'esperer que tous les organes responsables se lorsque les investissements sont effectues dans rendent rapidement compte de cette necessite. les zones de developpement preetablies. Les in­ Elle sait que les efforts et les propositions de la dustries sont de ce fait portees a preferer a des Commission rencontrent actuellement des objec­ regions deja hautement developpees des terri­ tions et parfois meme une opposition de la part toires plus ou moins defavorises. De meme les des gouvernements. Elle espere par ce rapport pays scandinaves ont fixe, suivant des criteres contribuer a la definition d'une politique regio­ determines, les regions qui doivent beneficier nale europeenne.

3 PREMIERE PARTIE procede d'une des principales preoccupations morales et politiques de notre temps : attenuer La politique regionale de Ia Communaute les differences existant non seulement entre les niveaux de vie, mais egalement entre les modes de vie des hommes, en creant les conditions A - Les raisons profondes d'une egalite progressive dans la participation 2. Un certain nombre de dispositions des trai­ aux bienfaits qu'apporte le progres spirituel, tes sont rappelees a l'annexe I, qui permettent economique et social. de definir et de mettre en a:uvre une politique regionale de la C.E.E. Ainsi se trouve fixe, pour la politique regio­ nale dans le cadre de la Communaute europe­ Les raisons de ces dispositions sont diverses : enne, un critere moral d'appreciation. En fait, les traites eux-memes portent la marque evi­ ce sont tout a la fois des motifs d'ordre econo­ dente d'une evolution dans la conception de la mique et politique qui exigent la mise en a:uvre politique regionale; a cet egard, les relations, deja d'une politique regionale efficace et generalisee. exposees dans le rapport de M. Birkelbach (1), Le developpement des regions insuffisamment entre les traites de la C.E.C.A. et de la C.E.E. mises en valeur peut etre un facteur capital d'ex­ sont significatives. pansion de l'economie tout entiere. D'autre Au moment de la signature du traite de Rome, part, il y a, entre la structure et le developpe­ de nombreuses personnalites du monde scienti­ ment economiques, un rapport dont on ne tient fique et politique ont fait part de leurs craintes souvent pas assez compte de nos jours. devant les repercussions que pouvait avoir l'ins­ tauration du Marche commun sur le developpe­ Si des regions entieres, que leurs conditions ment de !'industrialisation, sur la repartition naturelles empechent de se developper, ne sont geographique de la population, la concentration pas integrees dans le processus economique ou des richesses dans certaines regions et de la pau­ ne le sont qu'imparfaitement, des facteurs de vrete economique dans d'autres, sur !'organisa­ production, comme la main-d'a:uvre et la terre, tion institutionnelle et administrative dans les restent dans une large proportion inutilises. A Etats membres et sur !'evolution de la culture et terme, !'Europe ne pourra se permettre un tel les progres de la civilisation dans certaines re­ gaspillage- compte tenu notamment de laden­ gions de la Communaute. site de sa population -. Dans !'interet de ses habitants et de son economie, elle ne peut tolerer On redoutait que l'abaissement des frontieres que la population augmente davantage encore economiques n'accentuat les disparites dans le dans les regions de concentration actuelles. Sans developpement des diverses regions fondamen­ parler des inconvenients qu'il y a pour l'individu tales de la Communaute, causant ainsi de graves a habiter une region a forte concentration demo­ difficultes dans les domaines politique et econo­ graphique, une telle evolution doit etre evitee mique et l'on affirmait que cela se produirait. egalement pour des raisons economiques, car on sait tres bien qu'a partir d'un certain degre de concentration les couts d'infrastructure aug­ B - Criteres generaux mentent dans une mesure disproportionnee.

3. Au fur et a mesure que les annees passent, Creer les conditions propres a favoriser le une affirmation de M. Birkelbach prend un relief developpement des regions arrierees, leur don­ croissant. ner !'impulsion initiale sont des taches eminem­ ment politiques. L'experience nous enseigne qu'a «II n'est plus seulement question- ecrivait­ partir d'un stade determine de developpement, il dans son rapport de 1963 - de dresser des l'elan vient ensuite spontanement. Dans la re­ bilans economiques en vue de determiner si publique federale d'Allemagne par exemple, on les activites industrielles ont avantage a s'im­ a vu qu'au moment ou s'est realise le plein em­ planter plut6t dans des zones de forte con­ ploi, les avantages lies a une structure indus­ centration que dans d'autres regions ; il s'a­ trielle traditionnelle ont perdu de leur interet git, avant tout, de placer l'homme au centre par rapport aux reserves locales de facteurs de de ces considerations. » production (1). II est done tres important de com­ pleter par !'infrastructure necessaire les reserves Au cours des dernieres annees, !'experience de main-d'a:uvre existant dans certaines regions. jointe aux etudes entreprises dans ce domaine II est pleinement legitime d'esperer qu'une fois ont mis de plus en plus en lumiere le probleme leur developpement amorce, ces regions pour­ que pose !'amelioration des conditions de vie de suivront d'elles-memes leur expansion et contri­ l'homme dans notre societe. bueront efficacement a !'expansion de l'economie La tendance a vouloir eliminer les desequi­ en general. libres economiques entre les differentes regions

(1) Cf. ,Das zweite Jahresgutachten des Sachverstiindigen­ rates zur Begutachtung der gesamtwirtschaftlichen Ent­ (1) Cf. doc. n° 99/1963-64. wicklung", doc. V/123 du Bundestag, page 147.

4 C - Le cadre politique mun et n'aboutit pas a la mise sur pied d'une politique economique commune, permettant d'in­ 4. Malheureusement, tant dans son ensemble tegrer harmonieusement non seulement les poli­ qu'a l'interieur des differents Etats membres, tiques economiques nationales, mais egalement l'Europe des Six est caracterisee par de profonds les politiques regionales de developpement en desequilibres structurels. modifiant sensiblement les desequilibres. Pour diverses raisons (historiques, geogra­ phiques, economiques, politiques, etc.) ces dese­ quilibres sont solidement enracines dans la Com­ D -Pour un programme d'action munaute et, des le debut, il est apparu tres dif­ ficile de les supprimer pour atteindre l'objectif 7. Il nous semble done que l'on peut constater fondamental que l'on a rappele et qui est d'as­ avec satisfaction que la Premiere communication surer << le developpement harmonieux des diffe­ tend a provoquer un (( revirement )) dans la poli­ rentes regions». tique regionale, meme si ce revirement doit etre considere avec beaucoup de realisme et s'eche­ Cette tache est tout aussi ardue au niveau lonner dans le temps. communautaire qu'a l'interieur des Etats mem­ bres. C'est pourquoi nombreuses ont ete les voix Le cadre politique actuel de la C.E.E. pre­ qui se sont elevees pour souligner que les moyens sente, a cet egard, des difficultes dont tout le dont la Communaute avait ete dotee jusqu'ici monde est conscient. semblaient insuffisants pour mettre en oeuvre Fidele a la position qu'il a adoptee jusqu'ici, une veritable politique communautaire dans le domaine regional. le Parlement europeen pourra et devra jouer son role, qui est important, en concourant par son action et ses debats, a activer la mise au point 5. Un examen approfondi des principaux des­ des conceptions politiques generales et a definir equilibres existant entre les grandes regions le cadre dans lequel on pourra parvenir a une economiques de la Communaute nous amene a collaboration plus coordonnee et integree des considerer leur suppression comme un probleme trois niveaux : communautaire, national et re­ capital (et non pas secondaire ou «de correc­ gional. tion>> du systeme, comme l'a fait observer M. Marjolin a plusieurs reprises) pour obtenir une Cette perspective est parmi les plus actuelles unification economique et politique effective. et parmi celles auxquelles les populations de la Communaute sont le plus sensibles. Elle s'est re­ En effet, la Communaute est caracterisee velee, dans les nombreux contacts de nos com­ dans ses grands traits par un reseau de regions missions avec les realites locales, comme une (( fortes >>, a indices de concentration industrielle source de grands espoirs. Ces espoirs sont d'au­ et demographique tres eleves, qui gravitent au­ tant plus vifs que les desequilibres etaient gra­ tour du grand « axe lotharingien >> de l'Europe ves et qu'il etait urgent d'y remedier a l'aide de centrale, et par un reseau de regions (( faibles )) tous les moyens dont dispose une civilisation in­ qui sont pour la plupart peripheriques par rap­ dustrielle, et en consideration de ses valeurs hu­ port a cet axe, a l'exception de quelques regions maines les plus authentiques. particulieres (frontalieres ou en voie de vieillis­ sement). Les differences structurelles sont enormes, surtout si on considere le grand bloc central et DEUXIEME PARTIE les deux grandes depressions de l'ouest et du sud-ouest de la France et de l'Italie meridionale, qui constituent l'ouest et le sud de la region com­ munautaire tout entiere. Les developpements les plus recents de la politique regionale dans Ia C.E.E En 1958, le produit par habitant des regions les plus developpees (113 de la surface de la Com­ munaute et 45 °/o de sa population) pouvait at­ teindre (( le triple de celui des regions les plus A - Au niveau local defavorisees >> (cf. Premiere communication). 8. La Commission dresse actuellement un bilan general des repercussions que la politique glo­ 6. Devant un probleme d'une telle ampleur, il bale de la C.E.E. a eues a l'echelon regional (eu semble necessaire de souligner que l'idee force egard plus particulierement aux ecarts entre les qui se degage de la communication est la sui­ revenus) depuis le 1er janvier 1958. vante : le probleme ne pourra etre resolu - et certaines regions deprimees pourront meme de­ Tant que ce bilan ne sera pas termine, il venir comparativement plus deprimees encore­ sera absolument impossible de porter un juge­ si l'integration de l'Europe ne va pas resolument ment precis sur la situation et sur son evolution au dela de la creation d'un simple marche com- generale.

5 De jour en jour on dispose d'un nombre sans B - Au niveau national cesse croissant de documents sur les initiatives prises par les gouvernements des Etats membres Republique federale d' AHemagne en matiere de politique n§gionale, sur les pro­ grammes mis au point par les autorites regiona­ 12. Si l'on excepte les zones bordant la fron­ les et enfin sur les politiques regionales d'autres tiere orientale ainsi que certaines regions qui se :Etats europeens ayant a faire face a des proble­ heurtent a des difficultes particulieres sur le mes analogues (A.E.L.E. etc.). plan economique et surtout agricole (par exem­ ple: Schleswig-Holstein, Emsland, et autres re­ 9. Encore que ce bilan ne soit pas absolument gions de la Basse-Saxe et aussi certaines regions sur, il semble que la Commission soit fondee de la Baviere, de la Hesse et de la Rhenanie­ a affirmer que Palatinat, notamment la region de l'Eifel-Huns­ ri.ick), l'Allemagne n'a pas a resoudre de proble­ << ces dernieres annees, bien que les politiques mes tres graves de desequilibres regionaux. regionales appliquees par les :Etats aient donne certains resultats, il ne semble pas Ces dernieres annees, la politique energique que les disparites essentielles entre les re­ suivie dans le domaine des infrastructures essen­ gions les plus evoluees et les regions les tielles (amelioration de la navigabilite du Rhin moins favorisees aient ete sensiblement re­ au nord de Mannheim, canalisation des affluents duites >>. Il est meme probable qu'a certains du Rhin, extension du reseau des autoroutes, points de vue cet ecart se soit legerement construction de pipe-lines a partir de Genes et accru. de Marseille et d'un reseau de raffineries, etc.) a provoque un nouvel essor de !'industrialisation en Westphalie du nord et dans d'autres regions, 10. La Commission ajoute que, dans certaines notamment le long des deux axes Rhin-Main et regions ou certaines branches d'activite, la con­ Rhin-Neckar, essor qui est a l'origine, dans ces currence, en s'intensifiant, risque d'avoir ag­ deux regions, d'un fort accroissement du deve­ grave plus tot que prevu les problemes d'adap­ loppement general. tation inevitables. L'afflux de millions de refugies venant de 11. Si, dans !'ensemble, il n'y a pas eu d'aug­ l'Est vers les regions souffrant d'une penurie mentation sensible des ecarts, cela semble du de main-d'ceuvre et particulierement deprimees pour une large part a la resolution avec laquelle a ete un facteur important - en raison egale­ les gouvernements des differents Etats membres ment de la grande qualification de beaucoup se sont employes a instituer une politique au d'entre eux sur le plan professionnel - qui a niveau regional. facilite un developpement plus equilibre des differents Lander. Dans cette situation en constante evolution, il semble que se sont jusqu'a present mani­ La moins grande dependance a l'egard des festees - surtout sur le plan structure! - deux sources traditionnelles d'energie (charbon de tendances paralleles : la Ruhr) a par ailleurs favorise d'une fa<;on generale la decentralisation de l'idustrialisation. a) une tendance a un renforcement des concen­ trations industrielles et de la concentration 13. La republique federale d'Allemagne se des investissements autour des regions tradi­ compose de Lander qui furent constitues dans tionnellement <>, specialement autour leur forme actuelle, apres la guerre, suivant des du grand bloc du nord-ouest, s'accompagnant criteres heterogenes. d'une extension continue du perimetre de ces concentrations aux regions avoisinantes; La structure federale de 1' Allemagne, due a des conditions historiques determinees - sa sub­ b) une propagation (au sens geographique du divison en un certain nombre de Lander dotes terme) croissante, dans les regions (( periphe­ d'une forte autonomie et de ressources propres­ riques >> plus << faibles >>, de phenomenes de a empeche dans le passe une concentration mas­ preindustrialisation et d'industrialisation at­ sive des forces actives en un centre unique. testant la mise en ceuvre de processus de D'autre part, si l'on veut obtenir un developpe­ developpement economique et social de plus ment general harmonieux, il importe de coor­ en plus organises. donner les mesures des Lander.

Il semble toutefois necessaire d'examiner ce Hormis quelques programmes spec1aux, la qui a ete fait concretement a l'interieur des politique regionale releve de la competence des differents Etats membres, notamment au cours Lander. Un comite interministeriel du gouver­ des deux dernieres annees, en tenant compte nement federal assume la coordination de ces des differents types de realite regionale. mesures.

6 Les programmes speciaux revetent un interet Le programme de developpement en vue de la particulier ; ils comprennent des programmes de creation de points centraux dans les regions developpement pour trois types distincts de rurales peu industrialisees regions:

les territoires situes a la fronW~re orientale 16. Ce programme a pour but de faciliter et ceux qui peuvent leur etre compares (Bay­ !'implantation d'industries dans certaines agglo­ rischer Wald, Haut-Palatinat); merations urbaines de faible ou de moyenne im­ portance. Les Lander sont invites a developper les territoires moins developpes («points cen­ et a ameliorer dans les points centraux les insti­ traux )) : regions federales de developpe­ tutions culturelles et similaires qui sont indis­ ment); \Pensables pour qu'une ville puisse exercer une fonction centralisatrice, et qui par consequent les regions rurales peu industrialisees. completent et favorisent !'industrialisation.

Les points centraux proposes par les gou­ 14. Au nombre des mesures prevues en faveur vernements des Lander et arretes par le comite des regions orientales figurent des subventions interministeriel de la politique economique re­ de caractere permanent. gionale, sont choisis sur la base des criteres sui­ vants: De l'avis general, ces subventions devront etre accordees tant que subsisteront les charges 1. ils doivent etre situes au centre d'une region d'ordre politique decoulant de cette situation. ou se trouve un minimum de main-d'ceuvre au chomage ou insuffisamment employee (en On citera a titre d'exemple les aides octroyees particulier dans !'agriculture) ; en matiere de transports aux chefs des entre­ 2. du point de vue des communications, ils prises depuis longtemps implantees dans ces doivent etre equipes de fa<;on que le trajet regions. Elles ont pour but de rembourser une entre le lieu de travail et le domicile ne de­ partie des frais supplementaires supportes par mande pas plus d'une heure ; les entreprises qui, jadis, achetaient leurs ma­ tii~res premieres et leurs produits semi-finis dans 3. ils doivent etre dotes, des maintenant ou a les regions situees au dela du rideau de fer ou breve echeance, d'un equipement sanitaire, qui y exportaient leurs produits et qui sont culturel et scolaire minimum ; maintenant obligees de se tourner vers des mar­ ches plus eloignes pour leurs achats ou leurs 4. enfin ils doivent deja posseder les premiers ventes. elements d'industrialisation.

Le programme de developpement des points Encouragement aux regions mains developpees centraux constitue un complement au develop­ pement des regions federales deprimees de la 15. Cette partie du programme de developpe­ republique federale d'Allemagne. Alors que les ment regional est destinee a favoriser le deve­ credits federaux octroyes aux regions a develop­ loppement des grands espaces qui ont un po­ per servent en grande partie a ameliorer !'in­ tentiel economique et un niveau de vie tres in­ frastructure de toute la region, le programme ferieurs a la moyenne de la Republique federale, des points centraux concerne exclusivement !'im­ en ameliorant les infrastructures et en renfor­ plantation d'industries dans les localites choisies. <;ant l'economie. Les regions a developper (Bun­ desausbaugebiete) qui, depuis 1963, remplacent les anciennes regions denommees << Sanierungs­ 17. Le 8 avril 1965, le Bundestag a adopte une gebiete )) (regions d'assainissement) ont ete de­ loi sur l'amenagement du territoi1·e terminees a l'aide de criteres qui donnent une idee de la puissance economique d'un espace, C'est une loi-cadre qui fixe les buts, les taches, comme par exemple le produit national brut par les principes et les dispositions concernant l'ame­ habitant, la main-d'ceuvre industrielle (nombre nagement du territoire de la Republique fede­ de personnes employees dans l'industrie pour rale, des Lander et des communes, cree un or­ 1.000 habitants) et les migrations au cours des gane consultatif aupres du ministere federal dernieres annees. competent et prevoit !'adaptation de certaines mesures federales. Les mesures particulieres adoptees en faveur de ces regions visent a ameliorer !'infrastructure A partir de 1966, le gouvernement devra pre­ et a octroyer des credits d'investissement a des senter tous les deux ans au Bundestag un rap­ taux d'interet avantageux pour les entrepreneurs port sur !'evolution en matiere d'amenagement disposes a effectuer des investissements dans ces du territoire et sur les mesures mises en ceuvre regions. ou projetees .

. I 7 La loi pn§voit des mesures particulieres pour Direction generale de l'amenagement du terri­ les regions ou les conditions de vie et de travail toire qui se charge de preparer le programme. ne sont pas saines et ou la situation economique, sociale et culturelle n'est pas equilibree. En ce qui concerne la programmation secto­ rielle, le Bureau de programmation economique Dans les limites de leurs competences, cer­ consulte les groupements economiques et sociaux tains Lander ont adopte des lois regionales. interesses ainsi que les institutions representant les inten"~ts regionaux, notamment les societes de developpement regional. Belgique De son cote, la Direction generale de l'ame­ Le programme de developpement economique nagement du territoire consulte les provinces et les societes de developpement regional pour ce 18. En 1965, le Parlement beige a pris cer­ qui est de l'aspect geographique du programme. taines decisions visant reformer les institutions a Le programme est arrete par le Conseil des afin d'obtenir une decentralisation economique ministres, sur proposition du Comite interminis­ et de mettre en

La population participe a !'execution du pro­ gramme par l'intermediaire d'organismes com­ France munaux, intercommunaux et provinciaux et des etablissements de caracteres mixte, notamment 21. La France a procede en 1964 a une revision des societes regionales d'investissement et des de sa legislation afin d'encourager !'implantation societes de developpement regional qui ont pour d'industries dans certaines regions. Dans ce pays, tache d'elaborer les etudes. le cinquieme Plan reserve une place considerable a la politique d'amenagement du territoire. L'execution des travaux d'infrastructure ap­ partient a l'Etat, aux provinces, aux communes, Dans le cadre de la politique d'expansion aux groupements de communes et eventuelle­ economique regionale et d'amenagement du ter­ ment aux institutions interprovinciales. L'infra­ ritoire, les pouvoirs publics peuvent intervenir structure locale releve des communes ou des pour favoriser : ) associations intercommunales. - la creation de nouvelles avtivites ;

19. L'administration centrale s'occupe du pro­ le developpement d'activites existantes ; gramme economique national. Le Bureau de pro­ la reconversion d'activites en declin ; grammation economique procede a !'elaboration du programme, secteur par secteur, et a sa loca­ la decentralisation d'industries situees dans lisation. Au point de vue geographique, c'est la la region parisienne.

j_ 8 A cette fin peuvent etre prises differentes ture les fonctions que les villes devront assumer ; mesures d'aides aux entreprises telles que : une methode : adapter etroitement les program­ mes d'equipement aux fonctions assignees. -primes En favorisant !'evolution technologique, en - allegements fiscaux de la part des autorites reduisant !'importance de la localisation, en ac­ locales cordant de plus grandes facilites en matiere de - prets transports et enfin en s'effor~ant de doter l'eco­ nomie fran~aise d'une organisation rationnelle, - indemnites de decentralisation on espere pouvoir, au cours des vingt prochaines - aide a la formation professionnelle annees, orienter la politique d'implantation des activites industrielles. - construction de batiments a usage industriel On prevoit une politique energique de decen­ conventions relatives a !'implantation indus­ tralisation industrielle. Le transfert des activites trielle. industrielles sera possible a condition que l'on sache choisir les industries et surtout que l'effort Les facilites fiscales prevues par les autorites porte sur un nombre limite de poles de develop­ locales, si elles constituent des avantages pour pement. Le succes dependra de la fa~on dont les entreprises beneficiaires, semblent avoir un auront ete preparees les structures d'accueil et effet negatif sur le budget de ces autorites lo­ les actions que les pouvoirs publics auront me­ cales. nees au prealable.

22. Vers la mi-octobre 1965, le gouvernement La politique d'amenagement du territoire fran~ais a presente aux Assemblees le rapport attribue une importance particuliere a la crea­ sur la regionalisation du budget d'equipement tion de huit « metropoles d'equilibre » (Marseille, pour 1966 (premiere annee du cinquieme Plan). Lyon, le triangle Lille-Roubaix-Tourcoing, l'ensemble Metz-Nancy, Bordeaux, Toulouse, Cette mesure tend a prevoir, outre la reparti­ Nantes, Strasbourg}, qui devront jouer un role tion traditionnelle des credits par departements « irradiant » sur !'ensemble du territoire fran­ ministeriels, leur repartition geographique par ~ais. region.

23. Le premier rapport de la Commission na­ Pays-Bas tionale pour l'amenagement du territoire a ete presente recemment ; il a pour objet de tracer 24. Aux Pays-Bas, la reglementation transi­ les lignes generales de la politique d'amenage­ toire, longtemps appliquee, a ete remplacee par ment du territoire. la loi sur l'amenagement du territoire, recem­ Il doit etre complete par une etude des me­ ment mise en vigueur (5 juillet 1965) par un thodes et des moyens qui doivent permettre de arrete royal. Plus recemment encore, des me­ passer du stade de !'elaboration a celui de la sures relatives au Luxembourg et particuliere­ realisation. ment interessantes du point de vue de la poli­ tique regionale sont entrees en vigueur. Jus­ La Commission a mis en evidence quatre pro­ qu'en 1964, le gouvernement presentait tous les blemes fondamentaux: l'amenagement des re­ ans au Parlement une «note sur l'industrialisa­ gions rurales, la politique de 1' « armature » ur­ tion » comportant un rapport sur l'annee ecoulee baine, la localisation des activites industrielles et des projets pour l'avenir. et l'orientation des equipements collectifs. En 1964, le ministre des affaires economiques Pour les transformations du monde rural on a communique a la Chambre une note sur la re­ envisage, a la base, la recherche d'un nouvel partition geographique des industries et sur la equilibre entre les facteurs economiques, qui politique a suivre dans ce secteur pendant la aboutissent a la specialisation et a la concentra­ p(~riode allant de 1965 a 1968. Elle prevoyait la tion dans certaines regions, et les facteurs socio­ creation de quatre regions-pilotes, comprenant logiques, qui imposent une politique de preserva­ 20 centres de developpement sur lesquels devait tion de l'espace rural. se concentrer la politique regionale. Le developpement du secteur tertiaire et !'ex­ La loi d'amenagement du territoire precise pansion urbaine, qui sont des phenomenes etroi­ les modalites suivant lesquelles le gouvernement tement lies, devraient donner lieu a de nouvel­ doit mener sa politique en la matiere. Elle habi­ les formes d'urbanisation. La definition d'une lite l'Etat a etablir des plans pour certains do­ politique d'armature urbaine implique plusieurs maines precis de la politique d'amenagement du chases ; un objectif : orienter !'evolution des territoire national. Elle reglemente, en outre, les grandes agglomerations de fa~on a contrebalan­ obligations, les competences et les procedures en cer l'expansion excessive de la region parisienne; ce qui concerne l'etablissement et la revision des un choix : fixer a chaque niveau de cette arma- plans de developpement regional.

9 Arrete concernant L'amenagement du territoire II y a en outre un service gouvernemental de planification (c'est en ce moment le Bureau du L'arrete concernant l'amenagement du terri­ service gouvernemental de planification natio­ toire contient notamment des dispositions de­ nale) qui effectue notamment des enquetes et I taillees quant a la preparation et a l'etablisse­ emet des avis sur les questions d'amenagement ment des plans de developpement regional, du territoire et veille scrupuleusement au respect I d'amenagement des structures et d'affectation de la loi et des dispositions qui en decoulent. des sols, et a la fa<;on de mener a bien cette tache, Le Conseil consultatif de l'amenagement du 1 a la mise sur pied du service de planification nationale et a la constitution de commissions territoire fait connaitre son point de vue a la provinciales de planification. demande du gouvernement, soit de sa propre initiative, sur les grandes lignes et les principes qui sont d'un interet general pour les questions Les plans de developpement regional d'amenagement du territoire. Une commission executive issue du Conseil est specialement 25. Un plan de developpement regional peut chargee de maintenir des contacts reguliers avec etre etabli par les Etats provinciaux pour une les milieux industriels. ou plusieurs parties, ou pour l'ensemble du terri­ toire d'une province. II doit indiquer dans les 28. C'est le 1er janvier 1965 que la reglementa­ grandes lignes !'evolution que la region englobee tion sur les primes et les reductions de prix de­ par le plan est appelee a connaitre. II n'a pas nommee « Stimulering Industrievestiging Ont­ force de loi pour les communes et ne necessite wikkelingskernen » (Encouragement de !'implan­ plus !'approbation de la Couronne, requise par tation d'industries dans les centres de developpe­ l'ancienne loi. ment) est entree en vigueur. Elle remplace celle sur les primes et les reductions de prix de 1963 L'Etat peut obliger les autorites provinciales denommee << Bevordering Industrialisatie Ont­ a elaborer un plan de developpement regional wikkelingskernen 1963 » (Encouragement a !'im­ ou a le revoir dans un delai determine. Le mi­ plantation d'industries dans les centres de de­ nistre lui-meme peut donner des directives aux veloppement). autorites provinciales au sujet de la teneur du plan. La reglementation des primes a pour but d'encourager l'etablissement d'industries dans les Conformement a cet arrete, les deputations centres de developpement par l'octroi d'une allo­ provinciales doivent etudier defa<;on permanente cation versee par l'Etat lors de Ia creation d'in­ la situation dans les provinces ainsi que les pos­ dustries. sibilites de developpement souhaitables. Cette En 1965, un programme particulier a ete eta­ etude portera notamment sur les donnees na­ bli pour la reconversion industrielle de la region turelles des provinces, l'expansion demogra­ miniere du Limbourg meridional. phique, les ressources ainsi que sur !'evolution sociale et culturelle. 29. Le memorandum elabore en juillet 1964 par le secretaire d'Etat aux affaires economiques Les plans de structure sur la politique de decentralisation industrielle qui devra etre mise en reuvre pendant la periode 26. Dans les limites de la commune, le conseil allant de 1965 a 1968 permet de se faire une idee municipal peut etablir un plan d'amenagement des adaptations que le secretaire d'Etat considere des structures ; ce plan doit indiquer les perspec­ comme necessaires dans les annees a venir. Ces tives de developpement de la commune consi­ adaptations concernent les regions sous-deve­ deree. Le conseil municipal peut aussi elaborer, loppees qui seront touchees par la mise a exe­ conjointement avec les conseils municipaux des cution des mesures prevues ainsi que les poles communes avoisinantes, un plan d'amenagement de developpement en fonction desquels cette po­ des structures s'etendant au territoire des com­ litique sera definie et les moyens permettant de munes interessees. la realiser. II y a quatre regions de developpe­ ment comprenant 20 poles de developpement. 27. La loi comporte aussi une reglementation des organismes de planification. Une commission Les poles de developpement gouvernementale de planification. (a l'heure ac­ tuelle, la commission permanente du service gou­ La politique regionale d'industrialisation vernemental de planification nationale) conseille devra s'inspirer, plus que par le passe, du prin­ le gouvernement sur les questions relatives a cipe de la concentration des moyens dans un l'amenagement du territoire. nombre restreint de localites, afin de renforcer les effets de !'amelioration des conditions indus­ L'arrete sur l'amenagement du territoire trielles et d'eviter une dispersion des moyens regie la constitution de la commission gouverne­ limites dont on dispose. Tout en prenant en con­ mentale de planification. sideration le probleme de l'amenagement dans

10 le cadre de la politique regionale d'industrialisa­ et d'encouragement au developpement pour un tion, ce qu'il faut, c'est stimuler le developpe­ large groupe de regions particulierement depri­ ment d'un nombre restreint de localites, dont mees. A ce titre elle constitue egalement une la position geographiques est favorable, sur une experience originale dans le cadre de la politique periode relativement courte, de fa\;on qu'elles regionale en Europe. puissent jouer le role de « centres moteurs » de !'evolution sociale et economique de toute une En ce qui concerne plus particulierement region. Les mesures prevues pour ces centres ne l'amenagement du territoire, le programme ita­ devront pas s'appliquer au dela de 1968. lien prevoit que !'intervention de l'Etat doit avoir essentiellement pour propos d'equilibrer les niveaux d'emploi et de revenu et les condi­ Luxembourg tions de vie et de travail de la population dans les diverses parties du territoire national, et de par­ 30. Le Luxembourg a arrete en 1962 la loi­ venir a un emploi rationnel des ressources, de cadre relative a la coordination des mesures fa\;on a promouvoir une integration et une ex­ visant a ameliorer I' ensemble des structures ainsi pansion generales du marche. que l'equilibre regional de l'economie nationale. La politique de « reequilibre » territorial ne Le programme d'expansion economique se s'attache done pas a la simple repartition des propose de diversifier l'industrie nationale. De­ ressources, que le mecanisme mis en branle tend puis 1959, 30 entreprises nouvelles dont les in­ a realiser, mais aussi et surtout a assurer un de­ vestissements ont atteint au premier stade 3 mil­ veloppement constant et eleve grace a la sup­ liards de francs belges se sont etablies dans le pression des desequilibres actuels. pays. La competitivite des entreprises existantes s'est accrue dans le cadre du Marche commun Pour parvenir a ces objectifs, le programme grace a la loi-cadre qui prevoit des bonifications partage le territoire national en trois grandes d'interet et des subventions en capital pour les regions, l'Italie du nord-ouest, l'Italie du centre­ projets de rationalisation, de specialisation et est, et l'Italie du sud. Chacune d'elles a des ca­ d'equipement. Cette loi-cadre sera revisee a la racteristiques economiques structurellement dif­ fin de l'annee 1966. ferentes en raison des differences dans la ma­ niere dont s'etablit, en chacune de ces regions, le rapport entre l'offre de travail, alimentee par Ita lie l'exode rural, et la creation de nouveaux emplois dans les secteurs non agricoles, en raison des differences dans les processus d'evolution de la 31. C'est l'Italie qui presente, avec la France, structure de production et de la productivite, et les desequilibres les plus importants entre les en raison des differences dans la dotation en regions, et cela tant par rapport a l'ensemble du infrastructures economico-sociales. pays que par rapport aux regions les plus de­ veloppees de la Communaute. C'est sur la base de cette subdivison La politique regionale de l'Italie porte essen­ que seront esquisses les mecanismes de de­ tiellement sur les regions meridionales du pays, veloppement economique des regions indi­ y compris la Sicile et la Sardaigne. Toutefois, les quees, en tant qu'elements du mecanisme uni­ problemes qui concernent des regions entieres taire de reequilibre et d'expansion de l'econo­ de l'Italie centrale (Ombrie etc.) ainsi que les mie nationale ; zones vallonnees et montagneuses du centre nord revetent egalement un interet particulier. que seront definies les options de politique economique necessaires a la realisation des Le plan quinquennal adopte pour la periode objectifs de reequilibre du territoire, eu egard allant de 1966 a 1970 a pour objet de poursuivre plus particulierement a la promotion des ac­ et d'intensifier les efforts accomplis par le gou­ tivites d'entrepreneur. vernement depuis le debut des annees cinquante, en vue surtout d'attenuer la difference fonda­ Les objectifs et les criteres generaux de !'in­ mentale entre les «deux Italies ». Pour la Sar­ tervention a l'echelle territoriale, qui ont ete daigne, dont le developpement est prevu a long exposes jusqu'ici, se precisent pour chacune des terme, il existe egalement un plan quinquennal grandes regions economiques. qui est synchronise avec le plan quinquennal de !'ensemble du pays. Le gouvernement regional Dans le Mezzogiorno, il faudra encourager sicilien elabore actuellement un plan analogue. l'afflux de capitaux etrangers et la mise en va­ leur des ressources locales. En particulier, les Une nouvelle loi nationale a proroge jusqu'a interventions extraordinaires visant a promou­ la fin de l'annee 1980 les activites de la Cassa del voir les activites d'entrepreneur ou en rapport Mezzogiorno qui est un des elements les plus avec les infrastructures devront etre concentrees caracteristiques de la politique regionale ita­ dans certaines zones pouvant faire l'objet d'un lienne ; elle fait fonction d'organisme d'assistance developpement generaL

11 Il faudra surtout soutenir le developpement tains d'entre eux ont deja mis au point, en colla­ industriel, car !'industrialisation est le facteur boration avec des instituts speciaux d'etude et determinant en terme de valeur ajoutee, d'emploi, de recherche regionale, et avec les universites d'effets induits du developpement de l'economie (Lombardie, Piemont, Ombrie, etc.) tout un en­ du Mezzogiorno. semble de documents d'un interet considerable. Dans le secteur agricole, l'accroissement de la production devra etre realise en premier lieu par la multiplication des cultures irriguees et inten­ C - Au niveau communautaire sives. Dans le secteur tertiaire, on devra promou­ voir le developpement du tourisme et la moder­ a) Les ecarts entre les regions (1) nisation ainsi que !'adaptation du reseau de dis­ tribution, en relation notamment avec le pro­ 32. Dans le cadre des developpements les plus cessus d'urbanisation qui est plus avance. recents de la politique regionale des six pays, l'analyse des donnees relatives aux disparites Dans l'Italie du centre-est, l'action de soutien entre les regions semble presenter un interet des processus de developpement deja en cours, particulier. compte tenu plus particulierement de la creation de zones industrielles, pourra etre menee comme il convient avec !'intervention ordinaire des ad­ 1. La Republique federale allemande ministrations publiques. Toutefois, dans des zo­ nes d'amendement ou d'irrigation des sols, tres 33. Entre 1950 et 1963 le produit brut a arrierees ou sous-developpees economiquement, augmente des 286 Ofo, mais on doit considerer que il faudra recourir - en modifiant les formes ac­ pendant la meme periode la population a aug­ tuelles d'intervention sporadique et fragmentaire mente de 15,5 Ofo, notamment en raison de !'im­ -a des mesures speciales d'encouragement aux migration. La repartition de la population entre activites industrielles en relation avec !'infra­ les divers Lander a cependant ete reguliere. structure. L'intervention dans le secteur agricole, d'autre part, sera particulierement importante Il semble done que, dans la republique fede­ surtout en ce qui concerne la reorganisation en rale d'Allemagne, la diminution des ecarts exis­ vastes zones des structures de production cons­ tant entre les diverses regions commence a tituees par les terres et les exploitations. etre sensible. Comparant le produit brut des regions limi­ Dans l'Italie du nord-ouest, l'action visant a trophes de la zone orientale au produit national favoriser un niveau de developpement econo­ brut, la Commission de la C.E.E. tire les con­ l:nique eleve requiert la mise en place, par les clusions suivantes: moyens ordinaires d'intervention, de certaines infrastructures qui font aujourd'hui defaut, no­ - au cours de annes 1957 a 1961, le develop­ tamment dans le domaine des transports et des pement economique des regions limitrophes communications. de la zone orientale a ete aussi important que dans !'ensemble du territoire federal, Le developpement economique de la region et cela notamment grace a tout un ensemble sera en outre efficacement stimule par l'adop­ d'initiatives des pouvoirs publics et aussi en tion, au niveau national, des politiques visant a raison de !'emigration de la population habi­ favoriser la reorganisation de la production et tant les territoires limitrophes de la zone le progres technologique des entreprises indus­ orientale; trielles. La planification urbaine du territoire aura en outre une importance decisive surtout le produit national brut par habitant a aug­ pour ce qui est de la decentralisation des activi­ mente plus rapidement que la moyenne tes industrielles. En attendant que cette forme federale; de planification soit realisee au niveau regional, il faudra prevoir pour le programme des instru­ - l'ecart considerable dans le produit brut ments propres a empecher la concentration ulte­ moyen par habitant entre les differents Uin­ rieure des activites economiques dans les regions der de la republique federale d'Allemagne les plus congestionnees. Dans le secteur agricole, s'est reduit. !'intervention devra principalement porter sur !'amelioration du cheptel, plutot que sur l'octroi 2. Belgique de capitaux pour !'implantation ou pour le re­ membrement des terres et des exploitations, qui 34. En Belgique, la situation est caracterisee interessent particulierement les autres regions. par certains desequilibres du fait que les ecarts Des comites regionaux ont ete recemment entre les indices de croissance et les rythmes institues par decret du ministere des finances, responsable de la programmation a l'echelon (1) Taus les chiffres cites dans le present paragraphe ant national. Ces comites devront etablir des projets ete fournis par la Commission de la C.E.E. qui ne les considere pas comme definitifs, etant donne qu'ils de programme de developpement regional. Cer- devront encore etre controles et confirmes.

12 d'expansion des differentes regiOns se sont ac­ 5. Grand-Duche de Luxembourg crus, se traduisant par une concentration dans la region de Bruxelles, par une acceleration du :17. L'economie du Grand-Duche continue d'e­ progres economique dans la region du Nord et tre caracterisee par une structure monolithique. par une aggravation du declin economique et Le secteur industriel de loin le plus important, demographique dans les regions du Sud. la siderurgie, est concentre dans le sud-ouest du Grand-Duche. Cependant, au cours des der­ nieres annees, on est parvenu a installer avec 3. France succes de nouvelles industries, et cela egalement dans la region de l'Oesling jusqu'ici peu deve­ 35. La France egalement a ete marquee au loppee. cours de ces dix ou quinze dernieres annees par une evolution demographique. 6. Italie S'il est facile d'obtenir de la documentation sur la situation demographique de ce pays, on 38. Selon le plan Vanoni, l'ecart entre l'Italie eprouve de graves difficultes des qu'il s'agit meridionale et les autres regions du pays ne d'etudier !'evolution de l'economie franc;aise : en pouvait etre reduit que si le revenu dans le Sud effet, et la Commission de la C.E.E. le fait re­ augmentait annuellement de 8 Ofo, contre 4 Ofo marquer, « si les statistiques necessaires sont dans le Centre-nord et 5 Ofo pour !'ensemble du disponibles au niveau national, il n'existe aucune pays entre 1955 et 1964. source qui permette une etude rigoureuse de Certes, le revenu global italien s'est accru de !'evolution des regions )} (1). plus de 5 Ofo au cours de la periode indiquee, mais En se fondant done seulement sur !'element cette expansion a touche surtout les regions tra­ demographique et sur l'emploi, et en tenant ditionnellement plus developpees. Le Sud, quant compte du fait que !'augmentation de la popula­ a lui, a participe au developpement national sur­ tion franc;aise est inegalement repartie au profit tout par ses vastes disponibilites en main­ des agglomerations urbaines comptant plus de d'c:euvre. 10.000 habitants, la Commission de la C.E.E. de­ La conclusion de la Commission de la C.E.E. clare qu'elle ne pourra preciser quelle a ete est assez optimiste car, apres avoir fait remar­ !'evolution des regions en France tant qu'elle ne quer qu'au cours de l'annee 1962-1963, le re­ sera pas en possession des donnees necessaires venu du Mezzogiorno ne representait que 20,7 °/o pour determiner !'evolution economique de ces du revenu global italien (contre 21,3 Ofo de 1958 regions. a 1959 et 23 Ofo de 1953 a 1954), elle estime qu'au cours des dernieres annees on a enregistre des progres importants. 4. Pays-Bas Sous l'impulsion des pouvoirs publics, en 36. Examinant la situation aux Pays-Bas, la effet, !'infrastructure a ete renforcee et de nom­ Commission de la C.E.E. estime ne pouvoir four­ breuses activites nouvelles ont ete creees dans nir que des conclusions partielles, car elle ne le Mezzogiorno. Le retard actuel ne peut done dispose pas d'informations suffisantes sur l'as­ s'expliquer que par le fait que, n'ayant pas ete pect economique de !'evolution regionale aux conc;us a court terme, les efforts des pouvoirs Pays-Bas. publics ne pouvaient depasser les resultats obtenus qui ont, en somme, contribue a jeter En conclusion, la Commission de la C.E.E. les bases du developpement ulterieur. declare que « malgre les promesses que semble offrir l'avenir, !'evolution des regions des Pays­ Bas n'a pas permis de reduire de fac;on sensible b) Considerations generales les ecarts existant entre les regions plus develop­ pees et les regions moins delevoppees)} (doc. 39. De !'ensemble des considerations emises C.E.E. II/8949/65, annexe 1, page 2). La politique dans cette seconde partie, il semble qu'on regionale pratiquee jusqu'ici a eu pour resultat puisse degager certaines tendances fondamen­ de resorber le chomage et de reduire la popula­ tales assez constantes. tion active dans les regions moins favorisees. N eanmoins, on enregistre encore une difference Ce sont notamment : importante entre le rythme d'expansion de l'em­ ploi des regions industrialisees et celui des re­ a) une tendance repandue a la (( regionalisa­ gions moins peuplees du Nord et de l'Est qui, tion » des diverses politiques locales, nationa­ dans le cadre du processus d'industrialisation, les et communautaires. On le remarque prin­ n'ont reussi a attirer que de petites entreprises. cipalement pour les politiques economiques de developpement : elles sont toujours davan­ tage conc;ues en termes de regionalisation de

(1) Doc. C.E.E. II/8.949/65, p. 9. la politique du plan ; dans un cas (la France)

13 on s'est deja achemine en partie vers la re­ nouvelles structures administratives et poli­ gionalisation des depenses publiques (budget tico-institutionnelles, a definir de nouvel­ national). les regles legislatives et a creer de nouveaux instruments pour la realisation de la poli­ b) En correlation avec ce qui precede, on a ten­ tique regionale. dance a interpreter de fa<;on plus extensive le concept de region et les fonctions de la re­ gion. Con<;ue jusqu'il y a quelques annees en fonction de la promotion des libertes locales, par le biais de reglementations plus autono­ TROISIEME PARTIE mes par rapport au centralisme administratif et politique de l'Etat, la region est consideree Objectifs et methodes de Ia politique regionale aujourd'hui tout autant en fonction des pro­ blemes d'organisation territoriale du deve­ loppement economique que l'on pose toujours A - La diversite des poiitiques regionales davantage comme !'element prealable. c) Dans cette conception elargie, la region est 40. Les progres accomplis dans de nombreuses appelee a faire face a trois exigences differen­ regions au cours des deux dernieres annees ont tes et liees l'une a l'autre, decoulant : ete realises par des moyens souvent differents ou combines de fa<;on differente. de l'autonomie locale ; de la programmation economique ; L'harmonisation des criteres est un des moyens les plus surs de favoriser une evolution - de !'integration economique europeenne. plus coherente et plus homogene de la politique regionale dans !'ensemble des six pays. d) Une tendance a concevoir differemment et de fa<;on plus extensive egalement les circon­ II est significatif qu'on soit passe d'un plan scriptions des territoires regionaux par rap­ purement pragmatique a !'elaboration de theo­ port aux circonscriptions nees des differentes ries fondees sur !'experience. A cet egard, la Pre­ traditions historico-administratives. Bien que miere communication constitue un travail positif des differences considerables subsistent en­ que la commission economique et financiere ap­ core dans les pays membres, la tendance a prouve dans son ensemble, en se felicitant du adopter des criteres plus larges et homogenes progres qu'elle represente. de division regionale a marque partout des progres notables ; a cet egard la definition de 41. Cette observation vaut, en particulier, la region comme << complexe socio-econo­ pour les indications les plus importantes. La mique coherent » contenue dans la Premiere Premiere communication souligne avant tout la communication prete a critique : le concept necessite d'aboutir desormais, dans tous les do­ semble trop restreint. maines, a des politiques de developpement ap­ Cette derniere tendance constitue un fac­ propriees et meme a de veritables <>.

14 42. L'integration communautaire des pro­ B - Definition et classification des regions grammes regionaux pose des problemes de grande portee que la Premiere communication 43. Lors du premier congres sur la politique n'evoque qu'en partie. regionale, la Commission de la C.E.E. avait re­ parti les regions communautaires caracterisees La Commission de la C.E.E. affirme en pre­ par des desequilibres economiques en quatre mier lieu que « la C.E.E. doit parvenir a un categories : accord sur les grandes lignes de la methode a les regions sous-developpees ; suivre pour l'elaboration des differents pro­ grammes regionaux }) qui sont aujourd'hui trop les regions dont l'economie est en declin ; inegaux. Elle affirme en outre que « les sugges­ les regions de concentration economique; tions presentees dans la communication ont un caractere tres general et peuvent s'appliquer a les regions frontalieres. toutes les regions >>, mais qu'il faut parvenir a un accord sur des« programmes-types pour la Com­ Dans le rapport presente par M. Birkelbach, munaute >>, adaptes a la diversite des situations. la commission economique et financiere avait partiellement rejete cette classification pour en Ensuite, apres avoir declare que « les institu­ proposer une autre qui incluait dans la pre­ tions communautaires ont le devoir de veiller a miere categorie, c'est-a-dire parmi les regions ce que les objectifs des traites soient effective­ peripheriques de la C.E.E., les regions situees en ment realises>>, la Commission affirme : bordure du rideau de fer et le nord des Pays­ Bas. Elle avait cite ensuite les regions agricoles que les Etats membres devraient communi­ de la C.E.E., les regions frontalieres et les re­ quer aux instances communautaires les dif­ gions industrielles unilateralement developpees. fE~rents programmes regionaux (( avant qu'ils ne soient definitivement adoptes >> ; Dans sa << Premiere communication » la Com­ - qu'au niveau communautaire ces program­ mission de la C.E.E se conforme a la terminolo­ mes devraient faire l'objet d'un nouvel exa­ gie adoptee par la commission economique et men en presence des representants des re­ financiere et propose d'etablir une nouvelle clas­ gions interessees, afin de tenir compte des sification des regions - ce sera desormais la « incidences de la realisation du marche com­ classification definitive - en fonction de l'action mun sur l'economie de ces regions, d'orienter a mener dans le domaine de la politique regio­ ces programmes dans le cadre de la politique nale. Elle distingue : commune a moyen terme et d'eliminer les les grandes regions peripheriques caracteri­ incoherences et de combiner entre elles, le sees par la predominance de l'activite agricole plus possible, les interventions communau­ (Italie meridionale, ouest et sud-ouest de la taires eventuelles ». France) ;

Parmi les << moyens d'action communautai­ - les autres regions qui disposent deja de cen­ res », la Premiere communication cite en parti­ tres industriels mais peuvent connaltre cer­ culier: taines difficultes (les zones rurales defavori­ sees, les zones d'ancienne industrialisation et - les moyens financiers (Fonds social, B.E.I., les zones caracterisees par une concentration F.E.O.G.A., C.E.C.A.) ; urbaine excessive) ; les pouvoirs d'appreciation (clauses de sauve­ les regions frontalieres a l'interieur de la garde, articles 92 et 93 etc.) ; Communaute. l'application des politiques communes (agri­ La Commission de la C.E.E. declare en outre culture, transports, formation professionnelle, .· que des mesures particulieres s'imposent dans commerce etc.) ; d'autres regions frontalieres, affectees par la l'etude approfondie des structures regionales. rupture des courants traditionnels d'echange consecutive a des evenements politiques. Pour Tout en se declarant d'accord sur ces moyens, ces dernieres regions, la Commission de la C.E.E. et tout en en soulignant !'importance, la commis­ ne semble pas vouloir accepter la classification sion economique et financiere se reserve de for­ proposee, car elle estime que l'origine des pro­ muler plus loin d'autres considerations au sujet blemes qui se posent ici est non pas d'ordre de l'organisation des << offices » communautai­ structure!, mais exclusivement historique. res ; nous nous devons de signaler qu'il devient de plus en plus necessaire de considerer ces pro­ Apres avoir envisage, au cours du premier blemes, et tous ceux qui se rattachent plus direc­ congres sur la politique regionale en 1961, une tement a l'integration economique de la Commu­ division geographique de la Communaute par naute, dans la perspective d'une politique plus regions, la Commission de la C.E.E. semble pour vaste de programmation au niveau europeen. le moment avoir abandonne ce projet. 15 A dire vrai, deja lors de ce congres, la Com­ nombre de travailleurs au cours des annees pro­ mission de la C.E.E. avait declare qu'une deli­ chaines. mitation tres nette entre les regions n'etait pas souhaitable en raison des transformations qui se 46. Votre commission ne pense pas qu'une po­ produisent constamment dans les differents litique limitee a une intervention sur les prix pays. ou reposant sur l'octroi d'aides a !'agriculture puisse ou doive enrayer ce ph!'momene : il est A present, dans sa Premiere communication, possible toutefois que !'amelioration generale la Commission de la C.E.E. ne fait aucune allu­ du niveau de vie se traduise par de nouvelles sion a une repartition geographique par regions. perspectives d'emploi dans le secteur de trans­ Elle semble plutot incliner a considerer les re­ formation des produits agricoles, en particulier gions en retenant les circonscriptions administra­ tives actuelles. La commission economique et dans les zones peripheriques des grands centres financiere estime que, bien qu'elle presente de consommation. Il faudra, dans ces regions, mener une politique qui permette d'augmenter quelques inconvenients, cette methode peut etre acceptee pour des raisons d'ordre pratique. sensiblement le revenu net par travailleur en ameliorant les infrastructures culturelles et l'equipement materiel, et en adaptant la forma­ 44. Dans l'ensemble, les problemes qui distin­ tion professionnelle aux exigences modernes. guent les differents types de regions enumeres ci-dessus sont les suivants : 47. Le groupe n° 1 des experts charges d'exa­ 1. Pour les regions peripheriques, c'est gene­ miner les problemes de politique regionale pour ralement la predominance de l'activite agricole, la Communaute a indique les principaux proces­ les reserves considerables de main-d'ceuvre, un sus qui permettraient d'atteindre les resultats sous-emploi permanent, des conditions de travail souhaites dans le secteur agricole. Ils sont au penibles, et souvent une emigration massive de nombre de trois : main-d'ceuvre non qualifiee. 1. rationalisation et orientation de la production, Pour ce type de regions, la Commission de la 2. intensification de la production, C.E.E. propose de creer des poles de developpe­ ment « groupant un ensemble coherent d'entre­ 3. augmentation de la dimension des exploita­ prises industrielles et d'activites de services, dis­ tions. posant de toutes les infrastructures necessaires, et susceptibles de se developper, apres les inter­ Selon les informations des experts, le premier ventions initiales, par le jeu du marche » (Pre­ processus est mis en pratique essentiellement miere communication, p. 13). dans la grande plaine occidentale qui s'etend de la Rhenanie au Schleswig-Holstein. Le second est Votre commission est d'accord, en principe, applique dans certaines regions meridionales et pour que l'on adopte la methode des poles de le troisieme dans les regions montagneuses et developpement pour faire face a certains des vallonnees et, en general, dans les zones ou les problemes majeurs que pose le developpement ressources sont plus modestes. de ces zones. Il semble necessaire toutefois de mettre davantage l'accent sur les interventions Le groupe d'experts ajoute : dans le domaine de la formation professionnelle. «La situation de !'agriculture, a tous les niveaux, est un processus continu d'adapta­ 45. Les regions peripheriques a predominance tion. Certes, il ne s'agit pas d'un fait nou­ agricole ont ete caracterisees, au cours des der­ veau dans l'histoire du developpement eco­ nieres annees, par un exode massif de la main­ nomique, mais la rapidite de l'evolution ainsi d'ceuvre en quete d'un emploi mieux remunere. que la diversite des formules qui la caracte­ Cet emploi ne pouvant presque jamais etre risent aujourd'hui et qui sont le fruit d'impe­ trouve dans la region, les travailleurs etaient ratifs toujours plus pressants imposes au obliges d'emigrer. secteur agricole par des forces exterieures, Le developpement general de l'economie des constituent indiscutablement des phenomenes Etats membres apres la guerre a permis de re­ nouveaux et originaux. » (Rapport des grou­ duire sensiblement !'emigration vers les pays pes d'experts sur la politique regionale de la situes hors de la Communaute, qui etait tres im­ C.E.E., p. 35). portante dans certaines regions jusqu'a la der­ niere guerre mondiale. ·18. 2. Dans les autres regions qui tout en dis­ posant deja de centres industriels peuvent con­ Neanmoins, si l'on tend desormais a ameliorer naitre certaines difficultes, il convient d'etablir la productivite du travail humain dans !'agri­ la distinction suivante : culture, afin d'assurer aux agriculteurs un re­ venu par tete comparable a celui des autres sec­ a) Pour les zones rurales les mains d'etendues teurs d'activite, il est probable que dans ces re­ et peu eloignees des centres industriels, la Com­ gions !'agriculture liberera encore un grand mission de la C.E.E. insiste sur la necessite de

16 favoriser le developpement de centres secondai­ Venetie Julienne. La Premiere communication res en suivant l'exemple de l'Allemagne et des nous apprend que (( dans les regions allemandes Pays-Bas. Votre commission partage le point de limitrophes de la zone sovietique, diverses me­ vue de la Commission de la C.E.E. et souhaite sun~s coordonnees doivent etre prises pour re­ simplement que ces centres secondaires se deve­ medier aux consequences economiques de la rup­ loppent au plus tot. A cette fin !'assistance thea­ ture des courants traditionnels d'echanges >> (1). rique et technique des institutions communau­ Pour ce type de regions, la Commission de la taires, en collaboration etroite et permanente C.E.E. prevoit des programmes qui seraient avec les pouvoirs locaux, peut etre decisive. etablis en fonction de modeles adaptes aux diffe­ rents types de problemes, modeles pour !'elabo­ b) Dans les zones d'ancienne industrialisa­ ration desquels la Commission de la C.E.E. a tion ou se posent des problemes de readaptation l'intention de proposer des procedures appro­ et de reconversion, la politique regionale doit priees. tendre a diversifier de plus en plus l'economie locale par !'implantation d'industries nouvelles, 51. La Commission de la C.E.E. devrait pre­ afin que le revenu de ces zones continue de pro­ ciser son point de vue en tenant compte en parti­ gresser. Pour cela, il faut profiter de ce que la culier de la situation qui existe actuellement en Comunaute traverse actuellement une phase de republique federale d' Allemagne, dans laquelle rapide expansion economique. Il serait bon, lors les regions situees le long de la frontiere orien­ de la discussion des problemes relatifs a ce type tale ne sont pas seulement partie integrante d'un de regions, de chercher a definir ce qu'on entend programme de developpement regional pour les effectivement par zones d'ancienne industriali­ mesures de promotion du gouvernement federal, sation : le vieillissement doit etre mesure non mais ou les Lander englobent ces regions dans un seulement par rapport a la situation economique contexte regional plus large et, de cette maniere, et sociale que la region connaissait precedem­ inserent les problemes particuliers de ces regions ment, mais aussi par rapport a !'evolution dans des programmes de developpement de zones d'autres regions de la Communaute qui benefi­ plus vastes. cient d'une expansion rapide. 52. La commission economique et financiere c) Dans les zones ou la concentration urbaine recommande la Commission de la C.E.E. d'ap­ est excessive, la Commission de la C.E.E. a !'in­ a tention de demander a un groupe d'experts profondir les problemes particuliers qui se po­ d'etudier le probleme des couts collectifs des sent dans les regions frontalieres en collabora­ tion etroite avec les organismes locaux et les re­ grandes agglomerations de la C.E.E. et celui des modalites de financement des depenses que l'ex­ presentants regionaux. Cette cooperation devrait tendre !'elaboration de programmes de deve­ ces de concentration occasionne (1). a loppement qui seraient ensuite indus dans les Tout en approuvant le choix des themes que differents programmes plus vastes etablis en les experts devront approfondir, la commission faveur des regions dont ces zones frontalieres economique et financiere estime qu'il convien­ font partie. drait que les conclusions de ces etudes donnent des indications precises sur les moyens d'eviter 53. La region de Trieste et de la Venetie Ju­ d'eventuelles concentrations et de reduire celles lienne, situee aux confins de l'Italie orientale, qui existent. souleve des problemes analogues. lei egalement la frontiere qui a ete tracee a la suite de la se­ conde guerre mondiale a interrompu les courants 49. 3. En ce qui concerne les regwns sitw?es aux frontieres communes des Etats membres; traditionnels d'echange; de plus elle a prive le port de Trieste - egalement a la suite de la nouvelle structure politique de cette partie de la disparition progressive des frontieres eco­ l'Europe - de son arriere-pays. nomiques accroit la necessite d'une cooperation etroite, notamment pour la realisation de nou­ La crise qui a frappe le secteur des chantiers velles infrastructures. navals a encore aggrave les difficultes de la region. Votre commission estime qu'il est necessaire d'accorder une grande attention a ces regions. La region a statut special, recemment insti­ Elle considere egalement qu'au fur et a mesure tuee selon les modalites prevues par la Constitu­ de la progression de !'integration, il conviendra tion, travaille actuellement a la mise au point d'appliquer a ce type de regions une serie de d'un ensemble de mesures particulieres, de con­ mesures de plus en plus specifiques. cert avec le gouvernement national. Toutefois, les liens traditionnels qui la rat­ 50. 4. Les regions situees a la frontiere orien­ tachent au contexte europeen sont d'une impor­ tale de la republique jedera1e d' Allemagne et la tance particuliere pour cette region.

(1) Premiere communication, p. 16. (1) Doc. cit. p. 17.

17 54. Les regwns montagneuses : Parmi ces re­ zones defavorisees de la Communaute, il est ne­ gions defavorisees, qu'elles soient peripheriques cessaire de coordonner les programmes de re­ ou « peu eloignees » des grands centres indus­ gions contingues et de centraliser taus les triels, les zones montagneuses constituent un moyens et instruments disponibles. cas particulier. Les problemes souleves par le developpement industriel, qu'il s'agisse du secteur agricole, D- La determination des priorites technique ou tertiaire, y sont en general tres divers et les techniques d'intervention reclament des mesures d'adaptation specifiques. On peut 56. La Commission de la C.E.E. enonce claire­ dire d'une maniere generale que dans ces zones, ment les priorites dans la partie de la Premiere les mesures d'encouragement devraient etre plus communication relative aux « objectifs de la po­ importantes et les initiatives plus diversifiees. litique regionale dans la C.E.E. » lorsqu'elle dit : « Si une politique de developpement doit etre Lorsque ces zones interessent plusieurs re­ mise en ceuvre dans chaque region, la priorite gions (comme c'est le cas dans les Alpes, les Ap­ doit etre donnee, dans l'action communautaire, a penins, etc.) on pourrait faire appel a des instru­ celles ou le niveau de vie est le plus bas, ou qui ments inter-regionaux. connaissent de particuliE~res difficultes d'adap­ tation » (1). Les priorites peuvent d'ailleurs etre aisement C - Les programmes degagees du preambule du traite de la C.E.E. ou il est dit: « soucieux de renforcer l'unite de leurs economies et d'en assurer le developpement har­ 55. Dans sa Premiere communication, la Com­ monieux en reduisant l'ecart entre les differen­ mission de la C.E.E. reprend a son compte les tes regions et le retard des mains favorisees ». idees et les conclusions des groupes d'experts et elle estime que « pour mener une politique regio­ 57. Il est evident qu'une politique des priori­ nale efficace, l'etablissement de programmes re­ tes ne peut se contenter de definir queUes re­ gionaux est un instrument indispensable» (1). gions auront la preference lorsque s'engagera Les programmes auxquels la Commission de l'action communautaire; elle doit se fonder sur­ la C.E.E. fait allusion sont des programmes qu'il tout sur un plan qui soit aussi large et aussi faudrait eviter d' « imposer aux entreprises )) et complet que possible, et qui procede d'une con­ qui devraient avoir pour objet d'« annoncer les naissance parfaite des exigences de toutes les grandes lignes de la politique que les autorites regions de la Communaute. nationales et regionales entendent mettre en Le choix des priorites ne sera valable que ceuvre pour developper les ressources de chaque s'il s'inscrit dans un tableau global indiquant les region)) (2). modalites et le rythme de l'action communau­ Les premieres propositions que la Commis­ taire pour !'ensemble des regions de la Com­ sion de la C.E.E. a presentees dans sa communi­ munaute. cation peuvent etre considerees comme des pro­ grammes d'orientation. Mais, outre ces programmes, la Commission E- Population et main-d'muvre de la C.E.E. a deja prevu la possibilite, pour les autorites responsables, de proposer des program­ 58. La presence de la main-d'ceuvre est une mes d'action chaque fois que des mesures parti­ des conditions les plus importantes pour une culieres s'imposent sous la pression de graves politique regionale efficace. difficultes (3). Le marche europeen de la main-d'ceuvre s'est Il est prevu d'autre part d'elaborer, pour la transforme considerablement et rapidement de­ phase suivant celle des programmes d'orienta­ puis quelques annees. Cette transformation a eu tion, des programmes-types qui devraient etre des consequences immediates tant en ce qui adaptes a la diversite des problemes a resoudre. concerne la provenance que la destination des Des programmes speciaux, par exemple les pro­ courants d'emigration. grammes d'orientation agricole, viendraient com­ pleter les programmes deja cites. Cette distinc­ 59. Une politique regionale Saine doit abso­ tion entre les differents types de programmes lument tenir compte des pressions exercees par semble justifiee et en tout cas, pour les grandes le phenomene des migrations: on ne peut en effet chercher simplement a limiter ce pheno­ mene, on doit aussi creer dans les regions d'ori- (1) Doc. cit. p. 7. (2) Ibidem. (3) Cf. les conclusions du groupe de travail n° 1, reprises a la page 2 des annexes a la Premiere communication. (1) Doc. cit. p. 6.

18 gine les conditions necessaires pour que l'emi­ Au cours de ces dernieres annees, la commis­ gration cesse ou reste stationnaire. En d'autres sion sociale et la commission economique et termes, il faut developper largement les possi­ financiere du Parlement europeen ont accompli bilites de formation professionnelle existantes plusieurs missions dans les centres ou le pro­ (inexistantes dans de nombreuses regions) pour bleme de la main-d'ceuvre s'est pose avec le plus que puisse etre atteint l'objectif de (( qualite )) de d'acuite. La commission sociale examine actuel­ la main-d'ceuvre, evoque par M. Birkelbach dans lement les resultats des missions d'etude et d'in­ son rapport. formation dans le Sud du Luxembourg belge, les regions franc;aises de Longwy et de Briey et 60. Le depart des travailleurs les plus actifs la region luxembourgeoise du canton d'Esch, et les plus jeunes des regions qui n'offrent que ainsi que les resultats du voyage en Basse-Saxe peu de possibilites de travail entraine un vieil­ et dans la ville hanseatique de Hambourg, et les lissement de la main-d'ceuvre, avec toutes les conclusions de la mission d'etude et d'informa­ consequences que cela implique. tion sur les problemes de la reconversion dans les regions belges du Borinage et du Centre. Il faut accorder beaucoup d'attention a ce phenomene, qui caracterise l'economie de quel­ ques Etats membres, et il serait utile de lui con­ sacrer des etudes tant au niveau national qu'au F - Les techniques de l'industrialisation niveau des services communautaires responsa­ bles de la politique regionale. 64. Dans une societe comme la societe euro­ peenne occidentale, les problemes du developpe­ ment economique sont lies pour une large part 61. Dans sa Premiere communication la Com­ la politique de !'industrialisation, qu'il s'agisse mission de la C.E.E. reconnait que a de faire progresser les regions peripheriques ou (( la formation professionnelle jouera un role excessivement rurales, ou bien de reconvertir ou croissant dans le developpement regional )) de decongestionner des zones d'ancienne indus­ (doc. cit. p. 32) et elle ajoute qu'il « convient trialisation. de developper le reseau de formation profes­ Un des aspects les plus interessants des ex­ sionnelle et d'etablir un systeme efficace periences faites au cours de ces dernieres annees d'incitations financieres, pour permettre aux dans les pays membres de la Communaute reside personnes qui desirent recevoir une forma­ precisement dans l'experimentation de methodes tion de suivre des cours d'adaptation et de relativement recentes ou dans la recherche de reeducation » (ibidem, p. 33). nouvelles possibilites dans ce domaine. 62. Il est indispensable de rechercher « un Ce sont les « zones centrales » et les « centres equilibre quantitatif global entre la demande et secondaires » qui ont connu un developpement l'offre de main-d'ceuvre a tous les niveaux de exceptionnel en Allemagne et aux Pays-Bas; au qualification et dans la plus large mesure pos­ contraire c'est la tendance l'etablissement de sible a l'interieur de chacune des grandes regions a « zones » et de « poles de developpement » qui qui constituent le territoire de la Communaute » s'est affirmee en France et en Italie. (voir le rapport sur les problemes de la main­ d'ceuvre en 1963-64 - « Mondo economico » du Tenant compte egalement du travail fruc­ 23 mai 1964). tueux des experts, la Premiere communication a presente, en des termes acceptables, les diffe­ Le Parlement europeen a souligne plusieurs a rentes experiences et elle les propose avec diver­ reprises la necessite d'aboutir au plus vite a une ses syntheses, comme l'element caracteristique veritable politique communautaire de l'emploi ; de certains programmes d'action. elle doit tenir compte, en tout premier lieu, aussi bien des realites humaines et sociales que des a) Les « poles de developpement », que la realites economiques des regions. Commission propose surtout pour les grandes zones peripheriques de la France et de l'Italie, 63. En marge des problemes specifiques de la devraient presenter les caracteristiques suivan­ main-d'ceuvre, il faut souligner celui de !'assis­ tes: tance accordee non seulement lors du depart des grouper un ensemble coherent d'entreprises emigrants et pendant leur sejour dans des villes industrielles et d'activites de services; lointaines et etrangeres, mais aussi et surtout lors de leur retour dans le pays d'origine. - disposer de toutes les infrastructures admi­ nistratives, sociales et culturelles ; En outre, il y aurait lieu de creer les condi­ tions necessaires pour que l'epargne des emi­ etre susceptibles de se developper, apres les grants puisse etre canalisee vers des investisse­ interventions initiales, par le jeu du marche. ments productifs (1). Ces poles peuvent comprendre plusieurs complexes repartis sur une zone tres vaste (1) Cf. F. Compagna ; « L'Europe des regions>> E.S.I. p. 165. (exemple: Bari-Tarente-Brindisi).

19 Ordinairement ils ne sont pas lies a de gran­ rapidement le niveau de competitivite des des industries de base, mais a des activites in­ grands centres industriels de l'Europe du nord­ duites, plus particulierement aux <>. est. La concentration des efforts et la realisation Mais les conditions economiques ont change, simultanee des equipements collectifs (loge­ le mouvement de concentration cumulatif de ments, transports, ecoles, equipement hospita­ l'industrie est non seulement quantitatif, mais lier, etc.) revetent une importance capitale. aussi qualitatif. La structure du groupe d'industries doit per­ Les transformations technologiques, et notam­ mettre d'assurer des relations inter-industries ment !'introduction, au cours de la guerre de normales. 1914 et immediatement apres, de la fabrication en grande serie, de la specialisation et de la C'est sur les poles de developpement que s'est sous-traitance, ant modifie le fonctionnement de concentree la politique d'industrialisation pre­ vue par la Communaute europeenne dans les l'economie industrielle. regions peripheriques eloignees des grands cen­ Au xrxeme siecle, et meme jusqu'a la guerre tres industriels. de 1914, le transport des matieres premieres etait tres onereux. On ne pouvait pratiquement Parmi les dangers eviter, la Commission de a pas transporter economiquement le charbon et la C.E.E. enumere ceux qui consistent << se a le fer. horner a implanter, par des moyens plus ou mains artificiels, de grandes unites de base qui C'est pourquoi la siderurgie s'etait installee restent isolees techniquement et psychologique­ sur les gisements de charbon ou de minerai de ment >> (1). fer et l'industrie mecanique a proximite de la siderurgie. 65. Par contre, dans les regions peripheriques, L'industrie mecanique d'alors presentait d'ail­ comme il a deja ete dit, les problemes se sont leurs des caracteristiques extremement differen­ reveles plus difficiles et plus varies que dans la tes de celles de l'industrie moderne. Les echan­ zone centrale de la Communaute. ges interindustriels etaient reduits au minimum; c'etait le regne de l'integration verticale. En France, ou le systeme d'aides au deve­ loppement etait le meme dans les regions pe­ ripheriques et dans les zones deprimees du bassin 66. L'industrie moderne est profondement dif­ parisien, la politique regionale a ete beaucoup ferente. plus efficace dans un rayon de deux cents kilo­ L'essor prodigieux de la productivite indus­ metres autour de Paris qu'en ce qui concerne trielle depuis cinquante ans, n'a ete possible 2 !'industrialisation de l'ouest et du sud-ouest ( ). que grace a une specialisation de plus en plus poussee de chaque facteur de production et en Dans le sud de l'Italie, ou, des l'abord, les particulier de chaque etablissement industriel. autorites connaissaient la gravite et les diffi­ cultes du probleme, les aides au developpement Pour etre competitif dans l'economie mo­ industriel ant ete con<;:ues plus largement. Elles derne, un etablissement industriel doit pouvoir ant ete efficaces pour attirer les industries lour­ concentrer son effort, et en particulier son ef­ des a coefficient de capital eleve ainsi que pour fort technique, sur son activite principale, de­ faire naltre les industries de transformation venue son activite unique et, pour toutes les appelees a approvisionner le marche local, mais activites annexes, faire appel a des etablisse­ ont eu beaucoup mains d'effets sur certains sec­ ments specialises, sous-traitants et fournisseurs teurs de l'industrie de transformation, notam­ divers de biens et de services. ment sur la mecanique. Chaque industriel peut ainsi se concentrer Les industries de base et les industries de sur une operation tres etroitement definie, pour transformation destinees a approvisionner le laquelle il obtient des prix de revient tres in­ marche local ant ete a l'origine des grands cen­ ferieurs a ceux qu'il obtiendrait s'il devait dis­ tres modernes d'industries de transformation perser son effort sur des activites diverses, a cycle complexe. Si done les conditions tech­ quoique complementaires. nico-economiques etaient restees celles de la Mais la contrepartie de cette specialisation fin du xrxeme siecle et du debut du xxeme, !'implantation de ces industries suffirait pour poussee est une grande dependance de chaque amorcer un developpement industriel complet industriel vis-a-vis de l'ensemble des autres in­ qui aurait alors toutes les chances d'atteindre dustries. Les conditions de transport des matieres pre­ mieres sont maintenant en general telles qu'elles (1) Voir Premiere communication p. 14. constituent un marche mondial assez homogene. (2) Les paragraphes 65 et 66 se basent sur "La presen­ tation de !"etude de promotion d"un pole industriel de Il en est de meme de la plupart des produits developpement en ltalie meridionale "• doc. C.E.E. parfaitement definis. 312iii/6s p. 2 a s.

20 Par contre, un industriel a besoin d'avoir a ble a une autre, ont considerablement change au proximite toutes les activites annexes dont les cours des dernieres annees ». C'est pourquoi necessites de la productivite l'ont amene a se se­ << dans un poche avenir on pourrait meme parer; ce sont, d'une part, les sous-traitants qui assister, dans la Communaute, a un processus interviennent a un stade ou a un autre dans la comparable a celui qui s'est traduit aux :Etats­ production d'un article determine, et, d'autre Unis, par la propagation de nouvelles activites part, les prestataires de services (construction industrielles ou economiques en general vers et entretien des installations). l'ouest et vers le sud, c'est-a-dire vers certains }~tats qui etaient jusqu'alors mains industrialises Aucune de ces activites liees n'est viable si et plus eloignes par rapport a ceux qui pou­ elle travaille pour un seul client. Il importe de vaient se vanter d'indices tres eleves et de ryth­ realiser un milieu industriel qui garantisse un mes tres rapides d'industrialisation » (1). systeme normal de relations entre les entre­ prises. Prevoyant une nouvelle expansion indus­ trielle dans les prochaines annees et reconnais­ Pour les industries a cycle complexe, un sant que la creation de poles de developpement entrepreneur ne peut raisonnablement envisager pourrait jouer un role important dans !'accelera­ la fabrication d'un produit fini que dans les tion du processus de decentralisation industriel­ centres industriels ou il peut trouver toutes les le, mis en relief par les resultats du colloque sur activites liees de son secteur. Inversement, un la geographie appliquee, votre commission con­ sous-traitant ne s'installera que s'il peut dispo­ sidere que la voie suivie par la Commission de ser sur place a la fois d'un marche suffisant la C.E.E est la bonne, a condition toutefois d'entreprises clientes de son activite et des acti­ qu'elle ne represente pas un aboutissement, mais vites liees dont il est lui-meme tributaire. qu'elle soit progressivement adaptee aux exi­ C'est ce cercle vicieux, estiment les auteurs gences des epoques, et qu'elle ne constitue pas du projet de pole de developpement Bari­ le seul moyen dont la C.E.E entend se servir Tarente, qu'il faut rompre pour amorcer le deve­ pour promouvoir le developpement des regions peu favorisees de la Communaute. loppement industriel d'une grande region sous­ developpee. 68. II semble par ailleurs raisonnable de se demander si la portee territoriale de l'impact 67. Bien cntendu, tout le monde n'est pas des poles de developpement, dans la conception d'accord sur ces theses. Les discussions sur la actuelle de la Commission de la C.E.E., n'est pas theorie des poles de developpement sont ouvertes trop restreinte et s'il n'y a pas lieu de prevoir depuis des annees et ne sont pas pres de s'etein­ pour l'avenir une modification de la theorie dre. Les reproches adresses le plus souvent a initiale, en tenant compte de l'exigence d'aug­ cette formule so fondent sur la necessite d'accor­ menter cette portee de l'impact et de differencier der la priorite a un developpement coordonne, davantage le noyau industriel. reparti sur toute la region, devcloppement qu'il scrait impossible d'assurer dans un <>, en raison de la concentration de l'industrie et des b) Points centrau.:c et centres secondaiTes investissements. D'autres reproches ont trait a la notion meme de pole de developpement qui 69. Les «points centraux » (Zentrale Orte, aurait du etre elargie pour faire place plutot a Kern) ont en general des dimensions plus redui­ la theorie des << bandes » ou zones de developpe­ ment. tes que les poles de developpement; c'est la methode la plus utilisee en Allemagne et aux Toute etude portant sur la valeur de la Pays-Bas, dans les regions peu eloignees des theorie des poles de developpement doit done grands centres d'industrialisation urbaine, res­ s'accompagner d'une etude des tendances en tees fortement rurales et dotees d'une structure matiere de localisation des nouvelles activites de centres urbains qui peuvent etre renforces. ind ustrielles. Le schema-type prevoit la creation d'une Au cours des discussions de la commission dizaine d'industries, differenciees de maniere economique sur le present rapport, la necessite variable, avec un reseau approprie d'equipe­ a ete evoquee de fournir aux services d'etudes ments collectifs. des regions les credits appropries pour leur per­ Au cours des conversations que votre rappor­ mettre d'approfondir les problemes. teur a eues avec les autorites responsables de la programmation regionale pour la region du A cet egard, il semble que les conclusions Schleswig-Holstein, dont le developpement est auxquelles est parvenu le << colloque sur la geo­ graphie appliquee» qui s'est tenu a Bruxelles en pour divers motifs (caractere rural prononce, frontiere danoise, frontiere orientale), mains mars 1962, meritent d'etre prises en considera­ pousse, et pour la region fortement industriali- tion. Ces conclusion etaient, entre autres, les suivantes : « les motifs pour lesquels !'implanta­ tion d'une industrie s'imposait ou etait prefera- (1) Campagna op. cit. p. 225.

21 En conclusion, il ne s'agit pas d'appliquer, de interessee), elle peut aller jusqu'au niveau le maniere desordonnee, une politique d'encourage­ plus eleve, jusqu'a des pourparlers entre le chef ment et une serie de mesures de decouragement, de l'entreprise et le ministre du Board of Trade ; mais il faut coordonner harmonieusement ces deux types de mesures. - si la procedure aboutit ala reconnaissance des motifs invoques, l'entreprise est autorisee a 79. Lorsqu'on parle de mesures de decourage­ developper ses installations dans la zone ou elle ment, il serait utile de rappeler que le systeme ·::st :;mplantee ; le plus complet semble etre actuellement celui - si, au contraire, la procedure n'aboutit pas que l'Angleterre applique au Grand Londres. a la reconnaissance de ces motifs, l'entreprise Il comporte une serie d'operations qui peuvent est avisee que sa requete est rejetee ; en meme etre resumees comme suit : temps elle rec;oit une liste des localites, situees dans les differentes parties du Royaume-Uni, - une entreprise industrielle, situee dans la pouvant etre industrialisees ; elle rec;oit egale­ region de Londres, qui veut augmenter ses instal­ ment toutes les indications relatives aux ressour­ lations de production, peut le faire jusqu'a con­ ces disponibles (en main-d'ceuvre etc.) et aux currence d'une limite determinee, calculee en mesures d'encouragement (terrains agricoles et milliers de livres sterling ; industriels a des conditions avantageuses, etc.) dont peuvent beneficier les differentes locali- - au dela de cette limite, l'entreprise in­ tes (1). teressee doit apporter la preuve qu'elle est obli­ gee d'augmenter sur place ses installations de A cote du systeme de << decouragement >> pra­ production en invoquant, sur la base de preuves tique en Angleterre, certaines tendances appa­ concretes, un des motifs suivants : rues recemment en France presentent egalement des aspects interessants. 1. besoins en main-d'ceuvre qualifiee, dont elle puisse disposer dans les environs immediats 80. Le 17 novembre dernier, M. Delouvrier, de son emplacement actuel et qu'il lui serait delegue general du district de la region pari­ difficile de trouver ailleurs ; sienne, a fait a ce sujet la declaration suivante :

2. motifs tenant aux debouches pour sa produc­ <<-- la politique qui consiste a frapper de char- tion; ges particulieres (redevances) toute exten­ sion, toute creation d'entreprises industrielles 3. motifs tenant a son approvisionnement en dans la region parisienne, est une << solution ma tie res premieres, en accessoires et en pro­ quelque peu simpliste >> pour decongestion­ duits intermediaires ; ncr cette region ;

4. motifs tenant a la necessite de monter des le systeme en vigueur jusqu'ici devrait etre pieces accessoires produites dans la zone rendu plus souple, par la modification des meme; limites des zones dans lesquelles ces rede­ vances sont applicables et la creation de 5. motifs de « gestion >>, valables surtout pour secteurs preferentiels ou les industries se­ les entreprises de dimensions modestes, qui ne raient exonerees totalement ou partiellement peuvent s'engager dans les frais qu'entrainent des redevances ; la gestion de l'entreprise-mere, situee dans la region de Londres, et celle d'une nouvelle la decentralisation industrielle a ses limites. entreprise situee a plusieurs centaines de Les experts estiment que, sous peine de pro­ kilometres. voquer de graves perturbations, le nombre des emplois offerts par une entreprise « de­ centralisee » ne doit pas etre superieur a - le ministere competent (c'est-a-dire le 5 'Ofo de la population active totale de I' agglo­ Board of Trade) soumet les motifs invoques par meration qui accueille l'entreprise « decen­ l'entreprise interessee a un examen rigoureux : 2 a un examen analytique, portant sur les diffe­ tralisee >> ( ). rents motifs, et a un examen global (tenant compte par exemple de !'importance de ]'entre­ c) Les etudes previsionnelles et Ies concours prise sur le plan international et du risque techniques d'affaiblir la competitivite d'une entreprise bri­ tannique sur le marche mondial) ; 81. Il existe un autre type d'intervention : le financement d'etudes qui, se fondant sur les - la procedure suivie pour cet examen se techniques les plus modernes de recherche et fait par des voies simplifiees et pragmatiques ; la plupart du temps elle s'arrete au niveau ad­ ministratif; pour des cas plus graves (compte (1) Mondo economico n° 49 du 11 decembre 1965. tenu de !'importance nationale de l'entreprise (2) Le Monde du 17 novembre 1965.

24 d'enquete, determinent les tendances naturelles 1961 (1), s'est concretise dans le financement dE de la region a laquelle elles s'appliquent et, en l'etude effectuee par l'Italconsult. La commission meme temps, indiquent les solutions permettant economique et financiere exprime sa vive satis­ de contribuer au developpement de la region et faction devant une intervention qui, pour la pre­ a !'amelioration du niveau de vie des populations miere fois, tend a resoudre le probleme du deve­ souhaitee par Ie traite de Ia C.E.E. loppement en transferant, dans un effort com­ munautaire louable, Ies capitaux dans les regions particulierement defavorisees. 82. Les credits dont la C.E.E. a dispose jus­ qu'a present ont suffi seulement a financer des etudes qui lui ont permis de faire les experiences 84. Les autorites italiennes avaient accepte suivantes: que cette etude porte sur un centre du Mezzo­ giorno, mais elles ont laisse aux services de la la creation d'un pole de developpement dans Commission, qui ont dirige l'etude, la Iiberte to­ le sud de l'Italie ; tale de la mener, depuis le choix du centre indus­ triel a developper et du secteur industriel a y !'etude de la construction d'un reseau de promouvoir jusqu'a !'organisation de la promo­ points centraux dans l'Eifel-Hunsruck et dans tion (2). la partie orientale de la Baviere ; Les autorites nationales avaient propose une la cooperation entre le nord de la Lorraine liste d'une douzaine d'aires de developpement et et le sud de la province beige du Luxembourg. parmi celles-ci les services de la Commission ont choisi le complexe constitue par les villes de Bari et de Tarente.

A Bari, un certain nombre d'initiatives I - Les projets particuliers etaient en cours de realisation dans le domaine de la grosse et moyenne mecanique et, a Tarente, un grand centre siderurgique etait en construc­ a) Le pole de developpement industriel Bari­ tion. Tarente Ces quelques etablissements modernes con­ stituaient un premier moyen qu'il s'agissait de 83. Le projet de «pole de developpement » de completer et d'amenager; ils fournissaient une la region Bari-Tarente, avec possibilite d'exten­ indication pour la localisation des nouvelles sion a la zone limitrophe de Brindisi, constitue, usines : industries mecaniques a Bari, demi-pro­ de la part des autorites communautaires, une duits (laminage, filage et trefilage) a Tarente. maniere exemplaire d'affronter le probleme, en tenant tout particulierement compte de la posi­ Dans la meme region existaient, a Brindisi, a tion geographique favorable de la zone choisie Ferandina et meme a Bari, certains etablisse­ qui est naturellement tournee vers les marches ments petroliers et chimiques. Les liens techni­ africains et orientaux. ques avec l'industrie mecanique apparaissant faibles, il a ete decide que !'etude serait concen­ La Communaute s'est chargee du financement tree sur le secteur des industries mecaniques, de cette etude, confiee a un institut experimente laissant de cote le probleme du developpement jouissant d'un grand credit sur le plan inter­ de l'industrie chimique dans la region. national. Tout en nous reservant d'y revenir plus en detail, nous pensons devoir souligner des a present que cette etude : (1) «Cela concerne en particulier la question, qui a ete plusieurs fois au centre des discussions, de savoir s'il faut concentrer massivement les investissements nou­ offre a l'Italie une alternative concrete au veaux sur quelques poles de developpement ou s'il faut, au contraire, proceder a une dispersion de ces processus de decentralisation du developpe­ investissements entre un nombre eleve de centres se­ ment dans les regions du Nord; condaires. Sur ce point, mon sentiment est que le probleme se presente differemment selon que !'on con­ sidere !'Europe du Nord et de !'Est d'une part, ou l'Europe du Midi et de !'Ouest de !'autre. Dans une represente une solution susceptible d'attirer region comme le Nord et !'Est de !'Europe, ot'l des capitaux internationaux dans une region existent deja des concentrations industrielles tres im­ portantes et ot'l le probleme est de combler les vides, riche en main-d'reuvre inemployee ; d'aider les zones qui sont a l'interieur de ces grandes regions industrielles mais que !'industrialisation, pour une raison ou pour une autre n'a pas touchees, mon degage d'une maniere plus precise que par le sentiment est que l'on a le choix des methodes : l'idee de realiser le developpement de ces zones par une passe une formule pratique de collaboration serie de centres secondaires peut etre parfaitement communautaire. detendue. Au contraire, si l'on considere le Midi et !'Ouest de l'Europe, il me semble difficile d'eviter la conclusion que le developpement de ces regions sera impossible si l'on ne fait pas apparaitre un certain Le choix des poles de developpement opere nombre de centres industriels tres importants, qui ser­ viront de poles de developpement et de centres de par la Commission de la C.E.E., annonce par propagation pour l'activite economique dans ces re­ gions. C'est la une des le<;ons que je crois avoir tirees M. Marjolin dans son rapport de synthese final de cette conference. » a la conference sur les economies regionales de (2) Les paragraphes 84 a 86 sont partiellement repris du doc. C.E.E. 312/II/66 deja cite (pages 8 a 10 et 39 a 42).

25 85. L'etude, jointe au projet, comprenait trois unite de construction d'engins pour mouve­ ments de terre et de grues automobiles parties: production annuelle : 18.150 t - 17,4 mil­ -- une etude socio-economique de la region, liards de lires (27,9 millions d'unites de afin d'acquerir une connaissance approfondie compte). du milieu dans lequel on travaille, Les unites liees sont les suivantes : l'etude technique du pole, proprement dite, et un atelier d'outillages travaillant par enleve­ ment de copeaux grande et moyenne dimen­ la determination des infrastructures intellec­ sions, tuelles et materielles necessaires au deve­ loppement du pole. deux ateliers d'outillages travaillant par en­ levement de copeaux petite dimension (com­ L'etude technique du pole a consiste en : prenant des fabrications d'outillage par as­ semblage), la recherche, par l'etude du marche mediter­ raneen, des fabrications du secteur considere un atelier d'outillages travaillant par defor­ qui pourraient etre entreprises ou develop­ mation moyenne et petite dimension, pees a Bari, deux ateliers d'entretien et de revision des - pour chacune de ces industries dites matrices, installations, la determination de l'unite de production op­ une fonderie de fonte malleable et d'acier, timale, compte tenu de l'etat actuel de la avec une section de modeles, technique et de la concurrence dans la Com­ munaute europeenne, une fonderie de fonte grise avec une section - pour chaque unite de production ainsi definie, de modeles, le calcul de la quantite des besoins de biens - une fonderie de metaux non ferreux, avec ou de services correspondant a chaque acti­ une section de modeles, vite liee. un atelier de forge et d'estampage, Il s'agit la d'une methode par approximations - un atelier d'usinage par enlevement de co­ successives. peaux grande et moyenne dimensions,

Le noyau initial du pole est divise en unites trois ateliers d'usinage par enlevement de matrices et en unites liees. copeaux petite dimension,

86. Parmi les unites matrices il faut men­ - deux unites de production d'engrenages, tionner: un atelier d'embousinage grande et moyenne - unite de constructions metailiques, pants et dimensions, charpentes lourdes diverses production annuelle : 50.000 t - 9,2 milliards un atelier d'embousinage petite dimension, de lires (14,7 millions d'unites de compte), deux ateliers de traitements thermiques unite de fabrication de cuisinieres, de bai­ (2 unites), gnoires et de radiateurs en tole et de vais­ un atelier de traitements galvaniques, selle metallique production annuelle : 12.600 t - 7 milliards une usine de boulonnerie a froid, a chaud, de lires (11,2 millions d'unites de compte), par enlevement de copeaux et speciale.

unite de fabrication de bruleurs a mazout, de L'ensemble des unites prevues correspond a pompes centrifuges, de palans et de verins un investissement industriel de l'ordre de 80 production annuelle : 3.200 t- 6,3 milliards milliards de lires. Il permettra l'emploi direct de de lires (10,1 millions d'unites de compte), 8.000 travailleurs.

unite de construction de machines agricoles C'est le pouvoir d'attraction de ce noyau de production annuelle : 10.550 t - 9,9 milliards base relativement faible et les encouragements de lires (15,8 millions d'unites de compte), que prevoit la legislation en faveur de l'Italie du Sud, annules jusqu'alors par la necessite de pre­ unite de construction de machines-outils tra­ voir une integration verticale, qui feront aug­ vaillant par enlevement de copeaux menter progressivement dans le pole, grace a production annuelle : 3.000 t - 4,8 milliards un courant d'initiatives nouvelles, les niveaux de de lires (7,7 millions d'unites de compte), production et d'emploi dans ce secteur.

26 En l'etat actuel des etudes les investisse­ regwn aux zones economiques vmsmes ments industriels necessaires pour les 31 unites Rhin-Ruhr, Rhin-Main, Sarre, Luxembourg­ prevues se montent a 79 milliards de lires, va­ Lorraine, Belgique), a la construction leur 1965, dont 63 Ofo, soit 50 milliards, pour les d'ouvrages hydrauliques (six digues), ainsi unites motrices, qui produisent pour le marche qu'a divers projets d'orientation (pare de pres de 34 Ofo, soit 26,5 milliards pour les l'Eifel du Sud, port de la Moselle a Treves, unites de sous-traitance, et un peu plus de 3 Ofo, creation de chantiers-ecoles) ; soit 2,5 milliards pour les unites auxiliaires, c'est-a-dire celles qui seront au service de l'ap­ 2) le developpement de « localites-programme » pareil de production. (Programmorte) permettant de promouvoir une expansion plus accentuee et destinees a La production normale annuelle des unites etre transformees en centres de cristallisation principales sera de l'ordre de 115.000 tonnes de du developpement local. Six « localites-pro­ produits finis. Le chiffre d'affaires net des uni­ gramme » sont prevues pour cette region et tes principales sera d'environ 65 milliards de on calculera pour chacune d'elles le montant lires (valeur 1965). Les achats des unites de des investissements initiaux et ulterieurs que sous-traitance et les prestations des unites auxi­ l'on estime necessaires. liaires atteindront environ le quart du chiffre d'affaires. L'avis precise les possibilites de financement des mesures proposees. Pour ce qui est de la L'effectif total des usines projetees doit construction des routes, il est prevu trois etapes etre de 8.200 personnes dont 7.000 ouvriers et avec un ordre de priorite. Le financement pro­ 1.200 employes ; les unites principales occupe­ prement dit devra etre supporte par le gouver­ ront 72 Ofo de l'effectif total, les unites de sous­ nement federal, tandis que le prefinancement traitance 24 Ofo et les unites auxiliaires 4 Ofo. Sur sera a la charge d'autres instances. Pour ce qui cet effectif il faudra 2.400 ouvriers specialises, est du financement des chantiers-ecoles et des 1.200 ouvriers professionnels, 1.100 employes autres mesures de readaptation professionnelle, dont 550 techniciens, et, enfin, 88 cadres supe­ il est propose dans l'avis que le Fonds social rieurs. europeen y participe. Toutes les autres mesures devront etre financees par les moyens dont dis­ La production et !'installation des usines de­ posent le Land de Rhenanie-Palatinat et les manderont au total 8 millions d'heures de tra­ communes. Le gouvernement du Land a deja vail correspondant a !'occupation de 1.800 ou­ commence a mettre au point le plan correspon­ vriers environ en 1967 et 2.600 en 1968. dant a long terme. Le projet de pole de developpement com­ Toutes les autorites interessees de la region prend ensuite une large partie descriptive de ainsi que l'opinion publique ont approuve cet !'infrastructure : instruction generale, formation avis, qu'elles considerent comme une contribu­ professionnelle, transports, communications, ha­ tion precieuse au developpement economique bitat social. de la region de l'Eifel-Hunsriick. Il s'agit main­ tenant d'en tirer les conclusions et de mettre a b) Avis concernant la region de l'Eifel-Hunsriick execution sans delai les programmes necessaires.

87. La « Gesellschaft fUr regionale Struktur­ c) Resume de l'etude preliminaire de la Com­ entwicklung » de Bonn, (Societe de developpe­ mission de la C.E.E. relative aux problemes ment des structures regionales) a elabore un avis communs au sud du Luxembourg belge et au sur les possibilites d'ameliorer la structure eco­ nord de la Lorraine nomique de la region de l'Eifel-Hunsriick et elle 88. Le probleme qui se pose pour la Lorraine l'a communique en fevrier 1965 aux trois auto­ et le sud du Luxembourg beige est qu'une re­ rites responsables (Commission de la C.E.E., gion naturelle, dont les caracteres physiques et gouvernement federal, gouvernement du Land geographiques sont identiques, est divisee arti­ de Rhenanie-Palatinat). ficiellement par les frontieres politiques. La mise Apres un enquete approfondie sur la popu­ en place de la frontiere a eu pour consequence lation, l'economie et !'infrastructure de la re­ de donner a la croissance economique une evo­ gion, et un apen;u des mesures de politique lution differente. Le sud du Luxembourg beige regionale appliquees jusqu'ici, l'avis contient le est actuellement sous-developpe, tandis que le projet d'un programme detaille pour le deve­ nord de la Lorraine et notamment la region loppement de la region de l'Eifel-Hunsriick. Ce Longwy-Villerupt beneficie d'une concentra­ programme prevoit en particulier deux grandes tion industrielle. Les complementarites indus­ mesures: trielle, residentielle et intellectuelle des deux zones sont manifestes. Il s'agit la d'un probleme 1) des projets d'investissement d'importance re­ europeen d'amenagement du territoire. L'etude gionale pour !'amelioration de !'infrastruc­ de la Commission conclut a la necessite d'une ture. Il s'agit en particulier d'investissements harmonisation du developpement du nord de la destines a la construction de routes reliant la Lorraine et du sud du Luxembourg beige.

27 Trois solutions pourraient etre envisagees : b) Les politiques de reconversion La creation d'institutions communes: Comite d'amenagement et Societe d'investissement. 91. La reconversion s'impose, car il est urgent Le but de ces organismes serait de remedier de faire face aux consequences du vieillissement au sous-developpement du bassin de Long­ industriel dans certaines regions de la Commu­ wy et de favoriser !'integration des deux naute et a la transformation de l'economie d'au­ economies regionales ; tres regions qui est due a !'interruption de cer­ taines activites industrielles. Les politiques de La mise en place d'une politique de devalori­ reconversion doivent done etre differenciees selon sation de la frontiere par !'exploitation des les causes qui ont provoque les desequilibres. Il complementarites industrielle, residentielle ressort des conclusions des dernieres recherches et intellectuelle des deux zones et notamment en matiere de politique regionale qu'une poli­ l'ouverture de pastes de douane plus nom­ tique de reconversion est d'autant plus efficace breux et a competence plus etendue ; la four­ qu'elle s'accompagne d'une action preventive a niture d'eau par la Belgique a la siderurgie l'egard des phenomenes de desequilibre struc­ franc;aise ; la creation d'une compagnie d'au­ ture! (1). tobus capable de relier regulierement les campagnes du pole industriel et de drainer 92. Au cours de ces dernieres annees, l'exi­ la main-d'reuvre ; gence d'une politique de reconversion resolue Une solution plus revolutionaire consiste­ s'est considerablement accentuee au sein de la rait a creer un «regime special de zone» Communaute, car a cote des regions qui ont couvrant les deux espaces consideres. reussi a resoudre par leurs propres forces les difficultes d'adaptation, d'autres (par exemple Selon l'etude de la Commission, l'action en­ les regions belges du Borinage et du Centre) treprise par les gouvernements interesses doit ont vu leurs industries en declin. etre intensifiee pour devaloriser la frontiere qui est prejudiciable a l'economie des deux pays. La Commission de la C.E.E presente dans sa L'appui et le concours de la Communaute econo­ Premiere communication une vision moderne et mique europeenne seraient de la plus haute im­ globale des problemes de la politique regionale, portance. vision qui se traduit dans la proposition tendant a elaborer des programmes regionaux qui seront coordonnes et integres dans la politique econo­ mique generale sur le plan national.

J- Les problemes de coordination 93. La commission economique et financiere ne peut qu'approuver la voie suivie par la Com­ a) La politique regionale et la politique a moyen mission de la C.E.E.; encore qu'elle se rende terme parfaitement compte qu'il est essentiel, si l'on veut que cette orientation se traduise sur le plan concret, que les moyens dont dispose la Com­ 89. Dans !'introduction de sa Premiere com­ munaute evoluent dans le sens souhaite par la munication sur la politique regionale, la Com­ Commission de la C.E.E. et le Parlement euro­ mission de la C.E.E. a declare que cette poli­ peen. tique constitue une des parties essentielles du programme de politique economique a moyen En matiere de reconversion, la tache de la terme dont le Conseil a decide l'elaboration le Communaute est fondamentale et votre commis­ 15 avril 1964. sion espere que la fusion, desormais proche, per­ mettra de coordonner plus rapidement les efforts Le comite competent a recemment complete des differentes institutions. I' elaboration du programme economique a moyen term e. La commission economique et financiere a arrete, en accord avec la commission sociale, un 90. A entendre les declarations faites par les programme commun d'etude et de travail en representants de la Commission, il semble que matiere de reconversion qui s'est concretise dans les propositions contenues dans la partie du programme de politique economique a moyen (1) Il est bon de rappeler que la politique de reconversion terme relative a la politique regionale ne s'ecar­ a regu plusieurs definitions suivant qu'on la considere du point de vue des investissements ou du point de tent pas des propositions contenues dans la pre­ vue de l'emploi. miere communication. La commission econo­ Dans le premier cas, elle est definie comme « une orientation vers de nouvelles activites, dictee par la mique et financiere a largement traite le pro­ necessite d'une adaptation a !'evolution du progn2s bleme de la politique economique a moyen terme technique et de l'economie "· Dans le second cas, elle doit etre consideree comme dans le rapport redige par M. Dichgans (doc. un (( transfert qui peut s'operer a la suite d'un brusque 115/1963-64), dans lequel elle a examine aussi changement de la structure des forces de production dont l'emploi s'en trouve, directement ou indirecte­ les relations entre cette politique et la politique ment, en regression ,, (cf. les rapports des groupes d'experts sur la politique n§gionale dans la C.E.E. regionale (voir paragraphe 60). p. 154-55).

28 la participation de delegations des deux commis­ 2. de reclassement des travailleurs ; sions aux missions d'etude et d'information a Bari eta Turin. Le programme commun s'acheve 3. de reconversion des entreprises et des regions. par la presentation simultanee au Parlement La Haute Autorite de la C.E.C.A. exerce de­ europeen du present rapport et du rapport de puis dix ans une action importante en matiere M. Petre. d'adaptation et de reconversion des hommes, des entreprises et, partant, des regions. La Haute Autorite est habilitee a accorder, pentant toute la duree de valadite du traite de PARTIE IV Paris, des aides destinees a surmonter les diffi­ cultes inherentes aux crises structurelles qui Les instruments d'une politique regionale affectent les industries du charbon et de l'acier. communautaire En outre, elle est habilitee a proceder a des adaptations et a la creation de nouvelles possi­ A- La politique de la Haute Autorite bilites d'emploi dans le domaine qui lui est de la C.E.C.A. propre, mais ses possibilites d'intervention s'etendent egalement a la creation de nouvelles 94. Dans la premiere partie du present rap­ industries dans les regions ou des fermetures de port, on a mis l'accent sur l'action de la Haute mines de charbon ou de fer se sont revelees Autorite de la C.E.C.A. et on a examine les indispensables. effets de cette action surtout dans les regions caracterisees par un developpement industriel 98. Cette politique suppose une etude appro­ unilateral. fondie des structures des regions interessees et des enquetes sur la situation en matiere d'em­ Il suffit d'attirer !'attention sur le fait que la ploi. De plus, ces interventions financieres dans (( petite revision)) de !'article 56 du traite de le cadre des operations de reconversion s'eten­ Paris a laquelle il a ete procede en 1960 a eu dent aux investissements d'infrastructure, a la pour consequence d'etendre le benefice de la construction de biHiments industriels et de loge­ readaptation et de la reconversion a (( tous les ments, a la formation professionnelle et a cas ou un changement profond dans les condi­ !'adaptation des travailleurs. tions d'ecoulement du charbon ou de l'acier en .iustifie !'application>> (1). 1) Action en matiere de formation profession­ 95. Cette extension a sans aucun doute ete a neUe l'origine de la creation d'un instrument qui a eu et pourra encore avoir une grande importance 99. Comme le rappelle la Commission de la pour la politique communautaire. Les possibili­ C.E.E. a la page 32 de son document, « la poli­ tes offertes a la Haute Autorite, qui peut inter­ tique commune de formation professionnelle venir dans le secteur de la readaptation et de la pourra etre un moyen efficace d'action regio­ reconversion, ont fini par se reveler, malgre les nale >>. L'activite deployee par la C.E.C.A. dans reticences qu'on releve dans le traite, comme ce domaine le confirme en effet. etant des moyens efficaces pour agir sur la poli­ tique regionale des regions considerees. 100. Le principal objectif de la Haute Auto­ rite dans le cadre de son dernier programme 96. La commission economique et financiere d'action est de favoriser !'adaptation de la forma­ se doit de souligner - en l'approuvant - que tion et du perfectionnement des ouvriers et des la Haute Autorite de la C.E.C.A. veut intensifier cadres au progres technique qui se developpe son action dans le domaine de la politique regio­ d'une maniere croissante dans les mines et la nale << par une cooperation toujours plus poussee siderurgie. Ainsi, la Haute Autorite contribue avec les instances regionales et/ou nationales a la modernisation des entreprises dans des tant sur le plan des etudes de structure que sur regions dites d'ancienne industrialisation qui celui des operations» (2). risquaient de pericliter et d'etre depassees par le progres technique. 97. En ce qui concerne plus particulierement les mesures prises par la C.E.C.A. dans le cadre 101. Pour faire en sorte que les interesses se de ses competences on examinera les mesures rendent plus rapidement compte des reconver­ prises en matiere: sions actuelles et pour faire conna'itre large­ 1. de formation professionnelle ; ment les moyens permettant de faire face a ces reconversions, la Haute Autorite concentre son effort sur la diffusion des etudes des instal­ (1) Cf. rapport politique de la Haute Autorite de la lations les plus modernes et sur les methodes C.E.C.A. de 1965, page 31. pedagogiques les plus nouvelles, comme l'en­ (2) Cf. rapport politique de la Haute Autorite de la C.E.C.A. de 1965, page 32. seignement programme.

29 102. La Haute Autorite apporte son concours Enfin, les modalites des aides de reclasse­ financier a la creation de centres de formation. ment sont conjuguees avec la politique de la Elle s'est engagee en effet dans une voie nou­ Haute Autorite en matiere de reconversion et velle en ce qui concerne le financement des les programmes de construction de logements, investissements : dans le cadre de sa politique qui facilitent la realisation de certaines opera­ de promotion de la formation professionnelle, tions de readaptation et constituent par conse­ elle aide financierement les entreprises qui quent une forme supplementaire d'aides a la decident de construire des centres de formation readaptation. repondant aux exigences actuelles. Cette activite de prevision et de prospection Avec les credits d'investissement accordes qui derive de la notion maintenant largement pour la construction de centres de formation, la repandue d'une responsabilite des entreprises a Haute Autorite contribue, ainsi qu'elle le rap­ l'egard de leur main-d'CEuvre est l'un des resul­ pelle au paragraphe 382 de son 13eme rapport tats positifs de la politique de reclassement que general, a ce que des (( investissements intellec­ la Haute Autorite mene de concert avec les tuels viennent completer les investissements gouvernements en application des dispositions du techniques au financement desquels elle con­ traite de Paris. court depuis le debut de son activite >>. 105. D'une fa~on generale, la penurie de 2) Redassement des travailleurs main-d'CEuvre que la Communaute connait de­ puis plusieurs annees a permis, grace a une poli­ tique de readaptation intelligemment con~ue - 103. L'action de la Haute Autorite est tres dont les modalites d'application pourront etre importante dans ce domaine ; dans tous les pays encore perfectionnees - un reemploi rapide des de la Communaute ou sont en cours des actions travailleurs licencies par les industries de la de readaptation, la Haute Autorite et les gou­ C.E.C.A. vernements interesses pratiquent trois formes d'aide : !'allocation d'attente, l'allocation diffe­ rentielle et l'indemnite de reinstallation. Les 3) La reconversion des entreprises et des regions modalites de ces aides de reclassement different 106. Dans le cadre des dispositions de l'article d'un pays a l'autre et parfois d'une region a 46, alinea 4, du traite de Paris, la Haute Autorite l'autre, a l'interieur d'un meme pays, car la a participe des etudes de developpement regio­ Haute Autorite, en accord avec les gouverne­ a nal et, dans le cadre des dispositions des arti­ ments, a tenu a ce que ses aides gardent une cer­ cles 54 et 56, elle a contribue au financement taine souplesse pour qu'elles aient le maximum d'operations de reconversion. d'efficacite. La gamme de solutions qui ont ete trouves et perfectionnees a la lumiere d'une De plus en plus, la frontiere entre l'activite experience pratique assure, dans un delai rai­ d'etude de la Haute Autorite et son activite ope­ sonnable, le reclassement des travailleurs en rationnelle tend a disparaitre, en d'autres ter­ respectant le droit de choisir un nouvel emploi mes les etudes preparent plus directement les en fonction de leur qualification professionnelle, operations. Les responsables n'hesitent plus a de leur aptitude physique et de leur situation annoncer a temps les fermetures envisagees ou familiale. les difficultes previsibles, de sorte qu'il est de­ venu possible d'etablir des programmes de recon­ 104. Les avantages qui sont accordes au version suffisamment a l'avance a partir de ces titre du reclassement tiennent compte de la le­ .§tudes. gislation sociale en vigueur dans chaque pays, de la situation economique qui y prevaut et 107. Votre commission a note avec interet que du marche national de l'emploi. En particulier les etudes menees par la Haute Autorite ont la Haute Autorite et le gouvernement interesse directement suscite la creation de comites locaux aident pendant une periode plus lonque la dans lesquels sont representees les autorites qui main-d'CEuvre des pays OU des regions OU, en concourent a la vie economique et sociale de la raison des difficultes d'emploi, les travailleurs region; ces comites donneront une impulsion ont besoin de plus de temps pour se reclasser. tres forte a la reconversion regionale. Ainsi, les A titre d'exemple, la periode d'attribution des etudes effectuees a Montceau-les-Mines par allocations d'attente et des allocations differen­ exemple se trouvent directement a l'origine de tielles, qui est d'une annee dans toute la France, la creation du << Comite d'action >> qui a ete insti­ a ete portee a deux annees dans le centre de la tue par le Comite d'expansion economique de France ou le reemploi se revele particuliere­ Saone-et-Loire et qui est charge de definir et de ment malaise. suivre les nouvelles etudes et les operations de reconversion realiser dans le triangle Mont­ La reeducation professionnelle est souvent a ceau-Le Creusot-Chalon. Des comites locaux ont dispensee avant le licenciement. Cette solution ete Crees dans les memes conditions Piombino. permet de former des travailleurs en fonction a des besoins specifiques d'une entreprise deter­ L'action de la Haute Autorite a done ete minee et elle leur assure un reemploi immediat. benefique sur le plan de politique regionale dans

30 la mesure ou, sans se substituer aux autorites accord sur differentes operations que la Haute existantes, elle a stimule des initiatives locales Autorite se proposait de financer. qui pourront prolonger son action. 111. Lars de la reunion que la commlSSlOn 108. Il faut observer en outre que la Haute economique et financiere a tenue le 11 janvier Autorite poursuit son action dans le cadre egale­ 1966, la Haute Autorite a communique qu'elle ment des travaux du Comite d'experts pour la avait decide d'ameliorer les modalites d'octroi reconversion industrielle, lequel assure une liai­ des prets qu'elle peut accorder en vertu des son constante entre la Haute Autorite et, dans dispositions de l'alin~a 2 a) de l'article 56 du les differents pays, les administrations nationales traite de la C.E.C.A. pour << la creation d'activites et les milieux interesses a la reconversion. Ce nouvelles economiquement saines, susceptibles Comite donne des avis et des conseils sur les d'assurer le reemploi productif de la main­ operations et il mEme des recherches qui abou­ d'CEuvre rendue disponible ». tiront a }'elaboration de rapports approfondis sur les problemes qui se posent dans toutes les ope­ 112. Pour faciliter, a l'avenir, le financement rations de reconversion. de projets de reconversion comportant de nou­ Dans ce cadre un rapport a ete etabli sur la veaux emplois durables pour des travailleurs structure socio-economique des regions siderur­ des mines ou de la siderurgie, la Haute Autorite giques ; l'objet de ce rapport est de faire gagner a decide d'accorder, dans la limite de ses du temps a ceux qui, ayant l'intention d'in­ moyens financiers, des prets a des taux d'interet vestir dans la region, doivent en connaitre de plus favorables. Les entreprises qui accepteront, maniere precise la situation et les tendances. par contrat, de creer pour des ouvriers mineurs ou siderurgistes de nouveaux pastes de travail economiquement sains et durables pourront sol­ 109. Le rapport consacre aux zones industriel­ liciter, par l'intermediaire de leur gouvernement, les a pour but de proposer des solutions scienti­ en vue du financement des investissements ne­ fiques pour la localisation de l'infrastructure, les cessaires a cet effet, des prets de la Haute Auto­ relations avec les regions voisines etc. . . De rite aux conditions ci-apres : meme, le rapport intitule << le batiment industriel dans la politique du developpement regional )} Les prets couvriront au maximum 30 °/o des exposera les progres les plus recents de la tech­ nouveaux investissements exiges par la re­ nique de la construction. Quant a l'etude sur les conversion, sauf situations exceptionnelles a fabrications nouvelles, elle se propose d'aider les juger cas par cas. initiatives industrielles a s'orienter vers des activites qui aient de bonnes perspectives de dif­ Les prets pourront etre normalement accor­ fusion et elle vise ainsi a contribuer a la reussite des pour une duree de 10 a 13 ans. economique et sociale des reconversions les plus L'amortissement des emprunts commencera difficiles. a l'issue de la 3inne annee et se fera par an­ nuites egales. 110. Votre commission se felicite, par ailleurs, -- Le taux d'interet sera, pour les 5 premieres de ce que la Haute Autorite ait renforce sa co­ annees, de 4,5 °/o l'an et, pour la periode res­ operation avec d'autres institutions europeennes. tante, de 6,5 °/o l'an. Cette cooperation est allee au dela des consul­ tations en vue desquelles le groupe de travail Les prets seront autant que possible accordes commun de la reconversion industrielle de la dans la monnaie du pays de l'emprunteur. region miniere, par exemple, avait ete forme. Ainsi, la Haute Autorite et la Commission de la 113. L'abaissement du taux d'interet sera nor­ C.E.E. ont pris ensemble a leur charge une partie malement obtenu par melange de fonds propres du cout des etudes concernant notamment l'axe de la Haute Autorite a taux tres reduit avec des Bari-Tarente. fonds empruntes par elle sur le marche ; toute­ Le groupe de travail cree en 1960 par la fois, 1' entreprise de reconversion beneficiaire Haute Autorite, la Commission et la Banque pourra faire elle-meme apport de fonds au taux europeenne d'investissement continue ses tra­ du marche, directement ou par l'intermediaire vaux d'une maniere satisfaisante. Rappelons en d'un institut financier ; le melange de fonds se effet que ce groupe de travail permet un examen fera alors aux conditions ci-dessus. en commun des operations de reconversion en Comme par le passe, les prets seront accordes faveur desquels le gouvernement sollicite l'aide apres examen des projets d'investissement et de financiere de la Haute Autorite et que l'ensemble la solvabilite, et uniquement contre l'octroi de du groupe de travail contribue a }'information de suretes suffisantes, selon les usages bancaires. la Haute Autorite sur les secteurs industriels qui ne relevent pas de sa competence et ou elle Au cas ou les conditions du marche des capi­ est appelee a intervenir. Jusqu'a present, le taux ou de la politique economique des :Etats groupe de travail commun a fait connaitre son membres subiraient des modifications profondes,

31 la Haute Autorite se reserve le droit d'adapter On peut cependant legitimement se poser la a la nouvelle situation les conditions des prets question suivante : si la Banque avait eu une a la reconversion. En l'occurrence, elle en in­ autre structure, le probleme de la politique re­ formerait immediatement les gouvernements in­ gionale ne serait-il pas a l'heure actuelle a un teresses. stade plus avance ? Dans l'examen des dossiers - et pour autant qu'elle se trouverait limitee par ses possibilites 116. En l'etat actuel des choses, et tout en don­ financieres - la Haute Autorite accordera sa nant acte a ses dirigeants des efforts tres louables preference a celles des demandes d'aide qui con­ accomplis jusqu'ici, il faut reconna'itre que la cernent des reconversions tendant au reemploi Banque europeenne d'investissement n'est pas dans les industries du charbon et de l'acier ou aujourd'hui un instrument qui a l'initiative en dans les intreprises grosses utilisatrices de char­ matiere de politique regionale, mais seulement bon ou d'acier. un organe qui participe au financement de cette politique. Ces nouvelles modalites financieres ne modi­ fient en rien la procedure d'octroi des prets qui Les propositions presentees par la Commis­ demeure celle prevue au point 2 a) de l'article 56 son de la C.E.E. dans sa Premiere communica­ du traite de la C.E.C.A. L'avis conforme du Con­ tion (voir pages 34-36) sont done acceptables seil special de ministres sera done sollicite dans dans la mesure ou elles permettent d'elargir sen­ tous les cas ou les beneficiaires des prets seront siblement les possibilites actuelles de la Banque. des entreprises qui ne relevent pas du traite. Mais le probleme de fond continue de se poser Si le volume des prets a la reconversion a et il ne peut etre resolu sans une modification taux d'interet reduit, selon ces nouvelles dispo­ de la structure actuelle du statut de la Banque sitions, s'averait insuffisant pour satisfaire les europeenne d'investissement. demandes, la Haute Autorite examinerait les modifications a apporter en consequence a ses techniques d'intervention. C- Le Fonds social europeen

117. La creation d'un Fonds social europeen a B - La Banque europeenne d'investissement ete codifie par les dispositions des articles 123 a 128 du traite de la C.E.E. 114. Les articles 129 et 130 du traite ainsi que le protocole sur le statut de la Banque fixent la La mission et le developpement du Fonds mission et les possibilites juridiques de la Banque social europeen ont ete examines a plusieurs re­ europeenne d'investissement. prises et de fac:;on approfondie par la commission sociale. Aux termes memes de l'article 130 du traite, la mission fondamentale de la Banque est triple : Votre commission estime done qu'il suffit de 1. mise en valeur des regions moins developpees reprendre dans le present rapport les conclusions de la Communaute ; de la commission sociale, et en particulier celles 2. participation financiere aux projets de con­ du rapport de Mme Elsner (doc. 43/1965-66) re­ version et de modernisation d'entreprises ou latif aux dernieres propositions de la Commis­ a la creation d'activites nouvelles ; sion de la C.E.E. au Conseil concernant les regle­ ments tendant a augmenter l'efficacite des inter­ 3. financement de certains projets d'interet com­ ventions du Fonds social europeen. mun pour plusieurs Etats membres.

115. Initialement, les experts et les hommes 118. Ala page 2 du rapport de Mme Elsner on politiques qui participaient a la conference de peut lire: Messine, qui a donne naissance a la Communaute, voulaient creer un fonds qui eut des possibilites <

32 cordant des aides salariales pendant la pe­ « ... II n'est pas douteux qu'a l'origine on riode de demarrage. Par ailleurs, il a estime avait envisage de faire du Fonds social europeen qu'il ne fallait pas se contenter de donner au un instrument d'equilibre, role qu'il n'a pu rem­ Fonds socialla possibilite d'effectuer des rem­ plir que de fa<;on insuffisante en raison des dis­ boursements apres coup. Pour encourager la positions restrictives de son reglement. Les pro­ politique regionale, il a demande un droit gres que nous avons pu accomplir sur la voie d'initiative pour la Commission de la C.E.E. d'un marche commun devraient nous encourager Enfin, il a estime utile de faire appel au a amenager, dans un sens plus large, la regie­ Fonds social europeen pour encourager les mentation du Fonds, ainsi que l'exige l'interet constructions de logements destines aux tra­ de la Communaute » (doc. 53/1965-66, par. 73). vailleurs migrants dans les pays d'accueil, afin d'assurer le succes durable des actions La commission economique et financiere de reinstallation et d'eviter la formation d'un estime que le role du Fonds social europeen en proletariat migrant europeen. » matiere de politique regionale peut etre beau­ coup plus important, surtout s'il est integre a taus les autres instruments de la politique com­ 119. Apres avoir examme en detail les textes munautaire. des deux reglements proposes par la Commission de la C.E.E., le rapporteur en donne une appre­ ciation critique : D -La politique d'Euratom

« A vee la presentation de ces deux proposi­ 121. II est utile de rappeler ce qui a ete dit tions de reglement, la Commission progresse dans dans le rapport du Parlement europeen sur le le sens souhaite par le Parlement europeen. Elle septieme rapport general sur l'activite de la tient compte de la situation du marche, affecte C.E.C.A. (doc. de seance 63/1964-65). les credits du Fonds a la reeducation du nombre encore eleve de travailleurs non qualifies de la Parlant du probleme de !'utilisation de l'ener­ C.E.E., afin de leur permettre d'exercer une ac­ gie sur le plan de la politique regionale, M. Pe­ tivite plus qualifiee repondant mieux aux ne­ dini, rapporteur, affirme entre autres : cessites actuelles de la production. Elle mobilise egalement les credits du Fonds pour lutter contre ((II y a toutefois lieu de se rejouir de la VO­ le chomage latent qui se traduit par une situa­ lante manifestee par l'executif d'adopter les tion persistante de sous-emploi et pese sur le theses developpees dans le rapport du Parle­ niveau de vie de fractions encore considerables ment europeen sur la politique regionale et de la population. Manifestement, ces propositions de proceder a un certain nombre d' etudes se fondent sur une longue et minutieuse observa­ pour determiner les types de reacteurs sus­ tion de la situation du marche europeen de l'em­ ceptibles de repondre le mieux aux besoins ploi. Votre commission est convaincue qu'elles des territoires en voie de developpement dans contribueront a la restructuration si necessaire la Communaute. de l'offre de main-d'

33 thermiques ou hydrauliques, sera pendant mique des regions europeennes moins deve­ longtemps encore tel qu'on ne pourra encore loppees. Ce sera ainsi, pour Euratom, la y ajouter les charges supph'!mentaires du meilleure maniere de participer, dans son transport a longue distance par lignes de propre interet, a la politique economique haute tension. Pour produire de l'electricite a europeenne et elle y trouvera un motif de des conditions avantageuses, les centrales plus pour collaborer avec les autres execu­ nucleaires devront avoir une puissance ins­ tifs >>. tallee de 300 a 500 MWe au minimum et une duree d'utilisation d'au moins 6.000 a 7.000 122. Malgre les demandes et les invitations du heures par an. Parlement europeen et de ses commissions com­ petentes, les resultats obtenus par Euratom dans Etant donne ces dimensions, les centrales de le secteur de la politique de developpement re­ puissance devront etre construites de prefe­ gional ne sont maheureusement pas a la mesure rence a proximite des grands centres de con­ des possibilites de cette institution. sommation ; elles ne conviennent done pas dans les zones rurales peu industrialisees qui consomment tres peu d'electricite. Par ailleurs, la presence d'importants reseaux de E - Le F.E.O.G.A. haute tension dans la Communaute, pour la distribution a longue distance du courant, ne 123. Le rapport de la Commission de la C.E.E. corrige que partiellement ces constatations. donne a juste titre une grande importance au Done, si nous voulons que l'energie nucleaire Fonds europeen de garantie et d'orientation devienne un element efficace de la politique agricole. regionale (au sens de politique destinee a Ce Fonds cree, on le sait, en 1962 (le 20 avril developper les regions les plus pauvres de la 1962 - voir J.O. n° 30) pour le financement de Communaute), il faut completer le programme la politique agricole commune, se compose d'une d'installation de centrales de puissance par section «gar antie>>, pour le financement des des plans d'industrialisation des regions, lies interventions sur le marche et d'une section organiquement a la politique generale de de­ «orientation>> pour le financement des depenses veloppement de la Communaute. Il est evi­ resultant des actions communes decidees en vue dent en effet que les installations industrielles de realiser les objectifs de l'article 39 du traite, et les ressources energetiques sont depen­ y compris le financement des modifications dantes les unes des autres : les instruments structurelles susceptibles d'avoir des incidences pour ces deux secteurs doivent done etre uti­ concretes sur les politiques regionales. lises de concert. Nous approuvons ici les commentaires que la 124. Le Fonds a deja commence son activite commission economique et financiere fait et la section «orientation>> a finance recemment dans son rapport. Il est urgent d'elaborer une une premiere serie de projets, bien entendu dans politique regionale, une politique energetique les limites de ses disponibilites financieres (elles et une politique industrielle ; elles per­ sont encore relativement reduites en raison des mettront de trouver des correctifs efficaces modalites particulieres d'alimentation de cette au fait que les centrales nucleaires, aujour­ section du Fonds). d'hui encore couteuses, qui ne seraient instal­ Pour la premiere serie de pro jets («tranche lees qu'en fonction de leur rentabilite imme­ 1964 >>) 57 pro jets ont en effet ete finances, pour diate, se concentreront, on l'a dit, dans les un montant de 9.057.000 u.c. en chiffres rands, zones ou la demande en energie est deja tres alors que les demandes de concours du Fonds forte, accentuant ainsi encore les desequi­ s'elevent a 21.418.450 u.c. libres regionaux que l'energie nucleaire est precisement appelee a corriger pour une part Il faut souligner a ce propos que les disponi­ importante. bilites financieres de la section <> Le lien etroit unissant la politique econo­ iront en augmentant au fur et a mesure que les mique a moyen terme de la Communaute, qui interventions du F.E.O.G.A. pour la section a egalement pour tache de mener une poli­ <> s'etendront, tant pour la prise en tique regionale efficace, et l'action de la Com­ charge par le Fonds de la totalite des depenses mission d'Euratom, devient ainsi manifeste. decoulant des interventions sur le marche pour Il apparalt done necessaire de fixer avant les produits deja sous << garantie>> que pour la tout les objectifs generaux qui ont d'ailleurs prise en charge des interventions pour d'autres ete recommandes par la commission econo­ produits. mique et financiere. C'est ainsi qu'en colla­ boration avec la Haute Autorite et la Com­ 125. Sans vouloir avancer des previsions en mission de la C.E.E., Euratom pourrait par la matiere, previsions extremement delicates en exemple dresser sans tarder un programme raison des elements d'incertitude qui subsistent d'ensemble pour le developpement econo- encore, on peut dire, avec les reserves d'usage, 4. 34 que les disponibilites de la section «orientation» L'article en question prevoit en effet que constituent une reserve financiere considerable, pour orienter, dans la Communaute, les inves­ bien qu'inferieure aux besoins previsibles pour tissements du F.E.O.G.A. pour la partie struc­ le financement agrico1e. turelle, le Conseil de ministres doit arreter, sur proposition de la Commission de la C.E.E., les Votre commission est informee des discus­ programmes communautaires. En d'autres ter­ sions en cours au sujet du transfert des credits mes, il doit definir quelles sont les actions a disponibles entre les deux sections du F.E.O.G.A. entreprendre dans l'interet general de la Com­ Elle estime qu'une forte reduction des credits munaute pour adapter ou ameliorer les condi­ prevus pour les structures agricoles serait pre­ tions de production, pour mieux orienter la pro­ judiciable aux regions dans lesquelles existent duction, ameliorer la commercialisation des pro­ des imperatifs de politique de developpement. duits agricoles et definir enfin les objectifs a atteindre par ces actions. Le lien entre l'action qui peut etre menee par l'intermediaire de la section «orientation» 128. On sait par ailleurs que, apres appro­ du F.E.O.G.A. et la politique de developpement bation de ces programmes communautaires, regionale est deja fixe, sinon exactement dans seuls les projets qui s'inscrivent dans le cadre la forme desiree et desirable, par le reglement des programmes pourront etre retenus pour etre n° 17 /64/C.E.E. du Conseil (5. 2. 1964) relatif finances par le F.E.O.G.A. aux conditions de participation du F.E.O.G.A. L'article 15 de ce reglement dispose en effet A ce propos, bien qu'on ne dispose pas d'in­ que les projets presentes en vue de la partici­ dications suffisantes quant aux criteres que la pation du F.E.O.G.A. beneficient d'une priorite Commission de la C.E.E. suivra pour !'elabora­ pour le concours du Fonds lorsqu'ils s'inserent tion des propositions a presenter au Conseil de dans en ensemble de mesures visant a encourager ministres, il est permis de penser que la partie le developpement harmonieux de l'economie purement agricole de certains plans de deve­ generale de la region ou ces projets seront loppement regional, elabores sur le plan natio­ realises. nal, peut egalement etre consideree comme pou­ vant etre reprise au niveau europeen et incor­ 126. L'article mentionne ne se refere pas ex­ poree dans un programme communautaire et pressement a !'existence d'un veritable plan de done d'inten§t general, a financer par le F.E.O. developpement regional dont le projet presente G.A. Un programme de ce genre tendrait en pour le financement du F.E.O.G.A. serait partie definitive a procurer des moyens de finance­ integrante. ment complementaires pour !'execution de pro­ grammes de developpement de zones particu­ Il ne fait pas de doute toutefois que, des lierement defavorisees et contribuerait en der­ l'instant ou une region determinee fait l'objet, niere analyse a donner une nouvelle impulsion sur le plan national, de mesures particulieres ala politique regionale. d'ordre economique et financier pour concentrer les investissements ou creer, meme en l'absence d'un plan de developpement formel, des activites 129. On pourrait faire le meme raisonnement economiques stables a meme de donner un nou­ en ce qui concerne l'un des elements essentiels vel essor a la region en question, le critere de qui doivent etre definis dans les programmes priorite indique plus haut doit etre applique communautaires, a savoir : la determination des pour le financement des projets presentes. zones de la Communaute ou devront se con­ centrer principalement les interventions finan­ Par ailleurs, il apparalt clairement que la cieres du F.E.O.G.A. Les criteres de base pour Commission de la C.E.E., dans le choix des pro­ la determination de ces zones devraient etre tels jets a retenir pour le financement par le Fonds qu'ils puissent eventuellement faire coi:ncider au titre de la «tranche 1964 » a tenu compte de les zones en question avec les regions pour les­ la regie de la priorite prevue a l'article 15 qui quelles, eu egard a leur situation particuliere, vient d'etre rappele. un plan de developpement rationnel est en cours d'execution ou en voie d'elaboration. 127. Mais on doit se demander si, dans !'inte­ ret d'une politique regionale coordonnee et en Il est evident toutefois que ce qui a ete dit meme temps d'une concentration plus efficace plus haut n'est qu'une premiere indication des des interventions financieres sur le plan com­ possibilites que le F.E.O.G.A. peut offrir dans le munautaire, il ne serait pas opportun de ren­ cadre d'une politique regionale. Une orientation forcer le lien entre les actions du F.E.O.G.A. et plus precise sera possible lorsque le probleme les initiatives a prendre dans le cadre des pro­ aura ete etudie de maniere plus approfondie et grammes de developpement regional. seulement lorsqu'on disposera d'elements plus precis sur la nature des programmes communau­ Ce renforcement pourrait etre tente dans le taires. cadre de !'elaboration des programmes commu­ nautaires prevus par l'article 16 du reglement II ne faut toutefois jamais perdre de vue le n° 17 /64/C.E.E. deja cite. rapport qui existe entre la politique agricole et

35 la politique regionale en general. Les mesures vi­ La constitution d'un Fonds europeen de de­ sant a ameliorer les structures agricoles font veloppement regional, en etroite collaboration­ elles aussi partie d'une politique regionale bien peut-etre meme en dependance directe - avec comprise dans la mesure ou elles entrainent une la Banque europeenne d'investissement, per­ augmentation de la productivite et une ameliora­ mettrait a la Communaute de faire face aux cas tion du niveau de vie de la population rurale. de sous-developpement ou de « vieillissement » De plus, elles ont des repercussions sur la struc­ les plus graves dans les regions ou les risques et ture economique tout entiere de la region ou la limitation des possibilites financieres offertes elles sont mises en ceuvre. L'accroissement de la jusqu'a present n'ont permis que des resultats productivite et l'amelioration du circuit de com­ modestes. mercialisation dans l'agriculture entrainent une augmentation des capacites motrices de ce sec­ teur et renforcent en meme temps le potentiel economique de la region. En outre, une agricul­ CINQUIEME PARTIE ture saine peut contribuer a accroitre sensible­ ment la demande de biens d'investissement et L'organisation de la politique regionale de consommation a d'autres secteurs econo­ communautaire miques. L'augmentation du bien-etre dans le sec­ teur agricole ouvre des perspectives nouvelles et A- Les organismes centraux tres interessantes pour le secteur tertiaire, sur­ tout en ce qui concerne le commerce et les pres­ 132. C'est a bon droit que la Premiere com­ tations de services. Votre rapporteur, au cours munication consacre un chapitre aux problemes de conversations qu'il a eues avec les autorites d'organisation. responsables de la politique regionale dans diffe­ rents pays, a pu se convaincre de l'importance Il ne suffit pas en effet de << vouloir » une de la contribution qu'une agriculture sainement certaine politique et de preparer des program­ structuree, produisant dans de bonnes conditions, mes en consequence ; encore faut-il pour la peut apporter au progres et a l'equilibre de toute realiser un appareil administratif efficace. une region economique. Nous avons deja eu l'occasion de relever que la situation dans ce domaine n'a guere ete sa­ 130. On a recemment emis des doutes quant tisfaisante jusqu'a present, notamment en rai­ aux methodes d'intervention de la section son de la faiblesse des moyens. «orientation». Celle-ci prevoit, on le sait, des subventions a concurrence de 25 °/o du montant Le probleme concerne avant tout, naturelle­ de l'investissement pour la realisation d'equipe­ ment, l'ensemble des services communautaires ments destines a la conservation et a la valorisa­ qui ont pour tache de suivre tous ces problemes tion des produits agricoles, a condition que la en augmentation continue et de prendre sans participation des Etats membres soit de 50 Ofo. cesse des initiatives nouvelles. Si les informations communiquees a votre 133. En depit des efforts deployes par les rapporteur sont exactes, certains Etats membres cadPes et les techniciens qui les composent - et dans lesquels il y a des regions agricoles tres qui jouissent d'une consideration et d'une estime defavorisees auraient demande, au moins pour universelles - ces services possedent une struc­ ces regions, que ces pourcentages soient revises ture insuffisante pour pouvoir faire face aux et qu'un pourcentage plus eleve soit mis a la charges que comporte le programme de la Pre­ charge du F.E.O.G.A. miere communication.

131. Sur la base de ce qui a ete dit plus haut L'une des taches urgentes et preliminaires a propos de la Banque europeenne d'investisse­ consiste done a reviser les structures et a les ment et compte tenu en particulier du probleme renforcer: un centre moteur dynamique et du financement des infrastructures d'interet local efficace est la premiere condition d'une politique dans les zones particulierement defavorisees, la active et judicieuse. commission economique et financiere devrait examiner la possibilite pour la Communaute de 134. La commission parlementaire approuve Creer un Fonds de developpement regional en les principes enumeres a cet egard dans la Pre­ meme temps que sera modifie le statut de la miere communication. Elle estime cependant Banque europeenne d'investissement. quu les problemes qui s'y rattachent doivent etre etudies avec plus de rigueur et elle con­ La Banque europeenne d'investissement, on sidere qu'il y a lieu de faire certaines proposi­ l'a vu, est, dans l'etat actuel des choses, un ins­ tions pratiques en ce sens. trument efficace de politique regionale, mais les difficultes auxquelles elle se heurte tant dans la La fusion des executifs pourrait constituer recherche des capitaux qu'en ce qui concerne les une occasion excellente pour reformer de ma­ taux d'interet qu'elle peut raisonnablement ac­ niere efficace les services communautaires qui corder, en reduisent sensiblement l'efficacite. s'occupent actuellement de la politique regionale.

36 B - Le renforcement des moyens sont lies au developpement regional ainsi qu'aux et des instruments questions de reconversion regionale. Ils pour­ raient etre responsables des analyses prospec­ 135. Pour parer a cette situation regrettable tives ainsi que des interventions preventives sur le plan de !'organisation et des structures (phenomene de declin regional par exemple dans dans laquelle se trouvent les agents des ser­ les secteurs suivants : construction navale, in­ vices communautaires qui s'occupent de poli­ dustries du textile, du cuir, de la porcelaine). tique regionale, il y a lieu avant tout de ren­ Leur competence pourrait s'etendre egalement forcer les effectifs. Les directions competentes aux problemes du secteur agricole, par exemple ne disposent pas a l'heure actuelle d'un organi­ a ceux qui concernent le F.E.O.G.A. (collabora­ gramme adapte a !'importance des taches qui tion au programme etabli par les services char­ leur incombent. ges plus specialement de la politique agricole commune). 136. Les groupes de probh~mes, conformement a ce qui a ete dit dans les pages precedentes, pourraient etre repartis en quatre categodes, 4. Le centre de documentation et d'information de fac;on a correspondre a une nouvelle organi­ Tegionale sation des divisions responsables : 1. :Etudes regionales 138. Il devrait entretenir des rapports directs et reguliers avec tous les organismes charges de 2. Industrialisation des regions la recherche regionale sur l'ensemble du terri­ 3. Problemes sociaux et de reconversion toire de la Communaute. Les experts et les auto­ rites regionales des pays membres pourraient 4. Centre de documentation et d'information consulter avec grand profit un centre de docu­ regional. mentation et de statistique de ce genre.

1. Les seTvices charges des etudes regionales 139. On pourrait envisager la publication d'un bulletin periodique pour informer l'opinion Leur competence devrait s'etendre a toutes publique des six pays membres de tout ce qui se les etudes regionales de caractere general por­ passe en matiere de politique regionale. iant sur : Ce bulletin devrait contenir un chapitre spe­ - l'anaiyse des problemes regionaux, cial consacre aux possibilites d'investissement - l'analyse des politiques regionales appliquees dans les differentes regions de la Communaute. dans les Etats membres, Toutes les indications concernant les modalites - l'amenagement du territoire, et les facilites accordees localement devraient completer les informations sur les investisse­ l'etude des programmes regionaux et leur ments, de maniere a offrir une documentation coordination. complete a toutes les industries eventuellement interessees. 2. Les seTvices charges de l'industrialisation des Tegions Les problemes de !'industrialisation ont C - La representation des autorites locales constitue jusqu'a present l'essentiel de la poli­ dans La politique regionale europeenne tique de developpement. Il y a done lieu de creer un service qui serait plus precisement 140. Les responsables des institutions commu­ charge d'etudier tous les problemes qui concer­ nautaires ont ete des le debut conscients du pro­ nent !'industrialisation des regions moins deve­ bleme que pose la collaboration efficace et cons­ loppees dans lesquelles un effort particulier tructive avec les representants des collectivites s'impose. Ce service pourrait etudier la possi­ locales et regionales. Mais, pour diverses raisons, bilite de realiser de nouveaux poles d'indus­ ce n'est que recemment que ce probleme a com­ trialisation du type de celui qui a ete prevu mence a etre pose de maniere suffisamment dans le triangle Bari-Tarente-Brindisi, ou concrete et coherente. Les retards intervenus et d'autres methodes qui pourraient etre elaborees les lacunes observees dans differentes circons­ au cours des annees a venir a partir de donnees tances avaient du reste amene les organisations scientifiques et de !'experience. internationales de pouvoirs locaux les plus re­ presentatives a manifester a plusieurs reprises 3. Les services charges des pmblemes sociaux, leurs preoccupations. de la reconveTsion industTielle et de l'evolu­ tion dans le secteur agricole Le Parlement europeen s'est charge de re­ medier a cet etat de choses. Il s'est attache a 137. Leur competence devrait s'etendre a tous plusieurs reprises a mettre ce probleme en evi­ les problemes sociaux, notamment a ceux qui dence, notamment en favorisant certaines initia-

37 tives particulieres, parmi lesquelles il convient 141. Des rapports plus etroits entre les insti­ de mentionner : tutions communautaires et les representants elus des collectivites locales sont un element essen­ - !'initiative prise par la commission econo­ tiel pour parvenir dans ce domaine a des reali­ mique et financiere d'une consultation des sations ayant un caractere humain, democra­ representants des pouvoirs locaux au cours tique et populaire. La Premiere communication de la preparation du rapport Birkelbach. declare a cet egard : « tous les milieux interesses - la conclusion de ce meme rapport Birkelbach et les collectivites locales doivent participer acti­ vement la mise en reuvre de la politique de (adopte le 22 janvier 1964) affirmant la ne­ a chaque region». Si des programmes sont ne­ cessite d'associer les pouvoirs locaux et re­ cessaires, ils ne sont pas suffisants : « le deve­ gionaux a !'elaboration de la politique re­ loppement d'une region ne peut resulter que gionale. La creation de 1' « inter groupe » pour d'un effort interne d'adaptation et de creation» l'etude des problemes locaux et regionaux dans lequel le secretaire executif de la Con­ (page 11). ference des pouvoirs locaux et le secretaire Outre cette exigence inherente a la societe, general du Conseil des Communes d'Europe il y a des exigences fonctionnelles qui deman­ ont ete appeles a sieger comme conseillers dent que l'on mette en lumiere les problemes techniques. lies etroitement a la vie des collectivites locales: infrastructures, urbanisation, systemes fiscaux, L'expose qui precede reprend les idees de financement des programmes locaux de deve­ base qui ont amene la Commission de la C.E.E. loppement, reconversion des secteurs en crise, a presenter sa Premiere communication sur la etc. politique regionale. Une large place est faite aux organismes qui viennent d'etre cites et ces C'est dans le cadre de ces problemes con­ conceptions de la Commission peuvent done crets qu'il convient de placer la politique re­ etre jugees favorablement. gionale, si l'on veut obtenir l'accord des popu­ lations, specialement dans les regions les moins De meme on doit porter un jugement fa­ developpees. Enfin, pour resoudre ces pro­ vorable sur la procedure suivie, car la Com­ blemes, une etroite collaboration avec les repre­ mission, avant de proceder a !'elaboration defi­ sentants elus des collectivites interessees est nitive du document, a consulte formellement le indispensable. Conseil des Communes d'Europe eta tenu mani­ festement compte du «memorandum» qui lui a A cet egard, l'affirmation selon laquelle la ete presente par ce Conseil apres la reunion Commission a l'intention de promouvoir des d'etude ad hoc qui s'est tenue a Turin. «programmes d'action » est un element positif. Dans la Premiere communication, on peut lire : Cette maniere d'agir est du reste conforme « la Commission poursuivra, en collaboration a la declaration presentee sous forme de pro­ avec les experts des Etats membres les etudes gramme dans le huitieme rapport general de entreprises sur les methodes a suivre pour ela­ la C.E.E., dans laquelle il est dit explicitement: borer ces programmes ; elle mettra a la dispo­ «La Commission a des contacts reguliers sition des animateurs regionaux les conclusions avec les representants des organisations in­ des etudes qu'elle a entreprises sur la methode ternationales des pouvoirs locaux tant a des «poles de developpement » et des «points l'occasion des reunions a Bruxelles que lors centraux». des colloques organises par ces organismes. Il faut faire observer, sur ce point, que La Commission est disposee a etudier, avec les Etats membres, la mise en place d'une - parmi les experts appeles a constituer les procedure permettant d'intensifier ces con­ groupes de travail, il devrait y avoir des tacts». representants des pouvoirs locaux et regio­ naux; Le texte de la Premiere communication donne lieu a quatre observations qui concernent res­ les etudes en question, au lieu d'etre com­ pectivement : muniquees aux autorites locales une fois achevees, devraient etre elaborees apres con­ - les groupes d'experts, sultation de celles-ci et, s'il s'agit de pro­ blemes de large interet, avec la consultation - les groupes de haut-fonctionnaires respon- des organisations internationales des pou­ sables de la politique regionale dans les :Etats voirs locaux. membres, Dans la Premiere communication, la Com­ - l'instauration de contacts plus etroits entre mission affirme que le groupe de hauts fonc­ le Parlement europeen et les organisations tionnaires responsables dans les Etats membres les plus representatives des pouvoirs locaux, de la politique n§gionale, poursuivra son ac­ le renforcement du role de l'office central tivite. Il est egalement prevu que «des repre­ de documentation et d'information. sentants des regions interessees et de la B.E.I.

38 seront assoc1es a l'examen des programmes de Les organisations s'en sont rendu compte et certaines regions particulieres en vue de : la majorite d'entre elles semble tendre a de­ mander la mise au point d'une procedure qui, determiner les incidences de !'integration en incluant dans le cadre de la Conference des europeenne sur leur economie ; pouvoirs locaux (representee par 18 pays euro­ fixer la participation financiere europeenne peens) une representation specifique des six a la mise en oeuvre de ces programmes» pays, permettrait aux instances communautaires (page 45). de les consulter periodiquement. L'organisation de l'office central de docu­ A cet egard deux problemes distincts se mentation et d'information a toujours ete con­ posent: sideree par le Parlement europeen et par les organismes representatifs des pouvoirs locaux - le premier concerne le groupe de hauts fonc­ comme indespensable a cette collaboration. tionnaires en general. Celui-ci a ete constitue par la Commission de la C.E.E. et a ete Dans la Premiere communication, la Com­ charge d'elaborer des etudes sociales rela­ mission assigne toutefois a cet office une tache tives a la politique regionale; les criteres qui trop limitee, a savoir : l'echange d'informations ont ete appliques pour sa constitution ne per­ et de documentation. mettent qu'occasionnellement la participa­ tion de membres elus des collectivites loca­ L'instauration d'un veritable dialogue entre les. Ces etudes revetent toutefois une im­ la Communaute et des milliers d'administra­ portance considerable, comme !'experience teurs locaux europeens semble exiger une struc­ l'a montre, pour la definition de la politique ture beaucoup plus solide et un effort plus im­ regionale. Ils peuvent avoir une influence portant en hommes et en credits. sur l'avenir des regions europeennes. Cela est d'autant plus necessaire que, ces C'est pourquoi certaines organisations repre­ dernieres annees surtout, de nombreux bureaux sentatives des autorites locales ont envisage d'etudes et de recherches se sont developpes de constituer, a cote de ce <>, mentionnes ci-dessus; il semble utile de souligner que ceux-ci ne 143. Tout en reconnaissant pleinement !'inte­ doivent pas etre choisis uniquement parmi ret politique que revet la participation des re­ les fonctionnaires, mais aussi pa:rmi les mem­ presentants des pouvoirs locaux et regionaux a bres eminents d'assemblees regionales. la definition d'une politique regionale commune, la commission economique et financiere tient cependant a rappeler la necessite d'eviter que 142. Certaines associations internationales des cette collaboration ne se transforme en une collectivites locales ont fait observer que semble enumeration des revendications locales, enteri­ faire defaut, au niveau des institutions commu­ nees par les pouvoirs centraux et soumises a la nautaires et sur le plan general de la politique Commission de la C.E.E. regionale dans la C.E.E., un interlocuteur euro­ peen avec lequel puisse s'engager le dialogue Elle devra plut6t, comme ces representants sur des themes moins particuliers ou specialises l'ont eux-memes admis, tendre a inclure les re­ .. que ceux qui interessent les << groupes de tra­ vendications locales et regionales dans la poli­ vail» et le <

Ces memes organisations ont propose, par 144. Les observations qui precedent concernent exemple, la reconnaissance formelle - dans le la participation des representants des commu­ cadre de la C.E.E. - de la Conference des pou­ nes et des groupements de communes a la pla­ voirs locaux (qui a obtenu cette reconnaissance nification regionale operee sur une grande du Conseil de l'Europe) ou la constitution d'un echelle. Il existe cependant un autre aspect tout Comite europeen (autonome par rapport a la aussi important de cette collaboration des pou­ Conference des pouvoirs locaux mentionnee plus voirs locaux. Dans le cadre de cette planifica­ haut) des pouvoirs locaux des six pays. tion a grande echelle, il y a lieu d'elaborer des plans particuliers pour des zones geographiques La lettre des traites et la situation politique plus restreintes. A cet effet une collaboration generale s'opposent toutefois a des formules etroite s'impose entre les autorites centrales et impliquant une institutionalisation sous quelque locales. Il semble meme opportun de laisser aux forme que ce soit. organismes autonomes, dans toute la mesure du

39 possible, le soin d'elaborer sous leur propre SIXIEME PARTIE responsabilite les programmes locaux. La com­ petence des communes, des associations de com­ Conclusions munes et des autres organismes autonomes pour ces questions pourra etre fixee juridiquement. 1) Dans son inspiration generale et son con­ Il est egalement possible d'attribuer la compe­ tenu concret, la Premiere communication de la tence << ope legis» a une autorite centrale et de Commission de la C.E.E. reflete pour une large reconnaitre a cette autorite de larges pouvoirs part les V

40 le cadre plus general de la politique communau­ a) les grandes regwns peripheriques (Ouest et taire a moyen terme. Sud-ouest de la France, Italie du Sud) ; 5) Se referant aux appreciations et aux obser­ b) les regions rurales peu eloignees des grands vations qu'elle a formulees precedemment, la centres industriels; commission estime devoir constater que pre­ c) les regions d'ancienne industrialisation; sentement le groupe des bureaux centraux appe­ les a etre le centre moteur de la politique regio­ d) les regions situees aux frontieres communes nale au niveau communautaire n'est pas adapte des Etats membres ; a cette tache. e) les regions situees a la frontiere orientale de la republique federale d'Allemagne et de la Cela est d'autant plus vrai que, outre leur Venetie (Trieste). tache d'organe moteur, ces bureaux resteront necessairement charges du controle des pro­ Pour ces regions particulieres, la commission grammes regionaux, de leur coordination, du approuve le critere selon lequel les programmes developpement de la cooperation avec les Etats d'intervention doivent etre completes par des membres et avec les organismes locaux, de programmes d'action, caracterises par l'emploi l'etude approfondie et systematique des nom­ intensif des moyens disponibles. breux problemes lies a cette politique. 9) La commission economique et financiere 6) A ce propos, la commission economique et approuve, dans leur ensemble, les methodes en­ financiere rappelle qu'elle a demande, des 1960 visagees dans la Premiere communication et se et a de nombreuses reprises encore par la suite, felicite vivement de la mise au point de certains la creation d'un office central de documentation programmes speciaux (poles de developpement et d'information. Elle estime en outre qu'il est Bari-Bridisi-Tarente; reseau de « points cen­ necessaire de creer des organismes d'etudes et traux >> dans l'Eifel-Hunsriick; projet de coopera­ de recherches appeles a cooperer d'une maniere tion de la Lorraine du Nord et du Sud du Luxem­ plus fonctionnelle avec les experts des Etats bourg belge) en tant que preuve de la volonte membres et des regions pour }'elaboration des de passer a une phase active et efficace tenant programmes et des etudes prospectives. compte des realites locales particulieres.

Elle souhaite en outre la reunion d'une con­ Elle approuve, en particulier, la mise en ference europeenne d'experts, de dirigeants d'in­ reuvre de certaines methodes d'industrialisa­ stituts regionaux specialises, et de professeurs tion et notamment des poles de developpement, d'universite, afin de confronter les methodes et des points centraux et des centres secondaires. les resultats les plus recents de la recherche scientifique dans le domaine de la politique de Elle souhaite que soit developpee la mise au developpement regional. point des methodes d'intervention sur les struc­ tures agricoles. 7) Elle estime egalement qu'il est indispen­ sable et urgent de mettre au point des proce­ Elle ~ estime necessaire d'appliquer une poli­ dures efficaces permettant aux personnalites tique fiscale propre a fournir des ressources plus qui, a !'echelon local et regional, ont un role de­ directes et plus appropriees aux organismes terminant dans le developpement regional, locaux responsables, d'une maniere ou d'une d'etre associees a !'elaboration de la politique autre, de la politique regionale et, en general, regionale, tant en ce qui concerne }'ensemble de d'une politique energique d'incitation au deve­ cette politique que les initiatives et les program­ loppement. mes particuliers. 10) Elle approuve en outre l'effort qui est fait A cet egard, la commission considere que les pour dega:;er les liens essentiels entre la poli­ formules actuelles sont insuffisantes et qu'elles tique de d §veloppement regional et la politique doivent etre profondement modifiees afin de d'infrastn cture, eu egard plus particulierement permettre la creation d'un organe consultatif a l'equipe .nent des grands axes de communica­ permanent. tion et aux techniques de financement des infra·· structures locales en general. 8) La commission economique et financiere approuve la distinction qui est faite de certaines A ce propos, elle rappelle, en les appuyant, categories de regions ou se posent des problemes les considerations maintes fois presentees sur le particulierement graves et pour lesquelles sont role, la structure, les reglements et les fonds de prevus des programmes diversifies de politique la Banque europeenne d'investissement. regionale. 11) Dans les limites restreintes ou son statut et les moyens mis a sa disposition le lui ont Cette distinction facilitera dans une large permis, la Banque europeenne d'investissement mesure la definition des objectifs, des methodes a jusqu'ici deploye une activite positive qu'elle a et des modeles particuliers d'intervention. surtout orientee vers l'aide aux regions les moins favorisees, et applique des criteres d'interven­ La classification proposee est la suivante: tio; c toujours plus systematiques.

• 41 Toutefois, elle a ete jusqu'ici plutot un instru­ celui-ci ne peut devenir un intrument de la poli­ ment auxiliaire qu'un instrument direct de la tique regionale). Il faut rappeler ces proposi­ politique regionale. tions, de meme que la necessite d'axer les inter­ ventions du F.E.O.G.A. sur des programmes La Banque europeenne d'investissement etant organiques permettant d'influer sur les struc­ appelee a etre de plus en plus !'instrument prin­ tures regionales. Il est egalement souhaitable cipal de la politique communautaire dans le do­ que la politique commune des transports soit maine regional, il faut qu'elle evolue dans ses mise en ceuvre dans les plus brefs delais, car structures, qu'elle soit plus largement dotee de elle devra faciliter !'utilisation des mesures par­ moyens financiers, qu'elle adopte des modalites ticulieres prevues pour appuyer la politique de techniques qui permettent - notament avec certaines regions. !'intervention de l'executif en tant que<< tierce ins­ tance»- d'accorder des bonifications d'interets 14) La C.E.E. devra utiliser ces instruments pour le financement des infrastructures les plus dans le cadre d'un programme d'action toujours importantes. On peut egalement se demander si, plus systematique et en concordance avec les dans le cadre de la politique a moyen terme, il principes generaux du traite. ne serait pas utile de proceder a des actions par­ ticulieres pour la realisation de grandes infra­ Il faudra toutefois coordonner soigneusement structures europeennes (axes de communication la mise en ceuvre progressive de l'union doua­ europeens, transports, ports de la mer du Nord niere avec le developpement concret de la poli­ etc.) ainsi que d'un instrument specifique pour tique regionale, singulierement dans les regions le financement des multiples infrastructures qui connaissent des difficultes particulieres. d'interet local dans les zones particulierement Cela exigera, bien entendu dans le respect deprimees. de la finalite du traite, une application plus 12) La politique des infrastructures doit de­ souple de certains criteres prevus pour appre­ passer le cadre economique et s'etendre aux cier les aides qui devront etre concentrees dans moyens de formation culturelle et profession­ certaines regions defavorisees, ou accordees a nelle et aux equipements socio-culturels. long terme et pour des raisons d'ordre social, aux regions agricoles les moins developpees. Il Au centre de cet objectif qui consiste a har­ conviendra toutefois de toujours se rappeler que moniser le developpement de toutes les regions les aides sont des moyens pour faciliter le de­ de la C.E.E. et a en eliminer les desequilibres, il marrage, et, de ce fait, proportionnes et limites y a l'homme, sa promotion dans la societe, la dans le temps. suppression des disparites les plus graves non seulement sur le plan du niveau de vie, mais 15) Tout en rappelant que l'action d'ensemble egalement sur le plan de la dignite humaine et des institutions communautaires doit etre forte­ du mode de vie, la conquete d'une plus grande ment amelioree tant du point de vue qualitatif liberte civique, c'est-a-dire une liberte non que du point de vue quantitatif, et cela d'une seulement economique, mais a la fois spirituelle, maniere encore plus accentuee que ne l'indiquent morale et culturelle. les termes- deja tres positifs- de la Premiere communication, la commission economique et 13) Pour pouvoir realiser tous les objectifs financiere n'ignore pas que ces responsabilites que l'on vient d'indiquer, il est essentiel d'utili­ et competences doivent etre considerees en liai­ ser d'une maniere plus coordonnee et de com­ son avec celles qui incombent aux Etats mem­ biner les instruments mis a la disposition de la bres et aux autorites des differentes regions. politique communautaire. La commission economique et financiere se A cet egard, on ne peut qu'approuver les pro­ rend compte que tant que ne sera pas realisee positions et l'expose des motifs contenus dans la une integration economique reelle, les autorites Premiere communication, au sujet du fonds so­ communautaires - dotees de moyens limites - cial, du F.E.O.G.A. (et naturellement de la B.E.I.) ne pourront agir que dans le domaine de !'inci­ et des politiques communes: politique agricole, tation, de l'etude, du controle et de la coordina­ politique des transports, politique energetique et tion, les :Etats membres et les autorites regiona­ politique de formation professionnelle. les continuant a devoir assumer la majeure par­ Il faut accorder une importance toute parti­ tie des taches (( operationnelles)) et a en porter la culiere a la cooperation avec Euratom et la responsabilite. C.E.C.A., cooperation qui sera facilitee par la Il est toutefois indispensable d'agir avec de­ fusion des executifs et par une interpretation termination aux differents niveaux pour per­ homogene des traites. mettre de progresser vers les differents objec­ C'est precisement parce qu'il avait conscience tifs, en agissant egalement sur les structures de ces dimensions de la politique communautaire administratives et institutionnelles avec les me­ que le Parlement europeen a maintes fois sou­ thodes les plus appropriees. De ce point de vue ligne combien il etait urgent que le Conseil egalement, la politique regionale apparaitra approuve les nouvelles propositions de regle­ comme un element dynamique toujours plus ments relatives au Fonds social (sans lesquelles important pour !'unification de l'Europe.

42 Proposition de resolution sur Ia Premiere communication de Ia Commission sur Ia politique regionale dans Ia C.E.E.

Le Parlement europeen, 7. approuve l'action positive et concrete de­ ployee par la Haute Autorite de la C.E.C.A. dans vu la Premiere communication de la Com­ le secteur de la politique regionale et invite mission sur la politique regionale dans la celle-ci a intensifier ses initiatives et ses reali­ C.E.E. (II/SEC (65) 1170 final) ; sations dans le cadre des executifs fusionnes, en cooperant toujours plus etroitement avec les vu le rapport de sa commission economique instances regionales et nationales tant sur le et financiere (doc. 58) ; plan des etudes de structure que sur celui de l'action ; 1. convaincu de ce que la politique regionale doit etre consideree comme une orientation d'en­ 8. demande a la Commission de la C.E.E.A. de semble de la politique economique generale de considerer la politique de l'energie nucleaire la Communaute en fonction des exigences du comme un element essentiel de la politique developpement economique des regions; n§gionale et insiste pour qu'Euratom, en adhe­ rant a cet imperatif, oriente les programmes 2. conscient du fait qu'une saine politique d'installation de centres nucleaires en tenant regionale au niveau communautaire doit £avo­ compte des projets regionaux d'industrialisation riser le developpement de toutes les regions lies a la politique generale du developpement de de la Communaute, meme si elle pose en prio­ la Communaute ; rite les problemes du developpement des regions 9. souligne l'action poursuivie jusqu'ici par les mains developpees (regions peripheriques, la Banque europeenne d'investissement, bien regions en difficulte, regions proches des fron­ qu'elle ait ete assujettie aux limites etroites que tieres communes aux Etats membres, regions lui imposent son statut et les moyens dont elle situees en bordure des frontieres orientales dispose, action orientee surtout vers les regions allemandes et italiennes) ; les mains developpees et basee sur des criteres 3. demande aux autorites communautaires d'intervention devenant peu a peu plus orga­ responsables de marquer avec plus de force leur niques, et souhaite done que l'on parvienne a volonte de faire face concretement au probleme reviser la structure actuelle et le statut de la de la politique regionale, d'adapter les metho­ Banque europeenne d'investissement qui doit des employees, de renforcer les instruments et necessairement devenir !'instrument financier les moyens financiers disponibles et de mettre principal pour promouvoir et mettre en reuvre en reuvre un ensemble solide et bien coordonne la politique regionale communautaire ; d'initiatives se traduisant par un programme 10. invite les autorites communautaires a d'action precis qui pourrait servir de base a la etudier toutes les possibilites qui s'offrent de legislation des Etats membres ; creer un fonds special pour le financement du developpement regional qui, agissant en colla­ 4. constate a cet egard que les propositions boration avec la Banque europeenne d'investisse­ contenues dans la Premiere communication de ment, permette de faire face, avec des moyens la Commission de la C.E.E. peuvent, si elles sont et suivant des modalites appropries aux situa­ approuvees, constituer un premier pas vers l'ins­ tions les plus graves de sous-developpement et tauration progressive d'une politique regionale de vieillissement regional ; communautaire; 11. rappelle a ce propos les liens vitaux qui 5. se rallie, dans une appreciation d'ensemble, unissent la politique regionale communautaire aux methodes envisagees par la Commission de et la politique des grandes infrastructures euro­ la C.E.E. dans sa Premiere communication et se peennes, eu egard plus particulierement a la declare favorable a }'elaboration de certains pro­ realisation de l'equipement des grands axes de grammes speciaux en tant que preuve de la communication, aux ports, etc .... ; volonte de passer a une phase de cooperation efficace qui tienne compte des realites locales 12. souligne l'apport essentiel que represente particulieres ; une politique communautaire resolue des struc­ tures agricoles - malheureusement a peine 6. adresse au Conseil de ministres et aux amorcee par des interventions trap differenciees Etats membres une invitation pressante a exa­ - pour une politique efficace de developpement miner rapidement les problemes de la politique des regions agricoles en general et des regions regionale communautaire et a imprimer a cette deprimees en particulier, et souhaite vivement action l'impulsion adequate et decisive en vue que la section « orientation » du F.E.O.G.A. de resoudre ces problemes, notamment dans le adapte de toute urgence son action a de telles cadre plus large de la politique economique a exigences en concentrant les interventions, en moyen terme de la Communaute ; les coordonnant avec les programmes regionaux

43 de developpement, en les assortissant de moyens voirs locaux et regionaux a la determination de plus importants et en mettant a jour les modali­ la politique regionale communautaire et consi­ tes de son concours ; dere que l'instauration d'un contact plus etroit entre les instances communautaires et les per­ 13. insiste pour que soit realisee le plus rapi­ sonnalites representatives des regions est un dement possible la reforme du Fonds social euro­ element essentiel pour parvenir a une collabora­ peen en tenant compte des conditions et des tion vraiment democratique en ce domaine; modalites indiquees par le Parlement europeen dans le rapport de Mme Elsner (doc. 53/1965- 17. attend de la realisation d'une politique 1966) ; commune des transports, que l'accord du 21 juin 1965 fait apparaitre comme probable, une con­ 14. recommande une fois de plus a la Com­ tribution importante a la mise en CEUVre de la munaute de creer un service central de docu­ politique regionale communautaire ; mentation et d'information sur les problemes de la politique regionale, et d'harmoniser les metho­ 18. considere comme indispensable que les des de collecte et d'elaboration des donnees sta­ Etats membres suivent une politique tendant tistiques regionales dans les :Etats membres; resolument a encourager les investissements dans les regions les moins favorisees, et a fournir des 15. considere qu'il faut d'urgence et au prea­ ressources directes et appropriees aux organis­ lable reviser les structures et augmenter les cre­ mes locaux qui, aux differents niveaux et sui­ dits et les effectifs en personnel dont sont dotes vant leurs competences, sont responsables de la les services existant aupres de la Commission de politique regionale; la C.E.E. afin de les adapter aux exigences con­ siderables d'une politique regionale communau­ 19. invite les executifs europeens a tenir taire et invite le Conseil de ministres a tenir compte des suggestions et des observations pre­ dument compte des suggestions presentees dans sentees dans le present rapport mentionne lave partie du rapport precite (doc. 58) ; (doc. 58) et a informer periodiquement le Par­ lement europeen et sa commission competente 16. reconnait pleinement la valeur politique de l'etat des initiatives et des realisations en d'une participation des representants des pou- matiere de politique regionale.

44 ANNEXE I

La politique regionale communautaire dans les traites C.E.E. et dans Ies debats du Parlement europeen

1. Dans Ie traite de Rome la politique regio­ systeme comme !'instrument principal de la po­ nale du marche commun est definie de fa\;on litique regionale de la Communaute, sont parti­ assez precise et fait l'objet, directement ou indi­ culierement importantes. L'article 130 stipule rectement, de nombreuses dispositions qui si­ par exemple que << la Banque europeenne d'in­ tuent sa place dans le systeme. vestissement a pour mision de contribuer ... au developpement equilibre ... du marche com­ Dans le « Preambule » les Etats membres de­ mun dans l'interet de la Communaute; a cette clarent qu'ils sont soucieux de << renforcer l'unite fin, elle facilite avant tout le financement des de leurs economies et d'en assurer le developpe­ projets envisageant la mise en valeur des regions ment harmonieux en reduisant l'ecart entre les moins developpees ... >>. differentes regions et le retard des moins favo­ 4. Dans le protocole concernant l'Italie, il est risees >>. dit que les Etats membres << reconnaissent que L'article 2 precise que la C.E.E. << a pour mis­ le programme decennal du gouvernement ita­ sion de promouvoir un developpement harmo­ lien ... qui a pour but de redresser les dese­ nieux des activites economiques dans !'ensemble quilibres de structure de l'economie italienne, de la Communaute >>. notamment par l'equipement des zones moins developpees dans le Midi et dans les lles, et par L'article 6 et, de fa9on analogue, !'article 145 la creation d'emplois nouveaux ... >> est de leur affirment que << les :Etats membres, en etroite interet commun ... << et conviennent de recom­ collaboration avec les institutions de la Commu­ mander aux institutions de la Communaute de naute, coordonnent leurs politiques economiques mettre en ceuvre toutes les procedures prevues respectives dans la mesure necessaire pour at­ par le traite en recourant notamment a un em­ teindre les objectifs du traite >>. ploi adequat des ressources de la B.E.I. et du 2. Un certain nombre d'articles arretent, Fonds social ». sous forme de derogations aux dispositions gene­ Le protocole concernant le Luxembourg pre­ rales du traite, des mesures de protection parti­ voit des concessions particulieres en faveur des culieres en faveur de regions << sous-develop­ regions agricoles. pees, de regions gravement affectees par les cir­ constances politiques (art. 80) ou souffrant de 5. L'article 37 du traite instituant la C.E.C.A. la division de l'Allemagne (art. 92) ou encore de prevoit des mesures particulieres en faveur de regions affectees de graves alterations de leur regions souffrant de graves troubles economi­ situation economique >> (art 226) : ces mesures ques. Il convient de rappeler en outre l'article 56 concernent les transports (art. 90), le regime des ainsi que la Convention relative aux dispositions aides accordees par les Etats (art. 92), les clau­ transitoires qui, dans trois paragraphes au moins, ses de sauvegarde pour les regions dont la situa­ prevoit des mesures de politique regionale : tion economique est alteree (art. 226), etc. - le paragraphe 23, relatif aux mesures de Dans un deuxieme groupe d'articles est af­ financement de la reconversion des entrepri­ firme le principe selon lequel !'appreciation des ses rendue necessaire par l'etablissement du situations regionales doit constituer un des ele­ marche commun du charbon et de l'acier ou a ments de !'elaboration au niveau general de cer­ la creation de nouveaux postes de travail taines politiques communautaires determinees, pour la main-d'ceuvre rendue disponible ; telles que la politique agricole commune (art. 39, le paragraphe 26, consacre aux regions char­ paragraphe 2) et la libre circulation des travail­ bonnieres de Belgique ; leurs (art. 49). - le paragraphe 27, portant sur les regions mi­ 3. Un troisieme groupe d'articles est con­ nieres du Sulcis en Sardaigne. sacre ala definition des methodes et instruments destines a encourager la politique regionale ; 6. De !'article 155, il resulte que la Commis­ ainsi notamment !'article 123 relatif au Fonds sion doit s'occuper de la politique regionale en social et l'article 128 relatif a la politique com­ vue d'assurer, avec le concours des autorites mune de formation professionnelle qui doit con­ locales, nationales et communautaires, un deve­ tribuer au developpement harmonieux des eco­ loppement harmonieux de toutes les regions de nomies nationales et du << marche commun >>. la Communaute. Les dispositions relatives a la Banque euro­ Compte tenu de cet objectif et en particulier de peenne d'investissement, qui appara'it dans ce l'exigence d'elaborer une conception d'ensemble

45 ANNEXE II

COMPTE RENDU DES MISSIONS D'ETUDE ET D'INFORMATION EFFECTUEES PAR LE RAPPORTEUR DANS CERTAINS PAYS MEMBRES DE LA COMMU­ NAUTE ET COMPTE RENDU DE LA MISSION EFFECTUEE PAR LA COMMIS- SION ECONOMIQUE ET FINANCIERE A BARI

A - Compte rendu des missions d'etude et d'information effectuees par le rappor­ teur, M. Bersani, dans certains pays membres de Ia Communaute

ITALIE (decembre 1965) ripherie de la Communaute et a son voisinage immediat avec les espaces economiques de En Italie, la mission du rapporteur s'est limi­ l'A.E.L.E. et du COMECON. tee a certains entretiens avec des responsables de la Cassa per il Mezzogiorno en vue d'exa­ Le Land de Hesse est au contraire une re­ miner de maniere approfondie les modalites gion qui est en moyenne hautement industriali­ d'intervention de cet organisme dans le Mezzo­ see et qui, en ce qui concerne le produit national giorno et d'etudier ses techniques de finance­ brut par tete d'habitant se trouve dans le groupe ment et ses realisations depuis l'annee de sa de tete des regions de la Communaute. La region creation (1950) jusqu'a present. du Rhin-Main, avec Francfort pour centre, est une zone de concentration economique particu­ Avec le Prof. Dinardi et avec le Dr. De Meis, lierement importante. A cote de regions forte­ il a examine l'apport fourni par l'action regio­ ment developpees economiquement, le Land de nale au developpement economique general et la necessite de politiques d'incitation. Hesse comporte egalement des regions moins developpees, notamment en bordure du Rideau Il a examine enfin les rapports entre la de fer. Dans le Land de Hesse la politique re­ Cassa per il Mezzogiorno et la Banque euro­ gionale doit done s'attacher aux problemes des peenne d'investissement ainsi que la fonction zones de concentration economique et aussi a specifique de la Cassa per il Mezzogiorno pour ceux de regions moins developpees. l'action d'impulsion et de coordination interes­ sant plusieurs regions a la fois. La programmation regionale est, dans ces deux Lander, regie par des lois arretees au niveau du Land. La programmation regionale ALLEMAGNE incombe au Land dans le Schleswig-Holstein. Il En Allemagne, le rapporteur, au cours de a ete cree un conseil de programmation regio­ visites faites aupres des gouvernements des Lan­ nale ayant une mission consultative et dans le­ der a Kiel et Wiesbaden en janvier 1966, s'est quel sont representes les partis politiques, les informe plus particulierement de la situation principales organisations communales et les mi­ dans les Lander du Schleswig-Holstein et de lieux scientifiques. Les arrondissements (Kreise) Hesse. La presidente de la commission econo­ et les villes cooperent, au niveau inferieur, a la mique et financiere a pris egalement part aux programmation regionale ; des taches de pro­ conversations qui ont eu lieu a Kiel. grammation regionale peuvent egalement etre confiees aux arrondissements et aux villes par Les Lander du Schleswig-Holstein et de Hesse delegation. ont ete choisis parce qu'ils se trouvent dans une situation tres differente et doivent done faire Dans le Land de Hesse, la programmation face a des problemes de caractere different. regionale centrale incombe egalement au Land (la encore, avec la participation atitre consultatif Le Schleswig-Holstein est un Land ou !'agri­ du conseil de programmation du Land). En re­ culture et le secteur tertiaire ont une part im­ vanche, pour la programmation regionale au portante dans le produit national; mais il dis­ niveau inferieur, la competence des arrondisse­ pose egalement d'un potentiel industriel deja ments et des villes est fixee par voie legislative. ires developpe. Son degre d'industrialisation est toutefois inferieur a la moyenne federale. C'est Dans les Lander de Hesse et du Schleswig­ surtout dans les parties situees au nord du Land Holstein, les autorites competentes se sont ef­ que !'industrialisation n'est pas encore tres forcees de parvenir, pour la programmation re­ avancee. Le produit national brut par tete d'ha­ gionale dans certaines zones, a une cooperation bitant n'a pas encore, malgre des progres consi­ avec les autorites de Lander voisins. Pour le derables, atteint ces dernieres annees la mo­ Schleswig-Holstein, la cooperation avec la ville yenne federale. Dans ses efforts de developpe­ de Hambourg a ete a cet egard particulierement ment economique, le Land a eu surtout a lutter importante ; il a ete possible de trouver une contre des difficultes dues a sa position a la pe- bonne solution par la creation d'un conseil com-

48 de programmation pour Hambourg et le Schles­ fran<;ais pour concretiser davantage son action wig-Holstein. regionale : a savoir la regionalisation du budget d'equipement. Les « Tranches operatoires » FRANCE fixent, dans le cadre du Plan de modernisation et d'equipement, pour chaque region, et a titre Le rapporteur s'est rendu a Paris, a la « De­ indicatif, des orientations pour les investisse­ legation a l'Amenagement du territoire et a ments publics. l'Action regionale >>, ou il a ete re<;u par le dele­ gue-adjoint M. Monod, entoure de plusieurs Dans le cadre de leur action, les autorites collaborateurs. gouvernementales fran<;aises ont eu le souci de donner plus d'efficacite a l'action regionale par Les responsables fran<;ais ont mis en relief la des mesures administratives de decentralisation. mission impartie a la << Delegation>> rattachee A cet egard, le renforcement de pouvoirs donnes directement au premier ministre, et chargee de aux Prefets regionaux << coordinateurs >> en ma­ !'impulsion, de la coordination et de la mise en tiere economique est significatif. ceuvre de la politique regionale. Les orateurs ont mis !'accent sur le lien existant entre la Enfin, l'orateur insiste sur l'ensemble des planification nationale et l'amenagement du ter­ moyens financiers mis au service de la politique ritoire, qui en est sa composante geographique: regionale et exprime le vceu que la politique en effet, la << Delegation>> travaille en etroite col­ du ministere des finances puisse, dans un proche laboration avec la Commission specialisee du avenir, permettre aux collectivites locales fran­ Plan: la C.N.A.T. <;aises de beneficier davantage que dans le passe Les interlocuteurs fran<;ais ont insiste sur les des interventions de la Banque europeenne d'in­ initiatives nouvelles prises par le gouvernement vestissemen t.

B - Compte rendu de la mission d'etude effectuee par Ia commission economique et financiere a Bari (20-22 mars 1966)

20 mars 1966 d'implanter de nouvelles installations qui porteront la production a 6 millions de La matinee du dimanche 20 mars 1966 a ete tonnes; consacree par la commission parlementaire a la visite de l'acierie Italsider de Tarente. un port industriel a ete construit non loin du siege d'Italsider et un certain nombre de Les conversations que la commission a eues maisons ouvrieres ont deja ete construites avec M. Kettes, directeur de l'acierie, et M. Maz­ tandis que d'autres sont en construction ; zalino, president du consortium de developpe­ ment industriel de Tarente, lui ont permis de - toute la production d'Italsider est caracte­ prendre connaissance des donnees suivantes : risee par une mecanisation et une automa­ tion elevees ; a) en ce qui concerne l'acierie Italsider: b) en ce qui concerne le developpement industriel - il s'agit d'une societe d'economie mixte dans de La 1·egion de Tarente : laquelle l'Etat a une participation de 55 Ofo le consortium pour le developpement in­ et le capital prive de 45 °/o ; dustriel de la region de Tarente, cree en 1960, a etabli un plan de developpement qui - l'acierie est implantee sur une superficie de prevoit des investissements pour un mon­ 580 hectares et elle a 5.000 ouvriers qui vien­ tant de 80 milliards de lires la charge en nent pour 90 Ofo de la region avoisinante ; a partie du consortium, en partie de !'adminis­ la main-d'ceuvre a ete formee au debut dans tration ordinaire de l'Etat et en partie des d'autres usines appartenant au complexe industries exen;ant leur activite dans la Italsider et maintenant elle est specialisee region de Tarente ; en partie sur place et en partie ailleurs ; - les travaux d'infrastructure sont deja en actuellement, 500 ouvriers environ suivent grande partie acheves : cela a permis !'instal­ des cours de specialisation a Tarente meme ; lation de certaines industries petites et - en 1965, la production a ete d'environ 1,5 moyennes du secteur de la petrochimie, de million de tonnes d'acier et en 1966 il est la mecanique et de la transformation du gaz ; prevu une production de 2,5 millions de dans 20 ans, 40 000 personnes environ de­ tonnes; vraient etre employees dans l'ensemble des - les superficies encore libres actuellement realisations prevues par le plan de develop­ permettront encore dans l'avenir immediat pement industriel ;

49 il y a malheureusement, a l'heure actuelle, representants des cinq provinces des Pouilles 1 environ 30.000 chomeurs dans la region de et des organisations syndicales ( ). Tarente. Sur les problemes du developpement indu­ Dans l'apres-midi d1.l 20 mars 1966, la com­ striel, !'impression generale est positive mais mission economique et financiere a visite la avec les reserves formulees par les representants zone d'amenagement agricole des Pouilles, en des provinces exclues du projet Italconsult compagnie du Prof. Scardaccione, president de (Lecco, Brindisi et Poggia) et avec les reserves !'Office pour l'amenagement agricole des emises par le representant de la societe finan­ Pouilles. ciere Breda sur le degre de concentration indus­ trielle optimale ainsi que !'invitation a elargir Certaines zones d'amenagement ont ete visi­ le cadre du programme de developpement indus­ tees dans la region irriguee et dans la region triel au dela du pole Bari-Tarente. Il faudrait qui n'a pas encore ete completement dotee de qu'il y ait des zones de developpement ou des toutes les infrastructures d'irrigation necessaires. centres d'industrialisation dans les regions ex­ clues du projet de pole de developpement indus­ Selon le Prof. Scardaccione, les resultats de triel. l'amenagement agricole dans les Pouilles se situent a trois niveaux: Les autorites locales interessees a la realisa­ - economique : le revenu dans !'agriculture tion du pole de developpement industriel sont a augmente dans une proportion superieure au tres embarrassees au sujet de l'organisme direc­ cout total des amenagements realises. La de­ teur du pole de developpement ; jusqu'a present, pense a ete d'environ un million de lires par on n'a pas encore eu de nouvelles de sa creation hectare dans la zone d'amenagement, et la et il ne semble pas que des propositions aient valeur des terres a augmente dans une propor­ ete faites. tion superieure a l'investissement opere. Au sujet du probleme agricole, !'importance Dans la zone completement irriguee et de­ des resultats obtenus par l'Office d'amenagement puis un certain temps le revenu annuel par agricole, surtout dans les zones irriguees, a pro­ hectare s'eleverait a environ 1.250.000 lires. voque un curieux phenomene d'immigration de la main-d'ceuvre des regions montagneuses vers - social : les populations agricoles ont vu les regions de plaines. Malgre cela, l'exode de la leur niveau de vie augmenter sensiblement main-d'ceuvre rurale a enregistre des indices grace aux resultats obtenus contre l'analpha­ eleves (13 %) ces cinq dernieres annees. betisme et a !'acquisition par les travailleurs de !'agriculture d'un confort plus eleve (appareills electro-menagers, maisons et instruction). Apres-midi du 21 mars 1966 Dans la region de Tarente, on n'a pas note L'apres-midi du 21 mars 1966, la commission de mouvements importants de migration bien economique et financiere a visite le complexe que les grandes villes aient vu leur population industriel de la ville de Brindisi, s'arretant plus augmenter sensiblement. On a enregistre dans particulierement a la Montshell et a l'Aminova. la zone irriguee proche de Metaponto un mouve­ La visite a ete suivie d'une reunion avec les ment d'immigration en provenance de certaines autorites locales et avec les representants des regions limitrophes. organisations syndicales. - politique : auparavant, les agriculteurs La Montshell, societe produisant des derives participaient peu a la vie politique active ; du petrole, des resines synthetiques et des pro­ quelques annees apres la reforme agraire, ils duits connexes, a exige des investissements pour ont commence a y participer de maniere intense un montant de 125 milliards de lires ; la super­ et leurs representants font partie de nombreux ficie de cette fabrique est de 6 millions de m 2 et conseils communaux et des organismes provin­ elle emploie 3.800 personnes. ciaux et regionaux.

Il faut noter que la regwn de Metaponto (1) Au cours de la reunion, les representants des autorites revet egalement un interet particulier, car elle locales ont presente les rapports oraux suivants : - «La programmation economique dans les Pouilles » a ete choisie par l'O.C.D.E. comme region rapporteur : M. Trisorio Liuzzi, maire de Bari et president du Comite general de la programmation d'interet europeen et mediterraneen dans le dans les Pouilles. domaine de la production et de la commercia­ - « Les problemes industriels et le pole de developpe­ ment, rapporteur : M. Luigi Bruni, representant de lisation des fruits et legumes. la societe financiere Breda. - « Les problemes de !'agriculture des Pouilles : rap­ porteur : M. Scardaccione, president de !'Office d'am<'magement foncier des Pouilles. - «La formation professionnelle dans les Pouilles >> Matinee du 21 mars 1966 et matinee du rapporteur : M. G. de Ruggero, Inspecteur d'aca­ 22 mars 1966 demie de Bari. - « Les problemes de la main-d'ceuvre : Travail et emigration» rapporteur : M. Ottomano, directeur de Les matinees des 21 et 22 mars 1966 ont ete !'Office du Travail de Bari. (Voir P. v. de la commission economique et financiere consacrees a deux reunions communes avec les des 21 et 22 mars 1966, PE. 15.528.)

50 L' Aminova, societe produisant du glutamate - 300 millards d'investissements dans les entre­ monosodique a usage alimentaire, a exige des prises des trois secteurs afin de creer les nou­ investissements de 5 milliards de lires ; alle em­ veaux emplois prevus et rendre possible le ploie 200 travailleurs. degagement du secteur agricole ; Au cours de la reunion, les autorites locales 100 milliards pour les infrastructures tech­ ont rappele ce qui suit: niques collectives destinees a !'amelioration du site afin de rendre possibles les investisse­ Le plan regulateur, elabore par le Consor­ ments industriels ; tium pour la structuration de cette region, pre­ voit la creation d'un complexe industriel prin­ 50 milliards environ d'investissements socio­ cipal a Brindisi d'environ 2.300 hectares et de culturels. trois unites satellites a Fasano et Ostuni, sur l'axe dirige vers Bari, et a Francavilla Fontana, A propos du pole de developpement Bari­ sur l'axe dirige vers Tarente ; les depenses glo­ Tarente, les autorites locales ont souhaite, d'une bales pour les travaux d'infrastructure s'ele­ part, que l'etude de l'Italconsult soit completee, vaient a environ 50 milliards de lires. comme cela avait ete promis, par la redaction de projets portant sur la possibilite de creer les L'objectif principal du plan de developpe­ industries selectionnees par l'Italconsult et rele­ ment est de reequilibrer les structures socio­ vant du secteur petrochimique, et d'autre part, economiques afin de se rapprocher, sur une que la C.E.E. confirme, en vue des objectifs que periode de 15 ans, des rapports numeriques de main-d'muvre existant dans les zones industri­ l'on veut atteindre par cette experience, l'interet qu'elle porte a la localisation, en d'autres zones ellement plus avancees, pour passer : que celles fixees de Bari et Tarente, d'indus­ dans le secteur primaire (agriculture) de 64,7 tries du secteur mecanique, choisies parmi celles a 40 'Ofo ; deja envisagees par l'Italconsult. dans le secteur secondaire (industrie) de 18 a 28 'Ofo ; dans le secteur tertiaire (commerce et ser­ Apres-midi du 22 mars 1966 vices) de 17,3 a 32 Ofo. A la fin de sa mission, la commission econo­ Il est aussi prevu, au cours de la meme pe­ mique et financiere a visite, l'apres-midi du riode, de creer 58.000 emplois nouveaux, dont 22 mars 1966, la zone industrielle de Bari en 25.000 dans le secteur secondaire et 33.000 dans s'arretant plus particulierement aux « Officine le secteur tertiaire ; parallelement, le secteur Calabrese » qui construisent des camions spe­ agricole serait reduit de 16.000 emplois. ciaux sur chassis Fiat (industrie entierement a capital prive), a la «Pignone Sud>> (petite et Les investissements globaux necessaires pour moyenne mecanique) et a la « Hettenaks >>, so­ realiser cet objectif ont ete estimes a 450 mil­ ciete a capital italien, suedois, japonais, pour la liards, repartis comme suit : confection de vetements de femmes.

51 ANNEXE III

LA POLITIQUE REGION ALE DES ETATS-UNIS d'AMERIQUE (1)

La loi sur les travaux publics et l'amenage­ tions a 1' Administration de l' amenagemen t eco­ ment economique (Public Works and Economic nomique pour l'execution du programme. Development Act (EDA) de 1965 represente un programme a long terme visant a lutter contre Si !'approbation de tous les projets est cen­ le chomage dans des zones ou persiste depuis tralisee a Washington, les demandes doivent des annees un fort chomage chronique. Le texte toujours emaner des regions elles-memes et ob­ prevoit l'octroi d'avantages qui inciteront l'in­ tenir !'agrement prealable de leurs Etats respec­ dustrie a s'installer dans les zones en cause ainsi tifs, avant de pouvoir etre soumises a !'Adminis­ que l'amenagement des regions et des collec­ tration de l'amenagement economique. La mise tivites en vue de stimuler l'activite economique. en application de la loi sur l'amenagement eco­ La legislation en vigueur est en grande partie nomique des Appalaches incombe a une commis­ destinee a aider les zones critiques en amelia­ sion composee des gouverneurs (ou de leurs rant !'infrastructure de leurs economies. De mandataires) de chacun des douze Etats qui par­ meme, la loi de 1965 sur l'amenagement econo­ ticipent au programme d'amenagement, ainsi mique des Appalaches (Appalachian Regional que d'un copresident designe par le president Development Act) prevoit l'assainissement de la des Etats-Unis. Deux departements ministeriels region la moins developpee des Etats-Unis par federaux, celui du travail et celui de la sante, un ensemble de programmes destines a stimuler de !'education et des affaires sociales se par­ l'economie de cette zone. tagent, en cooperation avec les fonctionnaires competents des Etats et des collectivites locales, La loi sur le developpement et la formation la responsabilite de la gestion des programmes de la main-d'reuvre (Manpower Development de formation et de readaptation professionnel­ and Training Act) a essentiellement pour but la les. La loi sur le developpement et la formation formation et la readaptation professionnelle des professionnelle de la main-d'reuvre (MDTA) a chomeurs. attribue aux fonctionnaires federaux de vastes pouvoirs de controle sur ces programmes de Outre les programmes federaux, les 50 Etats formation. Alors que le montant des credits fe­ ont presque tous adopte des mesures tendant a deraux alloues a chaque :Etat est precise dans encourager le developpement industriel. les lois respectives, les fonctionnaires federaux conservent le pouvoir d'approuver chaque cours L'Administration de l'amenagement econo­ de formation professionnelle. mique (Economic Development Administration) au ministere du commerce est chargee de la Cependant !'initiative d'instituer des cours mise en reuvre du programme federal d'aide de formation pour les chomeurs locaux confor­ aux regions insuffisamment developpees (2). mement au programme de la MDTA est en general prise par les bureaux de main-d'reuvre locaux qui determinent quelles sont les qualifi­ L'organisation administmtive cations professionnelles dont on a besoin et pour lesquelles il convient d'assurer une formation. Une commission composee de representants des travailleurs, des chefs d'entreprise, de !'agri­ culture et du gouvernement doit se reunir au Les programmes d'action regionale minimum deux fois l'an pour aider le ministre du commerce a fixer le programme pour les re­ Zones urbaines : Les criteres du droit a !'as­ gions insuffisamment developpees ; la commis­ sistance sont fondes sur une echelle mobile du sion peut egalement presenter des recommanda- chomage ,excedant la moyenne nationale dans une region donnee. Zones rurales : Les criteres de determination (1) La Haute Autorite a bien voulu nous communiquer des maintenant la documentation qu'elle a etablie au sujet des zones rurales sont bases sur le niveau du de la politique regionale aux Etats-Unis et qui sera publiee dans le courant de 1966, sous la forme de mise revenu plut6t que sur les donnees concernant a jour du repertoire des «Dispositions pour faciliter le chomage. la creation d'activites nouvelles». Les notes suivantes constituent un resume de cette documentation. Avant qu'une region ou qu'une zone a reame­ (2) Deux regions ou plus ayant droit a !'assistance peu­ vent former une zone d'amenagement economique nager puisse pretendre a une aide financiere, (Economic development district) comprenant au mains elle doit, aux termes de la loi sur l'amenage­ une region qui ne rentre pas dans la categorie des regi> mais qui dispose d'un potentiel ment economique, preparer un programme economique suffisant pour stimuler le developpement economique dans la zone entiere. Le t;, des comtes des d'amenagement economique general (overall Etats-Unis soit environ le 1/s de la population du pays economic developement programm (OEDP) ), seront susceptibles de beneficier de !'aide prevue par l'EDA. qui doit etre agree a la fois par l'Etat et par

52 !'Administration de l'amenagement economique. economique regional en octroyant des prets aux Tout projet pour lequel on demande ensuite associations d'amenagement economique locales une aide financiere doit etre compatible avec et de l'Etat. ce programme general, lequel doit etre approuve par un groupe de personnes dument habilitees pour l'amenagement economique local, represen­ Aides financieres tant les principaux interets de la collectivite, notamment l'industrie et le commerce, !'agricul­ a) Subventions ture, les travailleurs, les fonctionnaires, etc... Le gouvernement federal subventionne la construction de navires devant etre utilises pour le commerce exterieur des Etats-Unis. L'Admi­ Les types d'aide nistration maritime est habilitee a couvrir la L'Administration pour l'amenagement econo­ difference du cout de construction jusqu'a con­ mique offre les types d'aide suivants : currence de 50 'Ofo du cout total du navire destine au commerce exterieur. 1. Frets a long terme a bas taux d'interet, desti­ nes a fournir des capitaux de depart a de nouvelles entreprises desireuses de s'implan­ b) Prets ter dans les regions insuffisamment develop­ L'adoption de facilites de credits speciales pees, ou a aider des entreprises deja etablies pour les entreprises s'installant ou prenant de a s'agrandir. La loi ne specifie pas les types !'extension dans les regions qui connaissent des d'entreprises qui peuvent beneficier de l'aide. excedents de main-d'

53 • j

ne doit pas exceder 80% du montant total, et rantie ou de participation. L'industrie des trans­ la societe d'amenagement local doit contribuer ports a beneficie d'un traitement de faveur dans pour au mains 20 % du cout total du projet. La les programmes gouvernementaux de credit. duree des prets aux societes d'amenagement Outre la subvention a la construction navale peut aller jusqu'a 25 ans, contre un maximum pour le commerce exterieur, le gouvernement ga­ de 10 ans pour les prets consentis directement rantit les prets consentis aux compagnies aerien­ aux petites entreprises. Le taux maximum de­ nes et aux chemins de fer. mande par la SBA est de 51/2 Ofo et, dans les re­ gions a excedent de main-d'a:uvre, ou le ch6mage depasse 6 Ofo, le taux d'interet est ramene a 4 %. d) PTogramme d'assurance Certains Etats ant aussi pris des mesures pour Au cours des dix dernieres annees, plusieurs developper les capitaux d'investissement afin Etats ont mis en application des programmes d'inciter les industries a se fixer ou a s'etendre d'assurance pour les batiments industriels. Bien sur leur territoire. que la legislation varie selon les Etats, ces pro­ Sur les 50 Etats, 30 ont fonde des societes grammes garantissent normalement jusqu'a 90 °/o d'amenagement industriel (Business Develop­ du cout du terrain et de la construction. Le pret ment Corporation), dont le role principal est est accorde par un etablissement de credit tra­ d'accorder des credits pour l'amenagement in­ ditionnel, banque ou compagnie d'assurance et dustriel. Les societes d'amenagement industriel l'Etat exige 0,5 a 1 Ofo d'interet sur le solde du (BDC) se procurent des capitaux aupres des pret pour couvrir le cout de I' assurance. etablissements de credit traditionnels. Neuf Etats ont pris des dispositions pour ac­ e) Avances attribuees en vertu du progTamme corder des prets directs a des entreprises nou­ d'assistance technique velles ou en expansion. Sept Etats garantissent L'EDA dispose de pouvoirs discretionnaires ou assurent les prets consentis par des preteurs pour attribuer les fonds fournis en vertu du pro­ traditionnels. gramme d'assistance technique. Les fonds d'as­ sistance technique peuvent servir financer des L'exemple le plus remarquable des efforts a etudes de projets et la mise au point de nou­ tentes par les Etats pour attirer, par un pro­ gramme de prets directs, l'industrie vers les re­ veaux procedes de production. Ces etudes etaient soit le resultat de demandes de prets industriels gions a ch6mage chronique, est la creation de la adressees a l'EDA, soit des efforts faits par Pennsylvania Industrial Development Authority l'EDA pour aider de petites industries locales a (PIDA). Cet organisme n'accorde ses prets qu'a se developper. des associations locales d'amenagement indus­ triel sans but lucratif, dont l'objet est de pro­ mouvoir l'amenagement industriel dans les re­ f) ExoneTations jiscales ou degrevements jiscaux gions a excedent chronique de main-d'a:uvre. Les prets de la PIDA sont limites a 40 Ofo du Les avantages les plus frequents offerts par cout des installations industrielles et ils sont as­ les collectivites sont l'octroi gratuit ou subven­ sortis d'un taux d'interet de 2 Ofo. tionne de terrains industriels, la construction ou la transformation de batiments industriels ou commerciaux et l'octroi de services publics. Dix c) Garanties Etats autorisent les collectivites a accorder aux Les banques et autres etablissements de cre­ nouvelles entreprises des exonerations fiscales dit participants peuvent accorder la totalite du pour une periode de dix ans. Vingt-cinq Etats pret a l'entreprise dite ((petite» et obtenir la ont promulgue une legislation autorisant leurs garantie du gouvernement pour le cas ou le pret subdivisions administratives a financer !'implan­ ne serait pas rembourse. La garantie maximum tation d'entreprises par diverses mesures assor­ fournie par la SBA est limitee a 90 Ofo du solde ties d'avantages fiscaux, notamment par l'emis­ non encore rembourse du pret. La SBA demande sion d'obligations et de bans exoneres d'imp6ts. a l'etablissement preteur 0,5 a 1% de frais sur Un seul Etat autorise les municipalites a se la partie du pret garantie par la SBA. Les frais porter acquereurs de tout l'actif d'une societe. de garantie sont supportes par l'etablissement Taus les autres Etats limitent !'utilisation des preteur et non par l'emprunteur. 60 Ofo des prets fonds provenant des obligations a l'achat de ter­ accordes par la SBA le sont sur une base de ga- rains ou d'immeubles.

54 ANNEXE IV

LA POLITIQUE REGIONALE DE LA GRANDE-BRETAGNE ET DES PAYS SCANDINAVES

La politique regionale en Grande-Bretagne

Le livre blanc sur les encouragements 2. Pour les materiels et les machines qui au­ aux investissements rout b{meficie d'une subvention, il ne sera pas accorde de deductions initiales. Pour les mate­ Introduction riels et les machines qui ne peuvent donner droit Le gouvernement a l'intention d'encourager a des subventions, les deductions initiales sont de maniere plus poussee une meilleure reparti­ attribuees a concurrence de 30 Ofo au lieu de tion geographique de la croissance industrielle. 10 Ofo precedemment. Le systeme actuel consistant en allocation de 3. Tous les bt'ttiments, installations et usines primes d'investissement sera modifie sous deux classes comme constructions industrielles au rapports: l'orientation et les modalites des en­ point de vue fiscal beneficieront de deductions couragements. initiales de 30 Ofo au lieu de 15 °/o de deduction d'investissement, et 5 Ofo de deduction initiale. Il ressort duPlanNational que durant les pro­ chaines annees il faudra surtout donner la prio­ 4. Les biens industriels destines a etre utili­ rite aux secteurs industriels les plus capables de ses en dehors du Royaume-Uni ne pourront pre­ contribuer au renforcement de la balance des tendre a des deductions d'investissement, mais paiements. Les avantages que procure le systeme ils beneficieront des nouveaux taux de deduc­ actuel sont trop disperses pour produire pleine­ tions initiales indiques sous 2 et 3. ment leurs effets. 5. Les deductions d'investissement ne seront La maniere la plus directe d'atteindre cet ob­ pas accordees pour les vehicules, sauf pour cer­ jectif est l'octroi de subventions directes. Pour tains types de materiels mobiles ; dans les cas ou les entreprises, il est plus aise de tenir compte des deductions d'investissement ont ete accor­ des subventions dans leurs calculs, lorsqu'elles dees, elles seront generalement remplacees par prennent des decisions concernant les investis­ des deductions initiales de 30 °/o. sements ; les subventions peuvent aider des en­ 6. Certains types de biens, tels que les ba­ treprises nouvelles qui n'ont pas encore com­ teaux et les ordinateurs, feront l'objet d'un trai­ mence a realiser des benefices. En outre, les tement special, qui sera expose plus loin. subventions donnent une plus grande assurance de profit. Un investissement comporte des ris­ ques et les subventions reduisent ces risques, ce Zones de developpement que ne fait pas une deduction fiscale dependant La nouvelle legislation prevoit le remplace­ du succes de l'investissement. Un systeme de ment des actuelles zones de developpement, re­ subventions peut etre facilement utilise pour gies par les «local employment act>>, par des donner des encouragements particuliers dans les nouvelles zones de developpement qui b€mefi• regions ou le gouvernement desire plus particu­ cieront de mesures d'encouragement speciales. lierement proceder a des investissements addi­ tionnels. Contrairement aux anciennes zones de deve­ loppement, qui etaient choisies uniquement en Les grandes lignes du nouveau systeme fonction reelle et previsible du ch6mage, les nouvelles zones seront choisies en consideration Le gouvernement instaurera une legislation de la politique regionale plus large du gouverne­ habilitant le ministere du commerce a accorder ment et en tenant compte de tous les elements des subventions aux industries manufacturiere economiques importants. et extractive pour leurs frais d'outillage et de Les industries manufacturiere et extractive machines destines a etre utilises en Grande­ situees dans la zone de developpement benefi­ Bretagne. cieront de subventions au taux de 40 Ofo (le taux 1. Les industries manufacturiere et extrac­ national etant de 20 Ofo) pour leurs materiels et tive beneficieront d'une subvention a l'investis­ machines. Ces subventions pourront etre ob­ sement de l'ordre de 20 Ofo sur les nouveaux ma­ tenues pour des remplacements de machines, teriels et machines utilises a des fins de moder­ des extensions ou de nouveaux projets, que l'in­ nisation. Les autres industries seront exclues du vestissement en cause ait pour effet ou non de benefice de cette subvention. creer de nouveaux emplois.

55 Les autres formes d'aide prevues actuelle­ Bateaux: Des dispositions speciales ont ete ment par les « local employment acts » seront inscrites dans la loi de finance de 1965 pour poursuivies ; elles comportent des subventions faire face aux besoins de l'industrie navale ; en accordees sur recommandation du comite con­ sus des 40 Ofo de deduction d'investissement deja sultatif, du ministere du commerce, et la mise appliques, elles ont autorise le libre amortisse­ a disposition d'usines du ministere du com­ ment. Ce libre amortissement est maintenu et merce. Ces formes d'aide seront accordees, com­ les nouveaux bateaux pourront pretendre aux me elles le sont actuellement, lorsque de nou­ subventions au taux national de 20 Ofo en rem­ veaux emplois seront crees. placement des deductions d'investissement. Le libre amortissement pour le materiel et Les bateaux de peche n'auront pas droit les machines dans les zones de developpement aux subventions d'investissement, mais con­ et les subventions au taux de 10 °/o pour les ma­ tinueront a beneficier des subventions pre­ teriels et machines, prevus par les « lois sur la vues dans la legislation sur les pecheries. Ces creation d'emplois locaux » seront supprimes. subventions seront ajustees en fonction de la Les modifications aux exonerations fiscales suppression des deductions d'investissement. Les s'appliqueront a l'Irlande du Nord. Les encoura­ bateaux de peche pourront egalement pretendre gements a l'industrie dans cette region relevent au libre amortissement. de la competence du gouvernement de l'Irlande du Nord, qui annonce des modifications a ses Ordinateurs : Tous les ordinateurs utilises a propres dispositions, en vue d'encourager le de­ des fins commerciales donnent droit a des sub­ veloppement de l'industrie. ventions de l'ordre de 20 Ofo: ils ne beneficieront pas de subventions regionales de 40 Ofo.

Industries admises au benefice des mesures V ehicules : Les subventions d'investissement d'encouragement ne seront pas allouees pour les vehicules. Cer­ tains biens d'equipement mobile utilises gene­ La legislation autorisera le ministere du com­ ralement a l'interieur des locaux industriels (les merce a accorder des subventions d'investisse­ chariots elevateurs par exemple), dans les mines ment pour les depenses relatives a des materiels ou les carrieres, donneront droit a des subven­ et machines neufs utilises en vue de parvenir tions dans les cas ou le ministere du commerce a ce que les processus de fabrication ou d'ex­ aura la certitude qu'ils sont utilises a des fins tration remplissent les conditions necessaires de modernisation. Exception faite de cette catt~­ a l'octroi de telles subventions. gorie Speciale de materiel mobile, les vehicules Ce que l'on veut, c'est que la fabrication qui pouvaient jusqu'a ce jour entrer en ligne de comporte tous les processus de fabrication. Cela compte pour l'octroi de deductions d'investisse­ inclut les differentes operations de transforma­ ment (tels les vehicules et les autobus commer­ tion des materiaux jusqu'au produit fini, que ciaux) donneront droit a des deductions initiales celles-ci soient executees par une ou plusieurs au taux de 30 Ofo. firmes. Les secteurs des services et de la cons­ Si l'equipement a ete acquis en location­ truction ne serc\nt en general pas couverts par vente, les subventions seront accordees au ces dispositions. taux normal (y compris eventuellement, les sub­ L'extraction engloberait !'exploitation des ventions regionales) au candidat acheteur si les carrieres, des mines et }'extraction de mineraux biens d'equipement y donnent droit par ailleurs. naturels. Les activites industrielles de ce type n'entreront en ligne de compte que dans la me­ Recherche scientifique: Les depenses expo­ sure ou elles sont exercees dans un but lucratif. sees en materiel et en machines a des fins de recherche scientifique en rapport avec la mo­ Des subventions seront accordees pour le dernisation donneront droit a des subventions renouvellement des installations et des machines d'investissement. Les 100 Ofo d'exoneration ac­ utilisees dans le cadre de la modernisation de tuellement consentis pour les investissements l'entreprise. Les produits importes seront traites dans la recherche scientifique sont maintenus. sur un pied d'egalite avec les produits domesti­ ques. Il y aura une valeur minimale au-dessous Recherches petrolieres en mer : La zone du de laquelle il ne sera pas accorde de subven­ plateau continental dont le Royaume-Uni pro­ tions. jette !'exploration et }'exploitation sera conside­ ree comme partie integrante de la Grande-Bre­ Les avoirs investis ne donneront droit a des tagne et, par consequent, les depenses qui y se­ subventions que s'ils sont employes a des fins ront faites pour des investissements dans le de modernisation de l'entreprise. Toutefois il y cadre de la recherche de petrole et de gaz natu­ a, a cette regle, deux exceptions : les bateaux rel donneront droit a des subventions. et les ordinateurs ; certaines autres categories de biens devront faire l'objet de dispositions parti­ Les principaux programmes d'investissement culieres. Tous ces cas particuliers sont traites des industries nationalisees sont regis par les ci-apres. dispositions statutaires de ces industries et le

SG gouvernement peut exercer sur eux toute in­ <> sont accordees au meme titre pour le developpe­ L'imposition des subventions ment des entreprises existantes et pour la reali­ sation de nouveaux projets. Or, l'experience a Les subventions qui seront accordees en cas montre que parfois les difficultes et les couts d'investissements nouveaux et de constructions occasionnes par !'implantation d'une nouvelle neuves dans les zones de developpement seront entreprise loin du siege social de la firme, de­ considen?es par le fisc comme des rentrees de passent dans une mesure considerable ceux que capital, au meme titre que les subventions ana­ suscite le developpement d'un complexe indus­ logues accordees jusqu'ici en vertu de la loi triel existant. regissant l'emploi au niveau local («Local Employment Acts»). C'est pourquoi le Board of Trade sera habi­ Cela signifie que ces subventions ne seront lite a accorder une aide supplementaire chaque pas assujetties a la taxe sur les societes ou a la fois qu'il estimera que les problemes poses justi­ taxe sur les revenus (dans le cas de commer­ fient une intervention de ce genre. Elle sera c.ants independants). Inversement, les subven­ octroyee sous forme d'une subvention comple­ tions seront considerees comme reduisant le mentaire de 10 °/o a la construction, portant cmJ.t en capital des biens a l'achat desquels elles ainsi le taux total a 35 °/o ou, dans le cas des sont destinees, pour le calcul des deductions fis­ firmes louant des usines relevant du Board of cales sur le capital. Trade, sous forme d'une exemption de loyer pen­ dant la periode initiale. La creation d'emplois Le gouvernement a decide de remplacer les Sous la nouvelle legislation, la creation d'em­ deductions d'investissement dans l'agriculture plois ne constituera pas une condition a l'octroi par d'autres mesures qui encourageront les in­ de subventions au benefice de l'equipement et vestissements dans le domaine de l'equipement des machines. destine a augmenter la productivite et a liberer Le Board of Trade propose de prendre des de la main-d'CEuvre, et d'elaborer une legislation mesures analogues a celles que prevoient les en ce sens.

Etude comparee des differents systemes

Deductions fiscales (1) Subventions d'investissement I initiales

ANCIEN SYSTEME

EnsembLe du pays Materiels et machines neufs. - 30 °/o 10 °/o usages - - 30 °/o Batiments industriels - 15 °/o 5 °/o

(1) Abstraction faite des immobilisations qui donnent droit a un amortissement libre ou a un amortissement de 100 °/, au cours de Ia premiere annee, des deductions annuelles de taux variables sont octroyes aussi bien pour J'equipement et Jes machines que pour Jes batiments industriels. Lorsque des subventions sont accordees, les deductions sont calculees d'apres Je solde des depenses de capital encourues.

57 I -.1

Deductions fiscales (1) Subventions d'investissement I initiales

Zones de developpement Materiels et machines pour en­ treprises industrielles neufs. 2 libre amor- 10 °/o ( ) 30 Ofo tissement (4) usages 10 Ofo (2) - 30 Ofo Autres machines neuves - 30 Ofo 10 Ofo usagees - - 30 Ofo Batiments neufs industriels 25 Ofo (2) 15 Ofo 50fo

autres 25 Ofo (2) - -

NOUVEAU SYSTEME

Ensemble du pays Materiels et machines admis au benefice d'une subvention a l'in­ vestissement 20 °/o non admis au benefice d'une subvention (y compris materiels usages) 30 Ofo Batiments industriels neufs. 15 Ofo Zones de developpement Materiels et machines admis au benefice d'une subvention a l'in­ vestissement 40 ~/o non admis au benefice d'une subvention (y compris materiels usages 30 Ofo Batiments industriels neufs 25 'Ofo (2) ou 35 Ofo (3) 15 Ofo

non industriels 25 'Ofo (2) ou 35 ~/o (3)

(1) Abstraction faite des immobilisations qui donnent droit a un amortissement libre ou a un amortissement de 100 °/o au cours de Ia premiere annee, des deductions annuelles de taux variables sont octroyees aussi bien pour l'equipement et les machines que pour les construc­ tions industrielles. Lorsque des subventions sont accordees, ces degrevements sont calcules d'apres les depenses de capital encournes. (2) Ces subventions dependent de Ia creation d'un nombre approprie d'emplois. (3) Le taux de 35 % de Ia subvention a Ia construction qui depend egalement de Ia creation de nouveaux emplois, sera accorde a certaines entreprises nouvelles, lorsque le Board of Trade estimera que les problemes poses justifient cette aide supplementaire. (4) Le terme de « libre amortissement >> signifie que le contribuable peut solliciter des deductions fiscales d'amortissement au taux qui lui convient et non pas a celui que prescrivent les reg!es normales.

Danemark Criteres de definition des regions Organisation administrative des programmes a) Regions agricoles ayant un excedent de regionaux de developpement main-d'reuvre et regwns dans lesquelles l'emploi et le niveau de vie sont inferieurs a Un comite d'expansion regionale decide de la moyenne nationale. l'octroi de subventions aux projets de develop­ b) En pratique, aux fins de !'application de la pement regional. loi sur le developpement regional, quatre 58 grandes regions ant ete definies: elles englo­ 2. Assistance technique et conseillers techni­ bent 27 °/o de la population nationale et sont ques, en vue de faciliter l'industrialisation dans caracterisees principalement par la predomi­ les zones rurales. nance de !'agriculture et par l'exode de la 3. Degrevements fiscaux d'encouragement main-d'ceuvre. aux fins d'attirer de nouvelles entreprises dans les regions en voie de developpement. Politique de developpement regional 4. Creation, notamment, d'un certain nombre a) Industrialisation d'entreprises relevant de l'Etat dans le secteur 1. Des prets peuvent etre accordes par l'Etat de l'industrie de !'aluminium et dans le secteur aux personnes qui ne peuvent obtenir sur le minier. marche des capitaux un pret a des conditions normales, avec la garantie de l'Etat. b) Infrastructure 2. Des garanties sur les credits bancaires peu­ vent etre accordees pour la creation et !'expan­ 1. Octroi de fonds du budget de l'Etat desti­ sion d'entreprises dans les regions en voie de nes a !'extension du reseau routier et des autres developpement, jusqu'a 90 °/o du cm'lt global du moyens de communication dans les regions en projet. voie de developpement. 3. Prets ou subventions aux administrations 2. Ecoles de formation professionnelle et locales destines a financer les constructions in­ cours de formation pratique. dustrielles (ventes et locations). Le ministere des finances accorde des prets jusqu'a 75 Ofo du cout 3. Construction de barrages hydro-electriques de la construction, les autres 25 °/o etant finan­ comportant la creation de grandes centrales ces par les administrations locales. electriques appartenant a l'Etat, extension du reseau electrique, aide accordee par l'Etat aux communes rurales afin de faciliter l'approvision­ b) Infrastructure nement local en electricite. Octroi de prets ou de subventions destines a la construction de moyens de communication. 4. Subventions en vue de faciliter la cons­ truction de logements grace a des prets et a des subventions sous forme de capital, octroyes par les banques de l'Etat specialisees dans le credit Norvege a la construction.

Organisation administrative des programmes 5. Prets de la « Banque municipale d'Etat » regionaux de developpement destines a financer des investissements d'infra­ structures dans la commune (approvisionne­ 1. Le ministere des affaires locales et du tra­ ment en eau, egouts, routes, amenagement des vail, en etroite collaboration avec le Bureau du zones industrielles, fournitures d'electricite developpement regional (du territoire) est res­ etc ....). ponsable, au niveau national, de la coordination des politiques de developpement regional.

2. Des Centres de planification regionale ant Suede ete crees dans toutes les provinces. Organes de decentralisation de l'Etat, ils font partie de !'ad­ Organisation administrative des programmes ministration de la province et jouent notamment regionaux de developpement un role consultatif aupres des Centres du gou­ vernement central. 1. L'Office national de la main-d'ceuvre colla­ bore avec les organismes locaux et les associa­ tions de chefs d'entreprise. Criteres determinants 2. Les communes s'efforcent d'attirer les a) Exode rural. entreprises vers leurs regions. b) Chomage endemique. c) Revenu inferieur a la moyenne. Criteres determinants Aucun critere n'a ete retenu pour determiner quelles sont les regions marquees par une sta­ Politique de developpement regional gnation economique; toutefois les autorites con­ sacrent une attention particuliere a celles qui a) Industrialisation presentent les caracteristiques suivantes : 1. Des facilites speciales de credits peuvent etre accordees notamment par le Fonds de deve­ a) Emigration superieure a 2,5 Ofo entre 1955 et loppement regional. 1960. 59 b) Chomage supeneur de 50 0/o a la moyenne 9. Les organismes locaux encouragent !'ins­ nationale en septembre 1961 et pendant la tallation de nouvelles industries en leur con­ periode allant de 1955 a 1960. cedant des terrains, des prets et le rembourse­ c) Benefices des societes inferieurs de 20 °/o ou ment des frais de demenagement de l'entreprise. plus a la moyenne nationale. b) Infrastructure N. B. Le Parlement suedois examinera prochai­ nement une nouvelle reglementation en matiere Des subventions sont accordees dans les buts d'industrialisation. suivants:

1. Prolongement du reseau routier dans les regions forestieres. Politique de deve!oppement regional

a) Industrialisation 2. Amelioration du reseau routier en general. 1. L'Etat peut accorder aux autorites d'une c) Politique sociale region donnee des subventions pour la construc­ tion de bil.timents industriels qui seront loues au Les indemnites de demenagement ont pour prix de revient. but d'encourager la main-d'ceuvre a emigrer vers des regions plus prosperes. L'emploi de ces som­ 2. Dans la meme region on peut avoir recours mes est coordonne sous l'egide de la Bourse au Fonds special d'investissement. nationale du travail ; d'autre part, pour encou­ 3. L'Etat garantit les prets accordes a l'arti­ rager la mobilite de la main-d'ceuvre, des indem­ sanat et aux autres petites industries qui s'eta­ nites de « demarrage » et des allocations fami­ blissent dans les regions caracterisees par une liales sont versees aux travailleurs qui ont un stagnation economique. deuxieme domicile pendant la periode ou ils cherchent du travail dans une nouvelle region. 4. Des subventions sont accordees aux asso­ ciations d'employeurs qui, a leur tour, accordent Les entreprises nouvellement etablies devant des subventions a l'artisanat et a l'industrie le­ souvent consacrer au debut des depenses elevees gere, pour l'achat de materiel de bureau et de a la formation et au perfectionnement de la machines et afin de favoriser !'expansion des main-d'ceuvre, !'Office national du travail peut entreprises existantes. Les associations ont en accorder aux entreprises qui se sont installees outre un role consultatif en ce qui concerne les dans une region caracterisee par une situation problemes de rationalisation, les projets de cons­ de sous-emploi une compensation equivalant aux truction ainsi que les problemes fiscaux et depenses supplementaires. Dans certains cas, salariaux. cette contribution couvre toutes les depenses de formation et de perfectionnement. Cette aide est 5. Assistance a la rationalisation de !'agricul­ accordee pour une duree allant jusqu'a 48 se­ ture, a !'extension des exploitations agricoles et maines et a concurrence de 6 a 7 couronnes sue­ a la sylviculture, au developpement des routes daises par heure de travail. dans les regions forestieres. L'Etat prevoit une aide speciale pour !'ame­ 6. Exploitation des ressources minieres, re­ lioration des Iogements, des ecoles, et des soins cherches concernant !'utilisation du graphite medicaux dans les regions moins favorisees. Des dont le pays possede d'importants gisements. indemnites de ch6mage et aides diverses sont 7. Expansion des entreprises publiques et des accordees aux travailleurs jusqu'au moment ou mines du Noorland. Ies mesures d'expansion industrielle leur offrent des possibilites d'emploi. 8. Prets frequents de l'Etat ou des organis­ mes locaux pour l.a construction d'immeubles destines a l'industrie legere. A partir de 1962, ces constructions sont executees au titre de tra­ La politique sociale vaux municipaux urgents. Les communes eta­ Presque tous les programmes de developpe­ blissent les plans des travaux et les executent ment prevoient des fonds destines a aider les avec la participation financiere de l'Office natio­ travailleurs a augmenter leur mobilite profes­ nal du travail. Cette contribution s'eleve a la sionnelle et geographique de fa<;on que les pos­ moitie ou, en regie generale, au tiers du prix. sibilites d'emploi dans la region ou en dehors de Les communes louent ces immeubles au prix celle-ci soient plus grandes. La formation profes­ de revient aux entreprises qui, au bout d'un cer­ sionnelle acceleree est subventionnee dans pres­ tain temps, peuvent en devenir proprietaires. que tous les pays. ANNEXE V

Note documentaire sur l'activite de la Banque Europeenne d'Investissement

La presente note porte : 1°) sur l'activite globale, regionale et sectorielle de la B.E.I., 2°) sur certains aspects des techniques utilisees pour les interventions dans les pays associes, et 3°) sur l'activite non bancaire de la Banque.

I - Action globale, regionale et sectorielle de la contribue atteignaient un montant d'au moins BEl: 1958-1964 et « tendances >> 1965 2,5 mrd de dollars) que par des donnees plus selectives dans le domaine de la diversification La base des chiffres fournis ci-apres con­ regionale. cerne les prets approuves par le conseil d'admi­ nistration de la Banque, apres deduction des A ce sujet il peut etre d'interet de noter les prets auxquels il a ete renonce ou qui ont ete comparaisons suivantes. Depuis le debut de annules. Pour les chiffres de 1958 a 1964 tou­ son activite (1959) a 1964, la BEI a contribue a tes les donnees reprises dans les Tableaux I a environ le quart des prets accordes pendant III ont leur provenance soit dans les rapports cette periode par la CIS en Sardaigne, le annuels de la Banque, soit dans les communi­ huitieme des prets accordes par l'IRFIS en Si­ qw§s de presse a ]'occasion de la signature des cile et le onzieme des prets accordes par contrats relatifs aux prets deja approuves. l'Isveimer dans le Mezzogiorno continental. Pour ]'ensemble de l'Italie du Sud et des 'iles, la proportion - pour les cinq annees 1959 a 1964 1. Donnees globales snr la Banque - s'etablit exactement a 12,6 °io, ce qui est loin Les donnees globales sur la Banque sont d'etre negligeable quand on tient compte de la presentees dans le Tableau I pour lequel les rarete des capitaux actuellement en vigueur en commentaires suivants peuvent etre faits. Europe occidentale. La BEl a connu une activite croissante de­ Deux autres indices permettant de mesurer puis sa creation. Son activite ordinaire pour les l'action de la BEl peuvent etre utilises. Le pre­ pays membres a egalement connu un mouvement mier concerne l'action de la BEl sur l'emploi. d'expansion par rapport aux premieres annees. Le Tableau II - plus loin - montre que pour Depuis 2 ou 3 ans, l'activite pour les pays mem­ l'Italie les projets auxquels la BEl a apporte bres se maintient a un peu moins de 100 M u. c. son concours ont permis la creation d'emplois par an. directs et permanents d'au moins 20.000 per­ sonnes en Italie. Pour les autres pays, l'action Pour apprec1er ce montant, il faut tenir de la BEl s'est moins exercee dans le domaine compte du caratere statutaire de l'institution des projets directement productifs que dans le qui a un role essentiellement suppletif (n'inter­ domaine des infrastructures : transports, cen­ venir que s'il y a difficultes objectives de fi­ trales, etc. L'emploi direct dans ce cas est gene­ nancement sans concurrencer la structure ban­ ralement faible, par exemple de l'ordre d'une cen­ caire existante), complementaire (n'intervenir taine pour une centrale importante; mais l'em­ qu'en complement d'un plan de financement ploi dans la periode de la construction est tres deja monte en fonction des apports propres des important et surtout lcs infrastructures ainsi investisseurs et des prets ou fonds fournis par construites permcttent de creer des emplois d'autres etablissements ou institutions) et permanents induits. Il faut enfin noter que, par d'appoint (n'intervenir que pour une fraction, le jeu des adjudications, des pays comme l'Alle­ parfois faible, pratiquement jamais majoritaire magne, la Belgique, les Pays-Bas et la France du plan de financement). En outre, la BEl s'est peuvent, grace aux commandes acquises, con­ jusqu'a present efforcee de combiner des finan­ naltre un effet favorable dans leur propre cements importants (de l'ordre de 15 a 25 M de economie des financements effectues ailleurs. $) ayant une action localisee substancielle et des prets d'un montant plus modeste (sans Le second indicateur concerne l'action de la toutefois aller en-dessous d'un minimum) desti­ BEl en matiere d'infrastructure. Le role de la nes a favoriser les initiatives locales et la crea­ BEl est ici de soulager l'effort - souvent bud­ tion d'emplois. La masse d'action de la BEl doit getaire - des pays membres ; mais peut-etre par consequent etre mesuree moins par des surtout le financement de laBEl perment d'acce­ chiffres globaux (et encore faut-il rentenir que lerer la mise en chantier ou !'execution de cer­ les projets au financement desquels la BEl a tains projets dont la construction est etalee sur

fil de nombreuses annees et pour lesquels l'inter­ Finalement la BEI revet une certaine impor­ vention de la BEI permet un raccourcissement tance comme emprunteur institutionnel sur les des delais grace a une plus grande concentra­ marches des capitaux. A la date du 31. 12. 64 tion des moyens financiers. Un exemple typique sa dette en cours totalisait deja 153 millions de cette situation est celui de l'electrification d'u.c. et de nouvelles emissions ont eu lieu en de la Bretagne qui a ete acceleree grace a 1965. Dans la mesure ou se developpera son }'intervention de la BEL activite, la Banque devra d'ailleurs parallelement ajuster sa politique d'approvisionnement en Pour caracteriser l'action globale de la BEI, capitaux. Sa capacite d'emprunt sur les marches il y a lieu egalement de noter le role important est d'ailleurs a Ia fois une condition de son que commencent a tenir dans son activite les expansion future, mais elle est aussi fonction prets aux pays associes. Ainsi les prets a la de l'interet que lui porteront epargnants indivi­ Grece en 1964, ceux a la Turquie en 1965 repre­ duels ou collectifs (attires par la gestion de }'in­ sentent un montant non negligeable de l'activite stitution) et organismes officiels (dont l'as­ de la Banque (pour details voir le Rapport sistance doit etre acquise pour favoriser les annuel 1964 et conferences). placements).

Tableau 1

Donnees d'ensemble sur l'activite de la BEl

Cout approxima- Nombre tif des projets M d'u.c. finances (mrd d'u.c.)

I- Prets approuves (1) au 1. 12. 64

operations ordinaires 81 458 operations speciales (Turquie) 2 5

Total 83 463 2,0

II - Prets approuves en 1965

operations ordinaires 24 102 operations speciales (Turquie) 7 48,75

Total 31 150,75

III - Repartition par pays

prets approuves (1) au 31.12. 64; operations ordinaires

A - Allemagne 3 32,4 Belgique 1 4,8 France 11 71,0 Ita lie 57 308,1 Luxembourg 1 4,0

B- Grece 8 36,8

(1) Deduction faite des prets auxquels il a ete renonce ou qui ont ete annules. - entre parentheses les projets hors des pays membres.

62 Cout approxima- tif des projets Nombre M d'uoCo (mrd d'uoco) finances

IV- Repartition par secteur

prets approuves (1) au 31. 120 64, toutes operations (chiffres ar- rondis au M $ le plus proche) Amenagement agricole 4 (1) 34 (10) 7 Transports 11 (4) 132 (17) 29 Energie 11 (2) 80 (11) 17 Telecommunications 1 16 3 Industrie 56 (3) 201 (4) 44 dont - Industrie extractive 2 2 - Siderurgie 3 49 - Materiaux de construe- tion 7 13 - Verre et ceramique 3 6 - Pate a papier - papier 4 17 - Industrie mecanique 12 25 - Industrie chimique 11 74 - Textile et habillement 3 3 - Industrie du cuir 1 0 0 - Industrie alimentaire 10 12

Total 83 463 100

(1) Deduction faite des prets auxquels il a ete renonce ou qui ont ete annuleso - entre parentheses les projets hors des pays membreso

V - Repartition annueUe

Operations ordinaires Operations speciales Total

Pays membres Grece Turquie Annee I Prets de la Nombre de BEl Prets de la Prets de la Prets de la projets Nombre de BEl Nombre de I BEl Nombre de I BEl (Mo d'uoco) projets I (Mo d'uoco) I projets (Mod'uoco) pro jets (Mod'uoco)

1959 7 52,1 - -- - 7 52,1 1960 5 41,3 - -- - 5 41,3 1961 10 66,2 - - - - 10 66,2 1962 14 93,6 - - - - 14 93,6 1963 25 80,9 5 23,0 - - 30 103,9 1964 12 86,2 3 13,8 2 5,4 17 105,4

Total 73 420,3 8 36,8 2 5,4 83 462,5

VI - Montant de la dette en cours du 31.1201964(1) (en millions d'uoco): 153,7

(1) Pour details, voir Rapport annuel 1964, Po 63 et suivo

63 2. Donnees regionales et sectorielles (con-espond a donnees globales)

Un tableau d'ensemble (1958-1965) de l'activite regionale de la BEl dans les pays membres est presente ci-apres (Tableau II).

Frets BEI I . .. . I Cout total ap- Pays Region (1958-1965) Nombr,<' .d e;npl01s proximatif des INombre I ~aon~- crees () projets finances (2)

Ita!ie 73 390 environ 21.000 environ 1.500 M $ Nord 4 74 infrastructure depasse 230 lVI * Centre 1 5 environ 1.000 depasse 10 lVI $ Mezzogiorno et i!es 68 311 environ 20.000 ::lepasse 1.200 M $ Latium 7 7 environ 1.000 ::lepasse 20M$ Marches 1 0,4 I + de 2.000 I/d. epasse 12M$ Abruzzes 8 5 I Campanie 21 73 de 5.000 a 6.000 de passe 300M$ Pouilles 9 58 de 5.000 a 6.000 environ 400M$ Basilicat 2 33 infrastructure depasse 120 lVI * Calabre 4 29 environ 200 environ 100M$ Sicile 7 23 de 2.000 a 3.000 environ 75 lVI $ Sardaigne 9 83 + de 2.000 depasse 200 lVI $

France 13 80 infrastructure environ 420M$ Bretagne-Loire Atlantique 5 26 + de 1.000 environ 100M$ Sud-Est-Provence- Languedoc 5 39 infrastructure de passe 250M$ Sud-Ouest 2 7 infrastructure environ 50M$ Basse-N ormandie 1 8 infrastructure environ 20M$

! AUemagne 6 41 infrastructure environ 180M$

Berlin-Ouest 2 7 ! infrastructure environ 30M$ Schleswig-Holstein et Basse-Saxe 3 9 environ 300 environ 25M$ Autres 1 25 infrastructure depasse 120M$

Belgique Ardennes 1 5 environ 400 depasse 15M$

Luxembourg 1 4 infrastructure environ 40M$

(') Emplois permanents ou directs. II s'agit de chiffres acrondis approximatifs. D'autre part, il ne faut pas perdre de vue que ces chiffres ne peuvent s'appliquer qu';\ des projets directe­ ment productifs et non it des projets d'infrastructure. (2) Chiffres arrondis et approximatifs.

Ce tableau montre !'orientation n§gionale de fite essentiellement au Mezzogiorno et iles et la BEL Ceci apparalt dans la predominance des plus particulierement a la Sardaigne, a la Cam­ operations effectuees en Italie, et encore a l'in­ panie., aux Pouilles, a la Basilicate. En France, terieur des pays beneficiaires dans la predomi­ c'est surtout le Sud-Est-Provence-Languedoc et nance des financements en faveur de regions en la Bretagne qui ont ete favorises. En Allemagne, retard par rapport a la moyenne nationale. Dans on note des interventions localisees dans le le cas de l'Italie, les concours de la BEl ont pro- Schleswig-Holstein et la Basse-Saxe, et en Bel-

64 gique, l'unique intervention a ete localisee dans II - Mecanismes d'intervention pour les pays le Luxembourg beige. associes

Il faut en second lieu noter une diversifica­ Ces mecanismes sont decrits dans la brochure tion sectorielle selon les regions considerees. La de la Banque (Modalites d'intervention de la ou le revenu est tres bas et les occasions d'in­ Banque Europeenne, d'Investissement dans les vestissement industriel relativement rares, on pays associes a la Communaute economique note une action concentree de quelques grands europeene). On notera en particulier, projets autour d'un pole de developpement: crea­ 1. en ce qui concerne la GTece, le recours pour tion d'un complexe siderurgique et cimenterie a une premiere tranche de 50 millions de dol­ Tarente, poles petrochimiques en Sardaigne et lars a une procedure de mandat de credit et Sicile. A d'autres endroits, les possibilites d'ame­ la procedure prevue pour l'octroi de bonifica­ liorations structurelles de !'agriculture ne doi­ tions d'interet; vent pas etre negligees et c'est dans cette optique que la Banque intervient dans de grands pro­ 2. en ce qui concerne la Turquie, !'insertion des jets d'amenagement agricole, surtout jusqu'a operations dans une section speciale, la di­ present en France. Dans d'autres regions, il versification des procedures et conditions et s'agit plutot d'encourager un grand nombre le recours a une procedure de prets par re­ d'entreprises moyennes tantot travaillant dans lais dans certains cas; des branches traditionnelles (industries alimen­ taires, materiaux de construction), tantot dans 3. en ce qui concerne les EAMA, !'insertion de des branches de technique tres elaboree (mecani­ la contribution de la Banque dans un ensem­ que, par exemple). La ou les ressources naturel­ ble de financement predetermine, les refe­ les le permettent, les projets se fondent sur leur rences detaillees sur les criteres a observer, exploitation plus intense ou plus rationnelle (cas la procedure de bonifications d'interet, la de­ de la pate a papier dans les Ardennes, en Sicile; finition d'une categorie speciale de prets ressources minieres en Sardaigne, Basilicate). souples (dits «a conditions speciales ») et les Dans certaines regions (Loire Atlantique, Li­ procedures de cooperation prevues entre la vourne), le probleme a resoudre etait celui de la Banque, la Commission et les Etats membres. reconversion des chantiers navals. III-Activite non bancaire de la BEI La diversification industrielle dont il a ete question se double de l'effort diversifie en ma­ Il y a lieu de signaler tiere d'infrastructure. Les regions developpees 1. la participation de la BEl a divers groupes n'ont pu obtenir de financements de la BEl qu'a de travail de la Commission s'occupant, en condition de montrer que les projets a financer particulier, de politique regionale, de credits avaient, selon l'article 130 c) un « interet com­ financiers, garanties et assurance-credit, de mun ». Le plus sou vent il s'agit de projets de problemes relatifs au marche des capitaux, transport (Allemagne, Italie du Nord, France); de problemes relatifs a !'industrialisation des dans un cas (Barrage de l'Our, Luxembourg). il pays associes d'Afrique, etc; s'agit d'une mise en commun de ressources ou utilisations complementaires a travers des fron­ 2. la participation de la BEl aux consortiums tieres. Il est done naturel que les projets d'infra­ d'aide ala Turquie et ala Grece; structure ont surtout interesse les pays autres 3. l'ouverture, en cooperation avec la Commis­ que l'Italie, mais la Banque partage egalement sion et sur la demande du gouvernement la conception de la Commission qu'un bon equi­ grec, d'un programme limite d'assistance pement de base en transport, en energie, par technique sur l'etude des possibilites de crea­ exemple, est necessaire pour promouvoir l'indu­ tion d'un pole de developpement industriel strie dans les regions moins developpees. D'ou en Grece; les financements pour des centrales en Italie du Sud et Sardaigne, pour la modernisation des 4. la participation a divers groupes de travail, voies ferrees et 1' electrification rurale en Bre­ conferences, congres, etc. orgamses sous tagne, l'equipement telephonique en Sardaigne, l'egide d'institutions internationales, gouver­ etc. nementales ou privees.

65 ANNEXE VI

Projets de Ia section orientation du F.E.O.G.A., approuves par Ia Commission de Ia C.E.E.

Commerciali­ Pro jets Structures sation Total

Allemagne 9 755.621) 1.802.010 2.557.635 u.c. Belgique 7 16.941) 686.806 703.751 u.c. France 10 1.944.058 7.429 1.951.487 u.c. Pays-Bas 4 450.000 324.585 774.585 u.c. Italie 27 979.97-! 2.089.490 3.069.464 u.c.

Total 57 4.146.60.2 4.910.320 9.056.922 u.c.

Le Luxembourg n'a introduit des projets que Construction d'une conserverie de legumes a pour la deuxieme tranche. Bree (Limbourg), Creation d'un jardin d'essai a Ormeignies Allemagne (Hainaut), Extension de la capacite de 3 fromageries a Agrandissement et modernisation d'une usine Kisslegg, Neuravensburg, Durren (Baden­ d'aliments pour le betail a Herve (Liege), Wurttemberg), Rationalisation de la criee de Hasselt (Lim­ Extension de la capacite d'une fromagerie a bourg) par l'amenagement d'une nouvelle Kissleg (Baden-Wurttemberg), centrale. Construction d'un abattoir et d'une installa­ France tion d'expedition des viandes a Cham (Bayern), Remembrement dans les communes de Poul­ laouen et Plounervezel (Finistere), - Extension de la capacite d'une laiterie a Pas­ sau (Bayern), Construction d'etables dans la zone de re­ membrement de la commune de Mael Car­ - Extension de la capacite d'une laiterie Cham a haix (C6tes-du-Nord), (Bayern), Travaux connexes une action de remem­ - Alimentation en eau des exploitations agrico­ a brement dans la commune de Guemenee Pen­ les de 2 communes de la foret bavaroise fao (Loire-Atlantique), (Bayern), Construction de batiments d'exploitation - Intensification de !'exploitation des piHurages a Guemenee Penfao (Loire-Atlantique), dans la region du Vogelsberg (Hessen), Travaux de construction rurale Bourg La­ Construction d'une beurrerie a Hohenwestedt a stic (Puy-de-D6me), (Schleswig-Holstein), Renovation des structures foncieres et equi­ - Programme structure! d'hydraulique dans le pement des exploitations dans la commune sud de l'Oberrhein et dans le Hochrhein (Ba­ de Bazas (Gironde), den-Wurttemberg). Assainissement de la vallee de la Brenne Belgique (Indre), - Extension et mecanisation d'une criee aux - Amenagement des structures agricoles dans fruits a Saint-Trond (Limbourg), la basse vallee de Chassezac (Ardeche), - Agrandissement et amenagement d'une criee Equipement d'une fromagerie a Moissac (Lo­ aux fruits a Saint-Trond (Limbourg), zere), - Agrandissement d'une criee aux fruits et le­ Construction d'une station de testage et achat gumes a Roulers (Flandre occidentale), de cheptel ovin vif a Moissac (Lozere).

66 Ita lie Construction d'une cave de vinification et de vente a Barletta (Bari), Construction d'une distillerie a San Paolo (Brindisi), Construction d'une cave de vinification et de vente a Maruggio (Taranto), Construction d'une laiterie cooperative avec une fromagerie a Borgo Gioffi (Salerno), Construction d'une beurrerie a Cornocchio (Parma), Construction d'une laiterie cooperative avec une fromagerie a Borgo Centore di Sessa Extension de la capacite de la cave de vinifi­ Aurunca (Caserta), cation et de vente de Martina Franca (Ta­ rante), Construction d'un etablissement pour le Construction d'un centre de ramassage et de triage, le conditionnement et le stockage des premier traitement des fruits et legumes a fruits et legumes a Ravenna (Ravenna), Pomigliano d'Arco (Napoli), Travaux d'irrigation dans les vallees du Co­ Construction d'un centre de ramassage et de rnacchia dans la province de Ferrare, premier traitement des fruits et legumes a Sala Consilina (Salerno), Achat d'installations mobiles pour !'irrigation des terres situees sur les communes de Ce­ Construction d'un centre de ramassage et de lano et de Luco dei Marsi (Aquila), premier traitement des fruits et legumes a Buonabitacolo (Salerno), Construction d'un etablissement pour le trai­ tement industriel des tomates a S. Maria di Construction d'un centre de ramassage et de Rispescia (Grosseto), premier traitement des fruits et legumes a Caselvelino Scalo (Salerno), - Construction d'un centre de traitement du lait a Grosseto (Grosseto), Construction d'un centre de ramassage et de premier traitement des fruits et legumes a Creation d'une conserverie a Corazzo (Catan­ Montoro (Avellino), zaro), Construction d'un centre de ramassage et de - Creation d'une conserverie dans la commune premier traitement des fruits et legumes a de Sibari (Cosenza), Flumeri (Avellino), Construction d'un centre de ramassage et de Creation d'un centre d'amelioration zootech­ premier traitement des fruits et legumes nique et de formation professionnelle dans la a Caserta Centro (Caserta). commune de Palazzolo dello Stella (Udine),

Construction de serres pour la production de Pays-Bas fleurs Quartuccio (Cagliari), a Remembrement dans la commune de Dantu­ Achevement du centre cenologique de Viterbo madeel (Friesland), (Viterbo), Plan infrastructure! d'amenagement des eaux Construction d'une centrale fruitiere a Ori­ au Salland (Overijssel), stano (Cagliari), Reconstruction et extension du marche aux Travaux d'irrigation dans le sud de la Nurra, bestiaux de s'Hertogenbosch (Noord Brabant), sur le territo ire d' Alghero (Sassari), Amelioration du stockage et construction Construction d'une cave de vinification et de d'installations de traitement des semences de vente a Castel del Monte (Bari), cereales a Kapelle - Biezelinge (Zeeland).

67 ANNEXE VII

Etudes de Ia Haute Autorite de Ia C.E.C.A. en matiere de reconversion industrielle

A l'heure actuelle, la Haute Autorite a mene Sur une deuxieme demande du gouvernement dans les pays de la Communaute les etudes franc;ais du 31. 10. 1963, la Haute Autorite pre­ suivantes: pare actuellement les plans d'une etude supple­ mentaire etendue a !'ensemble regional plus Belgique vaste forme par le triangle Monceau-les-Mines­ Chalon-sur-Saone-le Creusot. Une synthese de l'etude approfondie des re­ gions de Charleroi, du Centre et du Borinage a ete publiee par la Haute Autorite en 1962. Le Allernagne gouvernement beige a utilise ces travaux pour Sarre et Sieg-Lahn-Dill elaborer son programme d'action pour le Centre et le Borinage. A la demande du gouvernement federal, la Haute Autorite contribue au financement de 2 Actuellement, un complement a cette etude etudes sur les problemes de la structure econo­ concernant les problemes de logement dans la mique et sociale de la Sarre et du Sieg-Lahn­ region du Centre est en voie de realisation. Ce Dill. travail devrait permettre de tracer les grandes lignes d'une restructuration du logement dans Cette etude indiquera un certain nombre la region industrielle vieillie Centre-Borinage. d'objectifs susceptibles d'apporter une solution aux problemes que pose actuellement la struc­ France ture economique de la Sarre et de faire face a ceux qui se presenteront a l'avenir. Le Boucau (Basses-Pyrenees)

Sur demande du gouvernement franc;ais du Ita lie 10. 12. 1962, la Haute Autorite participe a la re­ conversion de l'usine du Boucau de la Com­ Ombrie pagnie des Ateliers et Forges de la Loire par un Conformement a une demande du gouverne­ programme d'etudes des possibilites de reemploi ment italien, la Haute Autorite participe, dans de la main-d'reuvre rendue disponible par la le cadre de la reconversion de l'Ombrie, a une fermeture de l'usine. etude particuliere interessant la region de Terni, siege d'une industrie siderurgique. Il s'agit de Decazeville (Puy-de-Dome) creer de nouvelles activites pour les siderur­ gistes qui ont ete licencies, mais plus encore de Sur demande du gouvernement franc;ais du diversifier dans cette zone les activites indus­ 15. 7. 1963, la Haute Autorite participe a un pro­ trielles. gramme d'etude des possibilites de reconversion de la region de Decazeville, et notamment a une etude portant sur les possibilites de developpe­ Sardaigne ment economique du departement de !'Aveyron. Suite a une demande du gouvernement ita­ lien, la Haute Autorite a decide, en 1963, de Lorraine (mines de fer) participer a une serie d'etudes concernant la reconversion de la Sardaigne. Ces etudes consti­ En date du 16. 12. 1963, le gouvernement tuent la suite logique de l'action que la Haute franc;ais a demande la participation de la Haute Autorite a accomplie, de 1955 a 1960, en vue de Autorite a une etude concernant !'implantation la readaptation des mineurs du Sulcis, elles doi­ d'industries nouvelles sur le bassin lorrain. vent faciliter !'implantation de nouvelles indus­ tries qui procureront un reemploi productif a Monceau-les-Mines (Saone-et-Loire) ces travailleurs. Un pret de 9 milliards a ete aecorde par la Haute Autorite a la Carbosarda. Sur la demande du gouvernement franc;ais, la Haute Autorite a decide, en novembre 1961, de participer a l'etude des possibilites de deve­ Assistance technique lopper des industries de reconversion dans la region de Monceau-les-Mines. Les experiences de reconversion ont fait sentir a la Haute Autorite le besoin de pouvoir Un resume de l'etude a ete publie debut 1964 disposer d'une arme nouvelle dans l'arsenal des dans la Collection d'Economie et Politique regio­ moyens classiques de promotion industrielle. Les nale de la Haute Autorite. avantages financiers ne suffisent pas; il convient

68 de pouvoir offrir des suggestions d'activites France ayant de bonnes chances de reussite. 1. Par le financement d'un programme de re­ Dans cette optique, la Haute Autorite a char­ conversion a Champagnac (Puy-de-D6me), la ge quatre instituts de rechercher quels produits construction d'une usine pour charpentes metal­ offrent de bonnes perspectives afin que leur pro­ liques a ete facilitee. duction puisse etre envisagee par de petites ou moyennes entreprises dans des regions en recon­ Par un pret de FF 365.000.-, la creation version ou en developpement. d'environ 100 nouveaux emplois, reserves en priorite aux mineurs licencies par les Houilleres La selection de produits est maintenant ter­ du Bassin d'Auvergne, a ete rendue possible. minee et l'on passera prochainement a la phase 2. Un autre programme de reconversion des etudes d'application qui seront effectuees a Saint Eloy-les-Mines (Puy-de-D6me) avait pour avec la participation des entreprises interessees. objet la construction d'une unite de production Le Comite d'experts pour la reconversion de bas sans couture. Le montant du pret etait industrielle, dans son activite d'etudes, mime de FF 1.640.000.-. Le nombre total de postes actuellement des recherches: de l'effectif masculin, soit 125, etait reserve aux mineurs rendus disponibles. - sur les problemes generaux de la recon­ version: Ita lie - description des organismes d'action regio­ nale dans leurs differentes competences; Par l'octroi de sa garantie a un emprunt con­ tracte par une usine siderurgique, a Cogoleto, - etudes sur le zoning industriel, ayant pour region de Genes, l'emploi d'une soixantaine de but de proposer des solutions scientifiques travailleurs siderurgistes a ete assure. Le pret pour la localisation, !'infrastructure, les re­ garanti par la Haute Autorite portait sur un lations avec la region environnante, etc.; montant de Lit. 270.000.000.-. - methodes de construction et de financement Trois autres operations de pret au titre de la des batiments industriels; reconversion en Italie et en Allemagne sont ac­ information sur les regions charbon-acier; tuellement en voie d'instruction. analyse de la structure socio-economique de Il faut souligner !'importance que la Haute regions minieres et siderurgiques; Autorite attache a la conception et a la reali­ sation dans de vieilles regions industrielles de - inventaire des operations de reconversion structures d'accueil modernes, susceptibles d'at­ dans les regions minieres et siderurgiques de tirer des industriels plus efficacement peut-etre la Communaute. que des aides financieres qui constituent un avantage momentane, mais ne modifient pas durablement les caracteristiques du site d'im­ Les operations - (modalites d'aide la main­ a plantation. Ceci explique !'importance que la d'ceuvre, jumelees aux facili­ Haute Autorite attache aux etudes actuellement tes aux investissements in­ en cours avec la collaboration d'experts des six dustriels) pays, du Royaume-Uni et des U.S.A. sur les La Haute Autorite a facilite dans les Etats zonings industriels et les batiments industriels. membres, par l'octroi de prets ou de garanties, Ceci explique aussi que la Haute Autorite ait le financement des operations suivantes: repondu favorablement aux demandes du gou­ vernement beige pour faciliter le financement d'un zoning a Liege et une etude sur le logement Belgique dans la region du Centre ; ces deux tentatives, sans prejuger de la valeur des resultats, sont En ce qui concerne la Belgique, le detail des conformes aux objectifs a atteindre. operations engagees est expose dans les rap­ ports d'inspection joints (doc. n° 7500/63 et D'une fa<;on plus generale, il apparait que si 1900/63) qui interessent le Borinage et la region la Haute Autorite peut apporter sous forme de 1 liegeoise ( ). subventions ou de facilites financieres (prets ou garantie) une contribution complementaire de celle des gouvernements (contribution qui dans (1) Rappelons que la Haute Autorite est egalement inter­ venue pour l'assainissement et la reconversion des certains cas n'est pas negligeable), toutefois cer­ charbonnages belges au titre du § 23 et de !'article 56 tains effets de !'intervention de la Haute Auto­ pour couvrir les depenses de readaptation des mineurs pour un montant de depenses au 31. 3. 64 de 322.965.514 rite dans les operations de reconversion, pour Fr, les credits ouverts au meme titre etant de 643.800.000 Fr. Pour !a perequation au titre du § 26 II etre moins chiffrables, sont peut-etre plus pro­ pour un montant (1953-1958) de 2.503.656.338 Fr. Pour le fonds et plus durables. financement des stocks au titre de !'article 95 et au 31. 12. 1963 (couvrant les annees 1958/59/60) pour un montant de 49.525.437 Fr. Pour aide au chomage, au titre Par le seul fait de son intervention, la Haute de !'article 95 et selon Ies decisions 22/59, 2/60 et 2/61, pour un montant au 31. 12. 1963 de 259.228.607 Fr. Autorite amene les diverses instances interes-

69 sees a exposer a une instance plus eloignee que industries, puis que soient utilisees, mais a ce les autorites regionales ou nationales des preo­ moment seulement, les dispositions concernant cupations immediates, un programme fixant les la main-d'02uvre (aide ala formation profession­ objectifs a atteindre dans un ensemble coherent· Delle, compensation des salaires, etc.). c'est d'ailleurs dans cet esprit qu'il faut com~ prendre l'insistance de la Haute Autorite pour Ce calendrier des operations garantit alors que les gouvernements lui presentent des pro­ toute l'efficacite des aides de readaptation. grammes d'ensemble. Aussi bien pour le travailleur qui ne touche Il est normal que !'elaboration de tels pro­ pas seulement une indemnite mais recoit les grammes d'ensemble prenne appui sur des etu­ moyens veri tables de son reem'ploi et de> sa for­ des fondamentales prealables et conduise les mation professionnelle, que pour le nouvel entre­ autorites responsables a definir les operations preneur qui accepte, avec certaines obligations, prioritaires. Les travaux d'etude et la concep­ de reprendre des travailleurs de ces industries. Il tion des solutions les meilleures se trouvent cer­ peut profiter des avantages qui sont accordes tainement facilites par l'existence d'organismes a la main-d'02uvre et compenser une moindre regionaux aux moyens et aux competences juste­ productivite de celle-ci dans la periode de de­ ment definis. marrage de son entreprise. La Haute Autorite a done souhaite disposer On peut done dire que l'efficacite des moyens d'interlocuteurs dans les regions de reconver­ dont la Haute Autorite dispose sera multipliee sion, ce qui l'a parfois conduite a en faciliter la par un deroulement judicieux du moment d'oc­ creation ou le developpement et, d'une facon troi de ces aides. Certains programmes actuel­ plus generale, a confier a un groupe d'exp~rts lement en cours de realisation (celui du Boucau, une reflexion sur les types d'organismes d'ac­ par exemple) repondent a de telles exigences. tion regionale et sur leurs competences. La Haute Autorite n'a pas en ce domaine de Les exigences immediates d'une politique de droit d'initiative, c'est pourquoi elle attache un developpement et de reconversion sont les sui­ prix particulier a une liaison etroite avec les vantes. Essentiellement, il convient de renver­ gouvernements, et plus precisement avec les ad­ sel l'ordre des operations que dicte trap souvent ministrations nationales. le manque de preparation des interventions. Il faut que les operations de reconversion de la Pays-Bas Haute Autorite soient prevues et programmees a l'avance, que les dispositions de l'article 56 La Haute Autorite examine deux demandes jouent pour faciliter le financement de nouvelles de prets pour la zone du Limbourg.

70 ANNEXE VIII

Les dispositions les plus importantes prises par les £tats membres depuis 1964 en matiere de politique regionale

Republique fecterale Belgique France Italie Pays-Bas d' Allemagne

Loi sur l'amenage­ Declaration gouver­ Organisation admi­ Prorogation de la Mise en vigueur de ment du territoire nementale 1965. nistrative de la po­ loi instituant la la loi sur l'amena­ de 1965. Loi-cadre litique regionale Cassa del Mezzo­ gement du territoire portant sur les ob­ Programme d'ac­ 1964 giorno dans le cadre et arrete d'execu­ i ectifs, les taches, tion pour la poli­ duplan quinquennal tion de la loi 1965 les principes et les tique regionale. Revision des mesu­ 1966-1970 (1965) res d'aide (1964) Organisation ad­ dispositions pour Le programme de - Subventions ministrative con­ l'amenagement du developpement eco­ - Primes au de­ pour des ini­ cernant l'etablis­ territoire federal, nomique veloppement tiatives agri­ sement du plan de des Lander et des industriel coles developpement re­ communes. Reglementation gional, du plan de administrative de - Primes d'adap­ - Subventions structure et du Rapports du gou­ la politique re­ tation pour des ini­ vernement federal plan de destina­ gionale. tiatives indus­ tion sur l'amenagement - Allegements trielles regional. Projet de reconver­ fiscaux Reglementation des sion d'industries - Exonerations Loi sur l'amenage­ primes pour !'im­ -Frets fisc ales plantation d'indus­ ment regional et - garantie de - Primes de de­ tries dans les cen­ programmes des dif­ credit Tarifs ferro­ tres de developpe­ ferents Lander. centralisation viaires de ment. - bonification soutien partielle ou to­ - Prise en charge des frais de - Primes d'ex­ tale d'interets Reservation pansion formation et des marches de - allegements des frais de travaux. - Primes d'ins- fiscaux pour in­ demenagement tallation (1965) vestissements en cas de supplemen­ transfert Sicile Designation de 4 taires. d'entreprises. regions a stimuler avec 20 poles de - Construction Organisation ad­ ministrative : ex­ developpement sur d'etablisse­ lesquels se concen­ ments indus­ tension des << Aree di sviluppo indus­ trera la politique triels par les regionale (1965) pouvoirs pu­ triale » et des blics. << Nuclei di indus­ trializazione » Programme 1965- (1964) 1968 pour !'infra­ - Mesures d'in­ structure dans les frastructure Des lois regiona­ regions en develop­ ye Plan (1966- les ont ete pro­ pement (1964) mulguees visant 1970) au stade de Mesures speciales projet fin 1965 a stimuler l'agri­ culture, la viti­ d'aide pour la fer­ (orientations re­ meture progressive gionales). culture, l'artisa­ nat, l'industrie, de charbonnages les travaux pu­ -- Reglementa­ blics (1964, 1965) tion speciale Plan quinquennal relative aux regional 1966- primes et re­ 1970 (Projet) ductions de prix en faveur objectifs gene­ des reconver­ raux organisa­ sions indus­ tion admini­ trielles strative - Emprunts ga­ - restructuration rantis pour les territoriale industries Mise en place - investisse­ d'expositions ments secteurs profession­ d'exportation, nelles perma­ de tourisme, de nentes production de biens de con­ - Creation de sornmation in­ nouveaux cen­ terne, d'infra­ tres de forma­ structure et de tion profes­ logements sionnelle

71 Republique federale Belgique d'Allemagne France Italie Pays-Bas

Sardaigne Plan quinquennal regional - repartition des regions - stimulation dans le do­ maine de I' agriculture, pikhe, indus­ trie, artisanat et tourisme - infrastructure, formation pro­ fessionnelle, investisse­ ments sociaux

Ornbrie-Siciie Dispositions con­ cerant le fonc­ tionnement des comites regionaux de la program­ mation

72 ANNEXEIX

:Etat des travaux d'infrastructure des transports dans les :Etats membres ayant fait !'objet des recommandations de la Commission de la C.E.E. des 21 juin 1960 et 25 juillet 1961 (1)

Le 21 juin 1960, la Commission de la C.E.E. Le gouvernement beige avait demande a la a adresse aux Etats membres des recommanda­ Banque europeenne d'investissement un credit tions en vue du developpement de !'infrastruc­ qui n'a pas ete accorde. En raison du retard qui ture des transports (2). en est resul te ou malgre ce retard, la section frontiere fran<;aise - Charleroi a ete mise en Le 25 juillet 1961, un <

Le 8 avril 1964, enfin, la Commission de la 2. Electrification de la ligne C.E.E. a propose aux Conseils !'adoption d'une Aulnoye (218 km de Paris) - Feignies - decision relative a l'action de la Communaute Quevy - Bruxelles. dans le domaine des investissements d'infra­ 4 structure de transport ( ). Etat des travaux : Dans son accord sur !'organisation du mar­ Termines en 1963. che des transports du 22 juin 1965, le Conseil de ministres a considerablement modifie l'esprit communautaire de la proposition de decision de 3. Electrification de la ligne la Commission de la C.E.E. en lui donnant un Liege- Vise- Eisden- Maastricht. contenu presque exclusivement administratif.

L'etat ci-apres indique le degre d'avance­ Etat des travaux : ment au 30 juin 1965 des travaux d'infrastruc­ On n'en est encore qu'au stade des etudes ture des transports dans les Etats membres, preliminaires. Du cote beige, on considere le ayant fait l'objet de la recommandation de la trafic sur cette liaison comme insuffisant pour Commission de la C.E.E. du 21 juin 1960. justifier !'electrification.

4. Electrification de la ligne I. Chemins de fer Wiesbaden - Cologne - Kaldenkirchen - 1. Electrification de la ligne Venlo. Creil (embranchement de la ligne Paris­ Nord-Lille deja electrifiee)-Aulnoye-Jeu­ Etat des travaux : mont- Erquelinnes- Charleroi- Namur­ La traction electrique a ete mise en service Liege - Hergenrath - Aix-la-Chapelle-Sud - sur le tron<;on Wiesbaden-Oberlahnstein le Aix-la-Chapelle - Cologne. 1er octobre 1961 et jusqu'a Osterfeld-Sud le 25 mai 1962. Etat des travaux : Les travaux d'electrification sur le dernier Le parcours fran<;:ais est acheve. tron<;on de la ligne Osterfeld-Sud - Hamm se­ ront termines a l'automne 1967. Les travaux de la partie allemande de la ligne ont ete entames et doivent etre termines 5. Electrification des lignes pour le printemps 1966. Triangle Cologne - Hamm - Osterfeld-Sud A la fin de septembre 1964, les travaux d'eta­ et raccordement Oberhausen - Emmerich blissement des catenaires a la gare centrale Elten- Babberich- Zevenaar- Arnhem. d'Aix-la-Chapelle et de mise en place des sup­ ports de catenaires entre Frechen et Geilenkir­ Etat des travaux : chen etaient en cours. Oberhausen - Emmerich - Elten frontiere sera termine au printemps de 1966. (1) La presente liste est une mise a jour de l'Annexe II au rapport Seifriz (Doc. n° 7/1965-1966). Les chemins de fer neelandais electrifieront (2) Doc. C.E.E. VII (60) 76/def. leur parcours dans les memes delais que les (3) Doc. C.E.E. VII (61) 115/def. (4) Doc. C.E.E. VII (64) 97/def. chemins de fer allemands.

73 6. Electrification de la ligne 10. Electrification de la ligne Hamm - Hanovre - Brunswick. Paris - Chalon-sur-Marne - Revigny.

Etat des travaux : Etat des travaux: Les travaux n'ont pas encore ete entames, La traction electrique a ete mise en service bien que, d'apn2s le programme de la Bundes­ sur !'ensemble de la ligne Paris - Strasbourg le bahn, !'electrification doive etre terminee pour 7 juin 1962. 1968. Le tron<;on Wunstorf - Hanovre sera ter­ 11. Electrification de la ligne mine fin 1964, en meme temps que la ligne Breme - Hanovre. Le tron<;on Hanovre - Le Mans - Rennes. Lehrte a deja ete mis en service en automne 1964. Etat des travaux : La Banque europeenne d'investissement a octroye a la S.N.C.F. (1) un credit de 16,2 mil­ 7. Electrification des lignes lions d'unites de compte pour ce projet. Hambourg et Bremerhaven - Hanau et Ce projet a ete indus dans le programme Gemiinden. general de modernisation des chemins de fer de Bretagne et dans le quatrieme plan de deve­ Etat des travaux : loppement economique et social de la Repu­ La Banque europeenne d'investissement a blique fran<;aise. octroye pour ce projet un credit de 25 millions Le Mans - Laval a ete acheve en octobre d'unites de compte. 1964. Laval- Rennes sera termine en juin 1965. Hanau - Fulda a ete mis en service le 1 er octobre 1961. Fulda - Hanovre au printemps 12. Electrification des lignes 1963. (En 1964, par ailleurs, le raccordement Gottingen - Kassel a ete electrifie et l'on peut Chambery- Modane- frontiere franco-ita­ en conclure que !'electrification de la ligne lienne, conversion du courant de traction sur Kassel a Francfort, est prevue pour bientot, ce la ligne frontiere franco-italienne- Turin­ qui doublerait la capacite de la liaison recom­ Genes, amenagement des gares de Modane et mandee par la Commission de la C.E.E.) de Saint-Jean-de-Maurienne et doublement de la voie sur le tron<;on a voie unique Bussoleno Selon le programme initial de la Bundes­ -Salbertrand. bahn, le tron<;on Hanovre - Hambourg aurait du etre termine en avril 1965. On prevoit des Etat des travaux : parcours a vitesse elevee. Pour la conversion du courant de traction Le tron<;on Hanovre - Breme est ouvert a et l'amenagement des gares, les chemins de fer la traction electrique depuis le 15 decembre 1964. fran<;ais et italiens ont obtenu respectivement L'electrification du tron<;on Breme - Bremer­ de la Banque europeenne d'investissement des haven sera achevee au printemps 1966. prets de 4 et 21 millions d'unites de compte. Les travaux de conversion du courant de 8. Electrification de la ligne traction sur les tron<;ons Modane- Turin et Turin- Alessandria ont ete termines en juin Hombourg (Sarre) - Ludwigshafen. 1961 et ceux du tron<;on Alessandria - Genes en avril 1964. L'amenagement des gares doit etre Etat des travaux : termine pour 1970. Enfin, en ce qui concerne le doublement de la voie, rien n'a encore ete Le tron<;on Hombourg (Sarre) - Kaiserslau­ entrepris jusqu'a present. Un programme de tern a ete mis en service le 18 mai 1961 et le travaux, dont !'execution doit s'etendre sur tron<;on Kaiserslautern - Ludwigshafen, le quatre ou cinq ans, a ete communique aux 1er mai 1964. ministres competents par les chemins de fer italiens. 9. Electrification de la ligne Strasbourg - frontiere franco-allemande 13. Electrification de la ligne Kehl. Marseille- frontiere franco-italienne- Vin­ timille - Savone. Etat des travaux :

Aucune decision n'est encore intervenue. (1) Societe nationale des chemins de fer franc;ais.

74 Conversion du courant de traction sur le debut des travaux est prevu pour les premiers tronc;on Savone- Genes. jours de 1966.

Doublement de la voie sur les tronc;ons a voie unique de la ligne Vintimille- Genes. 17. Approfondissement du Rhin entre Mann­ heim et St-Goar Etat des travaux : Etat des travaux : L'electrification du parcours franc;ais a ete prevue au quatrieme plan de developpement Les etudes preparatoires ont fait des progres economique et social de la Republique fran­ importants et des essais sur modeles reduits ont c;aise. Les travaux du tronc;on Marseille- Les ete termines en 1963. Arcs seront termines en 1965 et ceux du tron­ c;on Les Arcs- frontiere franco-italienne pour 1968. 18. Prolongement de la liaison a grand gabarit Rhin-Main-Danube entre Nuremberg et Les travaux de conversion du courant de Kehlheim traction sur la section Savone- Genes ont ete acheves en avril 1964. Etat des travaux : Les travaux de doublement du tronc;on Sa­ Les travaux se poursuivent sur la section vone- Varazzo doivent etre termines apres Bamberg - Nuremberg, dont l'achevement est 1968-1969. Les travaux ont deja ete entrepris prevu pour 1969. Le financement de la section sur une partie de ce tronc;on. Nuremberg - Kehlheim est a l'etude a l'echelon federal.

14. Conversion du courant de traction sur la ligne 19. Liaison Escaut-Rhin

Bolzano- Brenner. Etat des travaux : Etat des travaux : Le 13 mai 1963 a ete signe entre la Belgique et les Pays-Bas un traite prevoyant l'amenage­ Les travaux ont debute en 1963 et pourraient ment d'une liaison passant par Zandvliet, An­ etre acheves en mai 1965. vers, l'Escaut oriental, l'Eendracht, le Slaakdam, En vue de l'execution de ce programme, des le Prins-Hendrik-Polder et le Krammer. Ce credits ont ete demandes a la Banque euro­ traite a ete ratifie le 17 mars 1965. peenne d'investissement, qui a accorde un pret de 5 millions d'unites de compte pour une duree 20. Liaison Meuse-Rhin de 17 ans. avec desserte d'Aix-la-Chapelle.

II. Navigation interieure Etat des travaux : Les etudes economiques et techniques prepa­ 15. Amenagement du « Mittellandkanal » : mise ratoires ont ete terminees en 1963. Leurs resul­ au gabarit de 1.350 tonnes a l'est de Minden. tats ont ete communiques a la Commission de la C.E.E. Etat des travaux :

Etudes preliminaires en cours. Un accord de 21. Amenagement de la Meuse en territoire financement a ete conclu entre le Bund et les franc;ais »: Lander interesses. Le Bund prend a sa charge deux tiers et les Lander un tiers des depenses. mise au gabarit de 1.350 tonnes entre Givet Les travaux devraient commencer au debut de et Troussey. 1966 et s'etendre sur une periode de 15 a 20 ans. Etat des travaux : 16. Raccordement de Hambourg au reseau des Etudes preparatoires en cours. voies navigables de l'Europe occidentale 22. Liaison Dunkerque- Escaut Etat des travaux : et raccordements. Les etudes economiques et techniques ont donne des resultats positifs. L'accord mentionne Etat des travaux : au point 15 porte egalement sur ce projet. Un chapitre << Nordsii.dkanal » a ete inscrit au budget La liaison Dunkerque - Denain sera proba­ pour memoire. Une societe d'economie mixte a blement terminee a la fin de 1966. Les travaux ete cree pour la realisation de ce projet. Le d'ecluses etaient deja termines en 1963.

75 Le projet a ete indus dans le quatrieme plan pour le trafic entre Groningen et l'autoroute de developpement economique et social de la allemande.) Republique fran~aise.

Les travaux d'amenagement du Haut-Escaut 27. Amenagement: en territoire beige, qui avaient ete momentane­ ment interrompus, ont repris. Osnabriick - frontiere neerlandaise - 01- denzaal. Aucune decision n'est intervenue quant a la liaison avec la Belgique (Denain-Antoing). Etat des travaux : Alors que, des deux cotes, on se rapproche de la frontiere, on ne peut encore prevoir a quel mo­ Etudes statistiques. Pas encore de decision. ment la section de l'Escaut franchissant la fron­ tiere deviendra accessible a la navigation. 28. Autoroute Anvers frontiere belgo-neerlandaise - 23. Liaison Rhin - Rhone Breda.

Etat des travaux: Etat des travaux : On n'en est encore qu'aux etudes prepara­ Pas encore de decision, malgre l'insistance toires. Bien qu'elles ne soient pas terminees, ces du gouvernement neerlandais. Il semble que les etudes ont permis de s'assurer de l'opportunite travaux ne pourront etre entrepris avant 1970. qu'il y aurait a realiser la liaison Rhin-Rhone. Malgre cela, cette liaison n'a pas pu etre inseree dans le 5e plan de developpement economique 29. Autoroute et social (1966-1969). Anvers - frontiere neerlandaise -- Eind­ hoven- Venlo- frontiere allemande-- Ober­ 24. Creation d'un port sur la Moselle hausen.

Mertert. Etat des travaux : Etat des travaux : En Belgique, la question du financement n'est pas encore resolue. On envisage la creation Les travaux sont en cours et doivent etre d'une societe intercommunale qui recourrait a termines a la fin de 1965. des emprunts de capitaux prives. L'autoroute, dont la Commission de la C.E.E. a recommande la construction, doit ensuite etre prolongee au 25. Realisation d'une liaison dela d'Anvers, vers Gand, la frontiere fran~aise Venise- Lac Majeur. et Lille. Pas encore de decision en Allemagne. Etat des travaux : Aux Pays-Bas, le tron~on Eindhoven- Hel­ Le gouvernement italien s'est prononce pour mond (10 km) est termine. L'amenagement des la realisation de ce projet et les travaux d'un raccordements avec l'Allemagne et la Belgique premier tron~on de 4 km partir de Cremone a sera realise de fa~on a coi'ncider avec les dates ont ete entames. d'achevement qui seront fixees par ces pays.

III. Routes 30. Autoroute Anvers - frontiere neerlandaise - Heer­ 26. Amenagement len -- frontiere allemande - Aix-la-Chapelle. Breme - frontiere neerlandaise - Gronin­ gen. Etat des travaux : En Belgique, pas de decision. Etat des travaux : La liaison Anvers - Liege - Aix-la-Cha­ Etudes statistiques communes. Pas encore de pelle (autoroute roi Baudoin), qui a ete ouverte decision. (L'achevement du tron~on d'autoroute le 9 novembre 1964, sera probablement jugee Bremerhaven - Delmenhorst (1 er septembre suffisante par le gouvernement beige. Cette 1964) a apporte une certaine amelioration. La autoroute ne resout cependant pas le probleme, poursuite de l'amenagement de l'itineraire han­ dont la Commission de la C.E.E. s'est preoccupee, seatique Breme-Kamener-Kreuz apportera une d'une liaison Est-Ouest par Maastricht, qui con­ nouvelle amelioration avant la fin de 1966, mais stituerait la liaison la plus directe entre Cologne il n'empeche qu'il faudra trouver une solution et Anvers.

76 Aux Pays-Bas: selon les projets de construc­ Etat des travaux: tion actuels, des tronc;ons seront termines en Tandis que les travaux se poursuivent du 1965, 1970 et 1975. cote luxembourgeois pour l'amenagement de En Allemagne: l'achevement des travaux de trois voies, du cote fran<;ais le fonds routier n'a raccordement a la frontiere neerlandaise (il ne libere pour 1962-1965 que des credits pour s'agit que de 5 km) sera synchronise avec celui l'amenagement de deux voies. Cependant, les des travaux a executer en territoire neerlandais. dispositions voulues sont prises en vue de l'ad­ Le nreud d'autoroutes a l'est d'Aix-la-Chapelle jonction ulterieure d'une troisieme voie aux est deja ouvert ala circulation (1964). deux voies actueilement en construction.

31. Autoroute 34. Amenagement de La route E 42 Bruxelles - frontiere franc;aise - Paris. Sarrebruck - frontiere luxembourgeoise - Luxembourg - - fron­ Etat des travaux : tiere allemande - Bitburg - Cologne. Le pret qui avait ete sollicite pour ce projet n'a pas ete accorde par la Banque europeenne Etat des travaux : d'investissement. Sur la section Sarrebruck-frontiere luxem­ Le gouvernement belge a elabore un projet bourgeoise, d'importants travaux de redresse­ de loi prevoyant le .financement des travaux ment et d'amelioration sont soit en cours, soit d'amenagement de l'autoroute E 10 par une deja termines (raccordement a l'autoroute ur­ societe intercommunale. baine de Sarrebruck, deviation de Sarrelouis, deviation de Merzig, etc .... ); le programme doit Du cote belge, la frontiere doit etre atteinte etre acheve en 1970. en 1966. Les travaux d'amenagement en route a trois En France, le tronc;on Le Bourget - Poissy­ voies progressent lentement sur la section Re­ Senlis a ete inaugure en janvier 1965 et certains mich - Luxembourg, tandis que sur la section tronc;ons de la section Paris - Le Bourget de­ Luxembourg- Echternach il ne manque plus que vraient etre mis en service en 1965. La construc­ de courts tron<;ons auxquels on travaille actuelle­ tion du tronc.on Senlis - Roye a ete prevue au ment. L'amenagement de la section Echterna­ quatrieme plan de modernisation (1962-1965); cherbriick-Bitburg-Cologne (deux voies) est les travaux ont deja ete entames. egalement en cours. Le tronc;on Roye - frontiere belge sera fi­ Les Etats membres interesses etudient actuel­ nance par une societe d'economie mixte, la « So­ lement, dans un cadre plus large, l'ensemble du ciete des autoroutes du nord de la France», fon­ probleme de la route E 42 ainsi que la possi­ dee en 1963, qui aura la charge de l'ensemble du bilite de construire des autoroutes dans ce sec­ secteur Senlis - frontiere belge. teur.

32. Amenagement en categorie II 35. Autoroute Longwy - Mont-Saint-Martin - frontiere Metz - frontiere allemande - Sarrebruck. luxembourgeoise -Luxembourg. Etat des travaux : Contr6Le des dates de L'amenagement Le raccordement de Sarrebruck au reseau alle­ Paris - Longwy - frontiere luxembour­ mand d'autoroutes a ete acheve en 1963. L'auto­ geoise. route urbaine de Sarrebruck est presque achevee. Du cote fran<;ais, le raccordement par autoroute Etat des travaux : de Saint-Avold a la frontiere allemande a ete decide en principe, mais aucune decision n'a Le gouvernement fran<;ais a decide l'ame­ encore ete prise sur le financement ni sur le ca­ nagement du tron<;on Mont-Saint-Martin- fron­ lendrier des travaux. tiere en route de categorie II et compte terminer l'amenagement de tout l'itineraire Paris - fron­ tiere luxembourgeoise pour la date ou sera ter­ 36. Autoroute minee la partie frontiere - Luxembourg, et ce Nancy - Strasbourg frontiere allemande - malgre les difficultes particulieres que presente Kehl- raccordement a l'autoroute Mannheim­ l'amenagement de la deviation de Longwy. Bale.

33. Etude de L'amenagement du tronr;on Etat des travaux : Thionville - frontiere luxembourgeoise Le quatrieme plan de modernisation (1962- Luxembourg. 1965) prevoyait des credits destines a l'acquisi-

77 tion des terrains necessaires a l'amenagement en En outre, le gouvernement franc;ais a decide autoroute de la deviation de Nancy et du tron­ de construire une autoroute de 11 km entre c;on Saverne - Strasbourg. Le reste doit, d'apres Roquebrune et le poste frontiere de Menton­ les projets, a l'encontre des recommandations Caravan. Les etudes preliminaires sont en cours. faites par la Commission de la C.E.E., n'etre Un decret d'avril 1964 a declare d'utilite publi­ amenage qu'en route de la categorie II. que la construction de ces ouvrages.

37. Autoroute 40. Amenagement de l'itineraire E 9 et tunnel transalpin Route de categorie II Milan - Suisse. Langres- Nancy. !!:tat des travaux : !!:tat des travaux: Malgre les entretiens qui ont eu lieu entre les gouvernements italien et suisse, il semble que Ces tronc;ons doivent etre amenages avant le projet de tunnel sous le Spliigen ait un peu 1975, mais a l'encontre des recommandations perdu de son interet du fait de la construction faites par la Commission de la C.E.E., le gouver­ du tunnel du Saint-Bernard. Cependant, une nement franc;ais n'envisage pas d'amenager un « S.p.A. per il traforo dello Spluga >> (Societe du tronc;on en autoroute. tunnel du Splilgen) a ete constituee a Milan et un <> (Comite du tunnel routier du Splilgen) a ete fonde en 38. Tunnel transalpin et amenagement du tron­ Suisse. c;on Chambery- frontiere italienne -Turin. 41. Autoroute

!!:tat des travaux : Brenner - autoroute du soleil Des etudes preliminaires franco-italiennes !!:tat des travaux : ont ete menees a bien au niveau gouvernemen­ tal en 1963. Du cote allemand, les travaux battent leur plein. L'autoroute Rosenheim-Kufstein, qui n'est Une societe pnvee a ete fondee a Turin le accessible jusqu'a present que dans un seul sens, 20 octobre 1960, en vue de l'etude et de la reali­ s'est malheureusement revelee, pendant les tra­ sation du projet de tunnel. En France, une so­ vaux, etre l'une des routes ou le nombre d'acci­ ciete d'economie mixte a ete constituee dans le dents mortels est le plus eleve. Apres l'acheve­ meme but. Du cote italien, des etudes geologi­ ment du pont de l'Europe, les travaux avancent ques sont en cours. Les travaux de percement sur le territoire autrichien. pourraient commencer des le printemps 1965. Le tronc;on Innsbruck - Brenner sera une autoroute a peage, a la difference des autres 39. Amenagement en categorie II autoroutes autrichiennes, et le financement des travaux sera assure par une societe privee, au Nice - frontiere italienne. moyen d'emprunts garantis par l'Etat. Du cote italien, le financement de la section !!:tat des travaux : Modena-Bolzano est assure et les premiers tra-· L'amenagement des passages de Pont Saint­ vaux ont commence. Pour la section Bolzano -· Louis et la route de la corniche par l'amenage­ Brenner, une demande de credit a ete adressee ment du pont Saint-Ludovic ont ete acheves a la Banque europeenne d'investissement qui a durant l'ete de 1964. accord€ 24 millions de dollars.

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