Pierre-Joseph Proudhon Et Marcellin Jobard, La Notion De Propriété À L’Ère De La Reproductibilité Technique1
Pierre-Joseph Proudhon et Marcellin Jobard, la notion de propriété à l’ère de la reproductibilité technique1 Nicolas Devigne, Maître de conférences en arts plastiques, Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis. Résumé : En 1840, Proudhon est entré en scène avec une fulgurante formule : « La propriété, c’est le vol ». Traumatisant plusieurs générations de Français et d'Européens, ce « mot-brûlot »2 a collé à la peau du philosophe sans que l’on cherche pour autant à comprendre son raisonnement. Ainsi que l’a démontré Chantal Gaillard, il ne s’agit pas pour Proudhon « d’attaquer la propriété mais [de] la conserver, après l'avoir réformée, en tant que support de la liberté » ; « retenir ses imprécations contre la propriété-vol capitaliste » et ne pas tenir compte de ses éloges de la « propriété-liberté mutualiste » revient à passer à côté de l’essentiel3. Pour éclairer cette distinction, envisageons ici l’idée de « possession » hors de la sphère du foncier, sur le terrain de la propriété intellectuelle. Mots-clés : Propriété intellectuelle, art, industrie, techniques de reproductibilité, photographie. « La propriété, c’est le vol »4 ; l’aphorisme proudhonien, contemporain de la naissance de la photographie, s’inscrit dans un contexte particulier, celui de l’essor des nouvelles techniques de reproductibilité, une voie dans laquelle le progrès technique se conjugue avec la démocratisation de l’art. 1 Cet article évoque dans les grandes lignes les notions développées dans l’ouvrage que nous avons consacré à Proudhon : Devigne, N. (dir.), Proudhon par l’image. dans l’intimité de l’homme public, Estampes, photographies, peintures. Ouvrage collectif; en coll.
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