Jeudi 19 Juin 2014 Georg Friedrich Haendel Orlando
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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d'administration Laurent Bayle, Directeur général Jeudi 19 juin 2014 Georg Friedrich Haendel Orlando Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l'adresse suivante: www.cite-musique.fr JEUDI 19 JUIN 2014 - 19H30 Salle des concerts Georg Friedrich Haendel Orlando (version de concert) Opéra en trois actes sur un livret anonyme d'après Orlando ovvero la gelosa pazza de Carlo 5igismondo Capece (1652-1728) Acte 1 Acte Il (jusqu'à la fin de l'air d'Orlando « Cielo! se tu il consenti ») entracte Acte Il (à partir du récitatif « A quai rischio vi espone ») Acte III B'Rock Orchestra René Jacobs, direction Bejun Mehta, contre-ténor (Orlando) Lenneke Ruiten, soprano (Angelica) Kristina Hammarstrôm, mezzo-soprano (Medoro) Sunhae lm, soprano (Dorinda) Konstantin Wolff, basse (Zoroastro) Ce concert est surtitré. Fin du concert vers 23h. Argument Acte 1 Zoroastre voudrait ramener à la raison Orlando, devenu l'esclave de l'amour. En effet, le héros brûle pour Angelica. Celle-ci aime en secret Medoro, qui est convoité par la bergère Dorinda. Cette dernière surprend les deux amants qui avouent devant elle leur flamme. Acte Il Dorinda, éperdue de douleur, révèle à Orlando la liaison des deux amants. Zoroastre conseille à Angelica de fuir Orlando. Celui-ci, découvrant les noms de deux amants gravés sur un arbre, sombre dans la folie. Acte III Medoro vient chercher Angelica chez Dorinda. Chacun exprime successivement des sentiments contrastés. Orlando, dans sa fureur, ravage la demeure de la bergère. Medoro est enterré vivant. Angelica défie le dément qui la jette dans un précipice. Elle est sauvée par des génies. Orlando sombre dans un sommeil magique et Zoroastre le guérit de sa folie. Apprenant de Dorinda qu'il a tué Angelica, Orlando s'apprête à se suicider, quand Zoroastre fait apparaître les deux amants vivants et réunis. Orlando triomphe de lui-même et se dévoue désormais à Mars plutôt qu'à Amour. 4 Orlando ou le crépuscule de l'opéra italien à Londres Depuis 1711, Georg Friedrich Haendel compose des opéras italiens pour le public londonien. Ayant fondé en 1719 une première Royal Academy ofMusic, le compositeur saxon se voit plongé, après 1724, dans une suite d'imbroglios tout à fois financiers, politiques et artistiques. Ainsi, aux premiers triomphes succèdent déboires, cabales et insuccès. Orlando voit le jour en 1733, dans ce contexte particulièrement troublé. L'origine du livret est aujourd'hui encore soumise à hypothèses. Il est le produit du remaniement (par une main demeurée anonyme) d'un ancien dramma per musica de Carlo Sigismondo Capeci, L'Orlando, overro la Gelosia Pazzia. Celui-ci avait été mis en musique par Domenico Scarlatti et créé à Rome en 1711 au théâtre privé du Palazzo Zuccari (la musique en est perdue). Son sujet est emprunté à l'un des plus grands succès d'édition de la Renaissance: le roman de Ludovico Ariosto (1474-1533), Orlando furioso (1516, la version définitive paraît en 1532). Ce long poème, organisés en quarante-six chants, mêle l'épique, l'héroïque et le comique. Il narre les faits d'armes glorieux des armées carolingiennes face à l'invasion sarrasine. Il abonde en personnages fameux: d'un côté Charlemagne et ses chevaliers, Roland, Roger, Astolphe et Renaud; de l'autre les troupes païennes d'Agramant et ses héros valeureux, Rodomont, Madricardo, Gradasso. L'œuvre multiplie également les intrigues amoureuses, qui ignorent les frontières des deux camps. Ainsi apparaissent, au fil des vers, les figures aimables d'Angélique, Isabelle, Fleur-de-Lys, celles plus distantes de Guenièvre, Dalinda, Drusilla, et celles, maléfiques, de Gabrina et Alcina. Cette galerie de personnage inspirera en 1735 deux autres opéras à Haendel: Ariodante et Alcina. Le Saxon met en œuvre la partition d'Orlando en octobre 1732 et l'achève le 20 novembre suivant. L'opéra est créé sur la scène du théâtre de Hay Market, le 27 janvier 1733. Orlando compte parmi les créations haendéliennes les plus originales. Romain Rolland considérait cet opéra comme « un des grands essais de génie [avec Giulio Cesare etTamerlano] pour créer un drame musical nouveau ». Parmi les traits les plus visionnaires de la partition, Haendel accorde une importance inédite au récitatif dramatique. Il mêle au traditionnel recitativo secco de nombreux épisodes accompagnato (pour pas moins de sept numéros de la partition). Des formes intermédiaires entre aria et récitatif apparaissent encore, comme dans la scène d'entrée de l'Acte 1(<< Gieroglifici Eterni »). Romain Rolland ose même la comparaison avec les plus belles scènes récitatives de Gluck, considérant que « la scène de la folie, dans Orlando [...] les dépasse en réalisme audacieux et en passion frénétique ». Cette modernité transparaît également dans le traitement des arie. La partition en compte vingt-six. Dix-neuf revêtent la structure de l'aria da capo ou dalsegno (avec un retour abrégé de la première partie). Le compositeur expérimente alors diverses solutions pour mieux intégrer musicalement les reprises et justifier dramatiquement les retours des vers. L'écriture orchestrale recèle également diverses singularités. Outre les cordes, hautbois et bassons habituels, on relève la présence de deux flûtes, de deux cors et surtout de deux violette marine qui apparaissent dans l'aria d'Orlando, «Già l'ebro mi ciglio» (III, 8). Il s'agit d'un instrument à cordes sympathiques, proche de la viole d'amour, inventé par Pietro Castrucci (1679-1752). Ce violoniste a été, pendant vingt-deux ans, le Maestro dei Concerto de l'orchestre de l'opéra de Londres. Avec son frère Prospero, il jouait les parties de violetta qui apparaissaient déjà dans Sosarme (1732), Ezio (1732) et Deborah (1733). La présence de leur timbre original dans l'orchestre haendélien confirme combien ce compositeur souhaitait inscrire son œuvre dans les recherches sonores et dramatiques les plus à la pointe de son temps. La création londonienne d'Or/ando a fait forte impression, tant pour sa musique que pour sa mise en scène, emplie de machineries et de merveilleux. Haendel avait réuni une distribution impressionnante: Senesino pour primo uomo (en Orlando), Anna Maria Strada dei Pà pour prima donna (en Angelica). La soprano Celeste Gismondi, très appréciée pour ses incarnations buffa, se voyait offert le personnage de Dorinda. Le rôle masculin de Medoro, de tempérament élégiaque, fut confié à une chanteuse travestie, Francesca Bertolli. Enfin, Antonio Montagnana, excellent comédien à la voix de basse puissante et agile, fut le premier Zoroastro. Malgré le succès des premières représentations, la production doit être interrompue en mars, la Strada étant officiellement souffrante. Depuis des mois, la troupe est en proie à de fortes dissensions, attisées par la mésentente grandissante entre Haendel et Senesino. Dès janvier, Lord Delawar en témoigne, dans une lettre au Duc de Richmond: « Il souffle un esprit de rébellion contre la tyrannie de M. Haendel; une souscription est ouverte et des directeurs sont choisis, qui ontpassé un contrat avec Senesino et ontenvoyé chercher Cuzzoni etFarinelli... ». Un groupe d'aristocrates décide alors de créer The Opera ofthe Nobility, un théâtre concurrent qui débauche la plupart des chanteurs de Haendel. Les deux institutions ne survivront pas à la rivalité suicidaire qui va les opposer. En 1741, Haendel crée alors son dernier opéra italien, Deidamia. Par la suite, il se détourne définitivement des ouvrages en langue italienne pour se consacrer à la composition d'oratorios anglais. L'ancien maître de l'opera seria devient alors l'un des principaux créateurs du drame musical anglais. Denis Morrier Bejun Mehta série de concerts avec l'Akademie für Rademann et les Carmina Burana de Le contre-ténor américain Bejun Alte Musik Berlin. Par ailleurs, outre Carl Orff avec le SWR Vocalensemble Mehta s'est illustré dans des ses activités de chanteur, Bejun Mehta de Stuttgart. Avec les pianistes rôles majeurs sur les scènes les a été invité par l'orchestre baroque Finghin Collins, Thom Janssen et plus prestigieuses - Royal Opera belge B'Rock à diriger une série de Rudolf Jansen, Lenneke Ruiten s'est House Covent Garden, Bayerische concerts consacrés à des œuvres produite en récital aux Pays-Bas, en Staatsoper, Opéra National de Paris, de Haydn et Mozart à Amsterdam, Allemagne, en France, en Irlande et Theater an der Wien, Staatsoper de Bruges, Anvers et Bruxelles. aux États-Unis. Sa participation à la Berlin, Théâtre de la Monnaie de production d'Orlando de Haendel Bruxelles, Opéra des Pays- Bas, Uceu Lenneke Ruiten marque sa première collaboration de Barcelone, Teatro Real de Madrid, Formée à La Haye sous la houlette de avec le chef René Jacobs. En 2015, Metropolitan Opera de New York, Meinard Kraak puis à la Bayerische elle fera ses débuts à La Scala Lyric Opera de Chicago, opéras de Theaterakademie de Munich, de Milan avec le rôle de Giunia Los Angeles et San Francisco, festivals la soprano Lenneke Ruiten s'est dans Lucio Silla de Mozart. de Salzbourg, Glyndebourne et distinguée dans divers concours Aix-en- Provence... Il s'est produit lyriques aux Pays-Bas comme lors Kristina Hammarstrom dans différentes salles aux côtés des Auditions Erna Spoorenberg Menant une brillante carrière du pianiste Julius Drake avec des et du Concours international de internationale, la mezzo-soprano programmes allant du Baroque à Bois-le-Duc. À l'opéra, on a pu suédoise Kristina Hammarstr6m la musique contemporaine. Il a été l'applaudir dans une grande variété se produit fréquemment dans les nominé pour un Prix Laurence-Olivier de rôles, notamment chez Mozart, plus grandes maisons d'opéra. à l'occasion de son interprétation Gluck, Moussorgski et Monteverdi. L'ont ainsi accueillie le Théâtre de du rôle d'Orlando au Royal Opera Sur la scène du Nederlandse Opera La Scala de Milan, la Staatsoper House Covent Garden.